freins à l`intégration des TICE en classe
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1. Tableau 3 Attitudes vis vis des TICE chez les non utilisateurs en classe Une partie non n gligeable d enseignants d clare se trouver d munie devant un nouvel environnement informatique 37 des utilisateurs et 57 des non utilisateurs Aurions nous les m mes r ponses si la question concernait par exemple un changement de manuel scolaire Le mode d emploi du livre m me nouveau restera le m me alors qu un nouvel environnement informatique peut demander une adaptation totalement nouvelle La majorit des enseignants interview s parlent assez facilement de leurs angoisses devant l ordinateur ou Internet Si cela ne leur pose pas trop de probl me lorsqu ils sont seuls devant leur Les freins l int gration des TICE en classe 7 TICE M diterran e 2007 Philippe LECL RE ET AL cran certains redoutent le regard des l ves devant leurs ventuelles errances Un enseignant interview refuse m me d utiliser l informatique en classe car dit il je ne veux pas me mettre l preuve devant les enfants Une faible proportion d enseignants pense que l ordinateur est essentiellement un outil de communication La diff rence entre les deux groupes 16 chez les utilisateurs et 27 chez les non utilisateurs n est pas significative 18 des utilisateurs et 35 des non utilisateurs pensent que l ordinateur est essentiellement un outil destin au travail individuel En France le trava2. implantation dans ces villes de nos relais CDDP et inspections acad miques 3 R SULTATS Parmi les 440 enseignants qui ont r pondu l enqu te 72 3 ont rempli la deuxi me partie du questionnaire explicitement r serv e aux utilisateurs de l informatique en classe Nous faisons l hypoth se que les 27 3 restant n utilisent pas les TICE en classe Dans notre chantillon l usage ou le non usage de l informatique en classe n est pas en relation avec l ge le sexe le type d cole ou le nombre d ann es d exp rience Bien qu il existe des diff rences l cart peut aller jusqu 10 celles ci ne sont pas r ellement significatives Cependant l usage du terme informatique appliqu au contexte scolaire peut renvoyer des situations tr s diverses allant du simple usage du traitement de texte une int gration r elle des contenus num riques dans une d marche p dagogique Les freins l int gration des TICE en classe 4 TICE M diterran e 2007 Philippe LECL RE ET AL Parmi les questions de la premi re partie auxquelles ont r pondu tous les enseignants un certain nombre portaient sur leur attitude ou opinion vis vis de l informatique quant son usage p dagogique D une mani re plus large ces questions avaient pour objectif d explorer les repr sentations des enseignants vis vis de l informatique en termes de freins r sistances et ou facilitateurs repr senta
3. 2001 Disponible sur lt http www sfsic org sicnet publications actes 01 prou 01 pdf gt consult le 8 03 2007 SELWIN N Apart from technology understanding people s non use of information and communication technologies in every day life Technology in Society 2003 25 pp 99 116 Les freins l int gration des TICE en classe 11
4. groupe pratiquement tous 92 4 disent appr cier l ordinateur pour pr parer le mat riel de classe Dans le groupe des non utilisateurs la moiti 51 utilise Internet et pr s de trois quarts 73 l ordinateur pour pr parer les cours Parmi les interview s un seul enseignant n a pas d ordinateur chez lui Les enseignants interview s except l enseignant qui ne poss de pas d ordinateur chez lui utilisent tous l informatique la maison pour pr parer leurs cours la fois pour pr senter des documents propres aux l ves mais galement pour enrichir leur propos avec des documents trouv s sur le WEB Synth se Comme on pouvait s y attendre on trouve chez les utilisateurs une forte tendance utiliser l informatique et Internet pour la pr paration des cours en dehors de la classe ainsi que comme outil de communication et d changes sociaux Par ailleurs le fait d tre utilisateur ne modifie pas essentiellement l opinion vis vis des probl mes techniques rencontr s ni l appr hension lorsqu on se trouve confront des nouveaux environnements technologiques La moiti d entre eux manifeste du scepticisme quant aux b n fices que pourraient apporter les TICE aux apprentissages et un tiers d entre eux seulement pense que le discours officiel visant inciter l utilisation des TICE l cole ne rel ve que d un effet de mode Il reste une partie marginale de ces sujets pour affirm
