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1. Compte rendu Critiques S a S quences la revue de cin ma n 198 1998 p 42 59 Pour citer ce compte rendu utiliser l adresse suivante http id erudit org iderudit 49183ac Note les r gles d criture des r f rences bibliographiques peuvent varier selon les diff rents domaines du savoir Ce document est prot g par la loi sur le droit d auteur L utilisation des services d rudit y compris la reproduction est assujettie sa politique d utilisation que vous pouvez consulter l URI https apropos erudlit org fr usagers politique dutilisation rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos de l Universit de Montr al l Universit Laval et l Universit du Qu bec Montr al Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche rudit offre des services d dition num rique de documents scientifiques depuis 1998 Pour communiquer avec les responsables d rudit info erudit org Document t l charg le 16 novembre 2015 09 00 RITIQUES Mouvement nr pr s quelques courts m trages dont Les Sauf conduits et l ex p rience collective de Cosmos la r alisatrice Manon Briand se lance dans l aventure du long m trage en solo Son film 2 secondes est en substance un premier essai audacieux Il propose une plong e sensible au c ur de l univers encore trouble d une jeune femme qui 28 ans se rend soudainement compte des nouvelles r alit s q
2. La seule consolation est qu il aura droit de voir son fils de temps en temps La mise en sc ne de Zilbermann ne va pas sans quelques d fauts sc nes inutiles lon gueurs dans certaines situations tendance vers le pathos manich isme au premier de gr pr sentation trop pudique d un milieu particulier Mais force est de reconnaitre qu il s en tire quand m me assez bien dans un film qui ressemble beaucoup plus un exorcisme qu ce qu il pr tend tre effective ment un film sur l impossibilit d assumer sainement son homosexualit lie Castiel L HOMME EST UNE FEMME COMME LES AUTRES Fr 1997 100 min R al Jean Jacques Zilbermann Sc n Gilles Taurand Jean Jacques Zifbermann Joel van Effentere nt Antoine de Caunes Elsa Zylberstein Gad Elmaleh Cathe rine Hiegel judith Magre Maurice Benichou Michel Aumont Dist Lions Gate Films S quences Cousin Bette et Passion in the Desert Balzac le th tre de la passion Les al as de la production et de la program mation ont amen presque au m me mo ment deux adaptations qui triturent des u vres d Honor de Balzac et montrent l effet destructeur de la passion Faisant partie des Sc nes de la vie parisienne La Cousine Bette 1846 un des derniers grands romans de Balzac d crit la vengeance d une vieille fille laide Lisbeth Fischer qui tente de d truire la fortune de ses cousins Hulot parce que ceux ci l ont toujours consid
3. M taphore ambulante de No 198 Septembre Octabre 1998 RITIQUES la fin du r gne britannique en terre hongkongaise John apprend aussi jongler avec les imp ratifs du cancer incurable qui le ronge Constat d chec qu il tente de renverser toute vitesse Comment affronter la fin d une poque et d une vie quand on reconna t d sol qu on n en a rien compris C est par l entremise d un film stylis et tr s libre que Wayne Wang crit sa lettre d amour Hong Kong selon les dires de Jean Claude Carri re co sc nariste de Chinese Box On utilise souvent une ca m ra l paule une pellicule granuleuse des filtres rouge vif Le rythme est tant t langoureux et contemplatif tant t nerveux et exu b rant Les motions sont fleur de peau dans la mesure videm ment o on a affaire des personnages qui se cherchent encore beau coup comme John ou d autres qui au contraire tentent d oublier une poque r volue comme Vivian C t musical la voix de la chan teuse chinoise Dadawa souligne les tats d me de John les chos sonores ensorcelants sont en contrepoint son amour pour Vivian Ce qui donne un r sultat mixte un ensemble tr s pr s du coeur et du corps tout en tant malgr tout distant et nigmatique Wayne Wang n Hong Kong et aujourd hui tabli aux tats Unis est lui un initi de la ville myst re Pourquoi nous avoir gard s l cart loin des r v la
4. RITIQUES Six Days Seven Nights form en pilote d avion est ind niable Le rapport entre Heche et Ford est tr s convain cant tant au niveau de la tension sexuelle que de l change des reparties Ces derni res calqu es sur le moule de l humour direct des bons sitcoms sortent de leurs bouches en un bombardement efficace David Schwimmer lui est le malheureux qui a h rit des gags ado propos de poulettes plantureuses Et vivement l jour o un bon ami lui expli quera qu il doit oublier son personnage t l Lintrigue de Six Days Seven Nights est mince deux trangers que tout s pare font naufrage sur une ile d serte combattent en semble la peur la faim et des pirates moment o le spectateur met forc ment de c t son intellect Malgr tout le r alisateur et producteur d origine canadienne van Reitman Ghostbusters Dave connait bien les recettes magiques alliant com die aven ture et amourettes Il a t le troisi me r ali sateur tre couronn Billion Dollar Director par la revue Variety Six Days Seven Nights est l abri du naufrage Aloha Genevi ve Royer SIX DAYS SEVEN NIGHTS Six jours sept nuits tats Unis 1998 101 min R al Ivan Reitman Sc n Michael Browning Int Anne Heche Harrison Ford David Schwimmer Jacqueline Obradors Dist Buena Vista L Homme est une femme comme les autres Crise d identit La premi re s quence visite
5. RO j tats Unis 1998 R al Steven Spielberg Int Tom Hanks Matt Damon Edward Burns Tom Sizemore Dist Motion International S quences Out of Sight Belle surprise que ce septi me film de Steven Soderbergh Le r alisateur de sex lies and videotape aborde avec Out of Sight un genre tr s cod le film d action polici re Mais Soder bergh n h sitera pas bousculer les rep res tra ditionnels du genre en imposant un traitement filmique ludique et audacieux La mise en sc ne est dynamique mais sait aussi se faire tr s fluide est ponctu e de clins d ils et de moments d hu mour George Clooney en cambrioleur suave qui fuit la police retrouve la verve d acteur qu on lui connaissait au petit cran ses trousses un agent du FBI Jennifer Lopez Selena fascin par l intelligence mais aussi le charme de celui qu elle doit coffrer CM tats Unis 1998 R al Steven Soderbergh Int George Clooney Jennifer Lopez Ying Rhames Dist Warner Return to Paradise Le remake de Force Majeure d Alain Jolivet poss de d int ressantes qualit s rechercher particuli rement du c t de l interpr tation et de l excellente mise en images qui ose propulser l humain au dessus de l artifice CRITIQUE DANS LE PROCHAIN NUM RO tats Unis 1998 R al Joseph Ruben Int Vince Vaughn Anne Heche joaquin Phoenix jada Pinkett Smith Dist Behaviour Comme des rois Cette com die rafraic
6. anything just try r sume l affiche Cette ur gence de passer l action Meadows l ex prime non seulement dans la violence de ses personnages mais aussi dans le montage pa rall le de sc nes d action Ainsi le temps pr sent se trouve amplifi gr ce cette multi tude d actions et devient un instant unique que seul le spectateur a le loisir d appr cier Bien s r l urgence d agir appara t aussi vi 54 E Twentyfourseven dente ces jeunes prisonniers d une m dio crit qui semble sans issue mais que la boxe par ses r gles et coutumes r ussit obscurcir au profit d une voie plus salutaire En effet d s l instant o les personnages de Meadows mettent les pieds sur le ring ils y mettent aussi leur vie C est l dans cette ar ne qu ils devront affronter leur propre ennemi qui est non pas l adversaire mais eux m mes Ce nest qu apr s avoir r ussi ce combat qu ils pourront se r approprier le temps Comme un moine zen Darcy est le seul appr cier le temps qu il partage entre sa vieille tante qu il fait danser et la montagne qu il partage avec les jeunes dans l espoir de leur r veler la pr ciosit du temps et de la vie Bob Hoskins se glisse merveille dans la peau de cet id aliste sorte de sauveur des temps modernes en of frant une performance g n reuse M me si Twentyfourseven glisse parfois dans l opti misme hop la vie et qu il nous m ne vers des d nouements pr visibl
7. l ments qui rappelle ront les meilleurs moments de la s rie Quant aux personnages de Mulder et Scully on se garde bien de nous les montrer trop t t Le spectateur devra en effet patienter de longues minutes avant d avoir enfin le plaisir de voir ses h ros sur grand cran On verra d abord Scully en train de rationaliser une situation et pronon ant dans son ins parable cellulaire cette phrase devenue classique Mulder it s me et ensuite le patibulaire Mulder encore une fois en proie l une de ses intuitions rocambolesques on aura remarqu l inversion de la psychologie des personnages masculins et f minins dans la fiction traditionnelle Amusante est aussi la sc ne d auto ironie o Mulder parodie son laconisme l gendaire Pour l amateur inutile d en dire davantage On est en terrain connu et d j on jubile en souhaitant que le film ne se termine jamais La suite deviendra bien vit une course contre la montre effr n e dans un univers labyrinthique touffant et angoissant qui nous plonge inexorablement dans la nuit les t n bres et la peur provoqu e par la pr sence de cette entit la fois humaine et extraterrestre qui est d ailleurs beaucoup plus im pressionnante et brutale que ce que l on a pu voir dans la s rie jusqu pr sent Or plus on plonge dans cet univers plus la port e m taphy sique du film se r v le int ressante car au del du r cit de science fiction The X Files nous convi
8. r e comme une quantit n gligeable De ce roman foisonnant de plus de 400 pages aux multiples digressions les deux sc naristes et le r alisateur ont chang beaucoup d l ments et en ont tir une vision plus f ministe plus satirique qui va souvent l en contre des id es conservatrices et m me r ac tionnaires de Balzac Pour Balzac l amour illicite se d roule chez soi loin des regards Influenc s par une vision de Paris et des p tites femmes de Pi galle qui date plut t de la deuxi me partie du XIX si cle Nana de Zola les adaptateurs placent au centre de leur action en contre point de la demeure des grands bourgeois le th tre avec ses actrices plus ou moins talen tueuses et d nud es poursuivies par de nom breux admirateurs Les spectacles musicaux qui s y d roulent emploient des chansons de B ranger chantre de l pop e de Napol on I ainsi que d Offenbach musicien du r gne de Napol on II pour pimenter une vision ironique de la Monarchie de Juillet Bette qui dans le roman gagne sa vie en cousant chez elle des ornements sur les v te ments des bourgeois devient dans le film costumi re dans ce th tre Elle vit dans un h tel minable et sale pr s des pauvres que ses cousins regardent toujours avec tant de d dain Elle tisse les fils de l intrigue telle une araign e Aimant le travail bien fait elle des sine d apr s mod le au zoo la robe d un ti gre qui lui sert
