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1. PROBLEME Signaler un probl me interactions autour d un probl me CONTRADICTION Piste pour l analyse des contradictions syst miques tension incoh rence PRIMARY CONTRADICTION L incarnation de la contradiction primaire logique manag riale et professionnelle GLOBAL Le passage du local au global et vice versa ou impossibilit car trop sp cifique Standardisation Passage du b ta l officiel Du non approuv l approuv Notion d estampe officielle Raison pour accommoder une demande locale EVOL_SYSTEME L volution et les reconfigurations du syst me d activit beta en permanence notion de changement dans les pratiques nouvelles strat gies p dagogiques changement qui solutionne des probl mes am liorations de la compr hension au fil du temps 308 Marqueurs du corpus bas s sur les themes de la recherche Le transfert de la technologie des d veloppeurs aux usagers et leurs interactions FORMATION S ances de formation PROMO Promotion de Moodle m diatisation image relations publiques strat gies de communication interne et externe MODE_COMMUNICATION Au t l phone en personne par courriel Manque de communication Importance de se rencontrer en personne Communication entre tudiants et enseignants Feedback des tudiants Nouvelles interactions nouvelles communications Echanger sur les pratiques Cours distance VS in situ Parler
2. la fin de la recherche ou apr s que nous vous ayons fait parvenir les r sultats de la recherche Les rencontres pourront tre r alis es au moment et un endroit qui vous conviennent Vous pouvez refuser de r pondre toute question ou interrompre l entrevue tout moment sans avoir en expliquer les raisons et sans pr judice Tout au long de la recherche la chercheuse demeure disponible pour r pondre toutes vos questions Prendre note que toute question critique ou plainte peut tre adress e Claudine Bonneau coordonn es ci bas Si votre plainte ne peut tre r gl e directement avec la chercheuse vous pouvez faire valoir vos droits aupr s du Comit institutionnel d thique de la recherche avec des tres humains de l Universit du Qu bec Montr al secr tariat 987 3000 poste 7753 Le certificat d thique peut tre consult sur demande Si vous le souhaitez nous vous ferons parvenir un rapport des r sultats de la recherche Claudine Bonneau Facult de communication Universit du Qu bec Montr al CP 8888 Succ Centre Ville Montr al H3C 3P8 bonneau claudine ugam ca Consentement du participant Je consens participer la recherche d crite dans ce qui pr c de Nom Signature APPENDICEC GUIDE D ENTRETIENS SEMI DIRIGES AVEC LES ENSEIGNANTS L historique de l implantation de Moodle Comment avez vous entendu parler de Moodle pour la premi re fois Utilis
3. largies de communication qui sont rendues possibles la fois par o accessibilit au code source de Moodle o les occasions de rencontre avec les d veloppeurs qui peuvent modifier ce code o les comp tences et la relative autonomie dont disposent les d veloppeurs pour op rer des changements a l outil o la reconnaissance organisationnelle de la l gitimit des interactions entre usagers et d veloppeurs telles que conf r e par le Comit cette instance institutionnelle qui donne elle m me une place importante aux usagers dans le processus d cisionnel Pour des raisons pratiques techniques et organisationnelles les d veloppeurs ne peuvent satisfaire tout le monde M me si la co configuration permet d accroitre la panoplie de patterns d usages support s par l outil reste qu une part cruciale du processus consiste s lectionner et op rationnaliser les demandes Ce r le est assum par les d veloppeurs Leurs d cisions finales font en sorte de circonscrire ce que la technologie permet d accomplir Ainsi l autorit n est pas distribu e de fa on 273 gale et sym trique entre les usagers et les d veloppeurs m me si les usagers jouent un r le important dans le processus menant aux d cisions Dans un contexte o l outil et les pratiques de travail co voluent les changements l outil doivent tre introduits de fa on ne pas compromettre les possibilit s actuelles et futures No
4. perspective de l mergence implique qu elles ne peuvent pas tre totalement encadr es par l organisation et nous permet de r it rer l importance de l ambig it comme ressource de l organisation Bowker et Star 1997 p 300 276 Or certains chercheurs plaident pour un encadrement plus troit de la collaboration entre usagers et d veloppeurs afin de pouvoir mieux en tirer profit Botero 2010 D ailleurs le courant de la recherche en design participatif s est appliqu d finir des m thodes outils et techniques cet effet tels que l animation de groupes de discussion des observations inspir es de l ethnographie des entrevues des questionnaires des s ances de prototypage collaboratives etc Kensing et Blomberg 1998 Dans le m me ordre d id es les offres de services de consultants qui pr tendent pouvoir cr er et g rer des communaut s de pratiques se multiplient En tant orient es vers les objectifs de ceux qui les orchestrent ces m thodes g n rent des r sultats davantage pr visibles que ceux qui mergent des communaut s form es par les acteurs autour d un besoin ou d un probl me rencontr dans leur contexte r el d usage De plus la formalisation de ces espaces de rencontre entre usagers et d veloppeurs fait en sorte d imposer la collaboration plut t que de la supporter supprimant ainsi toute spontan it partir du moment o faire partie d un
5. Croyez vous que les enseignants font avancer le d veloppement avec leurs demandes Comment Y a t il des besoins qui n avaient pas t pr vus initialement Croyez vous qu il aurait t possible de les pr voir avant que Moodle soit implant et commence tre utilis Percevez vous des diff rences dans les usages de Moodle d pendamment des Facult s profils des usagers Division du travail Comment pensez vous que les enseignants per oivent votre r le et vos responsabilit s ex quelqu un qui est leur service qui est l pour faire le travail a leur place Ou quelqu un qui peut leur montrer comment faire Croyez vous que les enseignants confient davantage de responsabilit s leurs auxiliaires ou assistants cause de Moodle Essayez vous de les responsabiliser pour qu ils le fassent eux m mes Comment est divis le travail avec les autres membres de l quipe de support Avec les d veloppeurs R gles Y a t il des obstacles organisationnels qui nuisent votre travail des r gles de la bureaucratie besoin d approbation des rapports de force etc Quand avez vous besoin d approbation du comit Interactions inter organisationnelles Avez vous des liens avec la communaut Moodle org 305 Consultez vous leur forum lorsque vous rencontrez un probl me Y contribuez vous Recevez vous des r ponses tes vous en contact avec des personnes d autres universit s Collaboriez v
6. l interne Ces 38 d veloppeurs sont t moins des usages effectifs de Moodle par les usagers puisque ceux ci ceuvrent au sein du m me environnement de travail L acc s au code source permet aux d veloppeurs de l Universit d adapter Moodle aux demandes sp cifiques communiqu es par les usagers sans avoir a d pendre d une firme propri taire Contrairement un dispositif ferm et fini le code source ouvert permet l organisation de ne pas tre restreinte par les caract ristiques physiques du dispositif et rend possible des modifications qui permettront de nouveaux usages qui n avaient pr vus lors de la conception du dispositif Ce code source n est toutefois accessible qu aux d veloppeurs responsables de la maintenance de Moodle les enseignants et les tudiants ne peuvent donc pas modifier le code source de la version de Moodle utilis e l Universit Ils peuvent par contre entrer en contact avec les d veloppeurs l interne si Moodle ne r pond pas leurs besoins Les enseignants constituent les usagers sur lesquels nous portons notre attention bien que les tudiants utilisent galement la plateforme Moodle parce que celle ci nous int resse avant tout en tant qu outil de travail Alors que les pratiques de travail des enseignants universitaires se retrouvent actuellement au c ur de transformations consid rables elles restent peu tudi es sous l angle de la communication organisation
7. son am lioration Je remercie chaudement tous les participants cette recherche pour la confiance qu ils m ont t moign e et le temps qu ils ont d di ce projet qui n aurait pas pu tre r alis sans leur pr cieuse collaboration Je remercie galement le Fonds qu b cois de la recherche sur la soci t et la culture FQRSC la Facult de communication de l UQAM et le Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie CIRST pour leur soutien financier Je souhaite t moigner ma reconnaissance envers les professeures Lorna Heaton et Florence Millerand ainsi qu a mes coll gues du Laboratoire de communication m diatis e par ordinateur LabCMO de l UQAM qui ont tous grandement enrichi mon parcours doctoral grace aux discussions stimulantes et aux rencontres amicales iv qui ont t tr s importantes pour ma progression et ma motivation J aimerais aussi souligner le support et l accueil chaleureux que m ont offert mes nouveaux coll gues du D partement de management et technologie de l ESG UQAM avec qui j ai d sormais le plaisir de travailler en particulier les professeurs Magda Fusaro Laurent Renard et Elie Elia qui m ont beaucoup aid chacun leur fa on Jean Philippe Gauthier avec qui j ai travaill en dehors du monde acad mique a grandement facilit la conciliation de mes obligations professionnelles et de mes tudes mais m a surtout encourag e depuis
8. un humain VS une machine Peur que les tudiants ne se pr sentent plus en classe a cause de Moodle FORUMS_INTERNES Les forums de support a interne INTERMEDIAIRE Interm diaire entre l usager et le d veloppeur DEMANDE_MODIEFS Demande pour un besoin sp cifique Cr ation de module AJUSTEMENTS Strat gies d ajustement mutuel modification du code source par l Universit personnalisation INTELLIGIBILIT Intelligibilit mutuelle se comprendre comprendre les besoins les demandes conception de ce que c est Moodle DOCUMENTATION Documentation Moodle difficult documenter DEMANDE_AIDE Demande d aide avec Moodle au secours bloqu 309 PARTICIPATION Participation des usagers ou non participation dans le d veloppement Implication Les usages et pratiques des enseignants SITUEES_SPECIFIQUES Besoins particuliers des utilisateurs Contexte d usage particulier n cessitant beaucoup de flexibilit et d adaptation du c t de l outil Diff rences entre les d partements USAGES_STANDARDS Usages en conformit avec le mode d emploi ce qui est pr vu utilisation minimale et standard USAGES_INNOVANTS Usages innovants et experts early adopters PRESSION_ENSEIGNANTS Pression manant d autres enseignants comp tition entre enseignants PRESSION_ETUDIANTS Pression manant des tudiants CONTOURNEMENT Contournement de la technique ou des r gl
9. voquent la marketisation des universit s en citant comme exemple le branding de ses produits et services qui serait devenu une composante cl de cr ation de valeur Vasquez Sergi et Cordelier 2011 Les logiques conomiques dites n olib rales s imposent donc dans le secteur universitaire Hanke et Hearn 2011 Selon Wendy Brown professeure en sciences politiques l Universit de Californie Berkeley le n olib ralisme ne se r sume pas uniquement aux pratiques tatiques de d r gulation conomique et de privatisation mais plut t en une diss mination des valeurs du march toutes les sph res de l activit humaine Brown 2009 Dans ces conditions la limitation des d penses devient la norme majeure de toute bonne gouvernance financi re George 2009 p 290 et la performance de l universit comme celle de toute entreprise doit tre mesur e et quantifi e Piotte 2000 p 16 cet effet l Universit tudi e fait face aux contraintes manant du contexte socio conomique actuel qu on pense par exemple au d ficit et aux coupures budg taires qui p sent pr sentement sur les universit s qu b coises Au cours des derni res ann es elle a galement connu des d boires financiers qui ont attir l attention sur les pratiques entourant la gestion de ses budgets Mais elle garde galement l h ritage du contexte particulier qui l a vu na tre en 1969 S inscrivant
10. 2003 Review structuration theory and information systems research Judge Institute Working Papers 328 Kaptelinin V et B A Nardi 2006 Acting with technology activity theory and interaction design Cambridge MIT Press p Karasti H K S Baker et F Millerand 2010 Infrastructure Time Long term Matters in Collaborative Development Computer Supported Cooperative Work vol 19 no 34 p 377 415 Kazmer M M et B Xie 2008 Qualitative interviewing in Internet Studies Playing with the media playing with the method Information Communication amp Society vol 11 no 2 p 257 278 Kensing F et J Blomberg 1998 Participatory design Issues and concerns Computer Supported Cooperative Work vol 7 no 3 4 p 167 185 Klein H K et M D Myers 1999 A set of principles for conducting and evaluating interpretive field studies in information systems MIS Quaterly vol 23 no 1 p 67 93 Kuutti K 1996 Activity Theory as a Potential Framework for Human Computer Interaction Research In Context and consciousness activity theory and human computer interaction Bonnie A Nardi p 17 44 Cambridge Mass MIT Press Ladner S 2008 Laptops in the Living Room Mobile Technologies and the Divide between Work and Private Time among Interactive Agency Workers Canadian Journal of Communication vol 33 no 3 Langley A 2009 Studying processes in and around organizations In
11. Heath Knoblauch et Luff 2000 p 304 Ces chercheurs sont pr occup s par les questions entourant le design des technologies collaboratives et pour ce faire doivent d finir ce qu est la coop ration et tudier comment la technologie peut la supporter Pour ce faire ils se tournent vers des approches naturalistes s inspirant entre autres de l ethnom thodologie et de l analyse de conversation Kaptelinin et Nardi 2006 p 74 Parmi les approches mobilis es par les chercheurs en CSCW on retrouve l action situ e la cognition distribu e la structuration et la th orie de l activit Dans les prochaines sous sections nous d crivons les concepts la base de chacune de ces quatre approches afin de d gager leurs enjeux et apports conceptuels pour l tude des pratiques de travail associ es au changement technologique Au terme de cette br ve revue nous justifierons le choix de la th orie de l activit en tant que pilier de notre cadre conceptuel 50 2 1 1 L action situ e La perspective critique de Lucy Suchman a marqu la fois les sciences sociales et les tudes en intelligence artificielle AI et en interaction humain machine HCI si bien qu elle est consid r e comme la figure embl matique du courant du CSCW Son livre Plans and situated actions 1987 a marqu un tournant dans la fagon dont nous percevons nos rapports avec la technologie Suchman reproche aux chercheurs en sciences c
12. Open Source Software souvent traduite par logiciel code source ouvert qui est plus neutre que celle de logiciel libre Although it is not promoted with the same libertarian fervor the Open Source Definition includes many of Stallman s ideas and can be considered a derivative of his work the Open Source Definition is not itself a software license Itis a specification of what is permissible in a software license for that software to be referred to as Open Source Perens 1999 Eric S Raymond tait convaincu que les logiciels code source ouvert progresseraient plus vite en mettant de l avant leur sup riorit et leur qualit au lieu de vouloir faire embrasser tout la fois l id ologie libertaire de leurs d veloppeurs Raymond 1999 Ainsi m me si un grand nombre de logiciels code source ouvert sont aujourd hui publi s sous la licence GPL nonc e l origine par Stallman le mouvement de l open source recouvre d sormais plusieurs formes disparates puisqu en plus de la licence GPL il existe d autres types de licences non ant chacune des droits diff rents BSD X Consortium MPL etc L expression code source ouvert a aussi l avantage d viter la confusion souvent engendr e par appellation logiciel libre surtout dans la langue anglaise ot le mot free signifie libre mais aussi et 24 surtout gratuit De cette confusion na t parfois l id e
13. Professeure et directrice de programmes 16 juin 2009 Cet l ment contextuel apparait important pour d crire le contexte dans lequel les enseignants op rent Nous reviendrons plus en d tail sur ce point lorsque nous envisagerons l volution des pratiques des enseignants la lumi re de leur utilisation de Moodle 4 1 5 Les r gles initiatives facultaires et uniformisation institutionnelle Le mod le de gouvernance qui caract rise les universit s combine simultan ment deux visions organisationnelles qui refl tent le paradoxe inh rent la gestion de la similarit par l administration centrale et de la diversit par des instances facultaires d centralis es Ainsi les enseignants doivent se soumettre certaines r gles communes travers Il institution mais aussi adopter les fa ons de faire propres la facult et au d partement auxquels ils appartiennent For the academics in their departments labs and research centers the university generally refers to the senior management and particularly central administration By the same token for the senior management and the administrators the university which they are seeking to govern manage and 153 administer is very clearly out there in the departments labs and research centers Pollock et Cornford 2004 p 37 Par exemple les pratiques administratives et les services sont standardis s au niveau institutionnel tandis que le
14. a nous permet de les relancer Charg de projet au support 1 avril 2009 Les murs qui cloisonnent les sites Moodle leurs groupes cours respectif constituent ici une forme de reproduction technique des structures organisationnelles pr existantes L enseignant doit d abord cogner pour que son coll gue le laisse entrer dans sa classe Ainsi l enseignant peut d cider de rendre son site visible ses coll gues qui lui en font la demande en leur assignant les permissions n cessaires de mani re individualis e Soulignons galement qu un syst me de codes provisoires a t ajout par les d veloppeurs de l Universit pour pouvoir cr er des codes d acc s 4 Il ne s agit pas d une contrainte prescrite par la version officielle de Moodle mais plut t un choix institutionnel En effet certaines institutions qui utilisent Moodle l ont configur pour permettre l acc s public en autorisant la connexion en tant qu invit aux sites de cours en tout ou en partie 245 destin s aux gens de l ext rieur qui ne disposent pas de codes institutionnels r serv s aux enseignants employ s et tudiants de l Universit N anmoins l aspect sur demande de la mise en visibilit du travail effectu sur Moodle semble restreindre les occasions de collaboration Plusieurs auteurs associ s au champ du CSCW ont soulign l importance de supporter l awareness dans le travail collaboratif
15. approche nordique finlandaise ou scandinave en r f rence son pays natal et qu on d signe parfois m me carr ment en tant qu approche Engestr mienne ou Engestr m Activity Theory EAT Peim 2009 L approche labor e par Engestr m est celle qui nous int resse plus particuli rement pour nos travaux puisqu elle constitue un outil th orique appropri pour l tude des activit s m di es par les technologies et l apprentissage en milieu de travail Nous nous concentrerons donc ici sur les concepts mis de l avant par Engestr m 1987 ainsi que leur d veloppement par Kuutti 1996 B dker 1991 et Nardi 1996a qui les ont appliqu s l tude des technologies dans l activit humaine Le concept d activit rapproche l action et la pens e en y incluant sa vis e l objet ses moyens outils et ses conditions r gles division des t ches Ces six l ments interd pendants soit la vis e le sujet la communaut les outils la division du travail et les r gles sont conceptualis s au sein du triangle d Engestr m voir Figure 2 1 63 Instruments Subject Object D Outcome Rules Community Division of Labor Figure 2 1 Le syst me de l activit selon Engestr m 1987 L activit constitue l unit d analyse de base on ne peut comprendre l activit en isolant ses composantes ou en focalisant strictement sur le sujet ou la vis e s par ment Kaptelinin et Na
16. bagage socioculturel du pass qui leur fournit des moyens pour penser comment faire les choses en situation cet effet le changement peut tre expliqu en liant ce qui se passe en situation avec les logiques sociohistoriques pr existantes L analyse de la situation et des interactions permet de r v ler les contradictions la source de dynamiques conflictuelles Nous avons vu plus t t que pour Engestr m les contradictions sont le moteur de la transformation du syst me d activit Le changement est donc vu 89 comme un moyen de r soudre des tensions en remettant en question les logiques sociohistoriques pr existantes En effet les troubles et les perturbations qui surviennent dans les pratiques de travail incitent les sujets adopter une position plus r flexive sur leur activit et chercher de nouvelles fa ons de penser ou d agir afin de les r soudre Bonneau 2010 Or le changement ne remet pas toujours en question ces logiques Ce qui se passe en situation dans le ici et le maintenant s inscrit souvent en continuit avec les logiques socio historiques Cela nous permet de mieux comprendre le changement C est int ressant de montrer comment parfois les changements questionnent les logiques socio historiques pr existantes alors que dans d autres cas ils ne les remettent pas en question mais les r actualisent en quelque sorte Carole Groleau cit e dans Bonneau 2010 Ainsi le
17. correspond une division des t ches n goci e localement les d veloppeurs y sont confront s qu au moment o un usager d tenant ce r le entre en contact avec eux et leur expose les particularit s de ce r le et les implications qui en d coulent concernant les limites de Moodle C est partir de ce moment que les usagers et d veloppeurs disposent des bases n cessaires pour avoir une compr hension mutuelle du contexte op rer avec un langage commun partager leurs repr sentations respectives et mieux saisir l horizon des possibles 267 Notre recherche permet d enrichir cette conceptualisation du boundary spanning ou du boundary crossing en y soulignant la dimension temporelle particuli re de la co configuration sch matis e dans la figure 7 1 ci bas En fait les fronti res qui isolent habituellement les usagers des d veloppeurs sont non seulement organisationnelles fonction hi rarchie localisation physique etc mais surtout temporelles Autrement dit la co configuration peut tre d crite comme un espace sociotechnique qui permet aux usagers et d veloppeurs de franchir la fronti re temporelle de l implantation qui les s pare habituellement assurant par le fait m me un lien plus serr entre les activit s de d veloppement de l outil et les pratiques de travail 3 p D a 5 Figure 7 1 Les probl mes comme point de d part de la co configuration Pour en arriver une
18. correspondance dans la nomenclature propre aux outils de diagnostics classiques et requerraient plut t une approche holistique qui n existe pas vraiment dans le syst me actuel Une contradiction tertiaire pourrait alors survenir si les administrateurs du syst me m dical ordonnaient aux m decins d utiliser de nouvelles proc dures qui 79 correspondent davantage une telle approche int grant les aspects sociaux psychologiques et biologiques M me si ces nouvelles proc dures sont formellement implant es elles peuvent demeurer en tension avec l ancienne configuration de l activit Supposons maintenant qu un m decin ayant commenc travailler avec une telle approche la recommande son patient Celui ci peut r sister a ce changement Il s agit ici d un exemple de contradiction quaternaire The patient s way of life or his health behavior is here the object activity If patients are regarded as abstract symptoms and diseases isolated from their activity contexts it will be impossible to grasp the developmental dynamics of the central activity too Engestr m 1987 chap 2 Ainsi les contradictions ne sont pas que des caract ristiques in vitables de l activit mais sont aussi responsable de sa transformation Une nouvelle configuration de l activit merge en r ponse aux contradictions propres la configuration pr c dente Nous revenons sur ces diff rents niveaux de contradictions au
19. d analyse La th orie de l activit utilise plut t l activit comme unit d analyse en la distinguant du niveau de l action L action fait l objet d une prescription la t che elle vise la r alisation d un but dans des conditions donn es La th orie de l activit ne se limite pas ce niveau local de l action puisqu elle appuie son analyse sur le contexte social culturel et historique et le d veloppement de l activit au fil du temps La signification culturelle d une action individuelle peut donc seulement tre comprise si on l envisage dans le contexte plus large de l activit qu elle permet de r aliser L activit se distribue dans plusieurs temps et lieux et est constitu e de propri t s historico culturelles particuli res Ainsi l activit regroupe la fois l action son contexte et les artefacts mais poss de galement une dimension collective qui exc de l environnement imm diat de l individu Engestr m recognizes formally both the fact that activities unfold in a situated context with a variety of actors who are co present as well as individuals who although perhaps spatially distant from the immediate context contribute to its accomplishment Groleau 2006 La th orie de l activit telle que conceptualis e dans sa version culturelle historique traduction libre de Cultural Historical Activity Theory tire ses origines de la La th orie
20. dans un continuum qui va de la description explication la prescription valuation et jusqu l intervention Latzko Toth 2010a p 5 nous nous situons au sein du p le description explication Notre d marche est r flexive plut t que prescriptive ou interventionniste Nous reconnaissons d embl e le potentiel r flexif et mancipatoire des sujets Notre objectif est donc de comprendre comment les acteurs eux m mes s y prennent pour r soudre les contradictions auxquelles ils font face en fonction des possibilit s et des contraintes propres aux conditions historiques sociales et mat rielles de leur contexte organisationnel L explication s appuie sur le discours des acteurs en contexte et permet la chercheure de prendre conscience de leurs propres r flexions au fur et mesure que se r alise la cueillette de donn es sur le terrain En somme nous croyons qu il est possible d adopter un cadre d analyse critique sans faire de l intervention l objectif de la recherche D ailleurs il serait plut t n faste d tudier des objets et probl matiques similaires en ayant syst matiquement recours aux m mes strat gies m thodologiques L important est que la m thodologie choisie demeure coh rente avec l endroit o on se positionne conceptuellement Dans la section suivante nous expliquons comment la m thode de l tude de cas peut tre op rationnalis e de mani re harmonieuse avec cette pe
21. de l universit c est dire les dipl mes ou les cr dits universitaires poss de une valeur d change Cela donne l tudiant un statut de client ind pendant ayant la libert de choisir le produit sur mesure qui correspond ses besoins et ses moyens D ailleurs les initiatives de communication marketing des universit s mettent d sormais de l avant la possibilit d un parcours la carte o l tudiant peut choisir et agencer des cours rattach s diff rents programmes La figure 4 2 illustre bien la fa on dont certaines universit s int grent cette vision de l tudiant client en d signant les services qui leurs sont destin s sous la banni re Service la client le La photo montre un panneau affich sur les murs de l Institut Polytechnique Rensselaer dans l tat de New York o on indique la 135 localisation de certains services aux tudiants tels que l aide financi re et le registraire ER eee er Figure 4 2 Les services aux tudiants en tant que services la client le Puisqu il paye des droits de scolarit et re oit des pr ts qu il devra rembourser l tudiant attend un retour sur son investissement Pour les universit s cela signifie que les d cisions cl s doivent tre prises en fonction de ce qui permet de les retenir et de se diff rencier des comp titeurs soit les autres universit s This means looking at costs as part of c
22. en donnant des conseils sur la mani re de conduire la recherche Lorsqu il y avait un risque de trop glisser dans une telle situation le questionnaire tait fort utile pour ramener l entretien sur les rails En ce qui concerne notre position vis vis des d veloppeurs il importe de pr ciser que nous avons une carri re professionnelle dans le domaine de la gestion du d veloppement web depuis 1997 Les connaissances acquises gr ce ces activit s ont grandement facilit notre compr hension de certains enjeux techniques lors des r unions et des entretiens avec les d veloppeurs Toutefois cela n cessitait galement certaines pr cautions En effet 1l fallait viter de faire une projection de nos exp riences ant rieures et plut t tenter de recevoir les propos des acteurs en fonction de leur propre situation A Vinstar des chercheurs qui s int ressent l open source nous devons viter de tomber dans le pi ge d une repr sentation id aliste et demeurer alertes face aux exc s d optimisme puisque les avantages de ce mod le de d veloppement ne sont pas automatiquement transposables dans tous les contextes 117 3 6 Analyse des donn es Nous avons mentionn plus t t que la th orie de l activit a servi d outil de sensibilisation pour la cueillette et l analyse des donn es Concr tement la grille d analyse a t con ue partir des themes pr conis s par la th orie de l activi
23. entraide entre enseignants ne va pas n cessairement de soi en contrastant cette situation avec celle qui pr vaut avec ses propres coll gues de l quipe technique Y en a des enseignants qui m appellent j sais que mon coll gue fait a peux tu me dire comment faire Ok jvais te l expliquer mais ton coll gue est la aussi pour t expliquer Je te dirais qu il n y a pas tant de collaboration que a les gens sont plus port s m appeler pour voir comment les autres lont fait J pense qu ils se parlent entre eux autres de ce qu ils font mais ils n ont pas l air de se dire comment ils font Moi je trouve a bizarre parce que dans mon milieu si t as un probl me tu poses la question ta communaut pis on partage les solutions D veloppeur 3 mars 20091 En ce qui concerne plus particuli rement le partage de ressources p dagogiques plusieurs enseignants sont r ticents parce qu ils ne per oivent pas de m canismes formels d incitation et de reconnaissance cet effet Cette situation est particuli rement probl matique chez les charg s ce cours qui sont embauch s contrat La premi re fois qu un charg de cours enseigne un cours il n a dans bien des cas que peu de ressources qui lui sont remises pour d marrer Il doit donc consacrer plusieurs heures les d velopper Or que le cours soit d j pr par ou non le nombre d heures r mun r es est le m me Ain
24. expressions co design ou co cr ation m me si elles ont plusieurs points en commun Comme son nom l indique le design participatif englobe le processus d id ation menant l laboration des sp cifications initiales et du prototype du produit en devenir Concr tement cela signifie que les usagers sont repr sent s dans l quipe de design et les comit s responsables des d cisions d s les premi res activit s de conception Ainsi des usagers participent activement aux processus d analyse d valuation et de design qui jalonnent l laboration et l implantation d une nouvelle solution Or ces rencontres entre usagers et d veloppeurs surviennent dans une bulle prot g e o ceux ci sont lib r s de leurs obligations quotidiennes pour pouvoir se concentrer au projet de design La nature exp rimentale de ces m thodes de design participatif les isole du quotidien organisationnel des travailleurs De plus cette collaboration prend g n ralement fin au moment o la solution est rendue disponible aux usagers et ce avant qu ils aient eu le temps de v ritablement l int grer dans leurs pratique quotidiennes de travail Qu ils s agissent des employ s interne responsables de la conception de chercheurs ou de professionnels externes mandat s cette fin ceux qui sont d di s au projet de design participatif doivent le quitter une 262 fois la solution implant e Kensing et Blomberg 1998 ont
25. galement la possibilit de travailler l ext rieur de l universit Les r gles r gissant le travail ext rieur varient d une universit l autre certaines l interdisent d autres le r glementent Souvent ces situations sont tol r es parce que les gestionnaires sont eux m mes des professeurs qui n exigeront pas des autres professeurs ce qu ils ne voudront pas qu on exige d eux lorsqu ils retourneront la t che de simple professeur Doit on revoir les m canismes d valuation de la t che des professeurs Peut on tout la fois tablir des contr les plus stricts et d fendre une libert universitaire centr e sur la mission de l Universit Lapointe 2008 131 Ainsi l enseignant dispose d une grande autonomie professionnelle mais subit des pressions pour se conformer certaines fa ons de faire Ce paradoxe de l autorit autonomie place le sujet dans une position particuli re o la libert acad mique s accompagne des contraintes li es au statut d employ d une institution qui le paye et qui exige de lui un certain rendement en retour afin de satisfaire des objectifs de performance A cet effet on s attend ce qu il se conforme aux proc dures mais surtout ce qu il dispose de certaines comp tences op ratoires uniformes pouvant tre contr l es valu es et compar es En plus des connaissances requises dans un domaine pr cis d enseignement
26. information et de la communication RESUME De 2006 a 2010 nous avons tudi le cas d une universit qu b coise ayant implant Moodle une plateforme en ligne d apprentissage Celle ci permet aux enseignants de cr er un espace personnalis sur Internet destin a diffuser des ressources num riques a leurs tudiants a interagir avec ceux ci et a les faire participer a des activit s d apprentissage Alors que plusieurs tudes se sont d j pench es sur le potentiel p dagogique de ce type de technologie nous l avons plut t abord en tant qu outil de travail des enseignants en nous int ressant a l mergence d un processus de co configuration dans un contexte o l organisation implante et supporte l interne une technologie open source Contrairement aux m thodologies de design participatif ou de d veloppement logiciel it ratif qui se pr occupent de l implication des usagers dans les phases ant rieures de la conception les pratiques de co configuration que nous d crivons concernent un produit existant qu on adapte localement apr s son implantation L accessibilit au code source de Moodle ainsi que les changes mutuels entre les d veloppeurs et les usagers permettent a l organisation utilisatrice de personnaliser l outil tout au long de sa dur e de vie et non seulement lors de p riodes circonscrites de design et de conception Les probl mes rencontr s par les enseignants constituent donc le
27. l outil dans leurs pratiques que les enseignants remettent en question leurs strat gies d enseignement et recadrent leur 209 activit en leur donnant un nouveau sens Certains parlent d volution d autres de r volutions Mais la r volution c est essentiellement de voir l ancienne activit d une nouvelle fa on et de commencer r fl chir sur l avenir 2 Moodle m a amen repenser p dagogiquement les valeurs associ es a certaines formes de pratiques Je pense que le par c ur qui va avec l examen traditionnel y d pass compl tement avec Internet et avec Google pour tre plus pr cis Maintenant tu veux quelque chose avec Google tu l as ta r ponse en deux secondes c est le prolongement de la m moire Donc utilise ta m moire pour r fl chir pour analyser C est ma fa on de m adapter au 21e si cle en disant bon faut pas emp cher les tudiants d aller sur Internet il faut leur faire utiliser Internet efficacement et intelligemment Donc Moodle permet a aussi Charg e de cours 4 avril 20091 Au del d un renouveau au point de vue p dagogique certains consid rent Moodle comme un d fi qui les motive et les valorise au travail Cette charg e de cours qui enseigne depuis une vingtaine d ann es nous a confi avoir retrouv l int r t qui s tait un peu estomp au fil des ann es Elle d couvre de nouvelles fa ons de piquer la cur
28. m occuper celui l a t le plus enrichissant pour moi C est plaisant entendre a refl te le fait que c est plut t rare l Universit comme dynamique Disons que a aide a continuer Notre travail devient plus visible D veloppeur 1 mai 20091 181 Les enseignants et les d veloppeurs ont donc leur place au sein des processus d cisionnels associ s a la gestion de Moodle mais s y immiscent galement de mani re moins formelle travers leurs interactions comme nous le verrons au point suivant 5 2 Le r le des usagers dans la co configuration de Moodle l interne Dans cette section nous nous int ressons aux pratiques de personnalisation de Moodle au del de son implantation au sein de l universit tudi e En analysant l espace sociotechnique o se n gocient ces choix au jour le jour nous pouvons mieux comprendre quel est le r le des enseignants dans la reconfiguration mat rielle de Moodle et quels sont les facteurs qui contraignent ou facilitent ces choix Les exemples pr sent s illustrent chacun leur fa on des situations concr tes permettant d aborder diff rentes facettes li es au concept de besoin soit sa nature situ e et temporelle sa mise en visibilit travers les probl mes rencontr s et son interpr tation par les d veloppeurs D abord nous verrons que les changes entre les d veloppeurs et les usagers d butent au moment o ces derniers ont pu v ritableme
29. mais sur 48 j en ai 30 qui viennent Moi je trouve a super Parce que ces 30 qui sont l ils sont l pour les bonnes raisons Si j avais mis des points sur les pr sences ils seraient venus mais pas pour les bonnes raisons ils n auraient pas particip y auraient t des corps J aurais eu des corps mais j aurais eu juste 30 personnes D ailleurs c est comme a que je les appelle mes l ves r els et mes l ves virtuels Parce que j ai 48 l ves virtuels et j ai 30 l ves r els qui viennent corporellement chaque semaine Mais moi j aime a savoir que les 30 personnes qui sont devant moi le sont pour les bonnes raisons Pis c est un bon feedback que tu re ois comme enseignant Parce que d avoir les gens par la crainte par la punition pour les points tu n as pas l heure juste Tu ne sais pas si t es plate rires Charg e de cours 4 avril 2009 233 Lorsque Moodle est strictement utilis pour rendre disponible du contenu cr par l enseignant il y a un danger de cr er une culture du Powerpoint pour emporter o l tudiant re oit tout sans rien n avoir donner en retour La figure de l tudiant en tant que client que nous avons d crite au chapitre IV en tant que manifestation de la contradiction primaire prend galement la forme d un obstacle aux m thodes d apprentissage dites collaboratives visant responsabiliser l tudiant en tant que citoyen Collabora
30. matique le volet empirique de cette recherche s int resse la fa on dont les enseignants de l Universit tudi e vivent les changements associ s l introduction d une nouvelle technologie dans leur activit de travail De mani re plus sp cifique nous analysons comment l outil open source est personnalis localement de mani re refl ter la fois les anciennes pratiques et celles qui mergent Aux chapitres V et VI nous examinons les pratiques des enseignants et leurs interactions avec les d veloppeurs de l Universit qui sont en charge de Moodle Mais avant d en arriver l nous souhaitons d abord mettre la table en pr sentant certains aspects de l activit de travail des enseignants universitaires en fonction des dynamiques sociohistoriques et conomiques qui forgent leurs repr sentations et anticipations L identification des tensions v cues initialement par les sujets permet de d crire le contexte plus large dans lequel nous rep rons ensuite les sources des changements qui ont men la reconfiguration sociale et mat rielle de leur activit Lorsque nous avons d crit notre cadre th orique au chapitre II nous avons expliqu que les tensions qui font surface qu il s agisse de paradoxes de dilemmes ou d incongruit s peuvent tre consid r es comme des manifestations des contradictions telles que conceptualis es par Engestr m Puisque l activit des enseignants ne saura
31. me comme une interdiction sur l envoi des alertes tandis que la tutrice qui d tient le r le d assistante conserve l acc s cette fonctionnalit Nous avons galement t t moin d un cas de personnalisation de Moodle visant r pondre un besoin extr mement sp cifique Il s agit d une demande d une charg e de cours qui r alise une recherche doctorale Ayant eu l occasion de se familiariser avec Moodle dans le cadre de ses activit s d enseignement celle ci s est rendue compte qu elle pourrait galement s en servir pour ses recherches Plus particuli rement elle a utilis la fonction permettant de cr er des tests sur Moodle afin de cr er un questionnaire destin aux participants sa recherche qui sont des enfants trait s dans un h pital local Or puisque Moodle a t cr des fins d enseignement la nomenclature utilis e dans l interface r f re des tudiants des tests et des corrig s ce qui ne convenait pas au contexte de sa recherche 200 Du fait que ses interlocuteurs ne sont pas des tudiants mais des participants la chercheuse a demand a ce que certains mots soient convertis donc il y a eu de la personnalisation pour lui permettre a D veloppeur 4 mai 2009 Dans ces quatre derniers exemples les d veloppeurs r pondent au besoin sp cifique de l usager non pas en modifiant les fonctions standard de Moodle mais plut t en y ajouta
32. on assume qu il poss de des rudiments en gestion du moins en ce qui concerne les professeurs qui seront appel s occuper des fonctions administratives Celles ci peuvent devenir tr s accaparantes un point tel que certains professeurs consid rent qu ils sont en train de devenir des professeurs administrateurs et non plus des professeurs chercheurs Dyke 2006 p 37 Or les exigences et aptitudes requises ne sont pas les m mes People who have made careers out of the study of diverse and often obscure subjects find themselves involved in a managerial culture that only recognizes profit and loss budgets and deficits In this the very skills that academics are encouraged to pursue of differentiation of intellectual independence and originality and what can generally be described as skills of heterogeneity are relegated to a second place in favor of skills that are essentially homogeneous Evans 2006 p 161 De mani re plus g n rale on s attend a ce que les enseignants maitrisent les nouvelles strat gies p dagogiques incluant l utilisation des technologies d apprentissage Ces comp tences m me lorsqu elles ne sont pas formellement explicit es dans les descriptions de postes ou les contrats de travail sont associ es aux meilleures pratiques auxquelles nous faisions r f rence plus t t Or les enseignants universitaires ont des parcours de formation et d exp rience tr s h t rog nes Ceux
33. on ne peut pas non plus personnaliser les ressources pour chaque groupe cours pour indiquer leurs dates respectives d valuations par exemple 195 Liens de synchronisation Cours EDM4550_42 EDM4550 gr 020 Automne 2010 dev Lien s ce jour 1 Liste des liens EDM4550_41 2009 08 25 14 45 29 Figure 5 1 La fonction de synchronisation des cours ajout e Moodle Dans ce cas les d veloppeurs en sont venus implanter cette nouvelle fonction apr s avoir observ les patterns d usages des enseignants La synchronisation a t invent e pour satisfaire ce genre de besoin l a nous a pas t demand on a observ ce besoin l partir des usages On est souvent proactif Donc on l observe par nous m mes et on agit D veloppeur 4 mai 2009 Les d veloppeurs fondent galement certaines de leurs d cisions sur d autres crit res que leur perception de la repr sentativit du besoin de l usager en accommodant des demandes tr s sp cifiques qui correspondent a un besoin situ qui n est pas n cessairement partag par la majorit Par exemple le d veloppeur suivant indique qu il a proc d l ajout d un petit module dans Moodle qui sera vraisemblablement utilis que par l enseignant qui en a exprim le besoin Y a un prof de sciences qui est venu me voir Il avait besoin d une petite application web qui faisait les calculs selon certaines donn es comme la la
34. que la m me technologie pouvait engendrer des effets diff rents dans des contextes organisationnels comparables voir par exemple Barley 1986 Ainsi l explication du changement organisationnel s appuie avant tout sur les fa ons dont les usagers s approprient la nouvelle technologie et non sur ses propri t s mat rielles M me si on reconna t au passage que les artefacts techniques ont des propri t s mat rielles les int r ts de recherche et les questions qui en d coulent s attardent surtout sur les fa ons dont ces propri t s sont interpr t es comprises et renforc es travers leur interaction avec le syst me social dans lequel ils sont implant s The consistent finding which is reproduced across these approaches is that social context moderates or buffers the effects the technology has on the organization of communicative practice Leonardi 2009 p 288 Ainsi ces tudes ne montrent pas quelles fonctionnalit s sp cifiques sont utilis es par les usagers pourquoi ils les utilisent et comment elles contraignent et facilitent leurs actions Leonardi et Barley 2010 p 33 Leonardi et Barley expliquent ce d s quilibre par la volont des chercheurs de faire un contrepoids aux postures positivistes et d terministes qui ont pendant longtemps domin le paysage de la recherche sur les organisations Cela a donn lieu a une chasse aux sorci res dont la cible fut non seulement le d terminisme technique mais aussi
35. regarde donc a je ne suis pas oblig e de suivre la recette je peux l am nager ma fa on a peut tre des conditions d attraction si vous voulez Charg e de cours 9 mai 2009 En somme la contradiction primaire se manifeste ici dans le paradoxe uniformisation diversit puisque la technologie peut la fois tre un outil de travail 159 g n rique et standardis par l offre commerciale et un outil r pondant des besoins p dagogiques sp cifiques Dans la prochaine section nous continuons de focaliser notre lentille d analyse sur les probl mes technologiques afin de poursuivre cette r flexion concernant la mani re d envisager les outils de travail puisque cela nous permettra de circonscrire le contexte ayant men a l adoption de la plateforme Moodle 4 2 L identification de probl mes sp cifiques conduisant au changement En suivant l exemple de Groleau et al 2011 nous souhaitons maintenant examiner comment les acteurs identifient les tensions li es aux contradictions secondaires qui se manifestent concr tement dans leur contexte de travail Rappelons que les contradictions secondaires prennent la forme de probl mes concrets au fur et mesure que des tensions surviennent entre les constituantes du syst me d activit c est dire entre les extr mit s du triangle identifi es par le nombre 2 sur la figure 4 3 Ce sont les contradictions secondaires qui incitent les sujets remettre e
36. rentes des solutions propri taires 1 5 Objet d tude et questions de recherche Nous posons l hypoth se selon laquelle ces nouvelles possibilit s de personnalisation pourraient contribuer transformer les interactions entre les employ s responsables du logiciel que nous regroupons sous l appellation d veloppeurs et les usagers employ s qui font partie d une m me organisation mais aussi les rapports entre l organisation utilisatrice et les organisations externes qui utilisent le m me logiciel Nous consid rons que ces nouveaux patterns d interaction et de d veloppement sociotechnique doivent figurer parmi les pr occupations des chercheurs qui s int ressent aux technologies dans les organisations Dans ce contexte il appara t int ressant d tudier comment les sp cificit s sociales et techniques de l open source sont mobilis es en contexte organisationnel et de voir si elles favorisent un lien plus serr entre le d veloppement les usages et les pratiques de travail Au fil des sections pr c dentes nous avons soulev ce qui fait probl me d un point de vue empirique et conceptuel par rapport l tat actuel de la recherche concernant les aspects qui nous int ressent Notons que nous reviendrons plus en 34 d tails sur les lacunes conceptuelles lorsque nous comparerons certaines approches th oriques mobilis es dans les tudes portant sur les technologies dans les organisa
37. s commerciales Mais au dela du potentiel commercial ce mode de cr ation collaborative exerce un attrait moral et politique Ainsi les logiciels code source ouvert sont envisag s non seulement pour leur qualit technique ou leur rentabilit financi re mais galement comme un vecteur de participation sociale Couture et al 2010 En effet le mod le de travail collaboratif observ dans les collectifs qui d veloppent ces logiciels permettrait une resocialisation de l acte de cr er Aigrain 2005 laissant davantage de place a la participation des usagers au processus d innovation Dans la prochaine section nous abordons plus en d tails le r le de l usager dans le d veloppement de solutions code source ouvert 1 4 1 Le r le des usagers non d veloppeurs Les projets de d veloppement de logiciels 4 code source ouvert sont souvent cit s en guise d exemples illustrant les dynamiques propre a l innovation par l usage auxquelles nous avons fait r f rence plus t t Toutefois les tudes qui se sont pench es sur le r le des usagers dans le d veloppement de logiciels code source ouvert font r f rence en r alit des usagers d veloppeurs Franke et von Hippel 28 2003 Ceux ci sont en mesure de participer directement aux efforts de programmation et modifier le code source des logiciels pour les adapter a leurs besoins Ces tudes bien qu essentielles en disent trop peu sur la parti
38. s dans les processus de travail de leurs clients afin de leur proposer une solution g n rique en fonction d une figure moyenne et standard du besoin de leurs clients Cardon 2005 afin que le produit convienne au plus grand march possible Du c t du client ici l institution la relation contractuelle avec le fournisseur commercial peut tre consid r e comme une forme de s curit et d chappatoire en cas de probl mes techniques Si on se place du point de vue d un gestionnaire un logiciel propri taire lui assure une stabilit C est peut tre juste dans sa t te mais le gestionnaire se dit si j ai des probl mes et que a fout le bordel j ai un contrat sign j ai un t l phone 24h par jour pour pouvoir leur t l phoner si j ai des probl mes Je pense que a donne une s curit au gestionnaire S il avait un probl me il se retourne il dit son cadre sup rieur parce que tout le monde a un cadre 158 sup rieur en quelque part rires coute y a eu un bogue dans le produit c est comme a le fournisseur en est responsable D veloppeur 1 mai 20091 Cette vision est appropri e si on pense aux syst mes traditionnels tels que le r seau t l phonique interne ou aux quipements audio visuels en salle de classe Par contre elle l est moins dans le cas d une technologie telle qu une plateforme d apprentissage utilis e par les enseignants pour concevoir et partager
39. se connecter via un serveur proxy particulier leur permettant d acc der aux ressources lectroniques de la biblioth que a l ext rieur des murs de l Universit Ici la contradiction quaternaire mane de la confrontation entre le syst me l gal et les pratiques reconfigur es du syst me d activit des enseignants Le gouvernement canadien a d pos cet effet en septembre 2011 un projet de loi intitul Loi sur la modernisation du droit d auteur qui propose notamment un accroissement de la capacit des enseignants de se servir des nouvelles technologies num riques pour acc der des uvres prot g es par le droit d auteur en vertu des dispositions li es l utilisation quitable des fins d enseignement et d tude Gouvernement du Canada 2011 Une telle modification permettrait de r soudre certaines tensions li es la 243 contradiction quaternaire que nous avons d crite Or l Universit n a pas de contr le direct sur les activit s du gouvernement canadien qui est le syst me d activit externe d tenant le pouvoir d implanter ces changements la loi sur le droit d auteur Elle pourrait quand m me dans l int rim prendre en charge une partie de la responsabilit travers un syst me de d claration et de gestion des redevances r ayoa m A r 5 ER w 3 a 44 similaire celui qui existe d j pour les reproductions imprim es Cet exemple montre que l instauration de nouv
40. solution de tensions dans leur activit si bien que la personnalisation de l outil ne peut s arr ter pass une certaine phase si on veut qu il supporte les structures sociales mergentes Le fait de positionner la co configuration comme un service permet l organisation de reconna tre qu il est impossible de pr voir comment l outil et les pratiques qui l accompagnent vont voluer et qu il est donc n cessaire d adapter ses structures organisationnelles de fa on initier et faciliter la collaboration entre usagers et d veloppeurs tout au long de la dur e de vie de l outil Cela permet galement d accepter la valeur de l erreur 291 en admettant d embl e que les pistes de d part ne sont que des moyens de mettre en route le projet d implantation et qu il sera n cessaire de reconsid rer ces pistes une fois l outil int gr dans les pratiques Cela implique qu il faille non seulement chercher combler le foss qui s pare les usagers des d veloppeurs au moment du design mais de continuer le faire alors que l activit des usagers se d veloppe avec la technologie Dans leur plaidoyer sur l importance du concept de l intentionnalit humaine pr conis par la th orie de l activit Kaptelinin et Nardi 2006 proposaient de mettre entre les mains des usagers la capacit de personnaliser eux m mes leurs outils en invoquant par exemple le potentiel d initiatives telles que le end
41. tre r alis s leur plein potentiel Nous croyons que ce mod le conceptuel permet au chercheur de mieux lire la complexit des organisations en exposant ses dynamiques contradictoires Pour le chercheur cela implique d examiner dans le d tail les multiples dimensions de l activit des acteurs afin de pouvoir pr senter une vue dynamique des tensions qui la traversent ce qui est un objectif ambitieux et n cessairement difficile op rationnaliser Dans les prochaines sous sections nous discutons de la pertinence du concept de contradiction propre la th orie de l activit pour l analyse de la co volution d un 280 outil open source et des pratiques de travail de ceux qui l utilisent En effet certains points m ritent d tre discut s et revus a la lumi re ce que nous avons observ dans cette recherche D abord nous revenons sur la conceptualisation de la contradiction primaire en r fl chissant sa nature strictement conomique Nous croyons en effet que le mod le open source qui est souvent d crit comme une alternative au mod le capitaliste pr sente un potentiel qui ne se situe pas seulement au niveau conomique Puis nous discutons des niveaux de contradictions tertiaires et quaternaires dans le contexte d une recherche non interventionniste 7 2 1 La contradiction primaire et l open source Dans les organisations les construits sociohistoriques en tension proviennent de diff r
42. tre soulag es en intervenant au sein des syst mes d activit s tudi s Dans notre recherche les sujets se sont inspir s de certaines dynamiques propres aux collectifs qui d veloppent les logiciels code source ouvert en guise d alternatives au mod le propri taire qui leur tait propos jusqu alors afin de r soudre certaines tensions L open source et en quelque sorte mobilis comme un cadre interpr tatif que les sujets s approprient pour reconfigurer certains aspects de leur activit L introduction du nouvel outil Moodle accompagn de certains principes issus de la philosophie open source ont permis de transformer des aspects de l activit de travail des enseignants et des d veloppeurs de l Universit M me si ceux ci ne peuvent transcender l conomie capitaliste travers leurs actions locales 1ls peuvent tout de m me agir de fa on cr ative pour agencer de nouveaux mod les leurs propres contraintes que ce soit en op rant l int rieur des structures organisationnelles en place ou en en contestant leur l gitimit Qu elles soient d ordre mat riel changement a la technologie ou social changement dans les pratiques les micro innovations qui sont apport es au niveau local permettent d tendre la capacit d action des sujets et d augmenter les possibilit s de leur syst me d activit sans n cessairement le transformer radicalement Au sujet de la contradiction
43. tudes organisationnelles qui mobilisent le concept de paradoxe The existence of the primary contradiction distinguishes CHAT from other paradox based studies by anchoring contradictions within a socio historical context and consequently extending our understanding of local evolving organizational practices within a much larger temporal and spatial realm Foot et Groleau 2011 La contradiction primaire se manifeste a travers des tensions rencontr es au sein de chaque composante du syst me d activit le sujet la vis e les outils la communaut les r gles et la division du travail soit les diff rentes extr mit s du triangle de l activit d j explicit s pr c demment Dans la figure pr c dente les tensions g n r es par la contradiction primaire sont illustr es par le nombre 1 Les chercheurs ayant mobilis le concept de contradiction primaire pour l tude de pratiques de travail l ont d crit en tant qu opposition entre une logique manag riale et une logique professionnelle Ils ont montr comment celle ci pouvait tre incarn e dans diff rentes professions par exemple l ing nierie Blackler Crump et McDonald 1999 l architecture Groleau et al 2011 et la m decine Groleau et May re 2009 en analysant les tensions issues de cette contradiction Les contradictions secondaires La contradiction primaire donne lieu a des contradictions secondaires qui sont sp cifiques aux
44. un d partement Par exemple une charg e de cours qui enseigne dans un d partement o elle est la seule utiliser Moodle nous a confi avoir l impression d tre per ue par ses coll gues et sup rieurs comme une menace pour les m thodes d enseignement g n ralement utilis es dans ce champ d tudes faisant rarement appel aux TIC Je suis la seule dans mon d partement pis m me que je dirais que j ai eu une petite confrontation on parle d organisationnel L je te dis quelque chose de tr s personnel mais a m a travers l esprit des fois j ai peur que le fait que j utilise Moodle avec mes tudiants joue contre moi long terme J ai peur que je devienne une menace dans mon milieu Charg e de cours 4 avril 2009 Cette situation est compl tement diff rente dans d autres d partements o on a standardis les cours et cr des contenus num riques que tous les enseignants sont fortement encourag s utiliser les for ant ainsi de fa on informelle s approprier les applications et plateformes technologiques n cessaires l utilisation de ces contenus Un d partement a pour sa part demand ses enseignants de ne plus imprimer les plans de cours et de plut t les rendre disponibles en ligne afin de r aliser des conomies en coupant dans les frais de photocopies et aussi d viter de gaspiller du 27 Nous reprenons ici une expression utilis e par le vice recteur la vie acad mique da
45. utilisation d un produit ou d un service Le fait que l innovation soit d velopp e par des usagers contribue r duire le foss s parant souvent les manufacturiers de leurs clients Users are the generators of information regarding their needs The decline in accuracy and completeness of need information after transfer from user to manufacturer is likely to be substantial because important elements of this information are likely to be sticky von Hippel 2005 p 108 Les usagers ont l avantage d avoir acc s aux informations leur permettant d avoir une repr sentation plus fid le du contexte d utilisation von Hippel 2005 p 176 Cet largissement du r le de l usager nous am ne remettre en question les cat gorisations simplistes qui d un c t associent les d veloppeurs la phase temporelle et aux actions li es la conception et de l autre confinent les usagers aux utilisations post diffusion 14 The term user carries with it an intuitive simplicity when defined and used in the sense of an imagined representation A simple conception of users as part of a two category set of groups developers and users suggests distinct separated stages of work 1 e developing the system and then using the system Millerand et Baker 2010 p 139 Les entreprises commercialisant des produits et des services ont bien compris que l usager doit d sormais tre consid r non pas seulement comme u
46. veloppeur 1 mai 2009 On voit dans cet exemple que les comp tences techniques du d veloppeur et par le fait m me la suppos e incomp tence de l enseignant sont invoqu es par tudiant pour justifier cette intervention du d veloppeur dans un champ d action autrefois r serv aux enseignants Pour le moment cette situation n est pas g r e formellement par l Universit comme en t moigne la derni re citation o le d veloppeur sugg re a ses coll gues de l quipe technique de tracer une fronti re entre ce qu il consid re tre de leur responsabilit r cup rer les l ments de preuves techniques et ce qui ne l est pas le contenu c est dire les d cisions d ordre p dagogique et les potentielles sanctions en d coulant Cette situation qui risque de se pr senter de plus en plus souvent au fur et mesure que se multiplient les activit s p dagogiques valu es sur Moodle pourrait bousculer la r partition des pouvoirs et responsabilit s Cette red finition des r les n a pas t construite et int gr e dans Moodle par les concepteurs lors de son d veloppement mais est plut t g n r e par les pratiques Un log ou en fran ais un fichier journal est un fichier dans lequel est emmagasin e par le serveur g rant un site Web chacune des requ tes qui lui ont t adress es ce qui permet de savoir quand une op ration a t faite par un usager ainsi que l adresse IP
47. 1 3 Pr server le droit de ne pas participer dans une culture de la COMMIDUU ON PREE EEEE EAE ERS ETE E EEES T 275 7 2 1 La contradiction primaire et l open source 280 7 2 2 Particularit s li es une approche non interventionniste eee 283 CONCLUSION G N RALE POUR UNE MEILLEURE ARTICULATION DU D VELOPPEMENT TECHNOLOGIQUE AUX USAGES EN MILIEU PROFESSIONNEL is Re ut an A a a a nu NT 288 APPENDICE A COURRIEL DE SOLLICITATION D ENTRETIEN c c 000 0 297 APPENDICE B FORMULAIRE DE CONSENTEMENT ccsececccsesesesececeeseseeees 298 APPENDICE C GUIDE D ENTRETIENS SEMI DIRIGES AVEC LES ENSBIONANTS ne meta Aa AU Ne ONE age is rs 300 APPENDICE D GUIDE D ENTRETIENS SEMI DIRIGES AVEC LES D VELOPPEURS cccsscscssssssesesesecscecessvcecsssvsvsusecucacevevsucessvavancusecacacavevsucesssavanevenens 303 APPENDICE E GRILLE D ANALYSE miennes 306 REFERENCES ent ne ne til le nca 312 LISTE DES FIGURES Figure Page 1 1 Un exemple de site de cours sur Moodle 0 0 0 eeeseeceenceceseeceeeeeceeeeecseeeeeeteeeesaes 35 2 1 Le syst me de l activit selon Engestr m 1987 63 2 2 Deux syst mes d activit en interaction partageant leur vis e 67 2 3 Les quatre niveaux de contradictions dans un syst me d activit eee 75 4 1 Les tensions dans chaque constituante de l activit des enseignants 125 4 2 Les services aux tudiants en tant que services la client le eee eeeeee
48. 2011 Le dilemme peut tre d crit en tant que conflit interne chez l employ qui doit incarner deux r les oppos s Par exemple les gestionnaires d un h pital peuvent faire face dans leur quotidien des pressions engendr es par leur double responsabilit d une part ils doivent fournir des soins aux patients et de l autre r duire les co ts associ s ces services Quant aux conflits ils ne doivent pas non plus tre confondus avec les contradictions Le conflit na t de la perp tuation d une proposition aux d pens des autres alternatives Cameron et Quinn 1988 p 2 Les contradictions peuvent donc tre sources de conflits mais ne sont pas le conflit en lui m me Putnam 1986 p 163 Le conflit s exprime sous la forme de m sentente de d saccord ou de points de vue divergents et peut engendrer de la r sistance du refus ou du rejet Les conflits peuvent jouer un r le important dans la r solution de probl mes de fa on collaborative condition que les critiques soient dirig es vers les t ches et non vers les individus Sundaramurthy et Lewis 2003 Dans leur mod le de l action collective de l innovation contourner Au niveau 3 le sujet fait face des situations paradoxales dans son syst me d activit il re oit des demandes ou des messages conflictuels Le sujet est dans une double contrainte A nsi l apprentissage de niveau 3 consiste pour le sujet se distancier de ce contexte c
49. Canada 1985 Loi sur le droit d auteur En ligne lt http laws lois justice gc ca fra lois C 42 index html gt 334 Mintzberg H 1979 The structuring of organizations Englewood Cliffs NJ Prentice Hall p 1991 Structure et dynamique des organisations Paris Les ditions d organisation p MIT Living Labs 2011 Products Places and Experiences that respond to a changing world En ligne lt http livinglabs mit edu gt Consult le 12 d cembre 2011 Miyagawa S 2010 MIT OpenCourseWare A Decade of Global Benefit MIT Faculty Newsletter vol 23 no 1 En ligne lt http web mit edu fnl volume 231 miyagawa html gt Consult le 13 octobre 2011 Moles A et E Rohmer 1976 Micropsychologie et vie quotidienne Paris Deno l Gonthier p Moodle Docs 2006 Contexte En ligne lt http docs moodle org fr Contexte gt 2010 Historique des Versions En ligne lt http docs moodle org fr Historique_des_versions gt Consult le 26 novembre 2010 Moodle com 2008 Moodle Partners En ligne lt http moodle com certification gt Moodle org 2007 Remerciements En ligne lt http docs moodle org fr Remerciements gt 335 Nardi B A 1996a Context and consciousness activity theory and human computer interaction Cambridge Mass MIT Press 400 p 1996b Studying Context A Comparison of Activity Theory Situated Action
50. Cudicio et S Proulx 2011 Pr sence connect e au travail les usages de la messagerie instantan e le genre des questions rapides et l conomie morale de la contribution ethnographiques org no 23 Lieberman H 2000 Your Wish Is My Command Giving Users the Power to Instruct Their Software San Francisco Morgan Kaufmann Lincoln Y 2010 What a Long Strange Trip It s Been Twenty Five Years of Qualitative and New Paradigm Research Qualitative Inquiry vol 16 no 1 p 3 9 Lindman J et M Rossi 2010 Users and Open Source Software In The role of users in the intertwined changes of technology and practice University of Helsinki 19 20 ao t 2010 sous la dir de University of Helsinki Helsinki Collegium for Advanced Studies Lindman J M Rossi et P Marttiin 2010 Open Source technology changes intra organizational systems development a tale of two companies In ECIS20 0 Pretoria Afrique du sud 7 9 juin 2010 sous la dir de Pretoria Afrique du sud Livari N 2010 Discursive construction of user innovations in the open source software development context Information and Organization no 20 p 111 132 Lockwood G 1985 Universities as organizations In Universities The Management Challenge G Lockwood et J Davies Windsor NFER Nelson Publishing 332 Lowerison G J Sclater R F Schmid et P C Abrami 2006 Student perceived effectiveness of co
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52. Theory and Developmental Work Research 2003 Alors que le triangle d Engestr m permet de d crire l activit et les m diations entre ses diff rentes composantes une autre facette de la th orie vise rendre compte de l volution de l activit Il s agit du concept de contradiction que nous abordons au point suivant 2 2 4 2 Les contradictions de l intervention a l analyse Puisque la th orie de l activit puise ses origines dans la pens e marxiste elle s inscrit dans une orientation critique qui envisage les organisations selon les dynamiques conflictuelles qui les constituent En ce sens la th orie de l activit consid re l activit comme un ph nom ne dynamique dans lequel les conflits les interruptions et les probl mes jouent un r le central Activity theory does not focus primarily on the regular patterns of use but rather on the problems and disturbances of these patterns which are then interpreted in the light of the history of the activity These disturbances reflect the historically formed systemic contradictions of the activity Miettinen et Hasu 2002 p 137 La notion de contradictions internes a d abord t conceptualis e par Il enkov 1977 Engestr m en a ensuite fait un des principes guidant sa recherche empirique en reconnaissant son potentiel pour l tude du d veloppement de l activit Le fait de consid rer les contradictions et leurs manifestations en ta
53. Universit et permet l acc s la connaissance sans restriction Document institutionnel 1 d cembre 2005 L enseignante suivante d crit galement l adoption d une solution libre en termes de valeurs support es par I institution 30 Les programmes internationaux et les cours de langues offerts par l Universit justifient la n cessit des diff rentes langues d interfaces 173 Je trouve que les valeurs qu on supporte aussi sont bonnes comme c est un logiciel libre on n engraisse pas les g ants de Microsoft en utilisant a Charg e de cours 4 avril 2009 Un professeur contribuant r guli rement aux communaut s qui d veloppent des logiciels libres indique qu il a l impression d y retrouver la m me libert qu l universit Comme professeur d universit on a la structure d autorit la plus extraordinaire on n a aucun patron a fait 40 ans que je n ai pas de patron Je retrouve cette notion de libert car elle est tr s importante dans une structure open source Y a un c t qui tient l anarchie l dedans C est les besoins des clients qui nous obligent faire telle chose Professeur 10 mai 20091 Cela montre bien que la culture collaborative propre aux modes de d veloppement du libre est progressivement devenue paradigmatique Proulx 2011 Ce paradigme rend disponibles certaines repr sentations aux membres de l organisation lorsqu il
54. agit d un charg de cours d un professeur d un membre de la direction ou d un auxiliaire d enseignement mais ne donnons pas appartenance facultaire dans les citations Le sexe d un participant est parfois modifi dans les cas ot il s agirait par exemple de la seule employ e f minine au sein de son service et qu elle pourrait ainsi plus facilement tre identifi e Aussi puisque les membres de l quipe technique que nous avons interview s sont peu nombreux et que leur titre exact pourrait permettre de les identifier nous utilisons le titre de d veloppeur pour d signer autant les techniciens et les agents au support que les analystes informatiques Les documents institutionnels cit s m mes si ils sont publics sont anonymis s de mani re ne pas nommer l Universit ni les noms de ses repr sentants 3 5 2 L implication et la position du chercheur En tant qu enseignante et formatrice a l Universit dont il est question dans cette recherche nous entretenons des liens avec certains des participants Soulignons toutefois que ces liens ne repr sentent pas de rapport d autorit vis a vis des participants dans la mesure o nous n occupons pas un poste d cisionnel et n exer ons pas d influence formelle Par exemple lorsque nous assistons aux r unions du Comit et celles des quipes de support nous avons trois statuts celui d une tudiante chercheure qui effectue de l observation p
55. ainsi ceux qui ont le pouvoir de les modifier et de les faire voluer de mieux les adapter leurs besoins Le processus de co configuration que nous avons d crit dans cette th se s inscrit d ailleurs dans cette mouvance o la collaboration entre usagers et d veloppeurs est mobilis e pour arrimer les fonctionnalit s d un outil de travail aux pratiques situ es des usagers Or nous croyons que ces derniers doivent pouvoir conserver leur droit de ne pas participer en n tant pas contraints par l organisation participer formellement au processus de co configuration 278 Cela ne veut pas dire que l institution ne devrait pas faciliter encourager et reconnaitre la participation volontaire des usagers dans le processus de co configuration au contraire Notre point ici est simplement de prendre garde a ne pas tomber dans une rh torique pathologisante pour d crire ceux qui pour toutes sortes de raisons d cideraient de ne pas y participer En effet il importe de consid rer le co t de ces pratiques pour les usagers surtout dans l optique que cette collaboration contribution devienne une obligation Nous r f rons ici a un co t g n ralis qui englobe tout autant les efforts physiques et cognitifs que le co t temporel et le co t du risque associ la r alisation d une action et ses cons quences Bonneau et Harvey 2006 Tout au long du chapitre V nous avons montr que plusieurs us
56. animal en l honneur de ses anc tres afin de mieux comprendre ce type 102 d activit s sociales Schott 1997 cit dans Bastien 2007 p 132 Le second exemple met en sc ne un chercheur qui s est int ress aux jeunes du ghetto noir de Chicago fr quentant une salle de boxe Alors qu il entendait a priori se limiter a observer et r aliser des entretiens avec les jeunes il a rapidement r alis qu il ne r ussirait pas a leur parler en arrivant comme a de nulle part Ainsi le chercheur a d cid de s entra ner la boxe pendant trois ans raison de trois six s ances par semaine pour pouvoir c toyer les sujets et interagir avec eux allant m me jusqu envisager de mettre un terme sa carri re universitaire Wacquant 2000 cit dans Bastien 2007 p 133 Ainsi la participation observante ne vise pas seulement la production de donn es d observation mais aussi de donn es exp rientielles La pr sence sur le terrain n est pas seulement destin e d crypter un syst me social de l int rieur elle vise comprendre ce que c est qu tre un acteur de ce terrain Bastien 2007 p 134 Qu il s agisse d observation participante ou de participation observante il y a une dialectique entre l exp rience et l interpr tation travers un dialogue au cours duquel les interlocuteurs chercheur et sujets n gocient une vision partag e de la r alit Clifford 1983 p 127 et 134 De la m
57. autres et s aider les uns les autres Professeur et responsable d un programme 8 mai 2009 Au chapitre IV nous avons voqu les tensions relatives la collaboration entre enseignants et a leurs r ticences quant au partage de ressources p dagogiques Nous avons donc cherch savoir si l introduction de la plateforme Moodle pouvait constituer une occasion de repenser les fa ons de travailler ensemble En effet prochainement d un lieu de formation et de partage acad mique qui pourrait faciliter la constitution d une communaut de pratiques autour des usages p dagogiques des TIC 236 Moodle pr sente certaines affordances pouvant faciliter le partage et la collaboration entre enseignants Premi rement la fonction d attribution des r les permet au cr ateur d un cours sur Moodle d en g rer les acc s et permissions d dition L enseignant peut donc d cider de permettre un coll gue d acc der et m me d diter son espace de cours Nous avons rencontr deux enseignants qui cr aient et animaient conjointement le m me espace de cours se lan aient de d fis et taient ainsi plus motiv s essayer de nouvelles strat gies inspir es de celles de leur coll gue Ce partage des permissions d dition sur un m me site leur permet de voir ce que l autre ajoute et de participer conjointement l laboration des diff rents contenus et activit s en ligne Or ces pratiques de co cr ation
58. avait des affaires qui donnaient des id es Comme l je me suis not d aller voir ce que fait autre universit qu b coise a a l air bien je vais aller fouiller sur leur site a avait l air clair des ic nes claires bien espac es on pourrait essayer de s am liorer D veloppeur 3 mars 2009 Certes des relations similaires peuvent aussi se d velopper autour d un logiciel propri taire mais dans une mesure diff rente puisque les institutions peuvent moins facilement cr er de nouvelles composantes elles m mes Les organisations utilisatrices de Moodle mutualisent d sormais leurs efforts et expertises en faisant fi des fronti res physiques et organisationnelles qui les isolent dans d autres secteurs Les membres de ces organisations vont m me jusqu se communiquer leur plan de d veloppement pour le futur tout en discutant parfois de leurs probl mes politiques internes Ces rapports inter organisations peuvent tre consid r s comme une forme de coop tition Ransom Love cit dans G rling 2003 p 19 puisque certaines universit s sont en comp tition par rapport leur vis e la client le tudiante mais elles coop rent et partagent leur exp rience respective avec l outil 179 La communaut l origine de Moodle ne se caract rise pas uniquement par son adh sion a la philosophie open source mais aussi par son ancrage dans le milieu p dagogique Contrairement pl
59. base volontaire celles ci tant offertes principalement au d but de chaque session D une dur e de trois heures chaque formation se d roule dans un laboratoire informatique de l Universit afin que 106 les enseignants puissent mettre en pratique les fonctions d montr es en les essayant directement sur Moodle Trois niveaux de formation sont offerts la premi re formation tant un pr alable la deuxi me et la troisi me portant exclusivement sur le module Test de Moodle cette derni re est donn e par une autre formatrice Une autre formation saveur p dagogique a galement t offerte quelques reprises par d autres formateurs Depuis la session d hiver 2007 la formatrice chercheure a donn 76 formations niveau 1 et niveau 2 pour un total de 228 heures Le nombre de participants chaque formation varie en fonction de la demande et se situe g n ralement entre 3 et 15 participants La petite taille des groupes permet aux participants de poser leurs questions et la formatrice de personnaliser le contenu en fonction des int r ts du groupe bien que le m me plan de cours soit suivi chaque s ance pour couvrir minimalement tous les points importants La formatrice chercheure dispose des noms et d partements d appartenance des enseignants inscrits la formation Plusieurs d entre eux ont convers de mani re informelle avec la formatrice chercheure avant et apr s les formations permett
