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Coran et talismans

1. l poque islamique Discours prononc au Congr s M dical tenu au Caire l occasion du centenaire de l Ecole de m decine et de l H pital Kasr el Aini Le Caire imp Paul Barney 116 p AL B NT Ahmed ben Alf a s d Shams al ma rif al kubra Beyrouth al Maktaba al thaq fiyya 576 p b s d Manba us l al hikma Beyrouth al Maktaba al haditha li al tib a wa al nashr 335 p AL DAYRABI s d Mujarrab t al Dayrabf al kabfr al musamm bi fath al malik al muj d al mu allaf li naf al Cab d wa bi h mishih al shaykh Abi Abd All h Muhammad b Y suf al San si al Hasan Beyrouth Sanaa al Maktaba al haditha Maktabat al Sanh nf 160 p DEGUILHEM Randi 1995 Le Waqf dans l espace islamique Outil de pouvoir socio politique Damas IFD 337 100 p 342 CORAN ET TALISMANS DOUTT Edmond 1994 Magie et religion dans l Afrique du Nord Paris J Maisonneuve et P Geuthner 1994 1re d 1908 617 p DOZY R 1881 Suppl ment aux dictionnaires arabes Leyden E J Brill 1881 2 t DUGAT Gustave 1853 Etudes sur le trait de m decine d Abou Dj far Ah mad intitul Zad al Mo a fir La provision du voya geur Journal Asiatique I 288 253 DUNLOP D M 1960 Bim rist n EJ 2 Leyden Paris E J Brill G P Maisonneuve 1259 1262 EL BOKH RI 1984 Les traditions islamiques trad et notes par O Houdas Paris A Maisonneuve t 4 TIENNE
2. laquelle ne correspond pas celle apparaissant sur les coupes En outre partir d un nombre beaucoup plus important de coupes elle observe que l attribution un souverain et la mention d une date grav e sur les coupes sont parfois indicatrices de la p riode de fabrication mais qu il ne faut pas les prendre d embl e comme justes Savage Smith 1997 73 324 CORAN ET TALISMANS symbolique de la coupe A telle qu elle se d gage partir des l ments d crits vient confirmer certaines de ses propri t s curatives Tout d abord il s agit d une coupe anti poison al B n cite une longue incan tation azfma versifi e valable pour toute uvre magique elle d crit les sept lettres sp ciales rappelle qu elles sont le nom supr me de Dieu puis que moyennant l ajout de lettres de la Torah des Evangiles et du Coran l on sera prot g des serpents scorpions et lions Il s agirait donc dans l ensemble des animaux nuisibles ou devenus dangereux dont la coupe gu rit de la morsure ou de la piq re En outre elle aide en cas d accouchement difficile ce qu indique la pr sence de la sourate al Inshiq q Des textes grav s sur d autres coupes comparent le mouvement de la terre qui rejette ce qui est en elle et se vide celui de la femme qui met un enfant au monde dans des conditions favorables Spontan ment les deux coupes m ont d ailleurs t pr sent es comme des coupes pour l accouchement l usage ayant
3. 1 1 le dessin est approchant mais Canaan dit simplement qu il s agit de per sons in a squatting position Cette figure peut tre n anmoins compar e la femme avec nouveau n dans les bras ou allaitant Canova 1995b 80 coupes IH et IV et 82 83 fig 3 et 5 et la personne souffrant de maux abdominaux Rehatsek 1875a coupe VI 160 tous maux en rapport avec ceux soign s par les coupes Cependant la figure concern e de la coupe B est moins imm diatement suggestive En outre les couvre chefs s achevant par une sorte de n ud sont identiques pour les trois figures celle d crite par Canova celle de Rehatsek et la coupe B le couvre chef ne serait donc pas une indication de sexe dans le vocabulaire iconographique des coupes et ne pourrait pas nous aider inter pr ter Quant au second personnage il n a pas fait l objet d un commentaire particulier bien qu il apparaisse par ailleurs Rehatsek 1875a coupe VI 160 qui ne distingue pas les deux personnages de cette coupe On pourrait n anmoins reconna tre une t te de serpent au niveau des bras droite D o nos deux lectures cf Canaan 1936 105 n 2 for driving malicious spirits Le soleil est identique celui de la coupe reproduite par Z ki Pacha 1916 257 fig 4 et au type huit pointes d gag par Canaan 1936 98 et 108 pl IV fig 1 f Les repr sentations de la lune et du soleil sous diff rentes formes sont fr quente
4. Canaan 1936 coupes 12 14 109 111 wa huwa m ittafaqa calayhi a imat al d n wa l khulaf al r shidin li man fi al muslim n 61 Depuis quatre cents ans environ selon l un des fils qui en h ritera son tour Ils devraient leur position aux Ottomans La premi re occupation ottomane du sol y m nite d bute en effet en 1538 945 et dure un si cle 62 Canaan 1936 124 fait la m me remarque pour le monde musulman en g n ral 63 Ismail ibid Canaan 1936 117 every family possessing such a cup Elles sont offertes en cadeau au retour du p lerinage La Mecque Canaan 1923 130 64 Voir Z ki Pacha 1916 243 245 c Ces coupes se trouvent pieusement conser v es parmi les plus ch res reliques des vieilles familles propos d une coupe apparte nant au cabinet du Duc de Blacas et tudi e par Reinaud 1828 337 sq sur laquelle se trouve grav e la mention suivante objet pr cieux faisant partie des tr sors des rois Et 334 CORAN ET TALISMANS sont des pi ces d orf vrerie fabriqu es partir de mat riaux nobles et leurs vertus leur conf rent en outre de la valeur Elles sont habituellement pr t es ceux qui les r clament en principe le malade ou une personne d p ch e par lui et non un praticien sur leur simple demande En effet le mode d emploi ne semble pas n cessiter la pr sence d un prati cien Lorsqu il est grav et indique les maux soign s pa
5. coupe 14 110 111 Wiet et alii 1954 XIV 40 41 n 5262 Canova 1995b 87 DEUX COUPES MAGICO TH RAPEUTIQUES 339 d j t fait non seulement par des tudes mais il est aussi bien attest par l inscription suivante grav e sur certaines coupes H dhihi al tilas m t etc 9 L expression au pluriel semble bien d signer en effet ce qui est grav sur leurs parois A notre connaissance cependant aucune d nomination vernaculaire ne d signe les coupes elles m mes comme talisman D autre part les sp ci ficit s que l on vient de d gager savoir que les coupes ne font interve nir g n ralement aucun praticien dans leur mode d utilisation qu elles ne sont pas fabriqu es pour un destinataire nominalement d sign qui en aurait besoin pour r soudre un probl me pr cis et pour son usage particu lier et enfin que l on constate largement un ph nom ne de copies et de copies de copies tout ceci en ferait une cat gorie tr s particuli re de talis mans Rappelons au sujet du dernier point l analyse tr s clairante que fait Constant Ham s propos de l usage talismanique du Coran il y a pratique talismanique partir du moment o un homme de l art uvre en re travaillant le mat riel coranique Ham s 2001 95 Enfin reste le probl me de l apport du liquide dans l usage des coupes A ce titre l exemple y m nite est particuli rement int ressant et clair car il s insc
6. pour les piq res de serpent et de scorpion pour la fi vre la parturiente et augmenter le lait pour les morsures de chiens atteints de la rage pour les douleurs stomacales et les coliques la migraine et les lancements pour conjurer les sortil ges pour faire cesser le flux du sang pour le mauvais il et le mauvais sort 25 Le d but et la fin du texte s enchainent sans rupture 26 Les coupes se r f rant des personnages historiques ne sont pas rares pieux et valeureux combattants h ros populaires nimb s par la l gende ou bien tout simplement objets d admiration autorit religieuse ou politique cf Rehatsek 1880 205 06 et Savage Smith 1997 73 repris par Nassar 2001 111 N r al Din Mahm d ibn Zanji b Qashqar Casanova 1891 323 24 al Musta sim bi ll h Ab al Abb s Z hir pr sent comme un pr tendant au tr ne fatimide l poque de Saladin Wiet 1932 121 n 4431 pl LX au mamjouk al Sult n al Malik al Mu izz Izz al Duny wa al D n Aybak et 176 n 60 al Sult n al Malik al Z hir Baybars Wiet et alii 1937 VIH 94 95 n 2952 pour l auguste im m l mir des croyants Sayf al dawla Hamd n des Ban Saldj k sic 1939 X 34 35 n 3648 pour l mir des croyants l im m al Mu tamid bi llah 1944 XHI 173 74 n 5044 5045 sultan al Malik al Mans r Hus m al duny wa al din L jin et XIV 1954 30 31 n 5247 notre maitre le sultan al Malik al Muzaff
7. ras lahu Rehatsek 1875 153 160 coupes 1 2 et 5 Canaan 1936 105 110 coupes 3 8 et 11 13 Ittig 1982 81 etc Il peut galement se trouver inscrit sur le fond ext rieur cf Z ki Pacha 1916 253 254 propos de la premi re coupe d di e Saladin et de celles d crites par Reinaud 1828 341 353 359 La possibilit de gu rir par personne interpos e n est pas exceptionnellement mentionn e Casanova 1995b 87 8 coupe V et note 43 88 laquelle il faut ajouter Casanova 1891 323 330 Canaan 1936 105 109 coupes 3 4 6 7 8 10 12 50 Sarnelli 1934 22 cit par Canova 1995b 73 comparer avec Canaan 1936 124 25 51 Brauer rapporte qu en cas d accouchement chez les juives y m nites on crivait des formules magiques sur le bord de la coupe que l on remplissait ensuite d eau lorsque ces crits taient dissous on donnait boire le contenu de la coupe la femme en couches Brauer 1934 182 83 52 C est g n ralement ce que l on donne boire aux personnes affaiblies afin qu elles reprennent des forces ce n est d ailleurs pas propre au Y men Les diff rentes fa on d utiliser le liquide selon la maladie partir des inscriptions le boire ou le faire boire boire petites gorg es s en laver le visage en asperger la maison etc sont r per tori es par Canaan 1936 125 26 DEUX COUPES MAGICO TH RAPEUTIQUES 329 tif et rassemble la substantifique moelle d
8. se fie au t moignage de son grand p re Tandis que son fils d clare que la 57 Ne sont concern es ici que les tudes sp cialis es sur le wagf On citera principa lement Serjeant al Amr 1983 Waqf Endowment 151 154 qui ne se r f rent qu peu d ouvrages Bt l tude en cours de William J Donaldson sur les propri t s agri coles en wagf dans la r gion de Ibb 332 CORAN ET TALISMANS coupe n est devenue waqf de la mosqu e que depuis six ans donn es de 1995 elle tait auparavant la propri t d un membre de la famille habitant hors de Sanaa sans pourtant qu il puisse pr ciser o la mention de bien wagf grav e sur la coupe A n indique pas plus de lieu Au terme de la discussion une solution est finalement propos e qui int gre les divers pisodes Elle consiste dire que la coupe a t vol e par les tribus entr es dans Sanaa lors de l assassinat de l Imam Yahy en 1948 puis qu elle a t restitu e sans autre d tail sur les p rip ties Il est vrai que ces coupes magiques sont consid r es comme des objets pr cieux tuhfa Finalement les d saccords entre les informateurs ne portent aucun moment sur le statut l gal des objets L information substantielle retirer d un point de vue ethnologique concerne semble t il la perception reque des hommes de tribu chez les citadins selon eux ce sont des pilleurs susceptibles de s emparer de biens wagf s et au tot
9. tels les tapis Il existe des tampons pour les ouvrages usant de formules consa cr es o le donateur peut ajouter son nom En somme le message est suffisamment clair la mise en wagf de ces objets signifie essentiellement qu il est interdit quiconque de les utiliser des fins personnelles et de les vendre Si les avoirs transmis sont clairement ici les objets dans les faits on ne voit pas bien en revanche comment se fait la prise en charge de leur entretien et pour ceux qui nous concernent des frais entra n s par l accueil des demandeurs En effet ils suscitent des d penses m me si on peut estimer qu elles sont infimes et pas de revenus Nos quatre 53 Z ki Pacha 1916 248 o il est simplement question de la polyclinique fond e par Qal w n au Caire la coupe tait semble t il confi e un vieux gardien Sur le B m rist n al Mans ri cf Bey 1928 40 76 et en 61sq l acte de constitution en fonda tion pieuse d orientation publique en particulier 1 318 64 Dunlop 1960 1260 2 col pour un aper u g n ral sur le B m rist n et sa splendeur Dans les tudes cit es sur les coupes je n ai relev aucun autre cas d appartenance une fondation pieuse 54 Quarante registres venaient d tre subtilis s tous contemporains 55 C est ce qui m a t dit des deux c t s ce type d objet en g n ral est dit bas t ce n est pas une affaire 56 La formule awqafa ins
