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L`Homme sans passé Aki Kaurismäki

1. employ e de banque Esko Nikkari auteur du hold up Pertti Sveholm agent de la police judiciaire Matti Wuori avocat Aino Seppo ex femme de M Producteur Aki Kaurism ki Production Sputnik Oy Pandora Film Pyramide Productions Dur e 97 minutes Couleur Format 35 mm 1 1 85 Visa n 105 357 Sortie finlandaise 1 mars 2002 Sortie fran aise 6 novembre 2002 Distribution Pyramide Distribution LE R ALISATEUR Aki Kaurismaki les tats d me du r alisme Longs m trages 1983 Crime et ch timent Rikos ja rangaistus 1h33 couleur 1985 Calamari Union 1h22 noir amp blanc 1986 Shadows in Paradise Varjoja paratiisissa 1h16 couleur 1987 Hamlet Goes Business Hamlet liikemaailmassa 1h28 noir amp blanc 1988 Ariel 1h13 couleur 1989 Leningrad Cowboys Go America 1h18 couleur 1989 Les Mains sales Likaiset k det 1h10 couleur Film TV 1990 La Fille aux allumettes Tulitikkutehtaan tytt 1h10 couleur 1991 J ai engag un tueur I Hired a Contract Killer 1h20 couleur 1992 La Vie de boh me 1h40 noir amp blanc 1994 Leningrad Cowboys Meet Moses 1h32 couleur 1996 Au loin s en vont les nuages Kauas pilvet karkaavat 1h36 couleur 1999 Juha 1h18 noir amp blanc muet 2002 L Homme sans pass Mies vailla menneisyytta 1h37 couleur Moyen m trage 1994 Tiens ton foulard Tatiana Pid huivis ta kiinni Tatjana 59 mn noir amp blanc Courts m trag
2. Mieux M a cette phrase trange lors de son diner amoureux Hier j ai visit la lune qui le lie un peu plus Cyrano lui m me voyageur lunaire dans la pi ce acte lll sc ne 13 et dans ses crits Enfin le parc de M onrepos cit dans la derni re chanson traditionnelle du film rappelle le parc du couvent des Dames de la Croix dans le dernier acte de Cyrano de Bergerac e Le braquage Le cin ma n est pas avare en mati re de braquages Sur le mode du film d action ou du thril ler Heat de Michael M ann Killing Zoe de Roger Avary Point Break de Kathryn Bigelow mais aussi sur un mode plus comico s rieux l instar de celui men par l entrepreneur des travaux publics s quence 22 dans une agence sur le point de fermer rachet e par un groupe en Cor e du Nord Un traitement burlesque digne de celui retenu par Kitano dans Getting Any 1994 o le jeune Asao se lance dans une s rie de bra quages plus inefficaces les uns que les autres Sans compter la petite sc ne de braquage infructueux de la banque en faillite dans Big Fish 2003 de Tim Burton e Le chien L impassibilit canine d Hannibal d marque la pratique de Kaurism ki consistant se moquer en les d samor ant ou en les d calant les possibles fic tionnels Promu comme chien d attaque par son ma tre il ne bronche pas s quence 14 de m me que l amant de l ex femme de M n est pas oblig de se battre avec ce dernier M l emm ne en
3. Per Olof Strandberg 1984 Aikalainen Timo Linnasalo 1986 Kuningas l htee Ranskaan Anssi M ntt ri 1986 Shadows in Paradise Varjoja paratiisissa Aki Kaurism ki 1987 Hamlet Goes Business Hamlet liikemaailmassa Aki Kaurism ki 1990 La Fille aux allumettes Tulitikkutehtaan tytt Aki Kaurism ki 1994 Tiens ton foulard Tatiana Pid huivista kiinni Tatjana Aki Kaurism ki 1994 Kaikki peliss M atti Kassila 1996 Au loin s en vont les nuages Kauas pilvet karkaavat Aki Kaurism ki 1997 Sairaan kaunis maailma Jarmo Lampela 1998 Zugv gel einmal nach Inari Peter Lichtefeld 1998 Eros ja Psykhe Timo Linnasalo 1998 S dyllinen murhen ytelm Kaisa Rastimo 1999 History is M ade at Night Ilka Jarvilaturi 1999 Juha Aki Kaurism ki 2002 Nude Descending C S Leigh 2002 L Homme sans pass M ies vailla menneisyytta Aki Kaurism ki 2004 Popul rmusik fr n Vittula Reza Bagher 10 baiser rendez vous diner balade en voiture invitation au concert rock et se conclut par un aller retour en direction du m lodrame s pa ration retrouvailles fin heureuse L interpr tation de Katie Outinen en d pit des soubresauts narratifs reste fid le elle m me L tendue de son jeu oscille constamment entre la retenue et l motion Les oppositions se remarquent tant par la tenue f minine que par l attitude corporelle et l expression faciale carcan de l unifor
4. Sans pour autant nier le hors champ la sc ne film e de plan en plan devient ainsi un tableau vivant Le maintien du cadrage fixe introduit de fait une attention privil gi e la vue film e attention d autant plus soutenue que les personnages finissent par quitter le plan La r p tition de ces effets remarquables de disparition donne l impression que le cadre de repr sentation pr existe la figuration en r sistant aux franchissements de ses bords par les mobiles dramatiques Un plan moyen de l agression met en sc ne plu sieurs sorties de champ cons cutives Les voyous apr s avoir administr un violent coup de batte sur la t te du personnage s clipsent un un par la tranche lat rale droite du cadre Le dernier partir couvre le corps du gisant avec la valise et cache le visage avec le masque de soudeur Le h ros enseveli quasi invisible fait figure d tre inanim Plan vide Le premier v ritable plan vid de personnages a lieu devant le conte neur bleu p le des Nieminen s quence 6 L effet limite des cadrages vides vid s va de pair avec un effet surface entrave l illusion perspective mise en avant de la plan it du fond et de la composition g om trique de l image Quand les deux comp res de mis re quittent le d cor par la gauche pour aller souper les petites taches de rouille de l arri re plan deviennent plus proches s quence 6 De m me notre regard bute sur le mur des locaux
5. il se fait jeter comme un malpropre 12 33mn02s La tenanci re du caf o il s est r fugi affam le prend en piti et lui offre un repas gratuit 13 34mn37s C07 M abattu va aux locaux de l Arm e du Salut pour de nouveaux habits Touch es par sa dignit Irma et la directrice lui donnent du travail 14 37mn08s C08 Anttila vient r clamer son loyer M encore sans le sou Le chien du vigile Hannibal refuse d attaquer le mauvais payeur 15 38mn59s Un soir venu apr s avoir touch son salaire M propose Irma de la raccompagner Au terme de leur promenade il lui vole un baiser sur la joue 16 41mn32s M en r gle avec Anttila lui loue sa voiture pour le samedi Hannibal est rest avec son nouveau ma tre 17 42mn56s C09 Irma et M dinent en amou reux dans le conteneur Une fois sur le canap ils coutent de la musique et s embrassent 18 46mn21s C10 M propose aux musiciens de l orchestre de l Arm e du Salut un changement de r pertoire pour largir leur public Ils c dent l id e de jouer du rock n roll 19 49mn08s L initiative est accept e par les res ponsables La veille de la Saint Jean sur l air de la chanson Petit c ur les sans abri se mettent danser 20 51mn14s M emm ne Irma en voiture la cueillette des champignons puis au concert rock de son groupe Gr ce l amour le h ros a retrou v joie de vivre et confiance en lui 21 55mn17s C11 E
6. veloppements po tiques du film Les sources d inspiration sont multiples m me si Kaurism ki reste flou une vague chanson voquant le passage tabac de clochards la lecture d un livre am ricain oubli des ann es quarante retra ant la perte d identit du h ros suite un accident dans le m tro les contes sociaux de Frank Capra les films noirs de Frank Borzage des ann es trente et plus pr cis ment L Homme invi sible 1933 de James Whale Pour la conduite narrative le r alisateur a con u un changement de ton On se d place du r el au r ve Le Monde 6 11 2002 du r alisme au surr alisme en passant de la cruaut stylistique de L Argent 1983 de Robert Bresson l univers burlesque du Vagabond 1915 ci dessus de Charlie Chaplin Selon Aki Kaurism ki homme tout faire de ses films sc nariste monteur r a lisateur producteur l int gralit du processus de cr ation a t compris en termes d conomie tant sur le plan financier qu artistique Quelques pr ci sions trois jours d criture du sc nario un budget serr trente et un jours de tournage pas de r p tition avec les acteurs une deux prises par s quence une heure pour trouver un nouveau titre Le seul temps qui chappe ces principes cr atifs de r duction est l ann e enti re consacr e chercher les lieux et les objets profilmiques Les d cors sont de fait tout sauf documentaires Il aura donc fallu
7. Propos recueillis par Jean S bastien Chauvin dans Cahiers du cin ma n 573 novembre 2002 La voie du d pouillement 2 Kauris m ki et sa th orie du cin ma D abord il y a l homme et la femme devant un mur gris Et l clairage Ensuite on enl ve l homme il n y a plus que la fille devant ce mur gris Ensuite on enl ve la femme il n y a plus que le mur l clairage l ombre Ensuite on enl ve le mur il n y a plus que l clairage et les ombres Ensuite on enl ve l clairage et l vous avez un film parfait c est l ombre gt Conf rence de presse Festival de Cannes mai 2002 Bonus du DVD L Homme sans pass ARTE Vid o 2003 1 G n rique C01 Un homme voyage de nuit en train Les inscriptions du g n rique d filent jus qu son arriv e sur le quai de la gare Le h ros se dirige sur un banc l ext rieur Il est quatre heures du matin 2 2mn04s Il est attaqu pendant son sommeil par trois agresseurs qui le rouent de coups La vic time a la force de tituber jusqu la gare avant de s effondrer sur le sol des sanitaires pour hommes Il est laiss pour mort 3 4mn31s C02 M la t te et le buste envelop p s de bandages est alit dans une chambre de l h pital Le m decin et l infirmi re constatent l heure du d c s 5h12 Une fois seul le mort pr sum se rel ve brusquement et s appr te pour sortir 4 6mn12s C03 Pr s du port en plein jour M est tendu inerte su
8. bo te de sel sur le plat fumant 3 et remet son stylo fourchette dans la poche de sa veste L invit e affol e par le mode spectaculaire de cuis son propose d aider mais c est d j pr t Le style change sensiblement quand l h te fait intrusion un temps sans t te 4 dans le cadre d Irma pour servir d ner Il s assied sur le fauteuil en chassant Hannibal qui file droit sur le canap M de dos et Irma de face lui si obscur elle si claire jouent l ombre et la lumi re La composition du plan qui les r unit travaille plastiquement le d cor La rupture de l obscurit ambiante par trois sources lumineuses abat jour transparent femme rayonnante juke box allum et la vibration des couleurs chaudes sous la p nombre murs marron cuir tann canap rouge font du salon une sc ne de genre picturale japonisme des Nabis PAROLES ET LUMIERES T te t te en amoureux 5 8 14 plans L insert en plong e 5 sur les assiettes vides de la table signifie que le repas l exception de la vian de carbonis e a t consomm Cette ellipse au c ur de la s quence n en brise pas l unit Le bruit de craquement d une allumette hors champ et l encha nement alerte du montage assurent ainsi la reprise continue du dialogue L homme et la femme changent des propos ano dins de part et d autre du mobilier qui les s pare 6 Irma apr s avoir scrut d effroi le fond de la casserole demande M qui fum
9. but d intrigue et l extr me lisibilit de son r cit laquelle repose sur une dramatisation pur e empruntant au conte de f es Les s quences s articulent suivant une trajec toire de r habilitation semblable un par cours initiatique grand M rappelle le Petit Poucet sauf que le d nouement imagin par Kaurism ki rompt avec la tradition du retour au statu quo initial Les l ves seront sensibilis s la sobri t dramatique du film fable dans le relev qu ils feront des effets de sym trie charni re la s quence du baiser dans le conteneur et de reprise les sc nes de train d agres sion des p rip ties r duites et des liens actantiels classiques ANALYSE DU R CIT Accidents de parcours le long d une fable sociale La narration en d pit de l apparente lin arit rend complexe le passage du temps court circuit traumatique du d but ellipses r p titions et poses subjectives du d veloppement sursauts du pass et bifurcations de la dramaturgie avant le d nouement Court circuit temporel et moteur du r cit La progression des s quences res pecte l ordre chronologique de l histoire M ais le relais entre le pass et le pr sent est mis mal par le parti pris narratif de d part II s agit de suivre le parcours d un homme qui a sombr dans l amn sie apr s une violente agression La rel ve inexpliqu e du h ros d pouill d clar mort aux toilettes et l h pital sce
