LA VILLE, MODE DʼEMPLOI Inventaire d`habitations
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1. AM adim lf M d motifs 40 2 2 2 E 40 E 41 situation 1 4000 planche comparative esp ces 4 0 et 4 1 1 2 g 100 plan d tage courant planche comparative esp ces 4 0 et 4 1 2 2 7 101 coupe hypoth se d hybridation 4 0 et 4 1 7 e 102 103 rr Conclusion e 104 2 Cette conclusion rassemble les remarques li es aux cas particuliers d tude les familles et les esp ces ainsi que les questionnements li s la m thode et les perspectives futures de ce travail d investigation se Famille 1 L tude men e par Didier Challand a permis de distinguer sur l esp ce 1 0 les ca ract ristiques inh rentes la villa ur2. planche comparative esp ces 2 0 2 3 4 4 79 ve Famille 3 e 80 gt e 1893 rue des Oliviers 1 1898 chemin des Lilas 1 et 3 1946 rue de la Pontaise 24 1950 rue de la Pontaise 26 g n alogie des esp ces 3 i 81 E Lesp ce 3 0 se situe rue des Oliviers 1 et s ouvre galement sur la rue des Cr tes Elle introduit la famille des maisons magasins La particularit de cette esp ce est videmment l ajout d un programme dif f rent au rez de chauss e et la qualit offerte dans certains cas esp ces 3 0 et 3 2 aux logements situ s au premier tage d une large terrasse dominant la rue Cette esp ce relativement discr te par ses proportions r duites se d cline de mani re diff rente selon les dispositions viaires ici en L langle de la rue des Cr tes et du chemin de M mise pour les esp ces 3 0 et 3 1 plus loin dans l alignement de la rue de la Pontaise pour les esp ces 3 2 et 3 3 e 82 parcellaire 3 0 1 1000 2 e 83 2
3. axonom trie 1 0 7 plan d tage courant 1 0 1912 1 200 7 coupe 1 0 actuelle 1 400 2 0000000 00000 di N TNNT m m TI Li Be BE BU as x l vation 1 0 1 400 Z parcellaire 1 0 1 1000 7 1912 1957 adaptation au
4. 2 IH 1 T gt E y T TEL e jardi Dee h avenue Henri jardin Dru y Hi 27 coupe 2 0 actuelle 1 400 T e i ii LL E a a uj i d i q LH A ii ii co A d d rm uuu i T E j HT HT m T ID l vation 2 0 sur rue actuelle 1 400 2 e 71 circulation int rieure sur rue 2 0 1 400 X J FA J S PT 7 pi ces 5 pieces 150 m 105 m r partition des appartements 2 0 1904 1 400 2 syst me porteur central 2 0 e 73 OGG 9885595 SENSE ES EE E EEE E 0 El KOGE E SaaS Oooo OOOO pa E poo L3 c3 00 miS rir rt Soon nooo OOOO lt lt omoa SEAME EBDE 2o00 Soon Baa a zh EGRE EH nooo Oooo 88882 i DEE Ei rip LII NE ENE E EJ EE E SHAA oo B Ea E E 0 812 17 ES 0112164 E E S E 8 0 Je ES
5. l vation 4 0 1 250 e 97 A del 9 circulations int rieures 4 0 7 3 pi ces 6 pi ces 50 m 80 m 5 pi ces 75 m r partition des appartements 4 0 1 250 7 98 motifs 40 1 2 In am iii i Qy nnum mm Mm nun Qn mv mm AM MT Cap UME MT usn oj AM T M M Qn r a num AM OL NN um mm Am Mm M TH o uum MT NN Hm nnn o Gnsun qnn Uh m mm am CN T aas I alo Mf a a
6. E 12 10m planche comparative esp ces 1 0 1 2 3 4 2 P P P t 64 adaptation au terrain E 10 E 1 1 E 1 2 10m planche comparative esp ces 1 0 1 2 4 4 2 65 vs Famille 2 Aw 66 g n alogie des esp ces 2 t e 67 1904 av H Druey 9 15 2 1906 1927 rue des Cr tes 2 8 e 1910 av H Druey 22 30 e 1950 av des Oiseaux 2 4 rue de la Pontaise 42 44 Lesp ce 2 0 se situe avenue Henri Durey 13 Elle fait partie d un ensemble de quatre immeubles mitoyens sym triques deux deux La caract ristique de cete esp ce r side l inverse de la premiere famille dans la position quelle occupe par rapport la rue un immeuble de quatre tages surmont d un attique r pondant aux r gles de construction actuelles positionn en front de rue et r p t plusieurs reprises Outre les l ments d coratifs caract risant un immeuble bourgeois du d but du 20 si cle cette esp ce se retrouve sous d autres aspects selon les poques de constructions esp ces 2 1 2 2 et 2 3 Une autre caract ristique r currente semblerait tre le syst me constructif un mur porteur central distribuant deux appartements traversants dont les pi ces sont distribu es de part et d autre par un long c
7. vers Famille 4 w mo 1912 rue de la Pontaise 2 et 4 1927 rue de la Pontaise 6a et 6b g n alogie des esp ces 4 e 93 Lesp ce 4 0 se situe au commencement de la rue de la Pontaise et porte les num ros 2 et 4 Elle a t s lectionn e en premier lieu pour son caract re singulier puis justifi par les tudes parall les des esp ces 2 et 3 Elle pr sente un largissement du socle du rez de chauss e accueillant des commerces offrant galement des terrasses privatives aux logements du premier tage Elle sapparente ainsi la famille 3 des maisons magasins Par ses caract ristiques structurelles influen ant la distribution des pi ces au sein des appartements elle se rapprocherait de la famille 2 des im meubles mitoyens e 94 gt situation esp ce 4 0 1 2000 ri axonom trie 4 0 7 95 Y volumes principaux 4 0 1 1000 magasin magasin magasin 55 m 30 m 65 m plan du rez de chauss e 4 0 1 250 7 e 96 magasin ka H I coupe 4 0 1 250 Y A
8. axonom trie 3 0 2 plan du rez de chauss e 3 0 1 200 7 e 84 magasin coupe 3 0 1 200 M jo T WT 0 I l vation 3 0 1 200 7 e 85 circulation int rieure 3 0 2 4 pi ces 60 m magasins 60 m r partition des surfaces 3 0 1 200 e 86 gt g o motifs 3 0 1 2 2 4 L motifs 3 0 2 2 2 e 87 3 situation 1 4000 parcellaire 1 2000 sa ge se plan du rez de chauss e et surface de magasin rue _ l j
9. O00 rue planche comparative esp ces 3 0 3 3 1 4 2 rue e 88 72m rue Im situation 1 4000 E 32 E 33 parcellaire 1 2000 plan du rez de chauss e et surface de magasin planche comparative esp ces 3 0 3 3 2 4 t 89 l vation principale E 3 1 E 3 0 planche comparative esp ces 3 0 3 3 3 4 2 t 90
10. LA VILLE MODE D EMPLOI Inventaire d habitations ordinaires T Consid rons cet nonc th orique comme une exp rience dans laquelle Les romans de Georges Perec seraient l outil voir la ville Le site familier et quotidien de Lausanne serait le laboratoire de recherche Et le r sultat de cette entreprise serait donc simplement une tentative d observation naturaliste de la ville pr alable au projet d architecture sous la forme d un inventaire Lordinaire le langage et le caract re le type et l esp ce seraient autant de notions qu il semblerait important de d finir pour clairer cette tude Etienne Louis Boull e 1728 1799 Antoine Chrysostome Quatrem re de Quincy 1755 1849 Augustin Antoine Cournot 1801 1877 Walter Benjamin 1892 1940 Michel de Certeau 1925 1986 Aldo Rossi 1931 1997 Georges Perec 1936 1982 entre autres en constitueraient la biblioth que LA VILLE MODE D EMPLOI Inventaire d habitations ordinaires nonc th orique de Master ver Inventaire se Une pierre deux maisons trois ruines quatre fossoyeurs un jardin des fleurs un raton laveur une douzaine d huitres un citron un pain un rayon de soleil une lame de fond six musiciens une porte avec son paillasson un monsieur d cor de la l gion d honneur un autre raton laveur un sculpteur qui sculpte des Napol on la fleur qu on appelle souci deux amoureu
11. MY MY ATRACOS YY
12. 0 la maison commerce l immeuble commerce familles d esp ces tudi es 7 t 50 vs Famille 1 1912 av H Druey 14b rue de la Pontaise 23 gt 1946 av H Druey 18 av A H Jomini 24 26 ih entre 1959 et 1968 av H Druey 14 16 et 16b g n alogie des esp ces 1 t e 53 9 Lesp ce 1 0 se situe avenue Henri Durey 14b Elle a t construite deux fois en 1912 La deuxieme villa similaire porte le num ro 23 de la rue de la Pontaise situ e juste au dessus Les deux constructions r pondent aux principes de la villa urbaine esp ce mise en exergue par louvrage ponyme d j nomm de Ungers Kollhoff et Ovaska et red finie par Didier Challand dans une th se appliqu e au territoire suisse Une maison haute de trois cinq tages orient e sur quatre c t s dot e dune unique cage descalier distribuant un ou deux logements par palier i la fin du XIXe si cle d j le type du petit immeuble locatif entour dun jardin alliant logique de rapport et agr ment de l individualisme bourgeois se fait une place de choix mais discr te dans la marge a r e des villes en expansion Didier Challand in Habitat en devenir enjeux territoriaux politiques et sociaux du logement en Suisse publi sous la direction de Luca Pattaroni Vincent Kaufmann Adriana Rabinovich PPUR 2009
13. E 33 N I 4 MIT I d z N ER EE K L3 Y T N N la i tA X zT Y 1 o N FR H i N 7 HU i Se AG FFE N 7 Z EI J NY L3 IA i T N Fef J Fra Pi FME Y 1 1 1 1 S ie N iss d AE y ETY VA E 3 2 planche comparative esp ces 3 0 3 3 4 4 7 e 91 l vation principale