10. 100 121 De la m me mani re que les deux carr s entrecrois s contenant des critures magiques l int rieur de la 39 Z ki Pacha 1916 252 Wiet 1932 95 96 n 3906 121 n 4431 Canaan 1936 110 111 n 14 40 Dont le r le a d j t soulign propos des coupes Spoer 1935 239 la vision de deux doubles cercles concentriques contenant le plus haut nom d All h par al B ni Canaan 1936 108 le cercle comme protection contre les mauvais esprits et les animaux sauvages 41 Ils s appuient sur diff rents hadiths dont le plus c l bre est al shif ff thal tha sharbat asal wa shart atmih j m wa kayyat n r c est dire la sant repose sur trois choses potion de miel ventouse scarifi e et pointe de feu Cf par exemple El Bokh ri 1984 t 4 LXXVI 62 3 42 Cf note 18 326 CORAN ET TALISMANS coupe A peuvent repr senter le soleil sous la forme d une toile huit pointes et qu elle est structur e selon le chiffre huit le soleil dans la coupe B compte galement huit pointes Par ailleurs le fond de la coupe B est occup par une toile seize branches qui soutient sa composition interne en seize m daillons puis en deux fois huit m daillons texte et figures Quelques coupes tudi es par ailleurs montrent une corr lation entre la pr sence des Luminaires et le chiffre 16 cartouches ou cercles Le rapport est donc net entre le chiffre huit et le
11. 261 NASSAR Nahla 2001 Notice de la coupe magique au nom de N r al Din Mahmud ibn Zangi in L Orient de Saladin L art des Ayyoubides Paris IMA Gallimard n 211 223 OMAN Giovanni 1981 Le coppe magiche nella medicina popolare araba in La Bisaccia dello Sheikh Omaggio ad Alessandro Bausani islamista nel sessantesimo compleanno Quaderni del semi nario di iranistica uralo altaistica e caucasologia dell Universita degli sudi di Venezia 19 215 219 1987 Materiali per lo studio delle coppe magiche nella medicina popolare araba Quaderni Ticinesi di Numismatica e Antichit classiche 16 337 358 REGOURD Anne 2002 Une coupe th rapeutique du Y men L aventure des critures CDRom Paris BNF RMN 2005 Une coupe magico th rapeutique au Louvre inv MAO 1284 in Livres de Parole Torah Bible Coran Catalogue de l exposition Paris B N F 187 9 illustr REHATSEK E 1874 Description de deux coupes dans Indian Antiquary III 36 1875a Explanations and Facsimiles of eight Arabic Talismanic Medecine Cups Journal of the Bombay Branch of the Royal Asiatic Society JBBRAS X 1871 74 150 162 1875b The Evil Eye Amulets Recipes Exorcisation amp JBBRAS X 1871 74 299 315 1880 Magic JBBRAS XIV 1878 1880 199 218 REICH S 1937 38 Quatre coupes magiques Bulletin d Etudes Orientales 7 8 159 175 pl XI XII R
12. Marc 2000 Heka Magie et envo tement dans l Egypte ancienne Paris R union des mus es nationaux Les dossiers du mus e du Louvre 126 p HAMES Constant 2001 L usage talismanique du Coran Revue de l histoire des religions 218 1 Les usages du Livre saint dans l islam et le christianisme 83 95 JANSEN J J G 1996 al Shawk ni E 2 Leiden E J Brill 390 LANE E W 1877 Arabic English Lexicon Londres William and Norgate 2 t MERCIER Jacques 1979 Rouleaux magiques thiopiens Seuil 37 p 40 tab MERMIER Franck 1988 Les souks de Sanaa et la soci t citadine R publique Arabe du Y men th se de doctorat de l EHESS dir Gilbert Grandguillaume 2 tomes 573 p PORTER Venetia 1987 The Art of the Rasulids in Werner Daum ed Yemen 3000 Years of Art and Civilisation in Arabia Felix Innsbruck Frankfurt am Main 232 253 PSEUDO MAJR T 1933 Das Ziel des Weisen 1 Arabischer Text her ausgegeben von Hellmut Ritter Leipzig B G Teubner Studien der Bibliothek Warburg VI 416 p RITTER PLESSNER 1962 Das Ziel des Weisen von Pseudo Majr tt translated into german from the arabic by Hellmut Ritter and Martin Plessner London The Warburg Institute Univ of London LXXVIII 435 p SERJEANT al AMR 1983 Administrative Organisation in R B Serjeant amp R Lewcock Sam An Arabian Islamic City Londres World of Islam Festival Trust 144 160 S
13. Pacha en s appuyant essentielle ment sur des documents pigraphiques mais aussi sur des chroniques il montre que les inscriptions de ces deux coupes font entorse la titulature de Saladin et donc au protocole habituel que ces formules sont rares au VE XT s et que les dates qui suivent la mention de souverains sur les coupes ne sont pas un gage de leur poque de fabrication il conc de toutefois que l on puisse y voir une allusion au souverain ayy bide si l on se rapporte d autres objets sur lesquels se trouve le m me type d anomalies mais qu en aucun cas ces coupes ne peuvent tre contem poraines de Saladin Le style de la coupe B de m me que les conclu sions de Wiet font plut t penser une attribution posthume L tude des crits repr sentations signes et figures g om triques des deux coupes fait apparaitre un registre commun avec la talismanique La 31 Li r d pour li radd fait partie de la liste d erreurs recens es par Canaan 1936 82 83 32 Respectivement Reinaud 1828 337sq pl V et VI Wiet 1932 151 n 9420 Canaan 1936 110 111 et Z ki Pacha 1916 251 et 288 les citations sont reprises de son article tel quel Savage Smith 1997 79 n 11 cite quatre autres coupes d di es Ab al Muzaffar Y suf dont trois ne sont pas publi es 33 Savage Smith 1997 73 en d nombre une quinzaine 34 Savage Smith partage les consid rations de Wiet sur la titulature de Saladin
14. cm Canaan 1936 110 11 n 14 et celui d une coupe en cuivre de 18 cm de diam tre d cor e d un bandeau circulaire l ext rieur en naskhf cursif et de petits caract res grav s la pointe r pertori e par Wiet et alii 1937 IX 132 33 n 3389 sous l ann e 580 et provenant de la collection Harari n 76 Egypte On y retrouve m me les erreurs Canaan et Wiet lisent en introduction Izz li mawl n al sult n etc La fin du texte rapport par Canaan faisant tat de consid rations astrologiques et autres sur la fabrication de la coupe n apparait pas en revanche sur notre objet 322 CORAN ET TALISMANS wa li mawl n al sult n al Malik al Muj hid al muwakkal al man s r Ab al Muzaffar Y suf wa jumia fth man fi mujarraba wa hiya li las at al hayya wa al agrab wa li al humm wa al mutlaga wa al magh la wa li al kalb al kalib wa li al maghass wa al qawlanj wa al shaq qa wa al zarab n sic li ibr l al sihr wa li rami al dam wa li al ayn wa al nazra wa li r d al lawaqa wa li if dat al masr r wa li usr al bawl wa li sulh bayn al aqr n al aqr b wa li nakad al atf l wa al mr ou n r j bih al mash r wa al mus b wa al bint al mwsira Soit Pour notre Seigneur le Sultan al Malik al Muj hid le manda t victorieux Ab al Muzaffar Y suf Y la coupe sont r unis des bien faits prouv s par l exp rience elle sert
15. de travaux publi s sur ces objets Description des coupes La premi re coupe A h misph rique sans pied l vre arrondie est r alis e dans un alliage cuivreux La sur l vation qu on remarque en son centre semble r sulter d un choc Ses dimensions estim es d apr s photo sont pour sa hauteur de 7 8 cm environ et pour son diam tre de 15 16 cm environ Elle est ant rieure 1313 1895 96 date de mise en wagf Elle porte sur ses parois interne et externe un d cor incis de fa on assez sommaire et a peut tre t rapport e du p lerinage La Mecque par son donateur Le d cor de la paroi interne est organis partir du motif central qui orne le fond de la coupe Il pr sente deux carr s entrecrois s dont les huit pointes prolong es 45 par des droites se rattachent un cercle situ quelques centim tres de la l vre formant ainsi un motif structurant ana logue celui d une roue Au centre de la coupe dans l espace circonscrit par les deux carr s se trouvent grav s sur huit lignes des b tonnets iso 3 Cf Wiet 1932 150 n 9364 et 150 51 n 9380 d di e al Muj hid al Mans r Alf m 1363 mentionn es sous toute r serve par Savage Smith 1997 73 et 79 n 14 Canaan 1936 104 n 1 collection personnelle de l auteur reprise dans Wiet et alii 1954 XIV 168 69 n 5455 sous l ann e 721 et situ e par lui comme provenant du Y men Canova 1995
16. en sont relativement identifiables ici il est efflanqu il a la bouche ouverte et la langue sortie par rapport l iconographie l uvre dans les autres coupes on reconnait l une des pattes avant dress e dans les coupes du type I Canova 19955 et le trait r unissant l oreille la maxillaire inf rieure formant comme un collier Rehatsek 1875a I von Gladys 1999 pl 25 a b c etc en revanche dans la coupe A la queue n est pas dress e et enroul e comme c est tr s r guli rement le cas Les ani maux repr sent s dans les coupes sont mettre en rapport avec la liste des maux qu elles soignent g n ralement grav e sur leur paroi externe la coupe gu rit en effet des piq res de scorpion et de la morsure des chiens atteints de la rage comme on le verra ci dessous mais tout animal repr sent ne renvoie pas n cessairement l un des maux de la liste L identification des deux autres animaux est davantage probl matique Il est pos sible de voir dans le ler deux dragons affront s bien que les queues entrelac es n appa raissent pas ici coupes de type I Canova 1995b Rehatsek 1875a V et que la bande ondul e et d cor e de points plac e dans le m daillon entre les b tonnets et le pr sum dragon demeure inexpliqu e Cette bande ondul e rappelle certes l une des deux mani res r guli res dont le serpent est repr sent dans les coupes l autre mani re consis tant le pr senter avec le
17. le but vis on n utilise que quelques unes des 7 lettres ou sceaux parfois en modifiant les l ments de leur graphisme par ex les 3 b tonnets sans l alif qui les sur monte et en les r p tant un nombre d fini de fois al B nf s d a 91 Autrement dit en chacune r sident en principe un pouvoir et une destination propre comme c est le cas de toute lettre et elle peut donc tre utilis e ind pendamment DEUX COUPES MAGICO TH RAPEUTIQUES 315 Figure 2 Coupe paroi externe La paroi ext rieure comporte trois zones concentriques Le fond de la coupe est occup par un sceau de Salomon Un premier anneau sur lequel s alignent des b tonnets est interrompu trois fois par des sceaux de Salomon dispos s en triangle Un second anneau situ dans la partie basse de la coupe reprend le m me syst me de b tonnets et de sceaux cette fois au nombre de quatre et dispos s en carr On d nombre ainsi huit sceaux de Salomon Enfin entre cet anneau et la l vre on rel vera deux lignes de texte L une dont l incision est plus profonde se trouve grav e proximit de la l vre et s tend sur tout le pourtour elle indique 12 Ici le graphisme est plus complexe on note une forme de k f des traits la t te incurv e des incisions en virgule des b tonnets grav s par deux au dessus de la ligne d autres formant presque le chiffre 7 V De ce fait les quivalences avec les
18. n est pas donn e enfin de petites encoches semblent indiquer une volont de raturer ce w w Ensuite apparait un signe ressemblant deux w w s invers s dont les boucles s entrelacent il peut tre identifi comme une marque de fin de phrase la mani re des petits d cors que l on trouve dans les manuscrits La seconde coupe B plus grande et plus ouvrag e sur ses parois internes et externes au d cor incis sans pied l vre arrondie a t r a lis e dans un alliage cuivreux et son fond fendill de mani re semi cir culaire par l usage a fait l objet d une r paration Il s agit vraisemblable ment d une soudure Ses dimensions sont de 6 5 6 6 cm de hauteur et de 18 3 cm de diam tre mesur de bord bord ext rieurs la l vre comptant pour 0 4 cm Elle est de provenance inconnue En ce qui concerne le d cor de ses parois ext rieure et int rieure elle se rapproche d autres coupes se r f rant Ab al Muzaffar Y suf habituellement identifi comme Saladin avec la liste de ses vertus curatives il en sera question plus bas mais s en distingue par l absence de repr sentation de la Ka ba 13 Noter que pour qawlanj traduit ici par coliques R Dozy renvoie fldwush du grec eil os douleur iliaque H 430 et I 46 D o la traduction de Canaan m decin de son tat par ileus De toute mani re eil os est un substantif rattacher au verbe eil avec comme d finition c
19. qui rappelle qu aucune substance impure telle que le sang ne doit tre vers e dans les coupes 126 80 Canaan 1936 125 propos de l eau des citernes qui ne voit pas le jour 338 CORAN ET TALISMANS patient doit tre en tat de puret rituelle et qu il doit formuler une pri re en fin d op ration L num ration des maux soign s commence ou finit souvent par l indication que les coupes sont prouv es h dhihi al t sa mujarraba plus rarement par une garantie de qualit en tant que copies sans doute d originaux r put s Certaines coupes sont reconnues nettement plus efficaces que d autres telle celle d di e Sal h al Din Z ki Pacha 1916 254 ou comme Brauer l a relev La r p tition d une formule ou la multiplication d un m me type de sentence des versets par exemple voire l anciennet des coupes y contribue Pour finir la pr sence de ces objets dans la mosqu e leur conf re certainement un pouvoir suppl mentaire aupr s des utilisateurs Cette remarque va du reste dans le sens de certaines inscriptions figurant sur les coupes qui soulignent qu elles ont t produites La Mecque ou pendant le mois de Ramad n En r sum les coupes sont g n ralement utilis es sans qu uvre un homme de magie ou quelqu un qui des degr s divers aurait des notions de magie Elles sont d usage collectif elles ne sont en principe pas fabri qu es pour un destinataire en particul
