Langage, action et apprentissage en sciences à l`école maternelle
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1. Faut il parler pour apprendre C d rom IUFM Nord Pas de Calais Bisault J amp Fontaine V 2004 Constituer une communaut scientifique scolaire pour susciter l argumentation entre l ves Aster 38 91 122 137 J BISAULT Bronckart J P 1996 Activit langagi re textes et discours pour un interactio nisme socio discursif Lausanne Paris Delachaux et Niestl Colletta J M 2004 Le d veloppement de la parole chez l enfant g de 6 11 ans Sprimont Mardaga Goldin Meadow S 1997 When gestures and words speak differently Cur rent Directions in Psychological Science 6 5 138 145 Latour B amp Woolgar S 1988 La vie de laboratoire Paris La D couverte Lavarde A 1998 La fl che le signe qui anime les sch mas Communication et langages 109 51 62 Martinand J L dir 1992 Enseignement et apprentissage de la mod lisation en sciences Paris INRP Nonnon E 2001 La construction d objets communs d attention et de champs notionnels travers l activit partag e de description in M Gran daty et G Turco coord L oral dans la classe discours m tadis cours interactions verbales et construction de savoirs l cole pri maire Paris INRP Pl E 1997 Transformation de la mati re l cole l mentaire Aster 24 203 229 Rebiere M 2000 Langage posture et cognition enjeux et obstacles de l2. 14 f vrier 2002 rubrique d couvrir le monde des objets ducation la s curit Cette pr caution m thodologique donn e pour des corpus oraux d cole l mentaire nous semble encore plus justifi e pour des corpus de d but d cole maternelle 7 Des travaux en sciences cognitives sur les gestes sugg rent que la gestuelle serait le support de deux m canismes diff rents communiquer les aspects non conscients et exprimer plus simplement des 124 LANGAGE ACTION ET APPRENTISSAGE EN SCIENCES donc essay de re transcrire les intonations exclamatives et interrogatives qui peuvent tre un indice de l mergence d une rupture dans la repr sentation du locu teur Nonnon 2001 Pour des raisons similaires nous avons galement retrans crit certains gestes qui nous semblaient particuli rement significatifs nous avons distingu les gestes d ictiques utilis s pour montrer ou d signer les gestes iconiques dont le caract re descriptif est li la perception visuelle et les gestes m taphoriques qui s miotisent des repr sentations abstraites Colletta 2004 UNE ACTIVIT D INVESTIGATION ET DE COMMUNICATION AUTOUR D UN OBJET TECHNIQUE FAMILIER L ASPIRATEUR L tude d un objet technique familier fait partie des activit s pr conis es dans les instructions officielles pour le cycle 1 L utilisation d objets techniques vari s dans des situations fonctio
3. activit langagi re dans la classe de sciences l cole l mentaire Universit Bordeaux 2 th se de doctorat sous la direction de M Brossard et J P Berni Toulmin S 1958 trd 1993 Les usages de l argumentation Paris PUF V rin A 1988 Apprendre crire pour apprendre les sciences Aster 6 15 46 138
4. dessins pr alables de l aspirateur sch matisation du chemin des salet s Ces contraintes p dagogiques n ont donc pas permis de proposer une situation identique pour les deux classes la compa 10 2e ze Das tan x Plus pr cis ment les l ves ont t int gr s progressivement l activit au fur et mesure de leur retour en classe 126 LANGAGE ACTION ET APPRENTISSAGE EN SCIENCES raison des r sultats entre les deux classes ne peut donc pas relever d une approche exp rimentale rigoureuse et reste donc seulement indicative Les objectifs vis s dans ce module sont d finis ci dessous en termes op ra tionnels ils recouvrent plusieurs domaines d apprentissage Les trois premiers objectifs rel vent notamment de la technologie autour de diff rentes approches compl mentaires de l objet technique Les trois derniers nous semblent relever prin cipalement d une lecture scientifique de l objet technique travers une tenta tive de compr hension des ph nom nes physiques qui interviennent dans son fonc tionnement En dehors de ces objectifs sp cifiques aux s ances aspirateur d au tres objectifs plus g n raux taient vis s notamment ceux relatifs la ma trise de la langue Sur cet aspect les s ances sur l aspirateur se sont situ es dans la continuit des autres s ances d activit s scientifiques r alis es dans les classes qui ont toutes donn une pl
5. gnent dire enfin ou repr senter ce qu il a compris Nous nous sommes inspir d analyses r alis es dans des recherches r centes en didactique du fran ais qui portaient sur des activit s scientifiques scolaires Re bi re 2000 Nonnon 2001 Nous nous sommes notamment int ress l volution des objets de discours aux m canismes de prise en charge nonciative et plus g n ralement tout ce qui pouvait relever d une volution des points de vue des l ves au cours des changes Comme l indique Elisabeth Nonnon il est n cessaire de croiser diff rents indicateurs avant de pouvoir proposer une interpr tation en termes de processus cognitifs A cet effet nous avons utilis des indicateurs textuels no tamment les marques de coh sion nominale et verbale et les marques d nonciation mais aussi la prosodie et les gestes qui accompagnent les discours Nous avons 3 L interpr tation des discours en terme d laboration cognitive doit tre faite avec beaucoup de prudence comme le souligne Elisabeth Nonnon on ne peut pas penser les rapports entre op rations mentales et indicateurs linguistiques sur le mode de la transparence Nonnon 2001 tOn peut citer en particulier la typologie de discours de Bronckart en linguistique Bronckart 1996 ou le mod le de Toulmin dans le domaine de l argumentation Toulmin 1958 5 BOEN hors s rie horaires et programmes d enseignement de l cole primaire
