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Signets n°16

1. SIGNETS n 16 NOVEMBRE 2007 Bulletin des Amis de la Biblioth que municipale Albert Cohen St Leu 95 COUP DE COEUR POUR LA BIBLIOTHEQUE we Association distincte et ind pendante de la biblioth que municipale Les Amis s associent aux projets de celle ci et s efforce de faire conna tre son important travail au service des habitants de St Leu Voir en page 4 et 5 les Coups de c ur du Club Lecture CONF RENCE SUR LA R SISTANCE Dans la poursuite de notre de travail de m moire entrepris depuis plus de deux ans notre association a organis une conf rence sur la R sistance en Ile de France dans le Val d Oise et St Leu p 9 10 Fid le sa d marche Signets rend une nouvelle fois hommage au combat pour la libert et les Droits de l Homme men par des femmes d exception Dans ce num ro Aung San Suu Kyi symbole de la revendication pour la d mocratie en Birmanie et Wangari Maathai Prix Nobel de la Paix 2004 p 11 12 BALADE AUX FLAMBEAUX DANS LES SENTES Dans le cadre des Journ es du Patrimoine notre association a organis avec le groupe CONTE LEU et l Ecole de musique une promenade nocturne dans les sentes de St Leu p 7 8 LE PRIX ERNAUX 2007 Avec la librairie a Page 2001 et la ville de St Leu repr sent e par la biblioth que notre association organise chaque ann e LE PRIX ANNIE ERNAUX Le th me pour 2007 tait Photographie s Les
2. l exil Car enfin la vie normale c est le dehors les rires les paroles chaudes le sentir vif les effluves printaniers la nature luxuriante un cerisier en fleur les oiseaux en moi le toucher de la main avec les certitudes de l amour Pourtant il a espoir Les lignes se d roulent r guli res parall les ent t es avec l assurance de qui sait o il va Elles avancent vers ce qui pourrait tre une issue Une piste qui s enfoncerait dans le d sert blanc pour courir tout droit et qui finira bien par d boucher quelque part M me les plus vastes on peut les traverser A bien couter sous ce ronronnement il y a le pas de la caravane ou la m lop e du caravanier Oui une ouverture pour sortir de la claustration Il doit falloir trouver les mots justes les sonorit s harmonieuses les phrases qui s lancent hardiment pour percer la clart gris tre de la chambre aller l bas o la lumi re est plus pure lair plus l ger les gestes plus d li s plus vrais les souvenirs moins douloureux L bas la fra cheur pr serv e la vraie vie pic e de sel marin Il va s vader de la chambre aucun doute l dessus Ce n est qu un question de temps Le fruit ne se forme pas en un jour Patience Et les mots courent courent encore sur la page qui s allonge devient compacte avec la belle fermet d une poire Mais que se passe t il Les lignes paraissent maintenant s infl chir Oui elles s i
3. est donc avec un grand plaisir que je lui d die ce po me Ta vie comme un cd Tourne sur l infatigable lecteur du monde A chacun de pousser sa chansonnette Comme il le peut Quel destin rythme donc le tempo Certains se contentent de l intro Et sans doute mal grav s se rayent trop t t D autres oscillent Jouets d un ordre al atoire Sans savoir l avance Quelles plages les attendent Beaucoup acceptent l chement Une lecture continue Sans soubresauts ni fausses notes Certains fredonnent en sourdine Une existence qu il faut un casque pour entendre D autres se donnent du volume Et distordent leur composition Sur des baffles pouss es donf Beaucoup se la jouent m lancolique Revenant sans cesse sur les pistes pr c dentes Se repassant sans cesse de pauvres succ s oubli s Et j en connais tant qui se contentent cras s par les tubes D tre le dernier titre de l album clair s parfois par un rayon Laser furtif La vie est trop compacte Pas le temps de s accorder la moindre pause CD deux titres ou coffrets doubles Chaque artiste doit un jour Arr ter la lecture en quittant Plus question de modifier la s lection 27 Un petit regard sur la dur e coul e Encore quelques notes seulement Deux ou trois retours rapides Et c est d j l heure D tre ject Une mention sur le bo tier DCD Didier DELATTRE k kk Sans Faute ee NL f La c
4. pendant les grandes vacances le rythme s est consid rablement ralenti depuis la rentr e Comme nous faisons en sorte de ne pas priver les lecteurs d une partie du fonds nous rangeons au fur et mesure De ce fait jusqu la fin de l ann e les deux types de classification cohabiteront Nous ferons le maximum pour qu il y ait le moins de g ne possible Nous pensons qu en tout d but d ann e tout sera d finitivement au point avec une nouvelle signal tique qui aidera les lecteurs trouver au mieux ce qu ils recherchent Ne en avons profit pour d sherber c est dire retirer tous les livres qui taient obsol tes ou en mauvais tat et renouveler en partie le fonds en favorisant les domaines qui taient jusque l moins repr sent s N oubliez pas de nous Signets n 16 Novembre 2007 faire des suggestions quant aux acquisitions et donnez nous votre avis sur cette nouvelle formule cela nous int resse Dewey Melvil 1851 1931 bibliographe am ricain Il a invent le syst me de classification d cimale des livres utilis dans les biblioth ques uelques exemples de cote sur la tranche du livre Dans l ordre viendra donc 941 941 941 941 1 941 1 FRA FRA FRA BRE BRE G H H 4 G H France France France G ographie Bretagne G ographie Histoire Histoire Bretagne Histoire R volution 1789 e catalogue de la biblioth que en ligne sur www saint leu la fo
5. El onore GREIF En classe de 1 L Signets n 16 Novembre 2007 SOUVIENS TOI Hum g mit elle en se r veillant et en s tirant mais mais o suis je Que se passe t il Quel est ce bruit d eau Et d o vient tout ce sable Elle se releva et regarda autour d elle mais ne voyant rien qu elle connaissait elle commen a s inqui ter Quand soudain elle r alisa quelque chose elle ne savait plus qui elle tait Quel est mon nom Quel est mon ge Qui sont mes parents O suis je n e Ai je des fr res des s urs Suis je mari e Ai je des enfants Je ne me souviens plus de rien Ce n est pas possible Tout ce dont elle se rappelait c tait de s tre endormie elle ne savait plus ni o ni quand puis de s tre fait tirer sur du sable chaud sur une grande distance Ce souvenir tait assez r cent mais rien d autre ne lui revenait en m moire Elle ne pouvait m me pas deviner si elle avait t pauvre ou riche car elle tait pieds nus une l g re robe couvrait sa mince silhouette ce genre de v tement dont les personnes ais es se v tent pour dormir et qui est l habit quotidien des femmes sans argent et aucun bijou ne parait ses oreilles ou sa gorge Ce qui l effrayait le plus tait qu elle se rappelait toutes les choses qui nous prouvent tous les jours que l on est bien vivant comme le parfum des fleurs les cris des marchands devant leurs tals pour gagner leur vie le froid m
6. J ai envie de rire mais je me retiens je tire plus fort Mes doigts me br lent force de glisser sur ce fil Cela semble tellement loin le rire la mule Certaines choses s accrochent moins que d autres Le fil lui s accroche Ce vieux bout de plastique on aurait sans doute d l enlever Tant pis j ai commenc le suivre suivre le fil de mes pens es des souvenirs qui remontent le fil de ma vie celle de Matthieu celle qui est morte disparue enfuie comme un oiseau quand retentit un coup de fusil Je me penche et passe de l autre c t du fil L entreprise est plus compliqu e que lorsque j avais dix ans lorsqu on se glissait sous ce fil pour s allonger juste l dans la pente ouverte au soleil Matthieu s est couch sur le ventre pour laisser s cher l arri re de son short couvert de boue au soleil II tourne la t te vers moi Je regarde ses yeux ferm s les grains de pollen dans ses cheveux ses t ches de rousseur que personne d autre que moi ne sait voir La nuit couch s dans le grand lit de la mezzanine je regarde par la petite fen tre au dessus de moi le ciel bleu comme le fond de la mer quand on est all s en Bretagne Je regarde les toiles et je les d cris Matthieu Je les assemble chaque soir et toujours en formes diff rentes Il faut que Matthieu puisse imaginer tout ce qu on peut faire avec une toile Mais Matthieu a l nerve au bout d un moment C est normal moi je ne peux pas me la
7. U matin le miroir me renvoya un visage devenu tranger ou plut t un masque l expression fig e au regard absent Je sursautai Je d cidai de confier mon tude l un de mes associ s Je m loignai de la capitale de ses bruits et de sa promiscuit Je fuyai les pressions de mon diteur Sans explication j abandonnai mon domicile sans rien emporter e gagnai la gare du Nord dont l architecture lumineuse me plaisait Je choisis une petite ville dont le nom avait d fil sur un panneau dress en d but de quai L je louai une chambre simple pareille la cellule d un moine l aube je m installais devant la table de bois clair face la fen tre J y avais d pos avec m ticulosit cahiers d colier crayons gomme Je laissais mon regard errer sur les toits qu un crachin faisait luire D autres fois j essayais de deviner la silhouette des maisons de brique rouge dissimul es par un rideau de brouillard p je m astreignais engagements un premier jet d une page au moins tenir mes propres et relecture avec corrections Auparavant j avais labor l esquisse d une trame dont l ordre pouvait subir des am nagements voire des transformations notables volution d un personnage introduction d une p rip tie inattendue modification de mon humeur Souvent je noircissais page sur page je couvrais les marges de repentirs force de raturer je d chirais les feuilles Les boulett
8. rentes tapes Ces tapes ne les br lez surtout pas Soyez patiente M me si une op ration vous semble superflue sachez qu elle a t pens e et con ue par des sp cialistes votre service chaque op ration est un maillon de la d cha ne Ne revenez jamais en arri re Ce serait d truire les r sultats acquis Tenez bon allez toujours de l avant MODE D EMPLOI 1 Portez vous bullition sans pr lavage d estomac Explosez laissez vous aller des gros mots des mots durs a tourne a bout a fait du bien par o a casse Faites bien monter la vapeur Attention n y faites tremper que les sentiments et ressentiments capables de supporter le choc des mots la morsure des enzymes Dosez juste pas trop d alcool pas d yeux brouill s allumez vos warnings ne d bordez pas du cadre d limit au pr alable de vos ras le bol En bref bouillez bouillez mais ne vous bouillantez pas 2 Passez au programme couleurs La rage au c ur apais e vous voil blanche comme un linge Normal Ne vous regardez pas ce n est pas le moment vous tes vid e ext nu e d boussol e abattue perdue pas belle et tout et tout Pas de d couragement abusif le plus dur est fait Le plus dur faire partir bien s r Mais c tait le seul moyen 3 Entamez le programme r parateur un bain bien chaud pas trop tout de m me des produits adoucissants type baume au c ur pour leur
9. vous serez d attaque et o vous vous sentirez pr sentable Puis tamponnez vous en de plus en plus pour vous s cher le coeur sans l ass cher CONSEILS D UTILISATION Le syst me co 1 2 charge conviendra vos petites d ceptions vos chagrins passagers Il ne passe pas par l bullition ni le programme couleurs Ne confondez pas machine laver les chagrins damour et vide ordures Sinon a craint Si cette machine ne vous donne pas enti re satisfaction relisez la notice et reprenez z ro Si le non fonctionnement persiste appelez votre service d pannage m me la nuit Un dernier conseil votre machine est garantie vie Ne la jetez pas apr s usage elle peut vous resservir un jour Sous r serve de modifications techniques Le seize f vrier mil neuf cent quatre vingt cinq Marie H l ne GENTILS kk CD Compact Destin etit message personnel J ai connu Marie H l ne lors de notre entr e en coll ge il y a quarante ans Nous tions perdus de vue depuis Mais gr ce un site de recherche de ses copains d avant nous nous sommes retrouv s tr s r cemment avec quelques autres autour de la table d un bon bistrot Imaginez notre motion Nous avons commenc changer des textes que nous avions crits chacun de notre c t toutes ces ann es pass es loin des autres Et j ai re d couvert que Marie H l ne avait un v ritable talent pour l criture C
10. Festivus festivus descendant d Homo festivus comme Sapiens sapiens succ da Homo sapiens dernier homme occidental rebelle r mun r cr ature embl matique de la nouvelle humanit Et toujours revient cette interrogation lancinante cette obs dante question de fond y a t il une vie apr s l histoire V V V V V V V Modification de classement des documentaires d histoire et de g ographie D le d but de l t 2007 nous avons entrepris une nouvelle classification des documentaires d histoire et de g ographie la biblioth que Albert Cohen Jusqu pr sent le rangement suivait la traditionnelle classification Dewey appliqu dans une majorit de biblioth ques municipales Ce type de rangement s pare l histoire et la g ographie d un m me pays ce qui ne nous satisfait pas parce qu il para t important qu un lecteur qui se d place Lyon en Egypte ou au P le Sud trouve l un c t de l autre les livres de tourisme d histoire ainsi que les r cits de voyage sur la ville la r gion ou le pays Nes avons donc construit notre propre classement La cote se pr sente sur trois lignes les trois chiffres du haut et les trois premi res lettres indiquent le pays ou la r gion la troisi me ligne indique un livre de g ographie par un G un livre d histoire par un H suivi d une subdivision ventuelle pour les poques Bien s r tout changement bouleverse un peu les habitudes Si nous avons bien avanc
11. Rafto pour les droits humains Prix Sakharov pour la libert de pens e et surtout le Prix Nobel de la paix en 1991 lui conf re une stature internationale et de nombreux soutiens Ainsi depuis les r centes manifestations contre la junte elle est devenue citoyenne d honneur du Canada et son portrait figure sur la fa ade de l h tel de ville de Clichy vec l argent du prix Nobel elle a cr un fonds pour financer un syst me de sant et d ducation populaire Ni les pressions ni les restrictions sa libert ni les tentatives d assassinat ne l ont r duite merci Au contraire Aung San Suu Kyi y puise de nouvelles raisons de r sister et de manifester sa solidarit avec ceux qui luttent Jamais elle n a c d au chantage exerc par la junte possibilit de se rendre au chevet de son mari hospitalis en Grande Bretagne pour y soigner un cancer condition de renoncer toute action Micha l et Aung San Suu kyi ne se revirent pas Et ce ne sont pas les avances r centes d apaisement qui l am neront trahir celles et ceux qui sont morts tortur s en fuite pour la d fense de la d mocratie et l une de ses composantes essentielles la libert de pens e d expression et de circulation y compris pour la dame de Rangoon Signets n 16 Novembre 2007 Co terminer si ce n est en vous donnant lire un ha ku d Aung San Suu Kyi Nous pouvons tre Froids comme l meraude Comm
12. a t lue au terme de l expos Laure BOUGON et Aur lie POL de l Association pour des Etudes sur la R sistance Int rieure AERI ont en seconde partie pr sent le DVD Rom La R sistance en Ile de France LL en 2004 cet ouvrage qui fait partie d une collection devant couvrir terme tout le territoire est le fruit du travail d un r seau de chercheurs locaux de 70 personnes pendant 5 ans Il int gre des fonds d archives Signets n 16 Novembre 2007 tr s vari s dont certains peu fr quemment utilis s Renseignements g n raux de la police nationale gendarmerie Il pr sente l avantage de r pondre la fois des vis es p dagogiques ou de recherche historique Il comporte 1330 fiches et plus de 2000 documents d archives sans oublier une chronologie de 6000 faits des biographies un glossaire et un film d poque sur la lib ration de Paris En derni re partie les organisateurs avaient convi Christian Decamps qui fut au centre du travail de recherches r alis par l Association des Amis de la Biblioth que et qui d boucha publication sur la d une Des intitul e Forces d occupation aux brochure voix de la R sistance diffus e l occasion du 60 anniversaire de la lib ration de la France Il a rappel l objectif de pr servation du patrimoine familial qu il poursuit et clair l auditoire sur le r le de son p re le Commandant