10. chaleur du regard en contraste avec la rigidit des mani res d Irma Autant d l ments renforc s par la cam ra de Kaurism ki optant souvent pour le gros plan le plan fixe ou plan tableau 11 MISE EN SC NE L motion au beau fixe Les traits du cin ma de Kaurism ki cadrage fixe montage heurt jeu minimaliste des acteurs r duction des dialogues caract re d cisif des gestes sont souvent rapproch s de l esth tique de la fragmentation ch re Bresson Pourtant l pure stylistique de L Homme sans pass sert exprimer et non abstraire l motion des personnages tout en main tenant une certaine distance par rapport la repr sentation Comme dans les chroniques familiales de Ozu ou plus r cemment dans les films sur la jeunesse de Kitano la complexit des relations est expos e tra vers la pr cision de la composition et la saisie de moments singuliers La mise en sc ne du film privil gie les effets de cadrage du plan fixit sur cadrage g om trie de formes color es dimension plastique et la po sie des dialogues dans le montage des s quences photog nie des por traits film s ironie de l akilien insistance figurative sur les gestes d change JEUX DE CADRES L effet limite du cadre selon une proposition th orique de Jacques Aumont correspond une fonction de l image cin matographique propre concentrer le regard l int rieur de l espace repr sent
11. cigarette s quence 1 Elles s vanouissent dans le premier fondu au noir En pleine agres sion s quence 2 l un des voyous met en marche la radio d ball e dans la valise Les Vibrations musicales intra di g tiques font cho au rythme saccad des pieds qui rouent de coups le corps terrass D s lors la musique symphonique de Leevi M adetoja 1887 1947 entre en r sonance avec les sursauts figuratifs de M La musique extra di g tique qui a ignor l ellipse retentit de plus belle avec le plan subjectif de la rel ve puis s affaiblit peu peu lors de la rechute aux toilettes Le silence s installe nouveau quand le gardien prend le pouls de M et que la main du gisant retombe l h pital s quence 3 le bruit fort distinct du scratch occasionn par le retrait du brassard provoque un retour instrumental en contre point de la mort annonc e La reprise du th me musical anticipe la renaissance du h ros Les accords fr missants ont relanc ses battements de c ur D liaison sonore Les effets de surgissement et d enfouissement sonores qui se d placent travers les espaces temps repr sent s procu rent un rythme de vie musicale l uvre Ces passerelles en musique vont dans les deux sens par rapport l encha nement s quentiel pro longement et ou anticipation Le morceau rock Do The Shake 1965 des Renegades d borde all grement les limites de la cham brette d Irma et berce le sommeil
12. d placements des corps ce qui cr e une tension palpitante Ce fr missement formel arrach la fixit ant rieure et post rieure au mouvement autonome du plan s accorde d autres effets g om trie de la composition et animation sonore off La mobili t de l image qui bat en rythme avec l motion int rioris e de M ne perd pas de vue le motif du surcadrage N B ce point technique se lit en compl mentarit avec les aspects d velopp dans la par tie Mise en sc ne L motion au beau fixe page 12 1 PINEL Vincent Le Montage l espace et le temps du film Paris Cahiers du cin ma coll Les petits Cahiers CNDP 2001 18 Film sur le trou de m moire et la faille identi taire L Homme sans pass multiplie logique ment les plans o le h ros est saisi dans des lieux et d cors sinon br ch s du moins entr ouverts notamment dans l interstice d une porte proximit ou au seuil de celle ci voir les plans 1 137 307 416 467 501 reproduits dans L Avant sc ne cin ma consa cr au film Partant en collaboration avec un d corateur de plateau voire un metteur en sc ne de th tre avec qui pourront tre visionn es et comment es certaines s quences du film un atelier d criture peut tre mis en place centr sur l identification de d cors en rapport avec la th matique de l amn sie Les textes produits partir d un synopsis simple original suivant une localisa tion im
13. dans le bar et la mise en cha ne burlesque des bustes de musi ciens en uniforme dans le conteneur de M l effet de la reprise n est pas d assimiler les figures des objets La repr sentation s rielle pieds mains visages conduit veiller un mouvement rythmique Ce que cadre fixement Kaurism ki c est autant le sentiment des person nages en partance que la vie des formes plastiques la limite de l im mobilit La composition du champ avec des bandes verticales et une entrouverture centrale porte du conteneur bureau de la directrice enferme les protagonistes dans un cadrage fixe m me s ils finissent par en sortir voir Recadrage des plans en mouvement page 18 Les jeux de cadres l harmonie vibrante des couleurs et les contrastes de lumi res font vivre l cran des sc nes de genre peintres n o impressionnistes tel que Vallotton ou des portraits ph m res Edward Hopper Helene Schjerfbeck pour embellir l motion quand elle survient MONTAGE POETIQUE DES CHANGES Cette peinture par petites touches clair obscur chaud froid des senti ments est visible lors des s quences de face face Le film r p te la m me mise en sc ne non plus aux dimensions du plan tableau mais celles de la situation film e le h ros amn sique et son interlocuteur le plus souvent attabl s commentent les choses de la vie L chelle des plans varie entre l aper u topologique les conteneurs des Nieminen et de M le b
14. de champ et le travail audiovisuel qu il engendre Vid ographie s lective AKI KAURISM AKI L Homme sans pass DVD Arte vid o ADAV r f 44665 Coffret Trois films de Kaurism ki ARTE vid o 2003 Avec L Homme sans pass Juha Au loin s en vont les nuages En bonus le documentaire de Guy Girard des extraits de la Conf rence de presse cannoise concernant L Homme sans pass des s quences comment es par Philippe Azoury Leningrad Cowboys Go America DVD Alcome Distribution AUTRES FILMS CITES Cyrano de Bergerac DVD Path Vid o Dodes kaden DVD Arte vid o ADAV r f 35731 L Homme invisible DVD Universal Pictures Los Olvidados DVD Films sans Fronti res Memento DVD Path Mulholland Drive DVD Studio Canal ADAV r f 39113 Ouvre les yeux DVD Universal Pictures Paycheck DVD Dreamworks Belgique Requiem for a Dream DVD Studio Canal ADAV r f 54545 Sailor et Lula DVD Universal Belgique Le Vagabond coffret 16 courts m trages DVD Arte vid o Conditions ADAV voir le catalogue 2003 2004 t l 01 43 49 10 02 www lyceensaucinema org acc s aux documents p dagogiques dit s enrichis de l ensemble des sites internet ressources Sources iconographiques tous droits r serv s Sauf mention contraire Pyramide Page 4 Nicolas Gu rin coll Positif p 5 Les Grands Films Classiques p 17 CIPA Les Films sans fronti res p 19 DR Deleuse c
15. de l Arm e du Salut suite la sortie de champ de M et Irma la nuit de leur balade amoureu se Le balai pos n gligemment contre le pan gris dessine une ligne de force traversant la forme circulaire l g rement d cadr e de la fen tre s quence 15 Cette ouverture circonscrit une vue int rieure des ran g es d habits dans la pi ce obscure Selon une logique plastique d as semblage forme fond l il per oit davantage un collage g om trique rond rectangle D autres compositions initialement vides tel l insert sur le seuil du conteneur lors du grand nettoyage de M touches dyna miques de couleurs pan d ombre diagonales de s paration nous plon gent dans l expressionnisme abstrait am ricain De Kooning Klein Rothko s quence 25 La mise en valeur du surcadrage par les d parts de corps film s ne fait pas jouer pour autant l abstraction contre la figuration D ailleurs avant La mise en sc ne est une notion complexe plus stratifi e qu elle n y para t Elle croise trois significations au moins La premi re tient l origine th trale de l expression mise en sc ne y signifie une mani re d orchestrer les entr es et sorties des acteurs d tablir les d placements physiques dans l espace au th tre la sc ne voire la salle au cin ma le champ Par sp cification g n rique la deuxi me s applique au cin ma seul la mise en sc ne qualifierait l criture et le langage propres au Septi me Art La
16. des sans abri la belle toile s quence 8 Le chant chr tien emplit le cadre laiss vide avant l arriv e visible la Soupe Populaire s quence 6 Les concerts se font entendre en d saccord avec le monta ge s quence 20 Ces d calages musique image marquent l instabilit des modes de liai son utilisation variable et inexpliqu e soit de fondus au noir soit de coupes franches Une telle modulation de fr quences entre la conti nuit et la discontinuit fragilise la logique lin aire et finit par donner acc s l motion lyrique du film gt 22 CAMPAN V ronique L coute filmique cho du son en image Saint Denis Presses Universitaires de Vincennes coll Esth tiques hors cadre 1999 Comment le sonore insinue sous le visible des voca tions multiples CHION Michel Un Art sonore le cin ma Histoire esth tique po tique Paris Cahiers du cin ma coll Essais 2003 Livre somme par LE sp cialiste de la question avec un pr cieux glossaire des termes tech niques qu il a forg s et pr cis s au fil des ann es MASSON Marie No lle amp M OU LLIC Gilles dir Musiques et images au cin ma coll sthetica Presses Universitaires de Rennes 2003 Collectif vou l art musical de certains genres filmiques le p plum par exemple et de certains r alisateurs Godard Tati Lynch Wong Kar Wai R f rences L HOMME SANS PASS CHAUVIN Jean S bast
17. dispositif psychoth rapeutique m ne une impasse M s amuse lui m me de l arbitraire linguistique entre les mots et les choses en nommant femme la table d sign e L insertion d un plan rapproch la saisie de ses mains rugueuses par son ami alcoolique signifie son pass d ouvrier la place du souvenir retrouv La premi re rencontre entre M et Irma compose de m me un change loquent bien que muet s quence 6 Le champ contrechamp l homme bloui la femme blouissante les rend proches la faveur des regards crois s entre ces deux plans poitrine Le plan suivant plus large qui cadre les corps dans le m me champ repr sente la distance r elle de s paration des futurs amants L espace de l entre deux visible l cran laisse la place une assiette de soupe Le coup de foudre est ainsi repla c dans une dimension concr te par le geste d entraide Le cadrage en plong es contreplong es qui trahissait au d part la vio lence des rapports homme terrass agresseurs raccorde d autres mou vements que les coups de pied les coups de main et les marques d lan qui aident M se relever C est bien un traitement de faveur humain que compose le montage de plans fixes cher Kaurism ki 1 AUMONT Jacques L il interminable cin ma et peinture Paris S guier 1995 2 Montage altern alternance de s ries d actions simultan es L Homme sans pass permet d envisager les rapports th tre cin
18. for t assurant qu il va les d fendre Irma et lui contre les loups s quence 20 une antiphrase bien s r Un traite ment subtil bien loin du sort r serv au caniche de M ary tout prix CRITIQUE L article de St phane Goudet d fend les choix expressifs et th matiques du film en s attachant au jeu des acteurs et la vision sociale Extrait et lecture L Homme sans pass Le dernier des hommes St phane Goudet Positif n 501 novembre 2002 Comme dans Au loin s en vont les nuages l humour d pressif et laconique de Kaurism ki fait mer veille Ses gags du sachet de th au serrement muet d une main sont la fois subtils et boulever sants Car si Kaurism ki d pouille son h ros et le met l preuve du d nuement et de l oubli c est pour mieux restituer sans complaisance aucune sa profonde humanit Ses acteurs magnifiques pr cis jusqu aux battements de cils conjuguent la retenue d un rite fun bre et la fantaisie d un voyage imaginaire dans la lune Le m lange de nos sentiments a pour origine ces d calages que le cin aste cultive ces petits exc s qui suscitent une distance amplifiant l motion Tous les seconds r les paraissent eux m mes jouer un peu la com die leurs semblables et pourtant rarement personnages de fiction auront ce point repr sent l id e m me de dignit humaine Car dans ce conte de f es le bonheur n est pas gai mais la g n rosit est
19. la romance le film musi cal de fa on laisser en suspens les diff rents sens m tapho riques de la fiction Dans cette perspective les expressions bur lesques de la mise en sc ne renouvellent et enrichissent la repr sentation du r el en provoquant des effets inattendus SENS DE LA FICTION Le film compris comme une fable humaniste donne une nouvelle chance de se relever un homme d chu et rejet qui trouve refuge dans la communaut protectrice des d sh rit s L ancrage dans la Finlande actuelle est pr sent l esprit du spectateur par les r f rences la crise conomique mais les accents nostalgiques les tangos populaires le mobilier recycl le juke box contribuent imbriquer des temps h t ro g nes amplifiant la port e de cet clairage contemporain Le h ros est d nomm par l initiale M seulement au g n rique de fin en r f rence la premi re lettre en finnois li e aux questions essentielles o quand pourquoi M porte en lui les interrogations propres notre condition humaine en visant une humanit qui n est pas celle du M audit de Fritz Lang L uvre a une dimension universelle et atemporelle dans la mesu re o elle passe outre le pass psychique du h ros En d pit de son iden tit retrouv e l ancien joueur reste fid le ses nouveaux choix thiques solidarit dignit et bonne humeur au sein d une construction uto pique de la marginalit Au del de cet universe
