Parousie de l`imaginaire
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1. tre utilis e pour faire remonter les articles plus rapidement la direction Cette application avait t con ue pour une communication sens unique des employ s la direction Les concepteurs n avaient pas pr vu que les employ s allaient aussi l utiliser pour communiquer entre eux c tait l anc tre du SMS Cette appropriation de la technologie s est norm ment d velopp e avec sa d mocratisation et l arriv e de l id ologie open source Depuis le d but des ann es 80 de petits lots de cr ativit autour des technologies r centes se sont d velopp s Sur cet archipel se trouve notamment les Hacklab et les Fab lab qui sont des lieux physique de rassemblement Des laboratoires de cr ation ouverts qui veut y participer peu importe notre domaine de sp cialisation chacun vient y injecter un peu de lui de son savoir de sa culture Ces regroupements ont pour but de tisser des rapports entre divers domaines par le biais de la technologie entre informatique lectronique art design et bricolage Les Hacklab et Fab lab sont des architectures sociales essentiellement v nementielles ou l on invente dans le partage des comp tences et des connaissances ou l on cr e de nouvelles fa ons de produire ce sont comme des abris utopies concr tes Cetypederassemblementt moignenonseulementd une pratique dusocial mais galement d une pratique de l espace Ces laboratoires produisent d autres rapports2. 29 Dominique BERTHET L Art l preuve du lieu France L Harmattan 2006 30 pour la petite anecdote l origine le Collectif P4 se pronon ait Collectif Puissance 4 Inspir du jeu de soci t Puissance 4 produit par l entreprise MB Pour ceux qui ne connaisse pas ce jeu il consistait aligner dans une grille quatre jetons de la m me couleur Je pense que vous avez compris le reste de la m taphore 25 apparaissant et disparaissant ponctuellement Nous ne souhaitions pas former un petit groupe d artistes fixe ayant sa propre production tout comme nous ne voulions pas non plus tre un collectif de curateurs soutenant les d marches propres chaque artistes Nous avons trouv s notre place mi chemin entre collectif d artistes et curateurs En clair nous ne produisons directement aucun travail artistique mais nous invitons des artistes intervenir en rapport avec les espaces et les contraintes que nous choisissons Le but n tant nullement de leur imposer un travail pr penser par nous mais de proposer une confrontation entre des probl matiques qui nous sont propres et leurs propres questionnements Dans les obstacles que nous leurs mettons rien n est fig et tout est sujet discussions C est en cette d marche que nous nous situons comme artistes curateurs o fondamentalement nous ne cr ons rien de plus qu un espace de cr ation et d changes Ce type de pratiques reste assez rare dans le domaine de l
3. 78 i WE D placements urbains par un pratiquant du Parkour celui d un nouveau type de rapport aux images Une relation aux images qui n est plus uniquement mentale et frontale une relation plus complexe ouvrant sur d autres confrontations comme l immersion physique ou une simulation dans l image Je m int resse la dualit mental concret que ces changements peuvent engendrer De la mani re dont nous concr tisons l image mentale et l inverse comment nous utilisons le concret pour le rendre mental Il est vrai que mon rapport l architecture d une ville est assez particulier De mani re g n rale quand on se d place dans un milieu urbain on raisonne comme si les l ments architecturaux taient des images planes Tiens il faut que je contourne par la droite l Ah merde c est un cul de sac faut que je revienne en arri re Ce qui en un sens est tout fait normal il faudrait tre totalement stupide pour essayer de passer travers le mur d un immeuble Et pourtant il suffirait de cesser de voir ces l ments comme tant des formes plates que l on doit longer jusqu ce que nous d couvrions une ouverture pour pouvoir continuer notre chemin Il faudrait les voir comme des formes mat rielles sans aucune propri t d usage Qui nous oblige voir une fen tre seulement comme une ouverture sur l ext rieur Pourquoi la fen tre ne pourrait elle pas tre un type particulier de po
4. J y trouve premi rement une grand libert d imagination o potentiellement toutes choses peuvent servir cr er Dans un second temps il poss de cette incroyable libert d vincement de son propre travail Il n aura par exemple pas la moindre h sitation estropier un dessin si celui ci ne rentre pas dans le cadre qu il a choisi D ordinaire l uvre d art est investie d une sacralisation qui voudrait que l espace s adapte elle au point de cr er un non espace pour tre certain que celui ci ne l entrave pas Or chez Thomas Koenig il y a justement cette volont d un art d sacralis qui s infiltre dans les moindre recoins de notre monde Jusqu ici je n avais vu son travail que dans des expositions de type white cube enveloppant ses travaux d une aura pr cieuse alors que ceux ci revendiquent un statut oppos Mais cette exposition pr sentait ses uvres dans un contexte d j meubl investi qui leur permettait d tre ce qu elles semblaient vouloir tre un dialogue entre leur monde mental et notre monde concret Cela reste videment mon point de vue et mon approche de son travail mais il reste que j affectionne les passerelles quand celles ci permettent non seulement d acc der un autre plan mais galement quand elles permettent de revenir au n tre Cela est mon sens un moyen d appliquer l imaginaire notre rapport au monde Ce raisonnement fait en soit partie de ma pratique artistique parmi laquelle je t
5. ments du d cor mais d avoir le choix du d placement Pour moi ce fut la premi re fois ou j eu l occasion de simuler une confrontation physique y avec l image de pouvoir en explorer toutes les facettes Moncorpsn taitcertespasdansl image maiselleleprenaiten consid ration La particularit des univers mis en place par le jeu vid o est qu ils sont construits depuis le point de vue du corps plus exactement depuis celui de l avatar que l on va incarner Ces mondes n ont de raison d tre que dans le mouvement du corps car leur seul usage hormis l implantation d une ambiance est d ouvrir ou de bloquer un ventuel parcours l avatar Ce constat tait principalement vident dans les premi res g n rations de jeux en 3D car les concepteurs de jeux ne poss daient pas encore des outils technologiques suffisamment labor s cette poque la jouabilit des avatars tait limit e le personnage incarn pouvait se d placer ais ment sur le sol parfois effectuer quelques bonds mais il pouvais difficilement atteindre des l ments en hauteur En cons quence pour que les univers ne soient pas trop redondant les mondes taient construits de facon contenir de nombreuses petites passerelles pour que l avatar puisse atteindre le sommet d un b timent ou d un autre l ment Ces passerelles allaient de simples plans inclin s des agglom rations de formes constituant une mont e d escalier L univers ainsi mis en place
6. obstacles que l on rencontre Si on se retrouve face un mur une barri re ou n importe quels autres l ments urbains il faut utiliser cette forme architecturale ou celles avoisinantes pour continuer progresser dans la ville Ce sport populaire est int ressant par le jeux mental effectu par les traceurs Pour le citadin lambda une descente d escalier est une architecture associ e un usage bien pr cis descendre Pour le traceur le rebord d une fen tre est un monolithe auquel s accrocher les marches sont un bloc sauter d une traite les rambardes des points d appui pour atteindre des l ments en hauteur lls font abstraction de l architecture en tant qu usage la rendant afonctionnelle et la visualisant comme un ensemble de formes abstraites Leur conception de l espace transforme l urbanisme en images concr tes sur lesquelles ils tracent leurs propres chemins en y projetant leur imaginaire J aime cette id e de s approprier la r alit par l imaginaire Nous traversons la m me ville mais avec une approche totalement diff rente de l urbanisme Leur perception de l espace me sera utile plus tard pour parler des rapports aux images de type immersif que j aborderai avec les images de synth se et la culture du jeu vid o Un des groupes le plus connu de cette discipline sont les Yamakasi malheureusement connu par le biais d un film de Luc Besson du m me nom enfin si on peut appeler a un film Il aur