9. Ethnie sur Am rique et de ses pittoresques ci toyens La composition nuanc e des principaux membres de cette famille h site sans doute entre le sourire et l motion mais l ensmble est tr s soign pour un premier film et magistralement interpr t Claire Danes m connaissable en t te ME tats Unis 1998 R al jennifer Connelly Int Lena Olin Gabriel Byrne Claire Danes Dist 20th Century Fox
10. The Truman Show Ceci nest pas un titre M tro boulot dodo ce clich d finit bien le rythme angoissant de nos vies aux lendemains plus ou moins prometteurs Heureusement pour nous il y a le Truman Show une mission de t l qui suit en secret la vie d un homme depuis sa naissance Truman Burbank m ne ainsi depuis 30 ans une vie parfaite sous l il vigilant de Christof le cr ateur de l mission La terre enti re a regard Truman grandir Seaheaven patelin fictif construit sous une grosse bulle o les somp tueux couchers de soleil en bord de mer ne donnent pas envie de partir C est sous la direction de Peter Weir que prend forme ce v ritable film v nement autocritique l gante des m dias dessinateurs de la r alit qui nous entoure Alors que gr ce aux 5000 mini cam ras ins DEMILLE STREET REAA LE Bpa aai i k tall es dans le gigantesque studio le public suit activement chaque mouvement de Truman ce Candide des temps modernes devient vite le fr re absent le fils que l on n a jamais eu ou le mari que l on attend toujours Bref on assiste un soap opera grandeur nature qui d mon tre bien que tout peut aller pour le mieux dans le meilleur d s mondes La ville cr e pour le Truman Show n est rien de plus qu une copie carbone des belles petites banlieues dont r vaient les Am ricains dans les ann es 50 en feuilletant les pages du magazine Life La belle petite maison le jardin e
11. au fil du langage comme un paysage d en fance qui se r v le peu peu alors que le brouillard se dissipe Dans cet esprit la toute premi re sc ne de ce film est belle l ombre de Mastroianni de profil est projet e sur un Marcello Mastroianni je me souviens mur blanc L acteur prononce de courtes phrases un peu p le m le comme lors d un exercice d criture automatique sans v rita ble lien entre elles sinon celui du souvenir Avec la voix toujours chaleureuse et douce de l acteur la musique de Trovaioli qui voque Nino Rota et les propres souvenirs de cin phile du spectateur voil toute la fantasma gorie du cin ma l uvre R alis pendant le tournage de Voyage au d but du monde le dernier film tourn 48 avant sa mort en d cembre 1996 au Portu gal Tat nous offre le privil ge d un v ritable t te t te avec Mastroianni qui se d voile avec sinc rit humilit et humour L acteur raconte la guerre et la fuite des camps de tra vail nazis le premier film vu le premier bai ser re u d une inconnue dans l obscurit d un train dans un tunnel un paysage qui l a marqu durant son enfance ses d buts au cin ma comme figurant et en guise d hom mage un salut ces gens exceptionnels qui ont tellement compt pour lui Fellini Fer reri De Sica Visconti et surtout Vittorio Gassman qui il doit tout Ces gens sont les figures mythiques d un cin ma qui fut grand et que Ma
12. des personna ges un symbolisme grossier l acc s au rang de h ros de l Am ricain moyen et bien s r linsipide love story les reaction shots lar moyants de Liv Tyler sont carr ment insup portables Tout est mis en oeuvre pour que Armageddon le spectateur soit convaincu de la fibre pa triotique palpitant dans le coeur des h ros le gamin v tu d un t shirt aux couleurs du dra peau am ricain qui se jette la fin dans les bras d un p re qui lui tait jusque l in connu prouve quel point l oeuvre fait dans le patriotisme ab tissant Armageddon accu mule les effets les plus tapageurs jusqu une finale lacrymale et emphatique Cette suren ch re rend le film presque caricatural De plus ce qui n arrange rien la plausibilit scientifique est mise rude preuve En l es pace de quelques jours on r ussit former une quipe de foreurs pour les balades inters RITIQUES tellaires on a de la gravit sur l ast ro de l explosion finale scinde en deux jolis mor ceaux la m t orite on aurait tendance croire qu elle claterait en plusieurs frag ments et que ceux ci constitueraient toujours un p ril Il suffit d inclure le logo de la NASA et du coup la pseudo caution scienti fique de l agence peut faire avaler la pilule Enfin Du point de vue th matique on nous res sort les rapports conflictuels entre les g n ra tions Alors que dans Deep Impact l union entre celles ci apaisait
13. exp rimental Tous ne sauront ni surtout ne voudront sui vre le parcours litt ralement tourdissant de son personnage Le festival de Sundance par contre lui a donn son approbation en lui d cernant le prestigieux Prix du meilleur r a lisateur Nul doute qu Aronofsky a une vision et qu il cherche des outils vari s pour la con cr tiser avec imagination Maintenant on lui confie des budgets plus importants pour ses projets suivre Genevi ve Rover I Pi tats Unis 1997 85 min R al Darren Aronofsky Sc n Darren Aronofsky Int Sean Gullette Mark Margolis Ben Shenkman Pamela Hart Stephern Pearlman Samia Shoaib Dist Alliance Mulan Esquisse l est bien r volu ce temps o les h ro nes en d tresse devaient leur salut l intervention souvent providentielle d un prince charmant Maintenant elles n h sitent pas prendre en main leur destin e comme en t moignent les personnages de Quest for Camelot et Mulan Comme Pocahontas Mulan s insurge con tre la tradition et le chauvinisme masculin pour d fendre les int r ts d un p re et d une nation Quand les sc naristes de Disney font un virage ils l effectuent 180 Audacieux Plut t opportunistes car force est d admettre que Mulan s inscrit d embl e dans le courant des h ro nes des ann es 90 comme Thelma Louise et la G L Jane De plus les films d ani mation de Disney se r v lent toujours en ac cord avec l id ol
14. issus de milieux ais s qui fr quentent une discoth que la mode au d but des ann es 80 Professionnellement ils cherchent s im poser et sentimentalement ils souhaitent vi vre le grand amour La trame ne constitue qu un pr texte qui permet au r alisateur de tracer une s rie d oppositions entre diff rents types psychologiques il y a la blonde s rieuse et r fl chie la brune extravagante et cerve l e l homme de loi le d linquant ainsi que le publicitaire peu scrupuleux Pourtant leurs interactions nous laissent souvent sur notre faim Ces types sont monolithiques comme fig s dans le b ton en brossant le portrait de ses personnages l auteur omet d introduire des nuances qui leur permettraient d expri mer une certaine ambigu t psychique d o le manque de profondeur des caract res Ajoutons que l humour qui se d gage de ces antith ses et du dialogue est plut t limit Mais la principale faiblesse du film se si tue au niveau de la mise en sc ne Le jeu des interpr tes n est pas en cause ceux ci incar nent leurs personnages respectifs avec con viction La responsabilit en incombe plut t Stillman et ses techniciens lesquels ne par viennent pas recr er l ambiance de folle ef Jervescence qui caract risait la fin de la p 49 RITIQUES The Last Days of Disco riode disco Le style du cin aste s av re beau coup trop sage trop acad mique pour tre probant Grammaticalemen
15. personnes handica p es parviennent difficilement satisfaire leurs besoins les plus l mentaires m me si elles vivent dans les pays riches et industria lis s Consciente de ce ph nom ne Caroline Link traite dans Beyond Silence des difficul t s quotidiennes de Lara une petite fille d brouillarde qui sert d interpr te ses pa rents atteints de surdit Ce film de Link appara t comme un pro duit hybride se situant quelque part entre le film didactique et le m lo familial Dans la premi re partie du r cit la r alisatrice nous r v le les probl mes de communication prouv s par le couple d handicap s auditifs Ils ne savent pas se faire comprendre par le repr sentant d une banque par une ma tresse d cole etc Heureusement les efforts de Lara leur permettent d changer avec le monde normal Ainsi au del du silence qui les s pare comme l indique le titre du film on assiste une relation affective tr s intime entre les parents et l enfant Le spectateur n y croit pas vraiment sans doute parce que les situations dramatiques sont convenues et que les personnages s av rent trop st r otyp s pour tre convaincants Chaque s quence semble n avoir pour objet que de montrer les sourds comme des gens sympathiques Selon la cin aste ils pourraient mener une exis tence tout fait ad quate si on leur en don nait la chance Certes c est une pr mice int ressante et g n reuse mais l as
16. trop d router ceux ci Bowman a 46 reproduit un univers aux param tres facilement identifiables Aussi par exemple le non lieu traditionnel de la s rie tourn jusqu la saison derni re dans la r gion de Vancouver laisse place un espace beaucoup plus d fini et concret De plus l univers narratif est claire ment associ un genre cin matographique tr s cod celui de la science fiction et aussi un degr moindre celui de l horreur l aide notamment d insistantes r f rences la s rie des Alien En fait les auteurs ont ici agit comme s ils avaient voulu calquer le sc nario sur une base narrative d j archi connue afin que les spectateurs puissent se raccrocher des rep res narratifs ou esth tiques facile ment identifiables Or la richesse de The X Files a toujours r sid dans le non dit et le non montr la temporalit succincte de la t l vision aidant Malheureusement dans un film qui se veut un blockbuster estival il faut montrer et expliquer le plus souvent possible C est pourquoi les fans trouveront sans doute le film un peu trop sage et pas suffisamment d routant Malgr tout l amateur devrait trouver mati re divertissement puisque The X Files Fight the Future est un film tout de m me r ussi Le sc nario est solide rempli de moments de tension d hor reur et d humour agr ment s d effets visuels sobres mais efficaces Les fans retrouveront aussi avec plaisir certain
17. 59 le quotient de la circonf rence d un cercle divis par son rayon au centre d un thriller de science fiction Avec 60 000 dollars en poche le r alisateur Darren Aronofsky un Am ricain de 28 ans explore l espace pas l Univers comme on a l habitude de le faire en science fiction mais plut t l univers mental de Max Cohen un g nie de l informatique obs d par les math mati ques Poursuivi par des analystes boursiers de Wall Street et par des juifs kabbalistes d si reux de d crypter les critures il souffre de d lire et d hallucinations L atmosph re de x est bizarre et toul fante Les obsessions et les compulsions c r brales de Max s ext riorisent par des images bouscul es un montage saccad une cam ra agit e une musique techno et des sons am biants discordants Le jeu de Sean Gulette est tr s cr dible on ne peut imaginer que cet homme au cr ne conique partiellement d garni et aux mani res compulsives soit autre qu un v ritable accro des maths et de l infor matique surtout lorsqu on apprend qu il est le cr ateur du site web labor qui accompa gne le film On craint que la folie d un cer veau avide d organiser le monde environnant l aide de mod les math matiques soit con tagieuse Des structures visuelles prennent forme partout le mouvement des nuages dans le ciel la spirale form e par la cr me vers e dans du caf tout est mod liser Aronofsky fait ici dans l