14. cis ment o il se brise o il se courbe o il se d connecte et o il se rassemble On sent confus ment des fissures des hiatus des points de friction on a parfois la vague impression que a se coince quelque part ou que a s clate ou que a se cogne Nous cherchons rarement en savoir davantage et le plus souvent nous passons d un endroit l autre d un espace l autre sans songer mesurer prendre en charge prendre en compte ces laps d espace Le probl me n est pas d inventer l espace encore moins de le r inventer trop de gens bien intentionn es sont l aujourd hui pour penser notre environnement mais de l interroger ou plus simplement encore de le lire car ce que nous appelons quotidiennet n est pas vidence mais opacit une forme de c cit une mani re d anesth sie C est partir de ces constatations l mentaires que s est d velopp ce livre journal d un usager de l espace G P Georges Perec Esp ces d espaces Galil e 2006 PP n6 10 00 10 0 to n6 VVU VU VUV IC MMM M MMM MMM ORI IRAN III AAA MMU PPP PPR PVPP S PSPP SPS SS VU VV L L E L L L NL E L L NL L L NL Wu T S L NL NL L L L NL NL NL L NL L NL vvv vv vv A L NL E L L NL NL NEL L LE L L L L N MMMM MMA MAMI AMMAN M SPSI PSPP PPPI SS AAA A A A MR MM 4 AAAA Ra 02 8202042102 iM YAA AMA vu RS rnit MMM MM ARMM een MAMM PVR en RAMM VI Luca Conti ma tre EPFL VV VV V NM V Vv
15. l habitat tr s diff rentes Pourrions nous rapprocher cette s dimentation historique de la ville ce que Martin Steinmann caract risait par le terme constellation comme mode de formation de la ville repris par Jacques Lucan propos de la construction des logements en Suisse Une constellation institue des relations entre des pi ces entit s dot es d autonomie possiblement h t rog nes mais qui ne peuvent que diffici lement tre envisag es comme compl tement ind pendantes puisquelles risqueraient d y perdre ainsi toute signification Une constellation implique dautre part une relation possible avec des l ments existants qui sont invi t s entrer dans un nouveau jeu et acqui rent par l m me une valeur qu ils navaient jamais eue Elle peut de plus se r approprier des formes sp cifiques notamment la figure ferm e de la cour qui permet daccorder une identit spatiale un ensemble en m me temps quelle m tamorphose le rapport l il t traditionnel Jacques Lucan Construire des logements L habitat collectif suisse 1950 2000 Cahiers de th o rie 4 5 PPUR pp 33 40 e 48 l vation rue de la Pontaise num ros pairs 1 1000 g e 49 jeeea la villa urbaine
16. nous plaire Et Laugier applique cette th se la ville Nous avons des villes dont les rues sont dans un alignement parfait mais comme le dessin en a t fait par des gens de peu d esprit il y r gne une fade exactitude et une froide uniformit qui fait regretter le d sordre de nos villes qui n ont aucune esp ce dalignement gt L architecture fondamentalement ennuyeuse se voit attribuer le r le d une pi ce de th tre dr le et passionnante Non seulement elle doit se mettre au service de son habitant un niveau pragmatique mais elle doit aussi lamuser le pr server de l ennui lui rendre la vie agr able en le d tournant de son incurable m lanco lie La th tralit le spectacle de la ville ce quelque chose par quoi l architecture sans cesse stimule son habitant tout cela fait partie de sa s v re fonctionnalit e 18 La Larchitecture silencieuse d aujourd hui dans une diversit qui est reelle redevient int res sante parce qu elle chappe aux cat gories fig es et descriptibles et qu elle rel ve le d fi de la donn e concr te de sa totale r alit Cette architecture est une question ouverte livr e une r alit incontr lable in puisable Elle n est ni imitation ni illustration mais comme le savaient d j les philosophes grecs une cr ation constructive dans et avec la nature dans son histoire humaine Elle cr e dans cette nature un domaine de silence un domaine de significations possibl
17. tendre me distancier du regard de l architecte inh rent notre formation mais trouver un moyen suppl mentaire de l utiliser pour apprendre Ainsi en allant au del de la transposition on pourrait avoir l ambition d en tirer une m thode de l observation de la ville un outil naturaliste voir la ville qui se superposerait aux connaissances rela tives l histoire de l architecture de la ville la sociologie que l on assimile au cours des tudes d architecture J imagine que la compl mentarit entre cette r f rence m thodologique et la ca pacit d analyse acad mique pourrait donner au d veloppement du projet une finesse li e aux r alit s insoupconnables du quartier dans lequel il prendra corps Cette m thode parvenue des sciences biologiques jusqu au domaine de l architecture se retrouve par exemple dans l approche dAldo Rossi Sans doute l observation des choses a t elle constitu l essentiel de mon ducation formelle z B y vw or Je puis l observation s est transform e en m moire des choses Aujourd hui ai l impression de voir toutes ces choses observ es dispos es comme des outils bien rang s align es comme un herbier un catalogue ou un dictionnaire Mais cet inventaire inscrit entre imagination et m moire n est pas neutre il revient sans cesse quelques objets et participe m me leur d formation ou d une certaine mani re leur volution Apr s Aldo Rossi se situan
18. Augustin Cournot Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caract res de la critique philosophique chapitre 1 De la connaissance en g n ral de l illusion et de la r alit relative et absolue 1851 pp 19 20 5172 Charles Baudelaire Le peintre de la vie moderne chapitre III L artiste homme du monde homme des foules et enfant Fayard 2010 p 9 187 Walter Benjamin Paris capitale du XIXe si cle Le livre des passages trad J Lacoste d du Cerf 1989 p 228 192 Walter Benjamin Baudelaire Ein Lyriker im Zeitalter des Hochkapitalismus Suhrkamp 1974 p 34 207 Carl von Linn Species plantarum 1753 5217 Antoine Augustin Cournot Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caract res de la critique philosophique chapitre XI des diverses sortes d abstractions et d entit s des id es math matiques des id es de genre et d esp ce 1851 pp 246 249 522 et 232 Antoine Chrysostome Quatremere de Quincy Encyclop die m thodique Architecture Tome troisi me 1825 pp 543 545 5242 Georges Perec Esp ces d espaces Galil e 2006 pp 113 116 5252 Michel de Certeau Luce Girard Pierre Mayol L invention du quotidien 2 habiter cuisiner Folio 1994 p 20 5262 Aldo Rossi Autobiographie scientifique Parenth ses pour la trad fran aise 1988 pp 71 72 S N lo e 155908 1 Lady bugs Pepe Edmund Reitter Fauna Germanica Die K fer des Deutschen Reiches volume II 1911
19. autre fois il n existait pas Mais maintenant que tout se pr tend interessant il ne l est certainement plus tout ce qui se d bat pour attirer l attention tout ce qui excite la curiosit qui se pr tend digne d int r t nous pouvons dire adieu l me en paix Nous n y perdons rien Quand il est nomm et autonomis l int ressant est chose finie Mais nous n en sommes pas quittes pour autant Il semble que l int ressant ne peut tre ni que par lui m me et ne succombe donc pas aux suites de cette n gation Nous pouvons es e 17 9 sayer de le supprimer en d clarant qu il est inint ressant qu il ne r alise pas qu il ne semble pas r pondre ce qu il repr sente mais nous ne pouvons l abolir Nous sommes forc s d y rester expos s son abondance ou son vide Que nous le voulions ou pas nous sommes les otages de l int ressant Il n y a pas d issue M me derri re les coulisses l int ressant semble nous avoir pris le pas Il est vraiment par tout plus solide que l ennui Peut tre que l ennui est le moyen par excellence pour chapper la pauvret de l exp rience L ennui nous conduit l architecture Car voil justement int ressant de l architecture elle est et reste d un ennui mortel Elle intrigue par sa mono tonie et sa banalit De par sa nature elle rejette l int ressant pour se situer dans le domaine du n cessaire du r glement de ce qui na rien dire de ce qui est muet et parle
20. ce eux vers la d finition urbaine et architecturale du terme Comment cerner l ordinaire D s que ce statut est attribu un objet celui ci se d file pour permuter dans le singulier Le banal d s qu il est nomm se perd Si l ordinaire doit chapper la singularit la r p tition la rend elle ordinaire Non bien stir puisque le mul tiple ne banalise pas n cessairement l objet Il peut tout au contraire asseoir son statut de remarquable ou de curieux Voil qu il glisse nouveau Le texte qui suit est difficile introduire sans d tour par rapport la d finition de l ordinaire Il s av re pourtant avoir fait cho un vocabulaire familier au cours de mes tudes et une re mise en question r cente de son usage Geert Beckeart historien belge de l architecture tablit dans son nonc la d finition de l adjectif int ressant qui devient particuli rement saisissante une fois appliqu l architecture En voquant les fondements possibles de cette th matique de l ordinaire dans les ouvrages de Marc Antoine Laugier il donne de facon contourn e une d finition de l ordinaire qu il rapproche de l inint ressant L engagement critique de cet essai offre une vision de l architecture silencieuse ainsi nomm e une architecture ordinaire de laquelle cet nonc th orique tente de tirer une forme d enseignement Linteressant n est pas int ressant Peut tre qu il ne l a jamais t Peut tre m me gu
