Psychostimulants et amphétamines
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1. 3 Forsyth A J M Places and patterns of drug use in the Scottish dance scene Addiction 1996 91 511 21 Par exemple dans la r gion Asie Pacifique aucune en 1993 et 54 kg en 1997 En France selon l OCRTIS le nombre d interpellations pour usage d ecstasy a t multipli par 9 entre 1993 et 1997 essentiellement des hommes 86 des cas g s de 18 25 ans 72 des interpellations Quant aux saisies de produit CO passant de 14 000 doses en 1992 350000 en 1996 et 199000 en 1997 baisse peut tre li e au renforcement de la clandestinit du trafic elles indiquent que l ecstasy provenait des Pays Bas dans 74 des cas en 1997 destination de la France m me pour 30 des doses saisies mais aussi du Royaume Uni pour 25 et de l Espagne pour 20 2 Les stimulants pharmacologie effets histoire et pratiques socio culturelles 2 1 Les amph tamines 2 1 1 Histoire et pratiques socio culturelles L anc tre commun de toutes les amph tamines est l alcalo de du ma huang une plante utilis e depuis plusieurs mill naires en Chine En 1895 le chimiste Nagajasi Naga en extrait l ph drine dont les vertus stimulantes excitent notamment la communaut m dicale Purifi e par Chen en 1923 05 elle est imm diatement utilis e en th rapeutique et en 1931 sert de support All s pour la synth se de la benz drine premi re d une longue s rie d amph tamines dex drine m thylamph tamin2. plus ou moins contraints de la m thamph tamine CD A la fin de la guerre le stock consid rable d amph tamines est coul en officines sans ordonnance comme simples anti asth niques Une vaste campagne en fait la promotion et leur usage se r pand comme une tra n e de poudre dans l ensemble de la population entre 1947 et 1948 Mais certains se montrent vite peu satisfaits de l efficacit des produits et augmentent les doses et ou optent pour la voie injectable d abord en sous cutan puis en intraveineux 8 D s 1950 le Japon promulgue une loi r gulant la production et la distribution des amph tamines Mais l incidence de psychoses la m thamph tamine augmente brutalement entre 1951 et 1952 De plus des 4 La premi re saisie en France date de 1987 15 Schmidt C F Ephedrine and other drugs of China Atlanta Med J 1926 29 441 3 16 B je O Le doping Bul Org Hyg SDN 1939 8 472 505 17 Tatetsu S Goto A Fujiwara T The methamphetamine psychosis Tokyo Igakushoin 1956 18 Konuma K Use and abuse of amphetamines in Japan In Cho A K Segal D S Amphetamine and its analogs San Diega CA Academic Press 1994 produits illicites approvisionnent rapidement le march parall le dont beaucoup ne contiennent d ailleurs pas d amph tamine mais de la caf ine de l antipyrine et autres ph drines En Europe dans les ann es 1960 le succ s de ces stimulants en milieu sportif est tel que les ac
3. effet de la mastication des feuilles survient rapidement une phase tr s tonique auphorique pr c de une phase d pressive avec insomnie et anorexie Comme tout produit proche des amph tamines le khat induit une acc l ration du rythme cardiaque de l hypertension une acc l ration de la respiration et une mydriase L utilisation chronique de doses lev es induit des modifications de l humeur avec agressivit accidents cardio vasculaires troubles du transit d s aux tanins nombreux dans la plante et diminution de la libido 3 Approches de pr vention Pendant longtemps la seule pr vention propos e dans le cadre des substances psychoactives en particulier les stimulants et analogues a t de type primaire C est dire qu elle consistait emp cher ou d faut limiter la consommation Dans cette logique diff rents moyens ont t employ s notamment la prohibition c est dire l interdiction l gale et absolue de se procurer et de consommer ces produits en dehors d une indication m dicalement justifi e pour certains stimulants seulement quand ils pouvaient encore tre prescrits en th rapeutique Ainsi a t on pris des mesures par exemple pour lutter contre le trafic de produits Autre exemple comme tout usage constituait un d lit d s 1994 le Minist re de la D fense recommandait l interdiction des soir es raves et demandait des mesures strictes en cas de transgression En termes de p
4. nergiques de type a2 qui pourrait expliquer les effets cardio vasculaires de la drogue Elle perturbe d une fa on analogue celle d crite pour les amph tamines classiques les r gulations qu exerce le syst me neurov g tatif p riph rique sur le coeur et les r sistances vasculaires Pharmacologie clinique effets psychiques La structure de la MDMA est proche la fois de la mescaline et de l amph tamine Son action est double essentiellement psychostimulante et l g rement psychodysleptique Contrairement une opinion r pandue la MDMA drogue dite r cr ative n est pas un aphrodisiaque mais son usage permet une lev e des inhibitions sociales avec une augmentation de la sensualit et des besoins de contacts tant intellectuels que physiques associ e une diminution de l anxi t et du caract re d fensif elle devait initialement tre d nomm e empathy Cette utilisation conviviale li e l accroissement de la sensualit qu elle peut provoquer lui vaut parfois l appellation de speed for lovers l amph tamine des amoureux ou de pilule d amour en toute rigueur historiquement parlant la love drug tait la MDA La MDMA est active des doses de 50 200mg pour obtenir des effets sensibles des doses sup rieures peuvent entra ner des visions proches de celles d crites avec le L S D Les produits analogues souvent associ s peuvent pour certains tre plus puissants et par
5. r serv au secteur hospitalier en France Actuellement le GHB est toujours consomm de fa on illicite dans le monde du culturisme mais aussi pour faciliter les rapports sexuels Surnomm easy lay fille facile ce produit fait partie des date rape drugs aux Etats Unis c est dire des substances qui administr es l insu d une victime par exemple dans une boisson le GHB est incolore et n a pratiquement pas de go t permettent de la violer sans qu elle se souvienne de quoi que se soit Quant ses effets ind sirables ils sont bien document s et sont favoris s notamment par son association l alcool ou des antid presseurs Seul le fait de savoir s il entra ne ou non une d pendance reste controvers Le GHB comme la plupart des autres produits de synth se fait l objet de nombreux sites sur Internet qui expliquent quelles doses utiliser mais aussi comment le fabriquer de fa on artisanale 2 2 5 Le kh t Histoire et pratiques socio culturelles Le khat est un arbrisseau de la famille des C lastrac es cultiv en Afrique de l Est Ethiopie au Y men notamment entre 1000 et 2000m d altitude D s le VI me si cle son usage s est r pandu dans les pays Arabes et pendant longtemps son succ s n a gu re d pass ces r gions Ethiopie Somalie R publique de Djibouti Y men car il ne se conserve gu re plus de 24 heures apr s la cueillette Les extr mit s des branch
