La PAUVRETÉ en France Constat et propositions
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1. cart d une certaine partie de la population pour faciliter leur int gration et leur acc s l emploi Cr il y a dix ans le FARE Fond d Action pour la R insertion et l Emploi est aujourd hui pr sent sur tout le territoire Cet accompagnement ne se limite pas une action pr contractuelle mais se d ploie durant toute la dur e du contrat de travail par des p riodes de professionnalisation de formation d volution de carri re de ces personnes Il n y a pas de d marche de compassion ou de responsabilit soci tale mais une logique de responsabilisation des deux acteurs D une part le salari qui travaille et r int gre le march du travail et d autre part l entreprise confront e de v ritables probl mes de recrutement dans ce secteur D o ce d sir de d marche positive en vue d encourager l acc s l emploi nt le r sultat est tr s positif Cette action peut se prolonger au sein de diff rents clubs notamment par une r flexion autour du d veloppement durable sous l aspect de la responsabilisation sociale Ces groupes de travail rassemblent chaque mois plus de cinquante entreprises L action des banques Le Centre d Information Bancaire de la FBF relay sur le terrain par les Comit s des banques peut aider les travailleurs sociaux et les associations se familiariser avec les m canismes de la banque et de largent Un site Internet www lesclesdelabanque com o l on peut poser des2. ensemble des m nages a fortement baiss en trente ans Ce taux tait de 15 7 en 1970 il s tablit autour de 6 en 2001 Pourquoi dans ces conditions la question de la pauvret s est elle install e au c ur du d bat public Comment expliquer ce d calage entre la r alit du ph nom ne et la repr sentation que nous en avons Evolution de la population pauvre cf rapports ONPES 2003 2004 et 2005 2006 _ o1 m dian e Retrait s 8 Ensemble koj D T 5 o 5 O Lu gt 5 2 T x 5 H 1970 1975 1979 1984 1990 1997 2000 2001 2002 Source Insee On note toutefois une l g re augmentation de la pauvret ainsi d finie moins de 50 du lt revenu m dian de 2002 5 9 de l ensemble des m nages 2003 6 3 Mais il faut observer que dans le m me temps la pauvret mon taire telle qu elle est d finie au niveau europ en moins de 60 de la m diane de distribution des revenus par unit de consommation a t stable de 2002 2003 Par ailleurs contrairement ce que l on entend souvent l volution du niveau de vie se caract rise par une grande stabilit au cours des derni res ann es Lorsque l on compare l aide de l indicateur dit rapport inter quintiles le niveau de vie au dessus duquel on d nombre les 20 d individus les plus favoris s et celui au dessous duquel se trouvent les 20
3. gard le MEDEF consid re qu aucune solution viable ne peut tre mise en place sans la valorisation du travail et l aide au retour du plus grand nombre dans les circuits de l conomie marchande Il rel ve galement que toute politique aboutissant une augmentation de la d pense publique serait a priori contre productive La lutte contre la pauvret ne saurait tre men e que dans le cadre d une conomie dynamique diffusant largement l esprit d entreprise L appauvrissement g n ral de la France ne ferait qu aggraver la situation des plus fragiles L id e de combiner les revenus du travail et les revenus de solidarit dans ce que le rapport Hirsch d finit comme la nouvelle quation sociale est une piste int ressante qui devrait d ailleurs donner lieu une exp rimentation dans plusieurs d partements Pourquoi pas On pourrait m me envisager pour certaines personnes en grande difficult de d connecter le salaire minimum du revenu minimum dont chacun a besoin pour vivre en laissant aux entreprises la latitude de fixer le salaire de leurs collaborateurs en fonction de leur productivit et en compl tant au cas par cas le salaire des travailleurs pauvres par la solidarit C est une piste tudier Cette d marche pourrait tre appliqu e dans le cadre de relations personnalis es entre l entreprise la personne concern e et la structure en charge des allocations de solidarit ainsi mobil
4. un an contre 41 6 en 2004 et 38 2 en 1999 Cr er des emplois n est donc pas une condition suffisante pour r sorber la pauvret Le ch mage de masse se traduit aussi par un ph nom ne de r currence de la perte d emploi D apr s les tudes de l ANPE entre 1994 et 2003 22 millions de personnes se sont trouv es au moins une fois au ch mage Et 57 d entre elles ont connu cette preuve plus d une fois avec en moyenne 4 demandes d inscription Nous avons assist lors des 20 derni res ann es une augmentation tr s forte de l instabilit professionnelle Pauvret et ge Dans les quartiers sensibles tous les dispositifs d insertion concernent aujourd hui les jeunes Ce choix politique peut se comprendre Il pose pourtant un r el probl me il est en effet beaucoup plus difficile d tre sans emploi quand on a 50 ans et une faible qualification Rappelons que lors des 20 derni res ann es l ge moyen des ch meurs dans les quartiers a t multipli par deux Profil type un homme ou une femme de 40 ou 45 ans voire 50 ans Parall lement contrairement une id e re ue nombre de jeunes quittent leur quartier lorsqu ils obtiennent un dipl me ou un emploi Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 11 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 Pauvret et logement En France seulement 20 des logements sociaux son
5. activit conomique Elles ont au contraire vocation multiplier les partenariats avec les entreprises classiques pour gagner en performance et en professionnalisme Le recours aux entreprises d insertion comme sous traitants ou prestataires constitue clairement un levier d action pour les entreprises qui souhaitent contribuer l insertion de personnes loign es de l emploi Les entreprises de travail temporaire Le travail temporaire est particuli rement appropri pour revenir sur le march du travail apr s un ch mage de longue dur e car il est plus facile pour ces personnes de revenir par tapes pour se r ins rer dans la vie active Le travail temporaire favorise galement l insertion des personnes handicap es et plus g n ralement permet de faire entrer dans les entreprises des comp tences loign es et peu connues pouvant apporter des services recherch s Les probl mes de recrutement dans certains secteurs impliquent de se tourner vers les personnes loign es du march de l emploi car l entreprise a besoin de leur comp tence Cette insertion se fait souvent par sas successifs avec un accompagnement lourd et permanent Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 22 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 Le secteur de le propret Les entreprises de propret sont engag es de longue date contre la mise l
6. avec le crit re de 50 il y en a 7 000 000 avec le seuil de 60 soit 12 de la population chiffres 2003 Ces donn es en outre ne proposent qu une photographie un instant donn Or pour avoir une vision plus juste du ph nom ne il faudrait substituer cette vue statique une approche plus dynamique prenant en compte les flux d entr es et de sorties de la pauvret L enqu te r alis e en 2002 par J P Zoyem montre par exemple que la population des m nages pauvres est mouvante elle se renouvelle d un tiers tous les ans 33 des m nages pauvres une ann e ne le sont plus l ann e suivante La pauvret pour une partie des individus est donc un ph nom ne transitoire Ce constat appelle imm diatement une autre conclusion la population des m nages pauvres n est pas aussi homog ne que ne le laissent penser les statistiques Certains en effet sont pauvres durant un laps de temps relativement court suite une rupture professionnelle par exemple d autres passent de mani re r currente par cet tat d autres enfin y restent durablement Cf Michel Godet Soci tal n 54 4 trimestre 2006 J P Zoyem L impact des v nements d emploi et familiaux sur la dynamique de la pauvret 2002 Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 4 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 C est ce que fait par
