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Euthanasie

1. Le judaisme Le respect de la vie humaine est absolu inconditionnel C est Dieu qui donne la vie Le Talmud dit celui qui d truit une vie m me d un instant c est comme s il d truisait l univers entier Il est donc d fendu de faire quoi que ce soit qui puisse h ter la fin d un agonisant Rabbin Guggenheim On peut att nuer les souffrances par des calmants si ceux ci ne h tent pas la mort coup s r Rabbin Kling Une concession cependant le renoncement des actes m dicaux manifestement sans espoir euthanasie passive doit tre distingu de l euthanasie active laquelle est condamn e sans appel Le bouddhisme Dans le bouddhisme le premier acte n gatif est la suppression de la vie la sienne ou celle d autrui Mais l euthanasie est une question d licate et complexe et les r ponses sont nuancer selon qu il s agit d euthanasie active ou passive En g n ral il convient de refuser les interventions qui suppriment la vie mais aussi d viter l acharnement th rapeutique qui est une forme d agression L approche de la mort est essentielle et doit tre paisible si possible Pistes de r flexion Le droit et la morale les Etats font la guerre les Eglises la b nissent des dizaines de milliers de morts licites de bless s handicap s etc et s opposent une l gislation humaine sur la mort Les Eglises s opposent l avortement au nom du respect de la vie Peut on faire un parall le entre le droit
2. 296 EUTAANASIE Vars la vin d un tapou Notre soci t a beaucoup de mal penser la mort on cache les mourants on triche avec les mots comme si l emploi des euph mismes att nuait la douleur il est pass il ne souffre plus dit on on fait d un d c s un non v nement Lorsqu un de nos proches jeune ou g arrive un jour au terme de sa vie on n est jamais vraiment pr par l accompagner et lorsqu il souffre on d couvre bien tard des questions essentielles sur le sens de la vie et de la mort comment accepter comment aider comment vivre encore avec l agonisant Que faire pour permettre qu il connaisse jusqu au bout une existence digne et assum e Les progr s de la m decine ont permis de mieux conna tre la fois la maladie m me incurable et les m canismes de la douleur mais sait on peut on toujours contr ler la souffrance Tous les pays s interrogent sur la place de l euthanasie dans les r ponses apporter aux mourants mais c est d abord un probl me qui concerne des personnes les malades leur entourage ceux qui pratiqueront le geste mortel Et c est un probl me difficile auquel il vaut mieux avoir r fl chi l avance En sachant qu il n y a pas de solution toute faite opinion 2 24 aenarne m de euthanasie mort An soins palliatifs Mots cl s acharnement th rapeutique euthanasie l gislation maladie m decin mort opinion re
3. interrompre des souffrances inutiles Le Monde du 21 oct 87 Ceux qui refusent La demande de mort d un malade grave beaucoup moins fr quente qu on ne l imagine est g n ralement li e soit la souffrance physique qu il est possible de soulager soit l isolement et la d pression qu il est possible d att nuer 10 Ce n est pas sans quelque raison que l on a reproch aux m decins leur pouvoir De quel pouvoir encore plus terrifiant voudrait on les charger en leur donnant le droit l gal d achever leur malade f t ce avec leur consentement crit Les m decins sont des hommes et des femmes faillibles Des dispositions l gales ne feraient qu encourager se d barrasser rapidement des mourants sans m me se poser le probl me des soins auxquels ils ont droit Dr Sebag Lano sp cialiste des soins palliatifs Lib ration mars 1987 Certains la pratiquent mais refusent sa l galisation Le professeur L on Schwarzenberg reconna t publiquement avoir aid plusieurs de ses patients mourir Mais il reste tr s prudent Dans un article donn au Monde en 1984 il d clarait ceci Emp cher un malade de souffrir interdire la douleur c est le devoir de tout m decin de toute infirmi re Personne ne peut se d rober cette r gle imm moriale de la m decine rappel e il y a plusieurs si cles par Ambroise Par Gu rir parfois soulager toujours m me si de calmer la douleur d un malade en phase terminale risqu
4. l avortement et le droit l euthanasie L opinion publique En France En 1987 un sondage SOFRES France Soir tait r alis sur l euthanasie II portait sur un chantillon de 1000 personnes repr sentatives de l ensemble de la population g e de 18 ans et plus Il avait t r alis sur une semaine du 7 au 12 novembre selon la m thode des quotas sexe ge profession du chef de famille parti politique stratification par r gion et cat gorie d agglom ration Il tait donc fiable 3 comme le sont les sondages s rieux Trois questions principales taient pos es 1 En cas de maladie grave et incurable s accompagnant d une souffrance insurmontable seriez vous favorable ou oppos ce que soit reconnu au malade le droit d tre aid mourir sa demande Favorable 85 Oppos 11 Sans opinion 4 2 Pour un malade devenu incapable de manifester sa volont et qui aurait exprim au pr alable par crit son d sir que l on ne prolonge pas sa vie dans de telles conditions que doit on faire Il faut respecter son d sir de mourir comme il l a demande de fa on libre et r fl chie 79 On ne peut pas ex cuter la volont d un malade qui n est plus en mesure de confirmer son accord 15 Sans opinion 6 3 Actuellement les personnes qui ont aid mourir sa demande un malade atteint d une maladie grave et incurable s accompagnant d une souffrance insurmontable sont passibles d
5. battu en criant et a m me r ussi d un coup de coude briser une vitre avant d tre attach un brancard et emmen l h pital L il a refus biopsie et examens sanguins et repouss avec m pris ses m dicaments anti rejet Apr s quatre jours un juge a d cid de laisser Benny rentrer chez lui o il est libre d sormais de faire la grasse matin e de jouer au Nintendo avec les autres enfants du quartier ou de lire un bon livre R actions des m decins Lorsqu on sait quel point les donneurs manquent on se sent je pense tenu de profiter au mieux de l organe obtenu Dr Klein Nous avons tous le sentiment que Benny nous a chapp C est ce qui est le plus dur pour nous Dr Tzakis Ce que supporte un malade en phase terminale Le docteur Admiraal a pratiqu en Hollande un certain nombre d euthanasies dans des cas extr mes comme l y autorise la loi Il a publi en 1980 un petit manuel pour la profession m dicale L euthanasie justifiable envoy 19 000 m decins et 2100 pharmaciens Il analyse les souffrances qui poussent un malade r clamer l euthanasie En voici un r sum succinct Souffrances somatiques les plus importantes 1 D perdition des forces le malade n est plus m me de faire le moindre effort physique et d pend enti rement nuit et jour du personnel soignant 2 Lassitude cons quence du 1 qui pousse le malade bout 3 Douleurs Bien que combattues elles deviennent intol r
6. taient plus r pandus on n aurait plus besoin d aider certains malades s endormir il le dit avec son franc parler habituel Celui qui dit a je l invite venir voir ce qu est un malade qui n en peut plus malgr les soins palliatifs L euthanasie la limite je m en fiche C est un terme abstrait je vais lui parler de Mme Untel dont l estomac se r tr cit de plus en plus qui ne veut pas qu on r op re parce qu elle sait que sa tumeur d j op r e deux fois et trait e augmente sans cesse Ou lui parler de cette jeune fille dont le visage tait d figur e par une tumeur naus abonde et qui chaque soir lorsqu elle s endormait souhaitait ne pas se r veiller C est pour ces personnes l que je demande une r ponse La v rit des chiffres Les limites actuelles au d veloppement des soins palliatifs sont connues 1 Ils co tent chers Le sont ils vraiment plus que la fin de vie classique en h pital qui touche 70 des Fran ais Le co t des quipements de base est le m me D autant qu on se dirige vers la cr ation d quipes mobiles moins co teuses form es d un m decin d une infirmi re et d une psychologue qui au sein d un h pital se d ploient la demande pour aider les soignants am liorer la prise en charge de leurs patients en fin de vie Encore faut il qu il y ait demande et acceptation d une telle offre docteur Sebag Lano Le Monde du 1er juin 1994 2 Peuvent ils r pondre tous les bes
7. Ceux qui s opposent et parfois s affrontent sur la question de l euthanasie ont en commun une haute id e de l homme car c est de l Homme dont il s agit Saint John Perse Charit chr tienne et g n rosit la que venues du coeur sont plus proches qu elles ne le pensent C est parce que nous avons des devoirs envers les mourants que nous devons d velopper la vertu de tol rance laissant chacun le droit de vivre et de mourir comme il le veut Et puisque d accord est impossible tenons compte des r alit s Et puisse la r volution m dicale de ce si cle source de mieux tre guid e par le respect de la personne permettre chacun de vivre le mieux possible les derniers moments de son existence C est nous tous d y veiller 1 a se discute sur France2 24 Post scriptum Il n est jamais facile de trancher lorsqu il s agit d un probl me aussi grave et aussi complexe Il faut rappeler d abord que l euthanasie doit r pondre une situation de douleur intol rable et incurable v cue par le malade et non par ses proches Il faut aussi afin d viter un jugement h tif formuler quelques remarques critiques 1 II est difficile de pr dire l volution du mal de la douleur de la perte de conscience 2 Le malade a t il pu manifester sa volont S il l a fait ne peut il pas encore changer d avis 3 Que faire lorsqu il s agit de personnes incapables de d cider enfants anormaux d ments aphasiques Est ce pour
8. Le Monde du 1er juin 1994 Or les soins palliatifs co tent cher Mais l acharnement th rapeutique aussi et pour quels r sultats Ma vieille m re g e de 94 ans compl tement sourde et quasi aveugle et n aspirant plus qu quitter ce bas monde avait us du peu de volont propre qui lui restait pour refuser de s alimenter Transport e de la maison de retraite dans un centre hospitalier o elle fut mise sous perfusion mais sans espoir d aucune r cup ration selon les m decins elle est d c d e d une h morragie c r brale apr s deux mois et demi de d lire et d atroces maux de t te Il en a co t environ 110 000 F son organisme de S curit sociale pour que les m decins fassent durer son martyre en toute l galit Le sort de ma belle m re d c d e apr s des ann es de souffrance en raison d une polyarthrite volutive n a pas t tr s diff rent M R Achard La Vie 16 f vrier 1989 Depuis 10 15 ans en Belgique en Suisse en France nous sommes de plus en plus nombreux lutter pour que les soins palliatifs soient reconnus et dispens s tous Il ne s agit pour nous professionnels ni d une mode ni d une nouvelle orientation mais bien d un changement de cap imprimer au navire m decine qui a perdu sa route Il est injustifiable que des patients soient devenus des num ros des organes que les d cisions th rapeutiques les concernant leur chappent qu ils ne re oivent pas les traitements
