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Penser l`usage.

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1. gt convivialit Temps d implication et de rencontre des utilisation se retirer non professionels et Laisser le projet professionels aux mains de ses chantier utilisateurs d veloppement A conserver 140 Les Livres BENCHIMOL Vidal LEMOINE Stephanie Vers un nouveau mode de ville Paris Editions Gallimard Manifest 2013 BLANC Nathalie Les nouvelles esth tiques urbaines Paris Armand Colin Coll Emergences 2012 BORASI Giovanna ZARDINI Mirko dir Actions comment s approprier la ville Montr al Centre Canadien d Architecture 2008 BOUCHAIN Patrick Construire autrement Comment faire Arles Editions Actes Sud collection L Impens 2006 De CERTEAU Michel L invention du quotidien 1 arts de faire Paris Editions Gallimard folio essais 1990 COGATO LANZA Elena PATTARONI Luca PIRAUD Mischa TIRONE Barbara De la diff rence urbaine Le quartier des grottes Gen ve M tisPresses 2013 CHOAY Fran oise MERLIN Pierre Dictionnaire de l urbanisme et de l am nagement Paris Presse Universitaires de France 1988 LE CORBUSIER La Charte d Ath nes Paris Editions de Minuit 1957 FRIEDMAN Yona Larchitecture de survie Une philosophie de la pauvret 1978 Paris Editions de l Eclat 2003 HERTZBERGER Herman Le ons d architecture Gollion Infolio collection Archigraphy 2010 HOSSARD Nicolas JARVIN Magdalena dir Cest ma ville De l
2. Situation Fr quentation diurne et nocturne mr II TIT lo 5 15m Plan sch matique 0 5 15m Plan sch matique Repr sentation Les deux espaces observ s sont troitement li s un b timent qui s inscrit dans l iconographie repr sentative de Paris pour le parvis du centre Georges Pompidou ou de Lyon pour le p ristyle de l Op ra En plus d tre des embl mes ces b timents abritent des programmes particuliers mus e salle de spectacle qui leur conf rent un caract re fortement public Autant le parvis que le p ristyle sont des espaces de grande visibilit qui ont fait l objet d une attention particuli re de la part des architectes Cela ne signifie pas n cessairement qu ils sont oppos s un quotidien urbain au contraire ils marquent des temps diff rents dans les pratiques des citadins A Beaubourg le parvis et le b timent entretiennent une relation tr s forte cet espace ext rieur est le prolongement sans transition de l int rieur L espace public n est pas simplement au sol mais la circulation en fa ade fonctionne comme une rue verticale reliant l espace public du parvis celui de la toiture L animation qui se produit ainsi en fa ade en fait un objet vivant et rend attractif cette place aux dimensions g n reuses Alors que l espace vide ne comporte que tr s peu d am nagements le fait qu il soit l g rement inclin pour
3. Agir Urbain 2007 4 n 31 Revue Multitudes Architroubles pragmatique architecturale 2005 1 n 20 Revue Urbanisme n 373 2010 7 8 Le Visiteur n 6 Criticat sept 2012 n 8 Trac s n 2 D marches participative 2010 02 03 142 L es images Toutes les illustrations ont t r alis es par nos soins sauf o N OO V DA 10 11 17 24 26 TET 50 x BA DD 56 2 58 http www unurth com http www thelondonvandal com http www isabellerolin com http threemiles com http 12for2012 files wordpress com http fineartamerica com http zycierzeczy pl 14 32 35 Collectif etc 20 30 31 Collectif EXYZT 27 YA K 37 YA K http thefunambulist net 53 Herman Hertzberger http www flickr com Olympi http laurahoppe wordpress com Cours du professeur Christian Gilot 59 Ludovic Tiollier Citation page 7 SASSEN S La ville est un espace int ressant pour d finir une politique in Les s ries d t de l Humanit juillet 2013
4. H iig Module de cuisine mobile Collectif ETC Banc Bellastock Revenant ce matin du Centre Samboursg jen ai profit pour appr cier le mobilier central du Centre urbain J avais d j test un transat en bois dimanche matin en allant au march Mest apparu un centre d activit activ par une douzaine de sympathiques jeunes gens Mais comme la totalit arborait deux jambes poilues sortant d un bermuda je n ai pas os m approcher avec mon pantalon de ville cachant mes deux jambes poilues Vu la base bois du futur man ge Et comme disait Mac Arthur I shall return A la fin des festivit et pour ne pas gaspiller serait il possible de vendre aux ench res le mobilier de l ph m re Centre urbain ce qui n aura pas t vol videmment Commentaire de ABBA Provence com Made in Vitrolles un vrai projet saisir 0 50 150m Plan sch matique PRISE DE POCESSION IMAGINAIRE PRISE DE POCESSION CONSTRUITE festival Bellastock COMMUNAUTE 7 4 Egi r 3 Li 219 Place de Provence mmmmmmmmmm mm mm mm mm mm mm MMMmmm M MOBILISIER Constructions ph m res Constructions p rennes Chronologie de l action Solutions locales pour un d sordre global UW Solutions locales pour un d sordre global Do It Yourself DIY Ce terme issu de l anglais s est introduit dans notre langage et d crit une philosophie du faites le par vous m me
5. l ment r curent l ensemble de ces projets est la transposition l ext rieur d un imaginaire propre l int rieur de nos logements En plus de la dimension ludique de ces objets s ajoute une recherche de convivialit qui a disparu des espaces urbains grandement d volus la circulation On passe mais on ne s arr te pas Les lieux o se retrouvent les habitants des villes sont plus probablement les espaces de passages ces lieux d volus la mobilit quotidienne tels le m tro les p riph riques ventuellement les trottoirs de villes des centres hypercommercants Nathalie Blanc Introduire des objets domestiques dans l espace public n est pas propre ces architectes c est une tendance qu on note actuellement dans nos villes Ainsi les catalogues de mobilier urbain se sont enrichis de ces nouvelles formes tables transat Cette volont d animer et de 32 selon la d finition de Michel de Certeau 3 BLANC N op cit p 75 proposer une vie urbaine autre se retrouve galement dans le salon en plein air r alis par Pipilotti Rist dans le centre ville de Saint Gall Ces formes famili res gr ce l imaginaire auquel elles font r f rence ont toutes pour but de redonner envie aux citadins de reprendre la rue de ne plus op rer cette s paration franche entre espace priv et espace public Michel de Certeau parle des pratiques microbiennes singuli res ou plurielles qui survivent la d gradat
6. du milieu dans lequel il a t introduit A l image de l immeuble de la Cigu r alis par l Atelier 89 Bonh te et Calame dans l lot 13 Gen ve o les architectes ont mis en place des motifs architecturaux spatiaux et esth tiques qui ont t r appropri s et qui se sont par la suite propag s l ensemble de l ilot L identit de ce lieu port par une dynamique collective est aussi marqu e par l int gration de locaux d association et de cr ation qui apportent une plus value culturelle et sociale Ces activit s non rentables pour la ville sont toutefois vecteurs d usage et d identit Elles favorisent galement une convivialit et des appropriations urbaines et animent nos rues Le champs est alors ouvert vers l invention de programmes liant le logement la complexit de la ville contemporaine A nous d agir urbain UW N L heure du bilan rencontrer valuer Echange avec a escars Synth se des besoins et a 8 uill er iar s nvies des habitants et du Se familiariser avec le commanditaire dita Discussion des contexte habitants experts a orientations sugg r es Confrontation avec les recommandations des professionnels hypoth ses Identification des motifs existants formes mat rialit ambiances Prise de contact avec instances locales D finition d un cahier des charges R fo Y N activer Signaler les changements venir Interpeller
7. marche car ils r tablissent un mode de faire convivial Cependant il nous semble que ces actions restent anecdotiques et n ont pas forcement l cho souhait long terme En effet alors qu on esp rait que ces projets insufflent une dynamique nouvelle dans les quartiers o elles prennent place on assiste d avantage un essoufflement une fois que les architectes se sont retir s Le risque est galement que l appropriation soit forc e par la trop forte pr sence des collectifs sur le terrain et par la difficult qu ils ont rendre les cl s Etant donn que Patrick Bouchain conna t une bonne partie de ces groupes et qu il a d j collabor avec certains d entre eux nous l avons interrog lors de notre entretien sur leur travail et plus particuli rement sur les questions d chelle et de temporalit qui leur sont propres Alors qu il reconna t que son propre travail ne peut se faire qu une chelle r duite probablement cause d un syst me social qui devrait passer d un syst me de masse un syst me de petites collectivit s il dit tre sur la r serve quant au travail de ces architectes Il leur reproche de pr parer l acte sans jamais passer l assaut d vacuer les probl mes d chelle en se positionnant comme des artistes acteurs C est avant tout le fait de fonctionner par acte militant que rejette Bouchain Tr s souvent je les corrige un peu violemment en leur disant Faites attention vous allez
8. prennent une tournure v nementielle L avantage est la dynamique que cela provoque ils viennent bousculer l ordre tabli du quotidien suscite la curiosit et touche ainsi un public vari Cependant si on regarde du point de vue des ambitions et du message que tentent de relayer ces groupes la dur e limit e de leurs projets tend rendre ces actions anecdotiques face aux enjeux de penser la ville pour et avec ses habitants Alors que selon nous la question du temps ne semble pas satisfaire les ambitions de ces groupes l chelle de ces interventions prend son sens dans l interaction sociale recherch e Tout d abord du point de vue de l objet lui m me le travail sur des formes de dimensions r duites plus proches du mobilier que du b timent permet toute personnes de s impliquer sur le chantier Elle ouvre galement des possibilit s autres quant aux mat riaux n cessaires la construction Il est en effet possible de sortir des circuits traditionnels de fournisseurs des standards et de r injecter de l humanit dans ce processus en proc dant par r cup ration et en profitant des savoir faire des personnes pr sentes sur le chantier On peut galement aborder la question de l chelle par LO UW Solutions locales pour un d sordre global rapport l aire d influence du projet et donc travailler l chelle d un quartier d une portion de ville Il ne s agit donc plus de penser la ville dans sa totalit mais de la r
9. qui cr ve de son inhumanit Son statut de graffeur lui permet selon lui de redonner vie aux rues au travers d un expression libre et visible par tous Il s agit par l de contrer une construction mentale qui vacue l individu au profit d une vision unique de ce que devrait tre notre soci t Il crit ainsi l o chaque individu vit ressent per oit et r agit la soci t hi rarchise dulcore simplifie et absorbe La contestation passe alors pour les graffeurs par les murs de nos villes avec souvent le risque de ne pas tre interpr t e sa juste valeur On observe dans ses conditions un compartimentage de l espace public les enfants doivent jouer sur des places de jeux les skateurs doivent uniquement pratiquer dans des skateparks et les graffeurs s exprimeruniquementsurcommande dela ville d une fresque montrant une image positive de la vie urbaine Cette forme de programmation de l espace public entra ne selon nous une perte en terme social dans le sens o les gens qui n appartiennent pas un m me groupe ne se rencontrent plus D autre part la totale programmation de l espace libre ne laisse plus d espaces dits ouverts o il est possible de pratiquer la Ibid p 154 Ibid p 156 UJ Pour commencer 4 Pochoir de Banksy 5 Syst me anti skate 6 Accoudoir anti SDF ville autrement ouverts l expression publique et l imagination Cette prise en charge rig
10. seaux sociaux et ils poss dent tous un site internet tr s fourni retra ant leurs diff rentes actions Au del de ce travail de relations publiques on rel ve l importance pour eux de mettre en 2 de CERTEAU M L invention du quotidien 1 arts de faire Paris Ed Gallimard folio essais p 173 h gt UT Solutions locales pour un d sordre global mots leur travail M me si la forme varie vid o portfolio bilan il est essentiel pour eux de conserver une trace de projets g n ralement ph m res autant dans une logique d archivage que dans une dimension p dagogique ch re leur r flexion Ils ne revendiquent pas de copyright en effet ils envisagent leurs projets comme un change de savoirs ce qui va jusqu la transmission de l ensemble des documents n cessaires sa reproduction Ainsi ils esp rent qu une intervention peut en appeler une autre tant donn qu elle ne n cessite pas forc ment leur pr sence Finalement en quoi le fait d avoir re u une formation d architecte est important pour eux tant donn qu ils revendiquent des actions accessibles tous Au del du fait que le titre d architecte leur offre une cr dibilit face aux autorit s leurs facult s coordonner les diff rents intervenants ainsi que leur ma trise des outils de communication de l architecte plan coupe axonom trie les distinguent du participant habitant Un autre l ment de leur l gitimit est li la notion d esp
11. La rue est morte Rem Koolhaas En tout cas elle n est plus le lieu de sociabilit qu elle tait elle a t remplac e par la toile qui permet en tout temps de rester connect avec ses amis du monde entier Pour Bernardo Secchi ce ph nom ne appara t comme une cl du passage de la ville moderne la ville contemporaine les nouvelles technologies construisent une proximit artificielle et auraient d truit la proximit concr te la base de la construction urbaine Le r sultat pour la ville g n rique est une criture sans doute ind chiffrable d fectueuse mais cela ne veut pas dire qu il wy en a pas La meilleure d finition de son esth tique r side dans le free style des l ments coexistent dans des relations flexibles sans raison dans une spectaculaire diversit d organisation 2 Ibid p 50 21 Ibid p 56 L hyperville La destruction du lien et de l id e de proximit dans la ville contemporaine a des cons quences difficilement mesurables ou quantifiables sur la morphologie de la ville contemporaine On observe toutefois un ordre compliqu infini et surtout sans forme La ville contemporaine appara t au plus grand nombre comme un amalgame confus de fragments h t rog nes dans lequel on ne peut reconna tre aucune r gle d ordre aucun principe de rationalit capable de la rendre intelligible Bernardo Secchi Cette vision de la ville en fragments h t rog nes nous re
12. STRING ROous OBVIOUSLY yo SooRs h TE LD SUITE OF WORDS YOUR FLOOR PLAN AND THAT OF yow N I GH BOURS WINDOWS EQUIPMENTS 8474 KTHEN we ETC AND YOU HAE Tb DECDE FINAL LA srer IS NOT THE QH FIRST CITY PHAN si EN LADIN VESHING LIST 4c you uE Manuel de Yona Friedman celle de la petite chelle ainsi l tendue des villes d aujourd hui nous emp cherait de les penser comme un tout il voque ce sujet la dimension critique d un groupe social L animal humain du point de vue purement biologique ne peut s organiser socialement qu en groupe de taille limit e Yona Friedman Ces deux regards sur la relation entre architecte et habitant utilisateur donne une place importance au dialogue et la confiance entre ces deux acteurs On note l importance d une relation horizontale l architecte fait d avantage figure de guide que de d cideur Une importance particuli re est donn e aux outils de communication d une part la revendication qu un objet architectural ne peut se comprendre que dans la totalit des r flexions qui ont conduit sa forme construite d autre part l importance de d finir un langage commun entre professionnel et n ophyte afin de discuter d gal gal Il est important de ne pas perdre de vue que l on construit pour les autres et non pour satisfaire ses d sirs cr atifs 44 Ibid p 37 UW Solutions locales pour un d sordr