13. agr able parfum pour apaiser vos irritations et vous rendre toute votre douceur et la fra cheur de vos premiers jours Laissez tremper une bonne demi heure Signets n16 Novembre 2007 26 4 Vous voil adoucie blanchie remise neuf ou presque Tenez bon il faut maintenant apprendre revivre avec les autres le programme M lange en tous genres Vous devrez ensuite tenir vos proches distance mais pas trop Et surtout ne vous frottez pas au premier beau linge venu sous pr texte d enterrer le pass au gars l eau Voici venu le moment le plus d licat car le m lange des genres des blessures et des r solutions toutes neuves implique une grande retenue dans la red couverte des autres et leur contact Laissez vous porter s chez vos larmes s il en reste la vie est belle et sent bon le propre 5 Vous abordez d s lors les diff rents programmes fragiles Car fragile vous l tes oh oui un peu beaucoup peut tre Ne brusquez rien Vivez au ralenti En cycles courts Evitez les frictions de toutes origines Laissez faire le temps il en sait plus que vous sur les choses de la vie d ange bien s r Pleurez si n cessaire Videz le trop plein s il en reste mais ce stade mieux vaut viter Rincez vous l eau froide cela fait du bien cela calme les nerfs cela rafra chit les id es Etendez vous bien plat et attendez sans impatience ce jour comparable nul autre o
14. alors propri t du pape avec Carpentras ou Orange Il conviendrait de ce fait de parer du noble en toutes les villes de cette r gion ce que nul ce jour n a encore propos la fin de ce petit tour d horizon nous voyons qu aucune justification ne parvient imposer de mani re incontestable en Avignon Alors quelle position adopter que doit on dire La construction en s est impos e dans les m dias et de nombreuses personnes paraissent le consid rer d sormais comme le bien parler Ce tour sophistiqu pour ne pas dire pr cieux est reconnu par l Acad mie dans l article en toutefois pr c d des mentions litt raire ou r gionalisme ce dernier terme renvoyant aux critiques voqu es pr c demment La pr position en n apporte rien de plus que le traditionnel aut il alors privil gier Avignon C est chacun au final de faire son choix car comme plus souvent qu on ne se l imagine en mati re de langue il ne saurait y avoir ici ni prescription ni proscription d finitive et c est un vieil ami qui se chargera probablement de faire le tri l usage Olivier HAENEL k kk Les num ros de Signets sont en ligne sur notre site www signets org
15. des spectacles destin s un public plus g sans jamais faire de publicit car elles n en ont pas le temps Elles ont tout juste enregistr en public en 2002 un C D pour garder une trace de leur travail Le bouche oreille leur assure un public grandissant Chacune d elles a son r pertoire lit beaucoup fouille la litt rature et lorsqu une histoire suscite l motion le travail de la conteuse commence Elle se doit de passer d un registre crit un registre oral et de construire son texte pour faire avancer l action afin de soutenir l attention de l auditeur Elle s approprie oralement l histoire originelle en l adaptant la r crivant si des d tails mineurs viennent en alourdir la progression Par dessus tout elle veut transmettre l motion Apr s cette phase de pr paration la conteuse se soumet au regard de ses compagnes la critique est constructive et le consensus s tablit face aux doutes de la mise en sc ne LE r p titions ont lieu au moins une fois par semaine la Maison pour Tous Il faut bien ce temps l pour pr parer les spectacles Le Festival du Conte de CIBLE 95 tous les ans par exemple Elles sont particuli rement satisfaites du travail accompli pendant deux ans pour pr parer leurs r citals sur Buzzati Maupassant ou autres Contes de Gourmandise spectacles pour tout petits et spectacles en musique lles savent que leur travail est diff rent de celui d un acteur
16. esp rais ainsi acqu rir une notori t qui me permettrait d exercer mi temps mon m tier d expert comptable Mes ressources financi res assuraient ma famille un train de vie tr s confortable fr quentation d un lyc e priv r put le ons de musique et d quitation voyages culturels s jours sur des les exotiques la v g tation luxuriante et flamboyante pes la publication de mon livre la monotonie la vacuit de mon existence chaviraient mon c ur jusqu la naus e La sarabande infernale des bilans comptables r sonnait furieusement dans mon cr ne les chiffres virevoltaient devant mes yeux mon esprit me semblait il tournait comme une toupie musique sans jamais s arr ter po Entretiens sur les radios locales Chaque jour je m enlisais dans un d sert o s ass chaient l nergie et la pers v rance n cessaires l criture J tais incapable de respecter les termes de mon Signets n 16 Novembre 2007 contrat Fl ner dans les librairies saisir un des livres dispos s sur des tables humer l odeur de l encre palper leurs pages la texture lisse m merveiller de l originalit de leurs illustrations trac es d une plume color e embuaient de larmes mes yeux Je m enfuyais arpentais les rue au hasard de mes pas m accoudais au parapet du Pont au Change contemplais les eaux grises de la Seine Avec lassitude et par habitude je reprenais le chemin routinier de la vie
17. le d cevoir et ce n est pas si facile Une jolie le on d empathie pour les grands et les petits partir de 3 ans La derni re t tine d Odillon le dragon de Jill Murphy Bayard ditions Vraiment non Odillon ne veut pas se s parer de ses t tines et il se fiche pas mal qu on le prenne pour un b b ou que cette horreur coll e sa bouche lui donne l air idiot Seulement il faut bien grandir et un jour sa maman d cide de les jeter toutes Mais Odillon est malin tr s malin Attention au pouvoir de cette histoire simple et tendre je connais une petite file de sept ans qui a jet sa titine toute seule quelque temps apr s l avoir lue A partir de 2 ans Romans Quand j tais soldate de Val rie Zenattti Editions Medium de L Ecole des loisirs A 18 ans Val rie porte l uniforme se r veille l aube puis e de fatigue elle doit apprendre sans rel che l histoire et la g ographie des pays voisins ennemis les langages cod s des pilotes adverses se pr parer la guerre En Isra l qu on soit gar on ou fille on donne deux ans de sa vie son pays Alors on doute on esp re et on r fl chit Ce livre de 260 pages est un t moignage passionnant grave mais sans lourdeur il s adresse aux plus grands partir de 13 ans La minute cologique L arbre aux dinosaures de Douglas Henderson Editions Archim de de L Ecole des loisirs Cet album documentaire magnifiquement illus
18. ma tres anciens les Amateurs comme ils se nommaient eux m mes La lente promenade m ditative de bas en haut d une montagne escarp e parcourue de torrents il savait la partager avec eux Sa sinc rit et son langage bougon l argot d suet les charmaient presque leur insu Dans les ann es trente il militait au Parti communiste C est l qu il avait rencontr Claire la belle dans l enthousiasme des r voltes qui se pr paraient lls avaient d cid de se marier et Louise tait n e Claire tait costumi re pour le th tre Ce m tier convenait son temp rament cr atif et fantasque lls avaient eu des ann es de bonheur malgr la guerre et l horreur pressentie qui se r alisait Am d e fut mobilis puis tr s vite fait prisonnier En 1942 leurs voisins de palier juifs furent emmen s par la police lls avaient eu le temps de confier Claire un petit Yoshka de trois ans Personne ne la d non a mais les parents furent tu s en Allemagne Am d e revint lui En retrouvant Claire il crut que la vie serait plus forte et belle de nouveau Mika l naquit Mais Claire supporta mal de devoir interrompre son travail Un an plus tard elle int gra une jeune troupe qui devint rapidement c l bre gr ce au g nie de celle qui l animait Claire travailla plus que jamais Elle aimait ses enfants passionn ment mais ne parvenait plus se consacrer eux r guli rement Son amour se manifestait par coups Am d
19. mocratie en particulier entretenir les conflits entre les ethnies est un fl au h rit du colonialisme qui permet aux gouvernants de conserver le pouvoir D elle agit au sein d organisations environnementales et d associations de femmes Elle participe au Sommet de la Terre Rio en 1992 joue un r le important dans des commissions internationales consacr es au d veloppement durable Apr s le d part de Daniel Arap Moi Wangari Maathai est lue d put e cologiste en 2002 en janvier 2003 elle est nomm e ministre adjoint l Environnement aux Ressources naturelles et la faune sauvage En 2004 elle re oit le Prix Nobel de la paix Malgr la reconnaissance du bien fond de son action inlassable dans une interview donn e au Courrier de l U N E S C O elle souligne la n cessit pour l Afrique de choisir des gouvernants altruistes et visionnaires soucieux du bien tre du peuple et n h site pas fustiger la responsabilit d sastreuse des multinationales qui pr nent un mod le conomique contribuant selon elle au pillage des ressources naturelles Quant l aide trang re elle rel ve surtout de l assistance th rapeutique et ne verse presque pas d argent pour un d veloppement humain durable T courage d fense de la d mocratie affirmation des droits fondamentaux de la personne unissent ces deux femmes De plus elles nont jamais appel user de la violence pour que les indi
20. n y a pas le fil Quand nos orteils touchent le macadam et que l odeur du bois a disparu Matthieu s accroche mon bras et on coute Depuis le temps qu on la traverse la nationale nous dit tout Si une voiture approche Matthieu le sent et me tire en arri re Quand on est s r qu il n y a pas de danger on ne court pas mais on marche tr s vite parce que nos pieds n aiment pas le macadam De l autre c t c est la libert La vraie La main de Matthieu agrippe le fil et on dispara t Il aura fallu deux ans pour qu on se rende compte qu on ne peut rien faire contre le temps Aujourd hui pieds nus sur le sol humide les sens attentifs tout ce que je ne discernais plus alors ces bruits ces odeurs que j enveloppais dans un seul terme vie Je me demande ce que ressentait Matthieu Est ce qu il pr tait attention chaque son p piement vrombissement craquement chaque parfum bois fleurs herbe terre Et le fil le fil est ce qu il se sentait encha n par ce fil par ma main par le noir qui l entourait J avais douze ans et son ombre ne m accompagnait plus elle m crasait Confort par ma pr sence sa main tenait la mienne et on suivait le fil sans cesse le m me parcours que j avais appris ha r sans oser lui dire sans oser lui proposer d en changer Je ne savais pas ce qu il ressentait je ne savais ce qu il voulait quand sa main chaude se posait sur la mienne je ne voulais pas parler il aurait c
21. naturelle Vers la fin pourtant elle tait un peu trop port e sur le gin et le vin ros Fatigu e Va te promener toi dit le propri taire du chien Va faire tes besoins tu as un quart d heure Moi j ai du rouge et du violet ajouta t i On va couvrir tous ces gribouillis infects Avant au moins ils crivaient des trucs lisibles Ah L regarde dit l homme au bonnet ils ont dessin avec du gris argent Ca a d j plus de gueule Ouais dit l autre en s approchant de l endroit clair Son visage aigu couvert de rides apparut sous un vieux feutre brun tre un nez aplati et retrouss au bout entre des pommettes saillantes et des yeux presque sans cils Je vais crire par dessus en rouge NO FUTURE peut tre que a date un peu mais nos ges Et puis MORT AUX VACHES a rappellera le bon temps Moi je dessine quelque chose avec mon bleu sur l autre mur Ah a crache C est vraiment super Eh Magne Il faudrait pas qu on se fasse piquer Etla M re Lepage qui va encore r ler que les petits jeunes font des tags partout a me fait vraiment marrer Surtout qu ils sont moches leurs murs de trois m tres de haut Bon a ira pour ce soir Allez vieux demain si tu tiens le coup jusque l en allant boire un coup au SALOON tu parles d un nom pour un bistro on passera voir quoi a ressemble 6 Au SALOON Am d e Dufour et Etie
22. o vous vous verrez peut tre en photo Si vous souhaitez vous joindre aux membres de l association et les aider r aliser leurs futurs projets renseignez vous la biblioth que ou contactez les sur leur site Nelly BERNARD Directrice de la biblioth que municipale CONTE LEU ous sommes heureux de publier de nouveau Farticle r actualis que Marie Claude LACOMBE dans le Signets n janvier 2003 a consacr CONTE LEU tait une fois un groupe de Saint Loupiennes qui apr s une p riode de b n volat autour de L heure du conte la biblioth que de Saint Leu d cida de cr er l Association Conte Leu fin 1991 Au nombre de neuf l origine trois conteuses continuent faire vivre le projet avec le succ s et le talent que l on conna t et dont elles nous donn une nouvelle preuve lors de la balade aux flambeaux Toutes ont la passion de conter de transmettre non seulement aux enfants mais aussi aux adultes Car le conte c est aussi pour les adultes Nos conteuses ont particip des stages aupr s d acteurs et de conteurs professionnels et ont suivi la formation professionnelle dispens e par l association CODEVOTA et l Age d Or Elles trouvent l inspiration de leur mise en sc ne dans des mondes divers th tre musique danse coaching price Tronc Axelle Berthod Marie Pierre Renaud vont individuellement d cole en cole et pr parent aussi toutes ensemble
23. paire de ciseaux argua l a n e des trois Parques Les deux s urs se tourn rent vers la cadette Ah non Il n en est pas question Ces humains sont tous fous Si jamais je descends dans cette fosse ce n est pas un mais un million de ces monstres que je tuerai Au moins ce n est pas la piti qui temp chera d accomplir ta mission Tu nas pas le choix Lach sis tu es la seule pouvoir le faire Bon Comment suis je suppos e l ex cuter sans avoir supprimer des t moins non que cela soit g nant mais bon Le Conseil a d j pens cela et seul l Humain en question pourra te voir Il te suffira d utiliser cette arme feu qu un ange s est procur Ils appellent a un flingue Ils tuent beaucoup plus facilement avec cela car ils n ont pas l impression d avoir de sang sur les mains Tout distance Lach sis tu ne dois pas appr cier ce moment C est la premi re et la derni re fois que tu descendras sur Terre et tuer est un crime m me si nous le supervisons Tu seras en danger tout moment car susceptible de mourir si l Humain se d fend Oui oui c est bon j ai bien compris La d esse prit larme des mains de sa s ur et se dirigea vers la plateforme destin e la conduire jusque sur Terre Lach sis l interpella Atropos Oui Pendant que tu descendras Clotho et moi essayerons de couper son fil de toutes les mani res possible
24. parano a chez les classes proches du pouvoir d avant Dans une plong e o la fiction la plus romanesque flirte avec la plus vile des r alit s Emptaz sait retrouver l euphorie l enthousiasme et l engouement de toute une jeunesse toute une g n ration qui veut changer le monde comme si le monde c tait la France Au fil des pages Emptaz passe en revue les protagonistes les plus en vue de cette belle poque o les convictions et la valse h sitation composaient une danse irr sistible Et puis survient Mitterrand dont la force tait d avoir laiss du temps au temps pour en toute occasion asseoir un pouvoir qu il avait suffisamment observ pour en conna tre les arcanes et les limites Il y a une forme d ducation sentimentale dans ce roman d apprentissage qui par bonheur ne craint pas quelques effluves de nostalgie Mitterrand incarne 1981 Un roman s duisant Signets n 16 Novembre 2007 v Lydie Salvayre Portrait de l crivain en animal domestique Seuil Certains diront que ce livre est une mani re de farce sur le capitalisme et ils auront raison Mais si le livre de Salvayre fait souvent sourire et souvent rire c est qu il d crypte avec une rare acuit le rapport tr s humain que chacun peut engager avec le pouvoir et l argent Une personne convaincue militante et vigilante n est pas l abri de baisser la garde Il y a des moments de faiblesse chez les vivants et m me chez les plus forts On ne saura d ai
25. prix Annie Ernaux 2006 Nes sommes heureux de publier dans ce num ro un court et joli texte dans lequel transpara t bien la passion que l auteur voue l criture DANS LA CHAMBRE Petite la chambre sous les toits Aucune d coration les murs seraient nus sans le rayonnage des livres En haut et gauche la fen tre troite donne sur le parking Il faut se dresser pour regarder travers Le ciel est enserr entre les immeubles comme un chenal La table de bois est rude et solide Une cellule Le mot serait exag r plut t un lieu aust re L homme est l pour travailler c est tout Des bruits lui parviennent quelquefois du dehors sifflement d un merle voix humaines avec des rires Une rumeur assourdie La vie chante l bas de l autre c t des murs il se passe des choses La pi ce serait silencieuse sans le staccato feutr et r gulier de l ordinateur Non pas tout fait r gulier de temps en temps se produisent des acc l rations des ralentissements des h sitations des pauses parfois inqui tantes et le rythme revient Tel un moulin pri res tib tain Le chant des moines Celui ci doit tre plus harmonieux et continu De toute fa on il n a pas le choix L cran a la teinte un peu aveuglante du d sert qu il avait d couvert du c t de Ouargla Oui apr s tout une cellule rectangulaire Otage Soumis l astreinte pour le moins Y aurait il une raison qui aurait entra n
