INCERTAIN REGARD N°4
Contents
1. le cuir neuf Le temps tr buche Signal donn la poussi re de rejoindre les siens Avril 2009 14 Yvon Bohers Cri pastel z Yvon Bohers PHILIPPE JAFFEUX un huiti me symbole consulte trois cent quatre vingt quatre dictionnaires un hasard inesp r pourchasse un ab c daire avec des hexagrammes ponctu s soixante quatre mutations d finies par autant de lettres p sent une vision un mode d emploi num ris d crypte un sens unit sa transformation inspir e les veils d un ordinateur magn tisent le jeu de vingt six pages hypnotiques la mesure d une r volte id ographique vole au dessus d une criture pratique la substance d un ordre divinatoire r duit l effort d crire en un geste exact des flux de lettres imm moriales annoncent le gel d un souffle informatique azertyuiopgsdfghjklmwxcvbn nomme la pr cision d un abcdefgh transparent une plan te inspire une lettre r gl e sur l absence d une criture m canique une ignorance illisible tudie le savoir exact de vingt six forces magiques des mots incontr lables expriment un jeu d chiffr par un silence mena ant soixante quatre tremblements franchissent le but de vingt six murs errants la formule d un espace minimal r v le la respiration d un chaos lectronique des cycles invisibles surprennent un ordinateur la merci d un2. un paradoxe plan taire neutralise des battements indignes d tre attendus l paisseur d un doute surgit la surface d un socle qui p se l envol d un oracle le feuilletage d une lettre r volt e s accorde la sph re d un chiffre dompt un cent quatre vingt sixi me talon situe le galop d une page indescriptible un quilibre anim entra ne des lignes vertigineuses vers une chose crite un clavier noble trouble vingt six caract res familiaris s avec une lettre une pagination nourrit un risque pour abreuver la soif d un nombre feuillet un hasard tragicomique orthographie la r volte de soixante quatre chances Extraits d Alphabet Lettre H Notes La lettre H intitul e Mode d emploi est ponctu e gr ce aux 64 hexagrammes du Yi King soit 384 traits et autant de phrases qui sont toutes crites avec 64 lettres apostrophe et trait d union non compris Les pages de S contiennent trois hexagrammes et celles de D N seulement deux afin de r partir le Yi King sur 26 pages La pagination suit l ordre d un clavier AZERTYUIOP et elle est ferm e par une parenth se qui sugg re un mode d emploi La derni re phrase compos e de 26 lettres se termine sur un trait gras qui annonce la lettre I Pr cisions Les mesures r capitulatives dans la lettre H et partir de la lettre A sont crites en toutes lettres ce sont des kilos oc
3. Musicienne et ethnologue de formation lisabeth Ross d veloppe une activit litt raire inter rogeant les rapports texte musique ainsi que la relation la sc ne Elle a crit un livret d Op ra In time sur une musique de Julien Dassi cr ation SACEM Paris 2007 cinq pi ces de th tre La strat gie du minotaure 2008 Fil d Ariane 2009 Lisi re est 2010 Au pied du mur 2010 Il e 2011 ainsi que des nouvelles D cors artificiels 2007 2011 Elle fonde la compagnie Mood Machine en 2010 www moodmachine org r alisant en outre des projets o elle joue ses recueils po tiques en duo avec des musiciens La po sie se situe au premier plan de sa recherche avec deux recueils r cents Mood Machine 2009 et Rescale 2010 dont sont extraits les po mes dit s dans ce num ro Rescale para tra en 2012 aux ditions de I Atlantique 50 Auteurs publi s dans la revue Incertain Regard depuis novembre 2009 Arielle Alby Klod Amar Dimitri T Analis Nathalie Bassand Pascal Batard Ursula Beck Francoise Biger Yvon Bohers Jacques Canut Karine Cathala Fabien Claude Marie Odile Desanti Fran ois Dominique Fr d ric Eymeri Fabrice Farre R my Faye Evelyne Fort Mahrk Gotie Bernard M Grasset Nicolas Grenier Isabelle Grosse Georges Guillain Philippe Jaffeux Mireille Jaume Jean Louis Lebret Daniel Leduc Beno t Lepecq Lise Mathieu Iancu Medeea Denis Moreau
