Article sur le suicide
Contents
1. par Andr Magny Pourg oi se suicide t on Pourquoi les jeunes plus que les vieillards Et pourquoi le Qu bec atiMoarie du peloton de t te des pays en mal de vivre Voil tant de questions auxquelles aphorterun clairage nouveau dans le cadre de ses r cents travaux fa Ni o DOSSIERS Ps j Ve Mourir 20 ans l impensable Se questionner sur ce qu on aurait d faire pour viter le pire son enfant son fr re ou sa s ur Essayer de faire son deuil travers cette peine incommensurable essayer de trouver de l aide Monique S guin en aurait s rement long raconter sur les diff rents t moignages et interrogations recueillis depuis quelques ann es elle qui participe galement au Groupe McGill d tude sur le suicide de l h pital Douglas Montr al Qu est ce que je n ai pas vu QU aurais je d faire S il est parfois difficile de trouver des r ponses absolues ces interrogations il est clair selon la professeure S guin que chaque personne r agit diff remment face au suicide I y a des gens qui vont accepter plus sereinement les trag dies de la vie C est ce qu on appelle la r silience Savoir outaouais 11 C est l thologue fran ais Boris Cyrulnik que l on doit la notion de savoir rebondir apr s une catastrophe Dans son livre Un merveilleux malheur paru en 1999 chez Odile Jacob le sp cialiste des compor tements humains qui a d ai2. avoir tout fait pour venir en aide leurs proches d pressifs Malheureusement il y a aussi des trag dies chez les bonnes personnes L acceptation de la perte d un parent ou d un proche n cessite de la patience Les personnes endeuill es gagnent galement lire sur le sujet Et si le deuil devient source de d pression pour ceux qui restent il ne faut absolument pas h siter consulter des professionnels Si le deuil devient compliqu il faut aller vers les psychologues Apr s tout conclut Monique S guin il faut prendre le temps de vivre sa peine E Souvent dans une situation d sesp r e la petite flamme vacillante de l espoir reprend de la vigueur lorsqu on essaie d attraper la main qui se tend vers soi Il existe en Outaouais et ailleurs au Qu bec des organismes qui offrent aux jeunes des solutions d ancrage la vie C est le cas de la Fondation Lani Transposant son chagrin de p re la cause des gens en mal de vivre le professeur de l UQO Yao A Assogba a mis sur pied la fondation qui porte le pr nom de son fils qui s est enlev la vie en 2000 alors qu il avait 18 ans Des parents des amis et des intervenants du milieu se sont alors mobilis s pour cr er l organisme sans but lucratif Je lance un cri d appel au gouvernement et la soci t Nous n en pouvons plus de voir nos fr res et nos soeurs se suicider Faites quelq
3. base notamment sur des donn es recueillies aupr s des familles de personnes suicid es entre avril 2002 et mai 2003 Au cours de cette p riode 109 d c s sont survenus 102 familles ont accept de participer l tude En termes sociod mographiques on d nombrait 85 hommes et 17 femmes qui s taient enlev la vie Plus de 60 de ces personnes taient g es entre 30 et 59 ans 41 vivaient maritalement et plus de la moiti des 102 suicid s ne travaillaient pas Au del de toutes ces statistiques ce qui int resse davantage Monique S guin c est l aspect des trajectoires de vie et de la pr sence de psychopathologies chez la personne suicid e Car une constante demeure dans cette tude les probl mes de sant mentale affectent 97 des cas analys s Probl mes allant de l anxi t aux troubles d humeur en passant par la psychose et ceux li s la d pendance l alcool ou au jeu L quipe de recherche de Monique S guin a donc mis au point un graphique illustrant la trajectoire de vie de ces personnes avec les difficult s auxquelles elles ont eu faire face La premi re trajectoire correspond l exp rience de 15 de l chantillon Dans le rapport de recherche de Mme S guin on note d s le commencement que la vie a pr sent plusieurs l ments d adversit dont la n gligence la maltraitance les conflits familiaux majeurs les abus physiques et sexuels probl mes qui se sont accumul s
