PDF Musée Terre d`Encens - Office de tourisme du Sultanat d`Oman
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1. TERRE D ENCENS Le Mus e maritime du Sultanat d Oman Un voyage aux sources des l gendes Mars 2008 B Le Cour Grandmaison UN CADRE CHARGE D HISTOIRE Construit en bordure de l antique cit d A l Balid proche de Salalah la capitale du Dhofar Terre d Encens r unit dans un m me ensemble deux mus es qui viennent d ouvrir leurs collections au public La cit d A Balid dont les fouilles se poursuivent aujourd hui a t pendant des si cles l un des principaux march s de l encens De l sont parties les caravanes en direction du nord P tra Alexandrie et au del Sumer la Perse et la Gr ce C est aussi dans le port d A Balid qu taient charg es les cargaisons d encens qui remontaient la mer Rouge On ne pouvait donc choisir cadre plus appropri pour faire revivre l Histoire de toute une r gion Une section d Histoire g n rale permet au visiteur d arpenter les mill naires et de prendre la mesure d un pass m connu Une section maritime restitue avec minutie les diff rentes facettes d une relation avec le monde marin dont les premi res manifestations remontent au 4 mill naire Construction navale navigation routes maritimes et comptoirs lointains r v lent la cr ativit des ma tres charpentiers et l esprit d entreprise de ces marins marchands qui bien avant notre re ont os l aventure maritime Le Mus e maritime est l aboutissement de d2. extr mit du r seau Sohar devient l un des principaux entrep ts de la r gion On y d barque l or et l ivoire d Afrique le bois de teck et les pices charg s en Inde les soieries et les porcelaines venues de Chine la liste des marchandises ne cesse de s allonger Dans la seconde moiti du xiv si cle se dessine une configuration qui ne changera gu re jusqu au xix si cle Les routes maritimes ob issent leur logique mais jusqu la fin les vents de mousson commanderont la marche des boutres voile Si la morphologie des flux de marchandises change peu en revanche l organisation commerciale volue Les escales des premiers temps deviennent des comptoirs o des commer ants omanais et y m nites prennent racines La collecte l entreposage et la distribution des produits occupent une population qui ne cesse de cro tre Dans la premi re partie du xix si cle sous l impulsion du sultan Sa d bin Sultan dont un portrait orne un panneau du mus e une nouvelle tape est franchie lorsque Zanzibar se couvre de plantations En qu te de nouveaux march s le sultan d p che des missions diplomatiques New York Londres et Paris Des peintures na ves font revivre ces v nements ils marquent l apog e de la puissance maritime omanaise Peu avant la fin du si cle l ouverture du canal de Suez suivie de l irruption des vapeurs europ ens porteurs d un projet colonial marquera la
3. TTE Embarcations de l Antiquit engins flottants rudimentaires bateaux de p che c ti re et de travail navires transoc aniques ou encore b timents d escorte et de combat Toutes les activit s maritimes ont trouv leur outil L inventaire des diff rents types de navires construits dans la r gion affiche une bonne vingtaine de mod les sans compter les variantes La cr ativit des hommes de l art est parvenue surmonter la raret des mat riaux et trouver des solutions adapt es la diversit des t ches et des conditions de navigation Dans leurs vitrines subtilement clair es toutes les unit s de cette flotte sont l Les Bateaux Noirs de Magan 2 On savait l existence de bateaux de commerce arabes gr ce aux tablettes d argile m sopotamiennes on en connaissait les formes repr sent es sur des bas reliefs gyptiens et des sceaux sum riens mais jusqu une date r cente l architecture et les techniques de construction de ces premiers navires demeuraient une nigme Il y a une dizaine d ann es le site de Ras Al Junays proche de Sur a livr quantit s d informations pr cises qui ont permis de reconstituer deux types d embarcations construites au 3 mill naire 3 Plusieurs centaines de fragments de bitume ont t trouv s sur le site qui porte l empreinte des car nes dont ils assuraient le calfatage La reconstitution du puzzle de cette matrice a permis d identifier les ma