4. sonn des rumeurs et des cris des pr tendants Adolescente aux jeux elle en tait le prix Devient t on belle ainsi Ulysse l affirma et s tendit pr s d elle Le p re de son enfant trop t t requis pour un banquet guerrier et par ses cons quences Elle deviendrait le signal t tu de l absence une trame construire pour sa maturit la solitude Chaque aube m alourdit Je me dois d tre un lest profond au centre de la toile afin que le nomade au bout du fil fragile n chappe pas la douleur Je m empiffre de cris Je ne dois pas vomir je ne dois pas en restituer la moindre plainte Les autres me croient lente Yvon Bohers Je dis mon fils fais un bol de tes mains Quand tu seras d salt r regarde dans les restes d eau trouble le portrait de ton p re Impatiente parfois je m y penche Yvon Bohers Ce sont les mots d Ulysse que je tresse le jour les doux comme les amers les ordres et les tendres En un suaire le sien peut tre en un tissus confus La nuit je les libere Je m broue et je r ve Yvon Bohers Elle est seule elle s habille d un d sordre de paroles qu il faut plier et replier autour de l encrier Ils viennent des bateaux migrants sans autres bagages que des mots tohu bohu des gestes sous les masques M me aveugles ils lui diront les paysages les r v rences les petites mani res Yvon Bohers Vib
5. une torpeur o le quotidien nous berce Oui ces tableaux parfois morbides de visages qui s tirent dans des diffractions inqui tantes disent beaucoup de notre poque o l tre humain est de plus en plus rel gu au plan secondaire Derri re la technique la finance les int r ts des grandes soci t s qui d fendent contre l humain leur imp ratif d veloppement de marges et de pouvoir C est ce cri dans la bouche ce silence qui traverse vers nous malgr la surface plane de la toile qui nous accroche le c ur Que nous dit il aujourd hui de plus que celui qu Edouard Munch inscrivait jamais sur le visage d un homme fuyant devant la trag die destructrice venir Quel est ce trou sombre que le cri humain nous ouvre dans son visage et o nos regards voudraient viter de sombrer Que dit il de notre poque Cri de r volte Cri de souffrances Barbare cri sorti de la nuit des temps pour survivre tout prix Je n en sais rien C est chacun de lire dans ces tableaux pour rencontrer en soi celui qu il faut interroger dans l urgence Yvon Bohers est galement po te vous pourrez d couvrir ses textes aupr s de ceux de Philippe Jaffeux avec des extraits d une uvre singuli re de Beno t Lepecq de Lise Mathieu d Etienne Paulin et d Elisabeth Ross Des critures et des po tes d couvrir Tr s bonne lecture Herv Martin YVON BOHERS P n lope Sa maison a toujours r
6. Roland Nadaus Michele Ninassi Florence Noel C cile Oumhani Lydia Padellec tienne Paulin B n dicte Radal Louis Raoul Jean Christophe Ribeyre Serge Ritman Faustina Rosellini lisabeth Ross Patrick Santus Vicky S bastien Harry Szpilmann Charlotte Urban Mario Urbanet Revue INCERTAIN REGARD Revue de po sie depuis 1997 Responsable de la publication Herv Martin Site http www incertainregard fr Courriel incertainregard wanadoo fr Parution num rique semestrielle Num ro ISSN 2105 0430 Le comit de lecture de la revue est compos de Herv Martin C cile Guivarch et Jean Paul Gavard Perret Les auteurs peuvent faire parvenir leurs textes l adresse internet de la revue Le choix propos doit contenir entre 5 et une dizaine de textes dans un seul fichier au format txt ou doc 51 Un jour de pluie est aussi beau qu un jour de soleil Tous deux existent chacun tel qu il est Alberto Caeiro Po mes d sassembl s Revue INCERTAIN REGARD Revue de po sie depuis 1997 Responsable de la publication Herv Martin Num ro ISSN 2105 0430 Site http www incertainregard fr Bloc notes de lecture http incertainregard hautetfort com Courriel incertainregard wanadoo fr