13. am nager la ville comme on organise une f te si l espace est trop vaste les gens ne se sentiront pas l aise et s ennuieront Si en revanche le lieu est un peu juste pour accueillir tous les invit s et qu en plus la musique et le punch sont bons le succ s de l v nement est assur On note une volont de retrouver des liens concrets qui passent par la rencontre et la pratique d un espace adapt l tre humain Serait ce la fin de l merveillement pour les nouvelles technologies En 26 GEHL J in BENCHIMOL V LEMOINE S Vers un nouveau mode de ville Paris Gallimard 2013 p 57 tout cas un tournant a t pris vers une prise de conscience de notre environnement proche face une probable peur de perdre la notion du r el Cette peur prend forme dans le texte de Rem Koolhaas et suscite une prise en compte de l usage et de l homme ordinaire en milieu urbain Espace public Un espace est public lorsqu il est accessible tous a tout moment et que son entretien est assum collectivement Herman Hertzberger La notion d espace public est tr s largement utilis e lorsqu il s agit de d crire la ville et nous questionne sur son v ritable sens Il peut d abord tre consid r comme la partie du domaine public non b tie affect des usages publics et collectifs Comme le souligne Hertzberger le qualificatif public renvoie directement la notion d accessibilit de cet espace Il s o
14. appropriation et du d tournement de l espace public Paris L Harmattan 2005 ILLICH Ivan La convivialit Paris Seuil 1973 JOSEPH Isaac dir Prendre place espace public et culture dramatique Paris Editions recherches Plan urbain 1968 h gt Les livres KOOLHAAS Rem unkspace repenser radicalement l espace urbain Paris Payot amp rivage collection Manuels Payot 2010 LAGUARDA Alice L envers des villes voyages d architectes inventions du monde Paris Editions Sujet Objet 2005 LATOUR B YANEVA A Donnez moi un fusil et je ferai bouger tous les b timents le point de vue d une fourmi sur l architecture site officiel de Bruno Latour 2008 LEFEBVRE Henri Le droit la ville Paris Anthropos 2009 LEVY Jacques LUSSAULT Michel dir Dictionnaire de la g ographie et de l espace des soci t s Paris Editions Belin 2003 PAQUOT Thierry MASSON ZANUSSI Yvette Alterarchitecture Manifesto Gollion Infolio 2012 RAPOPORT Amos Culture architecture et design Gollion Infolio Collection Archigraphy T moignages 2003 SASSEN Saskia La ville est un espace int ressant pour d finir une politique in Les s ries d t de l Humanit juillet 2013 SECCHI Bernardo Premi res le ons d urbanisme Marseille Parenth ses 2006 SOULIER Nicolas Reconqu rir les rues exemples travers le monde et pistes d actions Paris Ulmer 2012 Revue Multitudes
15. cologie et de l anticapitalisme L esth tique du r emploi m me s il est un peu brut aide la cr ation d un imaginaire Simon Jacquemin Bellastock Cette pratique est aujourd hui accompagn e par le d veloppement des nouvelles technologies tel que la d coupeuse laser ou l imprimante 3D Ces outils et bien d autres sont accessibles dans des FabLab de l anglais fabrication laboratory qui se d veloppent un peu partout en Europe et qui permettent n importe qui de cr er ses propres objets tel que du mobilier Dans ce processus l utilisateur prend conscience de la mati re de la forme mais il reste un non professionnel et ne peut pas reproduire son exp rience tr s grande chelle 0 0 U1 D finition Interlude Une esth tique commune Nous nous int ressons dans un premier temps l esth tique de ces projets car elle nous renvoie la premi re image que l on a de ces interventions pour ainsi saisir les outils mis en place pour accrocher le regard D apr s nos premi res observations des formes produites on remarque que leur force r side dans leur accessibilit En effet il s agit d objets la port e de tous qui ont un fort caract re domestique des chaises des fauteuils et des tables ce mobilier que l on trouve habituellement dans nos int rieurs et que tout un chacun poss de Ainsi m me s ils ne n cessitent aucun mode d emploi les possibilit s qu ils offrent sont multiples
16. de donner acc s une tape de la transformation de la ville dont les habitants sont g n ralement exclus M me s ils ne s installent pas dans l espace ils peuvent en suivre l volution Finalement il s agit galement d un point de rencontre et d change mais au lieu de prendre place dans un espace fig comme une fatalit le projet offre une place aux habitants dans ce moment de mutation de la ville Cette volont de sensibiliser les citadins aux transformations et aux potentiels des espaces urbains nous interroge du point de vue des temporalit s mises en jeu En effet il existe un d calage entre nos temporalit s individuelles celles du quotidien et les processus de transformation de la ville Ne serait ce pas face ces chantiers hors d chelle et hors du temps que se rompt le lien entre les habitants et la ville La d marche que proposent ces projets l introduction de temporalit s plus courtes nous semble r v ler les potentiels en sommeil de nos villes Alors qu on a d yeux que pour les grands projets m tropolitains le Grand Lyon le Grand Paris le PALM il nous semble important d int grer les habitants dans des d marches locales et de donner ainsi une dimension humaine ces projets qui nous d passent Le caract re ph m re de ces actions nous semble toutefois double tranchant Au del de la libert que ce type de d marche permet de prendre vis vis des r glementations et des normes ces projets
17. est pas la premi re du collectif EXYZT sur ce site Ils ont d j propos d autres configurations d un espace public partag comme des jardins partag s en 2010 ou une pataugeoire The Lake durant l t 2013 Vue depuis la rue ferm Vue depuis la rue ouvert ban 27 V n 201 2 ns S Soir e projection The Lake saison 2013 ep Solutions locales pour un d sordre global bois rS l 7 TR Ti Km Montre 0 50 150m Plan sch matique L E A poon S fi LH HE lo 5 15m Coupe sch matique 0 UW Solutions locales pour un d sordre global 1eqo13 aipiosap un anod sale or SUOLIN OS C gt lt Apr s Trans 305 YAIR evry our onne 2010 Initi par l artiste Stephan Shankland le Trans 305 est un laboratoire de recherche et d exp rimentation de la ville en transformation A Ivry sur Seine il prend place l int rieur des chantiers de la ZAC Zone Am nagement Concert afin de les rendre accessibles tous Il s agit d une structure mobile faite partir d chafaudages et de containers dans laquelle se trouve un espace de bureau pour le collectif Ya K un espace de galerie qui fonctionne comme une vitrine du chantier pour les visiteurs et fi
18. la ville c est la fois penser la pluralit m me du r el et donner effectivit cette pens e du pluriel c est savoir et pouvoir articuler Face aux strat gies misenten place dans les plans d urbanisme ou les projets d architecture les utilisateurs d veloppent des tactiques qui enrichissent ainsi les projets des experts en y introduisant l ordinaire Alors que les autorit s proposent un projet pour la ville ces tactiques ne s attachent pas un lieu particulier mais profitent des occasions et s installent dans les failles ouvertes par certaines situations Ainsi un terrain vague en centre ville peut devenir un lieu de rassemblement pour les habitants d un quartier ou encore le dessin de prolongements ext rieurs g n reux pour chaque appartement d un immeuble donne chacun la possibilit de l am nager selon ses envies et anime l ensemble de la fa ade CHOAY F MERLIN P appropriation in Dictionnaire de l urbanisme et de l am nagement Paris Presse Universitaires de France 1988 p 58 de CERTEAU M L invention du quotidien 1 arts de faire Paris Gallimard 1990 d XL Mod p IS Xo D finition Interlude Action 1 Des pistolets qui ensemencent Le projet Plant the Piece consiste fabriquer des bombes et des pistolets de semences faites partir d argile de compost et de graines Elles sont ensuite jet es sur des terrains vagues difficiles d acc s ou ferm s af
19. lier le niveau du Centre Pompidou et celui du b ti existant en fait un lieu atypique et largement fr quent En effet nombreuses sont les personnes qui s y installent pour discuter entre amis pour lire se reposer On y observe des comportements qui sortent des codes habituels certains sont allong s d autres dansent ou jouent Alors que l on trouve des places de moindres dimensions dans un voisinage tr s proche on n y observe pas pour autant ce types de pratiques Le d tournement des motifs traditionnels de parvis et de fa ade font de cet endroit un espace attractif gr ce son caract re unique l usage n y est pas format A Lyon l chelle est toute autre Nous observons ici l espace entre la fa ade qui s pare l espace chauff et l espace froid et la fa ade qui d finit l espace de la rue Cette paisseur s anime au fil de la journ e alors qu elle est le rep re des danseurs de hip hop une grande partie de l apr s midi le soir venu elle est le point de rencontre des spectateurs l gants de l op ra En plus d tre un espace couvert la mat rialit du sol op re une rupture avec le sol de la ville des plaques noires brillantes lui conf re un caract re semblable un int rieur Cet entre deux m me s il est tr s fr quent offre un espace en retrait comme au second plan de l agitation de la ville Il est surprenant de constater que m me s il occupe une position ambig e l arri re de l
20. me si l architecte est amen faire un suivi de chantier ce dernier ne devrait il pas se faire dans une relation horizontale entre les diff rents intervenants riches de leurs savoir faire L architecte est donc selon nous celui qui transmet les intentions et g re la collaboration entre les diff rents corps de m tier ainsi que la personne responsable deretranscriregraphiquement ce qui s estr ellement construit afin de produire un dessin comme trace d une r alit Si le travail de l architecte consiste spatialiser mettre en forme des espaces habitables il doit le faire pour les utilisateurs concern s Il est donc important de concevoir le projet pour les usagers r els qui ne sont pas automatiquement les commanditaires Le projet n est pas une simple mise en espace de besoins mais c est galement l ambiance produite par tel mat riau et telle intensit lumineuse qui guidera par la suite les usages qui en seront faits Il s agit ici de penser la forme et ses caract ristiques comme guide des possibles en travaillant sur l imaginaire auquel peuvent renvoyer nos choix et ainsi caract riser l espace RAPOPORT A Culture architecture et design Infolio Collection Archigraphy T moignages Gollion 2003 p 9 CHOAY F Dictionnaire de l urbanisme et de l am nagement Quadrige PUF Paris 2010 p 62 UJ UW D finition Interlude L heure du bilan Questionner des pratiques urbaines en marge d
21. organisation multifonctionnelle de l espace seule capable de garantir un acc s rapide et sans voiture tous les services de proximit Cette prise de conscience ne vient pas uniquement des professionnels de la ville les utilisateurs aussi r agissent face l ali nation de leur quotidien Ainsi dans les ann es 80 on voit se mobiliser des groupes et populations pour d fendre d autres mani res de vivre et d autres politiques sociales et environnementales de la ville avec notamment les diff rentes formes de squats Berlin Gen ve ou Amsterdam les revendications interventionnistes aux Etats Unis et en Angleterre les modes de vie communautaires comme au KraftWerk I de Zurich etc Ces exp rimentations cherchent mettre en place des outils d auto organisation urbaine face des planificateurs qui ont un regard crisp sur le territoire dans son ensemble Comme le signale Henri Lefebvre on ne peut pas se contenter d une projection sur le papier issue d une vision vol d oiseau oubliant de r pondre des besoins locaux et quotidiens Il ne s agit bien s r pas de nier l importance de la compr hension et de l action sur un territoire dans son ensemble D autant plus que les villes font face depuis des ann es une rapide expansion au del de ses limites originelles caract ris e par le d veloppement de UJ VI La ville contemporaine comme cadre p riph ries faible densit On parlerait d ailleurs plut t de zones qu
22. qui prend depuis quelques ann es de plus en plus d ampleur dans notre soci t Son application concerne de nombreux domaines comme la musique l artisanat la construction ou encore l informatique Cette id e de faire les choses par soi m me permet de d velopper ses propres connaissances et de les mettre en uvre dans une production originale et personnelle En ce sens cette philosophie renvoie la volont de ne pas tre seulement un spectateur ou un consommateur mais bien d tre acteur dans la production d l ments n cessaires notre vie quotidienne Le principe ne repose pas seulement sur la cr ation personnelle d l ments mais galement sur le partage de connaissances et d exp riences notamment relay es sur internet Issu de la culture Punk des ann es 1970 le Do lt Yourself renvoie une vision anti consum riste des modes de vie Il s agit de consommer le minimum et donc de jeter le minimum d objets du quotidien en passant syst matiquement par des techniques de r paration ou de recyclage par exemple recoudre un v tement trou plut t que de le jeter ou r parer son v lo soi m me plut t que de l apporter l atelier En cela il est associ au bricolage et la d brouillardise car il fait appel l utilisation de ce que l on a disposition au travers de techniques simples On peut aussi en faire une lecture politique en cela qu il offre une alternative de vie au travers d une mise en pratique de l
23. une r sonance dans cette conception elles conservent une identit dans des centres historiques mus ifi s mais r v lent une uniformisation mondiale des nouvelles constructions et des nouveaux quartiers Cette culture globale se manifeste dans notre quotidien au travers de ce que l on boit ou mange de ce que l on porte de la musique que l on coute Il est ainsi possible de boire le m me caf Starbucks New York et Barcelone et de manger le m me Big Mac Gen ve et Dakar C est notamment gr ce au d veloppement d internet et sa grande d mocratisation que les mod les circulent rapidement et sont aussit t r appropri s aux quatre coins du globe On observe le m me 40 00 oceno eee eee ecce eser 18 KOOLHAAS R The Generic City 1995 in KOOLHAAS R Junkspace repenser radicalement l espace urbain Paris Payot amp rivage collection Manuels Payot 2010 1 Ibid p 45 UJ La ville contemporaine comme cadre processus au niveau des formes architecturales et urbaines qui tend rendre toutes les grandes m tropoles semblables et uniformes La Ville G n rique est ce qui reste une fois que de vastes pans de la vie urbaine se sont transf r s dans le cyberespace Rem Koolhaas La ville g n rique l tat pur pr sente donc un calme inqui tant Cette s r nit s obtient par l vacuation de la voie publique avec un plan qui se charge seulement de permettre la circulation des voitures
24. voir le site en attente comme un laboratoire du projet chelle 1 1 Activer ce lieu est une fa on de rendre attentif les citadins aux transformations de leur ville mais aussi de se rendre compte des potentialit s cach es Le temps du chantier suivra et permettra de voir se mettre en place la construction issue de l interpr tation des intervenants car ce n est pas la main de l architecte qui r alise mais bien celle de l ouvrier Etablir des rapports humains directs sur le chantier permet de donner le ton sans n gliger la convivialit et fait jaillir la juste interpr tation pour l usage Bien s r l architecture et son processus de l id e l ouvrage ne peuvent faire l objet de recettes toutes faites c est en exp rimentant que surgissent des r sultats singuliers Le chantier prend un jour fin mais la construction se prolonge au travers de l interpr tation des usagers Cette prise de conscience est importante l architecte peut toujours figer son uvre par une photographie la vie finira ind niablement par faire son nid En effet la construction est en constante volution avec ses utilisateurs et au fil du temps qui passe l image du palimpseste de la ville qui ne cesse de se renouveler sur elle m me Cela nous am ne ouvrir la question de ce que l on pourrait appeler une architecture de p tri On entend par l un l ment stimulant qui par l usage qui en est fait se d veloppe et se multiplie l int rieur
