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Palimpseste

1. Palimpseste n 44 Juin 2012 Edit par l association Imprim et diffus par LexisNexis REVUE COMMUNICATION COMMERCE elenpoeste ELECTRONIQUE Revue des tudiants du Master 2 Droit de la Propri t Intellectuelle Appliqu e Universit Paris Est Direction du Master 2 Professeur Christophe Caron Chronique du mois Donn es caract re personnel ou propri t intellectuelle il faut choisir wees p 2 D cision du mois BrOVOS n gt Programme annuel des contr les de la CNIL pour 2012 gt C l bration de la journ e mondiale de la Propri t intellectuelle Absence de protection de la fonctionnalit des programmes d ordinateur p 4 Article Comp tence juridictionnelle en mati re d atteinte un droit d auteur sur Internet une clarification esp r e de la CJUE oo cccecceseeseeeeeeneee p 6 Focus Exception of ephemeral recordings alternative 5 conditions in case of recordings made by a third party Interview Victor NABHAN Pr sident de l ALAI Association litt raire et artistique internationale p 8 gt 3 mai ouverture en France des nouveaux IDNs L quipe Palimpseste Editorial R dactrice en chef Fanny CONY Responsables de rubriques Floriane CHARTIER Mathilde DAUMAS CONDOMINES Am lie LE BRETON DE VANNOISE Julie GEMPTEL L association LEXPIA Pr sidente Diane PELLET Vice pr sidente Sophie DE MAREZ OYENS P le communicatio
2. l objet Plusieurs acteurs du Web notamment Google Facebook et eBay ont sign une lettre ouverte parue dans le New York Times critiquant les mesures apport es des centaines de sites Internet ont affich des pages anti SOPA Wikip dia a ferm son site pendant 24 heures tandis que Google a affich un lien renvoyant vers une p tition qui a r colt quelques 4 5 millions de signatures Toutefois cons cutivement l chec av r du projet SOPA les Etats Unis ne se sont pas pour autant frein s dans leur d marche en faveur de la protection de la propri t intellectuelle Un nouveau projet CISPA Cyber Intelligence Sharing and Protection Act a ete d pos la Chambre des repr sentants en novembre dernier visant a favoriser le partage de renseignements entre le gouvernement am ricain et le secteur priv Les cybermenaces pouvant justifier le recours cette lot sont d finies largement comme toute information relative la vuln rabilit ou a la menace pour un syst me ou un r seau et visant d grader perturber ou d truire un tel syst me ou r seau ainsi que le vol ou d tournement d informations priv es ou publiques de la propri t intellectuelle ou d informations personnelles Sans s appliquer exclusivement aux uvres de copyright CISPA a tout de m me une incidence il supprime toute responsabilit l gard des soci t s qui collecteraient des donn es personnelles
3. riels par la vente de CD et non pas seulement de la possibilit de consulter illicitement le contenu prot g sur un site Aussi l application des crit res applicables en droit des marques est elle envisageable Une autre proposition consiste faire application de r gles de comp tence distinctes selon que l atteinte est port e au droit moral ou aux droits patrimoniaux de l auteur N anmoins la pertinence du crit re du centre des int r ts de la victime avanc dans l arr t Martinez reste d mon trer puisque la port e de l atteinte au droit moral de l auteur ne d pend nullement de sa r putation sauf rappeler que la r paration octroy e par les juridictions s agissant de l atteinte au droit de paternit est plus cons quente si l auteur jouit effectivement d une certaine notori t ainsi il n y a a priori pas lieu de consid rer que les juges de l Etat membre dans lequel l auteur a le centre de ses int r ts se raient mieux m me d appr cier la port e de cette atteinte C est dans ce contexte que s agissant de l atteinte aux droits patrimoniaux d auteur commis sur Internet par l offre d un support mat riel contrefaisant ou la mise en ligne de contenus litigieux d mat rialis s la Cour de cassation demande la CJUE de se prononcer en faveur du crit re de l accessibilit ou de la destination du site litigieux ou encore de pr ciser un autre lien de rattachement La r vision du r glement Bruxe
4. d j Mais face au tour billon des techniques le droit s il dott les comprendre ne doit jamais s y soumettre Troisi me constat le num rique est devenu un outil de communication universel Les r seaux ont aboli tous points de contr le Ainsi ils ont amplifi les probl mes qui sans eux garderaient une dimension plus maitrisable Que serait alors ce monde des r seaux sans Droit pour les r gir et les r guler C est la encore l aspect positif de l apport du Droit au num rique Mais plus encore tenant compte de la position extatique de l homme face au num rique comme le d non ait Alain Finkielkraut le Droit se doit de le prot ger contre lui m me pour que l homme ne renonce pas ses libert s fondamentales Ainsi dans ce monde anxiog ne o le danger qu il soit physique social conomique est ressenti par chacun le Droit se doit de faire en sorte que le num rique n en soit pas une manifestation nouvelle C est ce que j appelle l aspiration de l homme a une jouissance paisible du num rique Palimpseste n 44 Juin 2012 Donn es caract re personnel ou propri t intellectuelle il faut choisir Si le droit la vie priv e libert fondamentale consacr e par l article 8 de la CEDH inclut dans son sillage la protection des donn es personnelles il n en demeure pas moins une difficult tenant sa n cessaire conciliation avec notamment le droit de la propri t intellectuelle Or depuis