26. qui se rapportait la race Humaine Une l g re tape sur l paule tira la d esse de ses pens es On a un probl me lui dit Clotho alors qu elle faisait d j demi tour pour rejoindre sa s ur a n e qui se trouvait momentan ment en charge de la paire de ciseaux et du fuseau sur la terrasse de leur villa Quy a t il de si important demanda Lach sis mollement En guise de r ponse Atropos lui lan a un sablier bleu qu elle attrapa au vol Oui En effet ceci est un sablier de vie dont tout le sable s est coul Cela veut donc dire qu il faut que tu coupes un fil Tout ce branle bas de combat pour cela Atropos je comprends que tu sois fatigu e mais quand m me Tu veux que je le fasse ta place Mais apr s toi r pondit sa s ur en lui tendant le fil dor et la paire de ciseau Lach sis prit n gligemment le fil entre deux doigts et le laissa pendre vers le bas alors qu elle avan ait les lames du ciseau D un geste sec les lames se referm rent Une fois Deux fois Trois fois Tes ciseaux sont us s ils ne coupent plus c est tout Tu penses ils doivent tre aussi vieux que toi J avais pens cela et je suis d j all e en demander une autre paire figures toi que tu l as en main Bon soit le fil ne veut pas se laisser couper En m me temps Pourquoi s emb ter Cet homme vivra un peu plus longtemps il n a qu y gagner Lach sis Chaque fil que Clot
27. textes re us sont d j tudi s par le jury Rendez vous au 16 f vrier pour la proclamation des r sultats SOMMAIRE COURRIER DES LECTEURS p 3 LES COUPS DE C UR DU CLUB LECTURE p 4 Le Club Lecture se r unit r guli rement la biblioth que et propose ses coups de c ur l ensemble des lecteurs Signets lui ouvre naturellement ses colonnes LES COUPS DE C UR DE LA REDACTION p 6 Les membres de la r daction vous proposent leurs coups de c ur personnels Dans ce num ro vous retrouverez leurs analyses concernant Jean BENSIMON un auteur saint loupien par G rard Tardif FEMMES DE SABLE ET DE MYRRHE notes de lecture de Gis le Delattre UNE BALADE AUX FLAMBEAUX DANS LES SENTES p 7 La promenade nocturne po tique et musicale du 22 septembre par Nelly Bernard Le groupe CONTE LEU NOTRE TRAVAIL DE M MOIRE LA R SISTANCE p 9 La conf rence du 6 octobre par G rard Tardif Le Dictionnaire Historique de la R sistance DU C T DES FEMMES p 11 AUNG SAN SUU KYI la dame de Rangoom par Marie Fran oise VA ULIK WANGARI MAATHAI Prix Nobel de la paix 2004 par Marie Fran oise VA ULIK ARTS GRAPHIQUES lllustratrice Marie Ange LE ROCHAIS est aussi chroniqueuse de litt rature jeunesse l usage des P 13 grands parents Collaboratrice r guli re de Signets elle nous explique dans un texte autobiographique mouvant l origine de sa vocation d artiste COUPS DE C UR NOUVELLES p 1
28. 16 Novembre 2007 chants mais aussi des col res et des pleurs de m lancolie L abuela coutait tous les soirs la m me heure le r sultat des courses num r d une voix monocorde Ce ton la neutralit des mots inconnus l apaisait Elle s asseyait devant la fen tre et me prenait sur ses genoux nous regardions silencieusement les passants Cette langueur je l prouve toujours quand je m assieds la terrasse d un caf mais inutile de chercher le dialogue les lieux publics ne sont pas faits pour cela Mon attention est sans cesse happ e comme au th tre abuela n aimait presque personne elle tait tr s dure et assez gueularde Pourtant elle me laissait embrasser ses joues couvertes de duvet Je crois qu elle me passait tout Je me souviens du lit pliant qu elle prot geait comme une relique mais sur lequel je me jetais comme sur un trampoline Elle disait qu il fallait que mon heure de folie passe et se contentait de me donner des coups de polochon en mimant la col re ip Le Roe es LE CHE IN DE COLE 5 avais donc quatre ans quand mon p re est revenu de la guerre Nous avons quitt le gourbi comme il disait Ma m re s est pli e l ordre m me si elle a toujours refus la messe du dimanche Elle avait rencontr mon p re dans une bo te de jazz o il jouait du trombone Mauvaise pioche en croyant pouser un artiste elle pousait en fait un commercial man
29. 5 Fid le son engagement en faveur de l criture Signets publie r guli rement les nouvelles les po mes ou les coups de c ur que lui adressent ses lecteurs Dans ce num ro vous pourrez lire VOUS AVEZ DIT COUAH OU LE FRAN AIS A L ENVERS par Dani le CAMUS A MOTS CONTES une nouvelle philosophique de Marie Fran oise VACULIK LA SENTE une nouvelle de Chantal GOSSET DESCENTE AU PARADIS une nouvelle de Marie Turcan PAR LA MAIN une nouvelle de El onore GRIF SOUVIENS TOI une nouvelle de Lucile GREIF MANUEL D UTILISATION DE LA MACHINE A LAVER LES CHAGRINS D AMOUR FEMININS par Marie H l ne GENTILS CD COMPACT DESTIN par Didier DELATTRE SANS FAUTE LA CHRONIQUE DE L ORTHOGRAPHE p 27 Olivier HAENEL dans ses Vacances avignonnaises nous claire sur l usage des pr positions Signets n16 Novembre 2007 2 COURRIER DES LECTEURS U de nos plus anciennes et fid les adh rentes nous a crit au sujet du Signets n 14 Jai lu avec beaucoup d int r t le dernier Signets Je ne puis relever ici tous les articles qui m ont int ress e Je dois cependant vous signaler que les pages sur Jorge Semprun ont retenu particuli rement mon attention En effet je suis une contemporaine de cet crivain et les lieux qu il d crit Paris ou Saint Prix sont des lieux que j ai fr quent s Je pense m me que j ai parfois d le croiser dans les rues de Paris Je lai rencontr r ellement il y
30. Robert Decamps qui depuis sa maison de la rue de Chauvry anima d s juin 1940 un r seau de passeurs reconstituant le groupe intervenu lors du pr c dent conflit mondial sous le nom de Jacquet de Lille Son action minente se poursuivit durant toute l occupation au sein entre autres des r seaux Libre patrie et Arc en Ciel Cr ateur de la subdivision nord de Seine et Oise de l Arm e Secr te il participa activement aux combats pour la Lib ration e t moignage de M Risso ancien de Lib Nord et de Libre Patrie que C Decamps avait invit a particuli rement s duit le public par sa chaleur et sa spontan it hristian Decamps a salu la pr sence de Marie Jos Fackler membre d une autre famille de r sistants Saint loupiens les Delcour qui sauva de l arrestation plusieurs r fractaires au STO lors d une descente de la milice Bois Corbon en for t de St Leu Il a voqu longuement le Docteur Pascano fondateur de Libre Patrie dont le petit fils emp ch d tre pr sent a r dig une th se d histoire sur son grand p re et lu une lettre d excuses de Guy Trinquet 81 ans qui habitait rue de St Prix St Leu et fut l un des premiers diffuseurs de la presse clandestine au sein des universit s sans oublier Mme Mazingue de Franconville qui h bergea de nombreuses personnes recherch es Signets n 16 Novembre 2007 Association des Amis de la B
31. Un conteuse crit son texte elle m me et peut donc le modifier tout instant face une r action du public ou en cho sa propre motion Elle crit un monologue et n a pour partenaire que ce public dont l coute et le silence sont les r pliques D ailleurs elle ne veut pas raconter dans le noir car alors c en est fini de ce retour des r actions Chacune a son style son oralit son criture orale la personnalit de la conteuse s exprime travers le ton les mimiques les accents la voix le jeu de sc ne Les racines la culture provinciale de chacune nourrissent galement le terreau individuel Mais c est bien ce qui fait toute la richesse de leur prestation trois Le ambition transmettre un patrimoine culturel qui reste en 2007 toujours au go t des enfants et des adultes et le faire vivre au rythme des motions Leur projet un nouveau spectacle pour adultes Les trois ins parables compagnes voient en Conte Leu un petit grain de folie dont elles ont besoin Cette joyeuse complicit admettent elles rend d ailleurs difficilement envisageable l introduction d un nouvel l ment dans le groupe Qu importe Elles suffisent notre plaisir oulez vous une preuve du succ s de CONTE LEU Il suffit de conna tre le calendrier de leurs spectacles Le 19 octobre dernier Contes de Maupassant Paris au restaurant Au go t du jour pr s du canal St Martin avec un fl tiste L
32. a mais il faut quitter la route Etienne a fait bien des m tiers mais surtout cordonnier l occasion maroquinier Avec a on peut s installer partout pour un temps ou pour toujours C est pourtant Paris qu il a connu Odette sa compagne lors d un s jour l h pital Elle aussi ne r vait que trains vieux bus chaleur tropicale couleurs de peaux et costumes diff rents Elle tait infirmi re Elle aussi pouvait se caser partout lls ont v cu en Egypte et sillonn tout l Est de l Afrique Un lent voyage en bateau qu ils aimaient tous les deux les a men s en inde A Pondich ry ils sont rest s huit ans Etienne a appris l art de la p che au filet en barque Entre deux grands d parts ils faisaient une halte dans la maison de banlieue parisienne o Odette avait grandi le temps de vider leurs malles et d acheter de nouvelles cartes lls avaient d couvert qu ils n taient pas les seuls aimer se d payser ainsi et c est parfois avec des amis rencontr s en route qu ils entreprenaient l aventure suivante Apr s deux ans au Br sil ils se sont install s au Costa Rica un lot paisible parmi les violences de l Am rique latine lls y ont m me mont une petite scierie Odette regrettait parfois de ne pas avoir d enfants mais elle trouvait toujours le moyen de s entourer d une marmaille rigolarde attir e par les bonbons les histoires la tendresse de Madame Odette Maintenant elle est morte de mort quasi
33. a les arbres disparurent le soleil l blouit elle vacilla et se retrouva allong e heureuse De plaisir elle se roula dans le sable Elle n avait pas retrouv la m moire mais elle pouvait maintenant faire un grand feu qui alerterait s rement un bateau des environs Elle se retourna d cid e lorsque quelque chose d assez loign dans la mer attira son regard un navire Pourquoi o quand comment qui Tout revint sa m moire sa vie sa m re son p re le monstre et son amour surtout Th s e Th s e hurla t elle en vain ne me laisse pas Soudain Dionysos l emporta en soufflant son oreille Ariane mon Ariane Lucile GREIF En classe de 4 k kk Signets n 16 Novembre 2007 COUPS DE C UR Boze une nouvelle contributrice de Signets Nul doute que vous allez appr cier ce texte plein d humour grin ant et d autod rision LEE MANUEL D UTILISATION DE LA MACHINE A LAVER LES CHAGRINS D AMOUR F MININS Ses dimensions standard permettent une utilisation performante quel que soit le cas traiter PRECAUTIONS D EMPLOI Branchez vous directement la terre et par les 2 pieds Ne planez pas Descendez des hautes sph res de la d prime de la col re et autres noirceurs du c ur C est in dis pen sable Ouvrez grand les yeux Ils vous seront utiles pour l vacuation des eaux et pour suivre attentivement le mode d emploi ainsi que les r sultats des diff
34. a quelques ann es au foyer du th tre de l Od on o je n ai pas r sist au plaisir de lui dire combien je me sentais proche des id es qu il d veloppe dans l Ecriture ou la vie sur sa position d crivain face au t moignage de la d portation Mon poux et moi sommes souvent pass s devant la maison Sedaine Rien n y faisait allusion aux parents Semprun pendant la guerre A Saint Prix on voit aussi Massabielle o travailla le p re de l crivain Elle nous adresse par ailleurs un extrait d un texte de Vladimir Nabokov sur la lecture accompagn de ses commentaires sur l enseignement qu elle en a tir propos de Madame Bovary Assez curieusement on ne peut pas lire un livre on ne peut que le relire Un bon lecteur un lecteur actif et cr ateur est un re lecteur Et je vais vous dire pourquoi Lorsqu on lit un livre pour la premi re fois le simple fait de devoir faire laborieusement aller les yeux de gauche droite d une ligne l autre ce travail compliqu qu impose le livre le simple fait de devoir d couvrir en termes d espace et de temps de quoi il est question dans ce livre tout cela s interpose entre le lecteur et le jugement artistique Lorsque l on regarde un tableau on n a pas d placer les yeux d une mani re particuli re m me si le tableau offre au m me titre que le livre mati re approfondissement et d veloppement L l ment temps ne joue pas vraiment lors d un pr
35. ains dormaient sur le pav des trottoirs pauvres et amaigris alors que d autres s empiffraient de sandwichs et boissons caloriques en tout genre lls se jugeaient sur leur apparence leur argent et r glaient leurs probl mes dans le sang Le nombre de meurtriers augmentait d heure en heure et faute de pouvoir l arr ter les Hommes avaient banalis le ph nom ne Ainsi chaque fois que la cadette des trois Parques se sentait quelque peu d prim e elle observait le Signets n 16 Novembre 2007 monde des Humains pour se rappeler que le sien ne serait jamais aussi perverti et irr cup rable L id e de rencontrer un jour un seul de ces monstres lui donnait la chair de poule Une chose l effrayait n anmoins plus que toutes les autres le fait que les Hommes croyaient en l amour et qui plus est au coup de foudre Cet optimisme r sumait lui seul leur plus grande faiblesse l espoir S il arrivait par hasard qu une personne r alise quel point son monde tait perverti elle en consid rait toujours un hypoth tique meilleur Le fait que deux personnes puissent tomber perdument amoureuses l une de l autre au premier regard sans se conna tre sans s tre jamais vues illustrait parfaitement cette certitude que les Hommes avaient toujours eue la conviction que le meilleur restait toujours venir Un optimiste r pugnant qui ne donnait que plus de raisons Lach sis d aimer son Olympe et d abhorrer tout ce
36. ait elle sentit inconsciemment ses l vres esquisser un sourire Clotho courut aussi vite qu elle put en direction du puits aux Hommes Elle se pencha essouffl e et s cria Lach sis C est bon remonte on a r solu le probl me La d esse s approcha du jeune homme Plus rien n existait Plus rien except son regard son visage cet inconnu qui lui souriait et qu elle aimait La paire de ciseaux s entrouvrit l g rement se rapprochant lentement du fil d or qui brillait plus intens ment que jamais D un mouvement vif et impitoyable les deux lames se rassembl rent dans un cliquetis Le seul lien qui rattacha it Erwan la vie venait d tre sectionn Marie TURCAN En classe de 1 S PAR LA MAIN Pan La d tonation claque dans l air ti de de l apr s midi Et puis le silence A peine un grognement touff un murmure le corps qui s effondre lentement et le choc comme un coup de poing dans la poitrine le froid et enfin le cri Le cri qui d chire le silence comme une r ponse l horreur La fin La maison fait triste mine Vide Froide Le portillon grince les feuilles mortes craquent sous mes pas Il y a douze ans j aurais pens qu elles chantaient Rien n a chang tout est plus sombre plus sale l abandon J h site Mon bras s est fait plus lourd lorsque j ai franchi les grilles caressant du regard les buissons qui longent l all e Je repars J avais mis trois mois ven
37. ait un homme au visage dur et s v re mais il avait l air juste sa m re avait des traits fins et d licats un nez l g rement retrouss des yeux d un noir profond une longue chevelure ondul e et une silhouette fine Elle tait tr s belle mais elle avait un soup on de tristesse de peur et elle semblait soumise C tait trange elle avait plus de souvenirs de sa m re que de son p re elles s taient s rement mieux connues Peut tre lui arrivait il la m me chose elle avait trop souffert ou elle avait trop honte de ce qui lui tait arriv et ne pouvait s en rappeler car elle ne le voulait pas Avait elle commis une norme faute Avait elle d sob i son p re L avait on trahie humili e Tant de questions soulev es par une simple hypoth se Cette for t commen ait l impatienter elle ressemblait un grand labyrinthe dont on ne pouvait sortir elle ne pouvait voir que le soleil passer travers les branches des feuillus qui l entouraient Comment conna tre l heure et la direction dans laquelle elle allait Lorsqu elle pensa au mot labyrinthe son sang se gla a dans ses veines et un frisson lui parcourut l chine elle n aimait pas ce mot Pourquoi elle n en savait rien nouveau plusieurs raisons lui vinrent l esprit mais aucune ne semblait r elle toutes paraissaient tre le fruit de son imagination de simples pens es qui ne correspondaient pas son sentiment Alors elle pensa son p re