4. a appr cier la rudesse des conditions de vie et les dangers auxquels taient expos s les matelots lors de la man uvre des gigantesques voiles latines tenues par des antennes de plusieurs tonnes battant dans le vent la pointe du m t Pour d couvrir les techniques de construction d un boutre un chantier traditionnel a t reconstitu sous forme d un diorama offrant la vision de navires aux diff rents stades de leur construction de la pose de la quille jusqu la mise l eau Pour faciliter la compr hension divers clat s ainsi que les assemblages utilis s au cours du montage d une car ne ont t r alis s sous formes de maquettes Une collection compl te d outils traditionnels est galement pr sent e Cette panoplie du ma tre charpentier tonnera par sa simplicit et laissera peut tre incr dule En effet la puret des courbes l lancement des traves le fini des car nes et le raffinement apport certains d tails contrastent singuli rement avec la modestie des moyens 4 Navigation Ils taient leveurs nomades ou chefs de caravanes Lorsqu ils prirent la mer pour la premi re fois ils savaient que des toiles famili res les accompagneraient dans cet univers inconnu Sans doute cette familiarit explique t elle que ces navigateurs du d sert soient devenus tr s t t ma tres dans l art de tracer leur route La section consacr e la navigation voque les d buts de cet a
5. ables hommes livres et capables de m moriser tous les points route d une navigation au long cours Certes tout n est pas dit mais la vo te constell e qui surplombe la salle et reproduit le ciel nocturne de Salalah donne la mesure de ce savoir et recr e l ambiance d une navigation nocturne Commerce et Routes Maritimes Les premi res preuves tangibles d changes entre la p ninsule Arabique et la M sopotamie ont t trac es dans l argile de tablettes sum riennes Au d but du 3 mill naire un scribe note de son calame l arriv e d un navire en provenance de Dilmun Bahrein avec un chargement de cuivre de Magan Un autre fait part des dol ances de son ma tre un importateur qui se plaint d une livraison de lingots non conformes sa commande c t de ces tablettes tr ne une statue de Gud a le petit roi de Sumer est flanqu d un bloc de la pierre dont il est sorti La reproduction de l original conserv au Louvre est l pour mettre en valeur une autre exportation de Magan le gabbro une roche des montagnes omanaises dont les artistes sum riens appr ciaient les qualit s et le fini proche du bronze Avec ces tablettes et le petit roi le visiteur est tout de suite dans le concret et pourrait on dire la routine d une relation commerciale tablie Pour comprendre la port e de ces changes mat riels une visite au mus e d histoire voisin s impose On y d couvre que l ess
6. cennies de recherches celles des arch ologues qui sont parvenus reconstituer les embarcations du 3 mill naire celles des architectes navals et charpentiers de marine qui ont minutieusement relev les plans d paves sur le point de dispara tre jamais celles encore des sp cialistes de la M sopotamie qui travers ces tablettes d argile nous d voilent ce que furent les premiers changes commerciaux avec la p ninsule Arabique celles enfin des historiens et conservateurs de Mascate du Caire mais aussi ceux du Louvre du British Mus um du Mus e de Greenwich qui ont volontiers ouvert leurs fonds L obscure clart du ciel toil de la grande salle la flottille sous voiles les dioramas les reconstitutions d v nements majeurs le pont d un boutre et son ch teau arri re presque grandeur nature habilement mis en sc ne sollicitent imaginaire du visiteur sa sortie du mus e celui ci pourra longer le lagon qui relie l ancienne cit l Oc an entrevoir peut tre les navires en cours de chargement de cette r sine dont les fumeroles honoraient les dieux et les rois de Sumer Terre d Encens s ouvre sur ces ruines qui parlent encore d une Arabie partenaire des plus grandes civilisations de leur temps Au loin dans la brume on devine les grues du port de Salalah d chargeant de gigantesques porte conteneurs Un nouveau chapitre de cette encyclop die de la mer s inscrit dans l
7. e paysage du Dhofar 1 Du d troit d Ormuz la fronti re du Y men l Oman tire son littoral sur quelque 1 700 kilom tres La province du Musandam situ e sur l une des rives du d troit d Ormuz occupe une position strat gique sensible qui a valu au pays bien des p rip ties Cette longue fa ade constitue l ouverture principale de la p ninsule Arabique sur l oc an Indien c est un atout majeur Les terres arides du littoral sont baign es par des eaux parmi les plus poissonneuses qui soient D s le 4 mill naire les populations de la c te sont all es puiser dans cet eldorado marin les ressources que l agriculture et l levage ne leur procuraient qu avec parcimonie L histoire maritime est n e de cette n cessit La g ographie a favoris une vocation maritime mais ce sont des hommes d exception qui en ont fait une source intarissable de richesses qui n taient pas que mat rielles D Ormuz Sofala et de Sohar Canton des comptoirs ont t tablis Pendant un temps Mascate contr lera un Empire sur les c tes orientales d Afrique Install Zanzibar au d but du xix si cle le sultan Sa d bin Sultan fera de Stonetown la capitale de son royaume devenu gr ce au commerce la premi re puissance maritime de l Oc an Indien L expansion coloniale europ enne de la fin du xix ruinera la thalassocratie des sultans Apr s une longue clipse le pays s inscrit nouveau sur la carte des chan
