Pourquoi et comment organiser un boycott mondial des
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1. devan ant m me les ordres expliquant qu il est vilain de faire gr ve parce que cela l se les usagers On peut estimer au contraire que les premi res victimes dun boycott seraient les actionnaires parce que l action chuterait au moindre fr missement vers le bas des ventes cf ci dessous et par ricochet les dirigeants des firmes avant m me toute compression des personnels Mais m me si un boycott devait la longue avoir des effets n gatifs sur l emploi dans les firmes transnationales il prouverait par l tre efficace et serait donc un premier pas r el dans la remise en ordre d une plan te qui va actuellement droit dans le mur On peut prendre ici l exemple en 1997 des semi esclaves vietnamiens pay s 1 6 dollars par jour alors que les trois repas quotidiens en co taient plus de 2 et fabriquant pour Nike des chaussures Jordan 150 dollars pi ce N Klein p 548 en ruinant par le boycott ce type de production source d exploitation et de mis re dans le Sud de ch mage dans le Nord et de gaspillages multiples on met le gouvernement vietnamien dans l obligation de trouver pour ses nationaux un travail mieux r mun r et plus utile la communaut nationale Simultan ment on donne aux fabricants de chaussures du Nord ruin s par la d localisation la possibilit de reprendre leur production certainement pas plus ch re si l on cesse de payer la marque D une fa on g n rale les v2. un autre monde est possible Il faut alors rappeler encore et toujours que si la perspective de mettre sur pied un boycott mondial tait sans doute irr aliste il y a seulement une vingtaine d a nn es elle ne l est plus d sormais pour deux raisons d terminantes l apparition d une part de ce puissant mouvement de contestation de la mondialisation n o lib rale et celle d autre part de cet instrument prodigieux qu est Internet Il ne s agit donc plus du combat d un David contre un Goliath mais de celui d innombrables David unis contre une poign e de Goliath Revenons Drillech qui observe son adversaire l activisme moderne ce dernier s inscrit crit il dans un univers totalement internationalis et dans une r alit m diatique sans comparaison possible avec celle des p riodes pr c dentes Dr p 268 Au reste l actualit r cente confirme ces vues et les exemples d appels au boycott m me s ils paraissent insuffisamment pr par s ou na fs manant de simples personnes d associations ou de r seaux d associations et pour les motifs les plus divers pourraient tre multipli s n 6 L a gression des Etats Unis contre l Irak en particulier a vu clore un peu partout dans le monde des propositions plus ou moins r alistes de boycott telle celle du People s Health Movement ou Consejo Internacional para la Salud de los Pueblos pr sent sur trois continent
3. refusant mat riellement de participer la production et le salari par la gr ve levait son niveau de conscience en un mot s duquait Le boycott en est l quivalent l a val mais cette fois pour l ensemble des citoyens et au niveau de la consommation Au mot d ordre de la gr ve g n rale l horizon jamais atteint des militances du XIX me si cle pourrait ainsi correspondre au XXI me celui de boycott mondial Mettre en place ce boycott mondial exige une telle somme d explications que c est d j en soi une action p dagogique elle concerne aussi bien les acteurs du boycott c est dire tous les organismes susceptibles de s y associer que tous les personnels salari s des firmes cibl es et l opinion publique dans son ensemble Concr tement cela oblige critiquer pour justifier l action toute l activit des transnationales et les finalit s m mes de cette activit Ce quon fait certes d j mais sans que la critique soit int gr e une action qui permette au militant de surmonter le sentiment d impuissance immense que cette critique engendre On r torquera que des activit s men es par des associations comme Agir ici ou De l thique sur l tiquette fournissent ces militants de quoi apaiser leurs frustrations ont elles en r alit frein si peu que ce soit les agissements des transnationales Il vaudrait la peine d tudier de fa on pr cise les r sultats des
4. campagnes men es depuis des ann es par ces associations mais on sait on l a d j fait observer plus haut que la marchandisation du monde avec tous ses aspects d testables acc l re son rythme Bien plus le type de boycott que nous proposons d clencherait dans les m dias aux ordres une telle mar e de critiques qu une vaste campagne d explication devrait lui tre oppos e autre occasion d du quer b On entend dire que boycotter est une attitude n gative qui peut effrayer l opinion qu il convient au contraire d appuyer les actions constructives comme le commerce quitable l conomie solidaire etc La condamnation des logiques d affrontement est de la m me veine selon laquelle il vaut mieux s orienter vers la mise en place de modes conviviaux de production et consommation qui pourraient petit petit d placer les autres et au moins se tailler un espace significatif C est oublier que les transnationales tol rent parfaitement ces pratiques pourvu qu elles restent marginales a nourrit ind finiment l espoir des id alistes a les fait donc patienter pendant que ces transnationales accroissent elles aussi ind finiment leur activit n faste Il faut donc nous convaincre d abord qu il faut dire non aux transnationales pour r cup rer l espace qu elles ont pris au lieu de nous contenter de celui qu elle nous conc dent et mieux convaincre l o pinion qu il faut en passer pa
