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MICmag #3 - CNCD

1. Fi migrations interculturel Coop ration 3 octobre2014 r R a Suppl ment gratuit La Libre Belgique Le contenu n engage pas la r daction f i P TS profil mn Dogan Ozg den a lt Cl Info T rk j petitangle S n gal quand cultiver ne sufhitpas pour se nourrir piy SOCIAL LA COURSE AU PR CIPICE Conf rence d bat Congo Belgique la m moire qui flanche Certains pensent que le pass est le pass et qu il ne faut pas refaire sans cesse le proc s du colonialisme Or l histoire de cette p riode est loin d tre tudi e d cod e transmise aux jeunes g n rations belges et congolaises En prolongement de Belgique Congo Rwanda la m moire qui flanche paru en juin dernier MICmag organise le mardi 14 octobre une conf rence d bat dans le cadre de l exposition Notre Congo Onze Congo la propagande coloniale belge d voil e Karel Arnaut anthropologue la K U Leuven et Mireille Tsheusi Robert de l Observatoire Ba YaYa asbl d encadrement des jeunes d crypteront l histoire des monuments de Bruxelles qui exaltent l poque coloniale Ils questionneront surtout l impact que cette poque encore opaque peut avoir ici et maintenant en termes de vivre ensemble Mardi 14 octobre 18h30 gt 20h Mus e BElvue o se tient l exposition du CEC Notre Congo Onze Kongo Plac
2. 35 Ainsi l ouverture de plusieurs filiales en Irlande et aux Pays Bas a permis Apple d viter l imp t sur des dizaines de milliards d euros au grand dam du fisc am ricain Q JAPON Le CRAN TACTILE M MOIRE DRAM LECTROM CANIQUE Assemblage firme Foxconn PAYS BAS 9 g LECTROM CANIQUE Infographies Lisa Ratto Impression IPM Photo de couverture Eric de Mildt dans le cadre de l exposition Arbeiders onder druk Oxfam diteur responsable Fred Mawet Administration et r daction rue du Vivier 80 82 B 1050 Bruxelles 32 2 629 77 34 info micmag be www micmag be MICmag est un magazine publi l initiative du CBAI Centre bruxellois d action interculturelle du CIR Coordination et initiatives pour r fugi s et trangers et du CNCD 11 11 11 Centre national de coop ration au d veloppement R daction en chef Fran ois Corbiau Henri Goldman Coordination du grand angle Arnaud Zacharie Comit de r daction Nathalie Caprioli Fran ois Corbiau Henri Goldman Jean Jacques Jespers Fred Mawet Martine Vandemeulebroucke Nicolas Van Nuffel Arnaud Zacharie Jamila Zekhnini Secr tariat de r daction Nathalie Caprioli et Jamila Zekhnini Graphisme lise Debouny Avec le soutien de la Cocof Commission communautaire fran aise de la DGD et de la F d ration Wallonie Bruxelles service de l ducation permanente Avec le soutien de LA COOPERATION BELGE AU
3. sente au moins trois fois plus que les montants d aide au d veloppement investis dans l agriculture 37 millions d hectares ont t achet s ou lou s en masse par des investisseurs depuis 2000 soit 12 fois la taille de la Belgique R sultat les paysans perdent leur acc s la terre donc un revenu digne source Liberti St phane Main basse sur la terre Paris rue de l chiquier 2011 source http landmatrix org en source www foodwatch org soso eseseeeeeseeeeeceseneesseneneeseeeeseeeeeenreseeeeeeneeeseseeeseseeesecereneeeeereneeeeeesseeseeeeseeceeeseeeseseessecesesscecesesescsece Quelles solutions Un tr s s rieux rapport international l KIAASTD genre de GIEC de l agriculture a mis en vidence que le seul mod le capable de nourrir 9 milliards de personnes en 2050 est l agro cologie savoir la r int gration de l agriculture dans son environnement et sa reprise en main par les paysans piller le riz des paysans La r colte devient un champ de bataille entre l homme et le volatile L enjeu est crucial pour les deux parties manger Sans gardiens de champs les oiseaux auraient t t fait de ruiner l effort des agriculteurs Ces escadrilles peuvent d vorer jusqu 20 du riz Un sac de riz sur cinq Or ce sac la famille d A ssata en a besoin Pour la faire vivre pendant un an 48 sacs sont n ces saires Avec les cadeaux offrir lors de diverses c l brations familiales
4. changes entre pays aujourd hui pr s de 80 des changes commerciaux concernent des changes de biens interm diaires et de composants industriels entre les maillons d une m me cha ne de production I Des produits Made in Monde Les produits de la vie quotidienne doivent d sormais tre tiquet s Made in Monde voir bonus Que ce soit la fabrication d un ordinateur d une automobile d un v te ment ou d un plat pr par la logique est tou jours la m me les diff rents composants du produit originaires de divers endroits dans le monde sont achemin s dans le lieu o ils sont assembl s puis export s vers les mar ch s de consommation La production d un bien est donc d sormais le fruit de r seaux complexes reliant maisons m res filiales sous traitants et fournisseurs r partis aux quatre coins du monde En fragmentant les cha nes de produc tion et en r partissant chaque maillon entre diff rents fournisseurs situ s dans diff rents territoires la tra abilit des produits Made in Monde est rendue de plus en plus complexe entra nant un manque de transparence en mati re de respect des normes sociales et environnementales Aujourd hui un consommateur ne peut pas v rifier si les droits sociaux ont t respect s tout au long de la cha ne de production du bien qu il consomme 2 Carme du chantage l emploi Les strat gies de localisation des firmes transnationale
5. d velopp s qui concentrent de ce fait la grande majorit de la valeur ajout e du produit Ainsi l assemblage des composants par les ouvriers chinois de la firme Foxconn ne repr sente que 4 de la valeur ajout e de l Iphone Les 96 restants sont capt s par les fournisseurs des composants industriels qui sont assembl s en Chine 22 pour l cran tactile produit au Japon et en Cor e du Sud 17 pour le syst me Wi Fi produit aux tats Unis 17 pour l lectrom canique issue de France du Japon et d Italie 9 pour l appareil photo produit au Japon et aux tats Unis 9 pour le processeur issu de Cor e du Sud et ainsi de suite pour la m moire Dram Japon 5 la m moire Flash tats Unis 5 ou le syst me de mise en veille tats Unis et Allemagne 4 La cha ne ne s arr te pas l il faut non seulement ajouter les pays dont sont issues les mati res premi res n cessaires la fabrication des composants FRANCE TATS UNIS Filiales WS LECTROM CANIQUE ALLEMAGNE Pi SYST ME DE SYST ME WI FI _ APPAREIL PHOTO 9 LANE 2 M MOIRE FLASH i a MISE EN VEILLE Conception industriels mais aussi Californie SYST ME DE MISE a les paradis fiscaux o s EN VEILLE COR E DU SUD Apple a install des n CRAN TACTILE filial TOVILI ne PROCESSEUR dore i lt devoir rapatrier ses profits vers les tats Unis o ils seraient tax s hauteur de