60. c est dire la capacit de prendre connaissance de ce que les autres font ou ne font pas B dker et Christiansen 2006 Luff Heath et Svensson 2008 Schmidt 2002 Cette connaissance ou conscience de ce que l autre fait fournit au travailleur des informations pouvant tre utilis es comme ressources pour conduire sa propre activit Pour que ces informations lui soient accessibles ses coll gues doivent les rendre visibles Pr sentement cette mise en visibilit s effectue au cas par cas en d signant manuellement les permissions d acc s et d dition de chaque coll gue l aide de la fonction attribution des r les Cela implique donc n cessairement une prise de contact entre les individus Il serait pourtant possible de fournir des moyens simples pour mieux supporter l awareness par exemple en cr ant une fonction permettant aux enseignants de facilement rendre leur site visible par les autres incluant ceux qu ils ne connaissent pas D ailleurs plusieurs enseignants nous ont mentionn qu ils appr cieraient pouvoir consulter les sites d autres enseignants pour s en inspirer et voir concr tement ce qu il est possible de faire avec Moodle Mais puisqu ils ne savent pas qui pourrait tre int ressant consulter surtout entre diff rents d partements l acc s ces exemples repose pr sentement sur des concours de circonstances Plusieurs enseignants accepteraient que leur prop
61. c est pas long si c est possible techniquement on le fait D veloppeur 2 mai 2009 A travers les demandes formul es par les enseignants les d veloppeurs constatent la grande diversit de leurs pratiques qui varient en fonction de leur domaine d enseignement respectif et des strat gies p dagogiques qu ils pr conisent Par exemple en ce qui a trait aux m thodes d valuation certains enseignants souhaitaient que les tudiants puissent y r aliser l valuation entre pairs alors que Moodle ne le permettait pas Le d veloppeur suivant nous explique qu il a ajout une fonction cet effet pour r pondre cette demande J ai d velopp des petits outils c t c tait pour les valuations entre pairs J ai rien trouv dans Moodle qui faisait a donc a c est des choses que j ai d velopp es la demande des profs Je ne sais pas si a aurait pu tre pr vu je pense que c est surtout la demande que tu vois pr voir c est un peu difficile je trouve D veloppeur 3 mars 20091 Les deux prochains exemples concernent des cas o la division des t ches particuli re une facult ou un programme d tudes ne devient visible aux d veloppeurs qu partir du moment o une enseignant confront aux contraintes de l outil communique avec eux Dans une facult en particulier on confie un r le de coordonnateur un 197 professeur qui enseigne un cours donn simultan ment par plusi
62. capacit s cognitives des tres humains Ainsi le travail n est pas engendr que par un effort individuel mais plut t comme 53 un syst me fonctionnel collectif La cognition distribu e d place donc l unit d analyse de l individu vers le syst me Par exemple lorsque Hutchins et Klausen nous d crivent le travail se d roulant au sein d un cockpit d avion ils d montrent tr s clairement que ce qui importe ce n est pas tant si le pilote travaille ad quatement mais plut t si le syst me dans lequel interagissent le pilote ses coll gues la technologie qu ils utilisent ainsi que l environnement du cockpit est performant It is the performance of that system not the skills of any individual pilot that determines whether you live or die In order to understand the performance of the cockpit as a system we need of course to refer to the cognitive properties of the individual pilots but we also need a new larger unit of cognitive analysis This unit of analysis must permit us to describe and explain the cognitive properties of the cockpit system that is composed of the pilots and their informational environment Hutchins et Klausen 1998 p 16 Cette approche sociocognitive met l emphase sur la compr hension des processus de coordination entre les humains 4a travers leurs usages des artefacts cognitifs Les artefacts sont tudi s dans leur mani re de faciliter la distribution et l change d in
63. cependant tre accompagn e L j ai une tudiante qui va entamer une ma trise elle va tre ici pour peut tre 3 4 ans Elle est tr s g niale en informatique Elle a t ma correctrice j aimerais a la prendre avec moi et lui dire l j tudie a et tout ce que je vais chapper toi tu vas l avoir Apr s a elle va m aider En plus on est devenues des amies Est ce que j ai le droit de faire a La relation que j ai avec elle je vais te le dire je suis quasiment la grand m re qu b coise c est une fille d origine argentine elle a eu un petit b b je l ai connue au bac elle va revenir la ma trise alors c est vraiment une relation de confiance Je ne prendrais pas n importe quelle correctrice pour une session puis lui dire fouille dans mes affaires Charg e de cours 9 mai 2009 220 Deux points m ritent d tre soulign s dans cette citation D une part l enseignante s interroge sur la l galit de cette redistribution des t ches lorsqu elle demande est ce que j ai le droit de faire a En effet les auxiliaires d enseignement sont membres du syndicat des employ s tudiants de l Universit Ils obtiennent un contrat d une dur e d termin e titre de surveillant d examen de correcteur de moniteur ou de d monstrateur La cr ation de ressources p dagogiques en ligne et la formation des enseignants aux technologies ne font pas partie de la d finition de
64. certaines reproductions sur papier Pour ce faire le montant correspondant aux redevances aux auteurs est inclus dans le prix des recueils imprim s vendus par la COOP aux tudiants Ce processus est facilit par l existence de proc dures assez simples pour les enseignants qui doivent simplement acheminer la liste des ceuvres utilis es la COOP au moment de commander les recueils imprim s Une application web est d ailleurs disponible aux enseignants cet effet La responsabilit des enseignants se limite donc signaler la COOP les r f rences utilis es dans leur cours La COOP se charge d acquitter les droits d auteur en fonction des ententes et des r gles pr vues cet effet 240 Si la reproduction ne se fait pas sur papier elle n est pr sentement pas couverte pas la licence de Copibec Groupe de travail sur la propri t intellectuelle des ressources num riques d apprentissage 2007 L enseignante suivante consid re qu un tel m canisme doit tre mis sur pied par l Universit pour faciliter la diffusion de ressources num riques sur Moodle a c est quelque chose qui doit tre travaill au niveau institutionnel parce que c est un blocage au niveau de l enseignement Pr sentement y a rien Si on veut vraiment implanter Moodle l Universit a prend une lib ration des droits d auteur par Copibec pour qu on m ait qu indiquer le nombre d tudiants dans le
65. changes entre tudiants m me dans un large groupe Sample 2010 Les outils de communication en ligne permettent notamment de cr er un espace d change et d exp rimentation qui continue de vivre apr s les heures de classe ce qui appara t pertinent dans un contexte o une importante proportion d tudiants opte pour un r gime d tude temps partiel D ailleurs plus de 44 des tudiants inscrits l Universit la session d hiver 2010 taient dans un r gime temps partiel Statistiques d inscription Document institutionnel 3 consult en ligne en f vrier 2011 Les modes de livraison des cours doivent s adapter aux horaires charg s et fragment s des tudiants de plus en plus de cours sont offerts exclusivement en ligne ou combinent les s ances en classe de l enseignement distance pour mieux r pondre aux besoins des tudiants qui sont de plus en plus nombreux occuper un emploi pendant leurs tudes En effet selon une tude men e dans le r seau auquel appartient Nous pourrions ici reprendre l expression aussi vocatrice que r ductrice utilis e par Mark G Yudof le pr sident de l Universit de Californie Berkeley pour d crire ce que devrait tre le syst me universitaire efficient instructional delivery systems generating human capital Brown 2009 139 l universit tudi e 71 des nouveaux tudiants inscrits au premier cycle occupent un emploi et ceux q
66. ci Ces outils permettent la mise en visibilit d un probl me d une intention d un questionnement d une piste en d veloppement avec un public exc dant les fronti res de l organisation Les conversations portant sur la conduite du travail empruntent donc ce canal public via des outils qui ne sont pas n cessairement reconnus ou contr l s par les employeurs La participation et les commentaires provenant de l ext rieur de l organisation sont non seulement tol r s mais encourag s et contribuent la naissance de r seaux informels de collaboration Par exemple un employ peut utiliser la plateforme de micro blogging Twitter pour partager ouvertement les questionnements auxquels il fait face dans son travail ou encore r fl chit de fa on transparente ses pratiques en 295 les documentant sur un blogue public Ou encore il utilise Quora pour poser des questions auxquelles il fait face dans son travail en esp rant que d autres utilisateurs du site viendront y r pondre y compris les plus grands sp cialistes du domaine difficilement accessibles autrement Ce type d usage repose sur l id e que d une part il est plus productif et efficace de rendre son travail visible et disponible tous plut t que de le cacher et d autre part que cela doit s effectuer au moment m me o le travail est accompli plut t qu a priori ou a posteriori quitte en pr senter des formes imparfaites et incompl tes de
67. compr hension partag e du probl me les usagers et d veloppeurs doivent rendre leurs diff rentes conceptualisations de la situation visibles l autre en disposant de fa ons d invoquer les particularit s de leur contexte de travail Ce sont les probl mes rencontr s avec Moodle apr s qu il ait t implant et une fois que les usagers ont suffisamment pu l utiliser pour en rencontrer les limites qui constituent le point de d part temporel des interactions entre usagers et Ces termes peuvent difficilement tre traduits en francais Pour plus de d tails voir par exemple Leifer et Delbecq 1978 ou Levina et Vaast 2005 gt Cette formulation est inspir e de celle de Leonardi 2009 Crossing the implementation line 268 d veloppeurs Ces derniers peuvent alors repenser l activit et imaginer de nouvelles alternatives partir de repr sentations plus riches que ce qui aurait t possible avant Vimplantation de l outil alors qu on aurait d s en remettre des cas d utilisation abstraits bas s sur les besoins pass s Les sc narii d usages des enseignants n ont pas besoin d tre imagin s puisqu ils se d roulent sous les yeux des d veloppeurs et leur sont explicit s par les enseignants qui entrent en contact avec eux Le fait de pouvoir s en remettre non seulement des explications verbales du probl me mais aussi de montrer de fa on tangible comment il est v cu lo
68. constamment au fil du temps Les organisations cherchent donc des moyens d assurer un lien plus serr entre le d veloppement des outils de travail et leurs usages pour assurer le succ s de leur implantation Les institutions universitaires composent galement avec ces d fis Les pratiques des enseignants connaissent de nombreux bouleversements notamment travers l utilisation de plus en plus importante des technologies de l information et de la communication TIC dans les strat gies p dagogiques Les universit s doivent donc mettre de nouveaux outils la disposition des enseignants et de leurs tudiants Dans le cadre de cette recherche nous nous sommes pench s sur le cas d une universit 2 qu b coise ayant implant Moodle Le nom Moodle est tir de l acronyme Modular Object Oriented Dynamic Learning Environment Cette plateforme en ligne permet aux enseignants de cr er un espace personnalis sur Internet destin a diffuser des ressources num riques leurs tudiants ainsi qu interagir avec ceux ci et les faire participer des activit s d apprentissage Une des particularit s de Moodle est qu il s agit d un logiciel 4 code source ouvert open source Cela signifie que cette plateforme n est pas commercialis e par une compagnie propri taire qui la rend disponible a ses clients en change du paiement de frais de licence Ainsi quiconque peut t l charger utiliser et copier l
69. contexte plus favorable la prise en compte des demandes des usagers Le caract re incr mental des modifications apport es localement fait en sorte que les d veloppeurs puissent accommoder certains besoins tr s sp cifiques voire uniques tout en s assurant de r pondre aux besoins standards de la majorit des employ s au sein de l organisation en plus d assurer la compatibilit entre la version locale et la version officielle du logiciel Toutefois ce n est pas parce que les particularit s mat rielles de l outil open source permettent que des changements y soient apport s que c est n cessairement toujours le cas Les d veloppeurs l interne conservent un r le important dans la d finition et le renforcement de certains standards La diff rence r side dans le fait que cette standardisation prend racine dans les usages plut t que d tre impos e par un design pr implantation Elle s appuie sur l exp rimentation en contexte r el de travail 265 plut t que sur une vision manag riale de la fa on dont l outil devrait tre utilis Dans la deuxi me sous section nous abordons la nature des pouvoirs des diff rents intervenants Le processus de co configuration que nous avons tudi est marqu par l mergence l auto organisation et l adaptation La collaboration entre les usagers et les d veloppeurs prend forme sans autorit centrale ni de r gle formelle pour l encadrer On ne
70. contr le des co ts n a pas clips les autres crit res lors du choix du comit en faveur de Moodle puisqu on ne souhaitait 176 pas migrer vers un produit de qualit inf rieure simplement au nom d une r duction des d penses associ es aux frais de licence La m thodologie employ e par le comit qui s appuyait sur une grille de crit res pr d termin s assurait les usagers que l Universit n utiliserait pas l open source comme argument rh torique dans une strat gie de r duction des budgets En effet Moodle tait la seule des quatre plateformes valu es qui en plus de r pondre l ensemble des crit res g n raux cadrait plus particuli rement aux demandes exprim es par les enseignants notamment la volont de cr er une communaut de co construction Document institutionnel 1 d cembre 2005 5 1 1 Une division des t ches inspir e des mouvements du libre L Universit souhaitait galement joindre une communaut de d veloppement active et importante afin de pouvoir compter sur du support l externe La communaut d utilisateurs et de d veloppeurs de Moodle est parmi l une des plus dynamiques de l univers open source ce qui permet aux d veloppeurs de l Universit d avoir acc s plusieurs ressources et un bassin d intervenants pouvant r pondre leurs questions Donc cette situation pr sente le double avantage d une autonomie par rapport une compagnie
71. cours Charg e de cours 15 juin 20091 Dans l attente d un tel m canisme l enseignant doit communiquer lui m me avec l auteur ou le titulaire des droits comme la maison d dition par exemple pour conclure une entente particuli re avant de proc der la reproduction de l uvre de fa on num rique sur Moodle par exemple videmment cela s av re tr s lourd g rer pour l enseignant D une part il doit r ussir identifier et joindre le titulaire des droits et d autre part tablir une entente avec celui ci et ce pour toutes les uvres qu il souhaite diffuser sur support num rique Comme l explique l enseignante suivante cela peut s av rer tellement long et complexe qu elle en vient mettre les ressources sur Moodle sans n cessairement avoir re u la permission de l auteur C est tr s tr s long Premi rement a prend des mois rejoindre un auteur parfois 1ls ne rappellent jamais Parfois on me transf re un avocat qui r f re un autre avocat a prend des mois Y a des personnes que je n ai pas t capable de rejoindre mais j ai mis quand m me leur uvre sur Moodle Je garde toute la correspondance Si un jour j ai des probl mes je vais pouvoir prouver que j ai tent de joindre l auteur Je ne peux pas faire plus Charg e de cours 15 juin 2009 Lors des formations a Moodle de nombreuses questions sont pos es par les enseignants qui souhaiten
72. d ailleurs soulev le caract re souvent ph m re des initiatives en design participatif en mentionnant que les pratiques de collaboration peinaient a survivre une fois le projet termin De plus m me si la solution d velopp e collaborativement est potentiellement mieux adapt e aux besoins actuels des usagers ayant pris part au processus de design participatif elle n est pas n cessairement plus flexible et ouverte aux changements qui deviendraient n cessaires apr s son implantation While approaches such as Participatory Design PD have made significant methodological contributions to the ways in which we consider user involvement in the design process the artifacts that emerge from PD are still stable static and closed software systems Dourish 2004 p 13 Quant au concept de Living Lab qui connait un succ s grandissant notamment a travers de nombreuses initiatives en Europe European Network of Living Labs 2011 et en Am rique MIT Living Labs 2011 il r pond a cette derni re critique en s inspirant du mouvement du libre pour cr er une dynamique autour de ouverture du droit d acc s et de modification des sources Ces laboratoires vivants constituent une des formes les plus abouties de design participatif en impliquant des communaut s d usagers dans les stades initiaux de la conception de solution sociotechniques et en pr nant l ouverture et l accessibilit des produits et services ainsi d velopp s
73. d imagerie est utilis en neurologie pour mesurer les champs magn tiques dans le cerveau 269 technologie devaient trouver le moyen de la consid rer comme un outil mobilis dans l activit des usagers plut t que comme la vis e de leur propre activit de d veloppement afin d tre en mesure de bien comprendre leurs besoins the place and meaning of the technology needs to be turned from the object of the designer into a viable tool of the user However what is meant to function as a tool is easily turned into an object an instrument become an overwhelming problem and thus and end in itself We argue that the ability of the developers and users to discriminate between tool and object and to play with their relationship is a vital feature of an innovation network capable of re mediation learning and qualitative change Hasu et Engestr m 2000 p 64 Nous souhaitons contribuer a cette r flexion en ajoutant que ce sont les discussions concernant les probl mes et limites de l outil qui permettent aux usagers et aux d veloppeurs de garder leur attention sur la vis e de leur activit plut t que sur Moodle en soi Avant l implantation Moodle constituait la vis e des d veloppeurs l interne alors qu ils s affairent personnaliser l outil en fonction de leurs propres repr sentations Apr s l implantation lorsque les usagers entrent en contact avec les d veloppeurs leurs discussions am nent ce
74. d j usage sont d ailleurs conscients que leurs tudiants vont ensuite comparer et r clamer la m me exp rience aux autres enseignants Les commentaires sont bons Les tudiants me disent ton site y l fun Les forums c est l fun on n a pas a dans les autres cours Moi je pars rire car a met de la pression sur les autres enseignants Charg e de cours 14 mai 2009 Nous avons rencontr des enseignants qui taient venus suivre la formation d introduction Moodle non pas parce qu ils d montraient un int r t pour le nouvel outil mais plut t en r ponse des pressions manant de leurs tudiants La client le tudiante qui utilise de plus en plus les technologies au quotidien s attend ce que 226 les enseignants fassent de m me en introduisant les technologies au sein de leurs m thodes p dagogiques ils se doivent en quelque sorte de suivre la vague En effet des recherches portant sur la perception des tudiants concernant l usage des TIC en contexte scolaire d montrent que ceux ci estiment que les technologies informatiques facilitent leur apprentissage et leur permettent de d velopper des habilet s qui leur seront utiles dans leur future vie professionnelle Lowerison et al 2006 De plus en plus les tudiants assument non seulement que tous leurs enseignants utilisent Moodle mais que le site doit leur tre accessible avant m me qu ils s inscrivent au cours p
75. de l activit a volu au sein de diff rentes branches Dans le contexte de la th orie socioculturelle on la distingue par l acronyme SCAT Socio Cultural Activity Theory tandis que l acronyme CHAT Cultural Historical Activity Theory r f re plut t la version qui nous int resse ici 61 psychologie sovi tique des ann es 1920 30 dont les figures de proue sont Vygotsky et Leont ev Ce dernier l a introduite une audience internationale a la fin des ann es 70 grace la traduction anglaise de son ouvrage Activity Consciousness and Personality Leont ev 1978 Ces th oriciens ont voulu d passer le cadre v hicul dans les courants psychanalytiques et behavioristes en proposant une vision plus complexe situ e et sociale des activit s humaines fond e sur les relations entre la conscience la culture et l histoire Instead of considering the social world an external context in which mind originates and develops according to its own immanent laws cultural historical psychology considered culture and society to be a generative force shaping the very nature of the human mind Kaptelinin et Nardi 2006 p 50 L individu ne peut donc pas tre compris sans ses artefacts culturels tandis que la soci t ne peut tre comprise sans l agentivit des individus qui utilisent et produisent ces artefacts culturels Ainsi les sujets ne font pas que choisir parmi les possibilit s offertes par leur environnement
76. de processus d innovation hybride faisant appel des fa ons de faire issues la fois des mod les commerciaux et communautaires de d veloppement von Hippel et von Krogh 2003 Par exemple de nombreuses corporations ont consacr des efforts Vint gration de pratiques exemplaires tir e du mod le du code source ouvert Tuomi 2001 IBM a d cid d utiliser une licence code source ouvert pour plusieurs de ses r cents programmes Perrens explique cet int r t par des raisons strat giques Businesses are adopting the Open Source model because it allows groups of companies to collaborate in solving a problem without the threat of an anti trust lawsuit and because of the leverage they gain when the computer programming public contributes free improvements to their software Perens 1999 Le choix de d velopper de nouveaux logiciels sous forme de logiciels code source ouvert correspond donc a une recherche d efficacit pour r soudre un probl me qui a de fortes chances d tre commun un grand nombre d utilisateurs potentiels comp tents pouvant devenir des co d veloppeurs permettant ainsi une production rapide et efficace Horn 2003 p 572 26 Ainsi les projets de d veloppement de logiciels 4 code source ouvert constituent un terrain fertile o prennent forme des alternatives aux mod les traditionnels de Vinnovation Les processus d innovation doivent donc tre abord s sous un angle diff rent d
77. document utilis en programmation web afin de d finir les caract ristiques de mise en page et de pr sentation associ es des groupes d l ments police de caractere taille couleur positionnement etc 3 Le MoodleMoot est la conf rence annuelle des utilisateurs francophones de la plateforme Moodle 178 Deux ans apr s l introduction de Moodle dans l Universit tudi e pr s d une dizaine d tablissements qu b cois d enseignement sup rieur ont migr vers Moodle donnant lieu un va et vient grandissant de demandes d aide et de d monstrations de projets locaux respectifs Un regroupement informel d sign par le nom Moodle Qu bec communique d sormais de fa on r guli re soit par l entremise d outils en ligne forum de discussion wiki etc soit lors de rencontres en face face Les membres qui en font partie partagent leur expertise et s int ressent aux solutions trouv es par les autres institutions pour r pondre des probl mes qui leur sont communs Cette mani re de faire correspond avec l id e ch re aux mouvements du libre de ne pas r inventer la roue mais plut t d innover en r utilisant et en am liorant ce qui a d j t bien fait ailleurs Savoir ce que les autres avaient d velopp a c tait int ressant C tait l fun aussi de voir leurs pages d aide de voir que c est plus clair que les n tres Des fois on pourrait prendre exemple sur eux Y
78. donc tre t moin de l mergence de contradictions tertiaires et quaternaires survenant une fois que le nouveau mod le d activit qui a t d cid collaborativement est mis en place dans le milieu organisationnel tudi Cela donne l impression d un mouvement progressif travers des tapes qui se succ dent n cessairement Dans notre cas il ne s agissait pas d un recherche action Nous avons donc mobilis le mod le des contradictions non pas comme outil d intervention mais plut t comme cadre d analyse pour tudier comment les acteurs eux m mes vivent les contradictions et tentent de les r soudre M me sans l intervention d un chercheur les contradictions et les paradoxes qui en d coulent peuvent tre saisis par les acteurs pour reconsid rer leur exp rience Even without third party intervention contradictions and paradox cycles lead to organizational changes Some changes abuse power relationships and cost the organization time and energy while others expand alternatives create new insights and preserve relationships by reframing experiences Putnam 1986 Contrairement aux situations observ es par Engestr m la reconfiguration du syst me d activit ne s est effectu e que partiellement notamment parce que l adoption de Moodle par les enseignants n est pas syst matique mais s effectue plut t sur une base volontaire progressive et h t rog ne Le mod le des contradictions demeu
79. encore taill une place importante au sein du syst me d activit et ce notamment parce qu il y a peu d occasions valoris es et reconnues formellement par l institution de discuter de technop dagogie entre coll gues Les nouvelles possibilit s amen es par Moodle et les tensions qu elles g n rent cr ent n anmoins du mouvement au sein de l activit des pouvoirs commencent se d placer et des remises en question commencent tre op r es comme en t moigne par exemple l largissement du mandat du Comit M me si le syst me d activit n a t reconfigur que partiellement les sujets vivent quand m me des tensions associ es des contradictions quaternaires avec les syst mes d activit voisins Par exemple nous avons vu que les enseignants estiment qu il n est pas de leur responsabilit de r soudre eux m mes les d fis associ s au respect du droit d auteur et qu ils s attendent ce que l Universit supporte leurs nouvelles pratiques en institutionnalisant la gestion des paiements de redevances lors d une diffusion num rique Bien que la contradiction quaternaire mane de la confrontation entre le syst me l gal et les pratiques reconfigur es du syst me d activit des enseignants l Universit pourrait quand m me r soudre certaines des tensions qui en d coulent et qui risquent de s accroitre au fil du temps en prenant en charge une parti
80. est que la collaboration devienne une injonction qui s insinue de fa on bureaucratique dans le temps de travail sans tre n cessairement reconnue Elle devient alors une tache suppl mentaire qui est impos e a des employ s dont les fonctions ne concernent pas le d veloppement informatique M me si leur contribution est reconnue la reconnaissance peut tre utilis e comme simple outil de management Ce n tait pas le cas dans le contexte que nous avons tudi ici mais on peut facilement imaginer des situations ot la contribution serait instrumentalis e par les dirigeants d une organisation Dans un contexte de ressources limit es on en ferait un outil de management pour inciter les employ s a en faire davantage avec pour cons quence d exclure ou d valoriser ceux qui ne participent pas Avec l av nement des r seaux sociaux num riques et des outils du web participatif les contributions des usagers sont de plus en plus sollicit es Certains auteurs voquent une culture de la contribution Proulx 2011 pour d crire les id aux et l imaginaire associ s la participation des usagers ordinaires dans les processus de cr ation m diatis s par les plateformes web De mani re plus large les concepteurs d outils techniques encouragent de plus en plus les usagers des technologies participer aux tests valuer les outils qu ils utilisent et donner de la r troaction sur leur exp rience permettant
81. eu le temps Je mets un message d accueil au tout d but avec le plan de cours un petit message que j essaie de mettre chaleureux avec mon adresse lectronique pour ceux qui vont vouloir communiquer avec moi pendant la session Donc les affaires de base Ensuite je divise par section et je mets des extraits de mon plan de cours et je mets en fichiers joints mes documents Powerpoint ou des documents Word ou les consignes pour l examen Professeure et directrice de programmes 16 juin 2009 Alors qu ils en sont encore se familiariser avec les fonctions de base ils n ont pas eu l occasion d tre confront s aux limites ni de comprendre toutes les possibilit s de Poutil Je ne suis pas rendue assez pouss e pour reconna tre des fonctions qui ne sont pas la et qui pourraient tre l J ai encore tout m approprier j ai beaucoup de choses apprendre Professeure 6 mai 2009 D ailleurs m me apr s plusieurs trimestres d utilisation la plupart des enseignants que nous avons interrog s en sont toujours ce point C est force de r p ter les m mes s quences au fil du temps et dans un contexte social sp cifique que des routines d utilisation se d veloppent et que l outil en vient a 186 acqu rir une signification pour l usager Ces routines sont pr alables l innovation c est a dire qu elles constituent le point de d part a partir duquel les enseignant peuvent cr er qu
82. eu un acc s limit aux interactions entre les usagers et les d veloppeurs au moment de leurs prises de contact initiales Puisque celles ci se produisaient de fa on ad hoc cela aurait n cessit le recours la m thode du shadowing McDonald 2005 afin de suivre les d veloppeurs de fa on prolong e leurs bureaux et ailleurs ainsi qu assister leurs conversations t l phoniques ou en face face avec les enseignants au moment o elles surviennent Nous avons donc d nous en remettre au discours des acteurs qui nous ont d crit ces interactions lors des entretiens Pistes d velopper dans le futur travers ce projet de recherche nous avons pu constater que le paradigme open source fournit de nouvelles pistes et alternatives pour repenser la fa on dont le d veloppement des outils de travail peut tre mieux articul aux usages et ce m me au sein d organisations dont le mandat principal n est pas de concevoir des logiciels Les pratiques de co configuration que nous avons d crites sont non seulement facilit es par l accessibilit au code source de l outil mais par la mise en visibilit des besoins sp cifiques des usagers Cette mise en visibilit est rendue possible par les usages de l outil en contexte de travail et les changes avec les d veloppeurs autour de probl mes r els au moment o ceux ci surviennent Dans le futur nous souhaitons nous pencher sur les pratiques informelles de mise en
83. extr mes des positions interm diaires ont t propos es afin de reconnaitre a la fois la contribution de facteurs sociaux et technologiques Ce fut notamment l objectif poursuivi par les approches de la construction sociale de la technologie social construction of technology ou SCOT Pinch et Bijker 1984 de la th orie de l acteur r seau actor network theory ou ANT Callon 1986 Latour 1987 Law 1987 et des approches syst miques Hughes 1987 Chacune leur fa on ces approches ont trac un programme de recherche pour l tude des processus sociaux impliqu s dans le d veloppement technologique La banni re du constructivisme social ne recouvre pas uniquement des approches s int ressant au d veloppement technologique mais aussi celles portant sur leur implantation et leurs usages Si on s entend aujourd hui pour dire qu il est r ducteur de consid rer l usager comme un agent passif r pondant aux contraintes d environnements con us l ext rieur de lui c est notamment gr ce aux tudes en sociologie des usages Ce courant a toujours accord une place centrale aux usagers leurs processus d interpr tation de d construction d apprentissage et 3 Pour une revue d taill e de ces trois approches voir Leonardi 2009 4 Nous faisons ici r f rence aux travaux de sciences sociales portant sur les usages des TIC pour lequel Michel de Certeau est consid r comme l un des inspirateu
84. fondamentalement diff rent de ceux habituellement d crits par Engestr m et ses coll gues utilisant la m thode du Change Laboratory o les sujets sont accompagn s par les chercheurs dans ce que nous pourrions d signer comme une initiative de changement assist Dans le prochain chapitre nous relevons ces distinctions et proc dons une synth se des contributions de cette recherche CHAPITRE VII DISCUSSION LES CONTRIBUTIONS EMPIRIQUES ET THEORIQUES Dans la premi re partie de cette discussion nous montrons ce que cette recherche peut apporter la compr hension d une forme particuli re de co configuration prenant place au sein d une organisation ayant d cid de supporter et de personnaliser elle m me un dispositif technique open source utilis par ses employ s alors que ses activit s principales ne sont pas li es au d veloppement de logiciel en soi Nous croyons que cette fa on d aborder le support technologique trouvera de plus en plus sa place au sein d organisations dont les activit s sont caract ris es par des formes de travail intellectuel h t rog nes et volutives telles que l enseignement universitaire En effet les reconfigurations que nous avons examin es au chapitre pr c dent montrent bien que les changements potentiels associ s l introduction de Moodle dans le syst me d activit des enseignants sont toujours en train d op rer et que V adaptation de l outil devra se pou
85. gues en assembl e d partementale l instar d autres professionnels le professeur assume donc une part des responsabilit s et est appel prendre des initiatives sur le plan administratif cet effet les professeurs peuvent tre lib r s de leurs obligations d enseignement d gr vement pour assumer leurs diff rents r les administratifs tels que des postes de direction de programme et de d partements ou des t ches li es la repr sentation syndicale La permanence des professeurs est consid r e comme un moyen de les prot ger contre l administration et contre eux m mes Piotte 2000 en leur permettant d adopter des positions sans craindre de repr sailles de leur administration ou de r glements de compte entre professeurs adh rant des conceptions oppos es de leur discipline Selon la convention collective des professeurs de l Universit le professeur acquiert la permanence au terme de son deuxi me contrat de deux ans s il satisfait aux conditions prescrites et qu il est recommand par l assembl e d partementale Document institutionnel 7 tir de la convention collective des professeurs de l Universit consult e le 4 avril 2011 Les pressions rationalisatrices 130 auxquelles nous faisions r f rence plus t t s accompagnent d une remise en question de ce r gime de la permanence du moins par les observateurs l ext rieur des universit s Dans une analyse du milieu universitair
86. interagir avec les tudiants via les outils de communication en ligne et corriger les travaux et tests qui y sont r alis s ou remis sur Moodle De plus une fonction de Moodle permet de cacher un utilisateur dans un cours voir Figure 6 3 de sorte que les interventions d un auxiliaire d enseignement puissent demeurer invisibles aux tudiants du cours 37 La demande de codes de cours est un formulaire en ligne auquel les enseignants de l Universit peuvent acc der pour demander la cr ation d espaces sur Moodle pour leurs cours 219 R les attribu s localement Attribuer les r les dans Cours MET5200_115 R le attribuer Assistant vi Dur e d inscription Illimit partir de Aujourd hui 30 juin 2011 1 utilisateurs existants Pr nom Nom courriel domaine com Attribution cach e ff Figure 6 3 La fonction attribution cach e dans Moodle D pendamment du type de relation que l enseignant entretient avec son auxiliaire la collaboration peut prendre diff rentes formes allant de la formation la cr ation compl te du cours sur Moodle en passant par de l aide ponctuelle pour r gler certains probl mes Une charg e de cours souhaite ainsi d velopper un partenariat avec son auxiliaire Alors voyez vous on a tellement de choses faire l tu te dis je dois mettre des nergies pour me former l dessus l apprentissage de Moodle a vaudrait la peine j aimerais
87. introduction de Moodle dans l activit des enseignants Alors que Moodle a t implant par l Universit en tant qu outil permettant aux enseignants d tendre leur arsenal p dagogique ces derniers d l guent parfois son appropriation d autres acteurs comme ils le feraient dans le cas de t ches administratives ou cl ricales 39 Rie yes x Commentaire recueilli lors d une r union du Comit en mars 2008 224 Dans le m me ordre d id es l exemple qui suit montre que la redistribution de certaines t ches peut galement transf rer certains pouvoirs de l enseignant vers le technicien Lors d une r union de l quipe technique on nous a rapport des cas o les techniciens sont appel s jouer les arbitres dans des litiges entre tudiants et enseignants Dans cet exemple l tudiante conteste la note qu elle a obtenue un test en ligne r alis sur Moodle Nous avons recu des plaintes d une tudiante concernant un test sur Moodle Elle pr tendait que lorsqu elle a ouvert le test les r ponses taient d j entr es et qu elles taient mauvaises Elle s en remet a nous car elle juge son professeur incomp tent avec les technologies On doit fouiller dans les logs pour trouver des preuves de ses actions a demande du temps Moi je dis qu on doit les remettre entre les mains du prof ou des m canismes officiels de r vision de notes On ne peut pas intervenir sur le contenu D
88. issu de Modular Object Oriented Dynamic Learning Environment Dougiamas a rendu Moodle disponible sous une licence GPL GNU 36 General Public License qui comme nous l avons expliqu plus t t permet aux usagers de la copier de l utiliser gratuitement et de la modifier Le d veloppement de Moodle l chelle internationale est coordonn par une communaut d utilisateurs et de d veloppeurs qui interagissent notamment sur le site Moodle org Ces individus et organisations partagent les am liorations qu ils ont chacun apport es de leur c t afin que tous puissent en b n ficier L volution rapide de Moodle t moigne de la vigueur de ce mod le d autogestion puisque depuis ao t 2002 75 versions ou mises jour ont t produites et rendues disponibles tous Moodle Docs 2010 Les principes entourant l volution de Moodle sont plus proches de l open source que du libre pur et dur puisqu elle est le fruit d une collaboration entre particuliers institutions publiques coles universit s etc et entreprises a En effet le d veloppement de Moodle est coordonn par la communaut Moodle org et support par des donations offertes par des clients qui ont besoin de d veloppements sp cifiques et qui sont pr ts a payer pour cela ainsi que par des cotisations pay es par les Partenaires Moodle Ceux ci sont des entreprises du monde entier qui sont certifi es pour fournir a leurs clients
89. l instant m me o a commenc na tre en moi l id e de r orienter ma carri re vers l enseignement et la recherche Je le remercie pour son appui qui a t aussi d cisif que n cessaire Enfin j adresse des remerciements tr s sp ciaux ma famille et mes amis sans qui tout cela n aurait t possible Je remercie plus particuli rement Cathy Bazinet Nadine Mercure et Nicolas Pajot non seulement pour leur amiti qui m est tr s pr cieuse depuis longtemps mais aussi pour leur intelligence sup rieure qui m inspire norm ment et qui me permet de b n ficier de discussions aussi stimulantes intellectuellement que divertissantes Je remercie ma m re Monique Ouimet mon p re Norbert Bonneau et sa conjointe Louise Plante pour leur support ind fectible mais surtout pour avoir inculqu en moi la valeur du travail et des tudes Ils sont des mod les pour moi bien au del de ce qu ils imaginent Finalement j exprime tout mon amour mon conjoint Nadim Khoury un tre d exception d une grande intelligence sensibilit et g n rosit qui m rite toute mon affection et ma reconnaissance TABLE DES MATIERES ETS FE DES FIGURES Sd ede ieee cn a en Nes xX LISTE DES TABLE AURA a a E O A ne xi LISTE DES ABR VIATIONS DES SIGLES ET DES ACRONYMES xii RESUME oria aO A OEO xiii INTRODUCTION sains pia admins ibe a A R A R 1 CHAPITRE I PROBLEMATIQUE L ARTICULATION DU DEVELOPPEMENT TECHNOLOGIQUE AUX PR
90. l interne telle que not e par un des d veloppeurs interview s qui contraste le mod le de r partition des responsabilit s qui pr vaut d sormais avec celui en vigueur l poque de WebCT WebCT avait toujours appartenu au service informatique et ce n est pas normal qu un produit d apprentissage en ligne soit identifi comme appartenant au service informatique Moodle est un des rares produits qui n appartient personne C est comme tout le monde mais personne la fois Et a je crois que c est une premi re l Universit qu un produit ne rel ve pas d un service sp cifiquement Le service informatique il installe Moodle Les facult s l utilisent les budgets sont allou s par un comit D veloppeur 2 mai 2009 180 Rappelons que ce Comit institutionnel a toujours t pr sid par un e professeur e et qu il est compos d enseignants de chaque facult d un tudiant et de repr sentants des diff rents services qui font des recommandations au vice rectorat a l enseignement qui approuve ses budgets Cet amalgame organisationnel fait en sorte que les utilisateurs finaux de la plateforme soient au c ur du processus d cisionnel en consid rant les membres du Comit comme des repr sentants et des porte parole de leurs coll gues Ainsi la gestion et l volution de Moodle au sein de l Universit s carte du mod le habituel voulant que les outils informatiques soient strict
91. le d veloppement et les usages des technologies en milieu de travail 1 1 1 Outil g n rique et besoin sp cifique l obligation de la similarit Lorsqu une organisation implante un syst me informatique con u l ext rieur de ses murs par un fournisseur commercial elle doit composer avec une certaine vision du travail d j inscrite dans l outil par ses concepteurs Akrich 1992 qui ne connaissent pas n cessairement le contexte particulier de leurs clients Ainsi pour r duire l ventuel d calage que cela peut amener les logiciels et plateformes sont de plus en plus vendus sous forme de solutions personnalisables afin que les organisations qui les int grent puissent les adapter leurs pratiques sp cifiques Or cette suppos e capacit de personnalisation se r sume bien souvent la possibilit de choisir parmi diff rents modules ou gabarits rendus disponibles par le fournisseur such systems are fundamentally based on the notion that organizations contain common elements and through combining the various modules or templates an organization can create for itself its own unique solution Lockwood 1985 Puisque les fournisseurs de solutions commerciales cherchent les similarit s dans les processus de travail de leurs clients afin de proposer des modules qui conviendront au plus grand march possible on constate rapidement qu il est impossible d en arriver a un assemblage unique en c
92. le p le professionnel et manag rial en fonction des diff rents aspects de l activit des enseignants M me si les tensions que nous avons relev es ne paralysent pas les sujets au point de les emp cher de faire leur travail ad quatement ces derniers les ressentent et les vivent dans leur quotidien Le tour d horizon tr s large que nous nous sommes impos s via l analyse de la contradiction primaire a pris tout son sens au moment d tudier les outils p dagogiques La tension relative la contradiction primaire concernant la fa on de consid rer les outils de travail se traduit en une contradiction secondaire dans laquelle la vision administrative de l outil est oppos e a la vis e professionnelle des enseignants En effet le mod le propre au logiciel propri taire qui pr valait avec WebCT g n rait des tensions concr tes dans l activit des enseignants Le manque de flexibilit de la plateforme WebCT et la d pendance l gard de la compagnie qui 168 le commercialise limite les possibilit s des sujets dans l accomplissement de leur travail Les co ts de licence lev s et le mod le d affaires propre au logiciel propri taire ne permet plus de composer ad quatement avec les r gles de bonne gouvernance budg taire que l institution se doit de respecter En ce sens la solution open source Moodle a t consid r e par les sujets comme une alternative ayant le potentiel de soulager ces te
93. leur exp rience de mani re lui trouver un nouveau sens afin que les p les en opposition cessent de s opposer C est ce qu Engestr m qualifie d apprentissage expansif expansive learning Engestr m 1987 Autrement dit le sujet largit le contexte dans Engestr m lie l apprentissage expansif au niveau 3 de l apprentissage tel qu explicit par Gregory Bateson 1972 Rappelons d abord que le niveau 1 correspond au conditionnement o le sujet apprend r pondre d une certaine fa on des r compenses ou des punitions tandis que le niveau 2 concerne plut t apprendre learning to o le sujet apprend jouer avec les r gles du jeu les 73 lequel il fonctionne afin d aller au del de l information qu il lui est donn e pour construire une vis e plus large pour son activit En cr ant de nouveaux contextes cela lui permet de se lib rer des contraintes initiales Alors que le paradoxe correspond aux deux c t s d une m me m daille d autres tensions prennent plut t la forme de dilemmes c est dire de choix difficiles menant la s lection d une des deux alternatives A dilemma is an expression or exchange of incompatible evaluations either between people or within the discourse of a single person It is commonly expressed in the form of hedges and hesitations such as on the one hand on the other hand and yes but Engestr m et Sannino
94. ligne puisque nous avons consult et particip au forum utilis l interne par les d veloppeurs entre 2007 et 2010 En effet des changes survenus lors de r unions physiques se poursuivaient parfois sur ce forum Nous avons pris part ces discussions au fil de leur d roulement en tant alert par courriel lors de la publication d un nouveau message sur le forum 3 4 2 Les entretiens semi dirig s Des entretiens semi dirig s ont t r alis s avec 16 enseignants et huit d veloppeurs durant les mois de mars avril mai et juin 2009 Ces entretiens individuels ont permis de sonder la perspective personnelle des participants et de mieux comprendre les significations qu ils attachent aux situations observ es Cette m thode de collecte de donn es r pond aux objectifs de l approche interpr tative tout en tant coh rente avec les pr ceptes de la th orie de l activit qui mettent de l avant l intentionnalit les motivations et la conscience humaines La s lection des enseignants sollicit s pour un entretien s est effectu e la suite d un premier contact avec ceux ci lors d une formation ou apr s que leurs noms aient t mentionn s par les d veloppeurs Cette s lection s est op r e sur la base de la pertinence en fonction des dimensions tudi es ainsi que de l accessibilit des sujets Un premier courriel de sollicitation voir Appendice A a t envoy un total de 24 ense
95. m canismes de standardisation visant uniformiser le travail G n ralement ces m canismes sont mis au point par les dirigeants qui ont une vision organisationnelle des processus de travail c est dire leur propre id e sur la fa on dont le travail devrait tre men par les acteurs de l organisation Cette vision est souvent traduite au sein de proc dures formalis es work flow et peut videmment entrer en contradiction avec une vision orient e sur l activit r elle de travail Kaptelinin et Nardi 2006 p 87 c est dire ne pas correspondre aux fa ons dont le travail est accompli par les acteurs sur le terrain work practices Geoffrey Bowker et Susan Leigh Star entre autres ont bien montr comment la standardisation est un construit social et historique complexe Bowker et Star 1991 Pour en tablir l autorit et la maintenir des r gles doivent tre n goci es et codifi es travers le temps Un d calage peut alors tre observ entre les pratiques situ es des acteurs flexibles adapt es leur contexte local et personnalis es en fonction de leurs besoins sp cifiques et les m canismes de standardisation globale qui sont 6 n cessairement plus contraignants afin de permettre la coop ration entre les diff rents acteurs et le contr le de leurs activit s Ce d calage est souvent vu par les dirigeants ou les promoteurs du standard comme le fruit de pratiques de tr
96. me qu une v ritable conceptualisation de la mat rialit dans les interactions Pour ce faire nous examinons tout au long de ce chapitre comment ces concepts ont t trait s par les chercheurs associ s au champ du Computer Supported Cooperative Work CSCW et aux approches communicationnelles de l organisation en portant notre attention sur certains cadres th oriques mobilis s par ces chercheurs soit l action situ e la cognition distribu e la structuration et la th orie de l activit Au terme de cette revue comparative nous indiquons pourquoi la th orie de l activit a t choisie en tant que pilier pour notre cadre conceptuel En explicitant la notion de contradictions telle qu elle a t d velopp e par Engestr m nous montrons comment elle peut tre utilis e comme cadre d analyse Nous concluons ce chapitre en soulignant quels sont les pr misses sur lesquelles cette recherche s appuie tout en faisant ressortir les lacunes conceptuelles qui doivent tre combl es 48 2 1 Approches pour l tude des technologies en milieu de travail D s le d but des ann es quatre vingt les chercheurs qui s int ressent aux technologies dans les organisations sont confront s a de multiples probl matiques touchant au design aux usages la coop ration m diatis e ainsi qu aux ajustements mutuels dans les milieux de travail informatis s Groleau et May re 2009 Alors que la communication or
97. me mani re le travail du chercheur a des effets sur celui du sujet et vice versa Par exemple les actions du chercheur peuvent faire en sorte que les participants se tournent vers lui pour avoir une validation de leur travail Sa participation peut susciter leur r flexion propos de leur activit en leur faisant remarquer des aspects qu ils n avaient pas not s avant que le chercheur leur en parle Clearly informal contacts interviews requests for specific documents and conversations will affect how the subjects view their own affairs and how they present that to the researcher This in turn will have an effect on the kind of data that the researcher obtains Klein et Myers 1999 p 82 Dans la prochaine section nous pr sentons le terrain d investigation et les sujets de l tude Nous reviendrons ensuite sur la question de la participation et de 103 l implication du chercheur en r fl chissant plus particuli rement notre positionnement par rapport au terrain de recherche 3 4 Terrain d investigation et collecte de donn es Dans une tude de cas unique le choix du cas doit tre motiv par sa capacit a nous apprendre des choses nouvelles sur le ph nom ne tudi Puisque notre objectif est de d couvrir ce qui caract rise les pratiques de co configuration d une technologie ouverte nous devions trouver une organisation o les usagers ont l occasion d interagir avec ceux qui la d veloppen
98. nos wikis ne sont pas du tout compartiment s des wikis compl tement ouverts toute la classe Non seulement les participants une quipe vont voir ce que les autres de leur quipe font mais ils vont aussi voir ce que les autres quipes font Et donc a cr e une dynamique entre les quipes une comp tition mais comme ils ont chacun des sujets diff rents la comp tition n est pas dans le sujet elle est plus de voir comment les autres ont avanc Ils commentent entre eux aussi donc il y a des interactions entre les diff rentes quipes Ils s inspirent des autres Y a une sorte d mulation qui se cr e et elle est int ressante c est ce que le professeur a soulign tr s rapidement il m a dit c est une mulation que je n avais pas vue avec d autres types de supports ou d outils Auxiliaire d enseignement 1 mars 2009 En voyant s accumuler de jour en jour les contributions de ses pairs l tudiant est de plus en plus incit produire la sienne Sachant que ses pairs y auront acc s il est amen en hausser la qualit De plus la mise en visibilit des productions des tudiants peut se poursuivre sur plusieurs trimestres lorsque les enseignants conservent les travaux pass s et les diffusent ensuite sur Moodle en guise d exemples pour leurs nouvelles cohortes d tudiants On reprend les meilleurs travaux des sessions d avant et on garde un double dans les cours suivants et on leu
99. object activity Le syst me d activit central est en relation avec ces syst mes voisins qui lui fournissent des outils ou des r gles Par exemple le syst me l gislatif travers les lois qu il promulgue produit des r gles pour le syst me d activit central L exemple donn par Engestr m pour illustrer les diff rents niveaux de contradiction met en sc ne l activit de travail des m decins g n ralistes La contradiction primaire peut tre analys e en focalisant sur l une ou l autre des extr mit s du triangle de l activit centrale du m decin Si on prend le p le des outils les m dicaments sont non seulement utiles pour soigner valeur d usage mais sont aussi des produits manufactur s pour un march et vendus un certain prix pour g n rer des profits aux soci t s qui les fabriquent valeur d change Les m decins font l objet de certaines pressions ou sont tout le moins incit s par les compagnies pharmaceutiques prescrire leurs m dicaments Ainsi le m decin fait face cette tension dans ses prises de d cision quotidiennes Dans ce m me exemple Engestr m rel ve une contradiction secondaire entre le p le des outils et celui de la vis e D un c t le m decin dispose d outils conceptuels biom dicaux traditionnels et de l autre il fait face aux probl mes et sympt mes complexes et ambivalents de ses patients Bien souvent ces probl mes ne trouvent pas de
100. orientations disciplinaires vs L cosyst me distribu qui renforcent l individualisme n goci es localement vs Une culture de partage et de collaboration Figure 4 1 Les tensions dans chaque constituante de l activit des enseignants Bien que l universit en tant qu institution existe depuis le Moyen age elle n est pas l abri des transformations culturelles et conomiques qui surviennent notre poque Les d veloppements actuels dans le secteur universitaire occidental suivent une trajectoire marqu e par la concurrence mondiale le d sengagement de l tat le sous financement et les restructurations Des pressions rationalisatrices Gueissaz 1999 se font sentir sur les universit s qui doivent questionner autant leurs pratiques en enseignement que celles en gestion Certains d crivent d ailleurs cette mutation comme un glissement vers un capitalisme acad mique qui oblige l universit r pondre aux demandes du march en mettant en place des modes de gouvernance et des outils de mesure centr s sur la performance Slaughter et Rhoades 2004 D autres utilisent plut t l expression McDonaldisation de l enseignement sup rieur en r f rence une adoption des quatre caract ristiques qui font de cette cha ne de restauration rapide ce qu elle est soit l efficacit la mesurabilit la pr dic bilit et le contr le de ses activit s Hayes et Wynyard 2006 Certains 126
101. par et pour la communaut Il s agit d ouvrir le processus de design et d innovation en y int grant l usager comme un v ritable acteur et partenaire et non pas simplement comme un cobaye aupr s de qui on teste la viabilit du produit Alors que les Living Labs permettent aux usagers d explorer exp rimenter et valuer des id es innovatrices sc narios concepts et technologies au moment des stades initiaux de leur design les pratiques de co configuration d crites dans cette recherche commencent plut t au moment o l outil de travail commence tre utilis r ellement Plus pr cis ment une des contributions de cette tude est de d crire les dynamiques particuli res entourant la collaboration entre usagers et d veloppeurs une 263 fois que l outil a t implant Dans la premi re sous section de ce chapitre nous revenons plus en d tails sur ce point En effet le processus de co configuration dont il est question dans notre recherche concerne plut t une solution d j existante qui a t choisie par l organisation qui d cide de l implanter parce que sa forme standard r pond aux besoins de base de ses employ s tout en tant suffisamment ouverte pour permettre des modifications Les pratiques de co configuration l interne visent modeler cette technologie de mani re en cr er une version locale mieux adapt e au contexte d usage des employ s Elles prennent la fo
102. partielles 22 10 ce x ns wel ns Ain GRAS 210 CHAPITRE VI LA PLACE DES NOUVEAUX PATTERNS D INTERACTION AU SEIN DES PRATIQUES INSTITUTIONNALISEES seen 213 6 1 La reconfiguration de l activit des enseignants 216 6 1 1 Une nouvelle technologie int gr e dans les m mes pratiques PC CAS OES oa sag AS Re LR a Ne fe 229 6 1 2 Les tensions entre l activit en transformation et un syst me voisin Moodle et le droit d auteur frundinnuninimnnunnnlins eine 238 6 1 3 Le besoin d ouverture dans une infrastructure ferm e eeeeeeeeee 243 STIS CIGNA Sey nn eines ain suntan ed ne A nr ine 250 6 2 La reconfiguration de l activit des d veloppeurs ceeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeteeeees 252 6 2 1 L open source en contexte institutionnel le d fi de la contribution 253 6 2 2 D velopper c t un compromis entre les sp cificit s locales et la compatibilit PLOW AlS 28 seed ada iyen osis atenerse ei a cies 256 6 3 Conclusions partielles isenana ie See tae lee Se 257 CHAPITRE VII DISCUSSION LES CONTRIBUTIONS EMPIRIQUES ET THEORIQUEG 260 ix 7 1 Caract riser les pratiques intra organisationnelles de co configuration d un outil OPEN SONORE RNA r a e a as 261 7 1 1 Les probl mes en tant que points de d part temporels de la co COMM SUTALIOM 2 aieri eE n a A aE E RE A EE 265 7 1 2 Au del du symbole galitariste tenir compte des r les des pouvoirs et SA E EE E Re ne EES 271 7
103. ph nom nes de mani re r v ler les aspects historiques et id ologiques des pratiques sociales Nous croyons que le fait de s attarder aux contradictions syst miques permet combler certaines lacunes li es la perspective interpr tative qui tend souvent se limiter la reproduction des patterns 93 the interpretive perspective does not address structural conflicts within society and organizations and ignores contradictions which may be endemic to social systems Fay 1987 p 96 notes that this perspective assumes an inherent continuity in a particular society i e it systematically ignores the possible structures of conflict within a society structures which would generate change Orlikowski et Baroudi 1991 p 18 ce sujet il importe ici de reconna tre l orientation fondamentalement critique de la th orie de l activit En effet la notion de contradiction provient de la conceptualisation marxiste de la double nature de la marchandise en tant que valeur d usage et valeur d change Toutefois Engestr m propose une vision plus optimiste que celle v hicul e dans plusieurs analyses marxistes dites d terministes Alors que celles ci se concentrent sur la fa on dont les patterns capitalistes et les in galit s qui en d coulent se reproduisent Engestr m reconna t l intentionnalit et l agentivit de Vhumain et sa capacit initier des changements Mais puisque l objectif des r
104. pis d un autre c t y a des enseignants qui disent oui mais pas moi Je suis bien pr t utiliser ces ressources l mais je ne mettrai pas les miennes Ou bien je vais mettre les miennes mais pas pour mon coll gue c t plut t pour mon coll gue de Hong Kong C est un paradoxe incroyable le partage D veloppeur 4 mai 20091 En cons quence le partage se fait souvent sens unique Alors que certains se sentent pr ts faire le saut ils r alisent que ce n est pas n cessairement le cas de leurs coll gues La prof avec qui j ai partag le cours qui commen ait enseigner elle tait tellement d bord e je lui ai donn tous mes PowerPoint Personne n a jamais fait a pour moi mais je me suis dit c est pas parce que personne ne le fait qu il ne faut pas le faire On est des coll gues le savoir devrait augmenter et non pas demander quelqu un de r inventer tout Regarde je te la donne pis toi tu l am liores puis tu me la redonnes Moi je r ve de ce genre d universit l o il n y a plus de comp tition sur les savoirs Chez certains profs c est une crainte Moi jusqu maintenant mon exp rience a t plus d en donner que d en recevoir rires mais j ai pas peur Pour moi a va avec Internet Le web la culture du village global mondialisation partage Charg e de cours 4 avril 2009 En somme cette comp tition entre enseignants cadre avec la
105. point de d part temporel de leurs interactions avec les d veloppeurs l interne Les usages en contexte r el de travail r v lent la fois certaines structures organisationnelles difficilement perceptibles aux d veloppeurs avant l implantation et rendent plus visibles les pratiques h t rog nes des enseignants En accroissant la capacit d action des d veloppeurs l acc s au code source du logiciel cr e un contexte plus favorable la prise en compte des demandes des usagers puisque les d veloppeurs peuvent localiser plus facilement les probl mes rencontr s en allant regarder comment le logiciel a t programm et comment il pourrait tre modifi pour mieux r pondre leurs besoins Le caract re incr mental des modifications apport es localement Moodle fait en sorte que les d veloppeurs puissent accommoder certains besoins tr s sp cifiques voire uniques tout en s assurant de r pondre aux besoins de la majorit en plus d assurer la compatibilit entre la version locale et la version officielle du logiciel D un point de vue conceptuel nous avons mobilis la th orie de l activit en tant que cadre d analyse Engestr m 1987 La th orie de l activit consid re le changement comme un processus de r solution de contradictions c est dire une s quence d v nements autour desquels s articule la transformation des pratiques Les diff rents niveaux de contradiction permettent de
106. pourraient tre mis en communs afin que plusieurs universit s en partagent les co ts En ce sens l adoption de logiciels code source 292 ouvert peut constituer une occasion pour les universit s de joindre leurs efforts et ainsi partager les co ts de d veloppement et de personnalisation de leurs outils Une gestion responsable et durable des ressources sociotechniques s appuyant sur la r utilisation le partage et l am lioration de solutions ouvertes devrait occuper une place plus importante au sein des priorit s des administrations universitaires Le cas que nous avons tudi constitue d une part un exemple probant de la n cessit d une telle approche et d autre part de sa faisabilit Lacunes et limites de la recherche La lentille d analyse fournie par la th orie de l activit a permis d viter le biais d une vision purement technocentriste qui envisagerait les travailleurs exclusivement en fonction de leurs rapports avec les outils techniques En effet la vis e des enseignants ne saurait tre circonscrite l usage de Moodle Or la m thode de recrutement que nous avons employ e pour solliciter des entretiens aupr s des enseignants a rendu difficile le contact avec des enseignants n utilisant pas Moodle Puisque nous utilisions les listes d inscription aux formations et que la plupart des enseignants ayant suivi la formation l ont ensuite utilis nous n avons interrog que deux e
107. pr dire et de reconna tre les actions de l usager videmment ces r gles sont formul es partir de la repr sentation de l action sous forme de plan Le probl me c est que les repr sentations de l action fond es sur les plans sont plut t 51 vagues et impr cises Les chercheurs en sciences cognitives ont voulu rem dier a ce flou afin d tre en mesure de mieux pr dire les actions et les intentions de l usager et ainsi faire en sorte que l interface y r ponde plus ad quatement Or c est pr cis ment ce flou qui donne l action situ e toute sa richesse et sa presque infinie facult d adaptation aux circonstances For situated action however the vagueness of plans is ideally suited to the fact that the detail of intent and action must be contingent on the circumstantial and interactional particulars of actual situations Suchman 2007 p 183 Ainsi le bon d roulement de l interaction ne repose pas sur la capacit de l usager bien compl ter un plan pr tabli mais plut t de continuellement g n rer et renouveler ses hypoth ses de travail et d exploiter ad quatement les ressources sa disposition au cours de l action en s adaptant aux v nements probl mes ou anomalies qui surgissent au fur et mesure L approche de Suchman am ne une perspective int ressante pour analyser l implantation d une nouvelle technologie en contexte institutionnel en pr sentant l organis
108. pr sents dans notre esprit lorsque nous sommes sur le terrain en servant en quelque sorte de filtre th orique Klein et Myers 1999 p 87 Ils nous aident a regarder dans la bonne direction percevoir des dynamiques que nous aurions pu manquer et a classer les donn es recueilles En somme la collecte de donn es et leur analyse s effectuent a travers un dialogue entre les concepts th oriques et les donn es empiriques qui s influencent mutuellement Tout comme la th orie nous permet de comprendre ce que le cas veut dire le cas permet aussi de comprendre ce que la th orie veut dire La structure utilis e pour l organisation du texte de cette th se peut laisser croire que nous avons proc d d une fa on totalement d ductive en appliquant simplement chaque niveau de contradiction du mod le d Engestr m pour le corroborer Or notre d marche s appuie vraiment sur analyse des dynamiques r v l es par le corpus Parfois les ph nom nes observ s ne cadrent pas avec les propositions th oriques mais ce n est pas une raison pour les rejeter L id e ici n est pas de choisir un cas qui est explicable en vertu de la th orie mais de le prendre pour ce qu il est y compris ses anomalies Si en cours de route le terrain r v le des orientations auxquelles nous n avions pas pens es avant d avoir commenc la recherche nous maintenons notre cadre de recherche ouvert et flexible La d termination de ce
109. primaire Miettinen 2009 sugg re que le mod le de l open source vient remettre en question l opposition entre valeur d change et valeur d usage puisque plusieurs consid rent que ce mod le a le potentiel de remettre en question certains aspects du capitalisme Au terme de notre recherche nous le consid rons plut t comme un mod le qui a su trouver sa place malgr et avec le mod le capitaliste toujours dominant von Hippel et von Krogh 2003 avaient 282 d ja bien d crit les hybridations possibles entre ce mod le de d veloppement collectif et des mod les priv s pr conis s traditionnellement par les entreprises D ailleurs le cas que nous avons tudi pr sente une telle forme d hybridit puisqu on y retrouve la fois des fa ons de faire inspir es des collectifs qui d veloppent les logiciels libres et des imp ratifs manag riaux propre au contexte institutionnel de l organisation utilisatrice Mais ce qui nous appara t particuli rement int ressant dans notre recherche ne concerne pas tant les aspects conomiques de l open source mais plut t son potentiel pour repenser d autres aspects des activit s li es au d veloppement et aux usages des technologies de travail En effet l open source repr sente un changement de paradigme non seulement pour la fa on dont les logiciels sont d velopp s et commercialis s mais aussi pour leur d ploiement et leur maintenance notamment en ce
110. propri t s sociales et mat rielles des logiciels code source ouvert nous am nent remettre en question la traditionnelle dichotomie pos e entre le d veloppement et les usages En effet le 22 code source ouvert nous fournit une parfaite occasion de r examiner d une part les dynamiques entourant les relations entre usagers et d veloppeurs et d autre part les pr suppos s entourant la mat rialit des artefacts 1 4 Les logiciels 4 code source ouvert D abord pr cisons ce que nous entendons par logiciels code source ouvert en effectuant un bref survol du mouvement du logiciel libre Ala base un logiciel libre est un logiciel dont le code source peut tre lu modifi r utilis et redistribu par tous C est Richard Stallman qui a propos le premier le terme de logiciel libre et qui a popularis depuis 1984 ce que nous pourrions qualifier de mouvement politique du logiciel libre en fondant la Free Software Foundation FSF pour son projet GNU Stallman 1992 Avec l aide de professeurs en droit il en a codifi les principes en cr ant la licence GPL GNU General Public License qui garantit un certain nombre de droits aux usagers des logiciels prot g s par cette licence Pour qu on logiciel puisse tre qualifi de libre ses utilisateurs doivent avoir les quatre libert s suivantes o La libert d ex cuter le programme pour tous les usages o La libert d tudier le
111. propri taire et de la pr sence d une communaut vers qui on peut se tourner en cas de probl me Le d veloppeur suivant souligne les avantages de pouvoir b n ficier du support d une communaut ayant atteint une certaine maturit Y a du suivi et tout a oui je consid re la communaut Moodle comme tant tr s bien organis e ce niveau l La maturit vient avec le seuil critique Du moment o y a assez de gens d impliqu s dans la communaut a va de soi Une fois que t as atteint ce seuil critique l c est comme un no way back a ne revient pas M me si demain matin Moodle disparaissait la communaut continue exister c est clair que quelqu un va reprendre les sources et va faire une version ou un produit la communaut ne restera pas les bras pendants Il va y avoir des gens qui vont trouver des outils de migration ou de d pannage qui vont nous permettre de sortir du p trin D veloppeur 4 mai 2009 177 Puisque les usagers de Moodle de partout dans le monde participent aux forums et rapportent les bogues rencontr s les d veloppeurs de l Universit ont le r flexe de se tourner d abord vers la communaut Moodle org pour v rifier si quelqu un d autre a d ja t confront au m me probl me et si une solution a t document e Disons que le premier r flexe qu on a apr s avoir identifi le probl me c est d aller voir le code source pour voir ce qui se passe Dans un second temp
112. provoque pas les occasions de collaboration on les accueille au moment o elles se manifestent Dans la troisi me sous section nous insistons sur l importance du caract re volontaire de la participation des usagers pour le succ s du processus de co configuration 7 1 1 Les probl mes en tant que points de d part temporels de la co configuration Nous avons vu que c est partir du moment o les usagers ont suffisamment pu exp rimenter les contraintes et possibilit s de l outil et rencontr des probl mes qu ils peuvent r fl chir son potentiel en fonction de leurs pratiques de travail Le fait que les usagers aient pu se familiariser concr tement avec l outil plut t que d avoir eu une simple d monstration ext rieure leur permet de connecter cette nouvelle exp rience avec des situations d j v cues et de cr er de nouvelles perspectives M me si les usagers n ont pas particip au design initial de la solution leur input peut tre mobilis par les d veloppeurs afin de la personnaliser Les d veloppeurs ont besoin d information sur le contexte d usage situ qui leur est parfois difficilement accessible Leur rencontre avec les usagers autour de r els probl mes rend les pratiques situ es de ces derniers plus visibles aux d veloppeurs Les usagers et d veloppeurs doivent alors joindre leurs diff rentes perspectives pour tenter de r soudre ces probl mes Ceci fait cho la proposition de Luc
113. psychologie cognitive a l tude des interactions humain machine est en quelque sorte limit e aux aspects individuels de traitement de l information Or la diffusion massive des technologies de l information et de la communication entra ne une modification rapide de l environnement quotidien du 49 travail On doit repenser les relations entre la technologie le contexte d utilisation et les interactions sociales Un travail critique est alors op r a la fois par les chercheurs en sciences cognitives que ceux en sciences sociales qui remettent en question l internalisme et l individualisme mental dans les sciences cognitives Conein et Th venot 1997 p 12 Au cours des ann es quatre vingt des chercheurs commencent proposer de nouvelles avenues notamment Susanne B dker 1991 et Lucy Suchman 1987 chercheures au Xerox Parc de Palo Alto Soulignant l importance de la prise en compte du contexte plus large de interaction m diatis e leurs travaux contribuent mettre de l avant des questionnements sur la place et le r le du contexte et de la dimension sociale dans la technologie Un champ interdisciplinaire d sign par l appellation Computer Supported Cooperative Work CSCW merge en 1984 a la suite d un symposium rassemblant un groupe disparate de participants impliqu s dans des domaines vari s tels que les syst mes d information la communication m diatis e par ordinateur et l hypertexte
114. quand ils veulent alors ce qui est l fun c est qu ils peuvent poser leur question n importe quelle heure pis un autre tudiant peut lui r pondre faque on regarde les questions et les r ponses et s il y a une r ponse qu on juge qui n est pas correcte on va entrer et r pondre sinon on laisse les tudiants se poser des questions entre eux Aussi les questions des tudiants nous aident am liorer les explications qu on donne a revient tout le temps de sorte que maintenant les forums sont plus ce qu ils taient avant C est un tr s bon outil p dagogique les forums pour apprendre o sont les difficult s des tudiants Professeure et directrice d un d partement 11 mai 2009 Certains enseignants ont toutefois remarqu que le co t du risque Moles et Rohmer 1976 associ cette participation n est pas le m me pour tous les tudiants Un enseignant en langue seconde explique pourquoi ses tudiants h sitent participer aux forums de discussion sur Moodle o les messages sont visibles par toute la classe contrairement aux courriels qui ne sont lus que par l enseignant Mes tudiants ne communiquent pas tellement dans les forums de discussion sur Moodle Ils ont peur de faire des erreurs C est leur langue seconde donc ils font plein de fautes Ils sont mal l aise tr s g n s Moi je leur dis au contraire il faut le faire surtout avec le prof qui peut corriger mais C est vrai qu il
115. que les valeurs de POSS ne sont pas universelles et ne peuvent tre simplement transpos es dans n importe quel contexte En effet m me si les principes entourant la production de logiciels code source ouvert pr conisent un r le plus actif des usagers ce r le consiste pour les usagers non d veloppeurs avoir une Voix Or cette voix n a pas toujours un effet sur les propri t s mat rielles de l outil puisque ce sont les d veloppeurs qui ont le pouvoir de prendre les d cisions relatives ce qui sera implant It seems that the non developer users are not necessarily more empowered in the OSS development than in other development contexts Even though the 29 users are not totally silenced or ignored a situation that could arise in commercial software development that can be carried out without any contact with actual users of the software it might be that the voice of the OSS users is neither listened to even though the users have tried to contribute Livari 2010 p 126 Lorsqu une cat gorie d usagers les usagers d veloppeurs a le dernier mot sur les changements l outil la puissance d agir des autres usagers les usagers non d veloppeurs s en trouve r duite au niveau technique mais s observe n anmoins dans leur capacit convaincre argumenter et illustrer leurs id es par l entremise des moyens de communication leur disposition dans cette tude il s agissait de foru
116. recherche sont ensuite discut es au sein du septi me chapitre Enfin le huiti me chapitre pr sente les conclusions g n rales de la th se ses lacunes ainsi que les possibilit s de d veloppement futur CHAPITRE I PROBLEMATIQUE L ARTICULATION DU DEVELOPPEMENT TECHNOLOGIQUE AUX PRATIQUES DE TRAVAIL Depuis le d but des ann es 1980 les chercheurs qui s int ressent aux technologies dans les organisations dans une perspective communicationnelle sont confront s a de multiples probl matiques touchant au design aux usages la coop ration m diatis e ainsi qu aux ajustements mutuels dans les milieux de travail informatis s Groleau et May re 2009 Les questionnements qui en d coulent n cessitent une tude simultan e du d veloppement d une technologie son appropriation par les membres de l organisation leurs interactions et leurs pratiques de travail en mutation Une fine compr hension de ces diff rents aspects est n cessaire afin de proposer une analyse ad quate des m diations sociales et mat rielles qui sous tendent la vie organisationnelle dans un contexte marqu par l arriv e de nouveaux mod les d innovation tels que d veloppement collaboratif de solutions ouvertes Dans ce premier chapitre nous identifions les th mes qui nous pr occupent en indiquant comment ils ont t d velopp s dans les travaux portant sur l organisation l innovation les syst mes d information IS et les u
