Les Univers Bibliothèques
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1. Objets physiques Objets textuels pr on marque quark signe particule morph me atome mot mol cule syntagme macromol cule phrase fragment mat riel paragraphe montagne chapitre plan te uvre toile s rie galaxie biblioth que amas de galaxies polybiblioth que amas d amas hyperbiblioth que l Dans les diff rentes versions de son travail PB a propos en fait trois chelles La premi re est une chelle double qui tablit un parall le entre l chelle des objets de la physique et l chelle des objets de la litt rature Elle n avait pas t reprise dans le n 48 et il m a sembl n cessaire de la reproduire ici La deuxi me que j avais baptis chelle de Braffort dans mes Pr liminaires du n 71 mais pour laquelle l auteur pr f re utiliser l acronyme EOLE Echelle des Objets linguistiques Ecrits ne concerne que les objets linguistiques et litt raires elle se trouve page 244 du n 48 La troisi me est encore plus sp cialis e puisqu elle se limite aux diff rents aspects du concept de biblioth que Plus encore qu EOLE elle demande une pr sentation plus complexe qu une simple chelle j ai propos cette occasion le terme de Lullien terme construit sur le mod le du Laplacien ou du Wronskien et qui est une variante du concept de graphe 11 Bien entendu la similitude du d coupage en treize niveaux ne prouve pas grand chose Mais il est int ressant de constater que la cor2. 9 Alexandre Essenine Volpine 10 Alfred Jarry 11 Raymond Roussel Temps et r cit 3 vol L enl vement d Hortense Nero Wolfe of W 25 Street Le bal des sir nes L volution des id es en Physique Temps et r cit 3 vol L enl vement d Hortense Nero Wolfe of W 25 Street Le bal des sir nes L volution des id es en Physique Les cahiers de Malte Laurids Brigge Editions du Seuil 1986 Ramsay 1987 Viking 1969 Gallimard 1985 Flammarion 1938 Editions du Seuil 1986 Ramsay 1987 Viking 1969 Gallimard 1985 Flammarion 1938 Emile Paul 1947 Pour une analyse potentielle de la litt rature combinatoire in La litt rature potentielle in Change de forme leaf of spring Gestes et opinions du Dr Faustroll Comment j ai crit certains de mes livres Gallimard Id es n 289 1973 10 48 n 976 1975 Praeger 1961 Gallimard 1980 Alphonse Lemerre 1935 12 Vladimir Nabokov 13 Mich le M tail Georges Steiner David Olson Jean Pierre Luminet Alberto Manguel Jacques Roubaud Alberto Manguel 24 Regarde regarde les arlequins Fayard Filigranes Biblioth que Oulipienne n 34 1986 I Bibliographie compl mentaire non r f renc e dans le texte Pr sences r elles Gallimard 1991 The world on paper Cambridge University Press 1994 Les po tes et lunivers le cherche midi 1996 Histoire de la lecture Actes Sud 1998 La biblioth que de Warburg Seuil 2002 Chez Borges Ac
3. directement lisible entre le temps de l action et le temps historique Je me propose de d velopper dans cette introduction la th se apparemment paradoxale qu exprime l adage invers La r alit n est qu un cas tr s particulier de la fiction ce qui pourrait remettre en cause certaines des distinctions propos es par Ric ur On peut constater en effet qu il existe un spectre pratiquement continu de textes qui vont du r cit parfaitement historique et rigoureusement attest la fiction la plus d brid e du r el pur l imaginaire absolu Les douze exemples suivants qui ne sont que des rep res chelonn s tout au long du spectre r el imaginaire en t moignent Comptes rendus des s ances de l Assembl e Nationale OULIPO 1960 1963 Jacques Bens R cits des temps m rovingiens Augustin Thierry Gaspard de Besse Jacques Bens Tout le monde descend Jean Queval Les trois mousquetaires Alexandre Dumas La Belle Hortense Jacques Roubaud Trois chambres Manhattan Georges Simenon Un rocker de trop Paul Fournel La vie mode d emploi Georges Perec Surface de la plan te Daniel Drode Cosmicomics Italo Calvino Au milieu du spectre on rencontre des situations singuli rement hybrides o se croisent personnages r els et personnages de fiction Richelieu et Madame Bonacieux dans Les trois mousquetaires et m me personnages quasi r els et quasi impossibles le p re Sinnouls et les
4. diteur ou attribu e l diteur un sous ensemble oulipique la Maison des Ecrivains qui ne peut l vidence d signer qu un singleton ou plut t une singletonne membre de l Alamo et non de l Oulipo singletonne dont l identit ne sera pas r v l e ici pour d videntes raisons de s curit Aussi lorsque Ric ur crit 1 p 248 Un r ve secret de diamantaire ou de cartographe meut l entreprise historique peut on se demander s il n affaiblit pas lui m me par le fait la port e de cette distinction qu il tient tant maintenir entre histoire et fiction Car il n est pas plus diamantaire ou plus cartographe qu un auteur singuli rement un auteur oulipien R ciproquement le travail du romancier est n en pas douter une contribution l interpr tation et la transformation du monde r el m me si l effet de ce travail n est pas imm diatement perceptible Sans m me parler de cette transformation minuscule de notre soci t qu est l criture d un manuscrit suivie parfois de la publication d un ouvrage le r cit pourra souvent tre consid r comme une contribution sans doute inconsciente un v ritable effort de recherche sur l explicitation des structures de l univers r el Y a t il une diff rence si consid rable par exemple entre un pisode r current de certains romans ou films policiers dans lequel les c bles de suspension d une cabine d ascenseur sont sabot s afin de provoque
5. jusqu pr sent d expliciter une biblioth que ordonn e connexe qui aille au del de 50 On imagine la difficult qu il y aurait compl ter une biblioth que ordonn e connexe qui comprenne l uvre de rang maximum ma connaissance c est dire les Cent mille milliards de po mes de Raymond Queneau Si comme on peut l imaginer une telle compl tion est impossible on pourra se poser l int ressant probl me ci apr s La distribution des livres attest s dans une biblioth que ordonn e id ale c est dire incluant tous les titres existants qui y ont droit de cit suit elle une loi logarithmique semblable celle qui r git la distribution des nombres premiers Voici quelques extraits d une telle biblioth que il s agit videmment d un choix tout personnel et limit ici cinquante trois ouvrages Jim Thompson Georges Simenon Maurice Genevoix Alexandre Dumas Marcel Aym Jean Giraudoux Jules Romains Claude Aveline Maurice Leblanc Jean Amila Jacques Roubaud Lionel White Raymond Jean Honor de Balzac Maurice Genevoix Jules Verne Marcel Allain Andr Breton Genevi ve Serreau Clara Malraux Stanislas Andr Steeman J Aubrey Tyson Xavier Forneret Stefan Zweig Jean de Baroncelli Honor de Balzac Julian Symons Francis Carco Bertrand Poirot Delpech John Buchan Jacques Bens Hermann Raucher E d Astier de la Vigerie Julio Cortazar Jules Verne D A F de Sade Elsa Triolet Georges Perec Stanislaw
