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HOCHULI, Jost. Detail in typography, New edition. Londres

1. HOCHULI Jost Detail in typography New edition Londres Hyphen Press deux mille huit soixante douze pages GILL Eric Un essai sur la typographie Paris Ypsi lon diteur coll Biblioth que typographique mille neuf cent trente six cent quatre vingt quatre pages PITMAN Isaac Isaac Pitman s Shorthand Instructor New York Isaac Pitman and Sons mille neuf cent dix neuf trois cent cinquante pages JAVAL mile Physiologie de la lecture et de l criture Paris F Alcan mille neuf cent cinq deux cent quatre vingt seize pages MALLARM St phane Un coup de d s jamais n abolira le hasard La Nouvelle Revue francaise mille neuf cent quatorze SIMON Claude Le jardin des plantes Paris Les ditions de Minuit mille neuf cent quatre vingt sept trois cent soixante dix sept pages P REC Georges 35 variations sur un th me de Marcel Proust Paris Le Magazine litt raire Num ro neuf mille neuf cent soixante quatorze QUENEAU Raymond Exercices de style Paris Gallimard coll Folio mille neuf cent quatre vingt deux cent cinquante huit pages GRAHAM Dan Poem Schema Dan Graham Art Language volume un num ro un mille neuf cent soixante neuf page quatorze reproduit dans Dan Graham Works D sseldorf Deux mille page neuf LEIRIS Michel Roussel l Ing nu Saint Cl ment ditions Fata Morgana coll Explorations mille neuf cent quatre vingt sept cent douze pages CALVINO Italo Si Par une Nuit d Hiver un Voyageur
2. crire plut t que de dire attention s exclamer Mais d un c t tout ca tu vois c est vrai et c est la r alit de la pratique mais apr s il y a toute une autre r alit qui est le rapport tr s pr cis que chacun d veloppe avec un peu l arch type de la mise en page laquelle il est habitu enfin tu vois je pense ca parce que parfois ca m arrive de lire un bouquin et je lis la phrase et apr s le point d exclamation et enfin tu vois je la lis de mani re automatique en sautant la moiti des mots sans faire gaffe mais juste d avoir le point d exclamation ca me met dans l tat d esprit n cessaire comprendre la suite du roman du coup ca a plus de rapport enfin du coup tu vois si la phrase avait juste t exclamative sans point d exclamation je m en serais pas rendue compte mais du coup je pense que je chacun qui sait lire d veloppe un rapport tr s pr cis Tout un chacun qui sait lire Tout un chacun qui sait lire depuis que l homme est homme Haha tu pourras l crire Non non faut pas pousser Enfin tu vois c est comme les objets qui t entourent ca cr e des arch types et des cases auxquelles tu sais te r f rer sans pour autant saisir la r alit de l armoire tu vois et ca fait pareil quand tu lis tu sais tr s bien te r f rer ces signes de ponctuation sans forc ment voir ce qu il y a derri re et comme la plupart du temps ce que tu lis c est la fiction enfin moi en tous cas le le t as pas b
3. je me suis couch le dimanche soir Quand il a t publi il faisait environ 500 pages Depuis que j ai retrans crit les enregistrement de Soliloquy je n ai plus jamais cout le langage de la m me mani re parfois quand quelqu un me parle j arr te de comprendre ce qu il dit et je commence couter les qualit s formelles de son discours son locution ses b gaiements la divergence des pens es et des sons Le th tre et les films apr s Soliloquy sont in vitablement d cevants j entends maintenant la mani re tudi e et guind e dont les acteurs parlent trop propre trop dirig e beaucoup moins complexe que la parole de tous les jours La vraie parole si on y fait suffisamment attention nous permet de r aliser quel point il suffit de peu pour crire il suffit de faire attention ce qu il y a juste sous nos yeux la formulation la retranscription et la conserva tion suffisent La naissance de la litt rature bas e sur l appropriation soudain le familier le quotidien sont rendus tranges quand ils sont laiss s s mantique ment intacts La nouvelle phrase L ancienne reformul e C est la transcrip tion qui fait l criture Comment retranscrire une mission de radio Puisque le langage parl ne contient aucune ponctuation quels choix seront faits lors de l acte de transcription On peut d cider de laisser s couler le langage dans un flux continu sans aucun signe de ponctuation ni de pause ou le fra
4. u vois dans le premier cas si tu vois un monsieur dessin a c t d un triangle tu vas pas te dire que ca veut dire que c est l heure que tu te rentres pour le diner et l si tu vois a tu vas pas te dire que t es face un truc de Rauschenberg dans les deux cas le langage extr me ne veut rien dire du tout Non mais c est aussi dans l id e d appr hender le langage et de com prendre ce que c est le langage ca peut tre une suite de lettres et informati quement c est une suite de lettres et selon les termes de de de Pitman et des recherches sur ce qu est l criture et d o elle vient c est mettre des mots sur des images et des lettres sur ces mots et c est vrai qu il y a plein de trucs qui se recoupent quand tu me dis faire ce qu a fait Goldsmith avec un tableau de Rauschenberg c est faire ce qu il explique au d but enfin c est marrant c est plein de constats qui font que tu vois de nouveaux enjeux au langage Oui J ai le sentiment quand je suis sur internet que je suis cern e par le langage alors qu avant de lire tout ca j avais pas ce sentiment et maintenant je fais un peu attention et je lis un peu des trucs d biles qu il y a dans le code maintenant je lis la navigation dans les livres Parce que qu est ce qu il disait la fin propos de ca Ah le simple acte de d placer une information d un point un autre constitue un acte culturel signifiant en soit Certains d entre nous appelle ca l criture Non ma
5. 566QzJE 0707 a7 2 lt L FG UOv K ev oe IC flm DATE y fiA B ooVwy EWA f o Ofl mC 0 Y e ih 0 OV Az og lt gt A 8CpAv 6Put fljlYq a v 9w QO a 1 Q A UQ AN s fl oo tif A fi lt gt xO0 e 8 90 i wefl s f CK 88 o o G e89 CO tC VEsaw a8 e 000 E a RACKV oc V 4 80 ef lt NA lt 6 L 0 YEu EV OQiM Oui c est pour a que c est marrant de parler de mensonge et de v rit parce que c est pas honn te enfin a partir du moment o t cris un truc et tu dis que c est pas toi c est que t essaies de disparaitre derri re ce que tu dis c est pour a que les contraintes de lecture et les directions je pense que c est c est sassez essentiel mais c est pas du tout n cessaire qu elles soient toute tellement enfin tu vois le livre dont vous tes le h ros l Oui Finalement c est extr mement contraint mais c est juste que c est C est beaucoup plus contraint qu un livre normal mais c est juste que c est une forme de contrainte qui est compl tement diff rente et qui fait finalement que c est pas un livre enfin tu vois personne va jamais tudier ce truc comme une oeuvre litt raire et pourtant euh c est un exercice de lecture qui est assez r volutionnaire alors que Oui L il suffit de pas grand chose quoi pour prop
6. organiser d faire puis coller tous ces textes pour permettre ces allers retours G RARD GENETTE Hypertextes Relations de citation plagiat allusion reproduction BUCHLOH Benjamin H D Allegorical proce dures Appropriation and montage in contemporary art Artforum septembre mille neuf cent quatre vingt deux pages quarante quatre cinquante six Cahier D GOLDSMITH Kenneth If I were to raise my children the way I write my books I would have been thrown in jail long ago Poetry Foundation en ligne Essai avril deux mille dix http www poetryfoundation org harriet 2010 04 if i were to raise my children the way i write my books i would have been thrown in jail long ago page consult e le vingt et un novembre deux mille treize Cahier D Conversation entre les r f rences BAILEY Stuart Un entretien film et r alis par Michel Aphesbero From further mille neuf cent soixante sept to nowhere mille neuf cent soixante dix sept and beyond deux mille sept Entretien film trente huit minutes et trente secondes Rosa b en ligne D cembre deux mille huit http www rosab net page consult e le douze d cembre deux mille treize Cahier D Italo Calvino Donc l on parle de compl tement autre chose Et t as lu ou pas C est trop agr able de commencer comme a L c est encore un L c est encore un autre rapport Un autre rapport entre Lire crire et parler J ai l impression
7. recul qu on a sur le r alisme on voit que les tendances stylistiques sont large ment aussi marqu es que pour l poque romantique enfin tu vois tu reconnais tr s bien un texte de Zola au bout de trois phrases tu vois de quoi il retourne et donc c est seulement la preuve que ca peut pas marcher de s en d barrasser Se d barrasser du style Ouais et de c est pareil partout Le Bahaus typique Oui c est possible que Enfin de toutes facons c est vident que l criture conceptuelle c est un truc que tu reconnais quand t ouvres un livre et que tu vois une retranscription de hockey tu sais bien ce que c est Bon donc voil il trouve pas que c est un peu un chec lui Mais non mais la question est pas vraiment de se d barrasser de style la question est plut t qu on aime le langage pour le langage qu on se rende compte que qu il nous qu il nous entoure tout le temps et qu on y porte attention Mais De toute facon on peut pas y porter plus attention que ca Sauf si t es un ermite dans une grotte et de toute facon si t es un ermite dans une grotte c est pour enfin tu vois La fin c est qu on en fasse un usage plus libre et qu on le respecte moins Enfin tu vois sur le texte de Coppeland dans lequel il cite Kenneth Goldsmith c est tout un truc sur le plagiat sur l appropriation le d tournement le tout ca dans son texte en continu il y a des bouts de texte pas du tout crits par lui ils les laisse dedans comm
8. Dans la composition des pages d un m me cahier les imprimeurs sont parfois forc s de contracter le texte ou d y mettre des abr viations afin de le faire tenir dans la page Certains proc d s interdits principalement supprimer ou ajouter des lignes au texte ont parfois t utilis s dans l histoire de la litt rature imprim e afin de r guler des erreurs de calibrages Tous ces exemples aident comprendre l ampleur tonnante de la marge d alt ration du texte laiss e au compositeur dans l imprimerie Deuxi me perspective Le correcteur Il pr pare le texte pour le donner au com positeur un travail qui rel ve du processus de la production typographique il s agit bien souvent cette poque d ouvriers de l imprimerie Des savants des clercs sont employ s par les imprimeurs pour pr parer la copie Leur r le principal est la r gularisation des graphies ils peuvent intervenir avant pen dant et apr s l impression Le tirage peut m me tre repris en cours d impres sion directement la presse avec le nouveau texte Cons quence importante il est tout fait fr quent que dans une seule dition d un livre on rencontre des textes avec des variantes une partie avant correction issue du premier tirage et une partie apr s correction Le prix du papier justifiant les conomies avant le XIX si cle on peut donc imaginer une s rie dans laquelle tous les livres seraient diff rents issus de corrections ininterrom
9. Fata Morgana coll Explorations mille neuf cent quatre vingt sept cent douze pages CALVINO Italo Si Par une Nuit d Hiver un Voyageur traduction de Dani le Sallenave et Fran ois Wahl Paris ditions du Seuil mille neuf cent quatre vingt un cent vingt et une pages LUTHI Louis Pri re d ins rer Ams terdam Roma Publications deux mille dix cent vingt sept pages GENETTE G rard Seuils Paris Seuil coll Points Essais deux mille deux quatre cent vingt six pages GENETTE G rard Palimpsestes Paris Seuil coll Points Essais mille neuf cent quatre vingt douze cinq cent soixante treize pages CO PELAND Mathieu Suite pour exposition s et publication s premier mou vement Paris ditions Jeu de Paume deux mille treize quatre vingt douze pages COPELAND Mathieu Carte mentale pour une exposition Lausanne Catalogue dit par Mathieu Copeland et Philippe Decrauzat pour l exposition Avant il n y avait rien maintenant on va pouvoir faire mieux deux mille onze Disponible sur http www mathieucopeland net STEIN Gertrude On Punc tuation Hamburg Abaton Books deux mille GOLDSMITH Kenneth I love Speech Poetry Foundation en ligne Essai janvier deux mille sept http www poetryfoundation org article 179027 page consult e le douze novembre deux mille treize GOLDSMITH Kenneth Soliloquy Electronic Poetry Cen ter en ligne Essai janvier deux mille un http epc buffalo edu authors goldsmith
10. Paintings de Rauschen berg des toiles blanches vierges Plut t que de penser qu elles sont des r duc tions destructives il serait plus judicieux de les consid rer comme John Cage comme des crans hypersensibles que Cage d finissait comme des a roports de lumi res d ombres et de particules Devant ces oeuvres chaque modula tion de la lumi re de l atmosph re s inscrivait sur leur surface Rauschenberg lui m me disait qu elles taient affect es par les conditions ambiantes de telle mani re que vous pouviez dire combien de personnes taient dans la pi ce Les objets que j utilise sont la plupart du temps emprisonn s dans leur banalit ordinaire Aucune recherche de raret A New York il est impossible de marcher dans les rues sans voir un pneu une bo te un carton Je ne fais que les prendre et les rendre leur monde propre Josef Albers fut le plus grand professeur que j aie jamais eu Ce qu il enseignait portait sur l ensemble du monde visuel Il ne nous apprenait pas faire de l art Il s int ressait votre mani re de regarder JOHN CAGE ET ROBERT RAUSCHENBERG Hypertextes Le logos comme moyen d existence SIMON Claude Claude Simon et la narration entretien du 3 f vrier 1966 Ina en ligne Essai avril deux mille onze Extrait d un entretien propos de la narration et du ci n ma http www ina fr video page consult e le vingt deux janvier deux mille treize Cahier E SIMON Claude Cla
11. Poem Schema appara t comme une page isol e comme une sorte d inventaire crit mais toujours rattach e un article Cette uvre ne peut tre expos e que dans un magazine et ce n est que dans un second temps qu elle pourrait tre expos e dans une galerie Chaque variante de Poem sche ma est d termin e par l analyse de l uvre faite dans le magazine Number of adjectives Number of adverbs Percentage of area non occupied by type Percentage of area occupied by type Number of colums Number of conjunctions Depth of depression of type into surface of page Number of gerunds Number of infinitives Number of letters of the alphabet Number of lines Number of mathematical symbols Number of nouns Number of numbers Number of participles Number of page Perimeter of page Weight of paper sheet Thinness of paper Number of prepositions Num ber of pronouns Number of point typeface Name of typeface Number of words Number of words capitalized Number of words italicized Number of words non capitalized Number of words non italicized DAN GRAHAM Hypertextes criture protocolaire P REC Georges 35 variations sur un th me de Marcel Proust Paris Le Ma gazine litt raire Num ro neuf mille neuf cent soixante quatorze Cahier B Cahier B Le style la mise en forme et la mat rialit du texte GENETTE G rard Seuils Paris Seuil coll Points Essais deux
12. St phane Un coup de d s jamais n abolira le hasard La Nouvelle Revue francaise mille neuf cent quatorze Cahier A SIMON Claude Le jardin des plantes Paris Les ditions de Minuit mille neuf cent quatre vingt sept trois cent soixante dix sept pages Cahier A La correspondance entre l crit et la parole GOLDSMITH Kenneth Soliloquy New York Granary Books deux mille un deux cent quatre vingt seize pages Cahier D CRIRE LE SENS ET LA FORME Un coup de d s jamais n abolira le hasard La structure des pages suit les unit s de sens Mallarm sans aller jusqu abolir les lettres donne la forme crite une structure visuelle qui rend compte de son sens Deux syst mes lan gages visuels se compl tent Le second degr de lecture que donnent ces d cou pages brise les conventions de composition de texte les conventions structurelles du livre dont parle G rard Genette dans Seuils et rappellent aussi l usage d tourn qu en fait Mathieu Copeland dans la mise en forme de sa proposition Le jardin des plantes Dans Le Jardin des Plantes Claude Simon amal game les fragments d une vie d homme au long du si cle et aux quatre coins du monde Mais ce n est pas une autobiographie si chacun des l ments est base de v cu l ensemble est concu invent et construit comme uvre litt raire Ce qui m a frapp e dans ce livre c est la composition du texte construite comme une promenade dans le jardi
13. c est mettre les lettres les unes c t des autres pour former des mots mais on s apercoit vite que ces lettres ont cess d tre des purs symboles de sons exemple de la combinaison OUGH produisant sept types de sons diff rents et d s lors il est tout simplement stupide de pr tendre plus longtemps que nos lettres sont un instrument raisonnable pour transcrire nos paroles Mais ce n est pas en mati re d pellation que nos lettres sont le plus ridicules Non seulement nos lettres ont en grande partie cess de signifier les sons de notre langue mais le fait d crire n a pas de rapport avec le fait de parler Il n y a pas de correspondance entre parler et transcrire la parole L criture n est pas la parole crite c est une traduction de la parole dans un m dium lourd et malcommode qui n a aucun rapport avec la vitesse de la parole Quelle est la r volution laquelle on appelle Une r forme de l ortho graphe Non L abolition compl te des lettres telles que nous les connaissons J affirme que la st nographie comprendre st no dactylo devrait tre enseign e comme une mati re part enti re de premi re importance pour chacun Mais abolissons le mot st no appelons cela phonographie ou m me tout simplement criture Pourquoi faut il quand je pense au mot thought quand je dis le mot thought que je prenne ensuite la peine insupportable d crire quelque chose d aussi idiot que les lettres t h o u g h t De
