Apprécier l`urgence à suspendre une mesure d
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1. entachant ou non la l galit de la mesure d ex cution L int r t public ne devrait tre pris en compte au stade de l appr ciation de l urgence que dans des cas particuliers Cela pourrait tre le cas si l administration pr tend que l inca pacit de son cocontractant assurer la mission qui lui a t confi s oppose la suspension de la r siliation du contrat Paradoxalement dans cette hypoth se chaque partie se pr vaudra de l urgence L administration pr tendra qu il est urgent de mettre en uvre sa mesure d ex cution et la soci t requ rante qu il est urgent de la suspendre L int r t public pourrait galement tre pris en compte par le juge au stade de l appr ciation de l urgence si cet int r t public se confond avec l int r t du requ rant Par exemple si une collectivit locale r silie une convention d occupation du domaine public n cessaire la soci t requ rante pour assurer une mission d int r t g n ral qui lui a t confi e par l tat ou si la mesure d ex cution contrevient une d cision de justice On sait cependant que toute violation une r gle de droit n est pas susceptible d tre jug suffisamment grave pour caract riser l urgence L int r t des tiers L int r t des tiers doit aussi tre pris en compte pour appr cier l urgence et notamment l int r t du titulaire du nou veau contrat dont la conclusion aurait t rendue n cessaire par2. Contrats Publics n 132 mai 2013 Proc dures de r f r s quel bilan en mati re contractuelle Appr cier l urgence suspendre une mesure d ex cution bauche d un mode d emploi E Une mesure d ex cution d un contrat administratif peut elle tre suspendue dans l attente que le juge du fond statue sur sa l galit La question peut para tre tonnante puisque le Conseil d tat y a d j r pondu sauf distinguer la r gle de l interpr tation qui en est fa te Ghislain Foucault avocat la Cour Cabinet Seban amp Associ s Atteinte grave et imm diate R f r suspension R siliation Situation conomique Urgence n droit la r ponse est positive Dans le c l bre arr t B ziers II le Conseil d tat sans revenir sur le prin cipe selon lequel l ill galit d une mesure d ex cution ne peut ouvrir droit qu indemnit a n anmoins autoris le juge administratif annuler une telle mesure si sa port e le jus tifie La Haute juridiction dans la m me d cision a galement admis que cette mesure d ex cution puisse faire l objet d une demande tendant sa suspension en application de l article L 521 1 du code de justice administrative Une mesure d ex cution peut ainsi tre suspendue si son annulation n est pas devenue sans objet que l urgence le justifie et qu il existe un doute s rieux sur sa l galit Dans les faits toutefois la r ponse do
3. ant notamment la situation financi re de ce dernier ou l exercice m me de son activit d autre part l int r t g n ral ou l int r t de tiers notamment du titulaire d un nouveau contrat dont la conclusion aurait t rendue n cessaire par la r siliation litigieuse qui peut s attacher l ex cution imm diate de la mesure de r siliation CE 21 mars 2011 Cne de B ziers op cit 47 48 restrictive de la condition de l urgence avec pour objectif d vi ter que l arr t B ziers II aboutisse une r gression des droits de certains cocontractants de l administration contrairement au but poursuivi par cette jurisprudence Identifier les crit res d appr ciation de l urgence ainsi que les diff rentes interpr tations auxquels ils peuvent donner lieu n est donc pas une t che inutile d autant que le champ d ap plication de l arr t B ziers II pourrait tre plus tendu qu il n y para t Aucun contrat administratif n est en effet exclu du champ d application de cette jurisprudence Cette derni re a ainsi d j t appliqu e par le Conseil d tat un contrat conclu entre deux communes et portant sur la r partition entre elle de la taxe professionnelle une convention d am nage ment un march public et une convention d occupation du domaine public Certaines juridictions du fond l ont ga lement appliqu des d l gations de service public ou une convention tripartite
