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1. galement une absence de d terminisme technique ou relativisent son importance Le sociologue fran ais Norbert Alter d fend l id e d une transformation par la technique le changement technique introduit des contradictions des innovations ou des effets inattendus dans la soci t ou l entreprise Malgr ces nuances on consid re toujours les effets de la technique plut t que d tudier de concert la gen se d une technique sa mise en place et les comportements des utilisateurs A partir des ann es 1980 des tudes adoptent cette approche plus globale et mettent au jour progressivement le r le du social dans la technique et donc une d termination r ciproque la fin des ann es 1980 les sociologues s attacheront finalement la logique de l usage titre de l ouvrage de r f rence de Jacques Perriault paru en 1989 c est dire au r le actif des utilisateurs face la technique Divers penseurs mettront en vidence que la technique ne peut dicter les comportements et qu un filtre social joue lorsqu il s agit d adopter ou de rejeter une technique ou tout simplement de l utiliser de telle ou telle mani re Par exemple le t l phone portable a t adopt dans les ann es 1990 alors que le visiophone mis au point la m me poque n a pas rencontr son public M tropole de Lyon 10 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com CO
2. apprentissage des codes et du mode op ratoire et d habilet s pratiques sont en jeu Jou t 2000 Les tudes s int ressent ces n gociations entre le dispositif technique et l usager c est dire ces micro adaptations de l usager qui d veloppe peu peu son mode de faire et s approprie l objet Il existe naturellement des carts importants dans les usages d un m me objet technique mais les tudes montrent qu une exploitation minimale d un objet n est pas forc ment corr l e un faible niveau technique ou pas seulement Cet usage a minima peut simplement satisfaire les attentes de l acteur C est le cas de certains usagers d internet n utilisant que partiellement ses possibilit s par exemple uniquement les messageries lectroniques mais n prouvant pas le besoin de faire une recherche sur le web L appropriation repose aussi sur l identit personnelle et l identit sociale de l individu Elle permet la fois d affirmer sa singularit individualisation de l usage des fins de satisfaction personnelle d panouissement personnel et professionnel et son appartenance un groupe social Les appropriations sont par exemple tr s fortes dans le cas de pratiques intenses de jeux vid o durant l adolescence phase de recherche d identit Les diff rences d appropriation entre groupes sociaux sont galement tudi es les pratiques g n rationnelles sont r guli rement pass es la loupe mais aussi les pratiques m
3. ces orientations l quipe actuelle se distingue par trois traits originaux 1 Les objets techniques comme objets d tude des avions aux d chets plastiques en M tropole de Lyon 37 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE passant par les techniques d imagerie m dicale les jeux vid o les logiciels les puces biom triques les biomarqueurs ou les proth ses les recherches proc dent d un questionnement sur les modes d inscription des objets techniques dans le monde Il s agit d interroger les liens de ces objets avec la soci t et la nature Comment reconfigurent ils l environnement les rapports sociaux les subjectivit s les politiques publiques Quelles repr sentations de la nature v hiculent ils dans leur design et leurs usages 2 Un travail de terrain les chercheurs s immergent dans leur terrain pour observer les acteurs comprendre leur langage dialoguer avec eux appr hender leurs logiques et les mettre en perspective Loin de plaquer sur leur terrain un mod le a priori ils se laissent interpeller par lui afin de mettre en probl me les objets qu ils y rencontrent Le terrain fonctionne comme laboratoire pour la pens e 3 Mise en probl me l objectif des recherches du Cetcopra est moins de d crire un objet que d identifier les probl mes que soul ve son mergence dans un milieu
4. devient un produit de masse avec des utilisateurs tr s vari s Un nouveau discours appara t chez les experts et journalistes crivant dans la presse sp cialis e puis dans les m dias g n ralistes etc En rendant publiques les intentions initiales en assurant la promotion de nouvelles pratiques en faisant les r cits de ces premi res exp riences ces m diateurs ont pr sent un cadre d interpr tation et d action pour le grand public A ces discours r alistes s ajoutent des discours utopiques qui permettent d explorer la gamme des possibles voire d imaginer de nouvelles pratiques Plusieurs imaginaires d une technique s affrontent parfois mais petit petit se construisent des imaginaires collectifs communs des groupes de concepteurs puis un jour aux concepteurs et aux utilisateurs Flichy 2003 En d finitive pour l appropriation d une technique mieux vaut qu il n y ait pas trop de dissonance entre l imaginaire des usagers et l imaginaire des concepteurs sous peine de rejet ou de pratiques r duites b L imaginaire intervient dans les choix techniques L imaginaire et les repr sentations li s un objet technique jouent un r le d terminant dans la transition d une technique une autre Souvent tr s pr sents dans les discours ils peuvent faciliter des changements techniques et leurs acceptations Cela fut le cas lors de l adoption rapide de robots m nagers partir des ann es 1950 accompagn s de disc
5. es par les sociologues Michel Callon Pierre Lascoumes et Yannick Barthe 2001 Trois mod les de d mocratie technique sont d crits selon la variation du monopole des scientifiques et par voie de cons quence le degr d implication des profanes dans l laboration et la mise en uvre des savoirs et des savoir faire qui viennent alimenter les d cisions Callon 1998 Chacun des mod les renvoie non seulement des acceptations diverses de la science et de la technique mais aussi des comportements des profanes l gard de celles ci Soulignons que la r flexion sur la d mocratie technique et les liens entre science technique et d mocratie s inscrit dans des r flexions beaucoup plus vastes sur la participation vue selon les penseurs comme outil de gouvernance ou comme instrument d mancipation Bonneuil amp Joly 2013 Le mod le de l instruction publique mod le 1 s inscrit dans les conceptions traditionnelles des rapports science technique et soci t opposition des connaissances scientifiques et des savoirs profanes p tris de croyances et de superstitions d ficit d information du public Les scientifiques doivent tout apprendre ce public indiff renci mais ils ne peuvent rien apprendre de lui Les profanes sont suppos s se former et s informer afin de r tablir un climat de confiance avec les scientifiques de rapprocher le risque per u et le risque objectif de dissiper toute croyance et motion af
6. philosophie sciences de l information et de la communication sciences de l ducation sciences et techniques des activit s physiques et sportives Il rassemble 33 quipes de recherche Ses recherches s articulent autour de trois programmes scientifiques argumenter d cider agir travail et cr ation et espace qualit de vie et situations de handicap et d axes transversaux L axe m diation scientifique et valorisation des SHS s engage dans une r flexion g n rale sur le rapport science et soci t en abordant des questions telles que quels rapports le savoir scientifique entretient il avec les non sp cialistes Que d crivent les expressions grand public et non sp cialiste La science doit elle ou peut elle r pondre imm diatement des attentes sociales ou conomiques Quels sont les pr requis s il y en a pour un acc s la discussion scientifique L exercice du jugement peut il s affranchir d une formation technico scientifique La culture scientifique est elle reconnue comme l ment de culture part enti re www meshs fr Laboratoire Soci t Environnement Territoire SET UMR 5603 CNRS Universit de Pau et des Pays de l Adour Direction Xavier Arnauld de Sartre Conjuguant des approches g ographiques sociologiques et am nagjistes ce laboratoire s int resse tout particuli rement au r investissement du local dans un monde globalis tant
7. t dans son ensemble les organisations les individus et les interactions sociales M tropole de Lyon 8 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE Le d terminisme technique recouvre en fait des postures plus ou moins tranch es Un d terminisme technique fort d fend l id e que la technique est une condition n cessaire et suffisante pour induire des changements soci taux profonds Les penseurs citent en particulier des inventions comme l criture le chemin de fer la t l vision et aujourd hui Internet la num risation Marshall Mc Luhan 1911 1980 dit propos des technologies de la communication we shape our tools and they in turn shape us Un d terminisme technique mod r juge la technique comme un facteur cl parmi d autres des volutions soci tales Il semble pr valoir de nos jours On peut distinguer galement au sein m me de ce courant des penseurs technophiles l instar de l conomiste Jean Fourasti qui fait du progr s technique le ressort magique qui produit tout la fois la croissance conomique et le progr s social et des penseurs technophobes comme les philosophes Edmund Husserl et Martin Heidegger ou plus tard les penseurs de l cole de Francfort pour qui la technique est synonyme de d shumanisation Dictionnaire des sciences humaines En termes de compo
8. toscope dans les ann es 1978 80 a rapidement t compar celui d un lave linge ou d un lave vaisselle en valorisant des fonctionnalit s simples et pratiques ex les jeux pour le micro ordinateur l annuaire pour le minitel le sms pour le t l phone portable Des comportements d appropriation Comment un objet technique trouve t il sa place dans notre quotidien La r ponse r side dans la s quence accessibilit usage appropriation d apr s les mod les d appropriation sociale d velopp s initialement pour les outils de communication et en particulier par les sociologues fran ais Philippe Mallein et Yves Toussaint et le sociologue qu b cois sp cialiste des usages des technologies Serge Proulx Pour une appropriation effective d une technique trois conditions sont n cessaires et suffisantes la connaissance du fonctionnement g n ral de l objet ou dispositif technique et de ses fonctionnalit s l int gration significative de l usage de l objet ou du dispositif et la possibilit d un geste cr atif d un d tournement d usage de la part de l usager Proulx 2002 La notion m me d appropriation porte l id e que l usager n est pas un simple consommateur mais aussi un acteur Reste cerner ses r elles marges de man uvre L appropriation comporte une dimension cognitive et empirique car des processus d acquisition des savoirs d couverte de la logique et des fonctionnalit s de l objet de savoir faire
9. 3 Espaces acteurs pratiques Ces trois axes mettent l accent sur le changement et l innovation et notamment le changement introduit par l innovation technologique ou organisationnel et la construction modification du territoire engendr e par les pratiques des acteurs publics ou priv s Le laboratoire privil gie les approches interdisciplinaires au sein des sciences humaines et sociales ex la question du territoire f d re par exemple les regards d historien de l conomiste et du juriste sp cialis en finances locales mais s ouvre galement aux sciences pour l ing nieur notamment celles pr sentes dans les autres laboratoires de l Universit de technologie Belfort Montb liard ex identification des processus d innovation en recherche m canique et micro m canique http recits utom fr M tropole de Lyon 38 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE MAISON EUROP ENNE M ESHS DES SCIENCES DE L HOMME G Nord de France ET DE LA SOCI T Maison Europ enne des Sciences de l Homme et de la Soci t MESHS Lille CNRS PRES Universit Lille Nord de France Universit de Picardie Jules Verne F d ration Universitaire et Polytechnique de Lille Direction Martine Benoit La MESHS est un institut pluridisciplinaire histoire lettres psychologie conomie anthropologie sociologie droit
10. a contribu l volution de la sociologie des techniques vers la sociologie des usages Sa d marche consiste montrer la constitution conjointe des objets techniques et des acteurs et de jeter une passerelle entre deux approches de la sociologie des techniques celle qui privil gie la description des objets leurs parcours les transformations qui les accompagnent au d triment de l tude des utilisateurs et celle qui s attache la signification des objets sans entrer r ellement dans la bo te noire La premi re approche s attachera par exemple au succ s de l appareil photo Kodak consid rant que son concepteur avait vu juste et qu il y avait un r el besoin chez les p res de famille de prendre le r le du photographe La deuxi me examinera ce que l usage de l appareil photo change dans la famille chez son utilisateur entre les individus S appuyant sur une c l bre tude sur le magn toscope Madeleine Akrich montre que les usages ne peuvent se d duire m caniquement des choix effectu s lors de la conception Elle soutient aussi que les objets techniques ont autant besoin pour exister et fonctionner de formes d organisation sociale que nos soci t s ont besoin d objets techniques pour se stabiliser et perdurer R tablir une sym trie entre l objet et l acteur et montrer comment l un et l autre se co d finissent tel est notre sens l objectif d une sociologie des usagers Akrich 1990 La technique ne dicte pas les
11. artistiques et culturelles contribuent cette r flexion Cette volution s inscrit dans le sillage de Maurice Halbwachs et d Emile Durkheim pour qui seules l interdisciplinarit et la pluralit des regards permettent d appr hender la morphologie sociale Apr s ces premiers d cryptages les savoirs plus op rationnels sont pr sent s sous forme de questions Ces dossiers n ont pas la pr tention de pr senter une revue compl te de la bibliographie Des exemples et cas pratiques sont propos s dans chaque dossier afin d illustrer le plus concr tement possible les apports des sciences humaines et sociales dans le champ des comportements et dans des domaines qui concernent la M tropole de Lyon Enfin les dossiers proposent une bibliographie compilant les principales r f rences utilis es leur laboration et une s lection des quipes de recherche croisant les notions de comportement et de norme d apprentissage de technique et d espace In fine ce travail devrait donner la collectivit des cl s de lecture pour mieux appr hender les comportements et lui permettre de mieux mesurer l apport possible des diff rentes approches des sciences humaines et sociales dans la mise en uvre de ses actions M tropole de Lyon 3 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE formel motivation informel constructivi
12. b timents l cueil viter est de penser qu il suffit de rendre un b timent plus conome pour que les habitants adoptent imm diatement les comportements souhait s Ce n est pas le cas Ils ne changeront pas imm diatement leurs pratiques d a ration ancr es dans leurs cultures et habitudes m me si cela perturbe la ventilation double flux de leur habitat Ils ne se priveront pas non plus d adapter cette technique leurs besoins par diverses astuces ou pratiques boucher la grille pour supprimer le courant d air ter le plomb au tableau lectrique pour arr ter le bruit Comment rem dier ces usages qui peuvent rendre des innovations techniques inefficaces voire contre productives Une condition pr alable est de penser les techniques avec les cultures les particularit s des acteurs les politiques publiques les normes et repr sentations les environnements concern s Il s agit en d finitive de s inscrire dans une approche syst mique afin de consid rer l ensemble des variables entrant en jeu dans les comportements individuels Zelem 2010 Plus concr tement les d marches de m diation sociotechnique peuvent ouvrir la voie des compromis qui flexibilisent les techniques et redonnent des marges de man uvre aux usagers Elles semblent d ores et d j avoir fait leur preuve dans certains domaines seule la collaboration n goci e et effective de l usager au fonctionnement d un b timent rend possible et durable
13. comportements des utilisateurs L objet technique porte en lui le projet du concepteur le fonctionnement qu il a imagin Mais selon Gilbert Simondon philosophe si l objet technique est assez ouvert l utilisateur peut prolonger l acte du concepteur en faisant ses propres ajustements mises au point r glages etc Cet ajustement entre l objet technique et l utilisateur peut avoir lieu m me en de des performances techniques de l objet C tait par exemple le cas lorsque les possesseurs de magn toscope n utilisaient pas la programmation de leur appareil et se contentaient de lancer l enregistrement l heure de leur film La logique de l usage d crite par Jacques Perriault dans son ouvrage du m me nom 1989 vient confirmer que l individu d tient une part de libert dans l utilisation qu il fait d un outil Dans toute logique d usage on retrouve le choix d un instrument bien ou service et le choix d un type d emploi de la part de l usager mis au service d un projet d utilisation Ces choix d pendent de multiples facteurs affectifs psychologiques cognitifs culturels sociaux Cette notion vise clairer cette interaction technique et soci t par une meilleure compr hension du comportement des utilisateurs car ce sont eux en d finitive qui dans la plupart des cas d cident de la fa on dont une technique ou une technologie sont m tabolis es ou non par la soci t un moment donn Perriau
14. d automobile sans essence raffinerie commerce Quels r sultats sp cifiques vise la technique La technique sert essentiellement transformer le r el la nature afin de mettre notre disposition quelque chose produire des objets ou r soudre un probl me qui n est pas notre port e et dont on a besoin ou dont on juge avoir besoin Il est important de souligner que le r sultat de la technique la fin vis e et atteinte par une technique est aussi un moyen La production d une automobile repose sur un grand nombre de techniques mais leur fin le v hicule sera un moyen pour ceux qui l utiliseront un moyen de transport Cette pr cision est n cessaire car elle l ve le voile sur un impens de la technique si les acteurs de la technique r fl chissent aux moyens mettre en uvre pour atteindre le r sultat vis ils s int ressent moins aux fins proprement dites et leurs valeurs M tropole de Lyon 7 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE b Technique et technologie La technologie d signe la science des techniques l tude syst matique des proc d s des m thodes des instruments ou des outils propres un ou plusieurs domaine s art s ou m tier s CNRTL En d autres termes la technologie est une th orisation des techniques Nous nous en tiendrons cette d finition