6. nationalismes et la crise conomique faisaient pour beaucoup de l migration la seule issue possible Mais partir des ann es 20 les tats Unis ferm rent les vannes La Red Star Line p riclita La chronique relate qu en 1939 le Pr sident Roosevelt interdit un paquebot allemand de d barquer les 900 r fugi s juifs qui taient son bord Ils furent condamn s revenir en Europe Cette histoire est racont e dans un nouveau mus e qui a ouvert ses portes Anvers dans les anciens b timents de la Red Star Line On parcourt ces photos jaunies de familles endimanch es qui donnent des visages aux statistiques On carquille les yeux devant ces bagages d risoires On d chiffre les lettres calligraphi es pleines des petites mis res qu illuminait l espoir d une vie meilleure Avec quelques belles histoires pour s merveiller Celle du juif russe Isra l Baline arriv enfant dans les ann es 1890 et qui devint sous le nom d Irving Berlin un des compositeurs qui donn rent une me l Am rique Celle d un de ses interpr tes Fred Astaire qui chantait Cheek to cheek avec une allure d aristocrate irlandais et dont le p re Friedrich E Austerlitz originaire de Linz en Autriche embarqua Anvers en 1892 Et c est alors que nous reviennent ces images des noy s de la M diterran e assassin s par leurs passeurs sous le nez de l Europe forteresse Pour eux aussi l migration tait sans doute l
7. DEVELOPPEMENT e F D RATION WALLONIE BRUXELLES Retrouvez MICmag tous les 2 mois en suppl ment gratuit dans La Libre Belgique du samedi Le contenu n engage pas la r daction La Libre 16 MICMAC 3 octobre 2014
8. a seule issue possible On ne sait rien d eux Pas de photos pas de lettres Peut tre que parmi eux il y avait un autre Irving Berlin qui aurait pu donner l Europe l me qu elle est en train de perdre www redstarline be fr MICMAC 3 octobre 2014 3 D i Il y a dix ou vingt ans l Europe pensait n avoir i rien craindre Nos salaires taient sans doute plus lev s mais justifi s par notre productivit tellement sup rieure Aujourd hui c est termin La productivit du Sud a rattrap celle du Nord Pareil pour la qualit des produits Tineke D haese Oxfam Les vols low cost de Ryanair La compagnie a rienne irlandaise Ryanair profite des faibles charges sociales et fiscales irlandaises et contourne les droits syndicaux pour r duire ses co ts au maximum et gagner des parts de march sur ses concurrents dans le ciel europ en Les cueilleurs Les fruits d oranges et l gumes au Br sil espagnols Pr s du tiers de la consommation europ enne hivernale de fruits et l gumes provient du sud de l Espagne de la r gion d Almeria Des dizaines de milliers de travailleurs migrants souvent sans papiers sont embauch s la journ e sans contrat de travail et pour des salaires de mis re Les cueilleurs d oranges dans la r gion de S o Paulo travaillent pour des sous traitants de multinationales dans des conditions de travail fo
9. acceptez mes conditions ou Je d locahse dans un endroit plus comp titif 3 R duction des normes sociales et salariales Le refrain est d sormais connu r duire les charges sociales et salariales augmente la comp titivit et cr e donc des emplois ee ne A da ee Ce E Re E den cat ie ne do be ARNAUD ZACHARIE Suivant ce discours tous les gouverne ments du monde s appliquent diminuer les co ts du travail pour attirer les inves tissements et les emplois Or ces derniers se font g n ralement attendre Pourquoi D une part parce qu au lieu d investir les moyens d gag s dans la cr ation d emplois nombre d entreprises les reversent leurs actionnaires D autre part si r duire les co ts du travail peut augmenter la comp ti tivit d un pays encore faut il que les pays voi sins ne fassent pas de m me Or ils agissent tous selon la m me logique Finalement si tous les gouvernements r duisent leurs co ts de concert aucun ne voit sa comp titivit et ses emplois augmen ter Par contre tous verront leur modele social tre progressivement d tricot La solution ce probl me est simple en th orie il suffit d imposer toutes les firmes du monde des normes sociales minimales en vue de mettre des limites la course la comp titivit Le probl me est qu une telle solution implique un accord de tous les gouvernements du monde L obstacle majeur est donc politique Le contourner impliqu
10. accords pour fixer le prix de vente un seuil minimum Or le droit de la concurrence l interdit En augmentant le prix du tee shirt de 1 euro nous aurons un impact sur le salaire du travailleur asiatique mais nous provoquerons aussi peut tre la faillite de son entreprise En tant qu employeur nous NATHALIE CAPRIOLI devons naviguer entre nos obligations sociales par rapport nos propres travailleurs les tra vailleurs qui produisent des v tements et les besoins des consommateurs Il faut viter de consid rer qu un seul responsable est la cause de tout Nous sommes tous coresponsables nos entreprises les consommateurs les pays eux m mes mines par la corruption o ces usines sont install es Pourtant c est pr cis ment vers ces tats douteux que tant d entreprises se pr cipitent Pointant le cas du Bangladesh grand exportateur de v tements vers l UE Carole Crabb coordinatrice de la plate forme achACT Actions Consommateurs Travailleurs trace les lignes de fuite Le pays ne produit pas un gramme de coton quasi aucun accessoire pour les v tements ni boutons ni fil ne produit quasi pas de v tements pour son march interne Il poss de des ports et des infrastructures abominables et une alimenta tion en lectricit plus qu al atoire Son unique avantage est sa main d uvre tr s bon march Le gouvernement a donc une frousse bleue de perdre ses clients Sous la pression de grandes marqu
11. ant le march du travail tandis que les pays d accueil penseront peut tre qu une plus grande flexibilit du march du travail leur permettra d attirer davantage d investisseurs trangers Pris au jeu de cette concurrence mondiale les gouvernements sont incit s faire d incessantes concessions qui d bouchent sur une course au moins disant social C est le syndrome du tour de France le dumping est l conomie mondiale ce que l EPO est la course cycliste Se doper n aura aucun impact sur le classement si tous les coureurs s adonnent au m me vice La prise d EPO ne rendra dans ce cas en rien les coureurs plus comp titifs Par contre la sant du peloton s en ressentira gravement tout comme le dumping social g n ralis affecte la bonne sant de l conomie dont l quilibre est menac par l affaiblissement de la s curit sociale et du pouvoir d achat ARNAUD ZACHARIE 1 UNCTAD Trade and Development Report 2012 Policies for Inclusive and Balanced Growth United Nations 2012 p 90 MICMAC 3 octobre 2014 5 Dumping social la course au pr cipice dum D EMPL ping soci Fragmentation des cha nes de production strat gie de d localisation des firmes transnationales et r duction des charges sociales et patronales font partie des ressorts du dumping social gt Alors que jusqu au milieu des ann es 1980 le commerce mondial s expliquait essentiellement parles
12. arques europ ennes et am ricaines y sous traitent la confection de v tements des ateliers En juin 2014 une enqu te r v le que les principaux supermarch s europ ens et am ricains vendent des crevettes tha landaises nourries avec du poisson p ch par des esclaves cambodgiens et birmans sommation faisant 34 morts et 78 bless s parmi les gr vistes employeurs qui confisquent leur passeport pour lesemp cher de quitter leur emploi LE SYNDROME DU TOUR DE FRANCE Entre le milieu des ann es 1980 et la fin des ann es 1990 l conomie mondiale a op r une triple mutation qui a transform la g ographie de la production mondiale Premi rement les politiques de lib ralisation financi re et commerciale ont octroy aux entreprises une plus grande libert de circulation des capitaux des biens et des services Deuxi mement la main d uvre disponible sur le march mondial du travail a doubl L arriv e de 1 5 milliard de travailleurs suppl mentaires issus des conomies jusque l ferm es de l ex URSS et de pays mergents comme l Inde et la Chine a permis aux firmes transnationales de disposer d une abondante main d uvre faible co t Troisi mement le d veloppement des nouvelles technologies de l information et de la communication NTIC a provoqu une v ritable r volution technologique qui donne la possibilit aux firmes transnationales de s parer g ographiquement les diff re
