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Violences et santé en France : état des lieux - Epsilon

1. 0 9 ref 1 2 1 4 1 5 1 2 1 1 0 9 ref 0 8 0 6 0 6 0 5 ref 1 3 1 2 ref 1 2 ref 13 5 ref 19 5 ref 0 4 0 5 0 5 ref 0 6 Population totale Note La situation de r f rence r f est une question ferm e factuelle sur le th me de la sexualit dont le fichier son dure au plus 19 secondes laquelle a r pondu une femme g e de 35 44 ans fran aise de naissance dont le dipl me le plus lev est un CAP ou un BEP L odds ratio repr sente le risque d tre dans une situation donn e autres caract ris tiques donn es II s agit du rapport entre la probabilit de r ponse longue une question et la probabilit de r ponse courte pour les personnes dans une situation donn e par rapport aux personnes pr sentant les carac t ristiques prises comme r f rence Pour les personnes de la situation de r f rence le risque est par construction gal 1 Lecture 20 des questions lues par les 18 24 ans n cessitent un temps de r ponse d au moins 19 secondes le fait que le r pondant appartienne cette cat gorie d ge fait dimi nuer la valeur de 1 0 point ou multiplie par 0 8 le risque de d passer les 19 secondes de temps de r ponse par rapport celle de la situation de r f rence les autres caract ris tiques de r f rence restant inchang es significatif au seuil de 5 de m me que pour tous les carts en termes de
2. valuer Les calculs d taill s qui ont permis de I tablir gt condui sent un co t global imputable aux violences conjugales en France de 2 472 milliards d euros par an avec une fourchette comprise entre 1 7 et 3 5 milliards d euros tableau 2 Ce r sultat global int gre les l ments pr sent s pour l enqu te EVS et les l ments tir s des autres sources d in formations Plus pr cis ment ce co t se d compose en diff rents postes graphique 1 Les co ts directs m dicaux correspondant aux soins de sant 483 millions d euros repr sen tent 20 du co t global Au sein de cette cat gorie se trouve la part de la consommation de m dicaments et des consultations m dicales qui exc de chez les femmes victimes de violences dans le couple les niveaux observ s en population g n rale Les co ts directs non m dicaux correspondant aux recours aux services de police et la justice s l vent 235 millions d euros En 2006 par exemple les violences conjugales ont donn lieu plus de 12 500 condamnations dont plus de 10 500 peines de prison parmi lesquelles 20 de peines de prison ferme partir du budget de l administration p nitentiaire de celui de la police de la gendarmerie et des proc dures p nales engag es le co t relatif des condamnations au sens large des auteurs de violences conjugales a t estim pr s de 10 du co t global Cette part pourrait augmenter dans les
3. Avoir connu des probl mes d alcoolisme dans sa famille pendant l enfance est associ un usage plus fr quent de tabac et de cannabis Un certain nombre d v nements v cus pendant l enfance et l adolescence taient tudi s dans l enqu te EVS Parmi ces v nements un conflit tr s grave avec les parents ainsi que le divorce ou la s paration de ceux ci se r v lent fortement associ s l exp rimentation de substances illicites l usage de cannabis quelle que soit sa fr quence ainsi qu au tabagisme r gulier tableau 5 Par ailleurs les personnes d clarant avoir t confront es des difficult s ou des privations mat rielles importantes dans leur jeunesse d clarent plus fr quemment avoir exp riment des substances illicites consomm du cannabis ponctuellement ou r guli rement et du tabac quotidiennement m me si les carts ne sont significatifs que pour la coca ne le pop pers et le LSD Les personnes qui rapportent des probl mes d alcoolisme ou de drogues illicites au sein de leur famille proche sont deux fois plus nombreuses consommer du cannabis que ce soit occasion nellement ou r guli rement alors que leur niveau de consommation r guli re d alcool est Les pratiques addictives des jeunes adultes I 213 ENCADRE 3 D finition des violences subies Les victimes de violences verbales sont celles qui ont r pondu positivement la question avez vous t insu
4. Le devenir des bacheliers parcours apr s le baccalaur at des l ves entr s en 3 en 1989 Note d information 06 01 Minist re de l ducation nationale Monnier A Pennec S 2005 Orphelins et orphelinage in Lef vre C Filhon A sous la dir de Histoires de familles histoires familiales les r sultats de l enqu te Famille de 1999 Les cahiers de l INED n 56 756 p Monnier A Pennec S 2003 Trois pour cent des moins de 21 ans sont orphelins en France Population et soci t s n 396 Monnier A Pennec S 2002 Le nombre d orphelins une inconnue d mographique http www aidelf ined fr colloques seance1 t_monnier pdf Monteil C Robert Bob e I 2005 Les in galit s sociales en augmentation chez les hommes stable chez les femmes INSEE Premi re n 1025 Menahem G 1994 Probl mes de l enfance statut social et sant des adultes rapport CREDES n 1010 222 p Thierry X 2000 Mortel veuvage Risques de mortalit et causes m dicales de d c s aux divers moments du veuvage G rontologie et soci t n 95 2 p 27 45 Valet F 2010 Renaitre orphelin D une r alit m connue une reconnaissance sociale Chronique sociale 192 p Parcours et comportements sexuels des hommes et des femmes ayant subi des violences Florence MAILLOCHON et Marion SELZ Par son questionnement r trospectif sur les violences subies au cours de la vie ou des deux ann es pr
5. Les victimes comportements et attitudes Enqu te nationale de victimation D viance et contr le social CESDIP n 52 vol 1 vol 2 annexes Violences sant et v nements de vie difficiles le choix des concepts et des outils de mesure Catherine CAVALIN J enqu te v nements de vie et sant EVS r alis e entre novembre 2005 et f vrier 2006 est n e de la volont de d velopper la connaissance statistique sur les relations entre vio lences subies et tat de sant en population g n rale stimul e en France par les recomman dations de l Organisation mondiale de la Sant OMS Krug et al 2002 L appr hension statistique des violences subies est en effet relativement r cente en se dotant d une d finition propre du concept de violence et en laborant un questionnement m thodologique adapt la sensibilit du sujet l ENVEFF r alis e en 2000 en constitue la premi re tape Elle introduit cet gard une rupture par rapport aux enqu tes de victimation lanc es au d but des ann es 1980 dont l ambition initiale tait de confronter la survenue des crimes et d lits enregistr e par la police avec celle que d clarent les personnes qui en sont vic times mais sans interroger le contenu m me du concept de violence voir l article p 17 L EN VEFF initie galement la r flexion sur les liens entre violences subies et tat de sant mais sur un champ restreint aux femmes
6. Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 13 Un proche est d fini dans l enqu te comme une personne avec qui l enqu t e entretient ou entretenait des liens de confiance ou d amiti sans que cette personne soit n cessairement membre de sa famille HO Partie 2 Profils et comportements des personnes qui subissent des violences 82 des victimes connaissaient leur agresseur et 33 d entre elles ont indiqu que c tait quelqu un de familier ou un proche Le questionnaire se limitant la description d taill e du dernier fait rien ne permet d attribuer un m me auteur l ensemble des faits d clar s un environnement violent au sein de la famille ou des proches peut tre associ e une exposition importante la violence du fait d au tres auteurs Autrement dit il existe probablement des contextes de vie dans lesquels une personne est expos e de mani re r p t e un agresseur parce que celui ci vit avec elle ou la rencontre souvent dans la sph re priv e violences conjugales et intra familiales au premier chef cette exposition r p t e peut aussi tre li e la fr quentation r guli re de lieux o peuvent s exercer fr quemment des violences Ces deux types d exposition des agresseurs potentiels peuvent galement souvent se cumuler L auteur de violences interpersonnelles entra nant des dommages importants est tr s souvent un homme qui agit seul
7. partie sexualit partie alcool e partie stup fiants 17 5 Note Le nombre moyen de questions auxquelles les personnes interrog es ont r pondu sur le questionnaire auto administr complet 23 3 est inf rieur la somme des nombres moyens de questions r pondues sur chacune des parties 23 7 car les champs pris en compte pour les calculs sont diff rents Champ r pondants au moins deux questions du QAA Champ r pondants au moins une question du QAA Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 Des temps de r ponse variables selon les r pondants et les questions Le temps de passation d un questionnaire est un d terminant essentiel du budget d une enqu te Ce temps d pend bien videmment du nombre de questions pos es mais aussi du temps pass r pondre chacune des questions Dans le cas d un questionnaire auto admi nistr le fichier son qui retranscrit la question joue le r le habituellement tenu par l enqu teur M caniquement le temps pass sur une question d pend de la longueur du libell de la ques tion tr s h t rog ne d une question l autre Le fichier son durait entre 7 et 46 secondes selon les questions EN Partie 5 clairages m thodologiques 240 Le protocole de l enqu te permettait la personne interrog e de lire les questions l cran et de les couter simultan ment ou non Elle pouvait interrompre le fich
8. v cu avec ses deux parents r f r f Age 20 29 ans 14 7 19 8 30 39 ans 34 LT 40 49 ans r f r f 50 59 ans 0 2 4 6 60 69 ans 7 9 14 70 75 ans 10 3 0 7 Cat gorie socioprofessionnelle du p re Cadre 21 17 33 Profession interm diaire 9 8 a Bi Employ r f r f Ouvrier 8 5 2 2 N a jamais travaill 10 3 4 2 Cat gorie socioprofessionnelle de la m re Cadre 76 0 3 Profession interm diaire 18 3 1 3 Employ LE r f Ouvri re r f 2 4 N a jamais travaill 38 A hn Sexe Homme 11 4 r f Femme r f 11 7 Taille de la fratrie 1 71 21 2 73 26 3 et plus r f r f Dipl me de l enqu t Aucun dipl me 15 1 Certificat d tudes primaires 9 4 BEPC ii CAP r f BEP 190 Bac g n ral 36 7 Bac professionnel 34 9 Dipl me universitaire 1 cycle 59 0 Dipl me universitaire 2e ou 3 cycle 64 4 significatif au seuil de 1 chantillon de 320 000 per sonnes Lecture 21 2 des personnes ayant connu le d c s de leur p re avant l ge de 20 ans sont cadres ou professions interm diaires Toutes choses gales par ailleurs a g n ration cat gorie socioprofessionnelle de la m re et du p re sexe et taille de la fratrie identiques et gales la situa tion de r f rence les chances d tre cadre ou profession interm diare sont de 21 3 24 4 3 1 lorsque l on a connu le d c s de son p re con
9. Collecting sensitive data a comparison of 3 survey strategies Sociological Methods and Research n 10 p 337 347 Mayfield D McLeod G Hall P 1974 The CAGE questionnaire Validation of a new alcoholism instrument The American Journal of Psychiatry 131 p 1121 1123 Midanick L T Greenfield T K 2003 Telephone versus in person interviews for alcohol use results of the 2000 National Alcohol Survey Drug and Alcohol Dependence n 72 p 209 214 Miller J W Gfroerer J C Brewer R D Naimi S Mokdad A Giles W H 2004 Preva lence of adult binge drinking a comparison of two national surveys American Journal of Preventive Medicine n 27 p 197 204 Needle R H Jou S C Su S S 1989 The impact of changing methods of data collection on the reliability of self reported drug use of adolescents American Journal of Drug and Alcohol Abuse n 15 3 p 275 289 Needle R H McCubbin H Lorence J Hochhauser M 1983 Reliability and validity of adolescent self reported drug use in a family based study A methodological report International Journal of the Addictions n 18 7 p 901 912 Nelson D E Powell Griner E Town M Kovar M G 2003 Acomparison of national estimates from the National Health Interview Survey and the Behavioral Risk Factor Surveillance System American Journal of Public Health vol 93 n 8 p 1335 1341 Newman J C Des Jarlais D C Turner C
10. Corey Lisle P K 2003 The economic burden of depression in the United States how did it change between 1990 and 2 000 Journal of Clinical Psychiatry 64 p 1465 1475 Heiskanen M Piispa M 2001 The costs of violence in a municipality A case study of violence against women and its costs in the city of Hameenlinna 2001 based on esti mates provided by authority representative Reports 2002 Ministry of Social Affairs and Health 16 Helsinki Finland Jaspard M et l quipe ENVEFF 2001 Nommer et compter les violences envers les femmes une premi re enqu te nationale en France Population et soci t s n 364 janvier Jaspard M Brown E Condon S Fougeyrollas Schwebel D Honel A Lhomond B Maillochon F Sauvel Cubizolles A J Schiltz M A 2003 Les violences envers les femmes en France une enqu te nationale La Documentation fran aise Paris 370 p Kornblit A L 1994 Domestic Violence An Emerging Health Issue Social Science Medicine vol 39 n 9 p 1181 1188 Marissal J P Chevalley C 2007 Evaluation des r percussions conomiques des vio lences conjugales en France La Documentation fran aise Paris 126 p Mishan E J 1971 Cost benefit analysis an informal introduction Unwin Brothers Limited 454 p Nectoux M 2009 Estimation du co t des violences conjugales en Europe Rapport du projet Daphn n JLS DAP 06 1 073 Psytel juin Nectoux M Mugnier C Baffert
11. L enqu te Sant in galit s ruptures sociales SIRS 2005 Cette enqu te r alis e par l INSERM et le CNRS porte sur une cohorte de 3 000 m nages d le de France suivis depuis 2005 enqu te domicile l automne 2005 et l automne 2009 entretien t l pho nique au printemps 2007 L objectif est d tudier les facteurs sociaux de la sant et le recours aux soins L un des modules de cette enqu te porte sur l enfance et la jeunesse des personnes enqu t es avec notamment des questions sur le lieu et l entourage de r sidence sur la prise en charge en protection de l enfance et sur les v nements difficiles dont les mauvais traitements subis et les abus sexuels v cus avant l ge de 18 ans Cette enqu te permet donc de comparer trois types de population les per sonnes ayant t prises en charge par les services de protection de l enfance celles ayant t mises en danger durant leur minorit sans b n ficier d une prise en charge et les personnes ne d clarant ni situation de danger pendant leur enfance ni prise en charge li e ce type de cause L Enqu te longitudinale fran aise durant l enfance ELFE 2010 L Enqu te longitudinale fran aise durant l enfance dont la gestion est assur e par un groupe d int r t scientifique regroupant l INED l INSERM l INSEE la DREES la Direction de l valuation de la pros pective et de la performance DEPP l Institut de veille sanitaire InVS
12. NS Partie 1 La construction de l enqu te 30 En 2007 OND observait qu en 2006 quand le questionnaire ne distingue pas explicitement les violences sexuelles des violences physiques intra m nage la part des hommes de 18 a 60 ans victimes de violences tait sup rieure a celle des femmes Avec le questionnaire 2007 le rap port entre hommes et femmes s inverse la proportion de femmes d clarant avoir subi en 2005 2006 au moins un acte relevant des violences physiques ou sexuelles devient sup rieure celle des hommes 6 contre 5 1 L enqu te de 2007 permet de situer l origine de la diff rence dans une nette surexposition des femmes aux violences sexuelles intra comme hors m nage mais aussi dans le fait que si les hommes sont plus souvent victimes que les femmes de violences physiques en dehors du m nage les agressions physiques au sein de celui ci tou chent plus souvent les femmes Du fait des changements multiples intervenus dans le questionnaire il est impossible de tester l effet pur de la contextualisation On peut toutefois penser que le fait de demander aux enqu t s s ils r sident ou non avec un auteur de violences participe de l am lioration de la mesure En conclusion il appara t n cessaire de contextualiser les questions mais sans trop multi plier les mises en contexte sp cifiques La c sure entre les auteurs de violences r sidant avec leurs victimes ou non para t au vu des e
13. avait t formul e comme une limite aux r sultats obtenus dans le rapport de l OND Les enseignements concernant les hommes et les femmes victimes d agressions tir s des enqu tes PCV ne peuvent pr tendre s appliquer tous les types d agressions Le questionnement g n ral sur la notion d agression et le protocole d enqu te qui n isole pas le r pon dant du reste des membres du m nage interdit sans doute des r v lations trop intimes Bauer 2005 p 237 Comment questionner les violences subies i 31 BIBLIOGRAPHIE Aubusson B Lalam N Padieu R Zamora P 2002 Les statistiques de la d lin quance France portrait social 2002 2003 INSEE p 141 158 Bajos N Bozon M 2008a Enqu te sur la sexualit en France Pratiques genre et sant La D couverte p 381 407 Bajos N Bozon M 2008b Les violences sexuelles en France quand la parole se lib re Population amp Soci t s n 445 mai Bart O 2007 Analyse du comportement des r pondants lors de la collecte du question naire auto administr de l enqu te v nements de vie et sant M moire profession nel Formation continue dipl mante des attach s ENSAI ao t 87 p Bauer A sous la dir de 2009 La criminalit en France Rapport de l Observatoire na tional de la d linquance 2009 CNRS ditions 710 p Bauer A sous la dir de 2008 La criminalit en France Rapport de l Observatoire na tional de la d
14. cela s ajoute que au cours des deux ann es coul es juste avant la date de l enqu te les victimes des violences sexuelles atteintes pr sum es les plus graves attouchements rapports sexuels forc s ou tentatives sont peu nombreuses en cons quence il est videmment impossible de conclure que les vio lences sexuelles toutes confondues des deux ans pr c dant l enqu te n entrainent pas de dommages pour leurs victimes La robustesse statistique d une telle conclusion serait large ment sujette a caution comme tend d ailleurs l indiquer l analyse des corr lations entre l tat de sant des personnes et les violences sexuelles subies sur la dur e enti re de la vie avec par cons quent des effectifs de victimes beaucoup plus nombreux Les femmes d clarent davantage de dommages la suite de violences physiques En outre parmi les personnes ayant v cu des v nements violents les femmes sont beau coup plus nombreuses que les hommes a faire tat d au moins un dommage important ou d un dommage pour leur sant tableau 3 Cet cart est particuli rement lev dans le cas des violences physiques seuls 10 des hommes victimes de violences physiques d clarent que celles ci ont entra n pour eux au moins un dommage important ou un dommage pour TABLEAU 3 Proportion de personnes d clarant au moins un dommage important la suite des violences subies en Lecture 42 des hommes
15. champignons hallucinog nes 22 27 ns poppers 1 5 3 9 tne h ro ne 11 0 8 ns LSD 1 6 1 6 ns a Le test DETA Diminuer entourage trop alcool permet d valuer le risque de d pendance vis vis de l alcool Au del de deux r ponses positives sur quatre questions simples la probabilit d une consommation excessive d alcool voire d une alcoolo d pendance est consid r e comme tr s lev e b L exp rimentation d signe le fait d avoir d j consomm au moins une fois un produit au cours de sa vie significatif au seuil de 0 1 ns non significatif Note Les pourcentages pour les indicateurs du Barom tre sant 2005 sont pond r s selon la probabilit d inclusion de l individu et stan dardis s sur la structure sexe et ge de l enqu te EVS Lecture Parmi les individus interrog s dans l enqu te EVS 14 4 ont t d tect s positifs au test DETA Ils sont 10 3 dans le Baro m tre sant 2005 Ces deux proportions sont significativement diff rentes L influence du mode de collecte sur la mesure des pr valences de consommation de substances psychoactives Des niveaux d usage de drogues illicites tr s proches entre les deux enqu tes propos des drogues illicites les diff rences observ es apparaissent particuli rement faibles Seule l exp rimentation de poppers s av re beaucoup plus lev e dans le Barom tre sant que dans l enqu te EVS 3 9 contre 1 54
16. dominante masculine 4 et 5 sont victimes de violences physiques et toutes celles des groupes dominante f minine 6 et 7 de violences caract re sexuel HN Partie 4 v nements de vie et comportements de sant 178 Des groupes dominante masculine cumulant les difficult s 3 5 de la population Des jeunes tr s fortement expos s aux violences physiques Les quatri me et cinqui me groupes se composent d une majorit d hommes et de jeunes g s de 18 29 ans La violence physique est une caract ristique forte de ces deux groupes ces individus ont en commun d avoir tous t victimes de violences physiques au cours des deux derni res ann es et ils constituent eux seuls la totalit de ceux qui rapportent ces atteintes r cemment subies De plus il s agit souvent de violences r p t es puisqu ils d clarent galement tr s fr quemment avoir subi des atteintes physiques dans le pass respectivement 46 et 65 des personnes des groupes 4 et 5 Les personnes de ces deux groupes ont aussi t tr s touch es parles violences verbales psychologiques ou encore les atteintes aux biens au cours des deux ann es pr c dant l enqu te Cette fr quence lev e des violences physiques est coh rente avec le fait que ce groupe compte une forte propor tion d hommes toutes choses gales par ailleurs les hommes ont en effet une probabi ENCADR D finitions et m thodologie Les questionn
17. entourage aux soignants aux services de police ou de justice Les progr s les plus sensibles sont sans doute aujourd hui ceux des d clarations recueillies dans les enqu tes puisque seulement 7 6 des femmes de 18 60 ans qui ont subi des violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint ont port plainte en 2005 et 2006 90 de ces victimes n effectuent aucun signalement la police ou la gendarmerie Bauer 2007 Il reste donc encore pas mal de chemin faire pour que la parole enfin plus libre permette d viter l enfermement des victimes 9 Les carts de fr quence des tentatives de suicide r sistent une analyse toutes choses gales par ailleurs 10 propos des recours que trouvent ou non les personnes victimes de violences par le d voilement autrui des faits survenus voir l article p 85 WN Partie 2 Profils et comportements des personnes qui subissent des violences 108 BIBLIOGRAPHIE Bajos N Bozon M 2008a Les violences sexuelles en France quand la parole se lib re Population amp Soci t s INED n 445 mai Bajos N Bozon M 2008b Enqu te sur la sexualit en France Pratiques genre et sant La D couverte p 381 407 Bauer A sous la dir de 2009 La criminalit en France Rapport de l Observatoire na tional de la d linquance OND CNRS ditions 710 p Bauer A sous la dir de 2007 La criminalit en France Rapport de l Observatoire
18. taire les faits ou ne les confier qu au bout de quelques jours En particulier une personne violent e son domicile a une probabilit de taire l v nement qui est sup rieure de plus de 10 points celle qu ont les personnes agres s es hors de chez elles y compris aux abords du domicile Les personnes qui ont v cu un v nement violent chez elles sont vraisemblablement moins dispos es en parler un tiers parce qu elles en connaissent beaucoup plus souvent l auteur 46 des violences ayant lieu au domi cile de la victime et ayant entra n pour elle un dommage sont commises par un membre de la famille ou parce qu il existe une proximit avec celui ci qui entrave la communication avec une autre personne TABLEAU 1 Probabilit pour les victimes de violences interpersonnelles de r v ler l v nement au moment de l enqu te ou d attendre quelques jours avant d en parler un tiers Probabilit de r f rence 16 31 vanit s tudi es cart la probabilit cart la probabilit de r f rence de r f rence Caract ristiques de l v nement Nature Violence verbale sans violence physique ou sexuelle r f r f Violence physique ou sexuelle 6 36 Violence psychologique sans violence verbale ni violence physique ou sexuelle 4 g Lieu de l v nement Domicile de la victime r f r f Abords du domicile 11 14 Lieu de travail ou d tudes 12 16
19. un homme seul 55 77 94 45 en France en m nage ordinaire de violences ver une femme seule 21 8 6 34 bales physiques sexuelles ou psychologiques au plusieurs hommes 10 13 0 4 cours des deux ann es pr c dant EVS et d clarant sieurs famines 2 0 au moins un dommage important ou un dommage oP pour leur sant a la suite des violences subies des hommes et des femmes 12 2 0 13 Rea E i Sources Enqu te Ev nements de vie et sant Ensemble 100 100 100 100 EVS DREES 2005 2006 Conclusion La description des violences dont se sont d clar s victimes les r pondants l enqu te EVS ainsi que la mise en vidence des caract ristiques de ceux ci viennent nourrir un ensemble de r sultats plus large et coh rent auquel l ENVEFF en 2000 et les enqu tes CVS depuis 2007 ont 14 Rappel un dommage mat riel physique psychologique ou professionnel d clar comme important par l enqu t e ou encore un dommage estim par lui elle comme temporaire ou durable pour sa sant Panorama des violences subies et des personnes qui s en d clarent victimes DE 83 aussi apport ou continuent d apporter leur contribution Caract re tr s nettement r p t des atteintes lorsque l on s int resse aux violences interpersonnelles faisceau convergent d in dices mettant en vidence que cette r p tition est souvent li e des agressions provenant de membres de la famille de conjoints ou de proches gravit d
20. voquer dans ce domaine peuvent souvent le faire sans culpabilit et rencontrer aussi ce faisant la sympathie des enqu teurs Le module biographique qui suit contient de nombreuses questions sur divers v nements difficiles travers s au cours de l existence passage parfois pineux de l entretien Il donne aussi l occasion de rendre compte d v nements heureux comme les mariages ou la naissance des enfants Mais d une part ces v nements ne sont pas n cessairement des souve nirs heureux la date de enqu te la lumi re de situations douloureuses qui les ont ventuel lement suivis divorces ou s parations conjugales graves conflits l int rieur de la famille d c s d un conjoint ou d un enfant etc D autre part le module biographique est nettement tourn vers le recueil de ce qui a pu dans le parcours se pr senter comme des v nements difficiles et ne favorise donc pas la l g ret de ton L laboration du questionnaire et du protocole de collecte i 55 Le module qui suit porte sur les violences subies au cours des vingt quatre derniers mois p riode de r f rence r cente pour faciliter la rem moration comme dans les enqu tes de victimation tra ditionnelles Cinq types de violences sont d taill s vols et tentatives de vols cambriolages et d gradations de biens d une part violences verbales physiques sexuelles et psychologiques d autre part Pour chacun de ces
21. 69 ans Cadre de vie et s curit CVS OND INSEE 2007 24 derniers mois Hommes et temmes de 18 60 ans Calcul effectu sur les femmes de 15 75 ans Ce r sultat figure parmi les premiers r sultats en ligne du Barom tre sant 2005 dans la synth se Les actes de violence physique Les violences sexuelles subies par les femmes DD 101 son gr une personne qui se d shabille ou exhibe ses organes sexuels devoir pratiquer des gestes sexuels que l on refuse subir un contact physique comme tre embrass e de force pelot e fesses seins etc subir des avances sexuelles insistantes ou devoir regarder des images pornographiques subir des conversations ou des appels t l phoniques caract re pornographique L ENVEFF enqu te qui couvre la plus large tendue de faits Jaspard et al 2003 a r alis un effort de synth se pour comptabiliser ensemble toutes les violences sexuelles subies par les femmes dans tous leurs cadres de vie au cours des douze derniers mois ibid p 308 Il appara t ainsi que 3 5 d entre elles en ont t victimes Mais toute analyse ou comparaison de r sultats exige une grande prudence Car pas plus que les autres enqu tes l ENVEFF ne permet de conna tre toutes ces agressions dans tous leurs contextes de survenue violences conjugales intrafamiliales lieu de travail espaces publics domicile etc et toutes poques de la vie v nemen
22. Etudes et r sultats DREES n 705 octobre DEN Partie 4 v nements de vie et comportements de sant 172 J id e selon laquelle la violence exerce des effets n fastes sur l tat de sant de ceux qui la subissent a connu un cheminement lent dans la conception m me que les soignants se font de ce qu est une victime et du r le qu ils ont jouer aupr s d elle Herv et Fran ois 2002 Aujourd hui le discours m dical est devenu militant plaidant en faveur du secours aux victimes et d un meilleur d pistage des violences Mais si la gravit des cons quences sani taires des violences est aujourd hui largement admise c est g n ralement aux suites trauma tologiques de celles ci plaie entorse fracture etc que l on pense au premier abord Toute fois des tudes cliniques pid miologiques ou statistiques montrent que le lien ind niable qui existe entre violences subies et mauvaise sant est beaucoup plus complexe qu un simple m canisme de cause effet La violence n est pas exclusivement et pas n cessairement physique elle n est donc pas tou jours imm diatement visible et n alt re pas forc ment l tat de sant physique de la victime De plus selon leur nature et leur fr quence les violences ne produisent pas les m mes effets sur la sant Jaspard et al 2003a Il convient donc de d finir tr s explicitement ce que l on entend par victime et par malade vict
23. Face un tel cart Il faut rappeler que dans l en qu te EVS le souci de pr server d un trop grand nombre de questions les personnes les moins concern es par ces pratiques a conduit placer en amont des questions d taillant les usages substance par substance une question plus globale sur les usages de drogues illicites autres que le cannabis Avez vous d j pris une autre drogue comme par exemple de la coca ne de l ecstasy des amph tamines de l h ro ne ou d autres drogues Le fait que le poppers n ait pas t nonc parmi les exemples a vraisemblablement pu conduire a en mini miser la d claration m me si cela n a pas t le cas pour des produits tels que les champi gnons hallucinog nes ou le LSD Par ailleurs ce produit tant en vente libre au moment de l enqu te certains ont pu ne pas le consid rer comme une drogue en tant que telle d autant que ce produit est relativement mal connu dans la population g n rale Beck et Peretti Watel 2000 Si aucune autre enqu te men e en population adulte en France n offre de point de comparaison les enqu tes men es aupr s d adolescents scolaris s ou non fournissent quelques l ments Ainsi selon l enqu te ESCAPAD 2005 5 5 de jeunes de 17 ans d clarent avoir d j exp riment le poppers Legleye et al 2007 Dans le Barom tre sant 2005 5 6 des personnes g es de 18 25 ans et 6 3 des 26 44 ans en auraient exp
24. Proportion de personnes d clarant avoir t prises en charge par l aide sociale l enfance parmi celles d clarant avoir subi des violences de mani re durable pendant l enfance ou l adolescence en Lecture 12 5 des hommes d clarant avoir souffert d un grave manque d affection avant l ge de 20 ans ont b n fici d une prise en charge durant l enfance Hommes 12 5 6 1 78 Champ Hommes et femmes g s de 20 75 ans r sidant en France en Femmes 12 7 12 3 19 7 m nage ordinaire hors institutions Ensemble 12 6 8 5 18 8 Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 Ns Partie 3 Des parcours de vie difficiles 120 Lors de la passation du questionnaire de l enqu te EVS les enqu teurs avaient pour consigne d inviter l enqu t e juger lui elle m me subjectivement s il elle a vait subi ou non ce dont vous lui parlez Cette consigne accompagnait les efforts r alis s pour que le libell des questions d crive des faits ou v nements en des termes concrets etillustr s permettant ainsi d objectiver du mieux possible des r ponses d termin es de toute fa on subjectivement par les enqu t s L analyse des croisements entre violences subies tat de sant et v nements difficiles mail lant le parcours biographique des individus montre que les personnes qui disent avoir subi des atteintes physiques t t dans leur vie ou qui d claren
25. appui quotidien jou aupr s d eux par les gestionnaires d enqu tes est cet gard tr s important de m me que les moments m me informels et ponctuels de discussion col lective surtout au stade de la pr paration des enqu tes s ances de formation et de bilan BIBLIOGRAPHIE Blanchard Laville C Fablet D sous la dir de 2002 Sources th oriques et techniques de l analyse des pratiques professionnelles L Harmattan coll Savoir et formation Paris 207 p Mellier D 2003 Le groupe d analyse de la pratique GAP la fonction contenir et la m thodologie du groupe Balint Revue de psychoth rapie psychanalytique de groupe 39 pp 85 102 L influence du mode de collecte sur la mesure des pr valences de consommation de substances psychoactives Comparaison entre l enqu te EVS et le Barom tre sant 2005 Francois BECK Romain GUIGNARD et St phane LEGLEYE La litt rature internationale enseigne que la consommation de substances psychoactives serait plus facilement avouable en cochant une case dans un questionnaire auto administr de surcro t lorsque celui ci est men sur ordinateur qu en r pondant un enqu teur par t l phone partir de la comparaison de deux enqu tes fran aises men es en 2005 l enqu te v nements de vie et sant EVS et le Barom tre sant ce chapitre analyse le possible impact du mode de collecte sur la d claration de telles pratiques par les person
26. ditions 710 p Djider Z Vanovermeir S 2007 Des insultes aux coups hommes et femmes in gaux face la violence INSEE Premi re n 1124 mars Jaspard M Brown E Condon S Fougeyrollas Schwebel D Houel A Lhomond B Maillochon F Saurel Cubizolles M J Schiltz M A 2003 Les violences envers les femmes en France Une enqu te nationale La Documentation fran aise 370 p Krug E G Dahlberg L L Mercy J A Zwi A Lozano Ascensio R 2002 Rapport mondial sur la violence et la sant Organisation mondiale de la sant Gen ve XXII 282 89 p Van Dijk J 2009 Approcher la v rit en mati re de d linquance La comparaison des donn es d enqu tes en population g n rale avec les statistiques de police sur la d lin quance enregistr e Assessing Deviance Crime and Prevention in Europe projet CRIMPREV Action de coordination du 6 PCRD Commission europ enne mai 62 p avec traduction en anglais Approximating the Truth about Crime Comparing crime data based on general population surveys with police figures of recorded crimes 55 p La parole des victimes apres un v nement violent S vane ANANIAN L enqu te v nements de vie et sant EVS permet d tudier les r actions des personnes qui d clarent avoir subi une violence dans les deux ans pr c dant l enqu te apr s la survenue de cet v nement Deux tiers des victimes de violences psychologiques ou v
27. e a pr alablement t amen e reconstituer sa biographie affective et sexuelle tandis que le propos central de l ENVEFF est d aborder l ensemble des situations de victimation pour en d velopper le contexte et les cons quences Comprendre et analyser les discordances entre enqu tes statistiques Au regard des diff rentes approches conceptuelles et m thodologiques des enqu tes statis tiques qui abordent la question des violences subies le travail de comparaison s av re perti nent mais d licat et n cessite de plus amples d veloppements que le travail r alis dans ce chapitre L analyse se concentre ici sur un point critique en mati re de comparaison des sources dispo nibles les violences interpersonnelles et plus particuli rement celles qui recouvrent les atteintes caract re physique sexuel et psychologique C est en effet dans l approche des vio lences interpersonnelles que l volution r cente des enqu tes de victimation fran aises a subi la plus nette inflexion tant pour le contenu que pour les m thodes utilis es l instar de cer taines enqu tes de victimation r alis es l tranger C est donc dans ce domaine qu il y a aujourd hui le plus mati re comparaisons et discussions D autre part les actes relevant des atteintes directes sur les personnes tendent se r p ter et se cumuler sur de courtes 8 L enqu te CSF a t r alis e par t l phone en 2005 2006
28. en France en 2003 Sant per ue morbidit d clar e et recours aux soins travers enqu te d cennale sant Etudes et R sultats DREES n 436 octobre Montaut A 2010 Sant et recours aux soins des femmes et des hommes Premiers r sultats de l enqu te Handicap Sant 2008 tudes et R sultats DREES n 717 f vrier Les violences sexuelles subies par les femmes au dela des carts de mesure des r sultats convergents Catherine CAVALIN Depuis 2000 les enqu tes produisent des taux de victimation divers en mati re d agressions sexuelles non seulement elles ne couvrent pas toujours exactement les m mes types d agressions mais leurs protocoles de collecte les champs de population qu elles concernent et les conditions de passation de leurs questionnaires sont souvent diff rents Pourtant une forte convergence se dessine pour dresser le portrait des victimes de violences sexuelles particuli rement celui des femmes Elles sont en effet beaucoup plus expos es que les hommes ce type de violences lesquelles surviennent t t dans leur vie mais se manifestent galement l ge adulte Les violences sexuelles concernent des femmes de tous milieux sociaux Ce sont souvent des violences graves et r p t es au sein de leur m nage commises par leur conjoint ou ex conjoint La r p tition des faits sur la dur e est galement associ e au silence La parole de la victime lorsqu elle advi
29. erreur de frappe sur le clavier de la part de l enqu t e l enqu teur ne devait pas intervenir lui m me sur le clavier mais montrer l aide d une photocopie figurant un clavier d ordinateur comment r aliser le d blocage ou la correction De m me l enqu teur devait 4 Pour une analyse des r sultats obtenus avec cette m thode de passation voir la comparaison EVS CVS dans l article p 99 WS Partie 1 La construction de l enqu te 58 expliquer pr cis ment que ce questionnaire se terminait par un syst me de fermeture qui emp chait toute correction de l enqu t e mais rendait aussi l acc s aux r ponses don n es impossible a l enqu teur Aux enqu t s dubitatifs enqu teur pouvait montrer que leurs r ponses taient invisibles a l cran une fois qu ils avaient termin de remplir la partie auto administr e gt Le protocole de collecte Outre l attention port e au questionnaire contenu et m thode de collecte il a sembl utile d am nager globalement des conditions de r alisation favorables a la fois au respect des per sonnes et au recueil fiable des r ponses Le protocole de collecte s est par cons quent aussi exprim par la mise en place de dispositifs d accompagnement particuliers pour les enqu teurs et les enqu t s L annonce de l enqu te Tout d abord la volont de respecter les enqu t s comme les enqu teurs s est traduite par le refus de don
30. g e de 18 75 ans r sidant en France en m nage ordinaire Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 HN Partie 4 v nements de vie et comportements de sant 188 nuisance n est qu occasionnelle en effet seuls 11 des individus d clarent mal dormir de mani re r currente cause de leurs soucis et pour seulement 2 6 cette g ne survient quo tidiennement ou quasi quotidiennement Le sentiment de fatigue au r veil approche la notion de sommeil non r cup rateur et de retentis sement diurne de l insomnie m me si d autres formes de retentissement ont t reconnues comme des crit res pertinents d insomnie ou plus g n ralement de troubles du sommeil voir encadr ci dessous La fatigue est en effet incluse dans les r percussions caract ristiques de lin somnie au m me titre que les difficult s de fonctionnement professionnel ou social l irritabilit la sensation de malaise les troubles de concentration et de m moire une r duction de l nergie de l initiative ou la tendance aux erreurs ou aux accidents Dans l enqu te EVS plus de la moiti ENCADR L pid miologie de l insomnie m thode et limites Si elle repose depuis quelques ann es sur des outils standardis s la connaissance pid miologique du sommeil et de ses troubles n en demeure pas moins complexe notamment parce que le temps moyen de sommeil n cessaire par nuit peut varier nettement
31. g es de 20 59 ans Apr s l ENVEFF la question d une mesure de la violence en population g n rale hommes et femmes restait donc encore lar gir et approfondir C est dans ce contexte que les concepteurs de l enqu te EVS ont d fini les contours des concepts mettre en uvre pour proposer des instruments de mesure des violences d clar es par les personnes qui en sont victimes de leur tat de sant et des rela tions qui unissent ces deux ph nom nes Sur le fond vouloir fonder l analyse statistique des violences et de leurs liens avec l tat de sant sur du mat riau recueilli aupr s de ceux qui s y d clarent expos s soul ve des pro bl mes g n raux de m thode traditionnels l analyse sociologique Il s agit de d finir le p ri m tre de ce que l on entend par violences et par sant et de trouver les mots pour le dire sachant que dans une mati re violences comme dans l autre sant le vocabulaire cou rant et l opinion commune sont tr s lourdement charg s de pr jug s et de connotations Quelles conventions adopter pour donner aux violences et la sant des contenus scienti fiques pertinents Comment rendre ensuite le langage univoque et viter du mieux possible qu il v hicule trop de pr jug s traditionnels Durkheim 1895 p 7 tout en le faisant r son ner de mani re parlante avec l exp rience v cue par la population enqu t e WO Par
32. ge passant de 12 6 secondes en moyenne pour les 18 24 ans 18 1 secondes pour les 65 75 ans graphique 1 Ceci peut s expli quer par la plus grande familiarit des jeunes g n rations avec le maniement du clavier d un ordinateur De fa on g n rale les femmes r pondent un peu plus vite que les hommes 14 8 secondes en moyenne contre 15 4 secondes pour l ensemble des r pondants Les enqu t s les plus dipl m s r pondent galement plus vite graphique 2 12 9 secondes en moyenne pour les titulaires d un dipl me sup rieur bac 2 contre 17 7 secondes pour ceux d un dipl me de niveau CEP L encore le fait que la familiarit avec l informatique augmente avec le niveau de dipl me est un l ment possible d explication Les effets de l ge et du GRAPHIQUE 1 Temps de r ponse moyen selon l ge et le sexe i En secondes B Masculin MF minin 18 24 ans 25 34 ans 35 44 ans 45 54 ans 55 64 ans 65 75 ans Champ Personnes g es de 18 75 ans r sidant en France en m nage ordinaire Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 1 L option Stop on key de Blaise a t activ e dans ce sens la suite d une exp rience n gative lors d un test o les enqu t s n avaient pas la possibilit d abr ger la lecture du fichier son Le comportement des r pondants face au questionnaire auto administr par ordinateur DO 241 GRAPHIQUE 2 Temps de
33. tre les enqu t s Tourangeau et al 2000 qu il s agisse de sentiments intimes douloureux ou susceptibles d entrainer un rappel l ordre Ce mode de collecte vite de se d voiler un enqu teur inconnu et diminue l effet inhibiteur de l environnement proche en particulier fami lial lorsque l enqu te a lieu au domicile Dans le cadre d enqu tes aupr s des jeunes il a tou tefois t montr que si l auto questionnaire est rempli en pr sence des parents les niveaux observ s se r v lent inf rieurs Rootman et Smart Reginald 1985 Horm et al 1996 Touran geau et Smith 1996 Gfroerer et al 1997 Kann et al 2002 Le mode de collecte en lui m me n est donc certainement pas suffisant Il requiert accompagnement d un protocole sp cifique et strict tre seul dans la pi ce tre interrog de pr f rence hors de son domicile etc pour viter au maximum que le contexte psychologique ou l environnement mat riel dans lequel est plac le r pondant n affaiblisse les effets vertueux attendus de la m thode utilis e Concernant l usage de drogues plusieurs tudes ont montr que questionnaires auto adminis tr s papier et par ordinateur avec casque Audio CASB permettaient d obtenir des r sultats quivalents que ce soit aux Etats Unis Beebe et al 1998 Webb et al 1999 Hallfors et al 2000 ou en Europe Vereecken et Maes 2006 Toutefois de nombreux travaux saluent les
34. une question ouverte ou ferm e et de leur nature Dans les questions ferm es les modalit s de r ponse sont pr tablies par exemple oui non l enqu t coche parmi les r ponses propos es celle qui correspond le mieux sa situation Techniquement d s qu une modalit valide est saisie le programme informatique Blaise passe automatiquement la question suivante l inverse pour les questions ouvertes il n y a pas de modalit s explicitement propos es Ainsi la question Au cours de votre vie avec combien de partenaires diff rents avez vous eu des rapports sexuels accepte 99 r ponses possibles entre 1 et 99 mais est consid r e comme une question ouverte selon la d finition adopt e ici l g rement diff rente de l acception courante du terme question ouverte qui sous entend plut t une zone de saisie permettant de taper du texte sous forme libre La validation automatique ne fonctionne que lorsque la r ponse saisie utilise toute la place disponible 2 caract res dans l exemple cit Une fois la r ponse valid e une consigne invite poursuivre l enqu te par exemple pour la question cit e Inscrivez le nombre de partenaires en utilisant les chiffres du clavier puis appuyez sur la touche Entr e pour passer la question suivante La nature de la question renvoie au type d informations recherch es Elle recouvre quatre cat gories de questions e les ques
35. 47 p 19 30 Greenfield T K Midanick L T Rogers J D 2000 Effects of telephone versus face to face interview modes on reports of alcohol consumption Addiction n 95 2 p 277 284 Grucza R A Abbacchi A M Przybeck T R Gfroerer J C 2007 Discrepancies in estimates of prevalence and correlates of substance use and disorders between two national surveys Addiction n 102 4 p 623 629 Guilbert P Baudier F Arwidson P 1999 Comparaison de 2 modalit s d enqu te sur les comportements et attitudes au sujet de l alcool du tabac et des drogues ill gales Revue d pid miologie et de sant publique pp 129 138 Hallfors D Khatapoush S Kadushin C Watson K Saxe L I 2000 A Comparison of Paper vs Computer Assisted Self Interview for School Alcohol Tobacco and Other Drug Surveys Evaluation and Program Planning vol 23 n 2 p 149 155 Hochstim J 1967 Acritical comparison of three strategies of collecting data from house holds Journal of the American Statistical Association n 62 p 976 989 Horm J Cynamon M Thornberry O 1996 The Influence of Parental Presence on the Reporting of Sensitive Behaviors by Youth in Warnecke R ed Health Survey Research Methods Conference Proceedings Hyatsville MD National Center for Health Statistics p 141 145 Department of Health Human Services Publication no PHS p 96 1013 L influence du mode de collect
36. ATIH ont aid l valuation du co t des passages aux urgences dans le cadre des vio lences conjugales Les donn es de l Assurance maladie ont aid valuer les surconsommations de m dicaments li es aux violences conjugales et celles de l Institut national des statistiques et des tudes co nomiques INSEE ont particip entre autres l valuation des co ts des aides aux logements li s aux violences conjugales Les rapports d activit et les budgets de fonctionnement des centres d h bergement et de r insertion sociale CHRS ont particip l valuation du co t des cons quences sociales directes h bergements d urgence et d insertion aides aux logements Le co t des h berge ments d urgence et d insertion a t estim partir du budget de fonctionnement du nombre de places de tels centres et de l activit attribuable aux violences conjugales Du fait de l absence de statistiques officielles pour certains points des avis et consensus d ex perts ont t recherch s Pour estimer le co t des passages aux urgences une hypoth se de Co t des violences conjugales envers les femmes DD 225 recours aux urgences li s des blessures pour des femmes de plus de 16 ans a t prise dire d experts De m me pour estimer le taux de divorce li sp cifiquement aux violences conju gales un consensus d experts avocats et juges a t recherch Les enqu tes nationales sp cifiqu
37. Accords et d saccords variations autour du d sir in Bajos N Bozon M sous la dir de 2008 Enqu te sur la sexualit en France Pratiques genre sant La D couverte pp 545 576 Garel M Crost M et Kaminski M 1996 Caract ristiques psychologiques et sociales des femmes qui ont des IVG it ratives enqu te dans trois centres fran ais Contra ception Fertilit Sexualit Vol 24 n 1 p 72 76 Higgins D J McCabe M P 1994 The Relationship of Child Sexual Abuse and Family Violence to Adult Adjustment Toward an Integrated Risk sequelae Model The Jour nal of Sex Research Vol 31 n 4 p 255 266 Jaspard M Brown E Condon S Fougeyrollas Schwebel D Houel A Lhomond B Maillochon F Saurel Cubizolles M J Schiltz M A 2003a Les violences envers les femmes Une enqu te nationale La Documentation Fran aise 374 p Jaspard M Brown E Lhomond B Saurel Cubizolles M J 2003b Reproduction ou r silience Les situations v cues dans l enfance ont elles une incidence sur les vi olences subies par les femmes l ge adulte Revue fran aise des affaires sociales n 3 pp 159 189 Kendall Tackett K A Williams L M Finkelhor D 1993 Impact of sexual abuse on children a review and synthesis of recent empirical studies Psychological Bulletin n 113 pp 164 180 Lagrange H Lhomond B sous la dir de 1997 L entr e dans la sexualit Le com po
38. Autre lieu 11 17 Pr sence d autres personnes D autres personnes taient pr sentes r f r f La victime tait seule au moment des faits 6 4 Caract ristiques de la victime Sexe Femme r f r f Homme 16 5 ge Entre 18 et 29 ans 17 9 Entre 30 et 54 ans 5 12 Entre 55 et 75 ans r f r f Niveau d tudes Dipl me de niveau brevet des coll ges ou de niveau inf rieur r f r f Dipl me de niveau CAP ou BEP 2 2 Dipl me de niveau bac 2 4 Dipl me de niveau sup rieur au bac 0 4 La parole des victimes apr s un v nement violent TABLEAU 1 SUITE Environnement familial et social Taille de la fratrie de la victime Enfant unique ou avec un fr re ou une s ur 8 2 Deux fr res ou s urs 4 6 Au moins trois fr res ou s urs r f r f Situation familiale Personne vivant seule r f r f En couple sans enfant 8 10 En couple avec enfant 5 9 Famille monoparentale 2 6 Autres m nages 3 4 Fr quence des rencontres avec les proches Au moins une fois par semaine r f r f Une trois fois par mois 1 3 Plus rarement 10 9 Taille de l unit urbaine du lieu de r sidence Communes rurales et unit s urbaines de moins de 5 000 habitants 0 2 Unit s urbaines de 5 000 a 100 000 habitants 0 10 Unit urbaine de plus de 100 000 habitants r f r f Zone d habitation Zone hors zone urbaine sensible r f r f Zone urbaine sensible 3 4 Note Mod
39. Bac 2 11 Ag fie nalit dur e de l interview en face face Bac gt 2 1 0 ns ns ns non significatif Nationalit Champ R pondants au moins deux ques Fran ais de naissance 1 9 ref ref eee ee ba ae u u vari u n Etranger Nationalit inconnue 6 5 1 4 3 0 connues soit 8 893 personnes F i turalisati 3 4 Pree P AREA pa nua aon nS Sources Enqu te Ev nements de vie et sant Population totale I 2 i EVS DREES 2005 2006 Le comportement des r pondants face au questionnaire auto administr par ordinateur DO 249 interruptions en nombre ou auraient donn massivement lieu des corrections L analyse pr sent e fait appara tre que de mani re g n rale les questions ouvertes g n rent des temps de r ponse plus longs et des manipulations du clavier plus nombreuses Deux populations sp cifiques se d tachent sur chacun des th mes analys s les personnes g es de plus de 55 ans et les trangers Pour ces derniers des am liorations peuvent tre mises en uvre ainsi enqu te Cadre de vie et s curit CVS qui reprend depuis janvier 2007 la m me technique de questionnement auto administr couvre mieux le champ des r pon dants non francophones gr ce la traduction des fichiers sons dans plusieurs langues par exemple allemand arabe portugais turc Pour les plus de 55 ans rien n a encore t pr vu ce jour dans les exp riences ult rieures mais on pourrait notamment
40. Beck et al 2010 ainsi que dans plusieurs tudes anglo saxonnes Gfroerer et al 1997 ter Bogt et al 2006 Plant et al 2005 Les personnes qui ont subi des violences r cemment consomment davantage de substances psychoactives Globalement les jeunes adultes interrog s dans l enqu te EVS qui d clarent avoir subi des vio lences au cours des deux derni res ann es ont des pr valences plus lev es d usage de subs tances illicites et d usage quotidien de tabac quel que soit le type de violence en jeu violences verbales physiques sexuelles ou psychologiques tableau 4 et encadr 3 pour les questions 3 Voir encadr m thodologique pour la d finition des violences subies et le libell des questions dans l enqu te EVS 4 Pour les violences sexuelles il s agit la plupart du temps de cas d exhibitionnisme ou de contacts physiques contraints 211 HN Partie 4 v nements de vie et comportements de sant 212 relatives aux violences En revanche les atteintes aux biens ne sont pas associ es des consommations de drogues plus fr quentes L usage r gulier d alcool est quant lui plus fr quent parmi les personnes ayant subi des violences sexuelles alors que le binge drinking est li au fait d avoir t victime de violences physiques ou d atteinte s aux biens TABLEAU 4 Consommation de drogues tabac et alcool selon les violences subies au cours des deux derni res ann es parmi les 18
41. CESDIP la France avait commenc se doter de ces instruments qui cherchent ta blir des comparaisons entre la criminalit d clar e et celle que rep re d j la statistique d ac tivit de la gendarmerie de la police ou de la justice Toutefois la premi re de ces sources en n interrogeant que des femmes emp chait d tablir des comparaisons entre la situation de celles ci et celle des hommes et m me de poser la question de la comparabilit des d clarations des unes et des autres Par ailleurs les enqu tes de victimation en reprenant fid lement les cat gories juridiques ou judiciaires des crimes et des d lits ne questionnaient pas les limites des actes pouvant tre qualifi s de violents pas plus qu elles n avaient pour objet de traiter des cons quences sur la sant des violences subies si ce n est du point de vue des suites imm diates Avant le milieu de la d cennie 2000 d autres sources pouvaient aussi fournir des l ments d information sur certains v nements violents et les caract ristiques de sant de leurs victimes violences physiques et sexuelles abord es dans le Barom tre sant que r alise p riodiquement l Institut national de Pr ven tion et d Education pour la sant INPES violences sexuelles questionn es dans l enqu te Analyse du comportement sexuel des Fran ais mise en uvre par l Institut national d tudes d mographiques INED et l Institut national de la S
42. Il en est de m me pour les hommes plus rares qui ont subi des violences sexuelles au cours de leur vie Un changement de partenaires plus important chez les femmes victimes de violences Les femmes qui ont subi des violences ont en g n ral connu plus de partenaires au cours de leur vie que les autres 34 des femmes ayant souffert de carences affectives au cours de leur enfance et 42 parmi les victimes r centes d agressions sexuelles ont eu plus de 5 partenaires contre 17 des femmes de 18 30 ans Le lien entre la fr quence des partenaires sexuels et les violences subies rel ve de m canismes diff rents suivant le sexe Seuls les hommes ayant subi des agressions sexuelles r centes ont eu plus souvent de nombreux partenaires sexuels 37 d entre eux ainsi que ceux ayant souffert de carences affectives 41 d entre eux d atteintes verbales au cours de la vie ou des deux derni res ann es 43 d entre eux tableau 2 Ces r sultats peuvent galement tre interpr t s en termes de parcours sexuels Les hommes qui ont subi des violences physiques et les femmes qui ont v cu diff rentes formes de violences l exception des violences psychologiques au cours des deux ann es pr c dant l enqu te d clarent moins souvent un partenaire sexuel au moment de l enqu te m me si comme on vient de le voir elles ont eu un nombre relativement plus important de partenaires au cours de leur vie Le fait que les vic
43. Ils pourraient tre compl t s par une interrogation aupr s d enfants Mais une telle investigation ne semble cependant aujourd hui pas justifi e du fait des difficult s mat rielles et juridiques ainsi que du co t lev d un tel type d enqu te sans aucune garantie sur les b n fices de l exploitation des r sultats BIBLIOGRAPHIE Bailleau G Trespeux F 2009 B n ficiaires de l aide sociale des d partements en 2007 Document de travail DREES s rie Statistiques n 130 avril 105 p Bajos N Bozon M sous la dir de 2008 Enqu te sur la sexualit en France Pratiques genre et sant La D couverte 610 p Cavalin C 2007 Les violences subies par les personnes g es de 18 75 ans Pre miers r sultats de l enqu te v nements de vie et sant 1 2 Etudes et R sultats DREES n 598 septembre 8 p Frechon l Guyavarch E Halifax J 2009 Etat des lieux de l enfance en danger sources et donn es disponibles en France Sant Soci t et Solidarit Violence et maltraitance envers les enfants n 1 p 39 47 Guyavarch E 2008 Une estimation du chiffre noir de enfance en danger par le biais des enqu tes de victimation Note de l Oned n 1 septembre 6 p 15 On sait juste si elles sont ou non ant rieures aux deux ann es qui ont pr c d l enqu te 16 Le total est sup rieur 100 puisqu une m me personne peut d clarer plusieurs types
44. Le contexte et le cheminement du parcours biographique y jouent plut t le r le d une caisse de r sonance la fois cause ou facteur de risque des difficult s prouv es ceux ci en sont aussi le produit En outre et m me si la complexit et la lourdeur de ces itin raires de vie pourraient inciter au pessimisme on constate qu il n existe pas de fatalit statistique la reproduction ou au cumul des preuves toutes les victimes d hier ne sont pas victimes aujourd hui ou ne le seront pas demain Jaspard et al 2003b De m me tous les enfants confront s tr s t t des v nements traumatisants ne sont pas in luctablement de grands malades Menahem et al 1994 ou de grandes victimes une fois l ge adulte atteint La complexit des situations sociales en cause ne doit par cons quent pas conduire d sesp rer de la pertinence et de la possible efficacit de leur prise en charge institutionnelle Celle ci a tout int r t se fonder sur une logique pr ventive et multidimensionnelle en mobilisant la plus grande diversit possible des instruments de la protection sociale et des politiques sociales au b n fice il ne faut pas le n gliger d un tiers de la population des 18 75 ans r sidant en France en m nage ordinaire Il convient enfin de ne pas oublier d autres franges de population certainement beaucoup moins nombreuses Une enqu te statistique telle que l enqu te EVS se heurte un a
45. Maillochon F Saurel Cubizolles M J Schiltz M A 2003a Les violences envers les femmes en France Une enqu te nationale La Documentation frangaise 370 p Jaspard M Brown E Lhomond B Saurel Cubizolles M J 2003b Reproduction ou r silience les situations v cues dans l enfance ont elles une incidence sur les violences subies par les femmes l ge adulte Revue fran aise des Affaires sociales juillet septembre n 3 p 159 189 Krug E G Dahlberg L L Mercy J A Zwi A Lozano Ascensio R 2002 Rapport mondial sur la violence et la sant Organisation mondiale de la sant Gen ve XXII 282 89 p Lepl ge A Ecosse E Pouchot J Coste J Perneger T 1993 Le Questionnaire MOS SF 36 Manuel de l utilisateur et guide d interpr tation des scores Editions Estem 158 p MacLeod J Shanahan M J 1993 Poverty parenting and children s mental health American sociological review vol 58 issue 3 June p 351 366 Menahem G Bantman P Martin S 1994 Ev nements de la jeunesse trajectoires de vie et troubles de l existence l age adulte in Bouchayer F Verger D Trajectoires so ciales et in galit s Recherches sur les conditions de vie r s MiRe INSEE p 63 90 Menahem G 1992 Troubles de sant a l ge adulte et difficult s familiales durant l en fance Population n 4 p 893 932 Michaud Y 1999 La violence PUF Coll Que sais je
46. Ne pas se limiter aux fronti res physiques de la sant en incluant galement des questions concernant les limitations fonctionnelles les handicaps et la sant sociale de la personne c est galement t cher de rester dans la logique de ce que Georges Canguilhem entend par l id e de se porter bien ou mal Les limitations fonctionnelles font l objet de trois questions au pr sent et au pass e Actuellement tes vous limit e depuis au moins six mois cause d un probl me de sant dans les activit s que les gens font habituellement question identique la troisi me question du mini module europ en de sant e Vous est il d j arriv dans le pass d tre limit e pendant au moins six mois cause d un probl me de sant dans les activit s que les gens font habituellement Il s agit d une limi tation pass e au sens o elle est maintenant termin e e Avez vous une reconnaissance officielle de handicap ou d invalidit carte d invalidit pen sion allocation rente capital admission dans un tablissement sp cialis noter que les handicaps peuvent galement tre d clar s lors de la r v lation des maladies chroniques et que le SF 12v2 permet a travers les dimensions activit physique douleurs phy siques et limitations dues l tat physique de savoir si la personne en raison de son tat physique ou de douleurs ressenties
47. Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 Ev nem es v cu iS Probl me d alcool ou de drogue dans la famille avant 20 ans 0 8 3 1 215 HN Partie 4 v nements de vie et comportements de sant 216 Cependant plusieurs observations nouvelles se d gagent de la mod lisation des facteurs influen ant les comportements d usage Tout d abord les personnes ayant un niveau de dipl me lev pr sentent toutes choses gales par ailleurs de plus fortes pr valences d usage r gulier de cannabis ou d exp rimentation d autres drogues illicites mais consom ment moins souvent du tabac au quotidien Le fait d avoir t victime de violences dans les deux derni res ann es appara t associ des risques plus lev s de consommer r guli rement du cannabis et d avoir exp riment d autres drogues illicites mais l association avec la consommation quotidienne de tabac cesse d tre significative Parmi les v nements familiaux v cus avant 20 ans le fait d avoir t confront un conflit tr s grave avec ses parents influence le fait de consommer des substances psy choactives Le fait d avoir connu des probl mes d alcool ou de drogues dans le cercle familial s av re tre en lien uniquement avec une plus grande fr quence d usage r gulier de cannabis Enfin l exp rimentation d autres drogues illicites semble bien comme le montrent les ana lyses pr
48. TAG au moment de l enqu te Ces r sultats corroborent ceux observ s sur l ensemble de la population Leroux et Morin 2006 o l on constate une plus grande fr quence des pisodes pressifs chez les personnes isol es ou n exer ant pas d activit professionnelle d fs chez t d activit f Il TABLEAU 5 Probabilit pour les victimes de violences interpersonnelles de pr senter un pisode d pressif majeur ou un trouble anxieux g n ralis au moment de l enqu te Probabilit de r f rence 23 Variables tudi es cart la probabilit de r f rence Temps avant de parler de la violence subie quelqu un La victime s est confi e imm diatement r f La victime a attendu quelques jours ou plus ou a r v l l v nement lors de l enqu te 6 Caract ristiques de l v nement Nature de l v nement violent Violence verbale sans violence physique ou sexuelle r f Violence physique ou sexuelle 1 Violence psychologique sans violence verbale ni violence physique ou sexuelle ee Lieu de l v nement Domicile de la victime r f Abords du domicile 13 Lieu de travail ou d tudes fe Autre lieu 6 Pr sence d autres personnes D autres personnes taient pr sentes r f La victime tait seule au moment des faits 4 Caract ristique de la victime Sexe Femme r f Homme 3 ge Entre 18 et 29 ans 2 Entre 30 et 54 ans 6 Entre 55 et 75 ans r f Dipl me Niveau brevet des coll
49. clarent pr occup s par les questions s curitaires ne recouvrent pas une r alit sociale fig e aux ins cures classiques cumulant traditionnellement fortes pr occupations au sujet de la s curit sur le territoire national demande de punitivit mar qu e et sentiments x nophobes s ajoute depuis le milieu des ann es 1990 un nouveau groupe les n o ins cures qui expriment un sentiment d ins curit sans que celui ci s asso cie des attitudes punitives et x nophobes Enfin l ENVEFF apporte un clairage nouveau sur les peurs prouv es par les femmes dans les espaces publics ce sont les rapports sociaux de sexe ainsi que le discours des m dias des institutions ou de l entourage qui concourent per suader les femmes qu elles sont particuli rement expos es aux violences dans les espaces publics Condon et al 2005 De ce qui pr c de il r sulte qu il est vain d esp rer pouvoir donner une d finition objective de la violence Pour autant il ne faut pas sombrer dans un relativisme radical et voir des violences partout ou n importe o ou admettre qu elles peuvent tre dites d une mani re quelconque L enqu te EVS s efforce de se situer dans cette tension et se construit au regard des d fini tions explicites ou non mais galement toutes normatives contenues dans d autres sources enqu tes de victimation traditionnelles ou sources judiciaires ENVEFF Rapport mond
50. collecte Il est tr s rare que ces interrogations li es la rencontre directe avec un ou une enqu t e remontent un niveau hi rarchique sup rieur que ce soit dans les divisions d enqu tes aupr s des m nages des directions r gionales ou de la direction g n rale de l INSEE Pour l enqu te EVS certains entretiens r alis s dans les tapes de test pas n cessairement tr s nombreux mais potentiellement complexes traiter et prouvants surmonter ayant confirm les difficult s pressenties un num ro vert con u comme un recours pour tous a t mis en place pour six mois compter du jour de d mar rage de la collecte tant donn la grande vari t des probl mes susceptibles d merger l occasion d un questionnaire aussi vaste ce dispositif devait mobiliser de nombreuses comp tences du champ sanitaire et social psychologues juristes m decins travailleurs sociaux sp cialistes des questions familiales d ordres divers Outre ce large ventail de comp tences le num ro vert a mobilis des pro fessionnels qui taient aussi dans leur activit habituelle des coutants t l phoniques L cole des parents et des ducateurs d le de France Epe IdF qui a remport l appel d offre ayant permis de met tre en place ce num ro vert dispose en effet d un plateau t l phonique aux comp tences pluridiscipli naires prouv es elle assure notamment l accueil des appels adress s aux num ros d
51. comme par exemple de la coca ne des amph tamines de l ecs tasy de l h ro ne ou d autres drogues En cas de r ponse positive cette question filtre pour chaque substance consomm e coca ne amph tamines ecstasy champignons hallucinog nes poppers h ro ne LSD ou acide autre drogue est incluse une question sur l ge au premier usage Enfin des questions de rattrapage sont pos es ceux qui ont r pondu n gativement en face face propos des attouchements et rapports sexuels forc s L enqu teur vous a interrog e au sujet de situations que vous avez peut tre v cues et dont il n est pas toujours facile de parler Si maintenant vous le souhaitez vous pouvez r pondre la question suivante au cours de votre vie avez vous subi des attouchements ou des rapports sexuels forc s En cas de r ponse positive cette question est suivie de celle ci Cela s est il produit au moins une fois depuis date de l entretien 24 mois Cette ques tion permet le cas ch ant de r imputer des r ponses positives l o les enqu t s pour les vingt quatre derniers mois avaient r pondu n gativement aux questions pos es en face a face par l enqu teur L enqu teur ne pouvait prendre connaissance des r ponses ni en direct ni l issue de l entretien du fait du verrouillage des r ponses dans son ordinateur portable verrouillage lev seulement par les informati ciens lorsque en aval de
52. correctement dans la mod lisa tion son effet sur l tat de sant puisqu il y a un effet revenu sur la sant mais aussi un effet sant sur le revenu Il lui a t pr f r un autre indicateur le niveau de dipl me Champ Personnes g es de 20 75 ans pour la sant de 25 75 ans pour les couples et parents pr coces Les orphelins de m re sont exclus les effectifs tant trop faibles Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS 2005 2006 DREES Perdre un parent pendant l enfance DD 149 ENCADR 3 Protection sociale et niveau de vie des veuves et veufs pr coces Actuellement les veufs et les veuves pr coces d assur s du r gime g n ral ou agricole b n ficient d une allo cation veuvage sous condition de ressources et pour une dur e maximale de deux ans suivant le d c s A partir de 2011 l allocation veuvage sera supprim e et pour le r gime g n ral et agricole seuls les veufs et les veuves g s de 55 ans ou plus pourront b n ficier sous condition de ressources d une pension de r version Pour les veufs et les veuves d assur s de la fonction publique le versement de la pension de r version n est pas soumis des conditions d ge ni de ressources mais il existe en revanche une condition de dur e de mariage Enfin dans les entreprises priv es des r gimes de pr voyance compl mentaire sont parfois mis en place Parall lement la protection sociale de l assurance
53. dont la r guli re enqu te Sant mesurent l tat de sant de bien des mani res Pourtant si prouv que soit le domaine ces enqu tes et ces analyses d veloppent des angles d attaque ou des m thodes assez divers et se singularisent aussi par leurs objets m mes Comme pour la vio lence il appara t n cessaire de d finir le p rim tre de la sant le contenu et les outils Pour autant le travail pist mologique pr paratoire est d une nature un peu diff rente que pour les violences alors que concernant celles ci le mat riau statistique tait rare en France au milieu de la d cennie 2000 il fallait pour la sant adopter plut t une optique de s lection notamment parmi la multiplicit des questionnaires standardis s voir l encadr p 46 Une r alit complexe mesurer Le concept de sant est tout sauf imm diat Comme le montre Georges Canguilhem en s ap puyant sur Emmanuel Kant la sant appara t tout d abord comme se situant hors du propos scientifique Citant Kant qui crit On peut se sentir bien portant c est dire juger d apr s son sentiment de bien tre vital mais jamais savoir que l on est bien portant L absence du sentiment d tre malade ne permet pas l homme d exprimer qu il se porte bien autrement qu en disant qu il va bien en apparence Canguilhem conclut Ces remarques de Kant sont importantes en d pit de leur apparente sim
54. e la pr sentation de l en qu te p 17 68 L objectif de cette enqu te est de mieux conna tre les violences ressenties et leurs implications notamment sur l tat de sant Les personnes ont t interrog es en face face sur les violences physiques verbales ou psychologiques et les atteintes aux biens qu elles sont susceptibles d avoir subi au cours des deux ann es pr c dant l enqu te mais aussi sur certains autres v nements difficiles v cus de fa on plus ancienne et sur leur tat de sant elles ont galement t interrog es l aide d un questionnaire auto administr propos de leurs comportements sexuels leur consommation d alcool de drogues illicites et de certaines violences sexuelles Ces informations ont permis d tablir des liens entre violences subies et tat de sant et de d gager divers profils de personnes HN Partie 4 v nements de vie et comportements de sant 226 En d veloppant un questionnement sur les v nements difficiles travers s au cours de la vie l enqu te EVS permet galement de comprendre dans quels parcours de vie ou dans quelles conditions de vie prennent forme les liens observ s entre violence et sant et d int grer ainsi dans les analyses des variables non recueillies dans la plupart des enqu tes l aide des donn es de l enqu te nous avons cherch montrer si et dans quelle mesure les violences conjugales entra nent des sur
55. e de 18 75 ans r sidant en France en m nage ordinaire Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 191 WN Partie 4 v nements de vie et comportements de sant 192 TABLEAU 3 Risques odds ratios de pr senter un trouble r gulier du sommeil toutes choses gales par ailleurs Sexe Homme 4 328 ref ref ref ref ref Femme 5 625 1 1 0 9 1 2 1 2 1 1 ge 18 24 ans 866 0 3 1 0 1 6 1 0 2 3 25 34 ans 1 680 0 7 0 8 1 3 0 7 1 5 35 44 ans 2076 ref ref ref ref ref 45 54 ans 1 991 1 1 1 0 0 8 1 0 0 8 55 64 ans 1737 1 1 1 0 0 8 0 8 0 7 65 75 ans 1 603 1 1 1 2 0 8 0 6 0 4 Dipl me Aucun ou CAP 2 440 ref ref ref ref ref lt bac 3412 0 9 0 9 0 8 0 8 0 9 Au moins le bac 3 979 0 6 0 6 0 7 0 8 1 2 Situation financi re Vous tes l aise a va 5 053 ref ref ref ref ref C est juste il faut faire attention 3 579 1 1 1 2 1 0 1 3 1 1 Vous y arrivez difficilement 1 093 1 3 1 8 1 3 2 1 1 7 Vous ne pouvez pas y arriver sans faire de dettes 209 1 7 2 4 1 9 2 8 1 7 Situation professionnelle Actif occup 5 506 ref ref ref ref ref Ch mage 745 1 0 1 4 1 4 1 5 0 7 Inactif 3 702 1 0 1 1 1 3 1 4 0 9 Maladie chronique hors trouble du sommeil Aucune maladie chronique 2 995 ref ref ref ref ref Au moins une maladie chronique 6 958 1 4 1 5 1 3 1 7 1 4 Violence physique au cours des deux derni res ann es Non 9 628 ref ref ref r
56. enqu te des personnes interrog es Apr s ajustement sur les autres variables en particulier les situa tions d adversit durant l enfance le fait d tre au ch mage de se trouver dans une situation de pauvret mon taire et d habiter dans une zone urbaine sensible n ont pas de lien significatif avec le fait d avoir subi une agression r cente En revanche dans le cas des hommes se d cla rer plut t pas satisfait ou pas satisfait du tout de sa profession actuelle ou de sa derni re profession multiplie par deux le risque d avoir subi une agression dans les vingt quatre derniers mois On peut y voir la trace des contraintes professionnelles job strain du stress au travail des conditions de travail p nibles qui d gradent l tat de bien tre et provoquent des symp t mes motionnels fragilisant les personnes Chouani re 2008 Melchior et al 2005 Paugam 2000 Pour les femmes ce n est pas tant l insatisfaction au travail que le fait m me d exercer un emploi qui expose la violence toutes choses gales par ailleurs celles qui occupent un emploi connaissent davantage d agressions verbales ou physiques 1 25 fois plus de risque que les femmes inactives qui ne sont pas sur le march du travail Par ailleurs des travaux ont montr que les descendants d immigr s d clarent plus fr quemment avoir t victimes de certaines cat gories de violences voir l article p 71 Cet
57. enqu te sous les termes explicites de violence ou agression encadr Ce choix s explique par deux raisons essentielles la volont de prot ger ceux qui seraient victimes de violences dans la sph re domestique et se verraient menac s par leur s agresseur s du fait de la simple ventualit qu ils d noncent les atteintes dont ils souffrent au sein de leur m nage l occasion de cette enqu te statistique rendue visible par un courrier l hypoth se selon laquelle on risque d in 5 Le droit de regard et de rectification des enqu t s sur leurs r ponses valide comme pour toutes les enqu tes du m me genre pendant quelques semaines aupr s de la direction r gionale de l INSEE concern e ne s appliquait donc pas aux r ponses donn es dans le questionnaire auto administr Seule la partie de l entretien r alis e en face face restait accessible aux r pondants Ce n est qu une fois le questionnaire dans sa globalit totalement anonymis que les r ponses l auto questionnaire devenaient visibles nouveau anonymes et donc par d finition non accessibles au regard de leurs auteurs non accessibles leurs remords ventuels par cons quent 6 Le Comit du label qui si ge au sein du Conseil national de l information statistique CNIS est compos de profes sionnels de la statistique publique INSEE notamment de repr sentants des partenaires sociaux syndicats patronaux et de salari s et de la C
58. entre les femmes et les hommes La plate forme d action de P kin adopt e en septembre 1995 lors de la quatri me conf rence mondiale sur les femmes joue ainsi un r le d clencheur dans la r alisation de l Enqu te nationale sur les violences envers les femmes en France ENVEFF en 2000 elle incite promouvoir la recherche organiser la col lecte des donn es et constituer des statistiques sur la pr valence des diff rentes formes de vio lence l encontre des femmes en particulier la violence domestique et encourager la recherche sur les causes la nature la gravit et les cons quences de cette violence ainsi que sur l efficacit des mesures mises en uvre pour pr venir cette violence et la r parer L ENVEFF r alis e par l Institut de d mographie de l Universit Paris 1 IDUP a permis d interroger par t l phone 7 000 femmes r sidant en m nage ordinaire et g es de 20 59 ans Cette enqu te novatrice a une tout autre origine intellectuelle politique et scientifique que les enqu tes de victimation Elle se dote en particulier d une d finition propre de la violence qui ne s appuie pas sur les cat gories polici res ou judiciaires pens es en termes de crimes ou de d lits mais se pose en r f rence l universalit des droits humains comme une atteinte lin t grit de la personne Quelle qu en soit la nature et quels qu en soient les protagonistes les actes violents son
59. fessionnel qu au fait d avoir subi des v nements comme les violences Si enqu te EVS ne permet pas d tablir clairement un lien entre violences subies et mesures de protection d clar es contre les grossesses non d sir es ou les IST les violences peuvent n anmoins avoir un lien assez troit avec les expositions effectives au danger comme le mon tre l importance du recours la pilule du lendemain ou PIVG La contraception d urgence est plus fr quente chez les personnes ayant connu des violences verbales et physiques pour les hommes sexuelles pour les femmes Le recours la pilule du lendemain indique certes la volont ultime de pr venir une grossesse mais souligne galement les failles d une contraception pr ventive L usage de la contraception d urgence met donc en lumi re des prises de risque effectives lors des rapports sexuels m me siles personnes esp raient se prot ger sur le moment o pensaient pouvoir le faire tant donn TABLEAU 4 Prises de risque l gard des IST et des grossesses en fonction des violences subies parmi les jeunes de 18 30 ans en Au cours de la vie sans les deux derni res ann es pr c dant l enqu te Carences affectives 10 2 2 2 18 0 14 1 39 8 39 4 20 9 Violences verbales 2 1 0 8 23 5 19 7 40 6 25 1 16 4 Violences psychologiques 5 4 1 0 24 0 13 5 37 3 30 4 17 4 Violences physiques 2 5 2 4 20 8 11 5 40 6 33 6 23 0 Violences
60. impact du d c s d un parent est sur tout indirect c est parce que leurs chances d obtenir un dipl me sont plus faibles que les per sonnes orphelines exercent un peu moins souvent une profession de cadre ou interm diaire dipl me identique les chances d occuper un emploi de cadre ou de profession interm diaire pour ceux qui ont perdu leur p re avant 20 ans sont ainsi proches de celles qui caract risent les personnes ayant v cu avec leurs deux parents Comme pour le d c s du p re la s paration des parents agit par ricochet sur le parcours profes sionnel c est la difficult obtenir un dipl me qui rend plus difficile l acc s certains emplois Mais dipl me donn la s paration des parents n a plus d impact sur l exercice d une profes sion de cadre Ns Partie 3 Des parcours de vie difficiles 146 TABLEAU 2 Probabilit d tre cadre ou d avoir une profession interm diaire selon les caract ristiques sociod mographiques Ensemble en Situation avant l ge de 20 ans A connu le d c s de son p re connu le d c s de sa m re A connu le d c s de son p re et de sa m re A v cu avec ses deux parents Probabilit de r f rence 24 4 25 6 Situation avant l ge de 20 ans en point A connu le d c s de son p re 3 1 0 7 Aconnu le d c s de sa m re 5 5 2 3 A connu le d c s de son p re et de sa m re 9 1 6 7
61. les appels t l phoniques au SNATED et les statistiques sur les signalements de ODAS se situent dans la premi re cat gorie tandis que les donn es des minist res sur les prises en charge se situent dans la seconde 1 9 des mineurs pris en charge au titre de la protection de l enfance une estimation fragile Au 31 d cembre 2007 le nombre d enfants de moins de 18 ans b n ficiant d au moins une mesure de protection de l enfance est estim 265 000 pour la France enti re soit 1 9 des moins de 18 ans tableau 1 Mais il ne s agit que d une estimation puisque l effectif pr cis ment connu est celui du nombre des mesures de prise en charge administratives ou judi ciaires d accueil ou de milieu ouvert et non celui des enfants Un m me enfant pouvant faire l objet de plusieurs mesures l ONED estime donc un taux de doubles mesures en tablissant la part des enfants pris en charge qui b n ficient conjointement d une mesure d accueil et d une mesure de milieu ouvert ONED 2005 2006 2007 2008 2010 Frechon et al 2009 Marquet et al 2008 gt Cette estimation repose sur l exploitation des donn es issues de la DREES et de la Direction de la protection judiciaire de la jeunesse DPJJ chaque ann e la DREES publie un rapport sur les b n ficiaires de l aide sociale d partementale Bailleau et Trespeux 2009 tandis que la DPJJ transmet l ONED les donn es sur les mesures judiciair
62. les unes c t des autres de fa on neutre Chacune de ces dimensions est en effet investie d un statut particulier dict par certaines hypoth ses mises en amont de l enqu te propos des liens entre violences subies et tat de sant La sant mentale fait ainsi l objet d une attention particuli re Elle est abord e dans plusieurs passages du questionnaire soit de mani re synth tique lorsqu il est par exemple question d indicateurs de sant per ue ou de qualit de vie score agr g de sant mentale calcul a partir des huit dimensions explor es par le SF 12v2 soit pour cerner de mani re plus analy tique certaines pathologies maladies chroniques pisode d pressif majeur et trouble anxieux g n ralis troubles paniques agoraphobie et phobie sociale troubles du sommeil consom mation d anxiolytiques d hypnotiques et d antid presseurs soit encore pour prendre connaissance d v nements ou de situations d notant un mauvais tat de sant mentale ten tatives de suicide graves carences affectives consommation d alcool ou de drogues illicites L hypoth se est que pour pouvoir analyser les relations entre violences subies et tat de sant investigation dans le domaine de la sant mentale doit aller au del de quelques infor mations qui de mani re tr s agr g e permettraient simplement de conclure que les per sonnes victimes de violences se portent plus mal que les autres
63. performances de la technologie sophistiqu e de l Audio CASI en population adulte Miller et al 2004 Newman et al 2002 et adolescente Turner et al 1998 Rodgers et al 1999 Dans la litt rature sur les modes de collecte dans les enqu tes en population g n rale l entre tien t l phonique est aussi pr sent comme une alternative int ressante souvent jug e au moins quivalente l entretien en face face avec un enqu teur pour les enqu tes portant sur la sant Thornberry 1987 Biemer 2001 Brogger et al 2002 les sujets sensibles Mangione et al 1982 Czaja 1987 ou plus pr cis ment sur l alcool et les drogues illicites de Leeuw et Van der Zouwen 1988 Sykes et Collins 1988 Gfroerer et Hughes 1991 Aquilino 1994 Aqui lino et Wright 1996 Greenfield et al 2000 Beck 2000 Midanick et Greenfield 2003 Enfin une importante s rie de tests r alis s par le National Institute on Drug Abuse NIDA aux Etats Unis en 1991 a montr qu il tait pr f rable de recueillir les r ponses en face a face avec un questionnaire auto administr pour les questions jug es les plus sensibles m thode proche de celle mise en uvre dans l enqu te EVS que d effectuer l entretien par t l phone Ces r sultats tenaient cependant en partie a une couverture t l phonique parcellaire et excluant un trop grand nombre de m nages susceptibles de consommer des drogues Turner et al 1992
64. pourquoi postuler une m connaissance totale des enqu t s quant leur sant vraie car m dicale Ou pourquoi mettre des soup ons d hy pocondrie consistant voir en chaque enqu t e un malade imaginaire potentiel Si d clarer souffrir d une maladie chronique d pend en dernier ressort de la mani re subjective du r pon dant de se dire malade il est toutefois possible d encadrer cette d claration par des guides ou des garde fous Et quoi qu il en soit il faut viter absolument d adh rer l illusoire possibilit de cerner la morbidit ou l tat de sant r el Le protocole de collecte sur ce sujet a t pens pour viter les sous d clarations connues dans ce domaine Dauphinot et al 2006 apr s une premi re question int grant dans son libell m me la d finition de ce que l on entend par maladie chronique 9 l enqu teur pr sente syst matiquement une liste de r ponses possibles d coup e en cinquante sept types de maladies regroup s par grandes cat gories homog nes tr s proche de la liste tablie par enqu te Sant et protection sociale ESPS men e par l Insti tut de recherche et de documentation en conomie de la sant IRDES tous les deux ans et qui s appuie elle m me sur la Classification internationale des maladies de POMS CIM 10 La cin quante huiti me modalit correspond aux r ponses aucune de ces maladies La formation re
65. professionnelle aux enqu teurs et gestionnaires d enqu tes dans toutes les DR de l INSEE pour leur permettre de r aliser enqu te dans des conditions sereines voir l article p 251 Conclusion De la d finition des concepts structurants pour l enqu te jusqu aux r glages tr s pragma tiques des conditions de la collecte des donn es en passant par la construction du question naire la r alisation de l enqu te EVS a donc finalement mis en jeu de nombreux allers retours entre les hypoth ses a priori les premiers retours du terrain prouv s lors des tests et la source d inspiration que pouvait chaque fois que cela tait possible ou utile fournir l exp rience d autres enqu tes fran aises ou trang res Cette organisation a permis d aboutir un dispositif d enqu te s efforcant la rigueur et la coh rence tant dans ses aspects d ontolo giques que m thodologiques BIBLIOGRAPHIE Ammentorp J Mette Rasmussen A Norgaard B Kirketerp E Kofoed P E 2007 Electronic questionnaires for measuring patient satisfaction and as a basis for quality improvement nternational Journal for Quality in Health Care vol 19 n 2 February p 120 124 MacMillan H L et al 2006 Approaches to Screening for Intimate Partner Violence in Health Care Settings Journal of the American Medical Association vol 296 p 530 536 Rogers S M Gribble J N Turner C F Miller H G 1999 Entretiens a
66. que dans les rares enqu tes qui abordent des sujets aussi intimes l ENVEFF notamment les r ponses sont g n ralement recueillies par t l phone et non en face face Face aux probl mes de fond soulev s lors de la pr paration de l enqu te il est apparu essen tiel que le fond du questionnement marche en bonne intelligence avec les mani res de faire Il s est agi de donner un sens au contenu des concepts d finis pour fonder l enqu te voir l article p 35 tout en pr tant une attention particuli re la progressivit du question naire aux pr cautions utiles la bonne passation de l entretien certains aspects tr s pra tiques du protocole de collecte et aux mesures d accompagnement mettre en place Un questionnaire progressif qui m nage la sensibilit des enqu t s et des enqu teurs La progressivit du questionnement s av rait dans cette enqu te d terminante des condi tions de passation Les sujets auxquels touche l entretien conduit par les enqu teurs de INSEE pour EVS tant sensibles et vari s se pose tout d abord la question de savoir comment parler des violences sans pour autant choquer ni faire intrusion Par ailleurs et m me si les enqu teurs s accordent le plus souvent constater quel point la sant est un sujet propice la mise en confiance aborder cette question peut donner lieu des rem morations douloureuses et intimes Plus g n ralement le questi
67. ralis le sixi me groupe pr sente une position peu diff rente de la moyenne Ce trait confirme la n cessit de pr ter attention au contexte de vie les par cours biographiques relativement moins heurt s des personnes composant le groupe 6 par rapport celles qui se trouvent dans les autres groupes les plus expos s aux violences groupes 3 7 semblent traduire des contextes de vie moins propices l exercice de vio lences et limitant les cons quences de celles ci sur la sant de ceux qui les subissent Les personnes du septi me groupe pr sentent un tat de sant notamment mentale tr s peu satisfaisant Elles pr sentent les sympt mes les plus fr quents pour presque tous les types de troubles le taux de tentatives de suicide est le plus lev des sept groupes 16 les proportions de personnes pr sentant un test DETA positif et des consommations excessives d alcool rep r es selon le test FACE sont les plus lev es apr s celles des groupes 4 et 5 En lien avec ces troubles sept personnes sur dix se per oivent comme nous l avons vu en mau vaise sant mentale dans le groupe 7 L observation des v nements v cus met en vidence pour le groupe 7 une biographie conju gale assez proche de celle du groupe 5 les personnes d clarant avoir eu deux conjoints ou plus au cours de leur vie y sont en effet encore plus nombreuses 33 contre 29 dans le groupe 5 et 20 parmi les 18 75 ans Les groupes 6
68. s entra nant une certaine instabilit qui expliquerait une difficult plus grande d autonomisation et d acc s au logement l ge adulte cette question m riterait d tre explor e dans de futures tudes Une autre divergence appara t le fait d avoir un p re n l tranger diminue la probabilit du placement 1 7 fois moins de risque chez les hommes sans domicile mais pas chez les femmes sans domicile Firdion 2006 p 96 en revanche ce facteur n a pas d influence dans le cas des hommes log s tandis qu il diminue ce risque parmi les femmes en logement ordinaire 2 6 fois moins de risque Il semble que se trouvent en jeu dans ces diff rences entre personnes log es et sans domicile ayant connu le placement des effets de s lection et sans doute des effets de discrimination dans l acc s au logement et l emploi stable Cependant le nombre de personnes ayant t plac es est faible ce qui invite a la prudence dans les commentaires Parmi les personnes log es comme parmi celles sans 5 Dans certains cas il peut s agir de pr carit rencontr e vers 18 19 ans par un jeune ayant acc d l ind pendance mais le plus souvent il s agit de la pr carit de sa famille Dans la suite du commentaire et compte tenu de la litt rature a ce sujet nous interpr tons donc le plus fort risque de placement parmi les personnes ayant connu des privations mat rielles avant 20 ans comme li la pr carit d
69. ses ont pu tre avanc es sur le fait que l insomnie plus fr quente chez les femmes pouvait tre li e au r le de la femme vis vis des enfants les femmes sont plus fr quemment r veill es par les enfants que les hommes aux rythmes p riodiques hormonaux une diff rence d ex pression entre hommes et femmes vis vis des troubles du sommeil Giordanella 2006 II semble selon nos r sultats que l tat mental soit aussi un facteur influen ant significative ment cette diff rence Conclusion Cette tude confirme que les troubles du sommeil sont associ s de mani re significative des situations pr caires et certains v nements de vie difficiles tels que les violences subies Les femmes les personnes les moins dipl m es les personnes se sentant en difficult financi re les ch meurs les personnes en mauvaise sant et celles ayant au moins une maladie chro nique sont proportionnellement plus nombreux souffrir de troubles du sommeil A l excep tion des victimes de vols de cambriolages ou de d gradations de biens les victimes de vio lences sexuelles psychologiques physiques et verbales apparaissent galement plus touch es par ces troubles L ge semble pour sa part davantage li la nature sp cifique du trouble consid r par exemple les difficult s se rendormir augmentent avec l ge contrai 5 Il convient ici de rappeler que les troubles du sommeil ne sont pas consid r s d
70. sions physiques au retentissement psychologique Face un patchwork assemblant les faits divers v hicul s par les m dias sur les violences conju gales le syndrome du b b secou les n onaticides etc les donn es de la police et de la gen darmerie les r sultats des enqu tes de victimation de l INSEE ceux de travaux de recherche tels que l enqu te ENVEFF Enqu te nationale sur les violences envers les femmes en France l ouvrage Violences et sant en France tat des lieux constitue une v ritable tentative d appr hender et objectiver la violence telle qu elle est v cue par ses victimes selon une vision globale incluant notamment des actes de violence psychologique et des faits concernant les deux sexes Et il ne s agit pas l d un point mineur En effet si les violences envers les femmes dominent in contestablement par leur fr quence reconnue et la gravit de leurs cons quences le tableau des violences selon le sexe il para t opportun de d passer cette r alit statistique pour s int resser la question du genre c est dire de comprendre pourquoi ce sont les r les sexu s socialement tablis qui sont l origine des relations de domination et de pouvoir qui engen drent la violence Cette approche permet aussi de comprendre que ce sont des m canismes de discrimination du m me type qui sont l origine d actes tels que les violences homophobes Dans cet ouvrage il a t
71. tait en col re donne une tape ou une fess e un enfant une gifle un enfant a gifl ou frapp une personne adulte dans les douze mois tout juste coul s etc WO Partie 1 La construction de l enqu te 64 M me s il n tait pas question de reproduire le questionnaire violences subies par un questionnaire qui aurait fort ressembl au contenu d une enqu te de d linquance auto report e il apparaissait important de disposer de quelques l ments d information propos de l agressivit agie d faut de savoir si l en qu t e est v ritablement auteur de violences lui m me e Le module violences subies au cours des vingt quatre mois pr c dant l enqu te s applique cette p riode de r f rence r cente pour faciliter la rem moration pr cise comme dans les enqu tes de victimation traditionnelles pour le texte litt ral des questions voir l article p 69 Cinq types de vio lence sont identifi s atteintes aux biens vols et tentatives de vols cambriolages d gradations de biens violences verbales insultes injures cris menaces verbales violences physiques gifles coups et autres brutalit s physiques violences caract re sexuel exhibitionnisme contacts physiques contraints comme tre embrass e de force attouchements caract re sexuels tentatives de rapports sexuels forc s rapports sexuels forc s violences ps
72. te v nements de vie et sant EVS L objectif tait de r pondre aux inqui tudes exprim es en amont par ces professionnels pour la r alisation d une enqu te appr hend e comme sensible Plus pr cis ment il s agissait de soutenir et d accompagner les enqu teurs dans leur travail d appropriation et de passation de l enqu te EVS Dans ce chapitre les psychologues responsables de l laboration et de la coordination du dispositif pr sentent les aspects m thodologiques et th oriques de ce dispositif et tirent un certain nombre d enseignements de cette exp rience au regard des jugements mis par les enqu teurs Le dispositif appara t globalement favorable son utilit tant largement reconnue par les enqu teurs Il a surtout permis de faire merger une r flexion sur ce que pourrait apporter ce type d accompagnement professionnel l exercice du m tier d enqu teur ce dernier se trouvant la fois isol dans sa pratique quotidienne et soumis des imp ratifs et une logique de collecte tr s collectifs et institutionnels L laboration propos e dans ces pages s appuie sur un document interne remis aux repr sentants de l INSEE et de la DREES l issue de l intervention de l quipe de psychologues Par rapport ce document de r f rence cette contribution ne vise pas l exhaustivit mais plut t la mise en perspective des points saillants et significatifs de ce type d accompagne ment cliniqu
73. tudiant une enqu te pid miologique Alcoologie 21 pp 421 428 Legleye S Spilka S Le N zet O Laffiteau C 2009 Les drogues 17 ans Ten dances n 66 Legleye S Beck F Le Nezet O Spilka S 2007a Drogues l adolescence en 2005 Niveaux contextes d usage et volutions 17 ans en France R sultats de la cinqui me enqu te nationale Escapad OFDT 77 p Legleye S Beck F Peretti Watel P Chau N 2008 Travail ch mage et tudes les usages de drogue des 18 25 ans en 2005 Revue d pid miologie et de sant publique n 56 5 pp 345 355 Les pratiques addictives des jeunes adultes Legleye S Karila L Beck F Reynaud M 2007b Validation of the CAST a general population Cannabis Abuse Screening Test The Journal of Substance Use 12 4 p 233 242 Maranda M F 1991 L effet du travail sur la consommation d alcool et de drogue dans une usine de p tes et papiers Recherches sociographiques vol 32 n 1 1991 pp 55 67 Mayfield D McLeod G Hall P 1974 The CAGE questionnaire Validation of a new alcoholism instrument American Journal of Psychiatry n 131 p 1121 1123 Padieu R 1994 L information statistique sur les drogues et toxicomanies La Documen tation fran aise 183 p Peretti Watel P Constance J Seror V Beck F 2009a Cigarettes and social inequal ities in France is tobacco use increasingly concentrated among the
74. vernent les pr venir du simplisme qui consiste a cibler des groupes violents selon des crit res d appartenance ethnique de lieu de r sidence ou encore d age a leur rappeler que les auteurs de violences ont bien souvent t des victimes et a leur faire prendre conscience que les enfants sont l avenir de notre soci t Anne TURSZ P diatre pid miologiste directeur de recherche l INSERM Introduction Francois BECK Catherine CAVALIN Florence MAILLOCHON e 25 novembre 2009 lors de la dixi me Journ e internationale pour l limination de la violence a l gard des femmes institu e par les Nations Unies le Premier ministre Fran ois Fillon annon ait que les violences envers les femmes constitueraient pour la France la Grande cause nationale de l ann e 2010 C tait pour lui l occasion de souligner la n cessit dix ans apr s l Enqu te nationale sur les violences envers les femmes en France ENVEFF de continuer largir et pr ciser la connaissance des actes violents perp tr s en population g n rale particuli rement dans la sph re priv e 2010 est aussi la derni re ann e du deuxi me Plan global triennal de lutte contre les violences faites aux femmes promu par le minist re du Travail des Relations sociales et de la Solidarit le premier ayant notamment donn lieu des mesures l gislatives novatrices parmi lesquelles la loi n 2006 399 du 4 avril 2006 renfor ant la
75. 2008 il n existe pas de moyens d information permettant un instant donn de compter exhaustivement ou de pouvoir estimer statistiquement les effectifs d enfants actuel lement en danger mais non rep r s par les services de protection de l enfance Dans ce contexte de m connaissance une enqu te r trospective en population g n rale r alis e aupr s d adultes peut donc constituer une appr ciable source d information quantitative sur la fr quence des maltraitances non rep r es qui ont t subies durant l enfance dans le cadre familial Par cette voie on peut esp rer mieux cerner les violences subies pendant l enfance m me si ce n est qu a posteriori et malgr les difficult s d interpr tation li es au traitement des d clarations de personnes ayant atteint l ge adulte Ce chapitre vise confronter l information tir d une part du mat riau statistique existant en cours de r forme profonde et pr sentant encore des angles morts du c t des enfants pris en charge et d autre part de l enqu te v nements de vie et sant EVS qui interroge des per sonnes g es de 18 75 ans propos de violences auxquelles elles ont pu tre expos es depuis leur naissance Le rep rage des enfants en danger par les services de protection de l enfance un dispositif statistique encore imparfait Si elle existe la connaissance des enfants dont la situation a t rep r e est toutefois im
76. 3 a 7 Hommes et femmes expos s r cemment deux derni res ann es des violences essentiellement psychologiques pas de violences physiques ni Violences sexuelles dans les vingt quatre derniers mois mais surexposition ces psychologiques 3 26 violences par le pass pr sentant un tat de sant mentale d grad et des r centes maladies chroniques dans un parcours biographique maill d v nements difficiles par exemple souffrances ressenties du fait d un grave manque d affection graves tensions ou climat de violences entre les parents privations mat rielles s v res Surrepr sentation d hommes et de jeunes tous expos s aux violences Violences physiques caract ris s par des probl mes de sant mentale plus que 4 2 5 physique dans un contexte biographique difficile comme le groupe 3 o physiques appara t notamment un nombre de conjoints lev en moyenne conjugalit Population heurt e et violences conjugales confront e Groupe le plus masculin et le plus jeune qui pr sente les caract ristiques du aux violences Violences groupe 4 exacerb es aussi bien en termes de violences subies de sant et de divers types physiques 5 1 de difficult s rencontr es au cours de la vie et auxquelles s ajoute une sb rs et sexuelles exposition g n ralis e aux atteintes caract re sexuel dans les vingt quatre contexte derniers mois biographique difficile avec un Groupe le plus f minin avec
77. 34 ans en Violences verbales Oui 708 7 5 5 6 9 4 7 9 5 7 2 5 4 0 55 2 25 3 20 9 11 4 43 7 17 1 30 8 Non 1 838 3 8 1 1 4 2 3 3 2 4 1 6 2 4 42 0 13 8 10 5 3 8 35 5 16 5 26 1 Violences physiques Oui 175 11 8 8 1 19 8 15 4 9 4 3 7 7 9 69 7 32 7 30 0 16 1 55 0 23 1 36 4 Non 2371 43 1 9 4 5 3 8 2 8 1 7 2 5 43 8 15 8 12 1 5 1 36 5 16 2 26 7 Violences sexuelles Oui 142 7 9 5 1 11 9 8 4 8 6 1 8 4 4 59 2 27 7 24 1 12 3 53 1 26 1 33 3 Non 2 403 4 6 2 2 5 2 4 4 3 0 1 9 2 8 44 8 16 3 12 8 5 5 36 9 16 1 27 1 Violences psychologiques Oui 952 7 1 2 9 7 6 6 5 4 9 3 3 4 2 53 5 23 3 17 3 8 3 42 5 16 6 28 5 Non 1 592 3 4 0 0 4 4 3 5 2 4 0 0 2 1 40 9 13 2 11 1 4 4 35 0 16 7 26 7 Atteintes aux biens Oui 811 5 5 3 8 6 3 4 9 3 3 2 0 3 0 48 1 18 3 14 5 6 5 38 8 17 9 32 3 Non 1 734 4 5 1 6 5 3 4 5 3 3 1 8 2 8 44 4 16 3 12 9 5 6 37 3 16 0 25 0 Note Les chiffres en gras sont suivant le test du Chi2 significatifs 5 Lecture 7 5 des personnes ayant subi des violences verbales d clarent avoir d j pris de la cocaine au cours de leur vie Champ Population g e de 18 34 ans r sidant en France en m nage ordinaire Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006
