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1. qui y sont associ es Il tait initialement pr vu de mettre un terme au traitement fiscal diff renci entre carburants diesel et essence le premier tant aujourd hui plus faiblement tax que le second dans tous les pays de l UE hormis la Grande Bretagne Celle ci pr voyait galement de fixer un prix de r f rence au carbone de l ordre de 20 euros la tonne Les possibilit s d exon rations seraient cette fois bien plus limit es tandis qu une p riode de transition de dix ans est pr vue pour que les secteurs conomiques aient le temps de s adapter au nouveau r gime fiscal Pour autant l unanimit requise pour cette r forme entrave jusqu pr sent son adoption Toujours en discussion et objet de compromis la proposition de la Commission n a encore jamais t mise l ordre du jour d un conseil des ministres des finances Ecofin La voie la plus r aliste la coop ration renforc e Face aux blocages des voies voqu es la mise en place d une coop ration renforc e para t tre le moyen le plus appropri pour concr tiser une fiscalit cologique europ enne ambitieuse Elle permet de s extirper de la contrainte fatale de l unanimit condition dont on constate qu elle paralyse syst matiquement toute r forme dans domaine ou qu au mieux elle n en permettrait l adoption qu au prix de compromis qui en videraient la substance et l int r t Certaines conditions du recours la co2. ont pas t rejet s sur le terrain de l incompatibilit juridique mais en raison de l absence de consensus politique Le calendrier Fin janvier 2014 la Commission europ enne a propos aux tats membres un nouveau paquet nergie climat jug insuffisamment ambitieux par le Parlement europ en sur lequel les tats membres ont d cid de s accorder au mois d octobre 2014 Une fois l adoption des objectifs acquise il sera pertinent de se focaliser sur les moyens de les concr tiser au premier rang desquels une fiscalit cologique europ enne Les tats membres ont clairement l initiative pour adresser une demande la Commission dans le cadre de la coop ration renforc e cf article 329 1 TFUE Pour affirmer la priorit que constitue cette fiscalit cologique europ enne le Parlement europ en pourra n anmoins d s le mois d octobre la majorit des membres qui le 10 http www europarl europa eu sides getDoc do pubRef EP TEXT TA P7 TA 2014 0094 0 DOC XML V0 FR 11 composent demander la Commission de soumettre toute proposition appropri e sur les questions qui lui paraissent n cessiter l laboration d un acte de l Union pour la mise en uvre des trait s article 225 TFUE Quoi La fiscalit cologique europ enne quelles modalit s L architecture d une future fiscalit cologique europ enne peut prendre plusieurs formes plus ou moins adapt es mais aussi
3. quelle que soit leur provenance y compris donc les importationst8 Ainsi les producteurs des pays concern s par la taxe ne p tiront pas d un traitement cologiquement plus exigeant par rapport leurs concurrents des autres pays L encore un obstacle technique peut tre avanc celui de la tra abilit du contenu en carbone non pas des produits venant de l UE mais de certaines importations extra europ ennes qu il est parfois difficile valuer Pour autant l imputation des missions li es aux GES ne pose pas de probl me et la tra abilit des produits hors UE va en se g n ralisant de telle sorte que cet obstacle sera vraisemblablement temporaire Pour preuve au moment de la conf rence de Copenhague sur le climat 2009 l Institut am ricain des commissaires aux comptes AICPA et quatorze autres organisations ont lanc un appel demandant aux d cideurs politiques de mettre en place un standard 14 http www2 ademe fr servlet getDoc id 79287 amp ref 24691 amp p1 B 15 http www2 ademe fr servlet getDoc cid 96 amp m 3 amp id 84264 amp p1 30 amp ref 12441 16 http www legifrance gouv fr affichTexte do cidTexte JORFTEXTO00022470434 17 http www environmentalleader com 2010 07 01 carbon management software market to grow 33 18 C est d ailleurs cette uniformit de traitement qui met la TCA l abri des distorsions de concurrence vis es l article 326 TFUE et rend ce sc nario de fiscalit col