6. L o Malet Raymond Queneau Raymond Queneau Jacques Bens Jean Cocteau Honor de Balzac Bernardin de Saint Pierre Raymond Queneau La bande C C D comme dollar Appartement E Moi Christiane F 13 ans drogu e prostitu e G 7 H LR A cible Les J3 K K K Lady L N ou M Op ration N O m a dit La P respectueuse Ah Q MR U S Go home O T A N pour les crosses L abonn de la ligne U Le tronc S V P W ou le souvenir d enfance A X 12 Z 33 Ab c daire 5 2 Une biblioth que chromatique Rouge grenade L orange de Chine Le chien jaune La demoiselle aux yeux verts Les fleurs bleues Un taxi mauve L homme au complet marron Le cahier gris La boule noire 5 3 Une biblioth que des pr noms Antoine et Julie C sar Birotteau Fran ois le bossu La belle Hortense Isabelle Jean Barois Lolita Le ch le de Marie Dudon Nestor Burma Odile Pierrot mon ami Adieu Sidonie Thomas l imposteur Ursule Mirouet Paul et Virginie Zazie dans le m tro 5 4 Biblioth ques calendaires Elles se subdivisent naturellement en 5 4 1 Biblioth que quotidienne et multiquotidienne Alphonse Daudet Contes du lundi Herman Melville Mardi Rober Briatte Mercredi 23 juillet Jacques B nigne Bossuet Le Jeudi Saint Michel Tournier Vendredi ou les limbes du Pacifique Erle Stanley Gardner Sombre samedi Raymond Queneau Le dimanche de la vie Rober Merle Week end Zuydcoote Louis Aragon La semaine sainte Ellery Que
7. de plus comme Nabokov l a souvent rappel et apr s lui PB dans l Introduction ci apr s la r alit en vient parfois copier la fiction la Librairie Mich le Ignazi l occasion de la signature d un livre r cent de Gilbert Lascault Cartes jouer et r ussites a install une vitrine o l on pouvait admirer une Biblioth que invisible in dite mais qui du coup sera devenue visible quoique ph m re Walter Henry D cembre 2003 Introduction CLIO DE 5 A 7 FOIS 10 PUISSANCE 39 Si le nez de Cl op tre avait t moins long Si le grand Paganini n avait pas jou d violon Et si Rom o n avait pas rencontr Juliette On n en s rait pas l Andr Hornez sur une musique de Paul Misraki L histoire des histoires est d j une bien longue histoire au jour d aujourd hui Quant l histoire proprement dite qui en fait involutivement partie c est videmment une toute autre histoire au moins ce que l on croit souvent ou plut t ce que l on croyait avant que ne s impose l adage La r alit d passe la fiction On sait que le grand ouvrage de Paul Ric ur Temps et R cit s attache pr cis ment la probl matique ouverte par l ambigu t du mot histoire ambigu t purement galliciste puisque l anglais par exemple distingue clairement history et story Dans la seconde et la troisi me partie de son trait respectivement L histoire et le r cit et La config
8. des textes PB lui m me a g n ralis la forme po tique oulipienne de la boule de neige de lettres en avalanche de mots hyper avalanche de phrases etc De plus les 103 symboles actuellement reconnus peuvent tre consid r s comme les fragments d un nombre consid rable de mots de notre lexique On pourra mettre en uvre cette propri t afin de d finir des contraintes litt raires de style oulipien Consid rons par exemple la phrase Hier Henri lisait beaucoup Brentano c est notre oxyg ne C est videmment le d but d une s rie oblig e les mots de la phrase commencent par les symboles des l ments simples pris dans l ordre des num ros atomiques croissants Plus difficile mener terme serait le projet dans lequel on s impose de n crire que des textes dont les mots soient des assemblages de symboles chimiques C est ainsi que la phrase Mon bon plaisir un funiculaire San Francisco r pond la contrainte ce qui appara t plus clairement si on crit MoN BoN PLalISlIr UN FUNiCuLalRe A SAN FrANCISCo Un examen un peu attentif montre les grandes difficult s de l entreprise J et Q sont absents de la liste Z est inutilisable en fran ais il devrait pr c der un n ou un r D ne peut appara tre que suivi de y c est la faute au Dysprosium Le lecteur d j saisi par le d mon de l criture sous contrainte me saura sans doute gr de z k k ER i 5 sas 13 lui pr se
9. dit P rou Plassas Prag Hector Prangel Bias de Prienne S doual Varocourt de Le gagnant en liesse La cha ne matinale Le doux pr avis La derni re fleur Pastourelle enjou e Le sonnet orgueilleux La volupt chez les plantes Racelon Le roi Oedipe V Le roman de la presqu le La m thode universelle Enrico Vivar s Une ch telaine sous la Terreur Le miracle d Urou La liste des salaires Particuli rement raffin e est la biblioth que imaginaire que constitue la liste figurant en belle page dans Regarde regarde les Arlequins de Vladimir Nabokov 14 et que je reproduis ci apr s AUTRES OUVRAGES DU NARRATEUR En russe traduits en fran ais Tamara 1925 Le Pion prend la Reine 1927 Plenilune 1929 Camera Lucida Meurtre au soleil 1931 Le Haut de Forme rouge 1934 Le Dard 1930 En anglais traduits en fran ais Voir sous r el 1939 Esmeralda et son Parandrus 1941 Le Dr Olga Repnine 1946 Exil de Ma da 1947 Un royaume au bord de la mer 1962 Ardis 1970 On appr ciera la correspondance entre cette biblioth que et la liste des uvres r elles de Nabokov 4 3 Biblioth ques potentielles Ces biblioth ques sont constitu es d ouvrages imaginaires mais dont les titres sont construits d apr s des proc d s oulipiens De nombreuses techniques sont utilisables ici parmi lesquelles les palindromes phon tiques avec Les ciseaux de Sosi
10. est autre que la libraire dont les vitrines font parfois passer des biblioth ques de l invisibilit la visibilit hauts raffinements th oriques n est gu re qu une m taphore plus ou moins tarabiscot e et qui marche plus ou moins bien En fin de compte c est donc bien l univers litt raire qui nous offre le plus grand choix de structures complexes Et l on peut juste titre en conclure que l histoire mais aussi bien la g ographie la g ologie la chimie la physique sans oublier les sciences humaines que tout cela n est que cas particuliers de la litt rature Tout le reste est bien entendu litt rature Qu on me permette pour illustrer cette prodigieuse richesse de structuration potentielle d voquer ici un souvenir personnel l poque b nie o Jean Tardieu dirigeait le Club d Essai de la Radiodiffusion Nationale Fran ois Billetdoux avait produit et r alis une com die musicale intitul e Les petites vacances Cette uvre avait pour auteurs le math maticien Marcel Paul Sch tzenberger le juriste Jean Suyeux qui signait Oz us Pottar et moi m me pour la musique L intrigue en tait un simple isomorphisme de Ruy Blas isomorphisme explicit dans l une des chansons de la pi ce La Polka des tortues que Mouloudji et les Quatre barbus interpr t rent ult rieurement Un phoque nomm Paulhan et bien s r Victor Hugo jouent un certain r le dans cette chanson Il pourrait
11. princes pold ves dans La belle Hortense 2 Il arrive d ailleurs que des personnages purement litt raires fassent irruption dans la r alit de l histoire au niveau du langage personnages devenus attributs tels Dulcin e ou Harpagon ou des structures sociales Soci t des tudes lupiniennes Baker Street Irregulars Wolfe Pack etc On notera en particulier l uvre singuli re de William S Baring Gould qui dans Sherlock Holmes of Baker Street puis dans Nero Wolfe of West Thirty fifth Sstreet se fait l historiographe de deux personnages de roman en remplissant les lacunes ou en levant les contradictions laiss es par les auteurs respectifs Conan Doyle et Rex Stout cf 3 Laurence Block est l auteur d une s rie de romans o la fiction est en quelque sorte it r e car le h ros Leo Haig et le narrateur forment un couple hom omorphe au couple Nero Wolfe Archie Goodwin des romans de Rex Stout Mais ici le narrateur fictif utilis par Block annonce ouvertement la correspondance Haig copie Wolfe D ailleurs ce narrateur pr sente Wolfe et Goodwin comme des tres r els Rex Sout n tant que le pseudonyme de Goodwin cf par exemple 4 Le trouble atteint une sorte d acm et l entreprise devient une v ritable gageure lorsque l auteur d veloppe sa fiction dans le cadre d une r alit l g rement biais e comme le fait Jacques Roubaud dans L enl vement d Hortense d j cit L action s y d roule en ef