21. infra ordinaire La fascination pour l ordinaire provient de son incapacit chronique ne plus nous surprendre alors que nous en sommes l origine Interroger ce qui semble tellement aller de soi que nous en avons oubli l origine Retrouver quelque chose de l tonnement que pouvaient prouver Jules Verne ou ses lecteurs en face d un appareil capable de reproduire et de transporter les sons Car il a exist cet tonne ment et des milliers d autres et ce sont eux qui nous ont model s Ce qu il s agit d interroger c est la brique le b ton le verre nos mani res de table nos us tensiles nos outils nos emplois du temps nos rythmes Interroger ce qui semble avoir cess jamais de nous tonner Nous vivons certes nous respirons certes nous marchons nous ou vrons des portes nous descendons des escaliers nous nous asseyons une table pour man e 15 9 ger nous nous couchons dans un lit pour dormir Comment O Quand Pourquoi D crivez votre rue D crivez en une autre Comparez Faites l inventaire de vos poches de votre sac Interrogez vous sur la provenance l usage et le devenir de chacun des objets que vous en retirez Questionnez vos petites cuillers Qu y a t il sous votre papier peint Combien de gestes faut il pour composer un num ro de t l phone Pourquoi Pourquoi ne trouve t on pas de cigarettes dans les piceries Pourquoi pas Il m importe peu que ces questions soient ici fragment
22. passe derri re les lourdes portes des appartements on ne per oit le plus souvent que ces chos clat s ces bribes ces d bris ces esquisses ces amorces ces incidents ou accidents qui se d roulent dans ce que l on appelle les parties communes ces petits bruits feutr s que le tapis de laine rouge pass touffe ces embryons de vie communautaire qui sarr tent toujours aux paliers Les habitants d un m me immeuble vivent quelques centimetres les uns des autres une simple cloison les s pare ils se partagent les m mes espaces rejet s le long des tages ils font les m mes gestes en m me temps ouvrir le robinet tirer la chasse d eau allumer la lumiere mettre la table quelques dizaines d existences simultan es qui se r p tent d tage en tage et d immeuble en immeuble et de rue en rue Ils se barricadent dans leurs parties priva tives puisque c est comme a que cela s appelle et ils aimeraient bien que rien n en sorte mais si peu qu ils en laissent sortir le chien en laisse l enfant qui va au pain le reconduit ou l conduit c est par l escalier que a sort Car tout ce qui se passe passe par les escaliers tout ce qui arrive arrive par l escalier les lettres les faire part les meubles que les d m nageurs apportent ou emportent le m decin appel en urgence le voyageur qui revient d un long voyage C est cause de cela que l escalier reste un lieu anonyme froid presque hostile Dans les anciennes ma
23. poque en les nommant en les d crivant en les dessinant puis en les classant par genre une nomenclature botanique vis e encyclop dique Nomina si nescis perit et cognitio rerum Si l on ignore le nom des choses on en perd aussi la connaissance La d finition philosophique de A A Cournot se base sur la distinction des ressemblances et des diff rences entre les esp ces afin de les classer ensuite en genre degr sup rieur de classification On percoit d j dans ce texte la hi rarchisation des chelles de la syst matique dont l esp ce est l unit de base La syst matique est un terme utilis entre autres en biologie pour d finir la science qui a pour objet de d nombrer et de classer les esp ces Un genre est naturel lorsque les esp ces du genre ont tant de ressemblances entre elles et par comparaison different tellement des esp ces qui appartiennent aux genres les plus voisins COLLINSONIA Hort Cliff 14 Sp 1 Flos tudine naturali b Idem a tergo vifus z Caha fab flerefeentia confiitutus d Jdem fi ufu pregnant a c Germen Y G D Enxxr del J WANDELAAR fecit x Collinsonia Hortus Cliffortianus Piden Carl von Linn Amsterdam 1737 e 28 que ce rapprochement d une part cet loignement de l autre ne peuvent avec vraisemblance tre mis sur le compte du jeu fortuit de causes qui auraient fait varier irr guli rement d une esp ce l autre les types d organisation Il fa
24. ville la valeur des l ments permanents dans le langage Sil on en croit Aldo Rossi dans cet ouvrage la ville est ainsi compos e selon un ou plusieurs lan gages architecturaux De cette mani re on peut envisager nouveau cette question du r pertoire En effet si l on dresse l ensemble des l ments constitutifs d une ville ici un inventaire l chelle d un chantillon urbain on en trouve le r pertoire grammatical le langage qui qualifie le lieu et d crit ce que je tenterai d appeler son caract re Il me semble que le langage et le caract re peuvent se situer diff rentes chelles Nous pour rions parler du langage l chelle de la ville comme l entendait A Rossi dont les l ments mar quants seraient par exemple les difices publics Et nous pourrions parler galement du langage l chelle de l difice dont le signe principal pourrait tre par exemple la colonne De la m me maniere nous pourrions parler du caract re d une ville et aussi bien du caract re domestique L nonc th orique et l exercice de l inventaire illustreront cette notion de caract re l chelle ur baine puisque nous voquerons seulement le caract re lausannois en essayant d viter les fautes de langage Par ailleurs la suite potentielle de ce travail d observation tenterait d approcher la d finition du caract re domestique puisque nous nous attachons l habitat Dans son Encyclop die M thodologique sur l Architec
25. 0 1 400 situation 1 4000 E 21 E 20 planche comparative esp ces 2 0 2 3 1 4 2 situation 1 4000 E 23 E 22 planche comparative esp ces 2 0 2 3 2 4 e 77 plan d tage courant E E 21 coupe l vation du pignon planche comparative esp ces 2 0 2 3 3 4 2 e 78 plan d tage courant E coupe AK Pc gt 2 gt 2 PT Ss I gt l vation du pignon a Com mel C T Com Com Com Com
26. Cet extrait autobiographique dAldo Rossi r sume assez fid lement les raisons de ce choix g o graphique La derni re interrogation au sujet de l inventaire fut la repr sentation En effet l inventaire pre sente les objets de mani re syst matique afin que si leur nature differe leurs caract ristiques soient comparables L ouvrage de H Kollhoff O M Hungers et A A Ovaska intitul The urban villa a multi family dwelling type Cornell Summer Academy 77 in Berlin constitue la r f rence du travail graphique entrepris dans l inventaire Dans cette publication les villas tudi es sont pr sent es selon un protocole de repr sentation tr s tabli tout d abord les dessins classiques de compr hension de l objet plan de situation coupe plan l vation axonom trie ensuite des dessins analytiques sans regles d finies a priori visant exprimer les principales caract ristiques de l objet d tude De mani re analogique j ai transpos cette trame graphique l inventaire qui suit En r f rence l architecture comme langage on utilisera ici le langage du dessin pour iden tifer les esp ces et les d crire e 33 _9 e 33 zen Notes si 17 Georges Perec Esp ces d espaces Galil e 2006 p 119 522 Georges Perec La vie mode d emploi Hachette 1978 pp 19 20 532 Aldo Rossi Autobiographie scientifique Parentheses pour la trad fran aise 1988 p 42 542 Michel Foucault Dits et crits 1984 Des e
27. aires peine indicatives d une m thode tout au plus d un projet Il m importe beaucoup qu elles semblent triviales et futiles cest pr cis ment ce qui les rend tout aussi sinon plus essentielles que tant d autres au travers desquelles nous avons vainement tent de capter notre v rit Lordinaire est une th matique sociologique qui dans le domaine de l architecture fait cho aux crits de Michel de Certeau Nous connaissons mal les types d op rations en jeu dans les pratiques ordinaires leurs re gistres et leurs combinaisons parce que nos instruments d analyse de mod lisation et de formalisation ont t construits pour d autres objets et avec d autres vis es L essentiel du travail d analyse qui serait faire devra porter sur la combinatoire subtile de types d op rations et de registres qui met en scene et en action un faire avec ici et maintenant lequel est un acte singulier li une situation des circonstances des acteurs particuliers En ce sens la culture ordinaire est d abord une science pratique du singulier qui prend revers nos ha bitudes de pens e o la rationalit scientifique est connaissance du g n ral abstraction faite du circonstanciel et de l accidentel sa mani re humble et tenace la culture ordinaire fait ainsi le proc s de notre arsenal de proc dures scientifiques et de nos cat gories pist miques car elle ne cesse de r articuler du savoir du singulier de remettre l u
