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1. Psychiatre des h pitaux praticien hospitalier EPS de Maison Blanche Paris 90 La Lettre du Psychiatre Vol La prise en charge m dico psychologique des p dophiles dans le cadre du suivi socio judiciaire dispositif donn es juridiques et cliniques Postrelease mandatory medico psychologic treatment of pedophiles clinical and judiciary monitoring C de Beaurepaire ou bien du champ judiciaire Qu entend on par dispositif m dico judiciaire Que penser de sa l gitimit de son int r t et de ses limites La soci t ses lois son opinion publique et l ensemble de ses acteurs politiques judiciaires et m dicaux s accommodent depuis plus de 20 ans de l ambi gu t du concept le focus s tant d plac peu peu de la personne et de son acte sur la victime et sur la collectivit en tant que victime potentielle Une infraction n est plus consid r e comme l acte commis par une personne donn e impliquant sa singularit historique et contextuelle mais comme une menace en soi et un danger pour la collectivit L objet de la justice semble avoir chang de nature d une justice de responsabilit on passerait une justice de s ret L adoption du principe de s ret dans le domaine de la justice rappelle les proc dures de maintenance en usage dans les domaines de l entreprise et des tech nologies la maintenance tant en partie confi e aux m decins psychiatres prestataires d2. judiciaire d une injonction de soins Objectifs Il s agit propos des infractions sexuelles de lutter contre la r cidive en instaurant des mesures de surveillance et d assistance et le cas ch ant un suivi m dical tout en soutenant par des mesures d accompagnement les efforts du condamn en vue de sa r insertion sociale Mots cl s P dophilie Agresseurs d enfants Soins p nalement ordonn s Partenariat m dico judiciaire Traitement des auteurs de violences sexuelles valuation du risque de r cidive Highlights In France children molesters have been sentenced since 1998 with a particular modality called socio judiciary care This penal modality autho rizes the judge to order a medical treatment involved in the sentence which creates a medico judiciary partner ship Despite numerous cri tics this partnership has been of great interest given the state of knowledge in the field It is regrettable that health authorities are not much involved in the care provided to the offenders leaving all the responsibility to the judiciary authority Keywords Paedophilia Children molesters Mandatory treatment Medico judiciary partnership Children molesters treatment Recidivism risk evaluation La Lettre du Psychiatre Vol VI n 3 mai juin 2010 91 DOSSIER TH MATIQUE Obligation de soins Soins sous contrainte gt gt gt gt gt gt gt gt vv y
3. c dents d adversit chez les agresseurs sexuels Annales m dico psycho logiques 2008 166 580 4 15 Quinsey VL Rice ME Harris GT Actuarial prediction of sexual reci divism Journal of Interpersonal Violence 1995 10 1 85 105 16 Harris GT Rice ME Quinsey VL Violent recidivism of mentally disor dered offenders the development of a statistical prediction instru ment Criminal Justice and Behavior 1993 20 4 315 35 17 Webster CD Eaves D Douglas K WintrupA Historical Clinical Risk 20 items the HCR 20 scheme the assessment of dangerousness and risk version 1 Burnaby Canada Simon Fraser University and Forensic Psychiatric Services Commission of British Columbia 1995 18 Bifulco A Moran P Baines R Bunn A Stanford K Exploring psychological abuse in childhood Il Association with other abuse and adult clinical depression Bull Menninger Clin 2003 66 241 58 19 Blanc E Juger et soigner lutter contre les pathologies et addictions l origine de la r cidive Paris commission des lois de l Assembl e nationale Pr sident J L Warsmann 8 juillet 2009 Rapport n 1811 20 De Beaurepaire C propos des sortants de prison int r t d une consultation extra p nitentiaire 2 Congr s europ en de m decine en milieu p nitentiaire 2004 Strasbourg 21 De Beaurepaire C Lipowczyk M Anoutpatients department for released prisoners and people with mandatory treatment interest of a medical
4. r t d utiliser la disponibilit psychique retrouv e pour investir une psychoth rapie le r am nagement identitaire para t n cessaire compte tenu de la disparition des investis sements libidinaux habituels et constitutifs 70 En France il est d usage de r server les traitements phar macologiques aux patients particuli rement envahis compulsifs ou addictifs leur paraphilie et ce outre le contr le ou l abstinence Les autres psychotropes ont peu d int r t hormis Les antid presseurs IRS en cas de d pression marqu e mais aussi d organisation compulsive et addictive trop pr gnante La question de l valuation 23 5 7 8 10 15 L valuation est double diagnostique et pronostique propos du potentiel de r cidive Actuellement en France on se fonde sur une valuation clinique psychiatrique classique parfois associ e un examen psychologique l objectif finalement tant de fournir un diagnostic clinique Mais cet examen psychiatrique actuellement pratiqu par les experts ne donne aucune indication sur le risque d un nouveau passage l acte Et pourtant la question pos e par le magistrat n a pas seulement une port e s curitaire Elle implique certes de fournir les l ments de l ventualit de la r it ration d un acte violent mais aussi les l ments d une prise en charge th rapeutique des int ress s dans une double perspective de pr vention et de soin ce titre l valuation c
5. 98 468 du 17 juin 1998 instituant le suivi socio judiciaire C est la loi du 17 juin 1998 relative la pr vention et la r pression des infractions sexuelles ainsi qu la protection des mineurs qui a r ellement fond le cadre du traitement judiciaire des infrac tions sexuelles en cr ant le suivi socio judiciaire avec possibilit d injonction th rapeutique Elle est compl t e par les textes suivants circulaire du minist re de la justice CRIM 98 09 F1 du 1 octobre 1998 d cret du 7 juillet 1999 code de proc dure p nale d cret du 18 mai 2000 relatif l injonction de soins code de la sant publique d cret relatif au fichier national automatis des empreintes g n tiques au service central de pr servation des pr l vements biologiques code de proc dure p nale ordonnance du 15 juin 2000 code de la sant publique Journal Officiel du 22 juin 2000 Le suivi socio judiciaire permet de soumettre tout condamn pour une infraction sexuelle des obli gations et des mesures de contr le parmi lesquelles l injonction th rapeutique Textes Les textes relatifs au suivi socio judiciaire sont list s dans l p 92 D finition Le suivi socio judiciaire est une peine qui soumet l auteur d infractions sexuelles apr s condamnation des mesures de surveillance et d assistance sous le contr le du juge d application des peines JAP La juridiction de jugement peut assortir Le suivi socio