5. des d cisions Promusicae CJCE 29 janv 2008 C 275 06 et Scarlet Sabam CJUE 24 nov 2011 C 70 10 a t mis en exergue par les juges europ ens l imp ratif de conjuguer le monopole conf r aux titulaires de ces droits incorporels avec d autres droits fondamentaux L Europe surfe sur la vague des donn es personnelles Face la confrontation de pareils enjeux l Europe semble implicitement avoir tranch en faveur du sacro saint principe que constitue le droit la vie priv e En France la loi Informatique et Libert s du 6 janvier 1978 en constitue une parfaite illustration en ce qu elle pr voit de solides garde fous selon la CNIL la disposition des personnes physiques dont les donn es personnelles font l objet d un traitement automatis droit l information d opposition d acc s et de rectification Pour l heure en raison du d veloppement croissant de l re num rique la protection des donn es caract re personnel sur Internet est au c ur de toutes les pr occupations et la CNIL prend sa mission de d fenderesse du droit la vie priv e tr s au s rieux Preuve en est avec la r cente affaire concernant Google dont les r gles de confidentialit sont sous les projecteurs l objet de l inqui tude mondiale concernant les donn es personnelles La raison une rationalisation des donn es que l utilisateur abonn fournit Google selon une charte de r gles de confidentialit unique
6. dispositifs de vid oprotection prerogative nouvelle pour la CNIL depuis la loi d orientation et de programmation pour la performance de la s curit int rieure du 14 mars 2011 reste au c ur de son action Il s agit pour elle d sormais de concentrer ses contr les sur les dispositifs d ampleur notoire Les contr les op r s sur les smartphones apparaissent comme l innovation du programme annuel des contr les cette ann e La CNIL a d cid de s attaquer la nebuleuse des traitements de donn es collect es via les smartphones dans la continuit du contr le qu elle avait effectu en 2011 sur le transfert de donn es caract re personnel par les Phones vers Apple La CNIL poursuivra cette ann e ses contr les en mati re de s curit des donn es de sant et y int gre la question nouvelle de l h bergement par le biais du cloud computing en va de m me en mati re de sport et de vie priv e o elle r tterera ses contr les en les orientant notamment sur la lutte contre le dopage Enfin les contr les plus traditionnels issus de la lot Informatique et Libert s que sont les fichters de police et les fichiers du quotidien seront toujours l ordre du jour en 2012 C l bration de la journ e mondiale de la Propri t intellectuelle Chaque 26 avril date d entr e en vigueur de la Convention instituant l OMPI en 1970 est c l br e la journ e mondiale de la Propri t intellectuelle L ann e 2012 est l oc
7. f rence l arr t du 22 d cembre 2010 C 393 09 qui avait refus la protection sp cifique des programmes d ordinateur l interface logicielle la Cour r affirme que l objet de la protection conf r e par la directive 91 250 CE vise toutes les formes d expres sion du programme d ordinateur permettant de le reproduire dans diff rents langages informatiques tels le code source et le code objet La Cour constate ensuite que ni la fonctionnalit d un programme d ordinateur ni le langage de programmation et le format de fichiers de donn es ne rel vent de ces formes d expression du logiciel nt n entrent dans le domaine d application de la directive 91 250 CE La Cour confirme donc que les diff rents composants d un logiciel doivent tre prot g s de mani re distributive notamment par le droit sp cifique des programmes d ordinateur pour le code source et le code objet le droit commun du droit d auteur pour le langage de programmation le format de fichier ou l interface s ils sont une cr ation intellectuelle propre a leur auteur CJUE 22 d cembre 2010 C 393 09 Cependant la fonctionnalit d un logiciel demeure exclue de toute protection par le droit d auteur Cette exclusion classique en droit francais Civ l re 13 d cembre 2005 n 03 21 154 se justifie par le principe de non appropriation des id es Justification laquelle la Cour ajoute la sauvegarde du progr s technique et du d veloppement industriel La fonc
8. qui met fin depuis le 1 mars 2012 la mosa que baroque constitu e par la juxtaposition de chartes diff rentes selon l application utilis e Si cette fusion semble a priori louable des voix se sont lev es pour souligner qu elle ne saurait se faire au d triment de l appr hension des donn es personnelles collect es Il est craint en effet que les annonceurs n obtiennent des donn es auxquelles ils ne pouvaient acc der auparavant ou ne proc dent des recoupements d activit s Et ce au nez et la barbe des utilisateurs Il est vrai que le retentissement est la mesure des effets pr visibles car Google qualifi par les m dias de g ant mondial touche une cat gorie tr s vaste d utilisateurs Il n en a pas fallu davantage pour que les autorit s europ ennes de protection des donn es ne r agissent relevant ainsi que Google ne respecterait pas les r gles de la directive 95 46 CE du 24 octobre 1995 relative la protection des personnes physiques l gard du traitement des donn es caract re personnel en termes d information des personnes De l autre c t de l Atlantique deux lus am ricains ont intim la firme de s expliquer devant le Congr s Faute d avoir pu contraindre Google retarder la mise en place de ces nouvelles r gles la CNIL mandat e par ses homonymes lui a adress un questionnaire d taill visant clarifier les incidences de sa politique Les r ponses se veulent ra
