LQ 531 - Lacan Quotidien
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1. une transmission familiale Elle n tait pas articul e un h ritage paternel On peut noter une forme de rupture symbolique C est au moment o il perd tout travail pouse famille qu il plonge dans le ph nom ne du radicalisme par le biais des r seaux sociaux et des sites djihadistes Dans ce moment de d tresse profonde il dit avoir trouv dans le discours religieux une main tendue et une nomination l lu Le processus d endoctrinement a d marr au moment o il est devenu p re 4 0 ON ET p w w f 15 Y Fe CES 43 va ra v LA D DI a D 1 2 C est en prison o il rencontre un imam qu il se d radicalise La fr quentation de ce religieux lui ouvre une voie nouvelle dans l islam celle de la lecture du texte sacr dans un bien lire celle qui lui permet de sortir de l ignorance comme il le dit C est dans un travail de traduction du texte sacr en arabe qu il trouve une voie pacifiante pour traiter la jouissance laquelle il a affaire Cette rencontre incarn e par Piman et l effort de traduction du texte sacr ouvrent pour lui une dialectique rendue possible par la voie du savoir et par lamour qui viennent voiler ce r el sans loi dans lequel il a t saisi par les images djihadistes Cet effort de lecture et de traduction vient voiler une jouissance sans limite et non dialectisable Il trouve un apaisement dans cet effort de bren lire e2. Mardi 22 septembre 2015 05 h 07 GMT 2 NUMERO 53 1 Je n aurais manqu un S minaire pour rien au monde PHILIPPE SOLLERS Nous gagnerons parce que nous n avons pas d autre choix AGN S AFLALO www lacanquotidien fr Lacan Quotidien Mort d enfant Une famille pour tous la chronique d H l ne Bonnaud Il y a des enfants qui meurent tous les Jours et tous les jours nombreux sont ceux qui vivent avec la culpabilit de le savoir et d tre impuissants changer les choses Aylan l image mondialis e Une image d un enfant chou sur la plage de Bodrum en Turquie a fait la une de tous les m dias et provoqu un tsunami motionnel mondial Cette photo est bouleversante On ne voit pas le visage de l enfant seulement son petit corps habill face contre terre il nous tourne d finitivement le dos peut tre comme si le voyage vers la libert s tait transform en cours de route en cauchemar r el sans loi ce corps sans vie a r veill la conscience collective Peut on dire que c est l humanit qui a t touch e en chacun de nous Quelque chose qui ne s explique pas qui a gonfl puis a provoqu une sorte de cri g n ralis pour dire que a doit cesser que les politiques doivent prendre leurs responsabilit s et trouver des solutions d accueil L image de cet enfant mort est devenue le symbole de la reconnaissance de ce drame de la migration et a bris le sentimen
3. a pas t entendu Lib ration 4 a fait le proc s des services sociaux qui eux m mes ont cherch se d fendre de l attaque qu ils ont d essuyer lors du proc s des parents Leur mauvaise interpr tation de ce qui se passait dans la famille est malheureusement fr quente On fait des parents des partenaires de travail et la formation dispens e aux agents des services sociaux tend leur faire consid rer les familles sur le terrain de la confiance et de la bonne foi de la commis ration et de la compr hension C est la difficult d un tel travail o justement la v rit du sujet qui parle n est pas celle d un sujet en analyse Elle est m me radicalement oppos e la rencontre entre les familles et les travailleurs sociaux tant toujours v cue sur le mode de l intrusion voire de la pers cution ce qui bien videmment doit tre accept et pris en compte par celui qui fait fonction de questionneur Sans ce rep rage minimal le r el reste exclu de la parole et fait retour dans le passage l acte Que dire de la m re Est elle monstrueuse On s est beaucoup attard sur la personnalit de cette m re qui semble insensible ne pleure pas l vocation de la mort de son enfant etc On crit qu il s agit d une femme sous l emprise de cet homme et on s indigne de la m re qu elle n a pas t une m re qui prot gerait ses enfants de ce p re fou une m re capable de partir de fuir cet ho