7. aux ditions du Relais Mutualiste Des po mes ont t publi s dans la revue Art Sc nes N 22 Le roman s ur perdue a paru aux ditions Christophe Chomant en 2009 En janvier 2011 il a entam La trilogie du Fou dont le premier volet Le Fou vient de para tre aux ditions de I Amandier 49 Lise Mathieu Lise Mathieu est professeur de lettres Elle crit de la po sie et est galement auteur de nouvelles En 2005 le Prix de po sie pour la jeunesse lui est d cern par La Maison De Po sie et elle re oit en 2007 le prix Max Pol Fouchet de po sie pour le recueil le bonheur ne dort que d un il dit par le Castor Astral Lise Mathieu est dit e chez le m me diteur en 2010 dans l anthologie Ton monde est le mien collection L Atelier imaginaire tienne Paulin tienne Paulin vit dans l Aube Ses textes ont t dit s dans plusieurs revues dont Le Nouveau Recueil Contre all es N4728 ARPA Po sie Premiere Il est pr sent dans deux anthologies parues en 2010 la premi re au Castor Astral collection L Atelier imaginaire Ton monde est le mien la seconde dans le n 17 18 des crits du Nord publi e par les ditions Henry tienne Paulin est l auteur de deux livres Tuf toc Polder N 145 aux ditions D charge Gros Textes en 2010 et Voyage du rien paru en 2011 aux ditions Henry dans la collection La main aux po tes lisabeth Ross
8. vide ternel une pause interminable gare la prosodie machinale d un jeu avec des mesures les mots accomplissent l exploit d tre lus par l art d un nombre orthographi un contact sauvage avec un alphabet prestigieux organise l vasion d un sens 16 A Z soixante quatre lettres lisent autant d hexagrammes sur l envers d un nombre la science d une image sublime discipline l ignorance d un cosmos repr sent les touches d un clavier ensorcelant s inspirent d une pagination abstraite des embl mes binaires commentent la loi d un ordinateur s par de l criture un ordre merveill d chiffre la mutation num rique d un id al divinatoire des octets adaptent le pouvoir spirituel d une hypnose un nombre de lettres un ab c daire pris en main par un chiffre se dresse contre le corps d un manque une mesure tire un trait sur chaque mot pour honorer des symboles illisibles une encre oubli e s croule dans la construction de soixante quatre figures des doigts trahis traduisent la pagination d un huiti me devoir incorporel un mode d emploi remarquable s adapte aux vingt six plis d un r ve indomptable une lettre marche sur les pas d un chiffre qui s me le poids d une carte trouv e un danger virtuel prot ge l exploit d une page corrompue par un vide complexe un hasard rigou
9. INCERTAIN ve REGARD De la r sistance au monde la confrontation soi ITOT OSI9404 UOAX YVON BOHERS PHILIPPE JAFFEUX BENO T LEPECQ LISE MATHIEU TIENNE PAULIN ELISABETH ROSSE N um ro QUATRE D cembre 2011 Revue INCERTAIN REGARD Revue de po sie depuis 1997 Responsable de la publication Herv Martin Site http www incertainregard fr Courriel incertainregard wanadoo fr Parution num rique semestrielle Num ro ISSN 2105 0430 Le comit de lecture de la revue est compos de Herv Martin C cile Guivarch et Jean Paul Gavard Perret Les auteurs peuvent faire parvenir leurs textes l adresse internet de la revue Le choix propos doit contenir entre 5 et une dizaine de textes au format num rique txt ou doc dans un seul fichier La gravit du corps D su tude Peu dou tardivement vaccin avec le dessin j ai travaill une dizaine d ann es sur le corps humain avant d aborder d autres sujets Longue pose sur les pi ges et les vertiges des reflets Techniques diverses mais une pr f rence pour celles qui jouent avec le papier Depuis le d but du si cle je me bats nouveau avec les sensations et la gravit du corps travers sa repr sentation ou ses traces Une conomie de moyens crayons encres monotypes me semble appropri e Il y a deux ans j ai d couvert l uvre photographique de Herv Szydlowski et plus particuli rement le livre SOI dans l
10. dans le Var Il a suivi des tudes de Lettres et de cin ma Il est l auteur de Alphabet un texte de 390 pages divis en 15 lettres de 26 pages La lettre O L AN est parue aux ditions de L Atelier de l agneau en septembre 2011 De nombreuses revues ont dit des extraits de Alphabet telles N4728 Boxon Dissonances Soleils et cendres Ouste ou pour les ditions en ligne Passages d encre Si taudis et des articles sur O L AN de Y Torlinni dans le blog de Tapages C Vercey dans les I D N 359 359 bis de D charge J Barbaut dans les Parutions de Sitaudis Beno t Lepecq Apres un baccalaur at lettres et arts Beno t Lepecq entre l cole Florent l ENSATT et au Conservatoire National Sup rieur d Art