9. se caract rise par un particularisme certain au sein du droit d auteur En l esp ce il s agissait principalement de d terminer si la fonctionnalit et le langage de programmation pouvaient tre prot g s par le droit d auteur Une soci t avait cr un logiciel de substitution reproduisant le fonctionnement d un logiciel de traitement et d analyse de donn es sans avoir eu acc s son code source que ce soit de mani re directe ou par d compilation du code objet Gr ce l tude et l utilisation d une version acquise l galement sous licence le fonctionnement du logiciel et de son langage sp cifique avait t appr hend et un logiciel de substitution capable d ex cuter des programmes d application crits dans ce langage avait t d veloppe Suite au recours du demandeur la High Court of Justice Chancery Division a pos une s rie de questions pr judicielles la CJUE afin que soit pr cis le p rim tre de la protection accord e aux programmes d ordinateur par la directive 91 250 CE du 14 mai 1991 relative la protection juridique des programmes d ordinateur En premier lieu la Cour devait d cider si la fonctionnalit d un programme d ordinateur ainsi que le langage de programmation et le format de fichiers de donn es utilis s constituaient une forme d expression de ce programme et pouvaient ce titre tre prot g s par le droit sur les programmes d ordinateur au sens de cette directive En r
10. servi Cependant cette ouverture est double tranchant malgr ses nombreux avantages elle pr sente galement l inconv nient d offrir de nouvelles opportunit s aux cybersquatteurs Am lie Eva Diane LEBRETON NAUDON PELLET DE VANNOISE Palimpseste n 44 Juin 2012 La competence juridictionnelle en mati re d atteinte un droit d auteur sur Internet une clarification esp r e de la CJUE Par un arr t du 5 avril 2012 n 10 15 890 FS P B 1 la Premi re chambre civile de la Cour de cassation a pos deux questions pr judicielles la CJUE afin d claircir cette probl matique tout fait actuelle mais non encore tranch e Si les litiges internationaux de droit d auteur ont tr s t t fait l objet d un instrument conven tionnel majeur la Convention de Berne sign e le 9 septembre 1886 celle ci ne concerne que la d termina tion de la loi applicable En outre le d veloppement d Internet a profond ment boulevers les traits de la contrefa on lui conf rant un caract re mondial qu elle ne rev tait que rarement auparavant et a ainsi influ sur les solutions classiquement admises s agissant tant de la lot applicable que de la juridiction comp tente La facult offerte au demandeur par l article 2 du r glement du 22 d cembre 2000 sur la comp tence judiciaire la reconnaissance et l ex cution des d cisions en mati re civile et commerciale dit Bruxelles savoir engager une action en
11. casion de mettre en avant les innovateurs vistonnaires qui par leur ing niosit et leur talent ont repouss les fronti res traditionnelles ouvert de nouvelles perspectives et laiss une empreinte durable dans le domaine artistique de la recherche fondamentale et de l industrie La liste de ces innovateurs visionnaires est longue Turner et Kandinsky qui ont renouvel notre perception de la lumi re et des formes Tchekhov et Mahfouz dont les uvres ont r v l de nouvelles mani res d appr hender l exp rience humaine Miles Davis et Rostropovitch qui ont r volutionn la musique de mani re durable etc Francis Gurry Directeur G n ral de l OMPI a rappel dans un message l importance de c l brer la contribution de la propri t intellectuelle l innovation et la cr ation culturelle et de comprendre son r le primordial dans l quilibre des int r ts concurrents dans ces domaines Il pr cise pour finir qu tant tributaire de l innovation pour avancer il faut la prot ger pour appuyer les nouvelles d marches cr atives Mais certai nes innovations ne pr sentent d int r t pour la soci t que si elles sont utilis es et partag es dans le domaine de la sant notamment des choix politiques sont faire entre le co t norme de l innovation dans la m decine moderne et le besoin de compassion la n cessit de partager les innovations 3 mai 2012 IDNs ouverture en France des nou