5. Cancun en septembre 2003 et Saint Denis en novembre est elle une triomphale marche en avant ou un pi tinement Qu est ce qui s est pass dans le monde en effet depuis ce lendemain de Seattle o le mouvement anti mondialiste unanime clamait sa satisfaction Ce qui s est pass En vrac et tr s succinctement AGC S l Accord G n ral pour le Commerce et les Services a remplac l AMI et les n gociations vont bon train pour transformer en marchandise tout ce qui ne l e st pas encore n 2 pour des raisons qui puent le p trole et le fric cest dire les transnationales on laisse le grand d mocrate Poutine continuer son g nocide planifi des Tch tch nes on a recommenc aussi massacrer sur un bon rythme au Congo o des fili res pr datrices ont nourri la guerre au profit d int r ts trangers n 3 les Am ricains au m pris dun mouvement d opposition mondial les guillemets ici parce que ce mouvement contre la guerre pourtant salu avec enthousiasme n a eu d autre efficacit que celle probablement d le ver le niveau de conscience des militants anti guerre ont agress l Irak l occu pent pour le vider de son p trole et ces grands pacificateurs se mettent tirer sur tout ce qui bouge l e xtermination rampante des Palestiniens poursuit son cours avec l appui tacite des Am ricains la droite dure est au pouvoir aux Etats Unis la droite maffieuse en Italie la d
6. appel sud africain au boycott d une marque de bi re en 1996 Cette proposition de juin 2003 a t d battue s est enrichie de nouvelles r flexions en voici une nouvelle version Son objectif est encore de faire avancer la discussion en particulier sur ses modalit s d organisation Il convient en effet de pr ciser imm diatement qu il n est pas question de mettre en place un boycott au niveau local ni m me national et que l on ne saurait se contenter de coordonner des initiatives individuelles La condition absolue de r ussite d une action de cette envergure est d organiser une action aussi mondialis e que possible adversaire plan taire opposition plan taire D o cette proc dure initiale de diffusion dont nous attendons la constitution d un r seau aussi large que possible qui pourrait mettre au point la proposition d finitive avant toute mise en u vre proprement dite d un boycott Le texte qui suit s articule sur quatre points 1 Pourquoi s attaquer aux transnationales 2 Pourquoi le boycott 3 Pourquoi boycotter des transnationales am ricaines 4 L organisation d un boycott quelques pistes 1 Pourquoi s attaquer aux transnationales La r ponse est si vidente qu elle ne m rite ici qu un bref d veloppement Vingt ou trente ans apr s leur mont e en puissance les transnationales sont l incarnation m me de l ultra lib ralisme ces guillemets parce que le
7. d mocraties entre l tat des opinions publiques et la politique des gouvernants le r cent sondage en Europe d signant Isra l comme le pays le plus dangereux pour la paix dans le monde et provoquant chez les dirigeants g ne confusion et critiques en est un exemple divertissant Plus radicale et grave encore la coupure entre peuples et gouvernements du monde entier au moment de la guerre en Irak Cela peut l gitimer donc que l on cherche peser sans trop d lusion sur le court terme n 7 sur les gouvernants sur le haut par les moyens classiques de la militance Mais cela permet aussi de mieux comprendre que les citoyens d sirent en m me temps mettre sur pied leur niveau en bas des actions autonomes et que ces actions ont lavenir devant elles un mot d ordre de boycott a cette vertu que des gestes individuels concrets peuvent s inscrire aussit t cette fois dans un projet collectif de transformation globale des structures 3 Pourquoi les transnationales tats uniennes Deux types de raisons des raisons de tactique des raisons de fond 1 Il n est dans un premier temps ni possible ni n cessaire de s en prendre aux transnationales du monde entier L ennemi est trop diversifi et trop puissant les produits des transnationales impr gnent notre quotidien dans tous ses aspects un mot d ordre de boycott g n ral ne pourrait absolument pas tre suivi Concentrer par contre nos efforts su
8. des multinationales dans Politis dossier sur le commerce quitable 2 mai 2003 le dossier abonde en notations du m me type Nestl publie en 1995 un livre Nestl et les achats de caf dont la version anglaise s intitule Un partenariat pour le commerce quitable sic qui pr tend que l entreprise fait beaucoup plus de bien aux producteurs du Tiers Monde que Max Havelaar et ses alli s europ ens L a nalyse pr cise voqu e par la revue Correo del Sur Lausanne n 48 1996 du cas des producteurs de caf mexicains montre pourtant que la firme maintient ces producteurs dans une d pendance troite L effort essentiel des firmes dans le fond porte sur la communication c est dire sur la pub 2 Cancun est il une victoire pour le Sud L objectif du Sud tait que le Nord ouvre davantage ses fronti res ses produits agricoles d e xportation ce qui signifierait pour le Sud davantage de d pendance conomique de modernisation des campagnes avec ses s quelles d ex ode rural et de ch mage urbain Ce type de d veloppement repr sente t l le salut 3 Titre d un article du Monde du 1 11 03 un exemple parmi des dizaines d autres possibles 4 Cf Le Monde des 16 17 novembre 2003 p 24 S Limitons nous deux exemples a cet article de Khor du R seau Tiers monde repris dans le Courriel d Attac n 371 du 15 10 02 qui voque la lutte dramatique
9. en concentrant leur effort les boycotteurs atteignent assez vite des r sultats tangibles Elles devraient videmment tre choisies avec soin On peut s attacher des cibles symboliques et ou r alistes Par symbolique on peut entendre des entreprises repr sentatives du rouleau compresseur culturel am ricain comme Macdonald ou les s ries t l vis es qui v hiculent le mod le de soci t am ricain et engraissent Hollywood Mais un boycott ne peut tre seulement symbolique il doit s attaquer aussi ces incarnations modernes du Mal pour emprunter Bush son langage que sont les firmes qui d truisent l environnement celles qui ont des d partements de fabrications militaires celles qui financent massivement le parti r publicain qui exploitent le potentiel hommes et ressources des pays pauvres ou enfin celles dont les aires de pr dation et d pandage de camelote touchent le maximum de pays Un travail argument de s lection des cibles est donc faire 5 Une fois ces firmes d finies on pourrait concevoir que chaque pays en fonction de ses caract ristiques culturelles conomiques etc identifierait dans la gamme toujours tr s diversifi e des produits de ces firmes les produits localement les plus diffus s ou et les plus faciles boycotter le boycott serait ainsi adapt chaque pays mais concernerait cependant les m mes firmes Pour s en tenir au seul exemple de Coca Cola valeur estim e 69
