Distr. GENERALE S/16215 14 décembre 1983 FRANCAIS
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1. il tait soup onn de transmettre des renseignements au FRETILIN Parmi les personnes d tenues pour interrogatoire et semble t il tortur es il y avait des femmes dont certaines avaient apparemment t arr t es sur la simple pr somption d tre entr es en contact avec des parents dans la brousse Amnesty International est en possession des noms de plusieurs femmes d tenues par les services de renseignements qui auraient t viol es et dont les seins auraient t br l s avec des cigarettes Un r cit concernant le centre du RPKAD Rua Abilio Monteiro atteste de sa terrible r putation Si vous entrez l il y a 99 9 p 100 de chances que la situation soit sans espoir On y envoie les personnes captur es dans les montagnes lors e combats contre les troupes indon siennes surtout des chefs de guerilla On essaie de leur soutirer des renseignements par la torture d charges lectriques et br lures de cigarettes sur les joues la poitrine les oreilles et les parties g nitales Ensuite on les tue Amnesty International poss de aussi les noms de personnes qui ont disparu alors qu elles taient d tenues dans l un ou l autre des centres susmentionn s et dont on craint qu elles ne soient mortes Un informateur qui a pu vers le milieu de l ann e 1982 p n trer dans le d p t situ derri re le centre du RPKAD rapporte qu il y a vu une centaine de personnes qui d apr s leur apparence et leurs v temen2. qui se rendraient une amnestie leur garantissant une s curit inconditionnelle L offre initiale qui avait expir a t renouvel e le 31 d cembre 1977 Des tracts garantissant la vie sauve ceux qui se rendraient ont t r guli rement lanc s dans des secteurs o l on soup onnait la pr sence de membres du FRETILIN Des personnes qui s taient rendues ou avaient t captur es ont t pouss es attester dans le cadre d missions radiophoniques ou par d autres moyens de propagande qu il ne leur avait t fait aucun mal On connait des cas o des assurances de s curit ont t donn es des habitants du Timor oriental qui s taient rendus Interrogatoire et torture Amnesty International a re u de nombreux rapports faisant tat de tortures inflig es des habitants du Timor oriental soup onn s de s tre oppos s l occupation indon sienne Ces rapports concernent souvent des personnes se trouvant exactement dans la situation d crite dans le Manuel relatif aux interrogatoires pr cit c est dire des personnes soumises des interrogatoires apr s avoir t arr t es ou s tre rendues Un Timorais qui avait t employ par les services de renseignements indon siens a d crit en ces termes la proc dure suivie La proc dure normale consistait interroger les prisonniers ou ceux qui s taient rendus Les individus qui se rendaient et qui n taient pas des soldats engag s dans la lutte a
3. des assassinats et des disparitions grande chelle ainsi que des cas o des individus ou de petits groupes ont apparemment t tu s au hasard Amnesty International pense qu il ne fait plus aucun doute que plusieurs centaines d habitants du Timor Oriental ont t ex cut s dans ce territoire entre la fin de 1978 et septembre 1979 Certains ont t tu s imm diatement apr s s tre rendus ou avoir t captur s ou peu de temps apr s D autres sont des personnes soup onn es d avoir des liens avec le FRETILIN mais qui ne l avaient pas rejoint dans la brousse D apr s une analyse jointe une liste de 51 noms de personnes tu es dans la partie orientale du territoire au cours de la p riode consid r e ces personnes occupaient des fonctions de second ou de troisi me rang dans le FRETILIN et certaines n avaient m me que des fonctions civiles et n avaient jamais particip aux combats L enqu te men e par Amnesty International propos de ces massacres semble indiquer que les r qions les plus aravement touch es taient situ es dans l est du territoires il s agissait en particulier du district de Los Palos et des villes et villages proches du mont Matebian entre le 15 et le 17 avril 1979 lors d une op ration men e aux alentours du mont Matebian 118 personnes ne participant pas aux combats auraient t ex cut es Uatolari Uatocarabau Viqueque Ossu Baquia et dans des hameaux des pentes m ridionales Amnesty Interna
4. des treize districts du territoire C est ainsi gue des personnes seraient d tenues pour raisons politiques dans des centres de ce genre Liquica Uatolari Vigueque et Baucau On a signal fr quemment l existence de centres de d tention sp ciaux Aileu et Atabae o se trouveraient des prisonniers politiques De m me des personnes arr t es pour raisons politiques auraient t envoy es dans des les autres qu Atauro au large du Timor oriental et dans les les indon siennes de Flores Sumbawa et Bali Mis part un programme continu de visites dans l le d Atauro le Comit international de la Croix Rouge CICR n a pas t autoris se rendre dans des prisons autres que celle du district de Dili et une prison qui d pend du commandement du district militaire KODIM de Los Palos et il semble qu il n ait m me pas pu visiter ces prisons depuis le mois de novembre 1982 Conclusion Le 20 juillet 1983 Amnesty International a crit au Pr sident Suharto pour lui faire part de sa pr occupation devant le fait que les manuels susmentionn s semblaient autoriser officiellement la torture voire m me le meurtre de partisans du FRETILIN Dans sa lettre Amnesty International invitait le Pr sident Suharto dans les termes les plus nergiques publier imm diatement l intention de toutes les forces plac es sous son Commandement des instructions interdisant la torture des prisonniers en toutes circonstances Amnesty In