20. sceaux de Salomon suivis dans le sens de l criture arabe i e de droite gauche d une s rie relativement stable de signes de sorte que l on a sen siblement quatre fois le m me ensemble Ces s ries peuvent tre assimi l es ce qu al B ni appelle les sept lettres al ahruf al sab ou bien les sept sceaux al khaw tim al sab ou encore al tilsam al sulaym nft 7 La lecture d ailleurs ici incompl te est rendue malais e notamment par l absence de points diacritiques C est galement le cas pour la coupe B 8 Ces versets ont d j t identifi s comme r currents dans les coupes contre les poi sons et venins Canaan 1936 83 84 r pertorie les versets apparaissant sur 58 coupes en indiquant les plus usit s par une ast risque cet article inclut les 25 coupes examin es par l auteur dans Canaan 1923 122 131 9 Cf Canaan 1936 104 o la formule suit aussi une citation du d but de la sourate de la D chirure 10 al B ni s d a 87sq et notamment 89 91 et 93 al B ni s d b 100 173 sq 282 314 CORAN ET TALISMANS Apr s le sceau de Salomon on rel ve successivement trois traits verticaux surmont s d un trait horizontal la lettre m m parfois r duite un trait sans v ritable boucle mais ce trait apparait bien distinct des trois pr c dents reli s par le surlignage deux traits verticaux plus longs que les autres comportant deux barres obliques qui les rendent analogu
21. soleil On est tent de mentionner alors le fait que huit correspond la valeur isops phique du h lui m me cl de la vie hay t selon un proc d bien connu en scien ce des lettres Cependant les versets des sourates 6 24 et 25 grav s sur la coupe B rappellent l omnipotence et l omniscience de Dieu cause de tout et qui tout doit revenir au del des deux Luminaires C est lui qu appartient ce qui subsiste dans la nuit et le jour Dieu est la lumi re des cieux et de la terre En guise de remarque finale sur les deux coupes ne peut on pas dire qu elles constituent une tentative de reproduire le monde clos du cosmos En effet le soleil qui pr side l architecture interne des deux coupes les cercles concentriques les entrelacs de rubans ininterrompus les textes eux m mes parfois crits de telle mani re qu ils ne s ach vent ni ne com mencent les motifs altern s qui se r pondent ainsi que la concavit et le caract re h misph rique des deux objets Canaan 1936 82 sans comp ter la composition organis e en registres concourent le reconstituer quelques sourates rappelant que Dieu demeure Le plus puissant Le plus savant et la Cause unique et supr me Si l on songe que le mode d emploi des coupes consiste passer par un liquide qu on y verse celui ci se trouve donc en contact avec toute chose du monde ambition holis tique des coupes 43 Comparer avec Canaan 1936 98
22. 105 106 coupe 3 Grassi 1987 87 et Canova 1995b 87 88 coupe V qui ne peuvent compl tement identifier l ethnique nisba enfin von Gladiss 1999 157 coupe 2 Mais Spoer 1938 366 reconnait en l auteur de sa coupe un Persan Quant Ittig 1982 94 elle identifie mais sous toute r serve un artisan peut tre gyptien Muhammad ibn Y nis descendant de l astrologue Ibn Y nis Ve XIe s cf Canaan 1936 105 106 coupe 3 dont le fabricant s appelle Muhammad Y nis Enfin Savage Smith 1997 78 rel ve le mot haft j sh grav sur l une des coupes de la collection Khalili cat 34 faite en Inde et rappelle que le terme est utilis de nos jours par des artisans du m tal iraniens et d signe du bronze forte proportion en tain 73 Savage Smith 1997 73 se r f rant Spoer 1935 255 56 Wiet 1932 ne retient pas ces dates comme dates de fabrication dans son catalogue 74 Voir Canova 1995b 75 et la note 10 sur les multiples comp tences requises par la r alisation d une coupe puis 76 77 L incisore riporta dei segni magici ripresi da coppe pi antiche di cui probabilmente non comprende pi il significato per un processo di imitazione et n 15 Spoer 1938 370 n 17 DEUX COUPES MAGICO TH RAPEUTIQUES 337 un v nement astral auraient t copi es doit on penser qu il s agit sim plement de faux Ne faut il pas plut t consid rer que l artisan proc dait ainsi parce que la simp
23. Constant Ham s dir Coran et talismans Textes et pratiques magiques en milieu musulman ditions KARTHALA 22 24 boulevard Arago 75013 Paris Cet ouvrage est publi avec le concours du Centre d tudes interdisciplinaires des faits religieux cole des Hautes tudes en Sciences Sociales CEIFR EHESS et de l Institut d tudes de l Islam et des soci t s du Monde musulman IISMM EHESS KARTHALA sur Internet http www karthala com Paiement s curis Couverture Tunique talismanique r cente S n gal Voir chapitre 6 ditions KARTHALA 2007 ISBN 978 2 84586 873 1 11 Deux coupes magico th rapeutiques biens de fondation pieuse Nord du Y men transmission du savoir et efficacit Anne REGOURD Deux coupes magico th rapeutiques sing f sa sont dites biens de fondation pieuse wagf d une mosqu e Sanaa Elles appartiennent une collection d objets tous ayant le m me statut juridique et tous utilis s des fins th rapeutiques La famille du responsable de l intendance la mosqu e a la garde de ces objets et doit les remettre quiconque les r clame dans un dessein bien s r th rapeutique Le statut juridique pr cis de ces objets in dit soul ve de nombreuses questions et en particu lier pour le domaine ici couvert celle de savoir ce qui les rend efficaces Afin de me situer dans le cadre th matique de cet ouvrage je me penche rai sur les diff rentes ins
24. EINAUD J T 1828 Monumen t s arabes persans et turcs du Cabinet de M le Duc de Blacas et d autres cabinets ou Descriptions des monuments musulmans du cabinet de M le Duc de Blacas ll Paris ROSU Arion 1992 Une coupe magique d poque moghole au mus e Guimet Journal asiatique CCLXXX 3 4 251 277 SARNELLI Tommaso 1934 Notizie preliminari sui risultati della mia missione sanitaria nell alto Yemen con particolare riguardo alla medicina indigena Archivio italiano di scienze mediche e coloniale 15 1 43 SAVAGE SMITH Emilie 1997 Magic medicinal bowls in Francis Maddison amp id Science Tools and Magic Part I Body and Spirit DEUX COUPES MAGICO TH RAPEUTIQUES 345 Mapping the Universe The Nasser D Khalili Collection of Islamic Art vol XII London and Oxford The Nour Foundation in associa tion with Azimuth Ed and Oxford University Press 72 99 SPOER H Henri 1935 Arabic Magic Medicinal Bowls Journal of African and Oriental Society JAOS 55 237 256 1938 Arabic Magic Bowls II an astrological Bowl JAOS 58 366 383 VON GLADISS Almut 1999 Medizinische Schalen Ein islamisches Heilverfahren und seine mittelalterlichen Hilfsmittel Damaszener Mitteilungen 11 147 161 pl 22 25 2001 Notice de la coupe magique Syrie 621H 1224 in L Orient de Saladin L art des Ayyoubides Paris IMA Gallimard n 211 224 WALKER John 1934 Folk Medecine in
25. Li al ayn wa li al nazar traduit par conteracts the action of the evil eye Canaan 1936 110 n 13 DEUX COUPES MAGICO TH RAPEUTIQUES 323 pour emp cher la paralysie faciale et pour le r tablissement de la conscience des pileptiques pour la dysurie pour la r conciliation des adversaires ou les proches parents pour les enfants agit s L ensor cel et celui qui est atteint de m me que la parturiente en difficult doivent en boire le contenu par gorg es La titulature la kunya Ab al Muzaffar et le nom ism Y suf moins qu il ne s agisse que d une kunya Ab al Muzaffar Y suf men tionn s dans l inscription peuvent ils servir identifier le personnage Et constituent ils un l ment fiable de datation de notre objet La m me formule sauf al muwakkal se retrouve chez Reinaud sur les coupes n 9420 chez Wiet n 14 chez Canaan qui n identifie pas et surtout sur les deux coupes dites de Saladin tudi es par Z ki Pacha Izz li mawl n al sult n al malik al muj hid al mwayyid al Mans r Ab al Muzaffar Y suf et Izz li mawl n al sult n al malik al muj hid Ab al Muzaffar Y suf Les coupes d di es Saladin sont r put es nom breuses mais ne sont pas n cessairement indicatrices d un temps et d un lieu de facture particulier En effet Wiet 1922 319 28 dans un article tr s pr cis critique la datation de Z ki
26. MITH G R 1994 Ras lides E I 2 Paris Leiden G P Maisonneuve et Larose E J Brill 470 473 WIET Gaston 1922 Les inscriptions de Saladin Syria 3 317 328 AL ZIRIKL 1990 al A lam Beyrouth D r al ilm li al mal amp yin 9 d 8 t DEUX COUPES MAGICO TH RAPEUTIQUES 343 Bibliographie extensive sur les coupes islam A L OMBRE D AVICENNE 1996 A l ombre d Avicenne La m decine au temps des califes Paris Snoeck Ducaju amp Zoon Institut du Monde Arabe ANSALDI Cesare 1933 JI Yemen nella storia e nella leggenda Rome ARTS D ORIENT juin 1999 Catalogue Paris Drouot Montaigne de la vente du lundi 7 juin pi ces 111 113 38 BRAUER Erich 1934 Ethnologie der jemenitischen Juden Heidelberg XIX 402 p 8 tableaux CANAAN Tewfik 1914 Aberglaube und Volksmedizin im Lande der Bibel Hamburg L Friederichsen amp co XI 153 6 tables 1923 fi sit er radjfeh Fear Cup Journal of the Palestine Oriental Society JPOS 3 122 131 1936 Arabic Magic Bowls JPOS 16 79 127 1937 The Decipherment of Arabic Talismans Berytus 4 69 110 1938 The Decipherment of Arabic Talismans Berytus 5 1938 141 151 CANOVA Giovanni 1995a Nota su una coppa magica egiziana in Azh r Studi arabo islamici in memoria di Umberto Rizzitano 1913 1980 a cura di A Pellitteri e G Montaina Palermo 59 68 1995b La t sat al ism note su alcun
27. Modern Egypt London Luzac 128 p 2 pl WIET Gaston 1932 Catalogue g n ral du Mus e arabe du Caire Objets en cuivre Le Caire IFAO 77 78 n 3213 pl LXII 94 n 3862 pl LXD 95 n 3897 pl LXIID 95 96 n 3906 pl LXID 100 n 3965 101 n 3981 121 n 4431 pl LX 150 n 9364 150 51 n 9380 151 n 9420 265 69 n 530 544 286 index coupe magique 1958 Inscriptions mobili res de l Egypte musulmane Journal Asiatique 246 237 285 pl 8 et alii 1937 1954 R pertoire chronologique d pigraphie arabe Le Caire IFAO 1937 VIII n 2952 1937 IX n 3319 3389 3392 3394 1939 X n 3648 1944 XIII n 5043 5045 1954 XIV n 5247 5262 5455 W NSCHE Michela 1993 Traditionelle Heilmethoden im Jemen Jemen Report 24 2 31 2 Y KAF Y SH F 1999 The Tawfik Canaan Collection of Palestinian Amulets An exhibition October 30 1998 February 25 Birzeit University 50 p Z KI PACHA Ahmed 1916 Coupe magique d di e Sal h ad Din Saladin Titres royaux tol rance et portrait de Sal h ad Din Bulletin de l Institut Egyptien X 5 s rie 241 289 Note addition nelle sur une seconde coupe de Sal h ad Din en fin d article ZWEMER Samuel M 1920 The influence of animism on Islam An account of popular superstitions New York MacMillan VIIL 246 p 1 pl coupe Orient ancien Parmi les tr s nombreuses tudes o
28. Zwemer 1920 179 181 Walker 1934 69 titre du chap XXXIX et Canova 1995b 80 titre 88 Savage Smith 1997 72 fait une remarque voisine en largissant pourtant la comparaison l ensemble des objets magiques Magic medicinal bowls are distinct among magical artefacts for a number of reasons they were not carried with the sufferer and they did not function continuously as a household or personal amulet would have done they were employed only when needed they were of a durable material and when the afflicted person was unable to sip from the bowl a proxy could be appointed to drink on his or her behalf 89 On trouve la d nomination de coupe talismanique par ex dans A l ombre d Avicenne 1996 n 189 et 190 227 La lecture de la bibliographie sur les coupes donne 340 CORAN ET TALISMANS Les deux coupes tudi es ici appartiennent la collection de biens de fondation pieuse wagf d une mosqu e y m nite l une d entre elle porte grav e sur sa paroi externe sa date de mise en wagf en 1313 1895 96 L tude des crits repr sentations et figures g om triques des deux coupes fait largement appara tre un registre commun avec la talisma nique Le motif du soleil central structure leur architecture interne Ne faut il pas voir dans le d cor des coupes l ambition de repr senter le monde clos du cosmos aux destin es duquel pr side Dieu le seul pou voir r ellement gu rir le Su