9. Nous aussi C est notre raison d tre 23 Peut on ne pas conclure L euthanasie crime ou libert Une mission de T V du 6 novembre 1996 posait en ces termes le probl me Tous les arguments expos s ce soir l se retrouvent dans ce dossier Un seul point d accord la lutte contre la douleur Les tenants des soins palliatifs disent qu un bon accompagnement rend inutile le recours l euthanasie et qu on ne la leur demande jamais Mais si vous leur proposiez r torquent les autres en serait il ainsi Ils sont farouchement oppos s toute mesure de l galisation C est l le noeud du probl me Les partisans de l euthanasie pratiqu e l extr mit de la vie et pour ceux seuls qui la r clament veulent pouvoir viter la d cr pitude une agonie interminable avoir la certitude d une fin paisible Une loi garantissant cette libert de choisir les rassurerait Antinomiques les deux positions sont inconciliables Ce qui a chang en quinze ans On parle de plus en plus ouvertement de l euthanasie Inform e de ce qui se passe l tranger l opinion se constitue en groupes de pression Le d clin des pratiques religieuses modifie progressivement la mentalit collective et les attitudes L Eglise officielle observe prudemment les volutions en cours et encourage ses fid les se d vouer au d veloppement des soins palliatifs L acharnement th rapeutique extr me est de moins en moins tol r son c
10. approche m dicale et juridique Le plus complet sur la question nuanc Privat 1967 O Thibault La mort hospitali re Chronique sociale Lyon 1987 Revue Autrement La mort vivre 1987 n 87 1987 ouvrage tr s riche Essais Pour Actes du colloque europ en vivre sa vie choisir sa mort La Sorbonne 1986 collection ADMD J Pohier Les droits des vivants sur la fin de leur vie Collection ADMD Essais Contre E K bler Ross La mort derni re tape de la croissance 1974 et nombreux autres ouvrages E K R tant la pionni re et la grande sp cialiste mondiale de la pr paration la mort et du travail de deuil Docteur M Tavernier Les soins palliatifs PUF Que sais je 1991 Docteur Abiven Une thique pour la mort Descl e de Brouwer 1995 T moignages de soignants Pour L on Schwartzenberg Requiem pour la vie Livre de poche 1987 Contre Marie de Hennezel La mort intime Ceux qui vont mourir nous apprennent vivre Laffont et format de poche Sur la mort BT2 n 166 et 225 o vous trouverez d autres indications bibliographiques Associations ADMD Association pour le Droit de Mourir dans la Dignit 103 rue Lafayette 75010 Paris 01 42 85 12 22 Une d l gation par d partement adresse communiqu e par le si ge L A D M D milite pour permettre chacun d avoir une fin de vie digne et sereine sans tre livr au hasard ou la d cision d autrui Voudrait obtenir des po
11. d abord puis quelques minutes plus tard la potion l tale Cees s en est doucement all vers la Voie lact e et la Grande Ourse Antoinette son pouse lui a tenu la main et s est retourn e vers le m decin C est bien comme a n est ce pas Cees a quitt ce monde de douleurs Conform ment la loi son m decin n a pas t poursuivi en justice Alain Franco Le Monde du 22 octobre 1994 Il est clair que cette fin heureuse a de quoi faire r fl chir le public et l inciter s informer davantage Depuis peu notamment par Internet Les militants canadiens du droit l euthanasie ont cr DethNet serveur consacr tous les aspects juridiques moraux m dicaux historiques et culturels de la mort Le r seau est au centre d une pol mique importante autour du suicide assist des adolescents pouvaient obtenir par Internet un mode d emploi pour le suicide Mais surtout on y trouve les formulaires officiels de directives anticip es valable dans les cinquante Etats am ricains et qui indiquent quel moment les traitements doivent tre abandonn s Le site donne m me des conseils Etat par Etat Ainsi au Texas on encourage les citoyens pr ciser les traitements qu ils ne souhaitent pas subir d fibrillation m dicaments de choc appareils de r animation etc si leur d c s semble in luctable On explique aussi qu un mourant peut r clamer des m dicaments anti douleur m me s ils doivent pr cipiter sa mor
12. est consid r e comme imminente les soins extraordinaires donn s une personne malade ne peuvent tre l gitimement interrompus L usage des analg siques pour all ger les souffrances du moribond m me au risque d abr ger ses jours peut tre moralement conforme la dignit humaine si la mort n est pas voulue ni comme fin ni comme moyen mais seulement pr vue et tol r e comme in vitable Les soins palliatifs constituent une forme privil gi e de la charit d sint ress e ce titre ils doivent tre encourag s Cat chisme de l Eglise catholique ditions Mame 1992 Cela dit l Eglise catholique admet que l on puisse dans certains cas passer travers les soins palliatifs du refus de l acharnement th rapeutique une euthanasie passive att nu e Relisons une partie de l article 2279 L usage des analg siques pour all ger les souffrances du moribond m me au risque d abr ger ses jours peut tre moralement conforme la dignit humaine si la mort n est pas voulue Ceci peut para tre une attitude trop subtile Mais elle correspond une r alit bien connue de celles et ceux qui accompagnent des mourants en phase terminale Le protestantisme Le protestantisme pr ne le libre examen Il existe plusieurs glises protestantes dans le monde ce jour pas de d claration commune des protestants fran ais sur l euthanasie Mais d minentes personnalit s protestantes fran aises se sont d j prononc es en
13. et pour finir la chose la plus atroce huit jours de d mence IIs n ont eu piti de rien Le dernier matin on nous a appel s cinq heures On nous a dit Venez elle va mourir Nous sommes arriv s vers six heures pas de m decin pas d interne Elle tait dans un tat pouvantable indescriptible A neuf heures nous arrivons bloquer l interne dans le couloir avant qu il ne s chappe Nous lui disons Voyez dans quel tat elle est ne pouvez vous faire quelque chose pour elle Combien de temps va t elle rester ainsi Il r pond Jusqu midi ou cet apr s midi Nous insistons Mais ne pouvez vous arr ter cette horreur plus t t Sa r ponse Je ne suis moralement pas pr t un acte d euthanasie Je supplie Mais il ne s agit pas d un acte d euthanasie mais de CHARIT Il nous tourne le dos et part sans un mot Elle est morte vers une heure et demie de l apr s midi II n a pas voulu lui pargner quatre heures de souffrances De ce jour l je me suis promis de TOUT FAIRE POUR NE JAMAIS REVIVRE CELA NI POUR CEUX QUE J AIME NI POUR MOI M ME Alors l euthanasie C est bien vite dit car on ne peut tout fait oublier d autres situations o la famille souhaite l euthanasie pour des raisons de commodit Pierre Boulle raconte dans Histoires perfides le cas suivant Une femme muette souffre atrocement d une maladie incurable Elle souhaite mourir et le fait savoir son entourage Le
14. mari refuse au nom d imp ratifs moraux Mais la suite d une aggravation de son tat elle recouvre la parole Elle souffre toujours atrocement mais cette fois elle se plaint elle g mit Cela devient insupportable son entourage Le mari acc de alors sa demande Bernard Clavel dans Le Tambour du Bief raconte une histoire diff rente mais qui va dans le m me sens Dans cette petite ville du Jura Antoine est la fois infirmier l h pital tambour et chef de la fanfare Il est d autant plus appr ci qu il lui arrive de faire gratuitement des piq res aux pauvres et notamment la belle m re de son ami Manu La belle m re tr s malade attend la mort dans de terribles souffrances Manu lui est un grand gaillard mari p re de six enfants un peu braconnier aussi Ce qui fait qu il ne trouve pas de travail alors qu il en aurait Besan on Mais on ne peut pas abandonner la belle m re Si elle pouvait dispara tre rapidement Antoine comprend le probl me qu on lui pose et finit apr s de terribles probl mes de conscience par aider la vieille dame mourir Le docteur Vidal qui s appr tait l op rer comprend ce qui s est pass Il ne dit rien mais contraint Antoine prendre une retraite anticip e 8 Les infirmi res en premi re ligne C est le personnel soignant qui a la plus lourde t che Il est dans la chambre du malade qui va mourir lui prodigue des soins d hygi ne lui donne son dernier verre d eau l
15. n interf reront aucun cas dans les pratiques des soins m dicaux lls soutiendront en particulier les familles Les soins palliatifs s opposent ils l euthanasie La charte de l AS P l affirme et un entretien avec le docteur Ren e Sebag Lano sp cialiste des soins palliatifs le confirme d une mani re nuanc e La demande d euthanasie et sa pratique sont aliment es par l absence des soins qui devraient tre donn s aux patients en phase terminale permettant en particulier de contr ler la douleur et l inconfort Plus on verra de mauvaises morts plus on comptera de militants dans les associations qui visent une l galisation de l euthanasie Ces militants ont presque tous v cu dans leur entourage une mort douloureuse et difficile On peut parfaitement comprendre que le souvenir ind l bile que laisse une exp rience de ce type g n re la volont de se pr munir contre cette situation En pratique la demande d euthanasie est tr s souvent g n r e par la douleur l inconfort la solitude l angoisse Plus l quipe soignante est pr sente proche capable de r pondre aux sympt mes et plus on peut faire voluer la demande de mort en comprendre le m canisme et ne pas r pondre au pied de la lettre Les professionnels ont r sister cette demande Sinon ils perdent leur identit celle de gardien de la vie Quel serait l impact sur la mentalit collective de voir m decins et infirmi res devenir donneurs de mort
16. ne d passe pas six mois consultation de deux m decins et d un psychiatre en cas de besoin formulation expresse par trois fois devant t moins du vouloir mourir et la troisi me par crit d lai de quinze jours entre la premi re demande et la seconde puis de 48 heures entre la seconde et la troisi me le patient et les m decins doivent tre des r sidents de l Etat d Or gon Le Monde des 13 et 14 novembre 1994 R cemment la Cour d appel de San Francisco s appuyant sur le 14 me amendement de la Constitution qui garantit la libert individuelle a d clar ill gale toute loi interdisant le suicide m dicalement assist L Australie du moins dans le Territoire du Nord a de son c t adopt une l gislation assez proche de l Etat d Or gon Le malade doit remplir des formulaires et observer une p riode r glementaire de neuf jours dite de r flexion Le premier d c s largement m diatis a eu lieu le 26 septembre 1996 Il s agissait d un ancien charpentier de 66 ans atteint depuis cinq ans d un cancer incurable de la prostate Apprenant qu un projet de loi au niveau f d ral cherche remettre en question cette l gislation locale le d funt a laiss une lettre rendue publique dans laquelle il d clare Si vous tes contre l euthanasie n y ayez pas recours mais de gr ce ne me refusez pas ce droit si je le souhaite Au nom de quel droit me demande t on que j endure des douleurs insoutenables jusqu ce qu
