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concevoir l`information comme un bien public

1. tre mesur La technique choisie doit s appuyer sur un bon fondement th orique qui d finit le lien entre les objectifs de l valuation et le ph nom ne observ 74 6 5 2 Les solutions appliqu es aux transmissions hertziennes L enqu te par sondage p riodes r guli res un chantillon de la population est choisi au hasard qui l on demande de remplir une grille horaire indiquant les missions qui ont t cout es par un m dia en particulier radio ou t l vision Webster et Lichty 1991 102 106 Cette m thode a l avantage d tre peu co teuse ce qui explique qu elle serait la plus utilis e en ce moment surtout dans les march s o l audience est relativement restreinte Cependant les erreurs et les incoh rences sont fr quentes Dans des circonstances vari es l auditeur sera expos des missions sans en rendre compte dans la grille horaire ou inversement rendre comte d une audition qui n a pas eu lieu Il peut aussi sans se tromper sur le rapport de ses auditions mal interpr ter les instructions du sondeur et remplir la grille incorrectement La fid lit de cet indicateur est sa principale faiblesse Le peoplemeter Toujours au sein d un chantillon de la population un peoplemeter peut tre distribu dans tous les foyers participant l tude Webster et Lichty 1991 107 110 Utilis pour la premi re fois en 1987 c est la firme de mesure des auditoir
2. Figure 3 Figure 4 Croissance d Internet et de la t l vision dans le monde 4 Comparaison du niveau d exclusivit dans l acc s l information selon les diff rentes techniques de piratage 39 Les technologies et leurs effets sur l acc s exclusif l information 42 Sch matisation de la r mun ration selon les r gimes de droits d auteur 70 Introduction L expression cyberespace provient de l auteur de science fiction William Gibson dans son roman Neuromancer Il a imagin un monde parall le celui du r el de nos jours qualifi de virtuel qui est le r sultat de la connexion symbiotique de tous les membres de la soci t L id e a t reprise de nombreuse fois depuis Star Trek Next Generation par exemple met en sc ne les Borgs une race dot e d une technologie sup rieure dont tous les individus sont connect s au collectif et dont leur objectif consiste assimiler toutes les races qu ils rencontrent pour qu ils les rejoignent dans leur r seau et mettent leur savoir contribution Depuis les ann es 90 l id e du cyberespace a quitt la science fiction pour aussi d signer l Internet qui relie des millions d ordinateurs et de serveurs pr sents dans peu pr s tous les secteurs d activit Que ce soit dans la fiction ou dans la r alit le cyberespace repr sente un r seau l chelle soci tale o circule l information avec l
3. ce eceseeccesecseeeeceeeceseeecsaecasesecsevsecnaeeecsaeeeessesaeeseeneeeesaees 67 6 4 La publicisation del information sn Cora hd dal on tate 68 64 1 ETEEN N a Ea AE E cs pqesandvsas ses teevsceddseparssstoaseaarebsesatess 71 04 2 L s MCONVERIENES ss iiae aa A RE E A A aR A S EA EEEE A EE ASSE EEEE 72 6 5 Mesurer la demande Les m thodologies in eadan ii vapudderaciasDicaceans 74 6 5 1 Les crit res d une bonne valuation ses 74 6 5 2 Les solutions appliqu es aux transmissions hertziennes seceseessesecseeeeceeeeeceseeecesecaeeseeneeeeeeaees 75 6 5 3 Les solutions possibles pour l Internet ec eecesecseesecseesecseeeceseceeesecnevsecnaeeecsaeeeeesecseeseeneseeeeaees 75 6 6 Une occasion pour une nouvelle politique culturelle ss 78 6 7 L opposition au r gime de taxation stone tal Harden ltetlter ados da tete 78 CON CHUSION sic cscicscaceschscccdsscsssctasseoscdodcsescessasesedasessevacseodedeicsocsescasesstasecseetasesesetedccesesstaceescocccord gt Bibliographi rennes depecidindacccavecducihindes landes 0 L D c rments CONOMIQUES then une rida teleipivaatelied ted singed outset OAT aE o E nS 61 Documents en affaires juridiques sun lic sageaaiedvagssuncgacslaaasand anus ncgladedeauaeceaiecttastandaees 61 Documents en histoire sine ane titane dinde 62 Documents en informatique et th orie de l information ss 83 Documents autres ss te Te PA ER M EURE 84 iv Liste des figures Figure Figure 2
4. dotations en ressources D un c t les grands distributeurs de disques et de films tels que Universal Pictures et Sony music pour ne nommer que ceux ci constituent des organisations priv es capables de d fendre eux m me leur propre point de vue De l autre c t les nombreux petits producteurs ind pendants sont le plus souvent repr sent s par leur soci t collective d auteur une forme f d rative d organisation Ce type d organisation repr sente un grand nombre de membres ce qui d apr s les th oriciens de l action collective constitue un handicap mais son design institutionnel f d ratif permet une coordination des membres l chelle d une plus petite organisation ce qui encourage la participation aux co ts de l action collective Sandler 1992 8 12 Il y a donc d une part un petit nombre d organisations priv es dot es d normes ressources et d autre part un petit nombre de f d rations dot es galement de ressources substantielles Les rapports de force semblent relativement gaux entre ces deux types Le grand public quant lui n est pas du tout organis pour mener bien une action collective efficace Les positions d fendues par toutes les organisations priv es sont le plus souvent essentiellement les m mes conserver les attributs de bien priv du capital informationnel 6 3 1 La position des soci t s collectives d auteur Les soci t s collectives investissent bea
5. la question jusqu ici ont recueilli une grande quantit de donn es sur l information num rique notamment en ce qui concerne les dispositions facilitant ou d courageant le piratage des uvres prot g es Cependant ces donn es ont tr s peu t mod lis es ou du moins de fa on peu satisfaisante en ne pr cisant gu re les solutions applicables Le plus malheureux est que les alternatives au r gime traditionnel ont fait l objet d une attention encore limit e jusqu ici Il semble pourtant pertinent de s y pencher tant donn les difficult s qu prouve le vieux r gime Il est donc tout indiqu de tenter d observer les impacts des nouvelles technologies de l information sur le choix d un r gime de droit d auteur La question sp cifique de recherche se poserait ainsi L volution des technologies de l information et l Internet procure t elle l information des caract ristiques sp cifiques n cessitant un changement de r gime de droit d auteur Formulation de l hypoth se Ce travail vise soutenir l hypoth se suivante L volution des technologies de l information et l Internet contraignent les l gislateurs a abandonner le principe du droit exclusif d exploitation de l uvre dans le but d endiguer le piratage Le mod le th orique la th orie du bien public Le piratage grande chelle tel que nous le vivons existe gr ce au simple fait que l informa
6. D s les ann es 60 les cassettes constituaient le support d enregistrement d un bon nombre d album de musique avec le disque de vinyle Le mat riel n cessaire au copiage tait accessible peu co teux et facile manipuler N importe quel n ophyte de la technologie n avait qu actionner une enregistreuse int gr e une radio en appuyant sur le bouton record Chesterman et Libman 37 32 Le piratage en masse des films survient plus tardivement Des ann es 50 jusqu aux ann es 70 le piratage de films consistait 4 copier les imprim s celluloids un produit a base de cellulose nitrique plastifi e Sa reproduction tait cofiteuse et tait destin e a un march noir de faible taille Le plus souvent les films taient pirat s en les diffusant sans autorisation dans des cin mas clandestins Chesterman et Libman 49 De plus fortement concurrenc e par la t l vision l industrie du cin ma cette poque connaissait un creux Ce n est que lors de la commercialisation du VCR Video Cassette Recorder que l industrie saisit la t l vision son avantage en offrant les films sur vid o cassette Chesterman et Libman 48 49 Encore une fois le VCR permet un copiage facile et automatis en ins rant une cassette et en appuyant sur record De plus en raison du grand nombre de personnes impliqu es dans la conception des films il n est pas rare que des copies pirat es se d filent l insu
7. L Internet ce r seau sans barri res semble incarner le 37 prolongement de notre syst me nerveux imagin par McLuhan Les tentatives pour y riger des barri res sont nombreuses toutes motiv es par la volont de pr server le r gime de droit traditionnel fond sur un acc s restreint aux copies mais nous verrons qu il n y a gu re d exp riences concluantes en la mati re section 6 1 Il ne faut pas d duire pour autant qu aucune exclusion ne se pratique dans le piratage informatique La client le qui ne dispose pas d un ordinateur personnel et de connexion Internet est automatiquement exclue Cependant cette forme d exclusion existe aussi dans les autres formes de piratage lorsque le support d enregistrement exige un lecteur ad quat ce qui limine tout avantage comparatif Par exemple nous pouvons d tenir une cassette vid o mais sans magn toscope nous sommes exclus de son utilisation De plus rappelons que la proportion des m nages connect s Internet augmente de fa on significative et que ce m dia pourrait devenir aussi r pandu que la t l vision Cette cause d exclusion est en voie de disparition 4 2 5 Comparaison des formes de piratage travers les poques trois types de technologie ont fa onn les m thodes de piratage l criture manuelle l criture automatique et enfin l informatique combin e l Internet Leur comparaison est sch matis e la figure 2 Le pira
8. L exclusion cet acc s existe lorsque l une ou l autre de ces deux tapes pr sente des difficult s C est pourquoi il est important de comparer pour chaque technologie l ex cution de ces deux tapes Concernant l ex cution du copiage diff rents facteurs peuvent interf rer sur son d roulement Le copiage peut tre long et exiger beaucoup de main d uvre par exemple en copiant un livre page par page a la main comme les moines m di vaux Le copiage lorsque automatis peut aussi exiger de l quipement lourd et co teux comme pour l imprimerie En fait en mati re de copiage il est surtout question de co ts Rappelons aussi ce que la cybern tique nous indique propos de l information ce n est pas un bien de consommation fini c est un outil de production Par cons quent les gens qui copient m me pour des fins de piratage doivent tre consid r s comme des producteurs qui g rent des co ts C est pourquoi il est pertinent de recourir la micro conomie pour analyser le comportement de ces producteurs En micro conomie la th orie de la firme largement utilis e pour comprendre le comportement des producteurs distingue deux types de co ts les co ts fixes ceux n cessaires ind pendamment de la quantit d unit s produites et les co ts variables ceux d fray s la production de chaque unit suppl mentaire C me 1994 53 Les co ts fixes comprenant le capital p
9. Une telle m thode de paiement provoquerait une distorsion dans la demande des produits de haute qualit Puisque le paiement de la taxe donne acc s tous les produits chacun prendrait uniquement les meilleurs Comme disait David Potter cr ateur du jeu flight simulator if you could photocopy cars we d all have Ferraris cit dans Chesterman et Libman 67 Une cons quence de ce ph nom ne serait que l affectation des ressources pour la conception des produits d information ne se ferait plus selon la contrainte budg taire des usagers Perchaud 2002 10 Chaque concepteur affecterait le maximum de ressources pour la meilleure qualit possible et ainsi pouvoir concurrencer ses comp titeurs Dans le cas o nous aurions une taxe qui s ajusterait aux co ts de production des difficult s seraient pr voir chez les usagers puisque cette taxe pourrait atteindre un niveau beaucoup plus lev e que leur contrainte budg taire sauf chez les plus riches A l inverse une taxe 73 qui resterait 4 un niveau fixe pourrait provoquer des risques financiers suppl mentaires chez les concepteurs puisqu ils ne pourraient ajuster leur prix unitaire selon leurs co ts de production Dans ce cas le seul espoir pour les concepteurs d viter les embiiches r side dans la possibilit que le nombre d usagers soit suffisamment grand et par cons quent que les conomies d chelle soient suffisamment importantes pour couvrir t
10. c est dire tout simplement que les effets d un m dium sur l individu ou sur la soci t d pendent du changement d chelle que produit chaque nouvelle technologie chaque prolongement de nous m mes dans notre vie McLuhan 37 Pour McLuhan les technologies sont des prolongements du corps humain Les nouvelles capacit s que procurent les technologies nos sens sont d terminantes dans l organisation sociale de notre vie Par exemple l utilisation r pandue de l automobile et la motorisation des transports a provoqu de profondes mutations dans l organisation des villes celles ci pouvant s tendre sur de plus grandes superficies puisque les citadins peuvent entrer en contact sur de plus longues distances Convaincu par la g n ralisation de son propos McLuhan a par ailleurs son id e sur la nature des changements sociaux que provoque tous les bouleversements des moyens de communication qu ils concernent l imprimerie le t l phone la t l vision le train l aviation etc La propagation de l informatique aurait aussi des effets sociaux tout aussi significatifs Quels seraient les effets d une technologie fonctionnant essentiellement sur la gestion de l information McLuhan apporte une r ponse quelque peu en avance sur son temps dans la premi re dition de son livre Understanding Media en 1964 En physique ou en chimie quand la quantit d information augmente il devient possible d
11. consommateurs exigeants sur la compatibilit des quipements voient peu d attraits dans ce syst me Chesterman et Libman 96 Une autre tentative de commercialisation d un b quet vid o a t tent e en 1984 La Compagnie suisse Haute S curit annon ait alors un syst me anti pirate bas sur la codification du signal enregistr e sur cassette Cependant 1l exigeait l installation d un d codeur rendant le syst me conomiquement peu attractif pour les consommateurs Chesterman et Libman 97 5 2 2 Les solutions techniques appliqu es l informatique Une premi re g n ration de micro ordinateurs destin e au grand public fait son apparition dans les ann es 80 C est partir de ce moment que le piratage des logiciels se manifeste et devient un probl me majeur Les producteurs mettent en uvre une panoplie de solutions visant limiter des possibilit s de piratage Requ te d informations Dans les logiciels il arrive certains moments qu une bo te de dialogue apparaisse demandant des informations qui se trouve dans le manuel d instructions fourni avec le programme Une r ponse incorrecte entra ne l arr t du programme Chesterman et Libman 1988 102 Bien que cette disposition complique l g rement la tache du pirate elle ne la d courage gu re Les informations demand es sont facilement communicables au destinataire de la copie non autoris e par exemple en fournissant des pages photoc
12. l Internet sera r pandu au m me niveau que la t l vision alors que celle ci a mis 30 ans pour atteindre une telle p n tration chez les m nages Tout porte croire que le copiage ill gal pourrait encore augmenter et davantage concurrencer les ventes de CD et de DVD Dans ce contexte le probl me de la r mun ration des auteurs se pose Comment y rem dier Il est peu envisag par les juges d ordonner la fermeture des r seaux peer to peer Notamment aux tats Unis la jurisprudence n est gu re du c t des titulaires de droits lorsque ceux ci ont pour objectif d interdire une technologie innovatrice pouvant servir galement des fins l gales P pin 2002 3 5 La r cente d cision d un juge f d ral am ricain est venue 7 www cem ulaval ca ObservationsCadre html Internet trois fois plus rapide que la t l vision Centre d tude sur les m dias novembre 1999 confirmer cette tendance Selon la d cision les individus utilisant la technologie peer to peer sont responsables de leurs actes et le concepteur de la plate forme d change n a pas de responsabilit dans les infractions commises Seule la d cision contre le logiciel Madster va dans le sens inverse en raison du fait qu il cryptait les donn es chang es ce qui rendait impossible la v rification du caract re l gal des changes Les industries culturelles notamment celle du disque tentent n anmoins d endiguer le ph no
13. novembre 2002 http www sacd fr telechargement info_copie_privee02 pdf 59 soulignant les difficult s pratiques de pr server un acc s exclusif et en s appuyant sur la conviction que le spectateur doit rester libre des contraintes techniques La nature des droits perdus par les nouvelles techniques anti copie d pendrait du niveau de protection des propri t s intellectuelles qui serait mis en application Selon Waelde 2001 trois standards de protection juridique d in gale intensit sont envisag s par les autorit s publiques de divers pays 1 Le premier standard le moins s v re veut rendre hors la loi toutes personnes d jouant la protection en copiant et en donnant l acc s au document un tiers Cependant la copie et la distribution de tous documents seraient l gales dans certaines conditions notamment si le document est dans la sph re publique ou si la copie est conforme au fair use En d autres termes la prohibition viserait l acte de piratage comme tel non pas les technologies permettant cette action C est l orientation donn e au WIPO Copyright Treaty 136 de 1996 et entr en vigueur en d cembre 2001 comme l illustre l article 11 concernant les mesures technologiques Contracting Parties shall provide adequate legal protection and effective legal redress against the circumvention of effective technological measures that are used by authors in connection with the exercise of
14. que les ventes en magasin soient proportionnelles au copiage sur Internet Cependant cette proposition date depuis d ja longtemps et pourrait tre d pass e par certaines techniques rendues possibles par l informatique aujourd hui Des soci t s collectives d auteurs travaillent la construction de bases de donn es internationales en r seau pour assurer la gestion des ouvrages num riques sur Internet Lardant 2001 OCDE 1996 17 Lorot 2001 34 35 l aide d un syst me commun d identification des ouvrages le Common Information System chaque document est tatou c est dire est empreinte d un code permettant d identifier la nature de l ouvrage et son auteur Gr ce un moteur de recherche il serait possible de rep rer et d analyser les diffusions ou les t l chargements sur Internet et par le fait m me de les inventorier Une entreprise am ricaine nomm e BigChampagne est d ja sp cialis e dans une t che semblable sans toutefois se servir de l information tatou e l aide de puissants moteurs de recherche l entreprise mesure deux aspects des changes sur le peer to peer le nombre de recherches pour un titre et la collection personnelle de fichiers musicaux des internautes Elle affiche m me un palmar s des titres les plus recherch s sur son site web Sans constituer des mesures exhaustives ces valuations sembleraient assez repr sentatives assez en tout cas pour que des ma
15. veloppements technologiques Il est fond de s inqui ter une poque o l on entrevoit le branchement de tous les m nages Internet le syst me nerveux mondial Le piratage moderne ne doit pas tre tol r en tant que soustraction supportable aux profits des producteurs comme ce fut le cas avec le piratage domestique des ann es 80 ou d autres poques momentan es de l histoire Dans le r gime de droit actuel les attributs de l informatique laissent entrevoir des difficult s grandissantes et de moins en moins supportables aux industries culturelles et pas seulement celles du disque ou du film mais de toutes celles produisant des ouvrages pouvant tre codifi s et transf r s en information binaire En ce moment l analyse n est pas suffisante car elle omet de consid rer les tentatives pour barrer la route aux transferts d information mais nous y reviendrons chapitre 5 et section 6 1 Apr s l exclusion la rivalit doit d abord tre examin e pour montrer le caract re public de l information 4 3 La rivalit dans l usage de l information Apr s l absence d exclusion nous arrivons maintenant l autre attribut du bien public l absence de rivalit dans son usage Rappelons qu il est entendu ici que l utilisation du bien par un individu n alt re pas l utilisation chez un autre Cornes et Sandler 1986 6 Par exemple dans un cin ma un individu suppl mentaire qui entre en
16. Dans ces conditions aucune organisation priv e qui entreprend des pressions morales sur le grand public ne peut arriver des r sultats satisfaisants Le grand public ne peut tre suffisamment encadr pour se sentir intimid lorsqu il fait un acte non souhait par les producteurs Le resquillage peut difficilement s endiguer de cette fa on au sein de grandes populations Une telle strat gie ne peut tre employ e qu en dernier recours lorsque les mesures l gislatives sont jug es insuffisantes par les producteurs la lumi re de cette analyse ces sorties publiques dans les m dias ressemblent davantage des tentatives d sesp r es et refl terait l normit du probl me dans lequel les producteurs se retrouve 3 www baytsp com 4 Expending Global Economies the Benefits of Reducing Software Piracy Business Software Alliance http www bsa org idcstudy 65 Manifestement il appara t n anmoins que les producteurs de films et de disques sont mieux pr par s que le grand public d frayer les co ts pour d montrer les effets d un changement dans le r gime de droit aupr s des autorit s publiques De son c t le grand public tire profit de la situation actuelle et ne trouve pas vraiment d int r ts conomiques a l implantation d une nouvelle politique Seules les organisations priv es ont quelque chose a gagner Ce sont toutefois des organisations d in gales grosseurs disposant de diff rentes
17. La th orie de la firme fait Vanalyse de producteur sp cialis dans la production d un produit en particulier Or le copieur d information celui qui fait le piratage est rarement sp cialis en la mati re Le capital physique utilis cette fin a donc d autres usages personnels ou professionnels C est pourquoi un capital physique ayant un r le autre que celui de pirater l information sera consid r comme un co t fixe faible De m me une personne non sp cialis e dans le copiage qui doit investir la plupart de son temps sera consid r e comme un co t variable lev Concernant la deuxi me tape soit la distribution des copies elle sera valu e selon la capacit du producteur de former un r seau de clients Cette capacit n a pas toujours de liens directs avec la technologie Le plus souvent seulement les organisations sp cialis es 29 de piratage pourront se d velopper un r seau La technologie cependant change tout avec l av nement de Internet 4 2 Analyse comparative des technologies de l information 4 2 1 lV criture manuelle Depuis le d but de l criture litt raire dans l antiquit des uvres sont cr es pour lesquelles il est possible de se les approprier sans pour autant s approprier en permanence leur support physique Il faut rappeler qu une uvre litt raire c est de l information une suite de symboles copiables L appropriation de l informat