6. alt rit et l estime de soi enfin l identification de la s quence psychique qui conduit au passage l acte La capacit d insight et d empathie le rep rage des motions n gatives de la col re des affects d pressifs et des r activations traumatiques sont d velopp s Le groupe facilite cet exercice renvoyant chacun sa propre image offrant la possibilit d un partage de situations et d prouv s communs Il facilite galement le travail sur Le d ni par identification et partage rendant moins n ces saire la d fense qu il constitue Les psychoth rapies individuelles de soutien et d tayage ou d inspiration analytique trouvent leur utilit parfois au d but de la prise en charge lorsque l organisation psychique est trop vitante et le groupe trop anxiog ne mais aussi secondairement lorsque l int ress reconna t ses actes et sa singularit et qu il souhaite s engager dans un authentique travail analytique personnel Les coth rapies de groupe et individuelles sont alors particuli rement int ressantes Les th rapies fami 95 DOSSIER TH MATIQUE 96 Obligation de soins Soins sous contrainte liales ont un int r t dans les familles incestueuses ou dans les cas d histoire familiale traumatique mais sont difficiles mettre en uvre Le second cadre th rapeutique concerne les traite ments hormonaux antiandrog nes Actuellement nous disposons de deux traitements agr s par l AM
7. cond L effort initial doit avoir pour objectif l att nuation des r sistances induites par la culpabilit la honte ou la faible estime de soi qui tendent interdire tout nouage relationnel et toute relation de confiance L un des fils conducteurs du th rapeute tient d ailleurs la re narcissisation de son patient propos des relations avec la justice Dans le cas des obligations de soin le m decin n a pour tout contact avec la justice que la signature d une attestation C est en fonction des situations et de sa conscience qu il peut changer avec le service p nitentiaire d insertion et de probation SPIP ou le JAP qu il s agisse de la situation g n rale de son patient ou d un point particulier qu il lui semble devoir non pas porter la connaissance de ses interlocuteurs mais proposer la discussion et la r flexion en commun Dans le cas des injonctions th rapeutiques le m decin traitant est d charg de ces changes du fait du recours au m decin coordonnateur dont c est exactement le r le Dans ce cas le partage des informations se fait entre deux m decins ce qui tait exactement Le sens du dispositif En conclusion en d pit des paradoxes ontologiques de la chim re m dico judiciaire compte tenu de l tat des connaissances dans le domaine et de la gravit des enjeux le principe de soins p nalement ordonn s constitue une v ritable opportunit pour l infracteur et ses vict
8. des peines Le JAP peut tout moment gt modifier ou compl ter les mesures de surveillance ou d assistance du suivi socio judiciaire apr s audi tion du condamn et avis du procureur de la R pu blique gt prononcer une injonction de soins gt d livrer contre le condamn des mandats d amener ou d arr t gt suspendre le suivi socio judiciaire en cas d in carc ration intercurrente En prison le condamn un suivi socio judiciaire assorti d une injonction de soins est imm diatement inform par Le JAP de la possibilit d entreprendre un traitement incitation renouvel e tous les 6 mois En cas de refus il ne pourra b n ficier de la r duction de peine suppl mentaire l galement pr vue Avant la sortie Le JAP ordonne une expertise psychiatrique de pr lib ration si la condamnation a t prononc e plus de 2 ans auparavant la sortie et en milieu dit ouvert l int ress est plac sous contr le du JAP dont il d pend La mesure s applique d s le jour de la sortie de d tention et reste applicable en cas de suspension ou de fractionnement de la peine de placement l ext rieur ou sous surveillance lectro nique de la personne de semi libert ou de permis sion de sortir Le JAP d signe le service p nitentiaire d insertion et de probation habilit rappelle l in t ress l ensemble des obligations auxquelles il est soumis et leurs cons quences et lui indique en cas d injonction de soins
9. et adapt la population des d lin quants et des criminels T H Pham et C Ducro en 2008 ont ainsi montr propos des agresseurs d enfants la fr quence sup rieure de la maltraitance sexuelle chez les agresseurs sexuels d enfants extra familiaux et la fr quence de l antipathie paternelle chez tous les agresseurs sexuels d enfants intra et extrafamiliaux 14 Dans un but diagnostique et th rapeutique il importe d associer des valuations plus clas siques des troubles de l axe 1 du DSM IV et des troubles de l axe 2 personnalit en utilisant des instruments comme le MINI et le SCID II Il est vident que ces valuations cliniques ne peuvent tre r alis es que par des cliniciens exp riment s psychiatres et psychologues entra n s et form s proc dant avec la rigueur et la capacit d ana lyse critique et d interpr tation que requi rent la complexit des probl matiques et la nature des enjeux ceux ci sont individuels pronostiques et th rapeutiques et thiques l gard des int ress s et de la collectivit ces conditions seulement on peut consid rer que la pr diction de la r ci dive des comportements violents n est plus seule ment d ordre statistique et th orique sans port e pratique individuelle mais qu elle peut s appliquer titre individuel aux infracteurs violents dans un cadre clinique thique Articulation m dico judiciaire Partenariat Depuis quelques ann es l
10. et portent atteinte du secret professionnel mais potentiellement n fastes en cas de m susage utili taire par l int ress s il s agit d viter la prison Or l exp rience des consultations qui ont accept de soigner des personnes sous obligation de soins permet le plus souvent de faire des constats oppos s gt Les r sistances tombent progressivement l adh sion aux soins s installe m me si le d ni demeure et l on assiste au nouage d une v ritable alliance th rapeutique gt La plupart des personnes sous obligation de soins pr sentent de r els troubles psychiatriques attest s par les experts dans le cas de l injonction th rapeutique gt Les soins oblig s constituent pour la plupart des personnes concern es l occasion de rencon trer pour la premi re fois un psychiatre o un psychoth rapeute en somme d acc der aux soins en charde medico psS sncitif Aann se ire POSITIT AONNEES JUFIAIQUES chologique des p dophiles de certaines d clarant au bout de quelques mois qu elles n auraient sans doute pas commis d in fraction si elles avaient entrepris ce travail plus t t gt Plus de 20 d entre elles poursuivent leur psychoth rapie apr s la fin de l obligation de soins ou restent en relation avec leur th rapeute Partage du secret professionnel Certaines circonstances exigent le partage du secret professionnel L volution des pratiques la continuit des soins la complexification de