4. viter les effets d aubaine et strat gies de dumping La vocation europ enne d une fiscalit cologique s impose galement par sa dimension internationale Le d r glement climatique est un ph nom ne d envergure plan taire dont les r percussions et ramifications ne connaissent pas de fronti re Au regard des difficult s des tats s accorder sur une contrainte l gale pour la r duction des missions de la mise en place d une fiscalit cologique mondiale court et moyen terme rel ve quant elle de l utopie Face ce constat une fiscalit cologique l chelle de notre continent combine r alisme et ambition Certes l Union europ enne n est responsable que de 10 du gaz effet de serre GES mis chaque ann e N anmoins d velopper les outils menant une prosp rit moins d pendante d missions carbone serait coup s r une source d inspiration pour les autres pays et donnerait PUE un r le pilote dans le monde Organiser une fiscalit cologique au niveau europ en n est pas seulement pertinent c est aussi un gage de cr dibilit en termes d ambition environnementale Tout d abord par contraste parce que cette ambition peine s affirmer chez les tats membres rebours d un d fi climatique qui se fait sans cesse plus vident la part de la fiscalit cologique dans les PIB nationaux respectifs de UE est pass e de 2 7 2 4 entre 2000 et 20101 l inverse cette
5. cr dibilit s est progressivement affirm e au sein de l UE au travers des trait s qui la r gissent La politique environnementale de l UE fait sienne les principes de pr vention de pr caution de correction la source des atteintes l environnement et de pollueur payeur article 191 2 2 Elle une comp tence d attribution pour pr server prot ger et am liorer la qualit de l environnement et pour promouvoir l international des solutions pour lutter contre le changement climatique article 191 1 TFUE En outre les trait s disposent que les exigences de la lhttp www statistiques developpement durable gouv fr fileadmin documents Produits_editoriaux Publications Chiffres_et_statistiques 2012 c hiffres stats361 taxes environnementales 2010 novembre2012 pdf 2 La politique de l Union dans le domaine de l environnement vise un niveau de protection lev en tenant compte de la diversit des situations dans les diff rentes r gions de l Union Elle est fond e sur les principes de pr caution et d action pr ventive sur le principe de la correction par priorit la source des atteintes l environnement et sur le principe du pollueur payeur protection de l environnement doivent tre int gr es dans la d finition et la mise en uvre des politiques et actions de l Union article 11 TFUE y compris donc dans le domaine de la fiscalit En droite ligne de ces principes l ado
6. du march int rieur Toutefois la nature fiscale du contenu prend l encore le pas et est synonyme de passage oblig par la proc dure l gislative sp ciale article 113 TFUE qui n cessite un vote l unanimit des tats membres d o l aboutissement une directive 2003 96 du 27 octobre 2003 au contenu minimal Les tats membres s y sont engag s taxer les produits nerg tiques y compris les combustibles fossiles en leur appliquant un niveau de taxation qui ne peut tre inf rieur aux niveaux planchers que fixe la directive N anmoins de nombreuses exclusions sont venues se greffer cette position de principe sans que toutes ne puissent se targuer de r pondre une logique de coh rence Fond e D sur le volume d nergie consomm la directive permet certaines utilisations industrielles et commerciales des carburants de b n ficier d un taux minimal super r duit tandis que quelques activit s se voient totalement exon r es Plus encore la directive permet aux tats membres d accorder des exon rations totales ou partielles ou des r ductions du niveau de taxation dans une longue s rie de cas y compris pour des polluants notoires Dans la lanc e du paquet nergie climat la Commission a propos le 13 avril 2011 une r vision de cette directive 2003 96 Celle ci vise prendre en consid ration le contenu nerg tique l nergie r elle qu un produit permet d obtenir et les missions de
7. O ne d passait pas 7 euros en f vrier 2014 alors qu il est g n ralement admis que c est partir de 30 euros la tonne qu il d gagerait les montants de revenus m me d inciter l investissement dans les nergies renouvelables Compar au prix initial de 41 euros la tonne fix par la Su de lorsqu elle a mis en place sa propre fiscalit cologique en 1991 le prix actuel en vigueur dans souligne l insuffisance du signal envoy aux acteurs conomiques pour contribuer la transition cologique En outre comme tout march de mati res premi res l ETS est expos aux activit s sp culatives et peut faire l objet d volutions erratiques l oppos des incitations stables claires et durables favorisant l investissement dans des technologies faiblement carbon es Plus fondamentalement le march carbone et la taxe carbone n ont pas le m me objet Quand bien m me il fonctionnerait parfaitement l offre et la demande sur le march ETS jouent sur la raret relative des nergies fossiles ce qui laisse toujours ouverte la possibilit d une hausse tardive de leur prix La taxe carbone vise quant elle la r duction des missions de GES et peut elle tre fix e de mani re beaucoup plus discr tionnaire par les responsables politiques permettant de faire correspondre le niveau auquel elle est fix e l objectif politique que se fixerait Comment Les possibilit s ouvertes par les trait s et le calend
