L`AUTORITÉ, MODE D`EMPLOI.
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1. ci sion qui pr suppose elle m me la n e ssit d avoir une opinion raisonnable sur tout Tout en d autres termes est en discussion 4 Cf ce propos C Giaccardi Liturgie di presenza Canali magici e vita quotidiana dans S Biancu A Cascetta M Marassi edd Cuomo e la rappresentazion ondaziont anthropologiche della rappresentazione mediale e dal vivo N ero Milan 2012 pp 69 87 457 468 Biancu qxd 14 10 13 13 28 P 460 460 CONF RENCE tout doit donc tre choisi et consciemment choisi apr s informa tion De l autre cette multiplication d appels au choix mine n ces sairement la profondeur humaine que chaque choix porte en lui et qui consiste finalement en un engagement radical de la libert En un mot rien ne va de soi et tout doit tre choisi mais chaque choix m me d cisif pour l identit personnelle est par nature r vocable en pr sence d arguments contraires susceptibles d appara tre avec le temps C est face ce rapport probl matique entre la d termination de la volont et la libert que l autorit appara t comme la cat go rie synth tique permettant non seulement de poser un diagnostic approfondi du probl me mais aussi d laborer quelques solu tions possibles elle permet en effet une lecture unitaire de la fra gilit constitutive et paroxystique laquelle nous nous trouvons confront s Mais qu est ce vraiment que l autorit Voil qui ne2. de faire na tre la libert Si on se limite une libert comme droit imm diat toute autorit plus g n rale ment toute ali rit ne peut se concevoir que comme une restric tion et une frustration face une libert originelle n importe quelle alt rit ne peut tre qu un obstacle sa pleine expression En ce sens si l on perd la m moire riche et complexe de la libert l autorit reste incompr hensible et sa rivalit avec la libert devient insurmontable L abstraction juridico politique de la reconnaissance d une libert comme donn e imm diate requiert en somme un engagement pr alable en vue d une r elle matura tion des conditions qu elle pr suppose abstraitement Les cat gories et les m taphores spatiales que la modernit semblerait avoir privil gi es se r v lent insuffisantes cet gard Elles sont utiles pour penser le pouvoir que l on songe des expressions telles qu espace public ou des distinctions comme droite et gauche Mais elles ne permettent pas de penser la nature de lautorit qu on ne peut finalement appr cier qu l aune de la dimension temporelle et de la dur e la profondeur dont parle Hannah Arendt c est dire de la dimension d un don qui pr c de et permet de vivre le pr sent et de construire lavenir Qui rend capable de commencer ce propos il faut reconna tre quel point notre modernit 2 tardive souffr
3. sent e par l affirmation de la libert la sienne propre mais plut t par la m connaissance du fait que la libert a une histoire et une g n alogie Cest donc avant tout un don qui se re oit dans l espace et dans le temps Et ce don requiert une r ponse qui engage Dans l ordre social retrouver un rapport sain avec le temps signifie reconna tre qu on ne se met pas seulement en contact avec ses contemporains dans l espace mais aussi avec ceux qui nous ont pr c d s et ceux qui suivront dans la continuit d une dur e cela signifie reconna tre qu on ne part pas de z ro mais qu on est ins r dans une structure de tradition et de transmis sion qui est de la plus haute importance m me du point de vue de la qualit de l espace publie La question est d licate car s il est vrai que la tradition reste un fondement irrempla able de notre libert il est vrai aussi qu il faut bien comprendre ce qu est la tra dition Structure de transmission ne peut en effet signifier ni simple r p tition soumise au pass ni avenir vou un accomplis 2 Cf F Fukuyama The End of History and the Last Man Free Press New York 1992 tr fr Paris Flammarion 1992 457 468 Biancu qxd 14 10 13 13 28 P 467 STEFANO BIANCU 467 sement que l on conna t d j lequel repr senterait un autre genre de soumission La tradition n est pas un simple instrument notre disposition elle est plut t quel
