Arrêt Orléans/Fenioux
Contents
1. Christian FENIOUX a t renvoy des fins de cette pr vention La quatri me s rie concerne le fait d avoir courant 2002 et 2003 falsifi expos mis en vente ou vendu des denr es servant l alimentation de l homme ou des substances m dicamenteuses en l esp ce 3 compl ments de la gamme BIO FENIOUX notamment les produits d nomm s MACASOYAM MILLEPERTUIS FORT YAM PROACTIF et un produit de la gamme UNITAIRES notamment CAMU CAMU qui contenaient des substances non express ment autoris es Le tribunal a consid r que ces m mes faits avaient galement t poursuivis sous la qualification vis e au 1 ci dessus en a d duit qu il existait un cumul id al d infractions et a prononc la relaxe Un seul appel a t interjet contre ce jugement 1 mane de la partie civile Il est r gulier et recevable Quant l effet de cet appel si par application de l article 515 du code de proc dure p nale la cour ne pourra prononcer aucune condamnation p nale contre le pr venu elle devra n anmoins rechercher si les faits inclus dans la relaxe et qui lui sont d f r s constituent des infractions p nales et prononcer en cons quence sur la demande de r paration civile S agissant en revanche des faits pour lesquels Christian FENIOUX a t retenu dans les liens de la pr vention il est de principe que les juges ayant statuer sur l action civile ne peuvent m conna tre une condamnation d finitivement2. commercialis s sous forme de doses savoir les formes de pr sentation telles que les g lules les pastilles les comprim s les pilules et autres Formes similaires ainsi que les sachets de poudre les ampoules de liquide les Jlacons munis d un compte gouttes et les autres formes analogues de Pr parations liquides ou en poudre destin es tre prises en unit s mesur es de faible quantit que concemant les plantes pouvant tre int gr es dans des compl ments alimentaires ce m me texte vise au 4 les plantes et pr parations de plantes les ingr dients compos s de v g taux ou isol s partir de ceux ci 1 exceplion des substances mentionn es au 2 et au 3 poss dant des propri t s nutritionnelles ou physiologiques l exclusion des plantes ou des pr parations de plantes poss dant des propri t s pharmacologiques et destin es un usage exclusivement th rapeutique que si ce texte vise cette double exclusion c est bien que les autres plantes peuvent tre utilis es et si ce texte pr cise exclusivement c est bien parce que les plantes peuvent avoir de nombreux autres usages et en ce cas elles peuvent tre int gr es dans les compl ments alimentaires que l article 7 du d cret pr cise par ailleurs que Zes plantes et les pr parations we pins d finies au 4 de l article 2 pouvant tre employ s dans la fabrication des compl ments alimentaires sont 3 Les plantes et les pr pa
3. m dicaments que le jugement rendu le 21 f vrier 2007 par le Tribunal correctionnel de Ch teauroux a reconnu Christian FENIOUX coupable du d lit de vente sans autorisation de mise sur le march des produits IMUNOSTIM et MILLEPERTUIS FORT d une part et l a reconnu coupable du d lit de publicit trompeuse s agissant des produits IMUNOSTIM et MAITAKE d autre part Il est donc demand la cour de condamner Christian FENIOUX payer au CNOP tant au titre de son pr judice mat riel que son pr judice moral la somme de 100 000 euros de prononcer l interdiction de la vente des produits vis s la pr vention et d ordonner la publication de l arr t sous astreinte de 150 par produit et par infraction constat e qE 0720 2800 A SNYJJIYNA YI Id tEeEtOzZt8ezZzo KXTA GEGIL OLOZ LO0 b0 Il est sollicit en outre la condamnation de Christian FENIOUX payer la somme de 15 000 euros en application des dispositions de l article 475 du Code de proc dure p nale Dans les conclusions d pos es l audience par le conseil de Christian FENIOUX il est fait valoir que les conclusions du CNOP ont t d pos es deux jours avant l audience et il est demand la cour d carter des d bats toute criture et pi ce dont la tardivit ne permet pas de respecter le principe du contradictoire Concernant les produits IMMUNOSTIM MAITARKE MACASOYAM MILLEPERTUIS FORT YAMPROACTIF CAMU CAMU SHITAKE et LITHO PROSTPALM
4. arr t du 15 janvier 2009 a retenu que contrairement la notion de m dicament par pr sentation dont l interpr tation extensive a pour objet de pr server les consommateurs des produits qui n auraient pas l efficacit qu ils seraient en droit d attendre celle de m dicament par fonction vise englober les produits dont les propri t s Pharmacologiques ont t scientifiquement constat es et qui sont r ellement destin s tablir un diagnostic m dical ou restaurer corriger ou modifier des fonctions physiologiques En exer ant une action pharmacologique immunologique ou m tabolique et que l article 2 2 de la directive 2001 83 doit tre interpr t en ce sens que cette directive ne s applique pas un produit dont la qualit de m dicament par fonction n est pas scientifiquement tablie sans pouvoir tre exclue que le crit re de l aptitude restaurer corriger ou modifier des fonctions physiologique ne doit pas conduire qualifier de m dicament par fonction des produits qui tout en ayant une influence sur le corps humain n ont pas d effet physiologique significatif et ne modifient d s lors pas proprement parler les conditions de son fonctionnement que hormis le cas des substances ou des compositions destin es tablir un diagnostic m dical un produit ne peut pas tre consid r comme un m dicament lorsque compte tenu de sa composition y compris son dosage en substances active et dans d
5. au pr venu de s tre livr des op rations r serv es aux pharmaciens sans r unir les conditions exig es r l exercice d harmacie en l esp ce en co rcialisant sous rme de g lules et apr s transformation des plantes inscrites la pharmaco e comme tant des plantes m dicinales soumises au monopole des pharmaciens d autre part g uire part Le cas des produits IMMUNOSTIM et MILLEPERTUIS FORT ayant t tranch par une condamnation d finitive il appartient la cour de se prononcer sur les produits MAITAKE MACASOYAM YAMPROACTIF CAMU CAMU SHI TA KE et LITHO PROSTPALM vis s par la poursuite mais inclus dans la relaxe prononc e par le tribunal e Sur roduit Maitake Il est un m dicament par pr sentation puisqu il est vendu sous forme de g lules qu il y est fait mention d une posologie que sa composition est indiqu e que la fiche du produit fait tat de ses propri t s cytolytiques et immunostimulantes et mentionne qu il est conseiller dans la pr vention des d sordres cellulaires Cette formulation est tr s loign e de celle qui pourrait accompagner un simple compl ment alimentaire L expert Merle a relev que le produit tait pr sent comme un immunostimulant utiliser dans la faiblesse des d fenses immunitaires Cette formulation vise promouvoir le produit dans la pr vention des cancers Le produit est galement un m dicament par fonction p
6. est utilis e pour traiter des douleurs arthrosiques ainsi que des douleurs menstruelles ou migraineuses Le composant cit dans la documentation fournie le parth nolide est aussi reirouv dans la grande camomille L activit r elle du parth nolide n est pas tablie avec certitude On sait que ce produit peut entra ner un avortement chez les bovins La grande camomille ou le chrysanthernum ne doivent pas en cons quence tre pris au cours de la grossesse Cette plante peut aussi faciliter un saignement si un traitement anticoagulant ou anti agr gant plaquettaire est donn Elle r duit l action d anti inflammatoires qui seraient donn s simultan ment et g ne l absorption du fer Le Parth nolide serait un toxique cellulaire in vitro Ce produit qui peut tre administr en vue de restaurer corriger ou modifier les fonctions physiologiques en exer ant sur elles un effet significatif r pond donc la d finition l gale du m dicament a Sur le produit Eleuth rocoque Ce produit est compos d leuth rocoque qui est une plante m ditinale inscrite la pharmacop e dont la vente est r serv e aux pharmaciens sauf lorsqu elle est vendue en l tat ce qui n est pas le cas en l esp ce L expert Merle a relev que les divers constituants pr sents sont l origine d interactions avec des m dicaments donn s simultan ment notamment des m dicaments action sur l appareil cardip vasculaire ou sur l