15. d un instrument et d un type d emploi mis au service d un projet Aujourd hui si les observateurs s accordent sur l existence des liens entre technique et soci t la controverse subsiste sur la nature de ces liens Quel est le poids de la technique sur nos comportements Nos usages de la technique sont ils d termin s par les objets Quelles sont nos marges de man uvre Comment expliquer les d tournements d usage et les non usages Pourquoi vouloir intervenir dans le processus de conception ou encore dans les choix techniques aux c t s des experts Afin de r pondre ces questions ce dossier commence par proposer une d finition de la technique et expliquer la confusion fr quente des mots technologie et technique partie 1 Puis il d crit l approche d terministe des liens entre technique et comportements montrant la fois ses arguments et ses limites et des exemples de sa persistance l heure actuelle partie Il La partie IIl s attache ensuite d crire comment les sciences humaines et sociales ont pens progressivement ensemble la technique et le social montrant in fine que la technique ne dicte pas les comportements et qu il existe une large marge de man uvre pour les usagers Nous abordons ensuite les nombreux usages et les non usages de la technique leurs caract ristiques et leurs causes partie IV La partie V invite faire un pas de c t et consid rer l influence de l imaginaire et des repr sentati
16. dans ce dossier et traiterons bien de technique l ensemble des proc d s mis en uvre au service d une fin et non de technologie la science des techniques Soulignons que la notion de technologies de l information et de la communication ou TIC recouvre en fait les techniques de l audiovisuel des t l communications de l informatique d internet Comment expliquer la confusion fr quente entre ces deux termes Elle viendrait d une large diffusion de la litt rature anglo saxonne et d une mauvaise compr hension du mot anglais technology qui tend se r pandre et qui a pourtant une autre signification L anglais n utilise presque pas le terme technique qui existe pourtant avec un sens assez troit mais int ressant technique d un artiste peintre pianiste ou savoir faire directement corporel en g n ral danseur gymnaste D o l hypoth se simple mais puissante technique d signerait des actions directement corporelles de l ordre du geste et technologie d signerait directement ou non des objets et donc par extension tout ce qui est li leur usage leur production leur pr sence dans le monde pr cise Michel Puech philosophe de la technologie Cette confusion est galement entretenue par les usages courants de ces deux termes Le mot technique semble de plus en plus d laiss au profit du mot technologie souvent employ au pluriel et portant de mani re infond e une
17. et social 12 b Vers la co construction de la technique et du social une volution du constructivisme SOCIA irisscan erruan Aar EE ENE EEA 13 4 Quand les comportements prennent la main sur la technique le r gne des USAGES sapane a EAEN ONONE 17 a Constitution du champ d tudes sur les usages sssssneeeeeesseeerrrrrr resserrer 17 b L usage comme construit social skeskktktktttttttttttttttt rttr au lensishnentintele 18 C L s raisons d s OMS ARS nn tarina aaa AEE Aa tra ten een 21 d Des non usages porteurs d id ologies 7 24 5 Quel est le poids de l imaginaire et des repr sen tations de la technique dans les comportements TriiinR NiNa Eaa 26 a L imaginaire et les repr sentations dans l usage des techniques 26 b L imaginaire intervient dans les choix techniques 28 C Les discours entourant la technique des leviers d action pour faire voluer les c mportements Terere 0iTn a e aer ra e aa EAEn E EEE E a A OEO EE ER EE tes 29 6 Vers la co production des savoirs et de la technique 30 a Renouvellement des formes d interactions science technique et soci t 30 b La d mocratie technique iii 31 C Le 21 me si cle sera t il le si cle du sacre de l amateur nssssssseerrrrseee 32 LS d Le EE 34 quipes de recherche titre indicatif 37 M trop
18. fait cerner les usages d une m me technique La prise en compte de ces nouveaux d terminants entra ne une diversification des chelles d analyse de l individu la soci t du micro au macro Depuis une vingtaine d ann es deux tendances se dessinent notamment la volont d appr hender la complexit Ces emprunts cette hybridation des concepts permet de faire merger des analyses plus fines mais aussi plus complexes des relations entre l homme et son environnement technique normatif spatial ou encore d apprentissage La majorit des travaux actuels montrent plut t une circularit de ces notions qui s influencent mutuellement et se reconstruisent en permanence Les recherches s int ressent aux dynamiques en jeu aux interactions entre les diff rentes chelles spatiales et humaines et regardent les points d quilibre la pr pond rance d un ou de l autre facteur en fonction des moments des circonstances La pluridisciplinarit Que ce soit autour d un objet de recherche commun ou dans l organisation m me des laboratoires les travaux autour des interactions comportements amp espace technique apprentissage ou encore norme mobilisent des chercheurs et concepts de plusieurs disciplines au sein des sciences humaines et sociales voire des sciences dures avec l apport des neurosciences des sciences de l ing nieur ou de la complexit De nouveaux outils ex syst me d information g ographique ou SIG et pratiques
19. id e de nouveaut 2 Comment les comportements sont ils induits par la technique Le courant du d terminisme technique est central pour comprendre comment sont envisag s la technique et les rapports de l homme la technique Il parcourt de nombreuses disciplines des sciences humaines et sociales et a suscit de vives controverses Par exemple l histoire des techniques s est attach e savoir si les inventions sont in vitables L histoire et la sociologie se sont pench es en particulier sur les techniques ayant un fort pouvoir de transformation soci tale ou exprimant une mutation de la soci t les instruments de mesure la monnaie et l criture Plus r cemment la sociologie et les sciences de l information et de la communication ont largement explor les effets des m dias et des technologies de l information et de la communication TIC La sociologie du travail quant elle s est int ress e l automatisation au taylorisme et plus g n ralement la question de la technicit au travail a Principes du d terminisme technique Courant de pens e de la sociologie des techniques le d terminisme technique repose sur deux grandes id es particuli rement vives dans les ann es 1950 1970 e a technique tire son volution d elle m me ou de la science mais pas de la soci t e la technique influence la soci t tout changement technique provoque un changement social La technique transforme la soci
20. la technique Apporter des connaissances aux individus et les former la technique apparaissent donc comme des leviers potentiels pouvant changer leurs perceptions et conduire l usage Mais un suppl ment d informations et de formations n aura pas les m mes effets sur tous et surtout il ne r pond pas tous les facteurs susceptibles d expliquer le non usage S appuyant sur la th orie de l action raisonn e consid rant que les choix comportementaux des individus sont des choix pens s et que la raison et la volont sont les moteurs du comportement le mod le d acception de la technique ou de la technologie selon les traductions Technology Acceptance Model ou TAM de Fred Davis 1989 est utilis par les chercheurs en management et en sociologie de la consommation Les deux facteurs pr pond rants expliquant l acceptation d une technique sont la perception de l utilit et la facilit d utilisation En d autres termes les non usagers peuvent tre des personnes qui n ont pas de probl mes r soudre ou encore qui n ont pas conscience de l existence de tels probl mes Le sociologue Philippe Mallein postule aussi que la perception de l utilit pr c de l usage Sa m thode dite CAUTIC Conception Assist e par l Usage pour les Technologies l Innovation et le Changement montre que l acceptabilit d une technique repose sur l utilit mais aussi le sens l avantage la facilit d usage la simplicit de l id e et la val
21. mieux assister la mobilit Pour r sumer les recherches du LPC visent pour une part au d veloppement de connaissances th oriques pour mod liser le comportement humain Ces connaissances permettent de r pondre du point de vue de l humain en consid rant ses contraintes et ses capacit s aux questions finalis es d acceptabilit et d usage d am nagements d outils ou d applications permises par le d veloppement de technologies nouvelles www lpc ifsttar fr Laboratoire Transports et Environnement LTE Lyon Bron Institut Fran ais des Sciences et Technologies des Transports de l Am nagement et des R seaux Ifsttar Direction Serge P lissier La th matique centrale du LTE est l valuation des impacts environnementaux des transports et l optimisation des solutions pour les r duire Cette th matique est abord e selon 3 axes compl mentaires la caract risation et la mod lisation des missions de polluants de v hicules ou de parcs l optimisation de la consommation nerg tique de v hicules ou de parcs et la perception des nuisances et l acceptabilit des solutions visant leur r duction Ce dernier axe de recherche vise r pondre aux enjeux de la r duction des nuisances environnementales dues aux transports Ses travaux se situent dans le champ de la psychologie environnementale Cette discipline tudie les processus qui r gulent et m diatisent la relation de l individu avec son environnement physiqu
22. par la subjectivation qui se d ploie dans une modernit exacerb e et plurielle que par la recherche de rapports renouvel s l environnement l action am nagiste aux territoires et aux ressources naturelles Les recherches s organisent autour de trois axes 1 D veloppement durable et m nagement des milieux 2 Attractivit et fabrication des territoires et 3 Modernit plurielle et exp riences des lieux Dans ce dernier axe le sujet est questionn dans ses rapports l espace et son utilisation des technologies de la communication L ubiquit m diatique et l inscription spatiale sont notamment explor es le SET ayant d j montr que ces technologies sont la fois ds outils de la mondialisation et des outils de relocalisation La d connexion volontaire aux technologies de la communication est un autre th me de recherche et vise une meilleure connaissance des conduites visant une ma trise des flux de communication http set univ pau fr M tropole de Lyon 39 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE j p Laboratoire Interdisciplinaire Solidarit s Soci t s et T 70O Territoires LISST UMR 5193 CNRS Universit de mw m msn Toulouse 2 EHESS SOLIDARIT S SOCI T S TERRITOIRES Direction Denis Eckert Le LISST couvre de nombreux th mes de recherche et associe des
23. participation peut prendre des modes encore plus ludiques on parle alors de gamification Un des plus c l bres jeux contributifs Fold it http fold it portal propose aux internautes de replier des prot ines de plus en plus complexes afin d obtenir les structures tridimensionnelles les plus r alistes et notent leurs contributions les multiples combinaisons imagin es par les internautes cherchant am liorer leur score ont permis d tablir la g om trie d une prot ine complexe et d aider ainsi les chercheurs de l Universit de Washington Le jeu est aussi utiliser afin de sensibiliser les internautes tel ou tel enjeu comme par exemple le jeu Clim Way pour r duire les missions de gaz effet de serre et s adapter de nouvelles conditions climatiques http climcity cap sciences net Le partage de donn es c est dire permettre un acc s libre des donn es autrefois r serv es un cercle d initi s r pond une demande d acc s l information mais suscitent aussi des comportements actifs o les amateurs exploitent ces donn es afin de cr er une application d am liorer un service public etc La d marche de mise disposition des donn es publiques du Grand Lyon s inscrit dans cette logique http data qrandlyon com b La d mocratie technique Ces diff rentes formes d engagement regroup es au cours des ann es 1990 2000 sous l appellation d mocratie technique ont t th oris
24. s de la recherche comme le D partement de la Recherche Prospective de l INA avec notamment le c l bre ouvrage Le magn toscope au quotidien 1983 de Baboulin Gaudin et Mallein Le CESTA Centre d tudes des syst mes et des technologies avanc es encourage aussi la production de travaux sur les TIC sur la micro informatique en particulier Mais pour J Jou t l impulsion majeure revient surtout la Direction g n rale des t l communications DGT et au Centre national d tudes des t l communications CNET qui lancent plusieurs appels d offre dont certains en commun avec le minist re de la Recherche A l poque l objectif est de comprendre les r actions de la soci t face l arriv e de nouveaux objets de communication M me si les appels d offre accompagnant le lancement du Plan c ble et du Plan t l matique ne portent que tr s modestement sur les usages une petite communaut de chercheurs s organise et rassemble majoritairement des sociologues atypiques universitaires CNRS ou ind pendants quelques chercheurs en communication comme ceux du GRESEC Groupe de recherche et d tude sur les enjeux de la communication Universit Stendhal Grenoble III fond en 1978 et encore en activit et des membres des services de prospective de la DGT et du D partement des usages sociaux des t l communications du CNET Des usages de la technique s inscrivant dans une recherche d autonomie Les tudes fran aises
25. tropole de Lyon 20 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE Du fait de la mont e en puissance des nouvelles formes d organisation du travail ind pendant nomade horaires souples ou d cal s etc les usages professionnels des TIC dans la sph re priv e sont particuli rement investis l rosion des fronti res entre l espace professionnel et l espace priv son impact sur les modes de vie les sociabilit s ainsi que la nouvelle gestion du temps induite par ces usages les nouvelles temporalit s et les nouvelles spatialisations de la communication Cette perm abilit des fronti res temporelles et spatiales qui ouvre la voie une red finition des rapports sociaux semble de plus en plus int resser la recherche Des comportements s inscrivant dans des mutations profondes de la soci t Dans les ann es 2000 les recherches en sciences de l information et de la communication ne se limitent plus un objet technique en particulier et s orientent davantage sur les pratiques communicationnelles Elles s efforcent aussi de replacer ces usages dans les grandes transformations de la soci t Ainsi les usages des TIC et les pratiques communicationnelles sont examin s par les prismes de la mobilit Urry 2005 Kaplan et Lafont 2004 de l informationalisation Mi ge 2004 c est dire de la multiplication des
26. vid osurveillance restent tr s rares Une quipe de chercheurs grenoblois ayant travaill sur les usages sociaux et politiques de la vid osurveillance Lyon Saint Etienne et Grenoble souligne que l argument dissuasif de la vid osurveillance est difficilement d montrable Quant aux d linquants la vid osurveillance semble surtout entra ner chez eux des comportements plus prudents et non le respect des lois ils adoptent des m canismes de dissimulation de leur identit et se d placent dans les zones non couvertes en d autres termes ils s adaptent l outil Faute de preuves statistiques de l efficacit de l outil sur la diminution des actes de d linquance sa l gitimation passe par la mise en vidence d autres usages souvent tr s diff rents des objectifs premiers telles que la d tection des personnes sans domicile fixe la gestion des manifestations l aide l exploitation d un syst me de transports Roch 2007 L approche d terministe ne permet donc pas de saisir toute la complexit des relations entre la technique et les comportements Elle est trop simplificatrice plusieurs gards e elle suppose une vision lin aire des rapports entre la technique et l homme l une affecte l autre M tropole de Lyon 11 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE e elle n glige l impact des facteurs cogn
27. CHNIQUE R f rences Akrich Madeleine 1990 De la sociologie des techniques une sociologie des usages l impossible int gration du magn toscope dans les r seaux c bl s de premi re g n ration Techniques et Culture 16 Juillet D cembre 1990 Akrich Madeleine 1993 Les objets techniques et leurs utilisateurs De la conception l action in Raisons pratiques n 4 Les objets dans l action p35 57 Akrich Madeleine Boullier Dominique Le Goaziou V ronique et Legrand Michel 1990 Gen se des modes d emploi la mise en sc ne de l utilisateur final Rennes LARES Baboulin Jean Claude Gaudin Jean Pierre Mallein Philippe 1983 Le magn toscope au quotidien Editions Aubier Montaigne Bandura Albert Wood Robert 1989 Social cognitive theory of organizational management In Academy on Management Review vol 14 n 3 p 361 383 Bihouix Philippe 2014 l Age des low tech Seuil Bonneuil Christophe et Joly Pierre Beno t 2013 Sciences techniques et soci t Editions la D couverte Boudokhane Feirouz 2006 Comprendre le non usage technique r flexions th oriques http W3 u grenoble3 fr les enjeux Boudokhane Lima Feirouz 2011 Etude sur les non usagers d Internet analyse de la perception des TIC et du rapport aux m dias Les enjeux de l information et de la communication n 12 1 Boullier Dominique 1985 L effet micro ou la technique enchant e Rapports de g n ration et pratiques de la micro inform
28. Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE elles est l histoire des techniques et de leur environnement elle se d cline en l tude de conflits environnementaux de contestations d une activit technique des conditions d existence de l entreprise responsable Une autre est la production diffusion m diation des savoirs et des cultures scientifiques et techniques Elle d fend l orientation selon laquelle la recherche en histoire des techniques et autour de l innovation technologique doit s interroger sur les mod les de production de circulation et de r ception des savoirs et cultures techniques et scientifiques sur les imaginaires et les croyances ou les craintes sociales correspondantes http technique societe cnam fr M tropole de Lyon 46 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com