7. d bat Deux r serves doivent cependant tre mentionn es si les objectifs sont en eux m mes int ressants on ne peut proc der en permanence un empilement de strates sauf vouloir rendre l action publique illisible les propositions du rapport L tard doivent tre discut es et chiffr es Tant que leur efficacit et surtout leur co t n auront pas t pr cis ment valu s il serait irresponsable de pr coniser leur mise en uvre Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 31 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 CONCLUSION Les entreprises sont d ores et d j tr s impliqu es dans la lutte contre l exclusion travers des politiques volontaristes d embauches de personnes menac es par l exclusion sans pour autant n gliger la n cessit de recruter des personnes comp tentes travers l encouragement du b n volat des salari s dans la lutte contre l illettrisme ou dans la cr ation d entreprise Certaines entreprises ont organis ces syst mes collectifs de lutte contre l exclusion autour par exemple de leur MEDEF territorial Le MEDEF invite l ensemble des entreprises adopter celles de ces pratiques qui seraient les plus pertinentes au regard de leur secteur d activit de leurs moyens ou des profils de leurs personnels La mobilisation des politiques publiques demeure plus que jamais n cessaire A cet
8. des personnes peu qualifi es en e valuant l employabilit des candidats e contactant les entreprises susceptibles d tre int ress es e _ valuant les postes pourvoir e proposant les candidatures aux entreprises e Assurant le suivi des candidats en poste Ce partenariat ncerne d une part des personnes loign es du march du travail en leur donnant acc s un emploi et d autre part les entreprises confront es des difficult s de recrutement pour des postes faible niveau de qualification Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 19 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 Il L implication des entreprises aupr s de leurs salari s en grande difficult Que faire lorsque j apprends qu un de mes salari s dort dans sa voiture Tous les entrepreneurs sont confront s des situations personnelles difficiles voire dramatiques v cues par leurs salari s Ils ne peuvent y rester indiff rents m me s ils doivent respecter la vie priv e de leur personnel et les imp ratifs de gestion en mati re de co t du travail notamment inh rents leur activit Plusieurs pistes peuvent tre explor es La coop ration avec les services sociaux et les associations Favoriser et organiser le transfert de comp tence entre entreprises d une part et associations et services sociaux d autre part 68 des b n vole
9. fin d une p riode de travail et le retour aux minima sociaux Mais une telle nesure qui rel verait des partenaires sociaux co terait elle seule quelque 310 millions d euros Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 30 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 Enfin renforcer l accompagnement social et professionnel des b n ficiaires de minima sociaux Le rapport publi en 2005 par la commission des affaires sociales du S nat montre quel point l existence d un accompagnement des b n ficiaires de minima sociaux peut influencer leur retour l emploi ainsi les b n ficiaires du revenu minimum d insertion RMI pour lesquels il existe un dispositif d accompagnement syst matique travers le m canisme des contrats d insertion connaissent mieux leurs droits mobilisent plus souvent le dispositif d int ressement la reprise d activit et sont beaucoup plus souvent b n ficiaires d une mesure d emploi aid que Es allocataires de l allocation de parent isol APT qui ne font l objet d aucun programme d accompagnement particulier C est la raison pour laquelle E rapport juge n cessaire de rendre obligatoire la conclusion d un contrat d insertion pour les allocataires de l APT Toutes ces mesures visant inciter les titulaires des minima sociaux reprendre une activit ont le m rite d ouvrir un
10. questions et une collection de guides th matiques sont notamment la disposition des acteurs sociaux et du public en g n ral dans une d marche de p dagogie et de pr vention des difficult s mais aussi d information sur les moyens de les affronter Au niveau national le comit consultatif du secteur financier CCSF rassemble les professionnels de la banque et de l assurance avec les associations de consommateurs afin d agir de concert notamment dans la lutte contre l exclusion L int gration dans la soci t passant presque obligatoirement par la banque la profession bancaire a pris des engagements vis vis des pouvoirs publics et des associations pour am liorer cette int gration bancaire par un acc s de tous aux services bancaires Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 23 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 Des dispositifs r cemment r nov s comme le droit au compte ou la cr ation de gammes de moyens de paiement tarif mod r pour les personnes ne pouvant disposer de ch quier participent l int gration sociale de la personne pauvre A un niveau d centralis les Comit s des banques conduisent de multiples initiatives en direction des acteurs sociaux Ils favorisent les relations entre ces derniers et les responsables bancaires locaux Ils diffusent les outils labor s par le Centre d Information Bancaire de la FBF et exp r
11. revenu du travail augmente les b n ficiaires auraient peu d int r t d un point de vue strictement conomique s efforcer d obtenir par leur travail un revenu d activit plus lev Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 28 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 La prime pour l emploi M nages ayant b n fici de la Pa Proportion de PPE D cile de m nages ayant b n fici de la PPE Montant moyen Part dans le per u en 2003 revenu euros disponible niveau de vie Source Enqu te Revenus Fiscaux 2002 INSEE DGI Champ M nages dont la personne de r f rence est g e de moins de 60 ans Source Insee Les propositions du rapport L tard De toute vidence le syst me doit tre simplifi et viser comme le sugg re une proposition de loi r cente de la s natrice Val rie L tard plus d quit entre les pauvres qui ne travaillent pas et ceux qui travaillent Trois principes doivent guider la r forme D abord assurer une certaine quit entre b n ficiaires des diff rents minima sociaux et entre b n ficiaires de ces allocations et salari s bas revenus Il ne saurait tre question de fusionner purement et simplement les diff rents minima sociaux si leur multiplicit qui r sulte de l histoire de notre protection sociale est source de complexit elle en fait galement
12. soixante ans titulaires d une pension d invalidit de tr s faible montant servie par la s curit sociale au titre d une incapacit permanente 3 l allocation aux adultes handicap s AAH vers e aux personnes handicap es qui ne peuvent pr tendre ni un avantage invalidit ni une rente d accident du travail 4 l allocation de parent isol APT qui concerne les personnes isol es assumant seules la charge d un ou plusieurs enfants 5 l allocation veuvage qui s adresse aux conjoints survivants d assur s sociaux d c d s 6 l allocation de solidarit sp cifique ASS qui est allou e aux ch meurs ayant puis leurs droits l assurance ch mage et justifiant d au moins cinq ann es d activit salari e au cours des dix derni res ann es pr c dant la rupture de leur contrat de travail 7 l allocation d insertion AD r serv e aux d tenus lib r s aux personnes en attente de r insertion aux rapatri s aux r fugi s et aux demandeurs d asile 8 le revenu minimum d insertion RMI qui garantit des ressources minimales toute personne de vingt cinq ans et plus 9 l allocation quivalent retraite AER qui b n ficie aux ch meurs de moins de 60 ans totalisant d j 160 trimestres de cotisation l assurance vieillesse Au total au 31 d cembre 2003 le nombre d allocataires de minima sociaux tait de 3 3 millions de personnes Environ six millions de personnes allocataires mais aussi c