13. belges de trans port sont nombreuses avoir install des si ges dans les nouveaux tats membres de PUE pour verser des salaires nettement moins lev s et payer moins de taxes qu en Belgique Tom Peeters conna t bien ce type de montage la limite de la l galit En Slovaquie le salaire de base pour un chauffeur est de 400 euros brut par mois avec des indem nit s d environ 60 euros net par jour horaire gal comprenant des prestations le week end un chauffeur slovaque en Belgique sera pay 1 500 euros tandis qu un chauffeur belge co te une entreprise belge environ 000 euros Pour le m me prix l entreprise belge implant e en Slovaquie peut engager 3 chauffeurs slovaques Cons quence la pression sur les transporteurs s est accrue de mani re consid rable entrainant une remise en cause des conditions de travail des horaires et des salaires La soci t De Clercq bas e Sint Niklaas fait partie de ces grandes entreprises belges Nicolas Mirguet de transport qui acheminent les marchan dises pour les magasins Ikea En 2006 elle cree De Clercq Slovakia dont le si ge est bas Bratislava Au d but la soci t De Clercq recrutait sur place Maintenant elle passe directement par une soci t d int rim qui travaille presque exclusivement pour eux poursuit Tom Peeters Licenciements conomiques Abdel Azmy a travaill pendant plus de 10 ans pour l entreprise De Cl
14. cours un ou plusieurs prestataires ne pourra plus se d douaner d une fraude qui aurait t com mise par un de ses fournisseurs ou par un Dumping social la course au pr cipice 7 Des produits design un marketing omnipr sent des prix sans concurrence il faut bien que quelqu un paie pour tant de bienfaits de ses sous traitants Probl me et non des moindres cette disposition n est pr vue que pour le seul secteur de la construction En attendant sur les routes de nou veaux acteurs se profilent d j toujours plus concurrentiels Bient t has been le transporteur slovaque aurait du souci se faire Avec un salaire de base plafonn 200 euros les Bulgares sont en train de se tailler des parts de march R sultat une nouvelle baisse des prix en Belgique mais aussi ironie du sort en Slovaquie o on s inqui te de voir d barquer ces nouveaux concurrents Et apr s qui le tour Tout se passe comme si en mati re de salaires et de conditions de travail on n avait pas encore touch le fond Fi bonus La campagne L autre c t d Ikea avec une vid o d couvrir sur internet How a multinational as Ikea organizes the social dumping in the transport sector Plus d infos www ubot fetb be MICMAC 3 octobre 2014 9 10 Dumping social la course au pr cipice Tou C MoNS UTs er mals QUEL PRIX Dan
15. ctionnisme est sans doute n cessaire Il existe des r gle mentations tarifaires et l Europe refuse l importation de certains produits alimen taires Alors pourquoi ne pas imposer un cadre r glementaire aux entreprises pour lutter contre le dumping social Je ne crois pas aux codes de conduite PROPOS RECUEILLIS PAR MARTINE VANDEMEULEBROUCKE Qui doit le faire L Europe Les gouvernements Dans la r alit des faits les gouvernements et PUE c est souvent le m me syst me On est dans un jeu de miroir et on ne sait pas o est le pouvoir Les d cisions se prennent aux deux niveaux L Europe repr sente en tout cas un p rim tre conomique suffisant pour mettre en place des r gles de protec tion sociale Mais le dumping social est aussi intra europ en C est vrai et au niveau de lharmonisation sociale on n est nulle part L Europe est pas s e d un mod le productiviste un mod le pr nant la comp titivit qui ne cherche qu rendre le travail moins cher La comp titivit c est l essence m me du dumping social Oui Nous sommes dans la d sorganisation voulue Les multinationales se mettent en chasse du si ge le moins cher en Europe sur le plan salarial Il y a une course vers le bas qui a un impact direct sur la s curit sociale Les gouvernements se livrent une v ri table concurrence dans ce domaine aunom de la comp titivit Le dumping social c est finalement la politique m m
16. e de l UE Dumping social la course au pr cipice Dilemme syndical peut on d fendre ses travailleurs contre les autres au risque d alimenter la spirale mortif re du dumping social C est la politique m me La concurrence oppose aussi les travailleurs les uns aux autres C est tout le probl me des migrations intra europ ennes Que doivent faire les syndi cats D fendre les travailleurs belges contre les travailleurs trangers Ou lutter contre les in galit s de traitement Je me moque de savoir si c est un Belge ou un Bulgare qui travaille sur tel chantier Ce qu il faut c est qu il soit pay comme il devrait l tre en Belgique Si on ne d fend pas tous les tra vailleurs de la m me mani re on entre dans la logique de Marine Le Pen La FEB estime qu il ne faut pas imposer de nouvelles r gles aux employeurs mais intensifier les contr les Cela suffit il Les contr les il en faut Mais il faut surtout des r gles en amont qui aient pour effet de diminuer la tentation de la fraude Sinon on va multiplier l infini des contr les qui fragilisent aussi les travailleurs sans r parer le pass Les heures non pay es ne le seront jamais Larme du contr le me semble illu soire Ce qui a toujours garanti le progr s social c est la capacit des travailleurs s organiser eux m mes C est dans ce sens qu il faut aller L int r t d un travailleur wal lon est plus pr
17. e des Palais 7 1000 Bruxelles Entr e libre R servation souhait e Pina Manzella 02 289 70 54 pina manzella cbai be OTRE TE pro JULIE R EG 2 MICMAC 3 octobre 2014 n gociations f d rales To PENSES Qu il CONVIENT E Ce DO Des mesures pour les combattants de retour de Syrie et des emplois d int r t g n ral pour les ch meurs migrations gt Pr s de 3 000 morts aux fronti res de l Europe depuis le d but de l ann e sans compter tous ceux dont on ne saura Jamais rien Les coupables Des passeurs qui font leur beurre avec le d sespoir des migrants La mer dangereuse et impr visible Bref l Europe n y serait pour rien Pourtant cette h catombe est la cons quence directe et pr visible des d cisions prises par les dirigeants europ ens quand ils ont d cid de blinder leurs fronti res Puisque de toute fa on on ne pourra jamais emp cher personne de prendre des risques inconsid r s pour demander l asile en Europe tant la d tresse des migrants est grande ne pourrait on faire en sorte que les demandes d asile puissent s effectuer sans mettre sa vie en danger Par exemple en assouplissant l octroi de visas humanitaires Cela pourrait viter de nouveaux drames interculturel gt Trois d crets inscription revus et corrig s deux reprises par des ministres successifs celui de Marie Arena en 2007 celui de Christian Dupont e
