Effets du niveau d`alphabétisme sur la santé des Canadiens et des
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1. Habitudes de vie saines Les principales enqu tes sur la sant r alis es au Canada et de nombreuses autres sources montrent que le niveau d alphab tisme est troitement associ aux habitudes de vie saines Les personnes ayant de faibles capacit s de lecture sont plus susceptibles que les autres d adopter des habitudes malsaines par exemple de fumer de mal s alimenter de faire rarement de l activit physique de ne pas porter la ceinture de s curit en voiture ou de casque protecteur en v lo de ne pas allaiter leur enfant pour les femmes de ne pas subir de contr le de la pression art rielle de ne pas pratiquer l auto examen des seins pour les femmes et de ne pas passer r guli rement un test Pap On a fait toutes ces constatations de fa on r guli re dans les enqu tes canadiennes sur les habitudes de vie et dans d autres sources d information au Canada et ailleurs Les personnes ayant un faible niveau d alphab tisme sont aussi moins susceptibles de conna tre l importance des habitudes de vie saines En fait comme le r v le le Rapport sur la sant des Canadiens et des Canadiennes le seul facteur de risque par rapport auquel les personnes ayant un faible niveau d alphab tisme ne sont pas en situation d savantageuse est la consommation d alcool Les personnes ayant de plus solides capacit s en lecture boivent davantage dans l ensemble et sont plus susceptibles de boire l exc s et2. cher les gens de comprendre les risques associ s aux actes m dicaux Dans une r cente d cision de la cour en Colombie Britannique il a t tabli qu un consentement donn par crit sur un formulaire pr sent dans un langage technique ne r pondait pas aux crit res d un consentement clair o Erreurs dans la pr paration du lait maternis Dans le cadre de l tude de l ASPO des infirmi res de la sant publique ont signal un certain nombre de cas o on avait mal utilis les pr parations pour nourrisson mettant ainsi les b b s en danger Selon les infirmi res il arrivait que les m res ne diluent pas les pr parations concentr es tandis que d autres diluaient les pr parations pr tes servir Risques pour la sant dans le lieu de travail dans la collectivit et la maison L tude manitobaine sur l alphab tisme et la sant a r v l que la difficult de comprendre les mises en garde relatives aux machines agricoles et l quipement r cr atif comme les v hicules tout terrain les toboggans de piscine les motoneiges et l quipement agricole de tout genre augmente les dangers de la vie la campagne Dans l un de ses rapports le Conseil consultatif sur la sant et la s curit au travail de l Ontario cite un certain nombre de cas o l analphab tisme a caus des accidents entre autres des cas o des personnes n avaient pas compris les pr cautions prendre lors de l
3. L Association labore aussi diverses ressources comme de l information incitant les professionnels de la sant utiliser un langage clair et simple air un langage clair et simple ainsi que des ressources pratiques l intention des fournisseurs de soins de sant par exemple un guide d utilisation facile proposant des strat gies pratiques pour le travail aupr s de personnes g es ayant des capacit s de lecture limit es Le Centre d alphab tisation du Qu bec a entrepris diverses activit s pour tablir le lien entre la sant et l alphab tisme ateliers publication d articles dans un bulletin et autres moyens Il a collabor avec un organisme s occupant des personnes g es et un h pital pour d terminer comment les communications facilitent ou entravent l acc s aux services offerts dans les h pitaux pour les personnes g es Il a r cemment publi une bibliographie annot e sur l alphab tisme et la sant Le Manitoba Centre for Health Policy and Evaluation de la facult de m decine de l Universit du Manitoba a effectu des analyses approfondies sur les facteurs notamment l ducation associ s l tat de sant et l utilisation des services de sant et des services m dicaux L organisme Literacy Partners of Manitoba a produit r cemment 1997 un document qui s appuie principalement sur les r sultats de ces analyses et qui examine les questions d alphab tisme et de sant dan
4. comparativement 23 ayant un dipl me d tudes secondaires 27 poss dant un dipl me d tudes coll giales et 39 de dipl m s universitaires La limitation prolong e des activit s la maison au travail ou l cole est une autre variable de nature comportementale qu on utilise souvent pour mesurer la sant Le rapport r v le que 23 de Canadiens n ayant pas termin leurs tudes secondaires taient limit s dans leurs activit s comparativement 19 poss dant un dipl me d tudes secondaires ou coll giales et 15 de dipl m s universitaires La tendance est invers e pour la limitation de courte dur e des activit s Le nombre de jours d incapacit d clar par les dipl m s universitaires ne repr sente qu environ les trois quarts du nombre de jours d incapacit d clar par les personnes n ayant pas termin leurs tudes secondaires Il ne s agit l que de quelques exemples Ainsi selon le Rapport sur la sant des Canadiens et des Canadiennes le niveau de scolarit est associ n gativement la sant que les mesures utilis es soient subjectives comme l tat de sant auto valu de nature comportementale comme la limitation des activit s ou objectives hypertension art rielle et pr sence d autres facteurs de risque ou maladie Comme pour l tude de l ASPO ces r sultats sont fortement appuy s par de nombreux ouvrages Le faible niveau d alphab
5. de d veloppement des ressources humaines Canada 1 Publi par le Secr tariat national l alphab tisation D veloppement des ressources humaines Canada et l Organisation de coop ration et de d veloppement conomiques 1997 Dans le cadre de l EIAA on a d termin les capacit s de lecture des r pondants en utilisant des exemples r els tir s de la vie quotidienne par exemple on leur a pr sent une tiquette de bouteille de m dicaments un horaire d autobus et divers formulaires directives et graphiques comme la carte m t orologique d un journal qu on rencontre normalement dans la vie de tous les jours Environ 22 des adultes canadiens se classent au niveau le plus faible des capacit s de lecture 2 Ces personnes ne sont pas capables par exemple de d terminer partir des renseignements indiqu s sur l tiquette quelle dose exacte de m dicament il faut donner un enfant Il leur est impossible de d chiffrer la plupart des imprim s qu on rencontre dans la vie de tous les jours Vingt six pour cent des adultes se classent au niveau 2 Ils savent lire mais ils ne comprennent que les textes simples dont la pr sentation est claire et le contexte familier Ils auraient de la difficult comprendre de l information plus complexe ou pr sent e dans un contexte diff rent Ainsi pr s de la moiti des Canadiens ont de la difficult lire l information crite qu ils rencontrent dans leurs a