25. vous enfermer dans un c t qui va amuser et qui va cacher le d sastre dans lequel nous rentrons tous Patrick Bouchain En revanche au del du regard critique de Bouchain on reconnait dans ces recherches une forme d urbanisme exp rimental dont parle Henri Lefebvre Il m riterait d tre pouss plus loin pour effectivement pr figurer les usages futurs et ainsi trouver sa place dans les processus de transformation de la ville Solutions locales pour un d sordre global Participation LELEEEEUTEEE EEE A ATAN A ANAA A ANAA A ANAA ANAA ATA AA AT ANAA ANAN ANA ANAA A AN A AA NA A N ANTA La participation est un processus au travers duquel un projet est collectivement labor dans le but de mettre en uvre les diff rents types de savoirs et d exp riences des acteurs concern s Jean Bernard Racine En mati re de projet urbain on ne cesse d entendre le mot participation terme g n rique fourre tout qui fait bonne impression dans les cahiers des charges des projets de transformation des villes La participation peut tre abord e selon deux axes la consultation ou la coproduction La diff rence entre ces deux modes de participation r side principalement dans le temps de l implication dans le premier cas les participants sont consult s en amont en leur soumettant plusieurs propositions et en valuant leurs r actions dans le second cas les participants sont d avantage consid r s comme des partenair
26. Cette multiplicit des possibles est accentu e par la relation que ces objets entretiennent avec le sol Il ne s agit pas d objets ancr s mais pos s de ce fait les combinaisons sont nombreuses l agencement de l espace peut tre revu tout moment De la m me fa on qu un chef d uvre est riche de toute les op rations d interpr tation qu il permet favorise et valorise la richesse d une forme ne vaut que pour les agentivit s qu elle sollicite Nathalie Blanc Le caract re volutif de ces interventions est renforc par le choix des mat riaux et leur mise en uvre Ainsi le bois qui ressort comme le mat riau incontournable de ce type d action offre la possibilit d intervenir plusieurs fois sur l objet ou encore d tre r utilis par la suite pour une autre construction On note galement la pr sence syst matique de motifs color s avec l utilisation de formes g om triques l mentaires cercle carr triangle qui conf rent un caract re ludique l intervention aibida 2 179 Un l ment caract ristique est la petite chelle Ceci n est pas synonyme du faible int r t des autorit s pour ce type de r flexion mais fait partie int grante de la d marche de ces architectes Le fait de travailler sur des objets ou des petites structures permet tout un chacun de prendre part au chantier La volont d un chantier collectif se retrouve dans le choix des mat riaux mis en uvre ainsi le bois semble t
27. EFEBVRE H Le droit la ville Paris Anthropos 1968 IS ibid p 8 NJ LO La ville contemporaine comme cadre sociale et souligne la diff rence entre les terminologies de ville et d urbain Peut tre devrions nous ici introduire une distinction entre la ville r alit pr sente imm diate donn e pratico sensible architecturale et d autre part l urbain r alit sociale compos e de rapports concevoir construire ou reconstruire par la pens e Henri Lefebvre La ville en tant que projection de la soci t sur le terrain est le support de l urbain Aussi la vie urbaine ne peut pas se limiter selon lui au syst me de repr sentation graphique de l architecte projection sur le papier visualisations Elle se constitue d une succession d actes et de rencontres par l appropriation du temps et de l espace et en d jouant les dominations L urbain appara t alors clairement comme l uvre des citadins en cela qu il se fonde sur une valeur d usage La r volution urbaine doit alors rompre avec une pratique bureaucratique de l am nagement de la ville pour fonder un urbanisme exp rimental Finalement Lefebvre pr sente la notion de droit la ville qui doit passer de son point de vue par une prise en compte des besoins anthropologiques de l tre humain C est un droit la vie urbaine qu il revendique un droit la centralit r nov e aux lieux de rencontres et d changes aux rythmes de vie et
28. Penser l usage Enonc th orique 2013 2014 Master Architecture EPFL Lise Navallon amp No mie Wesolowski sous la direction de Luca Pattaroni avec Elena Cogato Lanza amp Yves Dreier En un coup d oeil Pour commencer Interlude Appropriation La ville contemporaine comme cadre Interlude Espace public Solutions locales pour un d sordre global Interlude Cr ativit Interlude DIY Interlude Participation Vers une architecture appropriable Interlude Architecte L heure du bilan Les livres Les images 18 24 38 40 48 84 96 104 lt 132 134 140 142 La ville constitue un espace o les sans voix les sans pouvoirs peuvent faire l histoire Saskia Sassen Pour commencer Notre int r t se portera ici sur la ville que nous pratiquons tous les jours l chelle de nos pas et de nos pratiques singuli res Cette ville peut tre Lausanne Paris Zurich Valparaiso Lisbonne Buenos Aires Lyon San Fransisco ou Toulouse Ce sont ces lieux o la diversit et la densit se superposent cr ant un mode d habiter sp cifique Force est de constater que ces villes attirent de plus en plus d habitants et subissent une croissance consid rable depuis plusieurs ann es Le mouvement simultan de mondialisation engendre pour sa part une uniformisation des modes de vie confrontant les villes un paradoxe il y a plus de diversit mais gale
29. absence d difice Leur projet est donc une pr figuration spatiale et programmatique du futur quipement Il s agit d une s rie d interventions sous forme de chantier ouvert r parties entre l t 2013 et la livraison du b timent pr vue pour 2015 Ici nous nous int ressons la premi re tape qui a eu lieu en juin 2013 Elle consistait en la construction de six modules de 2 5 x 5m renvoyant chacun aux futurs espaces du centre culturel Construits essentiellement en bois ils pourront tre d plac s par la suite suivant l espace n cessaire au chantier Ces interventions sont ponctu es d ateliers d v nements et de discussions pour mobiliser et impliquer le plus grand nombre d habitants afin de les int grer cette d marche qui leur permet de prendre part au chantier de transformation de leur quartier LIVRAISON 2015 PR FIGURATION collactilaetc y PETITE ENFANCE Sch mas conceptuels Collectif ETC Vue d ensemble Pr figuration Salle de spectacle VI UJ Solutions locales pour un d sordre global bois Exemple fautueil en bois Les enfants on les voit tous les jours sur le chantier mais les parents ils ne viennent pas Fabrice habitant constructeur propos de la participation A Croix Rouge il y a eu beaucoup d intervenants qui sont venus ces derni res ann es Ce qui est important c est la continuit entre les interventions C
30. ace en tant qu architectes ils ont la capacit de synth tiser des intentions et de les spatialiser Dans espace public la notion d espace fait r f rence au domaine de l architecte et Le rend l gitime dans ce travail Etienne Delprat YA K Analyses Afin d analyser la production architecturale de ces groupes nous avons s lectionn quatre projets aux enjeux diff rents afin de couvrir un panorama le plus large possible de leurs pratiques L analyse s organise selon trois volets Dans un premier temps nous nous sommes int ress es leur mat rialit et leur esth tique ensuite nous avons abord les questions de l chelle et de la spatialit de ces projets Finalement n ayant pu prouver spatialement ces constructions ph m res et au regard de ce que nous avons appris des analyses mat rielles et spatiales nous avons r alis une s rie de collages avant apr s afin de constituer nos propres images ressentis sur ces constructions Nous avons proc d par analogies entre une id e d un contexte ou d un objet et l image laquelle ils nous renvoient Ainsi nous avons extrait de chaque site les lignes fortes qui le caract risent et dans un second temps nous y avons ajout les potentialit s ouvertes par les projets Il s agit ici d illustrer le passage d une exp rience de l espace urbain comme d cor l environnement urbain comme ambiance Entre animation de territoire et instrumentalisati
31. ale en tant que point de rencontre entre le public et l intime elle se d compose autant en hauteur qu en profondeur On ne se contente pas de franchir une porte pour entrer chez soi une marche voir un escalier assure la transition de l espace de la rue celui du logement La variation des mat riaux contribue galement la gradation de la privacit Les mat riaux choisis pour construire la limite ne produisent pas simplement un muret mais leur forme creuse offre la possibilit d y planter quelques fleurs qui en plus d augmenter la privacit permettent galement de caract riser et personnaliser ces espaces En comparant les photos de l architecte avec celles que nous avons r alis es il y quelques ann es on s aper oit que ces espaces restent anim s ils ont galement volu s comme on peut le voir sur les murets d entr e qui ont t sur lev s et sont g n reusement fleuris LO Notre bo te outils 120 gt Un espace attractif et non conventionnel rue d ambuler flaner Un espace hierarchis Place Georges Pompidou Renzo Piano et Richard Rogers Paris parvis traverser s arr ter jouer facade entrer circuler 151 s gt O Jeue traverser J8AJ95q0 auipuajap as dormir discuter Jenof NJ outils Notre bo te 1422 NJ UJ Peristyle de l Op ra Jean Nouvel Lyon Notre bo te outils
32. au cours du temps Il s agit ici de r fl chir la capacit immanente d un espace servir diff rents usages Dans ce sens la forme qui ne doit pas figer les possibilit s et dicter un seul usage contrairement l architecture fonctionnaliste qui s parait clairement les fonctions plut t que de les int grer Cela peut signifier rencontrer plusieurs activit s dans un m me lieu en m me temps ou des moments diff rents Un lieu polyvalent est avant tout un lieu qui n est pas branl lorsque les usages changent Il nous semble qu au travers de ces th mes et de leur mise en forme pour les usagers il est possible de ne pas r p ter les erreurs du pass sans pour autant s inscrire dans l alternative et ainsi prendre le bon virage au moment o la ville contemporaine tend perdre son identit Le fait de prendre en compte la r alit sociale de la ville l urbain et non plus seulement sa morphologie am ne dessiner une forme accueillante pour ceux qui vont l habiter Il est alors important de ne pas oublier que si l identit d une architecture passe en partie par son esth tique son caract re na t de l usage qui en est fait 3 BOUCHAIN P op cit p 114 WJ Notre bo te outils Architecte L architecture n est pas une activit artistique libre mais une profession fond e sur une science dont le but est de r soudre des probl mes Qui plus est ces probl mes doivent tre d couverts et i
33. ce la pr sence permanente d un membre de l agence Cette personne est au courant de tout et met jour en permanence l histoire de la construction Cette d marche atypique est h rit e elle aussi du th tre Au th tre on ne peut faire une r p tition sans le metteur en sc ne Patrick Bouchain 3 LATOUR B YANEVA A Donnez moi un fusil et je ferai bouger tous les b timents le point de vue d une fourmi sur l architecture site officiel de Bruno Latour 2008 p 4 LO LO Solutions locales pour un d sordre global 100 Une continuit s instaure d un chantier l autre avec la reprise d au moins un intervenant entrepreneur ouvrier ou ing nieur Cette personne n est pas l pour faire la le on il entra ne les autres dans une dynamique collective et par mim tisme le fonctionnement du chantier pr c dent est reproduit Finalement selon Patrick Bouchain pour une architecture avec et pour les utilisateurs il ne faut pas oublier qu avant d tre architecte nous sommes des usagers Yona Friedman propose la vision inverse o l utilisateur peut prendre le r le de l architecte au travers de l autoplanification dans Larchitecture de survie En effet dans cet ouvrage il propose l homme de la rue un retour l architecture comme outil r le qu elle a perdu en devenant une discipline On peut ici se r f rer Ivan Illich qui dans son ouvrage La convivialit dit qu aujourd
34. cteur en r f rence au monde du th tre o l ensemble des intervenants porte le nom de constructeur C est dans ce domaine qu il a commenc sa carri re et il en a retenu de nombreux principes Il se d finit ainsi afin de ne pas tre associ une t che particuli re charpentier ma on serrurier il revendique de ce fait sa pr sence dans l ensemble des tapes d une construction de son laboration sa construction Nous nous sommes donc int ress es la mise en forme de ses actes plus particuli rement son opinion quant la relation entre forme et usage M me s il d clare ne pas s int resser particuli rement la forme finale il en reste le chef d orchestre L interpr tation qui en est faite ensuite par les utilisateurs vient l enrichir m me si la normalisation des l ments de l architecture la rend difficile contrairement aux possibilit s offertes par la litt rature ou le th tre Il est toutefois important de noter que l utilisateur n est pas automatiquement la m me personne que le commanditaire Ainsi lors de la mise en place du projet il faut essayer de r pondre aux besoins de l ensemble des personnes concern es pas uniquement ceux des habitants qui de plus ne seront pas toujours les m mes Selon Bouchain l architecture se fait autant quand elle se construit que lorsqu elle se con oit ces deux moments ne peuvent tre dissoci s C est pourquoi le temps du chantier occupe une place primordial
35. dentifi s et non pas d finis c est dire invent s par les projeteurs Amos Rapoport L architecte est g n ralement d fini comme la personne habilit e concevoir une construction Il s agit de r pondre formellement aux usages demand s par le ma tre d ouvrage Face la diversit des demandes le travail de l architecte n cessite la ma trise de linterd pendance des chelles territoire ville architecture en effet un objet architectural ne peut se concevoir sans une r flexion sur son contexte Au del du travail de repr sentation graphique l architecte fait la synth se entre les diff rents acteurs ma tre d ouvrage ing nieurs entrepreneurs ouvriers c est en confrontant les exigences de chacun issues de leurs besoins ou savoir faire que se con oit le projet d architecture Cependant l architecture ne se fait pas uniquement lorsqu elle se con oit mais galement lors de sa construction Ainsi il nous semble int ressant de r introduire une d finition historique de l architecte comme chef des charpentiers Au del du travail de coordination des diff rents acteurs de la construction l architecte ne devrait il pas aborder le moment de la construction comme un moment d laboration du projet continuer penser en construisant Est ce que c est l acte qui influence la pens e ou l inverse Patrick Bouchain Nous souhaitons insister sur cet aspect du m tier d architecte En effet m
36. e un arr t de tram Reims En plus de b n ficier d une grande visibilit l chelle tr s r duite de ces interventions les inscrit dans une relation de proximit avec les habitants du quartier Le but n est donc pas de rassembler tout le monde mais d tablir des relations locales de s inscrire dans le quotidien Ces objets ne r agissent pas au contexte en tant qu espace mais en tant que situation Il ne s agit pas de se lier spatialement l existant comme b ti mais d ouvrir des possibilit s socialement de faciliter la rencontre et les changes pour des personnes qui c toient r guli rement les m me lieux sans pour autant se conna tre En prenant place dans des espaces st riles ces projets ont vocation r v ler les potentialit s de lieux oubli s ou encore de rendre public des espaces qui ne le sont pas g n ralement comme les grands chantiers de transformation des villes Prenons l exemple du Trans 305 o les architectes ont d cid de faire une construction totem Au del de l esth tique alternative c est avant tout l esth tique du chantier qu ils font r f rence C est certainement la construction la plus aboutie des projets analys s ici Valorisant le r emploi des mat riaux d j sur place la multitude des couleurs ainsi que sa grande hauteur font de lui un point de rep re sur le chantier On s loigne de la domesticit il n est pas question de faire sien cet espace mat riellement mais plut t
