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Sous la peau – Témoignages individuels démontrant la

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1. taient des gars forts et en sant avant leur incar c ration Une fois qu ils ont t incarc r s et ont commenc partager leurs seringues ils ont d velopp des sympt mes et ont appris qu ils avaient le VIH la suite d un test gt 32 Sous la peau Michael 49 ans tablissement Joyceville Kingston Ontario l poque o je partageais des seringues Joyceville je ne savais pas que je pouvais attraper des infections de cette fa on J ai commenc me sentir malade en 1993 ou 1994 Vers 1994 j ai recommenc nr injecter de l h ro ne tablissement Matsqui parce que a m aidait engourdir la douleur Je n ai jamais eu besoin de partager mes seringues Matsqui Abbotsford Colombie Britannique parce que quelqu un y vendait des seringues st riles J avais ma propre seringue que je ne pr tais jamais personne Plus tard pen dant l ann e j ai pass un test de d pistage de l h patite C Matsqui et j ai appris que je l avais Je crois que j ai t infect l tablissement Joyceville pr s de Kingston Ontario parce que c est le seul endroit o j ai partag mes seringues Ma maladie s est aggrav e en 1995 En 1999 j ai commenc un traitement contre l h patite C ce qui a t tr s difficile mais mon infection est maintenant ind tectable Aujourd hui je suis pair conseiller en mati re de sant l tablissement Joyceville Je n
2. Incarceration and drug use patterns among a cohort of injection drug users supra 17 SCC Sondage national aupr s des d tenus Rapport final 1995 1996 18 A DiCenso et coll Ouvrir notre avenir une tude nationale sur les d tenues le VIH et l h patite C R seau d action et de soutien des prisonniers et prisonni res vivant avec le sida 2003 19 Voir par exemple les tudes cit es dans R Lines et coll L change de seringues en prison supra p 12 13 D Ww 38 Sous la peau 20 Voir par exemple A Taylor et coll Outbreak of HIV Infection in a Scottish Prison BMJ 310 1995 289 292 et ASPC Prison needle exchange supra p 20 21 Enqu teur correctionnel Canada Rapport annuel du Bureau de l enqu teur correctionnel 2006 2007 Ministre des Travaux publics et Services gouvernementaux Canada 2007 p 12 22 Par exemple un gardien de prison qu b cois a t accus de trafic de drogue et de complot en vue de faire le trafic de stup fi ants apr s avoir laiss des drogues d une valeur de 250 000 dans une poubelle du Centre de d tention de Montr al en 2005 Voir R c English 2008 58 C R 6th 354 et P Cherry Drug smuggling prison guard to be sent to halfway house Grandmother served one sixth of her sentence The Gazette 14 avril 2009 l tablissement correctionnel de Rikers Island dans la ville de New York quelque 30 gardiens de prison ont t accus s de con tre
3. le fumer Toutes les six ou huit heures je devais prendre une autre dose d h ro ne C est vers cette poque que je suis devenue d pendante de l h ro ne Apr s m en tre inject une fois je l ai toujours prise par injection parce que c tait un high compl tement diff rent Fumer l h roine c est comme la gaspiller Je partageais mes seringues 21 ans 81 vendu pour 20 de crack un policier en civil et j ai t condamn e 26 mois de prison J tais la Prison pour femmes de Kingston appel e P4W Lenita Sparks 47 ans Halifax Nouvelle cosse Je suis n e Halifax le 21 mars 1962 J ai des racines noires blanches et indiennes je m identifie comme une personne noire J ai 22 fr res et s urs certains sont des demi fr res et des demi s urs J ai eu trois enfants mais un est d c d Mon fils vit Toronto et ma fille vit Detroit Jai t dans un orphelinat jusqu l ge de 6 ans cet ge jai t adopt e par une famille britannique de race blanche tr s stricte Mon p re adoptif abusait de moi sexuellement la Protection des enfants ma prise et ma plac e dans un foyer de groupe Je me suis chapp e de la 13 ans et je vis seule depuis ce temps Jai commenc fumer de la marijuana 9 ans Je prenais des drogues dures comme le speed l acide et le MDA 13 ans Mais je n utilisais jamais de seringue je reniflais C tait surtout un usage r
4. me lorsqu elle est disponible La probabilit de d sinfection efficace d une seringue l aide d eau de Javel est d ailleurs r duite en prison parce qu il s agit d une proc dure qui exige du temps et que les d tenus sont r ticents faire quoi que ce soit qui augmente le risque qu un employ de la prison d couvre qu ils utilisent une drogue illicite tant donn la possibilit d un ch timent OMS Interventions to Address HIV in Prisons Needle and syringe Programmes and Decontamination Strategies Evidence for Action Technical Papers 2007 Rebecca Sherwood 40 ans Saint Jean Nouveau Brunswick lt En 1994 ou 1995 le Service de toxicomanie de l le du Prince douard a diagnostiqu que j avais une d pendance la coca ne Ils mont enlev ma fille cause de a l poque je vendais et je consommais de la coca ne Je prenais des drogues pour ma stabilit motive et parce que j tais g n e Je vendais de la coca ne pour m aider assouvir ma d pen dance Je n aurais pas pu me payer des drogues autrement Pendant ma peine PEtablissement Nova Truro Nouvelle cosse je me souviens qu on avait acc s des trousses d eau de Javel mais pas des seringues st riles On recevait une seule trousse d eau de Javel admission donc il n y avait jamais assez de d sinfectant et je trouvais que a ne nettoyait pas correctement les seringues Si on demandait plus d ea
5. pend vraiment de la prison qu on regarde du niveau de s curit et de la question pour les prisonniers d avoir ou non quelque chose a perdre J ai consomm toutes les sortes de drogue qu il ya en prison J ai pris de l h ro ne de la morphine du Dilaudid de Poxycontin de la marijuana de l huile de haschisch de la cocaine du crack et de l ecstasy Je me suis inject h ro ne morphine Oxycontin Dilaudid et coca ne La premi re fois que j ai essay de la drogue par injection c tait en prison Comme je n aimais pas les aiguilles jai demand quelqu un de me faire l injection a n a pas t long avant que je com mence m injecter par mes propres moyens Parfois j utilisais une seringue faite la main Elles pouvaient tre fabriqu es partir de n importe quoi comme une boucle d oreille ou l int rieur d un briquet On pouvait aussi acheter une aiguille d un gars qui avait le diab te Il y a plusieurs fa ons ing nieuses de fabriquer une seringue D autres fois on tait chan ceux et des gars faisaient entrer une seringue en cachette Sous la peau 17 MOYENS D OBTENIR DE LA DROGUE EN PR SON Selon PEnqu teur correctionnel du Canada un agent ind pendant mandat d examiner les politiques et proc dures du SCC et de formuler des recommandations le SCC a d pens de 1998 2007 des sommes de temps et d argent consid rablement plus importante
6. present projetmplusdelamoiti tontd clar qu ils avaient t incarc r s pour une infraction li e a la drogue et la proportion tait encore plus lev e parmi les femmes i e deux tiers 22 ou 23 ans j ai touch le fond en prenant des drogues dures Je fumais du crack quotidiennement et je prenais l occasion des drogues comme l h ro ne et de la m tham ph tamine s il wy avait pas autre chose sur le march Mais m me lorsque ma consommation de drogue est devenue plus s rieuse je n en ai jamais pris par injection J avais une personnalit toxicomane devenir d pen dant des drogues tait facile La base de ma d pendance s est install e quand j tais jeune J adorais prendre de la drogue J tais d pendant de la marijuana 14 ans j en ai fum pratiquement tous les jours jusque dans ma vingtaine J ai fait des d pressions et en plus j ai eu une blessure P paule pendant ma vingtaine alors la drogue tait une vasion facile 24 ou 25 ans je suis all dans un centre de r adapta tion pour toxicomanes le Claire s Home sur les conseils de mon m decin Je pense qu ils ont diagnostiqu que j avais une d pendance au crack Vers 2005 j ai t incarc r l tablissement Bowden et au P nitencier de Drumheller en Alberta pour plusieurs crimes dont la possession de drogue et d une arme feu J ai t condamn cinq ans et demi j ai t lib
7. tablissement Regina Cor rectional Centre Saskatchewan et tablissement Matsqui Colombie Britannique Je savais que je pouvais attraper une 26 Sous la peau maladie transmissible par le sang en partageant mes ser ingues mais je ne pensais pas que a pouvait m arriver et je pensais que je pouvais nettoyer ma seringue avant de l utiliser en la rin ant trois fois dans l eau chaude D apr s mon exp rience j estime qu au moins la moiti de la population de la prison prenait des drogues et qu environ un tiers de la population de la prison s injectait des drogues Tout le monde qui s injectait des drogues en prison partageait ses seringues parce qu il tait tellement dif ficile d en trouver Ronald George Sallenbach 42 ans Edmonton Alberta Je n ai jamais voulu partager une seringue je n ai pas choisi d en partager Mais quand tu as besoin d avoir ta dose et que tu n as pas de seringue tu finis par en partager une J estime qu environ 80 des fois o je m injectais de la drogue c tait avec une seringue partag e M me quand j avais ma propre seringue si je n avais pas de drogue alors je fournis sais la seringue et une autre personne fournissait la drogue Si j avais de la drogue mais pas de seringue je partageais la seringue de l autre gars Je ne peux pas me souvenir d un seul h roinomane que j ai connu en prison qui n a pas partag une sering
8. Stony Mountain tablissement pr s de Winnipeg Manitoba 181 vu des drogues comme la mari juana le haschisch le speed l h ro ne et la morphine J ai vu des gens se faire des injections avec des seringues artisanales et des seringues pour diab tique tellement us es qu elles leur faisaient des blessures aux bras Des d tenus taient pr ts payer cher avoir acc s des drogues et des seringues Ils partageaient leurs seringues Les seringues circulaient d aile en aile et je dirais qu peu pr s le quart des gars dans les 81165 o j ai v cu taient consommateurs temps plein notre arriv e Stony Mountain on nous remettait de petites bouteilles d eau de Javel et d eau st rile et des condoms Il y avait aussi un manuel d instructions sur le net toyage des seringues Les gens utilisaient l eau de Javel pour nettoyer leurs seringues mais il n y en avait jamais assez Ils avaient peur d en demander d autre l unit de sant parce que cela les aurait identifi s comme utilisateurs de drogue Je connais des d tenus Stony Mountain qui ont attrap le VIH et l h patite C Je connais personnellement trois d tenus qui sont morts du VIH Je crois qu ils ont attrap le VIH en partageant des seringues malpropres et dans deux cas je suis certain qu ils ont t infect s en prison Je crois qu ils ont attr ap l infection en prison parce que je les connaissais dans la rue et qu ils
9. VHC derri re les barreaux Cela donne lieu par ailleurs un risque pour la sant publique de mani re plus g n rale la vaste majorit des personnes qui purgent une peine d emprisonnement finissent par retourner dans leurs familles et communaut s Or le grand public entend rarement parler des personnes les plus affect es par ce probl me dont la sant et la vie est en jeu Quels sont les points de vue des d tenus sur le refus du gouvernement canadien de r pondre au probl me Comment cette politique qui fait fi des r alit s de l injection de drogue en prison affecte t elle les individus aux prises avec une d pendance la drogue Et qu est ce que cela implique pour l ensemble de la communaut Le R seau juridique canadien VIH sida a cherch r ponse ces ques tions et bien d autres en interviewant des personnes aux quatre coins du Canada afin de mieux conna tre leurs exp ri ences d usage de drogue par injection dans des tablissements correctionnels f d raux En 2008 et 2009 des entrevues ont t r alis es en personne et au t l phone avec des personnes de la Colombie Britannique de l Alberta du Manitoba de l Ontario du Qu bec du Nouveau Brunswick et de la Nouvelle cosse ce qui a permis de recueillir des d clarations sous serment ou des t moignages de 50 personnes incarc r es dans un tablisse ment f d ral au moment de l entrevue ou l ayant d j t Neuf th mes s