4. disait Lacan Dans le premier cas ce sens commun a eu un impact puissant dans la prise de conscience de ce qui se passe quand on fuit son pays en raison de son inhumanit et dans le second cas le sens commun est un voile absolu pour masquer ce qu on ne veut pas voir ni savoir de la folie d un sujet psychotique Cela n est pas sans nous rappeler pourquoi nous opposons ce sens commun l inhumanit dont Jacques Alain Miller a indiqu la part qui nous incombe nous psychanalystes qui consiste pouvoir doser sa propre inhumanit qui dit il est le respect de l absolue alt rit de l autre 6 1 Lacan J Le S minaire livre I Les crits techniques de Freud texte tabli par Jacques Alain Miller Paris Seuil 1975 p 298 2 Ibid p 298 3 http www francetvinfo fr faits divers meurtres mort du petit bastien les parents de bastien mort dans un lave linge apathiques et distants a leur proces 1066643 html 4 http www liberation fr politiques 2015 09 10 bastien mission remplie pour les services sociaux 1379936 5 Lacan J Entretien au magazine Panorama La Cause du d sir n 88 L ordre symbolique sur quoi Freud a fond sa d couverte est constitu par le langage comme moment du discours universel concret 6 Miller J A L orientation lacanienne Vie de Lacan cours du 26 mars 2010 in dit La radicalisation une rupture en acte par Fouzia Taouzari L
5. t r v l au Proph te Mohammed mais d une rupture radicale d avec la communaut humaine pour instaurer le r gne de la barbarie en se servant du texte sacr en le pervertissant L humiliation comme point de rassemblement dans le radicalisme soul ve la question suivante d o vient ce sentiment d humilhation Cerner la question du passage la radicalit nous am ne un point de but e qu il est difficile pour le moment de cerner Cette radicalit l uvre est un r el sans loi ni foi qui nous d passe car il vient rompre avec la civilisation humaine Le d bat reste ouvert 1 Lacan J Le S minaire livre XXI Les non dupes errent le on du 19 f vrier 1974 in dit kkk Sur Les Promises de Sarah Str liski par Pierre Str liski Je me souviens que ce fut en un lieu improbable un lieu trange et lointain dans une petite ville du bout du monde o mon fils a n avait choisi d aller se marier que ma fille Sarah me fit en me prenant part l heure o se disent les secrets dans les apr s d jeuners de famille cette confidence Papa j ai commenc crire Ce texte de quatre vingts pages s appelait Ramona et racontait l histoire de quelqu un qui tait gar dans un univers incommode et aquatique c tait aussi trange que l univers o nous nous tions retrouv s et c tait beau comme la vie qui palpite Il ne fut jamais publi mais ce fut le germen d une
6. arc en ciel intelligente et gaie peut tre aussi d sabus e et c est un roman noir shakespearien cru Il se tenait debout sur un corps g ant ouvert pour les besoins d une vaste op ration de chirurgie des images s taient mises tournoyer d abord la vieille momie solitaire au genou trou un deuxi me corps couch aux jambes bien droites la t te sanglante Le torse entaill e en y puis un autre suivi d un autre tout un d fil de cadavres semblant graviter en orbite autour de lui p 216 Les efflorescences de l inconscient r el se nouent celles de l inconscient polys mique Par exemple p 228 Ruben s aper oit un moment en voulant dire Nancy d arr ter de faire le m nage Nancy tu n es pas la bonne qu il lui dit autre chose que ce qu il croyait dire Mais la respiration g n rale du livre tout entier est l inconscient Le fond dispute la forme une modernit d sirable o le d tail scintille pour faire appara tre dans l ombre qu il d limite le r el au XXI si cle 3 Elle d hrait mais disons normalement comme peu pr s tout le monde pour embellir les choses pour les rendre supportables p 363 Enfin Les Promises est aussi un roman sur l criture il y a l int rieur du roman la tentative de Boris d crire un roman il y a Nancy qui crit ses lettres d amour et il y a des passages que n aurait pas remi s Pierre Michon sur ce qu