78. 41 avoir eu des conflits tr s graves avec leurs parents dans un contexte conomique sans doute galement difficile puisque pr s de 40 des individus d cla rent avoir connu des privations mat rielles graves L usage de drogues illicites ou la consom mation d alcool dans la famille s ajoute aussi fr quemment ce contexte d j lourd 43 Des parcours marqu s par un nombre important de conjoints et des probl mes d alcool et de drogues noter galement que malgr leur jeunesse plus de la moiti des personnes des groupes 4 et 5 ont entre 18 et 29 ans respectivement 9 et 18 des personnes des groupe 4 et 5 ont connu trois conjoints ou plus contre 1 de l ensemble des 18 29 ans Cette caract ristique n est pas sans lien avec la fr quence lev e des violences En effet toutes choses gales par ailleurs 8 avoir eu trois conjoints ou plus surexpose la survenue de presque toutes les vio lences interpersonnelles que ce soit dans les deux derni res ann es pr c dant l enqu te ou ant rieurement Que les personnes de ces groupes les femmes en particulier d clarent mal gr leur jeune age avoir eu un nombre lev de conjoints laisse penser qu une partie au moins des violences d clar es ont a voir avec le caract re heurt de leur biographie conjugale Mais l on ne peut exclure non plus l existence de relations de couple violentes pour ceux qui d cla rent n avoir eu aucun conjoint
79. 5 dition 127 p Miilunpalo S Vuori I Oja P Pasanen M Urponen H 1997 Self rated Health Status as a Health Measure The Predictive Value of Self reported Health Status on the Use of Physician Services and on Mortality in the Working Age Population Journal of Clinical Epidemiology vol 50 issue 5 p 517 528 Mucchielli L 2005 Le scandale des tournantes D rives m diatiques et contre en qu te sociologique La D couverte Sur le vif 124 p Mucchielli L 2002 Violences et ins curit Fantasmes et r alit s dans le d bat fran ais La D couverte Sur le vif 2 dition 158 p Peyrefitte A Schmelck R Dumoulin R 1977 R ponses la violence Rapport remis monsieur le Pr sident de la R publique La Documentation fran aise septembre 193 p Radloff L S 1977 The CES D Scale a self report depression scale for research in the general population Applied Psychological Measurements 1 p 385 401 Rizk C 2005a 8 des m nages d clarent avoir t victimes de vols en 2004 Grand Angle Bulletin statistique de l Observatoire national de la d linquance n 2 octobre 8 p Rizk C 2005b Pr s de 5 des personnes de 14 ans et plus d clarent avoir t victimes d au moins une agression en 2004 Grand Angle Bulletin statistique de l Observatoire national de la d linquance n 3 novembre 8 p Rizk C 2004 Comment appr hender l outil statistique
80. 58 60 84 53 63 Consommation de drogues illicites au cours de la vie Cannabis ou au moins une autre substance 25 23 13 35 51 73 48 47 Caract ristiques de sant mentale Pr senter un pisode d pressif majeur 7 11 9 11 12 16 8 17 Pr senter des troubles d anxi t g n ralis e 6 11 8 9 13 14 4 10 Avoir pr sent a plusieurs reprises des troubles paniques 16 6 20 24 28 34 15 51 Pr senter des troubles d agoraphobie 19 11 23 24 24 29 19 35 Avoir pr sent des troubles de phobie sociale au cours du mois coul 11 6 12 16 16 21 16 23 Pr senter au moins deux des cinq troubles du sommeil explor s dans EVS 63 48 73 72 70 94 70 81 Note Les tests DETA et FACE ont t pass s dans le cadre d un questionnaire auto administr par ordinateur voir l encadr p 179 La pr sentation des r sultats est ici tr s synth tique mais il faut notamment comprendre que la consommation excessive ou l alcoolo d pendance probables d tect es par FACE s appuient sur une mesure diff renci e par sexe de la consommation d alcool comme cela est la r gle pour l analyse de ce test Hommes et femmes sont simplement agr g s pour une lecture globale du r sultat dans ce tableau En outre EVS permet de diff rencier les personnes ayant bu ou non de l alcool pendant les douze derniers mois parmi celles qui pr sentent un test DETA positif ces deux cat gories de personne
81. 6 46 7 14 8 25 7 Etudiant 407 2 8 1 2 2 5 4 5 1 6 0 0 0 4 47 7 28 2 22 9 9 3 26 5 10 3 27 4 Autres situations 232 2 5 1 21 1 5 1 8 2 7 0 5 0 8 43 5 11 6 11 2 5 6 43 5 9 3 15 3 Situation financi re Vous tes l aise ca va 1 228 3 7 1 2 3 7 3 4 2 2 1 1 1 8 45 6 15 4 11 0 4 1 32 8 18 5 28 6 C est juste il faut faire attention 922 4 8 3 0 66 4 9 35 2 3 3 2 43 8 17 0 15 1 5 8 39 7 14 1 26 0 Vous y arrivez difficilement c est dur sans faire de dette 382 9 9 5 3 111 3 9 0 7 6 4 1 6 9 50 3 21 8 16 6 13 2 55 7 17 1 25 3 Note Les chiffres en gras sont suivant le test du Chi2 significatifs 5 Lecture 4 8 des personnes ayant un niveau de dipl me inf rieur au bac ont d j pris de la cocaine au cours de leur vie Champ Population g e de 18 34 ans r sidant en France en m nage ordinaire Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 Les pratiques addictives des jeunes adultes parmi les tudiants 27 et la plus lev e parmi les ch meurs 47 Ces tendances semblent tout fait similaires celles observ es dans le Barom tre sant 2005 Legleye et al 2008 Concernant la situation financi re l exp rimentation de drogues illicites en dehors du canna bis l usage r gulier de cannabis et le tabagisme quotidien apparaissent plus fr quents parmi l
82. Avec ce dernier mode de col lecte les r pondants se voient confier un ordinateur portable pour remplir tout ou partie du questionnaire Les enqu teurs assurent une pr sence discr te ils ne prennent pas connais sance des r ponses tout en restant disponibles en cas de difficult sur une question mais sans jamais consulter m me dans ce cas la teneur des r ponses donn es Le recours un ordinateur portable permet de g rer les filtres qui vitent l enqu t les blocs de ques tions qui ne le concernent pas aussi simplement que dans une enqu te t l phonique ou en face face ce qui permet d conomiser beaucoup de temps et d efforts de lecture aux r pondants ainsi que de nombreuses erreurs de remplissage de leur part Dans un question naire papier soit il n y a pas de filtre et les individus non concern s par un theme sont tout de m me oblig s de lire et de r pondre aux questions ils ont alors l impression toujours d sagr able de r pondre plusieurs fois la m me question soit il y a des filtres qui com plexifient la structure et donc la lecture du questionnaire La mani re de collecter ces don n es rev t donc une importance cruciale et est devenue depuis quelques d cennies une dimension essentielle du travail de recherche en particulier lorsque celui ci porte sur des sujets sensibles En 2005 quelques mois d intervalle deux grandes enqu tes nationales repr sentatives des 18 75 ans r sid
83. Avec le biais li la m moire que ces enqu tes impliquent ou du moins l in vitable part de subjectivit vraie pour des v nements r cents et que modifie encore le temps qui a pass NOS Partie 3 Des parcours de vie difficiles 116 qui pourraient aujourd hui tre victimes les enqu tes aupr s d enfants n cessitent une m thodologie et des autorisations sp cifiques Sans r soudre le probl me l enqu te EVS apporte des l ments de connaissance qui ne se trouvent dans aucune des sources pr c dem ment voqu es ENCADR Les enqu tes statistiques fran aises en population g n rale qui abordent les conditions de vie durant l enfance L Enqu te nationale sur les violences envers les femmes en France ENVEFF 2000 Cette enqu te r alis e par t l phone en 2000 a permis d interroger 6 970 femmes g es de 20 59 ans r sidant en m tropole hors institution Seules les agressions sexuelles sont abord es pour la p riode de la vie de l enqu t e qui remonte jusqu l enfance Pour chacun des faits d clar s sont enre gistr s l ge de la victime les auteurs les circonstances les recours judiciaires et les cons quences notamment propos d une ventuelle prise en charge en protection de l enfance ou en assistance du cative Jaspard et al 2003 Dans cette enqu te 4 des femmes interrog es d clarent avoir subi des violences sexuelles avant l ge de 15 ans et pour une grande majori
84. CASI apr s la consigne suivante L enqu teur vous a interrog e au sujet de situations que vous avez peut tre v cues et dont il n est pas toujours facile de parler Si maintenant vous le souhaitez vous pouvez r pondre la question suivante au cours de votre vie avez vous subi des attouchements ou des rapports sexuels forc s Violences sexuelles au cours des deux derni res ann es une r ponse positive au moins une de ces questions Vous est il arriv que quelqu un exhibe devant vous ses organes sexuels ou se d shabille devant vous contre votre volont Cherche vous embrasser contre votre gr ou vous imposer un contact physique vous force subir ou faire des attouchements sexuels a essay ou est parvenu avoir avec vous un rapport sexuel contre votre gr Champ Ensemble des personnes de 18 75 ans n 8970 r sidant en France en m nage ordinaire Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 Parcours et comportements sexuels des hommes et des femmes ayant subi des violences DE 157 Une entr e dans la sexualit plus pr coce pour les jeunes ayant subi des violences L enqu te EVS ne d crit pas en d tail l entr e dans la sexualit comme le ferait une enqu te sp cifique sur les comportements sexuels Elle offre n anmoins une description efficace du profil sexuel des personnes interrog es en abordant un certain nombre d aspects qui sont
85. Co t des violences conjugales envers les femmes DD 227 Une approche de la population des femmes victimes de violences conjugales dans l enqu te EVS Un rep rage explicite ou direct de la population des femmes victimes de violences conjugales est impossible en effet les questions pos es dans l enqu te EVS sur l identit de l auteur ou des auteurs des violences lorsque celui ci ceux ci est sont connu s ne comprennent pas explicitement la modalit conjoint ou ex conjoint Elles permettent seulement de d si gner celui ci ou ceux ci comme faisant partie de la famille des proches de la victime comme travaillant ou tant scolaris s au m me endroit que la victime comme voi sin s ou comme autre s personne s connue s Par cons quent nous avons tent d approximer cette population par d autres populations dont il tait l gitime de penser qu elles contenaient une grande partie de la population vis e Deux populations ont ainsi t d finies e les femmes victimes de violence qui connaissent l auteur des faits population 1 e les femmes qui ont souvent des disputes avec leur compagnon ou ex compagnon population 2 Le rep rage de la population 1 dans l enqu te EVS s est effectu en combinant les r ponses plusieurs questions de l enqu te Des variables ont ainsi t cr es indiquant si la personne enqu t e a t ou non da
86. Conclusion et recommandations Les tudes conomiques tant trang res que fran aises soulignent unanimement le poids consid rable des violences conjugales pour la soci t et mettent en vidence l importance de disposer d tudes pid miologiques robustes qui permettraient d affiner les ratios tiolo giques de co t Si elles repr sentent un co t humain majeur les violences conjugales font peser un norme fardeau conomique sur les soci t s en induisant une perte de productivit et un recours accru au syst me de protection sociale Ces premiers r sultats qu il reste consolider sur plus long terme conduisent montrer qu en augmentant d un euro le budget des politiques de pr vention des violences conjugales l tat l assurance maladie ou encore les collectivit s locales pourraient conomiser jusqu 87 euros de d penses soci tales dont 30 euros de d penses directes Ce travail a t rendu possible gr ce notamment aux enqu tes nationales sur les violences en particulier l enqu te EVS Il a eu des extensions au niveau euro p en en compl tant l estimation fran aise par celles qu ont effectu es au sein du pro gramme Daphn les experts danois et espagnols puis en extrapolant au niveau des 25 tats membres et de leurs budgets nationaux le co t des violences conjugales en Europe s l verait pr s de 16 milliards d euros avec une fourchette comprise entre 14 et 22 milliards
87. L vy 342 p en particulier chapitre VII Les modifications de l agressivit Farge A 2007 Effusion et tourment le r cit des corps Histoire du peuple au XVIII si cle Odile Jacob 248 p Farge A 1992 La vie fragile violence pouvoirs et solidarit s a Paris au XVIII si cle Seuil Points 354 p Firdion J M 2006 Influence des v nements de jeunesse et h ritage social au sein de la population des utilisateurs des services d aide aux sans domicile Economie et Statistique n 391 392 p 85 111 Geremek B 1990 Les marginaux parisiens aux XIV me et XV me si cles Flammarion Champs 374 p Geremek B 1987 La potence ou la piti l Europe et les pauvres du Moyen ge nos jours Gallimard Biblioth que des Histoires 330 p Guelfi J D L valuation clinique standardis e en psychiatrie CD Rom Pierre Fabre Sys t me nerveux central NS Partie 1 La construction de l enqu te 50 Hamelin C 2010 Violences sexuelles dans l enfance et sant l ge adulte chez les femmes kanakes de Nouvelle Cal donie th se de doctorat Paris 11 Facult de m decine Paris Sud 182 p Herman Daniel B Susser E S Struening E L Link B L 1997 Adverse Childood Ex periences Are They Risk Factors for Adult Homelesness American Journal of Pub lic Health vol 87 n 2 p 249 255 Jaspard M Brown E Condon S Fougeyrollas Schwebel D Houel A Lhomond B
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90. S P McEwen J Backett E M Williams J Papp E 1980 A quantitative approach to perceived health status a validation study Journal of Epi demiology and Community Health 34 p 281 286 Hunt S M McEwen J Williams J Papp E 1981 The Nottingham Health Profile subjective health status and medical consultations Social Science and Medicine 15A p 221 229 Institut national du sommeil et de la vigilance INSV 2009 Enqu te Journ e nationale du sommeil 2009 www institut sommeil vigilance org Jenkins R Lewis G Bebbington P Brugha T Farrell M Gill B et al 1997 The National Psychiatric Morbidity surveys of Great Britain Initial findings from the house hold survey Psychological Medicine Jul 27 4 p 775 789 Kessler R C 2003 Epidemiology of women and depression Journal of Affective Dis orders Mar 74 1 p 5 13 Kessler R C Mc Gonagle K A Swartz M Blazer D G Nelson C B 1993 Sex and depression in the National Comorbidity Survey Lifetime prevalence chronicity and recurrence Journal of Affective Disorders Oct 29 2 3 p 85 96 Lecrubier Y Sheehan D Weiller E Amorim P Janavs J Weiler E Hergueta T Baker R Dunbar G C 1997 The MINI International neuropsychiatric interview MINI a short diagnostic structured interview reliability and validity according to the CIDI European Psychiatry vol 12 p 224 231 L ger D 2000
91. actes il s agit de rep rer la fr quence des faits leurs cons quences imm diates et leur contexte de survenue ainsi que d appr hender la nature de la r ac tion de la victime Pour respecter la logique de la progressivit les questions qui portent sur les violences sexuelles attouchements tentatives de rapports sexuels forc s ou rapports sexuels forc s pr sum es comme ayant toujours t v cues comme graves arrivent tard dans le d rou lement du questionnaire Ce sont pourtant les violences psychologiques et non les violences sexuelles qui ont t plac es la toute fin de ce module pour viter que les personnes interro g es ne se sentent prises au pi ge comme nous l avons expliqu ci dessus Un module presque identique tant du point de vue des types de violences couverts que des formulations interroge ensuite les violences ventuellement subies avant les deux ann es pr c dant l enqu te II fait donc appel des souvenirs plus lointains Parce que les reconstructions li es la m moire ne permettent pas de d tailler les faits avec autant de fiabilit qu propos des v nements r cents ce questionnement se contente de balayer les atteintes violentes auxquelles la personne a pu tre soumise en s effor ant n anmoins de les dater ne serait ce qu en les inscrivant dans l une des trois grandes p riodes de la vie d sign e comme l en fance de la naissance l ge
92. articulent autour de trois th mes Quel est le temps pass en moyenne par les enqu t s pour r pondre une question Les enqu t s r coutent ils les questions relisent ils ou corrigent ils leurs r ponses Qui sont les enqu t s qui abandonnent le questionnaire avant la fin L tude porte sur 9 139 questionnaires pour lesquels au moins une variable du questionnaire administr a t lue Par la suite nous avons souvent exclu les questionnaires o seule la premi re variable tait renseign e car on ne peut accorder beaucoup de cr dit une r ponse qui a peut tre simplement t saisie pour voir l cran suivant avant d abandonner Au total le questionnaire auto administr compte 61 questions Mais certaines questions tant filtr es n y r pondent que ceux qui ont coch certaines modalit s auparavant per sonne n tait concern par l int gralit des questions En moyenne les personnes interro g es ont r pondu 23 3 questions ce qui ne traduit pas une forte non r ponse partielle mais s explique par l architecture du questionnaire Par exemple la partie sur les stup fiants tait tr s courte pour les non consommateurs lesquels repr sentent une forte majorit de la population ainsi les enqu t s ont r pondu en moyenne 3 7 questions sur cette partie tableau 1 TABLEAU Nombre et dur e des questions du questionnaire auto administr Questionnaire auto administr QAA
93. au moins deux maladies chroniques pr sentes 50 15 86 58 51 57 54 62 Avoir eu au moins une maladie chronique pass e 28 15 38 34 25 39 30 55 Variables illustratives Caract ristiques sociod mographiques Homme 49 53 43 49 55 65 34 41 18 29 ans 21 25 7 26 53 64 43 49 Nombre de conjoints au cours de la vie 0 13 15 7115127 31 27 34 1 67 68 77 60 46 40 57 33 2 15 13 13 18 17 11 13 24 3 et plus 5 3 3 8 92118 3 9 v nements difficiles v cus au cours de l existence enti re Au moins une tentative de suicide de l enqu t e lui elle m me 5 2 5 8113 9 8 16 Graves tensions ou climat de violence entre les parents 18 12 20 25 34 29 28 32 Privations mat rielles graves 16 10 20 22 19 36 14 34 Conflit tr s grave entre l enqu t e et ses parents 12 7 10 19 22 41 21 35 Souffrances ressenties du fait d un grave manque d affection 21 11 20 34 31 45 30 54 Usage de drogues illicites ou alcoolisme dans la famille 18 14 16 27 22 43 27 39 Consommation d alcool Test DETA positif cons quences psychosociales 13 11 13 17 24 20 15 22 de l usage d alcool per ues par le buveur Test FACE indiquant une consommation excessive 26 24 22 31 40 50 33 45 d alcool probable ou une probable alcoolo d pendance Consommation de tabac Fumer tous les jours dans sa vie pendant au moins six mois cons cutifs 52 51 47
94. au regard de l effet du mode de collecte Grucza et al 2007 7 On peut rappeler ici que lorsqu une modalit leurre en l occurrence le mop a t ajout e dans les enqu tes auto administr es sur les usages de drogues en population adolescente pour mesurer l ventuelle propension sur d clarer les pr valences obtenues taient particuli rement faibles de l ordre de 0 1 de l chantillon 8 Le mode de d termination du taux de participation ces enqu tes tant diff rent il appara t difficile d en donner une stricte comparaison Quoi qu il en soit le taux de participation EVS de l ordre de 70 appara t sup rieur celui du Barom tre sant de l ordre de 60 WN Partie 5 clairages m thodologiques 270 Leffet de halo II ne faut pas non plus carter un possible effet de halo autrement dit influence lors de la pas sation des questionnaires des questions pos es au pr alable sur les r ponses la question tu di e En effet pour comparables qu elles soient et notamment parce qu elles se sont d lib r ment efforc es d atteindre un bon niveau de comparabilit a propos des usages de substances psychoactives l enqu te EVS et le Barom re sant demeurent des enqu tes distinctes avec des objectifs principaux diff rents et de ce fait des questionnaires distincts Ainsi dans l une comme dans l autre l interrogation sur les pratiques addictives trouve sa place plut t en
95. aupr s de 12 364 personnes g es de 18 69 ans avec une surrepr sentation des moins de 25 ans et dans une moindre mesure des moins de 40 ans Les r pondants disposent d une ligne t l phonique fixe sur liste blanche orange ou rouge 22 de r pondants dans ce dernier cas ou d un abon nement t l phonique exclusivement portable 2 des enqu t s environ NO Partie 1 La construction de l enqu te 24 p riodes pour une m me victime voir l article p 71 ce seul cumul m me impliquant des v nements de gravit tr s diverse pris un un constitue un indice de gravit potentielle des situations v cues dans la dur e Quant aux violences psychologiques l int r t de les traiter est double l ENVEFF tablit en effet comment des pressions psychologiques au sein du couple peuvent participer de l exercice des violences conjugales au sein d un tout plus large o inter viennent aussi d autres violences interpersonnelles l enqu te EVS montre pour sa part que lorsqu un seul type de violence est rapport pour les vingt quatre mois pr c dant l enqu te il s agit quatre fois sur dix de violences psychologiques Les violences verbales pourraient aussi donner mati re comparaisons au regard des sources r centes mais nous consid rerons ici qu elles accompagnent les autres types de violences interpersonnelles les personnes subissant des actes violents caract re physique sexuel ou
96. c dant l enqu te l enqu te v nements de vie et sant EVS permet d observer les liens entre diff rentes modalit s de la sexualit des personnes interrog es ge d entr e dans la sexualit nombre de partenaires actuels et au cours de la vie et diff rents types d atteintes ou de brutalit s pas uniquement sexuelles survenues dans le pass ou plus r cemment La pr sente analyse se concentre sur les jeunes g s de 18 30 ans dont la vuln rabilit aux violences interpersonnelles est attest e Toutes choses gales par ailleurs les jeunes femmes ayant subi des violences physiques ainsi que des violences psychologiques et verbales r centes se distinguent des autres par une entr e plus pr coce dans la sexualit Les jeunes qui ont subi des violences noncent aussi un plus grand nombre de partenaires sexuels au cours de leur vie Ils sont de ce fait plus expos s des situations de risque grossesse non d sir e et infections sexuellement transmissibles Le fait d avoir subi des violences semble avoir un impact faible sur le recours des m thodes pr ventives de contraception pilule et pr servatif mais est associ une plus forte propension de recours la contraception d urgence pilule du lendemain et l interruption volontaire de grossesse IVG NS Partie 3 Des parcours de vie difficiles 154 L es violences sexuelles en particulier lorsqu elles sont subies au cours de l enfance ont
97. c dentes tre associ e au divorce ou la s paration des parents Conclusion L enqu te EVS permet ainsi de cerner les caract ristiques sociod mographiques des jeunes consommateurs mais surtout d tudier les liens ventuels avec des violences subies au cours d une p riode r cente ou plus ancienne Elle met en vidence que globalement l usage de drogues illicites appara t fortement li aux violences subies au cours des deux derni res ann es et aux v nements familiaux v cus avant l ge adulte tandis que la consommation r guli re de tabac et d alcool s av re plus nettement associ e aux contextes sociaux Elle apporte ainsi un clairage nouveau sur les usages de drogues des jeunes adultes en France L pid miologie des usages de drogues des jeunes adultes repose sur les donn es issues des enqu tes d claratives en population g n rale mais aussi sur des statistiques institutionnelles et des tudes ethnographiques Dans le domaine des consommations de produits psychoac tifs diff rentes cat gories de comportements peuvent tre distingu es de l usage ponctuel la d pendance Contrairement l approche ethnographique les donn es pid miologiques ne permettent pas de distinguer clairement l environnement et les conditions dans lesquelles se produit usage elles ne consid rent que tr s sommairement la quantit consomm e ou la qualit des produits pour faire tat des types d usage re
98. ceux ayant connu cet v nement et les autres 13 d clarent un mauvais tat de sant physique contre 10 de ceux qui ont v cu avec leurs deux parents Deux hypoth ses peuvent tre avanc es Le d c s par la baisse des ressources conomiques qu il entra ne cr e de moins bonnes conditions de vie qui peuvent directement influencer l tat de sant de l enfant puis de l adulte Chauvin et Lebas 1998 Golberg et al 2003 Cette hypoth se semble valid e puisque lorsque les orphelins d clarent de graves pri vations mat rielles l tat de sant physique se r v le davantage d t rior Cette explication n est toutefois pas la seule m me parmi les personnes qui ne d clarent pas de privations mat rielles le d c s du p re reste associ a un tat de sant physique un peu moins bon a l ge adulte Ceci pourrait s expliquer par une moins bonne transmission h r ditaire ou com portementale des parents aux enfants par exemple un moindre recours aux soins ou a la pr vention En revanche les personnes orphelines pendant l enfance pr sentent un tat de sant mentale proche de celui de l ensemble de la population Ce r sultat se trouve confirm dans une analyse toutes choses gales par ailleurs 5 Il s agit du score de sant physique per ue calcul partir du questionnaire standardis SF 12 v2 version abr g e du SF 36 Ici un mauvais tat de sant physique correspond au pr
99. coiffer ou se comporter en g n ral devoir rendre compte des lieux et des personnes que l on fr quente se heurter a un total refus de discussion recevoir des appels t l phoniques ou des courriers malveillants subir des menaces pesant sur des proches ou tre menac e de s paration d avec eux 3 Pour avoir un aper u complet du d roulement th matique du questionnaire voir p 63 4 Raisonnement conduit en contr lant le sexe l ge le niveau de dipl me la situation par rapport au travail le nombre de maladies chroniques pr sentes le niveau de revenu par unit de consommation le nombre d atteintes verbales phy siques sexuelles ou psychologiques subies dans les vingt quatre mois pr c dant l enqu te et le nombre d atteintes phy siques ou sexuelles subies dans la p riode ant rieure 174 Partie 4 Ev nements de vie et comportements de sant Si comme ces r sultats tendent le montrer l tat de sant des personnes ayant subi des vio lences est de fa on g n rale moins bon surtout en mati re de sant mentale il ne ressort cependant pas de liens simples entre violences et sant d une part ces liens diff rent selon la nature des violences subies d autre part la multiplicit des agressions subies n appara t pas directement li e la d gradation de l tat de sant tre victime de nombreuses reprises ou de plusieurs types de violences ne s accompagne pas n cessairement d
100. con sumption comparison of clinical laboratory and self report screening procedures Addictive Behaviors n 14 p 139 157 Bajos N Bozon M 2008 Enqu te sur la sexualit en France Pratiques genre et sant La D couverte Beck F 2006 Entre repr sentativit des chantillons et repr sentation des usages lap port des enqu tes en population g n rale la compr hension des usages de drogues Th se de doctorat en sociologie sous la direction d Alain Ehrenberg Universit Ren Descartes Paris V 478 p Beck F 2000 La tentation de la repr sentativit dans les enqu tes en population g n rale sur les usages de drogues Psychotropes revue internationale des toxico manies pp 7 25 Beck F Guilbert P 2007 Barom tres sant un clairage sur leur m thode et leur volution in Beck F Guilbert P Gautier A sous la dir de Barom tre sant 2005 Attitudes et comportements de sant INPES pp 27 43 Beck F Guilbert P Gautier A sous la dir de 2007 Barom tre sant 2005 Attitudes et comportements de sant INPES 608 p Beck F Peretti Watel P 2001 Influence du mode de collecte sur les usages de drogues illicites d clar s par les 15 19 ans Population vol 56 n 6 pp 963 986 Beck F Peretti Watel P 2000 Enqu te sur les repr sentations opinions et perceptions relatives aux psychotropes OFDT 208 p Beebe T J Harrison P A McRae J A Anderson R
101. cu au foyer Le Caligo Etudes et Recherches n 4 Frederick J Goddard C 2007 Exploring the relationship between poverty childhood adversity and child abuse from the perspective of adulthood Child Abuse Review 16 323 341 Gadot C Tcherkessof F 2003 Le suicide des enfants plac s Messages octobre p 19 Goodman E McEwen B Dolan L Schafer Kalkhoff T Adler N 2005 Social dis advantage and adolescent stress Journal of Adolescent Health 37 484 492 Jacob M Laberge D Simard M 1998 L entr e dans les services de la protection de la jeunesse Profil des signalants des situations et des enfants signal s in Ethier et Alary sous la dir de Comprendre la famille Presses de l Universit du Qu bec p 331 358 Jaspard M Brown E Lhomond B Saurel Cubizolles M J 2003 Reproduction ou r silience Les situations v cues dans enfance ont elles une incidence sur les vio lences subies par les femmes l ge adultes Revue fran aise des affaires sociales n 3 p 159 189 Le placement durant l enfance et le risque d exposition aux violences l ge adulte i 137 Johnson J G Cohen P Gould M Kasan S Brown J Brook J 2002 Childhood adversities interpersonal difficulties and risk for suicide attempting during late adoles cence and early adulthood Archives of General Psychiatry 59 741 749 Kiser L J Black M M 2005 Family processes in
102. de 9 ans l adolescence entre 10 et 19 ans ou l ge adulte 20 ans ou plus tard Hormis les questions sur les violences subies une question en particulier a retenu l attention des enqu teurs lors de la pr paration de l enqu te parce qu ils la redoutaient a priori et trouvaient une fois qu ils l avaient pos e qu elle tombait toujours au mauvais endroit au mauvais moment demander la personne interrog e si elle a d j r alis une ou des tentatives de sui cide sur le cours entier de sa vie peut en effet tre per u comme un propos qui ne trouve jamais de bonne place dans un questionnaire quelles que soient les modalit s de celui ci en face face ou non Cette question est celle dont l emplacement pressenti dans les tapes de pr para tion du questionnaire a le plus vari Initialement int gr e au module sant de mani re coh rente avec le fait que les concepteurs de l enqu te envisageaient de traiter les r ponses cette question comme des informations en mati re de sant mentale apr s plusieurs hypoth ses ou tests lui conf rant une place provisoire elle a t plac e dans la partie du questionnaire qui recueille existence de situations ou d v nements difficiles survenus dans l entourage proche du r pondant Pr cis ment c est apr s avoir voqu l existence possible de tentatives de suicide au sein de la famille ou parmi les proches qu il
103. de ce protocole auto administration stricte aucune communication des r ponses l enqu teurs voir l article p 53 WN Partie 5 Eclairages m thodologiques 248 rejet li a un theme ou a une question Ici les personnes qui ont abandonn le questionnaire auto administr en cours l ont vraisemblablement fait soit par lassitude soit par incompr hen sion soit par peur de manipuler l outil informatique soit parce qu elles ont t choqu es par les premi res questions On peut donc penser qu elles auraient abandonn quelle que soit la construction du questionnaire Quand les abandons ne surviennent pas imm diatement apr s l ouverture du questionnaire ils se trouvent r partis de mani re assez homog ne sur les deux blocs de questions suivants interruptions volontaires de grossesse et tests de d pistage du sida d une part d but de la partie sur l alcool d autre part On peut en conclure que si les enqu teurs arrivent convaincre les enqu t s r ticents de passer le cap des premi res questions les cas d aban don sont ensuite tr s rares malgr le caract re sensible des trois th mes abord s C est l encore un l ment encourageant quant l adh sion des enqu t s au protocole sa cr dibi lit et aux sujets abord s Conclusion L exploitation du journal des v nements fichier ADT associ enqu te confirme l impres sion encourageante laiss e lors des tests quant a
104. de l enqu te 62 La derni re recommandation adress e aux enqu teurs r side dans la possibilit laiss e a leur libre choix de remettre aux enqu t s une liste de num ros de t l phone d associations d coute et de d fense Parmi ces num ros figure celui d une ligne t l phonique d di e a l enqu te EVS ouverte pour la circonstance aux seuls enqu t s enqu teurs et gestionnaires d enqu tes des directions r gionales de l INSEE Cette ligne a mobilis pendant six mois des m decins des juristes des travailleurs sociaux et des psychologues Elle r pond tant au pos sible d sarroi de certains enqu t s la suite de l entretien leur demande d information ou d orientation vers des interlocuteurs appropri s qu aux questions juridico thiques qui peu vent se poser aux enqu teurs en leur offrant la possibilit de d brouiller des situations dif ficiles expos es pendant les entretiens Pour les enqu teurs le relais tait donc multiple en cas de doute apr s un entretien leurs interlocuteurs habituels dans les directions r gionales DR de l INSEE essentiellement les gestionnaires d enqu tes la hi rarchie associ e jusqu au directeur de la DR et ses interlocuteurs la direction g n rale de l INSEE la DREES et les juristes et autres professionnels sp cialis s disponibles au bout du fil Enfin une quipe de psychologues a propos un dispositif d accompagnement de leur pratique
105. de la Classification internatio nale des maladies CIM 10 de l OMS ou sur le DSM IV La version choisie pour EVS rel ve de cette derni re option en accord avec la recherche d un outil de passation pas trop sensible et assez sp cifique 43 NO Partie 1 La construction de l enqu te 44 d crites changement de l app tit prise ou perte de poids lenteur des gestes ou au contraire agi tation probl mes de sommeil sentiment de culpabilit ou de faible valeur de soi m me etc Et videmment il n y est jamais question de d pression exprim e en ces termes Ce n est qu l issue de r ponses donn es propos de sympt mes factuellement d finis qu un r pondant sera lors de l exploitation des donn es de l enqu te identifi ou non comme pr sentant un pisode d pressif majeur L usage de questionnaires standardis s interrogeant la consommation d alcool tests AUDIT et DETA remplit le m me office approcher au mieux par la d claration une r alit objective qui pourrait autrement laisser libre cours la plus grande appr ciation subjective encadr Ainsi comme il s est efforc de le faire pour interroger les violences le questionnaire d EVS cherche assumer cette incontournable subjectivit en offrant le plus possible des occasions d objectiver des situations Un r pondant d clarant qu il souffre d une maladie chronique ne doit pas tre re u de mani re suspicieuse
106. des allocataires des CAF Dossiers d tudes CNAF EHESS novembre n 86 54 p Devaux M Jusot F Trannoy A Tubeuf S 2007 In galit des chances en sant in fluence de la profession et de l tat de sant des parents Question d conomie de la sant IRDES n 118 Goldberg M Melchior M Leclerc A Lert F 2003 Epid miologie et d terminants so ciaux des in galit s de sant Revue d pid miologie et de sant publique vol 51 n 4 p 381 401 7 Idem 8 Post rieur ou ant rieur la s paration sans qu on puisse distinguer ces deux situations dans l enqu te Perdre un parent pendant l enfance I 151 Goux D Maurin 2000 La persistance du lien entre pauvret et chec scolaire France Portrait Social 2000 2001 INSEE p 87 98 Harrison L Harrington R 2001 Adolescents bereavement experiences Prevalence association with depressive symptoms and use of services Journal of Adolescence 24 2 p 159 169 Holmes T H Rahe R H 1967 The Social Readjustment Rating Scale Journal of Psy chosomatic Research 11 2 p 213 8 Kirwin K Hamrin V 2005 Decreasing the risk of complicated bereavement and future psychiatric disorders in children Journal of Child and Adolescent Psychiatric Nursing 18 2 62 72 Lano J L Makdessi Raynaud Y 2005 L tat de sant en France en 2003 Ftudes et R sultats DREES n 436 Lemaire S 2006
107. des cas l inverse 93 des personnes ayant subi des coups ou tentatives de coups atteintes phy siques hors violences sexuelles ont galement d clar d autres types de violence dans des proportions bien sup rieures celles que l on observe pour l ensemble de la population tableau 2 18 d entre elles ont aussi signal au moins un acte de violence sexuelle exhibi tionnisme contacts physiques contraints attouchements rapports ou tentatives de rapports sexuels forc s au cours des deux ann es pr c dant l enqu te Leur exposition aux violences verbales psychologiques et aux atteintes aux biens appara t galement tr s lev e De m me avoir vu un exhibitionniste avoir subi des contacts physiques contraints des attou chements des rapports sexuels forc s ou tentatives est tr s largement associ la d clara tion de violences d un autre type interrog es sur la p riode des deux ans pr c dant l en qu te 59 des personnes ayant subi de telles atteintes caract re sexuel d clarent avoir galement subi des violences psychologiques et 50 d entre elles des violences verbales TABLEAU 2 Cumul de violences de diff rents types au cours des deux ann es pr c dant l enqu te en au moins une atteinte aux biens vols et tentatives de vols cambriolage 51 26 6 5 37 d gradation de biens au moins une violence verbale insulte
108. des personnes dont la m re tait cadre ont connu le d c s de leur m re avant l ge de 20 ans Champ Personnes g es de 20 75 ans Sources Etude de l histoire familiale INSEE INED 1999 Le parcours scolaire des orphelins est marqu par des tudes plus courtes tre orphelin avant 20 ans est plus souvent associ une moindre r ussite scolaire en 2006 d apr s enqu te EVS 28 des adultes g s de 20 75 ans ayant perdu un parent pendant l en fance ne sont titulaires d aucun dipl me contre 17 de l ensemble des adultes De m me ils acc dent moins souvent aux tudes sup rieures 7 d tiennent un dipl me sup rieur bac 2 contre 12 de l ensemble des adultes Ces carts ne refl tent pas seulement un effet de g n ration Si les orphelins sont plus nombreux parmi les g n rations les plus anciennes qui sont moins dipl m es ils acc dent aussi moins souvent que les autres au sein de ces g n rations un dipl me Plusieurs facteurs jouent en fait en leur d faveur en particulier leur origine sociale modeste ou le fait d avoir de nombreux fr res et s urs De nombreux travaux ont d montr le r le pr pond rant de l origine sociale dans la r ussite scolaire Ainsi 41 des personnes dont le p re est ouvrier non qualifi ou inactif obtiennent le baccalaur at contre 84 de celles dont le p re est cadre sup rieur Lemaire 2006 Par ailleurs la taille de la fratrie est
109. des questions compl mentaires de rattrapage ven tuel des d clarations pr c demment recueillies en face face sur les attouchements sexuels et les rapports sexuels forc s voir la description du questionnaire p 63 Elles sont pos es ceux celles qui ont r pondu n gativement en face face la question de savoir si dans les deux ann es coul es ou dans la p riode ant rieure depuis leur naissance ils elles avaient subi des attouchements des rapports sexuels forc s ou tentatives de rapports forc s i Appliqu e un nombre limit de r ponses qui r duit le temps d auto passation cette m thode de collecte minimise ainsi un certain nombre d cueils tels que la multiplication des probl mes informatiques ou les erreurs de remplissage L enchainement entre l entretien en face face et le questionnaire auto administr soigneusement g r par les enqu teurs selon des recommandations pr cises a par ailleurs permis de limiter 4 de l effectif des r pon dants la perte en termes d effectif ce qui constitue un signe d efficacit certain par rapport aux d perditions observ es lorsque le questionnaire est confi l enqu t e sur papier La possibilit d associer du son aux questions pos es a aussi pu accro tre le nombre de r pon dants en facilitant la t che ceux dont la lecture est difficile Certaines cat gories d enqu t s demeurent toutefois emp ch es de r pondre
110. des violences perp tr es par un partenaire intime Elles sui vent un processus volutif au cours duquel un partenaire exerce dans le cadre d une rela tion privil gi e une domination qui s exprime notamment par des agressions physiques psy chiques ou sexuelles Campbell et al 1995 Kornblit 1994 Pour les femmes principalement concern es par les violences au sein du couple les pr judices de ces violences sont profonds et durables comme l a montr l Enqu te nationale sur les violences envers les femmes en France ENVEFF premi re enqu te statistique r alis e sur ce th me Jaspard et al 2001 Si les violences conjugales ont des effets directs sur la sant physique et psychique des per sonnes qui en sont victimes elles ont aussi des cons quences importantes sur l aptitude au travail des victimes et leur productivit C est pourquoi les s quelles long terme sur les vic times et leurs enfants ainsi que les d c s pr matur s doivent tre pris en compte dans la r flexion globale sur ce ph nom ne Ces derni res ann es des dispositions juridiques ont t prises en France pour prot ger les femmes et de nombreuses tudes ont t consacr es aux violences conjugales Elles ont notamment permis de mettre en vidence l ampleur du silence sur ce ph nom ne et l occul tation des violences par les femmes qui les subissent L ENVEFF a estim en 2000 que pr s de 1 6 million de femmes taient
111. deux conditions donnant au score la valeur 1 et 3 pour celles qui cumulent plus de deux de ces conditions dans ces cas le degr d exposition aux violences conjugales est consid r comme tr s grave Qu elles soient encore en couple ou non la date de l enqu te les femmes dont la situation correspond aux scores 1 2 ou 3 repr sentent 9 5 des femmes de 20 59 ans C est ce chiffre qui est devenu dans la plupart des m dias et pour les politiques le 10 de femmes victimes en France de violences conjugales Comment questionner les violences subies i 27 Ce r sultat tr s agr g est sans doute un des leviers qui a assur l important retentissement de l ENVEFF Sa simplicit un chiffre qui r sume tout a incontestablement acc l r la prise de conscience par les responsables politiques d un probl me violences conjugales traiter en tant quel tel dans les politiques publiques Lascoumes et Le Gal s 2007 cet gard on peut consid rer que des r sultats agr g s s av rent plus efficaces et utiles que le cal cul d une multitude d indicateurs m me si ceux ci mesurent une r alit plus fine Mais cet indi cateur global a conduit certaines simplifications dans l interpr tation de mani re souvent lapidaire il a en effet tendu devenir 10 de femmes battues Maillochon 2007 r activant ainsi le st r otype l encontre duquel l quipe de recherche de
112. du co t des violences conjugales dans cinq pays europ ens Angleterre Walby 2004 9 079 61 en 2001 154 France Nectoux 2009 2 472 en 2006 39 France Marissal et Chevalley 2007 970 06 en 2004 16 Su de Envall 2006 320 51 en 2004 36 Su de Gemzell 2005 69 15 en 1999 8 Finlande Heiskanen 2001 177 10 en 2001 34 Finlande Pukkinen 2004 134 10 en 1998 26 7 Voir ce propos l article 40 alin a 2 du Code de proc dure p nale et les d veloppements concernant ces questions dans l article p 53 Co t des violences conjugales envers les femmes DD 233 imputables aux pertes d emplois et aux d c s pr matur s Greenberg et al 2003 Et d apr s l Institut national du cancer INCa qui a estim le co t global du cancer en France en 2004 les pertes de productivit repr sentent le co t social le plus important 17 5 milliards d euros contre 7 milliards pour les soins hospitaliers et 4 milliards pour les soins ambulatoires Amalric 2007 GRAPHIQUE 2 Composition du co t global des violences conjugales selon les tudes publi es en Europe Nectoux en 2009 France Heiskanen en 2001 Finlande Envall en 2005 Su de Marissal en 2005 France E Sant Pukkinen en 2004 Finlande E Protection sociale Gemzell en 2005 Su de E S curit police m Pertes de production et co ts humains Walby en 2004 Angleterre 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
113. e la nature des v ne ments d clar s et l entourage de la personne Les victimes qui d clarent avoir subi une vio lence de nature psychologique pr sentent plus fr quemment des troubles psychiques de type EDM ou TAG au moment de l enqu te En outre les personnes qui ont subi des violences leur domicile sont plus souvent susceptibles de pr senter des troubles psychiques au moment de l enqu te Ceci semble indiquer que lorsque les faits se d roulent au domicile les victimes se trouvent plus souvent fragilis es psychologiquement Ce r sultat est rapprocher du fait que dans la sph re domestique l auteur est fr quemment un membre de la famille qui pourrait de surcro t agir de fa on r p t e voir l article p 69 TABLEAU 4 Pr valence des pisodes d pressifs majeurs actuels et du trouble anxieux g n ralis chez les victimes de violences ayant entra n un dommage au moment de l enqu te en Victimes de violences verbales 19 20 Victimes de violences physiques ou sexuelles 24 17 Victimes de violences morales 24 20 Ensemble de la population 6 4 5 5 Lecture D apr s les crit res du DSM IV valu s par la version du MINI choisie pour l enqu te 24 des victimes de violences physiques et sexuelles ayant entra n un dommage pr sentent un pisode d pressif majeur lors du passage de l enqu teur Champ Personnes g s de 18 75 ans r sidant en France en m nage ordinaire
114. elle est l origine de l v nement violent Une telle enqu te ne peut pas totalement se pr munir contre ce probl me et l on peut faire l hypoth se que celui ci ne fausse pas massivement l interpr tation des d clarations des enqu t s tant donn sa relative raret Une enqu te de d lin quance auto d clar e se pr terait mieux saisir les deux faces de la r alit Des parcours de vie difficiles o surviennent violences et probl mes de sant I 173 l enqu te EVS tait de mieux conna tre les violences ressenties et leur implication pour les femmes et les hommes qui s en d clarent victimes notamment pour leur tat de sant explor de mani re plus approfondie que dans l ENVEFF Cette enqu te interroge hommes et femmes sur les violences physiques verbales sexuelles ou psychologiques et les atteintes aux biens vols et tentatives de vols cambriolages d gradations mat rielles qu ils ont subies tout au long de leur vie et particuli rement au cours des deux ann es pr c dant l enqu te mais aussi sur certains autres v nements difficiles et sur leur tat de sant physique men tale fonctionnelle sociale Le questionnaire de l enqu te EVS int gre ainsi les deux dimen sions violences subies et tat de sant mais galement un module biographique sur les v nements difficiles travers s au cours de la vie 3 Parce qu il n est pas toujours possible de d terminer si
115. en moyenne Le placement durant l enfance ou l adolescence est un v nement rare qui touche 2 4 des hommes et 3 0 des femmes Ses r percussions l ge adulte peuvent varier selon les cir constances qui sont l origine du placement ou la mani re dont le placement lui m me a t v cu Firdion 2004 Frechon 2001 L analyse se heurte donc la difficult de distinguer les effets des v nements qui ont pu causer le placement de ceux du placement en soi Cela implique d identifier puis de prendre en compte les situations d adversit durant l enfance qui sont significativement li es au placement afin de pouvoir d terminer si le placement a un effet propre ind pendant des autres situations d adversit durant l enfance sur la probabilit d avoir subi une agression l ge adulte Des r gressions logistiques permettant une analyse toutes choses gales par ailleurs ont t r alis es de fa on distincte pour les femmes et pour les hommes le contexte du placement diff rant selon le genre notamment ses motifs et les parcours institutionnels qui s ensuivent tableau 2 Les informations dont nous disposons sur la jeunesse des enqu t s ont t introduites dans les mod les tableau 1 Parmi ces variables seules celles qui pr sentent un effet significatif au moins au seuil de 5 figurent dans les mod les pr sent s Par ailleurs afin d estimer l influence des situations d a
116. enqu t s de la derni re dition disponible de l enqu te Emploi de l INSEE ainsi que des imp ratifs ou hypoth ses propres l enqu te 1 Surrepr senter parmi les fiches adresses tir es les logements de 4 pi ces et plus par rapport aux loge ments de 1 3 pi ces dans un facteur de 1 2 Trois raisons expliquaient ce choix Tout d abord le sou hait d augmenter la probabilit de trouver au moins un individu situ dans le champ de l enqu te dans les logements chantillonn s Surrepr senter les grands logements tait galement motiv par la volont de tendre vers une galisation des probabilit s individuelles de tirage entre individus r sidant en m nages isol s et individus r sidant en m nages plus nombreux sans effort particulier en effet les per sonnes isol es se trouvent de fait surrepr sent es puisque d s que leur age leur permet de participer l enqu te leur probabilit de tirage est de 100 En accroissant la part des plus grands logements au sein de l chantillon plus probablement habit s par plusieurs personnes l enqu te se donnait la possibi lit esp rait on de mieux explorer la dimension des violences perp tr es dans la sph re domestique 1 Pour toute information technique compl mentaire sur ces aspects la documentation incluse dans le dictionnaire des variables de l enqu te est disponible qui souhaite la consulter Annexe 2 plan de sondage chantillonnage et pond ra
117. enqu teurs n ont g n ralement qu un tr s faible aper u sinon aucun du contenu des questionnaires sur lesquels ils vont s appuyer pour collecter les donn es d une enqu te Ils re oivent parfois un tr s court document de synth se retra ant les th mes et les objectifs de l enqu te avant de participer la formation mais c est le seul l ment d information direct tr s limit dont ils peuvent disposer avant le contact direct avec le questionnaire les explications et les consignes de passation qui leur sont d livr es son propos L accompagnement clinique des enqu teurs de l INSEE tout au long de l enqu te EVS D 257 cas les enqu teurs ne connaissaient pas encore le questionnaire tandis que les psychologues n en avaient qu une connaissance globale et peu d taill e leur r le n tant pas de le pr senter aux enqu teurs Ce d calage entre les attentes des enqu teurs et ce que les psychologues taient en mesure de proposer peut expliquer en partie cette appr ciation La seconde s ance un r le potentiellement structurel et structurant la question Que vous a apport la s ance d aujourd hui 768 appr ciations ont t enre gistr es toujours parmi les 462 fiches collect es e Un change de v cus et d exp riences marquantes en groupe Ce sentiment a t men tionn 249 reprises Il confirme voire amplifie un sentiment similaire exprim propos de la premi re s ance 92
118. entre hommes et femmes tandis que le plus fort cart concerne les amph tamines Soulignons que dans les g n rations plus anciennes ces produits taient assez volontiers utilis s par certaines femmes comme coupe faim a des fins amaigrissantes Beck 2006 Cette pratique davantage associ e aux compor tements f minins l adolescence Fallu et al 2008 s est probablement rar fi e progressive ment a la suite de l inscription de ces produits dans la liste des stup fiants en 1971 TABLEAU 2 Usages de produits psychoactifs selon le sexe en 2005 chez les 18 34 ans Effectifs enqu te en face a face n 1095 n 1451 n 2546 Consommation quotidienne de tabac 42 0 33 5 37 7 1 3 ii Effectifs questionnaire auto administr n 1075 n 1430 n 2505 Usage r gulier d alcool 25 7 7 8 16 7 3 3 Lu Binge drinking au cours de l ann e 42 5 12 5 27 4 3 4 Hd DETA positif au cours de la vie 19 7 12 13 4 2 7 mR Cannabis exp riment au cours de la vie 54 8 36 3 45 6 1 5 x Cannabis consomm dans l ann e 23 5 10 2 16 9 2 3 aS Cannabis consomm r cemment 19 2 7 4 13 4 2 6 Ki Cannabis consomm r guli rement 9 2 24 5 9 3 8 hig Exp rimentation de en champignons hallucinog nes 6 8 2 3 46 3 0 ane poppers 49 1 7 3 3 2 9 ki ecstasy 8 2 2 9 5 6 2 8 ene cocaine 6 6 2 9 4 8 2 3 S amph tamines 3 8 0 8 2 3 4 8 aS LSD 4 6 1 1 2 9 42 is h ro ne 3 0 0 8 1 9 3
119. es en mode auto administr la r partition des victimes entre hommes et femmes diff re les hommes utilisant davantage que les femmes leur droit au remords lorsque la question est pos e dans le secret d un protocole plus confidentiel voient leur effectif s accroitre davantage que celui des femmes au sein de l ensem ble des victimes qui demeurent tr s majoritairement f minines Les hommes repr sentent 13 des victimes d attouchements sexuels rapports sexuels forc s ou tentatives lorsqu on se limite consid rer les r ponses donn es dans l entretien en face face alors qu ils en constituent 21 si l on tient galement compte des r ponses fournies dans le questionnaire auto administr sur les m mes sujets tableau 2 L hypoth se souvent avanc e3 qui pourrait concourir clairer un tel r sultat est que les hommes auraient encore plus de difficult s donc peut tre plus encore que les femmes par ler des agressions subies Autrement dit les hommes auraient d autant plus de mal r v ler avoir subi certaines formes de violences que ce sont celles auxquelles les femmes sont surexpo s es cela pourrait en effet remettre en cause les formes apprises de masculinit ou de virilit Alors que parler un enqu teur semble de plus en plus facile en croire l volution r cente des taux de victimation enregistr s les r ponses la question auto administr e de l enqu te EVS sur le
120. es entre hommes et femmes m ritent aussi que l on s y attarde Dans une tude belge men e aupr s d l ves g s de 13 20 ans confrontant des auto questionnaires papier avec la m thode CASI le recours l ordinateur avait produit des effets inverses ceux observ s ici les pr valences tant plus lev es parmi les filles et plus faibles parmi les gar ons Vereecken et Maes 2006 Cet effet diff renci du genre m ri terait certainement d tre analys plus en d tail dans des travaux venir TABLEAU 2 Propension d clarer une plus forte consommation de substances psychoactives dans l enqu te EVS ORa odds ratios ajust s 18 64 ans 1 40 1 28 1 54 1 44 1 29 1 61 1 32 1 13 1 75 DETA positif 18 29 ans 1 30 1 05 1 59 1 25 0 96 1 62 1 37 0 97 1 92 30 44 ans 1 24 1 06 1 45 1 34 1 10 1 62 1 07 0 82 1 40 Cannabis 18 64 ans 0 85 0 80 0 91 0 80 0 73 0 88 0 91 0 82 100 18 29 ans 0 98 0 87 1 10 1 01 0 84 1 20 0 97 0 83 1 14 30 44 ans 0 79 0 71 0 87 0 73 0 64 0 84 0 85 0 74 0 98 18 64 ans 1 03 0 93 1 15 1 01 0 88 1 16 1 07 0 90 1 27 18 29 ans 1 17 1 01 1 35 1 22 1 01 1 48 1 10 0 88 1 38 30 44 ans 0 88 0 73 1 06 0 82 0 65 1 04 0 97 0 72 1 31 18 64 ans 1 51 1 33 1 71 1 39 1 18 1 63 1 76 1 42 2 18 18 29 ans 1 61 1 36 1 89 1 57 1 28 1 94 1 71 1 31 2 24 30 44 ans 1 36 1 08 1 69 1 18 0 90 1 56 1 82 1 23 2 67 18 64 ans 1 09 0 91 1 30 1 07 0 86 1 33 1 14 0 82 1 58 18 29 ans 1 13 0
121. est demand Et vous m me avez vous fait une tentative de suicide Les enqu teurs ont activement particip d terminer ce choix et dans la passation du questionnaire en ont trouv leur travail all g De mani re g n rale quand les enqu t s ont pu se trouver brutalement interpel s les enqu teurs ont not que la bonne volont ne disparaissait pas Tr s peu d entretiens se sont termi n s avant qu aient t pos es l int gralit des questions Le questionnaire auto administr par ordinateur avec interface audio Au cours de la d cennie pr c dant l enqu te EVS l exploration des donn es sur la consomma tion de drogues illicites a t essentiellement mise en chantier par l Observatoire fran ais des drogues et toxicomanies OFDT l Institut national de pr vention et d ducation pour la sant INPES ou l Institut national de la sant et de la recherche m dicale INSERM gr ce des enqu tes t l phoniques Barom tre sant ou auto administr es sur papier telles que l Euro pean School Survey Project on Alcohol and other Drugs ESPAD ou l Enqu te sur la sant et les consommations lors de l appel de pr paration la d fense ESCAPAD NS Partie 1 La construction de l enqu te 56 Le fait d interroger en face a face les enqu t s sur leurs pratiques d lictueuses soulevait un probl me pour la statistique publique qui avait peu investi ce domaine D embl e les d c
122. estimation des co ts annuels des violences dans le couple a ainsi t tablie un milliard d euros au minimum Apr s cette premi re estimation nationale le pr sent travail s inscrit dans le cadre du pro gramme europ en Daphn III 2007 2013 programme de pr vention des violences envers les enfants les adolescents et les femmes de la direction g n rale Justice libert et s curit de l Union europ enne Ce programme vise soutenir le travail des organisations notamment non gouvernementales et des autorit s publiques qui se consacrent la protection des 1 En 1992 puis 1994 les violences conjugales ont t retenues comme telles dans le nouveau Code p nal et d finies comme infractions sp cifiques avec la qualification de circonstances aggravantes En 2004 la loi a donn au juge aux affaires familiales la possibilit d attribuer la jouissance du domicile conjugal au conjoint qui n est pas l auteur des vio lences lorsque celles ci le mettent en danger ainsi que ses enfants La possibilit d vincer du domicile le conjoint violent a t introduite en 2005 La loi du 4 avril 2006 a tendu la qualification de circonstances aggravantes lorsque l auteur est un ancien conjoint concubin pacs ainsi qu aux infractions constitu es de meurtres de viols ou autres agressions sexuelles Enfin la loi a pr vu en 2007 une peine minimale en cas de r cidive et d incapacit totale de travail quelle qu en soit la du
123. et 7 diff rent non seulement par la fr quence des violences l tat de sant per u et la plupart des v nements douloureux mais aussi en termes de caract ristiques sociod mo graphiques Dans le groupe 6 on trouve des personnes de tous ges avec une forte proportion HN Partie 4 v nements de vie et comportements de sant 182 de jeunes pr s de la moiti ont entre 18 et 29 ans et 13 ont entre 55 et 75 ans soit beaucoup plus que dans les autres groupes soumis aux violences Elles ont v cu dans un contexte cono mique a priori plus favorable le groupe 6 compte moins de personnes ayant connu des priva tions mat rielles graves plus de personnes ayant un niveau de dipl me sup rieur au bac 2 et moins de ch meurs Les personnes du groupe 6 ont aussi v cu dans un cadre conjugal plus sta ble que celles du groupe 7 57 n ont connu qu un seul conjoint contre 33 Conclusion Globalement par rapport aux personnes relativement prot g es des atteintes violentes et de divers v nements difficiles au cours de la vie groupes 1 et 2 c est en mati re de sant men tale beaucoup plus que physique que se distinguent les personnes les plus expos es aux vio lences et un parcours de vie difficile Faire partie d une population qui subit la fois des vio lences et traverse des v nements de vie difficiles va de pair avec un tat de sant mentale d grad et une situation de probable consommation excess
124. et la direction g n rale de la sant DGS a pour objectif de suivre 20 000 enfants n s dans le courant de l ann e 2011 depuis leur naissance jusqu leurs 20 ans Cette tude constituera une source de donn es pour analyser le d ve loppement de l enfant tudier les diff rents facteurs familiaux sociaux environnementaux scolaires sanitaires etc interagissant tout au long de son parcours comprendre l impact des situations v cues durant l enfance sur la sant le d veloppement physique psychologique social et professionnel et observer les ventuelles mesures de prise en charge en protection de l enfance 1 Pour une analyse compar e des m thodes et des r sultats de ces enqu tes voir l article p 17 2 Pour une comparaison des r sultats en mati re de mesure des violences sexuelles voir l article p 99 3 Pour en savoir plus voir la lettre d information du programme Sant in galit s et ruptures sociales n 1 et suivantes 4 Pour en savoir plus https Avww elfe ined fr DEN Partie 3 Des parcours de vie difficiles 118 Apports et limites de l enqu te EVS pour l appr hension de la maltraitance L enqu te EVS ne pr sente pas pour le sujet qui nous int resse ici les avantages du suivi d une cohorte et se limite a une approche r trospective des v nements par les enqu t s Elle contient toutefois des l ments d information sur un large ventail de violences toutes p
125. et police 234 5 Justice civile 8 7 Justice p nale 28 0 Administration p nitentiaire 99 4 Activit s de la police 58 7 Activit s de la gendarmerie 39 8 Co ts des cons quences sociales directes 120 3 H bergement d urgence et d insertion 28 3 Allocations logement APL ALS ALF 12 8 Allocation API allocation pour les parents isol s 5 7 Allocation RMI revenu minimum insertion 4 3 Paiement des arr ts de travail Co ts des pertes de production Pertes de production dues aux d c s 221 6 Pertes de production dues l absent isme 778 5 Pertes de production dues aux incarc rations 98 8 Co ts humains 534 7 Co t des viols 328 6 Co t des blessures graves et des pr judices Sources Rapport final du programme europ en Daphn www psytel eu GRAPHIQUE 1 1 0 0 2 5 8 12 6 9 5 0 4 1 1 40 24 1 6 49 1 2 0 5 0 2 0 2 9 0 31 5 4 0 21 6 13 3 Parts des diff rents types de co t dans le co t global des violences conjugales en France en 2006 Co ts humains 535 millions d euros 22 Soins de sant Pertes de production Aides sociales 1 099 millions d euros 44 Sources Rapport final du programme europ en Daphne www psytel eu 483 millions d euros 20 Police justice 235 millions d euros 9 120 millions d euros 5 Co t des violences conjugales envers les femmes DD 231 Les pertes de production dues aux d c s et l absent isme des victime
126. eu lieu une fois dans les deux derni res ann es 71 des personnes qui les ont subies en connaissaient l auteur et dans 18 des cas celui ci faisait partie de leur famille ou de leurs proches en cas de violences verbales r p t es 79 GRAPHIQUE 2 Lien entre victime et auteur des violences interpersonnelles ayant entra n au moins un dommage important en Part des victimes E La victime ne sait pas r pondre sur son lien avec l auteur E Auteur inconnu avant les faits E Auteur connu avant les faits mais sans faire partie de la famille ou des proches E Auteur faisant partie de la famille y compris conjoint e ou des proches Violences Violences Exhibitionnisme Violences verbales physiques contacts psychologiques physiques contraints Lecture 25 des victimes de violences verbales survenues au cours des deux ans avant l enqu te estiment que celles ci ont entra n au moins un dommage important ou un dommage pour leur sant 7 des victimes d clarent que l auteur des derni res violences verbales subies faisait partie de leur famille ou de leurs proches au moment des faits 12 qu ils connaissaient cet auteur sans qu il fasse partie de leur famille ou de leurs proches et 6 qu ils ne le connaissaient pas Champ Personnes g es de 18 75 ans r sidant en France en m nage ordinaire et d clarant d clarant avoir t victimes de violences verbales physiques sexuelles ou psychologiques
127. fait de devenir non plus victime mais auteur de violences d autre part exercer des violences sur autrui expose notamment au risque d en subir en retour par r action de la victime L agresseur devient alors victime ou peut en tout cas se d clarer comme tell La psychiatrie a m me tabli que le fait de commettre certaines atrocit s peut g n rer des troubles mentaux analogues ceux dont souffrent les victimes Young 2002 tre expos la violence accro t aussi le risque d agir de mani re violente l encontre d autres personnes Tursz 2006 et de passer ainsi de la position de victime celle d auteur de vio lences voire de cumuler les deux Lorsque l Organisation mondiale de la sant OMS demandait en 2002 d approfondir les connaissances sur la nature des liens entre violences subies et tat de sant Krug et al 2002 la complexit de ces interactions tait d j av r e En France jusqu alors l Enqu te nationale sur les violences envers les femmes en France ENVEFF r alis e en 2000 tait la principale source statistique permettant d approcher la r alit des violences subies mais elle se limitait aux femmes g es de 20 59 ans vivant en m nage ordinaire en France L un des objectifs de 1 Dans une enqu te sur les violences subies ces cas peuvent videmment tre tr s ambigus une personne peut se d clarer victime signaler des blessures un arr t de travail etc alors qu
128. fin de questionnaire mais les questions pr c dant le module sur les consommations de substances psy choactives ne sont pas les m mes ce qui constitue un facteur de renforcement potentiel de cet effet de halo Il est malais de d m ler un tel facteur des autres effets possibles en particulier de ceux qui sont imputables au mode de collecte Une tude am ricaine a par exemple montr d une part que le fait d avoir pu exprimer des comportements positifs en d but d enqu te l gitimait l expression ult rieure de pratiques diffi ciles admettre et d autre part que plus la th matique couverte par l enqu te aborde un sujet jug sensible par l opinion comme les violences ou le suicide par exemple plus les niveaux d al coolisation relev s sont lev s Fowler et Stringfellow 2001 Une autre tude a mis en vidence que plus les questions sont nombreuses sur un th me plus la probabilit d obtenir une r ponse positive concernant des comportements potentiellement d viants de la norme est grande Brittingham et al 1998 Un exemple fran ais d effet de halo est fourni par la comparaison des r sultats de l Enqu te nationale sur les violences envers les femmes en France ENVEFF voir Jaspard et al 2003 et l enqu te Contexte de la sexualit en France CSF voir Bajos et Bozon 2008 concernant la question des violences sexuelles subies par les femmes Face au doublement des taux de rap ports sexuel
129. fois lors de l enqu te Violences physiques Violences verbales Violences et sexuelles psychologiques Lecture 68 des victimes de violences verbales ayant entra n un dommage professionnel mat riel physique ou psychologique impor tant ou un dommage pour leur sant ont parl des faits plusieurs personnes 20 en ont parl une seule personne et 12 ont r v l avoir t victime de violences de cette nature lors de l enqu te Champ Victimes d une violence interpersonnelle dans les deux ans pr c dant l enqu te d clarant que cet v nement leur a caus un dommage physique mat riel professionnel ou psychologique important ou un dommage temporaire ou durable pour leur sant et g de 18 75 ans 1 042 individus soit 172 victimes de violences physiques et sexuelles 525 victimes de violences verbales et 671 victimes de violences psychologiques un individu peut tre victime de violences de types diff rents Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 GRAPHIQUE 2 Temps au bout duquel la victime a confi l v nement un tiers 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 E Au bout de plusieurs mois ou plusieurs ann es E Au bout de quelques jours E Dans les heures qui ont suivi l v nement Violences physiques Violences verbales Violences et sexuelles psychologiques Lecture 77 des victimes de violences verbales ayant entra n un dommage professionnel
130. ge l instar des enqu tes pr c dentes men es en France Beck et al 2007 on constate que le cannabis est de loin la drogue illicite la plus exp riment e un quart des personnes interrog es dans l enqu te EVS ont d j essay ce produit Parmi les jeunes adultes g s de 18 24 ans la moiti d clare avoir d j consomm du cannabis dont un quart dans l ann e et pr s de 10 r guli rement Cependant quelle que soit la fr quence de consommation du cannabis le niveau d usage diminue fortement avec l ge L exp rimentation d autres drogues illicites appara t beaucoup plus marginale en population g n rale dans la mesure o elle ne d passe jamais 2 5 Il convient tout de m me de souligner que 6 6 des 18 24 ans d clarent avoir essay l ecstasy au moins une fois contre seulement 0 8 des 35 44 ans La consommation actuelle au cours de l ann e de ces diff rents produits mesur e par le biais d autres enqu tes telles que le Barom tre sant apparait encore plus rare Beck et al 2007 Il est noter toutefois que les enqu tes en population g n rale rendent difficilement compte des consommations peu fr quentes en France telles que celles du crack de l acide gamma hydro xybutyrique GHB de la k tamine un anesth siant v t rinaire consomm pour ses vertus hal lucinog nes et dans une moindre mesure de l h ro ne les populations marginalis es qui occu pent une pl
131. ges ou de niveau inf rieur r f Niveau CAP ou BEP 4 Niveau bac 2 Niveau sup rieur au bac 1 Troubles psychiques chroniques Sans anxi t chronique ni d pression nerveuse chronique ayant d but avant l ann e 2003 r f Troubles d pressifs ou anxi t chronique ayant d but avant l ann e 2003 ar WN Partie 2 Profils et comportements des personnes qui subissent des violences 96 TABLEAU 5 SUITE Environnement social et familial Taille de la fratrie Enfant unique ou un fr re ou une sceur 1 Deux fr res ou s urs 5 Au moins trois fr res ou s urs r f Type de m nage Personnes vivant seules r f Couple sans enfant 9 Couple avec enfant 8 Famille monoparentale 9 Autres m nages 8 Taille de l unit urbaine Communes rurales et unit s urbaines de moins de 5 000 habitants 4 Unit s urbaines de 5 000 100 000 habitants fe Unit s urbaines de plus de 100 000 habitants r f Zone d habitation Zone hors zone urbaine sensible r f Zone urbaine sensible 4 Fr quence des rencontres avec les proches Au moins une fois par semaine r f Une trois fois par mois 0 Plus rarement 4 Situation professionnelle Personne n occupant pas un emploi r f Occupe un emploi 5 Note La situation de r f rence est celle d une victime r unissant les caract ristiques suivantes une femme g e de 55 75 ans ayant un dipl me de niveau inf rieur au brevet des coll ges n occupant pas d emploi
132. grandement pes sur les r ponses des enqu t s esti ment Cyril Rizk et Julie Bo Rizk et Bo 2006 Si en effet le nombre de personnes qui se d clarent victimes d agressions augmente entre 2004 et 2005 alors que taux global d agressions tait stable entre 1998 et 2004 c est que parmi ces victimes ce sont celles qui Comment questionner les violences subies I 25 d clarent avoir subi des violences verbales dont l effectif cro t La fr quence des agressions physiques tant quant elle stable cela permet d isoler un tr s probable effet du libell de la question tableau 1 Une autre mani re de conclure est de dire qu il n y a pas davantage de vic times de violences verbales en 2005 qu en 2004 mais qu on les compte de mani re explicite et qu on aurait probablement hypoth se inv rifiable pu les compter d j pour l ann e 2004 si la question pos e en janvier f vrier 2005 avait explicitement int gr la dimension violences verbales TABLEAU 1 Comparaison de la proportion de personnes de 14 ans ou plus se d clarant victimes d agressions ou d actes de violences en 2004 et 2005 en Personnes ayant d clar au moins une agression subie 49 7 8 dont victimes d injures ou de menaces 2 9 5 6 dont victimes de violences physiques accompagnant ou non un vol 1 8 1 7 Personnes ayant d clar n avoir pas t agress es 95 1 92 2 Ensemble d
133. interrog s dans l enqu te EVS semblent prendre peu de risques l gard d une ventuelle grossesse seulement 3 7 des hommes et 2 4 des femmes confient ne pas avoir employ de m thodes contraceptives La majorit des jeunes utilisent d sormais les pr servatifs au cours de leurs premi res relations sexuelles et notamment l occasion des premiers rapports comme en attestent toutes les enqu tes Beck et al 2007 Beltzer et al 2005 Bajos et Bozon 2008a Par cons quent la plupart des jeunes 73 des hommes et 76 des femmes s estiment prot g s des IST avec leur partenaire actuel N anmoins l enqu te EVS montre que 27 2 des femmes et 32 9 des partenaires des hommes ont d ja eu recours a la pilule du lendemain et 15 6 des femmes ont effectu au moins une IVG au cours de leur vie Comme dans toutes les enqu tes d claratives r alis es en population g n rale la proportion d interruptions de grossesse r alis es est relativement plus faible que celle tablie en fonction des d clarations officielles Moreau et al 2004 Ind pen damment des probl mes de couverture de la population cette sous d claration serait li e d une part aux r ticences a parler d un sujet sensible g n ralement douloureux et encore condamn d un point de vue religieux ou moral et d autre part la difficult de comptabiliser une pratique aux formes vari es de la fausse couche plus ou moins provoqu e
134. l ENVEFF La forte hausse du taux de victimation illustre donc selon Nathalie Bajos et Michel Bozon le fait que la parole se lib re beaucoup plus volontiers en 2006 que ce n tait le cas six ans plus t t C est donc essentiellement une plus grande propension rapporter des v nements de violence dans une enqu te scientifique qui rend compte de l volution observ e Bajos et Bozon 2008a p 3 Cette lib ration de la parole se manifeste surtout propos des rapports sexuels contraints survenus avant l ge de 18 ans et plus encore avant celui de 15 ans Cette explication illustre toujours selon ces auteurs l impact majeur de l ENVEFF sur l opinion et les pouvoirs publics depuis la r alisation de cette enqu te aupr s des femmes ces derniers ont en effet diffus de nombreux messages de pr vention des violences conjugales et mis en place en mars 2007 un num ro d appel pour les victimes de violences conjugales le 39 19 L emplacement des questions sur les violences sexuelles a sans doute aussi contribu favoriser la parole en 2006 et peut conduire nuancer sans pour autant les remettre en cause les conclu sions pr c dentes Ainsi il n est pas neutre de r pondre une question sur les violences sexuelles subies apr s avoir longuement r pondu des questions portant sur les pratiques sexuelles que l on a eues tout au long de sa vie et plus largement sur sa biographie affective et
135. l ann e 13 2 des hommes et 3 8 des femmes soit des taux l g rement plus lev s que ceux obtenus lors du Barom tre sant 2005 qui estimait que 14 des hommes et 5 des femmes en population g n rale de 15 65 ans avaient pr sent des signes de d pendance l alcool au cours de leur vie Beck et al 2007 voir aussi l article p 261 Le placement durant l enfance et le risque d exposition aux violences l ge adulte femmes n anmoins la consommation de cannabis ne figure pas dans le mod le tant donn qu elle est rarement d clar e par les femmes et que les r sultats ne sont pas significatifs En revanche la consommation d antid presseurs a t introduite dans les mod les car elle peut rendre la personne plus vuln rable bien qu il puisse s agir aussi d une cons quence de la vio lence subie Lagrange et Legleye 2007 L effet est significatif pour les femmes seulement augmentant de 1 6 fois le risque de d clarer avoir subi des violences Nous n observons pas d effet significatif de la consommation d alcool bien que diff rents tra vaux aient indiqu un lien entre la violence subie et la consommation d alcool par la victime TABLEAU 3 Avoir subi une agression au cours des vingt quatre derniers mois r sultats des r gressions logistiques par sexe Situation actuelle Situation actuelle Situation maritale Situation maritale En couple Age Age 30 39 an
136. l enqu te les fichiers sont anonymis s NS Partie 1 La construction de l enqu te 66 Annexe 2 Plan de sondage chantillonnage et pond rationt Base de sondage L chantillon principal de l enqu te v nements de vie et sant EVS a t tir par l INSEE dans l chan tillon ma tre issu des donn es du recensement de la population de 1999 RP99 et dans la base de sondage des logements neufs BSLN une extension ayant galement t constitu e dans la base de sondage sp cifique aux zones urbaines sensibles ZUS C est l une des derni res enqu tes r alis es par l INSEE dont l chantillon a t ainsi constitu puisque le recensement en continu alors tout r cemment mis en place n tait pas encore disponible Les donn es qui forment la source de l chantillon sont donc des adresses physiques fond es sur les fiches adresses tablies par les agents recenseurs Comme dans toute enqu te qui proc de ainsi il n est jamais possible de pr sumer de l identit et donc du nombre des caract ristiques de sexe d ge etc des habitants des logements enqu t s puisque entre la date de r daction de la fiche adresse et la date de col lecte d une enqu te donn e des personnes recens es dans un logement ont pu d m nager partir en insti tution ou d c der et le logement lui m me a pu dispara tre ou avoir re u un autre usage transformation d un logement en local professionnel Plus la fich
137. l intervention chirurgicale L oubli et la confusion de langage seraient par ailleurs tr s fortement diff renci s socialement Moreau et al 2004 Le fait d avoir subi des violences a un faible impact sur le recours a des mesures de pr caution a l gard d une grossesse non d sir e ou d une IST La quasi totalit des jeunes d clarent utiliser un mode de contraception Les choix en termes de contr le des naissances semblent peu affect s par les violences rencontr es en dehors des violences psychologiques subies au cours de la vie et pour les hommes uniquement des carences affectives pendant l enfance tableau 4 Les victimes r centes de violences physiques semblent prendre moins de pr cautions l gard des IST Il en est de m me pour les femmes qui ont subi des violences psychologiques au cours des deux ann es pr c dant l enqu te ainsi que pour les hommes qui ont subi des violences NS Partie 3 Des parcours de vie difficiles 162 sexuelles au cours de leur vie Toutefois cet effet disparait partiellement lorsqu on tient compte de l ge des personnes de leur situation professionnelle ou de leur niveau de dipl me qui conditionnent fortement les connaissances en mati re de pr vention et leurs pratiques tableau 5 Le recours un moyen de contraception et au pr servatif afin d viter une IST serait donc davantage li certains facteurs sociaux comme l ge le dipl me ou le statut pro
138. la France succ de elle m me aux premiers l ments de connaissance tablis par l enqu te Adolescents Choquet et Ledoux 1994 Par ailleurs les questions du Barom tre sur le sujet des violences ne couvrent que les atteintes physiques et sexuelles Les premi res sont d sign es par le fait d avoir t frapp e ou bless e physiquement les secondes sont englob es dans les rapports sexuels forc s d clin s ensuite en cas de r ponse positive en attouchements tentatives de rapports forc s et rapports forc s L enqu te Contexte de la sexualit CSF ne traite quant elle en mati re de violences inter personnelles que de celles qui pr sentent un caract re sexuel conversations ou appels t l phoniques caract re pornographique attouchements sexuels tentatives de rapports sexuels forc s et rapports sexuels forc s Cette enqu te a engag un effort particulier pour se doter de la meilleure comparabilit possible avec l ENVEFF sur les violences sexuelles et les cir constances qui les entourent Le mode de passation tant identique t l phonique plusieurs conditions sont donc r unies pour mettre en parall le les r sultats de ces deux enqu tes L ob jectif central de enqu te CSF est toutefois sensiblement diff rent de celui de l ENVEFF dans la premi re les questions sur les violences sexuelles subies interviennent la fin de l entretien alors que l enqu t
139. le Code du travail en mati re de d finition du harc lement sexuel puisque lorsqu une femme d clare avoir subi sur son lieu de travail de telles avances non d sir es elle peut d signer un sup rieur hi rarchique comme agresseur Mais ne pas poser cette question dans les diff rents lieux explor s par le questionnaire rend impossible la comparaison de l oc currence des divers types de violences entre sph res par exemple aucun corpus homog ne de donn es ne peut permettre de dire s il y a plus ou moins d atteintes sexuelles dans les espaces publics que sur les lieux de travail ou d tudes et qui en sont les victimes Les d veloppements de l enqu te CVS 2007 pourraient pencher en faveur d un questionnaire contextualis la mani re de celui de l ENVEFF De m me que nous avons approch l im pact des changements de libell s portant sur les agressions physiques entre CVS 2005 et 2006 observons ici les effets des nouveaut s introduites par CVS 2007 tableau 2 Dans cette enqu te les actes en cause sont beaucoup plus explicites les questions sont contextualis es l enqu t e ne r pondant jamais ind pendamment du lieu de r sidence de l ventuel agres seur les d clarations concernant les violences physiques subies de la part d un membre du m nage et l ensemble des violences sexuelles sont recueillies par questionnaire auto adminis tr sur ordinateur 10 Par exemple des lieux
140. les deux modules pisode d pressif majeur et anxi t g n ralis e du MINI Les questionnaires AUDIT et DETA La d cision d utiliser ces questionnaires standardis s repose quant elle sur la volont de comparer les enqu tes statistiques fran aises ou trang res des dix derni res ann es qui ont largement utilis ces outils C est notamment le cas du Barom tre sant m me si le mode de passation est diff rent de celui d EVS dans EVS l interrogation sur la consommation d alcool est plac e dans la partie du question naire auto administr e par ordinateur tandis que le Barom tre sant interroge les enqu t s par t l phone Un des int r ts pour l exploitation des donn es est donc de comparer des populations enqu t es la lumi re des diff rences de protocole pour en tirer de possibles hypoth ses sur l influence des m thodes de collecte Un chapitre de cet ouvrage d veloppe cet aspect voir page 261 4 Sur la consommation de drogues et d alcool par exemple ce sont les questionnaires en vigueur ailleurs dans la statistique fran aise ou trang re qui s imposaient non les modules du MINI portant sur ces sujets Conclusion Le travail de d finition et de choix des outils de collecte r alis en amont de l enqu te EVS res semble donc celui que requiert la r alisation de toute enqu te statistique il s agit toujours au fond de d finir les sp cificit s de l objet centra
141. mat riel physique ou psychologique impor tant ou un dommage pour leur sant et qui ont r v l les faits avant l entretien de l enqu te en ont parl dans les heures qui suivent 20 ont attendu quelques jours et 3 n en ont parl qu au bout de plusieurs mois ou de plusieurs ann es Champ Victimes d une violence interpersonnelle dans les deux ans pr c dant l enqu te g es de 18 75 ans d clarant que cet v ne ment leur a caus un dommage physique mat riel professionnel ou psychologique important ou un dommage temporaire ou durable pour leur sant et qui ont r v l l v nement avant le passage de l enqu teur soit dans l chantillon 161 victimes de violences physiques ou sexuelles 487 victimes de violences verbales et 598 victimes de violences psychologiques Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 WN Partie 2 Profils et comportements des personnes qui subissent des violences 88 Par rapport aux victimes de violences verbales les victimes de violences physiques ou sexuelles passent moins souvent les faits sous silence En revanche elles attendent plus sou vent quelques jours avant de confier ce qui leur est arriv que les individus qui ont t insult s ou menac s sans avoir subi de violence physique ou sexuelle tableau 1 Les victimes pour lesquelles le dernier v nement violent subi ayant entra n un dommage s est produit au domicile ont davantage tendance
142. mettre en uvre une taille de police plus grande l cran BIBLIOGRAPHIE Ali J 2003 Data quality monitoring using the Blaise audit trail SSC Annual Meeting Proceedings of the Survey Methods Section p 127 132 Auriat N 1996 Les d faillances de la m moire humaine aspects cognitifs des enqu tes r trospectives Travaux et documents PUF INED n 136 204 p Bart O 2007 Analyse du comportement des r pondants lors de la collecte du questionnaire auto administr de l enqu te v nements de vie et sant M moire FCDA ENSAI ao t 87 p Beck F Legleye S Spilka S 2006 Les drogues 17 ans volutions contextes d usages et prises de risque Tendances OFDT n 49 Beck F Peretti Watel P 2001 Les usages de drogues illicites d clar s par les adoles cents selon le mode de collecte Population vol 56 n 6 2001 pp 963 986 Brown E Jaspard M Schiltz M A 2000 Enqu te nationale sur les violences envers les femmes en France Enveff un protocole de collecte sp cifique pour un sujet vaste et sensible Conf rence AISO 2000 Statistique d veloppement et droits de l homme Gatward R 2001 Audio CASI with Challenging Respondent Proceedings of the 7 International Blaise Users Conference p 220 231 Hansen S E Marvin T 2001 Reporting on Item Times and Keystrokes from Blaise Audit Trails Proceedings of the 7t International Blaise Users Con
143. na tional de la d linquance OND CNRS ditions 573 p Beck F Guilbert P Gautier A 2007 Barom tre Sant 2005 Attitudes et comportements de sant INPES 608 p Bourdieu P 2002 La domination masculine Le Seuil dition augment e d une pr face 182 p Cavalin C 2007 Les violences subies par les personnes g es de 18 75 ans Pre miers r sultats de l enqu te v nements de vie et sant tudes et R sultats DREES n 598 septembre 8 p Debauche A 2007 Enqu ter sur le viol entre sexualit et violence in Chetcuti N Jaspard M sous la dir de Violences envers les femmes Trois pas en avant deux pas en arri re L Harmattan p 75 94 Dejours C 1998 Souffrance en France la banalisation de l injustice sociale Le Seuil 197 p DREES Violences sexuelles La sant des femmes La Documentation fran aise Jaspard M Brown E Condon S Fougeyrollas Schwebel D Houel A Lhomond B Maillochon F Saurel Cubizolles M J Schiltz M A 2003 Les violences envers les femmes en France Une enqu te nationale la Documentation fran aise 370 p Jaspard M et l quipe ENVEFF 2001 Nommer et compter les violences envers les femmes une premi re enqu te nationale en France Population amp Soci t s INED n 364 janvier 4 p Spira A Bajos N et groupe ACSF 1993 Les comportements sexuels en France La Documentation fran aise Tournyol du Clos L Le Jeann
144. nements de vie et comportements de sant 206 amph tamines ecstasy etc dont les adeptes ne seraient pas encore bien connus des ins titutions prenant en charge les usagers de drogues Face la complexit et la diversit des usages de drogues illicites ces diff rents outils d observation d origine institutionnelle ou scientifique s av rent donc compl mentaires pour dresser un portrait complet de la situa tion actuelle en France Les enqu tes effectu es aupr s d un chantillon repr sentatif de la population permettent d offrir une lecture quantitative de usage de drogues illicites et d analyser les principaux fac teurs associ s et les grandes caract ristiques des usagers Les enqu tes fran aises portant sur les usages de drogues des adolescents Beck et al 2000 Legleye et al 2007 ou des l ves scolaris s dans le secondaire Choquet et al 2004 sont nombreuses depuis la fin des ann es 1990 Par contraste celles concernant sp cifiquement les jeunes adultes sont plus rares en effet il n existe pas pour cette population de base de sondage nationale sp cifique comme pour les adolescents Faute de pouvoir disposer de bases de sondage repr sentatives de l en semble d une g n ration s appuyer sur des enqu tes en population g n rale adulte constitue le meilleure solution L enqu te v nements de vie et sant EVS r alis e en 2005 par la DREES permet d observer les usages de substanc
145. of foster care Troubled lives troubling prospects Child Trends Research Brief n 59 D cember Perdre un parent pendant l enfance quels effets sur le parcours scolaire professionnel familial et sur la sant a l ge adulte Nathalie BLANPAIN Au del des violences stricto sensu l enqu te v nements de vie et sant EVS permet de rep rer la survenue d v nements traumatiques au cours d une vie tel le d c s d un parent et d en observer les cons quences long terme sur le parcours familial et professionnel ainsi que sur l tat de sant des personnes qui s en d clarent victimes En 2006 11 des adultes de 20 75 ans interrog s dans l enqu te EVS d clarent avoir perdu leur p re ou leur m re avant l ge de 20 ans la plupart d entre eux tant devenus orphelins de p re Perdre un parent pendant l enfance concerne davantage les enfants d origine sociale modeste 10 d orphelins de p re parmi les enfants d ouvriers contre 5 parmi les enfants de cadres et ceux issus d une fratrie nombreuse C est un risque social qui peut modifier la destin e d un individu Devenir orphelin avant l ge de 20 ans peut rendre plus difficile l acc s un dipl me le d c s du p re diminue ainsi nettement les chances d obtenir le baccalaur at ce qui peut conditionner la suite du parcours professionnel Des tudes plus courtes incitent galement se mettre en couple et fonder un
146. ont ils t impos s de mani re durable c est dire de fa on r p t e pendant une ou plusieurs p riodes dans le cas des violences sexuelles et plusieurs fois tr s sou vent ou de fa on presque continue pour les autres types de violence On peut supposer que les violences impos es de mani re durable ou r p t es taient plus souvent perp tr es dans le cadre familial ou par des personnes que l enfant connaissait Et partir du moment o les parents n ont pu mettre fin ces violences m me s ils n en sont pas les auteurs la situation entre dans le cadre d intervention de la protection de l enfance les parents tant consid r s comme d faillants car ils n ont pas pu prot ger leur enfant en mettant un terme ces actes de violence r p t s Enfin l enqu te EVS permet de savoir si la personne interrog e a b n fici d une prise en charge durant son enfance tablissement ou structure d accueil de l ASE ou de la PJJ mesure d AED ou d AEMO famille d accueil Au cours de l entretien cette question tait pos e avant celles qui portent sur l occurrence des violences dans le d roulement des l ments de contexte biographique par cons quent il n est pas possible de faire directement le lien entre telle ou telle atteinte violente subie durant l enfance et une ventuelle mesure de protection de l enfance qui d coulerait de ces violences Parmi l ensemble des enqu
147. par exemple possible que certaines victimes ne se rap pellent pas qu elles ont r v l les faits un tiers lorsqu ils se sont produits D autre part les g n rations plus g es ont pu avoir dans leur jeunesse davantage de difficult s r v ler des violences sexuelles subies dans un contexte o la r pro bation sociale contre ce type de violence serait moindre HO Partie 2 Profils et comportements des personnes qui subissent des violences 92 victimes de violences physiques ou sexuelles et verbales et de plus de la moiti des victimes de violences psychologiques qui d clarent en avoir parl une autre personne Ce choix d interlocu teur est troitement li au lieu dans lequel se sont d roul s les v nements lorsque la personne en parle un coll gue les faits se sont produits dans 94 des cas sur le lieu de travail Apr s un v nement violent les femmes s adressent davantage aux soignants que les hommes Le recours un soignant m decin psychologue et autre personnel m dical sp cialis est plus fr quent lorsque la violence subie a une dimension physique 28 des victimes de violences phy siques ou sexuelles consultent un soignant contre 20 des victimes de violences verbales et 17 des victimes de violences psychologiques tableau 2 Mais le recours un soignant d pend ga lement des caract ristiques sociod mographiques des personnes ayant subi un v nement vio lent cet gard
148. par le questionnement et d utiliser exclusivement les chiffres du clavier et la touche Entr e Cependant d autres possibilit s taient galement offertes l enqu t e lancer la relecture du fichier son de la question l aide de la touche F11 sur laquelle tait col l e une pastille jaune pour aider visualiser cette option e se d placer dans la partie du questionnaire d j remplie l aide des fl ches du clavier pour relire les questions d j saisies e ventuellement par ce moyen corriger ses r ponses ce qui pouvait avoir une influence sur les filtres du questionnaire et faire appara tre ou dispara tre des questions Lors des tests la premi re impression quant l aisance de manipulation tait plut t encoura geante Globalement la facilit d utilisation de ce syst me semble concluante l issue des deux tests au cours desquels ce questionnaire a t prouv puisque m me des personnes g es n ayant pr c demment jamais utilis un ordinateur s en sont bien accommod es La cr dibilit de la confidentialit semble galement probante extrait de la note d information au comit du label sur le protocole d enqu te Les donn es dont nous disposons ici confirment cette premi re impression Nous parlerons de r coute d un fichier son lorsque la touche qui permet de relancer la lec ture du fichier son est activ e et si cette op rati
149. part enti re ce titre fondamen talement appuy es sur les d finitions norm es de ce qui constitue un crime ou un d lit au regard de la loi les r centes enqu tes CVS affinent les m thodes et permettent de produire des r sultats jusque l inaccessibles par ce dispositif statistique en mati re de violences conju gales ou exerc es dans la sph re domestique L enqu te Contexte de la sexualit en France et le Barom tre sant les violences entre autres objets La progression des connaissances statistiques dans le domaine des violences provient gale ment de sources qui n en font pas leur objet premier mais qui int grent certaines violences interpersonnelles leur analyse Il en est ainsi du Barom tre sant ou de l enqu te Contexte de la sexualit en France CSF r dition en 2005 2006 de l enqu te Analyse du comporte ment sexuel des Fran ais ACSF de 1972 Le Barom tre sant vise mieux cerner les connaissances et les comportements en mati re de sant des personnes de 12 75 ans r sidant en France La probl matique est donc bien plus 6 Proc d audio CASI avec possible interrogation dans une autre langue que le fran ais pour les personnes ne le com prenant pas avec une aisance suffisante arabe turc et allemand dans l enqu te de janvier 2007 7 Le Barom tre sant 2005 dernier du genre dont les r sultats sont publi s est une enqu te t l phonique laquelle ont r pondu environ 30
150. partie des crit res diagnostiques de l pisode d pressif majeur au rang des Troubles du sommeil la place des v nements de vie parmi les facteurs associ s I 197 TABLEAU 7 Facteurs associ s au cumul d au moins deux troubles r guliers du sommeil Sexe Hommes 4 328 17 0 ref Femmes 5 625 22 9 11 Age 18 24 ans 866 17 6 1 1 25 34 ans 1680 16 2 0 9 35 44 ans 2076 19 6 ref 45 54 ans 1991 21 4 0 9 55 64 ans 1737 21 7 0 9 65 75 ans 1603 25 2 1 0 Dipl me Aucun ou CAP 2 440 27 0 ref lt bac 3412 20 4 0 8 Au moins le bac 3 979 14 7 0 6 Situation financi re Vous tes l aise a va 5 053 15 0 ref C est juste il faut faire attention 3 579 21 2 1 2 Vous y arrivez difficilement 1 093 35 8 1 6 Vous ne pouvez pas y arriver sans faire de dettes 209 49 4 2 4 Maladie chronique hors trouble du sommeil Aucune maladie chronique 2 995 11 3 ref Au moins une maladie chronique 6 958 24 3 1 5 Violence physique au cours des deux derni res ann es Non 9 628 19 5 ref Oui 322 35 2 1 8 Violence psychologique au cours des deux derni res ann es Non 7 198 17 0 ref Oui 2712 28 2 1 5 Ev nement grave au cours de la vie Non 4431 16 0 ref Oui 5 509 23 7 1 3 Qualit de vie Score de sant physique SF 12v2 0 98 score de sant mentale SF 12v2 0 93 Note Les odds ratios pr sent s indiquent les r sultats d une r gression logistique o la variable d pendante est le fait de cumuler au m
151. ph nom ne qui peut prendre des formes et entra ner des cons quences diff r es dans le temps L id al serait de mesurer l impact de ces violences sur la collectivit pendant toute la dur e de vie de la victime et de ses proches sans se limiter une p riode plus restreinte Un calcul annuel des co ts permet certes d observer leur volution dans le temps Cependant l utilisation de don n es collect es irr guli rement et sporadiquement contraint les valuateurs un compromis consistant regrouper des donn es disponibles collect es en diff rentes ann es et calculer un co t estim pour une ann e moyenne Les donn es recueillies en cohorte sembleraient les mieux adapt es mais leur collecte pose de grands probl mes thiques et juridiques car com ment suivre pendant plusieurs ann es des personnes victimes en ignorant qu une enqu te qui rep re les situations pourrait donc aussi tre le vecteur d une aide aux victimes l ments de comparaison avec d autres pays europ ens Avec les limites m thodologiques mentionn es cette tude value le co t des violences conju gales pr s de 2 472 millions d euros valeur 2006 soit un peu moins de 40 euros par habitant Six autres tudes ont t publi es dans quatre pays europ ens Elles int grent dans leur valua tion des postes de co ts quivalents cette tude Quatre d entre elles aboutissent des ordres de grandeur comparabl
152. pondre a deux questions e Votre conjoint e a t il elle utilis la force pour avoir des rapports sexuels avec vous e Vous a t il elle impos des gestes sexuels que vous refusiez Si les enqu t es d claraient que les agresseurs faisaient partie de leur famille ou de leurs proches il leur tait demand si elles avaient subi des attouchements sexuels des rapports sexuels forc s ou des tentatives ou si elles avaient t contraintes de se d shabiller II s agit donc d abord de mettre en contexte certains v nements ou situations relation de couple relations familiales espaces publics etc puis de d signer ces v nements ou situations par des actes ou des gestes d crits sans g n ralit ni abstraction Autre innovation radicale par rapport aux enqu tes de victimation l ENVEFF aborde le champ de la sant sous un angle original Elle comporte des questions classiques qui empruntent largement au registre usuel des enqu tes de sant g n ralistes sur les recours et la consom mation de soins et de m dicaments des douze derniers mois mais aussi des questions en rap port direct avec des violences subies traumatologie les comportements sexuels et les prises de risques ventuellement associ es la consommation de tabac d alcool et de drogues illi cites et la sant mentale Alors que les enqu tes de victimation ne traitent que les questions de sant en lien direct avec le statut de vic
153. population g n rale Dans ce registre instar de ce qu a inaugur l ENVEFF en France la premi re r gle qui a pr sid l laboration du questionnaire a consist viter de parler explicitement de violences ou d agressions Ces mots entrent dans les cat gories dont Emile Durkheim expliquait qu elles taient particuli rement affect es par le caract re passionnel de nos croyances et de nos pratiques en soci t Qui plus est les personnes interrog es seraient alors susceptibles de d signer beaucoup plus des actes de violence manant de personnes inconnues ou du moins ext rieures au cercle familial ou celui des proches tre agress e renvoie sans doute en effet plus spontan ment des faits qui se sont d roul s hors de la sph re priv e Pour r soudre ces difficult s le parti qui a t adopt consiste d crire factuellement des actes ou gestes violents des situations concr tement d sign es Ainsi par exemple il n est jamais ques tion de violences verbales mais d insultes d injures ou de menaces verbales Cette approche conduit a multiplier les questions pour explorer un m me type de violence lorsqu il semble impos sible de dire en une seule phrase la diversit des exp riences que l on cherche conna tre sur la n cessit de multiplier les questions et les limites de cette d marche voir l article p 53 Le terme de violences n est pas
154. pr vention et la r pression des violences au sein du couple ou commises contre les mineurs Ces quelques tapes relev es dans l agenda politique indiquent combien la lutte contre les vio lences envers les femmes mais pas seulement est devenue un th me central et r current pour les r cents gouvernements et ce en tant que probl me sanitaire Dans l encha nement des d cisions ou la mise en place des dispositifs d action ou de connaissance effectu s avant la seconde moiti de la d cennie 2000 se distingue ainsi le rapport remis par Anne Tursz au ministre de la Sant en octobre 20053 Celui ci s articule avec l un des plans prioritaires natio naux annex s la loi relative la politique de sant publique n 2004 806 du 9 ao t 2004 le Plan national de lutte pour limiter l impact sur la sant de la violence des comportements risque et des conduites addictives con u comme un moyen d tendre des actions d j enga g es contre la violence routi re des types de violences beaucoup plus divers exerc s tant dans la sph re publique et priv e et tels que les entend l Organisation mondiale de la sant OMS Avec la publication du Rapport mondial sur la violence et la sant en 2002 OMS a contribu la prise de conscience et au mouvement op r s en France cette poque En affir mant l importance du co t des effets de la violence sur la sant et la grande ignorance de leurs m canismes l OMS inci
155. priver l enfant d un environnement favorable Felner et al 1995 Frederick et Goddard 2007 Paugam 2000 Les in galit s socio conomiques qui se manifestent d s l enfance se traduisent ainsi notamment par le placement plus fr quent des enfants issus de milieux ayant des difficult s cono miques m me si l accent est officiellement mis sur le maintien des enfants dans leur environ nement Ruault et al 2001 Les probl mes de sant de la m re un facteur de risque du placement chez les sans domicile mais pas chez les personnes log es Ces r sultats peuvent tre compar s avec ceux obtenus aupr s d un chantillon repr sentatif de personnes sans domicile dans l enqu te r alis e par l INSEE en France m tropolitaine en 2001 parmi les personnes sans domicile n es en Europe ou arriv es en France avant 16 ans 28 des hommes et 32 des femmes d clarent avoir t plac s durant leur enfance ou leur jeunesse Chez les sans domicile la maladie le handicap ou un accident grave de la m re accro t de 1 6 2 4 fois le risque d avoir t plac Or d apr s l enqu te EVS cette caract ris tique n a pas d effet significatif parmi les personnes log es Au cours des jeunes ann es les probl mes graves de sant de la m re pourraient ainsi favoriser un mode de prise en charge particulier par exemple davantage de placements en foyer d urgence qu en famille d accueil ou des placements r p t
156. probabilit et les rapports de risque pr sent s dans ce tableau Pour la population de r f rence la probabilit de pr senter un temps long de r ponse une question est de 6 5 et le risque relatif odds ratio d tre dans cette situation vaut 1 par construction Champ Questions non filtr es par l ge et le sexe appartenant des questionnaires auto administr s o au moins deux questions ont t lues pour lesquels toutes les variables du mod le sont connues soit 158 752 ques tions Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 Le comportement des r pondants face au questionnaire auto administr par ordinateur DO 245 Les autres param tres influant sur le temps de r ponse ont des effets beaucoup moins signifi catifs Concernant la nature de la question les questions factuelles semblent g n rer un temps de r ponse plus long peut tre parce que ces questions peuvent porter sur la d claration d v nements d licats ce qui peut susciter des h sitations ou des inqui tudes li es par exem ple la confidentialit des r ponses Une fois cette h sitation pass e la datation ou la quanti fication des v nements est plus rapide et s il y a une h sitation sur ces questions elle pour rait davantage tre li e un effort de m moire On retrouve ensuite l influence de la partie du questionnaire toutes choses gales par ailleurs les enqu t s ont presque d