10. accus e de nouveau pour voies de fait Jai alors t tablissement Springhill N pendant quelques ann es Springhill c tait comme une soci t en soi Il y avait encore plus de drogue qu Kingston mais passablement les m mes types Je m en suis tenue l h ro ne j en ai renifl et je wen suis inject J utilisais une seringue venue de l unit des soins de sant ou une seringue bricol e Je la partageais aussi avec beaucoup de personnes La seringue circulait parmi au moins sept personnes Sprin ghill il n y avait pas d eau de Javel alors on rin ait la seringue avec de l eau entre les usages Jai l h patite C J ai t diagnostiqu e il y a 6 mois pen dant que j tais dans P tablissement Nova Truro N E Je pense que je l ai attrap e par le tatouage Je me suis fait tatouer pendant que j tais tablissement Kingston la prison pour femmes et on ne nettoyait jamais les aiguilles tatouage Mais j ai pu attraper l infection en partageant des seringues contamin es aussi Christopher Charles McPartlan ge non r v l Vancouver Colombie Britannique Les seringues que j utilisais pour m injecter des drogues taient utilis es par plusieurs personnes dans les tab lissements o j ai t incarc r En moyenne au moins 50 personnes partageaient une seringue Je n avais pas d acc s de l eau de Javel dans aucun
11. ai pas eu une tr s belle enfance J ai t maintes fois plac e en protec tion de la jeunesse partir de l ge de 7 ans 11 ans je me suis gel e pour la premi re fois en prenant de la marijuana La m me ann e j ai essay le crack et j ai pris une surdose de valium Il y avait beaucoup de valium chez ma grand m re et un jour d cid d essayer ce que tout le monde faisait alors j ai aval tout ce qu il y avait dans la bouteille Je me suis r veill e l h pital attach e La Soci t de protec tion des enfants m a ensuite plac e l h pital psychiatrique Whitby pour enfants o je suis rest e une ann e L j tais vraiment mal trait e et je me faisais des coupures pour recevoir de l attention Ils wont dit que j avais un trouble de d ficit d attention avec hyperactivit la dyslexie des troubles de personnalit multiple et un trouble maniacod pressif Je ne pense pas que j avais un trouble de personnalit multiple ni que j tais maniacod pressive Apr s cette p riode j ai eu des pisodes de trouble je volais des autos et je prenais toutes sortes de drogues J ai tout essay environ 13 ans j ai fum de l h ro ne pour la premi re fois J en ai essay par injection 16 ans Depuis que j avais essay le crack j y tais tr s d pen dante environ 21 ans 81 commenc prendre de l h ro ne plus souvent et j ai commenc vendre du crack au lieu de
12. ans Edmonton Alberta La premi re fois que je me suis fait une injection j ai utilis le tube de 3 cc d une vraie seringue qui appartenait un ami au bout duquel nous avons attach une aiguille faite partir d un coton tige Nous avons coup angle la tige du Q tip pour faire une pointe l poque les Q tips taient faits de plastique et leur tube central tait vide On le fixait au corps de la seringue avec de la colle que nous avions obtenue dans l atelier pour les d tenus ou encore avec du ruban gomm pour les b tons de hockey ou pour les fils lectriques Le piston de la seringue tait fabriqu avec le tube encre d un stylo Bic et d un morceau de caoutchouc taill dans une semelle de soulier On prenait un bout de fil dentaire que l on enroulait au bout et que l on attachait au piston pour tre capable de le tirer reculons apr s lavoir pouss pour faire l injection L aiguille faite d un coton tige fonctionnait pour percer la veine et injecter la drogue mais causait aussi une bles sure et une certaine quantit de saignement Plusieurs gars r utilisaient r guli rement ce trou cr dans leur veine pour se faire d autres injections Certains se faisaient un tatouage autour de la plaie par exemple un cr ne La premi re fois que je me suis fait une injection la seringue que j ai utilis e servait au moins sept autres gars et je sais que certains d en
13. aux femmes purgeant une peine de ressort f d ral 2004 57 ASPC Prison needle exchange supra 58 En droit canadien par exemple Loi sur le syst me correctionnel et la mise en libert sous condition LSCMSC int gre le principe juridique du maintien de tous les droits en stipulant que le d linquant continue jouir des droits et privil ges reconnus tout citoyen sauf de ceux dont la suppression ou restriction est une cons quence n cessaire de la peine qui lui est inflig e gt LSCMSC art 4 e Voir aussi les Principes fondamentaux relatifs au traite ment des d tenus UNGAOR 45 session Supp N 49A UN Doc A 45 49 1990 Principe 5 59 Voir l article 12 1 du Pacte international relatif aux droits conomiques sociaux et culturels 16 d cembre 1966 993 U NT S 3 entr en vigueur le 3 janvier 1976 En vertu de l art 86 1 le SCC lt veille ce que chaque d tenu re oive les soins de sant essentiels et qu il ait acc s dans la mesure du possible aux soins qui peuvent faciliter sa r adaptation et sa r insertion sociale 60 Voir l article 6 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques 16 d cembre 1966 999 U N T S 171 entr en vigueur le 23 mars 1976 61 Voir les Principes fondamentaux relatifs au traitement des d tenus supra Principe 9 OMS Lignes directrices de POMS sur l infection VIH et le sida en prison 1993 ONUDC OMS et ONUSIDA HIV AIDS Prevention Car
14. dans 8 Chu et R Elliott Pour changer net supra 49 A Taylor et coll Outbreak of HIV Infection in a Scottish Prison supra et A Taylor et D Goldberg D tails sur la vague d infection VIH dans une prison d cosse Bulletin canadien VIH sida et droit 2 3 1996 16 17 50 M MacDonald A Study of Health Care Provision Existing Drug Services and Strategies Operating in Prisons in Ten Countries from Central and Eastern Europe supra 51 A Bobrik et coll Prison health in Russia the larger picture Journal of Public Health Policy 26 2005 30 59 la p 46 52 SCC Le VIH sida en milieu carc ral Rapport final du Comit d experts sur le sida et les prisons Ministre des Approvisionne ments et Services Canada 1994 53 Voir Enqu teur correctionnel Canada Rapport annuel de Pengu teur correctionnel 2003 2004 juin 2004 Rapport annuel de Pengu teur correctionnel 2005 2006 septembre 2006 et Rapport annuel de l enqu teur correctionnel 2006 2007 juin 2007 54 Association m dicale canadienne R solution 26 du 17 ao t 2005 55 Ontario Medical Association Improving our Health Why is Canada Lagging Behind in Establishing Needle Exchange Programs in Pris ons A Position Paper by the Ontario Medical Association octobre 2004 56 Commission canadienne des droits de la personne CCDP Pro t geons leurs droits Examen syst mique des droits de la personne dans les services correctionnels destin s
15. de droits de la personne li s au VIH sida R seau juridique canadien VIH sida 1240 rue Bay bur 600 Toronto Ontario Canada M5R 2A7 T l phone 1 416 595 1666 T l copie 1 416 595 0094 Courriel info aidslaw ca Internet www aidslaw ca LES MALADIES NE RESTERONT PAS EN PRISON NOUS RENTRONS TOUS LA MAISON NOUS RETOURNONS DANS NOS FAMILLES A AFFECTE SOCIETE HAROLD BUCK GRIFFIN TABLISSEMENT LA MACAZA QU BEC Sous la peau 1 INTRODUCTION Les estim s de la pr valence du VIH et du VHC dans les tablissements carc raux du Canada sont au moins de dix et vingt fois respectivement plus lev s que dans l ensemble de la population canadienne et des taux de pr valence consi d rablement plus lev s ont t d clar s parmi les individus qui font usage de drogue par injection Certes ces taux beau coup plus lev s sont attribuables un ensemble de facteurs comme le fait que la pr valence du VIH et du VHC soit plus lev e parmi les personnes qui font usage de drogue par injec tion dans la collectivit ainsi que l incarc ration r pandue de ces personnes mais le partage de seringues usag es pour l injection de drogue est un des principaux vecteurs Vu la raret des seringues et aiguilles en prison les personnes qui s injectent des drogues en prison sont plus susceptibles de partager du mat riel d injection que celles qui le font hors de pris
16. de la population de la prison consommait des drogues et 10 s en injectait Je prenais de POxycontin et du Dilaudid J ai commenc par renifler mais je me suis tourn e vers l injection environ un an apr s le d but de ma peine C tait la premi re fois que je m injectais une drogue Des filles l bas m ont dit que l effet serait plus intense et allait se faire sentir plus vite en m injectant et elles avaient raison Voila le d but de ma vie d injectrice Je m injectais environ 2 fois par jour On prenait nos seringues directement du contenant de seringues souill es Punit de soins On s approvisionnait la Ou parfois quelqu un apportait une seringue de l ext rieur Environ cinq ou six filles partageaient la m me seringue On ne la nettoyait pas l eau de Javel mais on la rin ait l eau chaude On se prenait une nouvelle seringue seulement aux cinq ou six mois J ai d j vu une seringue tellement us e que quand je nrinjectais avec a me d chirait la peau Je savais que je pouvais attraper le VIH et l h patite C en partageant des seringues mais je ne pensais pas a parce que je voulais me geler Apr s un bout temps je suis devenue d pendante de l injection On n avait pas acc s la m thadone quand j tais Nova On avait de l eau de Javel mais c tait trop long de nettoyer les seringues avant de s injecter et les gardiens se mettaient poser des questions si l eau d
17. en d gagent comme l illustrent les sections du pr sent rapport Plusieurs individus ont racont avoir grandi dans des circonstances difficiles la maison ou en institution o des drogues taient facilement accessibles Pour certains des membres de la famille taient aux prises avec une d pen dance une drogue ce qui les a influenc s se tourner vers l usage de drogue en bas ge La plupart des r pondants ont d crit avoir une d pendance une drogue qui les a pouss s des activit s qui ont ventuellement conduit leur incarc ra tion Tous les r pondants ont d crit un milieu carc ral tant dans les prisons f d rales que les prisons provinciales o l usage de drogue est r pandu et o l injection de drogue a cours Les seringues neuves et st riles sont difficiles trouver en prison des seringues y sont introduites illicitement vol es dans l unit des soins de sant de la prison ou bricol es partir d objets divers comme des stylos encre Bic des coton tige Q tips des pipettes ou compte gouttes et du mat riel d intubation Pour s injecter de la drogue le partage d une seringue usag e est la norme Plusieurs r pondants ont affirm croire qu ils ont contract le VHC et ou le VIH lors du partage de seringues usag es en prison Fait signaler tous les individus interview s ont exprim un appui entier l id e de mettre en uvre des PESP plusieurs ont fait des s
18. envoy e dans un foyer de groupe Entre 12 ans et 15 ou 16 ans j tais dans des centres de d tention juv nile et dans des foyers de groupe J avais 11 ans la premi re fois que j ai essay une drogue Jai vol les comprim s de valium de ma m re Ma s ur et moi les avons essay s a nous a tranquillis s et nous a donn un buzz Je me sentais bien Par la suite ma s ur et moi avons continu d en prendre Je faisais souvent des fugues Apr s quelques unes un tribunal a ordonn que je voie un psychiatre Le psychiatre a valu toute la famille il a dit ma m re qu elle tait malade et avait un probl me J ai dit au psychiatre que je prenais des valium et il nous en a prescrit ma s ur et moi la m me poque Ta commenc fumer de la marijuana et des cigarettes et boire de l alcool 13 ans je me suis inject du speed pour la premi re fois J ai aim a Vers la m me p riode j ai aussi pris des champi gnons magiques des pilules de la mescaline et du LSD Quand j avais 14 ou 15 ans j ai essay l injection de coca ne et d h roine J ai vraiment aim l h ro ne mais j ai surtout con somm de la cocaine parce que c tait moins cher L h roine co tait vraiment cher Quand j tais adolescente beaucoup de mes amis prenaient de la drogue Je voulais essayer toutes les drogues trouv ables et je Pai fait Parfois je ne savais pas vraiment ce que je prenais