4. monde du suicide tant complexe on a parfois l impression qu il faut tre constamment aux aguets La sp cialiste voque le probl me des tentatives de suicide r p tition plus fr quentes chez les femmes que chez les hommes en raison notamment du fait qu elles consultent plus que les hommes On a parfois l impression qu en d pit des th rapies r p t es aupr s de ce type de personnes tout tombe lorsqu un v nement malheureux se produit La personne pourrait alors refaire une autre tentative de suicide Et pourtant il faut recommencer les s ances de th rapie et ne pas d sesp rer l heure o l on parle de d m nager le Casino de Montr al la psy chologue sociale est d avis qu il faut garder un il vigilant sur les relations existant entre le jeu pathologique et l envie suicidaire Il faut savoir qu avec le jeu pathologique on est dans un milieu de cachot teries ce qui rend le recours aux services plus difficile Le moral des personnes coinc es dans cet engrenage s effriterait m me plus rapidement que celui des individus aux prises avec une d pendance l alcool Les comportements des individus port s au suicide ayant des r per cussions autour d eux il importe videmment de travailler en concer tation avec leurs familles La possibilit que l individu en mal de vivre rencontre au sein de sa famille ou ailleurs une figure de protection avec qui s tablirait un rapport privil gi
5. au fil du d veloppe ment de l individu Dans la deuxi me trajectoire on retrouve 24 des personnes d c d es D part difficile dans la vie mais dont le contexte s est am lior au d but de l ge adulte Si la vie de ces individus prend du mieux lorsqu ils quittent le noyau familial celle ci retombe dans l adversit lorsque surgissent les conflits conjugaux les difficult s dans l du cation des enfants et les probl mes professionnels Selon l tude de Mme S guin c est d ailleurs dans cette deuxi me cat gorie qu on d nombre le plus grand taux de tentatives de suicide La troisi me trajectoire regroupe 43 des suicidaires Visuellement cela correspond une lin arit descendante Un d but de vie avec un minimum de facteurs de risque et de nombreux facteurs de protection puis au fur et mesure que le temps passe le con texte de vie se d grade avec entre autres de forts probl mes de toxicomanie et de d pression La quatri me et derni re trajectoire est sensiblement l oppos de la premi re Avec ses 17 de personnes d c d es il s agit de la cat gorie qui suscite le plus d incompr hension chez les chercheurs Pourquoi En raison de la quasi absence de facteurs de risque et d l ments d adversit explique la professeure de l UQO Le suicide est donc difficile pr voir chez ces personnes Il survient g n ralement assez tardivement dans cette cat gorie En moy
6. enne vers 52 ans Monique S guin Une fois ces constats tablis Monique S guin n est pas du genre se confiner derri re ses tudes et ne rien faire Au contraire elle sugg re des approches th rapeutiques et questionne le soutien de l tat L tude au Nouveau Brunswick a clairement d montr l cart impor tant entre les interventions re ues par les personnes d c d es et ce qu elles auraient d normalement recevoir C tait le cas notamment des traitements li s l alcool et aux drogues manque de suivi milieu mal encadr probl mes de m dication R sultat selon Monique S guin le minist re de la Sant et du Mieux tre n o brunswickois s est affair ou s affaire am liorer notamment l accessibilit et la pertinence des services de traitement pour les personnes ayant des probl mes multiples de sant mentale de toxicomanie et de com portements suicidaires Car pour la chercheuse comme il est ind niable que d pression et toxicomanie vont de pair il est donc imp ratif de traiter les deux probl mes de front Autre recommandation plus large lorsqu il s agit de gouvernements il importe qu une meilleure coordination et une plus grande partici pation des diff rents intervenants comme les services psychosociaux m dicaux et policiers soient mises en place L am lioration des mesures pr ventives demeure videmment au c ur d une solution durable pour contrer le suicide Le
