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Courts-métrages - Espace pédagogique

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1. 2012 2013 LE a eae T en OS A S FROZEN STORIES FATHER AND DAUGHTER de Julien Lucas de Grzegorz Jaroszuk de Micha l Dudok de Wit DIANE WELLINGTON NOLA gi 626701 19 3811 d Arnaud des Palli res d Askia Traor d Olivier Treiner Mode d emploi Re EA 0001120200 Ce livret suit l ordre des films tels qu ils apparaissent l cran Pour chacun on trouvera les m mes rubriques quelques variantes pr s une premi re d ordre informative synopsis fiche technique r alisateur permet de pr parer la projection Le point de vue soit de l auteur du r dacteur soit du cin aste apporte ensuite un clairage sur l oeuvre et sa gen se Puis on entre dans le film proprement dit soit par le biais de l tude d une s quence soit par celle de plans cl de l oeuvre Enfin la rubrique Rep rages propose des pistes p dagogiques concr tes permettant le travail en classe Certaines sont reprises dans la fiche p dagogique destination des l ves Directrice de la publication S gol ne Royal Pr sidente de la R gion Poitou Charentes Directrice de r daction Agn s Longueville Directrice de la Communication de la R gion Poitou Charentes R dacteur en chef Jean Claude Rullier charg du P le d ducation artistique et de formation au cin ma et l audiovisuel de Poitou Charentes R dacteurs du dossier Jean Claude Rullier Mathieu Lericq Pascal Vimenet Damien Monnier Michel Am
2. N f N L ot L es A N i E N gt lt de Copeaux du pass pour une inqui tude d aujourd hui 4 V N AN N N N N L EE 4 f Vo Not NV ra Les intertitres les images d archives les souffles de vent et les musiques sont les l ments premiers qui composent Diane Wellington Jouant de la crudit des mots et des asp rit s de l image du contraste du silence et de la saturation la dynamique de montage les agence par carts et rapprochements en une forme chor graphique ou musicale On privil giera un d coupage du film en cinq mouvements G N RIQUE Trois cartons indiquent le producteur l auteur et enfin le titre 1 Les fondus de chaque carton intensifient le rythme lent du g n rique PREMIER MOUVEMENT La rudesse du Dakota du Sud 25 2 48 Ce premier mouvement pose d embl e le principe narratif d alternance d images d archives et d intertitres Textes et images s pia ou noir et blanc d crivent une ville de campagne du Dakota du Sud et ses habitants Le puritanisme affleure Les visages surtout masculins sont marqu s par le froid La rudesse du climat 2 est accentu e par de massifs souffles de vent qui s amplifient au fil du mouvement Avant cette aust re description c est l image d une enfant qui ouvre le film Regard cam ra elle pose n
3. Copeaux du pass pour une inqui tude d aujourd hui Rep rages Nola Synopsis fiche technique r alisateur Point de vue Survivre apaiser son pass avancer vers son futur Analyse du r cit 24h de libert Analyse de plans Les lans de Nola Rep rages L Accordeur Synopsis fiche technique r alisateur Point de vue Requiem pour un tricheur Analyse de s quence La chute Rep rages Pistes transversales Bibliographie 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 BIOGRAPHIE JULIEN LUCAS N en 1976 Julien Lucas est dipl m du Conservatoire sup rieur d art dramatique Depuis 2001 il m ne une carri re de co m dien au th tre au cin ma longs et courts m trages et la t l vision Il tient ses premiers r les en 2002 au cin ma dans R sistance de Todd Komarnicki aux c t s de Sandrine Bonnaire et dans France boutique de Tonie Marshall On notera sa pr sence aux g n riques des Amants r guliers de Philippe Garrel en 2005 du Naufrag de Guillaume Brac en 2009 de Une vie meilleure de C dric Kahn et de Bye bye Blondie de Virginie Despentes en 2010 Il a t galement la voix fran aise de Madhur Mittal dans Slu mdog Millionnaire de Dany Boyle 2008 En 2004 il se lance dans l criture et la r alisation de courts m trages auto pro duits Niava en 2004 Loto et Comme un homme en 2006 puis viendra en 2009 Surfeurs financ par une soci t de pro
4. L actrice n e la fronti re du Lib ria et de la C te d Ivoire d bute en 1995 Elle occupe des r les pour des r alisateurs fran ais Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran de Fran ois Dupeyron en 2002 Black de Pierre Lafargue en 2008 Les r alisateurs de couleur qui l emploient misent sur sa plastique et son temp rament Lumumba de Raoul Peck en 2000 Ses prestations au th tre ou dans les t l films laissent peu augurer de l int riorit de son jeu dans Nola On tudiera comment avec une conomie de dialogues des v tements sobres elle exprime par son regard les tats d me nuanc s de Nola On mettra en perspective son jeu int rieur avec celui des protagonistes rencontr s serveur de caf passants dans la rue tenanci re d h tel hommes de la bo te de nuit Par ailleurs on pourra examiner la situation des com diennes de couleur Firmine Richard ou A ssa Ma ga dans le cin ma fran ais et le genre de r les qu elles occupent On reviendra sur le choix du r alisateur qui dirige une protagoniste noire qu est ce que cela apporte au film On se souviendra de la place des r alisateurs d origine noire ou maghr bine dans le cin ma fran ais d aujourd hui en s interrogeant sur le genre de films qu ils proposent Alain Gomis Roschdy Zem Rachid Bouchareb 19 BIOGRAPHIE OLIVIER TREINER N en 1978 Olivier Treiner fait des tudes litt raires Apr s une Licence d Histoire
5. tre men e afin de d gager leurs qualit s respectives mais aussi les clich s auxquels ils se r f rent Par exemple le patron acquiert une fonction inhabituelle l autorit qu il poss de ne se quantifie pas en termes de pouvoir mais en termes d affection En m me temps son autorit paternelle l am ne parfois repousser la cruaut ses limites Aussi ce personnage de par ses exc s d amour et de brutalit se r f re par la n gative au clich du chef d entreprise insensible uniquement accapar par le profit Radicalisant et d tournant les clich s le film fait du personnage un objet de r flexion voire de critique En outre un caract re se d finissant par son rapport l loquence La Bruy re les personnages peuvent tre appr hend s selon leur type de langage respectif allant de la d claration emphatique du g rant aux murmures g n s des protagonistes en passant par la lalomanie interrompue de l employ LA COM DIE DU TRAVAIL La mise en sc ne de Contes gel s se fonde sur de effets comiques divers Le contenu et le ton des dialogues la confrontation entre les personnages mutiques et marginaux avec les personnages extravertis et impulsifs la frontalit et la distance des cadrages vis vis des personnes ou des lieux film s sont quelques l ments qui d placent la vision anecdotique vers un regard po tique et ironique du monde du travail Or user d un tel regard ne signifie pas s ext
6. anmoins deux sc nes finales semblent incarner au mieux le film et receler l essentiel des proc d s mis en uvre Le temps de la vieillesse la vieillesse du temps 05 21 06 00 Le film ne fait pas appel au langage parl Son expressivit repose sur une combinatoire du dessin en mouvement de la succession des plans et de leur association la trame sonore Ce proc d formaliste semi muet fait appel un principe mimodramatique Il est n anmoins susceptible d atteindre profond ment le spectateur Celui ci sera surpris de constater qu il en subit d abord l impr gnation inconsciente avant de pouvoir en d m ler l cheveau Dans cette premi re sc ne finale on voit successive ment un vol d oiseaux dans un paysage automnal la Fille devenue vieille progresser du fond de ce paysage vers nous son buste surmont d une roue de v lo celle ci passant dans une flaque d eau la Vieille croiser une jeune fille v lo puis la Vieille tentant de faire tenir en quilibre sa bicyclette sur la colline de son en fance Soit six plans de dur es in gales pour un total d environ 40 secondes Michael Dudok de Wit a dit son parti pris Je voulais condenser toute une vie en quelques minutes tout en cr ant un sentiment tr s fort de temps et d espace Malgr sa bri vet et l absence de d finition psycholo gique du personnage principal c est l impression que communique la s quence Pourquoi
7. autour de films et d auteurs peu vus Il travaille pour le festival Retours vers le futur de Ch teauroux consacr l archive Il r alise en 2011 Six faces d une brique Michel Amarger R alisateur de films documentaires et de recherche journaliste pour Radio France Internationale Il couvre l actualit cin ma et traite de sujets sur l audiovisuel africain Il participe la gestion d associations de promotion du 7 me art et anime le r seau de critiques Africin dont il est l un des initiateurs Arnaud Peuch Enseignant d Education Socioculturelle Poitiers et intervenant pour Lyc ens Au Cin ma depuis une dizaine d ann es Apr s des d buts en tant que journaliste puis res ponsable de structures culturelles 1l s essaie l criture la r alisation et la production de films documentaires avant de rejoindre l enseignement temps plein Le court m trage est Un espace de libert Ce programme de six films courts se propose d prouver la v rit de cette affirmation Voici des uvres qui refusent le surcodage ou la frime o encore les angles de prise de vue bizarres et les mouvements de cam ra virtuoses Voici des films qui vivifient notre paysage cin matographique leurs propos sont forts leurs partis pris esth tiques ou leurs formes narratives sont cr atives ils s installent enfin dans des genres divers la fable la chronique le thriller l essai la tragi com die Un dialogue en
8. de son existence Il n est pas question de morale ici mais d erreur Car le vrai mal consiste tricher avec son destin en essayant d touffer sa force vitale Adrien l appendra ses d pends on ne badine pas avec sa v rit profonde Cette aberration karmique qui cr ve les yeux va attirer l imprudent musicien vers une audition o il devra jouer pour sauver sa peau ANALYSE DE S QUENCE L chec 01 00 01 50 Ces deux sc nes bien que tout fait disjointes dans l espace et le temps filmiques forment cependant une unit narrative bien distincte une s quence de flash back racont e en voix off La s quence se situe entre la sc ne d ouverture chez la meurtri re et la s quence du salon de th qui nous livre la premi re sc ne de dialo gues Elle permet au narrateur de ponctuer l v nement d clencheur la gen se de la situation en deux temps la cause l effet Le traitement stylistique y est homog ne avec des plans brefs sans dialogues tr s pr cis tr s compos s et l ef ficacit narrative remarquablement efficace 1 L illustration sonore de la porte de l auditorium qui s ouvre et qui fait la transition entre le titre du film et le plan d o provient probablement le son r sonne comme un coup d arr t une d flagration un pr sage tragique sinon funeste moins que ce son soit le dernier son du film celui qui met fin l audition d Adrien Nous venons de basculer dans le flash back
9. duction et soutenu par plusieurs collecti vit s territoriales Comme pour Surfeurs Julien Lucas est la fois r alisateur et acteur de ses propres films FICHE TECHNIQUE Dur e 14 26 R alisation et sc nario Julien Lucas Image Julien Poupard Montage Xavier Colon Julie Duclaux Julien Lucas Montage son Claire Cahu Musique originale Michel Delage Interpr tation Julien Lucas Satya Dusaugey Production Studio Kremlin Productions Avec le soutien de la R gion Poitou Charentes des Conseils G n raux de la Charente Mari time des Landes et du Val de Marne Le film a t tourn du 2 au 7 octobre 2009 sur la plage des Mathes Charente Maritime sonne m ns ss eee eee eee eee eee eee nee eee eee eee eee eee ee onec ee eee eee ee eee eee eo ee cee eee een eee eee eee eee ecos SYNOPSIS Une plage d serte au bout de nulle part D passant du sable la t te d un jeune homme enterr jusqu au cou par son fr re a n qui le domine de toute sa hauteur Supplice sadique Pas du tout D fi stupide lanc par le cadet pr t toutes les cr tineries pour perturber la domination de son a n Entre les deux fr res l atmosph re est la rigolade Mais dans l ivresse du jeu les vanit s s entrechoquent et les anciennes rancunes ressurgissent Rythm par l inflexible m tronome du ressac le d fi stupide tourne bient t au jeu dangereux POINT DE VUE FAUX FR RES Avec l anonymat du titre Surfeu