28. amin voyait en Baudelaire L image transmise par Baudelaire tait celle d un homme visionnaire qui par la fl nerie et l observation aurait commenc comprendre et anticiper la modernit de la ville et de la vie urbaine En ce sens il me semble tr s pertinent de comprendre cette m thode cette attitude et d tablir un lien certes distendu dans l histoire avec la fl nerie de G Perec Il est d ailleurs tonnant de constater que le dernier travail entrepris par le romancier s intitulait avant ach vement L herbier des villes Sa composition anthropologique presque statistique nous importe peu mais le jeu des mots nous surprend une fois de plus Au sein de l inventaire pr sent ici les objets s lectionn s sont nomm s esp ces pour souligner le jeu linguistique entre l inventaire biologique et l inventaire litt raire de Georges Perec J ai ga lement tent de tirer profit de la d finition de l esp ce qui nous emm ne comme le botaniste sur l asphalte vers un aspect exclusivement scientifique En taxinomie l esp ce a t d finie pour la premi re fois en 1753 dans l dition du naturaliste su dois Carl von Linn intitul e Species Plantarum On doit ce scientifique l laboration de la nomenclature binominale ayant pour but de classer selon deux degr s de d nomination l en semble des esp ces du vivant Il s agissait au travers de ce livre de dresser l inventaire de toutes les esp ces v g tales connues l
29. au de Seltz un ein blanc citron un Petit Poucet un grand pardon un calvaire de pierre une chelle de corde deux soeurs latines trois dimensions douze ap tres mille et une nuits trente deux positions six parties du monde cinq points cardinaux dix ans de bons et loyaux services sept p ch s capitaux deux doigts de la main dix gouttes avant chaque repas trente jours de prison dont quinze de cellule cing minutes d entracte CL plusieurs ratons laveurs Jacques Pr vert Paroles Le Point du Jour 1956 vere Table des mati res s Pour une th orie de l observation page 11 Le logement comme d finition de l ordinaire page 15 La description m thode litt raire et outil d architecture page 21 L inventaire appliqu page 25 Inventaire d habitations ordinaires page 37 Pour une th orie de l observation x Il serait pr somptueux de dire que les tudes d architecture ne nous apprennent pas suffisam ment regarder la lecture de Georges Perec on se dit pourtant que l on ne s est pas encore assez rapproch de la ville Regarder la ville se fait diff rentes chelles que l on voque dans nos tudes mais l chelle du r el du concret est encore peu pr sente dans nos esprits Par chelle du r el je veux parler par exemple de savoir distinguer un chien assis et une mansarde Il s agit d employer le juste langage pour d crire les l ments Les crits de Georges Perec pr sentent cette tonnante qualit
30. ausanne ces conditions d terminaient au fur et me sure le milieu la fois caract ristique car appartenant un environnement plus large et neutre car il aurait pu tre ailleurs Plus pr cis ment et de la m me mani re que Georges Perec je circonscris le p rim tre du mi lieu afin qu il r ponde la d finition du quartier la portion de la ville dans laquelle on se d place facilement pied ou pour dire la m me chose sous la forme d une lapalissade la partie de la ville dans laquelle on a pas besoin de se rendre puisque pr cis ment on y est Jen retiens surtout la proposition capitale pour notre d marche d Henri Lefebvre pour qui le quartier est lt une porte d entr e et de sortie entre des espaces qualifi s et l espace quantifi Le quartier apparait comme le domaine dans lequel le rapport espace temps est le plus favorable pour un usager qui s y d place pied partir de son habitat Partant il est ce morceau de ville que traverse une limite distinguant l espace priv de l espace public il est ce qui r sulte d une marche de la succession de pas sur une chauss e peu peu signifi e par son lien organique avec le logement 9 Il y donc une similitude dans la d marche m me corporelle puisqu on se prom ne dans le mi lieu on s y arr te on l exp rimente pour mieux l observer et le d tailler comme l explique gale ment Michel de Certeau Le lieu de l tude a galement t choisi
31. baine telles que le d tachement morpholo gique le plan h liotrope traduit en fa ade par les ouvertures principales situ es l ouest l est et au sud la distribution des appartements par tage La d termination de l esp ce 1 0 est assez vidente celles des esp ces 1 1 et 12 l est peut tre moins Outre les aspects ext rieurs assez diff rents on retrouve les pace vert p riph rique qui distance chacune des esp ces de ses semblables On voit ainsi apparaitre un sous milieu influenc par un urbanisme de plot On ima gine alors l influence de la r glementation constructive avec un retrait syst ma tique la limite parcellaire La deuxi me caract ristique commune ces trois esp ces se trouve dans la distri bution des appartements trois par palier le premier monorient les deux autres doublement ou triplement orient s Si l on compare la surface des appartements on s aper oit que l esp ce 1 0 est un mod le r duit des deux autres Il est important de noter que la r partition des appartements a t modifi e sur l esp ce 1 0 mais qu il n tait pas op rant de montrer cette volution dans l tude compar e La derni re caract ristique porte sur l adaptation au terrain pr sentant une d clivi t prononc e et la construction en s rie d une m me esp ce L tude plus pointue de l esp ce 1 0 r v le des transformations importantes en 1957 et l utilisation de cette pente pour l ajout de fonctions anne
32. de circonscrire un endroit de r duire l chelle du regard sur un lieu de le comprendre dans sa banalit son ordinaire son es sence sa mat rialit son superflu ses paradoxes en fin de compte dans sa totalit L important chez Perec n est pas d essayer de d finir le pourquoi des choses des comportements de la forme urbaine de la position de l immeuble mais de d crire tout simplement ces l ments dans ce qu ils sont et dans ce qu ils participent de la constitution du lieu La ville est pour lui une mati re exploiter pour continuer d finir la ville Et le meilleur moyen de la d finir est d apprendre l observer et la d crire Nous ne pourrons jamais expliquer ou justifier la ville La ville est l Elle est notre espace et nous n en avons pas d autre Cette description m ticuleuse s inscrit dans un temps de l instantan qui s appuie sur une his toire d j faite mais qui ne tente pas de l expliquer L escalier de l immeuble haussmannien par exemple appartient une poque mais la description qu en fait Perec n a pas de valeur histo rique elle nous informe simplement presque famili rement des caract ristiques de ce type demmarchement Oui cela pourrait commencer ainsi ici comme ca d une mani re un peu lourde et lente dans cet endroit neutre qui est tous et personne o les gens se croisent presque sans se voir o la vie de l immeuble se r percute lointaine et r guli re De ce qui se
33. dre la facult d apercevoir des ressemblances entre les choses et de les ex primer dans le langage par des classifications et des termes g n raux avec la facult de saisir les rapports qui font que les choses d pendent les unes des autres et sont constitu es d une facon plut t que d une autre En vertu de la premiere facult l esprit parvient mettre de l ordre dans ses connaissances en faciliter l inventaire ou ce qui revient au m me d crire plus ais ment comment les choses sont mais c est par l autre facult que l esprit saisit le pourquoi des choses l explication de leur mani re d tre et de leurs d pendances mutuelles la v rit le comment et le pourquoi des choses se tiennent de tr s pr s en ce sens que bien d crire une chose cest ordinairement mettre la raison sur la voie de l explication de cette chose ou plut t nous ne jugeons une description excellente et nous ne la pr f rons toute autre que parce qu elle nous place imm diatement au point de vue le plus favorable pour l expliquer et pour p n trer autant que possible dans l intelligence des rapports qui en gouvernent la trame et l organisation Il est donc tout simple que les classifications abstraites et les termes g n raux ne soient pas seulement un secours pour l attention et la m moire des instruments commodes de recherches et de descriptions mais qu ils contribuent aussi rendre plus prompte et plus nette la perception de la raison d