157. professionnelle pour les personnes log es et des dangers li s au fait de dormir dans la rue o en squat pour les sans domicile L influence du placement semble par ailleurs plus marqu e dans le cas des personnes sans domicile et il touche autant les femmes que les hommes contrairement aux personnes log es pour lesquelles le placement n a d effet significatif que pour les hommes Des travaux sont encore n cessaires pour mieux comprendre ce qui se trouve en jeu dans les effets durables des violences subies des p riodes de pauvret du placement ainsi que de la maladie ou d un accident grave de la m re des personnes durant l enfance ou la jeu nesse Plusieurs l ments du contexte actuel sont aussi a explorer plus avant en particulier les situations de stress au travail et la pr carisation dans le travail Ces r sultats incitent a nous interroger sur les moyens a mettre en ceuvre pour aider les jeunes qui vivent des situations d adversit durant leur enfance a d velopper des comp tences pro sociales positive coping street efficacy life skills etc de fa on tre moins vul n rables aux agressions Barber et Delfabbro 2002 Derivois 2008 Massinga et Pecora 2004 Pronovost et al 2003 Sharkey 2006 De m me ces travaux soulignent la n cessit de prendre en compte les cons quences des situations d adversit durant l enfance a l ge adulte pour r parer cette in galit des chances Des l men
158. publics tels que la rue les transports les parkings les commerces les administrations etc des lieux de loisirs sportifs culturels festifs etc les services aux usagers lors de consultations m dicales juridiques sociales ou d interventions de professionnels au domicile des enqu t es le monde de la formation du travail ou des tudes 11 La loi du 17 janvier 2002 post rieure l ENVEFF tend les situations de harc lement sexuel aux cas o l agresseur n a pas n cessairement d ascendant hi rarchique sur sa victime Comment questionner les violences subies i 29 TABLEAU 2 Comparaison des questions sur les agressions et du protocole de collecte dans les enqu tes CVS 2005 2006 et 2007 En 2003 ou 2004 avez vous t personnellement vic time d agressions ou d actes de violences y compris de la part de personnes que vous connaissiez Face face La phrase introductive qui incluait les violences verbales a de fait disparu En 2004 ou 2005 avez vous t personnellement vic Toutes agressions time d agressions ou d actes de violences m me verbaux Face atace m me verbales y compris de la part de personnes que vous con naissiez Nous allons maintenant aborder des questions sur les violences menaces ou insultes dont vous avez pu tre victime en dehors de tout vol ou tentative de vol En 2005 ou 2006 avez vous t personnellement victime de vio lences p
159. que le SF 12v2 tait mobilis dans EVS pour comparer les enqu t s entre eux Les scores agr g s ont donc t calcul s en utilisant les moyennes observ es sur l chantillon lui m me mais en pond rant par les poids respectifs associ s aux huit dimensions de la sant tablis aux tats Unis activit physique limitations dues l tat phy sique douleurs physiques sant per ue vitalit vie et relations avec les autres sant psychique limi tations dues l tat psychique Les scores de sant physique et psychique du SF 12v2 calcul s pour EVS sont comme les scores que pr conise d tablir le manuel am ricain centr s sur une moyenne de sant de 50 0 indiquant un tr s mauvais tat de sant 100 un excellent avec un cart type de 10 Mais tant donn les choix op r s pour construire ces scores la moyenne de 50 vaut ici titre de com paraison avec la population de r f rence de l enqu te personnes de 18 75 ans r sidant en m nage ordinaire en France et non avec la moyenne calcul e dans les enqu tes r alis es aux tats Unis Enfin puisque le SF 12v2 couvrait les huit m mes dimensions de la sant que le SF 36 se posait la question de savoir si l on pouvait calculer avec seulement douze questions outre les deux scores agr g s huit scores sp cifiques Le mat riau recueilli dans l enqu te permettrait de le faire mais cette exploitation a sembl un peu aventureuse et les publication
160. questions portant sur les violences qu ils rapportent avoir subies dans les vingt quatre mois pr c dant EVS 1 groupe de variables actives du tableau 1 ainsi que sur leur tat de sant consid r partir des scores agr g s de sant physique et mentale du SF 12v2 et de la morbidit chronique pr sente et pass e qu ils d clarent 2 groupe de variables actives du tableau 1 6 Voir par exemple Lano et Makdessi Raynaud 2005 Montaut 2010 et pour une analyse faisant la part entre l effet d ge et la morbidit dans une comparaison internationale Camirand et al 2009 Des parcours de vie difficiles o surviennent violences et probl mes de sant I 175 TABLEAU 1 Grandes caract ristiques des individus composant les sept groupes de la typologie violences et sant La population g n rale prot g e en termes de violences de sant et i 0j hem 1 IA d v nements difficiles rencontr s au fil de la vie vie violences Population peu expos e aux violences mais dans un tat de sant d clar d ealik favorable li e principalement la surrepr sentation des femmes et des 55 peat ee 2 31 75 ans Ce groupe a aussi connu un parcours de vie plus difficile que le groupe delaponulatian 1 plus de tensions entre les parents de souffrances ressenties du fait d un d ie manque d affection par exemple mais ces difficult s sont moins marqu es que es 1875 ans celles rencontr es dans les groupes
161. r centes Les femmes qui consomment des antid presseurs d clarent galement plus souvent avoir subi des violences Ces r sultats tablissent donc un lien entre les violences subies r cemment et le pass difficile des personnes en pointant le risque que constituent les difficult s conomiques dans la famille d origine et le placement ainsi que l ge adulte un milieu professionnel peu panouissant Contrairement ce que l on observe pour les personnes sans domicile ayant t plac es durant leur enfance les probl mes de sant de la m re n ont pas d effets significatifs sur le risque d avoir t plac parmi les personnes log es En revanche pour les deux populations les situations d adversit durant l enfance ont un effet semblable sur le risque d avoir t plac et d avoir subi des agressions r centes Ns Partie 3 Des parcours de vie difficiles 126 tre plac durant sa jeunesse constitue un v nement dans la vie d une personne du fait de la s paration brutale d avec sa famille du mode d accueil propos par le syst me de protection de l enfance ou du contexte qui a pr c d et caus cette mesure d c s d un parent maltraitance n gligence habitat insalubre d cision de justice etc Les situations sont vari es placement d s la prime enfance ou l adolescence durant quelques mois ou plu sieurs ann es dans une famille d accueil ou une inst
162. rapports sexuels forc s ou tentatives au cours des deux ann es pr c dant l enqu te mais pas de violences physiques En revanche elles en ont souvent subi par le pass surtout dans le groupe 7 64 d entre elles Le groupe 7 se distingue par la r p tition des violences sexuelles une majorit 55 des per sonnes qui le composent ont aussi t victimes d atteintes a caract re sexuel avant les deux derni res ann es Par ailleurs ce groupe compte une plus forte proportion de victimes de toutes violences sexuelles et autres ala fois au cours de la p riode r cente et au cours de la vie enti re Une sant mentale particuli rement d grad e Ces violences plus nombreuses s accompagnent d un tat de sant mentale plus d grad res pectivement 48 et 69 des personnes des groupes 6 et 7 consid rent qu elles sont en mau vaise sant contre 42 pour l ensemble des 18 75 ans En revanche leur sant physique sem ble moins affect e par les difficult s actuelles et pass es m me si la fr quence des maladies chroniques d clar es est lev e dans le groupe 7 une proportion identique a la moyenne se consid re en bonne sant physique dans le groupe 6 la proportion de celles qui se consid rent en bonne sant est m me sup rieure a la moyenne 69 contre 63 Si l on observe les caract ristiques plus d taill es de la sant mentale pisode d pressif majeur ou trouble anxieux g n
163. riment Beck et al 2007 Ces r sultats semblent donc plut t coh rents avec ceux de l enqu te ESCAPAD r ali s e aupr s des adolescents la m me poque L autre cart observ beaucoup plus minime mais significatif concerne l usage de cannabis au cours du mois pr c dant l enqu te il appara t l g rement plus lev dans l enqu te EVS 5 8 contre 4 3 dans le Barom tre sant 2005 En revanche les niveaux de consommation r gu li re et au cours de l ann e de cannabis apparaissent quasi identiques dans les deux enqu tes Des effets du mode de collecte li s au sexe et a l ge des personnes interrog es Apr s ajustement sur le sexe l ge la vie de couple la situation professionnelle et le niveau de dipl me les carts observ s concernant le test DETA et l usage r cent de cannabis persistent tableau 2 En outre les hommes g s de 18 29 ans d clarent plus souvent une consomma tion actuelle de cannabis au moins une fois dans l ann e pr c dant l enqu te dans l en qu te EVS alors que les personnes g es de 30 44 ans d clarent plus souvent avoir exp ri ment le cannabis dans l enqu te t l phonique Apr s contr le des effets de structure les consommations de champignons hallucinog nes d amph tamines et de coca ne chez les per sonnes g es de 30 44 ans sont plus souvent d clar es dans l enqu te t l phonique et ce plus particuli reme
164. s paration des parents Oui 418 8 0 3 0 10 3 9 5 4 3 3 5 5 5 61 3 28 2 20 9 10 1 49 7 17 8 33 5 Non 2128 4 2 2 2 4 7 3 7 3 1 1 5 2 4 42 6 14 8 11 9 5 1 35 4 16 5 26 2 D c s dans la famille proche Oui 227 7 9 5 4 65 54 5 1 5 7 5 4 36 0 17 5 13 1 9 8 48 5 17 2 22 9 Non 2319 4 5 2 4 55 4 5 32 1 6 2 7 46 4 16 9 13 4 55 36 8 16 6 27 7 Note Les chiffres en gras sont suivant le test du Chi2 significatifs 5 Lecture 9 8 des personnes ayant subi des privations mat rielles importantes avant l ge de 20 ans d clarent avoir d j pris de la coca ne au cours de leur vie Champ Population g e de 18 34 ans r sidant en France en m nage ordinaire Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 Les liens entre v nements familiaux survenus pendant l enfance violences subies r cemment et usage de substances psychoactives Afin de contr ler les effets de structure et d isoler l impact propre sur les usages de drogues des violences subies au cours des deux derni res ann es et des v nements familiaux pen dant l enfance ou l adolescence plusieurs mod lisations logistiques ont t effectu es sur les pratiques jug es les plus nuisibles la sant savoir le tabagisme quotidien l usage r gulier d alcool l usage r gulier de cannabis et l exp rimentation d autres drogues hors poppers Les vio
165. s physiques sont ainsi abord es de mani re d tourn e Ce n est que bien plus tard dans l avancement du questionnaire que de nombreuses situations renvoyant des gestes ou des actes dans lesquelles des violences physiques ou autres ont pu tre exerc es sont soumises au jugement des enqu t s pour elles m mes en tant que telles et non plus dans le contexte explicite de disputes 4 Un int ressant travail de comparaison a t r alis par M lanie B rardier sur cette partie du questionnaire commune l enqu te EVS et l ENVEFF Il fait appara tre de tr s fortes analogies entre les d clarations recueillies dans les deux enqu tes sur le champ celui de l ENVEFF des femmes g es de 20 59 ans B rardier 2008 Violences sant et v nements de vie difficile DO 41 Les v nements de vie difficiles D un c t l quipe d EVS s est donc efforc e de cadrer le concept de violence pour en d li miter des fronti res sans en faire pour autant un concept trop extensif et donc flou D un autre c t il est apparu que d autres v nements que ceux qui s appr taient entrer stricte ment dans la cat gorie violence d finie pour l enqu te recelaient aussi de potentielles cons quences traumatiques ou du moins tr s dommageables sur le parcours de vie avec notamment de possibles interf rences sur l tat de sant Certains actes v nements contextes ou situations constit
166. sentent des niveaux d usage r gulier d alcool inf rieurs ceux des adultes plus g s Les tudes anglo saxonnes men es depuis plusieurs d cennies ont assez clairement soulign que les questionnaires auto administr s taient plus adapt s que les autres modes de collecte la d claration de comportements susceptibles de compromettre les enqu t s Hochstim 1967 Wiseman 1972 Siemiatycki et al 1984 Smart 1985 Aquilino et Lo Sciuto 1990 Turner et al 1992 Aquilino 1994 Gmel 2000 Kraus et Augustin 2001 Beebe et al 2005 Ce 1 Cela n est pas toujours possible chaque mode ayant ses propres contraintes mais des efforts particuliers ont ici t r alis s en ce sens L influence du mode de collecte sur la mesure des pr valences de consommation de substances psychoactives i 263 r sultat est particuli rement probant chez les adolescents notamment aux Etats Unis Needle et al 1983 et 1989 Fendrich et Johnson 2001 Les r ponses par questionnaire auto administr apparaissent en effet plus fiables Winters et al 1990 Babor et al 1989 Smit et al 2002 notamment parce que l absence de t moin direct assure le respect de l anony mat Malvin et Moskowitz 1983 Rouse et al 1985 Les questionnaires auto administr s qu ils soient remplis sur papier ou avec l aide d un ordina teur portable se pr tent bien a la d claration de comportements susceptibles de compromet
167. seuil de 1 pour 1000 Lecture ge profession des parents nationalit du p re et autres situations d adversit v cues pendant l enfance identiques les femmes ayant connu une p riode de difficult s mat rielles avant 20 ans ont 4 9 fois plus de risque d avoir v cu un placement que les femmes qui n en ont pas connu la probabilit de rejeter tort l hypoth se d ind pendance est inf rieure 1 pour 1000 Champ Personnes g es de 20 60 ans r sidant en France en m nage ordinaire Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS 2005 2006 DREES La pr carit socio conomique et les violences augmentent significativement le risque d avoir t plac Parmi les v nements difficiles v cus durant la jeunesse la carence affective a un effet impor tant elle augmente de 6 5 fois le risque d tre plac pour les hommes et de pr s de 4 fois pour les femmes Cependant l analyse de cet effet est rendue difficile par le fait que la carence affective peut tre une cause ou une cons quence du placement Schofield et Beek 2009 Nous manquons d informations pour tablir la chronologie pr cise de ces deux types d v ne ments nous disposons des ges pour les carences affectives et de tranches d ge assez larges pour le placement ce qui nous emp che de distinguer ce qui est ant rieur de ce qui est pos t rieur la d cision de placement On peut seulement observer en comparant des
168. sexuelle La place tardive dans le questionnaire de l enqu te CSF du questionnement sur les violences sexuelles contribue certainement a un taux de victimation plus lev comme le sou ligne Alice Debauche lorsqu elle compare les questions sur les rapports sexuels forc s dans l EN VEFF et dans l enqu te Analyse du comportement sexuel des Fran ais ACSF de 1992 qui avait pr c d l enqu te CSF Selon elle ces enqu tes d veloppent une m thodologie voisine mais elles diff rent par les th mes centraux abord s violences d un c t comportements sexuels de l autre et les conditions dans lesquelles sont livr es les r ponses Debauche 2007 p 86 Cet exemple illustre donc la grande difficult de raisonner r f rence strictement identique Au del des divergences un portrait convergent des victimes de violences sexuelles se dessine Les femmes surexpos es aux violences sexuelles D apr s l enqu te EVS de 2005 2006 7 des personnes g es de 18 75 ans d clarent avoir subi des attouchements des rapports sexuels forc s et des tentatives de rapports forc s tout au long de leur vie 11 des femmes et 3 des hommes Cette surexposition des femmes s observe aussi bien pour les violences commises par une personne r sidant habituellement avec la victime que pour celles commises par une personne ext rieure au m nage comme le montre l enqu te CVS 5 En raisonnant sur le champ des femmes g
169. sexuelles 9 1 0 8 65 4 17 3 63 8 40 1 31 1 Au cours des deux derni res ann es pr c dant l enqu te Violences verbales 4 2 1 0 23 9 15 3 42 2 31 5 15 2 Violences psychologiques 4 5 1 9 24 6 20 0 37 2 31 8 17 6 Violences physiques 2 0 2 0 35 4 28 6 57 0 43 3 32 6 Violences sexuelles 0 0 22 35 2 20 4 65 7 41 1 25 5 Ensemble des 18 30 ans concern s 3 7 2 4 23 6 15 3 32 9 27 2 15 6 Effectifs 464 658 464 658 621 813 813 Les violences sexuelles au cours de la vie et au cours des deux derni res ann es sont r pertori es selon la m me proc dure que dans le tableau 1 Note Les pourcentages sont en gras quand le test du Chi 2 indique qu ils sont significativement diff rents du pourcentage marginal un seuil de 5 de risques Lecture 39 4 des femmes g es de 18 a 30 ans et ayant subi des carences affectives au cours de leur vie ont d j eu recours la pilule du lendemain contre 27 2 des femmes du m me ge Cette diff rence est significative au seuil de 5 Champs a ensemble des hommes respectivement des femmes de 18 30 ans ayant d j eu des rapports sexuels b ensemble des hommes respectivement des femmes de 18 30 ans ayant un partenaire sexuel actuellement Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 Parcours et comportements sexuels des hommes et des femmes ayant subi des violences la forte proportion de personnes d clarant utiliser des moyens anticonce
170. sont rarement inconnus de leurs victimes avant les faits c est le cas pour 17 des femmes et hommes g es de 18 69 ans qui se d clarent victimes de telles violences dans l enqu te CSF Bajos et Bozon 2008a et pour moins d un quart des femmes g es de 20 59 ans qui se d clarent victimes dans ENVEFF Lorsqu il s agit d agresseurs connus les femmes sont davantage victimes de membres de leur entourage proche p re beau p re conjoint parte naire autres personnes de la famille ami ou copain que les hommes En outre selon l Obser vatoire national de la d linquance Bauer 2007 les femmes qui se d clarent victimes d agres sions sexuelles de la part d un membre de leur m nage en 2005 et 2006 sont plus souvent viol es que lorsque l auteur des faits ne r side pas avec elles Ces atteintes doivent en particu lier tre lues sous l angle de la violence dans la relation de couple En effet 57 des femmes de 18 60 ans d clarant avoir subi des violences physiques ou sexuelles de la part d un agres seur r sidant dans leur foyer d signent leur conjoint comme auteur principal ou unique de l ensemble des atteintes Violences physiques et sexuelles confondues 2 6 des femmes de 18 60 ans vivant en couple ont subi en 2005 2006 de tels actes manant de leur conjoint Plus souvent victimes que les hommes de violences physiques ou sexuelles exerc es par une per sonne cor sidente et de mani re plus r
171. sont en difficult difficult s d ordres mat riel psychologique relationnel qui ris quent de mettre en danger la sant la s curit ou l ducation des enfants Il existe ainsi un large ventail de mesures allant d une mesure en milieu ouvert action ducative en milieu ouvert AEMO ou aide ducative domicile AED une s paration de l enfant d avec ses parents de mani re temporaire ou sur un temps plus long via un placement au sein d une famille d accueil ou d un tablissement de l aide sociale l enfance Les mesures en milieu ouvert vitent la s pa ration en permettant l enfant de b n ficier d un accompagnement par un travailleur social tout en ayant la possibilit de demeurer au sein de sa famille D autre part il ne faut pas oublier l existence des enfants qui se trouvent en danger au sein de leur cellule familiale mais qui ne b n ficient d aucune protection car leur situation de danger n a pas t rep r e par les diff rentes institutions susceptibles d intervenir en la mati re Il est donc dif ficile de se faire une id e de leur nombre Guyavarch 2008 Les seules donn es disponibles aujourd hui portent sur les enfants connus par les services de pro tection de l enfance M me si des tudes ont permis d valuer la sous estimation du danger dans certains cas comme par exemple celui des nourrissons d c d s la suite de violences Tursz et Gerbouin R rolle
172. sur l exploitation du journal des v nements dit fichier ADT AuDit Trail dit automatiquement lors de la collecte des donn es de l enqu te EVS sous CAPI Ce journal contient la date et heure de chaque action effectu e sur le micro ordinateur ENCADR D finitions CAPI CASI Blaise et fichier ADT Le terme CAPI Computer Assisted Personal interview entretien en face face assist par ordinateur d signe de mani re g n rale un mode de collecte des donn es en face face C est galement le nom de l application informatique INSEE permettant la collecte des enqu tes sur micro ordinateur por table Ces ordinateurs sont souvent nomm s portables CAPI L application CAPI de l INSEE s ap puie sur le logiciel Blaise Blaise est un logiciel de programmation de questionnaires lectroniques utilis par la plupart des insti tuts de statistiques mondiaux Il permet de g rer diff rents modes de questionnement le plus courant l INSEE tant le CAPI collecte en face face mais galement le questionnement auto administr Computer Assisted Self Interview ou CASI Blaise automatise compl tement la gestion des filtres et des renvois entre les questions en fonction des donn es saisies Pour l enqu te EVS vu la nature des donn es collect es un syst me de verrouillage du questionnement auto administr a t d velopp chaque instant et au moins la fin du questionnaire l enqu t e avait
173. t s la prise en charge concerne 3 0 des hommes et 3 5 des femmes L analyse des violences subies durant l enfance travers les donn es de l enqu te EVS se limitera ici aux personnes enqu t es g es de 20 ans ou plus En effet enqu te se partageait entre les v nements subis au cours des deux derni res ann es et ceux subis durant la vie enti re l exception des deux derni res ann es Les enqu t s g s de moins de 20 ans lors de l enqu te peuvent donc avoir subi des violences durant l enfance au cours des deux der ni res ann es pr c dant l enqu te Pour observer les v nements durant l enfance ces enqu t s g s de moins de 20 ans ne seront pas consid r s dans les analyses suivantes Le tableau 2 pr sente la proportion de personnes d clarant avoir subi des violences de mani re durable avant d avoir atteint l ge de 20 ans selon le type de violence et la prise en charge Si on ne peut relier directement une mesure de prise en charge un v nement violent donn on note cependant une proportion beaucoup plus importante de personnes d clarant avoir Exposition aux violences durant l enfance et prise en charge par les services sociaux i 119 souffert d un grave manque d affection ou avoir subi des violences physiques ou sexuelles parmi les personnes d clarant avoir t prises en charge par l ASE ou la PJJ On peut donc ais ment faire le lien entre les violences et une pris
174. the midst of urban poverty What does the trauma literature tell us Aggression and Violent Behavior 10 715 750 Koegel P Melamid E Burnam A 1995 Childhood risk factors for homelessness among homeless adults American Journal of Public Health 85 12 1642 1649 Lagrange H Legleye S 2007 Violence alcool cannabis et d pression chez les ado lescents frangais D viance et Soci t 31 3 331 360 Lawrence C R Carlson E A Egeland B 2006 The impact of foster care on develop ment Development and Psychopathology 18 57 76 Mailat M 1999 Enfant de famille pauvre l preuve du placement Informations so ciales n 79 pp 56 63 Marpsat M Firdion J M Meron M 2000 Le pass difficile des jeunes sans domicile Population amp Soci t s n 363 Massinga R Pecora P J 2004 Providing better opportunities for older children in the child welfare system The Future of Children 14 1 150 173 Messiah A Encrenaz G Sapinho D Gilbert F Carmona E Kovess Masf ty V 2008 Paradoxical increase of positive answers to the Cut down Annoyed Guilt Eye opener CAGE questionnaire during a period of decreasing alcohol consumption results from two population based surveys in le de France 1991 and 2005 Addiction 103 598 603 Michalski J H 2005 Explaining intimate partner violence The sociological limitations of victimization studies Sociological Fo
175. totalement proscrit du questionnaire d EVS mais il est employ avec une extr me parcimonie Il appara t d abord dans la partie consacr e aux v nements diffi ciles qui ont pu parsemer le parcours biographique du r pondant mais pour d signer des actes dont il a t le t moin et non la victime directe Avez vous t confront e de graves tensions ou un climat de violence entre vos parents ou entre les personnes qui vous ont lev e Cette question intervient apr s celle sur le divorce ou la s paration des m mes personnes et juste avant celle sur l existence possible de graves conflits entre celles ci et l enqu t e Le mot violences appara t ensuite une seule fois pour d signer des v nements concernant la personne elle m me dans une question se situant la fin du module violences subies dans les vingt quatre mois pr c dents apr s la longue s rie des questions d taillant factuellement diff rents gestes ou comportements violents qu aurait pu subir l enqu t e L objectif la fin de ce parcours est de recueillir des actes perp tr s par des proches que l enqu t e aurait ven tuellement omis de d clarer ou aurait souhait ne pas d clarer dans un premier temps Tou jours au cours des deux derni res ann es avez vous d autres faits de violence mentionner non voqu s jusqu ici dont les auteurs seraient des membres de votre famille ou des proches Ains
176. un tat de sant plus d grad cet gard les effets de la violence sur la sant semblent moins lin aires dans l en qu te EVS que pour certaines caract ristiques de l tat de sant des femmes interrog es dans PENVEFF Jaspard et al 2003a p 256 Une fois tablie l existence de certains liens entre violences et sant il s agit d sormais de comprendre gr ce au questionnement r trospectif de l enqu te EVS sur les v nements dif ficiles v cus dans quels parcours contextes ou conditions de vie ces corr lations prennent forme Cette approche multidimensionnelle mettant en relation les diff rentes composantes de la situation des personnes est d velopp e au moyen d une analyse des correspondances multiples ACM Une ACM suivie d une classification de type k means a permis de dessiner sept groupes de personnes qui se distinguent selon leur exposition aux violences et leur tat de sant tableau 1 De la description de ces groupes il ressort que les relations entre violences subies et probl mes de sant d pendent fortement des contextes biographiques personnels tableau 2 Deux tiers des 18 75 ans sont relativement pargn s par les violences les probl mes de sant et les difficult s de la vie Parmi les personnes interrog es g es de 18 75 ans et vivant en m nage ordinaire 68 apparaissent relativement prot g es tableau 1 Ce groupe compte peu de victimes de vio lences et le
177. une meilleure connaissance des enfants en danger ou qui risquent de l tre et de leurs parcours de prise en charge elle doit aussi permettre de mieux appr hender les besoins de protection et pour aller plus loin les besoins de pr vention au niveau national et d partemental 7 Article 12 de la loi n 2007 293 du 5 mars 2007 r formant la protection de l enfance 8 Cr e dans chaque d partement par l article L 226 3 du Code de l action sociale et des familles article 12 de la loi 5 mars 2007 Exposition aux violences durant l enfance et prise en charge par les services sociaux i 135 Par ailleurs cette transmission de donn es doit contribuer mieux conna tre l activit des cel lules d partementales et des services de protection de l enfance Celle ci est relativement bien connue en ce qui concerne les mesures de prise en charge Mais elle l est beaucoup moins dans le domaine du travail op r en amont notamment pour ce qui rel ve des informations dites pr occupantes ou des valuations pr alables la mise en uvre d une mesure Enfin le dernier objectif est de contribuer l harmonisation des connaissances pour d velopper une analyse nationale de la situation et des comparaisons entre observatoires d partementaux Il s agit donc non seulement de recueillir des connaissances utiles l laboration des politiques nationales mais aussi d informer chaque d partement de l efficacit des actions mis
178. une proportion lev e de jeunes et de personnes tat de sant g es Toutes les personnes de ce groupe ont subi des violences caract re mental sexuel r cemment deux derni res ann es et aucune n a subi de violences d grad 32 6 15 Physiques r cemment Elles sont surexpos es aux atteintes verbales et de la population psychologiques mais de fa on nettement moins prononc e que dans les autres groupes confront s aux violences Contexte socio conomique et socioculturel a priori plus favorable et conjugalit plus stable Etat de sant assez proche de la moyenne de la population Violences sexuelles Groupe galement tr s f minin Toutes les personnes de ce groupe ont subi des violences sexuelles r cemment deux derni res ann es et souvent galement par le pass Aucune n a subi de violences physiques r cemment mais elles y ont t fortement confront es par le pass Forte surexposition 7 1 galement aux violences psychologiques et verbales Cumul marqu de difficult s au cours de la vie et tat de sant mentale surtout tr s d grad Ce groupe pr sente avec le tr s masculin groupe 5 la plus forte fr quence des v nements difficiles rencontr s au cours de la vie et le plus de troubles paniques ou d agoraphobie Ensemble des 18 75 ans j ag 100 vivant en m nage ordinaire Lecture 37 des 18 75 ans r sidant en m nage ordinaire constituent les personnes ras
179. violences ces questions sont pos es propos du dernier v ne ment violent survenu au cours des deux ans pr c dant enqu te Si la quasi totalit des victimes de vols ou tentatives cambriolages ou d gradations de biens d clarent des dommages en revanche moins de la moiti des personnes qui rapportent avoir t victimes de violences interpersonnelles consid rent que celles ci ont entra n pour elles des dommages Le premier de ces deux r sultats illustre le fait que lors d une atteinte dirig e contre les biens appartenant une personne celle ci est amen e de fa on presque m canique rapporter avoir subi des dommages de nature mat rielle Cela ne signifie pas pour autant que les cons quences soient toujours graves mais elles sont imm diates et par d finition m me mat rielles Pour expliquer le second r sultat deux hypoth ses peuvent tre avanc es Premi rement dans un questionnaire tel que celui d EVS rien ne pr juge de la gravit des actes endur s les quels sont simplement d crits de mani re factuelle Les r ponses positives aux questions sur les violences subies recouvrent donc logiquement des v nements extr mement divers notamment par leur degr de gravit On peut m me supposer que c est particuli rement vrai pour certains types de violences comme les insultes injures cris ou menaces verbales qui sont pr cis ment les actes violents les plus fr quemment d clar s
180. violences ou d avoir travers des v nements difficiles est corr l au fait de pr senter par exemple une probabilit accrue de trouble anxieux g n ralis encore faut il pouvoir discriminer parmi l ensemble des 18 75 ans qui pr sente des sympt mes v ritablement caract ristiques de cette pathologie 1 Pond rations d finies dans le manuel d utilisation am ricain du SF 12v2 pour calculer les scores de sant psy chique et physique comme des sommes pond r es des huit dimensions de la sant incluses dans le SF 12v2 tout comme dans le SF 36 Voir Ware et al 2005 2 Les douze questions du SF 12v2 reprennent quelques mots pr s douze des questions du SF 36 c est ce sujet que les auteurs du SF 36 ont t consult s pour donner leur accord sur le fond de la traduction comme sur les droits l gaux d utilisation du questionnaire si nous utilisions la traduction r sultant de nos changes Remercie ments Donna Fontaine et Barbara Gandek 3 Huit scores synth tiques appuy s sur seulement douze questions cela signifierait une ou deux questions seule ment mobilis es pour calculer chacun des scores NS Partie 1 La construction de l enqu te 48 Les changes avec les concepteurs franco am ricains du questionnaire MINI ont permis de pr ciser ce qui semblait possible et souhaitable au vu des objectifs propres l enqu te Le MINI est dans sa ver sion int grale trop long pour tre associ int gralem
181. 000 femmes et hommes g s de 12 75 ans disposant soit d une ligne t l phonique fixe liste blanche orange ou rouge 26 000 enqu t s soit d un abonnement t l phonique exclusif une ligne de portable 4 000 enqu t s Les questions pos es sur la sexualit et les violences sexuelles ne s adressent qu aux 15 75 ans du fait de l ge l gal de la majorit sexuelle Beck et al 2007a La collecte d une nouvelle dition du Barom tre sant a t r alis e fin 2009 Comment questionner les violences subies i 23 large et orient e vers la pr vention sanitaire en accord avec la vocation de l Institut national de pr vention et d ducation pour la sant INPES responsable de cette enqu te Dans ce cadre les violences sont trait es en liaison avec d autres situations v cues ou des actes impli quant des risques pour la sant les tentatives de suicide et les usages de drogues licites ou illi cites et le cas ch ant des transgressions des normes comme l absent isme scolaire Guil bert et al 2001 p 191 En ce sens et parce qu il est aussi question de violences exerc es et pas seulement subies par les personnes interrog es l approche est assez voisine de celle que d veloppent les enqu tes centr es sur les populations les plus jeunes comme par exemple l enqu te europ enne European School Survey Project on Alcohol and Other Drugs ESPAD Beck et al 2007b Choquet et al 2004 qui pour
182. 13 8 14 17 11 6 10 12 menace et en dehors des cambriolages Avez vous subi un cambriolage Il y a cambriolage dans tous les cas o des personnes se sont introduites chez vous dans votre logement ou votre jardin m me sans rien voler A t on d grad ou d truit un bien appartenant votre m nage en dehors des cas de cambriolages ou vols 13 11 6 10 11 10 5 9 10 avec d gradations Lecture 31 des hommes de 18 29 ans ont d clar avoir subi des insultes cris menaces verbales etc au cours des deux ann es pr c dant l enqu te Champ Personnes g es de 18 75 ans r sidant en France en m nage ordinaire Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 HN Partie 2 Profils et comportements des personnes qui subissent des violences 76 Enfin la relation entre violences subies et lien des personnes la migration n appara t signifi cative que pour un tr s petit nombre de violences subies toutes choses gales par ailleurs Les immigr s ont une probabilit plus forte d avoir subi des vols et tentatives de vols de m me que des situations o ils se sont trouv s emp ch s de parler librement avec des proches ou de les rencontrer alors qu ils se d clarent l inverse significativement moins expo s s aux violences verbales Les descendants d immigr s pour leur part d clarent plus fr quemment des violences verbales des d ni
183. 159 190 Krug E Dahlberg L Mercy J Zwi A Lozano Ascensio R sous la dir de 2002 Rap port mondial sur la violence et la sant Organisation mondiale de la sant Gen ve 376 p Lano J L Makdessi Raynaud Y 2005 L tat de sant en France en 2003 Sant per ue morbidit d clar e et recours aux soins a travers enqu te d cennale sant tudes et R sultats DREES n 436 octobre 12 p D Partie 4 v nements de vie et comportements de sant 184 Lecrubier Y Weiller E Hergueta T Amorim P Bonora L I L pine J P France Sheehan D J Janavs Baker R Sheehan K H Knapp E Sheehan M 1998 M I N I Mini International Neuropsychiatric Interview French version 5 0 0 DSM IV version originale sur demande aupr s des auteurs ao t 26 p Menahem G Bantman P Martin S 1994 Ev nements de la jeunesse trajectoires de vie et troubles de l existence a l ge adulte in Bouchayer F Verger D sous la dir de Trajectoires sociales et in galit s Editions Er s 1994 p 63 90 Montaut A 2010 Sant et recours aux soins des femmes et des hommes Premiers r sultats de l enqu te Handicap Sant 2008 tudes et r sultats DREES n 717 f vrier Ogrodnik L 2007 La violence familiale au Canada un profil statistique 2007 Sta tistique Canada n 85 224 au catalogue octobre 36 p Tisseron S 2003 R silience ou la lutte pour la vie
184. 16 euros
185. 2008 Les disputes dans EVS et ENVEFF Document de travail INED septembre 118 p Bouchard R M Tourigny M Joly J H bert M Cyr M 2008 Les cons quences a long terme de la violence sexuelle physique et psychologique v cue pendant len fance Revue d pid miologie et de sant publique vol 56 n 5 octobre p 333 344 Canguilhem G 2002 La sant concept vulgaire et conception philosophique in Ecrits sur la m decine Seuil coll Champ freudien p 49 68 Clastres P 1997 Arch ologie de la violence La guerre dans les soci t s primitives Pierre Clastres et ditions de Aube 94 p Condon S Lieber M Maillochon F 2005 Ins curit dans les espaces publics com prendre les peurs f minines Revue frangaise de sociologie 46 2 2005 p 265 294 Dauphinot V Naudin F Gu guen R Perronnin M Sermet C 2006 Ecarts entre morbidit d clar e et morbidit diagnostiqu e L exemple de l ob sit de l hypertension art rielle et de l hypoercholest rol mie Questions d conomie de la sant novembre 8p De Salvo K B Fan V S McDonell M B Fihn S D 2005 Predicting Mortality and Healthcare Utilization with a Single Question Health Services Research vol 40 issue 4 August p 1234 1246 Durkheim E 1895 Les r gles de la m thode sociologique PUF Quadrige dition PUF 1937 149 p lias N 1973 La civilisation des m urs Calmann
186. 21 8 18 2 9 5 11 6 Dipl me Aucun ou CAP 2 440 24 7 22 1 19 1 13 8 17 5 lt bac 3412 18 9 16 7 14 2 10 9 16 5 Au moins le bac 3 979 12 0 9 9 11 9 8 8 18 6 Situation financi re Vous tes l aise a va 5 053 14 5 11 1 11 6 6 9 13 9 C est juste il faut faire attention 3 579 18 7 16 8 15 0 11 3 17 6 Vous y arrivez difficilement 1 093 27 6 29 0 24 7 24 4 31 8 Vous ne pouvez pas y arriver sans faire de dettes 209 34 1 38 7 34 6 33 4 40 3 Situation professionnelle Actif occup 5 506 15 3 12 2 11 4 8 5 17 1 Ch mage 745 19 2 22 7 21 0 19 2 19 7 Inactif 3 702 21 7 19 7 19 0 13 0 18 1 Sant per ue Excellente tr s bonne 3 490 10 3 8 3 9 7 6 0 11 9 Bonne 4 939 18 5 16 0 13 8 10 1 16 9 M diocre mauvaise Maladie chronique hors trouble du sommeil Aucune maladie chronique 2 995 10 1 8 7 10 2 5 4 11 6 Au moins une maladie chronique 6 958 21 4 18 8 16 8 13 5 20 6 v nement grave au cours de la vie Oui 5 509 211 17 7 17 4 13 8 21 1 Non 4431 14 0 13 2 11 6 7 6 13 8 Pr sence d enfant en bas ge 0 3 ans Oui 1187 13 9 123 13 2 8 9 22 0 Non 8 766 18 3 16 0 14 9 11 2 17 1 Total 9 953 17 7 15 6 14 6 10 9 17 7 1 Il s agit ici comme dans les mod les suivants de la question de la survenue d un v nement grave au cours de la vie pos e de mani re g n rique Note Les chiffres en gras signifient que le test d ind pendance du Chi2 est significatif au seuil de 5 Champ Population g
187. 5 44 ans ont un niveau de vie m dian inf rieur de 65 74 ans 27 celui des femmes mari es du m me ge La 75 ans et plus perte des ressources du conjoint ainsi que d autres fac Mari s teurs comme une origine sociale plus modeste peu 2544275 vent expliquer leur niveau de vie plus faible D autre se part 26 des veuves g es de 25 a 44 ans ont des 65 74 ans 97 95 revenus inf rieurs au seuil de pauvret contre 17 75 ans et plus 92 93 des femmes divorc es et 10 des femmes mari es Si Divorc s la situation des veufs pr coces appara t meilleure que 25 44 ans 92 82 celle des veuves en termes de niveau de vie ils sont 45 54 ans 102 97 eux aussi touch s par la pauvret 23 des veufs 55 5427 101 100 a f Le 65 74 ans 102 84 g s de 25 44 ans sont consid r s comme pauvres 0 ae 75 ans et plus 83 82 contre 9 des hommes mari s du m me age Ensemble 100 10 Lecture Le niveau de vie m dian des veuves g es de 25 44 ans est gal 74 de celui de l ensemble des personnes ae g es de 25 ans et plus 26 des veuves g es de 25 44 ans 1 Les ressources ne doivent pas d passer un plafond fix 713 ont un niveau de vie inf rieur au seuil de pauvret euros par mois au 1 avril 2009 Son montant est gal 570 euros se par mois et peut tre r duit en fonction des ressources Champ Personnes g es de 25 ans et plus Sources Enqu te Revenus fiscaux 2004 INSE
188. 57 des cas la per sonne qui en a t victime se tait L identit de l agresseur influe aussi fortement sur la parole de la victime les cas o il s agit d un membre de la famille ou du conjoint apparaissant comme les plus difficiles d voiler Tournyol du Clos et Le Jeannic 2008 L enqu te CSF obtient des r sultats assez proches de ceux de l ENVEFF La moiti seulement des femmes et des hommes g s de 18 69 ans qui ont subi des rapports sexuels forc s ou tenta tives ont r v l ces faits un tiers 46 des femmes et 62 des hommes interrog s en parlaient pour la premi re fois l occasion de l enqu te Bajos et Bozon 2008a Le silence pesant sur les agressions commises par les membres de la famille et pendant l enfance semble reculer par rap port ce qui pr valait la date de r alisation de l ENVEFF 2000 Et si les femmes parlent plus souvent que les hommes des v nements v cus avant d tre sollicit es pour l enqu te ce sont surtout les plus jeunes qui brisent le silence 71 des femmes de 18 24 ans victimes de rapports sexuels forc s ou tentatives en ont parl contre 44 des hommes du m me ge II faut veiller ici diff rencier deux types de d voilement en rappelant que lorsqu une personne r v le ce qu elle a v cu dans le cadre public mais anonyme d une enqu te statistique il s agit d un acte tr s diff rent de celui qui consiste pouvoir parler
189. 674 personnes de 18 64 ans ont t interrog es dans l enqu te EVS et le Barom tre sant ce qui offre une tr s bonne sensibilit aux tests Pourtant la plupart des diff rences observ es se r v lent non significatives tableau 1 Les diff rences significatives concernent surtout l alcool L cart est particuli rement net pour une mesure moins factuelle que d autres celle de l usage probl matique d alcool par le observe une d structuration pour le Barom tre sant o l on trouve moins d individus ayant un dipl me inf rieur au baccalaur at parmi les 18 64 ans 49 contre 55 dans la mesure o le dipl me ne fai sait pas partie des variables de redressement du Barom tre sant Cet cart peut avoir plusieurs autres origines d un c t l enqu te t l phonique pourrait favoriser une sur d claration du dipl me de l autre les taux de refus seraient plus forts au sein des populations les moins dipl m es Ces deux explications ne sont pas incompatibles et renvoient une fragilit de l enqu te t l phonique Pour les autres varia bles sociod mographiques sexe situation professionnelle et statut matrimonial les diff rences appa raissent tout fait minimes M thode de comparaison Afin d viter que cette d structuration ne p se sur la comparabilit des variables d int r t les usages de substances psychoactives les donn es pond r es du Barom tre sant ont t stan
190. 8 Test du Chi2 significatif au seuil 5 1 et 0 1 Lecture 42 0 des hommes de 18 34 ans d clarent un usage quotidien de tabac Champ Population g e de 18 34 ans r sidant en France en m nage ordinaire Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 Le tabagisme et les usages de drogues illicites sont associ s des situations de pr carit Parmi les jeunes g s de 18 34 ans le niveau de dipl me s av re tr s peu discriminant sur la consommation de drogues illicites contrairement au tabagisme et l alcoolisation la consom mation quotidienne de tabac concerne la moiti des jeunes n ayant pas le baccalaur at et cette proportion d cro t avec le niveau de dipl me graphique 1 en revanche l usage r gulier d alcool et le binge drinking sont plus fr quents mesure que le niveau de dipl me augmente m me si l cart n est pas significatif pour le binge drinking WN Partie 4 v nements de vie et comportements de sant 210 L usage r gulier d alcool et dans une moindre mesure le binge drinking sont plus fr quents parmi les actifs exer ant un emploi que parmi les tudiants les ch meurs et les inactifs tableau 3 Pour exp rimentation de cannabis le statut vis a vis de l emploi ne semble jouer aucun r le mais la consommation de cannabis actuelle et r cente appara t plus fr quente parmi les tudiants Pour tous le
191. 9 secondes est 19 5 fois plus lev pour une question ouverte que pour une question ferm e Ceci confirme ce qui a t montr pr c demment et s explique par le fait que les questions ouvertes sont plus souvent lues ou cout es jusqu au bout qu elles n cessitent plus de temps pour r fl chir avant de r pondre et pour saisir la r ponse la manipulation du clavier pour saisir la r ponse peut s av rer un peu plus d licate 2 Cette valeur seuil correspond une rupture dans la distribution de la dur e des fichiers son et est tr s proche du seuil retenu pour la variable expliqu e WN Partie 5 Eclairages m thodologiques 244 TABLEAU 2 Les caract ristiques influant sur la probabilit d un long temps de r ponse a une question Population de r f rence en Age 18 24 ans 25 34 ans 35 44 ans 45 54 ans 55 64 ans 65 75 ans Dipl me le plus lev obtenu Aucun dipl me CEP Brevet CAP BEP Bac technique Bac g n ral Bac 2 Bac gt 2 Nationalit Fran ais de naissance tranger Nationalit inconnue Fran ais par naturalisation Sexe Femme Homme Caract ristiques de la question Dur e du fichier son lt 19 secondes 2 20 secondes Forme de la question Question ferm e Question ouverte Nature de la question Question factuelle Question de datation Question de quantification Question de ressenti Partie du questionnaire Partie Sexualit Partie Alcool
192. 90 1 41 1 19 0 91 1 56 1 04 0 69 1 56 30 44 ans 0 98 0 71 1 36 0 88 0 60 1 30 1 33 0 73 2 45 Exp rimentation de cannabis au moins un usage au cours de la vie Usage actuel de cannabis au moins un usage dans les 12 derniers mois Usage r cent de cannabis au moins un usage dans les 30 derniers jours Usage r gulier de cannabis au moins 10 usages dans les 30 derniers jours Autres drogues 18 64 ans 0 69 0 57 0 83 0 73 0 58 0 91 0 59 0 41 0 85 Champignons hallucinog nes 18 29 ans 1 06 0 80 1 40 1 22 0 89 1 68 0 73 0 41 1 30 30 44 ans 0 52 0 38 0 71 0 50 0 34 0 75 0 54 0 31 0 96 18 64 ans 1 04 0 85 1 26 1 09 0 86 1 37 0 94 0 67 1 33 Ecstasy 18 29 ans 1 33 1 04 1 71 1 58 1 17 2 14 0 97 0 59 1 50 30 44 ans 0 84 0 61 1 16 0 76 0 51 1 13 1 02 0 60 1 75 18 64 ans 0 73 0 57 0 93 1 01 0 76 1 35 0 38 0 23 0 62 Amph tamines 18 29 ans 2 01 1 36 2 98 2 52 1 61 3 89 0 99 0 40 2 42 30 44 ans 0 57 0 37 0 87 0 67 0 40 1 12 0 39 0 18 0 87 18 64 ans 0 87 0 69 1 10 0 89 0 68 1 17 0 83 0 52 1 31 LSD 18 29 ans 1 48 1 00 2 17 1 92 1 27 2 92 0 31 0 07 1 33 30 44 ans 0 88 0 61 1 26 0 66 0 42 1 06 1 57 0 84 2 95 18 64 ans 0 82 0 69 0 99 0 92 0 74 1 13 0 65 0 46 0 91 Coca ne 18 29 ans 1 24 0 94 1 64 1 40 0 99 1 96 1 00 0 58 1 63 30 44 ans 0 74 0 57 0 96 0 82 0 60 1 12 0 60 0 38 0 97 18 64 ans 1 05 0 79 1 39 1 04 0 74 1 46 1 09 0 65 1 82 H ro ne 18 29 ans 1 56 0 94 2 60 1 90 1 06 3 40 0 95 0 27 2 56 30 44 a
193. Angle Bulletin de l Observatoire national de la d linquance n 10 d cembre 10 p et annexe m thodologique D veloppements Robert P Zauberman R Pottier M L Lagrange H 1999 Mesurer le crime Entre statistiques de police et enqu tes de victimation 1985 1995 Revue fran aise de sociologie XL 2 p 255 294 Roch S 2000a Enqu te sur la d linquance auto d clar e des jeunes CERAT IEP Grenoble juin 116 p annexes Roch S 2000b Les facteurs de la d linquance des jeunes analyse partir d une enqu te de d linquance auto d clar e Les Cahiers de la S curit int rieure n 42 4 trimestre p 37 61 Roch S 2000c La d linquance des jeunes Les 13 19 racontent leurs d lits Le Seuil 320 p Spira A Bajos N et le groupe ACSF 1993 Les comportements sexuels en France La Documentation frangaise Walby S Allen J 2004 Domestic violence sexual assault and stalking findings from the British Crime Survey Home Office Research Study 276 March 132 p Zauberman R sous la dir de 2009 Les enqu tes de d linquance et de d viance auto report es en Europe Etat des savoirs et bilan des usages L Harmattan coll Logiques sociales 281 p Zauberman R sous la dir de 2008 Victimation et ins curit en Europe Un bilan des enqu tes et de leurs usages L Harmattan coll Logiques sociales 198 p Zauberman R Robert P P rez Diaz C L vy R 1990
194. BIBLIOGRAPHIE Amalric F 2007 Analyse conomique des co ts du cancer en France tudes et ex pertises Institut du cancer 141 p consultable sur le site www e cancer fr Bauer A sous la dir de 2007 La criminalit en France Rapport annuel de l Observatoire national de la d linquance OND 2007 CNRS ditions 573 p B rardier M 2008 Les disputes dans EVS et ENVEFF Document de travail INED septembre 118 p HN Partie 4 v nements de vie et comportements de sant 234 Boiteux M Baumstark L 2001 Transports choix des investissements et co ts des nui sances Commissariat g n ral du plan La Documentation fran aise juin 328 p Campbell J C Pugh L C Campbell D Visscher M 1995 The influence of abuse on pregnancy intention Women s Health Issues 5 4 p 214 223 D l gation aux victimes du Minist re de l int rieur de l outre mer et des collectivit s territoriales Etude nationale sur les morts violentes au sein du couple Ann e 2007 consultable sous http www interieur gouv fr Envall E Erikson A 2004 2006 Costs of violence against women Sweden National Board of Health and Welfare Gemzel T 2005 The Cost of Gender Based Violence in Sweden An economic approach to the phenomenon Link pings Universitet Ekonomiska Institutionen Politices Mag isterprogrammet 55 p Greenberg P E Kessler R C Birnbaum H G Leong S A Lowe S W Berglund B A
195. Bajos N Bozon M sous la dir de 2008a Enqu te sur la sexualit en France Pra tiques genre sant La D couverte Bajos N Bozon M 2008b Les violences sexuelles en France quand la parole se lib re Population amp Soci t s INED n 445 mai Bajos N Ferrand M et l quipe GINE 2002 De la contraception l avortement Soci ologie des grossesses non pr vues INSERM coll Sant publique Beck F Guilbert P Gautier A 2007 Barom tre Sant 2005 INPES 608 p Beltzer N Lagarde M Wu Zhou X Vongmany N Gr my I 2005 Les connaissances attitudes croyances et comportements face au VIH sida en France Evolutions 1992 1994 1998 2001 2004 ANRS 7 L absence de liens peut tre due aux effectifs trop faibles de certains croisements NN Partie 3 Des parcours de vie difficiles 166 Beltzer N Moatti J P Fericelli A M 1998 Choix des strat gies de pr vention de l infection VIH une analyse micro conomique in Bajos N Bozon M Ferrand A Giami A Spira A sous la dir de La sexualit au temps du sida Presses universitaires de France pp 375 412 Bozon M 1993 L entr e dans la sexualit adulte le premier rapport et ses suites Population INED n 5 pp 1317 1352 Djider Z Vanovermeir S 2007 Des insultes aux coups hommes et femmes in gaux face la violence INSEE Premi re n 1124 mars Ferrand M Bajos N Andro A 2008
196. Ceci permet de souligner qu une des difficult s des tudes m thodologiques sur le mode de collecte est de disposer de donn es v ritablement comparables Les carts pre mi re vue attribuables aux effets des modes de collecte peuvent parfois r sulter aussi d au tres caract ristiques de l enqu te dans le cas de cette tude am ricaine un probl me de repr sentativit de l chantillon interrog Les avantages respectifs des m thodes doivent donc tre nuanc s selon les populations qu elles permettent d interroger et leur environnement socioculturel Dans le cadre des enqu tes sur les 2 Une tude rel ve toutefois une meilleure d claration en face face Stone et Latimer 2005 mais les r sultats de cette tude sont fragiles dans la mesure o elle ne repose que sur les d clarations de 108 adolescents 3 Dans la passation d un questionnaire CASI l enqu t lit les questions sur le micro ordinateur mais ne dispose pas de leur nonciation sonore ce qui peut poser probl me pour les personnes en difficult de lecture D o l Audio CASI avec possible r coute des questions au casque WN Partie 5 Eclairages m thodologiques 264 usages de drogues un projet m thodologique men sous l gide de Observatoire europ en des drogues et des toxicomanies OEDT en 1999 a permis de comparer les performances res pectives des enqu tes en face a face par t l phone et par questionnaire auto admini
197. Conduites tenir devant un trouble du sommeil Doin 187 p L ger D Guilleminault C Levy E Paillard M 2002 Medical and socio professional impact of insomnia Sleep 25 p 625 629 L ger D Guilleminault C Dreyfus J P Paillard M 2000 Prevalence of insomnia in a survey of 12 778 adults in France Journal of Sleep Research 9 1 p 335 342 L ger D Massuel M A Metlaine A and the Sisyphe Study Group 2006 The profes sional correlates of insomnia Sleep 29 p 171 178 Le Pape A Lecomte T 1999 Pr valence et prise en charge m dicale de la d pression France 1996 1997 CREDES Biblio n 1277 septembre 108 p Lepine J P Gasquet l Kovess V Arbabzadeh Bouchez S Negre Pages L Nachbaur G et al 2005 Pr valence et comorbidit des troubles psychiatriques dans la population g n rale fran aise r sultats de l tude pid miologique ESEMeD MHEDEA 2000 ESEMeD Encephale 31 2 p 182 194 National Institute of Health State of the Science Conference Statement 2005 Man ifestations and management of chronic insomnia in adults Sleep 28 9 p 1049 1057 Ohayon M M Carskadon M A Guilleminault C Vitiello M V 2004 Meta analysis of quantitative sleep parameters from childhood to old age in healthy individuals developing normative sleep values across the human lifespan Sleep 27 7 p 1255 1273 Troubles du sommeil la place des v nements d
198. Direction des affaires criminelles et des gr ces du minist re de la Justice consult s par la DREES les probl mes sont analogues ceux qui se posent pour cer tains m decins ou travailleurs sociaux dans l exercice de leurs fonctions eux aussi soumis un secret professionnel Les enqu teurs doivent d abord comprendre qu ils ne se trouvent pas dans une situation de non assistance personne en danger D apr s l article 223 6 du Code p nal celle ci ne s applique en effet qu aux situations dans lesquelles l enqu teur en tant que citoyen ordinaire constaterait lui m me directement un p ril actuel c est dire verrait s accomplir un 7 Les gestionnaires d enqu tes au sein des Divisions d enqu tes aupr s des m nages des DR de l INSEE encadrent au jour le jour le travail des enqu teurs et partagent avec eux les soucis mat riels et autres li s leur activit Il leur arrive aussi d accompagner parfois les enqu teurs dans les m nages aupr s desquels se fait la collecte des donn es Ils taient donc quoique moins directement que les enqu teurs expos s aux difficult s sp cifiques l enqu te comme confidents quotidiens des enqu teurs rapportant leurs difficult s plus rarement comme t moins de d clarations douloureuses en tant que spectateurs occasionnels des entretiens L laboration du questionnaire et du protocole de collecte i 61 crime ou un d lit contre l int grit corporelle d
199. E Fulkerson J A 1998 An eval uation of computer assisted self interviews in a school setting Public Opinion Quar terly n 62 p 623 632 Beebe T J Mc Rae J A Harrison P A Davern M E Quinlan K B 2005 Mail surveys resulted in more reports of substance use than telephone surveys Journal of Clinical Epidemiology n 58 p 421 424 Biemer P P 2001 Nonresponse bias and measurement bias in a comparison of face to face and telephone interviewing Journal of Official Statistics n 17 2 p 295 320 Bless R Korf D Riper H Diemel S Arvidsson O Beck F Hibell B Kontula O Kraus L Partanen J Ramsay M Terzidou M Vicente J 1999 Comparability of general population surveys The Amsterdam Bureau of Social Research and Statis tics European Expert Group on Drug Use Surveys EMCDDA WN Partie 5 clairages m thodologiques 272 Brittingham A Tourangeau R Kay W 1998 Reports of Smoking in a National Survey Data from Screening and Detailed Interviews and from Self and Interview Adminis tered Questions Annals of Epidemiology n 8 p 393 401 Br gger J Bakke P Eide G E Gulsvik A 2002 Comparison of Telephone and Postal Survey Modes on Respiratory Symptoms and Risk Factors American Journal of Epi demiology vol 155 n 6 p 572 576 Cottler L B Zipp J F Robins L N Spitznagel E L 1987 Difficult to recruit respon dents and their effect on pre
200. E DGI dans Le niveau de vie des veuves et des divorc es Document de travail COR n 05 2007 2 Tant que les conditions d attribution sont r unies jusqu aux 20 ans de l enfant et tant que le parent ne se remet pas en couple DEN Partie 3 Des parcours de vie difficiles 150 Pour les personnes ayant connu la s paration de leurs parents la s paration est en revanche associ e un indicateur de sant mentale un peu moins bon dipl me origine sociale et sexe donn s 13 2 des personnes ayant connu la s paration de leurs parents d clarent un mauvais tat de sant mentale contre 10 6 des personnes ayant v cu avec leurs deux parents tableau 3 La causalit ne peut pas pour autant tre consid r e comme vidente ce n est pas parce que les parents de l enqu t se sont s par s que sa sant mentale s est d grad e En effet lorsque les personnes d clarent qu il existait de graves tensions ou un climat de vio lence entre leurs parents la s paration est associ e un moins bon tat de sant mentale En revanche lorsque la s paration a eu lieu sans graves tensions ni climat de violence elle n a pas d effet sur la sant mentale Autrement dit c est le mauvais climat familial et non la s para tion elle m me qui pourrait expliquer la sant mentale plus fragile l ge adulte Conclusion Le d c s d un parent peut donc modifier la destin e sociale d un individu le prin
201. En d autres termes on consid re que les ressources consom m es par les violences conjugales ne sont pas utilis es dans leur meilleur emploi et qu elles repr sentent ainsi un co t d opportunit On cherche alors valuer toutes les consomma tions mon taires induites par les violences quel que soit le type de ces consommations recours aux soins aux services sociaux services de police et de justice mobilis s perte de journ es travaill es quand les violences impliquent des arr ts de travail etc Dans cette tude nous nous sommes attach s identifier les diff rentes atteintes qu entrai nent les violences conjugales collecter les donn es permettant de quantifier ces atteintes puis les exprimer en termes mon taires Le p rim tre de cette valuation concerne les vio lences manant de conjoints compagnons ex conjoints ou ex compagnons c est dire les partenaires intimes actuels ou pass s exerc es sur les femmes g es de 18 75 ans Les types d atteintes pris en compte sont les violences physiques coups directs ou par projection d ob jets projection de la personne sur le mur etc et les violences sexuelles gestes sexuels impo s s viols L analyse porte sur l ann e 2006 donn es disponibles les plus r centes et le rai sonnement est conduit en termes d incidence des violences conjugales nombre de nouveaux cas survenus en un an Cette approche par l incidence cumu
202. F Gribble J Cooley P Paone D 2002 The differential effects of face to face and computer interview modes American Journal of Public Health n 92 2 p 294 7 Rodgers S M Gribble J N Turner C F Miller H G 1999 Entretiens auto administr s sur ordinateurs et mesure des comportements sensibles Population 54 2 pp 231 250 Rootman l Smart R G 1985 A Comparison of Alcohol Tobacco and Drug Use as Determined from Household and School Surveys Drug and Alcohol Dependence n 16 p 89 94 NNN Partie 5 clairages m thodologiques 274 Rouse B A Kozel N J Richards L G 1985 Se f reports methods of estimating drug use Meeting current challenges to validity NIDA Research Monograph n 57 US Government Printing Office 181 p Rueff B 1989 D pistage des malades alcooliques par l auto questionnaire Deta La presse m dicale n 18 33 pp 1654 1656 Siemiatycki J Campbell S Richardson L Aubert D 1984 Quality of responses in different population groups in mail and telephone surveys American Journal of Epi demiology n 120 p 302 314 Smart R G 1985 When to do cross sectional studies in Robins L N ed Studying drug abuse Rutgers University Press p 47 56 Smit F De Zwart W Spruit I Monshouwer K Van Ameijden E 2002 Monitoring Substance Use in Adolescents school survey or household survey Drugs educa tion prevention an
203. INED Institut national des tudes d mographiques INPES Institut national de pr vention et d ducation pour la sant INSEE Institut national de la statistique et des tudes conomiques INSERM Institut national de la sant et de la recherche m dicale e ONED Observatoire national de l enfance en danger e UMR Unit mixte de recherche Sommaire VIOLENCES ET SANTE EN FRANCE ETAT DES LIEUX Pr face ANNE TUISZ soe ei ies Sache ms ne a a St nD age ROS get BOR ee a Gla erage tay ieee ee ela ee Ae 7 Introduction Fran ois Beck Catherine Cavalin Florence Maillochon 11 I e La construction de l enqu te Comment questionner les violences subies Comparaison des sources statistiques fran aises Catherine CA VAUD esse areas don sen de de mien ed eae a EE ner are a caine dre 17 Violences sant et v nements de vie difficiles le choix des concepts et des outils de mesure Catherine Cavallin use im in den Ram ane ee rte a ent Seba Soares 35 L laboration du questionnaire et du protocole de collecte innovations et pr cautions m thodologiques Catherine Cavadli 228 men en Opa nea at wean ane ae ane wien Rancho Sue ene 53 Annexes 1 e Le questionnaire de l enqu te EVS 63 2 e Plan de sondage chantillonnage et pond ration 66 II e Profils et comportements des personnes qui subissent des violences
204. INSEE s est av r ambigu en outre les enqu teurs qui avaient manifestement un certain nombre de besoins et d attentes dans ce domaine ont par fois esp r que cette intervention leur apporterait des r ponses en la mati re Or il n tait pas pr vu de transmettre des connaissances et des savoir faire mais plut t d offrir aux enqu teurs un espace pour exprimer leurs ressentis raconter et penser leurs exp riences changer avec leurs coll gues c est dire de leur donner la parole et de les rendre acteurs de cette r flexion sur enqu te EVS et sur leurs pratiques pensant qu ils avaient peu l occasion de r aliser un tel travail par ailleurs comme cela s est largement confirm dans leurs propos L int r t que le dispositif semble avoir majoritairement suscit parmi les enqu teurs nous per met de penser que le principe m thodologique de d part un partage groupal actif et relative ment libre tait effectivement pertinent En effet le dispositif propos semble avoir r pondu un certain nombre de d sirs ou besoins tels que construire ou conforter travers les changes en groupe le sentiment de partager une identit professionnelle commune profiter d un espace pour r fl chir ensemble aux enjeux du m tier d enqu teurs et la d finition la d limi tation de leur position professionnelle leur permettre d vacuer des motions p nibles etc Enfin l objectif de l intervent
205. Le Monde diplomatique ao t p 21 Tursz A 2006 Violence et sant Rapport pr paratoire au plan national La Documenta tion fran aise 256 p Young A 2002 L auto victimisation de l agresseur un ph m re paradigme de maladie mentale The se f traumatized perpetrator a transient mental illness L Evolution Psychiatrique Vol 67 Issue 4 October December p 651 675 Troubles du sommeil la place des v nements de vie parmi les facteurs associ s Fran ois BECK Laura MARCH Romain GUIGNARD et Damien L GER L enqu te v nements de vie et sant EVS permet de mesurer la pr valence de cinq troubles du sommeil et d observer leurs liens avec les caract ristiques sociod mographiques des personnes interrog es le fait qu elles aient ou non d clar avoir subi des violences ou connu des v nements de vie graves Ainsi quatre personnes sur dix d clarent subir de fa on r currente au moins un trouble du sommeil parmi cinq des principaux sympt mes de l insomnie Ces troubles se r v lent de plus en plus fr quents avec l ge m me si selon l ge consid r c est aussi leur nature qui diff re en particulier le sentiment de fatigue au r veil semble plus fr quent chez les jeunes de 18 24 ans Si les femmes sont en proportion plus nombreuses d clarer des troubles du sommeil l effet du genre dispara t apr s contr le des effets de structure ce qui sugg re qu elles n apparai
206. Lecture ge situation professionnelle conjugale et niveau de dipl me contr l s les femmes qui ont subi des violences physiques depuis moins de deux ans ont 2 3 fois plus de risque d avoir recouru une IVG au cours de leur vie que celles n ayant pas subi ce type de violences Ce rapport n est pas significatif dans le cas des violences physiques subies au cours de la vie sans les deux derni res ann es Champs a ensemble des hommes respectivement des femmes de 18 30 ans ayant d j eu des rapports sexuels b ensemble des hommes respectivement des femmes de 18 30 ans ayant un partenaire sexuel actuellement Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 163 NS Partie 3 Des parcours de vie difficiles 164 femmes qui ont t victimes de violences sexuelles d atteintes psychologiques ou physiques r centes ou celles qui d clarent avoir gravement manqu d affection pendant leur enfance sont celles qui recourent le plus a la pilule du lendemain tableau 4 Mais seuls les effets des carences affectives et des violences sexuelles au cours de la vie se maintiennent toutes choses gales d ailleurs tableau 5 Les femmes victimes de violences recourent davantage a I IVG Les femmes qui ont subi des violences physiques et sexuelles ou qui ont souffert de carences affectives durant leur enfance ont galement plus souvent r alis une IVG que les autres tableau 4 Des tudes sur l
207. Panorama des violences subies et des personnes qui s en d clarent victimes Catherine Cavallin 3228 288808 note een Ahk dd qu da dea a a a A me LE 71 La parole des victimes apr s un v nement violent S Vane ANGMAR ss ns oder asad eae 5 ae ba SEER RE bE dees gee ae eee E 85 Les violences sexuelles subies par les femmes au dela des carts de mesure des r sultats convergents Catherine Cavalin ss sas os ae ate eae Rea du de 6 ane Re we 99 III e Des parcours de vie difficiles l ments d analyse biographique Exposition aux violences durant l enfance et prise en charge par les services sociaux Emmanuelle GUYAVAICH oa a endian cost ns Sere sane ase ee n tant ein ere ouate a nat Neng Rens 111 Le placement durant l enfance et le risque d exposition aux violences a l ge adulte Jean Marie Firdion et Isabelle Parizot 125 Perdre un parent pendant l enfance quels effets sur le parcours scolaire professionnel familial et sur la sant l ge adulte Nathalie Blanpain ss ss se du nee sos a a doe ini eee oes oe tee 139 Parcours et comportements sexuels des hommes et des femmes ayant subi des violences Florence Maillochon et Marion Selz IV Ev nements de vie et comportements de sant co ts humains sociaux et conomiques Des parcours de vie difficiles o surviennent violences et probl mes de sant CATCHING Cavallin s sars mis
208. Poor Addic tion August n 4 Peretti Watel P Seror V Constance J Beck F 2009b Poverty as a smoking trap International Journal of Drug Policy special issue on risk environments n 20 3 p 230 6 Plant M A Miller P Plant M L 2005 Trends in drinking smoking and illicit drug use among 15 and 16 year olds in the United Kingdom 1995 2003 Journal of Substance Use n 10 6 p 331 339 Powis B Griffiths P Gossop M Strand J 1996 The differences between male and female drug users community samples of heroin and cocaine users compared Sub stance Use and Misuse n 31 5 pp 529 543 Rueff B 1989 D pistage des malades alcooliques par l auto questionnaire Deta Presse M dicale n 18 33 pp 1654 1656 ter Bogt T Schmid H Nic Gabhainn S et al 2006 Economic and cultural correlates of cannabis use among mid adolescents in 31 countries Addiction n 51 24 janvier p 101 241 219 Co t des violences conjugales envers les femmes les apports de l enqu te EVS un chiffrage global pour la France Marc Nectoux Claude Mugnier Sandrine Baffert Bertrand Th lot Ma t Albagly Cet article pr sente les r sultats d une tude sur l valuation des co ts des violences conjugales en France envers les femmes initi e dans le cadre d un programme europ en de pr vention des violences Les sources disponibles sont diverses mais elles restent i
209. S 2005 2006 R ponses donn es de vive voix l enqu teur R ponses donn es de vive voix l enqu teur ou en mode auto administr par ordinateur 100 3 Voir par exemple Bajos et Bozon 2008b p 392 Pour une r flexion plus large autour de la masculinit voir notam ment Dejours 1998 p 104 106 et Bourdieu 2002 p 77 78 liens entre virilit et violence et par exemple Welzer Lang sous la dir de 2000 4 Une analyse globale du fonctionnement du questionnaire auto administr de l enqu te EVS et du comportement des r pondants ce questionnaire a t r alis e dans cet ouvrage voir l article p 237 HO Partie 2 Profils et comportements des personnes qui subissent des violences 104 enqu tes ont toutes deux t conduites par t l phone avec des questions formul es dans les m mes termes Bajos et Bozon 2008 M me dans ces conditions proches en six ans ces deux enqu tes enregistrent un doublement du taux de victimation rapports sexuels forc s ou tentatives d apr s l enqu te CSF 16 des femmes de 18 69 ans se d clarent concern es par des rapports sexuels forc s ou tentatives alors que dans l ENVEFF respectivement 5 7 et 2 7 de femmes de 20 59 ans d clarent avoir subi des tentatives de rapports forc s et des rapports forc s gt L augmentation des atteintes d clar es ne se concentre pas sur les ann es 2000 2006 qui par d finition chappent
210. SEE Il se distingue par certaines de ses variables de celui de l enqu te Emploi en particulier il ne recueille pas les caract ristiques des r pondants de la m me mani re par exemple liens entre les per sonnes d finition de la personne de r f rence etc Le calage sur marges qui a t effectu pour rendre les enqu t s repr sentatifs des 18 75 ans r si dant en France en m nage ordinaire avec la m thode Calmar fournie par l INSEEZ est un calage simul tan individus m nages o l on a cherch globalement traduire la structure par sexe ge et quelques autres caract ristiques sociod mographiques des m nages enqu t s en se fondant sur l en qu te Emploi en continu EEC de 2005 Les variables retenues pour effectuer le calage sont les suivantes structure des m nages dans lesquels l enqu te EVS interroge un r pondant du point de vue de l ge et du sexe crois s de l ensemble des individus de ces m nages du nombre d habitants du m nage de leur nationalit de leur tat matrimonial l gal de leur situation principale par rapport au travail du dipl me le plus lev qu ils ont obtenu ge et sexe crois s du r pondant l enqu te EVS pond r s selon le nombre de personnes ligibles l enqu te dans le m nage pour tenir compte de la probabilit de tirage du r pondant au sein du m nage e localisation des logements enqu t s en zones urbaines sensibl
211. Toujours parmi les personnes ayant d clar au moins un dommage important li aux vio lences subies la plupart d entre elles en majorit des femmes quel que soit le type de fait subi d clarent que l auteur a agi seul 25 des personnes ayant subi des violences verbales entra nant des dommages importants d clarent que ces violences ont t perp tr es par plu sieurs personnes Cette proportion s l ve 21 en mati re de violences psychologiques et 15 en mati re de violences physiques Les auteurs de violences physiques et sexuelles ayant entra n des dommages importants sont tr s majoritairement des hommes selon les personnes qui rapportent avoir subi ces violences Cela se constate dans 77 des cas pour les violences physiques et dans 94 pour les violences sexuelles tableau 5 Pour les violences verbales d un c t psychologiques de l autre la part des hommes exer ant seuls des violences et des agresseurs masculins plus largement est plus r duite TABLEAU 5 Sexe de l auteur des violences ayant entra n au moins un dommage important ou un dommage pour la sant en Lecture 55 des personnes ayant subi des vio lences verbales ayant entra n au moins un dommage important ou un dommage pour la sant ont d clar que l auteur de ces violences tait un homme seul Champ Victimes g es de 18 75 ans et r sidant D apr s la victime l auteur est
212. a t montr e dans de nom breuses tudes L ger et al 2000 Beck et al 2009 La litt rature scientifique l explique par des raisons hormonales ou en soulignant le r le social des femmes en particulier lorsqu elles l vent des enfants en bas ge Cependant si l on restreint l analyse aux femmes de 18 44 ans la pr sence d enfants de 0 3 ans n est associ e aucun des troubles envisag s Toutefois l issue d une analyse toutes choses gales par ailleurs le lien entre le genre et les troubles du som meil dispara t tableau 3 Les personnes en situation de pr carit financi re et professionnelle davantage expos es aux troubles du sommeil Plus le niveau de dipl me est lev moins les personnes expriment de troubles r guliers du sommeil l exception des personnes souffrant d un sentiment de fatigue au r veil pour les quelles la diff rence n appara t pas significative tableau 2 Par ailleurs plus les personnes se sentent l aise financi rement et moins elles sont sujettes ces troubles Les personnes les plus en difficult et qui sont contraintes de s endetter se r v lent ainsi particuli rement tou ch es Par exemple elles sont 39 rester souvent veill es une grande partie de la nuit contre 16 de la population g n rale des 18 75 ans La situation professionnelle se r v le quant elle associ e aux cinq troubles du sommeil Les ch meurs pr sente
213. a et al 2006 Wertheimer 2002 Les personnes ayant t plac es pr sentent ainsi une proba bilit plus grande de conna tre une p riode de vie sans domicile l ge adulte Ces r sultats ont t observ s en France comme aux tats Unis Koegel et al 1995 Marpsat et al 2000 Penzerro 2003 Ces observations rejoignent de nombreux travaux qui ont montr dans diff rents contextes culturels d une mani re plus g n rale l influence des v nements difficiles v cus durant l enfance et l adolescence sur le bien tre l ge adulte en particulier parmi les populations d favoris es Chauvin et Parizot 2007 Frederik et Goddard 2007 Paugam 2005a Poulton et al 2002 L enqu te v nements de vie et sant EVS par son questionnement r trospectif d taill nous offre l occasion d explorer les liens entre le placement durant l enfance et la situation l ge adulte en tenant compte des v nements difficiles v cus durant l enfance Nous nous int resserons ici aux agressions subies durant les vingt quatre derniers mois Lors d une pr c dente tude sur une population sans domicile nous avions soulign l influence des v ne ments difficiles v cus durant l enfance notamment le placement sur la vuln rabilit aux agressions verbales et physiques l ge adulte Firdion 2006 et 2007 Il s agira ici d largir l analyse et de comparer ces r sultats ceux obtenus au
214. a fr quence du multipartenariat simultan ou successif En interrogeant les individus sur leurs pratiques de pr vention l gard des IST et des grossesses enqu te EVS permet d envisager plus directement le lien entre violences et prises de risque Dans cette tude le risque de grossesse est consid r comme l absence de moyens de contra ception quand une conception est possible mais non d sir e la femme n est pas enceinte et l un des partenaires ne veut pas avoir d enfant Le risque l gard des IST est d fini comme l ab sence de recours au pr servatif avec le ou les partenaire s actuel s Il s agit d une appr ciation g n rale des personnes interrog es sur leurs pratiques contraceptives ou prophylactiques au moment de l enqu te Cet indicateur assez grossier ne vise pas d crire les logiques individuelles de pr vention contre les IST et tester leur coh rence mais mesurer dans une perspective pi d miologique plus modeste la possibilit d tre en contact avec une cause d infection En outre les recours la pilule du lendemain et l interruption volontaire de grossesse IVG peuvent tre consid r s comme le reflet de prises de risque av r es int ressantes tudier en soi et com parer aux pr cautions que les individus d clarent utiliser par ailleurs Un recours encore fr quent IVG et la pilule du lendemain Avec leur partenaire actuel les jeunes de 18 30 ans
215. a se rendormir souvent ou tous les jours R sultats significatif au seuil de 5 Champ Population g e de 18 75 ans r sidant en France en m nage ordinaire Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 2 La qualit de vie est d finie comme la fa on dont les individus per oivent leur position dans la vie dans le contexte de la culture et du syst me de valeurs dans lesquels ils vivent en relation avec leurs buts leurs attentes leurs normes et pr occupations Elle se fonde sur la d finition de l Organisation mondiale de la sant OMS qui ne consid re pas la sant comme une simple absence de maladie mais comme un tat de bien tre physique psychologique et social 3 Ces scores sont tir s du SF 12v2 Ces variables ont t norm es et centr es moyenne 50 cart type 10 Elles ont t calcul es partir des moyennes relev es parmi les r pondants EVS et non en s appuyant sur les moyennes de r f rence tablies sur des populations am ricaines et des pond rations appliqu es aux populations am ricaines consid r es transposables des r pondants fran ais La lecture du r sultat 50 signifie ici dans la moyenne mais cette valeur n est donc pas comparable au r sultat de 50 tel qu il est calcul aux Etats Unis Ainsi calcul s ces scores agr g s sont avant tout destin s des comparaisons entre les r pondants EVS HN Partie 4 v neme
216. ace importante parmi les consommateurs de drogues chappent en effet en partie aux dispositifs classiques d enqu te aupr s des m nages TABLEAU Usages de produits psychoactifs selon l ge en 2005 Effectifs enqu te en face a face n 866 n 1680 n 2076 n 8350 Consommation quotidienne de tabac 40 0 36 3 33 1 29 7 Effectifs questionnaire auto administr n 859 n 1646 n 2022 n 8111 Usage r gulier d alcool 12 0 19 6 21 8 lin 22 4 Binge drinking au cours de l ann e 28 2 26 9 19 2 hs 20 5 DETA positif au cours de la vie 12 3 14 1 11 8 ns 144 Cannabis exp riment au cours de la vie 50 5 42 6 23 4 bal 25 4 Cannabis consomm dans l ann e 25 4 11 7 3 7 ki 7 4 Cannabis consomm r cemment 20 1 9 2 2 9 a gt 5 7 Cannabis consomm r guli rement 8 9 4 0 1 3 Fe 2 5 Exp rimentation de en Champignons hallucinog nes 49 44 11 oe 2 2 poppers 1 7 43 1 0 oe 1 5 ecstasy 6 6 49 0 8 ne 2 3 cocaine 42 5 2 2 3 2 5 amph tamines 2 0 2 5 0 7 1 2 LSD 1 7 3 6 1 0 we 1 6 h ro ne 0 9 2 5 0 7 1 0 Test du Chi2 d ind pendance entre la variable d usage et les trois premi res tranches d ge significatif au seuil de 5 1 et 0 1 Lecture 50 5 des jeunes de 18 24 ans ont essay le cannabis au cours de leur vie contre 23 4 des 35 44 ans Champ Population g e de 18 64 ans r sidant en France en m nage ordinair
217. affecte pas la repr sentativit recherch e sur la population de r f rence de l enqu te EVS 1 Le d tail de la m thodologie du Barom tre sant 2005 a t d crit par Beck et Guilbert 2007 4 La tranche d ge retenue dans cette analyse est celle des 18 64 ans les questions portant sur la consommation de drogues illicites n tant pas pos es aux 65 75 ans dans l enqu te EVS WN Partie 5 Eclairages m thodologiques 266 biais du test DETA Diminuer entourage trop alcool Ce test permet d valuer le risque de d pendance vis a vis de l alcool Il est compos de quatre questions simples Mayfield et al 1974 Rueff 1989 Au dela de deux r ponses positives la probabilit d une consommation excessive d alcool voire d une alcoolo d pendance est consid r e comme tr s lev e Dans l enqu te EVS 14 4 des individus ayant d j consomm de l alcool sont rep r s positifs au test DETA contre 10 3 dans le Barom tre sant 2005 On constate par ailleurs un cart significatif en ce qui concerne le niveau de consommation d au moins six verres de boissons alcoolis es au cours d une m me occasion 32 8 dans l en qu te EVS contre 37 5 dans le Barom tre sant Mais cet cart doit tre interpr t avec pr caution Tout d abord cette question n tait pas pos e aux consommateurs occasionnels moins de 2 fois pas mois dans enqu te EVS Cet cart peut galement tre i
218. ago vol 25 p 291 367 Krug E G Dahlberg L L Mercy J A Zwi A Lozano Ascensio R 2002 Rapport mon dial sur la violence et la sant Organisation mondiale de la Sant Gen ve 376 p Lagrange H 2001 changes de coups prises de risques rapports sexuels forc s in Guilbert P Baudier F Gautier A sous la dir de Barom tre sant 2000 R sultats INPES vol 2 p 191 204 Lascoumes P Le Gal s P 2007 Sociologie de l action publique Armand Colin 126 p Maillochon F 2007 Chiffres noirs contre chiffres ronds l enqu te ENVEFF dans la presse fran aise 2000 2004 in Chetcuti N Jaspard M sous la dir de Violences envers les femmes Trois pas en avant deux pas en arri re L Harmattan p 41 57 Mart nez M Schr ttle M 2006 State of European research on the prevalence of in terpersonal violence and its impact on health and human rights available in Europe EU Research on social sciences and humanities Coordination Action on Human Rights and Violence CAHRV Office for Official Publications of the European Com munities consultable sur le site du CAHRV http www cahrv uni osnabrueck de red dot 190 htm Mucchielli L 2005 D linquances et violences Cahiers fran ais La Documentation fran aise n 326 mai juin p 59 63 Comment questionner les violences subies i 33 Rizk C Bo J 2006 Les r sultats de l enqu te de victimation 2006 Grand
219. ainsi que les variables relatives aux violences sexuelles et aux atteintes aux biens ont t retir es car elles n influent pas significativement sur le fait de pr senter au moins deux troubles du sommeil r currents Lorsque l analyse est effectu e sur le cumul des troubles les liens avec le ch mage et l ge disparaissent ce qui tient au fait que la relation est diff rente selon le trouble consid r En particulier le senti ment de fatigue au r veil caract ristique des populations les plus jeunes est galement asso ci au fait d avoir un emploi contrairement l ensemble des autres troubles tudi s Ainsi effet de l ge qui apparaissait significatif et sp cifique selon les troubles du sommeil pris s par ment dispara t lorsqu on tudie le cumul ventuel de tous les types de troubles L ge ne serait pas d terminant quant aux chances d prouver un trouble du sommeil mais il le serait quant la nature pr cise du trouble En revanche le contr le des facteurs sociod mographiques et des variables relatives aux vio lences permet de mettre clairement en vidence l importance du niveau de dipl me et de la situation financi re Les personnes ayant un dipl me au moins gal au bac pr sentent moins de risques de cumuler plusieurs troubles r guliers du sommeil En ce qui concerne la situation financi re plus elle se d grade et plus les risques de cumuler deux troubles augmentent par rapport qu
220. aires standardis s utilis s pour mesurer la sant voir l article p 46 Le SF 12v2 version r duite du Short form 36 SF 36 est utilis pour mesurer la qualit de vie et la sant per ue Il permet notamment de calculer deux scores agr g s de sant per ue mentale et physique Lorsqu il est question ici de sant physique ou mentale d favorablement per ue ou de mauvais tat de sant physique ou mentale per u cela signifie que le score atteint est inf rieur au score moyen des 18 75 ans que repr sentent les enqu t s d EVS C est cette optique qui est d velopp e dans le pr sent texte mais il est possible d en adopter d autres voir par exemple l article p 139 Le Mini International Neuropsychiatric Interview MINI sert mesurer certaines caract ristiques de sant mentale Il s agit d un outil psychom trique d fini comme un entretien diagnostique struc tur qui peut tre utilis par des cliniciens apr s une courte formation ou par des enqu teurs non cliniciens apr s une formation plus intensive Lecrubier et al 1998 La version du MINI mobilis e pour EVS permet de cerner une pathologie donn e gr ce la prise en compte des sympt mes rete nus dans le manuel de r f rence psychiatrique le Diagnostic and Statistical Manual Revision 4 DSM IV Cela permet donc de rep rer avec un niveau lev de discernement des situations proches de ce que en termes diagnostiques l
221. aisse des niveaux de consommation in Beck F Guilbert P Gautier A sous la dir de Barom tre Sant 2005 INPES p 113 154 Blanpain N 2008 Perdre un parent pendant l enfance quels effets sur le parcours sco laire professionnel familial et sur la sant l ge adulte tudes et R sultats DREES n 668 octobre 8 p Camirand J Sermet C Dumitru V Guillaume S 2009 La sant per ue des 55 ans et plus en France et au Qu bec diff rences et similitudes Questions d conomie de la sant IRDES n 142 mai Firdion J M 2006 Influence des v nements de jeunesse et h ritage social au sein de la population des utilisateurs des services d aide aux sans domicile Economie et statistique n 391 392 p 85 114 Herv C Fran ois l 2002 Place du m decin dans la victimologie perspective historique pist mologique et thique INSERM d cembre Jaspard M Brown E Condon S Fougeyrollas Schwebel D Houel A Lhomond B Maillochon F Saurel Cubizolles M J Schiltz M A 2003a Les violences envers les femmes en France Une enqu te nationale La Documentation fran aise 370 p Jaspard M Brown E Lhomond B Saurel Cubizolles M J 2003b Reproduction ou r silience les situations v cues dans l enfance ont elles une incidence sur les vio lences subies par les femmes l ge adulte Revue fran aise des affaires sociales n 3 juillet septembre p
222. amiliaux ou autres entre les personnes qui r sident ensemble Il recense galement le lieu d habi tation les caract ristiques du logement le statut d occupation le type d habitat etc Le TCM permet en outre de recueillir des donn es plus larges sur les caract ristiques socioculturelles et socio conomiques des personnes g es de 15 ans ou plus r sidant dans un m nage donn situation par rapport l emploi cat gorie socioprofessionnelle lien la migration niveau de dipl me nature des revenus et niveau de revenu de l ensemble du m nage Une fois ces informations recueillies la personne qui doit r pondre au questionnaire proprement parler est tir e au sort parmi la population ligible les 18 75 ans sans autre sp cification pour EVS L entretien en face face Le module sant recueille des informations sur la sant per ue les maladies chroniques les limitations ou handicaps sur la vie enti re avec une possible datation de tous ces v nements ou tats de sant les consommations m dicales des douze derniers mois notamment m dicaments anti douleur anxioly tiques antid presseurs et hypnotiques consomm s les hospitalisations recours aux urgences arr ts de travail incapacit s totales de travail ITT la traumatologie entorses fractures plaies ouvertes avec lien ventuellement tabli avec des dis putes bagarres ou agressions sur les douze derniers
223. ans la constitution du score du SF12 limitant ici le risque de colin arit entre le score de sant mentale et la survenue de troubles du sommeil 6 Afin de mieux comprendre comment les nettes diff rences entre hommes et femmes visibles dans les tris crois s pou vaient dispara tre dans un mod le incluant d autres variables nous avons cherch les variables en l absence desquelles cet effet du genre pouvait r appara tre 7 Lanh donie caract rise l incapacit ressentir des motions positives lors de situations de vie pourtant consid r es comme telles ant rieurement Troubles du sommeil la place des v nements de vie parmi les facteurs associ s I 199 rement au sentiment de fatigue au r veil qui est de moins en moins fr quent Les femmes se plaignent davantage d insomnie que les hommes un r sultat qui est mettre en relation avec une souffrance psychique plus forte plut t qu avec d autres diff rences comportementales soin des enfants la nuit expression plus spontan e des troubles du sommeil ou hormonales r gles p riodiques grossesse m nopause qui sont fr quemment envisag es pour expliquer cette diff rence Ainsi l introduction de la dimension de sant mentale issue d une chelle de qualit de vie supprime l apparente diff rence entres hommes et femmes d pla ant ainsi la question du terrain biologique vers celui de la souffrance psychique et de son expression qui diff re nettement
224. ant et de la recherche m dicale INSERM par exemple L encore les donn es taient cependant partielles elles portaient sur des types de violences limit s interrog s de mani re succincte au sein d un questionne ment embrassant de nombreux autres th mes Aucune op ration statistique men e en population g n rale ne s tait donc avant EVS sai sie largement des violences auxquelles les hommes et les femmes rapportent avoir t Introduction DD 13 confront s tout en s effor ant dans un m me mouvement de caract riser leur tat de sant de mani re d taill e Sans faire bien au contraire table rase des acquis m thodolo giques et des r sultats des enqu tes voisines ou travaillant des champs connexes qui seront rappel s et mis en perspective dans la premi re partie de cet ouvrage en particulier EVS a propos une nouvelle mani re d aborder les relations entre violences et sant Interroger la sant la violence et l articulation des deux a notamment n cessit de faire des hypoth ses et de les prouver par de rigoureuses tapes de test hypoth ses sur la mani re d noncer les violences et de parvenir les faire dire de fa on suffisamment homog ne pour que l agr gation statistique des subjectivit s individuelles puisse faire sens sur les effets du mode de passation d un questionnaire abordant des sujets d licats et intimes sur la nature des probl mes de sant d tecte
225. ant en le harcelant jusqu sa capitulation et sa soumission Contrairement au conflit mode relationnel interactif susceptible d entra ner du changement la violence signalant d ailleurs lin capacit communiquer est perp tr e de fa on univoque et destructrice Jaspard et al 2003a p 17 18 Ainsi dans enqu te EVS comme dans l ENVEFF le climat conjugal est interrog t t dans l entretien avec l enqu teur et d abord sous l angle du simple conflit Les deux enqu tes demandent propos de la relation de couple actuelle sur les douze derniers mois ou de la derni re relation de couple Vous tes vous disput e avec votre conjoint e compagnon compagne ami e propos de la r partition des t ches et de la vie quotidienne des enfants de l argent de la politique ou de la religion des sorties des loisirs ou des projets de vacances des relations avec vos familles des relations avec les amis de votre travail ou du sien de sexua lit de tout et de rien Pour chacun de ces th mes la personne interrog e peut r pondre jamais rarement quelquefois souvent ne sait pas S ensuit une question compl mentaire toujours propos du conjoint actuel ou du dernier conjoint selon les cas4 Lors de disputes est ce que vous m me ou votre conjoint e ami e compagnon compagne en tes venu e s aux mains avez lanc ou cass des objets Les brutalit
226. ant en m nage ordinaire ont t r alis es Toutes deux comprennent des questions relatives aux addictions qui ont t formul es de la mani re la plus proche qui soit afin d tre en mesure d effectuer des comparaisons fiables En revanche les modes de collecte sont diff rents ce qui fournit une opportunit exceptionnelle d tudier l influence du mode de collecte sur la mesure des pr valences de comportements sensibles telles que les consommations de substances psychoactives dans l enqu te v nements de vie et sant EVS de la DREES les questions sur les comportements sexuels l usage d alcool et de drogues illicites taient pos es sur un questionnaire auto administr par ordinateur avec coute au casque Audio Computer Assisted Self Interview ou Audio CASI tandis que le Barom tre sant r alis par l Institut natio nal de pr vention et d ducation pour la sant INPES utilisait un syst me de collecte assist e par t l phone et informatique Computer Assisted Telephone Interview CATI Des modes de collecte plus ou moins adapt s aux th mes et aux populations tudi s L effet du mode de collecte a d j t explor dans la litt rature anglo saxonne mais surtout aupr s des adolescents et jeunes adultes Ceux ci constituent sur les questions d usages de substances psychoactives des populations particuli res dans le sens o ils consomment net tement plus de drogues illicites mais pr
227. apport pr paratoire au plan national La Documentation fran aise 2006 256 p 4 Krug E G Dahlberg L L Mercy J A Zwi A Lozano Ascensio R 2002 Rapport mondial sur la violence et la sant Organisation mondiale de la Sant Gen ve 376 p EN Violences et sant en France tat des lieux 12 tudes conomiques INSEE constitue le mat riau central de cet ouvrage et est donc aussi l une des expressions de cet int r t r cemment exprim en France a propos des liens entre vio lences et sant Violence et sant sont deux notions polymorphes ce qui rend l tude de leurs liens particuli re ment complexe Notamment la causalit entre les violences subies par une personne et la d gra dation de son tat de sant n est pas forc ment imm diate comme tend le faire oublier l effet direct et visible des coups entra nant l ecchymose la plaie ouverte la fracture ou m me la mort La complexit des relations entre violences subies et tat de sant se v rifie quand on s ac corde tendre le p rim tre des violences au del des seules atteintes physiques et sexuelles et celui de la sant au del des l sions physiques que ce soit du point de vue de la sant men tale de la qualit de vie ou d autres dimensions moins ostensiblement somatiques et ce ven tuellement de mani re diff r e dans le temps Quelles sont les cons quences tangibles patentes en termes de sant d insult
228. apr s EVS en particulier le Barom tre sant 2005 pour la derni re dition ou l enqu te Contexte de la sexualit en France CSF 2005 2006 Mais ces enqu tes statistiques qui diff rent par leurs approches et les m thodes employ es n ont pas le m me objet central et n obtiennent donc pas des r sul tats tout fait identiques Nous pr sentons ici les r sultats de l enqu te EVS relatifs aux types de violences subies aux caract ristiques des personnes qui les ont d clar es et aux cons quences de ces violences sur les personnes Cette tude s appuie sur l exploitation de questions relatives aux violences subies au cours des deux ans pr c dant l enqu te mais aussi pour certaines violences avant cette p riode de r f rence durant la vie enti re des personnes interrog es encadr 1 ENCADR M thodologie de l tude D finition il faut entendre ici par violences ce que cette notion recouvre dans toute l enqu te EVS voir l article p 35 une situation d atteinte l int grit d une personne du fait d une ou plusieurs autres personnes qu il s agisse de la d gradation ou du vol d un bien mat riel appartenant la victime ou de violences verbales physiques sexuelles ou psychologiques directement perp tr es son encontre Rien ne pr sume de l intentionnalit des actes en cause ni de leur gravit objective si tant est que celle ci puisse tre objectivement d cr
229. ar l ASE ou la PJJ il est galement int ressant d observer le ph nom ne l envers savoir parmi les personnes ayant souffert de violences durant ces p riodes quelle est la proportion de ceux qui ont b n fici d une prise en charge tableau 3 Le lien entre violence v cue et prise en charge est moins vident lorsque l on interroge unique ment les personnes ayant v cu ces violences En effet m me si les femmes d clarent plus que les hommes avoir b n fici d une prise en charge par l ASE ou la PJJ les taux de prise en charge restent faibles quel que soit le sexe et quel que soit le type de violence subie Ainsi par exemple moins de 8 des hommes qui d clarent avoir subi des violences sexuelles de mani re durable pendant l enfance ont b n fici d une mesure de placement ou d aide en milieu ouvert Les maltraitances de type grave manque d affection et m me violences physiques sont difficiles appr hender dans le cadre d une recherche sur l estimation des enfants en danger On peut cet gard rappeler que dans le questionnaire de ENVEFF la question portant sur les violences physiques subies avant la derni re ann e pr c dant l enqu te n a finalement port que sur la p riode post rieure aux 18 ans de l enqu t e pour viter de possibles confu sions dans les r ponses entre les fess es ducatives et les vraies violences physiques TABLEAU 3
230. artie 4 CO EE EVENEMENTS DE VIE ET COMPORTEMENTS DE SANTE COOTS HUMAINS SOCIAUX ET ECONOMIQUES Des parcours de vie difficiles ou surviennent violences et probl mes de sant Catherine CAVALIN L enqu te v nements de vie et sant 2005 2006 montre que les liens entre des violences subies et un tat de sant d grad s tablissent dans des contextes biographiques personnels difficiles Une approche r unissant ces trois dimensions violences subies tat de sant v nements maillant le parcours biographique permet de dessiner plusieurs groupes de personnes Ainsi deux tiers de la population g e de 18 75 ans apparaissent relativement prot g s des probl mes de violence de sant et d autres v nements difficiles de la vie tandis que le dernier tiers cumule ces difficult s violences subies psychologiques physiques ou sexuelles tat de sant mentale d grad et parcours biographique heurt C est en mati re de sant mentale plut t que physique que femmes et hommes expriment le retentissement sur leur sant des diverses brutalit s endur es l tat de sant mentale constituant probablement aussi une caisse de r sonance aux violences et aux autres difficult s prouv es Cet article reprend en grande partie une tude d j publi e Cavalin C 2009 Sant d grad e surexposition aux vio lences et parcours biographiques difficiles pour un tiers de la population
231. at Femme 3 0 sont de 28 3 34 7 6 4 lorsqu on a perdu son p re contre 34 7 Taille de la fratrie lorsqu on a v cu avec ses deux parents les r sultats sont issus 1 11 9 d une r gression logistique 2 11 8 Champ Personnes g es de 20 75 ans 3 et plus r f Sources tude de l histoire familiale INSEE INED 1999 4 g n ration cat gorie socioprofessionnelle de la m re et du p re sexe et taille de la fratrie donn s Perdre un parent pendant l enfance I 145 Plusieurs l ments d interpr tation peuvent tre avanc s Apr s le d c s d un parent les enfants vivent dans la majorit des cas dans des familles monoparentales Celles ci ayant souvent un niveau de vie faible encadr 3 les difficult s financi res peuvent tre un frein la poursuite des tudes Goux et Maurin 2000 Cette hypoth se semble confirm e par le constat suivant d apr s enqu te EVS les personnes ayant perdu un parent pendant l enfance d clarent deux fois plus que l ensemble de la population avoir souffert de graves privations mat rielles Or la d claration de privations mat rielles pendant l enfance diminue de 7 points la probabilit d obtenir son bac calaur at toutes choses gales par ailleurs Toutefois cette hypoth se n est pas la seule expli cation aux difficult s scolaires des orphelins Car m me parmi les orphelins ne d clarant pas de graves privations mat rielles ces di
232. au cours de la vie contre 17 3 des femmes du m me ge Cette diff rence est significative au seuil de 5 d apr s le test du Chi 2 Champ Ensemble des 18 30 ans n 1717 r sidant en France en m nage ordinaire Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 Parcours et comportements sexuels des hommes et des femmes ayant subi des violences DE 159 tant de partenaires peut cacher deux m canismes diff rents une inflexion dans la carri re sexuelle des jeunes qui viennent de subir des violences et ne seraient pas disponibles pour engager une relation un moindre investissement dans des relations durables les victimes r centes s engageant moins longtemps ce qui expliquerait le nombre relativement impor tant de partenaires mais leur probabilit plus faible que la moyenne d en avoir un au moment de l enqu te Il s agirait alors en quelque sorte d un plus grand turn over des relations Il est possible galement qu un nombre relativement important de partenaires soit l origine des violences subies dans la mesure o il augmente structurellement l exposition des ren contres ventuellement dangereuses Le cas ch ant les cons quences ventuelles d un important multipartenariat s riel ne se manifestent pas de la m me fa on pour les hommes et pour les femmes En effet pour les femmes avoir connu plus de cinq partenaires est associ des violences de diff rentes natu
233. avait pourtant d crit les l sions li es aux mauvais traitements celles caus es par les agressions sexuelles sur les petites filles et les caract ristiques des auteurs de ces faits avec des mots qui restent tout fait appropri s aujourd hui il s tait aussi pench sur les infanticides et sur le travail des enfants tout ceci dans l indiff rence g n rale Longtemps essentiellement limit e ses aspects physiques et trait e au carrefour de l action de la police et de celle de la justice la violence est r cemment devenue un objet de r flexion pour le secteur de la sant dans un contexte de m dicalisation de certains ph nom nes soci taux et de sollicitation accrue du syst me de soins Il est vrai en effet que les cons quences somatiques ou psychologiques de la violence constituent une cause de plus en plus visible de prise en charge par le syst me de sant et les organismes de protection m dico sociale De ce fait les professionnels de la sant et en particulier ceux de la sant publique se doivent d as sumer la pr vention et la prise en charge des effets sanitaires de la violence Ces volutions sont parall les au d veloppement de la victimologie discipline dont la cr ation en France date des ann es 1990 Cet int r t pour les aspects sanitaires de la violence s est trouv renforc par le Rapport mondial sur la violence et la sant de POMS en 2002 Parall lement en France l Obser vatoire national
234. ayant subi une atteinte aux biens d clarent que celle ci a entra n au moins un dommage profes Atteintes aux biens 42 48 45 sionnel mat riel psychologique ou physique important ou un dommage temporaire ou durable pour leur sant Violences verbales 17 32 25 os j n Champ Personnes g es de 18 75 ans r sidant en France Violences physiques 10 47 26 en m nage ordinaire et victimes dans les vingt quatre mois Violences caract re sexuel 9 19 14 coul s d au moins un type de violences Violences psychologiques 14 4 2 e Enqu te Ev nements de vie et sant EVS DREES 10 Les corr lations constat es entre tat de sant mentale en particulier et le fait d avoir t victime de violences sexuelles au cours de sa vie et donc pas seulement sur les vingt quatre mois tout juste coul s sont importantes ex tentatives de suicide Et dans ce cas les corr lations peuvent tre tablies sur des effectifs de victimes beaucoup plus robustes statistiquement voir l article p 171 HO Partie 2 Profils et comportements des personnes qui subissent des violences 80 leur sant contre 47 des femmes qui s en d clarent victimes M me si les hommes en situa tion d enqu te peuvent tre plus r ticents se reconna tre victimes d clarer des dom mages est n anmoins un indicateur du degr de gravit de la violence subie Selon cet indica teur les violences d clar es par les femmes auraient
235. aylor A Sears M Moffitt T 2002 As sociation between children s experience of socioeconomic disadvantage and adult health a life course study The Lancet vol 360 n 9346 p 1640 1645 NN Partie 3 Des parcours de vie difficiles 138 Pronovost J Leclerc D 2002 L valuation et le d pistage des adolescent e s sui cidaires en centres jeunesse Revue de psycho ducation et d orientation 31 1 81 100 Pronovost J Leclerc D Dumont M 2003 Facteurs de protection reli s au risque suicidaire chez les adolescents comparaison de jeunes du milieu scolaire et de jeunes en centres jeunesse Revue qu b coise de psychologie vol 24 n 1 pp 179 199 Reilly T 2003 Transition from care Status and outcomes of youth who age out of foster care Child Welfare LXXXII 6 727 746 Ruault M Baudier Lorin C Callegher D 2001 Les b n ficiaires de l aide sociale d partementale en 2000 Etudes et R sultats DREES n 121 Schofield G Beek M 2009 Growing up in foster care providing a secure base through adolescence Child and Family Social Work 14 255 266 Sharkey P T 2006 Navigating dangerous streets The sources and consequences of Street Efficacy American Sociological Review 71 5 826 846 Sheperd J P Sutherland l NewCombe R G 2006 Relations between alcohol vio lence and victimization in adolescence Journal of Adolescence 29 539 553 Si