4. cision du 23 mai 2011 Etablissement public pour l am nagement de la r gion parisienne de la D fense mentionner aux tables vous avez jug que la jurisprudence B ziers II tait bien applicable ces contrats Il serait donc f cheux que cette application du nouveau r gime conduise une r gression des droits dont disposaient ant rieurement les occupants conventionnels du domaine public Avant l arr t B ziers II le juge administratif pouvait en effet d j annuler par d rogation au principe fix par le Conseil d Etat les d cisions de r siliation de certains contrats dont les conventions d occupation du domaine public 4 CE 21 mars 2011 Cne de B ziers op cit 5 CE 23 mai 2011 St d am nagement d Isola 2000 req n 323468 6 CE 9 mai 2012 R gion Champagne Ardenne reg n 356209 7 CE 23 mai 2011 EPAD req n 328525 CE 11 octobre 2012 St Orange France n 351440 8 TA Besan on 13 janvier 2013 SCA Veolia Eau req n 1100739 et 1101749 et TA Lille 20 f vrier 2013 St Eaux du Nord reg n 1005463 1005465 1005466 1007802 9 TA Pau ord 16 janvier 2012 St ESBTP Rocca req n 1102657 10 G Le Chatelier Arr t Commune de B ziers II le Conseil d tat r nove les contentieux contractuels CP ACCP n 110 mai 2011 p 64 11 TA Besan on 13 janvier 2013 SCA Veolia Eau op cit TA Lille 20 f vrier 2013 St Eaux du Nord op cit Il est vrai cepen
5. d entretien de voirie S agissant des mesures d ex cution concern es seules celles qui ont une port e significative sur l ex cution du contrat entrent dans le champ d application de la jurisprudence B ziers II Jusqu pr sent le Conseil d tat dans les arr ts susvis s n a ainsi fait application de cette jurisprudence qu des d cisions de r siliation Mais un auteur averti s interroge sur l ventuelle extension de cette jurisprudence d autres mesures d ex cution Certains tribunaux administratifs ceux notamment de Besan on et de Lille ont d ailleurs analys des d lib rations portant modification des tarifs et des modalit s de r mun ration de d l gataires de service public l aune de cette jurisprudence Quel est alors le mode d emploi pour reprendre l expres sion de Monsieur Dacosta permettant d appr cier l urgence suspendre une mesure d ex cution Les grandes lignes ont t fix es par le Conseil d tat dans sa d cision R gion Cham pagne Ardenne Le juge administratif est invit mettre en balance diff rents int r ts auxquels la mesure d ex cution est susceptible de porter des atteintes graves et imm diates l in t r t public les int r ts du requ rant et l int r t de tiers 3 Concl sous l arr t CE 9 mai 2012 R gion Champagne Ardennes req n 356209 Dans ses conclusions Monsieur Dacosta indique en ce sens que Pr cisons que par une d
6. dant que le TA de Besan on a justifi sa d marche par le fait que ces d lib rations portent atteinte au maintien de l quilibre financier du contrat et que de ce fait elles doivent tre regard es comme entra nant la r siliation dudit contrat 12 Concl Dacosta sous l arr t CE 9 mai 2012 R gion Champagne Ardennes op cit Proc dures de r f r s quel bilan en mati re contractuelle Gilles Lechatelier observe que Il s agit l de l adaptation ce contentieux sp cifique des conditions de droit commun pos es par la jurisprudence en mati re de r f r suspension qui invite d j le juge des r f r s proc der un bilan des diff rents int r ts en pr sence pour appr cier l urgence En somme l appartient au juge des r f r s d appr cier concr tement compte tenu des justifications fournies par le requ rant si les effets de l acte litigieux sont de nature caract riser une urgence justifiant que sans attendre le jugement de la requ te au fond l ex cution de la d cision soit suspendue qu il lui appartient galement l urgence s appr ciant objectivement et compte tenu de l ensemble des circonstances de chaque esp ce de faire appara tre dans sa d cision tous les l ments qui eu gard notamment l argumentation des parties l ont conduit consid rer que la suspension demand e rev tait un caract re d urgence I La prise en compte de l int r t du re
7. en charge du march ce qui induisait des r percussions sur l organisation de l entreprise 19 CE 9 juillet 2003 St Midi Fruit req n 255980 20 Concl Dacosta sous l arr t CE 9 mai 2012 R gion Champagne Ardennes op cit 21 TA Pau ord 16 janvier 2012 St ESBTP Rocca op cit Contrats Publics n 132 mai 2013 Or le Conseil d tat a accept d appr cier ces deux l ments m me s il les a ensuite cart s Concernant l atteinte la r pu tation professionnelle la Haute juridiction carte ce moyen au motif qu il n est pas suffisamment tay Dans les conclusions sous cet arr t Bertrand Dacosta indique toutefois que l at teinte la r putation professionnelle pourrait dans certains cas justifier la suspension d une mesure d ex cution notam ment lorsqu il s agit d une d cision de r siliation et que la personne publique l a prononc e pour faute Cependant cela n tait pas le cas dans cette affaire car la r siliation avait t prononc e conform ment une clause du march qui permet tait la personne publique de mettre fin au contrat aux termes de diff rentes phases Concernant les charges induites par la r affectation du personnel charg de l ex cution du march cet argument n est pas voqu dans les conclusions de Ber trand Dacosta Il est cart par le Conseil d tat au motif que la soci t est confront e des imp ratifs normaux de reclasse ment des perso