6. lectionn quelques interventions de l en seignante sur l ensemble de la s ance 11 interventions sur 110 qui ont jou un r le cl pour guider l action et tayer l laboration conceptuelle Ces interventions sont des questions se rapportant divers objets de discours et induisant une t che sp ci fique Il est possible de les interpr ter comme des consignes de travail successives qui ont structur la s ance m me si en r alit cet effet a t dilu dans un en semble beaucoup plus vaste d interventions Nous pouvons noter que les premi res questions interventions 15 17 et 40 qui sont assez classiques dans ce genre de situation didactique ne portent pas r ellement sur des probl mes scientifiques ou techniques Elles sont n anmoins n cessaires la suite puisqu elles permettent une premi re d limitation de l objet de travail en s appuyant sur les connaissances pr alables des l ves D un aspirateur particulier apport par la ma tresse on passe aux aspirateurs connus de chaque enfant puis l aspirateur comme objet technique g n rique Comme l indique Elisabeth Nonnon l interaction scolaire vis e d ap prentissage fait de l objet singulier un objet typique exemplaire potentiellement g n ralisable Nonnon 2000 Les questions suivantes 55 105 et 107 nous paraissent relever d avantage d un registre technique elles focalisent la r flexion sur l utilisation de
7. n observons pas d volution significative de leur formulation cette absence de re formulation semble indiquer que le travail d laboration linguistique et conceptuelle ne porte pas sur ces objets En revanche la d signation des lieux fait l objet de for mulations plus nombreuses dedans associ en 136 et 173 une double d si gnation linguistique et gestuelle et en 171 une d signation gestuelle dans l aspirateur en 175 jusqu au fond en 142 au fond de l aspirateur en 181 Ces formulations successives semblent correspondre une exploration linguistique du parcours de l objet aspir depuis l entr e dans le tube 136 jusqu au fond de l aspirateur 181 Cette exploration linguistique peut para tre bien modeste mais nous pensons que le contenu verbal de ces r pliques ne rend pas compte de tout ce que Joshua a voulu exprimer Il nous semble n cessaire de prendre aussi en compte certains ges tes qui accompagnent la parole pour mieux interpr ter ces propos Nous pouvons remarquer en 175 que le geste iconique tout fait explicite montrer le parcours suppos de l objet dans l aspirateur ne correspond pas l nonc verbal il est dans l aspirateur En effet ce dernier ne rend pas compte d un parcours mais seulement d une relation topologique globale int rieur ext rieur Le contenu in formatif gestuel est beaucoup plus riche que le contenu verbal Joshua ne parv
8. Le croquis de l aspirateur qui a t choisi tait relative ment proche de certaines productions initiales des l ves document I deux l ments internes ont t rajout s le sac et le bloc moteur repr sent sommaire ment par un rectangle l arri re de l aspirateur Deux productions d l ves sont reproduites dans le document 8 celle de Th o que nous avons jug e conforme aux objectifs vis s et celle de Capucine que nous avons jug e moins satisfaisante 15 Contrairement ce qui peut se passer d autres niveaux de la scolarit permettant des travaux sur l crit il est donc beaucoup plus difficile d aboutir un texte du savoir accept par tous les l ves L id e de niveau de formulation doit donc tre comprise sur le plan des constructions intellectuelles plus que sur celui des formes langagi res proprement dites comme cela peut tre le cas l cole l mentaire 16 Pour les l ves de petite section le test d valuation n a port que sur le chemin de l air Ici encore nous n avons pas observ de corr lation vidente entre verbalisation et r ussite ce test 134 LANGAGE ACTION ET APPRENTISSAGE EN SCIENCES sch ma de Th o sch ma de Capucine Document 8 tests d valuation sur l aspirateur sch ma compl ter Consigne 1 dessine le chemin des salet s en bleu 2 Dessine le chemin de l air en rouge Th o a repr sent dans u
9. interventions verbales du ma tre assurent ainsi un guidage perceptif et th mati que de l activit Nonnon 2001 Ce guidage se produit une chelle macroscopi que par le biais des questions qui organisent les diff rentes phases de travail il 12 Les changes correspondant ces trois questions sont reproduits un peu plus loin dans le docu ment 6 130 LANGAGE ACTION ET APPRENTISSAGE EN SCIENCES intervient aussi une chelle plus fine dans les reprises des discours et des actions d l ves au fil des changes Ces reprises peuvent conduire des d signations plus pr cises 137 ou transformer une affirmation en objet de d bat 208 L ensemble des interventions du ma tre assure donc une fonction d tayage essentielle pour la construction de champs notionnels partag s Nonnon 2001 ASPIRER UN PAPIER OU UN BOUTON LE CHEMINEMENT DISCURSIF ET COGNITIF D UN L VE DE MOYENNE SECTION Dans le document 6 nous avons reproduit quelques extraits des changes de la phase d de la premi re s ance pour les l ves de moyenne section 8 minutes environ Nous proposons d examiner le cheminement discursif et cognitif d un l ve Joshua qui a t particuli rement actif pendant cette p riode r pliques en caract res italiques dans le document 6 Deux objets de discours interviennent tout au long de cette partie de s ance les objets aspir s et le parcours de ces objets Pour les objets aspir s nous