11. le nom du m decin coordonna teur qu il devra rencontrer dans un d lai de 1 mois Le JAP peut modifier ou compl ter les mesures de surveillance les obligations et les mesures d assis tance et prononcer une injonction de soins fond e sur une expertise m dicale post rieure la d cision de condamnation Si le condamn n observe pas ses obligations le JAP peut d livrer un mandat d amener ou un mandat d arr t son encontre Fin du suivi socio judiciaire l expiration du d lai la peine est d clar e non avenue Le condamn peut l issue d un d lai de 1 an compter de la d cision demander le rel vement de sa condamnation sauf lorsque le suivi socio judiciaire a t prononc titre de peine principale En cas de non respect des obligations formul es le magistrat peut ordonner par d cision motiv e la mise ex cution partielle ou totale de l emprisonnement fix par la juridiction de juge ment la dur e de l emprisonnement pour un d lit est inf rieure 2 ans et 5 ans pour un crime L em prisonnement pour inobservation des obligations du suivi socio judicaire ne dispense pas le condamn de l ex cution de ce suivi et se cumule sans confu sion possible avec les peines privatives de libert prononc es pour des infractions commises pendant l ex cution de la mesure Loi du 10 mars 2010 et mesures de s ret tendant amoindrir Le risque de r cidive criminelle 1 La loi du 10 mar
12. social De m me on note des diff rences entre les agresseurs intra et extrafamiliaux dans le premier cas 2 profils mer gent chez l agresseur une organisation d pressive fr quemment alcoolis e et une organisation de type parano aque Dans le second cas l organisa tion psychologique est plut t vitante et d pressive sauf chez les classiques pr dateurs chasseurs d enfants en g n ral organis s sur un mode compulsif et narcissique Enfin Les cyberp dophiles vitants et d pressifs s organisent volontiers selon un mode addictif On a insist au sujet de la plupart des infracteurs sexuels sur un d ficit d empathie parfois d nomm d faut d alt rit incapacit se repr senter l autre la victime en l occurrence en tant que personne distincte prouvant et souf frant Ce d ficit particulier accentue par contraste les aspects gotiques de l agresseur et souligne sa composante narcissique gt Le sexe de l agresseur les hommes sont essen tiellement repr sent s bien que l on d crive des p dophilies f minines Toutefois dans la plupart des cas les femmes agissent surtout dans un contexte de d pendance et de soumission un partenaire en tant que complice et sous emprise La pulsion p dophilique est bien rare chez Les femmes encore qu on l ait mise en vidence gt l ge la p dophilie stricte se manifeste t t l adolescence et se trouve alors pr cocemen
13. Encadr Textes relatifs au suivi socio judiciaire Cadre g n ral Le suivi socio judiciaire est une peine compl men taire mais en cas de d lit il peut repr senter la peine principale Il ne peut tre prononc en m me temps qu un sursis avec mise l preuve Il est encouru en cas gt de meurtre ou d assassinat pr c d ou accom pagn de viol de tortures et d actes de barbarie gt de viol d agression sexuelle ou d exhibition sexuelle gt d actes visant favoriser la corruption de mineur gt de fabrication de transport de diffusion d image pornographique portant gravement atteinte la dignit humaine susceptible d tre vue ou per ue par un mineur cyber p dopornographie Initialement la dur e du suivi socio judiciaire ne pouvait exc der 10 ans en cas de condamnation pour un d lit 20 ans en cas de condamnation pour crime Ces dur es ont t port es 20 ans pour un d lit 30 ans pour un crime et la perp tuit en cas de condamnation perp tuit susceptible de d boucher sur une mesure de r tention de s ret Contenu du suivi socio judiciaire Il s agit d obligations prononc es par la juridiction de jugement gt mesures de contr le et d assistance pr vues pour le sursis avec mise l preuve 92 La Lettre du Psychiatre Vol VI n 3 mai juin 2010 La prise en charge m dico psychologique des p dophiles dans le cadre du suivi socio judiciaire disposi
14. M l ac tate de cyprot rone Androcur et la triptor line Salvacyl La cyprot rone est un d riv progestatif qui bloque les r cepteurs p riph riques de la testos t rone sans faire chuter sa s cr tion Prescrit per os permettant une modulation de la posologie il est contre indiqu en cas d insuffisance h patique et utilis avec prudence en cas de psychose et de d pression grave On peut parfois noter des effets de f minisation La triptor line est un analogue de la gonadotropin releasing hormone GnRH et un agoniste de la luteinizing hormone releasing hormone LHRH Son action consiste tarir la production de testost rone par voie centrale Son administration se fait en injection sous cutan e d une dose effet prolong Dans les deux cas on obtient une r duction du taux de testost rone parfaitement r versible l arr t du traitement et un ralentissement voire une disparition de la libido de l activit sexuelle et de la fantasmatique correspondante Toutefois l orientation sexuelle n est pas modifi e pour autant Et dans les deux cas un bilan pr th rapeutique strict est n cessaire de m me qu une surveillance biologique et somatique r guli re Globalement la triptor line semble plus efficace mais la cyprot rone permet une adaptation de la posologie plus souple Enfin il est indispensable d associer au traitement pharmacologique une psychoth rapie pour au moins deux raisons outre l int
15. a n aucune r action du c t du minist re de la Sant pourtant doublement concern par les soins cit s chaque article et par la nature m me des comportements d viants li s aux infractions en rapport avec des troubles de la personnalit cit s tels quels dans la loi et cod s dans tous les manuels de psychiatrie Autrement dit par la recherche clinique et Le traitement Population concern e 2 Les p dophiles constituent une sorte de n bu leuse extensive banalis e par la m diatisation Les Anglo Saxons pr f rent d ailleurs parler de child molesters d agresseurs d enfants Au sens strict les personnes qui agressent sexuellement les enfants ne sont pas tous des p dophiles frange infime de la population int ress e de mani re exclusive par les enfants jeunes et non pub res des deux sexes Dans nombre de cas il s agit de personnes mari es ou vivant en couple ayant une vie sexuelle ordinaire Et si des actes sexuels peuvent tre qualifi s de p do philiques cela ne signifie pas pour autant que leurs auteurs entrent dans la cat gorie des p dophiles stricto sensu De plus la classification des agresseurs d enfants est complexe puisqu elle prend en compte plusieurs domaines dont sont issus les crit res de cat gorisation On consid re sch matiquement propos de l agresseur la nature de l acte le contexte de l agression ses caract ristiques psycho compor tementales son histo