6. of stimulant treatment for hyperactive inattentive students in secondary schools Pediatrics 1994 4 462 4 Hechtman L 1985 Adolescent outcome of hyperactive children treated with stimulants in childhood a review Psychopharmacol Bull 1985 21 178 91 Fox A M Rieder M J Risks and beneficts of drugs used in the management of the hyperactive child Drug Saf 1993 9 38 50 25 Musser C J Ahmann P A Theye F W et al Stimulant use and the potential for abuse in Wisconsin as reported by school administrators and longitudinally followed children J Dev Behav Pediatr 1998 19 187 92 commercialis Vers 1960 les militaires am ricains l emploient nouveau pour stimuler l veil des troupes Dix ans plus tard les psychoth rapeutes le proposent leurs patients pour les aider s exprimer tandis que les Yuppies Young Urban Professionnal y puisent l nergie qu ils tiraient auparavant de la consommation de coca ne D autres notamment les adeptes du New Age l utilisent pour mieux s aimer et se sentir d avantage en harmonie avec le monde GS Dans les ann es 1980 le produit arrive en Angleterre o il est consomm dans les boites de nuit Depuis il conna t un succ s certain aupr s des adolescents et des jeunes adultes d abord dans quelques clubs de musique house et soul de New York D troit Chicago puis sur les plages d Ibiza en Espagne Rapidement l Organisation Mondiale de la Sant recommande son
7. 2 r f rences Les stimulants et les psychostimulants sont embl matiques de l volution des modes de consommation et de la recherche d addiction du moins dans les pays dits d velopp s L augmentation rapide de leur consommation est symptomatique de changements de fond dans la sociologie des addictions recherche de plaisir collectif et festif avec l ecstasy identitaire et individualis avec les amph tamines qui t moignent chacun de la difficult du sujet maintenir son statut social le culte de la performance sportive ou intellectuelle et son adh sion une soci t toujours plus exigeante voire sa capacit masquer les troubles psychiques ne sera cependant pas abord dans cet article les probl mes pos s par l usage d tourn des m dicaments D une fa on g n rale la consommation de produits en dehors d une indication th rapeutique est initialement d termin e soit par la recherche de la performance soit par la recherche de sensations physiques ou intellectuelles ces d terminants pouvant par ailleurs s av rer compl mentaires L usage de stimulants s inscrit parfaitement dans cette th se m me si les acteurs de sant entre autres ont souvent tendance occulter l aspect performance Sans doute le connaissent ils mal et d ailleurs ils ne sont pas form s le prendre en compte D autant plus que le fait d tre performant fait rarement l objet d une connotation n gative et peu nom
8. Ces stimulants de l veil ont donc en commun la propri t d puiser les neurones expliquant que les effets psychostimulants et anorexig nes soient temporaires et ne perdurent que pendant le temps o l activit de certains r seaux de neurones du cerveau est amplifi e par le recrutement sous l effet de la drogue de toute la quantit de neurotransmetteur disponible dans la cellule 2 1 3 Pharmacologie clinique Les effets de l administration d amph tamines persistent en g n ral trois six heures ils sont donc sensiblement plus prolong s que pour la coca ne pour laquelle ils persistent 0 5 1 heure La m thamph tamine sous forme fum e donne des effets encore plus prolong s L administration d amph tamines expose des risques somatiques comme psychiques Au plan somatique les amph tamines acc l rent le rythme cardiaque d o hypertension art rielle avec risque d h morragies cerveau poumon et troubles du rythme De plus elles ont une action vasoconstrictrice qui aggrave encore l hypertension Elles acc l rent aussi le rythme respiratoire mais dilatent par contre les bronches La tol rance au produit tend toutefois limiter l incidence des effets physiques Au plan psychique les amph tamines r duisent le sommeil ou souvent l emp chent totalement Elles augmentent de fa on temporaire la vigilance et limitent la sensation de fatigue Elles d terminent une anorexie expliquant
9. Psychostimulants et amph tamines Patrick LAURE Denis RICHARD Jean Louis SENON Sylvain PIROT R sum Les stimulants et psycho stimulants sont d sormais au second rang des substances illicites consomm es dans le monde avec 30 millions d usagers Leur consommation est en nette augmentation depuis la fin des ann es 80 en particulier chez les jeunes pour qui ces substances ont une forte valeur socio culturelle qui a progressivement supplant celle de l h ro ne de la coca ne ou du crack par exemple L apparition de l ecstasy le d veloppement du GHB l utilisation massive d amph tamines s explique par les pratiques festives la recherche de performance et peu nombreux sont ceux qui imaginent que leur usage peut tre dommageable pour la sant Pourtant l usage des stimulants n est pas r cent comme le montre l utilisation grande chelle d amph tamines durant la seconde guerre mondiale dans d autres conflits ou dans la soci t Japonaise d apr s guerre Cet article pr sente une revue des usages socio culturels de la pharmacologie cellulaire et clinique et des effets des substances suivantes amph tamines m thylph nidate anorexig nes ecstasy GHB kh t Les approches de pr vention de l usage et de l abus des stimulants sont encore peu d velopp es du moins en France et doivent combiner la r duction des risques et une d marche d ducation la sant Cet article pr sente une bibliographie TOXIBASE de 3
10. af ine et autre LSD Cette incertitude concernant la composition des comprim s rend certains usagers circonspects et permet quelques associations de proposer sur les lieux des raves des actions de pr vention et une analyse qualitative succincte des produits A noter qu on trouve beaucoup d informations propos de l ecstasy sur Internet De nombreux sites proposent en effet des t moignages d usagers des listes d effets ind sirables et autres fa ons de le consommer Voire parfois le mode d emploi pour synth tiser soi m me le produit condition d avoir de s rieuses connaissances en chimie les formules nonc es comportent parfois des erreurs pouvant entra ner la synth se de produits volatils toxiques ou explosifs et de pouvoir se procurer les substances de base Pharmacologie cellulaire L ecstasy MDMA agit essentiellement sur les neurones s rotoninergiques neurom diateur impliqu notamment dans la r gulation des affects et de l humeur ainsi que dans le contr le de l impulsivit Elle entra ne une lib ration massive de la s rotonine une inhibition de sa synth se et un blocage de sa recapture par le neurone metteur Cette action est associ e ses effets psychotropes Cette premi re phase est suivie d une d pl tion corticale en s rotonine vidange des neurones maximale entre la 6 me et la 18 me heure puis normalis e en 24 heures Les tats d pressifs qui suivent la prise