18. a droit d en disposer comme bon lui semble L acquisition d une propri t se fait par le travail La difficult de cette th orie provient des impr cisions dans les crits de Locke lui m me qui n avait pas imagin son poque les probl mes li s la propri t intellectuelle Comme il a t mentionn les biens sont produits partir de mati res premi res cependant Locke ajoute que ces mati res sont d tenues en commun et qu elles ne sont pas une propri t individuelle au d part et les motifs exacts qui justifient l appropriation de ces mati res n ont pas t d finis L appropriation individuelle pourrait se justifier seulement pour combler des besoins essentiels tels que la nourriture qui ne peut tre consomm e que par une personne ou l oppos se justifierait pour toutes les mati res qui ont t transform es Un autre probl me concerne la r mun ration du travail Faut il r mun rer en 24 fonction du temps de la cr ativit et de l nergie apport e par le producteur ou plut t en fonction du b n fice apport la soci t Les travaux de Locke laissent interpr tation 3 3 La th orie de la personne La pr misse de cette approche fortement d riv e des cris de Kant et Hegel se d finit par la n cessit chez les tres humains combler certains besoins fondamentaux par la production de biens priv s De ce point de vue le droit d auteur devrait avoir pour o
19. associer l usager lorsqu il en a fait l acquisition chez le d taillant Un document ainsi marqu diffus sur Internet permet l identification de son acheteur et d intenter des poursuites contre lui Les concepteurs de ce syst me misent beaucoup sur son effet dissuasif Toutefois encore une fois le syst me pourrait tre d jou tant donn que chaque copie est diff rente un usager exp riment pourrait acqu rir un certain nombre de copies et d terminer les donn es semblables et celles dissemblables du m me coup celles qui constituent l empreinte digitale Il serait alors possible d effacer ou d alt rer l emprunte digitale Biddle et al 2002 14 a www audiblemagic com 55 Il faut consid rer galement les nouvelles techniques de cryptographie Malheureusement dans le cadre de ce m moire il ne me sera pas possible d approfondir cet aspect a un degr r ellement intelligible en raison de la voluminosit de sa mati re Retenons que les diteurs de logiciels cryptent leurs produits notamment dans le but d viter que les pirates lisent leur programmation et par le fait m me comprennent la fa on de s y prendre pour les reprogrammer afin de d jouer les dispositions anti copiage La cryptographie connait de grandes am liorations Les standards algorithmiques deviennent plus compliqu s Toutefois ils ne sont jamais infaillibles Ils peuvent toujours tre d jou s en principe Il suff
20. cart entre l objectif et le r sultat produit par le proc d et rectifier l activit de l appareil par une r troaction n gative Il en va de m me par exemple pour l ex cution d une pi ce musicale Ici l objectif poursuivi est de lire la musique en produisant des vibrations dans l air de mani re ce que notre oreille capte des sons harmoniques tout au long d un temps donn Comme dans l exemple du r glage de temp rature du bassin d eau on peut envisager deux proc d s d in gale 16 pr cision l un avec un humain l autre avec des appareils automatiques Dans le premier proc d un humain la main d ceuvre tient dans ses mains un violon le capital physique Pour ex cuter une pi ce il a besoin d un air musical et de certaines aptitudes dans le maniement du violon l information A chaque note et chaque pi ce ex cut e le musicien ajuste sa performance en comparant l harmonie du son qu il obtient avec celle qu il souhaite r ussir Les carts entre le r sultat et l objectif seront compens s a l avenir par des man uvres dont les intensit s et les longueurs s cartent en direction inverse la r troaction n gative Toutefois dans le second proc d l humain la main d uvre ne fait qu ins rer un disque compact dans le lecteur d un ordinateur le capital physique Sur le disque est inscrit une longue s rie de micro cuvettes indiquant l ordinateur quel son il
21. criture Informatique et piratage manuelle automatique automatique Internet sp cialis e Co t fixe Quasi nul Faible lev Faible Co t variable lev Faible Faible Quasi nul Repr sentation graphique du co t moyen qt qt at LIT q chelle de production petite petite ou grande grande petite ou grande chelle de distribution I petite i petite grande ji ou Type Par le prix et Par l acc s Par le prix Nul d exclusion Par l acc s d une d la n cessit distribution de financer le petite chelle co t fixe Bref contrairement aux autres formes de piratage l informatique combin e l Internet est plus avantageux pour les contrefacteurs tant sur la m thode de production que sur la m thode de distribution Il n occasionne aucun obstacle la satisfaction d une demande Nous pourrions tre tent s de comparer la situation d autres d veloppements technologiques qui ont provoqu les pires craintes pour les titulaires de droits d auteur mais qui se sont av r s vaines Par exemple d s le XIXe si cle l av nement des rouleaux perfor s servant actionner de fa on automatique les pianos m caniques avait fait pr dire la fin de la musique en feuille P pin 2002 1 Par contre la combinaison de l informatique et de l Internet procure l information un niveau d exclusion qui n a jamais 39 t aussi bas dans l histoire des d
22. destin es aux transmissions hertziennes Un sondage pour mesurer les cotes d un contenu transf r par ondes hertziennes est relativement facile remplir pour l auditeur puisqu il concerne seulement un m dia mais l Internet englobe une large vari t de type de documents qu ils soient en texte en images en audio ou en vid o Il n est gu re concevable de demander a l internaute d inventorier lors d un sondage tout ce qu il consulte dans chacun de ces types La t che pourrait tre trop lourde La validit du sondage repr sente un attrait mais pas sa fid lit Quant au peoplemeter il pourrait tre int ressant de voir s il est possible de les adapter aux ordinateurs personnels et tout leur contenu En d pit de leur faible validit ils compenseraient n anmoins pour la validit encore moindre du rep rage sur les r seaux puisqu ils pourraient au moins d terminer les ouvrages qui sont les plus souvent consult s et ceux qui le sont moins La grande vari t des contenus sur l Internet pourrait probablement emp cher l utilisation du sondage et du peoplemeter Cependant il serait int ressant d int grer ces techniques dans une approche originale constitu e par la combinaison de plusieurs techniques visant compenser la faible validit du rep rage sur les r seaux premi re vue nous sommes port s croire que gr ce ces techniques de mesure les fonds amass s par le r gime de ta
23. doit produire chacun des moments donn s l information L humain compare l harmonie du son avec celle qu il d sire obtenir Il d termine alors s il doit garder le disque dans le lecteur ou s il doit le changer cherchant un meilleur enregistrement la r troaction n gative On a pu voir la mise en uvre des trois facteurs de production dans chacun des proc d s Selon le cas l information indiquait soit comment manier le violon soit comment configurer les s quences de signaux transmettre aux haut parleurs de l ordinateur Dans l un ou l autre des cas l information servait gouverner une machine ou un instrument de fa on optimiser son utilisation et permettre une meilleure lecture de la musique La pr cision des microcuvettes imprim es sur un disque compact optimalise l utilisation du capital physique tant donn le r sultat plus fid le en comparaison avec des informations de faible pr cision comme les aptitudes humaines combin es des partitions musicales Il appara t clair que la pr cision de l information est une variable dans le processus de production dont la variation produit une diff rence dans les outputs Pour les besoins de nos travaux cette perspective cybern tique de l information pr sent e comme un facteur de production distinct n cessite la r vision de certaines notions en science conomique celle du bien interm diaire et du bien fini En ce moment il est reconn
24. en sorte que de nos jours l ouvrage et l id e sont indissociables et se retrouvent tous les deux dans la sph re publique Plan de travail Nous verrons dans les trois premiers chapitres les aspects normatifs du probl me Le chapitre 1 vise d finir l information et pr ciser son r le dans l utilisation des technologies de l information Nous y verrons que l information est un facteur de production compl tement distinct du capital physique et de la main d uvre Le chapitre 2 a pour objectif d expliquer en quoi les technologies de l information peuvent tre consid r es comme une variable ind pendante Le chapitre 3 explore les diff rentes fa ons d aborder les probl mes de droits d auteur notamment l utilitarisme qui est celle pr conis e dans ce travail L observation du monde r el d bute au chapitre 4 dans lequel nous explorerons le niveau d exclusion effective dans l acc s l information selon les diff rentes technologies d information Ce chapitre vise d montrer que l volution des technologies a pour cons quence de diminuer le niveau d exclusion effective Le chapitre 5 d crit les efforts des autorit s publiques pour conserver l exclusivit dans l acc s l information Enfin le chapitre 6 expose les difficult s li es la conservation du r gime traditionnel et propose un r gime alternatif bas sur la taxation des moyens donnant acc s l information 12 C
25. illimit l information Ces crit res sont importants pour assurer une vie sociale dynamique 71 6 4 2 Les inconv nients Le r gime de taxation comporte cependant son lot d inconv nients mais dont la plupart ne sont pas insurmontables D abord il oblige les internautes qui ne t l chargent pas les informations a payer malgr tout pour leur accessibilit Les opposants a cette ventuelle politique notamment les FAI qui feraient les frais de la taxation utiliseraient coup s r cet argument et paveraient la voie une contestation sociale Ce serait un autre l ment a consid rer dans le choix social que nous avons faire sur le r gime de droit La collectivisation de la propri t intellectuelle peut galement entrainer des doutes sur Vint grit des documents t l charg s ce qui ne sert pas l int r t des usagers D abord certains fichiers sont infect s de virus informatiques ou la simple utilisation d un logiciel peer to peer peut en entra ner Biddle et al 2002 D autres peuvent simplement avoir subi des manipulations mixage amputation ou autres alt rations qui peuvent surprendre l usager lorsqu il en fait la d couverte Ces probl mes d alt ration peuvent particuli rement captiver ceux qui s int ressent la th orie de la personne voir section 3 3 Pour eux les oeuvres de cr ation remplissent un besoin personnel pour ses auteurs et l alt ration de leur expression les bafoue
26. informations t l charg es En change l internaute a le droit de t l charger toutes les informations qu il d sire Cette m thode de r mun ration peut se sch matiser comme dans la figure 4 La diff rence entre le r gime de taxation et le r gime traditionnel est que le paiement par l individu s effectue des points d appuis diff rents dans le r seau de distribution Dans le 42 Les graveurs HP tax s en Allemagne Revue d actualit ZdNet 28 novembre 2000 http news zdnet fr story 0 t118 s2061732 00 html Mobilisation g n rale des artistes derri re Tasca Le Figaro 22 janvier 2001 CD et DVD surtax s les fabricants contre attaquent Revue d actualit ZdNet 13 janvier 2001 http news zdnet fr story 0 t118 s2062065 00 html 69 70 r gime traditionnel la r mun ration s effectue a laval du r seau de distribution au moment o l usager prend possession de l information ce qui correspond la r mun ration R1 dans la figure 4 Le paiement s ex cute alors chez le d taillant qui fournit le support physique sur lequel l information est enregistr e CD cassette DVD etc Dans le cas du r gime de taxation la r mun ration se r alise en amont du r seau au moment o I individu pas n cessairement un usager dans ce cas se dote du service qui donne acc s a Vinformation ce qui correspond la r mun ration R2 Le paiement s ex cute ainsi au m me
27. moment que celui fait pour le fournisseur d acc s a Internet ou pour tout autre bien ou service procurant un acc s FIGURE 4 Sch matisation de la r mun ration selon les r gimes de droits d auteur Producteur R seau de Utilisateurs d informations distribution d informations R1 d R1 4 R2 Non utilisateurs d informations P d R1 R mun ration d fray e par les utilisateurs d information telle que con ue dans le r gime traditionnel R2 R mun ration d fray e par tous les Internautes telle que con ue dans le r gime de taxation 45 Midem L industrie musicale demande des comptes internet Reuteurs 18 janvier 2003 En bref la r mun ration dans le r gime traditionnel et celle dans le r gime de taxation sont fondamentalement diff rentes Ceux d sirant conserver le r gime traditionnel ont pour objectif d ajuster le niveau d accessibilit afin de discriminer les usagers et les non usagers a aval Ceux voulant adopter un r gime alternatif bas sur la taxation ont plut t pour objectif d ajuster le niveau d chelle sociale de r mun ration en le conduisant vers l amont du r seau de distribution 6 4 1 Les avantages Le r gime de taxation comporte de grands avantages conomiques Le r gime traditionnel a pour objectif de cr er d lib r ment de la raret en restreignant l acc s aux uvres Perchaud 2002 8 Dans le cas du r gime de taxation aucune re
28. personnellement Cependant la technique de l empreinte digitale ou watermarking initialement con u pour prot ger le r gime traditionnel pourrait constituer la solution au probl me Cette technique en plus d identifier la singularit de la copie et l auteur a pour but de d terminer l int grit ou la non int grit de l uvre Pour un fichier musical par exemple certains bits inutiles notamment ceux produisant des fr quences de son inaudibles pour l oreille humaine sont remplac s par une signature particuli re d chiffrable par un logiciel appropri Dusollier 1999 2 et 9 10 La lecture de cette signature par un algorithme math matique peut authentifier le contenu du fichier Information Infrastructure Task Force 1995 187 Une fois le r gime de taxation en place le probl me de r mun ration ne serait pas r gl pour autant Il faut d terminer la mani re de distribuer les fonds amass s par la taxe aux auteurs En effet comment les distribuer Est ce que la distribution suivrait la r gle de licence l gale des stations radiophoniques qui payent une somme fixe pour exploiter un catalogue complet d ouvrage Ou faut il envisager une distribution qui serait d termin selon le nombre de copies t l charg es sur le r seau Ces questions reviennent 12 pratiquement a celles pos es par les partisans de la th orie du travail voir section 3 2 se d battant entre une r mun ration bas e sur les co
29. r mun ration des auteurs ces contraintes se r percutant sur les co ts li s l application de la loi Puisqu il est question d assurer la r mun ration la th orie du travail pourrait a premi re vue se r v ler appropri e mais cette approche n glige l importance de consid rer les co ts du r gime de droit Concernant la th orie de la personne son emphase concentr sur les pr occupations personnelles des auteurs nous am nerait encore une fois n gliger les co ts qui nous int ressent Quant la th orie de la planification sociale elle forme probablement la seule approche outre l utilitarisme qui nous am nerait consid rer l ensemble des co ts et des b n fices d un r gime de droit mais ses pr misses controvers es dans l dification d une culture sociale juste semble constituer une calamit intellectuelle aux c t s de l aura neutraliste dont jouit l utilitarisme L utilitarisme sera donc la principale ligne directrice dans la d termination des consid rations a prendre et dans leur analyse Il n est pas question pour autant d oublier compl tement les autres approches qui nous le verrons aux sections 6 4 1 et 6 4 2 ont chacune leur pertinence pour des aspects particuliers du probl me li au remplacement du r gime traditionnel Cependant les difficult s grandissantes d assurer exclusivit dans l acc s aux uvres am nent les acteurs concern s d ployer des moyens to
30. salle et qui s assoit et se comporte convenablement n emp chera d aucune fa on les autres individus visualiser le film Il peut en tre de m me pour l information Quelqu un qui utilise la copie d un document n emp chera pas celui qui d tient l original de s en servir Il n y a pas de rivalit dans l utilisation de l information en autant que celle ci sera reproductible sans alt ration C est le cas des fichiers informatiques dont la copie est toujours parfaitement identique l originale Par contre pour les autres supports d enregistrement rappelons que la copie d une copie n est jamais le clone parfait de l original P pin 2002 7 La possession de l original est alors pr f r e mais ne peut tre poss d e par tous Une rivalit se dessine alors pour la possession des informations de meilleure qualit Cette limite n a toutefois jamais emp ch le piratage par la photocopie ou la copie de bande magn tique puisque la copie provenant directement de l original est de qualit acceptable pour une large client le 40 Une autre caract ristique importante des fichiers informatiques et non partag e par les autres technologies est l inalt rabilit des copies Singh 1966 84 En effet les vieilles techniques de piratage ne produisent jamais une copie parfaitement exacte par rapport a lV original d a l enregistrement de parasites Par exemple la copie d un ruban magn ti
31. seront dans les mains du public en tenant compte de leurs pr f rences et de leurs ressources L utilitarisme est critiqu plusieurs gards D abord pour ne pas discerner la v ritable production intellectuelle de la production culturelle de masse qui limite la diversit des ouvrages Aussi la mesure des co ts et des b n fices ne tient pas compte de l importance qu ils repr sentent pour les diff rentes classes sociales Un b n fice de x dollars para t beaucoup plus important chez les pauvres que chez les riches Enfin certains font remarquer qu il manque trop d informations pour proc der l analyse utilitariste Le droit exclusif d exploitation incite jusqu quel point la cr ation intellectuelle Certains disent tr s peu D autres compensations mon taires et non mon taires telles que la renomm e la joie de pratiquer un art l affluence accrue aux spectacles pourraient constituer des b n fices suffisants aux producteurs Selon Fisher 2000 ce qui est s r l information serait manquante pour valuer les impacts d un r gime de droit 3 2 La th orie du travail Cette approche qui trouve ses origines dans les crits de John Locke met l emphase sur le travail de cr ation tel quel L individu qui met son temps et son nergie transformer la mati re premi re pour produire un bien dans notre cas ce serait probablement les faits et les concepts en d tient naturellement la propri t et
32. soutiennent qu terme la n gociation de la distribution se ferait entre deux quasi monopoles d une part les soci t s collectives d auteurs et d autre part les grands distributeurs 6 7 L opposition au r gime de taxation Les grands distributeurs jusqu maintenant sont rest s froids devant la possibilit d instaurer un r gime de taxation Ils y voient le moyen de r mun rer les auteurs selon une m thode qui ne serait plus bas e sur le succ s des uvres Lorot 2001 49 50 Cette position est d fendable lorsque le r gime de taxation se substitue compl tement au march sans mesurer la demande mais avec une m thode de mesure passablement efficace et pr cise de la demande et une r mun ration bas e sur cette mesure l argument ne tient plus Le seul l ment qui peut renforcer leur opposition serait la possibilit d appliquer une politique culturelle en changeant les proportions des sommes distribuer l avantage des auteurs de petite audience Une telle politique ne serait pas dans l int r t des distributeurs d uvre succ s 78 Conclusion Rappelons d abord ce que mentionne l hypoth se L volution des technologies de l information et l Internet contraignent les l gislateurs abandonner le principe du droit exclusif d exploitation de l uvre dans le but d endiguer le piratage Dans le chapitre 4 nous avons vu que l volution des technologies de l in
33. their rights under this Treaty or the Berne Convention and that restrict acts in respect of their works which are not authorized by the authors concerned or permitted by law cit dans Waelde 2001 Les auteurs peuvent intervenir tant qu il y a une violation manifeste de leurs droits pr vus par le trait de WIPO de 1996 ou de la Convention de Berne Dans cette situation les droits du public l gard de la gestion de l information sont inchang s 2 Le second standard veut rendre hors la loi toutes personnes d jouant la protection peu importe le motif C est l approche qui tait pr conis e aux Etats Unis par le groupe de travail sur la propri t intellectuelle institu e par le National Information Infrastructure Task Force Waelde 2001 Il y tait question d offrir au titulaire de la propri t intellectuelle tous les outils n cessaires a la protection de ses droits notamment grace a des technologies de contr le tel que le verrouillage par cryptage le tatouage des uvres 60 information suppl mentaire contenue dans le document permettant son rep rage sur Internet et l obligation l gale du FAI de couper l acc s aux contrevenants identifi s par le titulaire du droit Information Infrastructure Task Force Working group on Intellectual Property rights 1995 Malgr le rejet du projet de loi par le Congr s Rosenberg 1997 251 252 notamment en raison de la protestation des FAI frustr s
34. ts encourus par l auteur ou une r mun ration bas e sur les b n fices pour la soci t D apr s Chesterman et Libman p 147 148 il serait impossible de mesurer la quantit de reproduction pirat e ce qui forcerait une distribution bas e sur le succ s des uvres dans le march l gal On peut s interroger cependant sur le niveau de repr sentativit de cet indicateur pour chaque produit mis en march Quant au paiement d une somme fixe pour un acc s un catalogue complet il comporte de gros d savantages et cette solution normalement appliqu e la radio est probablement mal adapt e l Internet Contrairement la radio les logiciels peer to peer permettent d couter la pi ce voulue au moment voulu gr ce au t l chargement de l information ce qui remplace compl tement l achat d un disque Nous parlons v ritablement d une possession individuelle Il serait pr f rable que les auteurs soient r mun r s selon le niveau d utilit des produits qu ils confectionnent pour le grand public C me 1994 36 Dans le cas contraire la r mun ration d couragerait les efforts pour int resser le public leurs ouvrages et inciterait la production de biens pour lesquels de larges auditoires lui accordent peu de valeur Cependant m me dans le cas o l on r ussirait mesurer l utilisation des uvres sur Internet et r mun rer les auteurs selon cette mesure un probl me subsisterait