10. res d une part l inscription des personnages principaux dans l espace tend cloisonner leur perspective les concentrer dans des espaces in habitables qui refusent le mouvement et o le contact est limit comme l immense et froid supermarch Les quelques plans de contextualisation insistent d ailleurs sur la dimension statique presque fantastique du magasin D autre part le cin aste cherche sous tendre l espace d un souffle humain travers la sph re sonore Le haut parleur et le t l phone portable impliquent la pr sence d une voix qui traverse l espace faisant du son le lieu d une parole la fois autoritaire et intime Par cons quent le cloisonnement spatial et le d bordement sonore se juxtaposent r v lant la fois le mal tre mental des protagonistes et l autorit singuli re du personnage du patron Analyser l espace et le son revient d abord identifier les divers lieux du r cit et les modalit s formelles travers lesquelles ils sont appr hend s jouant souvent sur le plan fixe la composition horizontale et la vision frontale Contrairement l espace filmique d action les lieux sont ici souvent per us comme un support de stagnation et de dialogues appelant r fl chir la d shumanisation de l espace et la va leur de l action dans le monde contemporain L atelier doit enfin permettre d interroger la valeur du t l phone portable et de la t l v
11. roulent sur fond de ciel bleu et de soleil le ciel devient mena ant au moment o la mer monte au moment o le pi ge se referme Le plan de coupe d un ciel bleu bouch de gros nuages pr c de alors ses cris d angoisse JEUX DANGEREUX L ensablement auquel s adonnent les deux fr res de Surfeurs est un grand classique des jeux de plage Mais tel qu il est pratiqu dans le film il prend l allure d une preuve initiatique dont le d roulement codifi sera perturb par le d fi du surfing lanc par l a n au cadet Une relecture de cette s quence 04 38 06 59 permettra de mettre Jour le m canisme du d fi qui conduit les deux fr res une situation tragique La seconde tape du jeu est bien sortir du trou le plus rapidement possible et d entra ner une poursuite Lutter contre le poids du sable sur le corps contre les l ments naturels valoriser sa force musculaire et prouver l autre sa ma trise physique tels sont les enjeux de l initiation Ce qui se joue au moment o l a n enseveli son tour doit sortir de son trou de sable rel ve de l engrenage du d fi n arrivant pas s extraire 1l refuse les conseils du cadet a coince ou quoi Non a va c est bon C est quoi qu est bon Occupe toi de tes pattes L amour propre l estime de soi feront le reste Et lorsque le cadet propose de sortir son fr re du trou on entendra Jte dis que
12. Chicon La voix des Parias Diane Wellington et avec Luciano Barisone Pourquoi faire ce qu on peut faire catalogue Visions du r el de Nyon 2012 avril 2012 Matthieu Ch reau entretien avec Arnaud des Palli res objectif cinema com septembre 2004 Julie Savelli Arnaud des Palli res conteur de notre temps Bref le magazine du court m trage n 103 juillet ao t 2012 www centreimages fr vocabulaire Cours de cin ma en ligne avec de nombreux extraits de films class en 4 rubriques Image Plan Montage Son 11 s ances pour se lancer dans l analyse des films R alis par Ciclic L Agence r gionale du Centre pour le livre l image et la culture num rique www le court com index php Site d di la plan te court m trage co anim par l Agence du Court M trage et l association Sauve qui peut le court m trage Festival du Court M trage de Clermont Ferrand www arte tv fr court circuit le magazine du court metrage Emission hebdomadaire Court circuit diffuse des courts m trages encadr s d entretiens et de sujets sur la forme courte Outils sur le court m trage La forme courte DVD CNDP coll L Eden CINEMA 2006 192 mn Ce DVD propose sept courts m trages d poque et d horizons divers pour initier une r flexion lors d un travail en classe Bref la revue du court m trage dit e par l Agence du court m trage elle recense les projections et les t l diffusions ainsi que des crit
13. Nous allons avoir l explication remonter les m andres des cha nes de cause effet pour connecter avec ce point de d part logique Le d cor et la lumi re nous plonge dans une ambiance de spectacle voire de salle de cin ma avec cette barre d ombre qui rappelle les barres scopes Nous sommes doublement spectateur ici spectateur du film int rieur dans la plus grande cin math que du monde la m moire C est l que le narrateur ponctue l origine du drame c est l qu il va se jouer Le plan g n ral rend le personnage insignifiant perdu dans ce d cor immense 2 Et je me croyais promis un brillant avenir synchronis avec une plong e z nithale qui crase nouveau le personnage et le ram ne l tat de vulgaire pion ignorant de sa propre destin e marionnette impuissante pantin vantard dans les mains de la vie Les propos de la voix off renforce un peu plus la connotation d chec d impuissance et d illusions d ues 3 La cam ra revient hauteur d homme et pour la premi re fois nous nous mettons la place du protago niste en point de vue subjectif 4 Ce gros plan sur la main tordue par le verrouillage du tabouret exprime remarquablement toute la crispa tion contenu dans le geste Il illustre la puissante volont de contr le sur le cours des choses Des efforts vou s l chec car comme nous l ont annonc les plans pr c dent Adrien n est qu un pio
14. c d en 1999 Comme si l esprit du disparu accompagnait les premiers pas de r alisateur de Askia Traor lui m me sur les pas d une femme de couleur la libert encadr e 17 18 ANALYSE DE PLANS Les lans de Nola Priv e de libert restreinte dans ses mouvements surveill e jour et nuit Nola va pourtant pendant 24 heures s lancer vers son identit perdue Askia Traor filme avec attention et pudeur les aspirations et les pulsions d une femme trop longtemps entrav e 1 Premi re image de Nola Gros plan sur ses yeux dans la p nombre Il succ de un travelling sur une for t L h ro ne sort de l ombre pour rentrer dans l imaginaire du spectateur Nous regardons son regard et allons voir ce qu elle prouve du monde ext rieur 2 Gros plan sur le visage de Nola Elle occupe la moiti de l image et son regard semble chercher avidement des rep res gauche un espace ouvert clair sugg re la profondeur de la rue et sa vitalit 3 Plan moyen sur Nola tendue sur le lit de la chambre d h tel bras en croix vue en plong e Elle se couche voluptueusement sur le couvre lit et respire doucement les yeux ouverts savourant la qui tude de cet espace clos avec lequel elle semble faire corps un moment 4 Gros plan sur le visage de Nola inclin vers la gauche I occupe la moiti de l cran A droite le haut du corps est plong dans le bain Les caresses de Nola sont hors champ
15. d autorit sin guli re une figure paternelle On le voit d s le d but de la s quence le microphone haut parleur est utilis non pas en tant que support d un flux d informations neutres mais comme le socle d un message personnel adress aux deux protagonistes Dans la suite de la s quence la figure paternelle du chef d entreprise se dote m me d une dimension grotesque lorsque dans le plan de la salle d attente il s assoit entre les deux h ros 5 il est ici recroquevill comme si les deux protagonistes se lib raient de son joug Il devient progressivement la figure d une autorit d plac e Ensuite de la neutralit la partialit de son statut public celui de priv la parole acquiert gale ment un r le nouveau celui d exprimer librement les sentiments L employ pr sent dans le vestiaire dit qu il aime la po sie et que personne ne le croit 2 Il r cite alors le premier couplet du po me La Panth re de Rilke Le m lange entre le caract re plat du d cor le ton insen sible de l homme et la dimension tragique du po me favorise l encore une forme de d calage comique Enfin le r gime de parole entre les deux protagonistes volue galement La n cessaire collaboration des deux individus marqu e par une coexistence dans le m me plan se transforme en unit marqu par une complicit naissante Outre le d bordement de la parole du p re la parole des protagonistes devient le flu
16. deux judokas moiti saouls comme le disait le sc nario 13 On notera au photogramme 12 la bascule des sentiments l uvre dans le regard sombre du cadet qui laisse nouveau sourdre sa col re Enfin on quitte les plans rapproch s pour le plan d ensemble 14 et la cam ra op re un travelling arri re qui fond dans le d cor de la gr ve la lutte des deux fr res L agitation st rile de leur querelle devient une impasse d risoire dans le cadre de l immensit de l oc an Le film s inscrit ainsi dans une boucle et dans l espace sc nographique le m me plan d ensemble de la plage ouvrait le film et dans le r cit la violence fratricide Le rythme la fois lancinant et a rien de l aria chant e de la musique finale traduit et la constance de la violence des passions et en m me temps leur futilit REP RAGES LA BOUCLE NARRATIVE La facture narrative du film est classique et efficace on pourra s int resser d abord au r cit lui m me en reconstituant ses grandes unit s le prologue le jeu le d fi de l a n le d fi du cadet la noyade imminente de l a n la reprise des hostilit s on analysera ensuite quelques choix et partis pris du cin aste comme le travail du son notamment au moment o la t te de l a n passe sous l eau Le film s ouvre sur une violente anticipation narrative qui harponne le spectateur amorc e alors que l cran est enco
17. draps et du papier peint qu elle contemple Elle y savoure un bain voluptueux et prouve dans la moiteur de l eau un plaisir sexuel lib r Il y a aussi ce que l on d couvre d elle au fil du r cit sa condition de prisonni re la rencontre esp r e avec sa m re qui re fuse de lui r pondre ce qui induit qu il existe un rapport conflictuel entre elles le d paysement recherch dans la bo te de nuit o Nola attire l attention des hommes qui la cernent la violence farouche qu elle oppose aux avances insistantes de l un d entre eux Le r alisateur livre ici un portrait de femme sensible en opposant les int rieurs sombres et charg s presque rassurants et les ext rieurs vivement clair s o Nola se cherche et cherche s inscrire Une musique empreinte de gravit et de nostalgie apporte une a ration la moiti du film reprise dans les derniers plans attach s Nola regagnant la prison 6 Le film a t tourn dans les rues de Grenoble et les ext rieurs de la prison Aiton en Savoie Le soutien de la R gion Rh ne Alpes taye les moyens de la production au sein de laquelle Askia Traor a d j travaill Il s impose comme un nouvel auteur apte donner du sens aux mois d une femme et son d sir d occuper son propre espace de libert A noter que le M i E pe S 4 gt FLE E TTL R E a sA nii film est d di Oumar Traor son grand fr re d
18. et le romantique le public et le priv l inertie et le mouvement pour soulever des questions soci tales et philosophiques En somme par le d tour du conte satirique impulser un cin ma social d un nouveau genre ANALYSE DE S QUENCE Un monde qui jouit de la souffrance 11 38 18 20 La s quence relate le parcours des protagonistes Jusqu leur participation l mission L individu le plus mal heureux du mois La coh rence formelle fonctionne travers un graduel largissement de l chelle des plans fixes passant d un plan rapproch sur le patron 1 pour finir sur un plan d ensemble de tous les employ s face aux crans de t l vision 10 Pour reprendre la divi sion classique de l criture dramatique il s agit de la fin du d veloppement o les n uds narratifs en m me temps que la dimension grotesque se clarifient La ten sion dramatique trouve son point d orgue au moment de l mission de t l vision Mais l homog n it nar rative sous tend un univers de contrastes travaill par trois tensions public priv int rieur ext rieur r alit virtualit D gager les strat gies de cloisonnement et de d bordement tayera cette analyse premi re vue la s quence oscille entre l univers du supermarch lequel est r gi par un chef d entreprise au comportement singulier et les moments de pr para tion du couple en dehors du lieu de travail l image de la construction di g tiq
19. il entre au Conservatoire National d Art Dramatique de Paris o il tudiera entre 2001 et 2003 Jusqu en 2008 il joue dans plusieurs pi ces L Achat du Cuivre de Brecht Les Joyeuses Comm res de Windsor de Shakespeare Tr s t t il met aussi en sc ne Marivaux Pouchkine puis ses propres pi ces Outrage 2008 Il est laur at 2008 de la Villa M dicis Hors les Murs pour sa pi ce Fission Il r alise son premier court m trage en 2007 Crassus avec une voix off interpr t e par Denis Podalyd s Olivier Treiner se met lui m me en sc ne en Crassus contemporain partir de photos en noir et blanc dans un film exp rimental o se m lent r f rences historiques r flexions sur l app t du gain et le sens de la vie FICHE TECHNIQUE Dur e 13 R alisation et sc nario Olivier Treiner Image Julien Roux Montage Jean Baptiste Beaudoin Son Nicolas Waschkowski D cors Alexandra Henocq Musique originale Rapha l Treiner Musique pr existante Robert Schumann Sergue Rachmaninov Interpr tation Gr goire Leprince Ringuet Gregory Gadebois Danielle Lebrun Micheline Levchin Production 2425 Avec le soutien de la R gion Poitou Charentes et du d parte ment de la Vienne C sar 2012 du Meilleur Court M trage sn osns ones ns nn msn en sssssssn AAA A A T T T Laccordeur d Olivier Treiner REQUIEM BOUR UN TRICHEUR L Accordeur poss de une capacit de s duction qui propulse le