37. e une standardisation de l alternative De ce fait il convient de regarder plus en d tail chaque projet pour d celer les diff rences les d calages qui s op rent d un projet l autre En effet si on regarde les diff rentes constructions produites lors de Made in Vitrolles on note deux types d objets du point de vue de l attention port e la construction Ainsi Le Man ge du Collectif etc ou encore L Oasis d EXYZT sont des constructions part qui m me si O0 N Solutions locales pour un d sordre global elles reprennent l esth tique alternative ont fait l objet d une attention particuli re Les architectes ne travaillent pas avec des assemblages simples mais laborent des structures complexes dont le calcul n est pas forcement la port e de tous Ces structures appartiennent d avantage au domaine de l architecture qu celui du bricolage On peut faire une comparaison semblable entre The Reunion et Si on essayait pour voir deux projets qui ont pour objectif de changer les lieux dans lesquels ils interviennent en espace Alors que l esth tique de ces projets est la m me les formes misent en place par EXYZT nous paraissent plus labor es En effet on note une recherche spatiale en lien avec l existant dans The Reunion qui est absente du projet du Collectif etc qui s apparente d avantage un collage de fonctions mises c te c te qui n tablissent aucun lien avec l environnement construit Un autre
38. e appara tre le besoin d un retour au sens d un territoire commun partager dans nos villes Dans les paragraphes suivants il s agira pour nous d clairer ces ph nom nes au regard d l ments historiques de textes et de regards embl matiques d une pens e de la ville Un premier regard historique sur la ville fonctionnelle et la st rilisation urbaine nous am nera sa critique et la notion de droit la ville Il s agira ensuite de mettre en avant une critique de la ville contemporaine et de son uniformisation pour enfin nous questionner sur la dimension abstraite de nos ville La ville fonctionnelle Dans les ann es 20 se met en route un processus d industrialisation des villes qui a conduit une augmentation significative de la population urbaine Les villes ont alors mut es pour accueillir ces nouveaux quipements et laisser place de nouveaux modes de vie Dans un m me temps l automobile se d mocratise et n est plus l apanage de la classe ais e entrainant n cessairement une augmentation de la circulation en ville Ce gain de vitesse pour les habitants permet alors d aller plus loin plus rapidement entrainant une croissance rapide des villes Pour les sp cialistes il s agit alors de r pondre toutes ces questions besoin de plus de logements augmentation de la circulation noyaux anciens insalubres Urbanistes architectes et am nageurs vont alors tre amen s r fl chir sur des nouvelles forme
39. e chaise sur le trottoir pour profiter d un rayon de soleil etc Cette forme d agir l espace plut t que de le subir fait appel des valeurs de proximit d change et de r emploi qui font leur r apparition dans nos modes de vie citadins On observe ainsi dans toutes les grandes villes europ ennes un retour en force de la pratique du v lo il s inscrit dans une pens e cologiste de la ville mais aussi dans une chelle plus humaine de celle ci Pratiquer la ville v lo est aussi une fa on de s approprier ses rues et recoins tout en ayant une vitesse plus importante qu pied Le jardinage est aussi une grande tendance urbaine notamment au travers des jardins partag s qui s installent en ville pour privil gier une pratique saine de la terre et une activit conviviale On voit galement surgir de nos rues et places des actions collectives qui cherchent interpeler le passant et le faire r fl chir sur son environnement quotidien en le mettant en sc ne ou en le 8 Ibid p 14 9 QUERRIEN A L exode habite au coin de la rue Multitudes 2007 4 n 31 p 91 99 questionnant Cette prise de possession de la rue est une expression positive d une partie de la population qui trouve sa place dans la r alisation d actions cr atives On pense ici au tricot urbain qui consiste habiller la ville avec des tricots faits main la Guerilla Gardening qui est un mouvement d activistes qui utilisent le jardinage com
40. e dans son travail Alors qu un projet est avant tout la r ponse une question comment le transmettre dans sa totalit une quipe qui n en a g n ralement qu une vision rationnelle Il nous confie alors op rer une mise plat afin de permettre tous de comprendre l ensemble de la d marche Les dessins et les maquettes ne constituent ni un moyen de traduction directe de l imagination de l architecte ni un processus permettant de transf rer les id es d un concepteur dans une forme physique ou celles d une imagination subjective puissante dans diff rente expression mat rielles Bruno Latour et Albena Yaneva Bruno Latour et Albena Yaneva critiquent la vision statique qui nous est syst matiquement propos e de l architecture en substituant les dimensions humaines d un projet Selon eux un b timent ne peut se r sumer sa forme finie il est la superposition de r flexions d exp rimentations et d appropriations qui le font voluer infiniment La dimension humaine de la conception de l architecture est introduite chez Bouchain par la mise en place d un lieu de vie sur le chantier un endroit ou un moment o l on ose parler C est travers ce lieu que s instaure la confiance entre les intervenants et qu une relation horizontale s installe entre les diff rents acteurs du chantier Chacun enrichi la construction de ses savoir faire et exp riences le tout tant pris en compte gr
41. e forme par l affection qu on lui porte Forme et utilisateur semble alors avoir besoin l un de l autre au travers d une histoire commune Spatialement il est difficile de distinguer ce qui fait partie du domaine priv de ce qui appartient au public Les transitions ne sont pas franches elles se font dans la profondeur et dans la hauteur Ce d coupage de l espace introduit une complexit des relations visuelles ainsi les seuils sont g r s par des l ments simples de l architecture tels que quelques marches ou encore un d coupage de la forme construite Cette limite floue est renforc e par une attention particuli re aux mat rialit s Dans l exemple des escadinhas da Achada l espace de l entr e dans le logement fait l objet d un changement de traitement autant au sol qu en fa ade Ce proc d permet d identifier un espace d di la circulation ainsi qu un espace dans lequel on s arr te en lien direct avec l habitation qui en plus d tre un acc s peut tre am nag comme un prolongement ext rieur Alors que ces exemples proviennent d un tissu historique form d une juxtaposition de constructions d v nements et de traces on retrouve ces motifs d appropriation dans l ensemble d habitation Haarlemmer Houttuinen Amsterdam L architecte Herman Hertzberger a cherch ici transposer la convivialit de quartier une r alisation formelle dans un langage ma tris et contemporain La question de l entr e est centr
42. e global Vers une architecture appropriable Plut t que d aborder la question de l appropriation de l espace par l acte festif nous proposons de penser la place de l usager en amont au moment o les id es du projet fleurissent Ce th me peut m me tre un moteur de projet et conduire une pens e qui se joue toutes les chelles architecturales de la ville au pas de notre porte jusqu la chambre coucher De l espace public la forme construite Jusqu ici notre travail s est focalis sur l espace public du fait de l importance que nous lui voyons dans les processus du droit la ville La confrontation de textes de r f rence qui ont nourri la pens e de la ville contemporaine t moigne de l chec de la ville moderne quant la place de l homme dans l espace urbain Alors que les projets que nous avons analys s tentent de formaliser la prise de conscience des citadins et leur d sir de refaire de la rue un lieu de vie en utilisant l v nement comme moyen d action il nous para t toutefois difficile de limiter ainsi le travail de l architecte dans l espace public et plus largement en vu d une architecture avec et pour ses utilisateurs On reconna t toutefois que ces interventions trouvent un sens dans leur localisation ainsi que dans 106 leur ancrage social et sont re ues positivement par les habitants Plut t qu une intervention ponctuelle dans un espace existant vu comme st rile il
43. e h t rog ne compos autant de traders que d artistes de rue Il est tout de m me important de noter limbrication croissante entre culture et conomie dans la r flexion sur le devenir des milieux urbains Alors que Florida nous pr sente une soci t individualiste on observe de plus en plus une cr ativit con ue dans une dimension collective On assiste ainsi l utilisation de l espace urbain comme une plate forme d innovation et d exp rimentation avec des projets bas s sur la participation d usagers en collaboration avec des groupes interm diaires associations collectifs artistes En encourageant la mobilisation des r seaux pr sents ici et leur articulation avec les ressources d velopp es ailleurs les tenants de l conomie territoriale rappellent que c est la qualit de la coordination collaborative et collective qui importe pour le d veloppement conomique et social des territoires L Halbert Cette volont de faire de l habitant un acteur direct de l action est un des l ments de base de l agir urbain soit la forme actuelle de la cr ativit en ville Il s agit d interventions ponctuelles une chelle locale c est dire dans une logique de proximit l o les gens habitent La volont de ces interventions est de fabriquer des espaces communs qui questionnent les mod les pr tablis et plus largement de s interroger sur la mani re de vivre dans la ville d aujourd hui Ces act
44. e la norme a soulev tout au long de ce travail la notion d appropriation du territoire par ses habitants Au regard d une ville contemporaine r gie par un ordre invisible voluant hors des sph res du pi ton une vision de d sordre global s impose un nombre grandissant de personnes Cette perception suscite des r ponses actions locales qui bauchent des orientations pour le devenir de la ville sans jamais les ancrer durablement dans le fait urbain Si notre int r t s est ensuite port sur les pratiques urbaines de l homme ordinaire c est pour finalement ouvrir la voie vers une architecture qui laisse plus de place ses habitants usagers Alors que nous avons ouvert une bo te outils pour une architecture appropriable nous nous posons finalement la question de la pratique qui doit accompagner cette r flexion Si des processus de r elle implication de l habitant sont parfois possibles il appara t dans tous les cas la n cessit d identifier les usages en amont par l observation et l valuation et non de chercher les inventer Au final la forme ne devra pas contraindre mais laisser des ouvertures possibles pour des usages libres et multiples L architecte en tant qu interm diaire entre diff rents intervenants professionnels et non professionnels doit travailler la mise en place d un langage commun On retiendra ici le travail des collectifs pluridisciplinaires qui cherchent d velopper une culture co
45. econna tre dans sa diversit et de la remettre l chelle de ses habitants afin de sortir de la ville g n rique sans identit Au del de ces analyses ne devrions nous pas nous questionner sur la pratique du m tier d architecte en France aujourd hui Alors que le syst me suisse donne acc s de nombreux concours sous forme anonyme l ensemble des bureaux en France peu de concours s ouvrent aux architectes peu exp riment s Le choix de l alternative ne serait elle pas pour ces groupes un moyen d entrer sur le march de la construction de se faire conna tre et ainsi pouvoir pr tendre des mandats plus traditionnels Pour l instant le r le des collectifs se limite toutefois des phases de d veloppement urbain tr s restreintes et ils ne trouvent pas vraiment leur place dans un syst me plus large Finalement apr s avoir observ autant le processus que la forme nous pouvons d gager les atouts et les faiblesses de ces groupements Selon nous leur force r side dans leur capacit synth tiser les envies et les besoins de l ensemble des personnes concern es par le projet Pour cela ils mettent en place des temps d change diff rents tout ne se fait pas lors des s ances officielles il est important d tablir un dialogue informel avec les diff rents acteurs afin de laisser plus de place aux rapports humains et la convivialit L change et la communication sont donc des l ments cl du succ s de leur d
46. emplois du temps permettant l usage plein et entier de ces moments et de ces lieux ERA t Ibid p 46 17 PAQUOT T Le droit la ville et l urbain in PAQUOT Thierry MASSON ZANUSSI Yvette dir Alterarchitecture Manifesto Gollion Infolio 2012 p 274 La ville g n rique Journaliste mais aussi sc nariste pour le cin ma avant d tre architecte Rem Koolhaas propose un regard pouss l extr me sur la ville contemporaine dans son texte The Generic City publi pour la premi re fois en 1995 La premi re phrase de cet essai en donne le ton g n ral Les villes contemporaines sont elles comme les a roports contemporains toutes les m mes l id e de la Ville G n rique estici clairement r sum e et pose d embl e la question de l homog n isation des villes travers la mondialisation et urbanisation L a roport en est alors la repr sentation caract ristique l entier de la ville est accessible au travers d un chantillon sans sortir de l a roport La ville g n rique n est rien d autre qu un reflet des besoins actuels et des moyens actuels elle s autod truit et se renouvelle simplement Pour Rem Koolhaas la ville g n rique est partout et surtout en Asie elle est lib r e de son centre carcan de l identit Cette identit m me qui se dilue se perd dans une conception globale des modes de vie de la diff rence la ressemblance Les villes europ ennes trouvent aussi
47. ent proche mais il semble que pour favoriser une appropriation future il est important de se baser sur la destination de cet espace Cela pourra ainsi donner une id e de la distance ou proximit requise entre les gens mais aussi des paisseurs et dimensions agissant sur la lumi re et donc sur l ambiance d un espace Un b timent est comparable un v tement qui doit aller bien celui qui le porte non seulement du point de vue de l allure mais aussi de la taille Herman Hertzberger Cette comparaison avec un v tement induit qu il ne faut pas n cessairement faire le plus grand possible au risque de rendre difficile SOULIER N Reconqu rir les rues exemples travers le monde et pistes d action Paris Ulmer p 125 126 5 Merriam Webster s Dictionnary of Law in SOULIER N op cit p 125 HERTZBERGER H p cit p 306 certaines activit s Notre corps r agit effectivement diff remment selon les dimensions de l espace dans lequel nous nous trouvons la perception que nous avons d un espace et la qualit que nous lui accordons vient donc en partie de ses proportions Alors comment penser une architecture chelle humaine Il s agit pour nous de penser l architecture dans toutes ses dimensions et ne pas se contenter de la hauteur ou de la largeur mais de s int resser aux paisseurs profondeurs et espacements qui ensemble doivent produire un espace habitable aux potentialit s multiples Prendre en compte
