La mémoire n`est pas un disque dur
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1. tape no 4 Deux jours plus tard je revois le sujet afin de lui demander de me restituer nouveau un maximum de mots cl s correspondants aux images selon le m me proc d qu l tape n 3 la seule diff rence pr s que le patient dispose cette fois de dix secondes de plus pour la r cup ration qui lui permettent ainsi de se mettre en conditions et activer ce processus Aucun indice n est fourni Avant d tablir ce protocole final des pr tests ont t effectu s sur mes voisins afin de mieux adapter le temps mis disposition lors de la r cup ration et valuer les erreurs commises J avais par exemple h sit remplacer l image de mannequin masculin par une femme afin qu elle marque plus les hommes Cette id e n a finalement pas t retenue cause de la difficult de l analyse des r sultats Images consid r es comme tant marquantes Bulletin de la Soci t des Enseignants Neuch telois de Sciences n 41 Janvier 2012 Sc cognitives Liste des images selon l ordre montr aux sujets manteau concert vinyle escalier campagne sida enfant en larmes patins mannequin arbre requin vache feu d artifice fun railles balayette publicit euromillions dominos Les images en rouge repr sentent les images marquantes R sultats et discussions Suite la r alisation et l analyse d un test visant valuer le lien entre le d2. SCHACTER Daniel L la recherche de la m moire DeBoeck Universit Paris 1999 P riodiques La Recherche Sp cial m moire n 432 juillet ao t 2009 Science amp Vie Hors s rie L empire cach de nos motions n 232 septembre 2005 Les Grands Dossiers Sciences Humaines Psychologie l esprit d voil n 7 juin juillet ao t 2007 Sites internet http code couleur com consult le 14 janvier 2011 auteur inconnu Bulletin de la Soci t des Enseignants Neuch telois de Sciences n 41 Janvier 2012 Sc cognitives Iconographie http www bbc co uk theoneshow getinvolved stroop_test shtml consult le 2 janvier 2011 auteur inconnu http www etud iro umontreal ca rivestfr wordpress 2008 09 16 le systeme hippocampique consult le 14 janvier 2011 Auteur Fran ois Rivest http sopabrasiguaia blogspot com 2007 06 17_archive html consult le 27 janvier 2011 Entretiens OCHSNER Fran ois neurologue la Chaux de Fonds le 3 juillet les 14 et 27 ao t et le 13 novembre 2010 BOILLAT Philippe enseignant au Lyc e Blaise Cendrars le 9 novembre 2010 Publicistes de Zebulon Communications La Chaux de Fonds le 17 novembre 2010 2011 SENS amp L auteure 14
3. influence de ce facteur avait t propos Le protocole aurait consist montrer seize images motionnellement neutres certaines dominance chaude et d autres dominance froide J ai ainsi rencontr M Boillat afin qu il me conseille lors du choix des images ainsi que le Dr Ochsner Cependant cette id e de test possible a t rel gu e au profit d un autre test valuant lui aussi un facteur influen ant la m morisation la congruence des mots entre leur couleur d criture et leur couleur d vocation Deuxi me exp rience Dans une deuxi me exp rience J ai cherch d terminer un lien possible entre la m morisation d un mot en fonction de son association une couleur Ainsi lors de ce test en demandant une personne de m moriser une grille de mots en couleur certains ayant la bonne association couleur voqu e couleur crite congruence et certains tant crits dans une couleur autre que celle qu ils voquent incongruence on devrait constater si un lien de corr lation existe 1 Qu un mot est mieux m moris s il y a congruence entre sa couleur d criture et sa couleur voqu e 2 Qu en fonction de l ge et du sexe cette diff rence d aptitude m morielle est plus ou moins marqu e Mat riel et m thode L exp rience de Stroop ou test d attention s lective 1935 r alis e par John Ridley Stroop consiste faire identifier aux sujets la couleur d un mot
4. 55 ans Ainsi les tranches d ge sont plus serr es que lors du test pr c dent pour permettre une meilleure comparaison entre deux classes d ge J ai aussi augment le nombre de patients participant ce test pour accro tre la fiabilit des r sultats et ainsi mieux v rifier mes hypoth ses ou non Afin de rassembler efficacement les quarante adolescents je me suis adress un enseignant de l Ecole secondaire des Forges M Moine qui a accept de m accueillir dans deux de ses classes de 7 ann e maturit afin que je puisse faire passer mes tests ses l ves Quant aux adultes ils ont t trouv s individuellement mais malheureusement en nombre insuffisant ce que J avais esp r peut tre par manque de disponibilit ou de volont Le nombre a donc d tre r duit vingt pour ce groupe D roulement du test Cette fois aussi le sujet est conscient qu il s agit d un test de m moire il ne se doute cependant pas de mon objectif Le test est expliqu par tapes et la fin de chacune d entre elles la feuille utilis e est retourn e puis ramass e Afin de trouver un maximum de personnes acceptant de faire mon test je me permets cette fois ci de faire passer le test plusieurs personnes au m me moment en leur demandant toutefois de le faire dans le silence s rieusement et sans copiage tape n 1 Le sujet retourne la premi re feuille contenant la grille avec les mots crits