117. s dans les processus de changement Pour Langley il n est toutefois pas suffisant de d crire ces patterns encore faut il les expliquer Les m canismes sont donc les logiques qui permettent d expliquer ces patterns Langley cite les quatre types de m canismes expliquant le changement selon Van de Ven et Poole 1995 These motors are labeled life cycle mechanisms based on the idea of genetic predetermination teleological mechanisms based on goal driven behaviours and learning dialectical mechanisms based on cycles of confrontation and resolution among opposing forces and evolutionary mechanisms based on the processes of variation selection and retention Langley 2009 p 418 L analyse des contradictions a laquelle nous proc dons dans les prochains chapitres s inscrit videmment dans une perspective dialectique puisque les tensions sont per ues comme une force de changement En outre Langley pr cise que la th orie de l activit constitue l une des m tath ories qui sont davantage int gratrices 92 en permettant d aller au del des m canismes d crits par Van de Ven et Poole En effet la th orie de l activit met l emphase sur les possibilit s de d veloppement continuel plut t que sur la reproduction des m mes patterns au fil du temps Blackler Crump et McDonald 2000 L essence d une approche postcognitiviste telle que la th orie de l activit est d tudier les ph n
118. service que les d veloppeurs peuvent rendre l usager en marge de leurs pr occupations relatives la g n ralisation ou la syst matisation des ajouts modifications Cela n emp che pas que plusieurs r ponses ad hoc des demandes sp cifiques voluent et se g n ralisent afin de devenir des standards la diff rence r side dans le fait que l analyse menant cette g n ralisation s effectue apr s l exp rience concr te et non avant 6 3 Conclusions partielles Lorsque nous avons examin les pratiques de co configuration de Moodle au chapitre V nous avons vu que l accessibilit au code source et les opportunit s d changes entre les usagers et les d veloppeurs ont permis de r soudre certaines tensions 258 associ es aux contradictions secondaires Dans le pr sent chapitre nous avons toutefois vu que les tensions g n r es par les contradictions tertiaires entre la nouvelle et l ancienne configuration du syst me d activit ne peuvent pas tre r solues exclusivement par des changements aux propri t s mat rielles de l outil puisqu elles sont tributaires de pratiques institutionnalis es de r gles et de conventions qui sont toujours reproduites alors que le nouvel outil est int gr Certaines pratiques sens es tre facilit es par l outil telles que l adoption d approches p dagogiques socioconstructivistes ou le partage de ressources num riques entre enseignants ne se sont pas
119. ses propres conditions locales A moins de trouver un point de passage elles ont peu de chance d influencer les autres facult s Or la cha ne Ce laboratoire existe toujours mais depuis l implantation de Moodle le support offert sp cifiquement pour cette plateforme a t pris en charge par un service global de l Universit qui a positionn ses effectifs localement c est a dire dans chaque facult Nous y reviendrons au prochain chapitre 26 Le meuble multim dia standard renferme un ordinateur et son cran LCD des haut parleurs un lecteur DVD les branchements pour un ordinateur portable les appareils audio vid o et un microphone externe un projecteur et les branchements r seaux appropri s 156 reliant les univers locaux et l institution n est pas toujours fluide car les lieux de rencontres interfacultaires sont peu nombreux Nous reviendrons sur ce point au prochain chapitre lorsque nous examinerons la constitution du Comit qui a t mis en place pour l implantation de Moodle qui se caract rise notamment par sa dimension interfacultaire Puisque les d partements ont leur propre culture et fa ons de faire respectives chaque d partement d universit est un univers en soi Dyke 2006 Dans certains cas il peut y avoir une incongruit entre l introduction de nouvelles technologies au niveau institutionnel et les r gles informelles ou rapports de force propres
120. soulign les tensions entre deux mod les r gissant pr sentement le fonctionnement des universit s soit l universit en tant qu institution et l universit en tant qu organisation L universit en tant qu institution met l avant plan la relation entre les professeurs et les tudiants alors que l universit en tant qu organisation place la priorit sur le d veloppement l expansion et la rentabilit H bert cit par Deschenaux 2008 Cette citation illustre ce que plusieurs acteurs per oivent comme une contradiction entre la mission unique de l universit et l application de principes gestionnaires standards utilis s de plus en plus pour encadrer le fonctionnement des institutions d enseignement amenant celles ci tre vues travers la mesure d un cart par rapport un mod le mythique de l entreprise Gueissaz 1999 p 15 Ainsi ce n est pas parce que l universit partage des probl mes similaires ceux de l entreprise que les m mes m thodes peuvent tre appliqu es et que les m mes outils peuvent tre implant s avec les m mes r sultats It would seem that universities are fundamentally different from business organizations in their decision making processes Consequently the standard IS development strategies developed for business may not be appropriate in institutions of higher education Heiskanen Newman et Simila 2000 p 7 L objectif de cette recher
121. source permet l organisation qui l implante de la personnaliser Comme nous 104 avons mentionn au chapitre I ce sont justement ces micro innovations incr mentales en contexte d utilisation qui nous int ressent plus particuli rement La p riode couverte par notre recherche s tend de l automne 2006 d cembre 2010 La d cision d adopter Moodle en remplacement de WebCT a t prise par le comit institutionnel sur les plateformes d apprentissage en ligne de l Universit peu apr s la remise d un rapport d valuation des besoins en 2005 Nous avons eu l occasion d tre en contact avec certains membres de ce Comit d s 2005 et d assister aux r unions de planification de l implantation La transition de WebCT vers Moodle a d but la fin de 2006 Les formations aux enseignants ont commenc en janvier 2007 Les premiers enseignants adopter Moodle ont donc pu l int grer dans leurs cours du trimestre d hiver 2007 Puisque l observation s est poursuivie jusqu en d cembre 2010 nous avons t en mesure de comparer les premiers usages de la plateforme ceux s tant d velopp s au fil des 11 trimestres universitaires suivants en portant une attention plus marqu e au trimestre d hiver 2009 lors duquel nous avons r alis les entretiens semi dirig s avec les enseignants voir section 3 4 2 Nous avons choisi les enseignants de cette Universit qu b coise en tant que sujets
122. sujets et permet aux utilisateurs de collaborer entre eux 296 sur les nouvelles formes d interactions rendues possibles par les outils de communication en temps r el telles que les requ tes informationnelles et les questions de clarification lanc es aux coll gues via les messageries instantan es Licoppe Cudicio et Proulx 2011 peu se sont int ress s aux pratiques de narration du travail a des publics plus larges et aux raisons qui les motivent La diffusion des intentions via les r seaux socionum riques que certains ont d sign par le n ologisme intentcasting Paquet 2011 ne prennent pas seulement la forme de questions requ tes demandes d aide ou d invitations a collaborer Elle permet galement aux travailleurs de donner voir leur activit de la mettre en sc ne mais aussi et surtout de s y retrouver et s y orienter Bidet et Schoeni 2011 Il appara t donc essentiel de comprendre les motivations et les potentialit s de ces nouvelles formes de mise en visibilit du travail et d tudier comment l employeur y fait face lorsqu elles naissent l initiative des employ s par l entremise d outils non contr l s par l organisation APPENDICE A COURRIEL DE SOLLICITATION D ENTRETIEN Bonjour M Mme Nom de l enseignant e ou du d veloppeur Mon nom est Claudine Bonneau et je suis tudiante au doctorat en communication a l UQAM Mon projet de recherche porte sur l implantation d
123. sur ce pouvoir de l acteur comme en t moigne les travaux de Crozier et Friedberg Contre les illusions des th oriciens de la domination et du conditionnement mais aussi contre les fantasmes de toute puissance et de simplification qui Nous revenons plus en d tail sur ce point lors de la pr sentation de l approche de l action situ e dans le chapitre th orique 7 surgissent constamment chez les hommes d action il faut donc affirmer avec force que la conduite humaine ne saurait tre assimil e en aucun cas au produit m canique de ob issance ou de la pression des donn es structurelles Elle est toujours l expression et la mise en uvre d une libert si minime soit elle Elle traduit un choix travers lequel l acteur se saisit des opportunit s qui s offrent a lui dans le cadre des contraintes qui sont les siennes Crozier et Friedberg 1977 p 45 Pourtant les individus n chappent pas aux logiques de contrainte et de domination Les outils technologiques par exemple imposent des choix et orientent l action organisationnelle Ils tablissent la fois les bases de l action et limitent par l imposition et la l gitimation d une rationalit structurante la port e des remises en cause que pourraient souhaiter les individus Cordelier Mahy et Vasquez 2010 Au del des fonctions inscrites dans l outil lui m me l organisation peut aussi mettre au point des normes structurant les
124. tant que mod le conceptuel permettent d expliquer cet effet 121 3 7 Synth se de la strat gie m thodologique Dans ce chapitre nous avons d crit notre strat gie m thodologique et notre position en tant que chercheur En r sum notre d marche s inscrit dans le champ de la recherche qualitative et s appuie sur le paradigme interpr tatif qui vise d crire et expliquer un ph nom ne contemporain dans son contexte Une telle approche interpr tative est coh rente avec les objectifs de la recherche qui cherche expliquer les significations et les interpr tations des participants dans le but de comprendre pourquoi et comment les pratiques de travail se transforment Notre m thode de recherche s appuie sur une tude de cas fond e sur un cas unique o la th orie de l activit agit a titre d outil de sensibilisation Les modes de saisie qui r pondent le mieux aux questions de recherche que nous avons identifi es au chapitrel sont l observation participante la tenue par la chercheuse d un journal d observation les entretiens semi dirig s et l analyse de documents institutionnels L analyse des donn es est effectu e apr s le codage du corpus l aide de marqueurs inspir s de la th orie de l activit Le logiciel S mato permet de faciliter les regroupements et le rep rage selon les th mes identifi s partir de ces cat gorisations nous mettons en relation les dynamiques observ es ave
125. te d autonomie se traduit malheureusement dans certains cas par un individualisme Une autre chercheure ayant tudi le travail des enseignants universitaires indique ce sujet que individualisme fait partie des normes culturelles du milieu et de la structure organisationnelle Brassard 2006 p 9 Alors que la collaboration l change et le partage sont n cessaires leur activit les modes de fonctionnement de l universit contribueraient plut t l isolement des enseignants Blackmore 2000 La tension entre le p le professionnel et manag rial se traduit ici par une ad quation entre un besoin de plus d ouverture entre enseignants et les modes d op ration qui sont encore orient s vers les r sultats de l individu D ailleurs plusieurs enseignants re us en entretien nous ont dit que la culture collaborative avait peine gagner du terrain dans le milieu acad mique comme Villustre cette citation d une charg e de cours qui ne sent pas qu elle a le support n cessaire de ses coll gues pour pouvoir tenter de nouvelles choses Je trouve que c est un gros probl me dans mon d partement on est tr s isol s On est laiss s nous m mes On fait du mieux qu on peut mais on est imputable de tout ce qu on fait donc si on fait une erreur c est toujours de notre faute mais y a personne qui nous dit qu il ne faut pas le faire Faque tes mieux d y aller avec les choses que tu co
126. temps afin de comprendre comment les sujets eux m mes vivent ces tensions Nous utilisons galement les concepts de paradoxes incongruit s incoh rence et dilemmes tels que d finis plus t t pour d finir de fa on plus pr cise les tensions observ es Or puisque les contradictions ont avant tout t utilis es en intervention elles ont t peu d velopp es conceptuellement Carole Groleau cit e dans Bonneau 2010 p 84 Apr s avoir conduit une revue de litt rature des articles publi s par des chercheurs s inspirant de la th orie de l activit Foot et Groleau 2011 ont constat que la 81 plupart des chercheurs qui mobilisent le concept de contradictions ne d ploient pas les quatre niveaux propos s par Engestr m n gligeant ainsi les forces de changement propres chacun de ces niveaux Pour leur part ces chercheures ont effectu un travail de clarification conceptuelle en explicitant les relations entre les quatre niveaux de contradiction en en montrant leurs liens avec le concept d actions pist mique galement d velopp par Engestr m 1999b we infer that primary contradictions precipitate the epistemic actions of questioning and when aggravated lead to the emergence of each of the other types of contradictions Secondary contradictions provoke analyzing actions among participants in the activity system Emerging with the implementation of a new model of the activity tertiary contrad
127. the Theory of Structure Berkeley CA University of California Press p Goldman R et R P Gabriel 2005 Innovation happens elsewhere open source as business strategy San Francisco Ca Morgan Kaufmann p 324 Google 2008 Google Chrome En ligne lt http www google com googlebooks chrome gt Gorling S J 2003 A critical approach to Open Source software p En ligne lt http flosshub org system files gorling pdf gt Consult le 29 juin 2011 Gouvernement du Canada 2011 Ce que la Loi sur la modernisation du droit d auteur signifie pour les enseignants et les l ves Droit d auteur quilibr En ligne lt http www droitdauteurequilibre gc ca eic site crp prda nsf fra rp01185 html gt Consult le 13 octobre 2011 Granjon F et E Paris 2005 Marchandisation des savoirs privatisation de la recherche et r formes de l universit fran aise Sciences de la soci t no 66 p 165 179 Groleau C 2006 Int gration de technologies de Jlinformation et de la communication en milieu de travail penser l arrimage des m diations sociales et mat rielles avec la th orie de l activit Actes du Colloque International en SIC Pratiques et Usages Organisationnels des TICS p 21 28 Groleau C C Demers M Lalancette et M Barros 2011 From Hand Drawings to Computer Visuals Confronting Situated and Institutionalized Practices in an Architecture Firm Organization Science v
128. tudiants qui essentiellement consultent le contenu et participent aux activit s d j cr es par les enseignants Les manipulations n cessaires pour rendre certains contenus disponibles aux tudiants sont parfois plus fastidieuses qu ils se l imaginent comme l explique cette professeure 227 Moi j enseigne les relations publiques et on fait beaucoup d entrevues en studio avec les tudiants pour leur apprendre parler la t l vision et j aurais voulu mettre les fichiers vid o sur Moodle et j y arrivais pas Je me rappelle les avoir appel s le support technique une couple de fois parce que les tudiants disaient nos entrevues sont enregistr es on peut tu les revoir La je les ai appel s qu est ce que je fais et je n ai pas eu de solution satisfaisante C tait un aria parce qu il fallait que je prenne un dvd de l enregistrement en studio que j aille le porter au comptoir audio visuel qu ils le transforment avant que je puisse le mettre sur Moodle Professeure 16 juin 2009 Ainsi les co ts cognitif et temporel li s l utilisation de Moodle sont plus lev s pour les enseignants que pour les tudiants De plus les statuts des enseignants les am nent r pondre de diff rentes fa ons aux pressions qu ils ressentent Lorsque les enseignants doivent consacrer beaucoup de temps et d effort l apprentissage et l utilisation de Moodle ils s interrogent sur l inv
129. type work in progress On peut videmment tracer ici un parall le entre l accessibilit du code source ouvert et ces formes de travail ouvert o on rend visible la source que ce soit le code ou les traces d un travail et ce au fur et mesure qu elle prend forme Certains auteurs d signent cette pratique par l expression working out loud Williams 2010 une formulation d riv e de thinking out loud penser haute voix qui illustre bien la volont de rendre son travail visible au fur et mesure qu il est effectu au lieu de simplement l noncer au moment de le planifier ou en rendre compte apr s qu il ait t compl t Dans le futur nous souhaitons donc examiner les liens entre la mise en visibilit du travail par l entremise des outils socionum riques et de leurs propri t s d ouverture vers l ext rieur de l organisation et les pratiques de collaboration mergentes et informelles c est dire non formalis es par l employeur Bien que plusieurs travaux en sociologie du travail et en CSCW se soient pench s sur les modes alternatifs de pr sence au travail B dker et Christiansen 2006 c est a dire hors des lieux ou des temps contractuels Crague 2003 Ladner 2008 ainsi que Quora est une plateforme web disponible au public depuis 2010 qui permet ses utilisateurs de cr er d diter et d organiser des questions r ponses Le site organise les questions r ponses par
130. usagers et des d veloppeurs faisant partie d une m me organisation De plus il permet de d crire les conditions entourant la co volution d un outil et des pratiques d enseignants universitaires qui l utilisent dans un contexte o la configuration mat rielle de l outil peut tre modifi e m me apr s son implantation Cette th se vise offrir un clairage nouveau sur le fonctionnement des pratiques de co configuration d un dispositif sociotechnique et sur les interactions entre les diff rents membres qui composent l universit en tant qu organisation Son objectif n est pas prescriptif nous n y pr sentons pas des recommandations pour l implantation de nouvelles technologies en organisation mais plut t des propositions th oriques et empiriques ancr es dans une d marche qualitative Notre analyse peut ainsi servir de base l laboration ou l am lioration de m thodologies pour les recherches s int ressant la co configuration et l utilisation de technologies ouvertes en milieu de travail Le premier chapitre d crit les diff rents axes de la probl matique de la recherche et circonscrit l objet d tude Le cadre th orique et conceptuel est ensuite d fini tout au long du deuxi me chapitre L approche m thodologique fait l objet du troisi me chapitre Les quatri me cinqui me et sixi me chapitres sont consacr s l analyse des donn es empiriques Les contributions de la
131. usages de celui ci par l instauration de param tres techniques standards de proc dures et guides d utilisation d une signature graphique corporative uniforme de banques d outils communs de droits d acc s et mesures de s curit r gissant l utilisation des outils etc l int rieur d une m me organisation les outils habitent simultan ment plusieurs mondes sociaux si bien qu ils ne peuvent satisfaire l ensemble des int ress s Bowker et Star 1997 p 295 D un c t un certain degr de standardisation de l outil appara t n cessaire afin de permettre l interop rabilit et la coop ration entre les employ s tout en facilitant le support qui leur est fourni Par exemple si chaque employ d une organisation utilisait ses propres logiciels 1l ne pourrait pas b n ficier du support institutionnel formation service technique mise jour etc puisqu en raison des ressources limit es seuls les logiciels d sign s par l organisation sont support s De l autre c t les outils de travail doivent tre suffisamment flexibles pour pouvoir s adapter aux contextes locaux et pratiques situ es des employ s Quand on cherche a normaliser des outils utilis s dans des circonstances h t rog nes on en est g n ralement r duit des compromis Bowker et Star 1997 p 304 Cette tension entre standardisation et personnalisation se trouve donc au c ur des questionnements portant sur
132. usages en contexte r el Or une distinction conceptuelle subsiste dans la litt rature organisationnelle entre la phase d innovation processus o des d veloppeurs con oivent un dispositif et celle de Vappropriation du dispositif par les usagers Dans la prochaine section nous revenons la situation qui nous pr occupe soit l utilisation de technologies dans les organisations pour d crire ce clivage empirique et th orique 1 3 Franchir la fronti re de l implantation Paul M Leonardi jeune chercheur en communication organisationnelle a attir notre attention sur le fait que les p riodes de d veloppement et d usage des technologies sont per ues par ceux qui les tudient comme tant des v nements discontinus s par s dans le temps par le moment fatidique de l implantation Leonardi 2009 La relation entre le d veloppement ou le choix de la technologie et son usage dans les organisations est rarement th oris e puisque les tudes se concentrent exclusivement sur l un ou l autre de ces v nements A titre d exemple les tudes men es par Orlikowski et Walsham ont port leur regard exclusivement sur le moment o la technologie entre dans l organisation laissant de c t le processus ayant men a la d cision de l implanter Groleau 2006 gt Cette lacune a d ailleurs t probl matis e lors d un s minaire organis par le Helsinki Collegium of Advanced Studies en a
133. user programming Lieberman 2000 Nous proposons plut t de voir la co configuration comme un service aux usagers afin que ces derniers ne soient pas laiss s eux m mes et puissent disposer des comp tences des d veloppeurs Nous avons vu que les d veloppeurs avaient l impression de donner un meilleur service aux usagers depuis qu ils avaient acc s au code source du logiciel cet effet l open source est une fa on pour l organisation d accroitre ses capacit s supporter les futurs usages et d adopter une perspective de d veloppement durable en informatique L articulation entre le pass le pr sent et le futur est centrale au d veloppement durable qui vise 4 mieux r pondre aux besoins pr sents tout en ne compromettant pas la possibilit des g n rations futures de r pondre a leurs besoins World Commission on Environment and Development 1987 Outre la capacit d adaptation de l outil aux besoins futurs un d veloppement informatique durable va de pair avec une utilisation responsable des fonds publics M me si les universit s sont en comp tition pour le recrutement de la client le tudiante elles ne devraient pas tre en comp tition en ce qui concerne les outils qu elles utilisent Ainsi il appara t illogique que chaque universit paye des sommes normes pour que le fournisseur d un logiciel propri taire apporte une modification son produit alors que ces d veloppements
134. veloppeurs ne reversent pas syst matiquement leurs modifications ou ajouts afin qu ils soient int gr s dans la version officielle g r e par la communaut via le site Moodle org On n est pas beaucoup pour faire toute la job donc c est vraiment dur d arriver retourner quelque chose de complet la communaut On n a vraiment pas le temps parce qu il faut faire le support au complet faut quand m me changer la version d velopper de nouvelles choses on n a m me pas le temps de faire toutes nos id es rires Faudrait faire un peu plus de b n volat rires Ou que l Universit engage plus de personnes D veloppeur 2 mai 2009 254 Les d veloppeurs nous ont expliqu que les contributions la communaut demandent du temps et des efforts consid rables d une part cela n cessite que les d veloppeurs de l Universit aient bien suivi les standards pr conis s par la communaut et d autre part documentent leurs ajouts ou modifications lorsqu ils les reversent Or ce processus est trop long et les d veloppeurs n ont pas suffisamment de temps pour s assurer que leurs modifications soient cod es de fa on Moodly correcte Le contexte organisationnel de l Universit le permet difficilement comme l explique ce d veloppeur qui contraste sa situation celles d autres types de contributeurs Je pense que les gens qui font a c est plus des trippeux ils font a chez eux le soir la nui
135. vient le temps d utiliser des fonctions plus avanc es de Moodle comme en t moigne cette technicienne au support qui re oit des demandes d aide de la part d tudiants qui travaillent pour des enseignants Des tudiants qui travaillent pour des profs oui souvent Souvent quand il y a un tudiant c est que le site va tre plus avanc il va y avoir une base de donn es des forums puis 1a les tudiants vont venir pour des questions plus pr cises Parce qu en g n ral les tudiants sont assez d brouillards Quand les profs embauchent des tudiants c est pas juste pour mettre des PDF en g n ral rires Mais c est dur dire car souvent tu sais pas si c est un enseignant ou un tudiant D veloppeur 8 mars 2009 218 Cette redistribution des taches reste souvent invisible parce qu il n y a pas de moyens pour le technicien de d terminer avec certitude si la personne qui le contacte pour de l aide est un enseignant ou un employ tudiant En effet bien que la demande de codes de cours soit r serv e aux enseignants ceux ci peuvent ensuite d l guer les droits d dition des sites de cours Moodle dont ils sont responsables n importe quel usager peu importe son statut dans les dossiers des ressources humaines de l Universit Ainsi un employ tudiant peut avoir un r le d enseignant dans Moodle incluant les m mes droits que celui ci lui permettant de cr er et g rer des cours
136. y a d autres moyens les courriels qui existent pour communiquer un un Charg de cours 3 avril 20091 Ici la mise en visibilit et la p rennit des publications sur les forums de discussion constituent un obstacle dans ce contexte particulier o les tudiants doivent s exprimer dans une langue qui n est pas leur langue maternelle L enseignante suivante explique qu elle fait parfois des compromis pour les tudiants qui n utilisent pas Moodle comme elle le souhaiterait Y en a beaucoup des tudiants qui ne les faisaient pas remettre leur travail sur Moodle qui ont eu des probl mes qui l ont remis en retard pis j ai accept 208 cette session ci juste pour pas que Moodle soit per u comme un outil r pressif J pense que dans une premi re ann e d implantation faut tre flexible faut se dire c est pas parfait mais c est tellement mieux que de ne pas avoir essay Charg e de cours 4 avril 2009 Il importe tout de m me rappeler que la majorit des enseignants que nous avons rencontr s en tait toujours aux fonctions de base de Moodle soit le partage de fichiers et la diffusion de leurs contenus num riques et n avaient pas encore exp riment les fonctions de co construction de contenu telles que les wiki les forums les devoirs les blogues et les glossaires collaboratifs Or les enseignants qui en sont toujours avec les fonctions de base remarquent tout de m me la plus grande flexib
137. 009 la fin de l ann e 2010 ce nombre tait pass 1436 183 cours Document institutionnel 9 tir des statistiques d utilisation consult es en juillet 2011 Ces chiffres montrent que toutes proportions gard es davantage d enseignants utilisent Moodle que WebCT et que le nombre d usagers croit rapidement de trimestre en trimestre Ils ne donnent toutefois pas d information qualitative sur l volution des usages et des besoins C est en interrogeant les enseignants qu on peut remarquer les diff rents niveaux d appropriation de l outil au fil du temps Les exemples qui suivent illustrent chacun leur fa on un degr d int gration de Moodle dans les pratiques des enseignants Une enseignante n ayant pas adopt Moodle au moment de l entretien soit deux ans apr s son implantation nous explique qu elle a mis un certain temps pour comprendre quoi servait l outil et ce qu il pouvait lui apporter C est en voyant concr tement des coll gues de son entourage l utiliser qu elle en est venue entrevoir les possibilit s pour elle m me J en ai entendu parler par une coll gue en particulier elle est enchant e de a Elle me montre a L oui j en sens le besoin l je sais ce que a veut dire L int r t est n alors qu avant je ne le voyais pas C est force de voir que quelqu un nous en parle et nous montre Je peux dire qu il y a ce progr s l c
138. 1 p 35 100 Ainsi le chercheur confronte les pr conceptions qui ont guid son questionnement et le design de sa recherche avec les donn es qui mergent pendant le processus de recherche Ces donn es sont produites travers les interactions entre le chercheur et les participants In social research the data are not just sitting there waiting to be gathered like rocks on the seashore Rather interpretivism suggests that the facts are produced as part and parcel of the social interaction of the researchers with the participants Klein et Myers 1999 p 74 Le chercheur est une source de r sultats non pas de contamination de ceux ci Il est donc affect par le terrain d tude il s agirait d ailleurs d une condition sine qua none de l observation participante Favret Saada 1990 cit dans Bastien 2007 p 137 que nous abordons au point suivant 3 3 M thode l observation participante Yin 1994 affirme que l tude de cas ne doit pas tre confondue avec l approche m thodologique de l observation participante puisque l tude de cas n est pas une technique de collecte de donn es mais plut t une strat gie de recherche au sens plus large qui n implique pas n cessairement le recours des m thodes ethnographiques Bien que nous croyions qu il soit tout fait juste d tablir cette distinction entre l tude de cas et l observation participante nous estimons qu il es
139. 2 Cette vision d coule directement du constructivisme social Interpretivism asserts that reality as well as our knowledge thereof are social products and hence incapable of being understood independent of the social actors including the researchers that construct and make sense of that reality Orlikowski et Baroudi 1991 p 13 Cela implique n cessairement un travail r flexif de la part du chercheur Cette r flexivit permet en quelque sorte de profiter de la subjectivit propre a cette d marche Cela est possible en devenant conscient de nos propres r actions motionnelles et intellectuelles par rapport 4 nos exp riences et observations Si on sent quelque chose si on ressent une motion sur le terrain c est le signe qu il se passe quelque chose On peut donc utiliser nos motions pour expliquer a condition de documenter ad quatement ces donn es Langley 2010 en substance paraphras de l oral Kirsten A Foot indique ce propos que la th orie de l activit a favoris sa propre r flexivit en lui permettant d tre a la fois consciente de ses pr jug s mais aussi de les remettre en question the activity theory framework increased my abilities as a researcher by challenging me to view the Network from multiple perspectives and to compare the unconscious preconceptions I had of its development with the descriptions and explanations that Network participants offered it Foot 200
140. ATIQUES DE TRAVAIL 4 1 1 Les TIC en milieu de travail entre standardisation et personnalisation 5 1 1 1 Outil g n rique et besoin sp cifique l obligation de la similarit 8 1 2 L volution de la figure de l usager des dispositifs sociotechniques 10 1 2 1 N gociation et co configuration en contexte r el d utilisation 12 1 3 Franchir la fronti re de P implantation sssesesssessseeessseesseessessserssseessseesseesseessee 16 1 3 1 Les besoins des usagers travers le temps 19 1 4 Les logiciels code source Overt ire neue 22 1 4 1 Le r le des usagers non d veloppeurs 27 1 4 2 L utilisation de logiciels code source ouvert dans les organisations 31 1 5 Objet d tude et questions de recherche tc aetna tends aed 33 1 5 1 Moodle une plateforme en ligne d apprentissage code source ouvert 34 1 5 2 L universit en tant qu organisation la fois unique et similaire 39 1 5 3 La co volution de Moodle et des pratiques de travail des enseignants 41 CHAPITRE II CADRE CONCEPTUEL LES NIVEAUX DE CONTRADICTIONS EXPLICITES PAR LA TH ORIE DE L ACTIVIT seen 47 2 1 Approches pour l tude des technologies en milieu de travail eects 48 2 bcd L action Situ e ina De is ns ne nd el et 50 22 FA cognition distribu e issie Sede te ce a eda ee ede de ut 52 2 1 3 La th orie de la structuration u
141. Cornford 2004 p 36 L universit pr sente toutefois plusieurs similarit s avec d autres types d organisation telles que les bureaucraties professionnelles d crites par Mintzberg 1991 qui sont caract ris es par le r le central et l autonomie des op rationnels les enseignants chercheurs et par la pr dominance de l ajustement mutuel et de la standardisation professionnelle comme modalit s de la coordination Gueissaz 1999 p 13 De mani re plus g n rale l universit constitue un ensemble d activit s reli es par un syst me formel de subdivision et de coordination des t ches d autorit et de communication En ce sens l universit partage les m mes probl mes que la plupart des organisations modernes surtout en ce qui concerne les d fis amen s par la gestion de ses ressources et le contr le de ses co ts Lockwood 1985 p 29 Ces diff rentes facettes de l universit qui nous am nent la percevoir soit comme tant similaire aux autres organisations ou plut t comme une institution unique modulent les rapports entre les acteurs qui la composent Lors d un colloque organis par la F d ration qu b coise des professeures et professeurs d universit FQPPU Pierre H bert professeur l Universit de Sherbrooke et vice pr sident de la FQPPU 10 Colloque A qui appartient l universit 76 Congr s de l Acfas Qu bec 8 mai 2008 40 a d ailleurs
142. The SAGE handbook of organizational research methods D A Buchanan et A Bryman p 409 429 Sage 329 2010 Enjeux de l tude des processus en organisation Colloque Organisation en mouvement UQAM Lapointe L 2008 Quelle crise des universit s L Action nationale no Octobre 2008 En ligne lt http www action nationale qc ca index php option com_content amp task view amp id 739 amp Itemid Latour B 1987 Science in Action How to Follow Scientists and Engineers Through Society Cambridge MA Harvard University Press p Latzko Toth G 2010a L tude de cas en sociologie des sciences et des techniques Note de recherche Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie En ligne lt http www cirst ugam ca Portals 0 docs note_rech 2009 03 pdf gt 2010b La co construction d un dispositif sociotechnique de communication le cas de l Internet Relay Chat Montr al Th se pr sent e comme exigence partielle du doctorat en communication Universit du Qu bec Montr al 419 p Law J 1987 Technology and heterogeneous engineering The case of the Portuguese expansion In The social construction of technological systems New directions in the sociology and history of technology W E Bijker T P Hughes et T J Pinch p 111 134 Cambridge MA MIT press Leifer R et A Delbecq 1978 Organizational Environmental Interchange A Mode
143. Ts je ne joue pas au golf l ordinateur Alors pour moi ce n est pas un outil d amusement a ne fait m me pas longtemps que je vais surfer pour des recherches o quoi que ce soit Moi je ne suis pas l exploratrice ni la grande d couvreuse Y en a beaucoup des coll gues qui m envoient des YouTube pis qui me disent il faut que tu lises ci il faut que tu regardes a a m nerve Je n ai pas le temps de faire a Charg e de cours 9 mai 2009 D autres distinguent clairement ce qui fait partie de leurs comp tences en enseignement et ce qu ils consid rent comme des habilet s techniques pour lesquelles ils n ont pas n cessairement t form s Les membres des quipes de support informatique de l Universit notent galement cette tension chez certains enseignants qui sont la fois de grands sp cialistes dans leur domaine respectif mais souvent d sempar s face la manipulation d outils informatiques Un technicien que nous avons interview d crit cette particularit caract risant les enseignants usagers et indique comment cela teinte ses rapports avec eux Nos professeurs ont besoin d un go pour enseigner Quand un professeur me dit Je ne comprends rien je ne suis pas habile dans mes affaires il y a toute une psychologie qui est fort int ressante dans le milieu universitaire rires o on doit consid rer l usager comme quelqu un de tr s comp tent mais aussi de
144. UNIVERSITE DU QUEBEC A MONTREAL LA CO CONFIGURATION INTRA ORGANISATIONNELLE D UNE TECHNOLOGIE A CODE SOURCE OUVERT EN TANT QUE LIEN ENTRE SON DEVELOPPEMENT ET SES USAGES LE CAS DE MOODLE DANS UNE UNIVERSITE QUEBECOISE THESE PRESENTEE COMME EXIGENCE PARTIELLE DU DOCTORAT EN COMMUNICATION PAR CLAUDINE BONNEAU JANVIER 2012 A Nadim Son amour et ses encouragements constituent les fondations de tous mes projets REMERCIEMENTS Plusieurs personnes ont contribu la r alisation de cette th se de doctorat D abord j aimerais remercier Serge Proulx professeur titulaire l cole des m dias de l UQAM et directeur de cette th se pour sa disponibilit son ouverture et ses judicieux conseils prodigu s au fil de mon parcours de recherche Ce fut un plaisir de travailler avec lui et un privil ge de pouvoir compter sur sa vaste exp rience et son grand savoir J esp re que notre collaboration puisse se poursuivre dans le futur travers bien d autres projets Je remercie galement Carole Groleau professeure agr g e au D partement de communication de l Universit de Montr al qui a fait preuve d une grande g n rosit en acceptant de me lire plusieurs reprises pendant ce long processus et en me guidant avec des explications et des commentaires toujours constructifs Je remercie les autres membres du jury pour le temps qu ils ont consacr l valuation de ce travail et leur contribution
145. Usages et justifications de la notion de participation observante en sciences sociales Recherches qualitatives vol 27 no 1 p 127 140 Bateson G 1972 Steps to an Ecology of Mind New York Ballantine Books p Beck K et al 2001 Manifesto for Agile Software Development Agile Alliance En ligne lt http agilemanifesto org gt Consult le 20 octobre 2011 314 Becker H S 2009 A la recherche des r gles de la recherche qualitative La vie des id es no 30 avril 2009 En ligne lt http www laviedesidees fr A la recherche des regles de la html gt Berg M et S Timmermans 2000 Orders and their others on the constitution of universalities in medical work Configurations vol 8 no 1 p 31 61 Bergman S S 2006 The scholarly communication movement highlights and recent developments Collection Building vol 25 no 4 p 108 128 Bertelsen O W et S B dker 2000 Introduction Information Technology in Human Activity Scandinavian Journal of Information Systems vol 12 p 3 14 Bertrand D 2004 Diversit continuit et transformation du travail professoral dans les universit s qu b coises 1991 et 2003 Conseil sup rieur de l ducation Gouvernement du Qu bec B rub B et D Lacasse 2008 Recueil statistique en compl ment de l avis In Des acquis pr server et des d fils relever pour les universit s qu b coises Conseil sup rieur de
146. Y avait comme un int r t J ai jamais senti a avec les coll gues C est dr le hein C est particulier Charg e de cours 4 avril 2009 Le travail collaboratif autour de l outil peut produire une stimulation pour la pratique r flexive dont nous avons trait au pr c dent chapitre En effet le questionnement des pairs sur la mani re de conduire le travail peut entra ner son propre questionnement Les r cits de pratiques qui nous ont t rapport s permettent de mettre en lumi re les facteurs qui contraignent la collaboration entre enseignants via ou autour de Moodle Certains enseignants nous ont parl de la persistance d une mentalit l Universit voulant que ce qu on fait en classe ne sort pas de la classe et de la r ticence d voiler aux autres ses fa ons de faire surtout lors des premi res 238 phases jalonnant l appropriation du nouvel outil o surviennent n cessairement des erreurs des checs ou des tentatives maladroites En outre des enseignants qui donnent le m me cours ne voulaient pas que leurs coll gues puissent acc der a leur contenu num rique par peur d tre victimes de plagiat Cette question du plagiat et de l utilisation non autoris e de ressources num riques engendre n cessairement des questionnements li s la protection de la propri t intellectuelle cet effet la section suivante porte sur les interrelations entre les pratiques de publication et d change fa
147. a on significative les pratiques institutionnalis es le deuxi me fait tat d une situation o la pratique mergente vient bousculer les rapports de force en rendant possible le transfert d un pouvoir d un professionnel l autre De plus ces situations nous permettent d aborder le r le jou par l tudiant dans la transformation de l activit de travail des enseignants Le premier cas concerne de nouvelles t ches confi es aux employ s tudiants c est dire aux auxiliaires d enseignement et assistants de recherche embauch s par les enseignants Certes les employ s tudiants ont toujours jou un r le dans l activit de travail des enseignants que ce soit en effectuant de la correction en animant des laboratoires ou en encadrant des tudiants entre autres choses Or la production l organisation et la diffusion des contenus p dagogiques restent la plupart du temps entre les mains des enseignants Cette situation tend changer dans un contexte o plusieurs enseignants se voient fortement incit s utiliser Moodle que ce soit par leur d partement ou leurs tudiants et estiment qu ils n ont pas les comp tences ou le temps n cessaires pour s en charger eux m mes Ils d cident alors d en confier la responsabilit en tout ou en partie leur s auxiliaire s d enseignement ou leur s assistant s de recherche b n ficiant ainsi de leurs aptitudes avec les TIC surtout lorsque
148. aboratif il faut prendre en compte et articuler les diff rentes chelles temporelles Dans la section suivante nous poursuivons l exploration de la question de la temporalit en nous attardant plus particuli rement aux interactions entre les d veloppeurs et les usagers 1 3 1 Les besoins des usagers travers le temps Au cours des derni res d cennies plusieurs tudes ont montr quel point la participation des usagers aux processus de d veloppement d une technologie est cruciale afin de bien comprendre leurs besoins et assurer le succ s de l implantation Barki et Hartwick 1994 Le courant de recherche en design participatif PD particuli rement dynamique dans les pays scandinaves a mis de l avant des principes et m thodes pr conisant l implication de toutes les parties prenantes aux efforts de design d un produit pour s assurer qu il r ponde mieux aux besoins des usagers Suzanne Bgdker une figure importante de ce courant a d ailleurs d velopp et mis en application une approche de design fond e sur la recherche action dans laquelle les chercheurs et les travailleurs coop rent ensemble pour am liorer les conditions de travail de ces derniers travers le design d interfaces mieux adapt es B dker 1991 Or la participation des usagers est la plupart du temps sollicit e lors des stades initiaux de la conception c est dire l tape de la d finition des caract ristiques requises r
149. agentivit humaine de l agentivit mat rielle En mettant l emphase sur l intentionnalit du sujet humain son activit est orient e vers une vis e elle postule d embl e l asym trie entre les humains et les artefacts In acting with technology people deliberately commit certain acts with certain technologies Such a mild statement seemingly devoid of theoretical freight 1s in fact at odds with theories such as actor network theory and distributed cognition Kaptelinin et Nardi 2006 p 10 L agentivit humaine se distingue justement parce que nous agissons travers nos interactions avec les gens et par le biais d artefacts construits par des gens L agentivit des artefacts qu ils soient mat riels ou conceptuels est de l ordre de la m diation The individual could no longer be understood without his or her cultural means and the society could no longer be understood without the agency of individuals who use and produce artifacts Engestr m 1987 En concevant les activit s des sujets humains comme tant m di es par les artefacts culturels institutionnels et mat riels la th orie de l activit s inscrit dans une perspective relationnelle qui consid re que toute entit n a pas d existence propre en dehors de sa relation aux autres entit s Carlile et al 2010 Ainsi l exercice de l agentivit ne peut tre comprise si on l isole des conditions situationnelles qui
150. agers ont un int r t participer et contribuer la co configuration de leur outil de travail et en tirent d ailleurs eux m mes de nombreux b n fices que ce soit en comprenant mieux son fonctionnement l aide des d veloppeurs ou en voyant leur probl me solutionn Or tous n ont pas cette motivation n1 ce possible retour sur leur investissement ou m me cette capacit contribuer partir du moment o le co t de la contribution n est pas le m me pour tous la question devient minemment politique Que ce soit cause de leur statut professionnel charg de cours contractuel ou professeur r gulier temps plein ou de leurs aptitudes et int r t personnel pour les TIC les enseignants ont de multiples et l gitimes raisons de ne pas vouloir d dier de leur temps ce processus La co configuration telle que nous la concevons doit donc tre consid r e comme une forme organisationnelle mergente et contextuelle qui se manifeste au moment opportun c est dire lorsqu un probl me est rencontr et que l usager a une motivation pour contribuer le r soudre En couplant l accessibilit au code source un processus flexible de participation volontaire des usagers on peut cr er un espace de n gociation et de non conformit qui est bienvenu dans les environnements de travail qui sont de plus en plus standardis s C est pourquoi nous qualifions cette forme de co configuration comme un servi
151. ages de ce nouvel outil de travail 5 3 Moodle comme outil r flexif pour les enseignants Nous avons montr que les usages de Moodle par les enseignants permettent de rendre leurs pratiques et conditions de travail plus visibles aux d veloppeurs De la m me mani re Moodle sert aussi de lentille aux enseignants en leur permettant de 204 voir leurs propres pratiques sous un angle diff rent Vygotsky 1978 a mis en vidence la dimension r flexive de la m diation des outils qu ils soient mat riels ou conceptuels cet effet les technologies num riques ont le potentiel d accro tre la r flexivit sur les pratiques d enseignement et l apprentissage Ainsi les usages de Moodle par les enseignants sont accompagn s d une pens e sur la pratique ce que Sch n 1994 a d sign comme la r flexion dans l action Au fur et mesure qu ils exp rimentent Moodle les enseignants r alisent que de nouvelles possibilit s s offrent eux Comme toute technologie la plateforme Moodle n est pas neutre la lentille a un effet grossissant qui oriente le regard sur des aspects plut t que d autres En l occurrence Moodle pouse un paradigme particulier en p dagogie inspir par le socioconstructivisme Le concepteur de la premi re version qui l a d velopp e dans le cadre de son projet de doctorat en ducation explique sa vision Mes profondes convictions sur les possibilit s non r alis es d une format
152. ages en fonction de themes pr cis Nous avons eu recours S mato un logiciel d analyse qualitative des donn es textuelles Toutefois il importe de pr ciser que nous n avons pas utilis toutes ses fonctionnalit s En effet ce logiciel est reconnu pour sa capacit d automatisation de la cat gorisation s mantique des donn es textuelles Autrement dit S mato peut r aliser le codage a notre place en assignant des marqueurs en fonction d une analyse s mantique des textes qui lui sont soumis Pour ce faire le chercheur propose des concepts de d part et S mato d veloppe un r seau s mantique qui lui permet de cat goriser automatiquement une majorit de contextes textuels Pour notre part nous n avons pas utilis ce codage automatis nous avons plut t import nos textes dans S mato apr s qu ils aient d ja t tiquet s manuellement avec nos marqueurs Nous avions pris la pr caution d utiliser la syntaxe de S mato pour nos marqueurs afin de 120 s assurer qu ils puissent tre pris en charge par le logiciel Nous croyons que le codage manuel a t tr s b n fique pour l analyse puisque nous avons pu voir merger de nouveaux th mes et adapter notre cat gorisation en cons quence De plus nous avions des doutes quant la capacit de S mato de proposer automatiquement des concepts tout en conservant le domaine s mantique apparent la th orie de l activit Ce sont plut t l
153. ail implique donc une distribution des t ches et des responsabilit s permettant la communaut engag e dans l activit de structurer ses efforts Puisque le sujet du syst me d activit tudi est l enseignant il englobe une communaut disparate d abord marqu e par leur discipline le niveau d exp rience et les contraintes et possibilit s organisationnelles qui varient grandement en fonction des Facult s De plus puisque nous incluons la fois les professeurs et charg s de cours dans notre analyse il est important de distinguer les sp cificit s associ es ces deux statuts telles que les conditions de travail et les responsabilit s Sur environ 3000 enseignants travaillant dans l Universit tudi e plus de 2000 sont des charg s de cours r mun r s sur une base contractuelle pour un certain nombre d heures d enseignement La majorit d entre eux occupent un autre emploi dans le milieu 148 professionnel ou sont des tudiants au doctorat Quant aux professeurs r guliers ils disposent d un salaire annuel et doivent r partir leur temps entre les activit s d enseignement de recherche d administration et de service la collectivit Ainsi les sujets de notre tude ont des obligations et des pouvoirs qui diff rent grandement entre eux De plus nous avons d j mentionn que l autonomie constitue une valeur importante pour les enseignants Cette diversit combin e une qu
154. ajorit des professeurs et professeures ayant particip aux groupes de discussion estiment obtenir peu de reconnaissance pour l ensemble de leur travail Ils constatent que les activit s qui obtiennent encore le maximum de reconnaissance demeurent l obtention de subventions de recherche et la publication de leurs travaux dans des revues savantes hautement cot es Dyke 2006 p 43 143 Une enseignante que nous avons interview e r sume d ailleurs sa perception ainsi L universit c est une culture de l crit Si t es publi t es quelqu un rires Charg e de cours 4 avril 2009 Pour sa part un technicien indique comment il a r alis que l quilibre entre l enseignement et la recherche tait difficile maintenir pour le professeur lorsque certaines activit s comptent plus que d autres d un point de vue manag rial Et puis un moment donn ce professeur l me dit pendant que mes coll gues font des recherches pendant qu ils publient moi je re ois des tudiants dans mon bureau et ce n est pas reconnu La je commence a comprendre c est comme a que a marche D veloppeur 1 mai 2009 Au point suivant nous verrons que le travail de l enseignant est non seulement valid par l institution qui l embauche mais aussi travers des interactions au sein d un cosyst me beaucoup plus large 4 1 3 Une communaut marqu e par des appartenances multiples le rattac
155. anced Technology Use Adaptive Structuration Theory Organization Science vol 5 no 2 p 121 147 Deschenaux F 2008 A qui appartient l universit Synth se du colloque de la FQPPU tenu a l Acfas le 8 mai 2008 La ligne g n rale bulletin du SPPUQAR En ligne lt http fqppu org bibliotheque colloques a qui appartient luniversite html gt 320 Dionne L 2003 La collaboration entre coll gues comme mode de d veloppement professionnel chez l enseignant une tude de cas Montr al Th se pr sent e comme exigence partielle du doctorat en ducation Universit du Qu bec a Montr al 346 p En ligne lt http www archipel uqam ca 3725 1 D1045 pdf gt Dougiamas M 2009 Moodle 2 0 Conf rence MoodleMoot Canada 2009 Edmonton Alberta Douglas A 2009 The Feds are Ready for a Change Mike Gifford The Open Source Business Resource En ligne lt http www osbr ca ojs index php osbr article view 872 841 gt Dourish P 2004 What we talk about when we talk about context Personal and ubiquitous computing vol 8 no 1 p 19 30 Dyke N 2006 Le renouvellement du corps professoral dans les universit s au Qu bec profil et exp riences d insertion des recrues en d but de carri re F d ration qu b coise des professeures et professeurs d universit p 21 50 En ligne lt http www fqppu org assets files themes corps_professoral Profiletexperien cedinsertio
156. ans Moodle mais pour l instant ce que je fais qui est le minimum me sert tr s bien Ca r pond mes besoins pour le moment Charg de cours 3 avril 2009 Apr s trois trimestres d utilisation cet enseignant n est pas en mesure de voir au del de ses usages actuels qui de toute fa on r pondent toujours ses besoins Il nous a d ailleurs confi ne pas savoir ce qu il manque et ce qu il pourrait faire d autre Chez les travailleurs du savoir la responsabilit de l apprentissage repose de plus en plus sur les initiatives individuelles que sur les m canismes organisationnels Nardi Whittaker et Schwarz 2000 Certes des s ances de formation de la documentation des forums de discussion et l acc s une quipe de support constituent des m canismes mis de l avant par l organisation toutefois nous avons constat que les enseignants progressaient davantage lorsqu ils s en remettaient leur r seau personnel Le partage d exp rience d enseignants se trouvant dans la m me situation r sonne davantage que les enseignements d un e formateur trice ou l aide d un technicien Ainsi les enseignants ayant l occasion de conna tre des coll gues pouvant leur montrer leurs propres usages de Moodle ont soulign que c est travers ce type d apprentissage collectif informel qu ils ont appris le plus Et la prof en ducation j ai appris avec elle a t super le fun Elle utilisa
157. ans la forme clandestine l organisation ou le groupe infiltr n est pas pr venu et n a pas donn son accord Dans la forme ouverte le chercheur annonce sa couleur Son r le de chercheur est alors connu et accept de la part des membres de la collectivit au sein de laquelle il volue L avantage de cette transparence par rapport une observation clandestine est de ne pas soulever de probl mes d ordre thique qui pourraient d couler de l utilisation d un leurre Un des d savantages concerne le risque de g n rer des changements artificiels de comportement de la part des sujets qui se savent observ s Soul s applique galement distinguer l observation participante de la participation observante Ces diff rentes expressions refl tent les poids respectifs de l observation et de la participation et permettent de cat goriser les modes de pr sence sur le terrain Ainsi l observateur participant a un r le relativement passif dans le milieu qu il tudie Le participant observateur est davantage actif la participation occupe une place pr pond rante par rapport l observation L auteur cite deux cas o on a affaire de la participation observante Le premier exemple est tir d une recherche en sociologie des religions o le chercheur est pass d une observation participante une participation observante lorsque suivant les instructions d un devin il a proc d a un sacrifice
158. ant celle ci de mieux conna tre leurs situations respectives Nous avons mis jour un journal d observation apr s chaque formation pour consigner des notes situationnelles c est dire des v nements et conversations mais aussi des notes analytiques c est dire les intuitions pr liminaires concernant les questions de recherche les pistes d analyses ou les interrogations mergentes Burgess 1984 Nous verrons plus loin que la liste des participants inscrits aux formations combin e ce journal d observation a servi de point de d part pour les sollicitations d entretiens avec des enseignants afin de mieux explorer les pistes que l observation a sugg r es En ce qui concerne les d veloppeurs nous les avons c toy s en participant aux r unions techniques regroupant les employ s des services en charge du support et de la maintenance de Moodle ainsi qu aux rencontres de coordination du Comit d crit 107 plus t t Nous avons galement assist une rencontre regroupant plusieurs universit s impliqu es dans le partage d exp riences avec Moodle Depuis l automne 2006 nous avons assist un total de 25 r unions d une dur e approximative de 3 heures chacune Nous avons pris des notes chacune des r unions et les avons annot es la mani re du journal d observation d crit pr c demment Ces observations in situ ont t compl t es par une approche inspir e de l ethnographie en
159. ar d autres universit s qu b coises qui utilisaient WebCT Autre universit qu b coise avait install WebCT sur la promesse que la version fran aise serait d velopp e en septembre pis je pense que a s est rendu au recteur parce qu en d cembre ils avaient encore une version pas traduite D veloppeur 2 mai 20091 162 Puisque la plateforme ne pouvait tre totalement adapt e au contexte situ de l Universit celle ci a d mettre en place des proc dures afin de standardiser les pratiques de ses enseignants les for ant ainsi vivre avec le syst me par d faut Pollock et Cornford 2004 Pour reprendre les mots d un d veloppeur l Universit se contentait d tre un client de WebCT a la merci des d cisions prises par l entreprise propri taire Nous avons mentionn plus t t que dans une perspective gestionnaire la relation contractuelle avec un fournisseur de logiciel propri taire apparaissait comme une assurance de recevoir du support imm diatement en cas de probl me Le d veloppeur suivant revient sur cette question en indiquant que la meilleure assurance repose plut t sur l existence d une communaut d usagers dynamique et mature ainsi que dans l acc s au code source du logiciel Pour les managers la notion du support du fournisseur est un argument mais je le d molis toutes les fois D s qu un produit a atteint un seuil critique d utilisation mondiale le support
160. arge de travail des d veloppeurs qui auparavant transmettaient les demandes des usagers au fournisseur Un des avantages de l open source c est la qualit du service qu on peut donner Quand on a un probl me on est capable de retracer ligne par ligne on donne une meilleure qualit de service Par contre on a du travail On a plus de travail rires Ce serait plus facile de dire aux usagers ben l coutez je prends a en note Je vais appeler la compagnie rires Mais c est plus int ressant aussi D veloppeur 2 mai 2009 Les d veloppeurs l interne travaillent pour une institution qui met leur disposition des ressources humaines et mat rielles limit es circonscrites par des r gles et une certaine division du travail propre l Universit Ces contraintes peuvent donc tre en contradiction avec les nouvelles possibilit s de l open source qui multiplient les possibilit s d action et par le fait m me les responsabilit s et les t ches effectuer Dans la prochaine sous section nous voyons comment les d veloppeurs att nuent eux m mes les tensions v cues en adaptant les fa ons de faire propres l open source leur contexte particulier 6 2 1 L open source en contexte institutionnel le d fi de la contribution Bien qu une proposition ait t adopt e par le Comit l effet que tout ce qui est d velopp l Universit soit partag avec la communaut Moodle les d
161. articipante celui d une enseignante qui est utilisatrice de Moodle et celui de formatrice qui assiste aux r unions dans le cadre de ses obligations professionnelles Il importe donc de r fl chir a notre position et notre implication D abord nous avons vu plus t t que notre approche se distingue d une recherche action ou d une intervention puisque l action qui se d roule n est pas tributaire de notre implication Ainsi il s agit davantage d une observation participante que d une 114 participation observante Lorsque nous assistons des r unions nous n amenons pas les participants discuter de th mes relatifs la recherche nous intervenons en tant que formatrice au besoin et sur le sujet pr cis des formations Moodle Lorsqu une r solution doit tre propos e appuy e ou adopt e par le Comit nous nous abstenons Notre participation aux r unions permet essentiellement de d velopper dans l action une m moire qui nous aide 4 mieux comprendre la situation Les participants sont au courant de toutes nos activit s et un climat de confiance et d ouverture r gne avec eux Nous consid rons qu il n est pas n cessaire de constamment r it rer notre r le de chercheuse chaque fois que nous interagissons avec les participants mais qu il est pertinent de le faire lorsque de nouvelles personnes sont impliqu es Par exemple lorsqu un tour de table est effectu pour pr senter les participants no
162. ate ses contacts avec la technicienne au support pr sente physiquement dans sa Facult C tait souvent pour un besoin particulier On l invite nos bureaux on lui a m me donn une plante on l a invit e d ner rires On communiquait avec elle par t l phone mais tout de suite elle descendait ici Tr s patiente et compr hensive de nos besoins Professeure 6 mai 20091 Cet exemple montre que les contacts surviennent lorsque l enseignant tente de trouver le moyen de faire quelque chose de particulier avec Moodle et qu il n y arrive pas Cela implique que l enseignant ait pu suffisamment utiliser Moodle pour tre en mesure d en reconna tre les faiblesses et de pouvoir les rapporter aux d veloppeurs 191 Ayant commenc utiliser la fonctionnalit de Groupes qui permet de segmenter les activit s offertes sur Moodle en assignant des tudiants des quipes l enseignante suivante a r alis qu il n y avait pas de fonction permettant d imprimer facilement la liste des groupes cr s dans chaque cours J ai appel au support aux enseignants pis y a pris la peine de chercher et il m a retourn l appel pis il m avait trouv un moyen J ai toujours eu l impression en appelant l que je parlais des personnes qui disaient on va en parler l quipe on va regarder C est sympathique quelqu un qui est disponible au bout d une ligne pour r pondre d
163. ation comme hautement situ e au sens o le travail qu on y pratique est enracin dans une culture et des pratiques locales qui peuvent chapper au mode de pens e rationnel des concepteurs des syst mes qui ne sont pas n cessairement au fait du contexte particulier de chaque usager En effet le travail ne peut pas tre qu une s rie de t ches d finies et de proc dures pr visibles pouvant ensuite tre standardis es et encod es dans une technologie De la m me mani re les interactions des humains avec les technologies ne peuvent pas tre d termin es par des normes sociales institutionnalis es L action situ e propose une lentille conceptuelle tr s micro dans lici et le maintenant et convient donc davantage aux probl matiques qui examinent le processus organisant dans une logique r duite dans le temps et l espace Or certains 52 autres crits de Suchman traitent des probl matiques li es a des collectifs plus larges au pouvoir l institutionnalisation la discipline Par exemple lors du d bat qu elle a eu en 1994 avec Winograd et Flores dans le Journal CSCW intitul Do categories have politics Suchman traite des cat gories qui organisent les donn es dans les logiciels de Vinstitutionnalisation du pouvoir et d autres questions qui rel vent davantage d une logique organisationnelle au sens classique du terme Groleau cit e par Bonneau 2010 p 49 En s int ressant a
164. atives formelles pour mettre en contact les usagers et les d veloppeurs avant ou apr s l implantation des fins de participation la personnalisation de l outil mis part les enseignants qui sont membres du Comit Les changes surviennent plut t lorsque les usagers rencontrent un probl me ou ont une question poser l quipe de support Si leurs besoins sont satisfaits et qu ils n ont pas d informations ou de demandes particuli res communiquer aux d veloppeurs 1ls n ont pas d occasions de communiquer avec ceux ci et ne sont donc pas en position de pouvoir contribuer au processus de personnalisation de Moodle 5 2 2 Code source ouvert discussions ouvertes A partir du moment o ils d tiennent des informations communiquer aux d veloppeurs les enseignants se sentent ils invit s le faire L enseignant suivant le voit comme un devoir Faut le faire c est quasiment une responsabilit Comme s il manque des livres la biblioth que on doit informer la biblioth caire des acquisitions faire donc de la m me mani re si j ai des besoins sp ciaux particuliers j informe les gens ici s ils ne sont pas capables on ne peut rien faire mais s ils peuvent adapter Charg de cours 3 avril 2009 A cet effet nous avons voulu savoir si les enseignants taient conscients que les d veloppeurs taient capables de modifier et d am liorer les fonctions de Moodle Dans cette se
165. ature temporaire de leur poste On n a jamais les m mes auxiliaires d s qu ils sont dipl m s 1ls partent tout est toujours recommencer Alors on essaie de leur en donner le moins possible faire parce que c est une formation n en plus finir chaque fois On n a pas toujours le temps des fois a va plus vite faire les choses nous m mes C est pas qu on leur fait pas confiance faut les former et on sait qu on va les avoir juste pour une session peut tre deux si on est chanceux Et les tudiants voyagent sont eux m mes en examens alors ils n ont pas la disponibilit temps plein qu on a Souvent ils vont nous faire faux bond parce que tout coup il y a un voyage de pr vu On les comprend Trop les former et trop les faire intervenir ensuite quand ils partent a cr e des attentes et ils ne sont pas capables des fois d aller jusqu au bout de leur session Professeure et directrice de programmes 16 juin 20091 De plus m me avant l arriv e de Moodle il tait d j fr quent que des enseignants d l guent leurs auxiliaires d enseignement des t ches ne faisant pas partie de la description inscrite au sein de la convention collective des employ s tudiants Il serait donc surprenant que le nombre de plaintes au syndicat augmente cause des t ches li es Moodle puisqu il ne s agit que d une reproduction de pratiques informelles d j ancr es chez plusieurs enseignants et leurs auxiliaires En s
166. aucoup demand par les enseignants Charg e de cours 14 mai 2009 Mais comment cela se passe t il lorsque les demandes des usagers concernent des l ments sur lesquels les d veloppeurs ont le contr le Dans la prochaine sous section nous d crivons les fa ons dont sont prises les d cisions relatives des changements l outil Notamment nous avons voulu savoir sur quels crit res les d veloppeurs s appuyaient pour valuer si Moodle devait tre modifi ou non 5 2 3 Les usagers et leurs besoins en tant que construction discursive Ce n est pas parce que l accessibilit au code source de Moodle permet aux d veloppeurs de le modifier qu il le sera n cessairement Lorsqu une demande leur est formul e par un enseignant les d veloppeurs de l Universit l valuent et prennent une d cision en fonction de diff rents facteurs Dans cette partie nous nous int ressons aux fa ons dont les usagers et leurs demandes sont trait es par les d veloppeurs mais aussi comment ils les repr sentent dans leur discours D abord les crit res sur lesquels les d veloppeurs s appuient pour valuer la pertinence du besoin de l usager sont multiples souvent subjectifs et parfois paradoxaux Dans certains cas leur d cision est motiv e par la perception qu ils ont de repr sentativit du besoin savoir si la modification sera utile plusieurs enseignants Le d veloppeur suivant nous explique
167. autonomie de l enseignant Mintzberg 1979 Or celui ci n chappe pas aux tensions entre les imp ratifs gestionnaires et la conduite de ses activit s professionnelles L universit cherche am liorer son rendement et plus particuli rement celui de ses membres en standardisant ses processus de gestion Les techniques et le vocabulaire li s la qualit totale Total Quality Management sont de plus en plus appliqu s dans les institutions d enseignement sup rieur Schwartzman 1995 o il est d sormais fr quent de recourir aux notions de standards de qualit de cr ation de valeur de plans strat giques et de meilleures pratiques Afin d tre op rationnalis es et mesur es ces meilleures pratiques doivent tre uniformis es et contr l es Ces processus manag riaux modulent dans une large mesure le contexte de l action et les ressources la disponibilit des employ s Le sujet de notre tude soit l enseignant universitaire vit cette tension entre le p le professionnel et manag rial qui se manifeste sous la forme du paradoxe de l autorit autonomie que certains auteurs ont d crit en tant que paradoxe du contr le Hatch et Erhlich 1993 p 517 D une part il dispose de certains droits tels une autonomie d action et d une libert de pens e qui le distingue d autres types de travailleurs On fait confiance en sa capacit de d cider de la meilleure fa on d accomplir son tr
168. avail La libert acad mique et politique est d ailleurs un droit garanti au sein de la convention collective des professeurs et se traduit notamment par le droit d expression incluant la critique de la soci t des institutions des doctrines dogmes et opinions et notamment des r gles et politiques universitaires scientifiques ou gouvernementales Document institutionnel 7 tir de la convention collective des professeurs de l Universit consult e le 4 avril 2011 Quant l autonomie 129 d action il s agit d une valeur se trouvant au c ur du travail de l enseignant universitaire Les travailleurs de cette cat gorie ne se d finissent pas comme travailleurs mais comme des professionnels qui ont une formation et une expertise particuli res Ils valorisent la qualit de leur travail et d fendent leur autonomie gage de la premi re Piotte 2000 p 10 Les professeurs b n ficient d ailleurs de larges pouvoirs dans les structures administratives de l tablissement puisque leur r le comporte des responsabilit s bureaucratiques Les professeurs ont au niveau de l assembl e d partementale et de la Commission des tudes des pouvoirs de gestion qui rel vent habituellement de la partie patronale sans en avoir la responsabilit financi re Piotte 2000 p 13 titre d exemple le professeur tablit lui m me chaque ann e son plan de travail qui est ensuite approuv par ses coll
169. avail irrationnelles ou d sordonn es de la part des acteurs Or elles ne sont pas irrationnelles par rapport aux contingences de l action localement situ e Suchman 1987 mais plut t lorsqu on les compare un mod le standard impos en tant qu instrument de mesure universel Berg et Timmermans 2000 En effet un standard ne peut jamais tre totalement universel Standardization may replace leadership in the attempt to manage the difficulties imposed by pluralism and yet no standard or imposed representation can answer to the situated contingent nature of problem solving Bowker et Star 1991 p 73 Si les m canismes de standardisation sont trop rigides ils ne r pondront jamais tout a fait aux besoins sp cifiques et conflictuels des acteurs qui vont alors chercher a la contourner Imposed standards will produce workarounds Because imposed standards cannot account for every local contingency users will tailor standardized forms information systems schedules etc to fit their needs Bowker et Star 1991 p 79 En effet les acteurs ont toujours la possibilit d agir autrement que ce qui tait pr vu par l organisation A l int rieur des contraintes souvent tr s lourdes qui leur sont impos es les employ s disposent d une marge de libert qu ils utilisent de fa on strat gique La sociologie des organisations inspir e par l individualisme m thodologique a mis l accent
170. between customer product and company Victor et Boynton 1998 p 195 L utilisation du terme co configuration la place de co construction Latzko Toth 2010b ou de co design Lund Rasmussen et Smordal 2009 sous entend certaines particularit s qui caract risent le contexte que nous tudions dans notre recherche En effet nous souhaitons nous pencher plus particuli rement sur les micro innovations incr mentales apport es par les organisations utilisatrices c est dire l ajout de nouvelles fonctionnalit s et les am liorations une solution existante par opposition une innovation radicalement nouvelle Garcia et Calantone 2002 Cette personnalisation collaborative de l outil ou cooperative tailoring Trigg et B dker 1994 survient tout au long de sa dur e de vie et non seulement lors de p riodes circonscrites de design et de conception En somme la co configuration repose sur certaines caract ristiques mat rielles qui permettent au produit d tre flexible et adaptable mais aussi sur des relations 16 d changes mutuels entre les d veloppeurs et les usagers qui permettent la personnalisation du produit au fil du temps Hasu et Engestr m 2000 Cette question de la continuit dans le temps nous apparait importante pour bien saisir l articulation entre le d veloppement les usages et les pratiques de travail En effet la co configuration est intimement li e avec les
171. brasser la fois un contr le central et une flexibilit locale refl te une tentative de l organisation de g rer le paradoxe c est dire de d velopper des r gles et fa ons de faire qui tiennent compte des tensions li es ce paradoxe Selon Marianne Lewis qui a tudi ce type de paradoxe organisationnel cela d montre non pas un compromis entre la flexibilit et le contr le mais plut t une conscience de leur simultan it Lewis 2000 p 769 Selon Clegg et al la synth se relationnelle entre les deux p les d un paradoxe merge localement alors que les acteurs tentent de faire face aux probl mes qu ils rencontrent dans leurs pratiques situ es Clegg Cunha et Cunha 2002 p 499 Dans notre cas elle s effectue galement en ce qui concerne les technologies mises la disposition des enseignants D une part on retrouve des infrastructures institutionnelles et les services de soutien qui y sont associ es D autre part les facult s mettent parfois sur pied des initiatives locales en lien avec les orientations d termin es par les assembl es d partementales et les actions men es dans les centres d initiatives facultaires En plus des services offerts globalement par le service informatique de l Universit certaines facult s ont r ussi obtenir des subventions pour mettre sur pied leurs propres services de proximit en ce qui concerne le support et la promotion des TIC Par exempl
172. c Licoppe 2008 Ces outils sont donc consid r s travers le potentiel qu ils offrent au sujet pour agir sur son environnement en fonction de sa vis e Relations between elements of an activity are not direct but mediated for example an instrument mediates between an actor and the object of doing the object is seen and manipulated not as such but within the limitations set by the instrument Kuutti 1996 p 26 M me si cette pr misse de la m diation semble aller de soi reste qu encore aujourd hui une grande partie de la litt rature sur le travail et l apprentissage assist s 65 par l ordinateur passe c t de cette dialectique entre la vis e et les artefacts en consid rant ordinateur ou le logiciel en tant que vis e en soi Or les sujets agissent de fa on intentionnelle avec la technologie puisque leur activit est toujours dirig e vers une vis e Les chercheurs qui ont mobilis la th orie de l activit pour l tude du design des technologies ont donc tourn leur regard vers l activit m di e par les outils plut t que de s en tenir la relation entre l usager et la machine Bertelsen et B dker 2000 Hasu et Engestr m 2000 Nous avons d j voqu au chapitre pr c dent les travaux de Suzanne Bgdker une figure marquante de la recherche en design participatif Elle fut l une des premi res chercheuses introduire la th orie de l activit en tant qu
173. c les quatre niveaux de contradictions explicit s par Engestr m Les chapitres consacr s l analyse sont d ailleurs structur s en fonction de ce cadre conceptuel Dans le chapitre IV nous d crivons les diff rents types de tensions qui caract risent le syst me d activit dans son tat initial Les participants interviennent pour tenter de r soudre certaines de ces tensions en allant puiser de nouvelles fa ons de faire dans un autre syst me d activit soit la communaut open source Cela nous am ne au chapitre V o nous tudions les rem diations sociales et mat rielles survenant alors que de nouveaux l ments sont introduits dans le syst me d activit Au chapitre VI nous examinons les tensions g n r es par ces changements entre les anciens et 122 nouveaux l ments du syst me puis entre le syst me d activit principal et ceux qui l entourent Nous discutons les r sultats de l analyse au chapitre VII o nous explicitons les conditions de l mergence du processus intra organisationnel de co configuration que nous avons tudi Nous revenons galement sur le mod le conceptuel des contradictions que nous r examinons en fonction de nos r sultats Finalement les conclusions g n rales de la recherche sont nonc es au chapitre VIII CHAPITRE IV LES TENSIONS CARACTERISANT LE SYSTEME D ACTIVITE DES ENSEIGNANTS Tel qu annonc la fin du premier chapitre qui non ait la probl