34. e du milieu me tient tellement c ur c est parce qu il a t choisi par mes soins en premier lieu par hasard au cours d une fl nerie lausannoise en second lieu par interrogation d architecte quelles taient les caract ristiques qui donnaient ce lieu des qualit s de vie tan gibles On aurait pu imaginer trouver un des l ments de r ponse dans les caract ristiques des esp ces d espaces publics ou de vide urbains Mes investigations personnelles se sont orient es sur les caract ristiques des esp ces d immeubles de logements Le terme de milieu s apparente au lieu d investigation de la recherche l image d une tude bo tanique le milieu est distingu par les esp ces tudi es sur lequel elles ont pris racine Il est ainsi d limit de mani re presque abstraite par la position des esp ces tudi es et devient un cadre e 30 g ographique Le milieu extrait avec ses esp ces est donc caract ristique gr ce sa topographie son altitude son orientation sa g ologie et l ensemble des donn es objectives et scientifiques qui l inscrivent dans un territoire plus large Le milieu est une portion de territoire que l on place sous le microscope comme socle des esp ces tudi es La d termination du lieu fut primordiale La d marche est applicable des endroits tr s divers mais elle demande un rapport de proximit au lieu qui est son laboratoire Me trouvant donc ce moment pr cis en Suisse proche de L
35. ence et de la philosophie pour en saisir les raisons est d en cher cher l origine et la cause primaire Voil ce qu il faut appeler type en architecture comme dans tout autre partie des inventions et des institutions humaines La liste des esp ces tudi es dans cet inventaire a volu au fil des semaines Comme je l ai men tionn chacune fait partie du genre du logement En revanche elles ne pr sentent pas les m mes origines historiques les m mes aspects ext rieurs les m mes caract ristiques constructives les m mes int r ts sans doute du point de vue de Histoire de l architecture Leur tude devrait per mettre d tablir des relations d influences de l une l autre des volutions et des stades d avance ment diff rents on trouvera par exemple l esp ce 1 0 et l esp ce 1 1 d riv e de cette derni re et des analogies d une esp ce une autre L inventaire m est apparu apr s ces recherches comme un outil objectivant une facon de voir la ville videmment subjective tout comme l tait l criture pour Georges Perec L observation d esp ces particuli res traduite ainsi dans l inventaire n est pas simplement un moyen habile de recherche mais devient un moyen de percevoir la ville donc d en donner une forme explicative En effet l inventaire et l tude de ces esp ces auraient pour objectif de comprendre la formation du milieu qui les r unit et leurs volutions indispensables pour s y adapter Si cette lectur
36. es C est par l qu elle devient int ressante Elle ne veut pas pater ni techniquement ni formellement en d pit de toute agression publicitaire et de toute th ori sation acad mique elle n est qu invitation pr sence L int ressant est toujours inattendu Malgr le c t digressif de ce texte il me semble important pour son aspect manifeste Et il m ap parait vident sa lecture que l ordinaire en architecture se trouve certainement dans son ex pression silencieuse Repensons aux descriptions des immeubles parisiens de Georges Perec On constatera qu aucun type en architecture n y triomphe d un autre La chambre de bonne sous le toit mansard est aussi digne d int r t que l appartement bourgeois du premier tage L ensemble appartient au domaine de l architecture du logement du banal du quotidien une architecture utilitaire comme l a d finie Marc Antoine Laugier Etablissant un lien in luctable entre l ordinaire et le logement on trouvera dans la d finition sui vante une analogie constructive placant l ordinaire dans les fondations du logement J y verrais galement l opportunit d y trouver une interrogation personnelle d riv e de mes recherches En effet versun aspect purement constructif comme voqu ci apres l ordinaire ne peut il trou ver une d finition dans le r pertoire des l ments architecturaux du logement Il me semble rait juste dans la continuit de l nonc th orique de conduire ce trava
37. es choses en quoi nous faisons consister l attribut le plus essentiel de la raison humaine Dans l histoire de la litt rature et de la classification des savoirs l inventaire est directement asso ci au collectionneur une figure d peinte en premier lieu par Charles Baudelaire au travers du personnage du fl neur La figure du fl neur trouve ensuite sa sp cificit dans la collection gr ce Walter Benjamin qui red finit ainsi le personnage baudelairien et l art de collectionner Pour le parfait fl neur pour l observateur passionn c est une immense jouissance que d lire domicile dans le nombre dans l ondoyant dans le mouvement dans le fugitif et l in fini Lall goricien d tache les choses de leur contexte et se fie d s le d but sa p n tration pour lucider leur signification Le collectionneur au contraire r unit les choses qui vont ensemble il parvient ainsi fournir des renseignements sur les choses gr ce leurs affinit s ou leur succession dans le temps Walter Benjamin confirmera cette image du collectionneur en lui attribuant le terme sp cifique de botaniste sur l asphalte une d nomination mi chemin entre le scientifique taxinomique et le philosophe de la rue 26 Gem chlichkeit dieser Schildereien passt zu dem Habitus des Flaneurs der auf dem As phalt botanisieren geht Georges Perec a certainement t l image du botaniste sur l asphalte que Walter Benj
38. faudrait ou bien renoncer parler de la ville parler sur la ville ou bien s obliger en parler le plus simplement du monde en parler videmment familierement Chasser toute id e precongue La description syst matique fait partie des m thodes que Georges Perec emploie dans ses ou vrages Ce proc d litt raire est un moyen de pr ciser la vision qu il d veloppe sur la ville une maniere de d tailler l environnement qui l entoure et de lui donner une forme r elle Ce qui rap proche la description de Perec au del des sujets choisis tr s souvent apparent s la ville et ses usages de la description architecturale d un projet serait mon sens la question du langage Lobstination de cet nonc dans l exercice de la d finition trouve notamment sa r f rence dans les crits de Georges Perec dont la qualit premiere serait la pr cision des mots employ s pour d crire On pourrait dire que le langage dans le domaine litt raire est une forme de traduction du r el pour Perec une facon de cr er l espace d origine r elle ou fictive de son histoire Si l on consid re de mani re g n rale le langage comme un ensemble de r gles de grammaire et de e 21 9 signes tels que sont les mots on pourrait consid rer l architecture comme un langage Dans sa lecture de la ville Aldo Rossi explique cette approche analogique On peut comparer la valeur des l ments permanents elementi permanenti dans l tude de la
39. font la ville er L inventaire appliqu x L apprentissage ou l exercice que je me suis propos d exp rimenter sappellerait inventaire Un inventaire d objets urbains d immeubles de maisons de villas Le choix des objets que l on rassemble dans un inventaire est pr dominant si l on veut donner un enjeu d monstratif cet outil cet gard j ai d cid que la justification de cette s lection subjective serait la fois la nature des objets des immeubles de logements et le milieu dans lequel ces objets ont pris racine Le lieu etle th me de l habitat sont donc les d nominateurs communs de cet inventaire et for ment l ensemble coh rent de cette liste non exhaustive localis e Avant de d terminer quelle serait la potentialit de cette forme d analyse je souhaiterais revenir sur la d finition et l origine de l inventaire qui claire sur l int r t scientifique de cette m thode Sans en donner la d finition dans son Encyclop die A A Cournot cerne la question de l in ventaire en s appuyant sur l importance des caract ristiques des choses le comment On com prend par sa d monstration que l origine des choses le pourquoi n est pas indispensable dans leur description scientifique car elle y est forc ment sous entendue et induite On pourrait voir dans cette premi re explication un lien direct avec la m thode d observation objective et de des cription syst matique de Georges Perec Il ne faut pas confon