29. a propos de la coupe 11 44 Canaan 1936 98 l un des objets pr sent s par Wiet 1932 pl LXII comporte galement le soleil oppos la lune en croissant dans un ensemble de 16 cartouches sur la partie sup rieure de la coupe dans ce cas il v a trois rangs de 16 cartouches chacun 45 Cf Canaan 1936 84 Rehatsek 1875 coupe IV 157 et 158 Spoer 1938 367 46 Spoer 1938 378 concluant son analvse de la coupe astrologique L opposi tion du soleil et de la lune coupe B s inscrirait dans cette tentative conjuguant ainsi leurs pouvoirs DEUX COUPES MAGICO TH RAPEUTIQUES 327 illisible Soleil Magique Magique cA 10 motifs 16 m dailions Monde e interm diaire Maux terrestres 16 m dailions Terre Miroir Reflet du monde d en haut Figure 5 La coupe comme repr sentation du cosmos coupe B parois interne et externe Mode d emploi des coupes Le recours aux coupes th rapeutiques est d un usage bien tabli au Y men aussi bien dans la communaut juive que musulmane Brauer 1934 182 3 surtout dans les cas d accouchements difficiles ainsi que concurremment d autres pratiques contre le venin des serpents L acte de soigner diff rents venins parmi lesquels celui des scorpions est parti culi rement investi par diverses m decines ou pratiques C est sans doute un indice de la fr quence du danger Selon l un de ceux qui ont la respo
30. affaire un ph nom ne historiquement situ qui consistait vouloir placer l efficacit des coupes sous le signe ou l influence d un v nement astral sans vraiment en ma triser la connaissance Il est clair en tous les cas que l on a affai re pour partie des copies m me si c est tr s important de le souligner aucune des coupes publi es n est identique de m me qu aucune de celles que j ai vues Les artisans apparaissent donc comme chevronn s car capables d introduire des variations tout au moins dans l architecture du d cor et certains ont eu ventuellement des comp tences en talisma nique on songe moins des praticiens de la magie auxquels aurait t confi le soin de graver L tendue de leur savoir religion astrologie magie et de leur technique peut tre exceptionnel mais certains imi tent les motifs en particulier magiques sans plus en avoir la cl Cela signifie que m me dans le cas o les inscriptions des coupes aiguillent sur l existence d hommes de magie au moment de leur fabrication cela n est pas toujours le cas Enfin dans l hypoth se o les formules se r f rant 1935 255 56 Canaan 1936 106 107 109 110 coupes 5 8 12 14 Wiet et alii 1937 IX 138 39 n 3394 1939 X 34 35 n 3648 1954 XIV 40 41 n 5262 Canova 1995b 87 88 coupe V 72 Les noms grav s des fabricants ne confirment rien chez Wiet 1932 77 n 3213 pl LXII Canaan 1936
31. agonie 67 Comparer avec Canaan 1936 coupe 11 108 109 125 Brauer 1934 182 83 est r sum d apr s Canova 1995b 74 DEUX COUPES MAGICO TH RAPEUTIQUES 335 Le pr t des coupes sur demande de tout malade illustre aussi le fait qu elles ne sont pas r serv es un utilisateur particulier de m me que dans notre cas de wagf khayrft et sauf exception elles ne mentionnent aucun nom de propri taire ou de destinataire pour lequel elles auraient t sp cialement fabriqu es Sur ce point elles se distinguent des coupes aram ennes et de certains bols arabes en poterie employ s dans les ann es 30 qui portent le nom du malade et celui de sa m re suivant des pratiques talismaniques encore tr s r pandues en monde arabe et subsaha rien Canaan 1936 80 123 4 Le rapprochement avec les talismans qui sont imprim s et vendus dans des boutiques en monde arabo musulman tel le fameux Sab uh d Sulaym n est tentant mais une fois utilis s par Son acheteur peuvent ils tre emprunt s par tout autre Les deux coupes objet de cette tude sont donc repr sentatives dans l ensemble car d un usage collectif qui ne suppose aucun stade de leur emploi le concours d un homme de magie L efficacit des coupes reposerait elle alors sur leur fabrication par un homme de magie Quelques travaux des ann es 20 et 30 en font une sp cialit de Persans dont les ateliers auraient t soit en Perse soit La Me
32. al ils repr sentent des responsables id als pour ne pas dire miraculeux Au total ces quatre objets sont des biens donn s par des particuliers en wagf khayr une mosqu e sans wagfiyya i e d acte fixant en parti culier par crit leur gestion dans le cadre des modalit s de r partition des revenus ils n apparaissent pas non plus dans les registres du Minist re des waqf s On peut cependant se demander si ce statut l gal av r ne repr sente pas par ailleurs une solution int ressante tant donn es les relations conflictuelles entre ce Minist re et ses administr s et si elle n est pas une modalit de la r sistance par ex une mainmise sur les fondations pieuses sans m me supposer de position id ologique De plus la coupe A a un itin raire compliqu dont la tragabilit ne semble pas toujours claire et n est sauv e de ses lacunes que par des solutions pour le moins providentielles Quoi qu il en soit l inscription grav e sur la paroi externe de la coupe A atteste que la mise en wagf de ce type d objet est s culaire Son statut juridique est de la sorte officialis rendu public Depuis plusieurs g n rations aucun interdit majeur ne p se donc sur la pratique qui consiste rendre un tel bien fondation pieuse et le 58 C est nous qui identifions l allusion faite ici aux pillages effectu s par les tribus entr es dans Sanaa partir de Mermier 1988 37 L interrogation sur le stat
33. ar Rukn al duny wa al din Baibars Spoer 1935 255 56 Asad al Din Shirk h oncle de Saladin Outre l hypoth se de com mandes faites par les monarques ou de cadeaux eux offerts elles peuvent servir attester le caract re orthodoxe de la pratique concern e von Gladiss 1999 157 et id 2001 211 n 224 Z ki Pacha 1916 253 A l ombre d Avicenne 1996 227 n 189 Cependant Z ki Pacha 1916 248 fait observer que les noms de certains monarques populaires v n r s pour leurs hauts faits repr sentent des f tiches des porte bonheur 27 A Z ki Pacha 1916 251 2 lit al mutallaga pour rendre le mari la femme divorc e 28 Cf les sens diff rents d al maghl et al maghla selon le contexte Canaan 1936 112 3 et 114 n 114 et 128 29 Si la lecture est correcte zarab n mis pour darab n est une erreur fr quente cf Canaan 1936 110 n 14 Wiet et alii 1937 IX 132 33 n 3389 Canova 1995b 87 II s agit des lancements ressentis l endroit d un mal ou d une plaie 30 La traduction d a ayn wa al nazra est difficile dans la mesure o l on est partag entre deux lectures l une m dicale et l autre magique Savage Smith 1997 80 n 45 Mais il n y a pas pour l instant d argument dirimant puisque l exemple de maghl et magh la montre qu un terme peut changer de sens en fonction du terme pr s duquel il est plac et Canaan ne donne pas toujours nazra un sens m dical
34. aux piq re et mor sure scorpion serpent chien cheval et le d but de la sourate de la D chirure L un des deux personnages femme avec un enfant l allaitant rappelle son pouvoir de faire venir le lait La basmala prononc e avant toute action et notamment avant d ouvrir la bouche pour manger de m me que les Versets du Si ge appel s yat al hars wa l hirz prot gent contre les mauvais djinns ou d mons C est le cas galement des cercles Th me que pourrait reprendre encore l un des deux personnages person ne poss d e par un esprit malin Deux sourates renvoient aux sources de la gu rison plut t qu elles ne visent une maladie en particulier Le ver set 69 de la sourate des Abeilles fait en effet allusion aux pouvoirs cura tifs du miel qui fait partie des liquides vers s dans les coupes selon mon informateur et absorber donc par les malades Les vertus du miel sont extr mement nombreuses et constituent un th me de pr dilection de la m decine proph tique Par ailleurs s17v82 Le Voyage nocturne rappelle le pouvoir curatif du Coran D une mani re plus g n rale s8v62 64 Le Butin mart le l id e que Dieu te suffit Quant la sou rate liminaire ses vertus sont tellement innombrables qu elle n est plus indicative elle est bonne pour tout Enfin les deux Luminaires le soleil et la lune sont des symboles de vie de prosp rit et d abondance comme le remarque Canaan 1936
35. aux charlatans et Z ki Pacha 1916 244 qui rel ve le fait Dans les ann es 20 c tait semble t il une chose entendue cf Zwemer 1920 182 apparently these cups mais en bois aromatique are manufactured in large quantities at Medina by the Moslems Canaan reconna t que les coupes de facture peu ancienne sont rapport es de La Mecque par les p lerins Canaan 1923 130 ce que tend attester notre coupe A donn e en wagf par un h jji Mais dans son article de 1936 il pense qu elles sont probablement fabriqu es en Perse 71 Rehatsek 1880 205 206 Casanova 1891 323 Z ki Pacha 1916 247 289 Wiet 1932 94 95 101 151 266 267 n 3862 3906 3981 9420 537 539 Spoer 336 CORAN ET TALISMANS Cependant en r gle g n rale le nom du fabriquant est peu souvent repor t sur les coupes et lorsque c est le cas il n est pas toujours identifiable comme persan ou et astrologue ou homme de magie En outre sur les 19 coupes mentionnant un v nement astral 13 donnent la suite une pseudo date de fabrication et sur ces 13 8 sont dat es du VE XIF s On sait d j que la date de l une de ces coupes est probl matique car suppos e tre grav e lorsque la lune tait en Scorpion en l ann e 570 1174 75 pour al Mans r Asad al D n Shirkuh l oncle de Saladin or Shirkuh est mort en 564 H Enfin l v nement astral est parfois vo qu par des formules quasiment identiques A t on
36. b et von Gladiss 1999 156 58 coupe n 2 L une des deux coupes pr sent es ici a d j fait l objet d une description sommaire dans Regourd 2002 Porter 1987 251 52 mentionne quelques coupes sans les d crire dans son article de port e plus g n rale consacr l art des Ras lides 4 Il n tait gu re facile de relever directement les dimensions car la coupe A tait par fois en service Par la suite il n a plus t possible d acc der aux objets r quisitionn s par le Minist re des wagf s selon ce qui m a t dit cf ci dessous 5 Dans les ditions du Shams al ma rif ou du Manba us l al hikma il existe de nombreux exemples de talismans avec une s rie de lettres y compris criture lunette et de chiffres isol s crire sur une ligne al B ni s d a 243 245 s d D 82 83 262 292 305 306 309 Les exemples pourraient galement tre pris chez al T khf qui est impr gn de la tradition manuscrite bien qu il ne cite pas ses sources Se trouve dans le Pseudo Majriti un int ressant exemple illustr de sceau pour la r ussite de la requ te au Prince il faut graver sur du fer ou de la cornaline 26 lettres donn es dans deux sortes d criture la seconde tant sur une ligne et tout fait semblable aux crits magiques des coupes l int r t principal de ce texte pour le d cryptage des coupes est tout d abord que les traits verticaux d in gale longueur repr sentent chac
37. coll A 639329 Je remercie vive ment Emilie Savage Smith The Oriental Institute Oxford de m avoir signal l existence de cette derni re coupe ainsi que pour son aide dans l tablissement d une fourchette de datation quant la fabrication de la coupe B Cette fourchette reste volontairement tr s large car tablie d apr s photo communication de d c 2002 318 CORAN ET TALISMANS mais coup s r fabriqu e post rieurement l poque de Saladin vrai semblablement entre le VIIF IX XIV XV s et le XIT XVIIT peut tre XHIF XIX s L ensemble du d cor de la paroi int rieure se r partit sur trois registres chacun d limit par un double cercle On a ainsi trois doubles cercles concentriques dont le dernier suit les contours de la l vre Le pre mier registre constitu par le fond de la coupe et d limit par un premier cercle concentrique est occup par un crit de type magique qui reste d crypter On distingue autant que la d t rioration et la r paration le permettent des traits de hauteur in gale des lettres de l alphabet arabe isol es essentiellement A l h et k f des chiffres 6 7 9 Ils forment neuf lignes horizontales la dixi me suivant la courbure du cercle Le second registre situ dans la partie basse de la coupe a essen tiellement pour d cor des bandes qui se chevauchent formant seize pointes une toile seize branches L espace r siduel est rempli d c