10. parole des manifestations des publications etc c est dire c t de la simple expression et diffusion de l opinion il y a aussi place comme on l a d j expliqu ci dessus pour l action comme moyen ducatif Il conviendrait donc si l on pense que cette proposition est r aliste et utile l avanc e vers un autre monde de lancer la discussion au sein d Attac sur le plan local national et international Le temps manque aux militants accapar s par d autres dossiers sp cifiques Mais ne peut on concevoir qu au lieu de suivre l adversaire sur les divers terrains qu il choisit successivement tant t le commerce international tant t les retraites ici la sant l l ducation maintenant l Irak demain la Syrie ou l Iran terrains sur lesquels il a toujours l initiative il faut plut t ou aussi s attaquer au c ur du syst me qui engendre toutes ces initiatives pour essayer d en d sorganiser la m canique Si l on r examinait les r sultats des combats men s ces derni res ann es contre la mondialisation n o lib rale n en conclurait on pas qu il faut tout en continuant de lutter peut tre sur ces m mes terrains reprendre aussi l initiative sur un autre terrain recourir aussi d autres m thodes choisir enfin d araser le vieux dans ses fondations pour construire du neuf au lieu de s o pposer l agencement des pi ces du dixi me tage 8 la mise en place p
11. quelques produits et services nord am ricains Cette motion fit l objet dun d bat l AG annuelle d Attac Is re du 29 3 03 et fut vot e une majorit relative 42 voix pour 23 contre 39 abstentions Le v u fut alors mis que l id e d un boycott soit discut e et approfondie En juin 2003 le Groupe approuvait un nouveau document qui laborait davantage la proposition et passait de l id e dun boycott conjoncturel arr ter l agression am ricaine en Irak celle dun boycott permanent L objectif ainsi ne serait plus d obtenir plus ou moins rapidement par une pression sur des firmes complices de la politique am ricaine une inflexion de cette politique mais d affaiblir ind finiment la capacit d action de ces firmes en fait leur capacit de nuisance de fa on faire de la place toujours plus de place mesure que ce type de boycott se maintiendrait et s largirait des formes d conomie alternative plus cologistes et plus justes socialement La proposition se base donc sur cette conviction qu il ny a rien attendre des transnationales forme achev e du capitalisme de notre poque et qu il ne reste plus qu les attaquer frontalement par un boycott d une dur e ind finie Objectif irr aliste Nous avons le pouvoir de les d truire parce que nous sommes le pouvoir Si nous n achetons pas telle ou telle chose ils ne peuvent la vendre Drillech p 275 citant un texte d
12. 6 milliards de dollars elle vendait cette date 300 produits dans 200 pays diff rents les candidats au boycott peuvent faire leur choix 6 Il convient aussi d identifier de recenser et de consulter pour les y associer toutes les organisations susceptibles d adh rer un tel boycott elles sont certainement plus nombreuses qu on ne le pense Sans compter les simples citoyens la recherche d un mode d action direct imm diat et efficace cf ci dessous note 6 7 Un des agents possibles et attendus de diffusion dun mot d ordre de boycott mondial est celui offert par Attac implant dans 56 pays Deux des arguments donn s ici en faveur d un boycott nous paraissent en effet r pondre pleinement aux objectifs d Attac et montrent que cette question d un boycott devrait tre consid r e comme essentielle par cette Association a si elle veut lutter contre la marchandisation du monde objectif officiel d Attac r guli rement rappel dans ses publications par exemple dans son Rapport d Activit 2003 ne doit elle pas se pr occuper assez naturellement des moyens de refuser la marchandise et surtout celle offerte ou plut t impos e par les transnationales b sans d vier aucunement d autre part de l objectif prioritaire d ducation populaire qui est son objectif ne doit elle pas r fl chir continuellement aux moyens les meilleurs pour mener bien cette ducation et penser qu c t de la
13. Pourquoi et comment organiser un boycott mondial de transnationales am ricaines document pr liminaire propos par le Groupe Nord Sud d A TTAC Is re automne 2003 Cette ignominie nous met en face d une puissance de la premi re puissance et nous la montre nue Si vous croyez que le capital est une chim re de vieux gauchiste chaussez des bottes et venez voir Il est gluant empeste encore sur vous apr s la douche S r de son fait le capital vous conchie tous autrement dit il vous emmerde Pierre Alferi apr s la mar e noire de l Erika dans Lib ration du 31 12 99 Ce texte n est ni un appel commencer un boycott ni un mode d emploi pratique pour l appliquer c est un argumentaire initial destin convaincre la large mouvance des altermondialistes qu un boycott de transnationales am ricaines est n cessaire et possible L objectif poursuivi n est pas qu elles am liorent leurs pratiques mais qu elles rel chent leur emprise n faste sur la plan te et l humanit La dur e de ce boycott est donc en principe illimit e Cet objectif est ambitieux on comprendra que la pr paration et la mise en u vre de ce boycott ne tol rent pas l improvisation Le contexte de ce document Dans le cadre de l opposition l agression perp tr e par les Etats Unis contre l Irak le Groupe Nord Sud d Attac Is re avait soumis Attac Is re une motion pr nant le boycott cibl de