5. elles repr sentent pourraient nous faire ressentir des motions plus ou moins vives et influencer la m morisation des images les contenant Des diff rences de m morisation d une image selon le mouvement qu elle contient n existeraient pas et ce lors des deux rappels Suite cette exp rience et son analyse j ai constat que sur les seize images choisies plusieurs taient des affiches publicitaires J ai entrepris de rencontrer deux professionnels 9 Bulletin de la Soci t des Enseignants Neuch telois de Sciences n 41 Janvier 2012 Sc cognitives afin qu ils m en disent plus sur les l ments utilis s pour la r alisation d une publicit Je dois avouer que Je partais avec une id e bien pr cise en t te et je croyais qu elle avait pour but de marquer un public pour qu il se souvienne de cette image et ensuite ach te le produit dont 1l est question Cependant selon les publicistes la publicit a pour seul et unique but de vendre et pas forc ment de marquer celui qui la regarde Pour ce qui est des l ments utilis s ils d pendent uniquement du contexte et du produit qui est doit tre vendu Il n y a pas de couleurs plus utilis es que d autres elles doivent correspondre au produit et donner envie au public de l acheter Ayant aussi constat que les images dominance chaude taient davantage retenues que les images connotation plut t froide un second test valuant l
6. en couleur Il est pri de les regarder attentivement Il dispose pour cela de trente secondes puis il la retourne nouveau et elle est r cup r e tape n 2 Chaque patient est ensuite pri de retourner la grille de mots cach s d j utilis e lors du pr c dent test Il essaie de retrouver un maximum de mots dans la grille en cinq minutes que je chronom tre Lorsque le temps est coul la feuille est ramass e tape n 3 Elle consiste me restituer un maximum de mots de la premi re grille que le sujet crit sur une feuille annexe munie du bon nombre de lignes Il est pri de m crire les noms qu il a vus et ce peu importe leur couleur Aucun indice n est fourmi et cette tape est effectu e en une minute trente Apr s que les tests visant d terminer un lien entre la m morisation d un mot en fonction de son association d une couleur aient t r alis s 1l a t constat que En accord avec l hypoth se de d part les mots tant crits de la couleur qui leur est associ e congruents sont nettement mieux retenus avec 21 de diff rence que les mots tant crits d une couleur qui ne leur correspond pas incongruents Une diff rence de m morisation des mots selon leur congruence avec une couleur existerait entre les adolescents et les adultes Ce sont ces derniers qui les retiendraient davantage avec 8 de plus D apr s les r sultats obtenus par les deux sexes les homme
7. et d une h ro ne d c dant du VIH La tristesse est repr sent e par un enfant en larmes et un enterrement La joie est induite par un concert et un feu d artifice La surprise ou une autre motion est repr sent e par un mannequin et une affiche publicitaire pour un jeu de loterie Chaque page A4 ne contient qu une image agrandie pour permettre la bonne visualisation de celle ci Leur ordre est ensuite choisi al atoirement Je veille cependant ce qu il n y ait jamais plus de deux images marquantes d affil e et qu elles n voquent pas la m me motion Population de sujets normaux choisis Pour r aliser ce test je recrute trente sujets dit normaux cela signifiant qu ils ne souffrent pas de graves maladies ou de troubles importants de la m moire Je les classe dans trois cat gories d ge diff rentes La premi re est constitu e d adolescents de 12 20 ans La deuxi me regroupe des adultes de 20 60 ans et enfin la troisi me r unit des personnes de plus de 60 ans Les tranches d ge sont tr s larges pour maximiser mes chances de trouver tous les sujets dont j ai besoin m me si elles ne permettent pas une analyse fine des diff rences de m morisation entre les classes d ge Le nombre d hommes et de femmes doit tre quivalent pour une meilleure comparaison lors de l analyse des r sultats Dans chaque cat gorie des groupes dits socioprofessionnels sont distingu s afin d obte