40. il de recherche jusqu l tude de ce r pertoire caract ristique du lieu choisi comme outil de composition du projet de dipl me L ordinaire n est pas l agencement incoh rent du paysage semi urbain ni l difice public qui affirme un centre ville L ordinaire est le soubassement de l habitat une repr sentation de la mani re dont une poque con oit et occupe la ville ou l environnement citadin La quantit de b timents publics fera uniquement office de barom tre de notre culture urbaine si celle ci se r f re aux fondations savoir la masse citadine Lordinaire est le soubassement ou la norme du b ti un l ment constitutif essentiel de notre environnement qui a cruellement besoin d un projet constructif e 19 gt Ces lectures la fois sociologique et philosophique ont confirm dans mes recherches la pr pond rance du logement comme mati re des villes et comme sujet d tude pour la d finition de cet ordinaire C est pourquoi l inventaire recense exclusivement des exemples d habitat de tout type e 20 5 La description m thode litt raire et outil d architecture Ne pas essayer trop vite de trouver une d finition de la ville c est beaucoup trop gros on a toutes les chances de se tromper D abord faire l inventaire de ce que l on voit Recenser ce dont l on est s r tablir des distinctions l mentaires par exemple entre ce qui est la ville et ce qui n est pas la ville M thode il
41. isons il y avait encore des marches de pierre des rampes de fer forg des sculptures des torcheres une banquette parfois pour permettre aux gens g s de se repo ser entre deux tages Dans les immeubles modernes il y a des ascenceurs aux parois cou vertes de graffiti qui se voudraient obsc nes et des escaliers dits de secours en b ton brut sales et sonores Dans cet immeuble ci o il y a un vieil ascenceur presque toujours en passe l escalier est un lieu v tuste d une propret douteuse qui d tage en tage se d grade selon les conventions de la respectabilit bourgeoise deux paisseurs de tapis jusqu au troisi me une seule ensuite et plus du tout pour les deux tages de combles Il semble que Georges Perec ait simplement trouv un moyen de regarder l ordinaire de la ville en passant successivement du quartier la rue l immeuble au couloir la chambre e 12 9 3 C est cette mani re de proc der que j essaierai de transposer travers l exercice de l inventaire que je pr sente dans cet nonc th orique l criture n tant pas mon domaine le dessin trans crira ces l ments remarquables r pertori s L chelle de cette tude restera celle de la rue et de l observation des immeubles observ s de l ext rieur en esp rant pouvoir continuer cette d marche de recherche jusqu l int rieur des appartements avant de parvenir au projet d architec ture C est pourquoi je ne souhaite pas pr
42. l image d une chose copier ou imiter completement que l id e d un l ment qui doit lui m me servir de r gle ou de mod le L application du type dans le domaine de l architecture est d crite de mani re s v re par Quatre m re de Quincy qui met en garde d un c t contre le d tachement au type et l architecture sans r f rence de l autre contre l usage syst matique du type comme motif et l architecture de mo dele Le mod le entendu dans l ex cution pratique de l art est un objet qu on doit r p ter tel qu il est Le type est au contraire un objet d apr s lequel chacun peut concevoir des ouvrages qui ne se ressembleraient pas entre eux Tout est pr cis et donn dans le mod le tout est plus ou moins vague dans le type En tout pays l art de b tir r gulier est n d un germe pr existant Il faut un ant c dent e 29 gt tout Rien en aucun genre ne vient de rien et cela ne peut pas ne point sexpliquer toutes les inventions des hommes Aussi voyons nous que toutes en d pit des changements post rieurs ont conserv toujours visible toujours sensible au sentiment et la raison ce principe l mentaire qui est comme une sorte de noyau autour duquel se sont agr g s et auquel se sont coordonn es par la suite les d veloppements et les variations de formes dont l objet tait susceptible Ainsi nous sont parvenues mille choses en tout genre et une des princi pales occupations de la sci
43. la nature des l ments tudi s et aide la r alisation d un floril ge de r f rences architecturales ici en mati re de logement lausannois introduisant le projet d architecture Il manque cependant cette tude quelques l ments que j esp re mettre jour prochainement D une part il semblerait essentiel de situer ces esp ces par rapport la ville de Lausanne pour les red finir une chelle plus vaste et les comprendre non plus comme exemples isol s mais comme exp riences renouvel es au sein d une m me ville D autre part pour cette tude tr s localis e il serait sans doute n cessaire de dresser l tat physique de la confrontation dans le site d une esp ce une autre Par exemple comment se sont install s c te c te un immeuble mi toyen et une maison magasin On reviendrait ainsi sur cette question voqu e au d but gr ce au relev lin aire de la rue de la Pontaise et ce collage d esp ces mis ainsi en vidence Pour finir comme retour sur l introduction de cet nonc th orique il me semble vident de poursuivre cette tude par le relev des l ments caract ristiques du logement illustrant le ca ract re domestique dont nous parlions auparavant afin de r aliser un autre r pertoire gramma tical du lieu dans lequel le projet prendra place 107 gt T Pri re d ins rer L espace de notre vie n est ni continu ni infini ni homog ne ni isotrope Mais sait on pr
44. le caractere d architec ture des diff rents peuples consiste dans une mani re d tre dans une conformation n cessi f e par les besoins physiques et les habitudes morales et dans laquelle se peignent les climats les id es les m urs les go ts les plaisirs et le caract re m me de chaque peuple La nature a deux mani res invariables et ternelles d influer sur les ouvrages des hommes quels qu ils soient m me ind pendamment de toute action sociale l une directe et absolue cest la loi du besoin qui la faconne d une main imp rieuse toutes les inventions des arts et sur tout celles de l architecture l autre non moins despotique mais plus secr te et plus d tourn e c est celle qui agit sur les hommes et par contre coup sur les arts au moyen des impressions qu elle communique l me et l imagination des peuples Cette vertu secr te est celle qu on aper oit le moins parce qu elle nous enveloppe sans que nous nous en dou tions qu elle agit sur nous d une mani re invisible et que les moyens abstraits ne sont pas faciles d montrer m me ceux qui en prouvent toute la force Portons nos regards sur un objet Le premier sentiment que nous prouvons alors vient videmment de la mani re dont l objet nous affecte Et j appelle caractere l effet qui r sulte de cet objet et cause en nous une impression quelconque Mettre du caractere dans un ouvrage c est employer avec justesse tous les moyens propres
45. mil fa ades sym triques des quatre immeubles 2 0 7 W m W W NU FE Faral TE motifs 2 0 2 105 cm 160 cm 205 cm proportions des ouvertures 2 0 2 9 traitement du pignon 2
46. n et l autre en situa tion concrete particularisante et de s lectionner ses propres outils de pens e et ses techniques d usages en fonction de ses crit res Nos cat gories de savoir sont encore trop rustiques et nos mod les d analyse trop peu labo r s pour nous permettre de penser le foisonnement inventif des pratiques quotidiennes C est l notre regret Qu il nous reste tant comprendre des ruses innombrables des h ros obscurs gt de l ph m re marcheurs dans la ville habitants des quartiers liseurs et r veurs peuple obscur des cuisines cela nous merveille 16 gt travers l tude de plusieurs foyers dans un quartier ouvrier du centre lyonnais de leurs pra tiques collectives au sein du quartier leurs pratiques individuelles dans leur logement Michel de Certeau et son quipe engagent une d marche de d cryptage du quotidien Cet merveillement commun au sociologue et l crivain r side sans doute dans ce que l ordi naire r v le tonnamment lorsque l on s en approche l extraordinaire Chacun des experts qui se sont attel s l analyse du quotidien s avoue tre frapp par cette beaut indicible de l ordinaire Il en est ainsi pour les architectes belges de Label architecture qui d montrent la complexit et l ambiguit du th me sous la forme d un spicil ge d architectes d urbanistes de sociologues et de philosophes partir de la d finition philosophique de l ordinaire on d rive gr