14. exposition et l importance du langage oral dans les r flexions de Kenneth Goldsmith Cette forme correspond celle que j ai pro gressivement commenc envisager pour mon texte une conversation enregis tr e et retranscrite dans son int gralit Comme dans cette interview celle que j ai retranscrite est articul e autour de textes que j ai regroup s et li s et mon interlocuteur rebondit sa mani re en jonglant entre ses r f rences et celles que nous avons en commun STUART BAILEY ET MICHEL APHESBERO Hypertexte GOLDSMITH Kenneth I love Speech Poetry Foundation en ligne Essai janvier deux mille sept http www poetryfoundation org article 179027 page consult e le douze novembre deux mille treize Cahier D GOLDSMITH Kenneth Soliloquy Electronic Poetry Center en ligne Essai janvier deux mille un http epc buffalo edu authors goldsmith page consult e le douze novembre deux mille treize Cahier D GOLDSMITH Kenneth Soliloquy New York Granary Books deux mille un deux cent quatre vingt seize pages Cahier D CRIRE LA PAGE BLANCHE 4 33 C est en lisant Copeland puis Goldsmith que j ai commenc a m int res ser au travail de John Cage 433 est une partition de musique avant gardiste compos e par John Cage souvent d crite comme quatre minutes trente trois secondes de silence elle est en fait constitu e des sons de l environnement que les auditeurs entendent lorsqu e
15. mes mots et m me en crivant avec les m mes r gles la perception est compl tement individuelle et tu peux rien y faire et a tu vas pas enfin c est a qui fait que c est bien de pouvoir changer avec des gens parler avec les gens la nuance pr s on pourrait tre tout seul Mais c est vrai que c est marrant que tu parles de perception enfin moi j avais pas j avais pas du tout rapproch a de la perception des diff rences de perception je m tais juste dit que c est dr le de voir tout ce qu on pouvait abolir dans le langage et les conventions qu on connait Toi tu les connais par exemple en parlant de ce cas pr cis Oui tout le monde qui sait crire les conna t Ouais mais tu vois il y a des gens qui ne savent pas crire et qui vont en faire un autre truc tu vois quand t tais petite tu savais pas crire et tu pouvais quand m me enfin tu t en servais pas de la m me mani re Oui c est vrai C est comme le truc qu on regardait hier que L o t a envoy avec les images de bonhomme qui sourit dans les objets Ah oui oui oui L o on voit des casseroles l sur une plaque et le feu a fait comme un sourire et des yeux et dans la perception ca offre une richesse suppl mentaire parce que c est des codes qu il ma trise pas mais qui existent parce qu ils sont libres de perception ca donne quelque chose de plus int ressant Bon apr s il y a aussi l abolition des c
16. mille Cahier D Relations de citation plagiat allusion reproduction BUCHLOH Benjamin H D Allegorical procedures Appropriation and montage in contemporary art Artforum septembre mille neuf cent quatre vingt deux pages quarante quatre cinquante six Cahier D PARLER L CRITURE CONCEPTUELLE If I were to raise my children the way I write my books I would have been thrown in jail long ago L criture conceptuelle est commun ment accus e d tre litiste et hors de port e laborieuse enferm e dans sa tour d ivoire et qu elle ne parle qu ceux qui peuvent la comprendre Mais l criture conceptuelle est profond ment populiste Puisque cette criture rend clairement compte de ses intentions d s le d part en signifiant ce qu elle contient avant qu on ne com mence la lire il n y a aucune raison de ne pas la comprendre Les livres de Kenneth Goldsmith en sont un bon exemple qui ne peut pas comprendre un livre qui est la transcription compl te de chaque mot prononc par un commen tateur pendant un match de baseball C est simple tout le monde peut com prendre ces livres Mais la vraie question qui merge est pourquoi Avec cette question nous nous d placons vers un territoire conceptuel qui nous loigne de l objet livre et nous emm ne vers les affres de la r flexion cet instant nous pourrions facilement nous dire je n ai qu jeter le livre et et continuer en discutant une r action que le
17. que c est beaucoup plus honn te que les autres trucs dont on parlait avant parce que l Italo Calvino il part du principe qu on a tous les m mes r gles en t te donc il nous parle avec une forme certes tr s contrainte mais qui permet au moins d aller un endroit pr cis tout en se d voilant com pl tement tu vois il fait pas comme si ce dont il parlait existait en dehors de lui et du coup comme c est compl tement assum ca veut dire je vais vous parler de ca et ca ne concernera que moi pour moi ca c est beaucoup moins un chec que de faire de l criture automatique et de remplir des pages avec des textes qui sont ni de toi ni de personne Mais tu vois c est malhonn te dans le sens o ca privil gie compl tement la forme au d triment du fond quand il retranscrit le commentaire de base ball le mec d j la base le fond si tu veux vraiment en profiter tu l coutes la radio et ensuite qui veut vraiment se retaper un commentaire audio d un match de base ball Mais je pense que l id e c est d attirer notre attention sur chacun de ces mots s par ment puis sur le groupe ou sur le bloc mais c est d attirer comme John Cage attire notre attention sur le fait qu il y a des petits bruits dans le th tre c est qu une fois qu ils sont crits on cherche l int r t qu il y a dans ces mots parce que quand on les coute a la radio on ne le voit pas Oui c est vrai que aussi a met un rapport compl tement diff rent mais c est p
18. que nous ne savions pas voir Ce qui m a int ress e dans cet entretien c est la simplicit avec laquelle il aborde la question des enjeux du langage Il est entendu pour lui que le langage prime sur ce dont il parle on l entend m me prononcer cette fameuse phrase Dieu n a pas cr l homme c est l homme qui a cr Dieu Qui semble tre un lieu commun mais prend tout son sens ce moment l Le langage cr e la r alit puisqu il contient la pens e sans laquelle le monde n existe pas CLAUDE SIMON Hypertextes Le langage pour le langage et l appr hension du monde GOLDSMITH Kenneth I love Speech Poe try Foundation en ligne Essai janvier deux mille sept http www poetryfoundation org article 179027 page consult e le douze novembre deux mille treize Cahier D COPELAND Mathieu Suite pour exposition s et pu blication s premier mouvement Paris ditions Jeu de Paume deux mille treize quatre vingt douze pages Cahier D Le monde comme reflet de la pens e CAGE John 4 33 Mille neuf cent cinquante deux Partition encre sur Papier New York The Museum of Modern Art Acquis par Henry Kravis en l honneur de Marie Jos e Kravis deux mille douze Cahier D RAUSCHENBERG Robert Rauschenberg White Painting sept panneaux mille neuf cent cinquante et un Huile sur Toile Collection de l artiste Cahier D Mon point de d part les liens entre langage parl lecture et criture sous l
19. ressemble un livre tout nu que les textes commencent sur les couvertures et que le papier rappelle leur histoire Enfin les Hypertextes en l gende constituent des renvois des guides pour des liens possibles vers d autres cahiers PARLER CRIRE ET LIRE JOST HOCHULI ERIC GILL ISAAC PITMAN MILE JAVAL ST PHANE MALLARM ET CLAUDE SIMON CAHIER A LIRE LA LETTRE ET L OEIL Quand j ai d cid de me pencher sur les liens entre la parole l criture et la lecture j ai commenc par m int resser aux qualit s formelles du langage crit et plus pr cis ment la lisibilit du texte Detail in typography Cet essai traite des questions relevant du do maine de la microtypographie ou du d tail en typographie Si mon propos porte sur tel ou tel aspect formel de la typographie il ne s agit pas cependant d es th tique au sens d une libert individuelle ou d un go t personnel mais plut t de la prise en consid ration des diff rents l ments visuels qui permettent une r ception optimale du texte Celle ci tant l aboutissement de tout travail ty pographique incluant une grande part de texte tout ce qui rel ve de la forme doit tre au service des questions de lisibilit C est pourquoi l aspect formel du d tail typographique chappe toute r f rence personnelle Le processus de lecture Les yeux du lecteur exp riment parcourent les lignes d un texte par coups en bondiss
20. son ensemble GENETTE G rard Seuils Paris Seuil coll Points Essais deux mille deux quatre cent vingt six pages Cahier DJ GENETTE G rard Palimpsestes Paris Seuil coll Points Essais mille neuf cent quatre vingt douze cinq cent soixante treize pages Cahier D LIRE DU LECTEUR L AUTEUR L criture consciente de son tat d criture Pri re d ins rer Le sujet de ce livre est la page et les pages qui y sont reproduites sont extraites d ouvrages de litt rature Il a choisi de le pr senter th matiquement il en r sulte une ty pologie des pages auto r fl xives les pages noires les pages blanches les pages de dessin les pages de photographies les espaces de texte les pages de chiffres et les espaces de ponctuation Dans ce livre il analyse la mani re dont la page prend conscience d elle m me Le rapport du lecteur l objet livre est plus particuli rement sollicit avec des interventions visuelles qui font sans cesse r f rence au geste de la lecture J ai voulu que la structure de mon m moire rende compte de son tat de recherche donc de la chronologie du travail et des ballades d une lecture l autre Dans Pri re d ins rer Louis Luthi axe sa r flexion sur notre rapport la page et cite librement des pages extraites du domaine litt raire dans mon m moire les liens faits entre les auteurs sont ax s autour de morceaux de leurs textes int gr s aux miens LOUIS LUTHI Hypertexte
21. the show was important to you Was it important to you What s important Like isn t what s important to one what is important Yeah well you ve got a good point there I wish in my heart that I could live by my words You know what I said to you a minute ago You know I get you know I certainly I certainly major bouts and fits reacting to and against whatever whatever things Maybe it s the artworld may be it the literary world you know I really I really wish I could flow you know you know that I like to talk about And I think at that time I kind of I really don t like the context of the show I really don t care cause you know it s like being it represents everything um I really hate about multi multiculturalism you know black artists showing in a black show You know I mean it really reeks of all that stuff that I despise like like And I also kind of felt that it would to tell you the truth also it wasn t you know a particularly significant piece that I made I thought you know it just seemed like a little drawing you know it didn t I don t know well it was several things Well I I kind of feel like when I was like Yeah O K got it got it got it Now that s that s a good point Because you know my head also was so into this book for the last while that there you know there was I was it s so incredibly self sufficient there was no need to show up in general You know it s been so really really self sufficient in that th
22. tout seul J ai commenc par prendre des notes sur des textes que j tais heureuse de lire je ne me suis pas forc e rentrer dans une seule page qui ne m int ressait pas ou saisir un texte que je ne comprenais pas j ai tout fait dans la libert la plus totale en pensant travailler sur un brouillon j ai vol des bouts de textes chez des auteurs dont je ne comprends rien j ai pluch des livres en mille morceaux je les ai m lang s je ne les ai pas cit s j ai pill les m thodes de Goldsmith et racont ma guise celles de l Oulipo j ai li les pens es d auteurs que tout oppose j ai vol jusqu la mise en forme de tous ces livres Et sans m en rendre compte je me suis retrouv e avec ce qui est aujourd hui une version jug e montrable une forme valable de ce que j ai v cu comme une d bauche litt raire Ici je mets un point que je n esp re pas final un semestre de recherches et de d couvertes qui ont clat ma perception du texte mon ap pr hension du langage et de de de
23. toute facon la premi re chose faire est d enseigner tous la phonographie Que ce soit selon la m thode Pitman ou selon toute autre autre meilleure m thode n est pas ce qui importe pour le moment En l tat pr sent l criture manuscrite a t g ch e parce que tout le monde se trouve forc de griffonner Que la photographie devienne cette criture elle sera alors une repr sentation logique de la parole il y aura une correspondance en temps r el entre la parole et l criture Les lettres ont fait leur temps L orthographe la philologie et toutes les p danteries de ce genre n ont plus leur place dans le monde La seule facon de r former les lettres au jourd hui c est de les abolir Pitman s Shorthand Instructor La m thode de Pitman consiste en une s rie de recherches sur les correspondances entre les sons de nos mots et un syst me de transcription graphique de ces sons En d coupant le langage par unit s sonores il a tabli une liste des sons n cessaires la fabrication de nos mots Beaucoup de ces sons correspondent nos lettres actuelles mais certains signes sont ajout s comme Ng Ing ou Dh Thee Selon son syst me certains sons sont quivalents comme P et B respectivement pee et bee ou Ch et J chay et jay pour ces sons les signes sont les m mes un arc de cercle une ligne oblique mais plus ou moins gras Ce syst me est pens pour faire correspondre de ma ni re plus intuitive le geste graphiq
24. traduction de Dani le Salle nave et Francois Wahl Paris ditions du Seuil mille neuf cent quatre vingt un cent vingt et une pages LUTHI Louis Pri re d ins rer Amsterdam Roma Publications deux mille dix cent vingt sept pages GENETTE G rard Seuils Paris Seuil coll Points Essais deux mille deux quatre cent vingt six pages COPELAND Mathieu Suite pour exposition s et publication s premier mouvement Paris ditions Jeu de Paume deux mille treize quatre vingt douze pages STEIN Gertrude On Punctua tion Hamburg Abaton Books deux mille GOLDSMITH Kenneth Soliloquy New York Granary Books deux mille un deux cent quatre vingt seize pages BUCHLOH Benjamin H D Allegorical procedures Appropriation and montage in contemporary art Artforum septembre mille neuf cent quatre vingt deux pages quarante quatre cinquante six BAILEY Stuart Un entretien film et r alis par Michel Aphesbero From further mille neuf cent soixante sept to nowhere mille neuf cent soixante dix sept and beyond deux mille sept Entretien film trente huit minutes et trente secondes Rosa b en ligne D cembre deux mille huit http www rosab net page consult e le douze d cembre deux mille treize CAGE John 433 Mille neuf cent cinquante deux Partition encre sur Papier New York The Museum of Modern Art RAUSCHENBERG Robert Rauschenberg White Painting sept panneaux mille neuf cent cinquante et un Huile sur To
25. MITH Kenneth Language New Roles Poetry Foundation en ligne Essai avril deux mille onze http www poetryfoun dation org harriet 2011 04 languages newest role page consult e le vingt et un novembre deux mille treize CHARTIER Roger Les mat rialit s du texte crire et publier dans l Europe moderne Coll ge de France en ligne Cours Amphith tre Maurice Halbwachs janvier deux mille treize http www colle ge de france fr site roger chartier course 2013 01 10 10h00 htm page consul t e le dix huit janvier deux mille treize CHARTIER Roger crit et cultures dans l Europe moderne Coll ge de France en ligne Essai janvier deux mille treize http www college de france fr media roger chartier UPL29379 Roger Chartier cours 0708 pdf page consult e le dix huit janvier deux mille treize SIMON Claude Claude Simon et la narration entretien du 3 f vrier 1966 Ina en ligne Essai avril deux mille onze Extrait d un entretien propos de la narration et du cin ma http www ina fr video I00018211 page consult e le vingt deux janvier deux mille treize SIMON Claude Claude Simon aborde la description et le langage entretien du trois f vrier mille neuf cent soixante six Ina en ligne Essai avril deux mille onze Extrait d un entretien propos de la narration et du cin ma http www ina fr video I00018211 page consult e le vingt deux janvier deux mille treize Derni r
26. T DE TEXTE MATHIEU COPELAND GERTRUDE STEIN KENNETH GOLDSMITH BENJAMIN H D BUCHLOH ROBERT RAUSCHENBERG JOHN CAGE STUART BAILEY ET MICHEL APHESBERO CAHIER D CRIRE LE LANGAGE POUR LE LANGAGE Suite pour exposition s et publication s premier mouvement C est quand j ai d couvert ce livre que j ai vraiment commenc formuler les liens entre toutes mes lectures pr c dentes la libert formelle et litt raire de ce texte m a mise l aise avec l id e de m approprier mes lectures La premi re exposition concue par Mathieu Copeland organis e au Jeu de Paume envisage l exposition du mot et la diffusion d une uvre par l oral Entre criture et image mentale lecture et coute celle ci interroge l uni cit de la lecture et de la parole la place du mot dans l exposition la ques tion de l exposition et du catalogue Le texte du catalogue de cette exposition inclut par bribes parses une traduction d un texte de Kenneth Goldsmith I look to theory only when I realize that somebody has dedicated their entire life to a question I have only fleetingly considered a work in progress C est ce catalogue qui m a amen e Kenneth Goldsmith l criture conceptuelle et Carte Mentale pour une exposition Sa mise en forme m a aussi rappel les recherches de G rard Genette dans Seuils ici la question du paratexte est abord e avec une libert qui m a beaucoup plu Aucun autre texte n est ajout a
27. ais c est un po me qui est publi dans des ma gazines et les magazines d cident enfin je sais plus exactement dans plusieurs genres de magazine et apr s les gens remplissent comme ils veulent c est genre un protocole pour remplir un po me genre l c est une mani re dont il a t publi Ok Apr s tu dois crire un po me comme a l c est un peu comme si Enfin l c est un peu comme les Mille Milliards de Po mes de Queneau c est pareil la v rit c est que On te prend la main et qu on te raconte une histoire Ouais enfin sauf si t es partie int grante de ces mouvements et que tu tu tu tu sais de quoi il retourne mais l motion et la passion c est dur de faire venir ca comme ca et et et la po sie c est aussi Enfin tu vois c est facile aussi de dire j ai pas fait de choix parce que faire des choix c est vraiment un truc de boulet Haha Et puis Mais c est aussi une esp ce de mani re de nous faire regarder ca et de nous faire regarder la mani re dont est construit un po me Oui c est hyper positif comme genre de message je suis d accord mais Par exemple dans l art conceptuel tu pourrais rattacher ca John Cage Ouais Ouais ben typique en vrai le silence c est chiant Ben je sais pas je crois pas t y vas et apr s t coutes le silence et vrai ment apr s quand tu vas a l op ra je pense que t coutes le silence C est s r que partir de ca c