20. ma et de proposer un travail de comparaison entre ces deux r gimes de l art pour reprendre l expression de Jacques Ranci re dans La Fable cin matographique 2001 Pour cibler l activit la mise en espace op r e par Kaurism ki sera privil gi e Ce qui frappe est la persistance des lieux comme autant de sc nes ou plateaux pr existant aux entr es et sorties des personnages semblant quitter et gagner des coulisses c t cour ou c t jardin Que ce soit en int rieur le conteneur de M le magasin de l Arm e du Salut la banque ou en ext rieur les abords de la gare la zone portuaire le d cor est inscrit de fa on r aliste et symbolique la mani re de celui que cr e Samuel Beckett dans En attendant Godot 1952 pi ce sur des marginaux plus ou moins amn siques Il est ainsi int ressant de com parer les didascalies indications sc niques du dramaturge avec l criture filmique du cin aste lesquelles se rejoignent dans l orchestration de l es pace sc nique celui qui est visible et de l espace dramaturgique le hors champ perceptible dans le r cit que peuvent faire les personnages de ce qui se passe ailleurs La m me dynamique de voyage immobile se d ploie dans les cr ations de Beckett et Kaurism ki 13 ANALYSE DE S QUENCE Le soleil a rendez vous avec la lune Il fait nuit Un plan d ouverture tel un effet de rideau pr sente l ext rieur du conteneur Il y a de la lumi re la fe
21. ob it cette d marche voluant entre quotidien et r el court circuit pour reprendre l expression de Petr Kr l dans Les Burlesques ou Parade des somnambules 1986 On peut alors parler de r alisme magique Cette notion voit le jour vers 1925 sous la plume d un critique d art allemand Franz Roh qui lui substituera celle de Nouvelle Objectivit Le th oricien d crit la pr sence in dite de l objet repr sent dans la peinture post expressionniste Au del des couleurs et des formes l objet retrouve de la texture de la substance op rant une magie sensorielle Ce qui frappe est la mise en relief de l objet l intensit de sa r alit Pas de cr ature impossible donc ni de surr alit Il en va ainsi dans L Homme sans pass o les objets figures ou d tails acqui rent une aura particuli re Les l ves pourront en faire l inventaire des conte neurs comme stations lunaires aux juke box et sachet de th en passant par le chien et la douche ciel ouvert tout en identifiant les proc d s d intensification du regard couleurs satur es effets de d calage isolement des objets dans le plan et l espace ACTEUR PERSONNAGE Katie Outinen la r serve naturelle des sentiments N e en 1961 dipl m e de l cole Dramatique d Helsinki en 1984 Katie Outinen a travaill dix ans au Th tre Kom Cette com dienne blonde aux yeux clairs est entr e dans l univers d Aki Kaurism ki avec l
22. plan tant g ographique que politico conomique L ensemble est com pl t par un dictionnaire des r alisateurs et une filmographie analytique de 215 films REITZ Edgar LOZINSKI Pawel BJ RKMAN Stig dir Cin mas d Europe du Nord De Fritz Lang Lars von Trier Paris ditions des Mille et Une Nuits amp ARTE ditions 1998 Ce livre illustre comment quatre cin mato graphies venues du Nord Allemagne Pologne Pays Nordiques Russie ont marqu d s les premi res d cennies la cr ation europ enne pay sages naturels grandioses ou d cors construits atmosph res oniriques ou dramatiques visages d actrices voil s ou radieux DE LA FIGURE LA FABLE BRENEZ Nicole De la figure en g n ral et du corps en particulier L invention figurative au cin ma Bruxelles De Boeck Universit coll Arts et cin ma 1998 Livre incontournable pour qui veut notamment se pencher sur la question de l acting comme v nement plastique et dramatique RANCIERE Jacques La Fable cin matographique Paris ditions du Seuil coll La Librairie du XXIe si cle 2001 Pour le premier chapitre du livre Les fables du visible Entre l ge du th tre et celui de la t l vision PEINTURE ET CIN MA tant donn l importance de l inspiration picturale et du geste coloriste chez Kaurism ki le rapport peinture cin ma ne peut pas tre ignor Voici des r f rences qui permettent de mieux aborder les enjeu
23. ro nes de petite vertu au maintien plus n glig notamment dans Juha qui tient beaucoup sa m tamorphose en pouse volage Quelle que soit la d finition drama tique du personnage belle des champs ouvri re d usine prostitu e sa pr cision et son l gance font que d un instant l autre l motion rentr e est susceptible de refaire surface Ce sont dans ses yeux bleus que passent tant t les reflets de nuages tant t les clats du soleil Dans L Homme sans pass l admirable Irma n appara t qu une dizaine de fois s quences 6 8 11 13 15 17 20 23 28 31 Ce r le loin d tre secondaire s av re d terminant dans la logique du r cit puisque M retrouve sa dignit d homme gr ce cette missionnaire de l Arm e du Salut C est elle qui lui tend l assiette de soupe qui lui choisit son nouveau costume qui convainc la directrice de lui confier un travail d cent qui lui envoie l avocat au commissariat Cette femme a le c ur sur la main mais elle n a pas pour autant la langue dans sa poche habill comme vous l tes personne ne vous prendra au s rieux faites un effort pour vous reprendre en mains Irma m me en service est partie prenante d une histoire amoureuse avec M qui commence sur un mode l ger de com die sentimentale coup de foudre r ciproque r ticence f minine approche masculine premier 1980 T lt tullaan el m Tapio Suominen 1981 Prinsessa joka nukkui 100 vuotta
24. s paration entre le min ral et l aquatique traverse la t te du gisant immobile Le raccourci de l angle de prise de vue initial n est pas sans rappeler un instant Le Christ mort ca 1480 de M antegna car le regard du spectateur bute sur les semelles l g rement sur lev es Puis l image se rap proche de M par un travelling lat ral avant pour mieux le cadrer L incongruit de la pose douloureuse bras d sarticul s visage rejet en arri re et le n glig romantique de la v ture chemise entrouverte sur la blessu re band e lui donnent un aspect h ro que Les ombres fluctuantes qui s agi tent sur sa main gauche peuvent tre confondues avec un fr missement du bout des doigts Cette hallucination provient de l cho de la musique qui a pr c demment accompagn le retour du mort la vie la jonction de la mer et de la terre le th me musical qui retentit de plus belle nous projette l horizon d un nouveau redressement corporel Le raccord mouvement n aura pas lieu puisque le plan 2 6 minutes 33 secondes n est autre qu une surprenante vue fixe du ciel Possible raccord regard d une t te dans les nuages tant t renvers e sur les rochers en 1 tan t t d cadr e hors champ en 3 L ind termination du point de vue conf re 16 ces formes noires et roses sur fond bleu un statut myst rieux Les figures nuageuses dans les airs comme les fissures sur les murs sont des lieux com muns faussement n
25. un film sans images et poursuivre le destin d une ombre L utilisation du noir et blanc est associ e au pessimisme narratif et la vision d sesp r e que le cin aste pr tend avoir sur le monde Le recours la couleur d note au contraire sa volon t artistique d une fin heureuse Gr ce aux rehauts chromatiques de L Homme sans pass ses plus belles teintes ce jour les vicissitudes des exclus sociaux se d nouent comme par enchantement La r alit de l poque est si sombre que je ne veux pas en rajouter d clare t il L uvre expose par ce biais la r alit des sans abri Le fait que le titre ait d abord t Le SDF nonce clairement le choix de d peindre la d gradation des conditions de vie en Finlande suite au creusement des in galit s sociales M ais le cin aste humaniste a pens L Homme sans pass tel un conte de f es de mani re clairer les probl mes de la soci t contemporaine en termes esth tiques et thiques Un homme sans nom arrive en ville et se fait tabasser mort la premi re occasion C est le d but de ce grand drame pique film ou devrais je dire r ve o des c urs solitaires aux poches vides errent sous la vo te c leste de Notre Seigneur ou devrais je dire la vo te c leste des oiseaux Dossier de presse du film Une telle proposition artistique prend la souffrance d une humanit la fois singuli re et universelle comme point de d part aux d
26. un nouveau cadre de vie 1 Plusieurs l ments peuvent renvoyer ici Pier Paolo Pasolini D abord la mort du cin aste italien sur un littoral accident le bandeau qu il portait dans son film Le D cam ron 1971 enfin le dernier plan de Mamma Roma 1962 qui est une cita tion directe du Christ mort de M antegna FILMER La communaut des exclus L aventure humaine de M a pour toile de fond la pauvret urbai ne La vision du film peut tre compar e au v risme de l injustice sociale De Sica la peinture de la mis re Kurosawa et au sur r alisme de la cruaut Bu uel D cors de la mis re Le quartier des baraquements pr s du port se situe dans une zone p riph rique de la ville d Helsinki Les mobile home des pauvres sont des conteneurs rouill s et recycl s qui ne peuvent plus servir au fret maritime Selon les pr ceptes stylistiques du cin ma n o r aliste italien de l apr s guerre les d cors se devaient d tre r els naturels comme dans Le Voleur de bicyclette 1948 de Vittorio De Sica Le conteneur de M face la mer un peu en marge du campement des mal lotis souligne davantage la dimension artificielle du cadre La t le m tallique ext rieure a t repeinte avec des aplats chromatiques d une authentique beaut L int rieur a t con u en studio de fa on abriter des lumi res venues d ailleurs et placer un mobilier de collec tionneur De son c t Do
27. Diane Arnaud est ma tre de conf rences l universit de Paris VII o elle enseigne le cin ma Auteur de nombreux articles dans diverses revues elle intervient dans plusieurs dispositifs d ducation l image mis en place par l APCVL R dacteur p dagogique Guy Astic enseignant de lettres et de cin ma l universit d Aix en Provence et dans le secondaire est co r dacteur en chef de la revue Simulacres et co dirige les ditions Rouge Profond Directeur de publication Catherine Colonna Propri t CNC 12 rue de L beck 75784 Paris Cedex 16 t l 01 44 34 36 95 www cnc fr Directeur de collection Jean Douchet R dacteur en chef Guy Astic Auteur du dossier Diane Arnaud R dacteur p dagogique Guy Astic Conception et r ali sation Atelier de Production Centre Val de Loire 24 rue Renan 37110 Ch teau Renault t l 02 47 56 08 08 fax 02 47 56 07 77 site www apcvl com Z APCVL coordination ditoriale Luigi M agri Conception graphique Dominique Bastien Conception multim dia Julien S n las Les textes sont la propri t du CNC Publication septembre 2004 Dossier ma tre et fiche l ve sont la dis 6 AVA position des personnes qui participent au dispositif sur www lyceensaucinema org L APCVL remercie Pyramide Positif Nicolas Gu rin Francisco Ferreira la Biblioth que du Film BIFI Ce livret s articule en deux volets Le premier concerne le texte principal r dig pa
28. E CANNES 2002 MEILLEUR FILM DE L ANNEE PEREHI un fiim de Aki Kaurism ki posture En contrepoint deux clins d il le titre dont le let trage oblique et trembl rappel le les affiches des films de monstres de la Universal l Homme invisible L trange Cr ature du lac noir La Momie le chien la lisi re du visuel annon ant un d cala ge de ton Du c t allemand l ordre logique pr side M est au premier plan tant l homme du titre et le nom de l acteur passe avant celui de Kati Outinen La posture couch e et contempla tive de M son bandeau aussi sont en phase avec le myst re du titre Sans compter la ciga rette l ment constitutif de sa personnalit forc ment bannie de l affiche fran aise dont la fum e relie M Irma prise dans une autre sc ne comme pour sugg rer sa dimension de g nie ou d inspiratrice e Cyrano finlandais Plusieurs l ments concordent pour rapprocher L Homme sans pass de Cyrano de Bergerac la pi ce d Edmond Rostand 1897 mais aussi le film de Jean Paul Rappeneau 1990 l instar de Cyrano agac par sa protub rance M ironise sur son nez Mon nez me g che la vue partout o je vais et le remet en place apr s son passage tabac Il re oit d ailleurs un coup sur la t te qui l oblige porter un bandeau tout comme le h ros de Rostand solidaire des d favoris s frapp par une b che criminelle