38. ait Jules Valernes la vie venait d tre sectionn Atropos avait pris le coup de main au cours des quelques milliers de si cles qu elle avait pass s inlassablement couper les fils de vie des mortels De d cennie en d cennie le geste tait devenu plus pr cis plus souple et il arrivait m me que l a n e des Trois Parques parvienne sectionner plus de dix fils en m me temps sans jamais avoir s y reprendre une deuxi me fois ses c t s sa s ur maniait le fuseau tissant infatigablement les fils des destin es humaines Clotho avait beau tre la plus jeune des Parques elle n en tait pas moins s rieuse et appliqu e Lach sis enviait d ailleurs norm ment les responsabilit s qu on lui avait confi es En effet cette derni re qui n tait charg e que de surveiller les grains de sables filer lentement dans le sablier de vie de chaque tre humain passait la plupart du temps allong e sur le rebord du Puits aux Hommes se prendre de passion pour la vie des mortels sur Terre Situ e sur une plateforme deux minutes de l Olympe la villa des Trois Parques et plus particuli rement son jardin offrait en effet une vue imprenable sur la Terre et Lach sis avait personnellement demand Zeus s il avait t possible d installer d immenses t lescopes afin d en apprendre plus sur ce monde qu elle ne voyait auparavant qu entre deux grains de sable Ce dernier ne pouvant r sister aux ch
39. armes de la cadette des trois soeurs sur lesquelles les si cles ne faisaient que glisser sans changer leur apparence n avait pas h sit une seule seconde faire construire un immense cylindre qu il avait plant au milieu de la plateforme II y avait ensuite ajout un oculaire de la taille exacte du cercle qu il avait soud ce dernier en un coup de foudre Ainsi depuis quelques milliers d ann es Lach sis s accoudait au bord de ce qu elle avait baptis Le Puits aux Hommes et se penchait juste assez pour voir les Etres Humains de pr s ou du moins de pas trop loin Il arrivait m me la jeune d esse d approcher son visage si pr s de l oculaire que parfois sa joue touchait le verre froid et la tirait de ce monde dans lequel elle s tait pour quelques minutes immerg e Dire que Lach sis aimait les humains serait une erreur En effet si elle nourrissait un int r t sans limites pour eux elle n en avait pas moins un regard extr mement critique sur leur mode de vie et surtout sur la fa on dont ils traitaient leurs gaux Si Olympe tait peupl e de Dieux passifs incapables et plus inint ressants les uns que les autres elle avait au moins le m rite d tre r gie par un gouvernement tr s strict en termes de relations sociales et d galit Chaque jour s accompagnait de la d couverte d un nouveau d faut dans le caract re des Hommes et d une nouvelle faille dans leur Soci t Cert
40. attrape la bonne Assis sur les pierres on a les fesses comme des ufs au plat le sirop qui coule le long du bras la main plong e dans la bo te ou dans la bouche Les derni res gouttes tombent sur la langue tendue de Matthieu allong sur le sol les yeux ferm s une main sur ma main On s enfuit On court jusqu au bois Les arbres n ont pas boug non plus Le premier atteint est toujours le petit ch ne qui s appuie sur les bouleaux voisins pli par l orage Il n y a que l odeur qui change On dirait que l air s arr te l o je me tiens difficilement en quilibre l or e de cette vieille maison qui nous appartenait le fief d un couple royal qu on aurait oubli e d a rer depuis toutes ces ann es J entre J entre parmi les arbres parmi les feuilles je me laisse guider par un besoin int rieur je ne pense plus sinon j ai peur et je recule Sous mes pieds les feuilles et les brindilles craquent les branches se rebellent et me blessent mais je ne sens rien Il n y a pas d oiseaux en tout cas je ne les entends pas Il n y a que moi Moi et mon pass mes souvenirs le drame lui Je ne marche pas tr s droit c est comme si j tais ivre Je m appuie contre un arbre et je le vois A port e de bras tendu entre les troncs le fil Je le fixe immobile silencieuse presque absente Rien ne vient rien ne bouge rien ne monte il n y a qu un fil un fil qui repr sente tout et moi face ce fil moi qui ne fais ri
41. ce cadre f erique o un piano avait t transport pour l occasion chacun put alors ressentir le fugitif bonheur d une soir e remarquable _ uis ce fut l change du traditionnel pot de l amiti la Maison consulaire Les participants trop nombreux pour entrer tous avaient d eux m mes organis un syst me de circulation t moignant d une exemplaire discipline Il n y eut pas suffisamment pour chacun ce dont les organisateurs qui n attendaient que quatre vingt personnes tout confus s excusent Mais le plaisir des conversations plus personnelles confirma la grande convivialit de cette manifestation Alors l ann e prochaine pour d autres ditions ou d autres formules A nouveau un grand merci aux services techniques pour la logistique la police municipale pour la s curit toute l quipe de l action culturelle pour la coordination l association Conte Leu au directeur de l cole de musique et ses musiciens pour la Signets n16 Novembre 2007 programmation labor e dans un d lai tr s court ainsi qu nos actifs biblioth caires et tous les autres b n voles sans lesquels cette soir e n aurait pu se d rouler our revivre ces moments vous avez votre disposition la biblioth que le n 15 du bulletin Signets sp cial balade dans les sentes ainsi que le site de l association Les Amis de la biblioth que www signets orq rubrique Ev nements
42. criteau Rez de chauss e et p n tra dans le caf La salle tait grande et clair e par un soleil d t qui s introduisait par les larges fen tres donnant sur Garden Street Le caf bar tait bond et les tables presque toutes occup es par des clients qui discutaient et riaient ensemble La d esse fut frapp e par l absence d armes dans leurs mains et par les sourires et les mines enjou es qu ils arboraient Elle se tourna alors vers le comptoir du bar et elle le vit Attends ce n est pas possible ce n est pas cette chose ridicule qui nous a caus tant de probl mes gt s cria Atropos 21 Et pourtant si r pondit Clotho en agitant le sablier de vie Tu vois l le grain de sable est rest coinc dans le sablier C est pour cela que nous n arrivions pas couper le fil II suffit de taper l g rement sur le c t du sablier pour que le grain tombe Regarde dit la d esse tout en s ex cutant Bien va vite pr venir Lach sis que ce n est plus la peine qu elle tue le mortel d clara Atropos tout en empoignant sa paire de ciseaux Son regard avait crois le sien et tout deux avaient t arr t s dans leur mouvement Lach sis restait immobile hypnotis e par les yeux bleu clair d Erwan qui la fixaient toujours Bien que la d finition du temps n e t jamais eu aucun sens pour elle il semblait pourtant qu il s tait arr t Alors que l homme l observ
43. d urgence Le h ros du livre Gilles avocat divorc de 40 ans rend visite son p re brillant photographe de plateau de la nouvelle vague qui lui d clare avant de mourir qu il est n d une br ve rencontre avec une actrice De cet aveu Fottorino voque une conqu te du cin ma o les actrices de Premier plan sont Martine Carol Delphine Seyrig Anouk Signets n16 Novembre 2007 Aim e ou Fran oise Dorl ac Il guette le sourire la pommette la filiation Mais lors d une projection de Ma Nuit chez Maud il rencontre dans la salle le visage de Mayliss Cette derni re va hanter progressivement les nuits blanches de cet homme qui s enferme dans le discours amoureux sublim par le cin ma La confusion l envahit et le film de sa vie tourne court Fottorino sait alors que des baisers de cin ma doivent rester des baisers de cin ma Que la vie s chappe entre les prises Un livre hommage au 7 Art qui m lange r el et fiction au risque de nourrir notre nostalgie qui est encore ce qu elle tait v Fran ois Poiri Comme une apparition Actes Sud Avec ce titre tir de l ducation sentimentale de Flaubert Fran ois Poiri signe un joli livre qui n est pas une biographie de Delphine Seyrig mais l histoire d une fascination durable DS telle qu il la surnomme a l ge de sa m re DS c est une voix un violoncelle une inconnue c l bre Une vague elle seule qui cume le meilleur d une litt rature et d un cin ma que
44. e au lendemain de la guerre jusq u l ouverture aux chercheurs des archives publiques dans les ann es 1970 il a tenu apporter un certain nombre de correctifs aux clich s qui parcourent encore l opinion et qui ont souvent pr sid aux controverses les plus douloureuses de ces soixante derni res ann es c est ainsi qu il a notamment fait ressortir comment l opinion s tait d tach e du r gime de Vichy et ce bien avant le basculement des op rations militaires en faveur des alli s mettant ainsi bas le concept si longtemps affich d une France collaborationniste et d une R sistance opportuniste Parlant des hommes des r seaux de leur g ographie et de leur sociologie il a insist sur les dates cl s des grands v nements l effondrement de juin 40 le STO sur le r le des obscurs et des sans grade agents de liaison op rateurs radio qui apport rent souvent beaucoup plus la strat gie d action que celui des tats majors ou des personnalit s E conclusion et s appuyant sur les recherches les plus r centes que l on retrouve au chapitre du dictionnaire intitul Anthropologie de la r sistance il a voulu saluer le sacrifice de ces vies qui sans forc ment avoir toujours t conduites la mort ont n anmoins t intens ment consacr es la cr ation ou la survie d un mouvement en une paradisiaque p riode d enfer gt comme l crivit Jacques Bingen dont une lettre
45. e assurait l intendance la maison tout en peignant des paysages monochromes o le vide occupait de plus en plus de place Claire partait souvent en voyage et finit par ne plus revenir Maintenant les trois enfants sont install s au bout du monde Am d e vit seul en compagnie de son chien de son humour de ses livres de peinture Dis donc ils nous ont pas laiss beaucoup de place remarqua t il apr s avoir parcouru avec le faisceau de sa lampe les deux murs l un de brique l autre de ciment caill couverts d inscriptions enchev tr es la plupart la peinture noire Regarde ce que j ai d gott dit l autre d un ton enjou Il brandit vers son compagnon une bombe de peinture qu il avait apport e dans un Signets n16 Novembre 2007 sac plastique BLEU ACIER JET EXTRA LARG E on va leur en mettre plein la vue 5 Son vieux copain ETIENNE aussi vit seul depuis la mort de sa femme Il a beaucoup parcouru le monde autrefois pour voir comment c tait Et il trouve quoi qu on en dise aujourd hui que ce n est jamais pareil Bien s r au Mexique ou Java au bord des routes perdues on trouve toujours des choppes minuscules avec une enseigne voyante Coca cola Et apr s Cela signifie un village trois ou quatre kilom tres au bout d une piste peine carrossable Et l la vie les jeux des enfants les histoires que racontent les gens n ont plus grand chose voir avec Coca col
46. e chambre ortir entrer dans une brasserie manger un plat de moules et frites savourer petites gorg es une pinte de bi re blanche couter par bribes les conversations plaisanter avec des buveurs un peu m ch s d clencheraient peut tre un nouveau processus d criture Certes mais rn allais je pas rejoindre cette cohorte d crivains qui sous pr texte de ne pas travestir la r alit brossent avec un d dain de dandy germanopratin un portrait m prisant des gens de peu Par ailleurs je ne me sentais pas attir par l impudique autofiction n soir je griffonnais des dessins enfantins sur une des feuilles o s alignaient des mots inertes Petit petit de mes coups de crayon surgissait une paisse for t je fermai les yeux et j entendis une voix qui murmurait une l gende russe J tais enfoui sous un dredon un feu de bois cr pitait et clairait le visage et les mains d une vieille dame C tait ma grand m re qui me racontait l histoire du valeureux Danko es paysans chass s de leur village d sesp raient de d couvrir un lieu o b tir des chaumi res cultiver un lopin de terre Harass s par la faim la soif les kilom tres parcourus travers les taillis denses qui obstruaient les sentiers ils allaient renoncer leur projet et accepter de mourir Alors le jeune Danko prit la t te de la cohorte s ouvrit la poitrine en sortit son c ur et le brandit telle une oriflamme car
47. e l eau au creux des mains Mais nous pourrions tre Comme des clats de verre Au creux des mains kkkk WANGARI MAATHAI PRIX NOBEL DE LA PAIX 2004 es m dias bruissent des chos du Grenelle de l environnement Peu d entre eux ont mis en lumi re la pr sence significative de Wangari Maathai aux c t s de Al Gore Pourtant l une et l autre ont re u le prix Nobel de la paix pour la d fense de l environnement de plus tous deux sont des figures embl matiques de la situation socio conomique de notre monde l une est la repr sentante d une Afrique en butte la mis re l autre vient d un continent riche et trop souvent exploiteur des plus pauvres La nature commune de leur combat est une note d espoir We Maathai est n e le 1 avril 1940 Ses parents sont de petits fermiers install s sur les pentes foresti res du mont Kenya L omnipr sence de la for t va jouer un r le important dans l volution intellectuelle de la jeune kenyane Apr s avoir fr quent des coles catholiques o sa vivacit d esprit est remarqu e elle part pour l Allemagne et les Etats Unis la fin des ann es 50 Elle obtient un doctorat de biologie En 1963 le Kenya devient ind pendant Elle est nomm e luniversit de Nairobi et en 1976 Wangari Maathai est la premi re kenyane porter le titre universitaire de docteur Mais son divorce mal per u dans un pays o il ne fait pas encore bon d tre dip
48. e long de mes joues j aimerais sentir la main de Matthieu sur mon visage qu il ferme mes yeux qu il me lib re de son souvenir Jusqu aujourd hui je le portais comme un poids mais un poids auquel j tais habitu e Le souvenir m a envelopp e peu peu et je n arrive pas en sortir Mes larmes sont sal es sur ma langue Matthieu suit le fil Devant la nationale il a attendu puis il m a entra n de l autre c t sans h sitation il a attrap le fil et a continu marcher Moi je pleure depuis qu on a quitt la maison Peut tre parce que Matthieu n a plus besoin de moi d sormais il se contentera des sons des odeurs et du fil Je ne lui sers plus rien il n a besoin que de mon bras une pr sence sans plus Je ne veux pas qu il me remplace par ce fil par ce chemin que moi seule ait trac pour lui pour nous pour savoir o aller On ne va plus nulle part on suit le fil c est comme si parler et se taire tait la m me chose et j ai l impression que ma t te va exploser J arrache ma main de sa prison et je cours je cours sans r ussir dispara tre Matthieu a atteint le bout du fil et ses yeux aveugles me cherchent Je n arrive plus respirer il l che le fil et avance sans guide Je ne peux plus bouger Il ne reste rien de nous Mon bras est libre Je regarde Matthieu perdu entre les arbres Il ressemble un jeune faon qui apprend marcher C est ce qu a d penser le braconnier quand il a tir
49. e rapprochai t de la mer plus ses souvenirs tait pr cis Il ne fallait pas qu elle cherche sa source son lieu de naissance elle ne pouvait pas remonter contre courant faire tomber le mur il fallait qu elle se dirige vers la mer vers son destin Peut tre que lorsqu elle ne chercherait plus se souvenir mais tre heureuse elle se rappellerait tout En pensant cela sa m moire se fit plus claire et des images lui revinrent Un soir une pauvre femme qui avait t sans doute rou e de coups tant elle saignait demanda asile dans le ch teau On lui donna manger et un m decin nettoya ses plaies Un homme l avait trouv e dans la rue alors que des brigands venaient de lui voler son argent elle s tait d battue de toutes ses forces ce qui avait fort irrit les bandits qui avaient alors voulu la tuer L arriv e de l homme les avait fait fuir et il l avait ramen e au palais Le lendemain son sauveur avait t f licit Mais la paysanne ne retrouvait plus la m moire de tout ce qui la concernait comme son nom son village ou sa famille Anna lui avait dit qu elle avait trop souffert et qu inconsciemment elle savait tout ce qui lui tait arriv mais qu elle ne voulait plus s en souvenir Elle tait devenue servante au ch teau et sa m moire tait revenue au fur et mesure du temps et un jour elle avait pu rentrer chez elle Elle se rappela alors les adieux de la brave femme ses parents son p re t
50. e se construirait une jolie chaumi re qu elle rendrait plus s re et confortable au fil des ans elle ramasserait de magnifiques coquillages avec lesquels elle d corerait son abri elle trouverait bien une plante qui lui permettrait de se tisser de nouveaux v tements et le soir elle se coucherait bien au chaud sous un dredon de grandes feuilles de la for t L t commen ait peine et elle aurait bien le temps de dompter cette le avant le d but de l hiver Quel beau r ve une vie sans contrainte sans aucune obligation Un v ritable paradis sans personne pour lui dire de faire ceci ou cela pour lui rappeler ses devoirs pour lui demander de se tenir droite de rester calme de ne pas s amuser de travailler r guli rement et tant d autres ennuyeuses contraintes Oui mais voil ce qui lui plaisait c tait la compagnie humaine voir des gens leur parler rire avec eux devenir leur amie et plus que tout les aimer Ah l amour le grand amour depuis combien d ann es en r vait elle Peut tre l avait elle trouv peut tre avait elle quitt son palais cause de lui avait elle croqu dans la pomme d Adam et Eve pour m riter ce ch timent Tout en essayant de suivre le fil de son histoire elle se rendit compte que le bruit de la mer se rapprochai t le sable abondait sous ses pieds la for t perdait de son paisseur elle arrivait la plage Soudain tout s acc l ra ce qu elle cherchait depuis un moment arriv