17. qui permettraient de les soulager que des examens et traitements inutiles leur soient impos es Bernadette Wouters Mac Millan Nurse Membre de la soci t belge de m decine palliative vice pr sidente de l Association europ enne de soins palliatifs Un accord s est fait sur l importance des soins palliatifs Ainsi le professeur Schwartzenberg d clare Quand on ne peut plus se battre contre la maladie il faut encore se battre pour le malade traiter les sympt mes l inconfort tout ce qu on range sous le termes de soins palliatifs Pour certains l euthanasie reste le dernier recours C est la position de l Association pour le Droit de Mourir dans la Dignit Il faut viter de poser le probl me en termes d alternative ou m me d opposition entre soins palliatifs et euthanasie comme si l une tait le moyen de faire l conomie de l autre Certes plus les soins palliatifs progresseront moins la question de l euthanasie se posera Mais elle se posera toujours dans certains cas et il faut la consid rer comme UN des moyens d une mort lucidement consentie et volontairement choisie comme dans d autres cas le refus de l acharnement th rapeutique ou le suicide d lib r et au besoin assist Pour moi soins palliatifs suicide assist et euthanasie sont dans la m me ligne de recherche d une humanisation de la mort Odette Thibault bulletin ADMD 1987 Le professeur Schwarzenberg ne croit pas que si les soins palliatifs
18. un m decin d cide que cela suffit et augmente les doses de morphine pour faire mourir Le Monde 27 septembre 1996 Le probl me en Asie Il se posera de plus en plus car le fait d mographique y p se d j de tout son poids Nous ne pouvons ici entreprendre une tude m me sommaire qui supposerait une connaissance des coutumes des traditions des religions et des croyances une r flexion sur les valeurs Le d bat sur l euthanasie existe et se d veloppe certaines mesures sont prises dans le contexte d autres civilisations que la n tre Comment Japonais Chinois Hindous Polyn siens r pondent ils la question du sens de la vie et du sens de la mort N est ce pas en la mati re la question primordiale 22 DICO dose l tale de morphine dose de morphine assez forte pour donner la mort jurisprudence c est l interpr tation de la loi travers des situations qui ont t jug es par des tribunaux La jurisprudence aide d autres tribunaux prendre leur propre d cision dans des cas jug s similaires coma tat d inconscience profond qui peut durer plusieurs heures plusieurs jours ou plusieurs ann es Il peut tre alors assimil un tat v g tatif persistant tat v g tatif persistant situation du malade r duit aux fonctions v g tatives respiration nourriture excr tion il ne peut ni parler ni r fl chir On dit couramment qu il est r duit l tat de plante verte ou de l gume Pi
19. un reportage au cours duquel le processus de la mort douce tait suivi du d but la fin Le patient Cees Van Wendel tait un homme atteint dans la force de l ge d une forme aigu de myopathie Du fond de sa chaise roulante le malade paralys dont l locution devenait de plus en plus incompr hensible aid d un ordinateur de bureau et d un tableau des lettres de l alphabet avait demand et obtenu le recours l euthanasie active Il avait accept la pr sence d une cam ra et c est ainsi que les spectateurs assist rent la d gradation rapide de son tat de sant aux questions que lui posait et se posait son m decin et finalement l injection d une potion l tale le soir de son anniversaire Ils purent assister aux d marches effectu es par le m decin s assurer de la volont ferme de son patient v rifier pr s d un neurologue que la maladie tait incurable court terme consulter un autre confr re consulter un pharmacien pour pr parer une solution la fois mortelle et sans douleur Lorsque le patient apprit qu il r pondait aux crit res l gaux il s cria la voix trangl e par le rel chement des muscles J ai r ussi mon examen On vit l motion du m decin au moment de l injection finale Son patient s est alors retir en compagnie de son pouse qui l a d shabill et aid se coucher sur son lit Le geste lent mais d cid le docteur Van Oyen a proc d deux injections un somnif re
20. 2 Ces deux pays revinrent rapidement en arri re par suite d exc s En la mati re la prudence s impose Il faut aussi se m fier du pi ge des mots Des simplifications abusives l euthanasie n est pas le droit de tuer Que veut dire l galiser Qu est ce qu on rend possible avec quels contr les quels garde fous dans quelles conditions Le cas de la France Le droit fran ais conna t le meurtre article 295 ou l assassinat article 296 s il y a pr m ditation Il ne conna t pas l euthanasie Pour lui c est un homicide volontaire assimil un meurtre passionnel et qui devant les Cours d assises est g n ralement sanctionn de cinq ans de prison avec sursis Il arrive que l accus soit acquitt Ce fut le cas d un infirmier en octobre 1985 qui l ann e pr c dente avait donn la mort une malade de quatre vingt six ans pour abr ger des souffrances intol rables Il se d fendit en expliquant C est un acte d euthanasie Il fallait que quelqu un se mouille La fille de la victime ne s tait pas port partie civile et reconnaissait Je ne supportais pas de voir ainsi souffrir ma m re Mais je n ai pas demand qu on la fasse mourir Dans son r quisitoire le procureur demandait une peine de principe cinq ans de prison avec sursis Mais le jury ne l a pas suivi acquittement Le Monde des 6 7 oct 1985 Acquittement galement pour ce p re qui avait tu de vingt sept coups de ciseaux son nouveau n mongolie
21. A VIE Chacun devrait tre LIBRE DE SON CHOIX CAR LE CHOIX FAIT PARTIE DE LA DIGNIT HUMAINE CE QUE JE REVENDIQUE C EST LE DROIT UNE MORT DOUCE QUAND JE LE DEMANDERAL Elle a finalement t d livr e comme elle le souhaitait en mars 1987 Chez elle entour e d amis Un malade du Sida Mon amour Je voudrais pos ment te parler d un sujet que nous ne pouvons pas aborder ensemble maintenant que le temps de ma fin se rapproche car cette id e te fait trop souffrir Depuis cette salet de transfusion qui m a flanqu le Sida j ai beaucoup r fl chi ma mort Je la veux propre Enfin autant qu on peut car il vaut mieux ne pas imaginer ce qu est une d composition celle d un corps o les cellules de vie ont perdu la partie Je demanderai l euthanasie qu on me refusera probablement pour moi d abord et pour vous Pour moi c est facile comprendre je pars serein retournant au n ant d o le hasard et la n cessit m ont tir je ne trouve aucune valeur r demptrice la souffrance donc je demande au moment que je choisirai qu on abr ge en m octroyant ce qu il faut pour passer en douceur Auparavant je vous aurai tous vus et comme le sage je vous aurai r confort s nous nous serons quitt s et vous garderez de ma mort une belle image Vous n aurez rien vous reprocher car c est moi qui aurai voulu que nous partagions mes derniers instants ainsi Partir ni trop t t ni trop tard dignement Pour vous a
22. AUJOURD HUI Jusque vers 1900 chez nous on mourait encore jeune la maison entour des siens souvent assist d un pr tre La m decine permet maintenant de retarder l heure de mourir ainsi s est impos e la mort l h pital aseptis e anonyme et d shumanis e Parfois au prix de soins excessifs car inutiles d o la demande de plus en plus fr quente d aide active mourir L euthanasie est devenue un probl me de soci t il concerne d sormais chacun de nous mais aussi les institutions politiques m dicales religieuses et associatives EUTHANASIE ET EUGENISME Le m decin jugeait le nouveau n anormal il l a tu lisait on dans un journal en 1982 C tait un m decin allemand Pour sa d fense il invoqua les pressions des parents mais aussi un drame personnel qui l avait marqu vie son p re tait handicap mental la suite d une blessure de guerre qui lui avait d chiquet la moiti de la t te et c tait un martyre pour sa m re et pour lui Le Matin du 27 janvier 1982 Et si une telle pratique se g n ralisait Au nom de la g n tique du bien social ou de la puret de la race l euthanasie devient facilement eug nisme On veut lib rer la soci t d un poids jug insupportable C est ce que fit Hitler au pr texte de la puret de la race C est ainsi qu en France pendant la seconde mondiale on laissa p rir des malades mentaux parce qu on jugeait qu on ne pouvait plus les nourrir C est au nom
23. COLAS et leurs classes ainsi que Marit BROISIN Jacques BRUNET Maylis DURAND LASSERVE Roger FAVRY Mauricette RAYMOND JESION Catherine MAZURIE Christine SEEBOTH Coordination g n rale du chantier BT 2 de l Institut coop ratif de l ecole moderne Annie DHENIN Nous remercions Mauricette RAYMOND J SION et H l ne TH VENARD pour la documentation Ce sujet a d j t trait dans la collection BT2 J sion Ed CEL 1982 iconographie p 23 DR maquette A Dh nin BT2 n 136 L Euthanasie de Mauricette Raymond De quoi s agit il L euthanasie c est selon le dictionnaire Larousse l ensemble des m thodes qui procurent une mort sans souffrance afin d abr ger une longue agonie ou une maladie tr s douloureuse l issue fatale Le probl me est r guli rement voqu par les m dias et on le rencontre sous trois aspects les grands malades incurables Lorsqu on parle d euthanasie on songe avant tout aux grands malades incurables ceux qui ont d j derri re eux tout un pass toute une vie et qui n ont devant eux en tout tat de cause qu un tr s maigre avenir de souffrance et d angoisse Comment ne seraient ils pas fond s se demander si cet avenir sans issue et peine supportable vaut la peine d tre v cu Des milliers de lettres nous ont pos la question Presque toujours ce sont des appels au secours des pri res pour tre d livr s d une vie trop lourde supporter Barr re et
24. L DOIT OB IR Article de Christine Gorman du Time de New york repris dans Courrier international du 7 juillet 1994 C est Benito Agrelo quinze ans qui l on n a rien apprendre en mati re de courage Atteint d un dysfonctionnement cong nital du foie il a subi sa premi re greffe l ge de huit ans Il a pris pendant cinq ans de la cyclosporine pour emp cher son corps de rejeter l organe tranger Lorsqu elle n a plus eu d effet les m decins lui ont fait subir une deuxi me greffe ainsi qu un traitement alors exp rimental du nom de FK 506 Mais les effets secondaires ont t atroces Grand amateur de lectures Benny ne pouvait tenir plus de cinq minutes sans tre pris d intenses maux de t tes Des douleurs articulaires l emp chaient fr quemment de jouer avec ses amis Apr s un long t de r flexion Benny a d cid de r duire les doses malgr le d saccord de sa m re et du reste de sa famille En octobre Benny avait totalement arr t le traitement Et pendant cette demi ann e il a v cu selon ses propres termes les plus beaux mois de ma vie Mais aux yeux de la loi am ricaine Benny n a pas le droit de prendre seul une telle d cision il n est encore qu un enfant Aussi l a t on tra n de force l h pital Les assistantes sociales de Coral Springs en Floride sont venues le chercher accompagn es de cinq voitures de police et de deux ambulances Du haut de son 1 57 m et de ses 36 kgs Benny s est d