20. instrumentation qui permettrait de traiter l ensemble de la trame musicale dans une structure que j identifie une suite de chapitres Chapitres dans la vie du personnage central qui commencent avec de nouveaux th mes musicaux avec des variations dans l instrumentation de mani re ce qu on sente bien les passages de temps d un chapitre l autre Finalement le th me d Ivanovici n est utilis qu au d but et la fin du film et la majorit de la musique est originale mais a t compos e malgr tout en m inspirant de celle ci et dans l esprit d une suite musicale Certains bruitages les clochettes de bicyclettes particuli rement sont un l ment important pour la trame sonore et participent galement a l effet nostalgique et l motion qui se d gage de l ensemble Enfin comme mon fils Jean Baptiste travaillait avec moi cette poque l au montage sonore il y avait encore un autre niveau de sensibilit avec le sujet du film qui s exprimait par cette collaboration p re fils Comment le rythme du film est 1l construit par la musique et les bruitages On mettra en vidence l ad quation entre la valse et la roue des v los entre la l g ret et la m lancolie qui s en d gage L ENFANT AU V LO Construction du r cit contenu sous jacent le r cit sur un mode arch typal met en sc ne une enfance transpos e de l auteur Micha l Dudok de Wit pense initialement un r ci
21. je suis bien Tu vas pas me forcer sortir non Et pour confirmer ce refus d aide qui traduirait une inf riorit inadmissible pour l a n la conversation glisse sur les propres incomp tences du cadet en mati re de surf La hargne du d fi prend le dessus aveugl par la provocation relever le cadet oublie son fr re dans son trou l a n n a pas encore pris conscience que la mer monte et qu il risque la noyade BIOGRAPHIE GRZEGORZ JAROSZUK N en 1983 Varsovie Pologne Grzegorz Jaroszuk r alise des court m trages oscillant entre la fiction et le documentaire Il a int gr le d partement R alisation de l cole nationale de cin ma de d d o il sort dipl m en 2011 Apr s plusieurs courts m trages remarqu s dont L histoire d une voiture br l e Historia o braku samochodu 2009 il continue de cultiver un univers original o le tourment existentiel se confond avec l tranget dans Contes gel s Opowie i z ch odni 2011 son film de fin d tude Ce dernier est s lectionn dans les plus prestigieux festivals au monde Locarno Los Angeles Lisbonne Clermont Ferrand Il re oit galement de nombreuses r compenses parmi lesquelles le Grand Prix des Rencontres Henri Langlois Festival International des coles de Cin ma de Poitiers en 2011 FICHE TECHNIQUE Dur e 26 R alisation et sc nario Grzegorz Jaroszuk Image Marcin Wiadyniak Mon
22. la calligraphie notamment chinoise ou celles de l cole hollandaise Sous le pinceau de Micha l Dudok de Wit le trait danse comme le nuage dans le ciel parfois lourd parfois l ger parvient impr gner son esprit de ce qu il fait et arriver la v rit Arbres ciel nuages polders mer et personnages sont empreints de ce souffle et de cette fragilit traces de la modernit de Rembrandt et de la vitalit de Jongkind Striures jeux d encres et de masses d pouillements contrast s silhouettes arch typales sur tout ce qui constitue le dessin en mouvement el par Pascal Vimenet atner and Daugnter de Micha l Dudok de Wit SYNOPSIS Father and Daughter P re et Fille raconte en huit minutes toute une vie un paradis perdu histoire d une fillette au pays plat des polders hollandais qui voit brutalement dispara tre de son horizon son p re Elle l attend et retourne tout au long de sa vie sur les lieux de la s paration Au soir de sa vie elle esp re encore le retrouver R cit m lancolique et nostalgique Father and Daughter est la fois un conte une ballade po tique et une r flexion existentielle f 7 k Ti E Jongkind Petit canal bord d arbres coulant entre des p turages Rembrandt Canal dans une ville semble s tre d pos s pia ocre ou lavis d encre effac comme l cho chromatique d un temps r volu Dans cet espace o l immensit
23. se r v le d autant plus qu elle est sujette une lente m tamorphose la roue de la bicyclette est asso ci e celle du temps Stimulatrice du souvenir comme la fameuse madeleine elle active cette recherche d un temps perdu C est elle qui par son vocation sonore s associe comme l a voulu le compositeur Normand Roger au tempo des chapitres engendr s par la valse de Iosif Ivanovici qui ouvre et ferme le film C est elle encore qui intro duit les silhouettes du P re et de la Fille et permet les croisements des personnages ou l expression des jours qui passent C est elle enfin qui favorise la r union finale des ombres filiformes de la Fille et du P re fusion dipienne que la fermeture au noir dissimule peine signe de la qu te ternelle d harmonie de Micha l Dudok de Wit Father and Daughter va au del de la qu te d un enfant pour un p re trop t t absent Le film nous treint parce qu il r veille en nous un sentiment de perte indicible de paradis enfoui qui nous est tous commun 1 Profondeur et simplicit entretien avec Michael Dudok de Wit Gilles Ciment 6 juin 2002 Positif n 508 juin 2003 2 Li Si fondateur de la calligraphie chinoise 210 av J C 10 ANALYSE DE SEQUENCE Le film est con u comme un continuum chaque partie tant li e par des ellipses visuelles tr s discr tes que la composition musicale s est employ e l g rement souligner N
24. sous l angle de l exp rimentation qu il r alise La m moire de l ange 1989 film enqu te sur une rue parisienne dont la rumeur dit que le sous sol contiendrait les cadavres de communards Il y amorce son art du rapprochement de fragments et sa qu te des traces de l Histoire dans le pr sent Filmer une pens e en train de se construire va devenir un de ses motifs filmiques qu on retrouvera dans Avant apr s 1993 Drancy avenir 1996 Adieu 2003 Il passe du documentaire l essai Disneyland mon vieux pays natal en 2001 puis la fiction les m lant m me parfois Poussi res d Am rique en 2011 d veloppe Diane Wellington un portrait des USA avec des images d archives Il termine le tournage de Micha l Kolaas adapt de Heinrich von Kleist FICHE TECHNIQUE Librement inspir de South Dakota de Nancy Peavy Dur e 16 R alisation texte et montage Arnaud des Palli res Assistante Caroline Detournay Son Jean Mallet Musique piano Louis Moreau Gottschalk Musique additionnelle La savane Musique originale Martin Wheeler Mixage Jean Pierre Laforce Production Les Films Hatari Michel Klein ss nn nn sms sms ss sn sn ns eee ee one cee eee eee nene eee ee eee eee emsssssssssssssssssssseseee A CE S par Damien Monnier Diane vvellington de Arnaud Des Palli res POINT DE VUE PIECE S D TACH E S DE L AM RIQUE Depuis 2002 Arnaud des Palli res s int resse la collectio
25. spec tateur dans un espace ludique Si d s les premi res notes de Schu mann nous avons go t la grave m lodie de l existence tr s vite nous flirtons avec le fantastique en d couvrant la quasi nudit du pianiste narrateur Comment en est il arriv l Nous voil pris dans un jeu o l l gance tranquille le dispute au myst re Le cin aste opte pour une narration en boucle la mani re d un conte La structure rappelle celle des contes comme celui du Taj Mahal o les humains sont punis pour s tre montr s avides ou vaniteux Le dis positif de mise en sc ne utilis pour souligner la d lectation d Adrien prend la forme d une d gustation de p tisseries au restaurant alors qu il vante avec gourmandise son interlocuteur les avantages de sa nouvelle condition Les avertissements de Simon permettent de faire planer une menace dans laquelle il fonce en aveugle C est son insis tance inconsciente vouloir p n trer l appartement qui va le jeter dans la toile de la veuve noire On vit vraiment dans une soci t de voyeurs et d exhibitionnistes Avec ces mots de Simon l employeur d Adrien le r alisateur stigmatise l une des contagions de notre poque propag e gr ce aux r seaux sociaux Rien de moins anodin dans la logique filmique Cet ein par Amaud Peuch SYNOPSIS Adrien est un jeune pianiste prodige Il s est effondr psychologiquement apr s avoir chou un concours de renom e
26. D une part la diversit des valeurs de plans cr e une dynamique visuelle et narrative panoramique et mouvement dans l image plans fixes diversifi s avec personnage s en mouvement plan fixe recadr dans le mouvement avec personnage en mouvement D autre part en tant que spectateur nous Jouons avec ce mat riau que nous donne voir le r alisateur et nous proc dons inconsciemment une s rie d associations que la bande son induit Car sch matiquement que voyons nous Vol d oi seaux et p piements caract ristiques de l automne 1 accompagn s du leitmotiv musical nostalgique Espace du ciel immensit Ce mouvement est un pr texte pour rejoindre en fond de plan la Jeune fille v lo Gros plan elle est d abord une ombre que sa progres sion claire soudain Elle marche difficilement c t de son v lo petite et vo t e g e Le temps a pass Elle est comme l ombre qui s tire au sol au cr puscule de sa vie Et le p le soleil n est peut tre que le reflet de son ruminement int rieur Une roue de bicyclette qui tourne bien lentement Une silhouette menue et fragile qui croise celle nergique et rapide d une jeune enfant lanc e sur un bolide Enfin une silhouette impuissante face aux lois de l quilibre Les 20 secondes finales sont ainsi une d monstration de la mise en sc ne du r alisateur Elles d crivent deux checs pour faire tenir debout le v lo Le prem
27. Musique originale Normand Roger Son Jean Baptiste Roger Th me d ouverture et de fermeture The Danube Waves losif Ivanivici 1880 Production Cloudrunner Ltd UK Claire Jennings CineTe Filmproductie bv Hollande Willem Thijssen CO eee eee eee aeo nee eneo nee eee eee eee eo eee eee nene eee ee eee eo eco eo eee one eee ee ene ee eee eee eee eee oe eee eneo eee eer POINT DE VUE M DITATION VISUELLE tre po te ne signifie pas imaginer des choses mais leur attacher de l importance Thomas Mann Un jour au volant de ma voiture je me suis demand ce que j aimerais le plus exprimer Ma r ponse fut cette douleur tr s belle qu est ce grand d sir silencieux et tr s profond qui peut vous travailler toute votre vie En anglais on appelle ce d sir longing Puis l histoire s est cristallis e sur le d sir entre un enfant et son p re L intention est donc m taphysique le longing recouvrant une notion de douleur raviv e par la dilatation temporelle de d sir et de regret venus d un temps ancien En quelque sorte une saudade nordique la fois nostalgie d un paradis perdu et m lancolie de son impossible retrouvaille Cette intention atteint son expression formelle exacte incarn e par une m ditation visuelle une image po me qui condense et dilate ce sentiment Par son parti pris minimaliste le film parvient re pr senter le tremble ment de la vie Fid le en cela aux traditions de
28. arger et Arnaud Peuch Conception graphique Communication R gion Poitou Charentes Cr dits photos Studio Kremlin Nicolas Maupin Polish National Film School Lodz SND Films Les Films Hatari Michel Klein Abbel Films 2425 Production R union des Mus es Nationaux Impression Ce document participe la protection de l environnement 1l est imprim sur papier promouvant la gestion durable des for ts par OUEST IMPRESSIONS EUROPE agr e Imprim Vert PEFC 10 31 1021 n de cha ne de contr le FCBA 07 00826 D PEFC Poitou Charentes Cin ma 2 rue de la Charente 16 000 Angoul me T l 05 45 94 37 81 www cinema poitou charentes fr Directeur Pascal P renn s Merci Pascal P renn s Bruno Duchadeuil Agn s Paratte Eva Gautier et Ir ne Hervois SOMMARE Surfeurs Synopsis fiche technique r alisateur Point de vue Faux fr res Analyse de s quence L ternel recommencement Rep rages Frozen stories Synopsis fiche technique r alisateur Point de vue Regard satirique sur une jeunesse d sorient e Analyse de s quence Un monde qui jouit de la souffrance Rep rages Father and daughter Synopsis fiche technique r alisateur Point de vue M ditation visuelle Analyse de s quence Le temps de la vieillesse la vieillesse du temps Rep rages Diane Wellington Synopsis fiche technique r alisateur Point de vue Pi ce s d tach e s de l Am rique Analyse par mouvements