5. facteurs pr pond rants et sur les comp tences n cessaires l ensemble des acteurs concernant la mise en uvre des TICE Dans un deuxi me temps en s appuyant sur les conclusions de la premi re phase l tude a port davantage sur les raisons de la non utilisation des TICE Outre les probl mes d quipement ceux li s une maintenance des parcs informatiques souvent d ficients et la formation insuffisante des enseignants aux outils il appara t que les raisons effectives du non usage sont tr s li es une forme de r sistance au changement la fois technologique et p dagogique d une part et d autre part ce passage de la culture livresque la culture num rique qui semble poser de r els probl mes nombre d enseignants Nous pr sentons ici les r sultats d une partie de l enqu te men e dans la deuxi me phase du projet qui portent sur les attitudes des enseignants vis vis de l informatique 1 2 Probl matique et cadre th orique Pourquoi aussi peu d enseignants du primaire ou du secondaire mettent ils en uvre les TICE dans leurs pratiques professionnelles quotidiennes Suffit il de mettre la disposition des enseignants du mat riel op rationnel en nombre suffisant avec une connexion Internet fiable Suffit il de proposer des formations la fois techniques et p dagogiques La plupart des politiques visant quiper les tablissements ou former les enseignants n ont pas a
6. l int r t qu il porte l informatique en g n ral et enfin son attitude par rapport l informatique La deuxi me partie permet de mettre en vidence les perceptions de l enseignant dans le domaine des TICE concernant les comp tences des l ves la fiabilit et la qualit des quipements les objectifs et les mod les p dagogiques qu il met en uvre Les enseignants qui n utilisent pas les TICE en classe ne remplissaient que la premi re partie de ce questionnaire Pour permettre aux non utilisateurs des TICE de r pondre l enqu te nous avons choisi de diffuser des questionnaires imprim s remplir la main 2 2 Echantillonnage 1500 questionnaires ont t distribu s aux enseignants appartenant des tablissements primaires et secondaires r partis majoritairement sur les sept acad mies du Grand Est L chantillon a t constitu d enseignants exer ant dans des tablissements choisis en zones urbaines semi urbaines et rurales incluant quelques ZEP Zone Education Prioritaire Dans chaque tablissement tait identifi un enseignant volontaire souvent un animateur TICE acceptant de d poser les questionnaires dans les casiers des enseignants et de les r cup rer dans une urne pour les envoyer au centre de recherche Les directeurs des CRDP Centre R gional de Documentation P dagogique de chaque acad mie relay s par les CDDP ont choisi dans chaque d partement les animateurs TI
7. le grand public et les jeunes en particulier Les 18 25 ans sont la premi re g n ration de ce que les auteures nomment la culture de l cran caract ris e par la familiarisation avec les codes techniques l acquisition de connaissances empiriques et de savoir faire qui permettent la ma trise informelle du mode op ratoire d un artefact l cran p 122 Cl ment 2003 p 1 pose clairement le probl me La premi re caract ristique de l entreprise de num ration l uvre dans les arts et les lettres est la d mat rialisation de leurs supports sp cifiques Il met en vidence la rupture avec la culture du livre qui nous impr gne tellement et le fait que sa disparition Ce projet a t financ par le MENESR dans le cadre du 2 me appel proposition usages de l internet Nov 2004 jan 2007 Les freins l int gration des TICE en classe 2 TICE M diterran e 2007 Philippe LECL RE ET AL dans lunivers du num rique produit un branlement qui n est pas seulement technologique mais aussi intellectuel et pist mologique Cl ment prend comme support de son discours le dispositif hypertextuel qui illustre parfaitement cet branlement L hypertexte rompt avec la lin arit du discours introduit du d sordre dans les activit s d criture et de lecture d lie les r gles de la rh torique traditionnelle Jeanneret 2004 pp 9 18 rel ve aussi que la nu