6. et de l alphab tisme L annexe du pr sent rapport contient des exemples d activit s qui ont t entreprises au Canada 7 Rapport sur la sant des Canadiens et des Canadiennes et Rapport sur la sant des Canadiens et des Canadiennes Annexes techniques pr par s par le Comit consultatif f d ral provincial territorial sur la sant de la population pour la Conf rence des ministres de la Sant septembre 1996 Sant Canada Il y a aussi plusieurs autres bases de donn es provinciales et nationales On dispose galement de donn es qui proviennent de diverses autres sources mentionn es dans la litt rature Une tendance tr s nette se d gage de toutes les sources d information En outre ces donn es objectives sont confirm es par des donn es subjectives comme des rapports d intervenants dans le domaine de la sant et de l alphab tisme L un des indicateurs de sant le plus souvent utilis s est l tat de sant auto valu D apr s les Annexes techniques du Rapport sur la sant des Canadiens et des Canadiennes l tat de sant auto valu constitue un bon indicateur de la pr sence de probl mes de sant mesur s plus objectivement ainsi que de l utilisation des services de sant Le rapport montre qu il existe une relation troite entre le niveau de scolarit et l tat de sant 19 de Canadiens n ayant pas termin leurs tudes secondaires ont qualifi leur sant d excellente
7. les gens qui vivent dans ces conditions doivent faire face des situations plus stressantes mais ils ont aussi moins de ressources pour les affronter On a reconnu juste titre que le stress tait un probl me de sant majeur Ainsi le stress est un facteur important dans la d pression l anxi t et d autres probl mes de sant mentale De plus 1l conduit directement l apparition de maladies et de troubles de toutes sortes Comme nous l avons fait remarquer plus t t les personnes qui ont un niveau d alphab tisme lev sont plus souples et s adaptent plus facilement au changement Et le changement est un mot tr s la mode il suffit de regarder la diminution constante du nombre d emplois disponibles et les normes changements dans les exigences rattach es la plupart des emplois existants De nombreuses personnes par exemple au niveau 2 de l EIA savent lire mais seulement des textes simples pr sent s dans un contexte familier Tant que leur environnement demeure stable elles fonctionnent souvent tr s bien Mais lorsque leur environnement change et c est ce qui se produit un rythme de plus en plus rapide elles se retrouvent dans une position tr s d savantageuse Par cons quent elles risquent de souffrir de ces changements mat riels p ex une perte d emploi et d tre encore plus stress es Tous ces facteurs sont reconnus pour avoir des r percussions n gatives importantes sur la sant
8. par d autres moyens et cela comprend beaucoup de personnes qui savent lire mais pr f rent un autre moyen de communication En outre de nombreux adultes en particulier ceux qui sont faiblement alphab tis s se sentent incapables d apporter des changements dans leur vie Fournir ces personnes de l information sur la sant n est pas suffisant il faut accompagner cette information de strat gies d habilitation qui leur permettront d apporter des changements D Pr voir d autres formes de communication dans le domaine de la sant Il faut envisager d autres moyens que les imprim s pour transmettre aux gens de l information sur la sant Communications verbales plus efficaces De nombreuses personnes y compris des personnes poss dant de solides capacit s de lecture se plaignent du fait que les professionnels de la sant ne leur parlent pas d une fa on claire Plut t que d imputer la personne qui le message est destin la responsabilit de bien le comprendre il semblerait opportun que les professionnels de la sant v rifient si leur message est compris par leurs patients Cette mesure profitera tous les Canadiens et Canadiennes y compris aux personnes qui ont un faible niveau d alphab tisme Approche de d veloppement communautaire La plupart des gens en particulier les personnes faiblement alphab tis es obtiennent la plus grande partie de l information sur la sant par le bouche oreil
9. publi s et in dits un bref sondage aupr s d organismes de sant et d alphab tisation de l Ontario trois tudes de cas et plusieurs entrevues aupr s de personnes ressources cl s Cette tude a t cit e abondamment au Canada et ailleurs e L tude d crite ci dessus tait le premier volet d un grand projet sur l alphab tisation et la sant parrain par les deux organismes Les autres activit s du projet consistaient faire conna tre la relation entre l alphab tisme et la sant et inciter les organismes passer l action favoriser la cr ation de partenariats entre les groupes d alphab tisation et de sant apporter de l aide diff rents projets et activit s cr er un centre d information sur l alphab tisme et la sant e Des enqu tes importantes sur l tat de sant notamment des enqu tes nationales comme l Enqu te nationale sur la sant de la population 1994 1995 et les Enqu tes sur la promotion de la sant 1990 et 1985 ainsi que des enqu tes de l Ontario du Qu bec et d autres ont permis de recueillir des donn es montrant les liens entre la scolarit et une grande vari t d indicateurs de sant e _L ACSP dans le cadre de son Programme national sur l alphab tisation et la sant travaille en collaboration avec 26 associations nationales de sant pour sensibiliser les professionnels de la sant aux liens qui existent entre l alphab tisme et la sant
10. s limit l information sur la sant tant l information crite que l information verbale La plupart des renseignements sur la sant qui proviennent des organismes de sant et des praticiens ainsi que d autres sources comme les m dias se pr sentent sous forme crite et sont difficiles ou impossibles comprendre pour de nombreuses personnes En outre beaucoup de personnes ne font pas confiance l information crite et pr f rent obtenir leur information sur la sant par le bouche oreille Comme nous l avons dit plus t t l alphab tisme est associ la compr hension Les personnes ayant de faibles capacit s de lecture connaissent souvent mal le domaine de la sant et les concepts et la terminologie li s la sant Par cons quent 1l n est pas rare qu elles ne comprennent m me pas les renseignements qui leur sont donn s verbalement par des praticiens de la sant ou d autres personnes En raison de leur difficult de comprendre l information crite sur la sant du peu d information qui leur est fourni sous une forme appropri e et appr ci e et de l information verbale qui ne leur est pas transmise de fa on compr hensible de nombreuses personnes ayant un faible niveau d alphab tisme comprennent mal les questions relatives la sant et sont souvent mal inform es Mauvais usage des services m dicaux et des services de sant De nombreuses personnes faiblement alphab tis
11. tisme est aussi g n ralement associ une plus grande utilisation des services de sant En fait comme on le souligne dans l tude de l ASPO de nombreuses sources d information ont montr les effets n gatifs du faible niveau d alphab tisme sur pratiquement fous les aspects de la sant y compris les taux globaux de morbidit et de mortalit les accidents et un large ventail de maladies comme le diab te les maladies cardiovasculaires et l arthrite rhumato de Un rapport publi en 1997 au Manitobas r sume les constatations qu on a faites sur l alphab tisme et la sant dans la province Depuis les ann es 1970 le Manitoba Centre for Health Policy and Evaluation de la facult de m decine de l Universit du Manitoba value l tat de sant de la population de la province et l utilisation des services de sant en effectuant des analyses au moyen de la banque de donn es du r gime provincial d assurance maladie consid r e comme l une des plus fiables en Am rique du Nord 8 Rob Sarginson Literacy and Health A Manitoba Perspective Literacy Partners of Manitoba 1997 galement accessible en direct l adresse www nald ca R cemment le Centre a superpos la r partition des niveaux de scolarit tir s du Recensement canadien de 1991 sur la carte des r gions sanitaires du Manitoba Ces analyses ont montr que les plus faibles niveaux de scolarit et les pires tats de sant co exis