14. acrer des sommes colossales son budget militaire la moiti des d penses militaires mondiales le mod le politique et social d testable qu il incarne d mocratie par et pour le fric et soci t deux vitesses avec ses extr mit s les milliardaires d une part et une abondante population carc rale de l autre au total l go sme le mensonge la violence l injustice la cupidit rig s en fondements d un syst me qui pr tend r gir le monde n 9 Ces valeurs on le sait sont celles des transnationales rien d to nnant ce qu elles financent le syst me et le plient leurs int r ts la politique des Etats Unis finissant par tre la version tatique de la politique des firmes le gouvernement des Etats Unis n tant gu re autre chose que le bras arm des transnationales les plus nombreuses et les plus puissantes de la plan te Ces arguments r pondent l avance une critique possible il est arbitraire de s en prendre aux seules firmes am ricaines la mondialisation n o lib rale est un tout les transnationales europ ennes en profiteraient pour accro tre leur espace vital etc R p tons alors qu il ne serait pas tr s malin de s attaquer d e mbl e tout le monde et quun boycott r ussi concernant les am ricaines aurait naturellement valeur d avertissement aupr s des autres firmes provisoirement pargn es il conviendrait de le leur faire savoir d
15. air du temps mieux m me une pratique des temps actuels appel e un avenir brillant Une preuve pourrait suffire le livre paru en 1999 et c est le premier sur le sujet en France de Marc Drillech sur Le Boycott sous titr loquemment le cauchemar des entreprises et des politiques L ouvrage est int ressant plus d un titre l essentiel de ses sources provient d Internet ce qui montre qu Internet est l outil par excellence des boycotteurs les rares ouvrages concernant directement le sujet sont tous post rieurs 1990 et loin de vouloir faire l apologie du boycott l auteur pr tend l objectivit tout en avouant que son travail est une mani re de pr venir les entreprises des dangers et d aider d autres appr hender le cas Introduction p 15 On peut donc en croire Drillech lorsqu il garantit au boycott un avenir dit il assur au vu des comportements pr sents confort par les nouvelles formes du militantisme et en coh rence avec les dimensions socio culturelles montantes Dr pp 257 77 Dans ce contexte peut on pr tendre d embl e que le boycott que nous pr conisons serait inefficace que ce combat est irr aliste que c est le combat de David contre Goliath que de toutes fa ons nous vivons dans une conomie mondialis e etc Mais quelle norme contradiction d avancer ces critiques si en m me temps nous ne cessons de proclamer qu
16. de retentissement invite r fl chir sur leurs caract ristiques m me si beaucoup d entre eux ont un adversaire commun l ordre n o lib ral ils semblent dispers s mal organis s ph m res trop localis s 71 Nous avons plus d influence sur une marque que sur nos propres gouvernements remarque un activiste am ricain cit par N Klein p 515 L ex p rience europ enne plaide dans le m me sens En outre le domaine de comp tence et la capacit d action des gouvernements ne cessent de se restreindre l c onomique c est dire l entreprise se subordonne le politique 8 A noter que parmi les 35 autres 26 sont de l Europe de l Ouest 6 sont japonaises une est finlandaise une a son si ge aux Bermudes et une seule sud cor enne repr sente le Sud 9 Si l on trouve ce tableau charg que l on consulte le livre de l historien am ricain Howard Zinn une histoire populaire des Etats Unis de 1492 nos jours trois mots la r sument selon lui racisme violence cupidit 10 A quoi il faut aussi ajouter que les int r ts des firmes tant inextricablement li s et leurs capitaux d origine plurinationale les actionnaires europ ens seraient eux aussi touch s par tout affaiblissement de la valeur boursi re des transnationales am ricaines 11 Le premier poste des exportations fran aises vers les Etats Unis en 2002 tait les avions contribution exemplaire on le voit au fame
17. e pourront obliger un quidam s acheter des Nike On peut emprisonner ou fusiller des d serteurs de la guerre classique on ne peut poursuivre en justice des d serteurs de la guerre conomique b On oublie trop aussi l extr me vuln rabilit des firmes devant toute atteinte leur image de marque devant tout manque gagner dans le contexte actuel de guerre conomique C est le Pr sident de la Banque franco am ricaine Lazard qui crivait en mai 2003 propos des menaces de boycott de produits fran ais par des entreprises tats uniennes ce sera peut tre marginal pour les entreprises fran aises mais aujourd hui la marginalit compte Michel David Weill dans le Spectacle du Monde p 26 La phrase ne faisait que refl ter et expliquer l inqui tude g n ralis e du patronat fran ais ce propos c On peut parier sans risque que bien d autres g ants des marques ont pr t la plus grande attention aux v nements survenus dans ce tribunal britannique crit N Klein propos du proc s fleuve de Macdonald contre deux cologistes et qui se termine en 1997 par un verdict humiliant pour la firme KI p 585 Agir avec succ s contre un faible nombre de firmes bien choisies aurait donc n en pas douter une tr s nette valeur d a vertissement pour les autres ce qui serait en plus un stimulant puissant pour les objecteurs de consommation d On conna t le d calage m me dans les
18. ens d information jusqu aux conflits militaires les plus meurtriers La responsabilit indirecte mais d terminante des transnationales dans les guerres qui ravagent les pays du Sud n a plus tre d montr e Ainsi les transnationales font elles peser sur l ensemble de la plan te des menaces graves multiples intrins quement li es et se renfor ant mutuellement 1 menace contre la d mocratie parce que leur id al humain est l homme unidimensionnel indiff rent tout pourvu qu il puisse consommer toujours plus avec toujours moins d entr aves la publicit des marques ce cancer de l intelligence critique qui envahit toujours davantage l espace social m dias paysages et maintenant jusqu l cole a la noble mission de len convaincre Autre mission troitement li e la pr c dente d politiser et r duire les institutions politiques n tre plus que les chambres d enre gistrement des imp ratifs capitalistes Les moyens peuvent tre brutaux ou sournois le r sultat va des dictatures du Tiers Monde les plus s rs alli s des transnationales aux d mocraties plus ou moins factices du Nord min es par la corruption l indiff rence des citoyens et la limitation croissante de leurs attributions 2 menace contre la paix sociale parce que l cart s accro t sans cesse l int rieur de chaque pays et l chelle de la plan te entre une minorit de nantis qui conso