18. e que les gouvernements passent d une logique de comp tition une logique de coop ration ro bonus Made in Monde les nouvelles fronti res de l conomie internationale Ce livre de Susan Berger paru aux ditions du Seuil en 2006 revient sur les volutions r centes qui ont rendu possible le dumping C Que peuvent faire les syndicats face la concurrence sociale entre travailleurs Pour Felipe Van Keirsbilck secr taire g n ral de la Centrale Nationale des Employ s CNE c est le dogme de la comp titivit port par UE qui nourrit le dumping Du transport routier l Horeca en passant par la construction le dumping social touche t il d sormais tous les secteurs de la vie conomique Plus aucun secteur n est pargn Nous sommes dans un processus de diminution syst matique des salaires pour une accu mulation du capital la plus rapide possible Toutes les activit s qui ne sont pas d loca lisables donnent lieu l arriv e de travail leurs trangers que l on prive du cadre des conventions collectives Mais on ne peut pas fermer les fronti res aux travailleurs trangers Non bien s r mais en tant que syndicats nous demandons la protection du mod le social europ en et cela passe par l instaura tion de r gles On n est pas dans le tout ou rien Fermer les fronti res ou les ouvrir tota lement l chelle de l Union europ enne UE une certaine dose de prote
19. entre prise De Clercq s est tendue justement au moment o des chauffeurs trangers ont t engag s via la filiale slovaque et o les chauf feurs sous contrats belges ont t licenci s Limiter les d rives Le vrai probl me est qu il n existe pas d ins tances de contr le ni de sanctions au niveau europ en En Belgique il y a l inspection sociale Mais comment savoir ce qui se fait dans les autres pays Comment s assurer que les taxes sont pay es ou que les temps de repos sont respect s Le secr taire d tat a la Lutte contre la fraude John Crombez le reconna t Le contr le des conditions de travail des travailleurs d tach s est une l age mission particuli rement dif ficile en raison des difficult s rencontr es pour obtenir les informations et les documents quivalents aux documents belges l tranger Fin 2013 les diff rents ministres du Travail de UE se sont mis d accord sur une r vision de la Directive d tachement afin d en limi ter les d rives Les tats membres doivent d sormais tablir une liste de documents qui pourront tre r clam s une entreprise qui d tache des travailleurs Ils doivent galement mettre en place un syst me de sanctions quivalentes pour lutter contre les fraudes Autre avanc e les ministres ont d cid la mise en place d une responsabilit conjointe et sohdaire pour les entreprises Dor navant une soci t ayant re
20. ercq avant d tre licenci en 2010 Il parle de ces ann es avec nostalgie et amertume Au d but l entreprise tait familiale Les condi tions de travail taient bonnes on pouvait dis cuter C est apr s que les choses ont chang Co ncidence ou hasard le climat se d t riore avec le d but de l aventure slovaque Quand on veut se d barrasser de son chien on dit qu il a la rage Nous avons vu d barquer les chauffeurs slovaques par camionnettes et encha ner des contrats de 6 8 semaines Dans un premier temps les transporteurs sous contrats belges voient leurs salaires revus la baisse Je gagnais 2 800 euros puis mon salaire a baiss 2 500 euros pour fina lement atteindre 2 100 euros Abdel et ses coll gues sont de plus en plus r guli rement mis pied Les p riodes de ch mage cono mique se multiplient Quand je reprenais le service apr s plusieurs semaines d absence impos e je voyais sur le compteur que mon camion avait roul plus de 15 000 km Alors quand il est licenci pour raisons cono miques il porte l affaire devant le Tribunal du Travail Une proc dure qui se soldera 4 ans plus tard par une condamnation en appel de l entreprise De Clercq la Cour du travail estimant que le licenciement pour raisons conomiques d Abdel Azmy tait injus tifi et donc arbitraire Au contraire l arr t pr cise que l activit conomique de l
21. es qui ne veulent pas payer le juste prix le gouvernement fixe un salaire minimum l gal d risoire et va jusqu a organiser la r pression sociale pour emp cher toute revendication Les gouvernements au Bangladesh et ailleurs sont donc coinc s Coinc s et d munis Pour organiser les inspections de s curit et faire respecter les lois sociales quand elles existent 1l faut engager des fonctionnaires Les pays vuln rables qui doivent v rifier les normes de s curit les conditions de Lorsque nos producteurs proposent un v tement plus cher parce que confectionn dans des conditions sociales et environnementales correctes le consommateur n en veut pas puisqu il croit que le prix tr s bas est devenu la norme travail le salaire r ellement pay dans les multinationales c est David contre Goliath Sachant qu il est impossible de tout contr ler responsabiliser les entreprises de toute la cha ne de la production la distribu tion semble une bonne piste pour limiter la casse C est exactement ce que pr conisent les Principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l Homme lire l encadr Erik Magnus pr ne les autocontr les et les inspections publiques en pr cisant qu ils devraient tre r alis s partout avec les m mes exigences ce qui est loin d tre le cas Illustration accablante avec le Rana Plaza au Bangladesh Certaines entreprises cliente
22. es zones rurales Depuis 2008 les investissements ont cr de mani re importante mais je suis inquiet de voir qu ils ne r pondent pas aux besoins du d veloppement rural ni la lutte contre la pauvret Quelles sont les priorit s Avant tout il faut soutenir les petits agriculteurs en leur donnant acc s aux march s locaux et r gionaux en investissant dans les infrastructures de stockage et de communication ainsi que dans la formation Puisque le secteur priv ne le fait pas les gouvernements doivent prendre l initiative Mais soutenir les petits agriculteurs ne suffit pas si on ne prend pas des mesures qui aident l ensemble de la population surmonter la pauvret D abord pour garantir tous un pouvoir d achat minimum qui donne acc s une alimentation ad quate Ensuite parce que si on ne r duit pas la pauvret dans les r gions o elle continue d affecter de larges parties de la population les petits producteurs n auront personne qui vendre leur r colte faute d un pouvoir d achat suffisant dans les communaut s Ils continueront produire de la vanille du caf ou du cacao pour l exportation en d laissant les cultures vivri res Entre 2008 et 2014 vous avez t rapporteur des Nations unies pour le droit l alimentation quelles volutions avez vous pu constater durant votre mandat Des avanc es notables sont signaler du point de vue du diagnostic port sur la situation Tr s clairement le chan
