Les SPL : un nouvel instrument de gestion publique au service des
Contents
1. la majorit et que l essentiel de son activit est r alis e non n cessairement avec telle ou telle de ces collectivit s mais avec ces collectivit s prises dans leur ensemble 7 CJUE 18 novembre 1999 Teckal C 107 98 8 CJUE 13 novembre 2008 Coditel Brabant C 324 07 pt 54 CJUE 11 mai 2006 Carbotermo Spa C 340 04 pt 70 Commande publique Le Conseil d tat a fait sien le raisonnement de la Cour de justice de l Union europ enne Quant la SPL elle est une soci t capital enti rement public compos e de collectivit s territoriales ou de leurs groupements Elle exerce son activit exclusivement pour le compte des personnes publiques qui la composent Dans une SPL capitaux enti rement publics il ne participe aucune personne priv e La loi est donc conforme la jurisprudence et aux directives europ ennes sur la passation des march s publics ce titre le recours la SPL chappe l obligation de mise en concurrence sans violer le principe d galit Cependant la loi instaure une pr somption de quasi r gie qui pourrait tre renvers e si les crit res jurisprudentiels n taient pas remplis dans les faits Si les r dacteurs de la loi ont veill prendre en compte les exigences d gag es par la jurisprudence jusque dans ses derniers d veloppements il nen demeure pas moins que les collectivit s territoriales devront redoubler de vigilance pour qu2. 64 deuxi me trimestre 2011 2 Les collectivit s territoriales peuvent librement recourir leurs SPL d s lors que les crit res de la quasi r gie sont remplis Si la qualification de la SPL en prestataire int gr permet la collectivit territoriale qui la compose d y recourir sans application pr alable des r gles de publicit et de mise en concurrence 2 1 ces r gles ne sauraient cependant tre cart es par la SPL elle m me dont les march s sont pass s conform ment aux dispositions de l ordonnance n 2005 649 du 6 juin 2005 relative aux march s pass s par certaines personnes publiques ou priv es non soumises au code des march s publics 2 2 2 1 La loi est conforme la jurisprudence en mati re de quasi r gie Le juge communautaire a pr cis au fil de Sa jurisprudence depuis son arr t Teckal du 18 novembre 19997 les deux conditions cumulatives permettant la reconnaissance d une relation de quasi r gie e le contr le exerc par le pouvoir adjudicateur sur son cocontractant doit tre comparable celui qu il exerce sur ses propres services e l activit du cocontractant doit tre principalement consacr e ce pouvoir adjudicateur Le juge reconna t la quasi r gie y compris lorsque le prestataire int gr est d tenu par plusieurs collectivit s publiques consid rant que le contr le peut tre exerc conjointement par ces autorit s statuant le cas ch ant
3. Commande publique L objectif de la SPL est de permettre aux collectivit s territoriales de contracter directement avec leur soci t Les soci t s publiques locales un nouvel instrument de gestion publique au service des collectivit s territoriales Par Juliette Chauliac Il n a fallu que quelques mois apr s sa publication pour que la loi n 2010 559 du 28 mai 2010 pour le d veloppement des soci t s publiques locales SPL soit appliqu e Plusieurs collectivit s territoriales ont d j choisi d utiliser ce nouvel outil pour la gestion de leurs services publics ou la r alisation de leurs op rations d am nagement La SPL est une soci t de droit priv dont les r gles de fonctionnement ne sont autres que celles applicables aux soci t s anonymes et aux soci t s d conomie mixte locales mais dont l originalit tient son capital compos exclusivement de participations publiques Pens e comme le prestataire int gr des collectivit s territoriales qui la composent la SPL compl te la panoplie des outils contractuels la disposition des collectivit s territoriales Depuis le 28 mai 2010 les collectivit s territoriales disposent d un nouvel instrument contractuel pour mener leurs politiques publiques la soci t publique locale SPL Apr s la soci t publique locale d am nagement SPLA que la loi du 28 mai 2010 a p rennis e la SPL est issue d une initiative des parlementaires