48. es et dans la recherche d un quilibre entre les espaces laiss s ouvert aux possibles l interpr tation et les espaces clairement d finis Penser l espace du quotidien Parmi les enseignements tir s des processus alternatifs nous retenons l importance de remettre au centre de nos pr occupations d architectes la question de l ordinaire du quotidien des routines La pratique du m tier guid e par l unique sens de l esth tique et de l objet pour lui m me entra ne selon nous des d rives architecturales dangereuses Cette vision se traduit au travers de b timents hors d chelle d connect s de leur contexte et ou st riles qui ne refl tent plus les habitants et leur vie de tous les jours Ce sont des architectures sans histoire qui m nent des villes sans histoire l image de la ville g n rique d crite par Rem Koolhaas Une architecture ou un urbanisme du quotidien fait surgir de l ordinaire l extraordinaire de l oubli l essentiel Il s agit surtout d viter de rendre trang re l exp rience de l ordinaire et de s appuyer sur ce que Margaret Crawford appelle l espace du quotidien N Notre bo te outils 108 L espace du quotidien ce domaine physique o se d roule l activit publique de tous les jours qui existe entre le domaine domestique celui de l institution et de l espace de travail Margaret Crawford Afin de mettre en avant les l ments qui demandent une attentio
49. es avec la mise en place d une relation de collaboration entre habitants et professionnels Une des limites de ces processus participatifs est la l gitimit des participants qui ne correspondent pas forcement aux futurs habitants dans le cas d un projet de logements ou encore qui ne sont pas forc ment repr sentatifs de l ensemble des utilisateurs futurs Une autre interrogation repose sur l volution dans le temps de cette d marche ainsi en quoi ce type de projet se distingue t il d un projet traditionnel une fois que les participants habitants s en vont Ces d marches ont pour but de construire des solutions partag es et d offrir aux int ress s une meilleure compr hension des enjeux territoriaux gr ce une plus grande implication dans les processus de d cision RACINE J B Projet urbain participation et concertation rac s n 2200 02 03 p 10 Ke U D finition Interlude L architecte e s t l habitant Nous souhaitons compl ter nos analyses avec les regards de Patrick Bouchain et Yona Friedman qui s interrogent sur les changes entre architecte et utilisateur Le choix de ces deux architectes repose d une part sur leurs travaux th oriques et construits mais galement parce qu ils semblent tre les r f rences de nombreux architectes en qu te d une pratique diff rente Alors que nous l interrogeons sur sa vision du m tier d architecte Patrick Bouchain se d finit comme un constru
50. es et urbanistes dans la reconstruction des villes europ ennes apr s la seconde guerre mondiale Le modernisme a ainsi produit les grands ensembles les zones d activit d sert es le soir venu les banlieues dortoirs et les centres commerciaux Cette conception de la ville strictement limit e un travail en plan ne prend pas en compte la diversit des usagers qui a per u ces nouveaux ensembles comme ali nants isol s de tout La ville moderne a model les rapports des individus avec leur propre corps avec autrui avec l espace et le temps conduisant l habitant se soustraire cet environnement plut t que d en prendre possession Le cycle des fonctions quotidiennes habiter travailler se r cr er r cup ration sera r gl par l urbanisme dans l conomie de temps la plus stricte l habitation tant consid r e comme le centre m me des pr occupations urbanistiques et Le point d attache de toutes les mesures Charte d Ath nes La ville devait alors tre pens e comme une sorte de machine vivre dans un syst me cloisonn o il n y a pas de place pour l impr vu en rupture avec l organisation pluris culaire de la ville L Homme se trouvait certes au centre des r flexions mais toujours dans un souci d efficacit l image de la rationalisation issue des processus industriels 1 LE CORBUSIER La Charte d Ath nes Paris Editions de Minuit 1957 p 99 12 SECCHI B Premi re le o
51. est nous de saisir des pistes soulev es et de travailler sur le long terme Repr sentant de la maison de quartier 0 50 150m Plan sch matique propos des interventions v nementielles Nous ce qu on a propos avec Hamza c est de cr er plusieurs lieux qu il y ait un lieu pour les jeunes et un lieu pour les adultes dans des coins diff rents Fabrice habitant constructeur propos de la participation Extraits de la table ronde Tir s du cahier de chantier o ls 15m Coupe sch matique UT UT Solutions locales pour un d sordre global ER a Mn FUT Er Avant Apr s sordre global J esor locales pour un d Solutions The Reunion Collectif EXYZT Londres 2012 Situ au c ur de Londres proximit de la gare de Waterloo et du Tate Modern Museum dans un quartier principalement constitu de bureaux la Public House du collectif EXYZT occupe une parcelle abandonn e contre la ligne ferroviaire L espace est d fini par la mise en place d une palissade mobile en bois qui permet de g rer l acc s cet espace selon des horaires d finis Au del de cette limite l espace est occup par du mobilier en bois fabriqu par le collectif Il tire galement profit du pont ferroviaire en fond de parcelle pour am nager des espaces couverts comme un caf un atelier ou encore un logement le temps de la construction Cette intervention n
52. est facilement envahi par l ennui Dans le projet construit ce th me trouve aussi son importance car l architecte ne cr e pas seulement des murs mais galement des ouvertures qui m nagent des vues Le degr de fermeture ou d ouverture entre deux espaces permet ainsi de r gler le degr d intimit voulu sans que la vue sur l autre ne soit pour autant trop restreinte Il s agit de permettre des relations diff renci es avec un environnement b ti qui n impose ni le contact social ni l individualit mais qui donne la possibilit de choisir son positionnement par rapport aux autres Temporalit s Polyvalence Lors de la conception il est important de penser le projet dans des temporalit s longues et pas ERA T FRIEDMAN Y op cits p 37 uniquement comme un objet qui aura une forme finale fig e tout jamais D s la phase de chantier il est possible pour le futur usager de commencer s identifier la construction pour peu que le chantier ne soit pas consid rer comme un huis clos total entre concepteurs et constructeurs Une fois la construction termin e en ce qui concerne le r le de l architecte il est important de laisser la place l utilisateur Savoir se retirer la fin d un chantier c est cr er le vide qui permet l utilisateur d y entrer L utilisateur doit d passer le concepteur Patrick Bouchain Penser les temporalit s d un lieu c est aussi penser sa possible volution
53. h tel de ville au bout de la tr s fr quent e rue de la R publique et qu il jouxte une vaste place le p ristyle est l espace le plus occup le lieu o l on s arr te Ces espaces que nous avons s lectionn s quelle que soit leur chelle sont le produit d une hi rarchisation de l espace et d un ancrage sp cifique Ce travail autant en plan qu en coupe permet de m nager une place aux pratiques individuelles et quotidiennes au sein de l espace partag de la ville ou de d gager des espaces de libert d usage faire tomber une partie de la convention collective pour pratiquer l espace de la ville autrement La question sous jacente qu il s agira d tayer dans la partie suivante est quelles organisations quels d coupages de l espace sont les plus favorables la vie sociale NJ UT Notre bo te outils Notre bo te outils En tant que concepteur l architecte doit laborer un projet constructible tout en imaginant des possibles sc narios de vie Il semble alors qu une qualit essentielle du m tier soit la capacit de se mettre la place de l habitant usager une sorte d empathie qui permet d viter de passer c t de l essentiel l habitabilit Notre objectif pour cette derni re partie est d esquisser une sorte de glossaire th matique bien entendu non exhaustif qui permet d orienter le travail du dessin architectural Nous avons pour cela port notre attention sur de
54. hui les soins les transports le logement sont con us comme devant tre le r sultat d une action qui exige l intervention de professionnels Il associe deux processus l objet architectural la r alisation et l utilisation ce qui engage traditionnellement deux acteurs l architecte et l habitant Cependant selon Friedman l architecte ne peut saisir les attentes et les besoins de l habitant qui devrait tre au centre de la r flexion Comme il y a souvent conflit entre les priorit s et que la r alisation d un d sir est souvent fonction de la non r alisation d un autre un arbitrage de ce conflit entre priorit s devient n cessaire Mais l habitant qui devrait tre l arbitre naturel de ce conflit ne parvient pas s y retrouver et c de cet arbitrage l architecte lequel ignore l importance des priorit s attribu es par l habitant 4 FRIEDMAN Y L architecture de survie une philosophie de la pauvret Paris Editions de l Eclat 2003 41 IL LICH I La convivialit Paris Seuil 1973 certains de ses propres d sirs Yona Friedman Ce probl me de communication entre l architecte et l habitant nous renvoie comme pr c demment la question de la repr sentation d un b timent Friedman propose donc un syst me de repr sentation sur papier afin que l habitant puisse tester diff rentes solutions et ainsi transmettre le plus clairement possible ses besoins et ses envies Il nous pr sente alors un
55. i sont tal es dispers es h t rog nes et fractionn es Cependant au regard du concept d hyperville la ville ne se d finit plus uniquement par sa structure physique continuit du tissu urbain mais bien par le mode de vie de ses habitants Ce mode de vie ne passe aujourd hui plus uniquement par la copr sence gr ce la g n ralisation d internet et de tous les services qu il offre Le droit la ville de Henri Lefebvre est alors d pass il n est plus n cessaire de r sider en ville pour acc der son mode de vie Diff rents niveaux de lecture et de complexit s se superposent et rendent la ville difficilement saisissable et donc effrayante La vision de Koolhaas transmet ce malaise dans sa d finition de la ville g n rique Une perte totale de conscience de la rue qui d connecte la r alit de la ville de ses habitants Le risque r side dans la st rilisation de l espace public mais galement de son architecture Les probl mes soulev s ont amen diff rentes formes de r ponse l une d elle est le retour une chelle humaine Cette pr conisation toute simple se heurte alors des villes totalement programm es pour et par l utilisation massive et dominante de la voiture Un retour en arri re n est pas une simple affaire et demande de refaire la ville dans ses limites la recherche d une qualit de vie dans des proportions humaines et accord es notre il L architecte Jan Gehl promeut d ailleurs d
56. ide marque selon nous une peur de l ins curit dans les villes d aujourd hui La st rilisation des espaces publics est aussi encourag e par une forme d individualisation de la soci t Aussi l id al de la maison individuelle correspond un id al de tranquillit et de s curit o l interaction avec l tranger doit tre choisie et r gl e On est ici renvoy la question de la codification des pratiques urbaines Pour des questions de rapport autrui et de protection face des comportements d viants une normalisation de l espace public s est tablit de fa on implicite ou explicite des r gles et des normes se mettent en place selon les cultures les lieux les individus Il s agit par l de d finir un cadre qui homog n ise le paysage urbain notamment par l limination d l ments spatiaux se pr tant au d tournement d usage vers une utilisation raisonnable de l environnement L environnement urbain contemporain subit une normalisation fonctionnelle il est d sormais comme enti rement recouvert par un espace de r f rences conventionnelles facilitant la pr visibilit de l utilisation normale qu on peut en faire Marc Breviglieri Depuis une quinzaine d ann es on observe toutefois des pratiques qui marquent un besoin de r appropriation de la ville par ses habitants Au del de la rue comme lieu de manifestation d un militantisme politique un agir urbain se met en place comme une activit c
57. in de les ensemencer Action 2 Le goudron comme terrain de jeu Le parkour est un style de d placement urbain qui utilise les objets et les mat riaux de la ville comme supports L accent est mis sur la fluidit la vitesse l efficacit et la libert au travers de figures et mouvements sp cifiques gsi abat visent parisi 4 8 tiges DEL EN Hi ME i J lt een NJ La ville contemporaine Action 3 Promenade sur l autoroute A S o Paulo l autoroute sur elev e de Minhoc o traverse une zone urbaine dense Depuis 1990 elle est transform e tous les soirs et les dimanches en un chemin pi ton et cycliste de 2 7 km On voit ainsi des familles y pique niquer des amoureux s y balader Ni k lt A A a M a M A k REEE Tiu 4 rl EL f j my i i TREmi E ia E e s i a a L dul mi 7 1a Fl 22 Num E 0 i E m F MELLE i gt ns Action 4 Pause urbaine L artiste Arno Piroud explore au travers de ses installations le potentiel insoup onn de la ville Son travail pr sente entre autre une s rie d assises de r cup ration mises en place sur des souches et des dessins de terrains de sport sur de vastes surfaces inaccessibles C3 N b A i lt T g t he t ti 7 p a t w E 0 s Y i 4 P ne L NJ UJ La ville contemporaine La ville contemporaine comme cadre L observation du quotidien urbain laiss
58. interventions ont une vocation ludique la premi re ne pouvant tourner sans l action humaine et la seconde tant constitu e de jets d eau que les enfants adorent surtout pendant l t Une troisi me intervention s est d roul e sur la place principale du quartier l o se situent la plupart des commerces Apr s l dification d une chaise g ante comme point de rep re des ateliers de construction ont permis de r aliser une s rie de chaises ainsi qu une grande table tr s utiles lors des diff rentes animations organis es en parall le de la construction Finalement ces deux mois ont t conclus par la construction de mobilier urbain avec les habitants du quartier des Pins l aide de mat riaux r cup r s pierres fers d armature bois Ces l ments sont les seuls tre permanents les autres interventions devraient dispara tre apr s quelques mois L oasis Collectif EXYZT NZ D EPST Ge DS gt paed PAL fF L l hs x EA NT NEC t Le man ge Collectif ETC N N Solutions locales pour un d sordre global N LO Solutions locales pour un d sordre global N Sn 2 eny 7 Place de Provence Collectif ETC Mobilier urbain Bellastock Place de Provence Collectif ETC Banc Bellastock bois tISSUS 2111 en ENJ M E SE pe Pot r s LF LE Et ie saime 54 r s Er NE RU lee PT AS Ft l D Ur EE LE Fa arde ES
59. ion de la ville concept ces pratiques qui se d marquent de l ensemble que forme l espace r gl de la ville contemporaine Ce sont des tactiques qui profitent des failles laiss es par les strat gies urbaines et viennent cr er des surprises Elles ne se veulent pas r volutionnaires mais jouent avec l ordre tabli pour s en d marquer et produire de l habitabilit Du plus et de l autre s insinuent dans le cadre recu ordre impos On a ainsi le rapport m me des pratiques de l espace avec l ordre b ti Michel de Certeau Ce plus et cet autre voqu s par Michel de Certeau ne peuvent rester une abstraction conversationnelle mais doivent prendre forme dans l espace public et renvoient ainsi au monde des objets Les objets font office d indices dans l espace que chacun est libre d interpr ter selon l imaginaire qu ils voquent en lui Ils font appel notre perception et mettent notre corps en mouvement La pr sence mat rielle de ces formes dans la ville rend visible ces actions informelles ce qu un simple discours ne permet pas Apprendre du monde des objets et des artefacts pour avancer dans nos analyses de l espace public de ses am nit s de son mobilier et de tout ce qui peut faire de la de CERTEAU M op cit p 161 JOSEFA 0p cit 0 07 O0 LO Solutions locales pour un d sordre global rue un espace d intelligibilit et d action Isaac Joseph De p