13. 11 enfants 1 Smic 49 45 36 Couples avec 2 enfants 0 5 Smic 3 2 3 1 Smic 14 13 16 Couples avec 4 enfants 0 5 Smic 5 1 2 1 Smic 34 25 18 Source calculs Insee in Rapport de l ONPES 2004 Minimas sociaux et revenus du travail Smic net pour 16h en moyenne annuelle 8 Allocation minimale Are Aud A Rmi personne isol e sans enfant k Bourses de lyc e Api femme enceinte Salaire net moyen de tout pr l vement Allocation aux adultes handicap s personne seule Source Insee Nos minima sociaux sont un produit de l histoire A c t des revenus de remplacement contributifs que sont les allocations ch mage ou les pensions de retraite et d invalidit la France pr sente la particularit d avoir neuf prestations non contributives vers es sous condition de ressources et visant assurer un revenu minimum certaines cat gories de personnes Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 26 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 1 l allocation suppl mentaire vieillesse r serv e aux personnes g es de plus de soixante cinq ans soixante ans en cas d inaptitude au travail disposant de droits tr s faibles ou ne disposant d aucun droit l assurance vieillesse 2 l allocation suppl mentaire d invalidit qui s adresse aux personnes de moins de
14. 5 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 Cette mutation ne marque pas la fin de l emploi stable s il est exact que plus des 2 3 des embauches se font actuellement sous forme d emplois atypiques il existe n anmoins un flux entre l emploi dit pr caire et l emploi stable Pour nombre de salari s les contrats de travail atypiques m nent au CDI Le probl me est que ce processus de tri se fait au d triment des personnes les moins qualifi es qui restent aux marges de l emploi stable alternant phases de ch mage et de petits boulots Leur situation devient plus difficile encore s ils sont confront s des probl mes de logement parce que les logements dits sociaux sont en nombre insuffisant ou encore parce que les loyers leur sont inaccessibles s ils vivent dans certaines grandes villes Un dernier facteur aggravant entre en jeu la d sorganisation et l parpillement g ographique des familles qui rendent souvent impossible le recours aux solidarit s familiales pour la garde des enfants ou des personnes malades Selon une enqu te de 2004 du Secours catholique sur les travailleurs pauvres 4 7 sont en CDI 1 7 sont en CDD temps plein 3 1 sont en contrat saisonnier 4 3 sont en temps partiel dont beaucoup de femmes et de m res isol es 2 sont en emploi aid 0 4 sont leur compte 1 3 sont dans un emploi non d clar 57 des personnes non indemnis es surtout des hommes re
15. Mouvement des Entreprises de France MEDEF La PAU VRET en France Constat et propositions R sum La tendance historique la diminution de la pauvret en France ne se d ment pas Et pourtant le th me de la pauvret est plus que jamais au centre des pr occupations de nos compatriotes Cela s explique par le fait que le ph nom ne a chang de visage que la pauvret est encore moins acceptable dans une soci t riche que la mis re est sans doute plus visible aujourd hui qu hier que beaucoup se sentent menac s la pauvret n est plus l apanage des plus g s on voit appara tre une nouvelle cat gorie celle des travailleurs pauvres Le pr sent rapport fruit d un s minaire organis par la Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t fait le point sur les indicateurs de pauvret dont nous disposons aujourd hui et qui sont la v rit plut t des indicateurs de pauvret mon taire relative c est dire d in galit est consid r comme pauvre en France celui dont les ressources sont inf rieures 50 du salaire m dian Quelles que soient les insuffisances de l appr ciation de la pauvret le MEDEF consid re qu une action volontariste et concert e contre l exclusion et la pauvret est absolument indispensable Il rappelle que les entreprises sont d j largement engag es dans ce combat en premier lieu par la richesse et l emploi qu elles cr ent mais au
16. a formation des jeunes avec le contrat d apprentissage et le contrat de professionnalisation Il convient ensuite d assumer le recours aux contrats dits pr caires CDD et int rim qui ne doivent pas tre n glig s car 1ls sont de vrais outils de retour l emploi pour ces personnes Il faut enfin d velopper en amont la d couverte des m tiers afin d viter les mauvaises orientations professionnelles pouvant conduire une situation d chec et d exclusion Encourager l employabilit dans des m tiers plut t porteurs que d ficitaires Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 18 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 Op ration Mode d Emploi Rh ne Le MEDEF Rh ne Alpes pilote en lien avec divers partenaires publics et priv s ce dispositif qui permet aux entreprises confront es des difficult s de recrutement de pourvoir les postes de faible niveau de qualification Depuis le lancement de l action en f vrier 2001 plus de deux cent personnes dont 35 de jeunes de moins de 26 ans ont ainsi pu b n ficier de cette action de terrain en int grant des entreprises du Rh ne Ces r sultats ont t atteints gr ce l action sur le terrain de deux charg s de mission qui assurent une pr sence aupr s des entreprises pr s lection placement et suivi des candidats L objectif est une m diation pour l embauche
17. a lutte contre l exclusion par l embauche Les personnes vivant dans la pr carit et l exclusion n ont souvent pas r ussi un bon parcours scolaire Elles ont alors norm ment de difficult s prouver leurs comp tences op rationnelles dans un syst me de recrutement classique encore tr s largement ax autour des dipl mes ou m me du pass professionnel Elles peuvent cependant disposer de comp tences de base n cessaires et suffisantes pour le travail accomplir L avantage d une option pr f rentielle pour les personnes les plus pr caires est d emp cher qu avec le temps une grande pr carit s installe et que les stigmates de l exclusion s accentuent Recruter de fa on volontariste ceux qui sont en difficult depuis plus longtemps ou qui cumulent les difficult s c est leur donner les moyens d enrayer leur exclusion L int r t pour l entreprise consiste ici ne pas se priver d une main d uvre employable pour des raisons id ologiques surestimation des risques principe de pr caution que pr sente l embauche de ch meurs de longue dur e de personnes atypiques etc Cette option doit se fonder sur des crit res objectifs comp tences et aptitude tenir un poste qui varient selon les m tiers De plus leur combativit pour s en sortir doit tre prise en consid ration comme une qualit dans un processus de recrutement Il faut d abord mettre la priorit absolue sur l
18. a pauvret En oeuvrant pour un contexte juridique plus favorable aux entreprises le MEDEF agit pour le d veloppement des entreprises et donc contre la pauvret Mais est ce suffisant La lutte contre la pauvret passe d abord par la croissance celle ci se fera essentiellement dans une conomie mondialis e par des entreprises forte valeur ajout e employant des personnels tr s qualifi s Une telle volution pose un probl me pour les individus peu ou pas qualifi s et ceux qui pour des raisons diverses psychologiques ou autres peuvent difficilement s adapter aux contraintes et besoins de l entreprise Les entreprises et le MEDEF ne peuvent les ignorer Ils ne peuvent nier non plus que la publicit et l offre de cr dit la consommation contribuent certes au dynamisme de notre conomie et donc la richesse nationale mais qu elles peuvent aussi aggraver la frustration des plus pauvres ou pousser les plus fragiles au surendettement Il n est pas rare de voir des pauvres propri taires de leur logement ou plus exactement des personnes pauvres parce qu elles sont propri taires de leur logement Or nous ne saurons convaincre l opinion des m rites irrempla ables du lib ralisme et de l conomie de march que si nous parvenons dans ce cadre r duire la pauvret et le sentiment de d tresse qui l accompagne Les exp riences d aide l insertion des plus d munis conduites par de nombreux en