7. Apr s de nombreuses recherches sur les utopies pirates Hakim Bey r dige son essai TAZ Zone Autonome Temporairement Il d montre qu aujourd hui on ne peut plus g n rer d enclaves libres partir d emplacement physique sur le monde car celui ci n en poss de plus aucun de libre La derni re parcelle de Terre n appartenant aucun tat nation fut absorb e en 1899 Notre si cle est le premier sans terra incognita D sormais ces zones de libert s se cr ent par le biais de rassemblements ph m res Le momentan est l unique m thode adopter pour s approprier un territoire physique de temps et d imagination travers un monde enti rement crit et contr l C est dans le spontan dans le pr sent que l utopie est concr te et peut se superposer au monde avant que celui ci la rep re et actionne la roue de l Histoire Avec ce chapitre je ne cherche pas mettre en avant les moyens de cr er des utopies concr tes mais ce qui m int resse c est de constater que la pratique du social peut produire des architectures mentales de mani re tr s concr tes Nous vivons un temps o la Terre enti re est cartographi e il n y a plus de zones vierges mais comme pour le Parkour nous pouvons faire abstraction de l usage de l urbain et de ses lois pour en faire sa propre 22 Hakim BEY TAZ Zone Autonome Temporaire France ditions de l clat 2007 p 11 23 Ibid 24 Ibid p 16 25 Je pren
8. ce travail celui qui m int resse r side dans 31 Cette logique du partage toujours t pr sente dans le domaine de l informatique et n as cess de s accroitre avec l arriv d Internet 26 Francois Curlet Witness screen vid o 4 30 2002 Pierre Huyghe One Million Kingdoms vid o 6 2001 27 cette collectivit d artistes partir du m me et unique personnage chaque artiste lui a insuffl son imaginaire ouvrant sur divers possibles Au risque de me r p ter je ne cherche pas pointer la communaut comme uvre d art comme cela est le cas de l esth tique relationnelle mais d en remarquer diverses pratiques de construction et divers processus d appropriation de mondes Ces pratiques fonctionnent videment sur un change commun mais par leur statut v nementiel elles permettent de ne pas se figer et de rester ouvertes toutes volutions Ainsi comme pour l open source nous pouvons chacun notre fa on rejouer ou adapter des bouts de pratique afin de construire nos propres pratiques sociales nos propres pratiques de l espace et donc galement nos propres modes d tre au monde 28 Liam Gillick AnnLee You Proposes installation et vid o 3 2001 29 C Architecture num rique 1 Architecture simul e Le premier chapitre sur l Architecture physique avait pour intention de montrer une pratique de l espace physique par le mental une approche de l image o le corp
9. de synth se mais permet n anmoins un recul sur le statut de l image que l image de synth se laisse difficilement entrevoir Ici la mise distance fonctionne dans le sens inverse on n extrait plus les objets du monde pour les figurer sur le tableau mais on les extraits de l cran pour les rendre au monde Ainsi une passerelle entre l imaginaire et le physique op re c est ce que Augustin Berque appellerait la parousie de l imaginaire 41 Augustin BERQUE Les raisons du paysage de la Chine antique aux environnements de synth se Paris ditions Hazan 1995 49 Projet H ritage 3D au Ch teau de Vincennes 2009 r alit augment e France 50 Delphine Coindet New Barrocco 2003 Centre d art contemporain La Synagogue de Delme 51 Comme vous l aurez surement constat j accorde une grande importance a l imaginaire au r ve qui pour moi joue un r le d terminant dans l volution de notre soci t dans notre rapport au monde Cette part d imaginaire qui a t mise rude preuve par le modernisme au profit d une vision d senchant e Ce lot qui s est galement perdu dans le processus de prol tarisation dans la perte du savoir vivre dans une d sindividualisation et donc dans l oubli de produire nos propres modes d existence Pour ce qui est de ma part la r verie commune n a de sens que dans son application dans son point de jonction au monde et pour lequel le corps est n cessaire Que se soit p
10. la technique mais qui eux m mes engendrent de nouvelles formes concr tes Un exemple qui parlera peut tre davantage 16 Les Derni res Nouvelles d Alsace est une presse quotidienne r gionale 17 Stephane HUGON Internet et l imaginaire du voyage interview par Xavier de la Porte France Culture Place de la toile 2010 Disponible sur Internet lt http www franceculture com emission place de la toile html 0 gt 18 La d signation open source s applique au logiciel dont la licence est libre de redistribution ainsi qu un acc s libre au code source Cette d signation s est aujourd hui un peu largie et peu aussi s appliquer par exemple aux plans de construction d une machine 19 Le Hacklab vient de la fusion entre hacker et laboratoire Contrairement l image qui a t cr e par les d rives m diatiques le hacker n est pas un pirate informatique mais juste une personne qui utilise la technologie de mani re cr ative 19 est celui de l Open Source Ecology qui est un r seau d agriculteurs et d ing nieurs qui ont mis en place le Global Village Construction Set Sur le mode de l open source ils ont cr et mis en ligne un set permettant de b tir et de rendre autonome un petit village le tout avec notre niveau actuel de confort Ce set y comprend les explications et les plans de construction n cessaires afin que n importe quel groupe de personnes un tant soit peu manuel puisse construire les machines d
11. m ne dans une trange grotte qui a t recouverte d un dripping la Pollock Ensuite il vous faudra franchir une porte temporelle qui vous emm nera dans une ville totalement peinte a la Mondrian Vous allez ainsi traverser divers univers de la sorte qui vous plongerons dans des mondes plus aberrants les uns que les autres Personnellement je trouve ce genre d exp rience tr s captivante car elle me 39 Cette uvre est t l chargeable sur lt http eexxttrraa com bnpj html gt 40 International Klein Blue IKB est une teinte bleu profond cr e et brevet e par l artiste Yves Klein 46 Jon Rafman BNPJ exe 2011 simulation interactive par informatique Jon Rafman BNPJ exe 2011 simulation interactive par informatique 48 permet de simuler une exp rience qui ne serait pas possible physiquement Il faudrait alors des moyens conomiques normes pour r aliser une telle uvre et de plus il serait tout bonnement impossible de retranscrire la po sie qui op re lorsque nous passons d un univers l autre chute libre absence de pesanteur passage chamanique en traversant un feu etc Cependant m me si j attache une certaine importance aux rapports l espace que peuvent apporter les images de synth se il leur manque toutefois la pr sence d un vrai corps pour fonctionner pleinement comme une image concr te y Celles ci g n rent certes un rapport l espace par la simulation du corps mais ell
12. si ge c t vitre et je me laisse charmer par le d filement de ces images Traverser une ville de cette facon c est comme traverser une image un immense collage r alis par de nombreux architectes C est la parcourir avec le m me regard que lorsque l on sillonne un paysage naturel c est l explorer comme un ensemble de formes sans fonction Vous pourriez y voir une mairie j y verrai s rement un assemblage de formes abstraites comme un norme rocher artificiel que je devrais contourner ou gravir pour apercevoir le reste du paysage alentour L urbanisme m appara t comme un paysage artificiel et plus pr cis ment comme une composition d images mentales et d images concr tes Il est peut tre bon de pr ciser que j ai une tendance classer les images en deux groupes les images mentales et les images concr tes J utilise ces d signations non pas pour exprimer un certain type d image mais plut t le rapport qui opere entre l image et le regardeur visiteur Je d finis image mentale comme le rapport entre l image et le regardeur qui ceuvre par le biais de l esprit par une projection mentale effectu e par le visiteur En activant cette projection mentale le visiteur devient un corps fant me et donc regardeur mais regard incarn car il en oublie sa propre pr sence physique celle du lieu et du temps depuis lequel il regarde l uvre la diff rence l image concr te op re par une confrontation
13. ET L Art a l preuve du lieu France L Harmattan 2006 Hakim BEY TAZ Zone Autonome Temporaire France ditions de l clat 2007 Nicolas BOURRIAUD Esth tique relationnelle France Les presses du r el 2008 Italo CALVINO Les villes invisibles France ditions du Seuil 2008 Michel GAILLOT Sens Multiple La techno un laboratoire artistique et politique du pr sent avec les entretiens de Michel Maffesoli et Jean Luc Nancy Paris Editions Dis Voir 1998 Nelson GOODMAN Mani res de faire des mondes France Folio 2006 Jacques MORIZOT Illusion trompe l oeil simulation Universit de Paris 8 2006 en ligne Disponible sur Internet lt http www r f e net articles illusiontrompe pdf gt Brian O DOHERTY White Cube L espace de la galerie et son id ologie Z rich JRP Ringier 2008 Jacques RANCI RE Le Spectateur mancip France La Fabrique 2008 STICH et NICHOLS Second Thoughts on Simulation in Mental Simula tion Evaluations and Applications Oxford Basil Blackwell 1995 Disponible sur Internet lt http ruccs rutgers edu ArchiveFolder Research Group Publications Sim2 sim2 html gt 58 Kenji TOKITSU La recherche du KI dans le combat Italie ditions D siris 2004 Wiktionnaire Dictionnaire libre 2011 en ligne Disponible sur Internet lt http fr wiktionary org gt Articles Christine BUCI GLUCKSMANN Artifices Artefactes y 2000 en ligne Disp
