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conduire un projet expérimental en direction des jeunes

1. Questionnements Comment favoriser une insertion professionnelle stable et durable pour tous les jeunes Cette question rel ve t elle du champ des politiques publiques municipales Que fait on dans les villes pour lutter contre les discriminations en tout genre Comment les politiques publiques reconnaissent elles le temps de la primo insertion et sa protection ESPACES PUBLICS Rappel des constats e Des jeunes stigmatis s en raison de pratiques jug es d viantes sur l espace public Les espaces publics comme lieux d accueil des jeunes en rupture sociale ou en recherche d emploi Les espaces publics sont des lieux de socialisation pour les jeunes Les espaces publics sont des lieux de transmission entre grands et petits dans les quartiers Enrichissements d experts pour la compr hension L exp rimentation par Alain Vulbeau sociologue Universit Paris Ouest Nanterre expulsion des jeunes se fait dans beaucoup d endroits o l on estime qu ils n ont rien faire Par exemple c est le cas des projets urbains qui ne laissent la possibilit d aucun arr t inconsciemment il existe cette id e que l arr t incarne l immobilisme social et les incivilit s e Passer l espace public au singulier comme espace symbolique de la confrontation de la discussion et du d bat par le biais des espaces concrets mat riels caf journal etc L espace public au s
2. introduire de la participation face la d finition experte des besoins logique top down il nous faut penser ce que cela implique en terme de d pla cement des lignes des cultures professionnelles de nouvelles perspectives et des r ticences que ces reformulations de p rim tres de mission risquent d inspirer Enfin second point et il est absolument central on peut se demander si l offre est suffisamment mobilisatrice Effectivement en mati re de participation l offre commande largement la demande et non l inverse Certaines personnes ayant fait l exp rience de la participation ont constat que l on ne cherchait que leur consentement pour un projet d j ficel Fort du constat rationnel que l on s tait moqu d eux ils vont cesser de jouer le jeu Dans ce sens l offre commande la demande car si elle est suffisamment attractive il y a de fortes chances que les gens s en emparent Si la participation renvoie la question du pouvoir elle ressort galement de celui de la reconnaissance Conc der un droit la parole et garantir que ce droit ne soit pas purement formel mais qu il touche au fonctionnement effectif des institutions c est reconna tre l autre comme un gal lui accorder le statut de digne membre de la com munaut des citoyens L inverse correspond alors un d ni de reconnaissance et est v cu comme tel C est un aspect que les enqu tes de terrain sur les sc nes participatives confirment
3. 2 Des sciences dures l action publique les usages d une notion D un usage r cent dans le champ politique le terme a une certaine anciennet dans le monde scientifique L mergence du terme dans le champ des sciences dures Apparue au XVII si cle dans le champ des sciences de la mati re la physique la notion d exp rimentation est th oris e au XIX me si cle par Claude Bernard qui va la transposer dans le champ des sciences du vivant et en d finir les fondements pist mologiques et m tho dologiques 1865 Cette m thode scientifique consiste partir de l observation ou d un questionnement poser des hypoth ses qui seront v rifi es au travers d exp riences r p t es men es par des chercheurs ext rieurs leur objet qui construiront des situations ad hoc pour ce faire La recherche m dicale utilise cette m thode exp rimentale avec la pratique du double aveugle dit encore groupe t moin ou groupe de contr le certains malades ou volontaires exp rimentant un traitement en cours de validation d autres non Cette d marche se retrouvera tr s vite dans le champ industriel avec la conception du mod le balistique la recherche conduit la construction d un prototype Une fois valid celui ci pourra tre reproduit en s rie Un mod le pour les sciences sociales Ce mod le va inspirer les sciences sociales leur d but Elles vont se constituer comme telles dans la fascination de
4. 5 Q N Ont particip ce comit de pilotage Administration collectivit DRJSCS de Bretagne DRJSCS des Pays de la Loire INJEP Conseil r gional de Bretagne Conseil r gional des Pays de la Loire Ville d Angers Brest M tropole Oc ane Ville de Brest Ville de Lorient Ville de Nantes Ville de Quimper Rennes M tropole Ville de Rennes Ville de Saint Nazaire Repr sentant s Pascale Petit S n chal responsable de la Mission Observation Appui et Expertise Anne Fabry adjointe au directeur coordinatrice du P le coh sion sociale Jean Claude Richez coordonnateur de la mission observation et valuation Sylvie Robert vice pr sidente en charge la jeunesse Fr d ric B atse vice pr sident Silvia Camara Tombini adjointe au Maire en charge de la jeunesse Allain Jouis vice pr sident en charge de la politique de la ville Rebecca Fagot Oukkache adjointe au Maire en charge de la jeunesse Nolwen Delal e conseill re municipale d l gu e l animation sportive et aux loisirs Johanna Rolland adjointe au Maire de Nantes en charge de la jeunesse et de l ducation Armelle Huruguen adjointe au Maire de Quimper en charge de la coh sion sociale et vice pr sidente de Quimper Communaut charg e de la jeunesse Alain Thomas vice pr sident en charge de la jeunesse Glenn Jegou conseiller municipal d l gu la jeunesse aupr s du Maire de Rennes Christ
5. Ce sont prioritairement les jeunes de 16 30 ans du quartier de Kerv nanec qui occupent r guli rement partir de 14 h le centre commercial positionn au c ur des tours et des barres d immeubles qui repr sente un lieu d activit s privil gi aux c t s de l quipement socioculturel et de la biblioth que municipale Si la population qui compose ce groupe de jeunes est plurielle il n en reste pas moins que celle des jeunes sans emploi ayant souvent chou l cole reste largement majoritaire L id e g n rale est de mobiliser ensuite plus largement au del de ce groupe visible par une offre de service r pondant aux attentes les filles sont notamment moins visibles sur l espace public mais participent volontiers pour peu que l on aille les chercher 3 La m thode employ e L id e a consist construire une d marche participative avec un groupe de jeunes du quartier de Kerv nanec dans le but de produire un projet qui tienne compte des attentes de l ensemble des jeunes du quartier L appel participation des jeunes a t r alis via des courriers envoy s ceux dont la mairie disposait de l adresse via le bouche oreille puis galement via un blog labor avec eux Aussi les professionnels pr alablement sensibilis s la d marche et inform s de ces objectifs ont t invit s relayer cet appel aupr s des jeunes qu ils c toyaient C est ainsi qu une quinzaine de jeunes
6. Rennes Au terme de l exp rimentation la validation d une exp rimentation plus que la g n ralisation En cons quence de ce qui pr c de il semblerait difficile pour les acteurs de la jeunesse de s inscrire dans le processus de validation g n ralisation propre au mod le exp rimental Ainsi assez cat goriquement la Ville d Angers r pond Pos e ainsi la question appelle une r ponse n gative D autres prennent force pr cautions l id e d une g n ralisation qui ne saurait tre si envi sag e tout fait l identique L absence de revendication f minine interroge et toute g n ralisation devrait tenir compte de cette vigilance avoir afin de promouvoir l mergence de projets alternatifs qui touchent les jeunes filles Rennes Ce qui ressort plus nettement c est que l exp rience peut on encore parler d exp rimenta tion a montr sa faisabilit elle est donc valid e par les faits et attend la validation du politique Forte de cette d marche participative la municipalit envisage pr sent la cr ation d un espace ressources d aide la recherche d emploi qui englobera galement un lieu de sociabilit pour les jeunes adultes Les questions relatives au sport et la culture trouveront leurs r ponses dans la densit de l offre propos e dans la ville et que les jeunes ont pu explorer via ce projet Lorient Le bilan de l action est en cours et sera restitu l
7. autonomisation et sur cette solli citude soudaine pour les jeunes qui profite t elle Il faut donc s interroger sur ce que ce ph nom ne signifie Peut on accorder le statut d accompagnement tous ces dispositifs qui fleurissent un peu partout Quelle est la r alit des pratiques que le mot d signe La tentation est d autant plus ais e que le mot est presque partout accol un caract re de positivit Cela oblige un regard critique sur l attribution de dispositifs d accompagnement des publics cibles Pourquoi par exemple la jeunesse est elle un public cible Et ses c t s les personnes g es les personnes en fin de vie les personnes en situation de handicap les personnes en voie de marginalisation les gens du voyage les l ves en chec scolaire les sans emploi les sans abri les sans papiers Pourquoi ces publics sont ils une cible pour les politiques S agit il de cr er les conditions de leur participation de prendre en compte leur parole leur demande ou leur non demande ou bien de cr er des dispositifs pour teindre le feu et pour que tout ce monde marge aux m mes r gles se soumette aux m mes normes L enjeu est de consid rer que l accompagnement peut tre le lieu d un retournement relevant certes d une commande sociale il peut tre le lieu o il est propos comme ressource et non comme aide ou soutien des personnes en projet et non en difficult II
8. l preuve d une formule un peu originale qui comporte une certaine prise de risque de la part du politique cet espace vou l accueil informel des jeunes adultes et implant pr s du c ur du quartier n a pas recueilli d embl e la faveur des habitants bien au contraire il est le r sultat d un contact direct des jeunes avec le Maire alors candidat le frottement a bien eu lieu et le local lui m me est un espace qui permet une forme de contact interm diaire entre les jeunes et les institutions Nous retrouvons donc les trois dimen sions du triangle politique d fini dans la premi re phase de la recherche action Apr s quelques temps de fonctionnement des l ments de bilan peuvent tre tir s l aune des objectifs atteints ou non atteints e Le local est rep r et reconnu par un certain nombre de jeunes comme un lieu d accueil d coute d information de d tente de jeu et de convivialit pour lequel ils ressentent un certain attachement Mais ce lieu ne profite pas toutes les jeunesses seulement quelques groupes de jeunes identifi s comme tant d origine maghr bine et turque essentiellement des gar ons car les filles n y trouvent pas leur place elles en sont venues demander des temps r serv s e Si le local est bien un lieu de revendication d interpellation et de rencontre c est aussi un peu un squatt qui permet quelques transgressions un cocon o les jeunes se sentent
9. 40 Hbila C op cit 41 BierB La politique de reconnaissance une cat gorie d analyse des politiques publiques 2007 Pens e plurielle n 14 http www cairn info revue pensee plurielle 2007 1 page 53 htm le retour l tymologie latine du terme de participation participare au XIII si cle signifie faire participer partager avoir sa part Est on pr t partager avec l ensemble des jeunes les laisser prendre leur part Et si l appel participation n avait si peu d chos aupr s de certains jeunes que faute de sens que parce qu on leur demande sans r ciprocit Pens es sous cet angle acceptant de se confronter ces enjeux les politiques de jeunesse peuvent se r v ler un laboratoire du politique Le projet de Lorient Co construction d un projet jeunesse de territoire Kerv nanec l preuve de la participation Fiche pr paratoire l atelier du second s minaire coop ratif 1 Les finalit s de la participation des jeunes dans le projet e Co construire avec les jeunes un projet jeunesse de territoire qui corresponde aux attentes des jeunes adultes du quartier e Cr er une offre de services nouvelle visant prioritairement l accompagnement renforc des jeunes vers l insertion sociale et professionnelle e Offrir aux jeunes des ressources qu ils ne pourraient mobiliser sans l appui de la Ville de Lorient et de ses partenaires 2 Les jeunes cibl s par la d marche
10. D gt V D Les V S N 2 EE y On envisage trop ces gens comme des sans sans papiers sans logement etc et on occulte leur capacit Ce qu on attend des personnes est qu elles soient autonomes pas l autonomie juridique mais l autonomie ducative la premi re n est qu une injonction la responsabilit II ne faut donc pas r duire l autonomie cela on ne peut pas faire autrement que de partir des personnes L accompagnement comme ressource vise permettre une personne de mener bien un projet qui soit en m me temps acquisition et d veloppement des comp tences Naturellement il y a une m thodologie du recueil de la parole de l autre Sur un fond d coute attentive d accueil sans jugement de la parole d une validation de ce qui est dit la parole est sollicit e en vue d une clarification d une explicitation Elle est au d but d une probl matisation L accompagnement est fortement li la notion d acteur dans un territoire porteur d inno vation tre acteur signifie exercer un pouvoir d agir n cessairement dans un territoire dont il mobilise les ressources Etre acteur n est pas seulement utiliser les ressources mais se comprendre comme ressource pour un territoire l mancipation cimente la construction des rapports sociaux et constitue la pierre angulaire de toute proposition strat gique de changement Une notion de dialogue et de conscien ti
11. D 4 Les ventuels carts d j observ s par le repr sentant du projet entre la commande initiale et la mise en uvre Les jeunes ont incontestablement la capacit faire des pr conisations qui dans nombre de cas peuvent croiser les constats et pr conisations des professionnels Mais ils n ont pas l habitude qu on leur demande un avis quelque peu construit leurs propos rel vent plus de l impression de la r action spontan e que d une parole labor e une exper tise d usage voire d une contre expertise citoyenne De m me les professionnels ne sont pas tous dans la logique de cette d marche d aller o sont les jeunes de recueillir leurs desiderata et de les conduire formuler des propositions La n cessit de travailler dans un d lai court en direction des jeunes a t en partie une difficult du fait de l urgence Mais elle a permis en obligeant s adapter aux circonstances de rencontrer des jeunes de mani re impromptue plus informelle y compris des jeunes qu on n aurait pas pu rencontrer dans un dispositif plus lourd elle a peut tre aussi ouvert des voies certains professionnels pour sortir du rapport institutionnel qui est le leur traditionnellement 5 Deux questionnements sp cifiques au projet par rapport la participation des jeunes Comment permettre l mergence de la parole de jeunes qui ne la prennent pas voire qui ne veulent pas la prendre dans le cadre propos par les institu
12. projets exp rimentaux de voir en quoi cela peut permettre de d gager une ou plusieurs figures de l exp rimentation et son ou leur rapport l exp rimentation d tat De quoi l exp rimentation d tat est elle le nom par Bernard Bier L exp rimentation semble tre devenue un nouveau r gime de l action publique tant ce terme est sollicit aujourd hui au niveau de l tat comme de l Europe Son usage y est pourtant r cent les dictionnaires et manuels de sciences politiques consult s nouvellement parus n en font pas mention Cet article se focalise uniquement sur un usage de l exp rimentation celui des politiques d tat quoi correspond cet usage quelles modalit s de fonctionnement renvoie t il Que dit ce changement de r f rentiel des volutions en cours Ce ph nom ne engage les collectivit s et les associations dans la mesure o certaines r pondent aux appels exp rimentation ou bien les reproduisent en leur sein Et s il est tranger la d marche engag e depuis 2009 par les sept collectivit s avec R sO Villes on pourra n anmoins tenter ult rieurement de lire la seconde phase de cette recherche action qui se veut phase d exp rimentation l aune du mod le tatique 1 L mergence r cente de l exp rimentation dans le champ des politiques publiques Les politiques publiques au tournant des ann es 1980 au croisement des politiques de d cen tralisation et de
13. se projeter dans l avenir D s lors comment et pourquoi s investir pour la collectivit Enfin l crasante majorit des jeunes que nous avons rencontr s ne croient plus en la politique comme levier pour changer leur vie L action de l tat et des collectivit s territoriales leur para t parfois relever d un autre monde De surcro t de mani re g n rale dans les villes enqu t es 10 Par exemple sur la dizaine de jeunes rencontr s dans un quartier de Rennes peine la moiti fut capable de nous citer le nom de Daniel Delaveau comme Maire de Rennes et au moment des lections r gionales aucun jeune ne connaissait le nom du Pr sident de R gion Jean Yves Le Drian C est dire quel point beaucoup de jeunes sont loin des institutions et de leurs repr sentants politiques 5 Le o NN a S LE x a Qa 2 TD S TD V S S S T 2 S S de v Sa 3 na S S S D g e n v Q N EE les jeunes monteraient selon les professionnels de moins en moins d associations depuis une dizaine d ann es et seraient davantage port s la consommation d activit s toutes faites comme l ensemble de la jeunesse nuancent toutefois certains Mais ces constats souvent tr s pessimistes ne doivent pas en occulter un autre la vitalit citoyenne qui existe chez certains jeunes et leur soif de changement se mat rialise aussi par la cr
14. tabli Dans le travail au sein des groupes tel qu il a t relat par les rapporteurs il semble que ce probl me des conditions d mergence de la demande sociale a galement souvent t trait comme un probl me technique doit on faire des sondages des quotas des entretiens collectifs individuels avec des professionnels ou pas Par rapport ce qui vient d tre dit ce questionnement pose deux probl mes On en revient une vision de la demande sociale comme pr existante l action Le travail du professionnel consisterait chercher le meilleur outil d enregistrement de cette demande celui qui induirait le moins de distorsion de d formation Raisonner en termes de sondages de quotas d entretiens non directifs ou semi directifs c est chercher un outil neutre per mettant de recueillir une expression telle qu elle est en dehors du travail d observation ind pendamment de l intervention l image du bon outil entre donc en contradiction avec l image de la bonne pratique il faut susciter la formation d une demande mais on se donne des outils qui fonctionnent selon le principe de l appareil photo ou de l enregistreur audio ou vid o enregistrer le plus fid lement possible ce qui est en limitant les effets induits par l observation D un c t il faut se pencher pour ramasser la demande rencontr e au cours de l action de l autre on affirme que la demande n est pas un objet trouv Ce
15. Ex L e e Qa A TD S TD V S S v 2 S S de v Sa 3 na S S S D g e n v S Q N D y Les espaces publics sont majoritairement masculins dans les quartiers Ils deviennent rapide ment les lieux de la transmission de pratiques sp cifiques et de la mise du pied l trier pour les jeunes qui s engagent m me momentan ment dans la d linquance Pour r sumer ces espaces peuvent tant t tre des espaces de convivialit des espaces de rel gation sociale et ou des espaces de transmission entre petits et grands Prenant en consid ration ces constats les Villes s interrogent sur les fa ons d accompagner la pr sence des jeunes sur l espace public quelle s alternative s proposer aux situations difficiles Comment se positionner entre contr le social et accompagnement la socialisation auto nome Quelle part de risque la municipalit est elle pr te prendre 5 Synth se des quatre axes d analyse LISIBILIT ET APPROPRIATION DE LA POLITIQUE JEUNESSE Rappel des constats e Des professionnels qui ne parviennent pas faire ressortir de r f rentiel en mati re d action jeunesse e Un public jeunes 16 25 30 ans non captif concern par toutes les dimensions de l action publique e Des politiques souvent insuffisamment d finies et valid es par les conseils municipaux e Des politiques largement d l gu e
16. F RENTIELS EEE D ACTION PUBLIQUE L PREUVE Cette troisi me et derni re partie sera consacr e une approche th matique des projets r alis e partir des principaux questionnements de la grille de lecture pr sent e dans la deuxi me partie en croisant regards de chercheurs et regards d acteurs dans leur compl mentarit et dans leurs tensions Dans un premier temps un texte de cadrage de Ma la Paul docteure en sciences de l duca tion claire la notion d accompagnement dans ce qu elle implique comme changement de modalit s de l action publique et de nouvelles postures des professionnels tout en montrant toutes les ambivalences et les pi ges de cette notion partir de ses questionnements les projets de Rennes et d Angers sont mis en perspective Dans un second temps Bernard Bier sociologue propose un clairage sur le partenariat nouvel imp ratif cat gorique des politiques publiques pour en montrer les enjeux les limites et d finir en quelque sorte une m thodologie pour en faire un outil pertinent Ce point de vue est ensuite confront aux apports des projets de Nantes et de Brest avant que Ren Jarry sociologue ne revienne sur quelques aspects probl matiques du partenariat et de la posture du technicien Dans un troisi me temps Bernard Bier revient sur le r f rentiel mergent de la participation l inscrit dans une histoire des mutations et des enjeux id ologiques et d place la q
17. Les perspectives trac es par les acteurs sont l objet m me de ce qui les r unit dans ce partenariat La d marche vise prendre en compte les jeunes adultes au travers du soutien aux initiatives On peut avoir l impression que la feuille est crite par avance mais elle ne l est aucunement poursuit le repr sentant de la Ville Il s agit de rechercher ensemble les pistes qui pourraient mener un nouveau projet conforme aux attentes des jeunes et pertinent au regard des enjeux de territoire il n y avait pas rien dans le quartier on ne d marre pas de z ro donc il s agit aussi de prendre en compte tout ce qui a t fait pr cise le m me et d ajouter mais il y a n anmoins une forme d usure des acteurs de terrain par rapport cela la Ville ne pouvait pas surench rir en d cr tant un sch ma de son c t cela aurait forc ment g n r du conflit Un acteur partenaire du projet abonde en ce sens l usure des acteurs fait que c est difficile qu une nouvelle dynamique vienne de l un d entre nous il nous fallait quelqu un d ext rieur et de l gitime pour impulser la d marche Ainsi la premi re r sistance des acteurs n e l annonce de la commande politique de la ville a pu tre lev e par une strat gie de cheminement collectif incluant calendrier et accompa gnement d experts notamment par l interm diaire de la recherche action de R sO Villes Si le projet n est pas fig l avance il est n anm
18. agir et formuler des pr conisations pour l action publique dans les quartiers Pour ce faire il avait t demand chacune des sept Villes d organiser une d l gation com pos e de dix jeunes dix professionnels de jeunesse et cinq lus Plut t que d envisager un rendez vous classique avec des conf rences et des tables rondes d experts nous avions fait le choix du d bat dans le cadre d une d marche participative Un ouvrage a rendu compte de cette premi re recherche action Jeunes de quartiers populaires et politiques de jeunesse l exp rience du grand Ouest de Chafik Hbila Cahiers de l action n 32 2011 INJEP 2 Convention industrielle de formation par la recherche il s agit d un dispositif g r par l association nationale de la recherche et de la technologie ANRT qui subventionne toute entreprise de droit fran ais qui embauche un doctorant pour le placer au c ur d une collaboration de recherche avec un laboratoire public M UNE SECONDE PHASE DE LA RECHERCHE ACTION PLUS EXP RIMENTALE Les sept Villes partenaires de la recherche action Angers Brest Lorient Nantes Quimper Rennes et Saint Nazaire par la voix de leurs lus r unis en comit de pilotage le 25 novembre 2010 Brest ont exprim le souhait d prouver les r f rentiels et les pr conisations produits dans la premi re phase en s engageant dans la poursuite de la d marche Pour ce faire elles ont choisi soit la mise en
19. ation d associations revendicatives Ces derni res constituent bien souvent les initiatives les plus abouties manant des jeunes des quartiers populaires sur le plan de la citoyennet l origine ces associations se b tissent sur un manque Elles naissent d une volont politique des jeunes de pouvoir un moment donn casser les barri res et monter au cr neau pour relayer des revendications et des dol ances aupr s de l institution L objectif pour les jeunes impliqu s dans ce type d actions est d abord de pouvoir acc der la capacit de d cision d tre partie prenante du changement Le besoin d un outil pour faire acc der les jeunes aux d cisions cruciales les concernant se fait donc fortement ressentir Les jeunes de ces associations sont g n ralement tr s revendicatifs et tentent de bousculer les lignes parfois de mani re brutale diront certains professionnels pour se frayer un passage dans la construction de l offre existante Les revendications sont aussi identitaires Ces jeunes sont assoiff s de reconnaissance sociale de reconnaissance de leur double culture lorsqu ils sont issus de l immigration et d une plus forte prise en charge de la th matique jeunesse des quartiers dans les politiques publiques Ces associations entendent bien se faire entendre et accompagner les jeunes du quartier L exemple de ces initiatives est int ressant en ce sens qu il nous montre quel point il est difficile de
20. des groupes masculins uniquement L absence de revendication f minine interroge et toute g n ralisation devrait tenir compte de cette vigilance avoir afin de promouvoir l mergence de projets alternatifs qui touchent les jeunes filles La g n ralisation de l accueil des nouvelles initiatives ne peut se faire de mani re syst ma tique L effet de seuil de notre capacit d accueil ainsi que le lien faire entre des propositions parfois redondantes nouvelles ou historiques nous emp che de conclure la l gitimit de toutes les nouvelles propositions et d accueillir tout nouveau projet ind pendamment des crit res sportifs Demeurent la d marche et la structuration d un travail collectif inter secteurs et interprofes sionnel de veille et d analyse des propositions mergentes qui ont montr leur pertinence et doivent se p renniser au regard de la plus value de ce processus sur le rapport des jeunes l institution municipale de l int r t de mettre en question r guli rement nos proc dures afin de leur permettre d voluer et de reconna tre des initiatives novatrices SAINT NAZAIRE 1 Le projet politique Processus de construction de la politique de jeunesse Un premier Projet ducatif Local a t formalis en 2002 Au regard de l volution des besoins des enfants et des jeunes des transformations de l offre et des structures ducatives sur la commune des modifications intervenues dans l environnem
21. donc du processus d autono misation qui devrait conduire tr s logiquement se d prendre de l autorit se d tacher des lieux impos s et plus proches des logiques du monde marchand que des exigences citoyennes Liste bien s r non limitative 27 Bateson G Vers une cologie de l esprit tome 2 1980 Le Seuil 28 Mauger G La consultation nationale des jeunes contribution une th orie de l illusionnisme social Gen ses 1996 http www persee fr web revues home prescript article genes_1155 3219 1996 num_25_ 1 1417 29 Hbila C Jeunes de quartiers populaires et politiques de jeunesse L exp rience du Grand Ouest 2011 Cahiers de l action INJEP p 64 66 KRD gt V S 2 5 V S 5 3 S 2 LS S D D S D QW L basi S w D Enfin l outillage lexical institutionnel est lui m me soumis des volutions qui font que les mots sont pi g s leur sens brouill Des termes qui appartenaient au vocabulaire d un certain progressisme politique social ducatif comme autonomie innovation projet deviennent ceux du n olib ralisme Les mots qui renvoyaient une mancipation individuelle et collective ins parables du r f rentiel de l galit et de la construction d une offre pour ce faire reviennent donc dans la logique in galitaire d un certain ordre social et politique o chacun doit trouver sa place avec le mod le d un individu autonome e
22. e mais le r sultat de la lente laboration par les jeunes eux m mes d une contre expertise citoyenne Yves Sintomer C est en d battant en faisant de mani re autonome et parfois dans le conflit qu on participe la cr ation des possibilit s d un espace public commun Reconna tre l espace public comme espace du politique La pr sence dans la rue des jeunes de quartiers populaires est souvent on l a vu dans le pre mier temps de la recherche action per ue comme probl matique R duite cela la question jeune devient une question d ordre public Et nombre d actions destination d une jeunesse dangereuse ont alors pour fonction de pacifier de s curiser l espace public Cette pr sence parfois excluante des autres auquel cas l espace cesse d tre public a pour tant du sens Une approche compr hensive permettrait de lister dans certaines pratiques juv niles ordinaires le stationnement sous les abribus par exemple comme dans les mani festations qui en 2005 ont agit certains quartiers autre chose que l expression de l ennui ce peut tre aussi cela ou de formes d lictueuses m me remarque mais aussi comme la revendication du droit tre l gitimement dans l espace public tre reconnu pour ce que l on est Parler d espace public ne rel ve plus alors de la seule sociologie de l urbain mais aussi de la philosophie politique interrogeant l organisation et les choix de la Cit non pas s
23. et c est aussi quelque chose que vous constatez d o un certain nombre d interrogations sur la nature du retour quel doit tre le retour pour que l offre reste mobilisatrice Que fait on apr s avoir demand aux jeunes de s exprimer de participer pour qu ils ne se sentent pas flou s L encore on peut convoquer la philosophe et politiste Nancy Fraser qui propose de r pondre cette question par un concept celui de parit de participation Il faut estime t elle que les partenaires d une sc ne d lib rative se voient garantir la possibilit de participer en tant que pairs il faut d clarer injuste crit elle le fait que des individus et de groupes se voient d nier le statut de partenaire part enti re l interaction sociale 54 DubetF Le d clin de l institution 2002 Le Seuil 55 Cf Malochet V La police au d fi de la proximit in Cortesero R dir La banlieue change In galit s justice sociale et action publique dans les quartiers populaires 2012 para tre Les ditions du Bord de l Eau 56 Fraser N Qu est ce que la justice sociale op cit 57 Ibid KD gt V S 2 5 V S 5 3 S LS S TD D S D QW L basi S J D Le dernier point concerne le caract re collectif ou individuel de la participation L offre de participation la nature de la consultation peuvent tre collectives ou inversemen
24. et rien ne dit que le travail de mutualisation au c ur de la recherche action aurait cette fonction d exportation vers d autres territoires Celle ci semble plut t l opportunit d un regard critique et d un change permanent d une aide la r flexivit des exp rimentateurs sur eux m mes 2 Les Villes exp rimentent Comment chacune des Villes impliqu es s est elle saisie de ce cadre collectif pour entrer dans son projet exp rimental L objet de l exp rimentation Qu une situation probl me fasse l objet une fois mise l agenda d une politique traduite en projet actions dispositifs n est pas en soi le propre de l exp rimentation c est la d finition m me d une politique publique Ce qui semble caract riser plus pr cis ment les exp rimen tations d tat et des collectivit s impliqu es c est plut t de s inscrire dans les failles de poli tiques d j existantes mais qui ont montr leurs limites faible efficacit relativement au projet incapacit r pondre de nouveaux enjeux d calage entre investissement lourd et r sul tats D o l int r t alors d explorer de tester de nouvelles r ponses noter que l ensemble des exp rimentations porte de fait sur l aide l mergence d une parole des jeunes de mani re mettre en place une offre plus adapt e leurs attentes pratiques et sociabilit s ce qui reste la bo te noire des politiques men es depuis plus de trente ans qui pourtant
25. finit et incarne l int r t g n ral Avec cette r volution politico administrative la d centralisation a pour but l instar de l valuation des politiques publiques de rapprocher le pouvoir du citoyen et d aller vers plus de transparence et de d bat d mocratique divers acteurs sur un m me territoire avec chacun leur l gitimit et avec un registre de comp tences plus ou moins vagues sont oblig s de travailler ensemble Qui d finit alors l int r t g n ral La question devient et demeure pol mique entre tenants du primat de l tat et ceux pour qui la pluralit des pouvoirs est une avanc e incontestable ce d bat traverse la droite comme la gauche C est dans ce contexte que le terme de gou vernance s impose terme d ailleurs aussi flou que les autres 14 Damon J La dictature du partenariat Vers de nouveaux modes de management public Futuribles n 273 2002 15 Jobert B dir Le tournant n o lib ral en France id es et recettes dans les pratiques gouvernementales 1994 L Harmattan Les politiques des ann es de crise apr s 1980 Il s agit de passer d un r f rentiel d galit un r f rentiel d quit donc un traitement diff renci pour r tablir l galit au profit de territoires ou de publics d finis essentiellement partir de crit res sociaux La solution aux difficult s rencontr es ne peut plus venir exclusi vement d en haut mais doit mobiliser le
26. gories de compr hension telle celle d acteurs faibles promue par certains sociologues permettant de penser la fois leur v cu domination s gr gation disqualification manques et leur capacit agir Comprendre les formes et les pratiques juv niles dans leurs dynamiques et comme processus Le discours d injonction la participation se heurte la r alit des pratiques juv niles Le terme m me de participation comme celui d engagement de projet appartient la rh torique institutionnelle pas celle des jeunes qui font sauf pour les jeunes mieux dot s qui ont acquis les comp tences pour instrumentaliser le langage des institutions leurs propres fins Nous ne d velopperons pas ici les caract ristiques des processus de mobilisations juv niles De nombreux travaux existent ce sujet Il faut certes viter le discours g n raliste qui fait abstraction de l existence m me d une grande diversit et des in galit s au sein de la jeunesse diff rences g n rationnelle sociale culturelle conomique scolaire g ographique de genre comme d ailleurs de typologies fig es qui peuvent se r v ler enfermantes elles ne permettent pas de voir les passages et la plasticit des comportements des individus et des groupes selon les champs les contextes De m me de nombreux travaux existent sur le lien entre le capital socioculturel et scolaire et l investissement dans les formes les plu
27. habitants jeunes mais pas seulement tait f conde pour penser diff remment la dynamique ducative d un territoire insuffisamment couvert Les objectifs taient de deux ordres sur le plan professionnel exp rimenter de nouvelles pratiques professionnelles sur le plan territorial travailler autour du vivre ensemble et de l interg n rationnel L animation d un territoire est facteur de r gulation entre les groupes sociaux qui le composent et facilite l acceptation de l id e d un espace partag La recherche de solution proc de d abord de la rencontre entre les diff rents protagonistes L espace public est cet espace appropri C est dans l op rationnalit par une inscription et une pr sence r guli re sur les territoires que nous sommes all s chercher de nouveaux outils d animation toujours dans un souci de se mettre en lien avec des habitants afin notamment de leur permettre d investir l espace public et de lib rer les paroles L exp rimentation consiste aussi pour chaque professionnel investi dans ce projet sortir de son propre cadre de r f rence Pr sentation du contexte donn es g n rales Passerelle entre la politique de la ville et la politique de jeunesse La passerelle s est v ritablement tablie lors de la validation de ce projet aupr s des lus en f vrier 2011 Diagnostic de l offre existante potentiellement semblable au projet Les professionnels investis dans ce projet in
28. http www meirieu com ARTICLES surlecognitivisme pdf Une n cessaire clarification exp rimentation et innovation Un autre point est celui de savoir si l exp rimentation est ins parable de l innovation voire si ces deux termes sont synonymes L innovation peut ne pas tre accompagn e d un dispositif d valuation peut ne pas pr tendre tre tendue et ne se veut que r ponse singuli re une situation particuli re Il serait int ressant de rappeler que le mot d innovation vient la fois du monde des orga nisations de l entreprise lib rale et du monde des sciences sociales S adapter des contraintes nouvelles aller de l avant pour ouvrir de nouveaux march s et stimuler la pro duction et tre dans la cr ativit ne renvoient pas aux m mes mondes et ne s appuient pas sur les m mes valeurs De m me l exp rimentation n est pas n cessairement associ e l innovation malgr le fait qu elle s en r clame fortement participant ainsi un brouillage s mantique Il n y a pas d innovation en soi l inverse de l invention de la cr ation mais par rapport une situation particuli re Or l exp rimentation pose l innovation comme un objet g n ral la d marche se veut innovante et de surcro t g n ralisable occultant la sp cificit des situations On en arrive alors parfois des situations paradoxales T moin la fameuse mallette des parents initi e par le recteur de l Acad mie de
29. il faut permettre une d lib ration sous traite au regard du dominant au sein d un entre soi Imaginons une r union d ouvriers pendant un piquet de gr ve tout le monde sent bien que la teneur des d bats y sera tr s diff rente s il n y a que les ouvriers ou si l on inclut le DRH ou la direction elle m me Le contre public subalterne c est un public qui se forme l abri et souvent contre les regards et le jugement du dominant c est un public qui parvient formuler de mani re r flexive un certain nombre de souhaits de besoins d aspirations qu il ne parviendrait pas formuler sous le regard et la contradiction que lui apporterait le dominant l emprise du dominant sur les changes horizontaux et entre pairs n est pas la seule bride qui limite l mergence d une demande On sait aussi que les gens s adaptent leur condition ils ne revendiquent que ce quoi ils pensent pouvoir acc der C est d ailleurs un lieu commun de la sociologie les gens font de n cessit vertu ils font le choix du n cessaire et d ve loppent des aspirations coh rentes par rapport leur chances effectives de r alisation Et la position sociale d termine le sentiment de pouvoir peser sur le cours des choses Plus vous tes en bas moins vous avez le sentiment de disposer d un pouvoir social effectif de pouvoir influer sur votre environnement social et votre destin personnel Un des grands th oriciens de la participation
30. la culture des politiques et des professionnels qu il allait falloir progressivement s approprier L tat devenait un acteur parmi d autres qui avait pour mission de fixer des orientations nationales de contribuer aux initiatives sur les territoires mais devait se re l gitimer en permanence L aube des ann es 2000 vit ainsi que le montre Renaud Epstein le retrait de l tat des ter ritoires et une nouvelle logique se mettre en place l tat n est plus dans la n gociation au niveau du territoire mais gouverne l instar de nombre de pays europ ens par agences appels d offres projets exp rimentations au travers de projets pilotes Ainsi il reprend la main et peut imposer sa volont Ce ph nom ne tait d j identifi par Francine Labadie propos de l exp rimentation de l ARS Le Minist re de la Jeunesse et des Sports s est trouv dans une position strat gique d s le d part il tait en effet l offreur de n gociation Il a pu fermer ou ouvrir le jeu partenarial 74 Boutinet J P Anthropologie du projet 1990 PUF 75 Boltanski L Chiapello E Le nouvel esprit du capitalisme 2000 Gallimard 76 Epstein R Gouverner distance Quand l tat se retire des territoires Esprit novembre 2005 il a donc identifi et choisi les acteurs qu il estimait l gitime pour coop rer avec lui Mais contrairement cette auteure nous ne voyons pas l la possibilit d un retour du polit
31. mais aussi la politique de jeunesse dans laquelle elle s inscrit Les participants ont d fil entre les stands munis d un carnet de voyage afin de prendre connaissance des projets et d y noter leurs remarques et questionnements quant aux deux th matiques du jour partenariat et accompagnement Ils y ont par ailleurs trouv des infor mations diverses concernant l action jeunesse des Villes Le second s minaire coop ratif quant lui avait pour objectif apr s avoir travaill sur la question de l accompagnement des jeunes et celle du partenariat entre acteurs de s int resser la participation des jeunes Ainsi les participants ont r fl chi aux finalit s de la participation pourquoi aux formes qu elle prenait comment aux jeunes qu elle visait qui et aux diff rentes fa ons de les mobiliser etc Pour ce faire des clairages d experts ont t propos s et trois ateliers ont t consacr s l analyse des projets de Lorient Nantes et Saint Nazaire L objectif a t de d battre et d changer partir de deux ou trois questionnements sp cifiques chacun de ces projets Par cette d marche les changes ont influ sur le cours des projets Le regard ext rieur des acteurs sur les exp rimentations dans un cadre propice une analyse distanci e aura permis d apporter des clairages aux porteurs de projet J y vois plus clair pour la suite affirmait un professionnel l issue d un atelier c
32. matiser et de ce fait d interroger les politiques publiques et les pratiques des acteurs D un bout l autre l int r t ne s est pas d menti Quant la pr sence des jeunes dans la d marche de la recherche action elle fut probl ma tique Tous les professionnels s accordent sur le fait qu il est regrettable de parler des jeunes en leur absence dans une dynamique qui pr tend faire cho leurs besoins tout en demeu rant impuissants les mobiliser dans ce type de d marche Devant le constat de la difficult r elle mobiliser les jeunes dans des dispositifs qui restent malgr les intentions des protagonistes des dispositifs institutionnels et per us comme tels les acteurs ont pr f r diff rer dans un premier temps cette coop ration avant de renoncer Les modalit s d organisation retenues un comit de pilotage au d marrage de l exp rimen tation et un second son terme n ont pas permis de mobiliser totalement les lus pourtant demandeurs de cette r flexion collective Enfin le degr de conscience sur ce que pourrait apporter une dynamique d accompagnement variait toutefois selon les acteurs des quipes projet pour certains la logique d action n appelle pas de r flexion particuli re Les attentes l gard du r seau taient aussi h t rog nes Les Villes n tant pas au m me stade d avancement du projet la nature et le niveau d accompagnement sollicit taient diff rents demande d
33. neau sportif municipal en auto nomie ont d identifier en leur sein un ou des responsables qui serai en t les inter locuteurs des animateurs de terrains et des services municipaux dans la relation de r servation des horaires de discussion propos du mat riel des ventuelles difficult s Cette entr e en relation avec l institution l acceptation de ce r le parfois d interm diaire en charge de relayer des informations d expliciter les ch ances de mobiliser les usagers des cr neaux sur des dates constituent pour les jeunes un risque de mise en cause de leur cr dibilit de leur l gitimit aux yeux de leurs pairs S S D A de S 35 Sj 5 a S lt 5 TD A gt V D pa S N w D impliquant une prise de risques pour la Ville La prise de risques pour la Ville a essentiellement port sur la question de la respon sabilit juridique parfois ind termin e dans le cas de groupes non constitu s en associations dans certains cr neaux ou espaces informels Un interm diaire asso ciatif a le plus souvent t recherch mais pas syst matiquement Rennes Il s agit bien d une exp rimentation avec mise l preuve d une formule un peu originale qui comporte une certaine prise de risque de la part du politique Le frottement a bien eu lieu et le local lui m me est un espace qui permet une forme de contact interm diaire ent
34. novembre 2005 KD gt V S 2 5 v S S 5 S 2 LS S D D S 2 D pas L w S w D e L inscription dans des temporalit s n goci es qui ne sont pas que celles du politique les ch ances lectorales des administrations les temporalit s budg taires mais aussi celles des processus li s aux territoires et aux populations 4 Les habitants et les jeunes partenaires ou acteurs citoyens de politique publique La place laiss e aux b n ficiaires comme partenaires est souvent un leurre ils sont invit s acquiescer ou adh rer des dispositifs qu ils n ont pas choisis et qui leur sont peu ou prou impos s Ils vont alors d velopper des strat gies diversifi es identifi es par le politologue Albert O Hirschman soit ils acceptent de se conformer au nom de b n fices possibles loyalty soit ils d veloppent des comportements de refus critique prenant la parole sous des formes pas toujours consid r es comme l gitimes voice soit ils s absentent tout simplement d une sc ne o ils n ont rien gagner exit Ne faut il pas alors changer de posture cesser de se r f rer ce simulacre de partenariat mais plut t tre dans l coute et dans l acceptation de cette parole ext rieure aux institutions de cette voix comme garde fous porteuse d une expertise d usager d une contre exper tise citoyenne Seul ce contre pouvoir sera le garant que le
35. re phase elle s est caract ris e par une forte logique d autonomisation des Villes lesquelles se sont saisies du travail de r seau pour s acheminer vers la construction de projets singuliers Lors de la premi re phase il s agissait de produire de la connaissance sur les jeunes et les politiques avec une intervention forte de R sO Villes sur chaque terrain un travail d entre tiens avec les jeunes et les professionnels a t men et des restitutions locales mobilisant l ensemble du r seau ont t organis es Dans ce second temps chaque Ville tout en s inscrivant dans la d marche collective du r seau exp rimente le projet de son choix sous la forme qui lui semble la plus pertinente R sO Villes change de r le celui ci consiste cr er les conditions de la mutualisation en fournir les outils entre autres par l animation des temps collectifs et par la sollicitation d apports ext rieurs Le mat riau de l analyse est b ti sur la production des acteurs Passer d une logique moteur unique une logique de dynamiques autonomes pro duction de connaissances par une exp rimentation plurielle de projets singuliers rend le partage plus complexe compte tenu des rythmes d avancement diff rents d une ville l autre Une grille de lecture peu r appropri e en dehors des temps de R sO Villes La grille d analyse labor e collectivement qui se voulait aide l laboration du projet exp rimental
36. rimentation dans le champ de pr occupation qui est celui des acteurs de cette recherche action e En 1995 la relance par le gouvernement et plus pr cis ment par le minist re de la Jeunesse et des Sports d une politique d am nagement des rythmes scolaires ARS est pr sent e comme une exp rimentation pour laquelle un Comit d valuation et de suivi est mis en placeft e La r forme constitutionnelle de 2003 dite acte Il de la d centralisation introduit le principe d exp rimentation double titre e L article 37 1 autorise la loi ou le r glement comporter pour un objet et une dur e limit s des dispositions caract re exp rimental Cet article est une reconnaissance dans la Constitution des pratiques de l exp rimentation par l tat e Par ailleurs le quatri me alin a de l article 72 de la Constitution pr cise que les collectivit s peuvent d sormais laborer la norme en s affranchissant des normes g n rales Il incombe au l gislateur ou au pouvoir r glementaire d autoriser la d rogation Cette autorisation n est donn e que dans l objectif d une g n ralisation et ne peut avoir qu un objet et une dur e limit s Afin d tablir une proc dure identique toutes les exp rimentations le texte consti tutionnel renvoie une loi organique les modalit s d exp rimentation par les collectivit s localesS Dans le prolongement de la r forme constitutionnelle de 2003 l article 34 de la loi du
37. sienne de l exp rimentation dans les Villes L exp rimentation on l a vu tant dans le champ scientifique que dans celui des politiques publiques est indissociable d un protocole d valuation extr mement rigoureux qui seul peut lui donner sens puisqu il permettra de valider l hypoth se de d part Dans les exp rimentations des Villes on est loin de ce cas de figure Seule la Ville de Brest a mis en place une grille d valuation permettant de rendre compte des personnes rencontr es des besoins ou des probl matiques identifi es selon les territoires cibles et les dynamiques ou difficult s Force est de constater que la grille propos e au d part par le collectif autour de R sO Villes voir supra p 39 n a t que peu utilis e ou marginalement L valuation ou ce qui en tient lieu est en fait port e par les professionnels eux m mes de mani re empirique et ne porte que tr s exceptionnellement sur le caract re exp rimental du dispositif lui m me Ce que les acteurs du territoire ont pu v rifier c est que leur projet tait possible qu il pouvait produire quelques effets voire que persistaient malgr tout quelques difficult s sans que soit explicit en r ponse la troisi me question du questionnaire s il s agissait de s engager dans une nouvelle exp rimentation La place des jeunes dans le projet est un chantier ouvrir Brest L exp rimentation a concern des groupes masculins uniquement