60. ivistes sont souvent des artistes des citadins qui cherchent faire trace et d sali ner leur quotidien S ils ne sont pas artistes d s le d but ils ne tardent pas la devenir car c est aux savoir faire artistiques qu ils empruntent leurs modes d expression visuels et sonores et leur thique qui m nage une large place l humour Doina Petrescu et al BLANC N Les nouvelles esth tiques urbaines Armand Colin Domont 2012 p 45 HALBERT L La ville cr ative pour qui Revue Urbanisme n 373 2010 7287p345 PETRESCU D etal Agir Urbain Multitudes 2007 4 p 14 JES Ke D finition Interlude Si on essayait pour voir Collectif ete Reimes 2015 Ce projet du Collectif Etc se situe en limite de la ville de Reims dans le quartier Croix Rouge principalement constitu de barres d immeubles abritant des logements loyer mod r Alors qu un concours pour un centre culturel a t remport par Jean Philippe Thomas Architectes au printemps 2013 le collectif etc a t mandat par la ville de Reims pour accompagner la construction de ce nouvel quipement pour le quartier Le projet final rassemblera plusieurs programmes une salle de spectacle une maison de quartier ainsi qu un espace d di aux associations Le site actuel tant un parking le projet du collectif a pour but de changer le regard actuel des habitants sur cet espace public et de le faire vivre en l
61. le ce sont ses points de rencontre ses points de rep re De grandes dimensions ils sont g n ralement associ s des programmes uniques aillant pour vocation l accueil d un nombre important de personnes Ce sont des espaces de grande visibilit o le regard des autres joue un r le plus important que dans l espace du domestique Nous interrogerons ces espaces selon les m mes th mes que ceux utilis s pour les projets des collectifs l esth tique li e aux prises et aux tactiques utilis es par les occupants de ces espaces ainsi que la spatialit LO Notre bo te outils 1110 Escadinhas da Achada Lisbonne Eri x zA a Objets rapport s J 7 lo 1 om entr es changements de mat rialit prises existantes W Notre bo te outils LLZ gt lo l Rua da Regueira Lisbonne entr es 5m entr es D coupage vertical rue pi tonne pavage dessin unifiant arbre banc incitation publicit UW Notre bo te outils LA Lo c 114 S1L1n0 2 91L0q 2JJ0N Patio do Corvo Lisbonne Objets rapport s Coupe 9A1Id IW9S Sa9J U9 p 1N09 9A11d IW9S abesseq Int riorit onqnd onyx lain TLO Ensemble d habitation Haarlemmer Houttuinen Hertzberger Amsterdam Dee 52 Appropriations prise
62. le lieu de l extimit qui est la relation du moi autrui Il forme l un des espaces possibles de la pratique sociale des individus tout en tant la fois un lieu de l anonymat et des rencontres informelles HERTZBERGER H Le ons d architecture Infolio coll Archigraphy 2010 ste eee JOSEPH Isaac dir Prendre place espace public et culture dramatique Ed Recherches Plan Urbain 1995 p 12 V LEVY J LUSSAULT M dir Dictionnaire de la g ographie et de l espace des soci t s Editions Belin 2003 85 Ko D finition Interlude Solutions Locales pour un d sordre global Coline Serreau Dans Reprendre la rue Isaac Joseph met en vidence l ambivalence de l espace public un espace de circulation et un espace de communication que notre exp rience quotidienne de la ville tend confondre Cet espace que nous voquons ici est le lieu commun des habitants de la ville il ne s agit pas simplement de lieux de rassemblement mais plus largement d un espace de visibilit et de rencontre Il voque ainsi la dimension sc nographique de l espace urbain en tant qu espace de repr sentation Le fait que le propos des sc nographes ait eu quelque cho dans les milieux de l architecture et de l urbanisme s entend comme une marque de leur volont de repenser l objet architectural dans son espacement et la ville non comme plan ou succession de plans ou comme spectacle mais comme enchev tre
63. les espaces interstitiels permet galement d accro tre la fonctionnalit d un projet et sa capacit d adaptation aux besoins des usagers en rendant habitable l espace entre les choses Pour cela il faut passer du registre officiel au registre informel en s int ressant la vie quotidienne ordinaire afin de rendre explicite ce qui est une demande implicite Mat rialit s Comme nous avons pu l observer tout au long de nos analyses les mat riaux sont des outils essentiels dans la suggestion des usages En effet chaque mat riau gr ce sa texture couleur temp rature acoustique nous renvoie un imaginaire particulier chantier domestique etc De m me un aspect non fini la forme de base doit toutefois s y pr ter suscitera plus facilement une intervention post rieure de la part de l usager qu une finition fig e et tr s soign e Il est aussi possible de faire appel des mat riaux bruts qui pr sentent un fort potentiel d impulsion l usage Par exemple Hertzberger utilise de fa on r currente des blocs de construction perfor s pour faire un mur int rieur un muret ext rieur ou un garde corps de balcon Suivant sa position verticale ou horizontale il devient pour les habitants un rangement dans le salon une jardini re ou encore de simples percements dans le garde corps Nous pensons aussi que des assemblages clairement visibles qui permettent la compr hension du projet et son appr hension par tout u
64. lle et plus particuli rement l espace public Leurs actions interrogent la publicit de l espace urbain tout d abord en utilisant l v nement comme outil pour rendre les citadins attentifs au potentiel des espaces de nos villes qui tendent s uniformiser et r pondent des codes esth tiques qui assurent l ordre de ces espaces communs Il est important de faire la distinction entre intervenir dans l espace public et rendre public un espace qui ne l est pas dans l imaginaire des habitants Cette distinction renvoie un de leur terrain d action l espace en attente ou le chantier A ce sujet YA K a d fini la notion d entre lieu soit des temps courts d intervention au sein d un processus plus long de transformation de la ville Ce terme leur vient de la lecture de Marc Aug qui d finit les notions de lieu anthropologique et de non lieu Le lieu anthropologique est le lieu auquel on s identifie et qui nous rattache une histoire collective Le non lieu est un espace dans lequel il est impossible de construire un sentiment d appartenance collectif c est l espace des individualit s Nous ne pouvons aborder ici la question du lieu sans citer Michel de Certeau L espace est un lieu pratiqu Michel de Certeau Cette distinction entre lieu et espace th matis e par Michel de Certeau est fondamentale alors que le lieu renvoie un rapport de coexistence d l ments mis les uns c t des autres sans in
65. lus dans ses Le ons d architecture 3 Hertzberger voque la forme comme instrument Il reconna t l interaction n cessaire entre l Homme et l objet qui se renforcent mutuellement Ainsi la forme puise son sens dans l usage qu on en fait et la fois nous nous approprions ces objets selon nos exp riences propres Ces stimulations doivent tre capables d voquer tout un chacun des images qui projet es dans son monde d exp riences l incitent faire de son environnement un usage personnel c est dire l usage qui soit le plus appropri sa situation particuli re Herman Hertzberger Le choix de cette esth tique alternative contribue grandement l identification de ces projets en les inscrivant dans une tradition qui se situe en marge des codes classiques de la soci t Il convient cependant de s interroger sur les relations que ces objets entretiennent avec l espace qu ils pr tendent animer lbid p 31 3 HERTZBERGER H Le ons d architecture Gollion Infolio collection Archigraphy 2010 38 ibid p 288 Pipilotti Rist Saint Gall 1 2 et mobilier urbain Zurich 3 LO Solutions locales pour un d sordre global L inscription dans un territoire Si on consid re ces projets dans leur contexte on note que m me si g n ralement l emplacement n a pas t d fini par les architectes ils se trouvent tous dans des situations strat giques sur la place commer ante de Vitrolles fac
66. me moyen d action en plantant souvent ill galement des lieux abandonn s ou encore les Flashmobs qui sont des mobilisations express relay es par les r seaux sociaux mettant en place une chor graphie un jeu qui disparaissent aussi vite qu elles sont apparues sans laisser de traces de leur passage Ces actions s organisent au del des fronti res d un seul pays et sont retransmises sur internet au travers de vid os cr ant un v ritable r seau international d acteurs urbains Mais l art et les artistes sont aussi pr sents sur ce th me et utilisent la ville comme support de cr ation dans un cadre institutionnel ou non Ces artistes prennent alors part la cr ation d une ville de substitution qui invente intensifie et restitue d une mani re critique ces nouvelles formes de r appropriation de la ville contemporaine Ces diff rentes fa ons d investir l espace urbain laissent appara tre pour nous des surligneurs urbains qui r v lent un potentiel existant ou des possibles encore non explor s dans nos villes contemporaines Ils c toient l univers du jeu et du d sir pour ne pas abandonner l oubli certains extraits de ville 10 PETRESCU D PETCOU C Au rez de chauss e de la ville Multitudes 2005 1 n 20 p 77 N Pour commencer Appropriation LELETEEUTEEEEEEEE EEE EEE EEEEEEE EEE EEE T ANAA ANAA ATA AAA ANAA A NANA A NANA AAN A ANA NA A NA NTA Action consistant prendre possession d un objet physiq
67. ment de r cits et multiplicit 27 JOSEPH Reprendre la rue in JOSEPH dir Prendre place espace public et culture dramatique Paris Editions Recherches Plan Urbain 1995 de perspectives Il tait donc l gitime de penser un renouvellement des langages de l espace laissant place entre l ternit de l uvre et l ph m re d une rencontre des moments ou des s quences d action ou de perception susceptibles d tre observ s et d crits et r f rant l espace des Usages non pas seulement ses formes mais ses cadres Isaac Joseph Onreconnai tlan cessit de penser l espace delaville diff remment non plus comme un vide entre les b timents qui nous permet d aller d un point A un point B mais comme un espace d action Il ne s agit pas de disposer des uvres intouchables dans l espace mais de d placer le citadin de son r le de spectateur celui d acteur de l espace qu il habite Alors que nous avons appris reconna tre les signes qui r gissent l ordre entre les diff rents usagers de l espace public ne pourrions nous pas y introduire de nouvelles formes afin de d velopper son potentiel de sociabilisation pour passer d un lieu de non relations un espace de rencontre et d change plus fort Nous tenterons de mieux comprendre le r le que peut jouer l architecte dans ce retour la rue comme espace d change et de convivialit 28 Ibid p 15 Pratiquer l architecture autrement N
68. ment une g n ralisation des mod les L enjeu qui se pr sente alors est de ne pas perdre de vue la dimension humaine de la ville car ne l oublions pas l architecture doit par essence procurer un cadre habitable pour ses habitants Ceci se r alise au travers de l chelle des pratiques de la culture et de l identit d une ville L cole de Chicago propose ainsi une lecture de la ville comme tant le milieu naturel de l Homme civilis caract ris e par son type culturel particulier Cette mise en relation avec la nature nous am ne voir la ville comme le territoire de l Homme qui est soumis sa prise de possession La nature d une ville c est tout la fois sa forme mat rielle et la mani re dont les habitants la vivent la per oivent la con oivent et la repr sentent Alice Laguarda Nous souhaitons ainsi profiter de ce travail pour nous interroger sur notre futur m tier d architecte et plus particuli rement sur l interaction qui existe entre un architecte l architecture et ses habitants utilisateurs Alors que nous serons amen es projeter dans la ville ainsi que pour elle et pour ses habitants comment penser une architecture habitable qui ne n glige aucune de ces composantes Comment penser une architecture pour les autres Comment offrir chaque futur habitant la possibilit de s approprier sa ville 1 LAGUARDA A L envers des villes voyages d architectes inventions du monde Paris Editions Suje
69. mmune comme un pas vers une grammaire partag e Des moyens de communication classique peuvent tre utilis s telle que la maquette le dessin mais galement la BD comme la montre les explorations de Yona Friedman I ne s agit pas pour autant de focaliser le travail de conception uniquement sur les relations spatiales aucune chelle d intervention n est n gliger Lurbain se construit certes par la juxtaposition et l entrelacement de multiples pi ces mais toujours avec la prise en compte du territoire dans son ensemble tant b ti que social Ainsi l architecte trouve en partie sa place dans la synth se des besoins envies et contraintes inh rentes la commande L architecte n estpas pour autant un artiste dans sa tour d ivoire il doit travailler avec un ensemble d intervenants et utiliser efficacement la communication pour permettre une relation de travail horizontale Pour cela il ne peut pas fournir uniquement une image fig e d un projet mais doit informer des difficult s et des choix qui ont guid le dessin afin de permettre de le comprendre correctement dans sa totalit La phase de d veloppement d un projet n est pas une tape lin aire et prend du temps Dans sa pratique Patrick Bouchain explore la possibilit de limiter cette phase au profit de celle du chantier qui devient de la sorte une plateforme de cr ation et d change Cette m thode est relativement exceptionnelle mais nous apprend qu il est possible de
70. multiples petites situations du quotidien dans le but final de rechercher comme le dit Hertzberger le programme derri re le programme Il faut s attarder un d tail de La vie consacrer toute son attention la manifestation de ce d tail car c est le moyen de saisir les nouvelles formes de rencontre entre les hommes Patrick Bouchain Les outils que nous proposons ici reprennent des th mes fondamentaux de la grammaire l mentaire de l architecture c est en leur portant un regard diff rent que se construit une architecture ouverte ses utilisateurs Il ne s agit pas ici de chercher r inventer ou r volutionner la conception architecturale mais plut t de soulever des orientations favorables une pens e de l usage dans sa possible diversit Formes urbaines Penser l usage dans l objet projet appara t selon nous d s le choix de la forme urbaine En effet on peut ais ment observer que les usages ne sont pas les m mes pour une typologie de cour ou une typologie de barre la cour pr sentant la caract ristique de former une int riorit qui peut tre publique ou priv e Cette 47 BOUCHAIN P Construire autrement Comment faire Arles Editions Actes Sud collection L Impens 2006 p 26 forme propose ainsi une articulation de l espace qui permet des lieux diff renci s et des usages galement diff renci s Cette question de l articulation de l espace s av re primordiale pou
71. n chacun est une cl suppl mentaire dans le processus d appropriation NJ LO Notre bo te outils l image des objets r alis s par les collectifs Les mat riaux seront aussi en grande partie le support des traces des usages Visibilit L espace public est parfois qualifi d espace ouvert et renvoie au fait m me qu il se donne voir tous au travers d une sc nographieurbaine commel voqueIsaacJoseph Maisilest galement le lieu o il est possible de voir les autres et d tre simultan ment vu par eux Cette question du regard joue un r le primordial dans les relations sociales entre individus et m rite donc toute notre attention Il revient donc l architecte de doser justement le regard car il ne s agit pas n cessairement de toujours tout voir en tout temps mais galement d apercevoir de deviner sans voir de voir loin de voir d en haut de voir dans un reflet Ces variations possibles dans le travail de mise en vue permettent chacun de se situer comme il l entend par rapport aux autres et de ne pas subir une attitude unique dict e par l environnement qui nous entoure Un lieu public peut ainsi donn l id e d tre plus priv car il est l abri du regard des passants Ce th me peut aussi participer la s rendipit de la ville qui est un potentiel de trouvailles inattendues d interactions non pr vues pouvant r pondre au fait qu une caract ristique de l animal humain c est qu il