8. CE charg s de distribuer les questionnaires aux enseignants dans les tablissements Les professeurs des coles primaires ont t contact s par les animateurs TICE des circonscriptions choisis par les IEN Inspecteur de l ducation Nationale Ce dispositif a eu pour cons quence un tr s bon taux de retour de l ordre de 30 440 r ponses sur 1500 envois notamment dans l acad mie de Nancy Metz car les deux municipalit s de Nancy et de Metz qui sont avec le CRDP partenaires du projet Auperel ont pu mobiliser davantage de moyens Dans ce type d enqu te la r activit d pend norm ment de l efficacit du relais au sein de l tablissement Effectifs Maternelle Primaire Coll ge Lyc e Tableau 1 R partition des enseignants r pondants par type d tablissement Les enseignants des coll ges constituent pr s des 2 3 de l chantillon Les professeurs de lyc e sont beaucoup moins repr sent s car les questionnaires sont parvenus dans les tablissements la fin du mois de mai qui est le d but de la p riode d examen dans ces tablissements Compte tenu des relais que nous avions choisis les enseignants des tablissements priv s sont galement sous repr sent s 21 sur 440 Nous ne les distinguerons pas des tablissements publics La moiti des r ponses proviennent d tablissements situ s dans des villes de plus de 50 000 habitants Cela peut galement s expliquer par l
9. ECL RE ET AL 5 toujours sur quelques enseignants volontaires et b n voles Leur bonne volont ne suffit videmment pas compte tenu de l ampleur du travail Pour les coles primaires la proc dure est souvent compliqu e il faut passer par le centre de gestion informatique des tutelles mairies communaut s urbaines etc Il ne peut videmment pas y avoir d usage des TICE en classe sans un mat riel fiable et en nombre suffisant Les enseignants avancent galement leur manque d expertise vis vis des nouveaux outils li bien videment une absence de formation non seulement d un point de vue technique connaissance des outils et des contenus mais aussi et surtout du point de vue de l ing nierie p dagogique comment enseigner autrement avec des nouveaux outils Ceci se manifeste travers les r ponses li es au sentiment de d sarroi face aux probl mes au sentiment d impr visibilit et aux aspects inexplicables des TICE lorsqu elles rel vent du domaine de l innovation Le niveau de formation et par cons quent le niveau d expertise ont bien s r un effet sur le sentiment de confiance self confidence quand il faut utiliser des nouveaux outils Il ressort des interviews que les enseignants souhaitent des formations qui seraient davantage des rencontres dans lesquelles on leur montrerait des exemples de pratiques avec les TICE dans des conditions r elles Ils manquent en fait d id es d usages Ils
10. TICE M diterran e 2007 Philippe LECL RE ET AL LES FREINS L INT GRATION DES TICE EN CLASSE Philippe Lecl re Universit Paul Verlaine Metz Centre de recherche sur les M diations UFR SHA Ile du Saulcy BP 30309 57006 METZ CEDEX leclere europole u nancy fr Brigitte Simonnot Universit Paul Verlaine Metz Centre de recherche sur les M diations UFR SHA Ile du Saulcy BP 30309 57006 METZ CEDEX simonnot univ metz fr Javier Barcenilla Universit Paul Verlaine Metz Equipe Transdisciplinaire sur Interaction et la Cognition UFR SHA Ile du Saulcy BP 30309 57006 METZ CEDEX barcenilla univ metz fr J r me Dinet Universit Paul Verlaine Metz Equipe Transdisciplinaire sur Interaction et la Cognition UFR SHA Ile du Saulcy BP 30309 57006 METZ CEDEX dinet univ metz fr Avec la participation de Cyrille Raymond chef de projet au P le Universitaire Europ en de Lorraine R sum Les enseignants non usagers des TICE repr sentent une part importante de la population qui a rarement fait l objet d attention de la part des chercheurs et des responsables Men e sur deux ann es dans le cadre du projet AUPEREL l tude s est int ress e aux facteurs expliquant les r sistances des enseignants du primaire et du secondaire qui refusent et ou h sitent int grer les TICE dans leurs pratiques de classe Abstract The teachers who do not use the new technologies make up a high
11. bouti un d veloppement important des usages en classe Les recommandations incitatives notamment dans les programmes officiels n ont pas suffi non plus dynamiser les pratiques de fa on significative Depuis quelques ann es des chercheurs ont montr que ces conditions n cessaires ne sont pas suffisantes pour impulser des usages voir par exemple Selwyn 2003 Faut il plut t orienter la r flexion vers la difficult qu prouve une communaut professionnelle envisager un changement de paradigme pour ses m thodes Faut il parler de difficult appr hender les objets d apprentissage num riques En nous appuyant sur une r flexion de Serge Proulx 2001 nous pouvons reformuler la question de la mani re suivante l obligation l injonction pour les usagers des TICE d acqu rir les rudiments d une culture num rique pour les int grer dans leurs pratiques quotidiennes est il le frein majeur leur mise en uvre Proulx 2001 pr cise succinctement ce qu il entend par culture num rique Un ensemble d habilet s li es la ma trise de l intelligence informatique et des protocoles pour par exemple circuler dans le cyberespace au moyen d ic nes etc D autres auteurs ont abord galement la notion de culture num rique Jou t et Messin 2005 Chapitre 5 s interrogent sur l existence d une culture num rique mergente et traitent de l ordinaire des pratiques qui touchent maintenant