38. souvent dissym triques cf les textes de Bernard Bier p 80 Ren Jarry p 88 sur le partenariat et de Bernard Bier p 90 et R gis Cortesero p 102 sur la participation en d pit du succ s tr s relatif de l injonction ce mod le EE Dans quelle mesure ce discours sur la participation des jeunes sous cette forme n a t il pas un caract re magique incantatoire qui peut in fine rassurer le professionnel et l lu faire porter sur les jeunes leur d ficit de participation et appeler une d marche toujours plus ducative et de toujours aussi faible efficacit d marche sans fin Ne faut il pas changer de posture et prendre le probl me autrement en tenant compte de ce que nous apporte la recherche en sciences sociales savoir que les mobilisations et initiatives des jeunes passent par le faire plus que par des discours en amont les jeunes n ont aucune raison de se mobiliser s ils n y trouvent pas leur int r t s ils n en voient pas les effets imm diats les mobilisations des jeunes et des autres ne se font que sur des questions par lesquelles ils se sentent concern s En cons quence le probl me n est pas de leur demander ce qu ils veulent mais de cr er un cadre ou de leur permettre de cr er un cadre o ils auront le pouvoir de faire conform ment aux propos de Saul Alinski ne demandez pas aux gens ce qu ils veulent ils vous r pondront toujours des choses d cevantes Donnez leur d abo
39. tu es seul savoir ce que tu dois choisir Ces deux attitudes extr mes sont probablement aussi irresponsables l une que l autre car aussi d responsabilisantes Mais entre un volontarisme autoritaire qui croit qu il suffit de d cider pour l autre pour que le probl me soit r gl et un spontan isme b at qui refuse d imposer quoi que ce soit au nom de la libert de l autre le champ possible d une posture d accompagnement est en quelque sorte balis Ces deux attitudes bien que contradictoires sont en fait n cessaires l une l autre chacune est l pour faire barrage aux d bordements de l autre Elles sont n cessaires comme les berges du fleuve sont la condition pour que le fleuve coule Loin de se figer sur une conception arr t e a priori de ce qui est conforme elles laissent la posture toute latitude d tre en prise avec ce qui se joue au moment o cela se joue Mais cela exige que nous nous sachions capables des deux Parce qu il se sait capable de l une comme de l autre le professionnel peut tout aussi bien tre capable d empathie que d inter pellation Capable des deux il sait aussi bien s engager que se retirer dire ou retenir proposer ou imposer soutenir ou confronter inciter ou se tenir en retrait C est la situation relationnelle qui dicte la pertinence de sa conduite Parce qu il ne s est pas engag dans un projet clos avant d tre initi il accueille tout ce qui se pr sente
40. Cr teil financ e par le Fonds d Exp rimentation pour la Jeunesse dans le cadre de la lutte contre le d crochage scolaire et pr sent e comme une innovation La d marche consistait faire venir dans un tablissement scolaire les parents de milieux populaires pour leur pr senter le fonc tionnement de l cole les attentes des enseignants Or de multiples exp riences existent partout en France de coop ration entre l cole et les familles fortement inven tives adapt es la sp cificit de leur territoire et refusant pr cis ment la logique du partenariat dissym trique sens unique invalidant in fine pour les parents et dont une tr s abondante litt rature scientifique a montr les effets pernicieux cf dans ce volume le chapitre sur le partenariat p 80 Mais l cole d conomie de Paris qui fut charg e de l valuation ne connaissait rien la probl matique en question ni la litt rature grise aff rente et n a aucunement cherch combler ses incomp tences ce sujet Et voil comment une exp rimentation peut tre parfaitement r gressive dans son principe et sur nombre de territoires plus avanc s L innovation est elle d ailleurs le s same absolu la solution miracle toutes les difficult s Cela peut tre le cas parfois condition d en pr ciser la d finition les tenants et les aboutis sants Mais cela peut tre aussi le signe d une fuite en avant d un bougisme d
41. Des temps de r gulation avec les jeunes et professionnels pr paration des Assises points d tape e Des synth ses apr s chaque temps fort 4 Les ventuels carts d j observ s par le repr sentant du projet entre la commande initiale et la mise en uvre eLa question de la repr sentativit des jeunes ayant particip population tudiante sous repr sent e e La temporalit de la d marche n avait pas t justement estim e plus longue que pr vu e Alors que les jeunes se sont engag s sans probl me dans la d marche des r sistances ont t observ es du c t des professionnels de la Ville peur d tre remis en question 5 Deux questionnements sp cifiques au projet par rapport la participation des jeunes e Comment faire en sorte que les professionnels de la jeunesse s approprient la d marche et s y engagent sans r ticence e Comment poursuivre la dynamique engag e dans la phase d laboration avec les jeunes lors de la mise en uvre du projet apr s le vote municipal en juin 2012 S S D A 2 de v 5 Sj 5 a S lt w 5 D A gt V Les V w S D La participation en d bat par R gis Cortesero R gis Cortesero a jou un r le de grand t moin l issue des ateliers du second s minaire coop ratif Les d bats tenus en ateliers ont principalement tourn autour deux questions qu il faut s pa rer analytiqueme
42. L ducation populaire la crois e des chemins Le monde de l ducation populaire est l un des partenaires principaux autant de l tat que des collectivit s territoriales dans la mise en uvre des politiques ducatives et de jeunesse aujourd hui Mais dans quelle mesure a t il pris en compte les mutations qui ont affect les dynamiques ducatives ces trente derni res ann es et dans quelle mesure d veloppe t il une logique en phase avec les nouvelles logiques de socialisation et les aspirations mani fest es par les jeunes Pour r pondre cette question il faut faire un rapide retour sur l histoire de l ducation popu laire qui comporte essentiellement trois temps la fin du 19 si cle il s agit d un projet d mancipation du peuple par un redoublement de l action de l cole hors de la sph re scolaire dans l entre deux guerres cet objectif est enrichi d un projet de participation sociale il s agit de permettre aux jeunes de milieux populaires d acc der aux loisirs et la culture c est l invention du temps libre symbolis par l pisode du Front populaire dans l apr s deuxi me guerre et plus particuli rement durant le tournant des ann es 70 une troisi me strate vient s ajouter aux deux autres au travers d un projet d exp rimen tation et de promotion des p dagogies nouvelles ce sont des p dagogies inductives ins pir es d auteurs comme Freinet ou Montessori qui privil gient la
43. La Fourmili re l preuve du partenariat P 84 Le projet de Nantes Cr ation d espaces d accompagnement des projets et initiatives des jeunes sur le territoire Breil Dervalli res l preuve du partenariat seen P 86 Le partenariat en d bat par REN JatTy ss s sssssssssessssssssssssessssssseosssssoesssssesrssse P 88 M LA PARTICIPATION ssssssssnssosssessecsssessescesessecsessesese P 90 La participation un r f rentiel pol mique et qui doit le rester P 90 par Bernard Bier Le projet de Lorient Co construction d un projet jeunesse de territoire Kerv nanec l preuve de la participation ssssssssssssssssssssssessssseresssssee P 97 Le projet de Nantes Cr ation d espaces d accompagnement des projets et initiatives des jeunes sur le territoire Breil Dervalli res l preuve de la participation P 99 Le projet de Saint Nazaire Paroles de jeunesses l preuve de la participation P 100 La participation en d bat par R gis Cortesero P 102 W CEXPERIMENTATION ns ninsnccssinsannstinieesisis P 110 De quoi l exp rimentation d tat est elle le nom par Bernard Bier P 110 Des Villes aux prises avec l exp rimentation par Bernard Biet P 119 M THODOLOGIE DE L EXP RIMENTATION ET PARTICIPATION DES JEUNES DEUX CHANTIERS POURSUIVRE M L EXP RIMENTATION UNE NOTION OUTILLER se P 130 Une question et si la d marche avait t plus
44. Le o NN S LE a Qa 2 TD S TD V S S v 2 S S de v n Sa 3 D na S S S D Z e n v S Q N u1 D Ces id aux types sont des tendances qui se sont d gag es de l observation et des entretiens effectu s dans les villes et constituent en quelque sorte des invariants sociologiques que nous avons retrouv s dans toutes les villes impliqu es dans la recherche action Cependant les situations ne sont jamais fig es Il ne s agit en aucun cas d enfermer les jeunes dans l une ou l autre de ces figures sociologiques Il n existe aucun groupe pr tabli et il importe de penser les situations des jeunes prises dans des processus Les jeunes naviguent entre plusieurs de ces situations au gr des tapes de leurs parcours de vie du bas vers le haut comme du haut vers le bas travers ces situations sociales restitu es sous forme id ales typiques c est la question de l int gration durable du jeune dans la soci t qui est pos e Les politiques de jeunesse l preuve des quartiers populaires 1 Lisibilit et visibilit des politiques de jeunesse En quoi ces r alit s sociologiques interpellent elles les politiques de jeunesse L offre institu tionnelle rencontre t elle les pr occupations et les aspirations des jeunes Plus largement existe t il dans les villes un r f rentiel politique guidant l laboration de l action je
45. QUELLE JEUNESSE MUTATIONS DES FORMES D ACC S L GE ADULTE ET ACTION PUBLIQUE R gis Cortesero sociologue Intervention r alis e lors du premier s minaire coop ratif le 1 mars 2012 Lorient Une des questions les plus fondamentales en mati re de politique de jeunesse comme pour toute politique publique est celle du r f rentiel c est dire de la th orie sous jacente implicite ou explicite du probl me traiter qui fonde l orientation et la conception d une politique Un r f rentiel c est une th orie implicite ou explicite qui permet aux d cideurs et ceux qui mettent en uvre l action de r pondre trois questions quelle image retient on de la question traiter ici de la question de jeunesse En quoi cette question peut elle faire l objet d une action publique En quoi peut elle tre la cible d une politique publique Il existe deux fa ons de r pondre cette question du r f rentiel lorsqu on est sociologue qui constituent galement deux types d apports que l on peut essayer de mobiliser desti nation des acteurs publics d cideurs techniciens lus premi re fa on chercher identifier dans le panel des actions et des politiques existantes les pr suppos s qui fondent l action Quels sont les r f rentiels l uvre aujourd hui dans les politiques de jeunesse et les politiques ducatives seconde fa on d gager les l ments de r ponse des r f rentiels dans les a
46. accompagnement et d expertise lors d un projet en d finition demande d valuation pour un projet en cours pas de sollicitation particuli re pour un projet dont la mise en uvre apparaissait comme compliqu e Des tats d avancement diff rents Trois s minaires coop ratifs taient initialement pr vus deux au final se sont tenus Le temps de r flexion pr alable la mise en uvre de la recherche action d finition du cadre construc tion de la grille d analyse choix des th matiques soumettre la r flexion des acteurs etc ayant occup un tiers du calendrier la constitution des quipes projet sur le terrain a t quelque peu tardive par rapport au calendrier initialement envisag par le comit technique De plus la mobilisation des acteurs s est effectu e sur des rythmes variables d un territoire l autre compte tenu des contextes quoi s est ajout le temps n cessaire l appropriation collective de la d marche par les acteurs concern s Cela fait ressortir la n cessaire prise en compte des temps de maturation propres chaque territoire et chaque projet de l histoire et des logiques d acteurs propres chaque territoire C est incontestablement une des le ons de cette exp rimentation collective le on qui est transf rable toute politique publique S S D Si 2 de S 35 5 3 a S lt 5 TD A gt V Les S G N QUATRE R
47. action publique Elle revient ensuite sur les grands enseignements des travaux de la premi re phase de la recherche action e La deuxi me partie Projets de territoire et dynamique de r seau s attache pr senter les projets d exp rimentation propos s par les Villes ainsi que les outils construits en vue de leur analyse notamment les questionnements du r seau et la grille de lecture Ces exp rimentations s inscrivent dans les politiques de jeunesse des sept municipalit s Nous pr sentons successivement une synth se de chaque projet municipal afin de mettre en vidence les priorit s et les axes strat giques de son action en direction de la jeunesse puis le projet choisi reprenant ses finalit s ses m thodes et son organisation Enfin quelques l ments de r flexion transversale portent sur l articulation du travail de r seau avec les dynamiques propres chaque Ville e La troisi me partie Quatre r f rentiels d action publique l preuve s organise autour de trois entr es structurantes l accompagnement des jeunes le partenariat entre acteurs et la participation Chacune fait l objet d un cadrage th orique afin de confronter ces notions leur mise en pratique dans les exp rimentations de quelques projets exp rimentaux ana lyse r alis e partir des principaux questionnements de la grille de lecture pr sent e dans la deuxi me partie Pour terminer c est la notion m me d exp rimentation qu
48. ce paradigme et de quelques uns de ses traits le fait social est vu comme une chose et connaissable comme tel l objet est ext rieur celui qui l observe on peut mesurer le social la v rification ne se fait plus par le fait mais par la statistique 67 http ressources ville org images stories 19 20avril 202011 20 20CP 20Lancement 20des 20 CUCS 20exp C3 A9rimentaux pdf 68 Bernard C Introduction l tude de la m decine exp rimentale 1966 Garnier Flammarion La sociologie se remettra vite de cette illusion sans perdre de vue son exigence de rigueur et certains de ses acquis la r alit est une construction sociale le regard du chercheur modifie son objet l approche qualitative doit mobiliser les repr sentations de ceux l m me qui sont et font la soci t l interpr tation des faits humains ou sociaux est plurielle N anmoins certains chercheurs par exemple dans le domaine de la psychologie du d velop pement ou de la psychologie sociale fondent leur travail sur cette m thodologie exp rimen tale des tests r alis s aupr s d un nombre significatif d individus permettent de d gager des quasi lois de comportement Mais notre propos n est pas de faire ici une histoire des sciences sociales Force est pourtant de constater la persistance d un esprit scientiste qui ne verra la science que dans l exp rimentation la quantification l laboration de mod les math matiques et s en prendra au
49. chacun la responsabilit de sa r ussite et de son chec Si cela peut tre gratifiant quand il y a r ussite cela renforce l invalidation la disqualification de ceux qui se retrouvent en situation d chec face l emploi la r ussite scolaire aux difficult s quotidiennes Comment alors vivre avec cette image n gative de soi Comme l ont montr les sociologies interactionnistes les comportements de victimisation C est de la faute c est parce qu il n y a rien pour moi sont une r ponse pour ne pas perdre la face pour garder l estime de soi Appeler l autonomie c est dire d finir sa propre loi ne d pendre que de soi devient paradoxal quand dans le m me temps les institutions et leurs repr sentants pr tendent d finir des formes et les contenus ad hoc et recevables de cette autonomie Sois autonome comme je le veux Ce double bind cette injonction paradoxale au del de sa faible lisibilit est comme l a montr l cole de Palo Alto g n ratrice de troubles psychiques La participation se doit d tre collective insiste t on en r action contre l individualisme domi nant pr sum et au nom d un int r t g n ral invoqu de mani re r currente alors m me que l on en appelle par ailleurs l autonomie individuelle Or l exp rience v cue par les jeunes t moigne de r alit s qui ne peuvent tre per ues que comme double discours des institutions Que
50. cherche la g n ralit dans la proc dure de consultation On se donne une contrainte de repr sentativit La parole recueillie ne semble l gitime que si elle s applique tous les jeunes qu elle englobe et transcende l ensemble des int r ts des jeunes Le questionnement du coup se fait technique comment obtenir autre chose que la parole d un sous groupe Doit on faire des entretiens individuels collectifs Combien faut il en faire etc Autrement dit et c est ce qui identifie ces deux figures l une l autre la parole des jeunes est tenue pour l gitime d s lors qu elle parvient se d gager des int r ts les plus particuliers et 42 Manin B Principes du gouvernement repr sentatif 1996 Flammarion qu elle peut se revendiquer d une forme de g n ralit qui l inscrit dans la perspective d un bien commun Bien s r il y a les exemples de vos exp rimentations mais au del ce r flexe ou ce principe traverse la plupart des sc nes ou des dispositifs participatifs Par exemple tr s classiquement on va discr diter des actes participatifs lorsqu ils en appellent des revendications religieuses car on estime que la religion n a pas droit de cit dans l espace public que la religion rel ve du priv donc de l int r t priv De mani re plus g n rale les travaux sur la participation montrent que celle ci est r gie par plusieurs langages civiques et politiques qui d finiss
51. conscients des difficult s d insertion sociale et professionnelle rencontr es par une grande partie de ces jeunes du quartier ont souhait mettre en uvre un plan d accompagnement en phase avec les objectifs de la politique de jeunesse L id e a consist construire une d marche participative avec un groupe de jeunes du quartier de Kerv nanec dans le but de produire un projet qui tienne compte des attentes de l ensemble des jeunes du quartier La question qui se posait au d part tait de savoir comment impliquer les acteurs de terrain et comment les amener entendre les demandes des jeunes Objectifs du projet pour quoi faire Co construire avec les jeunes un projet jeunesse de territoire qui corresponde aux attentes des jeunes adultes du quartier Cr er une offre de services nouvelle visant l accompagnement des jeunes vers l insertion sociale et professionnelle Offrir aux jeunes des ressources qu ils ne pourraient pas mobiliser sans l appui de la Ville de Lorient et de ses partenaires Partenaires du projet Ce projet repose sur le triptyque lus jeunes professionnels Une quinzaine de jeunes est investie dans le projet Ils sont accompagn s par les professionnels suivants services de la Ville de Lorient Mission jeunesse service culture et service proximit maison pour tous centre social Mission locale foyer culturel omnisports la que Lorient Ouest club du quartier Modalit s de cons
52. convaincre les d cideurs La validation a permis de rendre public le projet les moyens ce projet n est pas n cause de la baisse des moyens mais le collectif est conscient qu ils ne sont pas extensibles le fonctionnement du collectif absence de leadership r partition des t ches en fonction des comp tences et des domaines d intervention Ce collectif est aussi une histoire de per sonnes avec des personnalit s qui se connaissent et ont envie de faire ensemble Sur ces points des changes dans l atelier portent autour de l implication et des cons quences pour les diff rentes structures des membres du collectif Cette initiative engage ces structures d gager du temps d di questionner les modalit s d intervention et la capacit faire voluer leurs pratiques internes interroger les capacit s tablir des coop rations Certains acteurs du territoire restent l cart de ce collectif par craintes d tre dilu s et de perdre une part de leur identit professionnelle Par ailleurs l absence de leadership a t d battue Pour la p rennit et l identit du projet la d signation d un porteur de projet r f rent ou coordonnateur n est elle pas souhaitable Quel est le niveau de portage par les institutions de cette initiative Dans ce projet collectif des ajustements sont n cessaires au fur et mesure e Le territoire a d tre red fini e Deux membres ont quitt le collectif et l
53. couvert de sciences de telles approches qui nous semblent dessiner un nouveau paysage id ologique C est le cas par exemple des th ories behaviouristes ou comportementalistes qui expliquent tout par les interactions de l individu avec son environnement On travaillera alors sur le d pis tage pr coce mais aussi sur l encadrement et la r pression et non sur la compr hension du sujet en r f rence son histoire personnelle et psychique Le travail ducatif qui prend du temps et n est pas valuable sur le court terme sera minor voire rejet comme une billeves e id ologique les d bats sur l ordonnance de 1945 relatif la d linquance des mineurs en t moignent C est le cas aussi du cognitivisme et des sciences neuronales qui connaissent un incontestable succ s dans certains milieux et qui peuvent participer un retour la natu ralisation de la difficult scolaire certains sont capables d autres non et qui en cons quence minimisent le r le et les effets de la p dagogie dans les apprentissages Au nom donc d une certaine conception de la science on occulte les enjeux la fois scien tifique et le d bat scientifique thique et politique des choix 70 DufloE Les le ons de l exp rimentation Sciences Humaines num ro 200 janvier 2009 http www scienceshumaines com les lecons de l experimentation enretien avec esther duflo_fr_23119 html 71 Meirieu P Sur l h g monie du cognitivisme
54. d tre victime de racisme et de discrimina tions y sont plus importants les normes de comportement la fois au sein de la famille et dans les groupes de pairs y sont plus autoritaires une culture fataliste de l chec p se sur la vision que les jeunes se font de leur avenir et risque toujours de les d cou rager etc Ces in galit s de territoires fonctionnent donc comme une in galit des chances de b tir son identit D o la question politique d une intervention correctrice de cette in galit comment offrir les m mes horizons d exp riences positives et formatrices pour tous les jeunes De mani re g n rale au niveau du territoire l enjeu est celui d un renouvellement de la logique d intervention des pouvoirs publics en direction des jeunes lorsque les mod les verticaux de la socialisation s essoufflent Comment sortir d une intervention guid e par les seules pr occupations du contr le social de la gestion des risques d une jeunesse dan gereuse et du comblement des d ficits socioculturels C est dire comment b tir une logique d action respectueuse de l autonomie et des comp tences des jeunes sachant qu ils ne grandissent v ritablement qu en faisant usage de ces comp tences et de cette autonomie 5 pa LE le Q A Le z Le g S 3 Y U A S 5 5 v n n 3 na S 5 S TD amp D n v S N D 3
55. d elle de fa on coordon n e les quipes pluridisciplinaires comme laboratoire pour l laboration d ajustements au cas par cas entre professionnalit s Ce qui peut faire d faut aux acteurs et d cideurs au niveau des territoires c est une repr sentation d ensemble du processus ducatif tel qu il se d roule aujourd hui c est dire de ce puzzle que constitue l ensemble des espaces et des intervenants qui op rent dans ce processus D o la n cessit de prendre note des acquis des sciences sociales tels qu voqu s l instant pr cis ment ils nous renseignent aujourd hui sur le caract re polycentrique des processus de socialisation et sur la part active prise par le jeune lui m me dans sa propre structuration Le territoire est un chelon d action particuli rement pertinent parce qu il constitue le cadre concret de ce travail C est l espace o les jeunes vivent leur exp rience de jeune Les opportunit s formatives qu il offre sont celles que les jeunes vont mobiliser pour se structurer Et parler des opportunit s d exp rience formatrice c est les consid rer dans leur diversit et leur tendue tr s au del de ce qui est spontan ment con u comme relevant de la sph re de l ducatif De fa on g n rale lorsque les jeunes se structurent en faisant des exp riences le potentiel ducatif d un territoire se d finit par la richesse et la diversit des possibilit s d exp rience qu il renferm
56. d un c t le recours l tat de l autre la mobilisa tion des habitants En ce qui concerne les enfants et les jeunes le ph nom ne est encore plus marqu malgr quelques avanc es li es aux volutions de la l gislation ge de la majorit droit familial Convention Internationale des Droits de l Enfants ratifi e par la France en 1990 Dans l ima ginaire collectif r publicain l ducation et l acquisition de capacit s sont un pr alable toute participation m me minime dans l espace public l apprentissage de la citoyennet pr c de son exercice Ce mod le fortement li l cole a t largement partag y compris dans le champ de l ducation populaire tel point qu une historienne Fran oise T tard a pu d gager dans l histoire r cente deux mod les quasi antagonistes le mod le ducatif qui diff re la participation et le mod le politique qui souvent oublie l ducatif 25 Donzelot J avec Mevel C et Wyvekens A Faire soci t La politique de la ville aux tats Unis et en France 2003 Le Seuil 26 T tard F La jeunesse et les sports face la participation des jeunes dialogue ininterrompu entre un minist re et une utopie Rapport 1997 DJVA MJS Ce n est que marginalement que certains mouvements d ducation populaire ou de p dago gies nouvelles ont pu penser des formes de participation au sein des structures de loisirs ou de la classe mais il s agissait ma
57. de d pendance compl mentarit d s quilibr e le partenariat peut parfois s apparenter du paternalisme exemple des relations entre les glises du Nord et celles du Sud apr s la d colonisation Une fonction d occultation des rapports de pouvoir antagonistes l initiative d un acteur particuli rement puissant un partenariat peut tre engag L acteur subalterne ou plus faible institutionnel ou autre flatt de la sollicitude ne peut refuser Il signe du m me coup sa neutralisation et la fin de son ind pendance Une fonction d occultation des rapports de concurrence les strat gies partenariales ont elles pour but de r duire ou m me de faire dispara tre la concurrence en augmentant la s curit de tous les protagonistes par la stabilisation de l environnement Elles participeraient alors de la m me intention que le recours hyper moderne au projet le projet tant entre autre une tentative de r duction de l incertitude dans un univers en crise Ces strat gies correspondraient alors une nouvelle forme de concurrence dans laquelle le but ultime est d affaiblir ou de pi ger le partenaire d aboutir une domination en le neutra lisant Le partenariat est porteur de l illusion qu il va permettre de r soudre des conflits des probl mes Ainsi le partenariat est il toujours menac d clatement car il met en tension des p les contraires avec lesquels il lui faut composer Il n a d autre ave
58. de stabilisation en emploi 3 ans e Acc l ration des interruptions d emplois pour les jeunes salari s D veloppement de formes particuli res d emploi dont les jeunes sont les premi res victimes Les diff renciations selon le niveau de dipl me e Creusement des in galit s e Taux d emploi des non dipl m s syst matiquement inf rieur entre 12 et 14 points par rapport l ensemble de la g n ration e Soumis aux al as de la conjoncture e Le syndrome du d classement pour les jeunes dipl m s La diff renciation selon le sexe e Filles plus dipl m es que les gar ons dipl me gal les filles connaissent plus de difficult s d insertion que les gar ons e Deux fois plus repr sent es dans le groupe des jeunes en non emploi chronique e Plus expos es au temps partiel subi e Toutefois retournement de tendance plausible d aux choix d orientation des filles dans des secteurs porteurs Diff renciation selon l origine ethnique e In galit s d origine sociale et de capital scolaire e Effet propre de l origine surtout pour les jeunes d origine maghr bine e Peu d volution dans le temps L institutionnalisation de l ge d insertion Quelles r ponses la pr carisation des trajectoires e Expansion des politiques de l emploi e Organisation de la transition professionnelle le temps de la professionnalisation e Une protection incertaine des risques li s la primo insertion
59. des jeunes l volution de sa gouvernance est financ par un appel d offre l o les autres quipements d offre socioculturelle en direction de la jeunesse sont subventionn s est accompagn dans son quotidien par un comit technique compos par l ensemble des acteurs de la jeunesse du quartier est situ au c ur du quartier 3 tat d avancement du projet et les suites Un bilan sera tir en d cembre 2012 Il appartiendra alors l issue de cette phase de poursuivre la d marche de l ajuster ou de l arr ter sur le quartier de Monplaisir d en tirer des enseignements pour d ventuels d veloppements sur d autres quartiers Le projet exp rimental vous semble t il destin tre g n ralis Pos e ainsi la question appelle une r ponse n gative Une r flexion est en cours au sein du quartier de La Roseraie en partenariat avec les acteurs de la jeunesse du dit quartier sur une autre forme d accueil des jeunesses du territoire qui peut tre un autre local jeune ou autre chose sur ce quartier La question qui se pose du point de vue politique porte sur la prise en compte d une partie de la jeunesse qui ne fr quente pas l offre existante 3 S N lt S D Za E S S TD w S O NN o w S D Fa L A par D BREST 1 Le projet politique Processus de construction de la politique de jeunesse L volution des modes de vie les nouvelles at
60. des politiques Une trace parmi d autres de cette ambigu t lorsqu en 1997 le gouvernement Jospin organise Villepinte un colloque sur la violence dans les quartiers Des villes s res pour des citoyens libres il en sort une relance de l ducation la citoyennet La citoyennet pour civiliser le sauvageon La question peut tre pos e e Les principes de justification Parler de la participation des jeunes peut renvoyer des probl matiques diversifi es juridiques reconna tre le droit des mineurs permettre l exercice d une citoyennet pleine et enti re par l acc s aux droits politiques r activer le pacte politique retisser le lien avec le monde politique institutionnel qui traverse une crise de confiance dont l absent isme lectoral est un des signes renforcer le mod le d l gataire par la participation des habitants promouvoir un autre mode de d mo cratie o chaque composante de la soci t peut avoir acc s la parole voire des marges d initiatives autonomes sociologiques r activer un lien social mis mal pr venir les ruptures entre jeunes et ins titutions s appuyer sur les initiatives de certains groupes ou individus psychop dagogiques permettre la socialisation la construction de soi les apprentissages par le faire La clarification de ce que l on choisit de mettre derri re le mot participation s av re n cessaire d un point de vue intellect
61. e avec les familles e Pourquoi ne pas s adresser aux jeunes e Est ce que les professionnels relaient la parole des jeunes ou parlent du positionnement de leur institution e Quelle concertation avec les jeunes e Le nombre des partenaires n est il pas trop important e Quelles sont les perspectives de production sur les deux quartiers Sur le sens de l action e Difficult rep rer l objet m me du cadre e Interpellation de d part d o vient elle Qui pilote Quel est l objet qui rassemble les partenaires Sur ce que la d marche a d j produit le chef de projet insertion sociale et professionnelle la direction enfance jeunesse de la Ville a apport les clairages suivants Une r vision du p rim tre g ographique Un partage de points de vue sur les jeunes Cela a permis de valider un diagnostic commun sur les jeunes comprenant ses parts de divergences et de contradictions on ne pense pas tous la m me chose expliquent les acteurs pr sents Il reste maintenant le d cadrer en allant demander aux jeunes leurs points de vue e Une vraie mobilisation des acteurs qui cherchent mieux se conna tre afin de coop rer davantage Ainsi depuis le d but de la d marche les membres du groupe ont d cid de se retrouver r guli rement pour des petits d jeuners o il s agit d changer spontan ment sur n importe quel sujet L objet quant lui se base sur une commande politique explicite
62. emploi formation information orientation est identifi e par l ensemble des acteurs comme prioritaire Le volontarisme ce sujet le souci de trouver des solutions pertinentes se heurtent n anmoins une conjoncture conomique difficile la demande forte d accompagnement personnalis manant des jeunes rencontre les vo lutions des repr sentations des professionnels relativement leurs pratiques profession nelles N anmoins il semble que cette culture mergente de l accompagnement doive tre renforc e les jeunes reconnaissent le r le des professionnels comme interlocuteurs l gi times et aides de fait dans nombre de circonstances mais ils souhaitent encore manifeste ment des am liorations dans les conditions et la qualit de l accueil et du suivi les repr sentations des deux groupes d acteurs sollicit s professionnels et jeunes sont parfois n gatives les uns l gard des autres le regard port sur les jeunes est souvent d ficitaire et ressenti par ces derniers comme tel de m mes certaines cat gories de profes sionnels ou structures ont une image plus n gative que d autres aupr s des jeunes les jeunes les plus pr caris s ont plus que d autres le sentiment qu il n y a rien pour eux sur le territoire en opposition ce que constatent d autres jeunes et les professionnels Comment lire ce sentiment et comment y r pondre On peut y voir aussi une strat gie de d fense des jeunes face une image n ga
63. faire bouger les lignes expression souvent utilis e par les lus et les profession nels dans les quartiers Beaucoup de professionnels mettent en effet des inqui tudes quant l action trop revendicative de ces jeunes Cela pose in luctablement la question des limites du discours sur la participation des jeunes Les professionnels ne dressent ils pas trop rapide ment des syst mes de d fense face des jeunes per us comme trop contestataires Ainsi la question qui se pose pour la Ville et ses partenaires traditionnels est de savoir jusqu o ils sont pr ts aller avec des associations de jeunes de ce type L enjeu ici est de faire reconna tre que les jeunes ne sont pas seulement les produits d un syst me qui les instrumentaliserait mais qu ils en sont aussi les acteurs Face des jeunes qui vivent une fracture pr occupante avec les institutions politiques les acteurs publics locaux lus et professionnels r alisent qu il est plus que jamais n cessaire de mobiliser les jeunes dans des processus participatifs Cela passe selon eux par des apprentissages dynamiques de la citoyennet construction de projets vivre culturels humanitaires contribution des jeunes au d bat d mocratique acc s des formations citoyennes prise de responsabilit s dans la vie de la Cit animer des groupes d enfants etc Pour r sumer comment inciter les jeunes devenir acteurs part enti re de la vie de
64. faisaient de la participation des habitants et des jeunes un axe majeur Il s agit donc d innover c est dire de trouver une solution encore in dite dans son contenu ou sa forme Mais contrairement aux logiques d velopp es dans l exp rimentation d tat il n y a pas d innovation en soi mais relative chaque territoire le projet n est pas n cessai rement original mais il n a jamais t mis en uvre ou test sur telle ville tel quartier Une exp rimentation aux contours flous Mais de quoi les Villes parlent elles en revendiquant l exp rimentation En fait une fois voqu le terme au d but et apr s la tentative d une d finition comme demand la plupart d entre elles ne reviennent pas sur le terme ou accessoirement utilisant les termes de projet exp rience d marche Or le projet l exp rience la d marche ne sont pas des notions n cessairement li es l exp rimentation De m me les valuations bilans des Villes portent g n ralement sur le projet mais sans voquer de tr s rares exceptions ce qui concerne plus sp cifiquement la logique d exp rimentation sa plus value ou ses fai blesses Enfin un questionnaire de relance la fin de la seconde phase n a eu que deux r ponses Comme si le projet la d marche taient importants et leur caract re exp rimental secondaire ou accessoire Relativement la d finition les r ponses sont pour le moins h t rog nes Il nous semble n anm
65. faut leur conc der Il faut savoir respecter le rythme du groupe s inscrire dans une galit une sorte de sym trie des positions entre professionnels et jeunes la logique descendante de l quipe qui est aussi celle de l institution Il faut savoir rester descendant sur ce qui rel ve des exigences l gitimes des professionnels et des institutions Par exemple en mati re de respect de la r glementation en mati re de souscription des assurances Deux limites sont soulign es la premi re est une interrogation sur le caract re effectif et surtout p renne de l volution des pratiques professionnelles La vertu de l exp rimentation est de permettre aux profes sionnels de se poser des questions et de s y confronter en pratique Mais quelle p rennit et quelle transf rabilit des nouvelles comp tences acquises la seconde concerne le faible nombre de jeunes concern s par l exp rimentation ce qui soul ve un probl me d quit et les autres Pour les participants trois dimensions ont une r sonance particuli re au regard de leur exp rience dans d autres villes et sur d autres exp rimentations l int r t et la n cessit d am nager un espace institutionnel pour des pratiques sportives informelles sont soulign s la question de savoir comment on ouvre des quipements dont le fonctionnement est r gi par des proc dures assez bureaucratiques de telles pratiques informell
66. g monique du dominant L ordre social pacifi v cu comme naturel et routinier est toujours l expression particuli re de relations de pouvoir d o son caract re politique Les pratiques participatives con ues comme des proc dures de construction du consensus rel vent non plus dans la pr sente perspective d une pratique d mocratique mais de l extorsion du consentement plus ou moins feint ou sinc re ceux qui disposent des ressources sociales et cognitives les plus faibles pour faire valoir leur point de vue sur la sc ne publique Cette approche ne parvient pas reconna tre la nature h g monique de toute forme de consensus ainsi que le caract re ind racinable de l antagonisme crit Mouffef 58 Mouffe C Politique et agonisme Rue Descartes 2010 1 59 Ibid 60 Ibid propos du positionnement du professionnel je suis surpris qu aucun moment l id e d un professionnel op rant en interm diaire interface ne soit ressortie dans vos changes Pourtant les jeunes dont vous vous occupez sont d finis par la faiblesse de leurs ressources ressources rh toriques cognitives sociales politiques etc pour acc der l espace public Pour qu ils y acc dent il faut bien que quelqu un les aide et les accompagne Cette figure de l animateur a t th oris e par Jean Claude Gillet en tant que m diacteur Le profes sionnel dans cette figure est la charni re des univ
67. h rit e et il revient au jeune de se doter par lui m me d une identit personnelle Se construire donner un contenu son moi acc der une d finition et une image positive de soi m me voil sans doute ce qui constitue l enjeu central de la jeunesse aujourd hui la jeunesse est une qu te iden titaire Mais comme le r sultat de cette qu te n est pas donn a priori il oblige le jeune d finir progressivement son identit ses go ts ses orientations fondamentales en t tonnant et en exp rimentant La qu te identitaire fonctionne par essai erreur pour savoir ce que j aime il me faut l essayer tenter telle aventure exp rimenter telle activit en me donnant la possibilit de faire machine arri re si l exp rience s av re peu concluante D o l importance prise aujourd hui par ce que certains sociologues appellent la p riode moratoire un temps de mise en suspens des engagements durables et d finitifs au profit d exp rimen tations multiples travail l essai vie conjugale l essai exp rience de d cohabitation familiale r versible engagements associatifs et loisirs temporaires partiels multiples conduits selon le mod le du zapping etc Au total aujourd hui la jeunesse se pr sente comme une activit en soi elle correspond au temps que consacre l individu la production de son identit d adulte C est un temps positif et productif o l individu s active se const
68. inventaire de l univers verbal des membres du groupe entretiens informels conversations spontan es d couvrir les mots cl s porteurs d une signification les expressions typiques Rechercher ensemble les mots qui r v lent des d sirs des frustrations des m fiances des esp rances le d sir de participation 13 Garibay F S guier M coord Pratiques mancipatrices Actualit s de Paulo Freire 2009 Institut de Recherches de la FSU et ditions Syllepse ditions Nouveaux Regards e Identifier les situations que tous reconnaissent comme typiques et compos es d l ments refl tant leurs int r ts et pr occupations r els Les membres du groupe identifient une situa tion typique en faisant une sorte d arr t sur image Par le dialogue ils arrivent d finir le probl me qu ils veulent nommer les l ments cl s qui constituent ce probl me comment ce probl me se manifeste dans leur vie Cela am ne les participants se comprendre comme des acteurs culturels laborer un projet par l analyse de la situation la capacit du groupe questionner inter pr ter valuer les forces se cr e la base des actions correspondant leurs objectifs B n fices de l action collective mancipatrice vaincre sa timidit sortir de son isolement savoir expliquer gagner en s curit et en assurance pour aller vers les autres apprendre partager s encourager r ciproquement s couter travailler ensem
69. l id e que la d lib ration et le d bat constituent les modalit s les plus m me de permettre l mergence d une volont collective et d une conscience collective parce qu ils permettent de mettre en commun et de socialiser les exp riences v cues individuelle ment mais aussi parce qu ils imposent aux participants des contraintes de recevabilit qui les placent d embl e dans la perspective d un d bat d mocratique o les arguments et les posi tions doivent tre justifiables L espace public permet ce titre de faire merger une conscience et une volont proprement politiques Mais Fraser prend note des critiques adress es la fiction d un espace public neutre tout espace de discussion est travers de rapports de pouvoir et de domination qui conduisent la censure ou l autocensure des plus faibles et permettent au final aux dominants d imposer leurs int r ts particuliers en les drapant sous l illusion d un consentement rationnel Concr tement les faibles ne prennent pas la parole car ils sont sous l emprise de la force rh torique des dominants parce qu ils ne par viennent pas se d faire des cat gories et des langages qu ils imposent et qui fonctionnent leur avantage ou tout simplement parce qu ils ont peur des risques d humiliation et des repr sailles qu ils pourraient avoir subir s ils adoptent une attitude critique Il faut donc leur endroit inventer des espaces publics prot g s
70. la soif devant rester libres l ann e afin de permettre une r ponse rapide et r active aux projets mergents en cours d ann e Septembre 2010 pr sentation sur le quartier de Villejean seul quartier o des projets en mergence sont rep r s de la d marche Septembre 2010 juin 2012 structuration des accompagnements mobilisation de la vigi lance collective dans le cadre des groupes de suivi jeunes adultes sur les quartiers concern s Novembre 2011 bilan interne la Ville mi parcours Perspectives printemps 2012 r union du comit technique en pr sence des lus rennais Pr sentation des suites que la ville souhaite donner l exp rimentation KRD gt V Si 2 5 v S S 3 S 2 U 5 d D S NE bas S S EE y En quoi ce projet rev t il un caract re exp rimental Mise entre parenth ses provisoire de la proc dure de droit commun pour permettre l exis tence de projets hors cadre afin de se donner le temps de d terminer ce qu ils produisent en quoi ils nous interpellent et ce que cette parenth se g n re comme dynamique impliquant une prise de risque pour les jeunes Les groupes de jeunes acceptant d acc der un cr neau sportif municipal en autonomie ont d identifier en leur sein un ou des responsables comme interlocuteurs des animateurs de terrain et des services municipaux dans la relation de r servatio
71. la vie de la Cit en prenant des initiatives citoyennes dans le quartier ou en dehors Comment et dans quel but Des instances de participation des jeunes la politique municipale existent comme le conseil des jeunes angevins qui r alise chaque ann e une journ e de valorisation des initiatives la JOVA Les jeunes peuvent participer au conseil d administration des associations organi satrices des espaces jeunesse de la ville Mais dans la pratique cela ne se fait pas ou tr s peu Insertion sociale et professionnelle existe t il des dispositifs sp cifiques d accompagnement l insertion sociale et professionnelle des jeunes dans le quartier La MLA est localis e dans les Maisons de quartiers des dispositifs de mise l emploi directe sont initi s dans le cadre de la politique de la ville comme ressources pour la MLA ou les autres partenaires associatifs du quartier En quoi ce projet rev t il un caract re exp rimental Le projet associe des acteurs jeunesse d un territoire pour une d finition partag e d un m me projet La volont du conseil municipal est extr mement ferme sur la mise en place de ce projet comme r ponse une parole politique donn e des jeunes Cet espace est une offre en plus de l espace jeunes de la maison de quartier alors que sur tous les autres quartiers la seule offre soutenue par la Ville est celle propos e au sein de la maison de quartier pr voit une participation
72. mani re d envisager la participation des publics usagers b n ficiaires a un impact sur la pertinence et la r ussite d un tel projet En mati re d accompagnement la difficult inh rente au principe de l accueil collectif est qu il ne permet pas ou pas toujours que se cr e et se d veloppe la relation duale entre l accom pagn et l accompagnant le dialogue en toute confiance suppose la confidentialit le che minement dans une relation quilibr e suppose que le professionnel soit bien au clair sur sa mission sa fonction sa d marche et sa posture Le projet de Rennes Jeunes et cr neaux sportif l preuve de l accompagnement Texte issu d un atelier du premier s minaire coop ratif anim par Nathalie Jan Saint Nazaire et rapport par R gis Cortesero INJEP L id e du projet est de permettre des jeunes loign s des fonctionnementsinstitutionnels mais qui manifestent le souhait de d velopper un projet sportif d acc der un quipement municipal La d marche de projet est privil gi e La sollicitation par les jeunes est per ue comme un mode d engagement citoyen et le projet r side dans la structuration des interventions res pectives associations de terrain Office des sports direction des sports services municipaux de proximit autour du processus de consolidation du projet qui peut mais ce n est pas l objectif aboutir la constitution du groupe de jeunes en association La synth s
73. mise en situation et l exp rience plut t que l apport vertical de contenu et la n gociation de la r gle plut t que l affirmation d une autorit a priori d une autorit fond e sur le seul statut de l encadrant Elles assument une rupture avec les logiques de socialisation qui sont au c ur de l cole et des institutions traditionnelles Et ces options p dagogiques se r percutent directement sur les pratiques le type de professionnalit d velopp par les animateurs par exemple le fait de favoriser les pratiques d auto encadrement des jeunes le fait pour l animateur encadrant de favoriser le dialogue et les changes de viser la prise d autonomie des jeunes dans les activit s le plaisir de la d couverte l horizontalit et l amicalit dans l exercice de l autorit Cette histoire est complexe et paradoxale n e comme une sorte d excroissance de l cole l ducation populaire s est ensuite d velopp e comme une sorte d avant garde p dagogique cens e tour tour clairer le monde scolaire et se constituer comme une sph re de formation alternative l cole De fait les p dagogies inductives ont finalement chou alimenter v ritablement les pratiques enseignantes en tout cas dans le secondaire ce qui fait de l du cation populaire lorsqu elle assume son tournant inductif une sorte de contre monde ducatif Mais le projet initial celui d difier des citoyens de fa on verticale et n
74. n raux La promotion de l panouissement personnel du jeune par l acc s des pratiques culturelles sportives artistiques et de loisirs innovantes et diversifi es La promotion de l autonomie et de l int gration sociale et citoyenne par l acquisition de connaissances et de comp tences nouvelles l encouragement des initiatives La promotion des mixit s sociale culturelle et sexuelle des publics l implication volontaire des jeunes dans la d finition de l offre d ploy e par les quipements leur intention et dans le fonctionnement associatif L adaptation des temps d ouverture et de r ponse des institutions et des quipements aux rythmes et temps de vie des jeunes ainsi qu leur pr sence plus significative que les autres cat gories de populations sur les espaces publics 2 Le projet d exp rimentation Jeunes et cr neaux sportifs Porteur du projet Ville de Rennes direction Vie Associative Jeunesse direction des Sports direction Quartiers Nord Ouest Constats de d part pourquoi ce projet Certains jeunes ne pratiquent pas d activit s sportives dans les cadres existants notamment ceux qui au terme de l adolescence 16 17 ans n ont jamais trouv le chemin des clubs ou y ont v cu une exp rience n gative et interpellent les agents de la Ville pour mettre en place par eux m mes des activit s sportives r pondant leur envie pas de r gularit pratique autonome futsal ou sports de co