12. Effets du niveau d alphab tisme sur la sant des Canadiens et des Canadiennes tude de profil Notre mission est d aider les Canadiens et les Canadiennes maintenir et am lioer leur tat de sant Sant Canada On peut se procurer des exemplaires suppl mentaires aupr s de Publication Sant Canada Ottawa Ontario K1A OK9 T l phone 613 954 5995 T l copieur 613 941 5366 On peut obtenir sur demande la pr sente publication sur le site Web de Sant Canada http wWww hc sc gc ca main hppb developpement promotion pubf literacy health literacyfr htm On peut obtenir sur demande la pr sente publication sur disquette en gros caract res sur bande sonore ou en braille Les opinions exprim es dans la pr sente publication sont celles des auteurs et ne refl tent pas n cessairement celles de Sant Canada Also available in English under the title How Does Literacy Affect the Health of Canadians A Profile Paper Ministre de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada 1998 Cat H39 444 1998F ISBN 0 662 83130 6 Effets du niveau d alphab tisme sur la sant des Canadiens et des Canadiennes tude de profil Pr sent la Division de l laboration et de la coordination des politiques Direction g n rale de la promotion et des programmes de la sant Sant Canada pr par par Burt Perrin Burt Perrin Associates Table des mati res 6 Introducti
13. Journal 15 oct 1996 155 8 Carpenter v Finch 1993 Conditions de vie et de travail Alphab tisme et pauvret Au Canada et ailleurs beaucoup d tudes ont mis en lumi re les liens entre la pauvret et la mauvaise sant Bien que la faible scolarit et les faibles capacit s de lecture ne soient pas les seules causes de la pauvret un grand nombre d ouvrages r v lent qu elles sont deux facteurs d terminants Par exemple comme nous l avons dit plus t t le niveau d alphab tisme est un facteur d terminant de l employabilit Il est troitement associ lP emploi et par cons quent au revenu Selon le rapport canadien de l EIAA les capacit s de lecture des b n ficiaires d aide sociale sont tr s inf rieures celles des prestataires d assurance ch mage ou de la population g n rale En outre dans le rapport du Comit d examen de l aide sociale de l Ontario 1988 on souligne que le faible niveau d alphab tisme est le principal probl me qui emp che les b n ficiaires d entrer sur le march du travail et qu il ne faut pas sous estimer le r le que peuvent jouer les programmes d alphab tisation pour aider les b n ficiaires devenir plus ind pendants Tout comme le faible niveau d alphab tisme est une cause importante de la pauvret l am lioration des capacit s de lecture est une condition pr alable pour chapper la pauvret Les changements qui se produisent dans
14. a manipulation de produits chimiques et des cas o des personnes avaient mal interpr t une illustration des choses ne pas faire ce qui a entra n une augmentation du nombre d accidents B Effets indirects Si importants et dramatiques que soient ces effets directs la recherche a r v l que les principales r percussions du niveau d alphab tisme sur la sant se produisent de fa on indirecte De nombreux ouvrages ont soulign la relation entre l alphab tisme et un ventail de facteurs qui leur tour sont reconnus pour avoir des r percussions importantes sur la sant Le Comit f d ral provincial territorial sur la sant de la population dans son rapport de 1994 Strat gies pour la sant de la population Investir dans la sant des Canadiens a d fini cinq principaux d terminants de la sant e Jes conditions de vie et de travail e les pratiques personnelles li es la sant et la capacit d adaptation e l environnement physique e les services de sant e Jes facteurs biologiques et g n tiques Parmi ces d terminants seuls les facteurs biologiques et g n tiques ne sont pas influenc s du moins dans une certaine mesure par le niveau d alphab tisme Nous montrons ci dessous comment le niveau d alphab tisme influence les quatre autres d terminants de la sant 9 MD s failure to use plain language can lead to the courtroom par Deborah Gordon Canadian Medical Association
15. a sant Les donn es qui appuient ces conclusions proviennent de diff rents types et sources d information Au Canada nous disposons d un grand volume de donn es qui sont confirm es par les r sultats d tudes qui ont t faites dans d autres pays 6 Le Canada a la chance d avoir men plusieurs enqu tes d taill es sur la sant de sa population Par exemple Statistique Canada a men l Enqu te nationale sur la sant de la population en 1994 1995 r sultats pr sent s dans le Rapport sur la sant des Canadiens et des Canadiennes 1996 et dans le rapport compl mentaire les annexes techniques n Cette enqu te ressemble aux enqu tes sur la promotion de la sant men es en 1985 et en 1990 et a donn lieu des constatations semblables quant l effet sur la sant des niveaux d alphab tisme et de scolarit 5 Burt Perrin Research Report Literacy and Health Project Phase One Toronto Association pour la sant publique de l Ontario ASPO 1990 On peut se procurer un exemplaire du rapport au co t de 10 en communiquant avec l Association 468 Queen Street East Bureau 202 Toronto Ontario M5A 1T7 416 367 3313 opha web net On peut trouver un r sum du rapport dans Burt Perrin Literacy and Health Making the Connection Health Promotion vol 28 no 1 t 1989 6 Le Canada est reconnu internationalement pour sa recherche approfondie et ses autres activit s dans le domaine de la sant
16. ab tisme d signe tout un continuum de capacit s En effet tr s peu de personnes sont compl tement incapables de lire ou d crire quoi que ce soit Cependant pr s de la moiti des adultes canadiens poss dent des capacit s de lecture suffisamment limit es pour nuire leur fonctionnement dans la soci t Ces personnes sont particuli rement vuln rables aux changements de circonstances ou de contextes comme les changements dans les exigences de leur emploi ou dans leur situation d emploi e Les connaissances pr alables qu une personne poss de sur le sujet et le contexte ont un effet important sur sa capacit de comprendre de l information crite et de l information donn e verbalement Par exemple la capacit d une personne de comprendre de l information sur la sant peut d pendre en partie des connaissances qu elle a sur le sujet et de la mesure dans laquelle l information se rattache ces connaissances e Les constatations expos es ci dessus ne sont pas bien reconnues ou accept es par le grand public les professionnels de la sant et les personnes qui ont de faibles capacit s de lecture Seul un petit pourcentage des Canadiens ayant un faible niveau d alphab tisme reconnaissent avoir de la difficult lire et crire ou participent des programmes d alphab tisation ou de perfectionnement pour adultes 4 Le SNA a demand r cemment l Universit de Regina de produire une monographie L univ