174. c pu constater de fa on concr te comment les commentaires qu elle leur a transmis ont t retenus Avec WebCT ils taient tr s restreints Ils ne pouvaient pas faire ce qu ils voulaient tandis que a c est un open source alors ils peuvent je vois la diff rence Moi je trouve que c est une tr s bonne chose d avoir adopt la plateforme Moodle puisque les gens qui sont experts ici l Universit peuvent l adapter pour que a r ponde nos besoins Professeure et directrice d un d partement 11 mai 2009 Ayant connu WebCT avant elle est en mesure de noter la diff rence Cette comparaison est aussi mise de l avant par un d veloppeur qui explique que sa plus grande capacit r soudre les probl mes des usagers permet d ouvrir le champ des possibles et de garder la porte ouverte lorsque des demandes sp ciales lui sont communiqu es C est s r que si on avait eu ce probl me l avec WebCT t es pogn avec tu peux rien faire tandis que l a laisse une belle porte pour arranger a Les utilisateurs vont nous appeler et vont nous dire c est fatigant a je ne suis pas capable de le faire On va leur dire a ne se fait pas mais vous tes plusieurs en m en parler je vais en discuter a se peut que a soit r gl Ca laisse une porte plus optimiste que juste dire a se fait pas bye C est plus agr able D veloppeur 3 mars 20091 La professeure suivante rel
175. c sur des compromis entre o les possibilit s et contraintes mat rielles de l outil l accessibilit au code la structure interne de outil etc o ce que les usagers souhaitent faire avec l outil en fonction de leur vis e o ce que l organisation souhaite que les usagers fassent avec l outil les r gles o ce que l organisation permet aux d veloppeurs de faire avec l outil la division du travail Non seulement la co configuration est elle le fruit d une collaboration entre les d veloppeurs et les usagers mais son succ s repose sur une participation volontaire de ces derniers Dans la prochaine sous section nous r fl chissons aux d rives possibles d une instrumentalisation de cette collaboration 7 1 3 Pr server le droit de ne pas participer dans une culture de la contribution Nous avons vu que les pratiques de co configuration intra organisationnelles sont rendues possibles la fois par les propri t s mat rielles de l outil open source qui permettent aux d veloppeurs d acc der au code et au contexte organisationnel qui rend possible les rencontres inopin es entre usagers et d veloppeurs et ce tout au long de la dur e de vie du dispositif sociotechnique En ce sens elles ne r sultent pas d un design manag rial mais mergent plut t partir des interactions informelles autour de probl mes r els Le fait de conceptualiser ces pratiques intra organisationnelles selon une
176. ce aux usagers plut t qu une m thode de 279 design nous reviendrons sur ce point au dernier chapitre Au prochain point nous jetons un clairage particulier sur la th orie de l activit en fonction de l usage que nous en avons fait dans cette recherche 7 2 R flexions propos du mod le des contradictions en tant que cadre d analyse La th orie de l activit l instar d autres approches permettant d aborder le changement organisationnel consid re le changement comme un processus c est dire une s quence d v nements autour desquels s articule la transformation des pratiques La particularit de la th orie de l activit r side dans sa conceptualisation des contradictions en tant que source du changement En effet la cr ation de nouveaux mod les d activit s s effectue en r ponse des tensions v cues par les acteurs Si on veut prendre le concept de contradiction au s rieux on ne peut pas ne s en tenir qu aux tensions qui font surface on doit les consid rer comme des manifestations de contradictions sociohistoriques En identifiant ces contradictions le chercheur largit en quelque sorte son champ de vision plut t que de n tudier que les tensions et leurs effets dans l ici et le maintenant il porte galement son attention sur les racines et les origines des probl mes ce qui lui permet par la m me occasion de comprendre pourquoi certains changements ne peuvent
177. ce que je vais dire Moodle a t ma fa on d avoir une satisfaction totale avec ce cours la m me si je ne le redonnerai pas Parce que j ai pris le cours pour apprendre Moodle c tait comme un arrangement que je faisais avec moi m me je vais d velopper le cours a va me demander du temps mais 1a en plus j utilise un nouvel outil pis a a ne sera jamais perdu Je pense que c est un outil d avenir un outil pertinent je veux l utiliser pis voil Et on dirait que a a fait la paix pour moi Pour moi c est un gain m me si mon salaire horaire est catastrophique Charg e de cours 4 avril 2009 Le fait d inclure dans son calcul la variable passion lui permet en quelque sorte de r quilibrer le rapport entre les co ts et les b n fices associ s au temps investi dans Moodle 229 6 1 1 Une nouvelle technologie int gr e dans les m mes pratiques p dagogiques Au chapitre V nous avons mentionn que le d veloppement de Moodle a t guid par des principes issus des nouvelles m thodes p dagogiques socioconstructivistes On souhaitait maximiser le potentiel collaboratif des TIC en permettant aux tudiants de cr er partager et commenter du contenu en ligne plus facilement Nous avons vu que certains enseignants ont saisi cette occasion pour exp rimenter de nouvelles strat gies p dagogiques avec Moodle notamment avec ses fonctions de forums de discussion et de wikis Or quand on examine plus globalem
178. change c est dire son potentiel commercial La contradiction primaire poss de une forme latente de sorte qu il est impossible d y avoir un acc s direct dans notre tude empirique On doit donc l approcher travers ses manifestations dans le discours et les actions des acteurs Dans l activit des enseignants que nous avons tudi s la contradiction primaire se manifeste sous forme de tensions entre diff rentes pr occupations qui entrent en comp tition Il s agit ici de tensions entre les logiques professionnelles et manag riales qui modulent l activit des enseignants L opposition de ces deux p les g n re des paradoxes dilemmes ou incongruit s au sein de chacune des constituantes du syst me d activit des enseignants voir figure 4 1 125 OUTILS La technologie comme outil de travail g n rique vs La technologie comme le prolongement de l enseignant SUJET L enseignant en tant am qu employe disposant VISEE i RESULTATS de comp tences L tudiant en La mesurabilit de la op ratoires uniformes tant que client performance de et contr lables vs L tudiant l employ VS L enseignant en en tant vs L invisibilit et tant que libre penseur qu apprenant l intangibilit du travail de l enseignant autonome R GLES COMMUNAUT DIVISION DU TRAVAIL L uniformisation institutionnelle Le rattachement une institution Des conditions organisationnelles vs Les
179. chapitre IV alors que nous mobilisons les contradictions en tant qu outil pour analyser le syst me d activit des enseignants Or il importe de pr ciser que pour Engestr m elles constituent avant tout un outil d intervention Pour lui la transformation est in vitablement li e a une thique d am lioration et d mancipation En effet celui ci les utilise pour permettre aux participants a ses recherches de porter un regard r flexif sur leurs propres pratiques et ainsi provoquer le changement Pour accompagner ce changement Engestr m a d ailleurs construit tout un cadre m thodologique connu sous le nom de Change Laboratories et Developmental Work Research DWR qui consiste en un processus d intervention structur se d roulant habituellement dans un milieu de travail Le chercheur partage alors ses observations avec les participants afin de leur r v ler les contradictions inh rentes aux syst mes d activit auxquels ils prennent part This means that practitioners are invited to take part in analyzing the disturbances of their activity Practitioners typically view series of videotaped or otherwise recorded disturbances together with the researchers Practitioners 80 are asked to perform essentially the same analysis to appropriate and use the same conceptual tools as the researchers In some cases practitioners actually collect major parts of the data for instance videotaping each other s work ac
180. che n est pas de r soudre cette question identitaire qui anime les d bats concernant l avenir de l universit De toute fa on ce ne serait pas possible puisque nous sommes d accord avec Pollock et Cornford lorsqu ils indiquent que l universit ne peut pas tre consid r e comme une entit stable poss dant des caract ristiques donn es dans l ordre des choses given in the order of things Pollock et Cornford 2004 p 36 Ainsi plut t que de tenter de proposer une d finition consensuelle de l universit nous l envisageons dans son ambig it et sa complexit Ainsi lorsque nous examinons les pratiques de travail d enseignants universitaires et leurs usages de la plateforme Moodle nous pla ons ceux ci dans leur 41 contexte socio historique plus large qui comme nous le verrons plus en d tail lors de notre analyse est marqu par certaines contradictions syst miques voir chapitre IV 1 5 3 La co volution de Moodle et des pratiques de travail des enseignants Ce projet vise enrichir un corpus grandissant d tudes ethnographiques qui s int ressent au contexte dans lequel se d roule le travail aux outils utilis s aux interactions et la collaboration dans les environnements organisationnels Son objectif est de d crire et expliquer les changements survenant dans les pratiques de travail associ s introduction d une nouvelle technologie mais surtout de comprendre comm
181. cilit es par Moodle et les restrictions relatives la Loi sur le droit d auteur 6 1 2 Les tensions entre l activit en transformation et un syst me voisin Moodle et le droit d auteur Rappelons que selon Engestr m des contradictions quaternaires peuvent merger entre le syst me d activit principal qui a t reconfigur et les syst mes avec lesquels il interagit Engestr m 1987 cet effet l activit des enseignants est tributaire d autres syst mes tels que le syst me l gislatif travers les lois qu il promulgue ce syst me d activit voisin produit des r gles pour le syst me d activit des enseignants Pensons notamment la Loi sur le droit d auteur qui prot ge l utilisation et la diffusion des uvres Minist re de la Justice du Canada 1985 Nous avons expliqu plus t t que les enseignants ayant adopt Moodle sont encore peu nombreux utiliser ses fonctions de cr ation de contenu puisqu ils ont essentiellement recours ses fonctions de diffusion de contenu pr existant Nous consid rons qu une contradiction quaternaire r side dans fa on dont Moodle est utilis e par les enseignants qui y diffusent essentiellement des ressources produites par d autres auteurs et la fa on dont le paiement des redevances aux auteurs est toujours g r l Universit en ce qui concerne les ressources num riques En effet les m canismes la disposition des enseignants pour d
182. cipation dusagers non d veloppeurs qui sans contribuer au d veloppement technique de l outil interviennent n anmoins dans le processus d innovation en identifiant leurs probl mes et besoins et en proposant des solutions et nouvelles id es Mythic ideal of the developer user championed by OSS enthusiasts is for most individuals an unattainable dream It clouds the fact that most users of OSS are not developers nor want to be However users do play a key role they drive the development forward by providing critique of the produced software artifacts Lindman et Rossi 2010 Netta Livari a soulev cette lacune et a d but une analyse de la participation des usagers non d veloppeurs dans le d veloppement d une application code source ouvert Livari 2010 Parce que ces usagers ne disposent pas des comp tences requises pour modifier eux m mes l application ils ont n cessairement besoin des d veloppeurs pour le faire Ce type d tude de cas permet donc d aborder d autres aspects relatifs l innovation par l usage en s attardant un contexte de co configuration o les usagers et les d veloppeurs n gocient les am liorations apport es aux solutions de fa on continuelle et infinie dans le temps Livari en profite pour remettre en question certaines hypoth ses souvent prises pour acquises quand on parle de d veloppement de logiciels code source ouvert open source software ou OSS en montrant
183. clarer leur utilisation 239 d uvres prot g es par le droit d auteur n ont pas t revus de fa on permettre la fois le respect des lois en vigueur et les usages grandissants de ressources num riques La distribution de ressources num riques s effectuait bien avant l implantation de Moodle par exemple lorsque les enseignants envoient des fichiers par courriel leurs tudiants Or Moodle appara t comme un outil facilitant et encourageant cette pratique ne serait ce parce que la plateforme permet de stocker un plus grand volume de fichiers et d en centraliser l acc s Plusieurs enseignants consid rent qu il s agit d un moyen de diffusion beaucoup plus simple et rapide que l impression Par exemple ils remplacent la production de photocopies d articles ou de chapitres de livres par une diffusion num rique sur Moodle Bien que la num risation et la diffusion de documents sur Moodle soit techniquement facile pour les enseignants aucun dispositif n a t pr vu par l Universit pour simplifier la gestion des redevances aux auteurs de ces documents Or un tel m canisme existe depuis longtemps pour la reproduction imprim e En effet le versement des redevances aux auteurs lors de la vente de reproductions imprim es s effectue par l entremise de la COOP de l Universit et Copibec une soci t de gestion repr sentant les auteurs qui est habilit e a octroyer des licences pour
184. comment il proc de pour d terminer si une demande m rite qu il s y attarde Lorsqu un probl me m est pr sent la premi re fois je suppose qu il est individuel ou particulier La deuxi me fois a me pose l interrogation et la troisi me fois a devient quelque chose de stable et qui doit accompagner d sormais l ensemble de nos usagers Est ce que a vaut la peine de modifier pour un usager Non Deux on y pense Trois a vaut la peine date a m a port fruit cette fa on de faire la La troisi me fois par contre je suis plus exhaustif c est dire que je vais retourner voir mes deux trois usagers pr c dents et leur dire Ok l on s assoit Vous m avez mentionn a voici ce 194 que je pourrais offrir qu est ce que t en penses as tu quelque chose ajouter Pour que ce ne soit pas une globalit invent e Quelque chose qui est incarn c est dire qui est reli vraiment au besoin de terrain D veloppeur 1 mai 20091 L expression globalit invent e renvoie l id e que ce ne sont pas les d veloppeurs qui doivent d terminer ce dont les usagers ont besoin Leur r le consiste plut t tre attentif aux expressions des besoins des usagers travers leurs r cits cet effet les d veloppeurs n attendent pas n cessairement que les usagers expriment leurs besoins ils savent galement en reconna tre les manifestations travers les usages effectifs constat s au fil
185. compte des sp cificit s de la technologie Il ne suffit pas de reconna tre que les machines disposent d une puissance d agir encore faut il expliquer en quoi celle ci diff re de celle des humains Many of the components which are central to human agency such as self awareness social awareness interpretation intentionality and the attribution of agency to others are not readily available to machines though rudimentary forms of them can increasingly be programmed Rose Jones et Truex 2005 p 146 En somme nous partageons l avis de Rose Jones et Truex l effet que les approches de la structuration et de l ANT ne permettent pas de d crire la technologie de mani re conceptuellement satisfaisante et que ce probl me doit tre r gl afin de d velopper un cadre conceptuel appropri ainsi qu un vocabulaire cons quent pouvant tre mobilis pour l tude des dispositifs sociotechniques dans les organisations Pour ce faire le chercheur doit non seulement tudier comment les gens travaillent mais aussi porter attention sur ce que la technologie leur permet de faire et l inverse ce qu elle ne leur permet pas de faire ainsi que les d tours workarounds qu ils mettent au point pour contourner leurs probl mes M mes si les propri t s mat rielles d un artefact sont le r sultat de choix effectu s par ceux qui ont particip sa conception reste qu elles posent de v ritables limit
186. conditions particuli res du syst me d activit a l tude ci apr s syst me d activit central Celles ci prennent la forme de tensions concr tes entre les constituantes du syst me d activit central Dans la figure pr c dente les contradictions secondaires correspondent au nombre 2 qui appara t entre les extr mit s du triangle Par exemple on peut noter une tension entre la division du 77 travail et les outils dans le cas o une division du travail tr s hi rarchique ne correspondrait plus aux nouvelles possibilit s rendues possible dans le milieu de travail par l utilisation de nouveaux outils Contrairement la contradiction primaire les tensions relatives aux contradictions secondaires peuvent tre r solues en introduisant de nouveaux l ments dans l activit afin de la reconfigurer Quand on se rend compte qu il y a un probl me c est qu il y a des l ments issus de la contradiction latente qui sont en tension dans nos pratiques et sur lesquels on doit intervenir pour essayer de le r gler Cela nous incite aller chercher dans d autres syst mes d activit s des l ments qui nourrissent une nouvelle mani re de penser les activit s Carole Groleau cit e dans Bonneau 2010 p 83 Ainsi les sujets s inspirent d un syst me externe pour soulager certaines tensions dans leur propre situation Or ces transformations peuvent galement cr er des tensions entre les nouvea
187. conditions qui m nent des modifications de l outil afin d identifier quels types de pratiques conduisent une reconfiguration des propri t s mat rielles du logiciel par les d veloppeurs Cela permettrait de mieux comprendre comment la l gitimit des demandes des usagers non d veloppeurs est construite et per ue par les d veloppeurs travers leurs interactions De plus l tude de Livari se concentre sur des interactions entre des acteurs dont les seuls contacts s effectuent par l entremise d un forum de discussion en ligne Mais comment ces interactions se d roulent elles dans un autre contexte o ceux ci font partie de la m me organisation Les d veloppeurs peuvent ils ignorer les demandes des usagers qu ils c toient dans leur milieu de travail et qui ne sont pas aussi 31 anonymes que sur un forum de discussion Nous revenons sur ces questions plus loin au moment de formuler les objectifs de la recherche Afin d tre en mesure de pr ciser ces objectifs en fonction de notre objet d tude nous devons d abord relever les sp cificit s relatives l utilisation de logiciels code source ouvert en contexte organisationnel 1 4 2 L utilisation de logiciels 4 code source ouvert dans les organisations Plusieurs tudes se sont consacr es des analyses du mod le conomique du code source ouvert Goldman et Gabriel 2005 Les pratiques de communication des collectifs qui d veloppent les lo
188. corroborer une th orie Dans ce type de d marche qui est tout fait coh rente avec une pist mologie positiviste le cas joue un r le instrumental dans l optique d une mise l preuve d une th orie choisie avant d investir le terrain D autre part l tude de cas ouverte reposant sur une d marche inductive telle que celle qui caract rise la th orisation ancr e Dans cette derni re orientation il n y a pas de cadre th orique a priori c est plut t la description des ph nom nes observ s qui m ne ventuellement l mergence de postulats th oriques Latzko Toth 2010a Pour notre part notre strat gie repose sur une dialectique entre les concepts th oriques et les situations concr tes Certes notre cueillette de donn es et notre analyse sont guid es par la th orie de l activit N anmoins notre objectif premier n est pas de la tester ou d en corroborer les propositions Nous utilisons donc les concepts de la th orie de l activit comme des outils de sensibilisation Ainsi nous voyons une distinction entre tester une th orie et l utiliser pour s orienter 96 interpretive researchers are not so interested in falsifying theories as in using theory more as a sensitizing device to view the world in a certain way Klein et Myers 1999 p 75 Les concepts de la th orie de l activit sont au c ur de notre cadre d analyse et toujours
189. ctement commercial lorsque le march favorise des solutions si personnalis es qu elles ne pourraient tre con ues sans la participation des clients 264 fournisseurs clients mais plut t d interactions entre des d veloppeurs et des usagers qui sont en fait des coll gues d quipes diff rentes au sein d une m me organisation Alors qu Hasu et Engestr m 2000 focalisent sur le moment o la technologie est transf r e des d veloppeurs aux usagers qui appartiennent respectivement a leur propre organisation dans notre cas il n y a pas de telle passation d un groupe a l autre puisqu ils continuent de toute fa on de travailler ensemble apr s l implantation Bien que l on retrouve des dynamiques similaires celles d une relation fournisseur client puisque les d veloppeurs assurent le support de l outil pour le b n fice des enseignants la collaboration entre ceux ci ne prend pas place dans une relation d affaires o elle aurait t orchestr e de mani re formelle Elle surgit au fil d interactions entre coll gues de mani re ponctuelle et non planifi e En ce sens il s agit d une forme d innovation l initiative des employ s employee driven innovation L ouverture du code source de l outil facilite de tels aller retour entre les activit s de d veloppement informatique et les usages En accroissant la capacit d action des d veloppeurs l acc s au code cr e un
190. ction coming into existence and being sustained through human action and being constituted through use Only through the appropriation of technology by humans therefore does it exert influence Jones et Karsten 2003 p 34 Ainsi Orlikowski soutient que la technologie peut aussi tre chang e 4 travers les actions humaines Orlikowski s approach thus constitutes a further abandonment of the determinist or essentialist view of technology as possessing inherent properties independent of its context of use She sees technology as both formed by 57 institutional properties and informing them and she sees both technology and institutions as formed and forming users Taylor et al 2001 p 164 Les chercheurs tudiant les syst mes d information IS ont rapidement t confront la n cessit d tre plus sp cifique propos de la nature de la technologie et d tre en mesure de fournir une d finition appropri e de l agentivit agency Dans son sens le plus large l agentivit r f re la capacit de produire un effet ou un changement bref de faire une diff rence Or la formulation initiale de la th orie de la structuration de Giddens consid re l agentivit comme tant une propri t strictement humaine La technologie ne poss de pas d agentivit en soit Both agency and structure belong to humans in their social practice and technology does nothing except as implicated in the act
191. ction nous examinons plus particuli rement la perception des enseignants et des d veloppeurs en ce qui concerne les nouvelles possibilit s offertes par lopen source Comment d finissent ou interpr tent 1ls les possibilit s propres aux logiciels libres 189 La plupart des enseignants que nous avons interview s ne sont pas en mesure d expliquer quelle est la diff rence entre un logiciel propri taire et un logiciel libre ou a code source ouvert Aucune id e ce que c est un logiciel libre rire Je crois que dans le fond il n y a pas de co ts d associ s a Pis que Moodle a t d velopp pour les universit s pour le monde de l ducation Donc moi c tait a que je savais de Moodle Je sais qu il y a des logiciels libres je sais qu une autre professeure nous en parle souvent mais je ne sais m me pas c est quoi Je ne sais m me pas ou aller chercher Elle disait qu on pouvait aller chercher des logiciels libres pour d autre chose pis qu elle comprend pas que l Universit se mette pas a davantage Parce que a aiderait arr ter le capitalisme pis tout a Coordonnatrice de programme 2 avril 20091 En fait le point qu ils soul vent d embl e concerne la gratuit c est dire l absence de frais de licence pour l utilisation du logiciel Ainsi ils n associent pas n cessairement le code source ouvert avec la possibilit pour les d veloppeurs de l Universi
192. dans le courant de Mai 68 cette universit qu b coise a t cr e avec une volont de se d marquer des autres notamment en mettant de l avant des valeurs d accessibilit de participation et de d mocratisation du savoir En effet son objectif est alors de rendre la formation universitaire accessible ceux qui en taient jusque l plus ou moins exclus ou dont le cheminement ne correspond pas au parcours typique de l tudiant tels que ceux dont l exp rience pratique est jug e quivalente une formation coll giale et ceux qui occupent un emploi Il est galement int ressant de noter que 54 9 des tudiants actuels sont issus de milieux familiaux sans 127 ant c dents universitaires une proportion qui oscille habituellement autour de 20 denb a BEM niet it 20 dans les autres universit s qu b coises Le sociologue Jean Marc Piotte explique comment des modes de fonctionnement ax s sur la participation de tous les acteurs concern s sont instaur s au moment de la fondation de l Universit que nous avons tudi e Les professeurs et les tudiants sont convi s a participer a l orientation de l universit tudiants et professeurs si gent en nombre gal au conseil de module o se fabrique le programme et o se vote la programmation La Commission des tudes o sont d cid es toutes les grandes orientations de l universit est soumise la majorit constitu e d une repr sentation gale de p
193. de celui ci 225 d coulant de son utilisation dans un contexte organisationnel bien pr cis o les tudiants peuvent eux aussi entrer en contact avec les techniciens au support Pour le moment ces derniers vivent avec cette tension en g rant l amiable chacun des rares cas au fur et mesure qu ils surviennent Toutefois la multiplication de cas complexes pourrait les rendre davantage visibles et donc n cessiter la mise sur pied de r gles institutionnalis es pour les encadrer Cet exemple illustre la possibilit qu une guerre d expertise survienne entre les enseignants et leurs tudiants dans les cas o ces derniers sont plus habiles avec les TIC inversant ainsi la balance du pouvoir entre tudiants et enseignants cet effet il est important de souligner que les tudiants exercent d j leur pouvoir en faisant des pressions aupr s des enseignants n ayant pas int gr Moodle Plusieurs enseignants ont mentionn qu ils taient incit s adopter Moodle par leurs tudiants ayant d j eu l occasion de l utiliser avec d autres enseignants comme le souligne cette charg e de cours qui n utilise pas encore Moodle chaque cours que je donne depuis peu pr s deux ans j entends ces commentaires au d but du cours de la part des tudiants Est ce que vous utilisez Moodle C est leur premi re question la rentr e Charg e de cours 9 mai 2009 Ceux qui en font
194. de scolarit ou n ont pas r ussi l examen de fran ais temps Une enseignante nous a rapport un cas o une de ses tudiantes prouvant des difficult s financi res a vu son acc s Moodle bloqu par le registraire en cours de trimestre parce qu elle n avait pas r ussi payer ses frais de scolarit avant la date limite C est d licat a m a fait un p tit peu de quoi Parce que je me suis dit c est pas a que je veux avec Moodle On veut la d mocratie l accessibilit Charg e de cours 4 avril 20091 En exprimant son malaise face cette situation l enseignante met en lumi re une tension entre les valeurs d accessibilit et d ouverture associ es l outil et les r gles propres l institution o il est implant D ailleurs les codes provisoires que nous avons bri vement voqu s plus t t ont t utilis s pour contourner les r gles institutionnelles En effet certains enseignants ont assign de tels codes provisoires leurs tudiants pour leur permettre d acc der Moodle alors qu ils ne figuraient pas encore officiellement dans la liste des tudiants inscrits du registraire Les codes provisoires j en ai demand s parce que y a eu des tudiants de France que a t tr s long tre dans le syst me ils n taient pas inscrits 247 officiellement parce qu on attendait des papiers au registraire puis le cours tait d j commenc a re
195. de tensions avec les syst mes d activit qui l entourent En effet m me si le syst me d activit constitue l unit d analyse de base de la th orie de l activit celui ci ne peut tre tudi en tant que syst me 1sol et autonome puisque chacune de ses composantes est le produit ou la vis e d un syst me d activit voisin tel qu illustr la figure 6 2 216 CULTURALLY MORE ADVANCED CENTRAL ACTIVITY INSTRUMENT PRODUCING ACTIVITY SUBJECT PRODUCING 7 ala Sa ACTIVITY A a a Ss CENTRAL ACTIVITY RULE PRODUCING ACTIVITY OBJECT ACTIVITY Figure 6 2 Les tensions entre le syst me d activit central et les syst mes voisins am L analyse des contradictions tertiaires et quaternaires constitue donc un point de d part pour valuer si les nouvelles pratiques r actualisent les pratiques institutionnalis es ou si elles les remettent en question Au fil des prochaines sections nous abordons certaines manifestations des contradictions tertiaires et quaternaires dans le syst me d activit que nous avons tudi 6 1 La reconfiguration de l activit des enseignants Nous avons not deux manifestations de contradictions tertiaires associ es la reconfiguration de la division des t ches ayant accompagn l introduction de Moodle 36 Adapt d Engestr m 1987 217 Alors que dans le premier exemple les nouvelles pratiques ne remettent pas en question de f
196. des changements aux propri t s physiques du dispositif dans un contexte particulier o il n y a pas de mesures formelles mises en place pour solliciter la r troaction et supporter la participation des usagers En effet les interactions entre les usagers et les d veloppeurs que nous tudions se d roulent majoritairement de fa on ad hoc et r active au fil de leurs pratiques quotidiennes et des probl mes rencontr s D autre part les nouvelles possibilit s et contraintes propres Moodle que ce soit parce qu il s agit d un logiciel code source ouvert ou parce qu il renferme des fonctionnalit s rendant possible certaines pratiques et en restreignant d autres peuvent galement contribuer la reconfiguration des fa ons de faire des r les des r gles et de la division du travail en vigueur au sein de l universit tudi e When technologies are used in ways that allow people to do new things that would have been impossible before tasks and roles frequently change When work roles change role relationships usually change workers interact with colleagues in new ways and may even find themselves interaction with members of occupation with who they formerly had no contact Leonardi et Barley 2008 p 165 Nous nous int ressons donc galement la transformation des pratiques de travail des enseignants associ e l introduction de Moodle Ainsi nous souhaitons mieux comprendre la co volution de l ou
197. des classements ranking et l obtention d accr ditations On doit donc s en remettre des param tres laissant des traces crites pour valuer la performance de l enseignant tels que les notes obtenues par les tudiants leurs valuations des enseignements les syllabus et notes de cours etc Les enseignants doivent aussi consacrer du temps la r daction de plans de travail et rapports de leurs activit s afin de les rendre plus visibles aux entit s responsables de leurs valuations telles que les assembl es d partementales De plus en plus rendre compte de son activit devient aussi important que l activit elle m me puisque l valuation du travail des enseignants repose sur la production de paperasse administrative red tape c est dire de formulaires et compte rendu de toutes sortes qui forment le territoire quantifiable des actions pos es au quotidien Or plusieurs l ments relatifs au travail de l enseignant peuvent difficilement tre explicit s dans un contrat ou un plan de travail Il y a dans l enseignement quelque chose qui se situe au del de la comp tence technique et du simple accomplissement mat riel des t ches assign es Enseigner c est toujours r pondre ici et maintenant la demande des tres qui nous regardent nous coutent nous parlent H naff 2010 p 216 et 232 Le d sir d aider autant que possible les tudiants d tre attentif leurs attent
198. des ressources num riques et communiquer avec leurs tudiants En effet un tel outil s int gre de fa on particuli re dans la relation entre l enseignant et sa vis e soit l apprentissage des tudiants puisqu il est mobilis dans des contextes p dagogiques et organisationnels h t rog nes Une telle plateforme doit donc tre suffisamment flexible afin de r pondre aux pratiques situ es des enseignants qui varient grandement entre eux et voluent constamment D une part les choix technologiques doivent tre rationalis s afin de limiter les ressources n cessaires l approvisionnement au support et la maintenance surtout dans un contexte de restrictions budg taires D autre part les choix technologiques rel vent aussi de la libert acad mique laquelle nous faisions r f rence plus t t En effet l autonomie professionnelle se manifeste dans les choix que les enseignants font y compris les choix technologiques partir du moment o la plateforme devient un support essentiel au cours elle devient en quelque sorte le prolongement de l enseignant puisqu elle est un des moyens dont sa voix circule D ou l importance de pouvoir l adapter sa personnalit Cette flexibilit de l outil constitue une condition d attraction selon l enseignante suivante C est comme une recette Si je n ai pas envie de cuisiner a je n y toucherai pas Mais apr s a tu dis mais mon Dieu
199. des services sur Moodle Ces entreprises payent des cotisations sous forme d argent ou d expertise en change de la certification officielle et d une certaine exclusivit locale sur la prestation de services li s a Moodle Moodle com 2008 La plateforme Moodle a t introduite dans l universit que nous avons tudi e en remplacement de WebCT la plateforme propri taire utilis e jusqu alors partir de Vhiver 2007 les 980 professeurs et les 1 786 charg s de cours de l Universit ont t Des entreprises telles que Microsoft et Google ont d ailleurs investi dans le d veloppement de Moodle Moodle org 2007 37 invit s suivre une formation a Moodle et a utiliser dans le cadre de leurs cours La situation de l Universit tudi e est particuli re en ce sens qu elle est la premi re universit francophone de cette taille utiliser Moodle pour supporter des cours qui ne sont pas enti rement donn s distance En effet Moodle est plut t utilis e comme support l enseignement pr sentiel L Universit a choisi Moodle la suite d analyses effectu es par un comit institutionnel form de professeurs charg s de cours et repr sentants des diff rents services impliqu s tels que le service de l informatique Ce comit s tait fix des crit res pr cis afin de tenir compte la fois des objectifs de l institution et des besoins et attentes exprim s par les ens
200. designers women and hostility in open source gt Consult le 23 mars 2011 Trigg R H et S Bodker 1994 From implementation to design tailoring and the emergence of systematization in CSCW In Proceedings of the 1994 ACM conference on Computer supported cooperative work Chapel Hill North Carolina United States sous la dir de Chapel Hill North Carolina United States ACM Tuomi I 2001 Internet Innovation and Open Source Actors in the Network First Monday vol 6 no 1 En ligne lt http opensource mit edu papers Ikka 20Tuomi 20 20Actors 20in 20the 20Network pdf gt Van de Ven A H et M S Poole 1995 Explaining development and change in organizations Academy of Management Review vol 20 no 3 p 510 540 Vasquez C V Sergi et B Cordelier 2011 Branding Universities Studying re presentation practices from the bottom up Congr s annuel de l European Group for Organizational Studies EGOS Goteborg Juin 2011 342 Victor B et A C Boynton 1998 Invented here Maximizing your organization s internal growth and profitability Harvard Business Press p von Hippel E 2005 Democratizing Innovation Cambridge MIT Press p von Hippel E et M J Tyre 1995 How learning by doing is done Problem identification in novel process equipment Research Policy no 24 p 1 12 von Hippel E et G von Krogh 2003 Open Source Software and the Private Collective I
201. dictions soit les dilemmes les conflits les conflits critiques et les double contraintes Avant d aborder de fa on plus d taill e la conceptualisation des contradictions selon Engestr m nous allons examiner comment ces diff rents types de manifestation ont t d crits dans la litt rature en communication organisationnelle en focalisant sur les paradoxes incongruit s incoh rences double contraintes dilemmes et conflits Selon le cadre dialectique une contradiction r f re deux choses fonci rement incompatibles ou des forces oppos es En ce sens la contradiction r f re la coexistence de deux alternatives mutuellement exclusives Putnam 1986 La contradiction implique donc un choix puisqu on ne peut pas embrasser les deux p les de la contradiction simultan ment Le paradoxe ne donne pas la possibilit d un tel choix car les deux l ments contradictoires qui forment le paradoxe op rent simultan ment Cameron et Quinn 1988 En effet les tensions paradoxales sont la fois oppos es et li es Putnam 1986 puisque les deux p les contradictoires d un paradoxe coexistent en m me temps Clegg Cunha et Cunha 2002 Marianne W Lewis a explor certains paradoxes organisationnels tels que la coexistence du contr le et de l autonomie ou l imp ratif de l efficacit et la cr ativit Elle indique que les paradoxes organisationnels sont constitu s d l ments contradictoires intere
202. dictions d Engestr m les contradictions quaternaires surviennent seulement si le syst me d activit central adopte le nouveau mod le et ce apr s que la transformation soit compl t e La nouvelle configuration de l activit 285 peut alors tre en contradiction avec les syst mes d activit voisins ce qui constitue les contradictions quaternaires Si on suit cette ligne de pens e cela signifie qu il ne peut pas y avoir de contradictions quaternaires si les contradictions tertiaires ne sont pas r solues Or nous avons d crit au chapitre VI des situations montrant que l introduction de Moodle n a pas radicalement transform l activit des enseignants et d veloppeurs et que les nouveaux patterns d interactions s ajoutent et se combinent aux pratiques institutionnalis es sans n cessairement les remplacer Pourtant les strat gies d agencement des nouvelles pratiques aux anciennes peuvent tout de m me g n rer des contradictions quaternaires notamment entre le syst me central et le syst me externe qui lui a fourni la nouveaut Par exemple nous avons vu que les pratiques propres aux collectifs open source ne peuvent pas tre totalement adopt es par le syst me tudi ce qui g n re une contradiction quaternaire avec la communaut Moodle org puisque les d veloppeurs de l Universit ne peuvent pas reverser leurs contributions comme le pr conise la philosophie open source De la m me mani re le
203. division du travail propre aux diff rentes situations d emploi au sein de l Universit qui rend le partage plus co teux pour certains Les tensions d crites ici sont donc li es une Nous faisons ici r f rence cette expression Knowledge has the magical property of being nonrivalrous meaning that teachers can share their expertise without losing it Wiley 2010 152 incoh rence entre une volont d accroitre le partage et le peu d incitatifs ou de m canismes d encadrement pour favoriser ces pratiques de partage et de r utilisation des ressources p dagogiques cela demeure souvent une initiative personnelle qui n est pas formellement reconnue Dans d autres cas c est simplement le manque d occasion de le faire Dans certains d partements les enseignants m nent leurs activit s chacun de leur c t et ont peu d opportunit s d interagir avec leurs coll gues comme nous l indique cette professeure Chacun fait sa petite affaire On se parle pas beaucoup je trouve entre professeurs Les profs sont dans une situation assez individualiste Les autres professeurs dans mon d partements sont dans d autres genre de programmes et je n ai pas vraiment de contact avec eux puisque les gens se regroupent un peu par affinit et c est normal Moi et mes coll gues on est juste un petit groupe et on n est m me pas dans le m me difice On se voit m me pas on se croise jamais a limite
204. du temps Par exemple plusieurs enseignants donnent le m me cours plusieurs groupes cours durant un m me trimestre Or chaque groupe cours doit tre assign son propre site de cours dans Moodle ce qui signifie que si un enseignant enseigne le m me cours 5 groupes cours il doit cr er 5 sites dans Moodle puis importer copier les l ments communs dans chaque site et ce chaque fois qu il apporte des mises jour ce qui demande du temps et des efforts Pour am liorer l exp rience des enseignants qui sont nombreux tre dans cette situation les d veloppeurs ont cr une nouvelle fonction dans Moodle permettant la synchronisation de plusieurs sites de cours Ainsi les enseignants peuvent d sormais cr er un site dans lequel ils effectuent leurs mises jour puis le d signer en tant que cours mod le Lorsqu ils cliquent le bouton Synchroniser le contenu du cours mod le est automatiquement dupliqu dans les autres sites de cours qui y ont t li s voir figure 5 1 33 Certes il est possible de cr er un seul site m ta cours auquel acc deraient tous les groupes cours et dans lequel on mettrait les ressources communes mais cette m thode pr sente plusieurs lacunes partir du m ta cours il n y a aucun moyen visuel pour savoir quel groupe cours appartient un tudiant ce qui rend l utilisation des activit s d valuation et la remise des notes difficiles Dans un m ta cours
205. duct randomized controlled trials but it is important knowledge knowledge well worth having and knowledge frequently better than that provided by randomized controlled trials as there are many questions that randomized controlled trials do not and cannot answer Lincoln 2010 p 6 Deuxi mement l objectivit de la collecte et l analyse de donn es de terrain guid es par des m thodes qualitatives a souvent t remise en question Comment s parer les donn es objectives des jugements de valeurs Selon une perspective positiviste le chercheur ne doit pas laisser ses valeurs et biais interf rer avec son analyse l inverse une approche interpr tative consid re que la distinction entre un fait 99 objectif et un jugement de valeur est en soit un jugement de valeur Weber 1947 cit dans Orlikowski et Baroudi 1991 p 11 Le courant de recherche interpr tatif nous a donc amen repenser le r le du chercheur celui ci ne doit plus se consid rer comme un t moin observant de fa on objective une sc ne qui serait ext rieure lui Ainsi la solution ce pr tendu probleme d objectivit est davantage du c t de la prise de conscience des effets de sa propre historicit Klein et Myers 1999 p 76 que de la tentative de les minimiser Bien s r l observateur alt re ce qu il observe mais ces alt rations font partie de l objet d tude Emerson 2003 cit dans Bastien 2007 p 13
206. e lui seul ne garantit pas cette am lioration du service aux usagers La plus grande mall abilit des propri t s mat rielles de l outil ne sert rien si les d veloppeurs ne disposent pas de l autonomie n cessaire pour prendre les actions permettant d accommoder ces demandes 192 Or nous avons constat que les d veloppeurs disposent d une relative autonomie dans leurs d cisions du moins dans la plupart des cas En effet ils peuvent prendre Vinitiative de proc der certaines modifications sans n cessairement obtenir l approbation du Comit Le d veloppeur suivant indique que les cas sont soumis au Comit surtout lorsqu ils n cessitent des ressources suppl mentaires ou un support politique pour faire avancer les choses sur lesquelles ils n ont pas de pouvoirs formels eux m mes Le contenant tant notre domaine d action le comit Moodle ne veut pas n cessairement savoir que le serveur de r plication est sur le dos depuis deux jours pis qu il faudrait remettre a en place On s arrange avec a moins qu on ait des probl mes de collaboration ou d obtention de ressources additionnelles auquel cas on se fait un certain plaisir entre guillemets rires provoquer des choses Parce que le comit a quand m me un certain pouvoir politique qui peut nous tre utile Parce que nous on passe par notre patron qui a son patron et a peut bloquer diff rents endroits On peut forcer un p tit
207. e cadre th orique pour l tude des interactions humain ordinateur HCI dans sa th se intitul e Through the Interface A Human Activity Approach to User Interface Design B dker 1991 La th orie de l activit a grandement influenc un article important publi par Liam Bannon From human factors to human actors 1991 Cet article illustre bien le tournant qui s est op r dans les ann es quatre vingt dix dans le champ d tude des interactions humain ordinateur HCI vers des approches contextuelles centr es sur l activit et les interactions sociales De nombreuses tudes de cas ont ensuite montr le potentiel de ce cadre d analyse pour identifier la source des probl mes ou checs en allant au del du cadre humain ordinateur Par exemple dans leur tude portant sur l implantation dans une clinique d une technologie m dicale qui avait t con ue initialement des fins de recherche Hasu et Engestr m ont montr que les probl mes rencontr s n taient pas caus s par des erreurs des usagers ou des d fauts de conception de l outil mais plut t par la division du travail dans laquelle ces derniers op rent qui ne convenait plus la nouvelle complexit de la vis e des usagers Hasu et Engestr m 2000 Nous avons d j voqu ce tournant de fa on plus d taill e au d but du pr sent chapitre 66 Deux ouvrages ont consolid l importance de la th orie de l activit a
208. e j ai d cid de comme serrer la vis en disant que c tait obligatoire Professeur 7 mai 2009 Cette professeure et membre du Comit indique que les enseignants utilisent Moodle sans adapter leurs m thodes p dagogiques ils transposent le m me mod le d enseignement sur un nouveau support On pense Moodle comme un endroit o on d pose les ressources la place de les envoyer la photocopie Il y a le m me saut faire que de la machine crire l ordinateur Les profs vont avoir besoin de ressources pour concevoir de mani re intelligente Administrateur 2 tir d une rencontre du Comit le 19 janvier 2011 Lorsque le support qui accompagne la prestation en classe par exemple le fichier Powerpoint est disponible sur Moodle il devient lui m me un contenu autonome par rapport l enseignant plut t qu un compl ment surtout si l enseignant reproduit dans le fichier ce qu il dit en classe Dans ces cas les enseignants remarquent une augmentation de l absent isme et une baisse de l attention en classe et en viennent croire que Moodle en est la cause comme cette professeure qui fait remarquer que les 232 tudiants sont moins attentifs lorsqu elle leur permet de t l charger ses notes de cours sur Moodle Cette ann e je me suis dit je ne sais pas ce que je vais faire Est ce que je refais un site Moodle Oui c est utile mais 130 tudiants c est infernal quand
209. e la facult de gestion de l Universit a 155 cr en 2001 son propre laboratoire sur l int gration des TIC en milieu universitaire afin d accompagner ses enseignants dans l appropriation des TIC et mener des activit s de recherche de d veloppement et d exp rimentation permettant de faire avancer le champ des connaissances sur les TIC en milieu universitaire et diffuser ces nouvelles connaissances Ce type d initiatives facultaires refl te le fait qu un certain degr d autonomie est n cessaire pour accompagner des pratiques d information et de communication qui varient fortement en fonction des appartenances disciplinaires Millerand 2003 Toutefois elles peuvent galement expliquer et renforcer cette disparit des usages puisque les enseignants de facult s qui disposent de leurs propres ressources se trouvent dans une situation avantageuse face ceux qui n en ont pas et qui doivent ainsi s en remettre exclusivement aux services centraux cet effet certains enseignants ont relev des situations o le message qu ils re oivent de l institution est en ad quation avec les ressources mises leur disponibilit Par exemple ils sont fortement incit s utiliser les TIC pendant leur cours mais se retrouve dans un immeuble o certains locaux ne disposent pas encore de meuble multim dia De plus les initiatives men es de fa on ind pendante dans une facult visent avant tout optimiser
210. e Moodle l Universit Tout au long de ma recherche j interviewerai des enseignants et employ s de Universit a ce sujet J aimerais savoir si vous accepteriez de me rencontrer pour un court entretien individuel d une dur e d environ une heure Votre participation est volontaire vous pouvez y mettre fin a votre guise et la confidentialit est assur e car les donn es seront pr sent es de mani re a compl tement pr server votre anonymat Je joins le formulaire de consentement qui indique plus de d tails sur la recherche Si vous acceptez je vous propose une date de rencontre date de la rencontre Si ce moment ne vous convient pas je vous laisse m en proposer un autre Nous pouvons faire la rencontre votre bureau ou ailleurs votre guise Merci beaucoup Claudine Bonneau Etudiante au doctorat en communication APPENDICE B FORMULAIRE DE CONSENTEMENT Bonjour La recherche laquelle vous avez accept de participer vise mieux comprendre les changements organisationnels associ s l introduction de la plateforme Moodle a l Universit Nous souhaitons comprendre comment celle ci s ins re au sein de vos pratiques de travail et tudier les processus de communication de gestion et d innovation mobilis s dans le cadre de cette implantation Nous nous int ressons vos usages de la plateforme aux interactions entre vous et les diff rents acteurs qui se trouvent au c ur de cette implantation ense
211. e am ricain Staley et Trinkle notent qu une transformation culturelle est en train d op rer en ce qui concerne le statut du professeur et la perception que les citoyens payeurs de taxes en ont Cette situation peut tre observ e de mani re encore plus marqu e en p riode de r cession conomique Compared with constrained costs and workforce relevance tenured and full time faculty are not strongly valued by parents and students Staley et Trinkle 2011 D autres analystes voquent la nature de la t che des professeurs en tant que source des probl mes financiers que vivent les universit s Une firme d experts comptables ayant remis un rapport au conseil d administration de l Universit tudi e soutient que bien que la t che normale d un professeur soit tablie quatre cours par ann e par le jeu des d gr vements d enseignement elle ne d passerait pas deux cours par ann e en moyenne L vesque 2008 Cet argument est repris dans une critique publi e par un cadre ayant travaill dans le r seau de l Universit Il arrive m me parfois que des professeurs r ussissent ne pas enseigner ne fassent pas de recherche se consacrent uniquement l administration p dagogique ou la repr sentation syndicale tonnamment parfois m me aux deux Les professeurs qui uvrent dans des domaines lucratifs comme l administration le g nie et le droit et dont les connaissances sont recherch es ont
212. e ce qui a t fait jusqu maintenant A private collective model of innovation incentives can explain why and when knowledge created by private funding may be offered freely to all When the conditions are met society appears to have the best of both worlds new knowledge is created by private funding and then freely revealed to all von Hippel 2005 p 91 L entreprise Google nous a donn tout r cemment un exemple illustrant fort bien cette hybridation entre les mod les priv s et communautaires son navigateur Chrome a t construit partir de codes puis s m me d autres logiciels code source ouvert tels que WebKit et Firefox Google a aussi annonc son intention de laisser ouvert le code source de Chrome We owe a great debt to many open source projects and we re committed to continuing on their path We ve used components from Apple s WebKit and Mozilla s Firefox among others and in that spirit we are making all of our code open source as well We hope to collaborate with the entire community to help drive the web forward Pichai et Upson 2008 Ce cas d montre que les dynamiques entourant la production et l utilisation de logiciels code source ouvert ne sont pas incompatibles avec les int r ts capitalistes de soci t s telles que Google En effet cette d cision d emprunter aux mod les d innovation du code source ouvert peut videmment tre comprise d un point de vue strat gique en a
213. e co configuration inspir es par l introduction dans l Universit d une plateforme code source ouvert qui facilitent l adaptation de l outil aux besoins des usagers Cette nouvelle possibilit g n re une contradiction tertiaire avec l ancienne activit des d veloppeurs caract ris e par des ressources humaines mat rielles et temporelles limit es Ici les sujets ont fait en sorte d amoindrir cette tension en proc dant des micro innovations incr mentales locales tout en faisant des choix et des compromis en fonction des contraintes organisationnelles qui ne pouvaient tre limin es par exemple en ne renversant pas syst matiquement leurs contributions la communaut Moodle org Les nouvelles possibilit s de l open source ne viennent donc pas n cessairement remettre en question les pratiques 284 ant rieures Ainsi on rep re des traces des pratiques institutionnalis es dans les nouveaux patterns d action la mani re de l enactment d crit par Groleau et al An enactment occurs when a new practice i e a situated change that is compatible with an existing institutionalized practice emerges More specifically improvisation and local adaptation can lead to new patterns of interaction that even if they are new can reproduce practices of existing institutionalized contexts Groleau ef al 2011 p 15 Les changements effectu s en r ponse aux contradictions peuvent donc tre de nat
214. e communaut devient un imp ratif manag rial les dynamiques communautaires en sont n cessairement affect es Pourtant il ne nous viendrait jamais l id e d obliger des clients entrer en contact avec l quipe du service la client le leurs interactions surviennent lorsque les clients ont besoin d changer avec eux concernant un probl me une fonctionnalit ou un usage pr cis dans un contexte donn De la m me mani re il est tout aussi absurde d obliger les usagers participer un processus de co configuration s ils ne sont pas dans une situation o ils peuvent collaborer avec les d veloppeurs et retirer 4 Pour l anecdote mentionnons qu un valuateur d un article en lien avec cette th se avait sugg r d encadrer le processus de co configuration en demandant tous les enseignants de r pondre un questionnaire afin d obtenir leurs commentaires de fa on plus syst matique Nous croyons que notre recherche d montre qu il est important de laisser la place aux interactions informelles et ad hoc qui permettent une collaboration plus fructueuse qu travers des m thodes formelles de collecte de donn es 277 des avantages de celle collaboration videmment on peut avoir de bonnes raisons de vouloir encadrer et rationnaliser certains processus organisationnels Toutefois cela ne veut pas dire que tous les processus peuvent b n ficier d une telle rationalisation Le danger
215. e de l entretien Dur e de l entretien Technicienne multim dia au support 6 mars 2009 55 minutes aux enseignants de l Ecole des sciences de la gestion Technicienne multim dia au support 10 mars 2009 42 minutes aux enseignants des Facult s d ducation et de sciences humaines Technicien multim dia au support aux 13 mars 2009 1 heure 18 minutes enseignants de la Facult des sciences Agent de support de premi re ligne 3 avril 2009 1 heure 8 minutes aux tudiants et aux enseignants Charg de projet technop dagogique 15 avril 2009 58 minutes Analyste informatique 12 mai 2009 1 heure 5 minutes Technicien au support informatique 26 mai 2009 1 heure 22 minutes Analyste informatique 29 mai 2009 1 heure 12 minutes 110 Nous avons adopt une forme semi structur e afin de permettre aux participants de partager plus librement leurs exp riences et au chercheur d explorer les significations qu ils attribuent a leurs actions id es et aux termes qu ils emploient Kazmer et Xie 2008 p 258 Cette forme relativement ouverte nous a aussi permis d approfondir des th matiques ayant merg pendant la conversation tout en abordant certains sujets choisis en fonction des questions de recherche et du cadre conceptuel Puisque nous avons d but l observation participante avant de r aliser les entretiens notre exp rience et notre connaissance du terrain nous a aid b tir les questionnaires d entretien
216. e de la responsabilit travers un syst me de d claration similaire 259 a celui qui existe d j pour les reproductions imprim es Ici on constate que l instauration de nouvelles pratiques institutionnalis es appara t n cessaire pour accompagner et supporter les pratiques situ es accompagnant le changement technologique plus particuli rement lorsque les tensions manent de la confrontation avec un syst me externe sur lequel les sujets peuvent difficilement intervenir eux m mes Nous avons pr sent d autres cas o les sujets sont en mesure d agir afin de r concilier eux m mes les tensions associ es la confrontation entre les anciennes et nouvelles pratiques Par exemple les d veloppeurs ont adopt des strat gies leur permettant d articuler les pratiques propres aux collectifs du libre leurs propres contraintes organisationnelles telles que les r gles et la division du travail propre l institution pour laquelle ils travaillent Ils ont trouv le moyen d int grer de nouvelles pratiques sans remettre totalement en question les pratiques pr existantes en effectuant des compromis concernant leur contribution la communaut Moodle org et en proposant des initiatives de collaboration plus locales par exemple En somme le cas que nous avons analys dans cette recherche nous a permis de lever le voile sur les moyens qui sont la disposition des sujets pour repenser leur activit dans un contexte
217. e la division des t ches qui refl te l appartenance des outils p dagogiques aux enseignants plut t qu aux informaticiens Aussi l accessibilit au code source de Moodle permet aux d veloppeurs d avoir une meilleure visibilit du fonctionnement interne de l outil et de le modifier m me apr s son implantation en fonction des probl mes et besoins qui surgissent alors que les enseignants l int grent dans leur pratique Cette nouvelle possibilit vient transformer leur fa on de r pondre aux demandes des usagers Les interactions informelles entre les usagers et les d veloppeurs l interne qui ont d sormais le pouvoir de modifier l outil fournissent aux enseignants l occasion de communiquer leurs besoins sp cifiques L ouverture du code source de Moodle permet aux d veloppeurs l interne de plus facilement localiser les probl mes rapport s par les usagers La partie la plus importante de ce chapitre est donc d di e l analyse de 170 cet espace de rencontre post implantation qui permet aux usagers et aux d veloppeurs d adapter et de personnaliser la plateforme Moodle partir des probl mes et particularit s rendus visibles par les usages Les exp rimentations de Moodle par les enseignants constituent galement le point de d part d une r flexion sur leurs pratiques p dagogiques Nous verrons en effet que l introduction de Moodle fournit des occasions de repenser certains aspects de
218. e le prof est vraiment d sesp r mais y en a des fois qui me le demandent dans les deux premi res semaines de septembre C est s r que 1a c est non cat gorique j ai du support faire Y en a qui me disent Veux tu que je te paye Tu peux le faire le soir chez vous a ne me d range pas je vais te payer l ext rieur de l Universit Non a m int resse pas je nai pas le droit de toute mani re mais je deviendrais riche rires D veloppeur 3 mars 2009 partir du moment o les tudiants employ s et les techniciens au support sont appel s intervenir directement dans la conception de mat riel et m me des d cisions de nature p dagogique cela vient en quelque sorte modifier la division des t ches en vigueur l Universit En effet les d cisions p dagogiques ont toujours presque exclusivement t entre les mains des enseignants Lorsque d autres acteurs interviennent dans ce processus ce monopole s effrite Or ces nouvelles pratiques ne renversent pas encore la balance du pouvoir en place puisque les enseignants conservent tout de m me le dernier mot ce sont eux qui font les choix m me s ils ne les op rationnalisent pas eux m mes Lorsqu ils d l guent des t ches qui formellement devraient leur incomber ils demeurent n anmoins aux commandes de 222 leur enseignement D ailleurs cette professeure h site trop d l guer ses auxiliaires cause de la n
219. e leur r le Perception d eux m mes de leurs comp tences R flexivit Subjectivit de l humain go personnalit COMMUNAUT Rapports et interactions avec des coll gues partenariat techno p dago partenariat interg n rationnel collaboration R GLE_IMPLI R gle implicite tacite qui merge des employ s ou contournement des r gles par exemple pendant la gr ve R GLE_EXPLI R gle explicite formelle qui merge de la direction droit d auteur crit re d admissibilit au programme mandat de l universit L gif rer L gislation venant officiellement du comit enseignants forc s utiliser Moodle par leur d partement DIV_TRAVAIL Division des t ches r les diff rents r f rence un coll gue direction facultaire VS direction centrale OUTIL M diation par les artefacts L outil am ne contraint structure ou rend possible des pratiques C t technique La technique Limite technique Lacunes de 307 l outil Bugs L outil rend visible Autres outils que Moodle WebCT Peur de l outil ou sentiment d empowerment Les contradictions et la transformation du syst me d activit CHOIX Le processus ayant men au choix d implanter Moodle HISTO Lien avec contexte socio historique plus large syst me capitaliste Contexte socio historique de l implantation de Moodle comment en avez vous entendu parler pour la premi re fois Les co ts Aspect financiers
220. e pour qu ils construisent et changent une revue de presse mais ils ne l utilisent pas beaucoup J tais surprise d ailleurs Coordonnatrice de programme 2 avril 2009 la fois du c t des enseignants que de celui des tudiants on met beaucoup d nergie sur l apprentissage fonctionnel des technologies Au del des formations 234 techniques il y a toutefois un r el besoin pour des occasions d apprendre de nouvelles strat gies p dagogiques d tre expos s a des mod les d apprentissage diff rents Une nouvelle technologie ducative a peu d int r t si elle n est utilis e que pour faire la m me chose plus facilement ou rapidement Nombreux sont les enseignants qui sont pr ts et int ress s int grer davantage les TIC dans leur enseignement mais ils veulent d abord comprendre comment elles peuvent leur permettre de faire de nouvelles choses ou de mieux faire ce qu ils font d j sans elles S il y avait des groupes de rencontres pour discuter de Moodle o les gens pourraient montrer leur cours Moodle moi je serais vraiment int ress e Comme des s minaires de discussion entre charg s de cours de diff rents d partements Juste pour partager pour demander qu est ce que tu fais toi Charg e de cours 13 mai 2009 Or une v ritable r flexion p dagogique n accompagne pas cette int gration technologique Un professeur nous faisait remarquer qu on ne parlait jamais de
221. echerches interventionnistes men es par Engestr m et ses coll gues est d aider les sujets transformer leur activit de travail un niveau local certains auteurs de la tradition critique leur reprochent de n gliger les relations entre les pratiques locales tudi es et les structures politiques plus larges par exemple voir Avis 2009 Peim 2009 Ainsi il appara t important de prendre en consid ration les dynamiques de pouvoir afin de ne pas r duire le changement sa seule dimension logique Comment se constitue la dynamique de pouvoir et qui initie les changements dans le syst me que nous analysons Qui introduit de nouveaux l ments dans le syst me d activit et pour quelles raisons Bref le changement n est pas n cessairement synonyme d am lioration pour tous Il peut favoriser certains int r ts politiques ou conomiques plus larges Bien que nous portions une attention particuli re aux contradictions nous n allons pas jusqu au bout d une d marche critique pure puisque nous ne tenterons pas de transformer nous m mes la r alit sociale tudi e comme c est souvent le cas des chercheurs se rattachant cette tradition dont Engestr m lui m me 94 An objective of critical research is to liberate those studied form the oppression and false consciousness which constrains them Orlikowski et Baroudi 1991 En partant de l id e selon laquelle le chercheur se positionne
222. ee 135 4 3 Les contradictions SECONG AICS reines enr en nn ne dent 160 5 1 La fonction de synchronisation des cours ajout e Moodle cece eeeeeeeeeee 195 6 1 Les tensions entre les nouveaux et anciens l ments de l activit 214 6 2 Les tensions entre le syst me d activit central et les syst mes voisins 216 6 3 La fonction attribution cach e dans Moodle eee eeseeeseceseeeeeeeeeeenaeens 219 6 4 Occurrences de chaque activit pour le trimestre d hiver 2011 230 7 1 Les probl mes comme point de d part de la co configuration cece 267 LISTE DES TABLEAUX Tableau Page 3 1 Enseignants ayant particip aux entretiens semi dirig s 108 3 2 D veloppeurs ayant particip aux entretiens semi dirig s eee eeeeeee cece 109 5 1 Caract ristiques souhait es pour la plateforme d apprentissage 171 Al ANT CHAT CSCW ERP HCI IS MOODLE OSS PD PC SCOT STS TIC LISTE DES ABREVIATIONS DES SIGLES ET DES ACRONY MES Artificial Intelligence Actor Network Theory Cultural Historical Activity Theory Computer Supported Cooperative Work Enterprise Resource Planning Human Computer Interaction Information System Modular Object Oriented Dynamic Learning Environment Open Source Software Participatory Design Personal Computer Social Construction of Technology Science and Technology Studies Technologies de l
223. eignants et les repr sentants facultaires Notamment la plateforme retenue devait tre flexible modulable interop rable robuste et multilingue Il tait aussi primordial qu elle permette le rattachement au dossier acad mique des tudiants qui transite par d autres syst mes utilis s par l institution De plus on souhaitait liminer la d pendance l gard d une compagnie propri taire ou d un fournisseur de service comme c tait le cas avec WebCT dont la politique de support et d abandon des diff rentes versions du logiciel s est av r e tr s contraignante et co teuse pour l Universit Dans une organisation qui implante un logiciel code source ouvert certains employ s occupent le r le de d veloppeur M me si l origine ils ne sont pas les concepteurs du logiciel implant ils le configurent le personnalisent et l adaptent aux besoins sp cifiques de l organisation et surtout en assurent la maintenance et fournissent du support aux usagers Dans notre tude de cas une dizaines d employ s correspondent ce profil Ce sont des informaticiens ainsi que des techniciens multim dias qui n ont pas n cessairement particip la conception de Moodle mais travaillent le modifier ou le supporter l int rieur du cadre prescrit par l Universit Dans cette situation le travail de ces d veloppeurs n est pas focalis sur le produit en soi mais plut t sur le service aux usagers
224. eillis les t moignages 35 Multim dia et soci t EDM4550 gr 040 Hiver 2010 Portail gt Cours 1 9 gt Mon Moodle gt EDM4550_42 Retour mon r le normal Bienvenue sur le site du cours Multim dia et soci t Consignes et ressources Multim d A Plan de cours Nous explorerons ensemble les possibilit s et les enjeux li s au d veloppement des TIC technologies de l information et de communication E Recueil de textes obligatoire Bibliographie du cours Local du cours Y R180 consignes pour l examen i Bonne session enclasse ip Consignes pour l nonc Bienvenue sur le site du cours d intention du travail final Vous trouverez ici un plan de chacune des s ances des ressources compl mentaires ainsi que des instructions sur les travaux remettre ip Consignes pour le travail Pour me joindre final Si vous avez des questions g n rales concernant les travaux veuillez utiliser le forum de discussion des om questions sur les travaux ce qui permettra au reste de la classe de b n ficier de ma r ponse rapide Bareme de conversion Sinon le meilleur moyen pour me joindre est par courriel courriel domaine ca des notes vs litt rale Si vous souhaitez prendre rendez vous avec moi veuillez m envoyer un courriel avec vos disponibilit s 6 Men yars Raculials Les forums de discussion Evaluation de gt Forum des nouvelles l enseignement 4 Forum des questions sur le
225. elles pratiques institutionnalis es peut tre n cessaire pour supporter les pratiques situ es accompagnant le changement technologique 6 1 3 Le besoin d ouverture dans une infrastructure ferm e Au del des restrictions l gales entourant la diffusion de ressources prot g es par le droit d auteur rappelons que les cours Moodle r sident dans un environnement num rique ferm seuls les usagers autoris s les tudiants inscrits et les enseignants qui ont les droits d acc s ou d dition au site de cours peuvent acc der aux ressources et activit s qui y sont partag s De plus les usagers provenant de l ext rieur de l Universit ne disposent pas d embl e du nom d usager et du mot de passe n cessaires pour se brancher au Moodle de l institution Dans cette section nous portons plus particuli rement notre attention sur les cons quences de ces restrictions d acc s sur la collaboration entre coll gues l interne et l externe L apprentissage collaboratif passe souvent par l mulation c est en regardant les autres en train d agir et en s inspirant de ce qu ils font qu on apprend de nouvelles choses et qu on a envie d en discuter La visibilit de r alisations des pairs permet de 4 D ailleurs une autre universit qu b coise qui utilise Moodle se sert du m me syst me de d claration d utilisation d ceuvres pour la diffusion num rique et imprim e Il n est toutefois pa
226. elque chose de nouveau Engestr m 1987 L enseignante suivante d crit l volution de ses usages dans des termes similaires ceux employ s par Serge Proulx lorsqu il traite des diff rents niveaux de l appropriation Proulx 2005 En effet ce n est qu force d usages r p t s dans le temps lorsque l usager a acquis un minimum de ma trise technique de l outil et l a int gr de fa on significative dans son quotidien que les pratiques cr atives peuvent commencer surgir Je dirais qu au niveau de mon volution je commence arriver ce niveau l o je vais commencer penser c est un mode de pens e c est dire une fois qu on a l outil on peut penser des possibilit s mais quand on le connait pas on ne sait pas L c est la cr ativit avec Moodle Au d but c est la base juste d couvrir le site pis d poser des trucs Apr s a bon l je pense que cette ann e j ai d velopp plus d outils et je pense que la prochaine tape c est la cr ativit parce qu il y a s rement Je pense que a pourrait aller plus loin je pourrais d poser des documents plus importants Puis au niveau de tout l change avec les tudiants j ai ouvert une porte pis je pense que a pourrait tre plus structur je pourrais aller plus loin J intuitionne des choses mais bon il faut que je continue de grandir avec Charg e de cours 4 avril 2009 Ainsi les usages se transforment au fil d
227. ement g r s par un ou des services administratifs En implantant Moodle dans l Universit on a aussi adopt l id e que la plateforme doit appartenir tout le monde mais personne la fois puisque que cette fa on de faire convenait davantage un produit utilis en enseignement Ainsi Moodle n est pas consid r comme un outil de travail g n rique au m me titre que l quipement t l phonique par exemple De plus la dimension interfacultaire du Comit cr e un lieu d change permettant de partager les initiatives men es localement et de faire remonter les besoins des facult s un niveau institutionnel La structure du Comit se distingue non seulement le fait qu elle soit davantage orient e vers l usager mais aussi par la plus grande place faite aux employ s de terrain c est dire ceux qui habituellement doivent se contenter d ex cuter les d cisions prises par des administrateurs comme l explique ce d veloppeur On a toujours senti qu on tait les bienvenus et qu on tait d sir s m me au sein de ce comit l Alors qu au d but ce devait tre un comit d cisionnel pour d cider d un produit autre que WebCT On a t invit au d but pour une d monstration puis apr s a on a t invit une fois deux fois puis un moment donn on faisait partie du comit Le premier pr sident du Comit disait ouvertement de tous les comit s que j ai eu
228. en sc ne de notre quotidien si bien d crite par Goffman est modul e par ce que la technologie permet travers ses propri t s mat rielles In short the staging of the interaction the mediation of the interaction and its performance depend crucially on the detailed material and technological arrangements in place the material form of technologies although never explicitly analyzed really does matter The interaction order studied by Goffman is embedded within mediated by and staged by material circumstances and mundane technologies If my reading of Goffman is correct all interaction can be materially mediated Pinch 2010 D un point de vue organisationnel il appara t tout aussi important de chercher a comprendre comment les dimensions mat rielles d un artefact modulent les pratiques de travail sans pour autant les d terminer If changes in an artifact s material features provide people with new capabilities that they did not have before such affordances may enable changes in a group s pattern of interaction Yet the range of possible uses of a technological artifact is circumscribed by the finite character of its materiality This to some extent the materiality of an artifact may set the limits for social change by providing only certain capabilities and not others Leonardi 2009 p 300 84 Pourtant les tudes rattach es la banni re du constructivisme social ont surtout d montr
229. en tant que manifestations de la contradiction PLUMAS strain nn sag ededusn saad cussed e E A 124 4 1 1 Le sujet enseignant la fois employ et libre penseur eee 128 4 1 2 La vis e enseigner des apprenants ou des clients 134 4 1 3 Une communaut marqu e par des appartenances multiples le rattachement institutionnel dans un cosyst me distribu 143 4 1 4 La division du travail collaborer dans une culture organisationnelle indiyid aliSte ssie pe ed ae 147 4 1 5 Les r gles initiatives facultaires et uniformisation institutionnelle 152 4 1 6 Les outils des solutions g n riques pour des besoins particuliers 157 4 2 L identification de probl mes sp cifiques conduisant au changement 159 ASS Conel sions parue less ns nn ee ER lei en nes 166 CHAPITRE V SOULAGER DES TENSIONS INTERNES EN PUISANT DANS UN AUTRE SYSTEME D AC TIVIVE gsc stich aaa ne ne ee 169 5 1 L open source en tant que r pertoire de possibilit s 170 5 1 1 Une division des t ches inspir e des mouvements du libre 176 5 2 Le r le des usagers dans la co configuration de Moodle I interne 181 5 2 1 R soudre des probl mes rendus visibles par les usages effectifs 182 5 2 2 Code source ouvert discussions ouvertes suisses 188 5 2 3 Les usagers et leurs besoins en tant que construction discursive 193 5 3 Moodle comme outil r flexif pour les enseignants 203 5 Conclusions
230. ence des syst mes en place et de nouvelles obligations de gestion faites l Universit par les lois et les r glements En juin 2006 le Conseil d administration de l Universit octroyait un contrat pour le renouvellement de ces syst mes a une firme informatique am ricaine pour l acquisition d un logiciel propri taire Sur le budget total de 18 millions de dollars accord a ce projet environ la moiti avait t d pens e en juin 2008 alors que les services informatiques de l Universit commenc rent remettre en question la faisabilit de l implantation de ce logiciel En effet des carts entre celui ci et le mod le organisationnel de l Universit auraient n cessit une adaptation importante pour pallier aux diff rences Document institutionnel 5 tir d un proc s verbal du comit des utilisateurs de l informatique et des t l communications de l Universit 13 juin 2008 Apr s trois ann es de travail avec ce logiciel les multiples contraintes rencontr es ont incit le Conseil d administration le 5 mars 2009 changer d orientation et opter pour un nouveau logiciel Un budget global de l ordre de 9 millions de dollars a t consenti pour la r alisation de la version revue du projet Les nouveaux SIG administratifs sont entr s en op ration en octobre 2010 mais ne permettaient toujours pas en mars 2011 d effectuer toutes les op rations de fa on fluide En effet le traitement du remboursem
231. encontre du Comit du 1 d cembre 2010 7 iTunes U est la plateforme de diffusion d Apple qui permet aux enseignants de diffuser facilement des balados audio ou vid o et des fichiers en format PDF iTunes U utilise la m me technologie qu iTunes Music Store qui est le centre de t l chargement en ligne d Apple Cependant au lieu d avoir acc s des fichiers de musique qu il peut stocker l utilisateur acc de avec iTunes U du mat riel p dagogique qu il peut galement stocker Une autre universit qu b coise s est d ailleurs jointe officiellement au r seau en proposant l acc s public gratuit certaines conf rences cours et d autres contenus ducatifs cr s par ses enseignants Pour plus de d tails voir http open science pen io 250 Ici le d veloppeur reconna t que ce besoin est l gitime mais souligne l importance de tenir compte des pressions que cela peut amener sur les ressources qui avaient jusqu alors t pr vues seulement pour les activit s d enseignement l interne Nous y reviendrons plus en d tails lorsque nous aborderons la reconfiguration du travail des d veloppeurs La fermeture de Moodle bien qu elle facilite l application de certaines r gles institutionnelles se retrouve en contradiction avec d autres r gles notamment celles r gies par la convention collective des professeurs qui pr voient que ceux ci accomplissent des activit s de serv