75. occupations d sertent peu peu les activit s traditionnelles de ces structures faute d y trouver leur place La mani re de concevoir l accompagnement des parcours de vie des jeunes adultes impose alors une nouvelle organisation y compris des missions de chacun des professionnels Ainsi aujourd hui la fronti re entre les animateurs socioculturels les ducateurs et les conseillers de Mission locale devient de plus en plus poreuse Chaque structure peut tre amen e proposer une offre d intervention d j construite par ailleurs Se pose alors la question de l articulation de ces missions Trois pr occupations s imposent maintenant aux Villes comme de r els enjeux dans les poli tiques de jeunesse que nous allons aborder 2 La citoyennet des jeunes des quartiers populaires Sans trop nous y attarder cf dans ce volume les textes de Bernard Bier p 90 et de R gis Cortesero p 102 nous pouvons n anmoins rappeler bri vement qu il s agit de mettre les jeunes au c ur de la vie de la Cit de les amener apporter leur pierre l difice Encore faut il pour cela qu ils participent la vie et la construction du projet de leur territoire Les professionnels que nous avons rencontr s tiennent parfois des discours assez durs l gard des jeunes qui ne s engagent pas assez selon eux Les jeunes investissent en effet tr s peu les instances de d bat organis es localement notamment dans les diff rentes structures Po
76. partenarial avec des acteurs embl matiques du territoire Ces partenaires ont d j con u ensemble des actions par le pass Aujourd hui ils cherchent affiner le partenariat dans l accompagnement des jeunes du territoire Plusieurs interroga tions sont r guli rement soulev es entre autres sur l adoption de pratiques professionnelles non excluantes qui int grent les associations et d autres types d acteurs on veut travailler ensemble mais on ne sait pas comment faire et finalement on ne sait pas si on travaille vraiment ensemble Dans les temps de r flexion revenait l id e qu il faut que l on soit l au bon moment pour les jeunes Cela suppose d une part de se conna tre et de proposer une nouvelle offre de services et d autre part de faire des jeunes les partenaires du projet Les r actions des participants la pr sentation du projet Les participants ont t r partis en deux sous groupes par l animateur suite la premi re pr sentation du projet Il leur a t demand de soumettre leurs questionnements quant leur compr hension du projet Sur la d marche e Qu est ce qu a produit la d marche actuelle Quel est l objet de la d marche partenariale tes vous partis d une feuille blanche Envisagez vous la gestion collective d un service e Comment ont t identifi s les partenaires investis dans la d marche Qui est le pilote e La r flexion a t elle t men
77. pouvoir autonome avec ventuellement des budgets d di s S agit il d une participation quasi obligatoire les r gimes totalitaires taient leur mani re participatifs KD gt 5 V NI 5 V 5 S 5 3 S 2 w LS 5 d az D S NE AE LE V basi S _ ETES D une participation instrumentalis e les politiques de discrimination positive des ann es 1980 font de la participation un gage de leur r ussite et un outil de mobilisation des habitants des jeunes D une participation comme prise de parole et de pouvoir qui s exprime aussi dans des actes voire sous des formes plus spontan es manifs raves e Le public cible Le discours de la participation parfois aussi d clin en r f rence une citoyennet aussi floue qu incantatoire est ins parable des politiques des ann es 1980 et suivantes et dont elles constituent un des r f rentiels il cible avant tout les publics des quartiers populaires habi tants immigr s jeunes tous pens s en r f rence des probl mes des difficult s quand ils ne sont pas eux m mes la difficult le probl me et cons quemment sur le mode du d ficit M me si progressivement un autre discours va se faire entendre celui des savoirs des com p tences des habitants qu il faudrait prendre en compte il n efface gu re le pr c dent avec lequel il va co exister schizophr nie des acteurs et
78. questionnement technique semble sous tendu par l exigence civique voqu e au d but On cherche d passer les int r ts particuliers en se dotant d outils capables de sonder objectivement les aspirations du plus grand nombre L outil acquiert le statut politique du repr sentant dans le mod le de la d mocratie repr sentative il doit permettre de pr senter ce qui existe d j re pr senter Du m me coup l outil doit r pondre une contrainte de repr sentativit repr senter tout le monde On peut donc faire l hypoth se que la conception dominante de la l gitimit civique de la parole des jeunes vient perturber la mise en pratique de la participation des jeunes Pour le dire simplement les professionnels mettent en uvre des dispositifs participatifs avec une conception repr sentative de la d mocratie D o l crasement de la demande par l injonc tion l int r t g n ral il est attendu des jeunes qu ils servent la collectivit tout enti re en entrant dans la participation Ils ne peuvent s exprimer en tant qu eux m mes mais au nom de quelque chose qui les d passe tout comme le repr sentant lu qui doit parler non pas au nom de lui m me mais au nom de ceux qu il repr sente Du coup il leur faut noncer des projets pr alablement l action projet qui devront recevoir un brevet de g n ralit avant toute mise en uvre brevet d cern par une sorte de magistrature de la g n
79. qui leur est port e et de les inciter participer la vie publique et ainsi de reconna tre leur r le et leur place comme acteurs de la cit 2 Les jeunes cibl s par la d marche L ensemble des jeunes de 16 25 ans du territoire sans exclure ceux qui fr quentent le terri toire mais n y r sident pas Une attention particuli re mais non exclusive est port e aux jeunes hors circuit gal riens minoritaires aux jeunes victimes de la pr carit et en grande difficult aux jeunes en voie d insertion sociale mais dont la situation reste fragile aux jeunes ins r s en demande de ressources et d information 3 La m thode employ e Dans un premier temps des groupes de travail r unissant des acteurs du territoire ont permis de faire merger les repr sentations et questionnements des professionnels Dans un deuxi me temps ces derniers accompagn s par R sO Villes ont labor une m tho dologie et une grille d entretiens pour rencontrer des jeunes des deux quartiers ou les fr quentant durant le mois de juin 2012 Au terme de cette d marche 77 jeunes ont t rencontr s individuellement ou en groupe dans des structures ou dans des lieux plus informels en s appuyant aussi sur l opportunit de manifestations f tes de quartiers ou en les suscitant lieu de rassemblement espace Perron sorties de bus kebabs d ambulation dans le quartier Les entretiens ont port sur les besoins du territoire entre autr
80. r ussite de leurs tudes Dans un m me temps par souci d quit le projet politique d cline la n cessit d accompagner les jeunes qui sortent pr cocement du syst me scolaire soit parce qu ils choisissent la voie de l apprentissage et de l alternance soit parce qu ils se retrouvent en chec scolaire ce qui n cessite d entreprendre une d marche d insertion sociale et professionnelle articul e avec le secteur conomique 3 S N lt S D Za D S S TD w V NN w S D Fa ea D Consid rer les jeunes comme ressources comme facteurs de dynamisme et de changement pour une ville n cessite obligatoirement de cr er les conditions de leur insertion territoriale C est pourquoi Lorient consid re qu une politique de jeunesse doit se construire avec eux dans une logique participative en s appuyant sur deux r f rentiels politiques le jeune comme ressources et l insertion sociale et professionnelle afin d encourager toutes les initiatives et les projets des jeunes dans des domaines aussi divers que l environnement les nouvelles technologies le sport ou la culture La d lib ration a t vot e au conseil municipal du 19 novembre 2011 Trois enjeux strat giques ont t rep r s l mancipation citoyenne l panouissement personnel l acc s la culture dans la d finition large du terme Dans un souci d quilibre et de mani re sp cifique une attention p
81. rer des situations de crise comme la suite des meutes de novembre et d cembre 2005 Une r ponse semble se dessiner dans les esprits des uns et des autres la formation Il faudrait mieux former lus et professionnels pour qu ils soient plus l aise avec une logique d action publique bottom up avec un mode d action publique qui part des d sirs et des aspirations exprim s par les personnes Mais il conviendrait sans doute de prendre la mesure de la nature des blocages que suscitent ces logiques La participation remet en cause le monopole du professionnel sur l identification 50 Ewald F Histoire de l tat providence Les origines de la solidarit 1996 Grasset 51 Astier l Les nouvelles r gles du social 2007 PUF 52 Cf de fa on plus transversale comment le nouvel esprit du capitalisme a r inscrit dans ses propres principes de fonctionnement les l ments critiques nagu res utilis s pour le combattre Boltanski L Chiapello E Le nouvel esprit du capitalisme 1999 Gallimard 53 Helly D Les limites de la notion de coh sion sociale The Tocqueville Review La Revue Tocqueville vol 23 no 1 p 73 101 2002 et la d finition des besoins donc la d finition de son r le Or chez les professionnels du travail sur autrui l expertise dans la d finition et l orientation de l action constitue pr cis ment l une des marques de la professionnalit Le professionnel est comme un pr tre ou
82. reste fragile e Se placer ensemble dans une position de recherche Les conditions de mise en uvre e Pr sence effective des personnes concern es tablir un espace de confiance et de s curit e Garantir les conditions d change et de rigueur e Ne pas se substituer aux personnes cr er les conditions pour prendre du recul identifier leur situations leurs ressources soutenir la d marche de compr hension accompagner en amont et en aval des rencontres e Animer faire en sorte que chacun s exprime respecte les temps de parole l coute S S D A de v 35 amp 5 a S lt 5 TD A D gt V D Les V S N u1 EE La mise en uvre d une m thodologie e Fondements de la m thodologie l exp rience de chacun et la parole sur cette exp rience Le r cit de l exp rience de chacun permet de mettre les participants sur le m me pied Les r cits portent sur les situations v cues e Rythme et dur e chacun doit pouvoir respecter son propre rythme de compr hension et d expression Respecter les temps de silence Permettre chacun d aller au bout de ce qu il veut dire comprendre ensemble le sens des mots Savoir prendre du recul quand surgissent des tensions La dur e est n cessaire pour l approfondissement cr er la confiance asseoir le dialogue analyser les r cits comprendre ce que veut dire l autre pr parer ses propres interventions Construct
83. sur l accompagnement des jeunes avec les Villes d Angers Lorient Rennes et Saint Nazaire Les quipes projet de ces quatre Villes se sont retrouv es afin d changer sur leurs pratiques d accompagnement que signifie accompagner au regard des projets que l on m ne en direction des jeunes adultes Ma la Paul docteure en sciences de l ducation est intervenue au cours de cette journ e afin d enrichir les travaux n K9 5 Q e a a S pas S ex n v n S S TD n x5 n 5 D S S V TD a5 VO 3 S 3 a en S KS 5 paa K5 n ee 5 Q y EN D y M LA RESTITUTION DES TRAVAUX MODE D EMPLOI DE LA PUBLICATION La pr sente publication vise restituer les travaux de cette deuxi me phase de la recherche action en reprenant les interventions th oriques faites lors des s minaires compl t es par d autres contributions et en s appuyant sur les textes des professionnels eux m mes de fa on poursuivre la confrontation et l enrichissement r ciproque qui ont t au c ur de la d marche engag e depuis 2009 eLa premi re partie D une sociologie de la jeunesse la mise en uvre d un dispositif exp rimental revient dans un premier temps sur la d finition sociologique de la jeunesse contemporaine II s agit plus pr cis ment d une analyse des mutations des formes d acc s l ge adulte et des enjeux qu elles soul vent quant l
84. tre les comp tences civiques et politiques de ceux qui sont assimil s une nouvelle classe dan gereuse Comment couter leur parole et faire droit leurs demandes Comment faire droit au conflit politique dont ils sont porteurs plut t que de l touffer en n y voyant qu incivilit Comment rendre ce conflit productif Comment en faire un moteur de d mocratie 2 Quels d fis pour les collectivit s territoriales Par del la critique des r f rentiels l apport des sciences sociales permet de re pr ciser les enjeux des politiques Comment ces enjeux se pr sentent ils l chelon des collectivit s territoriales Elles sont les mieux plac es pour accompagner les mutations en cours En particulier la sortie du scolaro centrisme et la reconnaissance de la multiplicit des espaces de la formation Du fait m me de la pluralit de leurs comp tences elles sont contraintes de se poser la question des articulations entre les espaces des loisirs de la formation de la culture de l emploi et de l insertion de la r gulation des d sordres etc De fait les villes sont de v ri tables laboratoires o s exp rimentent avec un bonheur in gal diverses tentatives de coor dination et d articulation de ces diff rentes sph res Par exemple le PRE conduit placer le jeune et sa famille au centre de l action et chercher des agencements pour que chaque famille d intervenants chaque famille de m tiers puisse agir aupr s
85. tre et pr tend abolir ce qui s y joue en termes de rapports de pouvoirs d antagonismes de dissym tries d ventuelles manipulations cf texte de Ren Jarry dans ce volume Le partenariat en d bat p 88 Le destinataire des politiques n est pas n cessai rement convaincu de la pertinence des dispositifs dans lesquels on pr tend l inscrire et qu on lui impose Le pouvoir du financeur prescripteur n est pas quivalent celui de l acteur charg de mettre en uvre et ce n est que par abus de langage ou confusion s mantique qu on utilise le m me mot Et dans tous les cas c est celui qui a le pouvoir qui d finit les cat gories le cadre de l action et ses orientations On pourrait dans le m me ordre d id es s interroger sur l usage abusif du terme contrat avec les familles ou les jeunes si pris dans le partenariat et dans certains dispositifs d accompagnement cf dans ce volume le texte de Ma la Paul p 70 L accompagnement enjeux sociopolitiques et m thodologie qui t moigne de ces rapports in galitaires voire de domination et qui peut appara tre comme une violence subie pour ceux qui n ont d autre issue qu accepter les injonctions des institutions Trois d cennies de politiques publiques ont n anmoins permis aux acteurs de construire les bases d une culture du partenariat comme du diagnostic et de l valuation Ceci malgr le brouillage du discours institutionnel sur ce qu est l valuation la confus
86. trois mod les de repr sentation des jeunes Famille ducation le jeune est un mineur lever duquer Contr le insertion le jeune est en difficult ou dangereux D veloppement local autonomie le jeune est une ressource Questionnements Comment afficher son r f rentiel politique Comment le faire vivre m me au sein des services municipaux et ou des structures associatives agissant en direction de ce public Comment combiner affichage d un r f rentiel et soutien des initiatives associatives sur le champ de la jeunesse Quels sont les enjeux d une politique jeunesse partag e et appropri e CITOYENNET PARTICIPATION ET RAPPORT JEUNES ET INSTITUTIONS e Des professionnels qui jugent que les jeunes ne participent pas suffisamment la vie de la Cit e Des jeunes qui se disent plus d us que d sint ress s par la vie de la Cit e Des jeunes qui ont le sentiment de se faire manipuler par les politiques Rappel des constats l occasion des ch ances lectorales e Des jeunes qui estiment que la politique jeunesse valorise plus les tudiants e Des associations de jeunes caract re tr s revendicatif e Des pratiques culturelles et sportives stigmatis es quartier hip hop ou graff Jeunes de quartiers populaires et institutions par Bernard Bier sociologue INJEP en 2009 2010 e Soutenir et reconna tre les communaut s les solidarit s natu
87. 23 avril 2005 d orientation et de programmation pour l avenir de l cole du Minist re de l ducation nationale promeut l exp rimentation en ducation et au sein de la Direction g n rale de l enseignement scolaire DGESCO est cr en 2010 un d partement recherche d veloppe ment innovation et exp rimentation DRDIE 66 62 Projet de loi n 1297 J O Assembl e Nationale 1975 p 2 63 Massieu V L exp rimentation comme exemple de transposition d une m thode scientifique hors de son cadre d origine intervention 8 congr s de droit constitutionnel 2011 Nancy http www droitconstitutionnel org congresNancy comN3 massieurT3 pdf 64 Labadie F L am nagement du temps de l enfant un analyseur de l volution de l action publique Agora D bats Jeunesse n 17 1999 65 http www vie publique fr politiques publiques decentralisation reforme constitutionnelle 66 Robert B Teillard J L exp rimentation comme instrument d action publique en ducation ducation et formation n 81 mars 2012 K9 gt V S 2 5 v S 5 3 S S LS S D D S 2 D pas L w S EN pey EN D y e Dans le champ de la jeunesse en 2009 l arriv e de Martin Hirsch la t te du Haut Commissariat la Jeunesse et aux Solidarit s Actives s accompagne du lancement d un Fonds d exp ri mentation pour la Jeunesse FEJ qui est dot de contributions de l tat et d
88. 5 jeunes g s de 12 25 ans e Mobilisation des jeunes pour participer aux Assises de la jeunesse d but novembre Ainsi une cinquantaine de jeunes ont particip l Agora Jeunesse R unis en atelier th matique les jeunes ont pr sent et partag les r flexions men es au cours des rencontres pr c dentes Ils ont affin leurs travaux en vue des Assises de la jeunesse o ils ont pr sent aux lus et aux partenaires la synth se des travaux 150 participants e Paroles de jeunesses aux grands rendez vous festifs l op ration s est galement d clin e lors de trois v nements majeurs Pr s d une centaine de jeunes y a t sensibilis e sur la d marche de concertation Recueil de leurs propos autour de trois th matiques e Vivre bien sant sports et loisirs pr vention des conduites risques pratiques artistiques et culturelles e Vivre ensemble expression et participation des jeunes la vie de la cit lutte contre les discriminations lieux de vie e Vivre autonome logement transports emploi formation information communication Mise en place d un dispositif de suivi e Un comit de pilotage lus des diff rents p les techniciens e Un comit de p le lus du p le Solidarit s citoyennet directions e Un comit de suivi tous les quinze jours lus r f rents Mission politiques ducatives et Jeunesse de la Ville de Saint Nazaire Francas CEMEA e
89. La recherche de solution proc de d abord de la rencontre entre les diff rents protagonistes L espace public est cet espace appropri Brest e Une d marche partenariale Le pari que la rencontre entre d une part des professionnels de diverses institutions d cidant d agir conjointement sur l espace public et d autre part des habitants jeunes mais pas seulement tait f conde pour penser diff remment la dynamique ducative d un territoire insuffisamment couvert Brest ll s appuie sur les acteurs et partenaires locaux en coh rence et en compl mentarit avec les actions du Conseil r gional et Conseil g n ral Saint Nazaire e Une d marche d ouverture et de diversification de l offre Cet espace est une offre en plus de l espace jeunes de la maison de quartier alors que sur tous les autres quartiers la seule offre soutenue par la Ville est celle propos e au sein de la maison de quartier Une approche de la jeunesse des jeunesses Diversit des situations de vie des jeunes des probl matiques Saint Nazaire Une d marche de mise en synergie d une offre plus adapt e Il s agit de signifier notre attention ces jeunes et de les inciter participer la vie publique et ainsi reconna tre leur r le et leur place comme acteurs de la cit Pour ce faire la Ville propose d implanter des espaces d accompagnement des projets et initiatives des jeunes sur cinq territoires l chelle de la commun
90. Ne se donnant pas de point de vue fixe il volue avec l autre et avec le cours des choses I s inscrit dans une logique du cheminement une logique du d roulement dont le milieu est l espace ouvert d un extr me l autre l encontre de toute immobilisation il se soumet ainsi la logique du r el et ce qui se passe au moment o cela se passe C est ainsi qu il garde les possibles ouverts Ily a l un paradoxe tre sans position s adapter aux circonstances accueillir ce qui se pr sente n est pas se laisser entra ner et tre sans consistance La disponibilit suppose au contraire une rigueur int rieure suppose d tre dot de fermet Ce n est tre ni passif ni faible C est tre consistant Or on pr tend souvent tre consistant alors que l on se contente d tre r sistant La consistance vient d tre en pouvoir sans prendre le pouvoir Accompagner quelqu un serait alors le laisser libre mais sans renoncer le solliciter l interpeller ne pas le laisser sur place mais aller au devant de lui et aller de l avant avec lui le laisser choisir mais en dialoguant avec lui 5 L accompagnement comme ressource et pratique mancipatrice L accompagnement commence par donner la parole aux autres cela ne peut pas tre autre ment Il faut laisser les gens s exprimer sur leur situation et les laisser valuer leur progression S S D A 2 de S 5 5 a S lt 5 TD A
91. RS UN QUESTIONNEMENT PARTAG sms P 38 Les pr liminaires l laboration de la grille P 33 Laigrille d analyse sisemsnmsennnsiimnemennnn P 39 E CONTEXTES TERRITORIAUX ET PROJETS D EXP RIMENTATION P 44 Io C AE A E A E A E etre nee P 44 Br stniccninosunentcenin nnna is ti aE Ei TLE a SENEE NASIRA P 48 lornet sisi sinitnninntienennntentnenndrnnnense P 51 Nantes E RAER EE E SAE P 54 QUIMPE sc sss sssssssstnsnsrssnastnsssssennstisntnnsnnneenageinnissnesessiss P 58 RENNES nnne a E O P 59 Saim NAZAIRE E E a A P 63 E D MARCHE DE R SEAU ET DYNAMIQUES DES VILLES sms P 66 Une volont de poursuivre memes P 66 Un format diff reM nisnin SNr an iiaia iaia P 66 Une grille de lecture peu r appropri e en dehors des temps de RESO VINES rnn in a R P 66 Une dynamique de r seau qui semble avoir fonctionn P 67 Des tats d avancement diff rents nn P 67 QUATRE R F RENTIELS D ACTION PUBLIQUE L PREUVE E L ACCOMPAGNEMENT sseesnssnscnsesseescesessecsssesese P 70 L accompagnement enjeux socio politiques et m thodologie P 70 par Ma la Paul Le projet d Angers Local jeunes de Monplaisir l preuve de l accompagnement P 76 Le projet de Rennes Jeunes et cr neaux sportifs l preuve de l accompagnement nn P 78 M LEPARTENARIAT sinon aoaeiaa a aoa P 80 Le partenariat r f rentiel ou outil de politique publique ssssessssssssse P 80 par Bernard Bier Le projet de Brest
92. RTICIPATION DES JEUNES UNE M THODOLOGIE RE D FINIR Cette difficult se retrouve quand on voque la question de la participation des jeunes la d cision Une pr sence effective dans les projets mais moins dans les temps institutionnels Les jeunes taient pr sents dans les projets Il y eut m me de nombreuses occasions de ren contres qui furent bien accueillies de part et d autre Comme nous l avons vu dans les pages pr c dentes cette participation a pu prendre diff rentes formes une posture politique avec affirmation et revendication d une place de droits entendus comme droit de une posture de consommateurs plus li e aux pratiques la demande de diversification de l offre et l affirmation d un droit et tout l ventail des postures interm diaires Mais force est de constater que les jeunes ont t le plus souvent absents au moment de la phase de conception et plus encore dans les temps du r seau Cet objectif rappel de mani re r currente tout au long de trente ans de discours des politiques de la ville et de coh sion sociale avait pourtant constitu une des pr conisations de la premi re phase de la recherche action et tait un des principes affich s au d part de cette seconde phase Les difficult s des professionnels mobiliser les jeunes dans la dynamique de r seau Cette absence a t maintes fois rappel e par les professionnels qui la
93. SEPTEMBRE 2012 SS CONDUIRE UN PROJET EXP RIMENTAL EN DIRECTION DES JEUNES DE QUARTIERS POPULAIRES Recherche action Phase 2 JEUNES DE QUARTIERS POPULAIRES ET POLITIQUES DE JEUNESSE Sommaire REPENSER L ACTION PUBLIQUE EN DIRECTION DES JEUNES DANS LES QUARTIERS POPULAIRES E LA PREMI RE PHASE DE LA RECHERCHE ACTION nn P 6 M UNE SECONDE PHASE DE LA RECHERCHE ACTION PLUS EXP RIMENTARE cnassiinistnssenaobiautuh P 7 M LA RESTITUTION DES TRAVAUX MODE D EMPLOI DE LA PUBLICATION ssssssnssnsnsensnsnnsennsene P 12 D UNE SOCIOLOGIE DE LA JEUNESSE VERS LA MISE EN UVRE D UN DISPOSITIF EXP RIMENTAL M DES POLITIQUES POUR QUELLE JEUNESSE MUTATIONS DES FORMES D ACC S L GE ADULTE ET ACTION PUBLIQUE par R gis Cortesero nn rrnrnnnnrrrrrrnnnnnnnnnnee P 14 La jeunesse est un travail productif P 14 L espace du politique sssssssssisinssessesenesnenesnsonnsteres P 18 M JEUNES DE QUARTIERS POPULAIRES REFONDER LES POLITIQUES DE JEUNESSE par Cha k Hbila P 24 La diversit de la jeunesse dans les quartiers populaires quatre CId aux types ssanenmaninasnannmaimnaienan P 25 Les politiques de jeunesse l preuve des quartiers populaires P 26 Une posture politique des principes rappeler et des risques prendre ssssssessssessssssssssssessssseees P 34 PROJETS DE TERRITOIRE ET DYNAMIQUES DE R SEAU E L LABORATION COLLECTIVE D UN OUTIL D ANALYSE DES PROJETS VE
94. Saul Alinsky expliquait que donner du pouvoir aux gens doit tre un pr alable Il faut commencer par donner du pouvoir plut t que d at tendre que les gens aient con u un projet pour leur apporter les moyens de le r aliser Son id e peut tre formul e tr s simplement ne demandez pas aux gens ce qu ils veulent ils vous r pondront toujours des choses d cevantes Donnez leur d abord du pouvoir et ils trou veront quel usage en faire une fois qu ils prendront la mesure de leur pouvoir d agir Les sciences humaines montrent que le pouvoir pr c de le vouloir que l exp rience pr c de la pens e que l action pr c de le projet Par cons quent le travail de celui qui essaie de mettre en mouvement des minorit s doit consister ouvrir pr alablement des perspectives et des horizons d action ce qui contredit radicalement la classique approche par projet qui 46 Fraser N Qu est ce que la justice sociale Reconnaissance et distribution 2005 La D couverte 47 Scott J La domination et les arts de la r sistance Fragments du discours subalterne 2009 ditions Amsterdam 48 Alinsky S Manuel de l animateur social 1976 Le Seuil 49 JoasH La cr ativit de l agir 1992 Editions du Cerf ob it une logique lin aire cart sienne o la pens e pr c de l action o l laboration d un plan d action doit intervenir en amont et o l action est con ue comme la mise en uvre de ce plan pr
95. Strauss C La pens e sauvage 1962 Plon r alis e sa dimension normative qu un outil qui permet de comprendre les processus l uvre et de faire voluer les modalit s de l action quitte parfois aussi r interroger le projet lui m me C est pr cis ment quand l avancement de l action ne correspond pas ce qu on attendait que l valuation est le plus utile comme outil d intelligibilit et de pilotage Dans le m me temps les jeunes b n ficiaires de l action n ont pas t associ s ce qui aurait pu tre une autre forme d valuation plus souple et participative On peut oser l hypoth se qu il e t fallu un tiers qui s en charge t non pas dans une d marche technocratique de surplomb mais dans une logique de mobilisation des jeunes On pourrait faire des r flexions semblables sur la conduite du projet On a voqu l articulation entre la d marche de r seau et celles des Villes comment dans l avenir tirer le on de ce qui a pu tre per u comme difficult s am liorer les dynamiques tant locales que r ticulaires La question d passe bien s r le cas particulier de la recherche action et concerne l ensemble des acteurs de l action publique Comment viter les d rives technocratiques souvent d ailleurs diffus es par maintes formations la m thodologie de projet qui consistent penser intellectuellement le projet puis le mettre en uvre dans la logique du mod le industriel pour
96. a n cessit d accueillir d autres professionnels est soulign e afin de faire voluer les pratiques professionnelles et les modalit s d intervention e La rencontre avec les habitants sur l espace public est al atoire et non tablie l avance e Des moyens acquisition d un mini bus sont encore en attente ce qui n cessite des solutions provisoires et des capacit s d adaptation e Parmi les collectifs certains moins l aise peuvent avoir quelques h sitations et questions li es leur posture professionnelle Ce projet implique non pas une addition des pratiques de chacun mais une volution de certaines pratiques et postures professionnelles sans d na turer les comp tences et le r le de chacun Lors de l atelier sont galement questionn s le r le de la controverse et la place laiss e aux d saccords Il est n cessaire que les divergences de points de vue s expriment La controverse et la recherche de compromis font partie de la d marche La recherche de compromis ne se fait pas sur les valeurs intrins ques de chacun mais davantage sur l action elle m me ses objectifs et ses d clinaisons pratiques outils modalit s Le compromis n cessite de se d centrer de sa pratique professionnelle pour prendre en compte l intervention de l autre Par ailleurs le risque existe dans ce type de d marche de cr er un foss entre les profes sionnels du territoire d un c t ceux qui font partie du collectif et
97. a participation est pourtant fort r cente titre d exemple Fran ois Missoffe ministre de la Jeunesse et des Sports de 1966 1968 commande un rapport afin de comprendre les volutions d une jeunesse dont les pratiques et les aspirations semblent opaques et de plus en plus loign e des attentes des politiques et professionnels le Livre blanc de la jeunesse 1967 n invoque quasiment pas la participation des jeunes Il importe d abord de faire un retour par l histoire fin d intelligibilit Le mod le politique de citoyennet la fran aise qui s est construit au moment de la R volution est national capacitaire et surtout d l gataire en aucun cas participatif hormis sous la forme de la parti cipation lectorale Entre l tat garant de la souverainet nationale et de l int r t g n ral et le citoyen distinguer de l individu il n y a rien Les corps interm diaires cf la loi Le Chapelier 1791 susceptibles d introduire de la division dans la R publique sont mis l cart et malgr la reconnaissance tardive de la libert d association 1901 toujours suspects De ce fait t moigne aussi la m fiance persistante l gard de tout ce qui peut s apparenter au communautaire toujours soup onn de d rive et assimil abusivement au commu nautarisme l oppos de ce qui se passe en d autres pays Il suffit de comparer la politique des quartiers en France et aux tats Unis
98. a rentr e en septembre La n cessit de restituer ce travail aux institutions et d identifier un espace de pilotage pour inscrire ce projet dans une commande publique inexistante au d part Le projet ne peut pas r sulter du seul souhait aussi l gitime soit il des professionnels Brest Il ne s agit en aucun cas de transf rer des bonnes pratiques mais de s inspirer d une d marche d une m thodologie pour faire autre chose adapt e la sp cificit d un autre territoire Une r flexion est en cours au sein du quartier de La Roseraie en partenariat avec les acteurs de la jeunesse du dit quartier sur une autre forme d accueil des jeunesses du territoire qui peut tre un autre local jeune ou autre chose sur ce quartier Angers La g n ralisation de l accueil des nouvelles initiatives ne peut se faire de mani re syst matique L effet de seuil de notre capacit d accueil ainsi que le lien faire entre des propositions parfois redondantes nouvelles ou historiques nous emp che de conclure la l gitimit de toutes les nouvelles propositions et d accueillir tout nouveau projet ind pendamment des crit res sportifs Demeurent la d marche et la structuration d un travail collectif inter secteurs et inter professionnel de veille et d analyse des propositions mergentes qui ont montr leur pertinence et doivent se p renniser au regard de la plus value de ce processus sur le rapport des jeunes l inst
99. ages Ou cela relevait il des logiques comportementalistes voqu es plus haut L affaire fit grand bruit souleva des protestations nombreuses parfois des r serves ouvrit un d bat qui aurait d avoir lieu en amont sur ce qui n tait pas qu une mesure technique mais qui pr cis ment posait des questions de fonds sur l ducation et les valeurs de r f rence Il y eut m me des d fenseurs tel le recteur de l Acad mie qui parla d une mesure visant responsabiliser les jeunes Encore un terme tr s usit dans le discours politico m diatique propos des classes populaires enfants et parents et qu il faudrait d construire dans ce qu il dit des repr sentations dominantes et de ceux qui s en font les porte parole e Cette logique dominante dans un contexte de rar faction g n ralis e des moyens a d autres effets pervers Il conduit certains acteurs pourtant critiques avec la d marche s y inscrire 77 LabadieF op cit KD gt V S 2 5 v S 5 3 S 2 U S TD D S D QW bas L S S EE y pour avoir des financements d autres maquiller des projets pour qu ils soient conformes aux normes d ligibilit d autres enfin trop faibles pour monter ces exp rimentations ou en d saccord avec la m thode ou porteurs de projets vraiment innovants mais peu conformes avec les mod les dominants se trouver priv s des soutiens publics Les subsides publics
100. ale vers le centre information jeunesse n est qu une premi re tape ou un pr alable l accompagnement Les animateurs ne sont pas suffisamment disponibles pour faire merger et accompagner les projets des jeunes lesquels n ont pas l obligation de s inscrire dans une logique de projet Cette limite interroge leur professionnalit comment dans ces conditions et avec leurs com p tences passer de l encadrement l animation et de l animation l accompagnement e Du c t des jeunes le local offre la possibilit d entrer en relation avec des adultes d enrichir leur r seau de connaissances Ils sont incit s aller au del du quartier au del de ce et KRD gt 5 V NI 5 V 5 S 5 S 2 LS 5 d 2 D S gt NE AE LE V S N D de ceux qu ils connaissent d j Le lieu lui m me permet l mergence de paroles et d id es En revanche pour l mergence de projets les id es sont souvent confuses quelles activit s quels supports etc Les espaces multisports rencontrent un grand succ s aupr s des jeunes de cet ge mais peut on se contenter d une logique de consommation d activit s sans accompagnement vers autre chose Repr ciser la fonction et les finalit s du local jeunes s impose donc en tant qu espace relais il vise la mise en relation avec d autres personnes ressources avec d autres lieux qui proposent d autres formes d accompagnement Il vise donc aus
101. alement avec une pr sentation des orientations et des pr occupations de la Ville en mati re d action jeunesse la restitution de l enqu te de terrain men e par R sO Villes dans un ou plusieurs quartiers de la ville deux ou trois t moignages d exp riences originales actions projets men es dans la ville l apr s midi tait consacr e un d bat plus approfondi sur une th matique particuli re avec un chercheur sp cialiste de la question Un r seau d lus en charge des th matiques de jeunesse Nous avions dans le m me temps constitu dans la m me perspective un groupe de travail des lus en charge des politiques de jeunesse dans les sept Villes Ce groupe s est r uni lors de trois journ es et a ainsi pu exprimer ses opinions et ses remarques sur le travail engag et les th matiques abord es Six enqu tes socio ethnographiques Six enqu tes socio ethnographiques sur les jeunes des quartiers populaires et les politiques jeunesse ont galement t r alis es par Chafik Hbila l poque doctorant en CIFRE R sO Villes Elles se sont appuy es essentiellement sur 122 entretiens sociologiques individuels semi directifs dont la moiti r alis e avec des jeunes g s de 16 30 ans Un forum final Pour clore la recherche action men e durant ces deux ann es les partenaires pilotes de ce travail ont organis un v nement conviant les principaux acteurs concern s par la d marche r
102. alidation ext rieure Le choix de l objet de l exp rimentation reste aussi libre soit la mise en uvre d un nouveau projet soit la r interrogation d un projet en cours Quant la n cessit d une valuation elle est affirm e sans que les modalit s en soient pr cis es qui en sera porteur quelle m thodologie Il est cependant vident que le choix de r interroger un projet en cours sauf si un dispositif valuatif a t mis en place en amont ne peut permettre qu une valuation ex post donc loign e du protocole d valuation des exp rimentations d tat Enfin sur les suites et cons quences de l exp rimentation la formulation qui est ici propos e au travers des trois questions n est pas d nu e d ambigu t s L exp rimentation est elle un outil pour trouver la formule d une meilleure action publique avant sa stabilisation e Une politique de jeunesse est elle une exp rimentation permanente Un projet exp rimental a t il pour but de faire merger d autres probl matiques d autres pistes de travail qui leur tour seraient soumises exp rimentation 83 Rosa H Acc l ration Une critique sociale du temps 2010 La D couverte Ces trois propositions sont elles d ailleurs alternatives Ou peuvent elles tre compl mentaires La g n ralisation est voqu e mais uniquement comme une possibilit Elle ne semble mani festement concerner que le territoire du projet
103. alit qui les caract rise est galement un point essentiel chacun d entre eux a la particularit de pouvoir apporter un segment de r ponse sur l ensemble des th matiques inscrites la comp tence La fonction d observation et de veille sur les publics jeunes Cette fonction d observation vise servir prioritairement le service des jeunes adultes La caract ristique principale de cet observatoire est sa fonction transversale qui repr sentera un projet strat gique prioritaire La structuration d un travail en r seaux La structuration de ces diff rents r seaux doit permettre Quimper Communaut de cr er en s appuyant sur diff rents niveaux hi rarchiques et sur diff rents domaines un canevas des acteurs locaux permettant une vue d ensemble du territoire et des strat gies mettre en uvre en mati re de jeunesse La prise en compte des besoins en information L absence d une structure d information pour les jeunes repr sente une anomalie du terri toire quimp rois L objectif est d ouvrir une plate forme d di e l information pour tous les jeunes du territoire La d finition d outils de communication r pondant aux besoins des jeunes l heure du tout num rique les 16 30 ans de Quimper Communaut se sont exprim s clai rement sur l absence de l accompagnement humain qui leur est propos Quimper Communaut souhaite s appuyer sur la pluralit des r seaux en vue d organiser la circulatio
104. amont En quoi ce projet rev t il un caract re exp rimental les deux autres devant tre inform es au terme sinon du projet du moins de la seconde phase de la recherche action Le projet exp rimental vous semble t il destin tre g n ralis Le projet appelle t il de nouvelles exp rimentations Lesquelles Le pr sent chapitre se veut une synth se labor e partir des crits fournis par chacune des Villes mise en perspective avec le mod le d exp rimentation identifi au chapitre pr c dent I Un postulat le projet se doit d tre exp rimental Le collectif des Villes associ es R sO Villes pose d embl e l exp rimentation comme un pos tulat Une politique de jeunesse se doit aujourd hui d exp rimenter de nouveaux projets et de nouvelles formes d intervention aupr s des jeunes et avec eux Cette n cessit est fond e sur les volutions de la jeunesse de ses modes de socialisation de ses pratiques et de ses sociabilit s les effets des mutations sociales et conomiques renforc s par la crise et qui touchent particuli rement les jeunes 80 Zarka Y C l id ologie de l valuation La grande imposture Cit s 37 2009 Abelhauser A Gori R Sauret M J La folie valuation 2011 Mille et une nuits Martuccelli D Pourquoi croyons nous l valuation Diversit n 169 juillet 2012 81 l instar du travail de Virginie Massieu cit supra 82 Ra
105. ant la campagne lectorale Cette r ponse s est concr tis e par un projet de cr ation d un local jeunes sur le quartier de Monplaisir dont la mise en uvre a t confi e la Maison Pour Tous dans le cadre d un march public Pour concevoir le projet six mois de travail entre les personnels de la maison de quartier les ducateurs de pr vention sp cialis e les animateurs sportifs les conseillers de la Mission locale etc furent n cessaires La volont politique l origine du local comportait trois objectifs disposer au sein du quartier d un lieu relais pour les 16 25 ans aux horaires adapt s 17h 22h ouvert toutes les jeunesses et compl mentaire l Espace Jeunes de la maison de quartier pour les pr ados En d finitive ce local tait principalement destin aux jeunes de 18 20 ans qui occupaient l espace public Deux animateurs r f rents du lieu sont en charge de l accompagnement des jeunes usagers L accueil informel fait du local un lieu relais notamment vers les conseillers de la Mission locale qui assurent une permanence au sein de la maison de quartier Les animateurs quant eux r alisent la demande l accompagnement des projets des jeunes s jours ski Le comit de suivi du projet est compos de conseillers de la Mission locale d ducateurs de pr vention sp cialis e et d agents de la Ville et de la maison de quartier Car il s agit bien d une exp rimentation avec mise
106. articuli re est port e aux publics jeunes des quartiers prioritaires et jeunes tudiants Les objectifs strat giques sont ainsi les suivants favoriser et accompagner la mise en uvre des projets des jeunes dans les quartiers populaires rep rer les initiatives et les projets en mergence susceptibles de valoriser les jeunes rep rer les jeunes pr sentant des difficult s afin d engager un suivi collectif moyen terme engager avec les jeunes une consultation sur des th matiques sp cifiques les concernant 2 Le projet d exp rimentation la co construction d un projet jeunesse de territoire Kerv nanec Porteur du projet la Ville de Lorient Constats de d part pourquoi ce projet Le centre commercial du quartier de Kerv nanec positionn au c ur des tours et des barres d immeubles repr sente un lieu d activit s privil gi aux c t s de l quipement socioculturel et de la biblioth que municipale Chaque apr s midi partir de 14h g n ralement ce centre commercial voit son entr e et son espace central autour desquels sont positionn s les diff rents commerces supermarch boulangerie presse etc occup s par quelques groupes de jeunes g s de 12 plus de 30 ans Si la population qui compose ce groupe de jeunes est plurielle il n en reste pas moins que celle des jeunes sans emploi ayant souvent chou l cole reste largement majoritaire Le Maire et les lus pleinement
107. assant l essentiel de leur temps dans le quartier Souvent les plus visibles dans les espaces publics ils sont per us comme les plus fragiles socialement et co nomiquement Ceux qui ont acc d aux r seaux sociaux en dehors du quartier et l emploi stable ne s y attardent pas S ils sont minoritaires au regard de la population jeune du quartier il n en demeure pas moins que ce sont souvent eux qui focalisent l attention des pouvoirs publics Toute une imagerie leur est associ e Les espaces publics repr sentent galement des lieux de rencontre entre les grands et les petits dans le quartier Les enfants les utilisent galement comme lieux de vie o ils jouent discutent mangent se reposent s ennuient Loin du contr le parental ils forment des petits groupes de copains allant de deux une demi douzaine d individus puis plus tard des groupes plus grands pouvant atteindre une vingtaine d individus C est dans la rue sur les places centrales ou dans les halls d immeubles que les enfants ren contrent leurs a n s et leurs pratiques Ces derniers leurs attribuent des surnoms les mettent l preuve les conseillent et les utilisent pour de petites corv es comme aller leur acheter un paquet de cigarettes au tabac du coin En change de leur coop ration et de leur ob is sance les petits se voient r compens s par des gestes affectueux des bonbons des balades en scooter etc 5 Le o NN x S LE
108. ation populaire se donnent pour vocation de redoubler l action de l cole hors de sa sph re d intervention Les r seaux de l ducation Populaire qui commencent se d velopper dans la deuxi me moiti du XIX si cle visaient manciper le peuple en diffusant les Lumi res et la raison dans des espaces extrascolaires sur les temps de loisirs ou encore sur des 5 D amp p S w le Q a TD z Le S Y U A S 5 5 v n n 3 na S 5 S D 5 D 9 n v S S _ VI EE y populations ayant un faible acc s la scolarisation l origine l ducation populaire s adresse toutes les classes d ge 2 La socialisation en mutation Ce mod le classique de la socialisation et de l institution qui fonde aussi un r f rentiel classique d action publique est aujourd hui fragilis Deux grandes volutions concourent cette fragilisation e le recul des fixit s sociales L image classique de la socialisation s adosse celle d un monde o les trajectoires des indi vidus sont stables et pr visibles o les situations personnelles acquises au sortir de l adoles cence sont durables voire d finitives Cette image est aujourd hui remise en cause les trajectoires de vie de chacun sont soumises des changements de plus en plus fr quents Les situations familiales sont plus instables avec des unions qui se d font plus facilement
109. ations soci tales o m canismes d acc s l ge adulte et dispositifs politiques et institutionnels d encadrement et d ducation doivent tre saisis ensemble 1 La socialisation comme int riorisation d un r le social Historiquement et traditionnellement c est la notion de socialisation qui constitue la r ponse commune des sciences sociales et des institutions ducative d encadrement la question de la formation des sujets adultes Chez les sociologues classiques cette notion d signe le processus par lequel l individu int riorise des normes et des valeurs qui lui permettront d occuper un statut et de remplir son r le social Durant le temps de la socialisation qui s tend de la petite enfance l entr e dans l ge adulte l individu acquiert une personnalit et une identit sociale stables et durables conformes aux exigences de bon fonctionnement de la soci t La socialisation c est l op ra tion que r alise une soci t pour fabriquer les individus dont elle a besoin pour assurer son fonctionnement optimal et garantir sa stabilit Cette op ration est assur e par des institutions l cole la famille et l glise Ces institutions op rent selon un mod le vertical et asym trique l adulte le p re le ma tre le pr tre est d positaire d un savoir sup rieur qui lui conf re une autorit reconnue comme juste l gi time incontestable Cette autorit peut tre fond e su
110. ble identifier des valeurs communes L exercice du pouvoir d agir Je peux je suis capable sortir de l incapacit de l incomp tence de l enfermement dans une repr sentation sociale d incapacit Je peux c est possible et cela est possible pour moi Renvoie la possibilit la libert au droit la permission autorisation facilitation impossibilit interdiction inhibition obs tacles accablement Je peux j en ai la puissance Renvoie la force l nergie le courage le d sir impuissance faiblesse cynisme Je peux je d cide Renvoie la d cision la responsabilit l autonomie le choix au pou voir de verbe suivi d un autre verbe pouvoir d imaginer d exprimer de d lib rer de n go cier de choisir d valuer Z domination exploitation soumission peur humiliation fatalisme servitude d pendance irresponsabilit Je peux versus acceptation de notre vuln rabilit de notre besoin des autres de la conscience des interd pendances La mise en situation de r ussite permet de briser l enfermement le regard sur soi Reconna tre sa propre utilit sociale permet d affronter le regard des autres 6 La mise en uvre d une d marche Les pr requis e Avoir conscience d un changement n cessaire e Consid rer chacun comme d tenteur de savoirs e Ne pas tre seul si l exp rience n est pas reli e un groupe social ou professionnel elle
111. chaque porteur de projet l inscription dans la d marche a repr sent de nombreuses occasions d entr e en relation avec l institution en g n ral l administration en particulier et les lus Le chemin parcouru par certains atteste d un r el enrichissement r ciproque et de progr s dans la reconnaissance mutuelle Effets sur les institutions L organisation de la Direction des Sports a d tre revue pour r pondre la volont d ouvrir les quipements des groupements hors des rep res habituels Le recours une personne r f rente pour chaque projet des fins de pr cisions de modifications ou de fonctionnement a t act Un tel traitement des projets inhabituel car sp cifique a rendu n cessaire une d marche p dagogique aupr s des associations historiques soit vers leur repr sentant l Office des Sports ainsi que vers les agents de terrain Le principe d une rencontre r guli re des diff rents services municipaux et des acteurs de terrain impliqu s aupr s des jeunes a t act p rennisation des groupes de Suivi Jeunes Adultes sur ces enjeux Les int r ts convergents ont engag les uns et les autres se rencon trer et changer tous les niveaux de la mise en uvre la n cessit d un partage d informa tions de pr cisions a oblig des temps de rencontre Ces croisements ont contribu faire voluer la perception de l autre L exp rimentation L exp rimentation a concern