29. arme et lui conseillait de prendre un amant occasionnel pour se faire du bien Dans le plan suivant on retrouve Nola dans la bo te de nuit 9 Plan rapproch sur Nola et l homme qui dansent dans la boite de nuit Il la domine dans le cadre et la convoite du regard Nola l ve les yeux et sourit comme attir e par la lumi re qui vient d en haut hors champs Son d sir aussi semble monter vers l homme 10 Ext rieur nuit sur un banc Plan rapproch de Nola qui se couche pour dormir prouv e par sa lutte contre l homme Son visage se fond dans la nuit Elle est renvoy e ses zones d ombre et sa solitude pendant que commence s grener la musique assez grave de la fin REP RAGES DE LA PRISON LA PERMISSION Le film invite s interroger sur les conditions de d tention des d tenues dans le syst me p nitentiaire fran ais On valuera comment le r alisateur filme la prison en opposant son ext rieur clair avec l int rieur de la cellule plus sombre qui est aussi un indice de stabilit pour Nora Elle y est cadr e en plans fixes dans une composition d images stable La cod tenue occupe souvent le cadre dans une posture d abandon rassurante Elle transmet Nola l argent d une collecte 50 euros et indique un h tel pour se loger Sa proximit est soulign e par son ton bas Elle est la seule communiquer vraiment avec Nola ce qui fait contrepoint son isolement dehors On recensera les
30. cod tenue La discussion porte sur l h tel qu elle recommande affectueusement Elle exprime son exasp ration d tre surveill e par une gardienne dont on ne per oit la pr sence que par l oeilleton de la porte de la cellule o appara t son oeil vu en gros plan 2 Le deuxi me flash back montre une usine de chaus sures o Nola volue au milieu de formes verticales et de vitres qui l enserrent et la figent 3 Une position qui induit l oppression subie dans le monde du travail A noter la pr sence d un calendrier dans le plan s quence qui permettrait de le dater en 2009 Un autre flash back cadre l oeil de la gardienne dans Poeilleton de la porte de cellule apr s que Nola ait entendu du bruit dans le couloir de son h tel ce qui la ram ne l univers de la prison On la voit ensuite marcher le long de la prison en ext rieur d un pas lent et raide 4 Les plans d int rieur qui rattachent Nola la prison ponctuent r guli rement sa trajectoire dans la ville L elle semble renouer avec un monde de sensations enfouies ou r prim es durant le s jour en cellule Elle prend le soleil marche les sens en veil boit un caf d guste une bi re 5 Il y a ce que d couvre Nola la ville avec sa rumeur qui remonte peu peu le son am biant arrive progressivement sur les premi res images de sa marche dans les rues les gens autour d elle la chambre meubl e de l h tel o elle se loge avec les motifs des
31. e la condition d un tressaillement final Aussi Contes gel s est il d abord un r cit initiatique m lant deux pouss es contradictoires De la froide r alit merge le diamant ardent des sentiments pour reprendre la m taphore thermique du titre Plus globalement le film d peint un univers laborieux plein de contrastes En effet les contradictions contaminent le reste du film laissant planer des impressions jonglant entre le comique l ironie la satire et m me l absurde Car le portrait dress du monde du travail est lui aussi charg de ruptures il est un point de rencontre entre la r alit et l imaginaire Un chef d entreprise usant des outils technologiques portable micro pour exprimer son amour et pour extirper ses employ s de la d pression un employ irascible fanatique de Rilke un chat alcoolique voici quelques l ments qui composent ce conte satirique o un monde renvers qui concentre les exc s d une trange humanit se substitue la banalit travers une mise en sc ne implacable fond e sur des cadrages frontaux parfaitement compos s le cin aste cherche faire cohabiter ces caract res excessifs afin de modifier l chelle des valeurs habituellement acquises Dans le film les animaux sont dot s d une psychologie tandis que les tres humains agissent selon leurs instincts Contes gel s d joue ainsi les fronti res entre l humanit et l animalit la volont et la fatalit le tragique
32. en tant que spectateur nous rapproche des personnes film es et facilite sinon notre identification tout au moins notre inclusion dans cet univers Apr s avoir relev ces figures il s agira de pointer ce qu elles voquent et envisager ce qu elles permettent de cr er en termes de r cit de choix esth tiques et d adresse au spectateur Un prolongement de cet atelier pourra consister visionner sur le site des archives Prelinger le fonds Ivan Besse dont sont issues les images Les choix et les coupes effectu s par des Palli res pourront tre rep r s et analys s Des pistes de montage alternatifs pourront tre envisag es et discut es LE MOTIF DE L OISEAU L oiseau avec les os duquel ceux du foetus de Diane Wellington pr sentent une ressemblance intervient deux reprises Il finit de raconter la mort tragique de la jeune fille et cl t le film Dans le quatri me mouvement il survient dans le texte Parmi les restes de la jeune fille Une poign e d os minuscules Pareils ceux d un oiseau Les os d un f tus La comparaison du f tus et de l enfant en puissance avec l oiseau contraste avec la vio lence des faits Entre chaque intertitre un homme l gant entre dans une voiture un gar on marche c t d une voiture un homme fume une cigarette face cam ra Entour de ces textes le gar on sugg re la fois l enfant que ce f tus aurait pu donner comme un futur patriarche en puissance L a
33. es ressemblances vont surgir des th matiques et des esth tiques communes ou profond ment diff rentes vont appara tre Le spectateur va mettre en regard des critures des choix de mise en sc ne S offre ainsi aux enseignants et leurs l ves qui viendront rencontrer ce programme de courts m trages l occasion d explorer quelques uns des enjeux de la cr ation cin matographique Voici quelques chemins qui pourraient tre emprunt s La plus vidente est d abord celle des th matiques des motifs qui circulent dans les films et des propos que tiennent les r cits Ainsi le motif de la boucle de la r p tition de la roue cir cule t 1l dans la structure narrative de Surfeurs de L Accordeur et de Father and Daughter o la femme redevenue fillette se love dans le ventre de la barque paternelle Il est int ressant d en rep rer la mise en forme l cran de mani re tr s simple pour ensuite essayer de comprendre quelle en est la justification la logique au service des intentions de mise en sc ne respectives La mort se retrouve de diff rentes mani res dans Surfeurs Contes gel s Father and daughter Diane Wellington et L Ac cordeur Si elle est le pain quotidien sous sa forme la plus monstrueuse et le moins explicable des faits divers que sont la mort de Diane Wellington ou celle qui r gne dans l appartement feutr de L Accordeur que s est il pass dans le couple elle est une pulsion cach e q
34. fs de l a n submerg par l eau viennent eux en contrepoint La seconde tape s amorce dans le changement de point de vue signifi e par le traitement du son tr s nettement nous passons sous l eau les sons assourdis voire le silence brutal nous placent alors dans le regard flou et le point d coute de l a n 7 8 L effet produit est radical saisissant et d stabilisant l identification du spectateur est totale d autant plus que cet assourdisse ment est anticip bien avant d tre effectivement plac dans le regard de l a n Cet effet de passage du son direct au son assourdi se reproduira une seconde fois au moment o le cadet entreprend d extraire son fr re du trou I se jette alors dans un combat d sesp r contre l l ment naturel film en gros plans La troisi me tape est construite et mise en sc ne autour de l volution progressive des sentiments entre les deux fr res d abord pris de sanglots nerveux puis admettant qu il d valorise en permanence son fr re Tout le temps j essaie de te rabaisser l a n se laisse aller un aveu incontr l qui va nouveau d clencher les hostilit s dont on retiendra le fameux C est normal que t y arrive pas Et de l image du fr re aimant et r confortant 9 10 on glisse celle de la virile fraternit des corps film e en champ contre champ 11 12 pour enfin terminer par l empoignade de
35. gle lunettes noires et canne blanche car ils ne sont l que comme des arti fices une panoplie factice C est bien par le travail sur l image le cadre et la lumi re en revanche Adrien est un tre partag entre l ombre et la lumi re divis il danse sur le fil du rasoir entre v rit et mensonge Ce jeu avec les ombres correspond un motif classique qui traverse l histoire du cin ma et trouve ses racines dans la peinture et le cin ma expressionistes Il agit comme un des ressorts du suspens dans la narration Il met galement en sc ne la part obscure des personnages les mouvements de leur inconscient rest s dans l ombre car Olivier Treiner s aventure ici aux fronti res du fantastique Comme dans M le Maudit Fritz Lang 1931 l ombre menacante pr c de le danger r el L ART DU PLAN Travail conjoint du r alisateur pour sa conception et du chef op rateur pour l art de la lumi re le plan est l objet de toutes les attentions dans L Accordeur Comme son nom l indique le court m trage doit resserrer son r cit car le temps est compt d o le soin apport la mise en place de plans cl charg s de signification C est le cas du plan qui cl t la s quence d ouverture du film cf page 21 Ce plan est d un pr cision et d une richesse impressionnante dans sa composition les m dicaments antid presseurs sur la table de nuit rappellent la maladie l insomnie le bocal du poisson et l effet lou
36. hollandaise en centrant la recherche sur canaux et polders notamment entre les XVIIE et XXE si cles Parmi les centaines de pistes possibles des r currences anonymes ou c l bres apparaissent traitement des v g taux des paysages des personnages Par exemple Paysage de rivi re de Jongkind 1 ou Sainte Famille dans un int rieur clair par une fen tre gauche de Rembrandt 2 pourraient tre utilis es afin d tablir certaines comparaisons Le premier traite du reflet le second du contraste et du clair obscur tr s pr sents dans le film Sur le plan du cin ma d animation plusieurs r sonances existent avec d autres uvres Par exemple dans la po tique des films de Jean Fran ois Laguionie La Jeune Fille et le Violoncelliste 1965 Le Tableau 2011 de Fr d ric Back Crac 1981 ou de Iouri Norstein Le Conte des contes 1979 LES VAGUES DU DANUBE Sur le plan musical Normand Roger nous crit Micha l m avait propos deux avenues explorer une valse bien connue Waves of The Danube Ivanovici 1880 et un instrument musical l orgue de Barbarie qui lui rappelaient son enfance Je ne voyais pas d inconv nient utiliser cette valse qui pouvait participer voquer le souvenir la nostalgie Par contre apr s quelques tests je trouvais que l orgue de Barbarie ne se mariait pas parfaitement avec l environnement du film Je recherchais une certaine vari t dans l
37. ier r v le le d calage de r activit de la Vieille la chute du v lo et sa force physique d clinante il lui chappe une pre mi re fois et retombe terre avant qu elle ne parvienne le r installer 2 Le second ent rine son renonce ment elle tourne le dos au v lo qui reste terre Cette lutte microscopique contre l entropie est traduite par l amplitude minuscule du d placement mesur du corps de la Vieille dans un espace restreint ainsi que par son conomie gestuelle Symboliquement enfin la sc ne a lieu sur le tertre o s est nou le conflit La r union des ombres 06 49 07 22 La 2 sc ne finale fonctionne selon des principes iden tiques Le dessin en mouvement les mouvements de cam ra les jeux de lumi re et la musique sont l pour traduire un tat int rieur des choses et du personnage Ils jouent sur une s rie de correspondances qui rigent le film au rang de transfert visuel 1 2 3 4 5 6 La Vieille en position f tale au fond du d cor sensuel d une barque matrice enfouie dans le sable au milieu de roseaux se r veille comme stimul e par le passage des nuages ou par le th me musical plus alerte 3 Le corps de la vieille semble soudain revitalis Au tragique ant rieur succ de une re naissance Elle court rebours la rencontre de son enfance L animation la m tamorphose vue de jeune fille en fillette inscrivant visuellement le fort d sir de r gres