19. et V Cl mentin B coordin Ed Parangon 2203 224 p Silence cologie alternatives non violence revue trimestrielle Lyon Zinn H Une Histoire populaire des Etats Unis de 1492 nos jours 1980 trad Fran aise Agone d Marseille 2002 812 p 12
20. men e par les ONG pendant le sommet de Johannesburg pour obtenir que le Sommet s engage rendre les firmes responsables de leurs actions et des cons quences de celles ci la question se posait depuis 19 92 Les firmes bataillent essaient avec l appui des Etats Unis de torpiller l accord le r sultat reste ind cis mais cela m me est qualifi par l auteur comme une des rares lueurs d espoir de ce sommet b une autre fa on de se consoler de la faible audience d u ne th se contestataire au lieu de s interroger carr ment sur les moyens de mieux les faire conna tre consiste d clarer qu il est urgent d attendre ou ce qui revient au m me qu il faut continuer r fl chir comme le d clare J Grinevald Lib ration le 27 09 03 propos du concept de d croissance soutenable il soulignait pourtant au cours du colloque tenu la veille Lyon sur le th me qu il ne nous restait plus que 40 50 ann es pour sauver la plan te Les rayons contestataires des librairies s allongent ainsi de ces diagnostics et r flexions ind finiment repris et remis jour 6 Boycotts individuels tel celui annonc dans une lettre publi e par Le Monde du 8 f vrier 2003 la seule non coop ration qui est dans mes possibilit s concr tes de simple individu et de consommateur pouvait on lire est de refuser de participer au financement indirect de cette guerre il s agit de l agression cont
21. mment toujours plus de biens superflus et une majorit d ex ploit s couches de plus en plus larges de travailleurs pr caris s parce qu on cherche obstin ment maintenir ou ramener leur co t au niveau le plus bas possible ch meurs paysans sans terre immigr s clandestins classes moyennes ruin es par des krachs boursiers jusqu 1 lt maintenant localis s les cat gories de nouveaux pauvres continuent de s toffer On sait bien pourtant qu il n y a pas de une paix sociale authentique sans justice sociale 3 menace contre la diversit des cultures c est dire contre la richesse humaine de la plan te expos e une Mac donaldisation g n ralis e 4 menace globale contre la plan te elle m me dont les ressources sont en passe de se tarir par suite dun pillage g n ralis et dont la biosph re accuse d j des changements catastrophiques et probablement irr versibles sous l effet de la surconsommation et des gaspillages 5 menace enfin sur les pays du Sud apr s plus dun demi si cle d un d veloppement qui relayait en fait les rapports colonialistes ant rieurs les transnationales ont perverti les rapports Nord Sud un degr sans doute encore jamais gal Le Sud pour elles c est la mine au sens le plus large du terme d o elles extraient ou font produire bon compte toutes les mati res premi res nerg tiques industrielles et agricoles qui le
22. mot ne d signe pas autre chose que le capitalisme sauvage dans sa version techno financi re fin XX me d but XXI me si cles Ce capitalisme l entend faire de la plan te un seul et immense domaine dans lequel tout espaces populations ressources consommations de tout type serait r gi par les seules lois du march sans qu aucun obstacle leur soit oppos au m pris donc de tout int r t collectif local national ou plan taire de toute tradition aussi enracin e soit elle de toute pr f rence locale ou nationale aussi d mocratiquement qu elle ait pu tre labor e La puissance acquise d s maintenant par les transnationales fait que cet objectif effrayant n est pas irr alisable d s 1998 sur les 100 premi res conomies mondiales 51 sont des multi nationales et 49 seulement sont des pays N Klein p 510 Autre moyen d ap pr hender ce pouvoir conomique colossal la fortune priv e de 350 milliardaires la t te videmment de quelques unes de ces transnationales repr sente le revenu annuel de 49 des populations les plus pauvres du monde H Norberg Hodge 2003 p 68 Cette puissance r sultat de tous les m canismes classiques d e xploitation forcen e des hommes et des ressources continue de s accro tre m caniquement dans un contexte de guerre conomique qui suscite justement toutes les violences propres la guerre cela va de la mainmise la plus hont e sur les moy
23. nisations toutes plus ou moins contestataires et l a ccroissement des menaces qui p sent sur le monde On pourrait m me dresser la liste fort longue h las des diverses mani res par lesquelles on s en console plus ou moins consciemment n 5 Et c est cette diff rence de rythme justement qui exige qu on essaie d associer aux actions classiques voqu es pr c demment l information la manif la p tition l aide certes g n reuse mais ponctuelle ou ph m re ou localis e etc des actions plus radicales et efficaces C est ici qu il faut examiner la pertinence de l arme du boycott 2 Le boycott l une des insomnies majeures des dirigeants des ann es 2000 Drillech Le boycott n est videmment pas une id e neuve et l on sait que dans certains contextes porteurs et pourtant extr mement divers la lutte pour l Ind pendance dans l Inde coloniale la lutte pour les droits civiques des Noirs dans le Sud des Etats Unis etc le boycott a pu jouer nagu re un r le non n gligeable et m me parfois d cisif Aujourd hui les mouvements contestataires de toute ob dience aux Etats Unis pratiquent couramment le boycott le livre de N Klein fourmille de r f rences ce sujet Au del m me des pays anglo saxons il semble aussi que les citoyens et les consommateurs utilisent de plus en plus syst matiquement cette arme contre les entreprises Le boycott est une id e dans l