29. IS Quarterly vol 13 n 3 p 319 340 M tropole de Lyon 34 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE De Certeau Michel 1980 L invention du quotidien I UGE 10 18 Denou l Julie Granjon Fabien 2011 Communiquer l re du num rique Presses des Mines Transvalor De Singly Fran ois 2000 Libres ensemble l individualisme dans la vie commune Nathan Ellul Jacques 1954 La Technique ou l Enjeu du si cle Armand Colin Flichy Patrick 2003 L innovation technique R cents d veloppements en sciences sociales vers une nouvelle th orie de l innovation La D couverte Flichy Patrice 2004 L individualisme connect entre la technique num rique et la soci t R seaux n 124 Flichy Patrick 2010 Le sacre de l amateur Sociologie des passions ordinaires l re du num rique Seuil Gingras Yves 2013 Sociologie des sciences Que sais je Puf Granjon Fabien 2010 Le non usage de l internet reconnaissance m pris et id ologie Questions de communication n 18 p 37 62 Gras Alain Moricot Caroline Poirot Delpech Sophie L et Scardigli Victor 1990 Face l automate Le pilote le contr leur et l ing nieur La Sorbonne Jarrige Fran ois 2014 Technocritiques Du refus des machines la contestation des technosciences La D couverte Jaur guiberry Francis 2014 D connexion volonta
30. Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE Le mod le de la co production des savoirs mod le 3 se d marque des mod les pr c dents car les profanes y sont dot s d une capacit r elle produire des connaissances A la notion de publics indiff renci s mod le 1 et diff renci s mod le 2 se substitue celle de groupes concern s Ceux ci se mobilisent participent la cr ation de connaissances et interagissent avec les experts pour un objectif commun Il s agit bien de faire avec les profanes Ce mod le repose enti rement sur la capacit des groupes concern s faire reconna tre le bien fond de leurs actions De nombreux exemples de ce mod le existent dans le champ de la sant avec des associations de malades l instar de l AFM association fran aise contre les myopathies participant au combat contre les maladies g n tiques rares et permettant gr ce au T l thon de collecter et de redistribuer des sommes sup rieures au budget de fonctionnement hors salaires de l Inserm et orientant ainsi fortement les directions prises par la recherche publique c Le 24 me si cle sera t il le si cle du sacre de l amateur Ces derni res ann es les travaux sociologiques et historiques sur la diversit des fa ons de produire de connaissances scientifiques et des techniques et sur la place des professionnels et des citoyens dans cette production se sont multi
31. MPORTEMENTS amp TECHNIQUE Quand l utilisateur pr f re une solution technique moins efficace Le clavier Qwerty loignant les lettres fr quemment cons cutives dans la langue anglaise a t install sur les machines crire la fin du 19 me si cle afin de ralentir les dactylographes et d viter ainsi que les machines ne s enrayent L am lioration technique des machines aurait d permettre l utilisation de syst mes plus ergonomiques comme celui con u dans les ann es 1930 aux tats Unis pour la langue anglaise par le psychologue August Dvorak Mais les usagers ont refus de s engager dans un nouveau processus d apprentissage et ont conserv leurs habitudes avec le clavier Qwerty faisant d une solution peu ergonomique une solution encore utilis e de nos jours c Une approche toujours d actualit mais trop simplificatrice Critiqu par d autres courants qui ont t et sont actuellement pr dominants voir parties 3 et 4 le d terminisme technique n a pas pour autant disparu Des exemples contemporains l illustrent bien En 2014 la commune de Rillieux la Pape a quip ses policiers municipaux de cam ras portatives accroch es leurs gilets afin de filmer les interventions et de faire baisser les incivilit s Les premiers retours semblent tr s encourageants Inform s du dispositif les contrevenants font preuve d un comportement plus cordial et une baisse de 70 des outrages agent est constat e d apr s
32. SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE Rapport de Caroline JANUEL Mai 2015 Le http geeko lesoir be GRANDLYON la m tropole COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE Avant propos Le regard des sciences humaines et sociales sur les comportements 4 dossiers pour explorer et mieux comprendre La prise en compte des comportements est de plus en plus identifi e comme l une des cl s pour am liorer l efficacit et la pertinence de l action publique Ils sont en effet au c ur de multiples questionnements comment expliquer par exemple le respect ou la transgression d une norme visant l int r t g n ral L usage inattendu d un espace public Le non usage d un dispositif technique Certaines pratiques de mobilit pouvant tre jug es irrationnelles L inertie de certains publics quand il s agit d agir en r ponse aux exigences du d veloppement durable Tous ces comportements m ritent d tre compris dans la grande vari t de leurs motivations et fonctionnement afin de mieux agir C est pourquoi la Direction de la prospective et du dialogue public de la M tropole de Lyon a choisi de les explorer non pas de mani re g n rale mais en privil giant des savoirs situ s c est dire en croisant la notion de comportement avec d autres notions r currentes dans de nombreuses politiques publiques la norme l apprentissage la technique et l espace Le recours aux grilles de lectures tablie
33. a technique la culture technique et les grands choix techniques que les profanes investissent Les nombreuses d nominations utilis es t moignent de la richesse de la palette d engagement non professionnel dans la production de savoirs et de techniques amateur utilis en particulier dans les sciences naturelles et l astronomie profane terme plus politique le profane n a pas les statuts et dipl mes de d tenteurs officiels des savoirs mais entend y mettre son nez pro am pour professionnel amateur soulignant l hybridit des postures et statuts militant expert ou hacker initialement porteurs de l id e de contestation et d une contre expertise ces termes semblent de plus en plus aseptis s usager innovateur groupe concern Bonneuil et Joly 2013 a Renouvellement des formes d interactions science technique et soci t Revenons bri vement sur les diff rentes interactions science technique et soci t o les profanes interviennent de mani re active participation co production innovation ouverte partage Les dispositifs participatifs comme par exemple la premi re conf rence de citoyens en France sur les OGM dans l agriculture et l alimentation 1998 forment des citoyens sur le sujet les am nent rencontrer des experts changer sur le sujet non pas pour rechercher un consensus mais pour se r approprier des enjeux complexes et faire entendre leurs avis sur le
34. ant des processus communicationnels dans la soci t et d analyser leurs dimensions sociales s miotiques et politiques Les chercheurs du Gripic s int ressent aux r les que jouent les processus d information et de communication dans la vie sociale dans le monde marchand et culturel dans les m dias et l espace politique Ils tudient les lignes de force et les m tamorphoses des pratiques d information et de communication On s int ressera plus particuli rement la th matique de recherche Cultures savoirs et communication anim e par Yves Jeanneret qui s attache analyser la fa on dont la communication soutient la circulation et la r appropriation de savoirs de diff rentes natures dans la soci t Nous cherchons saisir notamment les transformations qui affectent la communication publique sur les sciences et leurs enjeux et les m diations de l id e de litt rature ce qui conduit interroger le statut et le devenir de cat gories essentielles comme la critique l expertise la figure intellectuelle la lecture www paris sorbonne fr presentation 4529 wwvw celsa fr recherche gripic php gt Dominante Sociologie a Centre de Sociologie de l Innovation CSI Mines Paris Tech Centre de CNRS UMR 7185 Paris C Sodologiede Direction Alexandre Mallard m m l innovation Fond en 1967 le CSI est devenu dans les ann es 80 un des laboratoires phares au plan international dans le domaine des Science an
35. aques prolif rent et voluent sans cesse Cet environnement technique influence et modifie nos comportements nos modes de travail de consommation de mobilit d apprentissage etc Bien s r la technique a toujours exist et les r flexions qui l accompagnent sont aussi vieilles que la philosophie mais les observateurs s accordent sur la profondeur et la rapidit des mutations actuelles On pense en particulier la r volution num rique expression d signant aussi bien la num risation proprement dite de toute information textes sons images et ses cons quences sur les pratiques et les comportements de tout un chacun La technique n est pas neutre est difficile de penser la technique et ses objets en raison des inqui tudes des peurs mais aussi des attirances et des fascinations qu ils suscitent Les sciences humaines et sociales mettent en garde contre la double impasse des visions technophobes et technophiles mais n ont pas toujours su viter ce pi ge Les liens entre technique et soci t sont complexes et largement tudi s de la conception aux usages de la technique Nous utilisons volontairement le terme usage qui d passe la notion d utilisation d signant le simple emploi d une technique dans un face face avec l outil L usage recouvre des notions plus larges et plus int ressantes en mati re de comportements allant de l adoption l appropriation en passant par l utilisation L usage implique le choix
36. asculines et f minines ou encore les pratiques professionnelles L appropriation d une TIC peut en effet entra ner une recomposition difficile de l identit professionnelle de l individu et de l identit du collectif de travail Jou t 2000 M tropole de Lyon 19 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE Des comportements renouvelant le lien social Les recherches portent principalement sur deux axes la construction de nouveaux collectifs ou microgroupes d usagers des TIC et l apparition de nouvelles formes d change social sur r seau qu il soit collectif ex r seau social en ligne ou interpersonnel ex mail t l phonie mobile Les usages au sein de collectifs tels que les cibistes les informaticiens amateurs les f rus de jeux vid o r v lent des changes nombreux d informations d astuces de donn es etc et d ploient aussi des formes de sociabilit ordinaire rencontres physiques Ces usages r v lent des strat gies de distinction et de d marquage social par rapport aux enfermements des structures d appartenances professionnelle ou familiale Boullier 1985 Mais la nature des liens sociaux qui s tablissent en ligne est l axe privil gi par la sociologie des usages Les tudes portaient sur les messageries du Minitel dans les ann es 1980 les sites de discussion et de rencontre sur inte
37. atique dans la famille Rennes LARES Breton Philippe 2002 Que faut il entendre par discours d accompagnement des nouvelles technologies Les dossiers de l audiovisuel n 103 Brisepierre Ga tan Grandcl ment Catherine Renauld Vincent 2014 L impens des usages www millenaire3 com Callon Michel 1998 Des diff rentes formes de d mocratie technique Annales des Mines Responsabilit amp Environnement n 9 p 63 72 Callon Michel 2006 Sociologie de l acteur r seau in Akrich Madeleine Callon Michel Latour Bruno Sociologie de la traduction Presses des Mines p 267 276 Callon Michel Lascoumes Pierre et Barthe Yannick 2001 Agir dans un monde incertain ditions Seuil Chouteau Marianne Escudi Marie Pierre Forest Jo lle et Nguyen C line 2014 L ing nieur au c ur de la d mocratie technique in Lequin Yves Claude et Lamard Pierre dir l ments de d mocratie technique ditions de l UTBM Chouteau Marianne et Nguyen C line 2011 L apport du r cit dans l appropriation technique in Mise en r cit de la technique ditions des archives contemporaines Colloque L autonomie sociale aujourd hui 1983 Centre d tudes des pratiques sociales Universit Grenoble Il et Centre de recherche sur l pist mologie et l autonomie CREA E cole Polytechnique Presses Universitaires de Grenoble Davis Fred 1989 Perceived Usefulness Perceived Ease of Use and User Acceptance of Information Technology In M
38. chnoscientifiques et environnementaux tudie notamment les risques provoqu s par le d veloppement technoscientifique approche socio anthropologique des risques technologiques majeurs danger nucl aire artificialisation du vivant bio et nanotechnologies et la vuln rabilit humaine en situation de production psychologie cognitive de l valuation et de la prise de d cision en situation complexe psychologie du risque li e au monde du travail et ses aspects interculturels wWww unicaen fr Laboratoire Paragraphe Universit Paris 8 Universit de Cergy Pontoise Direction Imad Saleh PARAGRAPHE Le laboratoire conjugue une approche interdisciplinaire bas e la fois sur les Sciences de l Information et de la Communication la psychologie et l informatique Les membres du laboratoire Paragraphe se rejoignent en effet dans un int r t commun pour l ensemble des implications des technologies de l information que ce soit travers des notions techniques comme les moteurs de recherche les hypertextes les hyperm dias les outils informatiques les applications qui en r sultent et les activit s humaines qu ils sollicitent ou au travers de notions relevant des sciences de l Homme et de la Soci t ergonomie science cognitive sociologie philosophie comme les enjeux sociaux de ces technologies leur conceptualisation ou encore les probl mes M tropole de Lyon 40 Mai 2015 Direction de la prospectiv
39. cro r sistances aux usages pens s aux normes impos es par les objets Les limites de l approche sociale des usages Les principales critiques portent sur la mont e de l empirisme il y a une prolif ration d tudes d usages d contextualis es de toute probl matique des travaux financ s par des commanditaires imposant certaines contraintes peu compatibles avec la recherche court terme objet cibl A cela s ajoutent un clatement des objets de recherche une accumulation de donn es centr es sur les objets plut t que l analyse des pratiques li es ces objets En d autres termes l objet l emporte bien souvent sur la probl matique Enfin on constate un manque d interdisciplinarit et d utilisation des th ories sociales Jou t 2000 Ce constat conserve sa validit l heure actuelle Denou l amp Granjon 2011 b L usage comme construit social Afin d avoir une vision d ensemble des apports de la sociologie des usages nous reprendrons le d coupage de J Jou t 2000 qui nous para t particuli rement clairant pour les comportements la g n alogie des usages le processus d appropriation l laboration du lien social et l int gration des usages dans les rapports sociaux Tous ces axes sont naturellement troitement li s Des comportements d adoption de d couverte d apprentissage et de banalisation L observation des usages sociaux des TIC a permis de comprendre la fa on dont ils s ins rent dans l
40. d Technology Studies Michel Callon et Bruno Latour tant les chefs de file d une nouvelle approche baptis e sociologie de la traduction ou encore th orie de l acteur r seau Actor Network Theory ANT Les recherches sont d ploy es par la suite au carrefour de la sociologie de l conomie et de la science politique Actuellement les travaux s articulent autour de trois grands th mes Le th me de la d mocratie technique et de l engagement des groupes concern s dans les activit s et les d bat scientifiques et techniques est abord d une part sous l angle des formes et modes d engagement de l expertise profane et d autre part sous l angle des outils et proc dures d expression des groupes concern s La constitution des individus et des collectifs est un autre th me de recherche pour le CSI avec l objectif de rendre compte des modalit s par lesquelles se construisent nos attachements ce qui nous tient et ce quoi nous tenons et la mani re dont ces attachements permettent de rendre compte de formes d exp riences sp cifiques ex la personne handicap e form e par les dispositifs d aide les formes mergentes de mobilit etc Le troisi me th me s int resse la fabrique de l conomie les recherches portent sur la pragmatique de l appr ciation l tude des op rations par lesquelles la valeur des objets est constitu e et le prix fix sur les ph nom nes de quantification et sur le caract re performatif
41. de sociologie des usages s inscrivent dans les probl matiques particuli rement f condes des ann es 1980 les modes de vie la famille le travail et en particulier le courant de l autonomie sociale Des formes d autonomie se manifestent en effet de toute part et dans des contextes aussi vari s que la crise de la famille la mont e du r le des femmes la d saffection de la religion la perte de vitesse des syndicats la vie politique Colloque L autonomie sociale aujourd hui 1983 Les premiers travaux de la sociologie des usages d montrent ainsi que les individus s approprient ces objets techniques essentiellement trois fins l mancipation personnelle M tropole de Lyon 17 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE ex programmation informatique amateur l accomplissement dans le travail dans le cas des professions intellectuelles et la sociabilit ex le minitel d tourn de ses fonctions utilitaires pour des usages de divertissement et de rencontres virtuelles Le mod le du pratiquant actif domine l accent est mis sur les proc dures de contournement des usages prescrits et l inventivit des usagers dans leurs pratiques ordinaires On retrouve l influence des travaux de Michel de Certeau sur l importance des mani res de faire des gestes du quotidien qui sont en fait autant de formes de mi
42. des instruments issus de M tropole de Lyon 43 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE l conomie discipline Elles abordent des terrains vari s entrepreneuriat march de l nergie et du carbone activit s de consulting finance technologies de l information et de la communication conomie de la sant www csi mines paristech fr Centre d Etude et de Recherche Travail Organisation Pouvoir C Certop UMR 5044 Universit Toulouse Jean Jaur s On Universit Toulouse Paul Sabatier CNRS ee Direction Vincent Simoulin Le CERTOP regroupe des sociologues et des scientifiques d autres disciplines des sciences sociales sciences de la communication g ographie am nagement conomie ergonomie droit qui ont tous pour trait commun de chercher comprendre les dynamiques de changement de l gitimation et tout autant de pr carisation et de stigmatisation qui caract risent les espaces sociaux contemporains Notre projet scientifique vise tudier les dynamiques collectives institutionnelles et soci tales Il r unit ainsi sous un m me ensemble d interrogations des recherches qui rel vent de la sociologie du travail la sociologie du genre et l conomie des formations et des qualifications en ce qui concerne les dynamiques collectives la sociologie de l action publique et la soc