8. Point d ncrage Une fiscalit cologique europ enne mode d emploi 2 Jean Jaur s Fondation point Nous contacter Pour toutes questions remarques commentaires sur ce rapport le lecteur pourra se r f rer notresiteinternet www pointdaencrage org ou contacter l quipe de Point d aencrage en crivant contact pointdaencrage org N h sitez pas nous suivre sur les r seaux sociaux pointdaencrage point d aencrage Une fiscalit cologique europ enne mode d emploi Antoine Maudinet pour Point Constats Les solutions d att nuation et d adaptation au r chauffement climatique sont notre port e e Les ambitions collectives ne sont pas encore traduites par des actes hauteur du d fi relever L outil l gislatif et le march carbone sont eux seuls insuffisants Les taxes environnementales nationales ont poids faible et qui r gresse de surcro t sur la derni re d cennie L Union europ enne est le cadre le plus pertinent pour mettre sur pied fiscalit cologique Propositions e Utiliser la voie de la coop ration renforc e pour tablir le noyau dur d une fiscalit cologique l chelle europ enne Instaurer une taxe sur le carbone ajout s appliquant aux biens et services consomm s e Etablir au pr alable un syst me standardis de comptabilisation du CO et des
9. TS ou march carbone est d abord affaibli par ses importantes d rogations qui sapent l impact du dispositif avant m me son application Les secteurs du transport de l agriculture et du logement sont exclus du syst me ETS alors qu ils repr sentent environ 50 des missions de GES de l Union La probl matique des fuites de carbonef t l occasion de distribuer gratuitement des permis de polluer sous des conditions excessivement souples ces largesses accord es en sont venues dispenser un grand nombre d industriels de se confronter la mise aux ench res des permis ailleurs les d rogations accord es pour les applications du m canisme de d veloppement propre MDP issu du protocole de Kyoto connaissent des dysfonctionnements qui ont pour r sultat l absence de r duction d missions de GES cela s ajoute galement un d tournement du syst me ETS via des op rations de fraude la TVA 5 Issu de la directive 2003 87 CE ce syst me consiste attribuer un prix aux droits mettre des GES afin d inciter des acteurs tats ou entreprises r duire leurs propres missions en changeant entre eux des droits polluer Un quota correspond g n ralement l autorisation d mettre une tonne d quivalent de dioxyde de carbone CO2e et constitue un talon commun ment accept pour les changes l aide de ce syst me PUE et les tats membres cherchent respecter les en
10. autres gaz effet de serre et uvrer sa diffusion la plus large possible sur le plan international e Affecter prioritairement les recettes d gag es conversion des quipements forte empreinte carbone On ne compte plus le nombre de responsables politiques qui ont appel de leurs v ux la mise en place d une fiscalit cologique europ enne Presque tous la jugent pragmatique et n cessaire elle est tellement invoqu e qu elle en deviendrait par e de toutes les vertus pour le citoyen peu averti gu re au fait de ce qu elle recouvre La fiscalit environnementale vise int grer dans les co ts support s par les acteurs conomiques entreprises m nages secteur public le co t des dommages environnementaux caus s par leurs activit s Elle peut tre incitative ou punitive et parfois les deux Il s agit d un syst me fiscal moderne et intelligent qui favorise la r gulation conomique et les transferts de fiscalit vers la pollution Depuis plus de vingt ans qu elle est envisag e discut e et tritur e dans toutes ses modalit s force est de constater qu aucune fiscalit cologique n a r ellement merg l chelle de l Union Rapport apr s rapport le Groupe d experts intergouvernemental sur le changement climatique GIEC confirme pourtant l urgence de prendre les mesures appropri es pour r duire les missions de L conomiste Nicholas Stern lui montr que le co t de l inacti