112. cinquantaine de jeunes a particip l Agora Jeunesse r unis en ateliers th matiques ils ont pr sent et partag les r flexions men es au cours des rencontres pr c dentes ils ont affin leur r flexion en vue des Assises de la jeunesse o ils ont pr sent aux lus et aux par tenaires la synth se des travaux 150 participants quipe projet lus le Maire adjoint Solidarit s citoyennet et le d l gu la jeunesse Professionnels Association nazairienne de pr vention sp cialis e ANPS Office municipal de la Jeunesse F d ration des Maisons de quartier service Politiques ducatives et Jeunesse de la Ville Description succincte du processus de Paroles de jeunesses Co construction et rencontres de proximit ce sont les professionnels qui ont sollicit les jeunes Agora jeunesse et Assises de la jeunesse Ateliers contributifs Synth se pour l criture du projet Jeunesse Des conditions d organisation permettant d allier mobilisation changes et convivialit Rencontres organis es l o sont les jeunes au plus pr s de leurs lieux de vie en s appuyant sur les espaces d changes d j existants Animation de ces espaces avec et par les acteurs locaux mobilis s dans la d marche Accompagnement tout au long de la d marche appui apport aux acteurs pour l organisa tion et l animation des rencontres Des outils communs guide pratique perm
113. contrer Une grille de questions commune a t construite entre partenaires pour recueillir la parole des jeunes sur les attendus de ce local jeunes et utilis e par les partenaires lors de leurs rencontres avec eux Des soir es pizza ont t organis es avec la MPT pour les jeunes et les adultes puis unique ment avec les jeunes sur leurs attentes vis vis du local jeune Temporalit du projet au lancement de la phase 2 de la recherche action Le local jeunes a ouvert en novembre 2010 pour un fonctionnement d un an Il a t reconduit dans sa phase exp rimentale jusqu en d cembre 2012 Entre la premi re ann e d exp rimentation novembre 2010 et d cembre 2011 et la seconde la mise en place d un partenariat d acteurs plus construit autour de ce local jeunes a permis que la fiche de poste de l animateur soit revue et qu en cas de coup dur une mobilisation de l ensemble des partenaires du comit technique permette une r flexion et une action commune autour du projet tat des lieux de l offre existante potentiellement semblable au projet Chaque quartier est dot d un lieu d accueil des jeunes qui s adresse aussi aux 16 25 ans port par une association Le souhait de la municipalit de proposer ce local jeunes est per u dans un premier temps comme une contestation de ce qui se fait d j Questionnements sp cifiques par rapport la th matique du projet Citoyennet Les jeunes participent ils
114. cquis des sciences sociales elles m mes Comment les sociologues abordent ils la question de la jeunesse et comment circonscrivent ils sa dimension politique videmment les deux options sont compl mentaires puisque les pr suppos s des politiques de jeunesse existantes sont largement nourris des travaux des sciences sociales Et en retour les travaux des sociologues et des sp cialistes de la jeunesse offrent un socle critique solide et fiable pour juger et valuer les pr suppos s de l action publique Les sciences sociales sont certes des sciences molles et minemment politiques elles reposent malgr tout sur des principes de validation et sur des techniques d observation qui rendent leurs propositions plus fiables que les intuitions du sens commun Je choisis la seconde option et vais pr senter ce qui constitue mes yeux la proposition cen trale sur laquelle d bouche la recherche r cente en sciences sociales de la jeunesse la jeu nesse n est ni un probl me ni un danger ni un temps mort ni une crise c est une activit productive C est le temps socialement n cessaire l individu pour qu il labore son identit et sa personnalit adulte Essayons d expliciter cette proposition avant d en mesurer les impli cations pour les politiques de jeunesse et pour l ducation populaire La jeunesse est un travail productif On peut sch matiquement opposer deux grandes figures historiques de la jeunesse deux grandes configur
115. cte d linquant Cette vis e ne doit pas tre discr dit e et il n est pas question de faire de l ang lisme mais de pointer les dangers de politiques de jeunesse qui ne viseraient que la contention d un risque incivil ou d linquant le premier a trait aux modalit s d encadrement l apprentissage de la discipline n cessaire la vie en soci t est au c ur de la commande politique souvent adress e aux structures 5 d o NN S LE l a e Qa 2 TD S D S S v 2 S S de v Sa 3 D S S D g e n v S Q EE y d animation et d encadrement aux encadrants de civiliser les m urs adolescentes Si la discipline est n cessaire elle risque de heurter une attente fondamentale des jeunes qui est celle de la souplesse d un encadrement qui les reconna t comme des personnes responsables et autonomes L autorit de l adulte doit avoir ses limites et tre n goci e L encore il en va de la n cessit d tre reconnu comme un sujet de choix dans une dyna mique d auto socialisation Pour construire son identit il faut avoir le sentiment de contr ler son activit et son action Les exc s de l encadrement risquent tout moment de faire obstacle au projet d panouissement personnel du jeune et de constituer une sorte de double peine pour les jeunes des milieux les plus populaires et les plus d favoris s en plus
116. d tre pauvres et stigmatis s ils se voient offrir des activit s dont le potentiel d pa nouissement est grev par une exigence excessive de contr le et d ducation aux r gles du civisme le second a trait au risque de confusion entre citoyennet et civilit L ducation la citoyen net est au c ur de la commande politique en mati re de politique de jeunesse Mais s agissant de la jeunesse des quartiers populaires elle se traduit souvent par des dispositifs d apprentissage des disciplines n cessaires la vie en soci t Il s agit de leur faire prendre conscience qu ils ont des devoirs et qu ils doivent les respecter Le jeune est moins d fini comme un sujet de droit ou comme une voix qui demanderait tre entendu mais comme un d viant potentiel socialiser ce qui est fondamentalement disqualifiant et n offre aucun espace l expression du sentiment de r volte Difficile de construire un rapport positif soi lorsqu on se sent ni dans sa subjectivit ni cout ni entendu C est ce qu expriment aujourd hui les jeunes meutiers britanniques et qu exprimaient en 2005 ceux qui ont mis le feu aux banlieues fran aises Ces questions conduisent s interroger sur la possibilit d une politique de reconnaissance dans le cadre des politiques de jeunesse en lieu et place ou tout au moins en parall le des politiques de contr le social de pr vention voire de contention Comment reconna
117. d le et plus complexe Le partenariat si souvent invoqu renvoie des r alit s fort vari es et qu il est difficile d assimiler des acteurs de nature d importance et de l gitimit fort diff rentes institutions d tat elles m mes tr s in galitaires entre elles collectivit s associations entreprises Certains y associent ou souhaitent le faire les destinataires b n ficiaires suppos s familles et jeunes 16 Rosanvallon P L tat en France de 1789 nos jours 1990 Le Seuil 17 Donzelot J Est be P L tat animateur essai sur la politique de la ville 1994 Esprit 18 Jeannot G Les m tiers flous Travail et action publique 2005 Octar s 19 DhumeF Du travail social au travail ensemble le partenariat dans le champ des politiques sociales 2001 ASH KD gt 5 K9 NI 5 v 5 S S 3 a S 2 LS 5 d 2 D S gt NE pas V w S S _ EE y des niveaux de partenariat h t rog nes qu il importe de distinguer partenariat de finan cement partenariat de projet partenariat d action des pratiques qui en d pit de l tymologie oscillent entre le partenaire adversaire qu il faut assujettir son propre projet et le partenaire co quipier avec qui l on co construit et sans lequel on ne peut rien faire D une certaine mani re le terme partenariat a une fonction performative il vise faire vivre une r alit encore na
118. d marche participative aupr s d un large public qui s appuie sur les acteurs et partenaires locaux en coh rence et en compl mentarit avec les actions du Conseil r gional et Conseil g n ral 3 L tat d avancement et les suites du projet Le projet on l a vu est consid r comme achev La Ville va se saisir des propositions des jeunes afin de produire un nouveau projet S S D Si de v 3 Sj 5 3 a S lt w 5 TD A D gt V Les S S vI D y E D MARCHE DE R SEAU ET DYNAMIQUES DES VILLES Une volont commune de poursuivre D embl e les Villes ont t partantes pour se r investir dans cette seconde phase de la recherche action per ue comme le prolongement et l opportunit de mise en uvre des acquis de la premi re phase la fois volont politique des lus de poursuivre la r flexion et int r t des professionnels qui y voyaient la possibilit d prouver les acquis ant rieurs tout en conti nuant b n ficier des regards crois s de leurs pairs et du travail de mutualisation Cela t moigne une fois de plus du besoin d change des acteurs de politiques de jeunesse lesquelles ne peuvent se satisfaire de certitudes et n cessitent sinon de l exp rimentation du moins de l invention et de la r activit permanentes Un format diff rent Cette seconde phase de la recherche action a t diff rente dans sa forme de la premi
119. dans un m me cadre d analyse La d marche tait donc commune tout en tenant compte des sp cificit s de chaque projet et de son environnement contextuel Ce sera l objet du chapitre suivant 5 o amp p S w le Q Ea Le S S Le g S Y U A S 5 5 n n S v TD D D n v S w u1 PROJETS DE TERRITOIRE RE 7 DYNAMIQUES DE R SEAU Dans cette seconde partie nous pr sentons dans un premier temps l outil d analyse labor collectivement la fois aide la probl matisation au travers de ses questionnements et outil visant ensuite lire et valuer les exp rimentations mises en uvre Les exp rimentations de chaque Ville s inscrivant dans sa politique de jeunesse nous propo sons pour chacune d entre elles une synth se de ce projet politique afin de mettre en vidence les priorit s et les axes strat giques de son action suivie du projet exp rimental en reprenant notamment ses finalit s ses m thodes et son organisation Enfin le dernier chapitre tente de d gager quelques l ments de r flexion transversale relatifs l articulation de la d marche de r seau et des dynamiques des Villes 3 S A V S TD Sa 5 S S TD w S O o w v TD S 2 D ce D y E L LABORATION COLLECTIVE D UN OUTIL D ANALYSE DES PROJETS VERS UN QUESTIONNEMENT PARTAG Les pr limi
120. de l autre ceux qui n en font pas partie Il est important que ce collectif ait des strat gies en direction d acteurs qui sont des partenaires tout en n tant pas membres de ce collectif Il y a la n cessit d expliciter et de convaincre au del de ses propres structures Lors de cet atelier ont aussi t questionn s le r le et la place du public dans le projet l un des objectifs de ce projet est de recr er du lien entre les habitants dont les jeunes avec une dimension interg n rationnelle Un change se d roule sur la place des jeunes dans le projet en sont ils le public ou les acteurs Au stade actuel du projet la difficult d associer les jeunes KD gt 5 V NI 5 V 5 S S 3 S 2 LS 5 d 2 D S gt NE SU LE V S ei vI D au pilotage existe Par ailleurs les professionnels ont souhait eux m mes s harmoniser entre eux besoin d avoir un espace entre professionnels l avenir la perspective de construire avec les habitants leur place dans le projet est envisag e comme piste d innovation Enfin un change a eu lieu sur ce que le projet a d j pu produire il a d j eu des effets notamment sur les liens entre habitants Par ailleurs il est constat que l arriv e d une structure mobile et la mobilisation du collectif cr ent de l envie aupr s des habitants et n est pas source de conflit sur le territoire Une r duction des tensions g n rationnelles pe
121. de la rencontre et des changes entre les jeunes et d autres publics acteurs sur les espaces publics Le projet a t il permis une am lioration des relations sociales dans les espaces publics notamment entre g n rations Effets sur les institutions e Les politiques publiques Analyse des enseignements de la d marche d exp rimentation en quoi le caract re exp rimental du projet a t il favoris l laboration la mise en uvre et la r ussite du projet en quoi la mise en uvre du projet a t elle constitu une prise de risque pour les institutions notamment la Ville en quoi le caract re exp rimental du projet a t il pu avoir un effet de levier sur la politique de jeunesse du territoire En quoi le projet s est il appuy sur les sp cificit s des jeunes dans leurs usages des espaces publics leurs parcours d insertion sociale et professionnelle leurs exercices de la citoyennet autres En quoi le projet a t il contribu une meilleure lisibilit et appropriation de la politique de jeunesse par les lus les acteurs professionnels les jeunes Le projet a t il entra n une meilleure articulation entre politique de la ville et politique de jeunesse La mise en lien des jeunes et des acteurs politiques et institutionnels a t elle produit une action publique plus en phase avec les attentes exprim es par les jeunes des quartiers Le projet a t il fait mer
122. diff rents La d marche consiste alors venir sur l espace public des moments qui nous paraissent opportuns afin que la rencontre se fasse en proximit avec les habitants Des flyers ont t distribu s aux habitants rencontr s permettant d identifier notre d marche et de rep rer notre intervention partir d un calendrier tabli sur l ensemble des vacances t 2011 Nous avons construit au pr alable une grille d valuation permettant de rendre compte des personnes rencontr es des besoins ou des probl matiques identifi es selon les territoires cibles et les dynamiques ou difficult s rencontr es dans notre organisation lors de nos inter ventions respectives Temporalit du projet au lancement de la phase 2 de la recherche action L criture du projet s est faite entre septembre et d cembre 2010 raison d une fois par mois Le projet a t valid par les lus en f vrier 2011 L exp rimentation s est faite dans un premier temps sur trois mois raison d une fois par semaine et sur trois territoires de P ques ao t 2011 Puis un recentrage s est fait sur un territoire entre octobre et d cembre 2011 et ce sur trois mois raison de cinq jours pleins En quoi ce projet rev t il un caract re exp rimental L objet de l exp rimentation faire le pari que la rencontre entre d une part des professionnels de diverses institutions d cidant d agir conjointement sur l espace public et d autre part des
123. discrimination positive zones d ducation prioritaires politique de la ville ne mobilisaient gu re ce terme d exp rimentation Il tait surtout question de projets de territoires Il s agissait de substituer au mod le centralis s imposant l identique sur l en semble du territoire national une d clinaison locale des orientations d tat adapt e la r alit du terrain au terme d un diagnostic et de l laboration d un projet et dans une logique compensatoire donner plus ceux qui ont moins ceci au nom du principe d galit qui reste la finalit du projet politique r publicain Nombre d auteurs datent l ouverture du droit public l exp rimentation la loi Veil du 17 jan vier 1975 relative la d p nalisation de l interruption volontaire de grossesse Il s agissait de mettre l preuve pendant cinq ans une exp rience pour juger de sa pertinence Il est propos au Parlement d adopter des dispositions valables pour cinq ann es seulement et de se donner ainsi rendez vous lui m me au terme de cette p riode Le l gislateur tirera alors les enseignements de l application de la loi nouvelle et tenant compte de la le on des faits notamment sur le plan m dical familial social et d mographique confirmera ou modifiera cette loi Les dispositions de cette loi ont t p rennis es par la loi Pelletier en 197953 On peut mentionner quelques traces de ce recours de plus en plus fr quent l exp
124. dispositif ne devient pas son propre objet Cette place doit tre pens e en amont au travers entre autres des retours r guliers d une publicisation des travaux de la mise en d bats et de l association des citoyens tant au dia gnostic qu l valuation comme citoyens pas comme partenaires ce terme tant laiss aux op rateurs de politique publique L enjeu est donc aujourd hui de savoir si l action publique est le fait des seuls pouvoirs publics dans une tradition encore fortement pr gnante en France et que la d centralisation n a pas vraiment modifi ou si elle s appuie aussi sur l action autonome de la soci t civile les initia tives de citoyens les mobilisations communautaires l instar d autres mod les politiques Cette double d marche collective qu il importe de dissocier le partenariat la mobilisation du territoire devient alors le lieu de la connaissance et de la reconnaissance r ciproques Il est un lieu de partage et de co construction des savoirs un lieu de conflictualit d mocratique d apprentissage permanent et de l mergence d un territoire apprenant Seule cette derni re approche peut tre la condition du d veloppement territorial de la trans formation sociale et politique Le projet de Brest La Fourmili re l preuve du partenariat Texte issu d un atelier du premier s minaire coop ratif anim par Claudine Picherie R sO Villes et rapport par Luc Primard DDCS de Loire At
125. e valuation plurielle d mocratique donc ins parable du d bat public Il serait aussi urgent et utile de mettre au travail des chercheurs5 d appliquer un regard ext rieur loin des bilans internes l valuation des exp rimentations d tat Et d engager au rebours de l assurance des experts un d bat politique ce sujet Il semble donc int ressant de voir comment des collectivit s ont mis en uvre une d marche d exp rimentation se sont elles appropri es le mod le tatique Ont elles r concili in situ le triptyque diagnostic projet valuation avec le diptyque exp rimentation g n ralisation Ont elles d fini d autres figures de l valuation C est l objet du chapitre suivant Des Villes l preuve de l exp rimentation par Bernard Bier la fin de la premi re phase de la recherche action suite aux pr conisations en termes de principes et de m thode de travail relatives l action publique en direction de toute la jeunesse du territoire et en particulier des jeunes des quartiers populaires il a t d cid de poursuivre la d marche collective chacune des Villes devait s engager dans un projet exp rimental voir supra En guise d accompagnement l laboration du projet son suivi et en vue de l valuation finale une grille d analyse commune tous les territoires a t labor e Trois questions por taient sp cifiquement sur l exp rimentation l une r diger en
126. e dont un sur le ter ritoire Breil Dervalli res Nantes e Une d marche inscrite dans la proximit du territoire Le lieu est situ au c ur du quartier Angers C est dans l op rationnalit par une inscription et une pr sence r guli re sur les terri toires que nous sommes all s chercher de nouveaux outils d animation et de mise en lien toujours dans un souci de se mettre en lien avec des habitants afin notamment de leur permettre d investir l espace public et de lib rer les paroles Brest Qu est ce qui rel ve r ellement de l exp rimentation dans cette num ration Cette d marche est pr sente depuis la mise en place des politiques des ann es 80 puis de la politique de la ville Elle en constitue m me le c ur et la marque Il faudrait alors consid rer qu elle reste pertinente mais qu elle n a pas montr toute son efficace et qu il importe donc de la r activer Le recours au terme exp rimentation peut tre une concession au langage politico adminis tratif d aujourd hui Mais il est peut tre aussi affirmation que cette m thodologie des ann es 1980 90 n a de sens que dans une r interrogation permanente qui viterait l action publique de se scl roser e Deuxi me figure le mod le proc dural e Un dispositif d rogatoire Seule la Ville de Rennes donne une d finition pr cise et conforme au mod le tudi dans le chapitre pr c dent pr sentant l exp rimentation com
127. e re mobiliser de soutenir leurs projets et leurs initiatives Valoriser l image des jeunes Soutenir les cultures de tous Permettre aux jeunes d tre cout s et entendus Les jeunes dans la ville et les espaces publics donnons leur une place Penser la place des jeunes lors des am nagements urbains Adapter l offre de loisirs en direction des jeunes R fl chir la vie et au rythme du centre ville et renforcer l appartenance des jeunes la ville L information et la communication adaptons nous Des modes de communication adapter et une relation au virtuel apprivoiser Le Centre Information Jeunesse espace central Un r seau de partenaires et d acteurs locaux associer 2 Le projet d exp rimentation le local jeunes de Monplaisir Porteur du projet la Ville d Angers et la Maison Pour Tous MPT de Monplaisir Constats de d part pourquoi ce projet L engagement du Maire vis vis de jeunes qui avaient fait valoir leur souhait d avoir des lieux pour se retrouver Le manque de lisibilit de la volont municipale sur ce sujet 2006 une premi re r flexion port e par le Conseil Consultatif de Quartier CCQ de la Roseraie qui avait estim que le local jeunes n tait pas souhaitable et devait tre attach la Maison de Quartier 2007 une r flexion globale avec diff rents acteurs jeunesse de la ville pourquoi un local jeunes Pour qui quels bes
128. e constituer un espace ressources et d accompa gnement renforc vers la formation et l emploi Accessoirement cet espace sera aussi un espace de convivialit en lien avec les associations du quartier Le projet a officiellement d marr en f vrier 2011 Les jeunes qui se sont donn s une ann e de r flexion pour le faire aboutir ont pu alors exprimer leur souhait de voir un lieu destin aux jeunes adultes prendre forme le foyer du centre social tant quant lui destin au public des pr adolescents tout en faisant savoir au Maire que leur pr occupation premi re restait l emploi 4 Les ventuels carts d j observ s par le repr sentant du projet entre la commande initiale et la mise en uvre Partant d une position tr s ouverte au d part du projet l expression directe la parole collect e les attentes exprim es ne trouvent bien s r pas toutes des r ponses Il est difficile de partager dans une concertation le passage d attentes exprim es la r ponse des besoins r els Le choix de cr er un espace sp cifique tr s orient sur l int gration socioprofessionnelle ne r pond volontairement que tr s partiellement la dimension espace de convivialit fortement pr sente dans les demandes des jeunes C est pourquoi le projet s oriente sur un fonctionnement misant sur des synergies avec la m diath que de quartier espace multim dia commun mais avec des cr neaux horaires diff renci s pour le tout public
129. e coor dination et connaissance des acteurs intervenant aupr s de la jeunesse 2 Le projet d exp rimentation La Fourmili re Porteur du projet un collectif de professionnels Constats de d part pourquoi ce projet Une offre ducative in galement r partie sur le territoire L tendue du territoire Une volont collective de mutualiser des outils des comp tences et d exp rimenter sur un territoire d intervention commune Territoire de r f rence les Quatre Moulins sur la rive droite de la ville de Brest Objectifs du projet pour quoi faire sur le plan professionnel exp rimenter de nouvelles pratiques professionnelles sur le plan territorial travailler autour du vivre ensemble et de l interg n rationnel Les liens se font avec l ensemble des habitants dans une d marche de proximit en allant vers et en recueillant la parole de tous ceux qui veulent s exprimer sur leur quotidien sur la vie de leur quartier sur les changements qu ils souhaiteraient apporter Il s agit d un travail avec les habitants avec une attention particuli re concernant les publics jeunes du territoire Qui est l origine du projet et sous quelle forme de participation Des professionnels du territoire se sont mis autour d une table et ont formalis un collectif engag depuis pleinement dans la construction et l animation du projet Un groupe d appui constitu de la coordinatrice jeunesse de la ville auxquel
130. e d mocratique et administrative On ne peut envisager la jeunesse des quartiers comme population sp cifique et attendre des jeunes dans le m me temps qu ils reproduisent les m mes sch mas et adoptent les m mes codes que les n tres dans leur engagement Les jeunes les professionnels et les lus s accordent penser que l action en direction de la jeunesse passe par la construction d un projet politique qui fait sens autrement dit une ambition affirm e et affich e pour les jeunes Celle ci conditionnera la qualit de tout projet Or ce jour faute d orientations suffisamment claires dans les instances politiques la technicit semble avoir pris le dessus Comme nous n avons eu de cesse de le souligner tout au long de ces deux ann es de recherche action le public des 16 30 ans rel ve de toutes les dimensions de l action publique insertion sociale et professionnelle formation culture etc ce qui ne facilite pas la lisibilit d une poli tique de jeunesse Or dans chaque politique sectorielle il existe des volets consacr s la jeunesse et des dispositifs qui permettent d agir Les lus les professionnels et les jeunes r unis dans le forum revendiquent aussi de s inscrire moins dans une volont quantitative toujours plus que qualitative toujours mieux Il s agit de redonner aux dispositifs le r le d instruments au service d un projet politique Il s agit l d un premier enseignement qui n est certes
131. e d un m me territoire la compl men tarit l innovation et une vigilance s agissant de l impact des propositions sur les jeunes les plus fragiles Les enjeux strat giques du projet La politique municipale de la jeunesse s adresse tous les jeunes Pour autant une attention particuli re est constamment port e l accessibilit de son message et de son contenu aux jeunes socialement plus fragiles ou dont l adh sion l institution est moins naturelle Cet objectif prend la forme d un partenariat troit avec les directions de Quartiers notamment les agents de la politique de la ville Les quatre axes structurant l action municipale au titre de sa politique de jeunesse reposent sur l id e que les jeunes peuvent contribuer positivement la vie de la Cit Soutenir et promouvoir la parole des jeunes Reconna tre aux jeunes une place d acteurs dans la ville Favoriser leur acc s l autonomie Favoriser l acc s de tous les jeunes aux droits et ressources disponibles 3 S N lt S D Ta E S S TD w S O NN o w S D S n D y Les objectifs La ville s appuie traditionnellement sur la richesse du tissu associatif local et sur les partenaires de l ducation populaire pour d velopper des propositions adapt es pour les jeunes Le conventionnement 2010 2016 avec les quipements de quartier repose sur la continuit de ce principe et nonce cinq objectifs g
132. e de cette notion au c ur de l action publique depuis trente ans Comment sortir de la confusion th orique et op rationnelle de mani re en faire moins une contrainte qu un outil au service de l action publique c est dire au service des citoyens 1 Le contexte d mergence d une notion L apparition de la notion de partenariat puis du mot dans l action publique s inscrit dans une triple histoire La rationalisation des choix budg taires RCB Le partenariat peut tre lu comme un prolongement et une cons quence de la logique de rationalisation des choix budg taires qui va devenir un axe structurant des politiques publiques dans les ann es 1970 1984 qui a pour but une meilleure ma trise des finances publiques l vitement des doublons de financements Cette logique se prolongera plus r cemment dans la Loi d Orientation relative la Loi de Finances LOLF en 2001 et la R vision G n rale des Politiques Publiques RGPP en 2007 La RCB est aussi une des sources de l valuation des politiques publiques Cette approche qui a sa l gitimit est n anmoins un point de vue d en haut de l tat Rappelons qu il en est de m me de la mise en place plus ancienne de la statistique comme outil de connaissance et de contr le l tymologie du terme m me renvoyant l tat La d centralisation Jusqu la mise en place l aube des ann es 1980 des lois de d centralisation en France l tat prescripteur d
133. e des changes a t arr t e avec le groupe Les points qui ressortent sont les suivants le type d accompagnement mobilis dans la d marche est particulier il s agit d un accom pagnement au montage d un projet avec un groupe Dans ce type d accompagnement l apport de ressources notamment cognitives ex qu est ce qu une association comment cela marche etc est important l accompagnement permet la prise d autonomie progressive par l acquisition de comp tences par les jeunes la posture de l accompagnant une des ambitions du projet est de faire progresser les profes sionnalit s de faire en sorte que l accompagnement devienne une posture institutionnelle La posture est celle d un suivi de l volution du projet des jeunes Faire avec plut t que faire pour Par exemple il a fallu plusieurs mois pour que les jeunes fassent les d marches n ces saires l ouverture d un compte en banque pour leur association Pour les accompagnants il a fallu r sister la tentation de faire les d marches eux m mes L apport de Ma la Paul a t aidant dans la mesure o il a permis l quipe de pr ciser et de conceptualiser la n cessit d un juste quilibre dans le travail d accompagnant quilibre entre la logique ascendante et d autonomie ce qui appartient aux jeunes leur propre d finition de leurs objectifs leur prise d autonomie dans la mise en uvre et la n cessaire libert qu il
134. e est de constater que l usage dominant dans les politiques publiques est plut t celui d un projet programme sur le mod le industriel conception abstraite en amont tablissement d un ch ancier et de proc dures d indicateurs de performances quantifi s et non pas du projet vis e s appuyant sur des processus aux temporalit s vari es au caract re erratique o le projet se forge en avan ant Une approche en terme de processus conduirait par exemple prendre en compte la diversit des temporalit s juv niles ne pas s inscrire dans le pr alable et la dictature du projet Le terme projet est d ailleurs aujourd hui avec le terme r seau un des ma tres mots des ouvrages de management des entreprises capitalistes Une troisi me hypoth se explicative nous semble devoir tre voqu e celle de la re concen tration de l tat Les ann es 1980 ont vu la sortie du paradigme de l tat centralis imposant aux territoires un mod le top down et la mise en place de politiques territorialis es parte nariales o partir d un diagnostic un projet de territoire visant proposer des r ponses singuli res adapt es pouvait tre labor dans une logique bottom up un projet qui serait ensuite valu modifi Les acteurs devaient y tre associ s selon la rh torique en usage Une nouvelle culture politique naissait en rupture avec deux si cles de centralisme et avec
135. e et rend possible Cette richesse concerne la qualit des quipements de formation de loisir d acc s la culture Les possibilit s de distractions de mobilit s d exp riences en tout genre qu il renferme mais aussi la fa on dont il accueille et autorise les sociabilit s jeunes et adolescentes plut t que de chercher les entraver en raison des p rils qu ils semblent renfermer la fa on par exemple dont il offre un cadre et dont il s curise les activit s nocturnes et festives des jeunes Le territoire est un niveau d action pertinent parce qu il joue un r le actif dans la formation des in galit s entre jeunes e Bien s r les in galit s sociales classiques jouent plein il est plus facile de se structurer et de construire son identit de b tir un rapport soi m me et son avenir lorsqu on appartient un milieu social favoris le jeu de l h ritage culturel fait qu on a davantage de chance de r ussir l cole et de choisir son orientation le lib ralisme ducatif des familles des classes moyennes laisse davantage de place l autonomie et l panouissement personnel etc e Mais ces in galit s se refl tent et sont renforc es par des in galit s territoriales c est le clivage entre les jeunes des cit s d habitat social et les rurbains et les autres L offre scolaire y est de moins bonne qualit les opportunit s d emploi y sont plus faibles faiblesse des r seaux les risques
136. e l accompagnement et des espaces de frottements repr sentait donc une question cruciale mettre en d bat avec les quipes projet Il y avait l une r flexion engager sur la nature de l implication des jeunes dans le projet en lien avec le degr de participation consultation concertation co gestion co construction etc Le choix de la m thode d termi nait largement le niveau de prise de risques lus et techniciens ont aussi largement abord la question des comp tences des profils des m tiers qui devaient selon eux tre r interrog s Il fallait une volution des postures et pratiques professionnelles de sorte ce qu elles soient plus en phase avec les enjeux de la jeunesse contemporaine des quartiers populaires En somme lus et techniciens admettaient qu une politique de jeunesse ne pouvait plus tre pens e dans des cadres habituels Il fallait donc selon eux recentrer la grille d analyse sur la mani re dont on innove et particuli rement sur le triangle politique issu de la premi re phase de la recherche action autour de quelques questions sur l exp rimentation comment permet elle de positionner autrement les politiques de jeunesse Comment permet elle de r pondre la nouvelle donne sur la prise de risques comment fait elle place aux jeunes En quoi leur ouvre t elle une place Comment positionner les jeunes comme acteurs afin de passer d une logique d ani mation une l
137. e toute personne morale de droit public ou priv qui s associent pour d finir financer ou piloter un ou plusieurs programmes exp rimentaux visant am liorer l insertion sociale et profession nelle des jeunes de seize vingt cinq ans voir plus loin sur la d marche Les budgets consacr s ce programme d exp rimentation vont constituer une part importante des cr dits d intervention de ce d partement minist riel et de fait constituer sa seule politique t moi gnant de la mont e en puissance de cette logique d exp rimentation e Et sa suite en 2010 Marc Philippe Daubresse ministre de la Jeunesse et des Solidarit s Actives lance titre exp rimental sur huit d partements des laboratoires territoriaux d exp rimentation pour la jeunesse e En 2011 Maurice Leroy ministre de la Ville avant toute r orientation de l action de son d partement minist riel lance des CUCS Contrats Urbains de Coh sion Sociale exp rimen taux sur 33 sites autour de trois priorit s l ducation l emploi la s curit Ces deux derniers exemples semblent pr figurer un nouveau modus operandi de l tat sur les territoires e Last but not least en septembre 2011 une conf rence de la Commission europ enne consa cr e aux r ponses innovantes face aux implications sociales de la crise fait la promotion de l exp rimentation comme moyen d am liorer la qualit et l efficience conomique des poli tiques sociales
138. en en Pays de la Loire Les objectifs g n raux de la seconde phase de la recherche action Cette deuxi me phase de la recherche action s est voulu une d marche d exp rimentation autour des objectifs suivants renforcer la prise en compte des sp cificit s des jeunes des quartiers populaires dans les politiques de jeunesse et les autres politiques sectorielles renforcer l articulation entre la politique de jeunesse et la politique de la ville garantir l accessibilit des jeunes des quartiers populaires l offre d velopp e au titre d une politique de jeunesse exp rimenter et valuer des projets innovants produire capitaliser et diffuser de nouvelles connaissances sur l action publique en direction des jeunes des quartiers populaires L animation de la recherche action Durant la premi re phase un comit de pilotage de la d marche a t instaur Il est compos d une part pour chacune des villes des lus en charge de la jeunesse souvent accompagn s des lus en charge de la politique de la ville et d autre part de repr sentants des partenaires institutionnels Son r le consiste d finir et valider les objectifs de la recherche action prendre connaissance et d battre des r sultats des travaux n K5 5 5 Q e a a S pa S ex n v n S S TD n o5 n 5 TD S S V TD AB 3 S 3 a S KS 5 pa LB n
139. en la fin et in fine l organisation administrative ou politique son propre objet Face cette approche il semble n cessaire d affirmer que le partenariat n est qu un outil dont on peut se servir si besoin la mission essentielle de l action publique tant la transformation des territoires et des situations des populations Se trouve ici pos e l opposition entre des logiques qui privil gient le centre l institution logiques anciennes auto reproductrices et celles qui pensent les institutions comme tant au service des populations des territoires 20 Muller P Les politiques publiques 1990 Que sais je PUF Un autre questionnement est li aux volutions des politiques publiques Si les ann es 1980 ont constitu une rupture entre des logiques top down pour laisser place des n gociations entre acteurs des politiques labor es partir des territoires bottom up les volutions des politiques publiques en particulier mais non exclusivement dans le cadre de la politique de la ville font appara tre une re concentration de l tat qui se traduit entre autres et de plus en plus par des agences des appels projets dans lequel l tat se retrouve en situation de juge et partie Que devient alors le partenariat S rement pas une association contractuelle galit 3 Pour une m thodologie rigoureuse du partenariat comme outil N anmoins les difficult s et questions soulev es supra n invalident pas
140. ence la premi re violence est de se substituer autrui une posture bienveillante accueil ouverture disponibilit 11 L Hotellier A Tenir conseil D lib rer pour agir 2001 ditions Sedi Arslan La relation est professionnelle d finie dans le temps li e des objectifs partag s contextualis e elle articule parit et disparit sym trie et dissym trie relation de confiance relation d quit relation de r ciprocit La d marche est double elle doit la fois produire des r sultats au regard de la commande et participer de la construction de la personne e elle d signe un cheminement qui se d roule en s adaptant la personne la carte chemin faisant elle r pond une vis e rendre l autre acteur elle est constitu e d tapes elle renvoie des outils coute entretien re formulation questionnement dialogue elle est non lin aire co construite 2 L accompagnement comme dispositif On remarquera que l accompagnement est mis en place au sein de dispositifs Comme le montrait le philosophe Michel Foucault une soci t met en place des dispositifs pour lutter contre ce qui pour elle fait probl me On ne s tonnera pas alors de constater quel public les dispositifs d accompagnement sont d di s ni de l ampleur du ph nom ne en une vingtaine d ann es On peut naturellement s interroger sur ce souci politique d
141. ensuite en v rifier le r sultat Comment comprendre que lorsqu il s agit de dynamiques de territoires ou de groupes de d veloppement local la construction du projet vient toujours quand un processus est d j enclench parce qu il est enclench et que le projet doit tre pens et repens en permanence comme volutif dans ses formes comme parfois dans son objet D o la n cessit d un regard valuatif et partag permanent C est l un des paradoxes de toute d marche participative la volont de prendre en compte l informel de faciliter l mergence de paroles et de pratiques instituantes appelle une m tho dologie extr mement contraignante du c t de ceux qui l organisent aux antipodes donc de l improvisation et de tout spontan isme Et un des enjeux de l action en direction de la jeunesse aujourd hui pour les politiques comme pour les techniciens est pr cis ment de r ussir travailler dans la tension permanente et en ne sacrifiant aucun des termes de cette tension entre rigueur et souplesse technicit forte et capacit accueillir l inattendu respect et dynamisation de l institu et aide l mergence de l instituant N v gt z D gt a de Ra S lt S L S x 9 TD 7 an A n V TD lt S S a pas S a ob en S G a p e5 D is QO TD e L SU gt D pey D E LA PA
142. ent les conditions de recevabilit des th mes et des arguments chang s sur une sc ne d lib rative et qui permettent du m me coup d exclure du cercle ceux qui ne se plient pas la discipline argumentative impos e par chacun de ces langages De fait les sc nes d lib ratives sont toujours des espaces de lutte et de conflit autour du langage adopter des principes de recevabilit retenir pour circonscrire le cercle des interlocuteurs l gitimes et en faire sortir ou en refuser l acc s aux importuns Le langage civique celui de l int r t g n ral est le plus fr quemment retenu et il permet de discr diter les participants en les renvoyant leur int r t particulier C est par exemple depuis ce lan gage que l tiquette NIMBY not in my backyard pas dans mon jardin est infamante et excluante Elle consiste caricaturer une personne qui s oppose un projet d infrastructure pour prot ger son cadre de vie imm diat et par extension tous ceux qui s opposent ou reven diquent partir de pr occupations autocentr es courte vue De fait renvoyer les gens leur int r t priv correspond une forme classique de d l gimitation que l on observe dans toutes les sc nes d lib ratives Les changes en atelier fortement articul s cette id e d une l gitimit de la participation acquise condition que les th mes et les arguments pointent vers l horizon d un int r
143. ent local il est apparu n ces saire d actualiser ce projet Pour conduire cette d marche la Ville de Saint Nazaire a fait le choix d impulser une tr s large concertation entre l ensemble des acteurs ducatifs dont elle a assur le pilotage l organisa tion et la coordination De juin d cembre 2009 six ateliers de r flexion ont r uni 120 personnes repr sentants d une association ou d une institution professionnels ou b n voles cadres et acteurs de terrain Avec le nouveau PEL sont d finis les domaines dans lesquels les acteurs ducatifs souhaitent collectivement d velopper une action Les enjeux strat giques du projet La ville de Saint Nazaire a confiance dans sa jeunesse Les actions au plan local ont vocation prendre en compte l ensemble des facettes de la vie des jeunes La politique de jeunesse par nature transversale d passe de ce fait le strict cadre de l action ducative Favoriser l expression des jeunes et leur participation la vie de la cit Il s agit notamment de prendre en compte les capacit s des jeunes agir sur leur environne ment de leur permettre de faire l exp rience d une implication citoyenne Marquer les transitions depuis l enfance jusqu l ge adulte Il s agit d imaginer de nouveaux rites de passage favorisant l agr gation et donnant sens aux grands rythmes de la vie Ces rites doivent permettre d apporter une reconnaissance sociale et civique de renforcer le sent
144. erritoire_DEF pdf 35 Becquet V dir L exp rience du service civil volontaire Unis Cit s quels enseignements pour le service civique 2011 Cahiers de l action INJEP 36 Benasayag M Del Rey A De l engagement dans une poque obscure 2011 Le passager clandestin KRD gt V S 2 5 V S 5 3 S w LS S TD D S D QW bas L S vI EE y L enjeu pour les politiques et les professionnels ayant saisi ces r alit s et enjeux n est plus tant de donner des cadres habiter cf le mod le ancien d int gration l offre d activit s et d qui pements que de favoriser la co construction de cadres pour qu mergent des dynamiques Cette posture appelle outre les clarifications voqu es supra de sortir des approches de la participation en termes de consensus et d affirmer les vertus du conflit comme vecteur de construction de paroles autonomes individuelles et collectives de lien social et politique et de d mocratisation ce que Chantal Mouffe appelle une d mocratie agonistique Le conflit est relation et c est pr cis ment son refoulement qui entra ne la violence En ce qui concerne les jeunes des quartiers populaires l enjeu est de permettre l mergence d une parole collective autonome qui leur soit propre celle de contre publics subalternes Cette parole n est ni la parole conforme attendue par les institutions ni une parole spontan
145. ers il a un r le d interface il peut traduire les attentes et les demandes des uns et des autres Gillet insiste sur le fait qu il ne porte aucune orientation propre Il n est qu un facilitateur Il aide le groupe d finir son unit et ses objectifs Et il apporte une comp tence tactique et strat gique mais il s abstient de toute interf rence id ologique Il traduit les attentes dans un langage et le langage d un acteur vers celui d un autre acteur mais n apporte aucun contenu propre Il favorise la n gociation mais ne la ma trise pas 61 Augustin J P Gillet J C L animation professionnelle Histoire acteurs enjeux 2000 INJEP L Harmattan v S 5 D Si de v 5 S 5 5 a S 2 5 TD A gt V D pas V S o EE y M L EXP RIMENTATION La notion d exp rimentation appara t dans cette recherche action et dans ce volume sous trois figures Comme une nouvelle donne des modes de socialisation juv niles contemporains ins parable des mutations des formes d acc s l ge adulte voqu es par R gis Cortesero p 14 ce titre les politiques publiques se doivent de prendre en compte ce ph nom ne et de mettre en place un cadre favorisant ces processus d exp rimentation faute de quoi d une part elles ne r pondraient pas aux nouveaux enjeux d autre part au del des intentions elles se condamneraient ne jamais rencontrer l
146. es 1 Des rep res pour comprendre ce qu accompagner veut dire Fonction D marche Relation Aller vers tre avec Posture La Fonction renvoie une politique une commande sociale une institution un cadre une mis sion un projet institutionnel comment fonctionne t on avec le cadre comment nos actions r interrogent elles le cadre la fonction est attribu e un professionnel par une institution le professionnel est conseiller mais la fonction d accompagnement qu on lui confie l am ne passer du donneur de conseils au tenir conseil ensemble chercher ensemble d lib rer pour agir en vue d exercer un pouvoir d agir autrement dit tre acteur exercer ce pouvoir sur un territoire donn 11 La posture renvoie une attitude une disposition une mani re d tre et d agir de se tenir soi m me en face d un autre dans un environnement donn Elle ne peut qu tre prise par le professionnel elle r sulte d un questionnement thique sur le regard que je porte sur l autre et sur le pour qui je me prends en face de lui elle est fluide dynamique ajust e chaque personne et chaque moment du parcours elle r sulte d un positionnement par rapport quelqu un ou quelque chose d un questionnement sur qui est en face de moi avec ses envies ses objectifs La posture d accompagnement est une posture d coute une posture de non savoir une posture de non viol
147. es labellis espace r gional num rique les associations sportives et culturelles Rapacit Tak apr s ACSD F tes le mur Olympique Derville etc de R sO Villes Une quipe projet repr sentant le r seau largi dix professionnels a t constitu e sur la base du volontariat pendant le s minaire jeunesse Breil Dervalli res du 3 f vrier 2012 qui a rassembl 35 professionnels d institutions et d associations de ces deux quartiers Temporalit du projet au lancement de la phase 2 de la recherche action Au lancement de la seconde phase de la recherche action le projet en est son d marrage tout au moins dans le contexte d une r flexion partag e sur le p rim tre g ographique Breil Dervalli res Des groupes de travail ad hoc propres chaque quartier avaient n anmoins d j amorc un partage de constats et d analyse sur la situation des jeunes 16 25 ans d s 2010 11 Deux tudes pr alables avaient t galement men es l une aux Dervalli res par Chafik Hbila dans le cadre de l tape 1 de la d marche R sO Villes l autre sur le quartier du Breil par une mission pr cise confi e un tudiant dans le cadre de son stage de fin d tude Ces deux d marches ont notamment mis en vidence la r alit du territoire de vie et d exp rience des jeunes au p ri m tre commun Dervalli res Breil 2010 11 d marrage de la r flexion sur Dervalli res et Breil juin 2011 journ e R sO Ville
148. es autour des questions d insertion formation de mobilit de place des jeunes et d aide leurs projets Il s agissait de faire merger l expertise d usage des jeunes et de les conduire produire analyse et pr conisations Dans un dernier temps partir de l ensemble du mat riau recueilli le groupe des profession nels a synth tis les pr conisations des jeunes identifi ce qui pouvait rapprocher ou distin guer les points de vue des jeunes et ceux des acteurs et enfin d gag une s rie de pr coni sations vis e op rationnelle destination de la Ville et sur des temporalit s plus ou moins longues Dans cette derni re phase il a t d cid de rester entre professionnels sans associer des jeunes ce qui aurait t pourtant souhaitable Cependant une participation des jeunes sans pr paration sur la dur e sans quilibre num rique entre jeunes et professionnels sans mise en place d un protocole complexe pour que les jeunes ne se trouvent pas priv s de la parole aurait pu se r v ler contre productive en les d courageant en les mettant dans une position minoritaire ou d alibi Par contre cette absence des jeunes dans ce temps obligera la Ville tre encore plus vigilante quant la restitution et la mani re dont elle sera capable de leur laisser une place dans la suite S S D A 2 de S 5 1e 5 a S 5 TD A gt V Les V basi S