28. ant Plus un lecteur est exp rimen t plus les p riodes de fixations sont courtes et plus les saccades sont longues Lorsque les saccades sont sont trop longues et les fixations trop courtes c est dire lorsque la lecture est trop rapide le texte est devin m me si au moins pour un texte facile la redondance de la langue en facilite la compr hension Les mots qui ont d j t m moris s visuellement par le lecteur sont lus plus vite que les mots dont les formes lui sont inconnues Apparemment la structure visuelle du texte n est pas la seule influen cer les mouvements oculaires celle de la langue joue aussi un r le On peut d duire que la motricit du regard pendant la lecture est galement contr l e par la r gion du cerveau consacr e la parole La lettre Toute perception de l crit donc de la typographie combine deux modes d appr hension d abord l acte de lecture lui m me c est dire le processus c r bral visant convertir la succession de lettres que l oeil per oit puis l acte de contemplation en g n ral inconscient qui d clenche des associations avec ce qui a d j t m moris visuellement et veille un certain ombre de sensations La connotation typographique On observe que les caract res ind pendamment de leur lisibilit optique peuvent veiller certains sentiments chez le lecteur et agir de mani re n gative ou positive travers le langage formel Il semble
29. arle et il y a une phrase de Coppeland qu il vole Goldsmith dans laquelle il dit c est un peu niais hein si chaque mot prononc chaque jour New York tait un flocon de neige Nan si Je sais plus mais a finit en temp te de neige violente et ca finit en enfin lui il a fait un texte qui s appelle I love speech c est vraiment il il se d lecte du langage mais du coup la mani re dont il le dit et dont il en parle fait que t as envie de le suivre et de l couter et que du coup l genre j ai d lire une dizaine de pages de ses jour n es et j adorais c tait merveilleux bon apr s je sais pas si c est parce que c tait en anglais et j tais excit e de lire en anglais apr s sur la forme internet c est tr s diff rent tu vois genre tu te balades avec la souris et Et ca fait des liens les trucs Alors je crois que quand tu cliques sur une phrase qa te remonte cette journ e au d but de cette journ e l et je crois que tu peux chercher un truc Oui c est a tu peux faire une recherche tous les endroits o il a mis ce mot l je trouve que cette forme est marrante et que formuler tous ces millions de mots qu on balance au quotidien et que l objet physique surtout doit tre marrant Et que tu te rendes compte qu en une semaine t as dit tout ca alors que quand on doit crire une dissertation de quatre pages on est scandalis s Oui Tu vois ca fait partie des choses je sais pas quoi me m ne ce constat ce qu
30. bien que se v rifie l empiriquement l id e que le caract res au del de leur fonction premi re et essentielle de vecteur visuel de la langue peuvent galement venir teinter le texte d une certaine atmosph re Hans Peter Will berg reproduit cinq diff rentes versions du po me Bildhauersches de Christian Morgenstern et attire l attention sur le fait que la relation mouvante entre le texte et le caract re de la typographie peut se d finir comme l art d optimiser la disposition de l crit imprim en fonction de sa destination sp cifique celui de placer les lettres afin de faciliter au maximum la compr hension du texte par le lecteur Apr s analyse il conclut que Le po me peut tre lu dans chacune de ces cinq formes Le fait que lecteur pense ressentir le texte diff remment selon la police choisie pour sa composition nous am nerait aux conclusions suivantes La sp cificit formelle d un caract re joue un r le dans le processus de lecture qu elle participe d une tonalit d ensemble ou au contraire qu elle s en dis tingue En soulignant le fait que ce n est pas le caract re seul mais la concep tion typographique dans son ensemble c est dire le corps l agencement et l emphase typographique qui connote un texte Willberg touche mon avis un point d cisif Pour que l on puisse comparer la valeur connotative de diff rents caract res ceux ci doivent tre compos s avec le m me texte un corps une longueur de ligne
31. cherche le temps boug ou sem d un sinon 04 Lipogramme en A Longtemps je me suis couch de bonne heure 05 Lipogramme en I Longtemps nous nous couch mes de bonne heure 06 Lipogramme en E Durant un grand laps on m alit t t t 07 Translation Lugubrement je me suis couronn honteusement 08 Palindrome strict Eru eh En no bed Eh cu oc si us me j s p met gnol 09 Bourdon Longtemps je me suis coch de bonne heure 10 Double bourdon Longtemps je me suis coch de bonne hure 11 penth se Longtemps je me suis coluch de bonne heure 12 N gation Longtemps je ne me suis pas couch de bonne heure 13 Insistance Pendant longtemps pendant tr s longtemps pendant tr s tr s tr s longtemps oui moi je me suis couch je suis aller au lit quoi de tr s bonne heure de tr s tr s tr s bonne heure vraiment de tr s tr s tr s bonne heure 14 Ablation Je me suis couch de bonne heure 15 Ablation autre Longtemps je me suis couch 16 Double ablation Je me suis couch 16 bis Triple ablation 17 Triple contresens Jadis j acceptai de perdre le match l aube 18 Autre point de vue Marcel au lit 19 Variations minimales Longtemps je me suis bouch de bonne heure Longtemps je me suis douch de bonne heure Longtemps je me suis mouch de bonne heure Longtemps je me suis touch de bonne heure 20 Antonymie Une fois l autre fit la grasse matin e 21 Amplification tern
32. coll Points Essais deux mille deux quatre cent vingt six pages Po sie art et musique conceptuelle CAGE John 4 33 Mille neuf cent cinquante deux Partition encre sur Papier New York The Museum of Modern Art Acquis par Henry Kravis en l honneur de Marie Jos e Kravis deux mille douze Cahier D RAUSCHENBERG Robert Rauschen berg White Painting mille neuf cent cinquante et un Huile sur Toile Collection de l artiste Cahier D CRIRE LA CITATION ET LA REPRODUCTION Carte mentale pour une exposition Carte mentale pour exposition est un livre que j ai cherch apr s avoir lu le catalogue de Mathieu Copeland et trouv dans son int gralit sur ubuweb Il a t dit pour accompagner l exposition Avant il n y avait rien apr s on va pouvoir faire mieux Carte mentale pour exposition est la fois le catalogue d une exposition et une affirmation de l ad quation entre l original et sa copie et de leurs qualit s inh rentes Ce livre photocopi reproduit toutes les oeuvres pr sent es dans l exposition en les cataloguant litt ralement puisqu ils sont tous photocopi s chelle 1 MATHIEU COPELAND Hypertextes Relations de citation plagiat allusion reproduction BUCHLOH Benjamin H D Allegorical proce dures Appropriation and montage in contemporary art Artforum septembre mille neuf cent quatre vingt deux pages quarante quatre cinquante six Cahier D GENETTE G rard Palimpsestes Par
33. con dont travaillait Roussel que la cr ation litt raire pouvait chez lui se d composer en trois phases d abord fabrication de calembours ou de phrases double sens en partant de n importe quoi crit il ces aspects formels fortuits suscitant des l ments confronter et mettre en oeuvre en suite tablissement d une trame logique unissant entre eux ces l ments si insolites et disparates fussent ils enfin formulation de ces rapports sur un plan aussi r aliste que possible en un texte r dig avec le maximum de rigueur sans nul souci de forme pour la forme en ob issant seulement aux r gles en usage quant la grammaire et quant au style RAYMOND ROUSSEL ET MICHEL LEIRIS Hypertextes criture protocolaire P REC Georges 35 variations sur un th me de Marcel Proust Paris Le Magazine litt raire Num ro neuf mille neuf cent soixante quatorze Cahier B QUENEAU Raymond Exercices de style Paris Gallimard coll Folio mille neuf cent quatre vingt deux cent cinquante huit pages Cahier B Le langage pour le langage vid du langage GOLDSMITH Kenneth I love Speech Poetry Foundation en ligne Essai janvier deux mille sept http www poetryfoundation org article 179027 page consult e le douze novembre deux mille treize Cahier D GOLDSMITH Kenneth Soliloquy Electronic Poetry Center en ligne Essai janvier deux mille un http epc buffalo edu soliloquy page consult e le douze novembr
34. ction ner conventionnellement aux r gles grammaticales David Antin par exemple n utilise jamais aucune ponctuation quand il retranscrit un texte il montre le pauses et les inflexions en utilisant l espace blanc entre les mots 1 J ai l intention de retranscrire dans le fil des textes que je lie entre eux une conversation enregistr e propos de ces liens il me semble que la mani re la plus simple et fluide de raconter ces liens est de le faire l oral Pour les raisons voqu es par Goldsmith ci dessus la retranscription devra tre fid le au langage oral utilis pour expliquer tous ces textes quelqu un qui ne les conna t pas 2 Une autre possibilit en ce qui concerne la ponctuation pendant la mise en forme pour mon texte Soliloquy Soliloquy est un texte dans lequel Kenneth Goldsmith a en registr et retranscrit claque parole qu il a prononc e pendant une semaine enti re Ce projet a donn lieu l dition d un livre d environ 500 pages et il est galement disponible dans son int gralit sur internet chacune de ses locutions est un lien vers le projet en ligne lorsqu on copie une partie de ce texte et les mots n apparaissent sur la page que lorsqu on prom ne sa souris sur l cran Une barre de recherche permet de trouver un mot ou une phrase en particulier En voici un morceau Good morning how ya doin Yep Wait a second I have my ticket O K There you go Thanks See you soon Oh oh oh I tho
35. dans son essai sur la typographie dans la figuration et le sens que l criture part de dessin qui am ne penser l animal quand tu vois le dessin et Ouais Et les lettres enfin c est un truc admis globalement que a fonctionne comme ca la base elles taient dessin es pour ressembler l objet on pensait a l objet et du coup on nommait l objet l exemple qu il donne avec avec thought enfin c est en anglais t h o u g h t ca n a plus aucun rapport avec le sens des choses qu on dit Ouais mais bon apr s c est normal l criture tait un peu rudimentaire quand a avait que des rapports avec les choses concr tes Oui voil o le mec dit les signes sont les m mes un arc de cercle c est plus ou moins gras enfin finalement ce qu il propose pour remplacer l alphabet qui lui parait trop loign de la r alit c est juste un nouvel alphabet donc vite ca va faire le m me effet Non non non bien s r ces trucs l sont des recherches apr s je me suis pas assez plong e jusqu au pour voir si vraiment ca fonctionne C est des r ponses un peu un peu naives a des questions intelligentes Oui Mais ca ne peut pas marcher Je suis un peu d accord Mais il propose des Ce qui est marrant c est qu au d but tu parles vachement de typogra phie enfin de solutions typographiques alors qu la fin la vraie r ponse que tu trouves c est de dire que la solution c est de s loigner de la rigueur
36. e litt raire que lui il appelle paratexte donc la pr sentation ditoriale le nom de l auteur les titres et c est une sorte de de de mode d emploi qui est Directif Directif l dans le r sum du dos de couverture il y avait Le texte se pr sente rarement nu sans le renfort de production elles m mes verbales ou non comme un nom d auteur un titre et c est c est dr le quand il dit il parle un moment de la pr face comme d un vestibule qui en r alit commande toute la lecture En tous cas ca je me disais que c tait plein d l ments ce qui ce qui est marrant la dedans enfin le dire a change rien c est juste que d en avoir conscience tu vois l le livre dont j arr te pas de parler de Mathieu Copeland c est qu il est mis en page il y a que le texte il y a rien d crit pas de pr face pas de num ro de page tout ce qu il y a c est le corps de son texte principal mais il les a mis dans la forme de si il y avait une navigation tu vois quand on finit le texte le dernier mot de la page c est le folio Oui Apr s quand on revient au premier c est l o il y aurait crit le nom du livre dans la navigation tu vois et tout est comme ca c est d bile mais genre finalement c est quand m me hyper lin aire t arrives tr s bien lire ce texte mais du coup tu prends vraiment conscience de tous les trucs qui parasitent le texte moi j ai vraiment r alis que par exemple je lis pas la navigation mais je lis toute
37. e spectre de sa mise en forme de l crit n a pas cess de me balloter d un rebon dissement l autre J ai le sentiment que toutes les conclusions propres aux id es de mes auteurs sont possibles se r pondent se font cho et tissent un gigantesque r seau de promesses Par exemple Option A Une mise en page adapt e au texte et bien pens e retient l attention du lecteur et doit susciter l envie de lire Du petit l ment au grand ensemble de la lettre la page en passant par le mot la ligne et la colonne Dans cette promenade on d couvre que les illusions d optique trouvent dans la typographie un terrain de jeu infini Malgr la pr sentation rigoureuse de l ouvrage qui conf re son contenu un caract re scientifique il est question ici de sensibilit et la recette du chef d ceuvre reste encore d couvrir Cinq si cles apr s l invention de l imprimerie la somme de savoirs ici synth tis e est vertigineuse Il n est pas une parcelle de l espace d une page qui ne fut un moment o un autre th oris e r fl chie et pour laquelle une r gle ait t invent e dans un coin du monde Option D Comment proc der face la d construction et la pulv risa tion du langage qui est propre au XXe si cle Devons nous continuer mor celer de plus en plus menu le langage dans des livres ou devons nous chercher une autre approche Un langage divertissant ennuyeux non cr atif sans va leur toutes
38. e ca et il dit et quand on lui demande parce qu il a longtemps t artiste crivain po te des trucs comme qa je dis que je fais je r ponds que ce que je fais c est du traitement de texte Je trouve que c est une mani re de voir les choses qui permet qu on puisse imaginer d crire et de cr er de mani re un peu moins gotique Que finalement c est prendre des bouts de choses les m langer faire les liens et Oui mais moi quand tu dis ca j ai l impression que du coup quand on va taper l interview je vais devoir la r crire en langage phon tique comme dans le dictionnaire Oui Mais du coup t as d j essay de lire du langage phon tique on com prend vraiment rien Oui mais pourquoi tu dis ca Ben parce que quand je vais devoir crire oui et et je sais pas comment je vais l crire parce qu il n y a pas d orthographe pour a Enfin enfin Peut tre qu il faut pas le mettre du coup Oui mais ce que je veux dire c est que s il a plus de r gle c est juste du magma informe Et c est pareil pour le texte dont tu parles ou il y a plein de bouts de retranscriptions et plein de Oui oui Mathieu Copeland C est quand m me important au bout d un moment d avoir une hi rarchie dans la pens e sauf si si si tu veux pas en venir quelque part Le langage dont on est globalement entour s c est du blabla qui n a aucun but et donc est vrai que l parfois ce serait bien de po
39. e couverture Car les oeuvres litt raires au moins depuis l invention du livre moderne ne se pr sentent jamais comme un texte nu elles entourent celui ci d un appareil qui le compl te et le prot ge en imposant un mode d emploi et une interpr tation conformes au des sein de l auteur Cet appareil souvent trop visible pour tre per u peut agir l insu de son destinataire L oeuvre litt raire consiste essentiellement en un texte Ce texte se pr sente rarement l tat nu sans le renfort et l accompagne ment d un certain nombre de productions elles m mes verbales ou non comme un nom d auteur un titre une pr face des illustrations qui l entourent le prolongent pr cis ment pour le pr senter au sens habituel de ce verbe mais aussi au sens le plus fort pour le rendre pr sent pour assurer sa pr sence au monde sa r ception et sa consommation sous la forme d un livre Cet accom pagnement constitue ce que j ai baptis ailleurs conform ment au sens parfois ambigu de ce pr fixe en francais le paratexte de l oeuvre Le paratexte est donc ce par quoi un texte se fait livre Il s agit ici d un seuil ou mot de Borges propos d une pr face d un vestibule ou comme disait Philippe Lejeune Frange du texte imprim qui en r alit commande toute la lecture D finir un l ment de paratexte consiste d terminer son emplacement la question o sa date d apparition et ventuellement de disparition quand son m
40. e deux mille treize Cahier D Apr s l ce que tu disais par rapport au attend j ai oubli au fait que le langage toute facon c est une sorte de mani re d englober et de faire exister la r alit ca c est un truc que je viens de lire et que t as pas d encore voir dans lequel Claude Simon c est l entretien que je regardais hier l il y a un entretien sur lui et la narration et le cin ma et le mec lui dit supposons que vous d criviez un objet vous prenez par exemple un paquet de cigarette o est la beaut pour vous il dit la beaut la beaut va tre dans la facon dont je vais d crire bon je te passe des bouts mais mais sans le dire sans le logos sans le langage humain le monde n existe pas Oui Et ca c est ca a c est marrant apr s avoir vu tous ces mecs qui disent les choses de mani re si compliqu e lui il r sume la question j ai pas marqu ca mais il r sume la question par c est pas dieu qui a cr l homme c est l homme qui a cr dieu a c est c est bien de finir par a je pense parce que c est frustrant dans le truc c est que en vrai de toute facon on sait tr s bien que c est une vraie question tu vois de se dire ce serait incroyable de pouvoir retranscrire exactement purement les choses telles qu on les sent mais par le fait m me que ce soit parce qu on les sent qu on a envie de les dire c est beaucoup trop naif de penser que ca puisse exister parce que m me en parlant avec les m
