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dossier pedagogique courts metrages

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1. Villa M dicis Hors les murs en 1999 elle r alise l ann e suivante Une femme pour Souleymane qui sera distingu dans plusieurs festivals En 2004 elle est finaliste du Programme Rolex de mentorat artistique et r alise J ai deux amours pour la s rie Paris la m tisse En 2006 son film Deweneti conna tra une tr s large diffusion nationale et internationale et fera partie des cinq films nomin s aux C sar 2008 du meilleur court m trage 16 DECOUPAGE SEQUENTIEL Vous trouverez la totalit du d coupage s quentiel du film ainsi que tous les textes des chansons sur notre site internet www cinemas 3 org Rubrique Coll ge au cin ma ELEMENTS D ANALYSE Un moyen m trage Un Transport en commun fait la dur e exacte du film tel qu il avait t pens l criture par sa r alisatrice 48 minutes R aliser un moyen m trage est donc un choix artistique d lib r et assum par Dyana Gaye Il n existe pas de d finition juridique ou formelle de ce format de film atypique Difficilement exploitable en salle du fait de sa trop courte dur e pour une s ance commerciale classique et donc peu rentable il est galement difficile diffuser lors des pourtant nombreux et foisonnants festivals de courts m trages m me si ceux ci s ouvrent de plus en plus ce format car sa dur e trop longue cette fois tend d s quilibrer l harmonie des programmes de courts A noter la cr ation en 2003 d un festi
2. 09 37 Plan 91 09 42 Plan 92 09 45 Plan 93 Retour au plan 56 Les militaires contr lent une autre voiture un homme descend Retour au plan 44 Les deux personnages observent ce qui se passe l ext rieur de la voiture Retour au plan 56 L homme de la voiture de devant est emmen plus loin s rement pour un contr le plus pr cis de sa voiture Retour au plan 44 Retour au plan 56 un militaire arm se dirige droit vers la voiture Nous devinons que c est au tour de cette voiture d tre contr l e De l int rieur de la voiture on voit le p re tre interrog par la fen tre Gros plan sur le militaire mais toujours du point de vue de l int rieur de la voiture Le militaire inspecte du regard l int rieur de la voiture et interroge le p re propos de sa voiture gar e sur le bas c t On apprend que rouler en voiture tait trop risqu Gros plan de l ext rieur de la voiture sur le p re On apprend que lui et son fils habitent la ville de Nazareth Le militaire poursuit son interrogatoire En arri re plan l enfant observe la sc ne Le fait d avoir gar la voiture toute la journ e l a rendu suspect il va donc subir une inspection plus pouss Plan large sur le barrage On voit la voiture se diriger sur le c t Retour au point de vue de l enfant Le p re s ex cute Gros plan sur le visage de l enfant Retour au plan 67 Le p re se fait fouiller sous les yeux de l en
3. 1 23 Plan 7 1 30 Plan 8 134 Plan 9 1 38 Plan 10 1 42 Plan 11 1 54 Plan 12 200 Plan 13 02 08 Plan 14 02 25 Plan 15 02 28 Plan 16 02 29 Plan 17 02 30 Plan 18 02 32 Plan 19 02 33 Plan 20 02 37 Plan 21 02 39 Plan 22 02 45 Plan 23 02 47 Plan 24 02 49 Plan 25 03 00 Plan 26 Gros plan sur une plaque d immatriculation verte La voiture d marre Titre du film blanc sur fond noir La m me voiture qui est un taxi s loigne dans la rue Un film de crit en blanc sur fond noir Plan large sur une route On nous indique que nous sommes Jenine en Palestine Deux voitures traversent le champ Puis la cam ra les suit dans un mouvement lat ral Voix d un enfant qu on devine tre dans la voiture Gros plan sur le visage d un homme qu on devine tre le p re Gros plan sur le visage de l enfant qu on entendait dans le plan pr c dent sans voir le personnage L enfant interroge le p re sur la mort de son oncle Retour au plan 5 Explication du p re Retour au plan 6 L enfant creuse la question Retour au plan 5 Plan orient vers le chauffeur de taxi qui apporte lui aussi son explication Retour au plan 6 L enfant exprime toujours son incompr hension La main du p re vient se poser sur sa t te comme pour apaiser l enfant et pour remplacer les mots qui ne trouvent pas d explication L enfant tourne alors la t te sa dro
4. 15 07 Plan 134 15 11 Plan 135 15 15 Plan 136 15 20 Plan 137 15 23 Plan 138 15 35 Plan 139 15 39 Plan 140 15 46 Plan 141 15 49 Plan 142 15 54 Plan 143 1600 Plan 144 1607 Plan 145 1619 Plan 146 16 26 Plan 147 16 32 Plan 148 16 39 Plan 149 1643 Plan 150 1648 Plan 151 17 09 Plan 152 Par s quence Plan plus large sur Ibrahim qui fait demi tour en courant Le p re entre dans le champ il le poursuit Ils sortent du champ Le p re attrape son fils qui lui chappe aussit t Il atteint quasiment la cam ra Sur le premier plan on voit le bras de l enfant qui tient une pierre et menace son p re Au second plan on distingue l homme qui lui demande de se calmer Plan large sur l enfant mena ant Le bras du p re appara t dans le champ Retour au plan 124 Retour au plan 125 Le p re se dirige vers Ibrahim ce qui d clenche le tir du gar on Il rate son p re On ne voit pas o la pierre atterrit mais on le devine au plan suivant Plan large sur une voiture qui passait mais s arr te brusquement Plan large sur le p re et le fils Ibrahim semble avoir peur le p re le rassure La voiture fait demi tour Un homme et sa fille sont dans la voiture Le p re justifie l acte de son fils Plan am ricain sur le p re et l enfant qui se cache derri re lui Retour au plan 130 L homme dans la voiture semble se satisfaire de l explication et s en va sans dire
5. L humour de ce film repose en grande partie sur de nombreux d calages ou d placements L un d entre eux est le contraste entre le s rieux affich par les personnages lorsqu ils op rent alors qu ils sont par exemple en train de jouer une partition en d roulant du papier toilette Un autre de ces d calages tient bien videmment au contre emploi syst matique auxquels sont soumis les diff rents objets qui peuplent les pi ces d un appartement lambda Enfin autre d calage remarquable l importance dramatique conf r e la musique qui ici loin d adoucir les m urs est un outil de destruction et de jouissance On sent bien que les batteurs malgr tout le s rieux apparent de leur entreprise se laissent d border par le d mon de la musique et d passent finalement le temps imparti surpris par le retour du couple dans l appartement La derni re s quence est alors la plus violente des vinyles tant jet s et bris s sur le sol pour marquer une cadence plus d brid e et moins d licate qu un brossage de dents ou un glissement de chaussons sur la moquette 10 PISTES DE TRAVAIL Le Burlesque Ce film est proche de l univers de Jacques Tati grand designer et grand cr ateur d incongruit s sonores parmi les exemples les plus fameux la s quence l usine Arpel dans Mon Oncle o l on voit Hulot somnoler dans les jets de vapeur tandis que la machine fabriquer les tuyaux s emballe hoquette glousse
6. e Quel semble tre l ordre de domination Puisque rien n est dit directement dialogues voix off d un narrateur comment peut on d duire cet ordre de domination les moyens stylistiques et de dialogue 4 Cf Plan n 73 plan n 81 42 La r action des personnages Etudier la r action des personnages Un parall le jeunesse vieillesse semble s tablir la question de la transmission d une culture d une g n ration une autre et des questions g opolitiques qui influent sur le quotidien se posent Pourquoi r agissent ils de cette mani re p re calme enfant r sistant Le p re sait de quoi il retourne il conna t le conflit L enfant r agit comme un enfant face ce qui lui semble tre une injustice il est impulsif et se r volte La troisi me s quence montre cette r volte Comment sensibiliser ses enfants lorsqu on se trouve inclut dans un conflit g opolitique grande chelle Comment leur transmettre une culture quand tout un peuple associ cette culture est en perte de rep res Les passages avec l autoradio esquissent cette probl matique L enfant veut couter des musiques arabes mais il souhaite aussi aller au Mac Donald la fin du film Le th me du mur barrage DSensibiliser les l ves sur l occurrence des murs qui apparaissent dans le film Ils sont r currents dans le film mur film barrage des militaires qui fait obstacle Le point de vue de Penfant un
7. solu pour ces simples passagers d un trajet de taxi Militante du spectateur actif Dyana Gaye propose une fin ouverte comme celle de son pr c dent film d ailleurs dans un lieu ouvert un carrefour un lieu de circulation une grande place de Saint Louis et dans un mouvement de grue qui s l ve au dessus de ses personnages les isolant dans l immensit de la ville C est une fin suspendue dans tous les sens du terme Une com die musicale qui se frotte la r alit s n galaise Encore une fois on retrouve ici la notion centrale de frottement La grue pr c demment cit e et utilis e plusieurs reprises par Dyana Gaye dans la mise en sc ne d Un Transport en commun est un outil de mise en sc ne r current dans ce genre bien particulier qu est la com die musicale cr ant un motif singulier l l vation le filmage en plong e de grandes chor graphies millim tr es et tourn es dans de grands studios hollywoodiens Car la r f rence de Dyana Gaye en mati re de com die musicale est bien la com die musicale classique am ricaine des ann es 1940 50 Fred Astaire et son Tap Danse Gene Kelly dans les films de Donen et Minelli Bien que ses r f rences soient multiples et vari es allant de Guys and Dolls de JL Mankiewicz 1955 Fame A Parker 1980 en passant par Grease R Kleiser 1978 The Blues Brothers J Landis 1979 et bien s r par Jacques Demy Les Demoiselles de Rochefort 1967 La com die
8. au d senchantement Le temps de la com die musicale s acheva avec celui des grands studios tant les moyens mat riels financiers et humains n cessaires au genre taient troitement tributaires de ce mode de production C est un film aux moyens modestes tourn en France en 1967 qui repr senta peut tre la derni re vraie com die musicale au sens le plus pur du terme Les Demoiselle de Rochefort de Jacques Demy La com die musicale passa alors du divertissement onirique des sujets dramatiques avec des films qui ne rel vent plus de la com die mais qui t moignent d une volution int ressante du genre West Side Story Robert Wise 1961 Variation autour de Rom o et Juliette dans les bas fond de New York Que le spectacle commence Bob Fosse 1979 r flexion la Bergman sur la mort de l artiste et Hair Milos Forman 1979 v ritable film culte pour toute une g n ration Dans les ann es 1980 le genre se modernise avec les films doucereux jou s par John Travolta Grease R Kleiser 1978 La Fi vre du samedi soir J Badham 1978 Mais la com die musicale l ancienne continue d veiller la nostalgie comme en t moigne l usage qu en fait Woody Allen dans Tout le monde dit I love you 1996 Genres et mouvements au cin ma Vincent Pinel Ed Larousse 2006 Travelling et frontalit Deux motifs de mise en sc ne sont r currents dans Un Transport en commun Le travelling est typique de la com die music
9. avec les l ves les mani res de transposer le film en spectacle Aspect documentaire Le film a t tourn en d cor naturel avec la complicit des habitants de Dakar Relevez les moments dans le film o on semble d couvrir la r alit de la ville D un point de vue th matique relevez les allusions la vie sociale et politique du pays et de ses relations avec la France le travail les migrations Montage parall le L cart entre champs et contrechamps entre l int rieur et l ext rieur des voitures par exemple est amplifi par le montage parall le entre le parcours de 2 voitures qui se croisent dans une sorte de dialogue intermittent Un suspense est cr par ce type de montage jusqu ce qu il se dissolve dans la r solution finale film e au contraire en plan s quence continu 28 Be Quiet de Sameh Zoabi R alis par L a Chauvet 29 FICHE TECHNIQUE Be Quiet France Palestine 2005 20 min R alisation et sc nario Sameh Zoabi Production M ro Films Paris Image Pierre Befve Montage Gladys Joujou Son Philippe Lecoeur Interpr tation Mahmoud Abu Jazi Alaa Ighbaryah Synopsis Alors qu ils sont en route vers chez eux Nazareth un petit gar on palestinien et son p re sont confront s la tension politique et la r alit militaire environnantes Une atmosph re qui rejaillit sur la relation entre le p re et le fils Le film a t pr sent dans
10. check point et l enfant qui traverse la route Ces gros plans sur les visages sont li s l effet d enfermement dans la voiture Ils permettent souvent aussi de mettre l accent sur les regards p re fils qui accentuent la tension dramatique du film Les plans sont tr s nombreux et particuli rement ces gros plans On peut parfois avoir un plan par seconde pendant une dizaine de secondes ENTRETIEN AVEC LE REALISATEUR Que signifie tre r alisateur palestinien vivant New York et porteur d un passeport isra lien Ce n est pas vident Nous sommes constamment confront s et ce des deux c t s des pr jug s qui avec le temps p sent lourdement aussi bien sur la personne que sur le cr ateur C est un combat de tous les jours que de d passer ses pressions et pi ges Croyez vous que cela vous met plus le coteau sur la gorge en rendant plus pr sente la censure dans votre processus de cr ation La situation s est compliqu e tel point qu on n arrive plus percevoir le sens ais ment Les Palestiniens notamment ceux qui habitent en Isra l et l tranger n arrivent plus comprendre leur identit Avant nous tions un seul peuple qui veut d fendre son identit ses biens son pays et ses droits bafou s etc Aujourd hui nous sommes partag s entre plusieurs identit s et aspirations ceux de l tranger ceux de l int rieur ceux d Isra l etc Cela a impliqu aussi des diff rences
11. cr er un jeu de champs hors champs Ce parti pris de laisser la cam ra fixe rend la sc ne de la poursuite presque comique les acteurs disparaissant du champ pour appara tre plus loin toujours en train de courir le p re ayant du mal attraper son fils LaChe Cettepierre lt Non La profondeur du champ fait que l on voit en premier l enfant tenant une pierre et le p re plus loin Ce passage est symbolique et renvoie un v nement de l histoire palestinienne l Intifada L enfant se r volte l aide d une pierre La cam ra se place quasiment hauteur d enfant Le bras du p re rappelle que l enfant est soumis une autorit bien qu Ibrahim d cide de passer dans une phase de r volte physique Tu n as pas honte La valeur des plans met en avant le bras Ibrahim que l on ne voit pas en entier mettre l accent sur ce qu il est en train de faire menacer son p re avec une pierre Ce proc d permet d accentuer le suspens va t il jeter la pierre sur son p re 39 L enfant passe finalement l acte et jette la pierre sur son p re Il marque une tape de plus dans le changement de comportement d Ibrahim le passage la r volte Nous ne voyons pas la pierre heurter la voiture mais nous le comprenons puisqu elle fait marche arri re aussit t dans un plan large Ce passage renvoie ce qui est voqu ci dessous la tension sous j