43. domaines comme par exemple les sciences et techniques spatiales contribuant pourtant la mise au point d objets et d applications largement utilis s au quotidien D autre part comme celle de l amateur la figure de l expert de l ing nieur acteur cl de la conception de la technique volue elle aussi Les mod les de Michel Callon laissent pourtant dans l ombre cette volution Un nouveau mod le de d mocratie technique le mod le de la coproduction de la technique est justement propos afin de rendre compte de cette complexit Il repose sur deux piliers la co conception de la technique et le d ploiement d une culture technique m me de penser simultan ment le processus de co conception comme principe d action et les conditions socio conomiques dudit processus Comme il est reconnu la n cessit pour le profane d acqu rir des connaissances scientifiques et techniques pour comprendre le monde il s agit de reconna tre la n cessit pour les ing nieurs d acqu rir des connaissances sociales et politiques pour comprendre la nature de leurs travaux et leurs incidences Chouteau et al 2014 Penser la d mocratie technique implique de penser la culture technique de tous ceux qui prennent part sa conception les experts comme les amateurs M tropole de Lyon 33 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TE
44. e d tournements etc Michel de Certeau parle de braconnage Plus on se situe en amont de l histoire d un artefact technique plus le jeu entre strat gie et tactique est permanent Un concepteur d finit un projet se dote de moyens pour le r aliser etc Il est donc strat ge mais il peut choisir de saisir les opportunit s qu il rencontre dans ce processus Dans ce cas il est tacticien Plus on est en aval plus le cadre M tropole de Lyon 15 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE de r f rence est tabli plus les acteurs de la technique deviennent tacticiens On pense bien videmment en premier lieu aux usagers mais ceux ci peuvent aussi se montrer strat ges Une c l bre tude d Eric Von Hippel datant de la fin des ann es 1960 sur plus de cent innovations dans le domaine de l instrumentation scientifique montre que les trois quarts furent d velopp s l initiative des utilisateurs Les usagers peuvent aussi s organiser pour modifier un cadre d usage l instar d un groupe de pression constitu d usagers de la SNCF qui a obtenu la modification du syst me de r servation Socrate en 1993 Dans les ann es 1990 la position d usager strat ge est encore exceptionnelle mais elle ne cesse de gagner du terrain depuis voir partie 6 Objets techniques et acteurs se co d finissent Sociologue Madeleine Akrich
45. e de P Flichy 2003 pour une pr sentation plus d taill e La sociologie et l histoire de la communication ont majoritairement abord la question de la technique sous l angle de ses effets quels sont les effets de tel ou tel objet technique des m dias Le choix de cet angle d attaque plaide en faveur d un d terminisme technique Par exemple l invention de l imprimerie aurait deux cons quences majeures d apr s Mc Luhan la pr figuration de la r volution industrielle en permettant la production de masse de livres et la mont e de l individualisme en favorisant la lecture priv e et donc la fragmentation de la soci t En revanche les TIC nous feraient sortir de l individualisme en nous redonnant une fa on collective de voir le monde et en faisant de nous les membres d un village global Le c l bre aphorisme de Mc Luhan le medium est le message tir de son ouvrage Pour comprendre les media 1968 souligne l id e que chaque technique de communication structure les modes de connaissance de pens e et les relations On retrouve chez d autres penseurs des th ses assez voisines soulignant l importance du media du v hicule de la transmission de l information Le d veloppement des objets m diatiques est associ des ph nom nes sociaux il ne les cr e pas mais les amplifie Fondateur de la m diologie discipline tudiant les conditions mat rielles de la diffusion des messages R gis Debray associe par exemp
46. e en mettant en vidence les perceptions attitudes valuations et repr sentations ainsi que les comportements et les conduites qui les accompagnent Il s agit pour nous de comprendre pourquoi malgr des pr occupations av r es et m me parfois de l inqui tude vis vis des cons quences des nuisances environnementales les individus se r v lent globalement peu enclins changer leurs comportements notamment en mati re de choix des modes de d placements ou accepter des mesures qui viseraient r duire l usage de la voiture www lte ifsttar fr gt Dominante Histoire Laboratoire Histoire des technosciences en soci t HT2S EA 3716 CNAM Paris Direction Jean Claude Ruano Borbalan Au travers de l analyse socio historique les recherches du laboratoire visent clairer les volutions des techniques et des techno sciences des derniers si cles les enjeux qu ils posent et les d bats qu ils suscitent de nos soci t s contemporaines Au c t du Mus e des arts et m tiers il participe la r flexion sur le patrimoine et de la culture scientifique et technique analyse sauvegarde mise en collection m diation Dans une perspective interdisciplinaire il collabore avec les autres laboratoires du Cnam et de la communaut d universit s h Sam des IDEFI de l IFRIS Le programme de recherche est structur autour d orientations prioritaires L une d entre M tropole de Lyon 45 Mai 2015
47. e et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE fondamentaux sur la nature des informations et des connaissances et les questions plus g n rales de l insertion des Technologies de l information et de la communication TIC dans la boucle de l activit humaine Dans ce cadre le laboratoire se compose de cinq quipes Parmi elles l quipe CITU Cyberm dia Interactions Transdisciplinarit et Ubiquit tudie les nouveaux m dias num riques et l inscription des technologies de l information et de la communication dans les activit s humaines Web 2 0 hyperm dias fronti re du num rique jeux vid o ville augment e syst mes immersifs E learning L quipe CRAC Compr hension Raisonnement et Acquisition de Connaissances participe l laboration de mod les et de connaissances sur les processus cognitifs qui compl tent les approches plus sociales des autres quipes mod les d usager de raisonnements d apprentissage de d veloppement humain http paragraphe info Laboratoire M canismes d accidents LMA Salon de Provence Institut Fran ais des TT Sciences et Technologies des Transports de H Fa AR l Am nagement et des R seaux lfsttar Direction Jo l Yerpez nstitut fran ais es sciences et tecnnologies ge Le LMA a pour objectif l analyse clinique des m canismes d accidents des dysfonctionnements ro
48. e humain et l environnement naturel Elle accorde une grande importance au corps et l articulation de l outil et du corps et envisagent la technique comme un processus une suite d op rations Malgr l intention initiale de ce courant de d crire et comprendre les activit s techniques force est de constater que ses M tropole de Lyon 12 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE recherches portent davantage sur les objets que sur les processus d interaction entre technique et soci t et les relations entre technique et comportement e Une approche de la sociologie du travail plaide en faveur d une co influence de la technique et de la soci t et s efforce de d crire la nature de ces liens dans le cadre du travail Ces travaux reposent sur l tude des rapports entre volution des techniques de production et des conditions de travail Les pionniers de la sociologie du travail Georges Friedmann Pierre Naville et le jeune Alain Touraine s int ressent aux techniques et vont voir de pr s dans les ateliers de quoi il retourne lls examinent comment la technique p se sur le travail IIS en analysent pr cis ment les effets Cette lecture sociologique s apparenterait du d terminisme technique si leurs auteurs ne cherchaient justement pas d noncer celui ci Vinck 1995 Leurs travaux montrent qu il y a un
49. e marge d initiative quels que soient la technique et le niveau de production impos s D ailleurs dans les ann es 1960 des exp riences d am lioration du travail via l largissement des t ches apparaissent dans divers pays et usines Plusieurs autres coles fran aises de la sociologie du travail se sont int ress es la question de la technique dans le travail On pourra retenir que l influence de la technique sur le social ne se r sume pas une causalit suffisante une m me cause est toujours associ aux m mes effets chaque fois que a se produit b se produit comme le soutient le d terminisme technique mais peut tre consid r e comme une causalit n cessaire a est n cessaire b mais pas suffisant Cette approche reconna t la technique des pouvoirs contraignants mais aussi des possibilit s d actions Enfin elle montre que le social influence la technique au moment de sa diffusion en s lectionnant une technique au d triment de ses concurrentes e Le constructivisme social montre que la technique est le fruit du social et volue simultan ment dans plusieurs directions et non selon un mod le lin aire allant de la recherche fondamentale aux utilisateurs L approche constructiviste est initi e par les sociologues Trevor Pinch et Wiebe Bijker dans les ann es 1980 Elle d finit des cadres technologiques qui constituent l environnement social et cognitif au sein duquel constructeur
50. es pratiques familiales ou professionnelles Tout d abord l adoption des TIC s inscrit dans les techniques et les pratiques ant rieures Le d veloppement de nouveaux usages n merge pas ex nihilo mais se greffe sur les usages existants les transforme C est ainsi que certains passionn s d informatique s essaient peu peu la programmation en amateurs utilisent des donn es ouvertes publiques ou alimentent des bases de donn es collaboratives Ensuite les usages des TIC se combinent Contrairement aux id es re ues un objet technique ne chasse pas l autre Les recherches men es et les pratiques quotidiennes montrent bien que les messageries lectroniques n ont pas remplac le t l phone en entreprise que les jeux vid o n ont pas entra n la mort de la t l vision etc Enfin l usage social exige du temps et s labore progressivement en particulier parce qu il peut rencontrer des r sistances et parce qu il est frein par le poids des habitudes Perriault 1989 Cela d pend bien s r des objets techniques le micro ordinateur s est install tr s progressivement comparativement aux t l phones portables utilis s aujourd hui par tous les publics De nombreux observateurs estiment qu on assiste actuellement une acc l ration de la diffusion des outils de communication Il semble discutable de g n raliser cette acc l ration l ensemble des techniques tant certaines rencontrent des oppositions tr s vives ex la rob
51. eur ajout e per ue L absence de ces facteurs ou de l un d entre eux peut d terminer le non usage D apr s la th orie de Sudha Ram sp cialiste de l innovation s inspirant de la th orie de Rogers la r sistance une technique sera importante si l inconv nient per u est lev ex prix temps d apprentissage long si la technique est incompatible avec le mode de vie de l usager potentiel c est dire si elle exige beaucoup de changement ou de r ajustement si les possibilit s d essai et de transfert sont faibles ex exp rimentation difficile dialogue faible entre adoptants et non usagers et si les risques per us sont importants Il peut s agir de risque fonctionnel ex panne de risque psychologique ex peur d tre domin par la technique de risque social ex crainte de la d gradation du lien familial par les usages du t l phone portable Soulignons que la perception de ce rapport b n fices inconv nients repose galement sur les repr sentations de la technique voir partie 5 Celles ci sont aliment es par les m dias l entourage les discours critiques et technophobes mais reposent aussi sur les exp riences ant rieures n gatives concernant des techniques proches Des freins psychologiques Une explication de la r sistance la technique repose sur la tendance au statu quo analys e initialement par les psychologues William Samuelson et Richard Zeckhauser le confort du statu quo serait
52. flux informationnels et de leurs effets de l individualisme De Singly 2000 Flichy 2004 de la convergence des TIC Mi ge 2012 etc En d finitive la question se pose de savoir si les enseignements des tudes sur les technologies de l information et de la communication peuvent tre tendus d autres domaines techniques La prudence s impose A premi re vue la question n a pas lieu d tre pos e la r ponse va de soi elle est affirmative C est ainsi par exemple que r pondent bien des experts ou d cideurs engag s dans le domaine des NBIC pour eux a priori ce qui a pu tre constat pour les TIC vaudrait d sormais pour les nanotechniques Or l homologie imprudemment et parfois inconsciemment postul e n est rien moins que certaine elle n a jamais t v rifi e par la recherche car chaque domaine suit des cheminements qui lui sont propres en raison des sp cificit s de l articulation qui s op re chaque fois entre innovation technique et enracinement social Mi ge 2012 c Les raisons des non usages Loin du comportement irrationnel le non usage technique renvoie la non adoption qui se traduit par des actions de non achat et de non consommation la non utilisation qui renvoie plut t au non emploi physique et concret de l objet technique et encore la non appropriation qui d signe l absence de ma trise technique et cognitive de la technique D abord d crits de fa on p jorative dans le
53. g ographes sp cialistes de la ville des sociologues et des anthropologues L axe de recherche 1 Innovation et savoirs r seaux m diations territoires s int resse aux processus d innovation eux m mes et aux savoirs uvres objets techniques ou pratiques qui sont les objets et les produits de ces processus Cet angle d tude mobilise entre autres les apports de l anthropologie de la connaissance la sociologie de l innovation qui inclut la cr ation artistique au m me titre que les sciences et les techniques et la sociologie conomique Il explore galement les m diations sociales qui se construisent autour des processus d innovation et de transmission ou de mise en uvre des produits de l innovation ex les r seaux sociaux http w3 lisst univ tlse2 fr Centre d tude et de recherche sur les risques et les vuln rabilit s CERReV EA 3918 Universit de Caen Basse Normandie Direction Dominique Beynier L objectif du CERReV est d analyser dans une perspective pluridisciplinaire anthropologie psychologie sant publique sociologie les risques et les vuln rabilit s individuels et ou collectifs dans les soci t s contemporaines qu elles soient occidentales ou non Les travaux du CERReV sont organis s selon trois axes de recherche enjeux technoscientifiques et environnementaux politique institution et symbolique et sant enjeux humains et soci taux L axe enjeux te
54. gement c est l volution des rapports entre citoyens et scientifiques du dialogue science technique et soci t et des nouveaux modes de participation citoyenne qui sont r investis En somme la question des rapports entre science et soci t se pose de nos jours davantage sous la forme des cons quences sociales des technologies et de la participation du public aux choix des priorit s et de l valuation sociale des r sultats de la recherche que sous celle du contr le thique du savoir comme c tait le cas dans les ann es 1940 et 1950 Gingras 2013 Des observateurs d crivent l volution actuelle de l amateurisme comme une r volution silencieuse parce qu elle serait l articulation de trois autres volutions majeures de notre soci t e le mouvement de l individualisme contemporain l amateurisme refl te bien la volont de l individu de s affirmer de favoriser son panouissement personnel de d velopper M tropole de Lyon 32 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE des activit s qui lui sont propres d agir pour son plaisir Internet peut jouer un r le pivot dans ce processus en fournissant les ressources utiles l amateur pour ses activit s en lui permettant de se confronter d autres fa ons de faire et de dire en lui apportant galement des encouragements des critiques des cor
55. gueur avant tout implique un d coupage des op rations qui doivent obligatoirement r pondre aux lois de la physique La perception de la r alit est plus fiable quand elle est confi e la machine que quand c est l homme qui l assure est encore un autre pr suppos orientant les choix technologiques sociaux et organisationnels bien identifi par la sociologie En d finitive le pilote si peu fiable voit les t ches qui lui sont confi s se r duire et les usages de sa cabine de pilotage s appauvrirent consid rablement L tude montre aussi que le pilote d veloppe diff rentes strat gies pour tromper le pilotage automatique et tenter de reprendre la main sur la technique Gras et al 1990 Ces derni res ann es le transhumanisme et la convergence NBIC nanotechnologies biotechnologies technologies de l information et sciences cognitives font l objet de toutes les attentions leurs perspectives sont nombreuses associ es des repr sentations de ma trise de la nature d immortalit etc et renouvellent actuellement le d bat sur le progr s technique c Les discours entourant la technique des leviers d action pour faire voluer les comportements On a d j voqu plusieurs reprises l importance des discours entourant la technique comme porteurs entre autres choses des imaginaires et des repr sentations Ils participent la connaissance de l objet aux premiers usages et aux choix technique
56. i Paris Editions Manucius Zelem Marie Christine 2010 Politiques de ma trise de la demande d nergie et r sistances au changement Une approche socio anthropologique L Harmattan http www precarite energie org IMG pdf Focus 7 final pdf M tropole de Lyon 36 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE quipes de recherche titre indicatif Les quipes de recherche fran aises bri vement pr sent es ci dessous s int ressent la fois aux notions de comportement et de technique Nous avons privil gi les quipes faisant appara tre sur leurs sites internet cette double entr e sujet de notre dossier Cette liste n est pas exhaustive d autres quipes et d autres chercheurs s int ressent ces notions mais dans des contextes plus loign s des champs d action du Grand Lyon gt Approche pluridisciplinaire W ii a E Ki As RP eee D a se F Laboratoire Environnement Ville Soci t Ing nieries Techniques Urbanisations Soci t s EVS ITUS Lyon composante INSA de Lyon de l UMR 5600 membre du labex IMU Intelligences des Mondes Urbains Direction Jean Michel Deleuil ITUS est une quipe de recherche en sciences humaines et sociales qui pr sente la particularit de faire partie d une cole d ing nieur Elle est compos e de chercheurs issus de disciplines vari e