41. e du texte en tant que fragment ou ensemble et cette notion de dispersion d placement et de contexte m a sembl directement li e aux questions d criture qui concernent mon m moire dans lequel je coupe m lange transforme assemble d place des textes Elle m a aussi ramen e au travail de G rard Genette qui nous rap pelle l importance primordiale de la mat rialit du livre et de son contexte de son paratexte qui inclut ces choix d dition Cette question de la dispersion de contenu texte dans plusieurs contenants me ram ne galement la notion de traitement d placement de texte dont parlent Kenneth Goldsmith et Matthieu Coppeland Le fragment et la totalit Qu est ce qu un livre Un discours qui a coh rence et unit ou bien une anthologie de fragments et d extraits La nu m risation d objets de la culture crite qui sont encore les n tres le livre mais aussi la revue le journal oblige de faire retour sur la question L essentiel me semble se situer dans la profonde transformation de la relation entre la partie et la totalit Au moins jusqu aujourd hui dans le monde lectronique c est la m me surface illumin e de l cran de l ordinateur qui donne lire les textes tous les textes quels que soient leurs genres ou leurs fonctions Est ainsi rompue la relation qui dans toutes les cultures crites ant rieures liait troitement des objets des genres et des usages C est cette relation qui organise les di
42. e quel taille tu vois le point par exemple Oui on sait scientifiquement en tous cas on arrive c est ca qu ont tudi les genres les opticiens les mecs comme a ah Oui voir quelle zone du cerveau travaille quand on lit il y avait un petit sch ma avec le texte de Gill ou il explique la mani re dont le cerveau fait des ellipses sur les trois quarts des trucs qu on lit tu sais ca me rappelait le petit truc qu il y avait sur internet o Oui on lisait le texte alors que toutes les lettres taient m lang es l in t rieur des mots a on a tudi toutes les zones du cerveau qui travaillent quand on lit pour comprendre que ca fonctionne comme ca Ce qui est int ressant l c est qu en travaillant comme ca on pourrait presque dire qu il ny a pas de subjectivit dans la mise en forme de la parole parce que tu vois s il y a vraiment des lois scientifiques sur comment on lit et comment on transcrit la parole et si elles peuvent vraiment se mettre en place dans un circuit logique partir de l peut tre qu on pourrait r ussir faire un truc vraiment extr mement pr cis mais juste partir d observations et d ex p riences avec des lectrocardiogrammes et tout Ah oui mais l ce qu il remet en en question c est pas la mani re dont fonctionne la lecture a c est un fait ce qu ils remettent en question c est le fait que la la cette ca reste ca dans Eric Gill l ce qu il dit propos de
43. ecteur en proie cette douloureuse question Hypertextes Les protocoles d criture GRAHAM Dan Poem Schema Dan Graham Art Language volume un num ro un mille neuf cent soixante neuf page quatorze reproduit dans Dan Graham Works D sseldorf Deux mille page neuf Cahier B ROUSSEL Raymond Les nouvelles impressions d Afrique suivi de L me de Victor Hugo Cahier B Paris Librairie Alphonse Lemerre mille neuf cent trente deux trois cent vingt pages Cahier B LEIRIS Michel Roussel l Ing nu Saint Cl ment ditions Fata Morgana coll Explorations mille neuf cent quatre vingt sept cent douze pages Cahier B Exercices de style Dans Exercices de style Raymond Queneau raconte 99 fois la m me histoire chacune de ces versions doit illustrer un genre stylistique Notations En partie double Litotes M taphoriquement R trograde Surprises R ve Pronostications Synchyses L arc en ciel Logo rallye H si tations Pr cisions Le c t subjectif Autre subjectivit R cit Composition de mots N gativit s Animiste Anagrammes Distinguo Hom ot leutes Lettre of ficielle Pri re d ins rer Onomatop es Analyse logique Insistance Ignorance Pass ind fini Pr sent Pass simple Imparfait Alexandrins Polyptotes Aph r ses Apocopes Syncopes Moi je Exclamations Alors Ampoul Vul gaire Interrogatoire Com die Apart s Par ch ses Fantomatique Philoso phique Apostrophe Maladro
44. ellement je me recouche de plus en plus t t 22 Diminution Parfois je m tendais pas trop tard 23 Permutation De bonne heure je me suis couch longtemps 24 Contamination crois e a Le 15 mai 17 9 6 je me suis couch de bonne heure b Longtemps le g n ral Bonaparte fit son entr e dans Milan la t te de cette jeune arm e qui venait de passer le pont de Lodi et d apprendre au monde qu apr s tant de si cles C sar et Alexandre avaient un successeur 25 Isomorphismes Une fois sur deux le confiteor se chante a capella G n ralement le peroxydase de potassium s vapore vite 26 Synonymie Pendant plusieurs ann es j allai au lit fort t t 27 Fine d duction D s mon plus jeune ge je me suis int ress des histoires de plume 28 Contamination autre Comme il faisait une chaleur de 33 je me suis couch de bonne heure 29 Isoconsonnantisme L art toujours mou se cachait dans Ben Hur 30 Isovocalisme Qu on rende le fruit fourr cher aux veuves 31 Isophonisme L honte en germe est ce huis Coup chez deux bons heurts 32 Boule de neige clinamenoide J ai t long temps couch dor lot embrass rondement diablement supr mement debonneheure marcel proust 33 H t rosyntaxisme De nombreuses ann es me connurent couche t t 34 Alexandrin Fort longtemps je me suis couch de tr s bonne heure 35 Interrogation Je me serai longtemps couch de bonne heure Nous laisse rons le l
45. ement j ai pass beaucoup plus de temps acqu rir cataloguer et ar chiver mes biens culturels qu interagir avec eux La mani re dont la culture est archiv e est devenue plus intrigante que les biens culturels eux m mes Pour des raisons que j explique au fur et mesure et qui m ont t souffl es notamment par Annie Dillard Hunter S Thompson et aussi par Nick Thurston dans son interpr tation de Blanchot Reading the Remove of Litera ture je n ai pas l intention d utiliser d images ni de fac simil s de mes textes Textes images oeuvres plastiques films entretiens je voudrais que tous les dif f rents contenus que j ai d plac s ici soient retranscrits sous une forme crite et faire en sorte que ce livre ne contienne que du langage Aussi mes notes et commentaires sont inclus dans les morceaux que je choisis Apr s avoir lu Ge nette et son analyse des seuils de lecture j ai essay de d pouiller mon objet de tous les l ments du paratexte pas de navigation pas de folio des titres inclus dans le texte J ai voulu penser cet objet comme un herbier et faire en sorte qu on puisse se promener d un texte l autre sans avoir lire ce qui pr c de ou suit Mes lectures sont organis es en planches elles m mes organis es en cinq cahiers qui correspondent aux diff rentes strates de mon cheminement Et comme je n ai pas arr t de piller tous ces auteurs et de d membrer tous ces livres j avais envie que mon objet
46. en relation manifeste ou secr te avec d autre textes Il distingue cinq types de relations transtextuelles L intertextualit une relation de copr sence entre un ou plusieurs textes Sous sa forme la plus pr cise et explicite la citation Une forme moins explicite le plagiat chez Lautr amont par exemple Encore plus implicite l allusion L intertexte est la perception par le lecteur de rapports entre une oeuvre et d autres qui l ont pr c d e ou suivie Le paratexte notion d finie pr cis ment dans Seuils la relation moins explicite et plus distante qu entretient le texte avec son titre ses sous titres intertitres pr faces postfaces avertissements notes La m tatextualit la relation de commentaire qui unit un texte un autre la relation critique Il donne dans l introduction l exemple de Hegel qui dans Ph nom nologie de l esprit voque sans le convoquer le Neveu de Rameau L architextualit qui consiste en la relation du texte sa qualit g n rique roman r cit po mes etc L hypertextualit unit un texte B hypertexte un texte ant rieur A hypotexte tel que B ne parle pas de mais ne pourrait exister tel quel sans A La formulation de mes id es en particulier ce va et vient permanent entre les r f rences le principe r curent de citation allusion commentaire plagiat lar cin est partie des relations qu explique Genette dans Palimpsestes J ai voulu
47. en voyage Ahah En voyage tu vois c est pas de enfin m me si c est un pur kiff le bateau le but c est pas c est un moyen d y arriver Apr s je sais pas si le moyen peut tre la fin Ben oui c est marrant comme question d en arriver la quand on parle de de de P rec et des ses 35 variations L par exemple ses trente cinq varia tions je pourrais les lire mille fois d affil e tellement je les aime Oui ben l moi par exemple dans P rec quand avec toutes les contraintes qu ils s impose et vraiment il est est est compl tement psychopathe enfin at tends comment ca s appelle La Vie Mode d Emploi Et tu retrouves toutes ces contraintes qui enrichissent tellement la lecture et qui en font une exp rience incroyable et que t es trop captiv limite plus par le moyen que par la fin mais finalement ce dont tu te souviens c est cette balade dans l immeuble g ant Et c est pareil quand tu lis la disparition tu vois le travail que ca a du tre pour crire sans la lettre e et le travail que ca du tre pour crire cette histoire ab surde qui sert rien c est enfin c est vident que c est toute la richesse du truc mais finalement c est l histoire qui sert rien qui subsiste parce que le reste c est que de la mise en forme d une id e Ben l un truc encore plus radical pour les contraintes d criture tu connais peut tre c est un po me de Dan Graham Et l ca rejoint vraiment plus l art que la litt rature m
48. enfin c est pas en changeant la typographie que ca va marcher c est en changeant la facon dont on s en sert Apr s quand je commence parler de de l criture conceptuelle Oui Ah oui oui c est s r non mais l j essaie de faire l tat des lieux des gens qui se sont int ress s enfin il n est pas du tout exhaustif la lecture d un point de vue scientifique et ce qui m a int ress e avec Isaac Pitman m me si c est s r que s il avait trouv une vraie solution elle serait appliqu e maintenant Pas forc ment parce qu en vrai ce probl me il n existe pas trop enfin tu vois sans vouloir tout remettre en cause la v rit c est que la pens e a pas de forme elle existe qu partir du moment o Ouais c est vrai que O elle en a une donc tu vois tu vois si tu d cidais de regarder ce qui se passe dans ton cerveau quand il se passe un truc et que tu veux le dire Oui V crire ou que tu veux le transmettre ca n existe qu partir du moment ou tu le mets en forme et donc que ce soit avec de l criture ou un dessin il y a une subjectivit Ah mais l id e est pas de se d barrasser de la subjectivit c est pas de Non mais je veux dire juste par rapport ca de toutes fa ons c est un probl me qui ne concerne enfin qui enfin qui n est pas vraiment un probl me L quand Gill en parle il dit par exemple que pour l enseignement les gens auraient un rapport beaucoup
49. er de l autre c t la t l vision est toujours allum e Dis le tout de suite aux autres Non je ne veux pas regarder la t l vision Parle plus fort s ils ne t entendent pas Je lis Je ne veux pas tre d rang Avec tout ce chahut ils ne t ont peut tre pas entendu dis le plus fort crie Je commence le nouveau roman d Italo Calvino Ou si tu pr f res ne dis rien esp rons qu ils te laisseront en paix Prends la position la plus confortable assis tendu pelotonn couch Couch sur le dos sur un c t sur le ventre Dans un fauteuil un sofa un fauteuil bascule une chaise longue un pouf Ou dans un hamac si tu en as un Sur ton lit naturellement ou dedans Tu peux aussi te mettre la t te en bas en position de yoga En tenant le livre l envers videmment Il n est pas facile de trouver la position id ale pour lire c est vrai Autrefois on lisait debout devant un lutrin Se tenir debout c tait l habitude C est ainsi qu on se reposait quand on tait fatigu d aller cheval Personne n a jamais eu l id e de lire cheval et pourtant lire bien droit sur ses triers le livre pos sur la crini re du cheval ou m me fix ses oreilles par un harna chement sp cial l id e te parait plaisante On devrait tre tr s bien pour lire les pieds dans des triers avoir les pieds lev s est la premi re condition pour jouir d une lecture Bien qu est ce que tu attends Allonge les jambes pose le
50. er plagier enfin tu vois tout en toute d tente et tu vois ce que je disais par rapport l art conceptuel c est que partir du moment o j ai lu ce texte et un peu pris conscience de ces relations qu il y a entre les textes c est comme si on m avait dit je t autorise Du coup crire ce m moire a t un plaisir et pas une contrainte je pense que ca a fait que j ai mis plus de trucs de moi que si j avais d les crire vraiment Apr s ce qui est bien dans le fait que ce soit acquis a Enfin tu vois c est comme quand tu disais voir que c est beau le silence tout a Je sais pas si c est voir que c est beau l important Enfin savoir tirer une exp rience agr able esth tique de n importe quoi enfin ca j y connais rien mais j ai l impression que c est un peu int gr Oui Dans l histoire et dans nos nos pratiques Avec l urinoir et compagnie Ouais enfin tu vois on sait si on se pose deux minutes on sait tr s bien qu il suffit de regarder un radiateur pour le trouver charmant et d tre ravi de cette exp rience Haha Dans mon cas ca l est vraiment devenu parce que ca m aurait paru impossible avant de lire tous ces textes et de me dire que mon m moire a pouvait tre chercher des textes les lire et les mettre en lien Oui a c est aussi une notion qui rejoint les textes de Kenneth et Mathieu Copeland sur la la l id e de traitement de texte que je trouve g niale bon ca c est pa
51. es once Bitter You want some milk How was your opening This is the paintings And what is the artist s name And where is she from Regular Thanks Worse than me Isro Sure Did you see that article on Mason Reese in the paper Wasn t that depressing Ohhh Yeah I mean it s also like the I mean it s also like the Danny Partridge what s his name The Danny Partridge story Yeah but it was really sad But the best one was that little retarded black kid No no The one from you know the one from he was adopted into that family the white He s really short and he went off to rob dry cleaners Right OK right What was the name of that show Anyways Yeah I mean it was on in the early 80s and I wasn t watching T V then Yeah Willis Right Right And I can t remember the name either onstage or off of the short guy Gary Coleman and the girl was Kitten But she robbed a store At any rate Eddie Van Halen Remember Valerie Bertinelli like when she was like on T V when we were kids and when she first came on T V I had a real crush on her Something like that Yeah she was very ado rable You know I think the latest incarnation is Winona Ryder Oh well Phoe be Cates had plenty of sexuality Yeah Yeah It s the best scene of any movie I think And I love Drew Barrymore I think she s no she was not in that She was not in that Naw No I don t know that Thanks Who Oh no Ob viously they censored that Was she wearing a b
52. esoin de coller a une r alit puisqu il y en a pas Enfin certes quand tu retranscris de l oral j imagine que l ce serait bien d tre le plus pr cis et le plus juste possible mais en vrai si tu te laisses sauter de point d exclamation en point d interrogation ca ca ca veut dire un truc mais qui est enferm dans ta facon de voir le livre Hahaha LES CRIVAINS N CRIVENT PAS LES LIVRES ROGER CHARTIER CAHIER E CRIRE LA MAT RIALIT DU TEXTE Les mat rialit s du texte crire et publier dans l Europe moderne Apr s avoir longtemps gliss vers l criture conceptuelle en r fl chissant aux mani res pos sibles de composer mes textes de les confondre ou de les diff rencier je suis revenue dans mes recherches vers des questions concernant la mat rialit du texte La question de la pratique graphique comme criture de la mise en forme comme syntaxe autonome Ces questions l rejoignent leur mani re la no tion de traitement de texte voqu e par l criture conceptuelle Dans l criture conceptuelle on teint l individualit et la cr ativit de l auteur dont le r le se limite du traitement de texte Chez Roger Chartier les crivains non plus n crivent pas les livres et un nouveau r le est mis en lumi re pour expliquer ce qui arrive l crit celui des artisans du livre Ici j ai trouv une nouvelle entr e au dialogue ouvert entre tous mes textes et un nou
53. est un d tail de ca mais je pense que les les gens dont tu parles apr s ils en parlent de la microtypographie m me si ils en parlent pas vu que ca les concerne forc ment ils parlent que de comment retranscrire comment retranscrire plus librement ce qui ce qui ce qui a t dit et fait Hm Et ca en fait partie m me si ca en fait partie m me si ils s en servent pas Ouais c est s r Mais l le truc que t as commenc a commenter c tait le texte de Gill l c est d j un peu plus De parti pris De parti pris et et c est lui qui m a amen e apr s parler de il est o ce petit de la st nographie Ah oui mais la st nographie Genre Gill il explique Bon comment fonctionne la lecture c est la lec ture l a rejoint fond les recherches de Jost Hochuli et mile Javal sur la structure visuelle du texte et comment a marche pour qu on lise Ah oui oui l il y avait un truc qui tait bien c tait l effet des choses scientifiques sur les yeux quand il dit la motricit du regard est contr l e par la r gion de cerveau consacr e la parole Je corrige en m me temps Ben Tu vois moi c est a que j aimerais bien enfin est ce que a existe des vraies lois scientifiques et des vrais trucs expliqu s qui disent en vrai le rapport entre les deux tu vois en physique on sait genre calculer par rapport aux micro b tonnets que t as dans les yeux a quelle distance et d
54. est une bonne id e priori mais en vrai quand tu vas voir les 3 44 de John Cage tu sais ce que tu vas voir tu connais John Cage et donc a priori t es d j compl tement enclin savoir appr cier le silence Ce qui serait vraiment bien c est que ce soit moins directif et que le silence soit appr ciable parce qu il est appr ciable et pas parce que tu aimes John Cage et que donc tu aimes sa mani re de voir les choses Je suis d accord sur la mani re dont a se passe il y a peut tre quelque chose qui ne va pas un probl me mais c est pas que le silence que t appr cies C est qu on te montre un silence Non mais m me si tu connais pas John Cage si on t envoie l bas comme c est pas le silence que tu vas couter c est ce qu on entend dans la salle d op ra Oui et apr s tu vois ce qui compte c est la mise en forme parce que tu vois l son silence John Cage s il tait pas mis en forme ce serait juste du silence chiant Mais du coup sa fa on de le mettre en forme lui permet de l exposer Il l expose dans des conditions qui sont extr mement litistes Oui mais l a devient un autre sujet que celui du langage Je parle de a pour voir comment on rentre dans le langage crit Quand je cite John Cage et Dan Graham c est des mani res de regarde la fin Claude Simon il explique que le cin ma comme le langage c est surtout des contenants Mais c es
