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réaliser au Centre de 1`OIT a Turin
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1. Voila je vais avoir des cours tr s tard comme il n est pas question que je me ram ne des anze heures minuit voil je vais habiter avec une amie Paris c est plus facile pour tout le monde Je suis all e voir mon fr re pas l a n le deuxi me il habite c t des parents et en ce moment l les relations taient bonnes les parents le consid rent comme le mod le il m a un peu aid e Il est venu et il a dit mon p re Bon Maintenant elle a trouv quelque chose on va aller voir tous ce que c est voil est ce que vous allez la laisser ou est ce que vous la laisserez pas habiter Paris Parce que si vous la laissez pas c est vous qui irez habiter Paris il faut trouver une solution Mon p re n a rien dit Puisque c est comme a Il a senti a comme une obligation Non seulement il a rien dit mais il en parle absolument pas Quand je rentre le weekend je rentre tout le temps m me pas Comment a va Parce que s il me disait Comment a va a veut dire qu il a accept Pour lui a s est pass comme ca tout seul comme ind pendamment de lui c est tout Il a accept parce que c est plus fort que lui et ca il Je fait voir Mais je ne lui demande pas plus Ni pour ca ni pour autre chose je me d brouille tr s bien je m en tire toute seule entre ma bourse je l ai cette ann e la bourse alg rienne elle est cons que
2. des modes de vie tiennent les communaut s immigr es de la r alit historique dans les programmes scolaires de l cole co institutionnelle des pays d origine auxquels appar Nous sommes acteurs d histoire Au LYC E D AUBAGNE GENEVI VE JOUTARD MENE AVEC SES ELEVES UN TRAVAIL D HISTOIRE ORALE A Aubagne les enfants d immigr s se m lent sans grands heurts aux au tres enfants fils de paysans d ou vriers d employ s ou de bourgeois Leur enfance c est Aubagne Leur vie se dessine Aubagne Pourtant plus ils m rissent et plus leur p se comme un tourment secret le souci de leur int gration Et plus leur p se le ra cisme si important dans la region m diterran enne Ils ne savent plus toujours tr s bien pourquoi leurs fa milles sont venues d Espagne du Por fugal d Italie d Algerie d URSS ou d ailleurs Et faute de parler de ces questions ils en souffrent en silence C est pourquoi Genevi ve Joutard professeur d histoire et de g ographie a choisi de donner la parole ses l ves en terminale et en premi re au lyc e Joliot Curie Au programme l immigration deux cours th oriques d abord Ensuite le travail volue vers l enqu te orale Les l ves interrogent leurs familles D o venez vous Arme Quand tes vous partis Pourquoi De cassettes en films vid o les docu ments s accumulent riches de donn es historiques et humaines En
3. une formation qualifiante Que faut il entendre par pr formation Lors d une r union sur ce th me r alis e dans le cadre du Projet OIT PNUD en faveur des miorants de la deuxi me g n ration la pr formation a t envisag e dans les termes suivants Finalit s La pr formation a pour finalit l entr e en formation professionnelle proprement dite sans que celle ci soit limit e certaines cat gories de m tiers Si cette entr e en formation ne peut se faire imm diatement faute de places disponibles la pr formation doit galement pr parer la recherche d un emploi Dans ce cadre la pr formation vise essentiellement une orientation progressive et continue des jeunes vers un projet socio professionnel personnel et le d veloppement de la motivation l acquisition d une r elle qualification professionnelle La pr formation ne doit pas constituer un substitut la formation professionnelle Elle doit cependant avoir un c t qualifiant au sens large mettant les jeunes m me d acqu rir des capacit s clefs trans f rables dans plusieurs domaines 45 Objectifs Il convient de permettre aux jeunes en pr formation d acqu rir des comp tences et des connaissances minimales concernant les apprentissages de base en par ticulier dans la les langue s du pays d emploi et en math matiques une initiation et des connaissances techniques et professionnelles de base ai
4. comme facteur de d mocratisation et d galisation Amar Un immigr 1 en fran ais Ma scolarit Ma scolarit je l ai pass e dans la plus grosse partie l cole Voltaire Nanterre Disons que j tais tr s motiv au niveau travail scolaire puisque j tais encore une fois l a n responsabilis et tout Bon Il fallait donc que je travaille Que je r ussisse J tais bon l ve Vis vis de la communaut scolaire de la part de certains profs je sentais norm ment de racisme Je me rappelle de mon prof de gymnastique qui tait alcoolique Il nous faisait courir dans la cour en nous disant Allez trottez les Mustapha A l cole je fr quentais les immigr s On tait pas mal en retrait par rapport aux autres C tait un r flexe de d fense Et c est partir de la 6 que les chances de tout le monde ont commenc se r duire I m est arriv une fois d tre le premier en fran ais Le prof s est cri la classe Vous vous rendez compte un immigr premier de la classe Et pourquoi pas un immigr premier en fran ais C est l que j ai commenc prendre conscience Clemente Clemente a quinze ans Elle est arriv e en France douze ans Apres une bonne ann e de classe d initiation et un CM2 elle s est mise au niveau des tudes secondaires en France Je travaillais bien les professeurs taient gentils Mes parents ne peuvent pas m aider
5. de compl ter diversifier enrichir en somme ces pages du dos sier en racontant ici vos propres exp riences II L ECOLE UN PARCOURS ACCIDENTE De plus en plus de jeunes trangers fr quentent les coles des pa s d emploi Par exemple dans le Nord de la France seulement des jeunes trangers ont fait toutes leurs coles dans leur pays d origine tandis que 55 les ont accomplies en France et 39 dans les deux pays De pr caires conditions de vie sur le plan mat riel et social rendent la diff rence entre monde scolaire et monde familial plus prononc e pour les jeunes trangers que pour les nationaux Ils habitent des quartiers souvent p riph riques ou d grad s dans des logements exigus qui obligent les familles parfois nombreuses la promiscuit leurs parents faiblement scolaris s dans le pays d origine aux prises eux m mes avec des probl mes d int gration n ar rivent pas suivre les enfants sur les plans scolaire et social A ceci s ajoutent la dualit entre langue scolaire et langue maternelle et les probl mes qu elle pose tant au niveau de l acquisition des langues que de l int gration dans le pays de r sidence o 1 Quelques succ s Malgr ces difficult s quelques uns r ussissent sur la base souvent d efforts plus ardus que ceux que doivent fournir les enfants du pays passer avec succ s les diverses barri res de l cole Celle ci joue alors un r le favorable
6. cat gorie d trangers de la deuxi me g n ra tion qui jouera le r le de tampon conjoncturel 30 3 Une r alit pour beaucoup celle du ch mage Le ch mage est devenu un probl me grave dans tous les pays industrialis s il frappe tout particuli rement les jeu nes En France parmi tous les jeunes en fin de formation 1 sur 10 tait ch meur en 1974 3 sur 10 taient ch meurs en 1979 En Europe occidentale le ch mage concernait presque 14 millions de personnes en 1981 et l on pr voit qu il touchera 18 5 millions de travailleurs en 1983 le taux de ch mage des jeunes pourrait atteindre 19 au d but 1984 dans les pays de l OCDE D autre part il y a 2 fois plus de ch meurs chez les jeunes filles que chez les jeunes gens La pr sente pouss e du ch mage s vit particuli rement au moment o arrivent sur le march du travail les jeunes n s dans la p riode de forte natalit Mais s il concerne davantage les jeunes le ch mage ne les frappe pas tous de la m me mani re Les facteurs de discrimination les plus importants sont 1 Le bas niveau de formation Le ch mage frappe d abord les jeunes sans qualification 31 En France 1 l ve sur 3 sort de l cole 1 ch meur sur 2 est sans dipl me 2 Le fait d tre tranger Bien que le ch mage des jeunes d origine trang re suive pratiquement la m me volution que celui des jeunes nationaux il faut noter
7. cela ne tienne il le passe en candidat libre Et l che un bon Salaire pour les 1 500 F mensuels l po que d un l ve moniteur ducateur En arrivant comme animateur au club de pr vention des Brigadi res Bezons pr s d Argenteull Nour dine a un objectif per mettre aux jeunes de sortir de ce cadre quo tidien terne et amer pour volr du pays S ar racher la routine et au petit vandalisme de d sceuvrement qui n a m me plus valeur de r volte Premi re nique au pass le baby foot Une victime symbole Je l ai cass coups de hache dit calmement Nour dine Je ne voulais pas qu ils fassent tous comme moi autrefois jeter son cartable et s y ruer en oubliant de faire ses devoirs i 64 Bondy Scoop Une coop rative multiculturelle En 1980 Belkassem l anima teur d une cit Bondy Lattre de Tassigny d cide de cr er une coop rative avec des jeunes maghr bins de la cit et des ouvriers de Montreuil au ch mage A Bondy comme Montreuil c est Uen thousiasme L association Accueil et Promotion o travaille l animateur d croche une subvention de 20 000 fran cs Le projet une r insertion sociale travers la cr ation d une coop rative en b timent C est pour les jeunes de Bondy la possibilit d apprendre un m tier tout en participant pleinement un projet collectif En deux ans l histoire de la coop rtive a t mouvement e mais a
8. la chambre est sortic du noir J entends papa et maman qui parlent au lit dans la chambre c t Je les rejoins La petite lampe de chevet est allum e Je parle avec eux C est l heure de mettre sur le feu il sugo Maman se l ve se couvre et se met la cuisine Je me lave un peu et je mets des habits pro pres du dimanche papa aussi Nous sommes pr ts pour sortir papa et moi Nous rejoignons le bord du lac Nous passons la rotonda le premier kiosque de glaces le deuxi me Nous rencontrons un monsieur un copain de papa Il fait demi tour pour poursuivre la promenade avec nous Ils parlent du travail sur le chantier du contremaitre de la paie de la maison Peut tre que moi aussi je vais rencontrer la fille du marmurist la cuginet Nous arrivons la villa Le marmurist mon oncle sont l avec d autres hommes mais sans la fille et la cuginet Mon p re ct les autres messieurs for ment un grand cercle lis discutent Je vais jouer aux jeux du parc Puis tout le monde reprend la promena de en sens inverse Je tiens mon p re par la main Nous croisons un autre groupe d hommes Nous nous arr tons Ils discutent du travail sur le chantier du contremaitre de la paie de la maison Papa me l che la main pour regarder sa montre C est l heure desc s parer maman a dit de rentrer manger midi et demi illeurs Manger dormir un peu apr s manper s habiller com me il
9. le traditionnel de la femme que la famille perp tue souvent en Belgique en France en Suisse filles trang res entre 20 et 24 ans 36 33 50 au travail femmes trang res de plus de 25 ans 25 16 32 au travail Compte tenu de leur formation insuffisante ainsi que d un march de l emploi tendu la place qui est faite 4 25 x jeunes d origine trang re au niveau socio w m c 1 ssiunnei n est gu re diff rente de celle occup e p e par leurs parents Parmi les trangers en Belgique sont ouvriers Ag s de Ag s de 25 ans de 25 ans 86 de garcons 67 d hommes 58 de filles 50 de femmes La cat gorie des ouvriers demeure toujours la plus importante aussi bien chez les jeunes que chez les adultes d origine trang re mais le pourcentage semble tre encore plus fort chez les migrants jeunes que chez les adultes Le changement le plus important concerne les jeunes filles elles acc dent beaucoup plus souvent que les femmes de la g n ration pr c dente aux emplois du secteur des services Parmi les trangers en France sont employ s Ag s de Ag s de 25 ans 25 ans 7 de gar ons 7 d hommes 22 de filles 10 de femmes 26 En ce qui concerne les jeunes filles trang res on a pu remarquer que le refue d une autorisation de travailler 3 cause de l exc s de main d oeuvre sur le march du travail n existe pas pour les postes de