35. 2100 1105 984548 html 7 Internet Les labels remportent une victoire contre Verizon Yahoo Canada nouvelles technologiques 22 janvier 2003 http cf news yahoo com 030122 3 8ssl html 47 graduellement sa place depuis la deuxi me moiti du XXe si cle puisque contr ler l acc s l information chez des millions de m nages n est concevable que par des moyens dispensant l homme de surveiller 5 2 L exclusion technique 5 2 1 Les b quets Depuis le d but des ann es 70 des recherches visaient introduire un signal dans les copies autoris es Ce signal devait tre trop perceptible par les dispositifs de copiage de fa on produire une copie imparfaite et par le fait m me la rendre ind chiffrable En m me temps le signal ne devait pas tre perceptible par le dispositif de lecture Autrement la qualit du document l galement acquis pouvait se d t riorer ou carr ment devenir ind chiffrable Ce signal de dissimulation parfois appel b quet a obtenu certains succ s sur le plan technique mais pas sur le plan commercial Le premier b quet efficace pour l imprimerie est une invention canadienne de 1985 Il consistait imprimer les caract res sur du papier d un ton particulier de rose sp cialement con u pour surexciter les capteurs des photocopieuses et produire des copies compl tement noires Les caract res noirs sur arri re fond noir ne sont effectivement pas lisibles Ce b quet
36. 988 146 147 Le r gime de taxation est d j jusqu un certain point appliqu l Internet dans certains pays et para t tout fait r alisable En Allemagne depuis 2001 pour chaque ordinateur vendu une indemnit de 30 euros doit tre vers e deux soci t s VG Wort qui se charge de r mun rer les auteurs de contenus textes et VG Bild Kunst pour les images Dans la m me foul e le gouvernement allemand envisage jusqu lever un imp t sur les quipements informatiques Toujours en Allemagne La GEMA qui r mun re les titulaires de droits pour les ceuvres musicales r clamait 4 Hewlett Packard une taxe sur les graveurs de CD commercialis s La d cision d un tribunal a contraint la compagnie a payer 4l Droits d auteur les PC tax s en Allemagne Revue d actualit ZdNet 3 janvier 2001 http news zdnet fr story 0 t118 s2061973 00 html 68 une taxe de 12 marks sur chaque graveur L id e d une taxation s est aussi manifest e en France En janvier 2001 une taxe sur les CD et DVD vierges entrait en vigueur et le jour m me les auteurs les compositeurs les interpr tes les cin astes et les diteurs de jeux lan aient une p tition dans Le F igaro pour appuyer la proposition d une taxe sur tous les quipements utilis s pour l enregistrement initialement propos e par la ministre fran aise de la culture Catherine Tasca Officiellement cette taxe a pour but de compenser les g
37. JEAN FRANCOIS MORIN LA REMUNERATION DANS LE CYBERESPACE CONCEVOIR L INFORMATION COMME UN BIEN PUBLIC M moire pr sent la Facult des tudes sup rieures de l Universit Laval dans le cadre du programme de ma trise en analyse des politiques pour l obtention du grade de maitre s arts M A FACULT DES SCIENCES SOCIALES UNIVERSIT LAVAL QU BEC JANVIER 2004 Jean Fran ois Morin 2004 R sum Depuis le d but des ann es 1990 des probl mes d application de la loi sur les droits d auteur persistent en raison du d veloppement de l informatique et de l Internet et de la prolif ration des changes ill gaux de fichiers notamment les fichiers de musique en format de compression MP3 Des dispositifs anti piratages ont t appliqu s mais sans v ritables effets dissuasifs De nouveaux dispositifs seront probablement mis en ceuvre dans un avenir rapproch mais leur efficacit n est pas encore prouv e et ils impliquent une limitation notable des droits d utilisation des ceuvres par les usagers et pourraient faire l objet d une forte contestation sociale La nature m me des technologies rend le statut quo impossible et impose une reconfiguration des droits d tenus par les auteurs et les usagers Un choix de soci t sera faire restreindre l acc s aux uvres ou pr coniser la taxation des moyens d acc s aux ouvrages forme de r mun ration mieux appropri e aux nouvelles technologie
38. LD David 1980 Introduction to critical theory Dekerly and Los Angeles University of California Press HEBERT Francoise 1987 La photocopie dans les biblioth ques canadiennes Toronto Association pour l avancement des sciences et des techniques de la documentation Z 649 F35 H446 1987 IFPI INTERNATIONAL FEDERATION OF THE PHONOGRAPHIC INDUSTRY 2002 IFPI Music Piracy Report 2002 London IFPI http www 1ifpi com site content library piracy2002 pdf MARX Karl et F ENGELS 1982 L id ologie allemande Traduction de H Auger G Badia et R Cartelle Introduction de J Mihau Paris Editions sociales Coll Essentiel WEBSTER James G et Laurence W LICHTY 1991 Rating Analysis Theory and Practice London Laurence Erbraum Associates
39. a discr tion avec laquelle le contrefacteur peut agir l acte de piratage s accomplit affranchi de tous remords pour l auteur L volution technologique aurait donc aussi engendr un probl me 63 culturel Une enqu te r alis e l Universit Laval r v le que la moiti des r pondants affirment ne sentir aucune culpabilit en t l chargeant de la musique de fa on ill gale Malgr leur ill galit les habitudes d change se d veloppent puisqu elles ne sont pas r primand es Pour ces gens libres de pirater ce qu ils d sirent l information est d j dans la pratique un bien public 6 3 Les distorsions du march politique Dans une perspective n o institutionnelle l tat justifie normalement ses interventions par les d faillances du march priv Dans le probl me qui nous int resse les institutions priv es prouvent des difficult s faire payer les usagers de l information Une intervention des autorit s publiques appara t donc opportune Il demeure curieux que les autorit s publiques ont tendance privil gier la conservation du caract re priv de l information alors que la technologie pose de grandes difficult s cette orientation et que les pratiques des usagers se d veloppent en sens inverse Le march des biens et services n est pas le seul qui puisse comporter des d faillances le march politique galement Landry 1986 36 Les autorit s publiques tente
40. a firme londonienne OC amp C Strategy Consultants entre huit et dix billions de fichiers ill gaux sont chang s tous les ans Je crois qu il s agit d un danger tr s vident et actuel d clarait Sarah Davison directrice de la firme Plus r cemment La IFPI publiait des chiffres sur le volume mondial des ventes musique enregistr au cours de l ann e 2002 le pee He E F i 5 nombre d unit s vendues a diminu de 8 repr sentant une baisse de leur valeur de 7 Certains remettent en question les effets n fastes du copiage ill gal de fichiers MP3 sur la vente de disques compacts Ceux ci vont jusqu a pr tendre que le piratage pourrait m me faire augmenter la vente de disques Lorsqu un internaute d couvre un nouvel artiste par exemple il peut tre tent d acheter son album Toutefois les ventes suppl mentaires ne compensent pas n cessairement les ventes perdues par le piratage Selon une tude de Peter D Hart Research Associates cit e dans un communiqu de la RIAA parmi les gens qui disent t l charger maintenant plus de musique qu ils le faisaient il y a six mois 19 affirment acheter plus de CD alors que 41 en ach tent moins Dans le cas des personnes qui t l chargent la m me quantit de pi ces musicales 13 ach tent plus de CD et 25 en ach tent moins et enfin 23 de ceux qui t l chargent moins de musique disent acheter plus de CD 22 disent en acheter moins L argument selon lequel le
41. ains perdus chez les producteurs d aux copies r alis es pour un usage priv et non pas pour l galiser les changes sur Internet ce qui ne va pas dans le sens de la position d fendue dans ce travail Cependant le pr sident du Syndicat des industries de mat riels audiovisuels lectroniques Simavelec affirmait avec soup on on a largi la notion de copie priv e pour y int grer une grande partie de la contrefa on 4 Les industries de mat riels audiovisuels jugeaient la taxe trop lev e En parall le avec l opposition manifest e contre la taxe sur les magn toscopes la fin des ann es 70 il appara t que l histoire se r p te Advenant l application d un r gime de taxation l Internet visant la l galisation de tous les changes sur le r seau il faudrait envisager la taxation du principal service offrant directement acc s Internet et par cons quent aux uvres soit les fournisseurs d acc s Internet FAI Au cours du 37 salon annuel de l industrie musicale le Midem une repr sentante de la Recording Industry Association of America RIAA avait elle m me avanc l id e Il appara t vident qu une bonne proportion de la demande en bande passante provient des op rations de piratage et que le profit r alis devrait tre redistribu aux auteurs Id alement les sommes amass es par la taxe chez l ensemble des internautes devraient pouvoir correspondre la valeur marchande des
42. aire Seul Allemagne de l Ouest en 1965 a impos cette taxe aux magn toscopes seulement Chesterman et Libman 146 147 La solution de taxation m me si elle n est pas partag e par tous a le m rite de fournir une r ponse pr cise et bien articul e autour des probl mes de r mun ration dans un environnement o le grand public a facilement acc s aux reproductions non autoris es Cette m thode de r mun ration correspond d ailleurs celle employ e pour financer les biens et services publics comme la police l arm e et la justice des biens pour lesquels les b n fices sont non exclusifs et non rivaux tant donn les conclusions du chapitre 4 sur le niveau d exclusivit effective cette m thode de r mun ration serait tout aussi appropri e pour l information 6 3 2 La position des grands distributeurs Quant aux grandes organisations priv es non f d ratives elles semblent avoir moins d int r t promouvoir cette solution Leurs produits sont destin s un large auditoire et ils ne veulent pas instaurer un syst me parall le au march venant concurrencer les ventes ni donner une grandeur impr cise du succ s de leurs produits Lorot 2001 49 50 Dans l ventualit o un m canisme de taxation serait adopt pour surmonter les difficult s li es Internet de nombreux probl mes restent r soudre notamment dans l valuation du 67 succ s des ouvrages prot g s Malgr
43. aire que ce soit une suite de caract res phonographiques dans un texte sur papier ou d une suite de z ro et de un enregistr s sur disquette il est question d information Le probl me de nos jours est que toutes ces informations sont facilement copiable sans autorisation M me lorsqu un document n est pas sur support informatis il est possible de le convertir par exemple en scannant les pages d un livre ou en enregistrant une pi ce musicale en format MP3 L informatique permet de convertir en codification binaire tous les formats d information texte image audio vid o ce qui est le plus souvent d sign multim dia WIPO 1997 43 ou convergence num rique Il est donc possible aussi de pirater par Internet non seulement les produits d j num ris s mais aussi ceux qui peuvent le devenir En plus de la musique des vid os et des logiciels il est possible de pirater des romans ou des photographies que l on trouve normalement sur un support en papier C est pourquoi ce travail abordera non seulement le copiage de musique et de films qui sont en ce moment les documents les plus pirat s mais aussi le copiage de toutes informations peu importe son format et sa codification qui puisse tre le fruit d un travail m ritant r mun ration Il est cependant important de pr ciser qu il est question d informations destin es un large public Les informations gard es secr tes pour usage militaire gou
44. bjectif de prot ger contre l appropriation et l alt ration les ouvrages des auteurs qui ont voulu exprimer leur cr ativit ou de cr er les conditions conomiques et sociales pour le d veloppement culturel humain La cr ation est un aspect important de l expression de la personnalit et doit tre respect e par le public Cette approche particuli rement forte en France et en Allemagne constitue le fondement du droit moral c est dire le droit pour les auteurs et les artistes de contr ler la diffusion de leurs ouvrages de les retirer de la circulation et de prot ger leurs ouvrages contre la mutilation et la destruction Ces dispositions sont g n ralement fond es sur l assertion selon laquelle les uvres aident les auteurs accomplir leur personnalit ou leur volont Ici encore les crits des grands auteurs soit Kant et Hegel se pr tent des confusions Notamment la communication des uvres entre les gens doit il faire l objet d un contr le par l auteur Autrement dit jusqu o doit aller le droit des auteurs conserver un contr le sur leurs uvres Ici les philosophes sont en d saccord sur l inali nabilit de l expression artistique et intellectuelle 3 4 La th orie de la planification sociale L expression planification sociale provient de William Fisher 2000 Cette derni re approche la moins influente et la moins reconnue des quatre mais particuli rement int r
45. cesessseeees 30 4 2 1 l criture manuelle 4 2 2 l criture automatis e 4 2 3 Les organisations de piratage sp cialis es 34 4 2 4 L informatique et le peer to peer ss 36 4 2 5 Comparaison des formes de piratage ss 38 4 3 La rivalit dans l usage de linformation sci sevined cxrsesneriav eadecdssauindiardondecaseriistecnenedantaans 40 4 4 L information devient un bien DUD Gs seeds de dd des do 4 Chapitre 5 Le r gime de droit traditionnel scssscsssscsssscssscssscsssscsescsssscssscsssscsese 43 5 1 Les efforts l gislatifs des autorit s publiques d aujourd hui 43 3 2 L ONCLUSION techniques nd annee 48 9 2 1 Les b qu ts sssa ren eseo eeue dense arte nement teinte coasts nue ten Aus 48 5 2 2 Les solutions techniques appliqu es l informatique ec eeseeeeseesecseeeecneeeecaeeecesecaeeseeneeeeeaees 49 Chapitre 6 Une alternative au r gime traditionnel e seessescseseesseccoesocsseesoesocsseesoesoesse DI 6 1 Les trois difficult s du r gime traditionnel 33 6 1 1 Une perp tuelle bataille technologique ss 53 6 1 2 Des solutions co teuses pour l usager ss 57 6 1 3 La difficile acceptabilit sociale ses 58 6 2 Culture du copiage et contestation du r gime traditionnel 63 6 3 Les distorsions du march PONTO HE terasse eee 64 6 3 1 La position des soci t s collectives d auteur 66 6 3 2 La position des grands distributeurs
46. comit de la chambre des repr sentants appelait un renforcement 2 www lemonde fr Six dossiers capitaux 7 novembre 2002 1 http www droitconstit org musique htm Fiche technique Internet et la musique 46 des sanctions contre le piratage dans les universit s o l acte du contrefacteur serait souvent consid r comme un d lit mineur dans leur code disciplinaire De plus la Recording Industry Association of America RIAA la Motion Picture Association of America MPAA et l International Federation of the Phonographic Industry IFPI ont joint leurs efforts pour contraindre les entreprises coop rer Il est fr quent que les employ s utilisent les ordinateurs de leur compagnie pour proc der au piratage Les trois associations repr sentants les titulaires de droits ont exp di en f vrier 2003 une brochure d information des centaines d entreprises les enjoignant inspecter leur r seau et a effacer les fichiers ill galement t l charg s sous peine de subire des repr sailles judiciaires Par ailleurs il peut arriver que des individus seuls se fassent poursuivre en justice pour avoir t l charg ill galement des fichiers en quantit industrielle En janvier 2003 un tribunal am ricain a ordonn au FAI Verizon Communications de fournir l identit d un de ses clients qui tait soup onn d avoir t l charg 600 fichiers en une journ e En d pit de ces efforts de r pressi
47. ction La production et la distribution de tous les outils servant principalement au contournement des dispositifs de restriction l acc s du contenu prot g est officiellement prohib par le DMCA Or les associations de consommateurs et certains universitaires lui reprochent ses trop grandes restrictions sur la doctrine du fair use Waelde 2001 Par exemple les concepteurs du logiciel DeCSS exe cr pour fonctionner avec le syst me d exploitation Linux et qui a pour fonction de lire les DVD ont t poursuivis en justice par huit studios de films et le juge a conclu la violation du DMCA Cette loi demeure controvers e mais sa modification pourrait survenir d ici peu par le projet de loi Digital Media Consumers Rights Act Possiblement qu elle obligera les fournisseurs de CD et de DVD indiquer Aut eo gle 2 N 17 sur le bo tier les restrictions cens es s appliquer leur usage En Europe L Information Society Directorate General de la Commission europ enne a financ depuis 1990 plus de 23 projets dans le d veloppement des m thodes de gestion et de protection des droits Commission des communaut s europ ennes 2002 24 Ces projets sont aujourd hui termin s pour la plupart Certains visaient la cr ation de bases de donn es de syst mes d information et de portail dans le but de contr ler usage du contenu sur Internet Les autorit s publiques europ ennes proposent surtout des solutions de
48. de devoir jouer un r le policier le gouvernement am ricain revient a la charge avec le Digital Millennium Copyright Act de 1998 Cette loi prohibe uniquement les tentatives de contourner les dispositifs techniques de protection L accent est mis sur le contr le de l acc s peut importe les motifs 3 Enfin le troisi me standard le plus s v re de tous a pour objectif de rendre ill gal non seulement l acte de contourner la protection mais aussi la conception et la mise en circulation de tous dispositifs techniques ayant pour utilit de contrecarrer la protection Durant les n gociations du WIPO Copyright Treaty il tait propos de rendre ill gales toutes les technologies utiles au piratage C est dans la controverse que l id e a t abandonn e Waelde 2001 Des d l gu s consid raient qu un tel standard emp chait l acc s des uvres du domaine public et emp chait l exercice du fair use De plus les repr sentants des consommateurs de l industrie lectronique faisaient remarquer qu une telle orientation pourrait imposer des limitations dans l utilisation des produits informatiques Certains produits d velopp s pour le march auraient pu se retrouver avec des fonctionnalit s devenues ill gales la rigueur cette limitation aurait pu concerner la c l bre fonction copier coller programm e dans un grand nombre de logiciels Bien qu il soit visiblement mal accept de prohiber les techn
49. de l eau a partir d un thermom tre la lecture Lorsqu il constate que la temp rature diminue il doit augmenter manuellement la puissance des l ments chauffants en fonction de ce qu il value n cessaire la vue des donn es La pr cision de cet ajustement est imparfaite puisque l employ ne sait pas avec exactitude quelle puissance suppl mentaire il doit donner pour chaque degr perdu De plus il peut tre distrait par moment perdre de vue le thermom tre et ajuster la puissance avec du retard Dans le deuxi me proc d cependant un thermom tre lectronique transmet l information sur la temp rature du bassin un ordinateur de mani re continue la lecture Celui ci compare la temp rature du bassin ce qu elle devrait tre 50 C et transforme cette diff rence avec un algorithme donnant la quantit de puissance suppl mentaire ordonner puis enfin transmet cette information trait e aux l ments chauffants La pr cision de l ajustement est de loin sup rieure que dans le proc d pr c dent puisque la v rification de la temp rature est continue et l ajustement est fait selon une op ration math matique pr cise plut t que par une vague estimation humaine Le deuxi me proc d utilise donc une meilleure information que le premier ce qui permet de r duire les pertes caus es par de trop grandes ou de trop faibles augmentations de puissance On peut voir que l information sert v rifier l
50. des producteurs et soient mises en circulation avant la sortie du film en cin ma Aux Etats Unis la Motion Picture Association of America MPAA estimait que le piratage international causait en 1986 la perte d un milliard de dollars l industrie du film soit 25 de ses revenus totaux Ce pourcentage s levait plus de 40 en Espagne et aux Pays Bas 50 en Italie et 65 en Allemagne de l Ouest Chesterman et Libman 55 56 Ainsi les technologies d criture automatique telle que la photocopie et l enregistrement sur bande magn tique permettent de nombreux m nages non sp cialis s de produire des copies des co ts fixes et des co ts variables faibles Le piratage peut se faire peu de frais dans des millions de m nages l chelle des besoins domestiques prot g s par leur petitesse et leur discr tion Les appareils permettant la copie sont relativement abordables dans le cas de l enregistrement audio vid o ou relativement accessibles dans une institution publique ou commerciale dans le cas de la photocopie ce qui rend les co ts fixes faibles Pour la production des copies les proc d s relativement automatis s lib rent le producteur des longues t ches manuelles et seulement l acquisition d un support d enregistrement une feuille pour la photocopie ou une cassette pour l enregistrement audio vid o est n cessaire ce qui engendre des co ts variables faibles Cette production pourrait selon
51. e l information depuis l imprimerie au XVIe si cle Comme cette poque les autorit s publiques tentent de conserver le caract re exclusif de l acc s aux uvres Cependant les difficult s sont normes aujourd hui la fois pour des raisons techniques et sociales D une part les nouvelles technologies ne permettent plus de conserver la configuration actuelle des droits r partis entre les titulaires de propri t 37 Une copie est disponible en ligne http europa eu int comm dg1 5 en intprop intprop 1100 htm 62 intellectuelle et les usagers de l information Cette constatation conforte notre pr misse selon laquelle la technologie est la variable ind pendante et le droit la variable d pendante D autre part un choix social est a faire Les possibilit s de choix sont limit es par les technologies utilis es Notre soci t a le choix de conserver le r gime traditionnel mais en restreignant les droits des usagers ou d adopter un r gime alternatif abandonnant le principe de l acc s exclusif Le statut quo devient inapplicable d la nature m me des technologies de l information Dans une soci t o les internautes sont d j habitu s un acc s facile et manipuler l information leur guise le r gime traditionnel risque d tre fortement contest et le choix d un r gime alternatif m rite d tre explor 6 2 Culture du copiage et contestation du r gime traditionnel Com
52. e minimum de contraintes Nos auteurs de science fiction n ont cependant pas imagin les difficult s que nous rencontrerions mettre nos informations en commun Une bonne proportion de celles ci est le fruit d un travail sp cialis but lucratif qui n cessite une r mun ration si nous voulons esp rer que ces activit s continuent sous peine de voir une bonne proportion d entre elles dispara tre Il est notamment question ici des activit s de cr ation intellectuelle et artistique que ce soit les pi ces musicales les s quences audiovisuelles ou peut tre m me les uvres manuscrites Une strat gie est certainement n cessaire pour rem dier la situation un moment o plusieurs gouvernements remettent en question les dispositions du droit d auteur l occasion est bien choisie d aborder le sujet Probl matique Aujourd hui peu pr s tous connaissent l histoire de la c l bre plate forme d change de musique Napster Ce logiciel t l chargeable gratuitement sur le site Internet de son exploitant permettait de rechercher et de t l charger des fichiers de musique d un internaute un autre gr ce son moteur de recherche int gr Le serveur central de Napster n avait pas intervenir dans le processus de t l chargement C est bien ce sur quoi misait Napster inc pour chapper aux accusations de violation des copyrights et de rejeter la responsabilit aux usagers du r seau Ce