72. n particuli re de la part de l architecte pour un projet appropriable par la diversit de ses utilisateurs ce stade de notre r flexion nous ressentons le besoin de porter notre regard sur des espaces construits plus traditionnels de l espace urbain Nous envisageons ces espaces comme des compl ments n cessaires notre r flexion en tant que t moins de la richesse apport e par les usages Ils n ont pas t choisi car ce sont les plus repr sentatifs mais parce qu ils font partie de nos exp riences d utilisateurs ce qui nous permet de rendre compte d un ressenti qui nous semble tre un des l ments cl dans ce travail de compr hension des processus d appropriation Nous portons notre regard sur des espaces d chelle vari e planifi s ou non partir desquels nous pouvons reconna tre diff rents types d appropriation 4 CRAWFORD M L urbanisme du quotidien in Criticat sept 2012 n 8 p 86 Typologies d appropriation Face l entrecroisement des chelles qui fait la richesse du tissu urbain nous distinguons deux grands types dans notre r flexion les espaces li s la domesticit et ceux li s la repr sentation urbaine Nous entendons par domesticit ces espaces qui tablissent le contact entre le logement et l espace public Souvent de petites dimensions ils offrent une place aux pratiques individuelles dans l espace du commun Les espaces de la repr sentation renvoient aux v nements de la vil
73. n d architecture Marseille Parenth ses 2006 BLE CORBUSIER op Git a 102 NJ N La ville contemporaine comme cadre Au milieu des ann es 70 les classes moyennes abandonnent totalement les grands ensembles au profit des classes d favoris es Sonne alors le glas du logement collectif dans l imaginaire des habitants se d pla ant vers le r ve du logement individuel Cette forme d habiter n cessite toutefois un loignement des centre ville entra nant la fois un mode de vie individualiste et un talement de la ville au del de ses limites anciennes Ce ph nom ne est fortement pr sent dans les villes am ricaines suburbs et s ancre comme mod le dans les pratiques europ ennes On se retrouve alors face une mise en question du principe m me de ville A cette poque le choix de l habitat individuel peut tre interpr t comme une revanche des individus sur la planification autoritaire des grands ensembles enfin une forme d habiter qui permet de faire ses propres choix tant en question de mobilit que de voisinage ou encore en terme d espaces verts Le droit la ville Henri Lefebvre pr sente une critique de la ville fonctionnelle dans son ouvrage Le droit la ville paru en 1968 il y d crit les grands ensembles comme des cadres qui boulonnent enti rement la quotidiennet des r sidants De fa on plus g n rale il aborde la probl matique urbaine de fa on indissociable du processus d industrialisatio
74. n des villes qui est r v lateur de nouveaux aspects de la r alit urbaine et le moteur des transformations dans la soci t du XIX XX me si cle Lefebvre souligne alors que la ville et la r alit urbaine rel vent d une valeur d usage qui entre en conflit avec la valeur d change li e l industrialisation Cette notion d usage sera tout au long de son ouvrage un th me r current et structurant de sa pens e Avant d entrer plus sp cifiquement dans le sujet Lefebvre questionne la m taphore tissu urbain et la d signe comme une sorte de prolif ration biologique et une sorte de filet mailles in gales laissant chapper des secteurs plus ou moins tendus hameaux ou villages r gions enti res En int grantles hameaux villages et r gions dans sa d finition il introduit ici la d paysanisation et une soci t urbaine qui p n tre aussi les campagnes La ville reste n anmoins un lieu de consommation mais devient aussi une consommation du lieu au travers du tourisme par exemple La ville a toujours eu des rapports avec la soci t dans son ensemble mais elle est aussi r gie par un ordre proche qui prend forme au travers des relations des individus dans des groupes plus ou moins vastes plus ou moins organis s et structur s et des relations de ces groupes entre eux Dans son chapitre Les sp cificit s de la ville il aborde la distinction entre la morphologie mat rielle et la morphologie 14 L
75. nalement au sommet une terrasse qui surplombe le chantier et qui offre ainsi une vue d ensemble mia M l FT Ua ENS re g a s i ri a T r WL Fi P Vitrine sur la rue 26 A F an SA VE A R a A A a M 2 T y 2 a 7 Axonom trie clat e Vue d AN epu is la terrasse 0 LO Solutions locales pour un d sordre global bois m tal filet orande 0 0 5 5 15m 15m Plan sch matique EEE PEES H Coupe sch matique Solutions locales pour un d sordre global dre global z esor locales pour un d Solutions ANTER INTERDIT AU PUBLIC Me es Avant Made in Vitrolles Collectif ETC Collectif EXYZT Les Saprophytes Bellastock Vitrolles 8013 Organis durant les mois de juin et juillet 2013 Made in Vitrolles rassemble les collectifs Etc et EXYZT ainsi que Bellastock et Les Saprophytes autour d une s rie d interventions dans le centre ville de Vitrolles Les premiers intervenir sont Les Saprophytes qui proposent un atelier de r alisation de films partir de collages et de dessins sur des photos du quartier Ensuite viennent le Man ge de Etc et Oasis d EXYZT le premier proximit de la gare routi re et le second la place d une fontaine hors d usage dans le parc qui jouxte le centre commercial Ces deux
76. nous semble plus important de penser ces espaces dans des temporalit s plus longues L espace public refl te notre soci t mais ce sont galement les modifications urbaines qui influencent nos modes de vie Pour que cette dualit apparaisse l espace public ne peut pas tre envisag uniquement au travers d actions ph m res Une lecture possible de l espace public peut se faire comme le r sultat de l agencement de son contexte construit proche et lointain Pour penser l espace partag de la ville il s agit avant tout de penser son environnement physique Il nous semble en effet qu en tant que futures architectes notre investissement pour la ville doit passer par une r flexion sur des formes architectur es et leur processus de mise en place Les espaces ouverts et construits sont troitement li s la r ussite de l un nous para t difficile sans la r ussite de l autre Ce couple est vecteur de l usage et donc g n rateur ou non de l appropriation d un lieu Densifier par le vide La densification n cessaire de nos villes qui est le grand d bat urbanistique de ces derni res ann es ne signifie pas de chercher tout prix combler chaque espace libre la construction de la ville passe galement par le vide Am nager l espace tout en m nageant de l espace Herman Hertzberger Cette densification ne doit pas tre uniquement construite nous devons galement envisager une densification d activi
77. nvoie la notion d hyperville introduite par Andr Corboz en 1993 Elle est une m taphore op ratoire de l hypertexte comme lecture de l espace urbain A la diff rence du texte imprim sur papier form par une succession de paragraphes se lisant du d but la fin l hypertexte est un ensemble de donn es textuelles num ris es sur un support lectronique et qui peuvent se lire dans des ordres tr s divers Il est galement non saisissable par les sens et donc immat rielle A la lumi re de cette d finition l hyperville peut se d finir comme un espace qui d pend d un syst me de relations plut t que d une g om trie sp cifique il va falloir apprendre penser en termes de r seaux et non plus en termes de surfaces Il n y a plus de centre mais des polarit s On a alors faire un syst me dynamique qui ne demande plus une lecture en termes d harmonie mais en termes de contrastes de tensions de discontinuit de fragmentation d assemblage 2 lbid 5 69 23 CORBOZ A La Suisse comme hyperville in Le Visiteur n 6 p 124 2 Ibid p 126 UJ UJ La ville contemporaine comme cadre A partir de cette notion il est alors possible de red finir une fa on de comprendre les distances dans nos villes actuelles Manuel Bello Marcano fait ainsi la lecture de la ville comme une reconstruction des fragments d un corps d membr La ville peut alors se penser comme un diagramme et au regard de l ap
78. on politique l artiste propose ventuellement une nouvelle lecture ou exp rience des lieux L espace urbain espace d volu l accomplissement de fonctions urbaines sp cifiques services production etc devient Le lieu m me de l exp rimentation et de La cr ation de nouveaux spectacles Nathalie Blanc 32 BLANC N Les nouvelles esth tiques urbaines Paris Armand Colin 2012 p 85 gt N Solutions locales pour un d sordre global Cr ativit DELTA Dans tous les cas l action humaine est interpr t e comme tant cr ative l endroit pr cis o les tres humains n agissent pas avec des fins d termin es mais sont engag s corporellement dans des situations v cues Nathalie Blanc Dans une r flexion sur la transformation des villes on assiste depuis quelques ann es l apparition de nouveaux outils on pense la ville au travers des dimensions culturelles artistiques et cr atives Cette r flexion sur la ville cr ative se fonde sur les crits de Richard Florida Il pr tend qu une ville a d autant plus de chances de conna tre la prosp rit qu elle attire le maximum de membres de la classe cr ative soit la population dont l activit professionnelle mobilise des connaissances pour produire des id es nouvelles Il semble cependant difficile de g n raliser cette th orie sur l existence d une classe sociale dite cr ative car celle d crite par Florida est un groupe social
79. ous nous int ressons ici la pratique de groupements d architectes notamment en France qui revendiquent une pratique alternative du m tier Lavilleestpoureuxunlaboratoire Leur production se caract rise par de nombreux projets dans l espace public impliquant des habitants constructeurs C est par le biais de ces exemples que nous allons aborder la relation entre architecte et utilisateur en portant un regard critique sur ce que l on qualifie d alternatives urbaines Rencontres D s le d but de notre r flexion nous avons eu l envie de partir la rencontre de ces architectes afin de mieux comprendre leur volont de pratiquer l architecture autrement Il tait important pour nous de confronter les connaissances que nous avons pu acqu rir gr ce nos lectures avec les r flexions de ces acteurs de la ville contemporaine Ces changes ont t pour nous l occasion d interroger ces personnes sur leur pratique et de ce fait de nous concentrer dans un premier temps d avantage sur le processus que sur l objet produit Ce n est qu la lumi re de ces discussions que nous avons port es par la suite un regard critique sur les formes produites En amont de ces rencontres nous avons labor un questionnaire qui s articule selon trois axes les origines de leur action leur pratique et le m tier d architecte Dans un premier temps nous nous int ressons aux l ments fondateurs du groupe ensuite nous les interrogeons sur l labo
80. plication des nouvelles technologies dans nos villes tre lue dans sa dimension virtuelle Il va plus loin apportant une lecture de la ville comme une structure narrative qui permet de saisir les espaces travers une pratique personnelle et collective en m me temps Une structure qui est toujours en volution et en constante transformation gt 2 gt Manuel Bello Marcano Cette caract ristique de la ville est la fois une qualit car la ville a la capacit de se r inventer sans cesse et un handicap dans le sens o il est sans cesse n cessaire de la re questionner pour en saisir les enjeux 3 Ibid p 74 La ville contemporaine La ville d aujourd hui nous appara t comme une lecture de ces diff rentes visions l une compl tant et enrichissant l autre A l oppos de la ville moderniste planifi e avec une vision toute puissante du fait urbain la lecture de la ville contemporaine est multiple car elle repr sente une r alit complexe Ilest d abord important de s appuyer sur un arri re plan historique la mise en place de la vision moderniste sur la ville nous appara t comme le point de d part pour comprendre le besoin de r appropriation de la ville par ses habitants Dans les ann es 90 le mod le d am nagement urbain du modernisme est enti rement remis en question avec l intention de rompre d finitivement avec le zonage Un vent nouveau souffle alors sur les conceptions urbanistiques pour un retour une
81. ppose ainsi l espace priv qui se doit de pr server l intimit des individus au travers d un acc s contr l Cette dualit n est pourtant pas si tranch e m me si l espace public se doit d tre ouvert tous sa pratique est soumise un syst me normatif qui r git implicitement son accessibilit en vue de garantir l ordre social L accessibilit de l espace public est aussi li e la lisibilit de son mode d emploi Il est en effet n cessaire de rendre claires les prises disponibles pour l usager ou le passant prises qui tiennent aux signes et leur disposition dans l espace aux annonces aux invites ou aux interdits D s lors que le priv investit le public la lisibilit de l espace est brouill e et remet en question son syst me de normes et de r gles Une rue mais aussi bien une gare une station de m tro une galerie commerciale ou un parking en tant qu ils sont susceptibles d tre accessibles tout un chacun se d ploient entre les territoires familiers du chez soi comme autant d espaces de rencontres socialement organis s par des rituels d exposition ou d vitement qui n ont que peu de choses voir avec la convivialit r put e de la vie de quartier et des relations de voisinage Isaac Joseph L espace public est en cela un espace commun qui permet la copr sence des acteurs sociaux sortis de leur cadre domestique L espace public est par excellence
82. r Hertzberger qui y voit l occasion de cr er des unit s spatiales l chelle de petits groupes de personne tout en conservant un grand ensemble pouvant accueillir l activit d un plus grand groupe Cette forme de pens e ne cherche pas nier la grande chelle mais plut t permettre diff rentes mani res d interpr ter l espace On retrouve une approche similaire lorsque Friedman pr sente sa notion de villages urbains Les villages urbains supposent une ville form e par la juxtaposition de plusieurs villages Chaque village urbain poss de en effet un vrai centre o la vie du village s organise les habitants du village urbain accomplissant la majeure partie de leurs activit s au sein de leur village Yona Friedman L objectif vis est de toujours revenir une chelle ma trisable et appr hendable Dans cette configuration l enjeu se trouve notamment dans la mise en contact de ces diff rents villages par un r seau assurant chaque unit une gale importance Seuils La notion de seuil d crit une situation o des espaces de nature diff rente se rencontrent Plus qu une simple ligne de d marcation le seuil permet la mise en dialogue de ces espaces contigus En cela on peut aussi le qualifier d espace interm diaire qui r unit des conditions particuli res li es sa position d entre deux Cette particularit spatiale donne au th me du seuil une valeur forte quant au passage d