19. es de nombreux ressorts d montraient que les P SP 1 r duisent le partage de seringues entre d tenus 2 augmentent le nombre de r f rences d utilisateurs des programmes de traitement de la toxicomanie 3 r duisent le besoin d interventions en soins de sant pour des abc s aux points d injection et 4 r duisent le nombre d interventions en soins de sant pour des cas de surdose et de d c s associ s de tels cas A Sous la peau Au chapitre de la s curit des tablissements le rapport de VASPC a conclu que le corpus actuel de donn es d montre que les PESP n entrainent pas 1 l utilisation de seringues des P SP comme armes 2 d augmentation de la violence dans les tablissements 3 d augmentation de l incidence de blessures accidentelles sur des aiguilles 4 d augmentation de la saisie de drogues ill gales ou de mat riel pour les consommer 5 d augmentation de la consommation de drogue ni 6 d augmentation de l amorce de Tusage de drogue par injection par les d tenus Source Agence de la sant publique du Canada Prison needle exchange Review of the evidence report prepared for Correctional Service of Canada avril 2006 En d pit du corpus crasant de preuves des bienfaits des P SP aucune prison canadienne n autorise encore la distri bution de seringues st riles Cela porte pr judice la sant des personnes incarc r es vu la pr valence croissante du VIH et du
20. et d autres drogues par les Canadiens mars 2005 p 91 8 Ibid 9 T Kerr et coll Childhood trauma and injection drug use among high risk youth Journal of Adolescent Health 2009 sous presse preuve corrig e de mai 2009 Accessible via www sciencedirect com 10 D Ompad et coll lt Childhood sexual abuse and age at initiation of injection drug use American Journal of Public Health 95 4 2005 703 709 la p 705 11 D Boulos et coll Estimations de la pr valence et de l incidence du VIH au Canada Relev des maladies transmissibles au Canada 32 15 2006 165 174 et Agence de la sant publique du Canada ASPC Actualit s en pid miologie sur le VIH sida 2007 p 73 74 12 R Lines et coll L change de seringues en prison supra p 10 13 ASPC Prison needle exchange Review of the evidence rapport pr par pour le Service correctionnel du Canada avril 2006 p 10 14 K DeBeck et coll Incarceration and drug use patterns among a cohort of injection drug users Addiction 104 1 2009 69 76 citant le Comit de la statistique correctionnelle du portefeuille minist riel de S curit publique Canada Aper u statistique Le syst me correctionnel et la mise en libert sous condition 2004 15 S curit publique et Protection civile Canada Syst me correction nel Faits en bref 2 la drogue dans les tablissements correction nels non dat 16 K DeBeck et coll
21. gales se retrouvent derri re les barreaux et des d tenus en consomment une r alit que m me les syst mes carc raux reconnaissent Une r cente tude a r v l peu de diff rences entre les tendances de consommation des personnes qui s injectent des drogues en prison et de celles qui le font dans la communaut Dans une enqu te de 1995 r alis e par le Service correctionnel du Canada SCC le syst me f d ral de prisons responsable des peines d emprisonnement de deux ans ou plus 38 des d tenus de ressort f d ral ont d clar avoir utilis des drogues depuis leur arriv e dans l tablissement o ils taient au moment de l enqu te et 11 ont d clar s tre inject des drogues Dans une tude de 2003 aupr s de femmes incarc r es dans des tablissements f d raux 19 d entre elles ont d clar s injecter de la drogue en prison De nombreuses tudes internationales confirment galement la pr valence de l injection de drogue en prison aux quatre coins du monde Vu la criminalisation de la possession de drogue et d activit s connexes et les mani res par lesquelles l usage de drogue et la d pendance peuvent contribuer la perp tration d autres d lits plusieurs d tenus qu ils soient en d tention avant le proc s en attente d une sentence l issue d un proc s ou en prison pour purger une peine ont des ant c dents d usage de drogue ou sont utilisateurs de drogue
22. leur vie est foutue J ai vu un jeune gars incarc r pour une peine de 16 mois qui est devenu d pendant de la drogue et qui a contract le VIH Il a fini par se pendre dans sa cellule S ils avaient l change de seringues en prison depuis longtemps beaucoup de vies auraient t sauv es Tellement de gens sont devenus infect s cause d une seringue contamin e Richard 43 ans tablissement Joyceville Kingston Ontario Je trouve que les prisonniers devraient avoir acc s des seringues st riles C est un moyen par lequel un utilisateur de drogue se prot ge il est pr f rable que tout le monde ait sa propre seringue plut t que d en partager Ce serait aussi une chose b n fique pour les employ s si j avais un endroit o ranger ma seringue en s curit il y aurait moins de risque qu un employ se pique accidentellement en faisant une fouille Si je dis un employ que j ai une seringue je serai accus de contrebande et je pourrais tre mis au trou Brigitte Martin 47 ans Montr al Qu bec Je trouve que ce serait une bonne id e un change de ser ingues en prison Comme il y en a l ext rieur pourquoi pas dans les prisons Harold lt Buck Griffin 48 ans tablissement La Macaza Qu bec Un programme d change de seringues est la meilleure chose qui pourrait tre mise en uvre en prison La consom mation de drogue comme le tatouage a lieu
23. nir la propagation de virus transmission h matog ne a t examin e et appuy e par nombre d organisations internation ales comme une politique avis e aux chapitres de la sant publique et des droits de la personne En vertu de la Charte des droits et libert s les indivi dus ont aussi le droit la vie la libert et la s curit de la personne le droit l galit et le droit de ne pas subir de traitement cruel et inusit Plusieurs exp riences signal es dans les d clarations sous serment et les t moignages du pr sent rapport constituent des violations de ces droits en particulier dans les cas de personnes qui ont une toxicomanie qui sont contraintes de prendre des mesures dangereuses pour s injecter ou qui ont contract le VIH et ou le VHC en utilisant une seringue usag e en prison parce qu elles se sont vu refuser l acc s du mat riel d injection st rile qui leur aurait t accessible dans la communaut aupr s d un pro gramme d change de seringues Les personnes incarc r es parmi lesquelles on compte un nombre disproportionn d Autochtones de cas de troubles mentaux et de toxico manie ont un traitement discriminatoire lorsqu on leur 36 Sous la peau refuse des outils offerts dans la communaut pour se prot ger contre la maladie Fait important la transmission croissante du VIH et du VHC en prison affecte non seulement les prisonniers mais aussi la comm
24. r en novembre 2008 Toutes les accusations taient reli es mon habitude de consommation de drogue Avant cela j avais t condamn uniquement pour conduite en tat d bri t l ge de 21 ans et ma seule autre activit ill gale tait l achat et la consom mation de drogue Mais quand je suis devenu incapable de travailler cause de ma blessure l paule j ai trouv un autre moyen d obtenir de l argent et de continuer prendre des drogues J avais probablement 10 ou 11 ans quand j ai essay la mari juana pour la premi re fois J en ai vol mon beau p re qui en consommait r guli rement Il en fumait devant ma s ur et moi 14 ans j ai essay la cocaine en la reniflant et apr s un an en consommer de cette mani re j ai commenc en fumer et en prendre par injection Je prends de la coca ne par p riode depuis que j ai 14 ans Quand je m injectais de la cocaine pendant mon adoles cence j achetais des seringues dans une pharmacie pour le faire Je partageais ma seringue avec mon meilleur ami J ai commenc prendre de la drogue pour viter de r fl chir la vie Je crois que j ai t d pendant de la coca ne J en prenais la journ e longue et je continuais comme a pendant six ou sept jours jusqu perdre connaissance J ai t arr t 16 ans pour possession de marijuana Depuis que j ai 18 ans j ai t plusieurs repris
25. users in Vancouver Journal de l Association m dicale canadienne 168 1 2003 19 24 aux p 20 21 C Benoit D Carroll et M Chaundry In search of a healing place Aboriginal women in Vancouver s Downtown Eastside Social Science and Medicine 56 2003 821 833 aux p 824 et 826 31 D apr s la cat gorisation des troubles mentaux tablie dans le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders publi en 1994 par l American Psychiatric Association Voir M Daigle Mental Health and Suicide Prevention Services for Canadian Prisoners International Journal of Prisoner Health 3 2 2007 163 171 32 SCC Faits en bref volution de la population carc rale avril 2007 33 Comit de la statistique correctionnelle du portefeuille minist riel de S curit publique Canada Aper u statistique Le syst me correctionnel et la mise en libert sous condition 2007 d cembre 2007 p 55 34 Ibid 35 Voir par exemple les tudes cit es la note 22 dans S Chu et R Elliott Pour changer net supra 36 Voir par exemple les tudes cit es la note 23 dans 5 Chu et R Elliott Pour changer net supra 37 ASPC Prison needle exchange supra p 26 38 C Poulin et coll Prevalence of HIV and hepatitis C virus infec tions among inmates of Quebec provincial prisons Journal de l Association m dicale canadienne 177 3 2007 252 261 39 L Calzavara et coll Prior opiate injection and
26. DROITS ET LA RAISON En d pit de preuves concluantes des bienfaits des P SP pour la sant et de l appui communautaire croissant leur gard le gouvernement canadien a choisi de se concentrer princi palement et en vain sur la prohibition de la drogue En plus de nuire la sant de personnes incarc r es et la sant publique en g n ral cette approche constitue une violation des droits humains des personnes incarc r es Les droits humains appartiennent toute personne et l on ne perd pas ces droits en cas d incarc ration De fait en vertu du droit les personnes incarc r es conservent tous leurs droits qui ne sont pas directement retir s du fait de la perte de libert Cela inclut le droit au meilleur tat de sant susceptible d tre atteint et le droit la vie qui sont tous deux des droits humains fondamentaux reconnus dans des pactes internationaux ratifi s par le Canada f Les personnes incarc r es ont aussi le droit des soins de sant quivalents ceux qui sont offerts dans la communaut Cela signifie que les gouvernements du Canada ont une obligation l gale d agir pour prot ger et promouvoir la sant y compris celle des personnes incarc r es et cela inclut d adopter des mesures pour pr venir la propagation des maladies contagieuses en prison L obligation sp cifique du gouvernement de fournir des seringues st riles aux d tenus comme moyen de pr ve
27. J tais si d prim e l adolescence que a ne me d rangeait pas si j allais mourir Quand on est jeune on n a pas peur et on ne voit pas la gravit de ce qu on fait Je crois que j tais d pendante de la cocaine l poque Jai trouv tr s difficile d arr ter d en prendre Le psychiatre que j avais consult m a dit qu il fallait que j arr te de prendre de la cocaine et des pilules parce que je faisais si souvent des surdoses Il m a prescrit des pilules pour me calmer A un moment donn je prenais du lithium pour traiter une psychose maniacod pressive J ai pris tellement de pilules de toutes sortes pour me calmer Roger Lee Burke 54 ans Halifax Nouvelle cosse lt Je suis n Souris 1 le 27 avril 1954 Mon fils est pr sentement en Afghanistan Il est pilote pour les forces arm es canadiennes Nous avons une relation proche et nous avons r solu beaucoup de diff rences apr s ma sortie de prison Mes parents taient alcooliques Ma m re est d c d e 50 ans parce qu elle buvait Ma s ur et moi avons t plac s en foyer d accueil Mon fr re a n qui tait adulte lorsque ma s ur et moi tions en foyer d accueil m a fait conna tre les amph tamines quand j avais 15 ans Il m a montr comment les prendre avec une seringue Par la suite j en ai pris encore une douzaine de fois je crois Lorsque mon fr re est retourn Toronto je n avais plus
28. ROGUES EN PRISON ET D IMPUISSANCE AFFECTAIENT MES PENSEES DANS LE QUOTIDIEN OXICO ET SANTE MENTALE La toxicomanie est une maladie qui est fortement influenc e par les circonstances de vie et les traumatismes durant Penfance Elle est un facteur qui contribue au comportement criminel de 70 des personnes admises dans des tablissements f d raux D apr s PASPC les deux tiers des d tenus de ressort f d ral ont des probl mes de toxicomanie et 20 de ceux ci ont besoin d un traitement Plusieurs personnes ont d j une d pendance la drogue au moment de leur incarc ration d autres commencent consommer des drogues pendant leur incarc ration En particulier les femmes sont repr sent es de mani re disproportionn e parmi les personnes aux prises avec une toxicomanie en prison Une r cente tude aupr s de d tenues de res sort f d ral a r v l que pr s des trois quarts des femmes incarc r es avaient un probl me de d pendance l alcool ou une drogue au moment de leur admission en prison Chez les Autochtones surrepr sent s en prison les toxicomanies sont troitement li es aux impacts multig n rationnels des abus et de la r pression culturelle dans le syst me scolaire des pen sionnats la discrimination continue et la pauvret Cela a de graves r percussions sur la sant des communaut s autochtones en particulier dans le contexte du VIH Pl