51. e sur l ext rieur et donner voir autre chose des enfants qui n ont pas eu la chance d aller plus loin que le bas de leur tour et le supermarch d c t Mais j aime aussi tout simplement r pondre aux invitations de mes lecteurs et monter des projets avec les l ves Il y a tant faire et la vie est courte Marie Ange LE ROCHAIS Ce texte ainsi que les illustrations sont disponibles sur le site de Marie Ange http malerochais free fr categorie perso k kk COUPS DE C UR NOUVELLES POESIE VOUS AVEZ DIT COUA OU LE FRAN AIS A L ENVERS ni le Camus nous offre ici une nouvelle Di de cette humanit simple et essentielle dont nous ne devrions pas nous carter si souvent Attention le corbeau r de dans les parages En effet le nouveau langage aurait tendance s apparenter celui du corbeau l on entend notamment Vous avez dit quoi Vous avez fait quoi Alors vot m tier c est quoi Et vot mari i fait quoi En fait votre ambition c est quoi Coua coua coua coua coua Puis encore Votre diteur c est qui Dites moi vos amis c est qui Et finalement Vous habitez o Autant d interrogations nouvelle mode glan es ici et l la t l vision j allais dire la t l mais comme je suis vieux jeu je pr f re dire le mot en entier A croire que les pr sentateurs se sont d finitivem
52. emier contact avec un tableau Lorsque nous lisons un livre il nous faut du temps pour faire connaissance avec lui Nous n avons pas d organe physique comparable l il en ce qui concerne le tableau qui saisisse d embl e l ensemble et puisse ensuite appr cier les d tails Mais la deuxi me la troisi me ou la quatri me lecture nous pouvons en un sens nous comporter l gard d un livre de la m me mani re qu l gard d un tableau J ai lu trois fois Madame Bovary de Flaubert Une premi re fois dans les ann es 40 j ai t horrifi e par ce que je consid rais comme la misogynie de l auteur Face Bovary homme doux et fid le Emma femme l g re sotte et adult re C tait probant Une deuxi me fois dans les ann es 70 apr s que Flaubert ait dit madame Bovary c est moi Il me fallait donc remettre en cause ma premi re impression Une attention plus vigilante m a persuad e que Charles Bovary tait un grossier personnage Pensez donc laisser sur la chemin e les symboles de son mariage pr c dent lors de l accueil de sa nouvelle pouse En outre il est odieux dans l histoire de l enfant au pied bot Emma ce n tait pas la pire et que dire d Homais Une troisi me fois la fin des ann es 80 Ma troisi me lecture se situe apr s m tre impr gn e du livre de Vladimir Nabokov Litt ratures 1 gt Cette nouvelle lecture m a ouverte au monde de Flaubert J ai identif
53. en qui ne bouge pas plus qu une ombre dans le pass Alors malgr moi mon bras se tend Pour la premi re fois depuis douze ans le bras mort se tend Il se l ve doucement et douloureusement et h site H site toucher le fil h site d ranger le souvenir h site revivre Rien qu un fr lement La main de Matthieu est d j sur le fil Je me plie en deux j ai trop couru je n arrive plus respirer Lui reste debout haletant comme un chiot la bouche ouverte Nos mains sont moites elles glissent elles se d tachent Matthieu se raidit je le sens m me sans le regarder Je frotte ma paume contre mon short je reprends sa main On avance Il laisse glisser son bras le long du fil Sur son poignet a fait comme des cicatrices force de passer dessus a dispara trait s rement si on ne revenait pas chaque jour des vacances C est seulement quand on rentre la maison que sa peau redevient normale mais il reste quand m me des marques toutes fines blanches Signets n16 Novembre 2007 22 Au milieu du chemin il y a une grande flaque d eau J essaie de faire le tour sans l cher Matthieu qui h site quand il sent ses orteils s enfoncer dans la terre mouill e Je suis arriv e de l autre c t alors je me mets devant lui et je le tire vers moi de toutes mes forces parfois il ressemble une mule comme celle de Papi mais qui est morte maintenant Il essaye de r sister et ses pieds glissent dans la boue
54. end Amiens ou quelques jours Alger Ne faudrait il pas pour le grand soulagement des oreilles sensibles aller en Alen on et en Abbeville canoter en Amsterdam et prendre le RER pour aller en Asni res sur Seine en Ach res ou en Aulnay sous bois Quant aux Signets n16 Novembre 2007 28 difices religieux point de hiatus lorsque nous nous rendons la basilique ou la cath drale ette justification n tant pas vraiment satisfaisante d autres expliquent que dire en Avignon rappelle la prononciation en langue proven ale Soit mais pourquoi ne pas traiter de la m me mani re les autres villes de cette r gion et ainsi aller en Orange et en Marseille Et tant qu faire pourquoi ne pas tendre cet usage aux autres langues r gionales nous irions par exemple en Strasbourg D autres enfin invoquent l histoire et nous rappellent juste titre que durant plusieurs si cles Avignon appartint aux papes Apr s leur retour Rome Avignon resta jusqu la R volution une enclave des tats pontificaux en France La ville devait donc tre consid r e comme un pays tranger comme on allait en Italie on allait en Avignon Mais si l on fait r f rence au fait qu Avignon tait un Etat particulier il faudrait alors parler de L Avignon comme on dit le Portugal la Russie ou l Italie a t on jamais entendu cela De plus Avignon n tait pas seule dans ce cas mais tout le Comtat Venaissin tait
55. ent brouill s avec l emploi des pronoms relatifs qui que quoi dont o pourtant rab ch s l cole la forme directe et non invers e Si c est cela le modernisme bravo Cependant il me semblait qu une interrogation telle que qu avez vous dit paraissait une tournure non seulement plus logique plus l gante mais encore plus conforme l enseignement re u l cole Il est vrai que cela date de l autre si cle d j A cette poque on avait recours une certaine facilit par l emploi de qu est ce que vous avez dit pourtant plus lourd et correspondant un langage un tantinet primaire Sans doute l expression qu avez vous dit passe t elle maintenant pour snob quoique cela me paraisse plut t du snobisme rebours Bon STOP soyons modernes Pour rester dans la note je dirais il y a quoi encore Il y a les liaisons de plus en plus muettes Par exemple quand h i va mis pour il bien s r Quand h on va Peut tre cela fait il partie des liaisons dangereuses Passons maintenant l euro ou plut t aux zeuros On entend rarement vingt euros cent euros qui se transforment invariablement en Vingt zeuros et cent zeuros ce qui pourrait signifier plus un radis en poche Avez vous remarqu comme les gens qui d testent faire les liaisons adorent les mettre l o il ne 15 faut pas Je passerai
56. es 5 et 19 d cembre 2007 Contes de No l au Plessis Bouchard et Ecouen en biblioth ques Pour l ann e 2008 pr paration d un spectacle pour adultes sur Alphonse Allais En d cembre spectacle la mairie de Saint Denis our tout contact Axelle Berthod 01 30 40 16 14 Patricia Mena 01 34 18 07 18 ou Marie Pierre Renaud 01 30 40 17 74 EURE LE NOTRE TRAVAIL DE M MOIRE CONFERENCE SUR LA RESISTANCE U public d une cinquantaine de personnes tait pr sent au Foyer Clairefontaine le samedi 6 octobre 2007 pour assister la conf rence que l Association des Amis de la Biblioth que Albert Cohen avait organis e sur le th me Que savons nous de la R sistance aujourd hui Cette conf rence comportait trois parties Bruno LEROUX Directeur historique de la Fondation de la R sistance a tout d abord pr sent Le Dictionnaire Historique de la R sistance dont il a codirig la publication dans la collection Bouquins chez Robert Laffont appuyant sur le plan d taill de l ouvrage qui a vu la contribution de 114 auteurs il a dress un panorama complet de l aventure humaine que fut le combat de ces hommes et de ces femmes qui souffrirent parfois jusqu au sacrifice de leur vie pour que renaisse la libert Evoquant les diff rentes phases de l volution des coles de recherche historique depuis la cr ation du Comit d histoire de la 2 guerre mondial
57. es de papier s accumulaient sur le plancher J tais la proie de pens es parasites Les murs blancs de la pi ce loin de me projeter dans un univers vierge de tout pass comme je l avais suppos me renvoyaient soit mes obsessions soit soulignaient le vide de mon me Submerg par l angoisse d un chec d finitif je me jetais sur le lit Je repliais mes bras y reposais ma t te comme dans un nid Je me lovais comme dans le ventre d une femme en attente de maternit Qu avais je donc esp r Signets n16 Novembre 2007 16 D temps en temps le soleil dissipait les nuages jouait au jeu de ombre et de la lumi re sur les objets plac s sur la table Je les saisissais et il me semblait les sentir revivre pr ts m assister dans ma t che J ouvrais les battants vitr s une ti de chaleur m enveloppait Je me sentais ma place sur la Terre le go t de cr er palpitait dans mes entrailles ais cette exaltation s vanouissait trop rapidement J tais cern par des ateliers poussi reux par des usines dont les chemin es crachaient des vapeurs acides Ma t te en tait vrill e de migraines mes yeux taient irrit s mon corps en tait impr gn tant elles s insinuaient partout Pouss par le d sir de renouer avec des paysages clatants de couleurs odorants de frais parfums je me pr cipitais jusqu au lavabo et me frictionnais d un savon la lavande Pourquoi tais je venu m enfermer dans cett
58. es langues de l Europe mais galement japonais ou cor en dans des attroupements de curieux qui admirent les volutions de jongleurs d acrobates ou coutent musiciens et com diens des rues En s installant sur le parvis du Palais une fois la nuit tomb e dans le brouhaha des groupes se d pla ant d un spectacle l autre on s imagine volontiers revenu dans un si cle lointain lorsque les troupes itin rantes installaient leurs tr teaux pour y jouer myst res ou fabliaux L on se dit alors qu on est vraiment bien Avignon en cette mi juillet quand ailleurs ce ne sont que nuages et averses t l j en entends qui s insurgent Quoi Comment Mais que dit il A Avignon quelle horreur On ne dit pas Avignon mais en Avignon A quoi l on rajoutera en Arles et en Ha ti Il n est pas rare non plus d entendre la t l vision ou la radio que telle c r monie se tiendra en la cath drale en la basilique Ces emplois sont si fr quents qu on peut se demander comment ils sont justifi s S certains dire en Avignon viterait le hiatus c est dire la succession de deux lettres produisant le m me son ici les deux a de Avignon Cela para t sens En Avignon sonnerait mieux qu Avignon en Arles mieux qu Arles Mais alors pourquoi se limiter ces quelques exemples Comment se fait il que le hiatus ne nous d range pas lorsque nous allons Ath nes que nous passons le week
59. et eut l impression de se rapprocher de la v rit de voir un rapport Mais lequel Que venait il donc faire ici Pourquoi le voyait elle maintenant comme un d dale Qu avait il donc fait Il faut que je le d couvre s exclama t elle c est mon p re enfin ce n tait peut tre pas si horrible que cela pouvait il par exemple rattraper la faute de quelqu un d autre La mienne Celle de ma m re Je pr f rerais garder en t te que c tait moi qui avais p ch ce que mon p re essayait de racheter et c tait pour cela que je m tais enfuie M me si au fond de moi je savais que ce n tait pas vrai Elle se demanda si en fin de compte cela servait quelque chose de se souvenir de comprendre son pass si elle ne pouvait s enfuir de cette lot de solitude il faudrait qu elle apprenne voir son futur ici ou peut tre qu elle n avait plus aucune raison de vivre A quoi bon se morfondre sur de pauvres petits souvenirs de princesse si c est pour qu une robe fine un peu d chiquet e lui couvre le corps qu elle soit seule de l aube jusqu au cr puscule et que sa seule compagnie soit deux ou trois oiseaux et insectes qui passaient rapidement par l Evidemment sur cette le quelle vie merveilleuse elle m nerait le soleil la r veillerait d licatement son lever l eau du ruisseau laverait sa douce peau le jus de quelques fruits exotiques coulerait dans sa gorge elle pourrait apprendre p cher ell
60. eu gt avec le concours de l cole de musique et le soutien de la direction de l action culturelle de la biblioth que Albert Cohen et des services techniques municipaux Cette premi re dition a d pass toutes les esp rances des organisateurs puisque plus de 170 personnes sont venues la d couverte des chemins troits et charg s d histoire de notre ville Signets n 16 Novembre 2007 E tour Patricia Marie Pierre et Axelle ont fait s carquiller les yeux des petits et des grands fr mir les plus sensibles parfois fait rire et toujours envo ter tout un chacun Partant de la grande Histoire de Saint Leu du Prince de Cond trouv pendu la crois e de sa fen tre dans le ch teau maintenant disparu de la chapelle Sainte Genevi ve ou de l origine de certains noms de rues ou de sentes elles nous ont guid s dans l univers propre aux conteurs et permis de vivre des moments magiques et merveilleux Ce fut ainsi le cas quand au pied de la croix du Prince et la seule lueur des bougies ou des lampions tant de monde retenait son souffle assis sous le regard bienveillant de la lune Ou bien lorsque place de l Eauriette Marie Pierre nous contait l histoire du lavoir alors qu au loin un feu d artifice clatait au dessus des lumi res de la ville HS instant enfin lorsque les jeunes musiciens devant le public assis dans une sorte d od on antique ont fait une d monstration de leur talent Dans
61. ho tisse fait partie d un ensemble Chaque vie est r gie par un sablier qui annonce quand une personne doit mourir Ceci est la destin e et l on ne peut jouer avec Si cette personne ne meurt pas les cons quences qu il pourrait y avoir sont bien trop importantes pour que nous puissions prendre le risque de penser que cet homme de par ses actes ne chamboulera pas le Destin de l Humanit Zeus a d j r uni tous les Dieux pour un conseil en urgence auquel j ai assist Une d cision a t prise Nous devons r gler le probl me nous m mes Nous trois demanda une Clotho incr dule Oui Ils nous ont demand de remettre les choses en place le plus vite possible Chaque minute que cet homme passe sur Terre est un risque suppl mentaire pour le Destin d tre alt r r pondit Atropos Mais cela voudrait dire que Signets n16 Novembre 2007 20 Oui Une de nous doit descendre sur Terre pour le tuer Ce dernier mot r sonna sur les murs de la terrasse se brisant sur les visages des trois d esses comme le mouvement d une vague sur un rocher qui ne laisse sur la paroi lisse de la pierre qu un mince filet d eau Clotho essuya la larme qui roulait le long de sa joue Je ne le ferai pas Filer me donne l impression de cr er des vies je serais incapable d en enlever une seule dit elle Si je descends personne ne s occupera de les enlever comme tu dis Vous ne savez pas utiliser une
62. hronique de l orthographe VACANCES AVIGNONNAISES E se promenant dans les ruelles d Avignon quelle que soit la saison on est forc ment impressionn par la richesse patrimoniale de la cit papale C est bien s r le majestueux Palais des papes qui dresse son architecture militaire au dessus du Rh ne mais aussi les nombreuses livr es nom que l on donne aux imposants h tels particuliers des cardinaux Afin de les b tir de nombreux habitants furent expuls s de la ville et leurs demeures ras es il fallait faire place nette pour la noblesse d glise Ces difices dominent les immeubles troits qui souvent les entourent On peut aussi admirer les glises et chapelles dont les styles du gothique au baroque rappellent qu Avignon du Moyen Age la R volution resta une terre de religion d pendant du pape m me apr s que celui ci eut quitt les rives du Rh ne pour retrouver celles du Tibre t puis l oeil s levant pour fl ner au dessus des vitrines des magasins rencontrera sans doute une niche abritant une Vierge ou un St Jean Baptiste statuettes qui ornent encore bon nombre d immeubles En se promenant dans les ruelles d Avignon les trois derni res semaines de juillet on est forc ment frapp par toutes les affiches qui tapissent murs et barri res grimpent aux lampadaires comme du lierre et courent le long des rues annon ant les spectacles du festival OFF est en septembre 1947 que quelques pe