12. de Yasser Arafat la cam ra filme le ballon flottant droit vers le passage il est personnalis et rendu mena ant de mani re ironique Les dialogues accentuent cette personnification puisque le garde demande l autorisation de laisser passer le ballon La perte de rep res et l cart g n rationnel Il a t voqu le th me de la transmission et des rep res pour les nouvelles g n rations dans le film de Zoabi Chez Elia Suleiman plusieurs g n rations de personnages sont pr sent es et toutes semblent prises dans un cycle absurde qui repose sur la r p tition Si les plus jeunes semblent vouloir ext rioriser leur violence vers une cible bien pr cise le p re No l les plus vieilles g n rations comme enferm es dans un syst me de pens e illogique s asphyxient entre elles Les tensions quotidiennes de voisinage L encore la diff rence de traitement est nette Zoabi souhaitant mettre le spectateur sous tension il a tendance faire des gros plans sur les visages aux aguets il adopte le point de vue de l enfant pour mettre en exergue l incompr hension que l on peut avoir face la situation Lorsque l enfant jette une pierre sur une voiture 9min 33sdes la tension est palpable et on se demande sur quoi va aboutir cet v nement Le film de Suleiman est construit sur l alternance de petites sayn tes sur les d rangements du quotidien et de l insupportable vie en commun qui pourtant semble suppor
13. de la petite dolly dont les possibilit s d l vation sont modestes trois m tres au maximum la grue vertigineuse des studios hollywoodiens tr s rare sous nos cieux couvrant des trajectoires complexes et grimpant jusqu 18m de hauteur Vocabulaire technique du cin ma Vincent Pinel Ed Nathan 1999 21 ENTRETIEN AVEC BAPTISTE BOUQUIN Compositeur de la musique d Un Transport en commun r alis Paris le 21 juillet 2010 Vous trouverez la retranscription de l int gralit de l entretien sur notre site internet www cinemas93 org pour pouvoir compl ter les coupures du texte signal es par ce symbole Baptiste Bouquin Pour moi l int r t d Un Transport en commun est dans la confrontation des cultures Je trouve que le film porte une vraie modernit m me s il utilise des langages tr s connot s dans le pass un peu pass istes C est dire Les styles de musique que nous avons choisis ne sont pas contemporains Ils sont utilis s comme tels c est dire comme des r f rences des citations Peux tu nous d crire la gen se du film et ta rencontre avec Dyana Ca fait longtemps que l on travaille ensemble avec Dyana Je l ai rencontr e par le Surnatural Orchestra le groupe dans lequel joue Baptiste Bouquin donc par l entourage amical Elle m a demand de faire la musique d un de ses courts m trages J ai deux amours L id e c tait que les musiciens joue
14. de nombreux festivals et a obtenu plusieurs prix Cin fondation au festival de Cannes 2005 3 prix de la Cin fondation Mention sp ciale du jury du festival du court m trage m diterran en de Tanger Mention sp cial du jury du festival de J rusalem Festival du court m trage de Clermont Ferrand 2006 Festival de Sundance 2006 Biographie du r alisateur Sameh Zoabi est un cin aste palestinien n en 1975 qui a grandi Iskal un village palestinien proche de Nazareth en Isra l Il a t dipl m de l universit de Tel Aviv o il a notamment tudi le cin ma et la litt rature anglaise L ann e suivant l obtention de son dipl me il a d croch une bourse de trois ans qui lui a permis d tudier la Columbia University New York o il r side actuellement En f vrier 2005 il a obtenu un Master of Fine Arts de la Columbia s School of the Arts section r alisation Be Quiet est son film de fin d tudes Apr s le succ s de ce premier court il a pr sent un nouveau projet Man Without a Cell Phone dans le programme Open Doors initi par le festival du film de Locarno Dans cet entretien il revient sur sa condition de cin aste partag d une part entre la Palestine et l Isra l d autre part entre l Am rique et l Europe 30 DECOUPAGE SEQUENTIEL Plan par plan SEQUENCE 1 0 Plan 1 039 Plan 2 043 Plan 3 053 Plan 3 0 57 Plan 4 1 12 Plans 1 18 Plan 6
15. de tout le monde Le train arrive joyeusement et s arr te juste temps dans un concert de grincements Int rieur Ext rieur Le d coupage plan par plan de la premi re s quence permet de mettre en valeur la r f rence au film de cambriolage et donc la piraterie ou au gangst risme des musiciens 11 PASSERELLES AVEC D AUTRES FILMS L analyse de s quences de braquage dans les films hollywoodiens peut aider mettre en vidence les conventions g n riques de la mise en sc ne afin d analyser ensuite comment le court m trage su dois les d tourne dans l attente l alternance de plans faisant passer du lieu du crime celui d o on guette le moment propice pour y p n trer dans l action la mise en mouvement du groupe et de la cam ra vers l endroit vis Il est possible de multiplier les exemples tant le genre est efficace et populaire Voici quelques exemples r cents o peuvent s analyser ces passages de la pr paration l action le film Heat de Michael Mann 1995 avec Robert De Niro un sommet du genre Point Break de Kathryn Bigelow 1991 avec Keanu Reeves et Patrick Swayze Inside Man de Spike Lee avec Clive Owen 2006 la saga Ocean s Eleven puis Twelve et Thirteen de Steven Soderbergh qui s inspire d un film de Lewis Milestone L Inconnu de Las Vegas 1960 ou encore le film Reservoir Dogs 1992 premier opus de Quentin Tarantino qui rend hommage aux grands cla
16. ne d adoption La culture est un processus et en ces temps de discours sur l identit nationale on peut s interroger sur qu est ce qu une culture Ne serait ce pas ce que chacun d cide de faire sien ce que chacun adopte comme tant sa culture Quelque part en parlant autant de com die musicale que de r alit africaine Dyana dit que sa culture est autant Jacques Demy que Ousmane Sembene C est ce qu est vraiment le m tissage non pas au sens un peu d grad qu il a aujourd hui mais au sens d tre avec ce qu on conna t ce qu on a appris et ce qu on aime Le film repr sente un alliage de ce que Dyana a choisi comme tant sa culture C est pour cette raison que le film est pour moi une r ponse au discours de Dakar de Sarkozy qui dit qu il faut que les Africains rentrent dans l Histoire Quelle absurdit L Afrique est videmment dans l Histoire car toute culture est un processus historique en lien avec le reste du monde et chaque instant cette Histoire est fabriqu e par des individus qui font des choix et influent sur le collectif sur leur volution culturelle Le film est aussi un hommage rendu aux musiques afro am ricaines toutes issues d Afrique ce qui t moigne bien des influences culturelles et historiques que l Afrique a eues sur le monde entier Dyana fait toujours passer le discours comme a de mani re subtile Mais c est pour a qu il y a cette citation du discours de Da
17. ont plac les voix rapidement pour que les com diens puissent travailler en ayant une id e du rendu final J ai ensuite fait travailler les com diens habitant Paris qui ont enregistr Paris Nous sommes arriv s Dakar avec les bandes de musique j ai donn les disques en arrivant l bas ils ont travaill deux semaines avant qu on enregistre C est tr s court En m me temps ils ont travaill les chor graphies avec Na ma Et simultan ment j ai fait travailler les percussionnistes qui ont rajout de la musique sur la chanson du taxi le morceau Mbokk Mbakh Compagnon de case Une fois que toutes les musiques sont enregistr es avec les voix on peut sur le tournage faire les play back Car nous avons fait le choix de faire du play back int gral il fallait donc tout avoir fait avant le tournage Deuxi me point int ressant pour le son pour rendre la musique cr dible dans l espace dans lequel elle se passe l ing nieur du son a diffus sur une enceinte durant le tournage la musique telle qu elle serait au final pour r cup rer le son de cette musique l dans cet espace l et pouvoir re mixer ce son l avec la musique d enregistrement comme une r verb ration Cela redonne la sensation de la vraie r verb ration du lieu C est a qui va permettre d ancrer au maximum la musique dans la r alit pour ne pas que le film ressemble un clip o la musique ne colle pas forc ment avec les images P
18. p 41 p 42 p 44 p 45 p 47 Approche globale du programme Un programme de courts m trages permet une vari t de formes et de contenus Cette ann e le d fi est de faire voyager ensemble deux films tr s courts et un moyen m trage proche de la forme longue sans y perdre l identit singuli re de chacun de ces trois films Le programme des courts m trages propos pour l ann e 2010 2011 s est construit autour de la th matique du choc des cultures pour compl ter et entrer en r sonance avec les autres films au programme Ce dossier ici pr sent veut faire appara tre des rapprochements et variations entre ces courts et d autres films pouvant compl ter la r flexion inscrits au dispositif Coll ge au cin ma ou non Ces rapprochements concernent aussi bien des th mes abord s que des l ments constitutifs du langage cin matographique Au niveau th matique on pourrait donc s interroger sur les notions de fronti res et territoires Music For One Apartment Transport en commun Be quiet et La Fl che bris e la repr sentation d une culture d une civilisation ou d un groupe social Stella Bashu Be quiet Music For One Apartment Transport en commun et La Fl che bris e de la famille et en particulier du rapport parents enfants ou de filiation Stella Bashu Be quiet Persepolis Transport en commun La notion d appartenance une culture permet aussi de r fl c
19. point de vue na f mais pas innocent pour comprendre la situation gt Pourquoi le cin aste a pris le parti d adopter le point de vue de l enfant Le point de vue de l enfant nous permet aussi nous spectateurs d tre initi s la situation Ce point de vue suscite par son apparente na vet l empathie chez le spectateur Le r alisateur offre un point de vue qui se situe du c t palestinien On peut discuter de ses intentions politiques transparaissent elles dans la mise en sc ne Le son dans le film Quelle fonction prend la musique Il est possible de faire remarquer aux l ves que de mani re tr s globale le film est presque d nu de musique mais que le son qu apporte la radio joue un r le important Le son produit par la radio intervient de deux mani res Les informations qui comme nous l avons pr cis ci dessus permettent de nous donner des l ments du quotidien des Palestiniens et de la tension de tous les jours Le p re allume sa radio dans l espoir de trouver des informations sur ce qui se passe La musique que l enfant r clame et celle que le p re met qui est une musique traditionnelle arabe Cf Supra Analyse de s quence 6 Cf Plan n 12 1 54 du film 7 Cf Plan n 53 5 45 du film 43 ANALYSE D IMAGE Une fois le film visionn le plan qui intervient 0440 du film peut tre analys l aide de plusieurs pistes Quelle est la profondeur d
20. pond des chapelets de saucisses Dans l univers du burlesque un d tournement des objets du quotidien est pratiqu de mani re comparable Music For One La relation aux objets y est toujours sinon onirique au moins d lirante Dans un film intitul The Pawnshop L usurier Charlot ausculte une montre comme s il s agissait d un organe malade d visse son couvercle tape sur les crous qui s parpillent comme une port e de petits cafards Il serait donc judicieux de chercher des illustrations d un burlesque sonore dans les films parlants de Laurel et Hardy ou de Charlie Chaplin Dans The Music Box par exemple un Laurel et Hardy r alis en 1932 la livraison d un piano San Francisco s ach ve par son abatage coups de hache et autant de notes mourantes Dans un style plus actuel une s rie intitul e Flight of The Conchords met en sc ne le quotidien d lirant et musical de musiciens n o z landais immigr s New York Chaque pisode joue de l imaginaire des com dies musicales sur un mode burlesque ou parodique http www watchflightoftheconchords com Proposition d exercice Imaginer les sonorit s d une sc ne ou d un paysage en le d crivant avec un maximum de mots adjectifs li s la musique ou au son comme dans cet exemple Une annonce incompr hensible r sonne dans des hauts parleurs qui semblent faits de cartons mouill s et les rails se mettent chanter au grand soulagement
21. qui influe sur son quotidien d enfant et sa d couverte est progressive L enfant interroge le p re dans un premier temps puis s oppose lui par la parole Ensuite Ibrahim passe de la banquette avant la banquette arri re Nous avons l impression qu il saisit de plus en plus ce qui se passe Mais en m me temps nous sentons son incompr hension na ve Puis dans un deuxi me temps il se r volte Le quotidien des palestiniens en Isra l En second plan de la relation p re fils on peut avoir un t moignage de la vie au quotidien de la population palestinienne et de ses rapports avec les militaires isra liens Les d cors nous apportent des l ments barbel s paysages b tonn s b timents d serts comme le b timent investi par les snipers La premi re s quence relate la peur que peuvent ressentir les habitants qui vivent aux fronti res la cam ra filme des plans rapides l agitation r gne au dehors dans le plan n 40 447 du film le Cf Analyse de s quence ci dessus Cf Analyse d image ci dessous 40 b timent des snipers semble mena ant plan n 40 du b timent qui surplombe le paysage nombreux gros plans sur le visage du p re qui guette inquiet Le r alisateur prend le temps de nous montrer l importance de la radio dans cette situation le p re allume tout de suite son autoradio en esp rant s rement comprendre ce qui se passe Il y a galement la sc ne
22. re de la voiture Plong e sur la route Retour au plan 41 L enfant est toujours tr s interrogateur Retour au plan 43 Retour au plan 41 L enfant comme depuis le d but creuse les questions pour avoir des r ponses concr tes Retour au plan 43 le p re ne r pond pas franchement ses interrogations Retour au plan 41 Retour au plan 43 Retour au plan 41 L enfant ne comprend pas les r gles tablies Retour au plan 43 Le p re rappelle l ordre son fils L ger mouvement de la cam ra vers la droite qui nous laisse d couvrir le barrage militaire Retour au plan 41 La voiture avance progressivement vers le barrage La cam ra adopte le point de vue de l enfant de la voiture vers l ext rieur On voit une voiture faire demi tour Nous revenons un plan de la voiture qui s avance doucement vers le barrage militaire 32 06 23 Plan 58 06 29 Plan 59 06 34 Plan 60 06 36 Plan 61 06 38 Plan 62 06 42 Plan 63 06 48 Plan 64 06 59 Plan 65 07 31 Plan 66 07 44 Plan 67 07 45 Plan 68 07 58 Plan 69 08 09 Plan 70 08 12 Plan 71 08 15 Plan 72 08 18 Plan 73 08 21 Plan 74 08 24 Plan 75 08 28 Plan 76 08 30 Plan 77 08 33 Plan 78 08 36 Plan 79 08 38 Plan 80 08 40 Plan 81 08743 Plan 82 08 47 Plan 83 0848 Plan 84 08 57 Plan 85 09 02 Plan 86 09 07 Plan 87 09 24 Plan 88 09 29 Plan 89 09 32 Plan 90
