LA RÉCEPTION DE L`ŒUVRE EN ABYME DE LA
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1. uvre en abyme de la correspondance Recoupant la relation entre r ception et conception d une ceuvre c est le jeu de l identit et de l alt rit qui se profile ici Encore ce ph nom ne d autor ception par procuration dans lequel la correspondance joue un r le de r verb ration majeur ne saurait garantir la qui tude de celle qui r crit certains de ses livres publi s par insatisfaction partielle de ce qu en devient avec le temps sa propre r ception le Post scriptum de 1978 Nouvelles orientales en atteste de m me et que certaines lettres voquant Denier du r ve Si les discours tenus sur les lectures critiques de l uvre varient en fonction de leur objet et du type de r ception impliqu ils pr sentent aussi des caract ristiques communes qui tiennent la fois d une attitude et d une armature intellectuelles L attitude est double autod fense et contre attaque La lettre adress e Atanazio Mozillo de l Universit de Naples suite un article portant sur M moires d Hadrien l illustre dans sa composition m me La premi re moiti constitue l explication d une d marche de romancier en r ponse aux objections du savant L crivain se tient sur la r serve il est naturel qu un sp cialiste prouve quelque m fiance l gard d ouvrages litt raires utilisant sur certains points le r sultat de recherches faites par des rudits de profession Dans le2. on se souvient de la phrase crite lors de la sortie du Coup de gr ce de Volker Schl ndorff Les cin astes ne sont pas 11 VSF lettre a Anne Marie Monnet 8 mai 1959 12 L lettre Simon Sautier 8 octobre 1970 p 461 478 lettre Anat Barzila 20 septembre 1977 p 732 740 On se reportera aux lettres cit es note 4 29 Bruno Blanckeman s rieux Cette hi rarchie implicite des pratiques culturelles marque la certitude que la litt rature constitue par excellence le lieu de r sistance une rosion de l esprit de connaissance la d valuation des actes de pens e au mat rialisme ambiant propre une civilisation entr e en re de grande consommation Les lettres qu elle adresse ses pairs qui sont aussi ses lecteurs romanciers comme Jules Romain ou essayistes comme Gabriel Germain celles qu elle crit en r ponse des lecteurs de hasard et de qualit comme le jeune Henri Godard manifestent le sentiment ou la nostalgie du sentiment d une appartenance quelque communaut d esprits affranchie de tout mot d ordre mais prise d exigence intellectuelle et ma tresse de son libre arbitre une Th l me des temps pr sents rassemblant par del les fronti res les hommes et les femmes de bonne volont s same humaniste qu apr s d autres elle reprend et laquelle une lettre ult rieure fait cho sous l expression de sagesse hadrianique Ce qui par ailleurs s aff
3. sse les r ceptions crois es de l uvre par ses lecteurs et des lectures qu elles suscitent en retour par l crivain le conservatoire elle permet Marguerite Yourcenar de r p ter transmettre r interpr ter la lettre de l uvre tout en en actualisant apr s r ception les perspectives 20 Voir partir des m mes uvres deux perspectives diff rentes dans HZ dans un cas lettre Christian Murciaux 7 mars 1952 p 134 139 dans l autre lettre Nina Ruffini 14 juin 1952 p 157 158 33 Bruno Blanckeman d approches le laboratoire elle constitue le lieu d une confluence entre les processus de cr ation litt raire et les ph nom nes de construction identitaire 34 MARGUERITE YOURCENAR POUR TOUS
4. moigne aussi du type d approche que l crivain pratique dans sa correspondance quand elle commente les lectures critiques de son uvre Ses propres crit res en mati re de r ception sont tributaires d une armature de pens e ais ment situable dans l histoire des id es Marguerite Yourcenar privil gie la fois le processus de fabrication d une uvre depuis ses diff rentes sources et la puissance concert e de gravitation symbolique qu elle recouvre une fois achev e 19 f Pour une tude d taill e de cette constante pistolaire on se reportera mon article Marguerite Yourcenar boute en plume L humour dans la correspondance dans Les Diagonales du temps Marguerite Yourcenar Cerisy sous la direction de Bruno BLANCKEMAN