7. l expert a galement relev que certaines indications figurant sur l emballage ou au travers des prospectus d information taient typiques de celles figurant sur des m dicaments que dans une expertise plus d taill e 11 a tudi les produits en cause avec leur notice et a consid r que huit d entre eux taient des m dicaments par fonction au sens juridique IMUNOSTIM MAITAKE MACASOYAM CAMU CAMU MILLEPERTUIS FORT SHI TA KE YAM PROACTIF LITHO PROSTAPALM qu il a insist sur le fait qu on tait bien dans le domaine de la pathologie et non celui de la physiologie que c est ainsi qu aux termes d une ordonnance de renvoi rendue le 23 juin 2006 Christian FENIOUX a t renvoy devant le Tribunal correctionnel de Ch teauroux pour avoir commercialis des m dicaments sans autorisation de mise sur le march pour avoir fait une publicit pour un m dicament usage humain trompeuse ou de nature porter atteinte la protection de la sant publique pour s tre livr des op rations r serv es aux pharmaciens sans r unir les conditions exig es pour l exercice de la pharmacie qu aux termes d un jugement rendu le 21 f vrier 2007 le Tribunal correctionnel de Ch teauroux a reconnu Christian FENIOUX coupable du d lit de vente de m dicaments sans autorisation de mise sur le march et de publicit trompeuse qu en revanche il a prononc la relaxe du chef d exercice ill gal de la pharmacie que le CNOP
8. le cas si la qualification de m dicament tait retenue qu aucun autre document du dossier de la partie civile ne fait r f rence des risques pour la sant qu en cons quence les crit res de qualification du m dicament par fonction ne sont absolument pas caract ris s alors que la seule propri t pharmacologique n est pas un crit re suffisant pour retenir la qualification de m dicament par fonction que concernant les formes utilis es par Christian FENIOUX ces formes sont celles qui sont autoris es dans les compl ments alimentaires et contrairement aux affirmations de l expert ces formes ne caract risent nullement le m dicament et le fait qu il y ait des m dicaments en pastilles ou en g lules ne change en rien la qualification des produits en cause que la d cision de l AFSSAPS du 16 mai 2002 et celle du Conseil d Etat n ont aucune autorit puisque ces d cisions sont ant rieures au d cret du 20 mars 2006 et donc la d finition des compl ments alimentaires i Sur la notion de m dicament par pr sentation il est fait valoir qu il revient au juge du fond d appr cier si la pr sentation du produit a un caract re m dicamenteux qu il est clair que cette appr ciation doit se faire en r f rence la d finition du m dicament de l article L 5111 1 du CSP qui pr cise que le produit doit tre pr sent comme poss dant des propri t s pr ventives ou curatives des maladies humaines qu il faut d
9. plantes m dicinales inscrites la Pharmacop e sont de puissants laxatifs du fait des h t rosides anthrac niques qu elles 22 y 2207920 F SHT3140 YJ Bd tEetrozbt8ez0 XYd4J 8E GL OLOZ ZOTO contiennent Par ailleurs l Afssaps a suspendu l utilisation de produits qualifi s de m dicaments par fonction commercialis s par l entreprise Fenioux dont la ballote consid r e comme ju Sie antitussif s datif et anxiolytique Sur la pr vention d avoir courant 2 et 2003 falsifie OS Sur la pr vention d avoir courant 2002 et 2003 falsifi expos mis en vente ou v ndu des denr es servant l alimentation de l homme ou des substances m dica teuses en l esp ce 3 l men a gamm BIO FENIOUX notamment les produits d nomm s MACASOYAM MILLEPERTUIS FORT YAM PROACTIF et un produit de la gamme PUNITAIRES notamment CAMU CAMU qui contenaient des substances hon express ment autoris es anope du juge d instruction qui adopte les motifs du r quisitoire d finitif du procureur de la R publique ne contient pas de motifs propres de renvoi devant la juridiction correctionnelle au sujet de cette pr vention hormis une r f rence un rapport de la DOCCRE dans les termes suivants la DDCCRF estimait que l utilisation de v g taux ou d extraits non autoris s constituaient une falsification des compl ments alimentaires o ils taient pr sents en tant qu ingr dients Il est pour l
10. prononc e par la juridiction p nale Crim 19 juin 2007 Bull crim n 165 En cons quence les moyens de d fense d velopp s par Christian FENIOUX tendant ce que soient cart es les demandes de la partie civile sont inop rantes au regard des condamnations prononc es contre lui puisqu il est d finitivement jug qu il a commercialis les produits IMMUNOSTIM et MILLEPERTUIS FORT r pondant la d finition de la sp cialit pharmaceutique o du m dicament alors qu il n est pas pharmacien d une part et qu il a fait une publicit trompeuse pour des m dicaments usage humain concernant les produits IMMUNOSTIM et MAITARKE d autre part D s lors la question de savoir si ces produits sont ou non des m dicaments n est plus en d bat la cour devant seulement appr cier pr sent si ces infractions p nales ont caus un pr judice dont la partie civile est fond e r clamer r paration Cette question sera tranch e dans les d veloppements ult rieurs du pr sent arr t 12 Ju 0o70 GL0F lt Hy3140 59 5d POEPOZbAaEZO KY1 LE GL OLOZ c0 b0 uy la venti de c ercialisation ou distribution de sp cialit harmaceutique ou tout autre m dicament en l esp ce les produits d enomm IMMUN M ITAK MACASOYAM _MILLEPERTUIS FORT YAMPROACTIF CAMU C SHI TA KE et LITHO PRO M S autorisation de mise sur le march ou apr s que celte autorisation tait Suspendue ou supprim e d a sur le fait reproch
11. qualifi s de m dicament et a retenu Christian FENIOUX dans les liens de la pr vention de ce chef Il l a renvoy des fins de la pr vention quant au surplus La seconde s rie d infractions concerne le fait d avoir courant 2002 et 2003 fait une publicit pour un m dicament usage humain trompeuse ou de nature porter atteinte la protection de la sant publique ou ne pr sentant pas les m dicaments ou produits de fa on objective ou en n en favorisant pas le bon usage en l esp ce diffusant par l interm diaire des agents commerciaux de la soci t LABORATOIRE FENIOUX PHARM des documents revendiquant des propri t s curatives pour notamment Les produits suivants IMMUNOSTIM et MAITAKE dans le traitement de certaines pathologies dont le cancer et le d ficit immunitaire avec pour effet de retarder le recours aux traitements adapt s Christian FENIOUX a t retenu dans les liens de la pr vention de ce chef 11 a7 bt o A lt NY3140 YJ 8d t6toztr8gezo Xy41 41E GL OLOZ ZOZ O La troisi me s rie d infractions concerne le fait de s tre courant 2002 et 2003 livr des op rations r serv es aux pharmaciens sans r unir les conditions exig es pour l exercice de la pharmacie en l esp ce en commercialisant sous form de g lules et apr s transformation des plantes inscrites la pharmacop e comme tant des plantes m dicinales soumises au monopole des pharmaciens et ce en tat de r cidive l gale
12. ATS A l audience publique du 01 DECEMBRE 2009 Ont t entendus Monsieur ROUSSEL en son rapport FENIOUX Christian en ses explications Ma tre SAUMON Olivier Avocat de CONSEIL NATIONAL DE L ORDRE DES A D er S en sa plaidoirie l appui des conclusions d pos es sur le bureau Ma tre BEUCHER Christian Avocat de FENIOUX Christian en sa plaidoirie l appui des conclusions d pos es sur le bureau de la Cour FENIOUX Christian nouveau a eu la parole en dernier Le Pr sident a ensuite d clar que l arr t serait prononc le 02 FEVRIER 2010 LA DECISION Dans ses conclusions le Conseil national de l ordre des pharmaciens CNOP expose que le 19 d cembre 2003 la Direction D partementale de la Concurrence de la Consommation et de la R pression des Fraudes DDCCRF de l Indre a d nonc au procureur de la R publique de Ch teauroux l offre la vente essentiellement par correspondance d une cinquantaine de produits d sign s 3 je 870 900 P SNYJI40 v9 9d teEtOZtr88zZ0 XY1 GE GL OLOZ ZOHO comme compl ments alimentaires par la soci t Laboratoire Fenioux Christian Fenioux Pharm cette d nonciation visant des produits commercialis s en l absence de toute demande d autorisation de mise sur le march que certains de ces produits contenaient du Millepertuis dont l utilisation dans un but nutritionnel est interdite la suite d un avis de l Agence Fran aise de S curit Sanitaire des Pro
13. Sib rie Eleutherococcus senticosus Les effets ind sirables et les interactions qui viennent d tre voqu es s appliquent ici aussi Le kinseng peut incontestablement tre administr en vue de restaurer corriger ou modifier les fonctions physiologiques en mepe un effet significatif Ur ond donc la d finition l gale du m dicament i a Sur le produit Millepertuis Melisse Ce produit est propos en g lules comportant 171 mg d extrait de millepertuis et 64 mg de poudre de m lisse Il est comparable au MILLEPERTUIS FORT La m lisse est une plante huile essentielle compos e notamment de citral qui lui conf re ses propri t s pharmacologiques Elle poss de des propri t s antibact riennes spasmolytiques et s datives sur le syst me nerveux central Elle peut tre utilis e traditionnellement dans le traitement symptomatique des tats neurotoniques des adultes et des enfants notamment en cas de troubles mineurs du sommeil dans le cadre de la mise sur le march de Te traditionnels base de plantes node a indiqu qu on sait par exemple que le millepertuis modifie l action des m dicaments suivants antihistaminiques inhibiteurs des transferts calciques barbituriques benzodiaz pines carbamaz pine oestrog nes cortisone warfarine statines cyclosporine antiviraux macrolides La j lisse est une plante m dicinale inscrite la pharmacop e dont la