19. assumant son r le de fa on compl mentaire et sans distorsion de concurrence La pauvret est aujourd hui devenue ou redevenue un sujet majeur Cela tient en grande partie la conjugaison de deux ph nom nes la persistance d un taux de ch mage lev 9 6 de la population active fin 2005 dont 42 5 de ch meurs de longue dur e l mergence de nouvelles formes de pauvret avec l apparition de travailleurs pauvres On estime le nombre de ces derniers un ou deux millions selon que l on retient un seuil de pauvret 50 du salaire m dian 645 euros par mois pour une personne seule ou 60 du salaire m dian 774 euros par mois La pauvret s est ainsi d plac e elle affectait traditionnellement les personnes loign es de l emploi d sormais elle touche aussi une partie des gens ayant un travail Pour autant elle n a pas globalement augment Sur les 35 derni res ann es le taux de pauvret a tr s exactement t diminu par deux on d nombrait 12 d individus pauvres en 1970 on en compte 6 3 en 2003 source INSEE En outre ces donn es fort intervenir la notion de seuil de pauvret qui correspond 50 du salaire m dian Or ce salaire m dian a fortement augment depuis 1970 tirant vers le haut l ensemble des revenus y compris celui des plus pauvres En 35 ans le niveau de vie en France est pass de l indice 100 l indice 320 INSEE 2005 estimati
20. aux ressources les plus faibles on constate que ce ratio s tablissait un niveau peine sup rieur 2 en 2003 Ainsi mesur es les in galit s de niveau de vie paraissent orient es en baisse lente mais r guli re rapport national de strat gie pour l inclusion sociale et la protection sociale 2006 2008 soumis au CNLE le 7 septembre 2006 Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 6 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 Il Pourquoi la pauvret s est elle install e au c ur du d bat public Ce n est pas un hasard si la question de la pauvret s est install e au c ur du d bat public au moment m me o le taux de pauvret atteignait son plus bas niveau historique Cette situation est le fruit du jeu combin de quatre facteurs la dynamique de l galisation des conditions 1 la valorisation sociale de nouveaux modes de consommation 2 notre difficult nous projeter dans l avenir 3 le d placement des fronti res de la pauvret 4 Le premier facteur est une source permanente d indignation le second g n re des frustrations tandis que les deux derniers suscitent de la peur 1 La dynamique de l galisation des conditions Nos soci t s d mocratiques sont travaill es par une tension aigu entre l galit formelle juridique et politique et l galit r elle conomique et sociale au nom
21. cs Pour des raisons de difficult s de d placement beaucoup de ch meurs ne peuvent retourner au travail Un smicard qui trouve un emploi 20km peut laisser jusqu 20 de son salaire dans le transport Pauvret et sant La d gradation de la sant physique et psychique en alt rant durablement et profond ment la capacit d un individu subsister conomiquement comme socialement peut conduire la pauvret Les autres manifestations de la pauvret probl mes de revenus de logement et d acc s l emploi apparaissent ensuite comme autant de cons quences du d classement social entra n par la maladie ou le handicap Selon le rapport 2005 2006 de l Observatoire national de la pauvret et de l exclusion sociale 9 2 millions de Fran ais en ge de travailler d clarent avoir un probl me durable de sant ou un handicap Et le taux d emploi de cette population n est que de 44 contre 65 pour la population dont la capacit de travail est intacte De la m me fa on une rupture familiale ou m me professionnelle peut conduire l isolement et l exclusion progressive d une personne Plus g n ralement on observe que la dilution du lien social et le rel chement des solidarit s familiales fragilisent encore plus une population d j en difficult Une enqu te men e en 2004 pour le Secours catholique aupr s de 10 500 personnes pauvres a montr leur grand isolement On rencontre de p
22. de la premi re nous ne cessons de vouloir r aliser la seconde Autrement dit plus l galit des conditions progresse plus nous devenons sensibles la survivance d in galit s conomiques et sociales C est ce qui explique par exemple que les critiques d non ant les in galit s cach es du syst me scolaire Bourdieu aient surgi pr cis ment au moment o s op rait la massification de l enseignement secondaire et sup rieur De m me c est ce qui permet de comprendre pourquoi la lente r duction objective de la pauvret loin de nous satisfaire tend au contraire rendre de plus en plus criantes les situations de d tresse et d exclusion 2 L av nement d une soci t du bien tre Pour comprendre pourquoi la pauvret a un impact si fort sur l opinion publique il faut tenir compte de la valorisation de nouveaux modes de vie centr s sur le bier tre et l hyperconsommation cf les travaux de Gilles Lipovetsky et Herv Juvin Constamment c l br s par les m dias ces modes de vie ont acquis depuis peu le statut de norme aux yeux du plus grand nombre Ainsi il est de plus en plus p nible de n avoir pas acc s au m me niveau de bien tre mat riel que les autres les parents se sentent culpabilis s de ne pas pouvoir offrir leurs enfants le m mes v tements et les m mes loisirs que ceux de leurs camarades les n mes t l phones portables ete 5 88 des 17 19 ans ont un t l phone por
23. depuis plus de vingt ans pas de projet de soci t cr dible pas de vision pour notre pays pas de cap l action politique L approche technicienne du moment qui consiste laborer en strates des dispositifs toujours plus sophistiqu s aux sigles toujours plus d routants procure une impression de fuite en avant incontr l e Or les gens veulent savoir o on les entra ne 4 Le d placement des fronti res de la pauvret Enfin nous assistons un double ph nom ne de r duction et de d placement de la pauvret dans notre pays qui constitue pour l ensemble de l opinion un puissant facteur d inqui tude Si la pauvret a t longtemps corr l e l absence de travail ce lien est aujourd hui moins pertinent Deux s ries de faits permettent de le v rifier La situation des retrait s s est d abord fortement am lior e gr ce notamment au minimum vieillesse Entre 1970 et 2002 Fur taux de pauvret est pass de 2 5 moins de 5 Plus g n ralement les prestations sociales permettent de diviser par deux le risque de pauvret source rapport 2005 2006 de l Observatoire national de la pauvret et de l exclusion sociale Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 8 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 D autre part on constate l mergence du ph nom ne des travailleurs pauvres entre 25 et 30 des pauvre
24. e tremplin pour une insertion sociale et professionnelle Les personnes embauch es font l objet d une prescription sociale un travailleur ou r f rent social parraine et accompagne le parcours d insertion afin de l inscrire dans un sch ma de coh rence et d efficacit Les personnes en insertion sont toutes salari es au minimum au SMIC la feuille de paye obtenue dans des conditions normales de production est le premier l ment de p dagogie et de reconnaissance li e l activit d insertion Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 21 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 L objectif pour l entreprise n est pas de gagner de l argent ni de rechercher un retour sur capitaux investis n1 bien s r de perdre de l argent mais de montrer que ce syst me d insertion par l conomique est la fois conomiquement performant et socialement responsable Il est indispensable d utiliser ce levier de l conomie marchande et l emploi qu elle g n re Si certains secteurs sont mieux adapt s que d autres l insertion entretien d espaces verts recyclage des d chets la lutte contre l exclusion suppose aussi de tenter des exp riences d insertion dans toutes les branches de l conomie Les entreprises d insertion disposent d une comp tence sp cifique mais ne doivent pas tre marginalis es dans l
