Home

Agnès FLORIN - Haut Conseil de l`Éducation

1. 1 4 5 D velopper la ma trise des langues auxquelles les enfants sont expos s 19 De nombreux enfants issus de l immigration et scolaris s en France n ont pas que le fran ais comme langue de socialisation Il importe de mieux prendre en compte cette r alit comme le font d j de nombreux pays europ ens en consid rant qu il y a interd pendance dans le d veloppement de la ma trise des langues et que les comp tences en langue seconde L2 pour eux le Fran ais sont partiellement d termin es par les comp tences d j atteintes en langue maternelle L1 voir notamment Cummins 1979 Bien des travaux de psycholinguistique ont montr qu un premier seuil de comp tence doit tre d pass en L1 pour que l exposition intensive L2 ne conduise pas au semilinguisme bilinguisme soustractif A la demande du gouvernement cal donien nous avons valu en Nouvelle Cal donie Nocus Florin amp Guimard 2005 Nocus Guimard Florin Vernaudon soumis les effets d un dispositif de sensibilisation des enfants de Moyenne Section de Maternelle MSM et de Grande Section de Maternelle GSM aux langues kanaks notamment le Drehu Ont t compar s des enfants ayant b n fici de ce dispositif et d autres qui n en ont pas b n fici Il s av re qu une telle sensibilisation ne se fait pas au d triment du fran ais langue de scolarisation elle a des effets positifs dans la ma trise de l oral en langue kanak
2. Le d veloppement du lexique et l aide aux apprentissages Site Bien lire www bienlire education fr 18 conna t plut t que des mots inconnus Ce travail sur le lexique ne se limite pas l cole maternelle cf 2 1 ci dessous 1 4 4 Acc der la culture crite La maternelle ce n est pas seulement le d veloppement de l oral c est aussi l entr e dans la culture de l crit parler l crit de la litt rature qui permet de construire son vocabulaire et qui aide passer du langage de connivence et de communication minimale au langage explicite compr hensible dans sa communaut linguistique Bien que l crit des livres soit largement pr sent l cole maternelle la connaissance de l crit et des livres est peu d velopp e pour les enfants qui n en b n ficient pas dans leur culture familiale comme nous avons pu le v rifier en Grande Section Le travail sur 1 crit c est aussi susciter 1 envie de lire aider d couvrir diff rents types d crits albums affiches textes courts livres sans images etc et les raisons de lire pour le plaisir pour s informer etc C est aussi donner les moyens d crire en d veloppant la motricit fine les activit s graphiques en s exer ant avec divers outils et supports d criture Au vu des difficult s observ es en fin de maternelle dans les repr sentations de l crit il semble utile de sensibiliser davantage les enfants de maternelle aux
3. d sormais moins mis en avant et qu il est supplant par celui du manque de s curit affective Le d veloppement affectif Or la vie dans des structures collectives cr ches ou coles maternelles n entra ne pas plus d agressivit chez les enfants que dans un mode d accueil individualis comme le montrent les travaux de la litt rature internationale dans de nombreux pays Florin 2004 Pour notre part Mac amp Florin 2005 nous avons compar galement la qualit des liens d attachement des enfants en cr che et l cole il appara t que les enfants sont aussi s curis s dans les deux institutions attachement l enseignante compar l attachement l ducatrice de cr che La qualit de cet attachement est li e principalement la s curit de l attachement aux parents rappelons que la majorit des enfants les 2 3 environ ont un attachement s curis avec leurs parents les autres ayant un attachement ins curis vitant ambivalent ou d sorganis Quelle que soit la qualit de l attachement maternel il n y a pas de diff rence significative entre le degr de s curit avec l enseignante et le degr de s curit avec l ducatrice de cr che Cette absence de diff rence se retrouve si l on consid re la qualit de l attachement paternel Pour moiti d entre eux les enfants ins curis s avec leur m re sont s curis s avec le professionnel du mode d accueil et c
4. parler en parlant C est ainsi que l cole peut les aider passer de la communication la verbalisation et cela n cessite des activit s en petit groupe cf 4 1 ci dessous 17 1 4 2 La conscience phonologique Au cours des derni res ann es le travail sur la conscience phonologique a t nettement d velopp en fin de maternelle alors que les pratiques taient encore tr s h t rog nes dans les ann es 95 d apr s ce que nous pouvions voir dans les classes et dans les actions de formation Les r centes pr conisations du Ministre ont t relay es sur le terrain et les enseignants semblent attentifs cet aspect indispensable du travail sur le langage oral Il ne faudrait pas que dans un effet de balancier assez classique cette attention devienne une focalisation laissant le reste l arri re plan et devienne ainsi en quelque sorte contre productive quant la ma trise du langage et l acc s aux apprentissages acad miques de l crit 1 4 3 Le d veloppement du lexique Les comp tences de jeunes enfants arrivant l cole maternelle sont tr s h t rog nes certains en sont encore au mot phrase quand d autres ont d j un vocabulaire diversifi L cole maternelle est pour tous un moyen d entendre un vocabulaire nouveau travers les activit s propos es travers le lexique de la litt rature jeunesse On peut en appr cier les r sultats positifs en examinant par exemple
5. Pour les 10 les plus faibles il est de 38 8 et pour les 10 les plus forts de 93 5 Il appartient aux directeurs d cole de diffuser aux parents une information sur les r sultats des l ves sous une forme compr hensible commenter les r ussites et les difficult s individuelles et pr senter les dispositifs d accompagnement ventuellement propos s certains d entre eux En 2006 le score global en fran ais est l g rement inf rieur 70 67 avec des carts de m me ampleur entre les 10 les plus forts 92 45 et les 10 les plus faibles 41 47 Les analyses d taill es ne sont pas encore disponibles 30 En 2006 les r sultats globaux sont identiques ceux de 2005 1 pr s 48 Les valuations CE2 et leur logiciel d aide l exploitation J ADE recueillent des avis positifs des enseignants habitu s les utiliser et qui craignent de les voir dispara tre 3 4 3 PIRLS et le bilan de fin de primaire L enqu te PIRLS 2001 sur les performances en lecture a montr que les l ves fran ais obtiennent un score sup rieur la moyenne 525 points pour une moyenne situ e 500 tout en occupant un rang m dian parmi les pays concern s Douze pays font mieux Les r sultats de la France Colmant amp Mulliez 2003 ne font pas appara tre d carts importants entre filles et gar ons contrairement d autres pays et aux r sultats de notre pays pour les l ves de 15 ans PISA
6. crits environnementaux et leur identification travers les activit s habituelles de la classe rep rage d enseignes de magasins des parties du livre couverture d but de chapitre etc de diff rents types d crits et de leur structure page de dictionnaire mode d emploi recette de cuisine page de site internet etc Passer du langage oral au langage crit oralis suppose aussi de lire des textes aux enfants en les aidant rep rer les formes narratives les caract ristiques des personnages ou les connaissances impliqu es et 1 organisation du r cit La sensibilisation la culture crite avant les apprentissages syst matiques du CP passe aussi par un meilleur contact des enfants et de leur famille avec l crit et la litt rature jeunesse notamment dans les zones d favoris es et pas seulement par l usage de la biblioth que de l cole et le pr t de livres Il faut aussi d velopper les abonnements des familles des revues et des livres qu elles peuvent s approprier comme cela se pratique dans certaines circonscriptions faire en sorte lorsque c est possible que les parents puissent animer des ateliers de lecture l cole Bref toutes mesures qui font du livre un l ment familier et indispensable dans la vie quotidienne Mais la culture des enfants ne se limite pas l crit t l vision vid o jeux ordinateur et Internet font partie de leur environnement familier cf 2 2 ci dessous
7. ducation OCDE 2006 Du temps d enseignement d gag laisserait place pour les enfants d autres activit s organis es par les collectivit s territoriales et pour les enseignants au temps de travail en quipe en partenariat et en relation avec les parents Peut on syst matiser une ou deux rencontres annuelles individualis es entre l enseignant et les parents de chaque l ve pour faire le point sur l activit scolaire les progr s les difficult s de l enfant ventuellement le soutien n cessaire dont il a besoin dans la famille et en classe Il est possible de mieux aider l enfant dans son d veloppement en exer ant une v ritable co ducation dont les effets devraient tre valu s 74 Ne vaudrait il mieux pas comme dans certains pays en t te des comparaisons internationales en mati re d ducation que les enfants de CP conservent le m me enseignant dans le niveau scolaire suivant voire au del notamment en ZEP ou plus largement pour de meilleures progressions individualis es dans les apprentissages L encore des valuations seraient n cessaires pour comparer les effets des diff rentes possibilit s changement d enseignant avec l ann e scolaire ou m me enseignant dans un cycle voire davantage Au del des enjeux d une p riode lectorale qui s annonce l volution de l cole primaire en vue d une am lioration sensible de la pr vention et de la prise en charge des diff
8. est pas acceptable Des professionnels comp tents Se pose aussi la question du personnel comp tent pour accueillir les tout petits Les enseignants de maternelle re oivent une formation Bac 5 de haut niveau par rapport bien d autres pays mais la question de la formation sp cifique pour les plus petits doit tre pos e La formation initiale et continue des enseignants du 1 degr fait une place minime la connaissance du jeune enfant et la p dagogie de l cole maternelle en particulier pour les 8 Licence 2 ans de formation professionnelle Cat gorie A de la fonction publique d Etat 10 tout petits Nombre d enseignantes ayant b n fici d une double formation d abord ducatrice de jeunes enfants puis professeur des coles disent combien la premi re les a aid es dans l exercice de leur m tier la formation re ue en Institut Universitaire de Formation des Ma tres IUFM l cole maternelle en g n ral et l accueil des jeunes enfants en particulier tant jug e insuffisante Mais il faut aussi que la commune mette disposition des classes accueillant les tout petits une ATSEM Agent Territorial Sp cialis des Ecoles Maternelles temps complet ce qui est loin d tre le cas partout ATSEM ayant souvent un temps de travail r parti entre plusieurs classes d une cole maternelle L ATSEM n est pas seulement la dame qui aide l enseignant e elle jo
9. accueil d apr s plusieurs tudes anglo saxonnes Ceci conduit plaider pour un d veloppement des recherches sur cette question dans le contexte fran ais en utilisant une perspective diff rentielle Propositions Obtenir la pr sence d une ATSEM temps complet dans les classes accueillant des enfants de moins de 3 ans et r duire la taille des groupes lorsque c est n cessaire de telle sorte que le ratio adulte enfants soit quivalent celui des grands la cr che Pour compenser les in galit s pr coces ouvrir l cole 2 ans tous les enfants en ZEP et en zones rurales l inscription tant adapt e en fonction de la date de naissance de l enfant et de son degr de maturit l entr e l cole maternelle pouvant se faire apr s chaque p riode de vacances scolaires Renforcer la formation initiale et continue des professeurs des coles ainsi que celle des inspecteurs de l ducation nationale concernant l accueil des enfants de moins de 3 ans Pour les professeurs formation initiale 1 module options deux possibilit s maternelle ou l mentaire cycles 1 2 3 formation continue un enseignant a aujourd hui en moyenne une possibilit de formation de 2 jours ou plus tous les 3 ans Offrir annuellement un module de formation sur l cole maternelle actuellement il n existe pas dans la nomenclature des th mes de stages de module sp cifique ce ni
10. dans l emploi du temps de la classe Ils souhaiteraient des moments de regroupements entre intervenants de l cole ou de la commune Les entretiens avec les professionnels enseignants et ext rieurs font appara tre la fois des freins structurels des revendications en termes de temps disponible pour le travail interdisciplinaire et de moyens de coordination Il appara t souvent un manque d changes sur les projets de concertation sur les objectifs p dagogiques dans telle ou telle activit confiance faite par les enseignants aux techniciens souhait de ne pas appara tre comme intrusif dans l activit d autrui manque de prise sur des interventions d cid es depuis plusieurs ann es ou d autres niveaux que l cole collectivit s territoriales telles sont les raisons invoqu es Mais n est ce pas au d triment des rep res que les l ves peuvent trouver en passant d une activit l autre d un intervenant un autre La concertation et le travail d quipe semblent mieux r alis s dans les ZEP selon les professionnels Mais ceci ne semble pas compenser les difficult s des enfants qui sont accentu es lorsque le nombre d intervenants augmente notamment en CP puisque des liens n gatifs avec l augmentation du nombre d intervenants sont observ s pour plusieurs aspects du d veloppement du langage pour les capacit s de raisonnement valu es par les enseignants ainsi que pour la diff r
11. des tudes mesurant leurs effets sur le d veloppement des enfants en comparaison avec d autres lieux d accueil Le pr suppos la cr ation de lieux passerelle est g n ralement que certains enfants plut t de milieu d favoris ne sont pas pr ts tre directement scolaris s compte tenu de leurs caract ristiques familiales et ou personnelles Mais il conviendrait de s interroger sur la question sous jacente faut il adapter les jeunes enfants l cole ou bien est ce l cole de d velopper des conditions de scolarisation satisfaisantes pour les jeunes enfants Les comparaisons avec diff rentes structures d accueil des jeunes enfants cr ches assistantes maternelle montrent davantage de similitudes que de diff rences contrairement aux repr sentations st r otyp es dont t moignent diverses prises de positions Il y a au moins autant d h t rog n it entre les classes accueillant des tout petits d une part entre les sections de grands d autre part qu entre les maternelles et les cr ches accueillant les 2 3 ans que ce soit dans les activit s ou encore dans les interactions adultes enfants Les similitudes apparaissent la fois dans la gestion du temps les activit s propos es par les adultes d une part et r alis es par les enfants d autre part les pratiques de guidage des activit s par les adultes et dans les interactions adultes enfants Florin 2000 et 2004
12. l mentaire Education amp formations n 60 juillet septembre Caille J P 2004 Le redoublement l cole l mentaire et dans l enseignement secondaire volution des redoublements et parcours scolaires des redoublants au cours des ann es 1990 2000 Education amp Formations n 69 Paris MEN DEP Carver R P 1994 Percentage of unknown vocabulary words in text as a function of the relative difficulty of the text implications for instruction Journal of Reading Behavior 26 413 437 Chevalier Coyot M Houchot A Matringe G Valadas M amp Weinland K 2006 Programmes personnalis s de r ussite ducative MENESR IGEN n 2006 048 juin Colmant M amp Mulliez A 2003 Les l ves de CM1 Premiers resultants d une evaluation internationale PIRLS MJER Note d information 03 22 Cosnefroy O amp Rocher T 2004 Le redoublement au cours de la scolarit obligatoire nouvelles analyses m mes constats Educations amp Formations n 70 73 82 Crahay M 2003 Peut on lutter contre l chec scolaire Bruxelles De Boeck Universit 2 dition Crahay M 2004 Peut on conclure propos des effets du redoublement Revue Fran aise de 76 P dagogie 148 11 23 Cummins J 1979 Linguistic interdependence and the educational development of bilingual children Review of Educational Research 49 p 222 251 Dauphin L amp Trosseille B 2004 Les comp tences
13. mati res scolaires et sont r serv es des intervenants ext rieurs les mati res non strictement scolaires comme le sport ou les activit s artistiques Il faut aussi noter que ce fonctionnement est plus fr quent dans les classes de ZEP l o il permet tr s probablement l quipe de b n ficier d un r el soutien social dans un contexte ressenti comme plus difficile g rer seul 4 2 2 Qu en pensent les professionnels Et les l ves Nous avons examin le point de vue des professionnels ma tres et intervenants dans les classes et des l ves sur ce fonctionnement partir d entretiens individuels et de deux tables rondes dans deux coles diff rentes Les comp tences cognitives et langagi res des l ves ont t valu es ainsi que leurs comportements scolaires par questionnaire aux enseignants Du c t des professionnels 1 id e m me de polyvalence et d interdisciplinarit est int gr e dans le discours des enseignants et des intervenants ext rieurs Le fait de travailler en quipe tout comme 1 appel aux intervenants ext rieurs ne pose pas vraiment de probl me au niveau du principe Chaque partenaire reconna t que ce fonctionnement peut constituer un r el apport pour eux m mes et surtout pour les enfants Du c t des l ves les effets d un fonctionnement interdisciplinaire avec plusieurs intervenants dans la classe apparaissent limit s voire plut t n gatifs si l on consid
14. n a commenc tre utilis e qu partir des ann es 60 10 en 1960 15 en 1970 35 36 entre 1980 et 2000 On enregistre une baisse au cours des derni res ann es sous l effet de la reprise d mographique 28 8 en 2003 24 5 en 2005 Les 2 ans servent souvent de variable d ajustement on les scolarise dans la mesure o on a d j pu scolariser les plus g s et s il reste de la place dans les classes Mais seuls les enfants ayant 2 ans r volus sont scolarisables c est donc de fait pr s de 40 des enfants n s entre le 1 1 2003 et le 31 8 2003 qui ont t scolaris s en 2005 Une minorit des enfants de 2 ans 2 ans et demi est scolaris e et les moins de 3 ans l cole sont majoritairement des enfants de 2 ans et demi 3 l Source Minist re de l Education Nationale 2006 L tat de l cole de la maternelle l enseignement sup rieur 30 indicateurs sur le syst me ducatif fran ais n 16 octobre ans La taille des classes de maternelle voisine de 40 dans les ann es 1970 a t ramen e progressivement une moyenne de 25 l ves L enseignant de maternelle g n ralement une enseignante est aid e par une ATSEM temps complet ou temps partiel lorsque celle ci doit intervenir dans plusieurs classes En comparaison la taille des classes l mentaires est pass e dans la m me p riode de 26 23 l ves environ 1 2 1 Les critiques sur la scola
15. re les valuations de leurs performances cognitives et langagi res leurs comportements scolaires ou leurs repr sentations de l cole et des mati res scolaires Pour les performances cognitives 35 Pour l valuation de la cognition et du langage cinq preuves de la batterie d valuation des Comp tences Scolaires ECS 2 de Khomsi 1997 sont propos es en passation semi collective de 12 enfants identification de mots pr sent s oralement jugement de grammaticalit pour valuer les comp tences pisyntaxiques ma trise du geste graphique compr hension d nonc s pr sent s oralement r solution de probl mes S y ajoute une valuation des connaissances de l crit Ecalle 1997 56 et langagi res les liaisons observ es sont variables en GSM selon les domaines et le type d intervenants coll gues ou intervenants ext rieurs En CP plus le nombre d intervenants augmente plus les r sultats des l ves aux valuations cognitives et langagi res sont faibles cette liaison se retrouve de mani re sp cifique dans les classes de CP en ZEP en consid rant les interventions de plusieurs coll gues enseignants pour l identification du mot oral le jugement de grammaticalit et la compr hension orale Il en va un peu diff remment dans les classes de GSM en ZEP o plusieurs liaisons positives sont observ es Le seul domaine o l on enregistre r guli rement une corr lation positive lorsque l
16. scolaris s en maternelle La France accuse encore bien du retard par rapport aux pays 31 nordiques et il faut d velopper les prestations familiales qui permettent un enfant de continuer dormir chez lui le matin avant l cole avec le concours d un personnel domicile par exemple Progresser dans la r duction des effectifs par classe de maternelle d s le cycle 1 parce que cette p riode de scolarisation est cruciale pour le d veloppement des comp tences de base attention m morisation compr hension expression etc et des apprentissages fondamentaux du cycle 2 2 LES APPRENTISSAGES A L ECOLE ELEMENTAIRE LANGAGE ORAL LANGAGE ECRIT ET CULTURE ENFANTINE 2 1 Langage oral lexique et production crite 2 1 1 L importance du lexique pour la ma trise du langage Nous avions montr Ehrlich Bramaud du Boucheron Florin 1978 que les enfants d cole l mentaire avaient des connaissances lexicales tr s h t rog nes tant quantitativement nombre de mots connus que qualitativement significations associ es Les carts entre enfants exprim s en termes d avance ou de retard relatifs pouvaient tre estim s 6 mois ou 1 an en CE1 selon les preuves et ils avaient tendance s accro tre au cours de la scolarit l mentaire Les progressions dans la taille du vocabulaire concernaient surtout les mots moyennement connus et beaucoup moins les mots tr s bien connus c est dire r elleme
17. sent comme une solution d aide 66 5 La pr paration au coll ge et la prise en charge des difficult s scolaires l cole primaire 5 1 Les acquis des l ves en fran ais et en math matiques l entr e au coll ge Les valuations nationales de rentr e en 6 nous renseignent sur les acquis des l ves l issue de l cole primaire En 2006 le score moyen global en fran ais sixi me est de 57 l amplitude entre les 10 des l ves les plus faibles 24 99 et les 10 les plus forts 85 61 est de 60 points environ soit 10 points de plus qu au score de fran ais en CE2 la m me ann e Ces valuations de rentr e 6 montrent r guli rement que les l ves ma trisent mieux les comp tences valu es en compr hension et r ception qu en production En lecture ils sont capables de comprendre la globalit d un texte mais ils prouvent de grandes difficult s entrer dans une lecture plus analytique par exemple le rep rage des indices grammaticaux Les difficult s en production crite portent essentiellement sur la coh sion du texte par exemple la segmentation de la phrase et la ma trise des outils de la langue notamment les terminaisons verbales L analyse de l attitude des l ves face aux difficult s montre r guli rement des taux de non r ponses ou de r ponses partielles assez lev s comme on l a d j soulign propos des valuations des l ves de 15 ans
18. 234 Florin A Guimard P Khomsi A 2000 La polyvalence des ma tres et la formation des professeurs des coles effets relationnels et cognitifs induits par les pratiques de classes tude au cycle 2 Rapport terminal de recherche l INRP Universit de Nantes Lab cd Florin A Guimard P Le Dreff G Walkstein C 2004 Un ma tre et des intervenants multiples l cole primaire analyse psychologique des pratiques et des effets Rennes Presses Universitaires de Rennes Florin A Guimard P amp Nocus I 2002 Les valuations des enseignants et la pr diction des comp tences langagi res de leurs l ves tudes longitudinales l cole maternelle et l cole l mentaire Le langage et l homme 2 175 190 Florin A Guimard P amp Nocus I 2007 para tre Favoriser le d veloppement des comp tences lexicales et m talexicales en vue d une aide la production de textes au cycle 3 in Grossman F amp Plane S Lexique et production verbale vers une meilleure int gration des apprentissages lexicaux Presses Universitaires du Septentrion Florin A Verrier N Bernoussi M 1996 Gar ons et filles l cole maternelle quelles comp tences quelles repr sentations in M De L onardis amp O Lescarret eds S paration des sexes et comp tences Paris L Harmattan Biblioth que de l Education 78 Florin A amp V ronique D 2003 Apprentissa
19. comportements que mobilisent les l ves en classe la qualit de l attention leur participation en classe etc et analyser la valeur pr dictive de ces dimensions comportementales sur les performances et les trajectoires ult rieures des l ves Ainsi McDermott Leigh et Perry 2002 et McClelland et Morisson 2003 montrent que d s l ge de 3 4 ans les l ves se diff rencient du point de vue de leurs capacit s d autor gulation de coop ration et d ind pendance De m me Alexander Entwisle amp Dauber 1993 montrent que des comportements comme l int r t des enfants pour les activit s scolaires leur participation et leur attention en classe sont corr l s aux performances scolaires mesur es en 4 ann e primaire la valeur pr dictive de ces valuations comportementales restant sensible m me apr s contr le du QI et des variables sociod mographiques Nos propres travaux vont dans le sens de ces r sultats Ainsi d une part dans une tude r alis e avec trois cohortes d l ves d cole primaire maternelle et l mentaire suivis pendant 4 ans N 199 on rel ve que certains comportements des l ves font fr quemment l objet d une valuation n gative de la part des enseignants Florin 1991 Ainsi il appara t selon les enseignants des diff rents niveaux de l cole primaire que 36 58 des enfants n ont pas une attention r guli re et durable 34 49 ne se d brouil
20. cycle dit des apprentissages fondamentaux Ils invitent aller au del des discours et des divers effets de mode et se poser la question de l int r t r el en terme scolaire pour les enfants Propositions Organiser la formation p dagogique des intervenants ext rieurs D finir dans les partenariats locaux les objectifs pr cis d enseignement li s la participation des intervenants ext rieurs dans les classes Expliciter pour les l ves la coh rence et la sp cificit des interventions ext rieures avec celle du ma tre de la classe 4 3 Le redoublement 4 3 1 Le redoublement une sp cificit fran aise inefficace Comme le constatait le Haut Conseil de l Evaluation de l Ecole en 2004 le redoublement est devenu moins fr quent en France qu il ne l tait dans les ann es 80 Seibel amp Levasseur 1983 Seibel 1984 il est pass de 37 3 en 1980 19 5 en 2000 l cole primaire Cosnefroy amp Rocher 2004 mais il reste ainsi l un des plus lev d Europe malgr cette diminution Aujourd hui un l ve sur cinq redouble au moins une fois avant la fin de l cole primaire Les tudes internationales et les m ta analyses Holmes 1989 Grissom amp Shepard 1989 Crahay 1996 montrent plusieurs incidences du redoublement Il est inefficace quant aux performances scolaires niveau g n ral lecture math matique m thodes de travail etc Il a 62 des i