16. ance des structures c r brales impli qu es dans les comportements sexuels d viants tant du point de vue des processus en jeu compulsifs addictifs hyper ou hyposexuels que dans le choix de l objet libidinal Soins La question des soins aux agresseurs sexuels a fortiori les agresseurs d enfants est encore tr s empirique Rappelons que les soins s adressent une personne et non une infraction et que soigner implique de savoir ce que l on soigne m me si La loi fait obligation de soigner Cette lapalissade n est pas superflue tant les auteurs d agressions sexuelles et leurs infractions sont confondus par l opinion publique les m dias Le pouvoir et Les lus qui l gif rent p nalement et m dicalement leur propos et m me il faut bien le dire par les m decins eux m mes faute d un ancrage th orique suffisam ment fond Au point qu on ne sait plus tr s bien qui l on soigne une infraction ou une personne Plut t que de soins mieux vaudrait parler de prise en charge Celle ci repose actuellement sur deux ordres de techniques psychoth rapies et pharmaco th rapies Dans le cadre des psychoth rapies nous disposons de psychoth rapies individuelles et de groupe souvent associ es Le protocole des psycho th rapies de groupe souvent d inspiration cana dienne et comportementaliste est codifi sessions s quentielles abordant Les motions et leur gestion les interactions sociales l
17. cerne tant le statut du soin m dicalement valid par un expert que le r le de la justice propos de la pr vention de la r cidive qu on retrouve implicitement nonc e dans la protection des mineurs Cette formulation subtile vite ainsi une rencontre frontale entre les 2 champs tout en posant le principe sinon de leur articulation du moins de leur coexistence Si l on accepte ce texte de loi et si on l applique on admet n cessairement plusieurs points gt Ilexiste un lien entre trouble et infraction qui n irresponsabilise pas l infracteur gt L existence d un trouble requiert des soins dont le premier b n ficiaire est la personne concern e et Le second la collectivit gt Acteurs de la justice et du soin vont devoir communiquer sur ces bases afin d changer utile ment des informations concernant l int ress gt Cet change correspond de fait sinon de droit au secret professionnel partag Tout a t dit contre l instauration de ce partena riat et a fortiori contre la pratique de l change d informations par exemple que gt les soins oblig s font obstacle l engagement dans un travail psychoth rapeutique gt les soins oblig s portent atteinte l ind pen dance du th rapeute bafouent le principe du secret m dical et contribuent la confusion entre Les deux champs gt les soins oblig s sont non seulement inefficaces puisqu ils sont trangers l intention du patient
18. e maintenance afin de neutraliser la dangerosit des infracteurs en l occurrence les auteurs de violences sexuelles faites aux mineurs D s lors appliquer le soin m dico psychologique des infracteurs sexuels sous main de justice c est instaurer une sorte de garantie comparable au fait d appliquer un protocole et des consignes dans une d marche dite qualit Or de deux choses l une ou bien il est m dicalement av r L es p dophiles rel vent ils du champ m dical que les infracteurs sexuels ici les p dophiles sont des malades et ils rel vent dans ce cas et titre exclusif de soins m dicaux ou bien les m mes ne le sont pas ils sont alors p nalement responsables et devraient relever exclusivement de la justice pour leur infraction La prescription de soins m dicaux relatifs l infraction appara t alors fantaisiste sinon abusive Mais cette vidence n en serait pas une puisque s amoncellent des lois s curitaires et de s ret avec la clause de soins p nalement ordonn s dans le but de pr venir la r cidive p nale justement la clause de maintenance voqu e Ce pr ambule a pour but de montrer dans quel embarras nous placent les comportements dits d viants lorsqu il faut satisfaire l exigence s cu ritaire d une collectivit constamment menac e l par d imparables catastrophes naturelles ou d hypo th tiques virus ici par les comportements d viant
19. ecret m dical est prot g par le m decin coordonnateur pierre angulaire du dispositif et interface entre le m decin traitant et Le juge 19 24 DOSSIER TH MATIQUE Commentaires et conclusion finalit et faisabilit d un exercice m dico l gal Critiques Les statistiques de la chancellerie ne fournissent pas le taux des suivis assortis d une injonction de soins qui semble faible n anmoins en raison pour partie de la p nurie de l offre de soins en particulier des psychiatres du secteur public L in jonction de soins se heurte la r sistance doctri nale d une grande partie des psychiatres qui font valoir leur manque de comp tences sur la nature des soins mettre en uvre La 5 conf rence de consensus organis e les 22 et 23 novembre 2001 sur la psychopathologie et les traitements actuels des auteurs d agressions sexuelles a soulign l insuffisance des connaissances et l incertitude quant la nature des traitements dispenser Des magistrats s interrogent sur la pertinence d une mesure prononc e d s le jour de la condamna tion pour s exercer ensuite des ann es durant souvent l issue d une incarc ration tr s longue Justifi e pour pr venir la r cidive d individus consid r s comme dangereux cette mesure se heurte aux donn es statistiques qui t moignent d un taux de r cidive relativement faible pour les infractions sexuelles p nalement sanctionn es Encouru d sormais en cas de condamna
20. ents traduits en fran ais et utilis s en pratique m dico l gale gt Le VRAG Violent Risk Appraisal Guide qui value le risque de r cidive violente est constitu de 12 items crit res diagnostiques troubles de la personnalit schizophr nie score de psycho pathie d mographiques statut conjugal ge lors du dernier d lit criminologiques infractions violentes et non violentes sexe des victimes L valuation se fonde sur un entretien clinique les donn es du dossier judiciaire et les informations sociales et institutionnelles Le score obtenu renvoie une cat gorie de risque Sa fiabilit consid r e comme statistiquement moyenne est sup rieure l avis clinique strict 76 gt Le SORAG Sexual Offenders Risk Appraisal Guide est un instrument actuariel proche du pr c dent destin valuer le risque de r cidive sexuelle 15 Notons que ces 2 instruments comportent un score de psychopathie obtenu avec l chelle PCL R de R D Hare 3 gt La HCR 20 Historical Clinical Risk Manage ment Scale 20 items est un instrument semi structur de pr diction du risque de r cidive et un guide destin g rer ce risque 77 Compos e de 20 items elle comporte 3 sous chelles H pour historique violence v nements du pass C pour clinique troubles psychiatriques actuels impulsivit et R pour risque contexte et gestion pr visionnelle de la situa
21. imes potentielles mais aussi pour le m decin qui enrichit ses connaissances et ses pratiques On peut d plorer ici le silence l ab sence et la d mission des tutelles de sant dans un domaine qui est le sien et qui requiert des moyens de recherche afin de redonner aux soins leur l gitimit et de traiter enfin les auteurs de violences sexuelles dans le champ qui est celui de leurs troubles E