10. le d calage le plus important existe entre les enfants issus des couches sup rieure et moyenne et les enfants des couches inf rieures auxquelles appar tiennent les enfants espagnols et italiens A la fin de l cole obligatoire on constate que l cole a pour une large part reproduit les in galit s sociales entre les l ves pr xistantes la scolarisation 11 Cependant les enfants d origine trang re se trouvent doublement handicap s face l cole du pays d emploi cause la fois de leur appartenance sociale et de leur diff rence culturelle et linguistique 4 Mais des probl mes sp cifiques En effet les enfants d origine trang re sont con front s deux difficult s sp cifiques a l apprentissage de la lanque du pays d emploi le fran ais en l occurence Or apprendre une langue veut notamment dire savoir ma triser les r gles de fonctionnement grammaticales et phon tiques savoir s en servir comme instrument de commu nication dans diff rentes situations d change avec les amis l instituteur les repr sentants de l administration etc La ma trise des r gles de fonctionnement s acquiert essentiellement l cole au bout de quelques ann es les enfants d origine trang re arriv s l ge scolaire ne se distinguent plus de leurs compatriotes n s dans les pays d emploi Les difficult s sont les m mes pour les enfants de toutes les nationalit s La v
11. contrat de travail ont acc s un dispositif d accueil d information et d orientation puis au dispositif de formations altern es qualification insertion orientation approfondie Les jeunes de 18 21 ans la recherche d un premier emploi et sans qualifi cation peuvent suivre des stages de pr paration la vie professionnelle d orien tation d insertion ou de qualification x Les jeunes de 18 26 ans sans emploi peuvent acqu rir une premi re exp rience de travail en suivant un stage jeune volontaire leur permettant d effec tuer une t che d int r t g n ral au sein des collectivit s locales ou d associa tions sans but lucratif x Les jeunes sous statut scolaire peuvent afin d appliquer les acquis de la formation th orique et pratique dispens e dans les lyc es d enseignement pro fessionnel LEP suivre des s quences ducatives en entreprises ind pendamment de ces formations o le jeune est stagiaire de la formation professionnelle ou l ve d autres possibilit s permettent aux jeunes de se for mer tout en occupant un emploi dans le cadre d un contrat de travail contrat d apprentissage ou contrat emploi formation 44 cr cr Compte ten u n ta 2 ni origin trang re on ns le cas d chec i ar 0 el a a e g scolaire c est au niveau de la pr formation que tendent se concentrer les efforts visant permettre ces jeunes d acc der
12. de ces jeunes Donner aux jeunes d origine tran de l apprendre et de la prati d importance capitale dans De plus la ma trise de cette langue facilite l apprentissage de la langue du pays d emploi Elle valorise aussi la culture d origine aux yeux des jeunes tant na tionaux qu trangers Ces derniers cherchent sou vent tablir un rapport quilibr entre les apports de la culture d origine de leurs parents et ceux de la r alit quotidienne de leur vie Ce que vous venez de lire a certainement suscit en vous des r actions veill des souvenirs de votre exp rience personnelle ou d exp riences qui auraient t v cues dans votre entourage Il vous est d s lors sugg r de compl ter diversifier enrichir en somme ces pages du dos sier en racontant ici vos propres exp riences 41 VI ILS SOUHAITENT RESTER DIFFERENTS ET ETRE ACCEPTES Comment cherche t on r soudre les probl mes sp cifiques des jeunes d origine trang re et lutter contre les risques de marginalisation qui les guettent Deux domaines prioritaires d intervention mergent en amont au niveau de l cole au coeur du au niveau de la pr formation probl me et de la formation professionnelles 1 L cole des mesures pr ventives L cole appel e fournir les apprentissages de base occupe une position strat gique et constitue un terrain pri vil g
13. de cette population sur le march du travail devient ainsi la premi re source de renouvellement sur place de la main d oeuvre trang re en France En France chez les Portugais l admis au travail sur 2 a moins de 18 ans En Belgique le nombre d admis au travail parmi les r sidents trangers en g n ral des jeunes est estim 7 10 du nombre des premiers permis accord s et repr sente actuellement 7 000 8 000 personnes par an 2 L insertion professionnelle souvent comme leurs parents Quelle place occupent les jeunes d origine trang re pr ts entrer dans la vie active Quel poste occupent ils dans quel secteur d activit 24 1 Le taux d activit chez les jeunes d origine trang re 2 3 7 lus iev ue chez leurs homologues nationaux Fe ot a Les jeunes d origine trang re ayant souvent parcouru des cycles d tudes plus courts et la con dition conomique de leurs familles tant g n ralement pr caire ils se pr sentent plus jeunes que les natio naux sur le march du travail Taux d activit Taux d activit des 15 24 ans des 15 24 ans nationaux et trangers trangers seulement R f d Allemagne 52 56 Belgique 51 53 Pays Bas 48 55 Cette orientation pr coce au travail est tr s frappante surtout chez les jeunes filles d origine trang re qui suivant l exemple de leurs camarades nationales tentent de vivre diff remment le r
14. des activit s d veil Sur le plan socio culturel l cole commence s ouvrir sur d autres modes de vie reconnaissant ainsi l existence des diff rences sociales et culturelles Des exp riences de plus en plus nombreuses du pr scolaire au secondaire ont pris forme sous l impulsion d enseignants sensibles ces probl mes et int ress s d velopper un enseignement interculturel 43 2 La formation professionnelle des mesures de rattrapage et de mise 2 niveau L orientation et la pr formation professionnelles constituent pour le groupe des jeunes ne poss dant aucun dipl me scolaire la derni re chance d acc der une for mation qualifiante et d chapper aux t ches d valoris es et peu stables Au cours de ces derni res ann es face l aggra vation des probl mes d emploi des jeunes les mesures dans ce sens se sont multipli es s articulant parfois en dis positif de droit commun ouvert tous les jeunes et en dispositif sp cifique aux migrants En France par exemple des mesures ont t prises pour tous les jeunes de 16 26 ans qu ils soient fran ais ou d origine trang re Quelles formations sont ouvertes aux jeunes de 16 26 ans pour faciliter leur insertion professionnelle Pour faciliter l insertion sociale et professionnelle des jeunes de 16 26 ans des formations sp cifiques leur sont ouvertes Les jeunes de 16 18 ans sans qualification et sans
15. en faveur d une option interculturelle 56 Je suis Suisse et Espagnol Cette Oicuiture que nous avons toujours v cue comme une tare nous nous sommes dit qu il fallait la vivre comme une richesse En fait tout individu construit son identit en s identifiant se diff renciant et s opposant d autres individus porteurs de cultures d opinions de modes de vie diff rents Pour cela les jeunes d origine trang re refusent l image mis rabiliste d eux m mes comme d chir s entre deux cultures et cherchent exprimer de fa on auto nome leur originalit culturelle tout en analysant leur propre situation sociale Les m dias se font des scoops sur la violence en la couronnant de la rengaine le cul entre deux chaises c est pour cela qu une coordination de jeunes s est form e sur la r gion parisienne Tract de coordination jeunes de la r gion pari sienne appellant un festival de jeunes d origine trang re Paris le 16 mai 1982 57 De jeunes immigr s n aiment pas l image que l on donne d eux et de leur quartier pr s de Lille LA CROIX 16 10 1982 Nr RECRUE Aux Minguettes dans les vestibules des H l m de futurs jeunes d linquants essayent de tuer le temps PARIS MATCH juin 1983 58 Le retour au pays tait loin de ma vie mes probi mes sont ici et pas l bas mon pays c est l o je dors je mange o je baise o je fais tout a Pour te dire que pa
16. et essayer de n sortir mettant ainsi I S s nharnhant S cherchent ste n valeur leur appartenance deux cultures re Zi 0 15 07 a Lui CC e D ki a harmoniser les specificites culturelles de leur mode de vie avec l objectif instrumental de l insertion profession nelle ils s organisent pour transposer leur projet au del d eux m mes sur la communaut pour laquelle ils sentent les plus profondes attaches fond de banlieue triste Ils d fient les amateurs d histoires pleurnichardes On les disait perdants ils veulent gagner Ce sont eux enfants d immigr s n s dans des cit s de transit qui ont mis Argenteuil une ville de la r gion parisienne situ e dans le Val d Oise l heure du fast food Le 9 d cembre 1981 le California Burg ouvralt ses f forment une tache de couleur vive sur portes au centre commercial de la rue Paul Vaillant Couturier En sous sol face une pizzeria Sous un caf A l heure du Steack frites demi ces jeunes aux cheveux sombres proposent des hamburgers mlik shake et des sodas du sucre pas d alcool Douceur sans violence lis sont soixante derri re l enseigne Soixante actionnaires d une vingtaine d ann es qui ont chacun vers environ dix mille francs pour monter le restaurant Une douzaine d entre eux le font tourner chaque jour Grandis ensemble sur les trottoirs d une cit b tonn e comme les autres ils ont tir les le ons de ce qu ils
17. on songe au cas de la France par exemple o les personnes de nationalit trang re sont au nombre d environ 3 millions et demi d individus Mais en fait on estime 12 15 millions de personnes d origine trang re trangers ou naturalis s ou descendant d trangers arriv s depuis le milieu du XIXe si cle Il s agit d s lors de reconna tre une situation d j largement inscrite dans les faits sinon m me dans les structures Cette originalit pr sent e par certains comme un handicap social peut constituer en fait une richesse sur le plan social et culturel Or la r alit nous indique que la majorit des jeunes d origine trang re assume son originalit l int rieur de ses projets de vie model s autour d une volont d insertion dans la communaut d emploi sans pour autant tol rer de trop brusques ruptures avec ses origines Je suis Belge et Italien 333 jeunes Italiens ont t interrog s en Belgique sur leurs modes de vie 12 se per oivent comme Belges 19 se per oivent comme Italiens alors que 63 d clarent faire r f rence des modes de vie la fois belges et italiens 29 LECRIDE KN Tenus se d finir en termes nationaux qu es tu Suisse ou Espagnol par les deux soci t s d origine et d emploi les jeunes vitent un choix tranch qui leur serait d favorable et en plus non pertinent compte tenu de leur exp rience de vie et se prononcent largement
18. pour l cole ils savent tr s peu parler fran ais et ils ne l crivent pratiquement pas Je n ai jamais rencontr quelqu un pour m aider Je ne le cherche pas non plus De nature je suis un peu timide mais ga va Au premier trimes tre j etais deuxi me et au tableau d honneur Je voudrais conti nuer mes tudes Mon p re est ma on Il gagne pas mal Je crois que je pourrai faire ce que je veux comme m tier si je suis assez intelligente pour r ussir J aimerais faire un m tier dans le dessin ou aller dans une cole o on apprend tre professeur a me plairait d tre professeur de fran ais au Portugal mais le Bac me fait peur 2 Beaucoup d checs Mais pour la grande majorit l cole est un facteur de s lection voire d exclusion sociale et culturelle Dans l Acad mie de Nice France la fin de la scolarit primaire 50 des l ves trangers sont orient s vers des fili res moins qualifiantes par rapport au programme normal alors que la proportion n est que de 10 pour les l ves fran ais Les l ves d origine trang re sont donc confront s des difficult s majeures lors des toutes premi res ann es d cole Ils ont d j cumul un retard scolaire de deux trois ans qu il leur sera pratiquement impossible de rattraper Badia E Mes souve nirs d cole sont tr s mauvais J tais au d but dans une classe de quarante l ves on tait comme d