4. travaux et en particulier Saggio sull autorit EduCatt Milan 457 468 Biancu qxd 14 10 13 13 28 P 458 458 CONF RENCE 1 Un pr sent fragile La fragilit est un des signes caract ristiques de notre poque Tout autour de nous para t fragile les relations les organisa tions les institutions les politiques les individus les familles les rapports de travail les conventions sociales Presque rien ne semble aller de soi tout n cessite au contraire d tre sans cesse mis l preuve en l absence de solidit tout doit se d montrer d montrer sa permanence et sa validit Tout n cessite des confirmations incessantes dans la mesure o d un c t les m urs n offrent plus de repr sentations tirant leur autorit de l exp rience et de l action et de l autre o rien n est r ellement choisi et voulu mais se contente d tre suppos bon jusqu preuve du contraire La culture de notre poque tend d courager les choix qui engagent la libert par l offre d une multiplicit de choix possibles dans lesquels il est loisible de puiser sans s investir Rester libre en ne voulant r el 2012 Vivere al tempo dell autorit fragile Proposta educativa 3 2012 pp 5 10 Del Noce e la crisi dell autorit come crisi di vivibilit dans A Delogu ed Attualit del pensiero di Augusto Del Noce Cantagalli Siena 2012 pp 147 168 Giudizio aut
5. 457 468 Biancu qxd 14 10 13 13 28 P 457 L AUTORIT MODE D EMPLOI STEFANO BIANCU A CRISE DES FORMES TRADITIONNELLES D AUTORIT au sein de la famille de l cole de l glise en politique est une vidence de bon sens qui risque de devenir un insuppor table lieu commun quelque chose dont il n est plus possible de parler parce qu en parler quivaudrait ne plus rien dire Un peu comme les propos sur les demi saisons lesquelles comme on sait ont disparu ils ne servent qu obtenir sans peine le consen tement de l interlocuteur Le probl me est de savoir si oublier ce genre de propos repr sente en soi une bonne id e Ou si au contraire il n est pas n cessaire de probl matiser l vidence m me la plus ennuyeuse en se demandant par exemple en quoi consiste cette crise si manifeste est elle un passage oblig Quels en sont les co ts et les ventuels b n fices Il s agit videmment de questions tr s vastes qu il ne sera pas possible de d velopper ici Des questions qui m ritent pourtant l attention au regard de nos probl mes actuels C est d aujourd hui que je voudrais done partir de cer tains traits caract ristiques de notre pr sent Titre original L autorit Istruzioni par luso Une premi re version du texte original a paru dans la revue Munera 2 2013 pp 23 31 NDLR 2 Pour un expos plus large je me permets de renvoyer d autres de mes
6. ainsi r ussi affirmer la libert comme un droit reconna tre imm diatement sans m diations chaque homme Sur le plan juridico politique il s agit d une pr cieuse avanc e Celle ci doit tre consid r e comme irr versible mais en m me temps elle ne doit pas tre men e jusqu l exc s On pense titre d exemple aux revendications des R formateurs lors des confrontations avec l glise de Rome celles des hommes de science face l autorit des anciens et m me aux revendications du lib ralisme contractualiste face l autorit sacrale des souverains abso lus et th ocrates 457 468 Biancu qxd 14 10 13 13 28 P 464 464 CONF RENCE Si juridiquement et politiquement la libert doit tre recon nue imm diatement comme un droit universel thiquement et anthropologiquement cette imm diatet risque de se r duire une abstraction sans consistance Un exemple est clairant le pre mier article de la D claration universelle des droits de l homme qui affirme que Tous les tres humains naissent libres et gaux en dignit et en droit prend sens et valeur s il est entendu comme nonc r gulateur mais il risque d tre totalement faux s il est consid r comme l nonc d un constat car l id e que tous les hommes naissent gaux en libert et en droit ou m me d j tota lement libres ne correspond pas la v rit des choses En ce sens il faut re
7. conna tre que l imm diatet qui doit tre reconnue au niveau juridico politique se fonde concr tement sur certaines m diations thiques et anthropologiques in vitables thiquement la libert est en effet galement un devoir et une res ponsabilit alors qu anthropologiquement il est vident qu on na t capable d une libert vers laquelle on est toujours en marche on devient libre et on le devient gr ce la rencontre avec d autres libert s plus m res et solides que la n tre qui incitent et rendent apte un engagement de la libert par quoi elles s tablissent nos yeux comme des autorit s Au fond c est le premier principe de toute ducation Et donc c t d une libert en tant que droit exp rience politico juridique il faut au moins reconna tre une libert en tant que devoir et en tant que responsabilit exp rience thique et une libert en tant que don exp rience anthropologique Cf J M Ferry Les grammaires de l intelligence Cerf Paris 2004 p 201 2 Cf ce propos les pages stimulantes de A Grillo Genealogia della libert un itinerario tra filosofia e teologia San Paolo Cinisello Balsamo 2013 457 468 Biancu qxd 14 10 13 13 28 P 465 STEFANO BIANCU 465 3 Le temps et l autorit C est seulement la lumi re de cette exp rience plus fonda mentale de la libert comme don qu il est possible de comprendre la capacit qu a Pautorit