23. tradition en faisant la lumi re sur de jeunes auteurs devenus aujourd hui galement auteurs confirm s du cin ma fran ais gr ce la sortie en salle de leurs moyens m trages Alain Guiraudie Du soleil pour les gueux et Ce vieux r ve qui bouge en 2001 les Fr res Larrieu La Br che de Roland en 2000 Emmanuel Mouret Prom ne toi donc tout nu en 1999 La sortie en salle d Un transport en commun s inscrit dans cette filiation ce travail de d frichage des auteurs de demain du cin ma fran ais dans le vivier artistique du moyen m trage Le projet de Dyana Gaye tait avant tout de r aliser un film choral Un film o de multiples personnages se croisent se rencontrent sans que l un prenne le pas sur l autre L enjeu est ici celui du frottement Frottement d intimit s presque forc de personnages qui n ont rien voir les uns avec les autres et qui ne se connaissent pas Toute la difficult tait donc de tenir l quation p rilleuse de ne r soudre aucun itin raire individuel tout en construisant un itin raire collectif de Dakar Saint Louis tout en faisant exister r ellement les personnages au del des arch types qu ils repr sentent n anmoins plus ou moins Il y a les deux fran aises en vacances au pays envoy es chez le grand p re Saint Louis apr s avoir trop fait la f te Dakar Binette et Jos phine La femme d affaire tenue par les contradictions de la soci t s n galaise et
24. un mot Retour au plan 131 Le p re r primande physiquement son fils qui s en va Gros plan sur l enfant qui est rentr dans la voiture Son p re entre aussi Retour au plan 134 Retour au plan 135 Le p re ne comprend pas l acte de son fils Retour au plan 134 L enfant a de la ranc ur envers son p re On comprend que le p re a mentit l enfant et que le keffieh appartenait son oncle Retour au plan 13 Le p re est g n L enfant continue ses reproches Le p re regrette d avoir emmen son fils qui n a pas t sage Ibrahim a cess de parler Fin de la discussion Plan sur le paysage vue depuis la voiture Gros plan de c t sur le gar on qui ne dit plus rien On peut entendre les informations la radio Gros plan de c t sur le visage du p re Retour au plan 145 L enfant ne veut pas parler Retour au plan 144 du paysage qui devient un paysage urbain puisque la voiture se dirige vers Nazareth Le p re veut faire plaisir son fils et met de la musique Mais son fils ne parle toujours pas Plan large sur la route la voiture arrive au loin et se rapproche Le p re met une musique arabe Fond noir g n rique Il est possible de d couper le film en trois grandes s quences et un pilogue 1 s quence de 0 jusqu 05 45 du plan 1 jusqu au plan 53 35 e Lieux voiture et au bord d une route Personnages le p re le fils le chauffeur de taxi et un homme ar
25. voiture alors qu il a promis son p re de rester La voiture fait un mouvement lat ral vers la gauche pour suivre les mouvements du gar on Il veut faire pipi Il observe son p re Retour au plan 107 le p re continue son travail Retour au plan 110 Ibrahim est derri re un arbuste Nouveau mouvement lat ral de la voiture vers la droite pour suivre le gar on Il veut rentrer dans la voiture mais elle est ferm e Il teint la radio Mouvement vers la droite il fait le tour de la voiture Gros plan sur le p re qui est dans son champ Tr s loin l arri re plan on aper oit son fils Retour au plan 112 Retour au plan 113 Plan large sur le gar on qui s appr te traverser Des voitures passent et un camion le klaxonne Il s est mis en danger Gros plan sur le visage du p re qui le voit Regard affol L enfant au premier plan il se fait klaxonner par un camion au second plan qui semble tr s imposant L enfant est en danger Gros plan sur l enfant qui s appr te courir Plan large sur le p re qui court travers le champ pour aller vers son fils Plan large sur l enfant qui saute le mur et chappe de peu au danger Le p re court toujours et l appelle Ibrahim s arr te lorsque son p re le dispute 34 1412 Plan 124 1427 Plan 125 1429 Plan 126 1430 Plan 127 14735 Plan 128 1436 Plan 129 1441 Plan 130 1452 Plan 131 1454 Plan 132 1457 Plan 133 EPILOGUE
26. CNDP 2007 DUTY Claude R aliser un premier court m trage Ed Scope 2001 EVRARD Jacky et KERMABON Jacques Une encyclop die du court m trage fran ais Ed Yellow Now 2004 PORCILE Fran ois D fense du court m trage fran ais Ed Cerf 1965 La revue Bref d di e au court m trage Magazine trimestriel publi par l Agence du court m trage Ressources Internet L AGENCE DU COURT METRAGE in http www agencecm com MAISON DU FILM COURT in http www maison du film court org LE PORTAIL DU COURT METRAGE in http www le court com LE PLUS IMPORTANT FESTIVAL DU COURT in http www clermont filmfest com 49 50
27. DOSSIER PEDAGOGIQUE COURTS METRAGES R alis par L a Chauvet Xavier Grizon Sarah G not et Chiara Dacco Music for One Apartment et 6 Drummers de O Simonsson et J Stjarne Nilsson Be Quiet de Sameh Zoabi Un Transport en commun de Diana Gaye Dossier r alis dans le cadre du dispositif d ducation l image Coll ge au Cin ma Seine Saint Denis initi par le D partement de la Seine Saint Denis coordonn par Cin mas 93 en partenariat avec le CNC la DRAC Ile de France l Inspection Acad mique de la Seine Saint Denis et le Rectorat de Cr teil inspection acad mique acad m Seine Saint Denis Cr tei En Seine SainT DEMS LE D PARTEMENT CNC SOMMAIRE Approche globale du programme Mode d emploi de la fiche l ves MUSIC FOR ONE APARTMENT AND 6 DRUMMERS Fiche technique et biographie des r alisateurs Analyse d une s quence El ments d analyse Pistes de travail Passerelles avec d autres films UN TRANSPORT EN COMMUN Fiche technique et biographie de la r alisatrice D coupage s quentiel El ments d analyse Entretien avec Baptiste Bouquin Pistes de travail BE QUIET Fiche technique et biographie du r alisateur D coupage s quentiel Analyse d une s quence El ments d analyse du film Entretien avec le r alisateur Pistes de travail Analyse d image Passerelles avec d autres films Annexes p 4 p 5 p 15 p 16 p 17 p 17 p 22 p 27 p 29 p 30 p 31 p 36 p 40
28. SEQUENCE Ce film commence par des plans film s l Ext rieur o les six se tiennent aux aguets dans leur voiture grossi rement dissimul e derri re un buisson Ils semblent guetter l entr e d un immeuble d o un couple de personnes g es sortira en promenant le chien la fin de cette premi re s quence le leader du groupe d clenchera un compte rebours de 10 minutes sur sa montre chronom tre dur e qui correspond galement et ironiquement celle du film Le tout premier plan du film plan d ensemble permet de situer le lieu de l action le meneur du groupe celui qui a pour mission apparente de g rer le timing semble surveiller l entr e d un immeuble visible l arri re plan le post rieur pos sur le capot d une large voiture rouge l avant plan Suit un plan plus rapproch mais en t l objectif le cam raman zoome sur un objet assez loin de lui proc d utilis g n ralement pour signifier une surveillance ou un point de vue voyeur sur l entr e de l immeuble dont personne ne sort encore Suit alors une succession de plans rapproch s version portraits de chacun des membres de l quipe d taillant ainsi des personnages comme autant de gueules la mani re dont le film de cambriolage caract rise chacun des protagonistes d un casse avant son d roulement voir les films tels Ocean s Eleven de S Soderbergh ou Reservoir Dogs de Q Tarantino Au milie
29. acente entre Isra liens et Palestiniens Elle est mise en valeur par un raccord avec le plan du jet de pierre qui se fait par le montage donc de mani re plus sec que qu avec un travelling ELEMENTS D ANALYSE DU FILM La relation p re fils protection r volte Quelle transmission Le p re adopte une attitude protectrice L attitude de l enfant commence par des interrogations et bascule vers la r volte Son incompr hension est visible dans les deux premi res s quences par des gros plans sur son visage interloqu Les passages dans la voiture sont souvent ponctu s d interrogations lanc es par le gar on Le film aborde la question de la transmission d une culture et par ailleurs d un conflit comment trouver sa place dans un conflit qui existe depuis plusieurs g n rations Quelle est mon identit Comment le transmettre un enfant Un voyage initiatique de la d couverte du conflit de l observation la r volte Ce voyage nous montre l attitude volutive du regard de l enfant sur l environnement politique et soci tal et de la place qu il est en train de se chercher Le point de d part tant l enterrement de l oncle Le r alisateur adopte essentiellement le point de vue de l enfant durant le film plan en contre plong e nombreux gros plans sur l enfant qui observe et r fl chit Il d couvre peu peu qu il fait partie int grante d un vaste conflit g opolitique
30. age Gwen Mallauran Musique Baptiste Bouquin Son Dimitri Haulet Distribution Shellac Distribution Interpr tation Umban U Ks t Mb gene Kass Mari me Diop Adja Fall Umban Gomez De Kset Anne Jeannine Barboza Bigu Ndoye Adja Fall Antoine Diandy Mari me Diop Na ma Gaye Gaspard Manesse Bakary Vieux Ciss Yakhoub B Abdoulaye Diakhat Mb gne Kass Synopsis Pour aller de Dakar Saint Louis au S n gal il faut trouver une place dans un taxi collectif Au cours de ces voyages agit s et propices la rencontre les voyageurs se mettent raconter leur histoire le tout en danses et en chansons Le film a t pr sent dans de nombreux festivals et a obtenu plusieurs prix 2010 Festival de Vila do Conde Portugal 2010 Festival International de films de femmes Cr teil Meilleur court m trage fran ais 2010 20 me Festival de Milan Meilleur Court M trage 2009 Duba International Film Festival AsiaAfrica Short Films First Prize 2009 Festival International du Film de Locarno Cin astes du pr sent 2009 Sundance Film Festival Spotlight 2009 Toronto International Film Festival Discovery 2009 Festival EntreVues de Belfort Prix du public Biographie de la r alisatrice Dyana Gaye est n e Paris en 1975 Elle tudie le cin ma l Universit Paris 8 St Denis o elle obtient en 1998 une Ma trise d tudes cin matographiques Laur ate de la Bourse Louis Lumi re
31. ait de mettre tout d s le d but d aller dans le style le plus classique possible Pour moi a veut dire que l orchestration doit tre proche de l orchestration canonique c est dire orchestre symphonique et big band Mais il s agit d un court m trage il n y a pas beaucoup d argent et pour aller dans le style il faut au moins 60 musiciens Avec les moyens qui ont t les n tres nous avons pu r unir un big band de jazz Surnatural Orchestra et un orchestre symphonique r duit son minimum c est dire une section de cordes contrebasse violoncelle alto violon 1 violon 2 il y avait une dizaine de cordes jou es par l ensemble Les Cordes On obtient quand m me presque 40 musiciens Quand tu parles du style c est quoi Quand je dis style je pense la com die musicale am ricaine des ann es 1950 Ca commence comme a parce que c est une com die musicale il faut aller dans le code La beaut du film viendra du contraste entre le code le plus pur et la mani re de filmer de Dyana qui est r aliste filmer les gens de la rue le choix d avoir des acteurs non professionnels qui jouent dans leur langue D ailleurs tout de suite d s la premi re chanson il y a un norme contraste avec la langue de la chanson qui est le fran ais alors que jusque l les personnages parlaient dans leur langue Oui mais le S n gal est aussi travers par ces enjeux de langues la langue officielle est
32. ale C est l instrument privil gi pour suivre les danseurs et les chanteurs En outre Dyana Gaye dans son souci d tre au plus proche de la vie privil gie le plan s quence Mont e ou non sur grue la cam ra de Dyana Gaye accompagne donc tr s souvent ses acteurs en travelling et plan s quence Parfois les mouvements de grue sont presque imperceptibles quelques balancements de haut en bas h sitants parfois il s agit de majestueux recadrages tr s stylis s qui vont 19 chercher un personnage pour l isoler ou au contraire qui retournent d un personnage isol vers le reste du groupe Le film s ouvre et se ferme en l air La ville est film e de haut la gare routi re de Dakar dans la premi re s quence la place de Saint Louis et son balai de taxis jaunes que l on croirait chor graphi dans la derni re s quence Ce sont deux s quences documentaires suspendues Dans la derni re s quence les personnages de la fiction s accrochent n anmoins longtemps au cadre avant de dispara tre absorb s par la foule Travelling Mouvement d appareil Prise de vue obtenue partir d un d placement r el de l appareil dans l espace Le travelling est r alis partir des moyens de d placement les plus divers chariots sur rails ou sur pneumatiques cam ra port e voiture train bateau avion ou h licopt re On distingue le travelling avant et le travelling arri re le d placement de l appareil est p
33. arall le l axe optique de l objectif le travelling lat ral l axe optique est plus ou moins perpendiculaire au d placement le travelling circulaire Le travelling d accompagnement maintient dans le champ le personnage ou l objet en mouvement Le pano travelling lie les effets du panoramique et du travelling Depuis 1896 et l exp rience de Promio filmant les rives du Grand Canal de Venise partir d un vaporetto on sait que le travelling est une figure de style essentielle de l criture cin matographique Il faut n anmoins attendre 1913 et Cabiria de Pastrone pour voir le travelling utilis des fins dramatiques d lib r es et c est seulement avec le cin ma moderne qu il va acqu rir un int r t stylistique de premier plan avec des r alisateurs comme Ophuls et Resnais Vocabulaire technique du cin ma Vincent Pinel Ed Nathan 1999 Le travelling accompagne Il pr c de aussi Souki dans sa chanson Aduna Terunama il enveloppe galement Souki et Malick dans le final Il est toujours cr ateur d motion Parce qu il est l essence m me du cin ma le mouvement Et qu il peut exprimer une intention une h sitation ou au contraire une grande ma trise Il est toujours stylisation et participe l motion esth tique de la forme Mais Un transport en commun est aussi un road movie Un film qui se passe dans une voiture En terme de mise en sc ne cela oblige n cessairement la frontalit cam ra fix e s