7. gauthier pierre gilles gu guen catherine lazarus matet jacques alain miller eve miller rose eric zuliani 2 quipe dition c cile favreau luc garcia diffusion ric zuliani designers viktor amp william franchoizel vwfchzl gmail com technique mark francboizel amp olivier ripoll m diateur patach n vald s patachon valdes gmail com suivre Lacan Quotidien Vous pouvez vous inscrire la liste de diffusion de Lacan Quotidien sur le site lacanquotidien fr et suivre sur Twitter lacanquotidien cf messager yahoogroupes fr 2 liste d information des actualit s de l cole de la cause freudienne et des acf responsable ric zuliani pipolnews europsychoanalysis eu liste de diffusion de l eurof d ration de psychanalyse responsable marie claude sureau amp ugbar elistas net liste de diffusion de l association mondiale de psychanalyse responsable marta davidovich secretary amp nls org liste de diffusion de la new lacanian school of psychanalysis 5 responsables Florencia Shanahan et Anne B raud EBP Veredas yahoogrupos com br uma lista sobre a psican lise de difus o privada e promovida pela AMP em sintonia com a escola brasileira de psican lise moderator patricia badari traduction lacan quotidien au br sil maria do carmo dias batista POUR ACCEDER AU SITE z e l attention des auteurs Les propositions de textes pour une publication dans Lacan Quotidien sont adress
8. t plusieurs reprises dans le roman laissant supposer quelque compl mentation entre deux l ments quelque partenaire sympt me Peut tre Disparates aurait il mieux fait sonner qu il s agit plus ici de ce qui est singulier chacun dans cet arrangement qui s appelle le couple Quatre ans de labeur de d tails cisel s de profondeurs abruptes pour cr er cela trois jours et quelques d coupant trois parties La premi re partie pr sente les personnages leurs erres et leurs croisements on fait leur connaissance petit petit dans une succession d instants qui se juxtaposent comme un puzzle qui se remplit Le premier entrer en sc ne est Ruben emp tr dans son corps et dans ses pulsions Il se voyait comme un homme se jouant lui m me un r le faute de savoir quoi faire de ses sentiments p 405 Puis vient Boris le s ducteur flamboyant Charles Swann au cigare et crivain en panne C est paradoxalement le doux Ruben qui sait le mieux nouer son d sir et son action agir sur le r el 1l d veloppe avec un soin infini et savant des photographies sur du papier argentique tandis que Boris peine avec une criture qui se d robe Dans un chiasme l gant c est l homme des images qui est l homme de la cr ation et l homme de lettre pourtant plus brillant qui se trouve dans la passivit de l imitation En contrechamp deux femmes Nancy infirmi re psychiatrique rotomane pistoli re elle crit d
9. vingt ans de s ret la m re douze ans pour complicit de meurtre Ce p re nous dit on ne voulait pas de cet enfant qui n tait pas d sir comme si le d sir avait voir avec la haine cette seconde passion de l tre que Lacan a d finie comme tant la jonction de l imaginaire et du r el 2 comme si ne pas d sirer un enfant pouvait expliquer qu on finisse par le tuer Le Parisien nous apprend que la veille du drame le p re avait laiss un message Je vous le dis d avance si vous ne faites rien je vais le balancer du deuxi me tage et tant pis s il faut faire quinze ans de prison Il est adress au travailleur social qui suit la famille Mais ce jour l il est en arr t maladie 3 a fait froid dans le dos Quelque chose est annonc d un drame la menace est l et personne n est l pour r pondre Peut tre va ton parler de mauvaise fortune de pas de chance pour cet enfant Mais voil il y a des phrases qui ne doivent pas tomber dans le silence Le travailleur social qui n tait pas pr sent son travail n est pas en cause 46 dB Super Silence C est la formation de ces agents qui est mettre en question Leur enseigne t on prendre au s rieux la parole ne pas l ignorer ou la rabaisser un moment d nervement La parole du p re indiquait tr s pr cis ment qu il avait dans la t te un d sir de mort Il appelle pour le dire Et cet appel n