8. e d une s ieuse difficult l gard du temps Si les modernes se sont compris eux m mes comme moment de rupture avec la tradition du pass ils ont cependant maintenu l id e d une transmission dans l avenir du moins leur imm diatet se comprenait elle elle m me comme porteuse d avenir On pense Cf ce propos M Revault D Allonnes Le pouvoir des commencements Essai sur l autorit Seuil Paris 2006 457 468 Biancu qxd 14 10 13 13 28 P 466 466 CONF RENCE en ce sens aux grandes id ologies modernes du progr s aux destins magnifiques et progressifs dans lesquels Giacomo Leo pardi a vu l essentiel de son poque Aujourd hui pourtant le sens de la promesse de l avenir semble galement compromis Ce n est pas un hasard si lon parle de fin de lhistoire il s agit d un rapport probl matique avec le temps qui finit par mener la crise de l autorit son paroxysme Que signifie donc l gard de la libert retrouver un rapport sain avec le temps Cela signifie au moins deux choses Dans l ordre individuel reconna tre qu on na t libre en puissance mais pas encore en acte en d autres termes qu on na t capable de libert mais qu on devient de fait libre dans le temps gr ce aussi la rencontre avec des libert s plus m res que la sienne deve nues ainsi des autorit s En ce sens la v ritable n gation de lauto rit n est nullement repr
9. ert Il n est pas possible ici pour des raisons videntes de reprendre les d bats qui de l aube de la modernit jusqu nos jours ont port sur cette cat gorie majeure de l anthropologie de l thique de la politique Mais il est significatif de relever que la modernit a tra ditionnellement privil gi la dimension spatiale et a en g n ral pr f r les m taphores de cette nature pour se raconter elle m me et penser l homme et le cosmos Le constat est approxima tif bien s r et il pourrait donner lieu de longs d veloppements mais il suffit de rappeler titre embl matique la fiction car t sienne d un univers compos exclusivement de res extensa et de res cogitans atemporelle c est dire de l espace et d une intelli gence qui s y applique Ce genre de cat gorisations et de m taphores qui semblent ignorer le facteur temps est assur ment utile au primat de l imm diatet qui a caract ris l essence m me de la moder nit dans la th orie de l homme dans la fondation du savoir scientifique dans la politique dans la religion S opposant des pr tentions exag r es de m diation de nature pist mique politique spirituelle la modernit a eu besoin d affirmer une certaine imm diatet gr ce laquelle elle est parvenue l giti mer non seulement le savoir scientifique mais aussi la libert reli gieuse et politique elle a
10. it de l espace public C est seulement en reconnaissant l ample g n alogie de notre libert et de notre humanit libert et humanit riches de pr suppos s qu il sera possible de revenir la compr hen sion de la nature d une autorit comme condition de la libert et lan vers la libert Ainsi sera t il possible d engager sa libert et de la prot ger de la fragilisation laquelle la soumet toute tenta tive visant l pargner en obligeant mettre continuellement et d sesp r ment toute chose l preuve avec pour seul r sultat 457 468 Biancu qxd 14 10 13 13 28 z5 468 468 CONF RENCE le sentiment que tout est fragile d pourvu de valeur insens La vie ne r v le son sens qu la condition de la choisir et de la vouloir Stefano BIANCU Traduit de Pitalien par D borah Haddad