34. aux prises avec les distorsions entre sa vie personnelle et sa vie professionnelle faites d ambition de r ussite et d mancipation Madame Barry Le jeune homme qui d sire voyager en Italie pour d couvrir le monde et non forc ment migrer comme l est tr s souvent repr sent e la jeunesse africaine au cin ma Malick La jeune femme s n galaise Souki qui se fait le devoir d honorer la 17 m moire de son p re avant de vivre sa vie elle ou Dorine qui r ve d amour romantique et d mancipation Le toubab fran ais d barqu dans une r alit africaine dans laquelle il semble compl tement d cal Antoine Enfin le vieux sage l ancien l homme d exp rience et porteur de m moire dont peut tre une partie acquise par un bout de vie v cue en France celui qui litt ralement conduit la troupe M doune Sall le chauffeur de taxi Il est celui qui interpelle la jeune g n ration pour la mettre en garde contre l ali nation culturelle et conomique qu elle subit et accepte trop facilement celui qui se r volte contre la fatalit et le n o colonialisme Celui qui r affirme son appartenance face aux jeunes qui sont aimant s par l occident M doune Sall r pond directement au discours de Dakar du pr sident Sarkozy j ai mal d entendre que la France est l amie de l Afrique dans une chanson tract imagin e par la r alisatrice comme un slam Mbokk Mbakh Compagnon de case Mais rien ne sera r
35. chansons disent des choses par les paroles mais aussi par la musique Le principe d Un Transport en commun sur les chansons c est qu il y a une chanson de groupe au d but et une chanson de groupe la fin qui sont des chansons chorales o chacun dit une phrase et pour le reste du film il y a les chansons des personnages Les chansons sont donc les chansons des personnages elles correspondent au caract re des personnages une typologie et l expression d une int riorit et d une probl matique Dyana voulait vraiment que ce soit le temps d un voyage les gens qui se rencontrent et se disent un peu de leur histoire A travers ces r cits il y a un portrait qui merge celui de l Afrique du S n gal du rapport entre l Europe et le S n gal Dyana m avait fait un disque avec les chansons qui taient ses sources d inspiration Elle crit galement en musique Elle avait donc d j des styles des couleurs qui taient li s des personnages Il y avait du Cesaria Evora du Aretha Franklin du Debussy les derni res notes de la musique du film sont une citation du Clair de lune de Debussy il y avait du Satie il y avait videmment Les Demoiselles de Rochefort il y avait aussi Annie de Thomas Meehan qui est vraiment une r f rence de Dyana assez marrante un peu inattendue Si l on commence par la premi re chanson Le 7 passager C est la chanson chorale l id e de d part c t
36. d emploi de la fiche l ve ANALYSE D IMAGE Les photogrammes choisis et reproduits sur la fiche l ve peuvent tre analys s AVANT la s ance de quoi le film va t il parler comment et aussi APRES pour replacer l image dans le film et revenir sur la premi re interpr tation DEFINTION DE COURT METRAGE Souvent la notion de court m trage est confuse dans les esprits On l amalgame tort la publicit aux clips aux bandes annonces ou aux extraits de films Sa d finition est pourtant simple un court m trage est un film dont la dur e n exc de pas 59 minutes et quelques secondes Pourquoi une telle dur e Parce qu elle correspond un m trage de pellicule 1600 m tres VOCABULAIRE POUR L EXERCICE Un plan Tr s exactement c est une prise de vue sans interruption C est l unit de base du langage cin matographique Au tournage c est ce que l on enregistre entre le moment o on allume et le moment o on teint la cam ra au montage ce plan peut tre raccourci ou coup en plusieurs fois Le montage Apr s avoir tourn des plans on les associe entre eux le passage d un plan l autre est appel un raccord et c est ainsi qu on construit une sc ne Lorsqu on tourne le plan on fait attention e angle de vue de la cam ra en plong e si la cam ra filme les personnages par dessus en contre plong e si elle le fait par dessous ou enfin hauteur de regard e au mouve
37. dans le cadre continuer leur vie alors que les acteurs entament leurs mouvements de danse et leurs chansons faisant basculer le spectateur de la salle de cin ma du registre du r alisme celui du fantastique et de l enchantement Mais le tournage est d limit Les habitants et passants des lieux o le tournage s installe sont impliqu s dans le film en train de se fabriquer On leur confie des missions sur le plateau les autres restent spectateurs le temps d une journ e d autres sont film s dans leur r alit quotidienne Dans chaque cadre d Un Transport en commun le premier plan est mis en sc ne tandis que la vie reprend ses droits l arri re plan La rencontre entre des codes esth tiques occidentaux et la r alit s n galaise c est comme le dit Dyana Gaye la rencontre de ses deux moi Son cin ma est simplement du cin ma c est dire une expression artistique il n est ni identitaire ni communautaire elle vit sa double appartenance culturelle simplement comme une richesse N ayant pas v cue au S n gal c est cette part d elle m me qu elle interroge dans ses films pour l instant Aujourd hui son imaginaire travaille au S n gal mais l appartenance culturelle n est pas pour elle un moteur de l criture cin matographique La com die musicale La com die musicale dans sa forme cin matographique apparut aux Etats Unis avec le parlant qui conditionnait videmment son existence D
38. du check point o la tension est palpable gros plans sur les visages inquiets et observateurs sur le keffieh En tant que spectateur nous percevons qu il y a du danger que tout est sur la br che gr ce plusieurs l ments La premi re conversation avec le militaire nous indique rapidement que nous sommes dans une zone de conflit celle des territoires palestiniens Puis la menace prend forme des snipers tirent sur les voitures Les gros plans de la cam ra sur le p re inquiet qui observe qui a des gestes protecteurs envers son fils Le plan des voitures qui font demi tour M me si aucune violence entre isra liens et palestiniens n intervient dans le film on sent qu elle reste latente De chaque c t on est sur le qui vive Les questions na ves de l enfant sont un vecteur d apprentissage du quotidien des palestiniens Le r alisateur fait poser certaines questions au personnage de mani re quasi rh torique Gros plan de face et multiplication des plans Le r alisateur utilise une technique bien identifi e pour filmer ses personnages Les plans se font quasiment toujours frontalement Le personnage est film de face Les personnages sont galement souvent film s en gros plans qui n incluent que le visage ou ventuellement leurs paules On peut voir quelques plans plus larges lorsque le r alisateur souhaite nous montrer le contexte dans lequel s inscrivent les personnages voiture gar e
39. e Il refuse de r pondre son p re Retour au plan 96 L interrogatoire du p re cette fois continue Retour au plan 97 L enfant est toujours muet Retour au plan 96 Gros plan sur le r troviseur Ce plan permet de voir le p re et son fils en m me temps Une voiture de police les double le p re met sa ceinture de s curit par peur d tre arr t Il reprend sa conversation avec son fils Retour un gros plan du visage de l enfant interdit Le p re lui demande d tre sage en change d un Macdoland Plan large en plong e sur la route o roule la voiture Ibrahim le reprend Mac Donald Ils doivent passer voir leur terrain Plan large de la route d o la voiture arrive de face La voiture s approche au plus pr s de la cam ra Celle ci fait un mouvement lat ral vers la droite ce qui nous permet de voir la voiture se garer et de voir l int rieur dans le m me plan le p re et le fils L enfant reste dans la voiture le p re lui demande d tre sage Gros plan sur l enfant enferm dans la voiture qui observe son p re La cam ra suit ses mouvements il passe l avant et fouille le vide poche Plan large sur le p re dans le champ qui s occupe de son champ Retour au plan 106 L enfant appelle son p re car il veut toujours faire pipi Retour au plan 107 Le p re n entend pas car il est loin et des voitures passent sur la route Retour au plan 106 L enfant sort de la
40. e film C est ce morceau qui est en r f rence au discours de Sarkozy C est vraiment un chant de r sistance C est la seconde fois du film o les danseurs professionnels interviennent Apr s ils ne reviennent pas Aduna Terunama Le monde s ouvre moi C est la deuxi me chanson en wolof c est Souki qui raconte le deuil C est une chanson assez intime en m me temps il y a le rapport entre deux personnages Il y avait une volont tr s affirm e d aller vers une musique classique et d aller au plus profond de l motion du coup de filmer aussi avec un long plan s quence Janine la com dienne tait une des personnes les plus fragile en termes de voix en termes de jeu et elle s en est sorti de mani re admirable du coup elle d gage quelque chose d la fois fragile et fort L id e de cette chanson tait qu il fallait qu elle parte d une comptine Elle quitte l enfance elle 25 perd son p re elle fait le deuil elle devient femme Il y avait quelque chose de l enfance connecter Le point de d part tait que ce personnage lors de son arriv e la gare routi re puis diverses reprises chantait cette petite comptine qui devenait d un coup quelque chose de symphonique parce que le petit sentiment int rieur par la gr ce de la com die musicale devient d mesur Ce qu on vit au plus intime peut tre sublim par la musique par la danse par l motion par l
41. e cette image nombre de plans dans la m me image En quoi ce plan annonce t il le point de passage r gul par les soldats isra liens Au vu de ce plan pourquoi le p re a pris peur Quel paysage s offre nous D apr s le film quelle est la ville que l on voit au troisi me plan Quelle est la particularit de Nazareth De quelle couleur est la plaque d immatriculation de cette voiture et que peut on en d duire d apr s ce qui a t dit dans le film Pourquoi les plaques d immatriculation sont elles de couleurs diff rentes Comment expliquer le fait que les deux personnages soient Palestiniens et poss dent une voiture plaque d immatriculation jaune Repasser l extrait qui intervient 05 17 pour raviver les m moires gt En quoi ce plan permet de d gager des l ments de la situation g opolitique d un conflit On peut d gager la complexit du trac des fronti res de la d limitation du territoire entre la Palestine et Isra l et finalement du brassage entre leurs deux populations 4 1 Li 8 Nazareth est situ e en Galil e r gion d Isra l Elle est consid r e comme la plus grande ville arabe de cet Etat 44 PASSERELLES AVEC D AUTRES FILMS Avec le film Intervention divine Le film Be Quiet a une approche cin matographique qu on pourrait sx CANNES 2002 ue qualifier de relativement classique sur le conflit politique Il peut tre ET dv int ressant pour mo
42. e cin ma c tait a l envie On a donc un mat riau m lodique tr s simple mais je ne me suis pas du tout limit a module a passe d une tonalit une autre Le Blues de Madame Barry Clairement Dyana m a dit L c est Ella Fitzgerald Elle avait trouv l actrice qui joue Mme Barry c tait clairement Bessie Smith Ella Fitzgerald Billie Holiday c tait vraiment le blues de Mme Barry qui dit son mal de vivre Il tait vident qu il fallait un morceau jazz Ce qui est tr s signifiant on retrouve cette trajectoire entre la musique africaine l esclavage le jazz Moi c est mon biais pour la musique africaine Le jazz c est ma musique de base ma musique d adoption dans laquelle je me suis construit Quelque part j ai un lien avec l Afrique tr s d tourn qui t moigne de ce destin commun entre l Europe l Afrique et l Am rique C est en a que je me sens l gitime de dire que pour ce film c est du jazz qu il faut faire Ici c est tr s clairement exprim l Afrique c est du jazz Cela me fait penser un documentaire o Youssou N Dour fait revenir des musiciens de jazz am ricains Gor e il organise un festival et les musiciens expriment tout ce que repr sente pour eux ce fantasme de l Afrique de l esclavage Et comme dirait Deleuze le jazz est n de cette d territorialisation cette confrontation entre les cultures et cette acceptation qu i
43. ec valeur esth tique les films Absolute Power avec Clint Eastwood ou les deux versions de Thomas Crown Steve MCQueen puis Pierce Brosnan fournissent des exemples convaincants de cambrioleurs de charme reconvertis en amateurs d art Personnalit d un autre genre mais aussi fortement artistique le Joker d peint par Tim Burton dans Batman en 1989 parpille des sacs d argent dans la rue et gribouille la bombe de peinture les tableaux c l bres comme si la d valorisation de l argent et de l art participait d une m me volont de briser les hi rarchies et de saccager l h ritage bourgeois On pourra d ailleurs et enfin rapprocher de cette attitude terroriste du Joker celle des musiciens de Music for One Apartment comme nous y invite une s quence issue du long m trage Sound of Noise o le m me duo de cin astes a pouss l analogie encore plus loin en faisant d barquer leurs 6 musiciens cagoul s dans une banque d clarant que personne ne bouge c est un concert puis improvisant un morceau musical d jant partir du rythme des billets pass s au broyeur tandis que l employ de banques hurle la mani re d un ch ur d op ra 14 Un Transport en commun de Dyana Gaye R alis par Sarah G not 15 FICHE TECHNIQUE Un Transport en commun France S n gal 2009 48 min R alisation et sc nario Dyana Gaye Production Andolfi Paris Nataal Dakar Image Irina Lubtchansky Mont
44. entre la musique occidentale et la musique africaine c est que J ai crit ce morceau ma mani re donc ce n est pas du tout de la musique africaine mais quand j ai fait couter le morceau aux percussionnistes ils ne comprenaient pas ils disaient mais c est quoi ce truc il y avait un truc de logique Ca avait l air d tre de la musique africaine mais dans la logique ce n tait pas a Ils disaient c est du jazz ils ont fini par pouvoir la jouer et ils ont ajout le son des percussions s n galaises sabar tamar djembe doumdoum Nous avons pu rapporter cette couleur sur le morceau et partir du moment o il y avait cette couleur les S n galais de l quipe disaient ah c est bien je l aime ce morceau parce que c est du m balax M balax c est le style fusion s n galais qui m lange des instruments lectriques guitare basse clavier avec les percussions africaines La m me personne qui coutait le morceau sans les percussions ou avec les percussions disait dans un cas c est pas notre musique c est du jazz et dans l autre c est du M balax c est notre musique C est tr s int ressant de voir quels sont les crit res encore une fois on en revient a quelle est l adoption d un style et qu est ce qui fait que je d termine que c est ma musique ou que ce n est pas ma musique pour moi c est tr s signifiant et c est la grande exp rience de c