23. gement est r el par rapport au d but de mon mandat Il existe aujourd hui un consensus tr s fort pour encourager les mesures voqu es Mais des discours la r alit il y a un gouffre parfois tr s profond Malheureusement le hiatus demeure norme entre les inte es pouvoirs publics et la capacit des investisseurs publics et priv s prendre le relais PROPOS RECUEILLIS PAR FRAN OIS CORBIAU MICMAG 3 octobre 2014 15 Le chiffre DAYS MINIMUM IMPLIQU S DANS LA FABRICATION DE L IPHONE 5 L Iphone est con u aux tats Unis et assembl en Chine dans les usines Foxconn Au moins 8 pays interviennent a diff rents niveaux de sa cha ne de production gt Comme la plupart des biens que nous consommons l Iphone est un produit Made in Monde c est dire que sa fabrication est le fruit de l assemblage de composants industriels provenant de diff rents endroits de par le monde Con u aux tats Unis par la maison m re d Apple bas e en Californie l Iphone est assembl en Chine par la firme taiwanaise Foxconn dans des conditions de travail d j d nonc es plusieurs reprises C est donc partir de la Chine que le produit fini est export vers les march s de consommation ce qui en fait en th orie un produit Made in China Pourtant la r alit est bien plus complexe puisque les diff rents composants industriels qui forment l Iphone proviennent en r alit de pays
24. gique et aux TRAVAILLEURS D TACH S TOUS SECTEURS a CONFONDUS PAYS D ORIGINE t En milliers en 2011 1 i 9 premiers pays d origine OoN 4 POLOGNE ROYAUME UNI A A P BE E ESPAGNE 0 a 500 km Pays Bas d taille Tom Peeters de UBT la centrale transport de la FGTB Libre circulation des travailleurs l origine ces transports taient effectu s par des chauffeurs sous contrats belges Ils ont t progressivement remplac s par des chauffeurs trangers qui arrivent en Belgique en minibus pour travailler ici pendant des semaines sans rentrer chez eux et vivent et dorment dans leur camion sur les parkings des entreprises qui les emploient ou sur des aires d autoroute Interpell Ikea conc de que du travail est probablement sous trait mais se retranche derri re son code de bonne conduite IWAY sign par tous ses TRAVAILLEURS D TACH S TOUS SECTEURS m CONFONDUS PAYS DE DESTINATION t En milliers en 2011 9 premiers pays de destination ROYAUME UNI FRANCE ms E as AUTRICHE ITALIE ESPAGNE 0 500 km La directive europ enne sur les travailleurs d tach s Les travailleurs d tach s sont des salari s europ ens qui travaillent temporairement dans un autre pays de l UE Selon la directive d tachement des travailleurs directive 96 71 CE ces travailleurs sont cens s b n ficier de conditions de travail identiques celles en vigueur da
25. ici c est pour mourir assure Boubacar C est faux Mais cela pourrait devenir une r alit Les plans B quand le riz s puise L investissement pour cultiver un hectare de riz est lourd Chacune de ces aides est pay e une modernit impensable il y a vingt ans o la soli darit villageoise fournissait une main d uvre gra tuite Le saisonnier re oit une partie de la r colte ou de l argent Les femmes qui r coltent le riz repartent avec un fagot sur la t te par matin e de fauchage Le propri taire de la batteuse gardera un sac sur dix de la r colte Celui de la d cortiqueuse prend 500 francs chaque sac Toutes ces ponctions rendent d autant plus n ces saire l implication des membres de la famille Lan pass Idrissa a r colt 35 sacs C tait trop peu Cette ann e je suis tomb reconna t Idrissa En septembre j ai demand Madame o nous en tions il restait trois sacs de riz Trois sacs pour quatre mois Impossible Idrissa n est pas seul dans ce cas Une tude de l Ujak l Union des jeunes agriculteurs de Koyli Wirnde montre que sur 125 familles seules 2 parviennent viter la soudure l entre r colte sans provisions alimentaires 43 des familles dont celle d Idrissa manquent de riz plus de trois mois Pour les familles qui tombent des plans B existent Cultiver l oignon ou se lancer dans une campagne contre saison savoir une r c
26. ience Mais si le diagnostic est connu et partag les r ponses concr tes tardent venir Comme des millions de paysans dans le monde Idrissa lutte pour nourrir sa famille 2 3 des personnes qui souffrent de la faim sont paysans Est ce une fatalit C est la cons quence de choix pos s depuis le d but des ann es 1980 au moment o on a favoris l agriculture de rente et les cultures d exportation L essentiel des investissements priv s et des soutiens des gouvernements ont eu lieu dans ces secteurs au d triment des petits agriculteurs qui cultivent le sorgho le manioc ou la patate douce Des produits qui sauf exception ne sont pas comp titifs sur les march s internationaux L agriculture s est progressivement dualis e avec d un c t les grandes exploitations qui ont capt les investissements du secteur priv et de l autre une tr s grande masse de petits agriculteurs qui se sont appauvris Peut on parler ces derni res ann es d une prise de conscience Les crises alimentaires en 2008 et en 2010 ont conduit les gouvernements et le secteur priv s int resser nouveau l agriculture notamment aux secteurs qui avaient t largement priv s d investissements en mati re d infrastructure de stockage et de communication Mais les erreurs du pass sont r p t es on r investit au b n fice d exploitations agricoles de grande taille au d triment des petits paysans dispers s sur de larges espaces dans l
27. jour pendant un mois des centaines de personnes sillonnent les champs avec pour consigne de faire du bruit Des mil liers d oiseaux dans le ciel n attendent qu une chose chef d entreprise Quand cultiver ne suffit pas pour se nourrir s LA FAIM DANS LE MONDE L 2 5 MILLIARDS de personnes sont malnutries Les donn es LLLI L4 4 MILLIARD de personnes souffrent de surpoids ou d ob sit C est dire ne mangent C est dire n ont pas Il s agit surtout de Ces enfants meurent pas assez chaque jour acc s une nourriture personnes pauvres des des suites directes ou Les 3 4 sont des paysans de qualit suffisante pays riches et mergents indirectes de la faim et leur famille pour faire face leurs besoins quotidiens 3 MILLIONS d enfants meurent chaque ann e MILLIONS de personnes sont sous aliment es Sonore ecreseeeeeeseeeeseeeeeneeeeeeeseereseeeereseeeeseeeesseeeeeeeeeeeeseeeeesseeeeseeeeeseeeeeeeeeereseeceeeseceeseeeceseseecces Les causes AGROCARBURANTS Selon une tude de la Banque mondiale ils seraient responsables 75 de la crise alimentaire En d viant la production de nos assiettes vers nos r servoirs ils font grimper les prix sur les march s agricoles FA H j Co x OdT SP CULATION 40 milliards de dollars c est le volume investi par les sp culateurs qui font vaciller les prix des mati res premi res agricoles Ce qui repr
28. leurs www achact be MICMAC 3 octobre 2014 gt Qui est responsable de cette course au prix le plus bas Un mot d abord sur notre res ponsabilit en tant que consommateur Des tudes men es par les cha nes de distribu tion montrent que nos crit res de choix se focalisent en th orie sur la qualit le res pect des travailleurs et du d veloppement durable Mais dans les faits la trappe les bonnes r solutions puisque le prix devient notre crit re primordial Directeur de la f d ration des produc teurs belges de v tements Creamoda Erik Magnus d nonce sans ambages le cynisme des distributeurs C est la distribution qui casse les prix En cons quence entre autres le consommateur na plus le feeling du prix normal Lorsque nos producteurs proposent un v tement plus cher parce que confectionn dans des conditions sociales et environnemen tales correctes le consommateur n en veut pas puisqu il croit que le prix tr s bas est devenu la norme Nous sommes victimes de ce mouve ment cr par la distribution qui exige des prix cass s et des d lais toujours plus courts Quer pond le distributeur Dominique Michel directeur de la F d ration belge du commerce et des services Comeos pr f re voquer la coresponsabilit Notre res ponsabiht consiste payer raisonnablement et donc suffisamment une entreprise pour accomplir un travail d termin Id alement il faudrait des