10. l objet tech nique renvoyant deux types de connaissances la fonction d usage de l objet et 129 J BISAULT son mode d emploi Les derni res questions 137 151 172 208 et 213 relatives des probl mes de m me nature que ceux voqu s pour la petite section aspirer des objets familiers nous semblent inductrices d une activit scientifique Il s agit en premier lieu de construire une explication des ph nom nes surprenants dispari tion des objets aspir s et en second lieu d utiliser ce mod le explicatif pour pr voir de nouvelles observations Cet aller et retour entre registre empirique et mod le explicatif est un aspect important de la d marche de mod lisation en scien ces Martinand 1992 Questions de la ma tresse Objet du discours t che Quelques r ponses d l ves induite 15 alors qu est ce que c est a l aspirateur apport dans la un aspirateur classe identifier et nommer l objet 17 vous en avez d j vu o les aspirateurs des familles moi j en ai un tr s gros voquer l objet dans son contexte familier 40 qui est ce qui s en sert l utilisateur de l aspirateur voquer l usage social de l aspirateur maman c est moi Maman Papa 55 parce que l aspirateur alors a sert quoi l aspirateur en g n ral objet g n rique d finir la fonction technique enlev
11. le sur les sciences et le langage Elle a t organis e sous forme d un module d ap prentissage de trois s ances qui est r sum dans le document 2 Dans chaque classe l activit a t propos e un petit groupe d l ves en utilisant le moment de la sieste dans la premi re classe petits moyens l activit a t propos e aux huit l ves du groupe des moyens not moyenne section ou MS dans la suite de l article pendant la sieste des petits dans la deuxi me classe l activit a t propo s e aux dix l ves du groupe des petits not petite section ou PS dans la suite apr s la sieste les tout petits tant toujours en sieste Cette organisation a t utili s e pour la premi re et la troisi me s ance Dans la deuxi me s ance les autres l ves de chaque classe ont particip galement l activit en partant d une pr sen tation du mode d emploi de l aspirateur r alis e par le groupe d l ves qui avait tudi l aspirateur dans la premi re s ance Cette tude de l aspirateur nous semble assez repr sentative des activit s scientifiques et techniques r alisables l cole maternelle avec un ancrage sur des objets ph nom nes faisant partie de l environnement quotidien des l ves un usage important du langage oral dessin textes crits dans une moindre mesure un recours l investigation exp rimentale et un mode de fonctionnem
12. lien entre ces deux ph nom nes semble indi quer que cette l ve n a pas d pass le mod le utilitaire de l aspirateur mod le 1 du document 7 Les autres productions de moyennes section se rapprochent plut t de celle de Th o et r v lent donc une compr hension satisfaisante des ph nom nes tudi s Dans cette tude nous nous sommes surtout int ress s aux interactions ver bales ou non verbales entre les l ves et le ma tre pour analyser leur contribution l laboration collective des connaissances Dans cette approche sociale nous avons sans doute n glig ce qui relevait des repr sentations initiales de chaque l ve Ces repr sentations apparaissent certains moments des s ances au travers des discours repr sentations sociales sur l usage de l aspirateur en d but de s ance ou des premiers dessins sur l aspirateur repr sentations techniques sur l aspirateur du document I mais dans le cadre de notre tude il n a pas t possible de faire un recueil syst matique et une analyse des repr sentations sur l ensemble des probl mes abord s Une telle analyse aurait t tr s utile pour mieux mettre en relation les laborations collectives et les apprentissages individuels De ce point de vue il aurait sans doute t int ressant de voir si les enfants taient capables avant ce module d apprentissage d imaginer une explication du fonctionnement interne de l asp
13. Jo l BISAULT LANGAGE ACTION ET APPRENTISSAGE EN SCIENCES A L ECOLE MATERNELLE R sum L tude que nous pr sentons a t r alis e dans le cadre d une recherche portant sur l argumentation dans l enseignement des sciences l cole primaire Elle s appuie sur l analyse de dialogues oraux enregistr s pendant des activit s de classe consa cr es l tude du fonctionnement d un objet technique usuel l aspirateur Ces activit s ont t mises en uvre dans deux classes de maternelle petite section et moyenne section Nous avons crois les points de vue de la didactique des sciences et de la didactique du fran ais pour observer la construction progressive des discours et des connaissances en liaison avec les ph nom nes ou objets observ s et manipul s Mots cl s Langage argumentation sciences mod lisation cole maternelle QUELLE PLACE ET QUEL R LE POUR LE LANGAGE DANS LES ACTIVIT S SCIENTIFIQUES L COLE Dans une vision constructiviste des apprentissages le langage peut jouer un r le fonctionnel dans la d marche d investigation des l ves pour organiser l action confronter les r sultats et structurer progressivement les connaissances V rin 1988 Astolfi 1991 La d marche de l l ve se rapproche alors de celle du cher cheur en articulant des activit s d investigation sur des objets ou ph nom nes et des activit s de communication Bisault 2004b Nous