232. ensions v cues par les enseignants en allant regarder comment le logiciel a t programm et comment il pourrait tre modifi pour r gler un probl me En ce sens l ouverture du code facilite la n gociation entres les usagers et les d veloppeurs puisque ces derniers peuvent regarder dans le code afin de fournir aux usagers des r ponses plus pr cises et satisfaisantes que s ils devaient s en remettre au fournisseur comme c tait le cas avec le logiciel propri taire pr c dent D ailleurs nous avons vu au chapitre V que les enseignants ressentaient cette capacit d action des d veloppeurs lors de leurs interactions En somme l ouverture du code joue un r le pr pond rant dans les pratiques de co configuration que nous avons d crites dans cette th se en cr ant des conditions favorables l tablissement d un lien plus serr entre les activit s de personnalisation de l outil et leurs usages Nous croyons que l examen de ce cas particulier fournit d autres bases pour poursuivre la r flexion sur le r le de la mat rialit dans les interactions videmment cela ne veut pas dire que les d veloppeurs peuvent r gler tous les probl mes des usagers Au point suivant nous examinons plus particuli rement leurs r les et pouvoirs respectifs dans la r solution de ces tensions 271 7 1 2 Au del du symbole galitariste tenir compte des r les des pouvoirs et des expertises Les ch
233. ent ces changements d articulent avec la modification de l outil au fil du temps Pour ce faire nous avons choisi un cas o les d veloppeurs et les usagers font partie de la m me organisation ayant ainsi l occasion d interagir autour de la technologie au del de son implantation L usager qui nous pr occupe l enseignant fait face des contraintes sp cifiques au contexte organisationnel dans lequel il se trouve l universit mais il dispose galement d une certaine marge de libert Il peut mettre au point diverses strat gies visant largir sa capacit d action Par exemple si Moodle ne lui permet pas d atteindre ses objectifs ou le permet difficilement il peut entreprendre des n gociations avec les d veloppeurs qui d tiennent le pouvoir de modifier l outil Puisque Moodle est un logiciel code source ouvert ces derniers peuvent plus facilement le personnaliser en fonctions des besoins des enseignants que s il s agissait d un logiciel propri taire dont le code source n est pas modifiable Or ce n est pas parce que l outil est modifiable qu il sera n cessairement modifi Certaines conditions mat rielles et sociales doivent tre rassembl es pour permettre la personnalisation de Moodle Quelles sont ces conditions Pour r pondre cette question nous croyons qu il est important d une part de comprendre comment se 42 d roule le processus menant a
234. ent de d penses encourues par les employ s dans l exercice de leurs fonctions ainsi que le paiement de factures des fournisseurs externes ont connu des retards importants si bien que le recteur a t forc de faire le point sur la situation dans un courriel institutionnel envoy tous les employ s en mars 2011 Bien que l Universit ait d j inform les organismes subventionnaires les grands fournisseurs et certains partenaires des retards de traitement dus l implantation des nouveaux syst mes de gestion il vous sera possible d obtenir sur demande une lettre explicative sur la situation actuelle l Universit et les impacts induits par l implantation des nouveaux SIG Document institutionnel 4 tir d un courriel envoy aux employ s par le recteur de l Universit le 9 mars 2011 166 Ces probl mes sont non seulement co teux en termes financiers mais engendrent galement une pression suppl mentaire sur les employ s qui doivent op rer le nouveau syst me Le projet de refonte de syst mes de gestion administrative de l Universit met une pression norme sur les paules des salari es et salari s Aux Services financiers au Service des approvisionnements et au Service des ressources humaines nos coll gues de travail sont aux prises avec une surcharge de travail et peinent voir la lumi re au bout du tunnel malgr tout le travail suppl mentaire qu ils accomplissent certains endroits on
235. ent les usages de Moodle par les enseignants on se rend compte que ses fonctions plus dynamiques et participatives encadr es en rouge sur la figure 6 4 sont peu utilis es lorsqu on compare avec le d p t de ressources cr es par l enseignant fichiers En effet la majorit des enseignants utilise Moodle essentiellement comme un outil de diffusion sens unique ce qui peut l inverse limiter les interactions ou les apports cr atifs des tudiants Digital technologies can provide opportunities to challenge a packet conception of knowledge and they offer the potential for everyone to become knowledge creators to some degree However digital technologies may also be used to produce and distribute canned bundles of information Persell 2006 p 73 Cette situation n est pas unique l Universit tudi e Le concepteur de Moodle Martin Dougiamas a lui m me observ qu environ 90 des sites de cours sur Moodle travers le monde ne sont utilis s que pour rendre disponibles des ressources d ja cr es ailleurs Dougiamas 2009 Il en a d duit que les enseignants ne sont pas encore tous pr ts a adopter de nouvelles approches p dagogiques socioconstructivistes 230 Type d activit Nb d occurrences Devoir 1336 33 Chat 22 Sondage 19 Base de donn es 3 Forum 2415 Glossaire 63 Test Hot Potatoes 37 Journal 13 tiquette 7235 Le on 1 Questionnaire 18 Ressource R pertoire 1433 Type Nb
236. entretien ne devienne exclusivement une s ance de support technique En outre notre statut d enseignante nous pla ait dans une position d utilisatrice de Moodle au m me titre que les enseignants interview s Cela nous a permis de pr ciser nos questions ou de les mettre en contexte en donnant des exemples tir s de nos propres usages et difficult s avec Moodle mettant ainsi les participants plus l aise En effet des chercheurs ont soulign que la divulgation de leur propre exp rience encourageait les participants faire de m me nterviewers self disclosure encourage participants disclosure Kazmer et Xie 2008 p 271 116 Il importe galement de relever ici certaines particularit s li es au statut d enseignant des participants Certains d entre eux tant galement des chercheurs ils avaient parfois tendance intellectualiser la d marche d entretien en tentant de faire l analyse eux m mes ou en voulant r pondre directement aux questions de recherche plut t qu aux questions de l entretien Par exemple un professeur s est interrompu pendant sa r ponse une question pour dire mais cela ne fait pas partie de ton tude n est ce pas tandis que d autres remettaient en question l utilit de leur t moignage pour l avancement de la science Des professeurs qui encadrent des tudiants au doctorat avaient tendance incarner ce r le avec la chercheuse pendant l entretien
237. ents directement applicables George 2009 p 291 D une part l administration s attend ce que les enseignants disposent de comp tences op ratoires uniformes et d autre part l tudiant compare lui aussi les services offerts l int rieur des diff rents cours auxquels il est inscrit Lorsque l offre ne lui convient pas il le fait savoir La formule selon laquelle le client a toujours raison peut avoir des effets pernicieux sur la qualit de l enseignement En effet il en r sulte une situation o l enseignant se retrouve en conflit d int r ts permanent puisqu il est forc d adopter des pratiques qui plaisent aux tudiants Quand ce que les tudiants veulent se trouve en conflit avec ce dont ils ont besoin pour atteindre les objectifs d un cours certains enseignants sentent qu ils doivent avant tout satisfaire les demandes des tudiants et viter ce qui leur d pla t comme les sujets th oriques ardus ou une correction exigeante par exemple Ainsi la vis e de l enseignant prend une forme diff rente lorsque ce dernier se sent forc de fournir le service pour lequel l tudiant paye En outre la massification de l enseignement n a pas t accompagn e d une augmentation des ressources au contraire puisqu elle fait plut t cho aux strat gies de rationalisation telles que l augmentation du nombre d tudiants par classe Fox 2006 titre d exe
238. ents niveaux le gouvernement par ses politiques le contexte professionnel qui prescrit certaines fa ons de faire et le contexte organisationnel particulier avec ses propres r gles Groleau ef al 2011 Par exemple les contraintes amen es par des politiques nationales telles que la r duction des subventions de l tat aux universit s ont un impact sur la division du travail et engendrent des tensions au sein du syst me d activit local De par leur appartenance des chelles diff rentes les tensions qui en d coulent ne peuvent pas n cessairement tre r solues par des actions internes au syst me d activit local puisque le changement ne peut tre op r sans une intervention un niveau plus macro que l organisation Les sujets agissent donc en fonction du champ des possibles Selon Engestr m la contradiction primaire est de nature essentiellement conomique puisqu elle repose sur l opposition entre la valeur d usage du produit ou du service qui existe pour r pondre des besoins et sa valeur d change c est dire son potentiel commercial Si on suit ce raisonnement l limination de la contradiction 281 primaire n est possible que si on transcende le capitalisme A moins de transformer la soci t de fa on radicale la contradiction primaire demeure latente et ne peut tre r solue par des actions locales tandis que les tensions issues des autres niveaux de contradiction peuvent
239. equirements definition et durant le d veloppement du produit lors de 20 l valuation des solutions propos es En somme la coop ration entre les usagers et les d veloppeurs se d roule lors des tapes pr c dant l implantation de l outil Cela implique que l usager connaisse et d crive ses besoins et intentions avant m me qu il n ait pu int grer l outil ses pratiques Autrement dit il doit essayer d anticiper comment il pourrait utiliser le nouvel outil un moment o il n a aucune exp rience pratique des possibilit s et contraintes potentielles de celui ci Il est difficile pour l usager de formuler ses besoins aussi t t dans le processus puisque ses pratiques et usages voluent au fur et mesure qu il s approprie le syst me Wagner et Newell 2007 Des chercheurs qui mobilisent la th orie de l activit comme cadre conceptuel que nous pr senterons dans le prochain chapitre ont bien montr que l usager ne peut articuler son besoin pour quelque chose qui diff re radicalement de ses pratiques et connaissances actuelles Miettinen et Hasu 2002 En effet on ne comprend vraiment les intentions des usagers qu au moment o les technologies sont d ploy es In other words users might not know what technology is good for until they use it As Henry Ford reportedly quipped If I had asked my customers what they wanted they would have said a faster horse Fung 2010 Ains
240. er Publishing Cardon D 2005 Innovation par l usage In Enjeux de mots regards multiculturels sur les soci t s de l information A Ambrosi V Peugeot et D Pimienta C amp F Editions En ligne lt http www vecam org article588 html gt Carlile P R 2004 Transferring Translating and Transforming An Integrative Framework for Managing Knowledge Across Boundaries Organization Science vol 15 no 5 p 555 568 318 Carlile P R D Nicollini A Langley et H Tsoukas 2010 Third Symposium on Process Studies How Matter Matters Objects Artifacts and Materiality in Organization Studies Call for papers En ligne lt http www process symposium com gt Consult le 27 octobre 2010 Center for Activity Theory and Developmental Work Research 2003 The Activity System http www edu helsinki fi activity pages chatanddwr activitysystem En ligne lt http www edu helsinki fi activity pages chatanddwr activitysystem gt Consult le January 11 2010 Chambat P 1994 Usages des technologies de l information et de la communication TIC volution des probl matiques Technologies de l Information et Soci t vol 6 no 3 p 249 270 Clegg S R J V D Cunha et M P E Cunha 2002 Management paradoxes A relational view Human Relations vol 55 no 5 p 483 503 Clifford J 1983 On ethnographic authority Representations no 2 p 118 146 Conein B 2006 Communa
241. er certains aspects pr cis reli s aux objectifs de notre recherche tels que la perception des d veloppeurs et des enseignants par rapport au processus et aux r sultats de leur collaboration 111 3 4 3 L analyse de documents institutionnels Le cadre conceptuel offert par la th orie de l activit propose d tudier le d veloppement d une technologie et de ses usages en tant qu activit construite historiquement Les donn es issues de l observation dans l ici et le maintenant doivent donc tre compl t es par l analyse du contexte sociohistorique Hasu et Engestr m 2000 p 63 et 64 cet effet l analyse de documents institutionnels appara t essentielle pour comprendre le contexte organisationnel du projet l tude Notre participation aux r unions du Comit et des d veloppeurs nous a permis d avoir acc s aux ordres du jour proc s verbaux et autres documents d pos s en s ance En tant sur la liste de distribution de ces quipes nous avons galement pu suivre les changes de courriels entre les membres Nous avons galement eu acc s des documents de travail des analyses fonctionnelles et des statistiques relatives l utilisation de Moodle ou d autres aspects permettant de mieux cerner le contexte de l Universit tudi e Nous avons aussi port notre attention sur des communiqu s de presse et des courriels officiels diffus s par l institution qu il s agisse de
242. ercheurs ayant tudi les pratiques de d veloppement collaboratif propres aux collectifs du libre ont d j montr l existence de formes d autorit de statuts hi rarchiques et de pouvoirs Mateos Garcia et Steinmueller 2002 Bien qu ils se manifestent diff remment que dans les modes de d veloppement traditionnels les rapports de force sont bien visibles dans les communaut s open source Le cas que nous avons tudi est videmment diff rent de celui de ces communaut s puisqu il porte sur un contexte organisationnel particulier o les d veloppeurs et les enseignants par les postes qu ils occupent d tiennent d j des r les qu ils continuent d exercer travers le processus de co configuration Pour reprendre les termes de la th orie de l activit la division du travail propre l Universit d termine qui fait quoi en distribuant les t ches et les responsabilit s mais aussi les pouvoirs et acc s aux ressources Qu on parle de co cr ation dans les collectifs du libre ou de co configuration intra organisationnelle le pr fixe co ne doit pas faire office de marqueur d galit qui viendrait occulter les relations de pouvoir entre les acteurs et leurs r les respectifs Le fait que la co configuration implique la contribution des usagers ne signifie pas qu ils y occupent la m me place que les d veloppeurs Dans le cas que nous avons tudi les d veloppeurs d sign s sont les
243. eric ed gov ERIC WebPortal contentdelivery servlet ERICServlet accn 0 ED383022 gt Slaughter S et G Rhoades 2004 Academic capitalism and the new economy Markets state and higher education Baltimore Johns Hopkins Univ Press 370 p Staley D J et D A Trinkle 2011 The Changing Landscape of Higher Education Educause Review vol 46 no 1 p 16 33 En ligne lt http www educause edu EDUCAUSE Review EDUCAUSEReviewMagaz ine Volume46 TheChangingLandscapeofHigherEd 222643 gt Stallman R 1992 Why software should be free In Computer Ethics and Professional Responsability T W Bynum et S Rogerson p 294 Blackwell Publishing Suchman L A 1987 Plans and situated actions The problem of human machine communication Cambridge Cambridge University Press 203 p 2007 Human Machine Reconfigurations Plans and Situated Actions 2nd Edition Cambridge Cambridge University Press 314 p 341 Sundaramurthy C et M Lewis 2003 Control and collaboration Paradoxes of governance Academy of Management Review vol 28 no 3 p 397 415 Tapscott D 1998 Growing up digital the rise of the net generation McGraw Hill Companies p Taylor J R C Groleau L Heaton et E van Every 2001 The Computerization of Work A Communication Perspective Sage Publications p Trapani G 2011 Designers Women and Hostility in Open Source Smarterware En ligne lt http smarterware org 7550
244. erv es aux architectes s niors de la firme Dans ce cas la reconfiguration des r les fut adopt e sans soulever trop de questions 35 Adapt d Engestr m 1987 215 Yet this change although seemingly important and potentially tension laden because of the conflict between the emergent situated practice and the institutionalized organizational practice did not raise any questions In this example we see that the emerging practice because of the way the intern s role was interpreted by the senior architects and because his central place within the firm was seen as temporary did not compromise in a persistent manner the usual practices within the organizational context and was in tune with the institutionalized practices prescribed by the professional order Groleau ef al 2011 p 12 Lewis avait pour sa part avanc que les tensions paradoxales peuvent avoir pour effet d inhiber le changement en suscitant des m canismes de d fenses chez les acteurs qui r agissent en renfor ant leur reproduction plut t que leur remise en question Lewis 2000 Dans d autres cas les tensions entre les nouvelles et les anciennes pratiques peuvent tre si importantes que l adoption des nouvelles pratiques ne peut se faire a moins de renoncer aux pratiques institutionnalis es En outre la reconfiguration du syst me d activit central peut donner lieu des contradictions quaternaires qui se manifestent sous la forme
245. es d avoir une attitude d ouverture et de collaboration avec les coll gues sont des conduites souhait es chez l enseignant mais qui laissent peu de traces mesurables Il y a donc une certaine incongruit entre ce qu on mesure et ce qui constituent les r sultats de l activit d enseignement Le danger est que les enseignants deviennent davantage pr occup s par la fa on dont leur travail est per u que par ce qu ils font effectivement Lorsque soumise une forme standardis e l activit d enseignement perd de sa richesse Unfortunately once teaching becomes an auditable object it has little in common with the subtle ambitious critical and open ended phenomenon that once went by the name of a good university education Furedi 2006 p 38 142 En ce qui concernent plus particuli rement les professeurs chercheurs le syst me publish or perish s est impos au dire de plusieurs comme la principale norme partir de laquelle est jug e la qualit des dossiers des jeunes professeurs lors de leur embauche et ensuite pour l obtention de la permanence La mesure de la valeur des travaux d un professeur para t de plus en plus subjective ou inconsistante Faut il envier certaine Universit qui a privil gi il y a quelques ann es un syst me de promotion bas sur le m rite et dans lequel un article vaut un point et un livre deux points peu importe la valeur r elle des publications On
246. es ou absence de TEMPS Investissement en temps choix li s au temps disponible le temps comme ressource limit e contrainte Instantan it Horaire r gl Asynchronie Sauver du temps ESSAIS_ERREURS Apprentissage par essais erreurs autodidacte auto formation 310 APPREN_EXEMPLE Apprentissage par l exemple visibilit de ce que les autres font ailleurs avec Moodle ou absence de Connaissances tacites par l exp rience difficiles a transmettre COOP Coop ration ou absence de coop ration partage de ressources se montrer ce qu ils font entre coll gues travail d quipe entre universit s AUTONOMIE Enseignants qui fonctionnent de mani re autonome isolement en dehors COMPETITION Comp tition ou absence de frein au partage ABANDON Abandon de Moodle refus non appropriation je retourne aux vieilles m thodes r fractaire pr f rait WebCT RAPPORT_FORCE Contr le r le surveillance droits d acc s aspect intrusif hi rarchie patrons demande ordre peur du plagiat L influence d autres syst mes d activit s et les interactions supra organisationnelles MOODLE _ QC regroupement local d institutions utilisatrices de Moodle MOODLE_ORG regroupement mondial de Moodle site et forums sur Moodle org d veloppeurs de la version officielle AUTRES_SYS Autre syst mes d activit contact avec des professeurs trangers lors de colloques enseignants
247. es vol 14 no 4 p 505 Hayes D et R Wynyard 2006 The McDonaldization of higher education London Bergin amp Garvey 222 p Heath C et J Hindmarsh 1997 Les objets et leur environnement local la production interactionnelle de r alit s mat rielles In Cognition et 326 information en soci t B Conein et L Th venot p 149 173 Editions de l Ecole des hautes tudes en sciences sociales Heath C H Knoblauch et P Luff 2000 Technology and social interaction the emergence of workplace studies British Journal of Sociology vol 51 no 2 p 299 320 Heiskanen A M Newman et J Simila 2000 The social dynamics of software development Accounting Management amp Information Technologies vol 10 p 1 32 Helsinki Collegium for Advanced Studies 2010 Call for participation The role of users in the intertwined changes of technology and practice University of Helsinki 19 20 aout 2010 En ligne lt http www helsinki fi collegium english gt H naff M 2010 Salaire justice et don le travail de l enseignant et la part du gratuit Revue du MAUSS vol 1 no 35 p 215 234 Horn F 2003 Nouveaux standards et logiciels libres un espace d innovations but non lucratif In Encyclop die de l innovation P Mustar et H Penan Paris Economica Hughes T P 1987 The evolution of large technological systems In The social construction of technological systems New d
248. es et contraintes pour les usagers certains usages sont impossibles ou tout simplement trop difficiles Les propri t s mat rielles d un artefact fournissent galement de nouvelles opportunit s elles sont des ressources tangibles permettant aux usagers de r aliser leurs activit s d une nouvelle fa on ou de faire des choses qu ils ne pouvaient pas faire auparavant Understanding how people deal with an information technology s materiality seems essential for developing a broader and fuller understanding of organizing By bringing materiality more centrally into theories of change we should be able to speak more precisely about why people do the things they do with technology and why organizations acquire the forms they acquire Leonardi et Barley 2008 p 172 87 Leonardi et Barley sont d avis que les chercheurs mobilisant la th orie de l activit entre autres sont ceux qui ont fait le plus de progr s en ce sens Leonardi et Barley 2008 Comme nous l avons explicit plus t t le concept de la m diation selon Vygotsky 1934 repose sur l id e selon laquelle les outils symboliques et physiques structurent le d veloppement humain s int grant dans la relation entre le sujet et sa vis e Ainsi les activit s de travail comportent une dimension tout a fait mat rielle qui fait partie du cadre d analyse de la th orie de l activit Engestr m 1999a De plus la th orie de l activit distingue l
249. es puissantes fonctionnalit s d exploration du corpus text mining qui nous int ressaient plus particuli rement Nous avons donc utilis la fonction d indexation du logiciel pour distinguer les segments de verbatim en fonction de nos marqueurs La fonction Analyse rapide du logiciel permettait ensuite d exporter tout le corpus index sous la forme d un tableur de type Excel o chaque passage d entrevue est pr sent sur une ligne num rot e distincte avec les donn es de codage juxtapos es au sein de colonnes bien identifi es Ce format permettait d utiliser le logiciel Microsoft Excel et ses options de filtrage des colonnes de donn es pour pouvoir rep rer facilement les verbatim en fonction de marqueurs d interlocuteurs ou de num ro de segment Cela facilitait le rep rage et la comparaison des segments index s afin d effectuer une analyse crois e des verbatim d entretiens journaux d observation et documents institutionnels Cette fine analyse du corpus nous a permis de voir merger des tendances qui nous ont servi nommer les ph nom nes l tude Nous pouvions galement conserver une vue d ensemble du corpus afin d tablir des liens significatifs entre les composantes des ph nom nes tudi s En cartographiant chaque niveau de contradiction voir chapitres IV VI cette d marche nous a galement permis de mieux comprendre les dynamiques du changement et ce que les contradictions en
250. es questions comme a qui prend le temps pis tu n as pas l impression de le d ranger C est un plus pour continuer d velopper des affaires Si jamais j ai un bogue je sais que j ai une ressource Charg e de cours 14 mai 2009 Un d veloppeur souligne que l accessibilit au code source modifie non seulement ses fa ons de travailler avec l outil mais aussi sa mani re de recevoir et de r agir aux demandes des usagers Quand on a acc s au code source c est le fun l dessus on peut modifier on peut l adapter on peut faire une r flexion a devient agr able pour a Quand l usager nous parle on est tout de suite en action m me en lui parlant on est en train de r gler le probl me Tandis qu avec le code propri taire on peut juste recevoir on n a rien dire l usager parce que nous m mes on est en terrain ins cure pour trouver le probl me C est une autre fa on de travailler C est une autre fa on de faire On r pond l usager donc avec le temps avec les mois avec les ann es Moodle devient le produit que la plupart de nos usagers veulent D veloppeur 1 mai 2009 On remarque pour une deuxi me fois le recours au qualificatif agr able pour d signer l exp rience d interaction Les d veloppeurs nous ont galement r p t qu ils avaient l impression de pouvoir donner un meilleur service aux usagers qu l poque de WebCT N anmoins l acc s au code sourc
251. es sessions et des exp rimentations mais aussi a travers les interactions entre les enseignants et les tudiants Plus on avance plus les cours s am liorent pis plus jolis ils sont et plus performants ils sont etc On coute nos tudiants Auxiliaire d enseignement 1 mars 2009 Nous reviendrons d ailleurs sur les rapports entre les enseignants et les tudiants au chapitre VI o nous verrons que ces derniers jouent un r le important dans appropriation de Moodle par les enseignants notamment en les incitant a adopter puis en comparant et confrontant leurs usages 187 En somme si on demandait aux usagers de donner leurs commentaires ou de formuler leurs suggestions aux d veloppeurs avant l implantation on ne pourrait pas s attendre au m me type de contribution de leur part Les besoins on les voit apr s l avoir utilis Tu peux pas pr voir d avance Tu peux pas pr voir comment certaines choses vont se passer Charg e de cours 4 avril 2009 De la m me mani re cette employ e au support indique que c est partir du moment o l usager lui soumet un probl me ou lui pose une question par rapport une situation r elle de travail qu elle en vient vraiment comprendre les possibilit s et contraintes de l outil Quand je suis arriv e ici j ai eu de la difficult avec a parce qu il fallait que j apprenne Moodle avant que les enseignants viennent mais j avais rien de concr
252. es sont aussi attir es par leur d veloppement rapide rendu possible par la mise en commun des contributions de nombreux individus et organisations volontaires qui les font voluer Si l organisation utilisatrice dispose des ressources n cessaires a l interne l accessibilit du code lui permet d introduire elle m me les modifications requises par les objectifs de ses membres et leurs contextes d usages qui l image de leur activit de travail sont en constante volution Au sein de l organisation utilisatrice certains employ s ont acc s au code source et sont autoris s a le modifier les d veloppeurs d sign s Les autres employ s qui 33 utilisent ces logiciels mais qui ne peuvent pas directement les modifier en intervenant dans son code source les usagers non d veloppeurs participent quand m me sa personnalisation en c toyant directement ceux qui y ont acc s travers leurs interactions les d veloppeurs et les usagers confrontent leurs perspectives respectives Ceux ci ont davantage l occasion d tre en contact plus direct puisqu ils font partie de la m me organisation Il s agit donc d une situation diff rente de celle de l implantation d un logiciel propri taire dont le code source ne serait pas accessible ni par les d veloppeurs ni par les usagers de l organisation qui l utilise En somme les logiciels code source ouvert offrent des possibilit s de personnalisation diff
253. es_logiciels_libres_pour_le_gou vernement_du_Quebec pdf gt Consult le 6 octobre 2010 Peim N 2009 Activity theory and ontology Educational Review vol 61 no 2 p 167 180 Perens B 1999 The Open Source Definition In Open Sources Voices from the Open Source Revolution C DiBona S Ockman et M Stone p 171 188 Sebastopol O Reilly Perline et T Noisette 2004 La bataille du logiciel libre dix cl s pour comprendre Paris La D couverte p Persell C H 2006 Digital Technologies and Competing Models of Higher Education In The McDonaldization of higher education D Hayes et R Wynyard p 71 83 London Bergin amp Garvey Pichai S et L Upson 2008 A fresh take on the browser The Official Google Blog En ligne lt http googleblog blogspot com 2008 09 fresh take on browser html gt Pinch T J 2010 The Invisible Technologies of Goffman s Sociology Technology and Culture vol 51 no 2 En ligne lt http etc technologyandculture net 2010 06 pinch gt 337 Pinch T J et W E Bijker 1984 The Social Construction of Facts and Artefacts Or How the Sociology of Science and the Sociology of Technology Might Benefit Each Other Social Studies of Science no 14 p 399 441 Piotte J M 2000 L universit les universitaires et la gauche Cahiers de recherche sociologique no 34 p 5 24 Pollock N et J Cornford 2004 ERP systems and the univers
254. esseur et responsable d un programme 8 mai 2009 La maitrise des TIC est consid r e comme une comp tence op ratoire devant tre maitris e par tous les enseignants D ailleurs une partie des taches cl ricales qui tait autrefois assum e par les employ s de soutien a t transf r e aux enseignants Des formulaires et applications informatis es sont mis leur disposition afin qu ils effectuent eux m mes certaines t ches administratives telles que l entr e de donn es relative aux demandes de remboursement de leurs d penses ou le transfert des notes des tudiants entre autres L autonomie conf r e par les TIC cr e donc de nouvelles attentes on estime que l enseignant n a plus besoin d une secr taire pour mettre en forme ses documents par exemple 133 En somme les tensions g n r es par le paradoxe autorit autonomie sont exprim es par les enseignants dans leur discours lorsqu ils relatent les pressions qu ils ressentent notamment chez ceux n ayant pas int gr les TIC a leur enseignement On peut la rep rer dans des passages d entretien o l enseignant justifie son comportement Ici la charg e de cours associe l utilisation des TIC une obligation de son travail et non pas un comportement qui serait naturel dans sa vie quotidienne Moi je ne suis pas tr s technologique J ai peut tre de la r sistance au changement parce que pour moi c est un outil de travail
255. est assur par la communaut Mais a c est ben dure expliquer des gens qui font l achat et qui ach tent la s curit Ils ne veulent pas tre pris sauf que la meilleure fa on de ne pas tre pris c est d avoir le code source M me si t as un contrat de service avec un fournisseur a veut pas dire qu il va faire ce que tu lui demandes dans les temps que tu demandes Donc y a rien de tel que l open source pour avoir du support D veloppeur 4 mai 20091 D ailleurs m me si contractuellement du support devait tre fourni par WebCT ses clients en pratique c tait tr s difficile pour l Universit d en obtenir Ce que nous on a toujours trouv inadmissible et c est une des raisons de l inconfort pour les utilisateurs de WebCT au niveau universitaire qu b cois c tait la non responsabilisation du fournisseur propri taire de WebCT de fournir un encadrement de support qui soit ad quat D veloppeur 1 mai 2009 163 Donc on voit clairement ici le besoin de l Universit pour une solution plus flexible pouvant tre mieux adapt e a la vis e des enseignants mais aussi le souhait de b n ficier d un support ad quat en cas de probleme Une autre incongruit est identifi e par les sujets entre le mod le propri taire incarn par WebCT et les imp ratifs gestionnaires li s l administration des ressources de l Universit En effet nous avons d j mentionn que l Universit do
256. est carr ment en mode gestion de crise afin de pouvoir faire face la situation Document institutionnel 3 tir d un billet publi le 30 novembre 2010 sur site Internet du syndicat des employ s de l Universit Cet exemple montre que les questions d ordre technologique sont au c ur des pr occupations des employ s qui doivent les utiliser pour accomplir leur travail Les probl mes qui y sont associ s g n rent des tensions qui traversent toute l activit des sujets 4 3 Conclusions partielles Dans ce chapitre nous avons d crit le contexte dans lequel prend forme le processus de transformation sur lequel nous nous penchons plus en d tails dans les prochains chapitres Pour dresser ce portrait nous avons d abord mobilis le concept de contradiction primaire Selon Engestr m la contradiction primaire est de nature conomique puisqu elle oppose la valeur d change la valeur d usage L analyse du contexte laquelle nous avons proc d montre que les manifestations de la contradiction primaire peuvent tre rep r es dans chaque constituante de l activit des enseignants Le fait d avoir abord chacune des composantes du syst me d activit la lumi re de la contradiction primaire nous a permis de d peindre la situation des enseignants de fa on plus compl te que si nous nous tions concentr s que sur les outils et la vis e ce que spontan ment nous aurions t tent s de faire tant d
257. estissement et la rentabilit Je peux m me pas te dire le nombre d heures que j ai pass travailler sur Moodle pis je pense que c est mieux que je ne le sache pas parce qu au prix o j ai t pay e a revient quelques sous de l heure Charg e de cours 13 mai 20091 Plusieurs enseignants que nous avons rencontr s lors des formations formulent leur rapport Moodle dans ces termes en consid rant que son utilisation augmente la charge de travail li e la pr paration des cours et que cet investissement ne devient rentable que lorsqu ils redonnent le m me cours plusieurs fois Par exemple cette charg e de cours explique que les efforts peuvent tre co teux court terme et que l incertitude par rapport son statut d emploi long terme l am ne envisager la situation diff remment des professeurs permanents 4l Dans un article publi ant rieurement nous avions mobilis le concept du co t g n ralis d Abraham Moles 1976 en insistant sur les co ts cognitif et temporel li s l apprentissage et l utilisation d interfaces Web et en montrant que ces co ts ne sont pas les m mes pour tous les usagers Bonneau et Harvey 2006 228 En tant que charg e de cours il faut que t aies le go t Parce que c est pas rentable si tu ne donnes pas le cours au moins quatre fois J ai utilis l outil de test dans Moodle et tous les types de questions Je tr
258. et J ai beaucoup plus appris quand les enseignants ont commenc a me poser des questions avec des vrais probl mes D veloppeur 3 mars 2009 C est lorsque les usagers rencontrent des probl mes que leurs besoins et contextes particuliers d utilisation deviennent plus visibles aux d veloppeurs qui peuvent alors constater l ad quation entre les besoins des usagers et les possibilit s de l outil Ces vrais probl mes constituent la fois des opportunit s pour interaction entre les d veloppeurs et les usagers et des moments d apprentissage Nous reviendrons plus en d tails sur les conditions et implications de ces patterns d interaction dans la premi re partie du chapitre VII Au point 5 2 3 nous d crirons plusieurs situations qui auraient difficilement pu tre pr vues par les d veloppeurs avant l implantation parce que les usages des enseignants pour un m me type d activit varient grandement entre eux Ainsi la r alisation d un sondage aupr s des usagers pour sonder leurs besoins avant l implantation leur aurait rapport des r sultats h t rog nes difficiles interpr ter hors contexte De la m me mani re c est lorsqu un usager leur fait part d une 188 difficult que les d veloppeurs sont sensibilis s la diversit et au caract re tr s situ des pratiques des enseignants Avant d aller plus loin il est important de pr ciser qu il n y a pas eu d initi
259. eurs enseignants Le coordonnateur doit s assurer que tous les enseignants qui donnent le cours utilisent les ressources p dagogiques qui ont t standardis es puisque bien les valuations sont communes tous les groupes cours Notamment le m me examen est administr tous les tudiants qui suivent le cours peu importe leur enseignant Le coordonnateur est responsable de la cr ation et de la maintenance d un m tacours sur Moodle c est dire un site commun qui peut tre acc d par tous les tudiants de tous les groupes cours Ainsi l tudiant a acc s a deux sites Moodle le site de cours de son enseignant et le m tacours du coordonnateur En tant que formatrice Moodle nous avons nous m mes appris l existence de ce r le et de ses implications sur les usages qu au moment o un charg de cours venu suivre la formation nous a expliqu sa situation d enseignant d un cours coordonn par un coordonnateur La pr sence d un coordonnateur de cours fait en sorte de standardiser les contenus de cours les mani res d enseigner oblige les enseignants donner les m mes valuations et faire en sorte que la mati re couverte dans l examen soit n cessairement incluse dans les notes de cours diffus es Le coordonnateur de cours est celui qui met les document sur le site m ta et les enseignants sont oblig s de les utiliser Charg de cours 16 d cembre 2007 Techniquement le coordon
260. fait d s qu on fait quelque chose qui risque d attaquer l int grit des donn es ces usagers l sont tout de suite mis au courant On leur demande leur collaboration Par exemple madame Professeure et directrice d un d partement 111 on lui demande as tu des gros cours nous soumettre parce qu on fait telle action on aimerait a tester avec des choses r elles Si nos plus gros usagers sont satisfaits et que a fonctionne on diminue de fa on notable le risque que ce soit inconfortable pour de nombreux petits usagers Nos gros usagers bien souvent sont des gens disciplin s D veloppeur 1 mai 2009 201 Nous avons d ailleurs interview l enseignante en question qui nous a expliqu comment elle collabore avec les d veloppeurs Parce que j tais une grande utilisatrice pour eux autres ils taient tout le temps int ress s savoir On s est vraiment feed s mutuellement sur les exp riences et pour voir comment on pouvait am liorer On avait des r unions je lui disais ce qui ne fonctionnait pas et quand ils ne pouvaient pas ils disaient ben l je ne peux pas on va laisser a comme a pis un moment donn la solution venait Et l on passe une nouvelle version de Moodle alors ils m ont demand de leur donner tous mes commentaires mais j ai pas eu le temps encore de regarder a mais je vais le faire pendant les vacances d t rires Professeure et directrice d
261. fichiers Moi j ai beaucoup de mis re avec a y a d autres produits pour a Et l autre c est quand a ne provient pas du monde acad mique ou de la recherche Si a vient de l administratif Moodle n est pas tellement fait pour a C est s r qu il y a de la formation dans les services administratifs mais le Comit a comme mandat d offrir des services pour la communaut de l enseignement et de la recherche S ils veulent qu on leur installe un Moodle sur un autre serveur pis qu on les aide on va embarquer 100 miles l heure Mais l architecture Moodle telle qu elle est connue ce jour est r serv e l enseignement recherche D veloppeur 4 mai 2009 En somme la pertinence du besoin de l usager n est pas d termin e priori en fonction de crit res pr tablis c est une propri t qui merge au fil des interactions avec plusieurs usagers lorsque les d veloppeurs valuent la demande en fonction de leurs propres param tres personnels et organisationnels Jusqu ici nous nous sommes attard s aux conditions particuli res de la personnalisation de Moodle a l interne Au chapitre VII nous caract riserons ces pratiques de co configuration de mani re plus formelle en discutant les apports de cette analyse Dans la prochaine section nous portons plus particuli rement notre attention sur les enseignants afin de voir comment ils envisagent leur propre activit professionnelle la lumi re de leurs us
262. flict dilemma or double bind Many of the terms misused as equivalents of contradiction may better be understood as manifestations of contradictions In order to be used fruitfully these terms need to be theoretically defined on their own and set in relation to the concept of contradiction Engestr m et Sannino 2011 p 370 Selon Groleau et al 2011 la conceptualisation des contradictions propre a la th orie de l activit se distingue de celle que l on retrouve dans la litt rature portant sur les paradoxes et les conflits par leur ancrage dans un contexte sociohistorique plus large D ailleurs Engestr m soutient que le terme de contradiction est souvent utilis tort pour d crire de mani re plus g n rale des tensions caract risant les organisations comme par exemple la comp tition entre des priorit s divergentes des incoh rences ou des contraintes difficiles concilier Par exemple partir du moment o deux priorit s ou strat gies diff rentes sont combin es ou agenc es travers les pratiques des acteurs Engestr m ne les d crit pas comme des contradictions mais plut t 70 comme des manifestations de contradictions Dans une tude r cente il s est d ailleurs attard aux manifestations discursives des contradictions en indiquant le type de manifestation auxquelles elles appartiennent Pour ce faire Engestr m et Sannino 2011 ont identifi quatre types de manifestations discursives des contra
263. fonctionnement du programme et de l adapter a ses besoins grace a l acc s son code source o La libert d en redistribuer des copies o La libert d am liorer le programme et de publier ses am liorations pour en faire profiter toute la communaut Free Software Foundation 1996 Le courant s appuyant sur les principes nonc s par la FSF repr sente la vision plus radicale et libertaire issue des id es de Stallman Son refus de toute forme de droit d auteur constitue pour plusieurs acteurs du libre un obstacle au d ploiement des logiciels libres dans l entreprise 23 Parmi ceux ci Eric S Raymond et Bruce Perens pr conisent plut t une approche plus flexible tant davantage compatible aux hybridations entre le libre et le propri taire impliquant a la fois les particuliers et les entreprises Lorsqu un projet de d veloppement de logiciel libre prend de l ampleur il devient parfois n cessaire pour les promoteurs du collectif de d velopper des liens avec l univers marchand de trouver des commanditaires institutionnels ou priv s ou de signer des ententes leur permettant d acc der des sources de financement comme en t moigne le partenariat de Google une entreprise but lucratif et Wikipedia un collectif libre Cardon 2005 Alors que les Stallmaniens constituent la branche dure du mouvement du logiciel libre les mod r s se rallient Perens et Raymond et pr conisent l expression
264. formation et le partage de repr sentations La distribution de l acc s l information est une propri t importante des syst mes de cognition distribu e Aussi la communication est abord e comme une forme de cognition car sans communication il ne peut y avoir de partage des repr sentations Les repr sentations mentales individuelles des participants surgissent dans un contexte social plus large elles sont influenc es par les repr sentations sociales disponibles dans l environnement Par exemple le fait que les membres d une m me quipe de travail se consultent ou s observent dans l accomplissement d une t che leur permet d avoir une compr hension partag e de la situation et de s ajuster aux impr vus qui surviennent La cognition est donc distribu e entre les acteurs humains et d autres structures sociales et mat rielles qui leur sont externes et qui composent l environnement dans lequel ils accomplissent leurs activit s de travail 54 Dans Cognition in the Wild 1995 Hutchins explique que l introduction des artefacts a permis de changer la mani re dont les marins appr hendent leur environnement travers des artefacts et des interactions sociales Il introduit ce sujet la notion de syntaxe des artefacts 1995 p 50 qui r f re au fait que l action humaine s oriente selon des rep res qui reviennent r guli rement dans la conduite des activit s Par exemple les mouvements des to
265. ganisationnelle est marqu e ce moment par l arriv e des approches interpr tatives dont un des jalons importants constitue le livre de Putnam et Pacanowsky 1983 d autres chercheurs tels qu Orlikowski 1992 et DeSanctis et Poole 1994 vont emprunter la sociologie la th orie de la structuration de Giddens 1984 afin de l adapter l tude des pratiques de travail associ es au changement technologique Parall lement des d bats ont cours dans les disciplines d di es plus particuli rement aux interactions m diatis es Jusqu alors les recherches sur les interactions humain machine HCI et le raisonnement humain taient principalement demeur es entre les mains de chercheurs en intelligence artificielle et en sciences cognitives Taylor et al 2001 En effet ceux ci avaient impos leur vision en mettant de l avant des m thodes exp rimentales ayant pour objectif le d veloppement de mod les cognitifs du raisonnement humain Underlying these analyses is the assumption that by looking at how individuals use or interact with technology one might be able to discover the grammar of the head or the structure and process of a person s mind It is also suggested that by studying the use of technology in terms of the mental models of the user it is possible to design a system which mirrors the cognitive processes of its user Heath Knoblauch et Luff 2000 p 302 Cette application de la
266. giciels code source ouvert ont aussi fait l objet de nombreux travaux par exemple Conein 2006 Toutefois peu de recherches ont examin les patterns d interactions et les pratiques de travail dans les organisations utilisatrices qui ne commercialisent pas de logiciels mais qui sont plut t int ress es utiliser les logiciels 4 code source ouvert dans leurs op rations quotidiennes Or un sondage effectu aupr s de 512 entreprises et institutions am ricaines a montr que 87 d entre elles utilisent des logiciels 4 code source ouvert Walli Gynn et Rotz 2005 L open source fait lentement mais s rement son entr e dans l administration publique canadienne Douglas 2009 En 2003 le Conseil du Tr sor du Qu bec montrait son int r t pour les logiciels libres en commandant un rapport a Daniel Pascot professeur en sciences de la gestion l Universit Laval Pascot 2003 Ce rapport fut tr s favorable aux logiciels libres et quelques ressources ont t mises en place au cours des ann es qui suivirent pour r aliser diff rents projets li s au logiciel libre Couture et al 2010 Un jugement rendu en juin 2010 par la Cour sup rieure du Qu bec pourrait ouvrir la voie une plus grande utilisation des logiciels code source ouvert dans les secteurs public et parapublic En effet le tribunal a estim que la R gie des Rentes un organisme gouvernemental qu b cois aurait d proc der par appel d offre
267. gt Archambault J P et P Bertrand 2010 Les logiciels libres doivent tre plus pr sents dans l ducation Le Monde En ligne lt http www lemonde fr idees article 2010 11 25 les logiciels libres doivent etre plus presents dans l education_1444598_3232 html gt Avis J 2009 Transformation or transformism Engestr m s version of activity theory Educational Review vol 61 no 2 p 151 165 Banks D A 2011 Cyborgs and Academic Capitalism The Society Pages no 13 juin 2011 En ligne 313 lt http thesocietypages org cyborgology 2011 06 13 cyborgs and academic capitalism gt Consult le 13 juin 2011 Bannon L 1991 From human factors to human actors The role of psychology and human computer interaction studies in system design In Design at work Cooperative design of computer systems J Greenbaum et M Kyng p 25 44 Hillsdale NJ Lawrence Erlbaum Bardini T 1996 Changement et r seaux socio techniques De l inscription l affordance R seaux no 76 p 126 155 Barki H et J Hartwick 1994 Measuring User Participation User Involvement and User Attitude MIS Quaterly vol 18 no 1 p 59 82 Barley S R 1986 Technology as an Occasion for Structuring Evidence from Observations of CT Scanners and the Social Order of Radiology Departments Administrative Science Quarterly Bastien S 2007 Observation participante ou participation observante
268. hement institutionnel dans un cosyst me distribu Lorsqu Engestr m d finit ce qu il entend par communaut dans le syst me d activit il fait r f rence aux individus qui partagent un int r t dans l activit ou qui Vinfluencent l int rieur ou a l ext rieur de l organisation Dans notre cas cette communaut est form e par les enseignants et leurs coll gues la fois du c t de l enseignement que du c t des services qui y sont associ s au sein de l Universit dont la finalit concerne l apprentissage des tudiants et l avancement des connaissances La communaut inclut donc des acteurs ayant diff rents points de vue et int r ts De plus en plus la vis e des enseignants ne peut pas s accomplir sans des interactions qui s tendent a l ext rieur des murs de l institution En effet on assiste la 144 multiplication de programmes d tudes conjoints entre plusieurs universit s et a l ouverture des cours des tudiants d localis s partout dans le monde Les universit s tissent des liens non seulement avec d autres institutions d enseignement mais aussi avec le monde corporatif l industrie les organisations gouvernementales les ONG les groupes communautaires formant ainsi des r seaux d acteurs qui traversent les fronti res de l organisation Slaughter et Rhoades 2004 Nous avons vu plus t t que crit res d embauche et de promotion des
269. hez moi je ne le connaissais pas apr s a je n tais pas int ress e je n en sentais pas le besoin puis l maintenant je suis int ress e et j en sens le besoin Charg e de cours 9 mai 2009 De la m me mani re une professeure indique que Moodle demeurait une abstraction difficile saisir pour elle et son coll gue avant qu ils aient pu le voir concr tement en action dans un contexte d usage pr cis On s est fait dire que c tait un bijou qu on devait absolument se lancer l dedans mais pour nous c tait du chinois On n tait m me pas capables de visualiser ce que c tait Mais quand on l a vu on a vu l importance et on s est inscrits aux formations Professeure 6 mai 2009 184 partir du moment o les enseignants int grent Moodle leur exp rimentation des diff rentes fonctions Moodle se fait de fa on progressive Comme nous l explique ce charg de cours l utilisation qu il en faisait au premier trimestre tait minimale Quand j ai commenc utiliser Moodle j avais ouvert 3 cours mais y a pas grand chose que je mettais J avais mis mon plan de cours les renseignements g n raux Apr s je mettais des documents dans mon cours c est pas mal tout je n ai pas fait grand chose Franchement c tait tr s r duit rire Il reste s rement des aspects c est pour a qu ventuellement jvais s rement avancer faire une autre formation d
270. i les besoins des usagers doivent tre compris en tant que relation mergeant entre l environnement et l usager au fil du temps I proposed that user needs should be understood as emerging as a part of the development of socio technical context User needs should not be treated as something already existing and waiting to be collected Instead they emerge and grow more defined only gradually This should be recognized in methods for gathering user related information and in the efforts to involve users in product development work Hyysalo 2004 p 33 Cette conceptualisation diff re grandement de celle g n ralement propos e dans le champ de la recherche en marketing qui analyse les besoins des usagers en tant que pr f rences et opinions individuelles concernant les caract ristiques d un produit Miettinen et Hasu ont montr qu il tait r ducteur de s en tenir des pr f rences 21 individuelles particuli rement lorsque les usagers sont des acteurs collectifs comme des communaut s de travail Miettinen et Hasu 2002 p 131 Ils ont sugg r que les besoins des usagers tirent avant tout leur origine de probl mes de tensions et de contradictions qui se manifestent dans leur activit Ces besoins prennent ensuite la forme d anticipations et de souhaits en relation avec l horizon des solutions possibles pouvant tre offertes Finalement le besoin en tant que tel peut tre formul seulement lorsque la soluti
271. i 2009 1 heure 19 minutes Professeure et directrice cole 13 mai 2009 16 minutes sup rieure de th tre Charg e de cours et doctorante 14 mai 2009 56 minutes D partement de psychologie 19 EOE ae 3 Dhi Ces deux enseignants ont demand tre interview s ensemble car ils estimaient cela plus coh rent avec leur situation de travail particuli re caract ris e par un travail d quipe continuel team teaching 109 Professeure et coordonnatrice de 19 mai 2009 46 minutes cours D partement des sciences comptables Charg e de cours D partement de 26 mai 2009 1 heure 22 minutes communication sociale et publique Charg e de cours et doctorante 30 juin 2009 1 heure 15 minutes D partement d tudes litt raires Professeure et directrice de 30 juin 2009 51 minutes programme D partement de communication sociale et publique tant donn leur petit nombre nous avons sollicit par courriel tous les d veloppeurs qui taient impliqu s dans le support la maintenance et le d veloppement de Moodle au moment de la r alisation des entretiens soit durant les mois de mars avril et mai 2009 Un seul technicien n tait pas disponible les huit autres personnes sollicit es ont r pondu positivement Le tableau 3 2 donne plus de d tails sur ces participants Tableau 3 2 D veloppeurs ayant particip aux entretiens semi dirig s Titre Dat
272. i est consid r comme tant les cueils habituels de la recherche qualitative soit la g n ralisation et la subjectivit Langley 2010 Plusieurs chercheurs en sciences sociales se sont d j fort bien appliqu s r tablir la cr dibilit des m thodes qualitatives voir par exemple Lincoln 2010 ainsi nous nous contentons de pr senter quelques points qui concernent plus particuli rement l tude de cas bas e sur le cas unique D abord l tude du cas particulier se distingue de l tude multi cas par l importance accord e l interpr tation et la particularit Yin 1994 Elle cherche d crire l unicit du cas en fournissant une compr hension profonde du syst me repr sent par le cas Dionne 2003 p 99 Comme nous le verrons lors de la pr sentation du terrain plus loin notre cas ne peut pas tre consid r comme repr sentatif les sujets tudi s ne constituent pas un chantillon repr sentant une population dans le sens statistique du terme La repr sentativit du cas se trouve donc limit e au contexte tudi N anmoins nous croyons que l impossibilit de g n raliser ou de reproduire des r sultats de recherche ne constitue pas un obstacle la production de nouvelles connaissances scientifiques M me si le cas ne peut pas tre consid r comme un 98 microcosme de la soci t dans son ensemble Gomm et al 2000 cit dans Latzko Toth 2010a p 23 il permet d app
273. ibrement Moodle sans verser de redevances a une compagnie propri taire Ses mises a jour sont plut t assur es par une communaut distribu e de d veloppeurs qui coordonnent leurs efforts par l entremise du site Moodle org Le code source de Moodle c est dire ses lignes de programmation est accessible tous Ainsi ceux qui disposent de connaissances suffisantes en informatique peuvent modifier ce code source pour adapter Moodle leurs besoins Les logiciels code source ouvert offrent des possibilit s et des contraintes diff rentes des logiciels propri taires Une organisation qui choisit d implanter un logiciel code source ouvert est en mesure d intervenir sur la fa on dont il est con u m me si elle n a pas particip son d veloppement Nous croyons que l articulation entre les activit s de d veloppement d un outil ses usages et la transformation des pratiques de travail doit tre r examin e en tenant compte des propri t s sociales et mat rielles sp cifiques aux logiciels code source ouvert En effet le code source ouvert fournit une parfaite occasion de r examiner d une part les dynamiques entourant les relations entre usagers et d veloppeurs et d autre part les pr suppos s entourant la mat rialit des artefacts Ce cas particulier et tr s actuel d implantation d une solution ouverte dans une universit permet d analyser les dynamiques entourant les relations entre des
274. ice la collectivit tel que soulign par un des membres du Comit Est ce qu on va ouvrir des cours donn s par des profs de l Universit des collectivit s ext rieures Ca aussi c est dans notre mission mais a ne rentre pas dans le mod le traditionnel On peut imaginer plein de cas de figure o ce serait l gitime que les profs demandent des espaces Moodle Car le service la collectivit fait partie de leur convention collective Administrateur 2 tir du compte rendu de la rencontre du Comit du 19 janvier 2011 Les tensions relatives aux contradictions tertiaires que nous avons soulev es dans cette sous section sont d j l origine de certaines transformations organisationnelles comme nous le verrons au point suivant 6 1 4 L largissement du mandat du Comit de l outil la vis e des enseignants Les besoins des usagers pour davantage d ouverture ainsi que pour l largissement des usages support s par l Universit ont t entendus au niveau institutionnel et ont fait l objet de nombreuses discussions du Comit Apr s avoir fait le bilan de l implantation de Moodle de janvier 2007 juin 2008 les membres du Comit ont constat que la vis e des enseignants qu ils repr sentent d passe le cadre entourant l outil Moodle Alors que son mandat initial portait uniquement sur l implantation et le support de Moodle le Comit souhaitait reconfigurer ses activit s pour se penche
275. ictions catalyze examination of the new model and evaluation of the process Quaternary contradictions are often manifested in the process of consolidating the practice an activity Foot et Groleau 2011 Pour notre part nous avons not que la plupart des chercheurs qui ont mobilis le concept de contradiction comme cadre pour l analyse du d veloppement technologique ne traitent pas ou peu des diff rentes manifestations li es la contradiction primaire au sein de chaque p le des syst mes qu ils analysent Par exemple dans leur tude du d veloppement d une technologie par plusieurs entreprises collaborant ensemble Deken et Lauche se penchent directement sur les contradictions quaternaires entre les syst mes d activit de ces diff rentes organisations Deken et Lauche 2010 Quant Engestr m il a montr comment la contradiction primaire se d cline dans le syst me d activit d enseignants qu il a tudi Toutefois il n a trait que des outils et de la vis e Engestr m 2009a p 26 Dans la premi re partie de notre analyse chapitre IV nous explorerons chacune des constituantes du syst me d activit des enseignants pour voir comment la contradiction primaire s y manifeste puis nous rattacherons ensuite les diff rents moments du processus de transformation aux autres niveaux de contradictions chapitres V et VI Puis nous montrerons au sein du chapitre VII comment notre recherche fournit des pi
276. ie relationnelle qui consid re que toute entit n a pas d existence propre en dehors de sa relation aux autres entit s Dans les crits de Vygotsky la conscience cesse d tre simplement une propri t interne du 91 sujet En effet le concept de m diation sous entend une dialectique o la conscience est le produit des interactions du sujet avec son environnement elle est incorpor e dans les activit s mat rielles et n existe pas ind pendamment du monde Edwards et Daniels 2004 p 108 L individu ne peut pas tre compris sans ses artefacts tandis que la soci t ne peut tre comprise sans l agentivit des individus qui produisent et utilisent ces artefacts En ce sens la th orie de l activit est un cadre th orique intrins quement processuel Langley 2009 p 418 Les tudes processuelles de l organisation Process Organization Studies Carlile et al 2010 prennent le processus comme point de d part afin de comprendre comment et pourquoi les personnes les organisations les objets les environnements bougent comment ils se constituent se reproduisent s adaptent se disent et se vivent en fluctuation constante Cordelier Mahy et Vasquez 2010 Les patterns et les m canismes constituent des apports conceptuels issus de la recherche sur les processus Langley 2009 En effet une des contributions de ces recherches consiste a identifier les patterns communs c est a dire les r gularit
277. iez vous WebCT avant De quelles fagons Qu en pensiez vous contraintes possibilit s Le processus d appropriation de Moodle les strat gies d apprentissage Comment avez vous appris utiliser Moodle Avec qui Depuis quand l utilisez vous combien de sessions Combien de cours avez vous cr s sur Moodle Usages de Moodle Quels outils de Moodle vous utilisez vous Quels types d activit s faites vous avec Moodle Est ce que vous r utilisez les activit s les devoirs faits par les tudiants au fil des sessions Faisiez vous cela avant d utiliser Moodle Est ce que vous utiliser Moodle pour faie autre chose que des sites de cours Si oui quoi Aux professeurs faites vous de la recherche Utilisez vous Moodle dans le cadre de ces activit s Moodle et l activit de travail Quels sont les objectifs que vous souhaitez accomplir avec Moodle Est ce que a fonctionne 301 Y a t il des choses que vous aimeriez accomplir mais que la plateforme ne permet pas Si oui avez vous mis au point de petites strat gies vous permettant de contourner les lacunes de Moodle Avez vous fait part de vos commentaires un employ de l quipe de support Avez vous fait une demande pour que Moodle soit modifi am lior Lorsque vous rencontrez un probl me avec Moodle comment vous y prenez vous pour le r soudre Avez vous consult la documentation Moodle Docs Les interactions avec les diff rents membre
278. ignants employ s sup rieurs coll gues membres d autres institutions d veloppeurs communaut du logiciel libre etc et au r le que vous avez jou dans la mise sur pied et l volution de Moodle l Universit s il y a lieu La recherche est men e par une tudiante au doctorat en communication l UQAM Claudine Bonneau sous la direction de Serge Proulx professeur titulaire l cole des m dias Votre participation devrait au total vous demander environ une heure Lors de la rencontre nous vous demanderons de r pondre quelques questions qui vous am neront d crire verbalement votre r le et vos activit s de travail en lien avec l implantation de Moodle L entretien sera enregistr sur bandes audio num riques lesquelles seront d truites d s que les informations pertinentes a la recherche en auront t extraites ces informations ne seront en aucune fa on directement associ e votre nom Votre 299 participation cette recherche est strictement confidentielle et les donn es que nous produirons seront pr sent es de mani re compl tement pr server votre anonymat Votre participation cette recherche tant volontaire vous pouvez y mettre fin en tout temps sans pr judice en nous en informant verbalement Par ailleurs les informations vous concernant nom coordonn es seront conserv es dans un fichier distinct des r sultats des entretiens lequel sera d truit
279. ignants incluant des auxiliaires d enseignement et des enseignants occupant des 108 fonctions de direction Seize enseignants ont r pondu positivement et ont tous t retenus pour les entretiens Il est important de souligner que ceux ci ne forment pas un chantillon repr sentatif de tous les d partements de l Universit tudi e Les r pondants couvrent n anmoins une diversit de domaines d tudes et de postes tel qu illustr au tableau 3 1 Tableau 3 1 Enseignants ayant particip aux entretiens semi dirig s Titre et d partement Date de l entretien Dur e de l entretien Auxiliaire d enseignement et adjoint 25 mars 2009 1 heure 4 minutes de recherche Ecole des sciences de la gestion Coordonnatrice d une chaire de 1 avril 2009 45 minutes recherche et d un programme d tudes D partement d ducation et p dagogie Charg de cours cole de langues 3 avril 2009 48 minutes Charg e de cours D partement de 9 avril 2009 1 heure 12 minutes danse Professeur et directeur de programme 9 avril 2009 1 heure 15 minutes cole des sciences de la gestion Responsable de programme 4 mai 2009 50 minutes D partement d histoire Charg e de cours D partement de 5 mai 2009 43 minutes communication sociale et publique Deux professeurs invit s 6 mai 2009 40 minutes D partement d ducation et p dagogie Professeur D partement de chimie 12 ma
280. il est de leur responsabilit de respecter la loi Ceci m am ne vous r it rer l importance d agir en conformit avec la loi tant a l gard du mat riel produit sur support papier recueil que pour celui que vous utilisez sur un support lectronique notamment sur la plateforme Moodle Telle que formul e la convention tablie avec COPIBEC n autorise pas les reproductions sur support lectronique Si vous d sirez recourir a des ceuvres sur support lectronique notamment des oeuvres litt raires je vous invite a prendre contact avec le Service des biblioth ques de l Universit qui dispose de nombreuses licences permettant l acc s par hyperlien des milliers de ressources lectroniques Les biblioth caires se feront un plaisir de vous expliquer la d marche suivre pour vous assurer d agir l galement Document institutionnel 2 tir d un courriel envoy aux enseignants par la Vice rectrice au Soutien acad mique et la vie tudiante le 3 f vrier 2011 Cette suggestion de remplacer le stockage de fichiers sur Moodle par des liens vers des ressources en ligne acquises par la biblioth que ne r sout que partiellement le probl me En effet la majorit des livres ne sont pas accessibles num riquement via la biblioth que qui dispose surtout d abonnements des revues pouvant tre consult es en ligne En outre les usagers enseignants et tudiants doivent configurer leur ordinateur personnel de mani re
281. il n aurait alors pas pu entrevoir les possibilit s et contraintes de l outil concernant ce besoin particulier Ce besoin s est concr tis seulement au moment o cette facult a constat que Moodle pourrait et devrait tre utilis pour supporter la diffusion de ressources p dagogiques standardis es dans les cours coordonn s apr s que certains coordonnateurs aient pu exp rimenter Moodle et saisir les diff rences entre un cours et un m tacours L autre exemple concerne une enseignante responsable d un programme d tudes offert en mode hybride c est dire travers des cours en classe et des cours en ligne ce qui constitue un type de programme encore assez rare au sein de l Universit tudi e puisque la majorit des cours sont offerts en mode pr sentiel La division des t ches relative ce programme particulier fait en sorte que les responsabilit s soient r parties entre une enseignante responsable de la cr ation cours et une tutrice qui assure le suivi des tudiants en communiquant avec eux par l entremise des fonctions de communication de Moodle Notamment cela implique une r partition des t ches particuli re en ce qui concerne le suivi et la correction des travaux des tudiants Ici c est l enseignante responsable du cours qui dite et met jour le site Moodle mais c est plut t sa tutrice qui corrige les travaux remis sur Moodle par les tudiants Or dans un contexte de cours dista
282. il profitera tous de la m me mani re qu elle m me pourra profiter du travail de tous Perline et Noisette 2004 p 11 Le code ainsi cr ou modifi par des contributeurs volontaires peut ensuite tre incorpor dans la version autoris e du logiciel c est dire celle qui est g r e par les d veloppeurs principaux du projet code gatekeepers qui ne sont pas des manufacturiers mais plut t des usagers auxquels la communaut a accord ce privil ge von Hippel 2005 p 100 Nous avons fait le choix d utiliser l expression code source ouvert dans cette th se pour viter cette confusion et tenir compte des applications commerciales de ce type de logiciel 25 De nos jours les logiciels code source ouvert ne concernent pas qu un groupe restreint d individus fanatiques d informatique ou d anarchistes du code qui contribueraient leur d veloppement de fa on b n vole Une grande proportion d individus impliqu s dans le d veloppement de logiciels code source ouvert le fait dans le cadre d un emploi Their contribution is a fruit of their labour under the company hierarchy These companies create value distribute it freely and capture their revenue by using complementary means Lindman et Rossi 2010 En effet de plus en plus d entreprises de gouvernements et d institutions y assignent des employ s des ressources ou du financement On assiste ainsi au d veloppement
283. iles et des mar es suivent une s rie de r gularit s qui sont ensuite capt es et int gr es dans les artefacts que les navigateurs manipulent pour organiser leurs d placements Carole Groleau a repris pris l id e de la syntaxe des artefacts qui n tait pas tr s d velopp e dans la formulation initiale d Hutchins afin de la placer dans un contexte organisationnel Groleau 2008 Elle estime que les technologies peuvent tre conceptualis es de cette fa on m me si les r gularit s rencontr es en milieu organisationnel ne proviennent pas du monde naturel mais plut t d autres collectifs profession organisation soci t Le chercheur peut alors identifier ces r gularit s voir comment elles sont juxtapos es hi rarchis es organis es dans des artefacts contribuant ainsi une r invention des pratiques de travail comme elle l explique dans l exemple suivant j ai observ comment les gens du service de comptabilit passaient d un syst me manuel un syst me informatis comment cela changeait leurs crit res pour organiser les donn es selon le temps et quels conflits cela pouvait g n rer Ces employ s doivent faire le suivi du paiement des loyers des patients en soins prolong s dans les h pitaux Nous sommes g n ralement habitu s ce que les loyers soient pay s mensuellement Mais les crit res d organisation des donn es comptables sont plut t en treize p riodes de 28 jours Donc n
284. ilit du support en ligne par rapport l imprim et utilisent cette flexibilit pour rendre leur p dagogie plus r active au jour le jour a r pond au besoin concernant les fichiers Powerpoint Les faire imprimer a gelait dans le temps la possibilit de mon volution parce que moi j adapte un peu chaque semaine les fichiers Powerpoint de base que j ai pour mes cours selon le rythme d volution des tudiants Si mettons le groupe n est pas rendu assez loin J ajoute des ac tates chaque semaine pour dire on reprend l explication sur telle affaire ou on refait une autre synth se Quand on les faisait imprimer et qu on les remettait la Coop pour qu ils les photocopient dans un recueil ben c est foutu Alors depuis que j utilise Moodle c est plus simple c est vraiment une nette am lioration Professeure et directrice de programmes 16 juin 2009 De par son design l outil sugg re et contraint une certaine structure Cette structure lorsqu elle est diff rente de celle qui tait jusqu alors pr conis e par l enseignant permet non seulement de revoir la fa on de pr senter la mati re mais aussi la mati re en soi A un moment donn tu te rends compte que le contenu et l outil ils s inter influencent a donne des id es de contenu Une fois que t as parti a tu peux l appliquer a autre chose Charg e de cours 4 avril 2009 Ces exemples montrent que c est apr s avoir int gr
285. ilit s techniques et organisationnelles leur perception de l usager et leur propre vision de ce que devrait tre l outil En somme la co configuration d une technologie l interne est un processus it ratif fond sur des compromis entre ce que les employ s souhaitent faire ce que l outil leur permet de faire mais aussi ce que l organisation souhaite qu ils fassent avec l outil En cons quence les d veloppeurs de l Universit organisent leurs pratiques en fonction de la flexibilit qui leur est offerte par l accessibilit au code source et de la latitude organisationnelle dont ils disposent qui est caract ris e par une certaine autonomie dans leurs d cisions techniques Nous avons galement vu que le syst me d activit externe qui a d velopp Moodle l origine n est pas compos que d informaticiens mais aussi d enseignants L outil transporte avec lui de nouvelles approches p dagogiques qui peuvent tre exp riment es par les enseignants faisant partie du syst me d activit que nous tudions Ce n est pas Moodle en soit qui fait voluer leurs pratiques p dagogiques mais son exp rimentation peut leur donner une occasion de r fl chir leurs pratiques En voyant des changements survenir sous leurs yeux ils valuent les nouvelles 212 possibilit s Au prochain chapitre nous verrons que ces nouvelles possibilit s peuvent se heurter aux pratiques institutionnalis es Nous e
286. ils cr ent activement leur environnement travers l activit B dker 1991 p 303 On consid re que la th orie de l activit a volu au fil de trois g n rations La premi re version labor e par Vygotsky a cristallis l id e de m diation dans une triade o les artefacts qu ils soient culturels institutionnels ou mat riels structurent le d veloppement humain s int grant dans la relation entre le sujet et sa vis e Vygotsky 1978 p 40 Toutefois l unit d analyse de cette premi re g n ration de la th orie de l activit mais demeure focalis e sur l individu La deuxi me g n ration largement influenc e par Leont ev 1978 rem die en quelque sorte cette lacune en mettant l emphase sur la nature sociale de l esprit humain Toutefois Leont ev n a jamais modifi graphiquement la version originale du triangle de soit celle qui est ancr e dans la psychologie culturelle russe Russian Cultural Psychology Martin et Peim 2009 p 131 62 Vygotsky pour y inclure la notion de communaut C est Yrjo Engestr m qui a transpos la th orie de l activit aux syst mes d activit collective en mod lisant une nouvelle version du triangle voir figure 2 1 au sein du second chapitre de son ouvrage Learning by Expanding Engestr m 1987 On le consid re donc comme l auteur cl de la troisi me g n ration de la th orie de l activit qu on appelle aussi l
287. ils font face non pas n cessairement dans le but de les liminer mais aussi pour reconna tre le r le plus positif qu ils peuvent jouer By reducing social strain humour may even permit some of these difficulties to make their way into social awareness where they could eventually become the subject of the serious discourse of change efforts On the other hand humour may allow for the enjoyment of paradox and ambiguity thus helping organizations to retain these conditions by removing them from the domain of serious discourse If this is the case humour offers individuals the freedom to learn to confront contradiction incongruity and incoherence and to realize ambiguity and paradox without feeling the need to overcome or alter it If organizations are ambiguous and paradoxical humour may help to acknowledge and sustain this characteristic in which case humour analysis can aid a more positive recognition of the role of paradox and ambiguity in the process of organizing Hatch et Erhlich 1993 p 524 Dans le m me ordre d id es plusieurs auteurs estiment que les paradoxes font partie du quotidien des organisations et qu ils peuvent m me tre associ s l efficacit organisationnelle 72 Organizational effectiveness is inherently paradoxical To be effective an organization must possess attributes that are simultaneously contradictory even mutually exclusive Cameron et Quinn 1988 p 8 Autrement dit m me si de
288. ils se mettent tous parler ou pire s envoyer des texto sur leur cellulaire s changer les photos du dernier party Ils sont s rs d avoir toutes les notes alors pourquoi ils couteraient Professeure et directrice de programmes 16 juin 2009 Le fait d attribuer la faute de augmentation de l absent isme en classe l outil emp che les enseignants de remettre en question leurs propres strat gies de design p dagogiques et peut les amener abandonner Moodle plut t que d y voir l occasion d int grer de nouvelles pratiques En effet le cours peut tre con u de mani re ce que Moodle soit vraiment un support c est dire un compl ment aux activit s r alis es en classe plut t que de r p ter ce qui y est dit Avec ou sans Moodle si on souhaite que les tudiants soient pr sents en classe le cours doit tre organis de fa on ce qu il soit difficile pour l tudiant d atteindre les objectifs d apprentissage du cours sans y assister A l inverse ce n est pas parce qu un tudiant est physiquement pr sent qu il atteint automatiquement les objectifs du cours ce sujet l enseignante suivante remet en question l id e de donner des points pour la pr sence en classe ou d en enlever pour les absences un moyen souvent utilis par les enseignants pour tenter de contrer l absent isme C est s r qu il y en a toujours des tudiants qui ne viennent pas au cours je mentirais