29. L Homme sans passe Aki Kaurismaki SOMMAIRE SYNOPSIS FICHE TECHNIQUE ET ARTISTIQUE M ode d emploi LE R ALISATEUR Aki Kaurism ki les tats d me du r alisme KAURISM KI EN BREF GEN SE J ai ramass les derniers morceaux de mon c ur j ai touill le tout Documents D COUPAGE S QUENTIEL Guide ANALYSE DU R CIT Accidents de parcours le long d une fable sociale TRAITEM ENT ET SIGNIFICATION M ouvances extraordinaires de l ordinaire Piste p dagogique 1 ACTEUR PERSONNAGE Kati Outinen la r serve naturelle des sentiments Piste p dagogique 2 MISE EN SC NE l motion au beau fixe D finition s Piste p dagogique 3 ANALYSE DE S QUENCE Le soleil a rendez vous avec la lune Atelier 1 ANALYSE DE PLANS Cut cruel de la vie Atelier 2 FILM ER La communaut des exclus Atelier 3 POINT TECHNIQUE Recadrage des plans en mouvement Atelier 4 L AFFICHE Ouvertures p dagogiques CRITIQUE Le style c est l homme AU PR SENT Les trous de m moire du cin ma r cent EN MARGE La musique au c ur R F RENCES Aa A yOu 10 11 12 12 13 14 15 16 16 17 17 18 18 19 19 20 21 22 23 LES R DACTEURS R dacteur en chef Guy Astic enseignant de lettres et de cin ma l universit d Aix en Provence et dans le secondaire est co r dacteur en chef de la revue Simulacres et co dirige les ditions Rouge Profond R dacteur du dossier
30. aine d absence du vigile Tallinn le rendez vous en voiture du samedi s quence 16 La narration impose r guli rement des phases de respiration laissant la part belle aux dialogues et aux pauses notam ment les poses du h ros en train de fumer Ce ralentissement de l action cou per le souffle impose une complicit magnifi e par les regards cam ra du fumeur m nageant entre le personnage et le spectateur un partage d un temps subjectif commun Rites du renouveau Les indications horaires qui encadraient la s quence de l agression disparaissent au profit de nouveaux rep res Quand M cultive son lopin de terre la pluie arrive pr monition de la douche froide qu il re oit l ANPE s quence 11 La vie communautaire n est pas uniquement r gl e par les signes du ciel mais aussi par des habitudes r it r es tel que le repas du vendredi la Soupe Populaire L activit sociale du h ros qui retrouve l enthousiasme gr ce l amour consiste proposer des f tes musicales Le r cit se resserre entre les rendez vous dans le conteneur les locaux de l Arm e du Salut et les lieux de concert La conscience du temps qui passe se confond avec ces dur es rituelles Entre temps un homme s est cultiv une vie nouvelle au printemps Retours du pass La narration se d r gle quand une tincelle du pass son m tier de soudeur revient l esprit de M s quence 21 D s lors il est nou veau victime de la v
31. al ne sont autres que Lajunen gar dien des toilettes Vers le d nouement l identit retrouv e du h ros Lujanen reprend les m mes lettres en ordre invers comme dans un miroir Le r cit imag du trou de m moire prolonge sur le mode fabuleux la vie r v e d un mort Persistance de l oubli re montage des souvenirs Jusqu aux vagues r miniscences li es la m moire des gestes profession nels les souvenirs de M restent enfouis dans un hors champ absolu celui de l avant film L effacement du pass constitue la raison d tre de cet itin raire mouvant M ne se souvient toujours pas de sa vie ant rieure la fin de cette contre enqu te polici re Leonard Shelby Gary Pearce le h ros de Memento souffre quant lui de perte de m moire imm dia te AU bout de quelques minutes il a d j oubli ce qui vient de se passer Il conserve par flashes des traces de son existence heu reuse avant le meurtre pr sum de sa femme au cours duquel il a t frapp la t te Depuis il met en place un condition nement rituel pour conserver les l ments factuels n cessaires sa mission de ven geance personnelle retrouver et tuer l as sassin M ais le tatouage sur le corps d infor mations capitales la prise syst matique de photographies instantan es et le griffonna ge de notes pense b tes donnent lieu toutes sortes de manipulations mal veillantes M me le spectateur perd pied car
32. ar picerie le bureau d Anttila la pi ce d interrogatoire et la pr cision des dialogues plans rapproch s des personnages Les visages cadr s frontalement et fixement sont frapp s par des teintes lumineuses assez inattendues poudre blanche de science fiction terre de feu clat du soleil voile de p nombre Cette photog nie des faci s par l clairage enclenche un d tachement pisodique du r el Lors Ex de l interrogatoire au poste de police avant l arriv e miraculeuse de l avocat un gros plan isole le visage de M blancheur fantomatique m che des mauvais jours et le plonge dans un noir quasi absolu cet instant le condamn est d plac hors du lieu repr sent dans un espa ce d enfermement mental que Fritz Lang n aurait pas reni La r p tition des champs contrechamps qui compose des s ries de doubles portraits suscite des d placements imaginaires plus heureux entre M et ses nouveaux amis Les chevauchements des r pliques sur les visages rapprochent les tres et abolissent les distances Les figures de style de la langue akilienne introduisent un temps ironique retardant le mouvement amical l treinte amoureuse ou la violence physique La mise en sc ne donne alors souvent la parole aux gestes des pieds et des mains de fa on casser le montage altern par un rapproche ment tangible Quand Nieminen questionne M sur ses souvenirs d en fance le dialogue film clin d il au
33. arra tif en pr ciser les enjeux dramatiques et actantiels r sumer le passage de fa on concise trouver un titre il est ais de discuter la pertinence du titre propos dans la fiche l ve voire de le changer En outre le d coupage permet de rendre sensible le montage nombre de plans dur e de l extrait changements d axe de mettre en valeur le rapport audio visuel sons off et in dialogues d un c t images de l autre et de r fl chir sur la question du rythme Il faut insister sur la simplicit et l efficaci t de la s quence orchestr e en trois temps forts premi re deuxi me et troisi me colonnes de pho togrammes que le recours au cadrage et la bande son du bruit de la cuisine la musique du juke box en passant par l change verbal minimal singularise aussit t on pourra proposer de titrer chacun de ces temps Douze plans sont reproduits sur les vingt sept que contient cette s quence Les l ves pourront redistribuer les quinze plans man quants dans les trois temps forts et constater ainsi la coh rence d ensemble intangible Figure dans les bonus du DVD L Homme sans pass ARTE Vid o 2003 l analyse de la s quence d ouverture par Philippe Azoury De quelques raccords La notion de raccord renvoie tout l ment de continuit entre deux plans Parmi les principaux raccords importants chez Kaurism ki on peut relever le raccord de direction un d placement qui a
34. ccord on l clat des couleurs primaires dans les pots de fleurs la clart lumineuse d un ciel d gag les contre plong es vertigi neuses d une corde linge le montage cocasse d une douche improvi s e engendrent la naissance esth tique du h ros dans un monde qui semble lui aussi cr de toutes parts voir s quence 6 page 24 RENOUVEAU DU BURLESQUE Le red ploiement du champ des possibles et le pouvoir de renouvelle ment de la fiction qui ne vont pas sans heurts ni sourires ob issent un art subtil des d calages Les effets burlesques sont notamment utili s s pour conf rer aux survenues inexplicables une dimension famili re L ouverture du film introduit des l ments du fantastique mais de fa on peu conventionnelle car ils sont toujours d vi s par une pirouette l h pital le d cor bon march de la chambre l clairage glauque et le jeu hi ratique du personnel m dical voquent l univers de la Quatri me dimension et les films de s rie B am ricains des ann es quarante et cin quante s quence 3 La rel ve automatique de M le buste et le visage couverts de bandelettes mais la m che rebelle est saisie en un seul plan avec un effet de volte face si abrupt qu il est difficile de douter de la r alit film e Cette r surrection tout fait improbable loin de faire peur ou de faire h siter est de plus banalis e par un dr le de geste L homme momifi devant son reflet tel un clown mort vivan
35. credo les visions du r alisme n o sur et les citations stylistiques Bresson Murnau Tati Ces pr visions expliquent l enthousiasme pour la trilogie pro l tarienne Au loin s en vont les nuages Juha et la d faveur des films plus d jant s Six mois apr s son Grand Prix au festival de Cannes le film a provoqu un engouement critique lib rant le commentaire des r f rences pour qualifier la singularit filmique du trajet humain De haut en bas Novo Mulholland Drive Memento AU PR SENT Les trous de m moire du cin ma r cent Plusieurs films construisent leur r cit dans des genres diff rents partir de l amn sie du h ros Cure 1997 de Kiyoshi Kurosawa un polar fantastique Novo 2002 de Jean Pierre Limosin une com die rotique Paycheck 2003 de John Woo un thriller d anticipation d apr s la nouvelle de Philip K Dick Dans ce dernier film Mickael Jennings Ben Affleck a accept pour beaucoup d argent qu on efface trois ans de sa m moire Cette amn sie pro gramm e lance une course poursuite pour rattraper le temps oubli et sauver la plan te partir d indices laiss s en pr vision par le h ros ing nieur informaticien La morale est ainsi exemplaire les souvenirs n ont pas de prix Mulholland Drive 2000 de David Lynch et Memento 2000 de Christopher Nolan se rapprochent davantage du film de Kaurism ki Dans ces uvres la perte de m moire comporte une dimen
36. des images dans un po me on peut insister ici sur l articu lation du figuratif les deux plans lat raux et de l abstrait le plan charni re qui pro cure une hauteur voire une forme de transcendance l ensemble Le travail peut tre prolong en recourant aux pho togrammes de la quatri me de couverture du dossier Ma tre lesquels correspon dent la s quence 6 Seront privil gi s les plans 10 et 11 vides mais ouvrant des significations ou valeurs symboliques et esth tiques ANALYSE DE PLANS Cut cruel de la vie Ces trois plans mont s cut appartiennent la s quence 4 qui suit celle de l h pital L encha nement tudi ne peut se comprendre que par rapport un plan pr c dent Ce panoramique vertical part d une vue fixe du port sous un ciel p le croise dans sa descente incurv e la surface de l eau ondul e et d couvre en plong e M tendu inerte sur la terre ferme L ellipse narrative de la chambre de soins au lit rocailleux cr e un effet abrupt La chute du montage est doubl e par un autre conte cruel de l image la faveur du mouvement d appareil et de l emphase sonore du th me musical on peut croire que M est tomb du ciel Le plan 1 6 minutes 24 secondes l g rement surplombant s approche de l homme terrass en rupture avec la direction du mouvement pr c dent Le corps bris pouse le relief accident du bord de mer La diagonale tra gique ligne de
37. des kaden 1970 d Akira Kurosawa cr e un bidonville de toutes pi ces un Quartier sans soleil Shugoro Yamamoto aux abords de Tokyo en agen ant des pans de couleurs des clairages irr els et des mat riaux de r cup ration L esth tique de l entassement et de la d charge introduit cependant des signes plastiques de d com position Ce d cor expressionniste devient invivable l image sympto matique d un corps social malade Le jeune enfant du clochard finit ainsi par se putr fier aux yeux de tous Rien voir avec le tableau g om trique et lumineux de la mis re d peint par L Homme sans pass qui impose un cadre de vie collectif pour la renaissance h ro que de M Le sans papier le sans part de la polis a droit une nouvelle existence en emm nageant chez les exclus thique de la pauvret Le film compose par petites touches une vision utopique de l entraide communautaire r gie par des valeurs telles que le sens moral l amiti la solidarit l honn tet la dignit et l amour entre humour et cauchemar d claration du cin aste dans L Humanit 24 05 2002 Il ne s agit pas pour autant d une vie r v e des pauvres Les sans abri furtivement surpris dans une poubelle ou sous les couvertures en plein air continuent de hanter l espace temps du hors champ L vocation de la mort d Erikson l ancien locataire du conteneur qui n a pas surv cu la rigueur de l hiver finlandais rappelle la d
38. e d tachent du lieu environnant jet dans l obscuri t Effet surr aliste de rapprochement au fur et mesure des cinq va et vient Les mots de M s im priment sur les traits d Irma qui r agit vue d il scellant leur union en l coutant L impression d ai mantation et de collage sentimental due la r p tition du montage et aux conditions d clairage est concr tis e par les gestes de rapprochement lors de la conclusion musicale RYTHME MUSICAL Mouvements d approche 9 12 6 plans L alternance des gros plans est cass e par une pro position de M Et si on coutait de la musique sur le canap La chute sonore en finnois sur le zik retentit dans un plan de face face o M est de dos Irma visiblement troubl e par les sous entendus d une proximit physique incline la t te Le signe d acquiescement est simultan un bruit de sir ne hors champ Signal de d part Les mouvements entra n s par des ponctua tions et des vagues sonores vont s encha ner avec rapidit M en se levant provoque un reca drage furtif du plan par un travelling lat ral droite Retour la fixit L homme appuie sur une touche magique du juke box et le bruit maritime s inter rompt soudainement M sort du champ Dans la foul e le chien quitte le canap rouge pouss par un bis de la sir ne Raccord sur son arri re train quand il passe le seuil aux pieds de son ma tre 9 M referme la porte les yeux riv s