55. et un interlignage constants JOST HOCHULI Hypertextes GILL Eric Un essai sur la typographie Paris Ypsilon diteur coll Bibliotheque typographique mille neuf cent trente six cent quatre vingt quatre pages Cahier A Variations et exercices de style PEREC Georges 35 variations sur un th me de Marcel Proust Paris Le Magazine litt raire Num ro neuf mille neuf cent soixante quatorze Cahier B QUENEAU Raymond Exercices de style Paris Gallimard coll Folio mille neuf cent quatre vingt deux cent cinquante huit pages Cahier B CRIRE LE GESTE ET LA PAROLE La figuration et le sens Un essai sur la typographie On admet g n ralement je crois que l criture base d images est l origine de nos lettres On peut vouloir communiquer quelque chose quelqu un qui se trouve distance Si l on ne dispose pas de lettres que l on a en commun avec son correspondant que faire d autre que dessiner une image Le langage des images est commun tous Au bout d un certain temps ces images sont utilis es pour signifier des mots et plus seulement des choses et mesure que le syst me se d veloppe les images deviennent de plus en plus simples et de plus en plus conventionnelles elles en viennent signifier de simples sons au lieu de mots complets ce point les images ont cess d tre des images Parler et crire Elles sont des signes conventionnels dont l origine figurative a t oubli e peler
56. ff rences imm diatement percues entre les diff rents types de publications imprim es et les attentes de leurs lecteurs guid s dans l ordre ou le d sordre des discours par la mat rialit m me des objets qui les portent Et c est cette m me relation qui rend visible la coh rence des uvres imposant la perception de l entit textuelle m me celui qui n en veut lire que quelques pages l inverse dans le monde de la textualit num rique les discours ne sont plus inscrits dans des objets qui permettent de les classer hi rarchiser et reconnaitre dans leur identit propre C est un monde de fragments d contextualis s juxtapos s in d finiment recomposables sans que soit n cessaire ou d sir e la compr hension de la relation qui les inscrit dans l uvre dont ils ont t extraits On objectera qu il en a toujours t ainsi et que comme on l a vu la culture crite a t grandement et durablement construite partir de recueils d extraits d anthologies de lieux communs de morceaux choisis Certes Mais dans la culture de l imprim le d membrement des crits est accompagn de son contraire leur circulation dans des formes qui respectent leur int grit et qui parfois les rassemblent dans des uvres compl tes ou non De plus dans le livre lui m me les fragments sont n cessairement mat riellement rappor t es une totalit textuelle reconnaissable comme telle Il n en va pl
57. i est s r c est que l ensemble de ces constats m a amen e a voir le langage diff remment parce que d ailleurs j aurais jamais fait un m moire sous cette forme l avant d avoir ce constat C est s r que de toute fa on en tant que graphiste enfin en tant que tu as ce r le l de faire le lien entre ces deux trucs Entre la parole et l crit Oui enfin pas forc ment entre la parole et l crit plut t entre le fond et la forme parce que c est plut t a le vrai d bat et de toutes fa ons la vraie forme elle existe pas elle existe que si qu partir du moment o Enfin le vrai fond il existe qu partir du moment o il y a la forme et donc voil nique Regarde a c est une vid o dans laquelle il fait une conf rence sur les nouveaux r les du langage et il prend deux photos de Shakespeare et l int gra lit de son travail donc tous ses textes Vid o Et Vid o Hahaha Voil l c est une exp rience vraiment absurde o il change les formats d image et de et de Shakespeare et de son oeuvre Video Drop it again and then save it close it rename it Vraiment le langage comme mat riau C est marrant parce qu il y a un mec qui tait aveugle enfin il voyait pas les couleurs il y avait une conf rence la dessus et Il a un appareil enfin je ne sais plus pour voir les couleurs en vibrations et du coup tu vois pour chaque couleur il
58. ile Collection de l artiste CHARTIER Roger crit et cultures dans l Europe moderne Coll ge de France en ligne Essai janvier deux mille treize http www college de france fr media roger chartier UPL29379 __ Roger Chartier cours 0708 pdf page consult e le dix huit janvier deux mille treize MICHEL APHESBERO P STUART BAILEY BENJAMIN H D BULLOCH JOHN CAGE ITALO CALVINO ROGER CHARTIERE MATHIEU COPELAND GERARD GENETTE ERIC GILL4 DAN GRAHAM JOST HOCHULI EMILE JAVAL4 MICHEL LEIRIS8 LOUIS LUTHI STEPHANE MALLARME4 GEORGES PEREC ISAAC PITMAN RAYMOND QUENEAUS ROBERT RAUSCHENBERG RAYMOND ROUSSEL CLAUDE SIMON GERTRUDE STEIN ET AUSSI ANNIE DILLARD Il y a quelque chose de d lectable prendre un livre pais et le transformer en petits morceaux quand on s lectionne certaines parties d un texte on abolit sa narration quand on supprime les notes de bas de page et les explications le texte bascule de l utilitaire au po tique Hunter S Thompson a retap des romans d Hemingway et de Fitzgerald Il disait J ai juste envie de savoir quel effet ca fait d crire ces mots l On parlait avec les autres de ce qu on regarde en premier quand on ouvre un livre la reliure pour les uns la technique d impression pour les autres les images les lettres la texture du papier C est comme ca que j ai r alis que m me apr s six ans d tudes de graphisme q
59. ilis s pour exprimer quoi que ce soit ils ne chantent pas ni n meuvent Le langage est purement mat riel actif et effectif il nous perd et nous em bourbe au lieu de livrer un message Goldsmith prend sur internet un portrait de Shakespeare ouvre cette image dans un logiciel de traitement de texte le code de l image appara t Il copie ensuite la version int grale du texte de Hamlet qu il int gre al atoirement dans le code de l image Il se livre d autres petites exp riences qui racontent de mani re absurde et tr s simple les nouveaux en jeux du langage ici les White Paintings de Rauschenberg tAoP X Jt e F KJ lt PC P Fe NtoTe oAQTtu oT A ufy B t 0 amp T T Im fR 86 co e 4 ooPR O yiQ E Pt T09 9t E TITlec C C Pa9tototot FY q 1 eX Pa e viy e gt YO 7 fleUc 90 0 8 E L E T fl gE 1 4 07 en or EY 9g A zfrCEYA 9g At firCEYA9d2 d2 C z C e d2v 6 d2 C e d2 C e d2 UC d2 C9g z r g ST FT f7 7 PAjmCce8qn6 A 8 P jmCce amp qn6 A 9 P jmC c qu6 A 84P jmC P jmB mB mB mB O Ax p f B lt 0 G O b I THAAB lt CETHAAB lt OB SP gil aBh e CE eP lt PeG ice O A OEB fil amp Ois NO AIGMQa 5 amp N 5 UiCE POQAa 0 Bx f e ek e iii a UU UU o 7 y
60. ilon diteur coll Biblioth que typographique mille neuf cent trente six cent quatre vingt quatre pages PITMAN Isaac Isaac Pitman s Shorthand Instructor New York Isaac Pitman and Sons mille neuf cent dix neuf trois cent cinquante pages JAVAL mile Physiologie de la lecture et de l criture Paris F Alcan mille neuf cent cinq deux cent quatre vingt seize pages MALLARM St phane Un coup de d s jamais n abolira le hasard La Nouvelle Revue fran caise mille neuf cent quatorze SIMON Claude Le jardin des plantes Paris Les ditions de Minuit mille neuf cent quatre vingt sept trois cent soixante dix sept pages P REC Georges 35 variations sur un th me de Marcel Proust Paris Le Magazine litt raire Num ro neuf mille neuf cent soixante quatorze QUENEAU Raymond Exercices de style Paris Gallimard coll Folio mille neuf cent quatre vingt deux cent cinquante huit pages GRAHAM Dan Poem Schema Dan Graham Art Language volume un num ro un mille neuf cent soixante neuf page quatorze reproduit dans Dan Graham Works D sseldorf Deux mille page neuf GENETTE G rard Figures I Paris Seuil coll Points Essais mille neuf cent soixante seize deux cent soixante cinq pages ROUS SEL Raymond Les nouvelles impressions d Afrique suivi de L me de Victor Hugo Paris Librairie Alphonse Lemerre mille neuf cent trente deux trois cent vingt pages LEIRIS Michel Roussel l Ing nu Saint Cl ment ditions
61. ing It seemed like there was no commercial value so in other words the only the only and I the only work that I wanted to do was to keep A G and Geoff s interest up and I did that work No no you know I did that work be cause 1 wasn t gonna lose this opportunity to get this fucking thing published You know when I you know you know it s the same thing when I want something you know we ve always been able to kind of take care of that The fact is at some level you know over the last while I haven t really wanted that much like I have what I ve wanted and I didn t need to get out there and and and do these things you know The fact you know this stuff snowballing into the Art In America article I mean without the show that we did the Art In America article never would have happened Right And it was really great and you know at the time I I kind of made these things and I made them you know from my heart I mean they were real I wasn t making them for a show you know I was just making them And you know the fact that we that we ended up you know showing them and then all the you know kind of subsequent attention if not critical anyway commercial attention for this work leading you know leading up to that article you know was really you know was really was really amazing and I m really glad I did that without that you know I mean it was a good thing Um you know I don t really know I don t really know you know I sometimes feel like
62. is Seuil coll Points Essais mille neuf cent quatre vingt douze cinq cent soixante treize pages Cahier C GOLDSMITH Kenneth If I were to raise my children the way I write my books I would have been thrown in jail long ago Poetry Foundation en ligne Essai avril deux mille dix http www poetryfoundation org harriet 2010 04 1f i were to raise my children the way i write my books i would have been thrown in jail long ago page consult e le vingt et un novembre deux mille treize Cahier D La reproduction en fac simil d autres oeuvres leur chelle comme fil narratif LUTHI Louis Pri re d ins rer Amsterdam Roma Publications deux mille dix cent vingt sept pages Cahier C CRIRE CHOISIR SES CONVENTIONS On Punctuation Il y certains l ments de ponctuations qui sont int ressants et d autres qui ne le sont pas Commen ons par ceux qui ne le sont pas De ceux l le plus compl tement inint ressant est le point d interrogation il est int ressant quand il est utilis comme une marque ou un signe ou une image pour de l affichage ou comme d coration Mais il est absolument inutile utilis dans du texte Il est vident que quand on pose une question on pose une ques tion et n importe qui qui peut lire sait ce qu est une question quand elle est crite En plus il ne va pas dans forme avec le reste du texte imprim donc ne pla t ni aux yeux ni aux oreilles et consiste donc en une d nomina
63. is tu vois il y a tout donc oui tu peux faire ca oui tu peux aussi ne pas le faire et puis aussi tu peux Enfin tu vois certes mais on a un comment il faut aussi se fixer sur un ou pas ou sur un ou Il y a des limites la possibilit et peut tre que lui en v rit il tire autant de plaisir imaginer tout ce qui est possible de r aliser mais en vrai pour le commun des mortels c est pas comme a que a se passe Apr s il faut juste que toi tu enfin tu vois c est pour a que je trouve a plus vrai de faire des rapports entre les images et le texte comme ah c est marrant on est partis de l inverse et on arrive que dire oui oui tout est possible parce qu avec le oui oui tout est possible c est comme quand tu dis on a qu supprimer la navigation on a qu supprimer le texte on a qu supprimer les pages Mais l id e est pas de tout supprimer enfin c est d essayer Essayons d accord mais dans ce cas qu est ce qui fait qu on garde un autre truc qu est ce qui fait qu on ne le garde pas c est la que ca devient int ressant quand il faut juste d cider Mais c est nervant les gens qui disent non il faut juste tu fais ce que tu veux il faut tre pr cis un peu Mais ils ne disent pas du tout tu fais tout ce que tu veux Attend il y a de l art partout il suffit de mettre deux choses a c t pour le faire Oui mais ca c est toi qui le traduis par je fais comme je veux O
64. it D sinvolte Partial Sonnet Olfactif Gustatif Tactile Visuel Auditif T l graphique Ode Permutations par groupes crois sants de lettres Permutations par groupes croissants de mots Hell nismes En sembliste D finitionnel Tanka Vers libres Translation Lipogramme Angli cismes Prosth ses penth ses Paragoges Parties du discours M tath ses Par devant par derri re Noms propres Loucherbem Javanais Antonymique Macaronique Homophonique Italianismes Poor lay Zanglay Contrep teries Botanique M dical Injurieux Gastronomique Zoologique Impuissant Mo dern style Probabiliste Portrait G om trique Paysan Interjections Pr cieux Inattendu GEORGES PEREC ET RAYMOND QUENEAU Hypertextes Le style la mise en forme et la mat rialit du texte GENETTE G rard Seuils Paris Seuil coll Points Essais deux mille deux quatre cent vingt six pages Cahier C COPELAND Mathieu Suite pour exposi tion s et publication s premier mouvement Paris ditions Jeu de Paume deux mille treize quatre vingt douze pages Cahier D CHARTIER Roger Les mat rialit s du texte crire et publier dans l Europe moderne Coll ge de France en ligne Cours Amphith tre Halbwachs janvier deux mille treize http www college de france fr site roger chartier course 2013 01 10 10h00 htm page consult e le huit janvier deux mille treize Cahier E CRIRE PROTOCOLE PLASTIQUE Poem Schema
65. it des trucs non parce que Ah ouais s il y avait un partir de l j ai commenc regarder un peu tous ces trucs sur l Ou lipo et l criture protocolaire parce que c tait encore une autre mani re de d composer le langage et d essayer Et puis surtout de se d barrasser de cette sorte de moment o on n a pas le choix c est un peu impos tous ces seuils a c est vrai que a conditionne compl tement la lecture et qu on n a pas du tout le choix Oui d tre conditionn par la lecture mais apr s il y a des mani res de De s en manciper De jouer avec Apres c est moi je sais pas moi tu vois l Oulipo c est tr s marrant et c est passionnant mais ca reste beaucoup trop un tat de recherche au final et c est ca qui est frustrant parce qu en vrai c est pas viable parce que l information Enfin je sais pas Peut tre que ca d pend vraiment des gens mais tu vois quand tu lis un truc tu recherches une information m me si c est un roman Mais a je sais pas moi je ne suis pas trop d accord Par exemple Non moi quand je lis Raymond Queneau mais m me pas forc ment Exercices de Style ce qui m excite c est c est la mani re dont il crit c est a qui fait que je gobe Zazie dans le M tro Non mais bien s r mais regarde quand tu vas quand quand tu pars en voyage bien videmment c est beaucoup mieux quand t y vas en bateau qu en m tro mais quand m me le but c est de partir
66. les m thodes de d sorientation peuvent tre utilis es pour r inven ter notre relation normative au langage Kenneth Goldsmith J ai r cemment t pris de sympathie pour le personnage d un dessin anim qui revendiquait le transfert de x quantit de m gabits physiquement puis apr s une journ e enti re de t l chargement Le simple acte de d placer une information d un endroit un autre constitue aujourd hui un acte culturel signifiant en soi La plupart d entre nous passent chaque jour des heures d placer du contenu dans diff rents contenants Certains d entre nous appellent ca l criture Option E Les crivains n crivent pas les livres ils composent des textes qui deviennent des objets manuscrits grav s imprim s et aujourd hui informatis s Souvent le plus souvent peut tre les choix quand la graphie des mots l orthographe ou la ponctuation ne sont pas leur fait mais le r sul tat des pr f rences ou des habitudes des diteurs des imprimeurs des cor recteurs ou des compositeurs Faire retour la mat rialit ancienne des textes afin de ne pas les trahir est donc n cessairement rappeler que les auteurs n crivent pas les livres et que ceux ci sont le produit des nombreuses d ci sions et des nombreux gestes qui conf rent l oeuvre son existence imprim e On parlait avec les autres de la mani re dont on a travaill pour nos m moires J ai l impression que le mien s est crit
67. like you know if my work has made this kind of a turn you know and it s been a turn not so much against you guys um but against kind of the gal lery system because I really felt like the last piece at your show like I said in that talk you know it just was fuckin you know it just just nobody got it you know it just really went over people s heads and I was pissed I m still pissed I m still really pissed at people s inability in the artworld to handle reading and language I m really you know and I could say easily just say fuck it It just happens that Raphael s a poet and a sensitive guy and got tuned into this You know but you know I m still pissed It didn t sell it didn t get any any any attention it just you know completely got lost and it was a good piece and I still believe that it was a really really excellent piece You know it did things with language but it was too um linguistically and I think intellectually ambitious for the artworld KENNETH GOLDSMITH Hypertextes Pour une correspondance imm diate entre langage oral et crit GILL Eric Un essai sur la typogra phie Paris Ypsilon diteur coll Biblioth que typographique mille neuf cent trente six cent quatre vingt quatre pages Cahier A PITMAN Isaac Isaac Pitman s Shorthand Instructor New York Isaac Pitman and Sons mille neuf cent dix neuf trois cent cinquante pages Cahier A Cahier D STEIN Gertrude On Punctuation Ham burg Abaton Books deux