57. in d tre en mesure in fine de s en remettre aux experts Le mod le du d bat public mod le 2 envisage des relations plus riches entre profanes et scientifiques Il consid re le savoir scientifique incomplet et lacunaire lorsqu il s agit de rendre compte de la complexit et de prendre des d cisions Les profanes qui sont en fait des publics vari s portent des savoirs compl mentaires qui viennent enrichir les connaissances scientifiques convient donc d ouvrir des espaces de discussion et de d lib rations pour cr er les conditions favorables cet enrichissement Cette ouverture au d bat et la consultation se concr tise dans des proc dures qui visent largir le cercle des acteurs discutant des technosciences et de leurs applications Pouvoirs publics et entreprises y ont recours via des formes vari es la m thode des focus groups les comit s d information et de concertation les conf rences de consensus etc Dans ce mod le la lumi re ne vient pas d une science rayonnante et s re d elle m me elle na t de la confrontation des points de vue de savoirs et de jugements qui s par s et distincts les uns des autres s enrichissent mutuellement Les acteurs au lieu de se voir imposer des comportements et une identit dans lesquels ventuellement ils ne se reconnaissent pas sont en position de les n gocier M tropole de Lyon 31 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du
58. iologie conomique pour ce qui est couvert par les dynamiques institutionnelles la sociologie de l environnement de l alimentation de la sant du tourisme pour ce qui a trait aux dynamiques soci tales Le Certop est organis en sept p les Le p le TRAME Techniques Relations Actions March Espace public tudie les liens qui se nouent entre les techniques marchandes scientifiques juridiques organisationnelles communicationnelles les relations intra ou extra organisationnelles et les actions qui se d ploient autour de ces techniques et relations dans le cade du march et de l espace public Le p le PEPS Politiques Environnementales et Pratiques Sociales a pour objectif notamment d explorer la construction des dispositifs environnementaux et les m canismes d appropriation sociale des politiques d environnement par les destinataires Ses travaux visent la fois interroger les processus originaux de prise de d cision l uvre dans le champ de l environnement et questionner leur l gitimit et leurs effets www certop cnrs fr gt Dominante Psychologie Laboratoire de psychologie des comportements et des mobilit s LPC A l FS AR Versailles Institut Fran ais des Sciences et GIN j Technologies des Transports de nstitut fran ais l Am nagement et des R seaux lfsttar des sciences et technologies Direction Val rie Gyselinck an Q c m ransports de amenagement aunn m un
59. iques de la technique et en particulier du d ferlement informatique apparaissent tr s vives Fait important ces critiques et oppositions n manent pas uniquement de technophobes d cologistes catastrophistes ou d id ologues d croissants mais aussi d acteurs plac s au c ur m me du syst me technoscientifique Jarrige 2014 Ses effets sur le travail destruction d emplois technicisation du travail transformation du travail relationnel en travail gestionnaire perte du sentiment d tre utile sur la vie priv e surveillance dans l espace public utilisation de donn es personnelles sur la culture modifications de nos capacit s de concentration de m morisation d analyse sur le lien social transformation des liens sociaux perte de la capacit d engagement dans une relation et sur le d veloppement durable sont d nonc s Un n oluddisme appara t dans le monde anglo am ricain dans les ann es 1990 ce terme d signe un mouvement moderne d opposition tout ou partie du progr s technique Faisant r f rence aux ouvriers anglais du textile qui au d but du 19 me si cle d truisirent les machines mena ant leur emploi le terme est aujourd hui revaloris et utilis l gitimer la critique de la technique en l inscrivant dans la filiation de luttes historiques Ces groupes et mouvements d opposition en Am rique de Nord et en Europe se manifestent pas une large palette d initiatives et comportements parfo
60. iques vont tout d abord porter sur le processus M tropole de Lyon 13 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE d innovation puis sur les usages des techniques Nous nous concentrerons principalement sur les apports de la sociologie montrant bien ce passage des tudes sur l innovation vers les tudes sur les usages et donc davantage en lien avec les comportements La sociologie insiste en particulier sur l cart entre les usages pr vus lors de la conception et l usage fait par les acteurs Nous qualifierons la sociologie de l innovation des usages des techniques si les auteurs se r clament eux m mes de telle ou telle cole La technoscience fruit d un r seau le mod le de l acteur r seau ou mod le de la traduction Dans les ann es 1980 s inscrivant dans la logique des travaux de T Hughes historien des technologies am ricain une nouvelle approche de la technique se dessine dans la sociologie des sciences fran aise Elle trouve son origine d une d marche ethnographique conduite par Bruno Latour philosophe et ethnologue qui d crit la vie de laboratoire comme une succession de coups de force de bricolages et de compromis les d couvertes comme le fruit des circonstances des al as des rencontres et des discussions entre chercheurs un tableau bien loign de l image de la m thode scientifique rigoure
61. ire aux technologies de l information et de la communication http hal archives ouvertes fr docs 00 92 53 09 PDF DEVOTIC pdf Jou t Josiane 2000 Retour critique sur la sociologie des usages R seaux 2000 vol 18 n 100 p487 521 Kaplan Daniel Lafont Hubert 2004 Mobilit s net Lgdj Latour Bruno 2010 Cogitamus Six lettres sur les humanit s scientifiques La D couverte Leroi Gourhan Andr 1984 Le geste et la Parole Technique et Langage Albin michel Mallein Philippe Toussaint Yves 1994 L int gration sociale des technologies d information et de communication une sociologie des usages Technologies de l information et soci t TIS vol 6 n 4 p 315 336 Mallein Philippe Privat Gilles 2002 Ces objets qui communiquent Lavoisier Num ro sp cial de Les cahiers du num rique vol 3 n 4 Manon Simone cours de philosophie en ligne www philolog fr technique et science Merckl Pierre 2011 Sociologie des r seaux sociaux la D couverte Mi ge Bernard 2004 L information communication objet de connaissance De Boeck Mi ge Bernard 2012 La convergence des TIC http w3 ufsm br poscom wp content uploads 2012 04 Texto B 1 encontro M C3 A8ge pdf Perriault Jacques 1989 La logique de l usage Essai sur les machines communiquer Flammarion Perriault Jacques 2009 Jeunes g n rations r seaux et culture num rique in L empreinte de la technique Ethnotechnologie prospective Colloque de Cerisy Gaudi
62. is radicaux e les publications comme par exemple la revue Notes et morceaux choisis Bulletin critique des sciences des technologies et de la soci t industrielle n en 1998 dont l objectif est de s opposer d abord en les critiquant l envahissement de tous les aspects de la vie sociale et individuelle par les produits industriels et la colonisation de toutes les activit s par les machines Bertrand Louart animateur de la publication cit par Jarrige 2014 M tropole de Lyon 25 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE e les participations des r unions et d bats publics s apparentant ou non des perturbations comme par exemple l intervention du groupe Pi ces et Main d oeuvre lors des d bats organis s par la Commission nationale du d bat public sur les nanotechnologies en 2009 e l action directe comme par exemple le blocage du chantier Minatec Grenoble via l occupation d une grue par des membres de Pi ces et Main d oeuvre les fauchages de champs de cultures d OGM entre 1999 et 2010 pr s de 160 essais ont t d truits en France etc 5 Quel est le poids de l imaginaire et des repr sen tations de la technique dans les comportements La technique est historiquement et actuellement accompagn e de peurs et d espoirs de visions du monde venir Chaque individ
63. itifs culturels conomiques politiques dans les interactions hommes technique e elle entretient une distance entre homme et technique comme s il s agissait de deux mondes distincts alors qu ils apparaissent au contraire indissociables Les passerelles et interactions sont nombreuses et apparaissent aussi bien au niveau anthropologique du fait de l origine conjointe de l homme et de la technique analys e par l anthropologue et pr historien Leroi Gourhan et poursuivie par le philosophe Bernard Stiegler au niveau historique l histoire de l Humanit peut tre lue travers l histoire des techniques au niveau philosophique le philosophe Gilbert Simondon parle de concr tisation pour indiquer que l objet technique n est que la mise en forme d une id e abstraite au niveau social l utilisation d un objet technique appara t dans un contexte social d termin etc e elle ne repr sente pas de nombreux penseurs de la technique s attachant penser ensemble le social et la technique voir partie 3 et d crivant des relations complexes de couplage d impact d imbrication de facteurs humains et de facteurs non humains d agencements etc 3 Comment les comportements sont ils co construits par la technique et l environnement social Avant m me d envisager cette question il a fallu d abord penser ensemble la technique et le social Des penseurs comme Andr Leroi Gourhan pr historien et anthropologue Gilber
64. lac de Gen ve il ne fait pas seulement d marrer un engin il d clenche galement une action collective parfaitement coordonn e Cette action implique les compagnies de p trole qui ont raffin et distribu le p trole et install les stations d essence les ing nieurs qui ont con u les cylindres et les valves les machines et les op rateurs qui M tropole de Lyon 14 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE ont assembl le v hicule les ouvriers qui ont d pos le bitume constituant les routes le bitume lui m me l acier qui r siste la chaleur le caoutchouc des pneus qui accroche la route humide les feux rouges qui r gulent le flux de la circulation etc Nous pourrions consid rer chacun des l ments du r seau sociotechnique pour montrer que humain ou non humain il contribue sa mani re faire circuler le v hicule Cette contribution qui a t progressivement d finie et cadr e durant l tablissement du r seau sociotechnique n est pas r ductible une dimension purement instrumentale Dans ses tudes de l innovation technologique la sociologie de l acteur r seau met l accent sur la capacit de chaque entit sp cialement les entit s non humaines agir ou interagir d une mani re sp cifique avec les autres humains ou non humains L automobile et c est ce qui la d finit co
65. le Maire de la commune A l inverse ce dispositif peut aussi pr venir des exc s du c t des policiers www ville rillieux la pape fr Qu en sera t il des effets sur le long terme Br ve histoire de la vid osurveillance Le d veloppement r cent de la vid osurveillance dans les espaces publics repose l origine sur un d terminisme technique pr tant l outil un effet dissuasif sur les comportements d viants et d linquants Une forte demande sociale de s curit une politique de financement par l tat de cette technologie et un lobbying des industriels de la s curit ont fait le reste Les tudes relatives la vid osurveillance font pourtant tat d un bilan mitig y compris pour les tudes de r f rence sur la Grande Bretagne pays le plus vid osurveill de la plan te Fonteneau 2008 Le principal reproche adress aux Surveillance studies anglo am ricaines est qu elles ont tendance postuler que les images des cam ras sont contr l es regard es analys es de fa on constante autrement dit que la surveillance exerc e par les op rateurs est efficace et efficiente En somme elles ont tendance sur valuer les capacit s de surveillance effective de la technologie et sous valuer voire n gliger totalement le facteur humain pour d terminant dans ses usages et son efficacit au regard des objectifs qui lui sont assign s Le Goff 2011 En France les valuations des dispositifs de
66. le l invention du t l graphe lectrique et celle du fait divers M tropole de Lyon 9 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE Qu en est il de l histoire Peu d historiens se sont int ress s la technique mais certains lui attribuent un r le d terminant dans l volution du quotidien de la soci t et de l Histoire Par exemple pour Lynn White historien am ricain l trier est un objet technique majeur dans l histoire m di vale l trier donne une meilleure assise au cavalier lui permet de faire corps l animal et d cuple ses forces Les hommes ma trisant cette technique peuvent combattre cheval et deviennent des guerriers professionnels S ils s engagent le servir le suzerain leur donne alors des terres pour entretenir leurs chevaux Ce d sir de poss der une cavalerie porte les germes du premier r gime f odal du Moyen Age D autres historiens au contraire d fendent la th se du d terminisme culturel s appuyant notamment sur le fait que de nombreuses techniques ont vu le jour simultan ment sans communication entre les inventeurs Enfin la sociologie et la sociologie du travail ont aussi largement abord la question de la technique et de ses effets sur l homme et l organisation Influenc s ou non par le marxisme les sociologues fran ais de l apr s guerre estiment que la technique d termi
67. les tensions que suscite son design ses usages au sein d une communaut et plus largement d une culture enfin les ruptures ou les synergies qu il induit Les recherches men es au Cetcopra visent d velopper une analyse critique r fl chie des enjeux li s aux technologies contemporaines et faire merger une r flexivit avec les acteurs des innovations techniques chercheurs ing nieurs fabricants d cideurs consommateurs usagers www univ paris1 fr centres de recherche cetcopra accueil EP Laboratoire Recherches et Etudes sur le Changement Industriel RECITS Technologique et Soci tal Laboratoire RECITS Recherches et tudes sur le changement industriel technologique et soci tal Sevenans Territoire de Belfort Direction Pierre Lamard Le laboratoire appr hende la technologie comme une science de l homme au service de l homme Il s interroge sur ses fins et sur la pertinence des fa ons de concevoir de produire de diffuser et d utiliser les objets techniques Le positionnement de RECITS s organise autour de trois exigences penser la technologie comme un fait social et culturel le penser dans sa complexit et sa contextualit et le situer l intersection de diff rents syst mes conomique social politique scientifique culturel etc La recherche de RECITS s organise autour de trois axes axe 1 Innovation r seaux comp tences axe 2 Intelligence guerres et transitions axe
68. lichy les acteurs sont tour tour dans une posture utopiste du projet changement ou dans une posture id ologique du projet conservation de l ordre social L imaginaire technique se construit travers une s rie de compromis et de n gociations L imaginaire et les repr sentations des concepteurs parmi d autres param tres ex budget temps savoir faire de l organisation etc guident leur travail de conception des objets techniques et influencent par cons quent les usages prescrits Un exemple c l bre concerne les origines de la micro informatique et d internet au cours des ann es 1960 deux nouvelles conceptions de l informatique sont apparues Tout d abord on a commenc se repr senter l ordinateur non pas comme un instrument capable d assurer des calculs scientifiques complexes ou de g rer d normes bases de donn es mais comme un outil individuel de travail intellectuel Au m me moment d autres informaticiens imaginaient des connecter les ordinateurs entre eux c est dire de faire voluer l informatique vers une technique de communication Ces nouvelles repr sentations de l informatique seront au c ur du d veloppement de la micro informatique et de l internet Flichy 2003 Progressivement pendant les ann es 1970 et 1980 diff rentes formes d imaginaire communautaire et coop ratif vont merger dans la communaut informatique mais elles restent relativement homog nes Le tournant a lieu quand l internet
69. lt 2009 M tropole de Lyon 16 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE 4 Quand les comportements prennent la main sur la technique le r gne des usages Le d veloppement de la sociologie des usages s articule avec l expansion des TIC Technologies de l Information et de la Communication partir des ann es 1980 avec d abord de nombreuses tudes sur le Minitel et la micro informatique domestique Cette discipline s ouvre ensuite dans les ann es 1990 la sph re professionnelle et vers de nombreux objets techniques le baladeur la t l vision le c d rom les t l phones mobiles Internet La recherche diversifie ses approches en examinant les usages de divers groupes de populations les jeunes les personnes g es les femmes les cibistes les fans de jeux vid o etc Enfin ce courant privil giant l usage social des objets techniques se d ploie dans des secteurs utilisant des technologies num riques ne relevant pas directement de la communication m me si celles ci comportent une dimension communicationnelle l habitat domotique la sant t l m decine les transports vid osurveillance Jou t 2000 a Constitution du champ d tudes sur les usages Le fruit de chercheurs atypiques En France la recherche sur les usages provient de structures en marge des lieux consacr