17. ant Le secteur de la sant reconna t de plus en plus l importance de ce facteur Dans les derni res ann es diff rents types d organismes de sant ont reconnu officiellement la relation entre l alphab tisme et la sant et ont fait part de leurs conclusions leurs membres L Association pour la sant publique de l Ontario ASPO l Association canadienne de sant publique ACSP le Centre d alphab tisation du Qu bec et d autres organismes ont entrepris des activit s en vue d augmenter la sensibilisation et la concertation Ainsi certaines mesures ont d j t prises Cependant les liens entre l alphab tisme et la sant et les r percussions de ces liens ne sont pas bien compris Il faut donc continuer de sensibiliser les secteurs de la sant et des services sociaux ainsi que le grand public et les leaders d opinion Cette reconnaissance doit tre tendue un niveau plus large Il est galement essentiel que les fournisseurs de services comprennent l importance de l alphab tisme et cr ent un climat de respect lorsqu ils communiquent avec des personnes des familles et des groupes Peu de personnes sont dispos es reconna tre qu elles ont de la difficult lire ou comprendre ce qu on leur dit Ce faisant elles admettraient leurs lacunes ou leurs limites Lorsque les professionnels de la sant sont conscients du r le que peut jouer le niveau d alphab tisme dans la compr hensi
18. arquer dans le deuxi me rapport de l EIAA bien que la plupart des gens sachent lire la v ritable question est de savoir si leurs capacit s de lecture et d criture leur permettent de relever le d fi de vivre et de travailler dans la soci t d aujourd hui mesure que les exigences de la soci t changent le niveau des capacit s de lecture et d criture n cessaires pour bien fonctionner change aussi e _ L alphab tisme suppose la compr hension non seulement de la langue crite mais aussi de la langue parl e Il constitue notamment un facteur cl dans la capacit de comprendre et de suivre les instructions verbales des professionnels de la sant comme les m decins les pharmaciens les physioth rapeutes etc e Les personnes qui poss dent de bonnes capacit s de lecture et d criture sont plus souples Elles peuvent s adapter au changement et aux nouvelles situations Comme nous le verrons plus tard ces facteurs sont tous troitement li s la sant B Situation actuelle de l alphab tisme au Canada Les donn es les plus r centes sur l alphab tisme au Canada proviennent de l ETAA une enqu te qui a t men e au Canada et dans un certain nombre d autres pays en 1994 1995 Statistique Canada tait charg de coordonner les travaux de l enqu te au Canada et de pr parer les rapports sur les r sultats en collaboration avec le Secr tariat national l alphab tisation SNA
19. ctivit s quotidiennes Ils vitent de lire sauf les textes qui sont assez simples et dont ils connaissent bien le contexte D apr s les r sultats de l ETAA il existe une relation troite entre le niveau de scolarit et l alphab tisme En g n ral plus le niveau de scolarit est lev plus le niveau d alphab tisme est lev Mais selon le rapport canadien de l EIAA 3 Bien que le lien entre le niveau de scolarit et le niveau d alphab tisme soit fort il n est toutefois pas exclusif Beaucoup de personnes le tiers de la population en fait chappent la tendance g n rale Ainsi pour les fins d laboration des politiques de planification et de recherche le niveau de scolarit peut servir de substitut au niveau d alphab tisme comme dans certaines sources mentionn es dans les sections suivantes du pr sent rapport Toutefois le niveau d alphab tisme d une personne peut tre sup rieur ou inf rieur ce que pourrait laisser croire son niveau de scolarit 2 Les pourcentages cit s se rapportent la compr hension de textes suivis capacit de comprendre et d utiliser l information contenue dans des textes L EIAA a galement examin la compr hension de textes sch matiques capacit d utiliser l information pr sent e dans des documents comme les demandes d emploi et la compr hension de textes au contenu quantitatif capacit d effectuer des op rations ari
20. d apprendre des faits mais de prendre confiance en eux et de trouver des fa ons de prendre leur vie en main Souvent ces personnes enseignent ce qu elles ont appris d autres parfois m me des personnes ayant un niveau de scolarit plus lev E Aider les personnes ayant un faible niveau d alphab tisme avoir un plus grand contr le sur leur vie En raison des difficult s qu elles prouvent lire de la pauvret et d autres facteurs de nombreuses personnes faiblement alphab tis es se sentent incapables d apporter des changements leur vie Elles se sentent impuissantes face un syst me de soins de sant peu accueillant qu elles ne comprennent pas Par cons quent elles estiment ne rien pouvoir faire pour am liorer leur sant Fournir de l information sur la sant des personnes qui estiment ne pas avoir le pouvoir d agir n est pas suffisant Il faut avoir recours d autres strat gies compl mentaires comme le d veloppement communautaire et l ducation sous une forme participative dont 1l a t question ci dessus Le syst me de soins de sant doit galement reconna tre le sentiment d impuissance que ressentent de nombreuses personnes et chercher des moyens de les aider prendre leur vie et leur sant en main F Aborder l alphab tisme sous l angle de la sant de la population Comme nous l avons vu l alphab tisme est un continuum Et pr s de la moiti des Canadi
21. de conduire avec les facult s affaiblies Ne condamnons pas les victimes Il ne faut pas condamner les personnes faiblement alphab tis es pour leur mode de vie et leurs pratiques li es la sant En raison de leur situation elles ont moins de possibilit s moins de ressources et un moins grand contr le sur leur vie Par cons quent elles ont peu de possibilit s de faire des choix clair s sur leur mode de vie Environnement physique L environnement physique en lui m me n a peut tre aucun lien avec l alphab tisme mais le niveau d alphab tisme donne tout de m me aux personnes dans une certaine mesure le pouvoir de choisir l environnement physique o elles vivent et travaillent d apporter des changements et de prendre des mesures pour se prot ger des dangers Les personnes qui ont un faible niveau d alphab tisme ont moins de contr le et sont moins capables de fuir une situation dangereuse ou malsaine Ainsi elles risquent davantage de vivre dans un quartier pauvre et dans un logement de pi tre qualit Elles ont aussi moins de pouvoir et elles sont moins capables de faire valoir leur droit un environnement sain et une collectivit saine Services de sant Le niveau d alphab tisme influence directement la capacit des gens d avoir acc s au syst me de soins de sant et d en faire une utilisation efficace Information sur la sant Les personnes faiblement alphab tis es ont un acc
22. de la sant se regroupent et travaillent en collaboration avec d autres intervenants en particulier les organismes d alphab tisation et d ducation Il est possible d tablir des partenariats tous les niveaux En voici quelques exemples e Au niveau local des centres de sant publique et des centres de soins communautaires ont d j travaill en collaboration avec des organismes d alphab tisation communautaires ou avec des coles en vue de mettre en place des initiatives s appuyant sur les points forts et les besoins des clients vis s Au niveau national ou provincial des organismes de sant et des organismes d alphab tisation peuvent aussi travailler en collaboration Par exemple le projet sur l alphab tisation et la sant de l ASPO et du Frontier College qui comprenait une tude sur les liens entre l alphab tisation et la sant ainsi qu un volet de sensibilisation et de promotion d activit s de collaboration constitue un exemple de partenariat efficace entre les deux secteurs Le Programme national sur l alphab tisation et la sant de P ACSP facilite l tablissement de relations entre les groupes d alphab tisation et ses 26 organismes partenaires qui sont des associations des domaines de l optom trie des soins palliatifs des soins domicile des soins infirmiers et des associations de pharmaciens de fabricants de produits pharmaceutiques et d autres Au sein des gouvernemen