11. ans le cadre des Programmes r gionaux de sant en particulier ceux qui concernent la consommation de substances psychoactives ordonnance du 24 04 06 institutionnalisant les Conf rences r gionales de sant Leur degr d efficacit sera connu d ici quelques ann es Enfin de plus en plus de conseils s appuyant sur une analyse de donn es collective sont propos s dans le cadre de la pr vention En 1998 le rapport Roques sur la dangerosit des drogues recommande tous produits confondus de favoriser la mise en place d un syst me d alerte sur l volution des substances risque d abus notamment par l analyse toxicologique des produits en cause centraliser les informations recueillies et en assurer la diffusion vers les syst mes de prise en charge Un tel syst me d alerte tant d j mis en oeuvre l chelle europ enne sous la coordination de l OEDT Observatoire Europ en des Drogues et des Toxicomanies augmenter la connaissance des produits en conduisant des tudes cliniques sur l homme volontaire sain ou consommateur dans un cadre l gal et apr s valuation des donn es pr cliniques de toxicologie animale former les acteurs de sant par des enseignements adapt s optimiser les traitements de substitution am liorer l analyse des donn es statistiques concernant les toxicomanies En 1997 l expertise collective de l INSERM concernant l ecstas
12. breux sont ceux qui imaginent que l usage de produits dans ce contexte pourrait tre dommageable en terme de sant ou de soci t M decin et sociologue Enseignant l Universit de Nancy I A publi plusieurs ouvrages sur les stimulants et le dopage ss Pharmacologue Chef de service au Centre Hospitalier Henri Laborit de Poitiers Lt Psychiatre au CHU et au Centre Hospitalier Henri Laborit et Professeur l Universit de Poitiers titt Pharmacologue Association pour la neuro psychopharmacologie Paris D ailleurs les acteurs de sant sont volontiers des consommateurs aux Etats Unis 7 7 des m decins qui ont utilis de la coca ne au cours de l ann e coul e lont fait pour se rendre plus A 2 1 performants de m me pour 18 2 des consommateurs d amph tamines Cette situation explique en particulier pourquoi les toxicomanies font l objet d actions de pr vention et de soins tandis que les conduites dopantes sociales ou sportives se banalisent insidieusement Cet article pr sente une revue des usages socio culturels de la pharmacologie cellulaire et clinique et des effets des substances suivantes amph tamines m thylph nidate anorexig nes ecstasy GHB kh t Il ne traite pas de la coca ne le dossier de la Revue Toxibase n 2 1996 y tant consacr ni du tabac qui fera l objet d un prochain dossier de la revue 1 Epid miologie Comme pour tous produits dont l usage es
13. casionn s par une d shydratation mais aussi par les substances associ es la MDMA Troubles neurologiques Les accidents aigus rares ne sont pas encore imput s de fa on formelle la MDMA faute d analyse toxicologique probante N anmoins l implication de l amph tamine dans des accidents isch miques c r braux avec thrombose ou h morragie ne semble gu re faire de doute L association de diverses drogues joue un r le potentialisateur de cette toxicit Troubles m taboliques La survenue d une hyponatr mie grave avec enc phalopathie est une ventualit rare mais possible chappant souvent un diagnostic suffisamment rapide car ses manifestations voquent le sommeil Quelques cas mortels ont t d crits apr s absorption de quantit s trop massives d eau destin es pr venir l hyperthermie Le traitement impose une hospitalisation d urgence dans un service de r animation o l on corrigera le trouble lectrolytique Il n existe pas d antidote sp cifique l intoxication Le traitement symptomatique vise diminuer la temp rature corporelle des locaux climatis s chill out rooms sont parfois disponibles lors des raves ce qui rassure abusivement les utilisateurs En cas d hypertonie musculaire l administration de dantrol ne Dantrium peut tre conseill e ainsi que des anticonvulsivants et s datifs comme les benzodiaz pines 2 2 4 Le GHB Pharmacologie Le g hydroxyb
14. ch montre que 4 des gar ons et 2 3 des filles ont consomm de l ecstasy en 1995 Quant aux amph tamines et analogues ces valeurs sont respectivement de 3 6 et 1 6 En Espagne une tude trouve 4 5 d usagers occasionnels chez les 16 40 ans et 0 6 de consommateurs r guliers cet usage tant volontiers associ celui de crack de cannabis de coca ne ou d h ro ne Mais c est en Irlande que chez les 15 16 ans cet usage serait le plus lev en Europe 11 chez les gar ons CO D une fa on g n rale il semble que le recours l ecstasy intervienne seulement apr s avoir essay d autres produits et plus particuli rement l alcool le tabac ou le cannabis Parmi les clients des discoth ques le pourcentage d usager est plus important que dans la population g n rale Par exemple en 1995 52 Amsterdam et dans le nord est de l Italie selon les clubs la moyenne est de 9 65 d usagers CD Plus d un million de g lules seraient consomm es en France toutes les semaines et pr s de 500 000 comprim s par week end au Royaume Uni A Berlin une tude de 1997 aupr s de 1674 participants des soir es techno montre que 49 ont d j utilis de l ecstasy 44 des amph tamines et 31 de la coca ne 2 En 1996 un travail aupr s de 135 participants g s en moyenne de 24 ans des raves Glasgow montre 91 d usagers dont 87 au moins une fois au cours de l ann e pr c dente la prem
15. cidents li s une consommation abusive deviennent monnaie courante Ce qui incite les autorit s organiser un colloque europ en contre le dopage en janvier 1963 Uriage les Bains France Dans les autres activit s humaines en dehors d indications th rapeutiques les amph tamines poursuivent leur carri re Notamment chez les militaires qui continuent d y recourir pour leurs vertus stimulantes Pendant la guerre du Golfe 65 des pilotes am ricains ont reconnu utiliser des amph tamines et parmi ces usagers pr s de 61 ont jug cette consommation essentielle au bon d roulement des op rations 3 2 1 2 Pharmacologie cellulaire Les amph tamines sont des agonistes sympathomim tiques indirects Elles exercent leur activit directement sur les neurones utilisant la noradr naline et la dopamine comme neurom diateurs certaines d entre elles l ecstasy cf infra et autres ph nyl thylamines ont une action pr f rentielle et presque sp cifique sur les neurones s rotonine Dans tous les cas les amph tamines agissent sur la lib ration de ces neurom diateurs elles les d placent de leurs sites de stockage les v sicules contenues au sein m me du cytoplasme des neurones et augmentent massivement leur lib ration dans la synapse gr ce au fonctionnement invers du transporteur localis sur la membrane du neurone les amph tamines vidangent litt ralement les cellules de leur contenu en neurom diateur
16. de MDMA pourraient tre associ s cette diminution de la concentration en s rotonine au niveau c r bral De m me l hyperthermie constituant l une des cons quences p joratives les plus graves de l usage de MDMA voque le syndrome d hypers rotoninergie d crit au d cours de l usage de 2 Watson L Beck J New aged seekers MDMA use as an adjunct to spirutual pursuit J Psychoactive Drugs 1991 14 133 5 certains m dicaments actifs sur la synapse s rotoninergique comme les antid presseurs du groupe des inhibiteurs s lectifs de la recapture de la s rotonine LR S notamment Une baisse de la concentration en s rotonine qui peut se poursuivre plusieurs semaines commence environ 24 heures apr s la prise Cette phase long terme tudi e chez les rongeurs et les primates est associ e une diminution de la fonction s rotoninergique par d g n rescence des neurones et une chute rapide de l activit d un enzyme catalysant la synth se de la s rotonine dans les neurones la tryptophane hydroxylase L inhibition enzymatique tant irr versible l activit n est restaur e que deux semaines plus tard par la synth se de nouvelles enzymes Cette alt ration serait provoqu e par un des m tabolites de la MDMA qui oxyderait l enzyme Cette baisse d activit enzymatique expliquerait en partie la diminution de la synth se de s rotonine observ e apr s la prise de MDMA et les diff rents effets psychiatriq