8. es Cela conduirait donc n ouvrir la voie du r f r sus pension qu aux petites et moyennes entreprises Pour les entreprises plus importantes non seulement la voie du r f r suspension leur serait ferm e mais cela emporterait galement des cons quences sur la d cision rendue par le juge du fond tout au moins lorsque la mesure d ex cution contest e est une d cision de r siliation Il semble peu probable en effet dans ce cas que le juge du fond prononce la reprise des relations contractuelles d faut pour le juge des r f r s d avoir sus pendu la d cision de r siliation compte du d lai coul entre le moment o cette d cision aura t prise et le moment o la d cision du juge du fond interviendra C est pour ces raisons que Bertrand Dacosta propose de consi d rer que l urgence suspendre une mesure d ex cution est caract ris e d s lors qu elle porte aux int r ts du cocontrac tant des atteintes exc dant les al as habituels de la vie des affaires sans pour autant qu elle mette en p ril sa survie conomique La seule indication apport e le Conseil d tat sur la gravit des atteintes la situation conomique du requ rant r sulte de l arr t R gion Champagne Ardenne rendu conform ment aux conclusions de Bertrand Dacosta Le Conseil d tat y indique qu une perte qui repr sente moins de 3 du dernier chiffre d affaires connu de la soci t requ rante et qui a au sur
9. ion conomique du requ rant Pour Madame Cortot Boucher les atteintes port es la situation conomique du cocontractant de l administration ne justifient l urgence suspendre la mesure d ex cution que si elles met tent en p ril la survie conomique du cocontractant de l admi nistration Cela peut tre le cas par exemple si le requ rant a pour seule activit celle qui lui a t confi e par le contrat que l administration entend r silier La mesure de r siliation 13 G Le Chatelier Arr t Commune de B siers II le Conseil d tat r nove les contentieux contractuels op cit 14 CE 28 f vrier 2001 Pr fet des Alpes Maritimes req n 229562 229563 et 229721 15 CE 28 f vrier 2001 Pr fet des Alpes Maritimes op cit 16 CE 21 mars 2011 Cne de B ziers op cit 17 CE 28 f vrier 2001 Pr fet des Alpes Maritimes op cit 18 Concl sous CE 21 mars 2011 Cne de B ziers op cit Contrats Publics n 132 mai 2013 Proc dures de r f r s quel bilan en mati re contractuelle compromet d s lors l existence m me de la soci t Le risque de cette interpr tation identifi par Bertrand Dacosta est cependant qu elle conduise le juge appr cier l urgence dif f remment selon la taille et les capacit s financi res du requ rant Il n y aurait ainsi pas d urgence suspendre une mesure d ex cution si le cocontractant de l administration a les reins solid
10. it tre plus nuanc e tant l interpr tation par le juge des r f r s de la condition de l ur gence est restrictive Cela n est pas r ellement une surprise Madame Cortot Boucher rapporteur public sous l affaire B ziers II annon ait d j que La suspension d une mesure de r siliation ne sera prononc e que si cette mesure est entach e d une grave irr gularit par exemple d un d tourne ment de pouvoir et si elle met en p ril la survie conomique du cocontractant de l administration La suspension ne per mettra d ordonner en cons quence la reprise des relations contractuelles que dans des cas relativement rares Bertrand Dacosta rapporteur public sous l affaire Champagne Ardenne semble toutefois d fendre une appr ciation moins 1 CE 21 mars 2011 Cne de B ziers req n 304806 BJCP 2011 n 76 p 170 concl Cortot Boucher CP ACCP n 110 mai 2011 p 64 et s note G Le Ch telier 2 Consid rant en premier lieu qu il incombe au juge des r f r s saisi sur le fondement de l article L 521 1 du code de justice administrative de conclusions tendant la suspension d une mesure de r siliation apr s avoir v rifi que l ex cution du contrat n est pas devenue sans objet de prendre en compte pour appr cier la condition d urgence d une part les atteintes graves et imm diates que la r siliation litigieuse est susceptible de porter un int r t public ou aux int r ts du requ r
