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1 STMG 1

1. ARNOLPHE Quoi AGNES Pris ARNOLPHE Euh AGNES ARNOLPHE Pla t il AGNES Je rose Et vous vous f cherez peut tre contre moi ARNOLPHE Non AGNES Si fait ARNOLPHE Mon Dieu non AGNES Jurez donc votre foi ARNOLPHE Ma foi soit AGNES Il m a pris Vous serez en col re ARNOLPHE Non AGNES Si ARNOLPHE Non non non non Diantre que de myst re Qu est ce qu il vous a pris AGNES Il ARNOLPHE part Je souffre en damn AGNES Il m a pris le ruban que vous m aviez donn A vous dire le vrai je n ai pu m en d fendre ARNOLPHE reprenant haleine Passe pour le ruban Mais je voulais apprendre S il ne vous a rien fait que vous baiser les bras AGNES Comment est ce qu on fait d autres choses ARNOLPHE Non pas Mais pour gu rir du mal qu il dit qui le poss de N a t il point exig de vous d autre rem de AGNES Non Vous pouvez juger s il en e t demand Que pour le secourir j aurais tout accord ARNOLPHE bas part Gr ce aux bont s du ciel jen suis quitte bon compte L Ecole des femmes 1663 de Moli re Acte IL sc ne V vers 558 587 10 15 20 25 Lecture analytique n 7 une sc ne de quiproquo ARNOLPHE Le gr s vous a mis en d route Mais cela ne doit pas vous tonner HORACE Sans doute Et j ai compris d abord que mon homme tait l Qui sans se faire voir conduisait tou
2. A la bonne heure Vous allez bien Vous me semblez tr s p le L Enqu teur h sita puis comme il tait de plus en plus faible il for a sa nature et se jeta l eau Pour tout vous dire je n ai rien aval depuis longtemps et s il tait possible de manger quelque chose Possible Mais vous plaisantez Evidemment que c est possible Dois je vous rappeler qui vous tes N tes vous pas Le Responsable h sita fouilla dans ses poches en sortit un paquet de fiches qu il consulta rapidement N tes vous pas voyons donc vous tes vous tes ah bon sang o donc ai je mis votre fiche Je suis l Enqu teur Voil Merci C est cela vous tes l Enqu teur Vous tes r ellement l Enqu teur Philippe Claudel L Enqu te 2010 chapitre 18 pages 105 107 10 15 20 25 Lecture analytique n 3 la r volte du garde Le Garde but une rasade m me sa bouteille Sans vous vexer poursuivit il regardez vous vous voyez dans quel tat ils vous ont mis Et tout a pour engranger toujours plus de profit Si j avais un conseil vous donner avec la position qui est la v tre vous pourriez semer une pagaille folle plut t que de passer le balai dans leurs bureaux vous pourriez saboter tous les ordinateurs oh pas coups de masse discr tement bien s r un peu d eau renvers e sur un clavier une tasse de caf dans la grille d a ration d un disque dur un tube
3. Lyc e CISSE DE CAUMONT NOM Pr nom Descriptif des lectures et des activit s Baccalaur at 1 STMG 1 Objet d tude le personnage de roman du XVII si cle nos jours uvre int grale Probl matique quelles visions de l entreprise Philippe Claudel offre t il travers L Enqu te Perspective d tude tude de l histoire litt raire et culturelle tude des genres et registres TEXTES ETUDIES EN LECTURE ANALYTIQUE 1 L incipit jusqu et la caisse automatique refuserait de la facturer chapitre I pages 11 13 2 L entretien avec le responsable de Il rouvrit les yeux jusqu Vous tes r ellement l Enqu teur chapitre XVIII pages 105 107 3 La r volte du garde de Le Garde but une rasade m me sa bouteille jusqu conflit dans lequel il avait t jet chapitre XXIII pages 142 144 4 L Ombre de Fort heureusement reprit l Ombre jusqu la fin chapitre XXXXT pages 272 274 ACTIVITES autres uvres et ou textes tudi s Groupement de textes l homme au travail Emile Zola Au bonheur des dames 1883 Louis Ferdinand C line Voyage au bout de la nuit 1932 Thierry Beintingel Retour aux mots sauvages 2010 Interview de l auteur Philippe Claudel R ver sur un banc pourrait devenir suspect article de Marianne Payot et Emmanuel Hecht paru dans L Express le 14 septembre 2010 Lecture cursive Au Bon
4. Arnolphe rit d un ris forc HORACE Riez en donc un peu Cet homme gendarm d abord contre mon feu Qui chez lui se retranche et de gr s fait parade Comme si j y voulais entrer par escalade Qui pour me repousser dans son bizarre effroi Anime du dedans tous ses gens contre moi Et qu abuse ses yeux par sa machine m me Celle qu il veut tenir dans l ignorance extr me Pour moi je vous l avoue encor que son retour En un grand embarras jette ici mon amour Je tiens cela plaisant autant qu on saurait dire Je ne puis y songer sans de bon coeur en rire Et vous n en riez pas assez mon avis ARNOLPHE avec un ris forc Pardonnez moi j en ris tout autant que je puis L Ecole des femmes 1663 de Moli re Acte ITI sc ne IV vers 892 939 10 15 20 25 Lecture analytique n 8 le ridicule d Arnolphe ARNOLPHE J enrage quand je vois sa piquante froideur Et quelques coups de poing satisferaient mon coeur AGNES H las vous le pouvez si cela peut vous plaire ARNOLPHE part Ce mot et ce regard d sarme ma col re Et produit un retour de tendresse de coeur Qui de son action efface la noirceur Chose trange d aimer et que pour ces tra tresses Les hommes soient sujets de telles faiblesses Tout le monde conna t leur imperfection Ce n est qu extravagance et qu indiscr tion Leur esprit est m chant et leur me fragile Il n est rien de plus faible et de plus
5. s important pour moi Il raccroche mal l aise malgr les compliments du client l autre bout mais quelques jours plus tard de nouveau sur son cran la page d accueil en couplage t l phonie informatique il reconna t les coordonn es du client en m me temps que sa voix de robot asthmatique Bonjour je suis client chez vous et mon t l phone est toujours coup Il aurait fallu r pondre les phrases pr dig r es que le logiciel labore Nous allons regarder a ensemble vous tes bien monsieur madame mademoiselle X Vous habitez bien num ro nom de rue ville Au lieu de quoi il apostrophe le client lui dit qu il l a reconnu qu il conna t bien son probl me qu il ne comprend pas ce qui a pu se passer mais que c est une chance de tomber sur lui l op rateur Eric dans l affectation al atoire des appels vers deux cents t l conseillers au moins Il r p te Une chance sur deux cents peut tre plus une chance sur cinq cents comme la loterie Et l autre de sa voix d outre tombe qui r pond oh moi vous savez la chance Inconscient d une telle veine le type pas oblig de r expliquer tout Et Eric votre op rateur pour la premi re fois qu il a envie de se nommer ainsi et que le foutu pr nom choisi par hasard serve au moins une fois Eric donc qui v rifie qui dit qui parle qui discute persuade vole d cran en cran dans une logorrh e incroyable Maryse l
6. L Enqu te Il n y a pas eu une image mais une accumulation Depuis trois ans j emmagasine des lectures sur des gens qui se suicident notamment apr s s tre regroup s sur Internet Les faits divers se sont multipli s ensuite il y a eu ces entreprises qui ont connu des vagues de suicides cela a t l l ment d clencheur D clencheur de quoi D un malaise global J ai l impression d avoir perdu le mode d emploi d tre devant une sorte de machine dont je n ai plus la notice Cela peut tre d ordre tr s pratique comme lorsque j essaie de m y retrouver dans les m andres d op rateurs t l phoniques ou de serveurs Internet auxquels je demande de modifier mon abonnement ou lorsque je tente de me faire livrer un paquet qui n arrive jamais J ai le sentiment de parler des standards lectroniques des voix de synth se d tre sur un quai de gare et d avoir la m me femme partout en France avec sa voix pos e qui n est jamais capable d humaniser la situation Je n arrive plus savoir vers qui je dois me tourner pour avoir une r ponse un regard Je ressens cette m me absence d interlocuteur dans le domaine politique ou m taphysique J ai le sentiment en exag rant un peu d tre un homme perdu de me retrouver comme mon enqu teur dans un endroit clos et de taper contre des murs sans que personne m entende Les technologies vous effraient tant que cela Elles commencent nous d passer compl tement Il y a une ba
7. fiance Trouve la cl des nigmes et des coffres forts Brouille les m nages ou les raccommode la demande Prix mod r s Les raisons de ma pr sence ici sont myst rieuses autant que myst rieuses Mais vous les conna trez tout l heure Je n en dis pas plus Je me tais Motus Qu il me suffise de vous indiquer que nous nous trouvons par un beau soir de printemps il montre la branche dans le manoir du baron de Z Z de comme Z bre comme Z phyr Il rit b tement Mais chut Cela pourrait vous mettre sur la voie Comme vous pouvez l entendre le baron et sa charmante pouse donnent ce soir un bal somptueux La f te bat son plein Il y a foule au manoir On entend soudain la valse qui recommence accompagn e de rires de vwats du bruit des verres entrechoqu s Puis tout s arr te brusquement Vous avez entendu C est prodigieux Le bruit du bal s arr te net quand je parle Quand je me tais il reprend D s qu il se tait en effet les bruits de bal recommencent puis s arr tent Vous voyez Une bouff e de bruits de bal Vous entendez Bruits de bal Quand je me tais Bruits de bal a recommence quand je commence cela se tait C est merveilleux Mais assez caus Je suis l pour accomplir une mission p rilleuse Quelqu un sait qui je suis Tous les autres ignorent mon identit J ai tellement d identit s diff rentes C est dire que l on me prend pour ce que je ne suis
8. imb cile Rien de plus infid le et malgr tout cela Dans le monde on fait tout pour ces animaux l 4 Agn s Eh bien faisons la paix Va petite tra tresse Je te pardonne tout et te rends ma tendresse Consid re par l l amour que j ai pour toi Et me voyant si bon en revanche aime moi AGNES Du meilleur de mon coeur je voudrais vous complaire Que me co terait il si je le pouvais faire ARNOLPHE Mon pauvre petit coeur tu le peux si tu veux Ecoute seulement ce soupir amoureux I fait un soupir Vois ce regard mourant contemple ma personne Et quitte ce morveux et l amour qu il te donne C est quelque sort qu il faut qu il ait jet sur toi Et tu seras cent fois plus heureuse avec moi Ta forte passion est d tre brave et leste Tu le seras toujours va je te le proteste Sans cesse nuit et jour je te caresserai Je te bouchonnerai baiserai mangerai Tout comme tu voudras tu pourras te conduire Je ne m explique point et cela c est tout dire Bas part Jusqu o la passion peut elle faire aller Enfin mon amour rien ne peut s galer Quelle preuve veux tu que je t en donne ingrate Me veux tu voir pleurer veux tu que je me batte Veux tu que je m arrache un c t de cheveux Veux tu que le me tue Oui dis si tu le veux Je suis tout pr t cruelle te prouver ma flamme AGNES Tenez tous vos discours ne me touchent point l me Horace avec deux mots en fe
9. j ai r form tes lois sur celles de la nature et mon esprit s est toujours tenu dans l ind pendance Tu devrais me rendre gr ces encore du sacrifice que je t ai fait de ce que je me suis abaiss e jusqu te para tre fid le de ce que j ai l chement gard dans mon coeur ce que j aurais d faire para tre toute la terre enfin de ce que j ai profan la vertu en souffrant qu on appel t de ce nom ma soumission tes fantaisies Tu tais tonn de ne point trouver en moi les transports de l amour si tu m avais bien connue tu y aurais trouv toute la violence de la haine Mais tu as eu longtemps l avantage de croire qu un coeur comme le mien t tait soumis Nous tions tous deux heureux tu me croyais tromp e et je te trompais Ce langage sans doute te para t nouveau Serait il possible qu apr s t avoir accabl de douleurs je te for asse encore d admirer mon courage Mais c en est fait le poison me consume ma force m abandonne la plume me tombe des mains je sens affaiblir jusqu ma haine je me meurs Du s rail d Ispahan le 8 de la lune de Rebiab 1 1720 Texte 4 HUGO Les Mis rables premi re partie livre cinqui me chapitre X La descente 1862 Dans ce roman Fantine modeste couturi re domicile rencontre de plus en plus de difficult s financi res pour nourrir sa fille Cosette qu elle a t oblig e de confier un couple de gens malhonn tes et rus s les Th nardier Pour payer
10. la nature humaine admirable Depuis qu on m a r v l l existence des camps de concentration cela n a cess de me hanter Reprendre la vie apr s tre pass par une exp rience hors limites dont les mots l imagination ne pourront jamais rendre compte d montre une nergie vitale admirable Certains ont d cid de franchir la ligne de dispara tre de renoncer beaucoup malgr tout continuent Philippe Claudel R ver sur un banc pourrait devenir suspect article de M Payot et E Hecht paru dans L Express le 14 septembre 2010 Lectures d images le monde du travail au cin ma Le Meilleur des mondes 1998 de Leslie Libman Playtime 1967 de Tati 10 15 20 25 Lecture analytique n 5 la sc ne d exposition Chacun a sa m thode En femme comme en tout je veux suivre ma mode Je me vois riche assez pour pouvoir que je crois Choisir une moiti qui tienne tout de moi Et de qui la soumise et pleine d pendance N ait me reprocher aucun bien ni naissance Un air doux et pos parmi d autres enfants M inspira de l amour pour elle d s quatre ans Sa m re se trouvant de pauvret press e De la lui demander il me vint en pens e Et la bonne paysanne apprenant mon d sir A s ter cette charge eut beaucoup de plaisir Dans un petit couvent loin de toute pratique Je la fis lever selon ma politique C est dire ordonnant quels soins on emploierait Pour la rendre idiote autant q