5. enseignants des fonctionnaires des membres de la milice civile Hansip et le pr sident et plusieurs membres de l assembl e centrale des repr sentants du peuple Amnesty International a re u des copies de deux lettres adress es un administrateur local par des personnes qui avaient siqn des d clarations o elles avouaient tre impliqu es dans ce pr tendu projet d attaque Dans l une de ces lettres l auteur explique comment apr s avoir affirm d abord qu il n tait nullement m l l affaire il avait t emmen par les autorit s indon siennes voir un ancien fonctionnaire d tenu dans la prison locale KODIM Ce prisonnier lui avait dit je n ai rien fait de mal mais la fin j ai d parler parce que je ne pouvais plus supporter la souffrance et le ch timent qu on m infligeait Il vaut mieux mentir et ob ir L auteur de la lettre avait ensuite rencontr deux autres personnes arr t es l occasion du projet d attaque en question et qui lui avaient dit qu elles aussi avaient t s v rement maltrait es et qu il valait mieux avouer L auteur de la seconde lettre affirme aussi avoir t totalement tranger ce pr tendu projet mais j ai d c der parce que je ne pouvais plus supporter les coups et les d charges lectriques Ils ont m me ajout que si je n avouais pas je serais tu comme les h ros du FRETILIN Mais s il n y avait pas eu les coups et l lectricit et si j avais t simplement tu
6. les troupes indon siennes apr s qu une unit du FRETILIN eut r ussi leur chapper fu S 16215 Fran ais Page 14 Bien qu Amnesty International n ait pas t inform e de massacres ou de disparitions massives depuis l poque de l Op ration S curit de 1981 elle re oit constamment des informations concernant des assassinats et il y a lieu de craindre que si l on ne s emploie pas r solument contraindre les forces indon siennes h respecter la loi elles ne se livrent des atrocit s grande chelle Amnesty International continue recevoir des informations telles que les suivantes En novembre 1982 quatre personnes Jose Viegas Augusto Bello Augusto Gusmao et Cosmo Freitas soup onn s d avoir des rapports avec le FRETILIN ont t pris par les troupes indon siennes Vemasse Baucau Jose Viegas instituteur aurait t tu apr s son arrestation Les autres qui auraient t prot g s par l intervention de leurs familles ont t emmen s Dili o ils ont t d tenus pendant un certain temps dans l ancienne caserne portugaise de Taibesse Egalement en novembre 1982 Joao Brito de Viqueque aurait t ex cut par des soldats indon siens Venilale Baucau apr s avoir battu un soldat indon sien qui aurait attent la pudeur de sa femme Vers octobre 1982 F qui s tait rendu le mois pr c dent aurait t br l vif en public Ainaro Recrut
7. siennes aient assur au d but que le Centre d Atauro serait ferm peut tre vers le milieu de 1982 le nombre des personnes d tenues dans l le a augment consid rablement pendant l ann e passant de 3 280 en f vrier 1982 plus de 4 000 vers la mi septembre Depuis le d but de 1983 un grand nombre de personnes auraient t ramen es Timor On croit savoir qu en ao t 1983 le nombre de celles qui taient encore d tenues Atauro avait t ramen environ 1 600 D apr s les informations re ues par Amnesty International celles qui ont t renvoy es Timor ne sont pas n cessairement rentr es dans leur village d origine Un groupe de personnes qui avaient t d tenues Atauro au lieu d tre renvoy es chez elles dans la partie orientale du territoire auraient t dirig es vers des villages de r installation pr s de Maliana dans l ouest Amnesty International continue de recevoir des informations selon lesquelles es personnes seraient d tenues ailleurs qu Atauro sans avoir t inculp es ni jug es On croit savoir que le nombre de prisonniers politiques d tenus dans la prison de Comarca Dili est bien moins lev qu en 1979 ann e o l on a signal la pr sence d environ 700 d tenus dans cette prison actuellement il n y aurait pas plus de 10 prisonniers politiques Comarca Parmi ceux dont on pense qu ils sont toujours d tenus dans cette prison il faut citer deux cousins Januario et D
8. NATIONS UNIES Distr GENERALE 5 16215 l4 d cembre 1983 FRANCAIS ORIGINAL ANGLAIS LETTRE DATEE DU 9 DECEMBRE 1983 ADRESSEE AU SECRETAIRE GENERAL PAR LE REPRESENTANT DE VANUATU AUPRES DE L ORGANISATION DES NATIONS UNIES D ordre du Gouvernement de la R publique de Vanuatu j ai l honneur de vous communiquer ci joint le texte d une lettre du p re Walter H Lini premier ministre de la R publique de Vanuatu adress e au Pr sident du Conseil de s curit ainsi que le rapport d Amnesty International sur le Timor oriental qui y est joint Je vous serais tr s oblig de bien vouloir faire distribuer le texte de la lettre du Premier Ministre M Lini et du rapport qui y est joint comme document du Conseil de s curit Le Repr sentant aupr s de l Organisation des Nations Unies Sign Robert F VAN LIEROP 83 35862 20285 F AEE 5 16215 Fran ais Page 2 Annexe Lettre dat e du 30 novembre 1983 adress e au Pr sident du Conseil de s curit par le Premier Ministre de la R ublique de Vanuatu J ai l honneur de vous communiquer le rapport d Amnesty International sur le Timor oriental ne Compte tenu de la situation critique qui r gne dans ce territoire et de l importance que rev t le rapport susmentionn je Vous serais extr mement oblig de bien vouloir le faire distribuer comme document du Conseil de s curit Le Premier Ministre Sign W Hadye LENI PTE 5 16215 Fr
9. TILIN et de les forcer se montrer D apr s certaines informations la vie des civils recrut s pour cette op ration avait t extr mement en danger ils devaient former l avant garde des troupes indon siennes et ils taient sans arme ou arm s seulement d armes primitives Amnesty International a re u de nombreuses informations selon lesquelles ceux qui sont rentr s chez eux apr s l op ration taient tr s affaiblis physiquement en raison de l insuffisance des rations alimentaires Il est galement certain que beaucoup ne sont pas rentr s chez eux Il n est pas possible d valuer le nombre de ceux qui ont t tu s au cours de l op ration ni d tablir les circonstances pr cises de leur mort Selon des informations re ues par Amnesty International et couvrant la p riode de cette op ration des personnes auraient t tu es en dehors des combats Bas ancien membre du FRETILIN g de 33 ans qui s tait rendu en 1978 a t emmen de chez lui dans le secteur de Grilos pr s de Dili une nuit de septembre 1981 par les troupes indon siennes Il faisait partie d un groupe d environ 500 hommes qui ont t enr l s de force Dili cette poque A la fin de septembre les d pouilles des membres de ce groupe tu s au cours de l op ration ont t ramen es Dili Parmi celles ci se trouvait le corps de B qui avait re u une balle derri re la t te Des t moins soutiennent qu il tait l un des Timorais tu s par