12. tre int ressant pour le lecteur de se munir d un crayon et d une feuille de papier pour esquisser un sch ma sans doute partiel des relations de repr sentation particuli rement imbriqu es que l on est conduit associer cet v nement r el que fut la diffusion de la pi ce et celui qui l avait pr c d l enregistrement acrobatique dans le jardin du Club d Essai rue de l Universit Car le r le du phoque r le d ailleurs muet tait tenu par Boris Vian auteur r el de romans o Sch tzenberger appara t comme personnage que Paulhan et Hugo furent semble t il des crivains r els l un et l autre humains d ailleurs etc Enfin dut se produire les anciennes fables en portent quelques traces confuses la plus clatante et fatale des d couvertes ce fut quand le ciel nocturne se d voila comme une page o d innombrables signes de lumi re dessinaient des sens et qu il y eut quelqu un qui sut que le monde entier tait crit Giorgio Manganelli Premi re partie BATONS CHIFFRES ET PARTICULES 8 Ces remarques taient sans doute inspir es par les travaux de Max Black et de Mary Hesse L auteur les d veloppa au cours de son s jour l Universit de Chicago 1989 1991 puis dans l un de ses s minaires du Coll ge International de Philosophie qui tait intitule Entretiens sur la pluralit des mondes analogiques mod les simulateurs formalismes mai 1995 Les publications s
13. 1 pr cisent les distinctions tablir entre biblioth ques r elles potentielles et Pr p q P imaginaires Or les livres figurez vous qu ils sont pleins de livres en craquer Que les romans regorgent de personnages qui crivent des romans des essais des trait s des po mes Il suffit de se pencher Jacques Jouet On parle volontiers de ces biblioth ques r elles visibles que sont la Biblioth que de l Arsenal et la Biblioth que historique de la Ville de Paris la British Library Londres la Newberry Library Chicago etc on fait aussi allusion des biblioth ques priv es lorsqu une vente les disperse mais on n glige trop souvent des biblioth ques cach es invisibles parce que potentielles ou m me imaginaires Et pourtant ces derni res sont les seules qui donnent ce niveau lev de l organisation textuelle la possibilit d une expression artistique Dans ce qui suit je me propose d illustrer cette observation en donnant quelques exemples de biblioth ques invisibles de diff rentes sortes potentielles ou carr ment imaginaires en y incluant celles dont les l ments constitutifs les uvres elles m mes n ont pas t crites ou tout au moins pas encore t crites 4 1 Biblioth ques r elles imaginaires Elles sont compos es d uvres litt raires attest es et en g n ral bien connues dont le propri taire est un personnage litt raire Un exemple canonique est
14. Paul Braffort LES UNIVERS BIBLIOTH QUES visibles invisibles r el le s virtuel le s La Biblioth que Oulipienne num ro 130 Sommaire Nouveaux pr liminaires par Wa Ite r H e n ry Introduction Clio de 5 7 fois 10 puissance 39 Premi re Partie B tons chiffres et particules 1 Les combinaisons de la Vierge 2 Notes sur deux chelles 3 Pr cis de composition d un corps simple Deuxi me partie Les biblioth ques invisibles 4 Biblioth ques imaginaires 5 Biblioth ques syst matiques 6 Une biblioth que ordonn e Conclusion Reprises et rebonds Bibliographies Nouveaux pr liminaires Les fascicules de La Biblioth que Oulipien ne poss dent une logique interne une structure qui va au del de la simple lin arit Certains d entre eux renvoient des fascicules ant rieurs d autres en annoncent d in dits c est le cas par exemple des n ines ou des divers Voyages d hiver Le pr sent fascicule 130 lui renvoie videmment au n 71 Biblioth ques invisibles toujours qui lui m me voquait le n 48 Les biblioth ques invisibles titre agr ment d un surtitre A Voir et Ranger Exceptionnellement du n 38 au n 52 les Biblioth ques Oulipien nes ne furent pas publi es ni diffus es s par ment mais form rent le Volume 3 publi en f vrier 1990 d un travail syst matique de r dition commenc chez Slatkine Volume 1 poursuivi par Ramsay Volumes 1 et 2 puis p
15. Witkiewicz Maurice Leblanc Jack Vance Monsieur Z ro L cluse Num ro 1 Deux fauves Les trois mousquetaires Les quatre v rit s Les cing tentations de La Fontaine Le 6 Octobre Voiture 7 place 15 Les huit coups de l horloge Le 9 de pique Autobiographie Chapitre X Le d mon d onze heures La ligne 12 Histoire des treize Ceux de 14 Un capitaine de quinze ans Le client du num ro 16 Arcane 17 Dix huit m tres cubes de silence Nos vingt ans L assassin habite au 21 Calibre 22 Vingt trois trente cinq Vingt quatre heures de la vie d une femme Vingt six hommes La femme de trente ans Le 31 F vrier Bli menlein 35 L t 36 Les trente neuf marches Quarante et un sonnets irrationnels Un t 42 Sept fois sept jours 49 62 maquette monter Le tour du monde en quatre vingt jours Les cent vingt journ es de Sodome Le premier accroc co te 200 francs 243 cartes postales Les 625 chutes de Bingo 813 Marien Alaster 933 1 Lorsqu il s est int ress aux diverses variantes de Biblioth ques potentielles l auteur a entrepris d en actualiser une et ce fut la Biblioth que ordonn e dont il rassembla l quivalent de deux m tres lin aires Cet effort fut repris et consid rablement amplifi par Eric Joncquel qui h berge aujourd hui cinq m tres lin aires de livres aux titres ordonn s et g re la base de donn es correspondante 21 L o Larguier L an mille Maria Antonietta Ma
16. antes arithm tiques si le titre comprend une expression arithm tique on comptera non les entiers individuels qui y figurent mais le r sultat de l valuation de l expression C est ainsi que 37 au cube de Jacques Roubaud sera l ouvrage de rang 29 791 et non 31 On vitera les ordinaux ainsi que les d cimaux la vingt cinqui me heure la mille et uni me nuit etc litt raires lorsque plusieurs titres sont en comp tition pour repr senter un nombre entier on choisira de pr f rence un auteur de langue fran aise ou si ce n est pas possible on exigera que ce nombre figure explicitement dans le titre original d o une difficult pour 1275 mes de Jim Thompson On dira qu une biblioth que ordonn e est born e si elle ne contient que des titres o l entier est inf rieur un entier donn qu elle est connexe si elle ne pr sente aucune lacune Les recherches 16 Ce chapitre comme le pr c dent reprend pour l essentiel le texte du n 48 Mais comme en aucun cas les exemples propos s ne visent l exhaustivit j ai op r avec l accord de l auteur un certain nombre de coupures Les lecteurs seront peut tre tent s de comp ter ou de modifier les catalogues de diverses biblioth que voire d en imaginer d autres On retrouverait ainsi l esprit des Trente quatre brazzles BO n 34n 1992 ouvrage dont j ai eu le privil ge de r diger l Avant Propos 20 pr liminaires n ont pas permis
17. ar Seghers Volumes 1 2 et 3 et continu par Le Castor Astral Volumes 4 5 et 6 Ce dernier va jusqu au n 85 C est Paul Fournel responsable litt raire des trois premiers diteurs impliqu s qui avait entrepris de rassembler les textes du Volume 3 et les d lais de publication qui lui taient impos s taient relativement courts Aussi Paul Brafjort d cida d utiliser des fragments d un travail en cours qu il avait d j pr sent des r unions de l OuLiPo ainsi qu d autres amis Les limitations de place firent que son texte qui re ut le n 48 tait priv d une introduction comme d une conclusion mais tait illustr de nombreux exemples plus ou moins d taill s Le concept m me de Biblioth ques invisibles titre qui tait un hommage Italo Calvino plaisait beaucoup d Oulipiens et aussi d Alamiens qui d s le d but avaient aliment le fonds des titres exploiter plusieurs continu rent s y int resser Mieux ce concept passa de la virtualit l actualit lorsque le 18 juin 1992 un chantillon de l une de ces biblioth ques la Biblioth que ordonn e fut pr sent dans la vitrine de la Librairie Mich le Ignazi dont on f tait ainsi l inauguration Les Oulipiens d cid rent alors de donner une suite au num ro 48 ce fut donc le num ro 71 qui comprend des contributions de Jacques Roubaud Jacques Jouet Fran ois Caradec et Marcel B nabou J acceptai alors de r diger des Pr liminaire