29. n 2008 et celui de Marie Dominique Simonet en 2010 Et la saga n est pas termin e Cette rentr e scolaire 2014 n est pas encore celle de l apaisement L objectif de la mixit sociale continue tre contourn par des petites strat gies mises en uvre par certaines directions d cole mais aussi par des parents qui ne sont pas pr ts l cher quoi que ce soit de leur libert de choix qui dans les faits ne sert que les int r ts d une minorit privil gi e Encore quelques grains de sable qui viendront gripper la volont politique affich e de diminuer les fortes in galit s entre les l ves des tablissements wallons et bruxellois coop ration gt La nouvelle n a pas fait le tour du monde mais elle est de taille le 2 juillet la R publique d mocratique du Congo a t admise dans le cercle restreint des 29 pays conformes l Initiative pour la transparence des industries extractives tonnant pour un pays qui peine sortir de la spirale du sous d veloppement tant il est gangr n par la corruption Mais les rappels l ordre et une pression constante des ONG locales ont fini par atteindre leur but le Congo est parvenu produire un rapport d taillant les ressources extraites les quantit s les recettes g n r es et les imp ts pay s Si l objectif est de permettre que les immenses richesses du pays puissent r ellement profiter la populati
30. ns le pays o ils sont d tach s dans le m me secteur d activit En clair si un tat membre pr voit des conditions d emploi minimales ces derni res doivent galement s appliquer aux travailleurs d tach s dans cet tat On les retrouve dans de nombreux secteurs comme la construction l industrie le nettoyage l HORECA et le transport secoosocooosooooooooooococosooooosoooooooooooocoooooooooooosooooosoosoosoooooocoooosooooooosooocoocoocoooososoosoosooooooooooooooosooooooooosocosoooosoosooooooooooooooosoosooooooooooooosooooooosooococooooooooosooooooo 8 MICMAG 3 octobre 2014 FRAN OIS CORBIAU fournisseurs mais pas par les sous trai tants Or c est le plus souvent l que les pro bl mes se posent Dans ce cas ci on est tr s loin des dis positions europ ennes pr vues pour les travailleurs d tach s voir encadr sur la directive d tachement De plus en plus nom breux ces faux d tach s constituent une des principales causes de concurrence d loyale dans le secteur du transport en Belgique et en Europe Le faux d tachement est une pratique qui consiste ouvrir une soci t dite bo te aux lettres dans un pays o une entreprise n a pas de r elle activit conomique dans le but de contourner la l gislation sur la s curit sociale et les conditions de travail dans le pays o elle exerce effectivement ses activit s Nivellement par le bas En dix ans les entreprises
31. ntes tapes de la production Cette triple mutation a favoris la d composition internationale des processus de production provoqu e par les strat gies de localisation des firmes transnationales Alors que pendant la premi re mondialisation de la fin du 19 si cle le bateau vapeur les chemins de fer et le t l graphe avaient permis de s parer g ographiquement la production et la consommation la mondialisation contemporaine permet de s parer g ographiquement les diff rents maillons de la cha ne de production La strat gie des firmes a d s lors consist d composer les tapes de la production et sous traiter la fabrication des produits dans des pays bas salaires Pour d terminer la localisation de chaque maillon de la cha ne de production la maison m re d une firme transnationale se pose continuellement une question centrale o est ce le plus comp titif donc le moins cher de s implanter La pression engendr e par la concurrence internationale incite ainsi les gouvernements du Nord et du Sud a durcir les conditions de travail dans l espoir d tre plus comp titifs et d attirer ou de maintenir des sites de production Comme le r sument les Nations unies o des ouvri res travaillent de 12 14 heures par jour pour l quivalent de 30 euros par mois les pays d origine essaieront de freiner la tendance la d localisation l tranger de la production en d r glement
32. oche de celui d un travailleur indien ou roumain que d un patron wallon Je suis d courag de constater que certains syndicats ne d construisent pas assez le dis cours sur la comp titivit et s engouffrent dans la d fense des int r ts particuliers C est de la r signation Oui Ou alors un manque d esprit critique face au discours dominant MICMAC 3 octobre 2014 Dumping social la course au pr cipice laval OUT dl MO ELE IKEA d tach s aux curs Les transporteurs europ ens tentent de faire face une concurrence d loyale de plus en plus forte dans leur secteur Une probl matique o l UE appara t la fois comme le probl me et la solution gt Meubles assembler soi m me kit de montage et pi ces retirer au d p t tout est fait chez Ikea pour compresser les co ts Toujours plus avec moins Une pression qui se r percute toutes les tapes de la pro duction y compris dans la cha ne d appro visionnement de ses magasins Une partie des transports sur le territoire belge et n er landais effectu s pour le compte d Ikea est r alis e par des transporteurs slovaques ou bulgares aux conditions et salaires en vigueur dans leur pays d origine Ces chauffeurs tra vailleraient en tant que sous traitants par le biais de montages trangers pour des entreprises belges de transport qui acheminent les marchan dises pour les magasins Ikea en Bel
33. olte pendant l hivernage Idrissa s y est pli en 2011 2012 mais les conditions de travail sont mauvaises les ren dements moindres et la terre s essouffle Reste alors au mois de mai la r colte de Fatoumata premi re pouse d Idrissa Fatoumata cultive sur la berge du Dou Ce bras du fleuve estune main tendue de dame Nature Ilcoule cent m tres de la concession de la famille d Idrissa dans le village de Kodhyt Au del du Dou s tend une terre dont la verdure contraste avec le sol aride de Kodhyt L se trouve un lieu de fertilit par excel lence C est la terre des femmes Elles y cultivent un petit champ de patates douces de sorgho de courges Inond pendant l hivernage et la crue du Dou le ter rain est propice la culture une fois le fleuve revenu dans son lit Sans engrais sans pesticide Fatoumata y cultive seule la patate douce Idrissa ne met jamais un pied sur la berge des femmes Cris et accaparements Mais si la patate douce ou l oignon mettent du beurre dans le sorgho c est surtout la vache qui vient point en temps de crise Cette ann e Idrissa a t oblig de vendre trois petites vaches v ritable pargne sur pattes pour la famille Vendre une vache est une p ni tence absolue pour tout Peul abreuv au pis du bovin depuis son enfance Le bovin occupe une place part dans la culture et la vie des Peuls Il est pargne signe de richesse de notori t ou enc
