Guillon Suicide mode d`emploi
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1. Suicide mode d emploi 11 01 85 Les diff rentes tapes pr sent es sont le reflet d une s rie d expos discussions au centre Max Nettlau Paris en invitant diff rents auteurs et sp cialistes Colombo Fontenis Gu rin Guillon Ribeil Rubel Skirda entre octobre 1982 et janvier 1985 souvent labor s et toujours r sum s par Martin F Mintz qui en assume toutes les lacunes Il est vident que les exp riences voqu es sont les principales des ouvrages existent sur les mouvements libertaires en Asie et en Am rique anglo saxonne et latine Il fait tenir compte bien entendu que les informations sont des ann es 1980 et conserv es sauf dans des cas d normes diff rences avant l croulement du socialisme r el et les guerres capitalistes impliquant de nombreux pays du premier monde dans l ex Yougoslavie et en Irak Claude Guillon commence par exposer bri vement les lignes de force du livre crit avec Le Bonnie Si notre venue au monde est ind pendante de notre volont et peut tre m me vue comme une fatalit de m me que la mort il existe des moyens de choisir sa mort avec un minimum de dignit et une absence de douleur la mort douce Cette d marche n est pas isol e D une part elle rejoint la pens e libertaire comme le prouve la brochure de Paul Robin de 1901 La technique du suicide reproduite la fin du livre D autre part hors de France un certain nombre d associations se pr occ2. onsid rer la vie dans une soci t d exploitation comme un suicide au quotidien l inverse un certain nombre d actes h ro ques sont en fait des suicides indirectement le sacrifice pour la Cause quelle qu elle soit ou directement les kamikazes et action de ce genre la remarque tendant dire que le suicide comme les malaises sociaux dispara tra dans une soci t galitaire et sans exploitation Guillon r pond avec assurance qu il ne pense pas qu on puisse diminuer le nombre de suicides d une soci t humaine propos des associations pour le droit choisir sa mort Guillon remarque que la cotisation est en soi dissuasive vu son prix Et ces associations ayant plus de 9 000 adh rents on peut se demander ce qu elles font de l argent accumul Ceci mis part on peut galement s interroger sur l apparition de telles associations dans de nombreux pays Il semble bien que l acharnement th rapeutique une m decine plus int ress e par des exp riences que par la sensibilit des malades fassent que de plus en plus nombreuses sont les personnes d sireuses de choisir le moment de leur mort La mort dans notre soci t est un probl me parce que les rapports humains sont tr s distendus On d nonce les hospices et h pitaux mouroirs la solitude de nombreux vieux vivant seuls mais cette situation ne pourrait changer que par un changement de la soci t Dans les soci t s non industrialis es la
3. re Pour le moment le PS a bloqu les choses bien qu elle ne soit pas arriv e la Chambre des D put s Mais en cas de changement de majorit on peut se demander ce qui va se passer L argument utilis dans cette campagne a t pris dans le courrier des lecteurs auquel les auteurs ont toujours r pondu Le Bonniec a ainsi t inculp deux fois de non assistance personne en danger et deux fois d homicides volontaires La conception de non assistance personne en danger est fond e sur le fait de ne pas avoir averti qu une personne avait l intention de se suicider loi de 1938 de tutelle judiciaire Il est paradoxal que les auteurs du livre seraient les seuls tenus par cette loi et pas les parents les amis des suicid s De plus c est un appel la d nonciation polici re Apr s cette pr sentation qui s imposait la discussion commence par une question sur l attitude des diff rents psys et du corps m dical Guillon remarque d abord que les suicides de m decins sont nettement plus labor s que ceux du commun des mortels Bien que le livre ne fasse pas allusion eux les psys sont contre Une autre question a trait au sens du suicide puisqu on peut ais ment l assimiler une fuite comme le fit L nine propos du suicide de Lafargue et sa femme une des filles de Marx qui tait uniquement le refus de la d ch ance physique qu est la vieillesse La r ponse a t qu on peut tout aussi bien c
4. situation de la vieillesse est diff rente moins isol e sans tre non plus une panac e Concr tement l heure actuelle malgr des r unions avec des lecteurs comme au Furet de Lille avec un auditoire de personnes g es en majorit catholique de nombreuses lettres demandant des pr cisions techniques sur l efficacit de tel ou tel syst me il y a un boycottage de plusieurs centaines de libraires Une derni re question concerne l diteur Alain Moreau sur lequel des bruits courent ex facho etc En fait 1l n en est rien Il a galement sorti des m mes auteurs Ni vieux ni ma tres deuxi me dition 10 000 exemplaires qui se vend tr s mal et n a obtenu pratiquement aucun compte rendu de presse Au contraire la premi re dition de 5 000 avait b n fici d un bon accueil de la critique
5. upent de ce probl me et proposent des techniques La finalit du livre est d ordonner les diff rents conseils partir de revues m dicales fran aises et trang res Les r percussions ont t multiples campagne de presse contre le livre missions de d nonciation la t l vision protestations de l ordre des m decins des pharmaciens et des industries pharmaceutiques Dans ce concert d opposition les libertaires brillent en fait par leur absence Il y a eu deux expos s dans les librairies libertaires de Bordeaux et Lyon et sur 2 000 articles de presse 4 sont d origine libertaire Pourtant les lecteurs envoient une abondance de lettres depuis la parution du livre Ils repr sentent de nombreuses couches sociales et des tranches d ges vari es sans qu on puisse en privil gier une en particulier Comme 100 000 exemplaires ont t vendus en France et que nous en sommes la quatri me dition on peut en conclure qu il y a un probl me profond qui touche ind pendamment des tiquettes politiques et sociales C est peut tre pour cela qu il y a une campagne contre le livre les auteurs et l diteur particuli rement violente Des familles de suicid s ont engag des proc s pour faire condamner les auteurs du livre pas de succ s dans ce cas Le s nat a vot une loi dont le pr ambule cite les ouvrages sur le suicide et en sa faveur et si elle tait adopt e elle serait une v ritable loi de censu
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