8. fin de la supr matie maritime des sultans de Mascate Soudain l histoire change de cours le petit Empire omanais doit laisser la place un autre infiniment plus puissant S en suit le naufrage de la flotte entra nant le pays dans la pire des mis res qu il ait jamais subie La Renaissance En 1965 apr s un si cle de privations extr mes une lueur d espoir appara t avec les premi res d couvertes de p trole l aust re gestionnaire de la p nurie qu tait le sultan Sa d bin Taymour succ de en 1970 son fils Qabous Depuis ce monarque absolu mais clair conduit ce que les Omanais nomment leur Renaissance Le Mus e d Histoire num re les r alisations dans de nombreux domaines dont la sant et l ducation La derni re section du Mus e maritime compl te cette vision du renouveau Une carte et des photos font appara tre sept ports en eaux profondes dont certains comme Sohar adoss s d importantes zones industrielles ont repris place dans un r seau d sormais mondial la lecture d un panneau on peut galement constater que la p che a retrouv sa prosp rit pass e D sormais cette activit fondatrice est encadr e par une administration vigilante form e aux sciences de la mer Une maquette de Shabab Oman le navire cole bord duquel les jeunes recrues des trois armes s initient aux rudes disciplines de la marine voile marque la fin de la visite Du pass mari
9. ges maritimes mondiaux Sept ports en eaux profondes accueillent les flottes d Orient et d Occident En quelques ann es le port de Salalah est devenu l une des principales escales des porte conteneurs de la r gion Voil des mill naires que l Oman vit une aventure avec la mer cela m ritait bien un mus e pour en conter l histoire Le mus e s articule autour de th mes traitant des diff rents aspects de l histoire maritime la construction navale diff rentes poques les techniques et les moyens mis en uvre la navigation les grandes routes maritimes la vie bord et pour finir une section Renaissance consacr e la p riode contemporaine 1 La conception g n rale la recherche des sources et la mus ographie de Terre d Encens ont t dirig es par la soci t Ga a H ritage qui s est entour e des arch ologues historiens architectes navals et autres intervenants les plus familiers du sultanat d Oman Tom Vosmer sp cialise des navires de l Oc an Indien a t l inspirateur et le formateur des maquettistes omanais qui sans exp rience pr alable sont parvenus r aliser des maquettes d une qualit irr prochable Ont galement pris une part active dans la mise en sc ne des objets et documents des deux mus es la soci t Cr atime et l Atelier Franck Hound gla Le conseiller culturel du sultan Qabous initiateur du projet a supervis la r alisation de l ensemble LA FLO
10. n dans la r gion de Sohar pour tre offert d ment d dicac au vainqueur La reproduction de ce bel objet aujourd hui conserv au British Mus um a trouv sa place dans une vitrine du mus e maritime Il y prend toute sa signification Pour 1llustrer l v nement un artiste a r alis une frise o l on peut voir l affrontement des deux marines A d faut d tre authentique cette reconstitution traduit bien le fait d armes et parle au visiteur mieux que le texte sibyllin du scribe d Akkad pi TE a 2e F3 L a MER se Ren KAAT ai IRN a a LT ve FX Se pa Ca Si ESI M Eh 5 Voir en particulier les travaux de l arch ologue S Cleuziou 6 Mer inf rieure d signe le Golfe arabo persique l action se situerait au large de Bahrein Des cartes permettent de suivre l volution des routes maritimes celles ci deviendront au fil des si cles le plus vaste r seau commercial au monde l poque figurent deux simples traits l un relie Dilmun au delta du Tigre l autre aborde les c tes de la Perse et de l Inde du Nord D s les premiers si cles de notre re les routes du commerce maritime dessinent sur la carte un impressionnant r seau Les mailles s tirent dans le Golfe et la Mer Rouge mais aussi sur les c tes indiennes et le littoral de l Afrique orientale jusqu Sofala en passant par Madagascar et les Comores l Est Sumatra et la Chine occupent une