38. coupes publi es sont plus nombreuses mais on est loin d atteindre la m me richesse et il est difficile d identifier ici des s ries r guli res Rehatsek 18752 pl I Ittig 1982 93 dans une moindre mesure Z ki Pacha 1916 fig 2 251 pour ne citer que ceux l l nc Ls ne f m 316 CORAN ET TALISMANS H dhihi li las at al hayya wa al aqrab wa al k lib sic al kalib wa li usr al walad wa al rw f wa al mrada al qawlanj un sceau de Salomon Soit Celle ci i e cette coupe sert pour la piq re du serpent et du scorpion les chiens enrag s faciliter l accouche ment aux saignements de nez pour les douleurs l estomac les coliques un sceau de Salomon Deux traits verticaux avec une barre m diane s parent le d but de la fin de la phrase L autre inscrip tion situ e entre celle ci et le second anneau est incis e plus profond ment le trait en est plus pais que la pr c dente Cela sugg re un rajout le texte le confirme Waqafa al H jj Husayn al Haw h dhihi al t sa sic al al J mi al mahr s 1313 legs pieux du H jj Husayn al Haw la mosqu e la prot g e en 1313 1895 96 La lecture du nom du donateur pose probl me car un alif semble avoir t trac la suite du h puis un w w grav en partie sur le alif et avec la marque d un ratta chement une lettre qui le pr c derait mais qui
39. cque Annette Ittig s appuyant sur le fait que le nom du destinataire propri taire n est pas sp cifi sur les coupes avance qu elles peuvent tre fabriqu es par des ateliers ayant une forte productivit et l existence de copies m diocres vont dans le sens de cette observation Ittig 1982 94 Canaan 1936 117 Mais 19 des coupes d j publi es se r f rent un v nement astral sous les auspices duquel elles auraient t grav es 68 Cf cependant Wiet 1932 100 n 3965 et von Gladiss 2001 211 Lorsqu un destinataire est sp cifi il n y a pas de restriction faite certains musulmans Tout ceci de m me que la grande vari t des maux soign s sugg re que les coupes sont vou es un usage public et large Ittig 1982 94 L emprunt des coupes par l entourage des malades aupr s des familles qui les poss dent voisins amis Canaan 1936 117 et 1923 130 indique certainement leur prix mais aussi que leur destination publique est bien ancr e dans l usage 69 II est traduit et comment par Doutt 1994 111 115 partiellement et par Kriss Kriss Heinrich 1962 dans le m me chapitre que leur synth se sur les coupes Il est vendu Sanaa tout pr s notamment de la Grande mosqu e 70 Respectivement Ismail 1922 23 172 3 donnant comme arguments que c est c l bre deux coupes dont le d cor voque une origine persane et la superstition des Persans qui constitue un march propice
40. criptions repr sentations et figures g om triques grav es sur les parois des deux coupes Diff rentes r flexions sur l usage et la fabrication des coupes en g n ral partir des travaux existants am neront se demander dans quelle mesure il est possible de parler de coupes talismaniques Cette tude a fait l objet d un terrain entre les ann es 1995 et 19987 Nous ne disposons que de peu de descriptions de coupes se trouvant au Je tiens remercier Marc Etienne D partement des Antiquit s Egyptiennes au Louvre et Randi Deguilhem CNRS d avoir relu avec grand soin respectivement la des cription des coupes et la discussion sur le statut l gal des objets Je remercie galement Sophie Makariou D part des Arts de l Islam au Louvre de m avoir envoy une notice illustr e sur une coupe du Mus e du Louvre D partement des Antiquit s orientales MAO 425 dont il sera question ici Elle a t pr sent e lors des expositions L Islam la Philosophie et les Sciences Paris Unesco Salle des Arts 1981 n 48 et Le prince en terre d Islam Paris Palais de Tokyo 1983 84 1 Appel Mudir Q im ou S din al J mi 2 Gr ce au soutien constant du Centre Fran ais d Arch ologie et de Sciences Sociales de Sanaa CEFAS Que ses directeurs Franck Mermier et Frangois Burgat en soient remerci s 310 CORAN ET TALISMANS Y men ou ayant un lien avec ce pays par rapport la quantit d j importante
41. crite sur les livres tablis en wagf pr cisant le nom de la personne qui remet l ouvrage et du b n ficiaire n est pas r serv e au Y men DEUX COUPES MAGICO TH RAPEUTIQUES 331 objets sont pr t s sur simple demande sans contrepartie d argent afin que m me les plus d munis puissent se soigner Autrement dit ils g n rent plut t du bien ou un service du fait de leur usage th rapeutique Ii al khayr D un autre c t ils ont besoin d tre entretenus et r par s les coupes se perforent par usure c est le cas de la coupe B et il n est pas rare de trouver des coupes dont le fond est perc le manche du miroir a t soud la partie centrale et cette soudure peut se d t riorer enfin la pierre risque d tre attaqu e par le venin Quant au destinataire il s agit de la mosqu e l inscription de la coupe A le dit explicitement Toute per sonne malade ou envoy e pour un malade et m me si elle n est pas du quartier ou de la Vieille ville peut emprunter ces objets Sur ce point les dispositions l gales ne font que reprendre un usage bien tabli en ce qui concerne les coupes tout au moins Car m me en propri t priv e elles ont toujours t pr t es la demande et elles ne mentionnent dans leurs inscriptions aucun destinataire en particulier pour qui elles auraient t fabriqu es j aurai y revenir plus loin De plus l usage collectif ances tral des coupes trouve parmi les cat gories connu
42. de savoir si le mode d emploi des deux coupes tel que trans mis par la mosqu e s inscrit dans une tradition en est le reflet A terme on se demande sur quoi repose leur efficacit Sur la base des tudes d j nombreuses sur ces objets il est possible d avancer prudemment que l usage des coupes est g n ralement collectif qu elles ne sont pas fabri une id e de la grande vari t terminologique tienne 2000 67 parle de statues gu risseuses propos de statues qui se multiplient partir du VIIe s av J C en Egypte ancienne On doit boire l eau que l on aura fait couler sur la statue et qui se sera impr gn e des vertus curatives prodigu es par les textes magiques qui y sont grav s Les diff rentes statues ne comportent pas des repr sentations identiques et ne portent pas les m mes textes ni m me une disposition similaire sur l objet Dans certains cas le donateur de la statue est mentionn ou repr sent avec d autres personnages fig 20 La statue est alors souvent consid r e comme sa repr sentation Elle pouvait s int grer dans une cha pelle se trouvant sur le parvis du temple et couverte aussi de ces textes magiques ainsi destin s un usage public pour le bienfait de tous DEUX COUPES MAGICO TH RAPEUTIQUES 341 qu es au nom d un b n ficiaire particulier qu aucun praticien de la magie enfin n intervient dans leur mode d emploi Les deux coupes du Y men entrent alo
43. e Salomon n radique certes pas la maladie mais gr ce la puissance de son sceau don du ciel il est celui par lequel vient la gu rison On remarquera que le sceau de Salomon est grav ici parmi les maux que la coupe est cens e soigner 35 al B ni s d a 90 depuis le vers 15 et en particulier l avant dernier vers 36 Comparer avec Canaan 1923 130 et Canaan 1936 79 en Palestine les coupes sont d abord employ es contre les peurs chocs t sar al rajfa 37 Canaan 1936 98 et 108 pl IV fig I g 38 Mercier 1979 23 VIH 2 C 26 pl 9 19 et 40 DEUX COUPES MAGICO TH R APEUTIQUES 325 Leur liste tant incompl te on ne fera qu voquer les maladies sp cifi quement provoqu es par les djinns ou les d mons que Salomon et ses for mules peuvent exorciser Pour ce faire on doit s asperger ou se laver avec l eau vers e dans la coupe L architecture de la paroi interne est ici toute con ue et rythm e partir de ce motif Elle est largement construite selon le chiffre huit ou ses diviseurs L toile huit branches et les huit toiles six branches structurant les parois interne et externe indiquent singuli re ment qu elle en appelle la protection de Salomon par qui vient Ja gu ri son les autres grands pourvoyeurs de gu rison tant Dieu et le Proph te voqu dans la formule grav e pr s de la l vre sup rieure de la coupe A La coupe B pr sente galement l image des anim
44. e avec un enfant l allaitant un croissant de lune un cheval un serpent un second per sonnage personne mordue par un serpent ou poss d e par un esprit malin Autour d eux les m mes crits magiques qui diff rent cepen dant des pr c dents en ce qu ils ne sont pas grav s sur des lignes L ouvrage est fait de telle fa on que la lune se trouve oppos e au soleil que l un des personnages est dans l axe de l autre et les deux quadru p des face face En ce qui concerne les textes en arabe il s agit d extra its du Coran tous crits sur huit lignes En partant de la sourate liminaire plac e entre le chien et le scorpion et en allant dans le sens des aiguilles d une montre on d chiffre 1 al F tiha jusqu ghayr al maghd b alayhim 2 pr c d e de la basmala une partie de s25v45 la Loi ou la Salvation al Furq n jusqu la ja alahu s kinan encha n e s6v13 Les troupeaux al An m enfin quelques 4 mots non d chiffr s 3 la basmala puis s84v1 4 La D chirure al Inshiq q le verset 4 s ach ve wa algat m fih la fin reste d chiffrer 4 sans basmala 824v35 La Lumi re al N r jusqu y qad min shajara mub raka zayt na l shargiyya wa l gharbiyya quelques lettres isol es puis r les chiffres 7 et 2 ou 3 19 propos des deux personnages pour le premier cf Canaan 1936 99 et 108 pl V fig
45. e coppe magiche yemenite Quaderni di Studi Arabi 13 Divination magie pouvoirs au Y men 73 92 CASANOVA M 1891 Notice sur une coupe arabe Journal asia tique VII 17 323 330 1921 Alphabets magiques arabes Journal Asiatique XI 18 37 55 et 1922 XT 19 250 262 CINGOLANI Cinzia 1987 88 Coppe magiche del museo Gayer Anderson del Cairo tesi di laurea Universit di Venezia Je n ai pu consulter ce travail DAVIS S 1955 Divining Bowls Their Uses and Origin Some African Examples and Parallels from the Ancient World Man 55 143 132 5 FODOR Alexandre 1990 Amulets from the Islamic World Catalogue of the Exhibition held in Budapest in 1988 The Arabist Budapest studies in arabic 2 Budapest 160 sq GRASSI Vincenza 1987 Una coppa magica proveniente dall Egitto Studi magrebini XIX 65 89 7 pl ISMAIL Muhd 1922 23 Two Arabic Medecine Cups Journal of the Bombay Branch of the Royal Asiatic Society JBBRAS XXVI n 2 171 176 ITTIG Annette 1982 A talismanic Bowl Annales islamologiques XVIII 79 94 7 pl 344 CORAN ET TALISMANS KRISS Rudolf KRISS HEINRICH Hubert 1962 Volksglaube im Bereich des Islam II Amulette Zauberformeln und Beschw rungen Wiesbaden Otto Harrassowitz 126 137 pl 100 111 LANE Edward William 1923 The Manners and Customs of the Modern Egyptians London Toronto E P Dutton r imp XXV 4630 255
46. e la viande il est offert en d but de repas et particuli rement aux h tes comme un met pris et recherch le meilleur en somme Il est par cons quent indiqu pour sou tenir physiquement la femme en travail Ici le liquide n est donc pas seu lement conducteur ou la rigueur stimulateur dans l conomie de la gu rison par les coupes mais il apporte ses vertus propres qui viennent en addition de celles des crits et repr sentations En m decine domestique pour la m me r gion du Y men le recours simultan des m decines et des m dications diff rentes est courant Plut t que le reflet d un t ton nement th rapeutique il faut y voir au contraire un discernement et la volont d attaquer le mal dans son ventuelle pluralit dans toutes ses facettes Les sympt mes sont en effet soigneusement observ s et tri s et partir d eux il s agit d valuer les causes qui peuvent tre diverses pour un m me sympt me Sympt mes et causes ne peuvent tre tous trai t s de la m me mani re et entra nent la d cision de recourir tel ou tel praticien En outre lorsqu il y a maladie elle est toujours soupconn e d tre le r sultat de causes multiples de nature diverse d chain es en m me temps L utilisation des coupes dans le cas qui vient d tre voqu n est clairement pas un acte m dical unique Des tra n es de bougie apparaissent au fond de la coupe B Sont elles en rapport avec l utilisation d