29. T moignages individuels d montrant de programmes d change Canadian R seau HIV AIDS luridique Legal canadien Network VIH sida R seau juridique canadien VIH sida 2010 Ce rapport est accessible via www aidslaw ca lesprisons Donn es de catalogage avant publication Canada Chu S et K Peddle 2010 Sous la peau T moignages individuels d montrant la n cessit de programmes d change de seringues en prison Toronto R seau juridique canadien VIH sida ISBN 978 1 926789 06 4 R daction et remerciements Ce document a t r dig par Sandra Ka Hon Chu avec la participation de Katrina Peddle Patricia Allard Gilles Marchildon et Richard Elliott ont r vis ce rapport pour le compte du R seau juridique canadien VIH sida Merci beaucoup aux 50 hommes et femmes qui ont fait des d clarations sous serment ou ont fourni des t moignages pour ce rapport de m me qu aux nombreux individus et organismes qui ont contribu coordonner les entrevues notamment Terry Howard B C Persons with AIDS Society Tim Veresh et Dale Lutes The John Howard Society of British Columbia Laura Track Pivot Legal Society Nicole Latham Vancouver Area Network of Drug Users Rosemary Fayant et Sandra Johnson Streetworks Jim Motherall Beverly Froese Public Interest Law Centre Murray Barkman Open Circle Seth Clarke R seau d action et de soutien des prisonniers et prisonni res vivant avec le VIH si
30. VHC EN PRISON Alors que les taux de pr valence du VIH et du VHC dans les prisons f d rales du Canada sont d ja consid rablement plus lev s que dans la communaut g n rale les taux de pr valence parmi les personnes incarc r es qui s injectent des drogues et parmi les femmes incarc r es sont encore plus lev s que dans le reste de la population carc rale A P chelle mondiale un certain nombre de flamb es d infection par le VIH et le VHC dans des prisons de l Australie de la Lituanie de la Russie et de l Ecosse ont t attribu es au partage de mat riel d injection de drogue Dans le premier pisode document d une telle flamb e en 1993 treize cas de transmission du VIH ont t attribu s au partage de seringues pour usage de drogue entre d tenus dans la prison de Glenochil cosse En Lituanie pr s de 300 nouveaux cas d infection VIH ont t d cel s dans une prison en 2002 et cette vague est soup onn e d avoir r sult du partage de mat riel d injection Une vague pid mique semblable a t document e dans une colonie correctionnelle du Tatarstan dans la F d ration de Russie o 260 prisonniers ont contract le VIH en 2001 Kate 49 ans Halifax Nouvelle cosse A Nova tablissement pour femmes Truro Nouvelle Ecosse il y avait surtout des pilules comme des Valium Oxy contin et Dilaudid Le monde reniflait et s injectait les pilules Environ 70
31. a je ne savais rien des virus transmissibles par le sang comme le VIH ou l h patite C On n avait pas acc s l eau de Javel pour nettoyer nos seringues On rin ait rapidement nos seringues avec de l eau entre chaque usage Pendant que j tais en prison je crois que je suis devenu d pendant de l h ro ne Je suis sorti de l tablissement Mats qui Abbotsford Colombie Britannique avec une m chante d pendance l h ro ne Jai attrap l h patite C en 1986 pendant que j tais VEtablissement Matsqui Je me sentais malade alors je suis all l unit de soins ils mont fait passer des tests et c est comme a que j ai appris que j avais l h patite C Je crois que j ai attrap l infection en prison parce que j tais d j Matsqui depuis plus d un an quand j ai commenc avoir des sympt mes Je pense que j ai contract l infection en partag eant des seringues Gordon 54 ans Toronto Ontario J ai purg la derni re ann e et demie de cette peine Joyceville tablissement pr s de Kingston Ontario Environ une semaine avant la fin de ma peine des employ s m ont annonc que j tais s ropositif au VIH Ils semblaient contents de a parce qu ils ne m aimaient pas Il n y a aucun doute dans mon esprit que j ai attrap le VIH en utilisant une seringue contamin e mais je ne sais pas quand Mon m decin de l poque m a prescrit de la m thadone Apr s a
32. alle o l on pourrait s administrer notre drogue Mais a pourrait attirer du trouble des personnes donc il devrait y avoir un fonctionnement qui prot ge la confidentialit ou l anonymat pour que les gardiens ne soient pas au courant gt Lenita Sparks 47 ans Halifax Nouvelle cosse Je pense qu il pourrait y avoir des seringues st riles en prison Il y a trop de personnes qui attrapent l h patite C et le sida en prison Je connais 133 femmes et hommes qui ont attrap l h patite C ou le VIH pendant leur d tention C est arriv lorsqu ils ont partag des seringues Les autorit s des prisons n arriveront emp cher personne de prendre de la drogue Mais le SCC peut faire cesser le partage de seringues en distribuant des seringues st riles S il le faisait les taux de VHC et de VIH diminueraient l heure actuelle en prison on nous donne des cours sur les maladies infectieuses mais quel est le rapport s ils ne donnent pas aussi des seringues st riles Je pense que les seringues st riles devraient tre dis tribu es par les infirmiers Ils peuvent donner tout le n ces saire et faire un suivi Les gens portent de forts jugements lorsqu ils savent que tu utilises des seringues Je pense que les infirmiers et le m decin devraient tre les seuls en tre au courant dans la prison a n est de l affaire de personne d autre La confidentialit est importante Souslapeau 35 LES
33. ary et Sylvan Lake Il tait d pendant de l h ro ne Je Pai rencontr pour la premi re fois quand j avais 12 ans L o il vivait c tait ni plus ni moins qu une piquerie il a aussi t en prison tablissement Bowden Quand j avais 13 ans j ai commenc consommer de l h ro ne Mon p re m a amen commettre des vols y com pris les d p ts de nuit dans des banques Quand j avais 15 ans mon p re est d c d J tais seul alors continuer de commettre des crimes pour payer pour ma consommation 16 ans j ai vol l auto du copain de ma mere et j ai fait des vols par effraction J ai fini par tre arr t et condamn une peine d un an au Centre correctionnel Fort Saskatchewan en Alberta en 1981 1982 Souslapeau 13 JE DIRAIS QU ENVIRON UN TIERS DE LA POPULATION DE LA PRISON EN PRENAIT PAR INJECTION C TAIT FACILE D OBTENIR DE LA DROGUE UNE FOIS LA DROGUE ENTR E DANS LA PRISON LES GARDIENS NE S EN PREOCCUPAIENT PAS VRAIMENT PARCE QU ON TAIT D J DANS LA PIRE SITUATION POSSIBLE DANS NOTRE VIE PR SENCE ET USAGE Bien des gens croient que dans un milieu aussi restreint et s curis que les prisons les drogues se font rares kn d pi ae teur gar des p nalit s impos es pour leur consommation et des ressources consid rables que les syst mes carc raux d ploient afin d en contrer la disponibilit en prison des drogues ill
34. au moment de leur incarc ration En plus des individus qui sont admis en prison alors qu ils ont d j t ou sont encore consommateurs de drogues d autres commencent utiliser des drogues pendant leur incarc ration 2 Pete 51 ans Lower Sackville Nouvelle cosse M me pendant ma premi re peine de prison tablissement Dorchester au Nouveau Brunswick j ai vu de la coca ne des pilules de l alcool de la marijuana et du haschisch Le monde faisait des lignes de coca ne et fumait de la marijuana Le monde ne prenait pas de drogue par injec tion Environ dix ans plus tard Ta commenc voir des opia c s comme le Dilaudid la morphine le Demerol Certains des gars plus vieux en prenaient par injection mais la plupart des autres fumaient ou reniflaient la drogue Quand j tais plus vieux peut tre dix ans plus tard c tait cool de s injecter les pilules et la coca ne parce que a donne un meilleur rush Je dirais qu environ un tiers de la population de la prison en prenait par injection C tait facile d obtenir de la drogue Une fois la drogue entr e dans la prison les gardi ens ne s en pr occupaient pas vraiment parce qu on tait d j dans la pire situation possible dans notre vie Dorothy 50 ans Toronto Ontario la Prison pour femmes Kingston Ontario 1781 vu de tout J ai vu du monde se shooter des drogues en renifler boire du parfum boi
35. ays neuf de la Colombie Britannique cinq de l Alberta six du Manitoba treize de l Ontario cinq du Qu bec deux du Nouveau Brunswick et dix de la Nouvelle cosse Huit des entrevues ont t r alis es aupr s de personnes alors qu elles taient en prison Des difficult s ont t rencontr es au d part dans la t che d identifier des femmes interviewer mais douze femmes ont t interview es de quatre des cinq r gions o nous avons travaill Des personnes autochtones et d ascendance africaine font partie des r pondants notamment 6 Sous 18 peau douze qui se sont identifi es comme autochtones ou m tisses et cinq qui se sont identifi es comme d ascendance africaine Des personnes qui nous l ont r v l leur ge se situait entre 24et58 ans Le R seau juridique a coordonn le projet de collecte de t moignages avec des organismes nationaux et locaux dont le travail concerne les droits des personnes incarc r es de m me que des organismes de lutte contre le VIH sida des fournisseurs de services de r duction des m faits et des personnes qui ont d j t incarc r es misant sur ses relations existantes et d veloppant de nouveaux liens avec des alli s importants Ceci a contribu d velopper un lan communautaire et des appuis la t che de documenter et de faire entendre des voix de personnes directement affect es par l absence de mat riel d injection st rile dans les prisons d
36. bande de drogue entre 1990 et 1995 H Schuster Sentenced to Life AIDS Activism and Prison Journal of Medical Humanities 19 2 3 1998 235 254 23 Enqu teur correctionnel Canada Rapport annuel du Bureau de l enqu teur correctionnel 2006 2007 supra p 13 24 D Ompad et coll Childhood sexual abuse supra p 703 25 5 Patten Consommation de drogues injectables maladies infec tieuses connexes comportements risque lev et programmes per tinents dans les provinces de l Atlantique analyse de la conjoncture 2006 mars 2006 p 47 26 ASPC VIH sida Populations risque 2006 27 Voir par exemple S Allwright et coll Prevalence of antibod ies to Hepatitis B Hepatitis C and HIV and risk factors in Irish prisoners results of a national cross sectional survey BMJ 321 2000 78 82 28 M B Pongrac D terminants sociaux de la sant et vuln rabilit des d linquantes P gard de l infection Le point sur les maladies infectieuses 6 1 2008 29 Statistique Canada L incarc ration des Autochtones dans les ser vices correctionnels pour adultes juillet 2009 30 K J P Craib et coll lt Gender differences and HIV and hepatitis C related vulnerabilities among Aboriginal young people who use street drugs in two Canadian cities Women and Health 48 3 2008 235 260 aux p 237 238 K J P Craib et coll lt Risk factors for elevated HIV incidence among Aboriginal injection drug
37. ce de ce que je faisais et plus je me prostituais plus jen prenais C tait un cercle vicieux Pendant que j tais incarc r e tablissement d Edmonton de 1997 2000 je consommais des drogues Je suis devenue d pendante d opiac s pendant ma premi re peine tablissement d Edmonton J avais des PSSE permis sions de sortir sans escorte pour aller l cole et pendant que j tais l cole j avais des amis de l ext rieur qui m apportaient des seringues de la morphine de l h ro ne et de la marijuana que je rapportais au p nitencier C tait en 1999 Aussi en 1999 je me suis mari e l homme que j ai pous tait PEtablissement Edmonton s curit maximale et j ai eu droit deux visites conjugales de 72 heures avec lui Les deux fois je lui ai apport des seringues des aiguilles et des drogues comme des opiac s et de la marijuana mais surtout des opiac s On a pris des drogues ensemble pendant nos visites et a incluait par injection Ronald George Sallenbach 42 ans Edmonton Alberta D apr s mon exp rience des drogues taient apport es en contrebande dans les tablissements par des visiteurs y compris pendant des visites familiales mais aussi par des gar diens Plusieurs fois j ai obtenu des drogues dans des paquets de cigarettes d un des gardiens PEtablissement Edmonton s curit maximale Sous 18 peau 19 JE M INJECTAIS DES D