11. nte et ren due sienne autrement dit choisie voulue poursuivie Par rapport l autorit primaire et fondamentale qu est cha cun mais qu il est aussi toujours appel tre les autorit s li es certaines fonctions sociales ne sont que secondaires et d riv es Elles se fondent sur cette premi re forme d autorit mais ne coincident pas avec elle l autorit de type secondaire en effet n est pas n cessairement aussi une autorit accomplie de type primaire Quoi qu il en soit cela n emp che pas qu une maturit personnelle insuffisante une autorit primaire inadapt e ne compromette aussi in vitablement l autorit secondaire de type Sur le lien entre autorit et personne les analyses de G Capograssi dans R flexions sur l autorit et sa crise 1921 trad fr Paris ditions de la revue Conf rence 2013 restent encore aujourd hui en bonne partie valides Autour de la question de lautorit dans la pens e de Capo grassi cf S Biancu Capograssi l autorit et sa crise dans G Capo grassi Essai sur l tat Paris ditions de la revue Conf rence para tre en 2014 De Capograssi f aussi les ouvrages parus ce jour en fran ais aux ditions de la revue Conf rence dans la traduction de Chris tophe Carraud ntroduction la vie thique 2012 Incertitudes sur lindi vidu 2013 Analyse de l exp rience commune 2013 et l ouvrage voqu plus ha
12. orit e uso pubblico della ragione Philosophical news 3 201 pp 32 39 La rivoluzione cristiana lauto rit come educazione e come carit dans G Capograssi Educazione e autorit la rivoluzione cristiana a cura di S Biancu La Scuola Brescia 2011 pp 5 74 Una modernit alternativa la filosofia delPautorit di G B Vico Rivista Internazionale di Filosofia del Dirittto 1 LXXXVIII 201 pp 59 94 La questione dell autorit dans S Biancu G Tognon edd Autorit Una questione aperta Diabasis Reggio Emilia 2010 pp 9 77 Pautorit e il pensiero cristiano Tradizioni e prospet tive tra XX e XXI secolo Il Regno Attualit 16 2009 pp 516 519 3 Pour une analyse des raisons qui pr sident au choix et du r le consti tutif que la d termination de la volont a dans le devenir de l identit per sonnelle cf les beaux travaux de G Angelini et en particulier pour une premi re approche Le ragioni della scelta Qiqajon Magnano 1997 457 468 Biancu qxd 14 10 13 13 28 P 459 STEFANO BIANCU 459 lement jamais rien dans un tat de ti deur et de paresse fonda mentale tel est le pr suppos implicite auquel nous nous trou vons confront s Tout est valable tant que cela se r v le acceptable et satisfaisant et tout doit donc tre constamment mis l preuve Tout n cessite une perp tuelle confirmation comme si l on avait besoin de se rassurer s
13. per sonnelle Ces traditions ces textes ces institutions sont donc per us comme faisant autorit sur la base des r sultats qu ils se r v lent capables de produire Un t moin de leur autorit qui se montre insuffisant dans l ordre de son autorit personnelle pri maire corrode donc in luctablement l autorit de ces traditions de ces textes de ces institutions Aussi l autorit int gre t elle la libert dans ses pr suppos s dans la mesure o celui qui a engag sa capacit de libert dans une adh sion personnelle la v rit a lui m me plus d autorit Mais l autorit int gre la libert galement dans ses r sultats c est en effet la rencontre avec des libert s plus m res que la sienne qui deviennent ainsi des autorit s qui incite et rend apte l usage de la libert et l engagement de la libert En ce sens chaque v ritable autorit est source et racine de maturation personnelle et sociale et donc finalement de libert M me quand le si ge de l autorit n est pas une personne mais une repr sentation du monde ou une institution la rencontre avec elle a toujours pour interm diaire la rencontre entre des per sonnes c est donc toujours une libert interrogeant une autre libert 457 468 Biancu qxd 14 10 13 13 28 P 463 STEFANO BIANCU 463 Or pour juger ce caract re d engendrement de l autorit il faut disposer d une pleine compr hension de la lib
14. que chose qui se trouve devant nous et qui en cons quence n est jamais vraiment dispo nible Elle n est pas une option de la libert comme si chacun choisissait ses propres traditions mais en vertu d un enracine ment communautaire et pr conscient quelque chose qui se tient la racine de la libert de chacun La libert vit donc de tradition la possibilit de la nouveaut la possibilit m me de la libert demande pour s accomplir de savoir maintenir une continuit l int rieur d une dur e Pour comprendre le caract re d engendrement d une authen tique relation d autorit il faut donc prendre en compte la dimension temporelle de notre histoire humaine cette dimension de la profondeur dont parlait Arendt Au plan individuel cela suppose de reconna tre qu on est toujours sur le chemin de sa libert de son humanit une libert qu on ne peut pr voir en toute rigueur sinon dans le cadre de la pr cieuse abstraction juridico politique constituant lun des piliers de l tat de droit moderne Au plan social prendre en compte la dimension consti tutive de la temporalit signifie reconna tre que nous sommes situ s l int rieur d une structure de transmission en vertu de laquelle il est important non seulement de garantir les conditions d un espace public mais aussi d une dur e publique qui se r v le essentielle pr cis ment pour garantir la qual