25. e ci dessus remplace ainsi pour tous les droits connexes les conditions d attribution li es au statut par une simple condition de ressources rapport e au quotient familial Ensuite viter que notre syst me de protection sociale ajoute paradoxalement des obstacles suppl mentaires la reprise d activit des b n ficiaires de minima sociaux La complexit actuelle du dispositif des minima sociaux et de leurs droits connexes et leur insertion dans le syst me plus g n ral de protection sociale engendrent des ruptures de droits et des effets de seuil pr judiciables la reprise d activit Celle ci est d ailleurs d autant plus d courag e que ces effets pervers ont tendance se r p ter au cours du parcours de r insertion professionnelle souvent chaotique des b n ficiaires de minima sociaux Or quel que soit le jugement que l on peut porter sur cette situation la r insertion professionnelle des personnes les plus loign es de l emploi passe presque obligatoirement par une succession de contrats de travail dur e d termin e ou d int rim conduisant les personnes concern es faire des allers retours r p t s entre monde du travail ch mage et b n fice des minima sociaux Pour ne pas d courager les personnes qui souhaitent tenter une exp rience professionnelle m me de courte dur e le groupe de travail du S nat sugg re de supprimer les d lais de carence existant aujourd hui entre la
26. exemple appara tre l enqu te de St fan Lollivier et de Daniel Verger sur une p riode de huit ans environ 83 des m nages permanents i e les m nages dont les membres restent les m mes au moins deux ann es cons cutives n auraient jamais t confront s la pauvret alors que pr s de 3 auraient toujours t en situation de pauvret 5 seraient en situation de sortie de pauvret et une proportion quivalente en situation d entr e Les m nages restants soit 4 ont connu des trajectoires irr guli res gt Taux de pauvret mon taire et nombre de pauvres seuil de 50 de la m diane s Taux en Nombre de pauvres en milliers SLLLLELLLELCELEEEPE Taux de pauvret mon taire et nombre de pauvres seuil de 60 de la m diane s Taux en Nombre de pauvres en milliers b a LSS LLE ESIS P PSS Source Insee St fan Lollivier et de Daniel Verger Trois apports des donn es longitudinales l analyse de la pauvret Volet 1 Erreurs de mesure et entr es sorties de pauvret Economie et statistique n 383 384 385 2005 Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 5 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 Les statistiques fournies par l INSEE nous livrent enfin un dernier enseignement essentiel contrairement une id e re ue le taux de pauvret de l
27. imentent des actions th matiques communes pr vention du surendettement acc s aux moyens de paiement r glement des litiges De telles exp rimentations sont men es Poitiers Bordeaux Nice ou Saint Etienne Par ailleurs de grands r seaux bancaires s engagent dans le micro cr dit social ou la cr ation de dispositifs sp cifiques de lutte contre l exclusion bancaire mixant accompagnement social et p dagogique et proposant des r ponses financi res ad hoc Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 24 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 D QUELLES POLITIQUES PUBLIQUES La question de la pauvret ne peut pas tre consid r e comme une question isol e elle doit tre replac e dans une r flexion plus large sur notre mod le social La solution au probl me de la pauvret ne r side certainement pas dans l augmentation de la d pense publique La solution ne doit pas tre attendue de l Etat Providence trop de nos concitoyens croient encore que l argent public comme par miracle peut r soudre toutes nos difficult s Avec une part des d penses publiques dans le PIB qui exc de les 50 la France obtient des performances inf rieures celles des pays anglo saxons en mati re de taux de ch mage ou de sentiment de pr carit alors m me que chez ces derniers la part des d penses publiques dans le PIB est nettement inf rieu
28. is es Elle permettrait de tenir compte de la situation de chaque personne aid e logement enfants charge en ville ou la campagne Une exp rimentations serait n cessaire pour s assurer de l impact et de l efficacit de la mesure Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 32 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 L entreprenariat social constitue galement une voie qu il convient d utiliser les entreprises d insertion par exemple ont prouv leur capacit remettre sur le chemin de l emploi des personnes marginalis es quand d autres politiques publiques les maintiennent trop souvent dans la pr carit Pour autant il ne faudrait pas croire que la solution au probl me de la pauvret en France se trouverait dans le seul d veloppement de l conomie sociale les entreprises qui rel vent de l conomie sociale ne sont pas toutes soumises aux m mes r gles de transparence notamment que les entreprises commerciales Dans la mesure o elles sont subventionn es elles sont largement financ es par l conomie marchande dont les facult s contributives ont des limites et surtout elles repr sentent un risque r el de distorsion de concurrence Fragiliser le secteur marchand est videmment contre productif En r alit l conomie sociale est un monde h t rog ne Une entreprise d insertion qui mobilise des financemen
29. ivent pas dans ces quartiers la part serait plus importante encore en tenant compte des m nages pauvres vivant dans les campagnes Il s est produit une d connexion du logement social et de l emploi Autrefois on construisait le logement social c t des usines Avec la d sindustrialisation des villes le march de l emploi ouvrier s est d localis vers l espace p ri urbain et rural Dans cette France p riph rique vivent d sormais beaucoup d ouvriers et d employ s qui repr sentent encore 60 de la population active Ces populations qui travaillent et se logent dans le priv sont tr s fragilis es quand elles perdent leur emploi ou m me quand elles passent temps partiel Elles tombent vite dans le surendettement et la paup risation Il est beaucoup plus difficile d tre ch meur de longue dur e en pavillon p r urbain Il faut payer son logement mais aussi ses d placements Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 12 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 Pauvret et transports En mati re de mobilit les contraintes les plus fortes p sent aujourd hui sur les couches populaires parce qu elles sont tr s souvent loign es de leur lieu de travail Un quart de la population fran aise vit dans un espace rural ou p rkurbain o il y a tr s peu d emplois proximit et o en outre il n y a pas ou peu de transports publi
30. le communautarisme forme de marginalisation vers laquelle sont naturellement port es les personnes en rupture Dans l entreprise cela est impossible Si l on veut s y maintenir il faut apprendre vivre avec tous Dans l entreprise il y a galement un certain nombre de points de rep res obligatoires Une consigne n y est pas un acte d agression C est le seul endroit o en contrepartie des devoirs on accorde des droits Le bulletin de salaire est essentiel dans l auto reconnaissance de la personne de ses droits et de ses devoirs C est certainement l espace le plus utile pour int grer plus rapidement un grand nombre de personnes demeur es trop longtemps loign es de la vie active et sociale Il y galement dans l entreprise une exigence de rigueur qui convient toute bonne p dagogie La personne se d couvre indispensable un ensemble qui la d passe qui la stimule et la porte autant qu elle la fortifie Mais n oublions pas qu en fonction de la mani re dont l entreprise recrute elle peut tre aussi pour le pire facteur d exclusion ou pour le meilleur d inclusion Nous le savons les facteurs de discrimination rejoignent des facteurs de pauvret Il ne faut jamais le perdre de vue Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 17 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 C CE QUE PEUVENT FAIRE LES ENTREPRISES I L