12. demandent galement un accompagnement par les pairs qui les rassureraient au moment d appr hender ces nouvelles pratiques Les enseignants craignent comme les interviews le soulignent galement avec force que l usage des TICE en classe ne leur permette plus de remplir leur mission premi re concernant notamment en primaire les apprentissages fondamentaux Le sentiment d autoefficacit tel qu il se manifeste dans notre tude peut relever d un manque de formation portant non seulement sur la ma trise des outils mais aussi sur la situation p dagogique proprement parler Ainsi va t on juger que l enseignement avec l informatique est moins efficace que l enseignement traditionnel que les strat gies p dagogiques avec les TICE sont plus difficiles mettre en place ou que la ma trise de la classe pourrait cette occasion chapper l enseignant Sur ce dernier point certains enseignants interview s redoutent d tre mis en difficult devant leurs l ves qu ils estiment plus savants qu eux face ces objets techniques Ils ont encore en eux l image du ma tre omniscient qui doit avoir r ponse tout Il appara t galement dans les interviews que le mod le p dagogique de type metteur r cepteur est encore bien pr sent chez certains enseignants r ticents l usage des TICE et qu leurs yeux la mise en uvre de ces TICE entamerait la p dagogie frontale qui leur semble la plus efficace po
13. er que l informatique ne fera pas partie de leur instrumentation didactique Bien que n utilisant pas les TICE en classe les non utilisateurs estiment que l ordinateur peut tre un bon outil pour pr parer le mat riel d enseignement En revanche pour ces m mes t ches ils semblent moins appr cier Internet L ordinateur reste pour eux essentiellement un outil pour travailler hors du contexte de la classe et pour un tiers d entre eux pour travailler seul On retrouve galement chez les non utilisateurs un sentiment plus important de d sarroi en cas de probl me et un manque de confiance manifeste devant les nouveaux environnements num riques Enfin il faut souligner un scepticisme accru vis vis des avantages que l informatique peut apporter aux pratiques p dagogiques et de la richesse des contenus num riques 4 DISCUSSION DES R SULTATS Les r sultats de cette tude mettent en vidence un certain nombre de facteurs qui peuvent constituer un frein l int gration des nouvelles technologies dans les pratiques scolaires Les enseignants interview s font le constat soit d un quipement informatique insuffisant soit d une maintenance des salles informatiques tr s imparfaite D une mani re g n rale il n y a pas de personnels affect s cette t che dans les coll ges et les lyc es La maintenance repose donc presque Les freins l int gration des TICE en classe 8 TICE M diterran e 2007 Philippe L
14. es d usage leur scepticisme de d part volue vers une attitude plus positive l gard des TICE Ils mettent alors le d sir d essayer pour se rendre compte par eux m mes Les freins l int gration des TICE en classe 5 TICE M diterran e 2007 Philippe LECL RE ET AL Plut t Tout fait Plut t en Pas du tout d accord d accord d saccord d accord Lorsque je suis en classe il n est pas question que l informatique fasse partie de mon instrumentation didactique courante Il est illusoire de vouloir utiliser l informatique l cole puisque la majorit des l ves proviennent de familles qui n auront jamais acc s Internet Pour moi l ordinateur est essentiellement un moyen de distraction On ne devrait pas forcer les l ves utiliser l informatique pour accomplir leurs travaux scolaires car cela impose un stress inutile Le discours officiel qui parle des vertus de l informatique pour l enseignement n est qu une mode parmi d autres Lorsque je me trouve devant un nouvel environnement informatique je me demande ce qui va m arriver Je trouve que les gens ont des attentes irr alistes par rapport aux effets b n fiques que l informatique peut avoir sur l apprentissage des l ves Quand j ai un probl me lors de l utilisation d un ordinateur je me sens d muni Pour moi l ordinateur est essentiellement un moyen de communica