11. les frais d une maladie invent e par ces derniers Fantine doit vendre ses cheveux puis deux dents C est ainsi que Marguerite une coll gue de travail la d couvre un matin Fantine depuis la veille avait vieilli de dix ans J sus fit Marguerite qu est ce que vous avez Fantine Je n ai rien r pondit Fantine Au contraire Mon enfant ne mourra pas de cette affreuse maladie faute de secours Je suis contente En parlant ainsi elle montrait la vieille fille deux napol ons 10 qui brillaient sur la table Ah J sus Dieu dit Marguerite Mais c est une fortune O avez vous eu ces louis d or Je les ai eus r pondit Fantine En m me temps elle sourit La chandelle clairait son visage C tait un sourire sanglant Une salive rouge tre lui souillait le com des l vres et elle avait un trou noir dans la bouche Les deux dents taient arrach es Du reste c tait une ruse des Th nardier pour avoir de l argent Cosette n tait pas malade Fantine jeta son miroir par la fen tre Depuis longtemps elle avait quitt sa cellule 12 du second pour une mansarde ferm e d un loquet sous le toit un de ces galetas 13 dont le plafond fait angle avec le plancher et vous heurte chaque instant la t te Le pauvre ne peut aller au fond de sa chambre comme au fond de sa destin e qu en se courbant de plus en plus Elle n avait plus de lit 1l lui restait une loque qu elle appelait sa couverture un matelas terre et une ch
12. mange 3 Fig et famili rement Personne stupide Quelle hu tre Groupement de textes 2 l automne en po sie Texte 1 Lamartine L Automne M ditations po tiques XXIII 1820 Salut bois couronn s d un reste de verdure Je vous dois une larme aux bords de mon Feuillages jaunissants sur les gazons pars tombeau Salut derniers beaux jours le deuil de la nature L air est si parfum la lumi re est si pure Convient la douleur et pla t mes regards Aux regards d un mourant le soleil est si beau Je suis d un pas r veur le sentier solitaire Je voudrais maintenant vider jusqu la lie J aime revoir encor pour la derni re fois Ce calice m l de nectar et de fiel Ce soleil p lissant dont la faible lumi re Au fond de cette coupe o je buvais la vie Perce peine mes pieds l obscurit des bois Peut tre restait il une goutte de miel Oui dans ces jours d automne o la nature Peut tre l avenir me gardait il encore expire Un retour de bonheur dont l espoir est perdu ses regards voil s je trouve plus d attraits Peut tre dans la foule une me que j ignore C est l adieu d un ami c est le dernier sourire Aurait compris mon me et m aurait r pondu Des l vres que la mort va fermer pour jamais La fleur tombe en livrant ses parfums au z phyre Ainsi pr t quitter l horizon de la vie la vie au soleil ce sont l mes adieux Pleurant d
13. parcourt rapidement des yeux Parmi tous les r cits qui s offrent lui il en choisit un Il revient au centre de la salle et raconte Une autre fois minence toujours Cuba on s appr tait mettre mort un de leurs chefs un cacique qui avait os se rebeller ou protester et le br ler vif Un moine s approcha de l homme et lui parla un peu de notre foi Il lui demanda s il voulait aller au ciel o sont la gloire et le repos ternels au lieu de souffrir pour l ternit en enfer Le cacique lui dit Est ce que les chr tiens vont au ciel Oui dit le moine certains d entre eux y vont Alors dit le cacique je pr f re aller en enfer pour ne pas me retrouver avec des hommes aussi cruels Il marque une pause et revient vers sa table Cette fois personne n ose l interrompre avant que le l gat le fasse lui m me Tous les exemples qu il cite il les reprendra quelques ann es plus tard pour publier le plus c l bre de ses ouvrages qui fera le tour de l Europe la Tr s br ve relation de la destruction des Indes Pour le moment ils ne sont sur sa table que sous forme de notes des notes qu il consulte peine si pr cise est sa connaissance des faits Il reprend sur un autre ton tr s mu ses mots ont de la peine se former Jai vu des cruaut s si grandes qu on n oserait pas les imaginer Aucune langue aucun r cit ne peut dire ce que j ai vu Il prend un large mouchoir dans sa
14. pas Le crime car il y aura un crime n est pas encore consomm Et pourtant chose trange moi le d tective me voici d j sur les lieux m mes o il doit tre perp tr Pourquoi Vous le saurez plus tard Je vais dispara tre un instant pour me m ler incognito la foule tincelante des invit s Que de pierreries Que de bougies Que de satins Que de chignons Mais on vient Chut Je m clipse Ni vu ni connu Il sort par la droite sur la pointe des pieds un doigt sur les l vres 1 Plaid p lerine ample manteau orn d une cape 2 Manoir petit ch teau la campagne 3 Incognito anonymement en secret CRITURE I Vous r pondrez d abord aux questions suivantes 6 points l A qui s adressent les personnages dans les diff rents monologues du corpus 3 points 2 A quoi servent selon vous les monologues propos s 3 points IT Vous traiterez ensuite au choix l un des sujets suivants 14 points e Commentaire Vous commenterez le monologue de Dubois Dupont extrait de Jl y avait foule au manoir de Jean Tardieu texte D en vous aidant du parcours de lecture suivant vous analyserez ce que cette pr sentation a d artificiel vous tudierez les effets produits par ce monologue sur le spectateur e Dissertation Le monologue souvent utilis au th tre para t peu naturel En prenant appui sur les textes du corpus sur diff rentes pi ces que vous av
15. peine lev Et de courir chez sa voisine Ma comm re dit elle un cas est arriv N en dites rien surtout car vous me feriez battre Mon mari vient de pondre un oeuf gros comme quatre Au nom de Dieu gardez vous bien D aller publier 1 ce myst re Vous moquez vous dit l autre Ah vous ne savez gu re Quelle 2 je suis Allez ne craignez rien La femme du pondeur 3 s en retourne chez elle L autre grille d j de conter la nouvelle Elle va la r pandre en plus de dix endroits Au lieu d un oeuf elle en dit trois Ce n est pas encore tout car une autre comm re En dit quatre et raconte l oreille le fait Pr caution peu n cessaire Car ce n tait plus un secret Comme le nombre d oeufs gr ce la renomm e De bouche en bouche allait croissant Avant la fin de la journ e Ils se montaient plus d un cent 1 rendre public 2 quelle femme 3 mot fabriqu par La Fontaine pour la circonstance Texte 2 MOLIERE Les Femmes savantes 1672 I 1 ARMANDE Mon Dieu que votre esprit est d un tage bas Que vous jouez au monde un petit personnage De vous claquemurer aux choses du m nage Et de n entrevoir point de plaisirs plus touchants Qu un idole d poux et des marmots d enfants Laissez aux gens grossiers aux personnes vulgaires Les bas amusements de ces sortes d affaires de plus hauts objets levez vos d sirs Songez prendre un go t des plus nobles plaisirs Et traitant de m
16. qui les rencontra Je ne peux pas croire qu il y ait au monde meilleurs hommes C est dire Ils sont beaux Eminence de belle allure Tous les Espagnols l ont remarqu Ils sont pacifiques et doux comme des brebis Sans convoitise du bien d autrui G n reux d pourvus d artifice Ils vous ont fait toujours bon accueil A moi et tous les autres toujours Tout au moins au d but avant qu ils aient pu conna tre la v ritable nature de ceux qui venaient vers eux Mon p re et mon oncle m ont parl d eux quand j tais enfant Et les m mes mots revenaient Ils sont si gentils si doux Vous personnellement ils vous ont toujours bien re u Toujours Je ne me rappelle aucune exception Sans duplicit Sans tra trise z Avec la plus totale ing nuit Ils sont incapables de mensonge C est pourquoi ils tombent dans tous les pi ges Je ne peux pas mieux dire ils taient vraiment come l image du paradis avant la faute M me si nous savons que le paradis est perp tuellement ailleurs Un autre sourire furtif passe sur le visage du philosophe tandis que le l gat poursuit un interrogatoire qu on devine syst matique bien pr par Est ce qu ils vous paraissent intelligents A coup s r ils le sont De la m me intelligence que nous Oui sans aucun doute Vous savez que cette question a t fort d battue Je le sais E Si j en crois de nombreux t moignages autres
17. raconte sa mis rable vie qui se r sume peu de choses Ses malheurs sont dus un commer ant blanc En approchant de la ville ils rencontr rent un n gre tendu par terre n ayant plus que la moiti de son habit c est dire d un cale on de toile bleue il manquait ce pauvre homme la jambe gauche et la main droite Eh mon Dieu lui dit Candide en hollandais que fais tu l mon ami dans l tat horrible o je te vois J attends mon ma tre M Vanderdendur le fameux n gociant r pondit le n gre Est ce M Vanderdendur dit Candide qui t a trait ainsi Oui monsieur dit le n gre c est l usage On nous donne un cale on de toile pour tout v tement deux fois l ann e Quand nous travaillons aux sucreries et que la meule nous attrape le doigt on nous coupe la main quand nous voulons nous enfuir on nous coupe la jambe je me suis trouv dans les deux cas C est ce prix que vous mangez du sucre en Europe Cependant lorsque ma m re me vendit dix cus patagons sur la c te de Guin e elle me disait Mon cher enfant b nis nos f tiches adore les toujours ils te feront vivre heureux tu as l honneur d tre esclave de nos seigneurs les blancs et tu fais par l la fortune de ton p re et de ta m re H las je ne sais pas si j ai fait leur fortune mais ils n ont pas fait la mienne Les chiens les singes et les perroquets sont mille fois moins malheureux que nous Les f tiches hollandais qui m
18. se d cida avant que d tre totalement tremp traverser la place pour entrer dans un bar dont les lumi res taient d j allum es alors qu une pendule fich e sur un r verb re quelques m tres de lui ne marquait pas encore tout fait 4 heures La salle tait curieusement d serte et le gar on qui somnolait derri re le comptoir en suivant distraitement les r sultats de courses de chevaux sur un cran de t l vision lui jeta un regard peu aimable puis tandis que l Enqu teur avait d j eu le temps d enlever son imperm able de s asseoir et d attendre un peu lui demanda d une voix morne Pour vous ce sera L Enqu teur n avait pas tr s soif ni tr s faim Il avait simplement besoin de s asseoir quelque part avant de se rendre l o il devait aller S asseoir et faire le point Pr parer ce qu il allait dire Entrer en quelque sorte peu peu dans son personnage d Enqu teur Un grog finit il par lancer Mais le Gar on lui r pondit aussit t Je suis d sol mais ce n est pas possible Vous ne savez pas faire un grog s tonna l Enqu teur Le gar on haussa les paules Bien s r que si mais cette boisson n est pas r pertori e dans notre listing informatique et la caisse automatique refuserait de la facturer Philippe Claudel L Enqu te 2010 chapitre 1 pages 11 13 10 15 20 25 30 35 40 45 50 Lecture ana
19. 193 ACTIVITES autres uvres et ou textes tudi s Groupement de textes 1 Qu est ce qu un po me R my Belleau Fetes inventions 1556 L hu tre Pierre Larousse Grand Dictionnaire universel du XIXe si cle 1873 Article hu tre extrait Littr Dictionnaire de la langue fran aise 1863 1877 Article hu tre extraits Groupement de textes 2 l automne en po sie Lamartine L Automne M ditations po tiques XXIII 1820 La fin de l automne Le Parti pris des choses 1942 de Francis Ponge lectures d images e Ren Magritte La Trahison des images 1928 29 huile sur toile Los Angeles county Museum of Art Los Angeles e Ren Magritte La Cl des songes 1930 huile sur toile coll particuli re Paris autres activit s Francis Ponge une figure de la po sie au XXe si cle e La structure du recueil e L oeuvre dans son contexte l entre deux guerres Les grands th mes de l oeuvre le r gne de la nature les hommes et les choses la parole Activit s conduites en autonomie par l l ve Visionnage du film de Jean Daniel Pollet Dieu sait quoi 1994 Objet d tude la question de l homme dans les genres de l argumentation du moyen ge nos jours Probl matiques en quoi le roman La Controverse de Valladolid 1993 de Jean Claude Carri re est il un argumentatif Quels sont les enjeux du livre Quel sens doit on donner cet
20. Approchez installez vous L Enqu teur enleva le casque et s avan a vers le bureau La forme se pr cisa tout en se levant C tait un homme de taille inf rieure la moyenne la calvitie marqu e et dont les traits un peu ronds taient peine clair s par une lumi re qui tombait du plafond comme une pluie de grains dor s Asseyez vous asseyez vous L homme lui d signait un des deux fauteuils L Enqu teur s assit Il eut l impression d avoir diminu tant il se sentit totalement perdu dans le fauteuil qui tait d une taille inhabituelle Il rabattit les pans de la blouse sur ses jambes afin de cacher son pantalon et posa le casque sur ses genoux Avant toute chose reprit l homme qui devait tre le responsable dont lui avait parl le Guide ce que je souhaite c est vous mettre parfaitement l aise que vous vous sentiez comme chez vous Exactement comme chez vous Tout va bien Tout va bien Vous me disiez l instant tre aveugl C tait cause de votre lumi re je ne voyais rien C tait une image Le responsable frappa dans ses mains et se leva Attention vous me parlez d images je ne veux pas d images je veux des faits et de la clairvoyance je compte beaucoup sur vous et quand je dis je je veux dire nous Vous me comprenez Bien s r r pondit l Enqu teur qui ne comprenait pas grand chose et qui avait l impression d tre peu peu dig r par le fauteuil