70. mme art fact technique permet tout moment de mobiliser un grand nombre d l ments h t rog nes qui participent de mani re active silencieuse et invisible au transport du conducteur Callon 2006 M me s ils sont parfois voqu s les usages de la technique sont les grands absents de cette th orie centr e sur la technique en train de se faire Une autre critique r currente est la vision du travail scientifique qu elle adopte d pourvu d intentions et de projets et r duit une activit de confrontation et de conviction Fonctionnement et usage de la technique sont articuler Le mod le de la circulation d velopp par P Flichy historien des techniques carte lui aussi tout d terminisme il consid re que toute activit technique se situe dans un cadre de r f rence Celui ci est commun aux diff rents acteurs qui collaborent dans une activit technique inventeurs ing nieurs et usagers Ce cadre de r f rence ou cadre socio technique est en fait l union du cadre de fonctionnement ensemble des savoirs et savoir faire mobilis s ou mobilisables dans l activit technique et du cadre d usage Les deux cadres int ressent la fois les concepteurs et usagers Par exemple dans le cas d un ordinateur concepteurs et usagers ont leur propre cadre de fonctionnement celui des premiers est vraisemblablement plus vaste que celui des seconds mais l usager profane avec son cadre de fonctionnement sait n an
71. mobiles au milieu des ann es 1990 sans pour autant tre des arguments promotionnels Le succ s inattendu de la fonction sms a certainement fait voluer les discours des marques qui la fin des ann es 1990 mettent en valeur cette fonctionnalit Ce n est aussi qu partir d une large p n tration du portable dans notre soci t que les arguments utilitaires ont disparu des discours au profit de fonctionnalit s secondaires ou des discours surfant sur des valeurs d image Si les discours d accompagnement par l imaginaire qu ils expriment participent l insertion sociale M tropole de Lyon 29 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE des t l phones mobiles ces productions discursives sont d un autre c t contraintes par les pratiques effectives des usagers Renaud 2007 6 Vers la co production des savoirs et de la technique La science d couvre l industrie applique l opinion suit la devise de l exposition universelle de Chicago de 1933 para t obsol te aujourd hui tant l expertise scientifique et technique est investie par les profanes M me si ces pratiques ne sont pas encore majoritaires la multiplicit des formes d engagement dans le champ technoscientifique frappe actuellement les observateurs Il n est plus seulement questions d usages ou de non usages c est bien la conception de l
72. moins utiliser l ordinateur avec aisance De la m me mani re le cadre d usage ne se limite pas aux usagers car les concepteurs se posent galement la question des usages Si ces cadres sont articul s ils sont n anmoins bien distincts il suffit par exemple qu un utilisateur soit confront une panne informatique pour basculer brutalement du cadre d usage au cadre de fonctionnement Ces cadres peuvent galement voluer un objet technique qui ne fonctionne plus trouvera un autre usage ex frigidaire devenant un meuble de rangement t l phone cadran des ann es 1980 devenant un objet de d coration Pour qu une innovation technique devienne stable il faut que les acteurs techniques parviennent cr er un alliage entre le cadre de fonctionnement et le cadre d usage Strat gie et tactique s invitent dans la conception et l usage de la technique Dans L invention du quotidien 1980 Michel de Certeau historien et psychanalyste s applique mettre au jour la cr ation dans les actions banales du quotidien Il s int resse aux espaces par lesquels l individu chappe ce que l on attend de lui d tourne les objets et les usages Pour lui la strat gie est mise en uvre par les puissants et implique des rapports de force des r sistances Au contraire la tactique doit jouer avec le terrain qui lui est impos faire avec faire fonctionner sur un autre registre Il peut s agir d appropriations de r emplois d
73. n Thierry et Faroult Elie coord L Harmattan Proulx Serge 2002 Trajectoires d usages des technologies de communication les formes d appropriation d une culture num rique comme enjeu d une soci t du savoir Annales des M tropole de Lyon 35 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE t l communications tome 57 no 3 4 Paris p 180 189 Ram Sudha 1987 A model of innovation resistance In Advances in Consumer Research n 14 p 208 212 Renaud Lise 2007 Les repr sentations du t l phone mobile des repr sentations aux pratiques http lesenjeux u grenoble3 fr 2007 meotic Renaud home html Roch Sebastian et al 2007 Les usages techniques et politiques de la vid osurveillance rapport final d une recherche pour l Ihnes r alis e par le p le S curit et Soci t pacte iep de Grenoble http www pourlascience fr ewb pages a article la videosurveillance reduit elle la delinquance 25588 php Urry John 2005 Sociologie des mobilit s une nouvelle fronti re pour la sociologie Armand Colin Vi vard Ludovic 2012 Dix imaginaires des sciences et des techniques www millenaire3 com Vinck Dominique 1995 Sociologie des sciences Armand Colin Von Hippel Eric 1968 The sources of innovation Oxford University Press New York Wunenburger Jean Jacques 2011 L imagination mode d emplo
74. ne l organisation du travail et transforme les comportements des travailleurs De nombreux travaux s attachent mettre en vidence les cons quences sociales du progr s technique L id e dominante l poque est d adapter les hommes au changement technique comme s il s agissait du sens naturel de l histoire L enqu te men e par Serge Moscovici et Georges Barbichon en 1962 sur l introduction des haveuses dans les mines de charbon en est une bonne illustration Constatant les nombreux effets de cette modernisation ils proposent un certain nombre de mesures pour faciliter le changement Dans les ann es 1970 des recherches et en particulier des comparaisons internationales viennent remettre en cause le bien fond du d terminisme technique En sociologie des techniques des tudes comparatives montrent que certaines soci t s niveau de d veloppement gal font des choix technologiques diff rents ex le choix ou le refus du nucl aire dans les ann es 1970 Le syst me social n absorbe donc pas toutes les techniques existantes comme le montre encore aujourd hui l opposition aux OGM alimentaires ou l exploitation du gaz de schiste En outre la sociologie du travail met en vidence que pour des techniques comparables l organisation du travail les relations professionnelles les comportements des travailleurs peuvent tre bien diff rents Des tudes men es sur l introduction de l informatique dans les ann es 1970 concluent
75. ns quences de son usage Breton 2002 manant de publicitaires journalistes hommes politiques essayistes crivains etc ils portent des repr sentations de l objet technique en fonctionnement ou en usage qui favorisent la connaissance de l objet condition pr alable son appropriation Chouteau amp Nguyen 2011 On pense en premier lieu aux discours promotionnels informant de l existence d un produit ou d un service et fournissant des repr sentations possibles de l usage de l objet technique ex les publicit s pour les t l phones portables associent fortement l objet la convivialit la libert la s curit alors que les opposants mettent en avant la d pendance le d litement du lien social Mais il peut s agir aussi de discours prospectifs anticipant par exemple les effets souha itables ou redout s des techniques ex l ouvrage Viva la robolution sign par Bruno Bonnell en 2010 L ensemble des imaginaires et des repr sentations li s la technique servent v ritablement de cadres de r f rence pour la formation des premiers usages Par exemple les repr sentations des TIC dans les discours jouent un effet de d clencheur d une part dans l adoption des TIC d cision d quipement et apprentissage et d autre part dans l laboration des formes d utilisation Jou t 2000 On testera la plateforme de covoiturage Grand Lyon parce qu elle semble r pondre nos besoins mais aussi parce q
76. ole de Lyon 6 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE 1 Qu est ce que la technique Avant d clairer les relations complexes entre technique et comportements une clarification s impose comment d finir la technique Elle est dispers e dans une infinit d objets elle est la fois hors de nous les objets techniques les machines les artefacts et en nous en infiltrant nos faits et gestes nos mani re d agir de penser etc Elle interroge aussi une diversit de disciplines et de savoirs Actuellement technique et technologie sont parfois utilis es sans distinction et le mot technologie semble pr f r au mot technique notamment parce qu il v hicule une id e de nouveaut Qu en est il Qu est ce qui distingue technique et technologie a Une vision large de la technique La technique est l ensemble des proc d s propres une activit et permettant d obtenir un r sultat concret CNRTL Cette d finition g n rale repose sur l association de moyens et d une fin mais elle pr sente des limites Elle ne permet pas par exemple de faire la diff rence entre une calculatrice et une op ration de calcul mental qui r pondent toutes les deux la d finition et qui pourtant rel vent de techniques bien diff rentes Elle ne caract rise pas pr cis ment les r sultats vis s par la techniq
77. ons dans les rapports la technique Enfin les interactions science technique et soci t les plus r centes sont abord es partie VI Cette partie questionne non plus les usages de la technique mais le fait que les amateurs s investissent en amont parfois d s la conception de la technique Principales disciplines concern es Sociologie des usages Sciences de l information et de la communication Sociologie des techniques Philosophie des techniques Histoire des techniques Psychologie M tropole de Lyon 5 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE Sommaire 1 Qu est ce que la technigu Zoennisnossinisd missar naaa aadi aa aada 7 a Une vision large de la technique 7 b Technique et technologie seseseeeeeeeeseseeesseeeseeeesserrrrerrertrrrtrrttttttrtrrrrrtrertetereeereet 8 2 Comment les comportements sont ils induits par la technique 8 a Principes du d terminisme technique s sssssssessssenrtrrtreestrrnrttrrtesrrrnnrtnrreennennn 8 b Le tout technique arguments et limites 9 C Une approche toujours d actualit mais trop simplificatrice 11 3 Comment les comportements sont ils co construits par la technique et l environnement Social Tianna aa a aa aai 12 a Les premi res reconnaissances des liens entre technique
78. otique de services La g n alogie des usages met en vidence les phases d adoption de d couverte d apprentissage et de banalisation qui concourent l inscription sociale des TIC Les M tropole de Lyon 18 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE premiers usages sont souvent fortement d pendants des repr sentations et de valeurs port es par les TIC Un usage pionnier synonyme de distinction sociale est d crit dans de nombreuses recherches De l adoption la banalisation la construction de l usage s op re par tapes marqu es par le d senchantement de la technique par un r tr cissement des usages au regard des attentes initiales et des emplois fr n tiques de la phase d exploration bref par son passage au statut d objet ordinaire qui l incorpore dans les pratiques sociales Jou t 2000 Cette banalisation concerne aussi bien la technique que l objet technique Ces tapes ont t bien d crites par exemple pour la t l matique le magn toscope ou encore le CD Rom Elle peut emprunter des chemins vari s Mallein amp Toussaint 1994 en s accrochant une technique d j bien implant e en l int grant la vie quotidienne sous l angle de la consommation de masse et sans y associer des signes de distinction culturelle ou sociale en naturalisant son acte d obtention l achat d un magn
79. ours publicitaires plus qu explicites Moulinex lib re la femme 1956 un simple geste et Vedette fait le reste 1959 elle a gagn 4 semaines de cong s suppl mentaires gr ce sa statomatic 47 Brandt 1963 Des tudes mettent en vidence le r le des repr sentations dans les choix techniques et par cons quent dans les comportements des utilisateurs Une enqu te c l bre dans le milieu a ronautique men e par l quipe du socio anthropologue Victor Scardigli montre combien dans les ann es 1980 la conception de la cabine de pilotage de l avion du futur reposait sur des repr sentations de la technique et des pilotes pr sentes dans l esprit des ing nieurs concepteurs M tropole de Lyon 28 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE Des pr suppos s lourds de cons quences pour les pilotes d avion L tude de Scardigli sur la modernisation des cabines de pilotage des avions de ligne met en vidence quatre pr suppos s influen ant directement ou indirectement les comportements des pilotes Le r ve de perfection conduit vouloir faire voler les avions quelles que soient les conditions faire reculer les limites du possible L imp ratif de s curit absolue se traduit par une mise l cart du pilote et une limitation de ses actions et une automatisation maximale La ri
80. pli s Ces changements feront ils du 21 me si cle celui du sacre de l amateur selon l expression de P Flichy 2010 Pourquoi paraissent ils actuellement singuliers Les observateurs d crivent les balbutiements d un retour du profane d une requalification de l amateur d s les ann es 1960 avec les mouvements f ministes d fendant la contraception le droit l avortement etc et l activisme du mouvement de lutte contre le sida dans les ann es 1980 qui fait preuve d une solide expertise pour d battre avec les scientifiques m decins responsables des politiques de sant et entreprises pharmaceutiques et n accepte pas aveuglement l autorit professionnelle des personnes reconnues expertes Mais depuis les ann es 1990 la question des rapports entre experts et profanes en particulier dans un contexte de multiplication de voix citoyennes s levant contre des techniques monte en puissance Ces techniques touchent principalement l environnement ex nergie nucl aire nanotechnologies techniques d extraction de gaz de schiste l alimentation ex OGM alimentaires la sant ex vaccination biotechnologies de la sant etc Ces mouvements int ressent en particulier la sociologie des sciences qui explore le r le de l expert la l gitimit des profanes d finir des orientations de recherche et des applications la mont e en puissance des citoyens experts les effets des exp riences participatives etc Plus lar
81. pourrait conduire au non usage Par exemple une part des non utilisateurs d internet exprime le fait qu ils ne consid rent pas l informatique connect e comme quelque chose qui leur soit destin e ou qui leur conviennent Ils affirment ce n est pas pour nous De fait ce qui est nonc par une partie des non utilisateurs c est la volont de vouloir viter les ennuis techniques d avoir un virus qui bousille tout d appeler tout le temps le service apr s vente ou d tre bloqu et plus savoir quoi faire Mais derri re ces argumentaires r currents qui insistent essentiellement sur leur manque de savoir faire technique qui rendrait leurs pratiques difficiles se cache en fait la crainte d avoir faire l exp rience de l chec et de la m sestime de soi Granjon 2010 Une prise en compte insuffisante des cultures et de la libert des usagers Les dispositifs utilis s pour susciter des usages souhait s ex adoption d une technique moins nergivore peuvent tre mis en cause afin d expliquer l inertie de comportements Lorsqu il s agit d accompagner vers de nouveaux usages techniques divers travaux dans le champ du d veloppement durable mettent en avant l chec des m thodes s parant les solutions relevant du comportement de l usager sensibilisation information etc et celles relevant de la technique infrastructure r novation Dans le champ de la performance nerg tique des
82. pper un mode d interpellations incessantes l urgence et la pression manag riale au contr le hi rarchique ou l impression d tre surveill La d connexion quivaut alors reprendre souffle et distance Mais elle est aussi parfaitement r v latrice de la figure de l homme hypermoderne qui ne se contente pas du sens du mouvement moderne mais l interroge au contraire par une r flexivit accrue sur ses choix et dans l inqui tude qui en r sulte conclusions de la vaste tude DEVOTIC sur les d connexions volontaires men e entre 2010 et 2014 et coordonn e par F Jaur guiberry Si ces pratiques de d connexion existent bien elles sont nettement moins importantes que leur repr sentation on parle plus de d connexion que l on se d connecte Elles ne rel vent pas pour autant d une mode le discours autour de la d connexion repose sur des motivations profondes Le cadre r ve d une journ e sans mail parce qu il n arrive plus faire face ce flux permanent de sollicitations l infirmi re revendique un service sans tablette lectronique parce qu elle pense que son m tier s en trouve d grad etc Pr ner une utilisation mod r e de la technique exp rimenter des alternatives S extraire de la soci t de consommation revenir plus de nature en lieu et place de la technique privil gier les techniques plus simples conomiques ou tomb es en d su tude etc le d but du 21 me si cle fourmille d exp
83. pr f r aux co ts psychologiques organisationnels ou conomiques que l adoption de nouveaux usages pourrait entra ner L impact du sentiment d auto efficacit a galement t mis en vidence comme une M tropole de Lyon 22 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE explication possible du non usage par la psychologie Cette notion d finie par Albert Bandura et Robert Wood 1989 d signe la croyance des individus dans leurs capacit s mobiliser la motivation les ressources cognitives et les actions n cessaires afin d ex cuter une activit ou de r agir face un v nement ou un objet Des tudes sur les usages informatiques des personnes g es ont montr par exemple que leur degr de confiance en elles m mes face l ordinateur et leur sentiment d auto efficacit affectaient fortement leur adoption ou leur refus La notion d auto efficacit personnelle et l apprentissage social c est dire le fait d apprendre gr ce l observation d autrui sont li s d apr s Bandura Prendre mod le sur une personne comparable soi m me permet de s estimer capable d apprendre et de conforter son sentiment d efficacit personnelle Ainsi une personne g e se familiarisera certainement mieux l usage d un ordinateur avec ses pairs qu avec toute autre personne La projection de soi en situation d usages