25. Lalou les bless s de guerre frapp s mort Au cours des combats furieux de 1915 en Artois bien des n tres tomb rent d chiquet s par les obus hach s par les mitrailleuses Mon camarade fut de ceux l Un gros clat lui ouvrit le ventre blessure horrible voir de celles qui ne pardonnent pas C est ce mourant qui me supplia d abr ger ses souffrances Et je l ai fait Certes dans la rigidit des lois tant civiles que militaires je suis coupable d homicide Mais d abord c tait la guerre on m avait appris tuer Et puis je l ai d livr de l angoisse des ultimes soubresauts de la lutte entre la vie et la mort Il souffrait tellement Il fallait faire vite J ai pens que je me d brouillerais plus tard avec ma conscience id ibid p 39 les enfants n s anormaux Comme nous l ont prouv des centaines de lettres de notre courrier propos de l euthanasie le probl me des enfants anormaux est sans doute le plus grave devant le tribunal de la conscience collective Il ne s agit plus de la d cision h tive du champ de bataille Il ne s agit plus d abr ger de quelques semaines les souffrances d un malade incurable Il s agit de savoir si condamner mort sa naissance un tre qui n acc dera jamais la dignit humaine et n engendrera autour de lui pendant de longues ann es que souffrance et mis re ne vaut pas mieux que de le condamner vivre id ibid p 51 Le mot Euthanasie du grec eu bien
26. ables Les doses de m dicaments perturbent l activit psychique 4 Oppression croissante et touffement caract ristique de la phase terminale 5 Insomnie tenace Le recours aux barbituriques rendent le malade abruti pendant la journ e 6 Naus es et vomissements Ces derniers persistent malgr un drainage continu et une sonde sophagienne 7 Flux salivaire En cas d occlusion totale de l sophage ou du pharynx la salive doit tre constamment crach e ce qui est moralement p nible 8 Soif si on ne peut administrer des quantit s de liquide suffisantes par le goutte goutte 9 Incontinence de l urine ou des selles ou des deux Elle exige des soins constants ce que le malade ressent comme humiliant Souffrances psychiques 1 Le malade est moralement bout le tourment provoqu par les souffrances somatiques continuant souvent jusqu la mort et souvent en empirant 2 Angoisses Devant la d gradation physique et psychique le d p rissement et la perte de tout espoir 6 Angoisse du mourir de dire irr m diablement adieu la vie au monde aux parents si chers Angoisse du passage de la mort elle m me 3 Chagrin La certitude de la fin de vie imminente l inqui tude pour ceux qu on laisse le refoulement du chagrin que l on cherche cacher aux proches Le chagrin devient souffrance et parfois l amertume se convertit en rancune et en agressivit 4 R volte et refus mais aussi acceptation et r signation j
27. aitement existant soit de ne pas commencer un traitement possible Pour le code p nal fran ais ceci constitue un d lit c est de la non assistance personne en danger art 63 L euthanasie active ou directe consiste provoquer la mort de malades incurables pour faire cesser leurs souffrances ou leur agonie douloureuse en administrant par exemple des taux croissants d analg siques jusqu au seul fatal Selon notre code p nal c est un crime article 295 passible de la Cour d Assises Il existe une forme particuli re d euthanasie le suicide m dicalement assist si la participation d un tiers se limite fournir au malade des m dicaments mortif res et qu il les prend lui m me Le tiers en question m decin ami ou parent est en France galement passible des tribunaux Le probl me n est pas simple l euthanasie pose un conflit de devoirs aux proches et aux m decins pour qui prime d abord la lutte pour la vie Elle se heurte dans tous les cas la sanction des tribunaux Aussi est elle souvent pratiqu e d une mani re discr te et dans des troubles de conscience d autant plus forts que la mort est devenue pour les individus et la soci t un tabou tr s fort autrefois on se pr parait bien mourir et l on mourait au milieu des siens aujourd hui on vite d en parler et on meurt souvent l h pital seul et dans l anonymat d une chambre apr s des soins m dicaux prouvants et inutiles DU MOURIR D HIER A CELUI D
28. bles vis e curative sont devenues raisonnablement inefficaces pour obtenir la gu rison de l affection en cause Ils comprennent l ensemble des actions mises en uvre pour permettre au malade en phase terminale d aller jusqu la mort dans le maximum de confort aussi bien physique que psychique 2 Palliatif ne veut pas dire passif il ne suffit pas de soulager la douleur si importante soit cette action et les autres ph nom nes p nibles que supporte le malade Face un patient insuffisamment inform et angoiss par son devenir il faut pr voir un ensemble d attitudes et de comportements adapt s son tat 3 L emploi n cessaire des moyens de lutte contre la douleur se fera avec le souci de ne pas alt rer la conscience et le jugement du malade 4 Sont au m me titre consid r s comme contraires cet esprit deux attitudes l acharnement 16 th rapeutique et l euthanasie Par euthanasie on entendra toute action ayant pour but principal de mettre fin a la vie du malade ou de le priver de sa conscience et de sa lucidit jusqu son d c s La suite de la charte pr cise notamment une attitude g n rale de franchise vis vis du malade la constitution d une quipe interdisciplinaire m decin infirmiers psychologue kin sith rapeute laquelle sont associ s les repr sentants des diff rentes religions enfin des b n voles ayant re u une formation viendront soutenir le moral des malades mais
29. de la coutume qu en Chine o on ne peut avoir qu un enfant certaines r gions arri r es sacrifient les filles pour avoir un gar on et ceci malgr les campagnes officielles I manque ainsi trois millions de filles la Chine DICO analg sique m dicament calmant a privatif algesis douleur Pistes de r flexion Les pistes de r flexion peuvent couvrir l ensemble du reportage et la derni re partie Pour en savoir plus Pourquoi et depuis quand la mort est elle devenue un sujet qu on vite d voquer en Occident Peut on laisser les handicap s se reproduire quand on sait qu une tare g n tique va frapper leurs descendants Points de vue de malades Quand un malade apprend qu il est atteint d une maladie incurable et qu il souffre il est sans doute le premier pouvoir demander ou non une mort douce M me diminu un malade est un tre humain part enti re Il doit tre cout et compris Nous sommes tous des malades en puissance et nul ne sait comment il mourra Voici des t moignages qui sont autant d appel au secours Un grand handicap physique La Gazette m dicale de France a publi dans son num ro 3 du 22 7 1971 tome 78 une lettre dict e au magn tophone par un grand handicap physique M J M Darfeuil Celui ci s adresse notamment aux m decins Je comprends votre attitude conforme votre fonction et votre vocation qui parfois est aussi votre raison d tre je comprends que
30. dopt une codification de la mort douce unique au monde C est une l galisation tr s surveill e qui soumet l acte une proc dure de d claration aux autorit s sanitaires et judiciaires obligatoire depuis 1991 II faut l accord de deux m decins l avis favorable d une commission restreinte Un contr le p nal est toujours possible et la peine maximum de douze ans de prison maintenue en certaines circonstances Voici pour l illustrer deux cas diff rents En 1994 un psychiatre donne une de ses patientes une potion mortelle Celle ci souffrait de troubles psychiques graves mais pas de maladie incurable en stade terminal L affaire est remont e en Cour supr me parce que le psychiatre avait consult six autres sp cialistes mais qu aucun d eux n avait rencontr sa patiente N anmoins la Cour supr me a refus de sanctionner le psychiatre Le Monde 21 juin 1994 Inversement en octobre 1995 un neurologue a t condamn 3 mois d emprisonnement avec sursis pour un comportement bien d sinvolte Il avait prescrit l un de ses patients une dose l tale de morphine sans avoir respect les r gles impos es par le l gislateur il n avait pas pr venu son service de son intention de proc der une euthanasie il l avait fait faire pendant le week end alors que lui m me tait absent le malade avait simplement mis le souhait de sombrer dans l inconscience sans qu on cherche prolonger sa vie enfin le m decin avait sign u
31. e d abr ger sa vie La situation est diff rente lorsque la maladie qui peut encore durer un certain temps de longs mois parfois n est plus support e par le malade qui la consid re comme une atteinte intol rable son existence et sa libert et qu il demande qu on l aide arr ter cette vie qui n en est plus une cela devient au sens propre l euthanasie et il faut avoir le courage de le dire et de l crire Car le but n est pas d obtenir le vote d une loi En pareil cas seule une personne peut r pondre une personne avec ce que cela comporte de r flexion d interrogations dans cet isoloir qu on appelle la conscience Il n est videmment pas question de l gif rer sur ce point DICO Code de d ontologie m dicale La d ontologie c est l ensemble des r gles morales admises par l ensemble des m decins acharnement th rapeutique Il y a acharnement quand on ne veut pas savoir qu on refuse d admettre que le malade est perdu et que l quipe m dicale continue de le soigner au nom du respect de la vie Pistes de travail Acharnement th rapeutique et argent ce qu il co te Pourquoi maintient on artificiellement en survie certains dirigeants politiques Qui en d cide Dans quel but De nombreux m decins reconnaissent avoir aid mourir Peu acceptent l id e d un texte de loi qui d criminaliserait l aide euthanasique Pour quelles raisons Pistes de r flexion Les m decins consid re
32. e droit de r clamer l euthanasie la d claration devait tre renouvel e par crit tous les cinq ans devant un officier d tat civil et elle tait r vocable tout moment Art 2 Les articles 3 et 4 demandaient la modification du Code P nal L article 63 serait devenu Il n y a ni crime ni d lit aider quelqu un mourir sur sa demande lucide et r it r e en sp cifiant que les m decins ou l quipe soignante qui aurait acc d une telle demande ne seraient pas punissables Ce pas vers la d criminilisation de l euthanasie n a pas t franchi La l gislation fran aise voluera t elle lentement sous l action de la jurisprudence laquelle volue galement sous l action de l opinion publique et 20 surtout de la commission de bio thique Celle ci est compos e d autorit s morales religieuses professionnelles juridiques Elle se borne mettre des avis mais la composition de la commission lui donne une certaine autorit L euthanasie des enfants handicap s Sur ce probl me un front commun s est constitu en 1985 entre croyants et une large fraction d incroyants Pour avoir demand aux parlementaires de r diger une proposition de loi permettant aux parents dans certaines circonstances de ne pas entretenir en vie les enfants anormaux de moins de trois jours l Association pour la pr vention de l enfance handicap e a fait l unanimit contre elle L A P E H S attire les critiques tr s fermes et la condamnati