21. aise d paill e Un petit rosier qu elle avait s tait dess ch dans un coin oubli Dans l autre coin il y avait un pot beurre mettre l eau qui gelait l hiver et o les diff rents niveaux de l eau restaient longtemps marqu s par des cercles de glace Elle avait perdu la honte elle perdit la coquetterie Dernier signe Elle sortait avec des bonnets sales Soit faute de temps soit indiff rence elle ne raccommodait plus son linge mesure que les talons s usaient elle tirait ses bas dans ses souliers Cela se voyait de certains plis perpendiculaires Elle rapi ait son corset 14 vieux et us avec des morceaux de calicot 15 qui se d chiraient au moindre mouvement Les gens auxquels elle devait 16 lui faisaient des sc nes et ne lui laissaient aucun repos Elle les trouvait dans la rue elle les retrouvait dans son escalier Elle passait des nuits pleurer et songer Elle avait les yeux tr s brillants et elle sentait une douleur fixe dans l paule vers le haut de l omoplate gauche Elle toussait beaucoup Elle ha ssait profond ment le p re Madeleine 17 et ne se plaignait pas Elle cousait dix sept heures par jour mais un entrepreneur du travail des prisons qui faisait travailler les prisonni res au rabais fit tout coup baisser les prix ce qui r duisit la Journ e des ouvri res libres neuf sous Dix sept heures de travail et neuf sous par jour Ses cr anciers taient plus impitoyables que jama
22. angulaire Il devenait gr ce elle une sorte de grad de la nuit un sous officier stup fait d une arm e en d route qui n avait m me plus conscience des enjeux du conflit dans lequel il avait t jet Philippe Claudel L Enqu te 2010 chapitre 23 pages 141 144 10 15 20 25 30 35 40 Lecture analytique n 4 l Ombre Fort heureusement reprit l Ombre ces pauvres cr atures ne durent jamais tr s longtemps Au tout d but elles hurlent comme des cochons qu on gorgerait et puis tr s vite elles faiblissent et finissent par se taire tout jamais Le grand silence Pourquoi vouloir s en prendre moi Dr le d id e Qu y puis je Comme si j y tais pour quelque chose Chacun son destin Vous croyez que c est facile de balayer ici On a ce qu on m rite Il ny a pas d innocents Vous ne croyez pas Je ne sais pas Je ne sais plus articula l Enqu teur O sommes nous En Enfer L Ombre faillit s trangler et partit d un grand rire qui se termina par une atroce quinte de toux Il se racla la gorge cracha au loin trois reprises En Enfer Comme vous y allez Vous aimez les explications simplistes n est ce pas Je ne pense pas que cela fonctionne encore aujourd hui Le monde est trop complexe Les vieilles ficelles sont us es Et puis les hommes ne sont plus des enfants auxquels on peut encore raconter des sornettes Non vous tes tout bonnement ici
23. ant quelques secondes peine et d j la voix pr enregistr e d un Eric de pacotille s achemine son insu X nom de l entreprise bonjour Eric que puis je pour votre service Interview de l auteur Philippe Claudel R ver sur un banc pourrait devenir suspect l occasion de la sortie en librairie le 15 septembre prochain de son dernier roman l Enqu te chez Stock Philippe Claudel s est livr au grand entretien de l Express Votre roman prend la forme du conte voire du roman d anticipation Un genre nouveau pour vous Pas vraiment non Chacun de mes livres est la suite et l addition logique de tous ceux qui l ont pr c d Les Ames grises n avaient que l apparence d un roman r aliste cela se passait en 14 18 mais on ne savait pas exactement o ni quand il y avait d j des figures le Juge le Procureur Avec La Petite Fille de Monsieur Linh je vais clairement vers le conte l o les lieux et les temps sont ind termin s puis dans Le Rapport de Brodeck l on retrouve le m me effacement et des figures l Autre l Anderer Enfin on a L Enqu te Un inspecteur est envoy dans une ville pour enqu ter sur une vague de suicides Mais le r cit r aliste ne dure finalement que quelques pages Tr s vite on bascule dans le fantastique la fable pour terminer sur de l anticipation et un r cit m taphysique lad Vos livres naissent dites vous d une image floue Quelle est celle qui a donn lieu
24. ar le pain doit tre dans notre bouche moins objet de respect que de consommation Francis Ponge Le Parti pris des choses 1942 Lecture analytique n 12 Le Galet Le galet Si maintenant je veux avec plus d attention examiner l un des types particuliers de la pierre la perfection de sa forme le fait que je peux le saisir et le retourner dans ma main me font choisir le galet Aussi bien le galet est il exactement la pierre l poque o commence pour elle l ge de la personne de l individu c est dire de la parole Compar au banc rocheux d o il d rive directement il est la pierre d j fragment e et polie en un tr s grand nombre d individus presque semblables Compar au plus petit gravier l on peut dire que par l endroit o on le trouve parce que l homme aussi n a pas coutume d en faire un usage pratique il est la pierre encore sauvage ou du moins pas domestique Encore quelques jours sans signification dans aucun ordre pratique du monde profitons de ses vertus x Apport un jour par l une des innombrables charrettes du flot qui depuis lors semble t il ne d chargent plus que pour les oreilles leur vaine cargaison chaque galet repose sur l amoncellement des formes de son antique tat et des formes de son futur Non loin des lieux o une couche de terre v g tale recouvre encore ses normes a eux au bas du banc rocheux o s op re l acte d amour de ses parents imm diats il a son si g
25. aris en 1668 1668 Trois mises en sc ne de L cole des femmes celles d ric Vigner 1999 de Didier Bezace 2001 et de Jacques Lassalle 2011 autres activit s Moli re biographie et bibliographie Du texte la repr sentation Les personnages La structure de la pi ce Le classicisme de L cole des femmes vue d ensemble Activit conduite en autonomie par l l ve Les l ves ont visionn les duos entre Arnolphe et Agn s acte I sc ne 3 acte II sc ne 5 acte III sc ne 2 acte V sc ne 4 et compar ces quatre sc nes afin de faire appara tre l volution du personnage d Agn s et de sa relation avec Arnolphe Le Parti pris des choses 1942 de Francis Ponge po mes en prose ou fables humoristiques SJ 910 89 HALO D Objet d tude criture po tique et qu te du sens du Moyen ge nos jours Probl matiques en quoi la po sie de Francis Ponge bouleverse t elle les normes po tiques Comment le po te s approprie les mots pour inventer un nouveau langage Perspective d tude tude de l intertextualit et de la singularit des textes tude de l histoire litt raire et culturelle TEXTES ETUDIES EN LECTURE ANALYTIQUE Francis Ponge Le Parti pris des choses La pluie Francis Ponge Le Parti pris des choses Le cageot Francis Ponge Le Parti pris des choses Le pain Francis Ponge Le Parti pris des choses le galet lignes 147
26. atalogues d annonces et d affiches Pour sa mise en vente des nouveaut s d t il avait lanc deux cent mille catalogues dont cinquante mille l tranger traduits dans toutes les langues Maintenant il les faisait illustrer de gravures il les accompagnait m me d chantillons coll s sur les feuilles C tait un d bordement d talages le Bonheur des Dames sautait aux yeux du monde entier envahissait les murailles les journaux jusqu aux rideaux des th tres Il professait que la femme est sans force contre la r clame qu elle finit fatalement par aller au bruit Du reste il lui tendait des pi ges plus savants il l analysait en grand moraliste Ainsi il avait d couvert qu elle ne r sistait pas au bon march qu elle achetait sans besoin quand elle croyait conclure une affaire avantageuse et sur cette observation il basait son syst me des diminutions de prix il baissait progressivement les articles non vendus pr f rant les vendre perte fd le au principe du renouvellement rapide des marchandises Puis il avait p n tr plus avant encore dans le coeur de la femme il venait d imaginer es rendus un chef d oeuvre de s duction j suitique Prenez toujours madame vous nous rendrez l article s il cesse de vous plaire Et la femme qui r sistait trouvait l une derni re excuse la possibilit de revenir sur une folie elle prenait la conscience en r gle Maintenant les rendus et la baisse des prix entrai
27. avec contusion ou effusion de sang sera puni de mort Art 35 Les vols qualifi s m me ceux de chevaux cavales mulets b ufs ou vaches qui auront t faits par les esclaves ou par les affranchis seront punis de peines afflictives m me de mort si le cas le requiert Art 38 L esclave fugitif qui aura t en fuite pendant un mois compter du jour que son ma tre l aura d nonc en justice aura les oreilles coup es et sera marqu d une fleur de lys sur une paule s il r cidive un autre mois compter pareillement du jour de la d nonciation il aura le jarret coup et il sera marqu d une fleur de lys sur l autre paule et la troisi me fois il sera puni de mort Donn Versailles au mois de mars mil six cent quatre vingt cinq et de notre r gne le quarante deuxi me Sign Louis Et plus bas Colbert Le Tellier Texte 2 MONTESQUIEU De l Esprit des Lois 1748 De l esclavage des n gres De l esclavage des N gres Si J avais soutenir le droit que nous avons eu de rendre les n gres esclaves voici ce que je dirais Les peuples d Europe ayant extermin ceux de l Am rique ils ont d mettre en esclavage ceux de l Afrique pour s en servir d fricher tant de terres Le sucre serait trop cher si l on ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves Ceux dont il s agit sont noirs depuis les pieds jusqu la t te et ils ont le nez si cras qu il est presque i
28. ces tout cela rend si fier Qu avez vous fait pour tant de biens Vous vous tes donn la peine de na tre et rien de plus Du reste homme assez ordinaire tandis que moi morbleu perdu dans la foule obscure il m a fallu d ployer plus de science et de calculs pour subsister seulement qu on n en a mis depuis cent ans gouverner toutes les Espagnes et vous voulez jouter On vient c est elle ce n est personne La nuit est noire en diable et me voil faisant le sot m tier de mari quoique je ne le sois qu moiti V s assied sur un banc Est il rien de plus bizarre que ma destin e 1 Sa ma tresse la Comtesse 2 La c r monie f te en l honneur du mariage de Suzanne et Figaro 3 II riait en lisant Figaro pense que le comte a re u un message de Suzanne 4 Les Espagnes d signe l Espagne et les territoires conquis depuis Christophe Colomb 5 Jouter se battre TEXTE C Alfred de Musset On ne badine pas avec l amour 1834 Perdican est amoureux de sa cousine Camille qu il doit pouser Mais elle repousse son amour car elle a d cid d entrer au couvent Les deux jeunes gens ont eu une discussion anim e Seul sur sc ne Perdican s interroge Acte II Sc ne 1 Devant le ch teau Perdican Je voudrais bien savoir si je suis amoureux D un c t cette mani re d interroger est tant soit peu cavali re pour une fille de dix huit ans d un autre les id es que ces nonne
29. cette amphibigu t salubre tout reprend forces saute de pierre en pierre et change de pr Les ruisseaux se multiplient Voil ce qui s appelle un beau nettoyage et qui ne respecte pas les conventions Habill comme nu tremp jusqu aux os Et puis cela dure ne s che pas tout de suite Trois mois de r flexion salutaire dans cet tat sans r action vasculaire sans peignoir ni gant de crin Mais sa forte constitution y r siste Aussi lorsque les petits bourgeons recommencent pointer savent ils ce qu ils font et de quoi il retourne et s ils se montrent avec pr caution gourds et rougeauds c est en connaissance de cause Mais l commence une autre histoire qui d pend peut tre mais n a pas l odeur de la r gle noire qui va me servir tirer mon trait sous celle ci Lectures d images Ren Magritte La Trahison des images et La Cl des songes A Leci n est pas une pune Ren Magritte La Trahison des images 1928 29 huile sur toile Los Angeles county Museum of Art Los Angeles E y 3 r Ren Magritte La Cl des songes 1930 huile sur toile coll particuli re Paris qm Em 10 15 20 25 30 35 40 45 Lecture analytique n 13 le r cit des massacres Oui tout ce que j ai vu je Pai vu se faire au nom du Christ J ai vu les Espagnols prendre la graisse d Indiens vivants pour panser leurs propres blessures Vivants Je Pai vu Jai vu nos soldats le