289. ind pendante des plates formes Mac PC Unix Linux etc Elle devrait permettre l int gration au dossier acad mique Elle devrait proposer des interfaces conviviales et ergonomiques Les outils d agr gation et de diffusion des documents ou fichiers pertinents un cours doivent tre aussi faciles utiliser qu un gestionnaire de fichier comme l explorateur Windows Elle devrait permettre la diffusion des documents num riques et la mise en ligne du contenu des cours La plateforme ne devrait pas n cessiter l intervention d informaticien ou de technicien sp cialis lors de la conception de la gestion ou de la mise en production des cours L administration peut tre locale ou d centralis e ou les deux Elle permettrait un d veloppement collaboratif La plateforme doit tre compatible avec les diff rents standards Elle permettrait une r utilisation des contenus existants et produits l aide d autres environnements de d veloppement Elle doit tre disponible en plusieurs langues anglais pour les administrateurs et en anglais Telles que formul es par le Comit Document institutionnel 1 d cembre 2005 172 fran ais espagnol pour la 30 conception des cours La plateforme devrait tre peu co teuse maintenir tout en permettant une volution avec les besoins p dagogiques de l universit Au fil de ce
290. ion bas e sur l Internet m ont conduit faire un master puis une th se en ducation en combinant ma carri re ant rieure en informatique avec mes nouvelles connaissances sur la nature de l apprentissage et de la collaboration En particulier j ai particuli rement t influenc par l pist mologie du socioconstructivisme qui ne traite pas seulement l apprentissage en tant qu activit sociale mais s occupe particuli rement de l apprentissage survenant lors de la construction active d art facts comme des textes destin s tre vus ou utilis s par d autres personnes Martin Dougiamas cit dans Moodle Docs 2006 En effet cette construction de textes destin s tre vus ou utilis s par d autres personnes est grandement facilit e par Moodle Par l exemple le module wiki permet aux enseignants de configurer un espace en ligne o les tudiants peuvent crire collaborativement un texte Le wiki peut tre dit par toute la classe ou tre configur de mani re ce que chaque quipe de travail dispose de son propre wiki qui demeure visible aux autres quipes Des enseignants ayant tent l exp rience ont remarqu apr s coup que cela avait pour effet d hausser la qualit des travaux des tudiants qui ne sont plus vus uniquement par l enseignant mais aussi par leurs pairs 205 Y a des choses qui sortent de a qui sont tr s tr s puissantes notamment la fa on dont on utilise
291. ionale de l information In Cognition et information en soci t B Conein et L Th venot p 283 309 Editions de l Ecole des hautes tudes en sciences sociales Brassard C 2006 Le partage en enseignement universitaire soutenu par un environnement virtuel Th se pr sent e comme exigence partielle du doctorat en ducation Universit du Qu bec Chicoutimi 212 p En ligne lt http theses ugac ca these_25017261 html gt 317 Brivot M 2007 The Cognitive Rationalization of Professional Services Expected and Unexpected Effects of Knowledge Management Systems Revue Gestion 2000 vol TIC et communaut s cognitives no 5 p 29 44 Brown W 2009 Save the university In A teach in on the UC crisis Berkeley En ligne lt http www youtube com watch v aR4x YBGdQgw vid o gt Consult le 7 juin 2011 Burgess R G 1984 In the field an introduction to field research Londres G Allen amp Unwin p Callon M 1986 l ments pour une sociologie de la traduction la domestication des coquilles Saint Jacques et des marins p cheurs dans la baie de Saint Brieuc L ann e sociologique vol 36 no sp cial La sociologie des Sciences et des Techniques p 169 208 Cameron K S et R E Quinn 1988 Organizational paradox and transformation In Paradox and Transformation Toward a Theory of Change in Organization and Management R E Quinn et K S Cameron p 1 18 Cambridge MA Balling
292. ions of human beings Giddens et Pierson 1998 p 22 cit s par Rose Jones et Truex 2005 p 137 Les chercheurs ayant recourt la structuration pour tudier la technologie dans les organisations ont donc d rivaliser d ing niosit pour th oriser l agentivit des artefacts sans toutefois trahir la formulation initiale de Giddens Stephen R Barley avec sa premi re tude sur les scanners m dicaux Barley 1986 a conceptualis la technologie comme une occasion pour la structuration occasion for structuring en indiquant que les changements sociaux induits par la technologie sont li s ses contraintes mat rielles mais que celles ci doivent tre transform es en forces sociales afin que la technologie ait un effet significatif sur l organisation Pour tre en mesure de traiter des effets de la technologie DeSanctis et Poole ont d s loigner de la formulation originale de Giddens Dans leur version modifi e l Adaptative Structuration Theory AST ils conceptualisent la structure au sein 58 m me de la technologie DeSanctis et Poole 1994 p 125 Selon cette formulation les concepteurs inscrivent des affordances et des contraintes dans la technologie afin d encourager certains comportements et patterns d utilisation ce que les auteurs d signent par l expression system s spirit En s appropriant la technologie les usagers r p tent certains usages les patterns se stabilisent en confo
293. iosit de ses tudiants de les motiver mais surtout de se motiver elle m me au travail en prouvant du plaisir apprendre et utiliser un nouvel outil Je dirais que quand Moodle est sorti a m a redonn un regain Parce qu on s amuse Charg e de cours 14 mai 2009 Lorsque les r sultats obtenus avec l outil leur plaisent cela les encouragent poursuivre Moi ma propre barre personnelle a chang entre le moment o j ai mont le premier cours et le deuxi me J ai vraiment pass toutes mes vacances de No l travailler sur mon site Moodle J ai vraiment mis le paquet J ai vraiment mis la barre tr s haute mais c tait pas une lourdeur car je trouvais a vraiment int ressant Je suis vraiment content de ce que j ai b ti Professeur 7 mai 2009 Moodle renforce en quelque sorte leurs capacit s allant m me jusqu a am liorer la perception qu ils ont d eux m mes C est un gros sentiment d empowerment d utiliser Moodle pour le moment malgr le fait que j ai d couvert l informatique tard pis que j avais pas du tout 210 d int r t pour a avant et que je me consid rais comme une totale nulle vires J ai un outil pis a change ma vie a change ma p dagogie a m a fait du bien J a vraiment l impression de remplir compl tement ma mission universitaire de d velopper pas juste des contenus p dagogiques mais des m thodes des moyens des outils qui sont l avant garde
294. irections in the sociology and history of technology W E Bijker T P Hughes et T J Pinch p 51 82 Cambridge MA MIT press 327 Hundsnes T et C B Meyer 2006 Living with paradoxes of corporate strategy A complexity perspective Journal of Organizational Change Management vol 19 no 4 p 437 446 Hussenot A 2007 Dynamiques d appropriation organisationnelle des solutions TIC une approche en termes de d marches it ratives d appropriation Syst me d Information et Management vol 12 no 1 p 39 53 Hutchins E 1995 Cognition in the wild Cambridge Mass MIT Press 381 p Hutchins E et T Klausen 1998 Distribution cognition in an airline cockpit In Cognition and communication at work Yrj Engestr m et David Middleton Cambridge New York NY USA Cambridge University Press Hyysalo S 2004 Users an emerging human resource for R amp D From eliciting to exploring users needs International Journal of Human Resources Development and Management vol 4 no 1 p 22 37 Il enkov E V 1977 Dialectical logic Essays in its history and theory Moscou Progress p Johnson M 2010 Localisation and Generification Processes in Social Media Case Habbo Hotel In The role of users in the intertwined changes of technology and practice University of Helsinki 19 20 ao t 2010 sous la dir de University of Helsinki Helsinki Collegium for Advanced Studies Jones M et H Karsten
295. issez vous d autres enseignants dans d autres universit s qui utilisent Moodle Enseignez vous ailleurs Ou travaillez vous ailleurs Y utilise t on Moodle Connaissez vous le site Moodle org Participez vous aux forums APPENDICE D GUIDE D ENTRETIENS SEMI DIRIGES AVEC LES DEVELOPPEURS Historique de travail Quand avez vous t embauch e par l Universit Que faisiez vous auparavant tiez vous assign autre chose avant de travailler sur Moodle Avez vous travaill avec WebCT Qu en pensiez vous contraintes possibilit s Activit de travail Expliquez moi en quoi consistent vos t ches Implantation de Moodle Quand et comment avez vous entendu parler de Moodle pour la premi re fois Avez vous t impliqu dans le processus de prise de d cision Comment avez vous appris l utiliser au d but Interactions avec les enseignants De quelle fa on interagissez vous avec les enseignants en personne t l phone courriel forum Dans quels contextes Que font les enseignants avant de te contacter strat gies de r solution de probl mes Partagent ils des craintes avec vous ex J ai peur que d autres professeurs volent mon contenu Besoins sp cifiques pratiques situ es et usages innovants tes vous surpris des fa ons dont les enseignants utilisent Moodle 304 Avez vous t t moin d usages innovants de strat gies leur permettant de contourner les lacunes de Moodle
296. it norm ment les forums Pendant deux mois elle m a mis comme enseignante dans son cours Moodle alors je recevais tous les messages de ses tudiants pour voir comment a se passe la dynamique les ressources J ai vu comment elle avait fait tous ses forums finalement c est par elle que j ai appris par ses exemples J avais fait connaissance avec elle lors d une conf rence pendant la pause Finalement on apprend avec le r seau informel par des gens int ress s d velopper Charg e de cours 14 mai 20091 185 Le fait que cette coll gue lui ait donn acc s son site Moodle a permis l enseignante d assister en direct aux usages du forum de discussion du moins d ra ie tre t moin de traces de ces usages et ainsi de mieux comprendre les choix et m thodes pr conis es par cette coll gue favorisant ainsi l mulation Par le fait m me ces choix et m thodes deviennent plus accessibles et attirants pour l enseignante qui peut reproduire ensuite la m me trajectoire dans son propre cours en suivant les traces de sa coll gue Les enseignants interrog s nous ont souvent parl du temps qu ils doivent consacrer apprentissage de Moodle C est parce que ce temps est limit qu ils n utilisent que les fonctions de base avec lesquelles ils sont aise et dont ils sont satisfaits C est un peu simple je sais que je pourrais faire beaucoup mieux mais je n ai pas vraiment
297. it composer avec des budgets restreints et fait donc face des r gles de plus en plus contraignantes en ce qui concerne le contr le des d penses En cons quence les co ts lev s associ s la licence de WebCT sont en tension avec cette volont de r duire les co ts d op ration au niveau institutionnel Afin de donner un ordre de grandeur mentionnons que les co ts n goci s par le Service de l informatique et des t l communications de l Universit pour le renouvellement de la licence de la version Campus 4 1 de WebCT taient de 54 000 dollars pour l ann e 2005 2006 et d environ 60 000 dollars pour l ann e 2006 2007 Document institutionnel 1 d cembre 2005 De plus l entreprise WebCT a t achet e en octobre 2005 par son comp titeur Blackboard pour la somme de 178 millions de dollars am ricains Blackboard Media Center 2006 Un d veloppeur qui a v cu toute la situation avec WebCT note que la tendance vers une plus grande fermeture allait en s accroissant partir du rachat par Blackboard a devenait de plus en plus cher de plus en plus ferm j avais de plus en plus de mis re communiquer avec la compagnie on n avait pas beaucoup de poids WebCT ils taient relativement int ress s satisfaire leur client mais plus a allait avec Blackboard ben l ils ont commenc couper tous les acc s libres au forum a prenait un num ro j avais perdu mon num ro pis les forum
298. it se limiter la relation qu ils entretiennent avec leurs outils de travail nous montrons dans la premi re partie de ce chapitre que les manifestations des contradictions traversent les diff rentes constituantes du syst me d activit des enseignants c est dire leur vis e les outils leurs relations avec les autres membres la communaut les r gles et la division du travail Il ne s agit pas d une recension 124 exhaustive de toutes les tensions de ce syst me d activit mais plut t d une analyse ciblant celles qui sont les plus significatives pour les sujets du moins celles qui reviennent r guli rement dans le discours et qui se refl tent dans les actions de ceux que nous avons observ s Dans la deuxi me partie de ce chapitre au point 4 2 nous abordons de fa on plus sp cifique les probl mes li s aux technologies existantes en tant que manifestations de contradictions secondaires qui mergent notamment entre la vis e et les outils des enseignants Cela nous permet de mieux situer le contexte dans lequel le choix de migrer vers Moodle s est op r 4 1 Les paradoxes dilemmes et incongruit s en tant que manifestations de la contradiction primaire Rappelons que selon Engestr m la contradiction primaire est de nature essentiellement conomique puisqu elle repose sur l opposition entre la valeur d usage du produit ou du service qui existe pour r pondre des besoins et sa valeur d
299. ity as a unique organisation Information Technology amp People vol 17 no 1 p 31 52 Poynter G 2006 Education and Work in the Information Age In The McDonaldization of higher education D Hayes et R Wynyard p 57 70 London Bergin amp Garvey Proulx S 1994 Une lecture de l oeuvre de Michel de Certeau l invention du quotidien paradigme de l activit des usagers Communications vol 15 no 2 p 171 197 2005 Penser les usages des technologies de l information et de la communication aujourd hui enjeux mod les tendances In Enjeux et usages des TIC aspects sociaux et culturels Vieira et Pin de p 7 20 Presses universitaires de Bordeaux 2006 Les militants du code la construction d une culture technique alternative In Colloque Le logiciel libre en tant que mod le d innovation sociotechnique Pratiques de d veloppement et de coop ration dans les communaut s Montr al sous la dir de Montr al Congr s de l ACFAS En ligne lt http cmo uqam ca files Proulx Acfas2006 pdf gt 338 2011 La puissance d agir d une culture de la contribution face l emprise d un capitalisme informationnel premi res r flexions In Colloque Culture et barbarie communication et soci t contemporaine Hommage Edgar Morin Ath nes 26 28 mai 2011 sous la dir de Ath nes Proulx S M Millette et L Heaton para tre en 2012 M dias s
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301. l op rationnalisation d un mod le inspir par ce syst me d activit externe g n re des tensions avec certaines pratiques locales institutionnalis es Cette situation est sans doute appel e voluer dans un contexte o des institutions d envergure ont d cid de rendre certains de leurs cours en ligne accessibles tous gratuitement Notamment le programme OpenCourseWare du Massachusetts Institute of Technology MIT est un mod le imit par de nombreuses universit s si bien que ce sont d sormais plus de 200 universit s et plus de 13 000 cours qui sont librement accessibles en ligne via le programme instaur par le MIT Miyagawa 2010 Elles affirment ainsi leur volont de supporter des valeurs de partage de la connaissance tout en accroissant leur visibilit aupr s d une audience largie De plus les enseignants ont de toute fa on la possibilit de diffuser leur contenu num rique au public autrement que par l entremise de Moodle en utilisant les m dias sociaux et les outils du web 2 0 qui ne sont pas sous le contr le de l Universit Par exemple plusieurs enseignants publient leur contenu p dagogique sur un blogue 249 public ext rieur 4 Moodle ou diffusent leurs vid os sur YouTube ou iTunes UY etc La bulle prot g e dans laquelle a t plac Moodle risque d clater alors que les tendances en enseignement pointent vers d avantage d ouverture et de partage Ces tendances t
302. l of Boundary Spanning Activity Academy of Management Review vol 3 no 1 p 40 50 330 Leonardi P M 2009 Crossing the Implementation Line The Mutual Constitution of Technology and Organizing Across Development and Use Activities Communication Theory vol 19 no 3 p 278 310 Leonardi P M et S R Barley 2008 Materiality and change Challenges to building better theory about technology and organizing Information and Organization vol 18 no 3 p 159 176 Leonardi P M et S R Barley 2010 What s Under Construction Here Social Action Materiality and Power in Constructivist Studies of Technology and Organizing The Academy of Management Annals vol 4 no 1 p 1 51 Leont ev A N 1978 Activity consciousness and personality Englewood Cliffs NJ Prentice Hall p L vesque K 2008 Les profs de l Universit tudi e enseignent deux fois moins que pr vu Le Devoir Levina N et E Vaast 2005 The emergence of boundary spanning competence in practice implications for implementation and use of information systems MIS Quaterly vol 29 no 2 p 335 363 Lewis M W 2000 Exploring paradox Toward a more comprehensive guide Academy of Management Review vol 25 no 4 p 760 776 Licoppe C 2008 Dans le carr de l activit perspectives internationales sur le travail et l activit Sociologie du travail vol 50 no 3 p 287 302 331 Licoppe C R
303. l ordre de 400 000 Document institutionnel 1 d cembre 2005 Ainsi la d pendance face au plan d affaires d une compagnie propri taire rend la gestion des co ts beaucoup plus difficile pour l Universit Or le contr le des co ts et des ch anciers des projets informatiques a souvent t d ficient dans plusieurs cas d implantation de syst mes au sein d institution publiques qu b coises comme le rappelle un des d veloppeurs que nous avons interview s Au niveau du contr le des co ts et des ch anciers c est vraiment extr mement important l open source par rapport au reste je ne citerai pas d exemple mais je veux dire juste en mars avril pour le gouvernement du Qu bec y a eu peu pr s 4 5 articles propos de d passement de co t faramineux D veloppeur 2 mai 2009 Contrairement a ce d veloppeur nous nous permettrons de citer un exemple de retard et d explosion des co ts L Universit l instar d autres institutions du secteur public a connu plusieurs dossiers piques d implantation de syst mes informatiques Le renouvellement des syst mes d information de gestion SIG touchant principalement les services financiers les approvisionnements la gestion des dossiers de ressources humaines la gestion de la paie et la gestion financi re de la recherche 165 illustre bien ce type de situation Ce projet a t mis en chantier en raison du vieillissement et de l obsolesc
304. la 88 rendent possible ou la contraignent Rose Jones et Truex 2005 puisque cette agentivit repose sur les relations plut t que sur l individu Edwards et Kinti 2009 Toutefois l analyse de la situation dans l ici et le maintenant n est pas suffisante encore faut il tre en mesure de faire le lien entre ce qui se passe en situation et les logiques sociohistoriques pr existantes 2 2 2 Lier les niveaux situationnel et socio historique pour mieux comprendre le changement Outre la m diation une des pr misses de la th orie de l activit est que les sujets agissent en situation en fonction d interpr tations complexes de leurs actions pass es et de leur contexte actuel Autrement dit le sujet mobilise des construits socio historiques dans la situation the means and representations so vital in mediating user technology relationship are not restricted to the ones given in the current situation but many of them have been developed earlier and elsewhere Hyysalo 2004 p 25 D une part les outils sont des r servoirs socioculturels qui v hiculent des repr sentations et des savoirs ayant t d velopp s au sein d autres syst mes d activit D autre part les sujets qui apprennent utiliser une technologie ont recours leurs propres significations famili res qu ils ont d velopp es pr c demment afin d interpr ter le nouvel outil Ainsi les sujets ont acc s tout un
305. la relation avec les tudiants occasions que certains enseignants vont saisir 5 1 L open source en tant que r pertoire de possibilit s En r ponse la situation insatisfaisante d crite au chapitre pr c dent en ce qui concerne la plateforme WebCT un comit institutionnel a t form pour formuler des recommandations quant son avenir Ce comit avait notamment pour mandat l tude comparative de plusieurs plateformes en vue d identifier celle qui r pondrait le mieux aux crit res fix s en fonction des attentes de l Universit et des Facult s aupr s desquelles le comit a r alis un sondage Notamment la plateforme devait permettre le d veloppement collaboratif et tre peu co teuse maintenir tout en permettant une volution en fonction des besoins p dagogiques de l Universit Une description plus d taill e des principales caract ristiques souhait es est fournie au tableau 5 1 171 Tableau 5 1 Caract ristiques souhait es pour la plateforme d apprentissage Infrastructure technologique Fonctionnalit s Formation et support des usagers La plateforme ne devrait pas n cessiter de logiciel client La plateforme devrait offrir une banque d outils fonctionnalit s g n riques pouvant tre utilis s ou non dans le cadre d un cours particulier Elle devrait n cessiter un minimum de formation aupr s des professeurs et personnels p dagogiques Elle serait
306. la mat rialit Hence those who might claim that the material properties of a technology can influence the organization of work risk being labeled determinists a term that has become something of a slur in academia Leonardi et Barley 2008 p 163 Une perspective d terministe soutient que nos actions sont d termin es par certaines forces ind pendantes et externes notre comportement Dans cet ordre d id e le d terminisme technique attribue la technologie la cause unique du changement social La totalit de l explication repose exclusivement sur le r le de la technologie et ne tient donc pas compte d autres facteurs l inverse une perspective qualifi e 85 de volontariste soutient que les acteurs humains ont la possibilit de transformer leur environnement pour atteindre leurs objectifs Or la prise en compte de la mat rialit est souvent associ e tort une posture d terministe amenant ainsi les constructivistes prendre leur distance face aux contraintes et possibilit s mat rielles Leonardi et Barley 2010 p 33 Leonardi et Barley 2008 soutiennent qu il est possible et souhaitable de tenir compte de la mat rialit et des contraintes qu elle pose avec un regard sociologique L une des pistes qu ils proposent consiste r concilier les notions de mat rialit et d agentivit Le fait que les technologies puissent avoir une agentivit ne signifie pas que les u
307. le transformer les pratiques de travail des enseignants Les usages de Moodle par les enseignants se modifient au fur et mesure que ceux ci apprennent l utiliser dans leur environnement de travail Ce d veloppement continuel permet aux usagers d investir leurs activit s de travail de nouvelles significations Mais nous ne nous int ressons pas qu aux perceptions de Moodle par les enseignants mais aussi aux fa ons dont ils l utilisent Il est donc important de chercher comprendre comment les dimensions mat rielles d un artefact modulent les pratiques sans pour autant les d terminer Nous revenons d ailleurs sur la question de la mat rialit la fin du prochain chapitre au cours duquel nous comparons diff rentes approches th oriques mobilis es pour l tude des technologies en milieu de travail 47 CHAPITRE II CADRE CONCEPTUEL LES NIVEAUX DE CONTRADICTIONS EXPLICITES PAR LA THEORIE DE L ACTIVITE Au chapitre pr c dent nous avons tabli que notre probl matique de recherche concerne l usager d une technologie code source ouvert en contexte organisationnel sa participation aux processus d innovation ses interactions avec ses coll gues d veloppeurs et les reconfigurations mat rielles et sociales qui en d coulent D un point de vue conceptuel l analyse de notre objet de recherche n cessite une fine compr hension de l articulation entre la technologie et l organisation de m
308. lexibilit et d adaptation du c t de l outil Diff rences entre les d partements 118 Ces marqueurs ont ensuite t utilis s pour coder et organiser le corpus qui rappelons le est compos du verbatim des entretiens du journal d observation et des documents institutionnels Nous avons gard la grille d analyse ouverte afin de pouvoir l enrichir au fil de la cueillette et de l analyse des donn es A force de travailler le corpus de nouveaux th mes et concepts ont fait surface et ont ainsi pu tre ajout s a la grille 3 6 1 Le codage du corpus Les 23 heures d entretiens ont t retranscrites en entier Nous avons tiquet chaque segment des entretiens avec les marqueurs d crits pr c demment en ins rant ceux ci aux endroits appropri s dans les verbatim Plusieurs marqueurs pouvaient tre utilis s pour d crire un m me segment au besoin Le journal d observation et les documents institutionnels ont aussi t tiquet s avec les m mes marqueurs Le codage s est d roul de fa on it rative L tiquetage initial a t effectu au moment de la retranscription Lorsqu un premier travail d analyse a permis d tablir une cartographie sommaire des contradictions syst miques l tiquetage du corpus s est raffin afin d identifier de mani re plus sp cifique des segments li s aux contradictions d j identifi es De plus nous avons ins r des marqueurs de relation permet
309. li s perspectives motions messages demandes identit s int r ts pratiques besoins objectifs crit res valeurs etc Les paradoxes deviennent apparents travers les interactions et peuvent se refl ter au fil du temps dans les objectifs les r gles et la division du travail d une organisation 71 Increasing technological change global competition and workforce diversity reveal and intensify paradox Managers for example are asked to increase efficiency and foster creativity build individualistic teams and think globally while acting locally Lewis 2000 p 760 Hatch et Ehnrlich 1993 soutiennent pour leur part que les paradoxes organisationnels peuvent tre rep r s travers humour utilis par les acteurs dans leurs discours En effet les remarques humoristiques peuvent lever le voile sur des situations paradoxales plus ou moins visibles caract ris es par des incongruit s ou des incoh rences Par exemple on rel ve une incongruit dans le cas o une politique organisationnelle ne correspond pas aux besoins ou objectifs de l organisation ou qu elle est simplement contraire au bon sens Une incoh rence r f re une situation illogique ou absurde Les blagues des employ s leur permettent d imager la situation paradoxale et d exprimer plus librement une critique ou une motion qu elle suscite Pour le chercheur elles indiquent que les acteurs reconnaissent eux m mes les paradoxes auxquels
310. lisateurs et il inclut aussi bien des pr f rences sociales que des l ments mat riels Akrich 1998 p 6 Les usagers ont donc un 13 potentiel d innovation puisqu ils d tiennent la connaissance a propos du contexte local utilisation The concept of users has morphed from less than competent system users to holders of local knowledge and validators of system usefulness who hold potential as local innovators able to negotiate and arrange realignment and use of standards applications and systems Millerand et Baker 2010 p 140 Eric von Hippel conomiste et professeur la S oan School of Management du Massachussetts Institute of Technology MIT a bien montr que les usagers sont les mieux plac s pour saisir toute les sp cificit s sociales et mat rielles li es leur contexte d utilisation Il s est non seulement int ress aux produits modifi s et d tourn s par les usagers mais aussi ceux enti rement d velopp s par ceux ci Il d signe ces innovations par le terme d innovation ascendante puisqu elles sont initi es par la base c est dire les usagers bottom up par opposition ceux d velopp s par des manufacturiers von Hippel 2005 Tandis que les manufacturiers ont pour objectif de tirer des b n fices de la vente d un produit ou d un service les usagers qu ils soient des individus ou des firmes user firms ont plut t pour objectif de tirer des b n fices de l
311. m de discussion sur Internet Bien qu int ressante cette tude n explique toutefois pas pourquoi dans certains cas les suggestions des usagers non d veloppeurs sont implant es techniquement par les d veloppeurs et pourquoi dans d autres cas elles ne sont pas prises en compte Il nous apparait important de comprendre comment les deux groupes d acteurs en arrivent une compr hension mutuelle alors que les usagers ne poss dent pas n cessairement le langage technique utilis par les d veloppeurs pour la d finition des requis et que ceux ci ne connaissent pas n cessairement dans le d tail le contexte de travail des usagers Comment font ils face la diversit des visions et significations Dans le m me ordre d id es Gina Trapani fondatrice de ThinkUp croit que les communaut s open source elles m mes gagneraient clarifier le r le des usagers qui ne codent pas For programmers the process of contributing to an open source project goes like this you download the source code you change the source code and then 7 ThinkUp est une application web code source ouvert dont la communaut de d veloppeurs se veut davantage inclusive envers les contributeurs non d veloppeurs http thinkupapp com 30 you submit your changes to the project maintainers in the form of a patch and if that patch gets accepted your contribution shows up in the software Done What s not clear is how people who d
312. m nera donc repr ciser les pr misses de l innovation par l usage qui sont souvent prises pour acquises lorsqu on tudie les logiciels code source ouvert Qu en est il de la participation des usagers non d veloppeurs Comment les organisations utilisatrices de logiciels 4 code source ouvert qui sont certes confront es aux dynamiques propres aux collectifs qui d veloppent ces logiciels articulent elles ces logiques avec les contraintes r gles et contradictions propres a leur environnement de travail Les sp cificit s du code source ouvert favorisent t elles les aller retour entre les processus de personnalisation de l outil 46 Moodle de ses usages et des pratiques de travail des enseignants Soulignons que ne nous int ressons pas qu aux valeurs et m canismes sociaux propres au mod le d innovation du code source ouvert mais aussi sa dimension technique Concr tement le code source ouvert introduit des possibilit s mais aussi des contraintes De la m me mani re la plateforme Moodle met la disponibilit de ses usagers des fonctionnalit s rendant possibles certains usages tout en en restreignant d autres Les enseignants effectuent des choix parmi ces possibilit s en fonction de leur contexte situ La derni re question porte donc sur la transformation des pratiques de travail des enseignants associ e l introduction de Moodle De quelles fa ons la plateforme Moodle contribue t el
313. mes surgissent Le fait que le processus de d veloppement d un logiciel soit bien planifi n assure pas le succ s de son implantation cet effet Eric Raymond a d j tabli que pass un certain niveau de complexit il est impossible m me aux planificateurs les plus chevronn s de tout pr voir et contr ler Les projets mont s de cette fa on ont plus de chances de s enfoncer dans des directions inappropri es parce que leur d veloppement suit un sch ma tabli d avance et que leur contr le strict nuit leur flexibilit Raymond 1999 D ailleurs la m thodologie Agile qui et de plus en plus populaire aujourd hui est bas e sur cette id e que le d veloppement logiciel doit proc der de fa on it rative Beck 2001 Plut t que de planifier l avance toute les phases de d veloppement et de lancer le produit fini une fois toutes les phases compl t e on lance rapidement une premi re version qu on continue d am liorer au fil de mini cycles de d veloppement successifs appel s sprint dans la m thode Agile au cours desquels on sollicite la r troaction de toutes les parties prenantes incluant les usagers finaux Cette approche it rative va de pair avec l id e selon 290 laquelle l innovation ne peut pas atteindre le statut d entit finie puisqu elle demeure ind finiment soumise aux changements requis par un syst me en constante volution innovation may best be seen as a conti
314. messages du Recteur ou d articles diffus s par le Service des communications Tous les documents qui ont servi notre analyse ont t tiquet s en suivant la proc dure d crite plus loin au point 3 6 3 5 Consid rations thiques Notre d marche a t guid e par des principes assurant la protection des participants la recherche comme en t moigne le certificat d thique qui a t accord par le Comit institutionnel d thique de la recherche avec des tres humains de l institution Par soucis de transparence le formulaire d thique qui renferme tous les d tails sur la collecte de donn es a t achemin par courriel aux membres du Comit des plateformes d apprentissage et les modalit s ont t expliqu es lors de l une de leurs 112 r unions La d marche a t bien re ue de la part des participants qui n ont pas exprim de r ticences ni d interrogations Les participants sollicit s en entretien ont re u une lettre d invitation renfermant les grandes lignes de la recherche voir Appendice A et ceux qui ont accept d tre interview s ont ensuite sign un formulaire de consentement voir Appendice B Les participants ont t inform s qu ils pouvaient mettre fin a leur participation a la recherche en tout temps ou refuser de r pondre aux questions sans avoir a en expliquer les raisons et sans pr judice Toutes les donn es recueillies incluant les fichiers audio num ri
315. mieux saisir les liens entre les nouveaux patterns d interaction et les pratiques institutionnalis es de m me que les implications des changements pour les syst mes d activit voisins Mots cl s co configuration open source organisation usages des technologies INTRODUCTION La place de plus en plus importante des technologies en milieu de travail donne lieu a un corpus grandissant d tudes s int ressant aux fa ons dont les artefacts sont utilis s dans les activit s professionnelles En effet la m diatisation des pratiques de travail et des interactions suppose de nouveaux agencements organisationnels En outre la fa on dont les dispositifs sociotechniques sont con us est boulevers e par la num risation des donn es et l utilisation massive d Internet qui interrogent et transforment les processus d innovation Lorsqu elle introduit un nouvel outil destin tre utilis par ses employ s une organisation se doit de tenir compte de leurs commentaires Il en r sulte un cycle dynamique et permanent de n gociations entre les usagers employ s les concepteurs et les organisations qui module la fagon de cr er d implanter et de supporter les dispositifs techniques en milieu de travail Les besoins et pratiques des usagers employ s sont multiples h t rog nes et volutifs si bien que les dispositifs sociotechniques doivent tre suffisamment flexibles pour s adapter aux usages qui changent
316. mme un moyen ou pour reprendre les termes de la th orie de l activit comme la vis e plut t que l outil 4 1 2 1 Les r sultats mesurer la performance d un travail qui ne laisse pas toujours de traces visibles Nous verrons dans les prochains chapitres que le recours une plateforme en ligne telle que Moodle permet en quelque sorte d encapsuler de fa on tangible certains l ments qui auparavant ne prenaient forme qu travers la prestation de l enseignant en classe Par le fait m me la digitalisation de certains contenus et activit s p dagogiques produit des traces mat rielles d un travail qui autrement renferme une grande part d intangible et d invisible En effet la forme orale des enseignements en classe et leur caract re ph m re font en sorte que certains outputs du travail de l enseignant soient difficilement accessibles apr s coup Or dans une perspective manag riale ax e sur un mod le de la performance 1l faut avoir des traces de ce travail pour pouvoir le mesurer le juger et le r compenser Cela pose le probl me de la visibilit de la reconnaissance et de l valuation des comp tences in situ Licoppe 2008 Lorsque nous avons d crit la tension entre les imp ratifs manag riaux et professionnels au d but de ce chapitre nous avons voqu 141 le recours grandissant des universit s des instruments de mesure et des valuations de la performance telles que
317. mouvement n am ne pas n cessairement une disjonction Les sujets trouvent parfois le moyen de maintenir une certaine continuit avec les logiques du pass m me si des l ments nouveaux sont introduits dans leur syst me d activit L innovation ne se r sume pas produire du neuf C est plut t une reconfiguration du syst me qui permet la nouveaut d merger de l ancien En ce sens les pratiques reconfigur es ne sont ni tout fait pareilles ni tout fait nouvelles Nous croyons que la th orie de l activit permet de mieux saisir les processus par lesquels les acteurs articulent la nouveaut et la continuit C est pourquoi notre d marche d analyse consiste cartographier les diff rents niveaux de contradictions traversant le syst me d activit l tude l aide d exemples concrets qui permettent d identifier les tensions impulsant le changement Les positionnements conceptuels que nous venons de d crire ont n cessairement des implications m thodologiques Dans le prochain chapitre nous nous attardons a ces implications alors que nous explicitons comment notre strat gie de recherche et d analyse est op rationnalis e CHAPITRE III M THODOLOGIE Dans ce chapitre nous posons d abord les fondements pist mologiques de la th orie de l activit afin de pouvoir cerner les implications m thodologiques qui d coulent de ce cadre conceptuel Puis nous d crivons les app
318. mp tente Charg e de cours 4 avril 2009 La s curit d emploi des professeurs r guliers les place dans une position diff rente puisqu ils sont assur s de pouvoir enseigner a chaque trimestre en plus d tre les premiers choisir leurs cours Si on emprunte la m taphore gestionnaire le co t des efforts de production des ressources p dagogiques peut en quelque sorte tre r parti et rentabilis au fil du temps cet effet bien que nous ayons rencontr plusieurs professeurs qui partagent volontiers leurs ressources et collaborent spontan ment avec leurs coll gues incluant les charg s de cours il importe de souligner que ce n est pas une attitude g n ralis e En th orie les enseignants sont d accord avec l id e selon laquelle partager une id e ne signifie pas qu on se la fait voler ils peuvent partager leur expertise sans la 151 perdre Ils sont conscients que la mise en commun des connaissances permet de les enrichir et de les bonifier Toutefois ils souhaiteraient plut t que les ressources partag es ne soient pas celles qu ils ont d velopp es eux m mes mais plut t du mat riel g n rique qui serait cr sp cifiquement cette fin de partage La citation suivante illustre bien la tension relative au partage et la r utilisation des ressources d apprentissage entre enseignants d une m me institution Certains poussent norm ment sur le partage de ressources
319. mple entre 1994 et 2004 le ratio entre le nombre d tudiants par professeur temps plein EEETP est pass de 18 24 au sein des universit s canadiennes B rub et Lacasse 2008 p 30 Les ratios tudiants professeur sont calcul s pour les EEETP et les professeurs temps plein Les EEETP incluent le nombre d tudiants temps plein et le nombre d tudiants temps partiel convertis en EEETP il faut 3 5 tudiants temps partiel pour 1 tudiant temps plein 138 Les enseignants se trouvent donc dans une situation complexe o on pr ne un parcours d apprentissage personnalis ax sur les besoins des tudiants et du march du travail dans un contexte de restrictions budg taires Or les enseignants ne sont pas des fournisseurs de services g n riques pouvant produire des t tes pensantes au fil de cohortes d tudiants de plus en plus massives L enseignement aux larges groupes pose des d fis particuliers et les enseignants doivent adapter leurs m thodes p dagogiques chaque situation Comment susciter la motivation des tudiants travers des approches plus participatives alors que les conditions de travail font en sorte que seules les m thodes unidirectionnelles telles que l enseignement magistral semblent possibles cet effet les outils technologiques sont per us comme l un des moyens la disposition des enseignants pour pr server la participation et les
320. mputer technology use in post secondary classrooms vol 47 no 4 p 465 489 Luff P C Heath et M S Svensson 2008 Discriminating conduct Deploying systems to support awareness in organizations International Journal of Human Computer Interaction vol 24 no 4 p 410 436 Lund A I Rasmussen et O Smordal 2009 Joint designs for working in wikis a case of practicing across settings and modes of work In Activity theory in practice promoting learning across boundaries and agencies A Edwards I Kinti H Daniels Y Engestrom T Gallagher et S Ludvigsen p 207 230 Routledge Martin D et N Peim 2009 Critical perspectives on activity theory Educational Review vol 61 no 2 p 131 138 Mateos Garcia J et W E Steinmueller 2002 The open source way of working A new paradigm for the division of labour in software development SPRU Electronic Working Paper Series no 92 En ligne lt http www sussex ac uk Units spru publications imprint sewps sewp92 sew p92 pdf gt Consult le 12 juillet 2011 McDonald S 2005 Studying actions in context a qualitative shadowing method for organizational research Qualitative Research vol 5 no 4 p 455 473 McNay I 1995 From the collegial academy to corporate enterprise the changing cultures of universities In The Changing University T Schuller p 105 115 Buckingham Taylor amp Francis 333 Miettinen R 2009 Contradic
321. n question et changer leurs pratiques Groleau ef al 2011 p 4 160 CULTURALLY MORE ADVANCED CENTRAL ACTIVITY INSTRUMENT PRODUCING ACTIVITY SUBJECT PRODUCING ACTIVITY CENTRAL ACTIVITY RULE PRODUCING ACTIVITY OBJECT ACTIVITY Figure 4 3 Les contradictions secondaires En tudiant l tat initial du syst me d activit des enseignants c est dire avant l introduction de la Moodle on remarque certains probl mes et incongruit s li s l outil qui tait alors utilis soit WebCT un syst me propri taire qui a t implant l Universit l automne 1999 L analyse des entrevues et des documents institutionnels permet de rep rer des tensions identifi es par les sujets qui ont eux m mes proc d une analyse de la situation 28 Adapt d Engestr m 1987 161 La plateforme WebCT permettait aux enseignants de concevoir un espace de cours en ligne et d y d poser des ressources num riques et d acc der a un espace de messagerie Toutefois puisque les d veloppeurs de l Universit n avaient pas acc s au code source de ce logiciel cela faisait en sorte que son adaptation locale n tait pas possible sans l intervention du fournisseur L adaptation de WebCT aux besoins de l institution tait sujette l approbation ou l intervention du fournisseur moyennant r tribution pour effectuer les changements demand s par le corps enseignant et les
322. n qu on a porter un jugement sur leur analyse r flexive sur leur planification quand on arrive pour corriger leurs travaux de fin de session pis qu on r alise qu il y a des choses qu ils n ont pas compris et qu ils n ont pas pouss loin pis l on voit qu ils n ont rien t cherch sur Moodle a nous donne des indices Professeure 6 mai 2009 Cette charg e de cours nous a expliqu que l utilisation des forums tout au long de la session a modifi sa fa on de rep rer les tudiants qui prouvent des difficult s et ce avant m me de les valuer Leurs messages ou leur absence sur les forums r v lent des probl mes potentiels D autres enseignants ont mentionn que l utilisation de Moodle les a rapproch s de leurs tudiants en multipliant les occasions d interactions personnalis es Les tudiants qui n osent pas intervenir en classe peuvent poser des questions sur le forum apr s le cours l enseignant peut en prendre connaissance et y 207 r pondre au cours suivant La professeure suivante utilise galement les forums comme un radar l alertant des difficult s des tudiants Les forums constituent une extension au cours en classe o les autres tudiants peuvent prendre le relais en r pondant aux questions de leurs coll gues On explique des travaux et des fois les tudiants ne sont pas l y en a d autres qui n ont pas compris des fois 1ls veulent avoir une r ponse
323. n client mais aussi comme une ressource essentielle au d veloppement Dans un chapitre intitul Permanently Beta Responsive Organization in the Internet Era les auteurs Gina Neff et David Stark soutiennent que le processus d innovation dans les organisations a d s adapter aux valeurs de l conomie postindustrielle qui favorise une production plus personnalis e mieux adapt e et plus flexible travers un lien plus serr entre le design des innovations et leur utilisation Il en r sulte une nouvelle forme organisationnelle dans laquelle un cycle dynamique et permanent de n gociations module la fa on de cr er des outils des produits ou des services We call the organizational state of flux that emerges from this negotiation permanently beta Permanently beta is a fluid organizational form resulting from the process of negotiation among users employees and organizations over the design of goods and services Neff et Stark 2003 p 175 L expression permanently beta r f re un produit qui ne quitterait jamais la phase b ta c est a dire la phase de test auquel un manufacturier soumet g n ralement son produit avant d en vendre la version commerciale sur le march Evidemment il s agit d une m taphore tir e du domaine de l ing nierie logicielle qui illustre le processus pendant lequel un logiciel est expos aux vrais usagers et leurs conditions d utilisation r elles dans le but de d tec
324. n common with an ecosystem than with a corporation Knowledge work is not based on a top down command and control hierarchy In this complex system scientists 145 combine and recombine in research teams based not on academic discipline or institutional affiliation or geographic location but on the unique requirements of the problems they want to address Staley et Trinkle 2011 L exemple suivant illustre bien la complexit des rapports entre l enseignant chercheur son institution et sa discipline the university s best known and most important professors are usually rewarded with reduced teaching loads especially at the undergraduate level Ritzer 2006 p 29 Plus l enseignant chercheur est reconnu plus les incitatifs sont puissants pour qu il s loigne de son universit et par le fait m me de l enseignement Son institution d attache a peu de moyens sa disposition pour le motiver garder un contact avec les tudiants qui en sont aux d buts de leurs parcours universitaires Plusieurs tudiants n entameront jamais de programmes de ma trise ou de doctorat et auront donc moins d occasions de pouvoir b n ficier de l expertise des enseignants qui pr f rent enseigner des s minaires aux cycles sup rieurs et ou se concentrer sur des activit s de recherche telles que des colloques des projets l tranger des partenariats internationaux etc Les enseignants per oivent une grande d valorisa
325. n ligne J ai pas vraiment le temps d y consacrer 3 4 jours dans la semaine car comme vous le savez l enseignement c est juste une partie de la t che du professeur il faut faire des demandes de subventions tu publies des livres tu diriges des groupes de recherche il faut que tu fasses du service la collectivit alors on manque de temps Si on avait comme au coll ge ou au secondaire juste l enseignement a pourrait toujours aller mais malheureusement ce n est pas le cas Professeure et directrice de programmes 16 juin 20091 Nous pourrions galement voquer ici les liens entre les activit s de recherche et les int r ts du secteur priv puisque de plus en plus les enseignants chercheurs se doivent de d velopper des partenariats leur permettant d obtenir les fonds n cessaires la conduite de leurs recherches tant donn que les subventions des organismes publics sont bien souvent insuffisantes Toutefois nous ne nous attarderons pas davantage sur ce point qui m riterait lui seul un projet de recherche complet Pour les fins de notre propos mentionnons simplement qu il s agit d un autre exemple illustrant la dislocation des formes institutionnelles traditionnelles au profit d un r seau distribu qui forme l cosyst me dans lequel uvrent les enseignants chercheurs Un contexte similaire pr vaut du c t des enseignants qui ne conduisent pas d activit s de recherche Prenons l exemple de pl
326. nateur doit attacher les sites de cours Moodle de chaque enseignant son m tacours Dans le jargon Moodle ces sites deviennent les cours descendants du m tacours Les responsabilit s particuli res du coordonateur font en sorte qu il a besoins de permissions diff rentes de celles habituellement accord es aux enseignants En effet il a non seulement besoin de demander la cr ation de son m tacours mais aussi de faire cr er les cours descendants des autres enseignants auxquels il leur donne acc s Pour r pondre ce besoin particulier les d veloppeurs ont cr dans Moodle un r le coordonnateur puis ajout une fonctionnalit leur intention nomm e Outil pour coordonnateur de cours Cette fonctionnalit permet essentiellement au coordonnateur d assigner tous notre connaissance ce r le n existe pas dans les autres facult s 198 les cours descendants d autres enseignants qui seront responsables dans leur cours respectif ce qui n tait pas possible auparavant Ici cette division des t ches particuli re est rest e invisible aux d veloppeurs jusqu au moment o un usager tente d effectuer une action rendue n cessaire par ses responsabilit s de coordonnateur et se rende compte que l outil n a pas t pr vu pour accommoder un tel usage Pour le coordonnateur il aurait t difficile de communiquer cette information aux d veloppeurs avant l implantation de Moodle puisqu
327. nce qui propose un cheminement personnalis les travaux ne sont pas tous remis simultan ment de sorte qu il est important que la tutrice responsable de leur suivi puisse tre alert e chaque fois qu un tudiant d pose un travail pr t tre corrig Le probl me r side dans le fait que la division des t ches entre l enseignante responsable et sa tutrice ne correspondait pas la fa on 199 dont les diff rents r les et permissions taient g r s dans Moodle A la base on retrouve dans Moodle trois r les pouvant tre assign s aux usagers 1 l enseignant qui dispose de tous les droits d dition 2 l tudiant qui peut visualiser le cours r aliser les travaux et participer aux activit s 3 et entre les deux l assistant qui n a pas les droits d dition r serv s l enseignant mais a acc s aux productions des tudiants pour pouvoir les corriger Les usagers qui d tiennent le r le d enseignant ou d assistant re oivent des alertes de Moodle les avertissant qu un tudiant a remis un travail Or dans cette situation pr cise on souhaitait plut t que seule la tutrice les re oive puisque l enseignante responsable du cours n est pas impliqu e dans la t che de correction Les d veloppeurs ont donc r pondu ce besoin en cr ant un nouveau r le dans Moodle qu ils ont nomm d veloppeur En assignant ce nouveau r le l enseignante responsable cela agit dans le syst
328. ndesrecrues pdf gt Consult le 22 ao t 2011 Edwards A et H Daniels 2004 Using sociocultural and activity theory in educational research Educational Review vol 56 no 2 p 107 111 Edwards A et I Kinti 2009 Working relationally at organisational boundaries negotiating expertise and identity In Activity theory in practice promoting learning across boundaries and agencies A Edwards I Kinti H Daniels Y Engestrom T Gallagher et S Ludvigsen p 126 139 Routledge 321 Engestr m Y 1987 Learning by Expanding An Activity Theoretical Approach to Developmental Research Helsinki Orienta Konsultit Oy p 1999a Communication discourse and activity Communication Review vol 3 no 1 p 165 185 1999b Innovative learning in work teams Analyzing cycles of knowledge creation in practice In Perspectives on Activity Theory Y Engestr m R Miettinen et R L Punam ki Gitai p 377 406 Cambridge Cambridge University Press 2004 New forms of learning in co configuration work Journal of Workplace Learning vol 16 no 1 2 p 11 21 2008 From teams to knots activity theoretical studies of collaboration and learning at work Coll Learning in doing Social Cognitive amp Computational Perspective Cambridge Cambridge University Press p 2009a From Learning Environments and Implementation to Activity Systems and Expansive Learning Actio An international J
329. nelle En effet les recherches qui s int ressent aux nouvelles pratiques associ es l utilisation des technologies en milieu de travail ont surtout port sur des environnements organisationnels tels que des bureaux Brivot 2007 des h pitaux Barley 1986 des centres de coordination Heath Knoblauch et Luff 2000 mais rarement les institutions acad miques Nous croyons pourtant qu il est important de tenir compte des ressources et des contraintes particuli res la structure institutionnelle de l universit puisque des tensions peuvent survenir entre les pratiques sociales tablies depuis longtemps et sp cifiques ce milieu de travail et les r ponses technologiques qui y sont introduites 39 1 5 2 L universit en tant qu organisation 4 la fois unique et similaire Les universit s constituent une des formes les plus anciennes d institutions Malgr leur transformation au fil du temps il y a un r el d sir en leur sein d en pr server certaines traditions et sp cificit s En effet l universit est diff rente des autres organisations non seulement par sa mission et son r le distinct dans la soci t mais aussi par ses processus d cisionnels complexes articul s d une part autour d une structure administrative centrale et d autre part autour de Facult s poss dant une certaine autonomie donnant lieu une myriade de pratiques et d interactions n goci es localement Pollock et
330. niversit est publi e sur un site Internet public par l entremise d un logiciel wiki qui par d finition permet au contenu d tre dit par les usagers Or l Universit a d cid pour le moment de verrouiller le wiki dans le but de pouvoir plus facilement contr ler la qualit du contenu qui y est publi Par exemple l Universit ne souhaite Ce sujet a t abord plus en d tails la section pr c dente 248 pas qu on y retrouve des fautes d orthographe ou du contenu erron qui pourrait venir nuire la r putation de l tablissement puisque ce wiki est accessible tous Le mod le de l innovation ascendante pr conis par les collectifs du libre sous entend une certaine tol rance l erreur aux produits non finis et aux pratiques juste assez bonnes good enough practices La cr ation collaborative qu il s agisse d un logiciel ou de contenu implique que tous puissent avoir acc s au produit en volution m me au moment o il est loin d tre parfait L Universit l instar d autres organisations consacre beaucoup d efforts pour s assurer que l image publique qu elle projette corresponde des standards de qualit lev s Ainsi bien que les valeurs d ouverture d accessibilit et de partage qui caract risent les logiciels code source ouvert sont consid r es comme compatibles avec celles de l Universit tel que mentionn au chapitre V
331. niversit et ne traduisaient pas des besoins communs plusieurs de leurs clients Pour qu une demande soit accept e l universit devait prouver au fournisseur que leur besoin n tait pas unique leur situation ce qui tait souvent impossible Pollock et Cornford 2004 p 47 Puisque le syst me ne pouvait tre totalement adapt au contexte situ de l universit celle ci a d mettre en place des proc dures afin de standardiser les pratiques de ses employ s usagers les for ant ainsi vivre avec le syst me par d faut Malgr ces contraintes l usager employ n est pas un agent passif il construit socialement la technologie travers ses usages Dans la prochaine section nous poursuivons cette r flexion mais en quittant un instant le contexte organisationnel 2 i E r 5 Mieux connu sous le nom anglais Enterprise Resource Planning ou son acronyme ERP 10 afin de faire le point sur l volution de la figure de l usager des dispositifs sociotechniques de mani re plus g n rale 1 2 L volution de la figure de l usager des dispositifs sociotechniques L articulation entre la technologie et le social a traditionnellement t marqu e soit par le d terminisme technique o la technologie engendre n cessairement des effets soit par le d terminisme social o la technologie n est d crite que comme le r sultat d interactions entre les acteurs humains Entre ces deux
332. nizing processes An activity theory perspective First Monday vol 16 no 6 Fox C 2006 The Massification of Higher Education In The McDonaldization of higher education D Hayes et R Wynyard p 129 142 London Bergin amp Garvey 323 Franke N et E von Hippel 2003 Satisfying heterogeneous user needs via innovation toolkits The case of Apache security software Research Policy no 32 p 1199 1215 Free Software Foundation 1996 D finition d un logiciel libre En ligne lt http www gnu org philosophy free sw fr html gt Consult le 6 octobre 2010 Fung A 2010 Affirmative Action Engineering Boston Review no November December 2010 En ligne lt http www bostonreview net BR35 6 fung php gt Consult le 26 novembre 2010 Furedi F 2006 The Bureaucratization of the British University In The McDonaldization of higher education D Hayes et R Wynyard p 33 42 London Bergin amp Garvey Garcia R et R Calantone 2002 A critical look at technological innovation typology and innovativeness terminology A literature review Journal of Product Innovation Management vol 19 no 2 p 110 132 George E 2009 Le syst me universitaire ali nation ou mancipation In L mancipation hier et aujourd hui perspectives fran aises et qu b coises G Tremblay p 283 296 Presses de l Universit du Qu bec Giddens A 1984 The Constitution of Society Outline of
333. nnais bien pour assurer tes arri res Charg e de cours 13 mai 2009 Les initiatives des enseignants ne sont pas n cessairement support es par l administration tel que soulev par un technicien au support propos d enseignants qu il a c toy s 149 Les enseignants sont peut tre r ticents a collaborer parce qu ils ne se sentent pas invit s le faire Et quand on les invite ils se demandent dans quoi ils vont se faire garocher Les quelques profs que moi j ai suivis je peux dire dans ce sens la passion motivation ont lach aussi ils se sont fait touff s Ces enseignants passionn s la se retrouvent isol s dans leur passion Parce que l administration ne les suit pas Leurs d partements a ne fait pas partie de leurs crit res l administration et tout a Quand un enseignant de terrain est passionn bien souvent dans son milieu local il est dangereux Parce qu ils pensent qu il fait a pour lui pour sa petite gu guerre Moi je connais beaucoup de profs qui ne font pas a pour leurs petites gu guerres Ce sont des gens passionn s de terrain A un moment donn lorsqu ils voient que la collaboration des gens de leur facult ne vient pas ils abandonnent Je comprends dans ce sens l les enseignants Un enseignant qui est pay pour enseigner il a des limites d nergie il faut choisir ses batailles D veloppeur 1 mai 2009 Une technicienne au support multim dia remarque que l
334. nnovation Model Issues for Organization Science Organization Science vol 14 no 2 p 209 223 Vygotsky L S 1978 Mind in society The development of higher psychological processes Cambridge MA Harvard University Press p Wagner E L et S Newell 2007 Exploring the Importance of Participation in the Post Implementation Period of an ES Project A Neglected Area Journal of the Association for Information Systems vol 8 no 10 Walckiers M et T De Praetere 2004 L apprentissage collaboratif en ligne huit avantages qui en font un must Distances et savoirs vol 2 no 1 p 53 75 Walli S D Gynn et B V Rotz 2005 The Growth of Open Source Software in Organizations p En ligne lt http www immagic com gt Warren J P 2005 Quelques notes sur l attribution de la permanence l universit Le Cahier de l ACSALF vol 2 no 2 p 4 5 En ligne 343 lt http www acsalf ca Cahier Le 20Cahier 20de 201 27ACSALF 20 2 8Vol 2 20no 2 20avril 202005 29 pdf gt Wiley D 2010 Openness as Catalyst for an Educational Reformation Educause Review vol 45 no 4 p 14 20 En ligne lt http www educause edu EDUCAUSE Review EDUCAUSEReviewMagaz ine Volume45 OpennessasCatalystforanEducati 209246 gt Consult le 8 f vrier 2011 Williams B 2010 When will we Work Out Loud Soon TheBrycesWrite En ligne lt http thebryceswrite wordpress com 2010 11 29 when will we work ou
335. ns au prochain chapitre lorsque nous analyserons la reconfiguration du travail des d veloppeurs de l Universit Le logiciel code source ouvert n est pas non plus pr sent comme la solution d finitive tous les probl mes N anmoins l int gration au mouvement de l open source permet un acc s un horizon plus large d alternatives possibles Au del des valeurs et de l image projet e par la philosophie du libre Moodle offre des possibilit s tr s diff rentes l organisation utilisatrice par rapport ce qu offrent g n ralement les logiciels propri taires Alors que les fournisseurs de logiciels propri taire tentent de r pondre aux besoins communs au plus grand nombre de clients potentiels en effectuant une r duction vers la moyenne Cardon 2005 le mod le d innovation par l usage caract risant le d veloppement logiciels code source ouvert privil gie l inverse l int gration des diff rences et permet plus facilement l int gration de points de vue h t rodoxes dans la conception von Hippel 2005 En ce qui concerne la question des co ts l open source est envisag comme une potentielle solution pour parer aux d rives pouvant tre caus es du moins en partie au d s quilibre des forces existant entre les fournisseurs et les acheteurs de logiciels propri taires Dans notre cas rappelons que le rachat de WebCT par Blackboard avait rendu l Universit vuln rable par
336. ns une r union o il soulignait la n cessit de structurer l organisation de mani re rendre les changes plus fluides entre les instances locales et l institution 157 papier Or cette pression pour un certain conformisme est en tension avec l h t rog n it des profils des enseignants qui ne disposent pas des m mes aptitudes int r ts et exp riences avec les technologies num riques Dans la prochaine section nous poursuivons cette r flexion sur la disparit des besoins et des usages au sein d une m me institution 4 1 6 Les outils des solutions g n riques pour des besoins particuliers Dans le triangle de l activit les outils correspondent aux ressources mat rielles et conceptuelles mobilis es par les sujets pour r aliser leur vis e Nous avons plus particuli rement examin comment la tension entre les imp ratifs manag riaux et professionnels est incarn e dans le paradoxe uniformisation diversit qui se manifeste dans les diff rentes fa ons de percevoir les technologies mises la disposition des enseignants par l Universit En effet celles ci peuvent tre envisag es de deux fa ons selon qu on emprunte un point de vue administratif ou professionnel D une part elles peuvent tre consid r es comme des outils de travail r pondant des besoins homog nes identifi s par les entreprises commerciales qui les fournissent l Universit Ces fournisseurs cherchent les similarit
337. nseignants n utilisant pas Moodle l un par choix l autre parce que ses fonctions de direction l loignent temporairement de l enseignement Nous sommes conscients qu il aurait t tout aussi important d examiner les pratiques des non usagers de Moodle Cela refl te une lacune pr sente dans la majorit des tudes en HCI o les non usagers lorsqu on s en pr occupe sont surtout envisag s en tant qu usagers potentiels Satchell et Dourish 2009 D ailleurs m me les acteurs eux m mes doutent de la pertinence de leur exp rience de non usager comme en t moigne ce commentaire formul la fin d une entrevue avec une enseignante qui n utilise pas Moodle Je ne pensais pas vous apporter grand chose tant donn que je ne suis pas une utilisatrice Charg e de cours 9 mai 2009 293 Or utiliser Moodle n est en fait qu une des fa ons d agir avec cet outil l ignorer le rejeter le remplacer ou s y opposer constituent d autres formes d interactions dignes d int r t Ainsi le portrait qui se d gage de cette tude de cas aurait t plus complet si nous avions pu y inclure ces diff rents types de m diations En ce qui concerne la m thode de l observation participante nous y avons eu recours principalement lors des s ances de formation des enseignants ainsi que lors des diverses r unions du Comit ou des s ances de travail avec les d veloppeurs Nous avons donc
338. nsions En somme les contradictions secondaires provoquent des occasions pour les sujets d analyser leur activit afin de tenter de r soudre les probl mes qui en d coulent Au chapitre suivant nous montrons comment les sujets vont puiser au sein d un autre syst me des l ments qui nourrissent une nouvelle mani re de penser le d veloppement et les usages de leurs outils de travail CHAPITRE V SOULAGER DES TENSIONS INTERNES EN PUISANT DANS UN AUTRE SYSTEME D ACTIVITE Dans ce chapitre nous montrons comment les sujets de notre tude s y prennent pour red finir leur syst me d activit de mani re soulager certaines tensions que nous avons voqu es au chapitre pr c dent Plus particuli rement le remplacement de l outil propri taire WebCT par la plateforme code source ouvert Moodle constitue un moyen emprunt pour repenser plusieurs aspects de leur activit Nous analysons cette tape de la transformation en d finissant d abord ce que les acteurs consid rent comme tant les nouvelles possibilit s propres au mod le de l open source Nous verrons que ce syst me externe fournit plusieurs repr sentations et fa ons d envisager le processus de d veloppement technologique au sein de l Universit d abord en ce qui concerne l organisation du travail propre la gestion de Moodle En effet l implantation de Moodle dans l Universit tudi e s est accompagn e d une reconfiguration d
339. nt La th orie de la structuration tente ainsi de r concilier les niveaux d analyse macro structures institutions et micro individus de mani re circulaire et r cursive sans point de d part sans cette dichotomie cause effet puisque les structures ne sont pas externes aux individus elles sont la fois le medium et le produit des pratiques qu elles organisent Taylor ef al 2001 p 43 Alors que Giddens prend la soci t comme niveau d analyse et n accorde pas un r le sp cifique la technologie en fait celle ci n est pas li e la dynamique de structuration dans ses travaux Taylor et al 2001 p 2 le mod le structurationniste de la technologie structurational model of technology de Wanda J Orlikowski permet d examiner les interactions entre la technologie et les organisations au niveau inter organisationnel organisationnel des groupes et des individus Orlikowski 1992 Lorsque les acteurs interagissent avec la technologie que ce soit en la concevant en se l appropriant en y r sistant ou en la modifiant ils sont influenc s par les propri t s institutionnelles du contexte dans lequel ils sont plong s L action de l acteur avec la technologie a une grande importance dans ce processus Orlikowski s Structurational Model of Technology depicts the relationships between institutional properties human agents and technology Thus technology is identified as the product of human a
340. nt avoir t finalis s avant le d but de la session pour que les tudiants puissent les acheter Ainsi plusieurs nous ont confi passer outre la demande d autorisation aux auteurs m me s ils sont conscients de l ill galit de leurs pratiques Je d pose des textes en PDF m me si je sais que a contrevient au droit d auteur Pour tout ce qui arrive apr s ce qui arrive en cours de session Je voudrais qu ils lisent a souvent un texte court Alors l je cr e un PDF boom je le mets sur Moodle c est g nial J ai tellement aim cette souplesse la J ai tellement h te qu ils r glent le droit d auteur pour les PDF Moi je ne ferai plus de recueils de textes Ceux qui veulent l imprimer ils se l impriment a va leur co ter moins cher que de l acheter Mais ceux qui veulent en imprimer que quelques uns ceux qui veulent en imprimer sur du papier recycl ceux qui veulent le lire juste sur l cran coute a laisse tout ouvert J pense que c est l qu on s en va alors moi j y vais tranquillement rires Charg e de cours 4 avril 2009 Les enseignants jugent qu il est de la responsabilit de l Universit de r gler la situation en mettant leur disponibilit des moyens de supporter cet usage qui 242 devient incontournable tout en respectant la loi Or l Universit s est content e jusqu a maintenant de rappeler aux enseignants a chaque d but de trimestre qu
341. nt int grer le nouvel outil dans leurs pratiques et plus particuli rement l instant o des probl mes se pr sentent Les usages des enseignants r v lent des besoins sp cifiques et des contextes d utilisation particuliers qui n aurait pu tre pr vus par les concepteurs de Moodle ni par les d veloppeurs l interne avant l implantation Apr s avoir suffisamment exp riment Moodle les enseignants sont en mesure de fournir aux d veloppeurs des informations pr cises sur leur contexte de travail et leurs besoins h t rog nes Nous explorerons les liens entre les nouvelles possibilit s propres l accessibilit du code source et la nature des interactions entre les employ s responsables du d veloppement et du support de Moodle l Universit 182 tudi e que nous regroupons sous l appellation d veloppeurs et les enseignants qui utilisent Moodle Ces derniers ne peuvent pas directement intervenir dans son code source mais participent quand m me sa personnalisation en interagissant avec les d veloppeurs qui y ont acc s Ces contacts surviennent la plupart du temps lorsque l enseignant rencontre un probl me et qu il communique avec l quipe de support Nous verrons ensuite comment ces informations sont interpr t es et mobilis es par les d veloppeurs pour orienter l volution de Moodle l interne En effet nous examinerons les raisons qui motivent une d cision de modifier l
342. nt qu opportunit s pour le changement rejoint une perspective bien pr sente dans la litt rature en communication organisationnelle 69 individuals can transcend their existing social arrangements through awareness of their condition and through changes in their organizing process Contradictions and conflicts as ruptures in the current social fabric function as opportunities to change prevailing practices Putnam 1986 Or la distinction entre la conceptualisation d Engestr m et le traitement qui en est fait par d autres chercheurs tudiant le changement organisationnel r side dans le caract re historique qu Engestr m conf re aux contradictions en les associant au contexte socio conomique du capitalisme dans lequel les organisations op rent Engestr m et Sannino 2011 Les contradictions telles que conceptualis es par Engestr m doivent donc tre consid r es en tant que dynamiques sociohistoriques qui sont la source des tensions qui peuvent tre observ es dans les activit s humaines Autrement dit les paradoxes dilemmes et conflits qui cr ent des tensions ici et maintenant sont des manifestations des contradictions qui s chelonnent dans le temps Ces diff rents concepts ne doivent donc pas tre confondus Our own concept of contradiction stems from Marxist dialectics Contradiction is a foundational philosophical concept that should not be equated with paradox tension inconsistency con
343. nt une nouvelle possibilit un module ou un filtre de personnalisation additionnel Le caract re cumulatif des modifications apport es par les d veloppeurs leur permet d accommoder un besoin tr s local sans affecter la majorit des usagers qui vont continuer utiliser les fonctions standards Cette fa on de faire rejoint la proposition avanc e par von Hippel l effet que le mod le d innovation par l usage caract risant le d veloppement logiciels code source ouvert privil gie l int gration des diff rences et permet plus facilement l int gration de points de vue h t rodoxes dans la conception von Hippel 2005 Ainsi des ajouts peuvent tre faits pour r pondre des besoins qui ne correspondent pas n cessairement ceux d une majorit d usagers Ce type de micro innovation incr mentale peut tre apport en r ponse un besoin tr s situ communiqu par un usager qui n a pas besoin de prouver que sa situation est repr sentative de l ensemble de ses coll gues Par ailleurs nous avons not que les d veloppeurs cat gorisent les usagers avec qui ils interagissent en fonction de leur volume d usage Par exemple le d veloppeur suivant r f re aux interactions qu il entretient avec une enseignante consid r e comme une super usag re parce qu elle utilise massivement Moodle C est une usag re particuli re cause du volume On appelle a nos gros usagers En
344. nuous process with particular product embodiments simply being arbitrary points along the way von Hippel et Tyre 1995 p 12 cit par Engestr m 2008 p 19 Or il apparait important de pr ciser que les pratiques de co configuration que nous avons d crites dans cette recherche ne sauraient se substituer au design participatif ni aux m thodes de d veloppement Agile puisque ces derni res se pr occupent de l implication des usagers dans les phases ant rieures de la conception Elles peuvent n anmoins tre bonifi es en positionnant la co configuration comme un service post implantation La co configuration concerne un produit existant d ja implant et int gr aux pratiques de travail qu on adapte continuellement au contexte utilisation local Au lieu de concevoir on red veloppe on ajuste on largit on ajoute on additionne En somme nous proposons d envisager la co configuration comme un service aux usagers plut t qu une m thodologie de design ou de conception Notre proposition diff re donc de celles d j propos es par les approches en design participatif Si les tudes ethnographiques qui constituent souvent la base des m thodes de design participatif sont n cessaires pour prendre en consid ration les besoins des usagers restent qu elles ne peuvent t moigner que des pratiques actuelles Or les pratiques des enseignants ne sont pas tablies une fois pour toute elles continueront voluer au fil de la r
345. o elle commence tre utilis e Ceci constitue un probl me dans la mesure o nous ne pouvons alors pas comprendre comment les usages d une technologie contribuent modifier la fa on dont elle est d velopp e et comment ses caract ristiques physiques voluent apr s son implantation Dans un contexte o la technologie est continuellement red velopp e et continue tre modifi e m me apr s son implantation il importe de repenser la fa on dont nous positionnons les activit s de d veloppement et d usage dans le temps afin d inclure les activit s formelles et informelles d adaptation et de configuration qui se poursuivent apr s qu elle soit int gr e dans les pratiques des usagers Ainsi il s agit de conceptualiser le d veloppement et l usage comme des activit s plut t que des p riodes distinctes Researchers must recognize that although these sets of activities often have a temporal sequence i e development implementation use they also frequently occur simultaneously and interactively In short the activities surrounding development implementation and use are related they often overlap and they influence each other through the choices made within and between the communities that come into contact with the technology Leonardi 2009 p 298 18 Nous compl tons cette proposition en ajoutant qu il importe de ne pas de s en tenir exclusivement aux actions d appropriation de d
346. o t 2010 l Universit d Helsinki en Finlande lors duquel les organisateurs invitaient justement les chercheurs se pencher sur le r le des usagers dans l entrelacement des changements dans la technologie et les pratiques Dans leur appel communication ils critiquaient le fait que le design des recherches soit souvent tronqu en pr conisant soit l tude du d veloppement ou celle des usages d une technologie Helsinki Collegium for Advanced Studies 2010 17 Selon Leonardi ni le changement technologique ni le changement organisationnel ne peuvent tre compris ad quatement si on pose cette distinction entre les activit s de d veloppement et les usages Il invite donc les chercheurs qui s int ressent Vinformatisation du travail franchir ce qu il nomme la ligne de mise en uvre implementation line researchers attempting to show how technology is socially constructed normally begin their empirical examinations only after a technology has already been implemented Thus the physical features of a technological artifact in this perspective are usually considered stable and unproblematic while the perceptions appropriations and interactions that individuals generate in response to that technology are seen to evolve and change over time Leonardi 2009 p 292 Ainsi il reproche aux chercheurs de ne plus s int resser aux propri t s mat rielles de la technologie partir du moment
347. ochaine question sp cifique vise justement a analyser les possibilit s et contraintes de ce type de logiciel lorsqu ils sont utilis s comme outils de travail Comment les dimensions sociotechniques du code source ouvert sont elles mobilis es dans ce contexte organisationnel Le ph nom ne du logiciel code source ouvert est en pleine expansion et touche un nombre croissant d organisations De par son appartenance a la communaut de l open source Moodle offre des possibilit s de collaboration et de participation diff rentes par rapport a ce qu offrent g n ralement les logiciels dits propri taires dont on ne peut modifier le code source Dans ce contexte il apparait int ressant d tudier comment les sp cificit s sociales et techniques de l open source sont mobilis es en contexte organisationnel et de voir si elles favorisent un lien plus serr entre le d veloppement les usages et les pratiques de travail Lindman Rossi et Marttiin ont montr a cet effet que m me si g n ralement les acteurs et promoteurs de l open source dans l organisation souscrivent aux valeurs de ce mouvement ce qu ils d signent par l expression OSS spirit soit davantage de contribution des usagers et une structure moins hi rarchique de d veloppement ils doivent n anmoins en ren gocier la signification exacte afin de l ajuster leur contexte organisationnel Lindman Rossi et Marttiin 2010 Cette question nous a