11. d carbon es Il tait pr vu que les industries les plus touch es par le dumping cologique ainsi instaur en leur d faveur soient pour un temps int gralement exon r es afin de r duire leurs missions et de r aliser des conomies d nergie Une version plus dulcor e datant de 1995 laissait aux tats la libert de moduler le taux et la r partition nergie carbone de la taxe court terme N anmoins alors que les mesures li es la protection de l environnement voqu es l article 191 TFUE sont r gies par la proc dure l gislative ordinaire celles dont les dispositions sont essentiellement de nature fiscale article 192 2 TFUE ex article 175 2 TCE tombent sous le coup de la proc dure l gislative sp ciale o le Conseil statue l unanimit La proposition de la Commission m me dulcor e fut refus e par certains tats membres Si l urgence climatique et les exigences qui l accompagnent se sont depuis lors amplifi es nul doute qu une proposition du m me calibre un sort identique si cette m me voie tait une nouvelle fois emprunt e La fiscalit indirecte la voie lente Dans ce contexte la voie de la fiscalit indirecte a pu appara tre comme une alternative car elle joue sur la comp tence europ enne pour d cider des dispositions sur l harmonisation des l gislations relative aux droits d accises et imp ts indirects harmonisation n cessaire au bon fonctionnement
12. erg tique nergies renouvelables pour offrir une alternative concr te aux comportements qu elle entend r duire 16
13. et des nergies l instar de l exemple su dois des taux lev s pourraient tre fix s d embl e accompagn s d exon rations temporaires pour certains acteurs conomiques industriels afin de ne pas p naliser la comp titivit et d une redistribution cibl e vers les m nages et modul e en fonction de leurs revenus afin de ne pas accro tre les in galit s sociales Ce syst me de taxation combin de l nergie et 12 du carbone p serait d abord principalement sur l nergie avant de voir progressivement augmenter sa composante carbone afin de r orienter les comportements vers des consommations et productions plus cologiques Cette option pr sente toutefois l inconv nient de demander court terme un lourd tribut la comp titivit conomique des pays qu elle concernerait dans la mesure o un ajustement aux fronti res frappant l importation les produits carbon s serait inenvisageable Un tel pr l vement est en soi bien compatible avec les r gles de OMC au titre des exceptions g n rales pr vues l article XX du GATT En revanche il cr erait in vitablement des distorsions de concurrence avec les pays de l Union europ enne ne participant pas la coop ration renforc e article 326 TFUE Cet angle mort laisse donc enti re la probl matique des fuites de carbone Une fiscalit cologique europ enne nouvelle la taxe sur le carbone ajout Une autre voie possible pour l tabli
14. gagements de r duction des missions de gaz effet de serre prises dans le cadre du protocole de Kyoto 6 Les fuites de carbone sont des augmentations des missions mondiales de gaz effet de serre imputables aux d localisations de productions en dehors de l Union europ enne d cid es en raison de l impossibilit pour les entreprises concern es de r percuter les augmentations de co ts induites par le syst me d change de quotas d missions SEQE ou ETS en anglais sur leurs clients sans subir d importantes pertes de parts de march au profit de concurrents de pays tiers Cf http www novethic fr lexique detail fuite carbone html 7 s agit dun m canisme qui consiste pour les pays industrialis s payer pour des projets qui r duisent ou vitent des missions dans des nations moins riches D un c t les pays industrialis s sont r compens s de cr dits pouvant tre utilis s pour atteindre leurs propres objectifs d missions De l autre les pays receveurs b n ficient gratuitement de technologies avanc es qui permettent leurs usines ou leurs installations g n rant de l lectricit d op rer de mani re plus efficace 7 L tablissement du prix de la tonne de est un autre pan probl matique du syst me ETS Du fait d une allocation initiale trop g n reuse des permis laquelle s est ajout le ralentissement de l activit conomique li la crise conomique le prix de la tonne de C