33. e poursuites judiciaires personnellement seriez vous favorable ou oppos ce que l on modifie le Code p nal pour mettre fin ces risques de poursuites judiciaires Favorable 76 Oppos 15 Sans opinion 9 Il faut noter que les r ponses positives sont ind pendantes de l opinion politique d clar e les diff rences entre les cat gories socio professionnelles et les tranches d ge sont minimes Si la pratique religieuse r guli re introduit g n ralement le refus de l euthanasie les pratiquants r guliers favorables sont cependant plus nombreux En 1989 un autre sondage cette fois du Figaro SOFRES fait probablement dans les m mes conditions de s rieux compl te les r ponses Pour vous en cas de souffrances ou de maladie irr versible envisageriez vous l euthanasie m dicale Seuls 41 r pondent certainement d une mani re ferme 21 disent probablement 8 sans doute on voit mal ce que signifie cette r ponse 8 sans opinion et 22 certainement pas Les 22 qui refusent l euthanasie le font soit pour des raisons religieuses soit par peur d une ex cution sournoise programm e par leurs proches 62 41 21 sont intellectuellement favorables l euthanasie ce qui rejoint les chiffres voqu s plus haut Mais seuls 41 sont pr ts s engager personnellement et fermement dans la proc dure Enfin trois autres sondages 1987 89 90 faisant suite des d bats radio ou TV montrent q
34. e prendre les mesures n cessaires au moins dites la v rit L int ress aura peut tre lui le courage de les prendre C est dire de se faire sauter Car j ai acquis apr s trente ans de lutte la conviction que c est la seule solution Et lorsqu il vous demandera de l aider se supprimer lorsqu il est dans l impossibilit mat rielle absolue de le faire lui m me alors l docteur n h sitez pas aidez le La Frapp e 19 ans par la poliomy lite Bref extrait d un t moignage de Jacqueline Martin enregistr sur cassette le 10 10 1985 La paralys e est g e de 49 ans Je m appelle Jacqueline Martin Je suis n e le 29 avril 1936 Je terminais le bac de philo Je pr parais le bac de math matiques Si mon m avait dit ce jour l que deux mois plus tard je serais oblig e de passer le reste de ma vie en respirant avec une machine et en souffrant de paralysie je me serais donn e la mort Je ne sais pas en v rit quel moyen j aurais employ mais je n aurais pas pu supporter un tel avenir Une trach otomie a t faite sous anesth sie locale sans qu elle soit consult e Aucun choix ne m avait t propos j tais condamn e une vie qui ne m avait pas t expliqu e une vie dont je n aurais pas voulu Pour moi ce qui devrait importer par dessus tout ce n est pas le respect de la vie quand celle ci est d grad e mais ce qui devrait l emporter avant tout c est LA QUALIT DE L
35. e vous tes gentille de m envoyer d j vos voeux H las mes souhaits sont simples pour moi chaque soir en me couchant je dis Seigneur Dieu tout puissant laissez moi dormir pour l ternit ne m a jamais r pondu Et toute la matin e je soigne mes yeux mes pieds mon coeur le soir une infirmi re vient m introduire dans les veines 3 petites ampoules la circulation ne se fait pas dans mes jambes qui sont enfl es et dures comme de la pierre Quant l audition l appareil ne vaut pas l oreille et ma cervelle est vide sauf pour les souvenirs de mon enfance Je garde mon criture de mes 6 ans qui est lisible et que l on admire Jeudi 29 mars 1991 Ici je grogne souvent j attends ma fin je dis qu on garde trop longtemps les vieilles femmes qui souffrent et ne vivent qu moiti ou au 1 4 et souvent g nent les autres La mort ne m effraie pas mais je la voudrais douce comme a t celle de ma m re Il me faudrait pour cela un peu de morphine et de cyanure J en ai parl mon voisin ancien pharmacien il m a dit Non Deux jours apr s le cur de la Paroisse qui ne me voit jamais l glise est venu chez moi m a prise dans ses bras et m a embrass e tendrement Je vous embrasse aussi tr s doux Am lie B nito 15 ans ENTRE LA SOUFFRANCE ET LA MORT BENNY A TRANCH MAIS LES MEDECINS LES ASSISTANTES SOCIALES ET LA POLICE N ACCEPTENT PAS SA D CISION CE N EST QU UN ENFANT I
36. er d offrir la mort ceux qui le souhaitent ardemment Dr CI Baschet Je restai pr s d elle jusqu son dernier souffle Alors je ressentis un grand apaisement Le chagrin vint apr s Ma m re tait d sormais au del de toute souffrance puisqu en accord avec mes id es j avais r ussi donner une fin douce celle qui m avait donn la vie S Cruchon A quelle situation de douleur intol rable et incurable v cue par le malade et non par ses proches l euthanasie peut elle r pondre Point de vue des m decins Le Code de d ontologie m dicale d finit les r gles et les devoirs des m decins Quand il est remis jour il est publi au Journal officiel Sa derni re version est de septembre 1995 Les devoirs fondamentaux restent les m mes respect de la vie de la personne humaine et de sa dignit moralit probit et d vouement secret m dical pour prot ger le malade Deux articles abordent la souffrance des malades et la fin de vie L acharnement th rapeutique est condamn Le consentement des malades doit tre recherch Mais la condamnation de l euthanasie est r affirm e le m decin n a pas le droit de provoquer d lib r ment la mort Le corps m dical est profond ment divis Nous avons re u des centaines de lettres de m decins des partisans d clar s des adversaires acharn s et toutes les nuances interm diaires L euthanasie repr sente pour le m decin le dilemme le plus effr
37. et thanatos mort d signait d abord la bonne mort douce paisible et sans souffrance souhait commun tous les hommes Il a pris au cours des temps des sens diff rents Le mot est employ en 1605 par Francis Bacon philosophe et chancelier d Angleterre il invitait les m decins faire preuve d habilet pour adoucir les peines et les douleurs et procurer une mort calme et facile Le mot concernait donc la qualit des derniers instants de la vie et garda ce sens jusque vers 1850 Depuis cette date il d signait aussi l action m dicale et infirmi re aupr s des grands malades soins de confort soulagement de la douleur refus des actes chirurgicaux disproportionn s A la fin du XIX si cle des ligues pour l euthanasie volontaire sont cr es aux Etats Unis et en Grande Bretagne Le mot d signe alors l acte de donner la mort ou de se faire donner la mort parce que la souffrance est devenue intol rable C est dans ce sens que nous employons le mot euthanasie dans cette tude L euthanasie doit r pondre une situation de douleur intol rable et incurable v cue par le malade et non par ses proches On distingue deux formes d euthanasie L euthanasie passive ou indirecte consiste laisser mourir sans soins majeurs les patients dont l tat est au del des possibilit s th rapeutiques actuelles Passive s applique l attitude du m decin qui respectant l volution naturelle d cide soit d arr ter un tr
38. faveur du droit obtenir une aide active mourir D autre part on constate que dans les pays anglo saxons o le protestantisme est plus important qu en France la reconnaissance au droit d une telle aide est beaucoup plus avanc e Et dans tous les sondages les chr tiens protestants y apparaissent encore plus favorables que les chr tiens catholiques qui le sont d j majoritairement En gros les pays d Europe du Nord majorit protestante sont plus ouverts la demande euthanasique que les pays du Sud France Italie Espagne Les autres religions ont des positions plus radicales Juifs chr tiens orthodoxes et musulmans refusent l euthanasie active et passive les musulmans tant les plus hostile l euthanasie m me passive Les bouddhistes ont une position convergente mais leur croyance la r incarnation donne une dimension suppl mentaire au probl me L Islam Par le nombre de ses fid les il est devenu en France la seconde religion loin devant le protestantisme et le juda sme 12 La doctrine musulmane est ici sans nuance ll est interdit de donner la mort si ce n est bon droit c est dire la peine de mort pour le criminel Le m decin n tant pas m me de donner la vie n a pas le droit d y mettre un terme pour quiconque Car nul ne peut avancer ou retarder l heure de la mort qui d pend de la volont de Dieu Soulager la douleur oui mais pas davantage Donc pas d euthanasie par compassion par piti
39. le bien du malade le bien de la famille le besoin de lib rer un lit 4 Privil gier les arguments conomiques 1 3 des d penses de sant sont consacr es aux six derniers mois de la vie 5 Ne veut on pas en certains cas h ter le moment d h riter 6 Une loi ne peut elle pas tre d tourn e d pass e 7 N ira t on pas vers une banalisation de la mort 8 Se souvenir qu une euthanasie g n tique a exist dans l Antiquit les Spartiates tuaient les enfants jug s ind sirables l poque contemporaine les nazis au nom de la puret raciale ont pratiqu le plus abominable des g nocides 9 Toute r flexion sur l euthanasie est ins parable d une r flexion sur la mort et sa signification Voici donc pour finir deux citations Comment mourir Nous vivons dans une civilisation que la question effraie et qui s en d tourne Des civilisations avant nous regardaient la mort en face Jamais peut tre le rapport la mort n a t si pauvre qu en ces temps de s cheresse spirituelle o les hommes press s d exister paraissent luder le myst re Fran ois Mitterrand 1995 Une civilisation se juge la mani re dont elle soigne ses malades et dont elle enterre ses morts Antoine de Saint Exup ry Pistes de r flexion Le devoir d humanit devant le mourant en quoi consiste t il Grille de lecture Vous avez termin la lecture de ce dossier Si vous souhaitez clarifier votre jugemen
40. ligion soins palliatifs SOMMAIRE De quoi s agit il Point de vue de malades t moignages Un grand handicap physique Frapp e 19 ans par la poliomy lite Un malade du Sida Lettre d une dame de 90 ans B nito 15 ans Ce que supporte un malade en phase terminale La volont de mourir dans la dignit point de vue de proches point de vue des m decins Le corps m dical est profond ment divis Ceux qui acceptent Ceux qui refusent Certains la pratiquent mais refusent sa l galisation point de vue des religions Le catholicisme Le protestantisme L Islam Le juda sme Le bouddhisme l opinion publique En France Dans le Monde Le r le des m dias AUTEUR Ren MARCHISIO une nouvelle pratique entre l acharnement th rapeutique et l euthanasie Priorit la lutte contre la douleur L accompagnement des mourants les soins palliatifs Les soins palliatifs s opposent ils l euthanasie Pour certains l euthanasie reste le dernier recours La v rit des chiffres Mourir qui en d cide l gif rer L galiser Le cas de la France Ce qui se passe l tranger peut on ne pas conclure L euthanasie crime ou libert Ce qui a chang en quinze ans Ce qui n a pas chang Le fond du probl me est d ordre philosophique Tant qu il y aura des hommes post scriptum Grille de lecture pour en savoir plus Collaborateurs Annie DH NIN Claude DUMOND Marie NI