10. e c est qu crire l obsession de cette chose contenue dans son cahier qui n est qu un simulacre p 431 Cela fait 434 pages d un bonheur rare 1 Rencontre avec Sarah Str liski autour de son roman Les Promises par Ana lle Lebovits Quenehen 28 juin 2015 http www fairecouple fr category coups de foudre le gout des livres 2 Miller J A La disparate Quarto n 57 p 24 29 3 Cf Un r el pour le XXI si cle IX congr s de l Association mondiale de psychanalyse Paris Palais des Congr s avril 2014 http www congresamp 2014 com amp Le r el mis jour au XXIe si cle Briole G s dir collection Huysmans Paris 2014 partir de ce n 531 Catherine Lazarus Matet apr s deux ans de succ s passe la main de la r daction Pierre Gilles Gu guen Elle demeure cependant au comit ditorial de votre journal en ligne D sormais les auteurs voudront bien adresser leurs propositions de textes pour publication Pierre Gilles Gu guen bogueguen orange fr ou directement sur le site lacanquotdien fr en chquant sur proposez un article LO Lacan Quotidien publi par navarin diteur INFORME ET REFL TE 7 JOURS SUR 7 L OPINION CLAIR E comit de direction directeur de la r daction pierre gilles gu guen pggueguen orange fr directrice de la publication eve miller rose eve navarin gmail com conseiller jacques alain miller comit de lecture anne charlotte
11. ence fut de soutenir que la psychanalyse peut dire quelque chose de ce r el Pour cela encore faut il parvenir se d prendre des pr jug s qui se logent en chacun concernant la religion musulmane Deux registres ont t mis en avant celui de Pid al et celui de la jouissance La jouissance mobilis e dans la mise en sc ne du spectacle des horreurs perp tr es lors des assassinats fait apercevoir une dimension que la psychanalyse est susceptible d clairer lorsqv elle consid re ce hors sens pr sent dans le ph nom ne de la radicalisation La religion par essence est une machine faire sens donner du sens la vie La chute des id aux et la mont e au z nith de l objet a sont les traits marquants de la civilisation post moderne Le ph nom ne de radicalisation dont t moignent les jeunes de notre soci t n est pas pensable sans l inscrire dans cette chute des id aux La religion est un mode d emploi solide face aux vacillements des id aux et la perte de sens de l existence humaine Mais au c ur de cette machinerie faire sens se loge un point de hors sens Ce hors sens est le point de but e auquel nous nous confrontons pour en dire quelque chose C est mon hypoth se Il y a l un r el inassimilable ric Laurent a fait une distinction tr s importante entre venger sa vie et donner sens sa vie Ce n est pas pareil Donner du sens sa vie suppose en effet d en dire quelque chose Cela s
12. er par mail catherine lazarus matet clazarusm wanadoo fr ou directement sur le site lacanquotidien fr en cliquant sur proposez un article Sous fichier Word Police Calibri Taille des caract res 12 Interligne 1 15 Paragraphe Justifi Notes la fin du texte police 10 l attention des auteurs amp diteurs Pour la rubrique Critique de Livres veuillez adresser vos ouvrages NAVARIN DITEUR la R daction de Lacan Quotidien 1 rue Huysmans 75006 Paris
13. es lettres d amour non pas son mari Ruben mais Boris qu elle admire et voudrait poss der et la brune Norma la photographe d art la reine de la nuit L une marche la jonction de deux pr cipices p 407 l autre la derni re arriver majestueuse le visage sombre le menton pos sur ses phalanges au somment d un long gant mergeant obliquement de l entrelacs de ses bras le manteau ondulant en houle lente autour de ses hanches inattentive l homme qui la regardait p 74 Plus d autres personnages peu nombreux au centre desquels la folie d Adrien Dans cette premi re journ e on voit Ruben croiser une suggestive vision insolite retrouver Boris aux prises avec une conqu te et le cadavre putr fi d une voisine on s interroge sur les liens entre l infirmi re et un patient assassin on suit les pr paratifs de l exposition de Norma dans un vertige de jeux de d sir complexes La deuxi me partie raconte le deuxi me jour le cocktail du vernissage des photographies de Norma dans une ambiance digne du Festen de Vintenberg La troisi me partie ou disons le troisi me acte d noue l cheveau de l intrigue Les complications de tout cela font un roman d amour au sens pr cis ment de ce que Lacan appelle hainamoration Ci Hate Love La structure de l uvre est l g re mais ferme comme un treillage un pont jet sur le r el pour le mieux voir ou le sentir C est une uvre couleur d