19. recrutement et qui exigent en g n ral moins de qualification Emilio Et pour les enfants c est pareil on leur parle de bien arriver a veut dire quoi arriver Avoir un m tier c est tout Regardez un enfant qui veut tre m canicien comme il yen a trop on choisit les plus aptes et les autres on va les mettre boulangers s ils n en ont pas envie tant pis ils ne seront pas heureux c est ce qui est arriv Emilio ES DE ES EUPERIEURS PAUVRES le Les d bouch s parviennent m me fa onner les aspirations sur un march de l emploi o seulement les non qualifi s obtien nent un travail tout projet de formation se trouve compromis Au Creusot France les filles d origine trang re ne se bousculent pas l examen de CAP Certificat d aptitude professionnelle Le manque d aspirations de celles ci obtenir le dipl me peut s expliquer par la pr sence de 4 grandes usines de textile localis es dans cette ville qui recrutent des ouvri res sans tenir compte de la qualification acquise 18 2 mais une r alit bien en deca On constate que 2 jeunes sur 3 n ont pas pu apprendre le m tier qu ils souhaitaient au d part selon une enqu te sur 200 stagiaires trangers en formation professionnelle en Allemagne A Zurich Suisse selon une enqu te portant sur les jeunes de 18 ans les jeunes Suisses et Italiens ne se r par tissent pas de la m me mani re dans les d
20. travail faiblement qualifi s vendeuses magasini res En revanche un tel refus appara t au niveau de certains m tiers dactylo employ e pu ricultrice m tiers para m dicaux Mais les situations ne sont pas homog nes et voluent tr s vite en fonction des march s locaux de l emploi En r gle g n rale toutefois la r gle mentation existante et surtout la pratique semblent montrer que le syst me de limitation de l acc s au travail salari maintient le travail l gal dans le ghetto des basses qualifications ou encourage la diffu sion du travail au noir dans les emplois plus qualifi s En somme une progression socio professionnelle des enfants d origine trang re par rapport leurs parents reste l exception Une tude effectu e dans le Nord de la France le d montre tr s clairement un tiers des jeunes se retrouve dans une cat gorie professionnelle inf rieure celle de leur p re 21 sur 62 la moiti d entre eux se situe au m me niveau 31 sur 62 un sur six seulement effectue une promotion pro fessionnelle 10 sur 62 Manoeuvres et sans qua lification Manoeuvre et sans qualification Quelles sont les raisons sous R sumons 1 D abord il ne leur est un travail soit qu ils ne poss dent pas toujours une qualification professionnelle 27 jacentes cette situation pas toujours facile de trouver Carlos Portugais Ca fait des m
21. un projet de vie long terme pas toujours pr cis leur ge retourner au pays d origine chercher se fixer de fa on d finitive dans le pays d emploi tout en conservant leur sp cificit culturelle On les d signe souvent comme les enfants de nulle part ni fran ais ni arabes ce qui souligne bien les La Croix 23 3 1983 51 difficult s aussi bien des soci t s d accueil que d origine reconna tre dans ces jeunes les traces de leurs propres empreintes LE NOUVEL OBSERVATEUR juin 1983 SOCI T IO Y vy migr ssles d racin s 2 y y deuxi me g n ration NI francais ni arabes les enfants terribles de la Z U P font peur C est qu ils sont en col re Pierre Blanchet a v cu une semaine avec eux Allant jusqu tre priv s d une identit officielle au point o la d finition en termes nationaux Fran ais Portugais Turc ne se recoupe plus avec leur v cu cul turel les jeunes se sentent souvent rejet s des deux soci t s auxquelles divers titres ils cherchent participer Nous les jeunes immigr s on n a plus de pays il faudrait qu on s en invente un ANTONIO 52 e encore courte mais pleine de d fis les n ne es d cisions qui les en E 6 gagent profond ment dans leurs tentatives pour combiner harmonieusement les multiples stimulants culturels re us La maison le lointain pays d o viennent leurs parents l cole la c
22. voyaient quotidienne ment Rejet s condamn s l engrenage de la d linquance maintes fois d cnt par les sociologues s ils l avaient laiss jouer ils ont bien compris qu ils devaient eux m mes se mettre le pied l trier C est Nour dine qui le premier a senti le vent venir Nour dine c est le plus vieux Solide sur ses deux jambes il a la sagesse d une tren taine d ann es qui en ont beaucoup vu La cit de transit de Nanterre d abord o il a v cu tout droit venu d Alger avec ses pa rents 40 m pour douze Et puis une H L M Bezons pr s d Argenteuil C est l que Nour dine a rencontr les autres Saad Ka rima Sa d Aziz Christophe C est l qu il a grandi comme les autres En trainant dans les couloirs malodorants des immeubles froids Et chapardant l occasion En fumot tant En mettant comme il dit le bordel la fin du bal le samedi soir Mais il passe aussi plusieurs C A P Il fait un tour dans la menuiserie la serrurerie les assurances Devient l occasion fraiseur puis archiviste Instable Non voyageur in d pendant Depuis le d but Il a refus d tre dirig par un patron qui vous fait balayer la boutique sa vision de l appren tissage Bref Nour dine d cide un jour de consa crer son nergie ceux qui comme lui s enlisent peu peu dans la boue des ban lieues Mais pour passer le dipl me d duca teur il faut le bac Qu
23. 05 30 2 En Suisse la population trang re totale est de 898 000 personnes dont 38 5 de jeunes 344 000 jeunes adultes jeunes au dessous au dessus adultes de 25 ans de 25 ans 70 Italiens 180 000 262 700 40 7 Espagnols 34 700 61 400 36 1 Par ailleurs on sait que la proportion de jeunes g s o a de m int eriscur GE ia Ar e l population trang re que parmi la population nationale par exemple 50 de jeunes de moins de 25 ans parmi les trangers tablis en Belgique contre 37 de jeunes des m mes groupes d ge parmi la popu lation belge Compte tenu des tendances actuelles il est pr vu que dans 15 20 ans 1 3 de la jeunesse en Europe de l Ouest et du Nord sera d origine trang re L immigration aujourd hui est constitu e par une large partie de jeunes n s ou ayant v cu dans les pays d emploi de leurs parents Leur pr sence contribue au rajeunissement de la population dans ces pays La place qui est faite aux jeunes d origine tran g re sur les plans scolaire professionnel social et culturel correspond elle l importance de leur impact sur la structure d mographique des pays o ils vivent Ce que vous venez de lire a certainement suscit iaires en vous des r actions veill des souvenirs de votre exp rience personnelle ou d exp riences qui auraient t v cues dans votre entourage Il vous est d s lors sugg r
24. CHEZ LES JEUNES IMMIGR S DE NANTERRE Gutenberg bout de nerfs Les jeunes de la cit de transit Gutenberg Nanterre Hauts de Seine r unis en association depuis f vrier 1982 ont cru quelques mois au change ment Malgr le meurtre le 23 octobre par un Fran ais de l un des leurs Abdenbi Guemiah its acceptaient de contenir la vio lence des plus virulents d entre eux allant jusqu prot ger la maison du meurtrier de leur ami lis engageaient des discussions officielles la pr fecture sur l insertion socio ducative et culturelle des familles de la cit dans un logement d finitif et cela dans un d lai de douze dix huit mois Le ton il y a six jours A chang samadi dernier t t le matin les jeunes d origine mag rh bine de Gutenberg ont saccag leur propres locaux T che rolati vement fecile lus cloisons faites d un mauvais mat riau agglo m r n ont gu re r sist quel ques coups de coutaau Les ca dres des fen tres en contre plaqu ont vite vol en clats Nous comit des r si dents de la cit Gutenberg crivaient ils dans un tract le jour m me nous avons d cid de ne plus tre les animateurs de la mi s re LE MONDE 3 2 1983 Si qa explose La scolarisation des plus jeunos l alphab tisetion das plus g s les sports d hiver Chamo nix dont t moignent au miliou des gravats un
25. Ce sentiment d injustice devient souvent tr s aigu au moment o se pose pour les jeunes d origine trang re le besoin d un choix ventuel de nationalit ou alors au moment o approche l obligation militaire Le choix de nationalit est parfois v cu comme un dilemme Il s agit pour le jeune d origine trang re ou bien d tre en possession d une carte de travail restant donc tranger c est dire soumis au droit des trangers mais se posent alors des probl mes de libre choix du lieu de r sidence du type de tra vail des secteurs d activit d autant plus dif ficiles vivre que souvent les d cisions adminis tratives qui le concernent ne tiennent pas compte du fait qu il soit n dans le pays d emploi 49 ou bien de devenir citoyen du pays d emploi avec les garanties que cela comporte quant la s curit d emploi et de r sidence mais se posent alors des probl mes complexes vis vis du sentiment de solidarit avec sa famille et son groupe d origine Des mesures ont t adopt es pour pallier aux probl mes scolaires et de formation profession nelle des jeunes d origine trang re Cependant on remarque une int gration sociale plus grande de la seconde g n ration sans que les m mes progr s soient mesurables au niveau de son employabilit des conditions de travail qu elle conna t en majorit de sa vuln rabilit au ch mage OCDE 1983 Ce que v
26. Groupe Immigr d Action Culturelle est une association de jeunes immigr s caract re multiculturel avec toutefois une dominante marocaine Une dizaine de jeunes a ressenti la n cessit de fonder cette association partir d un besoin d expression manifest travers une pi ce de th tre qui raconterait leur histoire celle de leurs parents et qui parlerait de ce qu ils vivent tous les jours que ce soit dans la rue l cole ou dans la famille d un besoin de r flexion pour une meilleure compr hension des m canismes de l immigration et d une connaissance plus approfondie du pays d origine de son histoire et des rapprochements faire avec l immigration La pi ce de th tre intitul e Nous l immi gration devait jouer le r le de catalyseur entre jeunes r unis autour de m mes motivations et appara tre d s le d part comme un r v lateur des besoins en formation une r flexion critique sur une situation propre conjointement men e avec la conception m me du spectacle C est ce processus qui a permis de jeter les fondements du travail collectif et d en d finir les principes directeurs 60 Le 19 avril 80 Rock Against Police organisait Paris le premier concert gratuit des jeunes immigr s et prol taires des banlieues devant quelque trois mille personnes L objectif des organisateurs tait de r v ler l existence dans les banlieu
27. RER 79 001 PPI 14 PROJET REGIONAL EUROPEEN PNUD OIT EN FAVEUR DES MIGRANTS DE LA DEUXIEME GENERATION PROJET PILOTE DE FORMATION D ANIMATEURS FORMATEURS MIGRANTS POUR DES ACTIONS DE PREFORMATION DOSSIER SUR LA SITUATION DES MIGRANTS DE LA DEUXIEME GENERATION pr par pour le stage de formation r aliser au Centre de l OIT Turin du 19 septembre 1983 au 3 octobre 1983 Bureau international du Travail Septembre 1983 a i a TABLE DES MATIERES Pages Avant propos ii Mode d emploi iv I Introduction 1 1 Quatre millions et demi de jeunes 1 d origine trang re en Europe 2 2 immigr s sur 5 sont des jeunes 2 II L cole un parcours accident gt 1 Quelques succ s _ 5 2 Beaucoup d checs 7 3 Un sort partag 10 4 Mais des probl mes sp cifiques 11 III Yusuf Tout sauf le m me travail que mon papa 14 l Des aspirations 14 2 mais une r alit bien en de 18 3 Les laiss s pour compte 20 IV Le monde du travail 23 1 A l entr e sur le march du travail 23 nombreux et souvent d munis 2 L insertion professionnelle 23 souvent comme leurs parents 3 Une r alit pour beaucoup 30 celle du ch mage My Vez La bas est un peu ici l La langue maternelle 2 En vue du retour l bas 3 Mais aussi pour le quotidien ici VI Ils souhaitent rester diff rents et tre accept s 1 L cole des mesures pr ventives 2 La