47. ne nous faire prouver d autres sensations que celles qui doivent r sulter du sujet Pour comprendre ce que j entends par caract re ou effet subi des diff rents objets consid rons les grands objets de la nature et voyons comment nous sommes forc s de nous exprimer d apr s leur action sur nos sens En une d cennie une dimension subjective a t donn e au mot caract re en architecture Ce ne sont plus uniquement les marques distinctives des objets mais aussi l impression que ces ob jets provoquent quand nous les observons sous l effet de la lumi re de leur disposition de leur composition Il serait malhonn te de transposer les crits de E L Boull e alors que l architecture qu il intro duisait de cette mani re s apparentait des programmes majestueux Basilique Th tre Pa lais de Justice Colis e Monument fun raire Sans vouloir assimiler cette noble introduction l tude que je propose sur le logement il me semble important de retenir cette d finition du caract re comme pr texte de cet inventaire dessin En effet il n aura pas comme objectif de d finir le caract re lausannois contexte dans lequel on choisira les cas d tude mais il en effleurera des aspects au moins caract ristiques Il consistera plus certainement dans une forme imagin e de description en dessin d esp ces b ties et ainsi de la mise en exergue de cette bigarrure dans les couleurs dont parlait E L Boull e propos des formes qui
48. ouloir Nota bene le plan pr sent date de 1904 Le plan actuel na pas t pr sent mais chaque tage propose depuis 1958 trois appartements r partis par palier comme dans la villa urbaine 68 axonom trie 2 0 g plan d tage courant 2 0 1904 1 400 2 s 70
49. pour la sensation de familier qu il voque Il est difficile de donner un argument de cette nature car on touche la perception presque instinctive du lieu mais les exp riences de lecture de Georges Perec pourraient encore une fois expliquer cette impression cela toucherait au caract re familier du lieu dans le sens linguistique voqu pr c demment Certes chaque lieu est singulier dans la mesure o il poss de pr cis ment des affinit s illi e 31 Axonometric Plans 1 500 PROJECT House for the Artist Saaleck CITY Kosen TIME ARCHITECT Paul Schultze Naumburg A perfect cube is set above the romantic landscape of a rocky edged river The severe geometry is exaggerated by the insertion of a smaller cube can ped by a circular lantern into the pyramidal roof Interlocking circulation systems add a level of complexity to the otherwise simple rectangular sub division which is modified by two poch spaces the U stair and ellipse and the two story bay window SOURCE The Urban Villa a Elevation Setting multi family dwelling type wed dent H Kollhoff O M Hungers A A Ovaska Berlin 1977 e 32 mit es ou des similitudes avec d autres lieux le concept d identit et par cons quent celui de diff rence est relatif Un lieu se fixe dans la m moire dans la mesure o il devient un lieu d affection ou dans la mesure o l on s identifie lui
50. r v le un changement de distribution par tage se Famille 3 Ilest vident pour cette famille que le crit re de sa constitution fut la combinaison entre le logement et le commerce La caract ristique particuli re de ces esp ces repose dans la qualit ajout e aux appartements situ s au premier tage b n fi ciant d une grande terrasse au dessus du magasin Lesp ce 3 3 poss de d j son commerce au moment de la construction et ce syst me semble enlever certaines des qualit s propres aux esp ces 3 0 et 3 2 On verra que cette famille trouve un lien de parent avec la suivante une chelle plus r duite Comme pour la famille 1 on remarque que ces esp ces sins rent dans un sous milieu au tissu resserr diff rent en termes de proportions parcellaires et de r gle mentations constructives de ceux des familles pr c dentes se Famille 4 Les esp ces de cette famille ont t d termin es par leur ressemblance hybride entre un immeuble de la famille 2 et un magasin terrasse de la famille 3 On re trouve ainsi des caract ristiques dans le socle commercial faisant galement office de terrasse et dans le syst me constructif de l immeuble de logement qui le surplombe 106 gt wz suivre Il est important de faire le bilan d une exp rience en revenant sur les hypoth ses de d part et en expliquant les r sultats obtenus Il me semble que cette m thode est effective dans le sens o elle renseigne sur
51. re la distribution des appartements par tage que l on notera dans le symbole M iota colar attribu s La famille e 41 vers Le milieu ANNA e KONNI PS AR 4 Y g AN A masse e 43 ys Le milieu d tude se situe dans l agglom ration lausannoise au nord ouest du centre ville historique et de sa c l bre place de la Riponne Il est travers par la rue de la Pontaise et les avenues Henri Druey et Antoine Henri Jomini qui forment lil t triangulaire central du site C est un quartier d habitation tranquille accueillant un coll ge deux su permarch s et l ancien temple Saint Luc aujourd hui en travaux pour ac cueillir la nouvelle maison de quartier Le milieu est une portion deterritoire carr e dont le c t mesure 350 m Son altitude est comprise entre 545 m et 575 m Et sa d clivit moyenne est estim e au niveau de la rue de la Pontaise 3 5 96 Nous lappelerons familierement le quartier de la Pontaise en r f rence la patinoire du m me nom qui lui donna son identit e 44 voies ferr es 9 plan de situation par rapport Lausanne 1 2500 A lan parcellaire 1 2500 plan p 46 550m 550m plan altimetrique 1 2500 rs L l vation des immeubles du c t impair de la rue de la Pontaise met en vidence un collage d esp ces urbaines propres au domaine de
52. sans rien dire Car m me si elle ne dit rien l architecture est l et cette pr sence constitue son unique et ind niable force L architecture est d s lors l exemple r v pour nous permettre de d celer les m canismes de l int ressant Et le succ s momentan d une certaine architecture qui fait tout pour tre int ressante n y change rien Il ne peut tre que l indicateur de la d gradation de celle ci Il est simplement impossible de rendre l architecture int ressante Mais cest ce caract re r calcitrant m me qui la rend int ressant En France au milieu du dix hui ti me si cle l Abb Marc Antoine Laugier veut reprendre les choses en main et supprimer l opposition entre l int ressant et le n cessaire entre l ph m re le temporaire le surprenant d une part et l ternel l immuable l ordinaire d autre part L architecture selon lui est bien int ressante pr cis ment par sa conformit rationnelle ses lois Larchitecture est un uni vers clos se pliant des lois s v res o apparemment rien d int ressant ne peut se passer o il ny a pas de place pour des r v lations ou d autres perturbations inattendues Cet univers est le reflet direct des n cessit s humaines Or une des n cessit s s av re tre une n cessit de vari t De l ordre et de la bizarrerie de la sym trie et de la vari t voil ce que d sire l homme Quiconque qui ne fait pas varier nos plaisirs ne viendra jamais bout
53. spaces autres conf rence au Cercle d tudes architecturales 14 mars 1967 in Architecture Mouvement Continuit n S octobre 1984 pp 46 49 5et6 Georges Perec Approches de quoi L infra ordinaire Le Seuil 1989 572 Michel de Certeau Luce Girard Pierre Mayol L invention du quotidien 2 habiter cuisiner Folio 1994 pp 360 361 82 Alain Malherbe La beaut de l ordinaire A16 amp Label Architecture 2006 p 115 592 Geert Bekaert La beaut de l ordinaire A16 amp Label Architecture 2006 pp 81 89 publi initialement dans Vers chaffel B Verminck M e a s Ld propos de l int ressant Discours et litt rature Antwerpen93 Capitale culturelle de l Europe Anvers 1993 pp 53 55 traduit du n erlandais pas Jan Simoen 102 Joachim Declerck La beaut de l ordinaire A16 amp Label Architecture 2006 pp 123 125 117 Georges Perec Esp ces d espaces Galil e 2006 p 119 122 Aldo Rossi L Architecture de la ville Paris 1981 traduction de l Architettura della citt Padoue 1966 p 11 5132 Antoine Chrysostome Quatrem re de Quincy Encyclop die M thodique Architecture Tome premier Panckoucke 1788 1825 p 477 5147 Antoine Chrysostome Quatrem re de Quincy Encyclop die M thodique Architecture Tome premier Panckoucke 1788 1825 p 491 15 Etienne Louis Boull e Architecture Essai sur l art textes r unis et pr sent s par J M P rouse de Montclos Hermann 1968 p 73 5162 Antoine