11. or de la m tallurgie stimul par le march sum rien a eu les cons quences les plus profondes sur le Nord de l Oman Fournir des quantit s de plus en plus importantes de lingots de cuivre exigeait des hommes pour extraire le minerai et le traiter De nombreux autres taient n cessaires pour collecter le bois avant de le transformer en charbon pour les fours Nourrir ces travailleurs venus de la terre supposait une agriculture apte produire d importants surplus alors m me que l exode vers les mines avait r duit le nombre de bras disponibles Ce n est pas une co ncidence qu cette poque aient t fond es une trentaine d oasis et creus s les aflaj qui les irriguent Pour r aliser ces travaux qui repr sentent plusieurs centaines de kilom tres de galeries souterraines le recours aux sp cialistes venus de Perse fut n cessaire l encore il a fallu des travailleurs en nombre Une maquette de falaj pr sent e dans le mus e d histoire permet d en comprendre ais ment le fonctionnement et de prendre la mesure de ces travaux consid rables Les arch ologues sp cialistes de Oman du 3 mill naire n h sitent pas parler de r volution industrielle dans toutes ses dimensions apparition de nouvelles techniques d placements de populations nouveaux modes de vie mergence d institutions aptes g rer un syst me d irrigation complexe D autarcique qu elle tait la soci t agricole est de
12. r en raison de leurs performances b timents d escorte et de combat Le Battil a t l engin privil gi des trafics en tous genres car 1l tait capable de distancer les premiers vapeurs qui entendaient imposer les lois de la Pax Brittanica On imagine volontiers les Battil en embuscade dans les fjords du Musandam guettant leurs proies dans les parages du d troit d Ormuz ou de la C te des Pirates Aujourd hui une douzaine d unit s agonisent sur les plages du Nord de l Oman Chaque temp te d labre un peu plus les squelettes de ces navires de l gende qui firent la fiert de la flotte arabe du Golfe et de l oc an Indien Tous les mod les de ces unit s de bonne race sont dans les vitrines du mus e Cette pr sentation est compl t e par des maquettes de leurs proues et de leurs ailerons Le mus e a su tenir avec rigueur son r le de conservatoire de ce pr cieux patrimoine Les boutres du commerce Six navires de charge ont assur le plus gros du commerce maritime Ils Ont pour nom Baghlah Ganjah Sambugq Shui Jalibut et Boom Ces poids lourds qui peuvent mesurer jusqu 140 pieds et accueillir jusqu 500 tonnes de charge ont le physique de l emploi leurs formes sont arrondies et g n reuses l exception du Boom dont on peut retracer les origines au d but de notre re ces navires de commerce seraient apparus au xvi si cle Contrairement au Bedan et au Battil leur architec
13. rt 4 Les plans de ces diff rentes unit s seront prochainement conserv s dans les archives du Mus e d Al Balid dont le centre de documentation et d information est en cours de cr ation Une reproduction du Fawa id extraite des instructions nautiques d Ibn Majid illustre le niveau de connaissances atteint par ce mu allim omanais c l bre et reconnu Lorsque Vasco de Gama et lui se rencontr rent Malindi sur la c te orientale d Afrique le Portugais confia son secr taire sa surprise devant tant de savoir Toute une gamme d instruments de navigation est expos e le kamal rudimentaire mais le plus r pandu l astrolabe bien s r le compas venu de Chine l octant et le sextant la sonde main le sablier une panoplie qui comporte galement un GPS fonctionnant en mode simul S 1l tait relativement facile d en illustrer le mode d emploi 1l tait en revanche plus difficile de montrer que le kamal ou l astrolabe auraient t de peu d utilit sans l accumulation d exp riences pass es C est une pratique r p t e qui permet au navigateur chevronn de recouper sans cesse des informations impr cises pour r duire l importante marge d erreur que chacune comporte Si depuis peu naviguer fait appel une instrumentation tr s pr cise ce fut longtemps l art d arriver bon port gr ce des donn es inexactes mais interpr t es par des marins devenus de v rit
14. s Emirats et le nord de l Oman actuel 3 On doit ces d couvertes et leurs interpr tations aux quipes franco italiennes dirig es par M M Cleuziou et Tozi Le Huri est une pirogue monoxyle taill e dans une bille de manguier import e de l Inde voisine Les billes taient charg es brutes bord des boutres les membres de l quipage profitaient de leurs temps morts sur la route du retour pour fa onner l herminette cette l gante pirogue De nombreux Huri sont encore en service sur les c tes omanaises o ils sont utilis s pour la petite p che c ti re et le d chargement des bateaux de p che que leur tirant d eau maintient distance des plages o se tiennent les cri es Ces pirogues servaient galement d annexe aux grands boutres du commerce Les Pur sang Lignes fines et tendues taille mer en forme de cimet re traves lanc es tr s importants ailerons sur l arri re les diff rentes versions des Bedan et Battil ont cette rare l gance qui sugg re ces chevaux bien n s qui ont fait la r putation de l Arabie Les origines du Bedan sont fort anciennes elles remontent au moins au xiii si cle comme en t moigne une pave retrouv e dans le d troit de Malacca en tous points semblable aux Bedan qui ont navigu jusque dans la seconde moiti du xx si cle Battil et Bedan ont su tenir peu pr s tous les r les navires de charge au long cours caboteurs p cheurs de perles et bien su