17. des feuilles s ches n tait autre que la la noradr naline Au d but des ann es 1940 F von Br cke vint infirmer l hypoth se selon laquelle la cathine tait l origine des propri t s psychostimulantes de la drogue Finalement en 1963 H Friebel et R Brilla en traitant par des proc d s d extraction minutieux les jeunes feuilles de la plante en isol rent une substance tr s labile qui se transformait spontan ment en cathine Peu pr s un laboratoire d pendant de l Organisation Mondiale de la Sant montra qu il s agissait d un alcalo de nouveau la cathinone La cathinone est pr sente en quantit importante dans les jeunes feuilles jusqu 70 des ph nylalkylamines stimulantes pr sentes mais se d grade rapidement en cathine moins active lorsque les feuilles s chent ou moisissent ou lorsque simplement elles vieillissent d o l int r t des usagers pour les seules jeunes pousses de la plante Ces feuilles riches en vitamine C en acides amin s en choline contiennent d autres alcalo des proches de l ph drine la cathidine et les cath dulines Ces alcalo des ne semblent pas contribuer de fa on importante l activit psychotrope du khat La valeur nutritive des feuilles de khat est n gligeable contrairement aux all gations des autochtones La cathinone et moindre chelle la cathine exercent au plan pharmacologique une action cellulaire identique lib ration massi
18. e etc D embl e les m decins prescrivent ces substances comme produit de substitution de la coca ne en raison d effets voisins mais aussi en traitement de l asthme de la narcolepsie de l ob sit et autres indications rhinologiques Rapidement leur pouvoir stimulant est aussi utilis pour contrecarrer la fatigue En 1939 un rapport de la Soci t des Nations 9 estime qu elles am liorent de 30 la capacit de travail d un sujet somnolent et fatigu Travailleurs de force enseignants m decins militaires sportifs routiers juristes et autres tudiants sont autant de cat gories socioprofessionnelles qui en usent largement voire en abusent parfois au d triment de leur vie La fin du conflit signe le d veloppement mondial de l usage des amph tamines En effet les soldats d mobilis s trouvent l gitime d en poursuivre l utilisation m me si cet engouement est vite suivi par de nombreuses intoxications Il faut dire que ces produits sont peu on reux et faciles obtenir en France ils sont en vente libre jusqu en juin 1955 Aux Etats Unis bien que la Food and Drugs Administration r glementent leur d livrance d s 1938 les amph tamines circulent largement dans des r seaux de distribution parall les C est au Japon qu a lieu la premi re pid mie de d pendance aux amph tamines D s 1942 les soldats marins aviateurs infirmi res et personnels des usines d armement nippons re oivent
19. es ainsi que les jeune spousses sont coup es en d but de nuit puis mises en bottes et emball es de fa on en pr server au maximum la fra cheur gage important de qualit de la drogue Les feuilles lanc ol es sont de saveur l g rement astreingente et d odeur aromatique Elles sont consomm es fra ches par simple mastication ou en infusions Ces feuilles ne se conservent gu re La plante commercialis e sur les march s est de plus ou moins bonne qualit Certaines feuilles trait es contre les maladies cryptogamiques sont peu appr ci es des usagers avertis ce khat de moindre qualit est appel souti au Y men Le kat est utilis pour lutter contre la fatigue diminuer le temps de sommeil rendre euphorique communicatif et faciliter le travail D ailleurs bien des employeurs en auraient fourni leurs ouvriers Dans certains harems on l aurait employ en association de l opium pour lutter contre la douleur lors de la castration des adolescents destin s devenir gardiens des femmes La quantit chiquer pour obtenir un effet d fatiguant est voisine de 15 100 grammes Mais les doses courantes par s ance de mastication sont plus lev es en moyenne de 350 500 grammes A ces doses le kat laisse souvent un d p t brun tre sur les dents et donne une couleur verte la langue De plus le m cheur peut perdre l app tit le sommeil et il court un 27 Takahara J Yunoki S Yakushiji W et a
20. es jours sans traitement les formes fulminantes peuvent entra ner un d c s rapide La survenue de cette hyperthermie n est pas li e la dose elle peut survenir m me apr s de nombreuses prises de MDMA bien tol r es Probablement est elle la cons quence d une vuln rabilit individuelle d origine g n tique d masqu e par un param tre de l environnement ou du contexte de l utilisation H patites Elles surviennent au d cours d un syndrome hyperthermique dans un contexte de troubles affectant plusieurs visc res Des cas sporadiques d h patites isol es survenant plusieurs jours apr s la consommation de la drogue ont t publi s L atteinte d bute de fa on insidieuse par un ict re avec cytolyse L volution se fait vers une insuffisance h pato cellulaire 11 avec enc phalopathie Des d c s ont t rapport s m me apr s greffe h patique Un usage chronique d ecstasy peut induire une st atose et une cirrhose Le m canisme de la toxicit h patique de la MDMA et des produits analogues reste inconnu Il est peut tre li un d ficit enzymatique d origine cong nitale Les femmes semblent plus sensibles que les hommes cette toxicit Troubles cardio vasculaires Tachycardie troubles du rythme sont fr quents comme pour toutes les amph tamines Une hypertension parfois paroxystique peut tre l origine d h morragies c r brales N phrites Les troubles r naux sont oc
21. esoin INTOXICATION CHRONIQUE Le potentiel addictif des amph tamines est particuli rement lev quoique variable selon la mol cule consid r e Les sujets consommant r guli rement de tels produits sont caract ris s par une euphorie une activit maniaque des alt rations du jugement une augmentation de leur sexualit une agressivit parfois accompagn e parfois d actes violents auto ou h t ro agressifs L action anorexig ne des produits se traduit par un amaigrissement Les insomnies sont souvent trait es par usage de barbituriques 2 2 Les anorexig nes et les autres 2 2 1 Les anorexig nes Les amph tamines diminuent la sensation de faim et leur vertu stimulante permet de lutter contre la fatigue li e une restriction alimentaire parfois drastique Raison pour laquelle elles ont t utilis es pour lutter contre l ob sit et rapidement d tourn es de cette indication pour ne perdre que quelques kilos jug s superflus Pendant longtemps les m decins utilisent l amf pramone en pr paration magistrale et d s 1970 en France sous forme de sp cialit pharmaceutique Pr famone et autres Afin d accro tre leur efficacit certains leur ajoutent des diur tiques et des extraits thyro diens Cette association connue sous le nom de triade assassine est interdite en 1980 En 1995 une tude multicentrique 20 tabli un lien potentiel entre la prise d anorexig nes et la survenue d une
