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La vie sans mode d`emploi : le programme YAPAKA
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1. de contr le lorsque les enfants manifestent des difficult s d int gration ou des actes d incivilit La tension s affirme entre ces deux logiques a priori peu conciliables l une s appuyant sur la production de confiance l autre la mettant mal Ce qui ne peut que produire un malaise chez des intervenants sociaux soumis ces injonctions contradictoires au sein du dispositif de parentalit ainsi produit Responsabiliser les enfants un mythe nuisible YAPAKA interpelle aussi les actions de pr vention assez fr quentes qui s adressent aux enfants Cette d marche entra ne une difficult majeure dans la mesure o elle sous entend que c est l enfant d assurer sa protection l gard d adultes potentiellement dangereux l valuation de certains programmes met en vidence l impossibilit pour l enfant en situation de victime de mobiliser les conseils prodigu s videmment chaque parent donne des consignes de prudence et transmet les consignes re ues de ses propres parents N accepte pas de bonbons d un inconnu Cependant ces conseils se La vie sans mode d emploi le programme YAPAKA prodiguent dans le cadre de la relation parent enfant prennent corps dans une parole et id alement ouvrent un espace de questions L Etat et le vent de la vie Si la relation interpersonnelle permet une parole plus juste que peut alors dire l Etat Pour YAPAKA sa parole doit
2. de respecter la diversit des situations et de prendre des formes diff rentes selon la th matique vis e et les implicites pris en compte Ainsi par exemple la pr vention de la maltraitance ne rel ve pas du m me registre que celle de la s curit routi re o tous les usagers de la route se doivent d tre prudents chacun son niveau De m me la pr vention des maladies sexuellement transmissibles attire l attention des deux partenaires consid r s comme responsables part gale Dans la pr vention de la maltraitance il n en est rien car la relation adulte enfant est fondamentalement dissym trique l un ayant prot ger l autre et non l inverse parentification Il est d s lors regrettable que les pouvoirs publics ou ceux qu ils mandatent invitent les enfants se prot ger et diffusent grand frais des supports qui v hiculent implicitement un message d voy Par contre l tat peut mettre en avant une parole qui par son ext riorit introduit du jeu et des questions entre adultes et enfants Une campagne de pr vention s abstiendra d indiquer qu il y aurait une bonne r ponse pour viter la maltraitance Un tel discours privil gierait une position passive et d attente de la part du public alors qu il revient chacun de trouver la r ponse cette fin et pour en dessiner le contexte on veillera plut t attirer l attention sur les diff rences de rythmes entre adultes et e
3. Dutroux Fourniret et autres pr dateurs qui font les d lices des m dias la maltraitance est la plupart du temps intra familiale enracin e dans des difficult s de vie o l amour n est pas absent mais avec lesquelles chacun se d brouille Comme il peut Et bien souvent la personne maltraitante pourrait tre l un d entre nous Le message de fond est donc le suivant chacun d entre nous peut aller mal au point d tre maltraitant Dans ce cas essayons de nous arr ter de r fl chir de trouver de l aide la personne maltraitante il est dit vous n tes pas le seul dans cette situation la demande d aide est alors favoris e Chez le t moin on privil gie l identification et donc l appui donnez un coup de main Il s agit donc pour la pr vention de d velopper une voie alternative la politique du soup on du contr le de l angoisse de la d lation Ambitieux ce programme invite la prudence et la r flexion Selon la mani re dont elle sera organis e la pr vention de la maltraitance participera corroder le vivre ensemble ou au contraire renforcer la solidarit La solidarit peut prendre diff rentes formes le coup de pouce d un ami d un voisin d un proche l aide d un professionnel autant d appuis qui permettent de faire merger la cr ativit dans une situation de d brouille qui peut s av rer gal re d tresse et solitude Contr le ou bienveil
4. La vie sans mode d emploi le programme YAPAKA Faut il ch tier les parents qui donnent la fess e Que faire avec un enfant hyperactif Comment tre une bonne m re un bon p re L Etata t il un r le jouer dans ce domaine Difficile de trouver les bonnes recettes il n y a pas de bonnes recettes comme le disent les responsables du programme YAPAKA Nous aimerions tant quelques id es fortes un mode d emploi un guide pour savoir comment proc der Mais il ny a pas de recette miracle pour tre parent parfait chacun de se d brouiller Aper u d un programme qui va bien au del de la maltraitance YAPAKA est un programme de pr vention de la maltraitance soutenu par le minist re de la F d ration Wallonie Bruxelles de Belgique Le texte qui suit a t r dig partir d l ments du site Les citations non r f renc es sont extraites de ce site essentiellement du Plan op rationnel mise jour juillet 2013 labor par Vincent Magos directeur g n ral adjoint de la Cellule de coordination de l aide aux victimes de maltraitances www yapaka be Sant conjugu e mars 2014 n 67 Eux et Nous La priorit pour YAPAKA c est de soutenir et nourrir les capacit s d appui et de solidarit qui existent dans la soci t en interpellant le mur trop souvent dress entre eux et nous eux les monstres malades nous les braves gens normaux Loin des