7. est plus que souhaitable Savoir Outaouais 13 travers ces faits parfois d primants pouvons nous esp rer voir la lumi re au bout du tunnel et constater la diminution du taux de suicide chez nous Oui le Qu bec est sur la bonne voie car il n occupe plus le premier rang en ce qui concerne le nombre de suicides chez les jeunes Selon l Institut national de sant publique du Qu bec il occupe aujourd hui la troisi me position de ce classement Selon des chiffres provenant du Bureau du Coroner du Qu bec on comptait en 1999 1 700 suicides chez les jeunes alors qu en 2005 le nombre est tomb 1 100 soit une baisse non n gligeable de 21 Monique S guin explique cette statistique positive par le fait que nous sommes davantage l aff t Les campagnes de sensibilisa tion sur les probl mes li s au suicide ont certainement eu un impact positif sur l ensemble de la soci t Les nombreux organismes de pr vention voir encadr page 15 ou groupes d entraide qui existent au Qu bec sont galement au nombre des moyens utilis s par les individus d pressifs pour s accrocher leur existence Que faire lorsque la vie nous loigne de ces bou es de sauvetage Monique S guin demeure cat gorique il faut aller en th rapie m me si cela doit nous remettre en question Nous sommes tous humains avec nos forces et nos faiblesses MMe S guin tente de r conforter ceux et celles qui ont l impression d
8. ler vers l exploit Monique S guin quant elle explique que tous ne sont pas outill s de la m me fa on pour affronter le malheur Certains ne retombent pas sur leurs pattes comme un chat IA CAT Comment comprendre ou mettre en perspective les cons quences d coulant des s parations pr coces des difficult s relationnelles des probl mes de sant physique ou mentale dans la vie des personnes qui se suicident Lorsqu on tudie certains travaux de MMe S guin on constate que les suicid s poss dent une ligne de vie symbolis e par l accumulation de souffrances de toutes sortes qui fait en sorte qu un individu n arrive plus un moment donn de sa vie encaisser d autres abandons ou trag dies Quelles exp riences ont une influence marquante sur notre vie Auront elles une suite positive o n gative En r pondant ces questions nous sommes en mesure d identifier les v nements qui peuvent placer les individus risques devant l acte suicidaire explique Monique S guin Nous comprenons bien que dans cette cha ne d interactions les relations d attachement et l histoire familiale sont d une importance primordiale travers ses multiples tudes dont une r alis e en avril 2005 pour le compte du gouvernement du Nouveau Brunswick dans le cadre de son Programme de pr vention du suicide Monique S guin a tabli le profil des personnes susceptibles de mettre fin leurs jours Sa th orie se
9. lleurs perdu ses deux parents dans les camps nazis explique que la r silience d signe plus sp cifiquement la capacit r ussir vivre se d velopper en d pit de l adversit En comprenant cela nous changeons notre regard sur le malheur et malgr la souffrance nous cherchons la merveille La r silience peut prendre plusieurs visages tel le d sir de se d passer travers un sport extr me Mais la r silience ne consiste pas seulement en la volont de sauter en parachute pour vaincre sa phobie des hauteurs c est aussi de laisser libre cours sa sensibilit L histoire qui suit d montre bien ce que peut repr senter la r silience Un jour Sylvie nom fictif orpheline de naissance perd dans un acci dent d auto son mari et ses jumeaux Son troisi me fils sort vivant de l accident mais souffre de graves l sions la moelle pini re Pourtant il finira par remarcher gr ce ses efforts et ceux de sa m re Accabl e de douleur par ces v nements Sylvie atteinte de cancer d cide de recommencer sa vie au Qu bec alors qu elle se rel ve d un incendie qui a ravag son bureau Selon Michelle Toutin th rapeute en toxicomanie cette histoire v cue cit e en exemple n est pas seulement qu une question de courage C est surtout une question de permettre ses motions de vivre on a besoin de savoir retrouver qui l on est La r silience c est aller vers l autre plus que d al
10. siste en un centre d intervention t l phonique destin aux parents qui s interrogent sur l ducation de leurs enfants ou qui prouvent des difficult s dans leur r le de parent T l phone 1 800 361 5085 Savoir outaouais 15