15. ogique europ enne cr dible 14 mondial de comptabilisation des missions de CO21 S il na alors pas abouti nombre d acteurs du secteur jugent l adoption de ce standard in luctable La perspective d cisive de la conf rence de Paris sur le climat en 2015 pourrait fournir la dynamique n cessaire sa mise en place pour peu que ce sujet jusqu pr sent peu visible soit mis sur la table et soutenu par un acteur majeur comme l UE L adoption de cette taxe sur le carbone ajout qui viendrait en compl ment des fiscalit s cologiques nationales devrait terme tre progressivement largie aux autres types de pollution et utilisation de ressources NOx impact biodiversit produits chimiques uranium Qu en faire O affecter les recettes L allocation des recettes est galement un sujet crucial Au del de savoir si les fruits d une future coop ration renforc e seraient revers s au budget de ou r partis entre les budgets nationaux la question clef para t tre celle de savoir quoi seront employ es ces recettes De multiples options sont envisageables et toutes sont relativement convaincantes le d sendettement des dettes publiques nationales la baisse de la pression fiscale pour les m nages le fonds vert promis aux pays en d veloppement la recherche et d veloppement R amp D l abaissement de la fiscalit sur le travail Pour cerner l usage le plus utile de ces recettes deux crit
16. on allait croissant Les cons quences sont connues de tous ph nom nes m t orologiques extr mes d cupl s en fr quence et en intensit pollution atmosph rique s cheresse d sertification mont e et acidification des oc ans apparition de mouvements migratoires non ma trisables perte de biodiversit Autant de ph nom nes qui r duisent notre qualit de vie et qui peuvent tre eux m mes porteurs de risques nouveaux L tablissement d une fiscalit cologique europ enne est nos yeux le cha non manquant d une transition vers une soci t aux modes de production et de consommation p rennes et durables Pourquoi Contre le r chauffement climatique la voie fiscale la dimension europ enne L Union europ enne l chelon ad quat Outil technique autant que symbolique c est l chelle de l Union europ enne qu une fiscalit cologique serait particuli rement pertinente L Union europ enne UE est en effet un ensemble conomique coh rent car tr s int gr Les deux tiers des changes des pays de l UE se font avec d autres pays de 4 l Union Ils contribuent ensemble un budget commun et leur politique budg taire est de plus en plus strictement encadr e Plus encore 17 d entre eux partagent la m me monnaie et donc la m me politique mon taire Hormis l chelon de l tat Nation aucun autre ensemble conomique ne pr sente un profil aussi homog ne que ainsi m me d
17. op ration renforc e pour instaurer une fiscalit cologique europ enne semblent d ores et d j remplies 9 http ec europa eu taxation_customs resources documents taxation com_2011_169_fr pdf 10 cibler un domaine qui entre dans le cadre des comp tences non exclusives de l Union article 20 1 TUE c est le cas de fiscalit e viser favoriser la r alisation des objectifs de l Union pr server ses int r ts et renforcer son processus d int gration article 20 1 ce que ferait cette fiscalit cologique europ enne au regard des objectifs d j nonc s de l article 191 TFUE e une alternative la proc dure ordinaire si les objectifs recherch s peuvent tre atteints dans un d lai raisonnable article 20 2 TUE on rappellera que le premier projet de fiscalit cologique europ enne date de 1991 D autres formalit s pr vues par les trait s paraissent tout fait atteignables comme e obtenir une proposition de la Commission au sujet de la coop ration renforc e qui sera valid e la majorit qualifi e par le Conseil et approuv e par le Parlement article 329 1 TFUE e r unir au moins neuf tats article 20 2 ne pas porter atteinte au march int rieur ou provoquer de distorsion de concurrence article 326 TFUE cette condition d pend du contenu du projet de fiscalit cologique mais il faut souligner que les pr c dents projets n
