Régulation, mode d`emploi - Institut de l`entreprise
Contents
1. duction de normes et de d ci sions individuelles requ rant des comp tences d ing nieurs et de juristes Il pourra tre accompli dans cette premi re phase par un organisme d Etat la t che de r glementation g n rale pr domi nante gagnera en efficacit si elle est exerc e pr s de l autorit qui d tient le pouvoir de d cision La deuxi me phase celle qui suit louverture du march est la r gulation de la dominance les nouveaux entrants sont l sans cependant pouvoir remettre en cause la position dominante acquise par l ex monopole C est peut tre la phase la plus diffi cile Fixer sa juste valeur le prix des ressources du r seau public inter connexion trans port auxquelles doivent acc der les concurrents viter les subventions crois es d un ser vice l autre d celer dans les propositions tarifaires ce qui peut entraver la concurrence veiller la transparence des comptes ces nouvelles priorit s n cessitent une expertise et justifient sans aucun doute la cr ation d une autorit ind pendante bien arti cul e avec le r gulateur du droit de la concurrence qui pourra tre saisi de certains dysfonctionne ments constat s La troisi me phase enfin est celle de la r gulation de la concur rence Elle commence au mo ment o les parts de march de l op rateur historique et des nou veaux entrants se banalisent ne s agit alors2. gulateurs Le premier point est souvent mieux trait dans les l gislations anglo saxonnes qui ont une conception plus pragma tique et plus instrumentale du droit Il n est pas rare de trouver dans les lois ce que les Am ricains appellent une sunset provision clause cr pusculaire pour les Canadiens qui oblige le l gisla teur selon une p riodicit d finie l avance se pencher sur la validit des pr suppos s sur lesquels a t construite la loi en cause et d adapter ventuellement son contenu Le second point qui va lue l action du r gulateur fait l objet d une prise de conscience plus r cente la dominance est la DES T CHES QUI CHANGENT AVEC LE MARCH Le terme de r gulation ne d fi nit pas dans les industries de r seau une activit stable mais une fonction appel e se transformer selon l volution du secteur On peut distinguer trois phases suc cessives La premi re est celle de la r gu lation de l entr e Elle consiste d finir les variables essentielle ment techniques et juridiques permettant de nouveaux acteurs La r gulation de phase la plus difficile d entrer sur le march jusqu alors occup exclusivement par l op ra teur historique Il s agit d allouer des licences d attribuer des res sources rares de veiller l inter op rabilit des r seaux entre eux pour l essentiel un travail de pro
3. t l phone droits de passage sur le domaine public cr neaux horaires de transport a rien sillons ferro viaires etc mais elles sont g n ralement la condition d une entr e efficace sur le march et doivent donc tre g r es de mani re qui table et ind pendante de l op ra teur historique Il n est pas rare que dans ces domaines le pouvoir soit partag avec l autorit minis t rielle qui viendra apposer le sceau final sur un projet instruit ou propos par le r gulateur 3 La gestion de fonds ou de dis positifs tarifaires li s aux missions de service public et destin s la mutualisation des co ts de ces derni res entre tous les op rateurs 4 Le contr le des tarifs qui se di visent eux m mes en deux cat gories les tarifs interm diaires li s l acc s au r seau pour les quels le r gulateur dispose g n ralement d un pouvoir plus tendu car il s agit d un curseur tr s puis sant de la concurrence entre op rateurs que ce soit dans l lec tricit les t l communications ou le transport ferroviaire et les tarifs pay s par l utilisateur final sur lesquels le contr le est plus variable 5 La r solution des litiges entre op rateurs Cette pr rogative importante peut tre partag e avec l autorit de la concurrence et le juge 6 Les sanctions qui viennent r primer un manquement aux obli gations r sultant de la r glementa