12. contrefa on devant les juridictions de l Etat membre du domicile du d fendeur pr sente un int r t limite En r alit la victime lui pr f rera le chef de comp tence optionnelle en mati re d lictuelle article 5 3 qui lui permet de porter son action en contrefa on devant le tribunal du lieu ou le fait dommageable s est produit ou risque de se produire Toutefois il rencontre alors une difficult dans l interpr tation de cette notion dans le cadre d une atteinte aux droits d auteur sur Internet La Cour de cassation constate que la jurisprudence d j rendue par la CJUE ne permet pas de d terminer la juridiction comp tente en cas de contrefa on de droit d auteur en ligne Certes la CJUE avait pr cis la notion de lieu du fait dommageable en mati re de d lit complexe lorsque le fait g n rateur du dommage et le dommage se situent en des lieux diff rents dans un arr t Mines de Potasse 30 nov 1976 C 21 76 la Cour visait le lieu ou le dommage est survenu et le lieu de l v ne ment causal offrant ainsi au demandeur une option pour saisir la juridiction comp tente Mais comment caract riser l existence d un dommage sur le territoire fran ais suscep tible de fonder la comp tence des juridictions fran aises La CJUE s est prononc e au sujet d atteintes aux droits de la personnalit Un arr t Fiona Shevill 7 mars 1995 C 68 93 avait consid r que la victime pouvait saisir soit l
13. d utilisateurs pour les partager avec le gouvernement ou une autre entreprise On comprend ainsi pourquoi ce texte re oit davantage les faveurs des g ants du Net qui avaient tant d cri le projet SOPA sans toutefois satisfaire les associations am ricaines de defense des droits et libert s sur Internet L Electric Frontier Fondation EFF a notamment d plore le fait que CISPA autorise les entreprises espionner les utilisateurs et partager des informations priv es gr ce une immunit de responsabilit civile et p nale quasi totale Malgr tout le projet CISPA a t approuv le 26 avril 2012 par la Chambre des repr sentants des Etats Unis Au S nat de se prononcer maintenant Dans le m me temps les vagues de l oc an SOPA et CISPA sont parvenues jusqu l Europe provoquant un raz de mar e L Union Europ enne et plus particuli rement Neelie Kroes la commissaire europ enne charg e des nouvelles technologies a r agi en qualifiant SOPA de mauvaise l gislation et en estimant qu une r gulation de l Internet doit tre efficace proportionn e et pr server les b n fices d un r seau ouvert Sans nul doute une prise de position claire en faveur de la libert du Net et de la protection essentielle des donn es personnelles N anmoins le projet SOPA a tout de m me inspir certaines l gislations en Europe comme en Irlande ou une loi rebaptis e rish SOPA pr voit l ventuel bloca
14. e Member States It shall be a matter for legislation in the countries of the Union to determine the regulations for ephemeral recordings made by a broadcasting organization by means of its own facilities and used for its own broadcasts article 11bis Secondly the Court had to precise whether the conditions set out in recital 41 in case of recordings made by a third party are alternative or cumulative The Court stresses that each condition ts in itself and independently of the other capable of fulfilling the objective pursued in Article 5 2 d which ts that the recording should be made with the own facilities of the broadcasting organization It underlines that both conditions a recording made by a third party on behalf of a broadcasting organization or a recording made by a third party under the responsibility of a broadcasting organization allow a close link between this third party and the broadcasting organization therefore preventing the third party from using the exception independently Thirdly the Court sets out different circumstances tn which the third party ts deemed to act on behalf or under the responsibility of a broadcasting organization Hence if the third party is regarded as acting on behalf of the broadcasting organization the Court does not give any criteria stating that the generally unambiguous nature of the relationship will allow the link to be made However to determi
15. es juridictions de l tat membre du lieu d tablissement de l diteur de la publication diffamatoire comp tentes pour r parer l int gralit des dommages resultant de la diffamation soit les juridictions de chaque Etat membre dans lequel la publication avait t diffus e comp tentes pour conna tre des seuls dommages caus s sur le territoire de cet Etat Il r sulte en outre de l arr t Martinez 25 oct 2011 C 509 09 et C 161 10 rendu en mati re d atteinte la vie priv e au moyen de contenus mis en ligne que la victime peut aussi obtenir r paration de l int gralit du dommage caus devant les juridictions de l Etat membre dans lequel se trouve le centre de ses int r ts qui sont certainement mieux m me d valuer la port e de l atteinte commise Face au silence de la CJUE en mati re de contrefa on la Cour de cassation a consid r en droit des marques que la simple accessibilit du site sur le territoire fran ais permettait de fonder la comp tence des juges fran ais Civ l re 19 d c 2003 Cristal Cette these a suscit une vive opposition de la Cour d appel de Paris qui exigeait la caract risation d un lien substantiel significatif ou suffisant entre le site litigieux et le dommage invoqu en France par ex CA Paris 9 nov 2007 eBay et de la Chambre commerciale qui consid re que la seule accessibilit ne suffit pas et impose de rechercher par une valuation concr te du site si les annonc