14. L objet aspir dispara t dans le tuyau utilitaire Mod le 2 L objet aspir dispara t dans le tuyau L objet aspir rentre dans l aspirateur descriptif On entend le passage de l objet dans le passe dans le tuyau et peut tre r cup tuyau r dans le sac On peut vider le sac et r cup rer tout ce qu on a aspir Mod le 3 L objet aspir rentre dans l aspirateur L objet est aspir par lair qui circule explicatif passe dans le tuyau et peut tre r cup r dans l aspirateur dans le sac De l air entre par le tuyau et sort par l arri re de l aspirateur Document 7 mod les de l aspirateur L examen de l ensemble du corpus montre que la verbalisation est extr me ment variable selon les l ves et les niveaux de classe mais nous n avons pas obser v de correspondance simple entre verbalisation et laboration conceptuelle En particulier les tests d valuation r alis s par les l ves de moyenne section l is sue des s ances document 8 ne montrent pas de corr lation vidente entre la r us site ces tests et l importance de la participation verbale lors des s ances La plu part des l ves ont convenablement sch matis le chemin des poussi res et celui de l air Pour cette valuation graphique nous avons choisi de proposer un sch ma vierge compl ter pour viter une discrimination en fonction des comp ten ces graphiques des l ves
15. ace importante l expression orale en coh rence avec le projet d cole 1 d finir l usage social et la fonction technique de l aspirateur 2 utiliser l aspirateur dans des situations vari es aspirer des objets de diff rentes natures et de diff rentes dimensions 3 laborer un mode d emploi de l aspirateur destination des autres l ves par dict e l adulte pour les MS l oral pour les PS 4 suivre le chemin des objets aspir s dans l aspirateur 5 d crire la circulation de l air dans l aspirateur 6 mettre en relation le d placement des objets aspir s et la circulation de l air MS uniquement Document 3 objectifs vis s Dans cet article nous analyserons seulement la premi re s ance en nous cen trant sur les probl mes pos s par la disparition des objets aspir s C est en effet ce moment que les changes nous ont sembl les plus int ressants Apr s une premi re phase de discussion sur l aspirateur et son usage domestique les l ves ont utilis l aspirateur pour enlever les miettes du go ter sur la moquette Apr s ces deux premi res phases une situation probl me leur a t propos e retrouver un objet aspir Cette situation a t con ue pour favoriser les interactions entre l ves en raison des d saccords probables sur les actions entreprendre ou sur les explica tions fournir elle pr sente donc a priori des enjeux argumentatifs
16. consid rons que l activit scientifique est faite de la construction et de la d fense de points de vue Latour 1988 Dans cette conception pist mologique de la science l argumentation joue un r le essentiel dans l laboration sociale des connaissances au sein d une commu naut scientifique Nous avons d j utilis ce cadre pist mologique pour concevoir des dispositifs didactiques sp cifiques permettant la communication au sein d une communaut scientifique scolaire regroupant diff rentes coles l mentaires Bi sault 2004b nous l utilisons ici pour analyser des situations didactiques plus or dinaires un autre niveau de la scolarit cycle 1 de l cole maternelle Nous avons voulu examiner dans cette tude les effets de la communication entre l ves sur la construction collective des connaissances et sur les apprentissages individuels Une partie de cette tude a t pr sent e au colloque Faut il parler pour apprendre organis Arras par l IUFM Nord Pas de Calais en mars 2004 Bisault 2004a Recherche associative IUFM INRP 2000 2003 Argumentation et d monstration dans les d bats et discussions en classe coordonn e par J Colomb SPIRALE Revue de Recherches en ducation 2005 N 36 123 138 J BISAULT Nous avons utilis le langage la fois comme outil et indicateur d apprentis sage en sciences outil par le biais des interactio
17. ctoire On retrouve la m me signification avec la fl che qui rentre dans la brosse de l aspirateur Les fl ches utilis es par Capucine ont certainement une autre signification puisqu elles sont toutes orient es vers l aspirateur les fl ches bleues des salet s l entr e et la fl che rouge de lair la sortie Par ailleurs aucun trac n est visi ble l int rieur de l objet Contrairement au sch ma de Th o qui rend compte d un mod le explicatif de l aspirateur en terme de circulation d air et de d placement d objets dans l aspirateur mod le 3 du document 7 le sch ma de Capucine semble se situer un niveau plus utilitaire du fonctionnement Ainsi les fl ches bleues d si gnent probablement les objets qui disparaissent dans le tuyau en revanche la 17 La production de Th o semble t moigner d un important travail de r flexion pour prendre en compte la fois les contraintes graphiques et ses connaissances sur le fonctionnement de l aspirateur 135 J BISAULT fl che rouge de l air d signe plus le lieu de sortie que lair lui m me Ce choix est peut tre r v lateur d une difficult concevoir la mat rialit de lair En tout cas le lien entre l air et les salet s n est pas explicit l aspirateur appara t seulement comme un objet qui fait dispara tre des objets d un c t et qui produit un courant d air de l autre c t L absence de