28. ages du dos sier en racontant ici vos propres exp riences
29. alit s fran aises J ai cherch pendant six mois Tr s importants pour le renouvellement sur place de la main d oeuvre trang re les jeunes d ori gine trang re continuent tre cantonn s en majorit dans les travaux d valoris s et dans les secteurs qui employaient d j traditionnel lement beaucoup d immigr s Leur faible niveau de scolarisation et les dis criminations li es leur statut sont galement l origine de leur forte pr sence parmi les ch meurs iaires Ce que vous venez de lire a certainement suscit en vous des r actions veill des souvenirs de votre exp rience personnelle ou d exp riences qui auraient t v cues dans votre entourage Il vous est d s lors sugg r de compl ter diversifier enrichir en somme ces pages du dos sier en racontant ici vos propres exp riences 3 54 V LA BAS EST UN PEU ICI 1 La langue maternelle Les enfants d origine trang re sont souvent n s dans le pays d emploi C est alors par la famille parents fr res soeurs parent que se tissent les liens essentiels qu ils entretiennent avec leurs origines nationales et r gionales C est par eux qu ils apprennent en premier la langue ou le dialecte de leur r gion d origine il s agit l d une langue tr s charg e affectivement L entr e l cole repr sente pour beaucoup la premi re confrontation suivie avec une autre langue celle du pays d emploi
30. ariable fondamentale est par cons quent la dur e de s jour dans le pays d accueil et non pas l appartenance telle ou telle culture d origine En revanche l apprentissage de la communication d pend largement du type et de la continuit des contacts avec la population nationale les jeunes d origine trang re connais sent ainsi une sp cialisation entre les langues celle ou celles qui sert dans le cadre familial et celle utilis e dans les rapports avec le monde ext rieur 12 90 de jeunes Espagnols en Suisse arlant an nannan nl pas LOTIL Ci copay ws avec leurs parents alors que 50 utilisent le fran ais avec leurs fr res soeurs amis Les deux langues renvoient des mondes diff rents qui se m langent toutefois dans la vie et la journ e d une m me personne Cette dualit si elle n est pas bien ma tris e peut avoir une influence n gative sur l apprentissage de la langue d accueil celle qui d termine largement les possibilit s effectives d insertion sociale b la m fiance voire la r sistance de l cole face la diff rence culturelle dont sont porteurs les jeunes d origine trang re L cole tant con ue dans une perspective essentielle ment uniculturelle tend valoriser la culture nationale pr sent e comme gale pour toutes les couches sociales Elle r siste en g n ral aussi bien aux diff rences exprim es par des groupes particuliers l int rie
31. at d une initiative personnelle d une recherche de la part du jeune visant d couvrir ses origines son identit Pendant une interview de famille Neuch tel Suisse le p re r alise soudainement que sa fille conna t bien l italien 58 Le p re A dire vrai c est la premi re fois que ie je je vous le jure avec nous elle ne parle jamais l italien la fille disons que jusqu il y a deux trois ans je ne savais pas bien l italien parce que dans l cole o j allais j tais toujours avec des Suisses je ne lisais pas beaucoup l italien j avais d j assez de devoirs mais depuis que j ai termin l cole obli gatoire je cherche fr quenter le plus possible des Italiens pour apprendre la langue je lis beaucoup retour aux SOUICES Ils viennent au cours par plaisir et par int r t Ils se pr sen teront aux preuves d italien du BEPC et du baccalaur at Leurs parents ont insist au d but pour qu ils suivent le cours mais ensuite c est eux m mes qui ont d cid de continuer Le cours c est une sorte de club tr s diff rent d un cours d italien au lyc e On se sent entre soi on se fait des amis on parle de ses probl mes C est un peu le retour aux sources t en dehors de cr La culture d or ne se cherche tan i la famille tant t en d o A i hors de l cole on se la construit Ce besoin d changes sollicite le jeune faire appel a un
32. de leurs parents Nourrie des contacts et des exp riences multiples du milieu scolaire cette langue devient rapidement celle des rapports extrafamiliaux la langue de la d couverte du monde social La langue maternelle celle qui avait accompagn le jeune dans la premi re p riode de formation de sa personnalit voit d s lors son utilisation se restreindre et le plus souvent s appouvrir Les pays d origine d ploient des efforts consid rables p n gt a pour garder vivant ce canal tr s important de communicati qu est la langue Pratiquement tous les pays d origine organisent des cours de langue et culture dispens s pendant le tiers temps p dago gique quelques exp riences en Suisse et en France ou en marge de l cole publique en Belgique ce qui assure une minorit toutefois non n gligeable environ 25 en Europe de jeunes d origine trang re une connaissance de la langue de leur pays d origine 35 2 En vue du retour l bas Un certain nombre de jeunes fr quente les cours de langue et culture d origine avec l objectif explicite de rentrer le plus t t possible au pays Visnja Nous venons l cole yougoslave parce que tout le monde le veut Nos parents le veulent mais nous aussi on le veut C est pour apprendre mieux la langue pour connaitre notre pays Quand on retournera en Yougoslavie on saura lire et parler Ici les professeurs sont gentils et on es
33. de places d apprentissage disponibles a pour effet de rendre moins souples les exigences pos es par les coles professionnelles en termes de qualification scolaire demand e l entr e Elle a fait d autre part appara tre davantage les discriminations subies par les trangers 20 Le racisme on le ressent moins l cole que lorsqu on cherche du travail dit Azedine marocain de 23 ans vivant Gennevilliers France Quand je me pr sente pour un boulot poursuit Miguel un jeune espagnol il est arriv plusieurs fois que le patron refuse de m embaucher une fois que j avais pr sent mes papiers cartes de s jour et de travail 3 Les laiss s pour compte Ceux qui ne parviennent pas entrer dans le syst me de formation professionnelle sont vou s d embl e un travail non qualifi comme cela avait t le cas pour leurs parents ou bien au ch mage A Zurich Suisse sur les jeunes g s de 18 ans en 1980 2 5 des gar ons Suisses 3 5 des filles Suisses mais 11 des gar ons Italiens 19 des filles Italiennes exercent un travail non qualifi SANS FORMATION gt ous TES vous ET Eyuksen J aurais voulu aller au lyc e mais on m a dit que mes notes n taient pas assez bonnes et j ai abouti en fin d tudes La j tais dans les premiers a commen ait bien aller J tais content et mes parents aussi Pourtant j ai rat le certificat d tudes D
34. e chaque locataire paie 30 FF de nettoyage par c Fran ais refusent d habiter u i ces b timents Evidemment ce sont les jeunes immigr s qui sont accus s de ces d g ts de vols et autres m faits Au Vert Bois certains d entre eux ont d cid de r agir et de mettre au point un projet positif LE PROJET Le but de ce projet est d occuper les jeunes de cr er des activit s pour supprimer des accusations accumul es contre eux La plus grande difficult de ces jeunes immigr s de la deuxi me g n ration est de trouver une place dans la soci t Les trangers ont encore plus de mal que les Fran ais trouver du travail cause de la mauvaise r putation qui leur est faite Leur but est donc de cr er par eux m mes des emplois puisqu ils ne trouvent aucune aide de la soci t ni des H L M ni de la municipalit le maire tant d ailleurs pr sident de 1 0 P H L M Avec difficult ils ont obtenu des H L M un loge ment dans le b timent le plus d t rior Ils ont d s engager payer le chauffage bien que tous soient scolaris s ou ch meurs donc sans ressources Ce logement leur sert de lieu de rencontre de salle de jeux et d atelier Mais le projet va plus loin et vise cr er des activit s plus ou moins r mun ratrices La premi re est de faire des petites r parations et d pannages 62 chez des particuliers faisant appel eux t etc ini T LCLLE 9 i 1 e oJ
35. e trentaine de bonnes et solides paires de chaussures leur auraiant fait ou blier l essentiel leurs yeux le relogement Point de volont politique en ce domaine estiment ils ni la pr facture ni la mairie sept familles seulement ont t relog as autant dire nan Re _ Leur action aurait sorvi d alibi et eux m mes d ducutours la gomme da petits bouffon Un r le qu ils ne veulent plus jouer Nous sommes plus riches que nos parents parce que nous sommes travers s par deux cultures Leila Les jeunes issus de la migration peuvent de leur double appartenance Sans Fronti re 4 juin 1982 en vertu jouer un r le de m diation entre leur communaut immigr e et les deux soci t s d emploi et d origine jointement le produit dont ils sont con Des mesures pratiques dans ce sens devraient tre prises leur propre r le qui en Valorisant leur propre apport et puissent permettre aux jeunes d origine trang re d affirmer les potentialit s de leur situation plut t que d en vivre unique ment les difficult s gt c x stagiaires Ce que vous venez de lire a certainement suscit en vous des r actions veill des souvenirs de votre exp rience personnelle ou d exp riences qui auraient t v cues dans votre entourage Il vous est d s lors sugg r de compl ter diversifier enrichir en somme ces p
36. es de sexe masculin migrant seuls pour quel ques ann es et ayant comme but premier un rapide retour dans leur pays d origine Les pays d immigration leur octroyaient un statut pr caire sur le plan juridique comme sur le plan conomique En effet les immigr s taient appell s occuper avant tout les postes d laiss s par les nationaux travaux p nibles faible qualification aux salaires relativement bas Ils taient occup s dans des secteurs de l conomie fortement expos s aux crises conjoncturelles b timent par exemple et plus r cemment structurelles secteur houillier textile horloger et derni rement m canique Pendant les ann es 60 et 70 on constate aux c t s de ce premier noyau une pr sence accrue de femmes ayant sou vent consolid leur position les immigr s pouvaient se faire rejoindre par leurs familles En France il y a d sormais environ 40 de femmes et 60 d hommes parmi les trangers En Suisse cette proportion est de 46 de femmes et 54 d hommes Malgr l application depuis 1973 74 de mesures restric tives limitant fortement l entr e de travailleurs immigr s dans pratiquement tous les pays d Europe la population tran g re continue d augmenter Cela r sulte d une part du regrou pement familial toujours possible malgr ces restrictions et d autre part des naissances d origine trang re En 1977 1 nouveau n sur 4 en Suisse l nouveau n sur 6 e
37. es ouvri res de centaines de groupes de rock compos s de jeunes de tou tes nationalit s Des groupes variables souvent ph m res issus des cit s et des bandes qui s y forment Esth tiquement m diocres ma s impr gn s d une cons cience aigu de la vie au quotidien D o la violence de leur musique Depuis des dizaines de concerts analogues ont eu lieu avec plus ou moins de succ s en banlieue parisienne et lyonnaise Marseille et m me Gen ve L id e d une coordination inter banlieues au niveau national a commenc faire son chemin partir d une prise en charge de leur avenir par les jeunes immigr s eux m mes Saint Dizier France est une ville industrielle dans une r gion vocation agricole La ville comprend deux parties la vieille ville et le Vert Bois un nouveau quartier constitu de b timents HLM o sont log s les nouveaux arrivants attir s depuis 1950 par les possibilit s d emploi Parmi ces nouveaux arriv s se trouve une impor tante proportion d immigr s de diff rents pays Les plus nombreux sont les Alg riens puis les Italiens les Turcs les Tunisiens les Marocains les Portugais les Espagnols et les Polonais Quelques asiatiques viennent d arriver La plu part des familles immigr es sont regroup es par 1 0 P H L M dans les m mes b timents o les conditions de vie se d gradent constamment pro pret bo tes aux lettres d molies etc alors 61 qu