10. an ais Page 3 Pi ce jointe Amnesty International International Secretariat 10 Southampton Street LONDRES WC2E 7HF Angleterre Ao t 1983 Inqui tudes d Amnesty International concernant la situation au Timor oriental Amnesty International estime que le moment est venu de pr senter un expos complet sur le comportement des forces indon siennes au Timor oriental et sur les violations des droits de l homme au sens du mandat d Amnesty International qui en ont r sult Amnesty International a re u r cemment des informations dont il ressort que la politique officielle a encourag les plus graves violations des droits de l homme Amnesty International estime qu il est maintenant amplement d montr que depuis l invasion de d cembre 1975 les forces indon siennes stationn es au Timor oriental se sont livr es syst matiquement et avec persistance des actes de brutalit Il a fallu souligner chaque fois qu Amnesty International a publi un expos sur le Timor oriental que les renseignements disponibles ne pouvaient tre consid r s comme complets Le contr le strict exerc par les forces indon siennes continue limiter l acc s au territoire et la libre sortie d informations Les violations des droits de l homme au Timor oriental se sont produites dans un contexte dans lequel le droit la libert d expression n existe pas Les personnes qui ont voulu exercer ce droit ont t arr t es et maltrait es 1 T
11. and e aux interrogateurs est la suivante Garantir la personne interrog e que sa vie sera sauve si elle fait des aveux honn tes et se d clare pr te contribuer au progr s de l op ration 4 L alin a d de la section 3 du Manuel technique sur les m thodes conseill es aux autorit s villageoises pour d manteler le r seau d appui aux GPK FRETILIN pr cise ce qui suit Evacuer Atauro ou en d autres lieux d termin s les membres du r seau d appui au GPK FRETILIN qui sont encore sur place ainsi que les familles de GPK FRETILIN qui n ont pas encore t vacu es Soulign dans le texte original Du S 16215 Fran ais Page 6 extrajudiciaires notamment de personnes soup onn es d tre des partisans du FRETILIN Elle a galement fait tat de son inqui tude propos de la d portation de plusieurs milliers de personnes L le d Atauro o elles sont intern es dans des conditions qui mettent gravement en danger leur sant et leur bien tre Il importe de se rappeler que si les autorit s indon siennes ont publiquement d clar leur politique de transport de personnes dans l le d Atauro la torture et les ex cutions extrajudicaires sont clairement en contradiction avec les politiques publiquement d clar es concernant le traitement des Est Timorais d tenus apr s avoir t arr t s ou s tre rendus En ao t 1977 le Pr sident Suharto a personnellement annonc aux restes du FRETILIN
12. apr s sa reddition pour travailler avec les Indon siens il aurait t renvoy dans la brousse pour inciter les partisans du FRETILIN se rendre Peu apr s son retour de la brousse la ville d Ainaro a t attaqu e Les Indon siens l auraient alors accus de les avoir trahis et l auraient br l vif publiquement pour l exemple Atauro et autres lieux de d tention Les informations selon lesquelles des personnes auraient t d port es dans l le d Atauro ont commenc arriver vers le milieu de 1980 cette poque des personnes dont on ignore le nombre auraient t envoy es dans l le pour avoir pr tend ment particip l attaque du 10 juin 1980 mentionn e plus haut G qui s tait rendu en f vrier 1979 Manututo figurait parmi les quelque 600 personnes arr t es en juillet 1980 apr s l attaque de juin Il avait 13 ans au moment de l invasion et pas plus de 17 lorsqu il a t arr t Apr s avoir t soumis un interrogatoire au quartier g n ral du district militaire de Colmera et avoir t d tenu pendant un certain temps dans la prison de Comarca Dili il a t envoy dans l le d Atauro IL a t arr t son travail et sa famille n a jamais t inform e officiellement de ce qu il tait devenu Plus tard Amnesty International a re u de nouvelles informations selon lesquelles plusieurs centaines d autres Timorais originaires des r gions de Los Palos de Baucau et de Liquica aura
13. ar les autorit s le Gouvernement indon sien a ni que le Minist re de la d fense et de la s curit ait publi des manuels s appliquant sp cifiquement au Timor oriental 8 Amnesty International ne juge pas satisfaisante la r ponse du Gouvernement indon sien Elle a d clar que les manuels en sa possession avaient t publi s non pas par le Minist re de la d fense et de la s curit comme le porte parole le laissait entendre mais par le commandement militaire pour le Timor oriental et elle n a aucune raison de douter de l authenticit de ces manuels En l absence d assurances donn es officiellement que les m thodes prescrites ou autoris es dans les manuels ne seront pas tol r es Amnesty international demeure gravement pr occup e par l avenir des droits de l homme au Timor oriental Etant donn les l ments de preuve concluants dont on dispose actuellement qui montrent que les droits de l homme des Timorais ont t viol s de fa on syst matique et persistante depuis l invasion indon sienne et comme rien ne prouve que les autorit s aient la moindre intention de renverser ce qui para t tre une politique permanente dont le r sultat pr visible est la perp tration de ces violations Amnesty International demeure vivement pr occup e par le fait que les droits de l homme des habitants du Timor oriental risquent de continuer d tre viol s aussi longtemps que la population de ce territoire manifestera son opposit