39. e grands textes de la litt rature Shakespeare Dosto evski Sartre par Kaurism ki clairent le plus souvent en noir et blanc la fois l universalit de la trag die humaine et les difficult s de survie propres la soci t contemporaine Cet int r t litt raire est marqu d s son premier film Crime et ch timent Il se poursuit avec Hamlet Goes Business qui d place le prin ce du Danemark dans les milieux financiers en pleine sp culation avant la crise boursi re de 1988 Juha derni re adaptation en date transpose le roman du fin landais Juhani Aho ancr au XVII si cle dans un espace temps proche de nous bien que difficilement datable et confirme la tendance l anachronisme et l pu re dans le traitement de ces films L une des uvres les plus embl matiques ce sujet n est autre que La Vie de boh me tourn e Paris en langue fran aise d apr s le roman d Henri Murger dont la lecture aurait r v l la vocation du cin aste dix neuf ans Samuel Fuller et Jean Pierre L aud lequel avait d j hant le monde de Kaurism ki lors du plus l ger J ai engag un tueur font des appari tions remarquables dans cette vision cruelle et trange de la marginalit Autre inspiration artistique les films de voyage qui frayent avec l univers musical et le genre du road movie Le ton nettement plus d jant est donn d s Calamari Union son deuxi me film Dans cette fl nerie qui suit les errances de m
40. e personnage d Ilona caissi re amoureuse d un boueur dans le pre mier film de la trilogie prol tarienne Shadows in Paradise Depuis elle ne l a plus quitt Le r alisateur lui confie quasi syst matiquement le r le titre f minin FACETTES MUTLIPLES C est incontestablement La Fille aux allumettes qui lui a valu l attention des critiques et des spectateurs La tendance vouloir figer son inter pr tation dans un mod le anti expressif vient de l empreinte de ce visage but et ingrat venant bout de son humanit quand Iris se venge la mort aux rats d un amant d testable et d une famille hai neuse Mais son faci s n est placide que pour mieux tre passible de changer L art de la r serve rend possible une ext riorisation des senti ments La finesse et la force de son jeu d actrice r sident dans sa capa cit redessiner les traits de sa figure impassible quand l moi prend le dessus ainsi qu r sorber la violence des chocs ext rieurs dans une expression toujours ma tris e Difficile de ne pas tre admiratif devant son aptitude magnifier la femme au travail r p tant des gestes impeccables et la femme au foyer instituant des manies de rangement dans Au loin s en vont les nuages M ais Katie Outinen n appara t pas toujours tir e quatre pingles le corps tendu par la discipline quoti dienne et le visage creus par l inqui tude du lendemain Elle a com pos renfort de mascara et de fichu des h
41. e une cigarette s il fait souvent la cuisine Le point de vue corres pond au regard d Hannibal spectateur affal sur le divan indiff rent au commentaire f minin hors champ Les petits pois taient bons Le retour au plan de la table am ne une rupture de ton Hier j ai visit la lune M Ah bon C tait com ment Irma Calme M Tu as rencontr quel qu un Irma Non c tait dimanche M C est pour a que tu es revenu Irma Pour a entre autres M Cette derni re r plique de M se lit sur le visage frontal d Irma cadr en gros plan 14 mue la femme qui n avait pas sourcill lors des d clarations farfelues de l Homme sans pass baisse les yeux 7 Le s ducteur film en plan rapproch la fixe obliquement d un il fatal 8 D s lors l change surprenant se poursuit sur le mode implacable du champ contrechamp qui construit un cadre d nonciation po tique M interrog sur son amn sie raconte le peu de sou venirs qui traversent ses r ves un atelier un feu brillant la chaleur et fait de l humour noir L id e d une tombe sans nom me d pla t La langue akilienne prend un accent tragi comique Tout au long de leur t te t te photog nique les deux visages sont illumin s de fa on si solaire et si peu lectrique qu on se demande si la lumi re vient bien de la lampe centrale plac e entre eux Les figures clair es par la lueur de l amour s
42. ent d un homme dans un train apr s sa pause cigarette Le paysage plong dans l obscurit d file par la fen tre Rien de plus naturel au cin ma qu un mouvement pr cipit par les rails L arriv e la gare magnifie le cadrage fixe Un travelling suit le personnage qui se dirige sur le banc du parc Le panoramique a rien sur les hauteurs d Helsinki donne une vue d ensemble d une ville la nuit Fondu au noir Il fau drait continuer Les s quences 1 4 tonnamment film es vive allure incluent les diff rents cas de mobilit technique qui seront repris de temps en temps dans la suite du r cit en images On peut identifier trois mouvements d appareil l exploration des lieux g ographiques par des plans larges et mobiles la d cou verte de la ville en train le survol du quartier de la gare pose l tendue du cadre fictionnel L atterrissage pr s du port s av re sensiblement diff rent puisque ce panoramique vertical m ne au corps du h ros immobile La filature quasi imperceptible de la d marche de M mais aussi du clochard des enfants blonds etc par un travelling ou un panoramique accompagne la mise en place de l action Le cas inverse maintien de la fixit du cadrage et vi dement figuratif du plan d ensemble privil gie la composition plastique au d roulement lin aire de la narration Le recadrage des plans rapproch s inscrit dans la progression dramatique la continuit de certains gestes allant de
43. es musicaux avec les Leningrad Cowboys Those Were the Days 1991 5mn These Boots 1992 4 mn et Total Balalaika Show 1993 55 mn documentaire de leur concert avec les Ch urs de l Arm e Rouge N en 1957 Orimattila en Finlande Aki Kaurism ki n a pas suivi d tudes cin matographiques contrairement son fr re Mika dipl m de l cole de Cin ma de Munich avec lequel il commence sa carri re en collaborant un documentaire sur le rock Le Geste de Saimaa 1981 La formation du futur cin aste s est op r e dans les salles obscures fr quentation assidue en parall le ses diff rents petits boulots ouvrier en b timent magasinier sur le port plongeur le plus rapi de de Stockholm postier un amour du cin ma qui se prolonge dans l or ganisation annuelle avec son fr re du Festival du Soleil de Minuit Sodankyl haut lieu de la cin philie En vingt ans cet autodidacte devenu un auteur part enti re sur la sc ne cin matographique internationale a tourn une vingtaine de films Il serait tentant de caract riser son univers en termes d finitifs minimalisme formel de la mise en sc ne et engagement social du r cit Mais c est avant tout l art du d calage et la po sie de l absurde qui rendent compte de la richesse de sa cr ation Ils sont l origine d une filmographie teint e de subtiles nuances expres sives entre le burlesque et le m lodramatique Les adaptations filmiques d
44. eutres de l imagination artistique des vo tes picturales d Antonio Allegri dit Le Corr ge aux images subliminales de Gus Van Sant Ce petit pan c leste entre vie et vue de l esprit attise notre d sir de figuration et de pr vision clairvoyantes face aux signes du temps Le r cit en images est suspendu au dessus de nos t tes Violent retour sur le terrain fictionnel avec le plan large 3 6 minutes 37 secondes Le champ d ploie la perspective paysag re perpendiculairement l tagement horizontal de la composition ciel dialogue terre mer corps allong de M face un clochard assis sur le bord du sentier Cet homme de passage n a d attention que pour les chaussures neuves du h ros Le d pouillement est film fixement comme un tableau vivant de la cruaut une sc ne impitoyable de la mis re M ais un d tail figuratif laisse entrevoir une dr le de logique dans le vol des bottes de cuir par un vagabond estro pi qui porte des bandages aux pieds Au plan suivant l insert sur l enfila ge de la pompe us e au pied gauche de M signifie qu il y a eu change mal gr tout et pr figure le traitement visuel des gestes d entraide Les raccords entre les plans 1 et 3 ne suivent aucune logique pr d termin e suivant l axe le regard ou le mouvement Le montage cr e ainsi des chocs po tiques aux yeux du spectateur un moment o le r cit est la crois e des chemins Simplement M sans bouger a atterri dans
45. ien Je suis tr s japonais dans mon travail Visite guid e par l auteur de l univers kaurismakien Cahiers du cin ma n 573 novembre 2002 Parmi les pistes esth tiques ch res au cin aste la mieux d velopp e est celle concernant les couleurs FRODON Jean Michel L Homme sans pass la promenade d un reve nant dans un pays r v Le Monde 6 novembre 2002 GOUDET St phane L Homme sans pass Le dernier des hommes Positif n 501 novembre 2002 Pour prolonger la lecture de l extrait de l article propos dans la rubrique Critique LANDUREAU Annelise D coupage plan par plan de L Homme sans pass L Avant sc ne cin ma n 530 mars 2004 Ce pr cieux travail est pr c d d un dossier constitu d un avant propos de Michel Boujut d un texte de Laurent Aknin Aki Kaurism ki la lettre vol e d un entre tien avec l actrice Elina Salo d une revue de presse autour du film et d un texte de Daniel Sauvaget sur le cin ma finlandais LEVIEUX Mich le Aki Kaurism ki Les pauvres n ont plus rien perdre L Humanit 24 mai 2002 S GURET Olivier Aki Charismatique Lib ration 23 mai 2002 AKI KAURISM KI JOUBERT Jacques Au loin s en vont les nuages Un film d Aki Kaurism ki AcrirA R gion Rh ne Alpes Lyc ens au cin ma 1999 Outre les rubriques consacr es directement au film le propos sur le cin aste et les pistes de r flex
46. ils ont divorc suite ses probl mes de jeu lls se quittent nou veau mais en bons termes 30 82mn02s C14 L homme revient dans le quartier du port De nuit il tombe nez nez avec ses anciens agresseurs qui viennent d attaquer un sans abri La communaut surgit alors pour le d fendre Anttila d sormais solidaire laisse libre cours un peu de justice humaine 31 85mnd6s Le h ros va chercher Irma au concert de la cantine sous les yeux attendris de ses amis Le couple s enfonce amoureusement dans la nuit Un train passe 32 89mn05s C15 G n rique de fin Lettres blanches sur fond noir Dur e du film DVD 92mn28s Le d coupage s quentiel est diff rent du chapi trage du DVD indiqu ici en gris C01 Le minutage ci dessus est celui d un DVD La vitesse de d filement tant de 25 images par seconde au lieu de 24 la dur e totale indiqu e ici est l g re ment inf rieure la dur e r elle du film 1 heure 37 minutes Outil pratique pour l analyse du film dont il donne un aper u synth tique et pr cise la progression minut e le d coupage s quentiel permet de d terminer les unit s narratives les s quences et leur encha ne ment Dispositif de rep rage il facilite la perception chronologique de l uvre et ouvre d autres circuits de sens d histoire moins lin aires Le d coupage de L Homme sans pass dit bien la simplicit l amn sie comme degr z ro d un d
47. iolence ext rieure braquage improbable dans une banque d tention abusive par la police s quence 23 La confrontation oblig e avec les institutions donne lieu des effets de rupture et de reprise Un avocat vient mira culeusement sauver le h ros in extremis de l emprisonnement M se met au ser vice de l entrepreneur ruin motiv par la r paration d une injustice sociale s quence 26 Apr s cette bifurcation la divulgation de son identit oubli e menace de le ramener pour toujours son ancienne vie Les l ments r v l s par son ex femme p ch du jeu engouement musical lors de fausses retrouvailles font perdre ses initiatives leur caract re in dit Quand le h ros d passe la vision traumatique de ses agresseurs en les recroisant sur son chemin Helsinki de nuit la boucle du pass semble boucl e Il peut poursuivre sa route avec Irma et tour ner le dos au r cit Le passage final d un train de marchandises laisse alors la voie libre toutes les projections temps cyclique avenir mobile nouvel accident de parcours La structure narrative serait elle celle d un ternel retour TRAITEMENT ET SIGNIFICATION M ouvances extraordinaires de l ordinaire L Homme sans pass pose des probl mes d interpr tation li s l invraisemblable histoire de M ce h ros laiss pour mort au d but du film La narration et l esth tique int grent des l ments appar tenant plusieurs genres le conte social