21. dans les coles au profit d une obligation de r sultats Le syst me ducatif 3 De 1998 2005 le PIB a progress de 15 7 alors que la D pense Int rieure d Education DIE n a augment que de 6 3 ce qui explique la baisse r guli re de la part de la DIE dans le PIB jusqu 6 9 en 2005 La France se classe ainsi en dessous de la moyenne des pays de l OCDE derri re l Espagne le Japon les Pays Bas l Italie l Allemagne l Australie le Royaume Uni et la Finlande MEN L tat de l cole octobre 2006 73 fran ais est tr s centralis programmes nationaux hi rarchie de l institution gestion des enseignants mais l galit affich e masque souvent le manque d quit Malgr les d mocratisations successives il reste trop souvent fond sur un litisme confondu avec la n cessaire recherche de l excellence la s lection des meilleurs continue trop souvent primer sur l ducation et le d veloppement des comp tences de tous Dans le domaine de l valuation par exemple rien ne justifie que la distribution des notes des l ves en fin d ann e pouse une forme gaussienne quelles que soient la distribution des comp tences en d but d ann e ou les qualit s des enseignants Pourquoi la moyenne de la classe devrait elle se situer autour de 10 et mettre pr s de la moiti des l ves en chec quel que soit leur niveau moyen par rapport une valuation externe Cet effet Posthu
22. des progr s significatifs par rapport 33 6 9 enfants par groupe grands moyens et petits parleurs constituent trois groupes distincts sur la base de leur capacit s de prise de parole en situation collective 52 d autres modalit s de travail notamment en grand groupe 4 1 2 Les CP effectifs r duits Dans le cadre du projet de pr vention des difficult s en lecture le Minist re de l ducation Nationale a con u en 2002 2003 et en 2003 2004 une exp rimentation visant v rifier si au d but de la scolarit dans l enseignement primaire des classes faibles effectifs pourraient contribuer aux progr s des l ves Conform ment aux recommandations du Haut Conseil de l valuation de l cole cette exp rimentation a t conduite au cours pr paratoire dans des classes de 10 12 l ves appartenant des coles o les difficult s constat es aux valuations nationales sont massives Un chantillon de classes de CP effectif habituel groupe t moin a t constitu sur la base de caract ristiques analogues celles des classes de CP effectif r duit Pour l ann e 2002 2003 les acquis des l ves des deux types de classes exp rimentales et t moins ont t valu s trois p riodes diff rentes en octobre T1 en mars T2 et en juin T3 Les valuations communes ont port sur la reconnaissance de mots l criture la phonologie la compr hension orale et les math mat
23. double r le de l enseignant dispenser l enseignement et participer la coordination d une quipe d fini par la charte du 21 si cle voyons nous progressivement dispara tre ce qui semble pourtant constituer encore le pivot central de l identit professionnelle des enseignants de maternelle et de primaire 4 2 1 Ou sont les intervenants ext rieurs et qui sont ils Dans une recherche r alis e dans la r gion nantaise Florin Guimard Le Dreff amp Walkstein 2004 avec 49 enseignants et leurs classes de Grande section de maternelle ou de cours pr paratoire dont 23 en Zone d ducation Prioritaire ZEP nous avons relev le nombre d intervenants dans la classe coll gues de 1 cole ou intervenants ext rieurs Leur nombre total varie de 0 4 6 des classes 10 6 9 des classes 60 4 des classes accueillent entre 1 et 4 intervenants et 30 4 des classes 5 personnes et plus En ZEP toutes les classes accueillent au moins un intervenant et 20 de ces classes en re oivent au moins 9 En comparaison 8 7 des classes non ZEP n accueillent aucun intervenant et aucune de ces classes ne fonctionne avec 9 ou 10 intervenants Les classes ZEP accueillent donc un plus grand nombre d intervenants que les classes non ZEP Les r partitions des intervenants en GSM et en CP semblent quivalentes du point de vue du pourcentage de classes sans intervenant autour de 5 des classes avec au plus 4 intervenants envi
24. du langage indirect l utilisation du discours narratif ou argumentatif pour ne citer que quelques exemples doivent tre davantage travaill es l oral Il s agit l de d velopper l oral 34 pour lui m me dans toutes les situations o il y a lieu de parler et aussi de travailler l oral pour faciliter l apprentissage de l crit Dans les exp rimentations que nous avons r alis es en milieu scolaire les groupes qui ont d velopp leurs comp tences lexicales et la qualit de leur production crite au mieux sont ceux qui ont b n fici de temps de travail sp cifique l oral Propositions D velopper les connaissances lexicales l cole primaire Conduire en parall le d s le CP le d veloppement de la lecture de l criture et de la production crite Poursuivre le travail de la maternelle sur la ma trise de l oral pour l oral lui m me et comme aide au d veloppement de l crit 2 2 Prendre en compte l impact des m dias dans la culture enfantine L cole a dans ses missions d aider chaque enfant enrichir son exp rience culturelle sa sensibilit son imagination L ducation litt raire et les activit s artistiques pratique rencontre d uvres travail sur les techniques sont des l ments du socle culturel que l cole doit permettre chaque l ve d acqu rir Les technologies de l information et de la communication les supports mult
25. ducation Nationale Seibel C 1984 Gen ses et cons quences de l chec scolaire Revue Fran aise de P dagogie 67 7 28 Seibel C amp Levasseur J 1983 Les apprentissages instrumentaux et le passage du cours pr paratoire au cours l mentaire Educations amp Formations n 2 Suchaux B 1996 La gestion du temps l cole maternelle et primaire diversit des pratiques et effets sur les acquisitions des l ves L ann e de la recherche en sciences de l ducation 123 153 Toczek M C amp Martinot D dir 2004 Le d fi ducatif Des situations pour r ussir Paris Armand Colin Troncin T 2005 Le redoublement radiographie d une d cision la recherche de sa l gitimit Th se pour le Doctorat en Sciences de l Education sous la direction de J J Paul Universit de Bourgogne IREDU Troncin T 2007 R sultats compl mentaires progressions des redoublants de CP et des non redoublants faibles Communication personnelle non publi e Verrier N 1997 D veloppement des repr sentations de l cole et du soi scolaire tude longitudinale la maternelle Th se pour le Doctorat en psychologie sous la direction d A Florin Universit de Nantes Lab cd Yen C J Konold T R amp Mc Dermott P A 2004 Does learning behavior augment cognitive ability as an indicator of academic achievement Journal of School Psychology 42 157 169 81 Sites www banqoutils educat
26. en un an de CP par rapport aux classes t moins laisse supposer que davantage que la dur e de mise en uvre du dispositif c est la capacit des enseignants prendre en charge les l ves en difficult de mani re individualis e et ajust e leurs besoins qui est en question voir Bressoux amp al 1999 Lebastard amp Suchaut 2000 Suchaut 1996 En effet les r sultats de la DEP sur la premi re ann e d exp rimentation ne montraient pas de modifications sensibles des interventions des enseignants dans les classes exp rimentales par rapport aux classes contr les les changes individualis s en particulier n taient pas plus nombreux que dans les situations de classes habituelles La r duction importante de l effectif si elle n est pas 55 accompagn e d une modification sensible des pratiques de l enseignant notamment dans l individualisation de ses changes avec les l ves en situation d apprentissage ne permet pas une am lioration significative de leurs r sultats Or on sait que les difficult s de l crit qui se maintiennent au cours de la scolarit primaire deviennent tr s r sistantes aux interventions ult rieures dans le cadre normal de la classe Florin Guimard amp al 2005 La plupart des l ves en difficult ne souffrent pas de troubles des apprentissages relevant de prises encharge m dicalis es et extrascolaires Il y a donc l un enjeu majeur pour le devenir de l co
27. entre l ge de la premi re scolarisation et le taux d acc s au CE2 sans redoublement d apr s les donn es de la DEPP 2003 On pourrait objecter que scolariser apr s l ge de 3 ans actuellement concerne des populations Association fran aise de psychiatrie Journ e La scolarisation des enfants de 2 ans une fausse bonne id e Paris Assembl e Nationale 2004 Brisset C amp Golse B 2006 L cole 2 ans est ce bon pour l enfant Paris Odile Jacob tr s limit es et sp cifiques enfants du voyage migrants qui ne seraient pas comparables la population scolaris e 3 ans Mais ces r sultats confirment des statistiques plus anciennes obtenues une p riode o la scolarisation en maternelle d s 3 ans tait loin d tre g n ralis e Dur e de Absence de pr scolarisation redoublement en aucune l an 2 ans 3 ans 4 ans Taux de scolarit sans redoublement en fonction de la dur e de pr scolarisation enfants entr s en sixi me en 1980 statistiques du Minist re de l Education Nationale Le Monde de l Education novembre 1982 page 22 L avantage de la scolarisation pr coce se retrouve dans plusieurs domaines en CP et sont encore sensibles plusieurs ann es apr s Caille 2001 la compr hension orale la familiarit avec l crit vocabulaire pr lecture concepts de temps et d espace et les comp tences num riques Mais ces gains sont plus faibl
28. g n rales en fin de coll ge Note d Evaluation 04 09 MEN Direction de l Evaluation et de la Prospective octobre De Landsheere G 1979 Dictionnaire de l valuation et de la recherche en ducation Paris PUF Delhaye G Pourtois J P 1980 L enjeu scolaire la perception en milieu parental socialement contrast Population et Famille n 2 3 29 52 Delhaye G Pourtois J P 1981 La perception diff rentielle de signifiants scolaires en milieu parental contrast Revue de l Institut de Sociologie de l ULB 4 790 813 DEP 2003 Faut il d velopper la scolarisation deux ans In 18 questions sur le syst me ducatif Education et Formations n 66 pp 7 12 DESCO 2003 Pour une scolarisation r ussie des tout petits MJER amp SCEREN CNDP Documents d accompagnement des programmes collection Ecole Deviterne D Prairat E Retornaz A Schmitt N 1999 La polyvalence du ma tre I cole primaire archa sme ou valeur d actualit Perspectives documentaires en ducation N 46 47 Durut Bellat M 2006 Peut on diminuer les in galit s sociales l cole in G Chapelle amp D Meuret Am liorer l cole Paris PUF Ehrlich S Bramaud Du Boucheron G Florin A 1978 Le d veloppement des connaissances lexicales l cole primaire Paris Presses Universitaires de France Ehrlich S amp Florin A 1989 Ne pas d courager l l ve Revue Fran
29. l impact de la scolarisation avant 3 ans sur la compr hension du langage par rapport une scolarisation plus tardive Pour autant l exposition un lexique diversifi ne suffit pas stabiliser le lexique en m moire et le rendre disponible en production Il faut pour cela une attention particuli re aux propri t s communes et distinctives des objets actions v nements etc qui permette de stabiliser en m moire leur d nomination sous forme de cat gories clairement identifi es cat gorie table cat gorie bureau Des activit s qui impliquent les diff rentes modalit s sensorielles perception visuelle auditive olfactive etc et diverses connaissances sur le monde physique et le monde de l esprit sont n cessaires Florin 2000 On peut ainsi d velopper chez les jeunes enfants des connaissances proc durales comment traiter un mot nouveau et en trouver le sens qui les aident construire une architecture lexicale et d velopper leur vocabulaire disponible non seulement en compr hension mais aussi en production ce qui est plus difficile et insuffisamment r alis Bref il est possible comme pour la phonologie de d velopper une attitude r flexive sur le lexique en vue d une meilleure ma trise de l oral et de l acquisition d un r pertoire lexical qui facilite l acquisition du lire crire Rappelons qu il est plus facile de lire des mots que l on 5 Voir aussi Florin
30. le CIEP CIEP S vres 28 mars 3 avril 2004 Voir aussi Conseil de l Europe 2001 Le cadre commun de r f rence pour les langues Strasbourg Comit de l ducation division des langues vivantes 20 D velopper la ma trise des langues de premi re socialisation pour les enfants qui ont le fran ais comme langue seconde 1 5 Vivre ensemble d velopper les comp tences sociales Apprendre vivre ensemble fait partie des programmes de l cole maternelle Ceci passe par le respect de soi et celui d autrui la construction de l identit dans le rapport autrui la prise en compte des r gles sociales de son groupe d appartenance Les jeunes enfants ont apprendre exprimer leurs motions comprendre celles d autrui viter ou d passer les conflits de la vie quotidienne Le non respect des r gles sociales les comportements violents excessifs de certains enfants et adolescents source de souffrances pour les autres et aussi pour eux m mes font l objet de nombreuses analyses depuis plusieurs ann es et le propos n est pas ici d en rendre compte Il s agit d un th me sensible on l a vu la suite de la publication de l expertise de INSERM 2005 sur les troubles des conduites chez l enfant comme souvent l amalgame et des concours de circonstances entre la publication de propositions r pressives et des l ments de r flexion ont occult provisoirement on l esp re la n cessa
31. les enfants qui ne b n ficient pas d un tel tayage Aider l l ve apprendre ne rel ve pas des seules actions men es au sein de l cole La famille joue un r le important non seulement parce qu elle transmet l enfant des repr sentations plus ou moins positives sur l cole Delhaye et Pourtois 1980 1981 Pourtois et Delhaye 1981 mais galement en raison des comportements et des attitudes qu elle attend de l enfant lors d activit s r alis es la maison De fa on g n rale les travaux de Lautrey 1989 ont largement montr les formes d organisation du milieu familial les r gles de comportement les habitudes les valeurs ducatives qui influencent le d veloppement cognitif de l enfant De m me Pourtois Desmet et Lahaye 2004 soulignent qu un certain nombre de composantes ducatives tenir compte des capacit s de l enfant stimuler sa pens e exprimer peu d affects n gatifs son gard etc sont favorables son d veloppement et ses acquisitions scolaires en particulier dans les milieux favoris s De fait on peut penser que certains comportements centr s sur les apprentissages autonomie organisation dans les t ches orientation et maintien de l attention etc favorisent d autant plus l adaptation et la r ussite scolaire de l enfant qu ils sont encourag s et r guli rement pr sents dans la famille Ceci renvoie au n cessaire d veloppement du partenariat ent
32. matique de l valuation et de l aide aux apprentissages la G S et du C P vers la M S et la P S en d veloppant l observation individualis e des l ves On le voit la culture de l valuation est d velopper dans la formation initiale et continue de ces quipes et des enseignants Il en est de m me quant la formation au travail en quipe p dagogique l cole entre coles et au niveau des circonscriptions dans le passage GS CP par rapport aux objectifs atteindre et leur v rification afin de garantir tous les enfants d s l cole maternelle les conditions du meilleur d veloppement possible Consid rer que les checs scolaires sont dus des caract ristiques socioculturelles revient m conna tre la complexit de ces checs et occulter les possibilit s de l cole Apr s la th orie des dons qui a fleuri au d but du 20 si cle celle du handicap socioculturel encore poursuivre le travail du groupe national de pilotage Mais il n y a pas eu de suite 43 tr s vivace parmi les enseignants revient maintenir les in galit s de scolarit et leur reproduction Dans de nombreux cas les difficult s des jeunes enfants sont li es l explicitation de ce qui est attendu de leur part et de la mani re d y parvenir et il convient de les aider d s les d buts de la scolarisation exercer leur attention et leur m moire gagner en autonomie gr ce la tutelle de l
33. nationale elle permet ainsi d tablir un tat repr sentatif des acquis des l ves des moments cl s du cursus et de conna tre les facteurs sur lesquels agir pour am liorer la r ussite scolaire Plusieurs enqu tes internationales d acquis des l ves viennent compl ter les valuations bilans R alis es par l OCDE ou des associations internationales ou par accord entre pays europ ens elles permettent de mieux identifier les points forts et les points faibles de notre syst me ducatif Par ailleurs des actions de comparaison bilat rale sont conduites la demande du minist re des affaires trang res pour laborer des dispositifs d valuation des politiques ducatives c est le cas avec le Br sil la Hongrie la Russie la Slovaquie Au niveau de l cole l mentaire PIRLS Progress in International Reading Literacy Study mesure dans 36 pays les performances en compr hension de l crit des l ves de cours moyen premi re ann e PIRLS permet de r aliser partir d un ensemble d preuves et de questionnaires une comparaison des comp tences en lecture L objectif ici n est pas d analyser chaque l ment du dispositif mais d examiner quelques l ments probl matiques 3 4 1 L valuation en CE1 Comme l indique le document d accompagnement cette valuation a t con ue pour esquisser un premier constat de l acquisition des comp tences dans les domaines de la lecture de l cr
34. plus g n rale et se retrouvent de fait handicap s dans ces apprentissages ceci p nalise certains milieux sociaux plus que d autres faut il le rappeler La loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002 instaure un bilan de langage oral inclure dans le bilan de sant de la 6 me ann e r alis par des m decins Il faut noter qu il n existe actuellement aucun bilan de langage r ellement valid bien que le langage soit reconnu comme tant au c ur des apprentissages Soulignons aussi que ce bilan des 6 ans avant l entr e au CP n est pas r alis dans tous les d partements Or la pr vention de la difficult scolaire suppose une identification pr coce des troubles du langage ce qui suppose des changes entre professionnels partir d valuations objectives L cole maternelle doit se donner les moyens de sa mission de rep rage et de pr vention des difficult s et des troubles d apprentissage Pour la plupart ces difficult s peuvent tre prises en charge dans le cadre scolaire si elles sont rep r es correctement et suffisamment t t Une fois install es et cristallis es elles sont beaucoup plus r sistantes et limitent consid rablement les chances scolaires ult rieures des enfants Et pour la grande difficult et les troubles des apprentissages qui rel vent de prises en charge extrascolaires ce qui ne dispense pas l cole de sa prise en charge p dagogique il en est de m me Plus on
35. plut t qu la prise en compte des besoins pour individualiser autant que faire se peut les progressions Confier les valuations avec ces outils aux membres du RASED peut conduire les confondre avec des valuations psychologiques par exemple en termes de potentiels d apprentissage ce qu ils ne sont pas Les suggestions p dagogiques qui accompagnent chaque outil sont souvent ignor es et l on en reste seulement l aspect valuation De telles utilisations ne correspondent pas aux objectifs propos s par le minist re lors de la diffusion de ces outils p dagogiques d valuation et d aide aux apprentissages L utilisation de ces outils d valuation et d aide aux apprentissages est extr mement variable selon les circonscriptions bien qu accessible pour chaque enseignant sur la banque d outils de la DEPP Ils sont ignor s dans de nombreuses circonscriptions malgr les op rations de diffusion depuis leur mise disposition Certains enseignants de ces niveaux scolaires d clarent ne les avoir jamais re us malgr les envois d exemplaires pour le nombre de classes concern es via les Inspections Acad miques Dans d autres elles sont r guli rement utilis es gr ce l impulsion donn e par les quipes de circonscription dans le cadre de concertations d quipes p dagogiques la fois pour l valuation des comp tences et pour les activit s p dagogiques mettre en uvre selon les r sultats obt
36. rejoignent ceux que nous avions obtenus Florin 1991 dans un suivi de cohortes de dimensions nettement plus r duites de l cole maternelle l cole l mentaire Il ne s agit pas de minimiser le r le des in galit s sociales dans les in galit s de r ussite scolaire les diff rences de comp tences des enfants l entr e au CP refl tent d j comme le soulignent Caille amp Rosenwald les influences du milieu familial de son capital social conomique et culturel mais elles refl tent aussi l influence de l cole L impact des exp riences des premi res ann es pour le d veloppement des enfants et leurs apprentissages Florin 2004 devrait inciter les responsables politiques y compris dans l ducation nationale accorder plus d importance l ducation dans la petite enfance et son r le dans la pr vention des difficult s d apprentissage et de d veloppement Les suivis de panels montrent que la dur e de scolarisation en maternelle a un impact positif sur la suite de la scolarit Pour autant en consid rant les r sultats de la France aux valuations internationales PIRLS voir PISA certains pourraient dire que l cole maternelle fran aise n apporte pas de r ussite suppl mentaire aux l ves par rapport aux pays comparables dans lesquels l ducation dite pr scolaire est organis e diff remment Outre le fait que la complexit des parcours scolaires et des niveaux de comp tences a
37. s ce premier niveau de l enseignement et bien des r sistances doivent tre d pass es Cet accueil n cessite aussi des locaux adapt s un personnel suffisant et bien form ce qui n est pas acquis partout En 2005 2006 plus de 40 000 enfants b n ficiaient d une auxiliaire de vie scolaire AVS soit deux fois plus que l ann e pr c dente Mais comment faire classe lorsqu on doit accueillir deux ou trois enfants ayant chacun des besoins sp cifiques sans le personnel AVS n cessaire Des moyens suppl mentaires contrats aid s ont t donn s en 2005 06 pour soutenir l effort de scolarisation des tout petits en maternelle Il est pr vu que les assistants d ducation soient affect s en nombre croissant l accompagnement scolaire des enfants handicap s Ceci devrait se traduire dans la cr ation d une nouvelle professionnalisation et l mergence de nouveaux m tiers La mise en uvre de l accueil se trouve souvent complexe car les parties prenantes sont multiples Education Nationale D partement collectivit s locales secteur m dico social parents et des synergies restent souvent trouver pour faciliter la prise en charge et accompagner les enfants handicap s dans leur d veloppement et leur projet de vie Proposition 16 A la rentr e 2006 on comptait 6700 auxiliaires et 2800 personnes suppl mentaires devaient tre recrut es par l Education Nationale 27 Reprendre l
38. sans effet n gatif sur le fran ais en maternelle La poursuite de l tude lorsque les enfants arrivent en cours pr paratoire montre que les comp tences travaill es en langue kanak en maternelle sont transf r es au fran ais en CP oral et crit et que le groupe ayant b n fici du dispositif a de meilleures comp tences crites lecture criture que le groupe contr le Ces r sultats rejoignent ceux des valuations men es sur les programmes d enseignement permettant aux l ves d atteindre un bon niveau de comp tence dans leur langue maternelle L1 en m me temps qu ils apprennent une langue seconde L2 langue d enseignement pour une revue voir Bialystok 2001 Propositions Mettre les enfants r guli rement en position d interlocuteurs ce qui suppose des activit s en petit groupe pour travailler les diff rents aspects de la ma trise du langage Eviter que le n cessaire travail sur la phonologie se fasse au d triment d autres aspects de la ma trise du langage On ne saurait oublier l importance des connaissances lexicales notamment pour le d veloppement de la production du langage ni le d veloppement de l acc s la culture crite et la litt rature jeunesse Pour information voir la synth se de l Universit Europ enne Langues nationales Langues maternelles Langues scolaires quelles valuations organis e par la DEP MEN l Universit de Nantes et
39. sur sa propre activit et ses cons quences par une auto valuation r guli re devrait accompagner les apprentissages dans la famille et l cole L cole ne peut plus laisser de c t ces comp tences mises en jeu dans tous les apprentissages et devrait les d velopper d s l cole primaire avant que l esp rance de r ussite ne se d grade et que les l ves cherchent pr server leur estime de soi en n apprenant plus en pratiquant l auto handicap Jones amp Berglas 1978 en cr ant des obstacles leur propre performance pour se prot ger avant d avoir chou La strat gie de l auto handicap permet de faire porter la faute sur l obstacle et non sur son propre travail ou ses difficult s intellectuelles Les r sultats positifs que nous avons obtenus dans des classes exp rimentales y compris pour les l ves les plus faibles dans la ma trise du fran ais l entr e en 6 ne permettent pas de penser que ceux qui ont progress b n ficient d sormais de comp tences suffisamment solides pour appr hender en confiance la suite des apprentissages La lutte contre les difficult s de l crit se situe d s l cole primaire maternelle et l mentaire dans le d veloppement de la ma trise de l oral et les premiers apprentissages de l crit qui ne devrait pas laisser d enfant en grande difficult sans prise en charge sp cifique d s le cycle des apprentissages fondamentaux A
40. une assistante maternelle ou une employ e au domicile des parents 17 sont en cr che 8 sont gard s par leur m re 8 vont l cole maternelle 3 alternent garde individuelle et halte d enfants et 10 n ont pas de solution satisfaisante Pour certaines familles seulement le choix de l cole maternelle avant 3 ans se fait par d faut du fait de sa gratuit ou par manque d autre possibilit mieux adapt e leur enfant Tous les Niveau V CAP petite enfance Cat gorie C de la fonction publique territoriale 10 Le ministre de la famille a annonc un plan petite enfance qui pr voit une diversification des modes de garde et 12 000 places de cr che par an d ici 2012 Le Monde 8 novembre 2006 11 gouvernements ont fait le choix de favoriser la scolarisation pr coce dans les zones plut t d favoris es ce qui correspond un souci d quit en tant moins attentifs l ensemble des demandes Par ailleurs des lieux d accueil interm diaires entre la cr che et l cole ont souvent t pr n s sous le terme de lieux passerelle qui peut recouvrir des r alit s tr s h t rog nes lieux d coute pour les parents accompagn s de leurs jeunes enfants structures d accueil temps partiel des grands de la cr che avec la pr sence de professionnels de cr che et d cole lieux d accueil et d coute parents enfants etc Leur valuation n a jamais donn lieu