8. l agrandissement de celles ci certaines ayant peut tre d stabilis le sujet par leurs proportions J en viens maintenant au protocole du deuxi me test Le choix de l activit d interf rence qui tait une grille de mots cach s serait diff rent En effet la restitution des mots souhait s se sont ajout quelques mots invent s Je pense qu il aurait t plus judicieux de choisir une autre activit ne faisant pas appel des mots afin d viter toute confusion Perspectives S 1l tait donc possible de r aliser nouveau des tests visant valuer diff rents aspects de la m moire les quelques changements expliqu s ci dessus seraient prendre en compte pour permettre une analyse plus d taill e Il aurait galement t int ressant de pouvoir tester et d en apprendre plus sur d autres facteurs pouvant influencer le processus de m morisation d approfondir par exemple le lien des couleurs avec notre m moire ou de certains facteurs de notre vie quotidienne dont on ne se doute pas Bibliographie Ouvrages GARIBAL Gilbert Emotions mode d emploi Editions Dangles Saint Jean de Braye 2001 LESTIENNE R my Miroirs et tiroirs de l me CNRS Editions Paris 2008 LIEURY Alain Psychologie de la m moire Dunod Paris 2005 NACCACHE Lionel Le Nouvel Inconscient Editions Odile Jacob sciences Paris 2006 PETIT Laurent La m moire Presses Universitaires de France collection Que sais je 2006
9. le neuropsychologue E Tulving 1972 elles seraient embo t es les unes dans les autres c est dire que la m moire pisodique reposerait sur la m moire s mantique elle m me bas e sur la m moire perceptive qui reposerait sur la m moire proc durale Cette th orie actuelle est de plus en plus utilis e mais elle ne fait pas encore l unanimit et d autres formes d organisation de la m moire long terme ont t propos es voir La Recherche n 432 p 49 Voyons plus pr cis ment ce que recouvre chacun de ces types de m moire in La Recherche n 432 Hors s rie juillet ao t 2009 La m moire pisodique Elle garde les v nements que l individu a v cus personnellement ainsi que leur contexte date motions La m moire s mantique Elle permet le stockage d informations de connaissances g n rales sur le monde et sur soi Elle conserve galement tout ce qui se rapporte au langage La m moire perceptive Elle conserve les informations apport es par les sens la forme des objets leur texture leur odeur Cette forme de m morisation se fait de mani re inconsciente de la part de l individu La m moire proc durale Elle se charge de garder les gestes qui deviennent automatiques au fil du temps comme par exemple marcher conduire lacer ses chaussures etc Cette forme de m moire est celle qui constitue nos habitudes et nos gestes les plus simples de la vie quotidienne On
10. moire long terme l intervention de la dopamine est n cessaire Lorsqu une information est jug e importante l hippocampe met un signal vers laire tegmentale ventrale o est stock e la dopamine qui va tre lib r e en abondance et ainsi va renforcer l efficacit de transmission de l influx nerveux dans les contacts synaptiques de l hippocampe in La Recherche n 432 Le stress qui lib re l adr naline nous serait donc b n fique dans notre apprentissage par exemple s il reste mod r comme le montre la figure 2 Cependant ce syst me a ses limites et une s cr tion excessive de ces hormones peut endommager le fonctionnement de l hippocampe et causer certains troubles voir Troubles tant li s la m moire motionnelle ci dessous Bulletin de la Soci t des Enseignants Neuch telois de Sciences n 41 Janvier 2012 Sc cognitives Optimum Efficience de la Augmentation m morisation du niveau motionne Augmentation de la motivation Elev e Faible 1 Intensit de la motivation OU de l motion 5 fig 2 Intensit de la motivation ou de l motion Lieury Alain Psychologie de la m moire 2005 Anatomie A l aide de d finitions tir es de La Recherche n 432 p 58 les deux structures principales intervenant dans le fonctionnement de la m moire motionnelle l amygdale et l hippocampe sont ici bri vement situ es Nous poss dons deux amygdales droite et gauch
11. sans pour autant lire le mot lui m me Une feuille de notation sp cialement adapt e pour ce test permet ensuite de noter les r sultats du patient Ainsi on a d couvert que le temps d identification de la couleur tait plus longue lorsque le mot tait incongruent mot bleu crit en rouge que lorsque le mot tait congruent le mot rouge crit en rouge figure 5 Inspir de ce protocole et donc faisant aussi appel la m moire visuelle mon test consiste ce que le sujet regarde une grille o sont dispos s vingt mots choisis selon les crit res ci dessous la moiti tant crits de la couleur qu ils voquent congruents et dix autres l tant d une autre couleur non associ e incongruents Le patient est ensuite pri de r soudre la grille de mots cach s d j utilis e dans le test pr c dent cette fois aussi comme moment d interf rence Apr s cette tape il est pri de me restituer un maximum de mots de la premi re grille et ainsi ce test me permettra d tablir ou non une corr lation entre l association d un mot une couleur et son aptitude tre m moris Cependant contrairement mon premier test une seconde restitution des mots deux jours plus tard ne sera pas faite et donc la m moire plus long terme ne sera pas prise en compte dans les analyses 10 Bulletin de la Soci t des Enseignants Neuch telois de Sciences n 41 Janvier 2012 Sc cognitives BLUE RED YE
