Modernisation,mode d`emploi
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1. ne se poser commentle bon jeune homme charentais le r sistant pouss davantage par l indignation patrioti que le courage et Parnbition que par Pesprit de r volution comment l homme politique cen tre gauche va t ilsur le tard devenir socialiste Si on relit les textes qui ont nourri sans doute le jeune Charles de Gaulle et le jeune Fran ois Antoine Riboud Modernisation mode d emploi Rapport au Premier ministre A la fois pragmatique innovateur et ambitieux LE MONDE 6 cl s pour r ussir LES CHOS 70 LE NOUVEL OBSERVATEUR LIVRES Mitterrand Ozanam Lacordaire Lamennais et ce Montalembert qui donnait son titre la revue o Mitterrand fit ses d buts de plume les amp Cahiers Montalembert si Pon rouvre les livres d Albert de Mun de Le Play des th oriciens du christianisme so cial et du catholicisme social on s aper oit en effet d une chose C est qu avant d tre un strat ge clausewitzien un joueur impertur bable le florentin que taquinait Mauriac l ami desesamis pour les meilleurs commesa fid lit Robert Antelme et parfois pour les pires qu avant d tre Phomme de la main ten dueau peuplecommuniste etdudostourn aux hi rarques toujours staliniens l amateur de bonnes proses un peu classiques le patient des longs desseins et un pragmatique capable des adapterenun clair unesituation impr vue Mitter2. as moi qui irai contester l analogie qui existe entre les grandes religions et les grandes idol tries politiques Pourtant quand onme parle de religions propos de politiques j aidesdoutes Autrefois Jahv sondaitlesreins etlesc urs Cesontaujourd huilesinstitutsde sondage qui s en chargent Les deux derniers sondages nous ont donn une trange image de la religion des catholiques il semble que de plus en plus ils en prennent et en laissent Il arrive certes encore que parfois des chr tiens croient en Dieu Dans le langage courant sur un probl me o onse sent plut t le g rant de perplexit s que le possesseur de certitudes on dit qu on ne s est pas fait encore une reli gion A voir les libert s que les croyants prennent aujourd hui avec leur credo onse dit qu ils sont peut tre en train sinon de se faire du moins de d faire une religion Comme la d mocratie id ale dont nous sommes encore loin la religion est de plus en plus pluraliste CLAUDE ROY Les Religions d un pr sident M Daniel Grasset 356 pages 110E
3. ee entre la r union des tudiants du 104 de la rue de Vaugirard o Mitterrand habitait chez les p res maristes et mon grenier tabati re pr s de la place Maubert nous parlions peu m taphysique Je me demande encore ce que pouvaient tre alors les religions de mon camarade Je me le demande toujours Ilavait une passion vidente la litt rature Il la gar d e courant toujours ses moments gagn s libraires et bouquinistes J avais une passion la politique Je Pai perdue du moins sous la forme qu elle avait alors pour moi sous les masques du socialisme f odal dont parle Marx puis du communisme c est dire le d testable projet de faire le bonheur des hom mes sans leur demander leur avis Nous avions en commun un d sint r t une m fiance un recul l argent C tait l ennemi le corrup teur avec lequel on ne traite pas crira plus tard Fran ois Mitterrand en se retournant sur notre jeunesse Je sais Tenir Pargent pour dangereux ce n est qu un r flexe sentimental pidermique peut tre un archa sme Le pr jug contre Par gent ma tre a conduit quelquefois de dr les de compromissions Drumont commence par vitup rerlafinanceinternationale puisvouele juif l ex cration Ezra Pound maudit l usure puis pr che la guerre sainte contre les juifs au micro de Mussolini en guerre De toute fa on sans aller si loin et si mal tenir c
4. omme dit Mitterrand le privil ge de l argent pour le pired sordre c estunpr jug quin estpasdu tout la mode Le premier gestesymbolique de Mitterrand pr sident c est d allersaluer Jaur s et Jean Moulin Le premier geste symbolique de notre gouvernement du moment c est de supprimer l imp tsur les grandes fortunes Le premier geste judiciaire de Mitterrand c estdesupprimerla peine de mort Le premier geste judiciaire denotregardedesSceauxdu moment Cest de tenter de privatiser les pri sons comme un vulgaire compte priv chezun diamantaire Quand Mitterrand accorde la concession de la Cinq Berlusconi ilse trompe ilcroitavoir affaire un vrai saltimbanque de t l ce qui prouve qu Venise chez son ami le peintre Music notre pr sident ne regarde pas la t l italienne ou ne regarde que la RAI la Cinque italienne l aurait pr venu du d sastre de la Cinq fran aise Quand L otard inventeur du mieux disantculturel etlepratiquantdu mieux mentant culturel vend la Une Bouygues il ne se trompe pas il sait qu il la vend au meilleur sp cialiste des autoroutes qu une belle et bonne carri re dansle b timent pr parait bienentendu cultiver enseigner et divertir le peuple Les analyses les plus fines et les plus perti nentes du livre de Jean Daniel r pondent je crois une des questions que le jamais sim ple Mitterrandam
5. rand a une caract ristique essenti lle que Jean Daniel r sume en explici tant le titre de son tude L apport le plus original de Fran ois Mitterrand c est la fusion qu il op re entre une tradition d origine chr tienne et une tradition socialiste Cette conclusion Jean Daniel l a tay e et illustr e dans des pages qui comptent parmi les meilleu res de son travail et si riches qu il est impossi ble de les r sumer ici Evitant les pi ges d une distanciation trop appliqu e et du culte de la personnalit style G n ration Mitterrand l essai de Jean Daniel est la fois brillant et p n trant un solide travail d histoire imm diate et de sociologie et une esquisse psycholo gique tr s fine Lessocialistesse lamentaient ily a quelques ann es sur le silence des intellectuels Ils auraient d au contraire se r jouir du silence des penseurs En trente ans ils avaient dit trop de b tises Il est vrai que H Ch Minh Che Guevara Mao c tait chic et qu une sim ple majorit parlementaire ce n tait pas tel lement in Il sera peut tre possible d sormais de parler ce ces choses pos ment sans trahir comme un gauchiste devenu PDG et sans se convulser comme un de ces lib raux dont Jean Daniel dit joliment qu ils passent pour tre des pessimistes sur l homme mais sont fonci rement optimistes sur le march Ce n est p
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