dramatique de Paris Ecrivain Beno t Lepecq est l auteur de textes de th tre de romans et de po mes Il enseigne le th tre et cr e sa compagnie ponyme en 2004 Les solos Une saison en enfer d Arthur Rimbaud et La l gende du grand inquisiteur de Dosto evski sont cr es la Maison de la Po sie de St Quentin en Yvelines Les spectacles seront galement jou s Paris au Chat Noir travers la manifestation Le don de la parole C est au Th tre de l Institut Marcel Rivi re de la Verri re qu il cr e en 2006 Une journ e peu ordinaire dans le quotidien d un h pital psychiatrique solo th tral d apr s des crits d infirmi res qui sera dit en 2010
11. equel il fait poser des mod les Le temps d une incubation et je m en suis inspir pour une s rie de cris avec un r cent retour de la couleur Pr monition indign e yvon bohers Sommaire du num ro QUATRE D cembre 2011 Yvon Bohers Le portrait en couverture Cri Encre Autres tableaux intitul s Cri en pages 15 25 32 44 ditorial Des diffractions inqui tantes Po mes de o Yvon Bohers e Philippe Jaffeux Benoit Lepecq e Lise Mathieu tienne Paulin lisabeth Ross Bio bibliographie des auteurs pr sents dans ce num ro Un extrait de Po mes desassembles d Alberto Caeiro Des diffractions inqui tantes Souvent il n y a pas besoin de connaissances particuli res pour appr cier un tableau ou un dessin qui vous touche soudain comme parfois la beaut d un paysage au matin sait le faire La rencontre avec les tableaux d Yvon Bohers est de cet ordre l On ne sait pourquoi soudain ils touchent en nous ce quelque chose d humain qui nous fonde tout entier Ils nous d concertent nous tonnent nous interrogent Mais les portraits d Yvon Bohers pr sent s dans ce num ro assur ment nous d rangent aussi Ils nous contraignent malgr nous dans nos retranchements les plus imp rieux et ne nous pargnent pas nos r flexions int rieures Que dire face ces portraits qu il est difficile de regarder sans tre bahi secou vers un malaise et sorti soudain d
12. es cherchent Elles voguent s escortent Et se livrent bataille Pensant fuir le sillage Qui sombre sous leurs pas Textes extraits de Rescale de lisabeth Ross para tre aux Editions de l Atlantique 2011 reproduits avec l autori sation de l diteur Editions de l Atlantique B P 70041 17102 Saintes Cedex e mail bowench nal2 yahoo fr lisabeth Ross Les auteurs pr sents dans ce num ro Yvon Bohers Elev aux laits des surr alistes puis boulevers par C saire Yvon Bohers tombe dans la po sie d s son adolescence comme tout le monde mais n en sort jamais N est dit qu la fin des ann es 70 Trois titres plus importants entre 1986 et 2002 Buvard de l ombre l Otage et L eau vers l oubli Depuis il d veloppe des complicit s avec des peintres livres objets ou livres d art Le dernier en date avec Chantal Tichit Les feintes du corps est en cours d dition Entre temps il a appris dessiner et peindre par hasard et par la chance d avoir trouv deux ma tres G rard Le Cloarec et Philippe Rillon tr s tr s convenables pour lui De nombreuses expositions personnelles et collectives pendant la d cennie qui vient de s couler Une dizaine cette ann e 2011 entre Paris le Val d Oise et la Bourgogne Pour la premi re fois sont ici r unis crits et travaux plastiques de cet auteur Philippe Jaffeux Philippe Jaffeux est n Paris en 1962 et vit
13. nd de la m moire et broie des colonies enti res de conscience je Etienne Paulin Cri pastel LISABETH ROSS RESCALE Convoi itin rant Balanc sur les cr tes Et cols de sombre mer Convoi itin rant Arpenteur singulier De ce qu il reste aux ombres D humanite en marche 45 Une une les ombres Ripostent en s cheresse Face aux ardoises courbes Solitaires Et rang es sous l astre Qui fleurit A l est de la nuit cave Riposte peine troubl e Par des oiseaux habiles Avides de nu es Qui travestissent en ombre Le halo Clairsem De l une ou l autre Des lunes Entra n es par la nuit 46 lisabeth Ross Parfois des bancs d oiseaux Rapaces Au festin du ciel Se nourrissent des ombres Et leur vol engloutit Le sel encore friable Emergeant sans couleur A l or e des flots meubles Les oiseaux se repaissent Du sillage des pas Et les privent souvent Du serment de la houle De les mener au port 47 lisabeth Ross Car les ombres une une Recherchent une ville Habit e de lumi res Une ville phare Qui attise les pas Les retient Qui s engorge D etoiles Perdues en mer Une ville port Qui surprend la d marche De paquebots de gondoles de pirogues Et de convois d oiseaux En qu te d amerrissage Une ville phare port lumi re Qui aimante les pas Chavirant sa vue En mouches orphelines Les ombres de pleine mer Ne savent ce qu ell