14. Haute cole d art et de design Gen ve Section Art Visuels Parousie de l imaginaire M moire pr sent pour l obtention du Master Work master Par Micka l Lianza sous le tutorat de Claire de Ribaupierre Mai 2011 Je tiens remercier pour leur aide directe ou indirecte la r alisation de ce m moire mes parents ainsi que tous ceux qui m ont g n reusement offert leurs pens es A Architecture physique 1 Architecture du mouvement 2 Architecture sans corps B Architecture sociale 1 Architecture technologique 2 Architecture ph mere 3 Architecture v nementielle en art C Architecture num rique 1 Architecture simul e 2 Architecture de jeu vid o D Le passage des architectures Bibliographie 18 18 25 30 30 36 46 58 A Architecture physique 1 Architecture du mouvement On ne peut pas vraiment dire que je visite les villes il serait plus juste de penser que ce sont l ensemble de leurs formes qui me guident travers elles Lorsque j arrive dans une ville inconnue si le temps me le permet je commence par acheter un plan que je laisse dans mon sac Il me servira le soir pour retrouver mon logement Ensuite je me mets marcher je suis les rues sans en connaitre la destination D ailleurs la destination m importe peu je me laisse guider par le flux des formes architecturales Quand j en ai marre de marcher j attrape le premier bus qui passe m assois sur un
15. Je pense que vous aurez compris que j appr hende l espace dans un rapport au corps dans un principe d exploration travers lequel s change une relation entre l espace et nous De la m me mani re qu il y a une esth tique psychique qui s effectue entre le regard et l uvre il y a dans l image concr te une esth tique psychique et physique qui s exercent 16 Michel de Broin Decolonisation 2009 Michel de Broin Decolonisation 1 2009 Huile sur toile 80 x 140 cm 17 Architecture sociale 1 Architecture technologique Le chapitre pr c dant traitait d une pratique de l espace celui ci portera sur une pratique du regroupement social Un nouveau mode d tre ensemble et d tre au monde une pratique engendrant d autres types et d autres rapports l espace les transhumances des jeunes vers des lieux de notre soci t post industrielle usines d saffect es hangars caves contre le d senchantement de la soci t industrielle et la perte de l espace public 5 Avec la disparition de certains espaces communautaires de nouvelles pratiques du social se sont d velopp es consistant r enchanter les espaces produire des itin raires diff rents travers la culture des r cits alternatifs Je me focaliserai essentiellement sur des pratiques ph m res car ce sont les seules capable de mettre en place de br ves utopies concr tes La modernit avait tent de mettre en place ce concep
16. Muros les Chapuisat ne reconcr tisent pas le white cube mais offrent une porte de sortie pour que le corps du spectateur puisse interagir avec l uvre De cette mani re ils ne nous placent pas devant une repr sentation mentale d un espace touffant mais nous font rentrer physiquement dans cette image confin e Mais c est plus particuli rement avec des pi ces comme M tamorphose d impact qu ils transforment le lieu en image la diff rence de Turbo de Baptiste Debombourg ou celui ci va litt ralement modifier le white cube les fr res Chapuisat vont ici l utiliser comme le peintre ferait usage de sa toile Le white cube est une toile vierge sur laquelle ils vont peindre leur image concr te M me si le proc d est diff rent de celui de Debombourg l impression ressentie par le spectateur qui vient de rentrer dans la pi ce est du m me ordre il se retrouve immerg dans l espace image Contrairement un white cube o l artiste serait venu poser son uvre le travail des Chapuisat op re physiquement sur le spectateur par le rapport qu il instaure l espace Leurs travaux ne sont pas des sculptures dans lesquelles on se projette mentalement car elles sont l chelle 1 1 elles ne sont pas flottantes dans l espace elle sont l Leur travail s ancre d autant plus dans le r el qu il porte sur les th matiques de l enfance de la cabane de l exploration Il nous propose de l exp rimenter non seulement en tant
17. a au moins aid la propagation de ce sport travers l Europe puis le reste du monde 8 Le traceur est le pratiquant du Parkour 8 Je pago Pratique du Parkour sur la sculpture La Dame du Lac y France Discipline du Parkour 2010 2 Architecture sans corps Le white cube en art est quelque chose de tr s trange pour moi Brian O Doherty le d finit comme une glise d di e l art ou le corps n y a pas sa place Le corps est r duit l tat de fant me seul son il et son Regard y sont admis Un espace qu O Doherty assimile aux Limbes un espace hors du temps destin au morts Effectivement quand l art fait appel aux images mentales le corps n a que peu d importance Seul le regard du visiteur est n cessaire l acc s du plan propos par une uvre mentale Mais personnellement mon int r t se porte justement sur les autres types d acc s que l art peut nous offrir Peut tre est ce un rapport aux images plus proche de celui du Parkour plus proche du r el de l ordre de l immersion voir de la simulation une relation aux images plus actuelle qu une exp rience visuelle frontale Le cin ma lui fonctionne d j sur un principe de simulation Le succ s du cin ma est d avoir invent un dispositif dans lequel la d marcation de l image et du contexte cesse d tre op rante en ce sens le r el fait vraiment irruption dans l image au sens o je ne reconnais pas seulement ce qui est m
18. a jamais Le virtuel ne s oppose pas au r el mais l actuel ce qui le diff rencie de l architecture sociale qui s exerce dans le moment pr sent Voyager dans le virtuel c est naviguer dans le temps mais pas seulement sur l axe pass futur de l humanit c est explorer le temps de tous les possibles ou de tous les impossibles Comme par exemple Nocity une vid o r alis e en images de synth se par Berdaguer et P jus Ces deux artistes nous proposent de parcourir une ville virtuelle constitu e d architectures phares du vingti me si cle dont aucune n a jamais t construite Ainsi nous pouvons nous confronter une ville qui n existe pas faire l exp rience d un espace qui serait impossible sans le proc d de la simulation travers ce travail c est comme si Berdaguer et P jus rendaient un hommage aux architectures qui ont particip la construction de notre Histoire et qui pourtant non jamais eu l occasion de d passer le stade d image mentale Puisque je fais de nouveau r f rence l image mentale je me permet un bref d tour mais n anmoins important pour comprendre comment op re la simulation des images de synth se sur le spectateur En r alit l image de synth se se situe entre l image mentale et l image concr te y car elle fonctionne sur le principe de la simulation M me si la simulation est une op ration mentale parmi laquelle le corps physique est d connect afin que l on
19. aces les plus int ressant tait celui de Super Mario 64 le premier jeu de plates formes construit sur un mode ouvert y Jusqu alors les mondes taient construit de mani re n tre qu un long chemin suivre duquel on ne pouvait s chapper Super Mario 64 lui tait une tendue de paysage o l on pouvait se d placer comme bon nous semblait Aujourd hui les consoles de jeux sont plus puissantes ce qui permet de cr er des mondes ouverts encore plus grands que ne l tait Super Mario 64 au point de pouvoir voluer dans des villes enti res Mais Super Mario 64 poss dait une atmosph re que j appr ciais particuli rement d au manque de puissance de la console sur laquelle on jouait Les graphismes taient tr s sommaires ce qui nous immergeait dans un paysage naturel parsem de formes g om triques simples Chaque monde tait comme une uvre Land art synth tique un univers de Yuichi Yokoyama un paysage construit une nature arrang e que l on pouvait exp rimenter D autres l ments du d cors par leurs rendus de mod lisations simples s apparentaient des uvres minimalistes Tout cela nous plongeait dans un univers intriguant parmi lequel nous voluions de surprise en surprise Pour moi c tait comme parcourir un mus e bond d uvres d art comme tre immerg dans une uvre totale 37 est fr quent de trouver des l ments du d cors identiques dans les jeux vid o car il est plus simp
20. achines agricoles ainsi que tous appareils utiles au confort de l habitat Les premiers l ments du set sont d j accessibles sur lt http openfarmtech org wiki gt 20 Lite Trac Balet MiotuTtac Hay Rake Agriculture sa LifeTrac Additions Digital 20 Scanner Fabrication E A Lectie mdncban ner gy Moras Genet atar umare Materials Ureptarbes Transportation Global Village Construction Set 2010 Lita Trac Quick Attach QA Plato Simplified Front View mg e i m r LifeTrac Tracteur open source et d tail d un plan de sa construction 2008 21 2 Architecture ph mere La deuxi me raison selon moi de l chec d une utopie concr te par le modernisme vient du fait qu elle ne peut fonctionner que sur une temporalit br ve L humanit est un cercle sans fin sur lequel vient se concr tiser en un point l utopie r volution r action trahison l tat s rige avec plus de puissance et encore plus r pressif la roue tourne l histoire recommence encore et toujours L utopie se trouvant sur cette roue cela n est qu une question de temps avant qu elle ne finisse en une plus ou moins forte dystopie La seule fa on de briser le cycle et de pouvoir conserver l utopie concr te est de la faire dispara tre pour qu elle puisse r appara tre en un autre lieu et en un autre temps C est l un des constats fait par Hakim Bey autour des syst mes utopiques