14. UBLIQUE de 2002 2003 INDRE 36 NATINF 022404 infraction pr vue par les articles L 5422 1 L 5122 1 L 5122 2 AL 1 L 5111 1 du Code de la sant publique et r prim e par les articles L 5422 1 L 5422 14 AL 1 du Code de la sant publique et en application de ces articles a condamn FENIOUX Christian 8204500 A SHv3140 Y3 5d tEtOZH8SEZO xXv1i SE SL OLOZ cor 0 SUR L ACTION CIVILE a re u le conseil national de l ordre des pharmaciens en sa constitution de partie civile Pa d bout de sa demande tant au fond que sur le fondement de l article 475 1 du code de proc dure p nale ES APPELS Appel a t interjet par CONSEIL NATIONAL DE L ORDRE DES PHARMACIEN S le 01 mars 2007 son appel tant limit aux dispositions civiles Vu l arr t de la Cour d Appel de BOURGES en date du 24 avril 2008 qui a a re appel du conseil national de l ordre des pharmaciens r gulier en la forme au ron a confirm le jugement d f r a d bout les parties du surplus de leurs pr tentions Vu Parr t de la Cour de Cassation Chambre Criminelle en date du 19 Mai 2009 qui a cass et annul en toute ses dispositions l arr t susvis de la cour d appel de Bourges en date du 24 avril 2008 et pour qu il soit nouveau jug conform ment la loi renvoy la cause et les parties devant la cour d appel d Orl ans ce d sign e par d lib ration prise en chambre du conseil D ROULEMENT DES D B
15. a directive 2001183 en g n ral et de la notion de m dicament en particulier ne doit pas entra ner d entraves la libre circulation des marchandises sans commune mesure avec l objectif poursuivi en termes de protection sanitaire qu il revient donc au CNOP d analyser le produit eu gard aux crit res d finis par la Cour de Justice des Communaut s Europ ennes qui a d cid que Jl convient par cons quent de r pondre la premi re partie de la premi re question que l article 2 paragraphe 2 de la directive 2001183 doit tre interpr t en ce sens que cette directive ne s applique pas un produit dont la qualit de m dicament par fonction n est pas scientifiquement tablie sans pouvoir tre exclue qu en cons quence d faut de preuve d un doute les produits peuvent continuer recevoir la qualification de compl ment alimentaire Dans d ultimes conclusions le CNOP r plique sur le moyen tir de la tardivet de conclusions d pos es par son conseil que le CNOP a adress en temps utile ses conclusions et pi ces au conseil de la soci t Laboratoires Fenioux par courrier postal en date du 24 novembre 2009 que le d faut de r ception des pi ces et conclusions est d un changement non signal du num ro de bo te postale du conseil de la soci t Laboratoires Fenioux qu en mati re p nale en raison du principe d oralit des d bats la communication serait elle tardive des conclusi
16. a interjet appel de ce jugement le 1 mars 2007 que par arr t du 24 avril 2008 la Cour d appel de Bourges statuant sur les seuls int r ts civils a confirm le jugement entrepris en retenant que les produits en cause ne r pondaient ni la qualification de m dicament par pr sentation ni la guatifiention de m dicament par fonction mais que sur le pourvoi en cassation orm l encontre de cette d cision la chambre criminelle statuant par arr t du 19 mai 2009 a cass l arr t d appel Apr s avoir rappel la l gislation et la jurisprudence le CNOP fait valoir qu afin de v rifier si les produits en cause pourraient tre susceptibles de r pondre la qualification de compl ments alimentaires la cour devra au pr alable s interroger Sur leur qualification de m dicament et que si tel tait le cas les dispositions relatives aux compl ments alimentaires seraient alors inapplicables aux produits en cause 4 Ka o gt n 10on TA eNWun YA NA heHh OZROLZN KT41 COEGI 0107 7Z b0 Sur le moyen tir de l autorisation d livr e par l administration il est fait valoir que les autorisations de la DGCCRF obtenues pour la mise sur le march de certains des produits en cause en tant que compl ments alimentaires sont post rieures de plusieurs ann es aux faits sur lesquels s appuie le CNOP dans sa pains k que de plus une d cision administrative ne peut pas autoriser ce que la oi interdit Sur l l ment mat r
17. a r gulation de la glyc mie ou encore qu il tait susceptible d lever la pression art rielle ce produit est contre indiqu en cas d hypertension art rielle en Allemagne de favoriser un tat d rcoagulabilit de perturber la r gulation de lalglyc mie voire d exercer un retentissement psychiatrique Selon la note explicative de l Afssaps la racine d leuth rocoque est traditionnellement utilis e dans les asth nies fonctionnelles Selo l agence europ enne du m dicament ce produit est contre indiqu en cas d hypertension et n est pas recommand avant 12 ans ni ch la femme enceinte ou allaitante LEN mentionne en outre que l leuth rocoque fait partie des produits pouvant relever du statut de m dicament traditionnel base de plante 20 9207 620 1 SNHw3140 V9 5d bEpOcb9geo XYd 88 GL OLOZ ZOHO L leurh rocoque est contenu dans des sp cialit s pharmaceutiques vendues sur le march notamment par le laboratoire ARKOPHARMA Le conflit de qualification voqu e par Christian FENIOUX ne peut se s gler qu au profit de la qualification de m dicament puisque pouvant tre administr en vue de restaurer corriger ou modifier les fonctions physiologiques en exer ant sur elles un effet significatif ce produit r pond la d finition l gale du m dicament Sur le produit Ginseng Obtenu partir du ginseng d Asie Panax ginseng il est assez peu diff rent du ginseng de
18. ambre GREFFIER lors des d bats et au prononc de l arr t Madame Maryse PALLU RAPPEL DE LA PROC DURE LE JUGEMENT Le Tribunal correctionnel de CHATEAUROUX par jugement contradictoire SUR L ACTION PUBLIQUE a relax FENIOUX Christian des faits de EXERCICE ILLEGAL DE LA PROFESSION DE PHARMACIEN de 2002 2003 INDRE 36 infraction pr vue par les articles L 4223 1 AL 1 L 4211 1 du Code de la sant publique Art 132 8 et suivants du Nouveau Code P nal et r prim e par l article L 4223 1 AL 1 AL 2 du Code de la sant publique Art 132 8 et suivants du Nouveau Code P nal FALSIFICATION DE DENREES ALIMENTAIRES BOISSONS OU SUBSTANCES MEDICAMENTEUSES NUISIBLES A LA SANTE de 2002 2003 INDRE 36 infraction pr vue par l article L 213 3 AL 2 AL 1 1 du Code de la consommation et r prim e par les articles L 213 3 L 216 2 L 216 3 L 216 8 du Code de la consommation a d clar FENIOUX Christian coupable de COMMERCIALISATION OU DISTRIBUTION SANS AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE DE MEDICAMENT SPECIALITE PHARMACEUTIQUE GENERATEUR TROUSSE OU PRECURSEUR de 2002 2003 INDRE 36 NATINF 021307 infraction pr vue par les articles L 5421 2 L 5121 8 du Code de la sant publique et r prim e par les articles L 5421 2 L 5421 7 AL 2 du Code de la sant publique PUBLICITE POUR UN MEDICAMENT A USAGE HUMAIN TROMPEUSE O DE NATURE A PORTER ATTEINTE A LA PROTECTION DE LA SANTE P
19. cation de m dicament par fonction les plant s m dicinales composant les produits en cause ont des propri t s pharmacologiques m taboliques ou immunologiques reconnues et sont susceptibles d exercer une action significative sur les fonctions physiologiques que ces m mes produits sont compos s de plantes m dicinales relevant du monopole pharmaceutique que peu d entre elles ae e lib ralis es et qu en toute hypoth se elles sont vendues m lang es et non en l tat Sur la notion de sp cialit pharmaceutique il est fait valoir que la soci t de Christian Fenioux trompeusement d nomm e Laboratoire Fenioux Pharm a propos la vente des m dicaments par pr sentation et par fonction que ces m dicaments ayant t pr par s l avance tant pr sent s sous n conditionnement particulier et caract ris s par une d nomination sp ciale r pondent la d finition de la Sp cialit pharmaceutique telle que mentionn e l article L 5111 2 du code de a sant publique que leur commercialisation est constitutive du d lit de commercialisation de sp cialit pharmaceutique ou de m dicament fabriqu industriellement sans autorisation de mise sur le march que la publicit faite pour ces m dicaments sans l obtention d un visa pr alable de l autorit administrative en revendiquant des propri t s mon d montr es est galement constitutive du d lit de publicit trompeuse portant sur des