14. iget Chaque fois que l homme s est pris pour Dieu ou s en est proclam le porte parole ce fut la catastrophe Rien n a chang au cours des si cles Antoine Sfeir L islam contre l islam 8 bi DURE g religion superior E diversity zap manih E es inner inferior bitoy T dl aperi skin color sir human rights sh E Social stratification history narrow minded ACE fier social stratification soc jety racial ation slereot pe 3 F xenophobia Tao minded ie i E S acsqrquin oE go niy g isie racial segregation pr judice ri 4f rs ype nophobia S Teni to jl slavery pba E oppression superior Cd a IMOICTANCE peer CS discrimination Se gt ex Lors de la pl ni re de PIPOL 7 qui s est tenue Bruxelles le 5 juillet une table ronde consacr e au ph nom ne de la radicalisation a ouvert un dialogue entre Pislam et la psychanalyse afin de tenter clairer ce ph nom ne qui touche de plus en plus de jeunes occidentaux Marie H l ne Brousse qui animait ce d bat a propos de lire ce ph nom ne de radicalisation comme une solution Une solution r elle qu on le veuille ou non Le ph nom ne de radicalisation doit ainsi tre envisag comme une solution m me si pour le moment il est difficile de cerner le motif ou les motifs qui poussent se radicaliser Ni la psychologie ni la sociologie ne donnent de r ponses satisfaisantes pour cerner ce r el en jeu Le pari de cette s qu
15. mme On parle de couple pathologique et en effet c est un couple dont le fonctionnement est pathologique mais leur dysfonctionnement n efface pas pour autant la surdit de la m re la souffrance de son fils Elle est prisonni re de la situation qu elle a cr e et qu elle vit comme d tach e d elle m me d personnalis e Elle d cide de ne pas parler de taire la violence qu elle subit s enfonce dans le silence et ne r alise pas qu elle est enceinte Son corps est Autre elle m me Elle ne per oit pas les changements li s la grossesse elle d nie attendre un enfant Son corps est coup de la pens e de la parole Il n est pas touch par le signifiant enfant et d s lors il est priv de la connexion entre ce signifiant et son corps La m re de Bastien n a pas symbolis Penfant qu elle a dans le ventre la naissance ce b b vient d ranger son p re et sa m re Il est en trop D s lors Penfant tait en danger Il incarne ce refus primordial Verwerfung dont Freud et Lacan ont indiqu l impact mortel r el sans foi ni loi r el solide insupportable dont aujourd hui le proc s d voile les cons quences Ces deux morts d enfants l un vivant la trag die d une famille qui fuit son pays pour se sauver de l Autre tyran l autre subissant la folie destructrice de l Autre parental renvoient chacun cette fonction de humanit qui fait sens commun discours universel 5
16. passion qui ne s est jamais teinte celle d crire le monde Et je ne savais pas l poque Sarah avait 25 ans que ces quelques pages racontaient aussi l histoire d une naissance Bient t vingt ans apr s voici son troisi me roman Les Promises Sarah revient chez Gallimard o avait t publi en 2003 Le ph tandis que sa seconde uvre Accident tait parue chez Verdier en 2009 SARA STRELISKI LES PROMISES ramit un GALLES ARE Les Promises racontent l histoire de deux couples c est dire de six paires d agencements possibles les deux couples mari s deux copains deux rivales deux amants et un couple rotomane Interrog e par Ana lle Lebovits dans le Journal des Journ es 45 1 sur le couple tel qu elle l aborde dans ce roman Sarah cela m a frapp r pond Ce roman s ouvre sur un enfermement physique Le titre initial de ce livre tait d ailleurs un autre nom de l objet a selon Jacques Alain Miller 2 ici pluraris Disparates C tait pour dire le cinamen de l ancestral mouvement disparate et des poussi res s attirant et se repoussant l infini priv es de destin sans que la volont humaine put rien y faire sinon l accepter avec un minimum de conscience et assez d amour pour en reconna tre la splendeur p 322 Les hasards de l dition ont fait que ce titre tait impossible d j pris Alors ce fut Les Promises terme qui appara