24. ouvement d abord sur la base du nombre d or ganisations et de militants engag s puis en analysant de fa on suivie les r actions des m dias probablement silencieux au d but car le mensonge par dissimulation est facile et payant puis sans doute ouvertement critiques d autant plus critiques que le boycott s largirait et s installerait dans la dur e les r actions des firmes enfin minimisant d abord l impact de l action pour la critiquer agressivement ensuite si elle s intensifiait seraient suivre avec int r t le crit re le plus direct et le plus convaincant mais videmment pas aussit t 10 utilisable serait l volution du cours boursier des firmes attaqu es La diffusion m thodique de ces r sultats permettrait d am liorer et d largir encore l action La t che la plus imm diate consisterait maintenant d une part r agir pour discuter amender et compl ter de concert ce document d autre part d en organiser simultan ment la diffusion pour recueillir davantage encore de suggestions Le Groupe Nord Sud d Attac Is re automne 2003 NOTES 1 Cf par exemple les bilans critiques sur le commerce quitable transform en terrain de man uvre par les grandes firmes qui le r cup rent ou le d naturent A F Taisne Pr sidente de la f d ration Artisans du Monde l introduction d un prix quitable depuis presque 15 ans n a pas eu d effet d entra nement sur les pratiques
25. oycott aux consommateurs am ricains comme le premier acte de la mise en uvre d une alternative les concernant aussi acte qui consiste refuser mat riellement la production du syst me n o lib ral Consid r es dans ce contexte des mesures gouvernementales de r torsion contre quelque pays que ce soit seraient les bienvenues Car tout ce qui peut d sorganiser et donc affaiblir les changes des firmes transnationales quelles qu elles soient devrait tre consid r comme positif ce serait d ailleurs un des biais par lequel un boycott des firmes am ricaines toucherait quand m me indirectement les firmes europ ennes mais dans le cas par exemple de la France qui pourrait l aussi confondre les int r ts des exportateurs fran ais avec ceux de la France d en bas n 11 4 l organisation d un boycott quelques pistes 1 Un imp ratif essentiel devrait tre de fixer avec la plus grande nettet les objectifs de l op ration de fa on pr venir toute inflexion tout affadissement de la lutte R p tons le il ne s agit pas de demander aux firmes d am liorer leurs pratiques il ne s agit pas de dialoguer avec elles il s agit de diminuer le plus possible leur emprise sur le monde en particulier sur les pays du Sud en disant non durablement leur marchandise n 12 Ce n est qu en poursuivant cet objectif global qu on pourrait avoir une chance d atteindre des objectifs plus sp cifiques mai
26. r ces affrontements parce que ce non actif s accommode fort bien d un oui aussi actif tous les essais fragmentaires d un mod le alternatif loin d tre contradictoires ce non et ce oui se renforcent Boycotter ne se r sume donc pas dire non c est faire de la place pour construire du neuf Un cercle vertueux peut se mettre en place la place cr e par l affaiblissement des firmes tant progressivement occup e par des formes de production d change et de consommation plus respectueuses de la plan te et des hommes Les essais alternatifs jusque l dispers s trop ponctuels trop locaux non coordonn s seraient ainsi r ins r s dans une lutte globale En ce sens boycotter c est commencer r orienter et contr ler sa propre consommation c est commencer mettre en place une soci t moins gaspilleuse une soci t de d croissance soutenable orient e produire et consommer plus localement c est agir directement contre la mondialisation n o lib rale c est mettre imm diatement en uvre ce qui en fait est l objectif ultime de mouvements comme Attac Boycotter c est bien commencer construire un autre monde 4 Un moyen dangereux ou inefficace Une des premi res critiques qu on pourra entendre propos du boycott est que cela revient prendre en otage suivant la formule maintenant en honneur propos de toutes les gr ves les salari s des firmes vis es On retrouve ici des m dias
27. r quelques produits cibl s de quelques transnationales aurait un double int r t p dagogique cela serait un banc d essai pour des actions plus g n ralis es et cela montrerait aux actionnaires des entreprises non encore vis es comme on l a expliqu plus haut 2 4 c ce quoi ils pourraient s attendre En outre la d sorganisation progressive et attendue de la production du commerce et de la consommation bas s sur les transnationales correspondrait la mise en place elle aussi progressive d une conomie alternative Un premier ciblage conduit donc ne retenir que quelques transnationales d un seul pays 2 Quel pays Nul doute que le cou r et la raison des boycotteurs potentiels du monde entier ne d signent parmi tous les pays possibles les Etats Unis version chr tienne si l on peut dire de l Empire du Mal Ne serait ce que par cette statistique de 2002 qui pla ait huit transnationales tats uniennes parmi les dix premi res mondiales et 65 parmi les 100 premi res n 8 International Herald Tribune 14 15 06 2003 Mais on peut aussi rappeler p le m le pour justifier ce choix le refus du gouvernement des Etats Unis de ratifier les accords de Kyoto pourtant si peu contraignants le refus du Tribunal P nal International le m pris manifest l g ard des Nations Unies le r le de gendarme international que cet Etat s est arrog en vertu duquel il se croit oblig de cons
28. rais responsables de cette flexibilit vertueuse cette fois de l emploi seraient ceux qui ont mis en place un syst me de production n faste parce qu il exploite les salari s entretient un ch mage structurel gaspille les ressources et encha ne les consommateurs et non les veilleurs ceux qui par le boycott obligent ce que soient pos es ces questions sur le syst me de production Ici encore boycotter oblige duquer Bien des observations permettent de croire l efficacit du boycott propos a On sait que le pouvoir n a jamais manqu de moyens pour torpiller les gr ves et ch tier les gr vistes interventions polici res ou militaires fermetures r quisitions jaunes licenciements dispositions l gales qui restreignent le droit de gr ve campagnes de presse assimilant les usagers des otages pris par les gr vistes c e st l exemple un parmi tant d autres d une conqu te sociale progressivement battue en br che Au moment o dans le contexte de la n o lib ralisation ambiante on cherche avec succ s mousser encore plus l arme de la gr ve celle du boycott pr sente un avantage radical il para t beaucoup plus difficile de contraindre consommer un consommateur r calcitrant et anonyme On peut ly inciter le s duire mais pas l y obliger polici rement Aucun budget militaire aussi lev soit il aucune surveillance polici re aussi omnipr sente qu on l organise n