53. e production grande chelle une distribution grande chelle et une immunisation contre les alt rations avec un minimum de co ts fait en sorte que l information se rapproche davantage d un bien public que d un bien priv comme le montre la figure 3 41 FIGURE 3 Les technologies et leurs effets sur les attributs de l information Technologie Exclusion Exclusion Rivalit pour d information par le prix par l acc s la qualit Ecriture y V4 V4 manuelle criture Aa 7 V automatis e Ecriture automatis e v nul v sp cialis e Informatique n l al Al et Internet L information ne saurait toutefois devenir un bien public pur Contrairement la s curit la justice ou la sant publique lorsque l information est disponible le public n est pas oblig d en consommer les b n fices En d pit de cette limite l absence totale de rivalit et les difficult s li es l exclusion donnent des arguments de poids ceux qui d fendent l id e d un r gime de droit d auteur bas sur des principes radicalement diff rents du r gime traditionnel Pourtant les industries culturelles r sistent cette tendance Elles pr conisent plut t la conservation du r gime traditionnel en d veloppant des technologies de lecture provoquant l exclusion des client les resquilleuses 42 Chapitre 5 Le r gime de droit traditionnel Le r gime traditionnel prend racine dans une v
54. ecteurs ce qui soul ve la grogne de leur manufacturier Les verrouillages Certaines m thodes consistent v rifier l authenticit de la copie autoris e l aide de proc dures informatis es Le document d abord verrouill lectroniquement ne peut tre utilis que si les informations demand es sont fournies par l utilisateur et transf r es via Internet au serveur de l entreprise titulaire du droit d auteur De telles proc dures ont souvent d tre abandonn es d l irritation des consommateurs et la pression des comp titeurs OCDE 1996 7 8 Elles soul vent aussi des questions sur la protection de la vie priv e tant donn les informations personnelles demand es Lorot 2001 63 Un autre type de verrous consiste apposer un code d identification non effa able sur tous les ouvrages num ris s Il serait d chiffrable seulement par un lecteur sp cialement con u pour reconna tre les codes des copies autoris es OCDE 1996 22 23 Une technologie de ce type commercialis e sous le nom de DataPlay a t annonc e en octobre 2002 et devrait 2 Trait de crayon trait de g nie Le Soleil p C1 27 mai 2002 50 envahir les march s de musique d ici peu Reste voir si les consommateurs sont int ress s d bourser quelques centaines de dollars pour payer le nouveau lecteur requis La diffusion de fichiers vides Afin de frustrer les utilisateurs des r seau
55. ent consid rablement les co ts fixes du piratage La photocopieuse rend les livres vuln rables mais aussi l enregistreuse audio sur cassette et le magn toscope deviennent les moyens de piratage des m dias lectroniques D abord la premi re photocopieuse commercialis e en 1949 n a gu re provoqu de copiage non autoris Son utilisation tait compliqu e et lente sept copies la minute Les ventes de photocopieuses ont d marr lentement Ce n est qu la fin des ann es 70 apr s une am lioration technologique et une propagation de ces machines dans les bureaux les institutions publiques et les commerces que les effets du piratage se font sentir Chesterman et Libman 27 28 Dans les tablissements commerciaux et les institutions publiques des photocopieuses sont accessibles au grand public et nous lib rent de la n cessit d endosser des co ts fixes lev s Le piratage est accessible tous facile et co te 10 cents la feuille parfois moins rendant le co t variable bas Plut t que d engager une lutte contre le piratage aux dimensions personnelles les autorit s de la plupart des pays ont plut t opt pour la vente de licences aux exploitants des photocopieuses voir section 6 3 1 ce qui est un pr lude la solution d fendue dans ce travail Concernant les informations audio et vid o la cassette avec bande magn tique a longtemps constitu dans une grande proportion leur support physique
56. ent que seul la contrainte d une loi pourrait entra ner une perc e sur le march mais le probl me ne serait peut tre pas encore r gl Ce type de dispositif permet un usage plut t restrictif du contenu et risque d tre mal accept dans la soci t 57 6 1 3 La difficile acceptabilit sociale Des dispositifs techniques plut t convaincants sur leur efficacit impliqueraient l abandon par l utilisateur de certains droits qu il poss de d j sur ses copies De m me certaines solutions anti piratage laissent planer des doutes sur la protection de la vie priv e d l accumulation d informations sur les utilisateurs qu elles impliquent Nous devons alors nous demander si notre soci t est pr te accepter de remanier les droits l avantage des titulaires de propri t s intellectuelles au d triment de l utilisateur En Europe un FAI peut tre tenu selon une directive de l Union europ enne de supprimer l information d un serveur si celle ci enfreint le droit d auteur et que cette infraction est connue du FAI La surveillance des serveurs est quelque chose de visiblement tol r e dans la soci t Cependant notre probl me concerne l change d informations entre ordinateurs personnels et nous en sommes rendu surveiller l change de contenus entre chaque individu L industrie culturelle devient cet gard de plus en plus exigeante et r clame des proc dures simples et rapides p
57. er son r le dans les proc d s de lecture chez les m nages de m me que de comparer ses caract ristiques avec le capital physique tant donn ces assertions il est d sormais possible d tudier la variation des attributs de l information et du capital physique travers l volution des technologies de l information 18 Chapitre 2 Les technologies de l information comme variable ind pendante Maintenant nous poss dons une d finition articul e de l information Il reste a pr ciser le r le jou par les technologies de l information Dans ce travail il sera pris pour vidence que la configuration des proc d s visant stocker traiter et exploiter l information a un effet d terminant sur le choix du r gime de droit d auteur C est une pr misse majeure puisque celle ci pr cise la nature du lien entre les technologies de l information et le droit M thodologiquement elle proclame que les technologies de l information constituent la variable ind pendante et le droit la variable d pendante Pour appuyer ce propos nous pouvons nous r f rer aux travaux de Marshall McLuhan 1993 Il est l auteur du c l bre aphorisme le message c est le m dium En d autres termes ce qui aurait le plus d impact dans la soci t ce n est pas le contenu des messages v hicul s mais bien le m dium par lequel ils sont transport s le vrai message c est le m dium lui m me
58. ernet The Journal of Information Law and Technology juillet 2001 http elj warwick ac uk jilt 01 1 waelde html Documents en histoire AUBERT Clark 1960 The Movement for International Copyright in Nineteenth Century America Washington Catholic University of America Press K 46 5 CU 1960 C592 83 BONCOPAIN Jacques 2002 La r volution des auteurs Paris Fayard K 1440 B699 2002 BONHAM CARTER Victor 1978 Authors by Profession London William Kaufmann inc Z 551 B7141 BROWN Cynthia 1995 Poets Patrons and Printers Cornell University Press PN 144 B877 1995 CHESTERMAN John et Andy LIBMAN 1988 The Electronic pirates DIY crime of the century London Comedia Book Z 649 P5 C525 1988 Documents en informatique et th orie de l information BIDDLE et al 2002 The Darknet and the Future of Content Distribution Microsoft Corporation http msl1 mit edu ESD10 docs darknet5 pdf BSATA Abdalla 1999 Instrumentation et automation dans le contr le des proc d s Deuxi me dition Qu bec les ditions Le Griffon d argile TJ 213 B916 1999 HALDERMAN John Alexander 2002 Evaluating New Copy Prevention Techniques for audio CDs www cs princeton edu jhalderm papers drm2002 pdf LACROIX Eric dir 2002 Sondage NETendances 2002 Utilisation d Internet au Qu bec Centre francophone d informatisation des organisations https extranet cefrio qc ca index Web cfm type produits LARDANT Jos
59. es Nielsen qui la met d abord en uvre Cet appareil install sur les t l viseurs est en fait un petit ordinateur enregistrant les changements de cha nes Apr s une p riode d termin e l ordinateur transmet via une ligne t l phonique les donn es amass es un ordinateur central Cette technique a l avantage d liminer les sources d erreurs potentielles lors de l utilisation d une grille horaire en raison de son proc d automatis Cependant le peoplemeter pose certains probl mes Il n est pas possible d identifier qui et combien de personnes coutent le m dia Il ne peut tenir compte galement des absences de l auditeur devant son t l viseur parti la toilette ou la cuisine ou faire une activit prolong e La validit semble ici constituer le principal probl me 6 5 3 Les solutions possibles pour l Internet D apr s Chesterman et Libman 1988 147 148 il serait impossible de mesurer la quantit de reproduction pirat e ce qui forcerait une distribution bas e sur le succ s des ceuvres dans le march l gal Les statistiques de vente au d tail pourraient servir de base la 75 r mun ration La partie des fonds amass s par la vente de licences obligatoires attribu e a un auteur serait proportionnelle aux parts de march des supports d enregistrement physiques disques compacts DVD La faiblesse de cet indicateur serait probablement la validit puisqu il n est pas assur
60. essante pour les probl mes de droit caus s par l Internet a pour objectif de parfaire une culture soci tale juste et intellectuellement vivante La plupart des th oriciens travaillant cette conception s inspirent d un amalgame clectique de th ories l galistes et politiques comprenant entre autre Jefferson Marx et une vari t d coles de pens e en 25 droit Cette approche est similaire l utilitarisme dans leur objectif d une finalit sociale optimale mais diverge de vue sur les moyens d ployer La planification sociale pr conise une m thode cherchant sp cifiquement promouvoir l change des id es en vue de perp trer une riche vie ducative et politique au sein de la soci t civile Un effet structurant particulier est donc recherch pour la soci t ce qui vaut souvent cette approche des critiques pour son paternalisme Fr quemment cette perspective est voqu e pour justifier l implantation d un nouveau r gime de droit adapt e aux nouvelles technologies offrant un acc s plus ouvert l information 26 3 5 L approche utilis e Bien s r aucune des th ories expos es ci dessus ne m rite que nous les reconnaissions comme une v rit absolue Cependant la nature des probl mes que nous abordons nous pousse a employer une perspective utilitariste Rappelons que la pr sente analyse s int resse particuli rement aux contraintes technologiques que jaugent la m thode de
61. fondateur de l Electronic frontier foundation promouvant la libert d change sur Internet avait attir l attention du public am ricain en diffusant un essai dans divers m dias sous le titre Selling Wine Without Bottles The Economy of Mind on the Global Net qui d fendait la conception libertaire du droit l information C est ce moment qu il devient Berkman Fellow la Harvard Law School L argumentaire de cette approche inspir des crits de Thomas Jefferson s appuie sur la conviction que les id es doivent circuler avec le moins d obstacles possibles pour faciliter la participation la vie sociale et aussi sur le fait qu Internet avant son exploitation commerciale tait utilis comme r seau d change entre les universit s et les centres de recherches Il n a donc pas t con u pour r mun rer ceux qui diffusent de d information mais pour changer librement sans contrainte Rosenberg 1997 251 252 Les logiciels libres con us ici et la par des informaticiens collaborant en ligne et ne r clamant pas de droits r pondent sensiblement a cette philosophie Leur usage gagne en importance Le service public de radiodiffusion en France par exemple a adopt en mars 2003 le format d encodage Ogg Vorbis libre de droits Toutefois il reste encore de nombreux produits offerts sur Internet dans un but commercial Les contenus produits ne sont pas toujours le fruit d un travai
62. formation Tant que l information est inscrite sur le disque il est toujours possible d ajuster au besoin les dispositifs de lecture Une autre technique anti piratage consiste a surveiller le r seau Internet pour y rep rer les infractions la loi et identifier les fautifs Les changes pourraient ne pas tre aussi anonymes qu on puisse le croire Des logiciels existent d ja pour rep rer les changes de fichiers dans les r seaux peer to peer Il serait possible lors d un t l chargement de d terminer le serveur destinataire d identifier l adresse IP de l usager et de l affilier avec son destinateur Biddle et al 2002 7 Une entreprise sp cialis e RetSpan a conclu un accord pour acc der aux bases de donn es d organismes internationaux charg s d attribuer les adresses IP afin de pouvoir diff rencier chaque appareil connect Internet RetSpan Communiqu de presse 8 octobre 2002 http www retspan info 54 Le premier probl me qui se pose alors est d intenter une poursuite contre chaque individu fautif Ils sont des millions ce qui rend la t che co teuse La solution envisageable alors serait d implanter un filtre semblable celui que Napster a d installer par ordonnance de la cour pour bloquer l change de fichiers Une entreprise am ricaine Audible Magic a entrepris d accomplir ce d fi technologique Toutefois un second probl me pourrait survenir d l av nemen
63. formation a d importants effets sur le niveau d exclusivit effective dans l acc s aux uvres Le chapitre 5 a expos ce que les autorit s publiques entreprennent pour sauvegarder le r gime traditionnel Enfin le chapitre 6 montre les obstacles techniques et sociaux jouant contre la conservation de l acc s exclusif et propose le r gime de taxation comme alternative Il est difficile d affirmer que les nouvelles technologies de l information contraignent les autorit s publiques abandonner le principe de l acc s exclusif aux oeuvres Ce qui est plus certain cependant le statut quo dans le r gime de droit devient impossible Le r gime traditionnel si nous voulons qu il survive nous forcera employer en raison de la nature m me des technologies employ es des techniques anti piratage dont l efficacit pour le moment est plut t convaincante mais qui restreint notablement les droits de l usager Le lecteur avec cl de d codage qui a pour effet que l information ne peut tre lue que par le lecteur de son usager en est un bon exemple mais il rend impossible le fair use et le pr t d un document Cette situation conforte jusqu un certain point la pr misse de ce travail selon laquelle la technologie est une variable ind pendante qui d termine la nature du r gime de droit en place Un choix de r gime est possible Il existe par contre une contrainte technologique qui force une reconfiguration de
64. formats d information texte son image vid o Pr cisons maintenant ce qu il en est concernant le copiage et la distribution des copies et de l exclusion que cela occasionne 36 videmment pour le copieur un ordinateur personnel est n cessaire C est le co t fixe d frayer mais cet quipement sert aussi d autres objectifs personnels et professionnels en bon nombre On ne peut donc pas parler d un co t fixe lev Concernant le co t variable il est pratiquement inexistant L criture d une copie de fichier informatis s ex cute automatiquement lorsque la demande en est faite par le demandeur de l information La production des copies peut donc se faire sans probl mes petite ou grande chelle De plus le producteur n a pas enregistrer la copie sur un support physique puisque l information est directement achemin e vers le destinataire via le r seau Internet Le r seau Internet a de grandes cons quences sur la distribution Avec les vieilles m thodes de copiage photocopie copie de cassette les activit s de piratage en milieu domestique ne sont pas organis es de fa on syst matique Elles s organisent seulement au moment o un individu A trouve ce qu il cherche chez les possessions d un individu B Ce contact se r alise souvent de fa on fortuite Aucun outil ne le facilite Le mat riel demand est 1a quelque part mais ne sera pas n cessairement pirat chaque fois qu
65. ge produit la fois par les m nages non sp cialis s et des organisations sp cialis es le r gime traditionnel de droit a t mis rude preuve mais a malgr tout surv cu Pourtant le piratage informatique depuis la fin du XXe si cle occasionne les m mes probl mes Alors pourquoi s inqui ter d un ph nom ne qui existe depuis d j quelques d cennies qui n a jamais d moli le r gime traditionnel et qui n est prof r que par une autre technologie Nous verrons en fait que l organisation du piratage informatique comporte de grandes diff rences par rapport la photocopie et la copie de cassette 4 2 4 L informatique et le peer to peer L informatique se distingue des technologies pr c dentes d un niveau d automatisation largement sup rieur L criture d une copie de fichier sur un disque se fait sans intervention humaine et la distribution des copies est enti rement automatis e ce qui rend cette technologie de l information en totale rupture avec les pr c dentes Il est int ressant cet effet de remarquer que le mot informatique r sulte de la fusion des mots information et automatique Nous avons d j survol en introduction la probl matique du piratage informatique Il appara t dans les ann es 80 avec le copiage de logiciels notamment des jeux Chesterman et Libman 67 71 Son expansion est rapide au cours des ann es 90 en s tendant tous les
66. gislateurs abandonner le principe du droit exclusif d exploitation de l uvre dans le but d endiguer le piratage C est donc dire que l usage d une technologie d information ou d une autre d termine la m thode de r mun ration des auteurs La technologie est la variable ind pendante le droit est la variable d pendante D terminer cette relation n est pas vidente puisqu une bonne partie du d bat tourne justement autour de la question Qu est ce qui d termine quoi Nous y reviendrons en d tail dans le chapitre 2 Le r gime traditionnel de droit d auteur a toujours prot g les ouvrages mais non pas les id es exprim es dans les ouvrages Lorot 2001 57 Fisher 2000 L id e accessible tous reste un bien public mais le livre ou la vid o l exprimant est prot g Par exemple la th orie d Einstein sur la relativit restreinte ou g n rale est publique mais son livre du m me nom rel ve du droit d auteur C est pr cis ment cette asym trie en droits sur les id es et l expression des id es qui est aujourd hui difficile conserver en raison des technologies informatiques Je soutiens par cons quent que l information devient un bien public La reproductibilit et la communicabilit instantan e des documents informatis s et leur caract re r ditable par tous les internautes posent des difficult s sans pr c dent au r gime de droit 11 traditionnel qui font
67. hapitre 1 L information comme facteur de production Puisque notre hypoth se suppose l mergence d un ph nom ne qui concerne l information vaux mieux la d finir avec exhaustivit d autant plus qu il est facile de s y perdre par des malentendus Dans le but de d finir l information deux de ses aspects en particulier m ritent d tre questionn s surtout en raison de la conception franchement discutable que certains leur donnent L information est elle immat rielle Et l information est elle un bien fini de consommation Ces questionnements sont relativement nouveaux puisque les difficult s caus es par les nouvelles technologies de l information sont plut t r centes dans l histoire C est d ailleurs ce qui justifie en mon sens le recours une approche inhabituelle notamment pour les conomistes et peut tre aussi pour les juristes Un mouvement de pens e parti de France en t 2000 et qui s est depuis rapidement propag de nombreuses universit s du monde pr conise d aborder les questions conomiques en ayant recours des th ories et des approches des autres sciences Ce mouvement se d finit comme post autistique Bien que l autisme soit en r alit une maladie caract ris e par un trouble affectif ayant pour effet de rendre l individu insensible au monde qui l entour cette image a t reprise de fa on provocante pour protester contre la faible aptitude des conomi
68. hysique sont consid r s fixes seulement court terme tant donn les arrangements financiers s talant sur de longues p riodes c est seulement longue ch ance que la quantit de capital physique utilis peut s ajuster la quantit produite et constituer pour ainsi dire un co t variable Il est noter que dans la pr sente analyse les co ts d fray s par les producteurs seront consid r s seulement court terme et qu ils ont pour t che de se les faire rembourser dans l imm diat ce qui cr e une exclusion l information par le prix dont le niveau est fortement influenc par la quantit produite Ainsi pour toutes les technologies les co ts fixes et variables seront estim s et compar s selon une chelle approximative La th orie de la firme se fonde sur un aspect normatif important les producteurs maximisent leurs profits Bien que nous n valuerons pas les profits mais seulement les co ts nous t cherons d valuer quel serait le co t moyen par unit produite que le producteur serait capable de se faire rembourser En effet la combinaison des co ts fixes et variables engendre un co t moyen par unit variant selon le nombre d unit s produites C me 1994 98 100 Il est donc possible d valuer les technologies sur leur capacit produire des copies en quantit tout en gardant un co t moyen relativement bas Une telle analyse se heurte toutefois certaines difficult s
69. i t peuvent aussi d finir des choix collectifs ind pendamment des contraintes technologiques qui souvent ne sont pas insurmontables Varian 1998 Or nous pouvons nous demander justement si les difficult s rencontr es 21 22 dans la conservation de l acc s exclusif l information sont surmontables Ce qui est s r les difficult s sont sans pr c dent et nous verrons pourquoi dans les sections 4 2 et 6 1 Les difficult s du r gime traditionnel sont normes mais cela en fait il un mauvais r gime Il faut maintenant tablir ce qu est un bon et un mauvais r gime de droit d auteur Les diff rentes th ories de la propri t intellectuelle peuvent apporter des r ponses Chapitre 3 Les th ories de la propri t intellectuelle Les th ories de la propri t intellectuelle apportent un regard normatif sur les probl mes de protection des droits Bien qu elles existent en grand nombre nous ne survolerons que quatre d entre elles les plus dominantes soit l utilitarisme la th orie du travail la th orie de la personne et la th orie de la planification sociale Fisher 2000 Ces quatre approches normatives mettent chacune l emphase sur un aspect particulier des probl mes li s la propri t intellectuelle Ces diff rentes approches sont parfois conciliables parfois ne le sont pas Nous verrons cependant dans la section 6 4 1 et 6 4 2 que l implantation d un nouveau r gime de droi