18. N BETTE tats Unis 1998 107 minutes R al Des McAnuff Sc n Lynn Siefert Susan Tarr d apr s le roman Lo Cousine Bette d Honor de Balzac Int Jessica Lange Elisabeth Shue Hugh Laurie Dist 20th Century Fox ee PASSION IN THE DESERT Etats Unis 1997 93 min R al Lavinia Currier Sc n Lavinia Currier Martin Edmunds d apr s la nouvelle Une passion dans le d sert d Honor de Balzac Int Ben Daniels Michel Piccoli Paul Meston Kenneth Collard Dist Alliance 57 RITIQUES N N le troisi me long m trage de Robert Lepage est l histoire d une d chirure amoureuse et politique se d roulant entre le Qu bec et le Japon durant quelques jours d octobre 1970 Sophie com dienne est Osaka pour l exposi tion universelle Son copain Michel impliqu dans le FLO est rest Montr al Or ce parall lisme des r cits est justement au c ur m me du pro bl me du film En effet le film a du mal attein dre l unit et la profondeur qu un tel sujet m ri tait Quelconque est aussi l interpr tation qui par moments semble plut t caricaturale CRITIQUE AU PROCHAIN NUM RO E Canida Qu bec 1998 R al Robert Lepage Int Anne Marie Cadieux Alexis Martin Marie Brassard Dist Alliance cya D j vu Il n est plus question comme dans la plupart des films de Jaglom de nourriture et de vie sexuelle garder sa ligne conserver sa jeunes
19. Nil Il sert de garde du corps un artiste et savant Venture de Paradis membre de la mission scientifique que Bona parte a amen e sous la direction de Monge Jou par Michel Piccoli Venture fait directe ment r f rence Caffarelli un des personna RITIQUES Cousin Bette ges principaux d Adieu Bonaparte de Youssef Chahine que Piccoli interpr tait Il est l homme qui s int resse la culture aux m urs t coutumes du pays qu il visite D truisant d un boulet le nez d un sphinx un officier entre en conflit avec Venture et d tourne la formule de Bonaparte sur les qua rante si cles qui vous contemplent en ajoutant C est le produit d une soci t escla vagiste Il est comme ses camarades r volu tionnaires qui ont d truit les statues des ca th drales parce qu il les prenaient pour des repr sentations royales Par un concours de circonstances Augus tin et le vieux savant se perdent D pouill de certains de ses attributs militaires Augustin descend dans une grotte o il rencontre une panth re Le danger le fascine et la relation rapidement le trouble Il nomme la panth re Simoun du nom du vent qui rend fou Il deviendra m me un homme primitif se re conna tra dans les peintures rupestres qu il d couvre et ira jusqu se peindre des ocelles pour ressembler au l opard qui lui a chip son amie La relation de plus en plus trouble aura une conclusion d sastreuse Luc Chaput COUSI
20. an Anderson des tres encore plus grands que nature eux qui sont d j de v rita bles ic nes de la t l vision Le succ s ph nom nal de The X Files s rie cr e par Chris Carter en 1993 qui a touch profond ment l imagi naire des t l spectateurs tient un ensemble de facteurs sentiment de parano a des am ricains m fiance envers les politiciens popularit de la notion de complot attrait toujours grandissant pour le paranor mal tension sexuelle jamais r solue entre les protagonistes etc Mais plus fondamentalement au c ur du ph nom ne X Files il y a une criture dont l audace bouscule all grement toutes les conventions narratives et esth tiques de la fiction cathodique traditionnelle Dans un pisode des X Files le rationnel et l irrationnel se confrontent et se fondent dans le cadre de ramifications dont la logique tient de l ternel conflit entre le rationnel et l irrationnel l intuition et la d duction The truth is out there se pla t on nous r p ter Or cette audace ce rythme et cet onirisme seront malheureuse ment les premi res victimes du passage des X Files du petit au grand cran R alis par Rob Bowman pourtant un habitu de la s rie ce premier film est plus rationnel plus syst matique et somme toute moins original que la s rie t l Il faut dire que les producteurs du film ont videmment voulu plaire aux connaisseurs de la s rie comme aux n ophytes Aussi pour ne pas
21. arn s comme s ils vivaient selon une temporalit et une spatialit qui leur sont propres et qui n ont aucune corr lation avec le rythme du monde ext rieur Aussi la rupture r sultant de l inca pacit des personnages de s accorder avec leur environnement environnement d ailleurs r duit sa plus simple expression parait encore plus spectaculaire Enfin cette atmosph re glauque et d ses p r e semble justifier ou du moins expliquer le climat de violence qui r gne dans Les An ges d chus Il faut cependant pr ciser que cette violence est rendue l cran de fa on stylis e et ludique parfois m me avec hu mour comme dans un jeu vid o Mais de toute cette tension destructrice mane un tr s grand sentiment de d sespoir Car au c ur de cette violence il y a les jeunes protagonis t s qui en v rit ne recherchent d sesp r ment qu une chose aimer et tre aim s Les anges d chus du titre ce sont eux Carlo Mandolini LES ANGES D CHUS Fallen Angels Duoluo Tianshi Hong Kong 1995 95 min R al Wong Kar Wai Sc n Wong Kar WVai Int Leon Lai Ming Takeshi Kaneshiro Charlie Young Michele Reis Karen Mok Tori Saito Chen Wanklei Dist Aska No 198 Septembre Octobre 1998 Beyond Silence Guimauve germanique En d pit des progr s importants effectu s depuis quelques ann es dans le domaine des nouvelles technologies et des t l communi cations de nombreuses
22. ctisme militant et au discours politique pr f rant faire rire et es p rant ainsi toucher un large public Mieux encore Zemmouri inscrit le film dans la tra dition d un autre cin ma m diterran en le cin ma italien retrouvant cette faconde et cet humour particuliers qui rendent les person nages attachants Volontairement il d dra matise le propos sans pour autant taire la satire mordante v hicule du film On ne peut nier que 100 Arabica a ses d fauts notamment dans sa mise en sc ne approximative petit budget oblige et un casting de non professionnels qui font ce 100 Arabica qu ils peuvent La pr sence de deux grands du ra Khaled et Cheb Mami gauches dans leur interpr tation contribue tout de m me assurer la partition musicale au rythme enle vant Finalement le cin ma de Zemmouri se veut avant tout r aliste et humain refusant tout manich isme maladroit et simplifica teur Avec un sens du gag affirm non d pourvu de tendresse et de na vet le cin aste trace une anecdote amusante et d capante lie Castiel 100 ARABICA France Belgiquel Suisse 1997 98 min R al Mahmoud Lemmouri Sc n Mahmoud Zemmouri Marie Laurence Attias Int Khaled Mouss Cheb Mami Najim Laouariga Farid Fedier Yousef Diawara Patrice Thibaud Dist La F te Les Anges d chus Stylis et ludique En 1995 tout de suite apr s Chunking Ex press le coup d clat qui l a fait c
23. d Douglas Il en r sulte un film parfois inspir certains moments irr prochable d autres desservi un film qui se complait dans son m canisme suggestif autant qu il vite le recours la m taphore proc d narratif aujourd hui surutilis La pr sentation des rapports amoureux entre l auteur du Portrait de Dorian Gray et ses jeunes compagnons ne laisse aucune place l imagination D aucuns probablement in fluenc s par les nouvelles repr sentations fil miques de l image rotique en vogue en ce moment auraient sans doute pr f r une approche moins pudique Il n en demeure pas moins qu une des forces du film r side justement dans son audace intentionnelle ment voil e sc nes d amour dans ses varia tions suggestives concentration sur la vi sexuelle de Wilde et dans sa fulgurance contourner les effets inopportuns fatalisme Wilde est un film sur le para tre plus que sur l tre sur le non dit plut t que sur l avou et on pourrait sur ce plan reprocher au r alisateur d avoir exp di des moments de la vie de Wilde aussi importants que trou blants ses rapports avec des gens qui d une fa on ou d une autre l ont influenc sa femme Robbie Ross le marquis de Queens berry Ada son proc s son incarc ration et son exil en France Mais Wilde n est pas un film atone Au contraire c est une vigoureuse uvre qui a le courage de ne pas se plier aux modes cin matographiques et qui
24. de base au costume de Jenny Son ancien prot g Wenceslas leurr par son No 198 Septembre Octobre 1998 nouveau statut cherche l inspiration d un travail de commande dans ses discussions au restaurant il ne redeviendra int ressant qu au moment o il caresse l argile de sa sculpture de Dalila nue tout en jetant un re gard concupiscent sur Jenny son mod le La mise en abyme de Dalila d truisant Samson que Balzac avait sugg r e est accentu e dans le film par une issue fatale qui d tonne avec la vision caricaturale de la bourgeoisie La mort de l un la fuite de l autre l apoplexie du troisi me apparaissent donc comme un lourd tribut payer pour ces calembredaines Les adaptateurs terminent sur une r volu tion qui donnera pour un temps une plus grande place aux pauvres La mise en sc ne de Des McAnuff souvent plus int ress e aux d cors qu aux personnages garde pourtant un bon rythme en jouant sur les oppositions physiques entre les personnages Bob Hoskins trapu face au grand et maigre Hugh Laurie par exemple Jessica Lange s est peine enlaidie pour jouer la cousine Bette Lavinia Currier la productrice sc nariste et r alisatrice a rajout des l ments qui per mettent de mieux situer cette histoire Le Proven al du texte est devenu un grand blond aux bottes noires Augustin s r de sa sup riorit en pays conquis t pour qui l gypte c est simple il y a d un c t la mer de l autre le