14. ations selon lesquelles des personnes auraient t emmen es Areia Branca ou au lac Tacitolu pour y tre abattues La famille de Nicolau Lobato pr sident du FRETILIN qui aurait t tu au cours d un combat en d cembre 1978 semble tre particuli rement vis e D tenue quelque temps la suite de sa reddition la m re de Nicolau Lobato Felismina Lobato aurait t tu e avec plusieurs de ses enfants en mars ou avril 1979 Lacluta Viqueque La soeur de Nicolau Lobato Maria Lobato et son mari Moises Piedade auraient t tu s Uai Bobo Baucau en mars 1979 L oncle de Nicolau Lobato Paolo a disparu la fin de 1980 Dili quelque temps apr s s tre rendu fus S 16215 Fran ais Page 13 Depuis 1979 Amnesty International continue recevoir des informations concernant des disparitions et des ex cutions Une autre vague d arrestations d assassinats et de disparitions s est produite Dili apr s l attaque du FRETILIN le 10 juin 1980 Outre des disparitions comme celle de Venancio Gomes dont il est question plus haut Amnesty International e eu vent d assassinats commis imm diatement apr s l attaque par des forces command es par des Indon siens Cinquante familles des alentours de Dare o l attaque a eu lieu auraient t tu es au hasard en repr sailles contre Le raid Un rapport sur certains des assassinats commis Dare apr s l attaque de juin a t envoy
15. avid Ximenes et Mariano Bonaparte tous arr t s apr s l incident du 10 juin 1980 ainsi 1 fase S 16215 Fran ais Page 16 qu un groupe de cing personnes 7 qui faisaient leur service national dans l enclave d Oecusse lors de l invasion indon sienne Ces cing personnes ont t transf r es Comarca la fin de 1977 et y sont toujours depuis Amnesty International a exprim plusieurs reprises sa pr occupation devant les conditions de d tention dans cette prison Elle croit comprendre que l alimentation des prisonniers et les soins m dicaux qui leur sont donn s se sont un peu am lior s depuis 1980 Toutefois des rapports r cents confirment que La tuberculose s vit dans la prison Amnesty International les noms de 11 anciens prisonniers qui sont morts de tuberculose qu ils auraient contract e Comarca Elle a galement appris que les prisonniers ont d payer pour obtenir leur mise en libert et que quelques uns au moins de ceux qui sont encore d tenus Comarca le sont parce gu ils ne peuvent pas verser les sommes qui leur sont demand es En dehors du petit groupe de prisonniers qui demeurent d tenus dans la prison du district de Dili Amnesty International a re u de fr quentes informations selon lesquelles des personnes seraient d tenues sans jugement dans d autres centres de d tention De tels centres qui sont rattach s aux commandements militaires et commissariats de police locaux existent dans chacun
16. diter l occupation indon sienne et ont t menac s de repr sailles contre eux m mes et contre les membres de leur famille restant au Timor oriental s ils ne respectaient pas cette consigne N anmoins on pu r unir de nombreux renseignements sur la situation des droits de l homme au Timor oriental Les cas cit s dans le pr sent expos sont fond s sur des t moignages corrobor s par des sources g ographiquement diverses et ind pendantes les unes des autres Si les informations dont dispose Amnesty International ont mis l vidence depuis longtemps des violations manifestes et r guli res des droits de l homme c est r cemment seulement qu Amnesty a eu la preuve directe que ces violations avaient t aprouv es en haut lieu Derni rement Amnesty International a re u copie de manuels et de directives publi s en juillet septembre 1982 par le Commandant indon sien du Timor oriental alors en exercice et son chef du service de renseignements l intention des militaires indon siens en poste dans le district de Baucau Timor oriental Ces manuels contiennent des directives qui 1 Cautionnent l utilisation de la torture physique et psychologique dans certaines circonstances au cours de l interrogatoire et recommandent certaines mesures visant emp cher que ces tortures soient connues 2 3 2 Dans le Manuel sur les proc dures tablies d interrogatoire des prisonniers une section intitul e M thodes viter cont
17. du bureau de l administrateur Apr s quatre hommes arm s l ont emmen sur la colline derri re l glise Il a montr l exemple tous ceux qui se sont rendus par la suite Antonio Sarmento un mara cher de Seloi Aileu s tait rendu aux Indon siens en janvier 1979 Soup onn dit on d tre membre du FRETILIN il a t emmen une nuit de juillet 1979 par les troupes indon siennes et n est jamais revenu Norberto Correia du village de Seical Baucau a t emmen Kelikai en mai 1979 et interrog sur ses fils qui taient soup onn s d avoir rejoint le FRETILIN dans la brousse Lui m me n avait jamais appartenu au FRETILIN Apr s cet interrogatoire il aurait t tu S tant rendu aux Indon siens Uatocarabau Viqueque en octobre ou novembre 1978 Joao Andrade Sarmento est rentr chez lui Los Palos et a repris son travail d infirmier En juin 1979 il aurait t pris et tu Los Palos avec plusieurs autres personnes dont Tome Cristovao qui n avait semble t il jamais t un sympathisant du FRETILIN et avait travaill comme interpr te pour les Indon siens mais qui aurait t soup onn de d saffection pour avoir protest contre les assassinats perp tr s dans le district de Los Palos et Benedito Savio gui juste avant sa mort travaillait comme assistant du bupati administrateur de district de Los Palos Plusieurs des personnes qui auraient t tu es en 1979 avaient t inco