30. dans ne sorte de zone de transit de l Entreprise qui s est transform e au fil du temps en une grande d charge ciel ouvert On entasse ici ce qu on ne peut mettre ailleurs ce qui est hors d usage des choses des objets des pourritures dont on ne sait que faire Je pourrais vous montrer des collines enti res couvertes de proth ses de jambes de bois de pansements sales de d chets pharmaceutiques des vall es encombr es de cadavres de t l phones cellulaires d ordinateurs de circuits imprim s de silicium des lacs charg s jusqu la rive de fr on de boues toxiques et d acides des failles g ologiques rebouch es grandes pellet es de mati res radio actives de sables bitumeux sans compter des fleuves charriant des millions d hectolitres d huile de vidange de fumier chimique de dissolvants de pesticides des for ts dont les arbres sont des faisceaux de ferrailles assembl es et rouill es des structures m talliques orn es de b ton arm de plastique fondu et amalgam des milliers de tonnes de seringues usag es qui finissent par ressembler des ramures d foh es et j en oublie Que voulez vous que je fasse je ne peux pas tout nettoyer leur place je mai que cela DL Ombre ponctua ses mots en agitant son balai Ici ce n est rien encore poursuivit il C est un nouveau terrain Un paysage en devenir qui attend les artistes qui pourront un jour ou l autre le c l brer et les promene
31. de colle dans une imprimante le contenu de votre aspirateur dans le syst me de climatisation et m me un bon vieux court circuit par ci par l les classiques fonctionnent toujours c est pour cela que ce sont des classiques Et le tour est jou L Entreprise est un colosse aux pieds d argile Notre monde est un colosse aux pieds d argile Le probl me c est que peu d tres tels que vous je veux dire les petits les exploit s les affam s les faibles les serfs contemporains s en rendent compte Il n est plus temps de descendre dans les rues et de couper la t te aux rois Il n y a plus de rois depuis longtemps Les monarques aujourd hui n ont plus ni t te ni visage Ce sont des m canismes fnanciers complexes des algorithmes des projections des sp culations sur les risques et les pertes des quations au cinqui me degr Leurs tr nes sont immat riels ce sont des crans des fibres optiques des circuits imprim s et leurs sangs bleus les informations crypt es qui y circulent des vitesses sup rieures celle de la lumi re Leurs ch teaux sont devenus des banques de donn es Si vous brisez un ordinateur de l Entreprise un parmi des milliers vous coupez un doigt au monarque Vous avez compris Le Garde avala une rasade de vin et se gargarisa avec le liquide L Enqu teur l avait cout la bouche grande ouverte Il avait l air d un parfait idiot La neige donnait ses fr les paules un dessin plus marqu rect
32. des femmes Frontispice de l dition de 1682 par P Brissart gr par J Sauv fi y f r s PE ji merme nna L esth tique classique en peinture et dans l art des jardins Nicolas Poussin L inspiration du po te 17e si cle huile sur toile 182x213cm Mus e du Louvre Paris RMN Ren Gabriel Oj da Pierre PATEL 1604 1676 Vue du ch teau et des jardins de Versailles prise de l avenue de Paris en 1668 1668 Huile sur toile 115x161cm Ch teau de Varsailles Trois mises en sc ne de L Ecole des femmes T lt m a e Dr Er Da m i Lecture analytique n 9 Pluie Pluie La pluie dans la cour o je la regarde tomber descend des allures tr s diverses Au centre c est un fin rideau ou r seau discontinu une chute implacable mais relativement lente de gouttes probablement assez l g res une pr cipitation sempiternelle sans vigueur une fraction intense du m t ore pur A peu de distance des murs de droite et de gauche tombent avec plus de bruit des gouttes plus lourdes individu es Ici elles semblent de la grosseur d un grain de bl l d un pois ailleurs presque d une bille Sur des tringles sur les accoudoirs de la fen tre la pluie court horizontalement tandis que sur la face inf rieure des m mes obstacles elle se suspend en berlingots convexes Selon la surface enti re d un petit toit de zinc que le regard surplombe elle ruisselle en nappe
33. e au sol form du grain des m mes o le flot terrassier le recherche et le perd Mais ces lieux o la mer ordinairement le rel gue sont les plus impropres toute homologation Ses populations y gisent au su de la seule tendue Chacun s y croit perdu parce qu il n a pas de nombre et qu il ne voit que des forces aveugles pour tenir compte de lui Et en effet partout o de tels troupeaux reposent ils couvrent pratiquement tout le sol et leur dos forme un parterre incommode la pose du pied comme celle de l esprit Pas d oiseaux Des brins d herbe parfois sortent entre eux Des l zards les parcourent les contournent sans fa on Des sauterelles par bonds s y mesurent plut t entre elles qu elles ne les mesurent Des hommes parfois jettent distraitement au loin l un des leurs Mais ces objets du dernier peu perdus sans ordre au milieu d une solitude viol e par les herbes s ches les varechs les vieux bouchons et toutes sortes de d bris des provisions humaines imperturbables parmi les remous les plus forts de l atmosph re assistent muets au spectacle de ces forces qui courent en aveugles leur essouffement par la chasse de tout hors de toute raison Pourtant attach s nulle part ils restent leur place quelconque sur l tendue Le vent le plus fort pour d raciner un arbre ou d molir un difice ne peut d placer un galet Mais comme il fait voler la poussi re alentour c est ainsi que parfois les furets de
34. e mes longs jours l espoir vanoui Moi je meurs et mon me au moment qu elle Je me retourne encore et d un regard d envie expire Je contemple ses biens dont je n ai pas joui S exhale comme un son triste et m lodieux Terre soleil vallons belles et douce nature Texte 2 La fin de l automne Le Parti pris des choses 1942 de Francis Ponge LA FIN DE L AUTOMNE Tout l automne la fin n est plus qu une tisane froide Les feuilles mortes de toutes essences mac rent dans la pluie Pas de fermentation de cr ation d alcool il faut attendre jusqu au printemps l effet d une application de compresses sur une jambe de bois Le d pouillement se fait en d sordre Toutes les portes de la salle de scrutin s ouvrent et se ferment claquant violemment Au panier au panier La Nature d chire ses manuscrits d molit sa biblioth que gaule rageusement ses derniers fruits Puis elle se l ve brusquement de sa table de travail Sa stature aussit t para t immense D coiff e elle a la t te dans la brume Les bras ballants elle aspire avec d lices le vent glac qui lui rafraichit les id es Les jours sont courts la nuit tombe vite le comique perd ses droits La terre dans les airs parmi les autres astres reprend son air s rieux Sa partie clair e est plus troite infiltr e de vall es d ombre Ses chaussures comme celles d un vagabond s impr gnent d eau et font de la musique Dans cette grenouillerie
35. e nous avons de nos propres usages lesquels nous semblent de ce fait tr s sup rieurs aux usages des autres Sauf quand il s agit d esclaves n s dit le philosophe Car on voit bien que les Indiens ont voulu presque aussit t acqu rir nos armes et nos v tements Certains d entre eux oui sans doute r pond le cardinal Encore qu il soit malais de distinguer dans leurs motifs ce qui rel ve d une admiration sinc re ou de la simple flagornerie Quelles autres marques d esclavage naturel avez vous relev es chez eux S pulv da prend une liasse de feuillets et commence une lecture faite voix plate comme un compte rendu pr cis indiscutable Ils ignorent l usage du m tal des armes feu et de la roue Ils portent leurs fardeaux sur le dos comme des b tes pendant de longs parcours Leur nourriture est d testable semblable celle des animaux Ils se peignent grossi rement le corps et adorent des idoles affreuses Je ne reviens pas sur les sacrifices humains qui sont la marque la plus ha ssable et la plus offensante Dieu de leur tat Las Casas ne parle pas pour le moment Il se contente de prendre quelques notes Tout cela ne le surprend pas J ajoute qu on les d crit stupides comme nos enfants ou nos idiots Ils changent tr s fr quemment de femmes ce qui est un signe tr s vrai de sauvagerie Ils ignorent de toute vidence la noblesse et l l vation du beau sacrement du mariage Ils sont tim
36. e regarde berlu e et qui conclut d pit que non le paiement n est toujours pas arriv Et l autre qui insiste Mais je vous dis que c est s r Je peux vous donner le num ro du ch que et l Eric tout neuf enfin fier de son pr nom va savoir pourquoi qui apostrophe maintenant Maryse retirant son casque Dis moi comment forcer une transaction mon client a pay mais son paiement n appara t pas et bloque le r tablissement de son t l phone puis reprenant son micro affirmant son trange client voix de casserole Ne quittez pas je me renseigne Et Maryse fron ant les sourcils Mais tu crois vraiment que Et lui de plus en plus affirmatif enfi vr lectris galvanis par son pr nom d op rateur go t de fer Eric preux chevalier des ondes Eric sauveur du client en d tresse Eric qui sait trouver les mots qui persuadent Et Maryse qui indique comment faire Et de suite Eric qui effectue la man uvre logicielle Et qui reprend le client explique que tout est arrang Et la soufflerie d acier l autre bout confondue en paroles souffreteuses en mots tiol s en mercis puis s Ah tre Eric dans la signification germanique de ce pr nom de ma tre de chef de puissant port par plus de trente trois norv giens danois et su dois un dieu presque Maryse le regarde apr s son appel qui triture son stylo quatre couleurs les yeux perdus dans le vague un bref inst
37. effort il ne sert pas deux fois Ainsi dure t 1l moins encore que les denr es fondantes ou nuageuses qu il enferme A tous les coins de rues qui aboutissent aux halles il luit alors de l clat sans vanit du bois blanc Tout neuf encore et l g rement ahuri d tre dans une pose maladroite la voirie jet sans retour cet objet est en somme des plus sympathiques sur le sort duquel il convient toutefois de ne s appesantir longuement Francis Ponge Le Parti pris des choses 1942 Lecture analytique n 11 Le Pain Le pain La surface du pain est merveilleuse d abord cause de cette impression quasi panoramique qu elle donne comme si l on avait sa disposition sous la main les Alpes le Taurus ou la Cordill re des Andes Ainsi donc une masse amorphe en train d ructer fut gliss e pour nous dans le four stellaire o durcissant elle s est fa onn e en vall es cr tes ondulations crevasses Et tous ces plans d s lors si nettement articul s ces dalles minces o la lumi re avec application couche ses feux sans un regard pour la mollesse ignoble sous jacente Ce l che et froid sous sol que l on nomme la mie a son tissu pareil celui des ponges feuilles ou fleurs y sont comme des s urs siamoises soud es par tous les coudes la fois Lorsque le pain rassit ces fleurs fanent et se r tr cissent elles se d tachent alors les unes des autres et la masse en devient friable Mais brisons la c
38. emmes Perspective d tude tude de l histoire litt raire et culturelle tude des genres et registres TEXTES ETUDIES EN LECTURE ANALYTIQUE La sc ne d exposition Acte I sc ne I vers 123 148 L interrogatoire d Agn s Acte IL sc ne V v 558 587 Une sc ne de quiproquo Acte III sc ne IV v 892 939 Le ridicule d Arnolphe Acte IV sc ne IV vers 1566 1611 ACTIVITES autres uvres et ou textes tudi s Groupement de textes 1 le monologue au th tre Moli re George Dandin 1668 Pierre Augustin Caron de Beaumarchais Le Mariage de Figaro 1784 Alfred de Musset On ne badine pas avec l amour 1834 Jean Tardieu La Com die du langage 1987 Groupement de textes 2 L image de la femme dans la litt rature du XVII me au XIX me si cles LA FONTAINE Fables 1668 1693 livre VIII fable 6 Les Femmes et le Secret MOLIERE Les Femmes savantes 1672 I 1 MONTESQUIEU Lettres persanes lettres 161 1721 HUGO Les Mis rables premi re partie Fantine 1862 Lecture cursive La Critique de l Ecole des femmes 1663 de Moli re lectures d images Le frontispice de L cole des femmes sur le site wwwtoutmoliere net frontispices des pieces L esth tique classique en peinture et dans l art des jardins Nicolas Poussin L inspiration du po te 1629 ou 1630 Pierre Patel 1604 1676 Vue du ch teau et des jardins de Versailles prise de l avenue de P
39. ent dans le fonctionnement classique du nouveau commerce Texte 2 Louis Ferdinand C line Voyage au bout de la nuit 1932 R form pour troubles nerveux apr s avoir t bless durant la guerre 14 18 Bardamu g d une vingtaine d ann es part pour l Am rique Il r ussit se faire engager D troit dans les usines Ford Nous f mes r partis en files tra nardes par groupes h sitants en renfort vers ces endroits d o nous arrivaient les fracas normes de la m canique Tout tremblait dans l immense difice et soi m me des pieds aux oreilles poss d par le tremblement il en venait des vitres et du plancher et de la ferraille des secousses vibr du haut en bas On en devenait machine aussi soi m me force et de toute sa viande encore tremblotante dans ce bruit de rage norme qui vous prenait le dedans et le tour de la t te et plus bas vous agitant les tripes et remontait aux yeux par petits coups pr cipit s infinis inlassables A mesure qu on avan ait on les perdait les compagnons On leur faisait un petit sourire ceux l en les quittant comme si tout ce qui se passait tait bien gentil On ne pouvait plus ni se parler ni s entendre Il en restait chaque fois trois ou quatre autour d une machine On r siste tout de m me on a du mal se d go ter de sa substance on voudrait bien arr ter tout a pour qu on y r fl chisse et entendre en soi son c ur battre facilement mais a ne se