14. ns des ornements tu l auras b ch ton jardin filandreux et pour quoi quels radis quel ciel bleu c est vrai tu mens tu passes ta vie tordre ton cou 34 tienne Paulin allons la mort n est rien c est de la po sie la mort vous en faites une odeur et c est dr le de l cume trang re et rien d autre la mort tienne Paulin 35 j aurai peur qu on me voie J aurai mis plusieurs capes j aff terai des sons dans les saulaies j aurai un il aux m gots de Charlot dans leur bo te de fer un il aussi aux gants qu il jette et tousserai souvent 36 tienne Paulin oui le visage depuis deux nuits il s est un peu grign creus tari martel aux tempes ridules et fossettes l g rement d mises cela ne sera rien des simagr es du temps perdu 1l y a c est vrai cette f lure qui par endroits se voit par endroits qui r siste 1l reste log e dans les yeux tristes peine une histoire 37 tienne Paulin RIEN CHANTE sinon mon c ur est gourd il n y a rien voir et ton visage je le trouve soudain semblable tout dans la maison vendue tienne Paulin 38 si tu ne peux venir c est entendu j Ecrirai il y a depuis longtemps sur le toit du givre cette berlue que j aurai oh prends en soin on ne pourra rouvrir les berges tu es aga ante flouer le silence en faire le seul parfum lorsque j Ecrirai tordre cela cela l a
15. on cane D fi sans un faiseur Exploit sans une liane Effet qui vous affame Vodkalises la peur Beno t Lepecq 24 Cri encre Yvon Bohers LISE MATHIEU Belle journ e de printemps sur la France Neige sur le Japon Averse de feu sur la Libye Les peupliers oscillent dans le soleil Des cr atures du ciel Vivent piaillent et d lib rent L haut Dans une d bauche de pollen Un ange passe sur un nuage Tout paillet De radioactivit Et la terre tremble comme une feuille 26 Huit heures trente France Inter Pilonne mon r ve Cac 40 et cat naires SNCF C r monies du 11 novembre Bruit de vaisselle cass e Un vol de feuilles mortes Sur les toits se d sagr ge Restent coll s en moi Des petits bouts De placenta lunaire R ve goutte d eau perdue Dans les hauteurs de l air Pas pour tout le monde A Lise Mathieu Le soleil d hiver se balance Dans les platanes chauves Au bois de Vincennes La mis re a plant sa tente Dans un froid de harpon La vie poursuit ses r glements de compte Il se trame quelque chose Qui pique le c ur Le temps se courbe Dans le vol d un pigeon Qui donc a jou avec la lumi re Les anguilles de l ombre Glissent d j entre mes doigts Lise Mathieu Dernier jour d ao t L t traine les pieds Et puis s en va rejoindre Tout ce que j ai d j perdu Fleurs fan es cl s amours T l phone souvenirs le chat le chien Et souven
16. rante je ne suis plus qu entrailles une ovation d entrailles Je lis ses mots sur toute chose Il m a crit il a os m crire il a os graver tous ses enfantillages ses serments ses sourires Je ne tr buche plus je ne b gaye plus je d froisse et re froisse sans cesse ce talisman sa lettre Yvon Bohers Dans la penderie ensommeill e elle a rang une une chacune de ses robes Dispos es par toffes par couleurs par ses parfums peut tre Novembre Il faisait d j sombre Comme on mouche les chandelles elle a ferm les rideaux devant tous ses miroirs 10 Yvon Bohers A Ben Ami Koller A la boutonni re une fleur d assassin en uniforme bigleux raide empes juste sorti du four du flou dans la poussi re Il fait froid La terre est un biscuit pass de date 11 Yvon Bohers Les fleurs malades d pendent du venin des hommes d autres tricotent des pines m tiers de boue dress s en catafalques et charpies sucer M me s il para t difficile d extraire encore une goutte de salive P Yvon Bohers La longe au cou l obstacle Dans l il quelques petits poissons qui d gobillent N entendre plus la glace ni d autre ordre que les coups maigres port s par son reste de sang au centre de l unique ecchymose 13 Yvon Bohers Brouillard de chairs L ange effar oublie sa propre anesth sie l automne et ses effluves