63. i comme personnages principaux Emma et Homais et surtout je ne me suis plus content e d identifier des personnages Yvette GODIN LES COUPS DE C UR DU CLUB DE LECTURE V V V V V V V v Le nouvel amour Philippe Forest Gallimard Couvrir le territoire du deuil avec ce beau roman de Fr d ric Forest o l auteur vit jamais la disparition de son enfant sa petite fille Pauline l Enfant ternel devenue un enfant de papier Avec l tonnement d tre encore vivant Forest avance et au fil de sa vie sans elle il rencontre Lou jeune femme qui pourrait le faire sortir un moment de sa douleur Pourtant c est cette m me douleur qui va sceller le nouvel amour de sa fin promise Avec elle il entame une liaison adult re sans quitter Alice sa femme Tout est permis afin de se sauver du d sastre du temps L auteur avec Lou ne fait que revivre d sesp r ment ce qui est perdu Et c est pour cela que son r cit se termine par ce magnifique paradoxe puisqu il ny a pas plus grande douleur que de se souvenir des jours heureux Et de conclure que sans doute c est la loi ne peut on faire un roman que de ce qui se termine Un beau livre qui ne s encombre pas de la moralit des vivants et exalte les sursis inesp r s v 1981 Eric Emptaz Grasset Avec ce roman habile et m lancolique Eric Emptaz r dacteur en chef du Canard encha n se souvient de cette p riode d euphorie de fausse rupture et de
64. iaque du rangement Ils ont fini par divorcer Quand je feuillette les albums photos de ce temps je mesure notre tristesse Mais moi j aime rire l adolescence je me suis donc r volt e contre cette ducation bourgeoisie triqu e et si peu aimante qui ne m levait pas l cole j tais mauvaise l ve terriblement dyslexique et r veuse D s quinze ans j ai fugu Je voulais voir la mer J ai abandonn le coll ge en troisi me puis la maison et je suis rentr e aux Beaux Arts de Rouen Je n ai plus revu mon p re et peu ma m re L vie nourrit la cr ation Je suis partie en auto stop jusqu en Indes plus tard jai appris ma onner faire de la soudure planter terrasser tron onner J ai m me construit une cabane dans la montagne C venole certifi e 100 baba cool J ai v cu l avec le fianc du moment presque un an en immersion avec la Signets n16 Novembre 2007 14 nature Au final moment le manque de confort a va un e suis mont e Paris avec trente francs en poche Un ami d corateur de th tre m a prise sous son aile et ma h berg e cette poque je travaillais parfois 18 heures par jour La peinture s tait substitu e la vie une passion obsessionnelle d vorante Dans les ann es 80 les portes des galeries s ouvraient facilement et je n imaginais pas qu il puisse en tre autrement Tr s vite les dessins pour la presse et la pub se sont encha n s e
65. iblioth que remercie tous les participants et rappelle qu elle poursuit l objectif d une plus large transcription du patrimoine de notre ville sur cette p riode A cet effet elle fait appel aux personnes qui souhaiteraient tre associ es ce travail de m moire ou celles qui disposeraient de documents ou de t moignages afin qu ils puissent tre recueillis G rard TARDIF Quelques r f rences de sites internet Fondation de la R sistance http www fondationresistance com pages accueil AERI http www aeri resistance com Amis de la Biblioth que Albert Cohen http www signets org accueil html LE DICTIONNAIRE HISTORIQUE DE LA RESISTANCE Sous la dir de Fran ois Marcot Robert Laffont avril 2006 1187 p Coll Bouquins Les auteurs Fran ois Marcot professeur l universit de Franche Comt Bruno Leroux directeur historique de la Fondation de la R sistance Christine Levisse Touz directeur du M morial du mar chal Leclerc de Hauteclocque et de la lib ration de Paris mus e Jean Moulin Pendant la Seconde Guerre mondiale des hommes et des femmes ont souffert leur vie et leur mort pour que soient rendus la libert fran aise son feu et ses pines Ce Dictionnaire historique de la R sistance est le premier ouvrage de cette ambition et de cette forme qui relate leur aventure On y trouve la fois le chant g n ral d une poque noy e de deuils et de sang
66. ir J en mets deux revenir Je fais le tour de la maison Depuis combien de temps est ce vide La maison appartenait depuis trente ans Papi et Mamie ils ne l avaient pas quitt au lendemain de Et je crois que c est ici que Papi a fait son infarctus Apr s la maison a du impressionner Mamie Alors a doit faire au moins six ans que personne n a mis les pieds ici sur les dalles de pierre ou dans l herbe encore verte six ans que personne n a promen une pierre sur les barreaux des fen tres ou gliss ses doigts Signets n 16 Novembre 2007 dans la vigne vierge six ans que personne n a laiss son regard se perdre dans l tendue verte pr s et for ts qui borde le verger J enl ve mes ballerines L herbe est humide glac e sous mes pieds J ai dix ans J ai dix ans et je traverse le verger en courant pieds nus dans l herbe Accroch mon bras l ombre de Matthieu me d passe Je cours plus vite Il tr buche Il ne faut pas qu il tombe Jamais Alors je m arr te et on se laisse rouler par terre au milieu des pommes pourries et des gu pes qui tournent autour Le soleil br le mais on adore a Mamie le sait et pourtant elle cherche toujours nous mettre de la cr me pour viter les rougeurs Dans la cuisine il fait chaud on fait des beignets Apr s on ira au bois Dans le placard il y a une bo te d abricots Je prends le poignet de Matthieu et je guide sa main au milieu des conserves jusqu ce qu il
67. l m e et ind pendante la r duit au ch mage A la m me poque elle prend conscience des ravages de la d forestation et se lance dans l action militante Signets n16 Novembre 2007 E 1977 Wangari Maathai cr e le mouvement Ceinture verte Il a l originalit de viser accomplir deux objectifs combattre la d forestation et d fendre les droits des femmes L rosion des sols l avanc e du d sert la pollution des eaux entra ne un d sastre humain manque de bois pour se chauffer et se nourrir pauvret famine Aussi elle apprend des femmes de plus en plus nombreuses planter et soigner des arbres Gr ce cette comp tence elles deviennent autonomes A ce jour trente millions d arbres ont t plant s au Kenya et des milliers de femmes travaillent dans les p pini res Ses m thodes ont t reprises dans d autres pays africains comme l Ethiopie le Lesotho le Malawi l Ouganda et la Tanzanie Cette action lui a valu injures coups proc s parce qu une femme ne doit pas contester les d cisions des responsables masculins Plus grave Wangari Maathai prend une part active la vie politique d nonciation de la corruption des dirigeants d fense des droits fondamentaux libert de pens e d expression galit hommes femmes En 1997 elle tente d unir l opposition la pr sidence muscl e de Daniel Arap Moi C est un chec car elle constate que le Kenya n est pas pr t pour la d
68. l auteur prend en affection Duras Resnais Robbe Grillet Bunuel Truffaut DS longue silhouette blonde fid le accompagnatrice des jours qui s en vont dans la douceur dans la douleur Ni biographie ni hagiographie ce livre est avant tout le r cit d une vie dont les pisodes variables convergent un moment vers un visage ralli comme un paysage Un tr s joli livre sur l amour qui nous sauve Celui qui est ailleurs impalpable et prenant v Julien Letrouv colporteur Pierre Silvain Verdier Dans les ann es qui succ d rent la r volution travers les campagnes de Champagne et d Ardenne l histoire de Julien un enfant trouv qui choisit le m tier de libraire ambulant de colporteur Julien se consacre la propagation de la lecture C est un jeune homme obstin qui a le go t des mots et des histoires depuis qu enfant une paysanne lui lisait des contes haute voix et ber ait ses nuits de l gendes fabuleuses Julien ce d fenseur amoureux de la biblioth que bleue est analphab te Un d tail Les livres il les porte avant de les colporter Une des surprises de la rentr e litt raire Dans une langue somptueuse le livre de Pierre Silvain consacre un h ros rimbaldien comme nous n en avions vu depuis longtemps Une rencontre o la po sie ne trahit pas l histoire v Des chats et des hommes Patricia Highsmith Calmann L vy Un crivain n est jamais seul avec un chat qui plus est qu il d ambule ou
69. l y a des m chants dans les sentes Tu vois bien qu y en a pas Pis c est juste parce qu on est en retard on a trop jou chez Martin Maintenant la nuit tait noire trou e seulement par le halo d un r verb re l o le chemin bifurquait brusquement Un homme de haute taille coiff d un bonnet de laine avan ait dans la lumi re jaune Le pas tra nant la t te pench e en avant il quitta la zone clair e et s arr ta Quelques instants plus tard l autre extr mit un chien b tard court sur pattes le museau Signets n 16 Novembre 2007 bouriff se mit courir vers lui en poussant des jappements rauques L homme sortit de sa poche une lampe qu il dirigea vers l endroit d o venait le chien Tu es d j l constata une voix aigu un peu enrou e Un petit vieillard apparut allumant son tour une lampe de poche 4 Petit toujours coiff d un vieux chapeau qui prot ge son cr ne chauve un manteau de laine mince tendu sur ses maigres paules AMEDEE se sait atteint d une leuc mie volution lente Il ne souffre pas Une transfusion sanguine de temps en temps et quelques m dicaments suffisent pour le moment Ca vous tue petit feu dit il parfois gu re plus que la vie Passionn de peinture chinoise il a enseign le dessin des g n rations de lyc ens A ses l ves d abord r tifs il savait communiquer son merveillement devant les paysages l encre des
70. la limite la litt rature d abord Alix de saint Andr par des chemins qui ne s cartent jamais vraiment de l uvre de son h ros Il faut pourtant passer par la lecture de Rousseau Chateaubriand Proust Gide ne s tonnera pas que certains la surnomment d sormais Alix de Saint Andr Malraux v Shutter Island Dennis Lehane Rivages thriller Dennis Lehane est pass ma tre dans l art du suspens Et s il sait faire frissonner son lecteur c est au prix d une imagination qui ne fait jamais l conomie du plausible Lehane qui conna t le poids d un rebondissement s attache humaniser la moindre situation L histoire se d roule sur Shutter Island une le isol e dot e d un h pital psychiatrique o les malades sont des meurtriers atteints de graves troubles mentaux Les f d raux Teddy Daniels et son co quipier Chuck Aule sont appel s apr s la disparition d une des patientes Rapidement le personnel soignant se r v le aussi inqui tant que les malades Que se passe t il vraiment dans cet tablissement Le climat d angoisse s accentue au gr de la temp te qui a gagn l le Les incertitudes se multiplient jusqu la derni re ligne Shutter Island a fait de son lecteur un prisonnier C est un m rite supr me v A reculons comme une crevisse Umberto Eco Grasset Les textes de Umberto Eco couvrent la p riode janvier 2000 d cembre 2005 Dans cette Italie Berlusconienne l auteur revient sur la mani re r t
71. late Guid s par cette lueur de feu tous finirent par atteindre leur terre promise Danko s croula et mourut L voix de Babouchka s assourdit s teignit sa silhouette s vapora tel un fant me Le message tait limpide avais trouv moi aussi ma route J crirais dor navant des contes exaltant l h ro sme et le sacrifice altruiste des hommes g n reux J tais s r de voir les yeux des enfants scintiller d toiles Marie Fran oise VA ULIK LA SENTE a balade dans les sentes de St Leu cf p xx nous fournit un excellent pr texte pour publier cette nouvelle de Chantal GOSSET KKK NM d emploi Le court r cit principal peut se lire seul Il est accompagn d un groupe de textes intitul s taliques qu on peut lire au choix soit comme ils se pr sentent intercal s dans le r cit soit tous ensemble apr s le r cit soit m me avant comme un avant propos ou bien encore pas du tout Ils sont en effet une sorte de voix off qui accompagne le texte principal C tait le soir d une ti de journ e d automne Quelques feuilles mortes aux teintes vives s incrustaient d j dans la boue du chemin Le parfum douce tre et nostalgique de la terre mouill e se m lait une odeur insidieuse de crotte de chien Il retira lentement de l orifice sexuel de son partenaire le p doncule blanc et souple qui les unissait depuis le d but de l apr s midi Un fr missement parcourut les deux cor
72. lleurs si le fort est l crivain avec sa conscience de l humanit ou le patron richissime avec sa conscience du march Lydie Salvayra lors de la remise du Prix Ernaux 2006 Quand Lydie Salvayre brosse le portrait de cette romanci re qui accepte malgr ses r ticences d crire la biographie de Jim Tobold roi du hamburger champion hors classe de la mondialisation on ne peut pas luder la question de la litt rature lieu de r sistance et penser tous ces crivains forc ment exemplaires qui n auraient pas sacrifi leur honneur au nom d une d ontologie Mais autres temps autres m urs Le statut de l crivain est plus que jamais install dans la fluctuation inh rente la valeur du march L crivain imagin par Salvayre d couvre le pouvoir du fric et prend plaisir aux fastes Cet crivain l n a plus le sang et les larmes pour justifier ses errances Cet crivain l conna t le d soeuvrement On se rend compte que la guerre conomique multiplie les effets Salvayre signe ici son livre le plus audacieux une farce loquente qui est aussi un moyen puissant de mesurer la propagation du vide Le d sespoir n est pas loin v Eric Fottorino Baisers de Cin ma Gallimard Les baisers de cin ma ne sont ils pas nos baisers de secours pour reprendre le titre magnifique du cin aste Philippe Garrel Dans ce Roman Fottorino investit le phantasme de tout cin phile L actrice comme objet d une affection
73. ncurvent nettement comme une publicit qu il a vue r cemment Une illusion due la fatigue et aux nerfs il fume trop boit trop de caf C est ny rien comprendre L ordinateur na pas de programme aussi bizarre Et il n a appuy sur aucune touche dont il ignore la fonction Oui la fatigue probablement un coup de barre Il lui faut seulement se reposer un peu Un seul quart d heure et tout reprendra comme avant D cid ment c est incroyable Tout fait fou Voil que les lignes sortent de l cran par la droite en faisant un coude Il n a encore jamais vu a Elles fl chissent leur cours et vont m me jusqu jusqu s enrouler autour de sa main comme des fourmis importunes Non mais quel culot Il la secoue nergiquement Mais elles reviennent en force Montent le long du bras Elles parcourent la poitrine et ils s enroulent autour du torse Il faut faire quelque chose O se trouve la grande paire de ciseaux Au secours Maintenant l une d elles murmure distinctement Tu es notre prisonnier Une autre ajoute Comme de droit La troisi me s esclaffe Tu es aussi ton propre prisonnier On n est jamais mieux servi que par soi m me Ah ah ah Jean BENSIMON NOTES DE LECTURE FEMMES DE SABLE ET DE MYRRHE Roman de Haman El Cheikh Ed Babel HANAN EL CHSEIKH FE LEUR JAY NS travers le destin de quatre femmes l auteur nous fait pre
74. ndre conscience de la situation f minine dans un pays de sable et de p trole qui n est pas nomm pays sunnite r gi par la loi du Coran Voici donc Soha libanaise qui a suivi son mari employ dans une compagnie p troli re Elle souhaite travailler mais elle vit alors des moments d angoisse terrible Lorsque arrive l inspecteur du travail elle doit se cacher dans un grand carton jusqu son d part Aller la piscine est un luxe dangereux deux jours par semaine seulement sont r serv s aux femmes et l on vient v rifier que leurs tenues sont d centes Entrer dans un magasin sans tre voil e vous expose aux foudres d un vieillard irascible pr t vous bastonner tre mari e de force avant d tre pub re et sans avoir jamais rencontr son futur poux est l exp rience v cue par Tamar Les mariages finissent souvent par des r pudiations ou la pr sence impos e de deux ou trois autres pouses D ailleurs d clare l un des protagonistes La femme a t cr e par Dieu pour avoir des enfants c est une usine faire jouir l homme pas jouir elle m me ara est r pudi e mais elle est sous la coupe de son fr re rigide musulman qui n entend pas la laisser fr quenter les cours de l association f minine Elle en est r duite faire une gr ve de la faim pour obtenir le droit de s instruire Une amie lui pr te voiture et chauffeur car elle ne peut circuler seule dans la rue Plus tard Tara dev