40. eurs sup rieurs Pour faire quelque chose il leur suffisait de regarder un autre Paccomplir Cette tendance copier qui s accompagne d ailleurs d une r elle ing niosit dans limitation est le caract re m me de l me esclave Ame d artisan me manuelle pour ainsi dire Mais on nous chante une vieille chanson s crie Las Casas De tout temps les envahisseurs pour se justifier de leur mainmise ont d clar les peuples conquis mdolents d pourvus mais tr s capables d imiter C sar racontait la m me chose des Gaulois qu il asservissait Ils montraient disait il une tonnante habilet pour copier les techniques romaines Nous ne pouvons pas retenir ici cet argument C sar s aveuglait volontairement sur la vie v ritable des peuples de la Gaule sur leurs coutumes leurs langages leurs croyances et m me leurs outils Il ne voulait pas et par cons quent ne pouvait pas voir tout ce que cette vie offrait d original Et nous faisons de m me nous ne voyons que ce qu ils imitent de nous Le reste nous l effa ons nous le d truisons jamais pour dire ensuite a n a pas exist Le cardinal qui n a pas interrompu le dominicain semble attentif cette argumentation nouvelle qui s int resse aux coutumes des peuples Il fait remarquer qu il s agit l d un terrain de discussion des plus d licats o nous risquons d tre constamment ensorcel s par l habitude prise depuis l enfance qu
41. ez pu lire ou voir et en vous r f rant divers l ments propres au th tre costumes d cor clairages les gestes la voix etc vous vous demanderez si le th tre est seulement un art de l artifice et de l illusion Vous r pondrez en faisant r f rence aux textes du corpus aux uvres que vous avez vues ou lues ainsi qu celles tudi es en classe e Invention A son tour l pouse de George Dandin para t seule sur la sc ne R digez le monologue qu elle prononce pour se pr senter et expliquer son point de vue sur son mariage et sur son mari Groupement de textes 2 l image de la femme dans la litt rature du XVII me au XIX me si cles Texte 1 LA FONTAINE Fables 1668 1693 livre VIII fable 6 Les Femmes et le Secret LES FEMMES ET LE SECRET Rien ne p se tant qu un secret Le porter loin est difficile aux Dames Et je sais m me sur ce fait Bon nombre d hommes qui sont femmes Pour prouver la sienne un Mari s cria La nuit tant pr s d elle Dieux qu est ce cela Je n en puis plus on me d chire Quoi j accouche d un oeuf D un oeuf Oui le voil Frais et nouveau pondu Gardez bien de le dire On m appellerait Poule Enfin n en parlez pas La femme neuve sur ce cas Ainsi que sur mainte autre affaire Crut la chose et promit ses grands dieux de se taire Mais ce serment s vanouit Avec les ombres de la nuit L pouse indiscr te et peu fine Sort du lit quand le jour fut
42. heur des dames 1883 d Emile Zola Le Meilleur des mondes 1932 d Aldous Huxley La Centrale 2010 d Elisabeth Filhol lectures d images le monde du travail au cin ma visionnage et analyse d extraits de films M tropolis 1927 de Fritz Lang Les Temps modernes 1936 de Charlie Chaplin Playtime 1967 de Tati et Le Meilleur des mondes 1998 de Leslie Libman autres activit s Philippe Claudel biographie et bibliographie Le roman dans son contexte le roman d entreprise en 2010 la vague de suicides dans certaines entreprises La structure de l oeuvre Les personnages dans le roman Le sens du roman Activit s conduites en autonomie par l l ve Zola au travail les l ves ont navigu librement sur le site de la biblioth que nationale de France BNP consacr l crivain comment travaille l crivain naturaliste entre observation pr cise de la soci t travers des enqu tes sur un niveau social un cadre de vie le langage et la traduction de ses observations dans une uvre de fiction Sujet de dissertation Dans Deux d finitions du roman 1866 Emile ZOLA d clarait le premier homme qui passe est un h ros suffisant Discutez cette affirmation en prenant appui sur les textes du corpus et sur les uvres que vous connaissez Objet d tude th tre texte et repr sentation Probl matiques Comment la com die et le comique nourrissent ils le d bat sur l ducation des f
43. i les tonne Ce qui prouve d ailleurs que les hu tres sont d une digestion facile ce sont les qualit s fabuleuses que les gourmets m rites ont pu en absorber Brillat Savarin dit avoir connu plusieurs bons vivants qui s administraient comme avant garde de leur diner une grosse ou douze douzaines d hu tres Mais on cite son sujet de bien autres exploits Le mar chal Junot par exemple avait habitude de consommer chaque matin trois cent hu tres avant son d jeuner et cela tant que la saison durait L empereur romain Vitellius allait jusqu douze cents Il est donc bien prouv que lorsqu on reproche l hu tre d tre difficile dig rer on se rend coupable d une indigne calomnie Texte 3 Littr Dictionnaire de la langue fran aise 1863 1877 Article hu tre extraits 1 Mollusque ac phale hermaphrodite renferm dans une coquille deux valves dissemblables r unies par un ligament Genre ostrea type de la famille des ostrac es o l on distingue l hu tre comestible dite simplement hu tre c est celle qui est servie sur les tables ostrea edulis L Phu tre pied de cheval ostrea hippopus L Phu tre virginique appel e vulgairement pirogue l hu tre cr te de coq connue sous le nom de cr te de coq aussi bien que le strombe cr te de coq Hu tre perli re hu tre o l on trouve des perles 2 Hu tre l caille se disait autrefois de l hu tre que l on
44. i scrupuleusement tout ce que j ai pu lire et apprendre Je nai rien invent dans les consid rations th ologiques raciales et culturelles J ai m me serr de pr s le vocabuaire S il s y rencontre comme c est probable des erreurs ou des omissions elles ne sont dues qu mon tourderie ou mon ignorance J esp re en modifiant la lettre de l histoire en avoir pr serv l esprit et retrouv peut tre le sentiment Le d nouement dans la version romanesque 1993 et dans la version th trale 2003 de La Controverse de Valladolid Dernier coup de claquoir Le cardinal descend de l estrade accompagn de ses assesseurs et traverse la salle Tous s inclinent sur son passage Il salue droite et gauche de petits mouvements de t te Il est vaguement souriant Son r le obscur vient de se terminer Quand il est sorti les autres se forment en petits groupes qui commencent bavarder en se dirigeant vers la porte ouverte On fait sortir les Indiens Le franciscain leur dit quelques mots en nahuatl Que vont ils devenir Personne ne le sait S pulv da ach ve de ranger ses documents Il incline sa t te en direction de Las Casas saluant ainsi son adversaire victorieux Mais le dominicain ne semble gu re fier de sa victoire Lui aussi aid par le vieux Ladrada il range ses livres et ses papiers qu il laisse sur la table Assez d sempar aurait il d protester plus fort et plus longtemps il se dirige
45. ides et l ches la guerre Ils ignorent aussi la nature de l argent et n ont aucune id e de la valeur respective des choses Par exemple ils changeaient contre de Por le verre cass des barils Eh bien s crie Las Casas Parce qu ils n adorent pas l or et largent au point de leur sacrifier corps et me est ce une raison pour les traiter de b tes N est ce pas plut t le contraire Vous d viez ma pens e r pond le philosophe Et pourquoi jugez vous leur nourriture d testable Y avez vous go t N est ce pas plut t eux de dire ce qui leur semble bon ou moins bon Parce qu une nourriture est diff rente de la n tre doit on la trouver r pugnante Ils mangent des oeufs de fourmi des tripes d oiseau Nous mangeons des tripes de porc Et des escargots Jean Claude Carri re La Controverse de Valladolid 1993 chapitre 7 pages 100 101 10 15 20 25 30 35 40 45 Lecture analytique n 16 la d cision du l gat S il est clair que les Indiens sont nos fr res en J sus Christ dou s d une me raisonnable comme nous et capables de civilisation en revanche il est bien vrai que les habitants des contr es africaines sont beaucoup plus proches de l animal Ces habitants sont noirs tr s frustres ils ignorent toute forme d art et d criture ils n ont construit que quelques huttes Aristote dirait que comme le veut la nature de l esclave ils sont des tres
46. ile Zola Au Bonheur des Dames extrait du chapitre 9 1883 Mouret avait l unique passion de vaincre la femme Il la voulait reine dans sa maison il lui avait b ti ce temple pour l y tenir sa merci C tait toute sa tactique la griser d attentions galantes et trafiquer de ses d sirs exploiter sa fi vre Aussi nuit et jour se creusait il la t te la recherche de trouvailles nouvelles D j voulant viter la fatigue des tages aux dames d licates 1l avait fait installer deux ascenseurs capitonn s de velours Puis il venait d ouvrir un buffet o l on donnait gratuitement des sirops et des biscuits et un salon de lecture une galerie monumentale d cor e avec un luxe trop riche dans laquelle il risquait m me des expositions de tableaux Mais son id e la plus profonde tait chez la femme sans coquetterie de conqu rir la m re par l enfant il ne perdait aucune force sp culait sur tous les sentiments cr ait des rayons pour petits gar ons et fillettes arr tait les mamans au passage en offrant aux b b s des images et des ballons Un trait de g nie que cette prime des ballons distribu e chaque acheteuse des ballons rouges la fine peau de caoutchouc portant en grosses lettres le nom du magasin et qui tenus au bout d un fi voyageant en l air promenaient par les rues une r clame vivante La grande puissance tait surtout la publicit Mouret en arrivait d penser par an trois cent mille francs de c
47. in Je c l bre reporter qui a bien voulu en l absence du P re S bastien vous donner vo tre le on de calcul Tatin il y en deux qui bavar Nous allons commencer 3i vous le vouk E bien por quelques saditions Qut penk B cire combien font deux plus deu Personne Voy ns deux plus deux Deir pekdon aplan Allons qui peut me r pon dre Deux plus deux font Fonte Paul Gauguin Te Arii Vahine et La S ur de Charit r AN aai 4 LE es Paul Gauguin Te Arii Vahine La femme aux mangues 1896 Huile sur toile 97 X 130 cm Mus e Pouchkine Moscou Paul Gauguin La S ur de Charit 1902 Huile sur toile 65 X 76 cm McNay Art Museum Texas
48. is Le fripier qui avait repris presque tous les meubles lui disait sans cesse Quand me payeras tu coquine Que voulait on d elle bon Dieu Elle se sentait traqu e et il se d veloppait en elle quelque chose de la b te farouche Vers le m me temps le Th nardier lui crivit que d cid ment il avait attendu avec beaucoup trop de bont et qu il lui fallait cent francs tout de suite sinon qu il mettrait la porte la petite Cosette toute convalescente de sa grande maladie par le froid par les chemins et qu elle deviendrait ce qu elle pourrait et qu elle cr verait si elle voulait Cent francs songea Fantine Mais o y a t 1l un tat 18 gagner cent sous par jour Allons dit elle vendons le reste L infortun e se fit fille publique 19 10 deux napol ons pi ces d or 11 Montfermeil village o habitent les Th nardier avec Cosette 12 cellule petite chambre 13 galetas logement mis rable et sordide sous les toits 14 corset gaine lac e en tissu r sistant qui serre la taille et le ventre des femmes 15 calicot toile de coton assez grossi re 16 devait devait de l argent 17 p re Madeleine monsieur Madeleine riche industriel ancien employeur de Fantine qu elle rend tort responsable de la perte de son emploi pr c dent 18 tat m tier 19 fille publique prostitu e Lectures d images le frontispice de L cole des femmes L cole
49. is que mon esprit se tenant ici bas Go tera de l hymen les terrestres appas Ainsi dans nos desseins l une l autre contraire Nous saurons toutes deux imiter notre m re Vous du c t de l me et des nobles d sirs Moi du c t des sens et des grossiers plaisirs Vous aux productions d esprit et de lumi re Moi dans celles ma soeur qui sont de la mati re Texte 3 MONTESQUIEU Lettres persanes lettres 161 1721 Les Lettres Persanes est un roman pistolaire c est dire un roman fond sur un change de lettres La lettre CLXI 161 extraite de cette uvre est la derni re lettre Roxane favorite du harem y annonce Usbek parti en France son suicide elle ne veut plus tre soumise Oui je t ai tromp j ai s duit tes eunuques je me suis jou e de ta jalousie et j ai su de ton affreux s rail faire un lieu de d lices et de plaisirs Je vais mourir le poison va couler dans mes veines car que ferais je ici puisque le seul homme qui me retenait la vie n est plus Je meurs mais mon ombre s envole bien accompagn e je viens d envoyer devant moi ces gardiens sacril ges qui ont r pandu le plus beau sang du monde Comment as tu pens que je fusse assez cr dule pour m imaginer que je ne fusse dans le monde que pour adorer tes caprices que pendant que tu te permets tout tu eusses le droit d afiger tous mes d sirs Non j ai pu vivre dans la servitude mais j ai toujours t libre