23. e sur leur vie Nous avons aussi propos des questions sur lesquelles les chercheurs pourraient se pencher Enfin il est important que l approche ax e sur la sant de la population accorde une grande place aux questions li es l alphab tisme Si les professionnels de la sant am liorent les communications avec leurs clients en v rifiant si ces derniers ont bien compris le message cela profitera tous ind pendamment des niveaux d alphab tisme Lorsqu on tente de combler les besoins des Canadiens faiblement alphab tis s nos efforts profitent l ensemble des Canadiens Annexe Activit s du Canada dans le domaine de la sant et l alphab tisme Le Canada est reconnu internationalement pour sa recherche et ses autres activit s dans le domaine de la sant et l alphab tisme Voici quelques exemples d activit s qui ont t entreprises au Canada e Le rapport Literacy and Health Project Phase One Research Report 1990 crit par Burt Perrin d crit les r sultats d une tude parrain e par l Association pour la sant publique de l Ontario et le Frontier College Cette tude montre clairement les effets du niveau d alphab tisme sur la sant et explique les raisons de cette relation On a utilis diverses m thodes pour r aliser cette tude un examen des donn es de plusieurs enqu tes nationales provinciales ou autres sur l tat de sant un examen multidisciplinaire complet d ouvrages
24. efficaces de prestation des soins de sant qui ont pour cons quence l am lioration de la sant et de la qualit de vie pour tous ind pendamment des niveaux d alphab tisme Les recherches futures devront s inspirer des connaissances qu on poss de d j propos des liens complexes qui existent entre l alphab tisme et la sant On pourrait se servir des ensembles de donn es existants par exemple l Enqu te nationale sur la sant de la population et les Enqu tes sur la promotion de la sant et effectuer des analyses secondaires afin d examiner les relations entre l alphab tisme et d autres facteurs Il serait galement utile d examiner les m canismes qui m nent l adoption de comportements sains et de d terminer comment ces m canismes sont influenc s par l alphab tisme Comme nous l avons fait remarquer nous disposons au Canada d un grand volume de donn es qui montrent le lien qui existe entre l alphab tisme et la sant N anmoins les chercheurs canadiens n ont pas fait beaucoup d tudes sur l alphab tisme que ce soit sur les liens avec la sant ou sous d autres aspects Cela est d en partie au fait que l alphab tisme chez les adultes ne constitue pas une discipline en soi C est l un des th mes qui se sont d gag s du Dialogue de politique sur la recherche en alphab tisation en 1996 une activit parrain e par le Secr tariat national l alphab tisation SNA de D
25. ens ne poss dent pas les capacit s de lecture suffisantes pour faire face aux situations courantes de la vie quotidienne Toute approche ax e sur la sant de la population doit tenir compte des questions li es l alphab tisme En outre en comblant les besoins des personnes faiblement alphab tis es on comble aussi ceux de tous les Canadiens et Canadiennes Par exemple la plupart des gens ind pendamment de leur niveau de scolarit ont de la difficult comprendre la majorit de l information crite sur la sant L information complexe ou difficile comprendre est susceptible d tre moins bien comprise et 1l y a de fortes chances que les destinataires de l information ne suivent pas les directives ind pendamment de leur niveau d alphab tisme De m me si les professionnels de la sant lorsqu ils parlent avec leurs clients v rifient si ces derniers ont bien compris le message cela profitera tous les clients ind pendamment de leur niveau d alphab tisme tout comme si on fournit aux gens des occasions de prendre leur sant en main et de faire des choix clair s sur les questions qui influencent leur sant et la sant de leur collectivit Les mesures qui concernent les autres d terminants de la sant comme les obstacles structurels aux bonnes pratiques de sant et aux environnements sains profiteront aussi tous ind pendamment des niveaux d alphab tisme G Questions prioritaires pour la
26. ersit se servira de la base de donn es de l EIAA et tudiera de fa on plus approfondie les r percussions des niveaux d alphab tisme sur le statut socio conomique et la sant des a n s 3 Relations entre l alphab tisme et l tat de sant L tude canadienne la plus exhaustive sur les relations entre l alphab tisme et la sant a t men e dans le cadre d un projet parrain par l Association pour la sant publique de l Ontario et par le Frontier College l tude de l ASPO 6 Le rapport de l tude contient les r sultats de la recherche ainsi que de nombreuses citations d articles de recherche et d autres sources Le pr sent rapport s appuie en grande partie sur ce document De plus les donn es r centes que nous avons examin es et utilis es pour la pr paration de notre rapport concordent avec le tableau pr sent dans le rapport sur l tude de l ASPO de 1989 La principale constatation qui d coule de l tude de l ASPO est qu un faible niveau de capacit s de lecture a des effets n gatifs importants sur la sant En fait l alphab tisme est l un des principaux d terminants de la sant Quelle que soit la fa on dont on d finit ou on mesure la sant les personnes faiblement alphab tis es sont en moins bonne sant que celles qui poss dent des capacit s de lecture sup rieures L alphab tisme est un facteur important qui influe sur la plupart des autres d terminants de l
27. es ne savent pas o aller pour recevoir les services de sant dont elles ont besoin Le manque d information la peur de l embarras la faible confiance en soi et les ressources limit es font souvent que ces personnes n gligent les soins pr ventifs n osent pas d fendre leurs droits et attendent que leur probl me de sant s aggrave avant de consulter un professionnel de la sant Le niveau d alphab tisme est directement li l utilisation des services de sant notamment l utilisation des soins d urgence et au respect des directives du m decin Pour ces raisons et pour bien d autres en particulier le taux lev de probl mes de sant dont nous avons d j parl les personnes poss dant de faibles capacit s de lecture co tent au syst me de soins de sant plus cher que les autres En d autres mots non seulement le faible niveau d alphab tisme a une incidence n gative sur les personnes mais il occasionne des frais plus grands pour le syst me de soins de sant et pour la soci t 5 Ce que le secteur de la sant peut faire pour enrayer les effets n gatifs de l analphab tisme sur la sant Reconna tre le r le important que joue l alphab tisme dans la sant Comme nous l avons vu l alphab tisme est une question importante dans le domaine de la sant Il est un facteur important en lui m me et il est troitement li pratiquement tous les principaux d terminants de la s