16. es litigieuses sont destin es au public fran ais Com 29 mars 2011 La these de l accessibilit semble finalement avoir t d sa vou e par la CJUE elle m me dans une affaire impliquant l offre la vente sur une place de march en ligne de pro duits de marque non auparavant commercialis s dans l Espace Economique Europ en 12 juil 2011 C 324 09 L Or al eBay exigeant que soient caract ris s des indices pertinents permettant de conclure que les offres la vente taient destin es aux consommateurs situ s sur le territoire Alors m me qu aucun des arr ts rendus jusqu aujourd hui ne concerne sp cifiquement le droit d auteur la question se pose donc de savoir si l on doit s orienter vers le r gime applicable aux droits de la personnalit vers les solutions admises en droit des marques ou encore si un r gime sp cifique au droit d auteur s impose Le crit re de la simple accessibilit du site semble insuffisant car il fonde une comp tence trop large et inappropri e face Internet dont l acc s se veut par essence mondial Certains commen tateurs font toutefois remarquer que la notion m me de public vis ne serait pas pertinente s agissant des atteintes au droit d auteur car la contrefa on est alors constitu e par la seule communication de l uvre au public Soulignons que dans l affaire pr sentement soumise la Cour de cassation l atteinte all gu e r sulte de l offre en ligne de supports mat
17. ge de certains sites Notons qu elle pourrait tre susceptible de recours devant la Cour de Justice qui s est d j prononc e en d faveur de tout filtrage g n ralis au nom de la protection du droit d auteur Parall lement en avril 2012 la Grande Bretagne voque un nouveau projet s curitaire sur Internet qui donnerait l autorisation aux fournisseurs d acc s Internet de concevoir des hardwares en relation directe avec les instances d coute du gouvernement En somme des mouchards qui ne concerneraient pas le contenu des messages mais uniquement l heure la dur e le num ro de telephone ou l adresse e mail qui sont cela va sans dire des donn es personnelles prot g es Face a la mont e de boucliers il est probable que ce projet connaisse le m me sort que le projet SOPA S il faut choisir entre la primaut des donn es personnelles ou de la propri t intellectuelle les Etats Unis tranchent en faveur de la seconde partie de l quation a contrario l Europe semble plus encline a privil gier la vie priv e bien que certains pays de common law tentent de s vader de cette prise de position Lines Dj Alexandra Mathilde CHARNOIS DAUMAS CONDOMINES Palimpseste n 44 Juin 2012 Absence de protection de la fonctionnalit des programmes d ordinateur L arr t rendu le 2 mai 2012 par la Cour de Justice de l Union Europ enne vient pr ciser les contours de la protection des programmes d ordinateur qui
18. ion in Danish law did not distinguish between recordings made by broadcasting organisations and recordings commissioned by them to third parties Thus the Court of Justice of the European Union had to answer three questions 1 Whether the terms by means of their own facilities tn Article 5 2 d and on behalf of and under the responsibility of the broadcasting organisation tn recital 41 of the preamble should be interpreted with reference to national law or to European Union law 2 Whether the wording of Article 5 2 d should be interpreted as meaning on behalf of and under the responsibility of the broadcasting organisation as in the Danish French and English versions of the Directive or on behalf of or under the responsibility of the broadcasting organisation as in the German version 3 What criteria should be applied to determine whether a recording made by a third party qualifies for the exception Firstly the Court of Justice of the European Unton decides that the terms of Article 5 2 d must be given an independent and uniform interpretation within the framework of European Union law It can be noted that to exclude the application of the Berne Convention the Court uses the same reasoning as tt did tn the Luksan Case 9 February 2012 C 277 10 the adoption of the Directive barred the possibility left to the national legislature to use the option offered by article 11bis of the Berne Convention to th
19. issement principal de l entreprise De plus demeure toujours le probleme du cloud computing d une part dont l externalisation para t contraire a la protection des donn es personnelles et celui de la conciliation avec la d fense des droits de propri t intellectuelle d autre part qui suppose de recueillir l identit du pr sum contrefacteur En effet on peut regretter que le droit la vie priv e ait la mainmise sur la propri t intellectuelle pourtant enjeu majeur au niveau mondial A contre courant les Etats Unis font pr valoir la propri t intellectuelle Certains Etats optent pour une protection accrue de la propri t intellectuelle au d triment parfois de la confidentialit des donn es L impulsion de ce mouvement a t donn e par les Etats Unis et conna t aujourd hui un rayonnement qui a travers l Atlantique et fait des mules en Europe En effet pour tenter d enrayer le t l chargement ill gal les Etats Unis ont labor notamment le SOPA Stop Online Piracy Act permettant le blocage DNS des sites m me trangers portant atteinte aux lois am ricaines sur le droit d auteur Le texte pr voyait aussi un d r f rencement ainsi qu un ventuel gel des comptes de ces sites Le projet a t introduit la Chambre des repr sentants fin octobre mais son vote a t repouss par le S nat sous haute pression Quelle pression Sans doute les virulentes critiques dont le texte a fait