45. eproches Retour au plan 88 Le militaire a fini le p re range le contenu du sac Gros plan sur ce contenu on voit que l enfant poss de des petites figurines de militaires Puis la main du p re les mains dans le sac Retour au plan 88 Ils sont autoris s passer La cam ra fait un mouvement lat ral se rapprochant du p re et faisant appara tre dans le champ les militaires Gros plan sur le sac Le p re range le keffieh de son fils Ce keffieh est t ch de rouge Gros plan sur le profil du p re surpris 33 09 48 Plan 94 099 Plan 95 SEQUENCE 3 09 59 Plan 96 10 04 Plan 97 10 18 Plan 98 10 20 Plan 99 10 29 Plan 100 10 33 Plan 101 10 36 Plan 102 10 59 Plan 103 11 04 Plan 104 11 11 Plan 105 11 57 Plan 106 12 17 Plan 107 12 31 Plan 108 12 42 Plan 109 12 46 Plan 110 13 15 Plan 111 13 20 Plan 112 13 52 Plan 113 13 57 Plan 114 1359 Plan 115 1400 Plan 116 1403 Plan 117 1404 Plan 118 1405 Plan 119 1406 Plan 120 1407 Plan 121 1408 Plan 122 1409 Plan 123 Gros plans sur le sac mais du point de vue de l enfant l int rieur de la voiture Retour au plan 93 Le p re monte dans la voiture En arri re plan une autre voiture est contr l e Gros plan sur le visage de trois quarts du p re Il regarde dans son r troviseur Tr s gros plan sur la figure de l enfant qui se fait r primander par son p r
46. eux grandes tendances domin rent le genre au cours des ann es 1930 la Warner les ballets grand spectacle chor graphi s par Bugsy Berkeley avec des bataillons de girls aimablement dispos es dans d immenses et chatoyants d cors sous le regard voltigeant de la cam ra chez RKO subtilement li s aux moments dialogu s les l gants pas de deux de Fred Astaire et de Ginger Rogers la l g ret et la gr ce dans des d cors luxueux et stylis s Aux abords des ann es 1940 la MGM reprit la donne avec un producteur de grand talent Arthur Freed Ce dernier eut le m rite de r unir les meilleurs collaborateurs de la com die musicale paroliers musiciens danseurs chanteurs d corateurs metteurs en sc ne Il fit ainsi venir Hollywood deux jeunes gloires de Broadway Gene Kelly et Stanley Donen qui insuffl rent au genre une nergie nouvelle en pla ant la fiction dans le monde r el les marins d Un jour New York S Donen et G Kelly 1949 parcourent les vraies rue de N Y en brassant plus intimement les mat riaux narratifs et musicaux Chantons sous la pluie S Donen et G Kelly 1952 est construit autour de souvenirs et de chansons de Freed En 1940 il engagea Vincente Minelli A la fantaisie exub rante des films du tandem Kelly Donen Minelli opposa un univers raffin et nostalgique dans quelques chefs d uvre dont Tous en sc ne 1953 Cependant la fin des ann es 1950 l all gresse de ces heureux moments c da le pas
47. fant Il jette un regard son fils L enfant observe sans parler Retour au plan 67 la cam ra adopte le point de vue de l enfant Retour au plan 70 Un autre militaire se dirige vers la fen tre arri re de la voiture Retour au plan70 Le militaire inspecte du regard l int rieur de la voiture Gros plan sur le visage de l enfant qui fronce les sourcils On sent un m lange d incompr hension et d agacement Retour au plan 67 le p re r pond l interrogatoire L enfant continue d observer Le militaire ordonne l enfant de sortir L enfant semble m fiant et reste muet Il ne r pond donc pas au militaire Ce plan est r alis de l ext rieur de la voiture Le p re justifie l attitude de son fils Plan serr sur l enfant qui loin d tre apeur par les militaires est r fractaire Gros plan sur la figure du militaire qui veut le faire sortir de la voiture Gros plan sur l enfant le p re intervient en arabe l enfant ne c de toujours pas Le p re tente d arracher le sac Ibrahim Celui ci s ex cute finalement La fermeture du capot un peu brutale qui fait sursauter l enfant engendre un resserrement dans le plan gros plan sur la figure de l enfant Plan am ricain sur le p re qui donne le sac aux militaires Le sac est vid sur le capot pour tre inspect Gros plan sur la figure de l enfant mais de l ext rieur de la voiture Le regard de l enfant semble lourd de r
48. financement savoir l am ricain et l europ en Comment vivez vous cela J ai tudi aux USA et je reste influenc par cette culture Je suis venu en Europe pour chercher des financements J ai du r aliser qu il y a d normes diff rences entre les deux syst mes Aux USA par exemple le financement de films non parl s en anglais est presque impossible Votre premier film montre des signes de conscience politique La cause palestinienne p se t elle sur votre travail Naturellement Je regarde la cause palestinienne comme une cause humaine et juste Il est du devoir de toute personne humaine de soutenir son r glement En tant que r alisateur je soutiens toutes les causes humaines et justes Propos recueillis Locarno par Tahar Houchi MINFOS www scenesmagazine com PISTES DE TRAVAIL Le titre Be quiet gt Questionner les l ves sur le choix du titre Avant de visionner le film apr s avoir voqu le synopsis du film leur faire mettre des hypoth ses sur le titre Apr s le visionnage e Traduire le titre en fran ais e Pourquoi avoir choisi l anglais alors que le film se situe en Isra l et nous pr sente deux palestiniens e A qui s adresse cette phrase l imp ratif Confronter les l ves leurs r ponses initiales Les deux partis en pr sence Comprendre le contexte du film e Quels sont les deux partis en pr sence e Quelles sont les langues parl es par les personnages
49. hir la mise en sc ne aux fa ons de filmer l autre et le rapport l autre De m me on pourra s int resser aux mani res de filmer les d placements et les territoires Comment filme t on les paysages Bashu Be Quiet Un Transport en commun et La Fl che bris e comment un espace ferm comme une voiture construit les raccords entre l ext rieur et l int rieur comment filme t on le transport amoureux et la naissance d une relation forte entre les personnages Be Quiet Un Transport en commun La Fl che bris e Stella Bashu Persepolis On notera enfin tout particuli rement dans ce programme et les longs m trages 2010 2011 les effets produits par l utilisation des sons et de la musique nature et fonctions de ces sons et musiques in ou off illustrative coh rente structurante etc Ce dossier a t con u sous la forme d une r flexion autour et partir des films choisis Vous y trouverez des l ments d analyse des d coupages de s quence et des pistes p dagogiques Vous tes videmment libre de vous approprier un ou plusieurs des films votre mani re et de construire un travail personnel qui corresponde au mieux vos exigences p dagogiques et votre classe Par ailleurs dans ces courts m trages l interaction avec d autres formes d expression artistique est pr dominante musique et danse dans Un Transport en commun et musique et performance dans Music for One Apartment Mode
50. il y a l une histoire de go t commun entre elle et moi Un twist ce n est pas tellement italien mais justement notre r f rence c tait ce c t Italie ann es 1950 Portofino ou Rimini le c t Vespa c tait cet imaginaire l Le refrain c tait le clich de l Italie avec Verdi la mandoline L encore aller fond aussi dans le clich Ce clich est signifiant parce que c est Malick qui imagine l Italie il porte un certain clich de l Italie cela justifie d y aller fond musicalement Mbokk Mbakh Compagnon de case C est la chanson qui porte un discours collectif un discours politique la vision d un personnage qui se fait le h raut le porte parole C est la 1 chanson en wolof Effectivement et c est en wolof parce que a ne pouvait pas tre en fran ais La probl matique de ce morceau pour moi c est qu il faut y assumer une influence africaine et en m me temps qui je suis moi Baptiste Bouquin qui suis dans un clich de l Afrique autant qu eux sont dans un clich de l Italie par exemple ou de la France pour faire une musique d inspiration africaine pour un morceau qui doit exprimer la parole d un S n galais sur l Afrique Il y a l une contradiction qui est dure La seule id e alors pour moi est de me dire que je fais un morceau ma mani re dans mon id e de l Afrique C est dire Avec certaines formules rythmiques L anecdote sur ce rapport
51. ir sous la banquette pour se cacher Mais sa curiosit ne c dera pas son inqui tude d tre d masqu e et d abord prot g e pas le pare brise arri re et ses lignes horizontales puis plus librement derri re sa vitre baiss e elle pourra loisir observer les deux personnes qui lui sont peut tre les plus proches au moins dans cette tranche de vie Prot g s ou non par une vitre les paysages travers s urbains ou de savane apparaissent derri re les personnages dans la profondeur de champ Dyana Gaye utilise aussi la lumi re particuli re que donne le filmage travers une vitre pour cr er de l motion Elle joue du contraste de luminosit entre vitre baiss ou vitre remont e Soit la cam ra est entrav e par une vitre soit elle ne l est pas et l effet sur le spectateur n est pas le m me La voiture peut aussi tre elle m me film e en travelling c est le v hicule qu on accompagne alors le paysage d filant derri re Enfin la voiture est elle m me travelling naturel et donne lieu de magnifiques prises de vues de l arriv e Saint Louis et de d couvertes documentaires de la ville 20 Grue Fixation Grand bras m tallique articul fix sur un support mobile rail voire pneu et supportant sa fl che une plate forme o prennent place la cam ra et son op rateur que l on peut ainsi faire monter et descendre et diriger dans toutes les directions La grue emprunte des formes diverses
52. ite Plan r alis de la voiture en mouvement sur un mur Le mouvement de la t te de l enfant dans le plan pr c dent semble nous indiquer que ce plan repr sente ce que voit l enfant par la fen tre le contrechamp Plan plus large o p re et fils sont r unis Ils semblent intrigu s par ce qu il se passe en hors champ Point de vue des deux personnages de l int rieur de la voiture qui avance c est le contre champ du plan 13 Embouteillages et agitation devant eux des militaires r gulent la circulation Retour au plan 13 Regards interrogateurs des deux personnages Retour au plan 14 Des voitures font demi tour Retour au plan 6 Retour au plan 14 Un militaire fait signe et frappe sur la voiture Gros plan sur le profil du p re On entend le militaire ordonner au taxi de faire demi tour son di g tique Le p re semble ne pas comprendre et sort de la voiture Retour au plan 6 Ibrahim suit du regard ce qui se passe de pr s Plan sur l enfant dans la voiture qui veut suivre son p re Plan sur le p re qui demande son fils de rester dans la voiture Retour au plan 14 le point de vue adopt est celui de l enfant Le p re va discuter avec les militaires pour pouvoir r cup rer sa voiture La cam ra revient sur un gros plan du visage de l enfant qui observe toujours aussi attentivement ce qui se passe Gros plan sur le p re et le soldat qui lui explique la dangerosit et l incertitude de la situa
53. kar dans son film C est a que a raconte Dans la chanson du taxi qui sort 22 vraiment du champ du reste des chansons C est une citation lointaine mais elle y pensait quand elle l a fait Pour revenir Deweneti le c t conte la neige qui tombe la fin et la d marche du petit gar on pour moi c tait vraiment Les Aristochats ce moment l j tais au conservatoire et j avais des cours d histoire du jazz J coutais beaucoup de vieux jazz de New Orleans Ca m est venu naturellement Et Dyana l a compl tement assum Dans Deweneti le premier morceau est plut t d inspiration africaine ma mani re et le dernier est plus loin de a Il y a une volution au cours du film Et les derni res notes de musique de Deweneti annoncent presque Un Transport en commun dans l imaginaire je veux dire mais aussi dans le rapport de la musique et de la mani re de filmer de Dyana C est donc tout fait logique qu on les montre au cin ma ensemble et dans cet ordre l parce qu il existe vraiment une continuit qui n tait pas vraiment consciente mais c est aussi la collaboration de film en film qui nous am ne a Pour Deweneti tu as fait la musique en regardant le film une fois qu il a t fini Oui Pour Un Transport en commun videmment c tait l inverse J ai crit la musique partir du sc nario et des paroles des chansons avant le tournage Comment s articule le fait que les
54. l y a des territoires diff rents qui se d placent et qui sont mall ables Si l on accepte cette id e on est dans un vrai concept de l identit videmment pas nationale parce que a n a aucun sens mais l identit dans le sens de l acceptation d une adoption possible Parce que les territoires ne sont pas que physiques ils sont avant tout mentaux psychologiques de projection C est le fond qui m int resse et ce sont les questions que je me pose au moment o j cris les musiques Et l dans Le blues de Mme Barry on y va fond les trompettes jazz avec les sourdines on va fond dans ce style l parce que a a du sens parce qu au milieu de la pr savane s n galaise qu il y ait Mme Barry sur son canap en peau de tigre qui se mette chanter la Ella Fitzgerald a porte aussi un vrai blues de plusieurs si cles d esclavage Bigu l actrice qui joue Mme Barry vit Gor e qui est quand m me le lieu symbolique de l esclavage Trois des com diens Bigu Adja et Antoine viennent de Gor e par hasard mais il y a quand m me un lien Au moment o on tait l bas un personnage tr s important de Gor e est mort C tait le conservateur du mus e de l esclavage Ils sont all s l enterrement un jour au lieu de venir sur le tournage et pour moi tout a est signifiant m me si Gor e est un lieu symbolique Eux sont dans une relation quotidienne avec cette histoire l Et nous qui ar
55. le fran ais Il y a beaucoup de langues au S n gal Il y a aussi le m lange l int rieur des phrases ils m langent les mots de fran ais avec des mots de wolof ils passent de l un l autre Parfois le fran ais est aussi la 23 langue pour se comprendre entre deux personnes qui parlent deux langues diff rentes Nous avons notre regard l dessus il faut faire attention ne pas plaquer notre regard Dyana redoute ce qu elle appelle le cin ma calebasse ce n est pas parce qu on fait un cin ma africain qu il faut forc ment que le film se passe dans un village qu il parle du rapport au traditionnel que la musique soit traditionnelle et que les gens soient en boubou et que ce soit dans la pauvret Pour en revenir la premi re chanson elle joue totalement sur le style vocable jazz des chor graphies avec le maximum de danseurs C est une sc ne qui nous a demand norm ment de temps de pr paration qui a occup presque la moiti du temps de pr paration de danse c tait aussi une des premi res qu on a tourn Comment s est pass le tournage Les musiques taient d j crites Oui Deux mois avant le tournage j crivais des musiques Dyana me faisait des retours Pai crit les chansons et l orchestration en novembre ensuite nous sommes all s en studio Paris fin d cembre nous avons enregistr des voix t moin avec des chanteurs amis fran ais qui