15. t riaux et les techniques de l poque Ces bateaux noirs de Magan taient construits d un assemblage de roseaux recouverts de nattes d autres faisaient appel des bois import s dont les pi ces taient cousues entre elles au moyen de fibres v g tales Dans les deux cas les car nes taient enduites d une paisse couche de bitume import de M sopotamie Des maquettes et plusieurs clat s figurent en bonne place dans les vitrines du mus e et chacun peut appr cier le travail de ces ma tres charpentiers du 3 mill naire Petites embarcations Deux engins de p che retiendront l attention Le Shashah que l on pourrait croire tout droit descendu d un bas relief de Ninive Pendant des si cles et jusqu nos jours les agriculteurs p cheurs de la Batinah ont utilis des stipes de palmiers qui se trouvent en abondance dans cette r gion c ti re du Nord de l Oman pour construire cet engin m1i radeau mi bateau Les qualit s nautiques du Shashah Sont des plus m diocres mais en toutes circonstances y compris les crises les plus graves qu ait connu le pays il a pu tre construit et prendre la mer sans qu il en co te un seul Rial ses constructeurs Arm s d une simple machette deux hommes peuvent en deux jours assembler les stipes et partir en p che 2 Magan auquel de nombreuses tablettes sum riennes font r f rence est une r gion aux contours incertains dans laquelle se situent le
16. time de cette r gion nous avions une image incertaine impr gn e de l gendes et de contes merveilleux Le petit Mus e de cette grande aventure nous fait enfin percevoir la r alit enfouie dans les contes de Sindbad le Marin Visiter Al Balid est un premier voyage aux sources des l gendes on y d couvrira l Histoire sans pour autant perdre le r ve 10
17. ture et certains d tails de leur construction sont manifestement des emprunts des pratiques trang res l oc an Indien Rien de surprenant cela si l on songe que pendant un si cle et demi les Portugais ont occup toutes les escales omanaises et y ont tabli des chantiers de construction et d entretien Les compagnons omanais mais aussi y m nites et indiens ont pendant toutes ces ann es c toy ceux venus de Lisbonne Ainsi au fil des ans les diff rentes traditions de l oc an Indien se sont elles m l es celles venues d Europe On cite volontiers l apparition d imposants ch teaux arri re caract ristiques des nefs et autres caravelles portugaises Malgr un m tissage prolong les boutres arabes rest s fid les la voile latine ont conserv une morphologie et un caract re qui leur sont propres et les distinguent de ceux des autres r gions La juxtaposition des diff rents mod les de boutres permettra l 1l le moins exerc de constater l vidence d une filiation commune La r plique d une section d un Baghlah qui occupe une partie de la grande salle du mus e permet d appr cier le raffinement des sculptures qui ornent son tableau arri re Le visiteur pourra prendre place sur le banc du nakhuda et tenir la barre tandis que sur l cran tendu vers l avant du navire seront projet s des films des ann es vingt tourn s bord des derniers boutres voile Il pourr
18. venue marchande une mutation qui entra n dans son sillage ces changements sociaux culturels et politiques 5 Les relations qu entretenait l Oman du 3 mill naire avec les soci t s du Nord ne se r sument pas un change de produits elles ont donn naissance ces communaut s d oasis qui ont surv cu jusqu nos Jours en conservant une organisation et des r gles n es de cette r volution Retour au mus e maritime pour d couvrir le revers de la m daille Les relations d un pays du Sud avec l une des civilisations les plus avanc es de son temps comporte aussi un c t sombre En 2 200 av J C Naram Sin roi d Akkad fort d une puissante arm e d cide d en finir avec les interm diaires qui contr lent le commerce du cuivre l poque un produit strat gique la t te de sa flotte le roi se porte la rencontre de celle de Magan dans la mer inf rieure et la d truit avant de s emparer de la r gion de Sohar o se trouvent les mines 6 Une tablette d argile raconte sobrement l v nement puis ils lav rent leurs armes dans la mer Les scribes de l poque ne sont d cid ment pas port s sur l emphase de la geste qu aurait m rit cette victoire La bataille navale livr e par Naram Sin n est probablement pas la premi re de l histoire maritime elle est cependant la premi re avoir laiss un t moignage crit ainsi qu un vase bris pris comme buti
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