50. it 1902 autres activit s Jean Claude Carri re biographie et bibliographie Le contexte historique la conqu te du Mexique de Christophe Colomb Hernan Cort z les origines de la controverse Les personnages L art d argumenter les strat gies argumentatives de Las Casas et de S pulv da Le mythe du bon sauvage Activit s conduites en autonomie par l l ve Etude compar e du t l film de Jean Daniel Verhaeghe 1992 et du roman de Jean Claude Carri re D bat en classe partir d une navigation libre sur le site du mus e du quai Branly Des images pour penser l Autre du mythe du bon sauvage l Exposition coloniale de 1931 modules quaibranly fr e malette la colonisation a t elle eu des aspects positifs ou n gatifs 10 15 20 25 30 35 40 45 Lecture analytique n 1 l incipit Lorsque l Enqu teur sortit de la gare il fut accueilli par une pluie fine m l e de neige fondue C tait un homme de petite taille un peu rond aux cheveux rares Tout chez lui tait banal du v tement l expression et si quelqu un avait eu le d crire dans le cadre d un roman par exemple d une proc dure criminelle ou d un t moignage judiciaire il aurait eu sans doute beaucoup de peine pr ciser son portrait C tait en quelque sorte un tre de l vanouissement sit t vu sit t oubli Sa personne tait aussi inconsistante que le brouillard les songes ou le
51. l ouragan d terrent quelqu une de ces bornes du hasard leurs places quelconques depuis des si cles sous la couche opaque et temporelle du sable Francis Ponge Le Parti pris des choses 1942 Groupement de textes 1 Qu est ce qu un po me Texte 1 R my Belleau Petites inventions 1556 L hu tre Au Seigneur de Ba f Voyez comme elle est b ante Afin de sucer les pleurs De lAurore larmoyante Les rousoyantes douceurs Que de sa couche pourpr e Elle bigarre l entr e Du matin de ses couleurs Puis sit t qu elle est combl e Jusques aux bords pleinement De cette liqueur coul e Du c leste arrosement Soudain elle devient grosse Dedans sa jumelle fosse D un perleux enfantement Car su otant elle attire Peu peu le teint pareil Dont la nue se remire Par les rayons du soleil Si pure elle est blanchissante Selle est p le p lissante Si rouge ell prend le vermeil Tant sa nature est cousine Du ciel qu ell ne daigne pas Vivant en pleine marine Y prendre un seulet repas Comme ayant la connaissance Que de la c leste essence Tout bien d coule bas Texte 2 Pierre Larousse Grand Dictionnaire universel du XIXe si cle 1873 Article hu tre extrait Si les personnes qui ont un estomac faible et surcharg de mucosit s mangent jeun une heure avant leur d jeuner de huit douze hu tres avec une r tie de pain elles prouvent un tat de bien tre qu
52. lytique n 2 l entretien avec le responsable Il rouvrit les yeux et d couvrit la pi ce dans laquelle il venait d entrer Imm diatement il songea au bureau d un producteur de cin ma Il n en avait jamais vu de sa vie mais il s en faisait une id e tout la fois pr cise et totalement imaginaire essences pr cieuses tag re supportant des r compenses et des troph es bar roulettes cave cigares une immense photographie au mur repr sentant le portrait d un vieil homme qui lui parut tre celui du porte cl s tapis profond fauteuil en cuir bureau au large plateau de palissandre accueillant un coupe papier un stylo de luxe un sous main un porte lettres un gros encrier un pot crayons A la bonne heure vous me voyez maintenant L Enqu teur fit signe que oui mais en fait il n apercevait pas grand chose tout juste une forme paisse demi assise sur le c t gauche du bureau Mais nom d une pipe tez moi ce casque je vous en prie Qui vous a affubl d un casque pareil On m a dit que c tait obligatoire Obligatoire Qui on Il n y a pas de on ici Je veux un nom Qui Et cette blouse J admire votre docilit Je pr f rerais la garder si cela ne vous d range pas encha na l Enqu teur qui ne voulait pas d noncer le Guide propos du casque et qui se souvenait de l tat d plorable des v tements qu il portait en dessous de la blouse Comme vous voudrez
53. mpossible de les plaindre On ne peut se mettre dans l esprit que Dieu qui est un tre tr s sage ait mis une me surtout une me bonne dans un corps tout noir Il est si naturel de penser que c est la couleur qui constitue l essence de l humanit que les peuples d Asie qui font des eunuques privent toujours les noirs du rapport qu ils ont avec nous d une mani re plus marqu e On peut juger de la couleur de la peau par celle des cheveux qui chez les gyptiens les meilleurs philosophes du monde tait d une si grande cons quence qu ils faisaient mourir tous les hommes roux qui leur tombaient entre les mains Une preuve que les n gres n ont pas le sens commun c est qu ils font plus de cas d un collier de verre que de l or qui chez des nations polic es est d une si grande cons quence Il est impossible que nous supposions que ces gens l soient des hommes parce que si nous les supposions des hommes on commencerait croire que nous ne sommes pas nous m mes chr tiens Des petits esprits exag rent trop l mjustice que l on fait aux Africains car si elle tait telle qu ils le disent ne serait il pas venu dans la t te des princes d Europe qui font entre eux tant de conventions inutiles d en faire une g n rale en faveur de la mis ricorde et de la piti Texte 4 Voltaire Candide ou l Optimisme chapitre XIX Le N gre de Surinam Candide et Cacambo rencontrent un n gre au bord d un chemin il leur
54. n pour cet exemple bateau mais qui aurait pu croire que l Allemagne de Goethe et de Wagner puisse basculer dans l un des r gimes les plus effroyables qui aient exist Cette vocation de l Allemagne n est elle pas os e Le but de l art n est pas de donner une peinture du monde tel qu il est mais avant tout de voir derri re les choses Dans Quai des brumes un peintre dit Quand je vois un nageur je peins le noy qui est derri re C est une question de mise au point photographique L crivain le cin aste essaie de changer de focale de vitesse non pour effrayer mais pour qu on s interroge Il faut que cela gratte L entreprise tentaculaire que vous d crivez est loin de l entreprise patronale du xxe si cle que vous avez bien connue vous le natif de l Est En effet A Dombasle pr s de Nancy o j habite toujours nous avons Solvay un gros groupe belge international qui produit du carbonate de soude Quand j tais gamin cette soci t employait 2 000 personnes ils sont maintenant entre 5 000 et 6 000 ouvriers et tait omnipr sente dans la ville C tait un patronat plut t clair progressiste qui se souciait de la culture des ouvriers de leurs loisirs en construisant le stade de foot par exemple des bonnes conditions d hygi ne Les gens identifiaient leur bienfaiteur Aujourd hui on ne peut plus mettre un nom un visage une provenance sur quoi que ce soit Et puis l argent est au centre de tout comme
55. ont converti me disent tous les dimanches que nous sommes tous enfants d Adam blancs et noirs Je ne suis pas g n alogiste mais si ces pr cheurs disent vrai nous sommes tous cousins issus de germains Or vous m avouerez qu on ne peut pas en user avec ses parents d une mani re plus horrible La pr face de l auteur La controverse de Valladolid est un v nement historique mais elle ne s est pas d roul e comme je la raconte ici Si elle opposa avec beaucoup d pret le dominicain Las Casas et son adversaire Sepulveda il n est pas s r qu ils se rencontr rent et d battirent en public On sait qu ils chang rent des textes lesquels furent discut s que Las Casas parla longuement au point de fatiguer son auditoire et que la controverse futre prisel ann esuivante en 1551 Les conclusions n en furent jamais officiellement proclam es L intervention du l gat du pape l apparition des colons des indiens la concordance chronologique entre les d cisions finales tout cela je l ai invent en essayant de rester pr s du vraisemblable en tout cas du possible Je n ai eu pour intention que de soumettre un r cit diffus une dramaturgie que de tendre et durcir Paction La v rit que je recherche dans le r cit n est pas historique mais dramatique Mes libert s s arr tent l Pour tout le reste qui constitue videmment l essentiel les pisodes de Phistoire et les arguments chang s j ai suiv
56. pas assez achet la qualit de son mari George Dandin George Dandin vous avez fait une sottise la plus grande du monde Ma maison m est effroyable maintenant et je n y rentre point sans y trouver quelque chagrin 1 Femme demoiselle jeune fille ou femme n e de parents nobles 2 De soi en soi en elle m me La noblesse en elle m me est bonne TEXTE B Pierre Augustin Caron de Beaumarchais La Folle journ e ou Le Mariage de Figaro 1784 Le valet du Comte Almaviva Figaro doit pouser Suzanne servante de la Comtesse Il apprend que le Comte n a pas renonc au droit de cuissage ancienne coutume qui permet au ma tre de passer la nuit de noces avec la mari e Figaro se plaint de son sort et de Suzanne qui va d apr s lui c der au Comte qui elle a donn un rendez vous secret Acte V Sc ne IH Figaro seul se promenant dans l obscurit dit du ton le plus sombre O femme femme femme cr ature faible et d cevante nul animal cr ne peut manquer son instinct le tien est il donc de tromper Apr s m avoir obstin ment refus quand je l en pressais devant sa ma tressel l instant qu elle me donne sa parole au milieu m me de la c r monie Tl riait en lisant le perfide et moi comme un ben t non Monsieur le Comte vous ne l aurez pas vous ne l aurez pas Parce que vous tes un grand seigneur vous vous croyez un grand g nie noblesse fortune un rang des pla
57. peut plus a ne peut plus finir Elle est en catastrophe cette infinie bo te aux aciers et nous on tourne dedans et avec les machines et avec la terre Tous ensemble Les ouvriers pench s soucieux de faire tout le plaisir possible aux machines vous coeurent leur passer les boulons calibr s et des boulons encore au lieu d en finir une fois pour toutes avec cette odeur d huile cette bu e qui br le les tympans et le dedans des oreilles par la gorge C est pas la honte qui leur fait baisser la t te On c de au bruit comme on c de la guerre On se laisse aller aux machines avec les trois id es qui restent vaciller tout en haut derri re le front de la t te C est fini Partout ce qu on regarde tout ce que la main touche c est dur pr sent Et tout ce dont on arrive se souvenir encore un peu est raidi comme du fer et n a plus de go t dans la pens e On est devenu salement vieux d un seul coup Il faut abolir la vie du dehors en faire aussi d elle de l acier quelque chose d utile On l aimait pas assez telle qu elle tait c est pour a Faut en faire un objet donc du solide c est la r gle J essayai de lui parler au contrema tre l oreille il a grogn comme un cochon en r ponse et par les gestes seulement il m a montr bien patient la tr s simple man uvre que je devais accomplir d sormais pour toujours Mes minutes mes heures mon reste de temps comme ceux d ici
58. pris les sens et la mati re A l esprit comme nous donnez vous toute enti re Vous avez notre m re en exemple vos yeux Que du nom de savante on honore en tous lieux T chez ainsi que moi de vous montrer sa fille Aspirez aux clart s qui sont dans la famille Et vous rendez sensible aux charmantes douceurs Que l amour de l tude panche dans les coeurs Loin d tre aux lois d un homme en esclave asservie Mariez vous ma soeur la philosophie Qui nous monte au dessus de tout le genre humain Et donne la raison l empire souverain Soumettant ses lois la partie animale Dont l app tit grossier aux b tes nous ravale Ce sont l les beaux feux les doux attachements Qui doivent de la vie occuper les moments Et les soins o je vois tant de femmes sensibles Me paraissent aux yeux des pauvret s horribles HENRIETTE Le Ciel dont nous voyons que l ordre est tout puissant Pour diff rents emplois nous fabrique en naissant Et tout esprit n est pas compos d une toffe Qui se trouve taill e faire un philosophe Si le v tre est n propre aux l vations O montent des savants les sp culations Le mien est fait ma soeur pour aller terre terre Et dans les petits soins son faible se resserre Ne troublons point du ciel les justes r glements Et de nos deux instincts suivons les mouvements Habitez par l essor d un grand et beau g nie Les hautes r gions de la philosophie Tand
59. que le v tre ils paraissent parfois tr s ignorants ils sont na fs cr dules ils ont t impressionn s par des pr sages L empereur du Mexique a m me voulu se donner la mort Moctezuma oui on l a dit je n tais pas l Pour quelle raison Demande quelqu un Une antique croyance pr disait que leur plus grand h ros un homme dieu nomm Quetzalcoatl reviendrait un jour de l Orient Ce personnage croient ils leur a tout appris autrefois l agriculture l criture et les lois Apr s quoi mis en rivalit avec un autre demi dieu chass par son peuple il s est embarqu sur l oc an vers l est il a disparu Et tous attendaient son retour avec espoir et crainte Jean Claude Carri re La Controverse de Valladolid 1993 chapitre 4 pages 61 63 10 15 20 25 30 35 40 45 50 Lecture analytique n 15 le r quisitoire de S pulv da E Oui Eminence les habitants du Nouveau Monde sont des esclaves par nature En tout point conformes la description Aristote Cette affirmation demande des preuves dit doucement le pr lat S pulv da men disconvient pas D ailleurs sachant cette question in vitable il a pr par tout un dossier Il en saisit le premier feuillet D abord dit il les premiers qui ont t d couverts se sont montr s incapables de toute initiative de toute invention En revanche on les voyait habiles copier les gestes et les attitudes des Espagnols l