56. m e Action les personnages veulent r cup rer leur voiture pour rentrer mais il y a danger 2 s quence de 05 57 jusqu 09 49 du plan 54 jusqu au plan 95 e Lieux voiture et sur le barrage e Personnages le p re le fils et les militaires e Action les deux protagonistes subissent un contr le car ils sont suspects 3 s quence de 09 59 jusqu 1457 du plan 96 jusqu au plan 133 e Lieux la voiture et le champ e Personnages le p re le fils et un isra lien dans sa voiture e Action l enfant remet en cause son p re Un pilogue de 15 07 jusqu 17 09 du plan 134 jusqu au plan 152 e Lieu la voiture e Personnages le p re et le fils e Action le p re tente une r conciliation avec son fils en vain ANALYSE D UNE SEQUENCE Dans cet extrait l encha nement des plans est tr s rapide pas plus de trois secondes Il y a principalement deux plans fixes qui sont raccord s par le montage et non par des travellings par exemple La construction se fait l aide d un montage altern entre ces deux plans fixes principaux Un plan sur le p re Un plan sur l enfant Plan sur l enfant On remarque qu il est r guli rement enferm dans l encadrement de la fen tre de la porti re A ce titre le gar on ne tient pas en place et cherche sortir On note qu avant de sortir il est pass sur le si ge avant au m me niveau que son p re Ce plan permet de
57. matographique Diff rents plans sont associ s au montage pour constituer une s quence On distingue Le plan rapproch plan cadrant les personnages au niveau de la taille ou de la poitrine La plong e proc d qui consiste filmer un plan du haut vers le bas le contraire est la contre plong e Raccord fa on de faire se succ der deux plans au montage 1 Raccord de plan mode de liaison entre deux plans successifs visant pr server l impression de continuit malgr la coupe entre ces deux plans L effet de raccord est g n ralement pr vu la prise de vue et travaill au montage par exemple raccord dans le mouvement le regard sur la lumi re la couleur la composition de l image du d cor sur le son 2 Raccord dans l axe montage de deux plans successifs film s dans le m me axe mais des distances diff rentes du sujet 3 Plan raccord plan bref tourn en suppl ment pour assurer la continuit entre deux plans difficilement raccordables 4 Faux raccord effet de discontinuit obtenu par la mise en vidence d lib r e ou non d un changement de plan Road movie Genre cin matographique qui se traduit litt ralement par film sur la route Le road movie est intimement li l id e du r ve am ricain et c est sans doute pourquoi les films qui ont marqu le genre ont t produits aux Etats Unis ex Easy Rider de Dennis Hopper 1969 Paris Texas de Wim Wenders 1984 Un monde pa
58. ment de cam ra cam ra fixe travelling si elle se d place ou panoramique si elle tourne sur elle m me ces mouvements peuvent tre tous utilis s pour un m me plan e la composition de l image comment sont dispos s les l ments film s dans l image comme en peinture dessin ou photographie e l chelle de plan c est dire la taille de ce que l on filme gros plan si on filme de tr s pr s plan d ensemble si on filme tout un d cor Du plus proche au plus loin on trouve apr s le gros plan plan rapproch plan am ricain plan italien plan moyen puis plan d ensemble Hors champ Ce qui se passe hors du champ de vision de la cam ra mais que nous savons tre pr sent dans la sc ne parce que nous l entendons que nous l imaginons ou qu un autre plan nous l a d j montr auparavant Exemple nous entendons un chat miauler mais nous ne voyons pas ce chat nous savons donc qu il est l mais hors champ Le plus fr quent des hors champ est celui du champ contrechamp c est le nom donn un change de regard ou de paroles film en deux plans s par s puis mont s successivement et en alternance La combinaison de ces deux plans est un champ contrechamp technique souvent employ e pour montrer une discussion ou un face face dans un duel de western ou sur un ring par exemple La cam ra est entre les deux personnages et nous donne voir l un puis l autre l un apr s l autre dan
59. musicale est ce qui permet notamment de donner de l paisseur aux personnages du film de Dyana Gaye de les faire exister au del des arch types comme nous le soulignions pr c demment Les moments chant s expriment l int riorit de chaque personnage et les chansons tant dans leurs paroles que dans leur style musical ont t pr cis ment crites pour donner une couleur chaque personnage Mme Barry ne pouvait exprimer sa souffrance qu travers un blues Malick et son fantasme d Italie s exprime dans un twist teint de mandoline Souki qui quitte l enfance pour entrer dans sa vie de femme apr s le deuil de son p re d bute sa chanson par une comptine et la poursuit sur un air doux et m lancolique elle chante dans sa langue La chanson tract de M doune Sall devait forc ment tre chant e en wolof et les percussions lui donnent son appartenance la culture africaine dont il revendique la richesse Enfin la chanson d amour entre Dorine et Antoine est une reprise assum e de la poursuite amoureuse entre Delphine et Maxence dans Les Demoiselles de Rochefort Classiquement la com die musicale genre tr s cod du cin ma est un genre de studio r p t millim tr interpr t par des danseurs professionnels de haut niveau qui ex cutent des num ros spectaculaires On se situe dans l ordre de l enchantement du spectaculaire et de la perfection Ce qui int resse ici Dyana Gaye est la rencontre de ces codes es
60. n corpus de films tels que The Blues Brothers Fame Grease Guys and Dolls Top Hat Un jour New York Chantons sous la pluie les films de Minelli Tous en sc ne Un am ricain Paris les films de Demy Nous avons aussi utilis ces films pour en montrer des extraits aux com diens qui ne connaissaient pas trop ce style La com die musicale c est avant tout une musique de film avant d tre des chansons Il faut viter de faire des chansons pour cr er des vrais moments de musique de film qui ne fassent pas sortir le spectateur du film Ici il n y a que des chansons et seulement un g n rique la fin faute de temps et de moyens Mais la composition d une chanson me pose toujours une question tr s importante sur le rapport di g tique et extra di g tique Le passage d un monde l autre est toujours probl matique comment un personnage se met il chanter et danser Comment passer de la vie r elle la vie imagin e de la chanson Ca demande un travail passionnant sur les entr es et sorties de chanson et de s interroger sur comment on commence et comment on finit une chanson en termes de mise en sc ne avec cette donn e que la musique n existe pas dans la vie Il faut trouver des solutions de mise en sc ne pour a Trouver par exemple un bruit du r el qui vienne ancrer la musique dans l espace Ce rapport des ambiances du son r el et de la musique m int resse beaucoup En a J aime beaucoup On conna
61. n ou Akira Kurosawa le cambriolage peut aussi tre trait et montr comme un acte purificateur h ro que ou cathartique le film prenant le parti d un voleur devenu justicier de circonstance intelligent ou et sympathique un terroriste d zinguant les banques comme autant de symboles capitalistes Le r cent nside Man de Spike Lee en est un parfait exemple sont vol s en r alit des papiers prouvant que la fortune d un banquier am ricain est fond e sur l argent d rob aux juifs par les nazis Le cin ma hollywoodien a toujours appr ci les contrebandiers au grand c ur pirates et hors la loi en tous genres la sauce Zorro Ces cambriolages sont aussi de parfaits pr textes au divertissement constituant d ailleurs l une des plus belles m taphores du cin ma hollywoodien comme le tournage d un film un cambriolage grand spectacle exige une quipe solide qui va utiliser les vieilles ruses du m tier ou les derni res technologies la mode faire preuve de savoir faire et d agilit nous faire suer fr mir et tenir en haleine jusqu au grand final Gentlemen cambrioleurs escrocs au grand c ur ou insatiables g nies du crime rappelons nous le terrifiant Docteur Mabuse ces personnages sont alors autant d all gories d un ma tre d uvre sc nariste narrateur producteur cin aste nous d voilant ses ficelles 13 Le crime se mesure par ailleurs souvent au monde de l art valeur financi re se confondant av
62. nt en direct au moment du tournage La musique a toujours eu un r le important dans les films de Dyana Elle lui accorde une place particuli re Le p re de Dyana est musicien Il est bassiste 1l a jou dans un groupe qui s appelait West African Cosmos un des premiers groupes de fusion africaine dans les ann es 1970 Umban U Ks t le com dien qui joue le chauffeur de taxi en tait le chanteur Wasis Diop qui est depuis devenu un chanteur reconnu en tait le guitariste Dyana baignait donc dans la musique Elle dit aussi que son envie de cin ma est vraiment venue des films musicaux Apr s J ai deux amours j ai fait Deweneti pour lequel elle m a laiss le champ libre pour le style de la musique J ai compos ce qui m est venu une musique lointainement inspir e de l Afrique mais aussi du jazz de la Nouvelle Orl ans que j coutais ce moment Je pense que le choix artistique est justement l Il est de dire je ne fais pas un film africain je fais un film donc je ne veux pas de la musique africaine je veux de la musique de film Dyana ne part pas du principe que dans un film africain il faut de la musique africaine D ailleurs Jean Rouch parlait de faire des films Rouchiens Dyana a une culture multiple elle vit en France et a une culture autant fran aise s n galaise qu italienne Les choses ne sont pas donn es elles sont assez mall ables Je pense que le vrai sujet c est le ph nom
63. ntrer la vari t des images et des traitements possibles au cin ma d un m me sujet de passer un extrait du film franco palestinien INTERVENTION Intervention divine d Elia Suleiman sorti en 2002 nwviNE chronique d amour et de douleur une Synopsis Es un Palestinien vivant J rusalem est amoureux d une afin de Elia Suleiman Palestinienne de Ramallah L homme est partag entre son amour et la n cessit de s occuper de son p re tr s fragile En raison de la situation politique la femme ne peut pas aller plus loin que le check point situ entre les deux villes Les rendez vous du couple ont donc lieu dans un parking d sert pr s du check point gt Dans ce film le r alisateur choisit de traiter le conflit de mani re tragi comique Au moment de sa sortie pour parler du film on a souvent voqu juste titre le burlesque de Buster Keaton et les films de Jacques Tati En effet Suleiman met en exergue le dialogue de sourd la folie des situations de voisinage entre Palestiniens Pour montrer la diff rence de traitement cin matographique sur un m me sujet on peut mettre en parall les certaines sc nes en particulier Le passage du check point Si Zoabi a choisit de mettre en exergue la violence latente et le renvoi possible de toutes les personnes se pr sentant au check point Suleiman choisit une autre approche Dans son film il s tend sur trois passages du check point Deux d entre eux son
64. on divine Flia Suleiman Palestine 2002 1h32 Le Temps qu il reste Elia Suleiman Palestine 2009 The Bubble Eytan Fox Isra l Etats Unis Grande Bretagne 2007 1h47 Paradise now Hany Abu Assad France Palestine Allemagne 2005 1h27 Rachel Simone Biton France 2009 1h40 46 Annexe Glossaire Bande son d un point de vue technique partie de la pellicule qui comporte les l ments sonores du film Les bandes son sont apparues en 1927 avec le premier film sonore Le Chanteur de jazz D un point de vue narratif la bande son comprend tous les l ments sonores du film les voix les bruitages les sons d ambiance et la musique Burlesque C est un genre cin matographique qui trouve ses origines dans la tradition th trale de la commedia dell arte du cirque et du music hall tradition laquelle il emprunte la pratique de l improvisation apportant une fra cheur une spontan it et une nergie particuli res Typique de l re muette Charlie Chaplin Harold Lloyd Buster Keaton des ann es 1910 1930 il n y est pour autant pas cantonn certains films de Jacques Tati Pierre Richard ou de Jackie Chan peuvent tout fait tre d crits comme burlesques D nu de logique psychologique jouant sur des chutes des bagarres des poursuites des chocs le gag repose sur un comique physique et souvent violent qui joue toujours sur les rapports entre le personnage et l espace qui l envir
65. onne Cadre limite du champ visuel enregistr sur le film Le rectangle qui d limite ce qui est visible sur l cran Le hors cadre est ce que l on ne voit pas sur l image Champ Contre champ utilis au montage le champ contre champ permet de montrer en alternance les deux c t s d une sc ne une sc ne de dialogue ou un duel par exemple D coupage morcellement de la continuit de la mise en sc ne en diff rents plans Fondu action d obscurcir ou d claircir progressivement l image fermeture ou de la faire progressivement appara tre ouverture On dit aussi fondu au noir ou fondu au blanc selon qu on obscurcit ou claircit l image Focale La distance focale est une mesure optique qui permet de qualifier les objectifs photographiques utilis s sur les cam ras On distingue souvent les courtes focales grand angle et les longues focales t l objectif L effet de la courte focale est d embrasser une vaste portion du champ visuel Elle permet ainsi un cadrage large d objets rapproch s dont on ne peut pas s loigner ou de filmer un paysage dans son ensemble sous la forme d un panorama L effet de la longue focale est inverse Elle rapproche les objets ou plus pr cis ment permet un cadrage beaucoup plus serr en limitant le champ visuel Fondu encha n surimpression d une fermeture et d une ouverture en fondu ayant pour effet de faire dispara tre une image et de faire appara