41. ves si on r plique les activit s de la classe habituelle Proposition La r duction de la taille des groupes doit s accompagner d une r elle individualisation des changes entre l enseignant et les l ves et d une p dagogie diff renci e selon les besoins Les effets positifs d une telle organisation sont d autant plus efficaces qu elle est mise en place au d but des apprentissages fondamentaux 4 2 Les intervenants multiples dans la classe 56 La polyvalence des enseignants au primaire est une r alit tr s ancienne souvent v cue comme naturelle et revendiqu e par les candidats l IUFM qui ne se voient pas enseigner toute leur vie une seule mati re Johsua 1996 Pourtant de multiples facteurs tant conjoncturels qu id ologiques ou politiques interviennent pour la rendre malais e voire insoutenable Deviterne et al 1999 Les derni res ann es ont apport tant de modifications au fonctionnement de l cole primaire que la polyvalence des ma tres semble de ce fait rod e par le partage de certaines pr rogatives ant rieures avec des intervenants ext rieurs ou par une division du travail qui fait place des ma tres de sp cialit s informatique langue vivante ou encore par des am nagements de service permettant des changes de comp tences Bouysse 1994 Ce ph nom ne n est pas propre la France Du ma tre unique de 1833 polyvalent par n cessit au
42. 1 2 5 La qualit des modes d accueil et les effets sur le d veloppement des enfants Un consensus se d gage dans la litt rature internationale sur les modes d accueil dits pr scolaires pour consid rer comme l ments de qualit n cessaires un bon d veloppement cognitif social et affectif des enfants la qualit des interactions entre adultes et enfants entre enfants entre adultes l attention qui leur est port e l ad quation aux besoins individuels la stabilit du personnel l ad quation des locaux Ces variables ne sont pas compl tement ind pendantes de la formation ou de l exp rience des professionnels ni du ratio adultes enfants taux d encadrement suffisant taille correcte des groupes mais elles ne 12 peuvent s y r duire A contrario il semble que des relations de faible qualit aient une plus forte incidence sur le comportement des jeunes enfants agressions et non respect des r gles que sur les aspects cit s ci dessus de leur d veloppement Lorsque des effets positifs sont trouv s ils demeurent sur plusieurs ann es Il appara t aussi qu un accueil de qualit peut avoir des effets diff rents selon les enfants leurs caract ristiques individuelles et celles de leurs familles Les enfants consid r s risque en fonction de leurs caract ristiques familiales leur temp rament ou leur bilan biom dical sont plus sensibles aux effets positifs ou n gatifs des modes d
43. 2003 On note que les l ves fran ais ont une forte tendance comme leurs a n s s abstenir de r pondre aux questions ouvertes comme l avait d j montr l enqu te PISA 2001 outre d ventuelles difficult s de l expression crite cette tendance peut tre li e un manque de sollicitation sur ce type de question la crainte de fournir une r ponse erron e un manque de confiance en soi De m me ils ont une forte tendance sous valuer leurs capacit s en lecture 31 position sur 35 ce qui traduit aussi un manque de confiance en soi L valuation bilan de fin d cole primaire Gibert Levasseur amp Pastor 2004 met en vidence les acquis des l ves dans la ma trise de la langue 30 7 d entre eux ma trisent de fa on satisfaisante ou peu pr s satisfaisante les comp tences attendues par les programmes en fin d cole primaire En revanche 15 des l ves de CM2 sont en difficult voire en tr s grande difficult 3 Entre ces deux groupes 25 8 ne ma trisent que tr s partiellement les comp tences valu es et 28 5 savent pr lever une information explicite ou implicite mais ils ont des difficult s dans des t ches d analyse ou de synth se comp tence consid r e comme de plus haut niveau On voit ainsi combien la d tection des difficult s d s le cycle 2 et leur prise en charge posent probl me Ces r sultats mettent en vidence la grande h t rog n it des l
44. L cole primaire en France Rapport au Haut Conseil de l ducation Agn s FLORIN Nantes Atlantique Universit Laboratoire de Psychologie Education cognition d veloppement Lab cd EA 3259 agnes florin univ nantes fr 30 octobre 2006 15 janvier 2007 Introduction Ce rapport ne vise pas l exhaustivit Il s agit d un clairage sur des points forts ou probl matiques ou des leviers possibles pour favoriser la r ussite scolaire des enfants Des th mes essentiels ne sont pas trait s parce que la commande a port sur des points sp cifiques qu il fallait traiter dans un d lai court ou parce qu ils seront examin s par d autres contributeurs C est le cas de l apprentissage de la lecture et des math matiques par exemple de la gestion du syst me ducatif etc Pour les m mes raisons certains aspects sont nettement plus d velopp s que d autres Le rapport est constitu de cinq parties La premi re est consacr e la prise en compte des besoins des jeunes enfants l cole maternelle Apr s avoir d gag la sp cificit de l cole maternelle on examinera les questions suivantes l accueil des enfants de moins de trois ans les progressions l cole maternelle et l importance du jeu la ma trise du langage le vivre ensemble ou d veloppement des comp tences sociales la n cessit d une p dagogie explicite apprendre apprendre l accueil des enfants handi
45. PISA En math matiques le score global de 6 est plus lev 64 01 mais avec le m me cart entre les 10 les plus forts 92 07 et les 10 les plus faibles 30 2 soit 61 87 points ce qui est sup rieur l amplitude relev e en CE2 la m me ann e 56 39 points Comme en fran ais les carts entre l ves l heure et l ves en retard d un an sont plus lev s qu en CE2 au d triment des l ves ayant redoubl environ 13 dans les deux mati res en CE2 et 18 en 6 L ampleur des carts entre les plus forts et les plus faibles l entr e en 6 en fran ais et en math matiques interroge quant la prise en charge par l cole primaire des difficult s scolaires La tr s grande difficult scolaire et les troubles des apprentissages n cessitent des prises en charge sp cialis es en dehors de la classe et de l cole Pour autant ces prises en charge ne dispensent pas l cole et les enseignants de leur r le ducatif et de l aide aux apprentissages pour tous les l ves quelles que soient leurs comp tences et leurs difficult s Or la r alit est que la prise en charge des difficult s scolaires est h t rog ne le redoublement tant consid r 67 souvent comme la solution Sauf laisser l in quitable perdurer il est indispensable d aider les enseignants d velopper de telles aides individualis es Un v ritable plan de formation dans ce domaine es
46. a quelques ann es Pourquoi ne pas d velopper un tronc commun de formation et une autre partie option une option maternelle et une option l mentaire par exemple ou une pour chacun des trois cycles de l cole primaire comme voqu pr c demment page 13 Avec la possibilit de changer de niveau d enseignement si l enseignant le souhaite au bout de quelques ann es en passant par une formation compl mentaire actualis e Il y va de l int r t de l enseignement m me si la question de gestion des flux et des postes d enseignants sera pos e Replacer la p dagogie sp cifique de l cole maternelle au c ur du travail des quipes de circonscription remobilisation et formation des IEN sur l cole maternelle actuellement une semaine maternelle dans l ann e de formation PESEN conseillers p dagogiques sp cialistes de l cole maternelle dans chaque circonscription Des progr s ont t r alis s pour la formation et le recrutement des ATSEM qui il n y a pas si longtemps ne recevaient aucune formation ces efforts doivent tre poursuivis y compris pour la formation continue avec le concours de l Education Nationale Scolariser en maternelle les enfants handicap s malades ou ayant des besoins sp cifiques n cessite aussi des locaux adapt s un personnel suffisant et bien form Respecter le n cessaire quilibre entre la vie familiale et la vie scolaire pour les enfants
47. adulte Bref ceci rel ve d une p dagogie de l explicitation trop peu d velopp e et d une aide la m tacognition comme nous l avons voqu pr c demment 3 3 L impact des valuations n gatives implicites sur la construction de soi chez les l ves D s les d buts de la scolarisation les enfants d veloppent une repr sentation de l cole du r le de l enseignant et d eux m mes en tant qu l ves Cette repr sentation devient rapidement stable et coh rente travers les activit s r alis es et les valuations souvent implicites que les enseignants leur renvoient par les regards et les attitudes par les propos tenus sur eux devant des tiers etc Nous avons pu rendre compte de ces repr sentations chez des l ves d cole maternelle Florin 1987 Verrier 1997 Si beaucoup d enfants ont une repr sentation plut t positive d autres ont une estime de soi d j n gative pensent qu ils ne sont pas de bons l ves et sont capables de dire quels sont dans la classe les meilleurs et les plus faibles en langage ou en graphisme par exemple leurs appr ciations tant concordantes avec celles de l enseignant ou des observateurs ext rieurs Lorsqu on sait le lien existant entre l estime de soi la confiance en soi et l activit en tant qu l ve des repr sentations aussi pr coces doivent tre prises en consid ration par les enseignants dans leurs rapports avec leurs jeunes
48. aise de P dagogie 86 35 48 Fayol M 1997 La production du langage crit In J David et S Plane ds L apprentissage de l criture Paris PUF Florin A 1987 Les repr sentations enfantines de l cole tude exploratoire de quelques aspects Revue Fran aise de P dagogie 81 31 42 Florin A 1991 Pratiques du langage l cole maternelle et pr diction de la r ussite scolaire Paris P U F Florin A sous la dir de 1998 La ma trise de la langue orale l cole primaire Recherche sur contrat pour la Direction des Ecoles Rapport terminal 2 volumes Universit de Nantes Lab cd Florin A sous la dir de 1999 Modes d accueil et d veloppement du jeune enfant Recherche sur contrat pour la Caisse d Allocations Familiales Rapport terminal Universit de Nantes Lab cd Florin A 1999 Parler ensemble en maternelle la ma trise de l oral l initiation l crit Paris Ellipses 2 dition Florin A 2000 Le d veloppement du langage Paris Dunod Florin A 2002a La scolarisation deux ans et autres modes d accueil Paris INRP Florin A 2002b Introduction la psychologie du d veloppement Enfance et adolescence Paris Dunod 77 Florin A 2004 La garde des enfants de deux ans qu en dit la recherche Synth se pour le PIREF Direction de la recherche disponible sur le site du PIREF http www recherche gouv fr recherche fns libreexamen htm Flor
49. ale de l Enseignement Sup rieur et de la recherche Avis du Hc n 14 Holmes C T 1989 Grade level retention effects a meta analysis of research studies In L A 79 Shepard amp M L Smith Flunking grades Research on policies on retention London Palmer Press 16 33 Imbert D Gilet A L Florin A 2006 Les d terminants cognitifs des acquis des l ves en math matiques r solution de probl mes et culture math matique Rapport terminal de recherche la DEPP convention n 1232 37 pages Jeantheau J P Murat F 1998 Observation l entr e au CP des l ves du panel 1997 DEP Note d Information 98 40 Jones E E amp Berglas S 1978 Control of attributions about the self through self handicaping strat gies the appeal of alcohol and the role of underachievement Personality and Social Psychology Bulletin 4 200 206 Johsua M A 1998 Point de vue sur la polyvalence des professeurs des coles Skol n 8 71 89 Lahire B 2006 Pour une p dagogie explicite Entretien Le Monde de l Education n 351 octobre 69 73 Lautrey J 1989 Classe sociale milieu familial intelligence Paris PUF Le Bastard S amp Suchaut B 2000 Lecture criture au cycle II valuation d une d marche innovante Les cahiers de l IREDU n 61 Levasseur J Andrieux V Chollet Remvikos P 2002 Avant et apr s les vacances Evolution des acquis des l ves MEN Note d Inf
50. alid e depuis travers des comparaisons interculturelles Pierrehumbert 2003 L attachement s curis r ussi construit le sentiment de confiance en soi et de s curit du b b qui affrontera d autant mieux les s parations et les preuves ult rieures Mais tous les 2 ans ne sont pas pr ts tre scolaris s La scolarisation ne doit pas tre impos e sans pr paration un enfant ceci vaut galement pour les plus grands elle ne doit pas entra ner un for age pour le rendre pr t par exemple pour l acquisition de la propret Il faut ensuite que ses besoins physiologiques de sommeil ses besoins alimentaires puissent tre pris en compte qu il ait une relative autonomie dans des gestes quotidiens ou qu il puisse l acqu rir rapidement avec l aide d un adulte de l cole qu il puisse se faire comprendre l cole m me de mani re non verbale Il est important galement qu il ait d velopp un attachement s curis avec ses parents ce qui est le cas de la majorit des enfants qui acceptent ainsi la s paration provisoire et la d couverte de nouveaux partenaires de nouvelles activit s et de nouveaux lieux Ces conditions se posent tout simplement pour que l enfant soit bien l cole et elles se poseraient peu pr s de la m me mani re pour la cr che dans un groupe de grands Du c t des coles Toutes les coles maternelles ne sont pas pr tes scolariser les moin
51. arative le d veloppement les savoirs et savoir faire des enfants l entr e l cole l mentaire compte tenu de la diversit des prises en charges pr scolaires en Europe 1 3 Les progressions l cole maternelle et l importance du jeu 1 3 1 La sp cificit de la p dagogie en maternelle La sp cificit de l cole maternelle en France tient aussi sa p dagogie C est par le jeu 14 l action la recherche autonome l exp rience sensible que l enfant selon un cheminement qui lui est propre y construit ses acquisitions fondamentales Programmes 2002 page 56 On lit plus loin ibid page 57 que la premi re tape des apprentissages fondamentaux suppose pour tre men e bien le cadre sp cifique de la p dagogie de l cole maternelle C est cette dynamique qui donne cette cole sa n cessaire unit son identit et son int grit Rappelons que le cycle 2 des apprentissages fondamentaux est pr c d par le cycle 1 dit des apprentissages premiers et ceci pas uniquement pour des raisons chronologiques Ils sont premiers parce qu ils permettent l enfant de d couvrir qu apprendre fait partie de la vie parce qu ils doivent lui donner le go t de la d couverte des savoir faire inconnus des connaissances nouvelles Ils doivent l aider devenir progressivement un l ve dans l articulation entre les jeux et les activit s structur es par l ense
52. aux changes familiaux Consid r e comme un lieu d vasion un sas de d compression elle est venue colmater le creux des emplois du temps au d triment d autres activit s Plus de deux heures quotidiennes d exposition la t l vision est fr quent De plus elle a grandement modifi le rapport des enfants au monde Aujourd hui les enfants se trouvent confront s beaucoup plus t t et souvent brutalement au monde des adultes via la t l vision En effet ils sont loin de regarder seulement les missions pour la Jeunesse dessins anim s ou autres on estime que 80 du temps pass devant la t l vision par les enfants de 4 10 ans l est devant des programmes tout public s ries films journaux t l vis s 25 30 des 8 12 ans sont encore devant la t l vision 20 h 30 En France la recherche sur l influence de la t l vision sur le d veloppement des enfants est tr s peu d velopp e Des travaux sur les enfants am ricains ont montr par exemple qu ils sont soumis chaque ann e des milliers de sc nes violentes et que cette banalisation de la Monique Dagnaud sociologue ancien membre du CSA 1 directrice de recherche au CNRS Auteur notamment de L tat et les M dias fin de partie Paris d Odile Jacob 2000 25 Une recherche comparative europ enne pilot e par Sonia Livingstone London School of Economics a t r alis e dans onze pays dont la France sur des chantill
53. avant de se traduire ult rieurement dans leurs performances scolaires A l cole l mentaire et au coll ge ces difficult s m thodologiques et comportementales subsistent et r sultent probablement pour une grande part de difficult s d apprentissage qui se sont accumul es au cours de la scolarit 1 6 2 Apprendre apprendre pour une p dagogie explicite C est donc d s les premi res ann es de la scolarit qu il est n cessaire d agir pour apprendre 25 aux enfants apprendre c est dire organiser et contr ler leur activit cognitive maintenir leur effort et leur attention aller au terme de l activit Ils peuvent ainsi progressivement d velopper une confiance dans leurs capacit s d apprentissage construire des savoirs structur s maintenir une soif d apprendre et d velopper des pratiques autonomes Dans le domaine du langage oral nous avons pr n un travail explicite l cole et une v ritable p dagogie de l oral a commenc se d velopper l cole maternelle et au del avec la conception dans les programmes de l cole du langage au c ur des apprentissages Il en va de m me aujourd hui avec ces comp tences transversales pour lesquels les jeunes enfants ne b n ficient pas tous de l tayage n cessaire au sens de Bruner Dans ce domaine comme dans celui de la langue orale l cole ne peut s en remettre uniquement aux familles sous peine de p naliser
54. cap s la continuit des apprentissages entre maternelle et l mentaire la dur e des effets positifs ou n gatifs de la scolarisation des jeunes enfants La seconde partie traite de certains apprentissages l cole l mentaire l oral l crit et la culture enfantine Elle se d compose en deux questions langage oral lexique et production crite prise en compte de l impact des m dias dans la culture enfantine L valuation et son usage en maternelle et en l mentaire constitue le th me de la troisi me partie On d fend l int r t de l valuation pour l aide aux apprentissages ce qui est l objectif de la banque d outils d valuation et d aide aux apprentissages pour la grande section et le cours pr paratoire On discute l impact des valuations n gatives implicites sur la construction de soi chez les l ves avant d aborder l valuation l cole l mentaire la nouvelle valuation de CE1 les valuations de rentr e CE2 PIRLS et le bilan de fin de primaire Des l ments de r flexion g n rale sont propos s Dans une quatri me partie sont examin s les effets de l organisation p dagogique sur le d veloppement des comp tences des l ves Trois aspects sont consid r s le travail en petits groupes les intervenants multiples dans la classe le redoublement La cinqui me et derni re partie est consacr e la pr paration au coll ge et la prise en charge des diffi
55. ce qui alors n est gu re loign des normes d encadrement des cr ches de mauvaises conditions pour le d veloppement du langage les enfants tant suppos s avoir peu d changes verbaux individuels avec un adulte au cours de la journ e de classe ce qui entraverait leur d veloppement langagier un manque de prise en compte des besoins affectifs des jeunes enfants dans le cadre ATSEM Agent Territorial Sp cialis des Ecoles Maternelles personnel r mun r par les collectivit s territoriales et titulaire du CAP petite enfance Dans ce cas le temps de travail de ATSEM est souvent r parti entre les petits le matin et les plus grands l apr s midi pendant la sieste des petits Encore faudrait il ajouter que l ensemble des professionnels est comptabilis dans ces taux d encadrement en cr che y compris le personnel qui n est pas en responsabilit directe d un groupe d enfants scolaire Il faut noter au passage que les opposants l cole maternelle 2 ans assimilent souvent dans la m me critique les modes d accueil collectif et l cole maternelle Or les recherches internationales Florin 2004 pour une revue de question y compris celles qui ont t conduites dans le cadre de l OCDE montrent que le d terminant essentiel de l impact positif d un accueil pr scolaire extrafamilial sur le d veloppement psychologique des enfants est la qualit de cet accueil qui est ind pendan
56. ces li es la ma trise de l crit des entra nements sp cifiques suppl mentaires dans les trois domaines tudi s lecture compr hension outils de la langue production crite ne conduisent pas une am lioration suppl mentaire des performances en fran ais A ce niveau de la scolarit il n est gu re possible dans le cadre de la classe habituelle et avec quelques s quences d activit s de faire progresser sensiblement des l ves dans la ma trise de la langue alors qu ils ont des d ficits dans les traitements de bas niveau dont l enseignement rel ve de l cole l mentaire Des progr s plus sensibles ont pu tre observ s dans quelques classes li s ce qu on pourrait appeler un effet ma tre c est dire l attention port e par certains enseignants quelques aspects de la ma trise de la langue notamment en production crite r guli rement travaill s au cours des s ances exp rimentales qu ils ont mises en uvre On note aussi la correspondance entre les progr s des l ves des classes exp rimentales et leurs valuations positives des s ances d entra nement telles qu elles nous ont t communiqu es travers leurs carnets d auto valuation Ces carnets qui sollicitaient une attitude r flexive sur les t ches propos es et leur propre activit ont contribu au moins pour une part modeste remobiliser ces enfants sur les activit s de fran ais Plusieurs ense
57. cole primaire dont rappelons le certaines font partie du d veloppement normal compte tenu de la composition des groupes classes en France par ann e de naissance Il est donc n cessaire que les r sultats de ces travaux soient port s la connaissance du milieu enseignant En effet sans une volution de leurs repr sentations du redoublement il est fort probable que ce dispositif perdurera Un accompagnement devrait tre propos par les quipes de circonscription pour que soient substitu es au redoublement des solutions individualis es de prise en charge des difficult s scolaires 1 cole primaire lorsqu elles sont n cessaires La disparition du redoublement 1 cole primaire en France passe par une volont politique au niveau du Minist re Propositions Informer les enseignants et les quipes de circonscription de l inefficacit et des effets n gatifs du redoublement l cole primaire Substituer au redoublement des solutions alternatives d accompagnement et de soutien individualis pour les enfants en difficult l cole primaire en impliquant des professionnels sp cialis s dans la d finition des programmes personnalis s de r ussite ducative PPRE Consacrer ces actions les financements d gag s par les conomies ainsi r alis es 36 Voire les parents lorsqu on leur dit que leur enfant ne pourra pas suivre s il change de niveau scolaire le redoublement leur est pr
58. cult s scolaires l cole primaire La conclusion synth tise quelques l ments des diff rentes parties et ouvre sur d autres propositions plus g n rales qui m riteraient d tre exp riment es et valu es en France Pour chaque th me abord on s appuie sur des travaux r f renc s dont certains ont t r alis s dans de nombreuses coles maternelles et l mentaires avec mes coll gues et doctorants que je tiens associer et remercier La r alit de l enseignement en maternelle et en cole l mentaire est diverse voire h t rog ne Mettre l accent sur des points probl matiques ne signifie pas ignorer la qualit de ce qui est pratiqu dans nombre d coles en France gr ce au dynamisme et l investissement personnel des enseignants Les analyses et propositions de ce rapport sont guid es par un souci d quit afin que les meilleures conditions de scolarisation soient accessibles tous les enfants quel que soit leur lieu de scolarisation et leurs caract ristiques personnelles On s efforce de d gager chaque fois des propositions concr tes qui n engagent bien s r que l auteur du rapport m me si elles ont fait l objet de discussions avec des acteurs du syst me membres de directions du minist re en charge de l ducation nationale membres des corps d inspections et des quipes de circonscriptions responsables syndicaux et associatifs enseignants d coles
59. des r sultats Ainsi que plusieurs tudes l ont d montr diff rents niveaux de la scolarit de l cole primaire au coll ge outre les travaux ci dessus voir Grisay 1993 Paul 1996 Caille 2004 le redoublement ne favorise pas les acquisitions scolaires puisque les redoublants lorsqu ils progressent progressent moins que les l ves promus ayant des caract ristiques comparables On sait galement tudes des ann es 80 et tudes r centes que le redoublement en d but d cole l mentaire est pr dictif de faibles chances de r ussite ult rieure et ne constitue donc pas une r ponse adapt e la n cessaire prise en charge des difficult s scolaires pr coces Le suivi du panel CP recrut par la DEP en 1997 montre que les l ves les plus faibles progressent de mani re identique jusqu en CE2 qu ils aient ou non redoubl le CP Cosnefroy amp Rocher 2004 A niveau initial quivalent en fran ais et en math matiques en CP les l ves ayant redoubl le CP ne progressent pas plus que les l ves promus Les travaux de Troncin 2005 2007 pr cisent ces r sultats par une analyse d taill e en comp tences pour 103 enfants redoublants le CP et 103 promus faibles en CE1 Pour la majorit des comp tences en fran ais il s av re que niveau initial quivalent en CP les redoublants ont l ann e suivante des r sultats significativement inf rieurs ceux des promus faibles Quelle que soit la