25. de son tat d tre en transit ce moment du film Laurence est en effet encore en p riode de qu te de passage d un tat psychologique un autre D ailleurs Briand nous montre constamment sa protagoniste en mouvement Au d but du film on la voit pour la premi re fois dans une cabine de t l ph rique ensuite on assiste sa descente Plus tard de retour Montr al elle devient messag re v lo Malgr sa retraite de la comp tition sa vie demeure une s rie d allers et retours et une perp tuelle course contre la montre Lorsqu elle tente de s arr ter de se reposer quelques plans nous la montrent assise en train de manger ou de boire il y a toujours un appel de son patron qui lui donne une nouvelle assignation ou qui la presse d aller plus vite Parfois empor t e par le vide existentiel qu elle tente de remplir Laurence oublie litt ralement de s arr ter Lorenzo au contraire inculque Laurence l art de s arr ter de prendre le temps de vivre Gr ce cet enseignement la jeune femme se d barrassera plus tard de son v lo accident et prendra le temps de s arr ter On la voit en effet l Hippodrome de Montr al assise regardant les autres courir Ce moment le premier v ritable arr t de son existence lui permet de d couvrir l amour en la personne d une jeune photographe dont le boulot est justement de figer le mouve ment et le temps cet gard la derni re image du film fig e n est pa
26. e une aventure existentielle qui prend la forme d une sorte de r actualisation du mythe d Orph e Scully piqu e par une gu pe dont le venin est contamin au moment o elle allait embrasser Mulder est amen e sous terre afin d alimen ter des cr atures extraterrestres ce qui donnera lieu des sc nes particuli rement saisissantes Mulder parti la recherche de sa par tenaire jusqu aux entrailles de la terre vaincra les cerb res interstel laires et ram nera Scully la vie pour de bon Cela dit il me semble que pour le spectateur qui ne connait pas la s rie X Files ce film lui semblera peut tre assez quelconque Car contrairement au spectateur du fauteuil voisin pour qui la vie s arr te S quences tous les dimanches soirs d hiver le non amateur ne peut pas retourner son savoir des nombreux l ments narratifs de la s rie auxquels le film fait subtilement r f rence Aussi peut on vraiment appr cier pleinement le film si on ne sait pas que la fin de la saison derni re le FBI a d cid de fermer le dossier X c est pourquoi Scully et Mulder au d but du film se retrouvent sur les lieux d un appel la bombe Dallas Ceci est important car les r sultats de l enqu te des protagonistes dans le film justifient non seulement la r ouverture du Dossier mais donnent aussi une couleur particuli re la saison pro chaine Mulder n hallucine donc pas nous avons tr s clairement vu des c
27. e Clockwatchers est l un de ces trop rares films faits sur les gens tels qu ils vivent vrai ment sur la petitesse de leurs existences et les excentricit s auxquelles ils doivent acciden tellement participer Dans les grands bureaux sans fen tres ouvrables englu s jusqu la moelle des os dans la muzak et les ordres mielleux de certains patrons qui ne connais sent m me pas leurs noms nos h ro nes jouent avec les moyens du bord rendre quel ques photocopieuses d fectueuses subtiliser LL Es LE 2 3 M ASIN IE No 198 Septembre Octobre 1998 les objets f tiches de sup rieurs grincheux et faire les folles dans le seul lieu o elles se sentent libres de leurs mouvements les salles de bains Jill Sprecher n a pas voulu uniquement d crire un groupe de filles qui se r voltent mais si peu contre l injustice carc rale de bureaux aseptis s Elle nous pr sente un qua tuor dont l amiti m me est fabriqu e un point tel qu on se demande quoi elle tient Comme quoi la vie bureaucratique d teint presque compl tement sur la psychologie humaine Le film est con u de mani re ce que le spectateur jouisse d avoir su comprendre la stupidit expos e S il ne la comprend pas imm diatement Parker Posey se chargera de la lui expliquer Vers le milieu du film assise son poste elle fera galoper ses jambes fines faisant rouler son fauteuil de bureau l ext rieur du petit espace
28. es il a le m rite d of frir une mise en sc ne ma tris e dans laquelle l motion est habilement mise en valeur Marc Andr Brouillard TWENTYFOURSEVEN Grande Bretagne 1997 96 min R al Shane Meadows Sc n Shane Meadows Paul Fraser Int Danny Nussbaum Bob Hoskins Mat Hand Sun Hand Justin Brady James Hooton Dist Funkilm Small Soldiers Peu dantesque Quatorze ans apr s les animaux mutants Joe Dante prend le virage de la technique Apr s nous avoir montr qu un voisin peut cacher un fou furieux The Burbs un meurtre un loup garou The Howling et des nounours des l zards Gremlins il s attaque l univers des Jouets Malheureusement la compagnie Dream works n a pas laiss au cin aste autant de la titude que Warner Brothers l avait fait pour Gremlins Il o il talait un cynisme r jouis sant Small Soldiers est solidement ficel e par les prouesses des magiciens de Industrial Light and Magic la supervision s v re de conseillers de Hasbro et cinq sc naristes dont Ted Elliott et Terry Rossio un duo par ticuli rement en vedette cet t avec Godzilla et The Mask of Zorro six ans apr s leur grand succ s Aladdin La seule fantaisie qu a pu se permettre Dante grand amateur d allu sions la culture pop Matinee est le choix des acteurs survivants de The Dirty Dozen pour la voix des militaires Jouets Alan g re pour une journ e le magasin de jouets non vi
29. est tr s dangereux comme l affiche une agence de voyage Ce jeu contr l cr e des convictions qui donnent naissance un mode de vie qu adapte Truman Le film convainc son public qu il est facile pour les m dias de construire une fausse r alit un th me qui a d ailleurs inspir des films comme Wag the Dog et Mad City The Truman Show devient lui m me ce m dia manipulateur en montrant que le pantin qu est Truman est capable de tracer les lignes de son destin s il est assez fort pour r aliser ses pro pres r ves Il y a donc solution au probl me et une chance pour le public d tre sauv Jim Carrey doit faire un saut p rilleux dans un r le plus drama tique que les pr c dents qu il ait jou s Malheureusement il ne par vient pas mouvoir tant peu cr dible dans la souffrance qu il essaie de transmettre comme un clown qui tente d sesp r ment d enlever son maquillage avec ses doigts La force du film se trouve en fait dans la simplicit avec laquelle le message de Peter Weir est transmis et dans la progression du person nage de Truman face ses d couvertes Le cadre limit dans lequel le spectateur est plac renforce l intimit qui existe entre Truman et ses S quences spectateurs aussi bien dans la salle que dans le film tandis que le poste de commande de Christof demeure un lieu sombre et invisible cach entre les nuages Malgr tout la conclusion du film demeure poignante le h ros tirant malgr lu
30. et TAN A Iy 5 x 5 t ii o r d qu un maillon d une chaine qui commence avec le premier pisode de la s rie en 93 auquel on fait d ailleurs r f rence et qui se terminera on ne sait trop quand Pour cette raison on a toutes les raisons de croire que la cl du film est ailleurs Carlo Mandolini THE X FILES FIGHT THE FUTURE Aux fronti res du r el Etats Unis 1998 121 min R al Rob Bowman Sc n Chris Carter Photo Yard Russell Mont Stephen Mark Mus Mark Snow Mike Cidfield Int David Duchovny Fox Mulder Gillian Anderson Dana Scully Martin Landau Dr Alvin Kurtrwell Armin Mueller Stahl Conrad Strughold Blythe Danner jana Cassidy William B Davis L Homme la cigarette Prod Chris Carter Daniel Sackheim Dist 20 Century Fox ec H3C 1L9 T l 514 393 7257 Fax 514 393 8502 R pertoire Photos Gros Plan le seul r pertoire photos de com diennes et com diens au Qu bec No 198 Septembre Octobre 1998 47 RITIQUES ET AUSSI Marcello Mastroianni je me souviens Marcello where are you Mi ricordo si mi ricordo Le titre original de ce documentaire d Anna Maria Tat dans son mouvement progressif vers l affirmation je me rappelle oui je me rappelle voque particuli rement bien l atmosph re qui mane de ce touchant portrait de l acteur Marcello Mastroianni Il s agit des souvenirs voil s qui reprennent forme progressivement
31. h tive dans un sauna pour client le homosexuelle ne laisse aucun doute sur l orientation sexuelle du pro tagomiste principal Mais par la m me occa sion elle situe l action dans un lieu particulier d pourvu d me sexe animal rapports ano nymes peur du rejet et triomphe de la soli tude La derni re sc ne en pleine rue un soir de pluie ram ne le m me personnage l or dre C est dire accepter sa condition sexuelle quel qu en soit le prix payer assumer ses d sirs aussi illicites qu ils puissent para tre aux veux de certains vivre comme il l entend quoi qu en pense la soci t Entre ces deux pisodes L Homme est une femme comme les autres se pr sente comme un film sur l impossibilit d aimer en pr servant sa diff rence Pourtant la relation amoureuse et physique improbable entre une jeune femme de la communaut hassidi que et un Juif non pratiquant homosexuel de surcroit se concr tise pour les besoins d un sc nario favorisant tout d abord la com die dr lerie de certaines situations dialogues mordants allant droit au but quiproquos amusants sans doute pour ne pas heurter le grand public auquel le film s adresse Partiellement autobiographique le film de Jean Jacques Zilbermann Tout le monde n a pas eu la chance d avoir des parents commu nistes demeure toutefois sombre tant les protagonistes aussi bien les h t ros que les homos demeurent constamment prisonniers de leur
32. hissante et sans pr tention raconte sur le mode de la fable les tribulations de deux fr res polonais qui caressent le r ve de go ter eux aussi aux fruits de la dolce vita occidentale Par une s rie de hasards plus ou moins provoqu s les deux fr res se retrouvent propuls s l avant sc ne d un festival de cin ma fran ais o on les prend pour les auteurs d un grand film islandais La suite est une s rie de quiproquos sympathiques qui permettent au r a lisateur de s amuser gentiment aux d pends du petit monde du cin ma Rien de sp cial signaler c t mise en sc ne sinon l habilet des sc naris tes Velle et Puiszo de nous faire rire sans avoir recours aux d tours les plus tordus ou grossiers CM France 1997 R al Fran ois Yelle Int St phane Freiss Maruschka Detmers Marius Pujszo Thierry Lhermite Dist Prima Films The Bible and Gun Club Pour son premier long m trage Daniel Harris se pose en fossoyeur de l Am rique profonde Son portrait d une soci t en pleine d bandade est noir vulgaire et d sesp r Au c ur de cet uni vers cinq commer ants itin rants qui vendent simultan ment des bibles et des armes feu Cing hommes jadis piliers de l Am rique tradi tionnelle Dieu les armes et l argent mais qui aujourd hui n y croient tout simplement plus Harris est tr s habile dans la construction de situations glauques et truculentes m me si par fois il ne parvien