Presses Universitaires de Rennes 2007 32 La r ception de l uvre en abyme de la correspondance C est au prix de leur combinatoire qu une lecture critique peut selon elle atteindre sa cible C est l une et l autre la d marche philologique et la d marche herm neutique qu elle applique dans les lettres nombreuses o sous pr texte d amender une critique lacunaire elle se substitue au critique d faillant devenant d elle m me et l ex g te officielle et la glossatrice inspir e On lira dans cette perspective les lettres dans lesquelles elle reproche tel critique de ne pas prendre suffisamment en compte l importance accord e par ses romans l
5. p les de r ception attirent de sa part des r actions plus ou moins nourries un p le professionnel regroupant ceux qui par m tier sont des lecteurs diteurs universitaires journalistes un p le amateur version clair ceux qui par statut travaillent sur l uvre tudiants en recherche version dilettante lecteurs enthousiastes entrant en contact avec l crivain un p le cr ateur avec des coll gues crivains discutant de ses livres des adaptateurs librettistes cin astes ou chor graphes d sireux d adapter la sc ne ou sur grand cran un de ses romans et sollicitant son approbation 1 Lettres ses amis et quelques autres Gallimard 1995 D Hadrien a Zenon Correspondance 1951 1956 Gallimard 2004 Une Volonte sans flechissement 1956 1960 Gallimard 2007 J emploierai dor navant les abr viations suivantes L pour le premier ouvrage HZ pour le deuxi me VSF pour le troisi me 2 Pour exemple diteurs L lettre Jean Ballard 5 ao t 1951 p 108 113 universitaires VSF lettre Atanazio Mozillo 14 janvier 1957 j ournalistes HZ lettre Robert Kemp p 432 3 tudiants en recherche sur l uvre L lettre Simon Sautier 8 octobre 1970 p 461 478 lecteurs fervents L lettre Jean Louis C t et Andr Desjardins 6 janvier 1963 p 224 230 26 La r ception de l uvre en abyme de la correspondance voire sa participation un p l
6. toutes les ambivalences Premi re d entre elles l h sitation entre deux postures l une aristocratique la Stendhal crire pour des happy few l autre d mocratique la Jules Ferry crire dans le souci tout euph mistique de 7 VSF p 392 lettre Constantin Dimaras 7 octobre 1959 sur la r ception du Kavafis 8 L lettre Jacqueline Piatier 2 octobre 1977 p 744 745 9 VSF p 337 lettre Anne Marie Monnet 8 mai 1959 10 Pour exemple VSF lettre D J Barr 24 octobre 1957 lettre Bertrand Poirot Delpech 2 septembre 1977 p 729 730 lire entre autres l avant dernier paragraphe 28 La r ception de l uvre en abyme de la correspondance ne pas ab tirle public donc de l lever ce dont t moignent les lettres la fois g n reuses et vigoureuses qu elle adresse aux quelques tudiants qui la sollicitent Encore ce souci n engage t il une lecture difiante mais rectifiante de ses uvres non pas mode d emploi qui transmettrait une v rit r v l e mais une prop deutique de la lecture elle m me qui apprend se d tacher progressivement des pr jug s communs comme si l crivain concevait la relation du lecteur ses propres livres comme une initiation l image donc de celle pr t e certains de leurs h ros Autre ambivalence celle qui met en jeu les figures de l autorit et de la communaut litt raire avec dans la correspond
7. LA RECEPTION DE L EUVRE EN ABYME DE LA CORRESPONDANCE par Bruno BLANCKEMAN Universit de Paris III Sorbonne nouvelle La notion de r ception syst matise l experience de la lecture en fonction de criteres culturels et individuels qu tablissent diff rents effets de prisme sociologique structuraliste psychanalytique pour ne citer que les plus influents Si Marguerite Yourcenar se montre peu r ceptive aux avanc es des th ories modernes de la litt rature elle manifeste une curiosit sp culative rarement d mentie pour les processus conjoints de l criture et de la lecture Employer la notion de r ception pour qualifier son discours critique ne constitue donc pas un abus terminologique tant elle formalise sa propre exp rience de lectrice et ses r actions face aux lectures de son uvre L objet de mon propos sera d interroger ce ph nom ne de r ception au carr comment confront e aux diff rentes lectures de son uvre Marguerite Yourcenar r agit elle comment congoit elle en retour un discours d autant plus complexe qu il entrecroise plusieurs lignes de r flexion une ligne descriptive mention de ses sources rappel de ses intentions une ligne prescriptive circulation r glement e du lecteur dans l uvre avec ses voies d acc s royales et ses parcours sens unique une ligne critique ench ssement des commentaires de son uvre par les autres et des commentaires de ces commentair