18. elle va passer la perle Beno t en dessous M elle va passer en dessous oui et apr s Beno t apr s il faut l enlever a va coller M ah on va peut tre essayer pour voir vous ne voulez pas qu on essaie Marin non on va la perdre La ma tresse finit par chercher quelques cailloux qui seront aspir s puis r cup r s un peu plus tard dans le sac de l aspirateur M alors si on aspire la perle o est ce qu elle va passer Salom elle va passer dans le sac M ah on va peut tre essayer de voir si on la retrouve apr s on essaye Apr s quelques essais la perle est aspir e puis r cup r e l endroit pr vu Document 4 extrait corpus aspirateur maternelle petite section s ance 1 phase c Dans la classe de petite section document 4 les l ves qui viennent d aspirer des miettes sur le tapis refusent d aspirer une perle en bois on pourra plus faire de collier Salom Le projet des l ves est de nettoyer la moquette dans cette perspective on peut distinguer les objets de valeur qui doivent tre rang s et les salet s qu on fait dispara tre avec l aspirateur Cette disparition fonction nelle pour nettoyer il faut enlever peut tre confondue avec une disparition effec tive pour de jeunes enfants on va la perdre Marin La non conservation va jouer comme obstacle pour entrer dans le projet de l enseignante faire comprendre le f
19. ent p dago gique habituel en maternelle atelier dirig a expression libre sur l objet et son utilisation mergence des repr sentations sociales quoi a sert qui s en sert b utilisation fonctionnelle de l aspirateur S ance 1 enlever les miettes de gaufrettes de la moquette comment le faire fonctionner analys e quoi servent les diff rents boutons dans cet c aspiration d objets divers pourquoi certains objets ne peuvent ils pas tre aspir s article que se passe t il quand on aspire un objet d recherche des objets aspir s dans l aspirateur les objets aspir s ont ils disparu o peut on retrouver les objets aspir s e laboration d un mode d emploi de l aspirateur S ance 2 pr sentation d un mode d emploi de l aspirateur aux autres l ves de la classe a sch matisation du chemin des salet s MS seulement S ance 3 b tude du d placement de l air c sch matisation du chemin de l air Document 2 pr sentation g n rale des s ances Ce dispositif commun t adapt aux particularit s de chaque classe dur e des s ances plus courte pour les plus petits et niveau de formulation vis plus sim ple et aux choix p dagogiques de chaque enseignante organisation habituelle des activit s dans la classe en particulier Pour ces diff rentes raisons certaines activi t s n ont pas t propos es au groupe des petits
20. er la poussi re pour enlever les papiers 105 qu est ce qu on va faire apr s la collation et les miettes sur la moquette Nettoyage de la moquette Utiliser fonctionnellement l as pirateur on prend l aspirateur 107 pour le faire marcher qu est ce que je dois faire mode d emploi r capituler les actions pr c dentes sur l objet il faut appuyer sur le bouton 137 quel papier est rentr l dedans L objet aspir d signer avec pr cision l objet disparu je lai vu le papier de Carambar 151 pourquoi il n tait pas parti le bout de scotch l objet aspir observer le ph nom ne d aspiration parce qu il collait toujours 172 mais il est rentr o le parcours de l objet aspir rechercher l objet disparu il est dans l aspirateur 208 vous croyez Une hypoth se d un l ve valider un point de vue hypoth tique oui 213 est ce qu on pourra retrouver le bouton le devenir du bouton pr voir le r sultat d une observation oui non les l ves pr f rent agir plut t que de justifier la r ponse Document 5 questions de la ma tresse et objets de discours moyenne section Ces questions permettent donc une entr e progressive dans l activit scienti fique scolaire partir d une situation fonctionnelle pr texte passer l aspirateur Les
21. et explicatifs Cette s ance a t enregistr e au magn toscope ce qui a permis de retranscrire les changes verbaux ou non verbaux en correspondance avec les actions effectu es sur l objet technique Nous pr sentons ci dessous quelques extraits de ces retranscriptions en pre mier lieu pour discuter de la nature des probl mes pos s aux l ves en second lieu pour analyser le r le des questions du ma tre et enfin pour tenter de rep rer le che minement discursif et cognitif lors des changes Nous discuterons ensuite des ap 11 PEET TA Pour justifier rigoureusement ce point de vue il serait n cessaire de prendre en compte de fa on pr cise les diff rents aspects qui caract risent ces activit s de d couverte du monde des objets enjeux finalit s outils d marches 127 J BISAULT prentissages scientifiques qui sont en jeu dans ce travail dans cette perspective nous analyserons quelques sch mas d l ves r alis s la derni re s ance ASPIRER DES MIETTES DES CAILLOUX OU UNE PERLE DU PROJET DU MA TRE AU PROJET DES L VES une dizaine d l ves sortie de sieste regroupement sur le tapis Ma tresse si je mets une perle sur le tapis est ce qu on pourra l aspirer Salom non parce que sinon on pourra plus faire de collier Elle ramasse la perle M ah on pourra plus faire de collier c est vrai que si on la perd laisse l sur le tapis o est ce qu
22. fiques ils sont hypo th tiques modifiables et pertinents pour certains probl mes dans certains contextes Martinand 1992 Par exemple le mod le construit dans la premi re s ance mo d le 2 du document 7 ne prend pas en compte le r le de la circulation de Pair il sera modifi ult rieurement pour expliquer de nouvelles observations notamment la sortie d air l arri re de l aspirateur mod le 3 Dans cette d marche de mod li sation la fronti re entre registre empirique et mod le volue au cours de la recher che ainsi la conservation de l objet aspir perd progressivement le statut de mo d le hypoth tique pour enrichir la ph nom nologie et permettre l laboration d un mod le plus complexe Les deux derniers mod les mettent en jeu des relations spa tiales ou causales ils correspondent deux niveaux de formulation successifs du fonctionnement de l aspirateur qui ont t vis s dans ce module d apprentissage sur l aspirateur Bien entendu l id e de formulation doit tre comprise dans une acception relativement large car comme nous l avons indiqu c est au travers de 133 J BISAULT diff rents syst mes de repr sentation symbolique verbal iconique gestuel que les l ves ont r ellement exprim ce qu ils comprenaient Mod les de Registre empirique Registre du mod le l aspirateur Mod le 1 Les salet s sont enlev es par l aspirateur