11. la r siliation litigieuse Hormis l hypoth se d une d cision de r siliation les cas dans lesquels l int r t des tiers devrait 24 En ce sens dans un domaine voisin concernant la suspension d une d cision d opposition une d claration pr alable de travaux de construction d une antenne de t l phonie mobile qui faisait obstacle aux engagements pris par la soci t Orange France vis vis de l Etat CE 2 mars 2012 St Orange France reg n 352013 25 En ce sens CE 6 mars 2009 Biom rieux req n 324064 CE 3 f vrier 2010 Ct de communes de l Arc Mosellan req n 330237 26 Voir en ce sens la jurisprudence cit e par E Wurtzbacher et Y Daumin pour les r f r s suspension introduits dans le cadre du recours Tropic Le r f r suspension un renouveau conceptuel limit par les exigences de l urgence CP ACCP n 123 juillet ao t 2012 p 33 Proc dures de r f r s quel bilan en mati re contractuelle tre pris en consid ration devraient toutefois tre relativement rares supposer bien s r que la jurisprudence confirme que le champ d application de l arr t B ziers II s tend d autres mesures d ex cution que les d cisions de r siliation Cependant dans cette hypoth se si un contrat a t conclu avec un nouveau titulaire est ce l int r t de ce dernier ou celui de l ancien titulaire qui doit pr valoir On peut penser que le juge des r f r s anticipera da
12. nnels en charge de l ex cution du march r si li L emploi de l adjectif normal est int ressant On pourrait en effet en d duire a contrario que si la mesure de r siliation avait conduit l entreprise proc der une r organisation de ses services exc dant les al as habituels de la vie des affaires cet argument aurait pu constituer une atteinte grave et imm diate sa situation justifiant que la mesure de r siliation soit suspendue Le motif pour lequel ce chef de pr judice a t cart pour rait donc laisser entendre que le Conseil d tat n a pas t insensible l argumentation de son rapporteur public Il faut cependant admettre que ce raisonnement a contrario n est pas suffisant pour trancher d finitivement la question Le comportement du requ rant Le juge des r f r s devant prendre en compte l ensemble des circonstances de chaque esp ce il n est pas exclu qu il appr cie le comportement de la soci t requ rante notam ment s il est fautif pour appr cier de l urgence suspendre une mesure d ex cution Il est cependant plus vraisemblable que cet l ment sera la plupart du temps pris en compte dans un second temps lorsque le juge aura appr cier si la mesure d ex cution pr sente un doute s rieux quant sa l galit l ventuelle faute de la soci t requ rante tant alors de nature justifier la r gula rit de cette mesure Cela ne signifie pas pour autan
13. ns ce cas sur la d cision du juge du fond qui au vu de la jurisprudence d j rendue en la mati re consid re que nonobstant la gravit des vices entachant la d cision de r siliation du march il n y a pas lieu de faire droit la demande de reprise des relations contractuelles En somme la demande de suspension de la mesure d ex cution devrait alors tre sans objet la soci t requ rante ne pouvant pr tendre qu l obtention de dommages et int r ts Dans ce cas la personne publique risque toutefois de devoir exposer deux fois le co t n cessaire l ex cution du contrat r sili puisqu elle devra indemniser l ancien titulaire et payer le nouveau Conclusion Les modalit s d appr ciation de l urgence suspendre une mesure d ex cution ne sont pas encore totalement fix es m me si le Conseil d tat en a tabli les grandes lignes Il ressort ainsi des arr ts du Conseil d tat que l urgence s appr cie au regard des atteintes qu elle porte aux diff rents int r ts en pr sence La question est de d terminer comment appr cier la gravit des atteintes port es ces int r ts et qui sont susceptibles de justifier la suspension d une mesure d ex cution Concernant l int r t de la soci t requ rante les atteintes port es sa situa tion conomique ne sont pas les seuls qui doivent tre pris en consid ration m me s ils auront tendance pr valoir Au vu de la jurisprudence rendue