12. Bulletin de la Soci t des Enseignants Neuch telois de Sciences n 41 Janvier 2012 Sc cognitives La m moire n est pas un disque dur Etude des facteurs influen ant le processus de m morisation Travail de maturit r alis au Lyc e Blaise Cendras de La Chaux de Fonds sous la direction de M Christophe Biotto St phanie Reis da Silva Avant propos La m moire est un sujet qui a fascin et qui continue encore aujourd hui soulever de nombreuses questions J ai donc entrepris dans le cadre de mon travail de maturit d approfondir mes connaissances un peu vagues sur le sujet en utilisant le temps mis ma disposition Pourquoi est ce que je me souviens parfaitement du moment o J ai rencontr un tre devenu cher et peine de ce que J ai fait il y a trois jours Pourquoi est ce que je ne m morise pas tous les v nements de la m me mani re C est par le biais de ces questions la mani re de la madeleine de Proust que mon choix s est port sur le lien entre la m moire et les motions sujet qui m a tenu c ur durant ces derniers mois Je voulais aussi que ce travail comporte une partie exp rimentale o je pourrais tester pratiquement mes hypoth ses avec des humains et hors d un laboratoire Ce travail se situe donc dans le domaine de la neuropsychologie qui m int resse tout particuli rement et qui me suivra peut tre dans la suite de mes tudes R sum Ce travail s articule
13. LLOW ORANGE GREEN BLUE PURPLE RED PURPLE YELLOW RED BLUE ORANGE BLUE YELLOW RED RED GREEN ORANGE BLUE PURPLE YELLOW BLUE ORANGE fig 5 Test de Stroop tir du site www bbc co uk consult le 2 jan 2011 Choix des mots utilis s lors du test Vingt mots sont choisis selon leur capacit tre le plus motionnellement neutres possibles m me s 1l est entendu qu il s av re toujours difficile d affirmer que tel ou tel mot n ait pas une connotation motionnelle pour un sujet donn Ces mots sont ensuite choisis selon leur aptitude voquer une couleur dominante qui soit comprise dans les quatre couleurs que J ai s lectionn es c est dire le rouge le bleu le vert et le jaune Par exemple le mot citron est choisi car il voque la plupart du temps la couleur jaune Le nombre de lettres des vingt mots doit tre compris entre quatre et sept pour permettre une certaine similarit dans la longueur d un vocable et ainsi ne pas avoir une influence sur le processus de m morisation La moiti des mots sont donc crits dans la couleur congruente et les dix autres avec des couleurs incongruentes Choix des couleurs utilis es Quatre couleurs ont t d finies tant dans le choix des mots que pour leur criture le bleu le jaune le vert et le rouge J carte le noir qui n est pas consid r comme une couleur et garde plut t des couleurs primaires basiques qui ne sont pas n es de m la
14. autour de deux exp riences li es la m moire visuelle La premi re visait d terminer une possible corr lation entre le degr motionnel d une image et son aptitude tre m moris e en fonction de diff rentes classes d ge et du sexe des individus L chantillonnage tait de trente personnes La seconde cherchait v rifier l hypoth se selon laquelle l association d un mot la couleur qu il voque augmenterait son aptitude tre m moris Cette derni re hypoth se a t aussi tudi e selon l ge et le sexe des sujets Soixante personnes ont particip cette exp rience Il a t constat que les images consid r es comme marquantes sont sensiblement davantage retenues que les images neutres et ce tant pour les deux sexes que pour les diff rentes cat gories d ge Chacun serait donc plus susceptible de garder en m moire un nombre sup rieur d images marquantes Il a galement t not que la congruence d un mot la couleur qu il voque augmenterait sensiblement son aptitude tre m moris La m moire motionnelle Formes de m moire et motions Avant toute chose 1l est essentiel de d finir la m moire et plus particuli rement la m moire motionnelle afin de mieux comprendre cette facult et poser une base solide pour la compr hension de ce travail Cette version du travail a t tablie par Claude Wannenmacher L int gralit du travail peut
15. borer cette exp rience je me suis inspir e de tests ayant d j t r alis s comme le Test des 5 Mots T5M par B Croisile J L Astier et C Beaumont en 2007 mais aussi notamment et en particulier de celui de Sylvie Berthoz chercheuse l Institut Mutualiste Montsouris r alis Orsay 1990 Tout comme mon test 1l est compos d une banque d images cr e sp cialement pour induire des motions On montrait ces images aux patients choisies en fonction de leur profil ge sexe et m me de leur pays car une personne 6 Bulletin de la Soci t des Enseignants Neuch telois de Sciences n 41 Janvier 2012 Sc cognitives domicili e en Am rique ressentira probablement du plaisir voir un hamburger ce que ne fera pas forc ment une personne domicili e en Europe Le but tait d analyser quelles structures c r brales taient activ es par IRMf Imagerie par R sonance Magn tique fonctionnelle ce qui ne sera pas le but ici J ai donc labor un test similaire celui ci avec l aide pr cieuse du Dr Ochsner neurologue la Chaux de Fonds J ai choisi de faire en sorte que mon exp rience utilise en particulier un type de m moire la m moire visuelle Mon test consiste montrer seize images le sujet tant pri de les regarder attentivement l une apr s l autre Elles sont ensuite retourn es et le sujet doit essayer de r soudre une grille de mots cach s ceci dans le seul but de le d