38. es parias quand pour une l ve a ne marchait pas on la mettait au fond de la classe pour ne plus y faire attention Toute sa scolarit a t p nible J tais pas bonne en fran ais j avais z ro et on me mettait dans un coin sous pr texte de caract rielle ou n importe quoi Elle n a pas redoubl mais de la sixi me 3 on la fait passer en classe d adaptation o elle reste deux ans puis en premi re ann e de CAP d aide soignante o elle demeure trois mois puis en CAP de st no dactylo qui l ennuie o elle fait sept mois Je n ai jamais fait vraiment d tudes et je ne connaissais rien On m a mise dans des classes au hasard parce qu ils disaient que je savais bien parler et que j avais du raisonnement mais en v rit j tais incapable de suivre je ne connaissais rien aux maths j tais mauvaise en fran ais crit j tais incapable d crire bien Je pense que j tais dyslexique mais personne ne s est occup de a et ga a compl tement fauss mes tudes a m a bloqu e norm ment Elle a chou au CEP et elle quitte la classe seize ans n ayant aucun dipl me Elle parle de sa d ception lorsqu elle s est rendu compte qu elle ne ferait pas d tudes a m a vraiment fait un dr le d effet moi je ne voulais pas me mettre au travail je ne voulais pas gagner ma vie encore c est les tudes que je voulais Les tudes au moins a vous apporte quelque chose
39. eux fois Alors j ai demand nouveau entrer au lyc e On m a r pondu cette fois que j tais trop g et on m a orient vers le coll ge technique Il fallait choisir une branche J ai choisi comme a au jug l lectronique et j ai point trois sections au hasard Je ne savais pas ce que les mots signifiaient En fin de compte je me suis retrouv en carrosserie automobile treize ans Il y avait quelques Arabes avec moi Pas beaucoup environ quinze sur deux cents l ves Je suis rest un an dans ce coll ge mais comme rien ne correspondait ce que je voulais faire j ai commenc laisser tomber l cole Alors je me suis retrouv en CES troisi me pratique Je me suis dit que j allais apprendre travailler mais il n y avait presque pas de formation g n rale orthographe maths On faisait du dessin d art de la mosa que de la dactylo des trucs comme a qui ne m int res saient pas du tout J ai laiss tomber Je ne savais pas quoi faire J ai essay de trouver du boulot J ai fini par trouver de la peinture auto dans un garage mais le patron ne voulait pas me d clarer Au bout de trois semaines j ai laiss tomber ei 22 Les jeunes d origine trang re qui ne r ussissent pas une formation professionnelle qualifiante se trouvent souvent parmi ceux qui ont rejoint tardivement leurs parents dans le pays d emploi et de ce fait n ont pas suivi et ter min de mani
40. faut pour sortir tous les trois ensemble au bord du lac rencontrer les autres les enfants et les mamans sont l cette fois tous bien habili s la nuit tombante rentrer manger les restes de midi garder un peu pour papa demain midi qu il r chauffera dans la gamelle sur le chantier Tout est pr t pour recominencer une semaine du travail pour papa et maman Huit heures l cole Yves a appris skier avec son p re Corinne a jou un grand jeu de famille Nico le a mang au restaurant avec son p re Brigitte a fait des achats Lausanne avec sa m re Martine a luge Dominique aussi Josiane a pass le week end au chalet Claude aa un film de C2 l EX Wal Dis ney Je suis malheureuse Je suis moite de sucur Je ne sais pas ou regarder Josiane est c t de moi Claude derri re moi dans l autre colonne a droite Je ne comprends pas tout La maitresse Et toi Philo m nc qu est ce que tu as fait de beau ce dimanche Je savais qu elle allait me demander Je suis toute rouge depuis que Josiane a parle Catherine brulait d envie depuis un moment de raconter sa montce en arbal te Elle a profite du moment de silence Ouf c est pass encore cette fois Calcul Exercice J arrive Filomena Carlone La langue apprise au sein de la famille est la lan gue qui accompagne le jeune dans sa premi re d cou verte du monde g re la possibilit quer est sans doute l ventualit d un retour
41. formation professionnelle des mesures de rattrapage et de mise niveau VII Nous sommes acteurs d histoire 1 Images et r alit 2 Double rejet ou double appartenance 3 Une tare ou une richesse De la n gation la valorisation 4 Droit la difference et galit des chances Bibliographie utilis e i b 34 34 35 37 41 41 43 50 50 50 54 62 68 data AVANT PROPOS x Le present dossier est appel remplir une fonction pr cise fournir aux participants au stage du Centre de l OIT Turin des l ments de base concernant la situation des jeunes d origine trang re sp cialement dans les pays o ces participants r sident Belgique France Suisse afin qu ils puissent mieux organiser leur travail tant individuel que de groupe lors de ce stage En effet le stage du Centre de l OIT Turin est organis de fa on ce que les stagiaires aient un r le actif lors de la pr sentation des th mes de discussion et au sein des groupes de travail En tant que premi re tape d une formation qui sera poursuivie dans le pays de r sidence et d emploi du stagiaire ce stage au Centre de l OIT Turin vise surtout i faire le point avec les participants sur la situation des jeunes migrants et ii faire prendre conscience aux stagiaires de leurs potentialit s comme futurs animateurs formateurs migrants Dans ce contexte l intervention directe des
42. i d action Toutes les mesures favorisant l galit des chances devraient profiter en priorit ces jeunes d origine trang re issus le plus souvent des couches d favoris es de la soci t Par exemple en France les Zones d Education Prioritaire ZEP visent renforcer par des moyens s lectifs group s en programmes d ducation prioritaires l action ducative dans les zones o se concentrent les plus grandes difficult s S ajoutant aux am liorations apport es chaque niveau d enseignement ces programmes constituent un moyen privil gi de lutte contre les in galit s sociales devant l cole et plus g n ralement contre les in galit s sociales Le Monde dimanche 30 mai 1982 42 En effet Autant que l inadaptation de l appareil scolaire Bes la conjonction des difficult s dues aux insuffisances constat es dans certains domaines et notamment ceux du travail des loisirs de l habitat de la s curit qui caract risent une zone prioritaire Au niveau linguistique on a developp par exemple Gen ve Suisse des classes d accueil pour assurer une prise en charge ad quate des enfants rejoignant en cours de scolarit le syst me scolaire du pays d emploi de leurs parents Simultan ment on s est efforc de concevoir m me dans les pays francophones l enseignement du fran ais comme langue trang re de mettre en oeuvre une p dagogie active avec le support
43. i vont au bureau Ils connaissent des gar ons qui ont suivi des formations d employ s de bureau et qui sont au ch mage Ils pensent ne jamais pouvoir faire de m tier propre Aussi envisagent ils des m tiers manuels m cano lectricien plombier conducteur d engins L id e de ces m tiers leur vient soit d exemples familiaux soit du prestige que rev tent leurs yeux certaines professions m canicien m canicien auto 16 Pour les jeunes rejoignant leurs familles dans le pays d emoloi en cours de scolarit les chances d entreprendre une formation professionnelle d pendent fortement du nombre d ann es d cole pass es dans le pays d immigration Xavier 16 ans vient d Espagne Il est arriv en Belgique l ge de 12 ans Il est pr occup il craint de ne pas pouvoir entrer en formation professionnelle cause de ses faibles connaissances du fran ais D autre part l acc s des jeunes la formation profes sionnelle est rendu tr s difficile par le nombre limit des places de formation disponibles De plus en plus se pose le probl me de la qualit des places offertes et des d bouch s la sortie de la formation A Gen ve Suisse l Office d orientation profes sionnelle constate une certaine propension placer les jeunes d origine trang re dans les branches pl thoriques de l conomie o les places d apprentissage offertes ne sont pas occup es la fin de la p riode de
44. iff rentes profes sions Gar ons Suisses Italiens employ de commerce 18 23 lectricien 9 14 m canicien sur auto 5 6 vendeur 5 Les metiers le plus souvent appris par les Italiens ne sont pas les plus recherch s par leurs homolooues Suisses Filles Suisses Italiennes employ e de commerce 39 34 coiffeuse 8 30 vendeuse 11 19 aide medicale 9 8 Les jeunes italiennes sont plus nombreuses dans x l apprentissage de m tiers faible qualification 19 La situation est analogue dans les autres pays analys s En 1977 en Belgique 15 des jeunes en formation professionnelle etaient etrangers mais ils se repartissaient de la mani re suivante 9 dans des stages du tertiaire services commerce etc 22 dans des stages de soudure 22 dans des stages de couture En 1977 en France il y avait 15 des jeunes trangers parmi les stagiaires de l AFPA Association pour la formation pro fessionnelle des adultes mais ils n taient que 3 5 dans les sections bureau commerce informatique _22 dans les sections m taux Lorsque les jeunes d origine trang re trouvent une place ils sont orient s vers un stage ou obtiennent une place d apprentissage pr parant un type d activit o le taux de pr sence trang re de la premi re g n ration est d j important et ceci ind pendamment de leurs pr f rences initiales La p nurie
45. ion a lieu dans une entreprise etc l Des aspirations L orientation est le moment de la confrontation entre les aspirations du jeune le r alisme dict par les r sultats scolaires d une part et les places disponibles d autre part Beaucoup de jeunes r vent de devenir docteurs ing nieurs combien en auront la possibilit si vous VOULEZ REVSSIR SUIVEZ LES FL CHES worin suivre x CHARLOT 1978 15 Les enfants d trangers ont des ambitions extr mement lev es en ce qui concerne ieur future profession 44 5 des enfants Turcs veulent tre docteur ing nieur professeur professions qui sont totalement hors de leur port e Parmi les Yougoslaves ce rapport est de 17 3 Parmi les Allemands de 11 5 seulement Mais les jeunes qui sont dans leur derni re ann e d cole ne manifestent plus ces grandes ambitions En effet au fur et mesure que le jeune prend conscience de sa place dans le syst me scolaire ses ambitions tendent s adapter aux r alit s En sixi me am nag e les gar ons Portugais n envi sagent pas de faire des m tiers de bureau la cravate et le costard jamais Conscients de la situation de leurs parents ils savent bien qu ils ne peuvent avoir grande ambition tous les Portugais sont ma ons parce qu en France il n y a que les Fran ais qui ont le droit de faire du travail propre On ne voit pas d Alg riens avec la cravate qu
46. it o ils habitent lancent chacun des messages x qui font r f rence autant de mod les de vie diff rents et antagonistes allant de la tradition la modernit Zahoua va vivre Paris pour faire ses tudes Elle raconte la difficile n gociation qu elle a men e avec son p re sous le regard compr hensif et craintif de la famille Apr s a j ai cherch une chambre j avais d j trouv une en r alit Parce que avec une amie une amie du lyc e on avait d j cherch ensemble on ha bite d ailleurs ensemble Par l interm diaire de sa m re cette amie a trouv un petit deux pi ces Cova Comme a faisait un an que j tais la fac et que l ann e derni re le fait que je rentrais tard le soir Un jour expr s je suis rentr e tr s tard plus tard que d habitude Parce que je me suis dit de toutes les fa ons si tu rentres tous les soirs une heure fixe ils se diront quelle rentre et qu il y a pas de probl me D o il fallait leur faire croire que je pourrais peut tre que je rentrerais pas Je me suis aper ue ce jour l que mon p re tait tres affol il a rien dit quand je suis arriv e parce qu il tait soulag tellement content que je sois l Tout ce qu il a dit c est que j aurais pu pr venir quand m me et puis c est tout 53 il faut le payer c est tout Je leur les parents ai pr sent le moment arriv la chose comme a