22. inentes et non excessives en rapport direct avec le domaine d intervention de chaque profes sionnel de sant chacun d entre eux tant alors tenu au respect strict du secret m dical Dans le cas des actions sant justice la circulaire Sant Justice du 21 juin 1996 tente de donner un mode d emploi du partage du secret Il convient de ne transmettre que les l ments n cessaires de s assurer que l usager concern est d accord pour cette transmission ou qu il en a t inform ainsi que des ventuelles cons quences que pourra avoir cette transmission d informations et de s as surer que les personnes qui cette transmission est faite sont soumises au secret professionnel et ont besoin de ces informations dans l int r t de l usager Le professionnel d cidant de l opportunit de partager un secret devra galement s assurer que les conditions de cette transmission lieu moda lit s pr sentent toutes les garanties de discr tion noter que Le code p nal volue vers la valorisation de l appr ciation en conscience utile dans un contexte pluridisciplinaire o rien n est possible sans partager un minimum d informations et si chacun des participants se mure dans un silence oblig Comment dans ces conditions articuler la peine et le soin Le dispositif de l injonction de soins prononc e dans le cadre d un suivi socio judiciaire coexiste donc aujourd hui avec les dispositions g n rales de l ob
23. ire personnelle et propos de la victime Le sexe l ge et la nature de ses relations avec l agresseur Sur ces bases on d termine les crit res suivants gt Les actes on distingue les actes sans contact exhibitionnisme grooming ou cyberp dophilie avec contact attouchements fellation viol Les actes avec violence physique atteinte corporelle et meurtre on fait galement des distinctions selon l ge du mineur et selon le genre de la victime agres sions p dophiliques homo ou h t rosexuelles gt Le contexte de l agression soit l enfant est connu agressions intrafamiliales par ascendant par personne ayant autorit fratrie ami ou fami lier soit l enfant est inconnu rencontr ou d li b r ment recherch gt Le profil psychologique des agresseurs qui n est pas anodin bien qu il soit classique de d clarer que leur principale caract ristique est de ne pas en avoir Les tudes cliniques d velopp es principa lement par les Anglo Saxons les Scandinaves et les Belges indiquent au contraire qu il existe chez les agresseurs sexuels d enfants des organisations psychologiques particuli res et des traits partag s Par exemple la diff rence des agresseurs de femmes adultes chez lesquels le score de psycho pathie est significatif de m me que l impulsivit on trouve plut t chez les p dophiles un score de psychopathie peu lev une faible estime de soi avec d pressivit et retrait
24. judiciary partnership against recidivism IAFMHS 8 conf rence annuelle 2008 Vienne 22 De Beaurepaire C LipowczykM Lansalot S David K An epidemio logical study of psychopathology in long term sentenced detainees from the CNO in the Fresnes prison France IAFMHS 8 conf rence annuelle 2008 Vienne 23 De Beaurepaire C Non lieu un psychiatre en prison Paris Fayard 2009 24 De Beaurepaire C Secret professionnel un im possible partage L exp rience d une consultation m dico psycholo gique vocation m dico l gale TGI de Cr teil ANJAP 99 DOSSIER TH MATIQUE Obligation de soins La prise en charge m dico Soins sous contrainte du suivi socio judiciaire dispositif Pour en savoir plus gt Cote G Les instruments d valuation du risque de comportements violents mise en perspective critique Crimino logie 2001 34 1 31 45 gt Falissard B Loze JY Gasquet I etal Prevalence of mental disor ders in French prisons for men BMC Psychiatry 2006 6 33 gt Loza W Predicting violent and non violent recidivism of incarcerated male offenders Aggression and Violent Behavior 2003 8 175 203 gt Pham TH Chevrier I Nioche A et al valuation du risque de r cidive au sein d une popula tion de d linquants incarc r s ou intern s en Belgique franco phone Annales m dico psycho logiques 2005 163 842 5 100 La Lettre du Psychiatre Int r t et finalit d une c
25. l int r t d une flexibilit des points de vue et c est dans ce sens que nous allons proposer une r flexion sur l utilit des soins m dico psychologiques p nalement ordonn s et du dispositif correspondant L obligation de soins introduite en 1958 s est surtout d velopp e depuis 1994 avec les textes se rapportant aux personnes condamn es pour agression sexuelle L injonction th rapeutique loi n 70 1320 du 31 d cembre 1970 ne concernait que les personnes faisant usage de stup fiants avant et apr s jugement L inflation actuelle des soins oblig s est li e l acc l ration de la l gislation de plus en plus s curitaire sur les infractions sexuelles les soins participant de cette intention s curitaire Voir le code p nal art 131 36 4 pour l injonction de soins art 132 45 3 pour Les mesures de soins le code de proc dure p nale art 763 4 et Le code de la sant publique titre IX du livre III relatif l injonction de soins sp cifiquement en son chapitre III art R 355 50 R 355 52 2 Lois n 94 89 du 1 f vrier 1994 qui pr voit une expertise psychia trique pr alable toute mesure d individualisation de peine d empri sonnement s appliquant aux auteurs d agression sexuelle art 722 du code de proc dure p nale et pr voyant leur affectation dans des tablissements p nitentiaires permettant d assurer un suivi m dical et psychologique adapt art 718 et R 57 5 c p p et n
26. li gation de soins Ce dispositif original t moigne de la volont du l gislateur d associer le soin la peine et d organiser les interventions judiciaire et sani taire Son utilisation restreinte r v le toutefois ses faiblesses originelles Les professionnels de sant reprochent g n ralement aux autorit s judiciaires d intervenir dans leur domaine de comp tence en se faisant notamment prescripteurs de soins Les magistrats reprochent aux professionnels de sant de se retrancher derri re le secret m dical pour entraver leur contr le Ce dispositif mis en place en 1998 organise l galement la n cessaire collabo ration entre l autorit judiciaire et les profession nels de sant dans le respect de leurs exigences d ontologiques respectives L injonction de soins prononc e dans le cadre du suivi socio judiciaire la diff rence des dispositifs g n raux ne peut que faire suite une expertise m dicale tablis sant que la personne condamn e est susceptible de faire l objet d un traitement La d cision du juge est donc subordonn e l avis m dical L injonction de soins est de m me formellement subordonn e au consentement de la personne m me si certains s interrogent sur sa validit Le refus de soins tant sanctionn La personne a le libre choix du m decin ou du psychologue traitant m me si ce choix est contr l par le m decin coordonnateur et en cas de d saccord soumis la d cision du JAP Le s