8. ance une inscription de la premi re qui vaut pour reconnaissance des pr rogatives de la seconde Dans les argumentaires qu elle con oit en r ponse certaines lectures de ses livres Marguerite Yourcenar manifeste sa pleine autorit une pr sence auctoriale doubl e d une puissance souveraine Face aux tudiants qui dissertent sur son uvre ou aux cr ateurs qui pr tendent l adapter l crivain manifeste dans d imparables d monstrations tant t une fin de non recevoir tant t une fin de mal recevoir Les raisons en sont les m mes quel qu en soit le mobile L uvre litt raire parce qu elle a exig un double travail de recherche et de concentration ne saurait abruptement se r duire un commentaire de seconde main qui pour viser juste par endroits s gare d autres faute d une ma trise globale des param tres de sa confection De m me l uvre ne saurait se transposer la hussarde dans un autre m dium artistique qui en ob rant l action fondamentale d une langue formulatrice d id es la ram ne quelque peau de chagrin th matique sinon l tat de caricature reproches essuy s entre autres par le Marquis de Cuevas et Volker Schl ndorff L aplomb dont l amp crivain fait acte ne recoupe en rien une vanit d auteur Ce qui est en jeu dans cette r ception sans compromis c est le statut m me de la litt rature laquelle Marguerite Yourcenar accorde la pr cellence
9. domaine o il est pass ma tre le sp cialiste n a forc ment rien apprendre de cette sorte d ouvrage et il est presque in vitable que les exigences de la forme litt raire y aient n cessit et l des simplifications ou des transpositions qui paraitront choquantes l homme de m tier et qui portent pr cis ment sur ce qu il est le plus apte a juger L argumentaire d veloppera ce point sous la forme d un art po tique frapp d un classicisme de bon aloi le m tier d crivain consiste harmoniser deux exigences contraires l art de la formalisation romanesque qu il convient de pr server de l exc s de sch matisation le souci d exactitude historique ne pas confondre avec l esprit de complication Dans la seconde moiti de la lettre l crivain accus e d avoir fait d Hadrien un esth te doubl d un sceptique passe l attaque quand bien m me elle conserve l attitude la plus courtoise celle qui caract rise les 17 OR p 1247 L lettre Lidia Storoni Mazzolani sans date 1959 p 174 175 18 VSF p 39 lettre Atanazio Mozillo 14 janvier 1957 31 Bruno Blanckeman mes bien n es laquelle n a jamais emp ch les plumes bien tremp es Elle rappelle avec insistance comme dans plusieurs autres lettres combien Hadrien porte dans le roman le sceau de sa fonction de prince de fa on aussi ind l bile qu un boulanger ou qu un mineur celui de leur f
10. e intime proches amis connaissances avec lesquels elle converse librement de ses uvres Ces quatre types de lectures crois es c est peu de dire que Marguerite Yourcenar les re oit cinq sur cinq elle conf re chaque type son importance sinon sa fonction sp cifique La r ception vif qu elle r serve aux r ceptions chaud de son uvre semble indissociable du devenir terme de celle ci droit de contr le que l crivain entend exercer sur son sens ou dividendes intellectuelles qu une cr atrice engag e de livre en livre dans un travail de maturation de l identique en escompte pour la suite Les articles d universitaires et ceux des critiques de presse suscitent ainsi deux effets de r ception souvent contraires les premiers gratifiants parce que plac s sous le signe de l rudition donc ouverts des controverses stimulantes qui permettent l crivain d approfondir un aspect de l uvre ou d en enrichir le foyer de r flexions l mentaire les deuxi mes mortifiants parce que facteurs d incompr hension comme si l crivain prouvait simultan ment l avers et l envers de toute r ception la fois terrain d entente cordiale et zone de malentendus Telle lettre adress e en r ponse un lecteur des M moires d Hadrien professeur Georgetown University dispute ainsi avec vigueur et en plusieurs versions pistolaires des diff rents romantismes envisageables dans la p r