33. historique Il s agit plut t d un portrait des six mois pr c dant cette date charni re C est d abord et avant tout un drame celui d un homme d une femme mais aussi de tous ceux qui peuplent les diff rentes couches de la soci t hongkongaise John journaliste britannique r sidant Hong Kong depuis 20 ans r alise qu il n a toujours pas d mystifi cette ville aux mille visages Il se donne donc pour mission de l immortaliser en quelques rep res sonores et visuels l aide d une cam ra vid o La candidate id ale cet examen d un peuple et d une poque est Jean Cette jeune femme au visage balafr repr sente la ville moderne rapide branch e mais malgr tout imp n trable Elle d ambule avec aise dans les rues de la ville afin de vendre des pacotilles aux touristes fa on comme une autre de gagner sa vie dans la jungle urbaine Les secrets du lieu se m lent aussi aux secrets de l amour Quintes sence de la gr ce et de la force de la femme chinoise classique Gong Li est Vivian cette ancienne h tesse particuli re recycl e en propri taire de boite de nuit dont John est perdument amoureux Mais tout comme Hong Kong est demeur e hors d atteinte pour John Vivian l est galement partageant d j sa vie avec Chang personnage calqu sur le moule de l entrepreneur David Tang De toute fa on il est un peu tard pour quoi que ce soit John n a m me pas su avouer encore moins concr tiser son amour pour Vivian
34. hoses dans ce film qui appuient fortement les th se qu il d fend sur la pr sence extraterrestre et les complots De plus plusieurs per sonnages que les habitu s de la s rie connaissent bien ne font ici que passer Pourtant leur seule pr sence par exemple Skinner ou l homme la cigarette permet aux amateurs d ouvrir des pistes nar ratives nouvelles Pour les autres ces visages sont autant de personna ges mal d finis donc peu signifiants Et lorsqu on connait les rapports ambigus entre Scully et Mulder leur baiser manqu devient un mo ment aussi important sinon plus que la pr sence extraterrestre Enfin le fait que Scully n ait pas vu le vaisseau extraterrestre la fin du film et qu elle n a logiquement aucun souvenir de son horrible exp rience dans le laboratoire n a pratiquement aucune importance pour les spectateurs non initi s Or pour les fans ce d tail lui seul est la boutade supr me que leur r servait le r alisateur Scully donc a encore toutes les raisons de ne croire en la pr sence d extraterrestres Cela alimente aussi d j tout un d bat puisque la position intellec tuelle et spirituelle de Scully d termine l orientation que pourrait prendre la prochaine saison de la s rie The X Files Fight the Future on le voit est un film assez particu lier qui en soit ne suffit pas la compr hension du r cit Il n est 640 rue Saint Paul Ouest bureau 504 RITIQUES Mt et TS Harap JF VE
35. i sa r v rence tel un com dien se retirant de sc ne sur un fond qui rappelle un tableau de Magritte De quoi nous rappeler que ceci n est pas Truman Lo c Bernard THE TRUMAN SHOW Le Show Truman tats Unis 1998 109 minutes R al Peter Weir Sc n Andrew Niccol Photo Peter Biziou Mont Wiliam Anderson Maus Burkhard Dallwitz D c Dennis Gassner int jim Carrey Truman Burbank Laura Linney Meryl Ed Harris Christof Noah Emmerich Marlon Natascha MeElhone Lauren Sytvia Holland Taylor la m re de Truman Brian Delate Kirk Paul Giamatti Simeon Harry Shearer l intervieweur Prod Scott Rudin Andrew Niccol Edward 5 Feldman Adam Schroeder Dist Paramount Chinese Box Enigmes d Orient Pr s d un an apr s avoir vu Chinese Box pour la premi re fois et peu de temps apr s un deuxi me visionnement le myst re p se toujours Je n voque pas ici une compr hension douteuse du r cit lui m me mais plut t des motions ambigu s suscit es par le film Cette inca pacit de voir clair dans ma r action face Chinese Box doit sans doute tre mise en parall le avec cette difficult qu ont les Occiden taux de saisir la nature profonde de Hong Kong Chinese Box est un film sur la r trocession de Hong Kong de l empire britannique la Chine en juin 1997 M me s il cherche raconter ce changement de pouvoir le film n a rien du plaidoyer politique ou du document
36. ie s lance Mais apr s peine quelques m tres sa cha ne de bicyclette se casse coupe du cordon ombilical La voil donc vuln rable et il lui faut de l aide ce cordon Laurie veut le rapi cer Le destin m ne alors la jeune femme vers une petite rue d serte o il se trouve justement un atelier de r paration de v los Laurie y rencontre Lorenzo personnage d termi nant puisqu il deviendra petit petit ce p re que Laurie semble n avoir jamais connu c est l l ment qu il manquait dans ce retour la famille S tablit alors une relation entre les deux d abord de m fiance puis de grande affection qui permettra Laurie de se d couvrir et de s affirmer notamment en mentionnant pour la premi re fois son v ritable nom Laurence Au c ur de cette affirmation il y a la d couverte de l amour Le fait que l objet de l amour de Laurence soit une femme n est qu une confirmation au premier degr du lesbianisme de la protagoniste Mais un second niveau pr cisons que cette jeune femme a exactement les m mes traits que l amour de jeunesse de Lorenzo Il est donc probable que dans l esprit de Manon Briand cette jeune femme soit en fait une symbolisation du bonheur ou de la pl nitude moins que ce ne soit un clin d il ironique et subversif au syst me patriarcal qui tout doucement s installait Bref cette rencontre fortuite avec Lorenzo est d terminante pour Laurie puisqu elle lui permettra de prendre conscience
37. imension symbolique d o l aspect r ducteur du r cit Andr Gide a crit pertinemment que c est avec de bons sentiments que l on fait de la mauvaise litt rature Apr s avoir vi sionn Beyond Silence on tend penser la m me chose au sujet du cin ma Paul Beaucage BEYOND SILENCE Jenseits der Stille Allemagne 1996 101 min R al Caroline Link Se n Caroline Link Beth Serlin Int Sylvie Testud Howie Seago Sybille Canonica Emmanuelle Laborit Matthias Habich Tatjana Trieb Hansa Czyplonka Dist Alliance 53 RITIQUES Twentyfourseven La Haine D s le d clic du chronom tre entendu sur la trame sonore du g n rique d ouverture Twentyfourseven impos son rapport au temps un temps fuyant que l on a peine saisir Le temps a prise sur un quartier ouvrier anglais o des hommes et des fem mes se partagent des jours gris et o la vio lence fleur de peau risque d clater tout moment Pour contenir cette violence Allan Darcy d cide d ouvrir un club de boxe et de se ser vir du ring pour r v ler de jeunes d s u vr s ne serait ce qu un instant leur part d extraordinaire Le premier long m trage de Shane Meadows a beaucoup en commun avec le cin ma de sa g n ration Il poss de la m me urgence la m me violence la m me nergie qui caract rise cette jeunesse la d rive que des cin astes comme Kassovitz ou Boyle ont d peinte Try love Try hate try
38. int et devenant par le fait m me candidat id al pour la corruption insidieuse 51 RITIQUES Mieux vaut le suicide pour celui qui alimente d id es et de culture la conscience collective D autres d bats d ordre moral s ensuivent quelle valeur accorder des amiti s alors qu on peut soutirer beaucoup plus des rela tions d affaires Quel prix donner une vie surtout quand il y a toujours un truand pr t commettre le crime ultime pour la moiti du prix de l autre o le demandeur doit payer en dollars US la seule devise qui compte la vraie Les Ford les tee shirts Timberland et les billets verts diss min s tout au long du film sont un clin d oeil la fasci nation encore pr sente pour l Am rique rs a A Y Ny iis i es 4 HN lt A Friend of the Deceas cette tude d une thique nouvelle Kristofovitch ins re sporadiquement des l ments d humour qui all gent la lourdeur du propos Le rajeunissement de l homme pro voquant son propre assassinat la prostitu e pleine de cran ensoleillant ce qu il croit tre ses derni res heures puis son recours in vita ble la corruption sont trait s avec une douce ironie C t visuel Kristofovitch montre com ment aujourd hui le Kiev moderne se b tit coup d empilage de condos reflet parfait d un capitalisme ordonn En contraste la vieille partie de la capitale avec ses caf s ses lampadaires d poque et ses charmants pav s rap
39. lace aux in vitables figures impos es du film d action CM tats Unis 1998 R al F Gary Gray Int Samuel L Jackson Kevin Spacey David Morse Dist Warner a j Marie baie des anges Un jeune homme tra ne au soleil de la M diter ran e veut qu on lui trouve un revolver il est pr t m me l acheter a une relation sur une le au large de Nice avec une jolie fille fra che et volatile et affiche son m pris du monde Les r f rences une certaine nouvelle vague sont nom breuses ici La Baie des Anges bien entendu avec en plus ce marin am ricain qui danse tout heureux cadr par une fen tre ouverte sur une musique de chez lui Pierrot le fou pour l le cette Marie du port en robe l g re l g re la moue reconnaissable entre mille qu on fait dan ser et bardoter au maximum sur fond de mer et Le M pris en question justement Celui qu on affiche envers nous est le pire de tous il voudrait nous dire comment on peut reconstituer une atmosph re une g n ration un mythe en un tournemain L histoire d une jeunesse perdue dit le catchline La beaut de cette jeunesse cest justement de ne pas chercher la retrouver ME e a France 1997 R al Manuel Pradal Int Fr d ric Malgras Vahina Giocante Nicolas Welbers Amira Casar Dist Behavior LACET T Le D m nagement Le titre du film est on ne peut plus clair sur le sujet abord Reste malheureu
40. les forces de destruc tion Armageddon reprend davantage l id e d une passation des pouvoirs Bruce Willis incarne ce h ros aux valeurs nostalgiques pionnier de la civilisation am ricaine qui en c dant sa place la g n ration montante Ben Affleck pr serve le pr caire quilibre d un monde continuellement expos au chaos Les tats Unis semblent comme tou jours englober le monde entier Alain V zina ARMAGEDDON tats Unis 1998 150 min R al Michael Bay St n Jonathan Hensheigh Abrams Int Bruce Willis Billy Bob Thorncon Ben Affleck Liv Tyler Will Parton Steve Buscemi Keith David Peter Stormare Dist Buena Vista Six Days Seven Nights Les aventures d Anne Heche Une com die romantique made in America avec une lesbienne c l bre en t te d affiche Qui aurait cru qu Anne Heche celle l m me qui a donn la frousse aux producteurs en d clarant publiquement son homosexualit au moment du tournage serait la grande championne du film Ancienne vedette du t l roman Another World Heche a r cem ment fray avec les grands dans Wag the Dog Dans Six Days Seven Nights elle fait ses preuves sa gestuelle bien cadenc e son re gard pr sent et son aise certaine s duisent m me les plus sceptiques Bien s r l effet Harrison Ford contribue au succ s du film l h ro sme mythique d un Hans Solo devenu Indiana Jones propuls en pr sident am ricain et maintenant trans