38. in au d roulement du r cit On s interrogera sur ce mode d approche de l univers carc ral On analysera les diverses mani res de se comporter pendant une permission d foulement repos renouer avec ses proches se d payser et on les comparera aux r actions de l h ro ne en cherchant les expliciter On recensera les tapes de sa trajectoire et on tudiera le mode avec lequel le cin aste oppose le monde clos de la prison avec les espaces ouverts et anim s de la ville On analysera aussi la sc ne de la bo te de nuit o Nola trouve d abord un havre exotique en buvant un verre seule Puis on verra comment les cadrages montrent qu elle devient l objet de la convoitise des hommes La lib ration de ses sens par la danse la drague du s ducteur sont relay es par la sortie dans la rue o les avances sont pressantes Le d coupage de cette s quence 1llustre un changement dramatique dans le traitement du film On mesurera comment l h ro ne bascule de la proie sexuelle en une partenaire qui demande plus d attention puis en r volt e face aux caresses explicites de l homme La violence qui surgit r v le telle la vraie nature de Nola ou sa fragilit fondamentale MATA GABIN DE L ACTRICE AU PERSONNAGE Le film centr sur le personnage de Nola fonctionne sur l empathie que provoquent ses d marches Pour cela Askia Traor choisit une com dienne noire Mata Gabin qui tient le r le principal avec sobri t
39. indices de v racit de cette situation les changes complices avec la cod tenue la pr sence de la gardienne hors champs mais visible par son oeil inquisiteur les objets dispos s dans le cadre SE R INS RER DANS LE MONDE On tudiera comment le film proc de par petites touches pour nous int resser aux motions de Nola notons qu elle est le seul personnage tre nomm et comment sa perception du pr sent la renvoie au pass Le r cit est elliptique la construction simple lin aire entrecoup e de trois flash back le rythme lent La longueur des plans permet de partager plus profond ment les motions de Nola qui mergent peu peu et tour tour face la cam ra Il s agit pour elle de se remettre provisoirement dans le monde apr s une p riode de rupture Le film nous propose de partager cette r insertion dans un espace social Pourtant au bout de sa permission Nola n aura pu rencontrer sa m re comme elle l esp rait ni chapper la violence du d sir masculin qui engendre sa propre violence et la renvoie sa solitude On n oubliera pas ce sujet d analyser comment la musique accentue ce sentiment Parall lement on pourra s interroger sur la condition des permissions attribu es aux prisonni res et examiner comment elles se d roulent dans la r alit Il faut noter qu ici aucune formalit administrative n est restitu e et que la prison reste un espace r f rentiel qui sert de trempl
40. iques des films qui font l actualit A noter La petite collection qui propose dans chaque num ro un DVD rassemblant quelques uns des films voqu s dans les pages du magazine R dacteurs du dossier Jean Claude Rullier Enseignant de cin ma en lyc e et l universit charg du P le d ducation l image de Poitou Charentes Il a d velopp la formation des enseignants aux images et les dispositifs d ducation au cin ma dans les coles coll ges et lyc es de Poitou Charentes Il a crit plusieurs outils d analyse de films consacr s des cin astes notamment africains Mathieu Lericq R dacteur au magazine Format Court critique de cin ma sp cialis dans l esth tique et l histoire du cin ma d Europe de l est Il tudie plus particuli rement les rapports anthropologiques qu entretiennent l imaginaire collectif et la m moire dans le cin ma polonais et roumain Comme programmateur il a collabor au Festival de Brive et au projet illegal cinema Pascal Vimenet Critique historien et enseignant de cin ma auteur r alisateur documentaire actuellement en charge avec le sc nographe Fran ois Confino de la d finition d un projet de mus e du cin ma d animation Angoul me Damien Monnier Il d couvre les Soviets plus l lectricit de Nicolas Rey lors d tudes de cin ma Rennes et Berlin puis se forme au documentaire Lussas Avec des amis il dite D rives revue dvd et site internet
41. ir suffisant et hau tain du visage de l homme face cam ra finit de faire suinter leur pouvoir dominateur En porte faux du motif de l oiseau ce plan s tire insiste sur cet homme semblant aussi retenir l arri v e du prochain texte qui nous d voile ce qu on d j devin il s agit des os d un f tus L image de l oiseau prend alors la valeur d un fant me Surexpos s et voil s ces oiseaux d signent les vies court es insistent sur la vitalit et la persistance m me diffuse du souvenir Le blanc intense et jauni dans lequel s efface la derni re mouette s oppose au noir de la nuit dans lequel le narrateur imagine que la voiture a disparu apr s avoir laiss le corps de Diane Wellington en plein champ L oiseau repasse ainsi de l image au texte et caract rise l esth tique du montage travers ces rapprochements et ces correspondances distance 15 16 BIOGRAPHIE ABDOULAYE ASKIA TRAOR N Beyrouth en 1973 d une famille originaire du Tchad Askia Abdoulaye Traor grandit en France Il suit des tudes universitaires Lyon en arts du spectacle et sociologie en 1998 Apr s avoir tourn des sujets institution nels pour la MJC Duch re il approche les plateaux de tournage de la r gion Rh ne Alpes comme stagiaire en r gie et travaille dans l exploitation cin mato graphique de 1996 2000 Il se dirige ensuite vers Paris pour s orien ter vers la production Il est ass
42. ision deux m dias travers lesquels se joue l illusion de l ubiquit BIOGRAPHIE MICHA L DUDOK DE WIT N en Hollande en 1953 Micha l Dudok de Wit tudie la gravure Gen ve puis le cin ma d animation en Grande Bretagne Install Londres il collabore diff rents spots publicitaires et illustre des livres pour enfants avant de r aliser en 1992 Tom Sweep pilote d une s rie qui n aboutira pas S lectionn en r sidence Folimage en France il y r alise en 1994 Le Moine et le Poisson qui le rend c l bre Le film C sar du meilleur court m trage 1995 nomin aux Oscars lui permet depuis de d velopper un travail d auteur Avec Father and Daughter oscaris et prim dans de nombreux festivals il affirme son style et renforce sa renomm e Tout en poursuivant la conception de livres pour enfants il r alise un autre court m trage The Aroma of Tea 2006 avant de d cider de se lancer dans un long m trage The Red Turtle aid par la R gion Poitou Charentes et le d partement de la Charente Le projet b n ficie d une cosc nariste c l bre qui fait sa premi re incursion dans le domaine du cin ma d animation la r alisatrice Pascale Ferran FICHE TECHNIQUE Animation encre de Chine peinture sur cellulo et aquarelle Dur e 8 8 R alisation sc nario graphisme story board lay out d cors Michael Dudok de Wit Animation Michael Dudok de Wit Arjan Wilschut
43. istant Parenth se Films de 2001 2003 Dare salam et N djamena City de lssa Serge Coelo puis charg de production chez Dominant 7 Il produit des programmes courts pour Abbel Films entre 2004 et 2007 et est charg de production Gra nit Films de 2009 2011 Aujourd hui de Alain Gomis Il passe la r alisation avec Nola sa premi re fiction en 2010 Il pr pare le tournage de Nulle part un court m trage de fiction film dans les Pays de la Loire durant l hiver 2012 FICHE TECHNIQUE Dur e 25 260 R alisation et sc nario Askia Traor Image David Chizallet Montage Fr d ric Baillehaiche Scripte Christelle Garcia Son et montage son Renaud Duguet Mixage son Ivan Gariel Musique originale Thomas Boffelli Production Abbel Films Coproduction Les Films Velvet Avec le soutien de la R gion Rh ne Alpes Productrice Marion Boffelli Interpr tation Mata Gabin Sophie Vaude Satya Dusaugey 40 e 0 ee eee o eee eon cee eee neo eee eee eee eee cee eee onec eee eneo nee Nola de Askia Traor POINT DE VUE ASKIA TRAOR Comment est n e l id e d crire le sujet de Nola L histoire du film est n e d un ami r alisateur qui travaillait la prison de la Sant il organisait des ateliers vid os et d criture et qui a recueilli un t moignage d un d tenu qui racontait ses huit heures de permission qui ont t un calvaire pour lui J ai d cid de m approprier l h
44. istoire et de transformer le personnage par une femme Il y a tr s peu de fictions qui repr sentent les d tenues femmes Qu est ce qui vous a motiv r aliser ce film Je suis sensible au sujet qui tourne autour des injustices et des personnes dont on ne veut pas parler Avez vous enqu t sur l univers carc ral fran ais Je connais un peu l univers carc ral J ai grandi dans un quartier sensible comme on dit de nos jours et j ai eu malheureusement beaucoup d amis qui ont fr quent les prisons Pourquoi avoir choisi une protagoniste de couleur Le choix du personnage principal noir m a paru naturel et politique J ai voulu donner des premiers r les la diversit je n aime pas ce mot pour habituer le spectateur et contribuer un jour ne plus se poser ce genre de question et ne regarder qu une actrice laquelle tout le monde peut s identifier Je voulais aussi travailler avec Mata Gabin qui est une 2227 A E E 7207 11 AO 9 TE EE OEE EEP ERNE EIE E par Michel Amarger Oo YNOPSIS Une jeune femme noire prend le bus et gagne le centre d une ville de province fran aise Elle s appelle Nola et regarde attentivement le monde qui l entoure Elle fl ne prend un caf L vocation de sc nes qui la montrent en prison o elle discute avec une d tenue nous renseigne sur sa situation Nola est une prisonni re qui b n ficie d une br ve permission Elle prend une chambre dans un h tel qu on lui a rec
45. lle on passe au creux de l il et le chuchotement devient intertitre L nonciation est toujours d l gu e au je qui se r f re sa m re l crit comme l cran l histoire se raconte de proche en proche et cette nonciation ench ss e continue de situer l histoire du c t du souvenir Cette dimension manifeste de la m moire permet de pointer les lacunes de l imaginaire et de la fiction propres ce type de r cit Enfin des Palli res tranforme les voyages en avion de Diane en voyages en train Ce changement ramasse en partie son expressivit autour de ce motif ouvert qui sugg re quelque chose de l Am rique le progr s la vitesse le cin ma Le r ve am ricain et sa soif de libert se fracassent 1c1 contre l atrocit de ce meurtre LA PORT E DES IMAGES AMATEUR Les films amateurs rel vent d une forme de po sie de l imperfection Le regard cam ra le flou marqu puis le net la surexposition et le gondolement de la pellicule en d but de plan les rayures et les poussi res la pr sence indirecte de celui qui filme regards qui lui sont adress s la familiarit manifest e son gard par ceux qu il filme les images trembl es car faites la main les personnes film es qui se cachent ou fuient la cam ra celles qui prennent la pose celles film es leur insu sont autant de figures stylistiques qui caract risent le film amateur Elles g n rent un effet de r el qui
46. n alternance avec la sc ne imagin e des derni res minutes de vie de Diane Wellington des images couleurs faites bord de train ou de voiture reviennent Parmi elles une r miniscence l image d une voiture marron sur la route de montagne Le trajet de Diane Wellington vers un ailleurs heureux et doux est brutalement invalid par cette r v lation La voiture bord de laquelle elle a disparu avait plut t des allures de corbillard clandestin Fin des intertitres fin de l histoire Stridents et profonds des vents violents se font entendre petit petit Combi n s aux images couleur ils contribuent instaurer ce rythme disloqu qui pr figure le d sarroi da mouvement suivant CINQUI ME MOUVEMENT Les remous de l histoire 11 28 15 27 D lest e de l histoire mais charg e de son motion tragique une composition impressionniste d images et de sons s installe sur l cran Images couleur et noir et blanc se m lent toutes bord de train ou de voitures Leur flux est tourdissant Au fil de mouvements lat raux et frontaux avant ou arri re elles d voilent une nature rugueuse faite de rochers 10 d tendues d eau de v g tation s che que strient des fils lectriques des rails de chemins de fers et des armatures m talliques de pont ferroviaires 11 Ce foisonnement cin tique est scand par des variations marqu es d intensit lumineuse et amplifi par le rythme du montage qui s acc l re p
47. n d images d archives am ricaines de Rick Prelinger Disponible en libre acc s sur internet elle rassemble des films publicitaires institutionnels ducatifs de propagande et des films de famille allant de 1906 nos jours D abord objets de curiosit ces images ont rapidement t r pertori es par le cin aste au gr de ce qui lui faisait appr hender maintenant quelque chose du pass Au fil de ce travail de d tachement de plans du flux des archives est n e l id e de Poussi res d Am rique agencer ces images des r cits des sons et des musiques de l Am rique qu elles lui voquaient Et selon Des Palli res l Am rique est d abord une id e universellement r pandue par le cin ma avec ce qu elle charrie ayant trait au progr s la loi Dieu au commerce la r ussite Poussi res d Am rique interroge donc notre part d am ricain Diane Wellington en tait une s quence que Des Palli res a extraite pour en faire un film autonome comme un avant go t de cette attention port e aux poussi res de l histoire Diane Wellington est le premier de ses films n d abord d images pr existantes Toutes proviennent de cette collection et au 9 10 me du fonds Ivan Besse qui co ncidence hasardeuse a tourn ces images en SYNOPSIS Diane Wellington est le portrait fantomatique d une jeune fille ayant disparu dans le Dakota du Sud C est aussi l histoire de cette histoire et celle de la col