348. ociaux enjeux pour la communication Presses de l Universit du Qu bec Proulx Serge et Philippe Breton 2002 Usages des technologies de l information et de la communication In L explosion de la communication l aube du XXIe si cle p 251 275 Montr al Paris Bor al La D couverte Prud homme J 2009 Les d partements universitaires caract re professionnel au Qu bec La psychologie le travail social et la sexologie 1950 1990 Conf rence prononc e au Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie Universit du Qu bec Montr al Putnam L L et M E Pacanowsky 1983 Communication and organizations an interpretive approach Newbury Park CA Sage Publications p Putnam L L 1986 Contradictions and paradoxes in organizations In Organization communication Emerging perspectives L Thayer p 151 167 Norwood N J Ablex Radio Canada ca 2010 Le logiciel libre remporte une manche En ligne lt http www radio canada ca nouvelles economie 2010 06 03 007 proces logiciel libre shtml gt Consult le 22 juillet 2010 Raymond E 1999 The cathedral and the bazaar Knowledge Technology amp Policy vol 12 no 3 p 23 49 339 Reynolds J C et C J Wyatt 2011 Open Source Open Standards and Health Care Information Systems Journal of Medical Internet Research vol 13 no 1 p 24 Rinehart J A 2006 Feminist Education Rebellion wi
349. ognitives d avoir fond leur repr sentation du comportement humain comme tant pr d termin e par les plans En s appuyant sur l ethnom thodologie elle propose une conception de l action situ e qui repose sur l id e que l action humaine ne peut jamais tre repr sent e de mani re rationnelle en l isolant des circonstances dans lesquelles elle se d roule behavior can only be understood in its relations with real world situations the structuring of behavior is done not a priori but in reflexive relation to circumstances that are themselves in the process of being generated Suchman 2007 p 19 L action situ e est donc propos e en compl ment a l action planifi e Ainsi Suchman ne rejette pas l id e de plan mais nous met plut t en garde contre le fait de consid rer le plan comme un pr requis l action puisque celui ci ne la d termine pas et ne peut pas la substituer le plan n est qu une ressource parmi d autres La distinction entre l action planifi e et l action situ e tablie par Suchman a permis de lever le voile sur un obstacle fondamental l utilisabilit des syst mes En effet l algorithme la base de la plupart des syst mes d experts d aide que l on retrouve dans plusieurs artefacts repose sur cette repr sentation de l action humaine fond e sur les plans Les instructions fournies par ces syst mes s appuient sur des r gles qui permettent de
350. oit assez intelligent pour comprendre qu il a beaucoup a apprendre de la g n ration des boomers et que les boomers soient assez ouverts et soient conscients qu ils ont beaucoup apprendre aussi des jeunes qui connaissent plus la technologie C est pour a que mettre les deux ensemble c est winner Auxiliaire d enseignement 1 mars 2009 221 Dans cet exemple le professeur b n ficie de l expertise de son assistant et vice versa ils se font voluer l un et l autre Toutefois certains enseignants souhaitent plut t d l guer compl tement toutes les t ches concernant Moodle Lorsqu ils ne disposent pas d un auxiliaire ou d un assistant ils essaient de trouver quelqu un d autre En interagissant avec le technicien au support qui est pr sent dans leur facult certains enseignants voient ainsi l occasion de leur confier ces t ches Or la vision de l Universit est plut t que les enseignants s approprient et utilisent eux m mes Moodle et que les techniciens leur apportent du soutien Ce technicien relate un cas o un enseignant souhaite contourner les r gles en l embauchant en dehors de ses heures de travail l Universit C est s r qu il y a des profs qui ne veulent absolument rien savoir de Moodle moi y en a m me qui me l ont dit Mais moi je n ai pas le temps de monter tous les cours de tous les profs m me qu habituellement je n en monte aucun moins que je voie qu
351. ol 22 no 3 Groleau C et A May re 2009 M decins avec ou sans fronti re contradiction et transformation des pratiques professionnelles Sciences de la soci t no 76 p 102 119 325 Groupe de travail sur la propri t intellectuelle des ressources num riques d apprentissage 2007 Cr er R utiliser Diffuser Partager Rep res ressources et conseils aux enseignants qui d veloppent des ressources p dagogiques dans le respect du droit d auteur En ligne lt http www uquebec ca reauq pi index php id 14 gt Consult le 5 juillet 2011 Gueissaz A 1999 Les mondes universitaires et leur informatique pratiques de rationalisation Paris CNRS Editions p Hanke B et A Hearn 2011 Call For Papers Out of the Ruins The University to Come TOPIA Canadian Journal of Cultural Studies no 27 En ligne lt http pi library yorku ca ojs index php topia announcement view 72 gt Consult le 24 mars 2011 Hargrave T J et A H Van de Ven 2006 A collective action model of institutional innovation The Academy of Management Review vol 31 no 4 p 864 888 Hasu M et Y Engestr m 2000 Measurement in action an activity theoretical perspective on producer user interaction International Journal of Human Computer Studies vol 53 no 1 p 61 89 Hatch M J et S B Erhlich 1993 Spontaneous humour as an indicator of paradox and ambiguity in organizations Organization Studi
352. om nes dans leur contexte naturel et de tenter le plus possible de comprendre la situation du point de vue des personnes tudi es En ce sens notre recherche s inscrit dans le paradigme interpr tatif qui se distingue d une pist mologie positiviste Positivist studies are premised on the existence of a priori fixed relationships within phenomena which are typically investigated with structure instrumentation Such studies serve primarily to test theory in an attempt to increase predictive understanding of phenomena Orlikowski et Baroudi 1991 p 5 Une tude saveur positiviste d finit des variables d pendantes et ind pendantes et pr sente des propositions d hypoth ses formelles qui sont test es aupr s d un chantillon repr sentatif d une population donn e Dans une approche interpr tative on focalise plut t sur les significations que les sujets attribuent leurs actions On cherche donc affiner notre compr hension de certains ph nom nes dans leur contexte social et historique dans un environnement en constant changement Interpretivists argue that organizations are not static and that the relationships between people organizations and technology are not fixed but constantly changing As a consequence interpretive research seeks to understand a moving target Klein et Myers 1999 p 73 L utilisation des cat gories conceptuelles issues de la th orie de l activit nous incite analyser les
353. ombinant des modules standardis s ICT development involves a delicate design balance between the local and the generic On the one hand developers strive to meet the needs of particular users but on the other hand a viable software business requires developers to abstract away from particular local settings in order to sell the product to as many users as possible Johnson 2010 9 Puisqu une v ritable personnalisation n cessiterait le design d un produit sp cifique pour chaque client il est plus rentable pour le fournisseur de d velopper une solution g n rique en fonction d une figure moyenne et standard du besoin de leurs clients Cardon 2005 Dans leur tude de cas d implantation d un progiciel de gestion int gr dans une universit britannique Pollock et Cornford ont bien d montr que la personnalisation d une solution commerciale pouvait s av rer tr s p nible un point tel que l institution qu ils ont tudi e s est finalement content e d adapter ses pratiques de travail aux processus organisationnels d j inscrits dans le progiciel Pollock et Cornford 2004 En effet certains besoins de l organisation utilisatrice ne pouvaient tre combl s par les gabarits propos s l amenant ainsi demander au fournisseur de d velopper de nouvelles fonctionnalit s Ces demandes taient la plupart du temps rejet es par le fournisseur parce qu elles taient sp cifiques l u
354. omit du 1 d cembre 2010 On estimait qu il devenait important de r orienter et d largir le mandat du Comit pour inclure les outils d apprentissage quels qu ils soient et r fl chir l volution des pratiques en enseignement et en recherche Cette r organisation a t approuv e par le vice recteur l enseignement et la recherche si bien que le Comit a m me chang de nom d laissant Moodle pour l appellation plus g n rale d outils d apprentissage et de collaboration En plus de se pencher sur d autres outils que Moodle le Comit a d sormais le droit de d border de l activit d enseignement stricto sensus afin d valuer d autres activit s pouvant b n ficier d outils de collaboration comme la recherche les services la collectivit et l administration 252 Le Comit a donc pris conscience de la n cessit de reconfigurer ses activit s en fonction de la vis e des enseignants Au moment d crire ces lignes le Comit en amor ait des discussions propos d autres th matiques que Moodle comme par exemple le syst me de courriel offert aux tudiants Dans la section suivante nous nous penchons plus particuli rement sur les d veloppeurs de l Universit ainsi que sur les contradictions tertiaires et quaternaires qui traversent leur activit au fil de sa transformation 6 2 La reconfiguration de l activit des d veloppeurs Nous aussi
355. omme lorsque ces nouvelles pratiques se limitent du support ponctuel c est dire de l aide en attendant de pouvoir le faire soi m me elles demeurent plut t invisibles et ne font pas en sorte de diminuer le pouvoir de l enseignant Toutefois si des enseignants persistent compl tement d l guer la manipulation des TIC long terme cela pourrait g n rer tensions qui risqueraient de remettre en question les pratiques institutionnalis es En effet il est clair que les TIC sont appel es jouer 38 Il est int ressant de noter un d veloppement survenu apr s la p riode o nous avons effectu nos entrevues et notre observation lors d une r union du Comit tenue en d cembre 2012 un administrateur de l Universit a annonc la cr ation d un nouveau comit charg d tudier les impacts de l accroissement imminent du nombre de sites de cours Moodle destin s l enseignement distance sur les relations de travail et la t che d enseignement Il a reconnu que le r le des auxiliaires d enseignement tait en pleine mutation puisque ces derniers sont de plus en plus appel s exercer des fonctions de tuteur telles que l animation des activit s p dagogiques sur les environnements num riques 223 un r le de plus en plus important en enseignement et que le fait que des enseignants d l guent compl tement leur manipulation d autres employ s les prive de la possibilit d acqu ri
356. omme nous l a expliqu ce responsable d un service technique La solution qu on a eu nous autres c est plut t que de d manteler le service c est d avoir un service central mais avec des unit s facultaires donc de garder une expertise centrale et non d envoyer les gens tout seuls dans les facult s comme ce qui s est fait d autres universit s La d centralisation des ressources dans les facult s a t une fa on de mettre encore plus en valeur l implication des gens de notre service dans les facult s Charg de projet au support 1 avril 20091 Ainsi on a reconnu que l homog n isation des pratiques institutionnelles pouvait cr er une certaine rosion de la flexibilit organisationnelle dont disposent les 154 facult s et entrer en tension avec le besoin d autonomie des enseignants dans la conduite de leurs activit s professionnelles par exemple dans le cadre de programmes offerts conjointement avec d autres universit s ou dans leurs projets de recherche Ainsi la mouvance vers la facultarisation des services constitue une solution propos e pour assurer un certain quilibre Un tel quilibre n est pas facile a maintenir plus particuli rement dans un contexte de restrictions budg taires o plane un danger d optimisation travers l uniformisation qui s effectuerait au d triment de la diversit n cessaire la cr ativit et l innovation locales Reste que cette volont d em
357. ompetitive pricing and at services to students as the core business of the university to ensure they are satisfied and stay given that government money follows student numbers McNay 1995 p 122 Dans cette vision l apprentissage a l aspect d une transaction quasi commerciale et le r le de l tudiant est r duit sa dimension contractuelle 21 Tir de Banks 2011 136 This is altering all relationships in universities Power and authority is increasingly derived not from knowledge specialism or expertise in the field Instead the academic student relationship is being equalized through a contract with an emphasis on what students get as consumers This has increased the tendency to view degrees as ready made salable commodities Fox 2006 p 130 Or l enseignement universitaire ne cadre pas facilement dans un tel paradigme de consommation La modularisation de la formation am ne une dilution des disciplines Poynter 2006 En tant s par es en petites bouch es celles ci ne forment plus des entit s qui se distinguent entre elles L assemblage sur mesure de ces unit s par les tudiants ne forme pas toujours un tout coh rent En consid rant l ducation universitaire comme un produit pouvant tre vendu et achet par des clients on n glige toute la complexit d une activit o l enseignant agit sur les tudiants d une mani re particuli re par des effets sur leurs espri
358. on de Moodle est rendue disponible par la communaut Moodle org elle n int gre pas ces modifications locales qui devront tre recod es par les d veloppeurs l interne au moment o 1ls voudront passer la nouvelle version En plus d tre fastidieux ce recodage pourrait ne pas tre possible dans le cas o la nouvelle version serait fondamentalement diff rente de la version ant rieure laquelle les changements locaux avaient t apport s Ainsi l accessibilit au code source favorise une certaine pluralit des usages en permettant de cumuler les diff rences locales dans l outil mais engendre d autres tensions au niveau global Les d veloppeurs l interne ont adopt une strat gie leur permettant de limiter les cons quences n gatives pouvant d couler d une telle situation Ils effectuent leurs modifications locales sous forme de greffons plug ins afin de toucher le moins possible la base du code Autrement dit des nouveaux modules sont cr s c t mais interagissent avec Moodle On essaie d viter l invasion du code source Donc on agit par greffon Souvent les greffons doivent d une certaine fa on obtenir un crochet dans le code source existant pour pouvoir l ex cuter du bon endroit au bon moment donc a n cessite une l g re modification du code source mais tout le reste est l ext rieur de Moodle Donc quand vient la nouvelle version de Moodle en th orie
359. on est des outils pour les professeurs D veloppeur 4 d cembre 2010 Nous avons mentionn au chapitre V que la constitution du Comit s tait appuy e sur des principes davantage inclusifs pour les employ s de terrain En effet les membres du Comit ont tabli d s le d but du projet de remplacement de WebCT que le support offert aux usagers tait aussi important que la technologie choisie Par la m me occasion on reconnaissait formellement que le succ s du projet reposait en grande partie sur les paules des d veloppeurs et des techniciens au support de qui d pend la qualit du service offert aux usagers D ailleurs un des membres du Comit a r it r cet aspect en le mettant en relation avec le choix d une solution open source Les ressources en maintenance sont d autant plus importantes avec l open source puisqu on est autonomes on n a pas achet le service comme avec le logiciel propri taire Administrateur 3 tir du compte rendu de la rencontre du Comit du 19 janvier 2011 Cette plus grande autonomie combin e aux possibilit s accrues de co configuration permettant aux d veloppeurs d adapter Moodle en fonction des besoins des 253 usagers contribuent l instauration d une culture de demandes o la r gle informelle guidant le travail des d veloppeur est si tu es en mesure d aider un usager tu devrais Par le fait m me cela fait aussi en sorte d augmenter la ch
360. on n a pas trop jou dans le code Pour que ce soit plus simple maintenir Parce que la communaut Moodle fait beaucoup plus de d veloppement que nous pouvons le faire donc c est tr s important de se garder la capacit de mettre a jour D veloppeur 4 mai 2009 257 Les d veloppeurs utilisent galement un logiciel qui leur permet d appliquer des modifications faites par la communaut tout en conservant leurs modifications locales de mani re pouvoir les int grer le plus facilement possible sans avoir r crire leurs modifications au moment de la mise jour De plus cette fa on de proc der a des avantages l interne en permettant de supporter une pratique situ e tout en conservant la compatibilit de l outil au niveau global En effet le changement de type incr mental permet d accommoder des demandes sp cifiques sans remettre en cause le design et les finalit s de l outil Les usagers demeurent libres d utiliser ou non les nouvelles fonctionnalit s qui n ont pas d impact sur le fonctionnement g n ral de Moodle Puisque le greffon n alt re pas les fonctionnalit s existantes et les usages standards les plus r pandus son usage peut demeurer marginal Tout en solutionnant des probl mes qui mergent ponctuellement les d veloppeurs font en sorte que l outil fonctionne durant toutes les tapes du processus de co configuration L accommodement de demandes non universelles est un
361. on propos e est accessible dans le contexte situ de travail o on retrouve d autres artefacts et personnes Miettinen et Hasu 2002 Le chercheur finlandais Sampsa Hyysalo a examin diff rentes m thodes utilis es pour recueillir les commentaires des usagers lors du design d une nouvelle solution telles que les entretiens et groupes de discussions des tudes de march et des projets pilotes Seul les pilotes donnaient l opportunit aux usagers d utiliser l outil dans leur contexte situ et c est la seule m thode qui a permis de r v ler des probl mes de conception influen ant la mani re dont le produit a t d velopp par la suite Hyysalo 2004 Pilots where the first contact with the real not ideal typical users Second the technology had full functionality so users could relate to it more comprehensively and from the developers side it became harder to contemplate over the problems in optimistic vein Third the technology was incorporated to the daily lives of users which provided also a sufficiently long exposure time Hyysalo 2004 p 25 Que ce soit au cours d un projet pilote ou une fois que l outil ait t implant la possibilit d utiliser concr tement l outil cr e en quelque sorte un terrain commun middle ground o les usagers et les d veloppeurs peuvent plus facilement partager leurs repr sentations respectives Nous verrons au fil de la section suivante comment les
362. on t code contribute their skills and expertise to making OSS software Because it s not clear they don t and the software looks and feels like it was designed by engineers for engineers because it was When an OSS community has a code centric view of project contributions not only does community documentation and technical support suffer the software does as well Trapani 2011 En effet les usagers qui ne disposent pas des connaissances techniques suffisantes pour coder sont souvent regard s de haut par les programmeurs In the pragmatic environment of code first and talk later present in open source projects users who are less technically knowledgeable are often regarded with indifference derision or outright hostility This ostracizing of users and the lack of attention to their feedback might be seen as one of the main reasons for the usability problems that are commonly associated with open source projects Given the lack of alignment between the vision and intentions of developers regarding a particular program and user s needs and given that users lack the required skills to obtain the authority necessary to introduce their preferences in the program by participating in its development users needs are neglected or insufficiently addressed Mateos Garcia et Steinmueller 2002 p 28 Nous croyons qu il est essentiel de mieux comprendre le r le des usagers non d veloppeurs et d analyser les
363. onflictuel sp cifique afin de prendre conscience de son contexte plus large bigger picture 74 institutionnelle Hargrave et Van de Ven 2006 consid rent d ailleurs le conflit en tant que principal moteur du changement Il permet aux acteurs de confronter leurs oppositions et se mobiliser afin d am liorer une situation La r solution des conflits peut parfois se faire par des compromis dans d autre cas elle passe par la critique du statu quo The resolution of critical conflicts takes the form of finding new personal sense and negotiating a new meaning for the initial situation Such a resolution often takes the shape of personal liberation or emancipation Engestr m et Sannino 2011 Nous mobiliserons certains des types de manifestations d crits pr c demment lors de notre analyse Dans la prochaine sous section nous indiquons comment Engestr m d signe les phases du changement Les quatre niveaux de contradiction selon Engestr m Selon Engestr m les contradictions permettent d expliquer les tensions qui font surface a l int rieur et entre les syst mes d activit Engestr m 1987 Or il ne se contente pas de d crire des situations conflictuelles ou paradoxales mais ils nous invitent aussi a les analyser en fonction de leur histoire a travers le temps Pour ce faire il mobilise quatre niveaux de contradiction pour d signer diff rentes tapes d un processus de transformation primaire secondaire
364. onisation dont nous avons parl au chapitre V m mes si elles ne sont pas encore consid r es comme tant suffisamment stables et standardis es pour les soumettre officiellement la communaut Les d veloppeurs consid rent qu ils contribuent leur fa on et cela les r concilie avec la philosophie open source qui pr ne l entraide et la r utilisation des contributions des autres De la m me mani re ils s investissent aussi dans des formes plus locales d entraide en partageant leur expertise avec d autres universit s Entre universit s on se partage les choses sans probl mes Le partage est 1a pareil moins officiel J pense qu on contribue m me si on ne contribue pas officiellement Moodle org parce qu on contribue avec la communaut universitaire qu b coise Donc dans ce sens l on contribue la communaut 256 Moodle On redonne aux gens qui veulent on pr sente ce qu on fait mais on ne va pas red poser officiellement sur le site Moodle org Peut tre un jour rires Charg de projet au support 1 avril 2009 6 2 2 D velopper c t un compromis entre les sp cificit s locales et la compatibilit globale Le fait que les ajouts et modifications effectu s par les d veloppeurs de l Universit ne soient pas int gr s dans la version officielle de Moodle peut cr er un d calage entre la version locale et la version officielle En effet lorsqu une nouvelle versi
365. onn l objet de notre tude Le fait d analyser finement les manifestations de la 167 contradiction primaire permet de conserver l esprit et le potentiel de la th orie de l activit Dans notre cas cela nous a permis d identifier des tensions de nature conomique l o on ne s y attendait pas En effet bien que la finalit d une institution publique telle qu une universit ne soit pas de g n rer des profits ou de cr er de la valeur pour des actionnaires des tensions li es l opposition entre les imp ratifs gestionnaires et professionnels sont belles et bien pr sentes travers l activit des enseignants au point de s immiscer dans ses diff rentes composantes Le mod le entrepreneurial qui pr vaut au sein des organisations commerciales s tend galement dans les institutions publiques telles que les universit s qui doivent g rer leurs ressources mat rielles et humaines en fonction de bonnes pratiques gestionnaires Ainsi le syst me d activit des enseignants est marqu par une tendance croissante envisager l tudiant comme un client et traiter l enseignement comme une commodit ce qui g n re des tensions prenant la forme de paradoxes dilemmes ou incongruit s dans chaque composante de leur syst me d activit Nous ne pr tendons pas que ces manifestations se qualifient en tant qu incarnations de la contradiction en soi mais bien comme des illustrations de la tension entre
366. our qu ils puissent visualiser son contenu avant de faire leur choix de cours comme le raconte ce d veloppeur au sujet d appels re us au support technique de la part des tudiants Y a des tudiants qui nous appellent pour savoir si leur prof a un cours sur Moodle Avant de s inscrire ils disent y tu en ligne le cours On leur r pond Mauvaise nouvelle ton prof n a m me pas un compte rires Les tudiants ce sont eux qui ont pouss pour avoir le courrier lectronique pour pouvoir faire des sites web a vient beaucoup des tudiants Pis ils n ont pas tous compris que c tait la discr tion du prof Alors ils nous appellent pour dire que leur cours n est pas sur Moodle D veloppeur 2 mai 20091 Puisque l utilisation de Moodle demeure facultative les d veloppeurs doivent alors r pondre aux tudiants qu ils ne trouveront pas n cessairement de sites Moodle pour tous leurs cours Or les tudiants prennent pour acquis que leurs enseignants vont le faire puisque pour eux c est si facile que a devient une vidence En effet il est beaucoup plus facile pour un tudiant d utiliser Moodle que pour un enseignant non pas parce qu il est plus comp tent avec la technologie mais parce que les op rations qui doivent tre assum es par l enseignant soit b tir le cours y mettre des ressources et cr er des activit s p dagogiques interactives sont plus exigeantes que celles requises des
367. ournal of Human Activity Theory no 2 p 17 33 2009b The Future of Activity Theory A Rough Draft In Learning and expanding with activity theory A L Sannino H Daniels et K D Guti rrez p 303 328 New York Cambridge University Press Engestr m Y R Miettinen et R L Punam ki Gitai 1999 Perspectives on Activity Theory Cambridge Cambridge University Press p 322 Engestr m Y et A Sannino 2011 Discursive manifestations of contradictions in organizational change efforts A methodological framework Journal of Organizational Change Management vol 24 no 3 p 368 387 European Network of Living Labs 2011 Open Living Labs En ligne lt http www openlivinglabs eu gt Consult le 12 d cembre 2011 Evans M 2006 Did I Sign Up for This Comments on the New Higher Education In The McDonaldization of higher education D Hayes et R Wynyard p 159 166 London Bergin amp Garvey Fernandez Alles M et R Valle Cabrera 2006 Reconciling institutional theory with organizational theories How neoinstitutionalism resolves five paradoxes Journal of Organizational Change Management vol 19 no 4 p 503 517 Foot K A 2001 Cultural historical activity theory as practice theory illuminating the development of conflict monitoring network Communication Theory vol 11 no 1 p 56 83 Foot K A et C Groleau 2011 Contradictions transitions and materiality in orga
368. ous avons deux crit res de temps un qui est culturel l autre qui est comptable Ces diff rents crit res donc diff rentes r gularit s changent la mani re d appr hender le contexte pour les commis comptables C est un peu a la syntaxe des artefacts on voit comment c est organis sur du papier comment c est ensuite organis sur le support informatique et comment cela change les r gularit s et la mani re dont elles sont organis es dans l artefact Carole Groleau cit e dans Bonneau 2010 p 45 Les travaux qui mobilisent la cognition distribu e s appuient g n ralement sur des tudes sur le terrain o les chercheurs examinent une situation de travail localement et 55 physiquement circonscrite afin de voir comment les individus interagissent avec les artefacts et les autres humains qui les entourent Ainsi cette unit d analyse n est pas adapt e pour les tudes s int ressant d autres dynamiques organisationnelles se manifestant au del de ce cadre comme par exemple les statuts attribu s par la hi rarchie les politiques ou la division du travail Kling 1991 dans Groleau 2006 Or celles ci peuvent jouer un r le important dans la fa on dont le travail est conduit influen ant galement la mani re dont les dispositifs techniques sont utilis s Voyons maintenant comment le mod le de la structuration propose de d passer la situation locale afin de tenir compte des propri t s instit
369. ous avec des personnes d autres universit s avant l implantation de Moodle Que pensez vous du regroupement Moodle QC Les liens vont ils tre entretenus Code source ouvert Pour vous est ce que a change quelque chose qu il s agisse d un logiciel code source ouvert A l interne fonctionnez vous de mani re diff rente parce que c est code source ouvert en comparaison avec WebCT par exemple Pour les enseignants pensez vous que a change quelque chose que ce soit a code source ouvert Croyez vous qu ils soient au courant que c est du code source ouvert qu ils savent ce que a veut dire Est ce que a les incite demander davantage de modifications Est ce que c est plus facile de r pondre leurs besoins Avez vous particip la modification du code source de Moodle Comment a se passe votre avis le logiciel volue t il rapidement parce qu il est code source ouvert Vous tenez vous au courant des nouvelles versions venir Comment Documentez vous sur le forum de la communaut Moodle org les bogues que vous trouvez ou le cas ch ant le nouveau code que vous cr ez APPENDICE E GRILLE D ANALYSE Marqueurs inspir s de la th orie de l activit Les constituantes du syst me d activit VIS E Objectifs avec Moodle Exemple enseignement recherche administration Description de poste Vision de l enseignement Conception du travail SUJET Perception d
370. outil et verrons que dans certains cas la r solution du probl me passe plut t par une reconfiguration des usages ou des r gles qui encadrent ces usages 5 2 1 R soudre des probl mes rendus visibles par les usages effectifs Lors de la formulation de la probl matique nous avons indiqu que la notion de besoin devait tre comprise non pas en tant que donn e isolable en elle m me mais plut t en tant que relation dynamique et volutive entre les usagers les communaut s auxquelles ils participent et l environnement technologique dans lequel les usages prennent placent En ce sens les besoins sont hautement situ s et ne peuvent tre extraits du contexte duquel ils ont merg Dans cette sous section nous souhaitons amener cette proposition un peu plus loin en explorant les diff rentes chelles temporelles relatives la formulation et la compr hension du besoin de l usager En date du 6 septembre 2007 c est dire au d but du deuxi me trimestre suivant son implantation Moodle tait utilis dans 495 groupes cours titre de comparaison WebCT tait utilis dans 636 groupes cours lors de son dernier trimestre d utilisation l automne 2006 Document institutionnel 6 tir d un courriel envoy le 6 septembre 2007 par un membre du Comit Le taux d adoption de Moodle a ensuite connu une augmentation rapide au fil des trimestres suivants Plus de 800 cours ont t utilis s au premier trimestre de 2
371. ouve a g nial Mais j ai trouv a un p tit peu long a faire C est dans ce temps l que tu te dis t es charg e de cours il faut que tu ailles du plaisir il faut que tu y croies Je le ferais pour une charge de cours que je serais certaine de ravoir pour 5 ans Sinon c est trop lourd de tout faire a C est un investissement Si j avais un d gr vement d une session pour travailler sur Moodle je le ferais Mais tu peux pas exiger qu un charg de cours fasse a Charg e de cours 14 mai 2009 La question de investissement en temps est des b n fices long terme appara t galement dans le discours d une professeure l aube de la retraite C est s r que d avoir le temps j aimerais a lire tout vraiment devenir tr s comp tente avec Moodle et je sauverais du temps en bout de ligne Faut dire que je suis en fin de carri re Si je d butais ce serait un investissement pour un petit peu plus longtemps Professeure et directrice de programmes 16 juin 2009 Dans la prochaine citation une autre charg e de cours a galement recours la m taphore gestionnaire en faisant r f rence aux co ts et aux gains J peux m me pas me dire que les efforts que j ai mis dans le d veloppement de mon cours sur Moodle vont tre payants long terme J pense que c est l o on est chanceux d tre des gens passionn s Parce que bon moi quelque part Moodle a t ma fa on de Ah C est bizarre
372. p dagogie entre coll gues en assembl e d partementale alors que paradoxalement il est membre de la facult d ducation et de p dagogie Contrairement la plupart des autres universit s qu b coises l Universit tudi e ne finance pas de comit p dagogique de fa on stable et p renne Peu de gens savent que l instance qui offre les formations Moodle et les quelques sessions de perfectionnement p dagogique aux enseignants est financ e en majeure partie par les fonds que le professeur qui en est responsable puise m me ses propres projets de recherche Cette instance risque tout moment de dispara tre faute de v ritable appui institutionnel et de sources de financement r currentes De plus les efforts que certains professeurs ont d ploy s 4 Il est int ressant de noter un d veloppement survenu apr s la p riode o nous avons effectu nos entrevues et notre observation lors d une r union du Comit tenue en d cembre 2012 le vice recteur la vie acad mique a pr sent les grandes lignes d un plan d action sur les environnements num riques d apprentissage dans lequel on pr ne une revalorisation des travaux de cette instance qui verrait son statut renforc par l acquisition potentielle de budgets provenant de la division des ressources humaines de l Universit Si cette volont se concr tise les enseignants disposeront 235 pour que le mentorat entre pairs soit formellement reconnu dan
373. parce que Moodle c est un p tit peu l avant garde d int grer a dans l enseignement et je trouve que c est le mandat de l universit de faire a a me faisait dr le de me voir moi avec mes 46 ans en train de pousser des p tites jeunes de 20 ans ne pas avoir peur d Internet et de l ordinateur rires Charg e de cours 4 avril 2009 Nous avons ici port notre attention sur des cas o l introduction d un nouvel outil a t saisie comme une occasion de r flexion pouvant mener des transformations de l activit des enseignants Au prochain chapitre nous poursuivrons l analyse en examinant des situations o les nouvelles possibilit s offertes par Moodle ne peuvent pas tre r alis es leur plein potentiel puisqu elles se heurtent certaines pratiques institutionnalis es incompatibles 5 4 Conclusions partielles En rempla ant WebCT par Moodle une plateforme code source ouvert l Universit emprunte des propri t s sociales et techniques propres un syst me d activit externe soit la communaut qui la d veloppe et l utilise Ces nouvelles ressources mani res de faire et de penser permettent aux sujets de r soudre certaines tensions internes et d impulser des changements Notamment le code source ouvert offre un contexte propice des pratiques de co configuration prenant la forme d ajustements continuels entre les besoins des usagers et les possibilit s disponibles aux d veloppe
374. participants pour les entretiens a d ailleurs t grandement facilit par notre position de formatrice qui a donn lieu a une forme d opportunisme a double sens o tant la chercheuse que les participants taient gagnants En effet notre r le de formatrice nous donnait un acc s privil gi aux utilisateurs de Moodle tandis que certains d entre eux percevaient l entretien comme une occasion de recevoir de l aide technique personnalis e de la formatrice Dans le courriel envoy aux enseignants pour solliciter un entretien nous rappelions que nous les avons rencontr s la formation Dans leurs r ponses cette demande certains enseignants faisaient explicitement r f rence aux b n fices qu ils avaient tir s de cette formation et leur d sir de nous accorder du temps pour nous aider avec notre recherche en guise d change de bons proc d s Pendant les entretiens lorsque nous les interrogions sur les probl mes qu ils rencontraient avec Moodle certains enseignants en profitaient pour demander de l aide Une telle situation pr sente des avantages et des inconv nients D une part l explication des probl mes par les enseignants au moment m me o ils les vivent dans leur quotidien permet la chercheuse de vraiment saisir les particularit s de leurs pratiques situ es D autre part cela n cessitait une certaine vigilance de la part de la chercheuse pour garder un quilibre et viter que l
375. pas le fonctionnel et nous demande des choses qui sont carr ment contre sens D veloppeur 4 mai 2009 Pour les d veloppeurs un besoin pertinent ne l est donc pas uniquement parce qu il permet de r pondre aux usages effectifs mais galement parce qu il est coh rent avec la structure g n rale de Moodle Le prof a des chances de voir son besoin solutionn Si c est un besoin raisonnable on s entend C est s r qu on est plus ouverts par contre on essaye d tre vigilants au niveau de la fa on de le faire pour ne pas se retrouver dans le trouble si tu veux Si a va a priori contre toute la mani re dont Moodle est b tie si a va contre courant on ne peut pas l implanter tel quel Faut vraiment utiliser Moodle et lui rajouter quelque chose et non pas le transformer au complet faut prendre les m mes m thodes Quand on a un bicycle on esp re une moto mais on peut se retrouver avec un tricycle rires D veloppeur 2 mai 2009 203 Cet autre d veloppeur voque lui aussi la n cessit d une coh rence entre la demande de usager et l orientation de l outil mais galement l appartenance organisationnelle de l usager Dans la mesure du possible on acquiesce La seule chose laquelle on n adh re pas ou on adh re moins c est lorsque y a deux crit res Soit qu on n utilise pas Moodle aux fins pour lesquelles il a t pr vu Par exemple on veut s en servir comme serveur de
376. pdf 22067 doc 7701 ppt 5285 htm 2632 mp3 1167 jpg 922 gif 646 zip 243 Ressource Fichier ute uid xml 101 wmf 89 js 80 css 62 rtf 43 swf 27 mpg 15 jpe 6 Autres 7921 49184 Ressource Html 676 Ressource 8 Ressource Texte 750 Consultation 2 Wiki 36 Atelier 1 Figure 6 4 Occurrences de chaque activit pour le trimestre d hiver 201 1 Tir es de statistiques internes d utilisation en date du 15 avril 2011 consult es en septembre 2011 231 Pr sentement la majorit des enseignants per oivent avant tout Moodle comme un canal suppl mentaire leur disposition pour diffuser du contenu statique Ainsi ils ne mobilisent pas tout son potentiel socioconstructiviste comme l explique ce professeur Le potentiel de Moodle c est quand vous tes capable de batir des activit s d interaction Tant que Moodle n est qu un d p t Powerpoint il n est pas meilleur que le contenu qu il y a dans les documents Professeur 10 mai 2009 L enseignant suivant explique qu il a t d cu de constater que tous les efforts qu il avait consacr s pour mettre de nombreux fichiers en ligne n ont rien donn puisque peu d tudiant les ont consult s Quand j ai regard dans les rapports les tudiants qui taient entr s sur mon cours Moodle j tais d u J ai tellement mis une banque de trucs que je ne pouvais pas comprendre pourquoi ils n avaient pas envie d y aller Ensuit
377. peu les choses en passant par le comit Moodle On n abuse pas de a On le fait que lorsqu on juge que c est aberrant On leur dit regardez on peut pas passer la version 1 9 si on n a pas d espace disque a fait 6 mois qu on demande pis on l a pas Alors on met carte sur table et habituellement a d bloque D veloppeur 4 mai 20091 De la m me mani re les d veloppeurs se servent strat giquement des demandes des usagers pour faire avancer des dossiers sur lesquels ils n ont pas de pouvoir Par exemple les enseignants doivent utiliser un autre logiciel que Moodle pour entrer les notes des tudiants et les acheminer au registraire Or il n existe actuellement aucun pont entre Moodle et ce logiciel ce qui oblige les enseignants qui utilisent les fonctions d valuation dans Moodle ensuite exporter les notes dans l autre logiciel Puisque l quipe technique en charge du d veloppement de cet autre logiciel est diff rente de celle de Moodle cette derni re n en n a pas le contr le et ne peut pas implanter de solution sans leur collaboration Un d veloppeur de l quipe Moodle a donc incit une enseignante leur crire une lettre de plainte cet effet J avais rapport ce probl me et il le d veloppeur Moodle m a dit coute nous on ne peut rien faire mais envoyez donc une lettre dites le donc 193 J avais envoy la lettre pour qu ils puissent leur montrer que c tait be
378. ploi r v lant ainsi un cart entre les usages prescrits et les usages effectifs De Certeau 1990 En somme les usagers ne font pas qu utiliser ou r sister une technologie ils peuvent construire leurs propres significations et usages et d vier de ce qui avait t anticip par les concepteurs Ainsi les usagers jouent un r le actif dans le d veloppement des outils en prolongeant le travail des concepteurs comme nous le verrons au point suivant 1 2 1 N gociation et co configuration en contexte r el d utilisation Madeleine Akrich qui a abondamment tudi le r le des usagers dans le processus d innovation a d crit plusieurs exemples o les usagers adaptent un produit leur contexte r el d utilisation celui ci diff rant grandement de ce qu avait envisag au d part par les concepteurs Parmi les exemples qu elle rapporte citons le cas de l implantation de kits d clairage solaire envoy s depuis la France vers des pays d Afrique Alors que les concepteurs avaient imagin l installation de ces dispositifs dans des locaux de petite taille les villageois souhaitaient plut t les utiliser pour clairer de grands b timents tels qu une mosqu e Les villageois ont donc adapt le kit cet usage en allongeant les c bles qui relient le panneau solaire la batterie puis aux lampes Cet exemple montre que le contexte r el d utilisation est le produit de la rencontre entre un dispositif et des uti
379. principaux de l tude Puisque nous nous int ressons aux liens entre leurs usages et les activit s de d veloppement les quipes de support et de d veloppeurs figurent galement au c ur de l analyse en tant que membres de la communaut des enseignants Au prochain chapitre nous explicitons plus en d tails le contexte socio historique des sujets Pour le moment notons que l quipe de support a t constitu e d s l implantation de Moodle afin que les enseignants puissent poser des questions soit par t l phone par courriel ou en personne des techniciens pr sents au sein de chacune des facult s Certains de ces agents et techniciens au support travaillent directement avec les d veloppeurs en charge de la maintenance et de la 18 L ns is 5 eds Spe s r A partir d ici nous utilisons l expression Comit pour r f rer cette instance 105 personnalisation de Moodle Ainsi m me si les d veloppeurs qui travaillent essentiellement la programmation ne sont pas n cessairement en contact de premi re ligne avec les enseignants 1ls ont l opportunit d interagir indirectement ou directement avec eux en fonction des besoins Dans ce texte nous utilisons l appellation d veloppeurs pour d signer la fois les agents et techniciens au support et les programmeurs analystes en charge de Moodle sans distinguer les services auxquels ils appartiennent En somme bien que ceux que nous d signon
380. professeurs chercheurs sont fortement li s leurs activit s scientifiques recherche publication d veloppement de la discipline qui par d finition s effectuent au sein d une communaut rassembl e autour d une probl matique et d int r ts Cela fait en sorte que l all geance des professeurs aille d abord leur discipline avant d aller a l institution d enseignement qui les emploie For the academic both status and job security are dependent less on their current university and more on the invisible college of academics in the same or cognate disciplines at other institutions Pollock et Cornford 2004 p 37 Ainsi cette double appartenance l institution qui les embauche et la discipline peut donner lieu a certains dilemmes auxquels font face les enseignants D une part leur salaire provient de leur universit d attache mais les subventions de recherche et autres param tres structurant leurs activit s exc dent le cadre institutionnel Le d roulement des carri res et toutes les marques de reconnaissance scientifique qui le conditionnent d pendent de la communaut des pairs qui ne saurait videmment se restreindre l espace de l tablissement Gueissaz 1999 p 19 Les professeurs chercheurs font partie de r seaux internationaux qui deviennent plus importants pour eux que leurs liens d partementaux ou institutionnels Scientific work in this networked setting has more i
381. qu un logiciel libre doit n cessairement faire partie du domaine public Or les auteurs de ces logiciels n ont pas tous c d leur droit d auteur au public mais utilisent plut t une licence qui donne au public davantage de droits que ceux auxquels ils sont habitu s avec les logiciels propri taires Notamment la licence GPL permet aux usagers de copier et d utiliser librement le logiciel sans le paiement de frais de licence a une entreprise propri taire L accessibilit du code source permet quiconque de le r cup rer de le transformer et de l adapter sa guise condition que le r sultat de ces transformations soit rendu disponible tous et que les versions d riv es soient distribu es sous cette m me licence GPL Cette protection juridique fait en sorte qu aucune restriction la redistribution gratuite ne soit impos e dans le futur et que personne ne s approprie le travail des autres son unique profit Dans ce contexte les concepteurs de syst mes et d architectures informatiques libres et proches des communaut s s attaquent l un des l ments cruciaux de l conomie capitaliste informationnelle la production du code informatique et sa distribution selon les r gles du secret industriel Proulx 2006 p 3 Ce mod le de d veloppement favoriserait la cr ation d une communaut qui a c ur le d veloppement du logiciel puisque chaque personne y travaillant est s re que son trava
382. ques des enregistrements des entretiens ont t conserv s dans un poste informatique unique prot g par un mot de passe connu de la chercheure seulement Elles seront d truites au terme de la recherche 3 5 1 L anonymisation des sources Le nom la fonction et le d partement d appartenance des participants ont t conserv s par la chercheure pendant toute la dur e de la recherche afin de pouvoir les contacter nouveau au besoin Toutefois le nom des participants n apparait sur aucun document public Des pseudonymes num rot s sont utilis s au fil du texte afin de garantir la confidentialit des sources qui ont bien voulu se confier lors d entrevues ou qui ont formul un commentaire lors de r unions auxquelles nous avons assist Ces pseudonymes donnent une information g n rale quant au poste occup au sein de l Universit afin de pouvoir distinguer les enseignants des d veloppeurs Les correspondances entre les pseudonymes utilis s dans le texte et les personnes sont conserv es dans un fichier part dont l acc s est prot g par un mot de passe connue de la chercheure seulement Afin de s assurer que le lecteur familier avec l organisation tudi e ne puisse identifier pr cis ment les protagonistes les titres d emplois ou des services sont 113 l g rement modifi s dans les citations utilis es au fil du texte au besoin En ce qui concerne les enseignants nous indiquons s il s
383. qui concernent les interactions entre usagers et d veloppeurs au del de l implantation la lumi re de ces observations il appara t n cessaire d aller au del de la nature strictement conomique de la contradiction primaire l instar de Blackler 1993 nous croyons que les tensions qui traversent l activit humaine prennent racine dans d autres construits sociohistoriques que cette opposition entre valeur d change et valeur d usage Ainsi m me si cette dimension demeure toujours pertinente la r duction de l analyse une contradiction de nature strictement conomique ne permet pas d expliquer comment s op rent certains changements dans les pratiques quotidiennes des acteurs Puisque les outils de travail v hiculent les fa ons de penser d agir et d accomplir les t ches propres leurs concepteurs le fait d adopter un outil qui peut tre modifi accroit la capacit de faire des choses qui n avaient pas t pr vues initialement La culture de l open source tient compte de la capacit des sujets et des outils co voluer ensemble en fonction de vis es de plus en plus complexes Dans le cas que nous avons tudi la visibilit du code source de Moodle par les d veloppeurs l interne permet de plus facilement localiser des probl mes Son ouverture accroit leur capacit de r pondre leurs besoins et module ainsi la nature de leurs interactions une poque o les r gles et s
384. qui ont uvr en pratique professionnelle dans des domaines o l utilisation des outils informatiques est incontournable ont eu l occasion de se 132 familiariser avec les TIC davantage que d autres comme nous l a soulign le directeur d un programme o tous les enseignants sont issus de la pratique professionnelle Il faut dire qu ils sont tous en pratique les charg s de cours du programme donc ils travaillent dans le milieu et aujourd hui on ne peut plus travailler dans ce domaine sans travailler avec l informatique Ils sont automatiquement habilit s r soudre les probl mes Professeur et responsable d un programme 8 mai 2009 Ainsi les enseignants n ont pas tous eu l occasion d tre initi s aux m mes m thodes et outils La plupart n ont pas eu de formation en p dagogie encore moins en utilisation p dagogique des TIC Dans sa th se portant sur l utilisation du courriel par les enseignants universitaires Florence Millerand avait remarqu une grande disparit dans les pratiques des enseignants leurs modes d appropriation et leur int r t face aux TIC Millerand 2003 Certains enseignants que nous avons interview s estiment qu il s agit avant tout d un clivage g n rationnel Ceux qui sont r fractaires sont tous partis rires J en avais mais ils se sont trouv s autre chose faire et puis avec les plus jeunes c est dans les m urs on n a pas besoin d argumenter Prof
385. qui travaillent dans plus d une universit qui utilise Moodle de fa on diff rente employ s qui travaillent ailleurs ont leur propre entreprise 311 Le code source ouvert OPEN_SOURCE Communaut open source mod le d innovation ouverte ou culture d ouverture en g n ral valeurs du libre voir ce que les autres font ou r utiliser le travail de quelqu un d autre am liorer sans cesse beta en permanence approche participative communautaire Partage et mutualisation des connaissances Avantages et inconv nients de l open source VS le logiciel propri taire NON_DIFF RENCE Quand les usagers ne voient pas la diff rence entre le propri taire et l open source ou ont une compr hension erron e ou partielle de ce qu est l open source REFERENCES ACPPU 2011 Section 1 Financement In Almanach de l enseignement postsecondaire de l ACPPU 2010 2011 En ligne lt http www caut ca pages asp page 442 gt Consult le 28 mars 2011 Aigrain P 2005 Le temps des biens communs Le Monde diplomatique no Octobre 2005 Akrich M 1992 The De scription of Technical Objects In Shaping Technology Building Society Studies in Sociotechnical Change W E Bijker et J Law Cambridge MA The MIT Press 1998 Les utilisateurs acteurs de l innovation Education permanente no 134 p 79 89 En ligne lt http hal archives ouvertes fr docs 00 08 20 51 PDF 98FORM PERMA pdf
386. r 251 sur des probl matiques plus larges Les probl mes et demandes des usagers ont non seulement t le point de d part d une r flexion sur les outils mais aussi sur l volution des pratiques au sein de l Universit comme le faisait remarquer un d veloppeur aux autres membres du Comit On est pass s de la transformation d un produit de WebCT a Moodle a une transformation de la d finition de l Universit D veloppeur 4 tir du compte rendu de la rencontre du Comit du 1 d cembre 2010 Un autre membre du Comit va dans le m me sens en voquant le lien entre les usages et la transformation des structures de l organisation On sort du cadre purement technologique Les technologies sont des outils c est ce qu on fait avec qui est important car a a des impacts sur les structures organisationnelles de l Universit Administrateur 4 tir du compte rendu de la rencontre du Comit du 1 d cembre 2010 Les membres du Comit se sont donc mis d accord pour proposer une r vision de leur mandat Le mandat du Comit devrait tre largi d ici peu pour tenir compte d autres pr occupations transversales associ es au d veloppement de Moodle ainsi que des impacts dans plusieurs services et instances impliqu es dans le soutien l enseignement C est pourquoi le mandat du Comit devrait tre clarifi formellement Administrateur 2 tir du compte rendu de la rencontre du C
387. r m des contradictions tertiaires peuvent merger la suite de la reconfiguration d un syst me d activit ayant t puis de nouvelles fa ons de faire au sein d un syst me d activit externe Les contradictions tertiaires se manifestent sous la forme de tensions entre les nouvelles pratiques et les pratiques institutionnalis es telles qu illustr es la figure 6 1 214 CULTURALLY MORE ADVANCED CENTRAL ACTIVITY INSTRUMENT PRODUCING ACTIVITY I Pi SUBJECT 99 PRODUCING mee aE a Ng 8 ACTIVITY ra CENTRAL ACTIVITY 4 RULE PRODUCING n ACTIVITY Fi OBJECT ACTIVITY 435 Figure 6 1 Les tensions entre les nouveaux et anciens l ments de l activit Or l exemple suivant montre que m me si les pratiques mergentes g n rent du changement dans l activit elles peuvent tre interpr t es par les acteurs de fa on ne pas remettre en question les pratiques institutionnalis es pr existantes Dans leurs travaux portant sur l informatisation des pratiques de dessin en architecture Groleau et ses coll gues ont not l mergence d une contradiction tertiaire la suite de l introduction d un logiciel de mod lisation 3D dans une firme En effet de nouveaux patterns d interactions ont men une reconfiguration de la division des t ches o le stagiaire ma trisant le nouveau logiciel avait un r le beaucoup plus central dans les t ches de design qui taient autrefois r s
388. r soudre des tensions dans leurs propres activit s m me si elles se d roulent dans des contextes organisationnels diff rents Puisque la co configuration consiste en de micro innovations incr mentales elle ne vise pas des changements drastiques l outil N anmoins cette forme organisationnelle pr sente un potentiel certain pour l am lioration des services techniques destin s accompagner des pratiques de travail m diatis es hautement h t rog nes et volutives en permettant de mieux g rer 289 leur diversit Les possibilit s d exp rimentation en contexte r el de travail et les interactions entre usagers et d veloppeurs fournissent un contexte propice l auto examen par les acteurs des tensions caract risant leurs pratiques respectives Elles autorisent en quelque sorte les acteurs communiquer sur les le ons de leurs exp riences qu il s agisse de probl mes d erreurs ou d incongruit au moment o ils jugent pertinent de le faire Enfin nous relevons les limites de la recherche puis non ons des pistes qui pourraient tre d velopp es dans le futur La co configuration comme un service continu plut t qu une phase de conception Dans cette recherche nous avons pr sent plusieurs exemples montrant que la phase critique du d veloppement d un logiciel ne se situe pas au moment de son design mais plut t lorsqu il commence tre suffisamment utilis pour que des probl
389. r dit regardez ce que vos pr d cesseurs ont fait inspirez vous de a Le r sultat d avoir mis a en place c est que d s le d part le niveau est tr s lev C est qu ils vont repartir sur quelque chose et construire et on met toujours comme exemple des travaux qui sont bons Le niveau est lev d s le d part car l exemple est lev ce qui fait qu ils construisent d j sur quelque chose d assez important et ils vont plus loin donc ils d passent chaque fois a c est tr s tr s int ressant quand on utilise les wikis Auxiliaire d enseignement I mars 2009 Ces pratiques de co cr ation cumulative de textes ne sont pas sans rappeler le mode de d veloppement des logiciels code source ouvert o on r utilise le meilleur de ce qui existe d j pour l am liorer au lieu de recommencer de z ro Ainsi les pratiques d criture associ es aux modules participatifs dans Moodle tels que le wiki et le forum de discussion permettent de donner une visibilit diff rente l activit des tudiants surtout lorsque ceux ci sont plus l aise crit qu l oral 206 J ai d couvert les forums pis a a a chang ma p dagogie Moi je leur fais faire des r sum s de lectures en forum c est a dire qu une personne lance une premi re hypoth se les autres viennent ou bien la valider ou bien la transformer ajouter des citations compl ter discuter de a e
390. r les aptitudes et l exp rience n cessaires pour faire des choix technop dagogiques coh rents De plus comme cette professeure le souligne cela limite les changes entre enseignants sur le sujet J ai essay de parler de Moodle un coll gue un moment donn et il m a dit Ah je ne suivrai m me pas le cours Mon assistant va s occuper de a Son assistant est tr s techno Alors je n ose pas en parler avec lui parce que j ai eu l impression qu il ne voulait m me pas se familiariser Alors que moi j ai suivi le cours moi m me et j aurais aim en jaser avec un enseignant Professeure et directrice de programmes 16 juin 20091 Alors que certains enseignants valorisent l autonomie que leur conf re l apprentissage des TIC d autres d pendent des employ s au support technique ou de leurs assistants Cette d pendance les prive non seulement de l acquisition de comp tences technop dagogiques mais peut remettre en question certains aspects de leur expertise professionnelle Dans un programme d tudes en particulier tous les sites de cours Moodle ont t cr s par un assistant administratif Un d veloppeur indique ce sujet que le fait qu aucun enseignant ne soit propri taire de son site de cours fait en sorte que l assistant se retrouve avec une responsabilit acad mique En somme nous consid rons que cet exemple montre qu une contradiction tertiaire merge la suite de l
391. r position if they inspect and allow others to inspect the quality of the code if they ensure that the programming code will be easily maintainable and that the data are stored in an established open format so that it will be cheap to get the data out and switch software when needed and finally if they acquire the rights to the code including the right to take it to another programmer or software company In general then purchasers will be in a stronger position when they buy OSS rather than proprietary software Reynolds et Wyatt 2011 Cette transparence du fonctionnement interne du logiciel n a pas que des avantages au moment du choix de la solution mais aussi en ce qui concerne sa maintenance tout au long de sa dur e de vie comme le mentionne ce d veloppeur de l Universit qui a connu l poque o WebCT tait utilis Lorsqu il y a une panne avec le logiciel propri taire bien souvent le diagnostic devient lourd effectuer parce qu on sait pas qu elle est cette bo te de Pandore Quand on a connu la beaut du code source ouvert aller fouiller dans le code source afin d arriver faire vos choses exactement la dimension qu on veut c est un confort incroyable Surtout lorsqu on vient pour d panner lorsqu on a un probl me parce comme on a acc s tout on sait parfaitement et rapidement o est le probl me On peut diagnostiquer D veloppeur 1 mai 2009 Il importe de souligner ici que la question du
392. rapport la politique de BlackBoard l gard des anciens clients de WebCT en abandonnant le support de la version utilis e par l Universit et en for ant tous ses clients migrer vers la plus r cente version Outre cette question de la d pendance des utilisateurs face aux plans d affaires des fournisseurs des chercheurs britanniques avaient not un autre aspect du d s quilibre des forces propre aux logiciels propri taires dans leur tude sur l utilisation de logiciels code source ouvert dans les institutions publiques de sant Ils avaient alors compar ce d s quilibre celui existant entre les vendeurs et les acheteurs 175 d automobiles usag es Ces acheteurs a l instar des acheteurs de logiciels propri taires n ont pas de moyens pour identifier les lacunes internes du produit The typical purchaser of a used car is in a weak position because he or she lacks knowledge about the technical fitness of the product is blind to everything but price and has no way of identifying poor quality used cars the lemons Reynolds et Wyatt 2011 Ainsi ces chercheurs ont d montr que l accessibilit du code source permet aux institutions de faire de meilleurs choix quand vient le temps de prendre une d cision aussi importante que celle d implanter un nouveau syst me informatique en leur laissant examiner la structure et la qualit du produit de plus pr s Purchasers are in a stronge
393. rative Work vol 15 no 1 p 1 28 Bonin S 2007 Le projet ICOPE prise de vue r cente sur la conciliation tudes travail famille Consortium d animation sur la pers v rance et la r ussite en enseignement sup rieur En ligne lt http www uquebec ca capres fichiers art_UQ nov 07 shtml gt Consult le 22 ao t 2011 316 Bonneau C 2010 Conceptualiser I articulation technologie organisation dans une perspective communicationnelle entretien avec Carole Groleau COMMposite vol 13 no 1 p 66 90 Bonneau C et P L Harvey 2006 Sc narios transactionnels sur internet l application de la m thode du co t g n ralis In Proceedings of the 18th international conference on Association Francophone d Interaction Homme Machine Montr al Canada sous la dir de Montr al Canada ACM Press Botero A 2010 Hybrid collectives the space of co design In The role of users in the intertwined changes of technology and practice University of Helsinki 19 20 ao t 2010 sous la dir de University of Helsinki Helsinki Collegium for Advanced Studies Bowker G et S L Star 1991 Situations vs standards in long term wide scale decision making the case of the International Classification of Diseases System Sciences 1991 Proceedings of the Twenty Fourth Annual Hawaii International Conference on vol 4 1997 Probl mes de classification et de codage dans la gestion internat
394. raversent galement les activit s de recherche des professeurs Citons par exemple la mont e en importance de mouvements tels que l Open Science et de l utilisation des licences Creative Commons pour la diffusion de publications acad miques Bergman 2006 Afin de pouvoir traiter de probl matiques complexes des chelles globales les chercheurs font clater les fronti res g ographiques et disciplinaires si bien qu il n est d sormais par rare de voir des projets de recherche dont les quipes comptent des dizaines de chercheurs dispers s travers plusieurs pays Dans ce contexte les chercheurs ont recours aux TIC pour collaborer et partager des id es et des donn es ce sujet voir par exemple Millerand 2011 Les enseignants chercheurs ayant eu l occasion d exp rimenter Moodle dans leurs activit s d enseignement souhaitent pouvoir l utiliser comme outil pour faciliter la collaboration avec des coll gues chercheurs l ext rieur de l Universit comme le souligne ce d veloppeur On a des demandes d enseignants qui veulent avoir un cours Moodle ouvert pour le monde entier pour collaborer pour d velopper une recherche avec toute la communaut int ress e C est l gitime mais faut faire attention au niveau de l infrastructure il faudrait d dier une machine virtuelle juste pour a pour ne pas mettre en p ril la s curit du reste des cours D veloppeur 2 tir du compte rendu de la r
395. rdi 2006 p 32 Le syst me d activit int gre les diff rentes parties dans un tout unifi une matrice sociale comprenant la fois des personnes et des artefacts D taillons maintenant plus en d tail chaque composante du syst me d activit D abord l activit est d finie par sa vis e et est toujours dirig e vers celle ci En effet l existence d une activit est motiv e par la transformation de la vis e en r sultats outcomes l aide d outils symboliques et mat riels Any activity of an organism is directed at a certain object an objectless activity is impossible The object of activity which is defined by Leont ev as the true motive of an activity is the most important attribute differentiating one activity from another Kaptelinin et Nardi 2006 p 55 et 61 12 Tir de http www edu helsinki fi activity pages chatanddwr chat 13 Nous empruntons le terme vis e Licoppe 2008 en guise de traduction fran aise d object puisque le terme fran ais objet pourrait engendrer de la confusion En effet la vis e au sens de la th orie de l activit r f re l objectif ou la finalit qui donne une signification ce que les gens font et non un objet physique 64 Le sujet r f re l individu ou au groupe engag dans l activit Dans l analyse du syst me d activit le sujet constitue le point de vue choisi Quant la communaut elle reg
396. re n anmoins pertinent en tant qu outil d analyse puisqu il nous a permis de voir comment les logiques sociohistoriques du syst me d activit l tude sont v cues par les acteurs dans leurs pratiques quotidiennes et d expliquer les m canismes qui impulsent les changements observ s Les diff rents niveaux de contradiction 287 permettent de mieux saisir les dynamiques propres a un processus de transformation et les liens entre les nouveaux patterns d interaction et les pratiques institutionnalis es de m me que les implications pour les syst mes d activit voisins En somme ils guident le regard du chercheur vers diff rents types de tensions et l am nent s interroger sur le r le qu elles ont eu dans la reconfiguration ne serait ce que partielle de l activit tudi e N anmoins lorsque le chercheur n intervient pas dans le processus pour guider les acteurs il devient plus difficile d associer les tensions observ es aux cat gories circonscrites par les niveaux tertiaires et quaternaires des contradictions Ainsi nous envisageons ces niveaux de contradiction comme des cat gories conceptuelles permettant de localiser et de d crire les diff rents types de tensions qui impulsent les changements entre les anciennes et les nouvelles pratiques entre le syst me central et les syst mes voisins plut t qu une s rie d tapes chronologiques par lesquelles passerait successivement tout proces
397. re consid r es comme repr sentatives L int r t personnel des d veloppeurs pour le projet de l enseignant et la nature de leurs interactions jouent alors un r le important dans la d cision La question du temps et des efforts requis traverse toujours in vitablement ce processus informel de d cision Ainsi une demande qui ne prend pas beaucoup de temps 4 satisfaire trouve plus facilement sa place qu elle soit repr sentative de l ensemble des usagers ou non Mais peu importe la fa on dont ces diff rents crit res sont invoqu s la question du respect de la logique interne de Moodle demeure toujours au premier plan En effet les d veloppeurs tiennent pr server la coh rence des modifications avec la structure g n rale de la plateforme videmment le Comit g n re aussi une part des d cisions Cette structure organisationnelle d tient le pouvoir d imposer ou d orienter l agenda du d veloppement de Moodle Mais rappelons que des d veloppeurs et des usagers font partie de ce Comit leur permettant ainsi de faire remonter leurs n gociations informelles au niveau institutionnel En somme le pouvoir de modifier l outil est une propri t hautement contextuelle r sultant des relations complexes entre les diff rentes composantes du syst me d activit des 275 enseignants et des d veloppeurs Dans un tel contexte organisationnel le processus de co configuration d un outil s appuie don
398. re site soit rendu visible dans ce qui pourrait tre un r pertoire d exemples d utilisations de Moodle Des param tres permettant de g rer l ouverture du site un plus grand public que celui de la classe pourraient faciliter cette mise en visibilit qui pour le moment doit tre g r e la pi ce Si l enseignant pouvait cocher des options de type rendre mon site visible sur le r pertoire d exemples de l Universit ou rendre mon site public sur le web cela pourrait susciter des occasions de collaboration avec des enseignants qui ne font pas partie de leur r seau initial Les enseignants qui le 246 souhaitent pourraient ainsi disposer de fa ons simples de montrer ce qu ils font aux autres et de laisser savoir qu ils sont disponibles et int ress s en discuter et ventuellement collaborer Les raisons qui expliquent les choix techniques actuels sont de plusieurs ordres D abord le fait que l acc s aux sites de cours soit r serv par d faut ceux d tenant un code d acc s institutionnel permet d assurer le contr le n cessaire l application de certaines r gles institutionnelles Par exemple les tudiants officiellement inscrits au cours ont automatiquement acc s au site Moodle correspondant et peuvent perdre cet acc s partir du moment o ils ne remplissent plus les conditions prescrites par le registraire par exemple dans le cas o ils n ont pas pay leurs frais
399. rira de cet exemple jusqu ce qu on se rende compte que l valuation de la productivit des professeurs sur la base des subventions qu ils rapportent l Universit et qui aident grossir la taille et le pouvoir des administrations qui les jugent n est gu re plus objective et neutre De telles mesures permettent seulement d attribuer une note quantitative et chiffr e des savants ou des recherches dont on ne sait plus trop comment reconna tre la valeur ou la pertinence Warren 2005 p 5 Dans ce contexte les professeurs chercheurs modulent leurs pratiques et tablissent leurs priorit s de mani re r pondre aux crit res fix s par les instances qui les valuent et en int grer les pratiques culturelles Or les crit res d valuation et de reconnaissance ne sont pas toujours clairs Alors qu au niveau institutionnel on a tabli que les professeurs d cidaient eux m mes de la r partition de leurs activit s en fonction des p les de la recherche de l enseignement et des services la collectivit il peut en tre autrement au sein de la culture d partementale Parmi les points de tensions les plus souvent voqu s par les participants une recherche men e aupr s des nouveaux professeurs embauch s dans les universit s qu b coises la question du flou entourant les crit res d valuation au moment de l acc s la permanence d emploi a fait surface de fa on pr pond rante La m
400. rme d un service aux usagers continuel plut t qu une m thode de design Elles n cessitent donc un contexte d implantation o les d veloppeurs qui ont le pouvoir de modifier la technologie restent en contact avec les usagers non seulement au moment de son implantation mais tout au long de sa dur e de vie au sein de l organisation utilisatrice afin d tre t moins des besoins et probl mes r els mergeant au fil du temps De plus il convient d tablir une autre distinction entre le type de co configuration que nous explicitons ici et celui d crit par Engestr m 2004 et Victor et Boynton 1998 qui concernent des situations o des fournisseurs ont tout int r t collaborer avec leurs clients afin de cr er la solution qui leur est destin e de fa on ce qu elle r ponde leurs besoins sp cifiques Dans leur cas la co configuration est consid r e comme une strat gie d affaires appropri e pour r pondre aux r alit s complexes de la nouvelle conomie Elle prend forme travers une relation de partenariat entre les fournisseurs et leurs clients Le processus de co configuration que nous avons d crit dans cette recherche prend place dans un contexte organisationnel diff rent C est pourquoi nous le d signons en tant que co configuration intra organisationnelle Ici il ne s agit pas de rapports 49 r Bw hha nls nou u 4 Evidemment il peut s agir ici d un int r t stri
401. rmit ou non par rapport aux intentions des concepteurs Cette approche sous entend une certaine vision normative de la part des auteurs qui consid rent une appropriation fid le aux intentions des concepteurs comme meilleure qu une appropriation d viante Leonardi et Barley 2010 p 18 Quant Orlikowski elle a d changer sa mani re de conceptualiser la technologie quelques reprises pendant les ann es quatre vingt dix Comme Poole et DeSanctis elle distingue les intentions des concepteurs promoteurs de la technologie de ceux qui l utilisent Par contre elle emploie un langage plus neutre et moins normatif que le leur Dans son mod le initial o elle utilise la technologie pour penser la dualit avec le structurel duality of technology elle introduit explicitement la mat rialit en sugg rant que des r gles sociales peuvent tre incorpor es dans la technologie au moment de leur conception Orlikowski 1992 p 417 Pour pouvoir dire que la technologie est la fois le r sultat de l action humaine et son m dium elle doit consid rer la technologie comme une entit mat rielle Or il est tr s difficile d accorder la technologie une entit mat rielle si on la consid re semblable au structurel puisque Giddens nie explicitement la mat rialit de la structure Orlikowski reconna t d ailleurs elle m me ce probl me huit ans plus tard The proposition that technologies embody social struc
402. roches utilis es pour notre recherche et nos m thodes de collecte de donn es Nous pr sentons ensuite notre terrain d investigation en portant une attention particuli re aux consid rations d ordre thique et notre position par rapport aux sujets qui participent l tude Finalement nous non ons notre strat gie d analyse et d explication des donn es recueillies 3 1 Fondements pist mologiques une approche interpr tative La d cision d utiliser la th orie de l activit comme cadre conceptuel nous place dans une position paradigmatique particuli re qu il convient de d crire et d assumer avant d aller plus loin puisqu elle engendre n cessairement certaines implications m thodologiques En effet les m thodes de recherche ne peuvent tre s par es ou d connect es du cadre conceptuel choisi En ce sens nous sommes tout fait d accord avec Lincoln lorsqu elle dit qu il y doit n cessairement y avoir un lien entre l pist mologie et la strat gie m thodologique Paradigms and metaphysics do matter They matter because they tell us something important about researcher standpoint They tell us something about the researcher s proposed relationship to the Other s They tell us something about what the researcher thinks counts as knowledge and who can deliver the most valuable slice of this knowledge Lincoln 2010 p 7 La th orie de l activit repose sur une ontolog
403. rofesseurs et d tudiants Les tudiants de chaque groupe cours doivent approuver le plan de cours du professeur et valuer son enseignement la fin de la session Piotte 2000 p 6 Cette orientation particuli re laisse une empreinte culturelle toujours pr sente aujourd hui bien que l Universit ait travers plusieurs remises en question depuis Une telle mise en contexte prend tout son sens alors que nous voyons surgir des tensions entre les proc dures et les pratiques qui sont chacune marqu es par leur culture respective Les priorit s gestionnaires se refl tent dans les proc dures administratives qui se heurtent aux pratiques portant cet h ritage social d mocrate mais aussi de mani re plus g n rale aux exigences complexes de la profession d enseignant universitaire Dans les prochaines sous sections nous relevons les paradoxes les dilemmes et les incongruit s caract risant chaque constituante du syst me d activit l tude en les liant aux tensions entre les deux p les de la contradiction primaire c est dire entre les logiques professionnelles et manag riales qui sont en comp tition a Statistiques tir es d une allocation publique prononc e par le recteur de l Universit le 31 ao t 2011 128 4 1 1 Le sujet enseignant la fois employ et libre penseur Mintzberg a d crit l universit comme un exemple de bureaucratie professionnelle caract ris e par une grande
404. rofondir notre compr hension de ph nom nes en mouvement et d en identifier les conditions et les m canismes Ainsi que nous l avons mentionn plus t t notre objectif est d analyser les pratiques et processus qui op rent dans le cas tudi plut t que de pr dire l occurrence de relations causales de fa on universelle Nous consid rons donc le cas pour ce qu il est soit un observatoire qui fournit l occasion de d couvrir ce en quoi il est a la fois sp cifique et repr sentatif d un ph nom ne plus large Michel Wieviorka 1992 cit dans Latzko Toth 2010a pp 30 31 Ainsi le cas n est pas un g n rateur de r sultats qui seraient transposables dans tous les contextes Il permet plut t de d velopper des id es et des concepts qui eux peuvent s appliquer de multiples situations the validity of the inferences drawn from one or more cases does not depend on the representativeness of cases in a Statistical sense but on the plausibility and cogency of the logical reasoning used in describing the results from the cases and in drawing conclusions from them Walsham 1993 cit dans Klein et Myers 1999 p 75 Ainsi le cas permet de produire de nouvelles connaissances mais des connaissances qui sont de nature diff rente de celles produites par les exp riences contr l es et reproductibles propres aux approches positivistes It may not be the same kind of knowledge passed by those who con