31. lus en plus de familles monoparentales 51 des cas rencontr s dans l ann e 2004 Ensuite viennent les familles nombreuses souvent dans une situation de logement pr caire 27 5 des familles Sur les 650 000 personnes rencontr es en 2004 12 3 n avaient aucune ressource lors du premier contact 61 avaient un niveau d tude n allant pas au del de la classe de 5 Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 13 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 On le voit si la lutte contre la pauvret passe videmment par l emploi on ne peut compter sur le seul march du travail pour r soudre le probl me L employabilit d une personne sa capacit d crocher un job sont conditionn es par des crit res aussi vari s que son environnement familial sa sant ou son lieu d habitation Autant d l ments sur lesquels il faut aussi agir si l on veut parvenir une am lioration durable de la situation Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 14 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 B POURQUOI LES ENTREPRISES SO NT CO NCERNEES Les entreprises contribuent par nature la lutte contre la pauvret elles cr ent de la valeur des richesses et prennent une part active aux financements de la protection sociale En se d veloppant les entreprises luttent contre l
32. nima sociaux par la S natrice Val rie L tard Minima sociaux mieux concilier quit et reprise d activit rapport n 334 2004 2005 de la commission des Affaires sociales du S nat Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 34 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 REM ERCIEM ENTS La Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t du MEDEF qui a organis le s minaire l origine du pr sent rapport remercie chaleureusement les intervenants qui ont accept de venir pr senter leurs analyses Pierre Choux Pr sident du Groupe Id ees Patrick Gagnaire Pr sident de SolidarCit Gilbert Lagouanelle Directeur au Secours Catholique Pr sident du Collectif Alerte Philippe Marcel Pr sident d Adecco France Fran oise Maurel chef de d partement l Insee Membre de l Observatoire national de la pauvret et de l exclusion sociale Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 35 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006
33. nt est victime une personne ou une famille priv e de la capacit d exercer ses droits fondamentaux selon la d finition qu en donne l Institut Montaigne On ne peut cependant se contenter de d finir la pauvret de mani re n gative en indiquant ce qu elle n est pas Ia mesure du ph nom ne se pr te en fait trois approches principales On peut d abord raisonner en termes de conditions d existence comme le fait le Conseil europ en depuis 1984 Celui ci d finit comme pauvres les personnes dont les ressources mat rielles culturelles ou sociales sont si faibles qu elles sont exclues des modes de vie minimaux acceptables dans l Etat membre o elles vivent On peut ensuite raisonner en termes de pauvret subjective ou ressentie en mettant l accent sur la mani re dont l individu per oit sa propre situation On peut enfin se focaliser sur les ressources dont disposent les individus on parlera alors de pauvret mon taire Contrairement aux pays anglo saxons qui mesurent la pauvret en partant d un revenu minimum de subsistance la France privil gie un concept de pauvret mon taire relative sont consid r s comme pauvres tous les m nages dont les ressources sont inf rieures ou gales 50 du salaire m dian Ainsi envisag le taux de pauvret fran ais est en r alit un indicateur d in galit de la r partition De fait chaque fois que le revenu m dian s l ve le nombre de
34. nt inciter le d veloppement du b n volat ou du m c nat de comp tence chez leurs salari s pour qu ils puissent pauler des personnes en difficult souhaitant mener bien un projet professionnel S il s agit de b n volat les salari s mettent disposition leurs comp tences professionnelles durant leurs cong s Si cette mise disposition s effectue pendant le temps de travail on parle de m c nat de comp tence IV Les entreprises d insertion L emploi est et reste aujourd hui le principal vecteur d insertion il suffit d entendre ceux qui en sont priv s pour balayer toute h sitation A fortiori pour les plus d munis les plus fragiles ils en attendent une vie plus autonome rompant avec l assistanat ils en ont l imp rieux besoin pour construire ou reconstruire un futur personnel familial et social Cet emploi parfois difficile obtenir pour ceux qui disposent d atouts devient pour les autres presque inaccessible et il est souvent illusoire d y parvenir sans reprendre confiance en soi sans disposer de temps pour faire et mesurer ses progr s et apprendre tenir un poste de travail La mise en uvre de ces objectifs constitue la finalit sociale de l entreprise d insertion qui a vu ses publics marginaux tre rejoints avec la mont e de l exclusion par des jeunes en gal re et des cass s de la crise Une entreprise organis e pour cela peut tre un formidabl
35. oivent le RMI et 13 sont dans l attente du RMI Au del de la compassion et de l motion il y a donc une s rie d l ments objectifs qui permettent de comprendre pourquoi la question de la pauvret se pose aujourd hui avec une telle acuit le processus d galisation des conditions les frustrations que suscite l entr e dans l ge de l hyperconsommation lillisibilit de l avenir vers lequel on se dirige et k changement de visage de la pauvret Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 10 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 Ill Les facettes de la pauvret Parce que la pauvret est un ph nom ne complexe et prot iforme il est indispensable de prendre en compte les diff rents aspects qu elle met en jeu logement am nagement du territoire transports politiques familiales Pauvret et ch mage Le maintien d un taux de ch ma ge lev depuis les ann es 80 a donn naissance un noyau dur de personnes et de m nages pauvres On y retrouve essentiellement des hommes de 40 ans non qualifi s et qui ont perdu leur emploi M me lors des phases de reprise conomique ce noyau ne diminue gu re Ce ph nom ne est mettre en parall le avec l augmentation de la part du ch mage de longue dur e selon la derni re enqu te emploi de l INSEE en 2005 42 5 des ch meurs taient priv s d emploi depuis plus d
36. on bas e sur la consommation des m nages Ainsi si la pauvret est loin d avoir disparu de notre soci t la tendance historique est sa r duction Faut il donc en relativiser l importance comme les chiffres pourraient nous inviter le faire ou au contraire nous engager plus hardiment la combattre Pour structurer la r flexion mus commencerons par dresser un tat des lieux de la pauvret en France Puis nous verrons en quoi les entreprises sont concern es par ce ph nom ne et comment elles peuvent agir concr tement Enfin nous nous interrogerons sur l efficacit des politiques publiques dans la lutte contre la pauvret et l exclusion Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 2 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 A CONSTAT l Comment mesure t on la pauvret La pauvret est un ph nom ne difficile cerner C est pourquoi il convient de la distinguer soigneusement de deux notions qui pour lui tre voisines se situent cependant sur un registre diff rent D une part la pauvret ne se confond pas avec la pr carit Celle ci se caract rise en effet par des ressources incertaines et irr guli res Mais elle n est pas pour autant synonyme de pauvret on peut tr s bien disposer par exemple de revenus al atoires et lev s D autre part la pauvret ne se confond pas n cessairement avec l exclusion processus do
37. onjoints enfants et autres personnes charge taient couvertes par ces m mes minima sociaux Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 27 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 Les minimas sociaux Evolutions r centes Allocataires Allocataires Evolution 2003 2004 2004 2003 en Allocation d Insertion AT 47 200 0 0 Allocation veuvage 12 200 7 4 Allocation suppl mentaire d invalidit 111 200 0 3 Allocation de parent isol APT 170 044 3 3 Allocation aux adultes handicap s AAH 741 211 2 5 Allocation suppl mentaire vieillesse 557 624 1 8 Revenu minimum d insertion RMD 998 645 8 5 Allocation de Solidarit Sp cifique ASS 349 200 1 5 Allocation quivalent retraite ee AER 2 100 20 7 A des minima sociaux en 3 014 424 33 DOM y compris Revenu de solidarit RS e P 309 521 321 662 3 9 France enti re 3 323 945 3 435 607 3 4 Source Insee Cr e en 2001 la Prime pour l emploi PPE vise encourager la reprise ou le maintien dans l activit des actifs disposant de revenus modestes en compensant la diminution de ressources parfois associ e la perte des aides sociales lors de la reprise d emploi Attribu e aux personnes exer ant une activit professionnelle salari e ou non salari e sous conditions de ressources elle est d duite de l imp t sur le revenu ou vers e directement au b n ficiaire s il n est pa