21. ar le corps du traceur qui concr tise son rapport l espace par les corps rassembl s de l architecture sociale qui s emparent du r el par l imaginaire ou de l architecture num rique qui simule le corps dans l image le corps fait toujours office de passerelle Il en est le passage reliant le monde mental du monde physique et donc ce qui fait notre rapport l espace L art est l un de ces producteurs de mondes mentaux qui parfois comme nous l avons vu fait appel au corps ou au contexte pour en cr er une jonction reliant mental et physique concret Pour ma part lorsque ces mondes sont connect s il y a un change une communication suppl mentaire qui s exerce entre l uvre et le visiteur Bernard Stiegler explique que l art exerce une mystagogie sur ces pratiquants et qu en cons quence pour que celle ci uvre il lui faut une croyance de la part des adeptes Je ne veux nullement remettre en question l art effectu jusqu ici mais je souhaite juste effectuer un constat entre une pratique de l espace et un type d art dont le rapport serait du m me ordre En s exprimant sur le proc d de cette mystagogie Stiegler d montre que l ceuvre d art fonctionne comme une initiation aux myst res du monde Si cela est le cas alors je serais particuli rement tent par une forme d art d veloppant une initiation proche de mon rapport l espace N tant pas non plus d une nature radicale il me serais difficile de conc
22. art contemporain mais est une pratique tout fait ordinaire dans le champs de l informatique En dehors des quelques familles d entreprises commerciales la majorit des informaticiens travaillent dans une id ologie de l open source Pour eux il est tout fait normal et logique d allier leurs diff rentes sp cialisations la r alisation d un projet Pourquoi faire un projet seul en un an alors que l on peut le faire en deux semaines dix Au niveau d un syst me communautaire utopique ce domaine n a rien envier aux autres Avec l open source ils se sont d complex s d un m rite personnel au profit d une cr ation volutive Sous cette id ologie tout le proc d ainsi que le r sultat final est transparentetlibre d acc s permettant quiconque d en combler les failles ou de continuer le d velopper Le projet No Ghost Just A Shell initi par Philippe Parreno and Pierre Huyghe pourrait s appliquer ce genre d id ologie m me si son acc s n est pas autant libre que celui de l open source Je ne vais pas entrer dans la description enti re de leur projet m me si celui ci en vaudrait le d tour Pour faire court Parreno et Huyghe ont achet un personnage infographique une entreprise sp cialis e dans la cr ation et la vente de caracteres visuels pour les mangas Puis partir de ce personnage ils ont propos a dix huit artistes de lui offrir une histoire une vie Parmi tous les questionnements que soul ve
23. bien vous 35 La carte graphique est un composant informatique dont le r le est de produire une image affichable sur un cran 36 La texture en image de synth se est le fait d appliquer de coller une image sur les faces d une forme La texture pourrait tre vue comme une sorte de peau qui pouserait les formes de l objet sur laquelle on l applique Par exemple nous pouvons mod liser un cube en 3D puis coller une image d un mur de briques sur ses surfaces nous aurions alors l illusion d un cube constitu de briques 38 Star Fox sur Snes Super Nintendo O 1993 Nintendo Ogre logiciel open source pour cr er des d cors de jeux vid o 2009 39 retrouver face une colline constitu e de petits cubes de gazon empil s comme des Lego Lesquels vous permettraient de gravir cette colline comme vous escaladeriez une pyramide azt que Hormis l aspect s riel le choc esth tique produit par ces images est pour moi du m me ordre que lorsque je me trouve devant Description of Table de Artschwager ou Une Souche de Malphettes Du moins les questionnements g n r s par ces images sont semblables m me si contrairement ces deux artistes il est videment que ce n est pas la finalit recherch e par les concepteurs de jeux vid o Mais cela le jeu vid o ajoute une immersion dans l image et simule la pr sence d un corps nous rapprochant de l image concr te et d une pratique de l espace virtuel Un de ces esp
24. de Paris 8 2006 p 13 en ligne Disponible sur Internet lt http www r f e net articles illusiontrompe pdf gt 10 Cependant il existe plusieurs moyens d ins rer l oeuvre dans le contexte l un d eux est de sortir du white cube pour investir d autres architectures C est ce que nous avons entrepris avec trois autres jeunes artistes Sous le nom du Collectif PA nous avons d cid d endosser le r le d artistes curateurs et de pouvoir ainsi mettre en place des expositions en dehors des lieux destin s l art contemporain La particularit de ce collectif est qu il ne poss de pas de lieux d exposition fixe ce qui nous permet d utiliser le lieu comme point de d part Par exemple lorsque nous obtenons un espace d saffect le principe n est pas de le repeindre en blanc d effacer le lieu afin d y montrer des pi ces pr s lectionn es Au contraire chaque exposition se construit partir des caract ristiques du lieu nous cherchons cr er une r sonnance avec ce que nous offre l espace Dans le cadre d un Summerlab sur le th me de l espace public nous avions invit une vingtaine d artistes nous envoyer une image qui serait ensuite imprim e sur des sets de table Durant une semaine leurs travaux se sont infiltr s sur les tables de diff rents restaurants de Neuch tel travers ce projet l id e tait de mettre en place un dispositif de monstration engendrant d autres rapports face aux ceuvres Le visiteur qui
25. dire entre le corps et l imaginaire de chaque individu mais aussi de mani re collective car m me si l imaginaire engendr par la musique est propre chacun les corps eux g n rent un espace commun entre les individus C est en ces aspects que ces pratiques sociales sont importantes car elles permettent d ouvrir sur des espaces d exp rimentation de cr ation collectives afin de trouver des nouveaux instruments du partage d un acc s commun au sensible C est galement un moyen d exercer un rapport l espace en y ins rant des bulles images un imaginaire conjoint dans lequel nous pouvons nous immerger ensemble et ainsi retrouver des espaces collectifs 24 3 Architecture v nementielle en art travers le paysage de l art contemporain nous retrouvons des pratiques du social similaires leur mani re certains espace temps ouverts par l art contemporain peuvent tre des laboratoires sociaux des lieux de cr ation commune des territoires ph m res L uvre d art ne se donne donc plus consommer dans le cadre d une temporalit monumentale et ouverte pour un public universel mais elle se d roule dans le temps v nementiel pour une audience appel e par l artiste y Depuis un certain temps l art contemporain commence se concevoir diff remment car comme le dit Nicolas Bourriaud son public n est plus universel Si son public n est plus universel c est essentiellement parce que les artistes ne le so
26. ds l exemple de l urbanisme mais cette abstraction peut s appliquer n importe quelle zone terrestre Le principe tant de reconstruire sur un territoire fig ne laissant aucune place la cr ation d une projection mentale 22 pratique m me si elle est ph mere Par la pratique du social et durant un temps donn nous pouvons superposer une zone de terra incognita par dessus une zone ferm e y L architecture mentale ainsi occasionn e devient concr te dans le rassemblement Partons maintenant dans un type de TAZ plus pr cis celles r gies par la musique lectronique M me s il existe de nombreuses sortes de TAZ celles ci m int resse particuli rement par leur appropriation cr ative de la technologie ainsi que l norme potentiel de rassemblement que poss de la musique De plus la musique lectronique se diff rencie des autres mouvements musicaux sur un aspect repr sentatif de notre poque Au del de tous les accords et de tous les contrats au del de toutes les formes traditionnelles du th ologico politique Il n est point besoin de se ressembler par la race ou le sang par l appartenance religieuse ou id ologique pour se rassembler Telle est la v rit de la techno et de la f te qu elle ferait rena tre aujourd hui ouvrant ainsi un espace de partage qui ne r ponde plus exclusivement aux seules n cessit s de l ordre socio conomique et politique y Michel Gaillot laisse entendre que sa