15. ur le fait que le r el existe un besoin auquel r pondent les m dias jusque dans une prolif ration qui ne nous laisse jamais seuls face nous m mes afin de nous pr server de l angoisse du videf Rien ne va donc de soi rien n est garanti ni par un thos partag faisant autorit ni par un choix personnel et existentiel qui nous engage Tout est donc fragile Soyons clair tout pr sent est par d finition fragile Fente troite entre un pass qui n est plus et un avenir qui n est pas encore chaque pr sent est par essence loin d tre certain et stable Mais pour nous habitants de cette modernit tardive le pr sent se caract rise par une fragilit presque paroxystique qui trouve sa rai son ultime dans un rapport probl matique avec la libert probl matique parce qu il veut que la recherche d accomplissement et de lib ration caract risant l humain l gitime et favorable en soi passe par un usage parcimonieux de la libert perdant ainsi de vue cette vidence anthropologique modeste mais essentielle selon laquelle la libert est d autant plus forte qu elle est continuel lement remise en jeu dans l engagement de soi m me mais aussi in vitablement ses risques et p rils On rencontre ici lun des plus grands paradoxes de notre poque d un c t rien ne va de soi et requiert donc un choix sub jectif conscient cons cutif une multiplication d appels la d
16. ut R flexions sur l autorit et sa crise 201 7 Elle ne l est pas pour au moins deux raisons tout d abord parce que personne n est jamais compl tement une autorit primaire accomplie nous sommes en effet tous toujours en route vers une pleine appro priation de la v rit de nous m mes ensuite parce que les fonctions sociales ne correspondent pas toujours au degr de maturation et donc d autorit personnelle de celui qui les d tient 457 468 Biancu qxd 14 10 13 13 28 P 462 462 CONF RENCE fonctionnel exerc e un professeur un parent un m decin un juge un scientifique un homme d tat ou d glise inadapt s car personnellement immatures contribuent forc ment l rosion de l autorit de la fonction qu ils exercent Les formes non personnelles d autorit appartiennent aussi au cadre des autorit s secondaires c est le cas de l autorit d une tradition ou d une repr sentation du monde et du r el de nature religieuse culturelle politique conomique peu importe qu elle soit implicite ou explicite qui se manifeste dans un texte ou une institution au sens large de quelque chose qui est culturellement et socialement institu Ces formes impersonnelles d autorit restent li es elles aussi l autorit de t moins qui dans ces tradi tions ces textes ces institutions ont trouv la m diation ad quate pour une appropriation plus compl te de leur profondeur
17. va pas de soi 2 La nature de l autorit et de la libert Les d rives autoritaires auxquelles le XX si cle a t tragi quement confront enseignent qu il n existe pas ni ne peut exis ter d autorit humaine absolue aucun tre humain n est lauto rit dans un sens total et d finitif Une telle v rit ch rement apprise ne peut cependant pas tre s par e de sa r ciproque chaque tre humain est au moins dans un cadre restreint une autorit pour tous les autres Il l est dans la mesure o il est une personne c est dire dans la mesure o il m diatise et manifeste de fa on unique et irrempla able la v rit qui habite et r sonne en lu Plus pr cis ment il l est d autant plus qu il a 5 Cf ce sujet les beaux travaux de V Melchiorre et en particulier la synth se offerte dans ssere e persona natura e struttura Fondazione Achille et Giulia Boroli Milan 2007 457 468 Biancu qxd 14 10 13 13 28 P 461 STEFANO BIANCU 461 conform son existence cette v rit c est dire qu il n est lui m me qu au prix d un engagement de sa libert r sultant d un choix non d un donn naturaliste de d part Il existe donc une autorit personnelle primaire en phase avec la profondeur personnelle de chacunf une autorit d autant plus forte que cette profondeur toujours accessible au sujet oia des m diations de nature symbolique est librement attei
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