18. eux avaient t membres du Comit central du FRETILIN et certains avaient t nomm s ministres lorsque la R publique d mocratique du Timor oriental avait t proclam e le 27 novembre 12975 notamment le Ministre de l ducation et de la culture Hamis Basarewan Bin Umar le Ministre de la justice Antonio Duarte Cavarino le Ministre des finances Juvenal Maria de Fatima Inacio le Vice Ministre de la d fense nationale Hermeneaildo Alves le Vice Ministre des communications et des transports Domingos de Costa Ribeiro et des membres du Comit central Maria do Ceu Pereira Cavarino Dulce Maria da Cruz Sebastiao Montalvao Afonso Redentor de Araujo et Leopoldo Joaquim Leopoldo Joaquim membre du Comit central du FRETILIN s est rendu Same qui se trouve au sud ouest du territoire au d but de 1978 Les autorit s indon siennes avaient alors jua l v nement suffisamment important pour publier un tract de propagande contenant sa photo et annon ant sa reddition Il a ensuite t d tenu pendant plusieurs mois dans l entrep t de San Tai Ho En avril 1979 quelque temps apr s sa lib ration des troupes indon siennes l on escort de chez lui jusque chez sa ni ce de 17 ans Maria Gorete Joaquim Celle ci avait t d tenue en 1976 comme membre d UNETIM l Organisation d tudiants du FRETILIN Ils ont tous les deux t emmen s soi disant pour travailler Baucau Ni l un ni l autre n a t revu depuis et on n a
19. ient t d port s Atauro pendant la p riode allant de d cembre 1980 avril 1981 Il s agirait de civils soup onn s d tre des sympathisants du FRETILIN plut t que des querillos Les personnes dont les noms taient connus d Amnesty International qui ont t d port es pendant cette p riode taient effectivement des cicils qui avant leur arrestation taient fonctionnaires cultivateurs enseignants ou tudiants Toutefois la majorit de ceux qui ont t d port s Atauro y ont t envoy s entre juin et septembre 1981 au cours de l Op ration S curit Pendant cette p riode plus de 3 400 personnes ont t transf r es dans l le Jayi S 16215 Fran ais Page 15 Parmi ces personnes il y avait une forte proportion de femmes d enfants et de vieillards Le cas de J est significatif cet gard Son mari tait membre du FRETILIN Elle a t arr t e Dili et a t interrog e par des soldats indon siens au d but de 1981 Au cours de cet interrogatoire elle a d clar que son mari tait toujours vivant la suite de quoi elle m me sa soeur sa m re et ses trois enfants ont t envoy s atauro On cite un autre cas celui d un gar onnet de huit ans l un des 16 enfants figurant comme orphelin sur les listes officielles qui a t envoy Atauro parce que les autorit s indon siennes avaient appris que son fr re membre du FRETILIN tait toujours dans le maquis Les conditio
20. ient une sous section V 13 sur L usage de la force et des menaces Alors que dans l introduction il est pr cis que d une mani re g n rale il s agit l d une pratique viter la sous section V 13 semble approuver le recours la force et aux menaces et m me dans certains cas la torture Cette sous section est ainsi con ue V 13 Usage de la force et des menaces Il est esp rer qu il ne sera pas fait usage de la force dans les interrogatoires sauf dans les situations o la personne interrog e r pugne dire la v rit est vasive Cependant si l usage de la force devient n cessaire il conviendra de veiller ce qu aucun membre de la population locale guide membre de la milice civile simple particulier ne soit pr sent pour relater les v nements afin d viter de soulever l antipathie de la POPULAT TON L usage de la force a souvent pour r sultat d inciter la personne interrog e sous contrainte se livrer de faux aveux et admettre tout ce que l interrogateur veut lui faire dire Suite de la note page suivante fees S 16215 Fran ais Page 5 2 Encouragent l emploi de menaces de mort contre des personnes qui sont soumises un interrogatoire afin de s assurer leur coop ration 3 7 3 Prescrivent la d portation des partisans du FRETILIN et des familles des membres du FRETILIN qui sont encore dans la brousse vers des lieux d termin s notamment l le d Atauro 4 Ces inst
21. ion l occupation indon sienne u a pit He HUE 8 Un porte parole du Minist re de la d fense et de la s curit aurait d clar nous n avons jamais publi aucun manuel de ce genre en ce qui concerne le Timor oriental Il a ajout qu un manuel d instructions g n rales tait remis toutes les unit s militaires indon siennes mais il avait refus de donner des d tails Le Timor oriental tant consid r comme faisant partie du territoire indo n sien aucun manuel sp cial s appliquant express ment au Timor criental ne pouvait avoir t publi
22. j aurais eu le courage de m en tenir la v rit Amnesty International ne sait pas ce qu il est ult rieurement advenu des 103 personnes arr t es Likisa en mars et avril 1981 Certaines auraient t envoy es dans l le d Atauro Mais des indices troublants semblent prouver que beaucoup d entre elles ont t ult rieurement assassin es Saas S 16215 Fran ais Page 10 Dans la lettre du 3 juin 1981 qu ils ont adress e au pr sident Suharto et qui a d j t mentionn e plus haut voir note 1 les membres de l Assembl e provinciale DPRD ont rapport une P RRREE r cente dont il ressortait que dans le district de Likisa des dizaines de personnes ont t assassin es par le KODIM apr s avoir t tortur es l lectricit et par d autres formes de br lures sans raison suffisante Ex cutions extrajudiciaires et disparitions Il y a maintenant un important ensemble de preuves qui indiquent que depuis les premiers jours de l invasion du Timor oriental les forces indon siennes y ont recouru sur une grande chelle des ex cutions extrajudiciaires Amnesty International poss de maintenant des listes de centaines de personnes qui auraient t tu es en dehors des conbats ou qui auraient disparu entre d cembre 1975 et la fin de 1982 Les enqu tes men es par Amnesty International elle m me et qui portent principalement sur la p riode commen ant au d but de 1979 ont r v l p riodiquement