38. pauvres peut augmenter m caniquement si l enrichissement profite moins aux m nages modestes qu aux plus ais s Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 3 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 Ce mode de calcul du seuil de pauvret retenu par la France doit tre bien pr sent l esprit lorsqu on analyse le probl me Ainsi 1 si l on doublait d un coup de baguette magique tous les revenus du jour au lendemain cela ne diminuerait en rien le nombre de pauvres 2 selon le m me crit re il y avait moins de pauvres en Slovaquie au sortir du communisme qu en France Dans les soci t s plus galitaires en effet davantage d individus sont regroup s autour de la m diane et il n y a quasiment personne en dessous de la demi m diane des revenus Cela n emp che pas le niveau de pauvret absolue fond sur l acc s un panier de biens jug s essentiels d y tre important On peut donc avoir des pays o la pauvret mon taire relative est quasi inexistante en raison d une pauvret absolue partag e par beaucoup Le seuil de pauvret se situe aujourd hui en France aux environs de 650 euros par unit de consommation soit autour de 1400 euros par mois pour un couple ayant deux enfants de moins de 14 ans Cet indicateur est tr s sensible aux effets de seuil S il y a 3700 000 Fran ais pauvres 6 3 de la population
39. re 40 A l vidence une nouvelle augmentation des d penses publiques ne permettrait pas de r sorber la pauvret S 1l ne peut tre question d augmenter la d pense publique il faut en revanche s interroger sur l affectation qu on lui donne en fonction des objectifs que l on veut atteindre Les minima sociaux offrent aujourd hui en France une architecture complexe et parfois peu coh rente On entend souvent dire que ce dispositif fran ais des minima sociaux n inciterait pas la reprise d activit et tout au contraire encouragerait ceux qui en b n ficient s abstenir d entrer ou de retourner sur le march du travail M me si les r formes des ann es 2000 ont eu tendance rendre le travail plus r mun rateur pour certaines cat gories de personnes afin d viter les trappes pauvret la question demeure complexe par la diversit des besoins et des situations gratuit de certains services comme les cantines pour les b n ficiaires des minima sociaux ainsi que par le fait des droits connexes et des allocations servies sur le plan local Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 25 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 Ecart de ressources entre RMI et bas salaires Ecart en Ecart en Ecart en 1989 1993 2003 Personnes seules 0 5 Smic 32 1 10 1 Smic 41 50 53 Parents isol s avec 2 0 5 Smic 8 7
40. s imposable La PPE qui concerne pr s de 9 millions de personnes constitue ainsi l embryon d un imp t n gatif La r forme annonc e par le Premier Ministre la rentr e 2006 va se traduire par une forte augmentation de son montant elle passera de 540 940 euros au niveau du SMIC en 2007 Il faut s interroger sur la capacit de la PPE m me ainsi r form e r duire significativement le taux de pauvret dans la mesure o la plupart des m nages concern s ont des revenus sup rieurs au seuil de pauvret L imp t n gatif pourrait tre envisag dans le cadre d un red ploiement enveloppe constante Lorsque le revenu d un contribuable v rifi par l administration fiscale ne d passe pas un niveau d termin compte tenu de ses charges familiales seuil d intervention ce m me contribuable re oit de l Etat une prestation en esp ces Cette prestation est d nomm e imp t n gatif car celui ci n est pas vers l Etat mais par l Etat au contribuable Le montant de la prestation est le plus lev lorsque le revenu du contribuable est nul Lorsque celui ci augmente elle diminue d une somme gale au produit du revenu fois le taux d imposition Elle devient nulle lorsque le revenu atteint le niveau du seuil d intervention Ce m canisme est cens encourager au travail r mun r les b n ficiaires de la prestation en effet si celle ci diminuait autant que le
41. s associatifs sont des salari s d entreprise Une recherche de solutions collectives au niveau des MEDEF Territoriaux groupement d employeurs Favoriser la coop ration entre entreprises sur un territoire donn en croisant les comp tences afin de rendre plus efficace la lutte contre l exclusion et la pr carit Un travail commun avec les lus locaux en mati re de logement Communiquer aux lus locaux les besoins de court et de moyen terme en termes de logements sociaux IlI Autres actions pour les entreprises 1 Le secteur des services la personne est un vecteur privil gi de retour dans le circuit normal du travail Il est possible d y impliquer davantage les entreprises notamment par une utilisation r solue et militante des dispositifs du plan Borloo De leur c t les comit s d entreprise peuvent galement se mobiliser en privil giant l offre de CESU ch que emploi service universel plut t que des prestations de loisirs Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 20 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 2 Il faut probablement favoriser davantage le cumul emploi retraite pour que les anciens salari s puissent mettre leur exp rience leurs comp tences professionnelles et leur temps au service de la formation et de l insertion professionnelles un co t supportable pour l entreprise 3 Les entreprises peuve
42. s le monde r el Si elle n a pas de r ponse th orique apporter elle peut agir de mani re s quentielle pragmatique au cas par cas en v rit L entreprise est une organisation dot e d un objet social mais c est aussi une communaut de personnes Il importe de mobiliser les collaborateurs dans une dynamique d int gration professionnelle qui apporte une dimension nouvelle leur implication professionnelle compl mentaire et porteuse de sens pour chacun comme pour tous Ne pas s impliquer dans la lutte contre la pauvret serait courir le risque de l gitimer des mesures tatiques plus on reuses qu efficaces non concert es et aboutissant faire peser encore plus de charges sur les entreprises ce qui ne manquerait pas de cr er de la pauvret Les entreprises sont de plus a priori bien plac es pour initier des solutions conciliant au mieux l humain l conomique et le social Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 16 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 Longtemps l entreprise a repr sent dans la mentalit collective le lieu de l ali nation Or c est au contraire celui dans lequel peuvent aboutir des projets d ducation sociale C est tout d abord un espace humainement h t rog ne et donc un exceptionnel lieu de socialisation Il s y tablit un brassage culturel et social Il n y a pas de place pour
43. s ont ou ont eu un emploi dans l ann e qu ils soient ind pendants ou salari s pendant au moins un mois Les travailleurs pauvres sont majoritairement des hommes et sont souvent en situation de mono activit au sein d un m nage comptant de nombreux enfants A revenu gal un salari peut donc tre consid r ou non comme pauvre selon le mmbre de personnes qui d pendent de lui pour leur subsistance Dans ces conditions la lutte contre la pauvret rel ve plus de la politique familiale que du niveau de salaire stricto sensu Structure de la population pauvre selon l activit ind pendants 12 mois 7 salari s 12 enfants de mois moins de 18 11 ans salari s 1 11 30 mois et actifs au moins 6 mois 10 ch meurs au moins 6 mois inactifs de 60 10 retrait s ou ans ou plus Inactifs de 18 tudiants de 18 IE 59 ans ans ou plus 15 E Source Insee Cette cat gorie des travailleurs pauvres est apparue la faveur des transformations qui affectent depuis une vingtaine d ann es le march du travail multiplication des emplois temps partiel 17 2 de l emploi total en 2005 dont 30 qui voudraient travailler plus augmentation des formes atypiques d emploi int rim CDD contrats d apprentissage et contrats aid s repr sentent 13 6 de l emploi total en 2005 Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 9 3