16. e de la taille d une cerise ou d une amande plac es dans le cerveau et plus pr cis ment dans chaque lobe temporal m dian juste devant les hippocampes correspondants L hippocampe est situ sur la face interne du lobe temporal de chaque h misph re proximit de l amygdale figure 4 D x i Dm D s JA IA Amygdale recouverte par le cortex 0 7X E recouvert par le cortex Tronc c r bral et cervelet retir s et cerveau en position l g rement pivot e fig 4 Repr sentation de l amygdale et de l hippocampe Troubles tant li s la m moire motionnelle Pour certaines personnes la peur d un v nement persiste encore et encore et provoque des r actions tr s fortes lorsqu un v nement de pr s ou de loin avec celui ci se produit Pour reprendre un exemple bien connu c est notamment le cas d anciens combattants de guerre comme le Vi tnam qui ont toujours le r flexe de se cacher lorsqu ils entendent un bruit d avion croyant que cela peut tre un bombardement Ils gardent ce r flexe sans pour autant se souvenir de la sc ne de bombardement r ellement v cue Ce ph nom ne est une maladie bien connue sous le nom d tat de stress post traumatique ESPT Elle survient g n ralement apr s un v nement violent ou traumatique comme un viol un attentat des combats etc L ESPT est d une alt ration de la m moire pisodique qui rappelons le nous permet de t
17. egr motionnel d une image et son aptitude tre m moris e 1l a t constat que Conform ment l hypoth se de d part le degr motionnel de l image joue un r le dans le processus de m morisation de celle ci et ainsi les images consid r es comme marquantes sont davantage restitu es que les images neutres d environ 13 et ce tant lors du rappel M1 que M2 Les femmes restituent un nombre sup rieur d images marquantes par rapport aux hommes tant lors du premier comme du second rappel Contrairement ma premi re id e il n y aurait pas de diff rences significatives de m morisation l gard d une image marquante Ainsi quel que soit notre ge nous serions tous plus susceptibles de m moriser une image qui nous marque plut t qu une image motionnellement neutre Le nombre total d images retenues est plus faible chez la cat gorie C 60 ans et plus que chez les autres cat gories r sultats que je justifie en partie par le vieillissement de notre corps et donc de ses fonctions dont la m moire Il n existerait pas de diff rences significatives de m morisation entre les deux cat gories socioprofessionnelles choisies Etudes et Apprentissage Les images dont la couleur dominante est chaude seraient davantage retenues que les images dominance froide et ce tant lors du rappel M1 que M2 constat que j explique par la signification des couleurs qui selon ce qu
18. ense Extr me motionnelle 64 LA RECHERCHE UILLET AO T 2009 N 432 fig 4 Le cerveau en tat de stress La Recherche n 432 juillet ao t 2009 p 64 Ainsi cet accroissement provoque galement des r ponses motionnelles inadapt es et correspond aussi une perturbation hormonale notamment une lib ration accrue d hormones du stress comme le cortisol On observe galement une alt ration du fonctionnement de l hippocampe la disparition de neurones et une perte de plasticit synaptique Il existe des th rapies afin d essayer d att nuer cette pathologie mais de nombreuses quipes cherchent un moyen plus efficace et veulent essayer d effacer un souvenir traumatique Val rie Doy re chercheuse au CNRS a en 2008 r ussi effacer les souvenirs de rats ce qui pourrait tre une perspective encourageante pour la cure de l ESPT Partie exp rimentale Premi re exp rience Mon but tait de mettre au point une exp rience visant tester le lien entre les motions et la m morisation d un v nement l aide d images contenu plus ou moins motionnel qu un panel choisi de personnes devra m moriser Les hypoth ses sont qu il existerait 1 Une corr lation entre le degr motionnel de l image et son aptitude tre m moris e 2 Des diff rences de m morisation l gard d une image marquante entre les diff rentes classes d ge et entre les sexes Pour la