27. e fa on r currente mes installations C est travers le dessin ou l impression d image de synth se que je cherche compl ter mon travail d une forme de transgression du possible Dans un premier temps le visiteur se confronte physiquement l image concr te puis une fois ce dialogue concret v cu vient s ajouter un discours imaginaire Je con ois mes images mentales comme le prolongement de mes images concr tes comme l envie d une transgression encore plus forte Cette transgression bien que repr sent e sous la forme d image mentale n est pas prendre comme une exp rience purement mentale Car dans ce contexte l image mentale devient alors similaire l image de synth se elle g n re chez le visiteur une simulation du corps induite par l exp rience physique qu il vient d effectu de image concr te y C est pourquoi en d finitif mes images mentales seraient appr hender comme diverses simulations de mes images concr tes y 55 Micka l Lianza St r olithographie 2011 briques et mortier color Ex EPA Vevey Micka l Lianza Sans Titre 2011 impression sur papier Ex EPA Vevey Bibliographie Ouvrages Henri B HAR Les enfants perdus essai sur l avant garde Lausanne di tions l Age d Homme 2002 Augustin BERQUE Les raisons du paysage de la Chine antique aux envi ronnements de synth se Paris Editions Hazan 1995 Dominique BERTH
28. ente de mettre en application cette id e d image concr te Un rapport aux images o le corps son importance non seulement par la pratique physique de l image mais galement comme point de jonction notre monde Comme par exemple lorsque j ai r alis Plates formes ma volont tait de plonger le spectateur dans l image d un paysage synth tique et stratifi Je l ai con u comme une image mentale qui se serait concr tis e dans l espace comme un imaginaire appliqu au monde Une image qui ne fonctionnait pas seulement de mani re mentale mais 53 Micka l Lianza Plates formes 2009 La D pendance Renens photographie Sonia Chanel 54 que le spectateur pouvait parcourir voir m me devait si il voulait avoir acc s aux dessins accroch s diff rentes hauteurs Un autre exemple serait celui de St r olithographie dont son lien au r el ne se faisait pas par sa pratique mais par son appartenance au contexte travers cet espace industriel d saffect j ai plac un mur de briques tout aussi concret que les autres murs du b timent Toutefois celui ci a t b ti avec un mortier bleu fluores ant ce qui lui apportait un aspect synth tique le d marquant du reste de l architecture Il y a galement ici cette volont de placer une image faisant office de jonction entre mental et concret et donc ce que je nomme image concr te D autre part dans mon travail artistique le dessin s associe d
29. entretiens de Michel Maffesoli et Jean Luc Nancy Paris Editions Dis Voir 1998 p 18 23 Imaginez la musique visualisez la comme un flux mat riel un liquide pais qui recouvre peu peu l espace o vous tes Cette substance p teuse est comme la peau d un cam l on directement reli e votre imaginaire il vous suffit d entrer dans l univers que g n re la musique pour y appliquer la texture que vous souhaitez De la m me mani re qu un livre vous projette dans un autre monde vous tes d sormais ailleurs du moins votre esprit l est Dans le cadre du livre votre transport est d ordre purement mental concr tement vous tes toujours assis dans votre fauteuil m me s il vous arrive de ressentir r ellement l merveillement le rire la peur la tristesse etc Le transport du livre est comme une fuite une projection travers une porte temporelle par laquelle seul votre esprit voyage La musique et sp cialement les TAZ musicales fonctionnent galement sur ce principe mais l univers mental ainsi cr ne se trouve pas ailleurs il est ici mais autrement Cet autre espace temps est de l ordre d un crasement il vient se superposer au r el Ici le corps et l imaginaire le concret et le mental communiquent C est le rapport que j exprime par image concr te un imaginaire qui communique avec le r el et pas seulement un jeu d esprit Ils communiquent d un point de vue individuel c est
30. es ne sont pas reli es notre monde mise par l exp rience que l on en tire La r alit augment e serait une utilisation des images de synth se qui se rapprocherait le plus de l image concr te car celle ci emploie non plus une simulation du corps mais bien le n tre Cette technologie devient de plus en plus pr sente dans les mus es historiques o vous pouvez d sormais vous munir de petits appareils vous donnant acc s au lieu dans son contexte historique Vous visitez par exemple un ch teau et lorsque vous le souhaitez il vous suffit de regarder l cran de votre appareil pour y voir le lieu additionn d images de synth se Le feu de la chemin e est allum la tapisserie d origine est pr sente ainsi que le mobilier et les accessoires qu il pouvait y avoir cette poque Encore une fois le principe n est pas de se substituer au r el mais d en changer le rapport l espace M me si toute fois la r alit augment e fait appel notre vrai corps l image de synth se aura toujours pour paisseur la lumi re et ne pourra donc jamais tre pleinement une image concr te Un exemple qui r aliserait un rapport d image concr te y serait New Barrocco de Delphine Coindet Son installation vous plonge dans un univers d images de synth se tout en tant mat riel consistant ce qui nous ram ne au rapport de l image concr te y Le r sultat est sans doute moins intriguant et hypnotique que l image
31. evoir l art dans un rapport purement d image concr te la diversit tant l un de ses attraits Mais j avoue avoir du mal appr hender l art dans 42 Ars Industrialis Ars Industrialis association internationale pour une politique industrielle des technologies de l esprit 2008 lt http arsindustrialis org prol tarisation gt 43 Bernard STIEGLER Mystagogie De l art contemporain Conf rence La Sorbonne 2007 Disponible sur Internet lt http arsindustrialis org node 1861 gt 52 un rapport uniquement frontal dans le non espace qu est le white cube effacant toute trace du corps et donc ce qui fait notre rapport au monde Ceci ne me d range gu re lorsqu il est question d art mus al d un art mort qui survit gr ce un espace hors temps et plus exactement dans une h t rotopie un espace sans temps Quant l art vivant il serait logique qu il uvre dans son contexte qu il soit connect une certaine r alit pour qu il puisse exercer un impact sur ces pratiquants Cette r flexion n est videment pas prendre comme un art Id al appliquer mais plut t comme une observation d une pratique possible de l image en r sonance des pratiques de l espace J aimerais vous faire part d une exp rience que j ai r cemment v cu dans un espace d art qui exposait des travaux de Thomas Koenig Koenig est un jeune artiste dont j appr cie le rapport qu il entretient avec son travail
32. exandre KORBER Les Fab labs interview par Xavier de la Porte France Culture Place de la toile 2010 Disponible sur Internet lt http www franceculture com emission place de la toile html 0 gt Bernard STIEGLER Mystagogie De l art contemporain Conf rence La Sorbonne 2007 Disponible sur Internet lt http arsindustrialis org node 1861 gt Yuichi YOKOYAMA Travaux publics Montreuil dition Mati re 2010 60
33. exerce face ce type d uvre Il serait bien de reconstituer le trajet effectu par le spectateur avant qu il n arrive jusqu elle Vous tes donc chez vous ou dans un autre lieu quand vous d cidez d aller voir une exposition de Baptiste Debombourg Vue que la t l portation n existe pas encore vous sortez de ce lieu pour vous diriger vers cette exposition Une fois dans la rue vous marchez ou vous aller prendre un bus dans tout les cas il vous faudra traverser une partie de la ville Puis une fois arriv vous allez ouvrir une porte pour entrer dans le b timent qui accueille les uvres Et cette porte vous allez l ouvrir de la m me mani re que n importe quelle autre porte ce n est pas parce que c est un espace d art que vous allez magiquement traverser les murs Ce b timent est aussi concret que celui de votre appartement Pourtant une fois l int rieur vous vous retrouvez face cet trange mur C est ici que cela devient int ressant pour moi car vous n tes pas en face d une simple y image mentale y il c est r ellement pass quelque chose avec ce mur de facon concr te Est ce qu un tank c est cras de l autre c t ou est ce qu un nain surnaturel a arros le mur et que celui ci a pouss durant la nuit Peu importe votre religion ce qui aurait pu se passer n est pas l aspect que je veux mettre en avant Ce qui m int resse c est le rapport que nous faisons face ce type d uvre il n est plus uniqueme