27. linique des infracteurs violents qui est aussi pr dictive est pratiqu e dans de nombreux pays anglo saxons et scandinaves galement en Belgique et en Suisse Ajoutons enfin que si la pr dictibilit de la r cidive est loin d tre optimale avec une valuation standardis e elle n est qu al atoire lorsque l valuation est r alis e au cours d un examen clinique classique la pr diction de la r cidive ne d passe pas 30 dans ce cas alors qu elle atteint 75 dans le cas d une valuation standar dis e Une r ponse r ellement pr dictive repose sur l utilisation d instruments qui cotent en g n ral tr s simplement les principaux facteurs impliqu s dans la r it ration des passages l acte et des transgressions Il s agit soit d instruments dits statiques ou actuariels de nature statistique soit d instruments cliniques semi structur s qui ont un int r t dans l orientation et l valuation de la prise en charge Cette approche permet de former une repr sentation plus exacte du potentiel de r cidive c est dire de la hauteur du risque de r cidive violente Les instruments actuariels valuent Les dimensions stables de la personne psychologiques et psychia triques judiciaires et d mographiques et l on reconna t leur fiabilit Les instruments semi struc tur s ont un int r t dynamique prenant en compte des donn es plus conjoncturelles susceptibles d vo lution Voici par exemple 3 instrum
28. n traitant qu il peut aussi r cuser e d informer le m decin choisi des conditions de mise en uvre de l injonction judiciaire de recueillir son accord crit et de Le conseiller si besoin e de rencontrer p riodiquement le condamn 3 4 fois an pour un bilan e de transmettre au JAP ou l agent de probation les l ments n cessaires au contr le de l injonction de soins e d informer le condamn en lien avec le m decin traitant de la possibilit de poursuivre son traitement au del de la dur e fix e par la d cision judiciaire gt Le m decin traitant est un psychiatre exer ant en milieu priv ou public comp tent dans le domaine des agressions sexuelles Il peut s agir galement d un psychologue Dans tous les cas e Le choix th rapeutique lui incombe e il intervient seul dans le d roulement des soins e il peut d cider d interrompre le suivi sous r serve d en aviser le m decin coordonnateur par lettre recommand e avec accus de r ception e il d livre des attestations de suivi de traitement la personne condamn e e il avise le m decin coordonnateur des difficult s dans l ex cution du traitement Le principe de la libert des soins est respect La personne peut changer de m decin et le magistrat charg de la mesure ne peut en aucun cas inter venir dans le d roulement des soins d cid s par le m decin traitant Ex cution du suivi socio judiciaire r le du juge d application
29. oir t pr vues par la cour d assises art 706 53 13 Le Conseil constitutionnel a insist sur la r alit et l ef fectivit des soins dispens s au cours de la r clusion Toutefois l ensemble de ces dispositions a t jug insuffisant par le gouvernement qui a d pos le 5 novembre 2008 un nouveau projet de loi tendant amoindrir le risque de r cidive criminelle Vot e le 10 mars 2010 la loi tend les mesures de lutte contre la r cidive criminelle en premier lieu en ce qui concerne les infractions p dophiliques les plus graves assassinat meurtre tortures ou actes de barbarie viol enl vement ou s questration commis en r cidive contre des personnes mineures et majeures Outre l aggravation de la s v rit des mesures de s ret pr c dentes on note l incitation forte du condamn accepter un traitement m dica menteux diminuant la libido avec pour le m decin traitant l obligation d informer imm diatement le JAP en cas de refus ou d interruption du traite ment Pr sent comme la r ponse une attente de l opinion publique choqu e par certains crimes r cents commis par des personnes r cidivistes par Mme M Alliot Marie lors de son audition le 3 novembre 2009 devant la commission des lois le texte comporte de tr s nombreuses dispositions qui vont bien au del d un simple am nagement de la loi du 25 f vrier 2008 un v ritable coup d tat judi ciaire qui n a cependant entr
30. onsultation m dico l gale Quelle peut tre alors la finalit d une structure de soins vocation m dico l gale Comment articuler des logiques qui n ont a priori rien en commun Quel sens donner cette articulation et comment nommer un fonctionnement de ce type Partena riat Selon quels arguments Par exemple suivant ces principes consistant gt adh rer au fait que le patient a des troubles et que l infraction en t moigne gt rappeler que les missions du m decin compor tent outre le traitement et les soins des malades la pr vention l ducation la sant et La d fense de la sant publique aucun m decin n aurait de r el tat d me d clarer la Direction d partementale des affaires sanitaires et sociales DDASS une affec tion contagieuse potentiellement n faste pour la collectivit ni chercher par tous les moyens vacciner un enfant contre l avis de ses parents esti mant qu il est de son devoir d agir en faveur de la collectivit tout en soignant un patient Il n est alors plus question de contr le social mais d exercer son m tier en prodiguant des soins dont on sait qu ils contribuent aussi pr server la collectivit propos de l exercice professionnel et de la relation patient soignant Les soins oblig s ne constituent en aucune fa on un obstacle ce que s tablisse une vraie relation th rapeutique qui permette un travail psycholo gique efficace et f
31. or personalities Exploring potential variants of psycho pathy and their implications for risk assessment Agression and Violent Behavior 2003 8 513 46 7 Bourgeois ML B n zech M Dangerosit criminologique psychopathologie et comorbidit psychiatrique Annales m dico psychologiques revue psychia trique 2001 159 7 475 86 8 Fossati A Barrat ES Borroni S Villa D Grazioli F Maffei C Impulsivity aggressiveness and DSM IV personality disorders Psychiatry Res 2007 149 157 67 9 Pham TH Ducro C valuation du risque de r cidive en d fense sociale analyse factorielle pr limi naire de la Sex Offender Recidivism Appraisal Guide SORAG et de la Statique 99 Annales m dico psychologiques 2008 166 575 9 10 Thibaut F Cordier B Kuhn J Effect of a long lasting gona dotrophin hormone releasing hormone agonist in six cases of severe male paraphilia Acta Psychiatr Scand 1993 87 445 50 11 Gray NS Hill C McGleish A Timmons D MacCulloch MJ Snowden RJ Prediction of violence and self arm in mentally disordered offenders a pros pective study of the efficacy of HCR 20 PCL R and psychiatric symptomatology J Consult Clin Psychol 2003 71 443 51 gt gt gt 98 La Lettre du Psychiatre socio judiciaire di de ce texte combien son nonc qui vise La pr vention et la r pression des infractions sexuelles et la protection des mineurs est prudent et astucieux en ce qui con