29. ratique d un boycott ne peut se concevoir sans que simultan ment soient lanc es des campagnes d information diversifi es en direction des consommateurs pour les gagner l action des commer ants grossistes et d taillants pour les inciter modifier leurs canaux d approvisionnement des firmes pour leur expliquer qu il ne s agit plus pour elles de feindre de modifier leurs pratiques mais de r duire progressivement le champ et la gamme de leurs m faits et enfin des syndicats de travailleurs atteints par le boycott pour qu ils expliquent leurs adh rents que la d fense de l emploi ne peut plus tre rig e en priorit absolue quand elle signifie saccages d sordres et injustices l chelle de la plan te et fassent pression sur leurs gouvernements Une place essentielle dans ces campagnes d information serait naturellement r serv e au public am ricain dans cette optique une t che importante serait de contacter aux Etats Unis toutes les organisations susceptibles de diffuser ce mot d or dre de boycott De ce point de vue il semble que si la majorit du peuple am ricain est tellement silencieuse et jusque dans les urnes c est qu e lle ne se reconna t pas dans son mod le Et peut tre qu aux Etats Unis comme en Europe le peuple ne pense pas tout fait comme ceux qui feignent de le repr senter 9 Il faudrait enfin se pr occuper d s le d but de l op ration d valuer l efficacit du m
30. re l Irak Cela signifie refuser d acheter des marchandises ou des services qui soient am ricains Boycotts nationaux comme celui lanc en Italie le 16 septembre 2003 pour protester contre la hausse des prix mais limit une journ e Invitations publiques des boycotts sp cifiques de longue dur e comme celui lanc e par M Dobbin dans son livre de 1998 Annulons notre abonnement aux grands journaux p our leur parti pris en faveur des grandes entreprises et pendant que nous y sommes renon ons au c ble la t l vision est peut tre le plus important v hicule d ab tissement culturel p 433 Voir aussi les boycotts r cents Nike Disney Microsoft Calvin Klein analys s par Drillech qui s int resse leurs logiques et leurs enseignements Appels non explicites mais pourtant transparents au boycott Chacun peut d j s exercer avec un type d arme que l adversaire redoute plus que tout puisqu il l adversaire se nourrit de notre d pendance le retrait lit on dans un article de la revue Silence d octobre 2003 qui analyse les moyens de la victoire de la civilisation conviviale sur la civilisation imp rialiste p 39 Refuser d acheter des 11 produits ne respectant pas les droits de l homme et de l enfant propose l atelier d conomie sociale et solidaire du Forum Social Local de Grenoble en octobre 2003 La profusion de ces initiatives et leur peu
31. roite d Ernest Antoine Raffarin en France o les r formes de r gression sociale sont mises en uvre avec une c l rit encore jamais vue cependant que Fabius fait des risettes aux Verts pour construire une majorit pr sidentielle et revenir si jamais il tait lu son social lib ralisme productiviste l Argentine a connu le pire d sastre conomique et social de son histoire mais 18 mois plus tard vient d lire un p roniste qui n gocie aussit t avec le Fonds Mon taire all gements de dette contre nouveaux pr ts Lula parade au G8 dE vian ouvre son pays aux O G M commence d j ferrailler avec ses d put s de gauche qui l accusent d avoir molli et sil fait pleurer Saint Denis comme le note sarcastiquement Le Monde s attire les loges de ce porte parole peine d guis du lib ralisme pour son r alisme rigueur budg taire extr me ouverture aux capitaux ext rieurs pour diminuer la dette bien s r agrobusiness n 4 Est ce vraiment cela l aurore annonc e apr s Seattle Certes le mouvement altermondialiste et ses compagnons de route plus ou moins sp cialis s ne sont pas responsables de cette pseudo aurore tellement blafarde qu elle voque aussi bien une nuit ind finiment prolong e et peut tre de plus en plus obscure On ne peut pas en tout cas ne pas noter une diff rence de rythme dramatique entre les progr s d orga
32. s qui donnait le 20 mars dernier une liste indiff renci e de 68 produits ou firmes anglais et am ricains dont il pr conisait le boycott Cette proposition est actuellement largie en une action de boycott global contre l empire guerrier ou boycott global pour la paix lanc e par des mouvements pro d mocratiques aux Etats Unis et qui commence se diffuser en Europe la radicalit des exigences la cible vis e la dur e pr visible du boycott rapprochent cette entreprise de la n tre nous proposons ici de travailler unifier autant que possible les divers projets ou pratiques en cours 3 duquer et construire par le boycott Cette double affirmation peut para tre paradoxale Expliquons nous a dune fa on g n rale l histoire du mouvement politique et social montre que l action politique et syndicale est un formidable moyen d ducation Si l affirmation duquer pour agir satisfait notre esprit cart sien et pourrait on ajouter les esprits prudents et attentistes l affirmation inverse agir pour duquer d coule elle de l exp rience Il semble ainsi qu il existe maintenant le m me rapport entre les formes de diffusion de l information voqu es ci dessus p titions manifs presse sp cialis e et le boycott qu en des temps ant rieurs entre la simple diffusion des id es syndicales ou socialistes et la gr ve La gr ve tait une forme d action directe le salari