11. t populaire chez les 14 15 ans Outre les traditionnels appels t l pho niques lel Jeunes offre depuis peu Brise la glace un service de r ponses par voie lectronique Si elle ne peut noter une baisse signi ficative des appels o des courriels en lien avec le suicide elle peut affirmer en revanche chiffres l appui que le suicide fait partie des dix principales raisons pour lesquelles les adolescents appellent Tel Jeunes De plus les filles font plus d appels l aide que les gar ons toute probl matique confondue et la majorit des appels de suicid s potentiels s accompagnent galement de probl mes de sant mentale Pour l tudiante universitaire les intervenants de Tel Jeunes partent du principe qu ils sont l pour donner de la force chaque jeune afin qu il trouve par lui m me le moyen de s en sortir On veut aller plus loin avec eux Pour appeler crire participer donner Fondation Lani www fondationlani ca L Esplanade des jeunes sur Internet Pour se procurer le recueil communiquez avec Line St Germain directrice de l Esplanade des jeunes sur Internet 180 boul Ren L vesque Est bureau 333 Montr al Qu bec H2X 1N6 T l phone 514 529 6666 T l copieur 514 904 2005 info esplanade org Blues mode d emploi wwWw esplanade org bluesmodedemploi index shtmil Tel Jeunes a urge T l phone 1 800 263 2266 www teljeunes com La ligne parents La ligne parents con
12. ue chose avait crit Lani un journal lors du suicide d un jeune adolescent de la r gion d criant par le fait m me le nombre alarmant de suicides chez les jeunes Qu b cois Son p re raconte que la Fondation est l pour soutenir des projets pour les jeunes de 12 25 ans qui ont des tendances suicidaires Depuis 2001 la Fondation a aid plus de 200 jeunes de la r gion Celle ci prend le relais de la Direction de la protection de la jeunesse lorsque cette derni re n a pas les budgets souhait s pour certains projets comme des ateliers d criture de chansons La Fondation Lani se finance gr ce des dons ainsi que par certains v nements comme le spectacle annuel La vie un peu beaucoup passionn ment pr sent au C gep de l Outaouais M Assogba sou tient galement les activit s de Blues mode d emploi un outil qui uvre aupr s des jeunes dans Internet Nous sommes la seule fondation qui permet un jeune de s accrocher un projet concret tient pr ciser le professeur en travail social Nelligan au c ur des ados S exprimer afin d viter les pens es suicidaires c est le leitmotiv de Blues mode d emploi un recueil produit par l Esplanade des jeunes sur Internet L organisme multim dia montr alais a con u ce guide d activit s destin aux ados afin de surmonter leurs tats d me n gatifs mile Nelligan dont on conna t le destin tragique mais aussi toute la cr ati
13. vit sert de figure de proue travers divers exercices de cr ation les participants prennent contact avec eux m mes et s engagent dans une r flexion sur les moyens de construire leur bonheur Les activit s sont regroup es autour des cinq grands th mes abord s par mile Nelligan dans son po me La romance du vin la consommation et l vasion les aspirations et les r ves le sentiment de rejet l isolement et la soli tude l ambigu t des motions ainsi que lamour ses grandes joies et ses peines S adressant ceux qui interviennent aupr s de la jeunesse du Qu bec Blues mode d emploi a fait ses premiers pas en Outaouais d s 2004 gr ce l engagement de la Fondation Lani et des intervenants jeunesse de l Outaouais Plus d une cinquantaine de jeunes ont par ticip diff rentes activit s tir es du recueil TEOR ER EOE Les 25 ans de fel Jeunes Organisme panqu b cois Tel Jeunes aide depuis maintenant 25 ans Contrairement d autres services du genre les personnes l coute chez Tel Jeunes ne sont pas b n voles Ce sont des professionnels r mun r s psychologues psycho ducateurs travailleurs sociaux et sexologues qui 24 heures sur 24 365 jours par ann e r pondent aux demandes des jeunes aux prises avec de nombreuses probl matiques Christine Turcotte tudiante au doctorat en psychologie et intervenante lel Jeunes constate que le service t l phonique est particuli remen
Download Pdf Manuals
Related Search