18. plus ou moins loign es de ce qui existe actuellement Une fiscalit cologique europ enne a minima fiscaliser le march carbone et taxer les secteurs diffus l heure actuelle le march carbone souffre des nombreuses limites qui ont t mentionn es mais il pr sente le m rite d exister tant qu instrument Il pourrait tre r form en instaurant un prix plancher du carbone qui ferait office de fiscalisation Lorsque par le jeu de l offre et de la demande l volution du march pousserait le prix de la tonne de carbone au dessous du prix plancher qui aura t fix un m canisme interviendrait pour retirer du march l offre exc dentaire de permis carbone m canisme public pourrait tre financ via les ventes aux ench res de permis dont il est pour l instant pr vu que le produit revienne aux budgets nationaux Outre l instauration d un taux plancher il para t indispensable de revoir et restreindre le cas des permis distribu s pour fuites de carbone et les d rogations dues au m canisme de d veloppement propre cf infra Une taxation compl mentaire doit tre adoss e au march carbone afin de cibler les secteurs missions diffuses c est dire les secteurs dont on peut identifier avec pr cision l origine des missions de GES transport agriculture logement que celui ci ne couvre pas Elle partirait des fiscalit s existantes avec pour assiette la taxation du carbone notamment
19. ption du paquet nergie climat en 2009 a tir vers le haut l ambition environnementale de tous les tats membres L objectif est de faire passer d ici 2020 la part des nergies renouvelables 20 dans le mix nerg tique europ en de r duire les missions de GES des pays de l Union de 20 par rapport au niveau d mission de 1990 et d accro tre l efficacit nerg tique de 20 Si la route est encore longue vers le Facteur 4 objectif de diviser par quatre les missions de GES d ici 2050 le paquet nergie climat n en demeure pas moins l engagement international le plus ambitieux qui ait t pris ce jour La Commission europ enne soutenue par la France et l Allemagne d ailleurs r cemment annonc un objectif de 40 de r duction des missions pour 2030 La taxe compl ment indispensable aux normes et au march carbone Si les normes europ ennes couvrent un grand nombre de domaines et d activit s ayant un impact sur l environnement elles n int grent pas toujours au mieux toutes les dimensions que comporte l enjeu La r glementation est g n ralement efficace pour encadrer les activit s les plus nocives mais elle pr sente l inconv nient de n offrir aucune marge d adaptation conomique ceux pour qui elle s applique Comme le r sumait d j Portalis la loi permet ordonne ou interdit 5 Ces traits qui font d ordinaire la rectitude de la loi peuvent en revanche se r v ler fruste
20. res paraissent primordiaux un crit re de fin rendre accessible et r aliste la substituabilit de comportements de production et de consommation puisqu il s agit l de l objectif central de cette fiscalit cologique europ enne un crit re de moyen assurer l acceptabilit et le consentement de la population ce nouvel imp t condition sine qua non la mise en place et la pleine application de cette nouvelle fiscalit Ces recettes devraient ainsi tre prioritairement affect es au financement de l att nuation des missions de GES pour les publics les moins bien dot s pour qu ils puissent r aliser cette substitution par leurs propres moyens Cela pourrait par exemple 19 http www aicpa org Press PressReleases 2009 DownloadableDocuments AICPA_and_World_Account ing_Bodies_Call_ for Single Standard_for_Climate_ Change_Reporting pdf 15 se traduire par des aides la conversion des quipements forte empreinte carbone tout le moins ces recettes devraient tre destin es part variable aux options remplissant l un des deux crit res Dans un premier temps une majeure partie des recettes pourrait par exemple tre utilis e pour faire baisser la fiscalit du travail afin que cette fiscalit cologique rev te pas d aspect punitif Dans un second temps ces financements pourraient faire davantage la part belle la R amp D cibl e sur cette transition cologique efficacit n
21. rier Si elle appara t indispensable l adoption d une fiscalit cologique europ enne se situe sur une ligne de cr te Limp t est en effet l attribut r galien par excellence puisque c est le double monopole militaire et fiscal qui est l origine m me de cr ation des tats Nations modernes Le contr le de la fiscalit fait donc figure de pr rogative existentielle pour les tats membres pr rogative qui se traduit dans les trait s par une marge de man uvre troite dans l instauration d une fiscalit cologique europ enne La fiscalit directe n est pas le bon outil 8 C est d ailleurs une des motivations de la r forme du march carbone r clam e par neuf tats membres http wwwlemonde fr planete article 2013 05 07 marche carbone neuf ministres europeens reclament des mesures urgentes_3172276_3244 html D s 1991 la Commission s tait engag e sur la voie d une taxe sur les missions de dioxyde de carbone et sur l nergie Sa proposition concernait les combustibles fossiles le charbon le nucl aire et les autres sources d nergies non renouvelables tax s partir de leur extraction fabrication ou importation Pour ambitieuse qu elle ait t elle restait n anmoins bien au fait des r alit s conomiques con ue pour tre fiscalement neutre elle pr voyait des compensations sous forme de r ductions d imp t et de restitutions cas d investissements dans les nergies