28. le Ils ne consid rent pas les sp cialistes de la sant comme cr dibles Plut t que de consid rer cette situation comme un obstacle la communication efficace pourquoi ne pourrait on pas la consid rer comme une possibilit exploiter Les professionnels de la sant pourraient jouer un r le diff rent au lieu de transmettre l information directement ils pourraient agir comme facilitateurs et travailler en collaboration avec d autres personnes de la collectivit Il s agirait d avoir recours aux r seaux communautaires en place comme les groupes de pairs les personnes respect es du voisinage et d autres personnes qui sont en contact avec les gens qui ont de la difficult entrer en relation avec les syst mes et ressources traditionnels de la sant Les r seaux de soutien social sont aussi essentiels la sant ducation la sant selon une approche participative Divers programmes d alphab tisation et de sant publique ont permis des personnes faible revenu et poss dant de faibles capacit s de lecture de se pencher sur des questions de sant qui les int ressaient Les professionnels de la sant peuvent participer ce genre d initiatives non pas titre de sp cialistes mais en tant que membres d un groupe qui est form de personnes poss dant diff rentes exp riences de vie et des niveaux de scolarit vari s Les m thodes participatives permettent aux participants non seulement
29. le march du travail font qu il est difficile pour les personnes ayant de la difficult lire de trouver un emploi encore plus un emploi qui soit suffisamment r mun rateur pour leur permettre de vivre au dessus du seuil de la pauvret De plus une des conditions pr alables pour pouvoir s inscrire certains programmes de formation est d avoir termin une 10e 11e ou 12e ann e Environnements dangereux Les travailleurs poss dant de faibles capacit s de lecture ont un taux d accidents de travail plus lev que la moyenne probablement parce que les types d emplois qui leur sont accessibles dans le secteur primaire et les secteurs des ressources et de la construction par exemple sont plus susceptibles d tre dangereux En outre comme 1l arrive souvent que ces travailleurs ne comprennent pas l information sur la sant et la s curit au travail ils ont peu de chances d tre au courant des dangers auxquels ils sont expos s en milieu de travail M me lorsqu ils sont conscients de ces dangers et qu ils connaissent leurs droits ils ne sont pas vraiment en position de faire valoir leurs droits cause de leurs faibles habilet s dans le domaine de la d fense des droits et de la n gociation Le milieu de vie et le voisinage sont aussi plus dangereux pour les personnes faiblement alphab tis es Il arrive souvent que ces personnes vivent dans des logements de pi tre qualit situ s dans des quartiers peu s curi
30. on Pourquoi le secteur de la sant devrait il s int resser l alphab tisme Introduction Pourquoi le secteur de la sant devrait 1l s int resser l alphab tisme L alphab tisme au Canada Relations entre l alphab tisme et l tat de sant Comment le niveau d alphab tisme influe sur la sant Ce que le secteur de la sant peut faire pour enrayer les effets n gatifs de l analphab tisme sur la sant Conclusion Annexe Activit s du Canada dans le domaine de la sant et l alphab tisme 1 Introduction Pourquoi le secteur de la sant devrait il s int resser l alphab tisme L alphab tisme est une variable qui influe sur la sant de diverses fa ons Dans le pr sent rapport nous examinons les effets consid rables de cette variable sur la sant Nous y expliquons pourquoi l alphab tisme est li la sant et donc au mandat de Sant Canada qui consiste aider la population du Canada maintenir et am liorer sa sant Nous y examinons aussi comment le faible niveau d alphab tisme influe n gativement sur la sant et nous sugg rons des moyens que pourrait prendre le secteur de la sant pour enrayer ces effets n gatifs Le principal objectif du rapport est de sensibiliser le personnel de Sant Canada aux liens qui unissent l alphab tisme et la sant Ce document servira de r f rence aux partenaires et aux collaborateurs du Minist re Il pourra galement favori
31. on ils sont plus susceptibles de v rifier si la personne qui ils s adressent a bien compris le message et d utiliser des explications plus simples ou diff rentes pour faire en sorte que leur message soit bien re u Comme on le mentionne dans l tude de l ASPO certains professionnels de la sant ont dit qu ils avaient fini par se rendre compte que ce qu ils croyaient tre un manque de docilit de la part de leurs patients tait plut t un manque de compr hension B Aider les gens am liorer leurs capacit s de lecture tant donn l incidence du niveau d alphab tisme sur la sant le secteur de la sant a tout int r t ce que les enfants et les adultes apprennent lire et augmentent leurs habilet s Il est possible d tablir des partenariats avec les coles pour trouver des moyens de diminuer le d crochage et faire en sorte que les enfants en apprennent le plus possible durant leurs tudes et avec les organismes d ducation des adultes et d alphab tisation pour aider les adultes am liorer leurs capacit s de lecture L alphab tisation familiale ou interg n rationnelle pourrait tre consid r e comme un secteur prioritaire Les programmes d alphab tisation familiale tentent d liminer les obstacles syst miques qui emp chent les jeunes d accro tre leurs capacit s de lecture ils essaient aussi de rompre le cycle selon lequel les enfants issus d un milieu familial peu instruit
32. ont de la difficult am liorer leurs propres capacit s Comme l alphab tisme est en interaction avec de si nombreux facteurs les programmes d alphab tisation familiale doivent adopter une approche holistique Le Programme d aide pr scolaire aux enfants autochtones de Sant Canada est un exemple de ce genre de programme L objectif de cette initiative est de pr parer les enfants autochtones la rentr e scolaire en r pondant leurs besoins motifs sociaux et psychologiques et leurs besoins dans les domaines de la sant et de l alimentation Le programme est de nature exhaustive et est con u pour r pondre aux besoins spirituels motifs intellectuels et physiques de l enfant On reconna t que les parents et les tuteurs sont les principaux enseignants et fournisseurs de soins pour les enfants tout en reconnaissant que la famille tendue joue aussi un r le dans l enseignement et les soins C tablir des partenariats entre les organismes de sant et les organismes d alphab tisation Comme nous l avons d j dit l alphab tisme est l un des plus importants d terminants de la sant un facteur qui est li la plupart des autres d terminants de la sant Toutefois la plupart des solutions aux probl mes de sant qui d coulent du faible niveau d alphab tisme n cessitent une approche multisectorielle ou ne rel vent pas directement du secteur de la sant Il faut donc que les professionnels
33. recherche M me si l objectif du pr sent rapport n tait pas d analyser en profondeur les besoins et les priorit s en mati re de recherche nous pouvons toutefois sugg rer quelques questions sur lesquels les chercheurs pourraient se pencher e Le r le que jouent l alphab tisme et d autres facteurs pour permettre aux gens de se sentir plus confiants et mieux habilit s prendre en main leur propre sant e L efficacit d autres formes de communication sur la sant que les imprim s traditionnels e Les m thodes de communication que pourraient utiliser les fournisseurs de soins de sant afin de mieux faire comprendre les messages aux clients et d aider les personnes les familles et les groupes prendre des d cisions clair es propos des facteurs qui influent sur leur sant e Les strat gies innovatrices pour transmettre aux gens de l information sur la sant et pour augmenter leur sentiment de pouvoir et de contr le p ex d veloppement communautaire ducation selon une approche participative e L valuation de m thodes et de pratiques prometteuses dans le domaine de l alphab tisme et la sant la diffusion des r sultats et la possibilit de reproduire ces m thodes dans d autres contextes e Les co ts de la prestation des soins de sant qui sont associ s aux effets directs et aux effets indirects du niveau d alphab tisme e Les strat gies de promotion de la sant et les modes plus