4. DOSSIER R GULATION R gulation mode d emploi BRUNO LASSERRE Plac es au service du march mais dot es d objectifs plus larges les autorit s de r gulation sont en train d exp rimenter en France comme dans le reste de l Europe leurs instruments et leurs m thodes Faire fonctionner correcte ment un syst me complexe on ne peut mieux r sumer la t che du r gulateur qu en reprenant la d finition que donne le diction naire de sa mission Dans un march qui fonctionnerait de mani re pure et parfaite il n y aurait pas place pour un r gulateur Ce dernier n est l que pour per mettre aux m canismes cono miques de fonctionner normale ment Certains ont parfois compar son r le celui de la doublure tou jours pr te remplacer au pied lev la prima donna que serait le march Les choses sont cependant plus complexes car il est rare que les objectifs assign s au r gulateur se limitent se substituer au march lorsque celui ci est impuissant faire fonctionner tout seul un sec teur conomique C est donc ces objectifs qu il faut s int resser avant d examiner les instruments et les m thodes du r gulateur Les objectifs ne peuvent tre d finis par le r gulateur lui m me sous peine d une confusion de pouvoirs qui serait n cessairement contest e par les autres acteurs conomiques Une des erreurs des gouvernements de tr
5. ansition dans les pays d Europe de l Est a t de mettre en place des agences de r gulation ind pendantes sans d finir au pr alable par la loi leurs objectifs Ces r gulateurs se sont vite emp tr s dans leurs pouvoirs au point d tre souvent paralys s sous l effet d une double remise en cause de leur action par les parlements nationaux et les entre prises du secteur La d finition des objectifs revient au l gislateur qui doit les pr ciser le plus clairement possible Au Royaume Uni par exemple les of fices de r gulation disposent cha cun d une liste tr s compl te d ob jectifs De m me la loi fran aise de r glementation des t l communi cations du 26 juillet 1996 assigne quatre objectifs aux instances de Conseiller d Etat ancien directeur g n ral des Postes et T l communications r gulation que sont le ministre charg du secteur et l ART Auto rit de r gulation des t l commu nications veiller l exercice au b n fice des utilisateurs d une concurrence effective et loyale veiller la fourniture et au fi nancement de l ensemble des composantes du service public des t l communications qui lui m me ob it un certain nombre de r gles g n rales galit conti nuit adaptabilit veiller au d veloppement de l emploi de l innovation et de la comp titivit dans le secteur des t l communications vei
6. d intervenir qu en cas de n cessit pour pr venir ou sanctionner les comportements qui viendraient perturber le jeu R GULATION concurrentiel Cette r gulation essentiellement comportemen tale doit en th orie d manteler les instruments les plus interven tionnistes mis en place tels que les contr les tarifaires a priori et organiser le transfert progressif des comp tences vers l autorit de concurrence Inutile de dire que la tentation du r gulateur est de la faire durer le plus possible car il n est jamais facile de r gler son propre d clin Le jeu est d autant plus compliqu que dans un m me secteur peu vent coexister plusieurs march s ayant une maturit diff rente Si l on prend par exemple le cas du t l phone en France le march du t l phone local est toujours dans la phase de l entr e celui de la longue distance et de l international dans la phase de la dominance tandis que la r gulation de la concurrence para t bien adapt e la situation du t l phone mobile LES OUTILS DES NORMES AUX SANCTIONS n y a videmment pas de pa noplie id ale du r gulateur qui serait en quelque sorte associ e la cr ation de chaque autorit de r gulation C est d ailleurs une des diff rences entre les syst mes fran ais et britannique Loin d avoir b ti un mod le qui se d clinerait en autant de clones homog nes Oftel Of
7. gaz Ofwater etc le l gislateur fran ais a une conception assez lastique des pouvoirs du r gulateur en fonc tion des quilibres politiques du moment et des particularit s de chaque secteur Le r gulateur dispose de six types d outils class s ici en partant de ceux qu il partage le plus souvent avec l autorit gouvernementale pour aller vers ceux qui lui sont confi s titre exclusif I L diction de normes g n rales c est le pouvoir qui lui est le plus chichement accord pour des raisons la fois juridiques l article 21 de la Constitution in terdirait toute d l gation trop large du pouvoir r glementaire une autorit ind pendante et po litiques l diction de la r glemen tation reste une pr rogative du gouvernement Ce n est que lorsque le domaine est technique ou n cessite comme dans le sec teur boursier l association des professionnels pour que la norme apparaisse l gitime que la loi confie un tel pouvoir un r gula teur ind pendant sous r serve parfois d un agr ment minist riel 2 L attribution de licences et de ressources rares c est l outil qui permet de r guler l entr e sur le march soit que ces licences soient allou es de mani re auto matique soit qu elles r sultent d un processus de s lection en ch res ou soumission compara tive Les ressources rares sont tr s diverses fr quences de t l communications num ros de