47. e lettre d un nom le convoque tout entier Le k f peut donc appeler al K ff cit explicitement dans le m me passage d al B n cf Coran 39 36 La lettre K f qui apparait fr quemment dans les coupes peut tre vue comme le symbole du nom divin al K ft le Suffisant Cf le nom du catalogue de l expo sition d di e au m me Canaan Y k fi YA sh fi Y k fi Y sh fi 1999 et Grassi 1987 69 All h kull shax qadtr y k fi v sh ff etc Zwemer 1920 181 rel ve sur la paroi externe d une coupe qu il a achet e au Caire cinq des beaux noms de Dieu les deux premiers tant Celui qui gu rit et le Suffisant O Healer O Sufficient One O Thou Who Carest O Thou Who Givest Health O Thou Who Judgest Une lec ture par al Sh ft al K ft se tient donc Par ailleurs selon Canaan les chiffres 7 et 9 appa raissent fr quemment dans les coupes Canaan 1936 94 3 18 Canaan 1936 97 Rehatsek 1875a 160 coupe VI 14 pointes Arts d Orient juin 1999 n 111 toile 10 pointes DEUX COUPES MAGICO TH R APEUTIQUES 319 constitu e par le second cercle concentrique Quant la s rie sup rieure de seize m daillons elle comporte altern s des repr sentations et des textes en arabe On parvient identifier les figures suivantes dans le sens des aiguilles d une montre un soleil huit rayons enferm dans un cercle un chien un scorpion un personnage une femm
48. e registre des wagf s Il est difficile de croire une n gligence d autant que leur qualit de bien waqf n est pas dissimul e En 1998 dans une ambiance peu favorable il est vrai la tentative de consulter ces registres du Minist re des wagf s a tourn court Mais aux alentours de 1999 les objets semblent avoir t r cup r s par ce m me Minist re selon ce qu a r v l une nouvelle visite au lieu o ils taient auparavant d pos s Jusque l ils semblaient chap per au contr le de l administration des wagf s et toute redevance Ils m ont t pr sent s comme wagf s oraux La proc dure para t connue et rod e Le donateur vient et dit au r cipiendaire Je donne cet objet en wagf la mosqu e awqaftu h dha al shay al J mi kadh Et voil tout Elle est adopt e pour des objets isol s tels les corans les tapis offerts la mosqu e par des particuliers musulmans et qui ne repr sentent ni de grosses quantit s ni sans doute une valeur l unit tr s importante dans ce cas le principe de l absence de tout document fixant destinataires et frais de gestion wagfiyva de m me que l absence de d marche d enregistrement au Minist re des wagf s sont admis et connus du m me Minist re Certains d entre ces objets tels les coupes le Livre ou tout ouvrage en g n ral peuvent porter mais pas n cessairement une inscription mentionnant qu ils sont biens wagf d autres non
49. ecture de gauche droite II peut donc s agir d une seule et m me formule qui d roul e sur le pourtour en 4 seg ments pourrait tre lue perp tuellement Cette coupe dans sa composition interne est on le constate largement construite selon le chiffre huit souvent obtenu par l utilisation de 4 fois 2 types d l ments diff rents 11 al B n ibid Il les commente ainsi dans une supplication dic par le h pour un pentagramme on trouve aussi dans le carr de 7x7 donn en m me page un hexa gramme qui fait partie du nom supr me par les trois b tonnets as surmont s de la lettre alif par la lettre m m effac e et court e par l chelle par les quatre qui sont comme la main sans poignet par la lettre h fendue et la lettre w w la plus importante repr sentation s ra de Ton All h noble nom supr me al B ni s d a 93 Les 7 lettres ou sceaux sont donc encadr s d l ments renvoyant au nom supr me A titre com paratif le m m est dit ici effac sur la coupe A la plupart des m m figurent sans boucle Dans l dition du Manba se trouvent aussi des s ries dans lesquelles les 7 lettres Sont r p t es ou en ordre modifi types de manipulation courants en science sot rique des lettres ilm al hur f hexagramme est repris dans un cas sur quatre sur la coupe A al B ni s d b 174 175 177 182 De plus dans les recettes donn es par al B ni selon
50. es des di ses dans un cas sur quatre les deux barres obliques n apparaissent pas quatre traits pour conclure une nouvelle toile six branches mais aussi une sorte de y La fin diff re de la s rie donn e par al B nf qui cite apr s les quatre traits les lettres h puis wdw A moins de consid rer pour la coupe A que la ligne qui cl t chaque s rie et commence sur la ligne d criture revient vers le haut en s incurvant et en direction des lettres pr c dentes ne soit un ww Rehatsek 1875b 301 fig 2 Chaque ensemble form par ces lettres ou sceaux se trouve d limit par le cercle qui d finit ce registre dans sa partie inf rieure et par un surlignage plus ou moins continu qui rejoint le cercle en fin de s quence chaque ensemble appara t donc ins crit dans un cartouche Le fait de d limiter un crit porteur d une puissance magique est une pratique courante en islam arabe Quant aux textes en arabe on d chiffre 1 La basmala suivie de trois mots 2 wa man yatawakkal al All h fa huwa 3 fa huwa une seconde fois hasbuhu inna All h b ligh amrihi 4 wa al sal h wa al sal m al sayyidin Muhammad Les textes 2 et 3 sont tir s de s65v3 La R pudiation al tal g La basmala est liminaire et la pri re adress e Dieu en faveur du Proph te Muhammad qui vient souvent clore un crit se trouve dans le der nier cartouche suivant le sens de l
51. es coupes Enfin on observera que la coupe B r par e est toujours consid r e comme en service Pourtant les d t riorations et les r parations ont entrain pour partie la disparition du d cor grav au fond Institutionnalisation de pratiques magiques Que ces objets soient wagf et non milk ne fait aucun doute pour leurs gardiens On trouve d ailleurs grav sur la paroi externe de la coupe A la suite de la liste de ses propri t s l indication suivante Waqafa al H jj Husayn al Haw h dhihi al t sa sic al al J mi al mahr s 1313 legs pieux wagf du H jj Husayn al Haw la mosqu e la prot g e en 1313 1895 96 Outre l int r t immense d avoir ici une date certes tardive et ne pas prendre pour une date de fabrication on retien dra qu un tel statut pour un tel objet est bien un fait Et le cas qui nous occupe n est peut tre pas singulier L une des coupes signal es par Ahmed Z ki Pacha provenant du B m rist n al Mans r du nom de son fondateur al Malik al Mans r Qal w n en 683 1284 au Caire et enco re en service la fin du XIX s permet sans doute de ne pas limiter l observation au Y men zaydite L ensemble des instruments utilis s 330 CORAN ET TALISMANS l h pital tait en effet consid r comme wagf Cependant l tablisse ment du statut juridique des objets qui nous occupent pose probl me Tout d abord ils ne seraient pas recens s par l
52. es des fondations pieuses sa case l gale il rel ve des fondations d orientation publique ou charitable wagf khayrf Deguilhem 1995 16 Au regard encore de la d finition d une fondation pieuse de son prin cipe m me le cas qui nous occupe demeure probl matique ou in dit si tout waqf fait normalement l objet d un crit charg de fixer les modalit s par lesquelles des revenus seront allou s un ou plusieurs destinataire s Deguilhem id 15 En ce qui concerne des dispositions particuli res force est de constater que le Y men a fait l objet de peu d tudes aussi bien en langue arabe qu en langue europ enne sur les diverses modalit s de fondations pieuses y ayant cours il reste donc rela tivement m connu sur ce point Il est encore possible de se reporter la transmission orale si l on veut tenter de pr ciser la provenance et la date laquelle ces objets ont acquis leur statut En se pla ant du strict point de vue de la collecte des donn es les informations restent impr cises et contradictoires li es aux souvenirs de chacun et l anciennet de leur pr sence dans ces lieux Sur les quatre objets concern s l un tait propri t du Q im actuel c est lui qui l a donn e en waqf la mosqu e D apr s ce dernier les trois autres objets b n ficient du m me statut depuis tr s longtemps puisque non seulement il les a toujours vus mais ils sont l depuis plusieurs g n rations si l on
53. es its price far above its intrinsic value as a little brass vessel Rehatsek 1875 150 Leurs propri t s expliquent leur prix et tout le monde ne peut pas en acqu rir Ismail 1922 23 172 raconte qu une lady de sa famille poss dait une coupe de bronze sur laquelle taient sim plement grav s deux noms d signant All h et qu elle estimait plus que le reste de sa dot 65 Z ki Pacha 1916 244 Les possesseurs de ces coupes se font un devoir de les mettre charitablement la disposition du premier requ rant afin d apporter ainsi leur contribution au soulagement des angoisses et mis res de l humanit Il ajoute cependant Mais il y a une condition essentielle d faut de quoi le vase ne produirait plus ses mer veilleux effets il faut d poser un gage Pour l Egypte encore Zwemer 1920 179 Canaan rel ve aussi pour la Palestine que normalement un gage de valeur est laiss en contrepartie du pr t Canaan 1923 130 et 1936 117 Le cas mentionn par Zwemer id 182 semble exceptionnel le donateur d une coupe en bois aromatique a kubayya al k miyya dit que son p re Ramleh pr s d Alexandrie avait l habitude de la pr ter et recevait en change le prix d une livre par nuit d utilisation 66 Cf Canaan id et Kriss Kriss Heinrich 1962 129 qui font le point sur des tra vaux ant rieurs Rosu 1992 252 propos de la coupe moghole qu il d crit fait part d un usage rituel au moment de l
54. f lettres liminaires sourate 42 k f h y ayn sad lettres liminaires sourate 19 t t h lettres limi naires sourate 20 t h enfin derni re ligne des chiffres 3 des lettres s par es sur les deux derni res lignes sfn waw m m b puis k f r 4 des lettres s par es sur les deux derni res lignes sh n r h r alif h puis alif h r alif d l alif Ces textes sont crits pour trois d entre eux sur sept lignes un seul occupe huit lignes Enfin le registre compris entre la l vre de la coupe et le cercle auquel se rattachent les pointes des carr s pr sente aux extr mi t s des rayons de ce m me cercle 4 rectangles fa ades de b timent talis mans alternant avec 4 formes cintr es mihrabs ou st les fun raires amulettes Ils contiennent les m mes b tonnets arrang s sur des lignes que les m daillons animaliers Leur nombre est peu pr s constant dans les rectangles entre 7 et 9 par ligne dans les formes cintr es entre 6 et 8 par ligne L espace entre ces motifs est occup en alternance par des crits magiques et de l arabe plac s de fa on correspondre au style des cri tures contenues dans les m daillons les crits magiques au dessus des crits magiques et l arabe au dessus de l arabe A propos des crits magiques on rel ve syst matiquement la pr sence d hexagrammes ou
55. ffisant Leur mode d emploi consiste ver ser un liquide ou du miel qui est absorb par le malade ou son envoy Une v ritable tude ethnographique manque cependant pour le Y men mais m me titre comparatif Les coupes sont particuli rement utilis es au Y men pour faciliter l accouchement Le bouillon de viande que l on verse pour ce faire illustre le fait que le liquide n est pas seulement conducteur ou la rigueur stimulateur dans l conomie de la gu rison par les coupes mais qu il apporte ses qualit s propres en addition de celles des crits et repr sentations En m decine domestique sur les hauts plateaux y m nites le recours simultan des m decines et des m di cations diff rentes est courant Ces objets sont pr sent s comme wagfs oraux statut a priori paradoxal N anmoins leur statut juridique de biens waqf s d une mosqu e permet de dire qu il y a ici institutionnalisation d une pratique magique d une part D autre part qu ils rel vent des fon dations d orientation publique ou charitable waqf khayrf Ce statut fait qu elles sont pr t es toute personne qui les demande condition bien s r que ce soit pour un malade Il a aussi pour cons quence que le mode de transmission de la responsabilit de ces objets est li aux r gles de succession la charge de l intendance de la mosqu e et n a donc pas de rapport avec une quelconque comp tence en magie La question se pose alors
56. ier De ce point de vue les deux coupes objet de notre tude peuvent donc tre ramen es au cas g n ral Quant la fabrication des coupes en g n ral nous savons encore fort peu sur leurs artisans Cependant m me dans les cas o les inscriptions sur les coupes voquent le recours une astro magie il peut s agir de la simple r f rence un v nement astral sans rapport certain avec le moment de leur fabrication On ne peut en induire d embl e que l artisan a effective ment eu des notions de magie ou d astrologie L efficacit des coupes gu risseuses serait donc intrins que en ce sens qu elle ne supposerait pas n cessairement le concours d un homme de magie Du magico th rapeutique Le rapprochement entre les crits repr sentations signes et figures g om triques apparaissant sur les parois des coupes et les talismans a 81 Canaan 1936 126 27 donne le texte de la pri re la plus fr quente 82 Cf note 87 83 Canaan 1936 89 The repetition of one and the same idea in four different expressions increases its effectivness 120 In one and the same vessel several verses are engraved at the same time since the more powerful the means used the quicker the protection and the cure will be il est possible que l anciennet soit une preuve d efficac it 79 The older a specimen is the more it is esteemed by Palestinians 84 Rehatsek 1875 coupe V 160 Z ki Pacha 1916 253 Canaan 1936