75. nne Aloi s y rencontrent presque tous les jours dans l atmosph re enfum e du petit caf Ruelle au Pl tre Au comptoir s aligne une brochette de retrait s accompagn s ou non d un chien paisible de cultivateurs des environs d employ s d agence immobili re dont le costume net tranche sur la tenue hors d ge des autres C est un des rares endroits o lon peut encore entendre rouler de magnifiques R ancestraux Le caf des cra ignos comme nous ricane Am d e le plus g des deux Ho Crabe T as fini mon chien Allez tchao toi te casse pas une patte en rentrant Un l ger souffle de vent une vol e de petites feuilles jaunes une averse brusque aux gouttes lourdes La nuit des jardins s tendait myst rieuse Tr s haut un avion clignotait sans bruit Chantal GOSSET THOMAS JEUNES AUTEURES ous sommes heureux de publier ici trois N nouvelles r dig es par des jeunes filles alsaciennes ayant remport les premiers prix d un Concours organis par la ville de Strasbourg Merci elles de nous avoir adress leurs textes et de nous permettre ainsi d admirer leur talent Continuez crire mesdemoiselles DESCENTE AU PARADIS La paire de ciseaux s entrouvrit l g rement se rapprochant lentement du fil d or qui brillait dans l obscurit presque compl te de la nuit D un 19 mouvement vif et impitoyable les deux lames se rassembl rent dans un cliquetis Le seul lien qui rattach
76. ompris au son de ma voix que quelque chose n allait pas alors qu il fallait que tout aille j aurais voulu qu il voie mon visage qu il voie combien je l aimais et combien je le d testais qu il voie tout simplement et tout serait devenu si simple Mes doigts sont blancs force de serrer le fil je m y agrippe comme si j allais tomber et lui me retenir par ce bras inutile inutile depuis que Matthieu ne s y accroche plus Et il a fallu a pour que je me rende compte que mon bras n tait rien d autre que la moiti du fil imaginaire qui nous liait l un l autre le prolongement de celui qui nous guidait chaque jour au m me point Comme lorsqu on touche un fil lectrique en tenant la main de quelqu un le courant traverse les deux personnes et la piq re se ressent dans les mains li es Nous touchions souvent les cl tures lectriques pour sentir le lien la br lure et nous autour Mais g n s par nos nouveaux silences ceux qui expriment le doute l incompr hension la barri re entre nos deux tres nous ne touchions plus de cl ture Nous tions Non j tais et c tait l le probl me c ur e d courag e troubl e par les sentiments qui me restaient Quand on avait huit ans Matthieu et moi on s tait rendu compte qu on n avait pas besoin de parler pour se comprendre Matthieu il voulait juste savoir ce que je voyais Souvent la nuit dans le lit de la mezzanine je voulais lui demander s il n tait pas
77. ordant de la bise en hiver le go t des poissons la chaleur de la mer en t la beaut des tissus color s dont on va faire des tuniques et m me le regard implorant des pauvres gens qui mendient Elle se rappelait tout sauf ce qui avait eu un rapport avec sa vie elle comme si elle avait t un fant me qui aurait tout vu mais que personne n aurait remarqu comme si elle n avait pas d amis pas de parents ni de maison Elle commen a explorer les alentours en marchant lentement comme sous l effet d un somnif re puissant qui la tiendrait encore engourdie Elle se trouvait dans une petite for t dont le sol tait recouvert d une fine couche de sable chaud et doux Elle d couvrit la petite source qu elle avait entendue auparavant en se r veillant L eau paraissait propre et pure elle s y d salt ra puis d cida m me de s y laver car sa temp rature tait ti de et qu elle se sentait sale Sa peau tait si douce et sa fa on naturelle de se laver si distingu e et m thodique qu elle en d duisit qu elle devait tre issue d un milieu ais o l on se lavait r guli rement Ceci tant fait elle d cida de continuer son exploration dans le but de trouver manger Elle entreprit de suivre le fil de l eau jusqu la mer avec en pensant que si elle restait au bord du rivage peut tre qu un bateau l apercevrait Elle se mit en route dans la for t calme les grandes feuilles vertes des arbres lui caressaient le vi
78. presque sous silence l histoire des 80 zeuros Admettons que l on fasse un norme effort pour s habituer aux vingt teuros que l on ne vienne pas nous emb ter ma brave dame avec le quatre vingts zeuros cela risquerait de d passer l entendement En dressant bien les coutilles on rel vera encore les 100 h habitants de la commune Chose les 800 h ouvriers de lusine Machin Comme cela on est s r de ne pas se tromper Il y aurait encore les fameux en fait et au niveau tous les quatre mots En fait au niveau du langage il y aurait fort faire mais ce serait chelou relou En fait c est ouf quoi Cl mentine Dani le CAMUS NOUVELLES A MOTS CONT S Nouvelle in dite arie Fran oise VACULIK a r dig cette M nouvelle sur la fameuse angoisse de la page blanche que conna t tout crivain voire tout crivant Mais la difficult d crire n est elle pas aussi la difficult de se trouver certains moments des raisons de vivre L succ s modeste de mon premier r cit m avait gris et jet dans les affres du doute J entrevoyais une carri re honorable d crivain mais une question me hantait saurais je confirmer les appr ciations plut t encourageantes des critiques r gionaux Avec confiance et peut tre na vet j avais sign un contrat qui me liait pour cinq ans et me contraignait produire un ouvrage annuel et format J
79. ps visqueux Apr s un dernier effleurement des cornes ils s loign rent en silence l un glissant longuement sur le chemin tandis que l autre dessinait sur le mur qui longeait le sentier sa trace brillante et oblique Une asp rit dans la paroi de brique nue l arr ta Renon ant l escalader ou la contourner il se retira dans sa coquille et s endormit 1 L ESCARGOT est hermaphrodite Hermaphrodite est l escargot Quand deux escargots se rencontrent et qu ils sont d esp ces compatibles ils avancent l un vers l autre leurs cornes se palpent se r tractent s effleurent de nouveau Les deux corps souples s accolent et s enroulent se tendent vers le ciel avec des ondulations lentes et amples Lequel des deux p n tre l autre et le f conde Est ce le fait d un accord ou d une disposition plus forte ce moment chez l un que chez l autre Le probl me pour moi n est pas r solu L escargot s il se sent menac rentre dans sa coquille Las Sa coquille est bien mince et nombreux ceux qui en un instant peuvent la r duire en miettes L escargot na f en ressort d ailleurs assez vite pourvu qu il soit plac dans un environnement favorable L escargot est le jumeau de plusieurs humains que je connais Une vibration sourde et r p t e branla le chemin Un jeune homme en tenue de sport bleue se pr senta Son souffle puissant rythmait sa foul e r guli re 2 ROLAND est rentr d Afrique depui
80. qu il dorme un chat est une uvre d art vivante en perp tuelle m tamorphose Cette consid ration de Patricia Highsmith est un avis que partagent sans doute bon nombre de ses coll gues crivains qui ont assur devoir leurs chats une part de leur inspiration C est donc avec un petit recueil trois nouvelles des po mes un petit essai et des dessins enti rement d di l animal que Patricia Highsmith fait valoir un talent qu on lui conna t depuis longtemps M me si ce livre est manifestement un coup d diteur et non une intention d auteur le plaisir de voir le f lin prendre de la place avant de ne prendre la place sa place est un r gal tant Highsmith excelle dans le registre de l usurpation d identit Un livre sans importance qui laisse des traces ou plut t des griffes v Il n y a pas de grandes personnes Alix de Saint Andr Gallimard Qui pouvait imaginer que derri re la talentueuse r dactrice de ELLE se cachait une amoureuse de la meilleure litt rature Alix de Saint Andr jeune fille bien n e et ventuellement d rang e qui nous avait dans ses premiers livres fait partager quelques joies significatives de sa jeunesse confortable quoique nous livre avec son dernier opus un bijou d rudition et d affection merveilleusement mis en cadre L id e de se faire une histoire avec cet homme historique la fa on dont on se choisit un amant vaut pour cette scrupuleuse posture qu elle tient jusqu
81. quand des Fran ois se r citaient en secret des vers d Aragon et lisaient des articles de Camus dans Combat et l pop e de tous ceux qui par leur courage et leur verbe leurs souffrances aussi ont rachet la d faite fran aise de 1940 devant la force nazie Voici donc pr sent s en un seul volume les acteurs les territoires les mouvements et les r seaux les organisations civiles et militaires les actions et les combats de la R sistance int rieure et de la France libre La R sistance a particip la fondation de la France contemporaine C est pourquoi ce Dictionnaire avec plus de mille entr es s accompagne c est l une de ses originalit s d une r flexion in dite sur ces temps troubl s et sur l criture d une histoire souvent complexe Au del de la dette d un pays l gard d une lite qui s est bien souvent sacrifi e cet ouvrage est un t moignage de premier ordre sur la l gitimit de certains refus et la libert de penser et d agir Daniel Rondeau kkkk DU COTE DES FEMMES AUNG SAN SUU KYI LA DAME DE RANGOOM L 22 septembre un millier de bonzes suivi par une multitude de Birmans s arr te devant la demeure o est assign e r sidence Aung San Suu kyi Accompagn e de deux femmes Aung San Suu kyi s avance salue les manifestants se joint leur pri re Faisons en sorte d tre lib r s de tout danger de toute douleur de la pauvret et que la paix soit dans nos c urs e
82. ra aussi se battre de toute son nergie pour ouvrir un salon de couture et de coiffure dont elle sera la seule gestionnaire a situation est r sum e par une Egyptienne Rien d autre faire boire manger et rivaliser d l gance Interdit de travailler Interdit de conduire Aucun endroit pour se promener Ces frustrations conduisent certaines de nos h ro nes comme Susan l Am ricaine ou Nour l enfant g t e s abandonner une sexualit d brid e Je laisse mon corps expos aux deux sexes comme une chemise qui se balance sur une corde linge et qui enfle au gr des vents confie Nour e roman document crit par une Libanaise nous touche par son humanit L esprit se r volte devant cet esclavagisme moderne auquel ces jeunes femmes sont soumises quelle que soit par ailleurs leur situation financi re et sociale Auront elles le courage l audace la t nacit suffisantes pour r sister cet asservissement et obtenir enfin le respect et la libert dus tout tre humain Il faut le leur souhaiter et convaincre la gent masculine que l galit des sexes n est pas une formule creuse Gis le DELATTRE SENTES AUX FLAMBEAUX A PAS CONT S tait une fois un soir le 22 septembre de l an 2007 une promenade aux flambeaux pas cont s dans les sentes de Saint Leu Cette balade nocturne tait propos e par l association Les Amis de la biblioth que en partenariat avec Conte L
83. ret fr Le catalogue de la biblioth que sera interrogeable partir du site de la ville de Saint Leu la For t d s la fin de l ann e 2007 Vous pourrez consulter de chez vous ou partir d un poste Internet l ensemble des documents de la biblioth que avec plusieurs possibilit s de recherche auteurs titres sujets ou mots Des suggestions de lecture vous seront propos es ainsi que les dates et le contenu des animations Si vous tes inscrits partir de votre num ro de carte de lecteur et d un code vous pourrez galement consulter votre compte lecteur vos emprunts la date de retour de vos documents ou encore le renouvellement de votre abonnement Nelly BERNARD Directrice de la biblioth que kk kx LES COUPS DE C UR DE LA REDACTION JEAN BENSIMON ean Bensimon est l auteur d une dizaine de recueils de po sie et de nouvelles dont les deux derniers intitul s L Homme aux gniasses et autres r cits de la nuit et R cits de lautre rive sont publi s chez L Harmattan Jean BENSIMON R cits de l autre rive pH sie Epris Hee Le Plessis Bouchard il est un usager assidu de la biblioth que Albert Cohen et soutient Signets n16 Novembre 2007 6 fid lement les activit s notre association Il a r dig plusieurs articles de critique litt raire dont une D fense de la nouvelle revue Di r se qui pr ne le renouveau de ce genre litt raire Il a galement fait partie du jury du
84. rograde qui semble gagner le monde la vieille Europe et pas seulement l Italie dans sa fa on d aborder les probl mes de soci t Le retour des guerres chaudes les incertitudes de l union europ enne et le retour aux nationalismes et aux r gionalismes le populisme m diatique la pr pond rance des jeux et de l sot risme la mont e des int grismes le retour de l antis mitisme l effritement du secteur publique en faveur du priv la perte progressive de l intimit de nos vies et de nos libert s sont quelques uns des sujets trait s par l intellectuel italien qui ne se d partit jamais de cet esprit qui rend vident ce que d autres auraient d finitivement consacr de complexe Avec Eco cette marche reculons est une trajectoire qui m rite l attention de chacun L app tit venant on sait comment finissent les crevisses v Festivus Festivus Philippe Muray Fayard De juin 2001 d cembre 2004 Elisabeth L vy et Philippe Muray confrontent leurs id es au cours de conversations mouvement es lls passent en revue un inventaire des plus improbables avec une causticit et une lucidit r jouissantes Du Larzac l Irak de Bagdad Paris Plage de la nuit blanche la canicule noire des intermittents en ruption aux tortionnaires d Abou Ghraib de Loft Story au mariage gay du Christ de Mel Gibson aux p r grinations des damn s de l alter mondialisme du 11 septembre au 21 avril on suit les aventures de
85. rsonnes dont Ren Char et Jean Vilar d cid rent d organiser une semaine d Art et de Culture Avignon Diff rentes formes artistiques peinture litt rature danse et th tre devaient s y c toyer La pr sence de com diens majeurs comme G rard Philippe alors au fa te de sa popularit y affirma la Signets n 16 Novembre 2007 pr dominance du th tre et durant une vingtaine d ann es Jean Vilar en fut l infatigable promoteur Jean Vilar ux spectateurs qui furent pr s de sept cent mille en 2007 le festival offrait une profusion de spectacles entre le IN officiel et le OFF qui regroupe petites troupes one man shows et autres divertissements Au total plus de neuf cents spectacles dispers s dans une multitude de lieux des plus prestigieux comme la Cour d honneur du Palais des papes en passant par de classiques salles de th tre aux cours d coles salles de classe ou m me garages Pour aider le festivalier qui ne sait plus o donner des yeux ni des oreilles les organisateurs du OFF publient un guide v ritable catalogue de quelque deux cent soixante dix pages La vari t des oeuvres jou es est telle que chacun peut y trouver son miel jeune public clowns marionnettes classiques du r pertoire oeuvres contemporaines et cr ations danse depuis le milieu de la matin e jusqu au milieu de la nuit e soir une foule de badauds envahit la Place de l Horloge On y parle toutes l
86. rwan doit accomplir quelque chose avant d tre enlev son monde Quelque chose qui n a pas encore eu lieu Et que veux tu que ce jeune homme fasse tout seul R soudre tous les probl mes sur Terre Je mai pas dit que cela devait forc ment se situer l chelle mondiale Peut tre qu il doit aider quelqu un Peut tre qu il doit sauver quelqu un La plateforme se posa sur le toit du building D sol Lach sis mais vous devrez faire le reste du chemin pied Il vous suffit de descendre ces escaliers l Humain travaille au rez de chauss e Ne vous inqui tez pas personne ne peut vous voir except lui Oui oui Je sais Je vous souhaite bonne Je peux vous demander quelque chose Oui allez y Qu est ce qu il Enfin je veux dire Quelle place occupe t il dans la soci t des Hommes D apr s le Conseil il sert les cappuccinos dans un caf bar Des quoi Qui veux tu qu il sauve passe moi le s cateur l homme sert des caf s Je ne sais pas je dis simplement que rien n arrive par hasard Nous en sommes le principal exemple r pondit la d esse tandis qu elle attrapait la paire de ciseaux pos e c t du sablier de vie d Erwan Elle s immobilisa Atropos J ai trouv Lach sis descendit d un pas lent les escaliers en d visageant chaque personne qu elle croisait Elle poussa la porte de la cage d escalier qui portait l
87. s pour t viter d avoir tuer Erwan Je t ai d j dit que tuer un de ces Humains ne peut tre que b n fique pour Quoi Nous n avions jamais dit son pr nom avant En effet tu veux en savoir plus sur lui Pas le moins du monde allons y Lach sis quitta la terrasse et monta sur la plateforme pilot e par deux anges Il ne restait plus que dix minutes de vol avant d atterrir directement sur le toit de l immeuble dans lequel l Humain travaillait La d esse n avait jamais pens qu il pouvait avoir un pr nom Elle ne s tait m me pas imagin quoi il pouvait ressembler II tait un Homme cela lui suffisait Passe moi la hache La hache Oui il faut tout essayer Atropos souleva l objet de toutes ses forces et l abattit violemment sur le fil dor Intact murmura Clotho Nous nous approchons de Sydney Lach sis Une ville parmi tant d autres Un homme parmi tant d autres Un fil parmi tant d autres Pour la premi re fois Lach sis se posa la question qui paraissait pourtant la plus vidente de toutes Mais pourquoi lui s cria Clotho alors que sa s ur s vertuait tirer de part et d autre du fil dans l espoir qu il se rompe Je ne sais pas Clotho je ne sais pas Tout ce que je peux t assurer c est que ce fil doit tre sectionn Cet homme doit mourir Peut tre que cela n a rien voir avec le hasard Peut tre qu E