34. i une fois mod lis e en 3D nous permet de changer de point de vue de nous d placer dans l image et donc de simuler un rapport l espace Jacques Morizot explique galement que le but de la simulation n est pas de nous faire croire la r alit de ce que nous voyons 32 Jacques MORIZOT Illusion trompe l il simulation universit de Paris 8 2006 en ligne Disponible sur Internet lt http www r f e net articles illusiontrompe pdf gt 30 EasyProm image de perspective de synth se 2010 31 mais de nous permettre de ma triser une exp rience que l on sait artificielle comme un mode d exploration du monde La simulation travers les images de synth se m int resse car d un certain point de vue son processus n est gu re loign des architectures sociales Si nous prenons les TAZ elles ne sont aucunement une exp rience artificielle car la pratique corporelle est bien r elle Mais comme elles s exercent dans une temporalit momentan e elles sont galement de l ordre de la simulation Elles simulent provisoirement l ouverture d espaces par dessus le notre et en changent la pratique habituelle Mais elles ne peuvent tre consid r es comme des espaces traditionnels car leur statut ph m re les classe en des simulations d espaces Les images de synth se quant elles ont la possibilit d ouvrir sur des espaces virtuels Nous offrant d explorer notre monde ce qu il tait aurait pu tre ou ne ser
35. l inverse I image concr te y peut tout fait tre une interpr tation du monde du moment qu elle se mat rialise s paississe dans le r el et s y ancre par rapport son contexte son lieu Pour en revenir l architecture je la d finis comme en une combinaison d images mentales et d images concr tes car lorsqu on se d place dans une ville nous sommes la fois proches de certains b timents et loign s des autres Je m explique vu de loin un b timent fonctionne comme une image mentale car il est trop distant pour qu on en saisisse la pr sence mat rielle le contour le volume la pr sence Le rapport que nous instituons avec lui est donc de l ordre de la projection mentale l inverse avec les b tisses proches nous avons un rapport directement physique que j assimile aux images concr tes Cela deviendra plus clair par la suite mais j essaie ici d tablir un constat 1 L art concret n est pas une interpr tation une illustration un symbole Il est le r el second manifeste de l Art Concret Disponible sur Internet lt http fr wikipedia org wiki Art_concret gt 2 Wiktionnaire Dictionnaire libre 2011 en ligne Disponible sur Internet lt http fr wiktionary org wiki concret gt 3 Theo VAN DOESBURG Base de la peinture concr te Art Concret n 1 1930 4 Henri B HAR Les enfants perdus essai sur l avant garde Lausanne ditions l Age d Homme 2002 p
36. le Maps n est plus seulement une carte permettant de repr senter le monde elle s est superpos e lui Nous proposant d sormais de le visiter du moins d en simuler une visite Cela ne veut pas dire qu elle remplace le monde et qu il n y a donc plus de raison de sortir de chez soi Elle ne simule qu un rapport l espace qui reste encore limit aujourd hui pour des raisons techniques Elle en est juste un exemple montrant que d autres rapports aux images se d veloppent avec les images de synth se 33 C est le paradigme dit off line ou hors circuit de Stich et Nichols STICH et NICHOLS Second Thoughts on Simulation in Mental Simulation Evaluations and Applications Oxford Basil Blackwell 1995 p 87 108 Disponible sur Internet lt http ruccs rutgers edu ArchiveFolder Research Group Publications Sim2 sim2 html gt 34 spin Eroye de Line n Deplacement dans New York depuis Google Maps avec la fonction Earth 35 2 Architecture de jeu vid o La culture des jeux vid o toujours t la source de l attachement que je porte aux images de synth se Car cette forme de culture populaire fut une des premi res d mocratiser le rapport d une immersion dans l image Elle comprenait d j le principe de la simulation mais galement celui d interactivit Ce qui m int ressais dans l interactivit qu elle apportait l image n tait pas tant le fait de pouvoir interagir sur les l
37. le pour la carte graphique de traiter un objet clon que diff rents objets Ce proc d tait n cessaire sur les premi res console de jeu afin d viter que l image ne saccade ou que la carte graphique ne plante 38 Le jeu de plates formes est un type de jeu vid o dans lequel l accent est mis sur l habilet du joueur contr ler le d placement de son avatar G n ralement compos en grande partie de plates formes par lesquels l avatar doit se frayer un chemin pour avancer 40 di Richard Artschwager Description of Table 1964 formica et bois 66 4 x 81 x 81 cm Pierre Malphettes Une Souche 2008 bois 55 x 80 x 90 cm 41 4 Tony Smith Night 1962 Matthew Marks Gallery New York 2002 Super Mario 64 sur Nintendo 64 Nintendo 64 1998 Nintendo Sol LeWitt details de la s rie de dessins Composite Part I IV 41 24 B 1969 42 ACTOS lt d o is L Super Mario 64 sur Nintendo 64 Nintendo 64 1998 Nintendo Michael Heizer Rift 1968 158 x 4 5 x 3 m Nevada Super Mario 64 sur Nintendo 64 Nintendo 64 1998 Nintendo 43 Super Mario 64 sur Nintendo 64 Nintendo 64 O 1998 Nintendo Richard Long Vesuvius circle 1984 Palazzo Valle Catania 2009 44 Super Mario 64 sur Nintendo 64 Nintendo 64 O 1998 Nintendo Robert Smithson Amarillo Ramp Texas 1973 45 D Le passage des architectures Il est important de comprendre que p
38. ns en faire un des ses messages la musique lectronique ne poss de aucune id ologie propre si ce n est dans son refus et dans le rassemblement du pr sent Par ce refus d appartenance un d bat politique contrairement d autres formes musicales comme le rock le punk ou le rap elle permet d effacer un sol qui jusque l tait fragment par des identit s s par es ou oppos es Transformant le territoire qu elle occupe en feuille blanche o nous n avons plus besoin de v rit ou d autorit pour s entendre et construire ensemble nos propres formes Je ne sais pas comment vous ressentez la musique pour moi c est une exp rience tonnement tr s visuelle d o l int r t de la coupler une feuille blanche une abstraction de l espace 26 Si vous n tes pas familier avec le terme de TAZ il serait bien que je vous apporte quelques compl ments d information N importe quel concert de musique rentre dans la cat gorie de Zone Temporaire mais pour tre d fini en tant que TAZ il faut galement que celui ci soit Autonome Hakim Bey entend par Autonome les Zones lib r es de tout contr le politique des Zones r gies par aucunes lois Donc seuls les concerts organis s de mani re sauvages sans l accord de l tat peuvent tre lib r s de tout contr le et ainsi tre des Zones Autonomes Temporaires 27 Michel GAILLOT Sens Multiple La techno un laboratoire artistique et politique du pr sent avec les
39. nt mental mais op re aussi physiquement car vous n tes plus face l image mais dans l image Dans un rapport l espace relativement diff rent les fr res Chapuisat ont r alis s une s rie de pi ces nomm es ntra Muros se pr sentant sous la forme de cimaises blanches refl tant l esth tique vide du white cube Pourtant sur l un de ses bords se trouve une petite trappe par laquelle le spectateur peut s introduire et ainsi d couvrir un espace totalement oppos celui qu il vient de quitter Un monde compact et plein dans lequel on avance qu grand peine la mani re d un sp l ologue c est dire en devant faire appel toute la capacit physique et la pr sence de son corps ce dernier devient l organe de perception de l uvre Pour retrouver son corps le Spectateur d sincarn d O Doherty doit donc litt ralement entrer dans le mur qui d limite l espace vide et pur de la galerie Il se fond dans la seule mati re persistante dans l espace de la galerie pour faire litt ralement corps avec cette mati re et se voir lui m me ainsi remat rialis 4 14 Arthur DE PURY Avant Post Neuchatel CAN 2010 Disponible sur Internet lt http www can ch yh pages A_236 php gt 13 a Bl Les fr res Chapuisat ntra Muros n 3 Kunsthaus Z rich 2008 Les fr res Chapuisat M tamorphose d impact Le Cr dac amp Attitudes Paris 2007 14 travers Intra
40. nt plus et n ont plus raison de l tre Dominique Berthet explique que nous sommes issus d une g n ration de l exode de la migration d une perte de la culture ancestrale face la mondialisation et que nous sommes donc d sormais une g n ration d identit s nomades Ceci pourrait expliquer la raison pour laquelle les artistes ne cherchent plus uniquement repr senter un Id al reposant sur une quelconque v rit mais qu ils indiquerai plut t une multitudes de collages offrant divers parcours travers la culture Ce n est videment pas le cas de tous mais nous pouvons remarquer qu ils sont de plus en plus nombreux inventer des existences se d ployant sur des territoires ph m res Tout comme pour les Hacklab et les TAZ cette pratique du territoire momentan se fait principalement par la collectivit par une activit de cr ation partag e qui permet de cr er ces parcelles passag res J en reviens au Collectif P4 que nous avons fond et par lequel nous r unissons nos diff rentes comp tences et potentiels la diff rence d autres collectifs d artistes ce qui nous particularise dans un premier temps est que nous ne produisons rien de concret Nous ne nous sommes pas regroup pour r aliser une production artistique collective mais pour cr er des plateformes de rencontre de partage l image de micro sc nes 28 Nicolas BOURRIAUD Esth tique relationnelle France Les presses du r el 2008 p 29 30