34. s effets directs sur la sant par exemple lorsqu une personne ne sachant pas tr s bien lire ou ne comprenant pas bien un mode d emploi commet une erreur dans la prise d un m dicament ou a un accident Cependant les principaux effets de l alphab tisme sur la sant sont indirects L alphab tisme a des r percussions sur presque tous les autres d terminants de la sant et interagit avec eux Il s agit d un d terminant important de la pauvret Que peut faire le secteur de la sant pour enrayer les effets n gatifs de l analphab tisme sur la sant Nous avons sugg r qu il faudrait d abord reconna tre que l alphab tisme est une question importante dans le domaine de la sant Cette question est troitement li e pratiquement tous les principaux d terminants de la sant Dans le secteur de la sant on reconna t maintenant davantage l importance de l alphab tisme En fait le Canada est reconnu pour ses travaux dans ce domaine N anmoins il reste encore beaucoup faire Nous avons propos d autres mesures aider les gens am liorer leurs capacit s de lecture tablir des partenariats entre les organismes de sant et les organismes d alphab tisation pr voir d autres formes de communication que les textes crits pour transmettre de l information sur la sant utiliser diverses strat gies pour aider les personnes ayant un faible niveau d alphab tisme avoir un plus grand contr l
35. s l tude de l ASPO TRADUCTION Un certain nombre d analyses statistiques qui ont examin s par ment les effets du niveau de scolarit et du niveau de revenu montrent que bien que les deux facteurs soient associ s la mauvaise sant le faible niveau de scolarit est le facteur pr dominant les italiques sont de l auteur Une nouvelle analyse non publi e des donn es de l Enqu te sur la promotion de la sant de 1985 a r v l que tandis qu initialement il semblait y avoir une relation troite entre le revenu et l tat de sant auto valu cette relation a disparu compl tement lorsqu on a tenu compte du facteur du niveau de scolarit En d autres mots les effets apparents du revenu sur l tat de sant auto valu dans cette enqu te d coulaient en fait du niveau de scolarit ou d alphab tisme Ces constatations ne sont pas surprenantes On a souvent d montr les r percussions de l alphab tisme et du niveau de scolarit sur l employabilit L EIAA par exemple a r v l l effet important des capacit s de lecture sur l emploi et donc sur le revenu Cet effet est plus marqu au Canada que dans certains autres pays vis s par l tude comme l Allemagne et les Pays Bas D apr s le rapport canadien de l EIAA l importance accrue qu on accorde l alphab tisme au Canada refl te la nature du march du travail canadien qui accorde une plus grande place au
36. s la province Dans tout le Canada de nombreux organismes d alphab tisation et de sant ont entrepris divers projets sur les liens entre l alphab tisme et la sant Dans le cadre de certains projets par exemple des participants des programmes d alphab tisation ont produit leur propre mat riel sur les questions de sant qui les int ressaient Dans d autres projets on a cr des partenariats entre des organismes d alphab tisation et des organismes de sant Un grand nombre de ces projets ont re u une subvention du Secr tariat national l alphab tisation La BDAA Base de donn es en alphab tisation des adultes comporte quelque 300 r f rences de documents sur l alphab tisme et la sant On peut avoir acc s au te xte entier d un grand nombre de ces documents sur le r seau Internet l adresse http www nald ca
37. sation et de promotion de la sant au Canada ont trouv de nombreux autres cas Voici quelques exemples Utilisation incorrecte des m dicaments Pr s de la moiti des personnes qui ont particip l enqu te de l tude de ASPO ont fourni par leurs r ponses des exemples d erreurs dans l utilisation des m dicaments en vente libre ou des m dicaments prescrits Ces erreurs taient directement li es des difficult s de lecture Selon l ACSP on peut relever des centaines de cas de personnes qui n ont pas r agi un m dicament prescrit parce qu elles ont absorb la mauvaise dose au mauvais moment de la journ e La COA cite l exemple d une femme atteinte de diab te TRADUCTION Il lui faut suivre un r gime strict et prendre plusieurs m dicaments prescrits par son m decin de famille chaque jour intervalle r gulier Elle est toutefois incapable de lire les tiquettes sur les produits alimentaires et les instructions qui accompagnent ses m dicaments prescrits Ses difficult s de lecture constituent un danger pour sa sant D faut de respecter les directives du m decin Dans l tude de 1 ASPO on a relev des exemples de personnes qui ne respectaient pas les instructions du m decin parce qu elles taient tout simplement incapables de lire des instructions crites ou parce qu elles ne comprenaient pas les directives verbales transmises par le m decin L analphab tisme peut aussi emp
38. ser la collaboration pour la planification et l laboration de politiques et de programmes Le document commence par un bref examen des capacit s de lecture et d criture des Canadiens et des Canadiennes Nous passons ensuite en revue des tudes qui ont montr les effets importants du niveau d alphab tisme sur la sant quelle que soit la fa on dont on d finit ou dont on mesure la sant Puis nous expliquons comment le niveau d alphab tisme influe sur la sant en particulier de fa on indirecte puisque ce facteur est troitement li d autres d terminants de la sant d j tablis Enfin nous sugg rons des moyens que le secteur de la sant pourrait prendre pour enrayer les effets n gatifs de l analphab tisme sur la sant et nous proposons certaines priorit s pour la recherche 2 L alphab tisme au Canada A Qu est ce que l alphab tisme L alphab tisme n est pas seulement la capacit de d coder des mots En effet comme on le souligne dans le deuxi me rapport de l Enqu te internationale sur l alphab tisation des adultes FIAA Litt rature et soci t du savoir l alphab tisme va au del du seul savoir lire crire ou calculer C est aussi comprendre et tre capable d utiliser l information requise pour bien fonctionner Ces remarques nous am nent faire les observations suivantes e _ L alphab tisme n est pas un objectif fixe Comme on le fait rem
39. taires o on retrouve un taux lev de pollution des risques environnementaux de la circulation de la criminalit et d autres facteurs semblables Elles sont moins susceptibles que les autres d tre en mesure de faire installer dans leur logement des dispositifs de s curit p ex r parations de nature g n rale d tecteurs de fum e Pour ces raisons et pour bien d autres encore les accidents sont plus fr quents Pratiques personnelles li es la sant et capacit d adaptation Stress vuln rabilit et contr le Les personnes ayant un faible niveau d alphab tisme sont souvent plus stress es que celles qui ont de meilleures capacit s de lecture Elles sont plus susceptibles d avoir moins confiance en elles et de se sentir vuln rables Ce sentiment de vuln rabilit compte tenu des choix limit s qui s offrent elles est fond sur la r alit R pondre aux exigences de la soci t d aujourd hui pour quelqu un qui a de la difficult lire et crire est un facteur de stress l gitime Et le faible niveau d alphab tisme provoque aussi indirectement un niveau lev de stress Dans l tude de l ASPO on cite des ouvrages qui ont r v l que le ch mage le sous emploi et la pauvret l adaptation des conditions de vie et de travail dangereuses et la n cessit de composer avec l incertitude et le manque de contr le sur sa vie engendrent beaucoup de stress Non seulement