84. rections en d autres termes en lui permettant une construction identitaire en r seau e le mouvement de diffusion et d largissement des savoirs et des comp tences l amateurisme implique un important effort d apprentissage par la pratique et ce dans de nombreux domaines parfois exclus des apprentissages scolaires ou rares ex bricolage technique apprentissage du code informatique traitement de l image e une soci t plus d mocratique l amateurisme contribue faire une soci t plus d mocratique c est dire consid rant que chaque individu poss de des connaissances pouvant tre associ es travers des dispositifs coop ratifs L amateur ne s en remet plus aveugl ment aux experts sp cialistes aspire parfois les remplacer ou les fait descendre de leur pi destal En d finitive il contribue d mocratiser certaines pratiques artistiques scientifiques ou politiques comme le discours critique qui les accompagne L amateur oblige les cr ateurs et les producteurs se soucier davantage de leur public les lus tenir compte en permanence des citoyens les savants imaginer d autres sc narios les m decins soigner autrement Flichy 2010 Plusieurs r serves sont toutefois formul es D une part l volution des comportements des profanes vis vis de l expertise scientifique tr s marqu e dans les champs de l environnement et de la sant ne peut tre g n ralis e tous les autres
85. res Charaudeau 2007 Les recherches sur les imaginaires des techniques explorent comment l imaginaire est source de la conception technique comment les techniques peuvent tre source d imaginaire comment l imaginaire intervient dans l usage des techniques et comment l imaginaire joue un r le dans la transition d une technique l autre Nous voquerons uniquement ces deux derniers aspects a L imaginaire et les repr sentations dans l usage des techniques L imaginaire des usagers influencent leurs usages L imaginaire d velopp autour de la technique est essentielle lors de sa diffusion Il peut participer la l gitimation de la technique Les applications mobiles de sant traduisent par exemple notre volont de garder la ma trise de notre sant les cr mes anti rides portent en elles notre espoir d ternelle jeunesse etc Les offreurs de technique sont attentifs aux repr sentations des usagers afin d adapter leur offre orienter susciter et l gitimer des usages M tropole de Lyon 26 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE Les repr sentations de la technique se trouvent aussi dans les discours d accompagnement qui ne sont pas le fait d experts techniques mais qui sont tenus dans l espace public et sont form s des commentaires ext rieurs sur une technique son emploi le contexte et les co
86. riences alternatives Certaines d j anciennes se poursuivent comme celle de la communaut Longo Ma que a dure longtemps en Provence fond e en 1973 organis es en coop ratives autog r es agricoles et artisanales pr sentes dans cinq pays europ ens www prolongomaif ch Ces exp riences communautaires s inscrivent dans une longue tradition de dissidence l gard du capitalisme de son injonction consum riste et de son gigantisme technicien Pourtant quelque chose d in dit surgit aujourd hui qui donne ces exp rimentations une force critique in gal e le sentiment d urgence produit par la certitude croissante de l imminence de la catastrophe Depuis le d but des ann es 2000 le constat de la fin de l re de l abondance et de la soci t de croissance se r pand observe l historien Fran ois Jarrige 2014 Dans ce contexte monte en puissance le th me de la d croissance et avec lui de M tropole de Lyon 24 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE nombreuses querelles et pratiques selon les acceptions du terme Citons galement les notions de croissance verte ou de croissance immat rielle pr sent es aussi comme d autres alternatives un monde technoscientifique et compatibles avec la notion de d veloppement durable Ces mouvements port s par certains couran
87. rnet dans les ann es 1990 forums listes de discussion chats puis les r seaux sociaux en ligne dans les ann es 2000 Merckl 2011 Dans les ann es 1980 et 1990 la th se d un d litement du lien social est tr s r pandue Diff rentes dimensions de ces nouvelles formes de lien social sont ensuite examin es les identit s virtuelles les modes d engagement conversationnel entre les participants les formes de l change ex criture sms utilisation de smileys l laboration de conventions sociales lectroniques implicites ou non ex r gles d un forum les liens entre la ma trise de la technique et celle du lien social Les sp cificit s de l espace public lectronique et les caract ristiques de la rencontre immat rielle sont galement explor es Jou t 2000 L tude d objets aussi divers que des forums grand public de plateformes de communaut s scientifiques de r seaux professionnels de sites associatifs etc montre bien que la seule m diation de la technique para t souvent impuissante cr er du lien social Celui ci doit tre aliment par des r seaux sociaux pr construits par des mod rateurs ou des leaders actifs Jou t 2000 Plus r cemment dans les ann es 2000 un tournant s op re l id e de d clin du lien social laisse peu peu la place l av nement d une nouvelle sociabilit transform e et renouvel e li e l explosion des r seaux sociaux en ligne Merckl 2011 Dan
88. rtement le d terminisme technique suppose une logique m caniste avec une relation causale les ing nieurs et concepteurs vont produire une technique qui va induire des comportements et des usages pr d termin s Ceci suppose donc que les effets de la technique sont pr visibles Jacques Ellul historien et sociologue du 20 me si cle est certainement le plus c l bre repr sentant fran ais de ce courant et l un des plus radicaux Il soutient que la technique a englob la civilisation toute enti re Ellul 1954 m ne le monde et exerce une tyrannie sur nos vies Pour lui la technique s impose ses utilisateurs mais aussi ses concepteurs il ny a pas r ellement de choix car la technique la plus efficace l emporte En consid rant la technique autonome les inventions surgissent par elle m me et in luctable on n arr te pas le progr s le d terminisme technique ne reconna t pas l individu et la soci t le pouvoir d accepter ou de rejeter telle ou telle technique ni m me de l utiliser comme il le souhaite En bref ce qui est techniquement possible sera effectivement r alis C est l individu l organisation la soci t de s adapter et de faire avec b Le tout technique arguments et limites Diff rentes disciplines des sciences humaines et sociales d fendent ou pointent les limites de la th se du d terminisme technique On peut se r f rer par exemple l ouvrag
89. s g ographie conomie urbanisme sociologie information et communication philosophie ITUS s int resse aux interactions entre technique et soci t Son projet scientifique vise comprendre les relations entre les dimensions techniques et non techniques qui conditionnent les existences et les usages des objets fabriqu s La ville et ses dispositifs constituent un terrain d observation privil gi de l quipe ITUS Les objets d tude sont vari s l clairage les d chets les espaces publics les co quartiers les transports les OGM etc Diff rents moments d interactions entre technique et soci t sont galement explor s la conception l innovation la fabrication la r ception les usages les conflits les r cits etc http evs itus insa lyon fr evsitus evsitus NB d autres membres de l UMR 5600 EVS croisent plus indirectement les notions de comportement et technique Centre d tudes des techniques des S E T E P RA connaissances et des pratiques Cetcopra EA 2483 Universit Paris 1 Panth on Sorbonne Direction Bernadette Bensaude Vincent Le Cetcopra est une quipe interdisciplinaire qui se consacre l tude socio anthropologique et philosophique des techniques pr sentes ou mergentes Cr en 1989 ce centre de recherche a construit son identit autour d une interrogation sur la norme et d une critique portant sur le temps lin aire du progr s technique Tout en poursuivant
90. s Mais peuvent ils tre mobilis s pour faire voluer les comportements Le marketing r pond par l affirmative cette question m me s il ne s agit que d un levier parmi d autres comme la persuasion l engagement l incitation etc et qu il ne dispense pas de r unir d autres conditions la technique doit tre connue accessible per ue comme utile etc Dans le champ de la mobilit les exemples ne manquent pas la promotion du covoiturage par le Grand Lyon a associ une plateforme efficace et des messages pleins d humour valorisant les valeurs de lien social ils pr f rent le faire plusieurs et de partage partager un v hicule c est aussi partager une id e commune Le d veloppement du v lo en milieu urbain repose la fois sur le d veloppement des pistes cyclables la mise en place de services du type V lo v et la diffusion de messages bousculant peu peu les repr sentations des urbains il est plus important d utiliser que de poss der il s agit d un mode de transport peu co teux et faisant gagner du temps progressivement le v lo devient une alternative de plus en plus cr dible la voiture Cette influence des discours sur les comportements serait relativiser Des tudes montrent que les usages pr c dent souvent les discours Par exemple dans le cas du t l phone mobile les usages massifs des sms et des jeux apparaissent avant les discours Ces fonctionnalit s taient propos es sur les
91. s ann es 1950 60 les non usages ont fait l objet d tudes de plus en plus nombreuses dans les ann es 1990 et 2000 Elles mettent en vidence de nombreuses cat gories de non usagers ouvrant la r flexion bien au del de la question des in galit s d acc s la technique et sugg rent en creux des leviers d action pour conduire vers l usage Comment expliquer plus pr cis ment le non usage technique Des champs de la sociologie notamment la sociologie de la diffusion et de la consommation de la psychosociologie des sciences de gestion et des sciences de l information et de la communication ont explor cette question 1 Nanotechnologies biotechnologies informatique et sciences cognitives M tropole de Lyon 21 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE Le manque de connaissances et un rapport b n fices inconv nients jug d favorable Le manque de connaissances est avanc comme une des causes du non usage d une technique ou du d veloppement d attitudes hostiles son gard Cette id e est pr sente dans la th orie de la diffusion des innovations Les sociologues de cette approche notamment son initiateur Everett Rogers soulignent que le manque de connaissances produit des sentiments d incertitude et d impr visibilit face aux nouvelles techniques des sentiments qui loignent les usagers potentiels de
92. s de communication Il d veloppe une r flexion collective sur les mutations des m diations l re du num rique et de la mondialisation L axe 1 M dias s int resse aux constructions identitaires et pratiques m diatiques ainsi qu la relation entre m dias et politique L axe 2 Communication organisations et soci t s aborde les pratiques de communication sous l angle temporel avec les mutations des m tiers de la communication des mod les organisationnels et du travail des cadres L axe 3 Information et connaissance est centr sur les enjeux et les usages des technologies num riques http mica u bordeaux3 fr M tropole de Lyon 42 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE Groupe de recherches interdisciplinaire sur les processus d information et de communication GRIPIC Universit Paris Sorbonne Direction Emmanuel Souchier Le GRIPIC est li au CELSA Centre d tudes litt raires et scientifiques appliqu es grande cole rattach e l Universit Paris Sorbonne proposant des formations en journalisme communication marketing publicit m dias et ressources humaines La porte d entr e du GRIPIC est le processus d information et de communication sous toutes ses formes y compris leur dimension technique Le Gripic se donne pour objet de comprendre le r le structur
93. s et usagers concevront et utiliseront l objet technique Elle reconna t aussi l importance des repr sentations de l objet technique Mais surtout elle d passe la distinction classique entre conception et usage En bref le constructivisme social r duit les choix technologiques des choix sociaux alors que l approche de la technologie culturelle a tendance privil gier l objet technique par rapport au processus social Il ne faut pas non plus consid rer le constructivisme social comme l inverse du d terminisme technique L approche constructiviste consid re en effet que c est le social qui influence la technique mais les relations entre ces deux entit s sont d une autre nature Alors que le d terminisme technique d crit une relation de causalit le constructivisme social d crit une relation de construction la technique est construite socialement car elle est le fruit d un contexte historique et social b Vers la co construction de la technique et du social une volution du constructivisme social A partir du milieu des ann es 1980 le constructivisme social volue en reconnaissant la r ciprocit des liens entre soci t et objets techniques L approche co constructiviste s attache prouver qu une construction du social par la technique co existe avec la construction sociale de la technique Cette approche co constructiviste est parfois consid r e comme un constructivisme mod r Ces tudes sociologiques et conom
94. s le m me temps des tudes s interrogent sur les effets du d veloppement d une sociabilit distance les risques pour les jeunes usagers la surutilisation des TIC la cyberd pendance l autonomie donn e par ces outils vs les risques de l accessibilit permanente l quilibre entre la vie professionnelle et la pr servation de la sph re priv e et plus r cemment les comportements de d connexion ou de mise distance de la technique voir partie 4 d Des usages t moignant de l volution des rapports sociaux en famille et au travail Les usages r v lent autant qu ils participent aux transformations des rapports sociaux Les machines communiquer sont en effet des objets autour desquels se red finissent les r les sociaux se recomposent les groupes se r organisent les activit s quotidiennes de loisirs de services de travail Jou t 2000 Dans le secteur domestique sont d crits des n gociations dans les relations parents enfants homme femme et au sein de la fratrie pour l acc s aux objets des rapports sociaux de pouvoir et de domination mais aussi des oppositions entre le maintien de pratique collective ex la t l vision et l usage plus individualis du t l phone ou de l ordinateur Dans le champ professionnel les TIC peuvent donner lieu l mergence de nouveaux modes d organisation du travail ex travail nomade multit ches modifier les relations entre la hi rarchie et les employ s M
95. s par les sciences humaines et sociales s explique ais ment Si elles n apportent pas de r ponses toutes faites elles explorent ces diff rentes notions et contribuent mieux appr hender la complexit des comportements individuels et donc mieux penser l action publique et ses modalit s de mise en uvre Aucune discipline n a t privil gi e pour r aliser cette revue de la litt rature scientifique et de vulgarisation Selon le th me du dossier les principaux apports de la sociologie la psychologie la philosophie le droit les sciences de l information et de la communication la g ographie le design les sciences de l ducation etc ont t s lectionn s et synth tis s Ces dossiers reposent sur diff rentes recherches et sont fond s sur e les mots cl s relatifs au dossier trait permettant de rep rer et d finir les concepts essentiels la compr hension de cerner les diff rentes approches des sciences humaines et sociales sur le sujet les points de convergence et de divergence ainsi que les principales questions trait es e des articles et ouvrages de chercheurs et experts croisant explicitement la notion de comportement et la notion de norme d apprentissage de technique et d espace e des quipes de recherche affili es un tablissement d enseignement sup rieur universit ou grande cole et ou un organisme de recherche ayant conduit des travaux en lien avec le th me du dossier Sur la ba
96. se de ces ressources chaque dossier commence par d crypter la notion associ e la notion de comportement norme apprentissage technique espace et temps puis propose un aper u des grands mod les th oriques structurant les connaissances actuelles M tropole de Lyon 2 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE volution des grands mod les th oriques quelques rep res Depuis une cinquantaine d ann es la mani re dont les sciences humaines et sociales cherchent expliquer le monde est soumise de profondes remises en question d passant les tensions traditionnelles entre nature culture r el id el individu collectif Jusque dans les ann es 1970 chaque discipline tend privil gier son objet d tude et pose la primaut de cet objet sur l explication du monde De fait les postures sont assez radicales et d terministes Ainsi la technique va d terminer le comportement individuel l espace structurer l organisation collective Puis de nouveaux cadres de pens e venus notamment du monde anglo saxon ou encore emprunt s d autres disciplines bouleversent cette partition par trop rigide C est l essor de la notion d interaction et le retour de la subjectivit humaine Ainsi des individus ne tireront pas les m mes acquis d une m me activit les concepteurs de technique ne pourront jamais tout
97. seaux lfsttar Direction H l ne Tattegrain Les missions de recherche du Lescot ont pour objectif principal l tude des m canismes cognitifs et comportementaux mis en uvre par une personne pour adapter et optimiser son comportement dans des situations de d placement afin de lui permettre de maintenir une performance optimale en termes de s curit et de confort Une partie des recherches se focalise sur les diff rents facteurs impliqu s dans le d placement qu ils M tropole de Lyon 41 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE soient endog nes ou exog nes comme ceux li s aux ressources ext rieures v hicules individuels ou collectifs aides au d placement services L autre partie des recherches vise faciliter la mobilit de l humain avec un niveau de s curit et de confort optimal en proposant des solutions adapt es aux caract ristiques individuelles et au contexte situationnel Ces derni res peuvent tre bas es sur des technologies de l information et de la communication www lescot ifsttar fr gt Dominante Sciences de l information et de la communication Groupe de recherche sur les enjeux de la communication GRESEC Universit Grenoble 3 Direction Isabelle Paillart L orientation majeure du GRESEC vise suivre l mergence des UNIVERSITE outils modernes de communica