34. on sans tre d tourn es il faut d abord en conna tre la nomenclature Un premier pas dans le bon sens LI Massimo Bortolini le profil ICI INFO TURK JAMILA ZEKHNINI gt Quand ils se rencontrent dans les ann es soixante la Turquie est instable politiquement Lui est r dacteur en chef d un grand quotidien turc elle correspondante diplomatique D couvrant un article captivant crit par Do an Ozg den Inci Tugsavul souhaite changer de vive voix avec l auteur Premi re rencontre Elle tombe sous le charme Apr s quelques ann es quatre pr cis ment elle parvient attirer pour de bon l attention de cet homme la ferveur militante certaine Leur mariage est c l br sans t moins ni c r monie Leur engagement politique et syndical est d embl e prioritaire comme aujourd hui encore apr s 51 ans de vie commune C tait un matin de mai 1971 Contraints de fuir la r pression et la dictature militaire suite au coup d tat ils embarquent clandestinement pour l Allemagne Ce fut le d but d un exil sans fin Inci se souvient La veille ils songeaient encore fleurir leur grande terrasse avec vue sur le Bosphore En 1974 install s Bruxelles ils fondent l agence de presse Info T rk et d noncent le g nocide arm nien comme l antis mitisme R volutionnaires infatigables leur parcours est jalonn de menaces constantes visant les museler En 1978 le climat politique en Tur
35. ore gardien de la paix Le grand fr re d Idrissa Souley est leveur Il a repris le commerce du p re et depuis tout petit il est berger Souley est un noble Lui sait l ge et l tat de sant des vaches c est le super patron affirme Idrissa Pour le rejoindre Idrissa traverse une vaste tendue de terres pr par es pour devenir une zone irrigu e D immenses saign es bient t canaux secondaires ou tertiaires quadrillent les futures terres cultivables C est la coop ration portugaise qui m ne le chantier Quand cultiver ne suffit pas pour se nourrir _ La r colte de riz d Idrissa Chaque grain compte tal sur 450 ha Comme les autres Peuls Souley utilise les espaces vides pour la pratique de l levage extensif les vaches paissant sur les tendues du Fouta La lutte fonci re bat son plein dans la vall e du fleuve S n gal L abondance et la ma trise de l eau attirent des investisseurs nationaux et trangers Il y a norm ment de comp tition pour la terre confirme Ousmane Ly secr taire g n ral de l Ujak Les agricul teurs leveurs et p cheurs r clament leur part Lautre comp tition est men e par des personnes externes cette zone les agrobusinessmen Vous avez peut tre entendu parler du cas de Fanaye Un Italien qui veut d velopper les agrocarburants sur 26 000 ha Le projet a d clench des heurts normes avec mort d hommes Tandis qu il boit son th Soule
36. ou religieuses la r colte id ale s l ve 55 sacs Pas question de laisser des graines aux oiseaux A ssata est la fille d Idrissa le propri taire du champ Ce grand gaillard de cinquante ans a cinq filles et deux gar ons Le matin tandis qu A ssata file au champ pour pousser des cris Fatimata arrose les semences dans une des p pini res du village Un gar on du village emm ne pa tre les six vaches de la famille Fatoumata termine le repas avant de rejoindre A ssata ou d aller son champ de patates douces Comme dit Idrissa ceux qui sont organis es MICMAC 3 octobre 2014 13 14 Ga l Turine Souley le fr re d Idrissa est leveur Un noble Un super patron La lutte fonci re bat son plein dans la vall e du fleuve S n gal L abondance et la ma trise de l eau attirent des investisseurs nationaux et trangers MICMAC 3 octobre 2014 on mange vingt quatre heures sur vingt quatre on tra vaille vingt quatre sur vingt quatre sinon On vole et on ment Dans cette organisation Idrissa coordonne s assu rant que sa petite entreprise ne traverse pas la crise alimentaire Pendant que le riz pousse Idrissa v rifie que les oignons sont bien repi qu s temps Ses deux fils ne lui sont d aucune aide Ils vivent chez leur marabout et veulent embrasser la carri re de pro fesseur de religion islamique Pourquoi ne pas reprendre les terres d Idrissa Agriculteur
37. quie semble plus favorable ils esp rent rentrer Mais en 1980 un autre coup d tat conduit l arrestation de milliers de personnes et la reprise des assassinats politiques Deux ans plus tard ils sont d clar s apatrides par l tat turc puis une seconde fois en 1987 Les menaces d emprisonnement et la d ch ance de leur nationalit briseront le r ve d un retour au pays devenu mythique Aux yeux d Inci Do an est toujours un incorrigible opposant anim d un esprit de coh rence sans faille Pour Do an la pr sence d Inci ses c t s est essentielle pour maintenir la flamme de leur engagement toujours vivant en faveur des droits humains Un couple toute preuve www info turk be dito RED STAR LINE HENRI COLDMAN Red Star Line c tait une compagnie maritime mythique De 1873 1935 ses paquebots transport rent plus de deux millions de personnes d Anvers New York Certaines en premi re classe localis e au pont sup rieur comme dans le Titanic La plupart dans la soute o s entassaient pour les deux semaines de travers e les migrants pauvres Car les passagers de la Red Star Line n taient pas dans leur majorit des hommes d affaires ou des touristes La plupart taient juifs Ce n tait pas tant di goldene medine la Terre promise qui les attirait C tait surtout la terre maudite qu ils fuyaient En Europe les ravages de la guerre la mont e des
38. rag die du Rana Plaza a marqu un tournant dans les pratiques agressives en rappelant les responsabilit s des diff rents op ra teurs Carole Crabb On avance dans la construction progressive d une r gulation capable de faire respecter les droits humains dans la fili re d approvisionnement et de sanc tionner s il y a lieu Nous sommes la char ni re entre l re des codes de bonne conduite et des autocontr les r alis s par les entreprises et des accords contractuels opposables en justice cosign s par les entreprises et les syndicats et chapeaut s par l Organisation Internationale du Travail Par ailleurs m me s il est d pourvu de sanctions l arsenal juridique international OIT ONU OCDE etc aide aussi maintenir la pression Une pression certes insuffisante pour imposer des condi tions occidentales du jour au lendemain mais suffisante pour cr er une r f rence long terme pour les gouvernements et syn dicats des pays en d veloppement Enfin notre chelle il est ais de grif fer l image de marque des enseignes de mode qui d pensent des fortunes pour leur publicit L entreprise r agit toujours quand le client d couvre les conditions indignes dans lesquelles sont fabriqu s ses produits Le client roi mais pas n grier Le 8 octobre Tournai et le 23 octobre 2014 Bruxelles Deux travailleuses cambodgiennes pour H amp M et Zara t moigneront de leur lut
39. rc Ils doivent r colter 2 tonnes d oranges pour gagner 9 euros par jour un salaire qui ne couvre m me pas les besoins de base de ces travailleurs saisonniers Dumping social la course au pr cipice n s T Les abattoirs allemands En mars 2013 la Belgique porte plainte pour dumping contre l Allemagne o des ouvriers roumains et bulgares travaillent dans des abattoirs 10 heures par jour pour moins de 5euros de l heure sans s curit sociale ni droit la pension Les poup es Barbie en Chine Pour produire sa c l bre poup e Mattel sous traite la fabrication des dizaines de fournisseurs en Chine o les ouvriers doivent travailler debout jusqu 13 heures par jour et sont contraints de faire des dizaines d heures suppl mentaires non Les mineurs de Marikana en Afrique du Sud Le 16 ao t 2012 suite une gr ve des mineurs de Marikana en Afrique du Sud qui revendiquaient une multiplication par trois de leur salaire mensuel de 400 euros la police ouvre le feu sans La construction des stades pour la coupe du monde 2022 au Qatar Les stades de football au Qatar sont construits par des travailleurs migrants sous pay s sans droits sociaux et r duits l esclavage par des r mun r es Les ateliers Les crevettes de v tements tha landaises au Bangladesh Le 24 avril 2013 l effondrement du Rana Plaza cause la mort de 1138 personnes au Bangladesh 29 grandes m