22. rts par le march carbone 13 D velopp e par l ADEME en 2003 avant que sa gestion ne soit reprise depuis 2001 par l Association Bilan Carbone 13 destin e comptabiliser les missions de gaz effet de serre d une organisation partir de donn es facilement disponibles tant sur les missions directes nergie consomm e nombre de kilom tre parcourus par les employ s pour leur mission etc qu indirectes fret des marchandises ou des d chets de l activit R cemment l ADEME d ailleurs publi un guide permettant d appliquer le bilan carbone au secteur tertiaire non marchand L article 75 de loi Grenelle de 2010 a d ailleurs rendu obligatoire depuis le 31 d cembre 2012 la mise en place d un bilan carbone pour les entreprises de plus de 500 salari s les collectivit s territoriales de plus de 50 000 habitants et les tablissements publics de plus de 250 6 Dans le monde le march des outils de gestion et de suivi des missions de carbone CEMS est galement en plein essor estim 380 millions de dollars en 2009 il est pr vu qu il connaisse une croissance moyenne de 33 par an jusqu en 2017 atteignant alors les 3 milliards de dollars 7 Une taxe sur le carbone ajout pr sente galement le grand avantage de ne pas p naliser la comp titivit des conomies europ ennes car elle frappe de la m me mani re toutes les sources de consommations carbone
23. s d s lors qu il s agit de v hiculer des incitations conomiques La norme est par nature uniforme elle s applique indiff remment aux agents en faisant fi de leurs pr f rences propres l inverse la taxe pr sente l avantage de la souplesse laissant au producteur polluant le choix de prendre lui m me en charge le co t de d pollution ou d en payer la taxe L efficacit de l outil fiscal ainsi t attest e une dizaine d tudes men es entre 1974 et 1980 aux tats Unis sur le contr le de l air d o il ressort que les instruments conomiques atteignaient le m me objectif que la r glementation pour un co t dix quinze fois inf rieur 3 Jean Etienne Marie Portalis Discours pr liminaire sur le projet de code civil 1804 4 Vincent Drezet Quelle Europe fiscale 2008 Par rapport la norme la taxe pr sente galement l avantage du double dividende elle aussi contribue r duire la pollution mais permet en plus de d gager des recettes qui pourront par exemple tre r investies dans l aide la transition cologique Le march et la taxe ont tous deux pour ambition de fixer un prix au carbone mais le fonctionnement du syst me europ en d change de quotas d missions de GES SEQE ou ETS pour emission trading scheme pr sente de nombreuses lacunes qui en font un outil lui seul insuffisant pour envoyer les signaux n cessaires une transition cologique Le march E
24. ssement d une fiscalit cologique europ enne serait d instaurer ex nihilo une taxe sur le carbone ajout fonctionnant selon le m me principe que la taxe sur la valeur ajout e TVA la seule diff rence que l imposition reposerait ici sur le contenu en carbone et en quivalents carbone ajout Elle concernerait tous les biens et services des pays concern s s appliquant toutes les op rations de la production la vente au d tail en passant le conditionnement le transport la distribution le stockage afin d tre r percut e dans la consommation finale 2 Les citoyens pourraient ainsi se rendre compte du r el co t en carbone des produits qu ils ach tent Il est traditionnellement oppos une limite de faisabilit technique l instauration de cette taxe il serait trop difficile de mesurer le carbone ajout par chaque acteur conomique dans la cha ne qui va de la production initiale la consommation finale Or cet obstacle n a rien d insurmontable Le recul impose par ailleurs de constater que les pratiques comptables voluent constamment comme l illustre l introduction de TVA l apparition d un nouvel imp t s est souvent accompagn e du besoin de d velopper des normes comptables diff rentes Ainsi en France la m thode Bilan Carbone 11 OMC PNUE 2009 Commerce et changement climatique rapport OMC PNUE 12 Cette TCA serait d ductible pour les secteurs d j couve
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