18. cciochi Deux mille ans de bonheur H l ne Parmelin Matricule 2078 Guillaume Apollinaire Les onze mille verges Jacques Roubaud Trente et un au cube 29 791 Wanda D port e 50 440 Roger Vailland 325 000 francs Michel Butor 6 300 000 m tres cubes la seconde Jules Verne Les cing cent millions de la Begum Pierre Siniac Les 5 milliards de Luj Inferman Maurice Franca Terre 10 puissance 11 Raymond Queneau Cent mille milliards de po mes auxquels on pourra ajouter la fermeture au sens des math maticiens Arthur Koestler Le z ro et l infini Tandis que les ann es passent le lecteur s obstine ne pas savoir ce qu il sait qu il ne saura jamais le chinois ni le tib tain et que bien des joies les joies taciturnes de l rudit lui sont d sormais refus es sa pens e proc de instinctivement par incarnations purgatoires livresques et incessants renvois la mort et dans l imminence de la nuit elle vagabonde dans les lumineux jardins du B loutchistan autour de ce viking qu on appelait le Rouge de Haroun al Rachid le prince des fid les homme de secret souverain de la Perle Giorgio Manganelli Conclusion REPRISES ET REBONDS The act of creation is I am sure the same in science as in art It is a natural human living act Yet of course a poem is obviously not like a theorem How does it differ It has nothing to do with how it is composed it differs because it matches human experience in a different way J Br
19. e Le ton plat de Platon Le mardi dix mars les g nitifs avec Honor Doyle Le lys dans la vall e de la peur Ren Radiguet La beaut du diable au corps Alfred de Voltaire Les confessions d un enfant du si cle de Louis XIV les filigranes voir la d finition par Mich le M tail en 15 Jules Buck Voyage au centre de la chinoise Raymond Chatrian Pierrot mon Fritz Jean Paul Christophe L idiot de Fenouillard Emile Perec Une tranche de mode d emploi J r me K Simenon Trois hommes dans un Emile Andr Supervielle Le mot mineur infid le Ellery Zola Le quatre de simple Dans les deux exemples qui pr c dent on a construit des auteurs potentiels suivant un proc d que le lecteur aura d chiffr sans peine Les biblioth ques potentielles sont videmment dans l esprit de la nomenclature utilis e plus haut des biblioth ques imaginaires imaginaires 5 Biblioth ques syst matiques 2 1 Mani res de ranger les livres Classement alphab tique Classement par continents ou par pays Classement par couleurs Classement par date d acquisition Classement par date de parution Classement par formats Classement par genres Classement grandes p riodes litt raires Classement par langues Classement par priorit de lecture Classement reliures Classement par s ries Georges Perec On sait comme il est difficile pour un biblioth caire de choisir un mode de rangement des ouvrages qui facilite le libre acc s aux lec
20. e ORaNGE PoLiES RaPACE SOLITaIRe TeNeBrEUSe URbAINEe VIOLiNe VRal Verbes ABrITeRa AGaCEr AcCePtA Agir AtTeNdRa AuRa BaCIEr BalSeRa BrAIRe BOIRe BOUCHe CHANTeRa CHIEr CIORe CoFFra CoUCHeRa CrOIRe FAIRe FeRa Finir FRaPPa GaTeRa GeNeRa GeSTiCuLa HeSiTa InSCrIRa LiRe MoULiNeRa NiEr PISSEr PLANTE SeRa TINTeRa VIOLa Je ne doute pas que le lecteur se fera un plaisir de compl ter l chantillon de lexique ci dessus et de l utiliser pour cr er des uvres qui dans le langage oulipien sont des lipolexes particuliers La contrainte en fait combine lipogrammes lipo digrammes et lipotaxes Ce qui pr c de ne figure qu titre d exemple d une immersion de la Science dans la Litt rature C est peut tre cette Chimie de gare que j voquais plus haut Une Chimie cas particulier d une Physique cas particulier d une Cosmogonie cas particulier de la Litt rature videmment D ailleurs L univers que d autres appellent la Biblioth que se compose d un nombre ind fini et peut tre infini de galeries hexagonales avec au centre de vastes puits d a ration bord s par des balustrades tr s basses Jorge Luis Borges Deuxi me partie LES BIBLIOTHEQUES INVISIBLES Je le r p te il suffit qu un livre soit concevable pour qu il existe Ce qui est impossible est seul exclu Par exemple aucun livre n est aussi une chelle bien que sans doute il y ait des livres qui discutent qui nient et qui d mont
21. e compos e d ouvrages imaginaires mais voisins par le titre l auteur ou les auteurs et l apparence physique d ouvrages r els ou seulement probables Il s agissait d un trompe l il r alis avec le concours du Minist re de la Culture et visible encore aujourd hui au 121 de la rue Raymond Losserand Paris dans le 14 arrondissement 4 2 Biblioth ques imaginaires r elles 15 Il s agit l de s ries d ouvrages dont les titres et ou les auteurs sont imaginaires mais qui sont cit s dans des ouvrages r els Voici titre d exemple la biblioth que attest e dans les Six documents pour servir de canevas figurant dans le dernier livre de Raymond Roussel Comment j ai crit certains de mes livres 13 La premi re colonne donne le num ro du document la seconde l auteur et la troisi me le titre de l uvre qui y est attest e Claude Bonnal Bertol Cratus Erroi Escieur Essernos Estal Furdet Klossour Lodet Maliton M roci Oakburn Ole Ole D D BB RO O a Un RAURU La conqu te de l Alg rie Le l ger colosse rouge La sieste du Grigou Pr cis de l histoire des f es La pire des tutelles La r publique surprenante Cent devoirs d analyse sur la Cabbale Les deux voisins Dieu z ro Plaidoyer contre la rigueur L homme la cape rose O peut mener l amour du lucre 8 amp D D BB O 1 D A ND Li D D D D Ole Ole Ole Ole Charles d Orl ans P rot
22. e interpr tation un peu plus acceptable des anomalies que rencontre la physique quantique c est ce que l on appelle aussi la many worlds interpr tation d Everett Multiplicit des biblioth ques pluralit des mondes pluralit des pluralit s Ma biblioth que moi Couplets 1 2 Lettres gar es Pour un c ur battant romans sans importance o les oiseaux sont ivres brouillons d chir s gerfauts haletants papiers bavards de nos soucis je vous garderai revienne le temps proses c libataires perdu avec les livres rang es au secret d un Rex d un Tristan sous mes buvard d un Ignacy Refrains 1 Cette chanson propos e ici en suppl ment au programme fut compos e alors que l auteur participait comme expert un contrat confi au CIMA par l quipe qui tait en charge d un projet que l on d signait alors par le sigle TGB et qui devint BNF Jack Roubaud y fait d ailleurs plaisamment allusion dans le n 71 Elle devait tre interpr t e l occasion d une f te de c l brant l ach vement du projet mais les perspectives inqui tantes que notre tude r v laient nous t rent toute envie de c l bration 1 Ma biblioth que moi ma maison mes murs mon toit sous le nerf des feuilles quelques fleurs qu on cueille Yorrick ou Vinteuil Font mes jours et mes joies Italo Georges Raymond Vladimir vos chers pr noms blessent ou rassurent sous les couvert