23. ient pas mettre en mots cette relation spatiale qu il est en train de repr senter gestuel lement Ce d calage geste parole est peut tre l indicateur d un moment crucial dans l apprentissage comme le sugg rent certains travaux consacr s au d veloppement multimodal de la parole 13 Pour Colletta le geste comme la prosodie est probablement planifi une tape pr coce de la production d nonc bien avant la r cup ration lexicale et probablement ind pendant du type de langue Coletta 2004 Ceci rend compte du ph nom ne de non concordance entre parole et gestualit speech gesture mismatches observ par Goldin Meadow 1997 et qui est un indice cl de nouvelles acquisitions cognitives tat transitionnel de connaissances 131 J BISAULT On peut donc supposer qu on assiste ici une tape importante de la cons truction d un mod le scientifique de l aspirateur suffisamment labor pour expliquer les faits observ s et pour en pr voir de nouveaux Cette interpr tation pourrait expliquer le comportement de Joshua vis vis de son bouton personnel non seulement il ne refuse pas de le laisser aspirer mais en plus il utilise pour la premi re fois le futur pour exprimer ce qui va se passer Cette volution concep tuelle importante est galement visible par le biais des l ments prosodiques Ainsi en 136 l intonation interrogative traduit un v nement probl matique qui marque
24. irateur Il aurait fallu aussi analyser ces repr sentations selon l ge des l ves et rep rer d ventuelles manifestations caract ristiques de la pens e enfantine anthropomorphisme et finalisme en particulier CONCLUSION Notre projet initial tait d examiner l argumentation entre l ves en mater nelle dans le prolongement d tudes r alis es au cycle 3 Bisault 2004b Nous avons t amen s largir notre champ d investigation au del de la communication verbale en faisant appel d autres modalit s d changes entre les l ves dessins sch mas gestes ou actions partag es Notre tude montre que ces changes jouent 18 On retrouve ici plusieurs significations classiques de la fl che signe polys mique par excel lence Lavarde 1998 19 Cette difficult persiste jusqu au niveau de l cole l mentaire Pl 1997 2 Chaque domaine d apprentissage poss de ses repr sentations l usage social avec ses st r otypes culturels l usage technique avec ses obstacles par exemple le bouton qui peut tre un interrupteur lectrique ou une commande m canique de rappel du fil lectrique De plus les techniques d mergence des repr sentations ne sont pas faciles mettre en uvre avec les comp tences langagi res limit es des l ves difficult de dessin ou d expression orale 21 Contrairement ce que nous avons pu observer d autres niveau
25. is ce truc il s ouvre pour voir Avec l accord de la ma tresse les l ves ouvrent l aspirateur et retrouvent dans le sac le morceau de scotch et les objets aspir s auparavant Extrait 4 Un enfant trouve un bouton de pantalon sur la moquette 205 Joshua c est mon bouton 206 M qu est ce qui se passe si on passe l aspirateur et qu on laisse le bouton sur la mo quette qu est ce qui se passe 207 Joshua bin il va rentrer dedans 208 M vous croyez ExtraitS La ma tresse pose une question mais les l ves veulent mettre l aspirateur en route 213 M moi je vous ai pos une question si on passe l aspirateur sur la moquette est ce qu on pourra retrouver le bouton 214 Tous oui non 215 M oui ou non on pourra le retrouver dans le sac elle a dit Gwendoline vous tes s rs vous on essaie allez vas y Joshua entend le bruit du bouton 216 M est ce que vous avez entendu quelque chose 217 Tous oui 218 Joshua c est mon bouton 219 M c est ton bouton Ben par o il est pass alors Ils se pr cipitent tous pour ouvrir l aspirateur Maxence prend le sac Ils retrouvent le bouton Document 6 Extraits corpus maternelle moyenne section s ance 1 phase d QUELS APPRENTISSAGES SCIENTIFIQUES L ISSUE DE CE TRAVAIL Nous pensons que les constructions intellectuelles labor es par les l ves poss dent les caract ristiques essentielles des mod les scienti
26. it tu sais enlever le bout de scotch 156 Maxence avec les doigts 157 M Oh non 158 Joshua non avec une intonation tr s appuy e Extrait3 Le scotch est roul en boule et jet sur la moquette Joshua fait un nouvel essai 170 M qu est ce qui s est pass Joshua 171 Joshua il est rentr dedans voil 172 M mais il est rentr o 173 Joshua ben dedans ici en montrant l ouverture de la brosse 174 M mais o il est maintenant aussi 175 Joshua il est dans l aspirateur il montre avec la main le trajet dans le tuyau souple 176 Steven il est en dessous 177 M montre moi Tu es en train de faire quelque chose avec tes doigts montre moi est ce que tu le vois 178 Joshua Ah oui mais il est parti 179 M il est pass o Montre moi avec tes doigts fais voir 14 Le bouton de pantalon de Joshua s est d tach pendant la s ance et a t retrouv sur la moquette Si on compare cette situation la situation d aspiration de la perle en petite section on peut consid rer que le fait de laisser aspirer son bouton est sans doute r v lateur chez Joshua d une avanc e cognitive et d un changement de point de vue sur l aspirateur 132 LANGAGE ACTION ET APPRENTISSAGE EN SCIENCES Il montre aid par Maxence 180 M et o il est maintenant alors 181 Joshua au fond de l aspirateur avec Steven et Maxence 182 Maxence je voudra