149. es est pertinente comment construit on de l accessibilit la question de la d fense de ce type de d marche aupr s des politiques est pos e comment on argumente S agit il de discrimination positive Etc S S D A 2 de S 5 Sj 5 a S lt 5 TD A D gt V D Les V S N D M LE PARTENARIAT Le partenariat r f rentiel ou outil de politique publique par Bernard Bier sociologue Partenariat ce terme appartient la rh torique oblig e de l action publique depuis le d but des ann es 1980 avec d autres termes qui constituent en quelque sorte l outillage mental de base de tout acteur de politiques publiques diagnostic projet valuation participation On a m me pu parler de dictature du partenariat Un des signes de cette nouveaut est le fait que le partenariat appara t pour la premi re fois dans le dictionnaire de l Acad mie en 1984 Le mot partenaire est lui plus ancien emprunt au XVIII si cle l anglais partner il voque l associ dans le jeu la danse le sport puis le sexe Pour le dictionnaire Robert d 1966 ses antonymes sont adversaire rival comp titeur Au XX si cle l entreprise le monde des affaires et de la banque vont se l approprier avant qu il devienne langage com mun aux politiques et aux professionnels ins parable du tournant n o lib ral des politiques publiques Comment lire l mergenc
150. es jeunes ou marginalement Comme une volont des Villes et du centre de ressources R sO Villes pour r pondre un certain nombre d enjeux et de pistes esquiss es lors du forum final de la premi re phase de la recherche action cf laboration collective d un outil d analyse des projets p 38 L exp rimentation permettrait la fois de positionner autrement les politiques de jeunesse de r pondre la nouvelle donne et de mettre l preuve un triangle politique fond sur l exp rimentation elle m me la prise de risques et le frottement n cessaire entre jeunes lus techniciens constitutifs de la mise en oeuvre d une politique de jeunesse en particulier dans sa volont de prendre en compte les jeunes des quartiers populaires e Et en creux comme un nouveau r f rentiel et un nouveau r gime de l action publique d tat En creux parce que les Villes dans cette seconde phase de la recherche action ne r pondent pas un appel projets ne s inscrivent pas dans la logique des exp rimentations d tat mais parce qu il nous semble c est une hypoth se que ce recours rh torique l exp rimentation par les Villes est entre autres mais pas seulement une contamination terminologique de ce nouveau mod le C est pourquoi dans un premier temps nous essaierons de caract riser ce nouveau r gime d action de l tat avant de mettre au travail ce qui s est dit et fait sur les territoires des
151. esse et des quartiers Il s agit pr cis ment de sortir des cadres rigides des temporalit s strictes des mod les verticaux descendants pour leur opposer une logique qui s appuie sur des dynamiques horizontales ou verticales ascen dantes et sur les processus propres chaque territoire On peut expliquer ces choix par des effets de positions au sens sociologique du terme une sociologie compar e des membres de l quipe qui entourait Martin Hirsch et des professionnels de jeunesse serait instructive d un c t ceux qu en d autres temps on appelait la techno structure ou que Bourdieu nommait la noblesse d tat de l autre des acteurs dont le parcours et la formation sont li s l exp rience du terrain et sa r flexivit parce que les acteurs ont la fois une expertise de la jeunesse et du territoire en com prennent les dynamiques et les processus mais aussi parce qu ils sont dans l interface entre la d cision et les jeunes qu ils sont cens s accompagner des m diacteurs pour reprendre le terme de J C Gillet 85 Cit supra par R gis Cortesero Une terminologie strat gique pour permettre la prise de risque Si ce que l ensemble des Villes a mis en place ne correspond pas stricto sensu une certaine id e de l exp rimentation le recours cette terminologie peut participer d une strat gie en pr sentant une d marche qui peut para tre d concertante incertaine ou diffici
152. est la temporalit du projet au lancement de la phase 2 de la recherche action e En cours de d finition D j engag venir 3 S K5 A 5 D n a 3 o S S TD a5 S O Z p Y 5 TD SA D Q aA w D y Pr ciser les diff rentes tapes du projet dans la p riode de la phase 2 de la recherche action Quelle est la temporalit du projet En quoi ce projet rev t il un caract re exp rimental 2 Pr sentation du contexte Donn es g n rales e Apports de la premi re phase de la recherche action e Donn es de territoires population structures dispositifs etc e Passerelles entre la politique de la ville et la politique de jeunesse e Diagnostic de l offre existante potentiellement semblable voire concurrentielle du projet Dans le territoire du projet Dans le quartier Dans la ville Questionnements sp cifiques par rapport la th matique du projet e Citoyennet Les jeunes participent ils la vie de la Cit en prenant des initiatives citoyennes dans le quartier ou en dehors Comment et dans quel but Existe t il des modes de participation des jeunes dans le quartier favorisant la transitionnalit vers d autres espaces de participation dans la ville instances associations dispositifs etc Existe t il des espaces de frottements organis s o les jeunes peuvent rencontrer les lus et repr sentants d autres institutions hors les professi
153. et des recompositions familiales plus fr quentes les trajectoires professionnelles sont affect es par la mont e de la flexibilit dans l emploi par le recul de l emploi stable au profit du CDD par les incertitudes conomiques et l obsolescence technologique qui appellent un renou vellement permanent de ses comp tences il devient plus rare de faire le m me m tier toute une vie les contextes de vie changent galement nos environnements techniques et culturels changent un rythme acc l r pensons aux interfaces de nos ordinateurs individuels qui changent tout le temps et qui nous contraignent un r apprentissage permanent les valeurs morales et les principes esth tiques sont l objet d un travail de subversion et de renouvellement incessant pensons par exemple aux bouleversements profonds qui ont affect les normes qui r gissent les relations entre les hommes et les femmes ou encore l image de l homosexualit ces dix derni res ann es les pol miques autour du PACS semblent appartenir la pr histoire et plus personne n oserait d fendre raisonnablement l id e que l in galit des t ches m nag res entre les hommes et les femmes est l gitime Autrement dit nous vivons dans un monde o les principaux rep res de l existence sont bouscul s en permanence Ce recul des fixit s met mal le processus classique de socialisation parce que celui ci s adossait des mod les d identit stables et d
154. et parfois r serv au public jeune L espace devra int grer une volont de porosit de l espace multim dia Un espace plus privatif pourra permettre de d velopper les sociabilit s sur certains cr neaux du soir 5 Trois questionnements sp cifiques au projet par rapport la participation des jeunes Comment faire en sorte que les jeunes impliqu s dans la d marche prennent conscience qu partir de leurs int r ts particuliers ils travaillent une r flexion sur l int r t g n ral Comment articuler les temporalit s des jeunes et de leurs attentes avec les temporalit s politico administratives Et comment entretenir une motivation et une implication dans ce contexte Comment int grer une d marche participative g n rationnelle avec une d marche partici pative plus globale sur le territoire Le projet de Nantes Cr ation d espaces d accompagnement des projets et initiatives des jeunes sur le territoire Breil Dervalli res l preuve de la participation Fiche pr paratoire l atelier du second s minaire coop ratif 1 Les finalit s de la participation des jeunes dans le projet Faire participer les jeunes de 16 25 ans la co laboration d une red finition des modalit s d intervention sur le territoire Breil Dervalli res dans le cadre d un projet d implantation d espaces d accompagnement des projets et initiatives des jeunes Il s agit aussi de signifier aux jeunes l attention
155. ettant de donner un cadre commun la r flexion Mobilisation des jeunes pour participer aux Assises de la jeunesse d but novembre R le s et mission s de chaque membre de l quipe La place des lus ils ont port le projet volont politique 50 des lus du Conseil muni cipal ont particip aux Assises La place des professionnels ils ont particip tous les temps La place des jeunes ils ont fait la synth se de leurs contributions l ont pr sent eux m mes lors des Assises aux lus et professionnels et ont contribu au m me titre que les profes sionnels sur un dernier temps Temporalit du projet au lancement de la phase 2 de la recherche action D marrage juin 2011 pour un aboutissement en mai 2012 Juillet novembre rencontres de proximit partir de juillet prise de contact avec les acteurs et pr sentation des outils Octobre trois caf s p dagogiques et une conf rence 13 octobre point d tape avec les acteurs et partenaires locaux Samedi 19 novembre Agora jeunesse Samedi 10 d cembre Assises de la jeunesse Mars synth se et r daction du document final En quoi ce projet rev t il un caract re exp rimental Une approche de la jeunesse des jeunesses Diversit des situations de vie des jeunes des probl matiques Une concertation structur e autour de trois champs vivre bien vivre ensemble vivre autonome Une
156. eunes adultes prendre forme le foyer du centre social tant quant lui destin aux publics des pr adolescents tout en faisant savoir au Maire que leur pr occupation pre mi re restait l emploi En quoi ce projet rev t il un caract re exp rimental S agissant du quartier de Kerv nanec et de la ville en g n ral le pari a t fait de tout baser sur la parole des jeunes C est ces derniers qu est revenu le soin de formuler des propositions d actions r pondant leurs attentes Questionnements sp cifiques par rapport la th matique du projet Citoyennet Les jeunes participent ils la vie de la Cit en prenant desinitiatives citoyennes dans le quartier ou en dehors Comment et dans quel but Si des associations de jeunes ont pu exister par le pass dans le quartier de Kerv nanec ces derni res ann es ont t caract ris es par une forte absence des jeunes de la vie associa tive et des espaces de d bats publics Par ailleurs il n existait aucun espace de frottements organis s o les jeunes pouvaient rencontrer les lus et repr sentants d autres institutions hors professionnels jeunesse La d marche a donc permis de les construire 3 S K5 N e5 TD n 5 o S S TD a5 S e p K5 5 TD SA D Q a vI 2 D y 3 L tat d avancement du projet et les suites Forte de cette d marche participative la municipalit envisage pr sent la cr a
157. eunesse tend se pr cariser et s allonger pour trois raisons essentielles d clin des rites de passage vers l ge adulte symboliques comme institutionnels entr e dans la vie active difficile de plus en plus tardive et incertaine en raison de conjonctures conomiques d favorables aux jeunes taux de ch mage des jeunes sup rieur de 7 la moyenne nationale et allongement des tudes D s lors comment penser une politique de jeunesse qui favorise l galit de traitement entre tous les jeunes en permettant chacun de trouver sa place dans la soci t Dans cette perspective la r flexion de R sO Villes devait nous amener une meilleure connais sance des jeunes des quartiers populaires g s de 16 25 30 ans en tentant d apporter des l ments de r ponse aux questionnements suivants comment traversent ils cet ge de la vie constituent ils une composante singuli re de la jeunesse contemporaine et pourquoi l action publique doit elle envisager ces jeunes de mani re sp cifique et comment Les pages qui suivent constituent une synth se des grands enseignements de la premi re phase de la recherche action 2009 2010 Apr s une premi re partie consacr e la sociologie de la jeunesse des quartiers populaires une deuxi me partie analyse la structuration des 3 La d marche fut construite tout au long de l ann e 2008 avec des professionnels en lien avec la th matique jeunesse issus des v
158. eur exp rience propre ils se construisent des religions la carte je prends tel dogme et je d laisse tel autre sans aucun souci de coh rence th ologique la culture et le savoir scolaires affrontent la fois la crise de la raison et la concurrence des cultures alternatives et de sources de savoirs qui transitent par le monde des m dias internet et les r seaux sociaux Le savoir scolaire est historiquement fond sur la foi dans le progr s et la croyance que le raisonnement scientifique est le fondement du progr s indi viduel et collectif cette croyance qui est au fondement de la premi re modernit n est pas ressortie indemne des deux guerres mondiales du XX si cle des camps de la mort de Hiroshima du r chauffement climatique et de la mont e des p rils cologiques de Tchernobyl et plus r cemment encore de la catastrophe de Fukushima au Japon la cellule familiale se r f re moins aujourd hui une tradition qu une ren gociation conti nue des r les de chacun Elle est v cue comme un espace affectif d mocratique dont les formes et les r gles doivent tre fond es sur l assentiment de tous Cons quence de cette perte de monopole les individus abordent les institutions de sociali sation de fa on plus instrumentale sans exclusive ni hi rarchie tranch e Ils les traitent comme des sources formatrices diversifi es dont la limite ils devraient pouvoir disposer selon leurs p
159. exp rimentale P 130 Pour une valuation dynamique et participative P 130 E LA PARTICIPATION DES JEUNES UNE M THODOLOGIE RE D FINIR smnnnnnnnnenee P 132 Une pr sence effective dans les projets mais moins dans les temps institutionnels sessssssssssssessessssssssssscessessssssese P 132 Les difficult s des professionnels mobiliser les jeunes dans la dynamique de r seau een P 132 Et une mani re de poser la question qui est peut tre renouveler P 132 M VERS UNE TROISI ME PHASE DE LA D MARCHE Ze P 134 Sommaire w REPENSER L ACTION PUBLIQUE BEEN F DIRECTION DES JEUNES DANS LES QUARTIERS POPULAIRES R sO Villes centre de ressources politique de la ville des r gions Bretagne et Pays de la Loire a anim durant les ann es 2009 et 2010 une premi re recherche action sur les politiques de jeunesse adress es aux jeunes des quartiers populaires Ce travail men dans le cadre d un partenariat avec l Institut National de la Jeunesse et de l ducation Populaire INJEP les Directions R gionales de la Jeunesse des Sports et de la Coh sion Sociale DRJSCS de Bretagne et des Pays de la Loire et les Villes d Angers Brest Lorient Nantes Quimper Rennes et Saint Nazaire avait pour objectif de tenter d apporter des r ponses aux probl matiques suivantes les jeunes des quartiers populaires notamment ceux des grandes villes de l Ouest consti tuent ils
160. fessionnels en lien avec la jeunesse le projet Jeunesse de la Ville Nous avons souhait partir de la parole des jeunes au d part Objectifs du projet pour quoi faire Paroles de jeunesses est un programme d changes de discussions et de rencontres propos aux 12 25 ans par la Ville de Saint Nazaire lanc en juin 2011 Plusieurs temps forts sont organis s jusqu d cembre 2011 dans le but de pr senter des propositions aux lus muni cipaux fin 2011 Paroles de Jeunesses a pour objectif de recueillir l expression des jeunes g s de 12 25 ans tudiants lyc ens coll giens jeunes actifs ou en recherche d emploi autour de trois th matiques Vivre bien sant sports et loisirs pr vention des conduites risques pratiques artistiques et culturelles vivre ensemble expression et participation des jeunes la vie de la cit lutte contre les discriminations lieux de vie vivre autonome logement transports emploi formation information communication Des temps forts de juin d cembre 2011 Rencontres de proximit 27 groupes se sont retrouv s lors des rencontres de proximit soit au total 345 jeunes g s de 12 25 ans Paroles de jeunesses aux grands rendez vous festifs L op ration s est galement d clin e lors de trois v nements majeurs pr s d une centaine de jeunes y a t sensibilis e la d marche de concertation Une
161. ficilement Faire de la participation en ne visant qu produire de l int r t g n ral revient mettre la participation au service de la production du consentement et du consensus Car l id e d int r t g n ral s oppose toute id e de conflit L int r t g n ral suppose le consentement de tous et exclut l id e de conflits d int r ts d opposition structurelle de division ou d antagonisme cette vision on peut opposer la vision agonistique de la d mocratie d fendue par Chantal Mouffe Celle ci s oppose une vision du politique comme lieu d laboration du consensus et de l agir en commun en arguant que les d cisions politiques comportent toujours une part d arbitraire et ne peuvent jamais tre r duites un point de vue strictement rationnel Les positions en pr sence sont donc toujours l expression d int r ts particuliers et d orien tations culturelles ou morales qu aucune raison sup rieure ne peut r concilier L objet du politique ne peut par cons quent consister dans la production d un consensus Il consiste au contraire favoriser l expression des antagonismes dans un cadre o chaque point de vue est consid r comme l gitime Le conflit dans cette repr sentation n est pas une menace pour la d mocratie mais sa condition m me de possibilit Car le consensus n est au final rien d autre que la position du plus fort s diment e dans un ordre dont l origine est occult e par le discours h
162. firm rent pas cette intention leur pr sence ne fut pas effective Dans la partie consacr e la participation pp 132 et dans la conclusion pp 132 nous reviendrons sur ce sujet La mise en uvre du projet d exp rimentation La m thodologie labor e par le comit technique a consist cr er les conditions des changes entre les diff rents projets men s dans les villes tout en les accompagnant de mani re plus individualis e Pour ce faire les Villes partir de leur exp rimentation ont organis chacune une quipe projet de huit membres maximum Ces quipes projet taient constitu es de professionnels de la jeunesse et pour certaines Villes d lus Elles se sont retrouv es lors de divers temps d change aussi bien dans le cadre du r seau que dans un cadre ind pendant sur leur site La d marche s est d roul e sur une temporalit de dix huit mois combinant deux s minaires coop ratifs et des accompagnements individuels e Les s minaires coop ratifs La coop ration inter sites est une ambition forte de la d marche Bien plus qu une simple pr sentation et mise en d bat des projets d exp rimentation l objectif tait de cr er des espaces d change visant amener les acteurs professionnels et lus enrichir de leur exper tise l exp rience de chaque site Dans le cadre d une r ciprocit la Ville faisait profiter le r seau de son projet et se voyait en retour aliment e de questionnemen
163. fois consolidation des acquis et renouvellement des formes et contenus 1 PAU Apres LORIENT wWww angers fr ANORIANT MILLE DE QUIMPER O pas PAYS DE LA LOIRE BRETAGNE 7 E k Libert galit Fraternit R PUBLIQUE FRAN AISE l acs a l Europe a l agence nationale S g pour la coh sion sociale et l galit des chances UNION EUROP ENNE Directrice de publication Emmanuelle Soumeur M reau directrice de R sO Villes R daction Chafik Hbila charg de mission R sO Villes Bernard Bier sociologue Conception et r alisation graphique Emmanuel C collectif akt3 akt3 net Impression ICI Suivi Soazig Barr charg e des ressources documentaires et des outils de communication R sO Villes Septembre 2012 ISBN 2 9521709 7 5 Centre de ressources politique de la ville Bretagne Pays de la Loire 23 rue des Renards 44300 Nantes T l phone 0240 58 02 03 Fax 02 40 58 03 32 resovilles resovilles com www resovilles com
164. fois le regrettaient mais aussi faisaient part de leur difficult ce sujet comment faire Peut tre pouvons nous mettre quelques hypoth ses explicatives et qui peuvent tre cumulatives Peut tre s agit il d une question de manque de temps Ou de d ficit de m thodologie On ne peut pas non plus exclure l ambivalence des professionnels ou de certains profession nels ce sujet certains l voquent dans ce volume donner la parole ou une place aux jeunes au nom m me d une certaine thique ou d une certaine professionnalit au nom du diagnostic partag des nouveaux enjeux des socialisations juv niles et des politiques de jeu nesse vient n cessairement un moment ou un autre les d poss der de leur r le et de leur expertise d autant plus quand les jeunes ne s inscrivent pas dans les postures ou les demandes que ces professionnels consid rent comme celles qui devraient tre pour le bien des jeunes D o des r ticences qu on gagnera it ne pas voir comme conjoncturelles mais comme struc turelles cf le texte de R gis Cortesero p 102 Et une mani re de poser la question qui est peut tre renouveler Mais peut tre pourrait on oser une autre hypoth se nonc e d une mani re un peu brusque pourquoi persiste t on vouloir associer les jeunes d s le d part envers et contre tout dans des discussions formelles et proc durales et des formes de partenariat qui restent le plus
165. ger de nouveaux besoins en terme d offre de politique publique e Les organisations En quoi le projet a t il r interrog le fonctionnement de la structure porteuse l organisation municipale le syst me d acteurs du territoire concern s par le projet Le projet a t il particip l mergence de nouveaux acteurs dans le territoire Le projet a t il fait voluer le partenariat entre acteurs d un territoire Sous quelle forme quel est le r le de la Ville dans le partenariat Animateur co animateur garant de la construction d un projet de territoire etc la Ville s inscrit t elle dans une relation d gal gal avec les partenaires du projet les partenaires sont ils gaux dans le projet qui a la responsabilit de quoi e Les pratiques professionnelles En quoi le projet a t il contribu faire voluer les pratiques professionnelles En quoi le projet a t il permis d exp rimenter de nouvelles formes d accompagnement des jeunes En quoi le projet a t il permis de d velopper du lien et des contacts entre les jeunes et les institutions entreprises et d autres acteurs En quoi le projet a t il fait voluer des missions et des profils de poste de professionnels En quoi le projet a t il fait merger de nouveaux besoins en terme de formation qualification des professionnels 5 Suite et capitalisation Le projet exp rimental vous semble t il destin tre g n rali
166. i est assez longuement interrog e En effet la premi re phase de la recherche action avait mis en tension la sociologie des jeunes de quartiers populaires les pratiques des professionnels et les politiques de jeunesse des sept municipalit s concern es On aurait donc pu penser qu au terme de cette d marche l action publique locale aurait t ou pr cis e ou r orient e Or c est le choix de l exp ri mentation qui d un m me mouvement a t fait Si les questions de partenariat et de participation et plus r cemment d accompagnement ont donn lieu de nombreux travaux tant professionnels que de recherche il n en est pas de m me de la notion d exp rimentation dans le champ des politiques publiques Celle ci d usage r cent mais de plus en plus invoqu e reste encore une bo te noire Aussi nous a t il sembl utile de tenter de clarifier d un point de vue th orique cette notion le contexte et le sens de son mergence afin d en d gager un mod le qui a t ensuite confront ce que les sept Villes de l Ouest en ont fait dans le cadre de cette recherche action Y a t il un mod le unique Quel est il Que signifie pour les Villes exp rimenter S agit il d une modalit permanente des politiques de jeunesse Des politiques de jeunesse dans les quartiers popu laires De toute politique publique Ou d un passage transitoire pr alable la d cision de mise en uvre d une politique stabilis e Les deux article
167. iante Am liorer la vie des tudiants dans la cit axe de coh sion sociale Faire de la pr sence tudiante une richesse pour la ville axe d attractivit par les tudiants Maintenir la pr sence tudiante sur le territoire axe d attractivit pour les tudiants 2 Le projet d exp rimentation la cr ation d espaces d accompagnement des projets et initiatives des jeunes sur le territoire Breil Dervalli res Porteur du projet la direction Enfance Jeunesse de la Ville de Nantes Constats de d part pourquoi ce projet L offre publique en direction des 16 25 ans ne r pond pas toujours ou mal aux enjeux et probl matiques que ces jeunes rencontrent Des acteurs existent et agissent sur des champs tr s sp cifiques Mission locale emploi et insertion Mais au del peu d interlocuteurs se mobilisent pour couter accueillir soutenir et accompagner les 16 25 ans et leurs projets aujourd hui l offre publique n est pas lisible Aussi et sans g n raliser on constate un regain de tension entre des jeunes particuli rement des quartiers populaires et les acteurs institutionnels stigmatisation perte de confiance m connaissance absence de relais Un risque de fracture existe Territoire de r f rence et cible du projet La Ville de Nantes a divis la commune en cinq territoires projets pour l implantation de cinq espaces distincts d accompagnement des projets et initiatives des jeunes on retrouve les gra
168. icro territoires et non l chelle de la ville une politique v cue dans les nombreux petits r seaux qui foisonnent dans les quartiers Un autre l ment pour les acteurs et les jeunes des quartiers vient brouiller les cartes le sentiment d une politique trop cibl e sur le public tudiant indicateur du dynamisme et de l attractivit d une ville Ainsi m me si les Villes de l Ouest affichent une volont de plus en plus forte de travailler sur la question des jeunes adultes il n en reste pas moins que cette pr occupation est r cente En d autres termes les Villes sont souvent dans une tension majeure entre politique ducative encadrement ducatif des jeunes de moins de 16 ans et politique de jeunesse comme politique d accompagnement des jeunes vers l acc s l autonomie et l ind pendance En outre souvent le public des jeunes de moins de 16 ans est la priorit de la Ville et de ses partenaires ce qui constitue un premier barrage dans la construction d une politique pour les jeunes des quartiers la r flexion relative ces derniers tant largement tourn e vers les probl mes pos s par certains groupes les mineurs qui restent dehors jusqu 22 h etc L action en direction des moins de 16 ans rel ve d un encadrement et d un appui aux familles les quipements de quartiers s en occupent largement Pass cet ge pour les raisons vo qu es supra les jeunes guid s par d autres pr
169. ifficult entrer dans des processus de mutualisation et faire vraiment r seau est pr cis ment li e l absence d un dispositif d valuation la fois rigou reux et souple appropri et partag sur le territoire Pour une valuation dynamique et participative En fait l valuation des acteurs fut empirique La grille d analyse collectivement labor e ne fut que peu utilis e et toujours partiellement alors qu elle se voulait aide l laboration du projet et outil de suivi et d valuation Chacun des projets municipaux ne s est pas construit en d finissant conjointement une m thodologie d valuation quantitative et qualitative des indicateurs des crit res Et en cons quence il n a pas pu y avoir d valuation concomitante la mise en uvre de l exp rimentation Faut il voir dans ce fait le refus plus ou moins conscient des acteurs de r pondre l injonction des politiques publiques un mod le d valuation norm Ou le sentiment que cela corres pondrait une charge de travail suppl mentaire lourde et chronophage plus qu une aide l action Ou un manque d outillage propre cette d marche En fait cette faible mobilisation de l valuation est peut tre aussi le fruit d une m prise sur ce qu elle est m prise souvent encourag e par le brouillage institutionnel et la confusion bilan valuation moins un instrument de contr le pour d cider si l action a t ou non 86 L vi
170. illes pr cit es directeurs de services de la mairie chefs de projet CUCS charg s de mission 4 Siles travaux r alis s en sociologie de la jeunesse s accordent quasi unanimement consid rer que l ge ne constitue jamais le bon crit re pour d finir le passage d une g n ration une autre adolescence vers jeunesse jeunesse vers ge adulte etc les d cideurs publics de leur c t estiment n cessaire de dessiner des fronti res g n rationnelles pour construire l action publique en direction d un public D o les 16 ans ici politiques de jeunesse autour de trois enjeux qui se sont impos s aux acteurs de la recherche action le rapport des jeunes aux institutions l insertion sociale et professionnelle et enfin la question des jeunes et de l espace public Une troisi me partie rappelle les conclusions auxquelles les acteurs impliqu s dans la d marche ont abouti La diversit de la jeunesse dans les quartiers populaires quatre id aux types Pour conna tre la jeunesse des quartiers populaires nous avons proc d des entretiens relatifs leurs parcours de vie ce qui a permis de d gager une diversit de processus d agr gation et de d gager quatre id aux types f Certes cette typologie ne concerne pas simplement les jeunes des quartiers populaires et elle peut aussi bien s appliquer l ensemble de la jeunesse contemporaine La diff rence r side en fait dans la sur repr sentatio
171. imant qu ils ne sont pas assez repr sent s pas assez pris en compte dans l action publique et leur demander dans le m me temps de ne pas tre go stes de ne pas penser qu eux d accepter que soit diff r e leur satisfaction au nom des contraintes de l action publique qui elle doit compter avec tous ob it sa propre temporalit etc Cette participation au service de l utilit collective ou de l int r t g n ral n est pas sans arri re plan id ologique Elle dessine une certaine vision du social celle o personne n est victime c est dire la vision lib rale Elle participe de la vision actuelle de la coh sion sociale qui irrigue aujourd hui les r f rentiels d action publique partir d organismes tels que l Organisation de Coop ration et de D veloppement conomiques OCDE la Banque Mondiale ou le Fonds Mon taire International FMI et dont l id e centrale est que la stabilit de la soci t repose sur l attitude des personnes et non sur les structures La participation devient l engagement actif de tout un chacun dans la promotion de sa propre utilit sociale dans une repr sentation g n rale o c est l individu de r soudre ses propres probl mes C est ce terrain que Bernard Bier a commenc baliser ce matin celle d une bivalence des grandes cat gories d action publique comme autonomie participation empowerment coh sion sociale Toutes ces notion
172. iment d appartenance la collectivit et de valoriser symboliquement la place prendre dans la soci t Permettre aux jeunes de d couvrir la diversit culturelle et de faire l exp rience de l alt rit Les op rations qui permettent de d couvrir d autres territoires qui favorisent la mixit la circulation entre les quartiers et dans la ville le d veloppement de s jours internationaux S S D A de v 3 5 3 a S lt 5 TD 2 gt V Les S S eo 2 D y ou de projets de relations internationales et plus largement les d parts en vacances consti tuent des orientations concr tes d action Renforcer l acc s des jeunes l information et accompagner leur capacit d engagement Il convient notamment de soutenir leur capacit d engagement dans la vie associative ou l mergence et la structuration d organisations collectives dans des formes diverses Favoriser l acc s l autonomie des jeunes en termes de formation emploi logement mobi lit sant Les jeunes les plus d munis doivent pouvoir b n ficier d un accompagnement adapt aux difficult s qu ils rencontrent 2 Le projet d exp rimentation Paroles de Jeunesses Porteur du projet Ville de Saint Nazaire Constats de d part pourquoi ce projet Dans la d marche de co construction du PEL il semblait important de construire avec tous les acteurs lus jeunes et pro
173. ingulier est ce qui permet de faire se rencontrer ceux pour qui cela pose probl me e L espace public ne signifie pas seulement place physique Bien plus que cela c est le lieu de la co pr sence et de la co existence qui se traduit par son accessibilit tant dans l entr e que dans la sortie Ainsi l espace public renvoie la capacit de se tenir avec les autres groupes sociaux et met en avant la question de la civilit et des sociabilit s exp rimentation est fondamentale l heure o nous vivons avec des sch mas qui ne fonctionnent plus crise de la soci t industrielle etc Elle consiste penser que les jeunes en savent autant que les autres dans un contexte o il faut inventer et innover Les jeunes sont ainsi tiraill s entre une exp rimentation n cessaire et une exp rience introuvable S agissant des jeunes il est possible de construire l espace public partir de deux crit res la civilit c est dire les sociabilit s devenues civilit s comme l expression du hip hop et l offre de participation les dispositifs qui viennent des institutions travers ces deux crit res se pose la question de la fa on dont on int gre les activit s des jeunes Il s agit l de reconstruire une s curit symbolique et culturelle li e l am nagement des espaces Questionnements Comment se co construisent les places des jeunes Comment accompagner la pr sence des jeunes sur l espace p
174. institutionnels et associatifs et des collaborateurs territoriaux en charge des dossiers th matiques Un sch ma directeur a t propos au bureau communautaire du 15 d cembre 2011 Les enjeux strat giques du projet Le sch ma directeur 16 30 ans vient ainsi s articuler autour de quatre grands objectifs Renforcer la qualit d accueil et d int gration des populations jeunes de Quimper Communaut Consolider l acc s l autonomie toutes les tapes de la construction du jeune dans un continuum ducatif avec les PEL des communes Proposer des actions innovantes r pondant aux besoins des publics et faisant de Quimper Communaut un territoire d exp rimentations en mati re de politique de jeunesse Donner de la lisibilit la politique publique Autour de ces derniers des axes strat giques ont t identifi s et inscrits au sch ma directeur Ce dernier vise les d tailler pr cis ment et doit en outre pr ciser les modalit s op ration nelles financi res que la collectivit compte mobiliser pour r pondre ses objectifs Sur la base des l ments recueillis et devant la n cessit de devoir poser des priorit s sur l orga nisation du d ploiement venir des diff rentes actions concernant les 16 30 ans quatre projets apparaissent de mani re saillante et font cho des besoins exprim s dans les diff rentes th matiques inscrites la cr ation de la comp tence Par ailleurs la transvers
175. ion etc Comme assistant ma trise d ouvrage et ma tre d uvre le technicien est alors livr lui m me et agit sans commande politique v ritable ce qui peut parfois appara tre comme confortable mais est toujours terme source de conflit et d affaiblissement ou de d p ris sement de l objet S S 5 D Si de v 5 amp 5 5 a 5 D A gt V Les V w S Le D M LA PARTICIPATION La participation un r f rentiel pol mique et qui doit le rester par Bernard Bier Intervention r alis e lors du second s minaire coop ratif le 18 juin 2012 Parler de participation renvoie la fois un r f rentiel normatif de politique publique des pratiques vari es et au p rim tre flou et l action des institutions et des professionnels en direction des jeunes ou avec eux 1 Un r f rentiel normatif de politique publique Un r f rentiel r cent La r f rence voire l injonction la participation rel ve aujourd hui d une rh torique oblig e dans l action publique destination des jeunes sous des formulations vari es et fluctuantes qu il faudrait aussi interroger dans leur contexte d occurrence participation engagement projet citoyennet initiatives M me si elle semble constitutive de l imaginaire politique et professionnel contemporain et pour la plupart marqu e du sceau de l vidence la r f rence l
176. ion collective le but recherch doit tre connu de tous am liorer les interactions entre la personne et la r alit d une situation Identifier les l ments de d saccord sinon pas de construction collective Confronter r ellement les points de vue et s engager mutuel lement S exposer l exp rience de l autre e Convivialit faire et se faire une place les uns les autres e Citoyennet prendre conscience que l on est partie prenante d institutions d un pays d un territoire Les outils e Le dialogue et l coute e Les changes de savoirs forums construction d alternatives partir de projets concrets cr ation de r seaux articulation entre divers acteurs organisation de moments de rencontre Toute d marche mancipatrice doit viser la relation paritaire la curiosit vis vis d autres points de vue le d veloppement de la responsabilit et le pouvoir de d cider Elle doit d velopper renforcer l interaction entre besoin vouloir savoir pouvoir impulser une responsabilit sociale une participation active menant une transformation sociale Le projet d Angers le local jeunes de Monplaisir l preuve de l accompagnement Texte issu d un atelier du premier s minaire coop ratif anim par Mona Melsa Lorient et rapport par Jean Philippe Croissant DRISCS de Bretagne Le projet est n en 2008 d une volont du Maire d apporter une r ponse aux jeunes qui l avaient interpell pend
177. ion entre bilan et valuation l incapacit s culaire pour la haute administration de sortir de la culture du contr le et des logiques technocratiques dont elle reste impr gn e et des r sistances multiformes manant du terrain Peu peu les professionnels ont appris se conna tre et se reconna tre travailler ensemble Dans nombre de territoires l am lioration des partenariats est un acquis Mais le risque est que le partenariat devienne sa propre finalit Les indicateurs d valuation de certains dispositifs portent parfois de mani re dominante sur le partenariat nombre de r unions nombre de partenaires pr supposant que ce partenariat a automatiquement des effets positifs sur les publics ou les territoires sur lesquels portent l action politique hypo th se qui reste d montrer D ailleurs le partenariat est il vraiment un r f rentiel comme le laisserait penser l inclusion du pr sent article dans une partie de l ouvrage consacr e aux r f rentiels Un r f rentiel est une repr sentation de la r alit sur laquelle on veut intervenir une image cognitive qui organise la perception d un probl me un syst me de valeurs que l on s efforce d at teindre Si le partenariat est un cadre de compr hension de la r alit un imp ratif cat go rique mod le et objectif de politique publique le terme est pertinent Mais force est alors de constater que dans ce cas l outil devient finalit le moy
178. ique mais bien au contraire son effacement En outre ce retour de l tat loin d tre incompatible avec le mod le n o lib ral dominant en est au contraire le corollaire et le compl ment oblig L exp rimentation peut appara tre alors dans ce cadre comme une critique en actes du principe d galit et comme une strat gie pour acc l rer les volutions institutionnelles Quelques l ments critiques l application du mod le m dical et industriel au champ du politique de l ducatif du social il faut opposer des mod les complexes compr hensifs mobilisant l analyse compl mentaire et contradictoire des acteurs dans des mobilisations collectives qui permettent de d ve lopper conscientisation et pouvoir d agir et d autres formes d valuation Le mod le des bonnes pratiques tel que d fendu par certaines administrations et politiques publiques se heurte au caract re irr ductiblement sp cifique de chaque territoire sa sociologie son histoire ses jeux d acteurs et qui l on ne peut appliquer un mod le d intervention unique Le transfert d un mod le d intervention partout semblable est un non sens tant d un point de vue th orique qu op rationnel et condamn l chec ce que les professionnels v rifient r guli rement face des mod les qui leur sont impos s bureaucratiquement Ce qui peut se transf rer ce sont des questionnements et des m thodologies e Au pouvoir pr tendu ne
179. ise de risques L exp rimentation ne va pas forc ment de pair avec une prise de risques est il affirm cependant la prise de risques et les espaces de frottements constituent une sorte de triangle politique dont chaque terme est indissociable des autres Et une des conditions de l exp rimentation est bien que les lus et les professionnels acceptent de ne pas avoir la main sur l ensemble d une d marche et qu un projet puisse leur chapper Telle quelle cette approche marque d j une rupture avec les formes traditionnelles de l action publique Le choix de la situation probl me et du projet d exp rimentation est laiss au choix de chaque Ville Les projets qui ont t propos s par les Villes ne relevaient pas forc ment de la m me th matique d action et pouvaient viser des objectifs diff rents par exemple favoriser l inser tion professionnelle soutenir les initiatives promouvoir l acc s la culture informer sur les dispositifs existants etc mais ils se sont tous inscrits dans ce m me cadre d analyse La d marche tait donc commune tout en tenant compte des sp cificit s de chaque projet et de son environnement contextuel Si nous sommes dans la libert de choix quant aux th matiques celles ci sont n anmoins circonscrites non par l tat comme dans le mod le tatique voqu supra mais par les probl matiques structurantes de la recherche action Et il n y a pas d instance de v
180. it espaces 3 S N lt S D Za S D S S TD O NN w S TD Si aN D y conviviaux temps de rencontres d bats th matiques style caf philo avec des perma nences tournantes de diff rents professionnels Les sp cificit s de cette structure sont d sor mais pr ciser en continuant le travail d laboration partenariale QUIMPER 1 Le projet politique Processus de construction de la politique de jeunesse Avec la cr ation de la comp tence jeunesse effective au 1er Janvier 2011 le conseil de Quimper Communaut d cidait de porter solidairement un projet global en direction des 16 30 ans de son territoire Courant 2011 il se dotait pour y parvenir d un poste de charg de mission recrutement en avril et structurait un comit d orientations pour affirmer la gou vernance et le pilotage des questions juin relevant de sa comp tence dans les domaines suivants formation partir du lyc e et enseignement sup rieur formation continue inser tion emploi logement transport et mobilit engagement et initiatives information et acc s aux droits D s lors sur la base des th matiques inscrites la d lib ration et en cho aux r sultats des tudes pr alablement men es un processus d criture du projet strat gique se mettait en place associant l ensemble des lus du territoire d l gu s communautaires lus munici paux des acteurs du territoire
181. itution municipale de l int r t de mettre en question r guli rement nos proc dures afin de leur permettre d voluer et de reconna tre des initiatives novatrices Rennes De m me la d marche entreprise sur plusieurs quartiers de Nantes pour mettre en place des p pini res d accompagnement d initiatives ou de projets ne pouvait inspirer le mod le mettre en place sur le quartier Breil Dervallli res il fallait trouver la forme la plus pertinente KRD gt V S 2 5 V S 5 3 S 2 w LS S D D S 2 NE AE LE L basi S N VI D Mais il reste aussi int ressant de noter l interrogation de Rennes sur les limites ou les obstacles constitu s par la d marche d exp rimentation elle m me seule tentative de retour sur cet aspect du projet Les effets sur les jeunes sont positifs lorsque l accompagnement s est bien d roul et que les projets ont pu tre men s bien Ils sont plus nuanc s lorsque des incompr hensions ou des difficult s insurmontables ont t rencontr es et que l inscription des projets dans le cadre de l exp rimentation a constitu un frein plus qu un soutien leur d veloppement On aurait aim en savoir plus 3 Quelles conclusions Une tension entre le mod le traditionnel h rit des ann es 80 et la recherche d un autre mode d action Il est clair que les professionnels s inscrivent dans l h ritage des politiques mises e
182. itutions dispositifs agencements qui permettent de recr er du cadre et du tiers Ces micro institutions peuvent s tendre des p rim tres tr s diff rents la rue le centre de loisirs une activit le quartier la cit Comment lus et institutions suscitent et accompagnent la citoyennet Questionnements des jeunes 5 bai S KE a S LE le O 2 TD S d gt 5 S D KE 2 5 5 Y a n S 5 es V LS amp 2 VU Le Ko 3 Q Ww _ EE y PARCOURS D INSERTION Rappel des constats Enrichissements d experts pour la compr hension e Des jeunes variables d ajustement des conjonctures conomiques e Des jeunes au capital scolaire et culturel faible qualification formation culture de l entreprise et donc handicapant pour l insertion e Des jeunes discrimin s l embauche en raison de leur origine ethnique et g ographique e La domination de la politique actuelle de m ritocratie qui ne reconna t que peu les handicaps suppl mentaires des jeunes ayant v cu et r sidants dans les quartiers populaires e Une certaine peur de l ext rieur et un refuge dans les groupes de pairs e Les parcours r sidentiels des jeunes qui s en sortent passent par la sortie du quartier Le mod le fran ais d insertion professionnelle des jeunes par L a Lima du CNAM Le temps de la primo insertion e G n ration 1998 temps
183. joritairement de p dagogies par le faire de p dagogie active Rares sont ceux qui l instar de la p dagogie institutionnelle ont pens la classe par exemple comme un espace politique Les conseils d enfants et de jeunes qui se d veloppent partir des ann es 1980 s inscrivent dans cette logique ducative m me si progressivement et mod r ment la question du pouvoir des jeunes va y tre pos e L histoire des deux derniers si cles nous montre que les tentatives de prise de parole sous les formes les plus h t rog nes et d exercice de l autonomie de la part des jeunes vont tou jours se heurter l incompr hension au rejet quand ce n est pas la r pression aussi bien dans les sph res conservatrices que progressistes C est dans ce contexte que le r f rentiel de la participation appara t l agenda de l action publique dans les ann es 1980 dans le cadre des politiques de pr vention de la d linquance d insertion sociale et professionnelle des jeunes puis de la politique de la ville Un changement de paradigmes Cette mergence r cente t moigne d un changement de paradigmes e Dans la socialisation avec le passage du paradigme de l int gration au paradigme de l autonomie et de la construc tion de soi dans un contexte de d clin des institutions ou pour le dire autrement le passage du mod le durkheimien d incorporation de normes au mod le de l exp rimentation et des interactions cf dans ce vo
184. l faire acc der Les projets pour certains rel vent du champ socio sportif puisqu ils portent au b n fice des autres jeunes du quartier sur le d veloppement de propositions sportives ax es sur le loisir le vivre ensemble et non plus principalement sur la performance et la comp tition Les porteurs du projet les services municipaux La direction Vie Associative Jeunesse l initiative du cadre exp rimental notamment la Mission jeunesse La direction des Sports service sectoriel gestionnaire du cadre d intervention municipale de droit commun notamment les r f rents territorialis s de cette direction Les directions de quartiers services r f rents de la proximit avec les acteurs de terrain et notamment les charg s de mission politique de la ville Les partenaires du projet Les jeunes porteurs de projets au d part deux groupes et une association dont le r le est principalement circonscrit la mise en uvre de leur projet Invit s aux rencontres du comit technique ils ne sont pas venus Les animateurs jeunesse des structures de quartiers rep r s comme r f rents ducatifs des porteurs de projets c est dire comme interlocuteurs quotidiens des jeunes quotidiens mais non comme interlocuteurs unique charg s de se substituer aux autres Les r f rents territoriaux de la direction des Sports lien entre l actualit des projets et les proc dures de la direction des S
185. l club sportif ou de s adonner tel loisir en esp rant acc der des exp riences et des comp tences nouvelles en esp rant acqu rir des vertus et des aptitudes qu ils jugent n cessaires l ac complissement de leurs projets professionnel de vie de personnalit et d identit Ils se comportent comme des sujets des managers de leur propre socialisation Les m ca nismes d apprentissages sociaux sont de plus en plus auto initi s et la socialisation tend devenir un processus d auto socialisation le polycentrisme et la fin du monopole scolaire dans l esprit de la plupart des jeunes l cole n est plus qu une instance parmi d autres procurant des exp riences formatives au m me titre que la famille les m dias les groupes des pairs la culture adolescente ou les sociabilit s juv niles Ce travail d auto socialisation devient polycentrique Il ne s adosse pas une institution qui serait dot e a priori d une l gitimit sup rieure Et il prend du m me coup l aspect d un travail de gestion et d arbitrage entre des sph res d influence qui procurent des exp riences formatives diff rentes Tr s sch matiquement aujourd hui les jeunes se construisent en g rant et en arbitrant les trois sph res d influence que sont l cole la famille et l espace de libert du temps libre consacr aux loisirs et aux sociabilit s juv niles l importance de l exp rimentation l identit n est plus donn e ou