54. t dans la lign e de la Tendenza Michel Foucault fait allusion la description comme m thode propos de sa d finition des h t rotopies les espaces autres Il sugg re ainsi pour la compr hension de ces lieux dans leur individualit et dans l ensemble qu ils forment le moyen de la description syst matique On pourrait supposer je ne dis pas une science parce que cest un mot qui est trop galvaud maintenant mais une sorte de description syst matique qui aurait pour objet dans une so ci t donn e l tude l analyse la description la lecture comme on aime dire mainte nant de ces espaces diff rents ces autres lieux une esp ce de contestation la fois mythique et r elle de l espace o nous vivons cette description pourrait s appeler heterotopologie e 13 9 Cette th orie de l observation comme on pourrait l appeler n est donc pas sans r f rence dans le domaine de l histoire de l architecture et de l histoire des syst mes de pens e e 14 9 wen Le logement comme d finition de l ordinaire x Lordinaire est la mati re premi re des ouvrages de Georges Perec C est une mati re qui existe analys e dans les sciences sociales et anthropologiques que Perec poursuit dans sa qu te insa tiable pour le saisir L ordinaire ce qui se passe chaque jour et qui revient chaque jour le banal le quotidien l vident le commun le bruit de fond l habituel comme ille cerne dans son livre L
55. terrain 1 0 et 1 0 1912 et 1957 Y circulation int rieure orient e au nord 1 0 1 200 z gt 2 pi ces 25m 3 pi ces 40m r partition des appartements 1 0 1912 1 200 2 e 59 volumes principaux 1 0 syst me porteur central 1 0 le mur chauffage 60 fa ades h liotropes sym triques 1 0 2 FARAH A A A PR PERENNI PEE motifs 1 0 2 e 61 gt E 1 0 E 12 situation 1 4000 plan tage lanche comparative esp ces 1 0 1 2 1 4 2 P P p 62 Zi ANN Fsi position en s rie sur parcelle s E 10 a E 1 1 mi
56. ture A C Quatrem re de Quincy revient sur l tymologie du mot caract re avant de distinguer les diff rentes formes et champs d application du terme Ce mot vient du grec xapaxtip marque imprim e forme distinctive qui est form du verbe yapatw graver imprimer Ainsi caract re signifie une marque ou figure trac e sur la pierre sur le m tal sur le papier ou sur toute autre mati re avec le ciseau le burin le pinceau la plume ou tout autre instrument pour tre le signe distinctif de quelque chose II signifie dans le langage figur ce qui constitue la nature des tres d une mani re distinctive et propre chacun Le terme caract re a donc rapport en premier lieu la vision naturaliste de l empreinte Il sera op rant de se rappeler cette origine lorsque l on d finira par la suite le terme type La suite de la d finition s illustre dans le domaine architectural et introduit d une certaine ma ni re l vocation donn e par Etienne Louis Boull e dans son Essai sur l art Quant moi quelles que puissent tre les causes subalternes et incidentes qui peuvent concourir la formation du caract re g n ral de chaque architecture je ne saurais en don ner d autre d finition que celle qui en rapporte la cause l action primordiale de la nature en y ajoutant toutefois une action indirecte de cette m me nature et une action directe de la soci t quoique toujours subordonn e la premi re et je dirai que
57. ut qu il y ait eu un lien de solidarit entre les causes quelles qu elles soient qui ont constitu les esp ces du genre ou plut t on con oit que ces causes se d composent en deux groupes un groupe de causes dominantes les m mes pour toutes les esp ces du genre et qui d terminent le type g n rique et un groupe de causes subordonn es aux pr c dentes mais variables d une esp ce l autre lesquelles d terminent les diff rences sp cifiques Je profite de cet enseignement de la d finition pour mettre en lumi re la diff rence entre les mots esp ce et type souvent associ s dans leur usage courant Le terme type vulgaris aujourd hui et dont on oublie son importance dans les fondements de la th orie de l Architecture depuis le 18 si cle est notamment employ dans l tude li e au logement qui nous am nera par la suite au projet d architecture pour d signer des logements aux caract ristiques diff rentes nombre de pi ces orientation Il est donc important notamment dans le langage architectural que l on s applique pr ciser ici de diff rencier le type qui dans ces circonstances linguistiques nen est absolument pas le synonyme La d finition donn e par Quatrem re de Quincy dans son Encyclop die m thodique de Architec ture pr cise la filiation tymologique entre le type et le caract re que nous avons voqu pr c demment dans le sens de l empreinte Le mot type pr sente moins
58. ve Inventaire d habitations ordinaires x vere Table des mati res s Conseils de lecture page 40 Le milieu page 42 Famille 1 page 52 Famille 2 page 66 Famille 3 page 80 Famille 4 page 92 Conclusions page 104 rr Conseils de lecture x e 40 gt Suites aux donn es relatives au milieu nous tudierons plusieurs familles d esp ces exemples jug s les plus caract ristiques de l ensemble des esp ces install es dans cet environnement Lensemble des esp ces tudi es d une m me famille sera voqu dans l arbre g n alogique au d but des quatre tudes Les esp ces sont class es par d gr et par ordre chronologique et sont nom mees E selon les r gles suivantes 1 degr famille despeces 1 2 etc 2 degr premier rang d volution 1 0 1 1 1 2 etc Deux familles d esp ces se diff rencient par les num ros 1 2 3 etc Deux esp ces diff rentes se distinguent par les num rotations 1 1 1 2 1 3 etc Lesp ce 1 1 est ant rieure l esp ce 1 2 et ainsi de suite ae Famille L tude d taill e pr sentera lesp ce 1 0 de chaque famille et incluera des l ments propres cette seule esp ce L tude compar e sappliquera len semble des esp ces choisies d une famille et en pr sentera les traits communs On remarquera au sein d une m me famille les caract ristiques inh rentes chacune des esp ces par exemple le mode constructif ou la position ur baine ou enco
59. x sur un grand lit un receveur des contributions une chaise trois dindons un eccl siastique un furoncle une gu pe un rein flottant une curie de courses un fils indigne deux fr res dominicains trois sauterelles un strapontin deux filles de joie un oncle Cyprien une Mater dolorosa trois papas g teau deux ch vres de Monsieur Seguin un talon Louis XV un fauteuil Louis XVI un buffet Henri H deux buffets Henri HI trois buffets Henri IV un tiroir d pareill une pelote de ficelle deux pingles de s ret un monsieur g une Victoire de Samothrace un comptable deux aides comptables un homme du monde deux chirurgiens trois v g tariens un cannibale une exp dition coloniale un cheval entier une demi pinte de bon sang une mouche ts ts un homard l am ricaine un jardin la fran aise deux pommes l anglaise un face a main un valet de pied un orphelin un poumon d acier un jour de gloire une semaine de bont un mois de Marie une ann e terrible une minute de silence une seconde d inattention CL s cing ou six ratons laveurs un petit garcon qui entre l cole en pleurant un petit garcon qui sort de l cole en riant une fourmi deux pierres briquet dix sept l phants un juge d instruction en vacances assis sur un pliant un paysage avec beaucoup d herbe verte dedans une vache un taureau deux belles amours trois grandes orgues un veau marengo un soleil d Austerlitz un siphon d e
60. xes Chaque esp ce de la famille pr sente alors une forme de terrassement relative l espacement entre chaque esp ce jumelle Famille 2 La deuxi me famille a t compos e selon le crit re de la position urbaine en front de rue De mani re g n rale l esp ce de cette famille est un immeuble de quatre cinq tages r p t plusieurs fois de facon mitoyenne constituant un en semble d une longueur imposante unifi par des l ments communs d coratifs 105 ou constructifs Les ressemblances de cette famille li es au syst me porteur ont d j t voqu es dans l introduction de l esp ce 2 0 En revanche nous pourrions revenir sur la particularit de l adaptation au terrain l inverse de la villa urbaine qui propose un ajout post rieur la construction initiale l immeuble mitoyen profite de cette diff rence de niveaux en cr ant les entresols L entr e officielle dans l immeuble se fait d ailleurs dans certains cas sur un palier interm diaire vitant la travers e du b timent pour aller chercher la circulation sur la facade oppos e c est le cas notamment de l esp ce 2 1 Le dernier aspect relatif cette famille peut sembler anodin mais il pose question dans le cas d un syst me urbain continu le pignon ou l extr mit du syst me Il ny a pas d enseignement sp cifique tirer de cette caract ristique si ce nest dansle cas de l esp ce 2 3 o la cage d escalier magnifi e en fa ade
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