20. ce de prunier d Afrique compl te l action du saw palmetto en Jfreinant la prolif ration des cellules de la prostate Au regard de la teneur de l information ainsi diffus e dans le public par le vendeur du produit la qualification de m dicament par pr sentation tre retenue i Ce produit est galement un m dicament par fonction puisque compos de sabal Serena repens et de prunier d Afrique Pygeum africanum ces deux plantes tant inscrites la pharmacop e et leur vente tant r serv e aux pharmaciens De plus l expert judiciaire a relev que ce produit comportait un inhibiteur enzymatique et qu il tait compos de substances dont l action pharmacologique et m tabolique tait reconnue Le produit Prostapalm est donc un m dicament Sur le produit Harpagophytum Ce produit compos d harpagophyton est pr sent sous forme de g lules L Afssaps a d cid de la suspension de la fabrication et de la commercialisation de ce produit au motif que les g lules d nomm es Harpagophytum sont des m dicaments par fonction du Jait des propri t s intrins ques de la racine d harpagophyton qu elles contiennent En effet la racine d harpagophyton plante m dicinale inscrite la pharmacop e pr sente des activit s anti inflammatoires et analg siques attribu es notamment aux irido des qu elle contient y L harpagophytum est une plante inscrite la pharmacop e fran aise et non lib ralis
21. chiques aigu s b nignes ou en cas de nez bouch ou de rhume Il est vendu sous forme de nombreuses sp cialit s p aceutiques phytoth rapiques dot es d une AMM Renfermant des glucides le bourgeon de pin constitue une drogue balsamique et diur tique employ e dans les affections des voies respiratoires Pouvant tre administr en vue de restaurer corriger ou modifier les fonctions physiologiques en exer ant sur elles un effet significatif il r pond la d finition l gale du m dicament Sur le produit Chrysanthemum parthenium Le Chrysanthemum parthenium Grande camomille syn See ir parthenium est une plante herbac e huile essentielle dont l un des constituants majeurs est le camphre et contient des saponosides des d riv s de l acide caf ique et un ensemble de flavono des i 19 amp i U i 070770 A CQNHYJJHYN 7 4 bEbOCHELZO KY1 SE GL OLOZ cO b0 C bst une plante m dicinale insorite la pharmacop e dont la vente est r serv e aux pharmaciens sauf lorsqu elle est vendue en l tat ce qui n est pas le cas en l esp ce Les flavono des ont montr in vitro des propri t s antiradicalaires antilipoperoxydantes et antioxydantes et in vivo un effet chol r tique un effet h paprotecteur et un effet vitaminique P L expert judiciaire a clairement mis en vidence que ce produit devait tre qualifi de m dicament par fonction en estimant que reene plante
22. duits de Sant AFSSAPS en date du 2 avril 2001 qu aux termes de cet avis les produits contenant cette plante doivent tre consid r s comme des m dicaments compte tenu des oo li s son utilisation que 44 produits vendus par Christian FENIOUX sous forme de g lules taient compos s de plantes m dicinales inscrites la Pharmacop e que par courrier du 22 avril 2003 l AFSSAPS avait d j d nonc aupr s du parquet le non respect par Christian FENIOUX de sa d cision du 16 mai 2002 suspendant la mise sur le march de quinze m dicaments par fonction ou par pr sentation fabriqu s et commercialis s par ses soci t s qu une requ te de Christian FENIOUX devant le Conseil d Etat demandant l annulation de la d cision du 16 mai 2002 avait pourtant t rejet e le 11 juin 2003 qu une information a donc t ouverte le 19 avril 2004 contre Christian FENIOUX des chefs de commercialisation de m dicaments d pourvus d autorisation de mise sur le march de publicit trompeuse portant sur des m dicaments d exercice ill gal de la pharmacie en tat de r cidive l gale et de falsification de denr es ou substances m dicamenteuses et commercialisation de produits corrompus qu une expertise pharmacologique a t confi e au docteur MERLE lequel a consid r que la plupart des produits fournis avaient une activit proche de celle des m dteumelsr dont certains aux Propri t s potentiellement dangereuses que
23. e Sa vente est r serv e aux seuls pharmaciens L harpagophytum est une plante renfermant des glucosides qui poss dent des propri t s anti inflammatoires et antalgiques Il est notamment conseill en cas de douleurs articulaires ou musculaires d arthrite et d arthrose et de rhumatismes chroniques qu elle qu en soit la localisation Ses effets toxiques ont galement t rapport s fortes doses en particulier 16 L 80 8108 SNY1140 YJ Bd teroztreezo XYd 8E GL OLOZ ZOHO abortifs L Agence europ enne du m dicament EMEA mentionne en outre que l harpagophytum fait partie des produits pouvant relever du statut de m dicament traditionnel base de plante Il entre dans la composition d un certain nombre de sp cialit s pharmaceutiques commercialis es en France comme RUMAFIT ou ARKOPHYTUM GEL Pouvant incontestablement tre administr en vue de restaurer corriger ou modifier les fonctions physiologiques en exer ant un effet significatif il ne r pond pas aux seuls crit res du compl ment alimentaire et doit tre class comme m dicament Sur le produit Ginkgo Biloba Ce produit est pr sent sous forme de g lules compos es de Ginkgo Biloba I s agit d une plante m dicinale inscrite la pharmacop e dont la vente n a pas t lib ralis e Le 16 mai 2002 le directeur g n ral de l Afssaps a d cid que La fabrication la pr paration l importation l exploitation l exportat
24. e du m dicament 18 az0 l20f SN 3140 79 8d PEtOC BEZO Yd SE GL OLOZ 20 b0 Sur le produit Val riane vente de ce produit plante m dicinale inscrite la pharmacop e serv e aux pharmaciens La racine de val riane est compos e de substances actives l origine de propri t s s datives anticonvulsivantes et anxiolytiques La val riane entre dans la composition d un certain nombre de sp cialit s pharmaceutiques Ces m dicaments traditionnellement utilis s dans le traitement symptomatique de la nervosit notamment en cas de troubles l gers du sommeil appartiennent la classe pharmacologique des s datifs d origine v g tale dot s d une autorisation de mise sur le march qui mentionne comme effet secondaire certain tr s rare l h patite cytolytique Ce produit qui peut tre administr en vue de restaurer corriger ou modifier les fonctions physiologiques en exer ant sur elles un effet significatif r pond donc la d finition l gale du m dicament Sur le produit Bourgeon de pin Le bourgeon de pin est une plante m dicinale inscrite la pharmacop e Les personnes autres que des pharmaciens ne peuvent le vendre qu en l tat Or ce produit a t transform pour tre endu sous forme de g lules Le bourgeon s ch de pin sylvestre contient 5 ml Kg d huile essentielle Il est utilis dans le traitement des toux et au cours des affections bron
25. e du d cret du 20 mars 2006 pr cise que les plantes m dicinales ne sont exclues des compl ments alimentaires que s il est prouv qu elles ont un usage exclusivement th rapeutique Cour de Cassation 27 janvier 2009 que le fait que la DGCCRF les ait autoris s comme compl ments alimentaires le d montre te a70 600 A CHT31H0 59 Bd t8t oztrgezo KXa1 9E GL OLOZ cO0 b0 Il est demand la cour d carter l application de l article L 4211 1 sur le monopole des pharmaciens concernant la vente des plantes et substances alimentaires T est aussi fait valoir qu apr s des ann es de n gation du droit Europ en la Cour Cassation enfin consid r qu elle devait abandonner son ancienne jurisprudence et appliquer la directive du 10 juin 2002 qu ainsi par un arr t du 27 mars 2007 elle a d cid que ly Cour d appel qui statuait sur ce renvoi pr judiciel ne pouvait sans m conna tre l autorit qui s attachait l arr t de la Cour de Justice du 5 J vrier 2004 refuser de chercher si l ajout de vitamines pr sentait un caract re nuisible la sant de l homme que la chambre commerciale de la Cour de Cassation a par un arr t du 27 janvier 2009 consid r qu en se d terminant au vu des seules propri t s pharmacologiques du produit en cause sans tenir compte des autres caract ristiques de celui ci la Cour a priv sa d cision de base l gale que cette jurisprudence rejoint celle de la CICE qui dans son
26. e moins incoh rent de qualifier les m mes produits tant t de m dicaments ceci dans la poursuite visant leur commercialisation sans autorisation de mise sur le march et tant t de denr es servant l alimentation humaine pour en reprocher la falsification au pr venu Il vient d tre jug par la cour que ces produits taient des m dicaments C est juste titre que le premier juge n a pas retenu le pr venu dans les liens de la pr vention de ce chef LL Outre l l ment mat riel de commercialisation des produits en cause qui n est pas contest l l ment intentionnel des infractions commises est galement tabli d s lors que la production et la vente de produits sont le fait d un industriel avis qui a d j t poursuivi et condamn pour des faits identiques alors par ailleurs qu il est entour depuis de nombreuses ann es de personnes comp tentes pour le renseigner et qu il conna t l opposition officielle des autorit s qualifi es quant la commercialisation par lui des a en cause Il est donc certain qu il ne peut ignorer les dispositions l gales qu il a transgress es Sur le piad c int r ts civils l article L 4231 2 du code de la sant publique donne comp tence au CNOP pour exercer tous les droits r serv s lal partie civile relativement aux faits portant un pr judice direct ou indirect l int r t collectif de la profession pharmaceutique En sa qualit d ordre pr