41. lui fait obligation de la respecter Cette loi est d autant plus contraignante que le patient dans certains Etats peut tre repr sent par un mandataire un avocat un lawyer Aux Etats Unis en 1990 l Etat de New York adopte une loi autorisant sous certaines conditions le droit la mort Mais il faut que la personne ait sign un formulaire en ce sens La controverse est norme car au m me moment le docteur Kervorkian se rend c l bre avec sa machine tuer et d livre de la vie un certain nombre de volontaires Son m canisme consiste injecter d abord une solution saline puis un s datif et enfin du chlorure de potassium qui entra ne imm diatement un arr t cardiaque Seul le patient volontaire et conscient effectue la manoeuvre ce qui permet au praticien lequel op re dans sa camionnette de r futer toute accusation de meurtre Le Monde 4 juillet 1990 En 1994 le m decin avait simplifi son m canisme et travaillait avec un masque reli par un tuyau une r serve de monoxyde d azote Le malade commandait toujours le m canisme En quatre ans le docteur Kervorkian avait aid vingt personnes mourir La m me ann e 1994 l Etat d Or gon va plus loin que l Etat de New York en autorisant un malade se faire d livrer par son m decin sous des conditions tr s strictes des m dicaments lui permettant de mettre fin ses jours sans souffrir Ces conditions sont les suivantes le d lai de survie envisag
42. n le 28 septembre 1986 Marseille une demi heure apr s sa naissance Les jur s admirent que cet homme habituellement calme avait t frapp d un coup de folie il y a des parents qui assument l anomalie de leur enfant et d autres qui n en sont pas capables Et la soci t ne les aide gu re le faire Le Monde du 5 mai 1989 Acquittement enfin en 1992 pour cet homme de quatre vingt trois ans qui avait tu sa femme d un an sa cadette atteinte de d mence s nile Ils avaient v cu un grand amour et il expliqua devant la Cour d Assises quinze ans plus t t nous nous tions promis mutuellement qu en cas de cancer paralysie ou autre maladie grave celui qui serait encore un peu valide aiderait l autre ficher le camp L avocat g n ral demandait cinq ans de prison mais l avocat lut la derni re lettre d amour que son client avait adress e sa femme pour son quatre vingt deuxi me anniversaire Voil donc trois cas qui font comme on dit jurisprudence Dans le m me temps cependant l arsenal juridique r pressif s est renforc la loi Dailly Barrot vot e la sauvette par quelques d put s seulement le 31 d cembre 1987 condamnant toute assistance au suicide vise express ment toute personne qui fournirait au malade m me sa demande des produits lui permettant de mettre fin ses jours Une proposition de loi d pos e au S nat en 1989 n est jamais venue en discussion L article premier proposait de reconna tre l
43. n constat de d c s par mort naturelle En Grande Bretagne la jurisprudence volue lentement en attendant peut tre que la l gislation la suive En 1992 un arr t de la Haute Cour de justice de Londres a reconnu le droit de mourir paisiblement un jeune homme de 22 ans sans conscience et nourri artificiellement depuis trois ans et demi Il avait t l une des victimes du match de football tragique survenu Sheffield en avril 89 Toutes ses fonctions c r brales taient d truites et seules restaient certaines activit s r flexes comme respirer tousser grogner 21 cligner des yeux ou sursauter des bruits violents D o naturellement une controverse dans le corps m dical anglais chez les sp cialistes des malades en tat de coma ou d tat v g tatif persistant Le Monde du 23 novembre 1992 En Suisse l aide au suicide n est pas un d lit sauf s il est prouv qu elle r pond des motifs int ress s Que l on soit ou non m decin on peut donc sans tre poursuivi pratiquer le suicide assist Aux Etats Unis en juin 1991 le Congr s a vot une loi qui a donc valeur pour tous les Etats Il s agit du patient self d termination act acte d auto d termination du patient qui permet d chapper l acharnement th rapeutique ce qui n est pas l euthanasie passive La loi fait obligation tout tablissement soignant de demander au patient qu il accueille s il a rempli une d claration de cette nature et en ce cas
44. nasie devient une pratique r elle mais limit e dans les services de long et moyen s jour Selon une enqu te men e en 1990 par l association europ enne des soins palliatifs plus de la moiti des m decins hospitaliers indiquent utiliser des cocktails lytiques pour aider leurs patients en fin de vie mourir Plus du tiers 36 le font une deux fois par an 13 cinq dix fois et 5 davantage Pour 445 services totalisant 59 631 lits ceci repr senterait environ 1050 cas soit donc 1 76 des malades Ce qui est peu Ces moyens sont utilis s devant une douleur incontr lable 48 une agonie prolong e 38 et la suite de demandes diverses famille personnel ou malade D apr s Le Progr s de Lyon 3 10 90 Le probl me devient particuli rement douloureux quand il s agit d adolescents En 1987 un p diatre et canc rologue n erlandais le docteur Vo te a aid depuis 1980 une quarantaine de jeunes gens g s de 15 18 ans mettre fin leurs jours sans que leurs parents en soient toujours avertis Les jeunes en revanche lui avaient demand express ment de leur remettre les pilules mortelles Un gros scandale s ensuivit Le docteur Vo te estime qu une personne de 16 ans qui lutte par exemple depuis plusieurs ann es contre la leuc mie a d velopp un jugement suffisamment m r pour d cider sereinement de son propre sort Et bien des parents des jeunes malades disparus lui sont reconnaissants d avoir aid leur enfant
45. ne peut le sauver il rentre lui m me dans un monde diff rent du n tre Son regard sur la vie qui lui reste vivre est diff rent du regard que l on a quand on est bien portant et tout autant sur la mort Ses objectifs de condamn ne sont plus les m mes que ceux que nous les vivants proches famille amis pouvons porter Le malade condamn a perdu l espoir de gu rison il le sait Son seul objectif de vie devient ne pas souffrir surtout ne pas souffrir Tant que l on garde un espoir de gu rison ou de r mission on se bat contre la mort quand on n a plus cet espoir on se bat pour ne pas souffrir et ne pas avoir peur Perdre l angoisse de passer de l autre c t de la vie c est dire vers la mort n est une chose possible que si l on sait que cela peut se faire dans la douceur sans la souffrance T moignage d une jeune femme qui a perdu sa m re apr s d interminables souffrances Or malheureusement de nombreux t moignages voquent des fins de vie dramatiques o rien n a t fait pour viter des souffrances inutiles En voici un parmi beaucoup d autres Je viens de lire le livre bouleversant de Betty Rollins Le dernier souhait J ai t d autant plus mue frapp e r volt e que ne n ai pu m emp cher de revivre la mort de ma belle m re d un cancer de l ovaire En lisant Le dernier souhait j ai rev cu tout son calvaire qui a dur un an chimioth rapies cheveux perdus vomissements naus es ama igrissement
46. nt souvent comme un chec le fait de ne pouvoir gu rir la maladie Se soucient ils suffisamment du malade 11 Point de vue des religions Jusqu pr sent sous tions sur le versant la que puisque les positions religieuses n avaient pas t voqu es Que pensent les grandes religions de l euthanasie Le catholicisme L glise catholique romaine refuse la fois l acharnement th rapeutique l euthanasie active et l euthanasie passive Mais la lecture de sa position officielle celle de son cat chisme r dig directement en fran ais appara t comme tr s nuanc e 2277 Quels qu en soient les motifs et les moyens l euthanasie directe est moralement irrecevable L Elle constitue un meurtre gravement contraire la dignit de la personne humaine et au respect du Dieu vivant son Cr ateur L erreur de jugement dans laquelle on peut tre tomb de bonne foi ne change pas la nature de cet acte meurtrier toujours proscrire et exclure 2278 La cessation des proc dures m dicales on reuses p rilleuses extraordinaires ou disproportionn es avec les r sultats attendus peut tre l gitime On ne veut pas ainsi donner la mort on accepte de ne pas pouvoir l emp cher Les d cisions doivent tre prises par le patient s il en a la comp tence et la capacit ou sinon par les ayants droit l gaux en respectant toujours la volont raisonnable et les int r ts l gitimes du patient 2279 M me si la mort
47. nt une indication non gradu e les patients n ont pas assez de mots pour dire leur douleur et les m decins ne savent pas ou ne peuvent pas prendre le temps de les interroger sur elle 5 Le m decin a parfois tendance minimiser voire m me nier la douleur en fonction de ses propres certitudes En outre il a l habitude d ordonner Dr V Fouques Dupard 6 La peur de la morphine d velopp e par une lutte d sordonn e et incoh rente contre la toxicomanie Or seuls les opiac s de type morphinique peuvent venir bout de certaines douleurs tr s intenses Il n y a pratiquement pas de cas d intoxication la douleur et la morphine s arr tent en m me temps Depuis plus de trente ans l hospice San Christopher de Londres on a mis au point des traitements permettant l auto m dication les patients jugent de la dose de morphine qui les soulage On en est loin en France qui en 1996 reste toujours au 40 me rang pour l utilisation de la morphine L accompagnement des mourants les soins palliatifs Au cours de la m me d cennie s est ouvert une nouvelle voie susceptible de limiter les situations dans lesquelles l euthanasie active risque de s imposer Il s agit des soins palliatifs Ils sont ainsi d finis dans la charte de l A S P Association des soins palliatifs 1 Les soins palliatifs terminaux visent diminuer ou supprimer les sympt mes d un malade lorsqu il est permis d affirmer que les diverses th rapeutiques possi
48. o t lev pourrait entra ner son recul On commence am nager l H pital des lieux du mourir Par l il redevient ce lieu d accueil qu il fut l origine au 17 me si cle Ce qui n a pas chang Tous les partis politiques veulent ignorer le d bat et y semblent indiff rents Le refus de l gif rer constitue donc une sorte de consensus mou Les glises r affirment p riodiquement propos des questions de naissance et de mort que la vie don de Dieu est sacr e Le refoulement de la mort dans nos civilisations techniques ax es sur la consommation est en passe de devenir durable Le fond du probl me est d ordre philosophique Celui qui croyait au Ciel celui qui n y croyait pas La cl du probl me de l euthanasie n est pas dans l euthanasie mais dans la r ponse la question POUR QUOI meurt on Spiritualistes pour qui la mort est un commencement r surrection ou un renouvellement r incarnation Mat rialistes ath es ou agnostiques pour qui tant le n ant elle n a pas de finalit Tant il est vrai que ce qui donne un sens la vie donne un sens la mort Qu te de sens d sir d immortalit chez les uns sentiment de l absurde chez les autres lonesco disait le scandale n est pas de mourir mais d tre n C est pourquoi on ne peut parler de l euthanasie sans passion Tant qu il y aura des hommes La barbarie en cette fin de si cle qui est aussi une fin d ge rena t un peu partout