22. hypertension art rielle pulmonaire Imm diatement en France la prescription de ces produits est strictement encadr e Mais dans d autres pays comme en Belgique des praticiens continuent un temps de les prescrire Et surtout une substance fait fureur aux Etats Unis la dexfenfluramine Redux Isom ride en France D s son autorisation par la Food and Drugs Administration fin avril 1996 il s en serait vendu 1 5 millions de bo tes en quelques mois Cet 2 Thomas S H Butt A Y Corris P A et al Appetite suppressants and primary pulmonary hypertension in the United Kingdom Br Heart J 1995 74 660 3 anorexig ne compl te deux autres produits existants depuis 1959 et 1973 la phentermine et la fenfluramine respectivement dont l association est connue sous le sobriquet fen phen enD Cela dit depuis la survenue de valvulopathies cardiaques chez des patientes consommant ces substances plus de 100 cas recens s mi 1997 la FDA incite la prudence En France la commercialisation de dexfenfluramine et de fenfluramine est suspendue fin 1997 et d but 1998 l Agence du M dicament met des recommandations quant la surveillance des patients ayant t expos s l une ou l autre de ces mol cules 2 2 2 Le m thylph nidate Autre utilisation remise au go t du jour des amph tamines le traitement du syndrome d hyperactivit avec d ficit de l attention Cette pathologie dont l existence est co
23. i re prise ayant eu lieu l ge de 21 ans en moyenne 3 Selon l OEDT entre 1988 et 1995 le nombre de doses d ecstasy saisies dans l Union Europ enne est pass de moins de 10 000 2 6 millions En 1997 les principales saisies ont eu lieu au Royaume Uni 453 kg mais la quantit saisie progresse rapidement dans d autres pays 5 Reccia L Rocco A Lioniello M et al Amphetamine misuse in southern Italy Br Med J 1995 311 1433 Robson P Bruce M A comparison of visible and invisible users of amphetamine cocaine and heroin two distinct populations Addiction 1997 92 1729 36 7 R ggla G R ggla M Zeiner A et al Amphetamindoping bein Freizeitbergsteigen in mittlerer Hohenlage in den Alpen Schweiz Z Sportmed 1993 41 103 5 8 Schuster P Lieb R Lamertz C Wittchen H U Is the use of ecstasy and hallucinogens increasing Results from a community study Eur Addict Res 1998 4 75 82 de la Fuente de Hoz L Rodriguez Arenas M A et al Epidemiology of designer drug use in Spain Med Clin 1997 108 54 61 1 Hibbel B Anderson N Bjarnason T et al The 1995 ESPAD report Alcohol and other drug use among students in 26 European countries Stockholm Pompidou Group at the Council of Europe 1997 New Trends in Synthetic Drugs in the Europen Union EMCDDA 1998 135 p 12 Tossman P Heckmann W Drug affinity of youths in the techno party scene preliminary results Berlin SPI Research 1997
24. inscription sur la liste des stup fiants ce qui est fait en juillet 1986 en France Deux enqu tes men es l une en 1997 Paris et Lille par l Institut de Recherche en Epid miologie de la Pharmacod pendance IREP et l autre en 1998 Bordeaux par le Comit d Etudes et d Information sur les Drogues CEID permettent de dresser un profil de l usager plut t de sexe masculin g en moyenne de 26 ans c libataire de niveau baccalaur at ou plus actif ou tudiant L ecstasy est volontiers consomm e en groupe pour ses effets stimulants d sinhibants et euphorisants dans les f tes priv es les soir es raves en bo te de nuit ou en concert En g n ral les usagers sont polyconsommateurs surtout de cannabis et d alcool Mais des consommations solitaires existent galement L un des probl mes pos s par l ecstasy outre ses effets ind sirables est la continuelle variation de sa composition entre autres pour tenter d chapper la r pression le temps que les Pouvoirs publics saisissent analysent puis interdisent tel lot de comprim s d autres ont d j envahi le march C est le cas par exemple de la MDEA m thyl ne dioxy thylamph tamine et plus r cemment de la MBDB N m thly benzodioxazolylbutanamine et du Nexus 2 CB 4 bromo 2 5 dim thoxyph nyl thylamine S y ajoutent galement dose variable des substances comme la strychnine la k tamine la testost rone la c
25. l Stimulatory effects of gamma hydroxybutyric acid on growth hormone and prolactin release in humans J Clin Endocrinol Metab 1977 44 1014 7 13 risque d accoutumance et d impuissance tel point que les femmes refusent souvent d pouser les consommateurs imp nitents De nos jours le Y men est un haut lieu de la production du kat et la presque totalit des hommes est occup e peu ou prou son exploitation Dans ce pays sa consommation repr senterait 20 30 des d penses d une famille En R publique de Djibouti o sa consommation est l gale de 8 10 tonnes de feuilles sont m ch es chaque apr s midi par la population 8 Dans certains lyc es d Ethiopie le pourcentage d usagers est de 65 parmi les l ves surtout chez les gar ons g s de 15 22 ans C9 L usage du khat ne d termine pas de d pendance physique mais pose un probl me social majeur en augmentant la d nutrition des populations locales Depuis deux d cennies l usage de kat se r pand d autres pays comme l Australie l Europe et les Etats Unis o son importation est l gale Ainsi en 1983 on d crit le premier cas de syndrome psychotique li la plante chez un homme aux Etats Unis EY Pharmacologie C est en 1887 que les chimistes F Fl ckiger et J Gerock r ussirent en isoler un alcalo de qu il d nomm rent katine Il fallut attendre 1930 pour que F Wolfes montre que cette substance constituant 0 05
26. l plus toxiques dose gale Les effets sont li s la vuln rabilit individuelle au contexte de l utilisation et pour certains d entre eux activit cardio vasculaire par exemple au d veloppement d une certaine tol rance certains utilisateurs chroniques peuvent absorber plusieurs comprim s par jour sans accident aigu Apr s une prise de l ordre de 150mg de MDMA beaucoup d utilisateurs d crivent une p riode de d sorientation durant environ trente minutes avec parfois des mouvements de crispation spasmodique notamment des muscles de la m choire c est le trismus Suit une p riode de 10 stimulation euphorique de trois six heures o la communication avec autrui est subjectivement am lior e caract ris e par l abolition de la sensation de fatigue et des troubles de la m moire La stimulation psychomotrice et l insomnie sont recherch es par certains danseurs qui veulent am liorer leurs performances physiques La drogue favorise les mouvements r p titifs rythm s par la musique et contribue faire perdre la notion du temps Cette phase pr c de un tat d puisement et de d pression durant environ huit heures qui parfois mal support e peut incliner utiliser d autres psychotropes cens s en limiter l expression cannabis anxiolytiques antid presseurs Mais les r actions psychiques peuvent tre plus alarmantes avec crise aigu d angoisse voire attaque de panique avec m me des