27. e si une bonne sant et d s anticorps vigoureux peuvent viter la maladie qu il y a lieu d appr cier ces pr sentations en fonction des connaissances actuelles du consommateur qui ach te de la margarine anti cholest rol ou du vin et des pommes et qui lit longueur de journ e des journaux qui exposent scientifiquement les bienfaits de tel ou tel aliment pour sa sant qu au surplus Christian FENIOUX ne commercialise ses produits que sous le conseil de th rapeutes parfaitement m me de savoir qu ils ne prescrivent pas des m dicaments et qui savent donner les conseils utiles pour que le consommateur ne soit pas tromp sur les effets de ces produits que ce mode de commercialisation donne toutes les garanties de conseil que ne donnent pas les ventes par Internet qui ne cessent de se d velopper sans le moindre conseil ou les ventes en grande surface qu en cons quence rien ne permet de caract riser le m dicament par pr sentation que s il est vrai que l article L 5111 1 du Code de la sant publique dispose qu en cas de doute sur la qualification d un produit il convient de le consid rer comme tant un m dicament la Cour de Justice des Communaut s Europ ennes a le 15 novembre 2007 d cid que les dispositions communautaires relatives aux m dicaments doivent garantir outre la protection de la sant humaine la libre circulation des marchandises de sorte que l interpr tation des dispositions de l
28. entes Il existe in ontestablement de ce chef une atteinte l image de la profession de pharmacien caus par le pr venu Les infractions ont galement contraint le CNOP et donc l ensemble de la profession exposer des frais de pr vention et d information du public dans un but de sant publique Ceci justifi que soit allou e au CNOP la somme de 15 000 titre de dommages it r ts ainsi qu une indemnit de 3000 sur le fondement de l article 47511 du code de proc dure p nale Les autres demandes du CNOP tendant ce que la cour ordonne la destruction des m dicaments objet de la pr vention l interdiction de commercialiser les produits en cause et la publication de la d cision seront rejet es d s lors que l action publique n est plus en cause que le parquet a renonc faire appel des relaxes prononc es que l enjeu de la pr sente proc dure est limit l aspect indemnitaire de la poursuite et que la somme allou e indemnise en totalit le pr judice subi par la partie civile i statuant publiquement et contradictoirement Vu l arr t de la Cour de cassation en date du 19 mai 2009 Statuant sur l appel r guli rement form par le Conseil national de l ordre des pharmac id INFIRME l jugement d f r en ses dispositions civiles sauf en ce qu il a re u le Conseil national de l ordre des pharmaciens en sa constitution de partie aivile LE FAISANT DROIT pour part
29. es conditions normales d emploi il n est pas capable de restaurer corriger ou de modifier des fonctions physiologiques de mani re significatives en exer ant une action pharmacologique immunologique ou m tabolique que la position de la CJCE tant aujourd hui parfaitement claire la Cour de Cassation s appuie sur 6 crit res pour qualifier un produit de m dicament par fonction que la CJCE a jug propos des produits compos s de vitamines que leur qualification de m dicament d pend du dosage des vitamines que la Cour de Justice des Communaut s Europ ennes a eu l occasion d affirmer que pour d cider si un produir rel ve de la d finition du m dicament par fonction au sens de la directive 2001183 telle que modifi e par la directive 2004127 instituant un code communautaire relatif aux m dicaments usage humain les autorit s nationales agissant sous le contr le du juge doivent se prononcer au cas par cas en tenant compte de l ensemble des caract ristiques du produit dont notamment sa composition ses propri t s pharmacologiques immunologiques et ou m taboliques telles qu elles peuvent tre tablies en l tat actuel de la connaissance scientifique ses modalit s d emploi l ampleur de sa diffusion la connaissance qu en ont les consommateurs et les risques que peut entra ner son utilisation Toutefois le seul fait qu une ou plusieurs plantes m dicinales entrent dans la composition d un produit ne suffit pas
30. eutiques de l insuffisant veineuse de l insuffisance circulatoire c r brale de l art rite des membres inf rieurs de l d me cyclique idiopathique diminution de la perm abilit capillaire d la maladie d Alzheimer de l infarctus c r bral et de la schizophr nie en sorte qu administr en Vue de restaurer corriger ou modifier les fonctions physiologiques il r pond la d finition l gale du m dicament 17 a a7n n2 A SNT371H 0 9 5d t6toztrgezZzo XwW1 8 6SL OLOZ ZOPO ur roduit_ Aub pine L aub pine est une plante m dicinale inscrite la pharmacop e dont la vente n est lib ralis e qu en l tat Utilis e comme tonicardiaque et spasmolytique elle constitue un m dicament par fonction Ce caract re est admis par l AFSSAPS qui a consid r que Les g lules d nomm es Aub pine sont des m dicaments par Jonction du Jait des propri t s intrins ques de la sommit fleurie d aub pine qu lles contiennent En effet la sommit fleurie d aub pine plante m dicinale inscrite la pharmacop e poss de des effets inotrope positif et chronotrope n gatif elle am liore l jection systolique les Sympt mes subjectifs et l lectro cardiogramme des insuffisants cardiaques l gers et diminue leur rythme cardiaque L aub pine est utilis e comme substance active de m dicament disposant d une AMM comme par exemple l Aub pine Boiron Ce produit peut incontestablement
31. ider et d poser ses propres conclusions pr par es ces lesquelles contiennent une r ponse compl te et ad quate aux moyens et demandes de la partie civile ce dont il r sulte que le droit de Christian FENIOUX de se d fendre face la demande du Conseil National de l Ordre des Pharmaciens a t exerc pleinement En cons quence la demande tendant ce que les pi ces produites par la partie civile soient cart es des d bats sera rejet e Au fond Les demandes de la partie civile tendent la r paration du pr judice qu elle pr tend avoir subi du chef de l ensemble des infractions poursuivies alors que le na correctionnel de Ch teauroux a relax Christian FENIOUX pour partie de ces faits Il sera rappel que Christian FENIOUX a t renvoy devant le tribunal correctionnel par le juge d instruction de Ch teauroux pour quatre s ries d infractions La premi re s rie d infractions concerne le fait d avoir courant 2002 et 2003 commercialis ou distribu titre gratuit en gros o au d tail une sp cialit pharmaceutique ou tout autre m dicament fabriqu industriellement en l esp ce les produits d nomm s IMMUNOSTIM MAITAKE MACASOYAM MILLEPERTUIS FORT YAMPROACTIF CAMU CAMU SHI TA KE et LITHO PROSTPALM sans autorisation de mise sur le march ou apr s que cette autorisation tait suspendue ou supprim e Le tribunal a consid r que les produits IMMUNOSTIM et MILLEPERTUIS FORT devaient tre
32. ie aux demandes du Conseil national de l ordre des pharmaciens j Y CQCNYJJYA YA BA tEtOZtHaezZzo Y4 GE OL OLOZ Z 0 UE CONDAMNE Christian FENIOUX lui payer la somme de 15 000 titre de dorrimages int r ts en r paration de son pr judice et celle de 3 000 sur le fo dement de l article 475 1 du code de proc dure p nale REJET oute autre demande LE GREFNER LE PRESIDENT Lutter Yves ROUSSEL j l 25 o7n oa gt n A QNH JIJHYNA YA NA tEtOZt8EZO KVA B2 GL 0LOZ Zoto
33. iel des infractions poursuivies il est fait valoir s agissant de la qualification de m dicament par pr sentation que le conditionnement des produits en cause fait explicitement mention de propri t s curatives ou pr ventives se r f rant implicitement ou explicitement des tats pathologiques tous reconnus comme des maladies au sein de la classification internationale des maladies que ces produits sont pr sent s comme des m dicaments cette apparence r sultant tant de leur aspect ext rieur sous forme de g lules que du nom m me du produit qui tend faire na tre une certitude m me implicite de ses vertus th rapeutiques velle r sulte galement des termes Laboratoire et Pharm accol s celui e Fenioux qui laissent entendre que les produits seraient fabriqu s par un laboratoire pr sentant les m mes garanties qu un tablissement pharmaceutique qu eu gard au nom de fantaisie des g lules en cause t la pr sentation m dicamenteuse qui en est faite par les documents publicitaires il ne saurait tre soutenu qu il s agit de compl ments alimentaires que le directeur g n ral de l AFSSAPS a r pondu au magistrat instructeur en date du 18 mars 2005 que les documents publicitaires recueillis au cours de 1 enqu te ont conduit qualifier les produits qui y sont d crits de m dicaments ee pr sentation compte tenu des indications th rapeutiques qui sont reven qe que s agissant de la qualifi