47. n Belgique 1 nouveau n sur 8 en France tait tranger On remarque que plus de 60 des jeunes de nationalit trang re r sidant en Europe sont n s dans le pays d immigration de leurs parents Cette natalit d origine trang re en g n ral nette ment plus lev e que celle de la population nationale contribue largement au rajeunissement de la population des pays industrialis s La pr sence des jeunes d ori gine trang re constitue ainsi un facteur de r quilibre des classes d ge dans des pays marqu s en g n ral par un fort vieillissement de la population nationale 2 2 immigr s sur 5 sont des jeunes Regardons de plus pr s le cas des trois pays d emploi qui nous int ressent la Belgique la France et la Suisse La proportion de jeunes parmi la population trang re est tr s lev e se situant autour de 40 En Belgique 1978 la population trang re totale est de 850 000 personnes dont 50 de jeunes 424 000 jeunes adultes jeunes au dessous au dessus adultes de 25 ans de 25 ans Italiens 146 423 140 580 51 0 Fran ais 43 717 63 342 40 8 Marocains 58 842 27 146 68 4 En France 1975 la population trang re totale est de 3 443 000 personnes dont 39 de jeunes 1 338 000 jeunes adultes jeunes au dessous au dessus adultes de 25 ans de 25 ans Maghr bins 494 685 615 765 44 6 Portugais 368 895 390 030 48 6 Espagnols 179 420 318 060 36 1 Italiens 139 535 323 4
48. ne trang re la fin de l cole obligatoire signifie une entr e dans la vie active dans les conditions les plus d favorables retard checs sans dipl mes etc Les enfants d origine trang re plus encore que leurs homologues nationaux de m me couche sociale subissent en plein la s lection scolaire Ils chouent nombreux dans les fili res courtes de formation ce qui ne mangue pas de peser lourde ment sur leurs futures possibilit s de formation professionnelle et d insertion sociale et profes sionnelle Ce que vous venez de lire a certainement suscit en vous des r actions veill des souvenirs de votre exp rience personnelle ou d exp riences qui auraient t v cues dans votre entourage Il vous est d s lors sugg r de compl ter diversifier enrichir en somme ces pages du dos sier en racontant ici vos propres exp riences 14 III YUSUF TOUT SAUF LE MEME TRAVAIL QUE MON PAPA x Les jeunes d origine trang re paraissent le plus souvent tr s motiv s l entr e du syst me de formation professionnelle leur objectif tant de se donner les moyens d une meilleure insertion dans la vie active que leurs parents un travail moins p nible plus stable et mieux r mun r Les tapes franchir ne vont pas sans poser de probl mes orientation vers un m tier acc s a la formation correspondante recherche d une place d apprentissage si la format
49. nsi que des atti tudes et aptitudes pr parant apprendre un m tier en vue d une insertion dans le march du travail un quilibre psychologique et une capacit de compr hension de leur propre situation contri buant la d finition de leur identit sociale et culturelle favorisant ainsi une insertion harmonieuse au sein de diff rents espaces en particulier la famille et la soci t du pays d emploi Il convient dans ce but d aider les jeunes migrants surmonter les obstacles d ordre culturel auxquels ils se heurtent l appartenance une double culture devrait devenir un atout et ne plus tre un handicap Ces acquisitions ne sont pas isol es les unes des autres elles se renforcent mutuellement pour aboutir aux finalit s pr cit es R union de Turin 21 24 juin 1982 Rapport final 46 A Pantin le critique de rock devient technicien du son Quand ils sont arriv s ils esp raient seulement trouver des petits boulots Maintenant ils font la diff rence entre job et m tier disent les responsables du stage de formation dans un L E P mi temps L autre moiti avec Laure il est formateur l Institut municipal d Education permanente de Pantin Seine Saint Denis Il termine avec une coll gue un stage d insertion sociale commenc le 10 mai 1982 Dans le groupe de stagiaires une majorit de filles 10 sur 15 une moiti d immigr s et tous ou pres que dans de
50. nte c est la fortune cette ann e et mon travail je travaille toutes les vacances je demande pas un sou Les enfants qui ne continuent pas les parents Le p re a choisi le silence C est le silence de l homme d honneur car tel veut tre le p re de Zahoua un silence qui force le respect le silence qui convient devant l adversit Au silence du p re r pond pour ainsi dire le silence de sa fille mais par del la complicit qui les unit c est en r alit un v ritable drame qui se noue entre eux Le silence de Zahoua marque de connivence par laquelle elle signifie qu elle comprend et appr cie le silence de son p re trahit bien sur une r action de sou lagement ouf Si mon p re ne consent pas tout fait au fait d habiter Paris s il n encou rage pas le fait de poursuivre des tudes au moins ne s y oppose t il pas mais plus fon damentalement il exprime avec une nuance d api toiement la reconnaissance filiale qu eile prouve pour un p re dont elle connait les souffrances 24 3 Une tare ou une richesse De la n gation la valorisation La double influence culturelle ne conduit pas uni quement des difficult s elle fait aussi surgir des l ments de nouveaut dont sont porteurs les jeunes d ori gine trang re notamment l aptitude la m diation culturelle base v ritable d closion d une soci t multiculturelle Que 1
51. o Li faudrait monter un petit atelier pour cela La deuxi me activit est de cr er un petit levage de poules pour approvisionner les familles musulmanes qui ne mangent pas les poulets du com merce non amp gorges selon les r gles musulmanes Mais faute d argent ces projets n ont pas encore pu d marrer Apr s l enthousiasme du d part beaucoup de pro bl mes sont survenus mais l association fonctionne toujours et comporte des membres solides immigr s et fran ais r unis pour vaincre les difficult s 4 Droit la diff rence et galit des chances Reconna tre la sp cificit culturelle des jeunes d origine trang re c est dire le r le d acteur social qui leur revient ne doit en rien minimiser l urgence de la mise en place de m canismes susceptibles de r aliser l galisation des chances vis vis des nationaux sur d autres plans socio conomique juridique etc Etre comme les autres sur les plans conomique social et juridique est une condition absolument n cessaire l pa nouissement de l orioinalit culturelle des jeunes issus de la migration C est d ailleurs dans le cadre de mesures visant cette galisation des chances que la sp cificit culturelle des jeunes issus de la mioration pourrait tre mise contribution Directement int ress s les jeunes cherchent eux m mes des voies tant t individuelles tant t de groupe pour comprendre 63 leur situation
52. ocres qu elles finissent par accepter comme un pis aller malgr un dipl me profession nel on refuse g n ralement de les mettre au contact du public dans les magasins 29 dans les salons de coiffure en pr textant l allergie de la client le aux Arabes Elles sont vou es la manutention la couture industrielle aux travaux de m nage et de cuisine dans les collectivit s 2 Ensuite avec la crise les employeurs r duisent le recrutement de main d oeuvre et ont plus souvent recours au travail int rimaire et aux contrats dur e d termin e 3 Enfin la s lection l embauche est renforc e par l augmentation des statuts interm diaires entre la formation initiale et l activit professionnelle apprentissage contrats emploi formation stages pratiques formation en alternance Composante de plus en plus importante de la main d oeuvre trang re les jeunes d origine trang re conti nuent servir largement comme leurs parents d amortisseurs aux chocs des crises conomiques Une nouvelle segmentation du march du travail se d veloppera au d triment des trangers de la deuxi me g n ration On peut en effet penser que cette cat gorie de main d oeuvre ne se trouvera pas seulement en concurrence avec la main d oeuvre nationale mais aussi et peut tre surtout avec les nouveaux immigrants qui eux seront plus qualifi s la limite on peut avancer que c est cette
53. ois que je cherche du travail Finalement je me suis pr sent B je suis all chez le patron je lui ai dit Je cher che du travail Je suis sorti de l cole J ai besoin d argent Je ne travaille pas Je voudrais tra vailler Bon il m a dit qu est ce soit qu ils n arrivent pas trouver un travail au niveau de leurs comp tences soit que des obstacles juridiques et admi nistratifs leur inter disent l acc s ces emplois soit que de fait on pr f re engager des nationaux 28 que tu sais faire On va faire un essai alors Je suis manoeuvre je fais un peu de tout Kheira a trouv un emploi dans un atelier de couture industrielle Le CAP ne lui a servi rien Ce qu il faut c est piquer tr s vite On acquiert ce rendement par la pra tique L atelier de 48 ouvri res n est peupl que d Algeriens d Arm niens et de filles rapatri es d Alg rie Ioanna Grecque Depuis toute petite je voulais devenir infirmi re avec cet objectif toujours l esprit j avais assez bien r ussi ma scolarit Je suis all e l orien tation ils m ont dit que a n allait pas qu il faut tre fran aise pour travailler dans les h pitaux publics Les jeunes Maghr bines d sirent sou vent entrer dans le monde du travail afin d chapper amp l avenir tout pr par congu pour elles par la grande famille Sauf exception elles sont vou es des t ches m di
54. otre propre exp rience de vie 2 Lisez le avec attention certes mais avec une attention r veuse en laissant s exprimer toute r action id e sentiment que le texte vous inspire 3 Changez le texte si vous en ressentez l envie ou le besoin structure analyse etc il a t crit comme un pr texte pour que vous puissiez le r crire vous m me ne serait ce qu en le compl tant par le r cit de votre v cu 4 Notez aussi toute id e de solution nouvelle qui vous viendrait l esprit la lecture de ce texte y compris des solutions ou des projets qui pourraient para tre pre mi re vue moins r alisables Dans le cadre de ce stage il est plus important de d couvrir par soi m me sa propre capa cit cr ative que de vouloir tout de suite accorder son imagination avec la r alit 5 Ce stage servant aussi confronter diff rentes situations nationales vous aurez travailler avec des sta giaires venus de diff rents pays n h sitez pas raconter votre propre exp rience elle int ressera certainement les autres participants En outre vous aurez ainsi vous m me la possibilit de d couvrir quel point votre v cu est par tage par d autres jeunes dans d autres pays r 6 Le travail pendant le stage sera largement r alis en groupe consid rez que le groupe n est pas une simple somme d individus mais quelque chose de vivant qui a besoin de ce que vous lui apportez pour vous a
55. ous venez de lire a certainement suscit men vous des r actions veill des souvenirs de votre exp rience personnelle ou d exp riences qui auraient t v cues dans votre entourage Il vous est d s lors sugg r de compl ter diversifier enrichir en somme ces pages du dos sier en racontant ici vos propres exp riences gt x u stagiaires 50 VII NOUS SOMMES ACTEURS D HISTOIRE l Images et r alit Le terme jeunes migrants ou jeunes trangers fait tout de suite r f rence l image de jeunes probl mes se heurtant de nombreuses difficult s dans leur appren tissage de la vie sociale Or cette imaoe qui ne refl te qu une partie de la r alit colle la peau des jeunes tout autant que leur teint basan et contribue les enfermer dans un carcan qui d office les marginalise Fa onn e et v hicul e par la soci t cette image ne manque pas d influencer les jeunes eux m mes Ceux ci l int riorisent parfois comme tant la seule relation qu ils puissent engager avec les nationaux refusant ceux qui les refusent ils r agissent en se montrant tant t agressifs tant t apathiques 2 Double rejet ou double appartenance Li s deux cultures les jeunes sont souvent ballot s entre les efforts fournir pour sauvegarder leur identit propre et ceux n cessaires une insertion efficace Situation d autant plus complexe que ces efforts s inscrivent dans