23. e nous plongeons dans l Infini Ici je me permettrai de commenter bri vement l expos ci dessus Le gar on y soutient une th se qui met en question l existence non seulement de l infini actuel cher aux platoniciens et n o platoniciens tel Queneau mais de tout infini m me d nombrable m me r cursivement num rable Or ce point de vue minemment non orthodoxe a t pr sent et illustr par Essenine Volpine sous le nom d ultra intuitionnisme 9 et non par le logicien fran ais J Y Girard comme pourrait le penser le lecteur rudit mais abus par le fait que l interlocuteur du gar on de caf s appelle Girardzo Essenine Volpine le fils du c l bre po te russe refuse en effet d accorder la moindre consid ration des nombres entiers sup rieurs au nombre des battements de mon c ur Ne peut on alors parler d une logique math matique l eau de rose et pourquoi pas d une physique pornographique d une chimie de gare etc 10 Curieusement PB n a pas indiqu ici d autres manifestations d une r alit l g rement biais e l amiral Nelson Edouard logicien et physicien am ricain non orthodoxe l amiral Dieudonn l un des p res de Bourbaki et le langage informatique LAPEFALL LAPAL est le nom du principal litt raciel cr par ALAMO 10 2 Notes sur deux chelles Partant de la mol cule essayons maintenant d explorer la cha ne d embo tement dans l au
24. e orientation nouvelle 22 dont le titre voque David Lewis qui avec Dummett Rorty et d autres est l un des th oriciens anglo saxons de la r f rence Aucun doute n est permis Jacques Roubaud est un t moin privil gi au mariage des Biblioth ques et des Univers La grande m taphore C est la m taphore qui d crit le philosophe ou le savant comme quelqu un qui cherche d chiffrer un Grand Livre Et c est la m taphore fondamentale de la Renaissance pour Bacon ce livre c est le livre de Dieu il est voque aussi le volume de la cr ation pour Galil e c est le livre de la Nature Et Galil e pr cise dans son Saggiatore que ce grand livre est crit dans le langage de la math matique Mais d j Giordano Bruno avait plus clairement que les antiques donn une signification physique cosmologique l infini et rendu plausible l affirmation d une infinit actuelle de l univers d une pluralit des mondes Ne doit on pas aussi parler dans ces conditions d une pluralit des livres c est dire d une biblioth que de la Nature ou peut tre m me d une pluralit des biblioth ques On est d autant plus naturellement conduit le faire que de nombreux auteurs contemporains crivains ou physiciens ont introduit et d velopp sous des formes diverses le concept d univers parall les C est Hugh Everett un l ve J A Wheeler qui a t le premier utiliser ce mod le pour donner un
25. e sont multipli es qui rendent explicites les rh toriques de la science Un exemple r cent remarquable est fourni par Evelyn Fox Teller avec son livre Making Sense of Life explaining Biological Developments with Models Metapohors and Machines 2002 La deuxi me partie est pr cis ment intitul e Metaphors Genes and Developmental Narratives Quoique le Coll ge de Pataphysique ait affirm sur une carte postale diffus e en 85 E P 1957 vulg Jean Paulhan n existe pas Et l on concevrait plut t des l ments communs plusieurs tres comme le sont les lettres aux mots que l existence d un tre sans l ments premiers Lucr ce Clio certes Clio de 5 7 peut tre aura pens le lecteur cin phile de l Introduction Mais quel est dira t on la signification de ce fois 10 puissance 39 Est il possible que ce nombre entier fort lev quoique fini ait un rapport avec la discussion qu on y bauche Oui c est possible 6 p 24 En voici la d monstration apport e par l vocation d un v nement assez historique Extrait des comptes rendus de la S ance de l OULIPO du 28 Ao t 1987 JJ Jacques Jouet PB Paul Braffort HM Harry Mathews JR Jacques Roubaud JJ et PB pr sentent un projet d extension restriction du syst me des cent mille milliards de po mes extension on autorise la permutation des vers isorimes pour les tercets comme pour les quatrains restric
26. e sourire de la Joconde G Hardy Aimez vous la Joconde Aldous Huxley Le sourire de la Joconde Georges Pierquin Du mouron pour la Joconde San Antonio Passez moi la Joconde Georges Spitzmuller Les amours de Fran ois ler et de la Joconde Hugo Romano Sous le regard de la Joconde 5 5 4 Biblioth que familiale Honor de Balzac Le P re Goriot Maxime Gorki La m re Georges Simenon Le fils Cardinaud Les Goncourt La fille Elisa Dosto evski Les fr res Karamazov A J Cronin Deux s urs Harriett Beacher Stowe La case de l oncle Tom Pat Mac Gerr Ta tante a tu Diderot Le neveu de Rameau Honor de Balzac Le cousin Pons Honor de Balzac La cousine Bette Dosto evski L ternel mari 6 Une biblioth que ordonn e On ne lance pas impun ment les nombres dans l univers des enfants Fran ois Le Lionnais On a peut tre remarqu que dans les chapitres pr c dents les biblioth ques cit es en exemple taient pr sent es en utilisant des principes de classement divers ordre alphab tique de l auteur ordre calendaire etc Cela veut dire qu un certain l ment de subjectivit demeure et que des contestations peuvent s lever Et c est ce qui m a conduit consacrer un chapitre s par un th me unique celui des nombres entiers naturels Ici pas d ambigu t l ordre est impos par le th me lui m me ce qui justifie l appellation biblioth que ordonn e Il convient cependant d adopter les conventions suiv
27. en La d cade prodigieuse 5 4 2 Biblioth que mensuelle et multimensuelle Patricia Highsmith Les deux visages de Janvier Julian Symons Le 31 F vrier Jean Bruce Poisson d Avril Erich K stner Le 35 Mai Kurt Steiner Le 32 Juillet Ray Bradbury Le pays d Octobre Tenessee Williams Le printemps romain de Mrs Star Simone Balazard L t prochain Ignacy Witkiewicz L adieu l automne Raymond Queneau Un rude hiver Fran oise Sagan Dans un mois dans un an Roger Martin du Gard La belle saison Victor Hugo L ann e terrible Alfred de Musset Les confessions d un enfant du si cle 5 5 Miscellan es On peut varier l infini la th matique comme en t moignent les exemples ci apr s 5 5 1 Biblioth que math matique non num rique Ken Follett Triangle Paul Fournel L quilat re Julien Green Mille chemins ouverts Rufus King La preuve est au fond Jacques Laurent Les sous ensembles flous Jacques Roubaud E Philippe Sollers Th orie des exceptions Rex Stout La d duction finale Stanislaw Witkiewicz L ind pendance des triangles 5 5 2 Biblioth que g ographique John Steinbeck A l est d Eden Eug ne Dabit H tel du Nord E M Remarque A l Ouest rien de nouveau Joseph Peyr Croix du Sud Raymond Roussel Impressions d Afrique Franz Kafka Am rique Jean Queval De l Angleterre Franz Kafka La muraille de Chine Eug ne Labiche Un chapeau de paille d Italie 19 5 5 3 Biblioth que Jocondologique G Fau L
28. fet dans un quartier d une Ville non nomm e mais ce quartier est topologiquement isomorphe un secteur bien pr cis du quatri me arrondissement de Paris Les noms de rues permettent d ailleurs de d couvrir 4 Comme je l ai indiqu dans mes Nouveaux pr liminaires ce th me revient fr quemment sous la plume de Nabokov parfois sous la forme la r alit imite la fiction Mais l poque o ces lignes furent crites PB n avait pas avec l uvre de Sirine la familiarit qu il acquit pat la suite Ces exemples mettent videmment en exergue les uvres d auteurs oulipiens l isomorphisme Blancs Manteaux Grands Edredons Francs Bourgeois Citoyens etc La situation d j complexe atteint un haut degr d involution lorsque est insinu dans le cours du r cit une correspondance r elle entre l auteur et l diteur dans laquelle l diteur fait allusion des man uvres du milieu ditorial consistant en la mise en place des uvres compl tes de Rex Stout dans une librairie de la rue Charles V Or cette rue est une rue r elle du quatri me arrondissement de Paris Au 13 de cette rue se trouve effectivement la Librairie Albion sp cialis e dans la litt rature anglo saxonne mais o une exposition Rex Stout auteur bien r el n a jamais eu lieu La lettre r elle de l diteur r el introduit donc son tour un l ment de quasi fiction redoubl d ailleurs par une allusion de l