38. cr atif les week ends 18 ans j ai t incarc r e au P nitencier pour femmes de Kingston pour une fraude J ai re u une peine de trois ans J y ai vu de la cocaine de l acide de la marijuana et beaucoup de pilules C tait facile d obtenir de la drogue dans la prison parce qu il y avait toujours quelqu un qui entrait avec des drogues La premi re fois o je me suis inject de la drogue c est dans cette prison Je me suis inject du speed J ai utilis la seringue de quelqu un d autre Nous tions environ dix utiliser la m me seringue Il fallait qu on l aiguise souvent sur un carton d allumettes MON FR RE A N M A FAIT CONNAITRE LES AMPHETAMINES QUAND J AVAIS 15 ANS IL M A MONTRE COMMENT LES PRENDRE AVEC UNE SERINGUE 10 Sous la peau INCAR CERA TION POUR UNE INFRACTION LIEE AEA DROGUE Le conflit avec la loi et l incarc ration r sultent souvent d infractions li es la criminalisation de certaines drogues ou au financement de Pusage de drogue ou d infractions pour des Comportements associ s l usage de drogue En 2002 plus d un demi million d accusations criminelles d pos es au Canada taient attribu es aux drogues illicites Dans les prisons f d rales du Canada 30 des femmes et 14 des hommes purgent une peine pour des infractions li es a la drogue De fait parmi les individus interview s dans le cadre du
39. d acc s des amph tamines J ai bu de l alcool 17 ans je suis d m nag Toronto et j ai com menc nrinjecter des amph tamines nouveau Quand je suis rentr l le du Prince douard trois ans plus tard j ai commenc nr injecter de l h ro ne Juste avant d tre incarc r dans une prison f d rale je prenais beaucoup de drogues diverses Dilaudid Talwin Demerol et barbituriques Je m injectais tout ce que je pou vais Mais je n ai jamais partag de seringue parce que j tais terrifi l id e d attraper une maladie Je n avais pas besoin d en partager de toute fa on comme j avais facilement acc s des seringues ma s ur tait diab tique donc elle en avait Nous nous sommes inject des amph tamines ensemble et elle est morte 47 ans son corps a l ch 761815 compl tement d pendant de drogue J ai t diagnostiqu toxicomane par un m decin et un psychiatre Je n arr tais jamais d en prendre Je le faisais chaque jour Il m arrivait d tre dans un coma qui durait trois ou quatre jours Je ne sais pas combien de surdoses j ai eues mais j ai t admis l h pital et dans des cliniques de d sintoxication 51 fois pour des surdoses et des cures Souslapeau 9 Priscilla Tabitha Hogan Ann Mampassi 35 ans Toronto Ontario Je suis n e Toronto le 7 septembre 1973 Je suis autoch tone ojibw e Ma m re tait alcoolique alors je n
40. da Giselle Dias Wendy Jackson tablissement Joyceville Bo Yih Thom Breakavvay Kathleen Myers Griffin et Nadia Millette Centre d action sida Montr al St phanie Claivaz Loranger COCQ Sida VV S Reid Chedore Mosher Chedore Cindy Maclsaac Direction 180 Cole Webber Donna Franey Fiona Traynor et Susanne Litke Dalhousie Legal Aid Services Sinc res remerciements au MAC AIDS Fund pour sa contribution financi re a ce projet La production et le graphisme de cette publication ont t rendus possibles gr ce au g n reux appui de Soapbox Design Communications Inc Les portraits contenus dans ce document sont des uvres de Kristin Steenstra faites partir de photographies de participant es Traduction Jean Dussault et Jos e Dussault Les points de vue exprim s dans cette publication rel vent des auteurs et ne refl tent pas n cessairement les positions officielles du bailleur de fonds des participants interview s ou des individus et organismes qui ont contribu coordonner les entrevues Au sujet du R seau juridique canadien VIH sida Le R seau juridique canadien VIH sida www aidslaw ca uvre la promotion des droits humains des personnes vivant avec le VIH sida ou vuln rables au VIH au Canada et dans le monde par ses travaux de recherche d analyse juridique et des politiques d ducation et de mobilisation communautaire Il est l organisme chef de file au Canada sur les enjeux juridiques et
41. de main sous serment affirmant qu elle avait consign le contenu de la d claration originale du r pondant qu elle tait pr sente lorsque celui ci a pr t serment pour son t moignage puis elle a limin toute information sur l identit du r pondant afin de pr server l anonymat de ce dernier Par cette m thode on a pu con signer de l information d ment livr e sous serment tout en pr servant la confidentialit des r pondants qui le deman daient D autres taient pr occup s par l anonymat un tel degr qu ils n taient dispos s qu faire leur r cit uniquement sous le couvert complet de Panonymat livrant un t moi gnage sans pr ter serment parce qu ils souhaitent que leur Souslapeau 5 JE TROUVE QUE CE SERAIT UNE BONNE ID E UN CHANGE DE SERINGUES EN PRISON COMME IL Y EN A L EXT RIEUR POURQUOI PAS DANS LES PRISONS nom ne soit inscrit dans aucun document En somme tous les noms qui apparaissent dans le pr sent rapport ont t utilis s avec l autorisation explicite des personnes identifi es Pour les personnes qui n taient pas laise que leur nom apparaisse dans le rapport nous avons utilis des pseudonymes Pareille ment les photos d individus dans ce rapport n ont t utilis es ici qu avec l autorisation explicite de l individu En juin 2009 cinquante d clarations sous serment ou t moignages avaient t recueillis de cinq r gions du p
42. des seringues alors qu elles taient d tenues dans un tablissement correctionnel f d ral Avant le d but de chaque entrevue le but de celle ci tait expliqu au r pondant ainsi que l objectif de produire en bout de ligne un rapport disponible publiquement qui allait faire conna tre les propos et points de vue de personnes qui avaient fait usage de drogue dans des prisons canadiennes ou qui en avaient t t moins L information livr e par les r pondants a t consign e sous forme de s ries d nonc s crits la premi re personne d crivant leurs propres exp riences et connaissances Chaque r pondant a examin ce compte rendu l tape d bauche au moins une fois et faisait des corrections au besoin afin que ses d clarations soient consign es avec exactitude tant donn la grande importance de la confidentialit pour certains des r pondants chacun avait le choix de livrer une d claration sous serment et sign e comme cela se fait lors de t moignages la cour ou un t moignage non sign et sans serment Certains taient Paise de faire une d claration sous serment propos de leur propre exp rience directe et que leur nom y apparaisse publiquement D autres souhaitaient faire serment pour leur d claration mais tenaient pr server leur anonymat et ne voulaient pas que leur nom apparaisse dans un rapport public Dans le cas de ceux ci l intervieweuse a livr un t moignage de secon
43. e Treatment and Support in Prison Settings A Framework for an Effective National Response 2006 p 10 ONUSIDA D claration de l ONUSIDA la Commission des droits de l homme pendant sa cinquante deuxi me session avril 1996 dans Le sida dans les prisons point de vue ONUSIDA Gen ve ONUSIDA 1997 p 3 En droit canadien la LSCMSC stipule que la prestation des soins de sant doit satisfaire aux normes professionnelles reconnues ce qui implique par con s quent un droit des soins de sant comparables ceux offerts dans la communaut Voir LSCMSC art 86 2 62 Des normes de sant en milieu carc ral et des d clarations de POMS de l Association m dicale mondiale et de PONU par exemple stipulent clairement que les personnes incarc r es doivent avoir acc s des mesures pour pr venir la transmission des maladies Voir OMS Lignes directrices de POMS sur l infection VIH et le sida en prison supra Association m dicale mondiale D claration d Edimbourg sur les conditions carc rales et la propaga tion de la tuberculose et autres maladies transmissibles 2000 et R gles des Nations Unies pour la protection des mineurs priv s de libert UNGAOR 45 session Suppl No 49A UN Doc A 45 49 1990 par 49 63 Voir par exemple les organisations mentionn es la p 11 dans S Chu et R Elliott Pour changer net supra 64 Voir les art 7 15 et 12 respectivement de la Charte canadienne des d
44. e Javel disparaissait Ils fouil laient notre cellule s ils avaient des soup ons S ils trouvaient une seringue on se faisait accuser C est arriv une fille que je connaissais Quelqu un a dit aux gardiens qu elle avait une seringue ils ont fouill sa cellule ont trouv la seringue et Pont accus e de possession de mat riel de contrebande Elle a t transf r e P tablissement Springhill Springhill Nouvelle cosse s curit maximale pendant un mois En 1999 je suis entr e sans permission une fois avec trois autres filles dans l unit de soins pour prendre une bo te de seringues st riles On s est fait attraper et accuser d entr e par effraction Six mois ont t ajout s ma peine Jai t diagnostiqu e s ropositive au VIH et l h patite C en 1999 pendant que j tais Nova Je suis certaine 100 que j ai attrap a en partageant des seringues usag es parce que je nai pas eu de relations sexuelles ni de tatouages durant mon incarc ration Je n ai rien fait d autre qui m aurait expo s e un risque J ai perdu la boule quand j ai appris la nou velle Le SCC ma plac e en isolement apr s a parce que j ai capot Ils m ont dit de prendre un moment pour y r fl chir gt David ge non r v l Vancouver Colombie Britannique Quand j ai t incarc r pour la premi re fois VEtablissement Stony Mountain pr s de Winnipeg Mani tob
45. e prends plus de drogue Je montre aux d tenus comment nettoyer ad quatement leurs seringues et leur mat riel de tatouage J ai vu des gens consommer de l h ro ne de la cocaine du speed et d autres drogues dans cette prison et les seringues qu ils utilisent sont ridicules J ai vu des seringues avec des aiguilles pli es et des aiguilles artisanales fabriqu es avec du bois du m tal ou du caoutchouc qui ont caus des abc s ou des infections Des gens y partagent des seringues en tout temps Il y a peut tre quatre seringues en circulation pr sentement Joyceville et environ 80 ou 90 gars se les partagent Il n y a aucun moyen de nettoyer correctement ces seringues Et je sais que certains d tenus qui partagent ces seringues ont l h patite C Je suis certain qu ils propagent l h patite C d autres d tenus gt EN PRISON En 2006 l ASPC a fait tat dans un rapport d taill sur les P SP de nombreux r sultats positifs de P valuation de tels programmes dans le monde et elle a conclu que les employ s des prisons dot es de P SP consid rent ces programmes comme un ajout important et n cessaire aux services de r duction des m faits et aux interventions de sant et de s curit Ce point de vue est largement partag par les individus interview s dans le cadre du pr sent projet qui appuyaient tous l introduction de PESP dans les prisons canadiennes et ont offert diverses suggestio
46. el fournie par la prison avant de nrinjecter gt Jessie 34 ans Edmonton Alberta J ai commenc partager des seringues pour m injecter des drogues quand j tais en prison De 1993 1995 j ai t emprisonn e souvent Pine Grove Centre correctionnel de Prince Albert Saskatchewan J ai t incarc r e pour des crimes de trafic de voies de fait et de consommation d alcool dans un lieu public J avais mal en dedans Quand on est arr t le vendredi il faut attendre tout le week end jusqu au lundi avant d aller en cour alors je finissais par tre en manque avec des sueurs et des tremblements Jai entr des pilules Pine Grove en les cachant dans mon nombril mais je n avais pas de mat riel d injection J ai donc demand d autres femmes si je pouvais emprunter la vraie seringue qu elles utilisaient Je partageais la seringue avec trois autres femmes Je savais que la seringue tait usag e les chiffres sur le tube taient presque effac s et c tait vident qu elle avait servi plusieurs fois Mais j avais besoin de ma dose donc je l utilisais quand m me gt Harold lt Buck gt Griffin 48 ans tablissement La Macaza Qu bec lt Quand j tais en prison la fin des ann es 1990 j ai t d pendant des pilules de morphine pendant pr s d un an J ai fini par arr ter parce que je n arrivais plus en trouver J ai t malade pendant pr s d un