15. et meta ditions Presses de l ENSSIB 2004 GHITALLA F BOULLIER D GKOUSKOU GIANNAKOU P LE DOUARIN L NEAU A L outre lecture manipuler s approprier interpr ter le Web Paris Biblioth que publique d information Centre Pompidou Etude et recherche 2003 JEANNERET Y 2004 Le proc s de num risation de la culture un d fi pour la pens e du texte Prot e Vol 32 n 2 Sainte Foy Presses de l Universit du Qu bec 2004 p 9 18 JOU T J et MESSIN A Jeunes internautes avertis ou l ordinaire des pratiques in Proulx S Massit Follea F et Conein B dir Internet une utopie limit e Qu bec Presses de L Universit Laval 2005 pp 121 138 LAROSE F GRENON V et PALM S B Enqu te sur l tat des pratiques d appropriation et de mise en uvre des ressources informatiques par les enseignantes et les enseignants du Qu bec Sherbrooke Canada CRIE CRIFPE 2004 disponible sur lt http www3 educ usherbrooke ca crie enligne resultats Rapportl complet pdf gt consult le 8 03 2007 MESSIN A De l usage d Internet la culture de l cran 3 mes Doctoriales du GDR TIC et Soci t 2005 disponible sur lt http gdrtics u paris10 fr pdf doctorants papiers_2005 Aurdey_Messin pdf gt PROULX S Usages des technologies d information et de communication reconsid rer le champ d tude XIle Congr s national des sciences de l information et de la communication UNESCO Paris
16. gestion et les ressources num riques sont pauvres du point de vue culturel Une autre enseignante affirme qu elle ne souhaite pas pratiquer les TICE bien qu elle ressente le caract re utile de l outil informatique dans la soci t elle ne voit pas ce que les TICE apportent de plus pour l enseignement si ce n est une consommation suppl mentaire de temps Les enseignants d une cole ne s estimant pas suffisamment form s en informatique pour pr venir les enfants des dangers d Internet la directrice en interdit l acc s aux l ves Le probl me de fracture num rique ne semble pas un probl me majeur pour l ensemble de la population Cependant il para t davantage ignor par les utilisateurs 91 contre 76 des non utilisateurs Une enseignante de lettre interview e pense que l aspect ludique de l activit donne une certaine illusion de facilit Elle reproche donc l outil de ne pas d velopper des qualit s de courage et de valeur du travail de privil gier en outre performance et rapidit qui ne correspondent pas tout fait ses objectifs p dagogiques et qui semblent repr senter ses yeux un vrai probl me de soci t L ordinateur est essentiellement consid r comme un moyen de distraction pour seulement 8 des utilisateurs et 15 des non utilisateurs La diff rence n est pas significative entre les deux populations Les interviews confirment que cette vision ne constitue pas un frein majeur
17. il collaboratif est assez peu r pandu Les enseignants restent tr s individualistes dans leur travail En dehors des heures de cours ils sont chez eux m me pour remplir les bulletins en ligne Si pendant les s ances informatiques les l ves sont en bin me sur l ordinateur ce peut tre soit un choix p dagogique de l enseignant soit une contrainte impos e par le nombre trop restreint de machines Dans les interviews les enseignants reconnaissent que l on ne leur a jamais appris g rer le travail en groupe et qu ils le font l instinct Ils aspirent cependant communiquer entre eux par le biais d Internet 72 des utilisateurs et 46 des non utilisateurs Au travers des interviews il ressort que les enseignants non utilisateurs regrettent de ne pas d velopper plus d changes avec leurs coll gues Il est int ressant de noter qu ils souhaitent tous mutualiser les ressources Les utilisateurs pensent 43 que l ordinateur leur est utile essentiellement pour pr parer les cours en dehors du contexte de la classe Cela sous entend qu en r alit pour eux ce n est pas un outil fondamental en classe et qu ils mettent sans doute tr s peu en uvre les TICE avec leurs l ves Dans notre chantillon nous n aurions par cons quent que 40 57 de 72 d utilisateurs av r s 80 des utilisateurs appr cient Internet pour pr parer leur cours Il s agit sans doute de recherches documentaires Toujours dans le m me