57. it n est aucun moment li au fait de poss der un savoir en magie Cela laisse planer la possibilit d un divorce entre le responsable ses r f rences ses convictions personnelles d une part et la nature des objets son devoir de les pr ter d autre part C est pr cis ment le cas propos d un autre objet d pos en wagf l un de ses gardiens doute de ses vertus magiques m me si cela n engage pas n cessairement son opinion sur les coupes Ses critiques sont formul es d un point de vue rationnel Le mode d emploi des coupes semble de plus largement connu D autre part le statut de wagf khayr de ces deux coupes impose un usage non priv et non personnel La mani re d utiliser les objets qui nous occupent est elle alors ou non repr sentative d une pratique ou d une tradition et en d finitive sur quoi repose l efficacit des coupes Si l on se rapporte aux travaux ant rieurs sur les coupes il apparait qu elles sont la propri t de particuliers ou de familles dont rien n indique un rapport particulier avec les pratiques magico th rapeutiques Regard es aussi comme des objets pr cieux elles appartiennent au mobilier d illustres familles et ce titre encore elles figurent dans les Mus es certaines 60 Parmi les diff rentes garanties donn es l utilisateur par les inscriptions grav es sur les coupes on rel ve parfois une formule assurant la caution de l orthodoxie religieuse sur ses bienfaits par ex
58. ka All quelques mots restent ensuite comprendre 8 sans basmala s2v255 La Vache al Baqara verset du Tr ne yat al kursf jusqu l yuh t n L espace compris entre les m daillons et l ultime double cercle est occup par les crits magiques d j rencontr s plusieurs fois Sur le cercle sup rieur de ce dernier double cercle enfin est grav e une rang e des m mes crits Le d cor de la paroi ext rieure offre trois registres Le premier est constitu par le fond de la coupe qui laisse deviner en d pit de l usure le m me type de composition magique que sur la paroi int rieure la forme g om trique qui l enserrait a disparu On reconnait ensuite un cercle concentrique constitu encore des crits magiques Le second registre occupe la partie m diane de la coupe Les crits magiques sont cette fois inscrits dans cinq cercles et cinq trap zes altern s Enfin le troisi me 21 La F tiha les Versets du Si ge s17v82 s84v4 font partie des versets les plus fr quemment grav s sur ces coupes cf Canaan 1936 83 84 Il consid re s84v1 4 comme typique des poison cups 22 Il y a donc seize m daillons huit contenant des figures huit des critures 23 En ce qui concerne l alternance des m mes formes g om triques cf Z ki Pacha 1916 251 fig 2 et 256 fig 3 Canova 1995b 83 fig 6 En ce qui concerne les crits magiques de la paroi externe ils son
59. le vocation de l v nement astral doubl e parfois du nom d un souverain ou rapport l poque de Saladin venant en addition des crits et motifs grav s sur la coupe ajoutait la valeur et l efficacit de la coupe Savage Smith 1997 73 Certains textes grav s sur les coupes ne laissent aucun doute sur le fait qu tre une copie repr sente une valeur ajout e D apr s Canaan les Palestiniens expliquent ainsi l origine des coupes les bons anges en employaient de semblables pour faire leurs ablutions Ils en oubli rent un jour quelques exemplaires c t de la source o ils avaient l habitude de se rassembler pour se laver Un homme passant par l les trouva et s en empara Les propri t s miraculeuses de la coupe furent bient t d couvertes Des copies en furent r alis es qui manifest rent les m mes propri t s Canaan 1923 130 1936 127 Comme au premier jour selon ce r cit la coupe abandonn e puis reproduite conserve son pouvoir Il viendrait alors principalement des critures et figures grav es qui le communiquent au malade par le biais d un liquide absorb asperg la surface la plus investie par cet ensemble de signes restant l int rieur des coupes Il faudrait galement compter avec les propri t s des diff rents m taux utilis s g n ralement le bronze et le cuivre jaune Mais si le liquide vers varie en fonction du mal il ajoute ses propres vertus l op ration et l ea
60. les uns des autres et saturant l espace L espace r siduel entre les pointes et les c t s des carr s est occup par des marques reprenant sans doute les b tonnets Huit m daillons occupent le registre interm diaire structur par les pointes d velopp es des deux carr s On distinguera quatre m daillons dans la moiti inf rieure desquels figurent des repr sentations animali res et dans la moiti sup rieure des b tonnets sem blables ceux qui viennent d tre d crits Ces quatre m daillons alternent avec quatre autres comportant des textes en arabe Dans le premier type de m daillon on parvient identifier en ce qui concerne les animaux repr sent s et dans le sens des aiguilles d une montre un scorpion voir fl che fig 1 coupe A un chien deux dragons affront s surmont s d une bande ondul e et un autre quadrup de un cheval un lion avec au dessus du dos un sceau de Salomon Les b tonnets magiques quant eux sont chaque fois dispos s sur trois lignes Statistiquement leur nombre est peu pr s le m me pour un m daillon donn partant du scorpion et suivant le m me sens de la ligne sup rieure la ligne inf rieure on obtient le r sultat suivant 18 18 19 19 19 17 16 17 16 et 15 15 15 Quant aux textes des m daillons en partant de celui situ entre 6 L iconographie du scorpion sur les coupes est stable En ce qui concerne le chien atteint de la rage les traits
61. n sabilit des coupes la mosqu e leur mode d emploi consiste principale 47 Le cas d une praticienne juive poss dant une coupe magico th rapeutique et exer cant actuellement au Y men m a t signal je n ai pu l observer Grassi 1987 65 rel ve qu entre les pratiques c est l une de celles dont la diffusion est la plus antique non seulement en milieu musulman mais aussi chr tien oriental et juif 48 Cf Canova 1995b 73 qui se r f re aux propos de deux m decins Tommaso Sarnelli et Cesare Ansaldi pr sents au Y men dans les ann es trente On ajoutera leur liste l usage de pierres poison d origine animale En outre les mentions de ser pents de scorpions reviennent le plus fr quemment dans les listes des maux soign s par les coupes Savage Smith 1997 74 et notes 328 CORAN ET TALISMANS ment boire le liquide de l eau du bouillon ou le miel que l on y a vers Le docteur Sarnelli rapporte pour le Y men des ann es 30 qu il faut boire l eau petites gorg es en pronon ant des louanges l endroit du Seigneur des mondes de ses anges et de ses proph tes Pour les m mes ann es Brauer cite d autres mani res de les utiliser chez les juifs y m nites il en sera question un peu plus loin Brauer 1934 182 3 Une v ritable description ethnographique susceptible de nous renseigner sur l ensemble des tapes suivre pour utiliser les coupes manq
62. n se contentera de citer ici NAVEH J et SHAKED S 1985 Amulets and magic bowls Aramaic incantations of late antiquity Jerusalem Leiden 293 p 40 pl i j Constant Ham s dir Coran et talismans Textes et pratiques magiques en milieu musulman CERA Ju E KARTHALA
63. olique violente qui fait que l on se tord communication de B Leclercq Neveu ENS Paris De plus Lane explicite from the Greek kolikos The colic a certain painful intestinal disease in which the egress of the feces and wind is attended with difficulty a violent griping in the intestine called the colon Lane 1877 2 2575 Enfin Dugat traduit qawlanj dans la table des mati res du Z d al Mus fir d Ab Ja far Ahmad par De la colique douloureuse connue sous le nom de Qui fait deman der le secours On l appelle ail ous eileos douleur iliaque Dugat 1853 346 DEUX COUPES MAGICO TH RAPEUTIQUES 317 Figure 3 Coupe B paroi interne en son centre int rieur Savage Smith 1997 73 Elle se rapproche davantage de quatre autres coupes trois d crites par Rehatsek et la qua tri me propri t du Science Museum Londres Elle n est pas dat e 14 Elle ajoute Judging from the appearance of many of the extant examples copies of bowls with the centralized depiction of the Ka bah continued to be made over a long period of time Autrement dit dans le r gne de la copie les crits et repr sentations subissent des variations et l absence de la Ka ba sur la coupe B est peut tre un indice militant en faveur du fait qu elle est relativement plus tardive 15 Rehatsek 18752 160 161 coupes VI et VII et dans une moindre mesure 155 coupe IIT non dat es Science Museum Wellcome
64. probablement consacr cette fonction entre toutes Selon al B ni s d a 91 encore les trois b tonnets sans l alif sur le dessus d sign simplement alors comme protub rance ou pointe de lance et accompagn s du pentagramme peuvent tre employ s pour gu rir des maladies affectant l int rieur du corps dont les coliques gawlanj auxquelles fait r f rence la liste des maux soign s par la coupe A Enfin les deux carr s entrecrois s grav s l int rieur de la coupe for ment une toile 8 branches cette toile finissant dans un double cercle peut aussi repr senter le soleil dardant ses rayons D crite comme la gravure ou le diamant de l anneau de Salomon l une de ses variantes se trouve sur les rouleaux magiques d Ethiopie o elle est appel e sceau de Salomon Son centre qui est galement le centre de la paroi inter ne est enti rement occup de b tonnets magiques Qu il soit bague ou talisman selon la Tradition il donne ce Roi son pouvoir sur les d mons pouvoir que le Coran lui reconna t dans la sourate S d aux versets 34 39 et donc sur la cause des maladies ou tout au moins de certaines Dans certaines versions il oblige les d mons qui sont des sortes de gar diens des maladies livrer les rem des Barka 1996 193 Dans l ensemble les d mons parfois appel s djinns sont divis s en tribus li s un habitat et la maladie est ainsi territorialis
65. r la coupe seuls le liquide y verser et la mani re de l utiliser boire petites gorg es asper ger etc sont sp cifi s Canaan 1936 125 26 En outre d faut cepen dant de v ritable tude ethnographique les rares relev s ne mentionnent pas davantage l existence de praticiens N anmoins l tude ethnolo gique d Erich Brauer sur les juifs y m nites qui a l avantage de donner une chaine un peu plus compl te d op rations mentionne le r le de l accoucheuse la femme aidant l accouchement mahjer h emprunte une coupe qui a d j donn de bons r sultats aux riches familles connues pour en poss der une elle la pose alors sur le ventre de la partu riente pour faciliter l accouchement S y ajoute le cas d une praticienne juive y m nite qui exerce au Nord du Y men et que je n ai pu observer En dehors de ces exemples notables on ne rel ve en g n ral pas d inter vention d un interm diaire reconnu pour ses comp tences en magie ou en tout cas pour soigner avec ce type d objet Ismail 1922 23 173 Rosu 1992 251 Canaan 1936 79 n 2 et 80 au sujet d une coupe en argent Voir galement Canova 1995b 74 qui cite Brauer 1934 182 3 pro pos de coupes biens de riches familles Enfin Zwemer 1920 182 I C est dans le souk des bijoutiers Sanaa que l on peut encore actuellement s en procurer Rehatsek indique que la valeur talismanique des coupes imparts to it great virtue and enhanc
66. rit dans le cadre d une m decine domestique qui attaque le mal par addition des th rapies C est pourquoi la d nomi nation de coupes magico th rapeutiques a paru pr f rable 85 Une des inscriptions de la coupe III examin e par Canova porte en son d but H dhihi al tilasm t d signant l ensemble des critures figures et signes qui y sont grav s Canova 1995b 80 Ce n est pas le seul cas mentionn par les tudes ibid note 35 80 Wiet et alii 1937 TX 138 39 n 3394 H dhihi al tilasm t al mub raka D une fa on g n rale on a ou bien montr que les coupes taient des talismans sur sup port m tallique Rehatsek 1875 150 ou bien constat que les formules et figures grav es sont communes avec les hij b t Canaan 1923 127 Ad 2 1936 83 les diff rentes cat gories d l ments grav s d gag es pour les coupes valent aussi pour les textes des talis mans et des amulettes crites d autre part 102 et 115 figures animales et description des avantages th rapeutiques communs aux Aujub Grassi 1987 67 n 5 86 L inscription de l une des coupes r pertori e par Wiet ef alii 1937 VIII 94 95 n 2952 en vante d ailleurs les m rites en rappelant que Les avantages des noms gra v s sont innombrables C est ainsi qu en les suspendant l pileptique il revient lui 87 Pour les diff rentes d nominations des coupes cf Canaan 1936 79 en outre