40. tent dans la m me r gion Sarginson Elles r v lent que les maladies les pid mies et les d c s violents sont plus courants dans les endroits o les niveaux d alphab tisme sont bas L utilisation des services hospitaliers par les enfants est galement plus lev e dans ces endroits De nombreux facteurs autres que le faible niveau d alphab tisme sont associ s la mauvaise sant comme l ge le revenu et les facteurs environnementaux Diverses tudes pid miologiques et tr s vari es ont explor ces interrelations de diff rentes fa ons Ainsi de nouvelles analyses qu on a effectu es sur des enqu tes de Statistique Canada et l enqu te sur la sant du Qu bec ont r v l que m me en rajustant les donn es en fonction de l ge les effets du faible niveau de scolarit sur l tat de sant persistent pour pratiquement toutes les mesures de la sant qui ont t examin es Les effets du niveau d alphab tisme du revenu et de la pauvret sur la sant sont li s et interd pendants de nombreuses fa ons Ainsi les enfants qui vont l cole sans avoir mang suffisamment peuvent prouver de la difficult se concentrer ce qui nuit leur apprentissage de la lecture et de l criture Cependant tout comme les faibles revenus et la pauvret r sultent en grande partie de faibles niveaux de capacit s de lecture il en est de m me pour les probl mes de sant qui y sont associ s D apr
41. thm tiques par exemple pour remplir un bon de commande Les r sultats d coulant de ces trois cat gories d alphab tisme sont tr s semblables 3 Statistique Canada et SNA DRHC Lire lavenir Un portrait de l albhab tisation au Canada 1996 L ETAA a aussi permis d tablir un certain nombre de diff rences entre les sous groupes On a constat par exemple que les capacit s de lecture des personnes g es sont consid rablement inf rieures celles des autres groupes Dans le cas des textes suivis 53 des adultes de plus de 65 ans ont des capacit s de lecture de niveau 1 et 27 ont des capacit s de niveau 2 Seulement 19 poss dent les capacit s minimales consid r es n cessaires pour fonctionner normalement Comme on le mentionne dans le rapport canadien de l EIAA de nombreux chercheurs se sont pench s sur les cons quences des faibles capacit s de lecture des personnes g es au Canada Ces personnes sont limit es dans leurs activit s et d pendent souvent des autres pour les t ches de lecture et d criture de la vie quotidienne Ainsi de nombreux a n s ont de la difficult comprendre l information sur la sant et utiliser les services de sant 4 Voici quelques cons quences importantes des constatations de l Enqu te internationale sur l alphab tisation des adultes EIAA au sujet des niveaux d alphab tisme des Canadiens e On n est pas soit alphab te soit analphab te l alph
42. ts f d ral et provinciaux tout comme au niveau r gional ou municipal il est possible d tablir des relations de collaboration entre les minist res ou entre les gouvernements Par exemple Sant Canada et le Secr tariat national l alphab tisation peuvent travailler ensemble pour trouver des moyens de r gler les probl mes qui rel vent des deux secteurs L utilisation d un langage clair dans les textes crits une mesure utile mais pas la solution R diger l information sur la sant dans un langage facile comprendre plut t qu avec des termes complexes et techniques est sans aucun doute une mesure utile De nombreuses personnes qui ont de la difficult comprendre un langage complexe peuvent comprendre des textes simples situ s dans un contexte familier Mais la r daction de textes simples n est pas la principale solution aux difficult s associ es l analphab tisme Comme l a indiqu ACSP l information crite ne doit tre utilis e que pour compl ter l change verbal entre le m decin et son client Le contact personnel est la meilleure fa on de v rifier si la personne a compris le message Les tudes de recherche et les exp riences des groupes communautaires ont tabli qu il tait n cessaire de communiquer l information sur la sant autrement que sous la forme crite Certaines personnes ne consid rent pas l information crite comme cr dible et pr f rent obtenir leur information
43. veloppement des ressources humaines Canada Il faut souligner que le SNA a r cemment tabli un nouveau cadre de recherche dans le domaine de l alphab tisme et qu il prend actuellement des mesures pour encourager la recherche tant aupr s des alphab tiseurs que des chercheurs Il pourrait y avoir des possibilit s de collaboration entre le SNA et Sant Canada cet gard 6 Conclusion Les capacit s de lecture de quelque 22 d adultes au Canada sont si limit es que ces personnes sont incapables de d terminer la dose inscrite sur une tiquette de m dicaments De plus 26 savent lire mais seulement des textes simples pr sent s dans un contexte qui leur est familier Ainsi pr s de la moiti des Canadiens ont de la difficult lire l information crite qu ils rencontrent dans leurs activit s quotidiennes Ils vitent de lire sauf les textes qui sont assez simples et dont ils connaissent bien le contexte Comme nous l avons montr de nombreuses donn es provenant du Canada et d ailleurs ont r v l que l alphab tisme est l un des principaux facteurs qui influent sur l tat de sant Quelle que soit la fa on dont on d finit ou on mesure la sant les personnes qui poss dent de faibles capacit s d criture sont dans une moins bonne situation que les autres Le faible niveau d alphab tisme est aussi associ g n ralement une utilisation plus grande des soins de sant L alphab tisme a de
44. x comp tences que le march du travail de certains autres pays 4 Comment le niveau d alphab tisme influe sur la sant Le niveau d alphab tisme influe sur la sant selon une combinaison de m canismes directs et surtout de m canismes indirects Examinons d abord les effets directs A Effets directs Comme nous l avons mentionn pr c demment une forte proportion d adultes canadiens ont de la difficult comprendre les renseignements inscrits sur les tiquettes des m dicaments Pr s de la moiti des adultes ont de la difficult comprendre de l information complexe Il n est donc pas tonnant que l incapacit de comprendre de l information propos des m dicaments des pratiques li es la sant et des risques pour la s curit entra ne des probl mes de sant Il existe peu de travaux de recherche publi s qui portent sur les effets directs du niveau d alphab tisme sur la sant Toutefois l enqu te et les tudes de cas men es dans le cadre de P tude de l ASPO ont permis de trouver de nombreux exemples de probl mes de sant souvent assez graves pour n cessiter l hospitalisation qui d coulent directement des faibles capacit s de lecture Depuis le Programme national sur l alphab tisation et la sant de l Association canadienne de sant publique ACSP la Coalition de l alphab tisation de l Ontario CAO la recherche manitobaine et divers groupes d alphab ti
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