27. leur utilisation comme produits anorexig nes Leurs effets euphorisants et stimulants expliquent la consommation d amph tamines par des tudiants ou des sportifs Ces manifestations sont rapidement suivis d une phase d abattement avec irritabilit d pression lassitude et parfois r actions d agressivit La toxicit des amph tamines ainsi que la forte d pendance psychique qu elles sont susceptibles d entra ner expliquent que les mol cules les plus puissantes soient inscrites en France sur la liste des stup fiants depuis l arr t du 2 octobre 1967 les exon rations dont elles b n ficiaient leur permettant d tre vendues sans ordonnances avaient t supprim es en 1955 et ce bien qu elles ne fassent pas l poque l objet d une inscription internationale sur la liste des stup fiants 1 Emonson D L Vanderbeek R D The use of amphetamines in U S Air Force tactical operations during Desert Shield and Storm Aviat Space Environ Med 1995 66 260 3 INTOXICATION AIGU L intoxication aigu par les amph tamines voque l intoxication par la coca ne les signes sympathomim tiques dominent La toxicit est variable selon la r ponse individuelle et des cas mortels ont t signal s au d cours de l ingestion de quantit s r duites de produit L intoxication se traduit par une hyperactivit d sordonn e avec tat confusionnel angoisse et parfois illusion sensorielles hallucinati
28. mances scolaires et les relations avec les autres sans pour autant qu une meilleure int gration sociale dans un groupe d enfants soit d montr e A long terme c est l inconnu et on ignore d ailleurs la dur e optimale de traitement En revanche les effets ind sirables sont patents Par exemple un travail men aupr s d enfants hyperkin tiques suivis pendant 3 5 ans montre dans 20 30 des cas l apparition de conduites antisociales et de toxicomanies imputables aux amph tamines C3 De plus certains n h sitent pas consommer ces produits en dehors de leurs indications m dicales CD ce qui favorise le trafic et la revente dans les cours d coles aux Etats Unis Ainsi pr s de 60 des l ves de l tat de Wisconsin auraient t sollicit s par des tiers pour qu ils leur revendent leurs m dicaments 2 2 3 L ecstasy Histoire et pratiques socio culturelles L ecstasy est un d riv de l amph tamine MDMA m thyl ne dioxym thamph tamine aussi appel e X love drug Adam love pill synth tis en 1912 par le laboratoire allemand Merck Pharmaceutical Compagny et exp riment en 1914 comme anorexig ne Les volontaires f minines qui le testent lui trouve des effets curieux et par prudence le produit n est pas 21 A ne pas confondre avec herbal fen phen qui ne contient en g n ral que de l ph drine et de la caf ine 2 Safer D J Krager J M The increased rate
29. mpliqu e dans plus de 6 des d c s chez les jeunes de Ta wan Aux Etats Unis c est ce m me produit qui domine surtout l Ouest 11 5 d usagers au moins une fois dans leur vie Par exemple en Arizona c est le produit le plus consomm avec l h ro ne dans certaines grandes villes il profiterait du d clin du crack Dans le Missouri on la surnomme coca ne du plouc Dans d autres tats comme au Texas les p diatres saniet du nombre croissant d intoxications involontaires par la m tamph tamine chez les enfants Une tude de 1991 aux Etats Unis tablit le profil de l usager un homme 3 4 d usagers contre 1 9 chez les femmes g de 26 34 ans 5 1 sans emploi 6 1 d usagers contre 3 5 chez les actifs temps complet ayant fr quent l universit En Italie du sud certains Hughes P H Brandenburg N Baldwin D C et al Prevalence of substance use among US physicians J Am Med Assoc 1992 267 2333 0 Pidetcha P Congpuong P Putriprawan T et al Screening for urinary amphetamine in truck drivers and drug addicts J Med Assoc Thai 1995 78 554 8 Shaw K P Human methamphetamine related fatalities in Taiwan during 1991 1996 J Forensic Sci 1999 44 27 31 Kolecki P Inadvertent methamphetamine poisoning in pediatric patients Pediatr Emerg Care 1998 14 385 7 font tat d une consommation lev e chez les sujets sortant de prison La plupar
30. ntrovers e se caract rise sch matiquement par des enfants surtout des gar ons 9 pour 1 fille toujours en mouvement ne pouvant pas rester longtemps assis incapables de soutenir leur attention facilement distraits et impulsifs L un des traitements les plus employ s consiste en deux d riv s d amph tamines la dexamph tamine Dex drine ou le m thylph nidate Ritaline Le m thylph nidate est un stimulant du syst me nerveux central qui augmente la concentration des monoamines dopamine noradr naline dans l espace synaptique comme les amph tamines Son profil pharmacologique est d ailleurs tr s proche de celui de la dexamph tamine Le m thylph nidate est commercialis en France Ritaline et a le statut de stup fiant soumis la r gle des 28 jours la prescription initiale renouvel e chaque ann e doit maner d un sp cialiste hospitalier neurologue psychiatre p diatre Aux Etats Unis le nombre d enfants trait s avec ces produits a t multipli par trois en vingt ans et cette tendance se poursuit 2 Actuellement trois millions d enfants et d adolescents en recevraient des doses quotidiennes afin selon les prescripteurs et ou les parents d am liorer leurs r sultats scolaires et de garantir leur avenir Les effets b n fiques de ce traitement restent globalement d montrer A court terme il semble que le m thylph nidate am liore le comportement scolaire plus que les perfor
31. ommateurs Par exemple celle du Minist re de la Jeunesse et des Sports qui a mis en place des structures d urgence pour assurer l h bergement de certains participants aux festivals d t qui y consomment des substances de synth se D autres encore sont plus confidentielles comme ces petits opuscules clandestins qui informent les usagers des dangers de l ecstasy mais qui leur expliquent aussi comment l utiliser Cette politique de r duction des risques doit s inscrire dans une d marche d ducation la sant d finie par Manderscheid comme l ensemble labor et coh rent des interventions sur l usager qui doivent l aider adopter de fa on responsable libre et clair e des attitudes lui permettant de prot ger sa sant De plus sa mise en oeuvre doit relever des principes de sant publique tat des lieux diagnostic des besoins et des attentes des populations concern es d finition des priorit s par rapport la gravit du probl me et aux possibilit s d actions 15 d termination des objectifs atteindre qualitatifs et ou quantitatifs d terminations des actions mener d termination des moyens mettre en oeuvre humains mat riels financiers relev des r sultats et de l impact des actions L ensemble tant chaque chelon r guli rement valu Cette d marche g n rale est depuis 1996 susceptible d tre utilis e en France d