40. s avaient fait r aliser des audits sur la s curit lesquels n avaient donn lieu aucune action corrective contribuant ainsi la gravit du drame humain lors de l effon drement 1 138 travailleurs tu s alors qu ils cousaient des v tements pour des marques bien connues comme Mango ou Primark Par contre aux yeux de Dominique Michel on ne peut pas demander l entreprise de se substituer l tat Celui ci doit jouer son r le fixer des r gles et les faire appliquer Ce n est pas nous de lutter contre la corrup tion ni d engager des contr leurs Une autre solution serait de demander aux entreprises Dumping social la course au pr cipice 7 Des ouvri res sous pay es pour fabriquer l adorable chemisier que des mannequins pay es prix d or nous donneront envie d acheter de s imposer des r gles plus strictes comme le pr voient les r cents Principes de l ONU Je n y crois pas une seconde r torque Dominique Michel Un chef d entreprise clair ou deux va peut tre le faire Puis lorsqu il aura un probl me de concurrence et recevra un signal d alarme de son actionnaire il craquera probl me global solution globale Au del de la question des responsables de ce syst me infernal comment corriger ses d rives sans casser la source de revenu des ouvriers exploit s Carole Crabb Dominique Michel et Erik Magnus sont d accord au moins sur un point la t
41. s le secteur de l habillement les multinationales sous traitants et distributeurs qui ont d localis obtiennent des b n fices normes en conomisant sur le salaire des ouvriers Mais le travailleur du Bangladesh lui en d pit de ses droits sociaux bafou s a t il besoin qu on ach te son tee shirt La r ponse est oui Principes et directives Bien que non contraignants et d pourvus de sanctions des principes et directives d organisations internationales repr sentent une tape incontournable pour am liorer les droits sociaux des travailleurs L Organisation internationale du travail OIT a ainsi nonc des directives majeures pour radiquer le travail des enfants le travail forc la traite des tre humains etc Depuis 2011 l arsenal juridique a t renforc Le Conseil des droits de l Homme des Nations unies a en effet adopt l unanimit les Principes directeurs relatifs aux entreprises et aux droits de l Homme y compris les droits sociaux Ils tablissent pour la premi re fois que les responsabilit s sont partag es entre l tat et les entreprises pour faire respecter les droits sociaux des travailleurs Par cons quent si un tat ne remplit pas son r le de protection et fixe par exemple le salaire minimum l gal en dessous du seuil de pauvret les entreprises restent dans l obligation d assurer par exemple que leurs pratiques commerciales permettent de payer un salaire vital aux travail
42. s ont t motiv es par les stra t gies financi res des soci t s priv es quien ont pris le contr le avec des participations MICMAC 3 octobre 2014 dans leur capital cot en Bourse L objectif de ces actionnaires est la rentabilit finan ci re mesur e par le retour sur fonds propres dont la norme a t fix e 15 partir des ann es 1990 R sultat ces normes de rentabilit excessives conduisent les chefs d entreprise implanter leurs acti vit s partout o ils peuvent trouver une main d uvre moins on reuse Les firmes transnationales d veloppent des strat gies globales de localisation alors que les gouvernements et les syndicats restent largement cantonn s dans des strat gies nationales Ainsi incit es par leurs actionnaires garantir des rendements financiers lev s a court terme les firmes transnationales b n ficient du changement d chelle de la mondialisation Elles d veloppent des stra t gies globales de localisation alors que les gouvernements et les syndicats restent largement cantonn s dans des strat gies nationales Cela leur permet de mettre les gouvernements et les organisations de tra vailleurs en concurrence et d acqu rir un avantage en termes de n gociations par le biais du chantage l emploi Les firmes disposent dans ce but de la capacit de d lo caliser pour les inciter accepter une r duc tion des normes sociales et salariales Ou vous
43. te pour un salaire vital accompagn es de membres du syndicat C CAWDU Info achacteurs achact be 010 45 75 28 MICMAC 3 octobre 2014 petit angle dial Quand a se nourrir Une personne sur trois dans le monde souffre de malnutrition Speculation agrocarburants et accaparement des terres menacent la souverainete alimentaire de plus 2 5 milliards de personnes Parmi celles c1 Idrissa et sa famille Reportage au S n gal Photos de Ga l Turine OLIVIER BAILLY 12 MICMAC 3 octobre 2014 Idrissa paysan chef de famille Ga l Turine gt Le d cor typique de la vall e du fleuve Route de poussi re et de part et d autre des champs de riz quadrill s par les canaux qui assurent l irrigation des cultures Leau ma tris e est une donn e essentielle de cette r gion juch e au nord du S n gal Lors des terribles s cheresses des ann es septante le fleuve tait sec Les bergers conduisaient le troupeau vers une herbe jamais trouv e B tes et hommes ne reve naient pas Traumatis l tat s n galais a depuis mis sur pied un syst me de terres irrigu es Et le Fouta cette bande de terre arros e par le fleuve est aujourd hui un des greniers du S n gal Boucan d enfer La bande son particuli re Sur des kilom tres et des kilom tres des oh et des ah secs Des bang bang de casseroles Des slaack fouettant l air C est ainsi de l aube au cr puscule Dix heures par
44. y observe l avanc e des travaux portugais M me si cela fait dix ans qu il est l le super patron sait qu il devra bouger t t ou tard Son fr re Idrissa lui n entamera pas de trans humance Avec les siens il continuera chaque ann e crier pour loigner les oiseaux Le d fi pour sa famille est de r ussir se moderniser sans se perdre Agrandir le champ m caniser certaines op rations mais pas n importe quel prix Selon Ousmane Ly des entre prises agricoles connaissent des faillites mais les familles r sistent On g re quelque chose d invisible Une capacit de gestion les besoins sociaux alimentaires le maintien d une certaine solidarit On allie le moderne notre r a lit On ne refuse pas le progr s on adapte la technologie nos vies Et pas l inverse bonus En pr lude la Journ e Mondiale de l Alimentation le 16 octobre SOS Faim organise le Festival de Films AlimenTerre au Cin ma Vend me Bruxelles du 9 au 12 octobre 2014 Plus d infos www festivalalimenterre be L op ration 11 11 11 sur le Droit l alimentation Ceux qui cultivent sont aussi ceux qui meurent de faim Dur avaler non Plus d infos www cncd be OKCE m TE 4 questions OLIVIER DE SCHUTTER rapporteur sp cial des Nations unies pour le droit l alimentation 2008 2014 Depuis les grandes crises alimentaires de 2008 et 2010 on peut parler d une v ritable prise de consc

MICmag #3 - CNCD

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