8. ialit le r gulateur doit viter d tre captur par les op rateurs et bien afficher son in d pendance par rapport l Etat actionnaire lorsque ce dernier poss de encore tout ou partie du capital de l op rateur historique Il n est d ailleurs pas tonnant que la jurisprudence de la Cour de Cassation et du Conseil d Etat ait t particuli rement exigeante vis vis des autorit s ind pen dantes de r gulation afin de ga rantir lorsqu elles exercent leur pouvoir de sanction une impartia lit maximale sur le fondement de l article 6 de la Convention euro p enne des Droits de l Homme Ce qui caract rise peut tre le mieux le travail de r gulation par rapport une administration clas sique de souverainet est le re cours syst matique la publicit publication de livres verts ou blancs avant projets avis appels commentaires d bats publics L existence m me d un rapport annuel est souvent le meilleur in dice d une fonction de r gulation qui n tant pas soumise au pou voir hi rarchique doit pouvoir rendre compte publiquement de ce qu elle fait En somme la r gulation activit interm diaire entre la d finition de la politique et la gestion entrepre neuriale consiste maintenir un qui libre en mouvement ce qui suppose de marcher sans arr t comme l acrobate sur son fil mais en y ajoutant l obligation d expli quer tout moment le chemi
9. ller la prise en compte de l int r t des territoires et des uti lisateurs dans l acc s aux services et aux quipements tenir compte donc de l imp ratif de l am nagement du territoire mais aussi faciliter l acc s des consom mateurs aux potentialit s du march On voit donc que le bon fonc tionnement du march concurren tiel but g n ralement fix aux au torit s charg es de faire appliquer le droit commun de la concur rence est un objectif trop r duc teur pour les r gulateurs sp cia lis s en charge d une industrie de r seau comme l nergie les t l communications ou les trans ports Les lois nationales leur assi gnent en g n ral un cadre d action plus large incluant par exemple la Soci tal N 30 4 trimestre 2000 DOSSIER Soci tal N 30 4 trimestre 2000 conciliation entre concurrence et service public ou service uni versel Ce cadre peut varier en fonction de la culture de chaque pays ou des orientations poli tiques Ainsi la r forme fran aise des t l communications a rappel avec beaucoup d insistance l obli gation de pratiquer des tarifs de t l phone gaux sur l ensemble du territoire alors que ce point tait consid r comme relativement secondaire en Allemagne Ayant d fini au d part les objectifs du r gulateur le l gislateur doit aussi s interroger p riodiquement sur leur pertinence et valuer l ac tion des r
10. n qui reste parcourir pour par venir en lieu s r Soci tal N 30 4 trimestre 2000
11. tion applicable au secteur ou de la licence individuelle Le r gulateur ne les utilise g n ralement que si tous les m canismes en amont injonctions compromis sont rest s inefficaces LES M THODES LE PRIX DE LA L GITIMIT e succ s du r gulateur d pend de la l gitimit qu il aura ac quise Loin d tre inn e comme celle dont jouit un gouvernement lu ou un juge cette l gitimit de vra tre conquise moins d ailleurs par la justesse de d cisions forc ment contest es que par les m thodes auxquelles il aura fait appel C est peut tre dans le choix de ces m thodes qu appara t le mieux l originalit du r gulateur par rapport aux autorit s plus classiques qu il s agisse du gou vernement r glementer d cider contr ler ou du juge dire le droit vider les litiges Ces m thodes doi vent viser trois ob jectifs la transparence encore plus qu une administration clas sique l autorit r gulatrice doit tre une maison de verre dont les intentions les motifs les proc dures sont connues et d battues Trois r gles d or transparence pr visibilit impartialit r REGULATION MODE D EMPLOI la pr visibilit dans un environ nement complexe et mouvant le r gulateur doit tre un r duc teur d incertitude garantissant aux investisseurs que la r gle du jeu sera claire et stable l impart
Download Pdf Manuals
Related Search