98. sme d mocratie apprenant organisationnel d terminisme imaginaire ducation au d veloppement durable non usage repr sentations influence sociale processus technologie usage repr sentations strat gies appropriation objets interaction id ologie interaction mim tisme cognitif libert innovation ouverte famille loisirs amateur social socialisation travail 4Pp v RE 0 NY S Ss lt C AGg K COMPORTEMENTS NE La NO Ce physique social syst mes conformisme thique repr sentations temps socialisation d viance conformit Le pratiques distance mat rialit juridique normalit r gles a symbolique temporalit s explicite individuelle m perception prox mie valeurs r flexivit m dia technique espace temps transgression perception am nagement symbolique sanction l gitimit normes sensoriel accessibilit collective implicite corps v cu sociale Interaction Mai 2015 M tropole de Lyon Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE Pourquoi s int resser la technique et plus pr cis ment aux liens entre technique et comportements Un premier constat s impose la technique est omnipr sente Elle touche tous les domaines de la vie et concerne aussi bien les sph res sociale ducative conomique politique m diatique culturelle etc Les objets techniques plus ou moins complexes op
99. sujet On trouve cette m me volont d ouverture de collaboration et de r appropriation des sciences et techniques au sein des Fab Lab o tout le monde est susceptible d acc der au laboratoire et d utiliser l quipement mutualis mis disposition C est le cas par exemple du Laboratoire Ouvert Lyonnais LOL La volont de co production est galement pr sente dans d autres dispositifs elle repose sur la valorisation de l intelligence collective et sur la force du nombre de contributeurs comme dans le cas de l encyclop die Wikipedia Elle se retrouve aussi au niveau de la d finition des programmes de recherche et de leurs conduites comme par exemple au sein des PICRI www iledefrance fr competence picri ou des boutiques des sciences http boutiquedessciences universite lyon fr Certains dispositifs d innovation ouverte d entreprises concernent les amateurs Ceux ci sont g n ralement sollicit s par les entreprises pour imaginer un nouveau produit comme l a fait par exemple la marque Fiat en 2010 Plus de 17000 personnes ont soumis plus de 11000 id es sur le portail internet de la voiture citadine de demain Les ing nieurs de Fiat ont gard le meilleur des contributions pour d velopper le prototype Mio www youtube com watch v pbvDBws0aOo M tropole de Lyon 30 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE La
100. t galement appel mod le de la traduction Lorsqu une automobile roule c est tout un r seau socio technique qui se met en mouvement L autonomie du conducteur tient paradoxalement au fait que l automobile n est qu un l ment dont le fonctionnement est d pendant d un large r seau socio technique Il faut des infrastructures routi res avec leurs services de maintenance des soci t s d exploitation des autoroutes l industrie automobile le r seau des garagistes et des distributeurs d essence une fiscalit sp cifique des auto coles un code de la route des agents de la circulation des centres techniques pour contr ler la s curit des v hicules des lois etc L automobile de Monsieur Martin est au centre d un tissu de relations liant des entit s h t rog nes d un r seau qui nouveau peut tre qualifi de socio technique puisqu on y trouve des humains et des non humains Callon et al 1986 Ce r seau est actif ce qui justifie nouveau le terme d acteur r seau Chacun des l ments humains ou non humains qui le composent participe une action collective que l utilisateur doit mobiliser chaque fois qu il prend le volant de son automobile En un sens le conducteur fusionne avec le r seau qui d finit ce qu il ou elle est un conducteur choisissant une destination et un itin raire et ce qu il peut faire Lorsque le conducteur tourne la cl de contact d une Nissan pour aller voir un ami en vacances au
101. t s contraignantes sous peine de voir les pratiques ant rieures perdurer par exemple en milieu professionnel imposer la formation puis l usage d un logiciel afin de cesser d finitivement l usage du logiciel pr c dent Une premi re exp rimentation souhait e ou non accompagn e ou non par un tiers peut aussi faire voluer les repr sentations Une utilisation forc e d un automate par exemple en raison d une gr ve de personnel tenant le guichet physique peut changer la perception de l usager Il s aper oit que son utilisation n est pas si compliqu e qu il arrive le faire fonctionner etc Cette premi re exp rience l ve ses appr hensions Dans ses agences TCL le Sytral semble vouloir favoriser l usage de ses distributeurs automatiques de titres de transport des agents proposent leur aide aux usagers faisant la queue pour qu ils utilisent les automates On retrouve le m me proc d la Poste pour l usage de ses machines affranchir M tropole de Lyon 27 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE Les usages sont galement influenc s par l imaginaire et les repr sentations des concepteurs Concepteurs ing nieurs cr ateurs d objets techniques ont aussi leurs propres imaginaires et leurs propres repr sentations de la technique Tout projet technique part d une intention initiale D apr s P F
102. t Simondon philosophe et Bertrand Gille historien ouvrent la voie au milieu du 20 me si cle en mettant en vidence que les techniques voluent en interaction avec leur environnement Puis des tudes centr es sur la conception la diffusion et les effets de la technique reconnaissent peu peu des interactions et influences r ciproques plus fortes Puis la sociologie ouvre progressivement son point de vue en reconnaissant qu on ne peut tudier la conception et le fonctionnement des techniques sans consid rer les usages En d finitive tous les sociologues reconnaissent les relations entre les objets techniques et la soci t mais la controverse subsiste sur la nature des liens On voit enfin une ouverture progressive vers les usages avec la mise en vidence de l articulation entre conception fonctionnement et usage l largissement du cercle d acteurs de la technique et les premi res observations des d tournements d usage Flichy 2003 a Les premi res reconnaissances des liens entre technique et social Trois grands courants mettent au jour des interactions et influences r ciproques mais en s int ressant prioritairement aux processus de conception de la technique et des effets de la technique et non aux usages ou comportements face la technique e L approche anthropologique d Andr Leroi Gourhan et des partisans de la technologie culturelle estime que la technique na t de l interaction entre la culture d un group
103. tion qu ils prennent ou non la forme cte nd h gl de techniques inscrites dans des supports mat riels dans leurs 5 RE Zeus d veloppements et leurs inscriptions sociales la fois complexes al atoires voire contradictoires Cette orientation prend en compte aussi bien les changements qui se produisent dans les m diations sociales ou culturelles que la forme qu ils rev tent de plus en plus marchande et m me industrielle ou la composante interactive pluri modale et signifiante des dispositifs offerts aux usagers consommateurs L un des axes de recherche s int resse plus particuli rement l ancrage social des techniques en information et communication et explorent les probl matiques visant articuler la technique et diff rentes formes de m diations sociales culturelles et politiques dans diff rents domaines enseignement formation distance sant loisirs et divertissement grand public diffusion des savoirs culture urbain et territoires organisations http gresec u grenoble3 fr Laboratoire de recherche en Information Communication et Art MICA EA 4428 Universit de Bordeaux Montaigne Direction Val rie Carayol Ce laboratoire est compos majoritairement de chercheurs en sciences de l information et de la communication et pr sente la particularit d int grer des chercheurs du secteur des arts qui s int ressent aux pratiques nouvelles de m diations artistiques li es aux nouveaux outil
104. ts cologistes anti consum ristes anti productivistes ont en commun de questionner les choix techniques et de s adresser la soci t toute enti re tat organisations et individus lls se traduisent d ores et d j dans des comportements individuels vari s privil giant l utilisation mod r e de la technique plut t que son refus cat gorique e les choix de consommation circuits courts produits bio produits de seconde main produits non transform s etc e les modes de transport modes doux co voiturage choix d un v hicule moins nergivore etc e la valorisation des mouvements slow visant renouer avec des techniques douces et alternatives moins nergivores retour du sans labour ou de la culture attel e en agriculture permaculture science de conception de cultures de lieux de vie et de syst mes agricoles humains utilisant des principes d cologie et le savoir des soci t s traditionnelles pour reproduire la diversit la stabilit et la r silience des cosyst mes naturels e le choix des low tech appelant avant tout une r flexion sur les besoins et les choix techniques v lo vs voiture lectrique emballage r utilisable vs emballage usage unique clairage par les Led diodes lectro luminescentes vs clairage halog ne etc Bihouix 2014 Plus que des non usages opposition la technique n oluddisme et actions contemporaines Depuis les ann es 1980 les crit
105. u exp rimente une combinatoire d imaginaires plus ou moins socialis s et riches qui forment un atlas pluriel d images images strictement personnelles fantasmes images culturelles r f rentiels communs une culture et m me images universelles v ritables arch types qui agissent et interagissent de mani re transhistorique et transculturelle Nunenburger 2011 Il existe donc non pas un imaginaire technique mais des imaginaires des techniques constitu s d ensembles de r f rences plus ou moins explicites qui mod lent nos visions de la technique en des registres tr s vari s et parfois extr mes Vi vard 2012 Par exemple la technique peut tre per ue par les uns comme lib ratrice par les autres comme un asservissement ou encore tant t l un tant t l autre selon ses usages sa culture son v cu son poque Un m me objet technique cristallise parfois ces imaginaires Sans entrer dans les nuances terminologiques notons qu on trouve le terme imaginaire dans les travaux d historiens de socio anthropologues de philosophes et certains sociologues s int ressant la technique et l innovation Le terme de repr sentation sociale fait davantage r f rence la sociologie et la psychosociologie Les termes sont toutefois li s certains penseurs envisagent les repr sentations sociales comme un sous ensemble des imaginaires ou des id ologies d autres comme une m canique d engendrement des savoirs et des imaginai
106. u on a en une repr sentation positive suite la derni re campagne de publicit un article de presse logieux aux t moignages d un de nos proches qui l a d j utilis etc Logiquement l imaginaire et les repr sentations peuvent aussi jouer un r le dans les non usages aux c t s d autres param tres voir partie 4 Certains non usagers d internet mettent en avant leur peur d tre envahis par les TIC et leur volont de rester ind pendants de ces outils Boudokhane 2011 Jaur guiberry 2014 sans m me envisager la possibilit d un rapport clair apais avec internet dont ils conserveraient la ma trise et qui r pondrait juste leurs besoins Parmi les principaux obstacles l usage du v lo en ville on trouve sa dangerosit les probl mes de cohabitation avec les autres v hicules la m t orologie mais aussi le sentiment d ins curit Pourtant selon les statistiques d accident la pratique du v lo la campagne reste plus dangereuse que la pratique en milieu urbain et la mortalit v lo a tendance diminuer 10 en 2013 Les repr sentations positives ou n gatives peuvent voluer au cours du temps ex repr sentations de l usage du portable dans l espace public tr s critiqu au d but et courante pr sent repr sentations des biotechnologies encore tr s variables dans l espace et le temps et selon les personnes ou au fil des usages Pour cela il faut parfois avoir recours des modali
107. ue La technique ne se r sume pas l outil On peut distinguer d une part les outils et les moyens mat riels utilis s pour r aliser une t che les outils de pierre et d os de la Pr histoire la m tallurgie et la roue de l Antiquit le chemin de fer l lectricit et l ordinateur de l poque moderne D autre part les proc d s ou m thodes qui sont autant de moyens utilis s en vue d une fin appartiennent aussi au champ de la technique Il peut s agir de savoir faire ex conduire cuisiner soigner de techniques intellectuelles ex se concentrer disserter mais aussi des techniques du corps comme les appelle l anthropologue Marcel Mauss ex manger marcher se reproduire Ces techniques sont dites invisibles elles ne se voient que si on s en sert et sont acquises par l apprentissage La production technicienne se distingue de la production instinctive Celle ci rel ve d op rations st r otyp es et automatiques d un savoir faire inconscient et involontaire alors que la technique appelle des op rations d finies transmises et apprises et la capacit de les adapter de les ajuster aux fins vis es Manon Cette vision largie de la technique d voile les dimensions sociales de l utilisation des techniques celles ci mat rielle ou immat rielle n existent que dans un contexte social d apprentissage et de transmission des usages et dans un monde social qui leur permettent de fonctionner ex pas
108. ul A reseaux Le LPC a pour objectif d tudier les d terminants des comportements des usagers des syst mes de transports afin de promouvoir une mobilit plus s re et plus respectueuse de l environnement Les recherches men es concernent en particulier les d terminants psychologiques individuels qui caract risent les usages observ s ou souhaitables en mati re de mobilit de s curit et de pr servation de l environnement Par d terminants individuels nous M tropole de Lyon 44 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE entendons l ensemble des processus psycho sociaux ou cognitifs qui peuvent expliquer la mise en uvre ou l adoption d un comportement par une population ou par un groupe Un des processus fondamentaux auquel le projet s int resse par cons quent est l apprentissage de nouveaux comportements pouvant tre li mais pas exclusivement l innovation technologique Les travaux du LPC veulent contribuer la production de connaissances et au d veloppement d applications relatives aux questions pos es par la mobilit ses freins et ses outils d assistance En effet les tudes men es visent comprendre et mod liser les comportements dans le cas particulier d activit s li s la mobilit Les recherches conduites permettent aussi de d velopper des recommandations et des outils pour
109. un habitat vert Brisepierre et al 2014 M tropole de Lyon 23 Mai 2015 Direction de la prospective et du dialogue public 20 rue du Lac BP 3103 69399 LYON CEDEX 03 www millenaire3 com COMPORTEMENTS amp TECHNIQUE d Des non usages porteurs d id ologies Se distinguant des non usages pr c demment voqu s des non usages choisis motiv s par des raisons id ologiques ou politiques sont de plus en plus d crits par des sociologues des historiens contemporan istes des philosophes Une volont de garder la ma trise de se r approprier la technique tudi s dans le champ des TIC on parle volontiers de d connexions volontaires pour d signer ces non usages La sociologie s efforce de comprendre ces comportements en les rattachant aux enjeux la fois politiques sociaux et cologiques que soul vent les TIC Et de plus en plus la probl matique est abord e sous l angle des b n fices et non plus sous un angle critique Il s agit d analyser les strat gies d ploy es par les individus pour viter les risques et les dangers des nouvelles technologies en apprenant ma triser les flux d information pour retrouver du temps et pr server son intimit Les conduites de d connexion apparaissent comme une volont de ma trise des technologies Elles sont toujours ponctuelles et la plupart du temps partielles Il s agit de ne pas se laisser envahir par trop d informations non d sir es d cha
110. use et rationnelle Latour va tendre et enrichir cette analyse de la science l tude de la technique Avec Michel Callon il d veloppera une th orie sociologique des technosciences au Centre de sociologie de l innovation de l Ecole des Mines de Paris Ce courant fran ais de la sociologie de l innovation est connue au niveau international sous le nom de th orie de l acteur r seau ANT actor network theory C est la th orie la plus extr me de l approche co constructiviste mais elle est incontournable pour tout questionnement sur la technique L l ment cl est de nier toute s paration entre la technoscience et la soci t et tout d terminisme La notion de r seau y est centrale elle concerne la fois les humains coll gues alli s institutionnels et public dans une moindre mesure les non humains objets et les discours Tout repose donc sur la solidit du r seau le succ s ou l chec d un objet technique ne rel ve pas plus de la qualit du dispositif technique que de sa capacit r pondre une demande sociale La th orie de l acteur r seau met en avant galement la notion de traduction que Latour explique ainsi chaque fois que l on doit passer par quelque chose cela revient d crire ou dessiner une op ration de traduction qui oblige d pendre d un savoir sp cialis d une technique plus ou moins ancienne parfois d une science plus labor e Latour 2010 Ce mod le es
111. utiers et de l action de s curit L analyse du comportement du conducteur immerg dans le syst me de circulation routi re un environnement complexe fait partie des perspectives du LMA L Q s transports de amenagement t ges reseaux La coh rence du laboratoire est b tie autour de cet objet d tude l accident et repose aussi sur une culture commune sur une certaine communaut de vue concernant les pr suppos s scientifiques et les m thodes En particulier au paradigme du facteur humain qui tend consid rer que des causes humaines peuvent tre dissoci es de causes techniques les chercheurs du D partement pr f rent le cadre de r f rence de l approche syst me et consid rent que les r les des composants techniques et humains dans la production de l accident ne peuvent tre consid r s isol ment sans prendre en compte les interactions entre ces composants d o l importance de la pluri disciplinarit La notion de causalit lin aire n est pas consid r e comme suffisante pour l tude de l accident il est n cessaire de reconna tre la complexit des syst mes en jeu dans la mesure o les boucles de r tro action l uvre dans leur fonctionnement sont nombreuses et jouent un r le majeur www lma ifsttar fr Laboratoire Ergonomie et Sciences Cognitives pour les Transports Lyon Bron Institut Fran ais des Sciences et Technologies des Transports de l Am nagement et des R

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