70. ier 2003 http zdnet com com 2100 1105 984573 html 58 musicale dans un lecteur amovible MP3 ou pour produire un mixage personnalis Halderman 2002 1 Ce droit pourrait tre menac par les techniques mentionn es ci haut Ces techniques peuvent aussi rendre impossible la revente ou le pr t d un document Rosenberg 1997 251 252 le copiage des uvres entr es dans le domaine public c est dire les documents dont les droits d auteurs sont chus ou dont la diffusion est ex cut e par un service public P pin 2002 25 et la pratique du fair use Waelde 2001 Le fair use est un concept am ricain d origine jurisprudentielle qui constitue un ensemble d exceptions l exclusivit du droit d exploitation en tenant compte de la nature de l ouvrage reproduit du but de la reproduction de l importance de la partie copi e et de son effet sur le march potentiel de l uvre originale P pin 2002 3 Au Canada ce concept est contenu dans la notion d utilisation quitable pr vu par la loi canadienne sur le droit d auteur quoi que ses articles sont beaucoup plus restrictifs P pin 2002 18 19 Il est galement question de copie priv e c est dire du droit de produire des copies pour usage personnel Une r mun ration suppl mentaire administr e par la Soci t canadienne de perception de la copie priv e est pr vue pour les auteurs en raison de ces usages personnels pa
71. implique que ce r gime est d j implant sur Internet pour ces organisations D autres organisations notamment celles exploitant des sites de diffusion en ligne exclusivement sur Internet souhaitent l extension de ce r gime l ensemble du r seau num ris Le paiement des royaut s pourrait tre bas sur les recettes de leurs sites mais aussi sur les recettes des fournisseurs d acc s Internet Lorot 2001 49 Cependant les producteurs de musique s y opposent craignant les effets d une absence de march pour les pi ces musicales En d pit des efforts l gislatifs de ces diff rents pays l application des lois actuelles vise particuli rement les cibles plus faciles comme les institutions publiques et les entreprises chez lesquelles la surveillance peut s exercer Mentionnons qu avec les plates forme d change actuelles le rep rage d un t l chargement ill gal est possible en ordonnant le plus souvent par une proc dure judiciaire au FAI de r v ler l identit associ e l adresse IP num ro identifiant l ordinateur utilis de l internaute concern Biddle et al 2002 7 Il est par cons quent possible de poursuivre en justice le contrevenant mais lorsqu ils sont des millions la t che est ardue Plut t que de s en prendre aux individus un un il est plus efficace de s en prendre aux organisations qui sont responsables de plusieurs individus Aux tats Unis un sous
72. ion originale chez quelqu un d autre Toutefois avec certaines technologies la qualit de l information se d grade avec l usage le 10 temps et l imperfection des reproductions Le piratage des cassettes audio et vid o par exemple ne produit jamais une copie parfaitement exacte par rapport l original d a l enregistrement de parasites Face des documents d in gale qualit une rivalit se dessine pour obtenir la meilleure qualit De 1a nait une rivalit pour la qualit Ainsi nous pouvons rendre compte de l volution des technologies de l information telle que formul e dans l hypoth se en valuant deux caract ristiques l exclusion et la rivalit des utilisateurs de l information Moins l exclusion sera possible moins il y aura de rivalit et plus l information s apparentera un bien public Le r sultat auquel cette analyse nous am nera sera important puisque la r mun ration pour un bien priv ne se fait pas de la m me mani re pour un bien public Rappelons par ailleurs que le principal objectif d un r gime de droit d auteur est de r mun rer les cr ateurs selon une certaine m thode Rappelons aussi que le r gime traditionnel pr conise une m thode de r mun ration bas e sur le droit exclusif du cr ateur d exploiter ses uvres Enfin rappelons ce que mentionne l hypoth se l volution des technologies de l information et l Internet contraignent les l
73. ion se fait par la copie mais puisque cette poque copier un manuscrit se faisait la main et n cessitait beaucoup de notre temps cette activit tait limit e des groupes sociaux restreints En Europe m di vale c tait le plus souvent les moines religieux Le copiage de l information sans autorisation n tait pas consid r comme un probl me puisque le co t se trouvait principalement dans l criture de l information et non pas dans leur cr ation Par cons quent on pensait prot ger les uvres litt raires non pas parce qu elles taient de l information imagin e mais parce qu elles taient des biens mat riels longs confectionner En Angleterre m di vale par exemple les lois concernant les ouvrages de cr ation prot geaient les uvres contre le vol mais pas contre le copiage Bonham Carter 1978 11 Dans ce contexte les co ts fixes consacr s exclusivement au copiage sont pratiquement nuls comparativement au co ts variables Le papier l encre et l norme temps exig rendent le co t variable lev Aucune production de masse n est possible ce qui rend l chelle de production petite Puisqu il y a une petite quantit d unit s produites la distribution ne peut donc pas tre tendue Il y a donc une exclusion l information qui s exerce par la n cessit de rembourser les co ts variables lev s et une autre par le r seau de distribution peu tendue Il y a exclusio
74. ions provisoires dans la m moire vive de leur ordinateur La proposition prend pour acquis que les transmissions de documents ont le public pour destinataire et esquive la possibilit d une fin personnelle La proposition limine le fair use Par exemple la copie et la transmission d un paragraphe d un journal lectronique deviendraient ill gales Larevente d une copie autoris e deviendrait ill gale Les FAI seraient forc s de jouer un r le policier en coupant l acc s aux contrevenants et en reportant les infractions aux autorit s Cette solution juridique aurait pu permettre la sanction d un certain nombre d infractions dissuadant les contrevenants violer les lois sur les copyrights Cependant les limitations impos es l usage de l information attis rent l opposition des groupes de consommateurs et le fait de demander aux FAI de r v ler l identit des internautes fautifs soulevait des craintes l gard de la protection de la vie priv e Les FAI faisaient valoir le probl me social que pouvait poser leur ventuel r le policier Ces protestations furent suffisantes pour que le projet de loi soit rejet par le Congr s Un autre projet de loi propos en 1998 le Digital Millenium Copyright Act DMCA bien qu il ait t adopt par le Congr s a ameut les critiques son tour Le principal l ment contenu dans cette loi concerne les dispositifs techniques de prote
75. is qu un nouveau morceau est inscrit sur le disque une nouvelle table des contenus est inscrite Donc le lecteur CD ROM va lire en priorit la table des contenus la plus r cente tandis que le lecteur audio lit seulement la premi re Le CD dit non copiable est d lib r ment dot de fausses tables de contenus pour diriger le lecteur CD ROM vers des donn es impossibles lire Ce qui ne peut tre lu ne peut tre copi Toutefois ce dispositif peut tre contourn Halderman 2002 9 10 Les concepteurs de lecteurs n auraient qu proc der des modifications relativement simples de leurs logiciels de lecture Les mises jour de logiciels sont facilement disponibles via Internet autant que les fichiers pirates Halderman va plus loin encore en affirmant que le concept m me d anti copie est compl tement erron The concept of CD copy prevention is fundamentally misguided It is based on the false premise that specific deviations within the framework of a standard data format could result in lasting incompatibility Yet hardware and software adaptation is an inevitable and natural extension of improved design and bug fixing These ill conceived schemes will amount to little more than a temporary speed bump for copyright infringement and promise to further alienate customer from the record industry Halderman 2002 10 La pose d une barri re la lecture ne peut bloquer en toute circonstance l acc s a l in
76. isons de disques demandent r guli rement des informations l entreprise pour valuer ce qui se transige sur les r seaux De plus le syst me d identification pourrait d terminer si le contenu d un ouvrage rep r sur Internet a t modifi par l utilisateur voir section 6 4 2 page 75 Dusollier 1999 35 36 Il serait donc possible de mesurer les documents originaux en circulation et ceux qui ont t modifi s Toutefois des probl mes subsistent Ces techniques informatis es sondant directement les r seaux peer to peer ne mesurent pas vraiment l exposition d une uvre son public La d tection d une recherche pour un titre en particulier et une uvre rep r e sur le disque dur 4 http www bigchampagne com 76 d un Internaute ne signifie pas n cessairement que l ouvrage sera consult Encore une fois la validit de l indicateur devient une faiblesse L automatisation totale du proc d vient cependant liminer toutes erreurs humaines et fait en sorte qu il n y a rien demander aux internautes sond s tout se passe leur insu Il n y a donc aucune technique parfaite mais il faut penser celle qui serait la plus appropri e l Internet Nous pensons alors tout de suite au rep rage sur les r seaux peer to peer mais rappelons que cette technique comporte de grands inconv nients quant sa validit Il peut tre alors appropri de recourir aux techniques de mesure
77. it de trouver la cl Un cryptage plus sophistiqu peut tre contrecarr par un ordinateur dot d une plus grande puissance de calcul Le CD non copiable la surveillance des r seaux et l empreinte digitale ne constituent pas une liste exhaustive des possibilit s techniques qu offre l informatique pour compliquer la tache des pirates mais ils sont d excellents exemples de techniques pour lesquelles de nombreuses ressources sont affect es a leur conception et qui n atteint pas leurs objectifs en raison de la capacit d adaptation ou de l volution des facteurs de production la disposition des pirates A cet effet des informaticiens de la compagnie Microsoft crivaient dans un document de travail The legal future of darknet technologies is less certain but we believe that at least for some classes of user and possibly for the population at large efficient darknets will exist Biddle et al 2002 14 Il appara t que les darknets les r seaux d change clandestins ont de bonnes chances de survivre Les syst mes anti pirates seront probablement contourn s par de nouveaux dispositifs contre lesquels l industrie voudrait certainement perfectionner encore une fois ses protections anti copie La standardisation des moyens devient difficile A ce propos un document de travail de VY OCDE faisait remarquer il y a d j plusieurs ann es Finding a stable legal regime to protect rightholders agai
78. l analyse micro conomique se faire grande chelle gr ce aux faibles co ts variables qu elle implique Cependant de tels producteurs non sp cialis s dans le copiage ne peuvent d velopper un grand r seau de distribution Les cassettes ou les papiers peuvent 33 tre chang s avec des amis ou des connaissances L exclusion par le prix est donc n gligeable mais l exclusion par l acc s fait la diff rence VOIR figure 2 colonne 2 4 2 3 Les organisations de piratage sp cialis es Cette section ne traite pas n cessairement d une technologie mais d une organisation institutionnelle particuli re du piratage Cette forme est importante distinguer en raison de la particularit qu elle engendre l gard des co ts fixes notamment pour l imprimerie Bien qu initialement cette forme organisationnelle ait t indispensable d la technologie de l imprimerie qui rendait n cessaire la production grande chelle au XXe si cle elle se manifeste uniquement pour des motifs lucratifs Les pirates taient dans ce cas des professionnels et qui dit profession dit sp cialisation Au XIXe et au d but du XXe si cle l organisation sp cialis e tait la seule forme de piratage r guli rement pratiqu e Le piratage des imprim s n cessitait une organisation capable d acqu rir et d entretenir des presses et de l quipement lourd ce qui repr sente des co ts fixes lev s qui n ce
79. l profite n cessairement a toute la communaut lorsqu ils capturent un malfaiteur dangereux Dans notre probl me nous pouvons envisager l information comme un bien pour lequel il peut tre difficile et co teux d en barrer l acc s Par cons quent il peut tre difficile d obtenir r mun ration lorsque que quelqu un en prend possession Pourtant il est reconnu que l exclusion est davantage un choix social qu une propri t inh rente au bien Varian 1998 L exclusion peut tre provoqu e par des mesures r pressives institutionnalis es par la loi ou par l instauration de dispositifs techniques bloquant l acc s Cependant cette pr misse que tout est bas sur un choix social est discutable Je soutiendrai que les nouvelles technologies provoquent des effets contraignants qui limitent les possibilit s de choix sociaux en rendant la r pression et les blocages techniques ardus ce qui complique l application de la loi et rend le statut quo du r gime de droit impossible Concernant la variable de rivalit un bien est consid r non rival lorsque son utilisation par l un n emp che pas son utilisation par un autre Pour reprendre l exemple pr c dent le b n fice que procure la s curit publique est indivisible et profite tous les individus C est vrai aussi pour l information du moins jusqu un certain point Une information copi e par ordinateur n emp che pas l utilisation de l informat
80. l subventionn ou magnanime mais d un travail a but lucratif C est ce qui explique la n cessit de soumettre Internet 4 un droit d auteur efficace Une solution est donc imp rative 1 www eff org Misc Publications John_Perry_Barlow idea_economy article Selling Wine Without Bottles The Economy of Mind on the Global Net N http cyber law harvard edu is99 governance barlow html background The Debate Over Internet Governance A Snapshot in the Year 2000 12 Compression audio Radio France choisit le format libre Ogg Vorbis Revue d actualit ZdNet 4 avril 2003 http news zdnet fr story 0 t118 s2132934 00 html Les concepts utilis s Avant d aller plus loin il serait utile de pr ciser certains concepts Ils seront utilis s tout au long de ce document et certains n ont pas le sens que nous leur donnons commun ment L information La musique et les films ill galement t l charg s ont quelque chose en commun ils sont enregistr s et codifi s en code binaire et ce ne sont pas seulement ces types de documents qui sont enregistr s ainsi Comme le sugg re Chesterman et Libman 1988 18 19 et Varian 1998 tous les documents audio vid o texte et logiciels m me s ils ne sont pas informatis s partagent une caract ristique commune ils constituent de l information Tant qu il est question d une suite de caract res symboliques reconnaissables et interpr tables par un destinat
81. lissant ainsi l espace et le temps du moins en ce qui concerne notre plan te Nous approchons rapidement de la phase finale des prolongements de l homme la simulation technologique de la conscience Dans cette phase le processus cr ateur de la connaissance s tendra collectivement l ensemble de la collectivit humaine page 31 J insiste sur le mot collectivement qualifiant la production des connaissances ou de l information Il est question d une mise en commun Vraisemblablement McLuhan pr disait l absence d exclusion dans l acc s l information Dans la derni re citation et plusieurs fois ailleurs dans son livre il pr sente la technologie de l lectricit comme un prolongement de notre syst me nerveux comme si chaque individu avait libre cours dans l utilisation de l information l int rieur d un r seau global que nous appelons aujourd hui l Internet Cependant McLuhan n avait pas anticip le probl me qu allaient causer les libres mouvements d information dans la r mun ration des cr ateurs Du moins il n en fait pas mention Peut tre que pour lui habitu aux d bats intellectuels th r s ce n tait qu une simple technicit qui ne m ritait pas qu on s y attarde N anmoins le probl me se pr sente aujourd hui et une strat gie est n cessaire pour y rem dier McLuhan a le m rite dans ce contexte de nous rappeler que cette strat gie d
82. m ne La plupart des acteurs concern s soutiennent que seuls quelques changements mineurs aux conventions et aux l gislations sont suffisants pour les adapter aux nouvelles possibilit s qu offre l informatique et I Internet C est la position d fendue par exemple par le vice pr sident de la Soci t des auteurs compositeurs et diteurs de musique en France SACEM Thierry D sumont Lorot 2001 29 30 Il est question dans ce cas de criminaliser formellement l acte de copiage et de distribution informatis e non autoris e et lacte de d tourner des protections anti copie et de d terminer les r les de chaque acteur concern dans la protection des droits Le principe de base dans ce r gime de droit resterait le m me celui qui est reconnu internationalement depuis la Convention de Berne de 1887 Goldstein 2001 13 14 seul le titulaire de la propri t intellectuelle poss de le droit exclusif d exploiter son uvre donc d en autoriser la diffusion C est ce que nous appellerons le r gime traditionnel Cette approche implique un corollaire important dans la strat gie de lutte au piratage informatique Il devient indispensable de d ployer toute une panoplie de dispositifs technologiques pour dresser des barri res au copiage ill gal tels que le cryptage des donn es d codables par un lecteur disposant d une cl de d codage ou les logiciels de surveillance du r seau Internet En plus du contenu de l ouvrage ces
83. me nous avons pu le voir les solutions techniques visant soutenir le r gime traditionnel sont techniquement faillibles ou sont susceptibles de s enligner sur la voie de P chec commercial ou du rejet social Les partisans d un r gime alternatif bas sur un principe autre que celui de l acc s exclusif mettent davantage l emphase sur ces probl mes Pour eux la nature m me des nouvelles technologies de l information rend pratiquement s culaire les fondements d un r gime de droit plusieurs fois centenaire Cette id e n est pas nouvelle et date d une poque o l informatique n tait pas la principale source de piratage comme le montre ce passage d un document vieux de 1984 Just as the public became readily accustomed to photocopying books journals and other printed materials so it is now learning routinely to copy films discs and tapes and to make unauthorised copies of electronic data Software creators producers and providers call this stealing some software users call it sharing Thus there is a growing gap between the theory of intellectual property law and its practice This gap is likely to widen in next several years potentially challenging the legitimacy of the law and creating significant problems of enforcement US Office to Technological Assessment cit dans Chesterman et Libman 1988 21 La technologie rendrait inadapt le r gime traditionnel Constatant la facilit et l
84. moyens techniques disposeraient eux aussi d une protection juridique contre leur contournement Toutefois ces solutions technologiques ne font pas l unanimit pour au moins trois raisons Premi rement il a t d montr que plusieurs d entre elles n ont pas atteint l efficacit escompt e Deuxi mement des solutions pr sum es efficaces sur le plan technique mais 8 Une copie de la d cision est disponible en ligne via le site du United States District Court Central District of California http www cacd uscourts gov CACD RecentPubOp nsf bb6 1c530eab09 1 1c882567cf005ac6f9 e19d0bcc761118a d88256cb700708a1 f FILE CV01 08541SVW pdf Peer to peer un autre trublion tombe sous les coups des majors du disque Revue d actualit ZdNet 6 septembre 2002 http news zdnet fr story 0 t118 s2121847 00 html relativement co teuses pour les usagers risquent fortement un chec commercial Enfin troisi mement d autres solutions soul vent la controverse dans notre soci t pr occup e par la protection de la vie priv e et la pr servation des droits individuels Ces aspects seront examin s en profondeur dans la section 6 1 Consid rant ces probl mes que peut on faire alors Les militants de la libre circulation de l information les plus radicaux propose de ne rien faire Ils encouragent le copiage de fichier non autoris par conviction libertaire Lorot 2001 30 Parmi ceux ci John Perry Barlow
85. n a cependant jamais t utilis grande chelle Bien que le document original ne soit pas copiable il est toujours possible de le retranscrire sur un support copiable et d en faire la reproduction grande chelle Et puis il semble que le rose ne soit pas la couleur pr f r e de la plupart des diteurs peu enthousiastes fournir cette forme de pr sentation leur client le Chesterman et Libman 94 Pour les documents audio les b quets n ont jamais connu de succ s technologiques Il a t envisag d ins rer un signal haute fr quence sur les disques et les cassettes qui serait inaudible l oreille humaine mais perceptible par les instruments d enregistrement Cependant son signal tait difficile imprimer sur les disques Il aurait de plus endommag un quipement trop sensible et les ultrasons auraient rendu les chiens du voisinage compl tement fous La solution alors est de baisser la fr quence du signal mais le son aurait t de mauvaise qualit Le b quet audio semble rester insoluble Chesterman et Libman 94 95 Enfin les b quets pour cassettes vid o sont des exemples de succ s technologiques mais aussi d checs commerciaux La conception d un signal facile d application sur les cassettes vid o et difficile filtrer par les magn toscopes se r alise d s le d but des ann es 70 Sony a achet les brevets d invention en 1976 mais ne s en est gu re servi Les
86. n par le prix et par l acc s VOIR figure 2 colonne 1 4 2 2 l criture automatis e La premi re forme d criture automatis e l imprimerie permet de produire en grand nombre d exemplaires l information que l on s est appropri avec des co ts variables minimes La conception des uvres reste un travail de longue haleine qui devient abordable de s approprier par le copiage Dans le but d assurer l auteur la r mun ration de son travail cr ateur des changements apparaissent dans les lois et coutumes Ces changements restent toutefois marqu s par l habitude bien implant e de monnayer un bien au moment o il devient la possession d un autre ce qui m ne pr server le caract re exclusif de l acc s aux uvres pour ceux qui l ont pay En France un premier proc s sera intent par un auteur contre un imprimeur pour avoir publi ses po mes sans son consentement Le Roi sympathique la cause des auteurs donne raison au po te Pour la premi re fois en France un privil ge particulier est reconnu un auteur sur un de ses textes par le Parlement Brown 1995 1 2 En Angleterre le pouvoir royal institue en 1557 la Stationers Compagny laquelle on lui attribue deux fonctions 1 Elle tient un registre de tous les ouvrages enregistr s vitant ainsi l utilisation d un m me titre par deux ouvrages litt raires 2 Elle cr e un monopole sur la publication des ouvrages au pays permet