41. loin de p cher par exc s de complaisance se sous trait adroitement la pr sentation d une me en peine qui d fie avec courage son poque lourde et compass e On ne saurait passer sous silence l tonnante performance d ac teur de Stephen Fry n pour tre Wilde constant et retenu lie Castiel WILDE Grande Bretagne 1997 15 min R al Brian Gilbert So n Julian Mitchell d apr s la biographie Oscar Wilde de Richard Elliman Int Stephen Fry Jude Law Vanessa Redgrave Michael Sheen Zoe Wanamaker Tom Wilkinson Dist Behaviour S quences Clockwatchers Le paradis 5 heures La com die subversive fa on 1998 ne peut r ussir que si la d marche artistique adopt e s installe avec autorit sur les images mon tr es et que les com diens tri s semble t il ici sur le volet vont jusqu au bout de ce qu on leur demande d accomplir Le jeu des quatre actrices principales de Clockwatchers se calque sur celui auquel doivent se confor mer leurs personnages Et si les quatre em ploy es de bureau temporaires attendent comme des enfants la fin de la classe que la grande aiguille de l horloge atteigne pour la huiti me et derni re fois de la journ e le 12 du cadran les actrices engag es pour les re pr senter semblent elles aussi se laisser em porter par le vide existentiel que peut leur procurer leur journ e de tournage tait ce intentionnel de la part de la r alisatric
42. n ces l anatomie boutons masturbation et seins flasques en t te ne sont pas absentes de There s Something about Mary mais les per sonnages ne s affichent plus en tant qu abru tis complets et quelques moments hilarants chappent la scatologie Ted a le b guin pour Mary depuis son adolescence Incapable de nouer une relation amoureuse s rieuse il engage un d tective priv pour la retrouver Ce dernier tombe cependant sous le charme de la belle il la d crit Ted comme ayant l apparence d une baleine et se fait passer pour un riche archi tecte pour conqu rir son c ur Ted descend en Floride pour se rendre compte lui m me de l apparence de Mary et se joint au club des admirateurs de la charmante chirurgienne Le sens du rythme des Farrelly est ind niable La com die romantique est bien fice l e et Cameron Diaz y est parfaitement l aise Mais leurs blagues sont souvent lour des Si ce dernier film est repr sentatif de leur cheminement ils tentent d y rem dier La s quence la plus comique la r anima tion d un chien voit Matt Dillon prendre des airs de Jerry Lewis Ben Stiller a le ton berlu qui faisait le charme de Flirting with Disaster L absurde est m me abord de temps autre deux chanteurs apparaissent inopin ment pour interpr ter la trame so nore l un d entre eux est abattu coups de fusil vers la fin Reste savoir si cette approche vaguement c te Est est issue des Farrell
43. ntretenir dans ses temps libres la voiture et le feuilleton I Love Lucy que regarde religieusement Truman dans son salon ne sont que d s exemples du monde plastique mais rassurant dans lequel il vit Un mode de vie id al que les Am ricains cherchent obtenir depuis plus de 40 ans Mais la r alit se trouve derri re le beau ciel bleu dans le poste de commande que Christof g re attenti vement comme un capitaine sur son bateau Il suffit de voir le jeu froid mais juste d Ed Harris qui incarne cette b te de l information pour que l innocence du true man qu incarne Jim Carrey soit mise en valeur Il se cr e alors entre ces personnages une dualit du vrai et du faux ntre ce que l on aime voir et ce que l on n ose pas regarder 54 La r alit adapt e dans laquelle vit Truman refl te donc de fa on subtile la r alit qui nous entoure Avec ses mensonges ses cachoteries ses inventions et ses messages subliminaux Weir et le sc nariste Andrew Niccol qui nous devons galement Gattaca dressent un tableau satirique du milieu corporatif qu est devenu le monde du cin ma et de la t l vision tout en d montrant que l indi vidualisme en puissance permet un d tachement d une image fauss e de notre monde Tout est vendre sur le Truman Show les maisons les v tements et m me les ustensiles de cuisine La femme de Truman va m me lui proposer d acheter une de ces nouvelles super tondeuses Rotary le merchandising s
44. ogie dominante Autres temps autres m urs Cela dit Mulan reste malgr l accueil di thyrambique des critiques une uvre large ment surestim e Non pas qu il faille regretter la passivit de Blanche Neige Ariel la petite sir ne ou encore Belle Mais le dernier film de Disney ne se montre pas toujours la hau teur des crit res sur lesquels repose la qualit de l ensemble de la production de cette com S quences pagnie Les chansons entre autres sont beau coup moins entra nantes celles de Quest for Camelot de Warner sont de loin sup rieures et les personnages secondaires m me si Eddie Murphy pr te sa voix l un d eux se r v lent moins rigolos que leurs pr d cesseurs Les trois soldats malgr leur caract re intempes tif nous rappellent les trois gargouilles de The Hunchback of Notre Dame sans toute fois les galer dans leurs frasques C est bien l que r side le principal d faut de Mulan le caract re mal d velopp des personnages Le manque d envergure du vilain de service en est une preuve Il ne suffit pas qu il soit gros et qu il s exprime d une voix caverneuse pour faire peur ou soulever lire du jeune auditoire Mulan 1 Son existence doit tenir autre chose qu une convention ou une polarisation pri maire Rappelons nous l inf me et tour ment juge Frolio ou d faut d effrayer le marrant Gaston de la Belle et la B te Le manque de personnalit de l opposan
45. olents de son p re Un livreur lui confie les nouveaux Jouets d une firme r cemment achet e par un fabricant d armes les soldats Commandos et les extraterrestres Gorgonites Les premiers ont pour mission d liminer les seconds qui cherchent d S quences couvrir le monde pour pouvoir retourner chez eux Le hic c est qu un microprocesseur extr mement puissant dessin pour les mis siles intelligents gonfle le potentiel des pro grammes des Commandos et des Gorgonites Quand Alan prend la d fense de ces derniers les Commandos prennent les armes contre lui et sa famille l heure du marketing crois le pari de Dreamworks est assur ment tr s valable en termes d affaires mais gu re sur le plan du cin ma La technologie visiblement tr s pouss e d Industrial Light and Magic sur la quelle repose ce film au sc nario pur l extr me n a pas encore le chatoiement des effets sp ciaux de science fiction Les mouve ments des figurines ont gagn en souplesse mais comme leur aspect n est gu re moins plastique que celui des Sentinelles de l air la voix des acteurs assure toujours l essentiel de leur cr dibilit Le traitement du conflit manich en au possible les Gorgonites sont bons et les Commandos m chants interdit toute lec ture autre que celle d un colier Pourchass s par les Commandos les Gorgonites n ont le temps de rien d couvrir M me si Joe Dante dirige merveille les acteurs
46. on meilleur qui permet en m me temps de financer l mission diffus e 24 heures sur 24 Une fa on pour le spectateur de participer en temps r el la vie de Truman alors qu il est pris au pi ge et accepte la r alit telle qu elle lui est pr sent e avoue Christof La fable de Peter Weir se d roule comme un jeu dans lequel ceux et celles qui critiquent l il pervers de la cam ra sont irr m diable ment les m mes qui d sirent s approprier ces images La critique devient inutile et se transforme en frustration de la part du public qui ne parvient pas se d tacher de son go t du sensationnel Chacun de nous devient un petit Truman qui tente de s vader d un monde fa conn par les images qui lui sont offertes Plut t que de fuir le Qui suis je existentialiste Truman cherche plut t d couvrir le Que suts je qui l obs de depuis peu et que finalement les soci t s actuelles d finissent notre place La grande question qui persiste travers l volution du personnage de Carrey ce Comment cela se terminera t il devient le phare d un th me plus large que Weir tente d explo rer celui du destin Lindividu sous les traits de Truman devient seul ma tre de la r alit qui l entoure et donne ainsi espoir ceux qui ne parviennent pas se d tacher des informations choisies comme dans Seaheaven o l on peut lire en premi re page des journaux que l Europe est inutile ou encore que de voyager en avion
47. onna tre en Occident le r alisateur hongkongais Wong Kar Wai a r alis Les Anges d chus plu sieurs points de vue ces deux films se res semblent beaucoup au point de former une sorte de diptyque Esth tiquement Les Anges d chus rap pelle le style unique de son r alisateur Vi suellement clat ce film passe du noir et blanc la couleur et de acc l r au ralenti avec une d sinvolture d sarmante Cette ap proche loin d tre gratuite est au service d un r cit qui lui aussi saura prendre une libert tr s grande par rapport la narration traditionnelle Aussi l instar de Chunking Express Les Anges d chus s labore autour de deux histoires parall les et ind pendantes qui partagent cependant comme point com mun le d s uvrement de la jeunesse et les d chirements quelle prouve devant les choix qu exige la confrontation entre tradi tion et modernit Ce pessimisme existentiel est magistralement transpos par de saisis santes images d espaces urbains vides et d la br s plong s dans l obscurit ou la froideur du n on Dans ces espaces vivent des person nages renferm s sur eux m mes le tueur gages ou qui communiquent avec grande S quences Les Anges d chus difficult la jeune femme amoureuse du tueur le jeune homme atteint de mutisme qui harc le ses clients afin qu ils ach tent ses produits etc Ces personnages par ailleurs agissent comme s ils taient d sinc
48. op fond Il faut s lancer se jeter n gocier les courbes une la fois et se laisser entra ner par la gravit Pour une illustration de la l gendaire insouciance de la jeunesse avouons que c est une belle image Mais en ce jour de comp tition fatidique alors que Laurie juste ment se met penser avant de s lancer on sent bien qu un d clic nouveau vient de surgir dans sa t te celui de l ge adulte qui s installe Laurie aura bient t trente ans et sans doute encore inconsciemment son pr sent et son avenir commencent la tracasser Elle doit donc d sormais penser un peu plus elle sa vie de femme Il lui faut retourner vers certaines valeurs fondamentales panser ses blessures int rieures il est significatif que les sc nes de r paration du v lo se multiplient d s que Laurie prend sa retraite de la comp tition Pour elle ce processus s accompagne d un retour la famille aupr s d une m re souffrant de la maladie d Alzheimer et d un fr re physicien un peu asocial la collectivit et une certaine tradition aussi Ce film propose galement un r tablissement du r le de la figure paternelle dans la vie de la jeune fille Ce mouvement vers les autres sera illustr par une autre belle S quences image Laurie v lo au sommet du Mont Royal Elle aper oit la ville ses pieds et cette image lui rappelle la comp tition et ses vertiges Ne pouvant r sister l ivresse de la descente Laur