186. la Cit Comment valoriser les pratiques citoyennes culturelles des jeunes Doit on fixer des limites la participation des jeunes Telles sont les interrogations qui ont merg dans les villes 3 L insertion sociale et professionnelle La question de l insertion professionnelle des jeunes rel ve sans aucun doute de l une des probl matiques les plus compliqu es aux yeux des acteurs publics Parce que lorsque l emploi manque les jeunes se voient assign s un statut d attente En outre la structuration du milieu professionnel de l insertion sociale et professionnelle est tout autant complexe partir des observations r alis es dans le cadre de ce travail il nous appara t clairement que cette question doit s inscrire dans une animation territoriale de l emploi coh rente et strat gique Souvent les structures d accompagnement ne manquent pas dans les territoires Les jeunes n h sitent d ailleurs pas jouer de la multiplicit des acteurs et des strat gies institutionnelles en les mettant en concurrence ce que les professionnels de terrain d noncent comme un ph nom ne du zapping Pour nombre de ces jeunes l emploi repr sente un moyen et non une fin ce qui impacte leur d marche et doit tre pris en compte dans l analyse Leur recherche d emploi sera moins orient e vers la recherche d un panouissement personnel et d un accomplissement de soi au travers d un projet construit et voulu sur le long te
187. lantique La Fourmili re est un projet port par un collectif de professionnels ce qui est diff rencier d un projet issu d un partenariat institutionnel manant des d cideurs Dans ce projet diff rentes caract ristiques fondatrices de cette d marche collective ont t soulign es un constat partag entre acteurs besoin d offre ducative lecture du territoire le territoire de r f rence m me si celui ci volue en fonction des imp ratifs du projet et en fonction des enjeux li s l am nagement de la ville et des dynamiques de territoires sur lesquels le projet n a pas de prise 23 Hirschman A O D fection et prise de parole 1995 Fayard 24 Donzelot J rapport r dig par Banlieues et quartiers populaires Remettre les gens en mouvement 2012 http www tnova fr content contribution n 27 banlieues et quartiers populaires remettre les gens en mouvement des objectifs partag s changer les modalit s d intervention et exp rimenter de nouvelles pratiques professionnelles favoriser le vivre ensemble la diversit des membres du collectif professionnels d horizon divers animation sociocul turelle social sant sport employ s par la Ville ou des associations volontaires libre adh sion avec l accord de leur structure d appartenance la validation les lus et les diff rentes structures participant ce collectif ont valid ce projet Le collectif a d
188. le com muniquer comme provisoire et devant faire ses preuves en se parant de l alibi scientifique la d marche devient acceptable voire d fendable Les professionnels d Angers en t moignent Il s agit bien d une exp rimentation avec mise l preuve d une formule un peu originale qui comporte une certaine prise de risque de la part du politique cet espace vou l accueil informel des jeunes adultes et implant pr s du c ur du quartier n a pas recueilli d embl e la faveur des habitants bien au contraire il est le r sultat d un contact direct des jeunes avec le Maire alors candidat La volont du conseil municipal est extr mement ferme sur la mise en place de ce projet comme r ponse une parole politique donn e des jeunes La population recevra mieux un projet pr sentant certaines garanties Cette ruse peut tre aussi celle du professionnel l gard du politique moyen de faire passer dans un premier temps une innovation dont on esp re qu elle se r v lera probante et emportera la conviction Ou l inverse la ruse du politique pour amener les acteurs entrer dans des dynamiques innovantes et d autres pratiques professionnelles v S S d Si de v 5 Sj 5 a S w 5 TD A gt V Les V basi S N M THODOLOGIE DE L EXP RIMENTATION EN 7 PARTICIPATION DES JEUNES DEUX CHANTIERS POURSUIVRE Au terme du tra
189. le principe du parte nariat comme outil ni la possibilit qu il soit un vecteur de transformation sociale et politique condition de mettre en place et de suivre une m thodologie rigoureuse Nous en d gagerons quelques tapes e La d construction pr alable de la notion m me de partenariat des repr sentations aff rentes des acteurs sollicit s et une interrogation sur les raisons qui pourraient inciter la mise en place d un partenariat pourquoi Et pour quoi faire En quoi peut il constituer une plus value Et pour qui e La co construction pr alable du cadre m me d un dispositif partenarial galitaire penser la sc nographie des r unions la symbolique de la table ronde une organisation d mocra tique des tours de parole l organisation des s ances leur lieu les ch anciers la commu nication sur les travaux l interne l externe les retours et changes avec les politiques d une part les populations b n ficiaires d autre part N anmoins il ne suffit pas de donner un temps de parole gal chacun dans une r union pour que l galit entre tous soit respect e il faudra travailler collectivement la mise en place pr alable d un cadre o des registres ou des modalit s d expression diff rentes pour ront se faire entendre galit e Une identification collective des acteurs impliqu s de leur place et r le de leur territoire du p rim tre de la force et des limites de leur inter
190. leur aise et le local devient vite un bocal Vite satur il n offre pas d espaces de confidentialit et le principe d accueil informel ne permet que peu de construction de projets avec les jeunes e S ils travaillent en quipe avec leurs homologues de la maison de quartier les animateurs ont un r le difficile et le turn over est important Pour tre en mesure d assurer leur fonction d accompagnement de relais il leur faut un bon niveau de professionnalit la r ussite du projet est en grande partie conditionn e par cet aspect l autre partie tant la d finition pr cise et pertinente du projet p dagogique De ce bilan et de la n cessit de penser le projet p dagogique na t un questionnement e Le local est il r ellement un lieu d accompagnement Uniquement collectif ou galement individuel Permettant la mixit entre gar ons et filles Entre diff rents groupes de jeunes Entre diff rents ges e Si le besoin est av r d espaces distincts pour les plus de 16 ans et les moins de 16 ans pour les gar ons et les filles pour l individuel et le collectif les limites du concept de local jeunes apparaissent Faut il vraiment un lieu d di Sp cialis ou diversifi Pour accompagner les jeunes vers quoi De cette exp rience et de ce questionnement des enseignements peuvent tre tir s sur la mani re d envisager l accompagnement e Du c t des professionnels la fonction relais vers la Mission loc
191. leurs directions via la consultation des jeunes en amont lors des recherches actions puis plus en aval lorsque les axes politiques commen aient se dessiner La d lib ration a t vot e au conseil municipal extraordinaire du 12 octobre 2011 Les enjeux strat giques du projet Il s agit de mettre en oeuvre une politique pour l ensemble des jeunes quels que soient leur statut difficult s lieu de vie mais avec des modalit s d intervention diff renci es et des actions adapt es notamment en direction des territoires sensibles visant l aide l auto nomie et l insertion des jeunes affichant fortement la jeunesse comme richesse et misant sur ses potentiels Cette politique se veut transversale l ensemble des services et aux acteurs jeunesse Les axes d intervention prioritaires de la Ville pour les prochaines ann es sont Les jeunes et l emploi favorisons leur parcours Lever les freins l insertion et soutenir les exp riences de vie favorisant le parcours vers l emploi La Ville d Angers entreprise citoyenne L insertion sociale des jeunes soyons solidaires Soutenir les jeunes les plus d munis Faciliter l acc s au logement et accompagner la gestion du budget Sensibiliser pr venir et agir pour la sant des jeunes Permettre l acc s des jeunes aux loisirs Les talents et engagements des jeunes valorisons les Permettre aux jeunes de se rendre utile de s engager de s
192. lle en animant cette dynamique de territoire a renforc sa l gitimit mais a suscit aussi des attentes de la part des partenaires associations et jeunes qu elle a la responsabilit de ne pas d cevoir Ce projet a pu faire merger quelques le ons quant aux attentes des jeunes l gard des professionnels et de la Ville Un accompagnement vers la premi re exp rience professionnelle l emploi la formation et l insertion professionnelle en g n ral avec des r ponses concr tes des actions utiles permis de conduire CV mise en r seau contacts avec les entreprises une volution de l attitude des professionnels aller vers tre l coute tre plus disponible avoir un regard positif d velopper la confiance qu ils puissent avoir confiance en nous et que nous ayons confiance en eux respecter les engagements une offre d activit s plus large et des lieux de rencontres une reconnaissance de leur place dans l espace public plus de lisibilit sur ce que chaque professionnel fait ou peut faire am lioration de l accueil et l information Des convergences ont pu tre not es dans les constats des jeunes et des professionnels ils s accordent sur le constat de l absence d une offre pour les 16 25 ans sur le quartier Breil Dervalli res ce qui l gitime le choix municipal d en avoir fait une de ses priorit s dans le cadre plus global de sa politique enfance jeunesse la question
193. lques exemples en 1994 en r action contre un projet gouvernemental qui les concerne combien le Contrat d Insertion Professionnelle des dizaines de milliers de jeunes descendent dans la rue Outre le fait d tre imm diatement accus s d tre manipul s d tre incomp tents ils sont ren voy s chez eux et appel s par le gouvernement Balladur r pondre un questionnaire individuel plus r cemment face un projet du gouvernement Fillon Sarkozy relatif l allongement de la retraite de tr s nombreux jeunes manifestent avec d autres g n rations Outre les reproches habituels on s tonne et on all gue que leur participation aux manifestations n a pas lieu d tre que cela ne les concerne pas vu leur ge sic maintes reprises on a pu observer comment dans les conseils d enfants et de jeunes qui se veulent lieu d ducation la citoyennet ces derniers taient assign s des sujets de jeunes plus localement des jeunes de l association Al Andalus Saint Nazaire mobilis s autour de revendications communautaires et donc per ues comme non citoyennes se heurtent aux r ticences des institutions devant ces mobilisations non conformes Last but not least on pourrait interroger certaines d marches pr tendument valuatives visant mesurer le degr de satisfaction individuelle des usagers clients des quipements ou dispositifs et visant la fid lisation des publics l oppos
194. lume le texte de R gis Cortesero p 14 Des politiques pour quelle jeunesse Mutations des formes d acc s l ge adulte et action publique Dans le contexte ancien devenir adulte c tait entrer s int grer dans des r les et des identit s prescrits d j l dans le contexte nouveau devenir adulte c est construire son identit trou ver sa place se construire e Dans l action publique avec le passage du paradigme de l ducation au paradigme du projet et de l autonomie e Dans l intervention professionnelle avec le passage du paradigme de la transmission et de l encadrement traduit en offre d qui pements et d activit s qui a pendant plusieurs d cennies t la forme majoritaire de l action publique en direction de la jeunesse au paradigme de l accompagnement de l aide au projet cf dans ce volume le texte de Ma la Paul p 70 L accompagnement enjeux sociopolitiques et m thodologie Une notion probl matique et pol mique Mais l analyse des usages de cette notion depuis trente ans en montre toutes les ambigu t s et en fait un objet pol mique qu il importe d autant plus de mettre jour que la recherche du consensus tout prix fait que le plus souvent on se contente du recours incantatoire la participation e Les d finitions et le p rim tre de la participation Parle t on d information de consultation de concertation d implication d un faire avec de l acceptation d espaces de
195. marque le passage du travail pour ou sur l autre au travail avec l autre 12 Agamben G Qu est ce qu un dispositif 2007 Payot rivages S S D A de S 35 5 a S w 5 TD A gt V Les V basi S j N EN D y 3 Dans l accompagnement la relation est premi re Mais dans toute relation interviennent imbriqu s comme le yin et le yang deux l ments rapport lien institu instituant domination coop ration RELATION RAPPORT institu Parole prise au nom des places institu es Pose le cadre les r gles du jeu informe Favorise la distance et le respect Renvoie la socialit secondaire de type marchand change conomique sph re professionnelle Les r les sont donn s institu s vendeur dient m decin malade professeur l ve institu Cadre institutionnel structure sociale dans laquelle s inscrit l acte professionnel limite et prot ge se traduit en droits et devoirs en obligations pour le professionnel sentiment de contrainte Place de chacun dans le syst me Cadre constantes Primat de la proc dure Attente s Demande s Logique de domination Pour vivre j carte j limine l autre Attitude de conflit ou de domination LIEN Instituant Parole prise au nom d un dialogue entre deux personnes deux sujets Privil gie la r flexion le dialogue les changes Favorise la proximit et l a
196. mbats tr s souvent Or en l tat des proc dures actuelles d acc s aux quipements sportifs municipaux seule une r ponse bricol e peut parfois leur tre propos e Un sentiment de d consid ration souvent d j pr sent en d coule La dis tance s accro t avec la pratique d une activit sportive Objectifs du projet pour quoi faire Objectif sportif l acc s Permettre l acc s de jeunes non touch s une pratique sportive On est sur une proposition la marge qui ne nie en rien l ampleur et la qualit des propositions d velopp es par ailleurs Le public cible n est pas l ensemble des jeunes adultes mais ceux que ne touche pas le restant des offres des clubs sportifs et la Ville pour diff rentes raisons De ce fait l absence d effet boule de neige de l exp rimentation n est pas consid rer comme un chec Objectif ducatif ou citoyen la transitionnalit L accompagnement de ces projets permet de promouvoir l acc s la citoyennet des jeunes qui en sont les porteurs Le sport est con u ici comme un levier de reconnaissance de leur volont d engagement et non comme une fin en soi Ils permettent galement l am lioration du rapport entre les jeunes et les institutions De ce fait le constat au terme de deux ann es que l accompagnement n aboutit pas la cr ation d une association en bonne et due forme n est pas l encore consid rer comme un chec Objectif socia
197. mbre de l quipe Modalit s de constitution et description succincte du projet La place des lus le projet est port et construit par l lue la jeunesse et l lu de quartier en lien avec l lu politique de la ville et des quartiers Implication forte des lus dans la d finition des quatre objectifs ils ont organis des r unions dans le quartier pour expli quer la position de la mairie vis vis de ce projet La place des professionnels le projet a t construit par les professionnels partir des attentes et des objectifs des lus municipaux en coh rence avec les diff rentes pratiques et connaissances des publics Le cadre g n ral a t d fini par le chef de projet et la Mission Jeunesse et le projet co construit partir des l ments non n gociables de la Ville et des acteurs jeunesse du quartier La place des jeunes ils ont t consult s en amont de l ouverture du local sur la mani re dont ils verraient ce dernier La mobilisation des jeunes pour la r union avec l lue jeunesse et l lu de quartier s est faite par le bouche oreilles via les partenaires du comit de suivi par invitation papier de la MPT partir de son fichier Une dizaine de jeunes de 16 25 ans furent pr sents dont une majorit de gar ons Observation des jeunes voyant certains de leurs pairs qui sou haitaient participer ces temps de rencontre ne sont pas all s jusqu la salle car ils ne voulaient pas les ren
198. me un dispositif d ro gatoire Mise entre parenth ses provisoire de la proc dure de droit commun pour permettre l existence de projets hors cadre afin de se donner le temps de d terminer ce qu ils produisent en quoi ils nous interpellent et ce que cette parenth se g n re comme dynamique e Un dispositif exploratoire d aide la d cision D autres Villes insistent sur le caract re exploratoire visant clairer la d cision politique au terme de la d marche La Ville a entam une r flexion et mis en place des exp rimentations dans l objectif de questionner ses propres engagements et dispositifs destination des jeunes adultes et d identifier pour elle m me et pour ses partenaires des pistes possibles d am lioration Rennes Il s agit bien d une exp rimentation avec mise l preuve d une formule un peu ori ginale Angers e Un autre mode de gouvernance Cette action est financ e par un appel d offre l o les autres quipements d offre socioculturelle en direction de la jeunesse sont subventionn s Angers Ce mod le est semblable au mod le d fini dans le chapitre pr c dent la mise en place d une proc dure exceptionnelle et transitoire au service de l laboration d une politique de jeunesse Troisi me figure le mod le de la rupture e Une prise de risques impliquant une prise de risques pour les jeunes Les groupes de jeunes acceptant d acc der un cr
199. n dont il est le d positaire et par l int r t g n ral par l int r t sup rieur de la nation qu il est cens repr senter Il est galement tr s largement monopolistique et h g monique Il est anim d une logique de conqu te arracher les enfants l obscurantisme de la tradition et de la religion Et l cole doit donc fonctionner comme une sorte de digue plac e devant des influences ducatives jug es n fastes et dont il faut contrer l effet la famille le milieu et le territoire local les glises sont tenus distance de l cole etc Elle est un sanctuaire qui doit instituer la soci t et la limite sa vocation est d occuper l ensemble de l espace ducatif d annexer les territoires qui tendent lui chapper comme la famille objet de l intervention des m decins et des travailleurs sociaux afin qu elle seconde l action ducative de l cole C est un mod le qui tend vers une sorte d utopie d une cole totale Cons quence lourde dans l espace public fran ais historiquement la question scolaire avale ou satellise l ensemble des questions ducatives et de jeunesse en gros il n y a pas de politique de jeunesse en France avant la V r publique et jusqu une p riode r cente l ensemble des initiatives politiques prises en direction de la jeunesse sont r f r es la sph re scolaire L ducation populaire est totalement int gr e cet difice Historiquement les mouvements d duc
200. n des informations Compte tenu de l agenda propre Quimper Communaut le projet exp rimental envisag n a pu int grer la dynamique de R sO Villes RENNES 1 Le projet politique Le processus de construction de la politique de jeunesse En novembre 2005 les v nements survenus dans certains quartiers sensibles de grandes villes de France et Rennes ont mis en vidence le fait que les conditions d acc s d une partie des jeunes et notamment des plus de 16 18 ans au statut de citoyen autonome n taient pas satisfaisantes Depuis lors la Ville de Rennes a entam une r flexion et mis en place des exp rimentations dans l objectif de questionner ses propres engagements et dispositifs destina tion des jeunes adultes et d identifier pour elle m me et pour ses partenaires des pistes possibles d am lioration Lors du lancement de la d marche de renouvellement des conventions avec les associations gestionnaires des quipements de quartier fin 2008 un objectif d animation strat gique de la politique municipale de la jeunesse l chelle des quartiers a t fix la Mission jeunesse Il s agissait notamment de renforcer la lisibilit de cette politique municipale et de r affirmer la Ville dans son r le de co conception avec les associations de sa politique de jeunesse Au cours des trois derni res ann es cinq r seaux jeunesse de territoire ont t mis en place afin de promouvoir entre les acteurs jeuness
201. n des horaires de discussion propos du mat riel des ventuelles difficult s Cette entr e en relation avec l institution l acceptation de ce r le parfois d interm diaire en charge de relayer des informations d expliciter les ch ances de mobiliser les usagers des cr neaux sur des dates constitue pour les jeunes un risque de mise en cause de leur cr dibilit de leur l gitimit aux yeux de leurs pairs impliquant une prise de risque pour la Ville La prise de risque pour la Ville a essentiellement port sur la question de la responsabilit juridique parfois ind termin e dans le cas de groupes non constitu s en associations dans certains cr neaux ou espaces informels Un interm diaire associatif a le plus souvent t recherch mais pas syst matiquement 3 L tat d avancement et les suites Effets sur les jeunes Ils sont positifs lorsque l accompagnement s est bien d roul et que les projets ont pu tre men s bien Ils sont plus nuanc s lorsque des incompr hensions ou des difficult s insur montables ont t rencontr es et que l inscription des projets dans le cadre de l exp rimen tation a constitu un frein plus qu un soutien leur d veloppement De mani re g n rale n anmoins et l chelle de la Ville la prise en compte de la pratique du futsal et la d marche d ouverture des quipements des projets nouveaux sont aujourd hui rep r es Du point de vue de
202. n des jeunes dans les deux derni res cat gories voqu es ci dessous e Les jeunes ins r s socialement Ce sont ceux qui jouissent d une situation socio conomique stable CDI tudes sup rieures valorisantes Leur principale force est d avoir su se projeter dans l avenir et d investir assez t t pour celui ci e Les jeunes en voie d insertion sociale Ils se projettent dans l avenir avec la capacit d laborer un projet de vie Etudiants jeunes en formation ils font partie des jeunes qui savent o ils vont et ce qu ils feront Il ne leur reste plus qu conqu rir leur ind pendance financi re et mat rielle Dans l attente ils vivent encore chez leurs parents et peuvent tre amen s s inscrire dans l offre de loisirs propos e dans le quartier et plus largement dans la ville e Les jeunes victimes de la pr carit Ce public renvoie une grande partie des jeunes dans un quartier De tr s faible niveau scolaire niveau IV ou niveau V voire sans qualification pour beaucoup ils peinent trouver la stabilit sociale et professionnelle qui leur permettrait de devenir adultes et ind pendants en sachant que ce statut est aujourd hui rarement acquis de mani re d finitive Les jeunes victimes de la pr carit parviennent difficilement sinon pas du tout se projeter dans l avenir Leurs demandes s inscrivent tr s souvent dans l imm diatet et l urgence Ces jeunes sont fortement d pendants du travail en in
203. n place dans les ann es 80 et suivantes qui malgr des volutions parfois significatives c est le cas des politiques de coh sion sociale tant dans leurs principes que dans leurs modalit s par ticipent durablement d un imaginaire et d une culture professionnels partag s N anmoins ces m mes professionnels constatent les limites de ces politiques et la n cessit de trouver autre chose le recours la terminologie de l exp rimentation au del des effets de conformit chaque poque a ses modes et ses mots est aussi le signe de ces interrogations Pour reprendre le diptyque qui concluait le chapitre pr c dent peut tre pourrions nous oser l hypoth se que les professionnels sont dans la tension entre le triptyque diagnostic projet valuation et le diptyque exp rimentation g n ralisation et dans la recherche d une nouvelle formule Avec la revendication au droit l exp rimentation con u comme test essai erreur sa mise l preuve sur des micro territoires ou sur le territoire municipal avant validation Et l accep tation de l entr e dans l incertitude il n y a pas le bon mod le il faut chercher tester avant de stabiliser une r ponse provisoire Le processus plus que la proc dure Incontestablement on est ici en rupture avec le mod le proc dural de l exp rimentation rupture affirm e rupture revendiqu e et qui doit conduire les politiques publiques entre autres dans le champ de la jeun
204. n vient elle tre verbalis e et formalis e 43 Pour des exemples cf Cortesero R Les centres sociaux entre participation et coh sion sociale rapport pour le compte de la CNAF para tre dans la collection des Dossiers d Etudes de la CNAF 2012 Il est noter cependant que cette exclusion de la religion de l espace public repose sur une interpr tation erron e de la la cit et de la loi 1905 Cf sur ce point Baub rot J La la cit falsifi e 2012 La D couverte 44 RuiS La d mocratie en d bat Les citoyens face l action publique 2004 Armand Colin 45 Cf Bier B Jeunesse comme danger ou jeunesse comme ressource L analyseur Villepinte in Bier B Politiques de jeunesse et politiques ducatives Citoyennet ducation alt rit 2010 INJEP l Harmattan KD gt V S 2 5 V S S 3 S 2 w Ko S D 1 D S 2 D paus L S w EEES Dans vos changes il y a l id e que la demande sociale n est pas un objet trouv il faut la susciter il faut l accompagner ce qui suppose de la part des professionnels une attitude proactive qui consiste aller vers qui suppose de l implication de la conviction et un certain nombre de savoir faire ce sujet on peut reprendre le concept de contre public subalterne propos par Nancy Fraser et qu a rappel ce matin Bernard Bier Fraser reprend Habermas et la tradition philosophique
205. naires l laboration de la grille Afin de proc der une analyse des projets d exp rimentation et d en tirer des enseignements pour la capitalisation l importance d un socle solide pour b tir une d marche de suivi perti nente des projets s est impos e comme une n cessit S il a t admis au sein du r seau qu il appartenait aux quipes projet de chacune des Villes de se mobiliser dans le cadre de l analyse de son projet il a fallu cependant penser un fil conducteur commun Ainsi dans un premier temps les acteurs des sept Villes et les partenaires de la recherche action ont souhait fonder cet outil d analyse sur le triangle politique ressorti de la premi re phase de la recherche action exp rimentation prise de risques et frottements Toutefois tr s vite la question s est pos e de la fa on de faire passer le message dans les ex cutifs municipaux il n est jamais ais dans ces instances de parler de prise de risques Les acteurs du r seau taient cependant convaincus de la n cessit de faire voluer les pra tiques les r ponses actuelles formul es dans le cadre des politiques publiques en direction des jeunes ne correspondant plus aux besoins et aux attentes des jeunes C est la raison pour laquelle l exp rimentation et son corollaire oblig la prise de risque apparaissaient comme une d marche potentiellement porteuse Cela n cessitait d une part de bien expliciter le
206. nds territoires de vie des jeunes nantais Nantes Nord Nantes Est Centre Sud et Nantes Ouest d coup lui m me en deux p rim tres Breil Dervalli res et Bellevue Sur ces cinq territoires projets on retrouve des quartiers populaires class s ZUS ou prioritaires et aussi des quartiers dits interm diaires voire plus ais s L ambition est de porter une attention particuli re aux jeunes des quartiers prioritaires mais galement d attirer les jeunes des quartiers proches dans une recherche de mixit sociale et d exp rience En ce sens les publics cibl s par les espaces d accompagnements des projets et des initiatives sont l en semble des jeunes nantais Objectifs du projet pour quoi faire Dans ce contexte et dans le cadre de sa politique publique enfance jeunesse la Ville de Nantes entend porter une attention aux jeunes 16 25 ans en encourageant et accompagnant les initiatives individuelles et collectives Il s agit donc de signifier l attention port e aux jeunes de les inciter participer la vie publique et ainsi reconna tre leur r le et leur place comme acteurs de la Cit Pour ce faire la Ville propose d implanter des espaces d accompagnement des projets et initiatives des jeunes sur cinq territoires l chelle de la commune dont un sur le territoire Breil Dervalli res Quels profils de jeunes Les espaces d accompagnement 16 25 ans s adressent l ensemble des jeunes du territoire mais avec u
207. ne attention particuli re sur les jeunes les plus fragiles Les professionnels de jeunesse parviennent d crire pr cis ment les jeunes victimes de la pr carit et en grande difficult les jeunes en voie d insertion sociale et ceux ins r s socialement semblent moins visibles ou moins connus des acteurs Ils d finissent les deux derni res cat gories de mani re contradictoire donnant le sentiment d une vision plus pes simiste que la r alit N anmoins ils manifestent un int r t majeur pour aller la rencontre des jeunes dans leur diversit de profil de situation et d exp riences du quartier S K N L V 5 Sa Y S S D S VO v D 3 N ur vI D y Partenaires du projet Le r seau largi jeunesse Breil Dervalli res est compos d institutions diverses telles que les animateurs et responsables d quipement Accoord les conseillers en insertion de la Mission locale les travailleurs sociaux du Conseil g n ral assistants de service social agents de d veloppement les ducateurs de rue de l quipe de pr vention sp cialis e les m diateurs de rue d Optima les agents des autres directions de la Ville en premier lieu les quipes de quartier de la Mission CITE d associations locales telles que les deux rives accompagnement la scolarit et d cou verte des m tiers D clic cyber espace du quartier Dervalli r
208. ne vont qu aux riches qu ceux qui font all geance des territoires et des populations en souffrent et la d mocratie y perd En fait l exp rimentation joue bien comme un dispositif non pas un outil technique neutre non politique donc indiscutable non pas seulement une r ponse une urgence ce qu il est aussi mais comme le notait Michel Foucault une r alit de nature essentiel lement strat gique ce qui suppose qu il s agit l d une certaine manipulation de rapports de force une intervention rationnelle et concert e dans ces rapports de force soit pour les d velopper dans telle direction soit pour les bloquer ou pour les stabiliser les utiliser Le dispositif donc est toujours inscrit dans un jeu de pouvoir mais toujours li aussi une ou des bornes de savoir qui en naissent mais tout autant le conditionnent Et Giorgio Agamben prolonge cette r flexion J appelle dispositif tout ce qui a d une mani re ou d une autre la capacit de capturer d orienter de d terminer d intercepter de modeler de contr ler et d assurer les gestes les conduites les opinions et les discours des tres vivants 7 Pour les deux philosophes le dispositif participe d un processus de subjectivation collectif Interroger les dispositifs les mettre au c ur du d bat public cesser de les voir comme des allants de soi c est donc sortir des mots ou formules toutes faites voire incantatoires cf au
209. nir que l auto institution constante Toute assise ou pr tention universaliste le condamne l ignorance du complexe Mais l in verse le renoncement toute mise en ordre le livre l clatement et l inefficacit 2 Le r le du technicien Le technicien a un double r le l assistance ma trise d ouvrage et la ma trise d uvre Le technicien est dans l assistance ma trise d ouvrage politique car il aide l lu construire son expertise et son savoir pour valider et s engager La constitution d une conduite politique collective constitue l l ment premier et d terminant de la d marche de projet Cependant il y a n cessit de revisiter la logique mise en uvre lorsqu on est dans l assistance ma trise d ouvrage il convient de bien distinguer les r les respectifs de la conduite politique et de la conduite op rationnelle Il y a bien d une part un r le de commandement avec la d finition pr cise des orientations politiques et d autre part un r le d ex cutant avec la mise en place des actions et ou op rations Il arrive pourtant bien souvent qu il y ait confusion des r les en particulier quand la conduite politique n est pas constitu e consolid e ou n est qu apparente c est dire qu elle n a pas rempli sa fonction de d finition pr cise des orientations en ne donnant que des lignes floues ou polys miques comme par exemple d velopper la mixit mettre en place de la par ticipat
210. niveau local avec la participation des habitants ou des publics concern s et en tenant compte des sp cificit s territoriales La politique des Zones d ducation prioritaires ZEP mise en place par Alain Savary les poli tiques de pr vention de la d linquance d insertion sociale et professionnelle et de la ville suite aux rapports de Gilbert Bonnemaison Bertrand Schwarz Hubert Dubedout pour deux d entre eux lus locaux appellent toutes au partenariat et la participation des familles des habitants Il s agit de politiques interminist rielles et partenariales territorialis es c est dire d finies par l tat et d clin es au niveau des territoires qui appellent donc la mise en uvre de mul tiples partenariats entre services de l tat entre niveaux de collectivit s entre tat collecti vit s associations voire acteurs du secteur priv marchand dans le cadre d un projet labor au terme d un diagnostic partag selon la formulation courante L on passe ainsi de l tat instituteur un tat dont le r le devient plus probl matique et que les premi res valuations de la politique de la ville ont d fini comme tat animateur Il ne peut plus tre dans la seule injonction le contr le la d finition du sens Il doit se l gitimer en permanence d o le r le du diagnostic du projet de l valuation La complexit des pouvoirs et comp tences le chevauchement des dispositifs
211. ns l ann e Reconna tre les jeunes comme citoyens et soutenir leur citoyennet du local l international Soutenir accompagner et valoriser l engagement des jeunes par des soutiens financiers aux associations et groupes de jeunes Ouvrir les horizons construire une politique de d veloppement de la citoyennet euro p enne et favoriser la mobilit internationale Soutenir l expression des jeunes et favoriser la participation des jeunes la d mocratie locale Accompagner les jeunes vers l autonomie Rendre les jeunes acteurs en leur proposant un parcours vers l autonomie et l insertion sociale et professionnelle Favoriser l acc s au logement Am liorer l ad quation entre le temps de la ville et le temps des jeunes D velopper l appropriation des usages du num rique Sensibiliser tous les jeunes leur bien tre physique mental et social en leur donnant les moyens de devenir acteurs de leur sant Consolider les ingr dients du mieux vivre ensemble Rendre accessible l offre de loisirs ducatifs sportifs et culturels Conforter sur les territoires une offre de loisirs adapt e pour tous les ges Favoriser les d marches de coh sion sociale gr ce une pratique sportive et culturelle adapt e aux publics brestois fragilis s Int grer une dimension de mixit dans tous les projets Prolonger la r flexion sur les co usages de l espace public et travailler une meilleur
212. ns les diff rents modes de participation citoyenne d velopp s dans la ville et le territoire La d marche mise en uvre a t elle permis aux jeunes d int grer des espaces de participation d velopp s dans la ville ou le territoire Le projet a t il amen les jeunes concern s participer la construction de l offre de droit commun quel niveau d implication Inform s consult s concert s co constructeurs e Insertion sociale et professionnelle des jeunes La d marche mise en uvre a t elle permis aux jeunes d int grer les divers dispositifs d insertion professionnelle de la ville d velopp s au titre des politiques d emploi de droit commun Le projet a t il permis aux jeunes emploi formation de construire un projet professionnel de se rapprocher de l emploi de se faire embaucher logement d acc der au logement sant de mieux prendre en compte les diff rents aspects de leur sant autres 3 S K5 A 5 TD n a 3 o S S TD a5 S O Z p K5 5 TD SA D Q Qa A pey EEES e Place dans les espaces publics En quoi le projet a t il permis aux jeunes d exp rimenter de nouveaux usages des espaces publics Le projet a t il permis aux jeunes de s approprier de nouveaux espaces dans la ville ou dans le quartier Y a t il eu une volution de la reconnaissance des jeunes dans les espaces publics Le projet a t il produit
213. nstruction identitaire qui les emp che d avoir confiance en eux en leur capacit aller de l avant mais qui contribue aussi forger une image des professionnels des institutions de l environnement per us comme hostiles coupables ou complices de leur invalidation et de leur chec Ce ph nom ne est particuli rement pr gnant chez ceux qui sont victimes du racisme des discriminations mais peut tre tendu toutes les formes de rejet des jeunes C est pourquoi la volont d une r activation du lien entre les jeunes et les institutions celle de les mettre en projet passe d abord par un travail visant leur r assurance et ce qui est intrins quement li changer le regard des institutions elles m mes sur eux Une soci t d cente nous dit le philosophe Avisha Margalit est une soci t o les institutions n humilient pas Cela nous conduit aussi interroger l injonction projective Jean Pierre Boutinet qui consti tue un des axes majeurs quand ce n est pas l axe unique de nombre de politiques de jeunesse Le pr alable du projet ou du d sir de projet pour accompagner des jeunes peut vite se r v ler contre productif les jeunes les plus pr caris s tant les plus loign s de cette d marche et contribuer les rel guer encore plus Sur l opposition entre la conception proc durale du projet et l approche processuelle voir dans ce volume p 110 le texte de Bernard Bier De quoi l exp rime
214. nt mais qui sont toujours m l es dans la r alit la question de la demande de participation pourquoi les jeunes participeraient ils Comment d crire et analyser l attitude des jeunes face la participation la question de l offre comment les dispositifs participatifs doivent ils tre am nag s Qu est ce qui dans l architecture de ces dispositifs est n cessaire superflu souhaitable Je vous propose dans un premier temps de d tailler ces deux points de r flexion puis dans un deuxi me temps d adopter une posture plus critique et de chercher quels cueils quelles difficult s manifestent les changes que vous avez eus en atelier 1 Concernant la demande Les discussions ont largement tourn autour de deux questions La premi re renvoie au probl me de la l gitimit de la parole des jeunes pourquoi au nom de quoi faudrait il faire parler les jeunes les couter Cette l gitimit semble ne pas aller de soi les jeunes ne sont pas toujours majeurs du point de vue de la citoyennet et des droits politiques s agissant de petits groupes ils ne peuvent pas non plus se revendiquer d une quelconque repr sentativit la parole d un jeune n est pas la parole des jeunes et cette r serve vaut d autant plus que beaucoup de dispositifs ciblent des cat gories particuli res de jeunes comme ceux dits faibles ressources Par ailleurs nous sommes tous plus ou moins porteurs d
215. ntation d tat est elle le nom Lire les comportements et les propos des jeunes Sortir du regard stigmatisant passe aussi par une n cessaire interrogation sur la mani re dont on lit leurs discours et leurs pratiques C est une question la fois pist mologique politique thique et op rationnelle Les jeunes des quartiers populaires la question concerne bien s r plus largement bien d autres publics dont leurs parents les adultes ne sont ils que des tres en d ficit d ducation 30 Rosanvallon P La soci t des gaux 2011 Le Seuil 31 Margalit A La soci t d cente 1999 Climats sauvages ou sauvageons barbares incapables d acc der la parole et aux savoirs aux actes et comportement litt ralement in sens s et donc duquer socialiser civiliser Ou sont il aussi des sujets de savoirs dont le discours renvoie aussi dans sa forme comme dans ses contenus une r alit v cue et capables de d velopper si on en cr e les conditions une expertise d usage Les jeunes des quartiers ne sont ils l instar d autres populations que des populations domin es et ce titre incapables de v hiculer d autres cat gories que celles des dominants le march par exemple Ou m me domin s sont ils aussi capables de d velopper des strat gies des r sistances des contournements et de promouvoir des formes adapt es d orga nisation D o l int r t de mobiliser d autres cat
216. ogique d accompagnement sur le frottement c est dire les espaces de confrontation et d changes en quoi per mettent ils de faire place un nouveau rapport jeunes lus techniciens Ces questionnements ont t enrichis des axes th matiques de la premi re phase citoyennet et participation insertion sociale et professionnelle et acc s aux espaces publics ainsi que des questionnements li s sp cifiquement aux pratiques professionnelles aux politiques publiques et aux organisations La grille d analyse ci dessous est le r sultat de ce cheminement La grille d analyse 1 Pr sentation du projet exp rimental Intitul du projet Constats de d part pourquoi ce projet Objectifs du projet pour quoi faire Porteur du projet Partenaires du projet qualifier le partenariat entre acteurs Pr sentation de l quipe du projet lus e Professionnels e Jeunes Modalit s de constitution comment avez vous constitu l quipe projet partir de quels crit res e R le s et mission s de chaque membre de l quipe Territoire de r f rence Publics jeunes cibl s Description succincte du projet 10 15 lignes Qui est l origine du projet et sous quelle forme de participation Quelle a t la place des lus dans la d finition du projet Quelle a t la place des professionnels dans la d finition du projet Quelle a t la place des jeunes dans la d finition du projet Quelle
217. oins important de reprendre ces diff rents l ments pour ce qu ils nous disent des repr sentations des professionnels et du caract re flou que rev t pour eux la notion d exp rimentation 84 Muller P Les politiques publiques 1990 Que sais je PUF KRD gt 5 K9 NI 5 V 5 S 5 3 S 2 w LS 5 d 2 D S gt NE QW V basi S N _ ETES Trois figures de l exp rimentation peuvent tre d gag es Premi re figure le mod le h rit des ann es 80 Celui ci se d finit d abord par une m thodologie qui vise faire de la politique en mobilisant plus le territoire et ses acteurs au rebours du mod le centralis e Une d marche participative Le projet associe des acteurs jeunesse d un territoire pour une d finition partag e d un m me projet pr voit une participation des jeunes l volution de sa gouver nance Il est accompagn dans son quotidien par un comit technique compos par l ensemble des acteurs de la jeunesse du quartier Angers S agissant du quartier de Kerv nanec et de la ville en g n ral le pari a t fait de tout baser sur la parole des jeunes C est ces derniers qu est revenu le soin de formuler des propositions d actions r pondant leurs attentes Lorient L animation d un territoire est facteur de r gulation entre les groupes sociaux qui le composent et facilite l acceptation de l id e d un espace partag
218. oins orient il s agit de trouver la forme ensemble constate un participant l atelier Ce qui me para t clair et ambitieux c est le positionnement de la Ville de Nantes remarque un autre KRD gt 5 V NI 5 V 5 S S 3 a S 2 U 5 d 2 D S gt NE SU LE V S ei Der D y Et si les jeunes ne font rien remonter ou s opposent la d marche s interroge un participant Le partenariat constitue donc dans le projet de Nantes une alternative l usure ce qui fait dire aux participants qu il n est pas construit sur de la carence de l offre institutionnelle Face au manque de posture collective devant la probl matique des jeunes adultes le parte nariat repr sente ici un moyen de penser le changement de paradigme d intervention aupr s de ce public Aussi il appara t que le d cloisonnement des pratiques professionnelles dans le territoire de Breil Dervalli res n cessaire aux yeux des acteurs pour adopter une nouvelle posture plus en phase avec les exigences d intervention du public jeunes adultes ne pouvait tre impuls que par la l gitimit des lus de la Ville dans le cadre d une nouvelle explicitation des enjeux et d un red ploiement des moyens De plus il est constat que dans les autres villes la question des moyens allou s aux projets recr e de l asym trie entre les partenaires ce qui entra ne des rapports de force et des vite ments Ici le fai
219. oins r pond il Facteurs de r ussites et facteurs d checs La position de la MPT tait davantage celle du pluralisme des lieux en direction de la jeunesse que de l unicit d un lieu gymnases local La MPT insistait sur le pluralisme des acteurs n cessaire selon elle pour r fl chir des propositions mais aussi sur la n cessit que les familles puissent accompagner la participation et l engagement des jeunes dans ces lieux afin de s assurer que le local r ponde aux attentes de tous 2008 malgr les risques et freins existants le Maire a exprim sa volont d exp rimenter un local sur un quartier mais en tenant compte de certaines pr conisations un animateur dans le local et un gestionnaire acteur du quartier 2009 dans un premier temps un appel projet a t lanc par la mairie une mauvaise p riode t 2009 pour une r ponse la rentr e de septembre avec un ciblage des deux quartiers Roseraie et Monplaisir L appel a t infructueux Pour autant l lu de quartier de Monplaisir a maintenu sa volont de d velopper l exp rimen tation Ainsi un travail en amont a eu lieu entre techniciens de la Ville et lus Jeunesse et territoire pour proposer un cadre g n ral partir de celui ci une r flexion a t labor e en partenariat avant le lancement d un nouvel appel projet pour Monplaisir Depuis l ouverture du lieu cette r flexion et la maturation du partenariat sont plus impo
220. ole vers l acquisition des vertus et des comportements permettant de mieux investir le m tier d l ve Les quipes des PRE Programmes de R ussite ducative sont directement install es dans les coles etc Le familialisme consiste reporter l essentiel de la responsabilit ducative sur la famille c est le postulat qui fonde le seuil d ge pour l acc s aux minima sociaux Il est probl matique deux titres les in galit s sociales entre les familles sont telles que certains jeunes trouveront aupr s de leurs familles les ressources pour g rer leur pr carit dans l acc s l emploi ou encore leurs ventuelles erreurs d orientation scolaire d autres non Et pour les seconds l entr e dans la vie active devient totalement contrainte par la n cessit vitale de trouver des res sources et emp che toute logique d exp rimentation dans la formation ou l acc s l emploi impossible de faire machine arri re si la fili re de formation choisie ne pla t pas impossible de d missionner impossible de refuser un emploi qui ne r pond pas ses aspirations etc La logique d auto construction par l exp rience d une identit professionnelle s en trouve fortement entrav e la prise de distance avec la famille est une des conditions de la construction de l identit pour construire un rapport positif soi il faut se reconna tre dans ses propres choix Prendre ses distances avec ses parents pou
221. onnels jeunesse O sont organis s ces espaces quartier ou hors quartier e Insertion sociale et professionnelle Existe t il des dispositifs sp cifiques d accompagnement des jeunes dans le quartier l insertion sociale et professionnelle Existe t il des dispositifs visant faciliter l acc s des jeunes l offre d velopp e au titre des politiques d emploi de droit commun Existe t il des espaces de frottements organis s o les jeunes peuvent rencontrer des repr sentants d entreprises O sont organis s ces espaces quartier ou hors quartier e Espaces publics Existe t il des espaces de frottements entre jeunes et adultes alt rit dans les espaces publics espaces physiques Pr ciser la nature conflictuelle choisie ou subie etc Existe t il des contacts institutionnels avec les jeunes dans les espaces publics 3 La construction des indicateurs de l activit r alis e ou en cours de r alisation Ces indicateurs visent suivre l action rendre compte des diff rentes tapes franchies dans le projet en terme de faits et d actes pos s par rapport ses finalit s Ils peuvent aussi servir de support l analyse qualitative des r sultats et des effets en permettant de mesurer l activit en cours cet gard la grille de recueil des donn es formalis e en tableau de bord est construire en fonction des objectifs et sp cificit s de chaque projet Le tableau s
222. onsacr au projet de sa ville Ces changes tr s riches nous aurons permis d extraire de pr cieux mat riaux pour l analyse e Les accompagnements individualis s des projets Dans les interstices de ces s minaires coop ratifs R sO Villes s est rendu sur le terrain pour accompagner les quipes projet dans leur r flexion Cet accompagnement a pris des formes diverses e Des rencontres sur sites Afin de mobiliser les acteurs de terrain professionnels et lu e s de leur pr senter la d marche et de pr parer avec eux les rencontres inter sites des journ es et demi journ es de travail ont t organis es dans chacune des villes Angers le 11 octobre 2011 et le 26 juin 2012 Lorient le 5 d cembre 2011 Rennes le 9 d cembre 2011 Nantes les 17 janvier et 3 f vrier 2012 Brest le 2 f vrier 2012 Quimper le 13 juin 2012 e Des temps d change inter sites Jeudi 15 septembre 2011 Quimper journ e de r flexion sur le partenariat entre acteurs d un territoire avec les Villes de Brest Nantes et Quimper Les quipes projet de ces trois Villes se sont retrouv es afin d changer sur la question du partenariat entre acteurs dans un projet jeunesse de territoire qu est ce qui le caract rise Quels sont ses finalit s Comment le construit on Quels sont les cueils viter Ren Jarry sociologue a t le grand t moin de la journ e Vendredi 16 septembre 2011 Rennes journ e de r flexion