20. les dans leurs lois nationales Les trait s comportent des r gles obligatoires auxquelles on ne peut d roger Mais ils ne sont pas d nu s de souplesses sur lesquelles je m effor ais d attirer leur attention dans un souci d adaptation aux int r ts nationaux D autre part il y avait un aspect ducatif comportant des interventions dans des s minaires de formation destin s des professionnels avocats fonctionnaires magistrats professeurs d universit ainsi qu au grand public cet gard j ai con u un livre trois volets auxquels ont particip trois professeurs de droit francophone arabophone et anglophone illustrant chacun dans leurs langues respectives les notions fondamentales du droit d auteur au moyen d exemples tir s de la jurisprudence Il tait aussi important lors de ces missions de mettre l accent sur le fait qu une protection efficace du droit d auteur est essentielle pour la pr servation des industries culturelles locales dont la survie est gravement menac e par les activit s de piraterie P Quel bilan tirez vous du rapport de force en mati re de protection de la propri t intellectuelle entre les pays d velopp s et ceux en d veloppement VN Question d licate s il en est En sch matisant et donc en for ant le trait on peut affirmer que l on a assist dans les ann es 90 un d ferlement d instruments internationaux ADPIC les deux trait s OMPI L initiative provenai
21. lles pr vue pour septembre apportera peut tre des pr cisions en la mati re D ici l la Commission des Affaires juridiques du Parlement votera un rapport le 31 mai Julie GEMPTEL Coralie BENARD Fanny CONY Palimpseste n 44 Juin 2012 Exception of ephemeral recordings alternative conditions in case of recordings made by a third party In a recent judgment the Court of Justice of the European Union clarified the features of the exception of ephemeral recordings of works made by broadcasting organisations by means of their own facilities and for their own broadcasts provided by Article 5 2 d of the Directive 2001 29 CE CJEU 26 April 2012 DR TV2 Danmark A S v NCB Nordisk Copyright Bureau C 510 10 The proceedings opposed DR and TV2 Danmark two radio and television broadcasting organisations with the obligation to provide public service programming and NCB a company which administers the rights to record and copy music for composers songwriters and music publishers The main point tn the dispute was to know whether the exception for ephemeral recordings covers recordings made by legally independent external television production companies and what conditions should be applied in this case Indeed DR and TV2 Danmark had commissioned recordings from such companies for their programs and claimed that the ex ception of ephemeral recordings should apply However the provision tmplementing the except
22. n Julie GEMPTEL Lucille JUMEL Laur ne LABORDE Eva NAUDON Marion PERRUCHE Secr taire Pierre Emmanuel MEYNARD Tr sori re Najma BICHARA Webmaster Coralie BENARD Alexandra CHARNOIS Retrouvez Palimpseste sur Www masterpia com Pour une jouissance paisible du num rique Yves BISMUTH Associ Cabinet Bismuth Charg d enseignement la Facult de Droit de Paris XII Ouvert tous les justes le monde du num rique l est aussi tous les m chants Ainsi nous nous trouvons souvent aux fronti res de la fraude et de l atteinte aux biens et aux personnes Pour le commerce lectronique la malice aboutit a la concurrence d loyale pour les protections privatives la contrefa on pour les donn es personnelles a leur d tournement tl importe donc que les actes illicites engagent la responsabilit p nale ou civile de leurs auteurs C est le premier constat positif de l application du droit au num rique Deuxi me constat l information est devenue un bien pr cieux tant pour la stocker la transporter la reproduire la traiter elle est devenue une valeur marchande un produit un bien ind pendant la fois de son support mat riel et de la prestation qui le d livre Le Droit a consacr la fois l auteur et le contenu de l information Le droit a non seulement reconnu le Droit l information mais aussi le Droit sur l information comme l indiquait le regrett Professeur CATALA il y a 30 ans
23. ndant plus de 25 ans l Universit Laval au Qu bec Je suis d sormais consultant free lance et travaille pour diverses organisations internationales dont l OMPI Je suis galement pr sident de l ALAI depuis 1996 ONG dont les juristes ont r dig la premi re version de la Convention de Berne Celle ci compte d sormais vingt huit groupes nationaux et est tr s active aupr s des organisations internationales dans le cadre de leurs n gociations ainsi que des Etats en cas de r formes nationales touchant au droit de la propri t intellectuelle J ai par ailleurs travaill la r daction de plusieurs lois sur le droit d auteur au Canada et dans les pays en d veloppement notamment dans la r gion arabe P Pouvez vous nous en dire un peu plus sur le travail que vous avez effectu aupr s de ces pays arabes VN Un facteur primordial permet d expliquer le d veloppement r cent du droit de la propri t intellectuelle dans les pays en d veloppement alors que ceux ci consid raient la mati re comme un instrument servant essentiellement les int r ts des pays d velopp s il s agit de la volont d adh rer l OMC ce qui implique d accepter la totalit de ses accords dont les ADPIC Avec les trait s OMPI de 1996 ce fut l agenda Internet qui constitua la force motrice Mon travail tait diversifi Dans mon r le de l giste il s agissait d aider les r dacteurs locaux transposer les normes internationa