60. difficult s pour mieux agir Lors de la premi re diffusion de ces outils sous forme d un document papier livret vert il 27 Dans la mesure o l cole maternelle est fr quent e par la quasi totalit des enfants d s l ge de 3 ans la question de l obligation scolaire d s cet ge pourrait tre pos e pour ent riner un tat de fait comme l ont propos r cemment certains partis politiques dans leur projet de gouvernement Une obligation scolaire d s 3 ans aurait elle l avantage d viter d anticiper en GS sur les apprentissages de CP Elle aurait un co t important compte tenu de l importance de l enseignement priv dans l cole maternelle 41 est arriv plusieurs reprises que des enseignants de diff rentes r gions demandent si cette valuation tait obligatoire Une telle question se pose t elle propos des programmes scolaires Il est arriv aussi que des enseignants aient re u de leur inspection la demande de proc der l valuation d s la rentr e en commen ant la premi re page et en continuant jusqu la fin du livret On ne s tonnera donc gu re qu ils aient trouv qu force d valuer ils n avaient gu re le temps d enseigner D autres d rives sont signal es mesurer des performances par rapport une norme conduire des cat gorisations ou classements d l ves ou d coles et des pr dictions individuelles sur le devenir scolaire
61. du lexique des motions production crite Ils ont b n fici ensuite d entra nements en grand groupe ou en petit groupe avec ou sans un travail oral de pr paration Ces entra nements taient conduits par les enseignants dans le cadre normal de la classe Les ma tres disposaient d un guide de travail pour ces s ances sur les aspects suivants cat gorisation diff renciation recherche des mots de la m me famille d finition de mots et utilisation du dictionnaire segmentation syllabique d couverte du sens de mots invent s ins r s dans une phrase description d objets ou d v nements L analyse de leurs carnets de bord monte qu ils ont surtout travaill les trois premiers aspects Dans une troisi me phase avril les l ves taient soumis des valuations de m me type qu en pr test lexique en g n ral lexique des motions production crite En CE2 on observe une am lioration significative des performances en lexique entre le pr et le post test c est dire en 3 mois environ de l ordre de 10 du niveau initial pour le lexique g n ral et lexique des motions et ceci apr s seulement 6 s ances d entra nement en moyenne Les progr s les plus significatifs concernent les l ves ayant b n fici d un entra nement m talexical oral en petit groupe Les effets positifs des s ances d entra nement sur la production crite apparaissent toutefois limit s L analyse des p
62. e cette analyse de nombreux programmes d intervention ont t d velopp s IS INSERM 2005 Troubles des conduites chez l enfant et l adolescent Expertise collective 21 notamment dans les pays anglo saxons et ont fait preuve de leur efficacit Certains concernent directement l cole Une premi re s rie d actions est centr e sur les enfants eux m mes et vise d velopper leurs comp tences sociales motionnelles et cognitives Au sein d ateliers conduits dans le cadre scolaire on apprend aux enfants conna tre et comprendre leurs motions travailler l autocontr le apprendre identifier et d passer les situations anxiog nes se calmer Ils apprennent galement g rer les conflits avec tous les enfants concern s et l enseignant expliquer ce qui s est pass ce que chacun a ressenti se repr senter ce que l autre a ressenti et pourquoi il a agi de cette mani re A travers ces situations il s agit d apprendre comprendre le point de vue de l autre exprimer ses propres besoins et trouver une solution acceptable pour les deux Le jeu le dessin toute mentalisation de ses actes constituent autant de moyens cognitifs de prendre conscience de ce qui peut advenir en cas de passage l acte et de mieux exercer ses capacit s d autocontr le D autres actions destin es aux enseignants visent favoriser des m thodes ducatives et des interactions plus efficaces q
63. e des difficult s d apprentissage en vue de lui proposer ou de lui faire d couvrir des strat gies qui lui permettent de progresser Dans ce cadre les erreurs 38 sont consid r es comme inh rentes l apprentissage et comme des moments dans la r solution d un probl me et non comme des faiblesses r pr hensibles ou des manifestations pathologiques On peut ainsi d terminer si un l ve poss de les acquis n cessaires pour aborder la t che suivante dans un ensemble s quentiel En valuation de programme elle sert d celer et corriger les imperfections en cours de construction et contribue aux processus de r gulation des apprentissages en cours par un aspect de feedback et un aspect de guidance L valuation formative a des effets multiples elle indique l l ve les tapes qu il a franchies et les difficult s qu il rencontre et l enseignant comment se d roule son programme p dagogique et quels sont les obstacles auxquels il se heurte Toute diff renciation de l enseignement appelle une valuation formative c est dire une valuation cens e aider l l ve apprendre Une telle valuation travers des situations de r solution de probl mes ne peut passer que par l observation individualis e d une pratique dans le cadre d une t che r aliser Les programmes 2002 d finissent pour la premi re fois ce qu on attend d un l ve la fin de chaque cycle de l co
64. e nombre d intervenants augmente est celui du graphisme en GSM et en CP Les liens entre le nombre et le type d intervenants et les valuations comportementales r alis es par les enseignants ne sont pas nombreux Lorsqu ils existent ils sont plut t n gatifs et dans ce cas concernent les intervenants coll gues en GSM et les autres cat gories d intervenants en CP Par ailleurs aux deux niveaux scolaires les relations n gatives s observent plus fr quemment hors ZEP qu en ZEP notamment pour l autonomie et les capacit s d organisation Mais il existe aussi un lien n gatif en ZEP avec les capacit s de raisonnement en GSM et en CP lorsque le nombre d intervenants coll gues augmente Si les liens entre les interventions dans les classes et les repr sentations de l cole et des mati res scolaires sont peu syst matiques les relations significatives vont toutes dans le m me sens un manque de repr sentations diff renci es des lieux d apprentissage ou des mati res scolaires dans les classes ayant un nombre lev d intervenants Ceci s observe en GSM propos des repr sentations du Fran ais et des Math matiques et en CP pour les diff rences entre les lieux d apprentissage cole maison dans les deux cas pour les enfants de ZEP est ce dire que pour une partie d entre eux multiplier les interventions ext rieures dans la classe introduirait des manques de rep res sur la sp cifici
65. eci tout autant l cole qu la cr che Pour les enfants ins curis s avec leur p re plus de 60 d entre eux ont une relation s curis e avec le professionnel du lieu d accueil tant l cole qu la cr che Ainsi et contrairement ce qu affirment certains p dopsychiatres en se fondant sur les jeunes patients re us en consultation probablement pour des perturbations relativement importantes les enfants ins curis s avec leurs parents trouvent des compensations affectives avec un attachement s curis dans le lieu d accueil pour la moiti d entre eux voire davantage que ce soit l cole ou la cr che 1 2 3 Les conditions d une scolarisation r ussie des tout petits Du c t des enfants Selon Bowlby 1907 1990 p diatre et psychanalyste anglais l enfant na t avec un besoin primordial de contact et de protection Il s agit d un besoin primaire inn et ind pendant des autres besoins physiologiques d tablir un lien stable et s curisant avec une figure d attachement r pondant ses besoins et sensible ses motions La m re est g n ralement la premi re figure d attachement mais les b b s d veloppent tr s vite des attachements multiples selon les exp riences partag es avec d autres donneurs de soins an anglais caregivers p re autre membre de la famille nourrice Cette approche du d veloppement affectif a t largement v
66. eloppement n 132 80 Minist re de l Education Nationale 2006 L tat de l cole de la maternelle l enseignement sup rieur 30 indicateurs sur le syst me ducatif fran ais n 16 octobre Nocus I Florin A Guimard P 2005 valuation de l exp rimentation L enseignement des langues et de la culture kanak l cole primaire de la Nouvelle Cal donie Convention avec l IFM de Nouvelle Cal donie Rapport terminal de recherche Nocus I Florin A Guimard P amp Vernaudon J soumis Effets d un dispositif d enseignement de la culture et des langues kanak sur la ma trise de l oral et de l crit en fran ais l cole primaire en Nouvelle Cal donie OCDE 2006 Regards sur l ducation 2006 Centre for Educational Research and Innovation ditions OCDE Les indicateurs de l OCDE Paul J J 1996 Le redoublement pour ou contre Paris ESF Pierrehumbert B 2003 Le premier lien Th orie de l attachement Paris Odile Jacob Pourtois J P Delhaye G 1981 L cole connotations et appartenance sociale Revue fran aise de P dagogie 54 24 31 Pourtois J P Desmet H et Lahaye W 2004 Connaissances et pratiques en ducation familiale et parentale Enfances Familles G n rations 1 revue num rique Ringard J C 2000 A propos de l enfant dysphasique et de l enfant dyslexique Rapport remis au ministre de l ducation Nationale Minist re de l
67. empreintes de nombreux biais de jugement les appr ciations orales pendant le temps de classe les notes des enseignants sur les devoirs de leurs l ves Le terme test est un repoussoir pour beaucoup d enseignants peu form s en la mati re qui consid rent qu un tel outil ne sert qu figer l enfant dans une vision r ductrice de sa personne etc La m connaissance de l valuation formative est fr quente nombre d enseignants refusant ou se m fiant des valuations sans distinction tout en privil giant dans la pratique les valuations normatives qui consistent classer explicitement ou non les l ves les uns par rapport aux autres plut t que d valuer par rapport des objectifs ou des comp tences pr d finis De plus les progr s des l ves ne sont pas pris en compte en tant que tels dans l valuation L valuation formative en revanche permet de v rifier comment les l ves ma trisent les apprentissages initiaux et fondamentaux et constitue un moyen de diff rencier le temps d apprentissage en fonction des besoins de l l ve elle est la base n cessaire pour d finir des aides diff renci es aux apprentissages Elle est d finie par De Landsheere 1979 comme l valuation intervenant en principe au terme de chaque t che d apprentissage et ayant pour objet d informer l ve et ma tre du degr de ma trise atteint et ventuellement de d couvrir o et en quoi un l ve prouv
68. enciation des mati res scolaires 4 2 3 Les conditions d une r ussite du dispositif Les tables rondes que nous avons organis es dans deux coles d application l une en ZEP l autre hors ZEP avec des enseignants et des intervenants ext rieurs font cho aux points de vue exprim s par les diff rents professionnels dans les entretiens Les conditions de la r ussite que nous d gagions en 2004 partir des diff rentes prises d information seraient les suivantes Une articulation optimale entre le projet d fini par des objectifs larges et la d clinaison de ces objectifs en micro objectifs qui puissent tre directement op rationnalis s La pr sence d un coordinateur d un pilote de 1 quipe qui coordonne 1 ensemble et aplanisse les difficult s ventuelles 60 Du temps formalis pour travailler 1 interdisciplinarit et non pas 1 appel au temps libre des enseignants Une polyvalence d quipe qui repose sur une polyvalence individuelle pour que les int r ts individuels s articulent au lieu de se c toyer Telles sont selon les professionnels de ces coles engag s depuis plusieurs ann es dans de tels projets et qui s en d clarent globalement satisfaits les conditions pour que les enseignants en retirent des b n fices en termes de connaissances et pour que les enfants b n ficient la fois d un autre regard que celui des enseignants et de comp tences certaines dans les diff rents doma
69. enus Il est souvent fait un choix concert d un petit nombre d outils notamment pour quelques aspects jug s essentiels de la ma trise du langage Les utilisateurs appr cient les rep res fournis par ces valuations le fait qu elles les aident se mettre au travail et passer d un constat n gatif en termes de manques chez les l ves une vision positive et tourn e vers l action p dagogique en termes de besoins pour les l ves Ils disent aussi pour certains manquer de formation et la r clamer pour aller au del du constat des comp tences et des difficult s mieux comprendre les processus d apprentissage et s engager dans les aides individualis es n cessaires Il s av re alors que des enseignants utilisateurs commencent regretter que de nouveaux outils ne viennent pas compl ter les outils existants car ils constatent des effets d apprentissage La cr ation de nouveaux outils tait pr vue et laiss e la responsabilit des Acad mies pour 42 pour les enfants auxquels ils auraient t administr s plusieurs fois en GS et en CP moins que certains outils aient t utilis s par les enseignants en GS comme supports d activit s ce qui n tait pas leur finalit L utilisation de ces outils est directement li e l accompagnement qui en est fait par les quipes de circonscription Parmi les d marches int ressantes citons celle de la Direction de l Enseignement Sc
70. er l valuation de 38 Quel avenir pour l cole Entre pass isme nostalgique et utopie moderniste Les Entretiens Nathan Paris 14 octobre 2006 72 leur cole des activit s r alis es et de leurs propres acquis Et rien ne pourra se faire sans eux ni contre eux Pr professionnalisation de la formation des enseignants en IUFM accompagnement des jeunes enseignants renforcement de la formation continue aide de professionnels sp cialis s pour la mise en place des aides individualis es aux l ves en difficult sont les conditions d une volution n cessaire La formation continue est un levier important car elle concerne l immense majorit des enseignants en poste Des sessions de formation obligatoire devraient tre programm es selon une p riodicit d finie 3 5 ans sur des th mes fix s par l institution selon les cycles d enseignement en fonction de l volution des connaissances scientifiques de celle des textes qu elle produit de l volution du m tier d enseignant Peut on enseigner pendant 15 ans dans le m me niveau scolaire et dans la m me classe de CP par exemple sans formation actualis e sur les apprentissages de l crit les troubles des apprentissages et l aide p dagogique dans ce domaine Peut on accueillir au mieux les jeunes enfants l cole maternelle sans formation sp cifique et actualis e la psychologie des tout petits domaine o les connaissances
71. es compar s ceux qu on obtient avec une scolarisation 3 ans par rapport une scolarisation 4 ans et les carts entre les ges de premi re scolarisation se r duisent au cours du cycle 3 CE2 CM1 CM2 En analysant les r sultats plus finement toutes les tudes le confirment avec des m thodologies diverses et sur des cohortes d l ves de quelques centaines plusieurs milliers suivis pendant plusieurs ann es on montre que tous les l ves ne profitent pas galement de cette scolarisation pr coce Les plus grands b n ficiaires se situent aux deux extr mit s de l chelle sociale tout d abord les enfants de milieux social d favoris et les effets sont plus sensibles en ZEP qu hors ZEP On trouve aussi des effets positifs chez des enfants de milieux tr s favoris s cadres sup rieurs professions lib rales ou tr s au fait des questions scolaires enseignants chez lesquels le choix de la scolarisation 2 ans est probablement un aspect de leurs strat gies ducatives de r ussite Florin 2002a DEP 2003 Jeantheau amp Murat 1998 Ainsi la scolarisation pr coce ne p nalise pas les enfants dans leur d veloppement langagier bien au contraire puisque toutes les tudes convergent pour souligner avec des m thodologies diverses l impact positif sur cet aspect du d veloppement Florin 2004 pour une revue de question C est peut tre pour cela que l argument du d ficit linguistique est
72. es si besoin est Il s agit d une banque d outils dans laquelle les enseignants peuvent choisir ceux dont ils ont besoin compte tenu des priorit s qu ils se fixent et des besoins des l ves Parmi ces 42 outils 24 permettent d identifier les comp tences et de rep rer les difficult s des l ves dans le domaine du langage lexique r alit s sonores de la langue et segmentation de l oral et de l crit langage en situation et communication langage d vocation familiarisation avec le monde de l crit activit s graphiques et criture En dehors du langage les autres domaines de comp tences valu s sont la d couverte du monde approche des quantit s et des nombres structuration du temps et de l espace les math matiques les actions motrices fondamentales les comp tences transversales m morisation et attention Chaque outil comporte une pr sentation les consignes de passation les supports permettant de proc der l valuation les l ments de codage des productions une feuille de synth se pour relever les r ponses des l ves les r sultats de la validation aupr s d un chantillon raisonn de m me niveau scolaire diff rents moments de l ann e les situations p dagogiques propos es selon les comp tences et difficult s des l ves et les objectifs vis s Pour partie ces outils sont mis en lien avec le document d accompagnement des programmes Lire au CP Rep rer les
73. es 19 propositions du rapport Geoffroy D put de Seine et Marne R ussir la scolarisation des enfants handicap s 2006 1 8 La continuit des apprentissages entre maternelle et l mentaire Pr parer encore mieux en maternelle la scolarit l mentaire ce n est pas anticiper sur les apprentissages fondamentaux en plagiant les pratiques de l cole l mentaire et en oubliant les activit s propres de la maternelle Rechercher le bien tre des jeunes enfants et les accompagner avec ambition dans leurs apprentissages n est pas incompatible Ce n est pas un choix entre garderie ludique et petit CP Dans le premier cas le risque est de rester en de des acquisitions possibles et d aggraver la difficult de l entr e au CP la grande cole dans le second les exigences inadapt es aux enfants les plus jeunes n s en fin d ann e civile ou les plus fragiles risquent d j de les mettre en chec avant l entr e au CP Assurer la continuit des apprentissages entre maternelle et l mentaire c est d velopper les comp tences des enfants leurs capacit s d expression motricit sensibilit imagination communication etc les sensibiliser la culture litt raire et scientifique parce qu ils sont l ge o ils ont soif d apprendre ce besoin doit tre nourri Il n existe pas de jeune enfant qui n ait pas le d sir d apprendre En revanche on en voit trop souvent qui
74. es attitudes de plus en plus agressives Propositions Elaborer dans le contexte fran ais des supports d activit s pour le d veloppement des comp tences sociales et la gestion des conflits Former les enseignants et les quipes de circonscription la pr vention des conduites agressives 22 1 6 Apprendre apprendre d velopper une p dagogie explicite 1 6 1 Apprentissages naturels ou pratiques ducatives in gales On pensait jusqu aux derni res d cennies que les enfants apprennent naturellement parler et apprendre dans leur famille Or on sait aujourd hui que ces apprentissages n ont rien de naturel mais se d veloppent dans des contextes sp cifiques et des actions particuli res des adultes un tayage On sait galement que les enfants sont scolaris s d s lage de 3 ans voire avant pour 50 de ceux qui ont 2 ans r volus la rentr e c est dire des ges essentiels pour le d veloppement des comp tences de base la ma trise de l oral le contr le de l attention la pers v rance malgr les difficult s l aide la m morisation etc Il importe donc d expliciter davantage ce qui para t naturel mais n est pas familier pour de nombreux enfants Nous rejoignons le point de vue de Lahire 2006 lorsqu il consid re que l cole doit dire ce qui para t vident justement parce que a ne l est pas pour tout le monde en particulier dans les fam
75. es de fin d cole primaire et de coll ge Ces effets pourraient tre r sum s en quatre mots g ne honte tristesse d prime Qu en est il des repr sentations que s en font les l ves en d but de scolarit obligatoire Se sentent ils exclus tels leurs a n s qui vivent le redoublement comme une mise l cart une exclusion une d valorisation voire une injustice Les travaux que nous avons conduits sur les repr sentations de l cole chez les jeunes l ves Florin 1987 Florin Verrier amp Bernoussi 1996 et sur les repr sentations de leurs comp tences et de certaines activit s scolaires Ehrlich amp Florin 1989 Florin amp V ronique 2003 montrent que d s l cole maternelle les enfants ont des repr sentations coh rentes de l cole de leur niveau scolaire et de la mani re dont ils sont valu s par l enseignant m me en l absence de notation D s l cole maternelle certains d clarent se mettre l cart de certaines situations scolaires parce qu ils pensent en se fondant sur l appr ciation de leur enseignant qu ils ne sont pas assez comp tents Le d couragement semble donc commencer d s les d buts de la scolarit pour certains c est ce qu on a appel le d couragement induit Ehrlich amp Florin 1989 ou la r signation apprise Lieury 1996 d s lors que la demande semble d passer les possibilit s individuelles jusqu faire baisser les performa
76. fin d cole maternelle repr sente 20 du d veloppement chez un enfant de cet ge en supposant que le d veloppement soit lin aire ce qui nest videmment pas le cas On sait combien certains apprentissages sont li s la maturit tels ceux de 1 crit par exemple au d but de la scolarit l mentaire il est fr quent que des difficult s dans 1 apprentissage de la lecture ou de 1 criture disparaissent subitement en cours d ann e les enseignants parlent de d clic ce sujet On ne peut donc exiger les m mes performances d l ves n s en d but ou en fin d ann e En outre pour un enfant n en fin d ann e la difficult suivre le rythme de la classe risque d tre d autant plus grande que les enfants plus g s sont nombreux dans la classe Florin Cosnefroy amp Guimard 2004 Les donn es des valuations bilan en fin de CM2 Gilbert Levasseur amp Pastor 2004 et en fin de 3 Dauphin amp Trosseille 2004 montrent que les carts se creusent entre les l ves l heure et les l ves en retard et ce d autant plus que le redoublement a eu lieu t t dans le parcours scolaire 29 des l ves ayant redoubl l cole primaire se trouvent parmi les 10 les plus faibles en fin de 3 alors que ce taux est de 8 pour les l ves ayant redoubl la 3 A l inverse le pourcentage d l ves ayant un score sup rieur la m diane en fin de 3 est seulement de 13 parmi ceux q
77. fluence n gative qu a pu exercer la p riode de cong scolaire sur les performances des l ves exp rimentaux cf ce sujet Levasseur Andrieux amp Chollet Remvikos 2002 et sur la consistance m me des comp tences scolaires acquises par ces derniers au cours du CP De ce point de vue les r sultats sugg rent que les acquisitions du groupe exp rimental en CP taient relativement peu solides ou peu g n ratives de nouvelles comp tences les nouveaux contextes p dagogiques propos s en CE1 n ayant pas permis a minima le maintien des acquis du CP Faut il en d duire que la poursuite de 1 exp rimentation en CE1 aurait permis au groupe exp rimental de mieux consolider les comp tences acquises en CP Si le probl me est celui de la solidit des comp tences acquises gr ce au dispositif doit on consid rer que le CP n est pas la p riode la plus adapt e pour structurer les acquisitions et qu un travail en amont en GSM par exemple serait plus appropri Une tude diff rentielle compl mentaire Guimard amp Florin 2005 avait pour principal objectif de d terminer les progressions en CE1 et en CE2 selon des profils de comp tences identifi s en d but et en fin de CP Bien que les carts entre profils se r duisent au cours du CE1 les diff rences initialement observ es semblent se maintenir en fin de CE1 De mani re g n rale les l ves initialement faibles restent faibles et il en va de m me des l ve
78. ge de la communication en milieu scolaire In Kail M amp Fayol M eds Les sciences cognitives et l cole La question des apprentissages pp 240 282 Paris PUF Collection Sciences de la pens e Gauthier C Mellouki M Simard D Bissonnette S amp Richard M 2005 Quelles sont les p dagogies efficaces Les cahiers du d bat Fondation pour l innovation politique 48 pages Geoffroy 2006 R ussir la scolarisation des enfants handicap s Paris La documentation fran aise Gibert F Levasseur J amp Pastor M M 2004 La ma trise du langage et de la langue fran aise en fin d cole primaire Note d Evaluation 04 10 MEN Direction de l Evaluation et de la Prospective octobre Gombert J E amp Fayol M 1988 Auto contr le par l enfant de ses r alisations dans des t ches cognitives Revue Fran aise de P dagogie 82 47 59 Grisay A 1993 Le fonctionnement des coll ges et ses effets sur les l ves de 6 et 5 Education amp Formations n 32 Paris MEN DEP Grissom J amp Shepard L 1989 Repeating and dropping out of school In L A Shepard amp M L Smith Flunking grades Research on policies on retention London Palmer Press Guimard P Cosnefroy O amp Florin A soumis valuation des comportements et des comp tences scolaires par les enseignants et pr diction des performances et des parcours l cole l mentaire et au coll ge L orientation
79. giques films ouvrages presse crite sur le th me de c tait mieux avant chaque p riode de d mocratisation du syst me scolaire depuis les ann es 1930 C est oublier l histoire l cole r publicaine s est toujours attach e y compris via ceux qu on a appel s les hussards noirs de la R publique accompagner les enfants dans la difficult des apprentissages et sur la voie de l excellence en servant de passeur entre l univers de la famille et celui de la soci t Leur mission tait la fois d duquer et d enseigner et ne s arr tait pas en g n ral au strict territoire scolaire C est oublier qu un enfant a besoin pour apprendre et devenir grand de l tayage d un adulte qui l aide comprendre mieux et plus vite ce qu il ne sait pas ou ne sait pas faire dans ce qu on appelle des interactions de tutelle Il a besoin d un adulte qui le reconnaisse en tant que personne sans le r duire une m canique d acquisition de savoirs et en qui il puisse avoir confiance avec un respect r ciproque C est oublier les enseignants qui se sentent pour partie d entre eux souvent d munis quant l aide n cessaire pour mieux exercer leur m tier en pleine volution prendre en compte l h t rog n it des l ves la gestion de situations difficiles expliciter aux enfants de tous ges les objectifs de l enseignement et des activit s propos es les associ