49. oins En d pit des efforts d ploy s en France par une quinzaine d associations qui uvrent dans 33 villes avec l appui du Minist re de la Sant la cr ation d unit s de soins palliatifs dans les h pitaux est lente 100 lits en 1990 environ 450 en 1996 pour une dur e m diane de s jour de 18 jours Cela fait au mieux dix mille personnes par an On peut craindre que seuls quelques privil gi s de la fortune puissent b n ficier du confort de mouroirs de luxe que deviendront certaines cliniques priv es Mourir qui en d cide Oui Non Pour finir coutons le t moignage de R n Claude Baud aide soignant pr tre et animateur de l association pour les soins palliatifs Albatros Lyon Ce que j ai appris l h pital a les stages J ai beaucoup appris au cours des stages que j ai eu la chance d effectuer l tranger surtout au Qu bec l attitude professionnelle centr e sur les besoins des personnes La mani re dont elles les expriment et cherchent les satisfaire L interaction constante entre les besoins physiques psycho affectifs et spirituels la r alit d une quipe organis e pour la continuit des soins attentive au ressenti du patient et de ses proches peurs espoirs soucis l importance des liens de solidarit pour la derni re tape de la vie et en l absence d une solidarit naturelle la force d appoint de b n voles b ce que j ai appris des patients eux m mes J ai ap
50. on de toutes les autorit s morales de la hi rarchie catholique aux droits de l homme de tr s nombreuses associations d handicap s au conseil de l Ordre des m decins Jusqu au pr sident d honneur de l A P E H l ancien s nateur Henri Caillavet qui a d clar vendredi IA F P qu il n avait amais particip aux travaux de l association Egalement pr sident de l association pour le droit de mourir dans la dignit M Caillavet a pr cis qu il avait accept la pr sidence d honneur de l A P E H pour ouvrir un d bat de soci t avec les autorit s sur ce grand probl me quoique marginal Ouest France 1985 Ce qui se passe l tranger Le journal La Croix l Ev nement du 9 11 91 sous le titre l euthanasie divise le parlement europ en rendait compte d un d bat sur l assistance aux mourants Apr s avoir entendu une kyrielle d experts il se trouvait encore des d put s pour demander si soins palliatifs et euthanasie taient compl mentaires ou totalement diff rents Le flottement persista aucune d cision ne fut prise En Allemagne la Cour F d rale de justice la plus haute juridiction du pays a pr conis le respect du droit du malade disposer de lui m me condition que sa volont ait t clairement exprim e En Belgique un projet de loi d p nalisant l euthanasie a t d pos en 1995 par le parti socialiste soutenu par les cologistes et les r gionalistes flamands Les Pays Bas ont a
51. ouent un r le important dans la phase terminale Le docteur Admiraal conclut Il faut se demander s rieusement sur quoi se fondent quelques uns parmi nous pour s arroger le droit de juger tol rable la souffrance d une autre personne quand cette autre personne affirme souffrir intol rablement L administration de l euthanasie est alors justifiable Colloque de la Sorbonne 21 6 86 La volont de mourir dans la dignit Les progr s de la m decine se sont accompagn s d un acharnement th rapeutique tel qu entre 1960 et 1975 un nombre croissant d anglo saxons se sont mis r diger une sorte de testament le living will dans lequel ils expriment leur volont formelle de ne pas tre maintenus en vie en cas d affection grave incurable ou invalidante entra nant l inconscience ou l incapacit de communiquer Ce mouvement s est amplifi Et en 1996 la F d ration Mondiale des Associations Pour le Droit de Mourir dans la Dignit regroupe 28 associations dans plus de 20 pays et 550 000 membres Elles luttent pour l volution des mentalit s des pratiques et du Droit gt MODELE 3 re D claration de volont de mourir dans la dignit 3 Me soussign e tat civil complet 8 jouissant de la pleine capacit de mes droits civils d clare en pleine conscience et en toute libert que SI J TAIS DANS 8 L INCAPACIT D EXPRIMER MA VOLONT et que les traitements possibles n aient plus de chances r elle
52. oyable le cas de conscience par excellence Bar re Lalou en 1962 En septembre 1984 la revue m dicale Tonus faisait un sondage pr s d un chantillon national repr sentatif de 203 m decins L chantillon tait insuffisant il aurait fallu interroger plus de mille m decins pour avoir un sondage fiable mais celui ci donnait une tendance confirm e semble t il par de nombreuses autres enqu tes Seuls 29 disaient avoir t confront s une situation d euthanasie Devant un malade consid r comme perdu 66 pensent qu ils adopteraient une forme d euthanasie passive d branchement et 24 une forme d euthanasie active injection 59 estimaient qu ils ne seraient pas influenc s par leurs convictions religieuses ou philosophiques Mais 41 admettaient qu ils le seraient Enfin 69 ils souhaitaient que soit incluse dans les tudes m dicales une pr paration psychologique l accompagnement des mourants Ceux qui acceptent Il y a toujours une forte tendance chez les m decins reconna tre l euthanasie passive et m me active Surtout videmment dans les cas limites comme le Sida en phase terminale Ainsi en avril 1990 le chef du d partement SIDA du centre m dical universitaire d Amsterdam Pays Bas r v lait que 11 des 97 malades d c d s du Sida se seraient endormis pour toujours leur demande apr s une intervention de leur m decin de famille Mais ceci repr sente tout de m me moins de 10 des cas L eutha
53. pris avoir besoin d eux pour savoir et renoncer imaginer ce qu ils vivent le retirement en eux m mes rep rable par les yeux clos l immobilit Le silence n est pas forc ment souffrance mais souvent le signe d un travail int rieur qu ils sont en train d effectuer Je l ai souvent remarqu chez les personnes g es et des patients malades du sida leur mort prochaine n est qu un chapitre de plus dans le livre des violences subies des deuils successifs et des exclusions les patients d cident de quelque mani re de l instant de leur d part quand quelque part en eux m mes toutes choses importantes ayant t accomplies ils y consentent Ce point me para t important dans la mesure o lorsqu ils ont opt pour la mort et il ne s agit pas forc ment d une conscience claire et rationnelle rien ni personne ne pourra s y opposer Des rescap s de la r animation m ont racont qu ils s taient trouv au fond de leur coma un carrefour ou bien se laisser glisser doucement et agr ablement dans la mort ou remonter vers la r alit ext rieure Dans un autre domaine j ai d admettre que des personnes g es refusant de se nourrir arrivaient rejeter leur sonde naso gastrique alors que leurs bras et leurs jambes taient entrav s c ce que j ai appris des familles Pas pr par es vivre des situations de mort d un proche impressionn es souvent par le cadre th rapeutique hospitalier peu inform es sur ce qui
54. s de me rendre ss 2 une vie consciente et autonome je demande instamment 3 2 1 Que l on s abstienne de tout acharnement th rapeutique pour prolonger abusivement ma vie i lt 2 Que l on use de tous les rem des pour calmer mes douleurs m me au cas o les seuls restant efficaces risqueraient amp d abr ger ma vie 3 3 Qu en dernier recours on me procure l euthanasie c est dire une mort douce conscient e que par l je pose probl me aux m decins et aux soignants mais convaincu e qu on fera passer avant tout le respect de la personne 2 2 humaine s amp Je fais confiance aux m decins et infirmiers me traitant ma famille et tous autres pour respecter ces volont s et je les S en remercie 2 Date Signature amp ARS Pistes de r flexion La notion de maladie n est elle pas en soi exp rience marginale ou partielle de la mort d r glement bouleversement des rythmes vitaux et de la conscience Distinction entre vivre et exister est ce une existence de ne pas pouvoir disposer de sa vie Qu est ce que mourir Je ne veux pas qu on me vole ma mort Je veux mourir en pleine conscience conduire ma mort comme une aventure merveilleuse Mourir en pleine lucidit et conduire son passage sont ils des v ux de bien portants 7 Point de vue de proches Je crois que ce qu il faudrait expliquer c est que lorsqu un malade se sait condamn mourir et qu il sait que plus rien
55. se de conscience que c tait moins le bien de l autre que le sien DICO soins curatifs et soins palliatifs Les soins curatifs servent soigner on attend d eux une am lioration de l tat du malade et sa gu rison Les soins palliatifs le mot n est peut tre pas bien choisi ne sont qu un palliatif une situation jug e d sesp r s Et pourtant ils sont aussi importants que les soins curatifs vieillissement d sorient d sorient signifie qui a perdu son orientation Dans ce type de vieillissement la personne ne sait plus trop ce qu elle fait perd un peu ou beaucoup la t te grabataire qui ne peut pas quitter son grabat ici son lit 19 L gif rer L galiser Dans l histoire des soci t s celle des mentalit s tient une grande place L tat des moeurs et le Droit y sont profond ment imbriqu s Toujours et partout l volution des moeurs entra ne des modifications des lois Il n y a pas de v rit universelle et d finitive D j Pascal le notait V rit en de a des Pyr n es erreur au del En mati re d euthanasie sujet qui divise la justice est confront e l inadaptation de la l gislation aux faits juger Les r visions ne vont pas sans d bats les politiques h sitent s engager laissent la jurisprudence trancher Ici c est le blocage qui l emporte ailleurs c est l acc l ration U S A Australie L euthanasie fut d clar e l gale aux Etats Unis en 1906 et en URSS en 192
56. se passe timides comme des l ves face un professeur les familles r v lent leur fragilit La plupart du temps elles n ont pas abord avec le malade la question de sa mort elles ne savent que peu de choses de ses souhaits et de ses craintes Elles sont vite puis es par une maladie ou un handicap qui dure ou un vieillissement d sorient ont vivre parfois avec le d sir secret de la mort de l autre ou prennent au premier degr les demandes d en finir Conclusion Mourir qui en d cide je n h site pas dire le patient Aucune th rapeutique d acharnement garder en vie ne saurait longtemps gagner sur une d termination de mourir Lorsque celle ci arrive je ne vois pas l avantage d une intervention ext rieure pour h ter un processus irr versible Il appartient toutefois aux professionnels de conjuguer leurs comp tences pour assurer la dimension humaine et cette fin de vie soulagement de la douleur physique soins de nursing coute accompagnement La situation de bien des familles est souvent difficile l aide des soignants s arr te la porte de la morgue au del des fun railles et de l aide humanitaire des Pompes fun bres les endeuill s ont vivre souvent dans une grande solitude Travail de deuil parfois long entrav de regrets et de culpabilit s J ai constat que cette acceptation de la perte est rendue plus difficile dans les cas o la famille a particip la d cision euthanasique Pri
