Il n`y a pas de norme du père
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1. qui n a pas su se tenir en retrait sur tous les magisters Lacan au cours de son enseignement aura diff rentes formulations concernant la bonne mani re d tre un p re Du p re comme signifiant ma tre dans la m taphore paternelle au p re r duit sa fonction essentielle de sympt me en passant par le p re comme mod le d une fonction les d clinaisons du p re donneront progressivement une place centrale au d sir la jouissance et au sympt me dans la fonction paternelle Freud dans son g nie fait de cette jouissance le lot de l tre parlant et en souligne tr s t t la nature fonci rement perverse Et Lacan d s le d but du S minaire livre VI a cette formule radicale la v rit du d sir est elle seule une offense l autorit de la loi D sormais il est clair que la vertu paternelle ne se situe pas dans la normalit D o le terme de p re version que Lacan introduit seule garantie dit il de la fonction de p re laquelle est la fonction de sympt me Il y suffit qu il soit un mod le de la fonction Peu importe qu il ait des sympt mes s il y ajoute celui de la p re version paternelle c est dire que la cause en soit une femme qui lui soit acquise pour lui faire des enfants et que de ceux ci qu il le veuille ou pas il prenne soin paternel Qu il le veuille ou pas dit Lacan c est dire que prendre soin paternel de ses enfants ne ressort pas d un e2. Il n y a pas de norme du p re Monique Amirault Ce n est pas d aujourd hui que les p res sont toxiques mais peut tre ne voulions nous pas le savoir les semblants du respect d la figure du p re en masquant le r el Aussi avons nous t surpris par la haine qui s est exprim e chez les acharn s contre le projet de loi du mariage pour tous et par leur croyance in branlable au p re universel Pourtant comment ignorer que les p res sont d faillants jamais la hauteur du mod le et ceci dans le meilleur des cas Car certains chappent cette structure plut t que d tre soumis la cause de leur d sir soumis la loi ceux l se font ma tre de la Loi Et ces p res identifi s la loi ces p res vertueux jusqu la virtuosit sont paradoxalement pingl s par Lacan sous les signifiants de d m rite d insuffisance et de fraude les effets ravageants de la figure paternelle s observent avec une particuli re fr quence dans les cas o le p re a r ellement la fonction de l gislateur ou s en pr vaut qu il soit en fait de ceux qui font les lois ou qu il se pose en pilier de la foi en parangon de l int grit ou de la d votion en vertueux ou en virtuose en servant d une uvre de salut tous id aux qui ne lui offrent que trop d occasions d tre en posture de d m rite d insuffisance voire de fraude pour tout dire d exclure le Nom du P re de sa position d
3. ans le signifiant Rien de pire donc qu un p re qui se croit un p re selon la structure de la m connaissance d velopp e par Lacan Le paradigme en reste pour nous le p re de Daniel Paul Schreber grand sportif et hygi niste m galomane dont la c l bre Gymnastique de chambre m dicale et hygi nique fit de lui un coach avant l heure Le Dr Daniel Gottlieb Moritz Schreber consacra sa vie inventer ce qui pouvait faire office de ce que Lacan a stigmatis par ailleurs comme corset destin faire tenir droit ce qui quelque titre se trouve dans une position un peu biscornue 1 Les Associations Schreber qui firent son renom ses publications et son militantisme politique sont loquents et t moignent de sa volont de former ou plut t dirions nous aujourd hui de formater harmonieusement la jeunesse lu l Assembl e de la Di te du royaume de Saxe il demande que l tat introduise partout la gymnastique et il publie parall lement La Gymnastique du point de vue m dical pr sent e comme une affaire d Etat et plus tard L Ami du foyer comme ducateur et guide pour les p res et m res du peuple allemand La lacune que comporte l ordre de lunivers de ne pas avoir t port e la dimension du manque et par l m me de ne pas avoir permis l mergence du d sir laisse le fils aux prises avec une nigme qu il aura r soudre par le travail du d lire Freud rappelle que le Pr s
4. ffort d une d cision mais est le fruit d une incarnation du d sir qui se transmet hors toute volont Cette v rit du d sir c est celle que Roland Barthes savait devoir situer dans la perversion qu il nomme la d esse H gt Le pouvoir de jouissance d une perversion en l occurrence celle des deux H homosexualit et haschich est toujours sous estim La Loi la Doxa la Science ne veulent pas comprendre que la perversion tout simplement rend heureux ou pour pr ciser davantage elle produit un plus et dans ce plus vient se loger la diff rence et partant le Texte de la vie la vie comme texte D s lors c est une d esse une figure invocable une voie d intercession Partant de la prise en compte de cette fonction du p re comme sympt me que peut on alors attendre du p re La trouvaille de Lacan une bien bonne dit il c est que la seule fonction v ritablement d cisive du p re c est d pater Sur n importe quel plan le p re est celui qui doit pater la famille Et I il n y a plus aucun mode d emploi Pour avoir quelque chance d pater voie nouvelle pour faire autorit il faut faire preuve d invention provoquer la surprise sortir des standards Celui qui pate ne se propose pas comme mod le mais plut t comme exemple en ce qu il assume son nonciation il risque sa singularit il r siste aux p res Schreber contemporains et refuse
5. ident Schreber homme d une haute moralit d clare lui m me Il est peu d hommes qui aient t lev s dans des principes moraux aussi s v res que je l ai t et qui toute leur vie se soient impos au degr o je puis affirmer l avoir fait une retenue conforme ces principes l Lacan J D une question pr liminaire tout traitement possible de la psychose crits Paris Le Seuil 1966 p 579 Lacan J Propos sur la causalit psychique crits Paris Le Seuil 1966 p 170 Schreber D G M Gymnastique de chambre m dicale et hygi nique ou repr sentation et description de mouvements gymnastiques n exigeant aucun appareil ni aide et pouvant s exercer en tout temps et en tout lieu La Biblioth que d Ornicar 1981 4 Lacan J Le S minaire livre VII Le Transfert Paris Le Seuil 2001 p 282 en particulier en mati re sexuelle Si comme l crit Gil Caroz dans l argument de la journ e UFORCA Le p re devient toxique s il ne l che pas le r ve d ass cher la partie non n gativable de la jouissance que la castration laisse derri re elle le p re Schreber t moigne remarquablement de cette toxicit Car ce n est pas cette imposition faite au fils qui produira le juste respect d au p re Plut t que de t moigner d un d sir Schreber le p re t moigne d un id al f roce aux cons quences n antisantes pour le sujet C est un p re
6. pour ses enfants la tentation de l automate celle laquelle le Pr sident Schreber s tait soumise et dont Eric Laurent faisait r cemment le nom de la menace qui p se sur le vivant l heure de la science 5 Freud S Cinq psychanalyses Paris PUF 1979 p 281 Lacan J Le S minaire livre XX1 R S I le on du 21 janvier 1975 Ornicar Paris n 3 p 108 7 Lacan J Le S minaire livre VI Le d sir et son interpr tation ditions de La Martini re et Le Champ Freudien diteur juin 2013 p 95 8 Barthes R Roland Barthes par Roland Barthes Seuil Points Essais 1975 p 1977 Lacan J Le S minaire livre XIX ou pire Paris Le Seuil 2011 p 208 10 Thid 11 Laurent conf rence Angers le 1 f vrier 2014 in dit
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