34. il est demand la cour de qualifier chacun des produits objet des poursuites la vue des textes actuels plus favorables et des jurisprudences actuelles tant de la CICE que de la Cour de cassation a Sur les plantes m dicinales inscrites la pharmacop e il est fait valoir que s il existe bien un article L 4211 1 du Code de la sant publique qui r serve aux pharmaciens la vente des plantes m dicinales inscrites la pharmacop e et que s il existe bien un article D 4211 11 qui liste les plantes pouvant tre vendues par des personnes autres que les pharmaciens et un article D 4211 12 sur les m langes de plantes il n existe par d article D 4212 12 que les deux d crets n 2008 841 et n 2008 839 ont profond ment modifi ces articles et r duit la port e du monopole des pharmaciens qu en effet le d cret n 2008 841 a lib ralis la vente de 140 plantes qui peuvent tre vendues pat des personnes autres que les pharmaciens que d autre part le d cret n 2008 839 du m me jour pr cise que lorsque l emploi de plantes m dicinales inscrites la Pharmacop e a t autoris dans les compl ments alimentaires en application du d cret du 20 mars 2006 ces compl ments alimentaires peuvent tre vendus par des personnes autres que des pharmaciens que le d cret 2008 839 met fin la situation absurde qui existait auparavant et retire du monopole des pharmaciens les g lules de plantes seules ou m lang es qui
35. ins th rapeutiques et tout produit contenant du kawa s Plus r cis ment la d cision du 13 mars 2003 emporte interdiction de l mise sur le march titre gratuit ou on reux de la d livrance et l utilisation des fins th rapeutiques du kava Kavakava Piper methysticum et de produits en contenant sous toutes formes l exception des m dicaments hom opathiques des dilutions gales ou sup rieures la 5e dilution cent simale hahnemannienne Par ailleurs compte tenu de la pr sence de certaines mol cules ce produit pr sente un risque potentiel d interactions m dicamenteuses Le Kawa Kawa est une plante m dicinale inscrite la pharmacop e dont la vente est r serv e aux pharmaciens Pouvant incontestablement tre administr en vue de restaurer corriger ou modifier les fonctions physiologiques en exer ant un effet significatif il r pond donc la d finition l gale du m dicament Sur les autres produits base de plantes il est tabli concernant la bourdaine que le 23 mai 2005 l Afssaps a d tid de suspendre la fabrication l exploitation et l exportation la distribution en gros le conditionnement et la mise sur le march des i oduits commercialis s par la soci t EUROFLOR DIFFUSION que cet organisme a estim que les g lules de bourdaine sont des m dicaments par fonction du fait des propri t s des drogues qu ils contiennent en effet l corce de bourdaine
36. ion la distribution en gros la mise sur le march la d tention la publicit l utilisation la prescription la d livrance des g lules d nomm es Ginkgo Biloba sont suspendues jusqu mise en conformit des produits au regard de la l gislation et de la r glementation en vigueur au motif que Les g lules d nomm es Ginkgo Biloba sont des m dicaments par fonction du fait des propri t s intrins ques de la feuille de ginkgo qu elles contiennent En effet certains constituant de la feuille de ginkgo plante m dicinale inscrite la pharmacop e poss dent des propri t s vaso r gulatrices sur l ensemble de l arbre vasculaire exer ant notamment une activit vasodilatatrice sur les art rioles et vasoconstrictrice sur les veines Selon le Professeur Rougereau qui a d pos un rapport d expertise dans une autre affaire Le ginkgo biloba poss de des mol cules sp cifiques glycoprot ines et des min raux qui auraient des effets d apr s l utilisation coutumi re sur le syst me nerveux et sur la circulation sanguine Ces mol cules ont donn lieu des recherches en pharmacologie et constituent le Principe actif des m dicaments Le gingko biloba entre dans la composition d un certain nombre de on M pharmaceutiques dot es d une autorisation de mise sut le marche Il est un vasodilatateur ayant un effet significatif permettant d tre autoris au titre de m dicaments dans les indications th rap
37. ionnels ne caract risent en rien une Composition m dicamenteuse que le cartilage de requin est un aliment traditionnel et s il contient de la glucosamine et d la condro tine ces substances sont m me autoris es dans les aliments destin s une alimentation particuli re et ont donc bien un caract re strictement alimentaire que le millepertuis est d un usage fr quent en cosm tique et m me pour sa fleur en alimentation que c est galement un colorant qu il est express ment autoris comme additif alimentaire 8 TT o n lln ri QNYIJJYNA 51 4 bEHOZRALZO 4 9 CL OL Z ZO Ht0 certaines doses que les publicit s actuelles du produit Activia montrent que stimuler les anticorps et renforcer les d fenses immunitaires sont des propri t s pharmacologiques qui sont parfaitement reconnues dans l alimentation traditionnelle que de m me le thym le romarin ou la menthe poivr e ont des propri t s pharmacologiques sans que pour autant on puisse les qualifier de m dicament que par ailleurs il n est pas tabli que les modalit s d emploi des produits auraient un quelconque caract re th rapeutique et que depuis le d cret du 20 mars 2006 il est tabli que les compl ments alimentaires doivent tre vendus avec un mode d emploi qui n est pas une posologie que sur le plan de l ampleur de la diffusion Les produits en cause sont commercialis s dans toute l Europe comme compl ments alimentaires et sont parfaite
38. it Shit Ta Ke Ce produit est vendu sous forme de g lules forme habituellement r serv e aux m dicaments Il y est fait mention d une posologie Sa composition est indiqu e Pour un consommateur normalement averti il se pr sent comine un m dicament Il est donc un m dicament par pr sentation D autre part ce produit est compos de siitake qui est un champignon contenant des substances dont l action pharmacologique et m tabolique est reconnue susceptibles d avoir des effets physiologiques significatifs Ce champignon a fait l objet d un certain nombre de publications relatives son int r t potentiel dans l indication d crite dans la pr sentation qui en est faite De tr s nombreux articles scientifiques dans le domaine de la sant sont r f renc s dans la base de donn e Pubmed de la biblioth que nationale de m decine am ricaine Le professeur Merle a relev que l un des constituants de ce champignon le lentinane a des propri t s immunostimulantes et anticanc reuses La qualification de m dicament par fonction l emporte donc sur celle de compl tnent alimentaire Sur le produit Prostapalm Comme beaucoup de m dicaments ce produit est vendu sous forme de g lules Il y est fait mention de sa composition et de sa posologie Ce produit est pr sent la vente avec l indication suivante l hypertrophie b nigne de la prostate Quelle prise en charge phytoth rapique envisage
39. ment connus du public comme des compl ments alimentaires et non comme des m dicaments que tous les consommateurs connaissent ces produits sans que personne n ait jamais eu l id e de se rendre uniquement dans une pharmacie pour les acheter qu il est d ailleurs remarquable que toutes les pharmacies vendent ces m mes produits en vente libre et en acc s libre avec m me le plus souvent une pr sentation manifestement th rapeutique que sur le plan des risques pour la sant l AFSSAPS et l expert ne soutiennent l existence de risques que pour le Yam et le Millepertuis mais que ces risques ne sont nullement av r s et ne r sultent d aucune tude scientifique aux doses prescrites par C FENIOUX que la meilleure preuve de l absence de risque r sulte de l absence totale de tout incident de sant de toute alerte de Pharmacovigilance sur ces produits qui sont commercialis s depuis des ann es que concernant le millepertuis le seul document existant est un avis de l AFSSAPS recommandant d apposer une mention sur le fait que pour certaines personnes la prise de millepertuis est d conseill e en raison de traitements m dicaux lourds que ce texte ne vise que le m dicament base de millepertuis et cette simple mention d montre que l AFSSAPS elle m me a consid r que cette mention tait un moyen suffisant et proportionn au sens de la jurisprudence europ enne sans que cela ait pour effet d en interdire la vente libre ce qui serait