32. ridis ciplinaire 1 an avant sa lib ration se soumette aux obligations du suivi socio judiciaire et de l injonction de soins et respecte l interdiction de se rendre dans certains lieux L article 723 30 pr voit de plus pour un condamn pour l un des crimes mentionn s Annoncez vous Une deuxi me UE tuit Contactez Val rie Glatin au 01 46 67 62 77 ou faites parvenir votre annonce par mail 93 Le 94 Obligation de SIER TH MATIQUE soins Soins sous contrainte l article 706 53 13 une peine de r clusion crimi nelle de 15 ans et plus une obligation d assignation domicile La surveillance de s ret n est qu une mesure restrictive de libert qui permet en fin de peine d imposer au condamn une surveillance et un contr le identiques ceux du suivi socio judiciaire La r tention de s ret est une mesure privative de libert apr s l ex cution de la peine dans un centre m dico judiciaire de s ret avec prise en charge m dicale sociale et psychologique Ces 2 mesures concernent des auteurs d infractions criminelles graves assassinat meurtre tortures actes de barbarie viols faits d enl vement ou de s questra tion commis sur une victime mineure et d sormais majeure pr sentant une particuli re dangerosit ou un risque tr s lev de r cidive en raison d un trouble grave de la personnalit art 706 53 13 du code de proc dure p nale et doivent av
33. s r v lant l ignorance qui est la n tre propos de leur nature a fortiori de leurs traitements prudemment d nomm s soins par le l gislateur prescripteur De quoi s agit il donc La justice demande au m decin de suivre un auteur de violences sexuelles pendant une dur e d termin e par d cision de justice Le prescrip teur des soins est en effet le magistrat au risque d tre un jour poursuivi pour exercice ill gal de la m de cine comme l a dit en souriant l un de ses c l bres coll gues Cette prescription judiciaire a fait couler beaucoup d encre fait r agir avec passion nombre de psychiatres mais elle existe Or l exp rience le montre la rencontre p nalement ordonn e entre un m decin et un infracteur sous main de justice est non seulement riche d enseignement clinique pour le m decin mais utile au d sormais patient la condition que se noue la classique alliance th ra peutique Ce constat fond sur l exp rience acquise tant l tranger qu en France depuis une vingtaine d ann es donne au moins deux indications d abord les moments historiques de confusion engendrent parfois des clarifications utiles ensuite il y a pour le m decin beaucoup apprendre du c t de la clinique dans le domaine des comportements d viants et pour les patients beaucoup gagner de cette alliance th rapeutique en termes de b n fice personnel imm diat et terme C est dire
34. s 2010 concerne d abord les auteurs d infractions sexuelles La surveillance de s ret oriente ou non les infracteurs vers la r tention de s ret loi du 25 f vrier 2008 Les condamn s pour des crimes d une particuli re gravit une peine d au moins 15 ans de r clusion criminelle avec suivi socio judiciaire sont susceptibles de voir leurs obligations prolong es dans le cadre de la surveillance de s ret art 763 8 du code de proc dure p nale C est aussi Le cas pour le placement sous surveillance lectronique mobile institu par la loi du 12 d cembre 2005 relative au traitement de la r cidive principalement en mati re sexuelle art 131 36 9 131 36 13 du code p nal et art 763 10 763 14 du code de proc dure p nale ce dispositif permet de contr ler un condamn distance et tout moment pendant une dur e de 2 ans renouvelable une fois en mati re correction nelle et deux fois en mati re criminelle compter de la sortie de prison Cette mesure implique que l int ress ait fait l objet d un suivi socio judiciaire soit majeur et condamn une peine privative de libert gale ou sup rieure 7 ans art 131 36 10 ait subi une expertise psychiatrique constatant la dangerosit et le caract re indispensable du dispo sitif pour pr venir la r cidive compter du jour o la privation de libert prendra fin art 131 10 voie sa situation examin e par une commission plu
35. s proc dures des techniques des instances des prises de d cisions coll giales etc le travail en r seau s av rent incompatibles avec l intangibilit du secret m dical et peuvent parfois interdire une d marche ou un projet favorable au patient Cet aspect d battu lors de la refonte du code p nal n a cependant pas inscrit le concept de secret profes sionnel partag dans la loi C est plut t la notion de partage d informations ou mieux d change d informations pertinentes qui devient le concept de r f rence Le cas est courant et accept dans plusieurs domaines gt dans Le champ social et m dico social lorsque la situation de l usager impose une concertation interdisciplinaire ou un dispositif de partenariat mettant en pr sence des acteurs sociaux pluri disciplinaires gt dans le champ m dical o le partage de l infor mation entre professionnels de sant s est impos dans l int r t des patients en pratique quotidienne Par exemple la loi du 4 mars 2002 instaure le secret partag pour les tablissements de sant et les quipes soignantes condition qu ils pour suivent un m me but qu ils limitent le secret ce qui est strictement n cessaire pour atteindre ce but qu ils avertissent l int ress et obtiennent son accord dans le cadre d un consentement clair explicite et expr s Les changes d informations doivent alors se limiter aux donn es n cessaires pert
36. t fix e Dans les autres cas il n est pas rare que les agres seurs d enfants soient nettement plus g s avec une histoire sexuelle banale complexe ou ind cise et encore plus tardivement qu il s agisse d hommes m rs voire g s dans un contexte d pressif alcoo lique et une alt ration intellectuelle d butante ou confirm e En somme du point de vue psychopatholo gique 2 6 l examen clinique met en vidence chez les agresseurs d enfants des troubles indiscutables de la personnalit principalement d ordre vitant obsessif compulsif d pendant et d pressif par opposition aux agresseurs d adultes chez lesquels les troubles sont plut t ceux du cluster B personnalit antisociale et narcissique avec forte impulsivit et score lev de psychopathie 7 8 Mais on sous estime dans la plupart des cas le r le des troubles de l humeur par exemple chez les exhibitionnistes et les agresseurs intrafamiliaux de m me que chez les cyberp dophiles ainsi que celui de l exposition psychotraumatique pr coce r p t e multiple mais pas n cessairement sexuelle 9 La recherche clinique devrait tre pouss e sur ces points tant dans le domaine des troubles de la personnalit et de l humeur que dans celui du r le sur l organisation de la personnalit d expositions traumatiques multiples Enfin Les donn es neurobiologiques encore parcel laires devraient apporter un clairage d terminant dans la connaiss