23. l archev que de Djakarta par Mgr Martinho da Costa Lopes qui tait alors v que de Dili Le 13 juin 1980 un certain Norberto se serait rendu en m me temps que l v que et d autres pr tres au commandant militaire local qui avait garanti leur s curit Quelques jours plus tard Norberto aurait t emmen dans le hall du s minaire de Dare o il aurait t rou de coups et tortur par des membres de la milice civile Hansip Le 21 juin il aurait t tu et son cadavre jet dans un ravin La lettre de l v que rapporte aussi la torture et le meurtre en public de trois hommes et d une femme galement par des membres de l Hansip les 2 et 3 juillet 1980 Amnesty International a galement t inform e qu la suite de l attaque du 10 juin 1980 des membres du RPKAD ont emmen 28 personnes en camion un endroit appel Fatu Ha i pr s de Becora l est de Dili sur la route de Baucau Ces personnes auraient t abattues leur descente du camion les cadavres jet s du haut d une colline et laiss s l Amnesty International a les noms de 74 personnes qui auraient t ex cut es auraient disparu ou auraient t tortur es mort dans la r gion de Dili apr s l attaque du 10 juin 1980 Au cours de l Op ration S curit Operasi Keamanan qui a eu lieu de juillet septembre 1981 des milliers de Timorais ont t r quisitionn s pour former un cordon humain afin d encercler le reste des forces du FRE
24. ns de vie des personnes envoy es Atauro en 1980 1981 taient d plorables A l poque les d tenus recevaient en tout et pour tout une bo te de ma s par semaine en quise de ration alimentaire et taient cens s compl ter celle ci par les produits qu ils tiraient de la culture Dans la pratique cela tait extr mement difficile en raison de l infertilit de l le et de la composition des d tenus de sorte que la plupart taient oblig s de survivre en se nourrissant de feuilles de racines et de tout ce qu ils pouvaient trouver de mangeable D apr s les statistiques officielles entre juin 1981 et mai 1982 il y aurait eu 176 d c s parmi les d tenus Mais d apr s les informatioans re ues par Amnesty International le nombre des personnes mortes de malnutrition de gastro ent rite et de paludisme pendant la seconde moiti de 1981 serait deux fois plus lev Initialement les familles d port es Atauro taient cens es construire leur propre abri mais en d cembre 1981 les d tenus ont t transf r s dans des baraguements de 18 m de long sur 6 m de large destin s recevoir une soixantaine de personnes qui venaient d tre construits A la suite de la visite Atauro d une d l gation du Comit international de la Croix Rouge en f vrier 1982 les autorit s indon siennes ont accept que le Comit entreprenne un programme alimentaire et d assistance m dicale d urgence Atauro Bien que les autorit s indon
25. ogatoire d Intel Farol Il n est jamais r apparu Amnesty International a appris que des personnes sont mortes des suites des coups et des tortures subis durant les interrogatoires et il se peut que d autres cens es avoir disparu aient subi le m me sort Orlando Marques que les Indon siens avaient nomm camat sous pr fet d Iliomar Los Palos aurait apparemment p ri des suites de coups re us durant un interrogatoire apr s avoir t arr t sous pr texte de d loyaut peu apr s son retour de Java o il suivait un cours pour administrateurs Alonso Freitas qui s est rendu la fin de l ann e 1978 serait mort son domicile Vemasse en 1979 des suites des coups re us tandis qu il tait d tenu dans la pousada de Baucau Amnesty International est en possession des noms de 14 personnes qui seraient mortes des suites de la faim et de la torture endur es dans les prisons de Dili et d Aileu apr s l attaque du FRETILIN du 10 juin 1980 Amnesty International a re u des renseignements d taill s sur l interrogatoire de 103 personnes arr t es l occasion d une attaque que le FRETILIN aurait pr tendument eu l intention de lancer contre les villes de Bazartete et Likisa en janvier 1981 et dont trois seulement ont chapp la torture Ces 103 personnes ont t emmen es pour interrogatoire au quartier g n ral du commandement militaire du district de Likisa KODIM et comprenaient des fermiers des tudiants des
26. outes les communications et tous les mouvements l int rieur du Timor oriental et avec l tranger ont t troitement surveill s Amnesty International croit savoir 1 Il s agit notamment de Trois personnes associ es un moment donn l Union int grationiste Uniao Democratica Timorense UDT qui ont t arr t es et battues en juillet 1980 pour avoir pr tendument critiqu l occupation indon sienne dans le programme en langue tetum de Radio Republik Indonesia Manu kokorek Deux membres de l assembl e r gionale des repr sentants du peuple Dewan Perwakilan Rakyat Daerah DPRD constitu e par les autorit s indon siennes qui ont t arr t s en novembre 1981 apr s avoir crit au pr sident Suharto en juin de la m me ann e pour se plaindre de fautes graves commises par des fonctionnaires et des militaires indon siens y compris le massacre de non combattants est timorais Diverses personnes qui apr s s tre entretenues avec des d l gations et des quipes de t l vision qui s journaient dans le pays ont t arr t es pour tre interrog es fass S 16215 Fran ais Page 4 que les habitants du Timor oriental qui ont r cemment obtenu l autorisation de quitter le territoire pour rejoindre leur famille l tranger ont t automatiquement avertis par les services de renseignements indon siens avant de quitter le territoire de ne pas r v ler d informations qui pourraient discr