47. en prison m me si l on n aime pas a Il n est pas possible que les autorit s carc rales r ussissent emp cher que de la drogue entre en prison ou que des prisonniers en consomment Les maladies ne resteront pas en prison Nous rentrons tous la maison Nous retournons dans nos familles a affecte la soci t Si un gars a besoin de prendre une dose de drogue il fera tout ce qu il peut pour faire entrer la drogue dans son syst me Il n a m me pas besoin d une seringue Il se coupera au bras et fera entrer la drogue dans une veine d une mani re ou d une autre C est l extr me o un gars se rendra Ils ne peuvent pas laisser les gars aller jusque l Ce serait mieux de garder a clean et alors les gardiens seraient au courant Ils sauraient qui consomme Pour que a change de seringues fonctionne dans la cellule ou hors de la cellule il devrait y avoir une petite bo te de m tal o la seringue devrait tre conserv e Si ta seringue n est pas dans la bo te lorsqu ils v rifient alors tu ne pourrais plus obtenir de seringue st rile a ne marcherait pas dans tous les tablissements d ailleurs Ce serait plut t pour des tablissements s curit maximale ou ceux o ils savent qu il y a des probl mes d injection de drogue Le SCC sait de quels tablissements il s agit Ou encore a pourrait tre une salle pour l injection s curitaire Dans chaque aile il pourrait y avoir une s
48. es dans des prisons provinciales pour des crimes comme le vol la vente de marijuana et de cocaine et le non respect d engagement ou de conditions de probation J allais de mauvaise relation en mauvaise relation On abu sait de moi et je crois que c est a qui a fini par me conduire prendre de la drogue Quand j avais 30 ans mon fils a commenc avoir du trou ble et son p re est venu me voir et m a introduite aux opiac s J ai commenc m injecter du Dilaudid et Ten suis devenue d pendante sur le coup Quand j en prenais plus rien ne me d rangeait a m aidait accepter la situation de mon fils et mes mauvaises relations Je me sentais impuissante quand mon fils a t emprisonn J tais tr s proche de lui puisque je l avais lev e seule Apr s que mon fils a t condamn la prison j ai trouv quelqu un qui avait une ordonnance de Dilaudid pour men vendre et j ai appris comment men injecter Alors je faisais a et la m me poque j ai commenc en vendre et a a continu de progresser J en suis venue prendre 30 pilules par jour et en vendre 300 J en vendais pour payer ma con sommation En 2001 ou 2002 j ai t incarc r e tablissement Nova pour femmes Truro N pour une peine de cing ans pour possession de drogue dans le but de faire du trafic Mon p re faisait partie des Grim Reapers un gang tabli dans les r gions de Red Deer Calg
49. es s moussent et je ne voulais pas attraper l h patite C et le VIH Je nettoyais mes seringues avec l eau de Javel mi dilu e de la prison pour les garder propres tant survivant d abus avec une personnalit toxicomane je m injectais des drogues en prison pour ne rien sentir pour m vader et pour oublier Comme j avais tr s peu de chances d am liorer mes chances d emploi en prison des sentiments de d sespoir et d impuissance affectaient mes pens es dans le quotidien Je ne voyais pas comment les choses seraient diff rentes en sortant et c est pour a que j ai commenc nrinjecter des drogues en prison Cyrus ge non d voil Vancouver Colombie Britannique C est facile de devenir d pendant des drogues en prison cause de l atmosph re n gative Les gens sont d prim s et la drogue les aide chapper la r alit J ai vu plusieurs per sonnes qui taient selon moi d pendantes des drogues quand j tais en prison Jai le VIH et l h patite C mais je me sens bien Je sais que j tais s ropositif au VIH avant d entrer en prison mais je ne suis pas certain si j ai attrap l h patite C en dedans Je m injectais de l h ro ne de la cocaine et du speed en prison J tais d pendant des drogues J utilisais une vieille seringue pour m injecter et je partageais parfois ma drogue pour avoir acc s ces seringues Je nettoyais toujours ma seringue avec l eau de Jav
50. incarceration his tory predict injection drug use among inmates Addiction 98 9 2003 1257 1265 40 Au Canada toutes les prisons f d rales et la plupart des prisons provinciales ont des politiques stipulant la provision d eau de Javel aux d tenus Voir par exemple Service correctionnel du Canada Directive du commissaire n 821 2 Distribution de l eau de Javel 4 novembre 2004 et B C Corrections Branch Adult Custody Divi sion Health Care Service Manual Chapter 14 Blood and Body Fluid Borne Pathogens ao t 2002 41 Voir par exemple les tudes cit es aux notes 38 40 dans S Chu et R Elliott Pour changer net supra 42 N Abdala et coll Can HIV 1 contaminated syringes be dis infected Implications for transmission among injection drug users Journal of Acquired Immune Deficiency Syndromes 28 5 2001 487 494 43 Voir par exemple les tudes cit es aux notes 42 44 dans S Chu et R Elliott Pour changer net supra 44 K Dolan et coll A bleach program for inmates in NSW an HIV prevention strategy Australian and New Zealand Journal of Public Health 22 7 1998 838 840 45 Voir WHO Europe Status Paper on Prisons Drugs and Harm Reduction 2005 p 12 46 H Hagan The relevance of attributable risk measures to HIV prevention planning AIDS 17 6 2003 911 913 la p 912 47 ASPC Prison needle exchange supra p 12 13 48 Voir par exemple les tudes cit es aux notes 27 31
51. ique lt Pendant que j tais en prison j ai vu d autres prisonniers consommer de l h ro ne de la coca ne des somnif res du valium et du speed J ai vu des prisonniers s injecter de Yh roine de la cocaine et du speed avec des seringues fab riqu es partir de stylos ou d autres objets La plupart des personnes qui s injectaient partageaient des seringues en prison Au meilleur de ma connaissance elles les nettoyaient avec de l eau de Javel lorsqu elles les utilisaient Je me suis inject de la coca ne pendant que j tais en prison Je m en injectais environ deux fois par mois J utilisais pour cela une seringue bricol e et je la jetais ensuite ou je la donnais quelqu un L aiguille faite a la main tait tr s grosse et c tait douloureux quand je me faisais la piq re Parfois apr s a j avais de l inflammation au bras gt Harold Buck Griffin 48 ans Etablissement La Macaza Qu bec J ai vu plus de drogue en prison qu l ext rieur J ai tout vu de la marijuana et de l huile de haschisch jusqu la cocaine au crack au Dilaudid et l h ro ne en passant par les champi gnons magiques et l ecstasy J ai vu des gars s injecter de la m thadone en poudre Le nombre de gars qui s injectaient d pend de la prison Dans un tablissement a s curit maximum je pense qu environ 70 des gars prenaient des drogues et environ 30 par injection Ca d
52. is e probablement trois ou quatre mois tous les jours au moins 20 fois par jour On aiguisait l aiguille sur le verso d un carton d allumettes pour qu elle soit pointue peu pr s jusqu au point o elle tait si us e qu on ne pouvait plus s en servir Une seringue co tait vraiment cher Une seringue se vendait 40 ou 50 Des prisonniers payaient pour utiliser la seringue de quelqu un gt Jamie Alexander Elmer Houston 38 ans Winnipeg Manitoba Dans la rue je peux me retirer d une situation o des drogues sont impliqu es Dans le syst me carc ral il y a tel lement de drogues aux alentours et tellement de personnes qui en consomment qu il est tr s difficile d chapper l usage de drogue La drogue est partout et parfois des gardiens de prison en font entrer Je pense que les gardiens de prison sont la principale source d approvisionnement en drogue en prison C est tr s facile de faire entrer de la drogue en prison Et pour plusieurs prisonniers il y a tellement peu d autre chose faire dans la prison part consommer leur drogue pr f r e Rebecca Reid 38 ans Toronto Ontario Tous les crimes que j ai faits c tait pour assouvir mon habitude de prendre de la drogue Pendant cette p riode je faisais de la sollicitation travail sexuel dans la rue je travail lais comme danseuse et comme escorte pour des agences Les drogues m aidaient engourdir ma conscien
53. mois quand j ai arr t Par la suite j ai compris que j tais d pendant et je ne voulais plus recommencer Un bon ami moi en prison a tout perdu y compris les membres de sa famille parce qu il se servait d eux pour avoir de l argent pour s acheter des drogues Il tait d pendant Il est devenu de plus en plus maigre Il ne lachait pas la drogue alors sa femme l a laiss J ai vu le prix payer pour une d pendance J ai vu un autre gars perdre son bras gauche cause d une seringue malpropre Il tait toxicomane et la seringue qu il utilisait tait carr ment crasseuse Il le savait lui aussi il savait que sa seringue n tait pas bonne mais il con tinuait de utiliser et ils ont d lui amputer un bras partir du coude cause d une infection D autres gars ont fait des surdoses et sont morts Ils deviennent habitu s aux drogues en prennent de plus en plus et tout d un coup il arrive des drogues plus fortes qui ne sont pas coup es et ils ne font pas d essai Ils en prennent et font une surdose J ai t t moin de a deux fois avec un bon ami et avec un autre gars Underthe Skin 23 PARTAGE er SERINGUES NON ST RILES Bien que les personnes qui s injectent de la drogue puissent le faire moins souvent en prison la raret des seringues st riles et les cons quences punitives de l usage de drogue entra nent que plus de d tenus se tournent vers le partage de seringue
54. ns pour en assurer la mise en uvre efficace Jean Blouin 51 ans Montr al Qu bec Au tout d but de ma consommation de drogue par injec tion j ai appris l injection s curitaire aupr s de programmes d change de seringues dans la communaut J tais un con sommateur responsable Puisque ces programmes distribuent des seringues neuves on ne s infecte pas et ne se blesse pas en utilisant de vieilles seringues Je crois r ellement que l change de seringues peut contrer beaucoup de maladies Le m me concept peut s appliquer en prison En m me temps que la distribution de seringues il peut y avoir de P ducation et du soutien pour les personnes qui ont l h patite C ou le VIH Je crois que des prisonniers devraient tre en charge de distribuer les seringues Je n irais pas voir des employ s de la prison pour obtenir une seringue st rile parce que je ne voud rais pas qu ils sachent que je consomme de la drogue a m attirerait des probl mes s ils d couvraient que Ten con somme C est pr f rable de garder ce renseignement confidentiel Corey Ritchie Brian 49 ans Halifax Nouvelle cosse Il faut un change de seringues dans les prisons Il y a beau coup de personnes qui sont incarc r es qui n ont jamais pris de drogue avant et qui deviennent toxicomanes en prison Des personnes deviennent tr s d pendantes en dedans ressortent de prison avec l infection VIH ou h patite C et
55. on Cela augmente consid rablement le risque de con tracter le VIH et le VHC en prison Les programmes d change de seringues P S sont une importante mesure pour r duire le risque de contracter des infections par le partage de seringues usag es En 2001 au Canada plus de 200 P S fournissaient des services dans des communaut s et d autres taient en d veloppement avec l appui et le soutien de tous les paliers de gouvernement De nombreuses valuations des P S dans la communaut ont d montr qu ils r duisent le risque de VIH et de VHC pr sentent un rapport co t efficacit avantageux et favorisent l acc s aux soins traitements et services de soutien Les programmes d change de seringues en prison PESP offrent des bienfaits semblables En 2009 on trouve des P SP dans plus de 60 prisons de diverses tailles et niveaux de s cu rit en Suisse en Allemagne en Espagne en Moldavie au Kirghizistan en Bi lorussie en Arm nie au Luxembourg en Roumanie au Portugal et en Iran Dans tous les cas la mise en uvre de P SP tait une r ponse des preuves du risque de transmission du VIH et du VHC en prison due au partage de seringues pour l injection de drogue Bien que ces P SP se rencontrent dans des circonstances et environnements diversifi s leurs r sultats sont remarquablement constants Ils d montrent que les P SP r duisent l utilisation de mat riel d injection ne cond