80. icult s scolaires repr sente un investissement pour l avenir et sur le long terme Terminons par un exemple bien r el Il s agit du t moignage d une m re d l ve de CE1 en Loire Atlantique la semaine derni re Quelques semaines apr s la rentr e de sa fille en CP elle interroge l enseignante sur la mani re dont les choses se passent pour elle en classe et elle s entend dire Sabrina redoublera s rement une classe d ici la fin de l cole primaire La m re ne re oit aucune information quant un bilan ou une proposition d aide pour sa fille Finalement Sabrina passe en CE1 A la rentr e la m re interroge tr s vite l enseignant de CE1 en lui faisant part du risque de redoublement signal par la ma tresse de CP L enseignant la rassure en disant qu il n y a pas de probl me particulier Le bulletin scolaire du premier trimestre arrive les r sultats sont faibles et le risque de redoublement du CEI est mentionn par l enseignant Des difficult s taient rep r es au cours du premier trimestre de CP mais n y avait il pas d autre solution que la menace d un redoublement faire peser d s le d but de la scolarit l mentaire sur les espoirs de r ussite de l l ve et de sa famille comme quelque chose de non situ et d in luctable 75 R f rences Alamargot D amp Chanquoy L 2001 Through the models of writing Boston Dordrecht Kluwer Alexander K R Entw
81. ignant Une telle conception est parfaitement int gr e dans les programmes de l cole maternelle Dans la r alit des pratiques de classes il peut en tre autrement Ne relevent pas de l anecdote les aspects suivants la pression de certains parents sur des productions et des apprentissages plus acad miques vouloir faire r viser les comptines le soir avoir des productions de type papier crayon au cycle 1 etc pression laquelle il est difficile pour certains enseignants de r pondre en expliquant anticiper sur les apprentissages du CP difficult d finir des progressions en cours d ann e moins de temps consacr aux activit s corporelles et cr atrices la priorit tant donn e aux groupes de langage ateliers d criture et recherches en math matiques Pour 1 AGEEM il est dommage que les d couvertes sensorielles soient mises en sommeil dans de nombreuses classes car l cole semble alors oublier de faire vivre ses l ves la d couverte active du monde la pr sence de photocopies dans les classes d s la petite section tant consid r e comme fortement significative de la perte de sp cificit de la p dagogie de l cole maternelle Les arts visuels auraient ils remplac les arts plastiques S ajoute ces l ments la r duction voire la disparition des coins de jeux dans bien des classes de grande section 1 3 2 L importance des jeux libres Les enseignant
82. ignants 69 ont jug cet outil int ressant en ce sens et ont d couvert ainsi des r actions d l ves qu ils ne soup onnaient pas Les r ponses des l ves sont h t rog nes mais t moignent de beaucoup de sinc rit Pour autant au del du caract re positif ou n gatif des appr ciations qu ils formulent apparaissent bon nombre de pens es irrationnelles probablement ancr es au cours des ann es de difficult s dans la ma trise de l crit pens es manich ennes du tout ou rien autod pr ciation attribution des difficult s des causes externes plut t qu sa propre activit difficult s de m morisation et de maintien de l effort intol rance aux frustrations Leurs appr ciations rejoignent souvent celles des enseignants dans leurs carnets de bord Du c t des enseignants aussi enthousiasme espoir perspectives d am lioration mais galement d couragement Leurs objectifs apparaissent quelquefois hors de port e des possibilit s d une partie des l ves ils les revoient de mani re plus r aliste selon ce qui a march ou pas dans la s ance mais reviennent eux aussi sur les difficult s de m morisation de maintien de l attention le besoin d aides m thodologiques l abandon imm diat si le succ s n est pas instantan Ils soulignent aussi la pauvret du lexique et le peu de contacts avec l crit certains n ont jamais lu un livre de leur vie Apprendre l
83. illes les moins pourvues en capital scolaire En revanche consid rer que l chec scolaire pourrait tre r duit des causes uniquement sociales ou culturelles serait une m connaissance de la complexit du ph nom ne et reviendrait conforter un certain immobilisme social en occultant les possibilit s d interventions psychologiques et p dagogiques Les in galit s culturelles et mat rielles d terminent des pratiques ducatives in gales qui elles m mes entra nent des diff rences de d veloppement cognitif Lautrey 1980 et une in gale pr paration des enfants l cole et ce d s le d but de l cole maternelle L cole n est videmment pas un milieu neutre La r ussite scolaire et les parcours des l ves sont galement li s la qualit du contexte d apprentissage et en particulier du contexte de la classe De fait comme le sugg re Duru Bellat 2006 c est en am liorant l efficacit de l cole et en particulier en ajustant les pratiques p dagogiques aux diff rences interindividuelles que l on peut esp rer r duire les in galit s entre les l ves Quelles que soient les diff rences qui les caract risent les enfants qui entrent l cole maternelle ont apprendre leur m tier d l ve Florin Guimard Le Dreff et Walkstein 2004 Ils doivent se construire une repr sentation du fonctionnement et des finalit s de l cole ou de ce qu on y apprend et d velopper de
84. im dias sont aussi consid r s dans les programmes comme des instruments efficaces du travail intellectuel et les comp tences cit es dans le Brevet informatique et internet B2i font partie du programme du cycle 2 elles doivent tre acquises la fin du cycle 3 Pour autant les pratiques des classes semblent tr s h t rog nes l cole primaire et les repr sentations des enseignants sont souvent n gatives quant la consommation des m dias t l vision jeux vid o ordinateurs par leurs l ves Dans ce domaine comme dans d autres il est cependant important de prendre en compte les pratiques des enfants et ce qu ils savent d j pour les guider vers d autres savoirs et savoir faire Selon un sondage SOFRES de 2002 plus de 80 des enfants de 8 14 ans d claraient jouer aux jeux vid o Souvent d cri s pour la violence qu ils mettent en jeu ce qui est vrai pour certains d entre eux ou leur caract re abrutissant qui aurait pour effet de d connecter les enfants et les adolescents de la vie sociale les jeux vid o ont mauvaise r putation dans le cadre scolaire et leur pratique est facilement assimil e une conduite addictive qui ne caract rise pourtant qu une petite minorit d enfants et d adolescents Or les travaux r cents en neurosciences montrent des effets positifs de la pratique des jeux vid o sur les 35 processus cognitifs plus ou moins long terme sur plusieurs aspects de
85. in A 2005 Processus de socialisation langagi re et ma trise du langage In D Bouget amp S Karsenty dir Regards crois s sur le lien social pp 101 111 Paris L Harmattan Florin A 2006 Trop grand la cr che Trop petit l cole Les conditions d un accueil r ussi In Collectif Accueillir l enfant entre 2 et 3 ans Toulouse Er s Collection Mille et un b b s r dition r vis e de 2001 Florin A 2006 para tre Les diff rents modes d accueil des jeunes enfants et leurs impacts respectifs In Collectif Penser des politiques publiques au service de la petite enfance Paris L Harmattan Florin A Cosnefroy O amp Guimard P 2004 Trimestre de naissance et parcours scolaire Revue Europ enne de Psychologie Appliqu e vol 54 n 4 237 246 Florin A Guimard P Fleury Bahi G Gardair E Ndobo A Nocus I Rambaud A Rocher A S 2005 Surmonter les difficult s de lecture criture en 6 Rapport terminal de recherche pour l Institut de Recherche Economique et Sociale Florin A Guimard P Imbert D Bernoussi M 2003 Exp rimentation de cours pr paratoire effectifs r duits Rapport la DEP Minist re de l Education Nationale Florin A Guimard P Khomsi A 2000 Les effets d un entra nement psychop dagogique de l oral en grande section de maternelle sur la ma trise de l oral et de l crit au cycle 2 Psychologie fran aise 45 3 219
86. ines Les enfants en difficult seraient alors les plus grands b n ficiaires de ce double apport Enfin la communication avec les diff rents acteurs semble avoir une importance consid rable d abord au niveau de l cole con ue comme une unit d ducation du concierge au directeur mais aussi avec les parents qui sont des partenaires indispensables et doivent disposer d une grille de lecture du fonctionnement de l cole fr quent e par leur enfant Ces id es directrices peuvent selon les professionnels partenaires d un tel projet garantir un fonctionnement optimal d une cole qui privil gie polyvalence et interdisciplinarit 4 2 4 R flexions et propositions En examinant les points de vue des professionnels ma tres des classes et intervenants et les donn es collect es aupr s des enfants de ces classes cognitives langagi res comportementales repr sentations de 1 cole et des mati res scolaires plusieurs r flexions se d gagent l Education Nationale devrait mieux prendre en compte la formation p dagogique des intervenants ext rieurs auxquels elle fait appel Des propositions pourraient tre faites via des Dipl mes d Universit ou des Licences Professionnelles existantes ou cr er un niveau plus local et en discutant avec les professionnels impliqu s dans ces actions il semble que les enseignants se pr occupent quelquefois davantage des prestations que des prestataires on peu
87. intervient t t plus on garantit aux enfants de pouvoir progresser sensiblement ou de mieux vivre avec un handicap Il faut souligner qu la fin de la scolarit l mentaire la moiti des in galit s de r ussite est due aux diff rences de comp tences pr sent es par les l ves l entr e au CP Caille amp Rosenwald 2006 C est dire si l enjeu d une bonne scolarisation en maternelle est d importance pour le d veloppement des comp tences des enfants et la r ussite scolaire l cole l mentaire Nous y reviendrons 40 Une mesure structurelle importante pour reconna tre l importance de l cole maternelle serait de rendre obligatoire la scolarisation en GS tout en vitant les d rives consistant anticiper en GS les apprentissages du CP Pour ce qui est de la fr quentation de ce niveau scolaire par les enfants il s agit d une mesure qui augmenterait de peu le taux de scolarisation puisque 99 des enfants de 5 ans vont l cole malgr l absence d obligation Mais la GS est int gr e dans le cycle des apprentissages fondamentaux et doit tre reconnue pleinement tant que telle 3 2 L valuation et l aide aux apprentissages en GS et en CP Rappelons que 42 outils d valuation et d aide aux apprentissages existent pour la GS et le CP depuis 2001 Certains permettent une valuation collective d autres supposent une valuation individuelle en compl ment des pr c dent
88. ion gouv fr www bienlire education fr www oecd org edu rse2006 www recherche gouv fr recherche fns libreexamen htm 82
89. iques Parall lement des protocoles ont t labor s pour rendre compte des pratiques p dagogiques des enseignants impliqu s dans l exp rimentation En 2003 2004 l tude a t poursuivie aupr s des m mes l ves qui ont t valu s en fin d ann e du CE1 on dispose galement pour eux de leurs r sultats aux valuations nationales de CE2 Globalement les l ves ayant b n fici du dispositif en CP progressent davantage que ceux qui ont t scolaris s dans les classes effectif habituel Toutefois cet effet global reste relativement faible et ne semble pas se maintenir l ann e suivante L absence d effet massif du dispositif ce r sultat est cependant conforme aux donn es de la litt rature internationale conduit conclure que le fait de travailler en effectif r duit a peu d influence sur les acquisitions des l ves Cette conclusion tr s globale elle merge d analyses obtenues sur l ensemble de la population ne constitue cependant qu une premi re tape de la r ponse la question qui est l origine de cette recherche Une seconde tape consiste effectuer des analyses plus fines tenant compte de l h t rog n it des l ves Plus pr cis ment comme en t moignent les analyses que nous avons effectu es pour la p riode 2002 2003 Florin amp Guimard Imbert amp Bernoussi 2003 Florin amp Guimard 2004 Guimard amp Florin 2004 il semble que le dispositif b
90. ire prise en compte de cette souffrance et la r flexion sur la pr vention Or de nombreuses tudes ont t r alis es depuis plus de 20 ans pour mieux comprendre le d veloppement des comportements violents et valuer l efficacit d interventions pr ventives De nombreux facteurs conomiques socioculturels biologiques ducatifs psychologiques le plus souvent li s influencent l apparition de tels comportements L opposition et l agressivit font partie du d veloppement normal La fr quence des actes d agression augmente chez les tout petits jusqu l ge de 3 ans environ Tremblay 2003 puis diminue ensuite pour la plupart d entre eux lorsque le d veloppement psychologique permet l enfant de d velopper des solutions alternatives d veloppement de la fonction symbolique et du langage et d acqu rir des capacit s d autocontr le Mais une minorit moins de 10 dans la litt rature qui cumulent souvent les probl mes conomiques et sociaux les liens familiaux perturb s et une certaine fragilit psychologique ne parvient pas inhiber ses comportements agressifs supporter la frustration et respecter les interdits sociaux Le milieu scolaire est souvent d muni face de telles situations et les probl mes scolaires se combinent avec les difficult s relationnelles avec des cons quences tr s n gatives pour l entourage familial et scolaire et pour l enfant lui m me Partant d
91. ire et crire est difficile quelquefois ennuyeux et n cessite des efforts et des exercices r p t s pendant des ann es Donner ou restaurer le d sir d apprendre passe par la d finition d objectifs la mesure des possibilit s de chacun de m thodologies d apprentissage qu il faut s approprier et par l auto valuation des progr s r alis s Bien des r ponses en donnent t moignage 5 3 Apprendre apprendre pour une p dagogie explicite l cole primaire Il semble qu on ne pourra v ritablement progresser que lorsqu on aura accord plus d int r t d s le plus jeune ge y compris dans la famille la m thodologie du travail et son explicitation apprendre apprendre Rares sont les enfants qui souffrent d un d ficit de m moire et pourtant les l ves de 6 se plaignent tout comme les enseignants leur gard du fait qu ils ne m morisent pas Les proc d s mn motechniques existent depuis l Antiquit et la psychologie cognitive contemporaine a permis le d veloppement de nouvelles m thodes Ces m thodes sont elles enseign es connues Comment maintenir son effort pour r soudre un probl me nouveau donc pr sentant au moins quelques difficult s si l on peut abandonner une activit de loisir ou autre ou la faire ex cuter par un adulte d s la moindre r sistance des l ments Comment apprendre maintenir son attention quant elle s exerce habituellement de
92. isle D R amp Dauber S L 1993 First grade classroom behavior its short and long term consequences for school performance Child developpement 64 801 814 Antibi A 2003 La constante macabre ou comment a t on d courag des g n rations d l ves Toulouse Math Adore Bandura A 2002 Auto efficacit Le sentiment d efficacit personnelle Bruxelles De Boeck Universit Bardi A M Bouzaher M Dyckmans A Houchot A Leblanc M Mall us P Menasseyre C Gauthier R F Bassy A M amp Vogler J 2005 Les acquis des l ves pierre de touche de la valeur de l cole MENESR IGEN IGAEN n 2005 079 juillet Baton Herv E 2000 Les Enfants t l spectateurs programmes discours et repr sentations Paris L Harmattan Bialystok E 2001 Bilingualism in Development Language Literacy and Cognition Cambridge Cambridge University Press Bouysse V 1996 La polyvalence des Ma tres de l cole l mentaire une n cessit devenue vertu M moire de DEA Paris Universit Ren Descartes Bressoux P Bru M Altet M amp Lecomte Lambert C 1999 Diversit des pratiques d enseignement l cole l mentaire Revue fran aise de p dagogie n 126 97 110 Brisset C amp Golse B 2006 L cole 2 ans est ce bon pour l enfant Paris Odile Jacob Caille J P 2001 Scolarisation 2 ans et r ussite de la carri re scolaire au d but de l cole
93. iture et des premiers apprentissages en math matiques et pour rep rer et analyser les difficult s que rencontrent certains l ves de CE1 dans ces domaines partir de cette analyse les quipes de ma tres pourront d terminer plus pr cis ment les r ponses apporter ces difficult s dans le cadre d une p dagogie diff renci e au sein de la classe Ces r ponses seront compl t es si besoin apr s un bilan plus approfondi par des interventions des membres des r seaux d aides sp cialis es aux l ves en difficult RASED ou de 45 professionnels ext rieurs l cole page 3 L exp rimentation de cette valuation avait t conduite en 2005 dans une circonscription par acad mie avant d tre g n ralis e en 2006 Son principe s ins re dans le dispositif mis en place localement pour d terminer qu un l ve doit b n ficier d un programme personnalis de r ussite ducative PPRE et pour envisager les modalit s de celui ci L valuation doit intervenir en octobre un moment choisi par le conseil de cycle de l cole une fois que le ma tre de CE1 aura pu conforter les apprentissages du cours pr paratoire On consid re que les enseignants disposent ensuite d un temps suffisant pour mettre en uvre et organiser les aides n cessaires pour qu elles produisent leurs effets avant la fin du cycle 2 Cette valuation doit permettre d identifier les l ves qui rencontrent des diffic
94. l attention visuelle notamment l attention visuelle s lective ou partag e Green amp Bavelier 2006 Les jeux vid o apprennent galement aux enfants surmonter l chec planifier leurs actions pers v rer dans une t che et ils d veloppent l estime de soi Il importe que les enseignants ne l ignorent pas et se tiennent au courant de ce qui fait l actualit de la culture enfantine dans ce domaine Rappelons aussi qu aujourd hui 80 des foyers sont quip s d un ordinateur et que 70 ont acc s Internet L utilisation r guli re de l ordinateur en g n ral pour jouer aux jeux vid o am liore la motricit fine la reconnaissance de l alphabet et des nombres la compr hension de concepts g n raux relatifs la cognition spatiale et les traitements simultan s d informations Les jeux vid o ont galement un int r t social par le partage d exp riences de jeu entre enfants et l change d informations qui leur permet de d velopper une culture commune de jouer en r seaux d laborer ensemble des strat gies etc Greenfield amp Retschitzki 1999 Virole 2003 Quant la t l vision c est peu de dire qu elle est presque dans toutes les familles et qu elle a boulevers leur vie comme le souligne la sociologue Monique Dagnaud d embl e elle a influ sur l heure du coucher des enfants sur le temps qu ils consacraient leurs devoirs mais aussi le temps consacr
95. l ve m me niveau comparable l entr e au CP non seulement la scolarit l mentaire ne compense pas 29 les in galit s l entr e au CP mais on constate une augmentation des carts au fur et mesure du cursus l mentaire Les auteurs estiment qu la fin de la scolarit l mentaire la moiti des in galit s de r ussite est due aux diff rences de comp tences pr sent es par les l ves l entr e au CP Les comp tences en fran ais et en math matiques l entr e en 6 sont fortement li es au niveau l entr e en CP Ainsi un colier qui faisait partie des 10 d l ves les plus faibles l entr e au CP r ussit caract ristiques d mographiques et familiales comparables 30 items de moins sur 100 en fran ais et 39 items de moins en math matiques qu un l ve faisant partie des 10 d l ves pr sentant les comp tences initiales les plus lev es Caille amp Rosenwald ibid page 122 Parmi les 10 d l ves les plus faibles l entr e du CP un sur trois seulement arrivera en 6 sans redoubler En revanche la quasi totalit des 40 les plus forts en d but d l mentaire arrivent en 6 sans retard Ainsi la dur e et la r ussite de la scolarit l cole primaire d pendent bien davantage du niveau acquis en maternelle que de l origine sociale quatre cinq fois plus Ces r sultats obtenus sur un large chantillon repr sentatif
96. l ves afin d viter que des valuations n gatives et implicites les d couragent ou contribuent d velopper leur opposition la vie en classe 3 4 Les valuations l cole l mentaire Examinons maintenant trois types d valuations concernant actuellement l cole l mentaire l valuation diagnostique CEI et CE2 le bilan de fin de primaire les comparaisons internationales PIRLS Le dispositif d valuation diagnostique l cole l mentaire repose sur l valuation nationale obligatoire l entr e du CE2 et depuis 2006 sur le protocole d valuation des difficult s d apprentissage en CE1 obligatoire galement depuis cette ann e Les enseignants ont 44 galement disposition la banque d outils d aide l valuation de la grande section de maternelle la classe de seconde que nous avons examin e ci dessus en 3 2 et dont l utilisation n a pas un caract re obligatoire L valuation diagnostique a pour objectifs rappelons le d valuer les comp tences des l ves et de rep rer les difficult s rencontr es par certains d entre eux afin de leur apporter les aides n cessaires dans le cadre d une p dagogie diff renci e dans la classe R alis e sur de grands chantillons une valuation bilan vise confronter les r sultats du syst me ducatif aux attentes qui lui sont assign es Il s agit d un outil d aide au pilotage de la politique ducative
97. le faire r ussir les l ves dans la ma trise des apprentissages fondamentaux 4 1 3 R flexions et propositions L enseignement frontal est l approche la plus utilis e dans les apprentissages fondamentaux comme dans la plupart des pays europ ens les enseignants privil gient les interactions avec tous les l ves en m me temps et les compl tent par des exercices individualis s Dans certains pays comme en Ecosse et en Su de on s carte de ce mod le en adoptant surtout la subdivision de la classe en petits groupes L exp rimentation des CP effectifs r duits n a pas apport la preuve d une r elle efficacit de la r duction importante de l effectif 10 12 l ves par groupe En revanche dans les recherches que nous avons r alis es en grande section de maternelle l alternance des situations de classe effectif habituel et de situations en petits groupes 6 10 l ves compos s selon la capacit de prise de parole des l ves en situation collective a des effets attest s pour la ma trise de l oral cette ann e l et pour les d buts de l crit l ann e suivante en CP Des effets similaires mais plus limit s ont galement t obtenus au cycle 3 pour le lexique et la production crite avec des petits groupes compos s selon des principes similaires Il appara t ainsi que la seule r duction de la taille des groupes ne suffit pas pour faire nettement mieux progresser les l
98. le respect des consignes la coh rence th matique et la vari t des connecteurs 33 r sum ces r sultats concordent avec ceux des valuations nationales de CE2 les scores les plus faibles en production de textes narratifs concernent davantage les indicateurs de bas niveaux connecteurs ponctuation orthographe que ceux qui se r f rent directement au contexte de 1 exercice respect de la consigne reprise des l ments de d part ou au sch ma narratif type de texte coh rence th matique En CM2 les progr s des l ves entre pr test et post test paraissent limit s pour le lexique mais plus importants en production crite L entra nement oral a des effets positifs sur le lexique des motions le temps de production crite la qualit globale du texte et la vari t des connecteurs Le travail en petit groupe a des effets positifs sur la longueur de la production crite En conclusion il semble que les progr s au Cycle 3 au cours d une ann e scolaire soient de faible ampleur et que les difficult s des l ves en production crite sont r sistantes ce qui conduit consid rer qu un travail sur le lexique s il est une condition n cessaire pour am liorer la production crite ne saurait en tre une condition suffisante Les contraintes de bas niveau orthographe graphomotricit par exemple qui p sent sur la production crite en CE2 continuent peser aussi en CM2 Fayol 1997 Alamargot amp Cha
99. le primaire que doit il ma triser en termes de savoirs et de savoir faire quelles comp tences Le recensement syst matique des comp tences fournit la base des valuations chaque fin de s quence ou lors des grands rendez vous qui rythment le d roulement de l enseignement comme lors de l valuation des apprentissages de cycle 2 Ce renforcement des valuations ne doit pas conduire stigmatiser classer pr matur ment enfermer les l ves dans des cat gories qui deviennent des destins ou pire faire revivre des structures de rel gation d un autre temps Ce sont des instruments qui aideront les ma tres assurer la r ussite de tous leurs l ves Si elles enfermaient les plus fragiles dans leur chec elles n auraient pas rempli leur objectif Il en est ainsi galement des outils pour mesurer les progr s en langage des l ves la fin de l cole maternelle et au d but de l cole l mentaire Plus que jamais la seule r gle est le regard positif port sur l enfant m me en extr me difficult Les ma tres doivent donc veiller mettre en valeur les r sultats d j atteints plut t que les manques mesurer les volutions plut t que des niveaux en d duire des strat gies pour assurer la r ussite de chacun ibid 2002 page 51 Bien du chemin reste faire pour que ces principes soient appliqu s partout m me si la situation a volu positivement dans nombre de d partements Il
100. lent pas tout seuls dans une t che 46 55 sont jug s lents dans l ex cution d une t che 52 71 ne savent pas organiser leur travail ou seulement au fur et mesure des consignes 36 42 manquent de confiance en eux 47 56 ne suivent pas spontan ment le rythme de la classe ont besoin d tre 24 soutenus ou contraints D autre part nous avons pu montrer que les enfants de moyenne section de maternelle valu s par l enseignant comme ayant des difficult s d attention d organisation dans les t ches scolaires de confiance en soi pr sentent un risque non n gligeable de d velopper des difficult s scolaires 3 et 5 ann es plus tard Florin Guimard amp Nocus 2002 Guimard et Florin 2001 Guimard Florin et Nocus 2002 Situ e dans une perspective plus globale les r sultats de l tude longitudinale de Guimard Cosnefroy et Florin soumis portant sur un panel de 5549 l ves suivis de la 1 ann e primaire l entr e en 6 de coll ge MEN 2002b mettent en vidence deux aspects Des valuations cognitives r alis es en premi re ann e primaire sont les meilleurs pr dicteurs des performances scolaires mesur es en 3 et en 6 ann e mais l valuation des comportements scolaires par les enseignants ajoute une part significative et suppl mentaire l explication des performances acad miques des l ves ind pendamment des facteurs sociod mographiq