17. reux joue avec la raison d tre d un quilibre mis ricordieux une r volte ajust e s abandonne l exploitation d une criture incoh rente soixante quatre silences touch s s enfoncent dans un clavier r calcitrant un mode d emploi lastique donne la r plique aux r les d un ab c daire limit le souvenir d une amn sie subtile renverse l inspiration d un ordre paisible P Philippe Jaffeux E quatre vingt onze mille six cent quarante huit octets localisent une lettre la patience d une mesure pernicieuse d limite la force d un d cor mar cageux un trou p rilleux assoiffe les jeux d un ordre d tach d une criture pesante la carte d un chiffre naufrag se renverse sur le savoir d un alphabet sauvage une encre quitable prend le risque d tre tromp e par un ordinateur en crise l ombre d un oracle emprisonne un trait entre soixante quatre lettres libres un temps superflu pr cipite un manque sur une page qui combat un exc s de mots un conflit int rieur l art h te la retraite spirituelle d un ordre illumin une contrainte miraculeuse contemple le huiti me rebond d une d rive libre la logique d un axe myst rieux engendre les rotations d un nombre sur lui m me un ordinateur en paix avec une vision cosmique souligne un silence flottant une ignorance musicale inst
18. rumente l harmonie complexe d un alphabet exact le tr sor d une m canique fragile se retranche derri re des octets ternels un trait illisible d tourne le message d un cycle vers une image clandestine un nombre invisible s avise de traduire le mode d emploi d un silence primitif un vide soumis un ordinateur se r volte contre le poids d un livre archa que le triomphe intemporel d un aveu num rique surveille l me d un monde bruyant l il d une v rit hypnotique d fend les vingt six r les d un jeu inverifiable F Philippe Jaffeux R quarante neuf tiges d achill es sacrificielles consultent vingt six pages un miracle anonyme repr sente le d cor en trompe l ail d une trace effrayante la torpeur d un ramassis de traits voraces d nature une vitesse myst rieuse les univers de soixante quatre vertiges transposent un alphabet chaotique un nombre destructeur ensorcelle la construction d un ordinateur enchant une m canique cl mente condamne une huiti me besogne lue par un jeu musical une lumi re se r partit entre des lettres qui r v lent un quilibre compact une relation num rique entre un trait et l alphabet subtilise un sens in dit une technique insipide situe le sommet d un go t fort sur un espace artisanal le cosmos s exprime par l entremise d une main qui oublie un clavier terrestre
19. sement Et qu il se gondolera de rire Derri re ton dos Ainsi Tu le remporteras avec toi D plorant l ancien vouvoiement Au profit d une intimit plus que d plorable Jusqu la fin qu il passe j Beno t Lepecq SUPPLEMENT D AME Je cherche un visage Dans l tourdissement des signes La cohue des faux semblants Les masses et les remous J observe des similis Des ersatz Des peaux mobiles sourcils Des dermes alv ol s Je les entrevois jusqu l oreiller D doubl s Par le r ve qui les habite Et les r fl chis en superpositions Jusqu a saturation Mais je cherche un visage Parmi les passagers Descendant la prochaine Un visage a rophage Sortant de l expressif ordinaire Et de la contagion du nombre J Beno t Lepecq AD HOC Je voudrais une mort sur mesure Pas trop cintr e Avec revers et ourlets Au patron pr paratoire l ex cution finale Une mort dont je puisse pouser les contours R v rer l chancrure Une mort tweed et coton Aux motifs seyants Ou un mod le brevet de mort Pour en acheter la licence Et m en exempter Beno t Lepecq ROULETTE RUSSE Un orgasme deux balles Une balle dans le chargeur Un orgasme pas d heure Rhubarbe et barbicane Il pleut sur la rhubarbe Barillet quelques grammes De poudre percuteur Chien lev messieurs dames Nou s les cliqueteurs Bouche canon sans femmes Parieurs la barbe D une foire o l