236. bale psychologique physique ou sexuelle qui ont entra n un dommage phy sique mat riel professionnel ou psychologique important ou un dommage temporaire ou durable pour leur sant voir l encadr p 90 Dire ou taire une violence subie Les victimes de violences physiques ou sexuelles plus discr tes sur l v nement subi Selon la nature de l v nement subi les victimes confient plus ou moins souvent les faits des tiers Alors que respectivement 65 et 68 des victimes de violences psychologiques et ver bales d clarent en avoir parl plusieurs personnes graphique 1 seules 55 des victimes de violences physiques ou sexuelles l ont fait De plus lorsqu elle a lieu la r v lation est souvent plus tardive 12 des victimes de violences physiques ou sexuelles ont attendu plusieurs mois ou plusieurs ann es avant de parler de ces faits graphique 2 contre moins de 5 des victimes de violences verbales ou de violences psychologiques Enfin certaines personnes ayant subi un v nement violent se taisent 12 des victimes de violences verbales ou physiques ou sexuelles et 10 des victimes de violences psychologiques n ont r v l les faits qu l occasion de l enqu te noter que certaines personnes peuvent pr f rer lorsqu elles sont interrog es dans une enqu te statistique continuer ne pas d voi ler les v nements qu elles ont v cus m me si les efforts r alis s dans les
237. berman et Marie Zins En application de la loi du 11 mars 1957 art 4 et du code de la propri t intellectuelle du 1 juillet 1992 toute reproduction totale ou partielle usage collectif de la pr sente publication est strictement interdite sans autorisation expresse de l diteur Il est rappel cet gard que l usage abusif et collectif de la photocopie met en danger l quilibre conomique des circuits du livre Direction de l information l gale et administrative Paris 2010 DICOM 10 100 DF 5HC24110 ISBN 978 2 11 008372 2 Mait Albagly S vane Ananian Sandrine Baffert Olivier Bart Francois Beck Nathalie Blanpain Catherine Cavalin Jean Marie Firdion Romain Guignard Emmanuelle Guyavarch Damien L ger St phane Legleye Florence Maillochon Laura March Claude Mugnier Marc Nectoux Isabelle Parizot Bertrand Th lot Marion Selz Pr sentation des auteurs conomiste sp cialiste des questions de genre Soci t civile Psytel statisticien DARES la DREES au moment de la r daction de l article conomiste en sant Institut Curie statisticien INSEE statisticien et sociologue INPES Cermes3 quipe Cesames Centre de recherche M decine sciences sant sant mentale soci t Universit Paris Descartes CNRS UMR 8211 INSERM unit 988 EHESS statisticienne INSEE la DREES au moment de la r daction de l article sociologue CEE la DREES a
238. caments dans les douze mois pr c dents d autres instruments permet tent de d velopper une approche globale de la sant comme le fonctionnement ou le dysfonc tionnement dans un environnement sant mentale et sociale largement entendues ENCADRE Un usage raisonn des questionnaires standardis s de sant Si l offre d instruments permettant d interroger la sant dans une enqu te statistique est pl thorique c est en particulier parce qu il existe de nombreux questionnaires standardis s de sant g n ralistes permettant de mieux cerner diff rents aspects de la sant per ue ou fonctionnelle ou sp cifiques pour des pathologies particuli res comme les migraines la sant mentale etc Ces questionnaires permettent d tablir des comparaisons entre la population enqu t e et des populations d crites dans d autres sources Mais cet avantage en termes de comparabilit ne peut faire oublier la forme concr te parfois lourde de ces questionnaires ils comportent souvent beaucoup de questions ce qui peut avoir des effets n fastes sur le temps de passation et la lassitude des enqu t s leurs formulations parais sent parfois surprenantes ou ambigu s et ne sont pas toujours bien accept es par les enqu t s au cours d un entretien qui ob it une logique globale Le nombre de questionnaires standardis s ins r s dans le questionnaire d EVS a donc t limit qua tre qualit de vie sant per ue SF 12v2 sa
239. ceux dont la vue est vraiment trop insuffisante pour pouvoir m me rep rer les touches du clavier utiles la r ponse ceux qui ne maitrisent pas suffisamment le fran ais pour comprendre les ques tions seuls face l ordinateur lorsque l enqu teur n est plus l pour pr ter main forte en apportant des explications compl mentaires ou en trouvant des synonymes certains mots du questionnaire Enfin l ordinateur pouvant constituer un obstacle technique l interface du questionnaire auto administr a t con ue pour tre aussi simple et conviviale que possible nombre limit de touches pastille de couleur jaune coll e sur une touche permettant de r couter le fichier son d une question consignes claires et r p t es sur l cran et dans le casque audio Le choix de cette m thode de collecte r pond au total des consid rations d ordre thique m thodologique et juridique Elle garantit d abord aux enqu t s une plus grande confidentialit par rapport un entretien en face face puisque la divulgation ne passe plus par une autre personne m me si celle ci est de toute fa on tenue au secret et l anonymat des d clarants Pour convaincre les enqu t s de la parfaite confidentialit dans laquelle leurs r ponses taient recueillies les enqu teurs avaient pour mission de rendre suffisam ment ostentatoire le caract re tr s prot g et secret de la r ponse donn e Par exemple en cas d
240. choisi d utiliser une d finition large de la violence qui s inscrit dans un fonctionnement d emprise sur l autre et est fond e sur un rapport de force ou de domina tion s exercant par des brutalit s physiques ou mentales Une des hypoth ses est de pousser jusqu au bout la notion d atteinte a int grit de la personne Il s agit par exemple de pouvoir tester si m me lorsqu une atteinte des biens mat riels a t perp tr e sans agression directe de la personne celle ci d clare tout de m me en avoir subi des cons quences autres que ma t rielles pour sa sant psychologiques professionnelles etc Une grande importance a t accord e dans le pr sent ouvrage la m thodologie en tant qu objet propre Face une r alit complexe des indicateurs fins et multiples ont t d velop p s chaque outil a t soigneusement choisi et chaque d finition soigneusement pes e Le questionnaire aborde l tat de sant sous l angle biographique et une r flexion approfondie a t men e sur l impact de sa construction sur les r ponses Il s agit en effet d un questionnaire progressif qui m nage la sensibilit des enqu t s et des enqu teurs et la progressivit du ques tionnement s av rait dans cette enqu te d terminante des conditions de passation Cette rigueur m thodologique claire les r sultats et en assure la fiabilit Et ceux ci donnent le frisson puisque chez 32 des pe
241. chologiques 14 339 356 DosReis S Zito J M Safer D J Soeken K L 2001 Mental health services for youths in foster care and disabled youths American Journal of Public Health 91 7 1094 1099 Dworsky A Courtney M 2009 Addressing the mental health service needs of foster youth during the transition to adulthood How big is the problem and what can States do Journal of Adolescent Health Editorial 44 1 2 Felner R D Brand S DuBois D Adan A Mulhall P Evans E 1995 Socioeconomic disadvantage proximal environment experiences and socioemotional and academic adjustment in early adolescence Investigation of mediated effects model Child De velopment 66 774 792 Firdion J M 2004 Foster Care in David Levinson sous la dir de Encyclopedia of Homelessness vol 1 Thousand Oaks Sage Publications p 167 171 Firdion J M 2006 Influence des v nements de jeunesse et h ritage social au sein de la population des utilisateurs des services d aide aux sans domicile Economie et Statistique n 391 392 p 85 114 Firdion J M 2007 Agressions physiques subies par les personnes sans domicile in Jaspard M et Condon S sous la dir de Nommer et compter les violences envers les femmes en Europe Institut de d mographie de l Universit Paris p 127 133 Frechon l 2001 tre plac es l adolescence et apr s T moignages et devenirs de jeunes filles ayant v
242. cipal vecteur de cette modification tant l chec scolaire Cet v nement dramatique diminue les chances d obtenir le baccalaur at ou un dipl me universitaire Or le dipl me est d terminant dans l exercice d une profession et est m me troitement corr l la sant physique recours aux soins etc En revanche pour les orphelins qui ont pu poursuivre leurs tudes le d c s d un parent a moins d impact long terme dipl me identique la probabilit d tre cadre ou d exercer une profession interm diaire est proche pour les orphelins et pour ceux qui ont v cu avec leurs deux parents La sant physique des orphelins demeure toutefois un peu moins bonne Ainsi c est en agissant durant l enfance que les pouvoir publics pourraient ten ter de r tablir une galit des chances notamment en diminuant le risque de pauvret Actuel lement le risque social que repr sente la perte pr coce d un parent est en effet peu pris en charge encadr 3 BIBLIOGRAPHIE Archambault P 2007 Les enfants de familles d sunies en France Leurs trajectoires leur devenir INED 232 p Chauvin P Lebas J 1998 La probl matique pr carit et sant un sympt me des dys fonctionnements de notre syst me de sant in Lebas et Chauvin sous la dir de Pr carit et Sant Flammarion Paris p 3 22 Delaunay Berdai l 2006 Le veuvage pr coce en France Situation d mographique sociale et conomique
243. cle p 17 Dans celles ci les violences en tant que cat gorie de classement statistique ou qualification des circonstances des atteintes perp tr es ne renvoient qu aux atteintes physiques coups et blessures caract re non sexuel La normativit l uvre dans ce cas va dans le sens d une d limitation de la violence a son expression physique L ENVEFF a constitu une importante source d inspiration et de r flexion pour d limiter cette notion dans l enqu te EVS Quelle qu en soit la nature et quels qu en soient les protago nistes les actes violents sont toujours une atteinte l int grit de la personne Jaspard et al 2003a En adh rant cette d finition le questionnaire d EVS int gre des violences de type atteintes aux biens vols et tentatives de vols cambriolages d gradations de biens et des violences interpersonnelles au sens d atteintes verbales physiques sexuelles et psycholo giques Contrairement ENVEFF l enqu te EVS int gre aussi les actes de violence exerc s sur les biens mat riels en possession des personnes m me lorsqu ils ont t perp tr s en dehors de toute atteinte directe sur la personne elle m me Dans l ENVEFF le rep rage des v nements v cus au cours des douze derniers mois permet de prendre connaissance d un vol sans agression physique par exemple Mais s il ne comporte pas d exercice interpersonnel de la violence au sens strict de
244. consommations significatives de visites chez un m de cin g n raliste ou sp cialiste de m dicaments des fr quences significativement plus lev es ou des dur es plus longues des arr ts de travail etc Variables retenues Pour cela il tait n cessaire de rep rer dans les donn es de l enqu te les variables ayant a priori un lien fort avec le co t engendr par les violences conjugales subies au cours des douze derniers mois Quinze variables ont ainsi t retenues e nombre de consultations chez le m decin g n raliste e nombre de consultations chez un psychologue psychoth rapeute psychanalyste e niveau de consommation d antid presseurs jamais occasionnellement r guli rement mais pas dans la derni re semaine r guli rement et dans la derni re semaine ne sait pas e niveau de consommation de tranquillisants m mes modalit s de r ponse que pr c dem ment e niveau de consommation de somnif res m mes modalit s de r ponse que pr c demment Pour ces trois derni res classes de m dicaments les questions pos es n ont pas utilis les mots antid presseurs anxiolytiques ou somnif res ou hypnotiques tant donn la m connaissance ou la confusion ce sujet aupr s de populations non sp cialistes La d clara tion des enqu t s s est appuy e sur trois listes de m dicaments soumises la lecture des enqu t s par les enqu teurs classant par ordre d
245. croissant de fr quence de prescription les produits couvrant au moment de l enqu te plus de 99 du march pharmaceutique fran ais e recours aux urgences li des blessures oui non e nombre des hospitalisations e nombre de jours d hospitalisation au total e arr ts de travail oui non n a pas travaill au cours des 12 derniers mois ne sait pas e nombre des arr ts de travail e nombre de jours d arr t de travail au total e tablissement par le m decin d une incapacit temporaire totale de travail ITT oui non ne sait pas e jours d ITT moins de 8 jours 8 jours ou plus ne sait pas e scores agr g s de sant physique du SF 12v2 e scores agr g s de sant mentale du SF 12v2 Pour ces deux derni res variables plus le score est lev meilleure est la sant subjective ment per ue par le r pondant3 3 Ces deux variables sont des variables norm es centr es moyenne 50 cart type 10 qui ont t calcul es a partir des moyennes relev es parmi les r pondants Apr s consultation des auteurs am ricains des questionnaires SF 36 et SF 12v2 les pond rations utilis es pour calculer les scores agr g s sont les pond rations en vigueur pour les populations enqu t es aux Etats Unis mais la moyenne de 50 est cal e sur l chantillon d EVS et ne peut donc tre compar e direc tement aux scores calcul s aux Etats Unis voir l article p 46
246. ctime d un exhibitionniste ou les contacts physiques contraints hors attouchements tentatives de rapports sexuels for c s et rapports sexuels forc s qui sont pour leur part r interrog s n apparaissent plus dans ce module De m me les vols et cambriolages ne sont rep r s que s ils sont survenus apr s les 18 ans du r pondant e Le module conclusif de l entretien en face face comprend quelques questions plus ouvertes permettant l enqu t e s il elle le souhaite de s exprimer plus librement sur des v nements qu il elle a jug s par ticuli rement graves l chelle de sa vie qu il s agisse de faits d j rapport s au cours de l entretien pr c dent ou non Le r pondant indique galement s il a re u de l aide pour faire face aux difficult s qu il estime avoir rencontr es de qui de quoi sous quelle forme Une question d int r t m thodologique est aussi pos e la toute fin de cette partie en face face Pen sez vous que vous auriez r pondu de la m me mani re cet ensemble de questions sur les violences un enqu teur qui vous aurait appel e par t l phone Si la r ponse est n gative le r pondant doit en expli quer les raisons Le questionnaire auto administr par ordinateur avec interface audio Computer assisted self interview audio CASl Ce mode de collecte utilis pour la premi re fois en France est destin au recueil d informations touchant des sujets sensibl
247. d EVS il semblait hasardeux d int grer ce crit re de linten tionnalit qui semble comme on vient de le dire propos des accidents une source impor tante d ambigu t sur la nature des faits que l on se propose ensuite d agr ger statistique ment D autant qu il semble tr s d licat d imaginer demander aux enqu t s leur opinion sur les probables intentions de leurs agresseurs voire sur leurs propres intentions si l on inclut les violences auto inflig es comme le pr conise POMS Le crit re de l intentionnalit des actes n a donc pas t retenu dans la d finition de la violence de l enqu te EVS Sont ainsi consid r s comme des actes relevant de violences interpersonnelles par opposition aux atteintes aux biens toutes les atteintes qui impliquent une interaction d une ou de plusieurs personnes directement sur une ou plusieurs autres sans n cessairement s accompagner d atteintes des biens mat riels sans les exclure non plus mais surtout sans que rien ne soit pr sum quant aux intentions de l auteur ou des auteurs des faits Violences agressions conflits le choix des mots Une fois ces principes d finis pour donner corps au p rim tre de la violence telle que l enqu te EVS choisit de l entendre il reste trouver les mots susceptibles de les traduire de mani re homog ne dans un questionnaire s adressant dix mille personnes s lectionn es de mani re al atoire en
248. d atteintes Exposition aux violences durant l enfance et prise en charge par les services sociaux Jaspard M Brown E Condon S Fougeyrollas Schwebel D Houel A Lhomond B Maillochon F Saurel Cubizolles M J Schiltz M A 2003 Les violences envers les femmes en France Une enqu te nationale La Documentation fran aise 370 p Marquet L Guyavarch E Halifax J 2008 Mise en place d un syst me d observation longitudinale des enfants en danger in Guilbert P Haziza D Ruiz Gazen A et Till Y sous la dir de M thodes de sondage Cours et cas pratiques Dunod p 58 62 ONED 2005 La mise en coh rence des donn es chiffr es en mati re d enfance en dan ger Premier rapport annuel au Parlement et au gouvernement de l Observatoire na tional de l enfance en danger chap Il septembre 2005 p 36 54 ONED 2006 La mise en coh rence des donn es chiffr es en mati re d enfance en dan ger Deuxi me rapport annuel au Parlement et au gouvernement de l Observatoire na tional de l enfance en danger chap Il d cembre p 40 60 ONED 2007 Exploitation des sources existantes sur les enfants et les jeunes pris en charge en protection de l enfance Troisi me rapport annuel au Parlement et au gou vernement de l Observatoire national de l enfance en danger chap 11 1 d cembre p 39 52 ONED 2008 Am lioration de la connaissance chiffr e de l enfance en danger Qua tri me
249. d un individu l autre ce qui rend difficile la fixa tion d un seuil de r f rence La diversit des situations les rend d licates valuer sur le plan pid miologique L ger 2000 Les cinq questions du Nottingham Health Profile pos es dans l enqu te v nements de vie et sant EVS reprennent les sympt mes d insomnie reconnus par la communaut internationale Edinger et al 2004 National Institute of Health State of the Science Conference Statement 2005 American Aca demy of Sleep Medicine 2005 Dans l nonc des r ponses la notion de fr quence avec les modalit s tous les jours ou presque et assez souvent correspond grosso modo au plus de trois fois par semaine des classifications usuelles Ohayon et al 2004 Cependant la p riode de r f rence n est pas clairement d finie dans le Nottingham Health Profile m me si telles qu elles sont formul es on peut consid rer que les questions portent sur la p riode actuelle sans plus de pr cision Les crit res diagnostiques de l insomnie selon l American Academy of Sleep Medicine 2005 Le sujet rapporte une ou plus des difficult s du sommeil suivantes troubles d endormissement troubles de maintien du sommeil r veil pr coce sommeil non r cup rateur Ces difficult s surviennent malgr des habitudes et conditions ad quates pour le sommeil Le sujet rapporte au moins l une des cons quences diurnes
250. d policy vol 9 n 3 p 267 274 Stone A L Latimer W W 2005 Adolescent substance use assessment Concordance between tools using self administered and interview formats Substance use amp mis use vol 40 n 12 p 1865 1874 Sykes W Collins M 1988 Effects of mode of interview experiments in the UK in Groves R M Biemer P P Lyberg L E Massey J T Nicholls W L amp Waksbert J eds Telephone Survey Methodology John Wiley amp Sons Inc p 301 320 Thornberry O T Jr 1987 An Experimental Comparison of Telephone and Personal Health Interview Surveys Vital Health Stat 2 n 106 p 1 4 Tourangeau R Smith T W 1996 Asking sensitive questions the impact of data col lection mode question format and question context Public Opinion Quartely n 60 p 275 304 Tourangeau R Rips L J Rasinski K 2000 The Psychology of Survey Response Cam bridge University Press 416 p Turner C F Lessler J T Devore J W 1992 Effects of mode of administration and wording on reporting drug use in Turner C F Lessler J T Gfroerer J C eds Sur vey measurement of drug use methodological issues US Departement of Health and Human Services Pub n 92 1929 DC Government Printing Office Turner C F Ku L Rodgers S M Lindberg L D Pleck J H Sonenstein F L 1998 Adolescent Sexual Behavoir Drug Use and Violence Increased Reporting with Computer Survey Technolo
251. dardis es pour obtenir la m me structure par croisement sexe ge que celle de l enqu te EVS Cette standardisation ne permet tant toutefois pas de redresser le niveau de dipl me du Barom tre sant des mod les logistiques ajust s sur le sexe l ge la vie de couple la situation professionnelle et le niveau de dipl me ont ensuite t mis en uvre afin de contr ler les effets de structure li s aux diff rences m thodologiques entre les deux enqu tes Ces mod les ont galement t stratifi s sur le sexe et l ge 18 29 ans et 30 44 ans pour rep rer d ventuelles interactions entre ces variables et le mode de recueil des donn es Il faut noter que 3 des 8 350 individus g s de 18 64 ans ayant r pondu la premi re partie du questionnaire d EVS en face face n ont pas r pondu au questionnaire auto administr dans lequel taient pos es les questions sur l alcool et les drogues illicites II peut s agir d individus qui ne savent pas manipuler un clavier qui ont une vue d fectueuse qui ne savent pas bien lire ou plus classique ment qui ont pr text cette pause entre les deux questionnaires pour abandonner Cette attrition s av re beaucoup moins forte que celle que l on observe usuellement pour le remplissage de question naires auto administr s sur papier laiss s aux enqu t s apr s les entretiens en face face Elle ne d forme pas la structure de la population interrog e et de ce fait n
252. de nombreuses cons quences bien au del du moment o elles sont perp tr es Une impor tante litt rature pid miologique et sociologique montre combien les femmes victimes d abus pendant leur jeune age ont un tat de sant la fois physique et psychologique d grad par rapport aux autres Romito et al 2001 Higgins et McCabe 1994 Outre des affections gyn cologiques plus nombreuses elles sont galement plus susceptibles de pr senter des sympt mes d pressifs ou suicidaires ou encore des comportements addictifs Ces femmes souffrent galement plus souvent d une moindre estime et confiance en soi Kendall Tackett et al 1993 ce qui peut avoir des incidences dans la vie quotidienne alt rer leurs rela tions avec les autres notamment lorsqu elles sont intimes Sans pour autant s enfermer dans un discours d terministe de nombreux travaux montrent galement que les femmes ayant subi des violences sexuelles pendant l enfance se trouvent plus fr quemment expos es que les autres toute forme d agressions physiques ou psy chologiques et qu elles ont en g n ral moins de ressources pour s en prot ger Jaspard et al 2003a L implication des violences sexuelles subies pendant l enfance sur les comportements sexuels en g n ral en dehors de leur ventuelle composante violente a fait l objet de moindres inves tigations Quelques tudes montrent cependant que les abus pourraient avoir une incide
253. de de vie et aux risques que celui ci peut occasionner Mais cette explication li e au cycle de vie n est pas suffisante dans la mesure o les jeunes sont galement ceux qui se disent davantage victimes de diff rents types de violences physiques ou psychologiques au cours de leur existence Plusieurs hypoth ses non concurrentes doivent donc tre envisag es pour rendre compte de ce ph nom ne En dehors de l effet de s lection de la m moire des personnes les plus g es on peut voquer une augmenta tion des faits de violence physique et surtout une plus grande capacit noncer et d noncer des actes jug s r pr hensibles et non pas seulement honteux pour ceux qui les subissent Plu sieurs sources statistiques ou enqu tes d claratives indiquent en effet la progression de diff rentes violences Robert 2009 ONDRP 2010 Des analyses plus r centes t moignent aussi des progr s importants que les victimes ont accomplis pour reconna tre les faits qu elles ont subis les verbaliser pour elles m mes ou des recours ext rieurs Jaspard et al 2003a Bajos et Bozon 2008b voir les articles p 71 et 85 Les femmes davantage expos es aux violences sexuelles Au cours des deux ann es pr c dant l enqu te EVS les jeunes hommes et femmes de 18 30 ans d clarent dans une proportion peu pr s quivalente avoir subi des violences tous types de violences confondus Comme dans le dispositif d enqu tes de vict
254. de la d linquance OND devenu depuis peu ONDRP Observatoire national de la d linquance et des r ponses p nales a t cr en 2003 et les rapports annuels de cette ins titution ont produit depuis 2007 des informations la fois sur la criminalit telle que recens e par la police et la gendarmerie et sur les r sultats des enqu tes de victimation mises en place en association avec l Institut national de la statistique et des tudes conomiques INSEE et rapportant le point de vue des victimes interrog es sur les agressions qu elles avaient subies Que nous apprennent ces donn es Elles confirment tout d abord que les enqu tes aupr s des victimes rapportent des chiffres d agressions g n ralement sup rieurs ceux consign s dans les statistiques de la criminalit ensuite que cette violence est stable ces derni res ann es enfin qu il existe une dissociation entre la fr quence des agressions et le sentiment d ins curit Ainsi le sentiment d ins curit dans le quartier appara t plus fr quemment cit que les actes de violence EM Violences et sant en France tat des lieux 8 De fait le discours sur la s curit brouille l image des cons quences r elles de la violence dont on n appr hende finalement ni l ampleur ni les caract ristiques Jusqu a pr sent on ne savait toujours pas la mesurer surtout dans sa globalit c est dire en incluant toutes ses cons quences des l
255. de la r gion motifs de recours aux urgences dont types de traumatismes actes pratiqu s diagnostics dur es du s jour hospitalier devenir etc Cette source de don n es n avait pas encore t exploit e en France dans le cadre de l valuation du co t des vio lences conjugales Ce registre dispose de donn es relatives aux effectifs et hospitalisations pour les personnes ayant subi des violences physiques commises par des personnes connues Les budgets et les statistiques des minist res en charge de l int rieur police nationale de la d fense gendarmerie nationale de la justice Direction des affaires criminelles et des gr ces de la sant Direction de l hospitalisation et de l organisation des soins de l conomie du tra vail de l Observatoire national de la d linquance OND et du d partement de l Institut national des hautes tudes de s curit INHES ont fait l objet d investigations approfondies pour esti mer les co ts de la justice civile p nale et des activit s de police et de gendarmerie li es aux vio lences conjugales Les projets de loi de finances et les rapports de juridictions financi res dont le rapport d activit de la Cour des Comptes de 2006 ont t galement utilis s Les donn es du Programme de m dicalisation des syst mes d information PMSI travers les statistiques disponibles sur le site de l Agence technique de l information sur l hospitalisa tion
256. de substitution d change de seringues ou d information aux usagers Cette inflexion de politique publique a notamment permis de dimi nuer le nombre de d c s par surdose au cours des ann es 1990 2000 La baisse de la propor tion d usagers de drogues parmi les nouveaux diagnostics de VIH virus de l immunod ficience humaine stabilis e autour d une centaine de cas par an confirme cette tendance INVS 2009 L volution observ e depuis plusieurs ann es montre par ailleurs que les usagers de drogues actuels sont souvent des polyconsommateurs qui ont int gr dans leur consomma tion l usage de produits de substitution l h ro ne comme la bupr norphine haut dosage BHD ou Subutex Un dispositif d observation reposant sur des enqu tes en population g n rale et des statistiques institutionnelles Les enqu tes par sondage interrogeant un chantillon repr sentatif de la population sur sa consommation de substances psychoactives et ses repr sentations des drogues ont connu un important d veloppement en France au milieu des ann es 1990 Beck 2006 Plusieurs rap ports avaient soulign le manque criant d enqu tes repr sentatives sur ce theme le dispositif d observation reposait alors en grande partie sur des donn es administratives manant des services statistiques des institutions sanitaires sociales r pressives et judiciaires Padieu 1994 Henrion 1995 Faugeron et Kokoreff 1999 Quand les statist
257. des faits constat s par les services de police et les unit s de gendarmerie tat 4001 R sultats et m thodes n 1 no vembre 26 p Violences sant et v nements de vie difficile DORE 51 Robert P Pottier M L 2004 Les pr occupations s curitaires une mutation Revue fran aise de sociologie 45 2 p 211 242 Robert P Zauberman R Pottier M L Lagrange H 1999 Mesurer le crime Entre statistiques de police et enqu tes de victimation Revue fran aise de sociologie XL 2 p 255 292 Tessier P Wolff F C 2005 Offre de travail et sant en France conomie et pr vision n 2 p 17 41 Ware J E Kosinski M Turner Bowker D Gandek B 2005 How to Score Version 2 of the SF 12 Health Survey Lincoln amp Boston QualityMetric Incorporated amp Health As sessment Lab September 267 p Weber M 1959 Le savant et le politique Plon Le monde en 10 18 185 p Weber M 1967 L thique protestante et l esprit du capitalisme Plon 2 dition corrig e 286 p L laboration du questionnaire et du protocole de collecte innovations et pr cautions m thodologiques Catherine CAVALIN L sensibilit extr me de la th matique violences subies mais aussi probl mes de sant et v nements douloureux d ordres divers et le manque de pr c dents en France ont conduit les concepteurs de l enqu te EVS innover du point de vue m thodologique D autant
258. donc de plus lourdes cons quences Des dommages psychologiques fr quents Les personnes qui estiment avoir endur un dommage m me faible soulignent les cons quences psychologiques des situations d agression pour les hommes comme pour les femmes Parmi ces victimes en effet plus de la moiti se disent concern es par un impact psy chologique important ou faible y compris celles qui ont t touch es par des atteintes aux biens ce qui montre que ces derni res ont des r percussions bien plus larges que la sim ple sph re mat rielle 33 de ces personnes indiquent un dommage psychologique important la suite d une violence psychologique Elles sont aussi nombreuses faire une d claration similaire apr s avoir fait l objet de cris d insultes d injures ou de menaces verbales et c est le cas de presque 40 de celles qui ont t confront es des violences physiques une sc ne d exhibitionnisme ou des contacts physiques non d sir s tableau 4 TABLEAU 4 Nature et degr des dommages subis par les victimes ayant ressenti au moins un type de dommage faible en Dommage mat riel important 39 3 8 faible 55 5 16 2 5 nul 6 92 76 98 93 Dommage professionnel important 7 5 2 0 7 faible 7 10 10 4 10 nul 86 85 88 96 83 Dommage psychologique important 20 34 38 39 33 faible 33 57 39 59 61 nul 47 9 23 2 6 Dommage physique Lecture 39 des
259. dont dans l chantillon 1 042 victimes de violences ayant entra n un dommage Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 5 L pisode d pressif majeur et le trouble anxieux g n ralis ont t d finis selon les crit res du DSM IV et sont valu s par la version du MINI choisie pour l enqu te EVS qui s apparente un diagnostic psychiatrique voir p 45 6 Les enqu t s qui souffrent d anxi t ou de d pression nerveuse chroniques sont identifi s gr ce aux questions Souf frez vous d anxi t de d pression nerveuse chronique Depuis quelle date contrairement aux enqu t s qui souffrent de TAG actuels ou d EDM actuels qui sont rep r es gr ce au questionnement MINI s apparentant davantage un diag nostic psychiatrique voir p 45 La parole des victimes apr s un v nement violent i 95 Enfin toutes choses gales par ailleurs les victimes de violence vivant seules ont une pro babilit plus lev e de pr senter les troubles caract ristiques de l anxi t g n ralis e ou de PEDM que celles qui vivent dans un m nage de deux personnes ou plus En outre que ce soit parce que le travail par le r le psychique et social qu il occupe est un facteur potentiel d pa nouissement ou parce qu tre en bonne sant psychique favorise l accession une activit professionnelle les victimes qui occupent un emploi pr sentent moins souvent un EDM ou un
260. dversit durant l enfance contexte comparable nous avons syst matique ment pris en compte l ge de l enqu t pour tenir compte d un ventuel effet de g n ration la profession de son p re ou de sa m re ouvrier versus les autres cat gories socioprofession nelles ainsi que la nationalit de son p re dans certains contextes culturels des membres de la famille tendue peuvent prendre en charge un enfant en cas de d c s d un parent ou de difficult s familiales c est aussi un indicateur de risque de discrimination TABLEAU Situations d adversit v cues durant l enfance avant 20 ans Maladie accident grave ou handicap d un parent p re ou m re 9 5 11 8 Tentative de suicide ou suicide d un proche p re m re ou fr re s ur 2 0 3 4 D c s pr coce d un parent p re ou m re 11 0 12 8 Divorce s paration des parents 9 7 9 8 Graves tensions ou climat de violence entre les parents 15 9 19 2 Conflit tr s grave entre un vos parents s et vous 7 0 9 9 Avoir v cu des difficult s ou des privations mat rielles 8 3 9 3 P riode de ch mage d un parent durant plus de 6 mois cons cutifs 7 5 8 0 Drogue ou alcoolisme dans la famille 8 8 11 9 Placement en institution ou en famille d accueil 2 4 3 0 Avoir souffert d un grave manque d affection 12 5 18 1 Quelqu un vous a d nigr a cherch vous d valoriser ou se moquer de vous de mani re insistante blessante 11 7 12 4 Avoir
261. e l alcool et les cons quences psychosociales de celle ci auto valu es par le buveur A partir de ces deux tests il est possible d obtenir les r sultats du test FACE Formule pour Appr cier la Consommation par Entretien test appuy sur les deux pr c dents Les objectifs m thodologiques d un tel agencement de ce questionnaire effet d un protocole de collecte tr s confidentiel sur les taux obtenus comparaison des populations identifi es par les trois tests feront l objet de publications ult rieures Pour une pr sentation synth tique des caract ristiques et objectifs de ces tests standardis s voir Beck et Legleye 2007 7 Attouchements sexuels rapports sexuels forc s ou tentatives 179 HN Partie 4 v nements de vie et comportements de sant 180 des 18 75 ans et surtout dans une p riode r cente toutes d clarent avoir subi des violences telles que l exhibitionnisme des contacts physiques contraints comme tre embrass e de force des attouchements sexuels des rapports sexuels forc s ou tentatives au cours des deux ans pr c dant l enqu te ce qui ne concerne personne dans le groupe 4 Les personnes du groupe 5 sont aussi marqu es par un parcours de vie encore plus difficile que celles du groupe 4 qui se singularise pourtant d j par un climat de violence entre les parents Dans le groupe 5 45 des personnes d clarent en effet avoir souffert d un grave manque d affection et
262. e Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 HN Partie 4 v nements de vie et comportements de sant 208 ENCADR 2 Les diff rents usages de produits psychoactifs L enqu te EVS s est int ress e exp rimentation des diff rentes drogues au cours de la vie ainsi qu la consommation actuelle au moment de l enqu te de cannabis de tabac et d alcool tableau 1 Alcool et tabac Les personnes fumant tous les jours sont consid r es comme consommant r guli re ment du tabac tandis que pour l alcool l usage r gulier correspond une fr quence d au moins deux ou trois fois par semaine Le binge drinking terme anglo saxon souvent usit pour qualifier une conduite d alcoolisa tion ponctuelle excessive visant l ivresse est d fini par le fait d avoir consomm au moins six verres de boissons alcoolis es au cours d une m me occasion Herring et al 2008 Le niveau d usage probl matique d alcool au sein de la population peut tre d termin gr ce des outils standardis s de rep rage en population g n rale adapt s au contexte de l enqu te d clarative Il repose sur des outils utilis s comme aide au diagnostic lors des entretiens cliniques L un d entre eux le test DETA Diminuer entourage trop alcool sert valuer le risque de d pendance vis vis de l alcool Compos de quatre questions simples il est l un des instruments qu
263. e Universit Ren Descartes Paris V 477 p Beck F Legleye S 2005 Le rep rage pr coce des usages probl matiques de drogues in Angel P Richard D Valleur M Chagnard E Eds Toxicomanies Abr g s Masson 2 dition pp 78 85 Beck F Legleye S Guignard R 2010 Les usages des enfants et adolescents tat des lieux pid miologique in Krebs M O sous la dir de Comportements addictifs de l enfant et de l adolescent Solal Coll Neuropsychologie para tre Beck F Legleye S Guilbert P Peretti Watel P 2005 Les usages de produits psy choactifs des tudiants Psychotropes Revue internationale des toxicomanies vol 11 n 3 4 pp 31 52 Beck F Legleye S Maillochon F de Peretti G 2008 Le r le du milieu social dans les usages de substances psychoactives des hommes et des femmes Regards sur la Parit INSEE pp 65 82 Beck F Legleye S Peretti Watel P 2000 Regards sur la fin de l adolescence Con sommations de produits psychoactifs dans l enqu te ESCAPAD 2000 OFDT 226 p Beck F Legleye S Spilka S 2007a Cannabis cocaine ecstasy entre exp rimen tation et usage r gulier in Beck F Guilbert P Gautier A sous la dir de Barom tre sant 2005 Attitudes et comportements de sant INPES pp 168 221 Beck F Legleye S Spilka S 2007b L usage de cannabis chez les adolescents et les jeunes adultes comparaison d
264. e Certaines modalit s du placement notamment en foyer et institution ont pu dans le cas des hommes contrarier leur apprentissage des comp tences sociales vo qu es plus haut et affecter leur confiance en eux m mes et en autrui Daining et DePanfilis 2007 Massinga et Pecora 2004 Reilly 2003 ce qui se traduirait l ge adulte par la multipli cation d preuves de forces tenant lieu de revanche Bourdieu 1993 Broccolichi et uvrard 1993 ou par une attitude souvent m fiante ou hostile lors d interactions sociales avec des personnes inconnues Chen et al 2004 L effet du placement tant complexe nous avons consid r chacune des deux formes princi pales de placement en famille d accueil et en foyer collectif Les estimations pour ces deux formes de placement sont fragiles car les effectifs concern s sont tr s faibles Nous ne pr sen tons donc ces r sultats qu titre de pistes explorer Le placement en famille d accueil n a pas d effet significatif sur le risque d avoir t agress au cours des vingt quatre derniers mois alors que le placement en foyer collectif augmente nettement ce risque dans le cas des hommes Rappelons que cet effet doit tre compris v nements difficiles durant len fance gaux En revanche le fait d avoir b n fici d une mesure d action ducative en milieu ouvert AEMO n a pas d effet significatif Ces r sultats portant sur la population lo
265. e entretien en face face ou par mode auto administr par ordinateur peut galement avoir un impact diff renci sur le comportement de r ponse des hommes et des femmes Pour disposer de r sultats statistiquement plus robustes nous nous 1 Les cas o l enqu t e n tait pas seul e c est dire o un moment ou un autre pour une dur e plus ou moins longue une autre personne que l enqu teur tait pr sente pendant l entretien repr sentent 24 des entretiens 2 Un quart de r pondants suppl mentaires gr ce cette question de rattrapage parmi les 18 75 ans champ d EVS et un tiers suppl mentaire parmi les femmes de 18 60 ans r duction au champ du r sultat 2 de victimes de CVS Les violences sexuelles subies par les femmes DD 103 int ressons ici aux personnes qui se sont d clar es victimes d attouchements de rapports sexuels forc s ou tentatives durant leur vie enti re l exclusion des deux ans pr c dant len qu te le taux de victimation moyen s l ve alors 7 parmi les 18 75 ans 3 d hommes et 11 de femmes Ces personnes pouvaient se d clarer victimes de vive voix lors de l entretien en face face ou lorsqu elles ne l avaient pas fait s autoriser une plus grande sinc rit dans le ques tionnaire auto administr en rectifiant la r ponse n gative donn e pr c demment l enqu teur Or selon que l on inclut ou non les r ponses rattrap
266. e adresse est ancienne plus le risque de d perdition est grand du fait de ces changements L un des principes fondamentaux de l enqu te tait de recruter les r pondants de mani re totalement al a toire cette r gle qui vaut comme garantie de qualit de toute enqu te statistique est d autant plus pr cieuse dans une enqu te sur les violences Il est en effet n cessaire d viter toute interf rence entre le th me de l enqu te et l adh sion ou le refus des personnes sollicit es pour y r pondre et de ne pas recruter ou repous ser a priori des personnes qui auraient un quelconque rapport avec le sujet en tant que victimes ou qu agresseurs par exemple le probl me tant que ce rapport est impossible conna tre dans ses m ca nismes au d triment de la bonne estimation ex post de la repr sentativit de l enqu te r alis e De ce principe d coule un plan de sondage relativement simple un chantillon de logements est tir selon des m thodes usuelles des enqu tes aupr s des m nages ordinaires et l enqu te est r alis e d s qu une personne ligible correspondant au champ de l enqu te c est dire g e de 18 75 ans y est pr sente et n oppose pas de refus l enqu teur ou l enqu trice Construction de l chantillon D autres sp cifications minimes ont t ajout es principalement pour prendre en compte l analyse des caract ristiques par sexe et ge des habitants des logements
267. e dans l enfance avant l ge de 10 ans ou l adolescence entre 11 et 19 ans Ainsi parmi les individus ayant subi des violences physiques avant les deux derni res ann es 41 ont v cu ces faits au moins une fois dans l enfance et 58 l adolescence Ces proportions sont de respectivement 31 et 48 pour les personnes rappor tant des attouchements des rapports sexuels forc s ou tentatives Les femmes d clarent plus de violences sexuelles Pour les violences sexuelles l analyse a t effectu e sur les faits d clar s au cours de la vie enti re p riode pour laquelle les effectifs de victimes plus nombreux que pour les seules deux derni res ann es permettent une analyse statistique plus robuste Sur cette p riode et l exception des deux ann es pr c dant l enqu te 7 des 18 75 ans rapportent avoir subi des attouchements sexuels des rapports sexuels forc s ou des tentatives de rapports forc s 11 des femmes et 3 des hommes cet cart tant confirm par une analyse toutes choses gales par ailleurs Au cours des deux ans pr c dant l enqu te les femmes ont galement plus de risques d affronter des sc nes d exhibitionnisme des situations o elles se trouvent menac es d tre s par es de leurs proches ou bien o leurs proches se trouvent menac s En revanche elles subissent moins de vols de tentatives de vols de violences physiques ou de refus de discussion de la part d
268. e des v ne ments violents sont libell es de la m me mani re que dans l ENVEFF G n ralement tout acte de violence fait l objet comme dans l ENVEFF de formulations explicites et concr tes et on ne mentionne ici aussi qu exceptionnellement les termes de violence et d agression La parent entre l enqu te EVS et l ENVEFF r side en outre dans une commune d finition du concept de violence d finie galement comme atteinte l int grit de la personne emprise d un ou plusieurs agresseurs sur leur s victime s la violence est par cons quent plac e dans un registre qui ne peut directement tre interpr t en termes de crimes ou de d lits Par la Comment questionner les violences subies i 21 mani re tr s factuelle de poser les questions et par leur d finition de la violence l ENVEFF et l enqu te EVS se distinguent sensiblement des enqu tes de victimation L enqu te EVS se diff rencie toutefois aussi de l ENVEFF et pas seulement parce qu elle inter roge des femmes et des hommes Le champ des violences tudi es est plus large les atteintes aux biens m me quand elles ne sont pas associ es des atteintes directement perp tr es sur les victimes font ainsi partie des th mes d analyse de l enqu te EVS Une des hypoth ses ex ante est de pousser jusqu au bout la notion d atteinte l int grit de la personne Il s agit de pouvoir tester si m me lorsqu u
269. e dur e de sommeil et esp rance de vie Un temps de sommeil quotidien inf rieur 6 heures et sup rieur 9 heures serait asso ci un risque plus lev de morbidit diab te ob sit maladies cardiovasculaires cancer d pression et de mortalit Gallichio et Kalesan 2009 Le sommeil envisag comme d terminant majeur de la sant de la population fait l objet d une litt rature scientifique r cente mais de plus en plus abondante en France Elle s appuie sur des enqu tes r currentes notamment celles r alis es par l Institut national du sommeil et de la vigilance l occasion de la Journ e nationale du sommeil chaque mois de mars INSV 2009 En 2006 un tat des lieux remis au ministre soulignait toutefois le manque de donn es pid miologiques en population g n rale en France et des carts de pr valence assez nets dans les diff rentes tudes recens es Giordanella 2006 Depuis 2006 plusieurs grandes enqu tes ont ajout leur questionnaire un module sur les troubles du sommeil c est le cas de l en qu te Sant et protection sociale ESPS 2008 de l Institut de recherche et documentation en conomie de la sant IRDES Dourgnon 2009 et du Barom tre sant 2010 de l Institut natio nal de pr vention et d ducation pour la Sant INPES Beck et al 2007 Chacune de ces enqu tes comporte une vingtaine de questions sur le sommeil L enqu te EVS de la DREES interroge quant
270. e en charge qui en d coulerait hormis dans le cas des carences affectives qui pourraient tre une cons quence et non pas une cause de la prise en charge notamment dans le cas o l enfant aurait t s par de sa famille pour tre plac en ta blissement ou en famille d accueil TABLEAU 2 Proportion de personnes d clarant avoir subi des violences de mani re durable durant l enfance ou l adolescence selon le sexe le type de violence et la prise en charge en Lecture 2 5 de l ensemble des femmes g es de 20 75 ans d clarent avoir subi des violences sexuelles de mani re r p t e durant l enfance 13 7 des femmes qui ont t prises en charge par l ASE ou la PJJ d clarent avoir subi des violences sexuelles de mani re r p t e durant l enfance Champ Hommes et femmes g s de 20 a 75 ans r si dant en France en m nage ordinaire hors institutions Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 Ensemble des hommes Hommes ayant b n fici d une prise en charge 116 15 0 49 1 31 3 16 7 84 57 8 28 2 142 116 54 0 29 5 Ensemble des femmes Femmes ayant b n fici d une prise en charge Ensemble Ensemble ayant b n fici d une prise en charge Si la proportion de personnes d clarant des violences durant l enfance ou l adolescence est plus lev e parmi les personnes ayant b n fici d une prise en charge p
271. e en place peu de temps apr s le d marrage de la passa tion un moment sp cialement r serv pour ce travail ce qui leur permettrait de rejoindre le groupe avec selon leur propre choix une exp rience de l enqu te d j plus ou moins avanc e et de venir avec leur propre repr sentation des fonctions possibles et de l utilit de cette pre mi re s ance se pr parer la passation ou voquer et r fl chir aux premiers questionnaires d j administr s La seconde s ance devrait quant elle avoir lieu juste avant la fin de la collecte ou peu de temps apr s afin de conserver sa fonction de bilan collectif tout en s inscrivant dans une tem poralit encore proche de la passation Conclusion Nous retenons de ce travail la fois le sentiment d un grand professionnalisme et d une grande comp tence des enqu teurs notamment en termes de capacit s d adaptation aux enqu t s de tact de savoir tre et d aptitudes relationnelles et en m me temps le sentiment d une grande solitude de ces m mes professionnels Cheville ouvri re du recueil de donn es les enqu teurs sont confront s dans leur activit professionnelle des situations parfois tr s prouvantes et complexes dont ils peuvent avoir NNN Partie 5 clairages m thodologiques 260 besoin de parler un moment ou un autre ainsi qu des questions d licates concernant la d limitation de leur position professionnelle Ces ques
272. e et groupal de professionnels WON Partie 5 clairages m thodologiques 252 A fil de son laboration l enqu te v nements de vie et sant EVS s est vite av r e sensible du fait d un certain nombre de questions touchant la vie priv e et a Pinti mit des personnes notamment parce que les personnes interrog es sont invit es a se rem morer des v nements potentiellement douloureux ventuellement honteux culpa bilisants ou franchement traumatiques Les phases pr paratoires de test ont confirm en partie ces hypoth ses Il a donc sembl pertinent de s interroger sur l impact que cette enqu te pourrait avoir d une part sur les enqu t s mis soudainement en position de se rappeler de facon d taill e des l ments de leur vie intime ventuellement refoul s ou r prim s et de se confier a un tranger mais aussi sur les enqu teurs expos s a recueillir en direct des r cits ventuelle ment tr s charg s motionnellement C est dans cette perspective qu un dispositif d accompagnement psychologique destin la fois aux enqu teurs et aux gestionnaires d enqu tes charg s de la collecte des donn es de l enqu te v nements de vie et sant EVS a t cr Un appel d offre a t lanc pour trouver des psychologues susceptibles de coordonner une quipe de professionnels capa bles d animer des s ances d accompagnement clinique des pratiques professionnelles Ces
273. e famille plus pr cocement Enfin les personnes ayant perdu un parent pendant l enfance d clarent un peu plus souvent que les autres un mauvais tat de sant physique ce qui peut s expliquer notamment par l exercice d une profession peu qualifi e ou par de moins bonnes conditions de vie pendant l enfance Cet article reprend en grande partie une tude d j publi e Blanpain N 2008 Perdre un enfant pendant l enfance quels effets sur le parcours scolaire professionnel familial et sur la sant l ge adulte Etudes et r sultats DREES n 668 octobre Ns Partie 3 Des parcours de vie difficiles 140 ien qu tant en baisse le nombre de personnes ayant perdu un de leurs parents pendant l enfance demeure non n gligeable En 1999 la France m tropolitaine comptait 500 000 orphelins de p re ou de m re g s de 20 ans ou moins soit 3 des jeunes de cet ge Monnier et Pennec 2003 M me lorsqu il survient aux ges lev s le d c s d un parent est consid r comme l un des v nements les plus stressants que seuls d passent d apr s l chelle d Holmes et Rahe 1967 la mort du conjoint le divorce ou l emprisonnement Lorsque le d c s du p re ou de la m re survient durant l enfance des tudes ont montr des r percus sions psychiques dans nombre de cas Kirwin et Hamrin 2005 D un point de vue statistique des travaux ont analys la situation familiale des orp
274. e in the US college age population differences according to educational status and living arrangement American Journal of Public Health 87 p 62 65 Henrion R sous la dir de 1995 Rapport de la commission de r flexion sur la drogue et la toxicomanie Minist re des affaires sociales de la sant et de la ville 156 p Herring R Berridge V Thom B 2008 Binge drinking an exploration of a confused concept Journal of Epidemiology and Community Health n 62 p 476 479 Hibell B Guttormssen U Ahlstr m S Balakireva O Bjarnasson T Kokkevi A Kraus L 2009 The 2007 ESPAD Report Substance Use Among Students in 35 European Countries Rapport The Swedish Council for Information on Alcohol and Other Drugs CAN 406 p Institut national de veille sanitaire INVS 2009 Donn es pid miologiques sur l infec tion VIH sida Kraus L Piontek D 2009 Problematic cannabis use in Hibell B Guttormssen U Ahlstr m S Balakireva O Bjarnasson T Kokkevi A Kraus L 2009 The 2007 ESPAD Report Substance Use Among Students in 35 European Countries Rapport The Swedish Council for Information on Alcohol and Other Drugs CAN Larose S Bernier A 2001 Social support processes Mediators of attachment state of mind and adjustment in late adolescence Attachment and Human Development n 3 p 96 120 Leclef H Philippot P 1999 La consommation d alcool en milieu
275. e recours r p t a IVG Garel et al 1996 montrent par ailleurs qu il est le fait de femmes g n ralement dans des situations de pr carit ou de d tresse sociale mais aussi psychologique Or il appara t qu age et situation conomique gaux les femmes ayant subi des carences affectives ou des atteintes sexuelles au cours de la vie mais aussi des atteintes verbales psychologiques ou physiques r centes noncent plus souvent que les autres avoir effectu une interruption volontaire de grossesse Au del des d tresses sociales les formes d atteintes la personne qu elles soient psychiques ou physiques appa raissent donc corr l es un moindre contr le pr ventif de sa f condit Une gestion tardive des risques de grossesse Le lien entre violences et prises de risque av r es l gard d une grossesse qu elles se tradui sent par le recours la pilule du lendemain ou par l IVG ne peut tre interpr t directement On peut supposer que les violences subies agissent sur la perception de soi de son propre corps en particulier et puissent alt rer la confiance en soi ainsi que la projection dans l avenir qui permettraient d adopter un comportement prophylactique continu et constant Les vio lences subies pourraient modifier la perception que les femmes ont de leurs relations et de la possibilit d en infl chir le cours r duisant par la m me occasion le pouvoir de contr le qu elles s acc
276. e regret a t exprim par les enqu teurs Il renvoie une demande r currente des partici pants m me chez ceux ayant trouv la premi re s ance utile savoir de suivre r guli rement des stages de formation continue afin de consolider les savoir faire d j d velopp s Or il est vrai que l intervention propos e ne r pondait pas cet objectif proprement parler quand bien m me elle se trouvait greff e sur le dispositif habituel de formation des enqu teurs mis en place pour la passation de toute nouvelle enqu te Cette d ception semble donc largement associ e au fait que les attentes sont tr s grandes et structurelles les psychologues auraient id alement d combler une demande par ailleurs l gitime de conseils et de solu tions clefs en main facilitant l exercice tous terrains du m tier ce qui n tait pas l objet de leur concours Intervention en groupe sans r elle connaissance du questionnaire Ce constat est nonc 18 reprises Il est cependant difficile de savoir s il d signe la m connaissance des enqu teurs ou des psychologues ou les deux la fois L intervention des psychologues a en effet dans cer taines r gions d tre programm e pr cocement avant la formation des enqu teurs la pas sation du questionnaire par les gestionnaires d enqu tes3 pour des raisons pratiques Dans ces 3 Avant la ou les journ e s de formation consacr es une enqu te donn e les
277. e sa famille d origine DEN Partie 3 Des parcours de vie difficiles 130 domicile les p riodes de pauvret gros probl mes d argent et la violence probl me de violence dans la famille renforcent significativement la probabilit d avoir t plac ce pass de pr carit et de violences n est pas sp cifique aux personnes qui se sont ensuite trou v es sans domicile m me s il est plus fr quemment rencontr chez celles ci La recherche de caract ristiques en lien avec le fait d avoir subi une agression r cente Les agressions ont une influence sur la sant et le bien tre des individus avec des r percussions importantes sur leur vie sociale et sur leur entourage Jaspard et al 2003 Avoir subi une agres sion est aussi un indicateur de la vuln rabilit des personnes notamment de leur propension se mettre en danger fr quenter des lieux o peuvent avoir lieu des bagarres et de leur manque de comp tences sociales ne pas savoir viter un affrontement ou d samorcer un conflit par exemple Nous cherchons ici identifier les caract ristiques pass es et pr sentes associ es au risque d avoir subi une agression dans les vingt quatre mois pr c dant l enqu te En France m tropolitaine 20 4 des hommes soit 668 personnes dans l chantillon et 21 5 des femmes 936 personnes d clarent avoir subi au cours des vingt quatre mois pr c dant l enqu te une agression physique ou
278. e sem ble pas clairement li statistiquement une exp rience de victimation les situations o un 6 D fini initialement par Jullian Rotter 1966 cette hypoth se explicative est g n ralement abord e travers une chelle qui n est pas document e dans l enqu te EVS Parcours et comportements sexuels des hommes et des femmes ayant subi des violences DE 165 risque vident a t pris dont la pilule du lendemain ou l IVG t moigneraient apr s coup le sont clairement Les violences pourraient donc aller de pair avec une plus forte exposition au risque en renvoyant les modes de pr caution une gestion de l urgence plus qu une v ritable pr vention Conclusion Le fait d avoir subi des violences au cours de sa vie ou des deux ann es pr c dant l enqu te est associ certains comportements sexuels comportant des prises de risque en particulier pour les femmes Les personnes qui ont subi diff rentes atteintes ou brutalit s ont g n rale ment une vie sexuelle qui commence plus t t et comporte un plus grand nombre de parte naires Les jeunes femmes sont aussi plus nombreuses avoir des relations multiples D un point de vue de sant publique les personnes victimes de violences se trouvent donc dans des situations o structurellement leur probabilit d exposition a certains risques est plus impor tante leur comportement l gard de la contraception orale ou l usage du pr servatif ne di
279. e structure qui se conjuguent et mettre en vidence un profil des victimes de violences Les violences verbales sont tr s fr quentes Au total pr s de la moiti des personnes interrog es en 2005 2006 dans l enqu te EVS d clarent avoir subi au moins un acte de violence Les types de violences rep r s par l enqu te couvrent un large ventail Parmi les violences interpersonnelles les violences verbales sont tr s fr quentes 18 des personnes interrog es d clarent avoir t expos es a des insultes des cris Panorama des violences subies et des personnes qui s en d clarent victimes DE 73 des menaces verbales ou des injures au cours des deux ann es pr c dant l enqu te tableau 1 l oppos les violences caract re sexuel qui se rapportent aux attouchements sexuels et aux rapports sexuels forc s ou tentatives sont plus rares 0 4 des personnes g es de 18 75 ans ont d clar en avoir t victimes Les atteintes physiques caract re non sexuel coups et ten tatives de coups concernent pour leur part 3 des personnes enqu t es Parmi elles 1 a t confront a des tentatives de coups et 2 ont effectivement re u des coups S agissant des violences psychologiques plus d une personne sur dix a d clar avoir subi des d nigrements et critiques injustes et r p t s ou avoir re u des courriers ou appels t l pho niques malveillants Il est plus rare qu une personne voie s
280. e sur la mesure des pr valences de consommation de substances psychoactives i 273 Jaspard M Brown E Condon S Fougeyrollas Schwebel D Houel A Lhomond B Maillochon F Saurel Cubizolles M J Schiltz M A 2003 Les violences envers les femmes en France Une enqu te nationale La Documentation fran aise 370 p Kann L Brener N D Warren C W Collins J L Giovino G A 2002 An assessment of the effect of data collection setting on the prevalence of health risk behaviors among adolescents Journal of Adolescent Health n 31 p 327 335 Kraus L Augustin R 2001 Measuring alcohol consumption and alcohol related prob lems Comparison of responses from self administered questionnaires and telephone interviews Addiction n 96 p 459 471 Legleye S Beck F Spilka S Le Nezet O 2007 Drogues l adolescence en 2005 Niveaux contextes d usage et volutions 17 ans en France R sultats de la cinqui me enqu te nationale ESCAPAD OFDT 77 p Mac Auliffe W E La Brie R Woodworth R Zhang C 2002 Estimates of potential bias in telephone substance abuse surveys due to exclusion of households without telephones The Journal of Drug Issues Fall 2002 p 1139 1145 Malvin J H Moskowitz J M 1983 Anonymous versus identifiable self reports of ado lescent drug attitudes intentions ans use Public Opinion Quarterly n 47 p 557 566 Mangione T W Hingson R Barett J 1982
281. e victimation 2 Les premi res grandes enqu tes quantitatives de victimation ont t lanc es au milieu des ann es 1960 aux tats Unis dans un contexte d interrogations au sujet du renouvellement des formes et de la possible augmentation des faits criminels et d lictueux Elles ont d bouch sur la mise en place en 1972 puis dans un format renouvel et approfondi en 1989 d une enqu te annuelle sur un chantillon tr s important le National Crime Victimization Survey NCVS Comment questionner les violences subies i 19 comptages op r s aupr s d acteurs diff rents situ s des moments diff rents et soumis des logiques d action qui ne co ncident pas C est d ailleurs ce qui donne valeur leur confron tation mais il ne faut pas les prendre pour deux comptables refaisant chacun de son c t la m me caisse Robert et al 1999 L Enqu te nationale sur les violences envers les femmes en France ENVEFF premi re tape vers l appr hension statistique des violences subies D s les ann es 1970 les mouvements f ministes ont fait de la d nonciation des violences faites aux femmes violences sexuelles en particulier un axe important de leurs revendications Par la suite les organismes internationaux tels que l Organisation des Nations Unies ONU ont r it r des appels aux gouvernements pour que soient d velopp s des textes de lois susceptibles de promouvoir une plus grande galit
282. e vie parmi les facteurs associ s I 201 Sheehan D V Lecrubier Y Harnett Sheehan K Janavs J Weiller E Bonora L I Keskiner A Schinka J Knapp E Sheehan M F Dunbar G C 1997 Reliability and validity of the MINI International Neuropsychiatric Interview MINI according to the SCIDP European Psychiatry vol 12 p 232 241 Ware J E Kosinski M Turner Bowker D M Gandek B 2002 How to Score Version 2 of the SF 12 Health Survey with a Supplement Documenting Version 1 Lincoln RI Quality Metric Incorporated p 29 51 Les pratiques addictives des jeunes adultes l impact des caract ristiques sociod mographiques et des v nements de vie Fran ois BECK Romain GUIGNARD et Laura MARCH Le tabac l alcool et le cannabis sont les premi res substances psychoactives consomm es par les jeunes adultes en France Ce sont pourtant les autres drogues qui les distinguent le plus du reste de la population Les niveaux d usage varient beaucoup suivant l ge et le sexe mais galement suivant le milieu social L enqu te v nements de vie et sant EVS r alis e en 2005 apporte un nouvel clairage sur la consommation des produits psychoactifs licites ou illicites des jeunes adultes de 18 34 ans Elle permet de mieux cerner les caract ristiques sociod mographiques de ces consommateurs mais aussi d tudier les liens ventuels avec des violences subies r cemment ou par le pass Les jeunes femmes
283. ect avec l enqu te elle m me les questions des enqu t s portaient sur les v nements de leur vie que le questionnaire avait pu mettre au jour endettement divorce probl mes de sant de soi m me ou d un proche harc lement subi etc et celles des enqu teurs sur la difficult accomplir ce travail ou sur la r sonance que les propos tenus par les enqu t s pouvaient trouver en eux compte tenu de leurs propres pr occupations ou parcours de vie WN Partie 5 clairages m thodologiques 256 la passation des enqu tes ou de bilan notamment pendant les habituelles phases de test ne permettraient que peu ou pas assez L laboration de solutions pratiques 65 r ponses soulignent que cette s ance a permis d la borer des solutions susceptibles d aider les enqu teurs g rer les situations difficiles et d s amorcer des moments compliqu s qu ils aient t d j v cus au cours d enqu tes ant rieures ou non par exemple effondrement d une personne interrog e ou encore la n cessit de recadrer une personne qui irait au del du cadre fix par le questionnaire Ce jugement comme le suivant porte sur le m tier d enqu teur dans sa globalit La consolidation de l identit professionnelle des enqu teurs 61 reprises est apparue l id e que ce premier travail de groupe avait permis aux enqu teurs de construire ou d affirmer une position et une identit professionnelles fa
284. ef ref Oui 322 1 3 2 1 1 8 1 6 1 2 Violence psychologique au cours des deux derni res ann es Non 7 198 ref ref ref ref ref Oui 2712 1 4 1 3 1 3 1 5 1 3 Ev nement grave au cours de la vie Non 4431 ref ref ref ref ref Oui 5 509 1 3 1 1 1 3 1 4 1 3 Pr sence d enfant en bas ge 0 3 ans Non 8 766 ref ref ref ref ref Oui 1187 1 1 1 0 0 9 0 9 1 2 Qualit de vie Score de sant physique SF 12v2 0 99 0 98 0 98 1 00 0 96 Score de sant mentale SF 12v2 0 95 0 96 0 96 0 91 0 93 Note Les odds ratio pr sent s indiquent les r sultats de 5 r gressions logistiques o la variable d pendante est le fait de souffrir r guli rement du trouble du sommeil consid r Les chiffres en gras figurent les odds ratio significatifs au seuil de 5 Pour la situation prise en r f rence ref le risque odds ratio est de 1 par d finition Lecture Les individus de 18 24 ans ont un risque odds ratio 1 6 fois plus lev que les autres de mettre du temps avant de s endormir autres caract ristiques identiques sexe dipl me situations financi re et professionnelle maladie chronique violences subies v ne ments graves v cus pr sence d enfant de 0 3 ans et tat de sant physique et mentale Cet cart est significatif au seuil de 95 Une aug mentation d un point du score de sant physique diminue de 1 le risque d avoir des difficult s r currentes se rendormir apr s un r veil pr coce Cet cart est sign
285. effet appara t signi ficatif dans notre mod le en le contr lant par les autres variables pr sentes dans les mod les Mais le nombre de personnes concern es tant faible 237 hommes et 287 femmes les estima tions sont consid rer avec prudence dans le cas des femmes avoir des parents immigr s aug mente de 43 le risque d avoir subi r cemment une violence par rapport une femme ayant des parents fran ais dans le cas des hommes ce risque est accru de 59 pour les fils d immigr s II s agirait moins de l effet d un environnement social violent puisque le fait de r sider en zone urbaine sensible n a aucun effet et que l on raisonne PCS et classes d ge gales que de celui d une discrimination Avoir subi des adversit s avant 20 ans a des r percussions importantes sur l exposition aux violences l ge adulte chez les personnes log es comme chez celles qui sont d pourvues de domicile En ce qui concerne les situations d adversit v cues durant l enfance leur effet est important En particulier avoir v cu des violences psychologiques physiques et sexuelles durant les 9 Mod le non pr sent Les effectifs concern s sont faibles et les r sultats prendre avec prudence 10 Nous avons conduit les m mes tests en utilisant l indicateur issu du test AUDIT C Alcohol Use Disorders Identification Test Short form qui mesure galement l abus d alcool Bradley et al 1998 Bus
286. elle tous les enqu t s sur cinq troubles r guliers du sommeil mais aussi sur une tr s large palette d v nements de vie pouvant jouer un r le dans la qualit du sommeil Les questions de l enqu te EVS sur les troubles du sommeil sont tr s largement inspir es du Nottingham Health Profile une chelle de qualit de vie con ue au d but des ann es 1980 Hunt et al 1980 et 1981 Elles ont t choisies parce qu elles semblaient assez bien invento rier les principaux probl mes de sommeil savoir les probl mes d endormissement le senti ment de fatigue au r veil les troubles de maintien du sommeil le r veil pr coce et les difficul t s dormir cause de soucis Pos es sous forme de questions binaires dans le Nottingham Health Profile elles taient dans le cadre de l enqu te EVS propos es avec quatre modalit s permettant de nuancer les r ponses voir l encadr p 188 Troubles du sommeil la place des v nements de vie parmi les facteurs associ s I 187 L objet de ce chapitre ne vise pas loin s en faut explorer de mani re exhaustive les pro bl mes li s au sommeil mais entend apporter des l ments quantitatifs sur certaines des dimensions de la qualit du sommeil de la population r sidant en France Il s agit ainsi de d crire les diff rents troubles du sommeil envisag s dans cette chelle et d observer les liens ventuels avec les caract ristiques sociod mographiques les v
287. elles sanctions disciplinaires laiss es l initiative des autorit s hi rarchiques ou de tutelle Ces recommandations figurent ainsi dans le guide des enqu teurs Dans tous les cas o l issue d un entretien un enqu teur formule des doutes et se trouve confront un dilemme moral que faire pour aider une personne qui a pu par ses d clarations lancer un appel au secours il est tr s vivement recommand qu il n entame aucune proc dure aupr s du procureur de la R publique sans avoir pr alablement discut de l opportunit d une telle action avec sa pro pre hi rarchie Le bien fond de l avis au procureur sera toujours mieux appr ci apr s une discussion entre enqu teur gestionnaire d enqu te et chef de division des enqu tes m nages En particulier on peut supposer que dans un cas o un enqu t aurait tent en cours d entretien de manipuler le jugement de l enqu teur pour pouvoir appuyer ses pro pres d marches apr s de la justice et ventuellement faire de l enqu teur un t moin en sa faveur une discussion entre enqu teur et responsables hi rarchiques de l INSEE aurait pu aider d m ler les l ments tangibles qui semblent tayer ou au contraire infirmer les d cla rations de la victime Si l enqu teur d cide collectivement de ne pas alerter le procureur de la R publique il n encourt aucune sanction p nale Par ailleurs selon les magistrats de la
288. elqu un qui d clare tre l aise financi rement Il s agit apr s contr le des effets de structure par mod lisation logistique du risque le plus lev de survenue r currente de plu sieurs troubles La probabilit de cumul s av re particuli rement importante pour les per sonnes qui d clarent ne pas y arriver sans faire de dettes Les victimes de violences physiques ou psychologiques ont galement plus de chances de cumuler au moins deux troubles r guliers du sommeil tout comme les personnes ayant le sen timent d avoir v cu un v nement grave au cours de leur vie En ce qui concerne la sant il appara t nouveau que lorsque les scores agr g s de sant mentale et de sant physique augmentent la probabilit d tre atteint d au moins deux troubles diminue La corr lation avec la sant mentale appara t plus troite qu avec la sant physique Avoir au moins une maladie chronique augmente aussi les chances de cumuler les troubles La sant mentale explique en grande partie l insomnie f minine Cette tude illustre ainsi le lien important entre sant physique et mentale et troubles du som meil quand la sant se d grade les chances d prouver des troubles r guliers du sommeil augmentent surtout en ce qui concerne la sant mentale Un tel r sultat n est pas vraiment surprenant les liens entre sant mentale et sommeil sont tr s forts au point que les troubles du sommeil font
289. ements des personnes qui subissent des violences 86 J Enqu te nationale sur les violences envers les femmes en France ENVEFF IDUP 2000 et plus r cemment l enqu te Contexte de la sexualit en France CSF INSERM INED 2005 2006 ont mis en vidence le silence des victimes de violences sexuelles sur les v ne ments qu elles ont v cus M me si la parole des victimes semble se lib rer pour certaines agressions sexuelles entre les enqu tes de 2000 et 2006 seule la moiti des tentatives de rap ports sexuels forc s et des rapports sexuels forc s subis au cours de la vie auraient t r v l s une tierce personne par les victimes en 2006 Bajos et al 2008 Par ailleurs l enqu te Cadre de vie et s curit CVS INSEE 2007 montre qu un quart des victimes de violences phy siques ou sexuelles survenues au sein du m nage en 2005 ou 2006 n ont parl de cet v ne ment qu l occasion de l enqu te OND 2007 L enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 permet de caract riser les victimes qui r v lent tardivement une violence subie ou qui d clarent dans l enqu te n en avoir parl personne qui donc d une certaine mani re taisent une violence subie et d identifier les interlocuteurs qu elles privil gient Cette tude porte sur les personnes d cla rant avoir subi dans les deux ans pr c dant l enqu te des violences de nature interperson nelle ver
290. emier d cile de ce score 6 Au sens de se situer dans le premier d cile du score agr g de sant psychique tabli partir du SF 12 v2 NN Partie 3 Des parcours de vie difficiles 148 TABLEAU 3 Probabilit d tre en couple d avoir un enfant d tre en mauvaise sant physique ou mentale selon les caract ristiques sociod mographiques Ensemble en Situation avant l age de 20 ans D c s du p re 16 9 19 0 14 9 10 3 S paration des parents sans d c s 20 3 18 3 10 2 12 2 A v cu avec ses deux parents 12 0 14 7 9 5 9 6 Toutes choses gales par ailleurs Probabilit de r f rence 13 4 15 9 10 0 10 6 Situation avant l ge de 20 ans D c s du p re 21 0 4 2 9 0 1 S paration des parents sans d c s 6 7 70 21 2 6 A v cu avec ses deux parents r f r f r f r f ge 25 34 ans 3 1 8 9 5 3 12 35 44 ans 1 5 3 7 44 0 5 45 54 ans r f r f r f 1 7 55 64 ans 47 1 2 47 r f 65 75 ans 8 4 6 8 10 4 1 2 Cat gorie socioprofessionnelle de la m re Cadre 47 3 1 2 1 6 4 Profession interm diaire 0 6 12 2 4 0 0 Employ r f r f r f r f Ouvri re 3 2 2 5 1 2 1 3 N a jamais travaill 23 2 8 2 8 2 Sexe Homme 12 12 14 4 3 Femme r f r f r f r f Taille de la fratrie 1 3 7 4 6 2 7 1 0 2 2 1 2 5 0 3 0 7 3 et plus r f r f r f r f Dipl me de l enqu t Aucun dipl me
291. en limiter les cons quences ils ne cr ent pas non plus d obligation absolue de d nonciation pour les enqu teurs le secret professionnel constituant une exception cette obligation Les mesures d accompagnement des enqu teurs Le cahier d instructions aux enqu teurs explique la conduite a adopter pour que ces derniers ne se sentent pas tenus de remplir un r le qui n est pas le leur justicier travailleur social infirmier etc pour que le secret statistique soit garanti mais pour pr parer aussi la divulga tion des situations dont tout bien pes il pourrait appara tre qu elles n cessitent un secours particulier L essentiel est de comprendre que les enqu teurs m me pour de tr s l gitimes raisons ne doivent pas s aventurer sur un terrain qui ne rel ve pas de leurs comp tences pro fessionnelles naturelles Il ne s agit donc pas de nier que certaines situations de d sarroi social moral ou physique m ritent d tre signal es pour qu une aide puisse tre apport e Mais le relais ne doit tre pass au procureur de la R publique ou pr alablement des tra vailleurs sociaux qu en bonne connaissance de cause et apr s r flexion collective 8 Article 226 13 du Code p nal La r v lation d une information caract re secret par une personne qui en est d po sitaire soit par tat ou par profession soit en raison d une fonction ou d une mission temporaire est punie d un an d empr
292. ence s doit aussi tre pr cis ment d limit pour d passer les pr jug s et connotations qui lui sont attach s voir l article p 35 La comparaison des angles d attaque sous lesquels les diff rentes enqu tes abordent cette question doit per mettre de comprendre les discordances observ es au niveau des r sultats C est ce m me effort de comparaison et de synth se qui anime des quipes de chercheurs europ ens dans la perspective d harmoniser les outils de mesure Hagemann White et al 2008 Martinez et Schr ttle 2006 Zauberman 2008 tat des lieux des sources statistiques fran aises La statistique administrative retra ant l activit des services de justice de police et de gendarmerie Charg s de lutter contre les crimes et les d lits les services de justice de police et de gendar merie se sont dot s d outils de comptage des v nements Ainsi L annuaire statistique de la jus tice fournit des donn es relatives aux moyens et l activit de la justice civile et p nale nombre de juridictions moyens budg taires implantations activit des juges d instruction taux de r ci dive etc ainsi qu l ex cution des peines dans le cadre de l administration p nitentiaire En revanche cette source se limite une description sociod mographique troite des auteurs de crimes et d lits nombre de condamnations nature des peines prononc es sexe ge natio nalit des condamn s e
293. ent semble limiter le cumul des agressions ce qui est confirm de fa on sym trique par le fait que des violences r p t es dans la dur e vont plut t de pair avec le silence Cet article reprend en grande partie la fiche Violences sexuelles publi e dans un ouvrage coordonn par la DREES et paru en 2009 La sant des femmes La Documentation fran aise pp 254 257 WN Partie 2 Profils et comportements des personnes qui subissent des violences 100 E 2000 l Enqu te nationale sur les violences envers les femmes en France ENVEFF tait la premi re enqu te statistique analyser en d tail les violences faites aux femmes et notamment les violences sexuelles Depuis elle a t relay e par diverses enqu tes qui abordent cette th matique en population g n rale la fois chez les femmes et les hommes et produisent chacune des taux de victimation diff rents tout en ne faisant pas du domaine des agressions sexuelles leur objet principal C est le cas notamment des enqu tes Ev nements de vie et sant EVS et Contexte de la sexualit en France CSF r a lis es en 2005 2006 et de l enqu te Cadre de vie et s curit CVS depuis 2007 voir l article p 17 Au vu des diff rences de concepts de champs et de protocoles de collecte de ces dif f rentes enqu tes cette tude propose une synth se des r sultats statistiques sur les vio lences sexuelles obtenus au cours des dix derni res ann es e
294. ent au questionnaire EVS d autant que certaines parties s av raient d embl e inutiles4 Il a donc sembl l gitime de n inclure globalement que les modules portant sur l pisode d pressif majeur et le trouble anxieux g n ralis et de se limiter la pre mi re question pour les modules portant sur les troubles paniques l agoraphobie et la phobie sociale Si les deux premi res pathologies peuvent tre rep r es en r f rence aux crit res diagnostiques du DSM IV on sait qu en faisant ce choix il faut interpr ter avec plus de prudence les r sultats relatifs aux trois pathologies suivantes trois formes d anxi t sp cifiques Les conclusions a leur propos ne sont certainement pas aussi robustes que pour les autres pathologies mais on choisit ici de se satisfaire d in formations mettre en regard avec d autres l ments d crivant la sant des personnes De m me il a t d cid d extraire du Nottingham Health Profile NHP quelques questions permettant de d crire de fa on analytique diff rents troubles du sommeil Ainsi m me si l on ne peut pas calculer de score de sant mentale appuy sur l int gralit de la logique du NHP ce petit questionnaire sommeil vient en appui de ce que les enqu t s ont d j pu d clarer lorsqu ils ont ventuellement dit souffrir de maladies ou probl mes de sant chroniques ou qu ils ont r pondu s ils ont pass les questions filtres des questions sur le sommeil dans
295. ent directement et exclusivement sur les effets long terme des violences et mauvais traitements subis aux plus jeunes ges sont plus d velopp s aux tats Unis ou au Canada qu en France m me s ils restent peu nom breux Bouchard et al 2008 Herman et al 1997 Un r cent travail de doctorat fournit tou tefois de pr cieux l ments en France Hamelin 2010 Les approches biographiques permettant de mettre en vidence la persistance ou le cumul d v nements difficiles font appara tre comme le montre Jean Marie Firdion dans une analyse men e en termes de capitaux et de champs sociaux partir de l enqu te Sans Domi cile 2001 l imbrication des structures socio conomiques avec les capacit s individuelles mobiliser des ressources sociales Firdion 2006 NO Partie 1 La construction de l enqu te 42 Une enqu te longitudinale serait sans doute plus adapt e pour analyser les corr lations inter temporelles entre d une part divers v nements difficiles remontant a l enfance ou l adoles cence notamment des situations dans lesquelles la personne a t victime de violences au sens o elles sont entendues dans EVS et d autre part les violences subies plus r cemment ou l tat de sant tout au long de la vie Mais de tels travaux qui permettent d tablir des r sultats au long cours sur des populations suivies en cohortes sont tr s rares MacLeod et Shanahan 1993 Le questio
296. ente selon le moment o ces v nements dou loureux se sont produits au cours de l enfance ou l ge adulte L enqu te v nements de vie et sant EVS permet justement de pr ciser quel point les vio lences sexuelles subies tout au long de la vie et en particulier au cours des derni res ann es sont associ es des constructions et expressions diff rentes de la sexualit Elle offre la pos sibilit de tester dans quelle mesure les importantes r percussions psychologiques de la plu part des violences sexuelles subies voir l article p 99 jouent un r le dans le choix des pra tiques sexuelles et dans la prise de risque l gard des infections sexuellement transmissibles IST ou des grossesses non d sir es sans jamais pouvoir exclure que les infections sexuelles aient pu tre contract es lors de relations violentes Une enqu te quantitative sur les violences et la sant telle que l enqu te EVS ne peut pr ten dre aborder en d tail la vie sexuelle des personnes interrog es Par construction voir l article p 35 la sexualit est abord e dans un cadre de r f rence pid miologique au sein duquel il est n anmoins possible de rep rer travers quelques indicateurs n cessairement partiels certaines de ses multiples facettes sociale affective conjugale g n sique ou sanitaire Parcours et comportements sexuels des hommes et des femmes ayant subi des violences DE 155 L impact des vi
297. entre hommes et femmes sant mentale quivalente hommes et femmes seraient gaux face au sommeil On retiendra par ailleurs les sp cificit s du sentiment de fatigue au r veil qui n appara t li ni au niveau de dipl me ni la perception de sa sant En revanche c est le seul trouble li tous les types de violences subies ce qui s explique principalement par un effet ge Il pr sente ga lement la caract ristique de fortes pr valences chez les personnes en difficult s financi res plus de 30 ou chez les 18 24 ans pr s d un quart BIBLIOGRAPHIE American Academy of Sleep Medicine 2005 nternational Classification of Sleep Dis ease ICSD American Academy of Sleep Medicine 2 edition 298 p Beck F Guilbert P Gautier A sous la dir de 2007 Barom tre sant 2005 Attitudes et comportements de sant INPES 608 p Beck F L on C L ger D 2009 Les troubles du sommeil en population g n rale Evo lution 1995 2005 des pr valences et facteurs sociod mographiques associ s M decine science 25 2 pp 201 206 Bijl R V Ravelli A van Zessen G 1998 Prevalence of psychiatric disorder in the general population results of The Netherlands Mental Health Survey and Incidence Study NEMESIS Social Psychiatry and Psychiatric Epidemiology 33 12 p 587 595 Chan Chee C Beck F Sapinho D Guilbert P 2009 La d pression en France Enqu te Anadep 2005 INPES 203
298. erbales et plus de la moiti des victimes de violences physiques ou sexuelles confient ce qui s est pass au moins deux personnes Les victimes d atteintes physiques ou sexuelles qui parlent des faits le font souvent plus tardivement 12 r v lant l v nement apr s plusieurs mois La parole des victimes appara t en partie li e aux circonstances de l v nement en particulier celles qui ont subi des violences leur domicile attendent plus souvent quelques jours voire plusieurs mois avant de r v ler les faits alors que celles qui les ont subies dans un autre lieu ont plus tendance en parler dans les heures qui suivent Les interlocuteurs choisis pour se livrer varient selon les faits leurs circonstances et les caract ristiques des victimes Quand il s agit de violences physiques ou sexuelles et quand les violences ont t exerc es au domicile des victimes ces derni res se confient moins souvent leurs conjoints ce qui laisse supposer qu une partie des v nements en cause mettent en jeu des violences au sein de la relation de couple Les victimes de violences psychologiques ont moins souvent recours aux autorit s polici res ou judiciaires que les victimes d autres types de violence Enfin les victimes qui taisent les faits ou qui attendent quelques jours avant d en parler pr sentent plus fr quemment un trouble anxieux g n ralis ou un tat d pressif majeur HO Partie 2 Profils et comport
299. errog e Cette perspective biographique est pr sente travers tout le questionnaire d EVS Sans qu il soit question d effectuer un recueil de donn es caract re ouvert et narratif tel que celui mis en uvre par exemple dans l enqu te Biographies et entourage Bonvalet et Leli vre 2006 les situations ou v nements rapport s sont rattach s sinon une date exacte du moins tou jours une grande p riode de la vie enfance 0 9 ans adolescence 10 19 ans ou ge adulte 20 ans ou plus Cette sp cificit de l enqu te ne s applique pas tous les v nements de la vie mais un ensemble tendu d v nements difficiles qui peuvent mailler le parcours biographique de la personne elle m me ou de son entourage suicides et tentatives de suicide maladies graves d c s etc Enfin du point de vue des m thodes de collecte utilis es l enqu te EVS a mis en uvre un protocole d enqu te nouveau par certains aspects soucieux de s adapter le mieux possible la sensibilit des th mes abord s et au mode de collecte en face face et non par t l phone comme dans l ENVEFF en recourant de nouvelles m thodes d auto administration voir l article p 53 Les nouvelles enqu tes de victimation Les enqu tes de victimation initi es par le CESDIP en 1984 1985 ont connu une volution nota ble en 1996 avec l introduction dans les enqu tes permanentes sur les conditions de vie des m na
300. ers des orphelins le sont devenus avant l ge de 10 ans contre deux tiers entre 10 et 20 ans Perdre un parent pendant l enfance devient de plus en plus rare au fil des g n rations gra phique 1 Dans la g n ration n e la veille de la premi re guerre mondiale dont les p res ont ensuite t mobilis s en masse 30 des enfants taient orphelins de p re 20 ans Monnier et ENCADR 2 La profession du parent d c d souvent inconnue des enqu tes statistiques Rares sont les enqu tes qui recueillent des informations sur les caract ristiques sociales des parents d c d s Alors que les professions du p re ou de la m re sont utiles pour prendre en compte les diff rences de milieux sociaux les questions se limitent souvent la profession exerc e par les parents lorsque l enqu t avait un ge donn 15 ou 18 ans par exemple Si l enqu t tait d j orphelin cet age la profession du parent d c d n est pas demand e Or pour analyser l effet du d c s sur la pour suite des tudes par exemple il est n cessaire de prendre en compte l origine sociale On sait que les d c s pr coces sont plus fr quents dans les milieux moins favoris s et cette caract ristique peut tre d terminante pour expliquer la moindre r ussite scolaire Deux enqu tes ont t mobilis es dans cette tude L enqu te EVS r alis e par la DREES et l INSEE en 2005 2006 permet d aborder diff rents l ments du parco
301. es Le module comportements sexuels premi re partie de cet auto questionnaire innovant comporte des questions sur l ge au premier rapport sexuel le nombre et le sexe des partenaires sexuels au cours Annexe 1 le questionnaire de l enqu te EVS DD 65 de la vie les pratiques contraceptives les d saccords ventuels avec le conjoint sur celles ci la pilule du lendemain pour soi ou sa partenaire les interruptions volontaires de grossesse les risques pris lors de rapports sexuels les tests de d pistage du sida le contexte ayant d cid de la r alisation de ce test la s rologie concernant le VIH Le module consommation d alcool porte sur la consommation de boissons alcoolis es au cours de la vie avec une description d taill e de celles ci pour les douze derniers mois gr ce la combinaison du test AUDIT et du test DETA voir l encadr sur l utilisation de ces questionnaires standardis s p 46 et l article sur l influence du mode de collecte p 261 Le module consommation de drogues illicites aborde la consommation de cannabis au cours de la vie avec en cas de r ponse positive l ge du premier usage la fr quence de l usage dans les p riodes de consommation la consommation au cours des douze mois et des trente jours juste coul s Tous les r pondants consommateurs ou non de cannabis sont interrog s sur leur usage d autres substances Avez vous d j pris une autre drogue
302. es aucun ast risque cart non significatif au seuil de 5 cart significatif au seuil de 5 cart significatif au seuil de 1 Champ Victimes d une violence interpersonnelle dans les deux ans pr c dant l enqu te d clarant que cet v nement leur a caus un dommage physique mat riel professionnel ou psychologique important ou un dommage temporaire ou durable pour leur sant g es de 18 75 ans 1 019 observations Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 La parole des victimes apr s un v nement violent i 97 Conclusion Sans pr juger du sens des causalit s entre l exposition aux violences la parole des victimes et leur tat psychique les liens qui apparaissent ici montrent l importance de l accompagnement et de l coute des victimes L enjeu est donc de d velopper des dispositifs ad quats pour joindre les personnes qui taisent ou qui r v lent tardivement des faits violents une population par d fini tion difficile atteindre mais que l enqu te EVS permet de mieux identifier Il s agit en particulier des personnes qui ont subi des violences physiques ou sexuelles ou des violences psycholo giques celles pour lesquelles les v nements se d roulent dans la sph re priv e ou les victimes qui ont des contacts sociaux peu fr quents Une prise en charge adapt e permettrait sans doute d am liorer l tat de sant en particulier psychologiq
303. es Ces sources de donn es ainsi que la m thodologie utilis e et les limites li es l estimation propos e annuellement sont expo s es en d tail dans les rapports annuels de ONED La fragilit de l estimation du fait de l exploitation de diff rentes sources ne permet pas d tablir de v ritables conclusions quant une r elle volution du nombre de prises en charge TABLEAU volution du nombre et de la part des mineurs pris en charge en protection de l enfance au 31 d cembre Lecture 1 86 des enfants g s de moins de Nombre de mesures 264 838 270 078 272 812 277 013 280 112 18 ans b n ficient d une prise en charge en pro Nombre d enfants pris en charge 244 648 253 730 261 485 265 913 265061 tection de l enfance au 31 d cembre 2007 Proportion d enfants pris en charge 1 73 1 79 1 85 1 88 1 86 Champ France enti re enfants de moins de uniquement en accueil 075 0 78 0 82 083 081 a OOO uniquement en milieu ouvert 0 84 0 90 0 95 097 0 95 Sources Estimations r alis es par TONED al 008 008 011 partir des donn es recueillies par la DREES et avec une double mesure 0 14 0 12 08 08 111 Ja DPJJ sur le nombre de mesures 4 Ce service fait partie du groupement d int r t public enfance en danger GIPED form par le SNATED et l ONED 5 Ayant pour mission de mieux conna tre le champ de l enfance en danger pou
304. es ZUS taille de l unit urbaine zone d tudes et d am nagement du territoire ZEAT 2 Sautory O La macro CALMAR Redressement d un chantillon par calage sur marges Document de travail INSEE Direction des statistiques d mographiques et sociales n F9310 25 novembre 1993 53 p Consultable en ligne http insee fr fr methodes outils calmar doccalmar pdf 3 Crenner E Une exp rience de calage sur marges dans une enqu te Conditions de vie Calmar simultan m nages individus kish sur l enqu te PCV Document de travail Direction des statistiques d mographiques et sociales INSEE n F9804 juillet 1998 39 p Partie 2 PROFILS ET COMPORTEMENTS DES PERSONNES QUI SUBISSENT DES VIOLENCES Panorama des violences subies et des personnes qui s en d clarent victimes Catherine CAVALIN Pr s d une personne sur deux d clare avoir subi au moins un acte violent au cours des deux ann es pr c dant l enqu te v nements de vie et sant EVS r alis e en 2005 2006 Les violences verbales tr s fr quentes touchent pr s d une personne sur cing Les jeunes apparaissent davantage expos s aux violences interpersonnelles de toutes natures et les femmes sont significativement plus nombreuses que les hommes a d clarer avoir subi des violences sexuelles au cours de leur vie enti re Certains types de violences sont tr s fr quemment r p t s les violences physiques le sont pr s d une fo
305. es avec une estimation du co t moyen des violences conjugales par habi tant comprise entre 20 et 40 euros tableau 3 tandis que les deux autres fournissent des r sul tats assez diff rents Ces variations peuvent s expliquer par les diff rences possibles entre les situations nationales mais aussi par l utilisation de m thodes de protocoles de collecte de don n es d objectifs d tude et de p rim tres de d finition des violences dans le couple diff rents Les pertes de production et co ts humains repr sentent plus de 50 des co ts globaux dans trois des tudes Walby 2004 Heinskanen et Piispa 2001 et Pulkkinen 2004 et dans presque toutes les tudes c est le poste de d penses le plus important graphique 2 La part pr pond rante qu occupent les co ts li s aux pertes de production au sein du co t glo bal des violences conjugales rappelle la structure des co ts mise en vidence par les tudes de co ts des pathologies chroniques Au Royaume Uni par exemple l ensemble des co ts de la d pression chez les adultes a t valu 15 46 milliards d euros 9 milliards de livres britan niques en 2000 dont seulement 636 millions 370 millions de livres en 2000 concernaient les soins directs Thomas et Morris 2003 Aux tats Unis les d penses annuelles totales associ es la d pression atteindraient 100 milliards d euros 83 milliards de dollars US en 2000 dont 69 TABLEAU 3 Estimations
306. es sociales par rapport auxquelles nous d finissons aujourd hui la violence Un objet particuli rement sensible Dans ces soci t s largement pacifi es sous le contr le de la force publique o les conditions de l gitimit de la violence sont tr s strictement encadr es le mot et la notion de violence se r v lent charg s tant d un point de vue motionnel que politique C est sous le th me de l ins curit que la violence fait souvent irruption dans le d bat public au travers d un discours m diatique ou politique souvent alarmiste et source de confusions Depuis les ann es 1970 en France de mani re r p t e les cris d alarme contre une suppos e flamb e de la violence se sont multipli s Ainsi dans un rapport remis au pr sident de la R pu blique le garde des Sceaux Alain Peyrefitte d nonce en 1977 une soudaine mont e de la vio lence criminelle et ordinaire comme si la vie elle m me devenait violente ce qui laisse craindre de retomber dans cet tat ordinaire de humanit dont nous avions bien cru nous sortir d finitivement Peyrefitte et al 1977 p 18 Pourtant ce m me rapport tablit que si 80 des personnes interrog es d clarent ressentir avec acuit une mont e de la violence Violences sant et v nements de vie difficile DO 37 95 d entre elles n ont pas subi dans le mois coul une violence quelconque id p 32 et 34 respectivement Malg
307. es 14 ans ou plus 100 0 100 0 Lecture 4 9 des personnes des personnes de 14 ans ou plus ont d clar en 2005 avoir subi en 2004 au moins un acte de violence ou une agression Sources Enqu tes PCV et CVS INSEE 2005 et 2006 D crire les actes violents en termes concrets oui mais jusqu o Le parti pris consistant expliciter la nature des gestes violents dans les questions aussi l gi time soit il doit galement tre manipul avec pr caution les violences psychologiques en constituent un bon exemple De toute vidence dire violences psychologiques dans un questionnaire en esp rant tre compris de mani re homog ne ou compris tout simplement par des milliers de r pondants est vou l chec Il appara t donc n cessaire de trouver des formulations d signant explicite ment les gestes ou les attitudes que peuvent prendre les atteintes violentes de nature psycho logique Cela implique de ne pas se limiter une seule question qui pr tendrait tout dire sans n cessairement multiplier l infini les questions pos es Car plus les questions seront nom breuses plus le nombre de personnes qui se d clarera victimes de violences psycholo giques sera important par le seul effet m canique d un questionnement r it r Faute de pouvoir tablir le nombre id al de questions il faut s efforcer de tendre vers une juste mesure Le taux de victimation que l on se do
308. es atteintes aux biens par exemple les vols et tentatives de vols cambriolages d gradations de biens Cette distinction n a d autre but que d indiquer globalement la nature des actes atteinte directe sur la victime ou geste de pr dation Les deux aspects peuvent videmment se combiner par exemple pour les vols avec coups 4 Les atteintes aux biens ne sont pas incluses dans le questionnaire de l ENVEFF lorsqu elles ne sont pas associ es une agression directement perp tr e sur la personne Il ne peut par exemple pas tre question de vol simple le vol n est trait que lorsqu il s accompagne d insultes de coups ou autres actes visant directement la personne l occasion de et souvent pour faciliter du point de vue de l agresseur la pr dation voir l article p 35 NO Partie 1 La construction de l enqu te 20 Du point de vue m thodologique le questionnement repose sur des principes radicalement diff rents de ceux des enqu tes francaises de victimation La violence n est pas appr hend e en tant que r alit globale et abstraite chacun des types d atteintes violentes fait l objet de descriptions factuelles et est d clin dans diff rentes sph res famille et proches vie conjugale actuelle ex conjoint espace public vie professionnelle etc Pour rendre compte des ventuelles agressions sexuelles survenues au sein d une relation de couple par exemple les enqu t es devaient r
309. es aux violences L ENVEFF l enqu te Cadre de vie et s curit CVS et l enqu te EVS constituent les principales sources mobilisables pour identifier la nature et la fr quence des violences en population g n rale Selon les enqu tes elles permettent de rep rer ce qui rel ve de la sph re conjugale et d acc der des l ments de contexte ou de comportement des victimes propres fonder ensuite une analyse des co ts associ s aux violences L enqu te ENVEFF a t r alis e par l Institut de d mographie de Paris I l IDUP en 2000 aupr s d un chantillon repr sentatif de 6 970 femmes de 20 59 ans interrog es par t l phone Jaspard et al 2001 et 2003 Les femmes ont t interrog es de mani re d taill e au sujet des violences verbales psychologiques physiques ou sexuelles sur une ann e dans l es pace public au travail au sein du couple ou dans les relations avec la famille ou les proches La violence n tait jamais nomm e comme telle mais rep r e travers des actes des faits gestes et paroles Il en ressort que c est dans l intimit de l espace conjugal que le plus de violences de toutes natures sont perp tr es De plus d apr s l ENVEFF seulement 7 des viols dans le couple ont fait l objet d une plainte aupr s des services judiciaires Par ailleurs 9 des femmes g es de 20 59 ans seraient concern es par les violences conjugales Les femmes h berg es en foye
310. es ayant subi des violences physiques verbales ou sexuelles r centes Les hommes qui ont subi des violences physiques r cemment se d clarent moins souvent en couple 70 d entre eux que la moyenne d entre eux 80 des 18 30 ans les femmes qui ont subi des violences physiques mais aussi verbales ou sexuelles dans une p riode r cente aussi tableau 2 ventuellement parce qu elles viennent de rompre une relation conjugale qui pou vait tre violente Jaspard et al 2003a situation moins fr quente pour les hommes Seules 2 Les indicateurs de risque d signent des situations qui statistiquement sont associ es des formes d exposition au risque alors que les facteurs de risque ne pas utiliser de pr servatifs par exemple d signent des pratiques qui peuvent entra ner la contamination lls seront tudi s dans les sections suivantes 3 Des travaux ant rieurs ont montr le lien important entre attirances et pratiques homosexuelles et violences subies Lho mond et Saurel Cubizolles 2003 2006 mais il ne sera pas abord dans ce chapitre DEN Partie 3 Des parcours de vie difficiles 158 les femmes ayant souffert de graves carences affectives au cours de l enfance et de violences verbales au cours des deux derni res ann es d clarent plus fr quemment avoir plusieurs par tenaires sexuels au moment de l enqu te respectivement 2 7 et 1 6 contre 0 6 pour len semble des femmes de 18 30 ans
311. es cas d abandon en cours d enqu te En moyenne les enqu t s ont pass 15 secondes par question lecture compr hension r flexion r ponse Les jeunes et les dipl m s sans doute plus familiers avec les outils informatiques et les personnes de nationalit fran aise plus l aise avec la langue ont r pondu plus vite Cependant le temps de r ponse d pend non seulement des caract ristiques des personnes interrog es mais aussi et surtout des caract ristiques des questions pos es choisir une r ponse parmi une liste de modalit s pr tablies est plus rapide que d avoir formuler sa propre proposition de r ponse Par ailleurs 60 des questionnaires auto administr s ont t remplis de fa on lin aire sans que l enqu t ait eu besoin de r couter une question de relire ou de corriger ses r ponses Enfin seuls 2 des questionnaires ont t interrompus avant la fin ce risque augmentant avec l ge Lors de la pr paration de la collecte de l enqu te EVS Olivier Bart tait responsable du groupe Blaise au Centre national informatique de l INSEE Lille et donc en particulier de la programmation du questionnaire lectronique pour Computer Assisted Personal Interview CAPI NNN Partie 5 Eclairages m thodologiques 238 J enqu te v nements de vie et sant EVS pilot e par la DREES tait la premi re enqu te collect e par l INSEE comportant un questionnaire auto administ
312. es cons quences caus es par les atteintes pour les femmes relativement aux hommes etc Ces trois sources s accordent ta blir des conclusions en ce sens avec des questionnaires et des outils diff rents Diff rente des enqu tes de victimation dans ses objectifs centraux incluant par cons quent la mesure objective de violences subjectivement ressenties qui peuvent tre d ordre psycholo gique au del des atteintes mat rielles verbales physiques ou sexuelles l enqu te EVS fait galement appara tre la nature psychologique des dommages induits par les agressions comme un d nominateur commun de la victimation tous types d atteintes confondus Ses r sultats a posteriori viennent redonner sens et contenu la d finition des violences qu EVS partageait a priori avec l ENVEFF si celles ci semblent bien pouvoir tre d finies comme atteintes l int grit de la personne c est qu il faut entendre int grit bien au del des seules limites physiques des personnes et de leurs possessions mat rielles En compl ment de cette analyse l tude des relations entre violences et sant dans cet ouvrage permet d approfondir la connaissance de l tat de sant mentale tout particuli re ment des personnes expos es aux violences voir l article p 171 BIBLIOGRAPHIE Bauer A sous la dir de 2009 La criminalit en France Rapport de l Observatoire na tional de la d linquance OND 2009 CNRS