24. ne if a third party acts under the responsibility of a broadcasting organization one must characterize the fact that the broadcasting organization is to be accountable for every act of any person connected with the reproduction of the protected work the final artistic or editorial deciston on the content of the reproduced program being trrelevant In this decision the Court finds a compromise between the freedom to conduct a business and refers to Article 16 of the Charter of Fundamental Rights of the European Union and the copyright by retaining two alternative conditions in the interpretation of the exception of ephemeral recordings in presence of a third party and by requiring an obvious link between the broadcasting organization and the third party commissioned Once again the court tries to find a balance between conflicting interests France did not tmplement the exception how ever the solution might be used in the interpretation of Article L 214 1 CPI which provides an exception which only applies to phonograms and performers Laurene LABORDE Floriane CHARTIER Palimpseste n 44 Juin 2012 Victor NABHAN Pr sident de l ALAI Association litt raire et artistique internationale Palimpseste Pourriez vous nous presenter en quelques mots votre parcours tant universitaire que professionnel Victor NABHAN Ayant suivi mes tudes de droit en France au Liban et New York j ai par la suite enseign pe
25. rendues disponibles par la personne lorsqu elle tait enfant d s qu elles ne sont plus n cessaires la finalit poursuivie voire quand la personne revient sur son consentement En outre le projet instaure un droit la portabilit des donn es c est dire celui de transmettre des donn es d un syst me de traitement automatis un autre dans un format lectronique couramment utilis sans que le responsable du traitement ne puisse y faire obstacle Autre grande nouveaut l harmonisation des l gislations des Etats membres en vue d instaurer un corpus de r gles communes l Union Europ enne Les autorit s nationales ind pendantes charg es de la protection des donn es verront leurs pouvoirs accrus et pourront infliger des amendes L initiative a t encourag e par la majorite des acteurs europ ens dont l Organisme europ en de d fense des consommateurs sa directrice Monique Goyens ayant d clar ces derni res ann es les informations personnelles taient trait es comme monnaie d change sans que les consommateurs n en soient jamais inform s Aujourd hui l Europe a franchi un pas significatif elle se pr pare rendre les droits sur les donn es personnelles leur v ritable propri taire la personne Cela tant ce texte veille quelques critiques Palimpseste n 44 Juin 2012 la CNIL regrette le fait que soit retenu comme crit re de comp tence territoriale celui de l tabl
26. ssurantes la firme conciliante mais sans que cela n affecte sa d termination implacable Si elle offre certes des garanties notamment sur les param trages par d faut la d marche de Google est symptomatique d une difficile ad quation entre des r gles de protection des donn es personnelles d une part et les pr occupations conomiques des acteurs d Internet d autre part Avec au centre l utilisateur tiraill entre son statut de consommateur et d individu Une transition in vitable vers le Web 3 0 qui meut un colosse du Web qui se montre accort mais r solu voil des l ments qui ont pu donner le a la volont de l gif rer Depuis peu une proposition a en effet vu le jour il s agit d un projet de r glement en date du 25 janvier 2012 pr nant un renforcement de la protection des donn es personnelles sur Internet tout en am liorant leur libre circulation dans l Union Europ enne Ce texte pr voit quelques modifications notables Tout d abord concernant le droit l information il sera facilit et des informations suppl mentaires devront tre communiqu es l int ress telles que la dur e de conservation desdites donn es ou encore les coordonn es du responsable de traitement Il est galement garanti un droit l oubli num rique dor navant chacun pourra solliciter des responsables de traitement des r seaux sociaux notamment qu ils effacent et qu ils cessent de diffuser les donn es