32. ons Les signes somatiques sont nombreux hypertension art rielle tachycardie tachypn e hyperthermie sueurs mydriase bilat rale hypertonie g n ralis e trismus douleurs abdominales naus es et vomissements Des manifestations psychiques se surajoutent au tableau tat d lirant aigu maniaque parano de avec agressivit violence suicide Le d c s peut survenir par trouble du rythme cardiaque tachycardie ou spasme des coronaires infarctus Les accidents art riels h morragie c r brale ou pulmonaire sont relativement fr quents On a d crit pisodiquement des rhabdomyolyse une anurie par n crose des tubules r naux Des intoxications fulminantes ont t d crites chez des personnes transportant des sachets d amph tamines dans leur tube digestif Dans ce cas l intoxication induit en quelques minutes un coma agit convulsif avec hyperthermie et d c s par collapsus cardio vasculaire Le traitement de l intoxication par amph tamines impose un lavage gastrique ou l ingestion de fortes quantit s de charbon actif qui fixe le toxique et l emp che de gagner le sang Lorsque la fonction r nale est pr serv e il est possible d acidifier l urine pour acc l rer l limination de la drogue Le traitement est par ailleurs symptomatique administration de tranquillisants ou de neuroleptiques hydratation contr le de l hyperthermie administration d anticonvulsivants et d hypotenseurs en cas de b
33. r actions violentes La phase d pressive peut elle aussi tre plus grave et perdurer plusieurs semaines chez des individus plus sensibles au produit ou psychiquement fragilis s Des flashbacks sont d crits au d cours d une utilisation m me ponctuelle d ecstasy Les effets le lendemain suivant la prise se r sument souvent une sensation de gueule de bois une somnolence des douleurs musculaires notamment la m choire une difficult se concentrer une humeur dysphorique Certains usagers d crivent un tat confusionnel une anxi t et ou des troubles du sommeil qui peuvent durer plusieurs semaines m me apr s consommation d une dose unique Les autres substances consomm es avec l ectasy alcool cannabis ne semblent pas potentialiser son action mais leurs effets seraient additifs Des perturbations psychopathologiques durables ont t d crites chez des usagers d ecstasy ou de drogue pr sent e comme telle Les troubles d allure psychotique r pondent favorablement au traitement par neuroleptiques Dans de rares cas l volution se fait sur un mode chronique voyant alterner des phases d exacerbation engendr es par la prise d ecstasy ou de cannabis et de r mission L usage d ecstasy alt re les performances professionnelles mais plus gravement les performances routi res notamment par la fatigue insurmontable suivant la phase d insomnie provoqu e par la mol cule Effets somatique
34. r vention de nombreuses actions ont t r alis es par des partenaires tr s divers depuis la Mission Interminist rielle de Lutte contre la Drogue et les Toxicomanies jusqu aux associations locales et aupr s de publics vari s Cet ensemble d actions poss de sch matiquement un point commun son objectif principal est d viter la rencontre entre l individu et le produit Dans bien des cas on pourrait ajouter une seconde analogie elles souffrent d un manque de coordination d entente entre les diff rents intervenants Depuis quelques temps on assiste l mergence d une nouvelle forme de pr vention visant r duire les risques notamment pour la sant li s la consommation de stimulants et autres substances psychoactives Cette d marche par ailleurs a t appliqu e pour d autres produits Par exemple la l galisation du cannabis aux Pays Bas C est ainsi que dans certaines soir es techno des associations comme M decins du Monde proposent entre autre action une analyse chimique succincte des comprim s d ecstasy qui y circulent cette pratique le testing est d ailleurs encore l objet de controverses En effet les consommateurs ne connaissent pas en g n ral la composition qualitative et quantitative des produits qu ils ach tent et qui peuvent contenir outre la MDMA des substances potentiellement dangereuses D autres actions visent rompre l isolement de certains cons
35. ratiques socio culturelles C est en 1961 que le GHB est synth tis et tr s vite ses propri t s se confirment il favorise l endormissement poss de une action antalgique et des effets antid presseurs Il est commercialis sans ordonnance comme hypnotique Tr s vite les usagers remarquent ses 12 effets d sinhibants psychiques et notamment afin d en limiter les usages d tourn s il n est plus d livr que sur ordonnance partir de 1968 En 1977 des chercheurs injectent du GHB six volontaires et constatent que la concentration plasmatique d hormone de croissance augmente significativement C Imm diatement le GHB est utilis par les culturistes notamment en Californie comme adjuvant pour accro tre leur masse musculaire Un march parall le se d veloppe rapidement en provenance notamment du Mexique Les doses utilis es plusieurs grammes confirment en outre les effets d sinhibants du GHB lequel devient un produit de consommation courante dans certains clubs branch s de Los Angeles Simplement pour se sentir bien ou pour planer Mais plusieurs accidents graves surviennent jusqu au coma sans qu on puisse toujours les attribuer formellement au GHB Par prudence la FDA interdit sa commercialisation aux Etats Unis en novembre 1990 alors qu il reste utilis dans d autres pays par exemple en anesth siologie pour traiter la narcolepsie ou pour faciliter le sevrage l alcool ou aux opiac s
36. s Hyperthermie L hyperthermie constitue le risque toxique majeur induit par la prise d ecstasy Elle est exacerb e par les conditions de l environnement La foule la temp rature lev e l activit physique intense et prolong e la d shydratation ou la consommation de boissons enrichies en acides amin s smart drinks font des raves un contexte particuli rement potentialisateur de la toxicit de l ecstasy Cependant la prise accidentelle de MDMA chez un enfant a provoqu une hyperthermie dans une situation de calme ce produit est donc capable lui seul d induire une l vation de la temp rature corporelle Cette hyperthermie est associ e une rhabdomyolyse une coagulation intravasculaire diss min e CIVD et des d faillances visc rales multiples Il survient en quelques minutes apr s un pisode d agitation de sudation profuse de variations tensionnelles et d acc l ration du rythme cardiaque L hyperthermie en elle m me survient 4 5 heures apr s la prise du produit la temp rature atteint rapidement 42 C Si elle d passe ce seuil le pronostic vital est tr s r serv Le sujet perd g n ralement connaissance peut tre pris de convulsions avec trismus et mydriase r active Il s agit d une urgence th rapeutique majeure impliquant l injection de dantrol ne une r animation et des mesures symptomatiques visant refroidir l organisme Si les formes mineures peuvent r gresser en quelqu
37. t des usagers de stimulants selon une tude britannique 6 n a jamais eu maille partir avec les services de police ou les associations d aide aux toxicomanes 65 des sujets En outre 79 d entre eux ne r clament aucune assistance particuli re et disent ne pas tre pr occup s par leur consommation signaler un usage particulier celui des alpinistes de moyenne montagne En 1993 une s rie d analyse d urine aupr s de 253 sujets de sexe masculin g s en moyenne de 38 ans apr s l arriv e au sommet a r v l la pr sence d amph tamines dans 7 1 des chantillons provenant de sujets ayant gravi un sommet de plus de 3300 m tres d altitude Les tests sont plus souvent positifs chez les touristes 7 5 contre 0 7 chez les autochtones Le nombre des saisies mondiales est en augmentation r guli re et 95 sont effectu es en Europe soit 1 6 tonnes en 1997 selon Interpol essentiellement au Royaume Uni environ 700 kg Dans l Union Europ enne la quantit saisie est pass e de 0 16 1 6 tonnes entre 1988 et 1995 selon l OEDT Quant l ecstasy l incidence de sa consommation semble en augmentation en particulier en Europe depuis 1990 Royaume Uni Espagne Pays Bas Sa pr valence d usage au cours de la vie y est de l ordre de 2 8 chez les adolescents plus faible de quelques points pour l usage r gulier Une r cente tude men e aupr s de 3021 jeunes de 14 24 ans Muni