313. es consommations europ ennes Sant publique vol 13 n 6 pp 481 488 Bless R Korf D Riper H Diemel S Beck F et al 1999 Improving the comparability of general population surveys on drug use in the European Union The Amsterdam Bu reau of Social Research and Statistics European Expert Group on Drug Use Surveys Final report commissioned by EMCDDA 108 p Bloomfield K Allamani A Beck F Helmersson Bergmark K Csemy L Eisenbach Stangl l Elekes Z Gmel G Kerr Corr a F Knibbe R M kel P Monteiro M Medina Mora M E Nordlund S Obot I Plant M Rahav G Romero Mendoza M 2005 Gender culture and alcohol problems A multi national study Berlin Charit Universit tsmedizin Institute for Medical Informatics Biometrics amp Epidemiology 341 p Chomynova P Miller P Beck F 2009 Perceived Risks of Alcohol and Illicit Drugs Relation to Prevalence of Use on Individual and Country Level The Journal of Sub stance Use vol 14 Issue 3 amp 4 June p 250 264 Choquet M Beck F Hassler C Spilka S Morin D Legleye S 2004 Les substances psychoactives chez les coll giens et lyc ens consommations en 2003 et volutions depuis dix ans Tendances n 35 6 p Degenhardt L Chiu W T Sampson N Kessler R C Anthony J C Angermeyer M Bruffaerts R de Girolamo G Gureje O Huang Y Karam A Kostyuchenko S Lepine J P Mora M E Neumark Y Ormel J H P
314. es de 20 59 ans avoir subi au moins un rapport sexuel forc ou une tentative pour la vie enti re dans l enqu te CSF pour la m me p riode de r f rence l exception des 12 derniers mois pour l ENVEFF concerne 7 de femmes dans l ENVEFF et 17 dans l enqu te CSF 6 On retrouve ici l effet de halo mis en vidence dans une autre tude de cet ouvrage voir l article sur l influence du mode de collecte sur la mesure des pr valences de consommation de substances psychoactives p 261 Les violences sexuelles subies par les femmes DD 105 tableau 3 Elle est encore plus marqu e pour les viols Les femmes repr sentent ainsi la totalit des victimes de viols g es de 18 60 ans rep r es par l enqu te CVS pour les ann es 2005 et 2006 environ 130 000 femmes d clarent avoir t viol es soit plus d un quart des victimes de l ensemble des violences sexuelles mesur es dans cette enqu te Bauer 2007 TABLEAU 3 R partition des hommes et des femmes victimes d attouchements ou de rapports sexuels forc s selon la proximit avec l auteur des violences Lecture 262 000 femmes de 18 60 ans se d clarent victimes d attou chements et rapports sexuels forc s manant d un auteur qui ne r side pas dans leur m nage pour les ann es 2005 et 2006 Alors que les hommes victimes se r partissent en deux groupes totalement distincts L auteur des faits ne r side pas 89000 262000 Selon que l auteu
315. es en uvre par ses homologues pour qu ils les mettent en place leur tour au niveau local Combler toutes ces lacunes sera pr cieux mais il n en reste pas moins que seuls les enfants d j rep r s comme tant en danger et alors pris en charge seront mieux connus l enfance en danger mieux cern e dans sa composition son volution et les mesures dont elle b n ficie se limitera encore la population prise en charge sans estimation possible du nombre et des caract ristiques pr sum es des enfants qui en situation de danger chappent aux dispositifs administratifs de protection Cette omission persistante malgr l am lioration en cours d j consid rable et tant attendue du dispositif statistique associ la protection de l enfance pose videmment probl me pour d finir efficacement des instruments de pr vention des situations de danger Les violences non rep r es par les services de protection de l enfance Pour mieux cerner la population des enfants en danger on peut se tourner vers plusieurs enqu tes statistiques fran aises qui fournissent une mesure de la population d clarant avoir t victime de violences durant l enfance dans le cadre familial encadr Si chacune de ces enqu tes apporte des l ments int ressants et participe l am lioration de la connaissance des conditions de vie durant l enfance aucune ne permet cependant de r pon dre pr cis ment la question du nomb
316. es ou lh ro ne voir l article p 261 L usage de substances psychoactives est un comportement majoritairement masculin Dans l enqu te EVS les carts entre jeunes hommes et jeunes femmes sont particuli rement importants pour la consommation r guli re d alcool de cannabis et l exp rimentation d autres drogues illicites mais plus faibles en ce qui concerne l usage quotidien de tabac et l exp rimen tation de cannabis tableau 2 Ces r sultats rejoignent ceux mis en vidence pour l ensemble de la population adulte r sidant en France Beck et al 2008 mais aussi dans la plupart des tudes de genre men es dans les pays anglo saxons Powis et al 1996 Bloomfield et al 2005 Les pratiques addictives des jeunes adultes i 209 En outre concernant le cannabis les carts entre hommes et femmes se creusent s agissant de la fr quence de consommation les usages les plus intensifs tant plus marqu s pour les hommes Ce r sultat est aussi fr quemment observ chez les adolescents en France Beck et al 2007 Legleye et al 2009 comme l tranger Hibell et al 2009 Les travaux internatio naux r cents mettent toutefois en vidence un rapprochement des comportements entre hommes et femmes tous les ges Degenhardt et al 2008 Si l on consid re l exp rimentation de drogues illicites autres que le cannabis la cocaine est le produit pour lequel on observe le moins de diff rences
317. es personnes en situation de pr carit En revanche l exp rimentation et les usages de can nabis r cents ou actuels tout comme l usage r gulier d alcool et le binge drinking ne s ave rent pas li s leur situation financi re Ces r sultats rejoignent ceux d tudes qui montrent que les populations les plus d favoris es socialement et notamment les personnes en situation de ch mage paraissent moins r cep tives aux alertes informant de la nocivit du tabac Peretti Watel et al 2009a Les pr occupa tions concernant la sant et les risques attach s certains comportements semblent en effet tenir une place secondaire au regard des difficult s auxquelles ces personnes se trouvent confront es au quotidien Par ailleurs la pr carit professionnelle semble amoindrir leur capa cit de projection dans l avenir et donc la prise de conscience des cons quences futures de leurs conduites pr sentes En outre elles invoquent souvent le tabagisme comme une res source pour faire face aux difficult s voire comme le dernier plaisir qu elles puissent s autori ser Peretti Watel et al 2009b Le fait que la consommation r guli re d alcool soit plus fr quente parmi les personnes qui exercent un emploi peut au moins en partie s expliquer par des sollicitations et des rituels de convivialit li s a univers professionnel casse cro te pause bi re repas d affaires after work etc comme cela a t mo
318. es proches menac s ou qu elle soit elle m me menac e d tre s par e d eux qu on lui impose des mani res de se coiffer de s ha biller ou de se comporter en g n ral qu on l emp che de rencontrer ou parler librement cer taines personnes de son entourage chacun de ces faits a t signal par environ 2 de la population interrog e Outre les violences interpersonnelles on trouve une fr quence lev e de ce que la police et la justice classent parmi les atteintes aux biens Ce r sultat confirme ce que l on sait d j par les enqu tes de victimation dont ces ph nom nes constituent un objet privil gi Au total 22 des personnes g es de 18 75 ans ont subi au moins une fois une de ces atteintes au cours des deux ann es pr c dant l enqu te 12 ont t vol es ou victimes d une tentative de vol 4 ont t cambriol es au sens d une intrusion au domicile qu il y ait ou non eu vol et 10 ont subi la d gradation ou la destruction d un bien leur appartenant en dehors des cas de vol ou de cambriolage avec d gradation au moins une fois Caract ristiques des victimes de violences interpersonnelles Les cambriolages courriers ou appels t l phoniques malveillants semblent davantage asso ci s un logement ou un m nage qu des caract ristiques individuelles En revanche la pro babilit de d clarer des violences interpersonnelles qui s exercent directement de pe
319. es psychoactives licites ou illicites de plu sieurs g n rations d individus et d observer les sp cificit s des jeunes adultes Avec le Barom tre sant de l INPES l enqu te EVS est la seule en France poser la question de l usage des drogues illicites toutes les g n rations d adultes entre 18 et 64 ans Cette enqu te est repr sentative de l ensemble de la population g e de 18 75 ans Toutefois les questions sur les drogues illicites n ont t pos es qu aux individus de moins de 65 ans Pour respecter ostensiblement la confidentialit des r ponses toutes les questions relatives aux substances psychoactives ont t pos es dans l enqu te EVS par questionnaire auto adminis tr par ordinateur avec coute au casque m thode audio CASl l exception de celles por tant sur la consommation de tabac pos es en face face Ce chapitre se concentre sur la population la plus concern e par les usages de drogues illicites savoir les jeunes adultes et permet d observer notamment les particularit s des 18 24 ans et des 25 34 ans au regard des 35 44 ans Si l enqu te EVS apporte un nouvel clairage sur les caract ristiques sociod mographiques li es aux niveaux d usage des substances psychoactives elle permet galement d tudier les liens ventuels avec d une part les violences subies au cours d une p riode r cente les deux ann es pr c dant l enqu te EVS et d autre part les
320. es re ues de brimades diverses ou m me d actes de pr dation tels que les vols cambriolages ou d gradations de biens Pour tenter d clairer les m canismes par lesquels les violences entrent en r sonance avec la sant enqu te EVS consid re par cons quent les violences selon une acception large englo bant les violences verbales physiques sexuelles psychologiques et les atteintes aux biens d tenus par les personnes de m me qu elle envisage la sant dans de multiples dimensions couvrant la fois les aspects somatiques fonctionnels mentaux ou sociaux Certes la r alisation de l enqu te EVS est intervenue cinq ans apr s celle de l enqu te ENVEFF premi re tude statistique du genre dont la m thode et les r sultats avaient enfin procur de la connaissance en m me temps que de pr cieuses pistes de r flexion pour les travaux futurs alors que la France se caract risait par un important retard en termes d informations fiables par rapport d autres pays europ ens ou d Am rique du Nord Certes les enqu tes dites de victimation destin es interroger l ensemble de la population sur les actes criminels ou d lictueux subis avaient aussi largement pr c d EVS sur le terrain de l appr hension statis tique des violences depuis 1984 1985 et l aussi avec un certain retard sur quelques pays homologues l initiative du Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions p nales
321. es violences physiques au cours de la vie sans les deux derni res ann es ont un risque odds ratio 1 5 fois les femmes respectivement 3 8 fois plus lev d avoir connu 5 partenaires sexuels diff rents au cours de leur vie que les hommes resp les femmes qui n ont pas subi ce type de violences toutes choses gales par ailleurs age situation professionnelle niveau de dipl me et violences physiques au cours des deux derni res ann es contr l s Les hommes qui ont subi des violences physiques au cours des deux derni res ann es ont galement un risque plus lev d avoir connu 5 partenaires sexuels diff rents au cours de leur vie que les hommes qui n ont pas subi ce type de violences toutes choses gales par ailleurs ge situation professionnelle niveau de dipl me et violences physiques au cours de la vie enti re sans les deux derni res ann es contr l s ce ratio n est pas significatif pour les femmes Champs Ensemble des 18 30 ans hommes n 744 femmes n 973 r sidant en France en m nage ordinaire Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 Parcours et comportements sexuels des hommes et des femmes ayant subi des violences DE 161 Violences et sexualit risque Les pr c dents r sultats sugg rent que les violences subies au cours de la vie et des deux der ni res ann es pourraient tre associ es une plus forte prise de risque du fait notamment de l
322. escents The role of stress interpretations Child Development 75 4 1039 1052 Chouani re D 2008 Pourquoi et comment le stress au travail est dangereux pour la sant La sant de l homme n 397 Cl ment C Stephan E 2006 Favoriser les comp tences sociales l cole un exem ple de recherche action en zone d ducation prioritaire Pratiques psychologiques 12 447 463 NO Partie 3 Des parcours de vie difficiles 136 Conger R D Wallace L Sun Y McLoyd V Brody G 2002 Economic pressure in African American families A replication and extension of the family stress model De velopmental Psychology 38 2 179 193 Courtney M Dworsky A 2006 Early outcomes for young adults transitioning from out of home care in the USA Child and Family Social Work 11 209 219 Cyrulnik B 2003 Le murmure des fant mes Odile Jacob 272 p Daining C DePanfilis D 2007 Resilience of youth in transition from out of home care to adulthood Children and Youth Services Review 29 1158 1178 Dazord A 2001 Sant mentale et qualit de vie dans des situations de pr carit li e la maladie ou aux conditions sociales Donn es d enqu te in Joubert M Chauvin P Facy F Ringa V sous la dir de Pr carisation risque et sant INSERM p 197 215 Derivois D 2008 La travers e traumatique de l enfant plac en institution un point de vue clinique Pratiques psy
323. est d sign e comme rapports sexuels forc s est aussi tr s certainement mouvante d un individu un autre et d un contexte de survenue un autre d o la n cessit de libeller les questions de mani re concr te voir l article p 53 Pour illustrer l influence du protocole de collecte sur les r sultats comparons en premier lieu certains r sultats des enqu tes CVS et EVS D apr s l enqu te CVS r alis e en 2007 2 des femmes de 18 60 ans d clarent avoir t victimes d attouchements ou de rapports sexuels forc s au cours des deux derni res ann es D apr s enqu te EVS r alis e en 2005 2006 0 6 des femmes du m me champ ont d clar avoir t victimes d attouchements de rapports sexuels forc s ou de tentatives au cours de la p riode de r f rence les deux ann es pr c dant l enqu te Ainsi non seulement les r sultats diff rent nettement mais surtout le chiffre le plus faible est celui qui recouvre a priori le plus de faits puisque l enqu te EVS inclut les ten tatives de rapports forc s contrairement l enqu te CVS Les carts sont donc surtout ana lyser au travers des diff rences de modes de collecte des informations Si le taux de victimation obtenu dans l enqu te CVS est plus lev que celui qu affiche l en qu te EVS c est sans doute principalement parce que l enqu te CVS a recueilli les informa tions sur les violences sexuelles de mani re
324. est limit e dans certaines activit s explicitement d sign es Plus largement ce que l on peut inclure dans la sant sociale peut provenir dans le ques tionnaire de la dimension vie et relations avec les autres ainsi que de plusieurs questions diss min es au sein du module biographique fr quence des rencontres avec les proches type d aide re ue des proches ou apport e ceux ci possibilit de se confier une personne lorsque l on a un probl me personnel ou concernant la vie de famille etc ou du module vio lences perte de confiance en autrui apr s avoir subi des atteintes emp chement de faire ce que l on fait d habitude cause de celles ci etc NO Partie 1 La construction de l enqu te 46 Dans l enqu te EVS tre en mauvaise sant ou mal se porter peut donc tre estim de multi ples mani res qui toutes peuvent constituer des repr sentations du rapport de la personne son environnement de sa capacit en ma triser plus ou moins ais ment les variations et en surmonter plus ou moins les agressions en accord avec ce qu entend Georges Canguilhem lorsqu il d finit la mauvaise sant comme une restriction des marges de s curit organique id p 60 61 En r sum a c t des outils le plus souvent en usage dans une enqu te statistique portant sur la sant sant percue maladies limitations fonctionnelles recours aux soins et consomma tion de certains m di
325. et des femmes ayant subi des violences Moreau C Bajos N Bouyer J et l quipe Cocon 2004 De la confusion de langage a loubli la d claration des IVG dans les enqu tes quantitatives en population g n rale Population INED n 3 4 pp 503 518 ONDRP 2010 Criminalit et d linquance enregistr es en 2009 Les faits constat s par les services de police et les unit s de gendarmerie Bulletin pour l ann e 2009 de l Observatoire national de la d linquance et des r ponses p nales Robert P 2009 Mesurer la d linquance en Europe Comparer statistiques officielles et enqu tes L Harmattan 168 p Romito P Gerin D 2002 Asking patients about violence a survey of 510 women at tending social and health services in Trieste Italy Social Science amp Medicine Vol 54 n 12 1813 1824 Romito P Saurel Cubizolles M J Crisma M 2001 The relationship between parents violence against daughters and violence by other perpetrators an Italian study Vio lence Against Women 7 12 1429 1463 Rotter J 1966 Generalized expectancies for internal versus external control of rein forcements Psychological Monographs 80 n 609 Tournyol du Clos L Le Jeannic T 2008 Les violences faites aux femmes INSEE Premi re INSEE n 1180 f vrier Vilain A 2009 Les interruptions volontaires de grossesse en 2007 Ftudes et R sul tats DREES n 713 d cembre 167 P
326. et janvier 2006 qui tait alors une extension des enqu tes permanentes sur les conditions de vie des m nages EPCV apporte des l ments de r ponse En janvier f vrier 2005 la question initiale tait Nous revenons sur les questions de s curit mais en abordant maintenant des questions qui vous concernent personnellement et en par ticulier les agressions ou les violences m me verbales auxquelles vous avez peut tre t confront e En 2003 ou 2004 avez vous t personnellement victime d agressions ou d actes de violences y compris de la part de personnes que vous connaissiez Au cours de la phase de test et de la collecte certains enqu teurs ont ressenti le besoin d all ger le texte sans faire pr c der la question de sa phrase introductive Dans de nombreux cas par cons quent les expressions agressions ou actes de violences se sont trouv es totalement d pourvues de contenu explicite les atteintes verbales n tant pas mentionn es Le questionnaire de janvier f vrier 2006 a choisi de rem dier aux lourdeurs de formulation res senties par les enqu teurs en int grant dans la question elle m me tous les l ments jug s n cessaires La question est alors devenue En 2004 o 2005 avez vous t personnelle ment victime d agressions ou d actes de violences m me verbaux y compris de la part de per sonnes que vous connaissiez Cette modification de formulation a
327. etat ae Die dan Ne nee ele de Re E cn ee Macatee Troubles du sommeil la place des v nements de vie parmi les facteurs associ s Fran ois Beck Laura March Romain Guignard et Damien L ger Les pratiques addictives des jeunes adultes l impact des caract ristiques sociod mographiques et des v nements de vie Fran ois Beck Romain Guignard et Laura March Co t des violences conjugales envers les femmes les apports de l enqu te EVS un chiffrage global pour la France Marc Nectoux Claude Mugnier Sandrine Baffert Bertrand Th lot et Ma t Albagly V e clairages m thodologiques Le comportement des r pondants face au questionnaire auto administr par ordinateur Olivier BANE SA Se ee ah a ele elfe DU ae ne ae ace cb nue En ee eue L accompagnement clinique des enqu teurs de l INSEE tout au long de l enqu te EVS un dispositif original Karine Sanson et ric Gantier 4 ueeueeuseeeeeueeeusee L influence du mode de collecte sur la mesure des pr valences de consommation de substances psychoactives comparaison entre l enqu te EVS et le Barom tre sant 2005 Fran ois Beck Romain Guignard et St phane Legleye Pr face ans le discours politique actuel et dans les m dias qui le relaient la violence semble envahissante permanente guettant chaque citoyen et surtout en augmentation constante P
328. etc et victime d une violence verbale sans violence physique ou sexuelle ayant entra n un dommage important dans les deux ans pr c dant l enqu te Les v nements violents rapport s par les enqu t s se sont d roul s dans les deux ans pr c dant l enqu te Les troubles psychiques chroniques d clar s par l enqu t qui ont d but avant 2003 sont donc apparus avant la survenue des violences d crites 1 Pour ce tableau les v nements associant des violences de types diff rents sont class s de la fa on suivante les v nements associant des violences physiques ou sexuelles et des violences psychologiques ou verbales sont dans la cat gorie violence physique ou sexuelle Les v nements associant violences psychologiques et violences verbales sont dans la cat gorie violence verbale Lecture Toutes choses gales par ailleurs la violence est une violence verbale l v nement s est pass au domicile de la victime en pr sence d autres personnes la victime est une femme etc la probabilit de pr senter un EDM ou un TAG au moment de l enqu te est de 29 23 6 lorsque la victime a r v l les faits au bout de quelques jours ou en parlait pour la premi re fois lors de l enqu te contre 23 lorsque la victime s est confi e imm diatement La diff rence par rapport la situation de r f rence est d autant plus significative que figure c t du r sultat un nombre lev d ast risqu
329. eur moins souvent privil gi pour se confier La moiti des victimes de violences verbales se tour nent alors vers une personne de confiance Le fait que seules 10 des victimes de violences physiques ou sexuelles leur domicile aient parl des faits leur conjoint conforte l id e qu il est tr s fr quemment l auteur de ce type de violence dans la sph re domestique Apr s un v nement survenu chez soi les r v lations restent alors aussi plus fr quemment circons crites au cercle des confidents par rapport l ensemble des victimes celles qui ont subi une violence au domicile sont deux fois moins nombreuses en parler d autres personnes que des proches ou des soignants Lorsque les victimes de violences r v lent les faits une personne autre qu un ami ou une per sonne de confiance qu un membre de la famille conjoint compris ou qu un soignant il s agit fr quemment d un coll gue de travail ou d un sup rieur hi rarchique C est le cas d environ 40 des 3 Ce dernier r sultat ne contredit pas forc ment ceux tablis pour des p riodes de r f rence autres que les deux ann es pr c dant l enqu te EVS notamment le fait que les victimes g es d clarent moins souvent que les plus jeunes avoir parl un tiers de rapports sexuels forc s ou de tentatives de rapport forc subis au cours de leur vie enti re Bajos et Bozon 2008 Ces violences survenant fr quemment avant 18 ans il est
330. eur nature et le moment o elles se sont produites sont aussi ceux qui noncent le plus grand nombre de partenaires sexuels au cours de leur vie toutes choses gales d ailleurs Dans leur cas les violences agiraient moins sur la capacit a tablir des relations que sur la possibilit de les inscrire dans une cer taine dur e La moindre confiance en soi des victimes de violences Kendall Tackett et al 1993 ou leur moins bonne sant psychique ou physique voir l article p 71 pourraient consti tuer des facteurs limitant leur possibilit d engagement dans des relations durables Dans le cas des femmes une autre possibilit importante doit tre prise en consid ration celle que les violences subies aient t le fait d un partenaire sexuel qu elles auraient ensuite quitt Jas pard et al 2003a Si les diff rents indicateurs tudi s jusqu ici permettent de dessiner tr s grossi rement cer tains aspects de la vie sexuelle ils peuvent aussi tre analys s dans un cadre pid miologique en fonction des risques qu ils comportent La pr cocit sexuelle le nombre de partenaires ou le multipartenariat ainsi que la dur e des relations sont en effet g n ralement consid r s comme des indicateurs de risque l gard des infections sexuellement transmissibles IST mais aussi des grossesses non d sir es TABLEAU 3 Risques induits par les diff rentes violences subies sur la vie sexuelle des je
331. eux fois plus de chances de r pondre en plus de 19 secondes dans la partie du questionnaire consacr e aux comportements sexuels premi re partie que dans la partie consacr e l alcool deuxi me partie Ceci s explique sans doute plus par une meilleure adaptation l outil informatique au fur et mesure de son utilisation que par un effet purement th matique Enfin apparaissent galement mais en second plan les effets d j mentionn s des caract ristiques du r pon dant tre g peu dipl m de nationalit trang re tre un homme sont autant de caract ristiques associ es toutes choses gales par ailleurs des temps de r ponse plus longs R coutes relectures et corrections Comme nous l avons vu le questionnaire auto administr a t con u et programm pour un maniement minimal du clavier afin de toucher les personnes qui n avaient que peu ou pas uti lis des ordinateurs auparavant Les enqu t s r pondent aux questions pos es en utilisant les chiffres du clavier Dans le cas d une question comportant des modalit s pr tablies le fait de saisir une r ponse valide fait automatiquement passer la question suivante selon le jeu des filtres Dans le cas d une question ouverte une fois la r ponse saisie elle devait dans certains cas tre valid e par la touche Entr e pour passer la question suivante A minima il suffisait donc l enqu t de se laisser guider
332. f rer aux cat gories de crimes et d lits libell es dans la typologie de L tat 4001 et n interrogent pas le contenu m me de la notion de violences ce n est pas leur objet Par ailleurs en France en particulier ces enqu tes sont rapidement sorties de la seule perspective comparatiste en s orientant r solument vers la connaissance des caract ristiques des victimes de leurs comportements et de leurs r ac tions aux crimes ou d lits subis dans une approche critique de l ad quation des politiques publiques aux attentes et aux besoins des justiciables en mati re de s curit Comme le sou tiennent certains artisans de ces enqu tes de victimation en France enqu te de victimation et la statistique administrative ne constituent pas deux mesures de la m me chose il s agit de 1 Par enqu tes de victimation on entendra toujours ici les enqu tes traditionnelles du genre savoir celles qui en France sont conduites en conformit ou en r f rence L tat 4001 et puisent leur source d inspiration dans les enqu tes anglophones pionni res D autres enqu tes peuvent plusieurs gards tre consid r es comme des enqu tes de victimation au sens o elles reposent sur un questionnaire d taillant des atteintes dont les enqu t s peuvent se d cla rer victimes Mais leurs objectifs centraux sont diff rents des pr c dentes auxquelles seules sera donc r serv ici le qualificatif d enqu tes d
333. ference p 320 335 Jaspard M et l quipe Enveff 2001 Nommer et compter les violences envers les femmes une premi re enqu te nationale en France Population et soci t s n 364 janvier Lapierre B Meyer S 2006 Using the Audit Trail Data To Evaluate the Quality of Col lection of the Canadian National Longitudinal Survey of Children and Youth 2006 Joint Statistical Meeting Abstract Book p 234 Penne M A Snodgrass J Barker P 2003 Analyzing Audit Trails in the National Sur vey on Drug Use and Health NSDUH Proceedings of the 8 International Blaise Users Conference p 155 174 Riandey B Firdion J M 1993 Vie personnelle et enqu te t l phonique L exemple de l enqu te ACSF Population 5 pp 1257 1280 Riandey B Schiltz M A 2004 Exp rience d enqu tes sensibles en France Symposium 2004 M thodes innovatrices pour enqu ter aupr s des populations difficiles joindre Rogers S Gribble J Turner C Miller H 1999 Entretiens auto administr s sur ordinateur et mesure des comportements sensibles Population vol 54 n 2 1999 pp 231 250 L accompagnement clinique des enqu teurs de l INSEE tout au long de l enqu te EVS un dispositif original Karine SANSON et ric GANTIER Un dispositif d accompagnement psychologique innovant a t mis en place pour les enqu teurs et gestionnaires d enqu tes charg s de collecter les donn es de l enqu
334. ff re pas de celui des autres mais elles sont beaucoup plus nombreuses avoir recours une contraception d urgence ou l IVG Cette gestion tardive des risques de grossesse sugg re que m me si les violences n emp chent pas les comportements pr ventifs des personnes qui les ont endur es elles pourraient alt rer la perception relative du danger qu elles encourent vraiment Les violences pourraient donc agir deux niveaux en augmentant structurellement les situations risque et en limitant la perception du danger occasionnant des prises de risque effectives attest es par la fr quence du recours la pilule du lendemain et l IVG Du point de vue de leurs effets sur les comportements sexuels la nature des violences subies importe peu le fait qu elles soient psychologiques ou sexuelles par exemple n a qu un effet de degr et pas de nature sur les modalit s de la vie affective et sexuelle observ es ici Toutes les violences abord es dans cette enqu te agissent dans le m me sens avec une intensit dif f rente ventuellement Ce r sultat renforce l id e selon laquelle il est pr f rable de r cuser les oppositions binaires ou caricaturales entre diff rents types de violences entre agressions physiques ou sexuelles et atteintes psychologiques par exemple Dans ce cadre la gravit de la violence ne serait pas d finie par sa nature mais bien par son authentification comme telle BIBLIOGRAPHIE
335. fficult s demeurent par rapport aux personnes vivant avec leurs deux parents et ne d clarant pas de privations D autres hypoth ses peuvent tre avanc es Le d c s d un parent est un choc motionnel pour l enfant et pour le parent survivant qui pourrait avoir des r percussions sur la r ussite l cole Les difficult s dans l organisation de la vie quoti dienne pourraient galement entra ner un moindre suivi parental de la progression scolaire Enfin on peut avancer une autre hypoth se qu Archambault a formul e pour les enfants de parents s par s Archambault 2007 Certaines familles pourraient tre plus fragiles que d autres tant du point de vue de la sant que des tudes Le d c s du parent ne serait alors pas en soi une cause de la moindre r ussite scolaire mais la corr lation entre la faible r ussite scolaire et le fait d tre orphelin traduirait seulement le fait que certains milieux familiaux sont moins propices tant une vie longue qu la r ussite scolaire On notera enfin que tout comme le d c s de l un des parents la s paration des parents peut avoir des cons quences n gatives sur l obtention d un dipl me en raison notamment des difficul t s financi res qu elle peut entra ner Elle peut en outre tre associ e un mauvais climat familial ant rieur ou post rieur la s paration qui peut peser sur la scolarit Les personnes ayant connu la s paration de leur pa
336. formes qui red finissent les contours des infractions des contraventions des d lits etc Cela implique d en analyser les r sultats avec de grandes pr cautions Enfin L tat 4001 reste surtout largement tributaire des normes juridiques et judiciaires restreignant ce qu il d signe explicitement comme vio lences aux atteintes physiques caract re non sexuel et fournissant peu d informations sur les victimes toutes infractions confondues Les premi res enqu tes de victimation en France Le caract re partiel des sources statistiques judiciaires et de L tat 4001 a conduit la France a se doter d un dispositif d enqu tes de victimation C est au milieu des ann es 1980 soit une vingtaine d ann es apr s les tats Unis que le Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions p nales CESDIP a lanc les premi res enqu tes fran aises du genre Zau berman et al 1990 L ambition initiale de ces grandes enqu tes quantitatives est de produire une mesure plus objective de la criminalit en interrogeant directement un chantillon de per sonnes sur les violences qu elles estiment avoir subies Ce faisant elles entendent tablir un chiffre noir de la d linquance pouvant tre confront aux statistiques de l activit judi ciaire et polici re Du fait de leur caract re d claratif ces enqu tes constituent un pr cieux compl ment de savoir Reste qu elles continuent de se r
337. frappe exerce d autres brutalit s physiques 10 7 5 4 8 1 2 8 4 2 3 5 contre vous ou qu on tente de le faire Violences sexuelles 6 1 6 2 6 2 2 5 3 1 2 8 Nombre de personnes d clarant avoir subi des violences 744 973 1717 3 920 5 050 8 970 Violences psychologiques au moins une r ponse positive dans la liste suivante Vous est il arriv qu on vous d nigre ou d valorise votre apparence physique votre tenue vestimentaire vos id es ce que vous aviez fait qu on vous emp che de parler avec des amis des connaissances ou des membres de votre famille ou qu on vous emp che de les rencontrer qu on vous impose des fa ons de vous habiller de vous coiffer ou de vous comporter qu on exige de savoir o et avec qui vous tiez un autre moment ou qu on cherche contr ler vos fr quentations ou vos d placements qu on refuse totalement de discuter avec vous de recevoir des appels t l phoniques malveillants y compris si personne ne parlait ou des lettres malveillantes qu on s en prenne une ou des personne s qui vous est sont proche s ou qu on menace de vous s parer d elle s Violences sexuelles au cours de la vie sans les deux derni res ann es pr c dant l enqu te int gre un certain nombre de personnes qui n ont pas d clar de violences sexuelles la premi re question mais l ont fait plus tard dans le questionnaire auto administr par ordinateur proc d audio
338. frir d au moins une maladie chronique Parmi elles 21 prouvent des difficult s se rendormir apr s un r veil pr matur contre 10 des personnes n en ayant aucune 1 Dans le questionnaire une maladie chronique est d finie comme une maladie qui dure ou durera longtemps ou qui revient ou reviendra r guli rement Afin d tre comparable avec les standards europ ens ces r sultats ne tiennent pas compte d une question suppl mentaire ajout e dans l enqu te EVS et n employant pas le terme chronique Les trou bles du sommeil ont t retir s de ces pathologies pour ne pas interf rer dans le test d ind pendance car le lien aurait t m canique Parmi les maladies les plus fr quentes figurent les troubles de la vue comme la myopie ou la presbytie 21 l hypertension art rielle 11 les sciatiques ou les lumbagos 14 l arthrose les rhumatismes 13 l anxi t 8 et les migraines 8 Troubles du sommeil la place des v nements de vie parmi les facteurs associ s I TABLEAU 2 Liens entre les caract ristiques sociod mographiques l tat de sant et les troubles r guliers du sommeil Sexe Homme Femme 5 625 19 5 16 4 17 0 13 2 20 2 ge 18 24 ans 866 6 8 13 1 18 0 10 6 24 3 25 34 ans 1 680 11 9 10 6 14 1 8 6 21 5 35 44 ans 2 076 18 3 14 9 12 9 11 4 16 7 45 54 ans 1 991 21 7 16 9 13 1 13 5 17 1 55 64 ans 1737 22 5 17 8 14 2 11 3 14 6 65 75 ans 1 603 24 5
339. frir de ces diff rents troubles du sommeil en fonction de leurs caract ristiques sociod mographiques et des violences et v nements de vie graves d clar s Dans un second temps afin de contr ler les diff rents facteurs tudi s et de d terminer toutes choses gales par ailleurs les facteurs ou v nements associ s chaque trouble des mod les logistiques ont t labor s pour chacun des cinq troubles du sommeil ajust s sur le sexe l ge le dipl me le plus lev obtenu la situa tion professionnelle la situation financi re la pr sence d clar e d une maladie chronique le fait d avoir t victime de violences physiques ou psychologiques au cours des deux derni res ann es le fait d avoir d clar un v nement grave au cours de la vie la pr sence d enfants en bas ge de moins de 4 ans dans le foyer et des indicateurs de sant physique et mentale Des troubles du sommeil plus fr quents pour les femmes un effet de genre qui dispara t avec le contr le des effets de structure Les femmes semblent davantage touch es par les troubles du sommeil que les hommes sauf pour les veils nocturnes durables pour lesquels la diff rence n est pas significative tableau 2 Pr s de 20 des femmes prouvent un sentiment de fatigue au r veil contre seulement 15 des HN Partie 4 v nements de vie et comportements de sant 190 hommes Cette pr valence plus marqu e pour les femmes a d j
340. g e sont relativement proches de ceux obtenus au sein de la population d pourvue de domicile Dans cette derni re nous retrouvons les cons quences n gatives de la violence v cue durant l enfance ainsi que celles du placement dont l effet est significatif tant pour les femmes cette fois ci que pour les hommes Firdion 2006 p 101 Bien entendu les contextes sont tr s diff rents Les risques d agression sont en outre beaucoup plus lev s dans cette population surtout pour les femmes 52 d entre elles 40 des hommes ont subi une agression au cours des vingt quatre derniers mois Chez les hommes le fait de dormir dans la rue ou dans un squat augmente fortement la probabilit d avoir t agress alors que les femmes sans domicile ont surtout t victimes d un conjoint violent qu elles ont fini par fuir Contrairement ce que l on observe dans la population log e la situation professionnelle n a pas d effet significatif sur le risque d agression pour les per sonnes sans domicile beaucoup n occupent en effet pas d activit salari e Cependant tout comme avec le placement durant l enfance la maladie grave et le handicap de la m re s av rent li s aux agressions subies l ge adulte chez les sans domicile 11 Pour les hommes l odds ratio OR est de 2 661 p lt 0 01 Dans le cas des femmes l effet est significatif au seuil de 10 OR 1 64 mais compte tenu du faible effectif ce seu
341. g n ralement interpr t s dans la litt rature pid miologique comme des indicateurs de risque par rapport au sida ou autres infections sexuellement transmissibles IST l ge au pre mier rapport sexuel qui par ailleurs est consid r comme un assez bon indicateur de la vari t et de la diversit des exp riences sexuelles venir Bozon 1993 le nombre et le sexe des partenaires actuels et au cours de la vie L ridon 1993 2008 La plupart des jeunes s initient un ge inscrit dans une fen tre de plus en plus troite g n ralement avant 23 ans comme l indiquent les donn es de l enqu te EVS et celles de l enqu te Contexte de la sexualit en France CSF Bajos et Bozon 2008a Maillochon 2010 Environ 80 des 18 30 ans ont d j eu une premi re exp rience sexuelle laquelle depuis quelques ann es semble moins conditionn e par l origine sociale o culturelle que par la nature et la structure des parcours biographiques Lagrange et Lhomond 1997 Au moment o ils ont t interrog s 19 4 des hommes et 13 1 des femmes n taient pas en couple tableau 2 La majorit des jeunes 77 7 des hommes et 86 3 des femmes avaient une relation avec un partenaire sexuel unique et une faible minorit 2 9 des hommes et 0 6 des femmes avec plusieurs Le d but de l ge adulte est souvent une p riode o les relations se suc c dent Pour les 18 30 ans le nombre m dian de partenaires au c
342. galement source d in galit face l cole origine sociale comparable na tre dans une fratrie de quatre enfants et plus est un handicap scolaire significatif Archambault 2007 Cet effet p nalisant 3 Cette inactivit peut tre la cons quence d une longue maladie ayant entra n le d c s NOS Partie 3 Des parcours de vie difficiles 144 de la taille de la famille existe aussi dans les groupes sociaux favoris s m me s il est de plus fai ble ampleur Enfin le sexe a galement un effet sur la scolarit puisque les filles r ussissent mieux au lyc e mais arr tent plus souvent leurs tudes apr s le baccalaur at que les garcons Archambault 2007 Au total pour conna tre l effet du d c s d un des parents sur la scolarit des enfants il faut donc faire aussi la part de ce qui tient d autres facteurs d chec ou de r us site l origine sociale du p re et de la m re la taille de la fratrie ou le sexe Toutes choses gales par ailleurs 4 d apr s enqu te EHF 1999 le d c s des parents durant l enfance joue un r le p nalisant pour l obtention d un dipl me ainsi que pour l acc s aux tudes sup rieures tableau 1 Les chances d obtenir le baccalaur at diminuent ainsi de 6 points en cas de d c s du p re et davantage encore en cas de d c s de la m re 9 points ou des deux parents 11 points TABLEAU Probabilit d avoir son baccalaur at selo
343. ges enqu tes PCV ou EPCV de l INSEE de questions portant notamment sur la s cu rit l ins curit et le sentiment d ins curit Certes jusqu en 20045 ces enqu tes sont res t es orient es vers la connaissance des conditions de vie en g n ral en abordant ce qui a trait la s curit des m nages comme un l ment parmi d autres du cadre de vie Mais 5 l exception de l dition de 1999 conduite par l INSEE et l Institut des hautes tudes de s curit int rieure IHESI qui a renforc la part consacr e l exploration de la victimation NO Partie 1 La construction de l enqu te 22 partir de 2005 en rapport notamment avec la nouveaut des r sultats de l ENVEFF et le mon tage de l enqu te EVS les enqu tes PCV ont d bouch sur l enqu te Cadre de vie et s curit CVS r alis e par l Institut national des hautes tudes de s curit INHES et l INSEE Son questionnaire couvre un champ largi de la victimation et de l ins curit sur un chantillon de plus grande taille Apr s un approfondissement du questionnaire en 2006 l enqu te de 2007 inaugure un dispositif d j reproduit en 2008 2009 et 2010 destin tre r p t plu sieurs ann es de suite qui s inspire largement de l enqu te de victimation britannique le Bri tish Crime Survey BCS Walby et Allen 2004 En particulier la notion d agression fait l objet d une r flexion plus pouss e puisque
344. giques pour tant proches des violences verbales dans la mesure o elles surviennent sans atteinte physique ou mat rielle qui effectuent une telle d marche est moiti moindre Cependant davantage que les violences psychologiques les violences verbales accompagnent fr quemment des violences de nature diff rente notamment des violences physiques ou sexuelles pour lesquelles les vic times ont plus souvent recours aux autorit s voir l article p 71 Les victimes qui se rendent au commissariat ou la gendarmerie ne d posent pas syst mati quement une plainte 27 des victimes de violences physiques ou sexuelles ayant entra n un dommage ont port plainte et respectivement 21 et 9 des victimes de violences verbales et de violences psychologiques ont effectu cette d marche D autres institutions que les services m dicaux les forces de maintien de l ordre ou la justice peu vent accompagner les personnes qui ont subi des atteintes violentes C est le cas d associations de soutien d organismes qui animent des lignes t l phonique d assistance ou des assistantes sociales Ainsi 8 des victimes de violences physiques ou sexuelles d clarent avoir eu recours l un ou l autre de ces appuis et respectivement 6 et 5 des victimes de violences verbales et psy chologiques Les victimes de violences verbales qui se sont produites au domicile se tournent plus souvent vers un avocat que les autres victimes de vi
345. grements et des contraintes leur encontre9 Les habitants des communes rurales se d clarent moins souvent victimes d actes violents Au del des caract ristiques individuelles vivre dans une grande ville ou dans une zone urbaine sensible ZUS expose t il davantage la violence Si les habitants des ZUS plus jeunes que ceux des autres zones d clarent davantage de violences que les autres au cours des deux ann es pr c dant l enqu te ces carts ne r sistent pas une analyse r alis e caract ris tiques donn es toutes choses gales par ailleurs r sider en ZUS n a pas d impact sur la pro babilit de d clarer subir des violences physiques verbales ou sexuelles Le seul type de vio lence pour lequel r sider en ZUS appara t comme un facteur significatif de surexposition est d ordre psychologique et a trait aux comportements contraints consistant par exemple se voir imposer des fa ons de se coiffer de s habiller ou de se comporter plus g n ralement Les habitants des communes rurales d clarent moins fr quemment que l ensemble des 18 75 ans avoir subi des violences au cours des deux ann es ant rieures l enqu te Apr s une ana lyse toutes choses gales par ailleurs c est en mati re de vols et tentatives de vols de d gradations de biens ou de violences verbales qu ils sont significativement prot g s compa rativement aux habitants des agglom rations de 50 000 habitants ou pl
346. gy Science n 280 p 867 873 Vereecken C A Maes L 2006 Comparison of a Computer Administered and Paper and Pencil Administered Questionnaire on Health and Lifestyle Behaviors Journal of Adolescent Health n 38 p 426 432 Webb P M Zimet G D Fortenberry J D Blythe M J 1999 Comparability of a Com puter Assisted Versus Written Method for Collecting Health Behavior Information from Adolescent Patients Journal of Adolescent Health n 24 p 383 388 Winters K C Stinchfeld R D Henly G A Schwartz R H 1990 Validity of adolescent self report on alcohol and other drug involvement International Journal of the Addic tions n 25 p 1379 1395 Wiseman F 1972 Methodological bias in public opinion surveys Public Opinion Quar terly n 36 p 105 108 Si les violences peuvent avoir des effets importants sur la sant court ou a long terme rares sont les enqu tes statistiques qui ont explor la question sensible des violences sous cet angle L une des derni res grandes enqu tes abordant ce sujet l Enqu te nationale sur les violences faites aux femmes en France ENVEFF se concentrait essentiellement sur les violences subies par les femmes Pour combler ce manque la Direction de la recherche des tudes de l valuation et des statistiques DREES a r alis en 2005 2006 une enqu te aupr s de 10 000 personnes g es de 18 75 ans L enqu te v nements de vie et san
347. h et al 1998 sans trouver d effet signi ficatif pour cette variable Le placement durant l enfance et le risque d exposition aux violences l ge adulte i 133 jeunes ann es a un effet n gatif pour les hommes comme pour les femmes On conna t les effets long terme de telles violences Jaspard et al 2003 Springer et al 2007 tant sur l estime de soi la sant physique et psychique que sur les comportements risque Le fait d tre lev dans une famille violente contrarie notamment l acquisition de comp tences sociales pour g rer les conflits de mani re non violente et pour adopter des comportements de type coop ratif Cl ment et Stephan 2006 Cyrulnik 2003 p 43 45 Johnson et al 2002 Outre les violences subies dans l enfance avoir v cu dans un environnement familial perturb par des addictions le ch mage durable du p re dans le cas des hommes ou la pauvret dans le cas des femmes ont aussi des effets significatifs sur le risque de subir ult rieurement des violences Avoir t plac durant l enfance accro t galement la probabilit d tre expos des violences dans le cas des hommes Afin de tester s il s agit d un effet du placement en soi nous avons introduit les autres situations d adversit durant l enfance li es au mod le du placement pour les hommes La variable reste significative indiquant 1 85 fois plus de risque d avoir subi une agression r cent
348. helins ainsi que leurs origines sociales ainsi neuf orphelins de p re sur dix vivent dans des familles mono parentales qui ont des niveaux de vie moyens plus faibles que les familles biparentales Mon nier et Pennec 2003 En revanche le devenir des orphelins a t peu tudi L enqu te v nements de vie et sant EVS contient un module biographique qui permet de mettre en relation des v nements anciens survenus durant l enfance avec d autres plus r cents enca dr 1 Elle permet notamment d observer les effets de la perte pr coce d un parent sur le par cours de vie et l tat de sant Apr s avoir expos les caract ristiques des personnes ayant perdu un parent pendant l en fance nous tudierons leurs dipl mes leur parcours familial formation du couple premier enfant professionnel et leur tat de sant l ge adulte Le deuil s accompagne souvent d une perte de niveau de vie pour le parent survivant le plus souvent la m re et ses enfants Ce sont parfois les difficult s financi res plus que le deuil en lui m me qui peuvent freiner la poursuite d tudes par exemple La situation des orphelins sera donc tudi e selon qu ils ont connu ou non de graves privations mat rielles durant l enfance Par ailleurs nous compare rons leur situation avec celle des adultes ayant connu ou non la s paration de leurs parents ENCADR Le module biographique de l enqu te EVS Les questions de l e
349. hysiques de la part d une personne qui ne vit pas actuellement dans le m me logement que vous y com pris de la part d un ex conjoint ou conjoint qui ne vit plus actuellement avec vous Instruction aux enqu teurs Exclure les violences caract re sexuel 1 Violences physiques hors m nage Face face Nous allons aborder maintenant des agressions sex uelles comme les viols ou les rapports sexuels forc s dont vous auriez pu tre victime au cours de ces deux derni res ann es En 2005 ou 2006 en dehors des personnes qui Auto administr vivent actuellement avec vous est il arriv qu une per par ordinateur sonne vous oblige subir des attouchements sexuels ou avoir un rapport sexuel contre votre volont ou qu elle tente de le faire 2 Violences sexuelles hors m nage En dehors de violences sexuelles est il arriv en 2005 ou 2006 qu une personne qui vit actuellement avec vous Auto administr vous gifle vous frappe vous donne des coups ou vous par ordinateur fasse subir toute autre violence physique 3 Violences physiques intra m nage En dehors de ces pisodes de violences est il arriv en 2005 ou 2006 qu une personne qui vit actuellement avec 4 Violences sexuelles intra m nage vous vous impose des attouchements ou un rapport sexuel non d sir en utilisant les violences les menaces la con trainte ou la surprise Auto administr par ordinateur
350. i sonnement et de 15 000 euros d amende 9 L article 226 13 n est pas applicable dans les cas o la loi impose ou autorise la r v lation du secret En outre il n est pas applicable celui qui informe les autorit s judiciaires m dicales ou administratives de privations ou de s vices y compris lorsqu il s agit d atteintes sexuelles dont il a eu connaissance et qui ont t inflig es un mineur ou une personne qui n est pas en mesure de se prot ger en raison de son ge ou de son incapacit physique ou psychique au m decin qui avec l accord de la victime porte la connaissance du procureur de la R publique les s vices ou priva tions qu il a constat s sur le plan physique ou psychique dans l exercice de sa profession et qui lui permettent de pr su mer que des violences physiques sexuelles ou psychiques de toute nature ont t commises Lorsque la victime est mineure son accord n est pas n cessaire aux professionnels de la sant ou de l action sociale qui informent le pr fet et a Paris le pr fet de police du caract re dangereux pour elles m mes ou pour autrui des personnes qui les consultent et dont ils savent qu elles d tiennent une arme ou qu elles ont manifest leur intention d en acqu rir une Le signalement aux autorit s comp tentes effectu dans les conditions pr vues au pr sent article ne peut faire l objet d au cune sanction disciplinaire NN Partie 1 La construction
351. i 1 des personnes interrog es profitent de cette question balai pour d clarer des NO Partie 1 La construction de l enqu te 40 situations de violences qu elles n ont pas voqu es au cours de l entretien qui a pr c d On peut penser que c est parce que le mot violences est enfin employ que certaines per sonnes interrog es songent a des v nements que le questionnaire n avait pas permis de cou vrir Elles peuvent par exemple avoir r pondu n gativement a certaines questions sur les vio lences subies dans les vingt quatre mois pr c dant l enqu te parce que le questionnaire ne d crivait pas assez pr cis ment ou de mani re assez circonstanci e la r alit concr te des actes dont elles ont t victimes Le questionnaire ne peut en effet tout aborder il laisse par exemple de c t le fait de se faire cracher dessus de m me les questions sur les tentatives de brutalit s physiques ne sont pas d taill es au point de mentionner les menaces de coups de poings menaces avec une arme bousculades etc formulations sp cifiques qui tr s probable ment accroitraient le nombre de victimes en offrant de nouvelles occasions de r ponses Quant au vocable agression il appara t un seul moment et dans le module explorant non pas directement les violences mais l tat de sant des r pondants dans des questions compl mentaires celles portant sur diff rents v
352. i Lorsqu elles ont subi les faits leur domicile 46 en ont parl un ami Champ Victimes d une violence interpersonnelle dans les deux ans pr c dant l enqu te g es de 18 75 ans d clarant que cet v ne ment leur a caus un dommage physique mat riel professionnel ou psychologique important ou un dommage temporaire ou durable pour leur sant 1 042 individus Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 4 Ces r sultats ont t v rifi s par une analyse toutes choses gales par ailleurs au moyen d un mod le de r gres sion logistique La parole des victimes apr s un v nement violent i 93 Des violences psychologiques faiblement signal es aux autorit s Ce sont les victimes qui ont subi une violence physique ou sexuelle qui se rendent le plus fr quemment au commissariat ou la gendarmerie ou dans une moindre mesure qui saisissent le procureur de la R publique tableau 2 Toutefois les violences physiques ou sexuelles subies au domicile sont plus rarement signal es aux autorit s que les violences de m me nature survenues dans un autre lieu 32 des victimes leur domicile se sont rendues au com missariat ou la gendarmerie contre 38 tous lieux des v nements confondus Si 27 des victimes de violences verbales se rendent dans un commissariat une gendarmerie ou saisissent le procureur de la R publique la part des victimes de violences psycholo
353. i mais peut tre pas dans tous les cas Questionner les violences subies en les repla ant dans des contextes tr s explicites ou concrets de survenue n est par ailleurs pas neutre du point de vue des r sultats obtenus Le questionnaire de l ENVEFF repose sur un parti pris tr s fort toutes les questions sur loc currence des actes violents sont contextualis es c est dire toujours situ es en amont dans une sph re donn e Avant chaque s rie de questions l enqu teur rappelle ainsi Nous allons maintenant parler de faits qui ont pu vous arriver au cours des douze derniers mois dans la rue les transports en commun les lieux publics dans le cadre de votre travail dans le NO Partie 1 La construction de l enqu te 28 cadre de vos tudes etc A part les questions sur les insultes ou les injures qui sont d clin es l identique pour chacune des sph res d termin es la formulation des questions pour les autres types de violence varie en fonction des sph res Chacune des diff rentes sph res de la vie explor es Jaspard et al 2003a p 26 peut tre qualifi e de socio spatiale en ce qu elle repose a la fois sur des lieux physiques aux limites objectives et sur la nature des relations entre personnes qui prennent place dans ces espaces relations de couple famille et proches etc Le choix de placer syst matique ment la situation voqu e dans des sph res d
354. i ont t mobilis s dans l enqu te EVS pour valuer la consommation d alcool des personnes interrog es partir de deux r ponses positives ce test la probabilit d une consommation excessive d alcool voire d une alcoolo d pendance est consid r e comme tr s lev e Mayfield et al 1974 Rueff 1989 Cannabis En ce qui concerne les pratiques de consommation de cannabis trois formes sont distin gu es e l usage actuel au moins une fois au cours des 12 derniers mois e l usage r cent au moins une fois au cours des 30 derniers jours e l usage r gulier au moins 10 fois au cours des 30 derniers jours pour reprendre la ter minologie mise en place par l OFDT Observatoire francais des drogues et des toxicoma nies depuis la fin des ann es 1990 et qui s appuie sur les travaux men s alors l chelle europ enne Bless et al 1999 Ce sont les plus jeunes qui se r v lent particuli rement concern s par l usage r gulier de cannabis Il convient par ailleurs de signaler que pour des raisons techniques de filtrage des r ponses lors du questionnaire l exp rimentation du poppers se trouve m caniquement sous valu e en effet en plus d tre un produit qui n est pas toujours consid r comme une drogue par le grand public il n tait pas cit explicitement parmi les r ponses possi bles l enqu t comme c tait le cas pour la coca ne l ecstasy les amph tamin
355. ial sur la violence et la sant etc Les dimensions multiples de la violence au del des seules atteintes physiques L enqu te EVS s attache d limiter un concept de violence qui soit assez large sans tre ind fi niment extensif La violence est en particulier identifi e bien plus largement que dans ses seules 1 Les travaux r alis s autour des enqu tes de victimation s attachent notamment montrer que ce sentiment d ins curit se manifeste la fois comme la crainte des ph nom nes de violence ou de d linquance en g n ral ou comme la peur d tre soi m me victime 2 Ce paradoxe est la fois confirm et nuanc par les derniers r sultats de l enqu te Cadre de vie et s curit CVS si les personnes plus g es d clarent un sentiment d ins curit leur domicile plus fort alors qu elles sont moins souvent victimes d agressions que les plus jeunes l ge une fois envisag toutes choses gales par ailleurs n a pas d effet propre sur les r ponses propos du sentiment d ins curit au domicile Bauer 2009 p 164 3 Sur les relations dialectiques entre analyse sociologique violences et ins curit per ues voir les nombreuses interven tions de Laurent Mucchielli en particulier Mucchielli 2002 et 2005 NO Partie 1 La construction de l enqu te 38 manifestations physiques loin des cat gories sur lesquelles reposent les nomenclatures judi ciaires et polici res voir l arti
356. ic T 2008 Les violences faites aux femmes INSEE Premi re INSEE f vrier 4 p Welzer Lang D sous la dir de 2000 Nouvelles approches des hommes et du masculin Presses universitaires du Mirail 376 p Partie 3 E aaacasa DES PARCOURS DE VIE DIFFICILES L MENTS D ANALYSE BIOGRAPHIQUE Exposition aux violences durant l enfance et prise en charge par les services sociaux Emmanuelle GUYAVARCH ll est aujourd hui difficile d estimer le nombre d enfants en danger car ceux qui ne b n ficient pas d une mesure de prise en charge ne sont ni rep r s par les services de protection de l enfance ni recens s par un autre organisme L Observatoire national de l enfance en danger ONED estime que fin 2007 en France m tropole et DOM 265 000 enfants de moins de 18 ans taient pris en charge par un service de protection de l enfance soit 1 9 des mineurs Cette estimation qui repose sur l exploitation de plusieurs sources reste n anmoins fragile et apporte tr s peu d informations sur les caract ristiques des enfants pris en charge Quelques enqu tes statistiques fran aises permettent de mieux cerner les personnes qui ont t victimes de violences durant leur enfance mais pas toujours de savoir si elles ont t prises en charge L enqu te v nements de vie et sant EVS par sa dimension r trospective constitue une pr cieuse source d informations car elle interroge les personnes la fois s
357. iciles a r v ler Entre les deux enqu tes la propension a parler des violences sexuelles augmente donc fortement tan dis que le nombre de plaintes enregistr es est rest stable Les r sultats confirment selon les auteurs de l enqu te CSF qu il ne s agit pas d une augmentation des agressions mais plut t d une lib ration de la parole au moins en situation d enqu te d faut d une lib ration aupr s de tous les interlocuteurs notamment des services de police ou de justice Enfin si d une enqu te l autre les d clarations augmentent beaucoup quel que soit l ge au moment de l agression c est dans le groupe des femmes g es de moins de 15 ans au moment des faits que cette volution la hausse est la plus marqu e Cette augmentation concerne les violences intrafami liales puisque dans ces ges les plus jeunes le cadre intrafamilial de la victimation occupe une large part champ d enqu t es identique femmes de 20 59 ans qui constituent le champ de l ENVEFF plus troit que celui de CSF les tentatives de rapports sexuels forc s dont l auteur d clar est le p re ou le beau p re sont 6 8 fois plus fr quentes et les rapports sexuels forc s 4 1 fois plus fr quents dans l enqu te CSF que dans l ENVEFF Lorsqu il s agit d un autre homme de la parent l accroissement se fait pour ces deux types d agressions respectivement dans des rapports de 2 5 1 et de 3 9 1 Bajos et Bozon 2008
358. ier son en r pondant sans attendre d avoir entendu la fin de la question cette option a t fr quemment utilis e puisque dans plus de 7 cas sur 10 le temps pass sur une question est strictement inf rieur la dur e du fichier son Le temps pass sur une question peut donc tre interpr t comme une dur e globale incluant la fois le temps pass lire et comprendre la question et le temps pass r fl chir la r ponse et la saisir On pourrait ainsi d composer cette dur e globale en trois phases plus ou moins distinctes selon les personnes coute ou lecture et compr hension de la question recherche de la r ponse et saisie de la r ponse sur le clavier Apr s limination de quelques valeurs extr mes le temps de r ponse moyen est de 15 1 secondes par question la dur e m diane est de 12 secondes Cette dur e diminue au fur et mesure que l on avance dans le questionnaire Les plus jeunes et les plus dipl m s r pondent plus vite Pour mesurer l aisance face l outil informatique et la capacit lire et comprendre rapide ment les questions nous avons tudi les temps de r ponse aux questions du questionnaire auto administr en fonction de l ge du sexe du dipl me le plus lev et de la nationalit des personnes interrog es Ces variables exercent des effets connus sur les r ponses dans de nombreuses enqu tes Les temps de r ponse augmentent r guli rement avec l
359. ificatif au seuil de 5 Champ Population g e de 18 75 ans r sidant en France en m nage ordinaire Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 Troubles du sommeil la place des v nements de vie parmi les facteurs associ s I 193 I nous a sembl plus pertinent d introduire dans la mod lisation la place de la variable sur la sant per ue deux autres variables plus sophistiqu es les scores agr g s de sant physique et de sant mentale selon une chelle de qualit de vie le SF 12v23 Ware et al 2002 dont les principes sont rappel s dans l article p 35 Plus les scores de cette chelle sont lev s plus la personne interrog e se per oit en bonne sant D apr s les r sultats de cette enqu te la sant physique et mentale appara t meilleure chez les personnes ne pr sentant pas de trou bles r guliers du sommeil tableau 4 L analyse logistique confirme qu une mauvaise qualit de vie que ce soit en termes de sant mentale ou physique augmente les risques de troubles du sommeil davantage pour la sant mentale que pour la sant physique tableau 3 Des troubles du sommeil variables selon l ge Il a t montr que le sommeil perd en qualit avec l ge avec une diminution du sommeil lent profond et une augmentation des r veils nocturnes Corman et L ger 2004 Selon une tude am ricaine la moiti des personnes de plus de 65 ans d clarent des tr
360. il de 1 cart significatif au seuil de 5 cart significatif au seuil de 10 aucun ast risque cart non significatif au seuil de 10 Champ Victimes d une violence interpersonnelle dans les deux ans pr c dant l enqu te d clarant que cet v nement leur a caus un dommage physique mat riel professionnel ou psychologique important ou un dommage temporaire ou durable pour leur sant et g es de 18 75 ans 1 019 observations Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 Les personnes qui vivent en couple se confient davantage supposer qu ils ne soient pas auteurs des violences la pr sence d interlocuteurs potentiels dans l entourage de la victime favorise la parole Les personnes qui vivent en couple r v lent plus souvent les v nements qu elles ont subis que les autres et lorsqu elles le font elles se confient aussi plus rapidement Probablement parce que les occasions de trouver un interlocu teur sont moins nombreuses les victimes dont le r seau relationnel semble moins actif sont moins enclines a parler par rapport aux personnes qui rencontrent leurs proches au moins une fois par semaine celles qui les voient moins d une fois par mois taisent plus fr quemment les faits ou attendent plus souvent quelques jours pour les voquer 89 HO Partie 2 Profils et comportements des personnes qui subissent des violences 90 Le fait qu une victime se s
361. il ne peut tre pris en compte 12 Cela concerne 101 personnes dont 46 5 ont t galement plac es Ns Partie 3 Des parcours de vie difficiles 134 Conclusion Les situations d adversit v cues durant l enfance r sonnent encore dans la vie adulte des personnes qui les ont affront es Nous avons tudi leurs cons quences en particulier celles li es au placement sur le fait d avoir subi au cours des derni res deux ann es des agressions physiques ou verbales Cette analyse est limit e par l absence de mesure de Pin tensit de ces situations d adversit et la m connaissance de leur date exacte de survenue L effectif de l chantillon n tait de surcro t pas assez important pour tudier les interac tions entre les variables explicatives dont certaines correspondent a des v nements rares ou pour prendre en compte des cat gories d taill es pour les PCS et les niveaux de dipl me En outre par souci de comparaison avec l tude aupr s des personnes sans domi cile nous avons class dans une m me cat gorie les agressions verbales et physiques alors qu elles pr sentent des sp cificit s Enfin nous disposons d informations sur les v ne ments douloureux v cus avant l ge de 20 ans mais pas sur les v nements positifs et valo risants alors qu une autre tude Chen et al 2004 a soulign leur importance en ce qu ils peuvent att nuer voire annuler les cons quences
362. imation d velopp par l INSEE la population masculine nonce toutefois relativement plus d atteintes physiques que les femmes Djider et Vanovermeir 2007 lorsqu elles sont commises en dehors du m nage l chelle de leur vie enti re en revanche les personnes des deux sexes ne d clarent pas les m mes faits ce qui sugg re des expositions des formes diff renci es de violences pendant l enfance et l adolescence et sans doute des mani res diff rentes de percevoir et de restituer leurs souffrances Les jeunes hommes noncent l encore avoir subi relativement plus de vio lences physiques mais aussi de violences verbales tandis que les femmes d clarent plus souvent des carences affectives au cours de leur enfance ainsi que des violences sexuelles tableau 1 1 Afin de limiter les effets de g n ration et de cycle de vie tr s importants dans la mesure des violences subies ce chapitre se concentre uniquement sur les personnes de 18 30 ans NN Partie 3 Des parcours de vie difficiles 156 Les agressions sexuelles commises en France concernent surtout les jeunes voire tr s jeunes femmes Jaspard et al 2003a Tournyol du Clos et Le Jeannic 2008 voir aussi l article p 99 D apr s les donn es de l ENVEFF confirm es par celles de l enqu te EVS la plupart de ces vio lences ont t subies avant 25 ans pendant l enfance pour les attouchements et au d but de l ge adulte pour les viols
363. ime de quelle agression et quelle fr quence Malade l aune de quels outils de mesure et selon quelles dimensions de la sant physique mentale fonctionnelle sociale Inversement certaines formes de violences comme la mal traitance s expriment plus fr quemment sur des personnes en mauvaise sant atteintes d un handicap ou vuln rables du fait de leur ge aux deux extr mes de la vie Ogrodnik 2007 L exposition des violences est alors la cons quence et non la cause d un tat de sant d grad ou d un autre facteur de fragilit L id e selon laquelle une personne peut se per cevoir comme victime du fait de son tat de sant est accr dit e sur le plan statistique et pas seulement qualitatif M me si l enqu te Histoire de vie ne traite pas proprement parler de violences elle a tout de m me mis en vidence que 3 des personnes g es de 18 ans ou plus d clarent avoir subi des moqueries des mises l cart ou se sont vu refuser des droits situations assimilables ici sans d former le propos de la question pos e dans cette enqu te des formes de violences psychologiques en raison de leur tat de sant ou d un handicap Algava et B que 2006 p 120 En outre les liens entre le statut de victime et celui d auteur de violences ne sont pas uni voques D une part certaines pathologies dans le domaine de la sant mentale en particu lier peuvent favoriser le
364. iment refl te plus certainement la notion d un sommeil non r cup rateur que celle d une fatigue ou d un retentissement de l insomnie dans la journ e Il recouvre probablement des situations tr s diverses Par ailleurs d autres cons quences diurnes d un mauvais sommeil telles que la somnolence diurne ou la r duction de la motivation sont propos es parmi les crit res diagnostiques de l insomnie sans tre explor es dans notre tude Ces particularit s ne permettent pas de comparer en toute rigueur nos r sultats aux autres donn es de la litt rature sur insomnie m me si les pr valences obtenues s av rent proches de celles d insomnie observ es par ail leurs en France des personnes interrog es d clarent qu il leur arrive d prouver un tel sentiment Environ un tiers l prouve seulement parfois tandis que 18 en souffrent de mani re r currente Seuls 6 1 d cla rent vivre de telles difficult s quotidiennement ou quasi quotidiennement Dans la suite de ce chapitre nous nous sommes concentr s sur les troubles r currents du som meil nous avons regroup d une part les modalit s jamais et oui parfois et d autre part les modalit s oui assez souvent et tous les jours ou presque Au total 39 des 18 75 ans d clarent subir de fa on chronique au moins un trouble du sommeil parmi les cinq tudi s Nous avons analys dans un premier temps la proportion de personnes d clarant souf
365. into Meza A Posada Villa J Stein D J Takeshima T Wells J E 2008 Toward a Global View of Alcohol To bacco Cannabis and Cocaine Use Findings from the WHO World Mental Health Sur veys PLoS Med vol 5 n 7 p 141 217 HN Partie 4 v nements de vie et comportements de sant 218 Dubar C 2001 La construction sociale de l insertion professionnelle ducation et soci t s janvier n 7 pp 23 36 Emery E M Ritter Randolph P G Strozier A L McDermott R J 1993 Using focus group interviews to identify salient issues concerning college students alcohol abuse Journal of American College Health 41 5 p 195 198 Fallu J S Bri re F N Descheneaux A Keeghan V Maguire J Chabot A Gagnon V 2008 Usage d amph tamines chez les adolescents facteurs associ s avec centra tion sur les diff rences entre les sexes tat des connaissances et r sultats de groupes sonde L intervenant vol 25 n 1 octobre pp 4 6 Faugeron C Kokoreff M 1999 Les pratiques sociales des drogues l ments pour une mise en perspective des recherches en France Soci t s contemporaines n 36 pp 5 17 Gill J S 2002 Reported levels of alcohol consumption and binge drinking within the UK undergraduate student population over the last 25 years Alcohol amp Alcoholism 37 p 109 120 Gfroerer J C Greenblatt J C Wright D A 1997 Substance us
366. ion qui tait avant tout de soutenir et d accompagner les enqu teurs dans leur travail d appropriation et dans la passation de l enqu te EVS a galement t L accompagnement clinique des enqu teurs de l INSEE tout au long de l enqu te EVS DD 259 infl chi par impossibilit d organiser une s ance interm diaire juste apr s le d marrage de l enqu te comme cela avait t initialement pr vu Elle a t annul e en raison de probl mes logistiques en effet les r gions de gestion de l INSEE sont vastes les enqu teurs sont parfois loign s du si ge r gional et la question des emplois du temps de chacun rendait difficile la mise en place de cette s ance L annulation de cette s ance a de fait priv les psychologues de la possibilit d tre pr sents aupr s des enqu teurs et disponibles pour eux pendant le d roulement de l enqu te ce qui aurait probablement contribu claircir le statut du dispo sitif mis en uvre par rapport la formation aux enqu tes re ue par ailleurs Rappelons tou tefois qu une coute t l phonique tait mise en place en parall le des deux s ances pour un soutien ventuel en cours de collecte encadr 1 De la m me mani re la derni re s ance s est probablement d roul e un peu tard dans de nombreux groupes l enqu te ayant pris fin par fois depuis plusieurs semaines En cons quence le dispositif a avant tout r pondu l objectif de mettre
367. ions de vie des per sonnes vivant en France en relation avec les v nements qui au cours de leur vie ont pu influencer leur tat de sant La r alisation de cette enqu te v nements de vie et sant est confi e l Institut national de la sta tistique et des tudes conomiques INSEE Elle a re u le label d int r t g n ral du Conseil national de l information statistique visa n 2005 X714SA Un chantillon de logements a t tir au hasard sur l ensemble du territoire fran ais Votre logement est Pun d entre eux Madame Monsieur enqu trice enqu teur de l Insee prendra pro chainement contact avec vous Elle il sera muni e d une carte officielle l accr ditant et pourra r pondre aux questions que vous vous posez concernant l enqu te pour laquelle nous vous sollicitons La participation de votre foyer cette tude est fondamentale car elle d termine la qualit des r sultats Comme la loi nous en fait la plus stricte obligation soyez assur s que vos r ponses resteront strictement anonymes et confidentielles Elles serviront uniquement l tablissement de statistiques Nous sommes persuad s que vous aurez c ur de faciliter la t che de notre collaboratrice collaborateur et que vous lui r serverez le meilleur accueil D avance nous vous remercions de votre participation et vous prions d agr er Madame Monsieur l ex pression de notre consid ration distingu e Les enqu
368. iques r pressives illustrent par le biais des donn es d interpellation une pr dominance du cannabis celles issues du syst me de recours aux soins pr sentent quant elles une population majoritairement compos e de polytoxicomanes alors m me que les ethnologues voquent de nouveaux usages de la coca ne ou de drogues de synth se Les pratiques addictives des jeunes adultes I 205 ENCADR 1 Les drogues illicites ou d tourn es de leur usage Le cannabis ou chanvre indien est une plante dont est extraite la marijuana herbe de la r sine haschisch ou de l huile Il est le plus souvent fum sous forme de cigarette joint Le cannabis poss de des effets euphorisants d sinhibants relaxants mais peut provoquer un ph nom ne de d compensa tion psychique II peut galement induire une d pendance psychique chez les consommateurs quoti diens Une consommation chronique de cannabis associ e ou non au tabac augmente galement le risque de cancer des voies a rodigestives Le poppers d signe une famille de compos s synth tiques volatils nitrit s Il a un effet d sinhibiteur bref et intense provoquant le rire et une euphorie avec acc l ration du rythme cardiaque En vente dans certains commerces sex shop surtout il peut exposer quoique rarement certains probl mes san guins graves L h ro ne est un d riv de la morphine elle m me d riv e de l opium Elle est consomm e pour ses propri t s euphorisa
369. ir de l aide en cas de panique Enfin souffrir de phobie sociale consiste redouter d tre le centre de l attention ou avoir peur d tre humili e par exemple l occasion d une prise de parole d un repas pris avec d autres en public ou lorsque l on crit sous les yeux d un tiers Les sympt mes sont rep r s de la mani re suivante les pisodes d pressifs majeurs au cours des deux semaines pr c dant l enqu te les troubles anxieux g n ralis s au cours des six mois pr c dant l enqu te les troubles paniques au cours de la vie enti re l agoraphobie sans p riode de r f rence implicitement la personne r pond en g n ral au pr sent la phobie sociale au cours du mois tout juste coul Les tests permettant de mesurer la consommation d alcool voir l article p 35 La consommation d alcool tout au long de la vie a pour la premi re fois dans une enqu te statistique fran aise fait l objet de questions en mode auto administr par ordinateur avec interface audio m thode audio CASI Ce mode de collecte assure une totale confidentialit des r ponses vis a vis de l enqu teur Le d roulement du questionnaire alcool inclut la fois le test AUDIT Alcohol Use Disorders Identification Test pour rep rer une consommation excessive ou une d pendance l al cool et le test DETA D pendance Entourage Trop Alcool quivalent frangais du test am ricain CAGE pour mesurer la d pendanc
370. is en majorit des femmes sont galement amen es d crire les circonstances de l v nement et en particulier la nature du lien qui les unissait l auteur des faits au moment o ceux ci se sont produits Les violences interpersonnelles mettent tr s fr quemment en relation une victime et un auteur qui se connaissent c est le cas plus d une fois sur deux pour l exhibitionnisme et les contacts physiques impos s et huit fois sur dix en mati re de violences verbales physiques et psychologiques graphique 2 Le lien est m me souvent tr s troit il s agit d un membre de la famille y compris le conjoint ou d un proche de la victime plus d une fois sur quatre en cas d exhibitionnisme ou contacts physiques contraints et plus d une fois sur deux pour les vio lences physiques En outre toujours parmi ceux qui d clarent au moins un dommage important cons cutif une violence les personnes ayant subi des violences physiques ou verbales r p t es au cours des deux derni res ann es d clarent plus souvent que celles qui n en ont subi qu une fois conna tre l auteur du dernier de ces faits Lorsque des violences physiques ont t subies une seule fois 64 des victimes en connaissent l auteur et 39 d clarent que celui ci est un membre de leur famille ou un proche Lorsqu elles sont survenues plusieurs fois ces taux s l vent respective ment 97 et 73 Lorsque les violences verbales ont
371. is sur deux et les violences sexuelles plus de quatre fois sur dix au cours des deux ans pr c dant l enqu te Les femmes d clarent plus souvent que les hommes avoir support des dommages importants dans les domaines mat riel professionnel psychologique ou physique ainsi que pour leur sant la suite des violences subies dans les deux derni res ann es L auteur des faits de violence ayant entra n de tels pr judices est le plus souvent un homme seul connu de la victime faisant partie de sa famille ou de ses proches dans plus d un quart des cas Cet article reprend en grande partie une tude d j publi e Cavalin C 2007 Les violences subies par les personnes g es de 18 75 ans Premiers r sultats de l enqu te v nements de vie et sant tudes et r sultats DREES n 598 septembre HO Partie 2 Profils et comportements des personnes qui subissent des violences 72 RS au milieu des ann es 2000 l enqu te v nements de vie et sant EVS entend contribuer la connaissance des situations dans lesquelles sont exerc es des atteintes violentes sur les biens ou sur les personnes Il existe en France d autres enqu tes statistiques sur des sujets connexes ou des champs de population sp cifiques voir l article p 17 PEn qu te nationale sur les violences envers les femmes en France ENVEFF 2000 les enqu tes de victimation Cadre de vie et s curit CVS 2007 r alis e un an
372. ite sinon ventuellement par une qualification en termes juri diques ou judiciaires Sont ici entendues comme violences interpersonnelles les violences verbales physiques sexuelles psychologiques par diff rence avec les atteintes aux biens vols et tentatives de vols cambriolages d gradations de biens Les questions principalement trait es ici sont extraites de la partie du questionnaire qui d taille lors du face face avec l enqu teur les v nements violents subis par l enqu t au cours des deux ans pr c dant l enqu te notamment pour conna tre le lien qui unit ou unissait la personne victime celle qui l a agress e Le libell exact de ces questions se trouve dans le tableau 1 Seules les atteintes phy siques gifles coups autres brutalit s physiques et sexuelles de type attouchements rapports sexuels forc s ou tentatives ont t tudi es dans ce texte sur une p riode ant rieure aux deux derni res ann es avant l enqu te autrement dit sur la vie enti re de la personne interrog e Cette tude mobilise galement des questions de rattrapage qui ont t pos es dans le questionnaire auto administr par ordinateur propos des attouchements sexuels des rapports sexuels forc s et des tentatives de rap ports forc s La pr sente analyse recourt fr quemment des r gressions logistiques Ce type de raisonnement para t en effet n cessaire pour d m ler les diff rents effets d
373. ites de comp tences et de savoir faire sp cifiques Ces enqu teurs ont effectivement exprim au cours des s ances de groupe leur regret de ne pouvoir profiter de temps de rassemblement sp cifiquement d volus au partage de ce qui fait ou ferait l identit et la sp cificit de leur profession savoir un certain nombre de repr senta tions et de comp tences sp cifiques Une premi re s ance parfois jug e inutile et dramatisante Sur les 217 appr ciations qualifiant la premi re s ance d inutile pour le bon d roulement de l en qu te EVS quelques items dominants peuvent tre mis en vidence S ance n ayant servi rien au cours de l enqu te Sur les 217 r ponses connotation n gative 60 refl tent le sentiment de certains enqu teurs de n avoir rien retir de particulier de cette premi re s ance notamment parce qu en tant qu enqu teurs ils poss dent d j un savoir faire et une exp rience suffisamment affirm s pour se sentir aptes et en confiance au moment d aborder ce type d enqu te Une dramatisation des risques potentiels de l enqu te 40 r ponses soulignent le sentiment d avoir subi une dramatisation inutile des risques potentiels li s cette enqu te alors m me que rien de particulier ne s est pass dans la conduite des entretiens pour la plupart d entre eux Le manque de conseils et de solutions concr tes apport s par les psychologues 23 reprises c
374. itution maison d enfants caract re social foyer d urgence centre d accueil de la protection judiciaire de la jeunesse PJJ etc avec ou non des retours dans la famille naturelle Frechon 2001 Jacob et al 1998 Les jeunes peuvent trouver dans la famille ou le foyer d accueil un environnement plus propice leur pa nouissement chappant ainsi une famille dysfonctionnelle ou bien au contraire ne pas comprendre la raison de cette mesure qui les coupe de leur famille ou ne r pond pas leur attente voire leurs besoins Bruskas 2008 Ma lat 1999 Dans ce dernier cas la souffrance qui en r sulte peut conduire des troubles d pressifs et des comportements risque notamment suicidaires Gadot et Tcherkessof 2003 Pronovost et Leclerc 2002 Des travaux conduits aupr s de personnes plac es ont mis en vidence que leurs r sultats sco laires taient faibles Blome 1997 Buehler et al 2000 Burley et Halpern 2001 et qu elles pr sentaient davantage de troubles psychologiques DosReis et al 2001 Lawrence et al 2006 Takayama et al 1994 que les personnes non plac es de m me origine sociale m me ge etc On comprend alors que l tape de transition vers l ge adulte leur soit plus difficile franchir d autant que ces jeunes ne sont pas ou peu soutenus par leur famille Courtney et Dworsky 2006 Dazord 2001 Dworsky et Courtney 2009 Avery et Freundlich 2009 Pecor
375. ive d alcool ou d alcoolo d pen dance Seule exception cette r gle le groupe 6 qui illustre une configuration particuli re les personnes qui le composent ont connu des conditions de vie relativement plus favorables que celles des autres groupes qui cumulent atteintes violentes et adversit des v nements v cus et le fait de subir des violences n y est pas associ un tat de sant mentale aussi d grad ni des probl mes de consommation d alcool aussi fr quents Les situations individuelles dans lesquelles violences subies et probl mes de sant vont de pair se caract risent aussi tr s fr quemment par de nombreuses autres difficult s maillant le par cours de vie Ce r sultat concourt avec d autres analyses mettant en lumi re le risque accru de cumuler des difficult s d ordres ventuellement diff rents partir du moment o l on a travers certaines preuves en particulier lorsqu elles sont survenues t t dans la vie maltrai tance ou violences subies climat familial tr s conflictuel ou violent d c s ou graves maladies de proches etc Mais ces situations o se m lent notamment les difficult s affectives co nomiques sociales ou li es la sant ne peuvent tre simplement d crites comme l issue in luctable de parcours de vie dans lesquels un ou quelques v nements inauguraux pren draient valeur de cause universelle de toutes les preuves ult rieurement travers es
376. joint pendant au moins trois mois de suite 1 Cette pr valence peut tre rapproch e de celle de 4 trouv e au Royaume Uni parmi les 11 16 ans Harrison et Har rington 2001 Perdre un parent pendant l enfance I 141 pendant l enfance L id e est d analyser si au del des ventuelles diff rences sociales la perte parfois brutale d un parent pendant l enfance a des cons quences comparables ou non celles d une s paration des parents Les donn es utilis es ici proviennent essentiellement de l enqu te EVS et pour le parcours scolaire et professionnel de l enqu te Etude de l histoire familiale EHF r alis e par l INSEE encadr 2 Un adulte sur dix a perdu un de ses parents pendant l enfance En 2006 11 des personnes interrog es dans l enqu te EVS g es de 20 75 ans d clarent qu un de leurs parents est d c d alors qu elles n avaient pas atteint l ge de 20 ans Sept fois sur dix il s agissait de leur p re La mortalit plus fr quente des p res s explique la fois par la surmortalit des hommes avant 65 ans Delaunay Berda 2006 et par le fait qu ils ont leurs enfants un ge plus avanc que les femmes 32 7 ans contre 29 7 ans En revanche avoir perdu ses deux parents pendant l enfance est un ph nom ne rare qui ne touche que 0 7 des adultes Le risque de perdre l un de ses parents s accroit naturellement avec l ge des enfants seul un ti
377. jorit des enqu teurs pour se pr parer l enqu te et partager son exp rience Pour valuer la port e de la premi re s ance nous nous sommes appuy s sur les r ponses recueillies la question 1 de la fiche de bilan 2 Rappelons ici qu un dispositif compl mentaire d coute au fil du temps a t aussi mis en place gr ce au num ro vert encadr 1 pour un accompagnement disponible en permanence et non aux seules s ances d taill es ici 253 WN Partie 5 clairages m thodologiques 254 Sur un total de 462 r ponses 262 enqu teurs 57 ont d clar que la premi re s ance de groupe leur avait t utile pour mener l enqu te EVS ou d autres enqu tes Parmi les enqu teurs 134 29 ont r pondu n gativement 53 11 ont r pondu peut tre et 13 3 ne sait pas Le taux de r ponses positives est donc nettement sup rieur a celui des appr ciations n ga tives ou mitig es Une lecture un peu plus fine de ces r ponses nous permet de mieux cerner en quoi la premi re s ance a pu tre per ue comme utile ou non la question Si oui en quoi pensez vous qu elle vous ait t utile Si non pourquoi les 462 fiches remplies font merger 740 appr ciations Sur ces 740 r ponses 523 71 qualifient le dispositif d utile et 217 29 le jugent inutile Ainsi alors que 57 des fiches font appara tre un jugement globalement positif sur le dispositif 71 des appr cia
378. l ENVEFF pensait pouvoir aller en abordant les violences conjugales travers de nombreuses dimensions C est galement propos de la construction de cet indicateur statistique tr s agr g qu une violente pol mique a t d clench e propos de l ENVEFF lacub et Le Bras 2003 Sans reprendre ici argumentation plus id ologique que scientifique des d tracteurs de l enqu te il est possible d crire que bien videmment le contenu m me de l indicateur et les seuils de gravit qu il retient sont relativiser Comme pour n importe quel autre indicateur statistique reposant sur des informations agr g es les choix op r s pour le construire auraient pu tre autres Par cons quent si criticable soit il cet gard il a quand m me le m rite de sa nou veaut toujours dans le contexte de grande m connaissance des violences conjugales au d but de la d cennie 2000 et de sa transparence qui n est pas d accord sur son contenu il suffit d en lire le mode de construction tr s explicite pour proposer d autres outils de mesure Cette r flexion sur l utilit et les limites de l agr gation des r sultats pour la mesure d un ph nom ne aussi complexe que les violences conjugales doit ici se prolonger de quelques mots sur les avanc es r alis es dans ce domaine par le dispositif fran ais d enqu tes de victimation depuis l enqu te CVS de janvier 2007 Gr ce un protocole de collec
379. l de l enqu te pour tenter de trouver les meilleures voies de questionnement possible Ce faisant in vitablement on se propose d at teindre un objectif final qui sera minemment construit c est dire jamais ind pendant des outils particuliers choisis pour donner une forme concr te a l enqu te L int r t r side alors certes dans la lecture des r sultats mais en n oubliant jamais de les peser l aune des hypo th ses qui ont pr sid leur construction Le chapitre suivant permet quant lui de comprendre comment les d finitions et outils de mesure pr sent s ici ont t rendus op rationnels sur le terrain par la construction du ques tionnaire et la mise en uvre d un protocole de collecte sp cifique l enqu te Violences sant et v nements de vie difficile DO 49 BIBLIOGRAPHIE Anache M Heurtel H 2004 Victimation et ins curit en le de France une r alit di versement partag e Note rapide n 355 S curit et comportements mai 4 p Ari s P 1973 L enfant et la vie familiale sous l Ancien R gime Seuil coll L Univers his torique XIX 501 16 p Aubusson B Lalam N Padieu R Zamora P 2002 Les statistiques de la d lin quance France portrait social 2002 2003 INSEE p 141 158 Bauer A sous la dir de 2009 La criminalit en France Rapport de l Observatoire na tional de la d liquance 2009 CNRS Editions 710 p B rardier M
380. la disposition des enqu teurs un espace groupal de soutien et de r flexion sur leurs pratiques et leur identit professionnelles L enqu te EVS a permis de r v ler travers les motions et les repr senta tions qu elle a v hicul es tout au long de notre travail dans les groupes les enjeux essentiels les difficult s mais aussi les comp tences et les besoins ou attentes qui traversent de mani re tr s g n rale le r seau national des enqu teurs Limites et enseignements S il fallait aujourd hui mettre en place un nouveau dispositif pour accompagner une autre enqu te dite sensible nous introduirions quelques modifications mais sans en changer l ob jectif de fond savoir r aliser un travail de soutien de l identit professionnelle travers un dispositif groupal d expression d analyse et d laboration centr sur l exp rience et les pra tiques professionnelles des enqu teurs Pour tenir compte des limites du dispositif mis en place l occasion de l enqu te EVS il fau drait viter d intervenir dans le cadre des journ es de formation des enqu teurs laissant les gestionnaires animer ce dispositif Pour ce faire il faudrait pouvoir en partie s affranchir des contraintes mat rielles logistiques pour l essentiel ce qui n est pas chose ais e En revanche et m me si cette organisation s av rait plus d licate trouver la premi re s ance avec les enqu teurs pourrait tre mis
381. la possibilit de masquer irr versiblement les donn es saisies afin d emp cher l enqu teur et les gestion naires INSEE en directions r gionales de relire les r ponses Ce dispositif ainsi que les consignes tr s pr cises donn es aux enqu teurs pour pr server la confidentialit des r ponses a certainement contribu renforcer la confiance des personnes interrog es et assurer la cr dibilit de cette partie de l enqu te Le fichier ADT Audit trail g n r automatiquement par Blaise est un fichier texte qui contient la date et l heure pr cise de chaque action effectu e sur le micro ordinateur portable pendant la collecte le nom des variables du questionnaire lues leur valeur chaque instant etc On peut donc en particulier en d duire les donn es saisies savoir si une valeur a t corrig e ou encore calculer la dur e pass e sur chacune des variables Le comportement des r pondants face au questionnaire auto administr par ordinateur DO 239 portable pendant la collecte le nom des variables du questionnaire lues les modalit s de r ponses coch es chaque instant etc Les fichiers ADT retracent ainsi l ensemble des actions effectu es sur le clavier lors de la collecte et permettent de mieux cerner le comportement de l enqu t e face des questions qui peuvent parfois para tre intrusives et un outil informa tique dont ils ne sont pas forc ment familiers Les r sultats pr sent s s
382. lacement d une r ponse positive chiffr e par une non r ponse non d claration de tests de d pistage En revanche les effets de remords r ponses apport es puis supprim es sont tr s limit s dans les questions de d claration de consommation de cannabis ou d autres drogues Les abandons plus fr quents au tout d but du questionnaire Nous nous int ressons d sormais la non r ponse partielle dans le questionnaire administr qui se traduit par des interruptions en cours de questionnaire il n tait en effet pas possible de sauter une question puis de continuer Il s agit ici d analyser si certaines parties du ques tionnaire ont pu particuli rement la provoquer Parmi les questionnaires dans lesquels au moins deux questions ont re u une r ponse 2 2 ont t interrompus avant la fin Ce taux augmente r guli rement avec l ge du r pondant Il atteint 6 6 chez les personnes g es de 65 a 75 ans pour lesquelles le questionnaire tait pourtant plus court seules les personnes de 18 64 ans taient interrog es sur la consomma tion de drogues illicites tableau 3 Toutes choses gales par ailleurs l ge reste un d terminant majeur de l abandon en cours d enqu te abandon est plus fr quent parmi les personnes de 55 64 ans et plus encore parmi celles de 65 75 ans L appartenance une nationalit trang re et l absence de dipl me aug mentent galement les risques d aband
383. lara tions de consommation actuelle ou pass e de drogues illicites devaient figurer dans un pro tocole d interrogation auto administr car d un point de vue juridique cette m thode de col lecte vitait aux enqu teurs d avoir a entendre la r v lation de pratiques a propos desquelles pouvait se poser la question de savoir s il fallait en informer le procureur de la R publique arti cle 40 alin a 2 du Code de proc dure p nale cf infra Au del du probl me juridique ou judiciaire pos par la d claration de crimes et d lits le recours un questionnaire auto administr plut t qu un entretien en face face se justifiait sur le plan m thodologique Plusieurs des sujets abord s dans l enqu te sont en effet suscep tibles de donner lieu a des sous d clarations il peut s av rer difficile de dire malgr l anony mat garanti par une enqu te statistique que l on est l auteur de comportements en marge de la norme sociale consommation de substances illicites pratiques homosexuelles consomma tion importante d alcool par exemple De m me comment r ussir parler de certains v nements tus jusqu alors qui impliquent des relations au sein de sa propre famille et dont le d voilement pourrait occasionner des suites judiciaires que soi m me l on n a pas pu ou voulu engager jusque l violences conjugales intra familiales etc Le format usuel du questionnaire auto administr est un d
384. lberman R Fournier l 2006 Les secondes g n rations sur le march du travail en France une p nalit ethnique ancr e dans le temps Revue fran aise de sociologie 47 2 243 292 Springer K W Sheridan J Kuo D Carnes M 2007 Long term physical and mental health consequences of childhood physical abuse Results from a large population based sample of men and women Child Abuse amp Neglect 31 517 530 Takayama J I Bergman A B Connell F A 1994 Children in foster care in the State of Washington Journal of American Medical Association 271 23 1850 1855 Temple J R Weston R Stuart G Marshall L 2008 The longitudinal association be tween alcohol use and intimate partner violence among ethnically diverse community women Addictive Behaviors 33 1244 1248 Thompson M P Sims L Kingree J B Windle M 2008 Longitudinal associations between problem alcohol use and violent victimization in a national sample of adoles cent Journal of Adolescent Health 42 21 27 Tracy M Zimmerman F Galea S McCauley E Vander Stoep A 2008 What ex plains the relation between family poverty and childhood depressive symptoms Jour nal of Psychiatric Research 42 1163 1175 Wadsworth M E DeCarlo Santiago C 2008 Risk and resiliency processes in ethni cally diverse families in poverty Journal of Family Psychology 22 3 399 410 Wertheimer R 2002 Youth who age out
385. le de r gression logistique La situation de r f rence est celle d une victime r unissant les caract ristiques signal es par l abr viation r f une femme g e de 55 75 ans ayant un dipl me de niveau inf rieur au brevet des coll ges avec au moins trois fr res ou s urs etc et victime d atteintes verbales qui n taient pas accompagn es d atteintes physiques ou sexuelles 1 Pour ce tableau les v nements associant des violences de types diff rents sont class s de la fa on suivante les v nements asso ciant des violences physique ou sexuelle et des violences psychologiques ou verbales figurent dans la cat gorie violence physique ou sexuelle Les v nements associant violences psychologiques et violences verbales figurent dans la cat gorie violence verbale Lecture Toutes choses gales par ailleurs la violence est une violence verbale l v nement s est pass au domicile de la victime en pr sence d autres personnes la victime est une femme etc la probabilit de r v ler l v nement seulement au moment de l enqu te est de 26 16 10 lorsque la victime rencontre ses proches moins d une fois par mois contre 16 lorsque la victime rencontre ses proches au moins une fois par semaine La diff rence par rapport la situation de r f rence est d autant plus significative que figure c t du r sultat indiqu un nombre lev d as t risques cart significatif au seu
386. le les co ts ou leurs composants depuis le d but des v nements Diff rents postes de d penses ont t valu s des plus sim ples recours aux soins des victimes aux plus d licats estimer co t de la vie humaine Selon la disponibilit et la qualit des donn es des m thodes de mesure directe ou des m thodes d imputation des co ts et notamment de rep rage de surconsommations m dicales en lien avec les violences conjugales ont t appliqu es Une analyse de sensibilit a galement t r alis e pour estimer la variabilit du r sultat final en fonction des valeurs des diff rents para m tres inclus dans l tude et tester ainsi la robustesse des r sultats obtenus Ces m thodes ont t crois es avec trois niveaux d analyse conomique e une analyse micro conomique donn es relatives aux individus a repos sur l analyse d in terviews d experts de terrain responsables de structure d accueil et d h bergement de centres d coute t l phonique d observatoire d partemental de lutte contre les violences conjugales partir desquels les parcours de vie individualis s des victimes ont pu tre reconstitu s cette tape a permis de rep rer l ensemble des co ts ou param tres de co ts prendre en compte dans l valuation e une analyse m so conomique donn es relatives aux structures accueillant des individus a utilis des donn es nationales provenant des structures
387. lences subies au cours des deux derni res ann es ont t regroup es en une seule variable en excluant les atteintes aux biens dont les liens avec les usages de substances psy choactives rel vent probablement de situations singuli res De plus les v nements familiaux ont t restreints aux variables qui se sont av r es les plus significatives l issue des analyses bivari es un probl me d alcoolisme ou d usage de drogues dans la famille un conflit tr s grave avec les parents et le divorce ou la s paration des parents Apr s ajustement sur le sexe et l ge pour s affranchir de diff rences de structure par sexe et age des populations selon leur situation financi re ou d emploi les tendances rep r es pr c demment l aide des analyses bivari es concernant la situation professionnelle et la situa tion financi re se confirment par rapport aux actifs les personnes au ch mage consomment plus souvent du cannabis r guli rement et elles ont plus souvent exp riment d autres Les pratiques addictives des jeunes adultes drogues illicites en outre le fait de connaitre des difficult s financi res est corr l a des par cours de vie o l exp rimentation de drogues illicites le tabagisme quotidien et l usage r gu lier de cannabis sont plus r pandus tableau 6 TABLEAU 6 Usages r guliers de cannabis de tabac et d alcool exp rimentation d autres drogues illicites selon des
388. les diff rences de comportement des victimes s apparentent aux in galit s de recours aux soins observ es usuellement en population g n rale Lano et Makdessi Raynaud 2005 Montaut 2010 apr s avoir subi une violence interpersonnelle les hommes voient moins fr quemment un m decin un psychologue ou un autre sp cialiste que les femmes et les plus jeunes interrog s pour l enqu te ont moins fr quemment recours ces pro fessions que leurs a n s Les personnes qui ont un niveau de dipl me inf rieur au CAP ou BEP consultent galement moins souvent un soignant apr s un v nement violent subi tableau 3 TABLEAU 2 Personnes ou institutions auxquelles est confi un v nement violent ayant caus un dommage selon la nature et le lieu de la violence en Victimes leur domicile Victimes leur domicile Victimes leur domicile La victime en a parl a un ami une personne de confiance Son conjoint Sa famille hors conjoint un m decin g n raliste un psychologue ou un autre soignant une autre personne La victime est all e au commissariat ou la gendarmerie 32 28 15 ou a saisi le procureur de la R publique a contact une assistante sociale une association 11 7 7 ou un num ro d assistance a contact un avocat 7 14 7 Lecture 47 des victimes de violences psychologiques ont parl de l v nement un am