48. n impuissant 5 Le geste de la main qui essuie le clavier rappelle l id e du temps coul de l orientation vers un but et aussi l id e que quinze ann es d efforts et de pratique peuvent tre balay s en un instant comme de la pous si re comme une longue s rie de dominos qui s croule 6 Ce plan rapproch poitrine nous permet cette fois de prendre r ellement la mesure de l tat int rieur du personnage nous ressentons monter sa panique accom pagn e d une illustration sonore extra di g tique 7 Une main tremblante petite morsure sur l ongle s avance vers son destin L illustration sonore progresse vers la saturation mesure que la respiration du pianiste apeur se fait de plus en plus bruyante elle parasite tout l espace sonore jusqu l insupportable jusqu au point de rupture o l unique note poussive mise par l instru ment ajoute par sa fausset encore un peu de disgr ce la cruaut de la situation 8 A nouveau la plong e z nithale nous d voile un Adrien bl me les yeux gonfl s rougis par la fatigue et les larmes Le visage est mal ras les yeux sont hagards Et la voix off tombe comme un couperet J ai chou Adrien se couche sur le c t en position foetale il r gresse Ironiquement le piano n est plus qu un oreiller La s quence se cl t un plan qui synth tise par la ri chesse de sa composition la d ch ance de notre h ro
49. ommand se baigne longuement et se change Elle se dirige vers un immeuble o r side sa m re qui refuse de lui ouvrir La nuit dans l h tel des bruits de couloir la r veillent et lui rappellent sa condition de d tenue Elle se l ve se maquille et sort se d payser dans une bo te de nuit Quatre hommes la remarquent et boivent avec elle Ils dansent et l un d eux la raccompagne dans la rue en lui faisant des avances pouss es Nola se rebelle et le frappe violemment Puis elle marche seule dans la nuit et s endort sur un banc Au matin elle repart doucement vers la prison formidable actrice sous employ e Et pour finir ce film est aussi une m taphore de mes questionnements sur le fait d tre noir en France est ce qu on se cr e nos propres prisons ou vit on tant noir dans une prison Qu est ce qui guide le parcours de Nola dans le film Nola est guid e par un sentiment de survie et l envie d apaiser son pass pour pouvoir avancer dans son futur Pourquoi ne r v ler que des fragments de son pass Les fragments du pass ne sont pas mis en avant pour viter qu on juge le personnage et que l empathie que l on peut prouver pour elle soit gomm e par son d lit Quel parti pris de mise en sc ne avez vous choisi Pai veill travailler sur l opposition entre le dedans et le dehors Je la filme souvent de loin l ext rieur perdue et apeur e alors que paradoxalement l int rie
50. ousant cette dynamique l intensit du continuum de la musique bruitiste faite de souffles de vents et de nappes de basses va crescendo Ces combinaisons s rielles expriment la fois la col re et la tristesse du cin aste En forme d apaisement une mouette dispara t en s envolant dans le blanc intense du ciel surexpos 12 Lui succ de une image noire durant laquelle la musique ample et stridente alors arriv e saturation arr te brutalement sa tension Silence auditif et visuel le temps du rel chement G N RIQUE DE FIN 15727 15597 Dans le silence sept cartons prolongent notre exp rience esth tique d un film toujours en tension qui nous laisse une place active La dur e des intertitres et le rythme impr visible de leur alternance avec les images cr ent un ph nom ne de l ordre de l inspiration expiration Le texte dans son alternance avec les archives insuffle un sentiment des id es Le blanc diffus des images documents est comme recentr dans le blanc des lettres des intertitres lieu de la narration Alors le blanc de ces mots se rediffuse dans le blanc des images qui contextualisent l inf me trag die Ce qu crit Sylvie Lindeperg propos des intertitres de Respite d Harun Farocki s applique Diane Wellington ils jouent le r le de cristallisateurs de m moires et d op rateurs de vision tout en m nageant une place aux images absentes Jouant de l ambivalence et de la poly
51. pe d formant le visage du h ros pour le rendre m connaissable monstrueux le poisson lui m me qui tourne en rond dans ce petit bocal comme le h ros recroquevill sur son malheur ali n tournant perp tuellement autour de la douleur ind passable de l chec Cette image pourrait trouver un cho improbable dans le roman de Muriel Barbery Les gens croient poursuivre les toiles et ils finissent comme des poissons rouges dans un bocal L l gance du H risson p 20 Folio 2009 A l arri re plan les lignes verticales venant couper le corps couch en renforce l horizontalit La profondeur de champ est faible le h ros est comme dans le brouillard le monde s est r tr ci autour de lui le reste est flou Une fille dans la profondeur du champ s habille nerveusement pour partir elle quitte l appartement elle LE quitte Tout s croule On se retrouve seul Hant par le spectre de la d faite Ambiance macabre piano et violoncelle c est Le trou noir Et nouveau pour clore la sc ne une porte qui claque comme une gifle comme la m choire d un pi ge qui se referme comme un corps qui tombe Pistes transversales L cran palimpseste Constituer un programme de courts m trages c est mettre c te c te des films sur la toile de l cran comme sur un palimpseste vont se succ der puis dispara tre les images de chacun des six films Des liens ou des chos des contrastes ou d
52. r c tait trange 6 mais tout le monde se tait Le silence complice est point alors que la voiture ralentit La dur e des intertitres devient sup rieure celle des images l imaginaire ne fonctionne plus N en demeure qu un tr s court aplat d arbres et de buissons d ssech s qui ent rinent que Tout le monde finit par oublier Le mouvement s apaise la voiture arrive en bas de la montagne la musique s arr te pour laisser nouveau la place la rumeur urbaine Le moment des histoires fantasm es a permis le passage au temps de l oubli Le dernier intertitre affiche Diane Wellington La jeune fille se r duit un fait divers une disparition 13 14 QUATRI ME MOUVEMENT Le pass ressurgit 7 34 11 28 Plusieurs dizaines d ann es plus tard la disparition de Diane Wellington se rappelle cette communaut 7 Ses ossements ont t retrouv s dans un champ Un cart temporel se creuse entre les images d hier et le r cit de sa mort des suites d un avortement clandestin L aust rit finit de se transformer en silence complice nourri d une violence sourde et patriarcale Puis le narrateur ne contient plus son horreur en se laissant aller imaginer les sc nes de l avortement et de l abandon dans un champ Ses questions prennent le ton de l invective l attention des hommes 8 9 qui composent cette communaut Entre recueillement et sid ration le silence se substitue la musique E
53. raire du d bat au contraire il s agit de renverser les st r otypes pour impulser un questionnement sur la soci t de consommation ce qui n est pas sans rappeler la d marche des films comme Les Temps modernes 1936 de Charles Chaplin ou Playtime 1960 de Jacques Tati Analyser la dimension comique se couple dans Contes gel s avec la mise en exergue de questions sur la valeur de l tre l importance accord e l apparence et la t l vision l anonymat et la tentation du suicide Cet atelier fonctionne selon deux orientations d une part il s agit de d signer les diff rents types d effets comiques l uvre dans la mise en sc ne comique de situation comique de mots comique de gestes satire et d autre part d signer les questionnements soci taux et philosophiques auxquels ils correspondent Par exemple le jeune gar on met en place une strat gie de s duction ostensible presque m canique le comique de mots tend soulever la question du sentiment au milieu d un monde d personnalis o le sentiment amoureux c de sa place aux purs d sirs Pour mettre en perspective la dimension comique il est noter le rapprochement entre l humanit et la bestialit lequel trouve un cho dans l omnipr sence des d tails li s au monde animal L ESPACE ET LE SON JEUX D UBIQUITE Dans Contes Gel s l espace et le son font l objet d un traite ment sp cial Ils fonctionnent de deux mani
54. re noir par des appels l aide en off Au terme d un panoramique sur une plage d serte et menac e par de lourds nuages gris qui emportent le spectateur dans un univers inqui tant on d couvre une t te sortie du sable appelant d sesp r ment l aide Puis l engrenage des d fis cf Jeux dangereux conduit le spectateur au pic de la noyade programm e Parall lement le film glisse sans coup f rir de la com die du jeu pu ril au pi ge du sable et de la mer puis enfin l ironie grin ante de la tragi com die dans la s quence finale Tournage de Surfeurs LA GR VE ET L OC AN Les ciels plomb s de nuages lourds aux couleurs m tallis es et l image panoramique du cin mascope donnent au r cit un cadre aux fronti res du fantastique La plage et la mer forment ainsi une sc ne au conflit en cours Cette extr mit du monde comme le dit la note d intention est pour les deux fr res un refuge et une impasse D l ment constitutif de l ambiance l oc an se change peu peu en arbitre implacable de leur querelle les rappelant leur condition de mortels On fera une lecture du photogramme d ouverture en mettant en vidence ses qualit s picturales En lisant ce plan on pourra se souvenir des paysages r alistes de Gustave Courbet La mer orageuse dat de 1870 L aussi les rouleaux des vagues trouvent des chos dans les rouleaux de nuages Alors que les jeux des deux fr res se d
55. re et de la tristesse que cette disparition tragique suscite 1938 39 dans le Dakota du Sud Le puritanisme qu elles semblent contenir ont rappel au cin aste la nouvelle South Dakota de Nancy Peavy Cette nouvelle raconte la disparition et la mort de Diane Wellington dans une ville rurale et puritaine Elle fait partie du recueil Je pensais que mon p re tait Dieu tabli par Paul Auster suite une collecte aupr s d am ricains d aujourd hui d histoires vraies qui leur tenaient c ur Remises en forme par l crivain ces nouvelles taient lues la radio R employer ces mat riaux pr existants prolonge sa filiation avec le cin ma d Isou qui pratiquait un cin ma de found footage Cette d marche rel ve aussi de l exercice contraintes formelles Pour raconter cette histoire tragique il cherche cr er une voix qui pour le spectateur serait int rieure Ainsi les traditionnelles voix off deviennent elles des intertitres Il s impose alors l alternance d une image et d un intertitre qui comme toute contrainte n existe que pour tre d tourn e Envisag comme un exercice de pauvret entre deux long m trages Diane Wellington est un palimpseste qui donne autant voir qu entendre ou qu lire I N N LCN mm N J f N N N Z J f f AV Da o S i 7 _ q F gt gt f N FM 4 N
56. rs c est la fable qui s impose dans ce film implacable La d monstration t tonnante de surf qui nous est donn e par le cadet est l objet du d fi lanc par le plus g et va devenir le n ud du drame qui couve et se met en marche Rien des plages dor es de Californie ou de Polyn sie mais une gr ve au ciel plomb et m tallique une sc ne nue et immense o se d roule ce qui se changera en tragi com die rien du corps h l des surfeurs hawa ens mais des corps en combinaison noire marionnettes en lutte contre les l ments naturels Tout entier investi dans sa performance t tue et sous les yeux de plus en plus sid r s de l a n coinc dans son trou de sable le cadet cristallise sur sa planche tout le sens du film inclus dans la m taphore du surfing glisser au m pris du danger sur le flux instable de l eau c est relever le d fi constant du d s quilibre et de l al atoire c est faire fi du p ril Ainsi dans l hyst rie engendr e par l incessante provocation la fratrie dessine t elle son versant le plus noir dont les psychanalystes ont mis jour le sens l arriv e d un fr re ou d une s ur d clenche de l aversion contre celui ou celle qui en ravissant votre place aupr s de la m re menace de vous faire passer au second rang C est le moment de rappeler que dans la famille frater on trouve et fraternit et fratricide comme le montrent les effusions finales des deux fr res l a n sau