101. lles que soient leur langue de premi re socialisation leurs familles et leurs conditions de ressources ou de travail Elle est int gr e au syst me ducatif dans le cadre de l cole primaire et dispose de programmes sp cifiques tout comme l cole l mentaire alors que dans de nombreux pays les tablissements pr scolaires d pendent des minist res des Affaires sociales de la Sant ou de la Famille exemples Danemark Allemagne Espagne Portugal Historiquement elle s est d velopp e par le p le de l instruction alors que d autres pays faisaient le choix de l hygi ne et des soins physiques D autres sp cificit s pourraient tre soulign es mais ce n est pas ici le propos Ce n est pas un mode d accueil comme les autres parce que la France a construit la fin du 19 si cle puis au 20 si cle une cole de la R publique porteuse d un certain nombre de valeurs qui a contribu d velopper l unit nationale partir de ses r gions alors culturellement et linguistiquement diff renci es et l cole maternelle en est le premier niveau C est l cole qui nous a fait vivre ensemble Et c est pour cela qu on lui a fait confiance pour accueillir aussi les enfants de 2 3 ans du moins ceux qui sont pr ts tre scolaris s 1 2 L accueil des enfants de moins de 3 ans Cette possibilit existe dans les textes depuis la cr ation de l cole maternelle m me si elle
102. m thode utilis e le redoublement s av re inefficace ce qui confirme galement les travaux conduits dans d autres pays Crahay 2004 63 4 3 2 Le redoublement est in quitable et creuse les carts Plusieurs tudes montrent aussi que la d cision de redoublement des l ves est in quitable Florin Cosnefroy amp Guimard 2004 Cosnefroy amp Rocher 2004 l enseignant se fondant sur sa propre valuation de sa classe ce qui ne corr le qu imparfaitement avec une valuation standardis e externe Un l ve peut tre consid r comme faible par l enseignant sans l tre dans une valuation standardis e l enseignant ajustant son valuation au niveau de sa classe On sait ainsi que les prescriptions de redoublement augmentent pour les enfants de milieu social d favoris Cosnefroy amp Rocher 2004 Les prescriptions de redoublement varient galement selon le trimestre de naissance des enfants Les l ves redoublent d autant plus qu ils sont n s en fin d ann e civile malgr la politique des cycles de 1989 qui devrait permettre une certaine souplesse dans les attentes vis vis des l ves au cours d un cycle notamment en fonction de leur ge La psychologie de l enfant nous montre que les diff rences de d veloppement entre enfants ayant quelques mois d cart sont tout fait normales et ce d autant que les enfants sont plus jeunes Pr s d un an d cart 5 6 ans c est dire en
103. mani re diffuse ou flottante devant la t l vision par exemple Comment mettre en 70 relation sa propre activit scolaire et le r sultat de cette activit si les objectifs fix s d passent les possibilit s de l enfant m me s il fournit un effort un peu soutenu Peut on aider les enfants d finir un objectif pour leur propre avenir exercer tel ou tel m tier et concevoir les n cessaires objectifs interm diaires obtenir tel dipl me puis tel autre qu il faut ensuite d composer en objectifs plus basiques avoir un bon niveau en lecture et criture etc et en t ches effectives r aliser lire un paragraphe et m moriser trois id es ou actions principales N aurait on pas oubli quelques bases des apprentissages en s int ressant avec des accents variables selon les p riodes aux diverses conditions de l chec scolaire tout fait r elles par ailleurs diff rences de capacit s des l ves th orie des dons conditions socio conomiques handicap socioculturel difficult s dans les relations familiales complexe d dipe crise de l adolescence caract re normatif de l enseignement chec de l cole Bref peut on comprendre sans avoir appris La compr hension soudaine insight a peu de place dans les apprentissages et les parcours scolaires Apprendre apprendre et comprendre en remobilisant l enfant pas seulement l l ve
104. maternelles et l mentaires chercheurs et bien s r l ves de maternelle et d l mentaire trop souvent oubli s dans les consultations Que chacun soit ici remerci pour m avoir aid e dans ma recherche documentaire ou pour le temps consacr nos changes 1 LA PRISE EN COMPTE DES BESOINS DES JEUNES ENFANTS A L ECOLE MATERNELLE 1 1 La sp cificit de l cole maternelle fran aise Dans la recherche internationale l cole maternelle est un mode d accueil pr scolaire parmi d autres En France ce n est pas le cas pour de nombreuses raisons D abord tous les enfants ou presque y sont scolaris s d s l ge de trois ans et ceci depuis 15 ans bien qu elle ne soit pas obligatoire La scolarisation de tous les cinq ans a t r alis e en 1970 71 celle des quatre ans dix ans plus tard en 1980 81 et celle des trois ans encore dix ans apr s en 1990 91 La France partage avec la Belgique la possibilit de scolariser les enfants de 2 3 ans certaines conditions Nous avons des coles maternelles partout en France dans les villes et la campagne en plaine et en montagne dans les ZEP et les quartiers favoris s et qu il y en a toujours une pr s de chez nous Les autres modes d accueil notamment collectifs cr ches etc ne sont pas aussi accessibles sur l ensemble du territoire Elle est la seule tre gratuite pour les usagers et elle accueille les enfants que
105. ments r gions repr sentants des professionnels de l ducation nationale et de la petite enfance ainsi que de leurs centres de formation IUFM coles d ducateurs de jeunes enfants minist res concern s CNAF On voit bien qu on ne peut avancer sur la politique de la petite enfance en restant sur des territoires s par s Education Nationale secteur Petite Enfance collectivit s territoriales etc Il s agit d accro tre de mani re concert e l offre de modes d accueil collectifs et individuels permettant de donner le choix aux parents et d offrir des alternatives l cole maternelle dans les secteurs o l acc s 2 ans ne serait pas de droit Une telle conf rence devrait galement permettre d laborer une charte de qualit pour l accueil des tout petits en France tous modes d accueil consid r s et de proposer les modalit s de suivi de cette charte D velopper des recherches dans le contexte fran ais sur l impact des conditions d accueil des jeunes enfants sur leur d veloppement cognitif social et affectif en utilisant une perspective diff rentielle enfants tout venants enfants besoins sp cifiques Il s agit de pouvoir fournir des r ponses adapt es selon les caract ristiques des enfants et de leurs familles D velopper les n cessaires partenariats entre les acteurs de la petite enfance Prendre une initiative au niveau europ en pour valuer de mani re comp
106. mis de c t dans certaines circonscriptions Mais d autres enseignants consid rent que l valuation a permis de mieux cerner la nature de certaines difficult s qu on avait sous estim es et de permettre des changes utiles dans les conseils de cycle pour modifier certaines pratiques p dagogiques d s le CP et au del D autres encore consid rent qu une telle valuation devrait tre r alis e en fin de CP les difficult s importantes tant rep rables afin de laisser plus de temps la mise en place d aides individualis es avant la fin du cycle 2 Et de fait la mise en place d aides individualis es ne semble pas aller de soi partout difficult s pour organiser le travail avec l quipe p dagogique du cycle 2 et le RASED r seau d aides sp cialis es aux l ves en difficult difficult s pour laborer et proposer des aides diff renci es 3 4 2 L valuation de rentr e CE2 Depuis 1989 les valuations l entr e du CE 2 en septembre ont pour objectif premier de permettre d appr cier les r ussites et les difficult s ventuelles de chaque l ve consid r individuellement un moment pr cis de la scolarit Elles fournissent aux enseignants des rep res p dagogiques pour organiser la suite des apprentissages DEPP 2006 Rappelons qu elles permettent une valuation en fran ais d une part en math matiques d autre part et qu elles ne couvrent pas tous les domaines des
107. mus mis en vidence dans les ann es 40 Crahay 2003 rebaptis constante macabre par Antibi 2003 est caract ristique du syst me fran ais Elle a pour effet le d couragement de g n rations d enfants et de jeunes Les pays qui ne la connaissent pas ne semblent pas avoir pour autant plus de difficult que les autres rep rer leurs meilleurs l ves Comme le dit Andr Legrand ancien Directeur des lyc es pour citer un excellent auteur qu becois une mani re infaillible d identifier les bons nageurs c est d organiser un naufrage Le d couragement fr quent ou le manque de confiance en soi chez les l ves en France se traduit dans les valuations internationales de fin de primaire PIRLS et au del pour les l ves de 15 ans PISA Dans cette derni re comparaison la France sur 41 pays interrog s occupe la derni re place quant au bien tre des l ves l cole Les comparaisons internationales nous interrogent aussi sur a longueur de la journ e scolaire et le nombre d heures de cours en France De 7 14 ans les l ves fran ais re oivent 7500 heures de cours alors que la moyenne des pays de l OCDE est environ de 6000 heures Le nombre d heures d enseignement n est pas un facteur de r ussite puisque la Finlande qui obtient les meilleurs r sultats scolaires 1 en compr hension de l crit et en sciences 2 en math matiques ne d passe pas 5000 heures Regards sur l
108. n ont d j plus confiance en eux d s quatre ans se sentent moins bien que les autres ou se trouvent devant des difficult s qu ils pensent insurmontables De ceux l on dit qu ils manquent d attention d autonomie qu ils ont des difficult s suivre le rythme de la classe alors que le probl me est surtout pour eux de ne pas comprendre ce qui se passe ce qui se dit et ce qu on attend d eux Il importe d expliciter la vie de la classe les activit s propos es ce qu on attend des l ves la d marche n cessaire pour r soudre un probl me ou r pondre une demande Ce qui est vident pour les adultes enseignants ne l est pas toujours loin de l pour tous les enfants l ves Pr parer encore mieux la scolarit l mentaire c est aider les enfants surmonter les difficult s normales du d veloppement changer apprendre est souvent difficile leur donner confiance en eux en tant que personne et en tant qu l ve C est leur apprendre vivre avec les diff rences de chacun au del de tout communautarisme ou s gr gation sociale en faisant de ces diff rences une richesse pour la vie du groupe classe C est les aider exprimer 17 Les enfants tant regroup s en fonction de leur date de naissance il peut exister pr s d un an d cart entre les plus jeunes et les plus g s d une m me section de maternelle On oublie trop souvent qu un an d cart cet ge rep
109. n ficie tous les l ves y compris ceux qui pour des raisons li es leurs Durant cette m me p riode l exp rimentation s est tendue 400 nouvelles classes de CP selon une proc dure analogue celle qui a t utilis e lors de la premi re exp rimentation 53 caract ristiques sociod mographiques et ou leur profil de comp tences scolaires initial pr sentaient une certaine fragilit scolaire Le dispositif CP r duit n a pas eu d effet long terme Les analyses portant sur la p riode allant de la fin du CP la fin du CE1 effectif 414 l ves 216 dans le groupe exp rimental et 198 dans le groupe t moin montrent d une part que l absence d effet du dispositif s explique par une diminution des carts de performances entre le groupe exp rimental et le groupe t moin le premier ayant tendance moins progresser que le second On note d autre part que ces changements surviennent pour la plupart tr s t t c est dire entre la fin du CP et le d but du CE1 L tude des volutions des performances des l ves entre le d but du CP et la fin du CE1 atteste d effets significatifs du dispositif pour la plupart des dimensions tudi es mais uniquement en CP c est dire pour la p riode durant laquelle le dispositif a t r alis Ces observations interrogent sur les pratiques p dagogiques qui ont t mises en S uvre au d but du CE1 ventuellement sur 1 in
110. n v ritablement se pr occuper de d velopper en France une prise en charge des jeunes enfants leur domicile le matin ou le soir c est dire avant ou apr s une journ e normale dans un lieu d accueil cole cr che etc de telle sorte que les petits naient pas tre r veill s trop t t et subir les m mes horaires que leurs parents De telles actions existent de mani re exp rimentale dans des d partements avec des aides de la Caisse d Allocations Familiales CAF La France accuse encore bien du retard en ce domaine par rapport aux pays nordiques Il faut d velopper les prestations familiales qui permettent un enfant de continuer dormir chez lui le matin avant l cole avec le concours d un personnel domicile par exemple Rappelons au passage que nous avons une journ e scolaire parmi les plus longues des pays europ ens Et pour beaucoup d enfants s y ajoute du temps d accueil garderie assistante maternelle hors du foyer familial le matin et le soir La scolarisation l cole maternelle doit tre accompagn e de conditions qui permettent un quilibre convenable entre la vie familiale et la vie scolaire et ceci ne d pend pas de l Education Nationale Une cole peut tre de grande qualit dans ses conditions d accueil sa p dagogie etc pour autant si l enfant passe 11h par jour comme certains en dehors de chez lui du fait des horaires de travail de ses parents ce n
111. nces par rapport un niveau initial en d but d ann e Les jeunes l ves ont ils une repr sentation des effets n gatifs du redoublement Quelles sont les incidences d un redoublement en d but de scolarit sur leur fonctionnement conatif et ce que Bandura 2002 appelle le sentiment d auto efficacit Nos tudes en cours avec des l ves redoublant le CP Rambaud Florin Guimard 2006 montrent que le redoublement 65 affecte n gativement l estime de soi scolaire un an apr s lorsque les enfants sont pass s en CE1 Un an apr s le redoublement les l ves obtiennent de moins bons r sultats en lecture que les non redoublants malgr un niveau quivalent avant le redoublement Nos r sultats confirment ainsi que le redoublement pr coce a des effets n gatifs sur l estime de soi scolaire et sur les performances en lecture 4 3 4 En r sum En r sum le redoublement n aide pas les l ves faibles progresser il est in quitable et il amplifie les in galit s Il a des effets n gatifs sur 1 estime de soi des l ves et leurs esp rances de r ussite Il est pourtant fortement ancr dans le syst me ducatif fran ais les enseignants continuant lui trouver des vertus malgr les r sultats convergents des recherches de diff rents pays ayant explor diff rentes m thodologies d analyse Crahay 2004 Iln est pas une forme adapt e ni acceptable de prise en charge des difficult s scolaires 1
112. ncidences n gatives sur les dimensions conatives de la personnalit r actions affectives image de soi comportements attitudes vis vis de l cole etc Il augmente la probabilit d abandon pr coce des tudes Les tudes ont t r alis es avec diverses m thodologies comparaisons avant apr s redoublement tudes quasi exp rimentales comparant des l ves pr sentant des difficult s dont certains redoublent leur ann e alors que d autres sont promus Les donn es des m ta analyses ont t recueillies tout au long du 20 si cle En Europe on distingue classiquement deux mod les correspondant deux organisations diff rentes de la scolarit obligatoire Paul 1996 celui des pays du Nord qui pratiquent la promotion automatique sans diff renciation des tudes et dans lesquels l ge de l orientation se situe vers 15 ans celui des pays du Sud dont la France qui pratiquent le redoublement au moins en fin de cycle et organisent une diff renciation plus pr coce entre enseignement g n ral et enseignement technique et professionnel La France se classe derri re la Belgique parmi les pays europ ens qui ont le taux de redoublants le plus lev Les valuations internationales PISA programme international pour le suivi des acquis des l ves 15 ans montrent que les pays adeptes de la promotion automatique arrivent en t te des palmar s Norv ge Japon sans dispersion plus lev e
113. ndre Bref le jeu aide apprendre et devenir grand Donc il faut lui faire une place plus importante l cole ce qui ne signifie pas que l enseignant soit pour autant toujours en retrait D abord parce que ces moments de jeux libres lui permettent d observer les enfants et de d couvrir leurs centres d int r t et domaines de comp tences L enseignant peut aussi favoriser le d veloppement d interactions entre enfants voire de temps en temps sugg rer une nouvelle utilisation d un objet ou d un ensemble d objets Souvent l enfant a besoin du regard de l adulte Regarde ce que j ai fait pour y trouver la reconnaissance de sa comp tence et m me de son identit il prouve le sentiment de sa propre comp tence dans le regard d autrui Le tout petit y gagne une confiance en lui qui favorise ses apprentissages dans d autres domaines Propositions Revaloriser le jeu et l action de l enfant dans la p dagogie de l cole maternelle R fl chir avec les professionnels sur l volution des coins jeux d une section de maternelle l autre 1 4 La ma trise du langage l cole maternelle 1 4 1 La ma trise de l oral On a longtemps consid r que les enfants apprenaient parler dans leur famille et en quelque sorte naturellement sans enseignement Les travaux de la psycholinguistique nous ont appris 16 qu ils construisent leurs comp tences langagi res dans les i
114. nes en compr hension pour effectuer des inf rences complexes quel que soit le type de support en ZEP et en hors ZEP ils ont une compr hension globale du texte et ne parviennent pas la lecture analytique en orthographe l accord dans le groupe verbal est ma tris par environ 20 des l ves Pour les autres on rel ve deux sources d erreur m connaissance du pluriel en g n ral ou confusion syst matique nt et s montrant que la sp cificit de la marque du pluriel du verbe n est pas suffisamment connue dans ce cas la connaissance des petits mots est approfondir en production d crit crire plus de trois lignes est un seuil discriminant pour les l ves en difficult ces derniers n y parviennent pas L utilisation coh rente des temps du r cit est aussi probl matique C est une comp tence qui se construit progressivement Tout au long de la scolarit Les l ves dont les scores de r ussite sont les plus faibles ont des difficult s sp cifiques Par exemple la longueur d un texte crire est un param tre discriminant que ce soit en copie ou en production de texte Mais ils ont aussi des connaissances sur lesquelles les enseignants peuvent prendre appui pour les aides individualis es 43 de r ussite pour les 10 des l ves les plus faibles En 2005 le score global en math matiques obtenu par les l ves de l chantillon repr sentatif national est de 70 8
115. nquoy 2001 et peuvent contribuer expliquer le faible transfert du travail r alis l oral sur la production crite S y ajoutent probablement des difficult s d organisation de m morisation de maintien de l attention dont on a vu dans une autre recherche conduite sur l crit en 6 combien elles p sent sur les performances des l ves Florin amp al 2005 et sont r sistantes une intervention p dagogique ce niveau de la scolarit L examen des productions crites des l ves de cycle 3 montre que les difficult s sont nombreuses et fr quentes m me en CM2 pour produire un texte crit et lisible de plus d une dizaine de lignes Ces r sultats plaident pour une meilleure prise en compte en d but de scolarit l mentaire de la ma trise de l crit et de ses diff rentes dimensions et d une mani re g n rale d s les d buts de la scolarisation pour l acquisition de m thodes de travail criture et production crite doivent tre d velopp es en parall le la lecture d s les d buts du CP Ajoutons que le travail sur l oral n est pas de la seule responsabilit de l cole maternelle La ma trise de l oral n est pas effective l entr e au CP que ce soit en compr hension ou en production Les connaissances lexicales condition n cessaire pour s exprimer pour lire et pour comprendre sont h t rog nes et souvent limit es La compr hension des inf rences ou
116. ns du syst me lui m me aux diff rents niveaux de son fonctionnement tablissement acad mie pays Ceci suppose d impliquer les acteurs du syst me dans leur propre valuation et en premier lieu les enseignants et les l ves auto valuation par les enseignants de leurs pratiques auto valuation par les l ves de leurs acquis et de leurs difficult s C est ce prix qu on pourra esp rer passer de la prescription nationale des programmes la r alit des apprentissages et des acquis des l ves Bardi amp al 2005 Propositions laborer et diffuser un document d accompagnement des programmes sur l valuation et l aide aux apprentissages l cole primaire maternelle et l mentaire Abaisser l ge de la scolarit obligatoire Int grer de ce fait pleinement la Grande Section de maternelle dans le cycle des apprentissages fondamentaux en veillant ce que ceci ne se traduise pas par une anticipation sur les apprentissages du CP laborer un bilan de langage valid et national pour la 6 ann e D velopper la culture de l valuation et de l aide diff renci e aux apprentissages dans la formation initiale des personnels du premier degr Inspecteurs Conseillers p dagogiques enseignants Mettre en place dans chaque d partement pour les enseignants d j en poste des actions r guli res de formation continue sur l observation l valuation et l aide p dagogi
117. nsi qu il y a des enjeux forts consid rer ces technologies de l information et de la communication comme des outils d apprentissage ou comme des supports pour le d veloppement de l esprit critique chez les jeunes enfants Une simple d valorisation de la t l vision ou des jeux vid o ne saurait aider les enfants dans une mise distance n cessaire lorsqu ils ne la trouvent pas dans leur milieu familial 2 Enseignante et formatrice dans le domaine des m dias Auteur de Les Enfants t l spectateurs programmes discours et repr sentations Paris L Harmattan 2000 37 Propositions Mieux prendre en compte la culture actuelle des enfants li e l utilisation des jeux vid o des ordinateurs d internet et de la t l vision Aider les enfants d crypter les missions t l visuelles et d velopper leur esprit critique 3 L EVALUATION ET SON USAGE EN MATERNELLE ET EN ELEMENTAIRE 3 1 L valuation et l aide aux apprentissages L valuation fait partie du processus d enseignement Elle n est pas une fin en soi et peut prendre des formes tr s diverses selon les objectifs que l on se fixe Dans la pratique l valuation est un terme fourre tout qui a encore trop souvent mauvaise presse notamment l cole maternelle Elle est bizarrement mal connue dans un secteur professionnel qui utilise tr s largement diff rents niveaux de la scolarit des formes d valuation pourtant
118. nt disponibles et utilis s par les enfants Bien que cette tude n ait pu tre r pliqu e depuis lors du fait de sa lourdeur 2800 l ves de 4 niveaux scolaires raison d une s ance de travail par semaine pour chaque classe pendant une ann e scolaire on peut faire l hypoth se au vu d autres donn es diff rents nivaux d ge que la situation ne s est pas am lior e 2 1 2 Les effets du d veloppement des comp tences lexicales sur la production crite Si plusieurs recherches Carver 1994 Lieury 1996 ont montr que l tendue du lexique tait en relation troite avec les performances en lecture et avec la r ussite scolaire en g n ral on a peu tudi jusqu pr sent la place de la comp tence lexicale et m talexicale dans le domaine de la production de texte ainsi que l impact que pourrait repr senter un entra nement sp cifiquement centr sur le d veloppement des comp tences m talexicales C est ce que nous avons tent de faire pour le programme Ecole et Sciences Cognitives dans une 32 recherche sur les relations entre d veloppement du lexique et production crite au cycle 3 Florin Guimard amp Nocus 2006 para tre Ont particip cette tude 248 l ves soit 130 en CE2 et 118 en CM2 122 gar ons et 126 filles Ils ont t soumis des valuations initiales en d cembre janvier de leurs comp tences dans plusieurs domaines connaissance du lexique et
119. nt pour revenir sur les v nements de la journ e et aider les enfants trouver du sens leur vie l cole Si l accueil et la scolarisation des tout petits est souvent remarquable il n en va pas de m me partout d s lors qu une p dagogie sp cifique n a pas t pens e pour 7 Les femmes sont surrepr sent es parmi les professeurs des coles et il est exceptionnel qu un homme ait en charge l accueil des tout petits C est pourquoi nous utiliserons le terme enseignant au f minin eux Divers documents p dagogiques peuvent aider les enseignants ajuster les programmes de l cole maternelle la sp cificit des tout petits DESCO 2003 Les rythmes de vie des jeunes enfants un n cessaire quilibre entre les temps de vie l cole et dans la famille Il faut galement noter les conditions difficiles faites aux enfants lorsqu ils doivent aller la garderie le matin ou le soir ce qui rallonge leur journ e et porte leur semaine scolaire au del des 35h obtenues par beaucoup d adultes dans leur travail Dans de telles conditions une scolarisation pr coce m me d excellente qualit pose probl me En effet plusieurs recherches europ ennes sur d autres modes d accueil ont montr qu une dur e lev e de garde non parentale au cours de la semaine est n gativement corr l e avec plusieurs aspects du d veloppement de l enfant quelle que soit la qualit du mode d accueil Va t o
120. nteractions avec les adultes qui adaptent leur langage mettent en mots ce qui se passe dans des situations diversifi es et utilisent des proc d s sp cifiques d enseignement largement inconscients pour l essentiel Dans la mesure o les enfants sont scolaris s tr s jeunes il est de la responsabilit de l cole maternelle de leur apprendre parler Cela veut dire mettre en mots la vie de la classe parler ce qui se passe ce qui s est pass ce qui va advenir mettre des mots sur les motions faire lien entre le non verbal et le verbal d velopper les jeux avec le langage et ses sonorit s pour aider entrer dans l crit et associer phon mes et graph mes expliciter et faire expliciter l implicite aider comprendre utiliser les diff rentes fonctions du langage Ces diff rentes activit s n cessaires un bon d veloppement langagier ne sont pas galement pratiqu es par les enseignants dans toutes les coles maternelles Or bien des enfants arrivent l cole en tant peu familiers de l utilisation du langage d vocation parler de ce qui s est pass ou de ce qui va advenir hier nous avons vu demain je ferai de l imaginaire j ai r v d un arc en ciel de l heuristique pour en savoir plus sur le monde dis pourquoi C est dire s ils ont besoin de se trouver r guli rement en position d interlocuteur pour d velopper de telles comp tences ce qui suppose de