389. les violences ont des effets directs ou non sur l tat de sant des personnes qui les ont subies il s agit ici de comprendre dans quels parcours de vie ou dans quelles conditions de vie s inscrivent les liens observ s entre violences et sant l hypoth se sous jacente est que l absence d informations sur ces v nements de vie dans la plupart des enqu tes existantes prive l interpr tation des relations entre violences et sant d l ments de contexte importants L enqu te EVS permet cet gard de rep rer plu sieurs types de difficult s rencontr es au cours de la vie enti re les d c s suicides tentatives de suicides ou graves maladies des proches l alcoolisme ou l usage de drogues illicites au sein de la famille les privations mat rielles graves les souffrances ressenties du fait de carences affectives graves les p riodes de ch mage des parents les tentatives de suicide de la per sonne interrog e etc L enqu te comporte en outre des questions en mode auto administr par ordinateur avec interface audio cette fois sur les comportements sexuels de la personne interrog e sa consommation d alcool et de drogues illicites L analyse des parcours biogra phiques des individus permet de prendre en compte les contextes de vie difficiles lorsqu ils existent et d enrichir ainsi la description des liens entre violence et sant Violences et sant des liens tablis mais complexes D apr s l enq
390. lescence se pr sente pour les filles et les gar ons comme la p riode d exposition la plus forte la part des personnes subissant des violences l ge adulte est plus forte pour les femmes que pour les hommes un tiers des femmes victimes de violences sexuelles ont subi ce type de violences au moins une fois l ge de 20 ans ou plus contre un homme victime sur cinq GRAPHIQUE 1 La survenue des violences sexuelles attouchements tentatives et rapports sexuels forc s au cours de la vie Lecture 31 des personnes d clarant avoir subi des attouche ments tentatives ou rapports sexuels forc s sur le cours entier de Femmes leur vie l exclusion des 24 derniers mois ont t expos es ces violences pendant l enfance 0 10 ans 48 y ont t expos es entre 11 et 19 ans et 31 l ge de 20 ans ou plus tard Le total est Entre 11 et 19 ans sup rieur 100 du fait de l existence de personnes ayant subi ces violences deux voire trois p riodes de leur vie 12 des femmes et 5 des hommes victimes ont ainsi subi des violences plusieurs Hommes p riodes de leur vie en cumulant des violences sexuelles subies le plus souvent l enfance et l adolescence 20 ans ou plus Hommes Femmes Entre 0 et 10 ans a Champ Personnes qui se d clarent victimes d attouchements ten Femmes tatives et rapports sexuels forc s g es de 18 75 ans et r sidant en France en m nage ordinaire Source
391. li s aux filtres externes du questionnaire auto administr ont t supprim s il reste encore des biais li s des filtres internes le profil des r pondants est en effet assez diff rent d une variable l autre Par exemple pour la partie alcool seuls ceux qui r pondent posi tivement la question Pendant la semaine qui vient de s couler avez vous bu des boissons alcoolis es tous les jours ou presque se voient poser la question Toujours pendant la semaine qui vient de s couler combien de verres de boissons alcoolis es avez vous bus samedi dernier tant donn la complexit de ce questionnaire nous admettrons cette sim plification afin de conserver un mod le lisible tout en gardant en t te cette limite dans linter pr tation des r sultats Le premier enseignement de ce mod le est que les caract ristiques de la question ont nette ment plus d influence que celles du r pondant Toutes choses gales par ailleurs le fait que la formulation d un fichier son d passe 20 secondes multiplie par 13 5 le risque que le temps de r ponse d passe 19 secondes ce qui est plut t rassurant quant l attention que les enqu t s pr tent au texte qui leur est soumis tableau 2 Ressort galement la forte diff rence de temps de r ponse entre questions ouvertes et ferm es dur e de questionnement et autres caract ristiques gales le risque que le temps de r ponse d passe 1
392. linquance 2008 CNRS Editions 765 p Bauer A sous la dir de 2007 La criminalit en France Rapport de l Observatoire na tional de la d linquance CNRS ditions 573 p Bauer A sous la dir de 2005 1 rapport annuel de l Observatoire national de la d lin quance INHES mars 578 p Beck F Guilbert P Gautier A sous la dir de 2007a Barom tre sant 2005 Attitudes et comportements de sant INPES 593 p Beck F Godeau E Legleye S Spilka S 2007b Les usages de drogues des plus jeunes adolescents donn es pid miologiques M decine science 23 12 p 1162 1168 Bonvalet C Leli vre Publications choisies autour de l enqu te Biographies et en tourage Document de travail INED n 134 134 p Cavalin C 2009 Sant d grad e surexposition aux violences et parcours biographiques difficiles pour un tiers de la population Etudes et r sultats DREES n 705 octobre Cavalin C 2009 Les violences au sein de la famille et entre proches en France les femmes plus touch es que les hommes M thode d enqu te et r sultats Sant so ci t et solidarit Revue de l observatoire franco qu b cois de la sant et de la soli darit p 147 152 Cavalin C 2009 Violences subies probl mes de sant et v nements difficiles v cus au cours de la vie situation compar e des femmes et des hommes in DREES La sant des femmes en France La Docu
393. lique ces 27 aux 8 8 de victimes de violences sexuelles durant l enfance Bajos et Bozon 2008 de mani re r p t e ou non on obtient alors 2 4 de femmes ayant subi des vio lences sexuelles durant l enfance et dont l auteur serait un membre de leur famille Ces donn es sont n anmoins interpr ter avec prudence car les violences durant l enfance sont probablement sous estim es En effet quelques personnes n ont pas r pondu cette question 5 personnes ont refus 6 ont dit ne pas savoir D autres ont r pondu non dans l entretien en face face puis ont donn une autre r ponse la fin de l enqu te dans le ques tionnaire auto administr 4 au total apr s pond ration 2 des hommes et 3 des femmes ont d clar avoir subi des violences sexuelles au cours de leur vie sans les avoir d clar es dans 14 la fin de l enqu te le questionnaire tait pass en mode auto administr par ordinateur et non plus en face face avec l enqu teur ce qui permettait aux enqu t s s ils le souhaitaient de corriger leurs r ponses donn es dans un premier temps propos des rapports sexuels forc s ou tentatives toutes p riodes de leur vie incluses NOS Partie 3 Des parcours de vie difficiles 122 le questionnaire en face a face On ne peut cependant pas savoir si ces violences se sont pro duites durant l enfance gt ni si elles se sont produites de mani re r p t e Par ailleurs po
394. lit de survenue de troubles de sant mentale Bauer 2007 Par ailleurs les r sultats obtenus partir de l enqu te EVS permettent de chiffrer plus pr ci s ment le co t des consultations chez les g n ralistes et les psychiatres et celui des consom mations m dicamenteuses associ es L enqu te EVS a montr que les femmes qui subissent des violences physiques psychologiques ou sexuelles de la part de personnes connues consomment en moyenne par an 1 05 visite suppl mentaire chez le m decin g n raliste et 1 21 visite suppl mentaire chez le psychiatre ou le psychologue En tenant compte d un nom bre de femmes victimes de violences conjugales dans la population fran aise quivalent un total de 2 025 000 femmes par an en France enti re par extrapolation des chiffres de l en qu te ENVEFF les d penses suppl mentaires li es aux consultations chez les m decins g n ralistes et les m decins psychiatres li es sont alors estim es en fonction des surconsomma tions valu es partir des donn es de l enqu te EVS TABLEAU La surconsommation de soins des femmes victimes de violences dans les deux ans pr c dant l enqu te Consultations chez le g n raliste nombre moyen 5 2 4 2 Consultations chez un psychologue psychot rapeute psychanaliste nombre moyen 1 8 0 6 Consommation r guli re d antid presseurs 14 6 71 Consommation r guli re de tranquilisants 18 7 8 6 i Cons
395. ls forc s ou tentatives 16 0 T l phone et 6 824 femmes Attouchements ou rapports sexuels forc s quand l auteur ne vit pas avec la victime 1 5 Attouchements ou rapports sexuels forc s quand l auteur vit avec la victime 0 6 Auto administration Attouchements ou rapports sexuels forc s tous auteurs confondus 2 0 awed es les Viols d finis dans la question comme rapports sexuels forc s 0 7 CASI Viols d finis dans la question comme rapports sexuels forc s et tentatives de viols 1 2 HN Partie 2 Profils et comportements des personnes qui subissent des violences 102 Sous estimation du taux de victimation dans l enqu te EVS Encore moins dicibles que d autres violences subies les violences sexuelles requi rent de la part des concepteurs d enqu te un soin particulier dans les m thodes de collecte et la mani re d afficher les r sultats M me quand le protocole de collecte est pr cautionneux et confidentiel un risque de sous d claration des agressions sexuelles demeure que les enqu t s dissimulent d lib r ment les situations qu ils ont v cues ou qu ils op rent un tri moins conscient parmi les v nements difficiles de leur vie Pour limiter cet effet d omission l id e est de favoriser du mieux possible la confiance et le dialogue par des moyens pratiques et symboliques mis en uvre dans les m thodes de collecte La perception de ce que constitue une agression sexuelle notamment si elle
396. lt e a t on prof r votre encontre des cris des menaces verbales des injures Les victimes de violences physiques sont celles qui ont r pondu positivement la question vous a t on gifl e frapp e a t on exerc d autres brutalit s physiques contre vous ou a t on tent de le faire Les victimes de violences sexuelles sont celles qui ont r pondu positivement l une des questions suivantes est il arriv que quelqu un exhibe devant vous ses organes sexuels ou se d shabille devant vous contre votre volont quelqu un a t il cherch vous embrasser contre votre gr ou vous imposer un contact physique est ce que quelqu un vous a forc e subir ou faire des attouchements sexuels a essay ou est parvenu avoir avec vous un rapport sexuel contre votre gr Les victimes de violences psychologiques sont celles qui ont r pondu positivement l une des questions suivantes est il arriv que quelqu un mette votre propos des critiques injustes r p t es c est dire d nigre ou d valorise votre apparence physique votre tenue vestimentaire vos id es ce que vous aviez fait est il arriv que quelqu un vous emp che de parler avec des amis des connaissances ou des membres de votre famille ou vous emp che de les rencontrer est il arriv que quelqu un vous impose des fa ons de vous habiller de vous coiffer ou de vous comporter est il arriv que quelq
397. lt rent le jugement et par leur effet d sinhibiteur favorisent des comporte ments perturbateurs agressifs ou intrusifs qui en retour peuvent d clencher des r actions violentes Lagrange et Legleye 2007 Shepherd et al 2006 Thompson et al 2008 Pour les 6 La question sur les agressions physiques tait Vous a t on gifl a t on exerc d autres brutalit s physiques contre vous ou a t on tent de le faire et celle sur les agressions verbales Avez vous t insult a t on prof r a votre encontre des cris des menaces verbales des injures 7 Nous avons regroup les ouvriers et les employ s 55 des enqu t s puisque les tudes r centes montrent leur proxi mit en termes de comportements leurs odds ratios sont en effet tr s proches L autre cat gorie concerne les profes sions interm diaires 23 des enqu t s L analyse se fait par rapport aux autres PCS cadres etc et inactifs n ayant jamais travaill 8 Le DETA Diminuer Entourage Trop Alcool CAGE pour les Anglo Saxons est un outil utilis pour d tecter les troubles li s la consommation d alcool qui semble avoir de bons r sultats en ce qui concerne la d pendance l alcool en d pit de ses limites Messiah et al 2008 II tablit une suspicion s rieuse d alcoolisme d s lors que sur ses quatre questions deux au moins obtiennent une r ponse positive O Brien 2008 Dans l chantillon cela concerne au cours de
398. m dicales sociales juridiques et HN Partie 4 v nements de vie et comportements de sant 224 administratives rapports institutionnels registres nationaux etc pour r aliser une estima tion nationale des co ts e une analyse macro conomique a exploit les donn es conomiques nationales et interna tionales budget des d penses publiques par fonction sant justice et police services sociaux co t conomique et produit int rieur brut extrait d Eurostat et permis un chif frage des violences conjugales au niveau des 25 tats membres de l UE en 2006 Des sources de donn es nombreuses partielles et compl mentaires En France les sources de donn es qui ont t utilis es pour estimer le co t des violences conjugales rel vent des sph res m dicale judiciaire associative et d enqu tes en sant publique Selon les cas elles ont permis de disposer d l ments chiffr s d j publi s ou de faire des calculs sp cifiques lorsque les bases de donn es des enqu tes taient disponibles Les principales sources utilis es dans le calcul en dehors des r sultats de l tude fran aise Marissal et Chevalley 2007 sont d taill es ci dessous Des donn es non sp cifiques aux violences Le registre de l ORU MiP Observatoire r gional des urgences de Midi Pyr n es retrace de fa on exhaustive et prospective les passages aux urgences dans les 33 tablissements hospita liers publics et priv s
399. mais qui ne seraient pas ce qu ils sont sans elles Et donc j ai besoin d apprendre a connaitre ce qu elles sont pour les changer ibid p 68 Ce point de vue qui r concilie d une certaine mani re d finitions objective et subjective de la sant est particuli rement clairant lorsque l on se demande ce que l on cherche au juste a mesu rer dans une enqu te statistique portant sur la sant Il n en d coule directement aucune solution cl en main pour savoir quels outils utiliser ou comment formuler des questions par exemple mais cela permet de ne pas interpr ter en des termes trop absolus l opposition de principe entre sant d clar e ou per ue et sant mesur e objectiv e ou diagnostiqu e Ainsi propos de la sant comme des violences certaines informations rel vent de la subjec tivit du r pondant ce qui requiert des efforts pour les objectiver Sans cela aucune homog n it des r ponses n est possible et de ce fait aucune agr gation statistique envisageable La question de sant per ue qui ouvre le module sant d EVS est la premi re question du SF12 v2 minemment subjective Dans l ensemble pensez vous que votre sant est excellente tr s bonne bonne m diocre mauvaise Ce type de questionnement fait l objet d une abondante litt rature il tablit que m me sans contr le par des l ments objectifs ou diag no
400. mentation fran aise Cavalin C 2009 Les violences sexuelles mesures et d bats in DREES La sant des femmes en France La Documentation fran aise Cavalin C 2008 v nements de vie et sant principes et m thodes in Guilbert P Haziza D Ruiz Gazen A Till Y sous la dir de M thodes de sondage Actes du colloque francophone sur les sondages 2007 Soci t fran aise de statistique Dunod p 108 112 Cavalin C 2007 Les violences subies par les personnes g es de 18 75 ans Pre miers r sultats de l enqu te v nements de vie et sant 1 2 tudes et r sultats DREES n 598 septembre 8 p Choquet M Beck F Hassler C Spilka S Morin D Legleye S 2004 Les sub stances psychoactives chez les coll giens et lyc ens consommations en 2003 et volutions depuis dix ans Tendances n 35 6 p NO Partie 1 La construction de l enqu te 32 Choquet M Ledoux S 1994 Adolescents enqu te nationale INSERM coll Analyses et prospective 346 p Debauche A 2007 Enqu ter sur le viol entre sexualit et violence in Chetcuti N Jaspard M sous la dir de Violences envers les femmes Trois pas en avant deux pas en arri re L Harmattan p 75 93 Guilbert P Baudier F Gautier A sous la dir de 2001 Barom tre 2000 R sultats volume 2 ditions CFES 472 p Hagemann White C Gloor D Hanmer J Hearn J Humphreys C Kelly L
401. mi elles quel que soit le trouble envisag l exception du sentiment de fatigue au r veil les troubles r guliers du sommeil sont plus fr quents chez les personnes ayant divorc et surtout chez les personnes veuves que chez les personnes mari es ou c liba taires Mais apr s contr le des autres caract ristiques sociod mographiques des scores de qualit de vie des violences subies ou du fait de d clarer une maladie chronique ou la surve nue d un v nement grave le statut matrimonial des personnes g es de 50 ans ou plus n est plus associ la pr sence de troubles tableau 3 Avoir subi des violences physiques et psychologiques ainsi que des v nements de vie graves augmentent les risques de survenue des troubles du sommeil Afin d explorer les liens entre les troubles du sommeil au moment de l enqu te EVS et les vio lences subies au cours d une p riode r cente les deux derni res ann es pr c dant l en qu te nous avons tudi cinq types de violence selon le regroupement propos par Cathe rine Cavalin voir l article p 71 Les personnes victimes de violences verbales physiques ou sexuelles sont proportionnellement plus nombreuses souffrir de troubles du sommeil l ex ception des difficult s se rendormir apr s un r veil pr matur tableau 6 Les personnes ayant subi des violences psychologiques se trouvent pour leur part confront es tous les TABLEAU 5 Statut matrimo
402. modifier sa r ponse par exemple La grande majorit 60 des questionnaires auto administr s se sont d roul s de fa on lin aire sans relectures ou corrections des r ponses d j saisies ni r coutes des questions Dans ce cas ils sont en moyenne plus courts 5 min 45 s que l ensemble 6 min 17 s Seuls 3 des questionnaires cumulent les trois ph nom nes ils atteignent alors pr s de 9 minutes en moyenne En revanche la pr sence d au moins un des trois l ments est fr quente La r coute d au moins une question est observ e dans un quart des questionnaires 24 5 la relecture dans 16 9 des cas et la correction dans 15 4 des cas La pr sence d au moins une relecture et une correction sont li es puisque corriger une valeur n cessite de se d placer dans le questionnaire et se d placer dans le questionnaire peut amener relire ses r ponses L enqu t peut r couter plusieurs questions relire et corriger plusieurs r ponses On d finit alors des indicateurs pour mesurer l intensit de ces ph nom nes encadr 2 En moyenne lorsque les enqu t s ont r cout des questions ils en ont r cout 2 1 soit la m me question a t r cout e plusieurs fois soit plusieurs questions ont t r cout es La relecture a t plus intense intensit moyenne de 3 6 et la correction moins dense une seule variable corrig e en moyenne Ces trois indicateurs se comportent globalemen
403. mois la consommation de tabac la qualit du sommeil Deux questionnaires standardis s sont inclus dans le module sant le SF 12v2 et le Mini international neuropsychiatric interview MINI travers ses modules pisode d pressif majeur pisode d pressif majeur r current et trouble anxieux g n ralis ainsi qu avec trois questions filtres de rep rage des troubles paniques de l agoraphobie et de la phobie sociale voir l encadr sur l usage des questionnaires standardis s de sant p 46 e Le module biographique aborde le contexte et le climat familial et conjugal les v nements difficiles v cus travers les membres de la famille et les proches les d c s maladies graves suicides et tentatives de suicide alcoolisme ou usage de drogues illicites dans la famille vio lences entre les parents graves conflits entre soi et ses parents p riodes de ch mage des parents pri vations mat rielles graves sentiment d aisance ou de difficult financi re personnes charge etc les tentatives de suicide de l enqu t e lui elle m me la densit du r seau social et la fr quence des rencontres avec des membres de la famille ou des proches ainsi que la nature de l aide ventuellement re ue de cet entourage ou apport e celui ci les situations dans lesquelles il a pu arriver que l enqu t e crie tr s fort dise des insultes des injures lorsqu il elle
404. mportants de cette seconde s ance est d avoir pu changer librement dans un cadre pr vu pour cela et avec un professionnel assurant la r gulation de la dynamique du groupe sur la pratique et le m tier d enqu teur Ce point est important dans la mesure o il met bien en avant le fait que ce n est pas tant le contenu des enqu tes qui peut mettre les enqu teurs en difficult que le fait de ne pas pouvoir changer dans une certaine s r nit autour des enjeux et des sp ci ficit s fortes que le m tier induit par le seul fait de travailler chez les gens et autour de leurs repr sentations parfois les plus intimes Construction ou consolidation d une position professionnelle Cet item qui tait d j apparu au cours de la premi re s ance est nonc 40 reprises ce qui confirme la fois le point pr c dent et corrobore le sentiment g n ral de la n cessit structurelle au del d une enqu te en particulier pour chacun de s appuyer sur des repr sentations communes partag es et partageables par tous sur le m tier et les fonctions d enqu teur Un r le de r assurance S ils en avaient l intuition 39 participants ont pris conscience gr ce cette seconde s ance que tous les enqu teurs vivaient plus ou moins les m mes angoisses lors de la passation et rencontraient des probl mes techniques similaires sur le terrain comme la difficult rep rer o habite la personne enqu ter
405. mput une dif f rence dans la formulation de la question Vous arrive t il de consommer six verres ou plus de boissons alcoolis es lors d une m me occasion dans enqu te EVS et A quelle fr quence vous arrive t il de boire six verres d alcool ou plus en une m me occasion dans le Barom tre sant La premi re formulation appara t moins normative que la seconde o le fait de questionner d embl e sur la fr quence sous entend m me s il est videmment possi ble de r pondre jamais que l enqu t consomme effectivement parfois plus de six verres Ces diff rences de formulation pourraient en partie expliquer pourquoi la pr valence est sup rieure dans l enqu te t l phonique TABLEAU Comparaison de la consommation de substances psychoactives des 18 64 ans dans l enqu te EVS et le Barom tre sant 2005 Consommation d alcool DETA positif au cours de la vie 144 10 3 id Au moins six verres en une m me occasion 32 8 37 5 ae Cannabis Exp rimentation de cannabis 25 4 26 6 ns Usage actuel de cannabis au moins un usage dans les 12 derniers mois 74 7 5 ns Usage r cent de cannabis au moins un usage dans les 30 derniers jours 5 8 43 Lu Usage r gulier de cannabis au moins 10 usages dans les 30 derniers jours 2 5 2 5 ns Autres drogues Exp rimentations gt de cocaine 2 5 2 6 ns amph tamines 12 15 ns ecstasy 2 3 19 ns
406. n est qu partir de trois conjoint e s ou plus au cours de la vie que le risque d tre surexpos des violences sexuelles est accru Pour les femmes avoir eu deux conjoints ou trois ou plus exerce un effet aggravant et dans de plus fortes proportions que pour les hommes Toujours dans la perspective de la biographie affective et sexuelle des personnes l enqu te CSF Bajos et Bozon 2008a et l ENVEFF Jaspard et al 2003 montrent que l attirance et les pratiques homosexuelles d clar es sont fr quemment associ es au fait d avoir subi des vio lences sexuelles Cette corr lation ne re oit toutefois pas d explication vidente on ne peut dire si des violences ont t exerc es dans le cadre de ces relations ou non si certains des v nements violents sont en rapport avec de l homophobie ni conna tre les cas dans lesquels apr s des violences sexuelles pr coces au cours de la vie les personnes ont pu s orienter vers une sexualit homosexuelle L auteur des violences sexuelles souvent un homme proche de la victime Dans la quasi totalit des cas les violences sexuelles sont commises par des hommes Les agresseurs sont en outre le plus souvent des personnes seules c est le cas pour 92 des femmes et 95 des hommes g es de 18 69 ans qui d clarent avoir subi des violences sexuelles dans l enqu te CSF Les diff rentes sources s accordent aussi tablir que les auteurs de violences sexuelles
407. n qu te d cennale Sant 2002 2003 mais la d finition de la chronicit tait lue en option par les enqu teurs lorsque les enqu t s manifestaient des doutes sur son sens ou h sitaient dans leur r ponse Syst matiser le fait de donner la d fi nition aux enqu t s est un gage d homog n it de la r ponse et un moyen de surmonter ambigu t et r ticences face l id e de chronicit 10 La premi re cat gorie regroupe par exemple les maladies cardiovasculaires et permet d num rer hypertension art rielle angine de poitrine infarctus du myocarde insuffisance cardiaque accident vasculaire c r bral attaque etc Violences sant et v nements de vie difficile DO 45 Sous cet aspect multidimensionnel on peut consid rer que la sant telle qu elle est d finie dans l enqu te EVS ne va pas l encontre de la d finition bien connue largement diffus e par POMS La sant est un tat de complet bien tre physique moral et social ne consistant pas seulement en l absence d infirmit ou de maladie Mais cette d finition tr s extensive et g n rale s av re souvent malcommode et ici ne donne pas d indications pratiques sur la mani re dont dans un questionnaire vis e statistique il est possible de d cliner la sant sous ses diff rentes dimensions Dans l enqu te EVS la multiplication des dimensions de la sant mesur es n a pas pour objectif de juxtaposer celles ci
408. n fastes des situations d adversit durant l enfance l ge adulte Malgr ces limites plusieurs caract ristiques apparaissent li es au placement avoir connu durant son enfance la violence physique sexuelle ou psychologique une d pendance des substances psychoactives dans la famille d origine ainsi que des difficult s mat rielles aug mentent la probabilit d avoir t plac L exp rience de la pauvret n est en effet pas seu lement individuelle de nombreux facteurs sociaux s y trouvent en jeu et elle affecte le bien tre des individus comme le d veloppement des enfants Conger et al 2002 Paugam 2005b Percevoir la pauvret comme un indicateur de risque plus global nous permet d in terroger les politiques de pr vention de la pauvret sur leur efficacit r ellement r pon dre aux in galit s sociales qui se d veloppent d s l enfance Frederick et Goddard 2007 Par ailleurs les personnes ayant subi des violences durant l enfance pr sentent une vuln rabilit accrue aux agressions l ge adulte En comparant ces r sultats avec ceux obtenus sur un chantillon de personnes sans domicile nous remarquons le m me impact des situa tions d adversit durant l enfance En revanche et comme on pouvait s y attendre les fac teurs de risque li s la situation v cue par les enqu t s durant les deux derni res ann es diff rent en raison notamment des effets de la vie
409. n rale indiquent une pr valence des troubles d pressifs 1 5 3 fois plus lev e chez les femmes que chez les hommes cette diff rence s installant d s l adolescence et perdurant jusqu aux ges les plus lev s Ce r sultat a t observ en France Le Pape et Lecomte 1999 Lepine et al 2005 Chan Chee et al 2009 comme dans les pays anglo saxons Kessler et al 1993 Jenkins et al 1997 Bijl et al 1998 L hypoth se d une propension moins grande des hommes d clarer des tats comme la tristesse ou le mal tre qui permettent de rep rer l pisode d pressif vient quelque peu nuancer l cart mesur entre femmes et hommes sans que l ampleur des diff rences puisse tre imput e uniquement des biais de d claration Pour certains auteurs la d pression pr senterait pour les hommes une symptomatologie impliquant moins la tris tesse et l anh donie Pour d autres le r le social des femmes serait source de stress et de d pression De fait les in galit s face la d pression sont dues en partie des situations co nomiques et sociales qui exposent davantage les femmes aux troubles d pressifs Kessler 2003 Concernant le sommeil nos r sultats montrent qu situation sociod mographique similaire c est plut t l tat mental valu ici par la dimension sant mentale du SF 12v2 qui semble expliquer la diff rence de plainte d insomnie entre hommes et femmes Certaines hypoth
410. n France en d gageant les grandes sp cificit s des femmes qui se d clarent atteintes de ce type de violences Les violences sexuelles subies par les femmes d importants carts de mesure Sous le qualificatif de violences sexuelles la nature des faits retenus dans les question naires des enqu tes statistiques peut diff rer tableau 1 Selon les cas figurent ou non les attouchements contrainte pour en pratiquer ou en subir les tentatives de rapports sexuels forc s et les rapports sexuels forc s usage de la force de menaces de la contrainte ou de la surprise D autres agressions a caract re sexuel peuvent aussi faire l objet de ques tionnements tre contraint e des rapports sexuels avec un tiers tre contraint e se d shabiller devant quelqu un ou tre expos e du voyeurisme tre confront e contre TABLEAU 1 Les femmes victimes de violences sexuelles dans cinq enqu tes en population g n rale Enqu te nationale sur les violences envers les 2000 Vie enti re Femmes femmes en France ENVEFF IDUP INED moins les 12 derniers mois de 20 59 ans Hommes et femmes Barom tre sant INPES 2005 Vie enti re de 12 75 ans 24 derniers mois Hommes et femmes v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 de 18 75 ans Vie enti re moins les 24 derniers mois Contexte de la sexualit en France CSF INED nn R Hommes et femmes INSERM 2005 2006 Vie enti re de 18
411. n a pas t n cessaire Taux de r ussite de l enqu te L objectif de r aliser 10 000 entretiens a t atteint 9 953 femmes et hommes de 18 75 ans r sidant dans des m nages ordinaires comptant au total 25 726 individus ont t interrog s en face face modules sant parcours biographique violences survenues au cours des 24 mois pr c dant l enqu te violences ant rieurement subies module conclusif ouvert 9 538 d entre eux ont aussi r pondu au ques tionnaire auto administr par ordinateur avec interface audio mis en place pour poser des questions sur les comportements sexuels la consommation d alcool et de drogues illicites A part quelques entretiens r alis s en Corse l enqu te a t r alis e en France m tropolitaine Au total ces entretiens proviennent du tirage r alis toutes bases de sondage confondues chantillon ma tre RP99 BSLN chantillon ma tre ZUS de 18 515 fiches adresses soit un taux de r alisation de 54 si l on ne d compte pas les fiches adresses perdues d avance disparition des logements m nages en totalit hors champ absents de longue dur e etc si l on en tient compte et qu on limite les pertes qui auraient pu tre vit es aux refus directement essuy s par les enqu teurs le taux de r us site de l enqu te est de 73 Pond ration Le tableau de composition du m nage TCM de l enqu te EVS constituait une formule alors assez nouvelle pour l IN
412. n l existence ou non d une prise en charge durant l enfance as Ensemble Femmes 3 0 3 0 2 5 2 5 2 0 2 0 1 5 1 5 1 0 1 0 0 5 0 5 0 0 0 0 20 34 ans 35 49 ans 50 ans et plus 20 34 ans 35 49 ans 50 ans et plus E pris en charge E non pris en charge M prises en charge M non prises en charge Lecture Parmi les femmes de 20 34 ans 0 7 d clarent avoir subi des violences sexuelles avant l ge de 20 ans de mani re r p t e et avoir b n fici d une prise en charge en accueil ou en milieu ouvert et 2 4 d clarent avoir subi des violences sexuelles avant l ge de 20 ans de mani re r p t e sans avoir b n fici de prise en charge Champ Hommes et femmes g s de 20 75 ans r sidant en France en m nage ordinaire hors institutions Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 D apr s les donn es de l enqu te EVS on estime qu au total 2 5 des femmes ont subi des vio lences sexuelles de mani re durable durant l enfance D apr s les hypoth ses nonc es pr c demment ces violences seraient plus souvent perp tr es dans le cadre familial ou par des per sonnes que l enfant connaissait Ces r sultats concordent avec ceux de l enqu te CSF qui montre que 27 des femmes de plus de 40 ans ayant subi des violences sexuelles durant l en fance incriminent directement leur p re leur beau p re ou un autre membre de la famille Si l on app
413. n les caract ristiques sociod mographiques Ensemble en 34 8 Situation avant l ae de 20 ans A connu le d c s de son p re 23 1 A connu le d c s de sa m re 21 2 A connu le d c s de son p re et de sa m re 15 7 A v cu avec ses deux parents 36 6 Toutes choses gales par ailleurs Probabilit de r f rence 34 7 Situation avant l ge de 20 ans en point A connu le d c s de son p re 6 4 A connu le d c s de sa m re 9 2 A connu le d c s de son p re et de sa m re 11 3 A v cu avec ses deux parents r f ge 20 29 ans 192 30 39 ans 53 40 49 ans r f 50 59 ans 5 1 60 69 ans 17 0 70 75 ans 20 7 Cat gorie socioprofessionnelle du p re Cadre 36 2 Profession interm diaire 12 6 Employ r f Ouvrier 14 5 N a jamais travaill 16 3 Cat gorie socioprofessionnelle de la m re Cadre 24 6 Profession interm diaire 19 8 Employ r f significatif au seuil de 1 chantillon de 320 000 personnes ploy Ouvri re 410 4 Lecture e 23 1 des personnes ayant connu le d c s de leur p re N a jamais travaill 34 avant age de 20 ans ont le baccalaur at Toutes choses gales par ailleurs g n ration cat gorie socioprofessionnelle de la Sexe m re et du p re sexe et taille de la fratrie identiques et gales la Homme r f situation de r f rence les chances d avoir obtenu le baccalaur
414. n profes sionnelle adopter au cours de la passation du questionnaire face diff rentes situations dif ficiles envisag es et de les aider se montrer la fois respectueux des paroles de chaque per sonne rencontr e et suffisamment neutres La s ance se d roulant en fin de collecte devait permettre aux enqu teurs de g rer des l ments psychiques potentiellement toxiques c est dire bruts crus transmis par certaines situations d entretiens et de poursuivre le travail de r flexion initi lors de la premi re s ance Afin de garantir aux participants des diff rents groupes une dynamique de travail fond e sur la libre expression et la confiance chacune des personnes pr sentes devait respecter les consignes suivantes respect des horaires et participation aux deux temps du dispositif pr paration et bilan principe de confidentialit et d anonymat concernant le contenu des changes au sein des groupes principe de non jugement et de respect de la parole et des posi tions personnelles de chaque participant Un psychologue garant de ces conditions et r gles de fonctionnement a anim chacune des s ances en accord avec le code de d ontologie de sa profession Appr ciations des enqu teurs sur le dispositif Pour valuer la fa on dont les enqu teurs ont per u ce travail et ce qu il leur avait ventuelle ment apport il leur tait demand de remplir la fin de la seconde s ance u
415. nce sur le calendrier de l entr e dans la sexualit les victimes sont g n ralement plus pr coces que les autres filles Jaspard et al 2003b Les attirances et les pratiques homosexuelles seraient galement li es des situations de mise en danger Lhomond et Saurel Cubizolles 2003 2006 les victimes de violences sexuelles d clarent plus fr quemment que les autres femmes une orientation homosexuelle et r ciproquement Les autres modalit s de la vie affective et sexuelle aussi bien en termes de relations sexuelles choix du partenaire situation conjugale etc que de pratiques sexuelles ne sont pas abord es En outre la plupart des tudes portent sur les femmes et n envisagent donc pas que les violences puissent avoir des effets sur les parcours sexuels des jeunes hommes en dehors de leur participation la r p ti tion d une violence de genre Romito et Gerin 2002 les hommes victimes pendant leur enfance sont plus fr quemment tudi s comme agresseurs potentiels que comme victimes ult rieures Sans chercher n cessairement montrer un lien de causalit entre violences sexuelles subies et comportements sexuels on peut n anmoins s interroger sur la chronologie de certains v nements v cus On peut supposer que le d r glement des relations interpersonnelles que repr sentent les situations de violence a une incidence sur la capacit envisager et engager des relations intimes et que celle ci est diff r
416. ncompl tes et le chiffrage du co t des violences s av re d licat Parmi les enqu tes nationales portant sur la violence l enqu te v nements de vie et sant EVS a permis d valuer la surconsommation des femmes victimes de violences conjugales notamment quand elles connaissent l auteur des faits en mati re de recours aux soins consultation d un g n raliste ou d un sp cialiste de consommation de m dicaments psychotropes antid presseurs ou somnif res et de qualit de vie Elle apporte ainsi un clairage sur le co t sanitaire des violences conjugales Le co t global des violences conjugales en France du point de vue de la collectivit a t valu 2 5 milliards d euros par an valeur 2006 Les pertes de production dues aux d c s et l absent isme des victimes et aux incarc rations des auteurs de violences constituent le premier poste de d penses plus de 40 du co t global avec 1 1 milliard d euros Les co ts directs m dicaux soins de sant ont t estim s 483 millions d euros les co ts directs non m dicaux recours aux services de police et la justice 235 millions d euros les co ts des cons quences sociales notamment le recours aux aides sociales 120 millions d euros et les co ts humains des viols et des blessures graves 535 millions d euros HN Partie 4 v nements de vie et comportements de sant 222 LS violences conjugales sont
417. ncontr s Depuis le d but des ann es 2000 des outils de rep rage des usages probl matiques du cannabis se sont d velopp s en France Beck et Legleye 2005 avant d tre valid s Legleye et al 2007b et g n ralis s en Europe Kraus et Piontek 2009 Ils devraient terme permettre de progresser dans l ap proche quantitative de ces questions en termes de description plus compl tes des ph no m nes sociaux en jeu comme dans l valuation du co t sanitaire et social Les motivations incitant faire usage de substances psychoactives apparaissent fort nom breuses comme cela a pu tre montr par l tude des motifs d exp rimentation ou d aban don de cannabis Beck et al 2007 Les significations que les jeunes adultes donnent leurs conduites addictives ainsi que les modes de socialisation et d apprentissage li s leur milieu de vie et notamment les strat gies de contr le qu ils mettent en uvre l gard de leurs proches restent toutefois difficiles appr hender dans le cadre des enqu tes quantitatives ce qui invite une confrontation interdisciplinaire des donn es issues la fois des sciences sociales et de l pid miologie Les pratiques addictives des jeunes adultes BIBLIOGRAPHIE Beck F 2006 Entre repr sentativit des chantillons et repr sentation des usages lap port des enqu tes en population g n rale la compr hension des usages de drogues Th se de sociologi
418. ne atteinte des biens mat riels a t perp tr e sans agression directe de la personne celle ci d clare tout de m me en avoir subi des cons quences autres que mat rielles pour sa sant psychologiques professionnelles etc Toujours en mati re de contenu l enqu te EVS permet d analyser l tat de sant de mani re plus approfondie que dans ENVEFF Le module sant d EVS couvre en effet des aspects simi laires ceux qu explorent les questions sant de l ENVEFF mais de mani re plus d taill e notamment pour la consommation de substances psychoactives les consommations de soins sur douze mois et les maladies chroniques voir l article p 35 De plus le questionnaire stan dardis de sant mentale utilis est susceptible de produire sur certaines pathologies une information plus proche d un diagnostic Cela signifie en termes d interpr tation des donn es que les personnes identifi es par le questionnaire comme tant d pressives par exemple pr sentent un tat de sant relevant coup s r d une r alit autre qu un simple manque d entrain passager plus proche de ce que l on pourrait qualifier selon des crit res m dicaux d pisode d pressif majeur Enfin le questionnaire d EVS aborde l tat de sant sous l angle biogra phique il est presque toujours possible de dater l occurrence ou la dur e des faits l chelle de la vie enti re de la personne int
419. ne fiche com prenant quatre questions simples L objectif tait de recueillir les appr ciations des enqu teurs sur chacune des deux s ances auxquelles ils avaient particip et les remarques ou propositions de modifications qu ils pouvaient souhaiter exprimer 1 Pensez vous que la premi re s ance de groupe vous ait t utile pour mener l enqu te EVS ou d autres enqu tes sur lesquelles vous avez t amen s travailler depuis Si oui en quoi pensez vous qu elle vous ait t utile Si non pourquoi 2 e Que vous a apport la s ance d aujourd hui 3 Si un dispositif d accompagnement psychologique tait de nouveau mis en place souhai teriez vous y participer 4 e Quelles modifications ou am liorations auriez vous envie de proposer 462 fiches de bilan remplies ont ainsi t r cup r es par l quipe des douze psychologues ce qui correspond effectivement au nombre d enqu teurs ayant particip aux deuxi mes s ances Les questions pos es hormis la troisi me tant des questions ouvertes les enqu teurs ont parfois apport plusieurs r ponses une m me question En cons quence et sauf pour la question 3 la pr sentation se concentre sur des items dominants apparus lors du d pouille ment de l ensemble des fiches et non sur la liste exhaustive de tous les l ments de r ponse apport s par les enqu teurs Une premi re s ance jug e utile par une ma
420. ne offre des r sultats convaincants pour les femmes et les hommes plus g s Les l ments pr sent s dans le cadre de cette tude constituent les premiers r sultats d un travail en cours l INPES D autres hypoth ses m thodologiques seront test es notamment pour mieux comprendre les diff rences entre les hommes et les femmes ou entre les jeunes adultes et les autres afin de pro gresser sur les meilleures options prendre lors de la mise en place des enqu tes en popula tion g n rale portant sur des sujets sensibles L influence du mode de collecte sur la mesure des pr valences de consommation de substances psychoactives i 271 BIBLIOGRAPHIE ACSF investigators 1992 Analysis of sexual behavior in France ACSF a comparison between two modes of investigation telephone survey and face to face survey AIDS n 6 p 315 323 Aquilino W S 1994 Interview mode effects in surveys of drug and alcohol use A field experiment Public Opinion Quarterly n 58 p 210 240 Aquilino W S LoSciuto L A 1990 Effects of interview mode on self reported drug use Public Opinion Quarterly n 54 p 362 395 Aquilino W S Wright D L 1996 Substance use estimates from RDD and area prob ability samples Impact of differential screening methods and unit nonresponse Public Opinion Quarterly n 60 p 563 573 Babor T F Kranzler H R Lauerman R J 1989 Early detection of harmful alcohol
421. nements de vie les princi paux indicateurs de sant morbidit chronique qualit de vie sant per ue et les violences subies Par ailleurs le cumul des probl mes de sommeil est aussi analys Cette tude permet enfin de comparer les r sultats obtenus avec ceux d autres enqu tes en population g n rale en particulier le Barom tre sant 2005 dont les questions sur le sommeil taient issues d au tres chelles de qualit de vie Beck et al 2009 Plus de la moiti de la population d clare se sentir au moins de temps en temps fatigu e au r veil et mal dormir cause de soucis Dans l enqu te EVS les troubles du sommeil les plus fr quents sont le sentiment de fatigue au r veil et les difficult s dormir cause de soucis plus de la moiti des personnes g es de 18 75 ans vivant en m nage ordinaire d clarent en souffrir au moins de temps en temps Vien nent ensuite les probl mes de maintien du sommeil veil pendant une grande partie de la nuit puis les difficult s se rendormir apr s un r veil pr coce le matin tableau 1 Environ un quart des personnes interrog es prouvent parfois des difficult s se rendormir lorsqu elles se r veillent tr s t t tandis que cette g ne est r currente pour 18 de la population Seuls 6 8 d clarent vivre de telles difficult s quotidiennement ou quasi quotidiennement Le trouble de maintien du sommeil explor ici par le fait de rester veill
422. nements traumatologiques v cus entorses frac tures plaies ouvertes Cette entorse luxation ou d chirure musculaire fracture blessure plaie ayant n cessit des points de suture est elle survenue lors d une dispute d une bagarre ou d une agression physique Ce faisant il s agit non pas de rep rer des violences subies en tant que telles mais d identifier les v nements de sant qui sont la cons quence imm diate d actes violents Une fois l v nement de sant d clar on peut supposer qu il est plus facile Pen qu t e m me en cas de violences conjugales par exemple de dire que cet v nement est sur venu l occasion d une dispute d une bagarre ou d une agression physique La distinction op r e dans l ENVEFF entre les notions de conflit et de violence a galement constitu une hypoth se fondamentale pour la construction du questionnaire de l enqu te EVS mais aussi pour l interpr tation des donn es Le rapport final de l enqu te r alis e aupr s des femmes d finit ainsi les limites entre ces deux r alit s Au del des actes la violence s inscrit dans un fonctionnement d emprise sur l autre Elle est fond e sur un rapport de force ou de domi nation qui s exerce par des brutalit s physiques ou mentales entre au moins deux personnes Elle ressort du d sir d imposer sa volont l autre de le dominer au besoin en l humiliant en le d va loris
423. ner l enqu te un caract re obligatoire malgr les propositions du Comit du label en ce sens Du point de vue thique obliger des personnes r pondre un ques tionnaire qui peut r veiller pour certaines d entre elles de vives douleurs li es leur par cours de vie appara t contestable m me au nom de l int r t g n ral que peut servir la connaissance statistique Et si l on pousse le raisonnement jusqu au bout refuser de rendre l enqu te obligatoire ob it en outre des motifs m thodologiques Le fait de pr senter une enqu te statistique comme obligatoire par enqu teur et la lettre avis qui annonce qui vise g n ralement minimiser les biais li s la non r ponse ne semble pas du tout garantir la qualit des donn es pour une telle enqu te Certes la non r ponse est num riquement plus limit e et l on se rapproche alors d un chantillon de r pondants qui satisfait mieux la repr sentativit que l on recherche mais on peut penser qu une partie des r ponses donn es dans de telles conditions peuvent tre mensong res ou tr s d form es C est donc en d finitive aussi en termes d efficacit et pas seulement pour des raisons morales que donner un caract re obligatoire EVS pouvait para tre tr s discutable De m me la lettre avis courrier envoy aux personnes pressenties par le tirage au sort comme r pondants de l enqu te ne d voile pas l objet central de l
424. nes g es de 18 64 ans Contrairement au contexte am ricain dans lequel la sup riorit du recours au questionnaire auto administr fait l unanimit les r sultats des deux enqu tes apparaissent ici tr s coh rents les usages de drogues illicites d clar s l aide d un questionnaire auto administr par ordinateur avec coute au casque Audio CASI dans l enqu te EVS s av rent particuli rement proches de ceux relev s dans le Barom tre sant r alis par entretien t l phonique L Audio CASI semble en revanche se pr ter particuli rement bien la d claration de consommation de boissons alcoolis es Les analyses r alis es partir des mod les logistiques montrent que l Audio CASI semble mieux convenir aux jeunes hommes tandis que le t l phone offre des r sultats plus convaincants pour les femmes et les personnes plus g es Avec des nuances ces deux modes de collecte apparaissent a priori bien adapt s aux sujets sensibles WN Partie 5 clairages m thodologiques 262 ans le domaine des sciences sociales l information disponible repose souvent sur des donn es recueillies par enqu tes aupr s des personnes Il existe diff rents modes de collecte entretien en face face avec un enqu teur entretien t l phonique questionnaire papier rempli directement par la personne interrog e puis retourn par voie postale ques tionnaire saisi directement par l enqu t sur ordinateur etc
425. ng res l tranger devenues fran aises ou ayant une nationalit trang re la date de l enqu te 8 Personnes n es en France de parents n s l tranger et de nationalit trang re la naissance 9 Toujours toutes choses gales par ailleurs par rapport aux personnes n ayant aucun lien direct avec la migration c est dire ni immigr fran ais ni immigr tranger ni n en France de parents n s l tranger et de nationalit autre que fran aise leur naissance Panorama des violences subies et des personnes qui s en d clarent victimes DE 77 Certaines violences interpersonnelles se r p tent tr s souvent Plus de 40 des personnes ayant d clar avoir vu un exhibitionniste avoir subi des contacts phy siques contraints des attouchements des tentatives de rapports sexuels forc s ou des rapports sexuels forc s au cours des deux derni res ann es indiquent que ces faits se sont r p t s au moins deux fois graphique 1 Parmi elles une personne sur dix d clare que ces v nements se sont reproduits au moins six fois durant cette courte p riode Pr s d une fois sur deux les vio lences physiques sont elles aussi r currentes de deux cinq fois pour un tiers des victimes six fois ou plus pour 14 d entre elles 51 des femmes et 48 des hommes victimes de violences physiques ont subi de tels actes plusieurs fois dans les deux derni res ann es En mati re de violences psychologique
426. ngle aveu 10 Voir par exemple l article p 125 et Firdion 2006 Des parcours de vie difficiles o surviennent violences et probl mes de sant I 183 gle auquel sont confront es toutes les enqu tes en population g n rale sur un terrain sensi ble m me lorsqu elles s efforcent d tre pr cautionneuses l invisibilit statistique des per sonnes qui cumulent les difficult s les plus graves De sant trop d ficiente pour pouvoir r pondre ne serait ce qu aux premiers contacts avec l enqu teur victimes de violences de mani re trop r p t e et sous contr le quasi permanent de leurs agresseurs on pense ici la sph re domestique notamment conjugale de l exercice des violences certaines personnes heureusement tr s minoritaires en population g n rale dans un tat de droit ne peuvent jamais t moigner de leurs conditions d existence Faisons l hypoth se que la connaissance de ces situations extr mes par des enqu tes d di es l tude de sous populations en danger ou souffrant de difficult s tr s sp cifiques ne ferait que renforcer l id e du r le pr ventif jouer par les politiques publiques BIBLIOGRAPHIE Algava E B que M 2006 Perception et v cu des comportements intol rants Une analyse du module Relations avec les autres de l enqu te Histoire de vie conomie et Statistique n 393 394 novembre p 115 150 Beck F Legleye S 2007 Alcool une b
427. nial et troubles r guliers du sommeil parmi les personnes g es de 50 75 ans Note Les chiffres en gras signifient que le test d ind pendance du Chi2 est significatif au seuil de 5 C libataire 381 15 7 15 5 17 1 12 6 17 0 Champ Population g e de 50 7 75 ans r sidant en France en m nage Mari 2 681 23 4 18 1 13 9 10 3 13 9 ordinaire Veuf 666 31 6 26 1 22 1 15 6 17 3 Sources Enqu te v nements de Divorc 595 24 7 24 4 19 7 13 6 487 e et sant EVS DREES 2005 2006 Troubles du sommeil la place des v nements de vie parmi les facteurs associ s I 195 troubles du sommeil tudi s De m me les personnes d clarant avoir v cu un v nement grave au cours de la vie sont plus nombreuses a souffrir de chacun des troubles explor s dans cette enqu te En revanche les atteintes aux biens vols cambriolages ou d gradations de biens ne semblent pas tre li es davantage de troubles du sommeil except pour le senti ment de fatigue au r veil Apr s contr le des principaux facteurs sociod mographiques les atteintes aux biens et les vio lences sexuelles et verbales ne semblent pas avoir un effet propre sur les troubles du sommeil tudi s tableau 3 En revanche avoir subi des violences physiques psychologiques ou avoir v cu au moins un v nement grave au cours de sa vie augmentent les risques de conna tre des probl mes r currents de sommeil Une personne sur cinq cumule au moi
428. nirs trau matisants par exemple parce que la valeur sentimentale attach e aux objets d rob s est parti culi rement forte Les entretiens tests conduits pr alablement la r alisation de enqu te ont aussi permis de com prendre quel point il fallait m nager la sensibilit des enqu teurs sans se borner rendre le questionnaire progressif et respectueux des seuls enqu t s Si le questionnaire ne doit pas tour ner l interrogatoire cela rel ve d abord d une obligation morale envers les personnes interro g es Mais il est tout aussi indispensable m me si au premier abord eux m mes n y songeaient pas de donner aux enqu teurs les moyens d affronter la sensibilit des probl mes soulev s par les entretiens la difficult de la parole p se aussi lourdement sur l enqu teur qui risque parfois malgr lui d arracher des aveux plus que de recueillir des r ponses En d autres termes le fait de devoir faire parler une personne en la plongeant ventuellement dans la douleur peut entrai ner un sentiment de culpabilit chez ces enqu teurs et les emp cher de recueillir les donn es dans les conditions de neutralit pr vues Ces entretiens peuvent galement avoir un retentisse ment douloureux avec leur propre vie violences subies ou autres v nements de vie qui les ont eux m mes touch s comme l enseigne l une des le ons tir es de l effondrement de cer taines enqu trices charg es de
429. nn es elles endurent plus souvent que la moyenne des violences verbales 42 des vols ou tentatives cambriolages ou d gra dations de biens 43 En revanche aucune ne d clare avoir subi des violences phy siques ou sexuelles au cours des deux derni res ann es Pourtant avant ces deux ann es ces atteintes taient nettement plus fr quentes que pour l ensemble des per sonnes de 18 75 ans respectivement 33 et 12 contre 18 et 7 Ce r sultat sugg re que les personnes du groupe 3 qui ont t victimes il y a plus de deux ans de violences physiques ou sexuelles se voient d sormais pour une large part d entre elles expos es d autres atteintes Pour elles c est la nature des violences subies qui a chang au cours de la vie expos es des violences physiques ou sexuelles par le pass elles d clarent avoir subi r cemment des violences psychologiques et dans une moindre mesure des violences verbales et des atteintes aux biens Les personnes de ce groupe pr sentent quelques traits d une sant mentale d grad e la moiti ont une perception n gative de leur propre sant mentale 53 contre 42 pour l ensemble de la population et la proportion des personnes qui ont fait au moins une tentative de suicide est plus lev e que dans l ensemble de la population 8 contre 5 Elles d clarent aussi un peu plus souvent que la moyenne souffrir de maladies chro niques pr sentes et pass es sans p
430. nnaire de l enqu te EVS s efforce de rep rer de nombreux v nements ou situations potentiellement difficiles susceptibles de donner corps un contexte biographique graves maladies handicaps ou d c s tentatives de suicides et suicides de personnes faisant partie de la famille ou des proches s v res privations mat rielles hygi ne nourriture v tements etc ch mage des parents alcoolisme ou usage de drogues illicites au sein de la famille graves conflits ou climat de violence entre les parents graves conflits entre la personne elle m me et ses parents vie en institution collective pensionnat caserne prison foyer etc placement en famille d accueil graves carences affectives etc A cela s ajoutent des v nements difficiles concernant tr s directement la sant de la personne interrog e les tentatives de suicide que l enqu t e a pu faire font ainsi l objet de questions nombre d v nements de ce type date de la premi re et de la derni re fois de m me que les accidents de la route domestiques de tra vail de loisirs etc Avec ces deux derniers types d v nements en particulier on se situe la fronti re des trois dimensions violences v nements de vie et sant La sant Contrairement aux violences le domaine de la sant est un objet d analyse statistique largement explor en population g n rale et depuis longtemps Beaucoup d enqu tes statistiques
431. nne les moyens de lire est donc notamment le produit de cette mesure tr s construite Dans l enqu te EVS par exemple sept cat gories d atteintes psychologiques ont finalement t distingu es pour la plupart inspir es de l ENVEFF Deux d entre elles concernent un nom bre beaucoup plus grand de victimes d une part le fait de subir des d nigrements des cri tiques injustes propos de son apparence physique de ses id es ou de ce que l on a fait 11 des 18 75 ans d autre part le fait d avoir re u des appels t l phoniques malveillants y com pris lorsque personne ne parlait ou des courriers de cette m me nature 11 des 18 75 ans 9 Pour le d tail des taux de victimation cat gorie par cat gorie au sein des violences de type psychologique voir l article p 71 WS Partie 1 La construction de l enqu te 26 galement Sil on n inclut que ces deux cat gories d actes qui se recoupent assez peu 20 des personnes g es de 18 75 ans peuvent tre consid r es comme victimes de violences psychologiques Avec cinq questions de plus cette proportion atteint 27 des personnes interrog es Ce r sultat agr g dans le sens o il rassemble sous un m me terme vic times de violences psychologiques plusieurs sous cat gories se trouverait encore proba blement rehauss si l on ajoutait d autres questions Rien ne permet de dire cat goriquement o se situe le j
432. nnisme contacts physiques contraints attouchements tentatives de rapports sexuels forc s et rapports sexuels forc s sont ici regroup es de fa on permettre de raisonner sur des effectifs de victimes plus pertinents Remarque Les atteintes aux biens vols et tentatives de vols cambriolages d gradations de biens se distinguent des violences interper sonnelles violences verbales physiques sexuelles morales et psychologiques Lecture Parmi les personnes d clarant avoir t victimes de violences verbales insultes injures cris ou menaces verbales au cours des 24 mois pr c dant l enqu te EVS 34 l ont t une reprise 37 entre deux et cinq fois et 29 six fois ou plus Champ Victimes de violences g es de 18 75 ans r sidant en France en m nage ordinaire Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 HN Partie 2 Profils et comportements des personnes qui subissent des violences 78 Aux violences physiques et sexuelles s ajoutent souvent d autres types de violences Si l on examine pr sent l exposition plusieurs types de violences on constate que 18 des personnes interrog es d clarent avoir subi diff rents types de violences au cours de cette m me p riode Pour les 30 de personnes qui d clarent n avoir subi qu un seul type de vio lences il s agit en g n ral de violences psychologiques dans 41 des cas ou d atteintes aux biens dans 38
433. non foster care youth Child and Adolescent Social Work Journal 14 1 41 53 Bradley K A Bush K McDonell M Malone T Fihn S 1998 Screening for problem drinking Comparison of CAGE and AUDIT Journal Of General Internal Medicine 13 379 388 Broccolichi S uvrard F 1993 Lengrenage in Bourdieu P sous la dir de La mis re du monde Le Seuil p 639 648 Bruskas D 2008 Children in foster care A vulnerable population at risk Journal of Child and Adolescent Psychiatric Nursing 21 2 70 77 Buehler C Orme J G Post J Patterson D A 2000 The long term correlates of family foster care Children and Youth Services Review 22 8 595 625 Burley M Halpern M 2001 Educational attainment of foster youth Achievement and grad uation outcomes for children in State care Washington State Institute for Public Policy Bush K Kivlahan D McDonell M Fihn S Bradley K 1998 The AUDIT alcohol con sumption questions AUDIT C An effective brief screening test for problem drinking Archives of Internal Medicine 158 1789 1795 Cavalin C 2007 Les violences subies par les personnes g es de 18 75 ans tudes et R sultats DREES n 598 Chauvin P Parizot l 2007 Vuln rabilit sociale sant et recours aux soins Etudes et recherches Les ditions de la DIV Chen E Langer D Raphaelson Y Matthews K 2004 Socioeconomic status and health in adol
434. nqu te EVS exploit es ici proviennent essentiellement du module biographique Ce dernier contient des questions sur diff rents v nements survenus durant l enfance ainsi que sur les tapes familiales importantes Les personnes sont interrog es sur le d c s d un parent survenu durant l enfance Avant d avoir 20 ans avez vous t confront au d c s de votre p re ou de l homme qui vous a lev jusqu vos 18 ans votre m re ou de la femme qui vous a lev jusqu vos 18 ans Les enqu t s sont galement interrog s sur l existence de difficult s financi res ou de graves tensions entre les parents ainsi que sur la p riode au cours de laquelle ces probl mes sont apparus avant 11 ans entre 11 et 19 ans 20 ans ou plus Au cours de votre vie avez vous t confront des dif ficult s ou des privations mat rielles importantes revenus logement nourriture v tements hygi ne etc Avez vous t confront de graves tensions ou un climat de violence entre vos parents ou entre les personnes qui vous ont lev Le module contient aussi une question sur l ann e de naissance de tous les enfants de l enqu t ce qui permet de reconstituer l ge au premier enfant ainsi que les dates de vie en couple Au cours de votre vie avec combien de personnes avez vous v cu en couple en tant ou non mari avoir v cu en couple signifie avoir v cu sous le m me toit avec un con
435. nqu tes comparables 3 La D l gation interminist rielle la Ville DIV a financ le tirage d un sur chantillonnage en ZUS base de sondage sp cifique pour interroger environ 1 000 personnes r sidant dans ces zones en comp tant les entretiens r alis s par ce biais et ceux que l chantillon ma tre permet galement de r aliser en ZUS Cet objectif quantitatif a t atteint et donne une plus grande marge de man uvre pour r a liser des exploitations statistiques satisfaisantes sur les populations r sidant en ZUS 4 Constituer deux chantillons de r serve de 2 500 fiches adresses chacun Premi re enqu te de cette taille r alis e au domicile des r pondants en France sur le sujet sensible des violences subies l en qu te EVS aborde aussi d autres th mes qui pouvaient rendre la prise de contact avec les enqu t s ou le d roulement des entretiens difficiles Malgr le caract re encourageant des entretiens tests on pouvait craindre que l objectif des 10 000 entretiens ne soit pas atteint ce qui pour analyser les situa tions de victimation les plus rares violences physiques ou sexuelles sur une p riode de deux ans en particulier aurait rendu les effectifs insuffisants pour mener des exploitations statistiques pertinentes Si la collecte suivie pas pas avait indiqu de telles difficult s les chantillons de r serve auraient pu tre d clench s l un puis ventuellement l autre mais cela
436. ns 0 83 0 55 1 25 0 78 0 46 1 25 0 96 0 44 1 89 Note Les variables d ajustement sont le sexe l ge la situation matrimoniale et professionnelle et le niveau de dipl me Les odds ratios ajust s significatifs apparaissent en gras Lecture Les individus de 18 64 ans interrog s dans l enqu te EVS ont 1 4 fois plus de risque d tre d tect s positifs au test DETA que ceux interrog s dans le cadre du Barom tre sant cet cart tant significatif au seuil de 95 Champ Personnes g es de 18 64 ans r sidant en France en m nage ordinaire Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 L influence du mode de collecte sur la mesure des pr valences de consommation de substances psychoactives i 269 Un risque probablement faible de sur d claration Les tudes portant sur l effet des modes de collecte dans les enqu tes sensibles prennent g n ralement le parti de consid rer qu une plus forte pr valence est le gage d une meilleure d claration Ce point est parfois discut en effet si le risque de sous d claration est souvent bien r el et toujours li la difficult de dire ce qui irait l encontre d une norme dominante qu elle soit judiciaire sociale etc certains contextes peuvent l inverse s av rer propices une sur d claration C est le cas par exemple d un enqu t qui pourrait chercher impression ner enqu te
437. ns deux troubles r guliers du sommeil d faut de pouvoir tudier l insomnie partir de ses stricts crit res diagnostiques encadr nous avons approch cette notion en analysant les troubles du Nottingham Health Profile En effet la dette de sommeil et ses cons quences d l t res surviennent lorsque sont cumul s les difficult s d endormissement l veil nocturne et le r veil pr coce Lors des r flexions qui ont accompagn la cr ation des classifications internationales des trou bles du sommeil International Classification of Sleep Disorders ICSD ou DSM IV il a t recommand de ne pas consid rer un trouble de sommeil isol ment sans tenir compte de sa fr quence de son association d autres troubles et des cons quences des troubles du sommeil sur TABLEAU 6 Violences subies r cemment et troubles r guliers du sommeil Violence verbale Oui 1765 18 6 20 5 18 6 17 2 26 3 Non 8 183 17 6 14 5 13 8 9 5 15 8 Violence physique Oui 322 21 9 30 4 30 7 22 5 30 7 Non 9 628 17 6 15 0 14 1 10 5 17 2 Violence caract re sexuelle Oui 270 17 6 25 8 19 6 19 0 28 6 Non 9 674 17 8 15 3 14 5 10 7 17 4 Violence psychologique Oui 2712 22 8 20 8 20 3 16 9 25 9 Non 7 198 15 9 13 6 12 6 8 6 14 6 Vol cambriolage ou d gradation de biens Oui 1457 17 6 16 3 16 6 11 8 21 5 Non 7788 17 9 15 2 142 10 7 16 9 Note Les chiffres en gras signifient que le test d ind pendance d
438. ns les deux ans pr c dant l enqu te qu elle soit de type psychologique 27 de la population verbale 18 phy sique 3 ou sexuelle 3 voir la description du questionnaire et des diff rents types de violence p 63 Quand elles d clarent que le dernier v nement violent subi a entra n au moins un dommage profes sionnel mat riel psychologique ou physique important ou un dommage temporaire ou durable pour leur sant les victimes ont r pondu des questions suppl mentaires concernant les circonstances des faits et leurs r actions pendant et apr s ces v nements Un quart des victimes de violences verbales et des victimes de violences physiques 21 des victimes de violences psychologiques et 14 des victimes de violences sexuelles ont ainsi r pondu ce volet du questionnaire Ce sont majoritairement des femmes voir l article p 71 e Les questions exploit es La partie de l enqu te tudi e ici permet notamment de savoir si la personne a r v l les faits quelqu un Avez vous parl de l v nement quelqu un et si oui au bout de combien de temps D autres questions permettent galement de pr ciser la nature des interlocuteurs de len qu t S agissait il de votre conjoint d un membre de votre famille d un ami ou d un proche d un m decin g n raliste d un psychiatre psychanalyste ou psychoth rapeute d un autre soignant sp cialis ou d une autre personne la
439. ns les vingt quatre mois pr c dant l enqu te victime de violences physiques de violences sexuelles ou de violences psychologiques Le fait de se r f rer des faits survenus r cemment dans les deux derni res ann es nous permet de nous fonder sur cette population pour rep rer l incidence nouveaux cas observ s des violences et analyser le co t annuel engendr par les violences conjugales Les incidences sont ici calcul es pour une p riode de deux ann es elles servent en fait uniquement mesurer des surconsommations et non la fr quence des nouveaux cas de violences chaque ann e Les caract ristiques de la population des femmes g es de 18 75 ans ayant subi ce type de violences de la part d un auteur connu famille ou proche ont t compar es celles des autres femmes victimes ou non d autres types de violence Les effectifs respectifs de ces populations dans l enqu te sont de 192 et de 4 074 femmes Les femmes qui ont souvent des disputes avec leur compagnon ou ex compagnon popula tion 2 ont t rep r es dans l enqu te EVS l aide des r ponses apport es aux dix ques tions relatives aux disputes Ces questions sont proches de celles pos es auparavant dans l enqu te ENVEFF Au cours de votre derni re ou actuelle relation de couple vous tes vous disput e avec votre ex conjoint ou conjoint ami e compagnon compagne toutes relations de couples relations homosexuelles non excl
440. nseignements de l enqu te CVS 2007 une solution encourageante et peut tre suffisante Conclusion La pr sente tude demeure un bilan d tape Etape parce que plusieurs de ses hypoth ses ou conclusions d pendent encore des d veloppements futurs de l analyse statistique des vio lences en France ou ailleurs Bilan toutefois parce qu apr s presque une d cennie de produc tion de donn es nouvelles sur le sujet l heure est venue de rechercher affiner la pertinence des outils si d pendants des m thodes utilis es comme le pr conisaient les membres du r seau europ en d action de coordination sur les violations des droits humains CAHRV Hagemann White et al 2008 Martinez et Schr ttle 2006 Lorsque l on compare les sources le sujet violences r put sensible se pr te particu li rement bien montrer la forte d pendance des r sultats aux moyens mis en uvre pour les produire Mais en d finitive il permet simplement de soulever de mani re aigu des questions qui se posent propos de toutes les comparaisons de sources statistiques Une analyse centr e sur le probl me de la mesure des violences sexuelles fait l objet d un autre chapitre de cet ouvrage pour prolonger et illustrer la r flexion par une tude de cas d taill voir l article p 99 12 D s 2005 l intuition de ce genre de ph nom ne difficult r v ler les situations de victimation les plus sensibles
441. nt mentale MINI deux modules entiers et questions fil tres de trois autres modules et tests de consommation d alcool DETA AUDIT chacun ayant une mis sion bien particuli re selon des hypoth ses formul es en amont de l enqu te C est en pr cisant la nature de ce que l on cherchait mesurer en rapport avec les objectifs principaux d EVS que le choix de ces questionnaires a t op r Par exemple il ne s agit pas de questionner le domaine de la sant mentale ou la consommation d alcool en g n ral mais bien de poser certaines formes de questions avec des objectifs particuliers sur la nature des r sultats attendus e Le SF 12v2 un outil pour calculer des scores agr g s de sant physique et mentale Le choix du SF Short Form 12v2 n a pas t imm diat Le SF 36 son grand fr re en 36 questions avait t utilis dans l auto questionnaire papier de l enqu te d cennale Sant 2002 2003 et aurait pu tre inclus dans EVS pour comparer ces enqu tes r alis es en population g n rale en France des dates proches avec des chantillons importants Mais les tests ont montr que le SF 36 tait trop long et entrainait des difficult s de compr hension pour les enqu t s Un des freins l utilisation du format en 12 questions le SF 12v2 r sidait dans le fait qu il n tait ni tra duit ni valid en fran ais En revanche le SF 12 anglophone reprend presque mot pour mot douze questions du SF 36 le
442. nt ayant entra n un dommage dans les deux ans pr c dant l enqu te pr sentent plus souvent que les autres personnes un pisode d pressif majeur EDM ou un trouble anxieux g n ralis TAG au moment de l enqu te Parmi les victimes rapportant avoir subi des dommages les pr valences de ces pathologies sont trois quatre fois plus lev es selon la nature de la vio lence subie que dans l ensemble de la population des 18 75 ans tableau 4 Ces deux patho logies se cumulent fr quemment Comme des connaissances pid miologiques l enseignent par ailleurs d apr s l enqu te EVS 41 des personnes g es de 18 75 ans pr sentant au moment de l enqu te un EDM pr sentent galement un TAG Une analyse toutes choses gales par ailleurs permet de mettre en vidence les facteurs qui influent sur la probabilit de pr senter un TAG ou un EDM au moment de l enqu te caract ristiques donn es de la victime et des circonstances de l v nement subi et en tenant compte de l anxi t ou de la d pression nerveuse chronique dont elles d clarent ventuellement souf frir depuis une date ant rieure aux faits les personnes qui ont parl des violences subies quelqu un dans les heures qui ont suivi les faits ont une moindre probabilit 6 points de souf frir d un EDM ou d un TAG au moment de l enqu te tableau 5 La probabilit de souffrir de l une de ces deux affections est aussi li
443. nt ici t exclus de l analyse faute d effectifs suffisants pour cette courte p riode 5 Sont ici d finis comme familles monoparentales les m nages dans lesquels cohabitent exclusivement un parent p re ou m re ne vivant pas en couple pas m me avec une personne r sidant ailleurs et son ou ses enfants g s de 0 24 ans inclus 6 Toutes cat gories d atteintes de cette nature prises en compte dans le questionnaire d EVS voir dans le tableau 1 les sept questions correspondantes l exception des situations dans lesquelles les personnes ont vu exercer des contraintes sur leur comportement Panorama des violences subies et des personnes qui s en d clarent victimes i 75 TABLEAU Violences d clar es par les personnes g es de 18 75 ans au cours des deux ans pr c dant l enqu te en Violences verbales Avez vous t insult e a t on prof r votre encontre des cris des menaces verbales 31 17 10 18 28 19 8 18 18 des injures etc Violences physiques Vous a t on gifl e frapp e a t on exerc d autres brutalit s physiques contre vous 11 3 0 4 6 3 1 3 3 ou a t on tent de le faire Violences sexuelles Est il arriv que quelqu un exhibe devant vous ses organes sexuels ou se d shabille devant vous contre 2 1 0 1 3 1 1 2 1 votre volont Quelqu un a t il cherch vous embrasser contre votre gr ou vous imposer un contact physique Est ce que q
444. nt pour les femmes Les hommes de 18 29 ans ont quant eux tendance rapporter plus fr quemment une exp rimentation d ecstasy d amph tamines de LSD et d h roine dans le questionnaire auto administr 5 Les poppers sont des pr parations contenant des nitrites aliphatiques nitrites d amyle de butyle de propyle class s dans la famille des solvants mais aussi des hallucinog nes du fait des effets de type hallucinatoires que leur consommation est susceptible d engendrer Leur inhalation produit une br ve euphorie ventuellement accompagn e de rires une dila tation intense des vaisseaux et une acc l ration du rythme cardiaque lls peuvent tre utilis s pour accro tre les perfor mances sexuelles 6 Par souci de comparabilit les individus qui ont d clar en r ponse une question suppl mentaire avoir juste go t au cannabis dans le Barom tre sant n ont pas t pris en compte dans la mesure de l exp rimentation de cannabis 267 WN Partie 5 Eclairages m thodologiques 268 Le recours au questionnaire auto administr semble particuli rement bien convenir aux jeunes hommes tandis que le t l phone serait une solution bien adapt e aux femmes et aux personnes plus g es Si les r sultats des comparaisons diff rent selon les tranches d ge ce qui peut correspondre une appr hension diff rente des dispositifs techniques propos s selon la g n ration les diff rences observ
445. nt syst matiquement davantage de troubles du sommeil que les per sonnes occup es l exception l encore du sentiment de fatigue au r veil Les inactifs tu diants hommes et femmes au foyer retrait s etc rencontrent galement plus de difficult s dans leur sommeil que les personnes exer ant une activit professionnelle Ces personnes tant dans des situations tr s diff rentes il convient d interpr ter avec prudence ces donn es et de recourir des mod lisations afin de d m ler les ventuels effets de structure Le contr le par une mod lisation logistique confirme qu une mauvaise situation financi re et un niveau de dipl me moins lev au moins pour certains troubles sont associ s un risque plus important d exposition aux troubles du sommeil tableau 3 La situation de ch mage reste elle aussi associ e un risque plus important de troubles du sommeil sauf pour le sen timent de fatigue au r veil pour lequel la situation est inverse Plus les personnes interrog es d clarent une bonne sant physique et surtout mentale moins elles rencontrent de troubles du sommeil En ce qui concerne la sant plus les personnes se sentent en bonne sant et moins elles sont sujettes des troubles du sommeil Ainsi 62 des personnes consid rant que leur sant est m diocre o mauvaise souffrent au moins d un trouble tableau 2 Par ailleurs les deux tiers de personnes g es de 18 75 ans d clarent souf
446. ntes et relaxantes Son administration par voie intraveineuse en a fait une cause majeure de transmission des virus des h patites et du VIH Elle peut galement tre sniff e pratique r pandue au Royaume Uni par exemple ou fum e L h ro ne passe plus rapidement que d autres subs tances dans le cerveau Son utilisation induit une tr s forte d pendance physique et psychique avec tat de manque en cas de sevrage L ecstasy d signe des produits synth tiques contenant du MDMA m thyl nedioxym tamph tamine sous forme de comprim s ou de poudre Apparue en France vers la fin des ann es 1980 cette drogue de l amour s est largement r pandue au cours des ann es 1990 notamment avec l essor du mouve ment techno et d passe d sormais largement ce cadre Le LSD est un hallucinog ne provoquant des distorsions de la perception visuelle spatiale et temporelle qui peuvent aller jusqu aux hallucinations Il se pr sente le plus souvent sous la forme d un buvard suc ou aval La cocaine se pr sente le plus souvent sous la forme d une fine poudre blanche a sniffer Elle est plus rarement consomm e par voie intraveineuse ou fum e Auparavant limit e des milieux sociaux favo ris s proches du monde du spectacle ainsi qu aux populations marginalis es elle est d sormais consomm e dans de nouveaux espaces et par de nouvelles cat gories sociales milieux festifs classes moyennes ch meurs etc Elle provoque une e
447. ntr dans certains secteurs Maranda 1991 Les situations d alcoolisation ponctuelle importante se trouvent quant elles assez quitablement r parties entre les personnes qui occupent un emploi qui font des tudes ou celles qui sont au ch mage Ces r sultats nuancent ainsi ceux de nombreux travaux pointant des situations d ivresse plus fr quentes parmi les tudiants Gill 2002 Beck et al 2005 l alcool permettant alors de faciliter les relations sociales et de cr er une atmosph re de convivialit Emery et al 1993 Leclef et Philippot 1999 L usage r gulier de cannabis appara t plus fr quent chez les personnes en recherche d emploi ou se d clarant dans une situation financi re difficile Une situation sociale favorable aide pro bablement adopter un comportement raisonnable m me si elle n carte pas de la tenta tion de l exp rience D importants efforts ont t d ploy s ces derni res ann es pour pr venir l usage de drogues illicites l adolescence comme en t moignent les campagnes d informa tion et de pr vention men es destination du grand public ou la mise en place des consulta tions jeunes consommateurs en 2004 sur l ensemble du territoire fran ais Il semblerait qu une situation sociale d favorable favorise le glissement vers un usage r gulier de cannabis Des r sultats assez similaires ont t observ s chez les adolescents fran ais Legleye et al 2007
448. nts de vie et comportements de sant 194 que les ges interm diaires sont davantage pargn s par cette difficult seulement 13 Concernant le fait de ne pas dormir cause de soucis aucune tendance claire ne se d gage suivant l ge En revanche le sens de la liaison entre l ge et le sentiment de fatigue au r veil est tr s clair plus on vieillit et moins on est sujet ce trouble du sommeil Pr s du quart des 18 24 ans se disent concern s par ce trouble contre peine 12 des 65 75 ans Il est possible que la personne g e consid re parfois ce sentiment comme normal au point de le d clarer moins spontan ment que les plus jeunes Autre explication possible les jeunes g n rations ont tendance davantage d caler leurs horaires de coucher notamment au profit de sorties festives ce qui peut rendre le r veil plus difficile en particulier s il se double d une dette de sommeil La sp cificit des associations obtenues avec l ge se confirme dans l analyse toutes choses gales par ailleurs tableau 3 Les personnes veuves et divorc es plus touch es par les troubles du sommeil Le statut matrimonial c libataire mari veuf divorc en particulier la situation de veuvage est souvent voqu pour expliquer l apparition des troubles du sommeil Giordanella 2006 Afin de l tudier sp cifiquement nous avons restreint l analyse aux personnes g es de 50 ans et plus tableau 5 Par
449. ocument imprim sur papier que l enqu t e remplit c t de l enqu teur avec remise sous pli scell ou apr s son d part avec dans ce cas envoi postal dans une enveloppe T Cette m thode de collecte com porte toutefois des limites habituelles et bien connues D une part le taux de perte peut tre important les r pondants m me int ress s pendant la partie en face face de l enqu te ne prennent pas toujours le temps de poursuivre seuls enqu te comme le requi rent la fois le remplissage de la partie auto administr e et le fait de poster une enveloppe Cette d perdi tion d effectif entra ne une possible perte de repr sentativit par rapport la population de r f rence que l on cherche conna tre Dans le cas de l enqu te EVS ces probl mes sont aggrav s par le fait que les questions destin es tre auto administr es ont souvent trait des comportements rares voire tr s rares en population g n rale D autre part le fait que les enqu t s remplissent eux m mes un questionnaire est une source d erreurs plusieurs r ponses donn es au lieu d une demand e omission de questions r ponses sans objet etc Ces possibles confusions n cessitent des t ches d apurement parfois lourdes et finalement peu satisfaisantes Enfin l auto passation exclut les personnes qui ont des difficult s lire que ce soit en raison de probl mes d illettrisme ou de vue l insta
450. oins deux troubles du sommeil Les chiffres en gras figurent les odds ratios significatifs au seuil de 5 Pour la situation prise en r f rence ref le risque odds ratio est de 1 par d finition Lecture Les individus de 18 24 ans ont un risque odds ratio 1 1 fois plus lev que les autres de souffrir d au moins deux troubles du sommeil parmi les cing tudi s a autres caract ristiques identiques sexe dipl me situation financi re maladie chronique violences subies v nements graves v cus et tat de sant physique et mentale Cet cart n est pas significatif Champ Population g e de 18 75 ans r sidant en France en m nage ordinaire Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 HN Partie 4 v nements de vie et comportements de sant 198 sympt mes identifier Lecrubier et al 1997 Sheehan et al 1997 En revanche une fois contr l s les principaux effets de structure le genre ne semble pas influer sur les troubles du sommeil pris s par ment l exception des difficult s s endormir ni sur le cumul des trou bles ce r sultat allant contresens de la litt rature L ger et al 2000 Ohayon et al 2004 Beck et al 2009 Or c est l introduction du score de sant mentale issu du SF 12v2 dans le mod le qui supprime l cart d abord constat entre les deux sexes Il faut ici souligner que la plupart des tudes men es en population g
451. oit confi e un tiers avant l enqu te ne semble pas pour autant r sulter du nombre de personnes pr sentes dans un cercle proche confidentes ventuelles apr s des violences subies Avoir de nombreux fr res ou s urs ne conduit par exemple pas n cessairement r v ler les faits les victimes issues de familles comptant au moins quatre enfants taisent plus fr quemment l v nement que les victimes qui sont enfants uniques ou n ont qu un fr re ou une s ur Au regard du lieu de r sidence les personnes vivant dans des communes de 5 000 100 000 habitants attendent plus souvent quelques jours avant de se confier que les r sidents des grandes villes plus de 100 000 habitants Ce ph nom ne s explique t il par le fait que les grandes agglom rations offrent davantage d interlocuteurs que les communes de taille plus modeste Pour un v nement violent de m me nature les communes plus peupl es pour raient aussi garantir davantage d anonymat aux victimes encourageant ainsi des confidences portant sur des v nements qui touchent parfois l intimit de la personne ENCADR Champ de l tude e La population tudi e La pr sente tude se limite aux violences de nature interpersonnelle verbale psychologique phy sique ou sexuelle D apr s l enqu te v nements de vie et sant 48 de la population g e de 18 75 ans d clarent avoir subi une violence interpersonnelle hors atteintes aux biens da
452. oit permettre de se rapprocher le plus possi ble de la description mat rielle des actes violents et d aider la personne interrog e a se rem morer plus facilement les situations v cues Cette m thode de questionnement n est toutefois pas sans effet Tout d abord il n est pas toujours pertinent de diviser l extr me les sph res sous pr texte de vouloir particulariser tel lieu ou telle relation sociale Ainsi le module consultations et domicile du questionnaire de l ENVEFF v nements qui peuvent se produire avec des professionnels dans le cadre de consultations ou domicile visite d un artisan etc est l usage apparu inutile Par ailleurs supposer que certaines formes de violences se d roulent dans un contexte socio spatial particulier peut emp cher de rep rer l occurrence d un type d acte violent dans une autre sph re de vie La question suivante tait par exemple pos e dans les modules vie pro fessionnelle et vie tudiante mais pas dans celui qui concerne les espaces publics Au cours des douze derniers mois est ce que quelqu un a eu des attentions insistantes et g nantes pour vous vous a fait des avances sexuelles que vous ne d siriez pas ou vous a obli g e regarder des images pornographiques Ce choix semble refl ter la volont d inclure dans l exploration des conditions de travail les l ments nouveaux intervenus en 1992 dans le Code p nal et
453. olences sur les v nements de la vie est au demeurant difficile tablir parce que les violences sont rarement des faits isol s mais participent g n ralement d un continuum qui peut agir des niveaux diff rents et dans des temporalit s diverses Menahem 1992 Romito et al 2001 Dans un nombre important de situations les atteintes sexuelles sont asso ci es d autres types d agressions Jaspard et al 2003a voir l article p 71 L enqu te EVS permet de resituer les diff rentes modalit s de la sexualit par rapport diff rents types d at teintes ou de brutalit s survenues dans le pass ou au cours d une p riode plus r cente et qui ne sont pas uniquement sexuelles Elle offre donc la possibilit de mieux distinguer les effets long terme des diff rentes violences sur engagement dans des relations affectives durables et leurs expressions Violences et pratiques sexuelles Les jeunes d clarent davantage de violences interpersonnelles L importante vuln rabilit des jeunes aux violences interpersonnelles est attest e dans de nom breuses enqu tes r alis es en France Jaspard et al 2003a Beltzer et al 2005 voir l article p 71 Dans l enqu te EVS les jeunes sont les plus nombreux d clarer avoir subi des violences physiques verbales ou psychologiques et sexuelles au cours des deux ann es pr c dant l en qu te tableau 1 Ces violences sont fr quemment associ es leur mo
454. olences verbales Dans certains cas on peut penser que ce recours concerne une proc dure de divorce TABLEAU 3 Le recours un soignant m decin psychologue ou autre soignant selon les caract ristiques sociod mographiques des victimes d une violence interpersonnelle ayant entra n un dommage en Dipl me Niveau sup rieur au bac 23 Niveau bac 20 Niveau CAP ou BEP 21 Niveau Brevet des coll ges ou inf rieur 17 Age Lecture 23 des femmes victimes de violences interperson 18 29 ans 12 nelles ayant entrain un dommage ont consult un m decin un 30 54 ans 25 psychologue ou un autre soignant sp cialis 55 75 ans 14 Champ Victimes d une violence interpersonnelle dans les deux ans pr c dant l enqu te g es de 18 a 75 ans d clarant que cet Sexe v nement leur a caus un dommage physique mat riel profes Homme 16 sionnel ou psychologique important ou un dommage temporaire ou durable pour leur sant 1 042 individus Femme 23 g E bl 20 Sources Enqu te Ev nements de vie et sant EVS DREES nee 2005 2006 HO Partie 2 Profils et comportements des personnes qui subissent des violences 94 Les victimes qui ont confi l v nement un tiers dans les heures qui ont suivi les faits pr sentent moins souvent un tat d pressif majeur ou un trouble anxieux g n ralis Selon les crit res retenus par l enqu te EVS les personnes qui ont subi un v nement viole
455. ommation de somnif res 9 9 5 2 Fr quence d arr ts de travail 28 1 18 0 ia Fr quence d ITT 5 2 2 2 7 Score agr g de sant physique per ue points 48 7 49 8 i Score agr g de sant mentale per ue points 43 1 49 7 i Significativit au seuil de 5 Lecture 5 2 des femmes d clarant avoir subi des violences de la part d un auteur connu ont b n fici d un certificat d ITT durant les deux ann es pr c dant l enqu te contre 2 2 des autres femmes g es de 18 75 ans Champ Femmes g es de 18 75 ans vivant en m nage ordinaire en France m tropolitaine Sources Enqu te Ev nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 Co t des violences conjugales envers les femmes DD 229 Les violences conjugales un co t annuel de 2 5 milliards d euros Pour la soci t l un des co ts conomiques des violences conjugales est la perte d utilit sociale engendr e par ces violences En d autres termes ces violences ont des r percussions sur le bien tre de la soci t que l on cherche ici valuer Entre 9 000 et 15 000 ann es de vie auraient ainsi t perdues en 2006 du fait des d c s imm diats Pour les survivants et leurs proches les violences sont associ es des troubles motionnels importants provoquent de grandes souf frances des pertes de qualit de vie et de bien tre et des s quelles mentales et physiques Le co t de ces pertes est d licat
456. ommission nationale informatique et libert s CNIL L laboration du questionnaire et du protocole de collecte i 59 troduire un biais m thodologique dans la s lection des enqu t s en affichant explicitement le mot violences dans l annonce de l entretien r aliser En supposant que le statut d agres seur ou de victime peut d ailleurs autant attirer que faire fuir des r pondants potentiels le biais de recrutement ainsi cr appara t totalement immaitrisable car il est impossible de conna tre les raisons non al atoires mais totalement opaques pour lesquelles une partie des personnes ont accept de r pondre l enqu te Enfin autre pr caution qui pr vaut dans toute enqu te statistique le protocole d enqu te ne doit pas permettre de conserver des donn es nominatives ou indirectement nominatives issues des questionnaires au del du d lai n cessaire la r alisation pratique et technique de l enqu te et l exercice du droit d acc s et de rectification une obligation surveill e par la Commission nationale de l informatique et des libert s CNIL Mais sur ce point rien de sp ci fique ne caract rise l enqu te EVS en particulier ENCADR La lettre avis de l enqu te EVS Madame Monsieur La Direction de la recherche des tudes de l valuation et des statistiques DREES du minist re de la Sant et des Solidarit s entreprend une importante tude sur la sant et les condit
457. on En observant plus finement les r sultats on constate que les femmes et les hommes de ces groupes sont plus souvent victimes d attouchements et de rapports sexuels forc s ou ten tatives que l ensemble de la population respectivement 14 et 15 pour les groupes 4 et 5 contre 7 des 18 75 ans mais qu en leur sein comme pour l ensemble de la population les femmes sont davantage victimes de ce type de violences dans le groupe 4 par exemple 20 des femmes d clarent avoir subi des violences sexuelles contre 9 des hommes Autre point commun ces deux groupes les individus qui les composent ont souvent v cu dans un contexte biographique difficile avec de graves tensions entre leurs parents notam ment Les groupes 4 et 5 se distinguent cependant l un de l autre par une sorte de crescendo de violences Outre les violences physiques les personnes du groupe 5 ont aussi t tr s forte ment expos es aux violences sexuelles au cours de leur vie 15 contre 7 de l ensemble Dans le MINI les troubles paniques s entendent au sens de crises ou attaques au cours desquelles se produit une mont e subite de l anxi t y compris dans des situations o la plupart des personnes n prou veraient pas ces difficult s L agoraphobie recouvre l anxi t g n r e par des situations ou dans des endroits dont une personne res sent qu il lui serait difficile de s chapper dans lesquels elle pourrait difficilement obten
458. on notamment parce que comme l avaient soulign des enqu teurs lors des tests les difficult s en langue fran aise ne leur permettent pas de r pondre seules au questionnaire comme le pr voyait le protocole Le sexe de la personne interrog e et la dur e de l entretien en face face qui pr c dait le questionnaire auto adminis tr n exercent en revanche pas d influence significative sur le risque de non r ponse partielle on aurait pu craindre un effet de lassitude apr s un entretien d j long entra nant un nombre d abandons important au cours de l auto questionnaire mais cela n a pas t le cas La non r ponse partielle est massivement concentr e sur les premi res questions du question naire rappelons que notre d finition exclut d j les questionnaires o une seule variable a t lue soit environ 170 questionnaires Dans plus des trois quarts des questionnaires interrompus quatre questions au plus ont t lues Ceci est plut t rassurant vis vis de la construction du questionnement un pic flagrant d abandons au milieu du questionnaire aurait signifi un fort 3 Il n est videmment pas question ici de non r ponse totale pour laquelle il n y a pas de collecte donc pas de journal des v nements associ s la collecte 4 En cas de difficult s telles les enqu teurs ne doivent pas aider les enqu t s d o l abandon Pour les raisons m tho dologiques et juridiques expliquant le rigueur
459. on est effectu e plus de deux secondes apr s la pr c dente r coute pour liminer les cas de pressions successives et rapproch es sur la touche jaune ou lorsque la touche est rest e enfonc e trop longtemps On s int resse donc ici la deuxi me coute voire davantage lorsque par exemple la question a t mal com prise ou si un bruit ext rieur a perturb la premi re coute Nous parlerons de relecture d une r ponse saisie si la question est d j remplie l arriv e du curseur permettant de la modifier si le curseur est rest au moins une seconde sur le champ et si NNN Partie 5 clairages m thodologiques 246 la question comporte toujours la m me r ponse lorsqu on passe a la question suivante La contrainte de passage d une seconde au moins sur la question est introduite car il faut parfois remonter nettement avant la question en cours de remplissage pour acc der celle que l en qu t souhaite revoir Dans ce cas on observe des passages dans la m me seconde sur les ques tions rencontr es en cours de route puis un temps plus long sur la question r ellement relue Nous parlerons de correction d une r ponse donn e lorsque la question est d j rensei gn e l arriv e du curseur et qu elle comporte une valeur diff rente en sortie A priori l en qu t revient sur un champ pour y modifier la valeur pr c demment saisie afin de corriger une faute de frappe ou
460. on pourrait qualifier d tats pathologiques Il a t pr f r un questionnaire standardis d humeur d pressive chelle CES D qui a par exemple t choisie sous forme d auto questionnaire dans l enqu te d cennale Sant 2003 qui conduirait n cessairement comptabiliser de nombreux faux positifs Pour l pisode d pressif majeur actuel ou r current ainsi que pour le trouble anxieux g n ralis les modules entiers du MINI consacr s ces patholo gies ont t int gr s au questionnaire permettant de coder en positif ou n gatif les enqu t s selon les sympt mes du DSM IV Pour les autres troubles interrog s dans EVS agoraphobie phobie sociale troubles paniques seules les questions filtres des modules concern s dans le MINI sont pos es avec par cons quent une identification moins exigeante des personnes potentiellement malades taux plus certainement sup rieurs ceux que l on obtiendrait pour une pr valence diag nostiqu e Des parcours de vie difficiles o surviennent violences et probl mes de sant lit accrue par rapport aux femmes de subir des violences physiques au cours des deux der ni res ann es comme sur la vie enti re voir l article p 71 En revanche ce groupe enregis tre une forte exposition aux violences sexuelles au cours de la vie enti re alors que ces der ni res sont davantage associ es au fait d tre une femme dans l ensemble de la populati
461. onnaire couvre une grande diversit d v nements qui lorsqu ils ont maill le parcours de vie d une personne risquent fort d en rendre le r cit difficile mou vant bouleversant parfois d c s des parents d enfants ou d autres proches suicides ou ten tatives de suicide parmi ces m mes personnes alcoolisme ou toxicomanie au sein de la famille privations mat rielles graves carences affectives etc 1 L enqu te ACSF Analyse du comportement sexuel des Fran ais en 1992 suivie de CSF Contexte de la sexualit en France en 2005 2006 a aussi t r alis e par t l phone NO Partie 1 La construction de l enqu te 54 Les tests de passation des questionnaires r alis s avant la collecte de l enqu te ont d ailleurs montr que des entretiens pouvaient s av rer prouvants m me lorsqu une personne d clarait n avoir subi aucun acte de violence parce qu il suffisait qu un v nement autre que violent au sens du questionnaire f t abord pour que cette rem moration fit changer du tout au tout un jeu de questions r ponses commenc pourtant avec entrain et bonne volont De m me des vio lences que l on pouvait a priori consid rer comme moins graves n taient pas toujours ressenties de mani re aussi l g re qu on pouvait l attendre un vol m me perp tr en l absence de la vic time et prenant pour objet des biens de faible valeur mat rielle peut laisser des souve
462. ons positives que la premi re s ance Une majorit d enqu teurs pr ts renouveler l exp rience Une large majorit des enqu teurs ont trouv un int r t dans ces s ances de groupe et dans le type de travail qui leur tait propos question 3 Malgr les avis n gatifs ou les r serves voqu s ci dessus qui sugg rent que le dispositif aurait pu tre am nag diff remment cette premi re exp rience semble donc plut t positive Ainsi 323 enqu teurs sur 462 70 ont r pondu qu ils accepteraient de participer nouveau un dispositif d accompagnement psychologique 72 16 qu ils ne voudraient pas renouveler l exp rience 48 10 ont r pondu peut tre ou manifest leur h sitation travers diff rentes formulations et 19 4 ont r pondu ne sait pas Analyse critique du dispositif mis en place Un dispositif entre formation et analyse des pratiques professionnelles L analyse critique du dispositif mis en place fait appara tre une certaine ambigu t quant la pr sence des psychologues aupr s des enqu teurs En effet ce dispositif con u pour tre avant tout un dispositif de soutien et d laboration des pratiques professionnelles a dans le m me temps suscit certaines attentes en mati re de formation tout d abord le fait d ins crire la premi re s ance dans le temps pr c dant la passation et au c ur m me du dispositif de formation l enqu te pr vu par l
463. ons r gionales de l INSEE en particulier 18 vrais entretiens t l pho niques ont eu lieu huit l initiative d enqu teurs et dix manant d enqu t s Cela peut tre consid r comme peu pour 10 000 enqu t s et 500 enqu teurs et leurs gestionnaires d enqu te associ s C est aussi un signe rassurant indiquant que l enqu te s est d roul e sans d clencher de nombreuses situa tions d urgence ou de d tresse tant donn la teneur des probl mes trait s lors de ces appels il serait toutefois hasardeux de conclure que l enqu te aurait pu faire l conomie de ce dispositif c est en termes qualitatifs plus que quantitatifs qu il s est av r r ellement utile On peut par exemple rappeler l appel d une enqu trice propos d une enqu t e qui avait d j r alis plusieurs tentatives de suicide pr c demment et qui a elle m me appel un peu plus tard Dans le cadre d une telle proc dure d ur gence l anonymat a exceptionnellement t lev et les pompiers ont t envoy s sur place pour porter secours cette personne Il s agit heureusement d un cas extr me Certaines demandes ont parfois surgi en rapport avec ce qui s est pass dans l entretien lui m me Dans d autres cas enqu t s ou enqu teurs ont saisi l occasion de la mise disposition de ce num ro pour tre inform s ou orient s propos de probl mes qui n taient pas directement li s l enqu te Lorsque l appel avait un rapport dir
464. ordent sur leur corps et leur sexualit des travaux de psychosociologie ont ainsi montr que la perception individuelle du contr le de soi et des v nements locus of control tait li e aux pratiques de contraception et de pr vention des risques en g n ral Les corr la tions statistiques tablies entre les prises de risque av r es l gard d une grossesse et les violences subies peuvent galement au moins pour partie s expliquer par le fait que les gros sesses non anticip es et non souhait es ont pu tre occasionn es directement du fait de vio lences sexuelles subies Le lien entre violences subies et gestion d urgence de la prise effective de risques attest e par le recours une contraception du lendemain ou une pratique abortive semble plus vi dent souligner qu entre violences subies et pr vention du risque En particulier les hommes ayant subi ce genre d atteintes dans leur vie ne se distinguent pas des autres par leurs modes de contraception mais par un recours plus fr quent de leur partenaire la pilule du lendemain ce qui dans ce cas peut appara tre comme un mode de gestion a posteriori du risque encouru Les femmes ayant souffert de carences affectives ou de violences sexuelles au cours de leur vie ou de violences physiques r centes ont plus souvent recours la contraception d urgence ou l IVG que les autres Si le contr le du risque l gard d une grossesse ou d une IST n
465. ou entrer en contact avec elle par exemple En outre pour 24 participants ces groupes ont aussi permis une assurance ou une r assurance de leurs comp tences acquises et construites au cours de leur carri re Cette cat gorie nous appara t d autant plus importante qu elle semble renvoyer chez les enqu teurs pr sents d une part au r le d culpabilisant et d dramatisant de ce type de dispo sitif et d autre part l existence d une solidarit potentielle entre diff rents professionnels EN Partie 5 clairages m thodologiques 258 e Faire un bilan collectif et avoir un retour sur le d roulement de l enqu te 32 personnes ont trouv qu il tait particuli rement riche et int ressant de clore cette enqu te par un bilan rassemblant la totalit des enqu teurs concern s Le bilan collectif pr sente le double int r t de pouvoir mettre un point final une enqu te de passer autre chose et permet aux enqu teurs de situer leur travail de mani re coh rente et moins solitaire dans un travail d ensemble Bien que seuls sur le terrain ils travaillent malgr tout pour atteindre un m me objectif avec des outils communs mais peu souvent partag s Au total sur 462 enqu teurs seuls 42 participants ont exprim le fait de n avoir rien retir de la seconde s ance Par cons quent la s ance organis e apr s la passation de l enqu te a encore plus souvent fait l objet d appr ciati