49. pect p dagogi que du film devient rapidement lassant Et que dire du fait que la petite fille apparaisse comme une enfant mod le sinon qu il att nue la port e de la d monstration Bref tout cela manque de v rit documentaire d au thenticit Dans la deuxi me partie du r cit on as siste un changement de ton radical D s que Lara d couvre la musique le r cit bascule subitement dans l univers du m lodrame tymologiquement parlant le mot m lo drame signifie drame accompagn de musique RITIQUES Le film de Caroline Link r pond totalement cette d finition Malheureusement sa musi que narrative devient progressivement lar moyante voire mis rabiliste On assiste donc une succession de poncifs qui rendent l his toire insignifiante Le sc nario du film et une mise en sc ne aseptis e se compl tent ils convergent dans le but manifeste d arracher des larmes au spectateur pour qu il compa tisse avec cette pauvre jeune fille aux prises avec un p re insensible la musique et ses choix personnels Il e t mieux valu que Caro line Link sollicite la r flexion du spectateur Elle aurait pu ainsi favoriser une v ritable prise de conscience face la probl matique de la surdit On est loin des m lodrames flamboyants d un Douglas Sirk ou des m los distanci s d un Rainer Werner Fassbinder Jamais la r alisatrice ne transcende t elle son Beyond Silence anecdote pour lui donner une d
50. pelle un pass pas trop lointain Jadis tout tait loin d tre parfait mais on r servait tout de m me une petite place l humain Genevi ve Royer FRIEND OF THE DECEASED Priatiel Pakoinika Ukraine France 1997 100 min R al Viatcheslav Kristofovitch Sc n Andre Kourkov Int Alexandre Lazarev Eugen Pachin Tatiana Krivitska Constantin Kosrychin Elewna Korikova Dist Behaviour 52 100 Arabica Rythmes de banlieue Film de banlieue le cinqui me long m trage de Mahmoud Zemmouri n essaie pas de se prendre au s rieux m me si au passage le message r solument anti int griste ne laisse aucunement indiff rent Limam d une mos qu e dans un quarti r parisien forte popu lation immigr e tente par tous les moyens de r cup rer ses fid les plus attir s par les ryth mes du ra que par les litanies du chef spiri tuel Mais toute cause aussi juste soit elle peut tre source de petits drames d accom modements et de l chet s de magouilles de peurs et de trahisons Hormis L Honneur de la tribu 1983 brillante r flexion sur l avenir incertain de l Alg rie post coloniale le cin ma de Zemmouri est celui de la com die satirique Plus proche donc de Prends 10 000 balles et tire toi 1981 des Folles ann es du Twist 1983 et de De Hollywood Tamanrasset 1990 100 Arabica reprend le th me de la critique sociale Tenace dans sa d marche le cin aste renonce au dida
51. qui lui est r serv d chirera all grement sous les yeux des autres une circulaire d une supr me importance et effectuera vers son cagibi un demi tour dans une virevoltante pirouette Les petites r volutions des petites gens rendent parfois immenses les petits films Maurice Elia CLOCKWATCHERS tats Unis 1998 96 min R al Jill Sprecher Sc n Jill et Karen Sprecher Int Toni Collette Parker Posey Lisa Kudrow Alanna Ubach Dist Behaviour B Clockwatchers RITIQGQUES The Last Days of Disco Caprices de yuppies Whit Stillman un cin aste ind pendant dans l quarantaine avait agr ablement surpris les cin philes et la critique nord am ricaine en 1990 avec Metropolitan une com die d cri vant avec subtilit la vie sociale et les moeurs d une bande de jeunes yuppies Certains ob servateurs sont all s jusqu le d peindre comme un Rohmer am ricain Mais la vive d ception caus e par Barcelona une oeuvre qui apparaissait comme la caricature invo lontaire du long m trage pr c dent a replac les choses dans une plus juste perspective Que pouvait on donc attendre de The Last Days of Disco le dernier volet de cette esp ce de trilogie sur une certaine jeunesse Une oeuvre hybride se situant mi chemin entre les deux films pr cit s Fid le lui m me Stillman n accorde pas beaucoup d importance l intrigue son film relate la vie quotidienne de cinq jeunes gens
52. qui lui ont t confi s il ne peut d passer les limites du r cit qui balaie sous le tapis la seule relation dynamique du film entre Alan et son p re l enfant accumule gaffe sur gaffe et le p re refuse de lui faire confiance Les seules tira des cyniques sont r serv es au PDG de la compagnie de jouets et d armements qui sugg re Don t call it violence call it action aux cr ateurs de jouets qui s inqui tent de l absence du c t ducatif chez les Comman dos Mathieu Perreault SMALL SOLDIERS Petits Soldats tats Unis 1998 99 min R al joe Dante Sc n Gavin Scott Adam Rifkin Ted Elliott Terry Rossio Int Gregory Smith Kirsten Dunst Denis Leary Phil Hartman Dist Motion International No 198 Septembre Octobre 1998 Armageddon Overdose Bon d accord r glons illico cette premi re question oui les effets sp ciaux sont pous touflants L ouverture du film rive n importe qui son fauteuil et certaines images comme la destruction de Paris avec la gargouille en avant plan s inscrivent sans doute parmi les plus beaux plans apocalyptiques du film catastrophe Mais l s arr tent les loges La d bauche d effets sp ciaux n arrive pas racheter l en semble car Armageddon reste un pur produit hollywoodien r duit sa plus simple expres sion Rien n y manque l action les blagues foireuses mises part celles du cosmonaute russe qui se r v le le plus dr le
53. s qu une simple figure de style digne de tout bon happy end C est en fait la confirmation que Laurence a appris ma triser le temps 2 secondes foisonne de th mes int ressants riches et surtout di gnes d approfondissement Or l criture et la mise en sc ne de Manon Briand sont trop rudimentaires pour les soutenir et les valoriser Aussi les personnages et les situations sont un peu superficiels et brouillons commencer par Laurence Comment expliquer en effet que ce No 198 Septembre Octobre 1998 RITIQUES personnage qui nous est pr sent comme champion de descente v lo de montagne avec tout le caract re de casse cou que cela sous entend puisse demeurer aussi passif et fade Laurence aurait d au contraire d montrer une agressivit une combativit et une d t rmi nation hors du commun Un champion de descente en v lo de mon tagne ne se laisse pas marcher sur les pieds comme a Mais ce n est vraisemblablement pas le cas ici De plus sa na vet et sa candeur ne cadrent nullement avec ce personnage qui n a plus le temps d tre na f la sc ne de l h sitation du d but n tait elle pas une illustration de la prise de conscience du personnage C t dialogues Manon Briand s appuie beaucoup trop sur des r pliques qui expliquent tout Par exemple lorsque l entraineur de Laurence lui signifie son renvoi de l quipe son long monologue constitue d j une psychanalyse de Laurence tel point que
54. sa sc ne nest qu un mode d emploi pour le spectateur Ce m me probl me s applique aussi au personnage de Lorenzo qui est en plus affubl de tous les clich s et lieux communs de l Italien grincheux de service clo tr dans ses souvenirs de jeunesse qu il d balle lorsqu il a trop bu Mais le pire restait venir Jici Lauzon dans un r le de m chant gro tesque et ridicule qui ne sert rien sinon d molir le v lo de Laurence en l crasant avec sa voiture cinq six sept fois La r alisa trice ne fait pas toujours dans le subtil Dans ses moments les moins int ressants 2 secondes est un film in gal alourdi par une criture qui par manque d exp rience peut tre ne parvient pas aller l essentiel de la mati re dramatique Mais dans ses meilleurs moments c est un bon premier film sympa thique bien tourn et fourmillant de bonnes id es et de moments d une belle intensit Carlo Mandolini 1 SECONDES Canada Qu bec 1996 100 minutes R al Manon Briand Sc n Manon Briand Photo James Gray Mont Richard Comeau Muss Syivain Charles Grand Dominique Grand Int Charlotte Laurier Laurie Dino Tavarone Lorenzo Yves Pelletier Steff Louise Forestier la m re de Laurie Andr Brassard Gasket Pascal Auclair Leblond Jici Lauzon Willie France Galarneau Marcia Alexis B lec Tom jude Antoine jarda Grolo Prod Roger Frappier Dist Alliance 43 RITIQUES
55. se s duire mais du d sir d aimer nouveau Le sexe nest plus un l ment directement int gr l intrigue mais tout au plus un corollaire Beaucoup plus s rieux dans l expression des sentiments moins distanci dans les dialogues plus exactement dans ceux qui touchent au probl me de la qu te de l autre D j vu pr sente un dosage de fantastique nigme de la broche et de r alit qui se r v le parfois faux Mais le film demeure sensible aux visages et offre le temps qu il faut la parole Sans doute parce qu il est plus proche de la r alit intime de la cosc nariste et actrice principale Victoria Foyt EC tats Unis 1997 R al Henry Jaglom Int Stephen Dillane Victoria Foyt Vanessa Redgrave Glynis Barber Dist Lions Gate Films The Negotiator Le troisi me long m trage de F Gary Gray un jeune r alisateur qui fait ses classes dans le vid oclip est un divertissement fort efficace qui propose une id e int ressante la prise en otage de policiers par un des leur qui cherche se disculper d un meurtre qu il n a pas commis Gr ce une mise en sc ne muscl e et de so lides interpr tes le film parvient passer outre quelques invraisemblances ainsi qu une certaine baisse de r gime mi parcours Dommage par contre que Gray n ait pas men jusqu au bout le combat psychologique que se livrent les protago nistes Tr s rapidement en effet les jeux d esprit c deront la p
56. sement une mise en sc ne qui affirme son caract re prosaique tout le long du film accumulation d effets faciles no tamment dans l pisode des travailleurs au noir tranger direction d acteurs chancelante et mi ses en situation aussi banales que pe visibles Le sc nario n offre pas n cessairement de mauvaises id es mais il demeure servi par un r alisateur aussi mal l aise avec ses com diens qu avec le sujet qu il doit traiter EC France 1997 R al Olivier Doran Int Danyboom Emma nuelle Devos Sami Bouajila Dieudonn Serge Hazanavicius Dist Lions Gate Fllms r Saving Private Ryan Le nouveau film de Steven Spielberg est une grande pop e au c ur de la boucherie que fut la Deuxi me Guerre mondiale en Europe Tout en distribuant quelques clins d oeil aux films de guerre de son enfance notamment gr ce la photographie Spielberg parvient tout de m me renouveler le genre gr ce une virtuosit tech nique qui nous plonge litt ralement dans l enfer de la guerre Rarement au cin ma les balles ont elles sembl aussi vraies aussi douloureuses En fait le spectateur est ce point propuls dans le r cit que son positionnement objectif et surtout moral finit par se brouiller compl tement Or si les sc nes de combat sont de v ritables moments d anthologie le sc nario qui s gare plus d une occasion est quant lui loin d tre aussi convain cant CRITIQUE AU PROCHAIN NUM