27. t l arr t Infopaq CJCE 16 juillet 2009 C 5 08 la Cour rappelle que la protection par le droit d auteur exige une originalit qui postule une cr ation intellectuelle propre son auteur L originalit d un manuel d utilisation se caract rise par le choix la disposition et la combinaison des mots chiffres ou concepts math matiques et la juridiction de renvoi devra verifier si la reproduction de ces l ments constitue la reproduction de la cr ation intellectuelle propre a l auteur du manuel d utilisation La Cour rappelle donc par l application du principe classique de non protection des id es que si le droit sur les programmes d ordinateur peut apporter des solutions parfois d routantes il n en est pas moins irrigue par le droit d auteur qui protege uniquement les formes d expression et vise ainsi encourager la cr ation Marion PERRUCHE Pierre Emmanuel MEYNARD Palimpseste n 44 Juin 2012 Br ves Programme annuel des contr les de la CNIL pour l ann e 2012 la s curit au c ur de son action Le 19 avril 2012 la CNIL a rendu public son programme annuel des contr les de l ann e 2012 adopt le 29 mars Le nombre de contr les pr vus cette ann e est sensiblement sup rieur celui de l ann e 2011 Les th mes abord s dans le programme des contr les ont t modifi s depuis l ann e derni re mais la s curit reste le d nominateur commun de ces actions Le contr le des
28. t principalement des pays d velopp s Les pays en d veloppement ont en gros suivi ou subi le mouvement Par la suite on assiste a une volont de certains pays en d veloppement de jouer un r le actif a faire entendre leur voix et leur poids puisqu ils sont majoritaires a l OMPI Cela se manifeste d abord par un processus de blocage de certaines initiatives de trait s manant de pays d velopp s ainsi par exemple perdure depuis une quinzaine d ann es la n gociation visant a l adoption d un trait prot geant les organismes de radiodiffusion dont la justification est incontestable Mais on assiste de plus des initiatives provenant ou parrain es par des pays en d veloppement en faveur de trait s contenant des exceptions obligatoires ciblant des cat gories sp cifiques d utilisateurs Trois initiatives distinctes visent les handicap s visuels les exceptions aux fins d enseignement et enfin les biblioth ques et services d archives Ce ph nom ne va d ailleurs de pair avec les id es v hicul es dans certains milieux en faveur de plus de libert d utilisation des uvres de l esprit au nom de la libre circulation de l information Najma BICHARA Sophie DEMAREZ OYENS Votre cabinet ou votre soci t peut parrainer notre association Pour plus d informations merci de nous contacter l adresse suivante masterpia palimpseste gmail com 8
29. tion nalite du logiciel semble donc tre condamn e une absence de protection sauf d montrer que le logiciel est connu pour agir sur le fondement du parasitisme o imaginer que la d monstration d une contribution technique l art ant rieur puisse lut ouvrir les portes d une hypoth tique brevetabilit En second lieu la Cour de Justice devait d terminer si une licence limitant les finalit s d usage autoris es pouvait restreindre le b n fice de l exception de l article 5 3 de la directive 91 250 CE Elle permet sans autorisation d observer d tudier ou de tester le fonctionnement du programme afin de d terminer les id es et principes qui le r gissent La Cour pr cise que ces observations et tudes du logiciel ne peuvent tre interdites par le titulaire du droit d auteur sur le programme d ordinateur lorsque ces op rations sont couvertes par la licence qu elles consistent au d roulement et chargement n cessaires l utilisation du programme et qu elles ne portent pas atteinte aux droits exclusifs du titulaire de la protection sp cifique sur le programme d ordinateur En l esp ce il ne peut y avoir d atteinte aux droits du titulaire puisqu aucun acc s au code source n a t rapport Enfin la Cour s interroge sur la caract risation de la contrefa on d un manuel d utilisation de programme d ordinateur prot g au titre du droit commun du droit d auteur En se r f rant la directive 2001 29 CE e
30. veaux Il sera d sormais possible d enregistrer des noms de domaine comportant des caract res sp ciaux tels que lettres avec accent ou c dille sous une des extensions g r es par l AFNIC lt fr gt lt om gt lt wf gt lt yt gt lt tf gt et lt re gt Cette ouverture des extensions fran aises aux IDNs nternationalized Domain Names ou noms de domaine internationalis s qui intervient assez tardivement par rapport d autres pays permettra l utilisation d une trentaine de nouveaux caract res Auparavant les noms de domaines devaient tre orthographi s uniquement en caract res ASCII ce qui avait pour effet de limiter les possibilit s des titulaires de marques et faisait perdre en signification beaucoup de mots de la langue fran aise D sormais pourront tre utilises des noms de domaine plus en ad quation avec la prononciation r elle des mots Cela repr sente un outil de communication suppl mentaire pour les titulaires de marques L ouverture aux IDNs se d roulera en deux temps du 3 mai au 3 juillet 2012 sera ouverte la phase dite Sunrise qui permettra aux titulaires de noms de domaine ASCII ant rieurs d enregistrer prioritairement un nom de domaine en version IDN correspondante condition qu il soit identique et ouvert dans la m me extension Ensuite partir du 3 juillet 2012 interviendra l ouverture g n ralis e qui sera gouvern e par la r gle habituelle du premier arriv premier

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