60. rait plus que vous ARNOLPHE Ah c est trop me braver trop pousser mon courroux Je suivrai mon dessein b te trop indocile Et vous d nicherez l instant de la ville Vous rebutez mes voeux et me mettez bout Mais un cul de couvent me vengera de tout L Ecole des femmes 1663 de Moli re Acte IV sc ne IV vers 1566 1611 Groupement de textes 1 le monologue au th tre TEXTE A Moli re George Dandin ou Le Mari confondu 1668 George Dandin riche paysan qui a pous la noble Ang lique para t seul sur sc ne J Acte I Sc ne 1 George Dandin Ah qu une femme demoiselle est une trange affaire et que mon mariage est une le on bien parlante tous les paysans qui veulent s lever au dessus de leur condition et s allier comme j ai fait la maison d un gentilhomme La noblesse de soi est bonne c est une chose consid rable assur ment mais elle est accompagn e de tant de mauvaises circonstances qu il est tr s bon de ne s y point frotter Je suis devenu l dessus savant mes d pens et connais le style des nobles lorsqu ils nous font nous autres entrer dans leur famille L alliance qu ils font est petite avec nos personnes c est notre bien seul qu ils pousent et j aurais bien mieux fait tout riche que je suis de m allier en bonne et franche paysannerie que de prendre une femme qui se tient au dessus de moi s offense de porter mon nom et pense qu avec tout mon bien je n ai
61. robe et se mouche Je ne sais pas pourquoi j essaie de vous parler Les mots sont si faibles Le l gat le regarde toujours tr s attentivement sans l interrompre en homme qui a tout le temps Las Casas range son mouchoir minence dit il les chr tiens ont oubli toute crainte de Dieu Ils ont oubli qui ils sont Oui des millions Je dis bien des millions Cholula au Mexique et Tapeaca c est toute la population qui fut gorg e Au cri de Saint Jacques Et par tra trise En faisant venir d abord les seigneurs de la ville et des environs qu ils enferm rent au grand secret pour qu aucun d eux ne p t r pandre la nouvelle Apr s quoi on convoqua cinq ou six mille hommes que les Espagnols avaient requis pour porter leur bagage Ils arrivent maigres et nus soumis pitoyables on les fait asseoir par terre et soudain sans aucune raison les Espagnols se lancent sur eux et les assassinent coups de lance coups d p e Jean Claude Carri re La Controverse de Valladolid 1993 chapitre 3 pages 53 56 10 15 20 25 30 35 40 Lecture analytique n 14 la position de Las Casas Le cardinal Roncieri revient alors Las Casas et lui demande _ Alors Comment sont ils Las Casas tend la main vers Ladrada qui lui passe une feuille de papier Las Casas la tient bonne distance de ses yeux il est prebyte en lisant Comme l a dit Christophe Colomb lui m me le premier
62. s en iraient passer des petites chevilles l aveugle d c t qui les calibrait lui depuis des ann es les chevilles les m mes Texte 3 Thierry Beintingel Retour aux mots sauvages chapitre 20 2010 Le protagoniste ancien lectricien dans une entreprise de T l communication a perdu son emploi et se retrouve t l conseiller sur les plateformes t l phoniques de la m me soci t Son nom d op rateur est Eric Un message pr enregistr d cline son identit aux clients qui t l phonent qui il r pond ensuite par des phrases toutes faites dict es par l ordinateur Il vit tr s mal cette situation et un jour retourne aux mots sauvages Il y a eu ce type un jour celui qui il avait tent de vendre un contrat Optimum confort mais vendre n est pas son fort et le gars voulait juste qu on lui r tablisse la formule de base sans laquelle son t l phone devenait inop rant il avait pay en tait s r mais on avait gar son versement certains ont de ces histoires Il avait not le num ro sur le carnet encre bleue du stylo quatre couleurs client rappeler et maintenant la pause seul dans la caf t ria avec le caf pos sur la table de Formica il a ce type sur son t l phone portable sa voix trange comme essouffl e une sorte de rebond m tallique apr s chaque expression un trange couinement entre les mots d une phrase hach e Tr s heureux que vous me rappeliez tr
63. s lui ont fourr es dans la t te auront de la peine se corriger De plus elle doit partir aujourd hui Diable je l aime cela est s r Apr s tout qui sait peut tre elle r p tait une le on et d ailleurs il est clair qu elle ne se soucie pas de moi D une autre part elle a beau tre jolie cela n emp che pas qu elle n ait des mani res beaucoup trop d cid es et un ton trop brusque Je n ai qu n y plus penser il est clair que je ne l aime pas Cela est certain qu elle est jolie mais pourquoi cette conversation d hier ne veut elle pas me sortir de la t te En v rit j ai pass la nuit radoter O vais je donc Ah je vais au village Il sort 1 Cavali re os e impertinente 2 Nonnes religieuses qui vivent dans un couvent Ce sont elles qui ont assur l ducation de Camille TEXTE D Jean Tardieu Il y avait foule au manoir in La Com die du langage 1987 Un bal est donn au ch teau du Baron de Z Les invit s viennent tour tour se pr senter sur sc ne Le premier d entre eux est Dubois Dupont Dubois Dupont il est v tu d un plaid p lerine et grands carreaux et coiff d une casquette assortie genre anglais Il tient la main une branche d arbre en fleur Je me pr sente je suis le d tective priv Dubois Surnomm Dupont cause de ma ressemblance avec le c l bre policier anglais Smith Voici ma carte Dubois Dupont homme de confiance et de m
64. scule tr s nette dans l asservissement Hugo au xixe si cle pointait d j du doigt la machine qui allait an antir l homme Aujourd hui nous ne sommes plus dans un broyage m canique et physique mais dans une esp ce de manipulation virtuelle La complexit de nos technologies et syst mes financiers de nos entreprises sans visage et conseils d administration myst rieux du syst me l gislatif aussi fait que plus personne ne peut comprendre l assemblage global Notre hypersp cialisation me fait tourner la t te Votre enqu teur qui se sent observ en permanence n est il pas un rien parano aque Non il se sent vraiment sous constante surveillance Ce n est pas tre parano aque que de penser que quel que soit l endroit o l on se trouve dans une ville on est sous le regard de certains projecteurs A Strasbourg o j ai tourn durant cinq semaines il y a sur la voie publique des cam ras capables de zoomer sur l tiquette du v tement que vous portez ou sur la note que vous griffonnez dans un carnet Et le t l phone portable le GPS ne permettent ils pas de retracer tous vos faits et gestes Nos vies priv es ne le sont plus tant que cela ce qui peut terme cr er des pathologies de comportement On aura de moins en moins le sentiment d tre dans un moment pr serv R ver sur un banc pourrait devenir si l on fait un peu de politique fiction une activit suspecte L homme ne nous d oit jamais dans le pire Pardo
65. si l argent pouvait tout tout acheter tout r soudre On surexpose l information conomique mesure qu elle devient opaque Qui comprend vraiment ce qui s est pass avec Madoff avec Kerviel Et qui est capable de dire stop Rien de tr s nouveau non En effet mais les rois ont chang Maintenant ce sont des syst mes des flux d informations des transferts de capitaux des soci t s enchev tr es On en revient l identifiable et au non identifiable Jadis le serf se faisait taper dessus mais il savait par qui aujourd hui on ne sait plus qui pr senter ses dol ances Aux dirigeants A soi m me Dieu L image de la prison omnipr sente dans votre roman entre l entreprise avec barbel s et l h tel mur vient elle de votre enseignement dans les prisons Voil un lieu o pour entrer il faut montrer patte blanche passer sous des arcs affronter les vigiles Faire la queue la S curit sociale est aussi une preuve du m me genre Et encore moi j ai de la chance je parle fran ais correctement je sais peu pr s me d brouiller j ai la peau blanche mais si dans ce syst me on ne ma trise pas la langue qu on est black beur ou indien cela devient une aventure effroyable Que pensez vous des suicides qui se multiplient En fait vu les obstacles qui se resserrent autour de nous je m tonne qu il n y ait pas plus de gens qui se suicident C est cette facult de r sistance qui rend
66. son tour vers la porte Il rencontre au passage le comte Pittaluga qui lui c de le pas La grande salle se vide assez rapidement Bient t il ne reste que le jeune moine qui tient le claquoir pr s de la porte Il attend que tout le monde se soit retir Quand il est seul il va pour sortir lui aussi lorsqu il entend un bruit Il s arr te sur le seuil et regarde L ouvrier africain vient de rentrer dans la salle par une autre porte Il tient un balai la main Les paules courb es le regard vers le sol il s approche du centre de la pi ce et commence balayer les d bris du serpent plumes On entend le bruit du balai Une cloche se met sonner quelque part dans le monast re Personne n a suivi la controverse avec plus d attention que le jeune moine Tout ce qui s est dit l a tonn l a effray l a souvent troubl Et pour finir il reste l sur le pas de la grande porte le claquoir la main Il regarde l Africain silencieux qui balaie lentement les d bris de l idole La Controverse de Valladolid 1993 Une cloche sonne Le l gat sort le premier accompagn du sup rieur Le colon les suit S pulv da et Las Casas rassembint leurs documents Avant de sortir ils s adressent un dernier regard Las casa va pour sortir le dernier quand son attention est attir e par un bruit C est le serviteur noir qui se met au travail pour nettoyer la pice ramasser les papiers les d bris de la sculpture La cloche s arr
67. souffle expir par une bouche et en cela il tait semblable des milliards d tres humains La place de la gare tait l image d innombrables places de gares avec son lot d immeubles impersonnels serr s les uns contre les autres Sur toute la hauteur de l un d eux un panneau publicitaire affichait la photographie d mesur ment agrandie d un vieillard qui fixait celui qui le regardait d un oeil amus et m lancolique On ne pouvait lire le slogan qui accompagnait la photographie peut tre m me d ailleurs n y en avait il aucun car le haut du panneau se perdait dans les nuages Le ciel s effritait et tombait en une poussi re mouill e qui fondait sur les paules puis entrait dans tout le corps sans qu on l y invite Il ne faisait pas vraiment froid mais l humidit agissait comme une pieuvre dont les minces tentacules parvenaient trouver leur chemin dans les plus infimes espaces laiss s libres entre la peau et le v tement Pendant un quart d heure l Enqu teur resta immobile bien droit sa valise pos e c t de lui tandis que les gouttes de pluie et les flocons de neige continuaient de mourir sur son cr ne et son imperm able Il ne bougea pas Pas du tout Et durant ce long moment il ne pensa rien Aucune voiture n tait pass e Aucun pi ton On l avait oubli Ce n tait pas la premi re fois Il finit par relever le col de son imperm able serra la poign e de sa valise et
68. t cela Mais ce qui m a surpris et qui va vous surprendre C est un autre incident que vous allez entendre Un trait hardi qu a fait cette jeune beaut Et qu on n attendrait point de sa simplicit Il le faut avouer l Amour est un grand ma tre Ce qu on ne fut jamais il nous enseigne l tre Et souvent de nos moeurs l absolu changement Devient par ses le ons l ouvrage d un moment De la nature en nous il force les obstacles Et ses effets soudains ont de l air des miracles D un avare l instant il fait un lib ral Un vaillant d un poltron un civil d un brutal Il rend agile tout l me la plus pesante Et donne de l esprit la plus innocente Oui ce dernier miracle clate dans Agn s Car tranchant avec moi par ces termes expr s Retirez vous mon me aux visites renonce Je sais tous vos discours et voil ma r ponse Cette pierre ou ce gr s dont vous vous tonnez Avec un mot de lettre est tomb e mes pieds Et j admire de voir cette lettre ajust e Avec le sens des mots et la pierre jet e D une telle action n tes vous pas surpris L Amour sait il pas l art d aiguiser les esprits Et peut on me nier que ses flammes puissantes Ne fassent dans un coeur des choses tonnantes Que dites vous du tour et de ce mot d crit Euh n admirez vous point cette adresse d esprit Trouvez vous pas plaisant de voir quel personnage jou mon jaloux dans tout ce badinage Dites ARNOLPHE Oui fort plaisant