5. dans l univers des medias Le programme YAPAKA s adresse tous travers des campagnes grand public articul es avec l initiative associative des formations des publications proposant un clairage sur diff rentes questions des questions de tous les jours des questions soci tales Deux exemples de ce travail Des temps d arr t pour les professionnels petits livres accessibles aussi des non professionnels ndir qui constituent autant de temps d arr t Chacun pr sente un tat de la question une r flexion alliant un questionnement clinique et des rep res th oriques Quelques titres donneront une id e de la vari t des sujets abord s Accompagnement et alliance en cours de grossesse La maltraitance infantile par del la bien pens e La paternalit et ses troubles Grandir avec les crans La r gle 3 6 9 12 Hypersexualisation des enfants Jouer pour grandir Cyberd pendance et autres croquemitaines Les premiers liens Edit s 8 fois par an 11 000 exemplaires ces livres sont diffus s gratuitement aupr s de chaque institution concern e ainsi que dans les biblioth ques de la Communaut fran aise Ils sont galement disponibles en librairie au prix de 3 90 et t l chargeables sur le site www yapaka be livre e Un exemple de campagne grand public la r gle 3 6 9 12 ans avril 2013 texte publi sur le site de YAPAKA le 23 04 13 AVANT 3 ANS PET Qu est ce qui est bon pour nos enfa
6. lance Le programme YAPAKA ne se focalise pas sur la maltraitance il tente d agir en amont en soutenant une r flexion sur la mani re de d velopper une attention aimante l gard de l enfant respectueuse de ses besoins de ses d sirs de ses rythmes Il ne s agit TRE N QUELQUE PART La sant de Penfant approche multidimensionnelle Marianne Pr vost sociologue F d ration des maisons m dicales onbrjqnd ajues uorjuoaoid sowsou QAQ 9J91908 JIOIP OOUCJUS SJAJI SJON 71 Cahier 72 pas d enseigner les bonnes conduites aux parents qui ont des lacunes d organiser des programmes qui leur permettront d apprendre le m tier de parent YAPAKA parle de bienveillance plut t que de bientraitance la notion de bientraitance risque avec les meilleures intentions du monde de maintenir une vision manich enne laissant entendre qu il y aurait une bonne mani re de traiter les enfants Tandis que la bienveillance renvoie un certain jeu au sens de l espace n cessaire la libert de mouvement indispensable toute relation Que penser des dispositifs entourant l enfance de ce qu ils induisent en terme d image du parent responsable et de contr le La sur responsabilisation des parents s accompagne de la mise en r seau de proc dures de soutien et d accompagnement mais aussi de la mont e de proc dures plus contraignantes
7. litique globale TRE N QUELQUE PART La sant de Penfant approche multidimensionnelle Comment a non M enfin Luc Je suis ton p re quand m me duquer gouverner et analyser m tiers impossibles selon Freud parce qu on peut d embl e tre s r d un succ s insuffisant Cette insuffisance ne manque pas de faire penser la m re suffisamment bonne de Winnicott Si ce concept est devenu un clich psy il garde pourtant tout son pouvoir d vocation pour le non professionnel Accepter le succ s insuffisant de parents passables revient accepter l interstice o passe le vent de la vie espace toujours ouvert car une part d angoisse vaut mieux que l omnipotence la d mocratie que le totalitarisme 1 Freud S l analyse avec fin et l analyse sans fin 1937 in R sultats id es probl mes PUF 1985 Sant conjugu e mars 2014 n 67 73 Cahier 74 La vie sans mode d emploi le programme YAPAKA Le programme YAPAKA deux exemples d activit s Toutes ces questions d passent largement le cadre strictement familial la mani re d lever un enfant est minemment culturelle sociale Et elle se d ploie dans un monde de march tout puissant fortement travers par des vis es commerciales qui organisent des concours de petites miss rotisent le corps des petites filles s ing nient faire entrer le plus t t possible l enfant
8. nfants reconna tre platement les difficult s auxquelles font face tous les parents et valoriser la mani re dont ils peuvent eux m mes trouver des solutions ou si n cessaire demander de l aide une poque o les Dutroux et consorts sont brandis en croque mitaines et o les extr mistes veulent l gif rer la fess e il est n cessaire que l tat dans une Sant conjugu e mars 2014 n 67 parole publique exprime que l on peut tre exc d par un enfant qui crie au point d avoir envie de le frapper et que cette irritation cette pens e ne se transformera pas pour autant en acte ni m me en maltraitance psychologique Oui l adulte peut ressentir de la haine vis vis de son enfant c est partie prenante de l humain et n entra ne pas n cessairement de la violence agie Au contraire accepter de ressentir et de partager verbaliser cette haine avec son entourage ll y a des jours o j ai envie de le jeter par la fen tre est susceptible de r duire les risques de passage l acte Il est n cessaire de rappeler ici que si les campagnes de pr vention constituent une n cessaire parole publique elles n ont de sens que si elles sont en concordance et viennent en appui des m canismes de solidarit visant r duire la pr carit et en appui des dispositifs d aide charg s d assister tr s concr tement les familles en souffrance Elles ne peuvent qu tre un des maillons d une po
9. nts A CELE OWL CR E LU P ME partir de quel ge offrir une console de jeux un premier gsm Combien d heures les laisser au quotidien devant la tv ou l ordinateur Quelles limites fixer De nombreux parents et professionnels sont d sorient s parce qu ils souhaitent que leur enfant d veloppe au mieux toutes ses capacit s et les nouvelles technologies semblent le leur permettre Qui croire dans cette cacophonie Les marchands de nouvelles technologies Les industriels Les d fenseurs du livre et du c tait mieux avant De nombreuses tudes scientifiques ont d montr que l exposition passive de l enfant de moins de 3 ans aux crans est nocive et d conseill e Or dans notre quotidien il est compliqu de ne pas tre plong dans le bain des nouvelles technologies et de garder nos enfants l cart D ailleurs les petits sont d une incroyable habilit avec les crans et les ados semblent g rer leur vie via smartphone Loin de diaboliser les crans le but de la campagne 3 6 9 2 ans de YAPAKA est d inviter parents et professionnels suivre les besoins du d veloppement de l enfant et en fonction de ces tapes de l introduire au monde des crans Sant conjugu e mars 2014 n 67
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