27. ppartenait pr c demment Francisco Babo Rua Abilio Monteira district de Colmera Il semble que ce d p t soit maintenant occup par une unit du RPKAD parachutistes du Resimen Parakommando Angkatan Darat r cemment rebaptis e Kopsandha Une maison qui appartenait pr c demment Joao do Rosario Martires Rua Alferes Duarte O Arbiru district de Farol et qui sert depuis la fin de 1979 de centre d interrogatoire aux services de renseignements de l arm e A I plus commun ment appel Intel 5 Jusque vers la fin de 1979 les services de renseignements de l arm e s taient servis dudit entrep t de San Tai Ho pour leurs interrogatoires Amnesty International a galement re u fr quemment des informations faisant tat de tortures inflig es des personnes d tenues en ce m me endroit fes S 16215 Fran ais Page 8 Amnesty International a re u des informations concernant des personnes emmen es dans ces centres d interrogatoire et qui en sont ressorties porteuses de signes visibles de tortures Dans l un de ces r cits on peut lire ce qui suit propos du centre d Intel 3 L un de mes amis membres du FRETILIN a t tortur l electricit et la cigarette en d cembre 1980 Les d charges lectriques qui lui ont t appliqu es sur les l vres ont laiss ses l vres br l es et pleines de crevasses Le reste de son corps a t largement br l la cigarette Il a a t tortur parce qu
28. re elles s taient rendues avec l accord des dirigeants du FRETILIN qui voyaient qu il ne leur tait plus possible de trouver suffisamment de vivres pour toutes les personnes qui les accompagnaient Apr s s tre rendu P a t d tenu pendant un mois dans le garage de la pousada auberge de Baucau qui servait de centre de d tention et o taient enferm s environ 600 autres prisonniers Les d tenus taient interrog s la nuit L interrogatoire de P se passait la pousada mais surtout la caserne de Baucau IL a d clar que durant son interrogatoire on l avait menac avec un pistolet On lui avait attach aux pouces des fils reli s un petit g n rateur lectrique et on lui avait envoy des d charges lectriques D autres prisonniers avaient t br l s l aide de cigarettes mais lui pas Apr s un mois de d tention Baucau il avait t transf r l entrep t du magasin de San Tai Ho dans le district de Colmera Dili et soumis un interrogatoire par les services de renseignements de l arm e Au bout d une semaine il avait t lib r 5 Amnesty International aimerait en particulier attirer l attention sur deux centres d interrogatoire qui au d but de 1983 auraient t en service Dili Il a re u des informations persistantes concernant des tortures et des mauvais traitements inflig s des personnes d tenues dans les deux centres qui sont Un d p t attenant une maison qui a
29. retrouv aucune trace d eux Amnesty International a re u plusieurs reprises des informations non confirm es selon lesquelles ils auraient t ex cut s Plusieurs de ceux qui ont disparu ide Dili taient en prison au moment de leur disparition dont le commandant des forces arm es du FRETILIN Domingos da Costa Ribeiro qui aurait t captur et transf r Dili en 1977 Lui et 10 autres prisonniers d tenus dans le Comarco auraient t emmen s dans la nuit du 18 avril 1979 sur une plage situ e l est de Dili appel e Areia Branca et ex cut s par des membres du bataillon 747 unit timoraise command e par des Indon siens Dans ce aroupe de prisonniers se trouvaient galement Filomeno Alvez et Manecas Exposto connus Dili avant l invasion comme membres d un groupe de musique populaire Cinco do Oriente tous deux s taient rendus en janvier 1979 Maubisse Deux autres prisonniers d tenus dans le Comarco Joao de Conceicao ancien fonctionnaire du Minist re des travaux publics sous l Administration portugaise et Joao Bosco Sarmento Quintao ancien membre de la police militaire de l arm e portugaise Ils ont t emmen s tous les deux par les troupes du RPKAD une nuit de mars 1979 et n ont jamais t revus depuis Amnesty International a re u des informations selon lesquelles ces deux prisonniers auraient t tu s au lac Tacitolu l ouest de Dili Amnesty International re oit fr quemment des inform
30. rpor es l appareil administratif ou militaire indon sien apr s l invasion Ainsi les 41 hommes d une unit militaire dirig e par un certain Joao Branco auraient tous t tu s Gari Uai Baucau le 3 juillet 1979 par des membres du bataillon 126 ils auraient t accus s d avoir trahi les Indon siens pendant l attaque du mont Matebian en novembre 1978 Dans le courant de 1979 de nombreuses disparitions ont galement t signal es en particulier Dili Un Indon sien qui a s journ au Timor oriental pendant plusieurs mois pendant le premier semestre de 1979 a rapport qu la fin de mars les habitants de Dili taient extr mement inquiets parce qu ils avaient appris que le reste des dirigeants du FRETILIN avaient t enlev s au cours de la nui et que personne ne savait o ils avaient t emmen s Le p re Leonetto Rego pr tre portugais qui avait t autoris quitter le Timor oriental en juin 1979 a d crit en ces termes la situation Dili au moment de son d part Aucune personne ayant eu des liens avec le FRETILIN n est en s curit tout moment elle peut tre emmen e ailleurs sans que sa famille le sache ou mise dans un camp de prisonniers il arrive aussi que des gens disparaissent purement et simplement Jus S 16215 Fran ais Page 12 Plusieurs dirigeants du FRETILIN qui s taient rendus ou avaient t captur s ont disparu Dili et ailleurs cette poque Plusieurs d entre
31. ructions encouragent et prescrivent des politiques dont l application pourrait logiquement entra ner la violation de droits reconnus sur le plan international comme tant des droits absolus qui ne doivent tre viol s en aucune circonstance Amnesty International a constamment exprim la pr occupation que lui causent l utilisation par les forces indon siennes au Timor oriental de pratiques y compris la torture notamment l encontre de personnes soumises un interrogatoire apr s avoir t arr t es ou s tre rendues ainsi que les ex cutions Suite de la note 2 Eviter de prendre des photographies montrant des sc nes de torture personne soumise des d charges lectriques d nud e etc Se rappeler que ces documents photographies ne doivent pas tre imprim s ou d velopp s librement l ext rieur Denpasar ni communiqu s des l ments irresponsables 3 l alin a c de la section 3 du Manuel technique sur les m thodes conseill es aux autorit s des villages Babinsa Team Pembina Desa pour d manteler le r seau d appui aux GPK FRETILIN on peut lire la directive suivante Faire ressortir que leurs amis qui ont fait des aveux honn tes et se sont d clar s dispos s aider les forces arm es r tablir rapidement la s curit sont toujours en vie Dans le Manuel technique sur le syst me de s curit dans les villes et les lieux de peuplement section V 15 c 3 une technique recomm