69. te Las casas s immobilise et regarde le serviteur La Controverse de Valladolid 2003 Une planche controvers e de Tintin au Congo 1930 1931 d Herg T ji MES VOILA VOTRE CLASSE MON CHER AMI VOUS bts POURRIEZ LEUR LS MONT L AIR TR S GENTILS NOTRE LOIN TAINE BELGIQUE _ ex CHERS AMIS JE VAIS VOUS PARLER AUJOURD HUI DE VOTRE PATR LA BELGIQUE EST CE QU ON APPELLE UN L OPARD E LA BELGIQUE l ATTENTION TINTIN TU DOIS SAUVER TES LEVES QUITTE A TE SACRIFIER TOI MEME MON DIEU DONNEZ MOI LA FORCE DE SOUTENIR CE DUR COMBAT RE JE COMMENCE A PEINE ES a MA TOURNEE DANS MON VILLAGE ET DEA e PARTOUT DES BAGARRES TOI Y EN A BON BLANC TOI Y EN A CHEF TU PARLES D UN PUGILAT VOYONS ATH YEN VOLE AH VOUS VOUS DISPUTEZ POUR UN CHAPEAU DE PAILLE JE VAIS VOUS METTRE D ACCORD MOI ET UNE FOIS POUR TOUTES SACHEZ QUE JE NE VEUX PAS ra VOILA TINTIN QUI JOUE SON PETIT SALOMONI Nous voici arriv s d la Mission Ya un an C tait brousse Quels as ces mis S l h pital Et les autres P res sont Cest vraiment ennuyeux Je dois fairema visite absents RE I fe yen Tintin Voil vos l ves mon cher ami J es 0 i l air tr s Jen suis s r Mes chers amis je vous 1s ont fous pr sente Tint
70. te controverse aux XX me et XXI me si cles Perspective d tude tude de l argumentation et des effets sur le destinataire TEXTES ETUDIES EN LECTURE ANALYTIQUE Le r cit des massacres au chapitre 3 de Oui tout ce que j ai vu coup d p e pages 53 56 La position de Las Casas au chapitre 4 de Le Cardinal Roncieri avec espoir et crainte pages 61 63 Le r quisitoire de S pulv da au chapitre 7 de Nous sommes ici dit doucement le pr lat pages 100 101 La d cision du l gat au chapitre 15 de Si rien ne peut tre enlev ce que je viens de dire L app tit de l argent peut conduire tous les abus pages 247 250 ACTIVITES autres uvres et ou textes tudi s Groupement de textes la d nonciation de l esclavage Jean Baptiste Colbert Code Noir dit du roi sur les esclaves des les de l Am rique 1685 extraits Montesquieu De l Esprit des Lois 1748 De l esclavage des n gres Voltaire Candide ou l Optimisme chapitre XIX Le N gre de Surinam Lectures cursives la pr face de l auteur le d nouement dans la version romanesque 1993 et dans la version th trale 2003 de La Controverse de Valladolid lectures d images Une planche controvers e de Tintin au Congo 1930 1931 d Herg Paul Gauguin Te Arii Vahine La femme aux mangues 1896 La S ur de Char
71. totalement priv s de la partie d lib rative de Pesprit autrement dit de l intelligence v ritable En effet toute leur activit est physique c est certain et depuis l poque de Rome ils ont t soumis et domestiqu s Ces consid rations ne soul vent dans la salle aucun tonnement marqu Le l gat ne fait qu noncer l quelques lieux communs que tous sont pr ts accepter m me si Las Casas et Ladrada montrent une inqui tude grandissante Le cardinal demande aux deux colons Des Africains ont d j fait la travers e Oui minence r pond Ramon Depuis les premiers temps de la conqu te Certains mais sans le formuler peuvent tre surpris de l ignorance du l gat Peut tre Rome n en parle t on que rarement Ici dans la p ninsule on sait bien qu plusieurs reprises d j le roi d Espagne a permis le transfert de milliers d esclaves d Afrique quatre mille d s 1518 cinq autres milliers par la suite et cela sans parler des transports clandestins Le sup rieur du couvent voix basse rappelle tous ces faits au pr lat ou fait semblant de les lui rappeler Quel jeu se joue On ne sait pas au juste Le pr lat s enquiert Ils s adaptent vite au climat j imagine Ils sont m me assez r sistants r pond Ramon Qui les exp die Au d but les Portugais surtout Ils les capturent les transportent puis ils les revendent Tr s cher d ailleurs Des Espagnols a
72. tr s mince moir e cause de courants tr s vari s par les imperceptibles ondulations et bosses de la couverture De la goutti re attenante o elle coule avec la contention d un ruisseau creux sans grande pente elle choit tout coup en un filet parfaitement vertical assez grossi rement tr ss Jusqu au sol o elle se brise et rejaillit en aiguillettes brillantes Chacune de ses formes a une allure particuli re il y r pond un bruit particulier Le tout vit avec intensit comme un m canisme compliqu aussi pr cis que hasardeux comme une horlogerie dont le ressort est la pesanteur d une masse donn e de vapeur en pr cipitation La sonnerie au sol des flets verticaux le glou glou des goutti res les minuscules coups de gong se multiplient et r sonnent la fois en un concert sans monotonie non sans d licatesse Lorsque le ressort s est d tendu certains rouages quelque temps continuent fonctionner de plus en plus ralentis puis toute la machinerie s arr te Alors si le soleil repara t tout s efface bient t le brillant appareil s vapore il a plu Francis Ponge Le Parti pris des choses 1942 Lecture analytique n 10 Le Cageot Le cageot A mi chemin de la cage au cachot la langue fran aise a cageot simple cassette claire voie vou e au transport de ces fruits qui de la moindre suffocation font coup s r une maladie Agenc de fa on qu au terme de son usage il puisse tre bris sans
73. u il se pourrait Dieu merci le succ s a suivi mon attente Et grande je l ai vue tel point innocente Que j ai b ni le ciel d avoir trouv mon fait Pour me faire une femme au gr de mon souhait Je l ai donc retir e et comme ma demeure A cent sortes de gens est ouverte toute heure Je l ai mise l cart comme il faut tout pr voir Dans cette autre maison o nul ne me vient voir Et pour ne point g ter sa bont naturelle Je n y tiens que des gens tout aussi simples qu elle L Ecole des femmes 1663 de Moli re Acte I sc ne I vers 123 148 20 25 Lecture analytique n 6 l interrogatoire d Agn s ARNOLPHE Oui mais que faisait il tant seul avec vous AGNES Il disait qu il m aimait d une amour sans seconde Et me disait des mots les plus gentils du monde Des choses que jamais rien ne peut galer Et dont toutes les fois que je l entends parler La douceur me chatouille et l dedans remue Certain je ne sais quoi dont je suis tout mue ARNOLPHE bas part O f cheux examen d un myst re fatal O l examinateur souffre seul tout le mal Haut Outre tous ces discours toutes ces gentillesses Ne vous faisait il point aussi quelques caresses AGNES Oh tant il me prenait et les mains et les bras Et de me les baiser il n tait jamais las ARNOLPHE Ne vous a t il point pris Agn s quelque autre chose La voyant interdite Ouf AGNES Eh lil m a
74. ur couper le nez les oreilles la langue les mains les seins des femmes et les verges des hommes oui les tailler comme on taille un arbre Pour s amuser Pour se distraire J ai vu Cuba dans un lieu qui s appelle Caonao une troupe d Espagnols dirig s par le capitaine Narvaez faire halte dans le lit d un torrent dess ch L ils aiguis rent leurs p es sur des pierres puis ils s avanc rent jusqu un village et se dirent Tiens et si on essayait le tranchant de nos armes Un premier Espagnol tira son p e les autres en firent autant et ils se mirent ventrer aveuglette les villageois qui taient assis bien tranquilles Tous massacr s Le sang ruisselait de partout Vous tiez pr sent demande le cardinal J tais leur aum nier je courais comme un fou de tous c t s C tait un spectacle d horreur et d pouvante Et je Pai vu Et Narvaez restait l ne faisant rien le visage froid Comme s il voyait couper des pis Une autre fois Jai vu un soldat en riant planter sa dague dans le flanc d un enfant et cet enfant allait de ci de l en tenant deux mains ses entrailles qui s chappaient Le docteur S pulv da se penche vers un de ses assistants et lui demande voix basse de noter quelque chose Pr s de la porte le jeune moine au claquoir semble avoir cess de respirer Las Casas est revenu vers sa table Ladrada lui tend plusieurs papiers que le dominicain
75. urs qui t t ou tard viendront le dimanche en famille pour y pique niquer On commence seulement Je n ai vu arriver que des containers pour l instant des pr fabriqu s construits la h te en fonction des besoins LP Entreprise se d veloppe si vite On se demande qui la dirige car je ne parviens pas comprendre sa strat gie Elle a besoin de nouveaux locaux mais elle s en d barrasse tout aussi vite car elle est dans le m me temps en perp tuelle restructuration et il y a parfois des erreurs regrettables dont certains sont victimes Les cadences impos es sont telles que les Transporteurs chargent les containers alors m me que des hommes y travaillent encore Pas de chance pour eux mais ils n avaient qu en sortir temps La distraction ou le z le se paient cher aujourd hui Les heures suppl mentaires creusent les tombes de ceux qui les accumulent L poque des utopistes est r volue On pourra toujours acheter quelques r ves plus tard cr dit chez des antiquaires dans des collections ou des brocantes de village mais dans quel but Les montrer aux enfants Y aura t il encore des enfants Avez vous des enfants Vous tes vous reproduit L homme est de nos jours une quantit n gligeable une esp ce secondaire dou e pour le d sastre Il n est plus d sormais qu un risque courir Philippe Claudel L Enqu te 2010 chapitre 41 pages 272 274 Groupement de textes l homme au travail Texte 1 Em
76. us nos sujets d observer les jours de dimanche et f tes leur d fendons de travailler ni de faire travailler leurs esclaves aux dits jours Art 12 Les enfants qui na tront des mariages entre les esclaves seront esclaves et appartiendront aux ma tres des femmes esclaves Art 15 D fendons aux esclaves de porter aucune arme offensive ni de gros b tons peine de fouet Art 16 D fendons pareillement aux esclaves appartenant diff rents ma tres de s attrouper le jour ou la nuit sous pr texte de noces ou autrement soit chez l un de leurs ma tres ou ailleurs peine de punitions corporelles Art 18 D fendons aux esclaves de vendre des cannes sucre pour quelque cause et occasion que ce soit peine du fouet contre les esclaves Art 22 Seront tenus les ma tres de faire fournir par chacune semaine leurs esclaves g s de dix ans et au dessus pour leur nourriture deux pots et demi de farine de manioc ou trois cassaves pesant chacune deux livres et demie au moins Art 25 Seront tenus les ma tres de fournir chaque esclave par chacun an deux habits de toile ou quatre aunes de toile au gr desdits ma tres Art 28 D clarons les esclaves ne pouvoir rien avoir qui ne soit leurs ma tres Art 33 L esclave qui aura frapp son ma tre ou la femme de son ma tre sa ma tresse ou le mari de sa ma tresse ou leurs enfants
77. ussi s y sont mis Des Anglais Ils acceptent leur condition Ils ne se r voltent pas Personne ne se hasarde r pondre avec pr cision Quelques moues quelques haussements d paules l gers Incertitude ou bien choix de se taire Je ne peux videmment que le sugg rer dit le cardinal mais pourquoi ne pas les ramasser vous m mes en nombre suffisant Vous auriez ainsi une main d oeuvre assur ment robuste docile et encore moins dispendieuse La mortalit des Indiens s en verrait ainsi compens e Je suppose qu en Afrique a se trouve facilement Leurs rois eux m mes les vendent affirme alors le cavalier Le court silence qui suit est cette fois rompu par S pulv da L esclavage est une institution ancienne et salutaire qui r pond aux classifications de la nature et qui permet la pr servation de la vie Cela s est maintes fois remarqu dans l histoire Les esclaves sont un r servoir de vie Leur immense apport constamment renouvel permet la sauvegarde de esp ce humaine de cat gorie sup rieure la seule qui compte aux yeux du Cr ateur Tous sauf Las Casas et Ladrada approuvent de la t te Le ph nom ne naturel que vient d voquer le philosophe est bien connu Il est ici indiscutable Sauvons les meilleurs S pulv da demande alors L glise ne s opposerait pas ce type d exp ditions Pourquoi s y opposerait elle demande le pr lat Il ajoute en se retournant
78. vers le comte Pittaluga Est ce que la Couronne s y oppose Bien au contraire Quelle raison pourrait avoir l glise S pulv da n a rien r pondre Las Casas ce moment l intervient Eminence le roi jusqu maintenant n a accord que des autorisations particuli res non sans r ticence et regret pour subvenir au manque de bras Si l glise autorise officiellement cette op ration cela risque tr s rapidement de devenir un grand commerce L app tit de largent peut conduire tous les abus Jean Claude Carri re La Controverse de Valladolid 1993 chapitre 15 pages 247 250 Groupement de textes la d nonciation de l esclavage Texte 1 Jean Baptiste COLBERT Code Noir dit du roi sur les esclaves des les de l Am rique 1685 extraits Louis par la gr ce de Dieu roi de France et de Navarre tous pr sents et venir salut Nous avons bien voulu faire examiner en notre pr sence les m moires qui nous ont t envoy s par nos officiers de nos les de l Am rique pour y maintenir la discipline de l Eglise catholique apostolique et romaine pour y r gler ce qui concerne l tat et la qualit des esclaves dans nos dites les Art 2 Tous les esclaves qui seront dans nos les seront baptis s et instruits dans la religion C A etR Art 3 Interdisons tout exercice public d autre religion que celui de la religion C A et R Art 6 Enjoignons to

1 STMG 1

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