67. rits magiques identiques aux pr c dents Certains sont dispos s sur le pre mier double cercle concentrique Le troisi me registre enfin occupe la plus grande surface de la coupe Son d cor est structur par un motif de feuilles ou de p tales s ouvrant en corolle r partis sur deux hauteurs et d cal s les uns par rapport aux autres Ces feuilles forment autant de m daillons La premi re s rie de m daillons au nombre de seize instal l e sur le second cercle concentrique comprend exclusivement des crits magiques identiques aux premiers grav s sur six lignes dont l une est 16 Ils sont semblables ceux relev s par Rehatsek 1875a 160 coupe VI Z ki Pacha 1916 251 fig 2 et 256 57 fig 3 et 4 Spoer 1935 250 251 fig IV et V 17 propos du graphisme constant du k f particulier aux inscriptions magiques et pr sent chez al B n Spoer 1935 252 justifie la fr quence de cette lettre par le fait qu un grand pouvoir serait attribu ses qualit s Il cite ce propos un passage d al B ni s d a 313 Canaan tout en reconnaissant que le k f joue un r le important dans les coupes r pond avec pertinence l argument de Spoer en remarquant qu al Bun assigne un pouvoir surnaturel toute lettre Canaan 1936 93 2 c Cependant Canaan ajoute que la signification du k f demeure obscure Sur ce point le texte d al B ni est tout de m me clairant lorsqu il rappelle que la premi r
68. rs dans le cas g n ral En outre si nous ne disposons encore que de peu d informations sur leur fabrication et leurs artisans les v nements astraux sous l gide desquels les coupes sont r put es avoir t fabriqu es comme en font tat des inscriptions sur la paroi de cer taines d entre elles m me s ils sugg rent le recours une astro magie ne laissent pas une totale certitude sur le rapport r el entre la r f rence cet v nement astral et leur fabrication Un mythe d origine des coupes rele v par Canaan v hicule l id e que la copie peut avoir autant d effet que l original L efficacit des coupes gu risseuses serait donc intrins que en ce sens qu elle ne supposerait pas n cessairement le concours d un homme de magie elle reposerait essentiellement sur les crits repr sen tations et figures g om triques grav es sur leurs parois Le lien d j ta bli entre ces l ments grav s et les talismans est pertinent mais il est pru dent notre avis de d signer les coupes comme magico th rapeutiques plut t que comme talismaniques sous peine de passer sous silence le r le important du liquide qui doit y tre vers Bibliographie Bibliographie g n rale BARKA Ron 1996 M decine astrologie et magie in A l ombre d Avicenne La m decine au temps des califes Institut du Monde Arabe Snoeck Ducaju amp Zoon 1996 189 193 BEY Dr Ahmed Issa 1928 Histoire des Bimaristans H pitaux
69. s ce sont les plan tes les plus souvent grav es selon Canaan 1936 98 121 100 1923 129 20 Cf Z ki Pacha 1916 257 fig 4 Wiet 1932 pl LXII Canaan 1936 98 320 CORAN ET TALISMANS 5 la basmala puis sur la 2 ligne les 3 lettres liminaires apparaissant au d but de six sourates celles de la Vache d al Imr n de l Araign e des Romains de Luqm n et de la Prosternation soit s2 3 29 30 31 et 32 savoir alif l m m m suivies de 3 mots non d chiffr s puis sur la 3 ligne les 5 lettres liminaires de s19 Marie Maryam savoir k f h y ayn s d suivies de quelques mots non d chiffr s puis sur la 4 ligne les 3 lettres liminaires du d but de s26 et s28 Les po tes et le r cit al Shu ar et al Qasas savoir t sin m im enfin les autres lignes n ont pu tre d chiffr es 6 la basmala suivie de deux lignes et demi non d chiffr es puis viennent peut tre une partie de s16v69 Les Abeilles al Nahl yakhruj min but nih shar b mukhtalif alw nuhu fihi shif amp et une partie de s17v82 Le Voyage nocturne al Isr wa nunazzil min al Qur n m huwa shif 7 la basmala puis on lit h alif l m h al rahm n al rah m suivi de s8v62 64 Le Butin al Anf l le dernier mot du v63 hak m n est pas tr s lisible et le v 64 est d chiffrable jusqu has bu
70. s anneaux entrelac s ibid Canova 1995b coupe IV etc les deux types de repr sentation du serpent peuvent apparaitre dans le m me m daillon Rehatsek 1880 204 pl Mais il resterait alors identifier les deux formes affront es Quant au second quadrup de ce qui fait plut t pencher le choix en faveur d un lion c est l apparence g n rale la crini re la queue dont on peut supposer qu elle remonte en s enroulant comparer avec les repr sentations du cheval et du chien dans les coupes III IV V Canova 1995b enfin le sceau de Salomon Canaan 1936 101 103 Les coupes soignent les morsures des quadrup des et les douleurs abdominales des juments provo qu es par l ingestion de terre Rehatsek 1875a 159 coupe IV et id 1880 205 Canaan 1936 105 106 et 107 n 2 5 et 8 Nassar 2001 DEUX COUPES MAGICO TH RAPEUTIQUES 313 le scorpion et le chien et en allant dans le sens des aiguilles d une montre on parvient d chiffrer 1 la basmala suivie de s84v1 4 sourate La d chirure al Inshiq qy le 4 verset s ach ve wa alqat m fih puis sur la ligne 7 les lettres k f r et en dessous s n k f 2 dans le style d une invocation tazima y N h Ban h Kal h Kal kh Kalkh alif l m mtm r lettres liminaires sourate 13 alif l m m m lettres liminaires sourates 2 3 29 30 31 et 32 alif l m mtm r ibid h m m ayn sin q
71. t proches de Rehatsek 1875a 155 56 coupe IIT et de Canova 1995b 82 fig 3 4 du fait de la pr sence de ces formes courbes rappelant quelque peu le chiffre 2 et grav es d un trait comme des virgules Les comparaisons op r es jusque l entre les coupes et B et celles qui ont t publi es par ailleurs mettent en vidence des diff rences au sein des crits magiques graphiques certes mais aussi de signes et en dehors m me de la pr sence d alphabets lunettes DEUX COUPES MAGICO TH RAPEUTIQUES 321 EE s i i i n s M NE Y e 33 ie EN li Figure 4 Coupe B paroi externe registre pr sente une ligne d criture qui suit le bord de la l vre et s tend sur tout le pourtour Elle est grav e de telle sorte que le d but du texte s enchaine sans rupture avec la fin Cette phrase ininterrompue pourrait tenir dans un double cercle concentrique le graveur s est appliqu ne jamais en d passer les limites invisibles et emplir l espace de telle sorte qu elle donne l impression d une bande circulaire continue tr s d corati ve Elle est charg e d indiquer les vertus curatives de la coupe comme c est le cas pour la coupe A 24 Le texte de la coupe B est quasiment identique celui relev par Canaan sur une i coupe d une collection priv e dont les dimensions sont de 17 50 cm de diam tre pour une hauteur de 5 50
72. u elle m me poss de ses propri t s particuli res preuve la recherche d une eau plus active Canaan mentionne que le 75 Wiet 1932 121 n 4431 Canaan 1936 coupes 3 nugilat min al dakh ir al Mans riyya 4 nugilat min al khiz na al shar fa bi qala at Dimashq al mahr sa 105 6 et 12 109 Ittig 1982 82 citant une coupe de la collection Tersan Reinaud 1828 354 76 Dans la premi re version du mythe Canaan parle de bons djinns et dans la secon de de good angels Toujours en 1923 il en conclut This fable shows that it is not the metal itself but the writing thereupon which has the powerful effects Cf galement Spoer 1935 237 71 Cf Canaan 1936 82 sur la base de l tude des 58 coupes The inner surfaces of all magic bowls and plates show inscriptions The external surfaces on the other hand are only sometimes engraved 78 Rosu 1992 251 52 et 260 61 Wiet et alii 1939 X 34 35 n 3648 la coupe a t observ e d apr s les astres on y a r uni sept m taux Zwemer 1920 182 propos de sa coupe alchimique en bois aromatique observe the virtue consists not only in the power of the Koran chapters but in the material of the cup and the place of its manufacture 79 Eau chaude avec du safran laban etc voir les r f rences donn es en note 54 Sur les vertus de l eau les eaux pures et sanctifi es voir Canaan 1936 124 25
73. ue cepen dant que ce soit pour le Y men ou un autre lieu Le produit en contact avec l ensemble des crits et l iconographie est charg de communiquer quelque chose au malade mais selon un principe qui reste d finir Le liquide en relation avec les repr sentations des ani maux nuisibles transmet il au patient une partie de leur force l immuni sant par assimilation de quelque chose de leur substance agissant tel un contrepoison Ou au contraire s agit il d une mithridatisation Les repr sentations ont elles une valeur prophylactique comme c est le cas pour des talismans chassant les bestioles et les chiens des maisons Doutt 1994 144 46 La s quence crits liquide boire enfin rappelle une pra tique pr sente dans l ensemble du monde arabe qui consiste crire sur un papier l encre noire ou de couleur g n ralement des versets cora niques et le tremper dans un r cipient empli d eau que l on demande au malade de boire notamment dans les cas d ensorcellement Cependant dans le contexte y m nite des hauts plateaux il semble que le bouillon vers dans les coupes serve soutenir plus sp cialement les femmes en couches Le bouillon de viande maraq est gras robora 49 Le mode d emploi est parfois donn la suite des maux et souffrances gu ris par la coupe cf Canova 1995b 87 88 propos de la coupe V donner boire son contenu celui qui est mordu ou piqu ou bien son envoy
74. un une lettre et ensui te qu il se r f re une s quence de 26 et sp cifie que si une seule des lettres manque l effet n a pas lieu Pseudo Majriti 1933 404 Ritter Plessner 1962 411 Mais DEUX COUPES MAGICO TH RAPEUTIQUES 311 Figure 1 Coupe A paroi interne il est parfois difficile de trancher et les traits verticaux peuvent tre lus comme des chiffres ou la lettre alif Un bon exemple est donn par le graphique al B ni s d b 224 qui pr sente une s rie de 4 2 traits hamza dans le coin gauche d un carr et la lettre h 1 et 3 fois dans le coin droit sym trique Aucun commentaire n est donn Parmi les coupes publi es aucune ne comporte de s ries exclusives de traits verticaux grav s sur des lignes l instar de la coupe l exemple le plus proche se trouve dans Rehatsek 1875a pl YHD sur les triangles du sceau de Salomon situ au fond de la coupe et dans le rond central Cependant des regroupements de traits par 3 ou 4 rappel lent deux des sept signes du sceau de Salomon sachant qu ils apparaissent avec d autres signes du m me sceau et que l on peut employer les 3 traits verticaux sans la barre hori zontale plac e au dessus al B ni s d a 91 395 ai B nf s d b 156 C est pour quoi j ai retenu le terme de b tonnets d tenteurs d un pouvoir magique Un 312 CORAN ET TALISMANS l s
75. ut de hijra de Sanaa lui donne en effet l occasion de signaler le traumatisme laiss dans la m moire des citadins et singuli rement des gens du souk du fait du pillage et des meurtres qui sui virent la prise de la ville par le futur Imam Ahmad aid des tribus lanc es contre le pr tendant l imamat il s tait retranch l apr s avoir fait occire Yahy Voir aussi le souvenir traumatisant des pillages agissait tel un pouvantail sur les citadins qui se mirent placer leur argent dans l achat de terrains apr s 1962 Mermier 1988 434 59 Franck Mermier id 249 50 dans son analyse de la constitution d un pouvoir autonome urbain tout au long du chap IV montre comment il r pond entre autres la n cessit de s organiser pour d fendre la ville face aux tribus id 213 sqq Les voleurs et personnes louches sont assimil s aux qab il par certaines expressions des Sanaanis DEUX COUPES MAGICO TH RAPEUTIQUES 333 rattacher une mosqu e C est pourquoi on parlera ici d institutionnali sation d une pratique magique Transmission du savoir et efficacit La responsabilit de la gestion des quatre objets magiques en tant que biens wagf s d pend du syst me r gissant la succession la charge supr me dans la mosqu e concern e C est en l occurrence aux repr sen tants de la m me famille qu choit le titre de Mud r al J mi depuis des g n rations H riter de cette responsabil

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