11. environnement historique tel autre de ne pas atteindre par del les v nements relat s et leur contexte historique au plan des invariants Ce chass crois de reproches t moigne indirectement de la d licate alchimie laquelle se livre l crivain quand elle dose dans ses romans et ses essais la part d volue l histoire et celle r serv e au temps le ph nom ne du vivant et le principe ontologique La correspondance manifeste ainsi l importance que l crivain accorde la r ception des lectures critiques de son uvre Au travers de celles ci Marguerite Yourcenar fait l exp rience de l autonomie de celle l L uvre devient autre au gr de commentaires qui la soumettent des inflexions variables ne respectent pas l quilibre de ses composantes privil gient l un ou l autre de ses aspects lui font l occasion violence ce qui n cessite des rectifications des r parations des r cup rations et suscite des protestations des r criminations des indignations Fille mancip e de son uvre Marguerite Yourcenar n en demeure pas moins la m re un tantinet abusive Ce sont ainsi toutes les manifestations du comble et du manque de la reconnaissance et de la m prise propre la relation intersubjective qui se projettent symboliquement dans le rapport que l uvre tablit avec sa propre r ception De ce rapport nodal la correspondance se fait la fois l observatoire elle ench
12. es par elle m me qui tend abstraire les ouvrages sous la forme de questionnements philosophiques thiques esth tiques Je n aborderai donc ici la r ception de l uvre de Marguerite Yourcenar qu au travers du discours que l crivain tient elle m me sur cette r ception Ce l ger d placement se recentrera spontan ment si dans tout carr qui s affirme il est un cube qui s ignore 25 Bruno Blanckeman mon approche constituera la r ception par un universitaire d une r ception par l crivain de sa propre r ception par ses diff rents lecteurs Toutefois pour ne pas s garer dans quelque d dale aporistique je m appuierai de fa on plus tangible sur le corpus pistolaire publi ce jour le volume Lettres ses amis et quelques autres et les deux tomes 1951 1956 D Hadrien Z non 1956 1960 Une Volont sans fl chissement Si certains crivains affectionnent d accorder un faible int r t la r ception critique de leurs livres c est m me un lieu commun des interviews qu ils donnent tel n est pas le cas de Marguerite Yourcenar dont la vigueur des r actions est la mesure du prix qu elle lui accorde Ses lettres en t moignent chaque type de r ception lui importe La correspondance ouvre cet gard un ventail repr sentatif des diff rentes r ceptions de l uvre et des attentions distinctes que l crivain accorde chacune d entre elles Quatre grands
13. iode hell nistique Telle autre lettre recensant les articles de presse qui voquent sa pr sentation et traduction des po mes de Cavafy atteste de l attention minutieuse pr t e sa r ception journalistique autant que du cas congru qu elle en fait Peu de critiques et presque aucune significative J excepte La Nation Belge La Tribune des Lettres Combat Le Thyrse Bruxelles La Lib ration Claude Roy peu intelligent Le Soir de Bruxelles Franz Hellens Le Journal de Gen ve Les Lettres Fran aises assez sottes Les Nouvelles litt raires bien Le Phare de Bruxelles bien Les Pour exemple crivains L lettre Jules Romains 28 d cembre 1951 p 117 118 Chor graphes HZ lettre au Marquis de Cuevas 29 d cembre 1952 p 219 220 Cin astes Z lettre Volker Schl ndorff 2 10 janvier 1977 p 671 688 5 Pour exemple amie et traductrice L Lettre Lidia Storoni Mazzolani 25 avril 1960 p 176 178 6 HZ Lettre au docteur Rudolph Allers 18 juillet 1956 p 563 568 27 Bruno Blanckeman Entretiens sur les Lettres et les Arts Bulletin des Lettres Marginales Tribune de Gen ve tr s bien par D m trius loakimidis Bulletin critique du livre fran ais idiot La Libre Belgique tr s bien La Metropole d Anvers tr s bien Corriere della Sera par A Moravia tr s bien mais donne Kavafy ce je ne sais quoi de gris et de triste