57. stroianni regrette On faisait de grands films alors rappelle l acteur Au jourd hui tout est petit Petit comme la t l vision dont il m prise le contenu sauf lors qu elle passe de vieux films ou des documen taires sur les animaux Les souvenirs de Mastroianni sont entre coup s par de trop courts extraits de films de pi ces de th tre ou de num ros de la com die musicale Caro Rudy Ces extraits rappellent quel point l acteur fut au c ur du grand cin ma europ en Pourtant Mas troianni reste humble parce qu il s est tou jours consid r comme un acteur plus ins tinctif que technique et que pour lui un ac teur c est le trait d union entre l auteur et le spectateur Carlo Mandolini MARCELLO MASTROIANNI JE ME SOUVIENS Marcello Mastroianni mi ricordo si mi ricordo italie 1997 98 min Real Anna Maria Tat Dist France Film Wilde Portrait de groupe sans dames Apr s Tom amp Viv qui retra ait l histoire d amour ambigu et les rapports la fais harmonieux et intenses entre le po te britan nique T S Eliot et sa muse Vivienne Haigh Wood Brian Gilbert retourne l essai bio graphique avec Wilde Loin de brosser le por trait d un homme de lettres aussi complexe et tragique que son poque le r alisateur et son sc nariste s en tiennent aux passages anecdo tiques et plus particuli rement la relation partag e et orageuse entre Wilde et son jeune amant Lord Alfre
58. t parlant cela se traduit par un recours abusif aux plans rap proch s au champ contrechamp et aux tra vellings La photographie de John Thomas est tr s banale La musique de Mark Suozzo ne parvient pas nous replonger dans le con texte de l poque le compositeur entrem le de nombreuses chansons mais ne choisit pas n cessairement les plus embl matiques de l re disco Et que dire du fait que Stillman ne pose aucun regard critique sur ce ph nom ne social Le r alisateur aurait d se pencher sur une probl matique comme celle de la lutte des classes Or seuls les yuppies semblent trouver gr ce ses yeux l demeure incapa ble d expliquer l incroyable mouvement d hostilit qu a engendr cette mode des plus futiles et il ne trace pas de parall le entre la fin de la p riode disco et la fin d s ann es 90 Pourtant en raison de certaines similitudes la comparaison s imposait Whit Stillman para t avoir tout dit pro pos des go ts et des moeurs des jeunes yuppies Parviendra t 1l se renouveler Rien nest moins s r Les cin philes n ont sans doute plus grand chose attendre de ce ci n aste surestim Paul Beaucage THE LAST DAYS OF DISCO tats Unis 1998 113 min R al Whit Suliman Sc n Whit Stillman Int Chloe Sevigny Kate Beckinsale Chris Eigeman Matt Keeslar Mackenzie Astin Robert 5ean Leonard Dist Cin plex Od on Films 50 Perdu dans l espace T Pi 3 141
59. t pas viter l effet gratuit ainsi qu une certaine complaisance Remarquables sont les interpr tes des nouveaux venus pour la plu part tats Unis 1996 R al Daniel j Harris Int Andy Kallok Al Schuerman Don Yanan Dist Del Fuego RITIQUES Disturbing Behavior Dans une cole secondaire de jeunes excentri ques sont trait s par un ex m decin qui se vouait autrefois l exp rimental dans un asile voisin aujourd hui d saffect De chevelus barbus pou dr s attif s de maquillages et d anneaux nasaux jug s ind cents il les transforme en petits soldats clon s athl tes muscl s cheveu dru clients r gu liers du bar yaourts et se p mant l coute de m lodies d mod es d Olivia Newton John bref enfin des bons petits gars comme tout le monde L intrigue est archiconnue les ados des photocopies d ados de centaines autres produc tions Mais dans le genre il n a pas t tourn de films aussi limpides de pamphlets aussi parfaite ment claironnants contre Dame Uniformit et ses disciples sous servitude Un conte divers pour t chaleur unique ME it tats Unis 1998 R al David Nutter Int james Marsden Katie Holmes Nick Stahl Ethan Embry Dist MGM Polish Wedding Les puristes et les mauvaises langues pourront dire ce qu ils voudront ce petit film est un jubi lant loge de la libert et de l individualisme qui va beaucoup plus loin que le simple portrait d
60. t risque fort de priver le r cit d un l ment essentiel surtout si le r cit est destin un jeune pu blic Il ne suffit pas d esquisser grands traits Il faut insuffler une vie propre au m chant de telle sorte que les tribulations de l h ro ne et son triomphe final soul vent l enthousiasme des petits et des grands Malgr des qualit s visuelles ind niables et quelques morceaux d anthologie la descente des barbares sur le flanc enneig d une montagne Mulan n ar rive pas v ritablement renouer avec l mo tion des meilleurs films de Disney Alain V zina MULAN tats Unis 1998 88 min R al Barry Cook Tony Bancroft Sc n Rita Hsiao Christopher Sanders Fhilip Lazebnik Raymond Singer Eugenia Bostwick Singer Anim Christopher Sanders Chen Yi Chang Robert Walker Dist Buena Vista No 198 Septembre Octobre 1998 There s Something About Mary Un petit pas en avant Peter et Bobby Farrelly occupent depuis qua tre ans le sommet d un cr neau lucratif la com die vulgaire et sans esprit Dumb and Dumber et Kingpin leur ont valu la con fiance des grands studios gr ce aux foules charm es par leur humour gras Mais apr s la volte face de Jim Carrey qui rompait r cemment avec la sottise dans The Truman Show voil que les deux fr res re viennent leurs premi res amours le sitcom Deux missions de Seinfeld ont en effet mar qu leurs d buts dans le m tier Les r f re
61. tions limpides sur le berceau de son enfance Pourquoi en dresser un portrait tout compte fait imp n trable Wang offre des l ments de r ponses incomplets C est comme si apr s avoir trac les grands jalons d un chapitre important de son histoire il brouillait les pistes Pour ceux qui ont longtemps port en eux son portrait des gens de Brooklyn dans Smoke et le portrait de Paul Auster surtout il faut l avouer pourquoi son Chinese Box demeure t il si obscur Est ce parce que Wang ne poss de pas plus que quiconque le recul n cessaire une meilleure compr hension de l v nement historique Qu parce que la d mystification de son ile natale est taboue Genevi ve Royer CHINESE BOX tats Unis France 1998 100 minutes R al Wayne Wang Sc n Jean Claude Carri re Larry Gross Photo Vilko Flac Mont Christopher Tellefsen Mus Graeme Revell D c Int Jeremy Irons John Gong Li Vivian Maggie Cheung Jean Michael Hul Chang Ruben Blades Jim Jared Harris William Prod Wayne Wang Lydia Dean Pilcher Jean Louis Piel Dist Behaviour 45 IRITIQUES The X Files Fight the Future Lissue est ailleurs Ca y est Fox Mulder et Dana Scully les deux c l bres agents sp ciaux du FBI charg s des dossiers paranormaux ont enfin fait le grand saut du petit au grand cran Nous tions l gion attendre ce moment qui ferait des acteurs David Duchovny et Gilli
62. ue luir r serve l ge adulte Le film de Briand est donc une sorte de road movie v lo un rite de passage qui devrait remporter un certain succ s public parce que la forme de cette introspection demeure somme toute assez l g re et accessible faisant m me gran dement place la com die Malheureusement le contraste entre le fond et la forme ne sera pas toujours des plus heureux Il faut d abord souligner dans 2 secondes une ind niable touche d auteur qui se manifestera d s le tout d but du film Laurie le per sonnage principal participe une comp tition de descente en v lo de montagne aux tats Unis Elle est championne de son sport et t te de s rie de la comp tition Mais au moment de s lancer Laurie h site pendant deux secondes ce qui lui co tera la victoire et son poste dans l quipe Or par cette sc ne Briand tablit d embl e un paral l le entre son personnage principal et elle m me En effet Laurie et la cin aste font toutes les deux face un parcours sinueux et rocailleux pour Laurie c est la route de montagne pour Manon Briand c est le parcours du premier long m trage 42 Tout en zones d ombres et en ambigu t Laurie vit une crise exis tentielle vidente Pendant toute sa Jeunesse la carri re de cycliste de descente lui convenait parfaitement dans la mesure o pour prati quer ce sport et c est son entraineur qui le lui rappelle il fallait viter de r fl chir tr
63. univers int rieur Une fais le malen tendu dissip Simon se laisse prendre au pi ge d un monde sexuel qui lui est totale ment inconnu On ne le voit plus draguer les gar ons essayant plut t de conqu rir le c ur et le corps de sa femme narrivera t 1l pas malgr tout lui faire un enfant m me si son mariage est une union de convenance Sa d faite est d autant plus p nible qu il doit retrouver un monde de solitude et d ternels recommencements D autre part Rosalie souffrira longtemps de ne pas avoir r ussi changer le premier homme de sa vie Beaucoup de th mes dans ce film un peu trop sans doute pourtant un certain charme op re Sans doute en raison de la pr sence d un Antoine de Caunes plus lui m me amoureux de Zylberstein sa compagne dans la vraie vie que Simon amoureux de Rosalie C est en cela que le film doit son originalit et non pas dans la d marche de Z lbermann Sachant le cin aste homosexuel il est ton nant de constater jusqu quel point il voit le c t obscur de la chose contrairement aux visions neutres que favorisent notamment Brian Sloan dans I Think I Do et Don Roos L Homme est une femme comme les autres dans The Opposite of Sex Si par la force des v nements le personnage de Simon traverse une crise d identit il n existe point de salut que dans le changement radical Certes Si mon retourne chez les siens mais reste n an moins meurtri par un sentiment de d faite
64. y ou des RITIQUES _ There s Something about Mary cosc naristes Ed Decter et John Strauss Outside Providence le film que les deux fr res tireront d un roman de Peter avec Michael Corrente American Buffalo comme r alisateur nous le dira Mathieu Perreault THERE S SOMETHING ABOUT MARY Marie a un je ne sais quoi tats Unis 1998 18 min R al Peter Farrelly Bob Farrelly So n Ed Diecter John Strauss Peter Farrelly Bob Farrelly Int Cameron Diaz Ben Stiller Matt Dillon Lee Evans Chris Elliot Lin Sharye Dist 20th Century Fox Friend of the Deceased Mort libre Le sentiment lib rateur d une vie sans lende main Le Go t de la cerise et Bulworth l ont tous deux voqu leur mani re l un via le road movie introspectif l autre par la com die Friend of the Deceased du r alisateur ukrainien Viatcheslav Kristofovitch La C te d Adam 1991 renouvelle ce sentiment la veille d un suicide par le biais de la tragi com die Anatoli est un intellectuel vaincu par les exigences de la vie post perestro ka Le por trait trac par Kristofovitch illustre les failles du changement rapide de syst me conomi que D sormais l efficacit et la rentabilit sont les mesures du succ s il n existe plus de temps pour les penseurs le r ve capitaliste ne peut attendre Anatoli lui tarde se faire aux imp ratifs du nouveau r gime perdant re venu et conjo

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