27. le d but de la phase de recherche des objets aspir s alors que l exclamation en 171 pour un nonc voisin traduit ce qui est devenu un fait indiscutable De m me en 216 l intonation exclamative exprime un fait remarquable entendre le bruit de son bouton dans l aspirateur mais pas tonnant ce moment de la s ance Extrait 1 Un l ve vient d aspirer un papier de bonbon carambar pos sur la moquette 136 Joshua le papier est rentr l dedans il regarde dans le tube 137 M quel papier est rentr l dedans 138 Joshua je l ai vu le papier de Carambar 139 M o est pass le papier de Carambar 140 Maxence l dedans en regardant dans le tube la brosse tombe 141 M bon alors je remets la brosse peut tre qu on va mettre un c est vrai qu elle s en va vite qu est ce qu on peut mettre bricolage avec du scotch pour fixer la brosse sur le tube 142 Joshua le papier est rentr jusqu au fond hii hop Extrait 2 Joshua essaie d aspirer un morceau de ruban adh sif coll sur la moquette 150 Joshua ah ben il est pas parti il carte les bras avec un air d sol 151 M alors pourquoi il n tait pas parti le bout de scotch Joshua 152 Joshua parce qu il collait toujours en le recollant 153 M parce qu il collait toujours c est pour qu il est pas parti 154 Maxence moi je sais le faire 155 M alors attends Maxence dit qu il sa
28. n premier temps les salet s par des objets r par tis dans le tuyau de l aspirateur formes g om triques en bleu On peut donc penser qu il a reconstruit intellectuellement le passage invisible des objets aspir s dans l aspirateur chemin qui a t tudi lors de la s ance pr c dente s ance analys e dans cet article Un peu plus tard apr s la deuxi me s ance sur l tude du d pla cement de l air il a repr sent en rouge le chemin de l air par un trait continu suivant le tuyau traversant le sac et sortant l arri re de l aspirateur Ce trait est prolong par deux fl ches orient es dans le sens de d placement de l air Le trac de l air semble premi re vue inexact puisqu il ne passe pas par l int rieur du tuyau Th o n a sans doute pas voulu recouvrir son dessin des salet s avec ce trait continu ce trait longe donc approximativement certains moments le tuyau Th o a rajout quelques objets et points en rouge l int rieur du tuyau comme s il avait voulu montrer que l air passe bien dans le tuyau Le trac la sortie de l aspirateur a visiblement fait l objet d une attention particuli re pour ajuster l extr mit du trait continu et le lieu identifi de la sortie de lair La fl che qui sort de l arri re de l aspirateur repr sente donc probablement la fois une trajectoire et un sens de d placement de l air sur cette traje
29. nnelles conduit d abord la d couverte de leurs usages et au d veloppement de l habilet de l utilisateur Ces situations per mettent aussi de tenter de r pondre des questions simples quoi servent ces ob jets comment les utiliser d o viennent ils Par ailleurs l aspirateur est un objet bien connu des l ves comme en t moignent les dessins r alis s par des l ves de moyenne section avant l tude de cet objet en classe document I Saine Dessin de Sol ne Dessin de Sarah Document I premiers dessins sur l aspirateur Moyenne section commentaires r alis s en dict e l adulte L activit d investigation et de communication que nous pr sentons dans cet article a t men e en parall le en fin d ann e scolaire dans deux classes d cole id es difficiles verbaliser Goldin Meadow 1997 8 Une analyse syst matique des gestes n a pas t possible dans les conditions d observation que nous avons utilis es pr sence d une seule cam ra Nous n avons donc retenu que les gestes qui nous semblaient n cessaires pour lever l ambigu t de certains nonc s verbaux BOEN hors s rie horaires et programmes d enseignement de l cole primaire 14 f vrier 2002 rubrique d couvrir le monde des objets ducation la s curit 125 J BISAULT maternelle petits tout petits et petits moyens dans le cadre d un projet d co
30. ns verbales consid r es comme un l ment d une pratique scientifique scolaire produisant des connaissances et indica teur parce que c est une des manifestations observables des laborations cognitives Cela nous a donc amen accorder une part importante au langage dans les activit s propos es aux l ves comme dans les analyses que nous avons r alis es QUELS OUTILS POUR ANALYSER LES DISCOURS EN CLASSE DE SCIENCE Nous avons essay de rep rer dans les discours des l ves ce qui pouvait re lever d enjeux argumentatifs ou explicatifs sans en rechercher les formes canoni ques Nous avons ainsi privil gi l exploration de situations multiples et non codi fi es l avance Nonnon 2001 Une approche formelle est en effet peu compa tible avec notre positionnement pist mologique Bisault 2004b en outre les formes discursives d crites dans certains mod les linguistiques ou logiques nous semblent tr s loign es de ce que des jeunes l ves sont r ellement en mesure de produire surtout l oral Cette difficult est encore renforc e au niveau de classe consid r cycle 1 de l cole maternelle o les comp tences langagi res sont encore peu d velopp es en effet comme le rappellent les textes officiels quelquefois l enfant ne peut que mimer ce qu il ne parvient pas encore dire l enseignant le conduit pr ciser ses gestes trouver les mots qui les accompa