466. ou certificat d tudes 2 3 1 8 3 4 2 5 BEPC 1 0 0 4 0 3 1 0 CAP BEP 3 4 r f r f 0 4 Bac technologique r f 5 5 2 6 2 6 Bac g n ral 6 0 3 4 4 9 r f Dipl me universitaire 1 cycle 0 7 3 7 5 5 2 2 Dipl me universitaire 2 ou 3 cycle 2 2 4 8 4 5 2 7 ge de fin d tudes 15 ans ou moins 10 4 113 16 17 ans 7 8 9 18 19 ans r f r f 20 21 ans 4 5 7 6 22 23 ans 7 9 12 3 24 ans et plus 6 6 10 8 significatif au seuil de 1 significatif au seuil de 5 significatif au seuil de 10 Lecture 149 des personnes ayant connu le d c s de leur p re avant l ge de 20 ans d clarent tre en mauvaise sant physique Toutes choses gales par ailleurs g n ration cat gorie socioprofes sionnelle de la m re sexe dipl me et taille de la fratrie identiques et gales la situation de r f rence le risque d tre en mauvaise sant phy sique est de 12 9 10 0 2 9 lorsque l on a connu le d c s de son p re contre 10 0 lorsque l on a v cu avec ses deux parents les r sultats sont issus d une r gression logistique Le revenu n est pas intro duit ici dans la r gression car c est une variable trop endog ne au com portement tudi les personnes en mauvaise sant ont de fortes chances d tre en inactivit ou au ch mage et donc d avoir de faibles revenus On ne mesurerait donc pas
467. ou tentatives c est dire au moment o la plupart des jeunes font leur apprentissage relationnel et sexuel puisque l ge m dian au premier rapport sexuel se situe entre 17 et 18 ans pour les femmes et les hommes Bajos et Bozon 2008a TABLEAU Personnes ayant subi des violences pr c dant l enqu te en fonction de l ge et du sexe en Au cours de la vie sans les deux derni res ann es pr c dant l enqu te vous est il arriv Carences affectives de souffrir d un grave manque d affection 14 7 18 4 16 6 17 1 25 3 21 3 Violences verbales qu on vous insulte prof re des cris des injures 45 7 29 9 37 8 37 4 213 32 8 des menaces verbales a votre encontre Violences psychologiques 45 0 45 6 45 3 39 5 46 3 43 0 Violences physiques qu on vous gifle frappe exerce d autres brutalit s physiques 27 0 15 7 21 4 20 5 16 3 18 3 contre vous ou qu on tente de le faire Violences sexuelles de subir des attouchements sexuels des tentatives 1 1 7 6 44 1 3 8 4 5 0 de rapports sexuels forc s ou des rapports sexuels forc s Au cours des deux derni res ann es pr c dant l enqu te vous est il arriv Violences verbales qu on vous insulte prof re des cris des injures 30 5 27 5 29 0 18 2 19 0 18 6 des menaces verbales votre encontre Violences psychologiques 38 9 41 0 39 9 28 6 26 9 27 8 Violences physiques qu on vous gifle
468. oubles du sommeil et 80 ont d j eu l occasion de se plaindre de la qualit de leur sommeil Foley et al 1995 Dans l enqu te EVS plus les personnes sont g es plus elles sont nombreuses pr senter des difficult s r guli res pour se rendormir apr s un r veil pr coce tableau 2 Ainsi seulement 6 8 des 18 24 ans se plaignent de ce trouble qui concerne 18 des 35 44 ans pour atteindre un quart des 65 75 ans De m me partir de 25 ans le fait de rester veill une grande partie de la nuit devient plus fr quent avec l ge Les corr lations des autres troubles avec l ge ne sont pas de m me nature ou ne vont pas dans le m me sens Les plus jeunes et les plus g s sont proportionnellement plus nombreux mettre du temps s endormir environ 18 alors TABLEAU 4 Moyennes des scores de sant physique et de sant mentale selon la pr sence r guli re de troubles du sommeil en Score de sant physique 51 0 46 1 50 9 45 5 50 8 46 1 50 5 46 6 50 9 46 3 51 2 45 7 Score de sant mentale 51 3 45 8 51 2 45 6 51 1 45 9 51 4 41 2 51 7 44 1 51 8 44 3 Note Les chiffres en gras signifient que le test d ind pendance du Chi2 est significatif au seuil de 5 Lecture Le score de sant physique moyen des personnes d clarant avoir des difficult s se rendormir jamais ou parfois est de 51 0 contre 46 1 pour ceux qui d clarent avoir des difficult s
469. our autant que la perception de leur sant phy sique se d marque sensiblement de celle de la population d ensemble Enfin le contexte biographique qui les caract rise rec le plus d un titre des difficult s un tiers des personnes du groupe 3 d clarent avoir souffert d un grave manque d affec tion un quart avoir connu au sein de leur famille des cas d alcoolisme ou d usage de drogues illicites ainsi que des situations de graves tensions ou de violence entre leurs parents et un cinqui me rapportent des conflits tr s graves avec ceux ci ou de s v res privations mat rielles Les quatre autres groupes se caract risant par un cumul des difficult s v cues des pro bl mes de sant et des violences subies repr sentent au total 6 de la population des 18 75 ans vivant en m nage ordinaire Les deux premiers 3 5 sont dominante mascu line et les deux autres 2 5 dominante f minine faisant ainsi appara tre que les liens entre violences et sant dans un contexte biographique difficile se d clinent diff rem ment au f minin et au masculin Ces quatre groupes de faible effectif se distinguent nettement du groupe 3 par la nature des violences subies au cours des deux derni res ann es alors que sur cette p riode personne ne d clare avoir endur de violences sexuelles ou physiques dans le groupe 3 o pr dominent en revanche les violences de nature psychologique toutes les personnes des groupes
470. ours de la vie 3 2 1 2 1 5 0 9 1 9 1 5 1 7 Violences verbales au cours de la vie 0 4 0 4 1 2 1 4 1 4 0 8 1 2 deux derni res ann es 1 4 0 6 0 8 0 6 1 7 1 2 1 4 Violences psychologiques au cours de la vie 2 3 0 4 1 2 0 6 1 3 1 1 1 2 deux derni res ann es 1 3 1 3 1 1 3 1 3 1 2 1 5 Violences physiques au cours de la vie 1 2 1 4 0 8 0 8 2 1 2 1 7 deux derni res ann es 0 4 1 2 1 1 1 5 1 9 1 3 2 3 Violences sexuelles au cours de la vie 0 8 12 1 8 1 7 1 9 deux derni res ann es 0 8 1 4 2 7 1 2 1 5 Effectifs 464 658 464 658 621 813 813 Les violences sexuelles au cours de la vie et au cours des deux derni res ann es sont r pertori es selon la m me proc dure que dans le tableau 1 Mode de construction Pour chaque comportement sexuel ou relationnel et pour chaque sexe cinq mod les sont r alis s en int grant les m mes variables de contr le ge en continu niveau de dipl me le plus lev obtenu situation professionnelle et conjugale en couple ou non et successivement un type de violences survenues au cours de la vie et les m mes violences survenues au cours des derni res ann es pr c dant l enqu te Note Les chiffres en gras indiquent que suivant le test de Wald l odds ratio est significativement diff rent de 1 un seuil p lt 0 05 Le signe indique qu en raison des effectifs r duits de la situation les mod les n ont pu tre sp cifi s
471. ours de la vie est de 3 pour les hommes et de 2 pour les femmes Un tiers des hommes ont eu au total plus de cinq partenaires depuis leur initiation contre moins d un cinqui me des femmes Ces r sultats convergent avec ceux obtenus dans l enqu te CSF r alis e en France en 2005 2006 L ridon 2008 Du point de vue de leur entr e dans la sexualit et de l organisation de leurs premi res rela tions les personnes ayant subi des violences un moment de leur vie pr sentent des caract ristiques relativement diff rentes de celles de leur classe d ge Les atteintes subies ne seraient pas associ es une entr e plus tardive dans la sexualit au contraire Les personnes ayant rencontr une forme de violences ou une autre l exception des violences psycholo giques au cours de leur vie sont plus nombreuses que les autres avoir d j eu des relations sexuelles tableau 2 Ainsi 87 des hommes et 94 des femmes de 18 30 ans ayant subi des violences sexuelles dans leur vie ont d j eu une exp rience sexuelle contre respectivement 82 et 80 de l ensemble des jeunes de cette tranche d ge L age m dian du premier rapport sexuel des hommes qui ont subi des violences physiques ou sexuelles est inf rieur celui des personnes qui n en ont pas d clar comme l avait montr l enqu te ENVEFF pour la seule population f minine Jaspard et al 2003a Des relations de couple moins fr quentes pour les femm
472. ourtant les historiens le savent bien la d cennie 2001 2010 est l une des moins violentes que le monde ait jamais connues Au Moyen ge la violence tait en quelque sorte constitutive du tissu social et la brutalit des rapports humains appartenait au registre de la normalit Les turpitudes que l on d nonce juste titre actuellement existent de longue date Il suffit d voquer Gilles de Rais fid le lieutenant de Jeanne d Arc mais aussi violeur tor tionnaire et assassin de nombreux enfants Depuis le XIIIe si cle la violence a d clin dans toute l Europe de l Ouest m me si on le sait le processus n a pas t lin aire et a pu ou peut encore conna tre de funestes reprises collectives lors de conflits arm s en particulier Cette diminution s est accompagn e d une tol rance de plus en plus faible face aux actes violents mais n a pas entra n leur d voilement au grand jour ni favoris leur connaissance statistique Le sujet est en fait devenu tabou un des meilleurs t moins de cette situation tant le rejet de l uvre d Ambroise Tardieu Titulaire de la chaire de m decine l gale de l Universit de Paris de 1861 1879 il a t reconnu par ses pairs pour ses qualit s et connaissances m dicales mais les travaux auxquels il a consacr sa vie ont t igno r s puis ont sombr dans l oubli jusqu aujourd hui V ritable pionnier de l tude de la maltrai tance des enfants il
473. p Corman B L ger D 2004 Troubles du sommeil chez le sujet g La revue du prati cien 54 pp 1281 1285 Dourgnon P 2009 L enqu te sant protection sociale un panel pour l analyse des poli tiques de sant et la recherche en conomie de la sant La Lettre du Coll ge CES n 1 2009 03 pp 4 6 Edinger J D Bonnet M H Bootzin R R American Academy of Sleep Medicine Work Group 2004 Derivation of research diagnostic criteria for insomnia report of an American Academy of Sleep Medicine Work Group Sleep 27 8 p 1567 1596 Foley D J Monjan A A Brown S L Simonsick E M Wallace R B Blazer D G 1995 Sleep complaints among elderly persons an epidemiologic study of three communi ties Sleep 18 6 p 425 432 Fort P 2000 Ces neurones qui nous font dormir M decine sciences 16 n 12 pp 1454 1455 Gallichio L Kalesan B 2009 Sleep duration and mortality a systemic review and meta analysis Sleep Medicine Reviews 18 p 145 147 HN Partie 4 v nements de vie et comportements de sant 200 Giordanella J P sous la dir de 2006 Rapport sur le th me du sommeil au ministre de la Sant et des Solidarit s Minist re de la Sant des Solidarit s 394 p Godet Cayre V Pelletier Fleury N Le Vaillant M Dinet J Massuel M A L ger D 2006 Insomnia and absenteeism who pays the costs Sleep 29 p 179 184 Hunt S M McKenna
474. p riodes assez grossi res avant 11 ans et partir de 11 ans que dans la tr s grande majorit des cas les carences affectives ont t v cues durant les m mes p riodes que le placement cela ne permet pas de dire dans quel ordre se sont d roul s les v nements Aussi cette variable endog ne n a pas t introduite dans le mod le Les personnes ayant t plac es d clarent aussi plus souvent avoir v cu au cours de leur jeu nesse d une part des situations douloureuses d nigrement et d valorisation pour les hommes ainsi que d c s pr coce d un parent violences physiques ou sexuelles pour les femmes et d autre part des situations de pr carit socio conomique pauvret ou priva tions pour les hommes et les femmes ch mage d un parent pendant plus de six mois continus 2 Mod le logistique non pr sent ici 3 59 des hommes et 62 des femmes ayant connu le placement d clarent une carence affective durant leur jeunesse contre 11 des autres hommes et 17 des autres femmes 4 Le fait d avoir ou non v cu des carences affectives est dit endog ne la variable d int r t du mod le avoir ou non t plac ces carences peuvent influencer la variable d int r t mais aussi tre influenc es par celle ci Le placement durant l enfance et le risque d exposition aux violences l ge adulte DORE 129 pour les hommes De plus les femmes qui ont ou ont eu un p re de nationalit trang
475. p t e les femmes font tat de cons quences plus 8 Raisonnement ge niveau de dipl me le plus lev obtenu lien la migration situation par rapport au travail type de m nage niveau de revenu par unit de consommation donn s Les violences sexuelles subies par les femmes DD 107 graves en mati re de sant En 2005 et 2006 48 des femmes qui ont subi des violences phy siques ou sexuelles dont l auteur est le conjoint d clarent des blessures contre 10 des hommes Bauer 2007 Au del de ces effets directs et imm diats sur la sant la probabilit de r aliser au moins une tentative de suicide au cours de sa vie est fortement accrue lorsque l on a subi des rapports sexuels forc s ou tentatives ou des attouchements Selon l enqu te EVS 5 des personnes g es de 18 75 ans d clarent avoir r alis au moins une tentative de suicide alors que 21 des femmes et 11 des hommes victimes de ces atteintes sont dans ce cas9 Les femmes surtout les plus jeunes parlent plus que les hommes mais la parole reste difficile L ENVEFF tablit que la moiti des femmes de 20 59 ans qui d clarent avoir t victimes d at touchements ou de rapports sexuels forc s ou tentatives au cours de leur vie l exclusion des douze mois pr c dant l enqu te n en ont jamais parl avant d tre interrog es ce sujet dans l enqu te Le viol appara t comme l agression la moins dicible dans
476. par faite tant en ce qui concerne leurs effectifs que leurs caract ristiques 1 D cision du juge des enfants au regard de l article 375 du Code civil 2 Selon l article L 221 1 du Code de l action sociale et des familles les missions de l ASE sont attribu es au conseil g n ral 3 L article L 223 1 de la loi du 5 mars 2007 r formant la protection de l enfance rend cette d finition op rationnelle en rendant l valuation obligatoire avant toute d cision de prestation Exposition aux violences durant l enfance et prise en charge par les services sociaux i 113 Pr alablement sa premi re estimation dans ce domaine l Observatoire national de l enfance en danger ONED a recens les principales sources de donn es disponibles sur les enfants en danger Une dizaine d entre elles approchent plus ou moins directement le ph nom ne de l enfance en danger en France Les donn es proviennent de quatre minist res en charge de l Int rieur de la Justice de l Education nationale et de la Sant et des Affaires sociales du ser vice national d accueil t l phonique pour l enfance en danger SNATED plus connu sous le nom de All 119 4 et jusqu en 2007 de l Observatoire d centralis de l action sociale ODAS qui publiait des donn es sur les signalements de danger ONED 2005 Ces donn es se distinguent selon qu elles traitent de situations en amont ou en aval d une d cision de prise en charge
477. parmi les enfants de cadres Monnier et Pennec 2003 De m me le risque de per dre sa m re pr cocement varie selon la profession de celle ci Le risque le plus lev concerne les personnes dont la m re est ouvri re au foyer ou inactive3 Les orphelins avant l ge de 20 ans sont pour 45 d entre eux issus d une fratrie de cinq enfants ou plus fr re s ur demi fr re ou demi s ur contre 33 de l ensemble des adultes Cela r sulte tout d abord d un effet de g n ration la majorit des orphelins appartiennent aux g n rations les plus anciennes o les fratries sont les plus grandes Ces r sultats s expli quent aussi par une origine sociale plus modeste De plus la probabilit d avoir un parent plus g que la moyenne est plus forte pour les enfants issus d une grande fratrie Enfin les orphe lins ont plus souvent connu une recomposition familiale galement source d largissement de la fratrie 26 d entre eux ont au moins un demi fr re ou une demi s ur contre 16 de len semble des adultes GRAPHIQUE 2 Proportion d orphelins avant 20 ans selon la cat gorie socioprofessionnelle du parent d c d en Cadres Professions interm diaires Employ s Ouvriers E Orphelins de p re Au foyer inactifs E Orphelins de m re 0 2 4 6 8 10 12 Lecture 5 1 des personnes dont le p re tait cadre ont connu le d c s de leur p re avant l ge de 20 ans 1 3
478. passation des questionnaires doivent au moins s efforcer par de soigneux protocoles de cr er les conditions les plus propices limiter ces biais de collecte voir l article p 53 En outre les effectifs des tudes portant sur ces vio lences sont souvent insuffisants pour en d duire des corr lations statistiques robustes Le d veloppement r cent des enqu tes enqu te EVS apr s l ENVEFF l affinement des m thodes des enqu tes de victimation sur les violences conjugales enqu te CVS ainsi que leur capacit mobiliser des chantillons de plus grande taille constituent des avanc es majeures dans l valuation de ces ph nom nes nouvelles m thodes de collecte des donn es possibilit de rep rage du statut de l auteur questionnement proscrivant les termes de vio lence ou agression etc Si les donn es notamment celles tir es de l enqu te EVS qui sont ici mobilis es constituent aujourd hui un point de d part n cessaire elles restent souvent insuffisantes car il est difficile de r unir d une part des informations explicites sur le caract re conjugal des violences et des effectifs suffisants et d autre part des donn es pr cises et robustes permettant d valuer l ampleur totale du poids conomique associ aux violences D Partie 4 v nements de vie et comportements de sant 232 En outre le choix de l horizon temporel retenu est une limite pour l valuation d un
479. pendant une grande partie de la nuit concerne 45 de la population mais seuls 16 des individus d clarent subir un tel probl me de mani re r currente et parmi eux seuls 4 2 d clarent vivre de telles diffi cult s tous les jours ou presque Le trouble d endormissement touche pour sa part pr s d un tiers de la population mais seuls 15 des individus d clarent subir un tel probl me de mani re r currente 5 4 tant confron t s de telles difficult s tous les jours ou presque Il est toutefois noter que 65 d clarent ne jamais rencontrer ce probl me La rumination explor e ici par le fait de d clarer avoir perdu le sommeil cause de ses soucis concerne environ la moiti de la population Mais pour une nette majorit d entre elles cette TABLEAU Pr valence des diff rents troubles du sommeil en Difficult s 4 se rendormir Vous r veillez vous tr s t t le matin en prouvant des difficult s pour vous rendormir 38 3 23 9 109 58 Trouble de maintien du sommeil Vous arrive t il de rester veill e pendant une grande partie de la nuit as 29 9 114 ae Trouble d endormissement 645 208 92 54 Mettez vous beaucoup de temps pour vous endormir Rumination Vous arrive t il d tre emp ch e de dormir cause de vos soucis 496 ae ae ap Sentiment de fatigue au r veil o 479 34 4 11 6 6 1 Eprouvez vous un sentiment de fatigue en vous r veillant Champ Population
480. personnes avaient reconnu pouvoir s appuyer sur le groupe pour exprimer et r fl chir au comportement adopter face des situations difficiles Ce point semble conforter la pertinence du choix m thodologique savoir la mise en place d une dynamique de groupe m me de permettre chacun des participants de r aliser un travail de r flexion et une prise de distance vis vis des diverses situations auxquelles il se trouve immanquablement confront Ce constat est d ailleurs confirm par d autres items proches de celui ci 35 personnes d clarent avoir profit de ce dispositif de soutien pour la borer les situations difficiles de m me 17 participants ont insist sur le fait d avoir pu prendre du recul par le biais de ce type de dispositif Dans un registre proche 38 enqu teurs disent galement avoir pu utiliser la seconde s ance de groupe pour se lib rer et vacuer un trop plein d angoisse ou de culpabilit survenues la suite de cette enqu te ou d autres d j r alis es Partager sa pratique et les astuces de terrain avec les coll gues Ce point appara t 67 reprises dans les fiches de bilan Cet item nous semble particuli rement int ressant rele ver car il montre bien a quel point les enqu teurs appr cient de partager leur savoir faire et leurs astuces de terrain avec leurs coll gues La question de la libre expression Pour 55 enqu teurs l un des apports i
481. plicit du fait qu elles font de la sant un objet hors du champ du savoir Durcissons l nonc kantien il n y a pas de science de la sant Admettons le pour l instant Sant n est pas un concept scientifique c est un concept vul gaire Ce qui ne veut pas dire trivial mais simplement commun la port e de tous Can guilhem 2002 p 52 5 Enqu te d cennale jusqu en 2002 2003 et enqu te Handicap Incapacit s D pendances HID conduite en 1998 2001 aujourd hui suivies de la r alisation de l enqu te Handicap Sant en m nages ordinaires HSM en 2008 2009 Violences sant et v nements de vie difficile Mais selon Canguilhem aucune de ces deux approches de la sant la premi re relevant de perceptions profanes la seconde abordant la sant comme objet de science m dicalis e mesur e par des appareils ibid ne vaut finalement sans l autre La reconnaissance de la sant comme v rit du corps au sens ontologique non seulement peut mais doit admettre la pr sence en lisi re et comme garde fou a proprement parler de la v rit au sens logique c est dire de la science Certes le corps v cu n est pas un objet mais pour l homme vivre c est aussi conna tre Je me porte bien dans la mesure o je me sens capable de porter la res ponsabilit de mes actes de porter des choses a l existence et de cr er entre les choses des rapports qui ne leur viendraient pas sans moi
482. plus jeunes connaissent plus souvent l auteur de l v nement ce qui peut les dissuader de parler des faits Parmiles victimes d un acte de violence ayant entra n un dommage 72 des personnes g es de 18 29 ans d clarent en effet en conna tre l auteur alors que c est le cas de 67 des vic times dont l ge est compris entre 55 et 75 ans Des interlocuteurs vari s selon l v nement et les victimes Les victimes de violences physiques ou sexuelles parlent moins fr quemment des faits leur conjoint Les victimes de violences psychologiques ou verbales se confient dans les m mes proportions aux diff rents membres de leur entourage proche qu il s agisse du conjoint de la famille des amis ou des personnes de confiance chacun de ces interlocuteurs est confident d un peu moins de la moiti de ce type de victimes tableau 2 En revanche les victimes de violences physiques ou sexuelles choisissent moins souvent le conjoint pour se confier 24 Il est pro bable que ce dernier soit aussi plus fr quemment l auteur des faits 42 des victimes de vio lences physiques ou sexuelles ont subi les faits leur domicile et une fois sur quatre l auteur des violences est un membre de sa famille y compris le conjoint Par ailleurs qu il s agisse de violences physiques ou sexuelles ou de violences psychologiques ou verbales lorsque l v nement s est d roul au domicile le conjoint est un interlocut
483. plus ou moins vidente pour les rapports sexuels forc s en par ticulier Que doit faire l enqu teur lorsqu un enqu t lui rapporte qu il a t victime de faits qui sont potentiellement des crimes ou des d lits Doit il en informer le procureur de la R pu blique comme l y oblige l article 40 du Code de proc dure p nale dont l alin a 2 dispose que toute autorit constitu e tout officier public ou fonctionnaire qui dans l exercice de ses fonctions acquiert la connaissance d un crime ou d un d lit est tenu d en donner avis sans d lai au procureur de la R publique et de transmettre ce magistrat tous les renseignements proc s verbaux et actes qui y sont relatifs M me si les enqu teurs de l INSEE sont rarement fonctionnaires ils restent concern s par cette obligation Pour viter d ventuelles erreurs d analyse ils peuvent n anmoins d abord rendre compte leur hi rarchie des faits observ s et des suites qui leur paraissent devoir leur tre r serv es parmi lesquelles figure l avis au pro cureur de la R publique Il appartient alors au sup rieur hi rarchique d appr cier si les faits lui paraissent suffisamment tablis afin d clairer l agent sur le bien fond de l avis au procureur de la R publique Ce magistrat value ensuite l opportunit des poursuites p nales L absence d avis au procureur n est assortie d aucune sanction p nale ce qui n exclut pas d ventu
484. pour la premi re fois les diff rents types d atteintes la personne sont diff renci s et d velopp s dans le questionnaire vols avec violence ou menace vols sans violence violences physiques menaces insultes ou injures violences sexuelles De plus l instar des innovations m thodo logiques de l enqu te EVS l enqu te CVS se dote partir de 2007 d un protocole de collecte plus confidentiel et ce titre mieux adapt au recueil des donn es les plus d licates les questions sur les atteintes physiques commises par une personne r sidant la date de l en qu te avec l enqu t e et sur les atteintes sexuelles tous auteurs confondus c est dire cor sidents ou non avec leur victime la date de l enqu te sont pos es dans un question naire auto administr par ordinateur Ce nouveau dispositif d enqu tes a permis d obtenir dans le rapport 2008 de l Observatoire national de la d linquance OND des r sultats cumulant les donn es des enqu tes CVS 2007 et 2008 Les faits de violence que d clarent avoir subi 22 000 personnes ag es de 18 a 60 ans au cours des ann es 2006 et 2007 peuvent ainsi tre analys s dans des conditions m thodo logiques plus satisfaisantes que dans les pr c dentes enqu tes de victimation en France ala fois du fait de la taille de l chantillon mobilis et des meilleures conditions de passation du questionnaire Tout en restant des enqu tes de victimation a
485. pr s de la population log e Le placement une situation parmi d autres v nements difficiles durant l enfance Le module vie familiale de l enqu te EVS passe en revue une quinzaine de situations diffi ciles que les enqu t s ont pu vivre avant l ge de 20 ans tableau 1 Nous les appellerons des situations d adversit durant l enfance Il peut s agir d un v nement bref par exemple la mort pr coce d un parent dont les effets peuvent tre durables ou d une situation qui s ins crit dans une longue p riode par exemple une carence affective Nous avons restreint l chan tillon aux personnes g es de 20 60 ans inclus de fa on travailler sur une population rela tivement homog ne ainsi la dur e d exposition au risque d avoir v cu une situation difficile avant 20 ans est la m me pour l ensemble de ces personnes elles sont toutes n es apr s la seconde guerre mondiale et sont potentiellement pr sentes sur le march du travail L ef fectif total de chantillon atteint d s lors 7 361 enqu t s soit 3 174 hommes et 4 184 femmes Le placement durant l enfance et le risque d exposition aux violences l ge adulte I 127 Parmi les personnes interrog es les hommes d clarent en moyenne 1 2 situation d adversit 46 n en ont connu aucune les autres en ayant v cu 2 3 en moyenne et les femmes 1 4 41 n en ont connu aucune les autres en ayant d clar 2 4
486. principaux v nements familiaux surve nus pendant l enfance et l adolescence Ces deux types de facteurs seront ensuite isol s apr s prise en compte des effets de structure afin de mesurer leurs influences propres respectives sur les usages de drogues La consommation de cannabis et de tabac diminue avec l ge l inverse de l usage r gulier d alcool Quel que soit l ge les produits licites restent les substances psychoactives les plus consom m es Le tabac est le premier produit psychoactif en termes de diffusion dans la population d apr s l enqu te EVS 40 des 18 24 ans en consomment quotidiennement mais cette propor tion diminue avec l ge l inverse usage r gulier d alcool encadr 2 augmente avec l ge 12 en consomment r guli rement entre 18 et 24 ans 20 entre 25 et 34 ans et 22 entre 35 et 1 CASI Computer Assisted Self Interview par analogie avec les environnements CAPI Computer Assisted Personal Interview et CATI Computer Assisted Telephone Interview souvent utilis s dans les entretiens en face face et par t l phone Les pratiques addictives des jeunes adultes i 207 44 ans tableau 1 Le fait d avoir bu au moins 6 verres en une m me occasion dans l ann e dimi nue toutefois a mesure que l ge augmente L usage probl matique d alcool au cours de la vie mesur par le test DETA s av re quant a lui relativement stable selon les classes d
487. prochaines ann es compte tenu du contexte de mont e en charge du dispositif judiciaire r cemment mis en place pour la protection des femmes victimes de violences conjugales Le co t des cons quences sociales et notamment le recours aux aides sociales 120 millions d eu ros repr sente moins de 5 du co t global Les co ts relatifs aux h bergements d urgence et d insertion en cas de rupture du couple aux diff rentes aides au logement aux allocations de parents isol s et au revenu minimum d insertion en lien avec les s parations du fait de violences conjugales repr sentent autant que le co t des paiements des arr ts de travail imputables direc tement aux violences conjugales Du fait de la faible pr cision des donn es relatives aux h berge ments en lien avec les violences conjugales ce poste de co t est probablement sous estim Les co ts humains des viols et pr judices 535 millions d euros repr sentent 22 du co t global Le chiffrage du co t humain li aux viols s appuie sur la m thode pr conis e par le Commissariat g n ral au Plan Boiteux et Baumstark 2001 Le co t des pr judices dans le cadre des violences conjugales a t calcul partir des dur es des interruptions temporaires totales de travail ITT provenant des donn es de la police et de la gendarmerie et des bar mes indicatifs d un tribunal de grande instance de France en termes de quantum doloris souffrances physiques psychiques o
488. protocoles d en qu te permettent de rendre la parole plus facile moins douloureuse tre victime de violences son domicile augmente la probabilit de taire les violences subies Le profil des victimes qui se taisent apr s un v nement violent au sens o elles ne le r v le raient qu l occasion de l enqu te et de celles qui attendent au moins quelques jours pour en parler peut tre tudi au moyen de mod lisations logistiques Les r sultats obtenus confirment que la parole des victimes n est que partiellement li e leurs caract ristiques sociod mogra phiques et qu elle d pend aussi de la nature et des circonstances de l v nement 1 Il s agit ici des victimes g es de 18 69 ans cette proportion est plus lev e parmi les victimes les plus jeunes Bajos et al p 2 2 En plus des victimes de violences interpersonnelles l enqu te EVS contient des informations similaires sur les victimes d atteintes aux biens vols cambriolages et d gradations Ce type de violence n est pas examin ici La parole des victimes apr s un v nement violent i 87 GRAPHIQUE 1 R partition des victimes d un v nement violent ayant entra n un dommage selon le nombre d interlocuteurs auxquels elles ont confi les faits 100 A 90 80 70 60 50 40 30 E La victime en a parl plusieurs personnes E La victime en a parl une seule personne M La victime en parle pour la premi re
489. psychologique sont aussi plus fr quemment expos es que la moyenne des insultes injures ou menaces verbales coups avec insultes menaces verbales visant pour l agresseur per mettre d exercer des contraintes sexuelles d nigrements assortis de menaces verbales etc voir l article p 71 Les violences sexuelles feront quant elles l objet d un chapitre sp cifique voir l article p 99 Une fois que le mat riau sur lequel porte la comparaison a t d fini se pose la question de savoir que se propose t on de comparer au juste Il ne s agit pas seulement de mettre en regard des niveaux bruts de victimation ni de savoir pourquoi les diff rentes enqu tes ne s ac cordent pas sur le nombre de victimes en population g n rale Les taux de victimation sont en effet si d pendants des outils forg s qu il faut lire les r sultats avec prudence et toujours com prendre comment ils ont t construits et ce qu ils recouvrent de quels actes exactement s agit il et sous quels libell s ont ils t soumis l appr ciation des enqu t s La comparaison des r sultats ne peut donc se faire qu la lumi re de l analyse des instruments de mesure Comparer oui mais libell de question identique Comment mesurer l impact des diff rences de formulation des questions La mani re dont a t libell e la question sur les agressions dans les deux premi res ditions de l enqu te CVS janvier 2005
490. ptionnels Les checs de ces m thodes de pr vention pilule ou pr servatif ont des origines vari es qui rel vent a la fois de composantes structurelles comme l acc s information et la contraception et de com posantes plus individualis es comme l ambivalence vis vis d un d sir de grossesse Bajos et al 2002 Ils t moignent en outre de diff rents rapports au temps notamment en termes de pro jection de soi dans l avenir M me si aucune tude n aborde autrement qu travers le prisme de l usage du pr servatif les repr sentations que les hommes se font de la contraception et le r le qu ils tiennent dans son efficacit on peut supposer qu elles d pendent comme pour leurs par tenaires de certains facteurs sociaux et biographiques Le recours cette contraception d ur gence diff re d ailleurs peu quand on consid re les r ponses des femmes et des hommes du m me ge 27 des femmes d clarent l avoir employ e et 33 des hommes d clarent qu au moins une de leurs partenaires l a utilis e La fr quence de cette contraception d urgence est plus importante parmi les hommes vic times de violences quelles que soient leur nature et la p riode o elles se sont produites Les TABLEAU 5 Risques induits par les diff rentes violences subies sur les prises de risque en mati re de sexualit parmi les jeunes de 18 30 ans odds ratios Carences affectives au c
491. quel est pour sa part traduit et valid en fran ais Lepl ge et al 1993 Il tait donc possible de s lectionner les douze questions concern es du SF 36 Restait ensuite savoir si l on pouvait transposer le SF 12v2 con u aux tats Unis et utilis notamment dans ce pays au vu des objectifs poursuivis dans EVS Au fil des r flexions le r le assign au SF 12v2 dans EVS a t pr cis plut t que de comparer des sources il s agissait de trouver un outil capable de d grossir un profil de sant ici de qualit de vie et sant per ue et d utiliser les informations synth tiques du SF 12v2 scores agr g s de sant physique et Violences sant et v nements de vie difficile DO 47 mentale pour confronter l tat de sant des personnes de 18 75 ans dont les enqu t s d EVS sont repr sentatifs d autres informations sur la sant relev es ailleurs dans le questionnaire d EVS avec ou sans questionnaire standardis Des changes avec les concepteurs am ricains du SF 36 et de ses diff rentes versions ont permis de pr ciser l analyse en d cidant d utiliser les pond rations tablies sur des chantillons de population am ricains et de trancher sur de petites questions de traduction En revanche calculer les scores partir des moyennes observ es dans la population am ricaine comme le pr voyait le manuel am ricain d utilisation du questionnaire ne semblait pas coh rent avec l id e
492. quelle Ce fait vous a t il conduit vous rendre la gendarmerie ou au commissariat saisir directement le procureur de la R publique faire une d claration aupr s de votre assurance la suite de ce fait avez vous pris contact avec une assistante sociale une association de soutien un num ro d assistance un service m dico l gal ou m dico judiciaire ou un avocat Faute d un effectif suffisant de victimes de violences sexuelles d clarant que les faits concern s ont entra n un dommage pour permettre une analyse statistique part enti re on ne distingue pas dans les r sultats pr sent s ici les violences caract re sexuel des violences physiques caract re non sexuel La parole des victimes apr s un v nement violent i 91 Les victimes g es de 55 75 ans parlent davantage des violences subies que les plus jeunes Les comportements des victimes diff rent enfin selon leur ge et leur sexe toutes choses gales par ailleurs un homme a deux fois plus de chance qu une femme de taire les faits ce qui est coh rent avec les r sultats de l enqu te CSF selon lesquels les hommes qui sont vic times d actes de violence sexuelle Bajos et Bozon 2008 se taisent davantage que les femmes victimes de violences de m me nature Les victimes les plus g es 55 75 ans confient davan tage v nement un tiers que les victimes plus jeunes Entre autres raisons les
493. r le sentiment d ins curit l ins curit n est donc pas av r e par des violences effectivement subies De nombreuses hypoth ses ont t avanc es pour expliquer nuancer ou compl ter cet appa rent paradoxe Tout d abord preuve que la civilisation des moeurs a fait son uvre la per ception des violences serait plus aigu quand la s curit objective entre cat gories sociales ou selon les lieux de vie bien qu in gale entre hommes et femmes est majoritairement assur e En outre si paradoxe il y a il n est que partiel puisque ce sont bien les personnes qui ont t r cemment victimes de violences qui dans les enqu tes statistiques d clarent tout de m me les sentiments d ins curit les plus forts voir par exemple Rizk 2005a 2005b Un paradoxe de sens oppos peut aussi rarement tre constat expos s aux plus forts taux de victima tion les r sidents de Paris d clarent moins souvent avoir peur ou tre pr occup s par les ques tions de s curit que leurs homologues interrog s dans les sept autres d partements franci liens comme s ils avaient int gr ins curit au titre des param tres normaux de la vie parisienne Anache et Heurtel 2004 p 1 2 Selon d autres tudes le contexte politique et social de l enqu te permet galement d expli quer une part des variations des opinions en mati re de s curit Robert et Pottier 2004 Par ailleurs les publics qui se d
494. r par ordina teur pour certains sujets sensibles comme la sexualit la consommation de drogues illicites ou d alcool Le choix de ce mode de passation se justifiait autant par des consid rations thiques et juridiques que m thodologiques voir l article p 53 il devait notamment permet tre de renforcer la confidentialit et la sinc rit des r ponses Ce protocole novateur suscitait toutefois de nombreuses interrogations notamment quant la capacit des enqu t s r pondre de mani re autonome l aide d un outil informatique Le questionnaire auto administr se situait juste apr s l entretien en face face voir la des cription du questionnaire p 63 L enqu teur confiait alors le micro ordinateur portable CAPI encadr 1 l enqu t et branchait un casque audio pour laisser l enqu t lire seul les ques tions et les modalit s de r ponse l cran tout en coutant s il le souhaitait le fichier son sur lequel la question avait t enregistr e L enqu t saisissait ensuite sur le clavier le chiffre cor respondant la r ponse choisie Il pouvait aussi r couter le fichier son et se d placer dans le questionnaire pour relire ou corriger ses r ponses La pr sente tude vise analyser le comportement des personnes interrog es face cet outil pour mieux cerner les ventuelles difficult s sur certaines questions ou pour certaines cat go ries de population Elle s appuie
495. r aliser les entretiens t l phoniques de l ENVEFF Il fallait donc essayer de rendre le questionnement le plus progressif possible en n abordant ni trop vite ni par des formulations l emporte pi ce certains v nements potentiellement v cus comme tr s graves par ceux qui les ont travers s Mais il fallait aussi viter que le questionnaire ne monte trop en intensit dramatique aboutissant un point culminant d motion en toute fin Ces limites beaucoup moins videntes ont merg lors des bilans des tests r alis s sur le terrain gr ce la finesse du jugement des enqu teurs Lorsque le questionnaire est trop progressif ces derniers peuvent avoir le sentiment dans ce cas de devoir conduire un v ritable interroga toire et les enqu t s peuvent ressentir cette progression comme un pi ge se refermant sur eux La recherche d un quilibre entre ces deux imp ratifs ne pas aborder d embl e des sujets qui peuvent choquer mais ne pas non plus mouvoir l exc s les personnes enqu t es en condui sant l entretien de mani re trop savamment tacticienne a jou un r le important dans la construction du questionnaire notamment pour choisir l ordre des modules et des questions voir la description du questionnaire p 63 Le module sant a ainsi t plac en t te du questionnaire m me si c est un sujet potentielle ment d licat les personnes ayant des v nements ou situations douloureux
496. r e Co t des violences conjugales envers les femmes DD 223 femmes et des enfants ainsi qu la pr vention de la violence leur gard Quatre quipes plu ridisciplinaires mobilis es dans quatre pays diff rents ont particip ce projet Psytel France National Institute of Public Health Danemark Comisi n para la investigaci n de malos tratos a mujeres Espagne et Women s rights association Hongrie L objectif principal de ce projet est d valuer les co ts des violences conjugales du point de vue de la soci t pour l ensemble des 25 tats membres en 2006 ann e de r f rence choisie Ce chapitre pr sente les r sultats de cette valuation pour la France en tenant compte de l apport sp cifique de l enqu te v nements de vie et sant EVS Les co ts des violences un chiffrage d licat Il semble difficile tant donn les sources disponibles et faute d l ments suffisants pour objectiver certaines hypoth ses d obtenir un chiffrage d finitif et pr cis des violences conju gales La m thode d analyse couramment retenue pour tudier le co t d une maladie per met toutefois d en mesurer les contours L analyse conomique des co ts des violences consiste en quelque sorte apporter des l ments de r ponse la question Quelles res sources pourraient tre pargn es et donc r affect es si l on r ussissait radiquer les vio lences au sein du couple
497. r ponse moyen selon le dipl me le plus lev En secondes 20 18 Masculin E F minin 16 14 12 10 8 6 4 2 0 Aucun Brevet CAP BEP Bac technique Bac g n ral Bac 2 Bac gt 2 Champ Personnes g es de 18 75 ans r sidant en France en m nage ordinaire Sources Enqu te venements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 dipl me se conjuguent aussi tr s certainement les r pondants les plus jeunes tant nettement plus dipl m s ils cumulent deux caract ristiques associ es un temps de r ponse plus court Il appara t galement que les personnes de nationalit fran aise la naissance r pondent plus vite 15 0 secondes en moyenne par question que les personnes naturalis es fran aises 16 2 secondes lesquelles r pondent elles m mes l g rement plus vite que les personnes de nationalit trang re 16 8 secondes On peut ici supposer des difficult s de compr hension de la langue cet effet demeurant une fois prises en compte les diff rences de structures par ge des populations Un temps de r ponse plus long pour les questions ouvertes La dur e du fichier son nous renseigne donc sur la longueur de la question pos e laquelle influe sur le temps de r ponse En compl ment nous avons cherch savoir si le temps de r ponse d pend galement du type de la question Le type des questions est abord du point de vue de leur forme s agit il d
498. r connu le placement que ceux qui se d clarent globalement satisfaits Champ Personnes g es de 20 60 ans r sidant en France en m nage ordinaire Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS 2005 2006 DREES 131 NS Partie 3 Des parcours de vie difficiles 132 Beck et Brossard 2004 Michalski 2005 Temple et al 2008 Ce constat perdure m me si l on ne s int resse qu aux violences physiques9 En revanche lorsque l on exclut des mod les les situations d adversit v cues durant la jeunesse l effet de la d pendance a l alcool devient significatif au seuil de 5 pour les hommes OR 1 557 p 0 0310 et au seuil de 10 pour les femmes OR 1 833 p 0 0771 Des mod les logistiques montrent par ailleurs que la suspicion de d pendance alcoolique est significativement li e aux violences subies durant la jeunesse pour les hommes et la carence affective durant la jeunesse pour les femmes en contr lant ces effets par les variables sociod mographiques la consommation de cannabis et l tat d pressif La consommation d alcool serait donc en partie du moins le m diateur d autres fac teurs du risque de subir des violences physiques les situations d adversit durant l enfancef Les hommes insatisfaits de leur travail et les femmes occupant un emploi apparaissent plus expos s aux violences Nous avons aussi test l effet de caract ristiques socio conomiques au moment de l
499. r des m thodes utilis es l tranger en particulier aux tats Unis au Canada ou au Royaume Uni Ammentorp et al 2007 MacMillan et al 2006 Walby et Allen 2004 Rogers et al 1999 les concepteurs de l enqu te EVS se sont donc orient s vers un mode de passa tion auto administr par ordinateur avec interface audio m thode audio CASI une pre mi re du genre en France L hypoth se tait que ce mode de collecte peut inviter les r pon dants une plus grande sinc rit encore qu un questionnaire papier voir l article p 237 a propos du comportement des r pondants sur cette partie du questionnaire 2 CASI renvoyant Computer Assisted Self Interview entretien auto administr par ordinateur par analogie avec CAPI Computer Assisted Personal Interview entretien en face face assist par ordinateur nom donn l ap plication informatique qui quipe les ordinateurs des enqu teurs de l INSEE pour collecter les r ponses en face face et CATI Computer Assisted Telephone Interview entretien t l phonique assist par ordinateur du nom de l appli cation informatique utilis e pour des enqu tes telles que le Barom tre sant ou l ENVEFF par exemple 3 Encourag s par l exp rience du questionnaire auto administr mis au point pour EVS les concepteurs de l dition 2007 de l enqu te Cadre de vie et s curit enqu te de l Observatoire national de la d linq
500. r des violences sexuelles r side ou non avec la victime au sein du m nage 116 000 89 000 27 000 20 000 femmes d clarent avoir subi des vio lences sexuelles provenant la fois d agresseurs int rieurs et ext rieurs L auteur des faits r side leur m nage 356 000 lt 262 000 114 000 f 27 000 114000 A igi i au sein du m nage Champ Personnes qui se d clarent victimes d attouchements ou de rap ports sexuels forc s g es de 18 60 ans et r sidant en m nage ordi Victimes de violences sexuelles eoa 88008 naire Ann es 2005 2006 tous auteurs confondus Sources Enqu te Cadre de vie et s curit 2007 OND INSEE d apr s le rapport annuel 2007 de l OND p 37 questionnaires individuels Des atteintes sexuelles pr coces Dans l enqu te EVS il appara t tr s nettement que comme les violences physiques caract re non sexuel les violences sexuelles surviennent tr s t t au cours de la vie Ces r sultats conver gent avec ceux de l ENVEFF Jaspard et al 2003 et de l enqu te CSF Bajos et Bozon 2008a Un tiers des femmes qui d clarent avoir subi des attouchements ou rapports sexuels forc s ou tentatives ont t expos es ces violences avant d avoir atteint l ge de 11 ans graphique 1 Les hommes sont beaucoup moins nombreux se d clarer victimes de ce type de violences mais ils sont aussi concern s tr s t t dans des proportions identiques Alors que l ado
501. r et dans les centres d accueil d urgence ou sans domicile n ont pas t interrog es l enqu te tant centr e sur les personnes vivant domicile m nages ordinaires L enqu te CVS est une enqu te de victimation les personnes sont interrog es sur les atteintes qu elles ont pu subir r cemment et leurs opinions en mati re de s curit Cette enqu te est men e annuellement depuis janvier 2007 par l INSEE en partenariat avec POND Observatoire national de la d linquance aupr s de plus de 17 000 m nages interrog s en face face et en leur sein aupr s de personnes g es de 18 60 ans Tournyol et Le Jeannic 2008 Par la taille de son chantillon ainsi que par le nombre et le type d atteinte qu elle aborde cette enqu te est une avanc e majeure pour la connaissance des ph nom nes de violence et de vol Outre le nombre de femmes majeures viol es au sein du couple l enqu te fournit des donn es relatives aux pr judices subis dans le cadre des violences conjugales notamment en termes d incapacit temporaire de travail L enqu te v nement de vie EVS une source int ressante pour observer les co ts sanitaires des violences conjugales L enqu te v nements de vie et sant EVS a t r alis e par la DREES de novembre 2005 f vrier 2006 aupr s de 10 000 personnes g es de 18 75 ans vivant domicile en France voir l article p 71 voir aussi la premi re partie de l ouvrage consacr
502. r et la mani re de les questionner de fa on appropri e hypoth ses fortes enfin sur la n cessit de disposer d l ments de contexte biogra phiques comportementaux ou sociaux plus larges que ceux qui sont directement attach s aux violences subies ou la sant des personnes C est de tout cela que rend compte le pr sent ouvrage en tenant les deux bouts de la cha ne des choix m thodologiques et hypoth ses en amont aux r sultats en aval sans n gliger non plus la restitution de ce qui dans la mise en uvre des outils sur le terrain protocole de col lecte pratique professionnelle des enqu teurs participe aussi de la construction du produit final Le contenu des chapitres qui suivent s efforce de mettre troitement en communication la m thode et les r sultats pour montrer l influence de la premi re sur les seconds ou l clai rage que les seconds permettent a posteriori de jeter sur la premi re Des comparaisons sont tablies aussi souvent que possible et parfois dans des articles qui y sont enti rement consa cr s avec les sources disponibles par ailleurs dans le champ violences ou violences et sant en France L ensemble enfin sans puiser la diversit des th mes que l enqu te permet d aborder d veloppe des pistes nouvelles telles que par exemple le chiffrage du co t cono mique des violences et sugg re la mani re dont les relations entre violences et sant pren nent forme dan
503. r la partie sexualit sont li s plut t au th me abord ou bien au fait que les r pondants d couvrent la manipulation de l outil avec GRAPHIQUE 3 Dur e moyenne de r ponse et du fichier selon la nature et la forme de la question En secondes 30 E R ponse E Fichier son Datation Quantification Datation Factuel Quantification Ressenti Ouvert Ouvert Ferm Ferm Ferm Ferm Type de questions Champ Personnes g es de 18 75 ans r sidant en France en m nage ordinaire Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 Le comportement des r pondants face au questionnaire auto administr par ordinateur DO 243 cette partie Ces deux aspects sont indissociables ici et pour pouvoir tirer des conclusions m thodologiques ce propos il faudrait pr voir de passer les modules dans un ordre diff rent sur plusieurs sous chantillons ce qui n tait pas envisag pour l enqu te EVS Les caract ristiques des questions pos es jouent plus que les caract ristiques sociod mographiques des r pondants L analyse pr sent e ci dessus donne une premi re id e des facteurs influant sur la dur e de r ponse une question donn e Cependant plusieurs des effets d crits sont aussi dus la construction du questionnaire tout le monde ne r pond pas aux m mes questions les ques tions ferm es de datation sont plus courtes etc Pour tester la significativit de ces caract ris
504. r les enqu teurs et dans la formation que ceux ci recevaient de nombreux cas pratiques illustrations d taill es de mises en situation appuy es sur les probl mes rencontr s lors des tapes de test de l enqu te 11 Sur ces questions voir l article consacr dans cet ouvrage aux probl mes g n raux de m thode entourant l enqu te p 53 12 Voir l article p 171 13 Les r sultats indiqu s dans l article sont pond r s pour repr senter l ensemble de la population On indique ici la taille de l chantillon concern pour inciter la prudence sur l interpr tation des r sultats et expliquer pourquoi les donn es sont fortement regroup es faute d effectifs suffisants pour un d tail statistiquement robuste Exposition aux violences durant l enfance et prise en charge par les services sociaux i 121 moins de 2 3 pour la classe d ge centrale 35 49 ans 3 pour les femmes g es de 20 34 ans lors de l enqu te Chez les hommes les carts en fonction de l ge a l enqu te sont plus faibles de 0 1 0 4 mais les effectifs de personnes d clarant avoir subi des violences sexuelles de mani re r p t e avant l ge de 20 ans sont moins lev s que pour les femmes et les variations ne sont pas significatives GRAPHIQUE 1 Proportion de personnes d clarant avoir subi des violences sexuelles de mani re durable avant l ge de 20 ans l exclusion des deux ans pr c dant l enqu te selo
505. r mieux pr venir et mieux traiter l ONED cr en 2004 publie chaque ann e un rapport o figure l estimation actualis e du nombre et de la part d enfants et de jeunes majeurs b n ficiant d une mesure de protection de l enfance Cette estimation repose sur des donn es agr g es concernant des mesures de prise en charge administratives ou judiciaires 6 ONED Rapports annuels 2005 2010 DEN Partie 3 Des parcours de vie difficiles 114 En particulier la l g re baisse du nombre et de la part des mineurs b n ficiant d une mesure de prise en charge entre 2006 et 2007 n cessite d tre confirm e dans les ann es a venir Outre le probleme li aux effectifs eux m mes cette estimation apporte tr s peu d informa tions sur les caract ristiques des enfants pris en charge quel age ont ils Y a t il parmi eux plus de garcons que de filles De quels milieux socio conomiques sont ils issus Quelle est la struc ture de leur famille Quels ont t leurs parcours Les motifs de leur prise en charge la dur e des mesures dont ils b n ficient ainsi que leur ge moyen au moment de leur premi re et der ni re mesures de prise en charge sont galement inconnus A fortiori il est impossible de savoir si le sexe et l ge de l enfant d une part les caract ristiques de son entourage d autre part ont une influence sur la nature de la prise en charge placement en famille d accueil en tablissement ou me
506. rant au moins une violence sexuelle avant l ge de 18 ans 27 incriminent directement leur p re beau p re ou une personne de la famille et 31 d autres personnes connues d elles Selon les g n rations la propension parler de ces agressions sexuelles en dehors de l enqu te elle m me varie assez largement Quel que soit l ge auquel les violences ont eu lieu seules 33 des femmes g es de 60 69 ans d clarent en avoir parl avant l enqu te contre 71 des femmes g es de 18 24 ans Pour les auteurs de l enqu te ces variations s expliquent essentiellement par une modi fication de la sensibilit sans doute li e aux campagnes d information et l inscription de la violence contre les femmes dans l agenda politique dont l ENVEFF aurait constitu le principal et m ritoire vec teur Le fait de parler ou non des violences subies varie fortement selon l auteur des violences Ainsi seules 40 des femmes d clarent ces agressions lorsque l auteur est un ami ou un conjoint mais 78 se confient lorsqu il s agit d un p re ou d un beau p re 62 lorsqu il s agit d une autre personne de la famille Ces r sultats diff rent sensiblement de ceux de l ENVEFF dans laquelle les victimes d claraient Exposition aux violences durant l enfance et prise en charge par les services sociaux i 117 que le viol par un p re beau p re ou un autre homme de la parent tait une des agressions sexuelles les plus diff
507. rapport annuel au Parlement et au gouvernement de l Observatoire national de l enfance en danger chap Il d cembre p 50 62 ONED 2010 Connaissance chiffr e de l enfance en danger Cinqui me rapport annuel de l Observatoire national de l enfance en danger remis au Parlement et au gouvernement chap Il avril p 62 77 Tursz A Gerbouin R rolle P 2008 Enfants maltrait s Les chiffres et leur base juridique en France Lavoisier 220 p 123 Le placement durant l enfance et le risque d exposition aux violences l ge adulte Jean Marie FIRDION et Isabelle PARIZOT Ce chapitre tudie partir de l enqu te EVS les liens entre les situations d adversit v cues durant l enfance en particulier le placement en foyer collectif ou en famille d accueil et le risque d avoir subi une agression au cours des deux ann es pr c dant l enqu te tout en tenant compte des l ments du contexte pr sent Avoir v cu des situations de pr carit et de violence augmente significativement le risque d avoir t plac Dans le cas des hommes le placement en particulier en foyer collectif constitue en lui m me un facteur de risque d tre expos des violences l ge adulte Certaines caract ristiques socio conomiques l ge adulte comme l insatisfaction au travail pour les hommes ou le fait d occuper un emploi pour les femmes augmentent galement le risque d agressions physiques ou verbales
508. ravail et sant Philippe Tessier et Fran ois Charles Wolff Tessier et Wolff 2005 apr s avoir distingu au premier abord les dimensions objective et sub jective de la sant prennent toutefois en compte le fait que les mesures objective et subjective de l tat de sant ne sont pas ind pendantes que l objectivit doit tre nuanc e par l id e que la d claration de maladies chroniques r put e objective dans le mod le comporte cependant une part de subjectivit id p 25 et surtout que ni la mesure subjective ni la mesure objective ne donnent une repr sentation satisfaisante de la sant pour tudier ses interactions avec la participation au travail id p 36 Les auteurs pr f rent donc combiner les deux approches et employer simul tan ment diff rents indicateurs de la sant pour aborder cette question id p 37 7 Cette formulation est tr s proche de celle de la premi re question du mini module europ en utilis e dans les enqu tes statistiques sant de l Union europ enne Comment est votre tat de sant g n ral Tr s bon bon moyen mauvais tr s mauvais Les modalit s de r ponse du SF12 v2 tendent favoriser la d claration d une meilleure sant en tirant les modalit s de r ponse vers le haut c est dire vers une appr ciation plus positive de sa sant 8 Selon la version du MINI que l on choisit les crit res de rep rage des troubles sont issus
509. re d enfants en danger non rep r s par les services de protection de l enfance ainsi certaines enqu tes ne portent que sur la population f mi nine voire une population f minine localement d finie Enqu te nationale sur les violences envers les femmes en France ENVEFF Enqu te sur les comportements sexistes et les vio lences envers les filles CSVF l Enqu te Contexte de la sexualit en France CSF pour sa part s int resse exclusivement aux violences sexuelles en accord avec le reste de la th ma tique g n rale de l enqu te autre exemple la question des violences subies n est pas tou jours compl t e par une question sur l auteur de ces violences enqu te Sant in galit s ruptures sociales SIRS Par ailleurs ces sources permettent souvent difficilement de croiser les informations sur les violences subies avec celles qui renseignent sur une ventuelle prise en charge li e ces vio lences En d autres termes ces enqu tes permettent bien de rep rer certaines populations expos es certains types de violences durant l enfance mais pas souvent ou pas compl te ment de savoir si les personnes qui d clarent avoir t victimes dans leur jeune ge ont t rep r es comme telles La question du chiffre noir demeure donc d actualit puisque s il est possible d interroger la population adulte sur le v cu durant l enfance il est plus difficile d interroger les enfants 9
510. re ont nettement moins de risque d avoir t plac es environ 2 5 fois Les hommes dont les parents ont connu des probl mes avec l alcool ou la drogue encourent quant eux un risque deux fois plus important d avoir t plac s Nous retrouvons ici les causes habituelles du placement en institution ou famille d accueil savoir les mauvais traitements les n gligences ou les mises en p ril du mineur notamment dans un contexte familial marqu par l usage de substances psychoactives mais aussi les conditions socio conomiques d favorables de la famille Ainsi quand ils ont v cu des situa tions de pauvret avant l ge de 20 ans les hommes ont 3 fois plus de risque et les femmes 5 fois plus de risque d avoir t plac s que les personnes n ayant pas connu cette situation Le manque de ressources conomiques ou d emploi stable de la famille influe en effet sur les d cisions de placement des intervenants sociaux et des magistrats Ma lat 1999 Oui et Saglietti 1993 ce qui peut s interpr ter comme le d sir d loigner l enfant d un contexte dans lequel il court un danger physique ou moral Outre le risque de comportements inadapt s Kiser et Black 2005 le stress conomique peut en effet alt rer la sant des parents ou pr cipiter une rupture familiale Goodman et al 2005 Paugam 2005a Tracy et al 2008 Wads worth et DeCarlo Santiago 2008 de m me que la pauvret contribue
511. rent sont certes davantage dipl m es que les personnes orphelines elles appartiennent en effet des g n rations plus jeunes et ont des parents plus dipl m s Si l on tient compte de ces diff rences de g n rations et de niveaux de dipl me des parents la s paration a en revanche un impact sur la r ussite scolaire de m me ampleur que le d c s d un des parents Ainsi toutes choses gales par ailleurs l enqu te EVS met en vidence que les chances d avoir obtenu le baccalaur at diminuent de 8 points en cas de s paration des parents soit quasiment autant qu en cas de d c s d un parent Les orphelins exercent moins souvent une profession interm diaire ou de cadre Le d c s d un des parents est un risque social qui peut non seulement modifier la destin e sco laire de l enfant et l ge adulte mais aussi affecter le parcours professionnel dipl me et pro fession tant fortement li s Effectivement d apr s les donn es de l enqu te EHF 1999 g n ration sexe et origine sociale donn s le d c s d un des parents a un impact n gatif sur les chances d exercer une profession de cadre ou interm diaire tableau 2 En revanche si l on tient aussi compte du dipl me obtenu le d c s du p re n a plus d impact sur la profession exerc e et celui de la m re a un effet limit 2 points L effet demeure toutefois significatif dans le cas du d c s des deux parents 6 points Ainsi
512. res survenues au cours des deux derni res ann es alors que pour les hommes avoir eu de nombreux partenaires est principalement associ des vio lences sexuelles pourtant tr s peu fr quentes Toutes choses gales par ailleurs les violences subies ont des effets diff renci s sur les parcours sexuels Dans la mesure o l exp rience sexuelle le fait d avoir ou non un partenaire au moment de l enqu te ainsi que le nombre total de partenaires sont fortement conditionn s par l ge d une part et la situation sociale d autre part il est important de mesurer l effet propre de chaque type de violences subies sur les modalit s de la sexualit des jeunes en contr lant l effet de ces variables tableau 3 caract ristiques sociales identiques seules les femmes semblent voir l ge de leur initiation sexuelle affect par les violences subies au cours de leur vie Quand elles ont subi des atteintes psychologiques physiques ou sexuelles les femmes ont leur premi re relation plus pr coce ment que les autres toutes choses gales d ailleurs Pour les hommes le lien entre vio lences subies au cours de la vie et entr e dans la sexualit ne semble pas se maintenir in fine par rapport aux autres contraintes sociales qui s exercent sur eux ce moment En revanche les violences subies au cours de la vie semblent avoir une incidence sur le nombre relativement important de partenaires dans la vie se
513. ressif de l affectivit et des normes de l conomie pulsionnelle id p 292 293 Ce processus d apaisement progressif des m urs dont les historiens ont montr qu il n est pas purement lin aire Farge 1992 2007 Geremek 1987 1990 et qu il se traduit sous de multiples expressions modification du statut accord aux enfants d veloppement de la sph re priv e et des sentiments qui lui sont associ es etc Ari s 1973 va de pair avec un mouvement plus large et g n ral que Max Weber a d sign comme le d senchantement du monde ou l limination de la magie en tant que technique de salut Weber 1967 p 134 Celui ci se manifeste par l extension aux diff rents domaines de l activit humaine d une forme sp cifique de rationalit la rationalit par finalit Dans ce contexte la violence ne dispara t pas d une part l tat en est lui m me le protagoniste en tant que communaut humaine qui revendique avec succ s pour son propre compte le mono pole de la violence physique l gitime d autre part le propre de notre poque c est qu elle accorde tous les autres groupements ou aux individus le droit de faire appel la violence que dans la mesure o l tat le tol re Ces analyses qu il faudrait aussi compl ter par des analyses ethnologiques et anthropolo giques Clastres 1997 illustrent notamment la relativit historique et culturelle des norm
514. riodes de la vie confondues et permet de savoir si les personnes interrog es ont fait l objet de mesures en protection de l enfance et si oui de quels types de mesure et quelles p riodes de leur vie Les premiers r sultats de l enqu te EVS ont montr la pr cocit des violences subies parmi les 11 de femmes d clarant avoir subi au moins une fois des violences sexuelles 31 ont subi une premi re atteinte de ce type entre leur naissance et l ge de dix ans Cavalin 2007 Le module du questionnaire qui d taille les atteintes violentes subies au cours de la vie l ex clusion des deux ann es pr c dant l enqu te permet de rep rer les personnes d clarant avoir subi durant l enfance de o 10 ans ou l adolescence de 11 19 ans des violences sexuelles attouchements rapports sexuels forc s ou tentatives ou d autres atteintes phy siques gifles coups brutalit s diverses etc caract re non sexuel cette fois Dans ce module les r pondants peuvent galement signaler s ils ont souffert d un grave manque d affection et si tel est le cas quelles p riodes de leur vie Si l auteur des diff rents types de violence n est pas d sign dans cette partie du question naire sur l enfance ou l adolescence il est toutefois possible d mettre des hypoth ses ce sujet En effet l une des questions de ce module porte sur la r p tition de ces actes de vio lence Vous
515. rsonne personne varie fortement en fonction de l ge du sexe de la situation familiale du lieu de r sidence et de la situation socioprofessionnelle tre jeune augmente l exposition aux violences interpersonnelles Toutes choses gales par ailleurs 3 les personnes de 18 29 ans d clarent plus que leurs a n es avoir subi des violences interpersonnelles au cours des deux ann es pr c dant l enqu te Par rapport une personne de 30 54 ans la probabilit de d clarer avoir subi des violences 1 Lors de l entretien en face face 0 3 des personnes ont d clar avoir subi des violences de ce type dans les deux derni res ann es pr c dant l enqu te L ajout des r ponses obtenues dans un second temps dans le questionnaire auto administr par des questions de rattrapage sur ces sujets sensibles porte ce taux 0 4 Cet cart indique videm ment les limites d une interrogation en face face pour un tel sujet voir l article p 53 2 Une m me personne peut avoir subi plusieurs de ces situations vols ou tentatives de vols cambriolages d gradations de biens elle peut par exemple avoir t vol e et cambriol e C est ce qui explique que la somme de l effectif des victimes des trois atteintes prises s par ment 12 4 10 soit sup rieure la part de personnes victimes au moins une fois d au moins un de ces v nements 22 des enqu t s Le r sultat 22 tient comp
516. rsonnes g es de 18 75 ans on note des relations entre violences subies probl mes de sant et difficult s de vie La violence sur les plus vuln rables au premier rang desquels les enfants est largement abord e et l enqu te v nements de vie et sant EVS d crite dans cet ouvrage a contribu valuer le fameux chiffre noir de la maltraitance Cet ouvrage a aussi le m rite de contredire des clich s par exemple en chiffrant l exposition des jeunes aux violences physiques car on oublie bien souvent qu ils peuvent tre victimes et pas seulement auteurs Il est galement largement pluridisciplinaire dans son approche du pro bl me et introduit une dimension conomique essentielle ici tant les cons quences de la vio lence court comme long terme sont co teuses On ne peut avoir qu un seul regret mais niles auteurs d EVS ni ceux du livre ne peuvent en tre tenus pour responsables c est qu une enqu te qui concernerait directement les enfants et ne se contenterait donc pas d interroger les adultes de mani re r trospective n ait encore pas vu le jour Il s agit l h las d une habitude en France pays dans lequel le statut de l enfant est de venu mis rable loin d tre une personne il semble plut t tre la propri t de sa famille m me si celle ci est nocive Et la violence ducative ordinaire gifles fess es punitions pa roles dures etc est bien celle q
517. rtement sexuel des jeunes dans le contexte du sida La D couverte L ridon H 2008 Le nombre de partenaires un certain rapprochement entre les femmes et les hommes mais des comportements tr s diff rents in Bajos N Bozon M sous la dir de Enqu te sur la sexualit en France Pratiques genre sant La D couverte pp 215 242 L ridon H 1993 Nombre sexe et type de partenaires in Spira A Bajos N et le groupe ACSF Les Comportements sexuels en France La Documentation fran aise Lhomond B Saurel Cubizolles M J 2006 Violence against women and suicide risk the neglected impact of same sex sexual behavior Socials Science amp Medicine n 62 p 2002 2013 Lhomond B Saurel Cubizolles M J 2003 Orientation sexuelle violences contre les femmes et sant in Broqua C Lert F Souteyrand Y sous la dir de Homosexualit s au temps du sida Tensions sociales et identitaires ANRS pp 107 130 Maillochon F Selz M 2009 L expression d une identit de couple chez les jeunes processus relationnel et biographique in Gu rin Pace F Samuel O Ville I sous la dir de En qu te d appartenances L enqu te Histoire de vie sur la construction des identit s INED pp 125 146 Menahem G 1992 Troubles de sant l ge adulte et difficult s familiales durant l en fance Population INED n 4 pp 893 932 Parcours et comportements sexuels des hommes
518. rum 20 4 613 640 Melchior M Krieger N Kawachi l Berkman L F Niedhammer I Goldberg M 2005 Work factors and occupational class disparities in sickness absence Findings from the Gazel cohort study American Journal of Public Health 95 1206 1212 O Brien C P 2008 The CAGE Questionnaire for detection of alcoholism A remarkably useful but simple tool Journal of the American Medical Association 300 17 2054 2056 Oui A Saglietti C 1993 Les pupilles de l tat en 1989 Solidarit Sant Etudes Sta tistiques n 4 pp 129 133 Paugam S 2000 Le salari de la pr carit PUF coll Le lien social 456 p Paugam S 2005a Les diff rents liens sociaux et leurs ruptures in Chauvin P et Parizot sous la dir de Sant et recours aux soins des populations vuln rables INSERM coll Questions en sant publique p 38 60 Paugam S 2005b Les formes l mentaires de la pauvret PUF coll Le lien social Pecora P J Kessler R O Brien K Roller White C Williams J Hiripi E English D White J Herrick M 2006 Educational and employment outcomes of adults formerly in foster care results from the northwest foster care alumni study Children and Youth Services Review 28 1459 1481 Penzerro R M 2003 Drift as adaptation Foster care and homeless careers Child amp Youth Care Forum 32 4 229 244 Poulton R Caspi A Milne B Thomson W T
519. s Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 0 10 20 30 40 50 60 2005 2006 Hommes 7 La surexposition f minine aux violences sexuelles est encore confirm e par la toute derni re dition de l enqu te CVS si le taux des victimes g es de 18 75 ans baisse significativement par rapport 2006 2007 c est en raison d une baisse constat e pour les hommes le nombre de femmes se d clarant victimes tant dans le m me temps orient la hausse Bauer 2009 p 19 HO Partie 2 Profils et comportements des personnes qui subissent des violences 106 Des violences sexuelles dans tous les groupes sociaux De ces diff rentes enqu tes il ressort que les violences sexuelles faites aux femmes et aux hommes touchent globalement toutes les cat gories sociales Les violences sexuelles doivent tre mises en regard de la biographie affective et sexuelle des individus plut t que de leur milieu social C est en effet en ce sens que l on peut galement interpr ter le r sultat de l en qu te EVS selon lequel toutes choses gales par ailleurs 8 le nombre de conjoints avec les quels la personne a v cu au cours de sa vie exerce pour les femmes un effet aggravant sur la probabilit d avoir subi des agressions sexuelles Le contexte des relations de couple appara t comme un cadre o les femmes sont particuli rement expos es ce type de violences par rapport aux hommes Pour ces derniers ce
520. s ances s adressaient plusieurs centaines d enqu teurs de l INSEE form s aux quatre coins de la France ainsi qu aux gestionnaires d enqu tes pr sents dans les 21 directions r gionales de l INSEE Les deux psychologues r f rents qui ont t retenus l issue de cet appel d offre ont anim un groupe de douze psychologues eux compris En compl ment de ce dispositif innovant un num ro vert a t mis la disposition des enqu t s des enqu teurs et des gestionnaires d enqu te encadr 1 Dans ce chapitre les deux psychologues r f rents pr sentent les dimensions m thodolo giques et th oriques de ce dispositif d accompagnement et proposent une analyse critique de l intervention r alis e partir des jugements mis par les enqu teurs Un dispositif d accompagnement fond sur le partage d exp riences et l analyse de situations en groupe Le dispositif consistait essentiellement instaurer des temps d expression libre de partage d exp riences et d laboration en groupe autour de r cits et situations d entretiens poten tiellement probl matiques La m thodologie de r f rence est celle des groupes d analyse de la pratique ou groupes de supervision et des groupes Balint Blanchard Laville et Fablet 2002 Mellier 2003 Il s agit ici via la participation des professionnels au groupe de rendre les professionnels capables de contenir les diff rents l ments d pos s paroles mo
521. s dans des domaines justement tr s voisins ou connexes de celui d EVS L ENVEFF notamment se propose d analyser la situation sociale et familiale des femmes l ge adulte ainsi que leur exposition aux diff rents types de violences rep r s par cette enqu te Jaspard et al 2003b a partir d un ensemble de difficult s v cues dans l enfance De m me l enqu te Sans domicile men e en 2001 par l INSEE aupr s des usa gers de services d h bergement et de distribution de repas chauds tablit qu il existe un risque accru de subir une agression ou de recourir au bureau d aide sociale lorsque l on a v cu certains v nements difficiles durant l enfance violences intra familiales placement hors de la famille d origine pauvret conomique de celle ci d c s pr coce d un parent Firdion 2006 En France toujours Georges Menahem mobilise les ressources de la statis tique de la sociologie de l anthropologie et de la psychopathologie clinique pour mettre en vidence des relations r guli res entre d une part le fait d avoir connu un grand manque d affection le conflit entre ses parents leur absence prolong e la maladie grave le handi cap l accident le d c s de l un d eux et d autre part la surmorbidit l ge adulte le fait d avoir des accidents graves ou des probl mes d argent Menahem et al 1994 Menahem 1992 noter enfin que les travaux qui se concentr
522. s injures cris menaces verbales 30 32 13 8 53 au moins une violence physique coups et tentatives de coups 7 39 72 18 67 au moins une violence sexuelle exhibitionnisme contacts physiques contraints attouchements tentatives 7 39 50 21 59 et rapports sexuels forc s au moins une violence psychologique 47 30 35 8 6 Ensemble 52 22 18 3 3 27 Lecture Parmi les personnes ayant d clar au moins une atteinte aux biens 51 n ont d clar aucun autre fait de violence 26 ont ga lement d clar avoir subi des violences verbales 52 des 18 75 ans n ont subi aucune violence dans les deux ans pr c dant l enqu te EVS Champ Personnes g es de 18 75 ans r sidant en France en m nage ordinaire Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 Des dommages plus ou moins fr quents selon les types de violences Le questionnaire de enqu te EVS contient des questions relatives aux cons quences des vio lences subies Au total diriez vous que cette affaire vous a caus un dommage mat riel plu t t important plut t faible ou aucun dommage Cette question est galement d clin e propos des dommages professionnels physiques et psychologiques Est galement abord e Panorama des violences subies et des personnes qui s en d clarent victimes DE 79 la survenue d un dommage temporaire durable ou nul pour la sant des personnes interro i g es Pour chaque type de
523. s sont galement agr g es ici Lecture 6 des personnes rassembl es dans le groupe 1 rapportent avoir subi au cours des 24 mois pr c dant l enqu te des violences verbales alors que c est le cas de 18 de l ensemble des personnes g es de 18 75 ans r sidant en m nage ordinaire population de r f rence d EVS Le groupe 1 se compose 53 d hommes et donc 47 de femmes Champ Personnes g es de 18 75 ans r sidant en France en m nage ordinaire Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 Des parcours de vie difficiles o surviennent violences et probl mes de sant I 177 Un quart des enqu t s cumulent violences psychologiques mauvaise sant mentale et grave manque d affection Le groupe 3 est le plus important de ces cinq groupes 26 de la population tableau 2 Il se compose d autant d hommes et de femmes que l ensemble de la population des 18 75 ans Il se caract rise par une fr quence tr s lev e des violences subies notamment psychologiques la quasi totalit des personnes de ce groupe 91 d clarent avoir subi au moins un type de violences de fa on r p t e au cours de leur vie contre 28 des 18 75 ans et 74 rapportent avoir t expos es des violences psychologiques au cours des deux ann es pr c dant l enqu te alors que ce n est le cas que de 27 de la popula tion de r f rence De plus durant ces deux a
524. s 17 5 sont orphelins de p re La seconde guerre mondiale a entra n son tour une recrudescence des orphelins mais sans commune mesure avec celle due la Grande Guerre Monnier et Pennec 2003 Enfin depuis les g n rations n es vers 1950 la proportion d orphelins 20 ans baisse constamment Elle a t divis e par deux en un demi si cle S agissant des orphelins de m re l volution observ e est plus r guli re elle refl te essen tiellement les progr s effectu s dans la lutte contre la mortalit pr matur e des femmes avec une faible incidence des guerres GRAPHIQUE 1 Proportion d orphelins avant l ge de 20 ans en 20 15 10 Orphelins de p re ou de m re 5 Orphelins de p re Orphelins de m re 07 T T T T 1 T 1930 1934 1935 1939 1940 1944 1945 1954 1955 1964 1965 1974 1975 1984 Lecture 5 5 des personnes n es entre 1975 et 1984 ont connu le d c s de leur p re ou de leur m re avant l ge de 20 ans Champ Personnes n es entre 1930 et 1984 Sources Enqu te v nements de vie et sant DREES 2005 2006 Pr s de neuf orphelins de p re sur dix ont v cu avec leur m re Lorsqu un seul parent d c de l enfant continue le plus souvent de vivre avec le parent survi vant Ce cas de figure est plus fr quent pour les orphelins de p re 85 ont pass leur enfance avec leur m re sans jamais avoir v cu avec d autres membres de la famille ou dans un
525. s 30 39 ans 40 49 ans 40 49 ans E 50 60 ans 50 60 ans Profession et cat gorie Profession et cat gorie socioprofessionnelle PCS socioprofessionnelle PCS En couple Ouvrier ou employ Ouvrier ou employ ns Profession interm diaire Profession interm diaire Niveau de dip me Niveau de dip me Pas de dipl me Pas de dipl me Bac et plus Bac et plus Consommation de substances Consommation de substances psychoactives douze derniers mois psychoactives douze derniers mois D pendance l alcool DETA D pendance l alcool DETA Cannabis Antid presseurs Caract ristiques socio conomiques Caract ristiques socio conomiques Non satisfait de son m tier Exerce un emploi Au ch mage ns Enfant d immigr s Enfant d immigr s Situations d adversit avant 20 ans Situations d adversit avant 20 ans D nigrement D nigrement 1 410 Violence subie Violence subie Addiction dans la famille Ch mage d un parent Conflit avec un parent Pauvret privations Placement Pauvret privations 1 D c s pr coce de parent 1 kkk ns non significatif significatif au seuil de 5 significatif au seuil de 1 significatif au seuil de 1 pour 1000 1 Ces variables li es au placement ont t ajout es Lecture Les hommes qui se d clarent pas satisfaits ou plut t pas satisfaits de l exercice de leur profession ont 1 85 fois plus de risque d avoi
526. s 4 et 5 ont pour une majorit d entre eux une vision n gative de leur sant mentale 55 pour le groupe 5 souffrent plus fr quem ment que l ensemble de la population de troubles d pressifs ou anxieux et dans le groupe 5 d clarent presque tous 94 pr senter des troubles du sommeil 8 ge sexe niveau de dipl me lien avec la migration situation par rapport au travail type de composition du m nage niveau de vie donn s 9 Plus pr cis ment pr senter au moins deux des cinq troubles du sommeil explor s dans l enqu te EVS se r veiller tr s t t et avoir des difficult s se rendormir rester veill une grande partie de la nuit mettre beaucoup de temps a s endormir tre emp ch de dormir cause de ses soucis se sentir fatigu au r veil voir l article p 185 Des parcours de vie difficiles o surviennent violences et probl mes de sant I 181 Des groupes a dominante f minine cumulant galement les difficult s 2 5 de la population Dans les groupes 6 et 7 les femmes sont surrepr sent es et conjuguent galement probl mes de sant forte exposition a des violences surtout sexuelles et v nements de vie difficiles toutes les difficult s tant exacerb es pour les personnes du groupe 7 Une forte exposition aux violences sexuelles La totalit des personnes des groupes 6 et 7 ont subi des violences sexuelles exhibitionnisme contacts physiques contraints attouchements
527. s actes l agresseur n agit directement que sur un ou des biens mat riels pas sur leur propri taire son exploration n est pas davantage pouss e Les don n es issues de l ENVEFF donnent donc les moyens de conna tre l existence d atteintes aux biens mais ne peuvent rien nous dire de plus que leur occurrence Avec l enqu te EVS le trai tement qui leur est r serv concernant les violences subies dans les vingt quatre mois pr c dant l enqu te est tout fait analogue a celui qui s applique aux violences verbales phy siques sexuelles ou psychologiques m me lorsque ces atteintes aux biens ne se sont pas accompagn es de manifestations explicites ou imm diates envers la personne Ce parti pris s explique par la volont d aller jusqu au bout de la notion d int grit de la per sonne partir du moment o celle ci inclut outre la dimension physique des composantes autres et notamment psychiques explorer les atteintes simples aux biens ouvre la porte l id e que ces violences peuvent avoir peut tre diff remment mais tout autant que des violences qui auraient t directement exerc es sur les personnes physiques des cons quences notamment psychologiques sur les victimes La question de l intentionnalit des actes violents Dans le rapport mondial sur la violence et la sant de POMS Kung et al 2002 la violence est pr sent e comme la menace ou l utilisation inten
528. s ainsi qu aux incarc rations des auteurs des violences 1 099 millions d euros repr sentent 44 du co t global dont plus de 30 sont dus l absent isme Le co t indirect des incarc rations de personnes s tant rendues coupables de violences conjugales est estim 98 838 millions d euros en valorisant les pertes de production dues au temps d incarc ration mais sans tenir compte des cons quences en termes de ch mage des personnes la sortie de prison La pr dominance des co ts des cons quences indirectes repr sent s par les pertes de pro duction et notamment celles dues l absent isme au travail peut tre li e l alt ration de la qualit de vie des femmes victimes qui connaissent des troubles de l humeur des fatigues intenses et des probl mes de sommeil Les violences conjugales engendrent ce titre des inca pacit s fonctionnelles et sociales notables Une question importante pour l conomiste est de savoir qui supporte les co ts g n r s par les violences autrement dit comment partir d un co t que l on vient d tablir peut on plus ou moins parvenir distinguer les diff rents acteurs qui en supportent le financement L in dividu et le m nage supportent en premier lieu les co ts directs au prorata de leur reste charge tiers payant dans le cas des d penses de sant mais galement les co ts des cons quences indirectes par le biais des baisses de revenus fut
529. s appuy es de l enqu te EVS s en tiennent aux scores agr g s de sant physique et mentale sans s interdire bien videmment d utiliser les ques tions mais pour elles m mes non pour en tirer des scores sur lesquelles reposent pas pas les huit dimensions diff rentes Le MINI un outil pour identifier l pisode d pressif majeur et le trouble anxieux g n ralis Les enjeux li s l utilisation du MINI sont assez diff rents Au vu des r serves suscit es par les question naires standardis s d humeur d pressive il s agissait de trouver un outil permettant non pas d tablir un diagnostic de sant mentale inaccessible dans une enqu te statistique r alis e par des enqu teurs non m decins et sans examen clinique compl mentaire mais d identifier des probl mes tout de m me assez proches des crit res diagnostiques ou qui permettent de s y r f rer Obtenir des pr valences de d pression ou d anxi t lev es aurait t le signe que de nombreux faux positifs se trouvaient inclus dans les per sonnes rep r es dans le questionnaire comme potentiellement malades Le risque aurait alors t avec trop de d pressifs ou d anxieux de ne pas pouvoir tablir des liens robustes et pertinents entre les d clarations de violences subies d v nements difficiles v cus et l tat de sant rep r par des patholo gies bien circonscrites Pour le dire autrement pour savoir si le fait d avoir subi des
530. s attouchements rapports sexuels forc s et tentatives de rapports forc s sugg rent que les hommes prouvent toujours plus de difficult s que les femmes pour parler de ces situations Dans le cas des femmes mais plus encore dans le leur le choix du protocole de collecte assurant une confidentialit renforc e n est donc sans doute pas sans cons quence sur les r sultats sta tistiques obtenus Le taux de victimation augmente en apparence entre 2000 et 2006 M me populations de r f rence identiques et protocoles proches les r sultats ne sont pas toujours strictement comparables Ainsi l enqu te CSF r alis e six ans apr s l ENVEFF a suivi volontairement un protocole tr s proche de ENVEFF dans un souci de comparabilit les TABLEAU 2 R partition des hommes et des femmes se d clarant victimes d attouchements sexuels et de rapports sexuels forc s ou tentatives selon le mode d interrogation Lecture Interrog s en face face a propos des attouchements rapports sexuels forc s ou tentatives subis au cours de leur vie l exclusion des 24 mois pr c dant l enqu te les victimes de ces v nements se r partissent entre hommes et femmes hauteur de 13 et 87 respectivement Champ Personnes g es de 18 75 ans r sidant en France en m nage ordinaire et ayant subi des attouchements rapports sexuels forc s ou tentatives Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREE
531. s autres usages usage quotidien de tabac usage r gulier de cannabis ou exp rimentation d autres drogues illicites les personnes au ch mage enregis trent des pr valences plus lev es En particulier la pr valence tabagique est la plus faible GRAPHIQUE 1 Usage de tabac et d alcool selon le dipl me chez les 18 34 ans 60 50 306 m lt Bac MBac MBac 2 M gt Bac 2 Lecture 50 6 des personnes ayant un niveau de dipl me inf 40 rieur au bac sont des fumeurs 33 6 30 3 283 279 32 6 quotidiens 30 Champ Population g e de 18 20 34 ans r sidant en France en m nage ordinaire 10 Sources Enqu te v nements 0 de vie et sant EVS DREES 2005 2006 Tabac r gulier Alcool r gulier Binge drinking TABLEAU 3 Consommation de produits psychoactifs selon les violences subies au cours des deux derni res ann es parmi les 18 34 ans en Niveau de dipl me lt Bac 937 48 1 8 5 91 4 1 30 3 1 3 6 45 1 17 8 15 7 7 3 50 6 11 9 23 6 Bac 680 3 8 1 5 63 53 2 6 1 1 2 1 45 8 17 1 13 4 4 8 33 6 16 5 28 3 Bac 2 356 5 2 4 1 49 4 9 4 0 1 4 3 2 42 4 12 0 7 2 4 3 30 3 19 7 27 9 gt Bac 2 561 6 0 32 46 4 4 4 4 1 0 2 3 49 1 19 6 14 5 6 1 24 5 24 4 32 6 Situation professionnelle Travail 1 584 4 3 1 91 4 7 3 7 3 2 1 8 2 5 45 6 14 1 10 2 3 7 37 8 19 1 29 0 Ch mage 323 10 8 6 2 15 8 111 0 5 8 4 8 8 7 45 0 23 5 21 4 13
532. s de 17 ans Legleye et al 2009 Le co t sanitaire et social de ces deux substances appara t tr s nettement sup rieur celui des drogues illicites La consommation du cannabis s est quant elle nettement tendue au cours des ann es 1990 particuli rement chez les jeunes pla ant la France en t te des pays europ ens pour la consommation de cannabis tant des adolescents Chomynova et al 2009 Hibell et al 2009 que des jeunes adultes Beck et al 2007 Cependant augmentation de la diffusion du can nabis a cess au cours des ann es 2000 Les autres drogues illicites encadr 1 apparaissent nettement moins exp riment es l chelle de la population m me si exp rimentation de produits tels que la coca ne ou lecs tasy s av re de plus en plus r pandue Pour ces produits la France se place dans le bas du tableau des pr valences en Europe Ainsi si l ecstasy et la cocaine se sont plus largement diffus es dans la population leurs niveaux d exp rimentation restent faibles Par ailleurs ces produits sont d sormais plus sou vent exp riment s au dela de 18 ans Les niveaux d usage des autres produits illicites apparais sent stables depuis la fin des ann es 1990 La consommation d h ro ne qui a connu une augmentation dans les ann es 1980 a t jugu l e a partir du milieu des ann es 1990 par une politique de r duction des risques int grant des programmes de mise a disposition de produits
533. s forc s et tentatives observ entre les deux enqu tes men es par t l phone a six ans d intervalle et qui posent des questions formul es dans les m mes termes les responsables de l enqu te CSF voquent une plus grande propension a rapporter ce type d v nements de violence Il reste toutefois probable que la question sur ces violences sexuelles trouve aussi plus d cho dans une enqu te o les enqu t s ont d j longuement parl de leurs pratiques sexuelles tout au long de la vie plut t qu au terme d une enqu te portant plus sp cifiquement sur les violences subies voir l article p 99 Conclusion Il est donc int ressant de noter que dans un contexte th matique un peu diff rent avec des modes de collecte diff rents les pr valences obtenues sont le plus souvent tr s proches Cela ne signifie pas que les modes de passation de tous les questionnaires seraient interchangea bles les travaux m thodologiques cit s ici en r f rence montrant bien le poids de tels fac teurs Mais les pr valences obtenues ne d montrent pas clairement la sup riorit d un mode de collecte qui serait a priori particuli rement adapt aux sujets sensibles si l on adopte le point de vue classique selon lequel une pr valence plus lev e traduit une meilleure d clara tion le questionnaire auto administr par ordinateur avec coute au casque Audio CASI semble mieux convenir aux jeunes hommes tandis que le t l pho
534. s lors que l on inclut comme le fait le Barom tre sant dans son chantillon les individus ne disposant pas d une ligne fixe mais ayant un t l phone portable Par ailleurs la litt rature am ricaine tablit des niveaux d usage de drogues tr s proches entre populations joignables ou injoignables par t l phone l exploitation de plusieurs exercices du National Household Survey on Drug Abuse NHSDA enqu te am ricaine men e en face face aupr s de 85 000 m nages dont 5 800 n taient pas quip s du t l phone a permis de comparer les r sultats sur les deux types de foyers Ainsi le biais s il est variable selon les produits s av re toujours faible la population des injoignables par t l phone pr sentant les m mes niveaux d usage que les autres MacAuliffe et al 2002 Les carts entre les champs ne semblent donc pas susceptibles d expliquer les carts de pr valences constat s Les diff rences entre taux de r ponse observ s entre les deux enqu tes pourraient aussi biaiser la comparaison un meilleur taux de participation a en effet parfois pu conduire des pr valences plus hautes les individus les plus difficiles joindre tant plus souvent consommateurs Cottler et al 1987 Gfroerer et Hughes 1991 et plus largement d clarant plus souvent des comporte ments risque Nelson et al 2003 De r cents r sultats montrent toutefois qu une telle distinc tion est probablement n gligeable
535. s ou de violences verbales c est la r p tition qui est la norme Deux tiers des personnes qui signalent des insultes cris menaces ou injures ont t confront es au moins deux fois ce type de violences et 30 d entre elles l ont t au moins six fois au cours des deux derni res ann es La plupart des autres cat gories de violences psycholo giques sont galement r currentes pour une grande majorit des personnes qui rapportent en avoir t victimes Les atteintes aux biens se r p tent plus rarement un quart des personnes ayant subi un vol ou une tentative de vol d clarent avoir subi au moins deux fois une atteinte leurs biens en deux ans et c est le cas de 13 de ceux qui ont d clar un cambriolage et d un tiers de ceux qui ont fait tat d une d gradation de biens GRAPHIQUE 1 Cumul des faits de violences par cat gorie au cours des deux ann es pr c dant l enqu te en Menaces en rapport avec les proches Appels et courriers malveillants Refus de discuter Violences psychologiques Contr le d placements fr quentations Comportement contraint Emp ch e de parler D nigrements Violences sexuelles 3 cat gories Violences physiques Violences verbales Atiaintss D gradations de biens aux biens Cambriolages Vols tentatives Part de victimes E 1 fois E 2 5 fois E 6 fois ou plus Les trois cat gories de violences caract re sexuel exhibitio
536. s personnes qui le composent se per oivent en plut t bonne voire tr s bonne sant quand ce n est pas le cas c est pour des raisons autres que des violences subies Dans cet ensemble deux sous groupes se distinguent 37 d clarent peu de probl mes de vio lences de sant et d v nements difficiles groupe 1 31 sont galement peu expos s aux violences et relativement peu aux v nements de vie difficiles mais d clarent un tat de sant moins satisfaisant groupe 2 Ce r sultat s explique principalement par le fait que ce second sous groupe compte une forte proportion de femmes et de personnes g es de 55 75 ans or statistiquement tre une femme ou avancer en ge accro t g n ralement la probabilit de d clarer un tat de sant moins bon que les autres ces personnes ont apparemment aussi v cu dans un environnement plus difficile que celles du groupe 1 Les cinq autres groupes repr sentent 32 des personnes g es de 18 75 ans et se caract risent par une corr lation entre violences subies probl mes de sant et difficult s de la vie Les plus jeunes y sont galement surrepr sent s Ce trait est coh rent avec un r sultat d j obtenu qui met en vidence la surexposition des jeunes la plupart des violences voir l ar ticle p 71 5 Les groupes constitu s dans le cadre de cette analyse sont structur s sur la base des similitudes et diff rences de r ponses des enqu t s aux
537. s un ensemble de questions sociales ou sanitaires plus larges Le lecteur peut ici trouver des l ments de connaissance et de r flexion sur le profil et le com portement des personnes qui se d clarent victimes de violences sur les circonstances qui entourent les agressions subies et leurs cons quences En particulier une attention particu li re est port e ce qui permet de diff rencier la situation des femmes de celle des hommes qui rapportent les m mes atteintes ainsi qu aux carts de d clarations qui peuvent tre rep r s entre divers ges de la vie Plus largement les questions sont pos es en interrogeant la sur venue des violences et les tats de sant qui y sont associ s dans une mise en perspective bio graphique plus globale dans quels parcours de vie maill s de quels v nements des violences prennent elles place avec quelles ventuelles manifestations associ es en termes de sant Quels sont les effets des violences sexuelles notamment ou d autres v nements difficiles comme le fait d avoir travers des preuves familiales perte d un parent pendant l enfance s v res privations mat rielles Dans une optique de compr hension sanitaire large des probl mes en cause la question est galement pos e de savoir comment les v ne ments de vie difficiles s articulent des probl mes de sant tels que les troubles du sommeil ou des comportements d usage des substances psychoac
538. se r v lent toujours moins consommatrices que les jeunes hommes cette tendance tant moins nette pour le tabac que pour les autres produits Globalement l usage de drogues illicites appara t fortement li aux violences subies au cours des deux ann es pr c dant l enqu te EVS et aux v nements familiaux v cus pendant l enfance ou l adolescence tandis que la consommation r guli re de tabac et d alcool s av re plus nettement associ e aux contextes sociaux Un usage r gulier d alcool appara t ainsi li un niveau de dipl me lev tandis que le ch mage est une situation associ e une consommation de drogues illicites et un tabagisme quotidien plus fr quent NS Partie 3 Des parcours de vie difficiles 204 L surveillance pid miologique et la compr hension des usages de drogues adolescence et au d but de l ge adulte sont une priorit des pouvoirs publics Les donn es pid mio logiques disponibles soulignent la pr pond rance des usages d alcool et de tabac dans len semble des addictions m me si leurs niveaux de consommation sont la baisse depuis plu sieurs d cennies en France Depuis quelques ann es le tabagisme appara t en net recul parmi les moins de 25 ans et la consommation r guli re d alcool semble relativement stable Beck et al 2010 Alors que les ivresses alcooliques diminuent l g rement parmi les jeunes adultes elles sont en hausse entre 2000 et 2008 parmi les jeune
539. se sont s par s m me ge de fin d tudes identique contrairement ce que l on constate pour les orphelins On peut avancer plusieurs hypoth ses pour expliquer cette diff rence comme par exemple l id e que les enfants des familles s par es d veloppent une plus grande autonomie manifest e par une pr cocit d entr e dans les r les adultes On peut aussi penser une reproduction des comportements parentaux sachant que les enfants de parents s par s ont plus souvent une m re qui a fond une famille t t dans sa vie Archambault 2007 Une moins bonne sant physique l ge adulte Parmi les personnes ayant perdu leur p re pendant l enfance 15 d clarent dans l enqu te EVS un mauvais tat de sant physique contre 10 de l ensemble de la population tableau 3 origine sociale ge sexe et taille de la fratrie donn s l tat de sant l ge adulte reste affect par le d c s pr coce du p re Le d c s joue tout d abord de mani re indi recte en nuisant la poursuite des tudes il induit un niveau de dipl me ou une moindre qua lification professionnelle deux l ments favorisant une moins bonne sant physique l ge adulte ainsi qu une moins bonne perception de cette sant Lano et Makdessi Raynaud 2005 Si l on raisonne dipl me donn l tat de sant physique l ge adulte reste li au d c s du p re m me si l cart se r duit entre
540. sembl es ici dans le groupe 1 Champ Personnes g es de 18 75 ans r sidant en France en m nage ordinaire Sources Enqu te Ev nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 HN Partie 4 v nements de vie et comportements de sant 176 TABLEAU 2 Sept groupes de population sept configurations diff rentes des liens entre violences subies tat de sant et contexte biographique en Variables actives Violences tre victime d au moins un des cinq types de violences avant les deux derni res ann es et pendant celles ci 28 3 91 71 95 48 1100 tre victime au cours des deux derni res ann es d atteintes aux biens 22 15 11 43 36 55 33 41 de violences verbales 18 6 5 42 69 86 35 58 de violences physiques 3 100 100 d exhibitionnisme de contacts physiques forc s d attouchements de rapports sexuels forc s ou tentatives 3 100 100 110 de violences psychologiques 27 7 8 74 63 81 43 80 Etre victime de violences physiques avant les deux derni res ann es 18 10 12 33 46 65 24 64 Etre victime d attouchements de rapports sexuels forc s ou tentatives avant les deux derni res ann es P i i MUA 8 A SE 8 Sant tat de sant physique n gativement per u 37 9 72 38 30 32 31 38 tat de sant mentale n gativement per u 42 19 60 53 49 55 48 69 Avoir
541. ssent pas plus vuln rables pour des raisons hormonales ou g n tiques mais sans doute parce qu elles endossent un r le social susceptible de peser sur leur qualit de vie notamment en termes de souffrance mentale Par ailleurs avoir subi des violences physiques et psychologiques ou tre dans une situation financi re pr caire semblent favoriser la survenue de troubles r guliers du sommeil Le cumul d au moins deux troubles du sommeil qui concerne une personne sur cinq appara t galement associ la pr carit financi re une mauvaise sant physique et mentale ainsi qu au fait d avoir subi des violences physiques et psychologiques HN Partie 4 v nements de vie et comportements de sant 186 e nombreux travaux ont montr le r le fondamental jou par le sommeil sur la sant le bien tre et l quilibre psychologique Les troubles du sommeil peuvent ainsi affecter le fonctionnement de l organisme et du psychisme et de ce fait la vie sociale et professionnelle avec des cons quences telles que les accidents de la route et du travail li s la somnolence ou l absent isme L ger et al 2002 et 2006 Godet Cayre et al 2006 Si une majorit des Fran ais dort environ sept heures par nuit cette dur e ne peut toutefois pas tre consid r e comme une norme certains ont besoin de neuf heures de sommeil quotidien lorsque d au tres peuvent se contenter de cinq heures sans retentissement
542. stiqu s il existe des liens troits entre les d clarations subjectives et l tat de sant objectif mesurable des personnes Miilunpalo et al 1997 De Salvo et al 2005 La part de subjectivit est galement grande pour les questions portant sur certaines pathologies rep rables dans le domaine de la sant mentale par exemple les pisodes d pressifs majeurs Cer tains questionnaires standardis s de sant demandent simplement si le r pondant se sent triste sans entrain sans plaisir sans envie etc questionnaires d humeur d pressive comme l chelle CES D par exemple Radloff 1977 Pour viter de rester dans le report de sentiments sans pr ci sion par ailleurs l quipe de l enqu te EVS a pr f r un questionnaire de sant mentale moins sen sible et plus sp cifique quelques pathologies qu il semblait int ressant de cerner Ainsi les modules du Mini International Neuropsychiatric Interview MINI qui ont t retenus associent aux questions filtres portant sur l humeur ressentie toujours pour parler des pisodes d pressifs majeurs des questions d taill es appuy es sur la liste des sympt mes retenus dans le DSM IV comme crit res diagnostiques ces l ments factuels permettent ainsi un enqu t de se d ter miner subjectivement certes mais sur la base de la description de situations concr tement 6 Voir par exemple comment dans leur approche conom trique des liens entre offre de t