56. pporter son tour de nouvelles d couvertes 7 Pendant le stage des personnes viendront pr senter certains th mes de discussion Nous avons tenu ce qu ils connaissent fond ce dont ils parlent ce sont des sp cia listes Mais vous poss dez souvent une connaissance directe v cue des questions abord es Un dialogue est alors cr er au cours duquel les connaissances des uns et des autres gagne ront se compl ter mutuellement 8 Si vous n aimez pas trop vous exprimer par crit vous pouvez utiliser pour parler de votre propre exp rience par exemple des cassettes Dans ce cas amenez la ou les cassette s que vous aurez enr gistr e s avec vous au stage Nom Djamel Age 20 ans Adresse Argenteuil Nationalit IMMIGRE Dossier sur la situation des migrants de la deuxi me g n ration Rosita FIBBI Chercheur FNRS Facult de Psychologie et des Sciences de l Education Universit de Gen ve I INTRODUCTION l Quatre millions et demi de jeunes d origine trang re en Europe A partir des ann es 50 les pays europ ens industrialis s ont eu besoin pour leur d veloppement conomique d augmenter rapidement le nombre des travailleurs disponibles sur le march de l emploi Ils ont fait appel une main d oeuvre immigr e provenant des r gions moins d velopp es g n ralement limitrophes du bassin m diterran en Il s agissait le plus souvent de tra vailleurs adult
57. qu en Belgique par exemple les jeunes trangers sont plus durement frapp s par le ch mage que les jeunes nationaux En 1979 16 des ch meurs parmi les jeunes trangers alors que cette proportion n est que de 9 parmi les jeunes Belges En France galement le pourcentage de jeunes trangers parmi les ch meurs 2 7 est presque trois fois plus lev que le pourcentage de jeunes trangers parmi la population active 0 9 Toujours en France il y a en g n ral plus de ch meurs parmi les jeunes trangers 27 que parmi l ensemble des trangers 15 15 de 27 de ch meurs ch meurs ensemble des jeunes travailleurs d origine trangers trang re 32 En Suisse pays o le taux de ch mage est tr s bas inf rieur 1 la proportion d trangers parmi les ch meurs environ 30 semble correspondre la pr sence trang re dans la population active Ajoutons que parmi les trangers le ch mage frappe certains groupes nationaux plus durement que d autres En France en 1980 par exemple le taux de ch mage est de 36 5 pour les jeunes Alg riens 15 5 pour les jeunes Portugais 6 5 pour les jeunes Italiens et Espagnols Le ch mage constitue un obstacle majeur l insertion sociale des jeunes trangers en les installant dans la pr carit du travail temporaire non d clar le plus souvent non qualifi et en suscitant chez eux le sentiment d tre
58. que une ferme s Un centre de VACANCES ccccccocs En tant que jeunes majorit immigr e ce qui nous manque le plus c est un endroit d ot on ne soit pas rejet 66 Un projet a pris naissance Pourquoi pas nous Diff rents pays trangers diffusent leurs traditions leur culture travers un Centre Culturel en France Il y a trois pays proches de nous la Tunisie l Alg rie le Maroc qui n en poss dent pas Pourquoi Nous un groupe de jeunes maghr bins et fran ais y avons pens Nous sommes partis sa recherche et nous ne l avons pas trouv Il est donc n dans notre t te il a pris forme et nous allons le pr senter tel que nous 1 imaginons Nous voulons cr er un Centre Culturel et Social pour les immigr s et en particulier pour la Communaut maghrebine Ils ont pour cela mobilise toutes leurs ressources fait appel l Universit pour qu elle leur fournisse la formation n cessaire r aliser leur entreprise Les jeunes d origine trang re sont souvent pr ts assumer en entier par del les conflits la m diation entre communaut immigree et soci t d accueil condition toutefois d tre reconnus part enti re comme des interlo cuteurs privil gi s de v ritables acteurs d une int gration r ellement interculturelle Ce qu on veut nous c est se faire entendre tre pris au s rieux Aucun moyen Sauf le grand cirque 67
59. r seau plus large d autres canaux de communication avec sa culture d origine travers des clubs sportifs dont les noms sont parfois calqu s sur ceux de vedettes nationales la participation voire l organisation de moments d animation culturelle 39 la participation des colonies de vacances au pays d origine des s jours de perfectionnement linguistique avec l aide de bourses d tudes la musique les m dias Cela r sulte du besoin de faire sortir leur culture de ses lieux officiels o elle est trop souvent enferm e et de la vivre de mani re collective au travail dans la rue dans les loisirs La culture devient alors surtout une forme de solidarit collective le groupe tant le lieu o l identit se cherche et s affirme Les moyens de communication avec le pays d origine qui avaient t con us au d part pour des travailleurs migrants adultes sont ils adapt s r pondre aujourd hui _ aux besoins sp cifiques des jeunes d origine trang re Le fait de valoriser la culture d origine ne cr e t il pas le risque d enfermer lies jeunes dans leur condition d trangers Le choix d tre comme les autres jeunes avec lesquels on partage habitat cole travail ne reste t il pas central pour les jeunes d origine trang re Comment cela peut il tre pris en compte Je suis d ici et d a Le jour est deja lev parce que m me si les volets sont ferm s
60. r des petits boulots Maintenant ils font la diffe rence entre job ef m tier Au d part quand on parlait m tier les fi les disaient coiffeuse ou st no dactylo les gar ons m caniciens auto Puis ils ont dit lectricien critique de rock tourisme Mainte nant ils s accrochent pour tre mon teur en t l phonie aide ducatrice pour toxicomane Le critique de rock fait actuellement un stage dans une radio libre et va sans doute entreprendre un stage de tech nique de son Celle qui voulait tre dans le tourisme fait un stage en informatique et va partir six mois au pair aux Etats Unis Tous ont un programme d auto ducation que Jav ques et Laure leur ont fignole Les deux formateurs n en reviennent Zas encore de voir les stagiaires fre quenter la biblioth que municipale et rentrer chez eux un manuel d ortho graphe ou d histoire sous le bras On croit effectivement r ver en cou tant Jacques Il parle encore du bap teme de lair qui les a fortement impressionn s ils nous on dit il n y a pas que le shit pour avoir des sensations fortes Cet t tous sauf deux immigr es boucl es par leurs parents sont partis pour la Corse reconstruire une maison fores ti re Le Kap ze pez element pas ceda ins aa trimiemes En con oy i em EN nei amen zeugen man de om ar mo apons a vivre sur deux ans te iempt de la formation Mais conclut Jac ques j ai peur de crier vic
61. r rapport au cul entre deux chaises moi je l ai pas Je sais ce que je veux je sais o je vais et je sais o je suis assis Un foisonnement d activit s d occasions de rencontre de d bats attestent de l urgence de cette expression propre aux jeunes de la deuxi me g n ration Quelques exemples parmi beaucoup d autres z Peppe Cipolla est un spectacle cr en 1976 par La Renaissance en collaboration avec l association Leonardo da Vinci Imagin et jou par de jeunes Italiens de cette association il parle essentiellement des probl mes propres aux enfants d immigr s LA RENAISSANCE mouvement de jeunes travailleurs belges et immigr s de Li ge Belgique Peppe Cipolla c est un peu chacun de nous Son p re comme le n tre est arriv ici un peu apr s la guerre parce qu en Ita lie il y avait trop de main d uvre et ici pas assez Quand nous sommes entr s l cole nous ne parlions pas le fran ais Nous tions fils d ouvriers et de mineurs et comme tous les fils d ouvriers et de mineurs nous sommes all s l cole tech nique devenir m decin c tait pas pour nous La bas on devait nous apprendre 59 un m tier en sortant nous ne savions toujours rien Peppe non plus il ne savait rien Quant il est entr l usine il ne sui vait pas les cadences et puis il n avait pas de qualification Comme c tait la crise on Pa licenci i Hajitkoum
62. rde ce qui se passe au niveau de l enseignement secondaire l on constate que les enfants d origine trang re sont nombreux dans les fili res courtes d bouchant rarement sur une v ritable qualification En France sur 100 l ves de l enseignement secondaire il y a Fran ais Etrangers fili res courtes 40 64 filieres longues 60 36 En Suisse dans le second deor de l cole obligatoire 14 des enfants sont trangers mais on en retrouve 17 dans les sections les plus d valoris es En Belgique dans l enseignement secondaire inf rieur 17 des enfants sont trangers ils se r partissent raison de 28 dans l enseignement professionnel 21 dans l enseignement technique 11 dans l enseignement g n ral Une derni re statistique qui parle d elle m me En France au sortir de l cole obligatoire l l ve tranger sur 5 ne sait ni lire ni crire 3 Un sort partag La fr quentation des fili res scolaires les moins qualifiantes est un sort que les jeunes trangers par tagent avec une partie de leurs homologues nationaux A Gen ve Suisse par exemple les l ves dans les diverses sections du Cycle d Orientation le secondaire inf rieur se r partissent ainsi couche cadre goughe Espagnols Italiens sup rieur moyenne inferieure SECTIONS bane rique Poo o ooo Niveaux ae Spf ns gt n rale ratique Manifestement
63. re satisfaisante leur scolarit obligatoire Les jeunes d origine trang re handicap s par une scolarit souvent probl matique ren contrent beaucoup de difficult s acc der la formation professionnelle Ils sont ainsi rapidement orient s vers des m tiers manuels dans des secteurs de l conomie qui enregis traient d j une forte pr sence d immigr s et qui offrent des emplois pr caires La pr carit de leur insertion professionnelle pr lude souvent des difficult s importantes dans le rapport avec la soci t du pays d emploi Ce que vous venez de lire a certainement suscit A mn a en vous des r actions veill des souvenirs de votre exp rience personnelle ou d exp riences qui auraient t v cues dans votre entourage A Il vous est d s lors sugg r de compl ter Sadiaires diversifier enrichir en somme ces pages du dos sier en racontant ici vos propres exp riences E x 23 IV LE MONDE DU TRAVAIL 1 A l entr e sur le march du travail nombreux et souvent d munis Au sortir de l cole obligatoire ou de la formation professionnelle les jeunes d origine trang re affluent tr s nombreux sur le march du travail Les autorisations de travailler qui leur sont d livr es repr sentent en France 42 du total annuel des nouveaux ti tres de travail L entr e
64. rejet s par la soci t du pays d immi gration Afhed Ensuite je me suis inscrit au ch mage C Tous les quinze jours je venais pointer Y avait des queucs pas possibles Des fois je restais deux heures attendre avant de passer Tout des femmes des gargons des filles Plein C tait plein craquer Deux heures avant de pouvoir donner ta carte et qu elle la tam ponne J en avais marre Je regardais les annonces je trouvais manu tentionnaire avec permis de conduire balayeur 33 Il y avait des annonces mais pas pour moi Pour moi il aurait fallu faire des paquets aide livreur magasinier m nage des trucs comme a J attendais J attendais Mais jamais ils ne m ont donn de travail i J en ai eu marre alors j ai cherch M me si c est mal pay m me si c est pourri je vais voir s il y a de l embauche Alors j allais dans les rues et je rentrais On me disait Qu est ce que vous voulez jeune homme Je r pondais Est ce qu il y aurait pas du travail pour moi Je sors de l cole j ai pas de boulot je voudrais bien travailler Et ils me disaient soit oui soit non un des deux Ou bien directement Non non vous tes trop jeune Ou encore Non non vous tes trop vieux Ou bien On prend pas les Alg riens ou des trucs comme a Des fois je suis rentr et on m a dit Pas les Alg riens que les nation