223. ophe Cotta conseiller municipal d l gu la jeunesse Un comit technique de la recherche action est charg quant lui de mettre en uvre les orientations du comit de pilotage Son r le est plus pr cis ment de d finir les objectifs op rationnels de la recherche action d finir les contenus des temps de rencontre construire la m thodologie d intervention et les outils assurer le suivi de la d marche Ont particip ce comit technique Administration collectivit DRJSCS de Bretagne DRJSCS des Pays de la Loire INJEP Conseil r gional de Bretagne Conseil r gional des Pays de la Loire Ville d Angers Brest M tropole Oc ane Ville de Brest Ville de Lorient Ville de Nantes Quimper communaut Ville de Quimper Rennes M tropole Ville de Rennes Ville de Saint Nazaire Repr sentant s Jean Philippe Croissant charg de mission Luc Primard conseiller p dagogique et technique la DDCS de Loire Atlantique R gis Cortesero charg d tudes et de recherche Pratiques et politiques ducatives Olivier Lepivert charg de mission Estelle Scolan charg e de mission Magali Brichet charg e de mission Fr d rique Coquelet responsable de la mission coh sion sociale Josiane Jousset charg e de mission jeunesse Lo c Frenay charg de mission D veloppement social urbain DSU Erwan H r responsable de la coordination jeunesse Mona Melsa re
224. ormative ce projet demeure D o une grande ambivalence de ces acteurs qui peuvent selon les cas osciller entre deux attitudes l une d ouverture et d innovation consiste poursuivre ce projet de r novation p dagogique dans une offre d activit s qui place en son c ur l panouissement du jeune et le d velop pement de ses potentialit s l autre renouant avec une version durcie de la tradition d origine vise l ducation morale d une jeunesse r put e d faillante et sans rep re par la p dagogie de la r gle et par le d veloppement d activit s support d un apprentissage du civisme ex le sport comme lieu d apprentissage du respect des r gles de la vie commune videmment dans ce dernier cas les jeunes d veloppent des attitudes instrumentales l gard des loisirs offerts ils prennent l activit mais pas le discours p dagogique qui l accompagne Ils se plient de bonne gr ce aux exercices civiques et aux le ons de morale pour peu que ceux ci leur permettent de partir en s jours ou de participer des activit s attractives En r alit les animateurs connaissent bien cette duplicit et s en tiennent l offre de loisirs le discours sur la citoyennet n est mobilis qu destination des financeurs et des tutelles Autrement dit l ducation populaire peut constituer un levier de renouvellement des dispo sitifs d encadrement de la jeunesse condition de l utiliser bon escien
225. ous la forme du seul d bat intellectuel comme l avaient d fini Hannah Arendt et J rgen Habermas mais aussi en actes in situ et via des pratiques Cette reconnaissance d un droit de cit l gitime des jeunes des quartiers populaires de jeunes souvent victimes de discriminations multiples et renvoy s leur ill gitimit Abdelmalek Sayad est la condition d une implication plus active et aussi de leur reconnais sance d un espace public comme lieu de la co pr sence pr alable celui d un espace public comme co construction Pour r sumer prendre au s rieux la question de la participation des jeunes appelle la mise en uvre d une politique de la reconnaissance condition qu elle ne soit pas que symbolique ou encore assignation origine des institutions qui se pensent autant comme garantes de l institu du d j l qu en charge de faire aussi merger de la nouveaut de l impr vu des dynamiques instituantes ou de laisser de permettre leur mergence en acceptant la prise de risque n cessaire d abandon ner le fantasme de la ma trise et de travailler dans le consensus conflictuel Paul Ricoeur 37 Benasayag M Del Rey A loge du conflit 2007 La D couverte 38 Mouffe C La politique et ses enjeux Pour une d mocratie plurielle 1994 La D couverte Mauss 39 Fraser N Qu est ce que la justice sociale Reconnaissance et redistribution 2005 La D couverte
226. outil de suivi et d valuation n a jamais t appliqu e jusqu au bout dans les sites durant la temporalit de la recherche action ce qui soul ve trois questionnements en guise d hypoth ses Les techniciens peuvent ils se positionner comme juge et partie d un projet Les techniciens n ont ils pas envisag cette grille davantage comme une s rie de question nements mobilisables si besoin durant le projet que comme un v ritable outil rigoureux r pondant des r gles strictes quant aux m thodes d observation et d valuation Les techniciens ont ils du temps consacrer l utilisation de ce type d outil qui ne fait pas encore partie dans cette forme de leur culture institutionnelle Nous aurons l occasion de revenir sur ces questionnements Une dynamique de r seau qui semble avoir fonctionn La participation des quipes projet fut relativement constante lors des rencontres et des changes Compte tenu du temps imparti pour la recherche action le comit technique a d cid de retenir trois th matiques prises dans la grille d analyse co construite car elles permettaient d changer la fois sur les finalit s d un projet politique les pratiques professionnelles et la mobilisation des jeunes le partenariat l accompagnement et la participation La mise en tension de l expertise des professionnels et des apports de la recherche sur ces th mes s est r v l e souvent fructueuse a permis de probl
227. pas nouveau mais qu lus profession nels et jeunes ne font que confirmer en le remettant au centre de leurs pr occupations Le second enseignement quant lui concerne le sens politique et les m thodes mobilis es pour construire et conduire une politique de jeunesse En d autres termes quels risques est on pr t prendre avec les jeunes 2 Exp rimentation prise de risques et frottements comme conditions de r ussite d une politique de jeunesse Trois notions cl s sont apparues dans les discours des jeunes des lus et des professionnels Tout d abord pour b tir un projet pertinent et efficace en direction de la jeunesse il est n cessaire de ne pas rester fig sur des acquis et des sch mas anciens Il convient de sans cesse s interroger et de r actualiser les paradigmes de r f rence Une politique de jeunesse se doit aujourd hui d exp rimenter de nouveaux projets et de nouvelles formes d intervention aupr s des jeunes et avec eux Ensuite il est important de prendre des risques L exp rimentation ne va pas forc ment de pair avec une prise de risque Cependant pour qu une phase exp rimentale soit la plus cr ative possible il faut s autoriser tenter des projets organiser le t tonnement pour faire progresser l action publique dans les quartiers Cela signifie que les lus et les professionnels acceptent de ne pas avoir la main sur l ensemble d une d marche et qu un projet puisse leur chap
228. per Enfin dans la construction d une politique de jeunesse un troisi me param tre para t incon tournable la cr ation d espaces de rencontre entre jeunes d un c t et adultes et institu tions entreprises de l autre Il s agit de lieux d changes inter g n rationnels dans lesquels chacun peut changer son point de vue sans craindre le conflit car celui ci est structurant pour la construction et la conduite d un projet C est bien de la confrontation des points de vue et des id es que peut na tre un projet qui unit tout le monde au final Pour r sumer l exp rimentation la prise de risques et les espaces de frottements consti tuent une sorte de triangle politique dont chaque terme est indissociable des autres 3 Une d marche d exp rimentation Comment mettre profit l ensemble de ces l ments de r flexion dans le cadre d une exp rimentation de projet C est l objet de la seconde phase de la recherche action Chacune des Villes s est alors engag e mettre en uvre un projet en direction de la jeunesse des quartiers populaires soit un projet nouveau soit un projet en cours pour le r interroger Ceux ci ne relevaient pas forc ment de la m me th matique d action et pouvaient viser des objectifs diff rents par exemple favoriser l insertion professionnelle soutenir les initiatives promouvoir l acc s la culture informer sur les dispositifs existants etc mais ils se sont tous inscrits
229. plus impr visible parce que eux aussi doivent construire une identit qu ils ne re oivent plus cl en main parce qu ils se r f rent des codes culturels qui n existaient pas trente ans auparavant et qui modifient la mani re de vivre et passer sa jeunesse qui conna t la diff rence entre emo et gothique l identit de p re ou de m re que j endosse est toujours mise l preuve et r quisitionn e Je risque toujours d tre mis en demeure de m amender et de r viser mes options ducatives e La perte des monopoles institutionnels L image classique de la socialisation adosse la formation des individus des institutions d po sitaires d un savoir sacr qu elles transmettent de mani re verticale en l instillant directe ment dans la personnalit des individus La situation actuelle est celle d une perte du monopole de ces institutions qu on s en inqui te ou qu on s en r jouisse mais c est un fait Et celle ci est pour une large part li e une crise de l gitimit des savoirs dont elles se r clament le cas de la religion est un bon analyseur dans un monde la cis personne ne pense s rieu sement que le pr tre a absolument raison Croire devient une d cision subjective et est de plus en plus v cue comme telle de plus en plus les gens puisent dans la formation religieuse des l ments qui r pondent des questions de vie particuli re et personnelle li es l
230. ports Conseil sur la pratique articulation avec les acteurs du secteur sportif traditionnel L Office des Sports charg par convention avec la Ville de Rennes de g rer l attribution des subventions au titre de la politique sportive et de conna tre et suivre les associations du secteur sportif et notamment un charg de mission Un comit technique est mis en place compos de DVAJ DS DQ Mission Lutte contre les discriminations Mission Politique de la ville Office des Sports associations ou jeunes b n voles porteurs de projet r f rents ducatifs Le comit technique a t compos d acteurs de deux cat gories d une part les acteurs directement impliqu s dans le suivi op rationnel de l occupation des cr neaux sportifs par les projets jeunes animateurs et services municipaux d autre part les repr sentants d orga nismes ou de services rep r s comme ressources de par leur expertise et ou comme cible des r sultats de la r flexion de par leur responsabilit dans la d finition des crit res de reconnais sance des projets sportifs sur le territoire de Rennes Temporalit du projet au lancement de la phase 2 de la recherche action F vrier juin 2010 rep rage des projets et initiatives sportives port es par des jeunes et demeur es ce jour la porte des quipements faute de place faute de lisibilit ou du fait d une inad quation avec la proc dure d acc s Rep rage de cr neaux poire pour
231. posent la question de la coh rence d ensemble donc du pilotage local Ils supposent aussi des pro fessionnels capables de faciliter la mise en r seau des partenaires Ce sont les m tiers nouveaux de la ville chefs de projets coordonnateurs m diateurs qui sont aussi des m tiers flous Gilles Jeannot 8 qui ne rentrent pas dans un cadre prescrit mais s inventent au fur et mesure que s invente la politique du territoire Parall lement ces politiques la mont e du local se traduit aussi par des politiques terri toriales c est dire manant du territoire lui m me qui s appuient de la m me mani re sur le partenariat 2 Sortir de la confusion s mantique et op rationnelle Le partenariat toujours invoqu pr sent comme le s same ou du moins la condition de la r ussite des dispositifs le plus souvent comme un de leurs objectifs est dans le m me temps consid r comme difficile mettre en uvre lourd chronophage se heurtant aux territoires et cultures professionnelles h t rog nes On pourrait faute de d finition empirique le consid rer avec Fabrice Dhume comme un id al type et comme une m thode d action coop rative fond e sur un engagement libre mutuel et contractuel d acteurs diff rents mais gaux qui constituent un acteur collectif dans la perspective d un changement des modalit s de l action sur un objet commun Mais la r alit est loign e de ce mo
232. pport d activit du Fonds d Exp rimentation pour la Jeunesse 2012 http www jeunes gouv fr IMG pdf FEJ_RA_20092011_CorpsRapport pdf KD gt 5 K9 NI 5 V 5 S 5 3 S 2 U 5 d 12 D S NE A LE V S 5 EEES le constat que certains jeunes sont de plus en plus pr caris s et fragilis s restent l cart des dispositifs en cours et que la fracture entre ces jeunes et les institutions se creuse un contexte politico administratif en reconfiguration avec des moyens de plus en plus contraints le caract re obsol te et inop rant des anciennes r ponses en termes d offres d activit s et d quipements Liste non limitative mais dont un d nominateur commun serait l acc l ration du temps Dans ce contexte les solutions anciennes ont montr leurs limites il n y a plus de certitudes sur les r ponses apporter et d gager de nouvelles r ponses devient une urgence politique et sociale D o la d finition de l exp rimentation dans ce texte programmatique de la seconde phase qui reste d ailleurs vague on est sur le mod le du test de l essai erreur Pour qu une phase exp rimentale soit la plus cr ative possible il faut s autoriser tenter des projets organiser le t tonnement pour faire progresser l action publique dans les quartiers Un l ment est corr l l exp rimentation sans entrer stricto sensu dans sa d finition la pr
233. pr sentations des interactions des histoires singuli res et collectives mais aussi du hasard de la libert de la cr ation elles mobilisent aussi des valeurs Le terme m me d exp rimentation n appara t d ailleurs pas comme entr e dans les diction naires de l ducation de la formation et de la p dagogie du travail social que nous avons consult s Et quand dans certains de ces champs les acteurs revendiquent l exp rimentation c est dans le sens du t tonnement de l essai erreur et dans la r ponse singuli re une situation singu li re Et si cela peut ou doit mobiliser de l valuation c est d un autre mod le valuatif qu il s agit un mod le o les acteurs impliqu s peuvent participer la construction de la probl matique des indicateurs o leurs interpr tations participent de l valuation une valuation qui appelle le d bat tant dans la m thode il n y a pas de m thode neutre que dans ses r sultats il y a souvent probl me d interpr tation De m me la d marche de recherche action qui a aussi une dimension valuative qui vise une conscientisation individuelle et collective de l empowerment et de la transformation sociale est l oppos de cette approche de surplomb d experts exp rimentateurs valuateurs Force est pourtant de reconna tre qu un mod le renouant avec les sciences dures dans le champ de l humain trouve aujourd hui ses d fenseurs Il y a m me une mont e sous
234. r il ne subordonne pas chacune d elles l obtention de mati res premi res et d outils con us et procur s la mesure de son projet son univers instrumental est clos et la r gle de son jeu est toujours de s arranger avec les moyens du bord c est dire un ensemble chaque instant fini d outils et de mat riaux h t roclites au surplus On peut alors se poser une question mis part le principe de la g n ralisation par rapport auquel les Villes en fin de d marche font preuve de la plus grande prudence juste titre que serait il arriv si la d marche avait t plus respectueuse de la proc dure exp rimentale tant dans la mise en place du projet que dans l tablissement d un protocole strict d valuation Le projet aurait il t plus fiable et par l m me plus m me de remporter l adh sion de tous sur le territoire politiques techniciens b n ficiaires citoyens Ou au contraire cette d marche aurait elle perdu en force et aurait elle in fine invalid le projet L exp rimentation a t elle d ailleurs pour but de valider un projet ou plut t de l interroger pour le faire voluer On ne peut s emp cher de penser la lecture de trente ans de politiques publiques sur le terrain et d observation d exp riences souvent innovantes pertinentes et ayant montr localement leur efficacit et qui de surcro t ne se revendiquent pas de l exp rimentation qu une de leur faiblesse leur d
235. r la tradition sur la raison sur la r v lation religion L ducation c est la transmission de ce savoir l enfant ou au jeune au travers de diff rents types de disciplines les apprentissages scolaires la pri re le respect de l autorit du p re etc La socialisation c est l acc s du jeune ce savoir sup rieur qui le rend la fois libre et conforme aux attentes de l ordre social Historiquement l action publique particuli rement en France refl te et se r f re cette conception au point qu on peut dire que cette repr sentation est la fois une repr sentation sociologique et un r f rentiel d action publique Et c est l cole que la R publique confie de fa on centrale voire monopolistique la charge de l dification des individus Dans le sillage de la R volution fran aise la troisi me R publique se donne pour t che d instituer un tat nation radicalement nouveau fond sur les Lumi res et la raison en rupture avec une tradition con ue comme obscurantiste C est l cole qu est confi e la charge d uvrer l radication des patois de d tourner les enfants du peuple de l influence de la religion et de l glise de l lever au dessus de ses particularismes de son milieu social de ses int r ts particuliers et de le faire acc der l int r t g n ral Ce mod le est bien s r totalement vertical le ma tre est investi d une sorte d autorit supr me conf r e par la raiso
236. r les jeunes c est prendre ses distances avec les projets et les choix que les parents font pour eux D o l investissement de l espace de la chambre d ado o on trouve crit entr e interdite sur la porte d o l importance de la sph re de sociabilit entre pairs Dans les deux cas il s agit de faire une exp rience de soi la premi re personne du singulier l abri de la commande institutionnelle parents et cole non pas n cessairement pour s opposer cette commande mais pour affirmer une autonomie subjective La nuance est fondamentale il ne s agit pas de permettre au jeune de rompre avec ses parents ou l cole mais de lui permettre de r investir ces sph res en plein accord avec lui m me depuis une position v cue comme autonome et authentique Ce qui suppose un d tour par une prise de distance Des politiques de jeunesse fond es sur un pr suppos familialiste ou scolaro centriste ont toutes les chances de n gliger cette n cessit de ne pas chercher am nager les possibilit s de ce d tour Le pr suppos du contr le social est omnipr sent dans les politiques de jeunesse notamment envers les jeunes de quartiers que l on per oit comme une jeunesse dangereuse pour elle m me et pour autrui Un programme comme Ville Vie Vacances par exemple est fondamen talement orient vers cette vis e de contr le social il s agit d occuper les jeunes afin de pr venir les passages l a
237. ralit compos d lus ou de professionnels En d autres termes la parole des jeunes est l gitime si elle d passe l int r t des jeunes La participation n est pas au service des jeunes mais au service du lien social de l utilit col lective Il a t soulign par certains groupes que l impulsion initiale de l exp rimentation relevait d une vis e politique de tranquillit publique L action entreprise est au service d autres int r ts que celui des jeunes Or d mocratie participative et d mocratie repr sentative sont deux choses diff rentes La d mocratie participative n exige pas forc ment la repr sentativit ou l intervention au seul nom d un int r t g n ral abstrait et d tach de l exp rience locale Une minorit qui estime avoir droit quelque chose n a pas tre repr sentative d autre chose que d elle m me pour investir l espace public C est m me le contraire qui est vrai c est parce que cette minorit n est pas repr sent e qu elle investit l espace public et fait entendre sa voix ses exigences ses int r ts propres contre son invisibilisation au nom de l int r t g n ral Quel est l int r t KD gt V S 2 5 v S S 5 S 2 U S D D S 2 D SU LE L S ei ey VI D y des jeunes celui qui entre en tension avec la tranquillit de l autre publi c que non jeune Il y a quelque ironie vouloir faire participer les jeunes en est
238. rcours de citoyennet et de positionner les professionnels en accompagnement du jeune Cette volont doit passer par un nouveau mode de relation aux jeunes gagner leur confiance les reconna tre comme des acteurs de la ville L enjeu est donc de d terminer un cadre projet qui propose de nouvelles modalit s d actions op ratoires repenser les finalit s les m thodes et les modalit s d accompagnement cela afin de r pondre davantage aux besoins d accompagnement et de soutien des initiatives des 16 25 ans e Accompagner les jeunes vers l autonomie Soutenir la mise en uvre d un parcours de d couverte des m tiers Construire des actions alternatives d insertion destin es remettre en lien les jeunes loign s de l emploi et l offre d accompagnement de droit commun Am liorer l acc s l emploi et au logement Lutter contre toutes les formes de discrimination e Soutenir l laboration d une identit citoyenne par l exp rience l expression et la coop ration Proposer un parcours de citoyennet active formation du futur citoyen et participation la vie de la cit comme enjeux majeurs Reconna tre et stimuler les talents et l innovation en accompagnant les pratiques festives Aller au devant des pratiques des jeunes Favoriser la mobilit et la citoyennet europ enne Prendre en compte les co usages de l espace public e D velopper et promouvoir la qualit de vie tud
239. rd du pouvoir et ils trouveront quel usage en faire une fois qu ils prendront la mesure de leur pouvoir d agir C tait d j le propos de fin de la premi re phase de la recherche action c tait le point de d part de la seconde phase accepter les espaces de frottements comme positifs accepter de se d poss der Le chantier on le voit reste entier 87 cit par R gis Cortesero p 104 poursuivre i deux chantiers n o5 3 A n QE TD S S pas S a a5 en S S exp rimen 7 M thodologie de I _ W w D M VERS UNE TROISI ME PHASE DE LA D MARCHE Ainsi la dynamique engag e par les sept Villes et R sO Villes autour de cette phase exp rimen tale a t elle eu le m rite aussi bricol e soit elle de nous permettre de poser cet ensemble de questions ce titre elle a jou comme un laboratoire de formes mergentes de gouver nance et de politiques publiques En cela elle a peut tre aussi t exp rimentale Dans cette perspective l espace tiers apport par R sO Villes aux professionnels et aux lus en charge des politiques publiques de jeunesse appara t utile pour mettre en mots partager et analyser les difficult s qu ils rencontrent et les solutions qu ils d veloppent Les membres du r seau expriment unanimement leur int r t pour la dynamique qu il consti tue Une nouvelle tape peut donc maintenant s ouvrir la
240. re les jeunes et les institutions Nous retrouvons donc les trois dimensions du triangle politique d fini dans la premi re phase de la recherche action Angers l opportunit de faire merger de nouvelles pratiques professionnelles Exp rimenter de nouvelles pratiques professionnelles L exp rimentation consiste aussi pour chaque professionnel investi dans ce projet sortir de son propre cadre de r f rence Brest Cette figure de l exp rimentation pourrait s apparenter une rupture avec les concep tions et pratiques professionnelles technicistes ou proc durales traditionnelles en ce qu elle est capable de prendre en compte dans son fonctionnement quotidien et dans la dur e des processus li s aux pratiques et sociabilit s juv niles et de se laisser interpeller par les b n ficiaires de politiques publiques Elle se traduit entre autres par le fait d aller o sont les jeunes de s inscrire dans leurs temporalit s Dans certains cas la d marche d investigation elle m me pr figure ce qui pourrait tre un axe des modalit s d interventions ult rieures en direction des jeunes des quartiers populaires C est le cas Nantes o les rencontres de professionnels avec les jeunes sur leurs territoires dans leurs temporalit s ou lors d v nements locaux pour recueillir leurs propositions vont tre institu s comme un des modes d agir permanents sur le territoire Breil Dervalli res L valuation l arl
241. relles les regroupements affinitaires renvoient aussi bien une histoire commune qu des projections ou passions partag es comme lieu de lien social d institution de collectifs et de sujets sachant que nous participons de ou plusieurs communaut s Faire vivre des institutions bienveillantes retisser du lien avec les institutions voire transformer les institutions afin qu elles soient conformes aux principes r publicains qu elles sont cens es d fendre en tant qu organisations porteuses de valeurs et ayant une vis e plus g n rale que les int r ts particuliers afin qu elles n humilient plus l exp rience que Enrichissements nombre de jeunes des quartiers font de l cole de la police est bien celle d experts pour de l humiliation qui ne peut qu engendrer du ressentiment voire de la violence la compr hension e Mettre en place une politique de reconnaissance qui pense la place des jeunes dans l espace public au double sens de l urbain et du politique la reconnaissance du droit de cit comme pr alable la citoyennet d un jeune per u comme ressource plus que comme danger C est le passage oblig pour re mettre ces jeunes dans une logique d empowerment acquisition de pouvoir sur soi et sur le monde pour qu ils rentrent dans les logiques indissolublement li es de construction de soi comme sujet et de participation la construction du collectif e Multiplier les micro inst
242. rimentation doit s associer d s le d part un valuateur qui pourra juger de sa validit au terme de la d marche l valuation est constitutive de l exp rimentation un jury d cide quels sont les projets ligibles l issue de l exp rimentation si elle a t probante c est dire si elle a r pondu ces crit res d efficacit si elle a r alis les objectifs fix s et d efficience si le rapport entre l investisse ment et le co t est acceptable elle sera g n ralis e Son corollaire oblig est la notion de bonnes pratiques tr s r pandue dans nombre d admi nistrations fran aises ou europ ennes Cette approche de l exp rimentation rel ve explicitement du mod le m dical comme le revendique une des th oriciennes de r f rence des exp rimentateurs Esther Duflo cono miste du d veloppement Ce mod le du choix al atoire des publics cibles la randomisation et du double aveugle est pour elle la m thode quasi exclusive pour juger d une politique quel que soit le domaine formation ducation Dans le monde du social de l ducatif de la jeunesse quelle pertinence Le probl me est que ce qui rel ve et peut avoir du sens dans le monde de la m canique ou du vivant au sens biologique du terme n a gu re de sens appliqu au monde psycho socio p dagogique et celui du politique En effet l action des individus et des collectifs dans ces domaines rel ve aussi des re
243. rme que par un d sir de revenus en vue d une ind pendance financi re et d un besoin constatent les professionnels d int grer la soci t de consommation La cons quence directe de ce rapport au revenu est l imm diatet des jeunes Les professionnels de l insertion observent des jeunes beaucoup moins patients dans la recherche d emploi Leur d sir d investir un emploi tout de suite est grand et a des effets sur toute d marche d accompagnement Lorsque le professionnel ou la structure ne r pond pas ce souhait dans les plus brefs d lais les jeunes abandonnent l accompagne ment qui leur est propos Pour r sumer cette question de l insertion professionnelle des jeunes notamment des jeunes des quartiers n a jamais fait r ellement l objet d un traitement sp cifique dans les politiques de jeunesse municipales Aujourd hui les sept Villes en ces temps de crise se posent la ques tion de savoir comment favoriser une insertion professionnelle stable et durable pour tous les jeunes de leur territoire Et ce d autant plus que la politique m ritocratique actuelle ne reconna t que peu les handicaps suppl mentaires des jeunes ayant v cu et r sidant dans les quartiers populaires 4 Les jeunes et l espace public Les conditions de regroupement des jeunes d pendent surtout des int r ts communs et de finalit s communes Ceux qui peinent trouver du travail ou qui attendent que des places se lib rent patientent en p
244. rojets et leurs besoins Les jeunes et leurs familles ont d sacralis les institutions et ils s adressent aux ma tres ou aux glises avec des demandes individualis es et tr s pro sa ques Ils veulent tre bien pr par s l entr e sur le march du travail Ils esp rent recevoir soutien et affection dans leur famille IIs cherchent un regard bienveillant et des conseils de vie chez ceux qui les guident afin de mieux devenir eux m mes afin d apprendre affronter le monde appareill s d une personnalit plus personnelle et plus authentique 3 Auto socialisation et arbitrage entre espaces formatifs multiples De fa on plus g n rale les volutions mentionn es l instant t moignent d une mutation plus globale la fois des m canismes de socialisation du fonctionnement des institutions de transmission et des types d identit et de personnalit qui sont vis s et se construisent au travers de ces m canismes 5 d o NN S LE l a e Qa 2 TD TD V S S T 2 S S de v n Le O 3 D na S S S D Z e n v S A EN y RE Trois caract ristiques singularisent aujourd hui les processus de socialisation par rapport aux p riodes ant rieures l importance des apprentissages auto initi s les jeunes choisissent de se doter d exp riences formatrices de fa on d lib r e Ils d cident de voyager de s inscrire dans te
245. rtantes Objectifs du projet pour quoi faire cr er un espace pour les 16 25 ans ouvert aux diff rentes jeunesses situ au c ur du quartier adapt aux temps des jeunes et leur permettant de se retrouver de mani re informelle 3 S K5 N 5 TD n a gt S S TD a5 S e re a K5 5 TD SA D Q aA A u1 EE y Partenaires du projet Ont particip la r flexion tous les acteurs int ress s par les questions de jeunesse Les ducateurs de pr vention sp cialis e de l Association de Sauvegarde de l Enfance et de l Adolescence ASEA la R gie de quartier l association des habitants de Monplaisir AHM la MPT la Ville la Mission locale angevine MLA le coll ge du quartier SOPHOS la Compagnie MAP Puis s est constitu un comit technique de mani re volontaire pour ceux qui acceptaient de s impliquer de mani re concr te dans le suivi quotidien du local jeunes SOPHOS la R gie de Quartier l AHM la MPT la Ville MLA l ASEA M thodologie Co construction avec les acteurs de jeunesse du quartier du projet partir du cadre donn par la Ville Mise en place d un groupe de pilotage lus municipaux et associatifs et techniciens Mise en place d un comit technique acteurs jeunesse du territoire et Mission Jeunesse R union d information g n rale pour les habitants du quartier dont les jeunes R le s et mission s de chaque me
246. ruire partir des supports multiples qu il trouve dans son environnement En cons quence la question politique fondamentale devient celle du soutien qu on apporte ce travail qui incombe au jeune comment aider les jeunes se construire de fa on auto nome Si la jeunesse est un travail un temps positif de production de soi comment offre t on les meilleures conditions possibles l accomplissement de ce travail L espace du politique En quoi ces transformations interrogent elles l action publique et en quoi l affectent t elles 1 Les r f rentiels en d bats Comme dit en introduction les sciences sociales permettent de porter un regard interrogateur sur les pr suppos s et les fondements de l action publique en direction de la jeunesse En particulier ces apports permettent de pointer la faiblesse de trois pr suppos s qui traversent la plupart des politiques de jeunesse aujourd hui le familialisme le contr le social et le scolaro centrisme D s lors que l espace scolaire n est plus le lieu par excellence de la socialisation les politiques ducatives et de jeunesse doivent investir d autres espaces ce qu elles font d j massivement Or tr s souvent les politiques de jeunesse des collectivit s territoriales restent r f r es aux probl matiques scolaires l offre de loisirs doit tendre vers des loisirs scolairement utiles vers l acc s ludique la culture savante qui est celle de l c
247. s Le projet appelle t il de nouvelles exp rimentations Lesquelles D S KB nn c5 D n z S S TD lt 5 5 e Fe p K5 5 D A D Q Q A D D y CONTEXTES TERRITORIAUX ET PROJETS D EXP RIMENTATION Tous les projets de la seconde phase de la recherche action s inscrivent dans le cadre de la politique de jeunesse de leur municipalit C est pourquoi nous pr sentons cette derni re de mani re synth tique notamment en mettant en vidence ses axes strat giques avant de la faire suivre de son projet d exp rimentation pr sent par les professionnels des Villes Ces l ments ont t partag s lors du premier s minaire coop ratif notamment dans le cadre du march des projets cf introduction ANGERS 1 Le projet politique Le processus de construction de la politique de jeunesse 2009 un enjeu global de clarification du cadre politique en direction de la jeunesse est iden tifi suivi d une red finition collective des priorit s en direction des 15 30 ans et de la r dac tion d un document de cadrage public 2009 2010 la Ville engage un travail de red finition globale des priorit s de sa politique de jeunesse dont celle men e en direction des quartiers et lots sensibles via deux recherches actions cibl es quartiers sensibles dont l une avec R sO Villes via un travail de consultation de l ensemble des lus th matiques et de
248. s Dervalli res restitution de l enqu te de Chafik Hbila juillet 2011 validation par les lus nantais de la d marche g n rale d amplification de l accompagnement des jeunes 16 25 ans f vrier 2012 s minaire inter quartiers Dervalli res Breil et constitution de l quipe projet 1 mars 2012 s minaire coop ratif R sovilles fin mars 2012 validation du r f rentiel professionnels jeunesse 31 mai 2012 s minaire des professionnels accompagn par R sO Villes Une m thodologie de travail et une grille d entretien ont t co construites en vue d aller recueillir les propos des jeunes relativement leur exp rience du quartier leurs critiques et demandes juin 2012 passation des entretiens avec les jeunes r alis e par les professionnels 13 juillet 2012 s minaire entre professionnels restitution et analyse du contenu des entre tiens mise en perspective avec les travaux des professionnels et laboration d une s rie de pr conisations destination de la Ville 3 L tat d avancement du projet et les suites La d marche entreprise a t plut t bien accueillie par les jeunes rencontr s malgr leur scepticisme sur les suites l adh sion et l implication des professionnels ont t importantes reconnaissance de leurs comp tences opportunit de se rencontrer et d changer meilleure connaissance du territoire et de ses acteurs demande de poursuivre la d marche La Vi
249. s au tissu associatif et aux op rateurs ce qui dilue le message politique e Des politiques v cues et appropri es dans les micro territoires Enrichissements d experts pour la compr hension Les r f rentiels de l action jeunesse par Jean Claude Richez Familialiste la jeunesse ne rel ve pas du politique mais de la responsabilit de la sph re familiale Contr le social on doit surveiller les jeunes au besoin les punir Les jeunes sont un danger ils sont suspects voire mena ants Insertion conomique et sociale le jeune est un probl me car il pr sente des d ficits personnels chec scolaire inadaptation au travail L origine sociale des difficult s est minimis e au b n fice d un traitement individuel des carences Scolaro ducatif la jeunesse n est qu une question d ducation et il n existe pas de v ritable espace ducatif en dehors de l cole et du service public de l ducation D veloppement local le jeune est per u comme une ressource un potentiel indispensable la survie des territoires Pour conserver les jeunes il faut leur offrir des services publics et un temps libre de qualit Autonomie mod le r cent et progressiste o le jeune est consid r comme un v ritable acteur impliqu dans la construction de son parcours un citoyen en puissance qui peut s exprimer participer la vie publique s engager La combinaison de ces r f rentiels deux par deux donne
250. s consacr s l exp rimentation se veulent donc une contribution exploratoire la r flexion collective sur ce qui semble bien devenir un nouveau r gime de l action publique visant ouvrir un d bat appelant de nouvelles recherches Une br ve conclusion se propose de d gager quelques enseignements prospectifs suite cette seconde phase D UNE SOCIOLOGIE DE LA JEUNESSE EN VERS LA MISE EN UVRE D UN DISPOSITIF EXP RIMENTAL Avant de nous int resser aux sp cificit s des parcours de vie des jeunes des quartiers popu laires un pr alable s impose qu est ce que la jeunesse aujourd hui En quoi est elle diff rente des jeunesses du pass Afin d clairer cette question R gis Cortesero sociologue charg de recherche l INJEP revient sur la d finition sociologique de la jeunesse contemporaine Il analyse ainsi les mutations des formes d acc s l ge adulte et leurs enjeux pour l action publique Cette d finition de la jeunesse une fois pos e il est alors possible de se focaliser plus particu li rement sur les jeunes des quartiers populaires Pour ce faire Chafik Hbila revient de mani re synth tique sur les grands enseignements des travaux de la premi re phase de la recherche action 5 o NN S w l a e a 2 TD z TD V S d v 2 S S de v n n D a i S v D Q e n S _ w D M DES POLITIQUES POUR
251. s est pr sent e lors de la premi re r union laquelle assistait le Maire pour pr senter les objectifs de la Ville en f vrier 2011 Ces jeunes ont accept de se constituer en groupe afin d tudier les possibilit s de projets r pondant leurs attentes autour de trois th matiques acc s l emploi acc s la culture acc s aux pratiques sportives S S D 2 de S 35 5 3 a S lt 5 TD A gt V NN V basi GS j EE y Les lus quant eux sont sollicit s en fonction de leur d l gation et ont pour mission de travailler avec les jeunes sur la faisabilit de leurs propositions Les professionnels enfin sont dans une posture de retrait avec l objectif d couter les jeunes et d apporter une expertise leurs demandes Pour ce qui concerne les sports il a t admis que les questions trouvaient leurs r ponses dans la densit de l offre municipale et associative Pour ce qui concerne le questionnement sur la culture le pont a t rapidement fait avec une d marche participative plus globale destination des habitants une dynamique de r flexion et d action sur le projet culturel de quartier mise en uvre en amont de l ouverture d un nouvel espace culturel de proximit fin 2012 Si l id e d un lieu sp cifique pour les jeunes a t rapidement voqu e il a t d cid collec tivement que sa finalit principale serait d
252. s institu es de la participation associative et politique N anmoins il appara t que au del des diff rences des transversalit s s observent le d part d une mobilisation juv nile est toujours affinitaire partant d un groupe restreint autour de valeurs d int r t de plaisir et de convivialit C est dans le processus que l initiative se structure largit son p rim tre g ographique et humain La participation ne se fait pas en r f rence une id ologie ou des valeurs pr alables mais par l action Ce ph nom ne touche des jeunes qui peuvent tre consid r s comme marginaux aussi bien que des jeunes inscrits dans des dispositifs plus officiels R habiliter le conflit comme vecteur de lien social et de d mocratie Au rebours des formes anciennes ouinstitutionnelles de la participation nous sommes pass s d un engagement transcendance un engagement recherche r alit exp rientielle ins parable de la construction de soi et du collectif dans le t tonnement et l incertitude 32 Payet J P GiulaniF Laforgue D dir La voix des acteurs faibles De l indignit la reconnaissance 2008 PUR 33 Mirales J F Joanny J Gaillat E Andrique O Les jeunes dans la vie locale la participation par l action 2006 Cahiers de l action INJEP 34 Gratacap O Bier B Vivre et faire vivre son territoire rapport d tudes 2011 http www injep fr IMG pdf vivre_et_faire vivre son_t
253. s ont t utilis es des fins mancipatoires mais elles font aussi aujourd hui partie du vocabulaire du lib ralisme Dans cette perspective ce sont les individus par leur mobilisation personnelle qui assurent la coh sion sociale La soci t ne pr c de pas les individus D o l exigence d un recul critique lorsqu on utilise ces notions et plus encore lorsqu on les mobilise pour mettre en uvre de l action publique que fabrique t on au travers des projets participatifs que l ont promeut Est ce qu on fabrique du politique ou du non politique Fabriquer du non politique c est placer les individus en situation de responsabilit par rapport aux probl mes qu ils rencontrent C est travailler comme si ces probl mes rele vaient de leurs propres comp tences non pas d une comp tence tierce donc sociale et poli tique C est faire op rer la face lib rale du principe de participation ou de responsabilit de coh sion de projet etc plut t que sa face mancipatoire 2 Concernant l offre Les changes font ressortir un premier constat autour des r ticences et des craintes que semble inspirer l id e m me de construire une offre de participation en direction des jeunes R ticences et craintes du c t des lus bien s r mais aussi du c t des professionnels qui peuvent tre mal l aise avec cette id e D o les cas fr quents o les jeunes ne sont m me pas consult s sauf pour g
254. s se sont joints les lus de proximit ont suivi le d roulement de cette phase de construction du projet Le projet a t pr sent et partag par le collectif avec l ensemble des quipements et structures associatives du territoire ainsi qu aux lus et institutions Ville de Brest CUCS qui ont valid unanimement la d marche f vrier 2011 I n y a pas eu de jeunes pr sents dans la d finition du projet Partenaires du projet Des professionnels intervenant sur un territoire commun dont les espaces de travail ont permis une reconnaissance mutuelle des pratiques des habitudes de travail et une volont de faire autrement Il s agit d un collectif de professionnels compos d une quipe d animateurs socioculturels d une animatrice sociale d une quipe d animateurs hors les murs d une biblioth caire d un ducateur sportif d un animateur arts du cirque d une r f rente sant d une agent de d veloppement d un coordinateur jeunesse Les difficult s rencontr es par le collectif sont de trois ordres en termes d organisation et de logistique transport du mat riel notamment en termes de mouvement de professionnels et d engagement en terme de d finition des r les de chacun administration logistique sens du projet Modalit s de constitution et description succincte du projet r le s et mission s de chaque membre de l quipe Le projet s est construit partir de comp tences multiples s
255. sation lui est associ e Premi re qualit du dialogue l coute l essence de ce dialogue est la prise de parole L apprentissage du dialogue par le dialogue participe la construction d une relation qui questionne construit le probl me et rejette tout fatalisme toute impuissance La seule motivation pour changer la r alit sociale est insuffisante pour r aliser le changement souhait la conscientisation sans action cr e une illusion de changement qui renforce le statu quo La vraie conscientisation est dynamique collective comme individuelle C est de la situation pr sente existentielle concr te qu il faut partir tablir une relation par le dialogue donne la possibilit d apprendre autrement parce que le savoir devient un moyen d action pour transformer la r alit La d marche de probl matisation r pond un principe tout est discutable La probl matisation consiste chercher formuler ce qui fait question construire un probl me conduisant l action C est une m thode qui privil gie l apprentissage comme processus nommer la r alit de la situation quel est le probl me r flexion et analyse comment la vivez vous propositions d action que faire Quelles sont nos possibilit s pour intervenir Avec quelles strat gies Une d marche e Comprendre et expliciter les besoins les int r ts et les activit s du groupe comprendre le langage des participants faire un
256. si la mise en mouvement des jeunes dans une logique de projet qui ne doit ou ne peut peut tre pas na tre que d eux m mes Le local jeunes a donc pour but premier de rapprocher les jeunes et les institutions en pro posant une phase interm diaire propre faire voluer dans le temps les relations des jeunes avec les autres professionnels intervenant sur le quartier Si la demande de certains habitu s l autogestion par un groupe de jeunes constitu en association a pu tre envisag e l id e a ensuite t cart e Pour autant une formule qui implique davantage de responsabilit et d autonomie des jeunes est toujours recherch e elle devra permettre aussi un partage du lieu entre les groupes et les g n rations Car la conception de l accompagnement qui guide l exp rience exclut la simple prise en charge et la logique consum riste Il s agit davantage de permettre aux jeunes de faire eux m mes leurs projets leurs parcours en les renseignant en les orientant etc En somme de les amener exprimer leurs attentes et se faire une id e plus pr cise de leurs besoins v ritables Cependant en phase de d finition du projet du local et de ses finalit s les multiples tapes de rencontre et de concertation avec les jeunes n ont pas t tr s fructueuses Mais ont ils t consult s ou associ s la construction du projet et la d lib ration qui m ne aux prises de d cision Force est de constater que la
257. sponsable de la mission jeunesse Eric Gutcknecht directeur du service enfance jeunesse Thierry Pifteau chef de projet insertion sociale et professionnelle des jeunes Marie Ga lle Bernard responsable de la mission jeunesse Andr Plouzennec chef de projet CUCS Nolwenn Le Boulch charg e de mission jeunesse Julie Guyomard responsable de la mission jeunesse Nathalie Jan charg e de mission politiques ducatives et jeunesse D a a 2 S nn S Sa 2 a S D S D TD TD z d w amp 5 a z w 5 NN Za lt D D La participation des jeunes au projet d exp rimentation La participation des jeunes la d marche tait pos e au d part comme une condition de sa r ussite ils devaient tre pleinement associ s aux diff rentes tapes du processus initi Le 9 octobre 2010 une cinquantaine de jeunes avait particip au forum qui avait cl tur la premi re phase de la recherche action Il apparaissait donc n cessaire qu ils puissent tre associ s la suite du projet Leur r le et leur pr sence devaient se concr tiser par la participation active de certains d entre eux aux quipes projets dans les villes une participation aux diff rentes rencontres venir dans le cadre du projet des entretiens collectifs ou individuels pour solliciter leurs avis sur les projets en cours Les faits ne con
258. ssi l accompagnement le partenariat la participation comme on l a vu supra qui sont de v ri tables freins la pens e et l action Cela revient in fine re politiser le politique en s inter rogeant sur ses finalit s et ses formes Faut il alors refuser l exp rimentation Des lignes qui pr c dent faut il tirer une condamnation de l exp rimentation dans le champ des politiques publiques Nos propos renvoient une d marche sp cifique qui tend devenir le mod le dominant de l action publique d tat Et les exemples pris dans cet article dont il faudrait v rifier s ils sont l exception ou la r gle sont n anmoins pour nous des analyseurs des volutions en cours et des d rives qu elles peuvent porter Le triptyque diagnostic projet valuation qui fut celui des politiques territorialis es partena riales et contractualis es des ann es 1980 et suivantes avec incitation une d marche parti cipative sans vouloir l id aliser sans nier ses limites et ses faiblesses dont sa difficult devenir une v ritable culture partag e nous semble n anmoins pr f rable au diptyque exp rimentation g n ralisation Ce mod le monopolistique d tat en se g n ralisant interroge bien videmment le sens que peut encore avoir dans ce contexte l injonction faire de l accompagnement construire des partenariats appeler la participation des acteurs voir les chapitres sur ce s
259. t Mais en m me temps la tradition dont elle d coule lui permet ainsi de r pondre une commande politique essen tiellement organis e par une vis e de contr le social et de contention morale de la jeunesse dangereuse Et elle administre alors une action qui n est plus qu un simulacre p dagogique Ce qui sans aucun doute appellerait reconsid rer la commande politique qui produit ce r sultat paradoxal et les repr sentations de la jeunesse qui fondent cette commande Peut tre mon propos d aujourd hui sur les mutations des formes de socialisation ouvre t il quelques pistes dans le sens d une telle reconsid ration 5 o amp LE l a eu a D z S D v S Y U A S 5 5 n n 3 S v TD amp D n U S m N w D M JEUNES DE QUARTIERS POPULAIRES REFONDER LES POLITIQUES DE JEUNESSE par Chafik Hbila Synth se de la premi re phase de la recherche action Le but de la recherche action engag e en 2009 et 2010 tait d interroger l offre politique en direction des jeunes des quartiers afin d une part d en appr cier la pertinence et d autre part de mettre en avant les faisceaux de repr sentations de faits et d enjeux partir desquels elle se construit La r flexion engag e partir des premiers constats r alis s par les Villes engag es dans la d marche nous avait conduits axer la recherche sur le public des jeunes ad