48. ion peuvent tre avec profit mis en regard de L Homme sans pass GIRARD Guy Aki Kaurism ki coll Cin ma de notre temps AMIP ARTE FRANCE 2000 52 mn Dans ce documentaire Guy Girard assist de l historien de cin ma finlandais Peter von Bach s entretient avec Aki Kaurism ki le filmant principalement M arkkila et s attachant faire ressortir comment l univers qu il y a mis en place devient la sub stance m me de ses films KYOSOLA Satu Des ombres et des nuages Dynamiques m lancoliques dans l uvre d Aki Kaurism ki Lille ANRT 2001 Th se sous forme de microfiches NEZICK Nathalie dir Aki Kaurism ki Contre Bande Universit de Paris Panth on Sorbonne n 5 1999 Important collectif regroupant une quinzaine de contributions dont la traduction d un entretien pas sionnant avec le r alisateur par Peter von Bagh PUUKKO Martti Entretien avec Aki Kaurism ki 2000 site INFO Finlande Des r v lations entre autres sur les films et livres pr f r s du r alisateur http www info finlande fr fo visu php3 M sg_22_41_557_1_7 LE CIN MA FINLANDAIS ET LE CIN MA D EUROPE DU NORD COWIE Peter dir Le Cin ma des pays nordiques Paris Centre Pompidou coll Cin ma Pluriel 1992 Ce collectif propose une histoi re de la cr ation et des institutions cin matographiques dans les cinq pays nordiques Danemark Finlande Islande Norv ge Su de li s sur le
49. ison Souvenirs souvenirs Le collage musical du film assemble des vieux blues des tubes rock et des chansons populaires finlandaises Ces m lodies nostalgiques passent continuelle ment on the air quand les protagonistes cou tent chez eux le poste de radio ou le juke box La musique d cran musique intra di g tique dont la source sonore appartient au lieu et au temps de l action selon Michel Chion opposer la musique de fosse extra di g tique conna t un traitement moins intime lors des s quences de concert en plein air Annikki T hti cette grande chanteuse venue du froid interpr te sous les traits marqu s de la direc trice de l Arm e du Salut le tango Monrepos s quence 31 sur la perte partielle de la Car lie en 1945 et le vibrant Petit c ur s quence 19 C est un groupe de rock fami lier de Kaurism ki Poutahaukat qui interpr te les musiciens de l orchestre La performance musicale de leur composition avec le charisma tique Marko Haavisto au micro donne un aspect live aux f tes des mal lotis R animation musicale La musique quand elle n est pas spectaculaire devient une pr sence part enti re la fois doublure et pr figuration du visible enjambant les c sures du r cit en images passant de l cran la fosse D s le d part du film quelques notes de piano extra di g tique se superposent au fond sonore ambiant tandis que le h ros roule une
50. l e le lien entre la conduite heurt e du r cit et le trajet accident de ce corps bles s corps un temps sans parole longtemps sans nom mais toujours d termi n enjamber les obstacles de la vie Quand M se met parler c est pour dire qu il a tout oubli avant la nuit du train s quences 5 et 7 qui n est autre que ouverture du film Les tentatives amicales des Nieminen le questionnement dans le caf le projet du coup sur la t te chouent pour lui faire retrouver la m moire L cran au souvenir le trou noir persiste Face l impossibilit d une introspection subjective l Homme sans pass v ritable vecteur narratif n a d autres choix que ceux de partir z ro d aller de l avant et d entra ner le r cit avec lui dans un pr sent providentiel Raccourcis et changements de vitesse Le c ur de ce film d action humaine bat en rythme avec les d marches et les d convenues de M Rares sont les s quences qui se trament derri re son dos La succession effr n e des premiers temps marqu e par des ellipses narratives importantes continue d op rer tra vers l encha nement de rencontres plus ou moins heureuses avec Nieminen Anttila Irma et la multiplication des initiatives fructueuses de M m nage de printemps culture de pommes de terre s quence 10 organisation de concerts rock L art du raccourci consiste ne pas d terminer les dur es coul es quelques exceptions pr s la sem
51. l singulier qui traite du rapport existentiel de l homme la soci t le point de d part de la fiction met aussi en abyme l acte de cr ation cin matographique dans sa relation la fois n ces saire et insuffisante l inconnu l ex nihilo La perte de m moire qui d finit le personnage fait cho la direction d acteurs qu affectionne Kaurism ki sur ses tournages Le r alisateur peu port sur les r p titions avant les prises de vue avoue ne jamais divulguer ses com diens d in formations relatives au pass des protagonistes L enjeu narratif refl te les conditions de filmage cr ant ainsi une confusion entre l acteur et le r le Dans le r cit l Homme sans pass est constamment soup onn de double jeu par les d tenteurs du pouvoir institutionnel Le chef de l agence pour l emploi ne croit pas son interpr tation d amn sique et indique M l cole dramatique la plus proche s quence 11 L criture filmique pouse radicalement la construction identitaire d un homme m r vierge de tout souvenir personnel ant rieur au d but du film L amn sie du h ros motive l encha nement des actions et contribue rendre vraisemblable son invention par les seuls moyens du cin ma La s quence du r tablissement effectif de M qui quitte la nuit de sa conva lescence et se r veille au grand jour la vie des baraquements mer veille par la beaut et la simplicit stylistiques de sa composition La musique de l a
52. la fiction se construit tel un puzzle partir d un montage al atoire d sordre chrono logique flash back reprise d cal e dans le temps insertion de s quences en noir et blanc La recomposition lin aire insinue que le h ros se laisse devenir un tueur en s rie pour pouvoir continuer se rem morer de mani re s lective le peu de traces qui impressionnent son cran int rieur Autrement dit pour que le film continue lire LE GUAY Philippe Amn sique in HOR VILLEUR Gilles dir Dictionnaire des per sonnages du cin ma Paris Bordas 1988 TOMASOVIC Dick Le Palimpseste noir Notes sur l imp tigo la terreur et le cin ma am ricain contemporain Crisn e Yellow Now coll C t cin ma 2002 voir The Blackout d Abel Ferrara 1997 Dark City d Alex Proyas 1998 Femmes en miroir de Kiju Yoshida 2002 L chelle de Jacob d Adrian Lyne 1990 Fight Club de David Fincher 1999 L Impasse de Brian De Palma 1993 Lost Highway de David Lynch 1997 Matrix d Andy amp Larry Wachowski 1999 La M moire dans la peau de Doug Liman 2002 Ouvre les yeux d Alejandro Amen bar 1997 EN MARGE La musique au c ur L Homme sans pass est un film musical d un genre trange La musique a un r le de pre mier plan dans le r cit en c l brant la rock n roll attitude des d sh rit s mais elle participe aussi de fa on sensible la fabrique m me du film en proposant des figures de lia
53. les photographies de Raymond Depardon les exclus hantent toutes les formes d expression et tous les imaginaires l approche documentaire composant avec le d bordement fictionnel Par une approche transver sale l enseignant pourra sensibiliser les l ves la figuration probl matique de cet arch type social sa repr sentation se partage entre celle de l ensemble de la communaut et celle de l individu symbolique ou non du groupe et de sa coh sion Comment par ailleurs les artistes rendent ils centrales dans leurs uvres ces marges contournent et d noncent les discours officiels Une r ponse peut tre esquiss e en explorant le champ du fantastique ou de l horreur avec des films comme Invasion Los Angeles 1988 de John Carpenter Street Trash 1987 de Jim Muro production gore sise dans l univers sauvage des bas fonds de Manhattan d versoir de la bien pensante Am rique 17 De haut en bas L Homme sans pass Dodes kaden Los Olvidados POINT TECHNIQUE Recadrage des plans en mouvement La mise en sc ne cadre au mieux l motion par le montage de plans fixes Mais des plans en mouvement se glissent aussi dans la construction de l uvre Le cin ma de Kaurism ki suit alors des codes stylistiques simples et lisibles pour faire entrer le spectateur dans le monde di g tique en m nageant pourtant des effets qui rompent toute lin arit Mis en marche Le film commence par suivre le d placem
54. lieu dans un plan se poursuit dans la m me direction sur l cran dans le plan suivant le raccord dans le mouvement et le raccord sur un geste fond s sur le raccord de direction ils se confondent souvent avec lui un mouvement ou un geste bauch dans un plan se poursuit dans le plan suivant la m me vitesse et dans la m me direction le raccord dans l axe juxtaposition de deux plans de grosseurs diff rentes film s selon le m me axe de vis e le raccord sur le regard il lie un plan de quelqu un qui regarde un plan de ce qu il regarde le raccord sur le regard r git la figure du champ contrechamp alternance d un champ donn avec un champ spatialement oppos Le montage cut renvoie l essence du cin ma art reposant la fois sur l illusion de la continuit avec l encha nement des photogrammes et sur la coupe l ellipse pour la nommer autrement qui oblige raccorder des plans appartenant des moments ou des mondes diff rents Kaurism ki excelle dans cette pratique court circuitant souvent le d roulement fil mique attendu pour proposer des cha nes associatives d images son approche se fait ainsi m taphorique Pour sensibiliser les l ves cette orientation po tique avant m me la projection du film le trip tyque visuel ci contre peut tre propos en vitant toute contextualisation narrati ve La lecture de la s rie s apparente alors l identification
55. me port de tenues fleuries aust rit de la coiffure d tachement des cheveux raideur de la posture emballement du corps automatisme gestuel manifestation du trouble affaissement r sign des traits et s cheresse de l intonation provocation frontale du regard et illumination du visage Lors de sa premi re apparition Katie Irmad ploie l tendue de son talent Elle n a pas peur de s enlai dir en servant la soupe la t te inclin e tristement les yeux relev s m caniquement pour marquer une politesse envers les mal lotis Cette r serve d fensive la limite de l effacement corporel r v le la rigueur et la distance n cessaires dans le geste de charit r p t Mais la faveur du regard d sirant de M elle ouvre son visage film en gros plan avant de reprendre des traits plus ferm s L expression d une extr me pudeur moi apr s le baiser sur la joue trouble travers le rideau d essayage lors de la demande de pr nom s quence 13 va de pair avec la d termination amoureuse de son embellissement tincel le dans les yeux sourire aux l vres Cette capacit transformer son apparence pour devenir une figure de premier plan une source lumi neuse tant t froide tant t chaude rend totalement cr dible sa statu re mythologique de muse des pauvres M d clare Irma dans la voitu re de retour de la cueillette des champignons C est toi qui m ins pires La femme r pond alors d une voix bla
56. n tre Le cri des mouettes laisse entendre les bruits de friture Signes avant coureurs du spectacle amoureux qui va avoir lieu l int rieur La s quence 17 qui d bute 43 minutes 24 secondes pour une dur e de 2 minutes 44 secondes se caract rise par la diversit des raccords dans le montage de plans fixes 25 sur les 27 la po sie des dia logues entre M et Irma l clairage surr aliste des visages et la musicalit des mouvements d approche RACCORDS voir De quelques raccords page 15 Cuisine l am ricaine Tableau du salon 1 4 7 plans L insert en plong e 1 sur les deux plaques du r chaud ne met pas forc ment l eau la bouche M en plan am ricain s agite l air circonspect der ri re les fourneaux Contre toute attente Irma qui s est faite belle pour l occasion blouse jaune p le et coiffure ornementale la mode des h ro nes m lodramatiques am ricaines est d j install e dans le coin salle manger 2 Elle appara t der ri re la table bien mise Hannibal a pris la place du ma tre La belle soupire d ennui Le chien b ille Elle sourit amus e du comique de la situation Les bruits de la cuisine cr pitent travers la pi ce Le rapport topologique des deux espaces repr sent s est pr cis par l tablissement d un dia logue frontal La mise en sc ne burlesque d cale l imparable logique des raccords mouvement regard L apprenti cuisinier d verse la moiti de la