40. ofessionnel le CNOP est habilit d fendre en justice les atteintes port es l exercice de la pharmacie comme tant d tenteur d une d l gation de service public en mati re de protection de la sant publique La commission par Christian FENIOUX des infractions susvis es porte atteinte aux missions dont le CNOP est galement investi quant l int r t collectif de la profession de pharmacien qu il est apte d fendre Va o7n azn TA QaNU7Yn YA QHA tEtOZt8EeZO YJ BELGL OL Z ZO Fb0 azr zo A C est donc tort que le tribunal a statu ainsi qu il l a fait cet gard le CNOP fait justement valoir que l exercice de la profession de pharmacien est strictement r glement e que les conditions d acc s celle ci et de pratique sont encadr es par le code de la sant publique que le monopole pharmaceutique a pour fondement la comp tence du pharmacien form la connaissance du m dicament par plusieurs ann es d tudes qu en contrepartie de ce monopole les pharmaciens sont astretnts une mission de service public garantissant aux patients la qualit et la s curit des m dicaments qu ils d livrent qu ainsi toute personne o qu elle se trouve sur le territoire doit pouvoir se procurer les m dicaments dont elle a besoin tout moment du jour et de la nuit et que Christian FENIOUX a exerc la profession de pharmacien sans aucune garantie de Comp tence et sans les responsabilit s aff r
41. on N d Fei Iton amp 220 t00 A eu DOSSIER N 09 00691 ARR T DU 02 FEVRIER 2010 YR N 2010 44 INTERETS CIVILS Prononc publiquement le MARDI02 FEVRIER 2010 par la Chambre des Appels Correctionnels section des int r ts civils Sur appel d un jugement du Tribunal correctionnel de CHATEAUROUX du 21 f vrier 2007 Vu l arr t de la Cour d Appel de BOURGES du 24 avril 2008 Vu l arr t de la Cour de Cassation Chambre Criminelle en date du 19 mai 2009 PARTIES EN CAUSE DEVANT LA COUR FENIOUX Christian n le 16 ao t 1953 SAUMUR MAINE ET LOIRE 049 Fils de FENIOUX Roger et de RATHOUIS Ren e Pr sident directeur g n ral De nationalit fran aise Demeurant 239 route de TOURS 36250 SAINT MAUR Pr venu intim Comparant Assist de Ma tre BEUCHER Christian avocat au barreau d ANGERS de la scp BEUCHER DEBETZ HAUFF CONSEIL NATIONAL DE L ORDRE DES PHARMACIENS 4 avenue Ruysda l 75008 PARIS Partie civile appelant Repr sent par Ma tre SAUMON Olivier avocat au barreau de PARIS DU CABINET VATIER et associ s F SHYJTH0 Y9 Bd tEtOZtr8EZ0O XYd GE GL OLOZ ZOTO COMPOSITION DE LA COUR lors des d bats du d lib r Pr sident Monsieur Yves ROUSSEL Conseiller faisant fonction de Pr sident de Chambre Conseillers Madame Nicole PAUCOT BILGER Madame Adeline DE LATAULADE arr t prononc par Monsieur ROUSSEL Conseiller faisant fonction de Pr sident de Ch
42. onc au cas par cas v rifier si la pr sentation du produit faite au consommateur peut l induire en erreur sur les effets de ce produit en lui laissant croire que ce produit le gu rirait d une maladie que depuis des ann es Monsieur FENIOUX pr cise dans ses pr sentations qu il ne s int resse qu la sant et non la maladie qu il vend des aliments comme des p tes ou du riz et des compl ments alimentaires qui ont un effet b n fique sur la sant qu aujourd hui le R glement europ en du 20 d cembre 2006 dit R glement All gation oblige soumettre la Commission europ enne toutes all gations concernant un effet 9 2 8270 2101 SNT71H 0 Y3 Bd bEPOZHSEZO Yd 98 91 OLOZ ZOTO nutritionnel ou un effet sur la sant quelque soit la nature du produit que la Commission exige des justifications scientifiques ce qui d montre bien que ces all gations ne sont pas interdites et qu elles doivent tre justifi es scientifiquement que Christian FENIOUX n a jamais outrepass ce qui tait permis en faisant r f rence aux effets physiologiques de ces produits sur la sant sans faire r f rence la maladie qu augmenter les d fenses immunitaires n est pas une r f rence la maladie parce que cela concerne tous les aliments et en premier lieu le lait maternel qui n est manifestement pas un m dicament qu il en est de m me de la stimulation des anticorps qui n est qu un effet strictement physiologique m m
43. ons et pi ces d une partie est sans incidence sur la r gularit de la proc dure qu il a t jug que le tribunal ne peut carter les pi ces produites aux d bats au motif qu elles auraient d tre communiqu es la partie adverse ant rieurement l audience et que le pr venu qui a pu les discuter lors du d bat contradictoire ne saurait se plaindre de ne pas en avoir re u communication l avance que tout au plus la juridiction peut elle renvoyer l affaire si elle l estime n cessaire 10 yl azor elo A QNYJJH40 9 5d tEpOZtSeZO XY1 JE SL OLOZ ZOTO SUR CE LA COUR Sur la demande tendant ce que les pi ces produites par la partie civile soient cart es Si la proc dure p nale doit tre quitable et contradictoire et pr server l quilibre des droits des parties ainsi que le prescrit l article pr liminaire du code de proc dure p nale il n appara t pas que ce principe a t viol non plus que celui dict l article 427 alin a 2 du m me code par la production jug e tardive des pi ces et conclusions de la partie civile d s lors que l enjeu de la proc dure les moyens et les pr tentions de la partie civile taient parfaitement connus du pr venu au stade de l audience qui allait se tenir devant a cour d appel d Orl ans par suite de l arr t rendu par la Cour de Cassation et que le pr venu auquel il a t propos l audience de demander le renvoi de l affaire a pr f r pla
44. ont fait l objet d une autorisation en application de l article 16 du d cret du 20 03 06 que Christian FENIOUX a justifi devant le tribunal que tous les produits vis s dans les poursuites ont bien t r guli rement autoris s en application du d cret du 20 mars 2006 IMUNOSTIM par une d claration dat e du 2 novembre 2006 et les produits MILLEPERTUIS FORT MA TAKE SHIITAKE PROSAPALM YAM PROACTIF MACASOYAM une d claration en date du 7 septembre 2006 que tous ces produits taient d j autoris s en Belgique qu il en r sulte qu il ne peut pas lui tre reproch l usage de plantes m dicinales contenues dans des compl ments alimentaires dument autoris s en application du d cret du 20 mars 2006 Que si ces plantes sont autoris es et en vente libre dans les compl ments alimentaires c est n cessairement que ces plantes n ont pas un usage exclusivement pharmaceutique au sens de l article 2 2 4 du d cret du 20 mars 2006 que de m me le cartilage de requin comme celui de la raie sont consomm s depuis des d cennies et leur caract re alimentaire n est pas s rieusement contestable que si un m me produit alimentaire ou compl ment alimentaire peut aussi entrer dans la fabrication de m dicament en raison de ses propri t s pharmacologiques et de son dosage la Cour de Cassation ensuite de la CJCE a reconnu que ce seul crit re ne permettait pas de qualifier un produit de m dicament que d autre part le texte m m
45. pour conclure que ce produit permet de restaurer de corriger ou de modifier des fonctions physiologiques en exer ant une action pharmacologique immunologique ou m tabolique ou d tablir un diagnostic m dical au sens de l article ler point 2 sous b de la directive 2001183 En effet il est possible que eu gard notamment la faible quantit de substance active qu il contient et ou ses modalit s 7 Ce ovhn hih CNW YA 4 bEPOZREEZO Y4 IE CL OLOZ ZOTO d emploi un produit base de plantes m dicinales n ait pas d effet sur les fonctions physiologiques ou qu il produise des effets insuffisants pour tre un m dicament par fonction et que c est la vue de ces jurisprudences que la Cour devra au cas par cas v rifier si le CNOP apporte la preuve que les crit res retenus par la Cour de Cassation sont en l esp ce r unis pour chaque produit Sur les compl ments alimentaires il est fait valoir que le CNOP pour satisfaire ses int r ts tente de faire croire que les compl ments alimentaires ne sont et ne peuvent tre que des aliments n ayant aucun autre effet qu un aliment consomm aux doses habituelles que cependant l article 2 du d cret du 20 mars 2006 qui est la copie de la directive du 10 juin 2002 pr cise que leur but est de compl ter le r gime alimentaire normal et qui constituent une source concentr e de nutriments ou d autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique seuls ou combin s
46. r La pr sence d un ad nome prostatique p se lourdement sur la qualit de vie des malades La prise en charge phytoth rapique permettra la Jois une am lioration des sympt mes mais aussi une limitation des risques de complications infections urinaires troubles sexuels En r sum l apparition de l hypertrophie b nigne de la prostate est synonyme de troubles quotidiens plus ou moins invalidants 15 A a7 Aao A QNYJIHO v9 Bd bPEPOZPACZO KnA 181G OLOZ ZO Hb0 d autant que ceux ci peuvent voluer en gravit Un suivi rigoureux s av re indispensable et un recours la Phytoth rapie se r v le judicieux Agit dans la prise en charge de l ad nome prostatique par inhibition de la synth se des prostaglandines Ca Diur tique anti inflammatoire et analg sique Vient faciliter les Jonctions d limination urinaire et digestive et ainsi augmenter la quantit d urine en cas d inflammation des reins et de la vessie L Afssaps a estim que ce produit tait un m dicament Prostapalm est pr sent comme un m dicament notamment du fait des all gations figurant dans la fiche Produit outre cet effet anti andrag ne le saw palmetto exerce une activit anti inflammatoire et antioed mateuse De nombreux essais cliniques mettent en vidence l int r t de l extrait lipidost rolique du palmier de Floride dans le traitement des troubles urinaires dus une hypertrophie b nigne de la prostate l cor