14. irme dans la r ception en demi teinte qu elle accorde plusieurs travaux tudiants c est le prix de la parole d un crivain en compl ment de la valeur de son verbe Les lettres sont en cela anim es d un art de la conviction double coup la puissance de conviction p dagogique dont use Marguerite Yourcenar pour d montrer l tudiant que sa lecture interpr tative est erron e et lui livrer ainsi l acc s un cheminement judicieux trahit la conviction intime que seul l crivain est en mesure de comprendre et de commenter son uvre La r ception absolue serait elle en cela l autor ception Le r le d volu certains proches par lettres interpos es pourrait le laisser croire J essaie sur vous mon livre futur crit elle ainsi Jeanne Carayon en une incise qui donne penser qu elle cherche anticiper la r ception du livre Souvenirs pieux dans le temps m me de sa composition Les r actions d un lecteur donn constituent donc un facteur d terminant de cette composition elles permettent d affiner par l cho qu elles suscitent l effet de lecture initialement recherch avec un degr d exactitude d autant plus resserr que le lecteur est un intime 14 L page 719 15 VSF p 37 lettre Henri Godard 8 janvier 1957 On trouvera dans L quatre lettres adress es Gabriel Germain 16 L lettre Jeanne Carayon 13 octobre 1973 p 531 30 La r ception de l
15. onction de mineur ou de boulanger Dont acte Elle ne r siste surtout pas la tentation de renvoyer le professeur ses tudes de la m me fa on qu elle renvoie ailleurs sa copie biff e de traits rouges un tudiant jug pataud M thode imparable un uppercut imm diatement suivi d un coup de gr ce Uppercut Qu Hadrien fut aussi un esthete est ind niable mais c est seulement dans le pr jug populaire que l esth tique s oppose au bon sens ou au sens de l action Voil l universitaire pr cipit du haut de sa chaire Coup de gr ce la parenth se qui suit propos n accordez vous pas une confiance un peu excessive non pas aux informations de Spartien qui dans l ensemble paraissent assez s res mais ses jugements d j color s par l atmosph re d une poque de culture plus basse que le II si cle Peu d historiens se fient totalement lui Autant dire que le cher professeur est au mieux coupable de l g ret au pire de paresse pour se fier totalement des sources en partie troubles Le reste du paragraphe ob it cette rh torique de la gradation par laquelle dans les lettres une humeur vindicative recouvre progressivement la teneur argumentative du propos jusqu l envoi On n est pas sceptique pour ne pas croire aveugl ment et mollement ce qui se croit autour de nous De Part d exp dier un mandarin dans les cordes Ce dernier exemple t
16. qui est proprement moravien la Stockholms Tidvingen tr s bien par Anders Osterling Les Fiches Bibliographiques Le G teborg Posten par Sonja Ohlon tres bien Je crois que c est tout si l on ne compte pas les journaux de province quelques uns bons comme le Paris Normandie d autres stupides et une ou deux revues sp cialis es comme Arcadie plut t b te ou le Kreis de Zurich intelligent pour son propos particulier La figure r versible de tout lecteur hante ainsi les lettres tant t alter ego Merci d avoir t un beau miroir qui r fl chit crit Marguerite Yourcenar piratant Cocteau Jacqueline Piatier tant t doublure grotesque comme ces r alisateurs d une mission de radio consacr e Hadrien dont l crivain parle comme des auteurs d image d Epinal pas m me na ve d une vulgarisation grossi rement d form e qui est au niveau de l inepte et l ignare d un texte hypocritement sentimental et plat faux et bassement commercialis Doublant ces r actions au cas par cas une interrogation r guli re est par ailleurs men e sur l archi lecteur l instance id ale laquelle l crivain s adresse dans ses livres par le biais du lecteur r el la personne de chair laquelle elle crit une lettre ce qui fait de la correspondance un lieu de m diations privil gi entre r ception imaginaire et r ception de fait donc propice
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