87. nature technologique contrairement aux Etats Unis o l on pr f re r server ce type d activit au secteur priv Un projet de loi europ en vient toutefois conforter leur action dans le 14 La section pertinente de la loi est disponible en ligne http www4 law cornell edu uscode 17 1201 html 15 Congress asked to dilute copy lock laws Revue d actualit ZdNet 4 octobre 2002 http zdnet com com 2100 1106 960731 html 6 Une copie du projet de loi est disponible en ligne http www politechbot com docs boucher dmca amend 100302 pdf 17 Compromise copyright bill in works Revue d actualit ZdNet 20 f vrier 2003 http zdnet com com 2100 1105 985207 html 45 domaine l gislatif qui constitue quelque peu l quivalent du Digital Millenium Copyright Act am ricain Il sera examin en d tail dans la section 6 1 3 En France En France l attention est tourn e vers une pol mique originale Un r gime de licence l gale est appliqu certains m dias notamment la radio o les stations doivent verser un pourcentage de leurs recettes commerciales des soci t s collectives d auteur pour les pi ces musicales jou es partir de leur catalogue C est une exception au r gime traditionnel de propri t intellectuelle bas sur l exclusivit du droit d exploitation Or les stations de radio diffusent d j de la musique sur Internet par le biais de leur site web ce qui
88. nst this abuse is all the more difficult because the information and communications industries are re inventing themselves every few years OCDE 1996 7 Aux Etats Unis par exemple le Federal Information Processing Standards Publications FIPS PUBS annon ait en novembre 2001 le Advanced Encryption Standard AES Un document d information est disponible en ligne http csrc nist gov publications fips fips 197 fips 197 pdf La cryptanalyse consiste v rifier le niveau de s curit des algorithmes http www uqtr ca delisle Crypto cryptanalyse Universit du Qu bec Trois Rivi res 56 La standardisation des proc d s anti copie devient difficile d des changements constants dans les dispositifs de lecture d enregistrement et de transfert de l information La standardisation est pourtant importante pour limiter les co ts Avec la bataille technologique entre pirates et anti pirates elle devient encore plus difficile Cet acharnement a vouloir conserver le r gime de droit traditionnel peut tre le r sultat de valeurs sociales d ja bien ancr es mais la constante r invention des dispositifs risque de co ter cher Dans certaines circonstances il peut tre profitable de r inventer les techniques pour une meilleure optimisation des proc d s et augmenter leurs performances mais cette fois il n est pas seulement question d optimiser Il est aussi question de livrer une bataille L optimisation des di
89. o nes een sn ee a tee es 7 Question derecherehe aired e a e a oi etanata iasa re 9 Formulation de l OpDONESC ERNEST Ten Te ds dde 9 Le mod le th orique la th orie du bien public ss 9 Pla nde traval ereer antennes in lit EA A E A Re le Eee tes 12 Chapitre 1 L information comme facteur de production ccsscccssscssssscssssccssssseeee 13 1 1 L information est elle immat rielle c ccccccccccssssscesssssccecssnnscecsessssecesssnaecesesnueeecsenanes 14 1 2 L information est elle un bien fini de consommation csscccceesesseceeeenseceeeesteeesetsees 14 BTS EEO DOME SSSR Res Del A ee a ed ne 15 Chapitre 2 Les technologies de l information comme variable ind pendante 19 Chapitre 3 Les th ories de la propri t intellectuelle 23 3A L tilita ris Me eheee dl a test RTE ete ne NT ots 23 3 2 La th orie du tr vil en Es nn r i Sd a a e ias 24 3 3 La th orie de la personne onsonsnseenssesessssesesssesessssseesssseessssrressseresssereesssseessssees 25 3 4 La th orie de la planification sociale sind iiocst strain a Aaa 25 3 b approche utilis e sr merde E A T N eae EN 27 Chapitre 4 Exclusion et rivalit dans une perspective historique 28 4 1 La capacit d exclusion l acc s des informations selon les technologies les crit res COMPAL AU NOM casas cere tla ole dante a e tac ta Aa i ea A 28 4 2 Analyse comparative des technologies de l information c cccccccccccecsecseceseeste
90. oit tenir compte des nouvelles capacit s de nos prolongements corporels c est dire de la technologie C est l notre pr misse la technologie comme variable ind pendante McLuhan semble avoir des affinit s intellectuelles avec Karl Marx Les deux penseurs croient que la technologie utilis e dans les modes de production d termine les configurations sociales C est pourquoi nous pouvons pr tendre que notre pr misse a quelque chose de marxiste se r f rant particuli rement au mat rialisme historique mais en esquivant la probl matique de la lutte des classes En raison de la sp cialisation des t ches et la modification des r les individuels provoqu s par les changements technologiques les rapports sociaux changent Marx et Engels 1982 C est pourquoi les r gimes de droits et les philosophies encadrant ces rapports ne seraient que des variables d pendantes En langage marxiste on dit que les infrastructures monde mat riel d terminent les superstructures monde des id es Le r gime de droit d auteur qui est une composante de la superstructure devrait donc s adapter aux technologies employ es Cette pr misse tant loin de faire l unanimit les critiques lui reprochent la g n ralisation abusive des causes du changement social Held 1980 Les rapports sociaux sont ils vraiment d finis uniquement par les technologies utilis es Pour plusieurs la r ponse est non Les valeurs v hicul es dans la soc
91. ologies dont l usage n est pas n cessairement ill gal il est plus difficile de d fendre celles dont le seul objectif est de pirater Une affaire juridique qui trouve ses origines en Norv ge a oppos Universal City Studios et un jeune tudiant norv gien accus d avoir con u un logiciel pour d coder le cryptage de DVD Les cl s de d codage sont de plus en plus trouvables par un petit logiciel g n rant les cl s valides Perchaud 2002 6 La cour am ricaine a jug que le logiciel avait pour seul usage possible de contourner une protection anti copie L accus a donc t reconnu coupable aux tats Unis en vertu du Digital Millennium Copyright Act section Organisation Mondiale de la Propri t Intellectuelle Communiqu de presse 6 d cembre 2001 http www wipo org pressroom fr releases 2001 p300 htm 61 1201 a 2 qui interdit la fabrication de dispositifs con us pour d jouer les protections techniques Waelde 2001 Par ailleurs au sein de l Union europ enne le d bat a cours sur le standard de protection instituer Un document de travail Proposal for a Directive on Copyright and Related rights in the Information Society propose de bloquer la prolif ration des outils de contournement des protections Il est notamment mentionn que les tats membres doivent provide adequate legal protection against the manufacture import distribution sale rental advertisement for sale or ren
92. olont depuis le XVIe si cle de pr server Vacc s exclusif des documents pour ceux qui en fournissent une r mun ration ad quate Cette exclusion comme nous l avons vu au chapitre 4 est de nature institutionnelle et se substitue une exclusion technique devenue impossible avec l invention de l imprimerie Les imprimeurs s oppos rent vigoureusement cette politique l exclusion allant dans le sens contraire de leurs int r ts Cependant l histoire semble se r p ter aujourd hui Les FAI fournisseurs d acc s Internet et les concepteurs de logiciels peer to peer sont dans la m me situation que les imprimeurs du XVIe si cle puisqu ils procurent un acc s l information ils en font leurs profits au d triment de l auteur et proclament que toutes limitations cet acc s est une atteinte la libert et un contr le insidieux de l information C est le cas par exemple de Verizon Communications dont nous reparlerons plus loin section 6 1 3 Puis toujours comme au XVIe si cle les autorit s publiques tentent de pr server le caract re exclusif de l acc s aux uvres Le parall le historique reste pour le moins frappant 5 1 Les efforts l gislatifs des autorit s publiques d aujourd hui Diff rents pays proposent diff rentes approches mais chacun veut prot ger l exclusion Le but partag par la plupart des acteurs politiques est de pr server le caract re priv de l information Aux ta
93. on l analyse conomique des comportements Paris Eyrolles HB 172 C732 1994 CORNES Richard et Todd SANDLER 1986 The theory of externalities public goods and club goods Cambridge Cambridge University Press HB 846 3 C815 1986 GARNHAM Nicholas 1990 Capitalism and Communication London SAGE Publications P 96 E25 G235 1990 LANDRY R jean 1986 Biens publics biens priv s et interventions gouvernementales Groupe de recherche sur les interventions gouvernementales GRIG Universit Laval JA 89 U58 U58nc 87 02 LOROT Pascal dir Dossier Droit d auteur nouvelles technologies et mondialisation Revue trimestrielle de G o conomie no 17 printemps 2001 p 19 87 HF 1021 R454 17 ORGANISME DE COOP RATION ET DE D VLOPPEMENT CONOMIQUE 1996 Payment for Goods and Services on the Superhighway Reproduction rights and Remuneration in the Electronic Marketplace Paris OCDE HB 3 D6371 4 85 SANDLER Todd 1992 Collective action theory and applications Ann Arbor University of Michigan Press HB 846 5 S217 1992 Documents en affaires juridiques DUSOLLIER S verine 1999 Le droit d auteur et son empreinte digitale Ubiquit n 2 Mai 1999 p 31 45 www droit fundp ac be Textes Dusollier 207 pdf INFORMATION INFRASTRUCTURE TASK FORCE WORKING GROUP ON INTELLECTUAL PROPERTY RIGHTS 1995 Intellectual property and the 82 national information infrastructure the report of the Wo
94. on le piratage plus petite chelle dans un grand nombre de foyers demeure une probl matique non r solue Avec les ajustements propos s aux lois et aux conventions les autorit s publiques vont elles r ussir au XXIe si cle ce qu elles ont r alis au XVIe si cle Le d fi est beaucoup plus grand aujourd hui Au XVIe si cle seul des organisations sp cialis es dans la reproduction des ouvrages pouvaient produire des copies grande chelle Elles taient en nombre limit et rep rables avec une certaine facilit ce qui en faisait des cibles relativement commodes pour la r pression Par opposition au XXIe si cle les copies non autoris es se produisent dans des millions de m nages Le piratage moderne n a rien de commun avec le piratage des anciennes poques et les solutions modernes non plus travers l histoire plus le piratage se pratique de fa on non sp cialis e dans un grand nombre de foyers plus des solutions de type technologiques sont envisag es L exclusion N institutionnelle qui s est substitu e l exclusion technique au XVIe si cle lui redonne Chambre des repr sentants des tats Unis comit sur la justice sous comit sur le magistrat I Internet et la propri t intellectuelle http www house gov judiciary courts htm Voir la rubrique du 26 mars 2003 Labels turn up heat on corporations Revue d actualit ZdNet 14 f vrier 2003 http zdnet com com
95. opi es du manuel Copies pr install es A l achat d un ordinateur neuf une copie autoris e de certains logiciels peuvent d j se retrouver sur le disque rigide Des ententes entre manufacturiers d ordinateurs et 49 producteurs de logiciels visent vendre les logiciels en m me temps que l ordinateur obligeant ainsi les consommateurs payer les articles pouvant tre pirat s OCDE 1996 21 Cette m thode convient notamment certains logiciels n cessaires au fonctionnement de l ordinateur comme le syst me d exploitation Windows mais se limite un r pertoire restreint Les disques compacts prot g s Distribu s en 2002 par Sony musique ces disques compacts ne sont pas copiables sur le disque dur d un ordinateur du moins ils ne devaient pas l tre Ils sont pourvus d une piste trompant les lecteurs de syst mes informatis s Cependant ce dispositif de s curit est facile d jouer en tra ant l aide d un crayon feutre noir un cercle autour du disque bloquant la piste de s curit C est un excellent exemple de technologie anti pirate d jou par l adaptation du piratage M me si cette technique n avait pas comport cette faille elle aurait fait probablement l objet d une forte contestation Il est impossible de transf rer la musique sur un baladeur MP3 ou de la faire jouer sur un lecteur CD ROM ou DVD et la qualit du son est moins bonne sur certains l
96. our intervenir contre la diffusion d uvres contrevenant au droit d auteur Les hauts cris se font toutefois entendre pour prot ger la vie priv e sur Internet Du moins c est un argument utilis par les avocats de la d fense dans l affaire Verizon mentionn e pr c demment dans laquelle un FAI ne veut pas r v ler l identit d un de ses clients Selon leur plaidoyer le d voilement des identit s individuelles pourrait constituer un premier pas vers un contr le indiscret des activit s des internautes par les FAT D autres techniques comme le verrouillage par cryptage tel que vu pr c demment ou encore les CD non copiables leurs failles techniques ne sont pas leurs seuls inconv nients risque aussi de soulever la controverse La raison est que ces techniques de protection impliquent l abandon par le public de certains droits dont il dispose d j aujourd hui avec les m thodes actuelles Par exemple nous avons tous le droit de produire une copie pour nos propres usages personnels que ce soit par souci de s curit pour charger une pi ce http europa eu int eur lex en com dat 1999 en_599PC0427 html EU E Commerce Directive COM 1999 427 Articles 13 14 15 31 Internet Musique Verizon fait appel contre les labels Yahoo Canada nouvelles technologiques 31 janvier 2003 http cf news yahoo com 030131 3 8vh4 html Verizon seeks delay on file trader info Revue d actualit ZdNet 14 f vr
97. ournisseur d acc s Internet FAI qui procure la connexion C est gr ce aux FAI que les logiciels peer to peer peuvent fonctionner et accomplir leur mission soit rechercher l information et la transmettre C est un outil relativement nouveau dans l histoire du piratage pouvant tre utilis seulement qu avec l encodage binaire Le droit exclusif d exploitation des uvres le r gime traditionnel Depuis l ent rinement de la Convention de Berne en 1887 il est internationalement reconnu que les cr ations m ritant r mun ration ne peuvent tre exploit es que par leurs auteurs ou avec leur autorisation Ce principe est rest inchang depuis Selon les pays le droit exclusif d exploitation peut tre syst matiquement accord l auteur comme en France Dans les pays anglo saxons le syst me de copyright fait en sorte que ce droit peut tre chang le plus souvent au producteur qui assume alors la gestion des droits L objectif du droit peu importe ses variations d un pays l autre demeure la r mun ration de l auteur Ce droit est reconnu comme un l ment essentiel pour motiver la cr ation Question de recherche La question g n rale de recherche est la suivante Le r gime traditionnel de droit d auteur peut il encore garantir la r mun ration des auteurs avec l utilisation des r centes technologies de l information et d Internet Les chercheurs qui se sont int ress s
98. ous les frais C est d ailleurs ce qui m incite recommander cette m thode Quoi qu il en soit dans les deux cas la n cessit de mesurer la demande s impose 6 5 Mesurer la demande Les m thodologies Il existe d j des m thodes pour mesurer la demande de produits culturels dans certains secteurs d activit comme la t l vision et la radio qui seront d sign s comme des technologies transmission hertzienne Comme pour l Internet la transmission hertzienne procure un acc s difficilement contr lable au contenu donc sans exclusivit ce qui rend int ressant l examen des solutions qui lui sont appliqu es Cependant nous verrons aussi que la transmission hertzienne et l Internet diff rent norm ment dans la mise en uvre des solutions dues leurs diff rences technologiques et la nature des contenus valuer 6 5 1 Les crit res d une bonne valuation Les techniques d valuation de la demande pr sentent chacun leurs avantages et leurs inconv nients Pour les sous peser les chercheurs se r f rent deux crit res Webster et Lichty 1991 99 100 e La fid lit Est qualifi e de fid le une technique qui produit les m mes r sultats dans les m mes conditions donn es Si les ph nom nes observ s ne changent pas la technique ne devrait indiquer aucun changement et inversement e La validit Est qualifi e de valide une technique qui mesure ce qui est sens
99. pendant la protection des renseignements personnels pourrait constituer un point sensible pour le public tant donn la surveillance des op rations faites sur Internet Nous avons donc constat que les autorit s publiques ont d ploy et d ploieront encore de nombreux moyens l gislatifs et techniques pour pr server l acc s exclusif aux uvres L industrie du disque veut changer de CD Le Soleil p C1 octobre 2002 23 www lemonde fr Les diteurs de musique renforcent leur lutte contre le piratage 23 septembre 2002 51 Nous pouvons nous questionner malgr tout sur quelle situation ces moyens d boucheront Il y a les optimistes et bien s r les moins optimistes 52 Chapitre 6 Une alternative au r gime traditionnel La bataille pour la survie du r gime traditionnel ne se gagnera peut tre pas Du moins l issue en demeure incertaine pour au moins trois raisons l Les pirates s adaptent aux obstacles que nous leur dressons 2 les solutions anti piratages sont parfois co teuses pour l usager et se retrouvent en chec commercial et 3 les solutions anti piratages limitent consid rablement les libert s de l usager et pourraient subir le rejet social Voyons en d tails chacune de ces trois difficult s 6 1 Les trois difficult s du r gime traditionnel 6 1 1 Une perp tuelle bataille technologique Il n est peut tre pas possible de cr er des dispositifs techniques visant l e
100. pendant le serveur central de Napster indiquait aux ordinateurs des utilisateurs Vendroit o se trouvait dans le r seau Internet le ou les fichiers qu ils recherchent Biddle et al 2002 4 5 C est ce qui a convaincu la justice am ricaine d exiger un filtrage des titres t l chargeables ce qui a men au bout du compte la d sertion de Napster et sa faillite En d pit de cet pisode prouvant pour les partisans de la musique libre le copiage ill gal n a guerre diminu Des clones de Napster dot s des m mes fonctionnalit s mais permettant l change de fichiers sans recours un serveur central servent d outils d change avec autant de facilit Ces plate formes de seconde g n ration dites peer to peer tel que Morpheus KaZaA ou Grokster recherchent eux m me les fichiers sans recourir un registre central d un exploitant qui indiquerait l endroit sur le r seau o t l charger le fichier C est ce registre qui a caus le p ril juridique de Napster Ils n offrent donc que peu de prise juridique aux maisons de disques Biddle et al 2002 5 6 Un internaute peut trouver et copier sur le disque rigide de son ordinateur facilement et avec peu de risque de sanctions judiciaires un fichier poss d par un autre internaute C est pr cis ment le c ur du probl me auquel le pr sent travail s int resse Encourag par ces nouveaux logiciels d change le copiage ill gal a ga
101. piratage informatique provoque une diminution des ventes dans le march l gal reste plut t convaincant Avec un nombre grandissant d internautes il est plausible que le ph nom ne prenne encore de l ampleur dans les ann es venir La perspective de voir un jour l Internet aussi pr sent que les t l viseurs dans les foyers domestiques laisse entrevoir un fl au dramatiquement mena ant pour les industries culturelles En effet le nombre de m nages connect s l Internet augmente 4 Gsmbox fr Les services de musique en ligne en difficult 12 f vrier 2002 http www ifpi com Global sales of recorded music down 7 in 2002 International Federation of the Phonographic Industry 9 avril 2003 www branchezvous com Le piratage en ligne expliquerait la baisse des ventes de CD de musique 27 ao t 2002 rapidement Selon le magazine sp cialis Screen Digest sa croissance serait trois fois plus rapide que celle de la t l vision depuis le d but de sa commercialisation FIGURE 1 Croissance d Internet et de la t l vision dans le monde Les trente premi res ann es millions de foyers quip s 400 pr visions un Internet t l vision Millions de foyers Lu nm m D Lu in m D ga wW Te a D N N N N N Nb d ann e depuis le d but de la commercialisation Source Screen Digest Selon les pr visions en 13 ans d existence commerciale
102. que comporte un bruit de fond r sultant de la m thode d enregistrement Sur une premi re copie ce bruit n est gu re d rangeant pour une oreille pas trop attentive mais la copie de cette copie sera de plus mauvaise qualit ce qui d courage la reproduction a ce stade De m me la photocopie d une image imprim e n offre pas les m mes intensit s et nuances de couleur Par ailleurs les fichiers informatiques sont prot g s de toutes formes de d gradations La photocopie par exemple qui utilise un support d enregistrement sur papier est facilement d gradable avec l usage et le temps Les documents informatiques sont toutefois immunis s contre ces alt rations C est l une caract ristique importante puisque la reproduction informatique n est pas d courag e par le fait de copier la copie d une copie Le demandeur d information qui t l charge un fichier peut son tour devenir le producteur de la m me information pour un autre demandeur La copie n est pas non plus d courag e par la vieillesse du document n1 par le nombre de fois qu il a t utilis Le nombre de documents dispos s tre pirat ne peut qu tre sup rieur par rapport aux autres technologies automatis es 4 4 L information devient un bien public En bref un lien semble vident entre l volution technologique et l volution des attributs de l information exclusion et rivalit Une technologie capable d assurer un
103. r c demment chapitre 5 en sont certainement une d monstration Pourtant les producteurs ne s arr tent pas l Il n est pas rare que des artistes ou des repr sentants de l industrie culturelle tentent de faire vibrer la corde sensible du public en d non ant avec fracas les actes li s au piratage lors de conf rences de presses ou avec d autres moyens Par exemple la compagnie am ricaine BayTSP s est sp cialis e dans l envoi de messages aux contrefacteurs actifs sur les r seaux peer to peer leur signalant que leur distribution ill gale a t d tect e gr ce l adresse IP suivi d un discours mouvant sur les m faits du piratage sans pour autant entreprendre de proc dure l gale Ils misent sur l effet dissuasif Dans le domaine des logiciels le Business Software Alliance charg par les diteurs de logiciel de r duire le piratage qui rode leur march a rendu public une tude qui conclut qu une baisse de 10 du piratage des logiciels entra nerait la cr ation de centaines de milliers d emplois et g n rerait plusieurs milliards de dollars suppl mentaires en entr es fiscales travers le monde Pourtant ces sermons ne sont gu re efficaces aupr s du grand public puisque comme nous l avons vu le probl me du resquillage r sulte d une absence de v ritables contr les sur le comportement des masses et laisse libre chaque individu de ne pas d frayer les frais reli s l action collective