4. soucieux de faciliter l action publique locale en offrant aux lus locaux la possibilit de disposer des souplesses d une soci t statut priv sans les contraintes du droit de la commande publique Les parlementaires n ont pas dissimul l objectif poursuivi par la SPL qui est de n tre pas contraint de mettre en concurrence la structure cr e pour assurer une prestation La loi a donc t labor e au plus pr s des derni res volutions de la jurisprudence communau taire en mati re de quasi r gie Elle tire en particulier les le ons de l arr t Stadt Halle du 11 janvier 2005 qui carte toute qualification de quasi r gie lorsque le capital de la soci t appartient en partie m me de fa on minoritaire une personne priv e mettant un point d arr t aux pratiques de l conomie mixte locale en France en imposant aux lus locaux de mettre en concurrence leurs soci t s d conomie mixte SEM Le r gime de la SPL apporte une r ponse cette jurisprudence en pr voyant notamment que son capital est exclusivement public 1 Loi n 2010 559 du 28 mai 2010 pour le d veloppement des soci t s publiques locales JORF n 0122 du 29 mai 2010 page 9697 2 CJUE 11 janvier 2005 Stadt Halle affaire C 26 03 La loi du 28 mai 2010 a ainsi donn naissance une soci t d un nouveau genre inspir e des Stadtwerke en Allemagne Disposant d une palette largie d outils contractuels pour la mise en
5. uvre de leurs politiques publiques les collectivit s territoriales peuvent choisir de constituer une SPL pour la gestion de leur service public la r alisation d op rations de construction ou toute autre activit d int r t g n ral En qualit de prestataire int gr la SPL peut librement intervenir pour le compte des collectivit s territoriales qui la d tiennent sans qu elle n ait t s lectionn e apr s mise en concurrence 1 La cr ation des soci t s publiques locales ne porte pas atteinte au principe de libre concurrence La loi pr voit que les SPL sont comp tentes pour r aliser des op rations d am nagement au sens de l article L 300 1 du code de l urbanisme des op rations de construction ou pour exploiter des services publics caract re industriel ou commercial ou toutes autres activit s d int r t g n ral Ce champ d intervention extr mement large a suscit des inqui tudes de la part des op rateurs conomiques du secteur public local qui ont vu la SPL comme un concurrent potentiel Or la SPL ne constitue qu un nouvel outil la disposition des collectivit s territoriales qui conservent toujours le choix du mode de gestion de leurs services Le Courrier Juridique des Finances et de l Industrie n 64 deuxi me trimestre 2011 31 Commande publique Les collectivit s territoriales conservent toujours le choix du mode de gestion de leurs services publics La
6. e dans les faits les crit res de la quasi r gie soient effectivement remplis La relation de quasi r gie s appr ciera au cas par cas le cas ch ant par le juge qui tiendra compte non seulement de l ensemble des dispositions l gislatives mais galement des circonstances pertinentes du cas d esp ce Il appartiendra donc aux collectivit s d tre vigilantes dans la constitution de leurs SPL et de ne pas s carter des l ments d gag s par la jurisprudence communautaire Afin de ne pas fragiliser leurs op rations les collectivit s devront en particulier veiller ce que les SPL n acqui rent aucune vocation de march susceptible de concurrencer les entreprises priv es 10 CE 4 mars 2009 Syndicat national des industries d information de sant req n 300481 11 Utilisez la soci t publique locale mais respectez le mode d emploi AJDA 28 juin 2010 Questions Catherine Bergeal directrice des affaires juridiques de Bercy pages 1228 et 1229 Le Courrier Juridique des Finances et de l Industrie n 64 deuxi me trimestre 2011 33 Commande publique D s lors que la SPL respecte les crit res de la quasi r gie le risque de d lit de favoritisme est carter En revanche si ces crit res ne sont pas r unis l infraction pourra tre constitu e si la personne publique n a pas pris la pr caution de mettre la SPL en concurrence Par ailleurs tout risque de prise
7. e SPL en situation de quasi r gie la collectivit territoriale agit par l interm diaire d une extension d elle m me C est d ailleurs ce que rappelle le Conseil d tat lorsqu il classe la gestion en quasi r gie non comme un mode de d volution du service public mais comme une modalit de gestion directe de ce service public par la collectivit s 3 CE 29 avril 1970 Soci t Unipain req n 77935 Rec Ce 1970 page 280 4 CJCE Commission c Allemagne 9 juin 2009 aff C 480 06 5 CJUE Mehilainen Oy aff C 215 09 22 d cembre 2010 Cons 31 6 CE Section 6 avril 2007 n 284736 A Commune d Aix en Provence La cr ation des SPL ne vise pas entraver l activit des entreprises priv es mais se contente de pr voir une organisation particuli re des collectivit s et les moyens de leur coop ration en les dotant d un nouvel outil juridique De m me que les collectivit s sont l gitimes exploiter leurs propres services en r gie elles doivent pouvoir recourir aux op rateurs internes qu elles cr ent cet effet Par ailleurs les crit res de la quasi r gie interdisent au prestataire d acc der une vocation d op rateur conomique sur un march commercial Tant que ces op rateurs ne proposent pas leurs services des tiers il s agit d une question de libre organisation des collectivit s 1 2 La SPL est soumise la fois au r gime des SEM et des SA Les SPL et n