32. ternational rappelait au Pr sident Suharto qu elle avait plusieurs reprises au cours des derni res ann es signal au Gouvernement indon sien sa pr occupation face aux multiples informations qu elle recevait selon lesquelles de 7 Wenceslau de Carvalho Vicente Nunes Celestino da Conceicao Jose Agapito et Espirito Santo VAR S 16215 Fran ais Page 17 graves violations des droits de l homme auraient t commises par les forces indon siennes dans le territoire du Timor oriental Elle rappelait une lettre ant rieure adress e au Pr sident Suharto en avril 1980 dans laquelle elle s tait d clar e pr occup e par les informations concernant de graves violations des droits de l homme au Timor oriental notamment les informations selon lesquelles des personnes qui s taient rendues aux forces indon siennes ou qui avaient t captur es auraient disparu par la suite et pourraient avoir t ex cut es A cette occasion Amnesty International avait invit instamment le Pr sident Suharto donner des instructions aux forces indon siennes au Timor oriental pour qu elles garantissent la s curit de ces personnes conform ment aux termes de l amnistie qu il avait personnellement offerte en ao t 1977 Dans sa r ponse la lettre dans laquelle Amnesty International manisfestait son inqui tude devant l indulgence avec laquelle de graves violations des droits de l homme au Timor oriental semblaient avoir t trait es p
33. tional est en possession des noms de 31 personnes qui ont t ex cut es Kelikai en mai juin 1979 Un rapport portant sur cette p riode d crit ainsi la situation Quand ils veulent liquider quelqu un ils disent qu il est all continuer ses tudes ou qu il est parti pour Djakarta ou Lisbonne ou encore qu une affaire urgente l a appel Kelikai Kelikai est une localit situ e au pied du mont Matebian o ils ont commis de nombreux meurtres la seule vocation de ce nom nous donne des frissons et nous fait dresser les cheveux sur la t te cat tous ceux qui sont emmen s Kelikai sont s rs d y mourir Amnesty International poss de aussi les noms de 82 personnes qui auraient disparu ou auraient t ex cut es dans le district de Los Palos en 1979 ainsi que les noms de personnes qui auraient subi le m me sort ailleurs que dans l est notamment dans les districts d Aileau et de Same et dans la capitale Dili fu S 16215 Fran ais Page 11 Les r cits suivants sont typiques de ce qui s est produit pendant cette p riode Inacio de Fonseca alias Solan s est rendu aux Indon siens avec sa femme vers la fin de 1978 pr s d Ossu Il semble qu il ait re u u commandant du r giment auquel il s tait rendu des assurances personnelles concernant sa s curit mais qu il ait t tu quelques mois plus tard en avril 1979 Kelikai o il aurait t transport de Baucau par h licopt re Ils ont atterri pr s
34. ts lui ont sembl tre principalement des villageois des environs de Dili Amnesty International ne sait pas ce qui est advenu de ces personnes toutefois il y a lieu de s inqui ter de leur sort vu d autres informations dont il ressort que des personnes qui auraient t emmen es dans l un ou 1 autre de ces centres d interrogatoire de Dili n ont plus donn signe de vie C est par exemple le cas de Venancio Gomes un des membres du Comit central du FRETILIN arr t Dili dans les premiers jours de l invasion indon sienne en d cembre 1975 Celles des personnes arr t es cette poque qui n ont pas t ex cut es imm diatement 6 ont t transf r es l h tel Tropical puis emmen es en janvier 1976 la prison du quartier portugais la Cadeia Comarca qui bien qu elle 6 Plus de 40 personnes auraient t ex cut es le 1l d cembre 1975 dans le b timent des douanes Ponte Cais o les prisonniers taient d tenus initialement fens S 16215 Fran ais Page 9 ait t rebaptis e par les Indon siens Lembaga Pemasyarakatan Dili est toujours appel e la Comarca Venancia Gomes est sorti de la Comarca en 1979 A la suite d une attaque du FRETILIN sur la station de radio de Dare dans les faubourgs de Dili le 10 juin 1980 Venancio Gomes a t l une des 600 personnes qui auraient t arr t es dans cette ville D tenu d abord la Comarca il a t emmen une semaine plus tard au centre d interr
35. vec le FRETILIN taient rel ch s apr s l interrogatoire mais seulement avec l approbation du quartier g n ral des services de renseignements Dili Au cours de l interrogatoire ils taient en g n ral tortur s surtout si les interrogateurs pensaient qu ils taient des soldats ou des dirigeants du FRETILIN On les torturait en les frappant avec un instrument contondant en leur appliquannt des cigarettes allum es sur le visage autour de la bouche ou en leur envoyant des d charges lectriques quelquefois sur les parties g nitales Les autorit s sup rieures d cidaient qui devait tre tu apr s l interrogatoire La plupart des dirigeants ou de ceux qui taient plus instruits ou plus dou s taient tu s Leurs femmes taient galement interrog es tortur es et tu es diera S 16215 Fran ais Page 7 Cette description est conforme aux renseignements re us par Amnesty International au sujet de cas individuels de traitement de Timorais captur s ou s tant rendus Dans un de ces cas signal Amnesty International l individu en question s tait rendu aux Indon siens en d cembre 1978 dans le village de Berecoli du district de Baucau avec six autres hommes leurs femmes et leurs enfants A cette poque un grand nombre de personnes vivant dans un secteur contr l par le FRETILIN s taient r fugi es pour chapper des bombardements indon siens intensifs sur le mont Matebian et un grand nombre d ent
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