31. onctionnement de l aspirateur Dans ce projet la perle est un objet id al par ses dimensions et par sa facilit d identification pour tudier le cheminement des objets aspir s dans l aspirateur en revanche cet objet est totalement incongru dans le projet des l ves L enseignante va permettre le d passement de cet obstacle conceptuel en proposant d aspirer un caillou objet plus neutre qu on peut accep ter de perdre mais qui est en m me temps assez gros pour tre identifiable Cet objet est aspir puis r cup r dans le sac de l aspirateur Les enfants admettent alors la conservation de l objet et cela rend possible l entr e dans le projet de l ensei gnante L accord des l ves pour aspirer la perle apr s les essais pr liminaires avec les cailloux est donc la fois l indicateur d une volution conceptuelle et d un changement radical de l activit sur l aspirateur il ne s agit plus de l utiliser pour nettoyer donc liminer des objets mais bien d tudier scientifiquement ce que 128 LANGAGE ACTION ET APPRENTISSAGE EN SCIENCES deviennent ces objets dans l aspirateur l entr e progressive des l ves dans cette activit exp rimentale sur les objets aspir s est donc aussi une entr e dans une posture scientifique Ce court extrait montre un moment cl de cette s ance celui o des objets familiers aspirateur perles sont plac s dans des situa
32. t pu se construire et tre valid s par diff ren tes voies verbales ou non verbales gr ce la m diation de l enseignant Notre tude montre ce que des l ves ont t en mesure de construire par le langage et l action il est en revanche difficile de conclure sur la part respective de l un et de l autre dans les apprentissages scientifiques l cole maternelle Jo l BISAULT GRIEST IUFM de l Acad mie d Amiens UMR STEF ENS Cachan Abstract The research that we present has been achieved in the setting of a research about argumentation in sciences teaching at primary school It is supported by oral analysis of dialogue recorded during the class activities dedicated to the study of the working of an usual technical object the vacuum cleaner These activities have been carried out in two classes of nursery school small section and medium section We crossed points of view of the didactic of sciences and the didactic of the french to observe the progressive construction of speeches and knowledge in link with phenomena or objects observed and manipulated Key words Language argumentation sciences modelling nursery school Bibliographie Astolfi J P Peterfalvi B amp V rin A 1991 Comp tences m thodologiques en sciences exp rimentales Paris INRP Bisault J amp Rebiff C 2004 Parler agir et conceptualiser en sciences l cole maternelle in Actes du colloque international
33. tions non famili res qui vont permettre l entr e dans l apprentissage scientifique Ce chan gement de contexte est assez fr quent dans l enseignement des sciences l cole comme le souligne Maryse Rebi re de nombreux apprentissages scolaires traitent d objets familiers mais pour que l objectivation n cessaire l apprentissage puisse tre effectu e cet objet doit tre arrach son contexte initial pour tre recontextua lis dans le cadre disciplinaire Rebi re 2000 DES QUESTIONS POUR D FINIR L OBJET DE TRAVAIL GUIDER L ACTION ET TAYER L LABORATION CONCEPTUELLE Comme nous venons de le montrer les interventions du ma tre jouent un r le important dans la d finition progressive de l objet de travail Cet effet est particuli rement visible dans la deuxi me classe observ e moyenne section l chelle de l ensemble de la s ance 30 minutes environ Pour ces l ves un peu plus g s il a t possible d accorder une part plus importante la verbalisation G n ralement les actions ont t pr alablement verbalis es conduites par un seul l ve puis discu t es collectivement ce qui n a pas souvent t le cas en petite section En cons quence les objets de travail discursifs et non discursifs taient r ellement com muns l ensemble du groupe ce qui a une succession de phases de travail assez bien identifiables Dans le document 5 nous avons s
34. x de la scolarit Bisault 2004b il n est gu re possible de distinguer ici la communication et l investigation par exemple les actions par tag es sur l objet ont sans doute constitu une forme de communication non verbale 136 LANGAGE ACTION ET APPRENTISSAGE EN SCIENCES un r le important dans les apprentissages individuels Les actions et observations r alis es par quelques l ves ont t largement int gr es par les autres l ves m me si elles n ont pas toujours t syst matiquement verbalis es Il nous semble donc que les effets positifs du d bat et de l argumentation sur l apprentissage constat s par ailleurs avec les l ves de l cole l mentaire Bisault 2004b se retrouvent en partie pour les l ves de l cole maternelle condition de consid rer le d bat dans une dimension plus large incluant les interactions non verbales La communication ne se limite pas des changes verbaux il est n cessaire de prendre galement en compte les actions et les gestes qui constituent une part importante de ce qui peut tre partag notamment pour les l ves les plus jeunes On ne peut pas parler d argumentation au sens strict car il y a tr s peu d changes verbaux directs entre l ves surtout avec les plus petits les points de vue de chacun n ont pas t tou jours explicit s et encore moins d fendus de fa on syst matique Cependant on peut constater que des points de vue on
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