18. l utilisation des TICE en classe Seulement 15 des non utilisateurs et 8 des utilisateurs estiment qu il ne faut pas forcer les l ves utiliser les TICE car cela provoque un stress chez eux Cet argument n a pas t voqu lors des entretiens Il semble au contraire que les enseignants trouvent les l ves plut t l aise avec l outil souvent beaucoup plus qu eux m mes d ailleurs Une proportion importante des enseignants 33 des utilisateurs et plus de 50 des non utilisateurs semble convaincue que le discours officiel sur les vertus de l informatique pour l enseignement est une mode comme une autre Nous avons l sans doute une des raisons majeures de la r ticence des enseignants l gard des TICE Ils se posent en fait la question de savoir si le jeu en vaut la chandelle Pour la plupart d entre eux la mise en uvre des TICE demanderait des efforts qu ils ne sont pas pr ts entreprendre n tant pas persuad s de leurs effets b n fiques Ils ne souhaitent pas non plus faire perdre du temps leurs l ves pour un gain p dagogique al atoire Ils restent majoritairement sceptiques On peut noter que pr s de la moiti 48 des utilisateurs et plus de la moiti 59 des non utilisateurs pensent que les attentes par rapport aux effets b n fiques de l informatique dans l enseignement sont irr alistes Il semble au travers des entretiens que lorsque l on pr sente aux enseignants des id
19. m risation bouscule notre h ritage en soumettant divers objets culturels ses traitements Par ailleurs Messin 2005 pr sente l cran comme un vecteur culturel En effet l cran est pr sent dans de tr s nombreux objets de la vie quotidienne montre four ordinateur banque etc pour des usages tr s larges Ils permettent tout autant de s informer d interpr ter et de communiquer La manipulation des crans devient une pr occupation quotidienne compl tement banalis e C est un vecteur culturel complexe L cran n est plus un simple r cepteur il permet l interactivit sous diverses formes La diversification et la g n ralisation des supports cran dans l espace social sont le terreau d une culture de l cran construite par les usages Cette culture de l cran prend vraiment son sens avec la banalisation des usages dans les activit s quotidiennes ce qui dit elle est conforme la th orie sociale des usages De leur c t Ghitalla et al 2003 parlent de la page Web comme d une g ographie de l activit Ils voquent le souci constant de l internaute de suivre le fil et citent le cri de l un d eux J ai horreur de a Non je d teste tre manipul Quand l ordinateur ouvre trois ou quatre fen tres cela m nerve G n ralement je clique aussit t Un internaute exprime clairement le conflit qui s installe Je n ai plus ma l
20. ogique moi Eux leur logique je men fiche Je veux la mienne Ils ne me comprennent pas Perdre la main signifie bien que l usager a le sentiment d tre manipul et de subir l emprise de l autre Les utilisateurs et d autant plus s ils sont novices font souvent allusion leur besoin de recevoir une aide ressentie comme n cessaire C est souvent une personne de l entourage proche qui s en acquitte un enfant ou le conjoint la maison ou le coll gue sur le lieu de travail Or dans la classe l enseignant est la plupart du temps seul et ne peut donc compter que sur lui m me ou sur un de ses l ves pour r soudre les probl mes Cette derni re solution n est pas sans poser le probl me du positionnement de l enseignant face aux l ves et de sa propre attitude face l ignorance Certes l acc s une culture num rique qui devient un fait courant dans la vie de tous les jours ne permet pas seul d expliquer les difficult s d int gration des TICE dont l usage dans les coles reste marginal notre avis l int gration des nouvelles technologies dans les pratiques p dagogiques requiert des nouvelles comp tences pour mettre en uvre les potentialit s offertes par les technologies num riques ainsi qu un changement d attitude vis vis des celles ci et des transformations qu elles op rent sur la relation didactique comment transmettre les connaissances avec des nou