47. r duire le taux de mauvais cholest rol et que le yam stimulerait les glandes surr nales Les produits Macasoyam et Yam Proactif sont galement des m dicaments par fonction En effet l action pharmacologique du maca du soja et du yam est reconnue et l expert judiciaire a relev que cette Pr paration comportant des hormones oestrog niques il s agissait d un m dicament et non pas d un compl ment alimentaire qu il tait dangereux d utiliser en dehors d une indication et d une surveillance endocrinologique t Ces produits ne peuvent donc pas tre class s parmi les compl ments alimentaires et sont donc des m dicaments s Sur le produit Camu Camu DA Ce produit est vendu sous forme de g lules Il y est fait mention d une posologie 3 6 g lules par jour et d une composition qui lui donnent l apparence d un m dicament Il s agit donc bien d un m dicament par pr sentation Ce produit est compos de baie de camu camu qui une plante amazonienne ayant des propri t s m taboliques Ces baies contiennent des substances dont l action m tabolique est reconnue L expert a relev que ce produit apportait environ un gramme de vitamine C par jour lorsqu il est pris raison de 5 g lules par jour et que ceci repr sentait une dose forte n employer que dans un contexte pathologique En effet cette dose est 10 fois sup rieure l apport alimentaire normal et ne peut tre q
48. rations de plantes pr sentes dans les compl ments alimentaires ayant fait l objet de la d claration pr vue l article 16 pendant une p riode maximale de douze mois et sous r serve qu elles n aient pas fait l objet d un refus d inscription dans l arr t mentionn au 2 dans les conditions pr vues au 8 de l article 16 que pr cis ment tous les produits en cause ont obtenu cette autorisation de l article 16 alors qu il n est nullement d montr que ces plantes ont un usage exclusivement th rapeutique qu enfin d s lors que ces produits ont t autoris s par la DGCCRF conform ment l article 16 Christian FENIOUX n avait aucune autre d marche entreprendre et il pouvait commercialiser librement ces produits la d cision de la DGCCRF tant une d cision administrative susceptible de recours par toute personne int ress e comme le CNOP qui n a bien entendu jamais engag aucun recours Sur les m dicaments par fonction il est fait valoir que la jurisprudence permet de d terminer si un produit rel ve de la cat gorie du m dicament par fonction au regard de sa composition ses propri t s pharmacologiques ses modalit s d emploi l ampleur de sa diffusion la connaissance qu en ont les consommateurs les risques que peut entra ner son utilisation qu au regard de ces crit res le cartilage de requin les champignons que l on trouve aujourd hui sur les march s le soja comme le Yam qui sont des aliments tradit
49. tre administr en vue de restaurer corriger ou modifier les fonctions physiologiques en exer ant sur elles un effet significatif et r pond donc la d finition l gale du m dicament Sur le produit Ortosiphon Tl s agit d une plante m dicinale inscrite la pharmacop e La feuille d orthosiphon poss de des propri t s diur tiques avec une limination abondante corr lative de chlorures d ur e et d acide urique chol r tiques stimulation des cellules h patiques avec augmentation de la s cr tion biliaire et cholagogues puissantes acc l ration de l excr tion biliaire par le foie et acc l ration de l va uation biliaire avec un renforcement de l activit antitoxique du foie hypocholest rol miante hypoglyc miante qui peut tre utile en appoint dans le traitement du diab te non insulino d pendant L orthosiphon est principalement utilis chaque fois qu il est n cessaire d augmenter la diur se pour favoriser la digestion et ner ns le travail du foie L orthosiphon renferme des mol cules effet anticonceptif et anti infl atoire L efficacit significative de la plante est l origine de sa pr sence dans huit sp cialit s pharmaceutiques en tant que substance active Ce produit qui peut incontestablement tre administr en vue de PA corriger o modifier les fonctions physiologiques en exer ant sur elles un effet significatif r pond donc la d finition l gal
50. ualifi e de compl ment alimentaire En r alit elle ne peut tre envisag e que dans une situation pathologique de carence alimentaire La directive communautaire du 10 juin 2002 relative aux compl ments alimentaires a t transpos e en droit fran ais aux termes d un d cret n 2006 352 du 20 mars 2006 relatif aux compl ments alimentaires et l article 3 de l arr t du 9 mai 2006 relatif aux nutriments pouvant tre employ s dans la fabrication des compl ments alimentaires pris pour son application pr voit que l utilisation des substances vitaminiques et min rales num r es l annexe I ne doit pas conduire un d passement des doses Journali res mentionn es l annexe III du pr sent arr t compte tenu de la portion journali re de produit recommand e par le fabricant telle qu elle est indiqu e dans l tiquetage Cette annexe 14 ne 220 110F SN 3140 99 Bd t6pOct9220 11 18 GL OLOZ LO HP0 IN relative aux doses journali res maximales indique pour la vitamine C 180 mg Il existe de nombreuses sp cialit s pharmaceutiques contenant de la vitamine C commercialis e en tant que substance active Dans ces conditions la qualification de compl ment alimentaire revendiqu e par Christian FENIOUX doit tre cart e en raison des effets physiologiques significatifs du produit En cons quence le produit Camu Camu est un m dicament par pr sentation et par fonction ur le
51. uisqu il est compos de ma take grifola frondosa qui est un champignon asiatique de la famille des polyporac es Le ma take a fait l objet d un certain nombre de publications relatives son int r t potentiel dans l indication d crite dans la pr sentation qui en est faite Il est compos de substances dont l action immunologique et pharmacologique sont reconnues Par son action immunologique il pr sente un int r t ventuel comme adjuvant dans le traitement des cancers et aurait des applications dans le traitement de l hypertension ou du diab te par exemple Cependant il pr sente des risques pour la sant puisque compte tenu de ses effets th rapeutiques des interactions pourraient tre possible chez des patients trait s pour l hypertension ou le diab te Il est utilis en m decine traditionnelle asiatique donc connu comme m dicament Il est manifestement destin tre administr en vue de corriger ou de modifier les fonctions physiologiques en exer ant une action immunologique 13 bPEPOZPREZO KA 1E GL OLOZ ZOPO 220 910B SHT1140 YJ Bd ur L duits Macgsoyam et Yam Proactif Il s agit de m dicaments par pr sentation vendus sous forme de g lules En effet ils contiennent du maca du soja et du yam dont la notice dit que le maca am liore la production par l organisme de ses propres hormones au fur et mesure de ses besoins tandis que le Soja est pr sent comme susceptible de
52. vente est r serv e aux pharmaciens sauf lorsqu elle est vendi e en l tat ce qui n est pas le cas en l esp ce Ce p duit qui peut tre administr en vue de restaurer corriger ou modifier les fonctions physiologiques en exer ant un effet significatif r pond donc la d finition l gale du m dicament Gt 21 o 7n4b7n A CN27190 YVA Id tetoztgezo YJ 8E GL OLOZ c0 0 CE Sur le produit Kawa Kawa Le kawa kawa ou kava ou piper methysticum est une plante originaire des les du sud du Pacifique o elle est utilis e comme une boisson narcotique ou des fins m dicinales Les lactones principaux constituants du kawa sont consid r s cornme ayant des propri t s pharmacologiques analg siques et anesth siques Aux Etats Unis il est utilis pour ses propri t s anxiolytiques et de nombreuses tudes pharmacologiques ont t men es qui d montrent les effets s datifs hypnotiques et anxiolytiques du produit En France seuls les m dicaments hom opathiques base de kawa sont autoris s Les effets du produit sont parfois d l t res Ainsi une trentaine de cas d atteintes h patiques graves sont survenus en Allemagne et en Suisse chez des patients ayant consomm des produits base de kaw Cam tenu de la gravit de ces effets ind sirables et bien qu aucun cas ne soit survenu en France l Afssaps a suspendu la d livrance et l utilisation de ces produits des f
Download Pdf Manuals
Related Search