41. onible sur Internet lt http www miguel chevalier com fr ecrits index html gt Christine BUCI GLUCKSMANN Cartographies paysages 2000 en ligne Disponible sur Internet lt http www miguel chevalier com fr ecrits index html gt Christine BUCI GLUCKSMANN M galopolis et nomadisme 2000 en ligne Disponible sur Internet lt http www miguel chevalier com fr ecrits index html gt B atrice DURUPT Digraphe Techno Logie n 68 France Mercure De France 1994 Theo VAN DOESBURG Base de la peinture concr te y Art Concret n 1 1930 M moires Pierre VANNI R investissement tactile de l image de synth se dans le champs des Arts appliqu s Universit de Toulouse le Mirail 2007 Disponible sur Internet lt http www objetgraphik com IMG pdf ob jetgraphik_memoire_pierrevanni pdf gt Autres Ars Industrialis Ars Industrialis association internationale pour une politique industrielle des technologies de l esprit 2008 lt http arsin dustrialis org prol tarisation gt 59 Arthur DE PURY Avant Post Neuch tel CAN 2010 Disponible sur Internet lt http www can ch yh pages A_236 php gt Stephane HUGON Internet et l imaginaire du voyage y interview par Xavier de la Porte France Culture Place de la toile 2010 Disponible sur Internet lt http www franceculture com emission place de la toile html 0 gt Nicolas LASSABE Philippe LANGLOIS et Al
42. ont il aura besoin pour r aliser ce projet Toujours dans le soucis de pouvoir r aliser les choses de facon concr te toutes ces r alisations ont t pens es pour tre construites tr s simplement et des co ts minimum Ceci est un exemple parmi d autres de ce quoi peuvent aboutir les interactions produites durant un Hacklab Celui ci tant particuli rement ax sur une forme d autonomie utopique ce qui n est pas le cas de tous mais ils s accordent sur une libert de cr ation vis vis de la technologie 20 La notion de Fab lab est une contraction de fabrication et de laboratoire Le Fab lab est tr s similaire au Hacklab d un point de vue id ologique mais d signe plut t des ateliers qui utilisent toutes sortes de machines outils pilot es par informatique pour produire des objets Le premier Fab lab est n au MIT Massachusetts Institute of Technology lorsqu un professeur s est aper u que durant la nuit des l ves invitaient leurs amis bricoleurs artistes designers venir utiliser les machines de l tablissement Depuis le MIT a commenc mettre en place des projets de cr ation transdisciplinaires ainsi qu un acc s aux machines 21 Le Global Village Construction Set n as pas encore t enti rement r alis mais devrait contenir tout les l ments essentiels lors de son aboutissement de la construction du bulldozer la machine qui sert produire les briques en passant par les r alisations de m
43. ontr en elle mais que je suis t moin d une action en train de se d rouler Ce dispositif de d marcation dont parle Jacques Morizot est tout fait applicable une sculpture ou une installation c est ce moment que je les nomme images concr tes Dans le film le r el entre par le biais de l action qui se d roule sous nos yeux L image concr te est une image fixe et non en mouvement comme celles du film donc pour elle le seul moyen de faire agir le r el est de se lier physiquement et contextuellement l espace o elle op re Le lieu appartenant au r el si elle s ins re en lui alors elle deviendra partie prenante du r el ou du moins elle le simulera Mais cela est impossible dans le cadre du white cube car celui ci est hors temps il fera donc toujours office de d marcation entre l uvre et le contexte Brian O DOHERTY White Cube L espace de la galerie et son id ologie Z rich JRP Ringier 2008 10Quand je parle de quelque chose de plus actuel je ne sous entends pas que les rapports aux images effectu s jusque l deviennent obsol tes J emploie le terme actuel car cela fait d j bien longtemps que le simple jingle des chaines de t l vision n est plus une image plate mais r alis e en images de synth ses Je trouve essentiel que l on se questionne sur les nouveaux rapports engendr s par ce type d image 14 Jacques MORIZOT Illusion trompe l il simulation Universit
44. our moi l int r t des architectures num riques n est pas de se substituer d finitivement au monde Ceci signifierait la mort du corps au m me titre que le junky tue le sien en le substituant par des doses d imaginaire Son attrait r side dans l utilisation que l on fait de son potentiel de transgression du possible Comme je l expliquait auparavant l image de synth se permet d outrepasser notre espace temporel mais elle peut galement d roger notre espace physique Un cube de marbre peut devenir aussi l ger que l air aussi translucide que du verre et si nous le souhaitons il pourrait m me tre liquide voir gazeux Cette transgression devient d autant plus int ressante que l image de synth se simule le r el et donc donne l impression d un univers plausible Et c est justement en ce point qu elles peuvent devenir nocives pour le corps car comme pour le junky il deviendrait alors tentant d abandonner notre corps pour un monde sans limite C est pourquoi leur attrait devrait rester de l ordre de la simulation et non de la substitution Avec BNPJ exe par exemple Jon Rofman nous propose une immersion dans des uvres d artistes Pour dire vrai nous n allons pas voyager dans une repr sentation exacte de ces uvres mais plut t dans une d rive imaginaire de celles ci L exploration ouverte par Rofman d bute dans un labyrinthe enti rement IKB Puis vous finissez par trouver la sortie vous effectuez alors une chute libre qui vous
45. physique entre l image et le corps du visiteur En utilisant le terme d image concr te je fais en partie r f rence la conception de l image dans l Art Concret Ces artistes pr naient une production d images qui ne serait pas 4 une interpr tation du monde mais le r el lui m me Malheureusement je ne peux pas seulement m appuyer sur cette conception pour d finir enti rement ce que j appelle image concr te Pour cela je me r f re l tymologie latine de concret concretus qui signifie pais dru mais qui surtout partir du dix huiti me si cle s accouple d une appartenance au r el Jusque l la diff rence avec le manifeste de l Art Concret reste assez mince mais il ne faut pas oublier que j utilise cette terminologie comme le rapport un type d image et non l image en elle m me Pour faire simple ce qui diff rencie la conception de l Art Concret de image concr te c est le cadre de l image et la relation faite avec le spectateur Van Doesburg d clara Peinture concr te et non abstraite parce que rien n est plus concret plus r el qu une ligne qu une couleur qu une surface3 Hans Arp ajoutera qu il trouve un tableau ou une sculpture n ayant pas eu d objet pour mod le tout aussi concrets qu une feuille ou une pierre L uvre Concrete appartient donc au r el par son refus d une repr sentation quelconque mais ne prend pas en compte l espace o elle op re
46. poss dait une aura tr s trange Il la devait sa volont d tre une simulation de notre monde qu il ne pouvait atteindre pour des raisons techniques le transformant en un monde surr aliste praticable C est surement la pratique de ces mondes qui a d velopp chez moi un int r t pour les pratiques de l espace On peut justement retrouver des similitudes avec le Parkour ou comme pour le jeu vid o l espace est consid r comme un ensemble de formes praticables 34 Ici je fais r f rence la g n ration de jeux vid o int grant une jouabilit en trois 3D et non plus en 2D comme par exemple Space Invaders ou Pac Man 36 Univers de jeux vid o construit pour le d placement de l avatar Banjo Kazooie sur Nintendo 64 Nintendo 64 1998 Nintendo 37 Dans un second temps les jeux vid o ont t importants pour moi travers leurs visuels les formes qu ils engendraient leur insu Les premi res g n rations de consoles de jeux vid o o la 3D fit son apparition poss daient de faibles cartes graphiques Les graphismes taient donc tr s rudimentaires afin que l image ne saccade pas durant l utilisation Un des cas extr me au niveau d un graphisme sommaire serait Star Fox un des premiers jeux en 3D sortie sur la Super Nintendo Ici nous sommes vraiment dans les d buts de la 3D au point ou notre vaisseau spatial est compos de quelques polygones triangulaires et de simples parall l pipedes pour
47. puisse se projeter dans la situation elle ne peut pas tre une image mentale Car selon Morizot lors de la simulation le r el fait irruption contrairement l image mentale qui est une repr sentation et qui donc n op re que dans un rapport purement intellectuel Morizot justifie cette irruption du r el par le fait que l image en mouvement fait cesser la d marcation entre l image et son contexte au sens o nous ne sommes plus face une repr sentation mais t moins d une action en train de se d rouler C est pourquoi je m avancerai dire que m me si le corps 32 Berdaguer amp P jus Nocity vid o 6 2005 33 n est pas pr sent dans le processus de simulation nous le simulons galement travers l exp rience faite ou par l adoption imaginaire du corps de l autre dans sa situation33 Dans la simulation le corps ne poss de pas de mat rialit mais il est quand m me pr sent il se trouve dans l image et s y confronte artificiellement M me si le rapport exerc entre l image de synth se et le spectateur ne peut tre pleinement consid r comme image concr te il adopte un fonctionnement similaire Nous pouvons nous rendre compte de ce rapport avec l volution des cartes g ographiques comme Google Maps La carte traditionnelle avait pour utilit de repr senter un territoire sur lequel nous pouvions nous rep rer gr ce un ensemble de signes qui la constituait Aujourd hui Goog