543. str par voie postale aupr s d individus g s de 15 a 64 ans Il s agissait de r p ter un m me question naire portant principalement sur les usages de substances psychoactives dans quatre pays Pays Bas Su de Royaume Uni et Gr ce avec pour chacun d entre eux trois chantillons de 800 personnes par mode de collecte afin de d terminer lequel de ces protocoles se r v lait le plus adapt Ce test concluait des r sultats assez similaires entre les trois m thodes en popu lation adulte Bless et al 1999 En France ce type de recherche est plus rare Or certains r sultats peuvent appara tre singuliers En effet les tudes m thodologiques men es depuis le d but des ann es 1990 sur les enqu tes portant sur des th mes sensibles ont montr que les enqu tes t l phoniques offraient de solides garanties de fiabilit ACSF 1992 Guilbert et al 1999 Toutefois concernant la consom mation de drogues des adolescents et des jeunes adultes le questionnaire papier auto admi nistr semble fournir de meilleurs r sultats que le t l phone Beck et Peretti Watel 2001 Par ENCADR L enqu te EVS et le Barom tre sant l ments de comparaison Nous ne reviendrons pas en d tail ici sur la pr sentation m thodologique de l enqu te EVS largement pr sent e dans la premi re partie de cet ouvrage voir p 17 68 Les deux enqu tes ont t r alis es suivant un sondage deux degr s logement puis indi
544. subi des attouchements sexuels des tentatives de rapports sexuels forc s ou des rapports sexuels forc s 1 2 7 0 Avoir subi des gifles des coups des brutalit s diverses 18 8 11 2 Avoir subi des violences physiques ou sexuelles 19 2 16 1 Avoir v cu au moins une adversit durant l enfance ou l adolescence 54 0 58 7 Lecture 9 5 des hommes interrog s ont eu durant leur jeunesse avant 20 ans un p re ou une m re atteint e d une maladie etc Champ Personnes g es de 20 60 ans r sidant en France en m nage ordinaire Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS 2005 2006 DREES 1 Estimation pour la France m tropolitaine partir de l chantillon de l enqu te EVS NS Partie 3 Des parcours de vie difficiles 128 TABLEAU 2 Le placement durant la jeunesse r sultats des r gressions logistiques par sexe Age 30 39 ans 0 868 ns Age 30 39 ans Age 40 49 ans 1 923 ns Age 40 49 ans 1 347 ns Age 50 60 ans 2 008 ns Age 50 60 ans 2 122 Parent ouvrier 0 875 ns Parent ouvrier 0 751 ns P re de nationalit trang re 1 087 P re de nationalit trang re Pauvret privations 3 224 tia Pauvret privations 4 863 i Ch mage d un parent 3 282 ji Violence durant jeunesse 4 371 me D c s pr coce d un parent 2 575 D nigrements 4 361 sx Addiction dans la famille 2 071 a ns non significatif significatif au seuil de 5 significatif au seuil de 1 significatif au
545. suivantes en relation avec ses difficult s de sommeil fatigue malaise troubles de l attention de la concentration de la m moire troubles du fonctionnement social ou mauvaises performances scolaires trouble de I humeur irritabilit Somnolence diurne r duction de la motivation nergie initiative tendance aux erreurs accidents au travail ou en conduisant c phal es de tension ou malaise g n ral en relation avec la perte de sommeil pr occupations ou ruminations propos du sommeil Troubles du sommeil la place des v nements de vie parmi les facteurs associ s I 189 Questions sur les troubles du sommeil dans l enqu te EVS Vous r veillez vous tr s t t le matin en prouvant des difficult s pour vous rendormir Vous arrive t il de rester veill e pendant une grande partie de la nuit Mettez vous beaucoup de temps pour vous endormir Vous arrive t il d tre emp ch e de dormir cause de vos soucis Eprouvez vous un sentiment de fatigue en vous r veillant Modalit s de r ponse Non jamais Oui parfois Oui assez souvent Oui tous les jours ou presque Limites la lumi re de ces crit res notre tude pr sente certaines limites dans la mesure o les notions de retentissement fatigue et difficult de fonctionner dans la journ e voqu es ci dessus ne sont appro ch es que par le sentiment de fatigue au r veil Or ce sent
546. sur la journ e suivante Cepen dant ces dur es extr mes sont tr s rares et la plupart des adultes trouvent leur compte de sommeil en dormant entre 7 et 8 heures au cours de la semaine et entre 8 et 9 heures les jours de repos De plus la qualit et la quantit du sommeil d pendent troitement de la bonne syn chronisation de l horloge biologique avec les horaires de coucher et de lever Fort 2000 Or cette synchronisation se trouve fr quemment perturb e chez les jeunes adultes qui ont ten dance retarder leurs horaires de coucher les personnes g es qui ont tendance les avan cer les travailleurs de nuit les voyageurs qui sont confront s des d calages horaires et galement chez la majorit des adultes qui d calent leurs horaires de coucher et de lever d au moins une heure le week end Chez l adulte le sommeil est essentiel la pr servation des capacit s cognitives et motrices l ajustement de nombreuses s cr tions hormonales ainsi qu la restauration du syst me immunitaire et au repos du syst me cardiovasculaire Il est galement d terminant pour l quilibre psychologique et motionnel des individus Si un manque ponctuel de sommeil se rattrape ais ment un manque chronique est susceptible de favoriser entre autres patholo gies l hypertension art rielle l ob sit ainsi que des troubles de l humeur ou du comporte ment Des tudes r centes ont d ailleurs tabli un lien entr
547. sure en milieu ouvert Quelques analyses peuvent tre r alis es condi tion de s en tenir un d coupage fond sur des classes d ge tr s larges mais aucune informa tion fine permettant de croiser ces informations avec d autres n est accessible Vers un meilleur suivi des parcours des enfants tout au long de leur prise en charge Pour pallier toutes ces insuffisances l ONED d taillait jusqu en 2007 les lacunes combler pour que l on puisse disposer de donn es nationales Des tudes r alis es au niveau local en particu lier permettaient alors de faire appara tre la tr s grande diversit de l information produite cet chelon et de l l impossibilit de r aliser une analyse nationale homog ne et compl te La loi n 2007 293 du 5 mars 2007 r formant la protection de l enfance va dans le sens d une meilleure connaissance statistique des situations d enfants en danger Cette loi modifie notam ment l article L 226 3 du Code de l action sociale et des familles en stipulant que le conseil g n ral sous la responsabilit de son pr sident est charg via sa cellule de recueil des infor mations pr occupantes de collecter traiter et valuer les informations pr occupantes rela tives aux mineurs en danger ou qui risquent de l tre et ce quel que soit le moment de produc tion et l origine de l information Cet article pr cise par ailleurs que les informations collect es seront
548. surtout parmi les plus jeunes il s agirait alors de violences exer c es par des partenaires avec lesquels il n y a eu ni cohabitation sinon de tr s courte dur e ni mariage refl tant une entr e difficile dans la conjugalit Dans les groupes 4 et 5 la consommation d alcool et de drogues illicites est aussi tr s fr quente 24 des personnes du groupe 4 et 20 du groupe 5 sont d tect es positives au test DETA encadr contre 13 des 18 75 ans de plus respectivement 40 et 50 pr sentent une consommation excessive ou une d pendance probable l alcoo selon le test FACE enfin respectivement 51 et 73 d clarent avoir consomm du cannabis et ventuellement au moins une autre drogue au cours de leur vie contre 25 de l ensemble des personnes g es de 18 75 ans vivant en m nage ordinaire Malgr le contexte de vie et les violences subies les personnes de ces groupes ne se per oi vent pas en mauvaise sant physique 70 se d clarent en bonne sant contre 63 en moyenne pour l ensemble des 18 75 ans la proportion de personnes qui souffrent ou ont souf fert de maladies chroniques est proche de celle de la moyenne pour le groupe 4 et un peu plus lev e pour le groupe 5 Plut t que de parler de r silience Tisseron 2003 on peut mettre l hypoth se d une r sistance physique aux preuves Encore celle ci semble t elle plus phy sique que psychique puisque les individus des groupe
549. t EVS apporte un nouvel clairage sur la question des violences en France elle interroge la fois les hommes et les femmes sur tous les types de violence qu ils ont pu subir physiques sexuelles psychologiques atteintes aux biens etc et permet d en observer le contexte et les cons quences sanitaires et sociales Dans cet ouvrage les auteurs statisticiens et chercheurs en sciences humaines et sociales ou en sant publique ont exploit diverses facettes de l enqu te pour tenter de mieux cerner les profils et com portements des personnes qui ont subi des violences ou des v ne ments de vie difficiles comme le fait de perdre un parent durant l en fance ou celui d tre plac en foyer ou en famille d accueil L ouvrage propose galement des analyses sur les relations entre ces v ne ments et la sexualit les troubles du sommeil et la consommation de substances psychoactives et aborde la question des r percussions conomiques des violences conjugales Cet tat des lieux s adresse tous celles et ceux citoyens associa tions acteurs politiques et chercheurs qui veulent mieux comprendre ce probl me de sant publique et de soci t Direction de l information l gale et administrative Accueil commercial 01 40 15 70 10 Commande 124 rue Henri Barbusse 93308 Aubervilliers Cedex T l copie 01 40 15 68 00 www ladocumentationfrancaise fr DICOM 10 100 DF 5HC24110 ISBN 978 2 11 008372 2 Prix
550. t d entre elles l auteur tait un membre de l entourage la suite de l ENVEFF d autres enqu tes similaires ont t r alis es plus petite chelle et sur des sous populations Par exemple l enqu te sur les comportements sexistes et les violences envers les filles CSVF r alis e par l Observatoire des violences envers les femmes en Seine Saint Denis entre fin 2006 et d but 2007 s est int ress e aux violences subies par les jeunes filles g es de 18 21 ans travaillant r sidant ou tudiant dans ce d partement francilien L enqu te Contexte de la sexualit en France CSF 2005 2006 l initiative de ANRS Agence nationale de recherche sur le sida l enqu te CSF a t men e par l IN SERM et l INED en 2005 2006 par t l phone aupr s de 6 824 femmes et 5 540 hommes g s de 18 69 ans Un module du questionnaire porte sur les agressions sexuelles toutes p riodes de la vie confondues et permet de faire le lien avec les r sultats issus de l enqu te ENVEFF r alis e six ans auparavant D apr s cette enqu te 8 8 des femmes et 2 8 des hommes interrog s d clarent avoir subi au moins un rapport ou une tentative de rapport sexuel forc avant l ge de 18 ans contre respectivement 7 4 et 1 6 apr s l ge de 18 ans Ces violences durant l enfance et l adolescence sont souvent li es aux univers de socialisation famille cole groupe de pairs Parmi les femmes de plus de 40 ans d cla
551. t goriser les autres types de violence dans la cat gorie des enfants en danger sans qu une valuation de la situation par un professionnel de la protection de l enfance et donc du r le des parents ait t men e Plus de 80 des personnes qui ont subi des violences sexuelles r p t es durant leur enfance n ont pas t prises en charge Au total 0 2 des hommes n 17 3 et 2 5 des femmes n 154 d clarent avoir subi des vio lences sexuelles de mani re durable avant l ge de 20 ans Parmi ces personnes une tr s faible part a t prise en charge par les services de protection de l enfance c est le cas de seulement 8 des hommes et 20 des femmes ayant d clar ces violences Selon les r sultats de l en qu te EVS ce sont donc 0 2 des hommes et 2 0 des femmes g s de 20 75 ans en 2005 2006 qui auraient v cu des violences sexuelles de mani re r p t e durant l enfance ou l ado lescence sans pour autant avoir t rep r s comme en danger par le syst me La proportion de victimes qu elles aient t prises en charge ou non varie de 1 3 pour les enqu t s g s de plus de 35 ans 1 7 chez les moins de 35 ans graphique 1 De fortes dif f rences sont observ es entre les sexes puisque chez les femmes cette proportion varie de 10 Il s agit d une des formulations de la consigne globale ou g n rale qui tait accompagn e dans les documents d appui re us pa
552. t aussi tr s courtes Elles se pr sentent le plus souvent ainsi Est ce que cela vous est arriv au cours des 12 derniers mois oui non Pour les questions ouvertes le temps de r ponse moyen est nettement sup rieur la dur e moyenne des fichiers son alors que c est inverse pour les questions ferm es Autre r sultat qui va dans le m me sens pour les ques tions ouvertes entre 34 et 40 des r ponses sont enregistr es avant la fin de la lecture du fichier son alors que pour les questions ferm es ce pourcentage varie de 75 88 selon la nature de la question Ceci signifie vraisemblablement que dans le cas d une question ferm e beaucoup de r ponses sont apport es d s qu une modalit semblant convenir est rep r e sans attendre de lire les autres De plus les questions ouvertes n cessitant le plus souvent la saisie de deux quatre chiffres sur le clavier par exemple pour indiquer un ge ou une ann e elles requi rent un maniement plus long des touches que les questions ferm es pour les quelles il suffit d appuyer sur un chiffre de 1 9 Enfin le theme de la question est aussi un l ment d terminant de la dur e de r ponse Il ne sera pas tudi en tant que tel ici puisque le questionnaire est construit de telle sorte qu a un theme correspond une partie du questionnaire la sexualit d abord puis l alcool les drogues enfin Comment d s lors savoir si les ph nom nes rep r s su
553. t avoir gravement manqu d affection au cours de certaines poques de leur existence se concentrent dans les groupes qui cumulent les difficult s affectives sociales conomiques etc ceci laisse penser que si subjectives soient les r ponses des questions portant sur diverses brutalit s physiques endur es ou sur des souffrances psychologiques ressenties parce que l on a manqu d affection les questions ont tout de m me t comprises dans un sens assez fort Autrement dit il semble que le plus souvent les enqu t s se situent assez loin du registre de la petite fess e vite oubli e ou du chagrin passager et rapportent un contexte de vie tr s charg M me si des pr cau tions ont par cons quent t prises pour que les d clarations recueillies par les enqu teurs n attrapent pas le tout venant des petites fess es qu il vaut sans doute mieux viter d aborder quand on parle d enfance en danger nous avons choisi de centrer notre analyse sur les agressions sexuelles en laissant de c t les graves carences affectives et les atteintes phy siques qui ont t rapport es Cela restreint n cessairement la port e du propos ne serait ce que parce que l effectif de r pondants sur lequel il est possible de travailler s en trouve consi d rablement r duit Mais l analyse prend le parti de se limiter ici aux atteintes sexuelles notamment parce qu il serait plus d licat de ca
554. t de la m me mani re ils sont plus lev s pour les femmes les personnes g es les trangers et les per sonnes peu dipl m es L intensit de r coute plus lev e chez les trangers et les personnes g es peut signaler des difficult s de compr hension Alors qu il y a davantage de question naires avec au moins une r coute que de questionnaires avec au moins une relecture linten sit de r coute par variable est inf rieure l intensit de relecture Ceci signifie qu un nom bre important de relectures sont concentr es sur peu de questionnaires et que donc pour sch matiser quand on commence savoir se d placer dans le questionnaire ou en prouver le besoin on en profite pour relire plusieurs questions L intensit de correction et plus encore l intensit de r coute sont tr s h t rog nes d une question l autre et font ressortir des sp cificit s li es certaines questions Les mod lisa ENCADR 2 Indicateurs d intensit de r coute relecture et correction des questionnaires auto administr s 7 i Nombre de r coutes du fichier son associ a la variable Intensit de r coute x 100 Nombre de QAA o la variable est lue au moins une fois 7 Nombre de relectures de la variable Intensit de relecture Nombre de QAA o la variable est lue au moins une fois Nombre de corrections de la variable Intensit de correction Nombre de QAA o la
555. t et le respect de la confidentialit sont garantis par une proc dure d effacement du num ro de t l phone qui a re u l aval de la Commission nationale de l informatique et des libert s CNIL e Caract ristiques des populations tudi es Les donn es ont t cal es sur le recensement de la population de 1999 dans le Barom tre sant et sur celles de l enqu te Emploi en continu 2005 dans l enqu te EVS Les sources de donn es et les ann es de r f rence tant diff rentes les marges apparaissent diff rentes pour les deux enqu tes Concernant l ge les personnes g es de 55 64 ans se trouvent l g rement sous repr sent es dans le Barom tre sant 15 des 18 64 ans contre 18 dans l enqu te EVS Au niveau du dipl me on L influence du mode de collecte sur la mesure des pr valences de consommation de substances psychoactives i 265 ailleurs il convient de souligner que la plupart des tudes sur l influence du mode de collecte por tent le plus souvent sur des chantillons exp rimentaux de taille modeste L avantage de la com paraison envisag e ici est la puissance statistique offerte par I chantillon constitu du regrou pement de deux enqu tes de grandes tailles qui totalisent environ 33 000 individus ag s de 18 64 anst Alcoolo d pendance une plus forte pr valence dans l enqu te EVS Dans les deux enqu tes les chantillons sont de taille importante respectivement 8 350 et 24
556. t ne procure aucun renseignement sur le contexte des faits recens s ou le profil des victimes Par ailleurs le terme de violence appara t exceptionnellement pour NO Partie 1 La construction de l enqu te 18 distinguer les condamnations pour violences volontaires homicides coups et violences volontaires etc des condamnations pour violences involontaires homicides ou blessures involontaires etc En outre les agressions sexuelles sont class es dans une cat gorie sp ci fique La notion de violence se cantonne donc aux atteintes physiques coups et blessures caract re non sexuel Cr en 1972 en France et r form en 1988 et 1995 L tat 4001 constitue quant lui la statis tique annuelle de l activit des services de police et de gendarmerie Ce document recense tous les types d infraction ayant suscit une intervention des forces de police et de gendarme rie dans l ann e coul e Il ne comptabilise toutefois pas tous les d lits et crimes signal s puisqu il exclut notamment les plaintes pour violences involontaires envers les automobilistes et l ensemble des d lits routiers de m me que l ensemble des d p ts de main courante Par ailleurs son mode de comptage m lant diverses unit s de compte selon les infractions consi d r es nombre de proc dures de victimes d auteurs etc est complexe et la typologie sur laquelle il repose doit s adapter aux changements l gislatifs et r
557. t toujours une atteinte l int grit de la personne Au del des actes la violence s inscrit dans un fonctionnement d emprise sur l autre Elle est fond e sur un rapport de force ou de domination qui s exerce par des brutalit s physiques ou mentales entre au moins deux personnes Elle ressortit au d sir d imposer sa volont l autre de le dominer au besoin en l humiliant en le d valorisant en le harcelant jusqu sa capitulation et sa soumis sion Contrairement au conflit mode relationnel interactif susceptible d entrainer du change ment la violence signalant d ailleurs l incapacit communiquer est perp tr e de fa on univoque et destructrice Jaspard et al 2003a p 17 18 L ENVEFF s efforce de recueillir les violences per ues et d clar es comme telles par les femmes qui en sont victimes En ce sens c est la premi re enqu te fran aise permettant d ap pr hender les violences interpersonnelles au sens large et de recueillir des l ments de connaissance sur les femmes expos es des atteintes d ordre verbal physique sexuel ou psy chologique dans diff rentes situations ordinaires espaces publics ou sph re priv e 3 Par commodit et en r f rence aux cat gories polici res l usage distingue les atteintes aux personnes violences d si gn es le plus souvent comme interpersonnelles verbales physiques sexuelles et psychologiques dans l ENVEFF d
558. tablis sement collectif contre 62 pour les orphelins de m re Lorsque les enfants n ont pas v cu avec le parent survivant ils ont le plus souvent habit avec d autres membres de la famille comme les grands parents Ainsi 32 des orphelins de m re ont v cu au moins momentan ment avec d autres membres de la famille Seule une minorit des orphelins ont pass une par tie de leur enfance dans un orphelinat ou un autre tablissement collectif 6 des orphelins de m re et 4 des orphelins de p re cette situation tant plus fr quente pour les orphelins de p re et de m re 24 Enfin les hommes se remettant plus souvent en couple apr s le d c s du conjoint 16 des orphelins de m re et 10 des orphelins de p re ont pass une par tie de leur enfance et de leur adolescence avec leur parent survivant et un beau parent Une origine sociale plus modeste et une fratrie plus tendue L esp rance de vie 35 ans d un homme ouvrier est de 39 ans alors que celle des cadres est de 46 ans soit un cart de 7 ans Monteil et Robert Bob e 2005 D apr s l enqu te EHF de 1999 le risque de devenir orphelin pendant l enfance est plus important pour les fils ou filles d ouvriers que pour les enfants de cadres graphique 2 Ainsi parmi les personnes n es en France ag es de 20 a 24 ans on compte 7 d orphelins de p re parmi les enfants d ouvriers Perdre un parent pendant l enfance i 143 contre 3
559. taine r assurance par rapport aux comp tences d j construites au fil de leur parcours professionnel Ce type d change en groupe et anim par un tiers ext rieur l institution de r f rence offrirait donc aux enqu teurs des lieux de parole et de mise en commun que les s ances en routine de formation eee simple envie de prolonger l entretien en continuant parler d v nements ou de probl mes que l on a abord s avec l enqu teur d autres un besoin d informations sur un sujet particulier Victime de violences sexuelles pendant l enfance puis je trouver un recours juridique maintenant que j ai atteint l ge adulte Atteint d une maladie je me pose des questions sur le traitement m dical que je re ois et souhaiterais avoir des informations suppl mentaires etc d autres enfin une demande d orientation vers des services comp tents proches du domicile de l appelant justice ser vices sociaux m dicaux etc Un bilan globalement positif Au cours des six mois durant lesquels enqu t s enqu teurs et gestionnaires d enqu tes pouvaient appeler m me plusieurs semaines apr s l entretien plusieurs appels ont rapidement t r orient s par exemple vers un autre num ro tenu par l Epe IdF Inter services parents car ils portaient sur des questions sociales g n rales Outre ces appels et tous ceux qui pouvaient tre hors sujet concer nant directement les directi
560. tait les nations partenaires faire progresser la connaissance statis tique notamment et les moyens politiques d action D j vivement sensibilis e la question de la mesure des violences et leurs effets sur la sant par l enqu te ENVEFF 2000 la France a entendu cet appel comme l a notamment exprim la volont du minist re de la Sant de voir se r aliser une enqu te statistique qui interrogeant hommes et femmes permettrait d clairer la nature des relations existant entre violences subies et tat de sant des personnes Cette enqu te v nements de vie et sant EVS r alis e en 2005 2006 par la Direction de la recherche des tudes de l valuation et des statistiques DREES avec le concours de terrain des enqu teurs de l Institut national de la statistique et des 1 Voir le discours du 25 novembre 2009 http www gouvernement fr 2 Loi portant l ge nubile des femmes 18 ans l gal de celui des hommes instaurant par ailleurs un dispositif nouveau d loignement de l auteur du domicile de la victime et de prise en charge ventuelle de celui ci dans les domaines sanitaire social ou psychologique et largissant les circonstances aggravantes parit aux conjoints aux concubins aux personnes pacs es aux ex conjoints ex concubins et personnes ant rieurement pacs es et de nouvelles infractions meurtres viols et autres agressions sexuelles 3 Tursz A Violence et sant R
561. te des doubles comptes pour ne pas comptabiliser plusieurs fois ceux qui ont d clar avoir v cu au moins deux types d atteintes aux biens 3 Pour cette analyse la situation de r f rence est celle d un homme de 30 54 ans r sidant dans une grande agglom ration mais pas en zone urbaine sensible sans lien direct avec la migration autrement dit ni immigr lui m me ni enfant de parents trangers la naissance n s l tranger vivant dans un m nage compos d un couple avec enfant s actif occup et d tenteur d un CAP d un BEP ou d un dipl me de m me niveau Dans la suite du texte c est cette situation de r f rence que renverra l expression toutes choses gales par ailleurs HN Partie 2 Profils et comportements des personnes qui subissent des violences 74 physiques est ainsi multipli e par 3 3 La surexposition des plus jeunes est galement tr s visible en mati re de violences verbales et de violences sexuelles exhibitionnisme contacts physiques contraints Quand on interroge les personnes sur leur vie enti re et pas seulement sur les deux derni res ann es il appara t aussi que la premi re atteinte physique ou sexuelle a fr quemment t subie avant l ge adulte quel que soit leur ge une proportion importante des personnes ayant d clar la survenue des violences de ce type avant les deux ans pr c dant l enqu te signalent que la premi re occurrence de ces faits s est produit
562. te plus adapt m thode audio CASI l enqu te CVS aborde les violences physiques perp tr es par une personne r si dant avec sa victime la date de l enqu te et l ensemble des attouchements sexuels et rap ports sexuels forc s ou tentatives tous auteurs confondus L enqu te CVS d passe ainsi les formulations jusque l trop englobantes d agressions attribue un contenu plus explicite aux violences physiques et sexuelles et se donne aussi les moyens de rep rer directement les actes de violence physique et sexuelle commis entre conjoints Constitue t elle d sormais la source id ale pour cerner la r alit complexe des violences conjugales d clar es tant par les hommes que par les femmes Il demeure que les enqu tes de victimation en restant cal es sur les cat gories de crimes et de d lits n ont par nature pas vocation explorer le champ des violences psychologiques Or l ENVEFF a bien montr combien il serait r ducteur de circons crire les violences conjugales aux atteintes physiques et sexuelles port es entre conjoints ou ex conjoints Les r sultats de l enqu te CVS ne peuvent donc clairer globalement les vio lences conjugales mais au moins certains actes violents physiques et sexuels commis dans une relation de couple au sein du ph nom ne plus large violences conjugales qui peut aussi comprendre notamment des atteintes psychologiques Contextualiser les situations de victimation ou
563. teurs face l obligation de d nonciation Comme pour chaque enqu te les enqu teurs ont re u des consignes la fois g n rales et d taill es permettant d expliquer certaines options prises dans le questionnaire ou les raisons du questionnement sur tel ou tel sujet Une grande partie de ces recommandations mises intention des enqu teurs prenaient en compte les difficult s prouv es par ceux d entre eux qui avaient particip aux entretiens tests et s appuient sur leurs suggestions Pour les formations dispens es aux enqu teurs pour se pr parer aborder le terrain de l en qu te un effort a t fourni pour les sensibiliser aux th mes abord s et ce qui au moment NS Partie 1 La construction de l enqu te 60 de la passation du questionnaire pouvait en particulier poser des probl mes particuliers dans la r alisation de leur travail Pr parer les enqu teurs savoir comment g rer tant d un point de vue humain que professionnel la sensibilit de l enqu te tait un objectif g n ral dont l un des aspects de nature juridique requ rait l appui de professionnels ext rieurs l organi sation classique d une enqu te statistique voir l article p 251 Si l enqu te EVS ne vise pas recueillir des v nements d finis a priori comme criminels ou d lictueux une partie des questions portent n anmoins sur des faits qui rel vent de ces cat gories juridiques de mani re
564. tie 1 La construction de l enqu te 36 Les violences subies des d finitions toujours normatives Il est d autant plus n cessaire d interroger le contenu et le p rim tre de la notion de violence qu elle est particuli rement variable et sensible Relativit historique et culturelle de la notion de violence Elle volue en effet selon les poques et les contextes socioculturels Avec l poque moderne et la constitution d Etats nations la violence a chang de nature de place et de r le dans les soci t s occidentales Comme le montre Norbert lias dans La civilisation des m urs la vio lence est au Moyen ge quotidienne et collective mais aussi triviale et associ e la sensation de plaisir de guerroyer ou d assister au sacrifice de chats sur le b cher de la Saint Jean La r pugnance que nous inspire la seule description de ce genre de r jouissances et que nous consid rons compte tenu de nos normes affectives comme normale prouve une fois de plus combien notre conomie affective s est modifi e au cours des si cles Beaucoup de choses qui nagu re veillaient des sensations de plaisir suscitent aujourd hui des r flexes de d plaisir Elias 1973 p 296 Au fil de l poque moderne quand dans telle ou telle r gion le pouvoir central s affermit quand il oblige les hommes sur un territoire plus ou moins tendu de vivre en paix on assiste aussi un changement prog
565. time arr ts de travail incapacit s totales de travail blessures consultations ou hospitalisations cons cutives aux violences subies etc l ENVEFF aborde les questions de sant en tant que contexte des violences et permet d interroger les possibles relations de causes effets entre violences subies et tat de sant L enqu te v nements de vie et sant EVS violences subies par les hommes et les femmes tat de sant et contexte biographique Si PENVEFF constitue la premi re tape vers l appr hension statistique des violences subies en population g n rale et des liens entre celles ci et l tat de sant des victimes le champ de cette enqu te se limite aux violences faites aux femmes Forte des jalons pos s par l ENVEFF l enqu te v nements de vie et sant EVS labor e par la DREES et r alis e par les enqu teurs de l Institut national de la statistique et des tudes conomiques INSEE trouve l une de ses raisons d tre dans l id e qu une enqu te statistique doit ou peut en tout cas pour tablir en population g n rale la nature des relations entre violences subies et sant questionner tant la population f minine que masculine Krug et al 2002 Pr s de 10 000 personnes hommes et femmes g s de 18 75 ans et r sidant en France en m nage ordinaire ont ainsi t interrog s en face face Pour pouvoir comparer les donn es plusieurs questions d EVS sur l occurrenc
566. times sont moins souvent en couple que les autres au moment de l enqu te bien qu elles aient un nombre relativement plus impor TABLEAU 2 Entr e dans la sexualit et nombre de partenaires des personnes de 18 30 ans en fonction des violences subies en Au cours de la vie sans les deux derni res ann es pr c dant l enqu te Carences affectives 91 9 89 7 18 3 12 4 3 9 27 41 3 34 4 Violences verbales 85 0 84 2 16 8 13 6 3 4 1 1 42 6 23 2 Violences psychologiques 83 0 82 5 18 4 13 8 3 1 0 9 35 8 21 7 Violences physiques 88 0 89 6 14 9 17 6 2 2 1 9 35 4 34 5 Violences sexuelles 87 3 93 7 28 6 13 5 19 6 0 7 47 2 31 2 Au cours des deux derni res ann es pr c dant l enqu te Violences verbales 85 5 85 9 15 8 17 1 3 3 1 3 42 7 23 8 Violences psychologiques 81 9 81 7 17 9 14 9 2 5 1 0 36 4 21 8 Violences physiques 80 7 90 3 30 6 38 4 3 1 0 8 34 4 25 7 Violences sexuelles 81 0 87 1 13 4 28 3 0 5 0 4 36 6 41 8 Ensemble des 18 30 ans 82 4 80 1 19 4 13 1 2 9 0 6 32 8 17 3 Les violences sexuelles au cours de la vie et au cours des deux derni res ann es sont r pertori es selon la m me proc dure que dans le tableau 1 Note Les pourcentages sont en gras quand le test du Chi 2 indique qu ils sont significativement diff rents du pourcentage marginal un seuil de 5 de risques Lecture 34 4 des femmes ayant subi des carences affectives au cours de leur vie ont eu plus de cinq partenaires
567. tion i 67 La troisi me raison incitant a sur chantillonner les plus grands logements tait de disposer d un nombre suffisant d entretiens avec des personnes g es de 18 25 ans Faute de pouvoir r aliser avec l ordina teur portable des enqu teurs un tirage non quiprobable entre les diff rentes tranches d ge pour surre pr senter ces populations dans l chantillon de l enqu te pour des raisons d incommodit des prises de rendez vous ensuite disposer de davantage d adresses de logements de 5 pi ces et plus laissait aussi esp rer que les jeunes enqu t s auraient plus de chances d tre tir s au sort Souvent moins pr sents leur domicile r pondant donc moins souvent aux enqu tes que les plus g s les plus jeunes pr sen taient ici un int r t particulier puisque l un des r sultats les plus r guliers des enqu tes portant sur les violences les fait appara tre comme particuli rement expos s Le risque de biais de recrutement que pou vait induire cette surrepr sentation des grands logements en termes de cat gories socioprofession nelles a t contr l toujours sur la foi de l enqu te Emploi et ne semblait pas majeur 2 Sous repr senter les logements secondaires occasionnels et vacants dans le rural en n en retenant qu un sur quatre dans la base de sondage le but vis tait de minimiser les pertes au sein des fiches adresses tir es cette mani re de faire est assez courante dans des e
568. tionnelle de la force physique ou du pou voir contre soi m me contre autrui ou contre un groupe ou une communaut qui entraine ou risque fortement d entrainer un traumatisme un d c s des dommages psychologiques un mald veloppement ou des privations Cette d finition inclut donc outre les actes violents directs ceux qui r sultent d une relation de pouvoir parmi lesquels les menaces et l intimi dation la n gligence ou les actes d omission Par ailleurs elle inclut des atteintes qui ne d bouchent pas forc ment sur des cons quences imm diatement manifestes Mais surtout l un des tout premiers traits distinctifs d un acte violent r side selon POMS dans l intention nalit de l auteur intention de blesser au sens propre physique sexuel comme au sens figur ou plus large dommages psychologiques mald veloppement privations tourn e contre soi ou contre les autres dans le m me temps la d finition de POMS exclut les inci dents accidentels comme la plupart des accidents de la route et les br lures ce qui ne va pas sans poser probl me l absence d intentionnalit emp che t elle un comportement d tre objectivement dangereux ou nuisible Krug et al 2002 Quelle est la fronti re entre Pin tentionnalit et la n gation du caract re p rilleux pour autrui de son comportement Violences sant et v nements de vie difficile DO 39 Pour construire le questionnaire
569. tions etc dans le cadre de la passation d un questionnaire Le dispositif d accompagnement pr sent ici se donnait donc pour objectif essentiel de contribuer ce que cette enqu te ne produise pas de fa on incontr l e d effets de vio lence dommageables pour les enqu t s les enqu teurs ou leurs formateurs Le travail d la boration groupal autour de l enqu te EVS soutenu par ce dispositif a t un des moyens d atteindre cet objectif Il a galement permis de d velopper une r flexion plus g n rale sur les pratiques et probl matiques professionnelles des enqu teurs ind pendamment d une enqu te particuli re 1 Le dispositif mis en place aupr s des gestionnaires d enqu tes qui jouent notamment le r le de formateurs des enqu teurs pour la collecte des donn es de chaque enqu te se fonde sur les m mes principes m thodologiques que celui qui s est adress aux enqu teurs Le pr sent article se centre sur le dispositif mis en place aupr s des enqu teurs L accompagnement clinique des enqu teurs de l INSEE tout au long de l enqu te EVS Le dispositif s est d roul en deux temps une s ance de pr paration avant le d marrage de l enqu te au moment de la formation des enqu teurs et une s ance en fin de collecte des tin e g rer la charge motionnelle accumul e lors de l enqu te L objectif de la premi re s ance tait d amener les enqu teurs r fl chir la positio
570. tions de datation n cessitent une r ponse dat e un ge ou bien renvoient l oc currence d un v nement dans une p riode pr cis ment dat e par exemple quel ge NNN Partie 5 clairages m thodologiques 242 avez vous consomm du cannabis pour la premi re fois ou Est ce que cela vous est arriv au cours des 12 derniers mois e les questions de quantification sont des questions pour lesquelles la r ponse attendue est un nombre qui n est ni une date ni un ge par exemple Combien de verres d alcool avez vous bus dimanche dernier e les questions factuelles portent sur un constat objectif hors dates et quantifications par exemple Au cours de votre vie avez vous d j bu de l alcool e quant au ressenti il qualifie ici des questions plus subjectives faisant explicitement appel a une interpr tation de la part du r pondant par exemple Au cours de votre vie avez vous d ja ressenti le besoin de diminuer votre consommation de boissons alcoolis es Les temps de r ponse moyens varient fortement selon la cat gorie de questions gra phique 3 mais ce constat est aussi en partie li a une forte h t rog n it de la dur e du fichier son et donc la longueur de la question Par exemple les enqu t s passent tr s peu de temps sur les questions ferm es de datation en moyenne 6 4 secondes mais ces ques tions son
571. tions plus d taill es vont donc dans le m me sens Cet cart pourrait s expliquer par le fait que les enqu teurs satisfaits d clinent les motifs de leur contentement alors que les enqu teurs jugeant que le dispositif est plut t inutile s exprimeraient de mani re plus lapidaire Les raisons le plus souvent cit es par les enqu teurs pour justifier leur satisfaction propos de cette premi re s ance renvoient plusieurs registres ENCADR un num ro vert la disposition des enqu t s des enqu teurs et des gestionnaires d enqu tes Le dispositif d accompagnement psychologique dont il est question dans ce chapitre est une compo sante originale de l enqu te EVS De la m me mani re un num ro d appel t l phonique gratuit num ro vert a t mis en place pour r pondre aux besoins des enqu t s des enqu teurs et des gestionnaires d enqu tes Un dispositif mobilisant de nombreuses comp tences Dans les enqu tes statistiques du m me genre les probl mes rencontr s sur le terrain se r solvent tr s souvent par des r actions imm diates des enqu teurs sur la base de leurs comp tences techniques et du savoir faire acquis en termes de gestion du contact avec les personnes rencontr es Lorsque des questions inhabituelles ou plus pineuses se posent il peut arriver aux enqu teurs d en r f rer leurs gestionnaires d enqu tes charg s de suivre et d accompagner tout ce qui peut faciliter leur travail de
572. tions renvoient les enqu teurs dans leur tentative de trouver des points de rep res stables pour soutenir leur pratique profession nelle deux notions fort diff rentes mais compl mentaires dont l articulation se pose par fois de mani re pineuse il s agit des notions d thique et de d ontologie Ces notions qui entrent en ligne de compte dans la construction et le maintien de leur identit professionnelle viennent dans le m me temps mettre en avant le conflit auquel ils se trouvent confront s une pratique individuelle qui s inscrit au sein d une r f rence professionnelle commune En effet autant l thique vient s appuyer sur une d marche et un questionnement individuels conduisant des pratiques de fait h t rog nes car elles expriment une position personnelle autant la d ontologie pose bien la question d une inscription collective et officielle d une posi tion professionnelle Cependant une d ontologie ne se d cr te pas elle doit se construire en s tayant sur les exp riences de chacun et se doit d tre partag e et partageable Le dispositif d accompagnement propos aux enqu teurs ainsi qu aux gestionnaires d enqu tes semble avoir mis en vidence avec insistance cette n cessit d articulation entre ces deux positions individuelle et collective voire institutionnelle Les enqu teurs ne sont toutefois pas totalement isol s face ces questions le r le de forma tion et d
573. tiques et mesurer leur intensit nous avons isol les effets propres chacune de ces dimen sions au moyen d une r gression logistique d terminant le risque d tre dans le quartile sup rieur du temps de r ponse soit une dur e sup rieure ou gale 19 secondes Les dimen sions introduites dans le mod le caract risent la personne ayant r pondu ge dipl me le plus lev nationalit sexe et le type de questions dur e du fichier son ventil e en deux moda lit s de o 19 secondes 20 secondes ou plus forme de la question ouverte ferm e nature de la question datation factuel quantification ressenti partie du questionnaire la fois le th me du questionnement et la position des questions dans le questionnaire Pour limiter les biais de s lection li s au fait que certaines questions filtr es par exemple selon le sexe et l ge portent seulement sur des populations de r pondants sp cifiques l analyse se limite ici aux seules questions non explicitement filtr es par l ge et le sexe soit 34 questions sur les 61 que comporte le questionnaire au total Sont notamment exclues les questions concernant les drogues illicites pos es seulement aux 18 64 ans De ce fait la variable par tie du questionnaire ne s applique dans le mod le qu aux parties sexualit et alcool Toutefois les r sultats pr sent s ci dessous sont encore interpr ter avec prudence car siles biais
574. tives qu il s agisse du tabac de l al cool ou des drogues illicites Gr ce la rencontre d auteurs issus de disciplines diff rentes ayant pris forme dans des contri butions nombreuses et vari es et ce malgr les difficult s m thodologiques que soul ve la n cessit d avoir recours comme dans toute tentative de quantification des outils standar dis s et simplifi s de diagnostic et d appr hension des ph nom nes sociaux cet ouvrage offre ainsi un panorama la fois complet et nuanc de la nature des liens entre v nements de vie et sant en France I Partie 1 LA CONSTRUCTION DE L ENQUETE Comment questionner les violences subies Comparaison des sources statistiques fran aises Catherine CAVALIN errain encore totalement vierge il y a vingt cinq ans l appr hension statistique des vio lences a depuis lors t d velopp e par plusieurs enqu tes En 2002 l Organisation mon diale de la sant OMS d plorait encore une absence totale de donn es en population g n rale Krug et al 2002 Les r sultats sont aujourd hui relativement abondants Ils sont toutefois produits avec des concepts des protocoles de collecte des questionnaires pas tou jours identiques L objet statistique violence s ne coule en effet pas de source non seule ment les outils mis en place pour mesurer les violences sont en France relativement r cents mais le contenu de la notion m me de viol
575. tr s confidentielle sur l ordinateur des enqu teurs sans que ceux ci soient d positaires des r ponses Pour l enqu te EVS en revanche les r ponses ont dans un premier temps t collect es durant l entretien en face face avec un enqu teur il est donc plus difficile de dire les faits m me une personne astreinte la confi dentialit que de cocher des r ponses sans t moin Anticipant ces limites l enqu te EVS avait tent de pallier ces difficult s en introduisant une question de rattrapage dans la partie auto administr e par ordinateur aux enqu t s qui avaient d abord d clar en face face n avoir jamais subi d attouchements de rapports sexuels forc s ou tentatives la m me question tait pos e nouveau en mode auto admi nistr ce qui permettait ceux qui n avaient pas souhait en parler devant un enqu teur ou en pr sence d une personne du m nage de d clarer ces v nements de fa on plus prot g e Cette pr caution n tait visiblement pas suffisante Mais le fait qu un quart des per sonnes ayant d clar avoir subi une violence de ce type dans les deux ans pr c dant l en qu te l aient fait l occasion de cette question plaide en faveur d une m thode auto administr e par ordinateur pour les questions sur les violences sexuelles Sensibilit diff rente des hommes et des femmes au mode de collecte Le mode de passation du questionnair
576. transmises sous forme anonyme l Observatoire d partemental de la protection de l enfance art L 226 3 1 et PONED art L 226 6 La nature et les modalit s de transmission de ces informations sont fix es par d cret Cette r forme va donc dans le sens d une observa tion individuelle centr e sur l enfant dans le but de mieux conna tre le nombre d enfants pris en charge en stock comme en flux de m me que leurs caract ristiques ge exact dur e de prise en charge contexte socio conomique et familial Le d cret d application publi au Journal Officiel du 27 d cembre 2008 a pour objectif premier de contribuer la connaissance de la population des mineurs en danger et d analyser la coh rence et la continuit des actions mises en uvre au b n fice des personnes concer n es Ce d cret pr sente les modalit s de transmission des donn es chiffr es d partemen tales ces derni res remonteront de mani re anonymis e afin de pr server et respecter l iden tit des personnes individuelles ces donn es retraceront les caract ristiques de chacun des enfants et de sa famille longitudinales elles permettront d tudier le parcours de ces enfants tout au long de leur prise en charge et notamment d analyser la succession des mesures mises en uvre pour un m me enfant Cette transmission de donn es anonymis es individuelles et longitudinales r pond plusieurs objectifs Outre
577. tre 24 4 lorsqu on a v cu avec ses deux parents les r sultats sont issus d une r gression logistique Champ Personnes g es de 20 75 ans Sources Etude de l histoire familiale INSEE INED 1999 Perdre un parent pendant l enfance I 147 Les orphelins se mettent en couple et fondent une famille plus t t Les premi res tapes familiales vie en couple premier enfant sont franchies plus t t chez les personnes devenues orphelines durant l enfance d apr s l enqu te EVS de 2005 2006 19 des personnes ayant perdu leur p re sont devenues parents pr cocement m re avant 21 ans ou p re avant 24 ans contre 15 de celles qui ont v cu avec leurs deux parents tableau 3 g n ration et origine sociale donn es leur pr cocit former une union ou une famille est en revanche la m me et ge de fin d tudes identique les personnes ayant perdu leur p re durant l enfance ne deviennent pas plus souvent de jeunes parents que ceux qui ont grandi avec leurs deux parents Les orphelins arr tent leurs tudes plus t t et c est cette interruption pr coce qui avance d autant les premi res tapes de la vie familiale Les personnes qui ont connu la s paration de leurs parents pendant l enfance se distinguent de celles qui sont devenues orphelines pendant l enfance m me si toutes fondent plus pr cocement que les autres une union ou une famille ce ph nom ne demeure pour ceux dont les parents
578. ts laissent penser que le place ment en institution collective est associ a une vuln rabilit accrue aux agressions Ce constat demande a tre v rifi et approfondi pour mieux en comprendre la signification Le placement durant l enfance et le risque d exposition aux violences l ge adulte BE 135 effet de s lection modes de prise en charge manque de soutien motionnel et de tutorat discordance entre le d sir du jeune qui veut retourner chez ses parents et celui de sa famille de le garder loign etc et d velopper les mesures d aide ad quates BIBLIOGRAPHIE Avery R J Freundlich M 2009 You re all grown up now Termination of foster care support at age 18 Journal of Adolescence 32 247 257 Barber J G Delfabbro P H 2002 The plight of disruptive children in out of home care Children s Services Social Policy Research and Practice 5 3 201 212 Beck F Brossard C 2004 L alcoolisation des femmes en France typologie des con textes d usage Alcoologie et Addictologie 26 1 21 30 Beck F Guilbert P Gautier A sous la dir de 2007 Barom tre Sant 2005 Attitudes et comportements de sant INPES 593 p Bourdieu E 1993 Dialogue sur la violence in Bourdieu P sous la dir de La mis re du monde Le Seuil p 737 753 Blome W W 1997 What happens to foster kids Educational experiences of a random sample of foster care youth and a matched group of
579. ts r cents ou plus lointains dans l existence des personnes interrog es Les atteintes prises en consid ration varient en effet d une sph re de vie l autre famille et proches vie conjugale actuelle ex conjoint espace public vie professionnelle etc Par exemple pour rendre compte des ventuelles agressions sexuelles survenues au sein de leur relation de couple au moment de l enqu te les enqu t es sont interrog es sur deux sujets distincts d une part leur conjoint a t il utilis la force pour avoir des rapports sexuels avec elles D autre part leur a t il impos des gestes sexuels qu elles refusaient Pour savoir si leurs agresseurs potentiels faisaient partie de leur famille ou de leurs proches il leur est en revanche demand si elles ont subi des attouche ments sexuels des rapports sexuels forc s ou des tentatives ou si elles ont t contraintes de se d shabiller Attouchements 5 4 Tentatives de rapports sexuels forc s 5 7 Rapports sexuels forc s 27 T l phone 6 970 femmes Contraintes des rapports sexuels avec un tiers 0 2 Au moins une de ces quatre agressions sexuelles 11 0 Rapports sexuels forc s 44 T l phone 19182 hommes et 17 332 femmes Face face 0 4 question de Attouchements rapports sexuels forc s ou tentatives r ttrapage auto one administr e par et 5 625 femmes 11 0 ordinateur m thode audio CASl p oP 5 540 hommes Rapports sexue
580. u te EVS les personnes ayant subi certains types de violences se d clarent en moins bonne sant que les autres surtout en mati re de sant mentale Par exemple toutes choses gales par ailleurs 4 les personnes expos es des violences psychologiques au cours des deux ann es pr c dant l enqu te se per oivent plus souvent dans un mauvais tat de sant mentale et physique voir dans l encadr p 178 la d finition adopt e ici et d clarent plus souvent souffrir d au moins une maladie chronique Elles ont aussi une probabilit plus forte d avoir fait au moins une tentative de suicide au cours de leur vie et de pr senter des troubles d pressifs ou anxieux Avoir subi des attouchements des rapports sexuels forc s ou tenta tives dans sa vie l exclusion des deux derni res ann es pr c dant l enqu te est aussi asso ci une probabilit plus forte d avoir fait au moins une tentative de suicide dans sa vie de pr senter des sympt mes cognitifs actuels d agoraphobie et d avoir manifest au cours du mois coul des sympt mes de phobie sociale voir encadr p 178 2 Sept cat gories de violences psychologiques sont identifi es dans le questionnaire d EVS elles reprennent amplement des libell s de questions de l ENVEFF tre soumis e des critiques injustes des d nigrements tre emp ch e de parler des proches ou de les rencontrer se voir imposer des fa ons de s habiller se
581. u Chi2 est significatif au seuil de 5 Champ Population g e de 18 75 ans r sidant en France en m nage ordinaire Sources Enqu te v nements de vie et sant EVS DREES 2005 2006 4 Ces variables ont par la suite t retir es des mod les logistiques HN Partie 4 v nements de vie et comportements de sant 196 le fonctionnement diurne Dans l enqu te EVS tandis que plus d un tiers de la population 39 d clare pr senter au moins un trouble r gulier du sommeil une personne sur cing 20 cumule au moins deux des troubles et 11 au moins trois Ces r sultats rejoignent ceux de la pr valence de l insomnie observ e en France en 2000 partir des crit res du DSM IV qui tait de 19 L ger et al 2000 De m me le niveau d insatisfaction du sommeil observ dans le Barom tre sant tait de 18 parmi les 18 75 ans Beck et al 2009 Ces niveaux comparables incitent a retenir la notion de cumul des troubles au moins deux pour approcher la notion d insomnie en l absence de mesure du retentissement sur les activit s diurnes comme c est le cas dans l enqu te EVS et dans les enqu tes ne portant pas sp cifiquement sur le sommeil Le cumul des troubles du sommeil appara t essentiellement li une situation financi re pr caire Le mod le a t construit de la m me mani re que le pr c dent tableau 7 La situation pro fessionnelle la pr sence d enfants en bas ge
582. u Fil sant jeunes et de Jeunes violences coute Tous motifs d appels du num ro vert taient clairement d finis comme l gitimes aupr s des diff rents publics concern s enqu teurs gestionnaires enqu t s Certains pouvaient correspondre une L accompagnement clinique des enqu teurs de l INSEE tout au long de l enqu te EVS D 255 e Un bon moyen de se pr parer l enqu te 111 r ponses traduisent le sentiment d tre bien pr par la passation de l enqu te la suite de la premi re s ance cette derni re permet tant de d dramatiser l enqu te et de pr venir en les partageant certaines craintes Ce constat est important car il montre que l un des buts recherch s par cette premi re s ance savoir pr parer les enqu teurs la passation d une enqu te particuli re a t atteint pour une partie des enqu teurs e L change de v cus et de pratiques avec les coll gues 108 r ponses indiquent que les enqu teurs ont profit de cette premi re s ance pour faire part au sein du groupe de leur v cu et d un certain nombre d exp riences marquantes rencontr es au cours des diff rentes enqu tes auxquelles ils avaient particip Les enqu teurs ayant fait ce genre de r ponses semblent avoir appr ci de pouvoir partager certaines appr hensions avec leurs coll gues et d avoir pu parler de leurs pratiques ils sem blent aussi consid rer que ces changes ont permis une cer
583. u bon d roulement de cette partie de la col lecte tr s novatrice car directement r alis e par l enqu t sur ordinateur Ainsi aucune question ne semble avoir pos de difficult s de compr hension manifestes qui auraient provoqu des TABLEAU 3 Les caract ristiques des enqu t s corr l es la non r ponse partielle au questionnaire auto administr QAA Population de r f rence 0 7 1 ge 18 24 ans 0 3 ns ns Note La situation de r f rence est une femme 25 34 ans 1 0 ns ns g e de 35 44 ans poss dant comme dipl me 35 44 ans 11 r f ref le plus lev un CAP ou BEP fran aise de nais sance et ayant eu une dur e d entrevue en face 45 54 ans 13 nS ns face avant le QAA dans le 2 quartile 29 04 ans 29 10 8 22 Lecture Parmi les r pondants de 55 64 ans 65 75 ans 66 2 1 48 2 9 n ont pas r pondu jusqu au bout du QAA Dipl me le plus lev obtenu le fait d appartenir cette cat gorie d ge fait Aucun dipl me 5 6 1 2 2 6 augmenter la valeur de 0 9 point ou multiplie CEP 50 07 20 par 2 2 les risques de ne pas r pondre jusqu au Brevet 4 i bout par rapport celle de la situation de r f reye ne ns rence les autres caract ristiques de r f rence CAP BEP 1 4 ref ref restant inchang es significatif au seuil de 5 Bac technique 0 5 ns ns Variables explicatives introduites dans le Bac g n ral 0 7 ns ns mod le ge sexe dipl me le plus lev natio
584. u moment de la r alisation de l enqu te EVS sociologue CNRS Centre Maurice Halbwachs quipe de recherches sur les in galit s sociales UMR 8097 statisticien INPES d mographe Observatoire du samu social de Paris l ONED au moment de la r daction de l article professeur de m decine Centre du sommeil et de la vigilance Universit Paris Descartes Facult de m decine de l H tel Dieu Assistance publique H pitaux de Paris AP HP statisticien INED INSERM unit 669 Universit Paris XI sociologue CNRS Centre Maurice Halbwachs quipe de recherche sur les in galit s sociales UMR 8097 statisticienne ENSAI l INPES au moment de la r daction de l article biostatisticien Soci t civile Psytel biostatisticien Soci t civile Psytel sociologue CNRS Centre Maurice Halbwachs quipe de recherche sur les in galit s sociales UMR 8097 m decin pid miologiste InVS statisticienne CNRS Centre Maurice Halbwachs quipe de recherche sur les in galit s sociales UMR 8097 e CEE Centre d tudes de l emploi e CNRS Centre national de la recherche scientifique DARES Direction de l animation de la recherche des tudes et des statistiques e DREES Direction de la recherche des tudes de l valuation et des statistiques e EHESS cole des hautes tudes en sciences sociales e ENSAI Ecole nationale de la statistique et de l analyse de l information
585. u morales endur es par la victime d un accident de la route 4 Le nombre d ann es de vie perdues a t calcul partir des donn es du rapport de l Observatoire national de la d lin quance OND de 2006 qui estimait un nombre de 197 d c s dont 137 f micides directs fournissant ainsi une fourchette basse et des donn es de notre tude sp cifique Rapport du projet Daphn 2004 n JAI DAP 04 1 092 Extension de la base d indicateurs descriptifs sur les violences conjugales et les viols en Europe aux 10 nouveaux Etats membres qui estimait 328 le nombre total d homicides donnant ainsi une fourchette haute et en se fondant sur un ge moyen des vic times de violences conjugales de 38 ans et sur une esp rance de vie f minine de 84 ans en 2008 5 Voir le rapport final du programme Daphne accessible sur le site www psytel eu 6 La dur e d une ITT est d termin e par la dur e de la g ne r elle et globale prouv e par la victime pour effectuer tous les gestes de la vie courante la suite de coups et blessures volontaires dont elle a fait l objet D Partie 4 v nements de vie et comportements de sant 230 TABLEAU 2 Estimation du co t des violences conjugales en France pour l ann e 2006 Co ts directs m dicaux Passages aux urgences 24 4 Hospitalisation 3 9 Soins de m decine g n rale et psychiatrie 142 7 M dicaments 312 2 Co ts directs non m dicaux justice
586. u un exige de savoir o et avec qui vous tiez un autre moment ou cherche contr ler vos fr quentations ou vos d placements est il arriv que quelqu un refuse totalement de discuter avec vous vous est il arriv de recevoir des appels t l phoniques malveillants y compris si personne ne parlait ou des lettres malveillantes e est il arriv que quelqu un menace de s en prendre une ou des personne s qui vous est sont proche s ou menace de vous s parer d elle s Les victimes d atteintes aux biens sont celles qui ont r pondu positivement l une des questions sui vantes a t on vol ou tent de voler un bien vous appartenant Il peut s agir de vol ou tentative de vol avec ou sans menace et en dehors des cambriolages avez vous subi un cambriolage Il y a cambriolage dans tous les cas o des personnes se sont introduites chez vous dans votre logement ou votre jardin m me sans rien voler a t on d grad ou d truit un bien appartenant votre m nage en dehors des cas de cambriolages avec d gradations ou de vols avec d gradations l g rement inf rieur celui des autres personnes Ceci pourrait attester d un certain rejet de l al cool et d un report vers le cannabis parmi les jeunes ayant appr hend l alcoolisme dans leur cer cle familial Enfin un d c s dans la famille proche pendant l enfance ou l adolescence s av re associ une pr valence pl
587. uance r alis e par les enqu teurs de l INSEE ont utilis la m me m thode S appuyant par ailleurs sur l exemple du British Crime Survey 2001 Walby et Allen 2004 le questionnaire auto administr de CVS 2007 et des ditions suivantes interroge les enqu t s sur les violences physiques subies de la part d une personne cor sidente et sur les violences sexuelles quel qu en soit l auteur L laboration du questionnaire et du protocole de collecte i 57 La possibilit de placer les questions portant sur les violences dans la partie auto administr e par ordinateur n a pas t retenue En effet le temps de passation du module violences lais sait craindre malgr le caract re tr s encourageant des tests r alis s une lassitude et un d couragement importants des enqu t s surtout pour ceux qui n taient pas familiers du maniement d un clavier d ordinateur les plus g s en particulier En outre m me si les r ponses et les filtres sont g r s automatiquement par l application informatique les risques d erreurs se seraient trouv s accrus et les enqu t s beaucoup plus d sar onn s que les enqu teurs par de possibles incidents techniques dans des situations analogues ces derniers connaissent leur machine et savent comment la d bloquer Faute de pouvoir placer l en semble des questions sur les violences sous un mode auto administr le questionnaire auto administr de l enqu te EVS a int gr
588. ue de ces victimes BIBLIOGRAPHIE Bajos N Bozon M et l quipe de CSF 2008 Les violences sexuelles en France Quand la parole se lib re Population et soci t s INED n 445 septembre Bajos N Bozon M 2008 Les agressions sexuelles en France r signation r probation r volte Enqu te sur la sexualit en France Pratiques genre et sant La D couverte pp 381 407 Bauer A sous la dir de 2007 La criminalit en France Rapport de l Observatoire na tional de la d linquance CNRS ditions Paris 573 p Cavalin C 2007 Les violences subies par les personnes ag es de 18 a 75 ans Pre miers r sultats de l enqu te v nements de vie et sant 1 2 DREES Etudes et R sultats n 598 septembre Cavalin C 2009 Violences sant et v nements difficiles situation compar e des femmes et des hommes pp 55 70 et Violences sexuelles pp 256 259 in DREES La sant des femmes en France La Documentation fran aise Jaspard M Brown E Condon S Fougeyrollas Schwebel D Houel A Lhomond B Maillochon F Saurel Cubizolles M J Schiltz M A 2003 Les violences envers les femmes en France Une enqu te nationale La Documentation fran aise 370 p Leroux l Morin T 2006 Facteurs de risque des pisodes d pressifs en population g n rale tudes et r sultats DREES n 545 d cembre Lano J P Makdessi Raynaud Y 2005 L tat de sant
589. ue par les enqu teurs pour pr parer la passation du questionnaire leur indiquait comment parvenir lire et parcourir soigneusement la liste des maladies pour viter les r ponses n ga tives trop rapides sans que ce moment de l entretien ne soit pour autant trop lourd ou trop long g rer cette question succ de une seconde formul e diff remment elle mentionne des maladies ou probl mes de sant et non plus des maladies chroniques mais donne lieu la pr sentation de la m me liste de modalit s de r ponses pour rattraper les maladies chro niques sous d clar es dans un premier temps Malgr toutes ces pr cautions rien n oblige une personne souffrant d une des maladies chroniques propos es l indiquer mais la r ponse est guid e encourag e la subjectivit encadr e au plus pr s Une mesure multidimensionnelle de la sant recouvrant notamment la sant mentale et sociale de l individu Un autre parti pris de l enqu te EVS est de ne pas r duire l approche de la sant sa dimension physique comme pour les violences La sant est abord e sous les angles physique mental fonctionnel et social sans n gliger la question du recours aux soins 9 La question pos e est Avez vous actuellement une ou plusieurs maladies chroniques Une maladie chronique est une maladie qui dure ou durera qui revient ou reviendra r guli rement La m me question avait t pos e dans l e
590. uelqu un vous a forc e subir ou faire des attouchements sexuels a essay ou est parvenu avoir avec vous un rapport sexuel contre votre gr Violences psychologiques Est il arriv que quelqu un mette votre propos des critiques injustes r p t es c est dire d nigre ou d valorise votre apparence physique votre tenue vestimentaire vos id es ce que vous avez fait etc Est il arriv que quelqu un vous emp che de parler avec des amis des connaissances ou des membres 4 4 4 1 4 2 1 2 2 de votre famille ou vous emp che de les rencontrer Est il arriv que quelqu un vous impose des fa ons de vous habiller de vous coiffer ou de vous 5 2 1 3 5 2 1 2 2 comporter Est il arriv que quelqu un exige de savoir o et avec qui vous tiez un autre moment ou cherche 16 4 1 6 12 4 1 5 5 contr ler vos fr quentations ou vos d placements Est il arriv que quelqu un refuse totalement de discuter avec vous Vous est il arriv e de recevoir des appels t l phoniques malveillants y compris si personne ne 9 9 10 9 17 12 13 13 11 parlait ou des lettres malveillantes Est il arriv que quelqu un menace de s en prendre une ou des personnes qui vous est sont proche s 4 3 4 3 6 4 2 4 3 ou menace de vous s parer d elle s Vols cambriolages et d gradations de biens A t on vol ou tent de voler un bien vous appartenant II peut s agir de vol avec ou sans 24
591. uent dans le parcours d une vie des brutalit s pour les per sonnes qui y sont confront es avec d importantes cons quences sur leur situation a long terme leur sant notamment sans oublier qu un mauvais tat de sant peut aussi tre un fac teur d exposition ces v nements difficiles largement entendus D finir ces v nements de vie comme des violences proprement parler ne ferait qu alimenter la confusion en faisant de la violence un fourre tout qui regrouperait en d finitive toutes les difficult s de la vie Mais les ignorer serait s aveugler sur l clairage possible qu ils apportent la connaissance des relations entre violences subies et tat de sant Rares sont les enqu tes statistiques qui fournissent des informations sur le contexte le climat familial ou les graves v nements qui ont ventuellement marqu l enfance ou la jeunesse d c s d un parent graves privations mat rielles graves carences affectives etc ces l ments n tant pas d terminants ou en tout cas pas pens s comme tels pour appr hender l objet central de la plupart de ces enqu tes Pour le dire en termes plus directement statis tiques les v nements de vie ne sont pas consid r s comme des variables de confusion dont l absence g nerait la lisibilit des donn es la pertinence de leur interpr tation Ils sont donc le plus souvent tenus hors cadre Il existe toutefois des exception
592. ues du questionnement au sujet de Dix sujets diff rents taient abord s avec les modalit s de r ponse suivantes jamais rarement quelquefois souvent ne sait pas On consid re ici que les disputes diff rent des violences dans la mesure o la dispute est un moment d interaction tandis que la violence conjugale est caract ris e par un rapport de domination de l un sur l autre L organisation des questionnaires de l ENVEFF et de l enqu te EVS a notamment t fond e sur cette hypoth se En pratique cela se traduit par le fait que les questions sur les disputes sont pos es bien avant celles qui portent sur les violences pour viter d introduire des confusions entre ces deux registres dans l esprit des personnes interro g es L exploitation des donn es de l ENVEFF apporte du cr dit ce pr suppos B rardier 2008 en montrant la fois que si le signalement des violences va tr s souvent de pair avec des disputes les enqu t es d clarent aussi souvent des disputes non associ es des v ne ments violents Les femmes qui d claraient avoir souvent des disputes pour au moins deux des dix th mes de disputes ont t s lectionn es puis compar es au reste de la population des femmes de 18 75 ans L effectif de ces femmes dans l chantillon de l enqu te est de 570 D Partie 4 v nements de vie et comportements de sant 228 La surconsommation de soins des femmes
593. ui montre le mieux que la violence traduit l incapacit com Pr face ES 9 muniquer et se pr sente comme un aveu d impuissance et un dernier recours qui ne peut tre qu inefficace quelle est en effet la cr dibilit de parents qui en sont r duits a utiliser leur sup riorit physique comme outil p dagogique En ce domaine le chemin parcourir reste long dans notre pays Face l initiative du Conseil de l Europe Construire une Europe pour et avec les enfants visant lutter contre les chati ments corporels l encontre des enfants une proposition de loi a t d pos e en France mais elle a t imm diatement tourn e en d rision et appel e la loi sur la fess e sans malheu reusement que soit donn e l opportunit d une vraie r flexion sur l enjeu de taille qu elle sou l ve Et il est navrant de constater que divers sondages dont la valeur scientifique est sans doute sujette a caution mais dont les r sultats sont convergents montrent qu une majorit de Fran ais est hostile une loi contre les chatiments corporels car ceux ci apprennent l enfant le respect de l autorit Le Conseil de l Europe lui demande la France d inscrire dans sa loi l abolition des ch timents corporels comme lont fait la Su de l Espagne le Portugal l Alle magne 18 pays europ ens On ne peut qu esp rer que ce livre contribuera a alimenter la r flexion de ceux qui nous gou
594. un tiers tableau 1 Une exposition diff rente aux violences selon la composition du m nage et la situation socioprofessionnelle Au cours des deux ann es pr c dant l enqu te les personnes g es de 18 75 ans vivant dans des familles monoparentales sont toutes choses gales par ailleurs plus souvent victimes de violences verbales de contacts physiques contraints d exhibitionnisme ou de violences psychologiques Par ailleurs le fait de vivre seul e va de pair avec une exposition plus forte aux vols et tentatives de vols aux violences physiques et aux contacts physiques contraints Les personnes au ch mage et les inactifs ayant d j travaill pr sentent aussi par rapport aux actifs occup s un risque accru de d clarer avoir subi des violences verbales des d nigrements et critiques injustes Toutes choses gales par ailleurs les ch meurs d clarent galement plus souvent que les actifs occup s avoir subi des atteintes physiques des vols des tentatives de vols et des d gradations de biens et semblent plus expos s des contr les et des ques tions intrusives sur leurs fr quentations et leurs d placements des menaces touchant leurs proches et des situations o une personne les emp che de parler des proches ou les emp che de les rencontrer librement 4 Les attouchements tentatives de rapports sexuels forc s et rapports sexuels forc s subis au cours des deux derni res ann es o
595. une personne et contre lequel il devrait mobiliser lui m me ou en faisant appel des secours ext rieurs les moyens de faire cesser ce p ril Quelle que soit enqu te chaque fois qu un enqu teur se trouve dans le domicile des m nages il est expos la possibilit de ce cas de figure Entre la non assistance personne danger et le respect du secret professionnel Reste ensuite analyser cette obligation de d nonciation au regard du secret statistique dont sont d positaires et garants les enqu teurs sur le terrain et dont la violation peut tre sanc tionn e quelques exceptions pr s La encore selon les magistrats consult s pour la r ali sation d EVS les enqu teurs n ont aucune obligation de d nonciation En revanche s ils le jugent de leur devoir moral ils ont le droit de d noncer des faits pr sum s charge ensuite au magistrat de v rifier la teneur de ces d clarations et de trancher pour savoir s il y a ou non prescription Si ces all gations s av rent infond es ils ne peuvent pas tre accus s de d non ciation calomnieuse moins que leur action ait t motiv e par la mauvaise foi ce qui signifie qu ils auraient signal des faits tout en connaissant la fausset de ceux ci cas dont on peut difficilement imaginer l existence Quant aux articles 434 1 et 434 3 du Code p nal rela tifs l obligation de d nonciation de crimes dans le but d emp cher ceux ci ou d
596. unes de 18 30 ans odds ratios Carences affectives au cours de la vie 1 4 2 1 1 0 8 1 3 1 6 2 9 Violences verbales au cours de la vie 0 8 0 8 0 7 0 9 1 3 1 5 1 8 e deux derni res ann es 0 6 0 7 0 7 1 1 3 1 8 2 Violences psychologiques au cours de la vie 0 9 0 7 1 1 1 2 1 6 1 7 e deux derni res ann es 0 9 1 0 9 0 9 1 1 1 6 Violences physiques au cours de la vie 0 9 0 6 0 6 0 9 0 9 1 5 3 8 deux derni res ann es 0 7 0 2 1 15 2 5 1 9 1 6 Violences sexuelles au cours de la vie 1 4 0 5 1 8 0 9 1 3 1 8 e deux derni res ann es 0 9 0 8 0 7 1 4 2 5 44 Les violences sexuelles au cours de la vie et au cours des deux derni res ann es sont r pertori es selon la m me proc dure que dans le tableau 1 Mode de construction Pour chaque comportement sexuel ou relationnel et pour chaque sexe cinq mod les sont r alis s en int grant les m mes variables de contr le ge en continu niveau de dipl me le plus lev obtenu situation professionnelle et successivement un type de violences survenues au cours de la vie et au cours des deux derni res ann es Note Les chiffres en gras indiquent que suivant le test de Wald l odds ratio est significativement diff rent de 1 un seuil p lt 0 05 Le signe indique qu en raison des effectifs r duits de la situation les mod les n ont pu tre sp cifi s Lecture Les hommes qui ont subi d
597. uphorie imm diate une stimulation intellectuelle et phy sique mais n engendre pas de d pendance physique En revanche la d pendance psychique peut tre extr mement forte Les amph tamines sont des produits de synth se stimulants le plus souvent disponibles sous forme de cachets gober Elles sont le plus souvent consomm es dans un cadre festif ou pour am liorer ses performances sportives ou professionnelles Les amph tamines sont r cemment sorties de la pharma cop e et sont class es parmi les stup fiants Les champignons hallucinog nes et les autres hallucinog nes v g taux sont des produits d origine naturelle contenant des principes actifs hallucinog nes Ils provoquent des distorsions de la perception visuelle spatiale et temporelle Parmi les autres hallucinog nes se trouvent la mescaline le datura la salvia divinorum etc Les produits pris par inhalation sont divers colles solvants d tachants vernis protoxyde d azote air sec d riv s du p trole etc Les principes actifs les plus connus sont le protoxyde d azote gaz hila rant l ther le trichlor thyl ne et l ac tone Les principaux utilisateurs sont les adolescents car les inha lants sont pour la plupart d acc s facile et de prix tr s bas Les troubles engendr s peuvent tre assez graves tant sur le plan physique que psychique Ces produits sont en vente libre ou a usage hospitalier protoxyde d azote ther HN Partie 4 v
598. ur estimer les violences sexuelles qui se seraient produites dans le cadre familial nous avons limit l analyse aux violences durables les violences sexuelles qui ne se seraient pas produites de mani re r p t e ne sont donc ici pas observ es Parmi les femmes d clarant avoir subi des violences sexuelles de mani re durable avant l ge de 20 ans 24 d clarent qu il s agissait de rapports sexuels forc s 76 d attouchements et 30 de tentatives de rapports sexuels forc s Parmi les femmes d clarant avoir subi des rap ports sexuels forc s 38 ont t prises en charge durant l enfance par une mesure de protec tion placement ou milieu ouvert Conclusion La plupart des enqu tes statistiques en population g n rale qui permettent de conna tre les violences subies apportent des informations sur la p riode de l enfance mais sans r pondre avec pr cision la question du nombre d enfants maltrait s non rep r s par les services de protection de l enfance L enqu te EVS a permis de montrer partir d un exemple sur un type de violence savoir les violences sexuelles la faible part de prise en charge par le syst me malgr la gravit de tels actes seules 19 des victimes de violences sexuelles r p t es pen dant l enfance ou l adolescence disent avoir t prises en charge Ces r sultats sont tablis partir de l interrogation r trospective d adultes en population g n rale
599. ur les maltraitances subies avant l ge de 20 ans et sur leur prise en charge ventuelle qui ne concernerait que 19 d entre elles si l on s en tient aux violences sexuelles r p t es avant l ge de 20 ans Ces donn es doivent n anmoins tre interpr t es avec prudence car les violences durant l enfance restent probablement sous d clar es et sujettes des effets de m moire dont les m canismes ne sont pas tous connus NS Partie 3 Des parcours de vie difficiles 112 Ur confusion fr quente tend faire l amalgame entre enfants b n ficiant d une mesure en protection de l enfance et enfants en danger Or les enfants en danger regroupent deux types de population bien distincts D une part il y a ceux qui ont t rep r s comme tant en danger et prot g s a ce titre par les services de protection de l enfance Cette population d enfants en danger couvre les mineurs de moins de 18 ans faisant l objet d une d cision judiciaire en assistance ducative ou d une presta tion de l aide sociale a l enfance ASE Celle ci repose sur une valuation concluant une situa tion de danger dans le cadre de difficult s d ordre familial ou d une d faillance de l autorit paren tale y compris passag re Il s agit non seulement d enfants expos s un danger physique r el violences physiques sexuelles mais galement d enfants dont les familles de fa on ponctuelle ou structurelle
600. ur par un r cit biographique flatteur relatant un grand nombre d exp riences avec les drogues Beck 2006 II nous semble toutefois l instar des travaux anglo saxons que ce risque est nettement moindre surtout tant donn les conditions de passation habituelles des enqu tes trait es ici En particulier les institutions que repr sentent les enqu teurs et le carac t re d lib r ment officiel attach leur d marche lettres avis rev tant les logos des orga nismes publics porteurs des enqu tes et num ros verts permettant aux enqu t s de s assurer du s rieux des sollicitations dont ils font l objet rendent sans doute la passation des questions peu propice des effets de d monstration o seraient sur d clar es des conduites qui vont l encontre de la loi ou de pratiques socialement dominantes Quelques limites de la comparabilit des enqu tes L cart de quelques mois entre les deux enqu tes pourrait tre soulign comme un facteur pos sible de divergence mais n exerce probablement qu une faible influence sur les diff rents niveaux observ s Les diff rences de champ de chaque enqu te personnes r sidant en m nage ordinaire pour l enqu te EVS membres de m nages quip s d un t l phone fixe ou mobile pour le Barom tre sant 2005 pourraient aussi expliquer les diff rences de r sultats Or les m nages injoignables par t l phone sont tr s peu nombreux en France entre 1 et 2 d
601. urs dues la baisse des capacit s pro ductives handicaps d c s ainsi que les co ts li s la baisse du niveau de vie cons cutive la s paration du conjoint violent Ils supportent galement les co ts intangibles traduisant la perte de bien tre de la victime et de son entourage susceptibles de repr senter des co ts humains et psychologiques qui peuvent tre tudi s au travers d indicateurs de qualit de vie de mesures d utilit etc La part socialis e du recours au syst me de sant et aux aides mon taires ou en nature par exemple en cas de gestion de situations d urgence constitue pour le syst me de protection sociale autant de co ts directs alors que la r duction des capacit s indi viduelles de cotisation sociale et d imposition repr sente un co t au titre des cons quences indirectes Limites et pr cautions pour l interpr tation des r sultats Parce qu elles se situent la fois dans la sph re priv e et dans la sph re publique du fait de leurs prises en charge r centes dans l action publique les violences conjugales constituent un ph nom ne difficile appr hender dans toutes leurs dimensions La validit des donn es des enqu tes statistiques en particulier est limit e par les biais de r ponse qu elles contiennent du fait de la difficult lever un secret ou de reconna tre pour les victimes elles m mes la r a lit des situations qu elles vivent Les conditions de
602. urs familial professionnel ou de la sant des personnes qui ont perdu un parent pendant l enfance Elle est galement utilis e ici pour comparer le parcours scolaire professionnel etc des orphelins avec celui des personnes ayant connu la s para tion de leurs parents En revanche la cat gorie socioprofessionnelle du parent d c d n est pas connue Le milieu social d origine n a donc t contr l qu en partie par la cat gorie socioprofession nelle du parent survivant L enqu te tude de l histoire familiale EHF r alis e en 1999 a t utilis e pour observer le parcours scolaire et professionnel des orphelins ainsi que pour valider les r sultats concernant le parcours fami lial Dans cette enqu te la derni re profession exerc e par le parent d c d est renseign e ce qui per met de mieux prendre en compte le milieu social d origine En revanche certains th mes comme la sant n y sont pas abord s et la s paration des parents n est pas connue Dans les deux enqu tes EVS et EHF les enqu t s g s de 20 75 ans sont interrog s de mani re r trospective sur le d c s d un de leurs parents avant l ge de 20 ans 2 INSEE statistiques de l tat civil 2005 HS Partie 3 Des parcours de vie difficiles 142 Pennec 2003 Dans celle n e entre 1920 et 1924 relativement pargn e par la seconde guerre mondiale leur p re tant en g n ral suffisamment ag pour ne pas tre mobilis seul
603. us Le cumul des violences Il existe plusieurs mani res pour une m me personne de cumuler les situations dans les quelles elle s est trouv e victime de violences Il est par exemple possible d avoir subi plu sieurs reprises au cours des deux ann es pr c dant l enqu te des violences de m me type par exemple des violences physiques ou de types distincts par exemple des violences ver bales et des violences physiques Mais la victimation peut aussi tre multiple parce qu elle prend place diff rents moments de la vie plus espac s dans le temps Enfin des types de violences diff rents peuvent tre perp tr s en m me temps tre vol e insult e et frapp e en m me temps par exemple Dans les deux ann es pr c dant l enqu te cette association de plusieurs violences simulta n es varie beaucoup selon le type de violences subies permettant de mieux comprendre la r alit concr te des situations rapport es par les victimes m me s il reste impossible de d terminer quelle violence a d clench les autres ou a t suivie des autres Les violences phy siques sont ainsi dans 70 des cas accompagn es de violences verbales alors que seules 6 des victimes de vols et tentatives de vols de cambriolages et de d gradations de biens agressions tr s majoritairement perp tr es en l absence de la victime sont touch es simulta n ment par d autres violences 7 Personnes n es tra
604. us lev e d usage quotidien de tabac mais un moindre niveau d exp rimenta tion de cannabis Ces corr lations doivent videmment tre mises en relation avec les diff rences de milieu social comme avec d autres v nements du d veloppement psychosocial l adolescence et au d but de l ge adulte qui d terminent en lien avec les v nements de vie rapport s ici les cycles et les processus d ajustement aux transitions scolaires et profession nelles Dubar 2001 Larose et Bernier 2001 HN Partie 4 v nements de vie et comportements de sant 214 TABLEAU 5 Consommation de produits psychoactifs selon les v nements difficiles v cus avant l ge de 20 ans parmi les 18 34 ans en Privations mat rielles importantes Oui 198 9 8 4 8 81 8 8 7 4 3 9 8 0 51 6 23 3 18 9 9 7 45 6 14 7 23 8 Non 2348 44 2 2 54 43 3 0 1 7 2 5 45 2 16 5 13 0 5 6 37 2 16 8 276 Probl me d alcool ou de drogue dans la famille proche Oui 297 6 2 1 2 9 9 85 3 2 4 1 4 7 52 5 27 5 22 9 10 3 49 3 11 5 24 8 Non 2249 46 2 4 51 42 33 1 6 2 7 44 9 15 8 12 3 5 4 36 4 17 2 27 7 Conflit tr s grave avec ses parents Oui 287 10 3 3 3 14 7 11 1 6 4 1 9 3 4 66 8 31 8 25 5 14 6 57 1 20 5 345 Non 2259 4 2 2 2 46 39 30 1 9 2 8 43 4 15 4 12 1 4 9 35 7 16 3 26 6 Divorce ou
605. uste quilibre entre des questions trop synth tiques allusives implicites charg es potentiellement de polys mie pour des publics diff rents et un luxe de d tails concrets qui deviendrait excessif C est donc sur l interpr ta tion analytique des r sultats qu il faut faire porter la r flexion et tre vigilant lorsque l on com pare les enqu tes Agr ger les r sultats oui mais avec un mode d emploi tr s lisible Un probl me un peu diff rent se pose lorsqu il s agit de proposer des indicateurs tr s synth tiques permettant de mesurer des ph nom nes dont on souhaite restituer la fois l intensit et le caract re complexe Examinons par exemple certains choix op r s par les concepteurs de l ENVEFF dans le domaine des violences conjugales Dans le questionnaire la vie de couple a t distingu e comme une sph re part enti re cela r v le le statut sp cifique que l enqu te accorde aux questions de violences conjugales et nous rappelle qu au d but des ann es 2000 les connaissances statistiques dans ce domaine sont plus que lacunaires L exploitation des donn es a conduit les auteurs de la synth se finale de l enqu te calculer un indicateur global de violences conjugales qui r capitule lui seul les r ponses vingt deux questions portant sur des actes de violence commis par le la conjoint e au cours des douze derniers mois L id e m me d un indicateur global pe
606. ut tre comprise comme une ten tative pour d crire la violence conjugale dans sa complexit et dans sa globalit en s affran chissant pour partie d une description par type de violences Il s agit de produire un score qui mesure les violences d clar es par les femmes victimes de leurs conjoint e s en rep rant la fr quence des v nements et leur cumul avec d autres types d atteintes La gravit de ces violences est valu e au regard de la r p tition des actes d clar s qu ils soient ou non de m me nature Jaspard et al 2003a p 64 Le score vaut 0 pour les femmes qui ont r pondu non aux vingt deux questions pour celles qui ont rapport avoir t insult es moins de quatre fois et pour celles qui d clarent avoir subi des atteintes psychologiques rarement ou au plus trois de ces atteintes quelquefois Il vaut 1 pour les femmes qui d clarent plus de trois atteintes d ordre psychologique subies quelquefois pour celles qui rapportent avoir t confront es souvent ou syst mati quement une ou plusieurs de ces m mes atteintes pour celles qui signalent des insultes ou des injures en quatre occasions ou plus et enfin pour les femmes victimes d une seule vio lence de nature physique ou sexuelle chacun de ces crit res l exclusive des autres Le degr d exposition est alors qualifi de grave Enfin le score vaut 2 pour les enqu t es qui cumulent
607. uto administr s sur ordinateur et mesure des comportements sensibles Population 54 2 p 231 250 Walby S Allen J 2004 Domestic Violence sexual assault and stalking Findings from the British Crime Survey Home Office Research Study 276 March 132 p 10 vitant d tre trop visible pour viter la mise en danger de personnes victimes de violences qui auraient par exemple besoin de cacher leur entourage qu elles ont re u un enqu teur de l INSEE cette liste de num ros de t l phone consti tue un simple document demi format A4 imprim sur papier libre en noir et blanc Y figurent des num ros concernant aussi bien les questions que peuvent avoir poser des victimes de violences pour leur information ou leur d fense que des num ros de pr vention plus g n rale en mati re de probl mes sanitaires et sociaux tabac alcool tat de sant Annexe 1 le questionnaire de l enqu te EVS i 63 Annexe 1 Le questionnaire de l enqu te EVS Le tableau de composition du m nage TCM Entr e en mati re habituelle des enqu tes r alis es en France dans le cadre de la statistique publique le TCM permet de dresser la liste des personnes r sidant dans le logement m nage au sens de l IN SEE et de recueillir des donn es sur leur date et lieu de naissance leur statut matrimonial mari e divorc e veuf ve c libataire vie en couple ou non que le conjoint habite ou non dans le logement les liens f
608. v nements familiaux v cus avant 20 ans et les violences subies au cours des deux derni res ann es parmi les 18 34 ans odds ratios Sexe Homme r f Femme 0 6 0 9 0 F 0 2 0 5 ge 18 24 ans r f 25 34 ans 0 5 1 3 Dipl me lt Bac r f Bac 0 8 2 6 Bac 2 0 8 3 2 gt Bac 2 1 3 4 9 Situation professionnelle Travail r f Ch mage 1 2 3 7 tudiant 0 3 1 5 Autres situations 0 1 1 1 Situation financi re Vous tes l aise a va r f C est juste il faut faire attention 0 6 1 2 0 8 2 2 Vous y arrivez difficilement ou c est dur sans faire de dettes 0 8 2 0 1 1 3 9 1 2 1 0 1 5 1 2 2 0 1 2 3 3 1 9 1 2 3 2 1 1 1 1 Oui 0 9 1 8 0 4 1 2 1 0 4 3 Non r f Graves tensions avec ses parents avant 20 ans Oui 2 0 1 4 2 9 1 7 1 0 2 8 3 0 1 4 6 6 2 7 1 4 5 2 Non r f 1 1 1 1 Divorce ou s paration de ses parents avant 20 ans pol foal aiie Oui Significatif au seuil de 0 1 Significatif au seuil de 1 Significatif au seuil de 5 Non r f Lecture Les personnes tant dans une situation financi re difficile ont 1 8 fois plus de risque de consommer r guli rement du tabac que celles qui se d clarent l aise financi rement une fois contr l es les autres caract ristiques pr sentes dans le tableau Champ Population g e de 18 34 ans r sidant en France en m nage ordinaire
609. valence estimates in an epidemiologic survey American Journal of Epidemiology n 125 p 329 339 Czaja R 1987 Asking sensitive behavioral questions in telephone interviews Quarterly of Community Health Education vol 8 1 p 23 32 De Leeuw E D Van der Zouwen J 1988 Data quality in telephone and face to face surveys a comparative meta analysis in Groves R M Biemer P P Lyberg L E Massey J T Nicholls W L Waksbert J Eds Telephone Survey Methodology John Wiley amp Sons Inc p 283 299 Fendrich M Johnson T P 2001 Examining prevalence differences in three national surveys of youth Impact of consent procedures mode and editing rules Journal of Drug Issues 31 3 p 615 642 Fowler F J Stringfellow V L 2001 Learning from experience Estimating teen use of alcohol cigarettes and marijuana from three survey protocols Journal of Drug Issues 31 3 p 643 664 Gmel G 2000 The effect of mode of data collection and of non response on reported alcohol consumption a split sample study in Switzerland Addiction n 95 1 p 123 134 Gfroerer J C Hughes A L 1991 The feasibility of collecting drug abuse data by tele phone Public Health Reports n 106 p 384 393 Gfroerer J Wright D Kopstein A 1997 Prevalence of youth substance use the im pact of methodological differences between two national surveys Drug and Alcohol Dependence n
610. variable est lue au moins une fois Le comportement des r pondants face au questionnaire auto administr par ordinateur DO 247 tions de la probabilit de l occurrence d au moins une r coute une relecture ou une correc tion soulignent une fois encore le profil sp cifique des questions ouvertes qui multiplient les chances d observer les trois ph nom nes toutes choses gales par ailleurs une question ouverte a 8 fois plus de chances d tre corrig e qu une question ferm e ce peut tre simple ment pour corriger des fautes de frappe ou pour changer totalement la r ponse Les per sonnes g es et les trangers sont davantage enclins aux r coutes relectures et corrections et le fait d tre pas ou peu dipl m augmente les chances de r coute et de relecture Il est aussi int ressant de noter que les relectures sont plus fr quentes quand le premier passage tait tr s rapide ou tr s long quartiles 1 et 4 et que la probabilit d apporter des corrections est plus forte quand une plus grande dur e du fichier son est associ e une dur e de r ponse faible ce qui sugg re que des corrections pourraient succ der des r ponses trop rapides suivies de remords des questions complexes Par exemple la question sur le nombre de tests de d pistage du sida effectu s suivie de la datation des tests ou du dernier test semble avoir g n r des corrections assez nombreuses en faveur du remp
611. verbale Le tableau 3 pr sente les r sultats des r gres sions logistiques men es pour les hommes et les femmes s par ment afin de tenir compte des effets de genre sur le risque d avoir subi une violence ou d avoir t plac Nous avons pris en compte la vie en couple dont on sait qu elle diminue le risque d agression non seulement parce que les personnes sont moins isol es mais aussi parce que les modes de vie diff rent de ceux des c libataires les hommes et les femmes en couple ont de fait 1 5 2 fois moins de risque d avoir v cu une agression Les mod les incluent galement l ge et les r sultats confir ment que les jeunes ont significativement plus de risque de d clarer avoir subi des violences Cavalin 2007 Les professions et cat gories socioprofessionnelles PCS de m me que les niveaux de dipl me n ont pas d effet significatif mais ont t conserv s dans les mod les afin de raisonner cat gories de profession et de dipl me gales La consommation d alcool n apparait pas significativement li e aux violences subies Nous avons par ailleurs pris en compte la consommation de substances psychoactives au cours des douze derniers mois suspicion de d pendance ou d abus d alcool partir des r ponses aux questions du test DETA et consommation de cannabis Outre le contexte de ces consommations qui augmente le risque d altercations situation sociale environnement ces substances a
612. victimes de violences conjugales dans Il enqu te EVS Pour chacune de ces deux populations nous avons compar les fr quences ou moyennes d occurrence de divers v nements consultation d un m decin consommation d antid pres seurs ou de somnif res etc dans les douze mois pr c dant l enqu te celles rencontr es pour les autres femmes Les diff rences statistiquement significatives constat es sont indi qu es dans le tableau 1 pour les femmes victimes de violences dont elles connaissent l auteur Les r sultats sur la population des femmes qui ont souvent des disputes avec leur compagnon ou ex compagnon ne sont pas pr sent s mais ils sont tr s semblables La corr lation statistique entre le fait d tre victime de violences physiques sexuelles ou psy chologiques exerc es par un ou des agresseurs proches victimes conjugales pour partie d en tre elles est plus forte en mati re de sant mentale que physique L hypoth se qui en ressort est que la proximit affective qui unit ou unissait la victime et l auteur cr e lorsque les vio lences surviennent des effets plus d l t res encore que lorsque la victime ne conna t pas son agresseur On peut aussi supposer que lorsque victime et agresseur sont tr s proches et notamment lorsqu ils vivent sous le m me toit l it ration des v nements violents est plus fr quente peut survenir au cours de p riodes longues de la vie et renforce ainsi la probabi
613. victimes de violences conjugales Jaspard et al 2001 D apr s la D l gation aux victimes du minist re de l Int rieur 166 femmes seraient d c d es en 2007 sous les coups de leur partenaire ou ex partenaire de vie D l gation aux victimes 2007 Ce comptage a t tabli partir des informations recueillies aupr s des services de police des unit s de gendarmerie et dans la presse nationale et r gionale Pour sa part l Observatoire national de la d linquance OND recensait en 2006 137 femmes victimes au sein de leur cou ple d homicide ou de coups et blessures ayant entrain leur mort OND 2007 La majorit des travaux s inscrit dans le cadre de probl matiques de sensibilisation de pr vention de forma tion des professionnels de r flexion sur les modalit s de prise en charge des victimes et d en qu tes pid miologiques En France une premi re valuation des r percussions conomiques des violences au sein du couple a t initi e en 2006 la demande du Service des droits des femmes et de l galit SDFE Il s agissait d tudier la faisabilit du calcul du co t des violences conjugales R alis e par le Centre de recherches conomiques sociologiques et de gestion CRESGE cette tude propose une analyse critique des m thodes de chiffrage des co ts dresse un inventaire des donn es existantes et des donn es indisponibles et met des recommandations Marissal et Chevalley 2007 Une premi re
614. victimes de vols tentatives de vols cambrio lages ou d gradations de biens ayant ressenti au moins un dom important 2 6 16 mage faible sur les plans mat riel psychologique physique ou pro faible 2 9 42 9 4 fessionnel ou un dommage temporaire ou durable pour leur sant nul 96 85 42 90 94 valuent le dommage mat riel comme important Dommage pour la sant Champ Personnes g es de 18 75 ans r sidant en France en durable 2 8 10 3 7 m nage ordinaire et d clarant pour les vingt quatre mois coul s au moins un fait de violence subi ayant entra n des dommages temporaire 6 22 23 19 19 s Enqu te v ts de vie et sant EVS DREES sul 92 70 67 78 74 br nqu te Ev nements de vie et sant EVS 11 Cette hypoth se repose notamment dans cette enqu te sur quelques arguments tir s de l exploitation du comporte ment des r pondants aux questions pos es sur les agressions sexuelles Voir l article p 17 12 Nous ne nous pronon ons pas ici sur les attouchements sexuels rapports sexuels forc s et tentatives de rapports sexuels forc s qui ont t exclus du tableau 4 faute d effectifs pour l analyse de deux ann es seulement Panorama des violences subies et des personnes qui s en d clarent victimes DE 81 Les dommages d clar s sont importants quand la victime connaissait l auteur des violences Les personnes ayant d clar au moins un dommage important cons cutif des faits de vio lence sub
615. vidu r sidant dans ce logement s lectionn par la m thode anniversaire Echantillonnage Le Barom tre sant de l INPES est une enqu te t l phonique r alis e l aide du syst me de collecte assist e par t l phone et informatique CATI Pour assurer la repr sentativit de l enqu te sur l ensemble de la population un chantillon d environ 4 000 individus issus de m nages ne poss dant qu un t l phone mobile a t interrog en plus des 26 500 individus poss dant une ligne fixe leur domicile L chantillon comprend ainsi 30 514 individus de 12 75 ans Les donn es ont t pond r es par le nombre de lignes t l phoniques du foyer et la probabilit de tirage au sein du m nage pour compenser le fait qu un individu vivant avec beaucoup de personnes m nage nombreux a moins de chance d tre tir au sort Les don n es ont ensuite t cal es sur les donn es du recensement de la population de 1999 e Non r ponse Les taux de refus et d abandon observ s dans le Barom tre sant variaient selon la nature de l abon nement t l phonique Parmi les individus issus de m nages r pertori s sur les pages blanches 34 ont refus de participer l enqu te et 7 des individus ont abandonn en cours d entretien Ces taux apparaissent plus lev s pour les m nages inscrits sur liste rouge respectivement 45 et 5 et ceux qui ne poss dent qu un t l phone mobile 40 et 3 d abandons L anonyma
616. vieillesse les conjoints survivants peuvent percevoir des prestations familiales du fait de leur nouvelle situation e l allocation de parent isol API qui concerne toute personne vivant seule enceinte ou ayant un ou des enfants charge est vers e sous condition de ressources pour une dur e d un an ou jusqu aux trois ans du benjamin e l allocation de soutien familial ASF d un montant de 87 euros par mois est vers e sans condition de res sources aux orphelins de p re ou de m re Elle est vers e jusqu aux 20 ans de l enfant et cesse d tre due en cas de mariage ou de vie maritale du parent survivant Finalement en 2010 ASF est la seule prestation non temporaire compensant sp cifiquement le veuvage ver s e un parent qui ne se remet pas en couple pour subvenir au besoin de l enfant Siles ressources du m nage la suite du veuvage sont faibles le parent survivant pourra toutefois pr tendre diverses prestations familiales ou logement sous condition de ressources qui ne Niveau de vie selon l tat matrimonial s adressent pas sp cifiquement aux familles ayant connu le d c s d un des parents Malgr ces aides pour un m nage la perte des revenus entra n e par le d c s d un conjoint d c d le plus souvent l homme peut impliquer une baisse de niveau de vie tr s signifi an cative et parfois un basculement dans la pauvret 4564 ans D apr s l enqu te Revenus fiscaux les veuves g es 55 64 ans de 2
617. violence Sa HN a documentation Fran aise WE COLLECTION TUDES ET STATISTIQUES S nte en France tat des lieux Sous la direction de Fran ois Beck Catherine Cavalin Florence Maillochon al E ibert galit Fraternit Libert galit Fraternit R PUBLI IQUE FRAN AISE MINIST RE DU TRAVAIL DE LA SOLIDARIT ET DE LA FONCTION MINIST RE DE LA SANT ET DES SPORTS MINIST RE DU BUDGET DES COMPTES PUBLICS ET DE LA R FORME violences SANLE en France tat des lieux VIOLENCES ET SANTE EN FRANCE ETAT DES LIEUX sous la direction de Francois Beck Catherine Cavalin et Florence Maillochon Directrice de la publication Anne Marie Brocas Responsabilit scientifique Isabelle Robert Bob e Ronan Mahieu Coordination ditoriale Sarah Netter Relecture Marie Ruault Maryse Jaspard Cyril Rizk Jean Pierre Marissal Michel D pinoy Christine Chan Chee Laure Com Ruelle Pour les pr cieux clairages qu ils ont pu apporter diff rentes phases de conception de l enqu te v nements de vie et sant nous remercions Fran ois Capin Dulhoste Marie Choquet H l ne Escalon Bruno Falissard Carole Frazier Philippe Guilbert Thierry Hergueta Myriam Khlat Maryse Jaspard Jean Louis Lano Alain Lepl ge Georges Menahem Laurent Mucchielli Jacqueline Paviot Marie Lys Pottier Cyril Rizk Marie Jos phe Sau rel Cubizolles Marie Ange Schiltz Ren e Zau
618. xuelle ult rieure pour les hommes comme pour les femmes et sur leur situation conjugale au moment de l enqu te avec des diff rences selon le sexe Si elles n agissent pas sur le moment o ils ont leur premi re exp rience certaines violences subies par les hommes vont de pair avec une plus forte propension tre en couple au moment de l enqu te Ceux qui au cours de leur vie ont subi des violences physiques et ceux qui se plaignent de violences verbales r centes durant les deux ann es pr c dant l enqu te ou plus anciennes sont g n ralement plus souvent en couple que les autres Pour comprendre ce r sultat il faut le resituer dans une p riode de la vie o les contraintes sociales et notam ment professionnelles p sent tr s fortement sur la probabilit d tre en couple et plus encore pour les hommes que pour les femmes Maillochon et Selz 2009 4 Les violences sexuelles dans le couple mais surtout en dehors du m nage touchent plus fortement les femmes de faible niveau scolaire Tournyol du Clos et Le Jeannic 2008 5 Aucun lien entre la nature des violences subies et l absence de relation actuelle n est significatif chez les femmes Cela ne signifie pas qu il n y ait pas de liens entre les deux mais qu il ne peut tre interpr t tant donn es les contraintes de l chantillon NS Partie 3 Des parcours de vie difficiles 160 Les jeunes qui ont subi des violences quels que soient l
619. ychologiques tre d nigr e dans ses id es son apparence physique sur ce que l on fait se voir emp ch e de parler avec qui l on veut de rencontrer librement des amis des connaissances des membres de sa famille tre questionn e pour rendre compte de ses d placements et de ses fr quentations dire o l on tait avec qui l on tait se heurter un total refus de discussion se voir impo ser des fa ons de s habiller de se coiffer de se comporter recevoir des appels t l phoniques malveil lants y compris si personne ne parlait ou des lettres malveillantes voir des proches menac s ou tre menac e d tre s par e d eux Sur chaque type de violence partir du moment o la personne interrog e a indiqu que l v nement ou le dernier v nement en cause avait entra n pour elle des dommages mat riels physiques psycholo giques ou professionnels importants ou un dommage temporaire ou durable pour sa sant le question nement se poursuit pour explorer plus en d tail les circonstances les cons quences des faits ainsi que les r actions de la victime ceux ci e Le module violences subies avant les vingt quatre mois pr c dant l enqu te reprend pour l es sentiel et de mani re moins d taill e le questionnaire du module pr c dent appliqu cette fois toute la dur e de vie coul e avant les deux derni res ann es Les d gradations de biens le fait d tre vi

Violences et santé en France : état des lieux - Epsilon

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