68. lle est interpr t e Le morceau a t crit en principe pour le piano et est structur de trois mouvements principaux Sur la partition chaque mouvement est pr sent au moyen de chiffres romains I II et IIT et est annot TACET il se tait en la tin qui est le terme utilis dans la musique occidentale pour indiquer un ins trumentiste qu il doit rester silencieux pendant toute la dur e du mouvement Une note de John Cage compl te cette partition Le titre de cette uvre figure la dur e totale de son ex cution en minutes et secondes Elle fut ex cut e par David Tudor pianiste qui signala les d buts des parties en fermant le couvercle du clavier et leurs fins en ouvrant le couvercle L uvre peut cependant tre ex cut e par n importe quel instrumentiste ou combinaison d instrumentistes et sur n importe quelle dur e Avec 4 33 le travail de John Cage me semble se rapprocher de ce lui des auteurs naturalistes et de l criture conceptuelle Cette pi ce refl te la richesse de ce qui est d j pr sent autour de nous et que nous ne savons pas couter Kenneth Goldsmith dit dans I love speech La beaut de tout ca c est que Cage a besoin de faire si peu rien en r alit pour faire que ce tournant s op re dans nos esprits Il ouvre simplement la fen tre et allume son enregis treur Cage est un ma tre dans l art de simplement observer les choses White Paintings Au premier regard on r duit les White
69. lus par rapport au fond La forme en l occurrence elle est tellement forte parce que rien qu en le lisant t as compris parce que rien qu en le lisant les phrases se mettent r sonner dans ta t te directement Mais qui faisait a c tait pas Flaubert qui avait un gueuloir Il crivait ses phrases et apr s pour voir si elles taient bien il allait les crier dans une pi ce tr s fort pour voir a me dit quelque chose Un gueuloir Mon ordinateur marche plus Sans la relation de l auteur au lecteur Italo Calvino j ai l impression que c est le plus direct et le plus assum Il y a aussi un livre mais l ca c est con mon ordinateur marche plus je peux pas te le montrer la page qui prend conscience d elle m me mon exemple l c est Louis Luthi c est un livre dans lequel il commente le le les tous les diff rents types de page qu on peut avoir les pages noires les pages blanches ah qu est ce qu il y a d autre les pages de chiffres les pages de ponctuation et il il fait un peu comme Italo Calvino sauf que lui il le fait visuellement il analyse la mani re dont la page prend conscience de son tat d criture et ca ca rejoint l analyse des conventions physiques du livre et de tout ce qui enferme le texte avant qu on puisse y avoir acc s G rard Genette dans Seuil je sais pas si t as lu les petits bouts l j ai m me pas crit un passage j ai juste essay de r sumer ce qu il disait il parle de tous les seuils du text
70. mentation de signifiants appauvris par la publicit BENJAMIN H D BULLOCH Hypertexte GENETTE G rard Palimpsestes Paris Seuil coll Points Essais mille neuf cent quatre vingt douze cinq cent soixante pages Cahier C Relations de citation plagiat allusion reproduction BUCHLOH Benjamin H D Allegorical procedures Appropriation and montage in contemporary art Artforum septembre mille neuf cent quatre vingt deux page quarante quatre Cahier D COPELAND Mathieu Carte mentale pour une exposition Lausanne Catalogue dit par Mathieu Copeland et Philippe Decrauzat pour l exposition Avant il n y avait rien maintenant on va pouvoir faire mieux deux mille onze Disponible sur http www mathieucopeland net Cahier D PARLER CHANGE DE BONS PROC D S From further to Nowhere Dans cet entretien vid o film et r alis par Michel Aphesbero Stuart Bailey aborde ses pratiques plurielles d diteur designer Ce qui m a int ress e dans cet entretien au del des questions de fond soulev es par Stuart Bailey c est la forme choisie par Michel Aphesbero pour aborder ces sujets Le film dure une quarantaine de minutes au cours desquelles Aphesbero montre Bailey un certain nombre de textes livres images affiches choisies et group es au pr alable Cette mani re d amener la conversation me rappelle les citations fragment es de Mathieu Copeland le catalogue de reproduction Cartes Mentales pour une
71. mille deux quatre cent vingt six pages Cahier C CHARTIER Roger Les mat rialit s du texte crire et publier dans l Europe moderne Coll ge de France en ligne Cours Amphith tre Maurice Halbwachs janvier deux mille treize http www colle ge de france fr site roger chartier course 2013 01 10 10h00 htm page consult e le dix huit janvier deux mille treize Cahier E L art conceptuel CAGE John 433 Mille neuf cent cinquante deux Partition encre sur Papier New York The Museum of Modern Art Acquis par Henry Kravis en l honneur de Marie Jos e Kravis deux mille douze CRIRE LES PROTOCOLES IMPLICITES Les Nouvelles Impressions d Afrique En cherchant Genette la biblioth que du centre Pompidou j ai trouv une autre forme d criture sous contrainte chez Raymond Roussel J ai lu quelques passages cherch des informations sur ses m thodes trouv ca Dans Comment j ai crit certains de mes livres 1935 Raymond Roussel explique les m canismes de son criture imaginaire en insis tant notamment sur l homophonie la paronymie les m tagrammes pratiques relevant de la langue des oiseaux les bouts rim s contrainte formelle essen tiellement po tique au c ur de la dialectique entre n cessit et signification de la langue l ench ssement mode d criture consistant placer des incises dans des incises l image de la r gle dite des parenth ses en calcul alg brique Son faible succ s a
72. mouvement de l criture Conceptuelle ap plaudit Le livre comme une plate forme pour plonger dans la r flexion Zola revendiquait que ses crits transcendaient la pure fiction son intention tait strictement naturaliste strictement physiologiste Inspir e par Zola l criture Conceptuelle est le r alisme au del du r alisme elle est hyperr alisme un r alisme litt ral le simulacre incarn d cr t La totalit du langage que nous utilisons est d j cod par un ADN historique politique et social Les crivains essaient tous de construire du sens alors le smogs sont d j si charg s si pleins de significations La r utilisation reformulation suffisent cr er du sens En utilisant cette machine crire d j pleine d un flux de langage continu on peut all ger le poids du succ s ou de l chec de l ego ou de la simple mesquinerie de la paternit qu induit la vision conventionnelle de l criture Peu importe ce qu on fait du langage il sera expressif Comment pour rait il en tre autrement En fait c est presque impossible de ne pas s expri mer avec le langage La po sie conceptuelle ne fait rien arriver de nouveau La po sie conceptuelle est la Suisse de la po sie elle reste neutre Elle croit en l apesanteur morale de l art Si je devais lever mes enfants de la m me mani re que j cris mes livres j aurais t jet en prison il y a bien longtemps L criture conceptuelle est bas e
73. n Ce traitement de la structure du texte prend parfois le dessus sur le texte lui m me et le sens va et vient entre ces deux couches de langage ST PHANE MALLARM ET CLAUDE SIMON Hypertextes La d construction des conventions du livre la fragmentation des seuils de lecture GENETTE G rard Seuils Paris Seuil coll Points Essais deux mille deux quatre cent vingt six pages Cahier C COPELAND Mathieu Suite pour exposition s et publication s premier mouvement Paris ditions Jeu de Paume deux mille treize quatre vingt douze pages Cahier D a a commenc l crois que a a commenc maintenant Est ce que quand tu renifles il faut que je Non je crois que les bruits non parce que c est pas tr s int ressant mais par exemple c est un peu plus int ressant pour la mani re dont on parle Alors du coup t as d j un peu lu mon truc le premier texte dont je parle c est un bouquin de Jost Hochuli il parle un peu de des des des de des petits l ments qui permettent de rendre la lecture plus agr able et pour lui la forme doit toujours tre au service de la lisibilit et l et l bon ce qui est marrant dans le fait que je parle de ca enfin je crois hein c est le fait que c est pas du tout le genre de le de lecture qu on lit habituellement apr s toutes les les Ouais Lectures qu on lit habituellement apr s toutes les lectures qui concernent l art conceptuel Mais c est c est c
74. nts types de textes J aime penser que toutes mes illustrations consistent en des textes J ai l intention de tous les inclure en les retapant dans le fil de mes r flexions et d une conversation autour de ces d couvertes 2 La notion de code alphanum rique rejoint celle d hyperlien et celle de mes hypertextes que j ai un moment imagin traiter informati quement pour que ces liens mentaux que je fais entre mes r f rences puissent fonctionner comme des hyperliens num riques 3 Dans mon m moire j ai eu envie d abolir la narration de chacun des textes que je pr sente en s lectionnant et morcelant tous ces contenus dans le fil de mes recherches MATHIEU COPELAND Hypertexte GENETTE G rard Palimpsestes Paris Seuil coll Points Essais mille neuf cent quatre vingt douze cinq cent soixante treize pages Cahier C Relations de citation plagiat allusion reproduction BUCHLOH Benja min H D Allegorical procedures Appropriation and montage in contemporary art Artforum septembre mille neuf cent quatre vingt deux pages quarante quatre cinquante six Cahier D COPELAND Mathieu Carte mentale pour une exposition Lausanne Catalogue dit par Mathieu Copeland et Philippe Decrauzat pour l exposition Avant il n y avait rien maintenant on va pouvoir faire mieux deux mille onze Disponible sur http www mathieucopeland net Cahier D Analyse des seuils de lecture du paratexte GENETTE G rard Seuils Paris Seuil
75. ode d existence verbal ou autre comment les caract ristiques de son instance de communica tion de qui qui et le fonctions qui animent ce message pour quoi faire Les l ments du paratexte Le p ritexte ditorial formats collections couver tures et annexes pages de titres et annexes composition nombre de tirages Le nom de l auteur Lieu Onymat Anonymat Pseudonymat Les titres Le pri re d ins rer Les d dicaces Les pigraphes L instance pr facielle Les intertitres Les notes de bas de pages et autres l gendes Mon m moire est reli sous forme de cahiers mais j ai eu envie un moment de montrer mes planches dans une bo te sur des feuilles volantes pour que tous les chos se fassent d eux m mes et pour que tous les chemins soient possibles J ai finalement pr f r guider un peu ces d couvertes mais j ai vo lontairement laiss certains de ces l ments du paratexte s effacer J avais envie qu on puisse se plonger dans n importe quel texte et tre amen aux autres dans n importe quel ordre J ai progressivement effac la navigation les num ros de page et le sommaire G RARD GENETTE Hypertextes Rupture avec les conventions graphiques MALLARM St phane Un coup de d s jamais n abolira le hasard La Nouvelle Revue fran aise mille neuf cent quatorze Cahier A SIMON Claude Le jardin des plantes Paris Les ditions de Minuit mille neuf cent quatre vingt sep
76. odes qui se fait volontairement Mallarm un coup de d s jamais n abolira le hasard c est l il y a plein d autres choses dans ce bouquin l c est un des premiers qui sans aller jusqu abolir les lettres donne une structure visuelle qui compte pour le sens au mot Oui Et il les rend figuratifs alors qu ils ne le sont pas Du tout Comme nous l expliquait ce brave Eric Gill Mais apr s c est un peu prendre le probl me au pied de la lettre quand m me Je sais plus o il est Mallarm Parce qu apr s il y avait aussi un autre livre de Claude Simon qui tait trop beau je crois qu il est l le Jardin des Plantes L c est une narration assez classique La structure du jardin des plantes tu veux dire les parterres Oui la structure de sa balade parmi les parterres Je trouvais ca trop cool et c est vrai que c est une mani re moins r volutionnaire de se servir du langage comme si c tait des blocs C est marrant mais moi je trouve apr s c est que tu vois c est que le probl me c est que on est un peu conditionn par cet h ritage de savoir condi tionner les lettres et les formes m me si tu sais pas lire tu reconnais les lettres avant de reconna tre l intention du mec qui les a mis en forme de parterre et c est toujours plus logique instinctivement de se mettre dans le texte que de se mettre dans la mise en page et donc pour moi ca c est pas c est pas tellement un chamboulement enfin tu voi
77. on de ce qu est l criture litt raire l apparition des notions de propri t intellectuelle de singularit de sacre de l crivain ROGER CHARTIER Hypertextes Analyse des seuils de lecture du paratexte GENETTE G rard Seuils Paris Seuil coll Points Es sais deux mille deux quatre cent vingt six pages Cahier C De l importance des r gles typographiques STEIN Gertrude On Punctuation Hamburg Abaton Books deux mille Cahier D L appr hension du texte sous l angle de sa correction typographique HOCHULI Jost Detail in typography New edition Londres Hyphen Press deux mille huit soixante douze pages La confusion entre les notions d auctorialit et de traitement de texte COPELAND Mathieu Suite pour exposition s et publication s premier mouvement Paris ditions Jeu de Paume deux mille treize quatre vingt douze pages Cahier D GOLDSMITH Kenneth I love Speech Poetry Foundation en ligne Essai janvier deux mille sept http www poetryfoundation org article 179027 page consult e le douze novembre deux mille treize Cahier D CRIRE LE FRAGMENT ET LA TOTALIT crit et culture dans l Europe moderne Apr s avoir cout le cours de Roger Chartier au coll ge de France j ai cherch une trace crite de cette conf rence et trouv un pdf dans lequel une autre partie des r flexions de Roger Chartier propos de la mat rialit du texte a attir mon attention Il y parl
78. on va pouvoir faire mieux deux mille onze Disponible sur http www mathieucopeland net Cahier D CRIRE LA FRAGMENTATION ET LE MONTAGE Allegorical procedures Ce texte m a aid e glisser de mes lectures d autres formes Certaines parties de ce texte m ont fait l effet d une r vision de mon programme d histoire de l art mais d autres m ont interpell e et voqu de nou veaux liens entre l criture conceptuelle telle que la d crit Kenneth Goldsmith et d autres formes artistiques Depuis les d buts de sa conception il semble que les inventeurs de la strat gie du montage taient conscients de l inh rence de sa nature all gorique pour parler publiquement avec un sens cach Dans son tude sur Baudelaire Walter Benjamin pr voyait d crire un chapitre intitul La Marchandise comme Objet Po tique et dans un des fragments de ce texte on trouve une description presque programmatique de l esth tique du montage collage de Johnny Heartfield George Grosz Hausmann La d valuation de l objet dans l all gorie est surpass e dans le monde des objets par les marchan dises Les embl mes deviennent des marchandises Au moment o il crivait a la perception des objets banals comme embl me porteurs de sens s tait d j ef fectu e dans les ready made de Duchamp et dans les collages de Schwitters o le langage et l image taient rendus all goriques par les techniques de montage de juxtaposition et de frag
79. oser des directions de lecture extr mement pr cises tout en tant extr mement diff rentes Tu parles tout doucement pour pas qu on t entende C est parce que je suis pas trop s re de la conclusion de ma phrase Ahaha non mais en plus on s en fout hein l on est en train de faire en sorte de dire que des trucs intelligents mais apr s on peut couper tout ce qu on veut hein si ca Mais de toutes fa ons je pense que a fait L apr s de toutes fa ons on a balay d autres trucs qui sont apr s on est pas oblig es de faire un truc exhaustif apr s les relations enfin G rard Ge nette avec Seuil enfin les seuils de lecture je les vois comme la relation du texte son livre Ok Et apr s a m a amen e Palimpseste un autre livre de Genette qui en a crit des millions Environ Sur les relations des textes entre eux Un palimpseste la d finition enfin le vrai mot c est un parchemin dont a gratt la premi re inscription pour la cacher pour en mettre une autre Et pareil il num re un peu tous les types de relations qu il y a entre les diff rents textes donc donc a inclut la notion de plagiat de citation de Toutes les relations entre les textes quand j ai lu ce truc j ai pas trop d velopp dans dans ce que j ai crit mais quand j ai lu tous ces trucs ca m a lib r e moi pour continuer crire mon m moire du coup j ai eu aucun probl me avec paraphraser voler cit
80. peux pas nier l int r t de la hi rarchie des informations Non c est s r que non c est juste que dans certains cas c est n cessaire tous ces trucs d ailleurs c est pour ca qu ils existent le fait Dans quel cas ce serait n cessaire qu ils existent pas Par exemple l dans ce livre que j ai lu o tout tait un peu chamboul comme ca ca m a fait vraiment vraiment entrer dans le livre diff remment ou dans le cas du livre de Claude Simon dans le jardin des plantes je l ai pas lu pas dans cette forme l mais le fait de le lire dans cette forme l je pense vraiment que ca m a Ah oui non mais a c est s r mais tu vois c est encore une contrainte ca enfin c est encore une direction de lecture Oui mais pour moi le message que j en tire c est pas qu on doit donner aucune direction de lecture c est qu on doit s manciper de celles qui sont ta blies par tous les livres alors que tous les livres sont tellement diff rents Oui a c est vrai mais il faut trouver un point d quilibre Ouais Entre la condition de lecture et celles qui sont C est pour a que je commence par parler de ce cher Jost Hochuli mais en tous cas c est marrant et perturbant d tre face d autres types de lectures et m me quand c est dans le fond du texte genre Italo Calvino 1 casse quelque chose tu vois c est comme si il mettait pas de pr face crite par quelqu un d autre DU TRAITEMEN