57. n voyant un soudeur au travail sur le port M retrouve instinctivement ses gestes professionnels Il se fait engager Or l ad ministration exige qu il ouvre un compte bancaire pour les charges sociales 22 57mn15s M tente donc d ouvrir sans succ s un compte num rot en Suisse dans une petite banque Un braqueur d ge avanc les enferme lui et l employ e dans le coffre fort Ils s en sor tent in extremis 23 60mn58s M est d tenu pendant plusieurs jours par les forces de l ordre qui l accusent de ne pas vouloir r v ler son identit 24 63mn43s L avocat envoy par l Arm e du Salut le sauve de justesse de la prison gr ce sa connaissance sans faille des textes juridiques 25 66mn49s Le braqueur qui a suivi M sa sor tie du commissariat lui raconte son histoire Cet entrepreneur endett et ruin n a pu honorer le paiement des salaires de ses employ s ce qui explique son geste d sesp r 26 70mn31s C12 M en mission pour le bra queur suicid apporte l argent aux salari s 27 71mn34s Gr ce la photo de M dans la presse suite au fait divers de la banque son iden tit est tablie Jaakko Antero Lujanen est soudeur de profession et mari 28 73mn38s Apr s avoir pass la soir e avec Irma le h ros part contre c ur en train pour Nurmes rencontrer son pouse dont il n a aucun souvenir 29 75mn42s C13 Sa femme li e un autre homme explique Lujanen qu
58. nche visiblement tou ch e Tout n est que gr ce C est en somme la gr ce incarn e qui d finit la puret et la simpli cit du jeu de Katie Outinen Prix d interpr tation f minine au festival de Cannes 2002 Page 10 de haut en bas L Homme sans pass Tiens ton foulard Tatiana Shadows in Paradise Page 11 gauche Au loin s en vont les nuages La Fille aux allumettes droite Juha Surtout reconnue pour ses r les dans les films de Kaurism ki Kati Outinen s y distingue par une puissance d expressivit qui emprunte autant sa formation th trale qu au naturel finlandais reposant sur la retenue du geste et le statut minimis de la parole voir Marianne Decoster Taivalkoski Une gestuelle empreinte de ph nom nes culturels dans Contre Bande n 5 1999 Professeur l Acad mie de th tre de Finlande rompue aux dramatiques t l vis es l ac trice fait sienne l approche europ enne qui depuis Artaud et les ann es cinquante hant es par l effondrement du langage place au centre de la mise en sc ne le corps Dans cet esprit guid s par des extraits du Th tre et son double d Artaud ou de Notes et contre notes de lonesco les l ves pourront relever les l ments forts du jeu d Outinen contacts physiques r duits d marquant les rares gestes d panchement baiser enlacement sourire fr missements des traits du visage trahissant un bouleversement int rieur vie et
59. ntrospec tion psychique La qu te identitaire d un amn sique conduit m me une r flexivit par rapport la direction d acteurs L article souligne tr s justement la cr ation complice entre le spectateur et les inter pr tes de sayn tes th trales dans le film d but de l extrait critique Les modalit s expressives du jeu des com diens tout en retenue caract risent la subtilit humoristique La r f rence au burlesque passe par une vocation discr te des m caniques corporelles action r action Plus g n ralement St phane Goudet met en avant l esth tique du d calage sans pour autant d monter les rouages du r cit d sign de conte de f es L emploi des termes emprunt s l expression picturale et musicale signifie de fa on m taphorique la plasticit et le lyrisme inh rents au film Rares ont t les analyses critiques approfondies de la mise en sc ne Dominent ainsi des digressions sur l habilit de l uvre forte de l motion qu elle suscite parler des fractures de notre poque et imaginer un monde meilleur Les titres des articles en disent long La vie r v e des pauvres T l rama 6 11 2002 Aki social L Express 31 10 2002 etc La conclusion sociologique de Goudet compare pour l en diff rencier cette vision optimiste de l entraide sociale avec des objets inattendus telle que la t l vision r alit Le cin ma de Kaurism ki a longtemps t clair selon deux
60. oll Bifi p 21 Haut et court UFD Bac Films Les droits de reproduction des illustrations sont r serv s pour les auteurs ou ayants droit dont nous n avons pas trouv les coordonn es malgr nos recherches et dans les cas ventuels o des mentions n auraient pas t sp cifi es 23 Culturg ommunication
61. partag e par tous Et l on sera infiniment reconnaissant Kaurism ki d avoir su pr server force de rire et optimisme en brossant ce tableau lucide et stylis des bas fonds de H elsinki Enfin l heure o triomphent les missions de t l r alit L H omme sans pass jusque dans sa dimension fort ludique de film musi cal est un formidable pied de nez une poque o l on promeut pour seules aspirations la riches se et la gloire Comme quoi les cin astes qui paraissent venir d un autre temps le cin ma muet explor dans son dernier film Juha et d une autre plan te un no man s land post apocalyptique sont toujours ceux qui parlent le mieux de leurs contemporains Positif N otes du r dacteur Le titre de l article est un clin d il au film muet de M urnau Le Dernier des hommes 1924 expose la d ch ance d un por tier d grad aux fonctions de gardien des toilettes ce qui n est pas sans rappeler l apparition furtive de Lajunen aux sanitaires pour hommes au d but de L Homme sans pass La citation utilis e par Goudet fait sans doute r f rence la derni re r plique de la voix off du Plaisir 1951 de M ax Ophuls d apr s un conte de Guy de M aupassant 20 Le style c est l homme Le pr cepte de l existentialisme sartrien l homme n est que ce qu il fait r sumait la partie introductive du texte non reproduite L uvre est pr sent e tel un film d action au loin de toute i
62. pos e urbaine campagnarde fores ti re etc se concentreront sur les d tails de mise en espace pas seulement la technique du surcadrage mais aussi celle par exemple de l indiff renciation entre des d cors qui semblent se r p ter et pourront tre illustr s par des esquisses de story board Ex Outre sa fonction publicitaire l affiche d marque les conditions d exploitation d un film dans un pays donn Ce qu illustrent les deux versions retenues ici fran aise et allemande Les approches sont diff rentes dans le recours au g n rique aux l ments de l intrigue mis en exergue la repr sentation diversement hi rarchis e des personnages d cors objets Dans les deux cas la reproduction de photogrammes a t pr f r e d autres techniques dessins col lages Cependant l affiche allemande opte pour le montage de deux moments l o l affiche fran aise retient une sc ne Voil qui change la nature du discours de captation Du c t fran ais le visuel encadr par le texte mention des prix g n rique tire sa force expressive de la composition plastique ce qui colle au cin aste peintre Kaurism ki Le couple enlac dans une fusion chromatique qui fait se croiser le sombre les cheveux de M la veste d Irma et le lumi neux la chevelure d Irma la chemise de M s inscrit sur un aplat noir et rouge flout qui accentue l intensit de leur PERS pures GRAND PRIX et PRIX D INTERPRETATION FEMININ
63. r les rochers Deux jeunes enfants blonds le d couvrent sur leur chemin Affol s ils courent chercher leur p re 5 7mn47s M se retrouve soign et nourri par Kaisa la m re de cette famille d accueil qui vit dans un conteneur Une fois r tabli M lui confie un soir qu il a perdu la m moire 6 11mn38 R veil en musique C04 Nieminen le p re veilleur de nuit emm ne le convalescent manger l Arm e du Salut Regards appuy s entre M et la serveuse de soupe la blonde Irma 7 15mn10s Prolongement de soir e la bi re Dans le bar Nieminen port sur l alcool interro ge M sur ses souvenirs mais ce dernier a un trou noir dans la t te depuis la nuit du train 8 18mn35s Irma rentre se coucher dans son foyer en coutant r veusement la musique la radio Les sans abri dorment la belle toile 9 20mn40s C05 Anttila le vigile corrompu des baraquements loue ill galement M pour cent marks par semaine un conteneur vide situ pr s de la mer 10 23mn45s l emm nagement n cessite un grand nettoyage de printemps Avec l aide de l lectricien et de Nieminen le h ros peut d cem ment s installer Autour du juke box trouv dans une d charge il invite ses amis d ner 11 28mn45s C06 M piqu au vif par Irma qu il lui a fait remarquer son aspect n glig se reprend en mains Avec une chemise lav e et une t te sans bandeau il va chercher du travail l ANPE M ais sans identit
64. r un universitaire ou un critique de cin ma Constitu de parties informatives analytiques et techniques il se d veloppe suivant des rubriques vari es con ues comme des rep res pr cis vou s faire le point entre autres sur la gen se du film le r cit l acteur personnage des arch types de mise en sc ne tout en proposant des approches plus formelles telles que l analyse de s quence et de plans L objectif n est pas d offrir une lecture exhaustive mais une approche coh rente et ouvrante l attention de l enseignant qui pourra en faire un usage imm diat ou l adapter des orientations qui lui sont plus personnelles Le second volet signal par les zones gris es et r dig par un professeur rel ve plus des situations d enseignement Suivant deux directions des Pistes p dagogiques sont d duites du texte central et le compl tent des Ateliers proposent des exercices impliquant la participation des l ves Renvoyant de l un vers l autre un pictogramme 5 ach ve de renforcer le lien entre le livret et la Fiche l ve toujours dans un souci d efficacit et de lisibilit Les sites ressources pour l approche du film et son r ali sateur pour l ducation l image ainsi que pour des bases de donn es sur le cin ma sont accessibles sur www lyceensaucinema org Le site propose aussi le dos sier ma tre et la fiche l ve au format pdf Les r f rences des films voqu s dans ce dossier di
65. re ne pas sombrer dans le path tique et le mis rabilisme Un clochard sort d une poubelle comme un polichinelle tout en voquant sa possible expulsion s quence 11 Plus dis cr tement dans le caf le geste dr le et mouvant de M qui recycle son sachet de th rappelle le rapport cr atif aux objets des vagabonds du cin ma muet s quence 12 Les dialogues dans un style po tique et d suet qu il est convenu d appeler l akilien orchestrent des duels incongrus entre des faux rivaux Les n gociations verbales entre Anttila et M int grant r f rence biblique et mot d esprit rendent irr elles les menaces de mise mort sociale Dans cet univers les chiens eux aussi ont la parole c est dire le sens de l absurde Quand le vigile demande Hannibal d attaquer le mau vais payeur l immobilisme canin d samorce partiellement la violence laten te M sera certes soulev tel un pantin par Anttila s quence 14 Mais le faux m chant finira par tomber le masque effa ant son air patibulaire pour prendre les traits d un chien battu s quence 20 En fin de compte c est aussi cette po tique d cal e des changes monta ge figuration dialogues que la mise en sc ne d veloppe quand M ren contre l amiti et l amour sur son passage Ex Les partitions r el irr el ordinaire extraordinaire dominent les esprits et l art se propose souvent d en investir l entre deux pour les bousculer Le film de Kaurism ki
66. s fait partie d une nouvelle trilogie qui a commenc avec les ravages du ch mage dans Au loin s en vont les nuages et qui pourrait se clore par un film humaniste sur la solitude GEN SE J ai ramass les derniers morceaux de mon c ur j ai touill le tout et a a donn ce film Telle est la r ponse donn e par Aki Kaurism ki Lib ration 6 11 2002 quand on le questionne sur son retour au cin ma avec L Homme sans pass Lors de ses lucubrations car ce cin aste venu du froid s enivre en entretiens il parle d embl e de son fond d pressif et suicidaire pour mieux le tourner en d rision avec humour Chez ce ma tre d uvre finnois la cr ation cin matographique est apparemment une question de vie et de mort qui oscille entre l arr t subit et la reprise inspir e De fait le r alisateur a annonc prendre sa retraite en 1994 apr s le relatif chec critique des Leningrad Cowboys M eet Moses Il est revenu l cran avec Au loin s en vont les nuages malgr le d c s soudain en 1995 de son ami et acteur de toujours M atti Pellonp L Homme sans pass marque avant tout un retour aux couleurs et aux dia logues quatre ann es apr s Juha dernier film muet du XX si cle dans lequel les personnages connaissent une fin tragique Kaurism ki n a donc pas pouss jusqu au bout le processus de soustraction formelle esquiss travers cette uvre sombre puisqu il aurait fallu selon ses dires tourner
67. s mains aux visages contr le des billets d pouillement du h ros enfilage du casque de soudeur Au contraire le choix de fragmenter la figuration d coupe cruellement les rapports de force ou d cale po tiquement les changes humains Parfois la mobilit des plans loin de passer inaper ue concourt aussi nous mouvoir En premier lieu le plan subjectif du bless qui franchit f brilement le seuil du hall de gare communique une vitesse panique au champ de vision s quence 2 Le filmage haletant est repris d un point de vue objectif apr s un insert sur la main ensanglant e en poursuivant M de dos titubant jusqu aux toi lettes Kaurism ki utilise rarement la cam ra port e l paule Il semble ici rendre un hommage de courte dur e aux Passagers de la nuit 1947 de Delmer Daves fameux film noir qui nous met initialement dans le peau d un gangster en cavale sans montrer son visage d ailleurs couvert de bandelettes apr s une op ration chirurgicale part cette occurrence stylistique singuli re les autres exemples sont ceux o la mise en branle du plan intervient subrepticement au c ur de la fixit pour expri mer une inqui tude existentielle premier regard cam ra de M s quence 5 ou un transport sentimental enlacement de M et Irma devant le conteneur apr s la divulgation de son identit d homme mari s quence 28 Dans ces deux cas le travelling avant rapide s emballe dans le sens contraire aux