19. ent pr c dent 2 Le patient avec une l sion de l amygdale se souvient parfaitement de ce qui s tait pass durant l pisode de conditionnement pr c dent mais ne pr sente aucun signe de conditionnement 3 Quant au patient ayant l hippocampe et l amygdale l s e il ne se souvient ni de l pisode de conditionnement n1 ne pr sente aucun effet de conditionnement Ces r sultats nous montrent clairement l importance de l amygdale et de l hippocampe qui agissent ind pendamment pour former ensuite notre m moire motionnelle Le m canisme 3 Bulletin de la Soci t des Enseignants Neuch telois de Sciences n 41 Janvier 2012 Sc cognitives qui la compose est expliqu ci dessous l aide de l ouvrage Miroirs et tiroirs de l me de R my Lestienne 2008 Pour qu une information nous parvienne depuis l ext rieur 1l existe deux voies dans le processus de la m morisation d une motion donc dans l analyse des stimulations ext rieures par l amygdale la voie lente et la voie rapide ou aussi appel es respectivement voie haute et voie basse Dans la voie rapide ou la voie basse ce sont les motions spontan es et les r flexes de d fense qui sont assur s En somme dans cette voie nos motions ne sont tri es que tr s grossi rement l inverse de la voie haute o la r ponse au stimulus sera ainsi plus adapt e La r action de l individu se fera donc de mani re inco
20. ir e du site http www etud iro umontreal ca rivestfr wordpress 2008 09 16 le systeme hippocampique consult le 14 janvier 2011 5 Bulletin de la Soci t des Enseignants Neuch telois de Sciences n 41 Janvier 2012 Sc cognitives nous souvenir des v nements v cus On constate une hypermn sie de l v nement source du trauma contre une diminution de la m moire concernant le contexte dans lequel s est produit cet v nement qui peut m me aller jusqu l amn sie ce qui fait que l on garde en m moire un v nement traumatisant mais pas ou peu son contexte L individu revivra ensuite cet v nement sit t qu un stimulus y tant li surviendra figure 4 En 2002 Barry Layton et Robert Krikorian neuropsychiatres ont sugg r que l ESPT soit li l activit de l amygdale et de l hippocampe Car si un accroissement du stress peut nous tre b n fique lors du processus de m morisation un accroissement immod r fait que l amygdale inhibe l activit de l hippocampe et ainsi d contextualise un v nement traumatisant Activit ms Hippocampe et consolidation mm Amyagdale bass js tat de stress post traumatique Hypermn sie de l v nement traumatique p D Elya as AAi ER TS de l hippocampe par l amygdale Fe de Phi ppocampe par l amygdal Amn sie du contexte p ritraumatique man _ Intensit Faible mod r e Int
21. istraire ou plut t de faire en sorte qu il ne repense pas aux images vues et ainsi ne se les r p te pas afin de les m moriser Ce moment est nomm par les neurologues comme tant le moment d interf rence CROISILE ASTIER BEAUMONT 2007 Apr s cette tape il est pri d essayer de me restituer un maximum d images qu il a vu la premi re fois cette partie constitue donc le rappel diff r que j abr ge M1 et qui correspond une m morisation que je qualifierais de moyen terme Cette derni re op ration de restitution est r p t e 72 h plus tard afin d valuer cette fois la m moire plus long terme lors de ce second rappel que je nommerai M2 La r cup ration est dite volontaire et aucun indi age n est fourni au sujet S lection des images utilis es lors du test Seize images ont t s lectionn es voir ci apr s en collaboration avec le Dr Ochsner dont la moiti sont des images consid r es comme tant motionnellement neutres et les huit autres comme tant marquantes J ai ensuite distingu dans les huit images marquantes les motions que je voulais induire en montrant ces images aux sujets Elles se divisent elles aussi en deux cat gories l une dans laquelle les motions voqu es seraient positives et une autre o les motions seraient plut t connotation n gative Chaque motion est ainsi voqu e l aide de deux images La peur est voqu e par l image d un requin
22. la m fiance etc Nombre de sp cialistes dont en particulier Paul Ekman 1972 s accordent pour d finir six motions principales la peur le d go t la col re la Joie la tristesse et la surprise Pour Ekman une motion est d sign e comme principale s1 Elle s exprime par des changements physiologiques propres Elle appara t spontan ment et est de courte dur e Elle est associ e des v nements d clencheurs universels Elle entra ne des images des pens es ou des sensations sp cifiques chez l individu Elle est pr sente chez des Primates autres que l humain Il faut cependant diff rencier les motions spontan es des sentiments qui sont eux le r sultat apr s la prise de conscience des premi res et enfin ne pas les confondre non plus avec les passions qui sont une sorte d exag ration des sentiments LESTIENNE 2008 Elles se diff rencient donc sur leur dur e qui peut aller d une fraction de seconde pour une motion une humeur qui peut durer plusieurs jours selon Paul Ekman MONNIER Emmanuel 2005 in Science et Vie n 232 Les sp cialistes s accordent pour dire qu il y a une motion primitive c est dire celle partir de laquelle d couleraient les autres Ce serait la peur qui est beaucoup utilis e dans les exp riences n cessaires la compr hension de la m moire de l affect l inverse d autres motions dites positives beaucoup plus difficiles te