33. s critiques de la mondialisation n o lib rale Sans aller ici jusqu nier l utilit de ces actions on peut quand m me s interroger sur elle pour alors proposer d associer d autres formes de lutte aux luttes en cours Il est videmment difficile de mesurer objectivement l efficacit des tr s nombreux mouvements associatifs qui disent chacun sa mani re et des degr s in gaux non au n o lib ralisme Doit on consid rer le nombre des militants regroup s dans les associations ou pr sents dans les d fil s Celui impressionnant des messages ad hoc diffus s sur la Toile Faut il faire tat des arbres plant s des puits creus s dans le Sahel mais combien d autres se dess chent ou tarissent Opposera ton aux cohortes de prisonniers d o pinion entrant dans les prisons du monde entier la poign e de ceux que des lettres polies adress es leurs ge liers parviennent faire lib rer Aux milliers d tres mutil s par des mines anti personnels les quelques dizaines soulag s par des proth ses Le tonnage de caf achet quitablement a t il chang les r gles g n rales des changes Nord Sud Faut il se f liciter des all gements de dette consentis ici ou l aux pays les plus exsangues quand aussit t apr s la machine endetter se remet fonctionner avec plus d efficacit que jamais Enfin la succession r guli re des grandes parades anti mondialistes depuis Seattle en 1999 jusqu
34. s le d but n 10 et qu enfin et surtout les Etats Unis occupent de loin comme on l a sommairement voqu plus haut la premi re place r elle autant que symbolique dans la responsabilit des malheurs actuels du monde et c est donc leurs transnationales qu il faut viser en premier Enfin proposer comme cibles dans un premier temps seulement des entreprises tats uniennes expose se voir accuser d antiam ricanisme Si ce th me de P antiam ricanisme est maintenant tellement ressass c est qu il permet croient ceux qui le sortent des poubelles de l histoire de confondre des r alit s aussi oppos es que le peuple am ricain et son gouvernement ou plus pr cis ment les int r ts des transnationales et ceux du peuple am ricain Ici il faudrait clamer vigoureusement que seuls des imb ciles ou des chiens de garde du capital peuvent consid rer un rejet des transnationales comme une marque d antiam ricanisme primaire qu un boycott serait pr sent au contraire comme un appel la conscience du peuple am ricain que le syst me trompe exploite et abrutit l gal des autres peuples et que loin d tre un acte d hostilit un boycott serait comme un hommage aux vertus citoyennes de ce peuple dont on a voqu plus haut la propension toujours plus grande recourir cette arme d action directe qu est le boycott et cela contre leurs propres transnationales Il faudrait ainsi pr senter ce b
35. s tout aussi fondamentaux concernant les liens que les firmes am ricaines ont avec les gouvernements de leur pays Ce n est qu en diminuant la puissance conomique des firmes qu on les contraindrait affaiblir ces liens Si par liens l on entend le financement des deux partis officiels aussi d vou s lu n que l autre au capitalisme le renoncement aux contrats d armement partie de l activit de bien des transnationales le desserrement de l emprise sur les m dias n 13 on peut assez ais ment se convaincre que ces liens ne seront distendus que lorsque les transnationales auront perdu de leur puissance et c est pour cela qu il ne peut y avoir de place pour le dialogue 2 L adversaire est plan taire l organisation du boycott doit tre plan taire les initiatives individuelles locales ou nationales n ont de sens ou d int r t que si l on cherche les diffuser et les harmoniser avec toutes les autres 3 Il faudrait faire le recensement des op rations de boycott actuellement men es contre les Etats Unis leurs objectifs les entreprises vis es les acteurs du boycott l efficacit estim e ou prouv e depuis l agression contre l Irak elles sont nombreuses Il faudrait mettre en vidence leurs c t s positifs et n gatifs et valuer avec elles la possibilit et les conditions d un partenariat 4 Les cibles vis es dans un premier temps devraient tre peu nombreuses de fa on qu
36. ur manquent l usine o elles exploitent dans des conditions comparables celles des fabriques anglaises du XIX me si cle ou de l esclavage colonial une main d uvre incomparablement moins co teuse que celle des prol taires du Nord m me si ces derniers d fendent avec toujours moins d effic acit leurs conqu tes sociales et non leurs acquis concurrence et guerre conomique mondiales obligent le d potoir o le Nord vacue ses produits p rim s et ses d chets surtout les plus nocifs le Sud enfin c est l endett condamn perp te pour dette une dette monstrueuse engendr e par ce mod le soi disant d veloppeur et en r alit sur exploiteur gaspilleur pollueur et g n rateur sur place d in galit s encore plus criantes que dans le Nord Qui peut croire devant ce bilan sinistre que les transnationales soient r cup rables c est dire amendables Qui peut croire qu on peut encore viter la lutte frontale avec elles quand on les voit absorber et dig rer pour les utiliser leur profit les antidotes labor s pour les contenir et circonscrire un tant soit peu leur champ d action n 1 2 Pourquoi le boycott un sentiment g n ral d impuissance Bull Lignes d Attac n 30 sept 2003 Le boycott que nous proposons se justifie d abord par une analyse critique des actions g n ralement propos es et mises en ou vre par tous le
37. ux d veloppement durable 12 Ce qui poserait terme la question des rapports Nord Sud quant leur nature et leur intensit Voici une r ponse venue du Sud qui se r sume en quatre mots Laissez les pauvres tranquilles s crient Lakshman Yapa Majid Rahnema et Rajagopal titrant de la sorte un chapitre du livre D faire le d veloppement refaire le monde rendant compte du colloque du m me nom organis Paris en 2002 par l Association La Ligne d Horizon 13 A propos de ces m dias am ricains ce sous titre d un article r cent de T l rama 9 juillet 2003 Aux USA les infos internationales disparaissent peu peu des crans faits divers et infos people monopolisent l actualit Et favorisent l ignorance Quoi d tonnant si dix conglom rats y contr lent la majorit des m dias comme le rappelait Serge Halimi Grenoble le 6 mai dernier journ es d Etudes et de Rencontres d bats L autre c t de l Am rique Universit Stendhal R f rences Drillech M Le boycott Le cauchemar des entreprises et des politiques Ed LPM 1999 348 p Dobbin M La grande fumisterie les transnationales l assaut de la d mocratie Ed Ecosoci t Montr al 2003 438 p Klein N La tyrannie des marques Ed Actes Sud 2002 744p Norberg Hodge H De la d pendance mondiale l interd pendance locale pp 58 95 dans l ouvr age Objectif D croissance Bernard M Cheyn
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