81. plus simple et cool aux mots si les mots taient une correspondance directe avec le avec ce avec un truc visuel si les mots taient une correspondance directe avec un truc sonore Oui mais tu vois apr s ca d pend de trop de crit res parce qu il y a les r gles qu on s est impos s en utilisant un alphabet aussi absurde soit il de toutes facons c est pour r gler une bonne fois pour toutes les diff rences de perception enfin on n entend pas du tout de la m me fa on enfin il y a des sons qu on entend pas pareil et donc si on les retranscrivait comme on les entendait personne pourrait comprendre enfin c est le principe d un d une d un langage LE SENS ET LE STYLE GEORGES P REC RAYMOND QUENEAU DAN GRAHAM G RARD GENETTE RAYMOND ROUSSEL ET MICHEL LEIRIS CAHIER B CRIRE LES PROTOCOLES STYLISTIQUES Trente cinq variations sur un th me Dans Trente cinq Variations sur un th me de Marcel Proust George Perec propose des variations stylistiques autour de certaines des contraintes oulipiennes Le texte souche Longtemps je me suis couch de bonne heure incipit du roman la recherche du temps perdu de Marcel Proust subit ainsi trente cinq variations 00 Le texte souche Longtemps je me suis couch de bonne heure 01 R organisation alphab tique B CC EEEEEEEE G HH I 1 MM NNN OOO P R SSS T UUU 02 Anagramme H Jules ce m me chenu de Proust songe bien 03 Anagramme un autre Je
82. pues en cours d impression Les correcteurs inter viennent g n ralement sur les manuscrits des crivains contemporains ou pour l tablissement de textes classiques Sur des textes vulgaires il peuvent m me intervenir dans l criture Ici Roger Chartier nous donne l exemple des livres de Dante compos s et imprim s partir de manuscrits qui ont t toscanis s r gularis s jusque dans les normes linguistiques pour leur lieu de publication Les correcteurs apparaissent eux aussi comme un figure essentielle pour la ma t rialit du texte Enfin ces derniers corrigent les preuve imprim es partir d une copie qui leur a t remise Quelle copie les auteurs transmettent il Les correcteurs travaillent tr s rarement partir de manuscrits autographes mais g n ralement partir de copies tablies par des copistes professionnels des scribes Nous avons donc au dessus des choix de l auteur des alt rations du copiste du censeur de l atelier typographique du ma tre imprimeur du compositeur puis du correcteur Roger Chartier nous donne une nouvelle fois l exemple de Dante auteur pour lequel la ponctuation autographe se trouve tre tr s diff rente de ce qu on connait de ses ditions Apr s le XVIII si cle on voit se d velopper une conscience chez les auteurs qui se mettent conserver les traces du processus de cr ation consti tuer pour eux m me leur propre archive litt raire une nouvelle d finiti
83. ra Oh I see OK So anyway we were gonna yak about some art stuff Um Can I get a water Thanks it s alright Well first off um I finished my book that I ve been working on for three years and I m really happy that it s done Completely Well it s been seen as some kind of a weird side project He wanted to make three cases where the writing has is the activity So I mean it s 1 I can t define that book Sometimes I think it s a big book of poetry sometimes I think it s a reference book some times I think it s a conceptual art piece You know it never I haven t been able to pin it yet really and it s and it s flowed in and out of different contexts like I believe that the book when Geoff publishes it will be received by the poetry world by the writing world that I m involved with You know like 73 Poems it got really juiced in the music world we got major juice We got really major juice in the literary world also from a great top critic And of course the art the way that thing toured and got you know a mountain of press It seemed to me that it did well on those three fronts as well So I think that what I m saying it that I can t you know 1 I can t like deny any aspect of my production which includes you Maybe you re right maybe you re right but maybe you re right you know but you know Yeah Yeah Yeah Yeah Well let s see um in some ways it wasn t that important to me In some ways
84. rce que je suis graphiste que finalement tu vois la r ponse ma question de comment lire crire et parler en m me temps et comment ca marche et qu est ce qu on en fait et tout ca l id e que crire ca puisse tre de faire du traitement de texte d placer les informations et les faire cohabiter et les m langer traiter vraiment du texte et Mais ca c est comme la la C est pour ca que je fais du graphisme c est parce que c est c est genre mettre en sc ne et poser les choses Une fois que tu poses deux trucs a c t et que tu signifies par la mise en sc ne que t as fait expr s de les mettre c t l c est s r il y a du du du sens qui se cr e et t en es l auteur mais aussi aussi bien t en es l auteur et c est toi qui l a maitris aussi bien aussi bien tu les laisses compl tement libres d inter pr tation et c est l que ca devient int ressant et c est c est un peu une facon de cr er qui est commune pas mal de disciplines quand m me et c est vrai que D un coup ca m a fait repenser un livre de l pour le coup c est vrai ment deux graphistes ils ont m me pas confront des choses ils ont juste trouv un livre sur Bruce Lee dans la rue en Chine genre ils ont enlev tout tout tout le texte et il y a juste les images qui restent leur emplacement initial et le livre il est trop mignon et leur emplacement initial avec leur vieille trame d gueulasse et voila mais voil m me genre le graphisme a peut tre ju
85. res Il y a quelque chose de d lectable prendre un livre pais et le transformer en petits morceaux Quand on s lectionne certaines parties d un texte on abolit sa narration Quand on supprime les notes de bas de page et d explication le texte bascule de l utilitaire vers le po tique J ai d velopp une obsession autour de la quantit de langage qu on produit Que se passerait il si tout ce langage se mat rialisait sous une forme ou une autre J ai pens la plus grande temp te de neige que nous ayons connue New York il y a quelques ann es Le service de la voirie tait arriv avec un engin qui avait envoy toute la neige dans des camions bennes Les camions ont pris ensuite la direction du fleuve et d vers la neige dans l eau Les camions bennes pourraient ils d verser notre langage dans le fleuve Ou de m me que la neige fond en tombant dans l eau ils trouveraient un moyen d vacuer notre langage peut tre en le stockant dans les ch teaux d eau en vue de son utilisation ext rieure 1 Consid rer mon activit en tant qu auteur de ce m moire comme du traitement de texte me plait me semble coh rente je d place d coupe r organise m immisce dans les textes que je lis Cet aspect m a amen e des pr cisions concernant la mise en forme C est partir de ce moment l que j ai d cid que toutes mes r f rences seraient mises plat et que je n avais pas l in tention de diff rencier mes diff re
86. s Le rapport au lecteur explicit CALVINO Italo Si Par une Nuit d Hiver un Voyageur traduction de Dani le Sallenave et Fran ois Wahl Paris ditions du Seuil mille neuf cent quatre vingt un cent vingt et une pages Cahier C L analyse des conventions physiques du livre GENETTE G rard Seuils Paris Seuil coll Points Essais deux mille deux quatre cent vingt six pages Cahier D La page blanche comme reflet du contexte CAGE John 4 33 Mille neuf cent cinquante deux Partition encre sur Papier New York The Museum of Modern Art Acquis par Henry Kravis en l honneur de Jos e Kravis deux mille douze Cahier D RAUSCHENBERG Robert Rauschenberg White Painting sept panneaux mille neuf cent cinquante et un Huile sur Toile Collection de l ar tiste Cahier D La relation la mat rialit de l crit CHARTIER Roger crit et eultures dans l Europe moderne Coll ge de France en ligne Essai janvier deux mille treize http www college de france fr media roger chartier UPL29379 Roger Chartier cours 0708 pdf page consult e le huit janvier deux mille treize Cahier E LIRE DU LECTEUR AU LIVRE Seuils Dans Seuils G rard Genette parle des seuils du texte litt raire qu il appelle paratexte pr sentation ditoriale nom de l auteur titres d dicaces pigraphes pr faces notes interviews et entretiens confidences plus ou moins calcul es et autres avertissements en quatri me d
87. s pieds sur un coussin sur deux coussins sur les bras du canap sur les oreilles du fauteuil sur la table th sur le bureau le piano la mappemonde Mais d abord te tes chaussures si tu veux rester les pieds lev s sinon remets les Mais ne reste pas l tes chaussures dans une main et le livre dans l autre R gle la lumi re de fa on ne pas te fatiguer la vue Fais le tout de suite car d s que tu seras plong dans la lecture il ny aura plus moyen de te faire bouger Arrange toi pour que la page ne reste pas dans l ombre un amas de lettres noires sur fond gris uniforme comme une arm e de souris mais veille bien ce qu il ne tombe pas dessus une lumi re trop forte qui en se refl tant sur la blancheur crue du papier y ronge l ombre des caract res comme sur une facade le soleil du sud midi Essaie de pr voir d s maintenant tout ce qui peut t viter d interrompre ta lecture Si tu fumes les cigarettes le cendrier port e de main Quoi encore Tu as envie de faire pipi toi de voir ITALO CALVINO Hypertextes Le rapport au lecteur explicit LUTHI Louis Pri re d ins rer Amsterdam Roma Publications deux mille dix cent vingt sept pages Cahier C Les conditions d criture du narrateur GOLDSMITH Kenneth Soliloquy New York Granary Books deux mille un deux cent quatre vingt seize pages Cahier D L analyse des conventions physiques du livre de la page de la lecture dans
88. s je pense que m me les gens dont tu parles plus loin enfin comment il s appelle Kenneth Goldsmith Oui c est ca enfin tu vois ils vont plus loin dans ce d bat l parce que les calligrammes c est c est c est mignon mais ca sert rien Hahaha Haha Non mais aussi que c est quelque chose qu on a beaucoup vu et qu on a du mal a voir avec un oeil neuf mais l dans le cas de Simon c est juste que j avais pas lu ce texte avant de commencer mon m moire En m me temps on est en 2014 hein il serait peut tre temps de passer Non mais c est un truc que j avais pas vu avec mon m moire avant mon m moire et du coup j ai vraiment d couvert ce truc l et ca a vraiment fonc tionn tu vas et viens entre ce que tu lis et ce que tu vois et du coup tu fais gaffe au fait que tes yeux sont pos s sur le texte Mais du coup la limite m me ce que t as fait pour ton ton ton journal l ca va plus dans ce sens l parce que ce qui compte c est pas vraiment La forme des choses Ouais en vrai l si a parle d autre chose et si c tait moins pr cis je pense pas qu on aurait cette sensation de promenade alors que l dans ton truc si t essaies de lire une page au bout de trois minutes tu vas avoir cette impres sion que tu voulais d crire quand t arrives ce point je sais plus comment ca s appelle Et c est peut tre comme ca qu il faudrait le prendre Apr s est ce que l t avais d j d
89. s les notes de bas de page et du coup l je lisais un mot sur deux de la navigation je le manquais dans le texte et Ouais ouais c est compl tement contraint mais c est encore un ensemble de r gles qui fait qu on peut communiquer avec le tu vois si si tu sais pas qui a dit ce que tu lis par exemple ca peut tre n importe qui et en fonction de la personne que c est si c est une petite fille de trois ans ou alors euh je sais pas Non non c est s r mais lui on les avait qui l avait dit c est un truc qui Lui il changeait juste la forme Oui je sais pas si il a fait a c est quand m me dans cette id e l de au cune contrainte prends ce que tu veux prendre dans ce que j cris parce que de toute facons il y a pas de je et que Mais toi j ai l impression que tu vois ca comme une esp ce de mensonge mais moi je le vois comme Mais c est pas un mensonge c est pas la totale v rit parce que Moi je vois m me pas l id e comme Nous on va faire un truc parfaite ment objectif je crois pas du tout que ce soit le but Non mais c est pas juste une question d objectivit c est juste parler de ces contraintes de lecture et de ces directions qui sont hyper violentes le le a manque si elles y sont pas clairement tu peux pas a existe pas de se lancer comme ca sans rien qui t attend derri re et tu sais pas ce que tu fais enfin dans un monde pratique ca marche pas Je sais pas si je suis d accord Mais tu
90. soliloquy page consult e le douze novembre deux mille treize GOLDSMITH Kenneth Soliloquy New York Granary Books deux mille un deux cent quatre vingt seize pages GOLDSMITH Kenneth If I were to raise my children the way I write my books I would have been thrown in jail long ago Poetry Foundation en ligne Essai avril deux mille dix http www poetryfoundation org harriet 2010 04 if i were to raise my children the way i write my books i would have been thrown in jail long ago page consult e le vingt et un novembre deux mille treize BUCHLOH Benjamin H D Allegorical procedures Appropriation and montage in contemporary art Artforum sep tembre mille neuf cent quatre vingt deux pages quarante quatre cinquante six BAILEY Stuart Un entretien film et r alis par Michel Aphesbero From further mille neuf cent soixante sept to nowhere mille neuf cent soixante dix sept and beyond deux mille sept Entretien film trente huit minutes et trente secondes Rosa b en ligne D cembre deux mille huit http www rosab net page consult e le douze d cembre deux mille treize CAGE John 433 Mille neuf cent cinquante deux Partition encre sur Papier New York The Museum of Modern Art Acquis par Henry Kravis en l honneur de Marie Jos e Kravis deux mille douze RAUSCHENBERG Robert Rauschenberg White Painting sept panneaux mille neuf cent cinquante et un Huile sur Toile Collection de l artiste GOLDS
91. ste d exposer un truc que t as trouv par terre de le montrer bon oui un tout petit peu diff remment mais vraiment peine c est presque direct Oui Qu est ce qu il y a d autre d important bon il y a toutes les questions qui concernent la ponctuation ca c est des trucs sur lesquels je suis tomb e compl tement par hasard parce qu il y avait toujours un peu des textes l dessus dans ce que je lisais le texte de Gertrude Stein qui m a fait m ga rigoler dans lequel elle juge vraiment les caract res Ouais alors elle elle Elle y va pas avec le dos de la cuill re Attend qu est ce qu elle a dit sur le point d interrogation 7 Elle a dit que quand une phrase est interrogative ca se voit et c est pas la peine de mettre un point d interrogation et que c est laid Oui voil c est laid Non mais est ce que c est une blague Haha mais moi j h site entre je trouve ca g nial et je Oui mais bien s r les gens odieux on les trouve g niaux mais l elle va quand m me trop loin enfin tu vois porter toute ton analyse sur le fait que tu trouves un truc laid et que du coup on devrait le supprimer de la Terre pour d autres raisons c est c est un peu grossier Non mais c est peut tre aussi une mani re de dire enfin moi c est aussi ca que ca m a fait penser pas seulement pas gratuitement que le langage contient d j la forme exclamative et qu il faut peut tre juste bien le lire et bien l
92. sur l identit elle pr f re simplement utiliser l identit de quelqu un d autre Certaines id es soulev es ici ont t particuli rement importants lors de mes choix de mise en forme L criture conceptuelle ne revendique aucune originalit Au contraire elle emploie intentionnellement des techniques pour effacer l ego en utilisant la non cr ativit la non originalit l illisibilit l ap propriation le plagiat la fraude le vol la falsification comme pr ceptes et la gestion d information le traitement de texte les bases de donn es la transcrip tion comme m thodologies KENNETH GOLDSMITH Hypertextes Pour une correspondance imm diate entre langage oral et crit GILL Eric Un essai sur la typogra phie Paris Ypsilon diteur coll Biblioth que typographique mille neuf cent trente six cent quatre vingt quatre pages Cahier A PITMAN Isaac Isaac Pitman s Shorthand Instructor New York Isaac Pitman and Sons mille neuf cent dix neuf trois cent cinquante pages Cahier A Cahier D Relations de citation plagiat allusion reproduction BUCHLOH Benjamin H D Allegorical procedures Appropriation and montage in contemporary art Artforum septembre mille neuf cent quatre vingt deux pages quarante quatre cinquante six Cahier D COPELAND Mathieu Carte mentale pour une exposition Lausanne Catalogue dit par Mathieu Copeland et Philippe Decrauzat pour l exposition Avant il ny avait rien maintenant
93. t trois cent soixante dix sept pages Cahier A Rupture avec les conventions stylistiques P REC Georges 35 variations sur un th me de Marcel Proust Paris Le Magazine litt raire Num ro neuf mille neuf cent soixante quatorze Cahier B QUENEAU Raymond Exercices de style Paris Gallimard coll Folio mille neuf cent quatre vingt deux cent cinquante huit pages Cahier B Rupture avec la tradition crite GOLDSMITH Kenneth Language New Roles Poetry Foundation en ligne Essai avril deux mille onze http www poetryfoundation org harriet 2011 04 languages newest role page consult e le vingt et un novembre deux mille treize Cahier D Mise en avant de ces conventions formelles COPELAND Mathieu Suite pour exposition s et publication s premier mouvement Paris ditions Jeu de Paume deux mille treize quatre vingt douze pages Cahier D LIRE LES TEXTES ENTRE EUX Palimpsestes Un palimpseste est un parchemin dont on a gratt la premi re inscription pour en tracer une autre qui ne la cache pas tout fait en sorte qu on peut y lire par transparence l ancien sous le nouveau On entendra donc au figur par palimpsestes plus litt ralement hypertextes toutes les oeuvres d riv es d une oeuvre ant rieure par transformation ou par imitation Dans Palimpsestes Genette explore la notion d hypertexte qu il appelle aussi la Transtextualit qu il d finissait d j grossi rement par tout ce qui le met
94. t pas des contenants c est des c est des mediums Enfin si c est le m me rapport qu entre contenant contenu figur figurant En fait vraiment la seule chose qui me perturbe un peu dans tous ces textes c est que m me si c est pas dit clairement j ai quand m me l impression que l id e c est Oh mon dieu mais c est tellement absurde de s imposer des contenants alors que la pen s e pourrait tre tellement libre mais Non c est pas tout fait ce que je comprends par exemple apr s quand on arrive enfin il n y a pas que ca Mais quand on arrive a l criture concep tuelle ce qu ils disent c est que Ce qui existe d j dans le langage est d j suf fisamment riche Enfin tu vois l c est juste utiliser des sens qui existent d j et puis les montrer Quand ils disent qu ils retranscrivent un match de hockey et que c est ca un texte conceptuel L il y a aussi et si tu veux on fait une pause de ca parce que il y a aussi Tous les trucs sur G rard Genette Ah oui aussi il y avait juste un autre truc Quand est ce que tu parles de r alisme d j C est dans l art conceptuel l criture conceptuelle Tu voulais dire quoi sur G rard Genette l avais un autre truc a dire Non mais parce que tu vois il parlait du r alisme comme si ca avait un peu donn une solution ce probl me de contenant contenu et que les auteurs r alistes utilisaient les mots crus et les mots justes mais aujourd hui avec le