21. prises de position sur les TICE manant des enseignants num riquement accultur s reposent souvent sur des perceptions D autres donn es de l enqu te am nent aussi revisiter le concept de culture num rique qui ne saurait se limiter des habilet s manipulatoires et techniques Pour certains interview s le num rique reste un monde superficiel dont les r f rences culturelles sont encore absentes ou peu tablies D une mani re g n rale les enseignants soulignent l atout que peuvent repr senter l ordinateur et Internet pour la recherche d information et la Les freins l int gration des TICE en classe 9 TICE M diterran e 2007 Philippe LECL RE ET AL pr paration du mat riel didactique En revanche quant aux b n fices en termes d apprentissage qui pourraient tre retir s d une utilisation en classe les avis sont plus partag s Les raisons invoqu es par les non usagers sont tr s diverses et d passent largement le cadre m me de l int r t p dagogique Nous en avons soulign quelques unes qui nous paraissent merger de fa on tr s forte de notre tude mais elles ne sont certainement pas les seules Les freins l int gration des TICE en classe 10 TICE M diterran e 2007 Philippe LECL RE ET AL 6 BIBLIOGRAPHIE CL MENT J Hypertexte et fiction une affaire de liens in Sala n J M et Vandendorpe C Les d fis de la publication sur le web hyperlectures cybertextes
22. proportion of the population which so far has rarely been the subject of any study made by scientists and or by leaders of any kind Performed through the AUPEREL project this two year research is especially dealing with the factors that can explain why the primary and secondary school teachers keep hesitating or refusing to integrate these new technologies into their everyday teaching practices Mots cl s TICE non usage culture num rique enseignement r sistance au changement Keywords ICT non uses digital culture teaching resistance to changes Les freins l int gration des TICE en classe 1 TICE M diterran e 2007 Philippe LECL RE ET AL 1 ANALYSE DES USAGES DES TICE EN CLASSE 1 1 Le projet Auperel Le projet Auperel Analyse des usages p dagogiques des ressources en ligne men conjointement par des chercheurs en psychologie cognitive et des chercheurs en sciences de l information et de la communication avait pour objectif d tudier l impact des technologies de l information et de la communication pour l enseignement TICE sur les strat gies p dagogiques et sur les apprentissages scolaires du point de vue social technique et ergonomique mais aussi p dagogique Dans un premier temps des observations ont t men es en classe et les logiciels utilis s ont fait l objet d une analyse s miopragmatique Les r sultats de la premi re phase ont permis de faire merger des hypoth ses sur les
23. res car cela impose un stress inutile 15 7 5 40 25 12 5 Le discours officiel qui parle des vertus de l informatique pour l enseignement n est 34 2 16 7 30 5 8 13 3 qu une mode parmi d autres Lorsque je me trouve devant un nouvel environnement informatique je me 25 8 30 8 24 2 10 9 2 demande ce qui va m arriver Je trouve que les gens ont des attentes irr alistes par rapport aux effets b n fiques i 41 7 17 5 21 7 5 14 2 que l informatique peut avoir sur l apprentissage des l ves Quand J ai un probl me lors de l utilisation 30 8 42 5 10 8 7 5 83 d un ordinateur je me sens d muni Pour moi l ordinateur est essentiellement un moyen de communication courrier 18 3 8 3 35 26 7 11 7 lectronique L ordinateur c est un outil qui est fait pour 25 10 41 7 92 14 2 tre utilis lorsqu on travaille seul J aime bien utiliser le courrier lectronique car cela me permet de 32 5 14 2 20 8 13 3 19 2 maintenir le contact avec des coll gues Pour moi l ordinateur est essentiellement un instrument de travail hors du contexte de la classe recherche d information 36 7 24 2 20 10 9 2 pr paration de cours Je trouve que naviguer sur l Internet facilite la r alisation de mes pr parations 32 5 18 3 18 3 13 3 17 5 de cours J appr cie de pouvoir utiliser l ordinateur pour pr parer le mat riel que j utilise dans 29 2 44 2 2 5 8 3 15 8 mon enseignement
24. tion courrier lectronique L ordinateur c est un outil qui est fait pour tre utilis lorsqu on travaille seul J aime bien utiliser le courrier lectronique car cela me permet de maintenir le contact avec des coll gues Pour moi l ordinateur est essentiellement un instrument de travail hors du contexte de la classe recherche d information pr paration de cours Je trouve que naviguer sur l Internet facilite la r alisation de mes pr parations de cours J appr cie de pouvoir utiliser l ordinateur pour pr parer le mat riel que j utilise dans mon enseignement Tableau 2 Attitudes vis vis des TICE chez les utilisateurs en classe Les freins l int gration des TICE en classe 6 TICE M diterran e 2007 Philippe LECL RE ET AL Plut t Tout fait Plut t en Pas du tout Non d accord d accord d saccord d accord r ponse Lorsque je suis en classe il n est pas question que l informatique fasse partie de 25 31 7 8 3 13 3 mon instrumentation didactique courante Il est illusoire de vouloir utiliser l informatique l cole puisque la majorit des l ves proviennent de 5 8 4 2 44 2 32 5 13 3 familles qui n auront jamais acc s Internet Pour moi l ordinateur est essentiellement un moyen de distraction 10 5 28 3 44 2 12 5 On ne devrait pas forcer les l ves utiliser l informatique pour accomplir leurs travaux scolai