65. s se d d sormais acteurs d histoire Avec leur professeur ces acte rs s attaquent un immense travail sur les probl mes actuels de l esp ce ima L immigration en est Je second chapitre apr s la Deuxi me Guerre mondiale et avant e Avoir vingt ans en M diterran e en 1983 a Jeanine BARON 25 a les ta 37 Encore un exemple Les Grecs participent tout comme les Italiens et les Turcs l exp rience bi culturelle de Genk Waterschei en Belgique Le propre de cette exp rience est de d passer le niveau de l apprentissage de la langue ma ternelle pour lui faire jouer un r le capital dans toute la scolarit des enfants Les th mes les centres d int r ts les sujets des le ons sont communs l enseignement en n erlandais et l enseignement dans la langue maternelle Il ne s agit pas d une simple duplication mais d une approche diversifi e des mati res traiter Le succ s de cette exp rience est tributaire de la bonne coordination et de l troite collabo ration entre les ma tres appartenant quatre nationalit s diff rentes 3 Mais aussi pour le quotidien ici Si l tude de la langue maternelle peut tre entreprise dans le but d un retour ventuel au pays ce projet s inscrit souvent dans un futur plus ou moins lointain en attendant la vie se joue dans l ICI des pays d emploi L apprentissage de la langue maternelle est alors parfois le r sult
66. s situations tr s diffici les Le niveau scolaire moyen 5 me Situation familiale difficile Cela veut dire explique Jean une jeune Antillais fra chement d barqu Pa ris qui vit avec sa s ur et son beau fr re dans un petit studio o il ne rentre jamais avant trois heures du matin pour les laisser seuls Cela veut dire des solitudes des d tres ses morales qui pousse T se piquer toute seule dans son coin et se prostituer avec le petit vieux du dessus pour cent balles Jacques et Laure avaient donc du travail Cela ne s est pas fait sans mal conflit ou violence Les premiers jours certains d enfre eux ne par laient pas comme s ils avaient t autistes Il y a moins de six mois ils se sentaient exclus diminu s inutiles Il a fallu tatonner chercher improvi ser tudier mille fa ons pow leur faire admettre qu ils taient quel qu un leur faire aussi prendre conscience de leur niveau et du tra vail qu ils doivent fournir On a commenc leur faire fcire le tour de Pantin puis leur ds 2 EET EErEE te ETES Sow em BIETE do Seit VS Mez rioncn gars 16 erruwre pnese du stage on leur apprend s autono miser la fois individuellement et collectivement acques est professeur de fran ais LIBERATION 8 10 1982 Le m tier dans tout cela Et bien l id e prend s rieusement corps Quand ils sont arriv s ils espe raient seulement trouve
67. semble jeunes tr ngers et j u nes Fran ais d co vrent comment tout d part a toujours t une preuve dechirante pour des gens contraints de tout quitter pour des raisons essentiellement con mi ques EN Des pudeurs se brisent Des situa tions apparaissent dans leur irr versi bilit leur diversit et leur richesse _ r ciproques Des pr jug s se r duisent Des dialogues s amorcent Les probl mes ont commenc quand j ai envoy les gosses l cole affirme une m re alg rienne qui a toujours peur d sormais Je ne connais plus rien en Alg rie I fau drait que je recommence tout l bas dit une jeune Kabyle arriv e en France l ge de 3 ans Pendant des heures les l ves 6 cou LA CROIX MERCREDI 23 MARS 1983 s examinent ensemble jusqu la mise en cause de comportements de Thistoire permet d atteindre 1 tent sans brancher les t moignages les analysent les relient aux mouvements historiques Mais surtout ils d cou vrent leurs camarades et un nouvea respect Une unit n uvelle na t les classes Des questions difficiles a Dans un monde boulevers l tude plus grande s r nit et de nouveatix rapports entre les jeunes la conv tion de Genevi ve Joutard semble amp gner les parents m fiants au d beaucoup plus disponibles ensuit Quant ses l ves il
68. si F avais pu j aurais bien repris m me partir de la onzi me je me suis rendu compte que c est les premi res ann es d cole qui comptent le plus Il y a pour les jeunes d origine trang re un risque de d classement c est dire de passage souvent irr ver sible d une classe programme d enseignement normal vers une classe programme d enseignement sp cial En Suisse les enfants trangers constituent 16 des l ves de l cole obligatoire mais ils sont 07 25 dans l enseignement sp cial Or l enseignement sp cial est souvent une voie de garage ne menant en fait rien d autre qu un emploi sous qualifi ou au ch mage Elena A l cole qu est ce que j ai appris J ai appris parler J ai appris c tait quoi 1 2 J ai appris compter 2 3 4 Pas de grands chiffres J ai appris les couleurs J ai appris savoir lire C est tout Et savoir me d brouiller un petit peu En tout cas a ne s arrangeait pas d ann e en ann e je descendais je descendais Maintenant ce n est pas trop tard mais c est limite dix sept ans pour rattraper tout ga C est dur hein Avec le niveau S E S qu est ce qu on peut faire On peut faire des trucs o il ne faut pas trop compter pas trop calculer pas trop crire ma nutentionnaire laveur de carreau quoi encore balayeur faire le m nage ranger des trucs dans les rayons Si l on rega
69. stagiaires rel ve non seulement d un choix de p dagogie active mais d coule aussi de l objectif m me du projet pilote de formation d animateurs formateurs migrants savoir former des jeunes migrants ayant les qualifications appropri es comme forma teurs afin qu ils jouent un r le actif par rapport leur propre groupe Nous tenons remercier vivement Mme Rosita FIBBI de l Universit de Gen ve qui a organis ce dossier en qualit de consultante du Bureau international du Travail Note C Castro Almeida Projet r gional europ en en faveur des migrants de la deuxi me g n ration Les documents de travail labor s dans le cadre du Projet r gional europ en PNUD OIT en faveur des migrants de la deuxi me g n ration sont des documents pr liminaires distribu s de fa on non officielle en un nombre limit d exemplaires seule fin d encourager les changes d id es et de susciter observations et critiques Ils ne sont pas destin s une diffusion g n rale et ne doivent pas tre cit s sans autorisation Les articles tudes et autres textes sign s n engagent que leurs auteurs et leur publication ne signifie pas que le Bureau international du Travail souscrit aux opinions qui y sont exprim es Mode d emploi 1 Lisez ce dossier en sachant qu il vous apporte d utiles l ments d analyse mais en sachant aussi et surtout que vous pouvez y apporter de votre c t toute la richesse de v
70. t tous comme des fr res et s urs Je me sens bien Fran aise oui puisque je suis arriv e petite mais a n emp che que j aime la Yougoslavie Je me sens aussi beaucoup de l bas et j ai beaucoup de peine quand je repars Aussi mes parents s en iront leur retraite mais moi je partirai avant Par ailleurs les recherches sur l enseignement bilingue admettent de plus en plus l id e que mieux l i ve conna t sa langue maternelle mieux il est arm pour apprendre une seconde langue Celle ci ne nuit pas l apprentissage de la premi re au contraire la favorise garantissant par ailleurs un rapport plus quilibr entre la langue utilis e dans le milieu familial et la langue du pays d emploi Les pays d emploi se montrent d s lors de plus en plus favorables cet enseignement de la langue maternelle parce qu il est utile tant dans l ventualit d un retour au pays i phai d origine pays d emploi int grer ces cours de langue et culture d origine blissements scolaires s ouvrent pour les accueillir bien videmment 36 que dans la perspective de l int gration dans le l horaire des le ons est alors am nag pour Ce qui contribue valoriser les apports de ces cultures et les l gitimer aux yeux la fois des jeunes d origine trang re et des jeunes nationaux Cet objectif peut tre atteint galement avec la prise en consid ration nationale nomique
71. toire trop vite M M C est bien une participation socio professionnelle et culturelle accrue que revendiquent les jeunes d origine Une telle participation est toutefois entrav e par leur statut d trangers statut d autant plus difficile accepter par ces jeunes qu ils sont souvent n s dans le pays d emploi Les contraintes et les discriminations li es un tel statut se r v lent eux surtout au moment o ils cher chent un premier emploi Leur adolescence est souvent mar qu e par un sentiment d injustice Marie Soledad oN On nous avait toujours inculqu l id e selon laquelle finalement c est une faveur pour nous d tre en France On est bien et on a int r t le reconna tre Y a pas parler plus que a et moi j en tais arriv me dire qu effective ment je suis chez eux et donc je me la ferme Il n y a pas de raisons de manifester ou quoi que ce soit Et c est petit petit que j ai pris conscience je me suis dit que c est vrai je suis chez eux mais mes parents ont travaill les parents des copains ont travaill les immi gr s travaillent donc mon avis au bout d un certain nombre d ann es moi je me sens chez moi je ne vois pas pourquoi je ne serais pas moins chez moi qu un Fran ais vu qu on travaille on cotise j ai les m mes devoirs qu eux vis vis du travail des imp ts etc je ne vois pas pourquoi je n aurais pas les m mes droits 48
72. ujourd hui elle a les reins plus solides et elle ouvrira prochainement un magasin Hi Fi Bondy Espace multiculturel lieu de con vergence des destins les plus divers la coop rative de Bondy c est la rencontre d un projet vocation sociale et de l en treprise SANS FRONTIERE juillet ao t 1983 65 DES JEUNES PRENNENT L INITIATIVE Cit du Bois l Abb Paysage de b ton dans le Val de Marne Octobre 1981 Une soir e comme les autres c est dire monotone angoissante comme tous les jours comme tous les soirs Arr t d autobus endroit pour s abriter arr amp t de l angoisse le seul lieu o l on peut se rencontrer sans g ner personne On s y retrouve pour discuter passer le temps rien faire Ce soir l quelques gars de la bande se disent plus a va moins a va il n y a rien dans ce bled il n y a jamais rien et si on n agit pas il n y aura jamais rien De discussions en discussions nous en sommes arriv s parler de la vie des cit s et pr cis ment des pro bl mes des immigr s r sidant en France Nous nous sommes revus le lendemain pour reprendre le m me sujet et petit petit ce petit groupe s est re trouv de plus en plus nombreux et de plus en plus motiv C est partir de l que nous avons ressenti la n cessit de cr er quelque chose par nous m me pour nous et pour tous les autres Des id eS eeeee Un atelier de m cani
73. ur du pays que plus vivement encore aux diff rences exprim es par des groupes non nationaux immigr s notamment Dans ce contexte les jeunes d origine trang re ont beaucoup de peine tirer le meilleur profit d un enseignement qui non seulement ne tient pas compte de leur propre culture mais semble parfois tre en opposition aux valeurs culturelles v cues par ces jeunes dans leur milieu familial Certes des exp riences p dagogiques interculturelles existent et tendent aujourd hui se d velopper mais ces efforts de valorisation et de respect de la culture tran g re semblent encore par trop parses surtout si l on tient compte des besoins 15 Il est d s lors tout fait compr hensible qu la fin de la scolarit obligatoire un pourcentage r duit de gt jeunes s engage dans la poursuite d tudes plus pouss es Parmi les jeunes de 18 ans de Zurich Suisse 1 Italien sur 10 contre l Suisse sur 5 poursuit ses tudes dans le syst me scolaire officiel au del de la scolarit obligatoire Parmi un groupe de jeunes trangers entre 18 et 21 ans interviev s dans la r gion lyonnaise France seulement 16 des jeunes taient parvenus poursuivre des tudes secondaires voire sup rieures alors que 42 avaient acquis une formation non qualifiante et 40 sortaient de l cole sans formation professionnelle ni formation g n rale pouss e Pour la majorit des jeunes d origi
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