20. t une chaussette sur deux Comme par enchantement Les dix doigts de la vie S accrochent encore aux branches Dans l tincellement de la pluie La nuit va tre belle Et s approche de moi 29 Lise Mathieu Je vais au lit apr s France 3 Dans des vapeurs d espoir toxique Les alluvions de la lumi re Se r signent dans les fen tres d en face A onze heures du soir Une nuit carabin e Une gr ve la sueur de mes pieds Dans le parc un chat lunatique Alluvions du souvenir J entends couiner une ambulance Et bouillir mes intestins Le bonheur peut faire encore un pas Et entrer tout cru dans cette histoire a Lise Mathieu Mes habits dorment sur la chaise Avec la force de mon corps Un herbier de ma peau Arrachement du r ve Je perds mes contours Des ombres s y d placent Nulle trace de terre ni de larmes Invisible En pleine lumi re Dans un ciel rafistol Des mots germent dans ma bouche Et me gardent vivante 31 Lise Mathieu Cri encre amp pastel Yvon Bohers TIENNE PAULIN SIMAGR ES oui mais tu t es menti souvent chaque fois alors tu lorgnes la chauss e les chalands tu leur demandes quoi le temps leur sert tu t tais mis adorer les stores rouge et jaune pass s folie sans relief ni passionn e ni dangereuse 33 tu aurais pu rafistoler ton ge prot ger les denr es mais rien tu mens tu gis tu mens ta maladie n avait que faire des collectio
21. tets octets mots pages traits lettres lignes interlignes addition de longueurs de pages et poids 1 r capitulation du poids sur la 3 ligne de la page T r Philippe Jaffeux BENO T LEPECQ COMMENT TUER LE TEMPS Afin qu il n advienne pas Prenez soin de le chloroformer Et de le passer au bain d acide R calcitrant Il pourra vous donner du fil retordre Aussi Coupez le la pince monseigneur Enrubannez le de tue mouches Donnez lui de la mort aux rats Car le temps est tout fait plausible Voir r sistant Le temps est fiable Au poignet du mortel Et rancunier Faites lui le coup de la planchette Japonaise Fendez le comme briques Lestez le Et m me s il s poumone faire des bulles Attendez l immersion d finitive Aspergez le d essence Exposez le l allumette Rouez le de coups Pendez le la pat re par les bretelles Rentrez lui un clou dans les narines Extrayez lui l oeil Le temps n est r fractaire rien S immisce par interstices Connait la r demption 20 Ainsi Exasp r que vous serez Fichez lui la paix Et laissez le s couler Peut tre finira t 1l par abdiquer Une seconde ou deux Arrach es l oubli D exulter Peut tre avouera t il qu il vous aimait Quand vous l implorerez De ne pas couper la corde Tirer sur la sonnette D chirer le tissu Peut tre jouerez vous les architectes Quand il mesurera la bulle Le cot plane de votre vieillis
22. vachir 39 tienne Paulin tu auras la nuit moi son parement son empreinte peu am ne demain les fifres le glinglin des comices tu verras mieux cet ennui la tous les ch teaux dans l herbe tu sais que d risoires au bout de l atonie les p riples finiront 40 tienne Paulin chantons les clich s encore du rimmel et des normes bagues et de vastes franges lierre en colimacon pommeau de l arrosoir au pied des sycomores l auto dont les pneus fondent entre les noisetiers visage noir et blanc de la diva colorature parfois le cadre est rond il n y a plus qu transporter le monument jusqu aux pompes fun bres goutte contre la vitre fr mit sinue quelque chose d elle continue voix blanche tremble et ne vibre plus tenant le dernier lustre derni re caille de la note 41 tienne Paulin les faits nous font mourir et je me barricade je ne veux d autre fait que la lumi re du jour et les m sanges qui perdurent je ne vois personne pas un miroir ni les traces d une ombre je sais pourtant que jeudi saint ou mardi gras quelqu un viendra redire des couleuvres 42 tienne Paulin le cri de la sir ne se pr pare et d marre et s tire il s prend de la gare enti re les lourds wagons se figent et nul ne se regarde le vent fait un silence d octobasse le cri n a pas fini les gens de la gare ont remis leurs chapeaux et pas un ne s affaire le cri repre
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