104. r l entremise d une taxe sur les supports d enregistrement Cette notion existe aussi en France qui fait d ailleurs l bas l objet de vives d bats entre ceux qui veulent sa pr servation et ceux qui veulent implanter un acc s exclusif l information Lorot 2001 62 Tous ces droits sont aujourd hui menac s et les associations de consommateurs ne manquent pas de le faire remarquer D j la protestation s organise Par exemple l association fran aise Consommation logement et cadre de vie CLCV recueille tous les t moignages de consommateurs ayant achet un enregistrement impossible a lire sur leur lecteur d un syst me anti copie Aux Etats Unis des consommateurs d posent une plainte en nom collectif contre les maisons de disque en raison des probl mes de lecture sur un CD quip d une protection anti copie L opposition un acc s exclusif provient aussi des auteurs Par exemple la Soci t des auteurs et compositeurs dramatiques SACD ae P DEN se 3 en France a pris officiellement position pour la pr servation du droit la copie priv e en 32 www cpec ca 3 Consommation logement et cadre de vie association de d fense des consommateurs http www clev org ac psiweb com interview html ancre1250 Plainte contre les CD prot g s contre le piratage Reuteurs 17 juin 2002 35 Soci t des auteurs et des compositeurs dramatiques Le droit de copier un principe de libert
105. r le caract re mat riel des supports d enregistrement est condamn l abandon d au fait que l information serait devenue compl tement immat rielle et intangible P re de l informatique et de l Internet Malgr tout cette conception immat rielle n glige les technicit s inh rentes aux technologies de l information qui dans les faits sont intrins quement des proc d s mat riels L information m me lorsqu elle prend les dimensions de micro cuvettes imprim es sur un disque compact est toujours inscrite de fa on tangible sur un support physique 1 2 L information est elle un bien fini de consommation Je soutiendrai galement que l information constitue un facteur de production distinct du capital physique qui n intervient pas de la m me mani re dans les technologies de l information En effet les conomistes tendent prendre pour acquis que l information est un bien fini de consommation Le disque compact par exemple est souvent per u comme un bien fini qui ne sert pas produire autre chose mais nous verrons que ce n est pas le cas et qu il faudra am liorer la fameuse quation Cobb Douglas selon laquelle la production est facteur uniquement du capital physique et de la main d uvre C me 1994 75 Cette quation fait abstraction du r le particulier que joue l information dans les proc d s de production Il faudra donc r viser certaines notions des conomistes Les contrefacte
106. raient de se plier davantage aux organisations priv es au d triment du grand public La raison est que les co ts associ s la cueillette et la pr sentation des informations destin es convaincre les autorit s sont plus facilement support es par des organisations priv es poss dant des facteurs de production en quantit relativement importante En effet une telle organisation priv e peut encadrer ces activit s de mani re ce que tous les individus qui b n ficieront de l action en paie le prix De plus le b n fice de cette action aura souvent une cons quence significative pour la vitalit de l organisation Quant au grand public les individus qui mettent l action en oeuvre peuvent difficilement s assurer que tous les b n ficiaires de l action en d fraient les co ts ce qui occasionne un ph nom ne de resquillage ayant pour effet de concentrer le paiement des co ts chez une petite proportion des b n ficiaires qui ont eu l amabilit d offrir une contribution Les b n fices sont 38 http mp3 vision multimedia ge ca piratage Le comportement du consommateur selon les enqu tes novembre 2000 64 d ailleurs souvent minimes pour chaque individu ce qui rend le resquillage encore moins supportable D apr s ce mod le les producteurs de films et de disques doivent d ployer des efforts de lobbying consid rables pour que des mesures l gislatives soient adopt es Les mesures d crites p
107. rd une certaine ampleur au cours des derni res ann es Selon une tude publi e en juin 2002 par l IFPI International Federation of the Phonographic Industry il y aurait plus de trois millions d Internautes connect s en permanence sur Internet qui rendraient disponible environs 500 millions de fichiers dont la copie non autoris e est interdite IFPI 2002 10 Une telle facilit d acc s aide la production de CD pirat s Leur nombre aurait d ailleurs pass de 640 millions d unit s en 2000 950 millions en 2001 IFPI 2002 3 Par contre les ventes de CD ont augment de fa on importante en 1998 9 et en 1999 5 6 selon la RIAA Toutefois il y a une diminution de 4 2 sur la proportion des ventes chez les 15 24 ans Un sondage r alis par Angus Reid et interpr t par CEFRIO tente d expliquer cette diminution dans cette US 9 Circuit Court of Appeals http laws findlaw com 9th 0016401 html www neteconomie com Napster rejoindra le cimeti re des dotcoms 5 septembre 2002 http mp3 vision multimedia gc ca piratage Le comportement du consommateur selon les enqu tes novembre 2000 classe d ge la connaissance de la technologie MP3 et le t l chargement de fichiers de ce format sont particuli rement r pandus chez les jeunes de 18 24 ans dont 67 se sont procur s des fichiers MP3 sur Internet au cours des six derniers mois en janvier 2000 Selon une tude de l
108. re qui met l emphase sur les m canismes de contr le des organismes biologiques m caniques informatiques sociaux etc Ses champs d applications diversifi s font de la cybern tique une th orie g n rale Tous les types d organismes biologiques institutionnels ou m caniques sont fondamentalement r gul s par le m me proc d de communication d information Ici la machine et l information font deux Contrairement la machine l information ne sert pas transformer l nergie et les mat riaux en outputs Elle sert plut t guider la machine de mani re optimiser ses op rations Une information en plus grande quantit ou en plus grande qualit peut avoir pour cons quence de r duire les pertes d nergie et de mat riaux 15 Il est noter tout d abord que ce mod le ne sera pas appliqu l acte de copier l information mais plut t la lecture de celle ci Il ne faut pas perdre de vue que dans cette approche la lecture d un CD ou d un autre support est un acte de production En effet le disque de musique par exemple doit tre dispos de fa on a permettre I ordinateur de le lire ce qui constitue une production ex cut e par humain Pour mieux comprendre comparons par exemple deux proc d s industriels relativement simple qui n cessite le maintien de la temp rature d un bassin d eau a 50 C Dans un premier proc d un employ doit surveiller la temp rature
109. rking Group on Intellectual Property Rights Washington The Task Force FEDERATION CANADIENNE DES ENSEIGNANTS ET ENSEIGNANTES Nouvelle entente sur les photocopies http www ctf fce ca F NOTRE DROITS EFcancopy html GOLDSTEIN Paul 2001 International copyright principles law and practice Oxford New York Oxford University Press K 1420 5 G624 2001 HARRIS Lesley Hellen 2002 Licensing digital content a practical guide for librarians Chicago American Library Association Z 653 7 H314 2002 NOEL Wanda et G rald BREAU 2000 Le droit d auteur a compte Conseil des ministres de l ducation Canada http www cmec ca else copyright matters indexf stm TABLE 200F 20CONTE NTS PEPIN Ren 2002 Piratage musique et Internet la solution se trouve t elle dans le mod le am ricain Lex Electronica vol 7 n 2 printemps 2002 http www lex electronica org articles v7 2 pepin htm VARIAN Hal R 1998 Markets for information goods Universit de Californie http www sims berkeley edu hal Papers japan japan html SECTION0002000000 0000000000 WORLD INTELLECTUAL PROPERTY ORGANIZATION 1998 WIPO International Forum on the Exercise and Management of Copyright and Neighboring Rights in the Face of the Challenges of Digital Technology Gen ve World Intellectual Property Organization K 1447 95 A283 A3 1997 WAELDE Charlotte 2001 The Quest for Access in the Digital Era Copyright and the Int
110. rolif ration grande chelle des cassettes pirat es Au d but des ann es 70 New York 1l tait estim que 60 des disques et casettes en vente taient pirat s Au d but des ann es 80 une cassette sur cinq tait ill gale aux tats Unis d une valeur de 200 300 millions de dollars sur le march noir Chesterman et Libman 41 Dans toutes les circonstances les co ts fixes d une organisation sp cialis e sont lev s puisqu ils acqui rent souvent des appareils de copiage en plus grande quantit et qui ne peuvent tre rentabilis s par un usage personnel Les conomies d chelle sont fortes et les producteurs ont int r t vendre le plus grand nombre de copies possible pour au moins rentabiliser leurs investissements de d part Il y a ainsi une exclusion par le prix et une production petite chelle est impossible VOIR figure 2 colonne 3 35 Par ailleurs d la nature sp cialis e de leurs activit s l organisation de piratage peut se d velopper un r seau de distribution a grande chelle La distribution peut se faire dans la discr tion d une arri re boutique au march aux puces ou par un r seau de contact bien d velopp Une distribution grande chelle est de toute mani re indispensable pour l organisation sp cialis e pour couler sa production grande chelle L exclusion par l acc s est n gligeable VOIR figure 2 colonne 3 Dans le contexte d un pirata
111. s Bernard Beaudreau directeur Jean Fran ois Morin candidat Abstract Since the beginning of the nineteen s problems on the application of law concerning copyrights have raised due to the development of computers and Internet and the proliferation of illegal exchange of files Anti pirate devices were applied but without any truly dissuasive effects New devices will probably applied in an approached future but their effectiveness is not proved and they imply significant restrictions of rights of utilization and would be socially contestable The nature of technologies make status quo impossible and force a reconfiguration of authors and users rights We will have to do a social choice restrict the access to works or implant the taxation of devices that give access to works The last one appear more appropriate for today s technologies ii Table des mati res 2 2 e R sum ns minier dead minou site is sosecesecesecues socal i VAIN E 1 e EEE ARENE lll Tabl sx ii able des TIN ALIOT ES od sca cecadasiscduvs celacd cccssvedebaadesdaveosoueesosdessecuss eoio oesie snas sostes obesas eote sre III Liste des fi iste des LIQUMES cccccccccccccccrcrccsccccccecccccccccccscsccccccccecccsscssecessscecccsccccecccsscescccccccessccsseseeee V Introduction Es RS eo cleusasecceeuctacdedeccescnussescssstasedusbescicdsss eescsseeses scel PTD ROOT RSA ait E wes hdl dot een eee eae nn st 1 b s concepts MISES ES Re a Near ee ad
112. s droits et rend impossible le statut quo Les auteurs et les usagers ne peuvent conserver les m mes droits Quel serait alors le meilleur r gime dans une perspective utilitariste Rappelons que dans cette perspective il faut consid rer les co ts et les b n fices pour l ensemble de la soci t Il faut d abord mentionner qu il n est pas compl tement s r de pouvoir concevoir des syst mes anti piratages efficaces Le lecteur attentif de ce travail a pu remarquer que les utilisateurs d informations ne sont jamais d sign s comme des consommateurs mais comme des usagers La raison est que ces usagers ne font pas que consommer ils produisent de l information et s en servent comme un facteur de production Ils ont leur disposition les outils n cessaires pour comprendre d coder diter dupliquer et transmettre l information Les nouvelles technologies de l information font en sorte que ces usagers peuvent s adapter aux obstacles que nous leurs dressons Les usagers sont avant tout des bricoleurs Il n est donc pas certain que nous pouvons concevoir un syst me anti piratage compl tement infaillible Tant que l information existe sur un support physique il existe un risque de piratage Le r gime traditionnel comporte donc des risques de co ts lev s la soci t li s la protection de l acc s exclusif De plus il emp che une libre circulation compl te de l information En comparai
113. s really began to spread Unless something is done there is not going to be any music to copy cit dans Chesterman et Libman 27 L ann e suivante l association annon ait des pertes de six millions de livres Les organisations de piratage des publications prennent galement racine bien s r dans les organisations priv es En 1981 aux Etats Unis Gnomon une des grandes cha nes commerciales en reprographie organisait la fourniture aux tudiants de 300 livres photocopi s travers 100 succursales En 1980 un des best sellers de l ann e The Big Dummy Guide s est vendu un million d exemplaires aux Etats Unis en toute l galit Lors de son lancement en Grande Bretagne l diteur d couvrit qu il circulait l bas 100 000 copies pirat es distribu es moiti prix La m me ann e une famille de Pennsylvanie organisait le copiage syst matique d auteurs c l bres et reliait les pages avec une imitation de cuir Chaque unit tait vendue une fraction du prix des originaux Chesterman et Libman 28 Les enregistrements sur bande magn tique n chappent pas aux organisations sp cialis es Pour qu elles les copient en masse elles n avaient qu actionner des enregistreuses simultan ment pour pouvoir enregistrer des dizaines de copies en m me temps ce qui engendre des co ts fixes lev s Avec le boom de l industrie musicale des ann es 60 les conditions taient r unies pour une p
114. son le r gime de taxation pr sente de nets avantages Il n occasionne aucun co t li l implantation de dispositifs anti piratages et aucun risque de voir ceux ci d jou s De plus il n impose aucune restriction dans l acc s l information et permet de dupliquer l infini les documents avec des frais pratiquement nuls ce qui permet de profiter au maximum des conomies d chelles li es la production des ouvrages lectroniques Le r gime traditionnel et le r gime de taxation pr sentent des configurations compl tement invers es le premier bas sur la cr ation d une raret le second bas sur la cr ation d une abondance L id e d un r gime de taxation en d pit de ses avantages n est gu re pr conis e pour l heure Il reste esp rer que les soci t s collectives d auteurs et les grands distributeurs deviendront plus sensibles aux avantages du r gime de taxation Ce sont eux qui ont le plus d influence aupr s des l gislateurs dans ce d bat et qui d tiennent le plus de ressources pour la mise en place d un r gime de gestion des droits vraiment efficace Dans l ventualit probable o le piratage continue prendre des proportions end miques dans les ann es venir ils seront probablement plus ouverts des possibilit s plus originales que la conservation de l acc s exclusif 80 Bibliographie Documents conomiques COME Thierry 1994 Micro conomie initiati
115. spositifs anti piratage est annul e par l optimisation des proc d s de piratage D un point de vue soci tal cette affectation des ressources ressemble davantage a du gaspillage qu a un investissement 6 1 2 Des solutions co teuses pour l usager Certains dispositifs techniques v ritablement fiables exigeraient de la part de l utilisateur un investissement co teux en quipement dans lequel il ne verrait aucun avantage Certains lecteurs ont t con us express ment pour barrer l acc s des informations obtenues ill galement Les concepteurs d information envisagent de crypter leur produit avant de les distribuer au grand public Seul un quipement install dans l ordinateur sp cifiquement con u pour d crypter l information selon un algorithme particulier peut permettre la lecture d un tel fichier Cependant toutes solutions exigeant un quipement suppl mentaire chez l usager risque d entra ner leur chec commercial En effet les dispositifs semblables mis sur le march par le pass n ont gu re t pris s par les usagers L impossibilit de faire des copies de sauvegarde ou l occupation suppl mentaire d un port de l ordinateur faisait rager les usagers et les nuisaient plus eux qu aux pirates Perchaud 2002 4 5 Consid rant en plus le co t du dispositif supporter les produits de la concurrence qui n exigent pas ce dispositif sont in vitablement pr f r s Probablem
116. ssitaient la sp cialisation de ses dotations Bien que ce ph nom ne ait prit de l ampleur au XIXe si cle avec l alphab tisation en masse des populations il reste un ph nom ne marginal et ne menace pas l industrie de l dition Chesterman et Libman 1988 25 26 La r pression de ces activit s suffit emp cher un fl au De nos jours cette forme existe toujours m me dans l environnement informatique mais seulement pour des documents plus difficiles transmettre comme certains logiciels volumineux en octets par exemple Cette forme est devenue plut t marginale aujourd hui et nous consid rerons le piratage organis comme une forme d organisation r pandue seulement au XIXe et au XXe si cle Bien qu elle soit n e de l imprimerie l organisation sp cialis e peut aussi uvrer dans la photocopie Les institutions scolaires dot s de photocopieuses sont parmi les premi res pratiquer cette forme de piratage D des budgets serr s dans les coles publiques la photocopie des partitions de musique tait monnaie courante Les diteurs r agissaient en diminuant le contenu des recueils En 1979 en Grande Bretagne le Wolverhampton District Council a t traduit en justice pour avoir produit 15 000 copies de partitions orchestrales dans 134 coles Le pr sident de la Music Publishers Association d clarait 34 The catalogues are a quarter the size they were ten years ago when photocopier
117. stes prendre en compte le savoir des autres disciplines et apporter un regard vraiment diff rent sur divers probl mes Le but de cette approche est de mettre en perspective le savoir d velopp dans la science conomique travers son histoire les circonstances de son d veloppement et d explorer en plus les explications des autres sciences dans l espoir de prendre conscience des limites du savoir de la science conomique et de mieux comprendre la r alit La thermodynamique la physique le g nie m canique sont des exemples de champs disciplinaires qui peuvent apporter une compr hension nouvelle des probl mes li s la production d une conomie 5 http www paecon net Post autistic economics network Je ne m attarderai pas davantage d crire les post autistes et ce n est pas le propos de ce travail Cependant le mod le de compr hension de l information qui sera privil gi trouve son appui dans cette pol mique 1 1 L information est elle immat rielle L information est souvent per ue comme une chose de nature immat rielle et difficile d finir Le fait que parfois aucune repr sentation visuelle ou aucune incarnation tangible et personnifi e de l information ne puisse para tre nos yeux semble justifier aux yeux de plusieurs une analyse se d tachant de son aspect mat riel Les partisans de cette conception dont John Perry Barlow soutiennent que le r gime traditionnel fond su
118. striction n est impos e par cons quent aucune raret n est provoqu e Le nombre d ouvrages utilis s est donc en principe plus lev que dans le r gime traditionnel Il devient galement possible de profiter au maximum des conomies d chelle inh rentes ce type de bien Garnham 1990 160 caract ris s par un co t fixe lev lors de sa conception ex produire un film et d un co t variable extr mement faible lors de sa reproduction ex copier un DVD La propri t reproductive de l information au co t quasi nul rejoint le propos de McLuhan la richesse se cr e par la mise en circulation de l information chapitre 2 Par ailleurs une remarque particuli re doit tre amen e concernant l augmentation de la disponibilit d un logiciel Dans certains cas plus le nombre d utilisateurs d un m me logiciel s accroit plus son utilit augmente La raison est que les travaux compatibles avec ce logiciel deviennent plus nombreux et qu il devient possible d en changer un plus grand nombre Perchaud 2002 8 9 D autres avantages concernent les libert s de l usager Contrairement au r gime traditionnel le r gime de taxation ne cause aucun probl me avec le fair use la copie priv e et l change amical Pour les partisans de la th orie de la planification sociale voir section 3 4 ce r gime a aussi l avantage de favoriser les changes d id es et de permettre un acc s
119. t adapt aux nouvelles technologies de l information comporte des difficult s qui correspondent tous l un ou l autre de ces aspects du probl me 3 1 L utilitarisme L approche utilitariste est la plus r pandue de toutes Elle est aussi de loin la plus pr conis e chez les conomistes Cette approche vise maximiser la production de biens pour lesquels la soci t est pr te en faire l usage autrement dit maximiser le bien tre social cet effet le r gime de droit d auteur doit atteindre un quilibre entre l incitation la cr ation en accordant un droit exclusif d exploitation des uvres leurs auteurs et la libert de circulation de celle ci pour que le public en jouisse Id alement le niveau de restriction aux acc s des uvres ne devrait pas exc der celui dont le co t marginal est gal au b n fice marginal Une pr cision suppl mentaire s impose concernant les b n fices Un produit culturel peut tre per u comme un grand b n fice chez les uns et faible chez les autres en raison de leurs pr f rences D autres auront peu de moyens pour acqu rir ce qu ils d sirent Dans ces conditions le r gime de droit traditionnel trouve son fondement dans sa fonction r partitrice des ressources conomiques Les usagers en achetant davantage tel type de biens culturels donnent le signal aux producteurs qu ils seront davantage r mun r s en produisant ce type de bien Les produits
120. t de plates formes d change cryptant les donn es et rendant obscure l identit des contrefacteurs Des logiciels comme Freenet et Mnemosyne tentent de pr server l anonymat en ex cutant les t l chargements par l interm diaire de d autres terminaux d usagers et en procurant des m canismes de migration des documents vers d autres internautes ce qui complique la t che des juristes Biddle et al 2002 7 Ces logiciels constituent probablement la prochaine g n ration de plates formes d change qui remplacera ventuellement le peer to peer actuel si celui ci devait tre d sert en raison de la pr sum e vuln rabilit juridique ou technique de ses usagers Dans l ventualit o la diffusion grande chelle deviendrait difficile pratiquer avec ces plates formes d change nous pourrions alors assister l mergence d une multitude de petits r seaux construits sur les bases du milieu social de chaque individu et mise en uvre par des logiciels de chat ou de messagerie instantan e Certains usagers participant plus d un r seau joueraient un r le de liaison entre eux ce qui propagerait davantage la diffusion des documents pirat s Ce type de configuration resterait tr s efficace pour les titres les plus populaires Biddle et al 2002 9 10 La technique de l empreinte digitale a pour but d identifier chaque copie d un m me ouvrage l aide d une inscription singuli re et de l