68. sion r flexive statut des images remontage du sou venir qui met en avant ou en p ril la construction filmique Amn sie fictive des images de r ve L oubli du pass survient la plupart du temps apr s un choc traumatique inaugu ral Mulholland Drive d marre par un acci dent de voiture fracassant sur les collines de Los Angeles La passag re rescap e Laura Elena Harring bless e au front y laisse ses souvenirs L intrigue pouse alors la recherche identitaire de cette h ro ne brune aux formes voluptueuses qui prend le sur nom de Rita en hommage Gilda Aid e par une fr le et tenace blondinette Betty Naomi Watts elle suit les traces de son pass gr ce aux l ments qui lui reviennent subitement en t te le nom de Diane Selwyn le spectacle du Club Silencio 21 Cette histoire d amn sie entrelac e d une romance saphique et d un myst re sur les coulisses d Hollywood prend un d tour inattendu Apr s un effet d embo tement les personnages familiers se retrouvent avec des noms et des r les diff rents dans une fiction renouvel e La possible lecture l envers du film l chapp e onirique puis le retour au quotidien d une actrice rat e et d laiss e consacre le r le privil gi du personnage amn sique sur la sc ne du r ve Dans un sens l uvre de Kaurism ki rejoint de telles associations d id es Les derni res paroles qu entend M avant de d c der l h pit
69. spo nibles en vid o ou DVD sont pr cis es page 23 La copie DVD de L Homme sans pass est disponible la vente Arte Vid o et aupr s de l ADAV pour une utilisa tion en milieu scolaire t l 01 43 49 10 02 SYNOPSIS L H omme sans pass La nuit un homme arrive la gare d Helsinki Trois voyous le battent mort L heure de son d c s enregistr e il quitte inexplicablement l h pital Recueilli par la communaut des d favoris s ce h ros bless et amn sique reconstruit sa vie au ban de la soci t et rencontre l amour avec Irma la blon de de l Arm e du Salut Suite des v nements inattendus M retrouve son identit et doit quitter ses nouveaux amis M ais son pr tendu mariage est de l histoire ancienne Il finit par rejoindre Irma en musique FICHE TECHNIQUE ET ARTISTIQUE L Homme sans pass M ies vailla menneisyytta Finlande 2002 i here g CLA MENNEISYYTT MIES R alisation Aki Kaurism ki Sc nario Aki Kaurism ki Image Timo Salminen Son Jouko Lumme Tero Malmberg Montage Timo Linnasalo D cors Markku P til Jukka Salmi Assistante r alisation Nadja Delcos Interpr tation Markku Peltola M Kati Outinen Irma Juhani Niemel Nieminen Kaija Pakarinen Kaisa Nieminen Sakari Kuosmanen Anttila Annikki T hti directrice de l Arm e du Salut Anneli Sauli propri taire du caf Elina Salo employ e des chantiers navals Outi M enp
70. sur Irma Ils ne sont plus que deux L cho du bruit m tallique enclenche la ballade rock des Renegades partir de l intrusion musicale dans l espace fil mique le rythme du montage accompagne la len teur du slow Les accords instrumentaux initient le d placement du h ros Second travelling d accom pagnement cette fois vers la gauche de la porte au divan Le cadrage s immobilise et le plan s ins talle dans la dur e D s que les fesses de M tou chent l assise du canap les paroles chant es se substituent la parole film e La s duction s expri me par des regards crois s des mains baladeuses et des t tes renvers es G n e par le face face sur canap 10 Irma tourne son visage 180 Dans le plan rapproch en l g re contre plong e 11 M la cherche du regard Elle se replace alors dans l axe du d sir Il s approche d elle Raccord sur le mouvement de caresse et d enlacement du bras gauche de l homme sur l paule droite de la femme L incongruit de l angle de prise de vue cr e un effet renversant des visages tourn s l un vers l autre Ils s embrassent au moment m me o le refrain mensonger de My Heart Must Do The Crying The Renegades 1965 r sonne 12 Le baiser se prolonge dans le fondu au noir Le char me de la musique continuera d op rer quelque temps sur l histoire 15 L analyse de s quence sollicite plusieurs comp tences savoir situer l extrait dans le sch ma n
71. t se redres se l ar te du nez visiblement tordue sous la bande de gaze ce qui pro voque un bruit trange Ce d tail loufoque permet ainsi de confondre l ordinaire et l extraordinaire Le h ros peut d s lors rena tre dans le cadre pr s du port en atterrissant dans un monde quelques couleurs pr s assimilable la r alit commune de la mis re Par la suite le d calage expressif inh rent ce burlesque davantage pince sans rire que tarte la cr me attribue aux v nements inattendus un caract re mer veilleux L intervention de l avocat de l Arm e du Salut qui semble chapp d un dessin anim retourne comme un gant l accablement narratif et figu ratif de M d tenu injustement par les forces de l ordre s quence 24 Le d faut d locution de ce sauveur et sa m moire insens e des textes juri diques en deviennent drolatiques De m me le braquage a quelque chose d hallucinant tant la lenteur apathique du vieil entrepreneur ruin s inscrit l encontre de sa d marche s quence 22 Le comique de situation r v le un fond de d pression sociale Ces invraisemblances narratives ne font pas perdre de vue les preuves du r el car les vicissitudes du quotidien sont aussi trait es de fa on surprenante L utilisation de la m canique burlesque sert prendre le r cit contre pied en pr f rant les nuances expressives la logique m lodramatique des faits Quelques gags sont ins r s de mani
72. troisi me enfin concerne directement les r alisateurs elle d signe les moyens par lesquels le cin aste appose sa signature fait montre de singularit l instar de son fr re Mika Aki Kaurism ki est particuli rement attentif la production dramatique th tre et op ra Il adopte des proc d s de mise en sc ne qui nous ram nent l origine th trale de l expression D abord parce qu il investit l effet de distanciation cher Brecht par le montage des plans qui oblige le spectateur faire le lien investir le non dit des images et des motions Ensuite parce qu il revient une forme d pouill e d h ro sme mi chemin des r les tragiques et du minimalisme symbo lique du Nouveau Th tre des ann es cinquante o l identit des personnages souvent tronqu e ou vacillante est r duite leur nomination aussi 12 de raccompagner Irma M avait la t te plac e devant la fen tre inscri vant par cet effet un portrait ovale dans le cadre de l image s quence 15 Quand le h ros et le vieil entrepreneur quittent le comptoir la pho tographie souvenir portrait de Matti Pellonp l ami et acteur de Kaurism ki accroch e au mur brique du caf et le tableau figuratif dans le coin associent visiblement le double motif du cadre dans le cadre avec la capture des traits humains s quence 25 Ainsi m me s il peut tre tentant d tablir une quivalence formelle entre la s rie plein cadre de tabourets
73. un amour anachronique pour les d tails du quotidien et un cer tain temps d errance afin que L Homme sans pass naisse en Akiland L id e d avant le film Je vais parler des SDF et des queues de soupes populaires la p riph rie d Helsinki C est un peu comme Au loin s en vont les nuages partie 2 mais un peu plus rugueux et bien s r diff rent Ce sera la deuxi me partie d une trilogie Je ne sais rien sur la troisi me partie mais c est plus agr able de penser aux films en trilogie pour pouvoir avancer Propos recueillis par M artti Puukko Entretien avec Aki Kaurism ki 2000 site INFO Finlande Le sc nario et apr s J ai crit le sc na rio en trois jours mais j ai mis un an pour faire mes rep rages de lieux de tournage M me si ma r putation c est d tre un homme impr cis je suis tr s pr cis quant mes films Pour marier les habits des acteurs des actrices au mur qui est derri re je peux peindre le mur Conf rence de presse Festival de Cannes mai 2002 Bonus du DVD L Homme sans pass ARTE Vid o 2003 La voie du d pouillement 1 sur les pas de Bresson et Ozu Je suis tr s japonais dans mon travail en un sens Pas de d cora tion la base de tout art est la diminution Vous partez d une id e initiale que vous r duisez progressivement jusqu ce qu elle soit suffisamment d pouill e pour tre juste Alors et seulement alors vous tes pr t 1
74. uret des conditions de vie Le vigile corrompu et m disant qui s enrichit au d triment des d sh rit s personnifie par son embonpoint suspect le sys t me conomique d exploitation M ais le ton ironique des changes met distance la cruaut sociale et r serve la possibilit d un retournement merveilleux Dans Los Olvidados 1950 de Luis Bu uel l oscillation entre le r alisme et l onirisme ne fait que d noncer la d linquance rampante des faubourgs de Mexico Les sc nes de violence d signent sans le d terminer le cercle vicieux de la maltraitance on bat un aveugle qui bat en retour un enfant Personne n y chappe en d pit des plans de terrain vague et des pisodes surr alistes Chez Kaurism ki au contrai re les rapports de force internes au petit monde des baraquements s es tompent comme par magie Anttila fait front avec les pauvres lors de l attaque ext rieure d un SDF sans d fense l utopie de cette fiction ta blit une sorte de non lieu Le village autarcique cueillette f te agricul ture semble avoir t construit en plein c ur de la marge urbaine juste pour que M en somme s en sorte 1 Voir PR DAL Ren dir Le N or alisme italien Cin mAction n 70 1994 Des marginaux de Villon la Cour des Miracles dans le Paris hugolien des bas fonds de L Op ra de Quat sous 1928 de Brecht aux exil s de Grass et Kundera des mendiants de Goya aux sans grade de Czapski sans oublier
75. usiciens rock tous d nomm s Frank l absurdit des situations trouble le fond d sesp r d une lueur burlesque Cette veine comique d concertante provoque un effiloche ment du r cit notamment dans Tiens ton foulard Tatiana film de moins d une heure qui s attarde sur le mutisme de deux clop s finlandais avant de provoquer la rencontre avec des auto stoppeuses de l Est La collaboration artistique devenue culte avec les Leningrad Cowboys retrace entre autres l odyss e am ricaine du plus mauvais groupe de rock au monde et exprime le p ril culturel d une Europe ballott e entre les tats Unis et la Russie La trilogie prol tarienne avec Shadows in Paradise Ariel et La Fille aux allu mettes a consacr la reconnaissance critique de Kaurism ki Les choix narratifs et esth tiques s cartent d une vision documentaire d un cin ma militant et d une compr hension psychologique de la pauvret En partant de la singularit mou vante des h ros boueur caissi re mineur ouvri re d usine et en liminant les accents path tiques par la rigueur de la mise en sc ne ses fictions cr ent un style justement qualifi de r alisme int rieur par Ren Pr dal in Contre Bande n 5 1999 Plus r cemment l attention la r alit sociale des laiss s pour compte s est d plac e de la classe ouvri re au Lumpenprol tariat en d veloppant un penchant po tique pour l invraisemblance l Homme sans pas
76. x qu il suscite Art Press Le r cit dans la peinture jusqu au cin ma n 254 f vrier 2000 AUMONT Jacques dir La Couleur en cin ma Paris Mazzotta Cin math que fran aise 1995 BONITZER Pascal D cadrages Peinture et cin ma Paris ditions de l toi le Cahiers du cin ma coll Essais 1985 Peinture Cin ma Peinture Paris Hazan Direction des M us es de M arseille 1989 Positif Cin ma et Peinture n 353 354 juillet ao t 1990 TAMINIAUX Pierre amp MURCIA Claude dir Cin ma Art s plastique s Paris L Harmattan coll Champs visuels 2004 EDUCATION A L IMAGE AUMONT Jacques BERGALA Alain MARIE Michel amp VERNET Marc Esth tique du film 1983 Paris Nathan coll Cin ma 3 dition revue et augment e 1999 M anuel destin aux tudiants aux enseignants du secon daire qui aborde le Septi me Art sous ses aspects techniques et formels le montage la narration la profondeur la r ception etc PINEL Vincent Le Montage l espace et le temps du film Paris Cahiers du cin ma coll Les petits Cahiers CNDP 2001 Pour mieux cerner le rap port des images entre elles depuis le cin ma sans le montage jusqu au montage du cin ma virtuel SIETY Emmanuel Le Plan au commencement du cin ma Paris Cahiers du cin ma coll Les petits Cahiers CNDP 2001 Retour concis pr cis et p da gogique sur les d finitions de plan la profondeur

L`Homme sans passé Aki Kaurismäki

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