23. nges sauf le vert La couleur bleue sera donc utilis e la fois pour l vocation de cinq mots et pour l criture de cinq mots Disposition des mots dans la grille Pour la meilleure disposition possible les crit res suivants ont t pris en compte Les mots doivent tre assez grands et bien lisibles je les ai donc plac s dans une grande grille 4x5 au centre d une feuille A4 Les couleurs utilis es pour l criture des mots doivent tre bien visibles et ne pas laisser de doutes quant leur d nomination Deux mots voquant la m me couleur ne peuvent tre c t ou l un au dessus de l autre Il ne faut pas que deux mots crits de la m me couleur soient voisins tant horizontalement que verticalement 11 Bulletin de la Soci t des Enseignants Neuch telois de Sciences n 41 Janvier 2012 Sc cognitives Les couleurs que ce soit dans l vocation ou l criture d un mot doivent tre r parties de la mani re la plus homog ne possible dans la grille c est dire qu il y ait par exemple du rouge au moins une fois par ligne et par colonne Population de sujets normaux choisis Pour ce test je souhaite recruter quatre vingts sujets normaux le terme normal est d fini au chapitre 4 1 n ayant pas d j fait le test pr c dent Je les s pare en deux cat gories selon leur ge L un regroupe des adolescents de 12 20 ans l autre des adultes compris entre 40 et
24. nir pour ce test un groupe h t rog ne m langeant diverses professions Bulletin de la Soci t des Enseignants Neuch telois de Sciences n 41 Janvier 2012 Sc cognitives D roulement du test Le sujet est conscient qu il s agit d un test de m moire mais il n est cependant pas mis au courant du lien avec les motions ni du d roulement complet du test qui est expliqu par tapes afin de ne pas trahir l utilit de la grille de mots cach s par exemple tape no 1 Chaque sujet est pris individuellement dans un lieu o il y a le moins de bruits possibles susceptibles de le perturber Ce test n cessite ma contribution je me place face au sujet et lui montre les seize images l une apr s l autre raison de cinq secondes par image afin que chacune ait les m mes possibilit s d tre retenue Lorsqu il les a toutes visualis es elles sont retourn es et r cup r es tape no 2 Le sujet est pri de r soudre une grille de mots cach s ou du moins d essayer de retrouver un maximum de mots dans la grille Il dispose pour cela de cinq minutes que je chronom tre Lorsque le temps est coul le sujet me rend la feuille Etape no 3 Elle consiste me restituer un maximum de mots cl s d finissant chacun une image Le patient est pri de les crire sur une feuille annexe contenant le nombre exact de lignes n cessaires Il dispose pour cela d une minute trente et aucun indice n est fourni
25. nsciente Ici il y a projection directe de l information perceptive auditive visuelle qui passe du thalamus l amygdale Par la voie lente ou la voie haute ce sont cette fois les sentiments les motions plus labor es les r ponses r fl chies une situation donn e qui sont assur s Avec ce circuit l information perceptive passe du thalamus au cortex primaire puis secondaire vers l amygdale voir figure 1 CORTEX SENSORIEL aa S Voie Haute Voie basse THALAMUS STIMULUS REPONSES EMOTIONNEL EMOTIONNELLES fig 1 Analyse des stimulations ext rieures en deux temps Lestienne R my Miroirs et tiroirs de l me 2008 p 100 En somme l amygdale permet l analyse d une information et juge ainsi de l intensit de la r ponse fournir soit de l motion exprimer Ainsi un v nement de peu d importance peut tre ignor Ce r le de modulation de l amygdale est li son influence sur la fa on dont les diff rentes hormones affectent la m moire in la Recherche de la M moire 1999 La noradr naline active l amygdale qui contient des r cepteurs sp cifiques Celle ci r agit avec l hippocampe par la voie synaptique c est dire par l interm diaire des neurones et de leurs synapses et ainsi pr pare l hippocampe effectuer une mise en m moire d un v nement et de son contexte Pour que cette information passe ensuite de la m moire court terme la m