25. tions pouvant expliquer les usages ou non usages de l informatique l cole Nous donnons les r sultats des deux populations usagers et non usagers en classe que nous avons regroup es par th matique Pour simplifier l criture nous nommerons non utilisateur l enseignant qui se d clare non utilisateur des TICE en classe utilisateur l enseignant qui se d clare utilisateur des TICE en classe interview l enseignant qui se d clare non utilisateur des TICE en classe et qui a t interview Il faut remarquer en pr alable qu un nombre plus important de non utilisateurs n ont pas r pondu toutes les questions de cette partie du questionnaire en moyenne 13 contre 3 pour les utilisateurs Comme cela tait pr visible les non utilisateurs sont nettement plus nombreux 47 contre 17 consid rer qu il n est pas question pour eux que l ordinateur fasse partie des outils didactiques courants en classe Cependant on peut noter que parmi eux pr s de 40 en envisagent la possibilit Parmi les 12 enseignants interview s un enseignant a choisi d ignorer totalement l informatique Il dit ne pas avoir que cela faire ayant du Mozart couter Je ne conteste pas que ce soit peut tre dans certains cas un outil efficace pour communiquer mais globalement je n en pense pas beaucoup de bien Pour lui l ordinateur est surtout un outil au service des t ches administratives et de
26. ur ancrer les connaissances Les interviews permettent de cerner certaines limites que les enseignants constatent concernant la culture num rique Bien que reconnaissant souvent le grand int r t d Internet certains interview s restent tr s attach s la culture du livre laquelle semble se substituer selon eux la culture de l cran Ils sont notamment tr s inquiets du d veloppement des nouveaux langages de communication parmi les jeunes SMS MSN etc qui commencent d j selon eux se substituer au langage plus soutenu de l cole Ils soulignent galement qu il manque aux l ves un apprentissage du comportement face la machine notamment en termes d analyse critique Ils notent la d rive du copier coller dont la facilit technique peut occulter la coh rence et permet de faire abstraction du sens du texte Ils craignent enfin une d shumanisation de la soci t en g n ral CONCLUSION Manifestement les donn es de l enqu te concernant l attitude des enseignants vis vis des nouvelles technologies d une part et d autre part l opinion qu ils manifestent quant leur usage vont dans le sens d une faible int gration des nouvelles technologies dans les pratiques Il pourrait n anmoins s agir d une phase d acculturation encore balbutiante dans laquelle les r f rences un nouveau mod le notamment p dagogique et culturel mettent du temps se former et ce d autant que les
27. veaux outils ce qui rel ve d une nouvelle ing nierie p dagogique la relation p dagogique comment interagir avec les l ves dans d autres cadres de r f rence qui rel vent plus de la collaboration et de la coop ration que de la transmission de l information sens unique la relation au savoir chez l l ve en red finissant la place de l enseignant o il n est plus l unique source de savoir mais un guide ou un m diateur entre l l ve et les diff rentes sources d information num riques dont il dispose Les r sultats que nous pr sentons ci dessous visent justement explorer les attitudes des enseignants dans leurs rapports avec les nouvelles technologies 2 M THODOLOGIE 2 1 Mat riel le questionnaire L enqu te AUPEREL inspir e d un travail similaire men au Qu bec Larose Grenon et Palm 2004 a t con ue pour toucher autant les non usagers que les usagers des TICE Elle a repos sur un questionnaire dont les r sultats ont t enrichis par quelques entretiens semi directifs Le questionnaire anonyme tait compos de deux sections distinctes La premi re partie permet partir des d clarations de l enseignant de d finir la fois son profil professionnel les formations initiales et Les freins l int gration des TICE en classe 3 TICE M diterran e 2007 Philippe LECL RE ET AL continues qu il a pu suivre sur les TICE p dagogiques et techniques
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