57. rs fonctions la mise en sc ne l emploi de la lumi re le rythme du montage On arrivera alors rapidement sur la forme br ve sur les liens hypoth tiques qu elle aurait en litt rature par exemple sous la forme de la nouvelle avec le court m trage Qu est ce qui fait la sp cificit du court m trage Autrement dit comment faire court on ira observer le coup de force narratif de L Accordeur lorsqu il d cide de ne pas nous montrer la fin du repas du pia niste et de son ami comment s duire en peu de temps On s interrogera ici sur la concentration des effets le resserrement narratif la chute Tournage de Surfeurs BIBLIOGRAPHIE S LECTION VID O amp INTERNET Sur L Accordeur www nuitdeslutins com 2012 laccordeur html Entretien avec Olivier Treiner r alis par Les Lutins du court m trage Sur la prolif ration des images et leur statut Debray R gis Vie et mort de l image Gallimard Education janvier 1995 Sur Diane Wellington Paul Auster Je pensais que mon p re tait Dieu Actes Sud 2001 Ariane Beauvillard Diane Wellington critikat com septembre 2010 Ludivine Letertre Alisa Lachynan entretien film d Arnaud des Pal li res docencourts com novembre 2010 Sur Arnaud des Palli res Laure Adler entretien avec Arnaud des Palli res Hors Champs France Culture octobre 2010 www franceculture fr emission hors champs arnaud des pallieres 2010 10 05 html Emmanuel
58. s On en trouvera l analyse page 22 L art du plan 21 REP RAGES UN AB ME DE C CIT Mise en abime et jeux de miroir mettent en coh rence aspects formels et sens du r cit A commencer par la place du spectateur t moin et voyeur Il est question la fois de mort au sujet d Adrien et un homme mort dans le salon un jeu de miroir entre la mort physique d un des protagonistes et la mort symbolique du musicien Adrien On joue aussi avec la fausse c cit physique et un r el aveuglement symbolique L ensemble de la narration elle m me s apparente un embo tement de sc nes en flash back encadr es par la sc ne finale situ e en d but et fin du film TEL EST PRIS Le film baigne dans le jeu D s les premiers plans le r alisateur joue avec notre d sir d en savoir plus Puis c est au tour d Adrien qui pour se remettre de son chec commence jouer les aveugles puis les voyeurs Il s amuse jouer des tours comme lorsqu il demande la vieille dame s il peut l aider traverser la rue ou en profitant carr ment de son statut en se faisant payer sa note au salon de th Mais les r les s inversent De voyeur de l intimit des autres il devient victime et exhibitionniste malgr lui t moin oculaire d un meurtre qu il n aurait pas du voir LUMI RE ACTRICE L X Comment Oliver Treiner s y prend il pour rendre cet aveugle ment visible Ce ne sont pas les attributs de l aveu
59. s c est videmment prendre le risque d exposer le corps la suffocation de la noyade N arrivant pas s extraire de son trou ressusciter l a n fait monter la surench re et enjoint au cadet de tenir debout sur sa planche de d fier les lois de la pesanteur Le d nominateur commun ces deux Jeux dignes des saintes critures sera l Oc an qui comme le dit la note d intention du r alisateur se change peu peu en arbitre implacable de leur querelle les rappelant leur petitesse leur condition de mortels Et quand la fraternit sauve l un d eux la derni re minute de la mort la pu rilit de la concurrence et du d pit les lance dans un engrenage infernal Sur ce rivage de bout du monde les d mons primitifs reprennent le dessus Ils doivent encore y tre ANALYSE DE SEQUENCE L ternel recommencement 08 12 14 25 Les vagues laissent d couvrir le cadet chou sur le sable Epuis il rampe et entend les appels l aide de son fr re Il rel ve la t te et scrute de tous les c t s rien L ain d sormais submerg par la mar e montante voit arriver son fr re Apr s maints efjorts le cadet r ussit le tirer de son trou Ils s afjaissent puis s enlac s sur le sable mouill L a n clate alors en sanglots nerveux et s excuse Mais il revient sur les difficult s de son fr re surfer Cette ultime s quence du film porte son paroxysme l ambig
60. s mie d l ments disparates Arnaud des Palli res nous embarque au fil des raccords vers un tat d intranquillit Notre coute notre vision notre compr hension sont sans cesse d stabilis es pour sugg rer un sentiment un motif un tat une id e Par ces raccords pr cis et ouverts s exprime une forme d inqui tude qui nous active et nous place face la question politique du comment de la possibilit d une telle mort 1 Sylvie Lindeperg in Vies en sursis images revenantes Sur Respite d Harun Farocki in Trafic n 70 t 2009 p 29 12 REP RAGES DE LA NOUVELLE AU FILM le red ploiement d un texte en images sons et intertitres La lecture de la nouvelle permettra de relever les passages que le cin aste reprend et ceux qu il d laisse puis de distinguer ceux qui passent dans les images de ceux qui composent les intertitres Parmi ces derniers quels sont ceux repris la lettre et ceux modifi s Que signifient ces diff rentes formes de r appropriation Le titre est symptomatique de ses choix Avec Diane Wellington l accent est mis sur la jeune fille alors que Dakota du Sud insiste davantage sur le lieu de l histoire Le titre de la nouvelle a comme gliss dans les images Des Palli res s approprie aussi la narration Le choix d intertitres blancs semble tre la traduction de la phrase de la nouvelle Ce fut ce que ma m re me raconta en chuchotant Du creux de l orei
61. s mais son visage sugg re l abandon au plaisir Nola s offre sa sexualit retrouv e Elle redevient une femme part enti re Ses gestes hors champs et son expression deviennent plus explicites pendant la dur e du plan 5 Plan large Vue en plong e d une rue Nola est seule isol e dans ce cadre Sa position annonce la tentative de communication avort e avec la m re On remarque qu elle a mis une robe pour la circonstance 6 Gros plan sur le visage de Nola de profil Elle vient de sonner et demander Maman c est Nola Je peux monter Mais en r ponse on a coup l interphone Devant ce refus de communiquer Nola recule comme souffl e Son visage est ferm elle semble repouss e du cadre mais la cam ra la suit pour accompagner son motion 7 Chambre d h tel de nuit R veill e par des bruits de couloir Nola s est assise sur le lit dans l obscurit Un rayon de lumi re est concentr sur son visage Elle est en proie des sentiments sombres et repense sans doute sa situation de prisonni re au rejet de sa m re Le personnage semble fondu dans la nuit cras de douleur 8 Gros plan sur Nola qui se maquille Son visage occupe la gauche de l cran Ses yeux sont ouverts attentifs Elle r cup re sa f minit et prend soin de son apparence Comme si cela allait lui permettre de sortir de l ombre qui l entoure Cela fait cho aux conseils de sa cod tenue qui relevait son ch
62. sion Lorsque le processus de transformation des profils de la Jeune Fille s ach ve une rupture de plan peine visible intervient Le nouveau plan cadre en plong e lat rale droite le corps de la Jeune fille courant vers son p re 4 5 Simultan ment leurs ombres se rapprochent et apr s un temps de reconnais sance s treignent avant que leurs corps ne se rejoignent Une ultime m taphore visuelle cl t la s quence Appel de la filiation pulsion dipienne affich e mythologie de l Unit le bloc corps du P re et de la Fille et son ombre port e deviennent deux discr tes aiguilles d un espace circulaire 6 Un temps apprivois 1 Ibid note 1 du Point de vue REP RAGES SOURCES D INSPIRATION ET RESONANCES L unit et la force de Father and Daughter d pendent de ses choix plastiques Ils incluent plusieurs notions Le r alisateur le dit Il avait l intention de re pr senter dans ce film la fois le sentiment du longing voir Point de vue et des l ments de souvenirs tr s physiques polders des Pays Bas chapp es v lo Ces souvenirs sont li s aussi des sensations auditives qui ont pu sugg rer ensuite l ambiance sonore et musicale du film On explorera donc toutes les notions qui en d coulent la g ographie physique la flore et la faune des Pays Bas leurs multiples repr sentations graphiques ant rieures On consultera par exemple le site du Mus e du Louvre cole
63. son cours L intertitre suivant Ma m re et ses amies invent rent des histoires tablit une transition avec le mouvement suivant TROISI ME MOUVEMENT Imaginer avant d oublier 6 03 7 34 Les bruits de la ville sont remplac s par une variation de la m lodie que l on conna t d j Plus l g re il s y ajoute des crissements d insectes Ce court mouvement rompt avec le r el en une br ve chapp e vers l imaginaire Les images passent du noir et blanc la couleur avec de surcroit trois plans sur plans d images d archives Des paysages de montagnes ensoleill es d filent depuis une voiture rutilante sur une route en lacets La vie nouvelle de Diane Wellington imagin e par la m re du narrateur et ses amies adolescentes a un air de libert et d panouissement loin de la rudesse du Dakota du Sud L imagination confine m me au fantasme rotique les intertitres voquent un riche et bel homme et en surimpression de ces paysages noy s dans un jaune br lant de chaleur appara t le reflet d un morceau d toffe d une robe blanche pois bleus dont sortent les jambes d une femme 5 Puis nouvelle entorse au parti pris formel et amorce du retour au r el trois autres plans sur plans de la voiture qui amorce sa descente Dans le dernier c t du reflet surgit furtivement une voiture marron 5 6 La tonalit de l chapp e se d place de l emphase vers le doute Bien s
64. t o il faisait du v lo seul enfant puis dit il l histoire s est cristallis e sur le d sir entre un enfant et son p re Cet enfant dans le processus de cr ation devient une fille La fille du film est trait e comme un arch type aucun moment nous ne sommes en tat d tablir son histoire et de la d finir plus pr cis ment que par ce nom Il y a donc distanciation La fille devient toutes les filles que nous avons t ou tous les enfants que nous avons t Sur cette base le principe de projection c est dire d identifica tion du spectateur au sujet principal du film fonctionne et r veille en nous une s rie de souvenirs associ s ceux qui sont voqu s Il serait int ressant de faire r agir les l ves sur les sensations provoqu es par le film Si derri re la fillette se cachent tous les enfants du monde le v lo qui hante le film en permanence est bien s r le symbole du temps qui passe On recherchera comment la roue figure la destin e du personnage principal 11 12 BIOGRAPHIE ARNAUD DES PALLI RES N en 1961 Arnaud des Palli res d bute sa carri re artistique par la cr ation d une troupe de th tre o il met en sc ne une correspondance entre le Marquis de Sade et Nietzsche La d couverte de Syberberg l am ne au cin ma Il tudie la r alisation la F mis o il invite et filme en 1987 Gilles Deleuze Qu est ce que l acte de cr ation C est
65. t travaille d sormais comme accordeur de piano Il s invente un masque d aveugle pour p n trer l intimit de ses clients Adrien croit par cet artifice et ce jeu pouvoir reprendre go t la musique la vie Mais force de voir des choses qu il ne devrait pas voir il se trouve pris son propre pi ge quand ce mensonge le conduit tre le t moin d un meurtre Sa propre vie est alors menac e accordeur aveugle est bien le th me du voyeur exhibitionniste th me classique d un propos sur le cin ma qui met en abime le spectateur voyeur Une parabole sur l art de voir et de montrer sur la pulsion scopique comme dans Fen tre sur cour Un th me qui vient en contrepoint de la prolif ration des images et des crans que d non ait d j R gis Debray Plus nous fabriquons des images moins nous les regardons cf bibliographie p 23 Cela nous ram ne la c cit symbolique cette fois S1 Adrien devient aveugle c est la cons quence de son chec musical Et ce travail d accordeur repr sente un pis aller par rapport son d sir profond J ai d cid de devenir aveugle avoue t il en voix off troquant une fausse c cit physique contre un terrible aveuglement psychologique Adrien ne veut plus voir l chec de sa vocation cette clairvoyance lui est tellement insupportable qu il pr f re s aveugler eyes wide shut Il triche et devient un pseudo musicien voyeur Mais il devient aveugle la v rit