26. pourrait donc d finir d une mani re g n rale la m moire comme tant la capacit conserver diverses informations les stocker puis les restituer Il n y a cependant pas de d finition univoque pour la m moire car elle d pendra du domaine auquel on appartient En effet la d finition de la m moire ne sera pas la m me pour un psychologue pour un historien ou un informaticien PETIT 2006 p 5 6 Comment se fait il que je me souvienne mieux de la soir e o j ai rencontr mon petit ami plut t que d une autre soir e Les motions stimuleraient le processus de m morisation bien plus qu un v nement dit banal Qui sont donc les motions Longtemps discrimin es car on les croyait ennemies de la raison et responsables du terrorisme ou des maladies on se rend aujourd hui compte de leur importance et elles font de plus en plus l objet de recherches Longtemps m connues les avanc es technologiques et l int r t grandissant ont permis une meilleure compr hension de leur action et de leur localisation BERTHOZ Alain 2005 in Science et Vie n 232 p 3 Bulletin de la Soci t des Enseignants Neuch telois de Sciences n 41 Janvier 2012 Sc cognitives Une motion c est une r ponse d abord psychologique puis physique suite une situation donn e donc un stimulus ext rieur GARIBAL 2001 Il existe un tr s grand nombre d motions comme l agressivit la fascination l impatience
27. s retiendraient davantage les mots congruents que les femmes avec 7 de diff rence Bilan critique 12 Bulletin de la Soci t des Enseignants Neuch telois de Sciences n 41 Janvier 2012 Sc cognitives Je pense avoir atteint les objectifs que je m tais fix s au d but de ce travail le d roulement des tests approchant de ce que je m tais imagin Ces exp riences m ont aussi permis d am liorer une technique de travail notamment par rapport aux proc d s de mes tests Cependant s il tait possible de refaire mes tests je ne les ferais pas exactement de la m me mani re car durant leur d roulement j ai constat que de petits changements auraient t b n fiques pour de meilleurs r sultats Dans un premier temps il est certain qu un nombre sup rieur de sujets participant mon test aurait permis des moyennes plus repr sentatives surtout lors du premier test Je d plore galement le fait de n avoir pas r ussi r unir les quarante adultes voulus pour le deuxi me test ce qui fait perdre du poids aux comparaisons faites pr c demment Quant au protocole du premier test je dois souligner le fait important que je n ai malheureusement pas pu analyser la m moire court terme la dur e du moment d interf rence tant trop longue d une mauvaise valuation de ma part Il est galement certain que le choix des images est contestable et que j aurais d pr ter plus d attention lors de
28. ster dans leur relation avec la m moire motionnelle LESTIENNE 2008 La m moire dite motionnelle ou affective est donc une forme de stockage d informations qui associe un stimulus qui peut tre un objet une forme un son une motion positive ou n gative Les Grands Dossiers des Sciences Humaines n 7 2007 Longtemps d laiss ce domaine est devenu de plus en plus tudi surtout depuis le milieu du XX si cle et l int r t grandissant est notamment d de nombreuses d couvertes comme celle du syst me limbique par Papez 1937 Fonctionnement de la m moire motionnelle Lors de l exp rience de conditionnement r alis e par Antonio Damasio SCHACTER 1999 le protocole consiste choisir trois patients malades L un souffre d une l sion restreinte de l amygdale un autre d une l sion s lective de l hippocampe et chez le troisi me patient l amygdale et l hippocampe sont tous deux l s s anatomie d crite en Fig 3 On montre aux patients des diapositives color es cependant lorsque la diapositive bleue appara t un bruit retentissant l accompagne On r p te cette op ration plusieurs fois et l on constate que l Le patient avec une l sion de l hippocampe pr sente des signes de conditionnement normaux accroissement du rythme cardiaque ou de la respiration la vue de la diapositive bleue sans pour autant se rappeler ce qui s est pass durant l pisode de conditionnem
29. tre consult e dans les archives du Lyc e Blaise Cendrars ou chez l auteura Bulletin de la Soci t des Enseignants Neuch telois de Sciences n 41 Janvier 2012 Sc cognitives L int r t pour la m moire n est pas une nouveaut bien au contraire La Gr ce Antique s y int ressait d j et cherchait en comprendre le m canisme Des crits du VIII si cle avant J C nous t moignent de cette curiosit et l on d couvre notamment avec le po te H siode que la m moire est d ifi e sous le nom de Mn mosyne amante de Zeus Elle sera aussi tudi e plus tard par Platon et Aristote LIEURY 2005 p 7 8 Il faut comprendre que la m moire est compos e de divers sous syst mes qui regroupent des souvenirs diff rents en somme comme des poup es russes embo t es les unes dans les autres pour former ensuite une m moire dite g n rale LESTIENNE 2008 On distingue pour commencer deux types de m moire La m moire court terme Elle est aussi appel e m moire de travail a une capacit limit e et permet de conserver un petit nombre d informations pendant quelques dizaines de secondes comme par exemple un num ro de t l phone un visage crois dans la rue etc La m moire long terme Elle permet de conserver des informations pendant des jours voire des ann es Elle est subdivis e en quatre formes de m moire diff rentes les m moires pisodique s mantique perceptive et proc durale Selon
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