8. ill gale d int r ts ne peut tre cart la SPL constituant une entit juridique distincte de Le risque de d lit la collectivit territoriale Cependant si les de favoritisme est crit res de la quasi r gie sont remplis ce cart d s lors risque appara t faible En effet compte tenu que la SPL de la relation d exclusivit de la SPL respecte les l gard des collectivit s qui la composent crit res de la et de son capital exclusivement public le quasi r gie conflit entre les int r ts poursuivis par la collectivit et ceux de la SPL est difficilement identifiable dans la mesure o ces int r ts sont identiques 2 2 Les march s de la SPL sont soumis au droit des march s publics Que les op rateurs conomiques se rassurent la qualit de prestataire int gr n implique pas une exclusion pure et simple des r gles de publicit et de mise en concurrence puisque la SPL en tant que pouvoir adjudicateur est soumise aux dispositions de l ordonnance n 2005 649 du 6 juin 2005 relative aux march s pass s par certaines personnes publiques ou priv es non soumises au code des march s publics D s lors que la SPL ne dispose pas des moyens suffisants lui permettant d ex cuter elle m me l ensemble de ses missions elle fera appel l intervention de prestataires ext rieurs Les march s de la SPL avec ces op rateurs conomiques sont conclus apr s publicit et mise en concurrence en application de
9. otamment leurs r gles de fonctionnement relatives la gouvernance aux partages des pertes et des b n fices entre les associ s sont r gies par le droit des soci t s Elles sont donc soumises selon les r gles en cause soit au r gime des soci t s anonymes SA titre Il du code de commerce soit celui des soci t s d conomie mixte locales titre Il du livre V du code g n ral des collectivit s territoriales en plus du r gime propre que cr e la loi La participation aux pertes et b n fices est donc r gl e conform ment aux dispositions de l article 1832 du code civil La composition le fonctionnement et les pouvoirs des organes de gestion sont r gis par les dispositions de l article L 1524 5 du code g n ral des collectivit s territoriales qui pr voit que les si ges sont attribu s pour chaque collectivit ou groupement en proportion du capital d tenu Par ailleurs l affectio societatis qui veut que les associ s collaborent de fa on effective l exploitation dans un int r t commun et sur un pied d galit chacun participant aux b n fices comme aux pertes n est pas m connu La poursuite d un but lucratif n est pas interdite aux personnes publiques par principe d s lors qu elles respectent la libert du commerce et de l industrie le droit de la concurrence ainsi que le cas ch ant le principe de sp cialit Le Courrier Juridique des Finances et de l Industrie n
10. poursuite d un but lucratif n est pas interdite aux personnes publiques 32 publics qu elles peuvent toujours elles m mes prendre en charge lorsqu elles disposent des moyens n cessaires 1 1 Par ailleurs le fonctionnement de la SPL est soumis au droit des soci t s les dispositions du code de commerce qui r gissent les soci t s anonymes et celles du code g n ral des collectivit s territoriales concernant les SEM leur tant applicables 1 2 1 1 L intervention d une SPL ne m conna t pas le principe de libert du commerce et de l industrie Une collectivit a toujours la possibilit de g rer directement ses services publics Cette libert de choix dans la gestion des services publics reconnue en droit fran ais a galement t reconnue au niveau communautaire Dans une affaire tr s r cente la Cour de justice de l Union europ enne rappelle qu une autorit publique peut accomplir les t ches d int r t public qui lui incombent par ses propres moyens sans tre oblig e de faire appel des entit s externes n appartenant pas ses services et qu elle peut aussi le faire en collaboration avec d autres autorit s publiques Or le recours une SPL en quasi r gie fait partie des modes de gestion directe du service public La SPL en situation de quasi r gie ne peut tre regard e et trait e comme un op rateur sur un march concurrentiel En agissant via un
11. s r gles pr vues par l ordonnance du 6 juin 2005 pr cit e L application de l ordonnance de 2005 et non celle du code des march s publics permet la SPL de b n ficier du r gime juridique plus souple pr vu par cette ordonnance et des libert s qu elle laisse au pouvoir adjudicateur en mati re d ex cution du march Juliette Chauliac Direction des affaires juridiques e Courrier Juridique des Finances et de l Industrie n deuxi me trimestre 4 Le C 1 idique des Fi de l Ind ie n 64 d i 1 2011
Download Pdf Manuals
Related Search