121. ogramme orient e vers le renforcement des capacit s de lecture compr hension et de production crite tandis que les autres l ves continuaient leur ann e sans autre type d intervention Dans les classes exp rimentales les enseignants devaient remplir un carnet de bord concernant leurs objectifs explicit s pour chaque s ance un bilan de la s ance aspects positifs et difficult s ou checs un degr de satisfaction par rapport la s ance r alis e Chaque l ve disposait lui aussi d un carnet d auto valuation o il notait pour chaque s ance selon des chelles en 5 points et des questions ouvertes ce que j ai trouv difficile ce que j ai trouv facile ce que j ai bien r ussi ce que je n ai pas bien r ussi ce que j ai aim ce que je n ai pas aim ce que je voudrais dire aussi Des valuations des comp tences des l ves en fran ais taient r alis es dans les classes 37 Selon l OCDE la litt ratie d signe l aptitude comprendre et utiliser l information crite dans la vie courante la maison au travail et dans la collectivit afin d atteindre des buts personnels et d tendre ses connaissances et ses capacit s 68 exp rimentales ainsi que des classes t moins sans intervention particuli re en d but d ann e valuations de rentr e 6 en fin de 1 trimestre et en fin d ann e Des valuations des attitudes des l ves face l crit et de leu
122. olaire de Nouvelle Cal donie qui s est appropri e ces outils et en a fait une s lection selon les objectifs privil gier sur le territoire ma trise du langage notamment Une adaptation a t effectu e pour quelques items m tropolitains afin de mieux correspondre la r alit culturelle du territoire absence de boulangeries par exemple un cahier d valuation et d aide aux apprentissages a ensuite t r alis par l quipe des inspecteurs et des conseillers p dagogiques pour une utilisation directe et accompagn e en 2005 dans l ensemble des classes concern es le caract re facultatif de ce dispositif ayant conduit une forte sous utilisation auparavant En m tropole des d marches similaires d appropriation et d incitation ont t rapport es Une incitation leur g n ralisation serait n cessaire afin que tous les l ves quel que soit leur lieu de scolarisation b n ficient de l valuation de leurs comp tences de leurs difficult s et de leurs progr s selon des crit res externes et objectifs en lien avec les comp tences d finies dans les programmes comme devant tre acquises en fin de cycle tous les enseignants b n ficient d un accompagnement par les quipes de circonscription leur permettant au vu des r sultats des valuations de d finir les priorit s dans les apprentissages et les objectifs atteindre La question se pose galement de faire voluer la probl
123. ons nationaux repr sentatifs d enfants g s de 6 17 ans en 1997 Livingstone S 2002 Young People and New Media Childhood and the Changing Media Environment London Sage L ensemble des r sultats fran ais collect s par l quipe fran aise sous la direction de Dominique Pasquier sociologue CNRS EHESS a t publi dans le num ro 92 93 de la revue R seaux ditions Herm s f vrier 1999 36 violence peut donner certains d entre eux le sentiment que le monde est ainsi fait lorsqu ils n ont pas dans leur environnement des adultes pour les aident distinguer le r el de la repr sentation de la r alit Selon lisabeth Baton Herv les parents sont souvent tonn s d apprendre comment les missions sont construites M me les personnes les mieux averties sont surprises de d couvrir les messages implicites qui passent D autant plus que les professionnels des m dias et du marketing mettent en place des strat gies de plus en plus sophistiqu es qui chappent aux t l spectateurs L importance prise par la t l vision dans la vie et la culture de la plupart des jeunes enfants n cessite un dialogue en classe sur les valeurs qu elle v hicule travers diff rents programmes L cole a aussi un r le culturel jouer en apprenant aux enfants d crypter une mission par exemple un journal t l vis en tant que repr sentation particuli re mise en spectacle de la r alit On voit ai
124. ormation 02 34 juillet Lieury A 1996 Motivation et r ussite scolaire Paris Dunod Livingstone S 2002 Young People and New Media Childhood and the Changing Media Environment London Sage McClelland M M amp Morisson F J 2003 The emergence of learning related social skills in preschool children Early Childhood Research Quaterly 18 206 224 Mc Dermott P A Leigh N M amp Perry M A 2002 Development and validation of the preschool learning behavior scales Psychology in the Schools 39 353 365 Mac S Florin A 2005 Amiti et attachement la cr che et l cole maternelle In Scolariser la petite enfance Actes du 2 Colloque international Constructivisme et ducation Gen ve Service de la recherche en ducation Mallet P 2004 Fonctionnement psychosocial des l ves en fin de troisi me Convention MENESR DEP CEI Meuret D 2001 Les recherches sur la r duction de la taille des classes Rapport pour le Haut Conseil de l valuation de l cole janvier 2001 39 pages Minist re de l ducation Nationale 2002a Les nouveaux programmes de l cole primaire Bulletin Officiel de l Education Nationale hors s rie n 1 du 14 f vrier 2002 Minist re de l ducation Nationale 2002b Les comp tences des l ves l entr e au cours pr paratoire tudes r alis es partir du panel d coliers recrut en 1997 Direction de la Programmation et du D v
125. programmes officiels Leur int r t est d apporter aux enseignants des crit res explicites sur les comp tences attendues l entr e du cycle pour identifier les acquisitions et les difficult s possibles des l ves et concevoir la programmation de l ann e L analyse des r ponses obtenues doit contribuer la mise en uvre des r ponses p dagogiques adapt es aux besoins particuliers de leurs l ves Les livrets destin s aux enseignants proposent outre des informations sur les passations des commentaires p dagogiques sur les comp tences vis es dans chaque exercice des pistes d exploitation et des suggestions afin d aider l laboration de r ponses adapt es aux besoins rep r s Les analyses peuvent s organiser par champ par comp tence et par exercice pour l ensemble de la classe pour des groupes d l ves cibl s ou pour chaque l ve 47 En 2005 le score global en fran ais obtenu par les l ves de l chantillon repr sentatif national est de 72 36 43 4 pour les 10 les plus faibles 92 8 pour les 10 les plus forts Les domaines de r ussite sont les suivants la reconnaissance des mots plus de 90 de r ussite l accord dans le groupe nominal plus de 80 une majorit d l ves sait prendre des informations explicites dans un texte qu il soit informatif ou litt raire et appliquer une consigne Mais l analyse des scores montre des difficult s dans plusieurs domai
126. que diff renci e Mettre en place des dispositifs de coordination g n rale afin de permettre une r gulation des pratiques des enseignants dans l valuation et l aide aux apprentissages en lien avec les objectifs d finis dans les programmes quant aux comp tences faire atteindre aux l ves en fin de cycle D velopper une p dagogie explicite en maternelle et en l mentaire pour apprendre 51 apprendre les l ves doivent savoir ce qu on attend d eux et comment ils peuvent y parvenir 4 LES EFFETS DE L ORGANISATION PEDAGOGIQUE SUR LE DEVELOPPEMENT DES COMPETENCES DES ELEVES 4 1 Le travail en petits groupes 4 1 1 L aide au d veloppement du langage oral et crit Nous avons montr Florin amp al 1998 comment un travail en petit groupe conduit par les enseignants en grande section de maternelle dans des s ances de courte dur e mais r guli res peut avoir rapidement des effets positifs sur les prises de parole des enfants et notamment des petits parleurs d s lors que ces derniers ne sont pas en concurrence avec les grands parleurs de la classe La plupart des enfants taient ensuite capables apr s 7 9 s ances de transf rer ces comp tences des situations plus contraignantes en grand groupe Les comp tences d velopp es en langage oral en GSM se traduisaient aussi dans les d buts de la ma trise de l crit en CP connaissance des crits identification de mots crits Le
127. r sente 1 5 du d veloppement d un enfant de 5 ans ce qui est consid rable quant aux diff rents aspects du d veloppement moteur cognitif affectif social etc 28 leurs besoins et leurs sentiments et comprendre ceux des autres mieux ma triser leurs conflits d velopper les relations solidaires dans un respect r ciproque entre enfants entre enfants et adultes Les enseignants de maternelle ont donc un r le majeur qui passe par l observation individualis e des enfants dans leurs activit s scolaires l explicitation de la vie de la classe et des objectifs atteindre 1 9 La dur e des effets positifs ou n gatifs de la scolarisation des jeunes enfants Il serait abusif et erron de consid rer que tout se joue avant 6 ans voire avant 2 ans comme on a pu l crire aussi car la psychologie de l enfant montre si besoin est que le d veloppement est une dynamique qui ne s arr te pas l ge d entr e l cole l mentaire Il n en demeure pas moins que nombre de comp tences cognitives et sociales notamment se construisent dans les premi res ann es et d terminent pour une part importante la suite du d veloppement Prenons bri vement trois exemples La ma trise de la langue crite est ancr e dans celle de l oral qui se construit dans les premi res ann es de la vie en particulier dans la communication avec les adultes Les liens sociaux le respect des r gles sociales et d a
128. r estime de soi ont galement t r alis es dans les groupes exp rimentaux et contr le en d but d ann e fin de 1 trimestre et fin d ann e scolaire Une valuation non verbale du niveau cognitif a galement t faite comme mesure de contr le pour tous les l ves en d but d ann e Proc dures Analogiques et Manipulations Spatiales PAMS de Khomsi 1998 Les valuations de rentr e 6 montrent que les difficult s des l ves avec l crit sont importantes et touchent les traitements de bas niveau c est dire des l ments fondamentaux de la ma trise de l crit qui rel vent des apprentissages de l cole l mentaire Le travail r alis dans les classes exp rimentales a eu des effets positifs sur les attitudes face l crit ce qui indique qu il est encore possible ce niveau de la scolarit de redonner aux l ves en difficult une certaine confiance en soi dans une activit et les livrets individuels d auto valuation que nous leur avions fournis ont pu leur permettre d valuer leur progression au fur et mesure des s ances Mais ceci est tr s relatif puisque l estime de soi des l ves se d grade au fil de l ann e notamment entre d cembre et avril et ce pour tous les groupes exp rimentaux contr le SEGPA Si un entra nement fond sur la remobilisation des l ves sur l crit et ses dimensions fonctionnelles a des effets positifs sur certaines comp ten
129. re l cole et les familles Propositions D velopper une p dagogie explicite d s la maternelle indiquer aux enfants les objectifs vis s ce qui est attendu de leur part les moyens d y parvenir Entra ner les capacit s attentionnelles et la m morisation m moire de travail m moire long terme 26 D velopper la m tacognition attitude r flexive sur les probl mes r soudre les erreurs les r ussites partielles ou compl tes D velopper l auto valuation chez les enfants 1 7 L accueil des enfants handicap s En 2005 plus de 150 000 l ves handicap s taient scolaris s dans les tablissements scolaires ordinaires de une heure hebdomadaire un temps complet dont 105 000 dans le premier degr Plus de 100 000 enfants taient accueillis dans des tablissements sp cialis s Mais 10 000 15 000 enfants n avaient pas de solution d accueil Il reste encore des enfants qui ne b n ficient pas de l cole maternelle malgr le souhait des familles et la r glementation en vigueur Pour les enfants handicap s malades ou ayant des besoins sp cifiques notamment en mati re de troubles des apprentissages l cole maternelle repr sente le premier lieu de socialisation d apprentissage et de d veloppement en dehors de la famille Scolariser est pour eux aussi une condition de leur r ussite et constitue une garantie de leur dignit Vivre ensemble avec ces personnes se tisse d
130. risation des moins de 3 ans Pour autant cette scolarisation pr coce fait p riodiquement d bat et souvent sous la forme d une question tr s r ductrice l cole 2 ans oui ou non Question r ductrice parce qu il ne peut y avoir une seule r ponse pour tous et partout Tous les enfants ne sont pas scolarisables deux ans toutes les coles maternelles ne sont pas pr tes les accueillir Les critiques manent surtout des p dopsychiatres ou sont inspir es par leurs prises de position Rappelons toutefois que les p dopsychiatres se fondent sur les cas cliniques qu ils voient en consultation et que par d finition ils re oivent plut t les enfants qui ne vont pas bien ce qui ne saurait tre consid r comme une population repr sentative des enfants scolaris s Il n est pas possible de g n raliser des conclusions fond es sur des populations sp cifiques ce qui ne signifie pas qu on doive pour autant ignorer les besoins de telles populations Les critiques ont port successivement sur trois aspects de mauvaises conditions d accueil des jeunes enfants l cole avec 25 l ves par classe en moyenne pour un adulte enseignant en comparaison les normes en cr che sont de 1 adulte pour 8 enfants qui marchent de fait c est occulter le fonctionnement r el des petites sections dans lesquelles en plus de l enseignant intervient une ATSEM au moins temps partiel et souvent temps complet
131. roductions crites des l ves permet de constater que les performances sont globalement assez faibles en pr test et en post test pour la quantit et la vari t du lexique des motions produit De m me 1 utilisation des connecteurs et de la ponctuation para t difficile ce niveau scolaire Les dimensions les mieux ma tris es semblent la reprise des l ments de d part le type de texte la coh rence th matique et le respect de la consigne En 18 Les l ves redoublants ou en avance d un an n ont pas t inclus dans les analyses ni ceux pour lesquelles des donn es taient manquantes Epreuve collective adapt e du test de vocabulaire du WISC Florin amp Guimard 2004 30 items score maximum 60 points 2 Epreuve collective originale de recherche d intrus parmi 4 adjectifs exprimant des tats motionnels Guimard amp Florin 2004 12 items score maximum 12 21 Les l ves devaient compl ter un r cit suscitant des motions 10 dimensions ont t valu es sur leurs productions crites parmi lesquelles nombre total de mots produits utilisation du lexique des motions coh rence th matique utilisation de connecteurs etc En CE2 6 s ances en moyenne ont t organis es par les enseignants minimum 3 maximum 8 en CM2 7 s ances en moyenne par classe minimum 5 maximum 9 Ils concernent au moins pour une partie des groupes la vari t du lexique motionnel utilis
132. ron 60 et de celles qui accueillent au moins 5 intervenants autour de 35 Ces donn es montrent que dans la majorit des classes de notre chantillon le sch ma un ma tre face sa classe n est plus de mise En effet moins de 5 des classes de notre chantillon n accueillent pas d intervenant La pr sence de personnes ext rieures dans la classe coll gues de l cole ou autres intervenants semble devenue le cas g n ral en ZEP et 37 hors ZEP 4 personnes en moyenne interviennent ainsi de mani re r guli re en plus de l enseignant Par ailleurs appara t une nette distinction entre les coll gues de l cole et les intervenants ext rieurs les premiers interviennent surtout en histoire g ographie sciences naturelles ducation civique ou plus largement dans le cadre de d charges de service Les intervenants ext rieurs participent principalement aux domaines artistiques ou sportifs mais il faut noter aussi la part importante des emplois jeunes et des parents d l ves les premiers intervenant surtout en CP et en ZEP et les seconds en GSM et hors ZEP Par cons quent tout se passe comme si ce fonctionnement permettait aux enseignants de garder le caract re polyvalent qui contribue la construction de leur identit professionnelle tout en la n gociant sur les aspects pour lesquels ils se sentent peut tre moins comp tents Dans ce cadre sont d l gu es d autres enseignants les
133. s agit de d velopper une culture de l valuation de l observation et de l valuation individualis e de passer du rep rage des manques l analyse des besoins d utiliser des outils d valuation objectifs d articuler valuation et aide diff renci e aux apprentissages valuer les savoirs et savoir faire des enfants en d but d ann e ou en cours d ann e ce qui est 39 acquis en voie de l tre ou pas encore ma tris para t la seule mani re de mettre en place un enseignement efficace c est dire dans lequel on ne perd pas du temps leur enseigner ce qu ils savent d j et dans lequel on part des connaissances stabilis es pour aller vers ce qui est nouveau Et pour cela il vaut mieux utiliser des outils d valuation externes exp riment s et valid s sur une population comparable et aussi large que possible plut t qu un outil bricol dont on ne conna t pas les principes de construction et dont la validit reste d montrer On ne peut pas scolariser les enfants trois ans voire quatre en maternelle et affirmer qu on les pr pare la scolarit l mentaire sans des valuations p riodiques et cibl es sur des aspects majeurs du d veloppement mettant au clair leurs comp tences et leurs difficult s en lien avec les activit s propos es Trop d enfants abordent les apprentissages fondamentaux du cycle 2 avec des difficult s dans la ma trise de la langue ou dans la compr hension
134. s s selon les difficult s rencontr es par les l ves La loi du 23 avril 2005 pr voit en effet qu tout moment de la scolarit obligatoire lorsqu il appara t qu un l ve risque de ne pas ma triser les connaissances et les comp tences indispensables la fin d un cycle le directeur d cole ou le chef d tablissement propose aux parents ou au responsable l gal de l l ve de mettre en place un programme personnalis de r ussite ducative Faire un bilan de cette valuation g n ralis e il y a seulement deux mois et de ses effets serait pr matur Il faut toutefois souligner une difficult pour les utilisateurs les documents d accompagnement pour l aide l analyse des r ponses n ont pas t actualis s en 2006 pour 46 int grer les s quences ajout es la version de 2005 Parmi les premi res r actions dont nous avons connaissance certains enseignants s tonnent d une proportion lev e d l ves devant passer la deuxi me preuve alors qu ils ne les consid rent pas comme tant en difficult Probl me de calibrage de l preuve apr s son remaniement confusion entre des difficult s moyennes ou localis es et des difficult s importantes repr sentation erron e des r elles comp tences et difficult s de certains l ves Difficile de trancher actuellement En tout tat de cause il ne faudrait pas que faute des documents n cessaires l interpr tation cet outil soit
135. s activit s r guli res en petit groupe dans la classe pour que tous puissent acc der aux interactions langagi res En fin de maternelle les difficult s dans la ma trise de 1 oral sont loin d tre n gligeables Il y a quelques ann es nous avons suivi 874 l ves de 36 classes de Grande Section de Maternelle GSM en Cours Pr paratoire CP pour la Direction de 1 Enseignement Scolaire Florin et al 1998 En d but de GSM 25 des enfants ont des difficult s dans la compr hension orale de phrases simples l identification de mots pr sent s oralement et des jugements de grammaticalit ils chouent la moiti des items On observe de nombreuses corr lations entre les valuations Les enfants qui participent le moins aux conversations scolaires obtiennent des r sultats inf rieurs ceux des grands parleurs toutes les preuves De plus les r sultats aux preuves orales en GSM sont corr l s entre eux et le sont aussi avec les r sultats aux preuves orales et crites de CP Bref la r ussite un niveau s accompagne de la r ussite aux autres 1 oral et l crit il en est de m me pour les difficult s Il s agit de prendre les enfants comme interlocuteurs de parler avec eux plut t que leur parler pour leur donner le go t d changer des pens es et la possibilit d exercer et de d velopper leurs comp tences langagi res car faut il le rappeler la suite de Bruner 1983 les enfants apprennent
136. s comportements adapt s aux contraintes de la vie en groupe et aux t ches d apprentissage Ces comportements leur permettront la fois d apprendre vivre ensemble MEN 2002a et de d velopper des attitudes favorables aux apprentissages En effet les comp tences sp cifiques ma trise de l oral de l crit par 23 exemple sont enseign es au travers d activit s qui sollicitent non seulement les comp tences cognitives et les savoir ant rieurs des l ves mais galement la mise en uvre de comportements adapt s aux activit s scolaires Les programmes de 2002 pour l cole maternelle soulignent que c est en mettant en jeu son activit de mani re ordonn e participation l laboration du projet aux t ches sugg r es la r flexion sur l action et son r sultat rep rage des informations pertinentes organisation des donn es m morisation des tapes de la s quence et des r sultats obtenus que l enfant se dote d une premi re m thodologie de l apprentissage MEN ibid On sugg re ainsi que certains comportements centr s sur les apprentissages sont susceptibles de favoriser l acquisition des connaissances et sont l une des conditions de l adaptation scolaire ult rieure Plusieurs donn es r centes de la recherche apportent un certain nombre d arguments qui vont en ce sens Dans ces travaux les valuations r alis es par les enseignants sont utilis es pour d crire les
137. s dans les corps d inspections La nouvelle valuation CEI n a pas t pr sent e partout avec la formation n cessaire la disparition des valuations de rentr e CE2 semble programm e de nouveaux outils devraient tre propos s pour valuer l acquisition du socle de comp tences Ici et l des outils d valuation ont t construits localement dans des conditions m thodologiques variables mais les utilisateurs ne souhaitent pas les 32 C est ce qui apparaissait dans nombre de r ponses d coles et de d partements lors des consultations nationales des ann es 1999 2000 pour l cole primaire L cole de tous les possibles BOEN H S n 8 21 10 1999 50 abandonner au profit d outils externes Le travail en quipe p dagogique n est pas effectif partout ce qui retarde d autant l laboration d objectifs communs et la mise en place des aides individualis es Le travail d une institution par empilement de textes ou loi des feuillets peut avoir pour effet chez les professionnels de ne pas se pr cipiter sur la nouveaut et d attendre le texte suivant Enfin dans un syst me qui se fixe des objectifs en termes d acquis des l ves diff rents niveaux du cursus la v rification de l atteinte des objectifs passe par des valuations p riodiques externes de ce que savent et savent faire les l ves de ce qui fait obstacle pour certains aux apprentissages et des valuatio
138. s de 3 ans Il faut pour cela des locaux adapt s classes en rez de chauss e avec des sanitaires et locaux p riscolaires pour eux avec un espace leur chelle une organisation souple de la journ e scolaire avec des activit s con ues sp cifiquement pour eux au moins en partie et des progressions pour viter la monotonie ils vont passer 4 ans en maternelle Les s quences d activit s de courte dur e collectives ou en ateliers l int rieur ou l ext rieur doivent alterner avec des moments de repos ou de jeux libres souvent trop peu pr sents l cole par rapport la cr che qui leur accorde plus de temps Les petits ont besoin de ces moments de calme et d activit s libres en dehors du groupe qui leur permettent de se ressourcer entre les sollicitations du groupe ou celles des adultes Il faut aussi concevoir les activit s et leur alternance sur l ensemble de la journ e pour les enfants qui restent l cole matin et apr s midi L apr s midi ne doit pas se r sumer la sieste et la r cr ation avant un regroupement pour heure des mamans comme c est encore souvent le cas notamment lorsque l enseignante des petits consacre le d but de l apr s midi au travail administratif La sieste doit commencer d s la fin du repas afin de respecter les besoins physiologiques des tout petits ce qui permet de proposer ensuite d autres activit s avant la r cr ation et le temps de regroupeme
139. s moyens ou forts Par ailleurs quel que soit le profil consid r les progr s des l ves ne sont pas li s un effet du dispositif CP effectif r duit Lorsque les effets du dispositif apparaissent ils vont plut t dans le sens d une r duction des carts entre les groupes exp rimentaux et t moins au b n fice de ces derniers Les r sultats obtenus en CE2 sur un effectif plus restreint d l ves 54 N 252 et partir d une m thode d analyse quelque peu diff rente vont dans le m me sens Ces r sultats sont conformes aux donn es de la recherche Meuret 2001 Gauthier amp al 2005 et ceux mis en vidence par la DEP dans la mesure o ils indiquent que les effets peu importants du dispositif mis en vidence au cours du CP ne se maintiennent pas en CE1 Ils soulignent plus sp cifiquement l absence d effets diff rentiels moyen terme du dispositif que ces aspects diff rentiels s expriment en termes de profils d l ves ou de trimestre de naissance Guimard et Florin 2005 Pour autant cette tude aura montr d une part que les profils identifi s en d but ou en fin de CP ont une certaine consistance dans la mesure o des pertes importantes d effectif n ont pas modifi les caract ristiques des diff rents profils identifi s aux deux p riodes consid r s D autre part ces profils semblent galement avoir une certaine validit pr dictive moyen terme des performances
140. s ne sont pas toujours tr s l aise avec Zes jeux libres l cole Peur d y perdre 12 Association G n rale des Enseignants des Ecoles et classes Maternelles publiques Echange personnel avec Lucile Barberis Pr sidente de l AGEEM 15 leur r le p dagogique manque de formation Nos observations dans les coles et dans les cr ches Florin 2002 ont permis de voir que ces jeux sont bien moins pr sents pour les petits l cole qu la cr che et moins ils sont pr sents plus la passivit augmente les enfants passent du temps attendre que les autres aient fini une activit ou que l enseignant invite la suivante Les enfants ne jouent pas pour apprendre ils jouent pour jouer et c est essentiel pour eux Mais en jouant ils d couvrent et ils apprennent Ils prouvent du plaisir des sensations des motions ils int riorisent des r les divers jeux de faire semblant et comprennent des situations ils d passent des difficult s et en sont valoris s Rappelons que le jeu et pas seulement avant 3 ans est l activit de base de l enfant Il lui permet d imiter de s exercer aux r les des plus grands de planifier son activit de r ver et d velopper son imaginaire de s accorder avec autrui dans les jeux plusieurs de s exercer au respect de certaines r gles pour les jeux qui en comportent de d couvrir et d exp rimenter le monde physique et le monde humain et aussi de se d te