48. qu images mentales mais aussi en tant qu images concr tes La mat rialisation de l espace et du corps est donc de premi re importance dans leur pratique artistique Je souhaiterais encore aborder un autre exemple d artiste qui d une toute autre mani re active le white cube entant qu image concr te Cet artiste s appelle Michel de Broin Avec son uvre Decolonisation il a r ussi concr tiser un non espace en y pla ant uniquement des images mentales Decolonisation est le titre de l uvre comprenant l espace m me ainsi que trois peintures l huile Decolonisation 1 Decolonisation II Decolonisation III Sur ces toiles sont repr sent es l espace o elles sont expos es Mais le lieu a t modifi ses colonnes de soutien ont t arrach es puis dispos es au sol pour cr er des sortes de sculptures minimalistes M me si l artiste n effectue litt ralement aucunes modifications sur l espace ce n est pas le cas de ses peintures lors que celles ci sont activ es par le spectateur Car ces images sont directement li es l espace dont elles sont la repr sentation virtuelle elles sont ce qu il fut sera ou pourrait tre Une fois ce constat accompli par le visiteur l espace du white cube se transforme en sculpture dans lequel le spectateur est immerg Et donc par ce proc d Michel de Broin concr tise le white cube se l approprie entant qu uvre et en tant 15 qu image concr te
49. repr senter la ville que nous traversons Star Fox demandait un r el effort d imagination mais ne poss dait pas les formes qui m ont marqu dans les jeux vid o C est partir de la g n ration de consoles suivantes que les formes produites ont atteint un statut int ressant Car les l ments du d cor n taient plus simplement des polygones en 3D laiss s bruts Lorsque les concepteurs r alisaient des l ments ils commengaient effectivement par mod liser un polygone plusieurs facettes mais sur lequel ils appliquaient une texture Les images ainsi obtenues engendraient de nouvelles esth tiques et par la simulation du jeu d veloppaient un imaginaire de l espace Imaginez vous entrain d voluer dans un monde synth tique Vous tes dans ce qui pourrait tre un paysage naturel Vous avancez dans cette univers puis vous vous retrouvez dans un champs quadrill de rochers Du moins vous pensez que se sont des rochers cela ressemblerait plus des polygones aux allures de roche De plus toute cette caillasse est identique ce qui ne manquera pas de vous procurer une sensation pour le moins inhabituelle Car je pense que la probabilit de trouver dans la nature ne seraient ce que deux cailloux identiques reste quand m me tr s limit e Alors imaginez un paysage entier de doublons sans oublier que vous n tes m me pas certain de savoir ce qu ils sont Vous avez atterri dans ce paysage mais vous auriez pu tout aussi
50. rte On pourrait alors penser les l ments architecturaux autrement les gravir les utiliser pour nous d placer Je ne vous cache pas qu il faudrait une tr s bonne condition physique pour appliquer cette th orie videmment je ne me suis pas r veill un matin avec cette conception totalement farfelue de l espace Je me suis int ress pendant longtemps un ancien art martial japonais le Ninjutsu Dont la pratique contient un ensemble de techniques regroup es sous le nom de Shoten no Jutsuf Elles consistent en une prise de conscience des l ments environnant et de la mani re de les utiliser pour se d placer Cette conception de l espace a continu prendre forme quand plus tard j ai fait la d couverte du Parkour un sport populaire qui s est d velopp 5 Plane au sens o quand l on se retrouve face une balustrade par exemple on en fera le tour alors que l on pourrait passer par dessus ou par dessous C est comme si cet l ment tait peint sur un mur et que le seul moyen est de le contourner 6 Litt ralement L art de monter vers les cieux au milieu des ann es 90 dans les banlieues parisiennes Ce sport est relativement similaire au Shoten no Jutsu l exception d une l id ologie non plus bas e sur des questions de survie mais plut t sur une conception diff rente de l urbanisme Le principe de base est de ne pas se laisser dicter son parcours par l architecture De toujours avancer peu importe les
51. s est pr sent Le second chapitre Architecture sociale mettait en avant un rapport l espace ph m re o par le biais d une collectivit l imaginaire venait se superposer l espace physique Je conclurai avec ce dernier chapitre sur ce que j appellerai les architectures num riques qui traitent d un rapport l espace par la simulation Dans un premier temps je vais commencer par vous expliquer la relation que nous pouvons avoir avec l image de synth se et ce en quoi elle m int resse particuli rement L image de synth se ou aussi image 3D est une image num rique enti rement cr e l aide de programmes informatiques et plus exactement par une mod lisation 3D Cette cat gorie d image a pour fonction la repr sentation d objets en perspective Elle est mon sens une r volution de l image tout aussi importante que l invention de la perspective dont elle est par ailleurs la descendante Les lois de la perspective ont apport l image l illusion du r el l image de synth se lui a amen le principe de simulation L illusion renvoie une inconsistance qui a sa racine dans l objectivit du ph nom ne mais s alimente dans le d sir d interpr ter Or la simulation ne rel ve justement pas d une hallucination iconique elle renvoie un type de comportement qui poss de sa logique intrins que qui n est autre que celle de l imagination L illusion est une image fixe contrairement l image de synth se qu
52. souhaitait voir l exposition que nous organisions devait aller prendre un repas au restaurant modifiant ainsi le rapport habituel qu il pouvait avoir d une exposition d art Je disais plus haut qu il est impossible de lier l image au contexte depuis le white cube ce qui n est pas tout fait exact On peut effectivement le faire condition de prendre ce non espace comme le support Si celui ci est utilis de mani re faire partie de l uvre en elle m me alors il n y a plus de s paration entre l image et le contexte L uvre espace devient ainsi une image concr te travers laquelle on s immerge lorsque nous rentrons dans le lieu Elle est ce que Michel Foucault appelle une h t rotopie un espace mental tout en tant concret Une image imaginaire qui immerge dans le r el C est ce qui se passe quand Baptiste Debombourg r alise Turbo dans un white cube En modifiant quelque peu cet espace hors temps il le re mat rialise le r int grant ainsi dans notre espace temps Ce qui n est pas le cas d autres pi ces de Debombourg lorsqu il utilise l espace de mani re 12 Sonia Kacem Marjorie Kapelusz et Eric Philippoz 13 Summerlab 2010 organis par le Centre d art de Neuch tel CAN et Marks Blond Project 11 Baptiste Debombourg Turbo Galerie Patricia Dorfmann Paris 2008 12 plus traditionnelle en pla ant quelques uvres sans prendre en consid ration l espace Pour mieux comprendre le rapport qui s
53. t d utopie concr te en basant celle ci sur la raison comme norme transcendantale ce qui n a abouti qu produire un d senchantement de la soci t Pour moi il y a deux causes expliquant l chec de la modernit en tant qu utopie concr te La premi re est d avoir fait table rase sur l imaginaire pensant que seule la raison pouvait apporter un monde id al Les avanc es scientifiques prenant le pas sur ce que fut jadis la religion pour la soci t la technologie devint le fer de lance sur lequel on pla ait une confiance absolue Ce rapport la technique a fini par aboutir une perte du savoir faire et donc assujettir l ouvrier une forme de d pendance vis vis d elle La modernit a produit un crasement de l individu par la technologie car celui ci la subissait Aujourd hui notre rapport quant l utilisation des technologies change nous avons de plus en plus tendance la d construire pour la reconstruire 15 B atrice DURUPT Digraphe y Techno Logie n 68 France Mercure De France 1994 18 dans un autre sens le notre travers elle nous commencons projeter notre propre imaginaire notre propre culture On suit de moins en moins les usages pr pos s le mode d emploi fini souvent dans la poubelle puis l on se jette corps perdu sur la machine en y projetant ce que l on voudrait vraiment d elle Un exemple simple est ce qu il s est pass la DNA o l application Minitel devait
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