88. s quatre jours apr s deux mois de travail dans une quipe de m decins amputer poser des proth ses r duquer toujours et sans fin les victimes de guerres actuelles ou m me termin es rencontrer ces regards d tres humains estropi s pour la vie souvent souriants et en m me temps si r sign s dans le malheur Il n a pas annonc son retour ll souhaitait d abord se retrouver seul et se remettre par ses propres moyens de cette preuve qu il a voulue par compassion par d sir de faire partie de ceux qui agissent avec l espoir de comprendre peut tre quelque chose Bient t il renouera peu peu ses relations d abord les plus simples et cordiales Il reprendra son travail la clinique Puis il reverra son p re dans la maison de retraite o il s ent te croupir et bient t aussi Muriel dont la pens e ne l a pas quitt pendant ces deux mois Il passa Un craquement t nu se produisit au ras du sol mais le jeune homme ne remarqua pas lorsque son pied se souleva le corps crabouill d un escargot dont ce n tait pas le jour de chance Un merle se posa sur le haut du mur il se balan a d avant en arri re puis s immobilisa Le ciel devenait rouge au dessus des silhouettes sombres des arbres Seul un bref coup de klaxon rappelait parfois la ville alentour Deux enfants un gar on et une fillette plus jeune pressaient le pas l un derri re l autre Pourquoi on passe par l demandait la fillet
89. s choses si importantes pour lui II fon ait sur un rocher pleurait un peu puis repartait de plus belle toujours plus rapidement Parfois il paraissait faire un c lin la souche d un arbre mais d s que ses racines comme attendries se resserraient sur lui semblant lui rendre son amour il les repoussait violemment Elle rit de cette image elle avait une grande imagination elle progressait avec plus d ardeur repoussant les branches qui g naient son passage d un petit coup joyeux Mais sa bonne humeur disparut bien vite car la fin de ce cours d eau n arrivait pas il se prolongeait encore et encore Parfois il se cachait derri re un bosquet elle esp rait alors mais elle le retrouvait toujours aussi joyeux Il grandissait a se voyait mais jamais assez pour que l on soit s r que la mer tait proche L entrain du ruisseau commen ait m me l agacer il tait si confiant si s r de lui de l o il allait il connaissait sa vie son devoir son destin il suffisait qu il refasse le chemin l envers pour retrouver sa source Pour elle ce n tait pas si facile il y avait comme un mur devant son pass elle avait beau se retourner t tonner l aveuglette elle tombait toujours sur ce mur noir et pais Elle avait r ussi en briser une pierre mais c tait en s loignant en profitant de l le en suivant l eau Comme si le fil de son histoire le fil de ses souvenirs tait li au fil de ce ruisseau plus elle s
90. sage le vent faisait voler les pans de son corsage le sable glissait entre ses orteils et son visage tait d licatement clair par les rayons du soleil levant Les branches d un oranger quelques pas d elle ployaient sous le poids des fruits Elle en cueillit un s assit sous l arbre l ombre et commen a l plucher C tait un bel t elle ne manquait de rien sur cette le elle entendait les oiseaux chanter et Signets n16 Novembre 2007 24 l odeur des agrumes embaumait Mais ne pouvoir se souvenir de son pass la g nait peut tre que chez elle ses parents pleuraient leur fille peut tre qu un mari la regrettait comment savoir Quelques larmes roul rent sur ses joues mais lorsqu elle porta le premier quartier d orange sa bouche une vague de couleurs de sons et de go ts la submergea Un jour revint en sa m moire elle mangeait une orange et buvait un peu de vin avec une amie dans une vaste pi ce clair e par la lumi re du soleil Elles riaient beaucoup pendant qu une servante essayait tant bien que mal de lui fermer son corset Une femme imposante p n tra dans la pi ce Anna s cria la jeune fille ma douce nourrice D p chez vous mademoiselle le bateau est arriv m agace ce bateau je ne peux plus supporter de voir ces pauvres gens Votre p re le veut Mais je n aime pas mon p re tout est de sa faute Taisez vous maintenant Son dernier souvenir tai
91. sser de les regarder Lui il ne peut pas les voir alors a l int resse moins parce qu au fond c est toujours la m me chose Parfois par solidarit je ferme les yeux et j essaye de m inventer le ciel mais il y a toujours un moment o je les rouvre pour comparer Parfois c est fatigant que Matthieu soit comme a Mes doigts ont repris leur trajet sur le fil Le chemin entre les arbres s enfonce dans le bois il y a moins de soleil Dans ma bouche un go t d orange de fraise de citron Les bonbons qui apparaissaient dans les poches de Matthieu Mamie qui faisait semblant de rien en passant sur nos bouches collantes un gant humide Il y aussi le bruit des oiseaux du vent dans les branches et sentir la chaleur du soleil la terre meuble sous ses pieds sentir le parfum des fleurs le parfum du bois Tout ce que Matthieu sentait aussi Les derni res choses qui retenaient nos mains ensemble Les derni res choses qui nous emp chaient de grandir l l int rieur dans nos c urs qui nous loignaient des id es stupides de l adolescence cette volont de prouver quelque chose que personne ne devrait tre en droit de r clamer Je donnais ce que j avais ce que je pouvais Pareil pour Matthieu Et rien ni personne ne devait y changer quelque chose Pas m me le temps Au milieu du bois il y a la route Mamie et Papi pensent qu on s arr te avant sinon ils nous auraient interdit de la traverser Surtout que sur la route il
92. suis tomb e amoureuse d un directeur artiste dans la presse Nous avons eu un fils Charly sa naissance je me suis mise peindre Mon deuxi me mari est aussi directeur artistique de presse Nous avons une fille Louise A sa naissance je me suis mise crire Quand elle a eu cinq ans mon premier album jeunesse est sorti Mes enfants sont les personnages r currents de mes albums documentaires ils grandissent au fil des r cits Avec eux j explore de grands sujets l eau les d serts la for t l alimentation Chaque livre me prend en moyenne deux ann es La recherche de documents est longue et m ticuleuse et m apprend ce que l cole n a pas r ussi m apprendre L illustration est plus difficile et plus contraignante qu une recherche personnelle car les images doivent tre obligatoirement en rapport avec le texte M projet actuel retrace les luttes de femmes embl matiques et essaie de r pondre aux questions de Louise sur le sexisme qui nous entoure au quotidien Je continue de peindre et j ai d couvert les plaisirs du jardinage Ma vie est plus sereine dans cette petite ville de Saint Leu la for t J ai le bonheur de vivre dans une maison au bord de la for t avec ma famille et notre chien un coton de Tul ar super stupide mais si calinou d apr s Louise e suis engag e dans la protection de l environnement et le droit des femmes J interviens dans les cit s L cole devrait s ouvrir davantag
93. t celui de sa bonne la v tant d une somptueuse robe blanche le reste tait beaucoup trop flou Ah Sa ch re Anna Comme elle lui manquait mais elle tait si heureuse de s en souvenir C tait une femme attentive patiente courageuse pleine d amour comme si c tait cela qui l avait rendu aussi forte et aussi norme Un trop plein d amour qu elle ne pouvait donner ses propres enfants car la nature ne lui en avait pas offert mais qu elle distribuait alors la petite fille noble Mais ce bateau d o venait il Que transportait il Qui taient ces pauvres gens dont elle parlait Et qui donc tait son p re Elle avait l impression qu au lieu d avoir clairci sa m moire ce souvenir l avait embrouill e il la faisait se questionner encore plus sur elle m me Elle se sentit nouveau perdue et comprit que ce qui lui manquait sur cette le tait de la compagnie autre que celle des oiseaux Elle finit son orange se releva et continua sa route Elle longea des yeux le ruisseau qui grossissait vue d il et devenait de plus en plus puissant au fur et mesure qu elle avan ait Cela lui donna l espoir d arriver bient t la plage et elle eut l impression d lever ce ruisseau elle le voyait grandir elle tait sa nourrice il devenait de plus en plus vaillant L entrain du cours d eau lui redonna espoir c tait un v ritable enfant qui ne s puisait jamais qui mettait toute sa force et son courage dans des petite
94. t dans nos esprits Puis tous s loignent en scandant Longue vie Aung San Suu kyi qu elle soit lib r e bient t Certes les m dias ont rendu compte des manifestations et se sont mues de la r pression exerc e arrestations tirs meurtriers tortures En revanche peu de renseignements sur la personnalit et la lutte de la dame de Rangoon gt ung San Suu Kyi est n e le 19 juin 1945 Rangoon Elle est la fille du g n ral Aung San leader de l ind pendance obtenue en 1947 Il est assassin la m me ann e par des rivaux Jusqu en 1960 elle vit en Birmanie puis sa m re est nomm e ambassadrice Delhi en Inde Elle la rejoint pour y terminer ses tudes secondaires De1964 1967 elle tudie la philosophie l conomie et les sciences politiques Oxford Grande Bretagne C est l qu elle rencontre Micha l Aris sp cialiste des civilisations tib taines De cette union na tront deux fils Alexander et Kim Micha l Aris a compris d s avant son mariage que la future dame de Rangoon est toute d vou e son peuple Je ne te demande qu une chose si jamais mon peuple a besoin de moi c est de m aider remplir mon devoir envers lui n 1988 elle retourne en Birmanie soigner sa m re La m me ann e la junte militaire au pouvoir depuis 1962 est divis e par des luttes intestines Les manifestations en faveur du r tablissement de la d mocratie sont cruellement r prim es
95. te tu sais bien que Maman ne veut pas Mais a va plus vite et puis t as pas peur non Attention o tu marches 3 DE NOMBREUSES SENTES permettent de parcourir la petite ville en tous sens en vitant les rues Certaines bord es de haies longent des propri t s bourgeoises du d but de l autre si cle ou de grands terrains en friche peupl s d arbres somptueux Parfois une baraque verdie par le temps finit de s effondrer cach e dans ce morceau de for t D autres coinc es entre de hauts murs voquent plut t le coupe gorge m di val et on ne sy aventure que pour gagner quelques minutes Un an auparavant un drame s est produit dans la jolie Sente aux choux une fillette trangl e par un homme qui s est ensuite pr cipit chez le commer ant le plus proche en hurlant Ce n est pas moi Elle n est pas morte Appelez les pompiers LAURA qui trotte sur le sentier n avait alors que six ans Elle n en parle jamais mais elle est devenue d une timidit excessive et parfois elle se l ve la nuit pour se r fugier dans la chambre de ses parents secou e de sanglots MICHEL son fr re a dessin une seule fois peu apr s l v nement une sc ne terrible dans laquelle un ogre hilare s appr tait d vorer un enfant d sarticul II a pass deux soir es pr ciser les d tails et colorier Puis il n a plus sembl y penser Il b gaie l g rement quand il est fatigu Maman elle dit qu i
96. tr au pastel retrace la vie de la for t et plus pr cis ment celle d un arbre au temps des reptiles volants des poissons extraordinaires et des dinosaures il y a 225 millions d ann es Un arbre devenu un des nombreux fossiles de la For t p trifi e trace miracul e de notre pass Une formidable mani re tout ge de voyager sur terre avant la venue de l homme COMMENT DEVIENT ON AUTEURE ILLUSTRATRICE J suis n e Paris le 20 d cembre 1956 Mes parents se sont install s Rouen o j ai t lev e par deux femmes au temp rament oppos Mon arri re grand m re l abuela l a eul en espagnol n e en Galice qui ne parlait qu espagnol et ma grand m re n e Barcelone qui elle s exprimait dans un sabir assez incompr hensible L abuela tait rev che petite toujours v tue de noir ou de gris jamais maquill e Sa fille tait grande avenante et coquette je l adorais J ai peu de souvenirs de la vie avec ma m re Elle tait tr s jeune et je suppose qu une petite fille la g nait Nous vivions entre femmes les deux hommes de la famille taient morts et mon p re faisait la guerre d Alg rie Ne tions pauvres les biens de notre famille avaient t r quisitionn s par le r gime franquiste aussi toutes trois travaillaient mais je n tais jamais seule Je me souviens d une grande proximit avec les autres locataires des clats de rire du flamenco des Signets n
97. trois mille personnes d sarm es sont tu es Rangoon m me Aung San Suu Kyi prenant aux la nouvelle junte qui a promis des lections cr e avec des amis la Ligue nationale pour la d mocratie dont l embl me est couleur safran comme la robe des moines et des bougies sacr es A bord de bus trains bateaux barques elle sillonne la Birmanie Tout au long de son p riple elle multiplie les discours o elle dit en mots simples le droit la d mocratie au bonheur et la n cessit de lutter contre la peur N crira t elle pas dans un livre publi en 1991 par les Editions des femmes dans sa forme la plus insidieuse la peur prend le masque du bon sens voire de la sagesse en condamnant comme insens es imprudents inefficaces ou inutiles les petits gestes quotidiens de courage qui aident pr server respect de soi et dignit humaine Un peuple assujetti une loi de fer et conditionn par la crainte a bien du mal se lib rer des souillures d bilitantes de la peur on action fond e sur la non violence h rit e de Gandhi et de Martin Luther King conduit son parti la victoire 392 des 485 si ges du parlement en mai 1990 bien qu elle ait t assign e r sidence depuis le 28 juillet 1989 Loin d tre d courag e elle multiplie discours et publications politiques Son courage et sa volont en font la figure embl matique de l opposition la dictature L attribution de divers prix Prix
98. trop triste de ne rien voir mais je n osais pas Alors parfois je prenais sa main et je la posais sur mes paupi res et je sentais ses doigts qui tremblaient parce qu il avait peur d ab mer les seuls yeux qui marchaient pour nous deux Et quelques fois quand on avait pass une journ e extraordinaire il me disait qu il tait triste d avoir des yeux inutiles mais que j tais super de tout lui d crire Je me sentais tr s fi re et aujourd hui a me fait encore plus mal Matthieu est c t de moi il suit le fil C est le seul qui il fait 23 confiance maintenant Il a compris que je ne lui d crirais plus ce que je revois chaque jour de vacances depuis quatre ans au moins Ni la couleur des chaussons aux pommes du go ter ni les motifs du couvre lit de Papi et Mamie ni leur sourire ni la couleur de mes yeux ni lui C est ce que je lui ai cri cet apr s midi quand il m a demand de parler pour entendre ma voix que mes yeux taient fatigu s de voir pour nous deux ma bouche fatigu e de r p ter ce qu il sait d j J ai cri et j ai pleur Qu est ce que a a chang Le fil s arr te ici Ma main cherche dans le vide un prolongement qui n existe pas qui n a jamais exist Il s arr te c est tout Il s arr te comme notre histoire s est arr t e aussi brutalement que brusquement un coup de poing dans le ventre la fin de toute chose Mon bras pend le long de mon corps je tremble les larmes coulent l
99. vidus soient ma tres de leur vie et ainsi lib rent leur nergie cr atrice Enfin il n est pas indiff rent que visc ralement attach es a leurs continents et pays respectifs Aung San Suu Kyi et Wangari Maathai soient les figures embl matiques d un humanisme universel Marie Fran oise VA ULIK ARTS GRAPHIQUES Marie Ange LE ROCHAIS ns le n 11 de Signets Marie Ange Le Rochais nous a expliqu comment se cr e un album avec des enfants Dans le n 12 elle nous a confi que le travail d Enid Blyton Le Club des 5 avait t l origine de sa vocation d illustratrice Au printemps elle a t linvit e de la ville d Ecouen Elle a particip au Salon du Livre de Domont fin octobre Nous la retrouvons avec plaisir pour une nouvelle chronique et pour un t moignage mouvant sur sa vie et sa vocation d auteure illustratrice CHRONIQUE DE LITTERATURE JEUNESSE A L USAGE DES GRANDS PARENTS Albums Monsieur le li vre voulez vous m aider de Charlotte Zolotow illustr par Maurice Sendak Edition L Ecole des loisirs Aujourd hui c est l anniversaire de maman Sa petite fille est bien ennuy e elle ne sait pas quoi lui offrir Heureusement un li vre tr s astucieux va l aider en lui posant les bonnes questions Cette histoire po tique aux illustrations d licates apprend subtilement aux enfants que le cadeau juste est toujours bien pens Il suffit de se mettre la place de l autre pour ne pas

Signets n°16

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