38. t illicite il est difficile d tablir la pr valence l incidence voire de d crire les facteurs de risque de la consommation de stimulants comme les amph tamines et l ecstasy Les valeurs disponibles repr sentent en g n ral des estimations de l usage apr s enqu tes en population g n rale scolaire ou autres et des analyses de l offre saisies et trafic En juin 1998 selon les Nations Unies les stimulants de type amph taminique taient au second rang des substances illicites dans le monde 30 millions de consommateurs Dans la plupart des pays d Europe la pr valence moyenne au cours de la vie de l usage d amph tamines chez les adolescents jusqu 18 ans est de l ordre de 0 5 4 plus lev e chez les gar ons que chez les filles La pr valence de la consommation au cours de l ann e coul e est plus faible de 1 2 points Chiffres moyens un peu sup rieurs en Asie notamment du sud est Ainsi on compterait 4 d usagers dans certains lyc es de Ta wan pays o la m tamph tamine est la principale substance illicite consomm e y compris dans les milieux professionnels pour lutter contre la fatigue Par exemple en 1991 le Minist re de la Sant Publique a analys 9923 chantillons de sang chez des conducteurs 36 6 se sont av r s positifs aux amph tamines Parmi les usagers 46 0 taient chauffeurs de poids lourds et 21 9 taient chauffeurs de bus La m tamph tamine serait i
39. ues qui en d coulent Chez le rat soumis l administration chronique de MDMA l analyse histologique met en vidence une destruction s lective des terminaisons s rotoninergiques des doses toutefois plus lev es que celles induisant des effets psychotropes dans l esp ce humaine Il ne semble pas que les r seaux dopaminergiques ou noradr nergiques soient concern s Cet effet est galement retrouv chez les primates mais des doses bien moindres L amplitude et la d g n rescence sont dans ce cas nettement plus marqu es Les l sions s rotoninergiques induites par la drogue diff rent selon les zones du cerveau Le cortex frontal est particuli rement touch Une possibilit de repousse des neurones d truits est d crite chez le rat mais la r innervation est en ce cas anarchique Il en est de m me chez les primates l atteinte semble en partie irr versible La MDMA perturbe galement la transmission m di e par la dopamine et la noradr naline Son effet sur ces deux neurom diateurs reste toutefois quantitativement faible De plus la lib ration de la s rotonine sous l effet de la MDMA induit une augmentation de la lib ration de dopamine par interactions entre les neurones s rotoninergiques et les neurones dopaminergiques Cette action dopaminergique pourrait expliquer la survenue possibles de signes similaires ceux des psychoses amph taminiques La MDMA a par ailleurs une affinit pour les r cepteurs adr
40. utyrate ou gamma OH structurellement proche du GABA est naturellement produit dans le cerveau des mammif res il a un r le probable de neurotransmetteur GABAergique et agit galement sur la transmission dopaminergique En fonction de ses propri t s il a t utilis comme anesth sique d action rapide et comme hypnotique On a propos son administration dans le contexte du sevrage chez l alcoolique ou l h ro nomane L intoxication se traduit selon la dose par des vertiges et des tourdissements des naus es et des vomissements une lipothymie des contractions musculaires cloniques une diminution de la vision p riph rique de l agitation un ralentissement cardiaque bradycardie des difficult s respiratoires parfois des hallucinations un vanouissement Des doses exc dant 60 70mg kg peuvent induire chez l homme un coma de quelques heures cet effet tant largement potentialis par l alcool La toxicit est d autant plus grave que le GHB est associ d autres drogues alcool ecstasy et amph tamines le cannabis en revanche antagonise les effets du GHB L utilisation r p t e de GHB peut donner lieu d pendance psychique comme physique mais les signes de sevrage restent frustres Le traitement consiste simplement inciter l usager mettre un terme sa consommation et ventuellement proposer un traitement chimioth rapeutique ou psychoth rapeutique de son anxi t Histoire et p
41. ve de dopamine et de noradr naline au niveau des synapses du syst me nerveux central potentialis e par l inhibition de la recapture de ces neurom diateurs celle des amph tamines dont elle sont structurellement voisines Un usage abusif de ces substances entraine d ailleurs l apparition d une tol rance crois e Leur administration acc l re le rythme et la puissance contractile du coeur entraine une vasoconstriction et induit au total un accroissement de la tension art rielle Elles induisent une mydriase et souvent une hyperthermie Elles sont l g rement analg siques Ces substances sont m tabolis es dans l organisme o elles sont transform es en noradr naline La d gradation de la cathinone est tr s rapide contrairement cele de la cathine 8 Mion G Oberti M Etude pid miolgoique du q tisme dans l arm e nationale djiboutienne Med Trop 1998 58 161 4 4 Adugna F Jira C Molla T Khat chewing among Agaro secondary school students Agaro southwestern Ethiopia Ethiop Med J 1994 3 161 6 Kalix P Brenneisen R Koelbing U et al Kath eine pflanzliche Droge mit amphetamin wirkungen Schweiz Med Woch 1991 121 1561 6 30 14 La cathine est commercialis e sous forme de sp cialit s pharmaceutiques dans divers pays comme traitement d appoint de l ob sit Contrairement au khat et la cathinone elle n est pas inscrite sur la liste des stup fiants mais sur celle des psychotropes L
42. y propose une action en trois volets r sum s comme suit informer et pr venir en particulier les usagers le corps m dical et les acteurs de pr vention des sp cificit s du produit mettre en place des dispositifs d observation notamment un recueil de donn es concernant la mortalit et la morbidit li es la consommation de MDMA les usagers chroniques etc d velopper des recherches sur la toxicologie du MDMA et l pid miologie de l usage d ecstasy D autres recommandations sont faites par diff rentes autres quipes notamment de surveiller l volution de la consommation de kat travers le monde d tudier le lien entre consommation de produits et recherche de la performance physique et ou intellectuelle etc Ri Roques B Probl mes pos s par la dangerosit des drogues Paris Secr tariat d tat la Sant 1998 193p 32 INSERM Ecstasy des donn es biologiques et cliniques aux contextes d usage Le V sinet INSERM Coll Expertise collective 1998 343 p
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