29. ique et m me de la r alit cosmologique et de la fiction litt raire se trouve donc inscrite de la sorte dans un cadre particuli rement propice a discussion rationnelle celui de l arithm tique Mais pour saisir toute la signification de chiffres vertigineux comme celui qui vient d tre voqu il faut ma triser les conditions de leur engendrement c est dire s ouvrir l univers combinatoire univers qui a t dessin par les crivains bien avant les math maticiens Meschinot pr c de Leibniz de deux si cles 1 Les combinaisons de la Vierge Laisse leur place de chaque vers le premier et le dernier mot en permutant les treize autres et sans alt rer rime ni sens 6 227 020 800 combinaisons sont possibles Le vain peuple s tonnera d apprendre que le scribe le plus z l s il couchait sur le papier mille de ces vers par jour en aurait pour plus d un si cle la majeure partie de la sagesse humaine est contenue dans la combinatoire Quirinus Kuhlmann La premi re laboration explicite d une conception rigoureuse de la combinatoire appartient indiscutablement Leibniz qui l ge de vingt ans donc en 1666 publie sa Dissertatio de Arte Combinatoria Comme le remarque Claude Berge 7 Dans le domaine des arts plastiques l id e n tait pas compl tement nouvelle puisque quelques ann es plus t t Breughel l Ancien num rotait les couleurs de ses personnages pour ensuite les jouer aux d s da
30. l a fallu attendre 1961 pour que le mot m me de Litt rature Combinatoire soit lanc sans doute pour la premi re fois par Fran ois Le Lionnais dans la postface des Cent mille milliards de po mes de Raymond Queneau On est d s lors bien engag sur le chemin de chiffres r ellement cosmogoniques tels que ceux voqu s lors de la s ance de l Oulipo voqu e au d but de ce chapitre Et c est ce qu claire le monologue du gar on de caf dans L enl vement d Hortense 2 pp 221 222 Le gar on du Gudule Bar continua en cette sorte Prenons un autre exemple une feuille de papier machine ordinaire o on peut taper disons 1500 signes Ces signes sont choisis dans le clavier disponible sur votre machine disons 80 signes Pour vous amiral il y a 80 puissance 1500 textes diff rents que vous pouvez taper sur votre machine Mais pour moi dit le gar on je ne sais m me pas si ce nombre de textes est fini Peut tre est il infini Peut tre on ne peut m me pas consid rer de mani re consistante l ensemble de tous ces textes Peut tre il sera toujours possible dans l ternit de taper une page nouvelle diff rente des autres L Infini n est pas si loign dans l espace le temps et la pens e Peut tre est ce en nous livrant aux activit s les plus banales effeuiller une marguerite un peu beaucoup passionn ment la folie servir 2 Perrier 5 Orangina 6 demis 1 caf 3 Suze et 4 Fernet Branca qu
31. l ensemble des vingt sept livres pairs qui composent la biblioth que du Dr Faustroll 12 et figurent dans le proc s verbal de la saisie op r e son domicile au 205 de la rue Nicolas Flamel 1 BAUDELAIRE un tome d EDGAR POE traduction 2 BERGERAC Oeuvres tome IT contenant l Histoire des Etats et Empires du Soleil et l Histoire des Oiseaux 3 L Evangile de SAINT LUC en grec 4 BLOY Le mendiant ingrat 5 COLERIDGE The Rime of the ancient Mariner 6 DARIEN Le voleur 7 DESBORDES V ALMORE Le Serment des petits hommes 8 ELSKAMP Enluminures 9 Un volume d pareill amp du Th tre de FLORIAN 10 Un volume d pareill des Mille et une Nuits traduction GALLAND 11 GRABBE Scherz Satire Ironie und tiefere Bedeutung com die en trois actes 12 KAHN Le conte de l or et du silence 13 LAUTR AMONT les Chants de Maldoror 14 MAETERLINCK Aglavaine et S lyseztte 15 MALLARM Vers et Prose 16 MEND S Gog 17 L Odyss e dition Teubner 18 P LADAN Babylone 19 RABELAIS 20 JEAN DE CHILRA L heure sexuelle 21 HENRI DE R GNIER La Canne de Jaspe 22 RIMBAUD Les Illuminations 23 SCHWOB La Croisade des Enfants 24 Ubu Roi 25 VERLAINE Sagesse 26 VERHAEREN Les Campagnes hallucin es 27 VERNE Le Voyage au Centre de la Terre 15 En juillet 1985 Bertin et Jouet imagin rent et r alis rent La biblioth que impossibl
32. ns le domaine de la musique on commen ait entrevoir des possibilit s nouvelles qui devaient inspirer Mozart pour son Jeu Musical sorte de fichier permettant tous la composition al atoire de valses rondeaux et menuets On peut aussi songer au projet de Raymond Lulle 1235 1315 et m me Epicure via Lucr ce Mais c est bien la litt rature qui a donn l exemple Le po me ou plut t le syst me de po sie combinatoire propos par le grand rh toriqueur Jean Meschinot dans son ouvrage Les lunettes des princes est ant rieur 1495 cf 8 La richesse combinatoire du syst me est ce stade encore modeste Jacques Roubaud a montr qu il engendrait exactement 36864 litanies ce qui n est pas si mal ajoute t il Le texte de Quirinus Kuhlmann cit en exergue est contemporain de Leibniz Les chiffres commencent d j devenir astronomiques Dans le chapitre V du Voyage Laputa le troisi me livre des Voyages de Gulliver publi en 1726 c est dire dix ans seulement apr s la mort de Leibniz Swift d crit les d lirantes activit s de l Acad mie de Lagado et en particulier la machine combinatoire gr ce quoi la personne la plus ignorante pouvait un prix mod r et par un l ger exercice corporel crire des livres philosophiques de la po sie des trait s sur la politique la th ologie les math matiques sans le secours du g nie et de l tude mais remarque Claude Berge 7 p 48 I
33. nter ci apr s les l ments d un lexique qu il pourra utiliser Mots outils La UN UNe Au Mol Te TeS Lul SOI SON SA NoUS NOS VOS Ce CEs CeLa CeLul APrEs PUIS Es AuSSI OU OUI NoN BeAuCoUP PEu UN SePT NeUF InFInI Noms propres AgNesS AIAIN ALiCe ANNe ErIC EsAu LiLi LISA LuLu NiCoLaS NiNON PAuLiNe PIErRe SiMoNe AlBi AuBe BaLi BeNIn BErLiN BErNe CHINe GeNeS HONoLuLu LaS CrUCeS MoSCoU NiAGaRa Po Rhin RhONe SAN FrANCiSCo Substantifs AmMmNeSIEs AVENIr AVErSe BaGaGe Baln BaS BaTeAu BITe BOUCHe BOUCIEs BrANCHe BrAs CaCa CaCaO CaFe CaReNe CeLiBaTalrEs CHAt CHAtTeAu CHeNe CoUCHe EsCIAVEs CIGaRe CoN CoU CoUTeAu Culr DyNaMo DyNaSTiEs DySPNeEs EsPOIr FeSSe FeTe FOUGeRe FISSION FUNiCuLalRe GaFFe GaLa GaRe GaTeAu GeNoU HeReSiEs HIVEr LaC LaPIn LiLaS LION MaGaSiN MoRuEs NolSeTiEr OsMoSe PAIn PAIABrEs PaPIEr PaRaCHUTe PaRaPLulEs PErTe PIErRe PINe PIAtANe PLaTiNe PUBIS PuTaln RaTeAu ReBUS RuBiS SAPHIr SAtYRe SeRaPHIn SeXe SInGe SiReNe SLiP SOULiEr TaBLiER VAgin VErGe VIn VOLuPtEs Adjectifs 13 A la demande de quelques oulipiens Eric Joncquel a tir du dictionnaire DELAS d velopp sous la direction de Maurice Gross une liste des mots fran ais chimiques 13 AmOUReUSe BeAu BeTe BrUN BrUNe BrUTe CrEuSe CrU FOU GaGa HAuTe HOsTiLe InErTe InSeNSe InTeNSe KAKI MoCHe NeCrOPHAgEs Noir NoYEs OCR