57. stes de r flexion Rechercher dans le Code P nal fran ais les articles 63 295 et 296 Procurez vous la Charte du malade hospitalit l h pital Voir ce qui est dit sur le refus des soins le droit l information sur son tat le droit de quitter l h pital On peut disposer de ses biens par testament Pourquoi le droit de disposer de sa vie et de son corps par anticipation est il refus association pour le droit de h mourir dans la dignit nous voulons La Fayette 75010 PARIS 0 ichever VOS 1 42 85 12 22 poursuivre et a nn am en vat noire le PA dans la Aiia dignit COCO AA i i les derni res ann es ri ss de l gu s dans la Pour vivre au mieux vibes A ape un Elle vous de notre existence nous tan ne era l celui qui est rotond besoin d tr mt conhe de votn r sidences A pates possible sur la fa on dont celle ci proche de votre r sidence aue PES ttent ses mem Des groupes locaux perme s bres de se conna tre de se soutenir dans da esprit de solidarit de travailler ensembl gagner de nouveaux adh rents i j t elle livr e au Notre fin de vie sera telle i hasard A la d cision d autrui eris nous prolong s contre notre volont jus qu au d labrement it de d ci N aurons nous donc pas le droi d ci dr de nos derniers instants avant quicon que famille amis ou m decins Vous vous tes d j pos ces questions
58. t Michel Arseneault Le Monde de 15 et 16 septembre 1996 Piste de r flexion Internet s en m le Le d bat actuel sur l euthanasie entre partisans et opposants ne risque t il pas d tre rapidement d pass par des pratiques incontr lables li es aux nouvelles technologies Les digues des principes moraux r sisteront elles Ira t on vers une banalisation du suicide 15 Une nouvelle pratique entre l acharnement th rapeutique et l euthanasie Priorit la lutte contre la douleur Un malade qui r clame l euthanasie est d abord un tre en souffrance qui demande en tre d livr Le premier devoir m dical est alors la lutte contre la douleur Les pays anglo saxons ont t pionniers en ce domaine tandis que malgr les sollicitations minist rielles la m decine fran aise tait trop h sitante Du Monde en 1985 Les m decins disposent aujourd hui de tous les moyens pour ma triser la douleur l Express en 1996 Traitement de la douleur le bilan est mitig la presse d nonce un retard que l opinion tol re mal Six raisons essentielles peuvent expliquer qu on ne combatte pas assez la douleur 1 La formation des m decins ne les y a pas pr par s 2 La douleur est toujours consid r e comme un sympt me du mal traiter et donc il ne faut pas la supprimer 3 Les malades croient qu il est normal de souffrir et augmentent sto quement leur r sistance au mal 4 Les mots j ai mal so
59. t personnel essayez d en classer les l ments en utilisant la grille de lecture ci dessous FAITS OPINIONS ARGUMENTS CONVICTIONS Aspects du probl me reposant sur un point de nature tir es de l exp rience de vue motionnelle ou affective T moignages sur une ou plusieurs de nature rationnelle visant l efficacit hypoth ses Faits mat riels ou sur un jugement tir es d une croyance Faits moraux ou d une autre conviction Zone des donn es Zone des valeurs et de l action Zone interm diaire 25 Pour en savoir plus Des m dias pour actualiser cette tude Suivre attentivement les journaux faits divers les hebdomadaires et les missions t l vis es Des films pour se sensibiliser au probl me Dalton Trombo Johny s en va t en guerre USA 1972 le livre et le film Ingmar Bergman Cris et chuchotements Su de 1972 B Martino M Horwitz Voyage au bout de la vie 4 t l films 1986 et le livre France loisirs Fleischer Soleil vert USA 1973 Yoshiba Promesse Japon 1976 Des livres pour approfondir sa r flexion Approches litt raires L on Tolsto La mort d lvan Illitch Livre de poche Roger Martin du Gard Les Thibault Mort du p re Livre de poche Simone de Beauvoir Une mort tr s douce Livre de poche Jean Reverzy Le passage Julliard Enqu te I Bar re E Lalou Le dossier confidentiel de l euthanasie Coll Points 1962 Vue d ensemble F R Cerruti L euthanasie
60. ue l opinion publique admet l euthanasie passive et active et qu elle est favorable une modification de la l gislation qui en faciliterait l obtention Dans le Monde Une tude r cente pour d autres pays Europe Am rique du Nord donne des r sultats tr s variables Le refus de l euthanasie est le plus net en Irlande plus de 60 en Pologne plus de 70 dans les pays de l Est environ 50 et au Portugal presque 60 souvent pays de forte tradition catholique Il est le plus faible aux Pays Bas presque 20 D apr s ce sondage la France se situe presque 30 d opposants 14 Voyez ci dessous le tableau de synth se Euthanasie Jamais Parfois souvent Tr s souvent Acceptable en justifi e justifi e justifi e justifi e toute circonstance Europe de 32 2 13 6 24 2 17 3 12 8 l ouest Europe du 29 3 12 7 19 2 20 1 18 7 nord Europe de 58 6 10 0 14 7 7 5 9 1 l Est Europe du sud 49 4 11 4 18 7 11 9 4 Europe 42 3 12 5 19 9 12 9 12 3 Etats Unis 37 4 13 6 27 5 14 6 7 2 Canada 27 7 15 26 8 15 6 15 1 On voit que m me si l euthanasie para t plus largement admise en Europe de l Ouest et du Nord ainsi qu en Am rique du Nord les partisans inconditionnels de l euthanasie acceptable en toute circonstance restent largement minoritaires Le r le des m dias L opinion publique est de plus en plus sensibilis e au probl me Et d abord par la t l vision Le 20 octobre 1994 la t l vision publique n erlandaise pr sentait
61. ui ferme les yeux pr vient les familles et les re oit ensevelit le d funt ll est difficile de conna tre son opinion car on ne lui donne gu re le droit la parole Plus proches des malades que les m decins les soignants sont aussi plus ouverts leurs demandes Mais leur marge de manoeuvre est troite Il n ont gu re la possibilit de s opposer l acharnement th rapeutique qu ils jugent parfois abusif Mais Barr re et Lalou citent dans Le dossier noir de l euthanasie une lettre tr s r v latrice de l tat d esprit de certains Votre annonce de ce jour la t l vision nous a donn de l espoir Vous avez raison il faut abr ger les souffrances de ceux qui mettent longtemps mourir C est une femme bout qui vous crit Toutes les nuits je me l ve des trois et quatre fois pour soigner ma belle m re qui n est m me pas reconnaissante Elle voit tout le mal qu elle nous donne et tout l argent que a co te mais on dirait qu elle trouve a naturel Je finis par m occuper d elle plus que de mes enfants On a beau dire mais des choses comme a ne devraient pas exister Nous ferons regarder votre mission notre malade j esp re que ce soir l elle comprendra Mais l mission Faire face n eut pas lieu Le sujet parut trop br lant Barr re et Lalou durent se contenter d crire leur livre C tait en 1962 Pistes de r flexion L euthanasie peut elle tre un acte d amour Ce n est pas tuer que donn
62. ussi J ai pens au suicide et il me reste encore assez de force pour me d fenestrer par exemple Livrer ainsi de pauvres pompiers un corps crabouill affoler des passants vous imposer la morgue etc Entre une mort violente qui vous salirait et une mort propre que m apporterait un dernier cachet que j avalerais en connaissance de cause y a t il h siter Quoi au temps des fus es d Internet et de je ne sais quels autres prodiges scientifiques on ne saurait mettre au point cette pilule de fin de vie Ni accepter d accorder ceux l seuls qui la demandent la perfusion finale Au nom de quoi r cuser mes valeurs qui valent les autres et me refuser le droit d exercer ma derni re libert Contre l individu pot de terre que je suis se dressent les institutions pot de fer tats glises et certains grands principes alibis Il y a eu des civilisations o l on savait le prix de la mort v cue en coh rence avec une vie Je ne peux que crier mon ultime demande ceux qui ont le pouvoir de la satisfaire Et te demander de me comprendre mon amour et de m aider au nom de notre bel amour Lettre d une dame de 90 ans Madame Martray 90 ans tait tortur e 24 heures sur 24 par toutes les grandes et petites mis res du grand ge Elle est d c d e en 1991 apr s plusieurs s jours hospitaliers mal v cus Voici deux de ses lettres adress e une amie Vendredi 21 12 90 solstice d hiver Bien ch re madame H l ne Comm
63. uvoirs publics la reconnaissance d un testament de vie o figure en plus du refus de tout acharnement th rapeutique la demande de recourir ventuellement l euthanasie volontaire L Association pour le d veloppement des soins palliatifs 44 rue Blanche 75009 Paris 01 45 26 58 56 encourage la cr ation de soins palliatifs dans les h pitaux et les cliniques Recrute et forme un personnel b n vole s lectionn dont le r le est d assister et de compl ter l action du personnel hospitalier en assurant coute et pr sence aupr s du malade et de sa famille pour lutter contre l angoisse l isolement et la d pendance Elle f d re une vingtaine d associations locales dont une partie ont adopt le sigle JALMALV Jusqu la mort accompagner la vie Harmonie et espoir 101 rue du Bac Porte 16 75007 Paris 01 45 48 38 38 est une association d aide aux canc reux par les th rapeutiques compl mentaires m decine douce travail mental de visualisation sophrologie culture extr me orientale L accompagnement aux mourants et l aide au bien mourir font partie des ses activit s 26
64. vous fassiez l impossible pour faire vivre ou pour maintenir en vie biologiquement s entend un enfant un b b dont vous savez tr s bien qu il n aura jamais une vie pleine et normale mais ici je vous dis Attention votre responsabilit est tr s lourde Avez vous le droit de condamner un tre vivre si l on peut appeler vivre cette existence bris e ou vou e la ti deur la m diocrit l chec permanent et constant Voudriez vous pour vous une telle existence Accepteriez vous d exister si vous ne pouviez pas poss der ce que vous poss dez et vous donner ce pourquoi vous tes fait au fond de vous m me Je sens bien que vous ne pouvez me r pondre que par la n gative Alors pourquoi imposez vous aux autres ce que vous ne voudriez pas pour vous m me Songez la somme de souffrances que contient une vie d infirme Et alors j en suis s r vous ne tenterez pas comme vous le faites de faire vivre biologiquement des tres qui ne sont pas faits pour exister Laissez donc faire la s lection naturelle Voil mon point de vue sur ce probl me qui me para t tr s grave Je voudrais vous dire une derni re chose g n ralement lorsque vous vous adressez l infirme vous vitez de lui dire la v rit Cela est je crois de votre part un manque de courage mais aussi une erreur fondamentale L homme et m me l enfant ont je pense le droit de savoir ce qui les attend et si parfois vous n avez pas l audace d

Euthanasie

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