56. port est de remplacer l apathie par Pempathie de remplacer l id ologie par des donn es et informations fond es et de d loger l inertie par l action l instar de la pr valence la hausse du VIH et du VHC dans les prisons canadiennes s accro t l urgence d agir des vies en prison et hors de prison sont profond ment affect es jour apr s jour par l absence de seringues st riles en prison L important besoin d acc s s r des seringues st riles dans les prisons canadiennes doit tre combl de sorte que les droits garantis par les lois canadiennes et le droit inter national ne soient plus des valeurs abstraites mais plut t des droits concrets dont b n ficie chaque personne Nul ne peut en t moigner avec plus d loquence que les braves femmes et hommes qui ont livr leurs r cits dans le pr sent rapport CE QUE VOUS POUVEZ FAIRE L introduction de P S dans les prisons canadiennes est la solution mais elle n cessite une volont politique T l phonez votre d put e et incitez le la appuyer la mise en uvre imm diate de P SP Vous pouvez duquer votre d put e au sujet des P SP en lui remettant ce rapport et en lui envoyant la carte postale que vous trouverez au centre de ce document R f rences 1 R Lines et coll L change de seringues en prison le ons d un examen complet des donn es et exp riences internationales deux i me dition R seau j
57. pour s injecter de la drogue C est tr s dommageable pour les veines J ai des cicatrices horribles sur mes bras cause de a l poque on ne pensait pas au VIH ou l h patite On partageait ces seringues et aiguilles faites la main et qui taient ensanglant es apr s chaque usage mais on ne pensait pas aux infections On tait jeunes et stupides et on avait d sesp r ment h te d tre gel s Pendant que j tais en prison je pense que je suis devenu d pendant des opiac s J ai pris de la drogue en prison parce que j y avais une d pendance et parce que j avais besoin d vasion Un stylo Bic ne durait pas bien longtemps mais on le partageait trois ou quatre jusqu ce qu il se brise Si on tait capable de voler une seringue de l unit des soins de sant alors elle durait plus longtemps Je connais des personnes qui en prison ont utilis la m me seringue pendant toute leur d tention et elle circulait parmi 25 personnes et tait utilis e au moins 100 fois Je sais que pendant ma d tention tablissement de l Atlantique Renous N B des cod tenus ont contract le VIH parce qu ils partageaient des seringues ensemble Un gars est arriv cette prison il avait le VIH et toutes les per sonnes qui ont partag une seringue avec lui ont attrap par cons quent l infection par le VIH Ils ont tous pass le test en prison et la nouvelle a circul Sous 18 pea
58. re du nettoyant plancher tout ce qu ils pouvaient d nicher Beaucoup de gens fumaient de la marijuana et du haschisch et certains s injectaient du speed et de h ro ne Il y avait beaucoup de pilules dans la prison comme des valium C tait facile de se procurer de la drogue dans la prison De toutes les femmes la Prison pour femmes environ 40 prenaient une drogue ou une autre Je dirais que 30 s en injectaient Certaines prenaient de la drogue parce qu elles taient d pendantes d autres en prenaient juste pour s vader pour oublier ou pour passer le temps Pendant que j tais dans la Prison pour femmes j ai pris de la coke de la m thamph tamine de l h ro ne du pot et du haschisch tout ce qui tait disponible a m aidait passer le temps a n tait pas difficile de me procurer des drogues Je me suis inject de la coke de la m thamph tamine de Yh roine et du speed J utilisais des seringues qui taient vol es l unit de sant Quelques fois c tait moi qui les prenais d autres fois c tait quelqu un d autre Les seringues n taient pas toujours faciles prendre mais parfois les infirmi res ne restaient pas proximit et elles savaient bien ce que nous faisions D autres fois l infirmi re ne nous laissait pas prendre de seringue Parfois des visiteurs apportaient des seringues David Bruce Cossey age non r v l Vancouver Colombie Britann
59. roits et libert s Partie I de la Loi constitutionnelle de 1982 dict e comme Annexe B de la Loi de 1982 sur le Canada R U 1982 ch 11 65 Les communaut s autochtones ne constituent que 3 de la popu lation canadienne or les hommes autochtones repr sentent 18 96 des d tenus de ressort f d ral et les femmes autochtones plus de 30 des d tenues de ressort f d ral Voir SCC Faits et chiffres sur les services correctionnels du Canada 2005 SCC Sant publique dans les Services correctionnels f d raux Bulletin d information du Service correctionnel du Canada sur les maladies infectieuses 6 1 automne 2008 p 3 66 S Chu et R Elliott Pour changer net supra p 30 31 67 Ibid p 31 68 J Smith Surveillance de l h patite C Le point sur les maladies infectieuses 3 1 Service correctionnel du Canada 2005 69 SCC Rapport d valuation Initiative sur les pratiques de tatouage s curitaires Service correctionnel du Canada janvier 2009 p 41 Sous 18 peau 39 SHAY LISE e MELLE JETA R N AN ae E AS SES EX ASA Wasa i nt PSH SN SH Dy NGA Pj 6 SE SS ENS SA ee US ESSA ve mi
60. s qu au cours des ann es pr c dentes pour des efforts de pr vention de entr e de drogue en prison mais l usage de drogue a diminu de moins de 1 pendant cette p riode Cela west gu re tonnant vu les nombreux points d entr e de la drogue dans les prisons Des d tenus et des membres de leurs familles sont souvent impliqu s dans la contrebande de drogue en prison mais plusieurs reportages m diatiques signalent aussi Pimplication d employ s carc raux Comme a conclu l Enqu teur correctionnel du Canada La r pression des drogues ne peut pas elle seule venir bout de l augmentation du taux d infection parmi la population carc rale gt Corey Ritchie Brian 49 ans Halifax Nouvelle cosse La premi re fois que j ai pris de la drogue c est tablissement Springhill Nouvelle cosse Je me suis inject du Dilaudid Je sentais de la pression des autres prisonniers pour prendre de la drogue comme j tais dans la m me aile que les gars hardcore Si tu ne faisais pas partie de la gang tu risquais d tre tiquet comme un rat d lateur couillon et de finir par tre renvoy de l aile Les drogues taient apport es en prison par des prison niers Des gardiens en apportaient aussi Je me suis inject du Dilaudid avec des seringues introduites dans la prison en contrebande La premi re fois que je me suis inject de la drogue j ai partag la seringue Une seringue tait util
61. s faire passer de sang de la veine vers la seringue J ai vu des gars qui ne prenaient m me pas la peine de nettoyer le mat riel apr s qu une autre personne l avait utilis Parfois quelqu un demandait seulement l autre per sonne es tu dirty infect pour demander si elle avait le VIH ou l h patite C gt INSUFFISANCE DE LEAU DE JAVEL Plusieurs systemes de prisons au Canada ont r pondu au probleme de la transmission du VIH et du VHC entre d tenus en mettant de l eau de Javel la disposition de ces derniers Bien que l eau de Javel soit une importante strat gie de second recours en l absence d acces a des seringues st riles plusieurs tudes ont d montr que le nettoyage de seringues l aide d eau de Javel n est pas compl tement efficace pour r duire la transmission du VHC Par ailleurs tandis que la recherche a d montr que des applications minutieuses et r p t es d eau de Javel peuvent liminer le VIH d une seringue des tudes sur le terrain d montrent que plusieurs personnes qui s injectent de la drogue ont du mal suivre la proc dure ad quate pour radiquer le VIH d une seringue l aide d eau de Javel et ont conclu que la protection contre le VIH par la d sinfection de seringues l eau de Javel semblait nulle ou au mieux faible Des donn es d montrent aussi qu une proportion consid rable de d tenus n utilise pas l eau de Javel m
62. s usag es Une seringue peut tre en circulation parmi un grand nombre de d tenus qui s injectent de la drogue ce qui augmente le risque de transmission du VIH et du VHC en raison d un r sidu de sang dans l aiguille apr s l injection un risque qui est accru par la pr valence plus lev e du VIH et du VHC parmi les d tenus Dans un contexte o les personnes incarc r es ont un acc s limit ou nul des seringues st riles les effets du sevrage et le besoin de s injecter sont d importants facteurs qui contribuent la tendance partager des seringues Diverses tudes canadiennes ont d montr la propension des personnes incarc r es partager des seringues pour s injecter des drogues Par exemple dans une tude au Qu bec 63 des hom mes et 50 des femmes qui ont d clar s injecter de la drogue en prison ont d clar l avoir fait avec du mat riel partag Dans une tude ontarienne 32 de ceux qui ont d clar s injecter de la drogue en prison ont d clar l avoir fait avec des seringues usag es Fait qui n a rien d tonnant tous les individus interview s pour ce rapport ont fait tat de situations o ils ont eux m mes partag une seringue pour s injecter des drogues ou ont vu d autres personnes le faire dans des tablissements correctionnels pour hommes et pour femmes de toutes les r gions et de divers degr s de securite Albert Leonard Lenny Stevenson 52
63. t des ser ingues Mais je ne croyais pas vraiment que a allait m arriver et je m en foutais parce que je voulais juste me geler Vers la fin de ma peine en 1998 ou 1999 on a eu acc s l eau de Javel Par la suite je nettoyais ma seringue l occasion mais je ne le faisais pas tout le temps parce que je voulais ma dose de drogue Peu importe le prix En plus si quelqu un te voyait prendre de l eau de Javel il pouvait te d noncer et tu risquais d tre transf r dans un tablissement s curit plus lev e ou de ne pas tre lib r C est une autre raison qui a fait que je n utilisais pas d eau de Javel gt Cynthia 55 ans Etobicoke Ontario Quand j tais Kingston Prison pour femmes je savais que je pouvais attraper l h patite C et le VIH en partageant des seringues J en partageais quand m me parce que je n avais aucun autre moyen de consommer des drogues Si je r ussissais me procurer de l eau de Javel je nettoyais ma seringue avant de l utiliser D autres fois je rin ais ma seringue l eau chaude Parfois l eau de Javel tait facile d acc s parce qu elle tait rang e dans des armoires aux quelles on avait acc s mais parfois il n en restait plus On n avait jamais vraiment le temps de nettoyer nos seringues avec de l eau de Javel parce qu on avait peur de se faire prendre mais on faisait du mieux qu on pouvait gt Sous la peau 29 VIH
64. tre eux la partageaient aussi avec d autres C tait une affaire communale parce que c tait difficile de trouver une seringue et si vous aviez de la drogue vous la partagiez avec les autres En prison quand je pouvais me payer de la drogue je la prenais par injection Souvent je me faisais environ une demi douzaine d injections 10 ou 15 minutes d intervalle Je n tais pas encore bon dans la m thode d injection et je trem blais souvent en anticipant le high donc je le faisais toujours avec d autres Alors on partageait souvent le m me mat riel Souvent l injection se faisait avec des seringues bricol es parce que les vraies seringues taient difficiles obtenir et co taient cher Les quelques vraies seringues disponibles taient r utili s es encore et encore et pouvaient tre lou es Un prix moyen pour un bon hit de coca ne tait d environ 50 Le co t pour louer une seringue tait quelque chose comme la moiti de cette somme Une fa on de prolonger la vie d une seringue tait d aiguiser sa pointe sur la bande rugueuse d un carton d allumettes qui sert l allumage gt Edward Sherwood 56 ans Saint Jean Nouveau Brunswick lt Je m injectais des opiac s et du speed Il y avait beaucoup de pilules disponibles en prison et on pouvait les prendre par injection elles aussi Les seringues taient tr s difficiles obtenir l poque donc un utilisait des stylos Bic
65. u 25 Raylene Elizabeth Nichole 39 ans Halifax Nouvelle cosse 11 y avait toutes sortes de drogues l dedans la Prison pour femmes Kingston Il y avait du speed de l h ro ne de la coca ne du PCP des tranquillisants du Talwin et du Ritalin Je prenais de h ro ne et de la coca ne que je reniflais ou m injectais Nous tions environ six ou sept Kingston qui en consommions ensemble Pour l injection nous utilisions une seringue vol e de l unit des soins de sant ou faite artisanalement Les seringues artisanales taient faites d une carlingue de stylo Bic et d aiguilles enfiler des billes Je partageais occasionnellement la seringue que j utilisais si quelqu un me la demandait On nettoyait toujours la seringue avec de l eau de Javel entre les usages L eau de Javel venait de la cuisine o je travaillais En g n ral jobtenais ou fabriquais une nouvelle seringue deux fois par mois l poque j avais entendu parler du VIH et de l h patite C mais je ne savais pas qu on pouvait les attraper en utilisant une seringue usag e Apr s la fermeture de la prison pour femmes de Kingston jai t PUnit sp ciale de d tention USD du SCC pr s de Montr al o j ai pass quelques ann es de plus parce que ma sentence a t prolong e cause de ma tentative d vasion Apr s ma lib ration de PUSD je n tais pas encore sortie depuis une semaine et j ai t