14. plus vocation tre r partie sur deux exercices au moins n est pas de nature justifier l urgence suspendre une d cision de r siliation Cet arr t ne permet donc pas de trancher le d bat puisque la perte invoqu e dans cette affaire ne mettait pas en p ril la survie conomique de l entreprise et qu il pouvait tre consid r l instar de Bertrand Dacosta qu elle n exc dait pas non plus les al as habituels de la vie des affaires Pas plus que l arr t du tribunal administratif de Pau qui a refus de sus pendre la d cision de r siliation d un march au motif que les incidences de cette mesure n affectaient pas de mani re subs tantielle la vie de la soci t requ rante On sait en effet que le terme substantiel peut pr ter lui m me de longues discus sions Une pr cision apport e par le Conseil d tat dans l arr t Champagne Ardenne propos d un autre chef de pr judice pourrait cependant donner des premiers l ments de r ponse 2 Les autres chefs de pr judice Des chefs de pr judice autres que les atteintes port es sa situation conomique peuvent tre invoqu s par la soci t requ rant pour justifier de l urgence suspendre une mesure d ex cution Dans l arr t R gion Champagne Ardenne la soci t requ rante pr tendait ainsi que la mesure de r silia tion contest e portait atteinte sa r putation professionnelle et qu elle lui imposait de reclasser les personnels
15. propos des r f r s suspen sion dans le cadre d autres contentieux contractuels on pourrait naturellement penser que le juge interpr tera strictement la condition de l urgence suspendre une mesure d ex cution Reste qu d faut d avoir t clairement tranch e par le juge cette question fait encore d bat Si une collectivit territoriale souhaite r silier unilat ralement l un de ses march s ou l une des d l gations de service public elle a donc int r t pouvoir justifier en cas de besoin du bien fond des motifs de cette r siliation de mani re ce que supposer que l urgence soit constitu e aucun doute s rieux ne soit susceptible d entacher sa d cision 27 CAA Douai 23 d cembre 2011 St GDF Suez Energie Services req n 10DA000763 Contrats Publics n 132 mai 2013
16. qu rant Pour appr cier l urgence le juge va examiner les atteintes que la mesure d ex cution porte la situation du requ rant Cepen dant l urgence s appr cie compte tenu de l ensemble des cir constances de chaque esp ce D autres l ments pourraient donc tre pris en compte pour d terminer l int r t du requ rant demander la suspension de la mesure d ex cution tel que son comportement par exemple 1 Les atteintes port es la situation du requ rant L arr t B ziers II invite le juge appr cier les atteintes que la mesure d ex cution porte sur la situation du requ rant d abord sous l angle conomique au regard notamment de la situa tion financi re de ce dernier ou l exercice m me de son acti vit Cet arr t n exclut pas cependant que d autres chefs de pr judice puissent tre invoqu s par le requ rant pour justifier l urgence suspendre la mesure d ex cution Toutefois les atteintes port es la situation du requ rant doi vent en tout tat de cause rev tir des caract res particuliers elles doivent tre graves et imm diates c est dire qu elles doivent justifier que Sans attendre le jugement de la requ te au fond l ex cution de la d cision soit suspendue Toute la question est de savoir partir de quand une atteinte est suffi samment grave pour justifier la suspension d une mesure d ex cution 1 Les atteintes port es la situat
17. t que le juge au stade de l appr ciation de l urgence restera totalement indiff rent au comportement de la soci t requ rante Son com portement pourrait ainsi tre pris en consid ration si elle tarde introduire un r f r suspension En ce sens Madame Cortot Boucher pr cise que le requ rant devra saisir le juge des r f r s rapidement afin de d montrer l urgence de sa situation Il La prise en compte des autres int r ts en presence D autres int r ts doivent galement tre pris en compte pour appr cier l urgence suspendre une mesure d ex cution l in t r t public et celui des tiers 22 CE 28 f vrier 2001 Pr fet des Alpes Maritimes op cit 23 Concl sous CE 21 mars 2011 Cne de B ziers op cit 10 1 L int r t public Dans l arr t B ziers II l int r t public est cit comme le premier l ment prendre en compte pour appr cier l urgence On peut penser en r alit que ce sont d abord les cons quences de la mesure d ex cution sur la situation du requ rant qui vont tre examin es par le juge Si ces cons quences sont suffisamment graves le juge examinera ensuite si un int r t public est de nature ou non les justifier Mais son examen l instar de ce qui a t indiqu pour le caract re fautif ou non du compor tement de la soci t requ rante devrait alors intervenir dans un second temps au stade de l appr ciation du doute s rieux
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