83. ration et la mise en uvre d un projet partir dun exemple concret de r alisation finalement on essaye d largir le champ de la discussion en les interrogeant sur leur vision du r le de l architecte en essayant de comprendre comment ils se positionnent dans la pratique actuelle de ce m tier Nous avons ainsi pu rencontrer plusieurs membres du Collectif ETC St Etienne ainsi que Etienne Delprat du collectif YA K et Simon Jacquemin de l association Bellastock Paris Nous en avons d gag une vision d ensemble de leurs travaux qui sont en de nombreux points similaires L ensemble des entretiens est retranscrit dans les annexes ci jointes gt UJ Solutions locales pour un d sordre global La volont d tre des architectes constructeurs est commune la formation de ces groupes ils cherchent tous aller au del des savoirs acquis l cole Leur activit ne se veut cependant pas en opposition l enseignement qu ils ont re u mais plut t dans la continuit de ce que proposent les coles d architecture Un autre l ment cl de leur r flexion est le rapport aux autres ainsi les notions de partage d change et d appropriation se retrouvent dans l ensemble de leurs projets On d gage de ces deux constatations l importance qu occupe le terrain autant dans sa dimension sociale que construite Etre in situ pour proposer des solutions in situ Simon Jacquemin Bellastock Le support de leur r flexion est la vi
84. re le mat riau embl matique de leurs r alisations m me s il n est pas le seul La mati re premi re de ces chantiers provient g n ralement de circuits courts et est tr s souvent de seconde main Le choix et la mise en uvre des mat riaux nous renvoie au th me tr s actuel du Do It Yourself De plus selon eux la petite chelle associ e au caract re ph m re des ces projets offrent une libert d action vis vis des normes et des r glements que ne permet plus le projet construit traditionnel La dimension ludique se retrouve la fois dans l organisation du chantier sous la forme d ateliers autant pour les adultes que pour les enfants et dans les objets finis dont la libert de disposition propose un imaginaire plus ouvert que celui du toboggan ou de la balan oire objets traditionnels du jeu dans l espace public L utilisation d une grammaire diff rente de celle du domaine public nous appara t comme la mise en avant d une deuxi me lecture possible de ces espaces La mise en parall le de ces projets r v le la pr sence d un langage commun qui nous renvoie l esth tique du bricolage caract ristique des mouvements alternatifs Ce qui peut se r v ler comme une force dans la mesure o elles sont facilement identifiables gr ce la rupture qu elles provoquent dans l espace public traditionnel elles revendiquent leur caract re ph m re et la libert de leur usage Cependant ne sommes nous pas face un paradox
85. rement plus hautes que d autres Si ces objets dissuadent efficacement les SDF ils rendent aussi l usage courant moins agr able et surtout ils conditionnent l usage et une unique mani re de s asseoir sur un banc Les cibles ne sont pas seulement les SDF les skateurs sont aussi vis s par des am nagements r pulsifs comme la mise en place d l ments saillants sur des barres m talliques ou des bancs Le plus surprenant est que la cat gorie des ind sirables de l espace public ne 2 HOSSARD N JARVIN M dir C est ma ville De l appropriation et du d tournement de l espace public Paris L Harmattan 2005 p 152 se limite pas ces figures urbaines controvers es dans certains cas les enfants jouant au ballon deviennent aussi des ennemis publics On orne ainsi nos cours de panneaux jeux de ballon interdits alors que l on tol re le bruit incessant des voitures dans la rue adjacente Ces exemples semblent en totale contradiction avec ce que devrait tre l espace public un espace ouvert tous et vivant Jean Faucheur est un graffeur qui s vit en France et plus particuli rement dans la commune de Versailles qu il qualifie de plus grand cimeti re de France Il a accept dans le cadre d un article d Alain Milon de r diger un texte plut t que de passer par l outil graphique qu est le graffiti sur sa vision de la ville que l on peut r sumer au travers d une de ses phrases La ville devient une r alit
86. ritique engag e et cr ative dans la ville Il cr e des conditions qui invitent occuper l espace public le transformer en faisant voir une pr sence diff rente gt BREVIGLIERI M Une br che critique dans la ville garantie espaces intercalaires et architectures d usage in COGATO LANZA E PATTARONI L PIRAUD M TIRONE B De la diff rence urbaine le quartier des Grottes Gen ve M tisPresses 2013 p 222 e bid p 218 PETRESCU D QUERRIEN A amp PETCOU C Agir urbain Multitudes 2007 4 n 31 p 1115 UT Pour commencer Le changement d chelle le passage du global au local et la sortie temporaire de la domination passent par le micropolitique des initiatives tr s pr cis ment situ es mais qui ont toujours pour objet et pour effet la conqu te d un espace Doina Petrescu et al Par opposition l illimit des tendues urbaines appara t la n cessit pour divers acteurs d identifier des micro territoires li s une pratique spontan e de la ville Ce besoin de cr er de nouvelles mani res de penser la ville cherche un r le une place pour l homme ordinaire au sein de la ville contemporaine Cette conqu te de l espace peut passer par des pratiques quotidiennes assez simples qui se glissent discr tement dans les paysages urbains Il peut s agir du fait de mettre des pots de fleurs devant chez soi d tendre son linge par la fen tre de sortir un
87. s Appropriations usages lo h lis S quence d entr e me a Gradation privacit Balcon priv Palier entr e semi priv Seuil escalier semi priv Espace commun semi public Rue public N outils Notre bo te Domesticit Les trois exemples lisbo tes renvoient chacun une configuration diff rente de l espace public la cour la place et le passage Les appropriations identifi es sont spontan es issues de la volont des habitants elles sont li es leurs habitudes et envies Certaines ont pour vocation de personnaliser et d embellir le b ti ce sont principalement des objets rapport s qui permettent de fleurir la fa ade D autres objets ont d avantage un aspect pratique comme par exemple tendre le linge Ce sont des objets d pla ables dont la configuration peut voluer au fil des saisons Leur fonction leur conf re galement un caract re ph m re ils dispara tront certainement lors d un changement d occupant Ces appropriations s appuient sur des prises existantes qui n ont pas t n cessairement pens es dans ce sens il s agit d un socle en pierre d une marche etc Ceci met en avant une certaine r ciprocit de la forme o ces l ments deviennent partie de l univers personnel des habitants On retrouve ici de fa on spontan e ce que cherchent les collectifs on s approprie un
88. s de ville pour accompagner ces bouleversements soci taux La recherche s est port e d s lors sur la cr ation d un mod le de d veloppement urbain homog ne comme solution aux enjeux de l poque En 1933 s est tenu le IV Congr s International d Architecture Moderne Ath nes avec pour th me la ville fonctionnelle L aboutissement a t la mise en place d une charte pr sentant quatre vingt quinze points sur la planification et la construction des villes Les th mes principaux qui s en d gagent sont la dissociation entre b ti et voirie des voies hi rarchis es voies rapides dessertes locales puis voies d acc s aux b timents ou cheminements pi tonniers un bien tre accessible tous les constructions en hauteur doivent tre privil gi es pour permettre de bonnes conditions d ensoleillement et d clairage des quipements scolaires sportifs et de loisirs doivent tre implant s proximit des habitations ou encore les zones industrielles ne doivent pas tre trop loign es des habitations Mais le concept principal qui a t nonc est celui de la n cessit d un zonage fonctionnel au travers de la cr ation d espaces diff renci s Le point 77 de la charte stipule ainsi Les clefs de l urbanisme sont dans quatre fonctions habiter travailler se r cr er dans les heures libres circuler Charte d Ath nes Ces diff rents concepts ont ensuite t largement repris par les architect
89. syst me proche d un organigramme fait de boutons de fils et d tiquettes l objectif tant de simplifier les plans pour les rendre accessibles tous Si l homme de la rue peut apprendre une notation simple qui lui permette d exprimer son programme qui lui permette galement de conna tre et de contr ler les cons quences entrain es par son choix pourquoi ne pourrait il pas agir de facon tre son propre architecte Yona Friedman Selon Friedman pourfranchirlepasdugrapheauplanarchitectural l habitant seulement besoin de recevoir l enseignement n cessaire Pour cela il r dige et dessine le manuel de l autoplanification Dans cette logique l architecte occupe d avantage le r le d un conseiller au m me titre qu un m decin ou qu un avocat En effet le but de cette d marche n est pas simplement que l habitant tablisse lui m me les plans de sa maison mais qu il comprenne ce qu il est en train de faire Friedman passe de l chelle individuel du logement celle de la ville en s interrogeant alors que les relations de voisinage fonctionnent depuis toujours comment se fait il que les habitants des villes ne soient pas satisfaits de leur environnement Cette question nous renvoie 42 FRIEDMAN Y op cit p 20 43 Ibid p 25 Solutions locales pour un d sordre global 102 43 YOU Have TO WAME USINE A SPECUL KEY BOARD A WORD TYPE WITH THESE Keys SHOWS A
90. t s afin de faire vivre l espace entre les b timents Elle ne doit d ailleurs pas tre une fin en soi mais un moyen pour redynamiser un lieu Les outils de cette densification peuvent donc tre la fois la construction et le vide Ces 4 HERTZBERGER H op eib p 314 espaces laiss s ouverts du vague de l ind termin de l incertain ne doivent pas tre per us comme des r sidus ce sont eux qui participent la production de la qualit urbaine en donnant des respirations la ville et la vie urbaine Pour cela ils ne doivent pas fonctionner comme de simples d gagements mais plut t comme des ouvertures mentales des lieux d expression et d change sans appropriation d finitive Le construit devient alors le support id al pour l ouverture des usages diff rents mondes de possibles D passer la normalisation actuelle de l espace urbain nous am ne penser qu une porosit de la ville rendrait plus accessible chaque espace public afin de ne pas s en tenir une c sure entre une rue publique et des int rieurs priv s mais de laisser le public s infiltrer dans le construit Ce travail de gradation de la publicit offre une lecture plus complexe de la ville et fait appel notre curiosit Ainsi l exploration de la ville poreuse r v le des espaces g n ralement r serv s aux habitants du lieu int rieur d ilot cour d entr e L architecte trouve sa place dans la gestion de ces transitions et de ces nuanc
91. t Objet 2005 Rues de Lisbonne 1 2 et du quartier des Grottes Gen ve 3 Pour commencer Etat des lieux Commencer par un tat des lieux est une fa on pour nous d observer et d interroger des ph nom nes urbains qui rythment aujourd hui notre quotidien de citadins C est aussi une mani re de mettre en pause notre routine pour simplement regarder la vie ville qui nous entoure en non sp cialistes que nous sommes avant tout Il y en a qui la traverse sans l habiter v ritablement et d autres qui l investissent en se posant la question de savoir si son habillage doit rester l affaire des sp cialistes Alain Milon Habiter la ville n est pas simplement le fait d y r sider La ville vit au rythme de ses habitants et de leurs pratiques de m me que les habitants vivent au rythme de leur ville Il devient alors difficile de savoir si se sont les habitants qui appartiennent la ville ou si c est la ville qui appartient ses habitants Ainsi d s lors que la ville devient hostile l appropriation des habitants l espace public ne vit plus Cette hostilit qui nous int resse prend forme notamment au travers des am nagements urbains normalement mis en place pour r pondre au besoin des citadins De nombreuses villes se voient nouvellement dot es de bancs anti SDF qui cherchent emp cher la position allong e avec par exemple sa partition avec des accoudoirs interm diaires ou des lattes l g
92. teraction l espace est la rencontre des caract ristiques de chacun et constitue ainsi un ensemble Ce sont donc l espace de Michel de Certeau et le lieu anthropologique de Marc Aug qui nous semblent int ressants de rep rer dans la ville contemporaine tout comme le font ces collectifs Ces groupes de travail se disent g om trie variable alors qu ils se composent tous d un noyau fondateur ils travaillent tr s souvent avec des personnes ext rieures b n voles g n ralement des tudiants en architecture Pour eux la notion de groupe est importante ainsi tous les projets sont au nom du collectif il n y a g n ralement pas de mention pr cise des personnes qui ont particip ce groupe de professionnels s ajoutent les habitants utilisateurs citoyens int ress s par l exp rience Il est donc important pour eux d tablir une relation de proximit avec ces personnes pour cela l appui d acteurs locaux comme les associations pr sentes dans le quartier jouent un r le fondamental De plus leur travail se fait au cas par cas ainsi le format de travail qui s adapte le mieux cette configuration est le workshop pendant une dur e d termin e l ensemble de ces acteurs tentent de r pondre une probl matique donn e et d veloppent ainsi une culture commune Pour assurer la pluralit des participants le travail de communication est important Ainsi l ensemble de ces groupes est tr s actif sur les r
93. ue ou mental Dans le monde animal les ethnologues d signent sous le terme d appropriation du territoire les conduites de marquage par lesquelles les individus de certaines esp ces d limitent un espace auquel ils sont plus proprement attach s Par analogie l expression appropriation d espace d signe les conduites qui assurent aux humains un maniement affectif et symbolique de leur environnement spatial Dictionnaire de l urbanisme et de l am nagement Alors que le travail des architectes et urbanistes se doit de r pondre un nombre grandissant de normes et de r glements comment sont v cus ces espaces par ceux qui les habitent A ce sujet Michel de Certeau s int resse aux mani res de faire soit les pratiques des utilisateurs dans une logique d appropriation de l espace Il s agit de distinguer les op rations microbiennes qui prolif rent l int rieur des structures technocratiques et en d tournent le fonctionnement par une multitude de tactiques articul es sur les d tails du quotidien Michel De Certeau Le sentiment d appartenance ne se ferait donc plus par le lieu mais par l action elle m me Ainsi la pratique de l espace occupe une place importante d un point de vue social dans la construction d une identit De Certeau met en avant les pratiques ordinaires de la ville et nous rend attentif l importance de les prendre en compte dans notre travail de planificateur Pour lui planifier
94. un espace public un espace priv En effet la transition entre l extimit et l intimit n cessite une attention toute particuli re et n cessite de penser en terme d espaces et de s quences afin de clairement caract riser ces espaces particuliers 18 FRIEDMAN Y op cit p 38 NJ N Notre bo te outils Nous souhaitons d autre part introduire la notion de frontage tr s pr sente dans la culture anglo saxonne et qui se d finit comme the land between the front of a building and the street Cet espace de bord de rue est plus ou moins habit et se caract rise par son statut la fois public et priv Le premier correspond l espace dans lequel se d placent les pi tons c est galement l espace des changes sociaux l espace partag Le second est un terrain priv situ entre la limite de propri t et la fa ade d un b timent o se d roulent diff rents types d activit s C est la pr sence d activit s dans ces frontages qui encourage les habitants se d placer pied dans les rues car ils cr ent une succession d v nements voir Notons enfin que ce concept n existe pas dans le droit de tous les pays et qu il reste donc dans certains cas encore la libert de l inventer pour venir enrichir la programmation urbaine actuelle Dimensions Espacements D terminer les justes dimensions d un espace n est pas une chose ais e On peut se reposer sur le programme le concept l environnem

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