17. t d impuissance face cette trag die Pourtant apr s le choc de l image viennent les r flexions les constructions on cherche les coupables On dit c est la faute des parents puis la photo c est de la manipulation a d lire pour attraper ce qui n a pas de nom et que l image seule r v le linsupportable de la mort d un enfant Ce sursaut d humanit d montre que derri re l indiff rence g n ralis e sommeille le Un de la compassion face l indignit la violence et l injustice Ce Un de luniversel a fait barrage la mal diction de l ignorance cette passion de l tre que Lacan a d finie comme tant la jonction du r el et du symbolique 1 Bastien l enfant essor Un autre enfant mort a fait la une des journaux de fa on plus discr te il est vrai Il s agit d un enfant de 3 ans Bastien blondinet adorable assassin par son p re qui un jour de 2011 pour le punir d avoir t m chant l cole l a tout simplement d shabill et plac de force dans le lave linge puis a appuy sur la touche essorage On se demande ce qui se passe dans la t te de quelqu un pour avoir une id e pareille s tonner ensuite de sortir de la machine un petit corps inanim Dans ce cas la culpabilit incombe ce p re sa folie sa b tise sa barbarie On a le coupable Le jugement est sans appel le p re est condamn trente ans de r clusion dont
18. t renoue avec ses proches Il projette de se remarier avec l pouse dont il avait pr c demment divorc Ce t moignage pr cieux r v le combien la perte la paternit l adolescence sont des moments de crise qui peuvent venir branler une subjectivit qui ne peut se soutenir du symbolique Le vacillement subjectif ouvert par ces conjonctures cr e une rupture du lien social et offre la possibilit de se tourner vers un discours qui fait lui m me rupture avec la civilisation et avec la propre histoire du sujet Un discours qui donne l illusion d tre utile d tre l lu pour reprendre les mots du patient au nom d une cause qui appelle au djihad meurtrier pr tend donner un sens la vie du sujet Ces sujets qui se radicalisent sont happ s par des signifiants et des images qui leur rappellent leur propre d ch ance de sujet humili s et rejet s par un syst me dans lequel ils ne trouvent plus o se loger Ce discours radicalis s appuie sur la religion dont l appel tuer conduit une rupture d avec soi mais aussi une rupture de soi avec les siens En ce sens ce discours qui se r clame de l Islam n est plus un discours religieux comme qu te spirituelle qui donne sens la vie Nous pouvons dire que le radicalisme n est pas une qu te de sens mais rupture en acte d avec le sens Une rupture d avec le sens pour rejoindre un r el hors sens En cela il ne s agit plus de lislam tel qu il a
19. uppose d en passer par les d fil s de la parole et du langage C est consentir trouver un lieu qui permette d en passer par son histoire par ses points de souffrance ses points d impasse Un lieu qui permet que s ouvre une dialectique pour traiter le troumatsme 1 mh rent chacun celui d tre contamin par la parole qui traverse le corps et le d r gle Ce lieu de l Autre auquel on s adresse aura des cons quences soit salvatrices soit n fastes Chacun livr la contingence peut faire de bonnes ou mauvaises rencontres Cela n a pas les m mes cons quences Cet effondrement de tout sens am ne chercher une solution pour faire face ce trou dans le symbolique que d voile par exemple une perte ou l av nement d une paternit Ce fut le cas pour ce sujet que nous a pr sent Marie Claude Lardeux Majour lors de la s quence clinique Attentats des s ances simultan es de PIPOL 7 sous le titre J tais lu un cas de d radicalisation Cet homme d une quarantaine d ann e est tomb dans le ph nom ne de radicalisation apr s avoir perdu son emploi Cette perte a induit un tat d pressif majeur De conflits en conflits il divorce et finit par couper toutes relations avec ses proches l adolescence il s tait tourn vers la religion musulmane dans une qu te identitaire et spirituelle et cela lui avait permis de franchir cette tape Pour lui la religion n a jamais t
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