260. t g n ral attestent de la force de cette perspective civique dans l esprit et les pratiques des professionnels Sans doute la jeunesse comme cible d action suscite t elle en partie la mobi lisation de ce r f rentiel civique car celui ci implique une d marche ducative et la logique d une ducation morale Selon cette perspective il convient d enseigner la citoyennet et cette fin d accompagner le jeune vers une capacit se saisir de th mes et de causes plus larges et plus lointaines que son univers imm diat Il faut lui apprendre largir le cercle de ses pr occupations de son immeuble son quartier de son quartier sa ville de sa classe d ge la classe g n rationnelle II convient n anmoins de rappeler les questions propre ment politiques que pose cette vision civique de la jeunesse comme temps d un go sme contrecarrer au moyen d une ducation morale celle ci s inscrit aussi dans une logique de contr le social face l image de la jeunesse dangereuse en pla ant le jeune en position de d biteur dans l change social en le d finissant comme un tre de devoir avant de le concevoir comme un sujet de droit De la sorte ses revendications propres deviennent inaudibles frapp es d une sorte d irrecevabilit a priori La seconde question qui a fortement maill e vos discussions concerne la formation et l mer gence de la demande sociale Comment une envie e
261. t peuvent tre individualisantes Lorsque par exemple l exp rimentation entend proposer un accom pagnement l insertion le produit fini n est pas collectif Ce n est pas un collectif jeune qui va s emparer du probl me de l emploi et aller faire un tour des entreprises de la r gion en expliquant qu il faut employer les jeunes de quartier Le probl me est d embl e pr constitu comme individuel comme celui de chacun d entre eux s par ment Il y a une mise en tension entre une logique de participation qui est une logique d action collective pour aboutir des r ponses qui elles seront individualisantes M me observation concernant le recours des entretiens individuels n est on pas nouveau dans une individualisation outrance 3 Au final quatre interrogations critiques ressortent des changes et de l analyse Comment faire merger les aspirations Comment faire merger une demande sociale de participation Cela n cessite un savoir faire des formes de professionnalit s particuli res e La participation c est la constitution d une minorit se questionnant sur sa condition sociale Quel sens donner au recours des pratiques participatives dans la perspective d un traite ment individualis des probl mes sociaux Ne sommes nous pas face un d voiement du principe de la participation e Le caract re crasant de l int r t g n ral La participation et l id e d int r t g n ral cohabitent dif
262. t rim ou des opportunit s du moment offertes par la conjoncture conomique Lorsque le tissu industriel de la r gion se porte bien ils se voient embauch s massivement dans le cadre de missions d int rim l inverse dans une conjoncture cono mique morose telle la crise que nous traversons ils deviennent les premi res victimes e Les jeunes gal riens Ce sont ceux qui vivent une rupture sociale douloureuse Incapables de se projeter dans l avenir ils sont aussi fortement enclav s dans le quartier Il s agit de jeunes qui ont chou l cole et qui ne disposent pas du capital social et culturel requis pour s ins rer selon les normes dominantes dans la soci t 5 cet gard ce sont les analyses ethnographiques des r cits de vie de chacun des jeunes interrog s qui nous permettent de mettre en exergue les caract ristiques sp cifiques des jeunes des quartiers 6 Unid al type est un concept sociologique d fini par Max Weber Il renvoie des mod les abstraits qui permettent de rendre intelligible la r alit Cf Weber M Essais sur la th orie de la science 1992 Pocket Agora 7 partir de la d finition que nous en donnons on pourrait nous objecter que ces jeunes sont en r alit des adultes part enti re 8 Patricia Loncle parle de trajectoires yoyo Loncle P Politiques de jeunesse Les d fis majeurs de l int gration 2010 PUR 9 DubetF La gal re jeunes en survie 1987 Fayard 5
263. t mobile toujours en mouvement sans enracinements ni liens forts d saffili D o bien des ambigu t s dont t moigne aujourd hui le succ s du r f rentiel de l galit des chances expression qui peut renvoyer des conceptions politiques antagonistes et fait jouer plein les m canismes de la s lection naturelle sous couvert du m rite en fait la reproduction sociale et auquel on pourrait opposer le r f rentiel de l galit des droits En r ponse ce brouillage s mantique il est n cessaire pour reprendre les propos du po te de redonner sens aux mots de la tribu Faute de quoi tout projet politique est condamn l inefficacit 2 Quelles modalit s d intervention de l action publique ou la rencontre difficile de l institutionnel et des pratiques et sociabilit s juv niles Sortir de l institutionnalisation du d ficit Comme montr plus haut l envers de cette injonction normative la participation particu li rement adress e aux jeunes des quartiers populaires est le constat de l cart entre les jeunes destinataires b n ficiaires publics cibl s des dispositifs et les attentes et repr sentations des politiques et des professionnels soucieux par essence du bien commun et porteurs de normes sociales universelles Les jeunes sont alors per us nolens volens sur le seul mode du d ficit d un regard n gatif qu ils int grent qui participe de leur co
264. t que la Ville de Nantes ait d embl e vacu la question des moyens en s impo sant comme le financeur et animateur de la d marche facilite l implication de tous les acteurs En somme la commande politique para t lisible claire quilibr e et se voit renforc e dans ses orientations par les marges de man uvre qu elle laisse aux acteurs du territoire afin de se la r approprier le but tant de lui donner davantage de sens et de figuration en terme de contenu Il s agit d sormais pour la Ville de Nantes d assurer les garanties n cessaires la mise en uvre de ce projet notamment en ce qui concerne les moyens humains Il appartiendra aussi aux acteurs de favoriser un lien futur entre les jeunes et les lus de la Ville en se gardant de jouer un r le de filtre Le partenariat en d bat par Ren Jarry sociologue Intervention r alis e lors d une journ e de r flexion mobilisant les quipes projet de Brest Quimper et Nantes le 15 septembre 2012 Quimper 1 Les dimensions contradictoires du partenariat Le partenariat est constitu par nature de plusieurs dimensions potentiellement contradic toires C est une relation par nature complexe Pour reprendre les mots d Edgar Morin une relation est dite complexe lorsque les l ments du syst me sont la fois antagonistes com pl mentaires et concurrentiels Le partenariat semble cumuler ces trois types de relation Une fonction d occultation des rapports
265. tentes la place aujourd hui faite aux jeunes Brest comme ailleurs nous ont conduits dans le cadre du Contrat Urbain de Coh sion Sociale de l agglom ration brestoise dont la jeunesse est une th matique forte r aliser un tat des lieux des nombreux dispositifs et actions existants Cela nous a permis avec toutes celles et ceux qui uvrent Brest sur ces questions de d finir quatre enjeux pour les jeunes et notre territoire de mieux comprendre nos atouts mais aussi de mettre en vidence les sujets qui nous restent travailler ensemble La d lib ration a t vot e au conseil municipal du18 juin 2010 Les enjeux strat giques du projet La Ville de Brest a pour volont centrale de construire des politiques publiques innovantes permettant la promotion sociale des jeunes leur acc s l autonomie et leur libert de choix et d expression Les politiques destin es aux jeunes constituent un des enjeux essentiels de la coh sion sociale de la ville Faire de Brest une ville encore plus agr able et attractive pour les jeunes Bien accueillir tous les jeunes afin de montrer aux nouveaux venus qu ils sont les bienvenus dans notre ville Mieux informer les jeunes pour favoriser leur acc s aux ressources locales et aux dispositifs de droit commun Valoriser l offre existante aupr s du public jeune en d veloppant des outils de communica tion leur attention Cr er quatre temps forts d animation r partis da
266. terme de prise de risques aupr s des lus et des partenaires et d autre part de l assumer avec les acteurs de terrain au contact des jeunes Cela impliquait aussi pour les Villes inscrites dans la d marche de faire voluer les pratiques et de mobiliser de nouveaux acteurs au risque de d sorganiser le paysage institutionnel notamment en r interrogeant parfois les conventions et contrat de d l gation de service public DSP aux associations Selon les lus municipaux l affichage d une volont politique de travailler autrement par exemple l gitimer une association de jeunes comme op rateur direct conduisait repenser les cadres institu s jusque l et pouvait remettre en cause le lien exclusif des professionnels aux jeunes De m me les lus et les chefs de projet jeunesse reconnaissaient que changer de paradigmes politiques et de m thode de travail pouvait amener les acteurs politiques s exposer une illisibilit provisoire de l offre avant que soient stabilis es les r ponses La question de l implication des jeunes dans le projet a aussi t abord e La crainte d inviter les jeunes s inscrire dans des sch mas d j pens s sans eux tait grande Les lus ont rappel que la prise de risques valait tout autant pour les jeunes se retrouver dans l interaction avec les pouvoirs publics et prendre des responsabilit s pouvaient potentiellement les mettre en difficult face leurs pairs La question d
267. terviennent d j sur le territoire dans le cadre de leurs missions initiales mais il n en demeure pas moins que l offre ducative demeure in ga lement r partie sur ce territoire Questionnements sp cifiques par rapport la th matique du projet Citoyennet et espaces publics De notre point de vue les th matiques associ es la citoyennet et aux espaces publics sont intimement li es la vie dans la Cit passe par des lieux de rencontres d changes et de confrontations de points de vue de r alisations dans l int r t g n ral et pour un meilleur vivre ensemble Il ne faut pas nier pour autant que les espaces publics sont aussi des espaces de frottements o les sources de conflits g n ralement subis rel vent souvent de pro bl mes de communication de reconnaissance de l autre r f rences aux codes de sociabilit s entre g n rations par exemple Les contacts institutionnels avec les habitants dans les espaces publics se font principalement avec l lu du territoire et Brest M tropole Habitat 3 L tat d avancement du projet et les suites Le bilan de l action est en cours et sera restitu la rentr e en septembre D ores et d j le collectif pointe les l ments suivants Le projet a bouscul les pratiques professionnelles Le faire ensemble ne va pas de soi l envie d agir de concert est r affirm e par les partenaires L intervention hors les murs dilue les fronti res des terri
268. tion d un espace ressources d aide la recherche d emploi qui englobera galement un lieu de socia bilit pour les jeunes adultes Les questions relatives au sport et la culture trouveront leurs r ponses dans la densit de l offre propos e dans la ville et que les jeunes ont pu explorer via ce projet NANTES 1 Le projet politique Le processus de construction de la politique de jeunesse Dans le cadre de sa politique publique enfance jeunesse la Ville de Nantes entend porter une attention aux jeunes de16 25 ans en encourageant et accompagnant les initiatives indivi duelles et collectives Il s agit de signifier l attention port e ces jeunes de les inciter participer la vie publique et ainsi de reconna tre leur r le et leur place comme acteurs de la cit Conform ment aux orientations politiques le nouveau contrat de d l gation de service public confi l associa tion Accoord s adresse aux 3 15 ans Ces orientations s appuient sur la politique ducation temps libre faisant du loisir un acte ducatif part enti re compl mentaire l cole et la famille Les enjeux strat giques du projet Intervenir en direction des 16 25 ans c est soutenir l laboration d une identit citoyenne par l exp rience et proposer un parcours de citoyennet active extrait de la politique publique enfance jeunesse Dans ce contexte la volont de la Ville sera de positionner le jeune en acteur de son pa
269. tions On ne peut interroger les jeunes sans leur faire un retour Comment l envisager en sachant que les formes traditionnelles de communication n ont pas d efficacit et de pertinence aupr s d eux Le projet de Saint Nazaire Paroles de jeunesses l preuve de la participation Fiche pr paratoire l atelier du second s minaire coop ratif 1 Les finalit s de la participation des jeunes dans le projet Partir de l expertise d usage des jeunes en termes de constats et de propositions pour co construire avec eux ainsi qu avec les autres acteurs et les lus le projet municipal de jeunesse 2 Les jeunes cibl s par la d marche Les jeunes 12 25 ans tudiants lyc ens coll giens jeunes actifs ou en recherche d emploi 3 La m thode employ e Une d marche participative aupr s d un large public qui s appuie sur les acteurs et partenaires locaux en coh rence et en compl mentarit avec les actions du Conseil r gional et Conseil g n ral Une d marche limit e dans le temps pour tenir compte de la temporalit des jeunes Des temps forts de juin d cembre 2011 e Rencontres de proximit l o sont les jeunes au plus pr s de leurs lieux de vie en s ap puyant sur les espaces d changes d j existants avec animation de ces espaces avec et par les acteurs locaux mobilis s dans la d marche 27 groupes se sont retrouv s lors des rencontres de proximit soit au total 34
270. titution et description succincte du projet r le s et mission s de chaque membre de l quipe L appel participation des jeunes a t r alis via des courriers envoy s ceux dont la mairie disposait de l adresse Les professionnels pr alablement sensibilis s la d marche et inform s de ces objectifs ont t invit s relayer cet appel aupr s des jeunes qu ils c toyaient C est ainsi qu une quinzaine de jeunes s est pr sent e lors de la premi re r union laquelle assistait le Maire pour pr senter les objectifs de la Ville en f vrier 2011 Ces jeunes ont accept de se constituer en groupe afin d tudier les possibilit s de projets r pondant leurs attentes Dans le cheminement les travaux des jeunes se sont d clin s en trois th matiques acc s l emploi acc s la culture acc s aux pratiques sportives Les lus quant eux sont sollicit s en fonction de leur d l gation et ont pour mission de travailler avec les jeunes sur la faisabilit de leurs propositions Les professionnels enfin sont dans une posture de retrait avec l objectif d couter les jeunes et d apporter une expertise leurs demandes Temporalit du projet au lancement de la phase 2 de la recherche action Le projet a officiellement d marr en f vrier 2011 Les jeunes qui se sont donn s une ann e de r flexion pour faire aboutir le projet ont pu alors exprimer leur souhait de voir un lieu destin aux j
271. tive d eux m mes et un sentiment d impuis sance Travailler sur la seule am lioration de l information peut tre n cessaire risque de ne gu re faire avancer les choses la question de la place des filles et des rapports entre gar ons et filles est identifi e de part et d autre comme un axe de travail Quant aux perspectives telles qu labor es le 13 juillet 2012 elles se pr sentent selon trois temporalit s il s agira donc de faire un retour rapide aux jeunes sur les r sultats de la d marche entreprise et de leur donner des premiers signes tr s concrets cet gard et si la Ville prendra natu rellement sa part les suites sont aussi de la responsabilit de chacun des partenaires engag s dans la d marche La mise en uvre de rencontres souples entre professionnels et jeunes l o sont ces derniers sera syst matis e permettant les changes plus fr quents afin de pouvoir garder le contact et d tre plus r actifs quant aux besoins du territoire moyen terme un travail sera fait sur la visibilit et la lisibilit de l offre et le soutien des micro projets enfin plus long terme une des hypoth ses soulev es en r ponse une demande forte et convergente serait la mise en place d une structure ressource polyvalente identifi e 16 25 ans accueil information orientation aide aux projets accompagnement espace de rencontres et d expression lieu culturel universit populaire Univers C
272. toires d intervention et accorde aux acteurs des espaces de libert pour penser diff remment leur action en commun Le projet est sous tension Il a connu des coups notamment quand les tensions conomiques pesant sur certains partenaires les ont contraints se recentrer sur leur objet La n cessit de restituer ce travail aux institutions et d identifier un espace de pilotage pour inscrire ce projet dans une commande publique inexistante au d part Le projet ne peut pas r sulter du seul souhait aussi l gitime soit il des professionnels Le mode d animation du projet est observer Le choix du collectif de ne pas reconna tre un leader mais de valoriser une d marche coop rative l horizontale a sans aucun doute facilit le partage du projet mais a cr du flottement quant aux d cisions prendre La place des jeunes dans le projet est un chantier ouvrir LORIENT 1 Le projet politique Processus de construction de la politique de jeunesse Le pari de la jeunesse n cessite d en d finir la place face aux enjeux sociologiques et cono miques g n r s par le vieillissement de la population et la crise Une politique de jeunesse s inscrit dans la transversalit c est pourquoi elle est trait e diff rents niveaux du projet municipal pr sent aux lorientais en mars 2008 Elle s affiche dans la volont d accompagner le d veloppement universitaire en apportant aux tudiants l envi ronnement propice la
273. ts et de pistes de r flexion voire m me de pr conisations Deux s minaires coop ratifs ont ainsi repr sent des temps forts o les quipes projet des sept Villes ont t amen es se rencontrer et changer sur leurs pratiques Les rencontres ont eu lieu les 1 mars Lorient et 18 juin 2012 Nantes Le premier s minaire coop ratif avait pour objectif de resituer le cadre de la recherche action en redonnant aux participants les l ments de compr hension historique finalit s et m thode proposer une analyse des enjeux de la jeunesse et des politiques locales afin d clairer les acteurs sur le contexte dans lequel s inscrivent les exp rimentations des Villes pr senter la grille d analyse des projets construite par le comit technique mettre en d bat au travers des projets d exp rimentation d Angers Brest Nantes et Rennes les enjeux de l accompagnement des jeunes et du partenariat entre acteurs Aussi s agissant de la premi re rencontre r unissant l ensemble des quipes projet il fallait au pr alable pr senter chacune des exp rimentations afin que les participants puissent se les approprier Pour ce faire plut t que d organiser une succession de pr sentations la tribune c est sous la forme d un march des projets que les sept Villes ont t invit es pr senter par le biais de diff rents supports affiches vid o documentation etc leur exp rimentation
274. ttention la pr sence l ouverture Renvoie la socialit primaire de type voisinage change sur la base d affinit s go ts partag s passions communes la base des relations d amiti Les r les sont interchangeables chacun son tour est metteur ou r cepteur permet le dialogue les changes de personne personne instituant Place de chacun dans l interlocution coutant parlant Processus prend en compte les variantes singularit Primat du des processus Ouverture Accueil Logique de coop ration Pour vivre je m associe l autre J ai besoin qu il s panouisse qu il s mancipe et s autonomise aussi Deux modalit s essentielles pour se lier politiquement les uns aux autres Domination Pouvoir sur Coop ration Pouvoir avec Mise en commun 4 Penser la question des limites Il y aurait le choix entre une posture qui persisterait dans la toute puissance d un vouloir sur l autre voire d un vouloir pour l autre posture volontariste directive se traduisant par la formulation de conseils de prescriptions de pr conisations ou recommandations d une impulsion trouver et donner la solution ce qui fait probl me par la tentation de persuader et placer sous injonction et une attitude o le professionnel opterait pour une posture contemplative totalement non directive et b ate du d veloppement toujours possible d un potentiel se traduisant par un
275. ublic Quelle s alternative s proposer aux situations difficiles Osciller entre contr le social et aide une socialisation autonome quelle est la part de risque que la Ville est pr te prendre S A U D wa U a S S S TD S O v D 3 RE y Une posture politique des principes rappeler et des risques prendre Soumis au d bat lors du forum de cl ture de la premi re phase de la recherche action r unissant jeunes lus et professionnels les questionnements qui apparaissent dans les tableaux synoptiques ci dessus ont permis aux participants d esquisser des pistes pour construire l action publique en direction des jeunes dans les quartiers populaires Il s agit d une posture adopter m lant principes et risques prendre 1 Reconna tre la place des jeunes comme acteurs de la vie de la Cit et donner du sens l action Parce que l on a trop longtemps oubli ou ignor la citoyennet des jeunes et le potentiel qui estle leur pour b tir la Cit qu on a cherch faire leur place ou les viter il convient aujourd hui de reconna tre leur place comme citoyens Cela consiste leur c der une place dans les processus d cisionnels tout en acceptant d eux un engagement et des modes d ex pression diff rents de ceux qui ont habituellement cours dans l univers politique et institu tionnel et en leur donnant les cl s de compr hension de la vi
276. uel d abord mais aussi parce que la non lucidation collective au moment de l laboration du projet se r v le toujours ensuite in fine un obstacle l action Des points d interrogation et de vigilance Dans le prolongement de ce qui pr c de quelques difficult s nous semblent devoir tre soulign es La r f rence l autonomie est assez ancienne dans le vocabulaire philosophique dans celui de la philosophie politique en particulier Elle est entendue comme capacit exercer un libre jugement Pour Kant et les penseurs des Lumi res elle est la condition et la finalit de la citoyennet Mais dans le vocabulaire de l action publique contemporaine le sens est quelque peu diff rent l autonomie renvoie la capacit de chacun construire son identit et trouver sa place dans la soci t adulte Un premier paradoxe est que cette injonction r currente l autonomie se fait dans un contexte de d pendance croissante et prolong e des jeunes des subsides publics ou familiaux Autrement dit si le processus d autonomisation des jeunes est de plus en plus pr coce il ne peut trouver son plein exercice li l tat d ind pendance que de plus en plus tard C est particuli rement vrai pour les jeunes les plus fragilis s et pr caris s pour qui les condi tions de l ind pendance s av rent absentes La valeur attribu e l autonomie est le propre d une soci t des individus Elle fait porter
277. uestion vers celle de la reconnaissance d un droit de cit des jeunes de quartiers populaires dans l espace public R gis Cortesero dans sa continuit et apr s l expos des projets de Lorient Saint Nazaire et de Nantes nous incite poser de mani re assez radicalement diff rente la question de la participation la logique devient moins celle de l incitation que la cr ation d un cadre permettant le pouvoir d agir Pour clore cette derni re partie de la publication Bernard Bier tente de questionner la notion m me d exp rimentation D abord en abordant de mani re exploratoire ce r f rentiel nouveau r gime des politiques d tat dans ses logiques et ses premiers effets Ensuite en interrogeant les projets des Villes engag es dans la d marche o l exp rimentation s est vou lue structurante et r ponse des difficult s jusque l peu prises en charge ou mal par les pouvoirs publics quelles figures de l exp rimentation et quelles pistes pour l action publique permettent ils de d gager S S D A 2 de v 35 5 a S lt w 5 TD A 2 V Les V S Le E L ACCOMPAGNEMENT L accompagnement enjeux sociopolitiques et m thodologie par Ma la Paul docteure en sciences de l ducation Intervention r alis e lors d une journ e de r flexion ayant mobilis les quipes projet d Angers Lorient Rennes et Saint Nazaire le 15 septembre 2012 Renn
278. uivant donne voir les indicateurs construire en fonction des objectifs et des th matiques des projets Accessibilit Insertion A Organisations Pratiques l offre de sociale et Espaces publics Politique 9 Ne p q Institutions professionnelles droit commun professionnelle Indicateurs de suivi D lib ration Lancement de l action vot e au conseil du comit en novembre municipal de X de suivi X 2011 Indicateurs de suivi de l action en janvier 2012 Nombre de jeunes avoir sollicit Nombre de jeunes qui ont trouv Prise de parole de l lu X au sujet du projet dans Formation engag e pour tels le dispositif Y un emploi professionnels le but de Rencontre des acteurs X avec les jeunes telle fin Nombre de jeunes avoir int gr le projet X Indicateurs de suivi de l action en juin 2012 Cr ation de l instance Y 4 Les effets Effets sur les jeunes Analyse des enseignements de la d marche d exp rimentation En quoi le caract re exp rimental du projet a t il eu un effet mobilisateur sur les jeunes La mise en projet a t elle constitu une prise de risque pour les jeunes Citoyennet et participation des jeunes En quoi le projet a t il permis d exp rimenter de nouvelles formes de participation des jeunes la vie de la Cit En quoi la d marche mise en uvre a t elle permis de prendre en compte les sp cificit s des jeunes da
279. ujet dans cette publication Paradoxalement l exp rimentation qui r pond la volont l gitime de sortir des solutions r p titives inefficaces nous propose le triomphe du m me Nous y opposons une autre m thode le n cessaire travail de formalisation des exp riences ou des exp rimentations locales par leurs protagonistes la pratique syst matique d une valuation partag e et une entreprise g n ralis e de mutualisation des acquis et des fai blesses mobilisant aussi l ensemble des acteurs concern s fin de qualification et de trans formation sociale Autrement dit la pr f rence donn e aux co constructions par les acteurs 78 Foucault M Dits et crits Tome 3 1994 Gallimard 79 Agamben G Qu est ce qu un dispositif 2007 Payot rivages eux m mes plut t qu l imposition d un mod le par en haut C est un peu le sens du travail des sept Villes impliqu es dans la recherche action avec R sO Villes Mais cette culture de l valuation est encore na tre et on peut faire l hypoth se qu une des faiblesses des tr s nombreuses innovations ou exp riences ou exp rimentations locales leur difficult depuis trente ans se transmettre comme objet collectif de r flexion propice un transfert de m tho dologie tient pr cis ment leur d ficit en ce domaine Une culture de l valuation qui ne saurait en rien co ncider avec le f tichisme d une valuation r ifi e technocratique Mais un
280. ultes en raison de leurs pr occupations qui n cessitent une prise en compte sp cifique dans le cadre des politiques publiques En effet nous partions du pr suppos qu aux alentours de 16 ans ge qui correspond la fin de la scolarit obligatoire les jeunes deviennent de plus en plus autonomes et que l action ducative encadr e ne constitue plus une forme d intervention exclusive pour ce public de jeunes Les besoins exprim s par les jeunes de cette tranche d ge sont la recon naissance sociale et l ind pendance mat rielle et financi re dans le but de s panouir dans cette nouvelle forme d autonomie Ainsi partir de 16 ans m me s il est vident que l ge ne saurait repr senter un crit re pertinent d un point de vue scientifique les jeunes s ins crivent davantage dans une demande d accompagnement vers les attributs de l ge adulte emploi logement En ce sens ils interpellent toutes les dimensions de l action publique et obligent les acteurs des politiques publiques rendre lisible leur action qui trop souvent l chelle d une ville para t morcel e et opaque C est pourtant bien ici qu une politique de jeunesse prend forme et sens Elle vise aujourd hui l accompagnement des jeunes dans cette p riode de la vie o d une part comme le rappelle supra R gis Cortesero ils exp rimentent et d autre part ils cherchent entrer pleinement dans l ge adulte Elle s impose d autant plus que la j
281. un mou vementisme d un pr sentisme g n ralis s qui caract risent nos soci t s tourn es vers un futur sans avenir produit de la mondialisation techno marchande Et avec le risque de sacrifier l histoire la m moire de ce qui a pu tre des acquis et peut l tre encore Quelles sont les exp riences qui ont fait leur preuve dans le pass et dont on pourrait reprendre certains acquis 4 Comment lire cette mergence aujourd hui de l exp rimentation Quelques hypoth ses explicatives e L exp rimentation est d abord une tentative de trouver des r ponses des probl mes qui semblent perdurer malgr parfois la mise en uvre en amont de nombreux dispositifs de politique publique qui ne semblent pas avoir fait leur preuve ou qui ne r pondent plus aux nouveaux enjeux politiques sociaux ducatifs Il s agit d un nouveau mode de production et de pilotage de l action publique 72 lire sur le site de l OZP le compte rendu d une s ance consacr e ce travail et les d bats aff rents le 10 mars 2010 http www ozpfr IMG pdf Impliquer_les_parents_definitif__ Guyon_ pdf On peut lire aussi le rapport d valuation lui m me http www parisschoolofeconomics eu IMG pdf Synthese 36p MALLETTE PSE pdf 73 Taguieff P A L effacement de l avenir 2000 Galil e KD gt V S 2 5 V S S 5 S 2 LS S D D S 2 D QW pas L S _ VI D
282. un m decin il revendique un savoir sup rieur partir duquel il estime tre en position d manciper les gens Il agit au nom de la R publique de la Science de l Int r t g n ral de la Raison La demande des personnes n a pas de l gitimit en elle m me Elle peut m me faire figure de sympt me marquer leur distance la Raison l int r t g n ral etc et l action se veut ducative et correctrice L chec de la police de proximit impuls e sous Jospin constitue un bon exemple de ce m ca nisme de blocage La police de proximit suppose de faire droit l expertise d usage des usagers Sa mise en uvre revient dire aux policiers vous allez faire de la police partir du besoin des gens Or les policiers se consid rent comme des commis de l tat au service de l int r t g n ral Ils estiment devoir faire la police au nom d une rationalit sup rieure celle exprim e par la demande sociale Leur professionnalit repose sur leur capacit produire une d finition experte de la s curit expertise qui se r clame de l universalit de l tat r galien et non pas des communaut s avec leurs int r ts particuliers et leurs com mandes particuli res Massivement les policiers ont v cu l introduction de la logique de la proximit comme un d voiement de leur mission et comme une attaque contre leur pro fessionnalit et leur expertise Si donc on estime qu il y a n cessit
283. une composante singuli re de la jeunesse fran aise contemporaine si sp cificit il y a appelle t elle en retour une prise en compte sp cifique dans les politiques publiques de la jeunesse notamment celles men es l chelle locale dans les territoires Et sous quelle forme 1 L criture de Ville avec une majuscule d signe l entit politique municipale n 2 S Qa a a LL S 3 ex n TX n en S TD n 5 AD n K5 TD CT S U Le S a5 KB 3 S 5 a en S U 5 pa en n S K5 ez u1 EE y E LA PREMI RE PHASE DE LA RECHERCHE ACTION Cette d marche a vu se concr tiser durant cette p riode les travaux suivants Sept journ es de r flexion Pour r pondre aux interrogations formul es un groupe de travail issu des r gions Bretagne et Pays de la Loire avait t constitu pour participer sept journ es de r flexion r unissant entre 40 et 60 personnes chacune Lors de celles ci les th matiques soumises au d bat avaient t construites de fa on permettre tous les acteurs et professionnels du groupe de travail mais aussi de la ville concern e au del des clivages institutionnels de se retrouver c te c te afin de d battre du sujet chacun partir de son inscription professionnelle Lors de chacune de ces journ es le matin nous changions sur la politique men e loc
284. une vision de l espace public en tant qu espace de repr sentation o op rent des lus cens s porter la voix de ceux qui les ont lus et plus largement incarner les principaux clivages qui opposent les groupes sociaux Dans ce mod le la source de la l gitimit se situe dans le vote et la d lib ration d assembl es repr sentatives D o la question lancinante pourquoi faire participer des jeunes qui ne sont ni majeurs ni lus Cela ne va pas de soi Deux r ponses se sont dessin es dans les changes L int r t g n ral Tr s souvent la parole des jeunes est jug e l gitime partir du moment o elle d passe les int r ts particuliers imm diats du groupe concern Le droit de par ticiper semble li l objet auquel se r f re la participation et cet objet doit d embl e se situer au plus haut niveau de g n ralit il doit concerner la collectivit toute enti re et doit tre recevable par tout un chacun tre fond en g n ralit Le projet participatif a pour objectif et souvent pour vocation de conduire les jeunes se saisir d un int r t sup rieur leurs petits int r ts particuliers changer d chelle pour se comporter comme des vrais citoyens visant l universalit d un bien commun La repr sentativit Cette forme de l gitimation est en quelque sorte sym trique la pre mi re elle vise les m mes objectifs avec des moyens diff rents Ici on
285. unesse lisible et reconnu de tous Rappelons qu aujourd hui une politique de jeunesse doit tre envisag e comme une politique d accompagnement des jeunes la fois dans leur exp rimentation et dans leur conqu te des attributs de l ge adulte En ce sens elle concerne l ensemble des dimensions de l action publique emploi logement loisirs La premi re question qui se pose est de savoir si les acteurs reconnaissent et per oivent des priorit s de la part des pouvoirs publics locaux collectivit s territoriales et tat dans le traitement de ces situations dont ils sont cens s tre les op rateurs Nos travaux ont d montr que si les professionnels reconnaissent pleinement la volont des Villes de proposer une offre d action ambitieuse pour les jeunes adultes beaucoup ont le sentiment que celle ci n est pas conduite par des orientations pens es dans le long terme Pour beaucoup ces derni res varieraient au gr des opportunit s du moment et des diagnos tics territoriaux En outre la politique de jeunesse de nombre de Villes n est pas lisible dans son ensemble par les acteurs de terrain pour un certain nombre de raisons une forte tradition de d l gation de l action jeunesse au tissu associatif susceptible parfois de diluer le message politique une politique appr hend e et jug e au travers des dispositifs les plus visibles fonds d aide aux jeunes etc une politique v cue l chelle de m
286. ur autant ce manque d engagement effectif ne va pas de pair avec un d sint r t pour la vie de la Cit Les jeunes s int ressent et identifient ce qui se passe autour d eux m me si bien souvent leurs attitudes peuvent tre qualifi es d indignation st rile dans la mesure o ils ne la transforment pas en une participation au changement social cela plusieurs raisons dont la principale tient au fait que les jeunes ne croient pas ou plus en leur capacit et en celle des professionnels qui les entourent changer leur vie en profondeur Beaucoup de jeunes participent des d bats ou des changes organis s mais qu en ressort il dans l imm diat Le temps que leur parole trouve un certain cho du c t politique et se traduise par les mesures institutionnelles les voil sur de nouvelles pr occupations Cela pose clairement la question du rapport entre deux logiques le temps de vie institutionnel et poli tique d un c t et le temps de vie des jeunes Par exemple lorsque des jeunes formulent des demandes de locaux pour se retrouver le temps que celles ci soient r appropri es politique ment et trouvent une issue institutionnelle les jeunes ont d j d sert le champ de n gocia tion selon les propos d un animateur socioculturel De plus donner un sens sa vie est le premier acte d une insertion sociale selon nombre de jeunes rencontr s durant la d marche Or nombreux sont ceux qui peinent le faire
287. ur une entr e jeunesse et sur un territoire commun L id e originelle du projet reposait initialement sur une intervention de diff rents profession nels en proximit sur un espace public avec un v hicule et un barnum identifi s cet effet L id e consiste se mettre en lien avec des habitants apporter de la ressource des informa tions sur l actualit du quartier ou sur des initiatives prendre acc s au multim dia une 3 S N lt S D Za 5 E S S TD w S O NN o w S TD a L A D y biblioth que de rue pratique des arts du cirque ou des waves autour de moments d changes de convivialit autour d un salon caf ou d un barbecue et d accompagnement de projets d habitants Concr tement c est partir d un diagnostic notamment en terme de rep rage des espaces publics de leurs usages et des besoins identifi s que l on a d fini trois territoires cibles partir desquels nous avons tabli une organisation des interventions automne 2010 La mise en place d un calendrier permettait alors de les d cider selon les disponibilit s de chacun en tant attentif la r gularit et l quilibre des interventions sur les trois territoires P ques 2011 Afin de garder le sens de ce travail d animation de proximit il a t d fini qu il fallait dans la mesure du possible des professionnels venant de trois structures associatives ou quipe ment
288. urables La formation de la personnalit sociale au sein de l cole de la troisi me R publique de l glise ou de la famille traditionnelle consistait faire correspondre des identit s personnelles des personnages sociaux clairement r f renc s dans le paysage et l imaginaire social chacun savait ce qu est un bon p re un bon avocat un bon employ ou un bon mari Et chacun pouvait endosser ces r les cl en main sans risque particulier puisque leur d finition tait relativement stable dans le temps Avec la fragilisation de ces mod les et de ces rep res c est la signification m me de l identit personnelle qui se modifie L identit est de moins en moins quelque chose que l on re oit que l on acquiert par transmission On assiste un d placement de la charge de construire et de d finir son identit qui de plus en plus incombe d sormais l individu lui m me L identit personnelle devient une qu te sans fin un travail remis sur le m tier en permanence et dont l issue reste ouverte Il est devenu difficile d tre p re comme le p re qu on a eu d tre m re comme la m re comme qu on a eue parce que les normes et les conceptions de l enfance et de l ducation ont chang parce que les investissements ducatifs pertinents hier par exemple telle fili re scolaire ne le sont plus aujourd hui Et comme les jeunes eux m mes appr hendent leur r le de fils ou fille d une fa on toujours
289. ut tre observ e au sein du collectif il y a une meilleure prise en compte des positionnements professionnels et des caract ristiques de l intervention de chacun avec le d veloppement d une culture commune Le fait de travailler sur des outils communs a permis de faire voluer les pratiques professionnelles dans l int r t de l action collective et des habitants Le projet de Nantes Cr ation d espaces d accompagnement des projets et initiatives des jeunes sur le territoire Breil Dervalli res l preuve du partenariat Texte issu d un atelier du premier s minaire coop ratif anim par Lo c Frenay Brest M tropole Oc ane et rapport par Chafik Hbila R sO Villes Le territoire de Breil Dervalli res est peupl d environ 9000 habitants dont 18 de jeunes g s de 15 24 ans et compos de 80 90 de logements sociaux Des d marches d analyse du public jeunes ont t initi es La Ville de Nantes a souhait mettre autour de la table les acteurs de ces deux p rim tres Breil et Dervalli res qui constituent la base deux territoires administratifs diff rents dans le but de d finir un projet jeunesse en phase avec ses orientations politiques Il s agissait dans un premier temps pour les professionnels de se r interroger sur leurs pratiques en direction des jeunes Ce fut l objet de nombreux temps de rencontres ponctu s par un s minaire le 3 f vrier 2012 Le quartier est compos d un tissu
290. utre des experts il faut d une part opposer les travaux scienti fiques et leur diffusion et appropriation ainsi que les savoirs des citoyens des profession nels et d autre part r introduire le d bat thique et politique propos des choix dans la soci t et la Cit aussi bien en amont pour construire l objet de travail et sa pertinence qu en aval pour l valuer l oppos donc de la logique de l expertise qui est celle de l auto l gitimation des constats pr sent s comme des vidences donc indiscutables et qui occulte toute question politique comme non avenue Un exemple encore propos d un projet s lectionn et soutenu par le FEJ qui serait pass inaper u si des citoyens et des m dias ne s en taient empar s et ne l avaient port sur la place publique la cagnotte des lyc ens Dans le cadre de la lutte contre le d crochage scolaire l exp rimentation proposait d attri buer une somme des lyc ens d tablissements professionnels dont on sait qu ils sont fortement touch s par l absent isme somme dont le montant variait en fonction de la pr sence des l ves et qui pourrait financer les projets de groupe Est il besoin de pr ciser quel mod le social et politique quelle vision du monde renvoie une telle exp rimen tation Cela permettait il de s attaquer aux sources multiples et complexes du probl me Cela constituait il une d marche de sensibilisation des jeunes aux apprentiss
291. uvre d un nouveau projet soit la r interrogation d un projet en cours soumettant cette exp rience l expertise des six autres et des partenaires dans le but de l am liorer de l valuer et de la capitaliser Les Conseils r gionaux de Bretagne et des Pays de la Loire ont alors rejoint la d marche En effet les lus de ces deux collectivit s ont fortement ax l issue des lections r gionales de 2010 leur mandat sur la jeunesse qu ils envisageaient comme un enjeu cl de leurs poli tiques respectives Ainsi les comp tences et champs d action qu ils se sont attribu s en mati re de politique de jeunesse sont sensiblement les m mes que ceux investis par la recherche action savoir une action construite en direction des 16 25 ans et centr e sur l acc s des jeunes l autonomie soutien aux initiatives formation professionnelle etc l acc s des jeunes l ind pendance insertion socioprofessionnelle logement transport etc Ils ont ainsi contribu la d marche dans un r le compl mentaire celui de l tat Cette seconde phase a galement obtenu le soutien financier de l Europe La coh sion sociale est un objectif important de l Union Europ enne C est au titre de son action en faveur de la promotion d une bonne gouvernance territoriale favorisant notamment un meilleur accompagnement vers la formation l emploi et l inclusion sociale des jeunes que R sO Villes marge au Fonds Social Europ
292. vail de restitution et d analyse que nous avons tent dans les pages pr c dentes et partir des retours des Villes deux axes nous semblent ressortir fortement et nous interroger qui pourraient constituer le socle d un acte III de la d marche entreprise par les sept Villes de l Ouest avec R sO Villes le premier autour de la m thodologie de l exp ri mentation le second autour de la probl matique r currente de la participation des jeunes De v 5 3 l 3 e a de 2 amp basi S T U D A z D ma n D z 2 w S n w NN S a ww S lt S Le NN G S TD Z 2 TD e D N D y E L EXP RIMENTATION UNE NOTION OUTILLER Une question et si la d marche avait t plus exp rimentale On l a vu les Villes ont exp riment leur mani re non pas en respectant les formes cano niques d une exp rimentation d tat issue du mod le des sciences dures mais en brico lant entre h ritage de trente ans de d marche de politiques publiques territorialis es et t tonnement essai erreur Bricolage ne saurait tre entendu comme p joratif mais en reprenant les cat gories de Claude L vi Strauss comme ing niosit du bricoleur faire avec les objets h t roclites qui constituent son tr sor Il est apte ex cuter un grand nombre de t ches diversifi es mais la diff rence de l ing nieu
293. venons sur quelques caract ristiques de ce dispositif exp rimental partir de la mani re dont il a t pos par Martin Hirsch et son quipe L exp rimentation est d finie comme une innovation de politique sociale initi e dans un premier temps une chelle limit e compte tenu des incertitudes existantes sur ses effets et mise en uvre dans les conditions qui permettent d en valuer les effets dans l optique d une g n ralisation Chacun de ces termes permet d en identifier les tapes dans un premier temps il s agit de d finir des th matiques que le pouvoir met l agenda politique les consid rant comme prioritaires Ainsi certains axes ont t d finis d s le d but comme les priorit s sur lesquelles devait porter l exp rimentation l insertion professionnelle le d crochage scolaire La culture n est venue que plus tardivement au terme d une mobi lisation de certains acteurs des crit res pr alables sont d finis afin que l exp rimentation soit significative ainsi par exemple il est n cessaire que le groupe des b n ficiaires ait atteint une taille critique et que ces b n ficiaires soient comparables un groupe de non b n ficiaires 69 http www jeunes gouv fr ministere 1001 actions fonds d experimentation pour la 1038 top KD gt V S 2 5 v S 5 S 2 LS S D S 2 D pas L S _ _ w 7 le porteur de l exp
294. vention ceci afin d viter la confusion des r les qui a parfois t le commun du partenariat et la cause de son chec e Une identification claire des places et r les respectifs du pilote et du coordonnateur ou chef de projet et de leur l gitimit e Un diagnostic partag et une clarification du projet ceux ci imposent la d finition d un vocabulaire commun et une r elle mise en d bat sur les enjeux le r f rentiel et les formes de l action autrement dit la sortie du consensus tout prix qui est souvent l ordinaire des partenariats institutionnels et une des causes de leur peu de prise sur la r alit transformer et l acceptation du conflit la fois comme condition et comme fin du fonctionnement d mo cratique cf les textes de Bernard Bier p 90 et R gis Cortesero p 102 sur la participation e Une centration sur le projet qui permet de sortir de la d rive du partenariat comme finalit et du face face entre les acteurs et ses effets n gatifs lutte de pouvoirs et de territoires heurts et incompr hension entre cultures professionnelles en le posant uniquement comme un outil au service des populations et des territoires Autrement dit le partenariat n a de sens que dans le projet et c est le projet qui doit structurer le partenariat et non l inverse 21 Top down descendant et bottom up horizontal et ascendant 22 Epstein R Gouverner distance Quand l Etat se retire des territoires Esprit
295. x sciences molles per ues comme approximatives empreintes de subjec tivit et donc peu fiables Une r f rence et un outil pour l action publique Plus r cemment ce mod le va impacter les sciences politiques Sur quoi fonder la d cision politique Quelles sont les rationalit s l uvre dans l action publique On sait que la pr tention fonder scientifiquement l organisation sociale va conduire certains courants partir de la seconde moiti du XIX si cle jusqu nos jours de Saint Simon Comte jusqu Galbraith revendiquer un pouvoir des technocrates contre les errances diverses des pouvoirs politiques ou des lobbies On pourrait en voir un h ritage dans le primat aujourd hui des experts conomiques et des statisticiens la science du chiffre tant par d finition per ue comme le mod le de la rigueur en occultant tout d bat sur la nature m me de leur expertise et les soubassements id ologiques de leur discours C est de cette logique que vont na tre aussi dans les ann es 1970 1984 la rationalisation des choix budg taires RCB l valuation des politiques publiques et plus r cemment le primat d une certaine conception de l valuation L importance accord e aujourd hui au mod le exp rimental propre aux sciences dures participe de cette approche scientiste du politique 3 Modalit s et ambigui t s de l exp rimentation Quelques traits de la d marche exp rimentale Re
296. y e Comme nous avons tent de le montrer pr c demment la transposition du mod le des sciences dures un champ qui n est pas le sien l approche en termes conomiste et statistique m me si la r f rence au qualitatif y est de rigueur sont ins parables d une vision du monde d une id ologie le mod le n o lib ral et manag rial montant ou triomphant La recherche scientifique y laisse place l expert l vidence du chiffre et de la science y remplace le d bat public Par analogie et dans un souci de contextualisation on pourrait ici se permettre une digres sion propos de l usage r current du terme projet par les politiques et les professionnels Ce terme appara t dans deux champs distincts e Celui de la technique l architecture au XV si cle puis plus tard le monde industriel L approche est m caniste et renvoie souvent une logique de prototype reproduire de mani re manufactur e Il appartient la culture de l ing nieur on parle d ailleurs d ing nierie de projet On est du c t de la proc dure e Celui de la psychosociologie et de la psychop dagogie qui connaissent un fort d velop pement dans les ann es 1960 le projet repose sur le pr suppos de la libert d un individu ou d un groupe et implique une intentionnalit tourn e vers la r alisation d un dessein on est du c t du processus Or dans les ann es 1970 80 ce terme est mobilis dans le champ politique Et forc

conduire un projet expérimental en direction des jeunes

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