34. onowski Le grand incendie de Londres Le n 48 est paru peu apr s les premiers volumes de la s rie des Hortense Mais un peu plus tard Jacques Roubaud auteur de cette s rie entamait la publication de son impressionnante autobiographie ou plut t hyper autobiographie dont le titre g n ral est Le grand incendie de Londres Les cinq volumes parus mettent en jeu sous une forme clat e un m lange savamment dos d histoire et d rudition Jacques Roubaud a d ailleurs t l un des initiateurs du n 71 o il a apport une contribution importante Ce n est pas tonnant si l on observe que le dernier volume paru sous le signe du Grand incendie a pr cis ment pour titre La Biblioth que de Warburg Usager assidu de la Biblioth que Nationale devenue BNF et Fran ois Mitterrandis e Roubaud en a fait un v ritable personnage de ses romans En m me temps il a suivi de pr s l volution des id es en philosophie du langage et en pist mologie et l un de ses derniers recueils de po sie s intitule La pluralit des mondes de Lewis 8 La BO n 48 se terminait par une sorte d exercice de style un r cit enti rement compos de titres de romans r els et que je n ai pas jug utile de reproduire Le manuscrit de 1987 lui tait demeur sans conclusion J ai donc regroup ici des fragments in dits de l auteur souvent des r actions l actualit en une sorte de mise jour Du coup le texte prend un
35. r un ou plusieurs d c s et les exp riences de pens e o un ascenseur en chute libre permet Einstein et Infeld d illustrer les principes de la Th orie de la Relativit G n rale 5 Au fond l historien ou le physicien et le romancier d crivent tous deux des univers possibles parmi d autres La diff rence de statut entre les deux types d auteurs r side dans l instanciation ou la non instanciation des possibilit s Mais les rapports entre univers actuels et virtuels explicitent d videntes correspondances ce sont des morphismes plus ou moins iso On peut sans doute rapprocher la mod lisation Volpone gt Le tricheur de Venise Ben Johnson Stefan Zweig Thomas Sterling de la repr sentation dynamique des champs lectromagn tiques gt quations de Maxwell on songe galement aux isomorphismes romanc s par Viard et Zacharias partir d Hom re de Cervant s de Shakespeare etc dans un cas comme dans l autre il s agit de mod les de simulation entre deux syst mes linguistiques dont l un pour le premier exemple est formalis Au fond toute science qu elle en soit encore au stade de la nomenclature ou qu elle atteigne les plus 6 Cette librairie existe toujours mais porte le nom plus litt raire de Red Wheelbarrow 7 Mais les progr s r cents de la s curit publique permettent de lever le voile et de prouver une fois de plus que la r alit imite la fiction cette singletonne en effet n
36. rent cette possibilit et d autres dont la structure a quelque rapport avec celle d une chelle Jorge Luis Borges Dans l chelle des objets litt raires le niveau le moins fr quent est assur ment celui des biblioth ques A vrai dire tout ce qui se situe au del du livre est g n ralement ignor Mieux en ce qui concerne le travail de recherche proprement analytique on n a gu re d pass le niveau de la phrase voire du mot Les premi res utilisation de l outil informatique dans le domaine litt raire taient d ailleurs destin es l tablissement de concordances c tait un travail essentiellement lexicographique Les grammairiens s en tiennent videmment au syntagme plus rarement la phrase Tout r cemment les sp cialistes de la Linguistique textuelle ont atteint le niveau du paragraphe d un court article de journal cf par exemple 10 Quant aux nouvelles et aux romans ils sont on le sait l objet d innombrables tudes universitaires dont le caract re rigoureux ne semble pas compl tement assur Jean Claude Gardin et ses collaborateurs l ont clairement montr en 11 C est ce qui m a conduit concentrer mon effort dans l ultraviolet du spectre c est dire au del de l ouvrage ou m me de la s rie vers les biblioth ques les collections de biblioth ques etc Bien entendu on se situe dans le cadre d objets textuels imprim s 4 Biblioth ques imaginaires Mes pr liminaires au n 7
37. respondance qu illustre le tableau ci dessus peut s tendre aux difficult s qui se manifestent certains de ces niveaux lorsqu on s efforce de les sp cifier plus rigoureusement les entit s du niveau le plus bas pr ons ou marques n ont jamais t d finies avec pr cision demeurent incertaines et leur existence fait toujours l objet de disputes entre sp cialistes m me si les doutes ne sont pas de la m me nature pour les physiciens et pour les linguistes la notion de valence propos e par les chimistes pour rendre compte des ph nom nes de la liaison chimique est galement utilis e par des grammairiens comme Tesni re et l cole allemande pour expliciter la coh sion des syntagmes qu expriment ces graphes particuliers que sont les stemmas Au milieu de chacune des deux chelles enfin un conflit existe entre deux possibilit s de mont e dans l chelle accroissement en nombre de composants du niveau inf rieur et accroissement de la complexit dans l organisation de ces composants C est ainsi qu au probl me de la sp cification de niveaux interm diaires entre les groupes de mol cules et les formations g ologiques car ces niveaux ne constituent pas vraiment une sous chelle lin aire mais plut t un treillis assez irr gulier correspond assez naturellement un probl me de niveaux interm diaires dans les structures textuelles niveaux qui n ont pas toujours fait l objet d une attention
38. s qui rappelaient le lien avec le n 48 et incluaient quelques consid rations th oriques nouvelles Tout naturellement ce texte fut d dicac Mich le Ignazi Il parut en mars 1995 Tout r cemment Paul Brafjort me confia la responsabilit de concevoir en collaboration avec Bruno Klein et Emmanuel Martin un site Internet o l on peut consulter la totalit de son uvre www paulbraffort net A cette occasion j ai retrouv la version initiale d un texte qui avait alors pour titre Une biblioth que univers pour la sati t des gens de lettres texte dont le n 48 avait t extrait Elle n tait pas dat e mais la version papier provenait visiblement d une imprimante aiguille tandis que le fichier informatique qui avait t sauvegard et qu Eric Joncquel m a aid reformater utilisait apparemment le syst me de traitement de textes Framework ce qui permet de situer cette version autour de 1987 J ai donc entrepris un travail de r habilitation qui m a permis de r introduire les consid rations th oriques qui avaient t supprim es pour le n 48 et d inclure avec l accord de l auteur les consid rations nouvelles bauch es dans mes Pr liminaires pour le n 71 ainsi qu un pilogue in dit que l auteur m a confi Le r sultat s loigne ainsi d une simple obsession biblioth comaniaque pour devenir un essai d pist mologie appliqu e ou peut tre d pist mologie amusante Une fois
39. suffisante de la part des oulipiens 3 Pr cis de composition d un corps simple corpuscula quaedam composita subtilissima moleculasve tenuissimas ac infra sensus consistenteis quae sint quasi semina rerum Gassendi Comme dans les correspondances entre langues naturelles la correspondance canonique voqu e en 2 poss de de faux amis C est ainsi que les particules l mentaires sont g n ralement d sign es par des lettres ce qui introduit un d calage de niveau De plus ces lettres proviennent de l alphabet grec et combinent de fa on assez anarchique majuscules et minuscules Aucun espoir donc d envisager une mise en forme litt raire de la correspondance Par contre il pourra tre int ressant d accepter sans vergogne un d calage de niveau encore plus grand afin de b n ficier du symbolisme alphab tique romain que nous offre la notation chimique Fe pour le fer Cu pour le cuivre Ne pour le n on etc On dispose ainsi d une centaine de symboles compos s d une ou de deux lettres Certains de ces symboles forment d j des mots fran ais Li Na Ca He Ne Si A As Se Y Ru Te Ta Re Os Au Ra Po La Ce Lu Pu Es 12 Cette observation n est plus compl tement justifi e Jacques Roubaud dans ses recherches de Po tique a propos ce que PB nomme la conjecture des morphismes verticaux qui met en vidence les similitudes de contraintes et de structure aux divers niveaux de l chelle