44. ssi pour certaines d entre elles par un engagement sp cifique Le rapport identifie un certain nombre de bonnes pratiques et recommande aux entreprises de les mettre en oeuvre en fonction leurs possibilit s et de la situation de leurs salari s recrutement et accompagnement dans l emploi de personnes fragiles coop ration avec le monde associatif pour l aide aux salari s en difficult recours en sous traitance aux entreprises d insertion encouragement l entreprenariat social au b n volat ou au m c nat de comp tence en faveur de la cr ation d entreprise par des ch meurs ou de lutte contre l illettrisme S agissant des politiques publiques le rapport pr conise de veiller l encouragement la reprise du travail et la lutte contre les trappes pauvret Il se prononce en faveur de l exp rimentation de dispositifs comme celui que propose le rapport Hirsch pour combiner les revenus du travail et les revenus de solidarit Mais il souligne qu il est deux erreurs majeures ne pas commettre celle de croire l entreprise providence comme on a cru par le pass l Etat providence celle de penser que l augmentation de la d pense publique peut r soudre le probl me Enfin le MEDEF appelle de ses v ux le renforcement de la coop ration entre les entreprises et les structures de l conomie sociale notamment associatives pour la lutte contre l exclusion et la pauvret chacun
45. t occup s par des m nages pauvres Et le simple fait de quitter un logement social pour cause par exemple d am lioration de sa situation professionnelle fait baisser m caniquement le niveau de vie Dans le logement social les loyers sont tr s faibles et sont pratiquement enti rement couverts par l allocation logement Le taux d effort pour se loger est un crit re fondamental pour valuer le niveau de vie des m nages Dans le parc public il est de l ordre de 20 25 des revenus Dans le priv il atteint 50 C est dire l importance pour les salari s de l effort consenti par les entreprises travers le 1 Logement Depuis 1998 un dispositif sp cifique a t mis en place pour aider les jeunes de moins de trente ans et les salari s des entreprises du secteur priv non agricole devenir locataire ou en cas de difficult s passag res tre maintenu dans le logement lou Ce dispositif est compos de 2 produits l avance et la garantie LOCA PASS qui sont distribu s par les organismes gestionnaires du 1 Logement Entre 2000 et 2006 plus de 1 600 000 avances LOCA PASS et 848 000 garanties LOCA PASS ont t accord es Pauvret et lieu d habitation Aujourd hui l attention des m dias et des hommes politiques est tr s largement focalis e sur les banlieues comme si ces derni res accueillaient toute la mis re sociale Or cette vision est partiellement inexacte 80 des m nages pauvres urbains ne v
46. table Cultures lyc ennes Editions Autrement Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 7 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 Le probl me est que tout le monde n a pas acc s ce niveau de consommation pr sent comme normal Or ce d calage est une source permanente de frustration y compris chez les classes moyennes A titre d exemple 36 des m nages consid rent qu ils ont des probl mes p cuniaires source INSEE 2001 alors m me qu ils ne rencontrent pas n cessairement des difficult s pour boucler leur budget Ce sentiment de pauvret ne prend sens qu au regard d un standard de consommation lev 3 Une perte de confiance dans l avenir La focalisation sur la pauvret est ensuite le sympt me d une soci t dans laquelle de nombreuses personnes se sentent vuln rables sans pour autant tre pauvres Au sein des classes moyennes beaucoup de g ns craignent que leur situation se d t riore et n esp rent plus qu elle s am liore Les Fran ais ont perdu confiance dans l avenir comme en t moigne l audience remport e par la th matique du d clin de notre pays Cette perte de confiance est bien videmment li e aux difficult s conomiques que nous connaissons taux de ch mage lev depuis de nombreuses ann es faible croissance mais elle s explique aussi par la mani re dont notre pays est gouvern
47. toute la richesse et permet d apporter une r ponse adapt e des situations particuli res rupture par rapport au monde du travail isolement familial handicap vieillesse L option doit tre de pr server la sp cificit de chaque r gime de minimum social mais en contrepartie de donner davantage de coh rence aux droits connexes ces prestations et avantages li s de fa on plus ou moins automatique au b n fice des minima sociaux L quit commande que ces prestations soient galement accessibles aux personnes qui au regard de Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 29 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 leurs ressources sont dans une situation identique aux b n ficiaires des minima sociaux bien qu elles soient salari es En pratique ces exigences conduisent proposer deux s ries de mesures la suppression des aides li es au statut c est dire des aides attribu es par r f rence au b n fice de tel ou tel minimum social Elles sont en effet l une des premi res sources d iniquit au sein de h population b n ficiaire des minima sociaux et entre b n ficiaires de ces prestations et salari s bas revenus Elles engendrent en outre des effets pervers redoutables l occasion d une reprise d activit affirmation du principe ressources gales droits gaux la proposition de loi voqu
48. trepreneurs au titre de leur entreprise de fondations diverses ou collectivement au travers d organisations et de r seaux divers confirment que les entrepreneurs et les salari s des entreprises consid rent que le probl me de la pauvret les concerne galement Il semble donc l gitime voire indispensable que le MEDEF s attache faire conna tre et promouvoir ces initiatives et contribue au d bat g n ral sur la lutte contre la pauvret Il y est d ailleurs r guli rement invit par de nombreuses organisations notamment des associations caritatives Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 15 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 Plusieurs axes de r flexion peuvent cet gard tre retenus 1 La mission des entreprises n est pas en premier lieu de lutter contre la pauvret m me si elles poss dent un r le primordial d int gration des populations susceptibles d entrer ou de revenir sur le march du travail Le lien entre le ch mage de longue dur e et l exclusion source de pauvret est d sormais connu L entreprise a une position privil gi e en tant l acteur principal du march de l emploi Elle peut agir de fa on micro conomique partir des situations rencontr es dans son environnement imm diat Cela en fonction des candidats qui se pr sentent elle Sa force r side avant tout dans son ancrage dan
49. ts publics pour sur encadrer les personnes en insertion n est pas comparable une structure qui les utiliserait pour vendre des prestations un co t inf rieur celui du march Le MEDEF appelle de ses v ux le renforcement de la coop ration entre les entreprises et les structures de l conomie sociale notamment associatives en faveur de la lutte contre l exclusion et la pauvret chacun assumant son r le de fa on compl mentaire et sans distorsions de concurrence Commission Entrepreneurs Entreprises et Soci t Rapport La pauvret en France constat et propositions 33 35 Conseil Ex cutif 16 octobre 2006 Sources utilis es Institut Montaigne Pauvret exclusion ce qu peut faire l entreprise RAPPORT F vrier 2006 Pr sident du groupe de travail Henri Lachmann Entreprise et Progr s Ins rer des jeunes en difficult dans l entreprise c est possible Les cahiers Entreprise et Progr s 2005 Miche Godet La pauvret de la mesure de la pauvret article paru dans Le Figaro du 8 juin 2006 J P Zoyem L impact des v nements d emploi et familiaux sur la dynamique de la pauvret 2002 St fan Lollivier et de Daniel Verger Trois apports des donn es longitudinales l analyse de la pauvret Volet 1 Erreurs de mesure et entr es sorties de pauvret Economie et statistique n 383 384 385 2005 Proposition de loi portant r forme des mi
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