66. tage Barbara Fronc Son Nicolas de la Vega Musique Michat Marecki D cors Magda Sabina Samborska Interpr tation Justyna Wasilewska Piotr urawski Andrzej Walden Piotr Trojan Urszula Gryczewska Micha Jarmicki Micha Rzecznik Bogus aw Suszka Dorota Kietkowicz Barbara Dembi ska Pawe Maksym Zbigniew B a ejewski et Grzegorz D bowski Production PWSFTViT cole de cin ma de d eu eee eee eee eee eee nee enea eee eee eee eee eee oe oe eon eee eee eee eee ee eee eo ee eee eee eee oen de Grzegorz Jaroszuk POINT DE VUE A E NE VE 0 MEE ETE ARG GETA par Mathieu Lericq Frozen Stones SYNOPSIS Une fille et un gar on nourrissent un mal tre qui les emp che de vivre et de travailler normalement Employ s dans un supermarch ils se voient d sign s par leur patron les pires employ s du mois et donc destin s de facto tre licenci s Mais le g rant leur fait une proposition pour garder leur travail ils doivent trouver un objectif Les deux individus d cident alors de participer une mission de divertissement populaire D bute ainsi une relation inattendue entre les deux personnes Cette exp rience leur permettra t elle de reprendre go t la vie REGARD SATIRIQUE SUR UNE JEUNESSE D SORIENT E Filmer un probl me de soci t ne signifie pas forc ment relater un fait divers ou porter un regard imm diat sur le monde Contes gel s en est la preuve clatan
67. te C est par le biais d un univers po tique la fois enchanteur et d senchant que le film se propose de soulever des enjeux touchant la jeunesse contemporaine Les d tours m taphoriques sont le filtre choisi par le r alisateur pour porter un discours libre et subtil sur des th matiques telles que le d sespoir la place de l individu dans la soci t de consommation la marginalit l anonymat la d r liction des relations sociales et le r le de la t l r alit en croire son titre le court m trage s affirme avant tout comme un conte un r cit po tique en forme de jeu par lequel le spectateur prend conscience de certaines v rit s Pourtant loin d un conte de f es il s agit plut t d une valse triste Le sc nario d veloppe la trajectoire de deux employ s dans un supermarch qui partagent un mal tre existentiel la difficult trouver un sens leur vie Le spectateur assiste leur volution plac e sous les yeux et les oreilles attentives de leur patron d vou leur cause Ils doivent trouver un objectif et d cident de participer une mission de divertissement populaire Soigner le mal par le mal c est dire la d pression int rieure par le mal tre th tralis travers la t l vision voil le processus fatal de leur trajectoire Mais cette quation tragique est bouscul e par la naissance d un sentiment S esquissant tout au long du film le sentiment amoureux interviendra comm
68. tre les films propos s autour de th mes de motifs ou de fils rouges r currents va se mettre naturellement en place et permettre une rencontre renouvel e dans la salle de cin ma et dans la classe avec l art cin matographique Le court m trage n est pas seulement un travail d esquisse c est aussi un genre part enti re qui procure autant d motions et propose autant d oeuvres majeures A p7 acad S F Poiti feale Fraternit Th tre 6 Audi orium LU MINIST RE DE AEE ANCAS E de Poitiers L DUCATION NATIONALE Charentes S MINIST RE DE N L ENSEIGNEMENT SUP RIEUR ET DE LA RECHERCHE la culture pour tous mee ommunication
69. ud dans les cheveux et robe fleurs dans un pi tinement g n Diane Wellington La m re du narrateur est d sign e comme l nonciatrice de son histoire la fin de ce mouvement une seule note de piano s che ponctue la nouvelle On a retrouv Diane Wellington DEUXI ME MOUVEMENT La disparition 2 48 03 Le piano continue d grener des notes claires d abord sur le plan d une autre fillette face cam ra et endimanch e 3 Elle sautille d un pied sur l autre comme pour appuyer le ton grave de la musique Les images sont celles d enfants l cole et de jeunes femmes se promenant en tenues chics Les intertitres pr sentent Diane Wellington comme une gosse de riches l gante et partant en voyage en train Son statut social en fait une enfant isol e Un jour Diane ne vint pas l cole nonce l intertitre qui pr c de l unique plan d homme de ce mouvement d ge m r en chapeau et chemise il est film de loin son insu Une suspension m lodique alimente le trouble naissant l assemblage de ce plan et de cet intertitre La musique reprend pour raconter l annonce de sa disparition en alternance avec des portraits de jeunes filles Au c ur de ces plans le verbe voquer quand la police qualifie de fugue sa disparition trouble nouveau 4 La musique s arr te sur le gros plan d un visage de jeune fille pour laisser place une rumeur urbaine la vie a repris
70. ue globale la s quence met en rapport deux sph res h t rog nes a priori inconci liables la sph re professionnelle et publique d un c t et d un autre c t la sph re priv e Or si l on s en tient aux deux premiers plans de la s quence 1 et 2 on remarque d j le cloisonnement des personnages par le truchement de plans frontaux qui minimisent leur action avec la parole excessive du patron diffus e par le haut parleur La mise en sc ne distingue parfaitement les personnages les maintient dans une forme d iner tie tandis que la voix du patron d chire les fronti res topographiques pour affirmer son autorit affective De la m me mani re lorsque les deux protagonistes sont assis dans le parc un plan d ensemble 3 concentre la pr sence des personnages au centre de l image Mais le patron s infiltre nouveau travers trois appels sur le t l phone portable des protagonistes comme si sa pr sence d passait largement le cadre professionnel pour s inscrire galement dans le cadre intime 4 Fondement de la dimension comique du film l utilisation sp cifique du son joue rendre poreuses les fronti res entre public et priv pour marquer la pr sence d bordante de celui qui semble tirer les fils de l action En v rit le statut professionnel des personnages conna t un renversement inattendu le supermarch devient un trange lieu d expression intime D abord le patron est montr comme une figure
71. ui corse le d fi des Surfeurs ou qui est d sir e dans Contes gel s Enfin la peur de la mort la m re de toutes les peurs est mise en sc ne de mani re tr s directe et r aliste dans Surfeurs et de mani re plus sugg r e et fantas tique dans L Accordeur Et la disparition de l tre aim le p re dans Father and daughter de l tre dans lequel on se reconna t conduit la solitude et au vide affectif Nola Les questions du voyeurisme ou de l exhibitionnisme de la place du spectateur du statut des images de l intimit agissent puissamment et plusieurs niveaux dans L Accordeur de mani re plus saugrenue et d cal e dans Contes Gel s avec le reality show t l vis et enfin de fa on imm diate et physique dans la sc ne d intimit de Nola Le corps est fait pour tre ma tris ou pour affirmer sa puissance dans les preuves physiques que se lancent les Surfeurs la chair est triste d risoire et raill e dans Contes gel s du corps rayonnant d une belle jeune fille il se r sume en quelques os au coin d un champ du Dakota il devient objet de d sir dans Nola et L Accordeur Une autre piste qui viendra naturellement pauler la pr c dente puisque le sens d un film s exprime d abord par des choix et des partis pris d criture serait de faire une analyse compar e des six courts m trages du point de vue d une question de cin ma comparer les g n riques les musiques et leu
72. uit de la relation fraternelle qui est au c ur du film de Julien Lucas Il crit ce sujet dans sa note d intention Un instant aveugl s par le passage de la mort leurs gos s accordent un instant de tr ve mais comme sur un disque ray sit t le danger pass le refrain des querelles d risoires reprend sa litanie ad libitum Dans une mise en sc ne concise qui fait le choix de plans serr s sur les visages et les corps le cin aste quitte le combat des deux fr res contre les l ments naturels film en plans larges et en montage altern pour nous faire partager dit il le caract re triqu et petitement nerveux des personnages La premi re tape de cette s quence est tout enti re consacr e au rep rage de l a n par son fr re C est bien s r par le montage altern que le tempo du suspense s installe Du c t du cadet comme du c t de l a n chacun des plans impose son intensit Le montage va ainsi croiser trois fois de suite des plans du cadet qui reprend connaissance 1 rep re les appels l aide de son fr re 3 et se dirige enfin vers lui 5 avec des plans de l a n disparaissant de plus en plus sous l eau 2 4 au bord de la submersion totale 6 La dilatation de cette jonction entre les deux va s augmenter encore de l valuation de l espace que le cadet doit parcourir pour rejoindre son fr re puisqu il a d d river 5 les plans beaucoup plus bre
73. ur lui est plus rassurant En fonction de quoi disposez vous les moments musicaux que l on entend dans le film au milieu et vers la fin Pour la place de la musique j ai regard avec le monteur le film sans son pour trouver une musicalit et un rythme d accompagnement du film qui est lent ANALYSE DU R CIT 24h de libert Le court m trage de Askia Traor propose de suivre la journ e de permission d une d tenue Le r cit commence par ses premiers moments de libert en captant les sensations de l h ro ne D embl e elle occupe l cran et s impose comme figure centrale du r cit 1 Elle est presque de tous les plans et la cam ra la cadre en plans moyens en gros plans de face de dos et parfois en plans larges Pourtant malgr son omnipr sence peu de choses sont nonc es pour caract riser cette h ro ne Au cours du film on apprend qu elle s appelle Nola lorsqu elle tente de rencontrer sa m re et qu elle est d tenue dans une prison Les motifs de son incarc ra tion ne sont pas d finis ni la dur e du s jour en cellule Par contre ce sont les flash back comportant des sc nes de prison qui nous font comprendre sa situation Trois moments o Nola est vue comme prisonni re viennent ponctuer le r cit et nous renseigner sur sa condition Dans le premier elle dialogue avec une d tenue dont elle partage la cellule Elles sont vues de profil sym triquement Des gros plans rapprochent la
74. v de la noyade in extremis par son fr re cadet clate en sanglots nerveux et s excuse Et alors dans les bourrades fraternelles l a n lance une nouvelle provocation qui r veille l ego et l animosit du cadet et qui relance un cycle de d fis Tu sais pas surfer qu est ce que a peut faire C est normal que t y arrives pas C est montrer quel point au del des apparences qui parlent d amour a E EY PESE EE E par Jean Claude Rullier Surfeurs de Julien Lucas et d attachement tendre la rivalit et la jalousie peuvent parfois tre l uvre au sein des fratries C est dire la complexit du lien fraternel La fable des deux fr res a aussi son deuxi me degr religieux son versant parabole au contexte biblique ais ment rep rable celui bien s r des fr res rivaux Ca n et Abel Ils se sont donn s rendez vous sur la gr ve du bout du monde que le Ca n de Victor Hugo atteindra pour fuir l il vengeur de Dieu La l gende des si cles Ils sont bien l en comp tition sous les auspices du P re que le cadet convoque d ailleurs comme injure pour nerver son fr re Les deux jeux du surfing et de l ensablement ont eux aussi leurs connotations bibliques marcher sur les eaux pour le premier et vaincre l ensablement pour le second c est dire l inhumation la mort dans d autres contextes l enterrement jusqu la t te peut tre le pr lude la lapidation dans le contexte de Surfeur
75. x d tourn d un change sentimental Plus qu un travail entre le public et le priv il s agit de tracer une fronti re nouvelle entre l introverti et l extraverti l int riorit et l ext riorit La mise en sc ne avance plus g n ralement le long d une cr te situ e entre l indiff rence et la cruaut la trag die et l ironie La strat gie m l e de cloisonnement et de d bordement trouve son paroxysme final lors de la diffusion de l mission Le champ contre champ entre le plan de cinq crans superpos s 6 8 et le visage des employ s spectateurs 7 9 10 donne l espace t l visuel un r le majeur la virtualit d passe la r alit REP RAGES DES PERSONNAGES SATIRIQUES En litt rature et au cin ma la satire se d veloppe travers l exposition de personnages caricaturaux de figures aux traits d finis capables de refl ter un corps social Quatre personnages de ce genre se c toient dans Contes gel s l homme que l on prend toujours pour quelqu un d autre la femme inconstante pr te se suicider pour la mort de son chat un g rant de magasin paternel au comportement excessivement d licat et l employ violent fanatique de Rilke Ils incarnent par exc s les vaincus parfaitement maladroits de la soci t de consommation contemporaine s opposant ainsi l image de la rectitude dompt e par les clich s positifs la mani re des Caract res 1688 de Jean de la Bruy re une analyse peut

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