121. tage par l criture automatis e pouvait se pratiquer de deux mani res soit par des facteurs de productions domestiques et non sp cialis s soit par des organisations sp cialis es produisant et distribuant des copies en quantit s industrielles Le r gime traditionnel s est av r efficace lorsque le copiage des documents exigeait beaucoup de ressources Les normes co ts variables de l criture manuelle et les co ts fixes consid rables des organisations sp cialis es provoquent une exclusion par le prix Quant au piratage automatis en milieu domestique il ne pouvait soutenir un r seau de distribution labor mais il a ouvert la porte au copiage peu de frais l aide d appareils faciles d utilisation et rendant l activit facile dissimuler aux autorit s C est ce moment que le piratage pratiqu dans des millions de foyers prend des proportions end miques mais sans vraiment menacer le r gime traditionnel L av nement de l informatique vient conforter le ph nom ne du piratage domestique mais rend les documents plus faciles d acc s gr ce au r seau Internet Un v ritable syst me 38 nerveux se d veloppe Le niveau d exclusion volue en lien direct avec les diff rents types de piratage FIGURE 2 Comparaison du niveau d exclusivit dans l acc s a l information selon les diff rentes techniques de piratage 1 2 3 4 Technique de criture criture
122. tal or possession for commercial purposes of devices products or components or the provision of services which a are promoted advertised or marketed for the purpose of circumvention of or b have only a limited commercially significant purpose or use other than to circumvent or c are primarily designed produced adapted or performed for the purpose of enabling or facilitating the circumvention of any effective technological measures cit dans Waelde 2001 et dans Perchaud 2002 7 La proposition vient cibler principalement une limitation de la production et de la diffusion des instruments de contournement qui serait plus ou moins grande selon les possibilit s d usage autres En somme les dispositifs techniques ne pourraient discriminer des cat gories d ouvrage et d usage ce qui rendrait le premier standard de protection difficile appliquer Selon Waelde si nous conservons le principe de l exclusivit dans l acc s aux uvres une seule m thode de r mun ration sera possible soit le mod le pay per use dans lequel l usager aurait le choix de payer le grand prix pour un acc s illimit ou un petit prix pour un seul usage Ce serait un changement majeur dans les conditions d utilisation de l information qui se ferait au d triment de l usager et au profit des producteurs L av nement de l informatique et de l Internet provoque probablement le plus important bouleversement dans la gestion d
123. tant de contr ler la circulation des ouvrages Bonham Carter 1978 11 12 Cette derni re fonction est surtout institu e dans le but de limiter la libert d expression pour des motifs politiques Ses activit s sont interrompues plusieurs reprises lors des p riodes troubles inh rentes aux luttes de pouvoir du XVIe si cle Bonham Carter 1978 13 16 En 1887 la Convention de Berne vient officialiser le droit exclusif d exploitation l chelle international Avec l imprimerie il se cr e donc une exclusion qui n est plus vraiment technique mais institutionnelle C est cette exclusion institutionnalis e bas e sur la r pression et le contr le qui devient le r gime de droit d auteur que nous connaissons aujourd hui Les bouleversements l gislatifs entourant l mergence des droits d auteur entra nent aussi la cr ation d une nouvelle notion le plagiat Il tait fr quent qu une pi ce de th tre soit copi e en y changeant des r pliques ou des parties enti res Il n est plus tol r d sormais de reprendre des passages int graux d un autre ouvrage ni de copier une uvre enti re en y 31 apportant des modifications L int grit enti re de l uvre est prot g e Boncopain 2002 C est ainsi qu est n le droit moral La deuxi me moiti du XXe si cle est marqu e par des bouleversements technologiques aux grandes cons quences De nouveaux outils de duplication r duis
124. tion d sir e est diffus e En langage d conomiste nous pouvons d crire ce ph nom ne comme une externalit positive Cornes et Sandler 1986 3 Un auteur produit l information puis aussit t transmise un acheteur l information peut tre copi e et retransmise ind finiment aupr s de tierces personnes sans l autorisation de l auteur La production des informations chez les maisons de disque et les producteurs de film provoque des b n fices dans la population qui sont l ext rieur du r seau de distribution l gal Des gens profitent de l uvre sans que l auteur ne puisse y imposer un prix tant donn son impuissance contr ler l acc s ce qu il a cr Un mod le th orique convient particuli rement pour analyser cette probl matique la th orie du bien public Ce mod le fait la comparaison entre bien public et bien priv en distinguant la variation de deux variables les niveaux d exclusion et de rivalit du bien Cornes et Sandler 1986 6 8 Certains chercheurs l ont d j utilis pour analyser les propri t s de l information Varian 1998 mais en se basant sur une pr misse que je juge discutable La variable d exclusion concerne la capacit d exclure ou non les gens de l utilisation du bien lorsqu ils n ont pas fait de paiement pour leur utilisation Un bien public est sans exclusion C est le cas par exemple des services de s curit publique dont leur travai
125. tout cette solution m rite notre attention puisqu elle assurerait une r mun ration aux producteurs 6 4 La publicisation de l information Est entendu par publicisation le contraire de privatisation Il s agit d instaurer les m canismes institutionnels qui prendrait en consid ration les caract ristiques de non exclusion et de non rivalit de l information tout en r mun rant leurs producteurs En poursuivant un tel objectif une solution fr quemment pr conis e est le paiement de droits sur les quipements donnant acc s l information et les supports d enregistrement vierges P pin 2002 25 Certains parlent d une licence mais ce transfert de fonds revient ni plus ni moins payer une taxe L id e est loin d tre nouvelle Par exemple il est commun depuis les ann es 80 de voir les institutions publiques et les commer ants poss dant des photocopieuses d frayer une licence obligatoire chaque copie r alis e une redevance est pay e et redistribu e aux diteurs et la copie produite est de cette fa on parfaitement l gale No l et Breau 2000 F d ration canadienne des enseignants H bert 1987 1 Rappelons que la solution a m me t envisag e par la British Phonographic Industry pour les magn toscopes et les cassettes bande magn tique vierge et que l Allemagne de l Ouest en 1965 a d ailleurs impos cette taxe aux magn toscopes Chesterman et Libman 1
126. ts Unis L Information Infrastructure Task Force du gouvernement f d ral am ricain apporte en 1995 des propositions de modifications l gislatives Les diteurs les stations de t l vision les producteurs de films et de logiciels et les compagnies en informatique ont support ce projet de loi en formant la Creative Incentive Coalition Rosenberg 1997 251 252 Ils font valoir que Les FAI ne seront pas complices des infractions Les FAI n auront pas acc der aux fichiers de polices et au contenu des messages lest de la responsabilit du titulaire de la propri t intellectuelle de signaler au FAI les infractions commises et il est de la responsabilit du FAI de couper l acc s aux contrevenants Le projet fait cependant l objet de vives critiques Pamela Samuelson professeur a l Universit de Californie et membre du School of Information Management and Systems d nonce selon son expression le maximalist agenda visant a controler tous les aspects d un ouvrage prot g et maximiser les revenus des distributeurs Rosenberg 1997 251 252 Les modifications l gislatives auraient pour effets d annuler certains droits que les Am ricains poss dent d j Elle souligne notamment que La proposition donne aux titulaires de droits d auteur le contr le sur toutes les utilisations des ouvrages en interpr tant la loi existante comme tant viol e chaque fois que les utilisateurs font des reproduct
127. u qu un disque compact de musique est un bien fini puisque l on consid re qu il est achet en vue d une utilisation finale Cette d finition peut se justifier probablement par la n cessit d inclure le disque compact dans le calcul du PIB constitu entre autre par la somme de tous les biens neufs vendus chez les m nages Or dans la perspective 17 cybern tique le disque compact est avant tout de l information et comme nous l avons vu son utilisation vise gouverner une machine ou un humain et son instrument C est donc un bien interm diaire le bien fini tant plut t les vibrations dans l air produites par les haut parleurs ou le frottement des cordes de violon et permettant la lecture par notre oreille Il peut tre difficile pour la science conomique traditionnelle de reconnaitre cette perspective puisque que l information est un facteur de production pour une activit conomique ne pouvant pas tre calcul e dans la comptabilit nationale Dans le probl me qui nous occupe l information est un facteur de production dans l conomie informelle englobant les productions domestiques et ou clandestines Le piratage consiste justement en la reproduction clandestine de l information Ainsi nous avons distingu deux outils dans les proc d s de lecture des m dias chez les m nages soit le capital physique et l information Nous sommes en mesure de parler de l information comme un bien et de situ
128. ucoup d efforts pour prot ger le r gime traditionnel exemple l alliance mondiale fast track section 5 2 2 Cependant certaines sont parfois ouvertes des attributs du bien public notamment dans l industrie de l dition Face leurs difficult s vraisemblablement insurmontables d radiquer le photocopillage dans les tablissements publics l id e d une forme de taxation appliqu e aux quipements de duplication a souvent t avanc e Chesterman et Libman 29 En effet il est commun 66 aujourd hui de voir les institutions publiques et les commer ants poss dant des photocopieuses d frayer une licence obligatoire Dans ce syst me une redevance est pay e et redistribu e aux diteurs chaque copie r alis e No l et Breau 2000 F d ration canadienne des enseignants Une solution de ce type a d j t envisag e pour les enregistrements lectroniques En 1977 la British Phonographic Industry une soci t collective d auteur fait campagne pour l instauration d un tel m canisme Par exemple l achat d un magn toscope et de cassettes vierges un pourcentage serait pr lev et redistribu des soci t s collectives d auteur Cependant de tels projets se sont heurt s une vive opposition chez les producteurs de mat riel d enregistrement tel que Kodak Maxwell 3M Sony Panasonic qui ont form en 1981 le Tape Manufacturer Group charg d effectuer le lobby n cess
129. ujours plus sophistiqu s pour endiguer le ph nom ne ce qui repr sente des co ts Pour valuer ce ph nom ne particuli rement intense notre poque il faut se demander si nous en tant que soci t sommes pr ts faire le choix d assumer tous les sacrifices n cessaires la pr servation du caract re priv de l information Pour mettre ce probl me en perspective il peut tre utile d explorer travers l histoire l volution du niveau d exclusion et de rivalit de l information 27 Chapitre 4 Exclusion et rivalit dans une perspective historique Ce chapitre est la partie historique de ce travail Elle consiste faire l analyse comparative de diff rentes technologies d information de diff rentes poques Cette analyse vise d abord lucider les effets de ces technologies sur la capacit d exclusion a l acc s des informations dans une perspective historique Ensuite une courte analyse de la rivalit dans l utilisation de l information suivra Le but de ce chapitre est de montrer l volution des deux variables exclusion et rivalit d terminant la nature du bien public ou priv 4 1 La capacit d exclusion l acc s des informations selon les technologies les crit res de comparaison L acc s l information notamment lorsqu il concerne le piratage se fait en deux tapes l l information doit tre copi e 2 la copie doit tre distribu e au destinataire
130. une demande se manifeste Tandis qu avec Internet et les logiciels peer to peer les activit s de piratage sont organis es de fa on syst matique L individu A trouve ce qu il cherche chez les possessions de l individu B sans le conna tre ni le rencontrer Le mat riel demand sera pirat chaque fois qu une demande se manifeste Les chercheurs d information utilisent un moteur de recherche int gr au logiciel peer to peer permettant une recherche par mot cl Un tel attribut permet de produire une liste de tous les documents disponibles sur le r seau correspondant aux crit res de recherche Une fois le document trouv il est transmissible par le simple clic d une souris via le r seau Internet C est alors que la copie du fichier s ex cute automatiquement N importe quel internaute peut faire cette requ te et le titulaire de la copie originale n a poser aucun geste dans le processus La distribution peut donc se faire petite ou grande chelle selon la demande avec un minimum de contraintes Donc il appara t que les documents informatiques sont automatiquement accessibles tout internaute ce qui limine l exclusion par l acc s La proc dure se dispense de tout frais de recherche de d placement et de copiage ce qui limine l exclusion par le prix De toutes les formes de piratage c est la seule dont l exclusion est quasi nulle tant par l acc s que par le prix VOIR figure 2 colonne 4
131. urs dans leurs activit s de copiage non autoris posent des actes de production utilisant des facteurs de 14 production Ce sont des producteurs Par cons quent le CD de musique ou le DVD ne sera pas vu comme un bien fini de consommation mais comme un facteur de production L information est un facteur de production Dans le probl me du piratage les facteurs de production se d criraient comme suit la personne agissant en contrefacteur la main d ceuvre un ordinateur le capital physique et un disque compact de musique ou tout autre enregistrement l information La majorit des conomistes soutiendrait probablement que le disque contenant l information constitue un capital physique Pour eux l information et le capital physique ne font qu un Cette perspective m rite cependant d tre questionn e puisque ces deux facteurs jouent des r les compl tement diff rents Pour un ing nieur l information et le capital physique sont deux facteurs de production distincts Pour lui l information sert gouverner une machine 1 3 La cybern tique Le mod le de compr hension de l information sera la cybern tique apparu dans les ann es 1940 gr ce aux travaux de Norbert Wiener 1965 et de ses collaborateurs Bien que ces travaux datent d j de plusieurs d cennies ils sont rest s d actualit et sont encore cit s dans de nombreux ouvrages La cybern tique constitue une approche interdisciplinai
132. utiliser n importe quoi comme combustible substance ou mat riau De m me la technologie lectrique nous permet de transformer n importe quelle mati re premi re en l article de consommation d sir au moyen de circuits d information calqu s sur les mod les organiques et que nous appelons automation et recouvrement de l information Sous le r gne de la technologie lectrique toute l activit de l homme consiste apprendre et savoir cela signifie que toutes les formes d emploi deviennent un apprentissage pay et que toutes les formes de richesse proviennent du mouvement de l information McLuhan 109 110 L information devient comme il a t montr la section pr c dente un bien qui fait une diff rence dans la quantit et la qualit des unit s produites Par cons quent la transmission de celle ci d un agent un autre cr e la richesse On ne peut manquer de rappeler que le piratage de la musique et des films se trouve tre de la cr ation de richesse puisqu elle consiste faire circuler de l information en la copiant et en la transmettant La cons quence sociale selon McLuhan se traduit par la cr ation d une communaut humaine participant la production de l information Aujourd hui apr s plus d un si cle de technologie de l lectricit c est notre syst me nerveux central lui m me que nous avons jet comme un filet sur l ensemble du globe abo
133. vernemental ou industriel ne posent pas de probl mes dans la mesure o les organisations sont capables de pr venir les fuites de donn es Seulement les produits destin s un march de masse sont concern s Les technologies de l information Cette expression n est pas utilis e ici dans le sens qu on lui attribue commun ment soit l utilisation de l ordinateur Il est plut t question ici de toutes les technologies servant traiter et exploiter de l information Comme nous l avons vu les pi ces musicales ou les films pour tre enregistr s doivent tre encod s et devenir ainsi de l information Or cet encodage peut prendre diverses formes selon la technologie utilis e La musique peut tre encod e en une longue suite de micro cuvettes sur un disque en vinyle ou en des fr quences magn tiques sur la bande d une casette Cet encodage doit pouvoir tre lu par un lecteur appropri capable d interpr ter ces signaux Lors de la lecture il y a exploitation de cette information Aujourd hui avec la technologie informatique l encodage se fait en code binaire L ordinateur ex cute la lecture du code constitu d une suite de 0 et de 1 Selon des algorithmes programm s il les interpr te et produit les manifestations command es L Internet Il est question du r seau qui relie les ordinateurs du monde leur permettant de se transmettre des informations Chacun y a acc s gr ce au service d un f
134. x peer to peer les maisons de disque envisagent d inonder les r seaux de fichiers au contenu non fonctionnel Il est de m me question de concevoir des fichiers qui aurait pour effet d identifier le contrefacteur aupr s des titulaires de droit lorsque celui ci tente un t l chargement Une poursuite judiciaire serait alors ossible Cette m thode n a toutefois pas encore fait ses preuves p p p L alliance mondiale Fast Track Cing grandes soci t s sp cialis es dans la gestion des droits d auteurs travaillent sur un projet en r seau d nomm Fast Track L objectif est de constituer une base de donn e internationale en r seau pour assurer la gestion des ouvrages num riques sur Internet Lardant 2001 OCDE 1996 17 Lorot 2001 34 35 l aide d un syst me commun d identification des ouvrages le Common Information System chaque document serait tatou c est dire serait empreinte d un code permettant d identifier la nature de l ouvrage son auteur mais aussi de rep rer son acheteur et son utilisation sur Internet grace a un moteur de recherche rep rant et analysant les diffusions ou les t l chargements De plus le syst me d identification permettrait de d terminer si le contenu d un ouvrage rep r sur Internet a t modifi par un utilisateur Dusollier 1999 35 36 Cette technique si elle fait ses preuves semble tre la m thode de protection des droits la plus fiable Ce
135. xation seraient distribu s chaque auteur uniquement selon le niveau de la demande de ses oeuvres Un tel raisonnement fait cependant abstraction des pressions en cours dans plusieurs pays visant r mun rer des auteurs moins grand succ s en s appuyant sur le principe de la diversit culturelle 11 6 6 Une occasion pour une nouvelle politique culturelle Les politiques visant la diversit culturelle prennent en consid ration qu il n existe pas qu une seule repr sentation du monde possible et qu il n existe pas par cons quent une seule mani re de l exprimer Bernier et Atkinson 2000 7 Les autorit s publiques de la France et du Canada par exemple soutiennent financi rement des productions locales pour garantir une concurrence aux produits culturels am ricains Cette orientation rejoint les partisans de la th orie de la planification sociale en raison de la recherche d un effet structurant particulier dans les activit s sociales Les auteurs qui ont moins de succ s ont donc des occasions de d fendre leurs int r ts en pr conisant une distribution bas e sur une politique culturelle leur avantage Repr sent s par leurs soci t s collectives d auteur leurs int r ts pourraient tenir t te ceux des grands distributeurs d uvres succ s puisque comme nous l avons vu pr c demment ces deux types d organisation sont de puissance semblable cet effet Chesterman et Libman p 147 148
136. xclusion des uvres qui soient totalement fiables cr ant ainsi une perp tuelle bataille technologique entre les titulaires de droits et les pirates Chacun d velopperait tour de r le des techniques nouvelles s adaptant l adversaire et emp chant ainsi toute standardisation des dispositifs anti pirates Rappelons que diverses solutions anti pirates sont appliqu es l informatique chapitre 5 mais elles ont peu pr s toutes une d faillance ou un inconv nient Certains dispositifs dont l utilisation est suppos e rester permanente sont facilement d jou s C est le cas des CD non copiables ou pr tendument non copiables qui a t utilis notamment avec l un des derniers albums de C line Dion New Day Has Come John Halderman 2002 chercheur en informatique l Universit de Princeton s est particuli rement int ress l efficacit de ces dispositifs Ces CD utilisent leur avantage des standards de fabrication diff rents entre les lecteurs de CD audio install s dans les syst mes de son et de CD ROM install s dans les ordinateurs Halderman 5 6 Le lecteur CD audio a pour proc dure de v rifier une table des contenus inscrite sur le disque indiquant au lecteur les endroits se r f rer sur le disque pour lire chacune des pistes Or le lecteur CD ROM a de particulier qu il peut lire des CD qui ont t crit pi ce par pi ce par un fabriquant domestique A chaque fo
137. yane 2001 Quelques questions pos es a Claude GAILLARD Directeur Adjoint de la SACEM sur l alliance mondiale Fast Track http saceml deepsound net interviews_sacem_internet html MCLUHAN Marshall 1993 1 dition 1968 Pour comprendre les m dias les prolongements technologiques de l homme Montr al Biblioth que Qu b coise ROSENBERG Richard S 1997 The social Impact of Computers Academis Press QA 76 9 C66 R313 1997 PERCHAUD Sylvain 2002 Quels outils pour combattre le piratage des logiciels Th se de ma trise http eslime free fr documents article_bournemouth fr pdf 84 SINGH Jagjit 1966 Great ideas in information theory language and cybernetics New York Dover Publication Q 315 S617 1966 WIENER Norbert 1965 Cybernetics Seconde dition The M I T Press Q 310 W647 1961 Documents autres BERNIER Yvan et Dave ATKINSON 2000 Document de r flexion sur Mondialisation de l conomie et diversit culturelle Les arguments en faveur de la pr servation de la diversit culturelle Paris Agence intergouvernementale de la Francophonie http confculture francophonie org DocComplement pdf BernierAtkinson pdf COMMISSION OF THE EUROPEAN COMMUNITIES 2002 Commission staff working paper digital rights background Systems Assessment Brussels Commission of the European communities http europa eu int information_society topics multi digital_rights documents index_en ht m HE

concevoir l`information comme un bien public

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