66. u Canada EXPOSITION PRECOCE De ce nombre 269 000 personnes ont d clar s en tre inject cette ann e la Une r cente tude a d cel une probabilit plus lev qu un jeune commence s injecter de la drogue s il a subi des abus physiques pendant l enfance Une autre tude a constat que parmi les personnes faisant usage de drogue par injection celles qui avaient t agress es sexuellement pendant Penfance avaient commenc l usage par injection en plus bas ge que les autres L injection de drogue est un des catalyseurs de P pid mie de VIH car elle affecte des femmes et des personnes autochtones au Canada De fait 14 des nouveaux cas d clar s d infection VIH au Canada en 2005 pouvaient tre attribu s l injection de drogue depuis 1996 jusqu la moiti des nouveaux cas d clar s chez des femmes ont t attribu s ce facteur et plus de la moiti des nouveaux cas de VIH chez des personnes autochtones taient attribuables ce facteur galement 8 Sous 18 peau Brigitte Martin 47 ans Montr al Qu bec Je suis n e a Montr al QC le 20 octobre 1961 Quand j tais jeune ma m re et mon beau p re travaillaient tout le temps Jai grandi avec deux s urs et un fr re Pendant l enfance je n avais pas de contact avec mon p re biologique Ma m re tait alcoolique et elle prenait de la drogue Elle nous battait Quand j avais 11 ou 12 ans j ai t
67. u de Javel on tait automatiquement identifi e comme utilisatrice de drogue et ou comme faisant entrer des drogues en dedans donc a d courageait les gens d en demander Darin Jenkins ge non r v l Vancouver Colombie Britannique lt Dans les prisons f d rales o j ai t incarc r j avais acc s de Peau de Javel dilu e des condoms et du lubrifiant l tablissement Mission Mission Colombie Britanniquel ce mat riel tait facile d acc s Je ne suis pas certain qu il tait aussi facile d acc s dans les autres tablissements o j ai purg des peines Je nettoyais toujours mes seringues l eau de Javel avant de les utiliser parce que je ne voulais pas attraper le VIH Je pense que les personnes qui ne le faisaient pas taient simple ment trop press es de faire entrer des drogues dans leur syst me Il y avait beaucoup de personnes d pendantes des drogues en prison J ai attrap l h patite C en prison parce que je partageais des seringues M me si je savais que a pouvait m arriver je continuais de m injecter de l h ro ne parce que j tais d pendant Je me disais que les avantages d passaient les cons quences Roger Lee Burke 54 ans Halifax Nouvelle cosse lt Si des drogues taient disponibles et si j avais de l argent je me faisais des injections trois fois par semaine Je savais que je pouvais attraper le VIH et l h patite C en partagean
68. ue un moment donn Quand j tais tablissement Kent Agassiz Colom bie Britannique j ai utilis une seringue artisanale faite d un coton tige Q tip de ruban cache d un stylo Bic et d un morceau de gomme m cher J ai utilis le stylo et le ruban gomm pour faire le tube de la seringue et le piston et la gomme servait fixer l aiguille au bout de la seringue L aiguille tait faite d un coton tige qui est vide au milieu mais a fait toute une blessure quand on l ins re dans la veine Parfois il fallait que je fasse une incision dans mon bras pour que ce soit plus facile d y ins rer Px aiguille de coton tige a fonctionne pour se faire l injection mais c est tr s douloureux D autres choses que j ai vu des gens utiliser pour fabriquer des seringues des pipettes compte gouttes des tiges de verre venant d ampoules lectriques et des stylos de plastique qu on a fait fondre pour les tirer Jai partag r guli rement du mat riel d injection dans diverses prisons sans savoir si les personnes avec qui je le partageais avaient le VIH ou l h patite C On essaie de ne pas penser aux risques du partage de mat riel comme le VIH et l h patite C Certaines personnes essaient d utiliser de l eau de Javel et de l eau chaude Certaines personnes essaient d viter le flagging c est dire de ne pas r tracter le piston apr s l injection pour ne pa
69. ugges tions sur la mani re de proc der Les personnes interview es pour la pr paration de ce rapport ont confirm ce que des recherches indiquent depuis plusieurs ann es les prisons abritent un grand nombre de personnes qui ont une toxicomanie des drogues sont pr sentes en prison et des d tenus en consomment y com pris par injection et des d tenus partagent des seringues et aiguilles souill es parce qu ils n ont pas acc s du mat riel d injection st rile Mais les personnes interview es pour ce rapport ont pr sent aussi une perspective essentielle qui tait n anmoins absente du d bat au sujet des P SP la leur Elles d crivent concr tement comment le refus de fournir des seringues st riles en prison a contribu aux pr judices qu elles ont subis les raisons pour lesquelles des PESP sont cruciaux prot ger leur sant et les actions qu elles consid rent possibles et souhaitables de la part d un syst me car c ral si celui ci est r ellement soucieux de la sant des gens Nous esp rons que leurs r cits renforceront l argumentaire en faveur du changement sur lequel les gouvernements continu ent de fermer les yeux en d pit du corpus croissant de preuves de la n cessit M thodologie En septembre 2008 le R seau juridique canadien VIH sida a commenc a interviewer des personnes dans diverses r gions du Canada qui s taient d ja inject de la drogue et ou avaient partag
70. uisent pas une augmentation de l utilisation ou de l injection de drogue r duisent le nombre de surdoses favorisent la r f rence des usagers des programmes de traitement de la toxicomanie noccasionnent pas de cas d utilisation d aiguilles comme armes contre d autres d tenus ou des employ s sont efficaces dans une grande diversit d tablissements et proc dent avec efficacit selon diverses m thodes de distri bution des seringues notamment la distribution aux pairs par des d tenus la distribution en mains propres par des employ s du service de sant de l tablissement ou par des intervenants d organismes externes ou encore des distribu teurs automatiques 5003 18 peau 3 PLEINS FEUX SUR LES En 2006 l Agence de la sant publique du Canada ASPC la demande du Service correctionnel du Canada SCC a pr par un rapport exhaustif afin de fournir un avis scientifique m dical et technique relativement l efficacit et aux r sul tats n fastes si l on en rep rait des P SP dans une perspec tive de sant publique et de fournir une analyse scientifique compl te des renseignements disponibles sur les P SP Dans le cadre de cette recherche plus de 200 documents ont t examin s une quipe a voyag en Allemagne et en Espagne pour visiter des P SP et une consultation d experts de deux journ es a t tenue Le rapport de l ASPC a conclu que les donn
71. unaut en g n ral La plupart des personnes incarc r es retourneront dans leurs communaut s apr s des peines relativement courtes mais pendant lesquelles elles auront peut tre contract un virus transmission h matog ne Dans les prisons f d rales du Canada entre 2000 et 2002 le nombre de personnes vivant avec le VIH et ou le VHC mises en libert a augment de 60 et de 13 respec tivement Avec la mont e en fl che des taux de VIH et de VHC en prison la soci t porte aussi le fardeau des co ts des traitements des personnes qui contractent des infections selon le SCC le co t du traitement d une personne incarc r e vivant avec le VHC est estim 22 000 et celui pour une personne incarc r e vivant avec le VIH est de 29 000 par ann e Il est beaucoup plus rentable de fournir des seringues st riles aux personnes incarc r es que de traiter leurs infections VIH ou VHC Les P SP constituent une mesure pragmatique et n ces saire pour r pondre aux pid mies de VIH et de VHC dans les prisons canadiennes Depuis plusieurs ann es des scien tifiques des militants et d autres intervenants et instances fournissent au gouvernement canadien une abondance de donn es de sant publique et d ordre juridique qui appuient la mise en uvre de PESP mais l apathie du public et de parlementaires l gard des personnes incarc r es fait obstacle une r ponse efficace Le but du pr sent rap
72. uridique canadien VIH sida 2006 p 7 S Skoretz et coll Transmission du virus de l h patite C au sein de la population carc rale Relev des maladies transmissibles au Canada 30 16 2004 141 148 la p 142 Service correctionnel du Canada SCC Rapport sur le projet Springhill 1999 p 12 R Lines et coll L change de seringues en prison supra SCC Service Correctionnel Canada Pr vention et contr le des maladies infectieuses dans les p nitenciers f d raux canadiens 2000 et 2001 2003 et S Skoretz et coll Transmission du virus de l h patite C supra Voir par exemple les notes 49 52 dans 5 Chu et R Elliott Pour changer net argumentaire en faveur de programmes d change de seringues en prison au Canada R seau juridique canadien VIH sida 2009 4 Voir par exemple les tudes cit es aux notes 53 56 dans 9 Chu et R Elliott Pour changer net supra 5 R J rgens Interventions to Address HIV AIDS in Prisons Needle and Syringe Programmes and Decontamination Strategies OMS ONUDC et ONUSIDA 2007 p 25 et C Cook et N Kanaef The Global State of Harm Reduction 2008 International Harm Reduc tion Association 2008 6 Voir par exemple les tudes cit es la note 60 dans S Chu et R Elliott Pour changer net supra 7 Centre canadien de lutte contre l alcoolisme et la toxicomanie Enqu te sur les toxicomanies au Canada une enqu te nationale sur la consommation d alcool
73. usieurs personnes aux prises avec la toxicomanie ont aussi des troubles de sant mentale En 2001 une tude interne de pr valence r alis e par le SCC a permis de constater que dans la r gion du Pacifique l admission 84 des d tenus avaient d j re u un diagnostic de maladie mentale vie y compris la toxicomanie Si l on retire les troubles de toxicomanie il reste encore 43 des d tenus qui ont au moins un diagnostic de trouble vie de sant mentale De mani re plus g n rale le SCC a r cemment signal que 12 des d tenus de sexe mas culin et 26 des d tenues dans les tablissements f d raux ont t diagnostiqu s comme ayant de graves probl mes de sant mentale que 15 des d tenus et 29 des d tenues d tablissements f d raux avaient d j t hospitalis s pour des troubles psychiatriques et que le pourcentage de d tenus de ressort f d ral qui se sont vu prescrire des m dicaments pour des troubles psychiatriques admission a plus que doubl passant de 10 en 1997 1998 21 en 2006 2007 gt Greg Simmons 40 ans Toronto Ontario lt Je m injectais des drogues au moins deux fois par jour les six derni res ann es que j ai t en prison Je m injectais de la cocaine de l h roine de la morphine et du Dilaudid J utilisais des seringues apport es de l ext rieur Je wai jamais partag mes seringues je ne voulais pas que les point
74. voir t lib r de Joyceville j ai t incarc r dans des prisons f d rales jusqu en 2006 environ Pendant ce temps l h ro ne la coca ne et le crack ont envahi les pris ons f d rales La coca ne et l h ro ne taient les drogues de choix C est avec ces drogues que les trafiquants faisaient le plus d argent Selon la prison je dirais qu entre 30 et 75 des d tenus consommaient des drogues Certains ne Padmettaient pas mais je dirais qu environ 20 s injectaient Je sais que 30 ou 40 personnes pouvaient partager une m me seringue Parfois il y avait une seule seringue dans toute la prison et tu devais payer pour l utiliser J ai d j vu six gars partager une seringue sans la nettoyer cette poque selon la quantit d h roine que j avais jessayais d en prendre au moins deux fois par jour et si jen avais plus Ten prenais trois fois par jour J essayais de me limiter pour ne pas m emballer et vider mon stock trop vite J tais d pendant J utilisais une seringue pour diab tique de l h pital de la prison Je la partageais seulement avec une autre personne car javais peur que quelqu un fasse une surdose en utilisant ma seringue Je ne voulais pas non plus donner le VIH ou l h patite C d autres personnes ou me r infecter Sous 18 peau 31 Thomas Charles Black 50 ans Winnipeg Manitoba En prison plusieurs personnes prenaient des drogues pour chapper la r alit

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