37. tif donn es juridiques et cliniques gt obligations sp cifiques au nombre de 3 inter diction de se rendre dans certains lieux interdiction de fr quenter certaines personnes et interdiction d exercer une activit professionnelle ou sociale impliquant des contacts r guliers avec des mineurs gt injonction de soins elle d pend des conclusions de l expertise m dicale obligatoire avant tout juge ment sur le fond en faveur de l opportunit d un traitement m dical elle n est entreprise qu avec le consentement du condamn Elle peut tre prononc e secondairement par le JAP la suite d une expertise ult rieure Acteurs La mesure fait intervenir un magistrat Le JAP en charge de l ex cution de la mesure et 3 m decins l expert le m decin coordonnateur et le m decin traitant tous concern s par l injonction de soins et dont les r les sont Les suivants gt L expert est express ment interrog sur l oppor tunit de prononcer une injonction de soins Il peut tre sollicit au cours de la d tention L expertise est confi e 2 experts dans les cas de meurtre ou d assassinat d un mineur pr c d ou accompagn d un viol de tortures ou d actes de barbarie gt Le m decin coordonnateur est choisi sur une liste de psychiatres o de m decins ayant suivi une formation appropri e et se situe l interface entre m decin traitant et magistrat Il est charg e d inviter le condamn choisir un m deci
38. tion H est une approche statique fournissant un score actuariel stable C et R sont des instruments dynamiques et concer nent des crit res susceptibles d volution dans le cadre de la prise en charge Les tudes soulignent sa bonne qualit pr dictive de la r cidive g n rale notamment de la r cidive violente Chez les auteurs d agression sexuelle l valuation du risque de r cidive repose sur plusieurs instru ments actuariels et dynamiques La pr diction de r cidive sexuelle violente est donn e en termes de cat gories de risque selon la dur e coul e depuis la lib ration Notons que ces instruments actuariels et semi structur s comportent l item impulsivit marqueur dimensionnel transcat goriel facteur le plus constant et le plus pr dictif du risque de r cidive violente incluant les infractions sexuelles En connais sance de cause on peut envisager des programmes concernant la prise en charge de cette composante et en valuer la pr gnance au fil du temps Enfin les ant c dents d adversit de l enfance caract re psychotraumatique sont dans cette population pr coces nombreux it ratifs et vari s qu il s agisse de n gligence parentale d antipathie de maltraitance physique et sexuelle Les instruments classiques comme le LEDS de G W Brown et T O Harris ne sont pas adapt s leur saisie tant ils sont nombreux et anciens Le questionnaire CECA de A Bifulco 78 para t pertinent
39. tion pour de nombreuses infractions Le suivi socio judiciaire appara t de plus en plus comme une mesure de contr le social destin e s exercer longtemps apr s l incarc ration sur des individus consid r s comme durablement dangereux S il est difficile d admettre que des personnes consid r es comme dangereuses puissent sit t leur peine accomplie aller et venir sans aucune surveillance il n appa ra t pas moins choquant qu un grand nombre de personnes puissent tre soumises des ann es durant des mesures de contr le Peine apr s la peine le suivi m dico psychologique devient alors une modalit d exercice du contr le Outre les critiques formul es sur le peu de fondement scientifique d une valuation prospective de la dangerosit et sur les risques d atteinte injusti fi e aux libert s individuelles la g n ralisation du dispositif du suivi socio judiciaire avant toute valuation est susceptible de rompre le fragile quilibre trouv par le l gislateur de 1998 en transformant le th rapeute en agent probatoire soumis une obligation de r sultat gt gt 12 Hanson RK Thornton D Improving risk assesments for sex offenders a comparison of three actuarial scales Law Human Behav 2000 24 1 119 36 13 Pham TH Chevrier I Nioche A Ducro C R veill re C Psycho pathie valuation du risque de r cidive prise en charge Annales m dico psychologiques 2005 163 878 81 14 Pham TH Ducro C Ant
40. ue de fait et de droit une articulation entre les 2 domaines Notons d ailleurs propos L i R TI Annoncez VOUS d gressifs r3 llectivit sS Les Contactez Val rie Glatin au 01 46 67 62 77 ou faites parvenir votre annonce par mail 97 DOSSIER TH MATIQUE Obligation de soins ENE Soins sous contrainte du suiv R f rences bibliographiques 1 B n zech M Pham TH Le Bihan P Les nouvelles disposi tions concernant les criminels malades mentaux dans la loi du 25 f vrier 2008 relative la r tention de s ret et la d cla ration d irresponsabilit p nale pour cause de trouble mental une n cessaire valuation du risque criminel Annales m dico psychologiques revue psychia trique 2009 167 1 39 50 2 Pham TH L valuation diagnostique des agresseurs sexuels Sprimont Belgique ditions Mardaga 2006 3 Hare RD The Psychopathy Checklist Revised PCL R Toronto Ontario Multi Health systems inc 1991 4 Nioche Psychopathie et troubles de la personnalit associ s recherche d un effet particulier du trouble borderline impact sur le risque de r cidive Th se de psychologie universit de Tours 2009 5 Nioche A Pham T Ducro C et al Psychopathie et troubles de la personnalit associ s recherche d un effet particulier au trouble borderline Encephale 2009 accept 6 Skeem JL Poythress N Edens J et al Psychopathic persona lity
41. volution des pratiques et de la loi a instaur des relations troites entre les domaines de la sant et de la justice C est le cas par exemple pour les soins oblig s Ceux ci supposent une articulation sp cifique entre champs sanitaire et judiciaire qu il importe de d finir et de justifier S agit il de pr venir la r cidive De traiter d un trouble ou une pathologie donn e Il s agit surtout et d abord de postuler qu il existe un lien entre faits de d linquance et psycho pathologie En deuxi me lieu c est accepter que la justice puisse prononcer une obligation ou une injonction de soins et que des soignants m de cins et psychologues coop rent aux soins oblig s d une personne sous main de justice qui devient alors pour eux un patient En troisi me lieu c est accepter d changer des informations concernant cette personne c est dire souscrire au principe du secret professionnel partag ce concept n appar tient pas au droit mais refuser cet change au nom de l inviolabilit du secret professionnel revient interdire l articulation entre champs judiciaire et m dical et renoncer l instauration d un parte nariat m dico judiciaire Remarquons cependant que ce qui semblait impossible envisager il y a 10 ou 15 ans est devenu une pratique courante non seulement de fait mais de droit en particulier depuis la loi du 17 juin 1998 L injonction th rapeu tique impliq
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