95. tion inutile de la forme interrogative Le catalogue de Mathieu Copeland m a amen e lire des morceaux de Gertrude Stein notamment cet essai sur la ponctuation qui m a int ress e principalement pour la mise en forme de mon m moire je pense n utiliser que des virgules et des points et peut tre d abandonner les points d exclamation d interrogation points virgules mais en tout cas les guillemets qui d notent dans l id e de morceler et abolir les lois de la citation GERTRUDE STEIN Hypertextes Elle est cit e par Mathieu Copeland COPELAND Mathieu Suite pour exposition s et publication s premier mouvement Paris ditions Jeu de Paume deux mille treize quatre vingt douze pages Cahier D La question de la ponctuation dans la perception du texte P REC Georges 35 variations sur un th me de Marcel Proust Paris Le Magazine litt raire Num ro neuf mille neuf cent soixante quatorze Cahier B MALLARM St phane Un coup de d s jamais n abolira le hasard La Nouvelle Revue francaise mille neuf cent quatorze Cahier A L abolition totale de la ponctuation GOLDSMITH Kenneth Soliloquy New York Granary Books deux mille un deux cent quatre vingt seize pages PARLER DES TOMBEREAUX DE MOTS I love Speech En 1996 j ai crit un livre intitul Soliloquy qui tait constitu de chaque mot que j ai prononc pendant toute une semaine du moment o je me suis r veill le lundi matin au moment o
96. tionnels La description et le langage Supposons que vous d criviez un objet vous prenez par exemple un paquet de cigarettes un paquet de gauloises o est la beaut pour vous La beaut va tre dans la fa on dont je vais le d crire Ce paquet ne se pr sente pas seul il n est que le paquet de gauloises si je dis il n est que rectangulaire imm diatement tous les objets rectangulaires du monde vont tre suscit s dans son esprit Si je regarde ce paquet de gau loises je ne vous vois plus je ne vois que lui Au moment o je me mets le d crire il ram ne le monde entier Il y a une richesse infinie dans la nature mais le monde existe par la pens e de l homme et par le langage S il n y a plus de langage plus de conscience pour qui existe la terre Mais pour le cin aste la nature est quelque chose de tr s important et il faut quand m me y penser Sans le dire sans le logos sans les math matiques sans le langage humain s il n y a pas l homme il n y a pas la nature Mais dans le cin ma il y a toujours une sorte d merveillement de vant la beaut naturelle a d pend de qui la filme Le cin aste a d couvert des choses dans la nature que le romancier n y avait pas d couvert ni le peintre Une des choses ph nom nales que nous a apport le cin ma c est le contenant des choses que l oeil humain ne peut pas voir il nous a appris voir des choses
97. u corps principal qui est plac dans les espaces habituellement r serv s au paratexte il suit son fil en se pla ant sur les espaces de titres en imitant les gardes et les notes conventionnelles en d but et fin de livre Je ne me tourne vers la th orie qu apr s avoir r alis que quelqu un avait consacr toute sa vie une question qui m avait peine travers l esprit jusqu alors en 2012 J ai t artiste puis je suis devenu po te et enfin crivain Quand on me pose la question aujourd hui je r ponds que je fais simplement du traitement de texte crire devrait tre aussi simple que faire la vaisselle et tout aussi in t ressant La po sie ultime espace incontest Hunter S Thompson a retap les romans d Heminghway et de Fitzgerald il disait J ai juste envie de savoir quel effet ca fait d crire ces mots l Il est surprenant de constater le peu que les crivains ont faire nous travaillons avec des mots qui sont autant de mati res explosives Je recommande d y toucher le moins possible L criture contemporaine c est l vacuation du contenu L avenir de l criture c est la gestion de la vacuit L avenir de la lecture n est pas dans la lecture Impossible distinguer de l criture le code alphanum rique est le moyen qu internet a trouv pour consolider son emprise sur la litt rature L criture conceptuelle est politique seulement elle pr f re s appuyer sur la politique des aut
98. ude Simon aborde la description et le langage entretien du trois f vrier mille neuf cent soixante six Ina en ligne Essai avril deux mille onze Extrait d un entretien propos de la narration et du cin ma http www ina fr video page consult e le vingt deux janvier deux mille treize Cahier E La page blanche reflet de son contexte LUTHI Louis Pri re d ins rer Amsterdam Roma Publications deux mille dix cent vingt sept pages Cahier C LIRE CRIRE PARLER LE LANGAGE NUM RIQUE Language New Roles Quand j ai fait 4 33 m a amen e aux White Paintings de Rauschenberg j ai r alis que je n avais pas r fl chi une mani re de re transcrire les quelques images dont je parle mon m moire parle du langage du texte des hypertextes de liens d hyperliens et j ai d j expliqu les raisons pour lesquelles je tiens ce qu il ne contienne que des lettres et des espaces blancs Alors je me suis souvenue d une vid o que j ai regard e quand j ai commenc m int resser Kenneth Goldsmith Dans Language New Roles une vid o de deux minutes environ il explique comment le langage alt re les images Alors que les po tes ont toujours eu une profonde et intime connais sance des capacit s du langage formellement et motionnellement cette vid o montre que la technologie a fait agir le langage d une mani re laquelle je ne crois pas qu on ait d j pens avant Dans cette vid o les mots ne sont pas ut
99. ue et le langage oral En relisant ce passage de l Essai de Gill et de la m thode Pitman plu sieurs semaines apr s l avoir retranscrit je me suis rappel e de cette phrase que j ai lue dans le livre de Mathieu Copeland peu apr s Envisager le langage comme un encha nement de mots r unis selon leurs affinit s sonores et phon tiques plut t que selon leur sens La nouvelle m trique de la litt rature c est la base de donn es et non plus le vers le sonnet le paragraphe ou le chapitre et J ai vu sous un autre jour les enjeux de la phonographie Lire le fonctionnement des lettres Physiologie de la lecture et de l criture Dans ce livre d mile Javal les recherches de l auteur sont vou es un objectif scientifique contrairement Isaac Pitman et Jost Hochuli qui proposent cha cun leur mani re des m thodes Ses recherches consistent en des exp riences sur la lisibilit des mots ax es autour de l optique et du fonctionnement de nos cerveaux Dans l exemple que je montre Justine on voit le mot Hamburgefons coup en deux horizontalement Il est montr en dix polices diff rentes le bas du mot dans la premi re colonne et le haut dans la deuxi me Quelle que soit la police de caract re utilis e on s apercoit que la partie sup rieure du mot suffit le lire ce qui n est pas le cas avec celle du bas ERIC GILL ISAAC PITMAN ET MILE JAVAL Hypertextes Les calligrammes le langage plastique MALLARM
100. ught you said Have a good weekend Oh O K Have a good week See you later How you doin Alright alright Two please You don t want to save that for four or is it OK Do you have any newspapers lying around I ll just have a coffee to start Thanks O K babe O K How ya doin Uh huh Regular I ll take regular this time Did you go all the way back to the gallery You re sweating That s good it s good for you Oh thanks Yeah of course Everybody knows that guy He s sort of sort of famous I saw a bunch of these actually on the racks At a coffee shop They re out and in the world which is pretty neet That s cool and 1 like that Very Cool We ve gotta get a poster I don t know I don t know I was told by people there was a poster there Yeah I know That s why you can t take publicity too seriously Yeah maybe other people do they love pu blicity So have you been sleeping No don t worry your life will change Be assured your life will change Sure Sure So I m told Yeah Oh yeah Oh John do you know what you want I do I d like the uh pancakes uh short sounds good A little more coffee and some water Has Karin been out of the house That s right you guys had an opening Well I heard it last Sunday It s really nice that all the artists came over Yeah I thought that was really cool I mean we all came over at the same time I thought that was very hip Good move That means you only have to tell the stori
101. ui auraient d modifier mes r flexes naturels de lectrice je ne commence jamais par regarder les livres je les lis Parler lire crire Et les glissements d une forme l autre Je tra vaille sur les liens entre langage et graphisme entre fond et forme contenant et contenu lecture et criture Les enjeux du langage et de sa transcription Mon m moire se constitue au fil de mes lectures Avec elles j ai commenc par investir le champ de l criture sous l angle de la graphie avec Jost Hochuli Eric Gill et mile Javal puis de sa structure de sa forme et le champ de l criture et des proc d s stylistiques des protocoles d criture avec Raymond Queneau Georges P rec Raymond Roussel puis de la lecture sous l angle du livre comme objet d tude avec Palimpsestes et Seuils de G rard Genette pour en arriver avec Mathieu Copeland Kenneth Goldsmith Gertrude Stein Nick Thurston l criture conceptuelle une autre conception du langage L ensemble de mon travail se base sur des oeuvres litt raires ou des auteurs qui parlent d oeuvres litt raires mais des glissements vers d autres formes d autres exemples se croisent parfois J ai l intention de suivre le cours chro nologique de mes lectures Le plan ressemble donc une bibliographie HOCHULI Jost Detail in typography New edition Londres Hyphen Press deux mille huit soixante douze pages GILL Eric Un essai sur la typographie Paris Yps
102. ui c est vrai apr s je le traduis comme je veux Je ne dis pas du tout ca par rapport ton travail c est juste que c est cause de trucs comme ca qu apr s il y a des gens comme Kamil qui trouvent ca normal d crire un code source au crayon sur une page blanche et apr s de l encadrer et apr s de dire voil c est une pi ce c est de l art Ahahaha Et ca il faut plus que a arrive c est pas beau a sert rien a ne procure aucune motion pas de plaisir visc ral Ahaha Enfin tu vois c est vraiment juste produire et ca n a plus de sens et ca ne sert rien et apr s tu te fais larguer par ton mec et Ahahah allez conclusion Une heure et demi Mais c est pas vrai non a me met dans l tat d esprit n cessaire comprendre la suite du ro man et tu vois si l CLAUDE SIMON La narration et le cin ma J ai regard des courtes vid os dans lesquelles Claude Simon est interview propos de son rapport au cin ma et la narration dans ce nouveau m dia l interview date de 1966 Il y dit Je d plore le fait que le cin ma soit rest une esth tique d il y a cent ans une perception de l histoire racont e qui date du si cle dernier c est un art bas sur des techniques mo dernes qui emploie des proc d s de narration datant du si cle dernier Le r cit de la plupart des films est construit de la m me mani re que celui de Balzac Zola ou des romanciers les plus tradi
103. upr s de ses contemporains voire le m pris ou l incompr hension qu il en recoit l am nent publier compte d auteur d o le jeu de mots dans le titre de son ouvrage Impressions d Afrique comprendre impressions fric conform ment aux m canismes de construction d construction du langage et du double sens employ s dans ses ouvrages Adul des jeunes surr alistes d fendu par Jean Cocteau Louis Aragon Michel Leiris Paul luard Marcel Duchamp Georges Perec cet crivain fut assez peu lu compte tenu en d finitive moins de la complexit de ses ouvrages que du caract re singulier de ce qui s y passe Sur internet Mais l encore le rapport au langage et son criture me portaient plus vers la litt rature que vers des formes plastiques et en me plongeant en diagonales dans les tr s belles lignes des nouvelles impressions d Afrique j ai t happ e par le r cit en oubliant compl tement ce que j tais venue chercher de nouvelles formes de protocoles Chez Raymond Roussel contrairement chez Queneau ou Perec ces contraintes sont totalement implicites et nigmatiques Roussel l ing nu Ainsi qu il l avait annonc peu de mois avant sa mort Ray mond Roussel dans un recueil posthume pr par par ses soins vient de r v ler le proc d qu il employa pour composer ses oeuvres en prose Il d coule de l assai liminaire qui donne son titre l ensemble du livre et de ce qu on sait par ailleurs de la fa
104. us de m me dans le monde du num rique et ce n est pas le moindre des d fis qu il lance aux cat gories qui r gissaient le rapport aux livres aux textes et aux uvres d sign es pens es et appropri es dans leur singularit et coh rence ROGER CHARTIER Hypertexte Les relations des textes entre eux GENETTE G rard Palimpsestes Paris Seuil coll Points Essais mille neuf cent quatre vingt douze cinq cent soixante treize pages Cahier D GENETTE G rard Seuils Paris Seuil coll Points Essais deux mille deux quatre cent vingt six pages Cahier D La confusion entre les notions d auctorialit et de traitement de texte COPELAND Mathieu Suite pour exposition s et publication s premier mouvement Paris ditions Jeu de Paume deux mille treize quatre vingt douze pages Cahier D GOLDSMITH Kenneth 1 love Speech Poetry Foundation en ligne Essai janvier deux mille sept http www poetryfoundation org article 179027 page consult e le douze novembre deux mille treize Cahier D Ah oui apr s mais pourquoi mon ordinateur marche plus il y avait cette vid o je sais pas si je te l ai montr e une vid o sur laquelle je suis tomb e com pl tement par hasard de Kenneth Goldsmith encore Ah non ca c est bon qa c est Soliloquy c est cause de ca que je suis en train de te faire cette interview il y a une version livre qui fait peu pr s cinq cent pages que ca pendant une semaine il parle il parle il p
105. uvoir en profiter plus librement mais le probl me c est que d s qu on commence avoir une id e derri re la t te quand on parle si il ny a pas de de de hi rarchie et de r gles partag es on peut pas s en sortir Apr s normalement avant d en arriver ces questions l ce qui m a fait graviter vers l c est quand j ai commenc m int resser aux apr s l criture protocolaire apr s les protocoles hyper lisibles et annonc s de Queneau et de Perec j ai commenc a m int resser aux protocoles moins lisibles Les protocoles implicites Et l c est Raymond Roussel qui Qui se met des contraintes comme l ench ssement un mode d criture qui consiste mettre des incises dans des incises il met des r gles de calcul alg brique pour crire ses livres mais par contre quand tu lis tu le sens pas du tout ca c est un truc un peu secret et Et du coup ca m a amen la relation entre l auteur et le lecteur Oui Entre ce qu il dit et ce qu il dit pas Voil Oui LES SATELLITES DU TEXTE ITALO CALVINO LOUIS LUTHI ET G RARD GENETTE CAHIER C LIRE DU LECTEUR L AUTEUR La pr sence du narrateur Si par une nuit d hiver un voyageur Tu vas com mencer le nouveau roman d Italo Calvino Si par une nuit d hiver un voyageur D tends toi Concentre toi carte de toi toute autre pens e Laisse le monde qui t entoure s estomper dans le vague La porte il vaut mieux la ferm
106. veau parall le entre le texte la graphie et l objet imprim Ici ce que j ai suivi de ce cours qui ex plique comment l impact des d cisions prises par les artisans du livre s insinue dans l essence des textes qu ils impriment Premi re perspective La composition Ici on nous parle de la plura lit de mains qui interviennent dans la composition du texte de la diff rences des ponctuations des r gles orthographiques et typographiques On apprend qu on peut gr ce ces crit res comprendre le sens dans lequel a t effectu e la composition gr ce la r currence de r gles typographiques On peut par exemple observer une correction en quatre tapes successives par quatre per sonnes diff rentes qui donnent lieu des diff rences d un feuillet l autre dans un seul et m me livre On peut aussi trouver dans ces livres anciens une diff rence de correction faite sur toutes les pages imprim es au recto et sur toutes celles du verso On apprend galement que la ponctuation est consid r e comme les l ments graphiques typographiques et non pas comme la volon t des auteurs Avec l exemple de la composition in quarto Roger Chartier nous explique qu avant la composition du manuscrit les fa onniers doivent conna tre les quantit s de texte qui vont correspondre des pages pr cises qu une composition par forme permet de commencer imprimer certains livrets avant d avoir compos l int gralit du livre
107. y a une vibration et il peut voir autant de couleurs que n importe qui Mais en noir et blanc Enfin il les voit pas il les entend et du coup il fait pareil avec a enfin tu vois il entend par exemple Wrecking Ball et il fait un tableau avec enfin il il il vu qu il entend et que ce qu il entend ca devient des couleurs et c est pareil l il s est rendu compte la perception qu il avait des choses a fait un nouveau moyen de cr er des choses enfin le probl me c est que dans les deux cas ca fait des trucs super moches Tu vois quand tu vois a tu te dis chacune des quatre cent quatre vingt quatorze images que j ai sur mon ordinateur et chacune des sept cent soixante huit images que chaque l ve de l Ecal a sur son ordinateur t imagines tout ce que ca fait comme langage les les quantit s rien que ca r aliser ca ca fait mal la t te mais sur les grands internets mondiaux t imagines les pellet es de langage et d un coup lui l o il met le doigt c est juste sur le fait que ce soit du langage et qu on peut pas faire comme si c en tait pas c est pour ca que l pour montrer la peinture de Rauschenberg j ai mis son code Je sais pas vraiment ce que ca apporte L il y avait une conclusion C est marrant parce qu au d but tu parles des images qui sont cens es faire du texte et par exemple tu fais du texte avec ce qui est cens tre des images et en fait dans les deux cas ca sert plus rien Ouais

HOCHULI, Jost. Detail in typography, New edition. Londres

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