66. our reprendre le fil les chansons Dorine au salon Cette chanson est clairement inspir e de la sc ne du diner s avec Aretha Franklin dans Les Blues Brothers C est vraiment un film tr s int ressant sur le rapport de cultures parce que les deux h ros sont des blancs mais toute la musique est de la musique black C est aussi l histoire du rythm n blues am ricain c est le jazz c est toute cette lign e l c est tous les plus grands chanteurs afro am ricains des ann es 1970 80 James Brown Aretha Franklin Ray Charles et Cab Calloway Dans ce film il y a toute la trajectoire historique de la musique black am ricaine C est venu comme une vidence un moment dans le salon de coiffure c tait de la musique un peu funk un peu rythm n blues a d potait c tait rigolo et il y avait des ch urs le ch ur des clientes et des autres coiffeuses qui r pondaient La premi re id e sur ce morceau tait de jouer avec les accessoires du salon les ciseaux les fers cheveux mais cela demandait plus de pr paration Le seul d tail qui reste est que la s quence se termine sur le tic tac de l horloge Par rapport l int riorit du personnage comment avez vous travaill celui l Le personnage de Dorine est romantique mais en m me temps elle est un peu passive elle se laisse porter par la vie et puis tout d un coup elle dit non Il y avait le fed up qui d clenche le fait qu elle suive le pe
67. rfait de Clint Eastwood 1993 Le lieu de l action est la route elle m me elle est m me le moteur de l action Les road movies nous pr sentent souvent une qu te initiatique des personnages qui vont grandir au fil de leurs rencontres et de leurs exp riences et devenir adulte La route peut tre vue comme une m taphore de la vie avec le temps qui file la crois e des chemins ou les voies sans issues un lieu propice l errance l exil ou l exercice de la libert S quence s rie de plans continus qui forment une unit narrative quivalent du chapitre en litt rature Son di g tique Son faisant partie de l action de l univers construit par la narration et pouvant donc tre entendu par les personnages du film On parle par opposition de musique extra di g tique musique que seuls les spectateurs per oivent Zoom Objectif focale variable galement appel travelling optique Un zoom permet d obtenir rapidement le cadrage large ou serr que l on souhaite depuis l endroit o l on est Edit juin 2008 L Agence du Court M trage 48 Annexe Ressources bibliographiques court m trage Essais et synth ses autour des courts m trages Sous la direction de EVRARD Jacky et de VASSE Claire Cent pour cent court cent films pour cent ans de cin ma fran ais d C t court 1985 MERANGER Thierry Le court m trage collection Les petits Cahiers d Les Cahiers du cin ma et SCEREN
68. rivons avec nos gros sabots pour faire un film avec tout le c t colonial que a peut avoir aussi quand on se met leur faire chanter des trucs qui paraissent d cal s a peut tre tr s mal v cu Et d ailleurs on ne manque pas de nous le renvoyer la figure Quand j tais Bourges pour pr senter le film la premi re question a t pourquoi vous n avez pas mis de la musique africaine cette r action je la comprends Mais j aimerais croire que par cet acte de d territorialisation ou d alliage entre des choses tellement diff rentes et tellement assum es a questionne plus notre vision de l Afrique Et c est de notre responsabilit d expliquer pourquoi justement faire un film calebasse comme dirait Dyana c est ne pas respecter l Afrique c est ne pas prendre en compte le rapport dynamique de la colonisation Ca nous a pos plein de questions l bas dans le rapport aux gens c tait loin d tre vident mais assumer ce point de vue g n re du sens A partir de l on peut parler et c est une piste d analyse du film une piste politique qui est tr s int ressante je pense que Dyana a beaucoup de choses dire la dessus Pour moi a passe par le biais du jazz Chanson de Dorine et Antoine L effectivement la consigne c est Demy Parce que c est l histoire de la rencontre une esp ce d amour impossible ou pas on ne sait pas trop Je ne cherchais pas faire quelque chose q
69. rsonnage d Antoine Justement la sc ne dans Les Blues Brothers c est Aretha Franklin qui dit respect respect avec les autres serveuses du bar dans une attitude un peu f ministe elle se revendique libre elle veut faire ce qu elle veut y aller On est donc bien l dans des probl matiques qui ressemblent aux n tres Les personnages sont dans les m mes probl matiques que nous individuellement Collectivement non mais individuellement ils se posent les m mes questions C est aussi a qui est fort dans le film c est que les probl matiques des gens sont universelles et ne sont pas africaines sp cialement Il s agit de questions telles que est ce que j ai envie de me marier ou pas mon p re 24 est mort il faut que porte le deuil je suis patronne d un salon de coiffure et je vis des douleurs entre ma vie affective familiale et ma vie professionnelle ce sont des choses tr s simples mais qui sont tr s vraies Le Twist de Malick Malick va partir en Italie il fantasme sur son cousin qui est l bas et il veut le rejoindre L id e c tait donc l Italie Ce n est pas un hasard parce que Dyana est aussi d origine italienne elle parle italien elle a une partie de sa famille l bas Il y a une grosse communaut s n galaise en Italie Il y a l une r alit qui touche beaucoup Dyana Et nous partageons une passion commune pour les twists italiens Mina Renato Carosone
70. s deux plans diff rents mais qui se font face en quelque sorte Un champ contrechamp est galement le nom donn l encha nement de deux plans successifs o le premier montre un personnage regardant hors champ et le suivant ce qu il regarde Exemple Ibrahim regarde ce qui se passe devant la voiture puis un autre plan montre le p re pench sur le capot et fouill par un policier Le montage proc de alors par alternance de points de vue encha nant un plan o l on voit Ibrahim comme travers les yeux du p re Le p re est donc hors champ pour ce premier plan Ensuite nous voyons le p re comme si nous le voyons avec les yeux d Ibrahim Cette fois c est Ibrahim qui est hors champ Nous voyons donc le contrechamp du plan sur Ibrahim Vous pouvez chercher d autres images qui montrent des champs contrechamps dans ces films ou dans un autre de votre choix Music for One Apartment and 6 Drummers de O Simonsson et J Stjarne Nilsson R alis par Xavier Grizon FICHE TECHNIQUE Music for One Apartment and 6 drummers Su de 2001 10 min R alisation sc nario et montage Ola Simonsson et Johannes Stj rne Nilsson Production Kostr Film AB Image Johannes Stj rne Nilsson Charlotta Tengroth Robert Blom Montage Ola Simonsson Musique Ola Simonsson Son Haken Garpestad Synopsis Six batteurs planifient une attaque dans une banlieue urbaine Lorsqu un couple de personnes g es quitte son appartemen
71. ssiques du genre notamment en traitant la bande des braqueurs selon la logique de la galerie de portraits La notion de portraits est en effet tr s importante dans le film de braquage et il serait int ressant de comparer la s rie de plans rapproch s au d but de Music for One Apartment avec celles que l on peut trouver dans les plus grands classiques du genre comme par exemple dans Quand la Ville Dort Asphalt Jungle 1950 o John Huston fait d filer trois suspects devant une salle de t moins avant de faire d filer lentement la cam ra sur leurs visages une sc ne qui marque l histoire du cin ma et fera le succ s et l affiche du film Usual Suspects r alise par Bryan Singer en 1995 12 Enfin il est important de noter l volution des repr sentations du malfaiteur tout au long de l histoire des formes cin matographiques Car celui ci devient au fil du temps moins diabolique et sans doute plus envo tant voire s duisant L une des plus grandes diff rences entre l mergence du genre film de braquage la fin de l ge classique hollywoodien et son succ s dans les productions contemporaines est la valorisation du gentleman cambrioleur sorte de Robin Hood des temps modernes qui prend en charge la revanche du petit peuple et des laiss s pour compte Si l argent a tendance corrompre le c ur et l esprit chez de grands moralistes comme Capra Kubrick Fritz Lang Martin Scorsese Anthony Man
72. st arr t p trifi par la peur et en m me temps le camion plus loin arrive toute allure La cam ra filme hauteur de l enfant de mani re ce que le camion paraisse tr s mena ant il s impose dans le plan la verticale 37 La vuln rabilit du gar on est mise en valeur par ce gros plan rapide qui nous le montre en contre plong e effray et incapable de r agir au danger car surpris par celui ci Plan large sur le p re qui a commenc une course au loin L enchainement rapide des plans accentue la tension dramatique de la sc ne Ibrahim tant hors champ au moment o le camion passe nous nous demandons ce qui est en train de se passer Ibrahim au premier plan est sain et sauf nous nous apercevons qu il a r ussi courir suffisamment vite La cam ra reste immobile dans ce plan et le suivant avec Ibrahim et la valeur des plans en est accentu e on voit Ibrahim de loin se rapprocher de plus en plus au fur et mesure des plans altern s Plan sur son p re qui commence le gronder Le proc d est le m me pour le p re d un plan fixe la valeur des plans est mise en avant gr ce au mouvement du personnage qui se rapproche de la cam ra Ibrahim marque son refus d ob ir en s arr tant de courir Il s est rapproch de la cam ra cet effet accentue l intensit de la sc ne 38 Pour les trois plans qui suivent la cam ra va rester fixe pour
73. sur le plan cin matographiques Votre projet est propos plusieurs producteurs au sein du programme Open doors Quelles sont les r actions suscit es J ai travaill sur ce projet depuis 2 ans Je viens juste de le terminer Open doors tombe point nomm Il y a eu de l int r t car le film que je propose traite du conflit isra lo palestinien et ce avec un angle humaniste Eu gard au ton tragi comique que j adopte le film reste l ger et porteur de quelques 41 messages politiques L id e n est pas de choquer le spectateur mais de le mettre en condition de bien recevoir le message qu on veut lui transmettre Autre cart lement vous tes Palestinien d Isra l et vous r sidez aux USA Qu est ce que cela implique pour vos recherches de fonds Aux USA cela ne fait aucune diff rence Tout d pend du travail et du projet qu on pr sente Je suis tonn de constater qu en Europe le passeport est important Or moi je ne peux pas changer de lieu de r sidence ou trouver un autre passeport juste pour avoir des fonds J ai essay de trouver des fonds arabes mais cela n est pas possible Comment financer un film palestinien qui est tourn en Isra l Aujourd hui pour moi et mes confr res le but est de trouver des fonds peu importe d o ils viennent A contrario la force du r alisateur r side dans sa capacit de pr server ses id es et sa vision du cin ma Vous tes donc entre deux syst mes de
74. t et programm la mani re dont des braqueurs auraient minut le temps n cessaire la police pour d barquer sur les lieux d un hold up apr s d clenchement de l alarme Ces l ments montage altern et souci du timing constituent videmment un clin d il aux conventions du film de braquage un genre populaire et foisonnant depuis que John Huston en inventait la m canique en 1950 dans Quand la ville dort la pr paration du casse dans ses moindres d tails le recrutement d une quipe de sp cialistes perceur de coffre fort chauffeur garde du corps un timing serr et un l ment impr vu qui fait chouer l ensemble du projet dans les derniers instants du sc nario voir Braquages de David Mamet en 2001 L Ultime Razzia de Stanley Kubrick en 1956 Criss Cross de Robert Siodmak en 1949 etc Cependant dans Music for One Apartment and 6 Drummers il s agit moins de voler des objets que de leur voler leur fonction initiale ustensiles de cuisines et de salle de bains moquettes tapisseries bibelots et consommables divers et vari s deviennent entre les mains des six des instruments de r cr ation d lirante et jubilatoire dans un appartement transform la h te en studio d enregistrement clandestin C est donc de gangst risme musical dont il est question l art et la musique con us comme piraterie subversive d tournement d une monotonie format e d un mode de vie standardis
75. t e impassiblement Ces moments qui peuvent nous para tre en tant que spectateur difficilement supportables sont rendus comiques par l impassibilit des personnages et leur capacit les perp trer l infini L encore l chelle plus grande des relations politiques de deux pays se fait ressentir Le dialogue incroyablement dr le qui intervient 22min 58s t moigne de l absurdit d une situation qui ne tourne en rond les protagonistes maintenant leurs positions Cin matographiquement le r alisateur le traduit par des effets comiques hors champ l homme qui arrache la plaque d immatriculation de son voisin 20min 52s par des plans fixes avec des personnages impassibles deux hommes assis qui observent un homme s insurger contre la police ou un gar on se faire crever son ballon qu il a gar Le comique de r p tition est utilis m mes plans des moments diff rents m me situation qui ne progresse pas comme cet homme qui vient d truire nouveau la route qui vient d tre r par e en son absence Suleiman l inverse du tr s s rieux Be quiet de Zoabi nous sensibilise au sujet par l humour absurde et le comique de situation burlesque L image finale d Intervention divine est tragi comique on voit deux personnages contempler une cocotte minute sous pression comme des spectateurs impassibles impuissants face ce qui arrive Films voquant le m me sujet o Interventi
76. t les batteurs l investissent Ils donnent alors un concert en quatre parties cuisine chambre salle de bain s jour Le film a t pr sent dans plus de 90 festivals de cin ma et a remport de nombreux prix et r compenses travers le monde il a t diffus dans 37 pays Biographie des r alisateurs Ola Simonsson est n en 1969 Lund en Su de Dipl m de musique il est r alisateur et compositeur Johannes Stj rne Nilsson est n en 1969 Lund en Su de Dipl m d arts plastiques il est r alisateur et producteur Tous les deux ont r alis de nombreux courts m trages Hotel Rienne 2003 Nowhere Man 1996 et ont pr sent leur premier long Sound of Noise la Quinzaine des R alisateurs Cannes cette ann e Le film sort dans les salles le 29 d cembre 2010 D velopp partir du sc nario de Music For One Apartment and 6 Drummers les batteurs investissent cette fois une ville enti re ce qui permet d y varier les types d instruments et les proportions Ainsi dans l une des derni res s quences de Sound of Noise les 6 d molissent le parvis de la sc ne nationale en y jouant un de leurs morceaux avec le mat riel emprunt la voirie tracteur rouleau compresseur et marteau piqueur Pour plus d informations sur le long m trage http www soundofnoise lefilm com ou articles de lyc ens sur le film http www critikat com The Sound of Noise html ANALYSE D UNE