141. scientifiques ont connu un fort d veloppement depuis 100 ans Freud ou 50 ans Piaget A l heure actuelle les enseignants ont acc s un stage de formation continue en moyenne tous les 3 ou 4 ans pour une dur e de quelques jours le plus souvent et ils ont le choix du th me de formation parmi ceux qui sont propos s par leur Rectorat De fait ils peuvent privil gier le th tre par exemple par go t personnel parfaitement respectable et feront b n ficier leurs l ves de ce qu ils auront acquis dans ce domaine Pour autant ils peuvent continuer enseigner sans formation actualis e dans des domaines cl s pour la pr vention des difficult s d apprentissage Les difficult s de l insertion professionnelle l angoisse des familles le sentiment de manque de reconnaissance sociale et l incertitude p dagogique des enseignants concourent faire de l avenir de l cole un enjeu fort dans la soci t fran aise Ce n est pas occulter la question des moyens que de discuter de l am lioration p dagogique En 2005 la France a consacr 6 9 de son PIB l ducation soit autant mais pas plus qu au d but des ann es 1990 L aussi vitons la simplification binaire moyens ou volution de la p dagogie Pour ce qui est de la p dagogie il s agit une fois d finies les comp tences devant tre ma tris es par tous les l ves aux diff rents niveaux du cursus de laisser place plus d initiative
142. scolaire et professionnelle Guimard P Florin A 2001 Comportements scolaires en moyenne section de maternelle et pr diction de la r ussite scolaire l cole l mentaire Psychologie et Psychom trie 22 1 75 100 Guimard P Florin A 2004 Travailler avec de petits effectifs r duit il les diff rences de performances li es au trimestre de naissance Rapport la DEP Minist re de l Education Nationale 19 pages Guimard P Florin A 2005 Etude diff rentielle de l volution des l ves et de leurs comp tences selon les profils d gag s en CP dans le cadre du dispositif CP effectifs r duits Rapport terminal de recherche pour la DEP Etude 1 Contrat d tude et de recherche n CV05000005 24 pages Guimard P Florin A 2005 Les profils de comp tences des l ves en CP volution des performances et effet du dispositif CP effectifs r duits au cours du CE1 Rapport terminal de recherche pour la DEP Etude 2 Contrat d tude et de recherche n CV05000005 23 pages Guimard P Florin A amp Nocus I 2002 Comment les enseignants d cole maternelle peuvent ils pr dire les trajectoires scolaires de leurs l ves Revue Europ enne de Psychologie Appliqu e 52 1 63 76 Haut Conseil de l Evaluation de l Ecole 2004 Le redoublement permet il de r soudre les difficult s rencontr es au cours de la scolarit obligatoire Minist re de l education Nation
143. souligne un rapport r cent de l IGEN Chevalier Coyot amp al 2006 une fois tablie une d finition du PPRE et de ses caract ristiques propres le PPRE devrait tre r f r aux principes et aux contenus du socle commun en particulier en mati re d approche par comp tences La circulaire de cadrage national ne suffit pas Des documents d accompagnement sont n cessaires ainsi que des outils p dagogiques favorisant le renouvellement des pratiques en mati re d aide et de diff renciation p dagogique sur les contenus didactiques des enseignements propos s les diff rentes phases de l apprentissage les modalit s d valuation Le d veloppement de la culture de l valuation diagnostique repose sur un travail d impulsion d animation et de formation au niveau acad mique Des instructions r centes ont t diffus es en ce sens en direction des Recteurs et des corps d inspection qui devraient conduire une am lioration Enfin rappelons qu il est difficile pour les enseignants de s approprier des outils d valuation et leur utilisation au service de l enseignement dans des situations instables ou par manque de travail en quipe Les outils d valuation et d aide aux apprentissages pour la GS et le CP n ont pas t galement diffus s et accompagn s dans les circonscriptions l accompagnement des premi res ann es a quelquefois laiss place d autres priorit s suite des changement
144. t des apprentissages scolaires D o provient ce d calage entre un point de vue favorable des professionnels sur le principe et des effets limit s voire plut t n gatifs lorsqu ils existent du c t des aspects tudi s chez les l ves De l application des dispositifs Les propos des professionnels soulignent un d calage entre les discours et la pratique Les enseignants regrettent un manque de formation initiale et continue au travail en quipe ainsi qu certains domaines comme les langues vivantes ou l informatique et rejoignent les intervenants ext rieurs pour regretter de mani re r p t e le manque de temps pour un tel travail et pour l int gration de ces derniers qui se sentent eux m mes relativement isol s Les enseignants soulignent aussi le fait qu une 59 coordination du travail d quipe est n cessaire or dans les faits cette responsabilit vient s ajouter aux charges du directeur ce qui contribue encore l essoufflement du travail en quipe Mais au del des d clarations de principe les enseignants sont ils pr ts instaurer un r el travail d quipe avec leurs coll gues et avec les intervenants ext rieurs sans avoir le sentiment d y perdre la ma trise de leur classe Les intervenants ext rieurs regrettent de leur c t leur manque de formation la p dagogie et la psychologie de l enfant ainsi que le sentiment de servir quelquefois de bouche trou
145. t donc n cessaire et la d finition des modalit s d aide individuelle dans la classe devrait pouvoir tre labor e avec le concours de personnels sp cialis s et accompagn e si n cessaire lors de sa mise en uvre par les enseignants dans la classe 5 2 Peut on en 6 remobiliser les l ves sur l crit et compenser les difficult s Nous avons tent dans 16 classes de 6 choisies en fonction de leurs r sultats aux valuations de rentr e inf rieurs la moyenne nationale de remobiliser les l ves sur l crit gr ce un travail d une ann e conduit par les enseignants de fran ais et d fini en concertation avec les responsables acad miques Florin Guimard Fleury Bahi Gardair Ndobo Nocus Rambaud Rocher 2005 Plusieurs principes issus de la perspective sociocognitive permettent de traiter la litt ratie 7 comme une activit fonctionnelle et de faire de son apprentissage un processus interactif La premi re partie du programme visait la restauration de la motivation des l ves et un renforcement de leurs attitudes face l crit en vue de lib rer l crit et de favoriser ainsi un d blocage dans ce domaine La base de cette phase de remotivation consistait ajuster la demande aux capacit s individuelles des l ves des groupes exp rimentaux pour rompre la spirale du d couragement et de la r signation apprise Une partie des classes b n ficiait d une seconde phase du pr
146. t y voir le r sultat d un manque de formation au travail en partenariat avec d autres cat gories de professionnels Dans bien des cas les enseignants et les autres intervenants se c toient probablement plus fr quemment qu ils n laborent un projet commun L laboration reste plut t un niveau g n ral qui satisfait les objectifs principaux et des lignes directrices de travail pour les enseignants tout en offrant une ouverture sur le monde et une diversit d exp riences utiles aux l ves et qu ils appr cient 61 Mais il conviendrait aussi de s interroger sur la coh rence que les l ves peuvent ressentir ou non en passant d une activit l autre d un professionnel l autre Si cette coh rence n est pas travaill e au niveau de micro objectifs gt d enseignement et que les liens compl mentarit s ou oppositions entre mani res de faire d enseigner ou d apprendre ne sont pas explicit s les enfants notamment les plus fragiles prouvent des difficult s suppl mentaires dans leurs apprentissages tout en tant probablement satisfaits de d couvrir des activit s diff rentes et divertissantes avec un autre adulte que l enseignant Mais ne risquent ils pas galement d tre divertis c est dire d tourn s de l essentiel lorsqu il n est pas explicit On voit que les enjeux de ces pratiques sont particuli rement importants pour les l ves et la construction de leurs comp tences dans ce
147. te de son type collectif ou individuel 1 2 2 Les effets positifs de la scolarisation pr coce Le d veloppement du langage et les comp tences scolaires Tout d abord il convient de rappeler bri vement les r sultats concernant les effets incontestables de cette scolarisation pr coce r sultats obtenus quelles que soient les m thodologies utilis es Florin 2002a pour une revue de question Globalement sur l ensemble de la population scolaris e toutes caract ristiques confondues les effets apparaissent limit s par rapport au poids d autres variables comme le milieu social ou le trimestre de naissance par exemple Si l on prend comme r f rence la scolarisation 3 ans la scolarisation 2 ans accro t mais faiblement l acc s au CE2 sans redoublement environ 3 En revanche la scolarisation apr s 3 ans est p nalisante et r duit nettement de 11 environ les chances d acc der au CE2 sans redoublement comme le montre le suivi par le Minist re de l Education Nationale d un panel de pr s de 10 000 l ves dit Panel CP voir tableau ci dessous Ces carts relatifs existent aussi pour les valuations des acquis des l ves l entr e du CP Notons au passage que l efficacit d une scolarit de trois ann es en maternelle est ainsi d montr e par rapport une dur e de scolarisation plus r duite Age de 1 scolarisation Acc s au CE2 sans redoublement 2 ans 90 8 Relation
148. travail l oral dans ces petits groupes avait permis de d velopper une attitude r flexive sur le langage sur les r gles conversationnelles de d velopper le lexique et les significations Il avait aussi d velopp la conscience phonique des caract ristiques sonores du langage et l on sait combien les entra nements sur la phonologie r duisent les checs dans l apprentissage de la lecture Il avait aussi sensibilis les l ves aux caract ristiques sp cifiques de l crit l ments du sch ma narratif temps du r cit reconnaissance et identification de mots crits etc Les enfants qui avaient b n fici de ce programme en petits groupes y avaient aussi gagn dans le go t de parler et d changer des points de vue d tre cout par les autres enfants et l enseignant dans le fait de recevoir des r ponses et de se percevoir progressivement comme un interlocuteur comp tent Nous avons mis en vidence Florin Guimard Nocus 2007 para tre des effets similaires quoique plus limit s sur les comp tences des l ves de cycle 3 dans les domaines du lexique et de la production crite cf 2 1 ci dessus Un travail en petits groupes constitu s sur la base des prises de parole des l ves en situation collective a t conduit par les enseignants partir de pr conisations en termes d activit s orales susceptibles de d velopper les capacit s m talexicales et de production crite il a permis
149. tteints 15 ans n cessite un mod le explicatif multifactoriel seules des comparaisons internationales des comp tences acquises et des niveaux atteints l entr e de l cole l mentaire primary 30 school dans le contexte international pourraient apporter des l ments de r ponses externes cette question Mais de telles comparaisons posent de nombreuses difficult s m thodologiques dans la mesure o les modes d accueil sont tr s h t rog nes l int rieur d un pays et entre pays et qu ils peuvent galement tre multiples pour un m me enfant alternance de garde domicile dans un accueil individuel ou collectif et scolarisation Quoi qu il en soit la qualit de l ducation des tout petits avec le respect que la soci t leur doit est certainement un investissement pour l avenir p Propositions La formation des personnels Les enseignants de maternelle sont actuellement form s bac 5 niveau ing nieur Pour autant ils ne prennent pas toujours ou on ne leur laisse pas la marge d initiative en rapport avec ce niveau de qualification Malgr ce haut niveau de formation ils ne sont pour autant pas sp cialis s et re oivent la m me formation que leurs coll gues de l cole l mentaire Or le m tier est devenu complexe et les connaissances et comp tences n cessaires sont en augmentation et de plus en plus diversifi es Cette question a d j t voqu e il y
150. u coll ge les difficult s sont devenues plus r sistantes une rem diation dans le cadre normal de la classe du fait de l interaction entre les dimensions cognitives et conatives des difficult s r p t es depuis le d but des apprentissages 71 fondamentaux 6 En guise de conclusion L avenir de l cole primaire n est pas dans les d bats st riles entre ducation ou instruction comme si l on ne pouvait penser la complexit de la formation des l ves Qui gagnerait dans la r duction de cette complexit un syst me binaire ducation ou instruction Certainement pas les enfants pas plus que les enseignants ni la soci t L cole primaire accueille tous les enfants et en fait progressivement des l ves elle a pour mission essentielle de d velopper leurs aptitudes et leurs comp tences une p riode o ils ont une soif d apprendre et de d couvrir C est aussi dans les premi res ann es celles de l cole maternelle que se r v lent les in galit s sociales et culturelles comme l ont montr de nombreuses tudes dans les diff rentes sciences de l ducation La r ussite de la formation repose pour une large part sur la solidit des acquis de l cole primaire Or on ne parvient pas suffisamment r duire la difficult scolaire voire la grande difficult scolaire Ce d bat n est pas nouveau m me s il est r guli rement entretenu dans les m dias par des ch urs nostal
151. ue celles qui sont fond es sur la seule sanction Il s agit de mieux soutenir l l ve dans ses efforts sans se centrer sur ses erreurs de l encourager r aliser ce qui est dans ses possibilit s de faire le point r guli rement et collectivement avec les l ves sur ce qu ils savent faire ce qu ils craignent de ne pas r ussir et les solutions possibles pour progresser On rejoint l les travaux sur la r signation apprise et son d passement Ehrlich amp Florin 1989 Lieury 1996 montrer l enfant comment combien ses propres actions ont un impact positif pour d passer ses difficult s et lui donnent prise sur l environnement Ces interventions ne dispensent pas des actions au niveau des familles en difficult avec leurs enfants ni videmment des actions d am lioration des conditions de vie Pour autant bien que ces informations sur l efficacit des programmes de pr vention soient disponibles depuis longtemps il semble qu elles soient largement ignor es des d cideurs politiques Il ne suffit pas de d cr ter une action efficace pour qu elle le soit Les bases de l autocontr le de la violence se construisent dans les premi res ann es de la vie m me si tout n est pas jou avant 3 ans dans ce domaine comme dans d autres Lorsqu elles ne sont pas acquises les enfants sont vite entra n s dans un engrenage o les rejets par les autres adultes et enfants et les checs vont venir justifier d
152. ue souvent un r le irrempla able aupr s des tout petits et constitue pour certains d entre eux la premi re base de s curit l cole Toute classe accueillant un nombre significatif de tout petits devrait tre encadr e par deux adultes temps complet Les recherches internationales sur les lieux d accueil pr scolaires ont montr que le ratio adulte enfants est une variable li e l individualisation des relations dont les jeunes enfants ont besoin m me si l individualisation ne peut se r duire cette seule variable 1 2 4 L cole deux ans ou quoi Les autres modes d accueil des moins de 3 ans Pour autant et m me avec des conditions d accueil am lior es l cole maternelle n a pas vocation accueillir tous les enfants de deux ans et les collectivit s territoriales doivent d velopper les autres modes d accueil collectifs cr ches haltes d enfants ou individuels r seau d assistantes maternelles cr ches familiales en fonction des besoins de la population Si un accroissement de 5 par an du nombre de places en cr che a t enregistr depuis 1982 leur nombre reste malgr tout tr s insuffisant La France accuse galement un retard par rapport aux pays d Europe du Nord quant l aide financi re apport e aux familles et l accueil des enfants de 0 3 ans En France 28 des enfants de moins de 3 ans sont gard s par un parent en cong parental 26 sont gard s par
153. ues Cette tude confirme ainsi celle de Yen Konold et Mc Dermott 2004 et montre en outre que l valuation comportementale r alis e en 1 ann e primaire explique davantage les trajectoires scolaires de difficult des l ves observ s en 3 et 6 ann e que leurs performances scolaires Enfin une recherche r cente r alis e aupr s d enfants de 6 de coll ge Florin Guimard amp al 2005 a permis de recueillir les commentaires d enseignants et d l ves ayant particip un programme de remobilisation des coll giens par rapport l crit Chez ces derniers apparaissent bon nombre de pens es irrationnelles autod pr ciation attribution des difficult s des causes externes plut t qu sa propre activit intol rance aux frustrations Du c t des enseignants sont soulign es les difficult s de m morisation de maintien de l attention de l l ve le besoin d aides m thodologiques et l abandon imm diat si le succ s n est pas instantan Ces travaux sugg rent qu il existe des liens forts entre les comportements des l ves en classe et leurs comp tences cognitives et ou scolaires Pour autant ces deux dimensions ne se superposent pas totalement et apparaissent plut t compl mentaires En outre ces travaux montrent que certaines difficult s d adaptation scolaire apparaissent d s l cole maternelle ou le d but de l cole l mentaire dans les comportements des l ves
154. ui ont redoubl en primaire alors qu il est de 42 parmi ceux qui ont t maintenus en 3 me On voit ainsi que le redoublement creuse l cart entre les l ves l heure et les l ves en retard au fur et mesure qu on avance dans le cursus Les r sultats sont similaires si l on contr le les variables 64 sociod mographiques origine sociale sexe trimestre de naissance ZEP etc l effet net du redoublement sur les performances reste consid rable et se renforce au cours de la scolarit en comparaison avec l impact des variables sociod mographiques Comme le souligne Crahay 2000 le redoublement est un m canisme d amplification des diff rences initiales de comp tences ce que confirment les analyses de Troncin ibid comp tence par comp tence dans les comparaisons entre redoublants du CP et promus faibles 4 3 3 Les incidences n gatives du redoublement sur les aspects conatifs du d veloppement Vu ces donn es et les incidences sur le devenir des l ves il importe aussi de s interroger sur la mani re dont le redoublement est v cu par les l ves eux m mes et sur ses incidences concernant la motivation et les comportements des l ves Plusieurs tudes apportent aussi des r sultats sur ces aspects conatifs Crahay 1996 Paul 1996 Cosnefroy amp Rocher 2004 Mallet 2004 dans le sens d un effet n gatif du redoublement mais concernent surtout les l v
155. ult rieures des l ves Reste sans doute d passer la simple interpr tation statistique de ces profils pour v ritablement leur donner un sens psychologique Dans ce cadre les r sultats obtenus semblent indiquer qu ils correspondent des niveaux diff rents de contraintes sur les apprentissages On peut en effet consid rer que les profils correspondant aux l ves faibles ou moyennement faibles pr sentent des difficult s dans plusieurs domaines de comp tences contraignant la construction de leurs apprentissages ult rieurs et compromettant leur trajectoire scolaire Par ailleurs la grande stabilit des profils du d but CP au d but du CE2 pourrait laisser croire un certain d terminisme des performances scolaires d s l cole l mentaire sur lesquelles l enseignement n aurait pas de prise les faibles l entr e le demeurent les forts aussi Ceci interroge nouveau sur la capacit de l cole l mentaire aider les l ves surmonter leurs difficult s dans le d but des apprentissages fondamentaux Il est clair que le dispositif des CP effectifs r duits tel qu il a t mis en uvre pendant une ann e de CP ne suffit pas modifier ce d terminisme apparent Se pose la question de la dur e n cessaire d une scolarisation en effectifs r duits pour produire des effets au moins moyen terme la dur e d un cycle Mais la faiblesse des gains obtenus par les l ves des classes exp rimentales
156. ult s d apprentissage l g res ou moyennes pouvant tre r solues par des activit s appropri es int gr es dans la continuit des apprentissages et les l ves qui pr sentent des difficult s plus importantes n cessitant une investigation compl mentaire pour en comprendre la sp cificit Le protocole a t remani suite l exp rimentation de 2005 notamment par l ajout de s quences dans les champs de la phonologie et du lexique Il se compose de deux preuves La premi re qui concerne tous les l ves de CE1 est une preuve standardis e de deux s quences de 30 minutes chacune partir de crit res objectifs et communs l ensemble de la population elle permet quel que soit le niveau moyen de la classe de diff rencier les l ves selon leur profil ceux qui n ont pas de difficult s en lecture ceux qui rencontrent des difficult s l g res ou moyennes et ceux qui rencontrent des difficult s importantes Pour ces derniers dont la proportion est videmment variable selon les coles et les classes la seconde preuve permet de pr ciser la nature des difficult s qui freinent les apprentissages Elle se compose de deux s quences de 35 45 minutes et pr sente un nombre d exercices respectant l quilibre entre les diff rents domaines d apprentissages identification compr hension production math matiques Des programmes personnalis s de r ussite ducative PPRE doivent ensuite tre propo
157. utrui se tissent dans les relations de la petite enfance le sentiment de s curit avec des adultes galement Les comp tences transversales attention compr hension m morisation rep res spatiotemporels etc se construisent aussi dans les exp riences pr coces et avec l tayage le soutien de l adulte L importance des acquisitions pendant les premi res ann es de la vie est confirm e dans le domaine scolaire par l tude INSEE de Caille amp Rosenwald 2006 Ces auteurs ont examin l volution de la situation scolaire des coliers du panel 1997 suivi par la DEPP chantillon repr sentatif au niveau national de 8300 coliers en lien avec des caract ristiques sociod mographiques et d environnement familial A l entr e au CP les l ves ont pass une s rie d preuves standardis es destin es valuer leurs comp tences connaissances g n rales comp tences verbales et familiarit avec l crit comp tences logiques et num riques concepts d espace et de temps comportements scolaires et attention Les r sultats aux valuations nationales de CE2 et de 6 sont galement consid r s Les analyses montrent l importance des disparit s sociales de retard scolaire et de r ussite aux valuations nationales D s l entr e au CP les niveaux de comp tences sont d j diff renci s socialement et les progressions l cole l mentaire diff rent selon le milieu d origine de l
158. veau de l cole primaire Pour les inspecteurs accorder plus de place l cole maternelle dans l ann e de formation une semaine actuellement D finir la semaine et la journ e scolaire les deux demi journ es de mani re sp cifique ll Plus largement sont consid r s comme d terminants de la qualit des services un bon niveau d investissements la d finition de cadres p dagogiques des dispositifs de coordination et de r gulation la qualit du processus d admission aux services et leur adaptabilit aux besoins des familles une supervision r guli re 13 pour les jeunes enfants compte tenu de leurs besoins physiologiques alternance des activit s mobilisation cognitive et des jeux libres des situations collectives et individualis es des temps d activit s et de repos Veiller l adaptation des locaux scolaires et sanitaires aux jeunes enfants espaces consacr s aux Jeux qualit des lieux de restauration acoustique etc et de garderie qualit des salles de repos et de sieste Mieux articuler l accueil scolaire et p riscolaire avec les collectivit s territoriales Susciter une conf rence de consensus sur l accueil de la petite enfance r unissant les acteurs du domaine repr sentants du secteur petite enfance cr ches haltes d enfants assistantes maternelles et des coles maternelles repr sentants des collectivit s territoriales communes d parte
159. ves qui arrivent en 6 et on peut craindre de s rieuses difficult s d apprentissage au coll ge pour nombre d entre eux 3 4 4 R flexions et propositions L valuation n est pas une fin en soi nous l avons soulign plusieurs reprises dans ce rapport mais est un l ment du processus d enseignement et de l aide aux apprentissages D velopper la culture de l valuation chez les enseignants en formation initiale et continue 31 Dans l ordre d croissant Su de score de 561 Angleterre Pays Bas Bulgarie Ontario Lettonie Hongrie Italie Etats Unis Allemagne Qu bec Ecosse 49 c est d abord changer leur regard les aider mieux observer les enfants individuellement dans la classe non seulement ce qu ils montrent savent faire ou ne savent pas mais aussi l cart entre ce qu ils savent et ce qu ils doivent construire compte tenu des objectifs de l apprentissage et des caract ristiques du d veloppement psychologique C est ensuite renouveler les pratiques pour prendre en compte de mani re positive l h t rog n it de la classe alors que cette h t rog n it inh rente la situation scolaire est consid r e par les enseignants comme une source majeure des difficult s d enseigner C est enfin mettre en lien les r sultats des valuations avec les aides p dagogiques individualis es voire les programmes personnalis s de r ussite ducative PPRE Comme le

Agnès FLORIN - Haut Conseil de l`Éducation

Contents

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents

Agn&egrave;s FLORIN - Haut Conseil de l`&Eacute;ducation

Contents

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents

Agnès FLORIN - Haut Conseil de l`Éducation