40. tes Sud 2003
41. teurs Certes les fichiers auteurs et mati res permettent toujours de s y retrouver mais au prix bien souvent de fastidieuses all es et venues Tr s souvent les rayonnages regrouperont des titres relevant d un th me commun histoire po sie etc De toute vidence de tels arrangements d pendent de choix subjectifs qui ne font parfois qu ajouter la confusion C est ce qui justifie ma proposition d une syst matique fond e sur le titre syst matique qui pr sente l avantage de sugg rer naturellement le rapprochement d ouvrages qu un jugement superficiel avait trop longtemps s par s Quelques exemples mieux que de longs discours feront comprendre le principe de la m thode et permettront d en appr cier l excellence 5 1 Une biblioth que alphab tique Agatha Christie ABC contre Poirot Mike Roote Fred Noro Leonard Gribble Anonyme Georges Simenon Philippe Sollers Lee Dunne Roger Ferdinand Paul E Walsh Romain Gary Agatha Christie Norman Daniels R gine Deforges Jean Paul Sartre Lu Xun Andr Gex Richard Oliver Collin Maxime Delamare Claude Aveline Carter Brown Georges Perec Jean des Brosses Philips Oppenheim Herv Bazin Jacques Bens Ellery Queen Georges Simenon Maurice Leblanc Raymond Queneau Michel D on Agatha Christie Roger Martin du Gard Georges Simenon Georges Simenon Honor de Balzac Comtesse de S gur Jacques Roubaud Andr Gide Roger Martin du Gard Vladimir Nabokov Georges Simenon
42. tion on filtre la production d un sonnet en introduisant des contraintes suppl mentaires de coh rence syntaxique en genre et en nombre et s mantique concordance des temps et compatibilit des aspects entre deux vers successifs JR calcule le facteur de multiplication associ la possibilit d extension Par contre l valuation de l efficacit du filtrage d pend videmment de la sp cification pr cise des contraintes nouvelles tout comme du contenu particulier des vers composant les dix sonnets de base HM souhaiterait constituer un syst me analogue celui de RQ mais o les premiers h mistiches seraient aussi permutables la Meschinot ce qui am ne dans le cas usuel c est dire sans l extension de JJ 10 puissance 28 po mes Lorsqu on autorise les permutations de vers isorimes on atteint un chiffre voisin de celui des particules l mentaires dans l Univers 10 puissance 39 remarque PB Il devient alors naturel d affecter un sonnet chacune de ces particules ce qui ne manquerait pas de leur conf rer un cachet suppl mentaire Sans vouloir laborer une observation qui ouvre de vertigineuses perspectives pist mologiques PB signale le plagiat par anticipation qu ont commis les physiciens en affublant les particules l mentaires d attributs tels que le charme la couleur l tranget etc De toute vidence la rime serait un attribut parfaitement convenable La dialectique de la r alit histor
43. tre sens A partir de la mol cule on forme la mati re macroscopique Sur terre le plus grand ensemble de mati re que l on puisse concevoir est la terre elle m me La terre est une plan te C est un l ment d une nouvelle structure le syst me solaire Le soleil est une toile il doit exister des quantit s normes d toiles qui comme le soleil sont entour es de syst mes de plan tes elles nous apparaissent comme des particules Ces particules sont les l ments d une nouvelle structure la galaxie Il y a d autres galaxies que la n tre Elles ne se r partissent pas uniform ment dans l univers mais se groupent en amas de galaxies Il semblerait que les amas de galaxies eux m mes se groupent en superamas Gilles Cohen Tannoudji et Michel Spiro Les auteurs d ouvrage de vulgarisation ont coutume de pr senter des tableaux o se d veloppe l impressionnant panorama des structures naturelles des particules l mentaires aux galaxies Ce spectre pr sente d ailleurs un infra rouge compos d entit s encore plus l mentaires et un ultraviolet compos peut tre d amas d amas Quelques auteurs plus rares mettent en regard de ce tableau un tableau similaire des structures linguistiques et textuelles Il est assez tentant de construire ainsi un sch ma comparatif une double chelle Compte tenu de ce qu un certain arbitraire subsiste certains niveaux on obtient alors ceci
44. uration du temps dans le r cit de fiction il analyse les proc dures de reconfiguration du temps dans les deux types de narration En ce qui concerne le r cit historique Ric ur indique notamment 1 p 134 Ma th se est donc loign e galement de deux autres celle qui conclurait du recul de l histoire narrative la n gation de tout lien entre histoire et r cit et ferait du temps historique une construction sans appui Les notes de bas de page ne figuraient pas dans la version originale Je les ai introduites pour plus de clart avec l accord de l auteur WH Les pr sidents de la R publique qui se sont succ d s en France se faisaient photographier devant une biblioth que de fort belle allure C est dire qu histoire et biblioth que sont indissolublement li es N oublions pas de plus que Mao Tse Toung et l auteur ont tous deux d but comme biblioth caires ni que Raymond Queneau entreprit en 1942 d crire un Brouillon projet d une atteinte une science absolue de l histoire section initiale d un travail inachev publi par Gallimard en 1966 sous le titre Une histoire mod le 3 Ce tr s grand nombre entier est pour certains le nombre des particules de lunivers Cf la Premi re partie dans le temps du r cit et dans le temps de l action et celle qui tablirait entre histoire et r cit un rapport aussi direct que celui par exemple de l esp ce au genre et une continuit
45. ures toile ou rature au front Hommes laids lourds infid les savants fous anges rebelles meurtres incendies des Alexandrie on entend des cris dans les fours de Babel Fran ois Miguel et Laurence Denis Nicola ou Franz dans mon lit mon page je lis page page la folie l outrage l outrance 23 2 Ma biblioth que moi mon vice impuni ma seule foi si le long du cort ge sale tait la neige tourne le man ge des bons chevaux de bois Savinien Alfred et Charles Jonathan Lewis me parlent d Hermann mais qui est ce Melville ou bien Hesse prends les William laisse les Karl Au bal des mondes possibles d anciens monstres impassibles soleils qui se l vent en chapp es br ves qu on veille ou qu on r ve notre c ur est la cible Je mourrai riche je crois et je signe d une croix mes blancs seings mes ch ques mon tr sor ce n est que ma biblioth que moi BIBLIOGRAPHIES I Bibliographie du manuscrit original pour les traductions et r ditions les dates indiqu es ne sont videmment pas celles de l original 1 Paul Ric ur 2 Jacques Roubaud B William Baring Gould 4 Laurence Block 5 Albert Einstein amp L opold Infeld 1 Paul Ric ur 2 Jacques Roubaud 3 William Baring Gould 4 Laurence Block 5 Albert Einstein amp L opold Infeld 6 Rainer Maria Rilke 7 Claude Berge OULIPO 8 Jacques Roubaud
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