77. t la chanson d Alain Resnais c est un film qui travaille norm ment les entr es et les sorties de chansons comment les quelques notes de musique qui d butent et qui finissent les chansons font passer le c t ultra artificiel des play back Il faut tre dans une vraie composition avec l ing nieur du son On rejoint alors une possible d finition du cin ma dans l cart entre l image et le son de l imaginaire se cr e PISTES DE TRAVAIL Voir aussi la fiche l ve Com die musicale e R fl chissez la place et au contenu des chansons Les chansons apportent elles des informations sur les personnages Font elles avancer l histoire Parlez de diff rentes fonctions de la musique dans les films in off accompagnement ou contraste informative ou motive Tentez de r pertorier les passages o les personnages se mettent chanter et danser et remarquez les effets que cela produit passage du monde r el au monde onirique caract risation des personnages rythme e Comparez la sc ne finale d Un Transport en commun avec celle du film de Jacques Demy Les Demoiselles de Rochefort Parall les et diff rences e Si vous avez le dvd qui devrait sortir bient t vous pouvez aussi l aide de textes de chansons sur notre site internet organiser une s ance karaok du film 27 e Sachant que le sc nario du film va bient t tre adapt pour une version th trale essayez d imaginer
78. t tr s comiques ces passages ne se faisant pas sous la forme habituelle requise arr t du moteur pr sentation des papiers attente de l autorisation de red marrer il imagine des situations tr s po tiques et malicieuses pour faire passer la fronti re ses personnages Les deux amants cherchent contourner l attention des gardes pour pouvoir passer 1 passage du check point 28min22sdes 2 passage du check point 35min47sdes Le premier passage est celui de la femme qui mise sur le fait que les soldats n oseront pas tirer car ils seront captiv s par elle Suleiman avec sa mise en sc ne et la musique nous montre la femme comme ayant une puissance qui permet de faire perdre leurs moyens physiques et intellectuels aux gardes Cette puissance passe par une certaine s duction mais galement une volont ferme signifi e par les gros plans sur le visage de la femme qui ne baisse pas le regard face aux quatre hommes Le comique de ce passage na t des plans sur les hommes qui passent de la r sistance la b atitude suivis d un plan large o la tour s croule au passage de la femme 45 Le second passage se fait deux gr ce l astuce trouv e par Elia il gonfle un ballon qui va tenter de passer le check point En voiture il profite de l inattention des gardes pour passer Le comique de cette sc ne na t de plusieurs l ments le gros plan sur le ballon o l on voit la t te
79. th tiques venus de l occident avec une r alit s n galaise qu elle traite sur un mode documentaire La confrontation le frottement d un dispositif fictionnel tr s crit avec le d sir de retranscrire la r alit d une soci t rarement montr e au cin ma sur un mode documentaire Mais dans cette conomie du moyen m trage qui rappelons le encore est un choix artistique d lib r il ne s agit pas de travailler la perfection mais bien au contraire la fragilit Fragilit des corps et des voix d acteurs essentiellement non professionnels Il ne s agit pas ici de reprocher la r alisatrice un quelconque amateurisme ou un manque de ma trise l encore il s agit de ce qui l int resse de montrer au cin ma La fragilit des voix l imperfection des gestes nous rapprochent de la vie et nous loignent d une image liss e de studio appartenant au genre De cette mani re elle touche juste Nous ne sommes pas Hollywood mais bien Dakar dans une com die musicale tourn e en ext rieur au milieu de la foule 18 s n galaise autant spectatrice qu actrice du film en train de se fabriquer sous ses yeux Car comme dans tout film m me documentaire le r el est mis en sc ne ou au moins travaill Installer une grue au milieu de la gare routi re de Dakar ne peut pas passer inaper u transformant le lieu de la vraie vie en th tre pour les usagers et habitants du lieu Ils sont l dans le film on les voit
80. tion M me plan et m me situation que le plan 24 1 22 24 2 2 Le son di g tique d signe tout son que les personnages peuvent entendre durant le d roulement de l action Par opposition au son extra di g tique que les personnages ne peuvent pas entendre comme une musique d ambiance ou la voix off d un narrateur 31 03 01 Plan 27 03 12 Plan 28 03 22 Plan 29 03 27 Plan 30 03 33 Plan 31 03 37 Plan 32 03745 Plan 33 03 59 Plan 34 0400 Plan 35 0405 Plan 36 0410 Plan 37 0413 Plan 38 0414 Plan 39 0447 Plan 40 0454 Plan 41 0457 Plan 42 05 00 Plan 43 05 05 Plan 44 05 07 Plan 45 05 12 Plan 46 05 23 Plan 47 05 25 Plan 48 05 36 Plan 49 05 38 Plan 50 05 39 Plan 51 05 41 Plan 52 0545 Plan 53 SEQUENCE 2 0557 Plan 54 05 59 Plan 55 06 03 Plan 56 06 15 Plan 57 Plan su le p re qui obtient l autorisation d aller chercher la voiture La cam ra suit ses mouvements Plan large du p re tenant son fils par la main se dirigeant vers sa voiture en contre champ L agitation r gne tout autour La cam ra nous montre maintenant ce qui tait hors champ la voiture rouge seule au bord de la route Hors champ on entend les personnages et on comprend que le p re est sous tension et souhaite faire vite Gros plan sur la figure de l enfant qui veut aller aux toilettes Glissement de la cam ra vers le p re q
81. tre simultan ment la suivante Gros plan focalisation sur une partie d un objet ou d un personnage ex visage main Mickey mousing C est une technique de composition par laquelle le compositeur de la musique du film souligne tr s pr cis ment chaque action du film le moindre v nement l image est illustr par de la musique ou des bruitages Cette d nomination est un hommage au style musical des dessins anim s de Mickey Mouse du r alisateur am ricain Walt Disney Mixage m lange et quilibrage en auditorium studio d enregistrement des diff rentes bandes son paroles musiques bruits Montage op ration consistant assembler les plans bout bout et en affiner les raccords Mouvements de cam ra 1 panoramique mouvement de rotation de la cam ra autour de son axe 47 2 travelling d placement de la cam ra avant arri re lat ral o panot mouvement de la cam ra accompagn d un panoramique Ouverture l iris quivalent d une ouverture au noir cf Fondu mais op r par un diaphragme dont on voit le cercle s agrandir progressivement partir du centre ou d un point de l image Tr s utilis dans le cin ma muet en particulier chez Chaplin Photogramme le cin ma filme la vitesse de 24 images par seconde dans une seconde il y a donc 24 images donc 24 photogrammes Plan prise de vue sans interruption c est l unit de base du langage cin
82. u de ces plans de visages un plan rapproch sur un sch ma d appartement celui o ils vont d barquer abondamment annot Tout a donc t minutieusement tudi auparavant comme dans un braquage de banque On peut y lire rapidement la place qu occupera chacun des personnages dans chacune des pi ces o ils joueront Suit nouveau un plan de l entr e de l appartement o l on voit pr sent le couple sortir avec le chien Ils sont film s de tr s loin Retour sur le meneur film de plus pr s l action se resserre Puis un tr s gros plan sur le chronom tre alors activ indique le d clenchement de l action Dans un m me mouvement collectif et comme chor graphi le groupe sort alors de la voiture film en plan d ensemble suivi en cam ra paule la cam ra se mettant donc litt ralement en branle pour coller la mise en mouvement du groupe Le passage du moment de l attente celui de l action est ainsi signifi par les mouvements de cam ra aussi bien que par le sc nario et le jeu des acteurs ELEMENTS D ANALYSE Les six profitent de la sortie du couple certainement routini re pour faire irruption dans l appartement comme s ils allaient commettre un cambriolage L un des batteurs consulte r guli rement sa montre un souci sugg rant la fois que chaque morceau doit respecter une dur e et un rythme pr cis mais aussi que le temps imparti par la promenade est limi
83. ui le presse Plan large sur un b timent au loin surmont du drapeau isra lien et qui semble d sert En fait le changement de plan du regard du p re vers ce b timent nous laisse deviner que les snipers doivent tre embusqu s cet endroit La cam ra revient au plan large sur le p re et l enfant qui arrivent la voiture Vue de dos des protagonistes l enfant sort du champ pour faire pipi la cam ra fait un mouvement panoramique vers le p re Plan en plong e vers Ibrahim Sourire au p re Sourire qui lui est rendu dans un gros plan sur le visage du p re Mais ce sourire ne dure pas longtemps et dans un plan am ricain on voit le p re s inqui ter Un plan rapproch sur le p re de dos Retour au plan 34 Le p re inspecte la voiture La cam ra suit son mouvement il s affole et demande son fils de monter dans la voiture La voiture a des difficult s d marrer Plan large sur la voiture qui d marre au premier plan le b timent occup par les snipers en deuxi me plan et la ville de Nazareth au troisi me plan L enfant interroge son p re de nouveau Gros plan sur Ibrahim intrigu Gros plan sur la radio cassette Le p re veut couter les informations et l enfant pr f re la cassette Gros plan sur le profil du p re au volant On sent que la situation politique ext rieure influence le quotidien de nos deux protagonistes Plan plus large avec le p re au premier plan et l enfant l arri
84. ui ressemble ou pas je me suis dit qu est ce que c est pour moi Demy Pour moi c est a le c t classique le c t un peu na f C est du premier degr il n y a pas chercher plus loin Ce n est pas un hommage Ce qu on a besoin de dire ce moment l c est Demy Donc je ne me mets aucune limite dans la citation apr s on a le retour de boomerang des spectateurs qui disent la Demy africaine ce n est pas a l enjeu l enjeu n est pas 26 de faire du Demy c est de dire ce que raconte Demy peut tre adopt aussi en Afrique et cette citation l est aussi signifiante chez nous que chez eux Arriv e Saint Louis C est la deuxi me chanson de groupe L id e musicalement tait de reprendre quelques th mes qui ont travers le film il y a la reprise invers e du Twist de Malick parce que les deux personnages sont en relation c est dire qu elle lui dit au revoir sur son th me lui et lui il lui dit au revoir sur son th me elle a c est le petit clin d il du musicien dont personne ne va se rendre compte Il y a aussi une reprise du th me de La chanson d Antoine et Dorine L inspiration de cette chanson c est Guys and dolls film de 1955 de Joseph L Mankiewicz avec Franck Sinatra et Marlon Brando musique de Franck Loesser De mani re g n rale on a fait un travail pr paratoire avec Dyana pour d finir ce qu est le style avec u
85. ur une voiture travelling qui pr c de le taxi ou sur le capot qui filme travers le pare brise avant les passagers du v hicule de mani re la plus frontale qui soit pas de hors champ pas d chappatoire possible ni pour les personnages ni pour les spectateurs Comment filmer sept passagers et un conducteur dans une voiture Comment d couper ces s quences sans que le spectateur ne s ennuie ou que les plans soient r p titifs Dyana Gaye d veloppe une grande ma trise de l art de filmer en voiture elle explore toutes les possibilit s face dos profil les acteurs sont film s sous tous les angles Personnage isol ou film s trois ou deux c te c te Il existe m me une certaine profondeur de champ dans ce taxi Jouant sur l ext riorit et l int riorit du v hicule Dyana Gaye utilise merveille les vitres et pare brises selon le degr d intimit qu elle permet au spectateur vis vis de ses personnages Elle joue m me de la figure de l pieuse dans cette magnifique s quence o Dorine cach e dans son taxi observe travers la vitre sa tante et son amoureux toubab dans la s quence de l accident D abord travers la vitre Dorine d couvre les protagonistes de la sc ne puis par le jeu du d placement du v hicule dans lequel elle se trouve et qui joue comme un travelling naturel elle d couvre sa tante au moment o plus aucune vitre ne la prot ge elle n a plus qu bond
86. val d di aux moyens m trages Les Rencontres du moyen m trage de Brives o Un Transport en commun a re u en 2010 le prix du public actant de la reconnaissance d un genre artistique part enti re Le d sir de Dyana Gaye tait un d sir de film avant tout et ce film durait 48 minutes Tout l enjeu de ce programme de courts m trages est l faire comprendre aux l ves qu un film est un film une uvre d art un engagement d auteur un acte artistique quelque soit sa dur e Le choix du moyen m trage est d autant plus risqu ou affirm qu il d pend enti rement de l conomie du court m trage alors qu il est bien souvent dans son processus de fabrication plus proche du long m trage Dans cette d marche elle a obtenu le soutien d un distributeur Shellac qui a sorti son film en salle le faisant pr c der de son dernier court m trage Deweneti Ce fait est assez rare pour tre soulign il s inscrit n anmoins dans une certaine filiation parmi les auteurs les plus install s du cin ma fran ais tels Arnaud Desplechin ou Bruno Podalyd s qui se sont fait rep rer gr ce la sortie en salle de leurs premi res uvres savoir des moyens m trages La Vie des morts en 1991 pour Desplechin Versailles Rive gauche en 1992 pour Podalyd s Dans les ann es 2000 dans un contexte conomique beaucoup plus difficile Shellac qui s appelait l poque Magouric s est fait l h ritier de cette
87. voir la fois le p re au 1 plan et en m me temps on peut distinguer les mouvements d Ibrahim au loin qui d sob it Ce cadrage accentue la tension dramatique car en tant que spectateur nous percevons le danger mais pas le p re qui tourne le dos son fils 36 Retour un plan rapproch sur le gar on qui s appr te rejoindre son p re Ce plan serr ne nous permet pas de voir la circulation des voitures et donc le danger potentiel Nous voyons qu Ibrahim prend la peine de regarder sa gauche Retour un plan large qui inclut le p re dans le champ Celui ci ne fait toujours pas attention mais nous pressentons le danger en tant que spectateur car le r alisateur a pris le temps de le mettre en place avec les trois plans pr c dents La d sob issance g n ralis e d Ibrahim dans le film est un indice suppl mentaire Plan plus large sur Ibrahim qui commence traverser il n a pas regard sa droite Le danger ne nous est d abord pas signal par les images mais par le son nous devinons le klaxon d un camion Les cinq plans qui vont suivre s encha nent tr s rapidement Il y a d abord ce plan resserr sur le visage du p re surpris par le bruit du klaxon qui s aper oit de ce qui est en train de se passer Ce plan tr s rapide nous montre enfin le danger La composition du plan permet d augmenter la tension de la sc ne Ibrahim au premier plan s e

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