405. roupe tous ceux qui partagent la m me vis e g n rale Une activit collective peut tre accomplie en divisant le travail entre les membres de la communaut c est dire en assignant diff rentes actions diff rents participants Ainsi la relation entre l objet et la communaut est m di e par la division du travail soit le partage des t ches organisant la communaut ainsi que la r partition des pouvoirs et des statuts C est cette organisation de la communaut qui permet la transformation de l objet en un r sultat La relation entre le sujet et la communaut est m di e par des r gles soit les normes et conventions explicites ou implicites qui contraignent les actions et les interactions au sein du syst me d activit Gr ce la prise en compte des r gles et de la division du travail la th orie de l activit offre un cadre conceptuel appropri pour tudier les usages des technologies en contexte organisationnel Au point suivant nous poursuivons la revue des concepts de la th orie de l activit en soulignant les apports des chercheurs qui l ont appliqu e au design technologique 2 1 4 1 Th orie de l activit et design des technologies Selon la th orie de l activit la relation entre le sujet et la vis e s accomplit travers une m diation par des technologies symboliques langage concepts m thodes scientifiques artefacts culturels etc et mat rielles ordinateurs t l phones et
406. rs ont une perception diff rente des demandes des usagers en fonction des 202 connaissances techniques de ceux ci La citation suivante provient d un auxiliaire d enseignement qui travaille pour un professeur avec qui il fait une grande utilisation des technologies p dagogiques notamment de l outil wiki dans Moodle On a toujours eu une bonne r ponse au niveau des D veloppeurs 1 et 3 qui ont toujours bien r pondu a nos demandes souvent farfelues rires Selon ce que me disait D veloppeur 3 on est les pionniers dans l utilisation de Moodle je pense que a fait avancer des choses parce que a a soulign certaines limites qu on a vues en avan ant Auxiliaire d enseignement 1 mars 2009 En le consid rant comme un adopteur pr coce early adopter de Moodle les d veloppeurs lui reconnaissent un statut particulier Il s agit d une forme de m ritocratie similaire celle observ e dans les collectifs open source o l autorit des participants passe notamment par leurs habilet s et la qualit de leur code Ici l usager ne code pas donc on l value plut t en fonction de sa ma trise de l outil et de sa compr hension de la logique interne de fonctionnement En g n ral on essaie de dire oui aux demandes des usagers On a beaucoup de respect autant pour la communaut tudiante que la communaut enseignante C est eux qui utilisent les produits moins que la personne ne ma trise
407. rs de l institution Ainsi la personnalisation locale de Moodle est avant tout une forme particuli re de service de support aux usagers plut t que l application d une m thode de design participatif Nous reviendrons d ailleurs sur ce point dans notre conclusion chapitre VII 274 A cet effet une des contributions de cette recherche est de d crire les diff rents crit res qui guident les d cisions des d veloppeurs Ces crit res sont invoqu s et assembl s de diff rentes mani res afin de justifier ce qui constitue une demande raisonnable Dans certains cas le crit re qui prime concerne la repr sentativit du besoin ou plut t la perception qu ont les d veloppeurs de la repr sentativit du besoin Cette perception est fond e sur les usages dont ils sont t moins sur le nombre de demandes mais aussi l importance relative de ceux qui font la demande Ainsi certains usagers ont davantage de poids soit parce qu ils sont jug s plus comp tents avec les technologies qu ils ont un historique de collaboration avec les d veloppeurs ou qu ils sont des porte parole s exprimant au nom de plusieurs autres usagers comme on l a vu par exemple avec le cas d une directrice qui agit titre de n gociatrice repr sentant les int r ts des membres de son d partement Par contre cela n emp che pas que dans d autres cas les d veloppeurs accommodent des demandes tr s sp cifiques qui ne peuvent t
408. rs th oriques Voir l ouvrage de Proulx et Breton 2002 pour une recension plus exhaustive de ces travaux et r f rences 11 d appropriation D o l utilisation du terme dispositif sociotechnique auquel nous avons recours pour marquer notre adh sion cette conceptualisation de la construction sociale des artefacts Les recherches s inscrivant dans ce courant ont permis d aller au del des cat gorisations d usagers en profils type bas es presqu exclusivement sur des analyses des taux d quipement et de fr quence et dur e d utilisation des TIC tels que les travaux inspir s de la th orie de la diffusion des innovations de Rogers 1983 En allant plut t directement sur le terrain constater la grande diversit des patterns d usages ces recherches ont mis en vidence le r le primordial du quotidien dans lequel s ins rent les pratiques des usagers avec la technologie puisque celles ci s int grent in vitablement dans d autres pratiques d j existantes La sociologie des usages a donc permis un d placement conceptuel analogue celui rencontr dans la sociologie des communications de masse qui est pass de l analyse des effets celle de la r ception Chambat 1994 p 249 Ce positionnement nous am ne tenir compte du r le du contexte d usage et la relation de l usager son activit afin de ne pas circonscrire l analyse la relation entre l usager et l objet u
409. rspective descriptive et explicative 3 2 Strat gie l tude de cas fond e sur un dialogue entre les concepts th oriques et les donn es empiriques En s attardant aux implications pratiques et m thodologiques de la th orie de l activit Nardi en est venue la conclusion qu une tude de cas longitudinale 95 appara t n cessaire afin de comprendre les vis es des membres de l organisation et de pouvoir constater comment la technologie est incorpor e dans leur vie quotidienne en tenant compte de son histoire de son d veloppement et de ses transformations au fil du temps Nardi 1996b p 94 95 L tude de cas permet une compr hension en profondeur de la situation et de sa signification en fonction des acteurs impliqu s En ce sens il s agit d une m thode de recherche appropri e pour composer avec des situations contemporaines complexes et en constant changement In general case studies are the preferred strategy when how or why questions are being posed when the investigator has little control over events and when the focus is on a contemporary phenomenon within some real life context Yin 1994 p 1 Dans sa note de recherche sur tude de cas Guillaume Latzko Toth s est int ress V articulation du cas avec la th orie Il identifie deux strat gies cet effet D une part l tude de cas probatoire o le chercheur proc de de mani re d ductive afin de tester et
410. rsque l usager reprend l cran devant le d veloppeur ses s quences d action sur Moodle par exemple permet d outrepasser les difficult s li es aux diff rences de langage puisque ces diff rences deviennent plus visibles lorsqu elles sont ancr es dans la d monstration d un probl me survenant dans un contexte sp cifique Cette d monstration sert de base pour recontextualiser les interpr tations avec lesquelles op rent les usagers et les d veloppeurs en leur permettant de poser les bonnes questions ce qui aurait t difficile s ils n avaient pas pu manipuler ensemble la technologie en pratique La compr hension de l outil des r gles et des processus organisationnels est non seulement enrichie par le partage de leurs connaissances respectives mais galement par la transformation de celles ci Ainsi les intentions initiales des d veloppeurs quant la personnalisation de l outil peuvent tre plus facilement articul es aux besoins mergeant au fil des usages Pour utiliser les termes de la th orie de l activit la co configuration n est pas orient e strictement autour de l outil mais plut t en fonction de la vis e des sujets Hasu et Engestr m dans leur tude portant sur la co configuration d un magn toenc phalogramme MEG 5 avaient soulign que les d veloppeurs de la 5 Cette expression r f re aux technologies in practice d crites par Orlikowski 2000 5 Cet appareil
411. rsuivre en parall le Dans la deuxi me partie nous r fl chissons la pertinence du mod le des contradictions en tant que cadre conceptuel pour l analyse de la co volution d un outil et des pratiques de travail Nous r examinons certaines propositions de la th orie de l activit en fonction des r sultats de notre recherche afin de souligner les particularit s et les limites d coulant de son utilisation dans une recherche mobilisant une approche m thodologique non interventionniste 261 7 1 Caract riser les pratiques intra organisationnelles de co configuration d un outil open source L une des contributions de cette recherche est de d gager les singularit s li es aux interactions entre usagers et d veloppeurs dans le contexte de l implantation d une solution open source Dans les prochaines sous sections nous explicitons les conditions de l mergence du processus de co configuration intra organisationnelle que nous avons observ tout au long de cette recherche D abord nous verrons au point 7 1 1 que la co configuration en s appuyant sur les probl mes rencontr s en contexte r el de travail s carte des m thodologies de d veloppement informatique marqu es par des phases temporelles distinctes de design implantation usages Il convient donc de distinguer les pratiques de co configuration que nous avons observ es de celles d sign es dans la litt rature en design participatif PD par les
412. rt A cet effet nous montrons comment la th orie de l activit conceptualise l agentivit humaine et mat rielle Nous sugg rons ensuite que l analyse des contradictions syst miques permet de mieux comprendre le d veloppement continuel de l outil et des pratiques travers le temps en faisant le lien entre ce que nous observons en situation et les dimensions socio historiques de l activit tudi e 83 2 2 1 Articuler les m diations sociales et mat rielles Bruno Latour et d autres chercheurs en sociologie des sciences ont fortement plaid pour une prise en compte du monde mat riel dans les actions sociales On remarque toutefois dans leurs analyses que les objets restent s par s de leur environnement physique imm diat et des s quences d interaction Malgr leur contribution norme l analyse de l organisation pratique de la science de telles tudes consacr es a la construction sociale des objets et des artefacts ne nous clairent pas sur la fa on dont le monde mat riel figure dans le cours des actions et des activit s pratiques plus quotidiennes Heath et Hindmarsh 1997 p 170 Or les contraintes et possibilit s inh rentes aux propri t s physiques des dispositifs techniques sont cruciales pour nos interactions sociales comme le d montre bien Pinch dans un texte r cent o il d cortique l uvre de Goffman sous l angle de la mat rialit Il indique que cette fameuse mise
413. rtains crit res lors de l laboration du cadre th orique n emp che donc pas l mergence de nouveaux th mes au moment de la cueillette de donn es la bonne recherche qualitative est un processus it ratif dans lequel les donn es collect es au moment T informent les op rations de collecte de donn es effectu es au moment T Les bons chercheurs savent qu ils commencent leur travail en ne sachant que tr s peu de choses sur leur objet d tude et utilisent ce qu ils apprennent jour apr s jour pour guider leurs 97 d cisions ult rieures quant savoir quoi observer qui interviewer que chercher quelles questions poser Ils interpr tent les donn es mesure qu ils les obtiennent sur des p riodes de plusieurs mois ou plusieurs ann es sans attendre comme on le fait par exemple dans le cas d un sondage de les avoir toutes pour commencer r fl chir ce qu elles signifient Becker 2009 Ainsi nous souhaitons aller plus loin que la simple description du ph nom ne en recherchant l mergence de cat gories conceptuelles pouvant servir un enrichissement des propositions th oriques C est pourquoi un de nos objectifs est aussi de souligner au terme de la recherche les propositions th oriques qui m riteraient d tre davantage conceptualis es voire remises en question et de proposer des suggestions cet effet voir chapitre VIT Avant d aller plus loin nous devons aborder ce qu
414. s selon l analyse qu on aura fait sur le code source on va d terminer si on fait une modification interne ou externe ou si la modification est trop complexe alors l on fait des recherches suppl mentaires sur Internet pour voir si y a des gens qui ont v cu le m me probl me D veloppeur 4 mai 20091 Ces dynamiques particuli res d changes font en sorte que la communaut Moodle org est consid r e comme une ressource part enti re Elle constitue un syst me auto organis de sp cialistes qui s entraident un niveau plus local des interactions naissent entre l Universit et d autres institutions acad miques qui utilisent Moodle D ailleurs au cours du travail effectu en vue de l implantation de Moodle dans l Universit les responsables des quipes techniques ont t voir ce que d autres universit s canadiennes et fran aises avaient fait avant eux afin d aller puiser des id es et mieux valuer le travail d adaptation n cessaire On est all s faire un peu de benchmarking donc on avait aussi autre Universit canadienne on avait autre Universit qu b coise ils nous ont envoy les feuilles de style qu ils avaient faites pour qu on puisse voir ce qui se faisait l On est all s voir aussi en France au Moodlemoot on est all s voir ce qui se faisait en France au niveau des activit s et de la plateforme Charg de projet 1 avril 2009 31 Une feuille de style consiste en un
415. s d usagers ouverts tous dans lesquels on posait des questions et on se donnait des solutions taient redevenus vides Ils ont d cid d avoir le contr le l dessus Pis l j ai su par d autres gens qui les avaient appel s que a prenait des semaines et des semaines avoir des r ponses D veloppeur 2 mai 2009 164 Peu de temps apr s le rachat Blackboard a annonc sa d cision de ne plus supporter la version de WebCT qui tait alors utilis e par l Universit Campus 4 1 au del de l ann e 2007 et de faire migrer l ensemble de ses clients vers la version Campus 6 0 Or ce changement de version constituait en soi un changement de plateforme pour l Universit Cette nouvelle version repr sente une transformation importante de l architecture qui sous tend l application et elle concr tise la d pendance grandissante des clients comme l Universit l gard de la compagnie Par ailleurs il importe ici de rappeler que la politique de support et d abandon des diff rentes versions a t tr s contraignante et a oblig les employ s du Service informatique de l Universit faire des mises jour r guli res quatre versions depuis 1999 Nous sommes confront s une autre inconnue nous n avons aucune garantie que la version Campus 6 0 de WebCT sera support e pendant les ann es 2 et 3 Actuellement l alternative propos e par WebCT est la version Vista dont le co t de licence est de
416. s imaginent une fa on de concevoir de g rer et de supporter les outils techniques Ces repr sentations migrent et se transposent dans l univers de l organisation o l open source agit titre de m taphore illustrant un id al de collaboration Ce que l open source permet c est que les gens de tous horizons provenant de diff rents milieux peuvent se rencontrer pis comparer des probl mes leurs solutions a c est vraiment un avantage int ressant Ce qui ne serait pas possible de faire avec une application ferm e D veloppeur 7 avril 2009 L adh sion l open source est galement invoqu e par l organisation pour afficher publiquement un comportement responsable Ceci transpara t d ailleurs dans les communications publiques de l Universit o on souligne r guli rement le fait que Moodle soit une solution code source ouvert Le choix du libre appara t comme le marqueur social d une certaine image que le d veloppeur suivant associe a celle du d veloppement durable Dire qu on utilise l open source a para t bien Si t es pas open source t es comme pas bien rire C est comme si tu fais pas de recyclage t es pas bon On dirait que c est comme li avec le d veloppement durable D veloppeur 3 mars 2009 174 L attachement aux valeurs du libre ne se traduit pas n cessairement en une adoption effective et unilat rale d un mod le statique comme nous le verro
417. s 55 2 1 4 La th orie de l activit is a e a ss 60 2 2 Positionnement conceptuel li la th orie de l activit 82 2 2 1 Articuler les m diations sociales et mat rielles 83 2 2 2 Lier les niveaux situationnel et socio historique pour mieux comprendre J chans ment ssnssrunnnninaninnhandinnininianiantehhiina 88 CHAPITRE II M THODOLOGIE nent in a SES 90 3 1 Fondements pist mologiques une approche interpr tative 00 eee eeeeeeeee 90 3 2 Strat gie l tude de cas fond e sur un dialogue entre les concepts th oriques et TES COMMEES CMPITIQUESS 5 SR en NE ne 94 3 3 M thode l observation participante ss 100 3 4 Terrain d investigation et collecte de donn es 103 3 4 1 Le journal OBS AUOT RE nn ne ee 105 5422 Les entretiens Semi diri IES ste eee nn RS cd 107 3 4 3 L analyse de documents institutionnels 111 3 23 Consid rations CLIQUES 8 iesiri iini a Ne ne ne a 111 3 5 1 L anonymisation des SOUTC S ini sosceds des sescatsasede siesedsapantade Secosaneees 112 3 5 2 L implication et la position du chercheur 113 3 6 Analyse des TONER Os en ene Seto nt a 117 3 6 1 Le Codage du Corpus ententes 118 3 6 2 L utilisation du logiciel S mato 0 0 eee eeesecesececeeececesececseeeesseeeenaeeees 119 3 7 Synth se de la strat gie m thodologique 121 CHAPITRE IV n LES TENSIONS CARACTERISANT LE SYST ME D ACTIVITE DES PNS IONAN S en ds 123 4 1 Les paradoxes dilemmes et incongruit s
418. s afin d utiliser les m mes r f rences et terminologies que celles utilis es par les acteurs dans leurs pratiques quotidiennes Les Appendices B et C et montrent les th matiques qui ont t abord es avec les participants lors des entretiens D abord nous les avons questionn s sur leur exp rience et leur parcours au sein de l Universit Ensuite nous leur avons demand de nous raconter l historique de leur familiarisation avec Moodle et s ils avaient utilis la plateforme pr c dente WebCT auparavant Nous discutions ensuite de leurs usages de Moodle leurs difficult s leurs besoins leurs souhaits en ce qui concernent les enseignants ou de leur travail par rapport au support ou au d veloppement de l outil pour les d veloppeurs Nous posions plusieurs questions les amenant d crire leurs pratiques de travail et leurs interactions avec des coll gues ou des membres d autres quipes La question des r gles formelles et informelles de la division du travail et des structures organisationnelles relatives leurs contextes respectifs tait galement abord e sous plusieurs angles Nous leur avons aussi demand de d crire leur perception des propri t s sociales et mat rielles des logiciels code source ouvert Les r ponses obtenues lors des entretiens nous ont donn acc s une foule d informations qui n auraient pas pu tre recueillies lors de l observation nous permettant ainsi de mieux document
419. s clair comment ils recueillent les frais correspondant aux redevances aux auteurs dans le cas d une diffusion sur Moodle pour laquelle les tudiants ne paient pas 244 susciter l int r t et de cr er des effets d entrainement chez ceux qui ignorent les possibilit s et avantages d une m thode ou d un outil de travail Dans l Universit tudi e Moodle a t configur de mani re r server l acc s aux sites de cours aux usagers d tenant un code d usager et un mot de passe institutionnel Le fait qu il soit un espace prot g et ferm par d faut au public limite les possibilit s d observation mutuelle qui sont pratiques courantes sur les sites web publics Pour le moment l mulation repose sur des relations d j tablies entre coll gues qui se connaissent bien ou passe par l entremise des techniciens au support qui peuvent agir comme interm diaires entre les usagers C est nous qui allons rencontrer les gens on va leur dire vous savez un tel a fait a et c est pas mal int ressant tu devrais essayer Nous qui en voyons plein des cours souvent a nous donne des id es on relance les id es entre eux Moi a arrive souvent entre facult s entre d partements de dire Vous savez tel d partement ils font a telle place ils font a Dans une m me facult t as deux personnes qui n ont aucune id e de ce que l autre fait Souvent y a des bonnes id es et
420. s de la communaut Avez vous d ja communiqu avec les techniciens du support facultaire Si oui comment courriel t l phone en personne Connaissez vous les forums de discussion Est ce que votre utilisation de Moodle a donn lieu a de nouvelles formes de collaboration avec d autres coll gues enseignants auxiliaires d enseignement assistants de recherche personnel administratif coordonnateur de cours employ s du support facultaire etc Comment cela se passe t il Est ce que vous vous montrez ce que vous faites sur Moodle entre collegues Perceptions Est ce que vous consid rez que Moodle modifie vos strat gies d enseignement De quelles fa ons Avez vous des craintes concernant l utilisation de Moodle a des fins de contr le Sentez vous une pression utiliser Moodle R gles Y a t il des incoh rences organisationnelles qui nuisent vos pratiques d enseignements vos usages de Moodle 302 Avez vous utiliser Moodle comme fa on de contourner des r gles ou des incoh rences organisationnelles Ex Pour communiquer avec les tudiants pendant la gr ve Code source ouvert Saviez vous que Moodle est un logiciel libre code source ouvert Qu est ce que a signifie Utilisez vous d autres logiciels code source ouvert D pendemment des r ponses pr c dentes Aimeriez vous tre en mesure de modifier le code de Moodle vous m mes Liens inter organisationnels Conna
421. s derniers consid rer Moodle comme l outil rendant possible ou contraignant les pratiques des enseignants auxquelles ils sont expos s directement En somme nous croyons que cela est rendu possible par le fait que les pratiques de co configuration sont per ues comme un service continu aux usagers plut t que comme une m thode de design Quant aux usagers leurs n gociations avec les d veloppeurs leur permettent d entrevoir les futurs technologiques possibles Bref les pratiques de travail des enseignants sont si h t rog nes et situ es qu on ne peut s attendre ce que les d veloppeurs soient d embl e les experts les mieux plac s pour d terminer comment les enseignants doivent faire leur travail De la m me mani re les enseignants ne sont pas les mieux plac s pour d terminer comment une fonction doit tre implant e et comment l outil doit tre modifi techniquement Les usages en contexte r el et les probl mes rencontr s par les usagers constituent donc la base sur laquelle repose 270 leurs interactions M me si les usagers et les d veloppeurs n ont pas la m me compr hension du fonctionnement de Moodle et de sa structure interne partir du moment o ils ancrent leurs discussions dans un probl me concret ils peuvent op rer avec un langage partag L ouverture du code constitue une propri t mat rielle de l outil qui permet aux d veloppeurs de localiser plus facilement les t
422. s ici comme d veloppeurs n aient pas tous acc s au code source de Moodle ils sont tous en relation troite avec ceux qui disposent de cet acc s Dans les prochaines sections nous explicitons de fa on plus d taill e la s lection des participants au fil de la description des diff rentes m thodes de collectes de donn es Pour demeurer coh rent avec les principes de la th orie de l activit et les objectifs de cette recherche plusieurs strat gies de collectes de donn es ont en effet t combin es L observation participante les discussions en contexte naturel les entrevues ainsi que l analyse de documents ont permis d avoir acc s a plusieurs sources d information et ainsi couvrir une plus grande diversit de perspectives 3 4 1 Le journal d observation Tout d abord nous avons observ les participants dans plusieurs contextes En ce qui concerne les enseignants l observation s est d roul e essentiellement pendant les s ances de formation afin d assister leurs contacts avec la plateforme Moodle En tant que formatrice principale engag e contractuellement par le Centre de formation de l Universit la chercheure dispose d un acc s privil gi en participant elle m me la conception et la livraison des formations techniques aux enseignants sur la plateforme Moodle et ce depuis leur d but en hiver 2007 jusqu ce jour Les enseignants s inscrivent ces formations sur une
423. s les taches des professeurs au moment de les valuer n ont pas port fruit jusqu a maintenant Pourtant les enseignants que nous avons rencontr s consid rent qu il serait important d encourager et de souligner les initiatives de collaboration et d entraide entre les enseignants travers des partenariats entre des coll gues tr s l aise avec les nouvelles technologies et d autres poss dant une longue exp rience d enseignement S1 elle tait reconnue et valoris e plus formellement une telle forme de mentorat double sens o chacun apporte l autre en fonction de ses forces respectives permettrait d arrimer le nouvel outil aux meilleures pratiques p dagogiques Pour le moment les enseignants attendent de tomber par hasard sur un coll gue qui va pouvoir les mettre sur une bonne piste cet effet certains responsables de programmes et coordonnateurs songent instaurer plus formellement des occasions de partage dans leur d partement mais estiment que cela ne peut tre fait tant que les enseignants n ont pas une ma trise minimale du fonctionnement technique de l outil Je sais que plusieurs enseignants de mon d partement utilisent Moodle et je suis sur le point de faire des r unions o les gens vont changer L je les ai laiss pratiquer Parce qu au d but c est assez intimidant et je voulais que les gens prennent le temps de le faire de sorte qu ils puissent donner des trucs aux
424. s lors de 32 Vachat de syst mes d exploitation Vista commercialis s par Microsoft Cette d cision a t rendue dans la cause intent e par Savoir faire Linux une entreprise de consultation en logiciel libre qui reprochait au gouvernement qu b cois d avoir arr t son choix sur le fournisseur Microsoft alors que les solutions libres doivent tre consid r es comme des alternatives au m me titre que les offres commerciales Radio Canada ca 2010 Quant au secteur de l ducation qui compose avec des budgets serr s et vit tr s mal l volution technologique forc e par les entreprises commerciales il est consid r comme le plus propice l utilisation des logiciels libres non seulement d un point de vue conomique mais aussi d un point de vue moral Le logiciel libre repose sur la vision humaniste d un patrimoine logiciel partag g r en tant que bien commun semblable au patrimoine de connaissance Ainsi le libre est en ad quation parfaite avec les missions du syst me ducatif et la culture enseignante d acc s et d appropriation par tous de la connaissance Archambault et Bertrand 2010 Les raisons motivant les organisations utilisatrices adopter les logiciels code source ouvert sont multiples videmment la possibilit de r duire leurs co ts d op ration en liminant les frais de licences associ s aux logiciels propri taires joue pour beaucoup Les organisations utilisatric
425. s nouvelles pratiques de num risation des contenus p dagogiques facilit es par l introduction de Moodle sont en tension avec les lois actuelles sur le droit d auteur Contrairement Engestr m qui voit la r solution des contradictions tertiaires comme un pr alable l apparition des contradictions quaternaires nous les avons plut t vues na tre en parall le Est ce parce qu il ne s agissait pas vraiment de contradictions quaternaires mais plut t de nouvelles contradictions tertiaires Nous estimons plut t que la diff rence r side dans le fait que notre recherche ne visait pas intervenir pour accompagner le changement contrairement aux tudes interventionnistes d Engestr m ayant recours la m thode du Change Laboratory Ce type d interventions m nent n cessairement la transformation de l activit puisque tel le mandat des chercheurs qui introduisent eux m mes de nouveaux l ments dans l activit des sujets lors de sessions de r flexion organis es cet effet 286 The change laboratory sessions are a purposeful blend of elements familiar from existing workplace practices and new elements brought in by the researchers Engestr m 2004 p 19 Le changement organisationnel prend donc la forme d une s quence d interventions menant la r solution temporaire des contradictions Puisque le chercheur guide et accompagne les participants tout au long du processus de changement il peut
426. s orientations professionnelles et disciplinaires sont n goci es localement a travers des centres d initiatives et des comit s facultaires L articulation de ces deux modes de gouvernance dans l Universit que nous avons tudi e est complexe puisque celle ci s est engag e dans un processus de d centralisation ou de facultarisation pour reprendre l expression consacr e processus qui a d but la fin des ann es 1990 et achev en 2010 Cela a fait en sorte de d placer l exercice de certaines responsabilit s administratives du centre vice rectorats et services vers les facult s La mise en place de doyens de facult s manant du corps professoral mais exclus de l unit d accr ditation syndicale pendant leur mandat permet aux vice rectorats de transf rer vers les facult s une grande vari t de t ches de gestion qui au lieu de requ rir des d cisions des vice recteurs ou de leurs services feront l objet de d cisions prises sur le terrain au sein m me des facult s et de ce fait mieux adapt es aux besoins de la vie acad mique Il s agit pour ces aspects de gestion de la vie acad mique de g rer localement coll gialement et efficacement Document institutionnel 8 tir d un site web public de l Universit publicis en novembre 2009 Ainsi les services assurent davantage une fonction conseil travers la pr sence d unit s ou de repr sentants de services centraux au sein des facult s c
427. s travaux Calendrier 42 Forum g n ral Etude de cas 1 D p t juillet 2010 du fichier 1 4 semaine 7 janvier 2010 Introduction et probl matique Lu Ma Me Je Ve Sa Di E p i ae ese Etude de cas 2 D p t Plan de la s ance Pr sentation du plan de cours des valuations et du contrat p dagogique CT se eee NI TT du fichier Pr sentation du site du cours sur Moodle ioe aL dae a E LT Figure 1 1 Un exemple de site de cours sur Moodle Moodle a t cr par Martin Dougiamas qui tait auparavant l administrateur de la plateforme WebCT la Curtin Technology University Perth en Australie Ayant rencontr plusieurs frustrations avec la plateforme propri taire WebCT il souhaitait fournir aux enseignants un logiciel plus efficace et intuitif Moodle Docs 2006 Moodle a vu le jour en 2002 dans le cadre de son projet de th se de doctorat en ducation qui avait pour objectif de fournir un environnement en ligne mieux adapt aux approches p dagogiques socioconstructivistes par l entremise d activit s en ligne permettant le transfert des apprentissages et suscitant la r flexion critique et le travail collaboratif Dougiamas tenait galement ce que le syst me soit la fois en mesure de supporter des classes 100 en ligne et d agir en mode hybride c est a dire pouvant allier l enseignement pr sentiel en classe et des activit s de travail en ligne Le nom Moodle est l acronyme
428. sagers soient leur merci mais plut t qu ils doivent adapter leurs pratiques en cons quence Cette piste rejoint l invitation formul e par Rose Jones et Truex qui somment les chercheurs en sciences sociales d tre plus sp cifiques propos de ce que la technologie fait what the technologie does Rose Jones et Truex 2005 p 147 Ces chercheurs sont d avis que ni la th orie de la structuration ni l ANT n offrent une conceptualisation appropri e de l interaction entre humains et machines m mes si elles ont t abondamment mobilis es en recherche organisationnelle D une part la th orie de la structuration ne reconna t pas la technologie la capacit de faire une diff rence puisqu elle la rel gue un statut d outil inerte utilis par des agents humains Rose Jones et Truex 2005 p 139 D autre part le principe de sym trie propos par l ANT fait en sorte que l agentivit puisse aussi tre port e par des instances non humaines reconnaissant ainsi la technologie comme un acteur part enti re Toutefois ANT ne propose pas de fa ons de distinguer l agentivit humaine de l agentivit technologique the issue of how exactly machines act in relation to their human counterparts is left unresolved with the implication that there is little difference between human and machine agency Rose Jones et Truex 2005 p 145 86 Or il nous appara t important de tenir
429. sages des technologies de l information et de la communication TIC Cette revue de litt rature nous permet d une part de cerner la probl matique de recherche en faisant ressortir ce qui fait probl me d un point de vue conceptuel et empirique D autre part elle nous am ne pr ciser notre objet d tude ainsi que les diff rents concepts n cessaires son analyse Nous concluons ce chapitre en formulant les objectifs et les questions de recherche 1 1 Les TIC en milieu de travail entre standardisation et personnalisation Examinons d abord un des d fis auquel fait face l organisation par d finition Celle ci doit assurer la coop ration entre les acteurs qui la composent mais sans supprimer leurs libert s c est a dire leurs possibilit s de poursuivre des objectifs contradictoires Crozier et Friedberg 1977 p 22 En tant a la fois un instrument pour la coop ration mais aussi une contrainte pour la libert individuelle des acteurs l organisation fait face une tension permanente entre le contr le et l autonomie de ses employ s Un certain degr de normalisation appara t n cessaire pour permettre l op rationnalisation et l existence du syst me et l action collective En effet pour pouvoir coop rer les acteurs d une organisation doivent disposer d une fa on de faire commune Ainsi les pratiques autonomes des employ s sont souvent encadr es par l organisation l aide de
430. semblent plut t marginales Bien que d autres enseignants que nous avons rencontr s partagent le m me site de cours ils n en cr ent pas le contenu de fa on collaborative mais segmentent plut t le cours de fa on travailler individuellement sur une portion diff rente du site Chacun a des modules Comme pour le cours 1 il y a 2 professeurs qui se divisent a C est pour a qu ils n empi tent pas les uns sur les autres Coordonnatrice de programme 2 avril 2009 Bref dans ce dernier exemple les enseignants voient ce que leurs coll gues font sur Moodle mais continuent travailler chacun sur leur propre section Deuxi mement m me si des enseignants ne partagent pas le m me site de cours la fonction de sauvegarde permet de g n rer une copie de leur cours Moodle sous forme de fichier compress zip Cette copie est facilement transf rable via une cl USB par exemple un coll gue qui peut ensuite l int grer dans son propre espace de cours l aide de la fonction de restauration et ainsi conserver int gralement ou en partie la structure et le contenu du cours de son coll gue Ces derni res fonctions facilitent donc le partage et la r utilisation de ressources et activit s p dagogiques num riques Or m me s il est techniquement facile ce partage s effectue surtout 237 entre coll gues qui disposent au pr alable d un historique de confiance et de collaboration C e
431. seuls avoir acc s au code source de la version de Moodle implant e dans l Universit Les contributions des usagers ne peuvent pas tre du m me ordre que celles des d veloppeurs Cela nous am ne distinguer la co configuration de la personnalisation du tailoring Trigg et B dker 1994 ou du end user programming Lieberman 2000 Alors que la personnalisation consiste ajuster un outil l aide de fonctions mises la disposition des usagers cet effet par exemple des param tres des macros des options etc la co configuration que nous avons d crite ici n cessite l ajout de nouvelles fonctions 212 ou une modification des fonctions existantes allant au del de ce qui avait t pr vu par le concepteur initial Par le fait m me la co configuration requiert l implication active d acteurs ayant les comp tences et l expertise de faire ce type de modification apr s l implantation Autrement dit il ne serait pas possible ni souhaitable de d l guer compl tement ces t ches aux usagers Dans la co configuration les usagers ne sont pas des co d veloppeurs tout simplement parce que la plupart des usagers n ont pas envie pas le temps ni les connaissances requises pour le faire Cela implique que ces derniers ne soient pas laiss s eux m mes et puissent disposer des comp tences des d veloppeurs Ainsi la place qui est donn e aux usagers dans la co configuration repose sur des possibilit s
432. si il est compr hensible qu il soit 150 r ticent a partager ses ressources avec un autre enseignant qui lui sera pay le m me nombre d heures mais n aura pas a consacrer autant de temps pour d velopper le mat riel Cette situation pr caire fait en sorte que les conditions du partage ne sont pas les m mes pour les charg s de cours que pour les professeurs Les charg s de cours ne sont pas assur s de pouvoir r enseigner le cours qu ils ont mis du temps a d velopper m me s ils ont cumul une vingtaine d ann es d exp rience au sein de l institution comme le raconte cette charg e de cours que nous avons interrog e Je suis charg e de cours hein alors c est l ins curit totale Ce qui s est pass c est qu il y avait une prof qui est d c d e Quand elle a commenc a tre malade je l ai remplac e J ai enseign plusieurs ann es toute seule les deux cours Et l entre temps y a une nouvelle prof qui a pris le champ de la professeure qui est d c d e donc qui a repris le cours M me si c est moi qui l avais fait pendant un bout de temps on a partag Mais je pense que dans le futur c est elle qui va les prendre Dans ma vie de charg e de cours je ne suis pas dans un bon moment Pourtant a t bien pendant 24 ans Mais l c est la premi re fois que je sens qu il y a plus de pertes l horizon que de gains pis c est un p tit peu dur parce que c est pas parce que je suis inco
433. sortie de mon cours le lundi Moi si j ai pas le temps pendant la semaine de positionner mes fichiers et que je le fais le jeudi pour l tudiant il est trop tard de sorte que a cr e de l insatisfaction parce que nous il faudrait savoir l horaire de 130 tudiants savoir quand est ce qu ils veulent aller chercher leur fichier ce n est pas possible Sont pas contents C est s r que le mode d enseignement individualis c est l id al mais avec une classe de 130 ce n est pas possible Professeure 16 juin 2009 Les enseignants qui n int grent pas les TIC leur enseignement subissent des pressions de la part de leurs tudiants qui estiment qu il s agit d un service qui leur est d En effet les tudiants trouvent injuste que certains aient droit un cours o 140 Venseignant met des ressources num riques leur disposition et d autres pas alors que tous ont pay les m mes frais de scolarit Les tudiants commencent dire l autre il paye le m me prix que moi mais il a a en plus C est clair que les tudiants le r clament D veloppeur 2 mai 20091 Bien s r une utilisation appropri e des TIC peut effectivement enrichir l exp rience d apprentissage et nous en verrons d ailleurs plusieurs exemples au fil des prochains chapitres Nous souhaitons simplement souligner ici le danger d une vision strictement gestionnaire o on consid rerait les TIC comme une fin plut t que co
434. st un bon coll gue alors lui je lui ai refil ma structure Moodle parce qu il n avait pas le temps et il voulait voir mes affaires On enseigne un cours semblable on est pas mal compl mentaires et on s change du mat riel Avec lui j ai chang Charg e de cours 14 mai 2009 Troisi mement la mat rialisation sur support num rique de contenus et de strat gies p dagogiques ainsi que les traces des interactions entre enseignants et tudiants sur leur espace de cours Moodle via les forums et les wikis par exemple donne un c t tangible l activit d enseignement ce qui permet aux enseignants de se montrer et de comparer ce qu ils font dans leurs cours respectifs Mais les enseignants ont parfois de la difficult trouver un coll gue dans leur milieu de travail avec qui changer sur le sujet Personne n est all jusqu montre moi donc Moodle Y en a qui disent j aimerais a mais je n ai pas le temps c est mon projet futur Pourtant moi je chante dans une chorale pis une fois j tais dans un bar en train de prendre une bi re apr s la r p tition l je commence parler un ami qui est allemand lui tout son travail c est sur internet Pis je lui parlais de Moodle et tout a avec un autre gars pis l ils taient int ress s on tait 1a dans le bar avec le lap top j tais avec une autre fille qui enseigne dans un c gep qui n ont pas Moodle mais un autre outil
435. stes permettant de repenser certaines propositions notamment 82 en ce qui concerne les contraintes et la latitude des sujets pour r soudre les tensions qu ils discernent dans leur activit et sur la mani re ce conceptualiser les liens entre les contradictions tertiaires et quaternaires dans une recherche de type non interventionniste Mais d abord il convient de r sumer les pr misses conceptuelles qui structureront notre d marche d analyse en fonction du choix de la th orie de l activit 2 2 Positionnement conceptuel li la th orie de l activit La comparaison th orique effectu e au d but de ce chapitre nous am ne s lectionner la th orie de l activit en tant que cadre d analyse Dans cette section nous justifions ce choix en la positionnant par rapport d autres courants ayant les m mes pr occupations Cela nous permet de mieux cerner les fondements conceptuels de la th orie de l activit afin d op rationnaliser notre d marche d analyse de fa on coh rente Pour ce faire nous indiquons d abord comment la th orie de l activit permet d articuler les m diations mat rielles et sociales L int gration de la mat rialit dans l analyse nous appara t particuli rement importante compte tenu que la mat rialisation de r gles organisationnelles et de pratiques culturelles dans un artefact ait le potentiel de s exercer diff remment dans le contexte du code source ouve
436. sus de transformation 288 CONCLUSION GENERALE POUR UNE MEILLEURE ARTICULATION DU D VELOPPEMENT TECHNOLOGIQUE AUX USAGES EN MILIEU PROFESSIONNEL Les r sultats obtenus sur le plan empirique ont permis de mieux comprendre quel moment et pour quelles raisons les trajectoires des employ s qui utilisent une technologie open source et de leurs coll gues qui la d veloppent se croisent Cet espace de rencontre prend forme de mani re informelle dans un contexte particulier o l ouverture du code source est mobilis e pour r pondre diff remment aux besoins h t rog nes des usagers qui voluent au fil de la reconfiguration de leurs pratiques de travail Dans ce chapitre de conclusion nous r fl chissons d abord l int r t d un mod le de d veloppement technologique faisant place la co configuration en tant que service continu post implantation Bien que l objectif de cette recherche ne soit pas de traduire de fa on explicite notre analyse en guide pour la gestion des technologies de travail ses r sultats ont des implications sur la mani re d op rationnaliser le d veloppement et le support technologique en milieu professionnel En effet nous croyons que les concepteurs et les gestionnaires de syst mes informatiques peuvent s inspirer du processus informel de co configuration que nous avons d crit et des nouvelles possibilit s d action induites par les solutions code source ouvert pour
437. t auxquels nous avons ajout s d autres th mes touchant plus sp cifiquement aux aspects trait s dans la recherche voir Appendice E En somme cette grille pr sente une liste de concepts permettant d aborder le corpus en fonction des th mes suivants O les constituantes du syst me d activit sujet vis e outil r gles explicites et implicites division du travail communaut les contradictions et la transformation du syst me d activit le transfert de la technologie des d veloppeurs aux usagers et leurs interactions incluant les strat gies d ajustements mutuels et les modifications locales au code source de Moodle les usages et pratiques des enseignants incluant les besoins sp cifiques des utilisateurs et les rapports de force entre les acteurs Vinfluence d autres syst mes d activit s et les interactions supra organisationnelles le code source ouvert incluant les valeurs associ es aux mod les d innovation ouverte telles que la r utilisation et l am lioration du travail des autres et le partage des connaissances Chaque concept associ l un de ces th mes est identifi par un marqueur mot cl et est explicit travers quelques expressions d finissant de mani re plus pr cise quoi il r f re tel que montr dans l exemple suivant SITUEES_SPECIFIQUES Besoins particuliers des utilisateurs Contexte d usage particulier n cessitant beaucoup de f
438. t de modifier le logiciel Depuis le d but mon conseiller me l avait dit qu il fallait que je signale les probl mes ou les besoins Mais je ne savais pas que le code source de Moodle tait accessible aux d veloppeurs de l Universit Donc en ce moment l Universit les gens sont en train de le modifier parce qu ils peuvent C est pour a qu on peut le faire la main des besoins de l Universit maintenant Ah super int ressant Charg e de cours 4 avril 2009 Qu ils comprennent ou non ce que signifie avoir acc s au code source les enseignants voient bien une diff rence dans leurs interactions avec les d veloppeurs Dans la citation pr c dente l enseignante pr cise que lors de ses interactions avec l quipe du support technique elle a t encourag e transmettre ses commentaires mais elle n avait alors pas r alis que l accessibilit au code source conf re des possibilit s de personnalisation accrues C est davantage le type de r ponses re u par l quipe de support qui lui laissait entrevoir une plus grande ouverture Or cette ouverture accrue dans les interactions entre usagers et d veloppeurs est rendue possible ou du moins grandement facilit e par l acc s au code source qui largit la capacit d intervention des d veloppeurs A cet effet l enseignante suivante est l une 190 rares avoir fait ce lien Celle ci collabore r guli rement avec les d veloppeurs et a don
439. t ches de ces diff rents postes Elle se fait donc de mani re informelle De plus on fait r f rence ici la relation de confiance entre l enseignant et l auxiliaire Pour que cette derni re puisse aider l enseignante avec Moodle elle doit disposer de certains droits d acc s sur son espace de cours Ainsi l enseignante reconna t que cela conf rera par le fait m me certains pouvoirs son auxiliaire ce avec quoi elle ne serait pas l aise avec n importe quel auxiliaire Plus les outils deviennent sophistiqu s plus il devient n cessaire pour les enseignants de collaborer non seulement avec leurs coll gues enseignants mais aussi avec leurs auxiliaires d enseignement et assistants de recherche qui peuvent leur apporter beaucoup Nous avons t t moins d un cas d entraide autour de Moodle particuli rement fructueux Il s agit d un partenariat entre un professeur ayant plusieurs ann es d exp rience p dagogique et son assistant de recherche qui se d crit comme un natif digital Tapscott 1998 puisqu il est tr s l aise avec les technologies C est le partenariat que je recommande Entre autres pour certains de la g n ration des baby boomers qui sont moins aise qui sont des Comment les appelle Tapscott Des immigrants du web et des m dias sociaux alors que les autres sont des natifs De s associer de faire des couples que le natif de la g n ration Y ou X s
440. t tout le temps On n est pas une compagnie ici On est un service On n a pas l nergie pour faire a Charg de projet au support 1 avril 2009 Engestr m a d ailleurs tudi un cas similaire o des employ s d une entreprise fournissaient des efforts une communaut open source Il indiquait cet effet que cela les amenait n gocier des loyaut s parall les qui ne sont pas toujours compatibles This opens up an interesting landscape of learning to negotiate and balance multiple parallel loyalties both mutually enriching and hostile to one another Engestr m 2008 p 233 Les d veloppeurs de l Universit ont trouv une fa on bien eux de n gocier ces multiples loyaut s parall les D abord m me s ils ne peuvent pas formellement reverser leurs ajouts ou modifications locales la communaut ils s assurent n anmoins de rapporter les bogues qu ils d tectent dans l outil de suivi global Lorsqu on rencontre un bug s rieux on le communique aux gens de Moodle Si on a la solution on poste la solution D veloppeur 4 mai 2009 De plus ils ont cr un site Internet public sur lequel ils d posent et documentent leurs modifications locales afin de les partager avec ceux qui pourraient tre 255 int ress s De cette mani re ils n ont pas besoin de suivre les standards de la communaut Moodle mais fournissent quand m me des pistes de solutions aux usagers qui auraien
441. t au moment o ils int grent le nouvel outil de travail dans leur quotidien La s lection du terrain d investigation devait donc tre effectu e en fonction de cette pr occupation d approfondissement mais aussi tenir compte de certains param tres assurant sa faisabilit L accessibilit et l ouverture du milieu tudi sont primordiales afin pouvoir satisfaire aux besoins d une analyse en profondeur ayant recours la m thode de l observation participante De plus Leonardi et Barley sugg rent aux chercheurs pr occup s par la co volution des propri t s sociales et mat rielles d une technologie de choisir celle ci de mani re ce que la recherche longitudinale soit possible Une technologie qui volue rapidement et qui est la fois d velopp e et utilis e dans la m me organisation constitue un choix appropri For instance all else being equal we would expect that it would be easier to pursue co evolutionary research on technologies that are both developed and used within the same organization Typically such technologies are designed with specific users in mind the users have recourse to designers and decision makers and hence cycles of use and redesign may be shorter and more tightly linked Leonardi et Barley 2008 p 168 La plateforme Moodle correspond cette description Bien que sa version officielle ne soit pas d velopp e au sein m me de l Universit tudi e l accessibilit de son code
442. t les m mes besoins L id e de d velopper ce site est venue en jasant avec D veloppeur 1 C est qu il y avait des choses qui taient peut tre trop sp cifiques a l Universit Alors on s est dit y a des choses peut tre qui n ont pas leur place chez Moodle org mais qui pourraient peut tre int resser d autres gens Donc c est l qu est venu l id e de monter ce site Au moins y a quelqu un qui peut le reprendre pis l am liorer Au moins c est l C est comme un interm diaire entre ce qu on fait l interne pis Moodle org D veloppeur 2 mai 2009 Il est int ressant de noter que ce site a t cr sous la forme d un wiki permettant a quiconque de commenter ou de contribuer son contenu Ceux qui veulent s approprier ce qu on a fait en termes d volution Moodle il y en a beaucoup plus sur ce wiki l que sur Moodle org Ce sont des produits qui tiennent compte du contexte de l Universit tu peux pas envoyer a au reste du monde La synchronisation pourrait tre un produit int ressant mais avant de le soumettre la communaut Moodle org on veut le mettre l preuve l interne On le met sur notre wiki pour les gens qui veulent contribuer nous aider le rendre plus stable j pense qu on contribue quand m me notre fa on la communaut Moodle D veloppeur 4 mai 2009 Ainsi cela leur permet de partager des am liorations locales telles que la fonction de synchr
443. t loud soon gt World Commission on Environment and Development 1987 Our Common Future En ligne lt http www un documents net wced ocf htm gt Consult le 7 juillet 2011 Yin R K 1994 Case study research design and methods Thousand Oaks CA SAGE Publications
444. t possible de combiner les deux de fa on coh rente Ainsi l observation participante permet un acc s plus direct au cas tudi dans son contexte et sa complexit De la m me mani re nous croyons qu il est important de distinguer la m thode de l observation participante de l approche ethnographique L ethnographie ne repose pas n cessairement ni exclusivement sur l observation participante mais aussi sur une pratique narrative caract ris e par la densit et la pr cision des descriptions et r cits textuels de l ethnographe Clifford 1983 101 Les avantages de l observation participante sont ind niables et concernent la fois la collecte et l analyse des donn es D une part l observation participante fournit au chercheur un acc s privil gi des informations inaccessibles au moyen d autres m thodes empiriques D autre part elle facilite la compr hension de certains m canismes difficilement d cryptables pour quiconque demeure en situation d ext riorit Dans un article intitul Observation participante ou participation observante Usages et justifications de la notion de participation observante en sciences sociales Soul Bastien analyse les diff rentes formes d observation participante et montre la multiplicit de m thodes que recouvre cette appellation Bastien 2007 L auteur distingue dans un premier temps observation participante ouverte et clandestine D
445. t puis moi ensuite quand je pr sente en classe j en fais un r sum personnel dans lequel j ins re les r sum s des tudiants en les nommant J ai remarqu effet tr s positif a les valorise quand leur phrase ou leur tableau est repris par Venseignant Moi je dis que a donne une voix aux tudiants muets Quand on le fait oralement pendant les cours y en a qui ne parlent jamais c est s r qu il y a encore le m me ph nom ne mais c est amoindri et les id es sont plus claires quand les gens prennent la peine de les crire Alors a a beaucoup r volutionn ma p dagogie et a permet aussi de voir tr s vite qu est ce qu ils n ont pas compris a me permet de corriger le tir assez vite plut t que de les laisser dans une sorte de fouillis Charg e de cours 4 avril 20091 Aussi une fonction Rapports permet aux enseignants de savoir assez pr cis ment quels tudiants se sont branch s leur site Moodle les ressources qu ils ont consult es et le moment o ils l ont fait Cette mise en visibilit des actions des tudiants permet galement aux enseignants de constater a posteriori si les tudiants ont r cup r les ressources mises leur disponibilit sur Moodle et de poser des hypoth ses quant aux difficult s qu ils rencontrent C est vraiment g nial de savoir qui a t sur Moodle pis combien de fois a ferme un peu le portrait de l tudiant tant don
446. t savoir ce qu ils peuvent et ne peuvent pas faire en vertu de la Loi sur le droit d auteur Alors que certains ont une id e assez claire de la port e et de l application de la loi plusieurs en ont une conception erron e Par exemple 241 certains croient que ce qui est diffus sur Internet fait partie du domaine public et qu ils peuvent donc copier et redistribuer le contenu librement sur Moodle A cet effet une initiative a t encadr e au niveau institutionnel pour sensibiliser les enseignants la question Un site d information g n rale sur les bases du droit d auteur dans le contexte du partage et de la r utilisation de ressources num riques a t cr par le r seau des Universit s de la province et lanc en janvier 2009 Un lien vers ce site a t ajout partir du portail Moodle de l Universit Bien que ce site soit utile reste que son objectif premier est de sensibiliser et promouvoir les bonnes pratiques La responsabilit d harmoniser les usages de Moodle la loi pr existante reste entre les mains des enseignants Ces derniers se retrouvent donc dans une situation ot les efforts requis pour la gestion des permissions sont d mesur s en comparaison a la facilit avec laquelle ils peuvent diffuser les ressources num riques sur Moodle et la souplesse que cela leur offre En effet ils peuvent ajouter des fichiers sur Moodle en cours de trimestre alors que les recueils imprim s doive
447. tandards sont de plus en plus institutionnalis s dans les dispositifs techniques si ceux ci sont 283 davantage flexibles et ouverts cela permet aux usagers de participer non seulement a l volution de leurs outils mais aussi de leurs pratiques de travail En ce sens la plus grande transparence du fonctionnement interne des outils open source n est pas qu une r ponse a un probl me conomique Les tensions qui sont a la source des innovations ne sont pas que des concr tisations de la contradiction entre la valeur d change et la valeur d usage Au del de la dimension conomique il y a galement une dimension politique li e aux diff rentes formes que prend l autonomie des travailleurs ainsi qu la cr ativit la r sistance et la r flexivit qu ils peuvent exercer face leurs outils de travail 7 2 2 Particularit s li es une approche non interventionniste Rappelons que selon le mod le des contradictions les contradictions tertiaires mergent la suite de l introduction de nouveaux l ments dans le syst me central afin de r soudre ses contradictions secondaires Ainsi les contradictions tertiaires se manifestent sous la forme de tensions entre les nouvelles possibilit s et l ancienne configuration du syst me d activit Il y a alors deux possibilit s le statu quo ou la transformation du syst me d activit Dans notre recherche nous avons d crit les nouvelles pratiques d
448. tant d identifier les passages o un participant fait r f rence un autre participant ayant aussi t interview Cette fa on de proc der a permis de faire des liens entre les propos des participants ayant t amen interagir r v lant ainsi les deux c t s de la m daille Les marqueurs de relation venaient ainsi remplacer le nom mentionn par un code incluant la date de l entretien avec l autre participant amp refautresujet ens_9avril09 119 Aussi lorsque le participant montrait quelque chose la chercheuse sur son cran d ordinateur par exemple lorsqu un enseignant faisait une d monstration de son cours sur Moodle nous avons ajout le marqueur suivant amp demo ecran Finalement nous avons utilis la syntaxe propre au logiciel Semato voir point suivant pour ins rer des commentaires notes contextuelles au sein des verbatim tel qu illustr dans l exemple qui suit noteclo l enseignant fait ici r f rence la version 1 6 de Moodle 3 6 2 L utilisation du logiciel S mato Le codage que nous avons d crit au point pr c dent facilite la manipulation du corpus a condition d avoir un outil permettant de regrouper les passages identifi s avec les m mes marqueurs Pour ce faire nous avions besoin d un logiciel pouvant stocker les donn es textuelles tiquet es et permettant d utiliser ces marqueurs comme crit res de recherche pour rep rer plus rapidement des pass
449. tardait d un mois c tait compliqu Pour contourner je leur donnais des codes provisoires Coordonnatrice de programme 2 avril 2009 En outre m me les tudiants officiellement inscrits perdent ventuellement l acc s aux sites Moodle des cours qu ils ont suivis lorsqu ils terminent leurs tudes et que leur code d acc s est d sactiv Pour r soudre ce probl me certains enseignants ont produit des copies des cours Moodle sur un support cd rom On leur fait acheter le cd rom parce qu on se dit une fois qu ils ont fini le cours apr s ils n ont plus rien Ils n ont plus acc s Moodle ventuellement Sur le cd rom a assure une p rennit Coordonnatrice de programme 2 avril 2009 D autre part l ouverture des productions num riques des enseignants un public plus large soul ve la question de la gestion de la qualit et de l image de l institution partir du moment o un enseignant rend ses ressources p dagogiques disponibles tous sur une plateforme clairement identifi e l Universit doit on d abord en contr ler la qualit Cela poserait galement comme d fi de s assurer que les enseignants aient r gl les questions relatives au droit d auteur puisque les entorses la loi deviendraient beaucoup plus visibles si les espaces de cours taient ouverts tous Notons galement que la documentation d aide et de support de Moodle sp cifique l U
450. ter des bogues qui auraient chapp aux d veloppeurs et de recueillir du feedback des futurs consommateurs avant de diffuser le produit final Cela donne lieu un processus de coadaptation permanente Hussenot 2007 p 47 au cours duquel l organisation doit soumettre ses innovations aux usagers pour ensuite y incorporer leur feedback au sein d un cycle constant et tr s court d innovation test par de vrais usagers feedback r vision 15 Dans ce contexte l innovation ne peut plus atteindre le statut d entit finie finished entity puisqu elle demeure ind finiment soumise aux changements requis par de nouveaux besoins et contextes d utilisation Nous pourrions reprendre ici l expression design inachev par conception pour d crire ce type de projet en continuel d veloppement Latzko Toth 2010b En ce sens un outil ne peut pas tre d fini une fois pour toute il est le produit d une n gociation et d une volution permanente Bowker et Star 1997 p 303 Le terme co configuration a t utilis par certains auteurs pour d crire ce processus au cours duquel les concepteurs cr ent un produit qui peut s adapter de fa on continuelle au besoins changeants des clients tout en instaurant une relation permanente avec ceux ci In this way the customization work becomes continuous co configuration work never results in a finished product Instead a living growing network develops
451. tertiaire et quaternaire tels qu illustr s dans la figure 2 3 75 CULTURALLY MORE ADVANCED CENTRAL ACTIVITY INSTRUMENT PRODUCING 2 ACTIVITY I SUBJECT Ta a PRODUCING ara z ACTIVITY Ea NP 4 ra CENTRAL ACTIVITY PULE eee OBJECT ACTIVITY ACTIVITY Figure 2 3 Les quatre niveaux de contradictions dans un syst me d activit La contradiction primaire La contradiction primaire est latente et demeure toujours pr sente travers Vexistence et l volution du syst me d activit Cette contradiction consiste en la double nature de la commodit opposant la valeur d change et la valeur d usage que l on retrouve dans toutes les activit s socio conomiques prenant place dans un syst me capitaliste Lorsqu on produit un bien ou un service dans le cadre du travail ce bien a une valeur d usage on le produit parce qu on souhaite l utiliser soi m me Or ce bien ou service a aussi une valeur d change on le produit parce qu on souhaite le vendre Engestr m pr tend que cette contradiction existe dans tous les syst mes d activit s dans les soci t s capitalistes et qu elle ne peut pas tre 17 Tir de Engestr m 1987 76 limin e Cette conceptualisation de la contradiction primaire repose donc avant tout sur une critique de la dimension conomique propre au syst me capitaliste Selon Foot et Groleau 2011 c est ce qui distingue la th orie de l activit des autres
452. thin McUniversity In The McDonaldization of higher education D Hayes et R Wynyard p 167 179 London Bergin amp Garvey Ritzer G 2006 Enchanting McUniversity Toward a Spectacularly Irrational University Quotidian In The McDonaldization of higher education D Hayes et R Wynyard p 19 32 London Bergin amp Garvey Rogers E M 1983 Diffusion of innovations 3e dition New York Free Press p Rose J M Jones et D Truex 2005 Socio theoretic accounts of IS the problem of agency Scandinavian Journal of Information Systems vol 17 no 1 p 133 Sample M 2010 Teaching Extra Large Classes and the Role of Technology The Chronicle of Higher Education En ligne lt http chronicle com blogs profhacker teaching extra large classes and the role of technology 30046 gt Satchell C et P Dourish 2009 Beyond the user use and non use in HCI In OZCHI 09 Proceedings of the 21st Annual Conference of the Australian Computer Human Interaction sous la dir de p 9 16 ACM Schmidt K 2002 The problem with awareness Computer Supported Cooperative Work vol 11 no 3 p 285 298 340 Sch n D A 1994 Le praticien r flexif la recherche du savoir cach dans l agir professionnel Montr al Editions Logiques 418 p Schwartzman R 1995 Students as Customers A Mangled Managerial Metaphor Carolinas Speech Communication Association Convention En ligne lt http
453. til Moodle et des pratiques de travail des enseignants en portant notre regard la fois sur les activit s de personnalisation de l outil et ses usages par les enseignants M me si les recherches qui s int ressent aux usages d une technologie s attardent souvent tracer la biographie de son d veloppement elles consid rent la plupart du temps celle ci comme tant stabilis e au moment o elle est implant e dans l organisation De sorte que l activit de d veloppement d une technologie est galement consid r e comme un moment pr alable son usage Autrement dit on assume que le d veloppement est termin lorsque la technologie commence tre utilis e Or 43 l ouverture du code source de Moodle permet justement de modifier et de r crire cette biographie a travers des pratiques de configuration de personnalisation et de modification des propri t s mat rielles de l outil qui s exercent bien au del de l implantation Nous croyons donc que le cas tudi constitue l occasion parfaite d examiner d un autre ceil l articulation entre le d veloppement les usages et les pratiques de travail afin d tre galement en mesure d apporter une contribution th orique au terme de notre analyse Nous souhaitons proposer certaines avenues conceptuelles mieux adapt es a l tude de la co volution des dimensions sociales et mat rielles d une organisation qui doit composer a
454. tilis Millerand 1999 p 23 La notion m me d usager se d marque d embl e de celle d un utilisateur qui ne fait que mettre en uvre les fonctions pr vues par les concepteurs ou de celle d un consommateur dont le rapport avec les concepteurs se limite une transaction marchande Cardon 2005 Dans son ouvrage L invention du quotidien l historien et psychanalyste Michel de Certeau insiste sur la cr ativit des gens ordinaires leurs ruses subtiles et efficaces qui leur permettent de r inventer en quelque sorte les produits impos s par les manufacturiers De Certeau 1990 Il donne le nom de braconnage ces r inventions et d tournements des dispositifs par les usagers Le terme d usage innovant a par la suite marqu les tudes en sociologie des usages des TIC notamment travers la relecture de l uvre de De Certeau par Serge Proulx 1994 12 Les concepteurs ont une repr sentation des usagers et celle ci est inscrite dans le dispositif Bardini 1996 De leur c t les usagers int grent l outil dans leurs pratiques intellectuelles et sociales selon leur contexte d usage en choisissant certaines fonctionnalit s dans les diff rentes possibilit s offertes par le dispositif et en en abandonnant d autres Un usage est consid r comme innovant lorsqu il est r invent par l usager de mani re accomplir des fonctions qui ne sont pas prescrites par les manufacturiers dans le mode d em
455. tion de l enseignement au premier cycle et de toutes les activit s qui s y rattachent comme la disponibilit aux tudiants comme si l enseignement tait un mal n cessaire Dyke 2006 p 38 Les d veloppeurs remarquent galement cette tension Y a des professeurs qui n aiment pas faire de la recherche Par contre y en a d autres qui sont faits pour a Ils aiment la recherche Ils vont chercher des fonds des intervenants ils prennent leur valise 5 heures puis 11 heures ils sont rendus au Mexique ou en France pis a grouille pis ils reviennent et ils repartent et leur vie est comme a ce sont des chercheurs Mais a m a d u de voir qu ils abandonnaient la r alit d tre avec des tudiants et tout a D veloppeur 1 mai 2009 Puisque les professeurs chercheurs doivent r partir leur temps entre leurs activit s d enseignement de recherche et de services la collectivit ils sentent souvent une 146 pression occasionn e par le manque de temps D ailleurs une tude portant sur l volution du travail professoral au sein des universit s qu b coises a r v l que 72 des professeurs en d but de carri re estiment ne pas avoir suffisamment de temps a consacrer a leur perfectionnement professionnel Bertrand 2004 Non seulement Vapprentissage d une nouvelle technologie demande du temps mais les efforts doivent ensuite tre maintenus pour alimenter et animer l espace de cours e
456. tions voir chapitre II Mais d abord nous consacrons les prochaines sections a la pr sentation des diff rentes facettes de notre objet d tude afin de pr ciser l angle qui sera pr conis et de formuler les questions de recherche de fa on ad quate 1 5 1 Moodle une plateforme en ligne d apprentissage code source ouvert Afin d tudier les dynamiques entourant la personnalisation d une technologie code source ouvert dans les organisations nous avons d cid de porter notre attention sur un cas en particulier soit l implantation de la plateforme Moodle dans une universit qu b coise Moodle est une plateforme en ligne d apprentissage qui permet chaque enseignant qui le d sire de cr er un espace en ligne personnalis pour son cours Cet espace constitue en quelque sorte le site Internet du cours o l enseignant d pose et partage des ressources num riques documents textes et multim dia pouvant tre consult es et aliment es par ses tudiants La plateforme renferme galement des modules de communication et de collaboration tels qu un forum un blogue une messagerie et un wiki Ces diff rents modules peuvent tre s lectionn s et agenc s par l enseignant en fonction de ses besoins Le terme g n rique Universit est utilis dans cette th se pour d signer l organisation tudi e sans l identifier afin de prot ger la confidentialit des individus dont nous avons recu
457. tions and their own interactions Engestr m 1987 Cette m thodologie va donc de pair avec les objectifs d une recherche action o le chercheur accompagne les sujets dans un processus de changement Le chercheur les aide a faire face aux contradictions secondaires de leur syst me d activit afin qu ils puissent trouver collectivement de nouvelles fa ons d organiser le travail liminant ainsi les tensions d coulant des contradictions analys es Such interventions are not based on prescriptions but on an introduction and collaborative application of new tools literally on re mediation or re instrumentation This is more than opportunistic casual and informal dialogue the researcher has a substantive contribution and must often be very determined and systematic in offering that contribution Engestr m 1987 Dans le prochain chapitre d crivant notre m thodologie nous indiquons que notre recherche ne s inscrit pas dans une telle d marche interventionniste Ainsi nous empruntons le m me chemin que d autres chercheurs qui ont utilis les contradictions comme un cadre conceptuel pour orienter la collecte des donn es et leur analyse Groleau et al 2011 Notre objectif est donc d interpr ter les tensions observ es en fonction des contradictions syst miques de l activit des sujets Pour ce faire nous devons retracer son histoire et identifier les diff rentes tensions ayant model sa transformation au fil du
458. tions of High Technology Capitalism and the Emergence of New Forms of Work In Learning and expanding with activity theory A L Sannino H Daniels et K D Guti rrez p 160 175 New York Cambridge University Press Miettinen R et M Hasu 2002 Articulating user needs in collaborative design Towards an activity theoretical approach Computer Supported Cooperative Work vol 11 no 1 2 p 129 151 Millerand F 1999 Usages des technologies d information et de communication TIC une approche cognitive de l appropriation Projet de th se Programme de doctorat conjoint de l Universit de Montr al l UQAM et l Universit Concordia 2003 L appropriation du courrier lectronique en tant que technologie cognitive chez les enseignants chercheurs universitaires vers l mergence d une culture num rique Montr al Th se pr sent e comme exigence partielle du doctorat en communication Facult des Arts et des Sciences Universit de Montr al 2011 Le partage des donn es scientifiques l re de l e science l instrumentation des pratiques au sein d un collectif multidisciplinaire Terrains amp travaux vol 1 no 18 p 215 237 Millerand F et K S Baker 2010 Who are the users Who are the developers Webs of users and developers in the development process of a technical standard Information Systems Journal vol 20 no 2 p 137 161 Minist re de la Justice du
459. titude selon la date pour dire quelle heure le soleil se l ve Ca n existait pas dans Moodle Ca prenait un calcul de trigonom trie assez pouss Il voulait avoir a pour que ses tudiants puissent valider rapidement sur le web leur solution a c est un truc que j ai rajout un module HTML personnalis avec du JavaScript C est quelque chose de vraiment particulier j suis pas s r que ce serait vraiment transf rable a ma fait revoir des notions que a 196 faisait longtemps que je n avais pas vues rires Mais a m a demand qu une journ e de travail D veloppeur 5 mars 2009 Dans ce cas le d veloppeur a d cid de r pondre la demande de l enseignant m me s il ne s agit pas d un besoin universel parce qu il tait en mesure de le faire qu il avait de l int r t pour le d fi que a repr sentait et que a ne lui demandait pas beaucoup de temps L estimation du temps n cessaire pour effectuer la modification joue d ailleurs un r le important dans la d cision d aller de l avant ou non puisque lorsque cela peut tre fait rapidement les d veloppeurs l ins rent eux m mes dans leurs t ches et non pas valider la d cision aupr s de leurs sup rieurs ou du Comit Si on estime que a prend une heure pis que a d range pas grand chose et que a va arranger un enseignant on va le faire Tout ce qui peut se faire de fa on informelle si
460. tive learning constitutes students as citizens rather than as consumers These are highly contrasting social positions and roles Consumers expect to express preferences and whims to be courted even coddled when students move from such settings into collaborative learning classrooms consumer expectations and demands are contested by rules about a different from of social participation citizenship Rinehart 2006 p 172 Or il ne suffit pas de mettre des outils d auto publication a la disposition des tudiants pour qu ils embrassent automatiquement un mode d apprentissage plus participatif Pour les enseignants cela implique non seulement de savoir cr er des espaces collaboratifs en ligne mais surtout de les animer de mani re susciter un apprentissage collaboratif effectif partir d interventions individuelles en ligne Walckiers et De Praetere 2004 Les enseignants qui ont tent des strat gies p dagogiques diff rentes ont parfois de la difficult faire passer leurs tudiants de r cepteurs passifs co cr ateurs et collaborateurs M me si les tudiants mettent de la pression sur leurs enseignants pour qu ils utilisent davantage les TIC ils ne sont pas n cessairement pr par s les utiliser pour jouer un r le plus actif dans leur apprentissage L enseignante suivante a constat cet effet que ses tudiants taient peu motiv s collaborer entre eux par le biais de Moodle On a ouvert un espac
461. tournement et de modification de l outil par les usagers mais de s int resser galement aux activit s de red veloppement de personnalisation et d adaptation continuelle d une technologie par les d veloppeurs qui sont en mesure voire d tiennent le pouvoir exclusif de reconfigurer les propri t s physiques de l outil en fonction de ses usages effectifs Pour ce faire notre compr hension de la temporalit doit tre revue ou a tout le moins enrichie afin de pouvoir prendre en compte les diff rentes dimensions qui lui sont associ es Un tel travail conceptuel a t entrepris notamment par Karasti Baker et Millerand 2010 qui se interrog es sur la question du temps dans le d veloppement collaboratif d infrastructure de partage de donn es scientifiques Dans leur propre revue de litt rature elles montrent que la question de la temporalit re oit moins d attention que celle de l espace En mettant l emphase sur des questions impliquant le court terme en guise de seule chelle temporelle ces tudes ont laiss es de c t celle du long terme pourtant importante pour notre compr hension du d veloppement collaboratif Les auteures montrent ensuite a l aide de leur tude de cas que le d veloppement collaboratif est marqu par des tensions entre les perspectives temporelles pr occupant les diff rents acteurs impliqu s En effet les programmeurs d un logiciel par exemple peuvent tre dans une si
462. tr s ins cure dans l apprentissage de certaines r alit s technologiques et il faut faire tr s attention a D veloppeur 1 mai 2009 Les enseignants qui sont moins l aise avec les outils technologiques mis la disposition de l Universit peuvent tre compar s de fa on d savantageuse par rapport leurs coll gues plus avanc s et ce la fois par l administration et les 134 tudiants Ces derniers se trouvent galement au c ur de cette tension comme nous le verrons au point suivant 4 1 2 La vis e enseigner 4 des apprenants ou a des clients La vis e haut niveau de l enseignant concerne l apprentissage de ses tudiants L incarnation de la contradiction primaire au sein de cette vis e se traduit par un dilemme pour l enseignant qui est amen consid rer l tudiant soit comme un client ou un apprenant Par le fait m me l enseignant voit son r le envers l tudiant d chir entre celui d un fournisseur de service et celui d un partenaire dans son apprentissage De 1978 2008 la proportion des recettes d exploitation des universit s canadiennes est pass e de 84 58 pour les subventions gouvernementales et de 12 35 pour les droits de scolarit ACPPU 2011 p 2 Devant une telle tendance il n est pas tonnant de constater que l ducation universitaire soit de plus en plus consid r e comme une prestation de services o le produit
463. ts H naff 2010 p 220 et o les rapports avec les tudiants enrichissent en retour les enseignants Au del de la transaction conomique l apprentissage repose sur une relation enseignant tudiant qui ne peut tre standardis e et encapsul e tel un bien de consommation Il ne suffit pas que l enseignant travaille ou livre un produit pour que les tudiants apprennent Ceux ci que le courant de la p dagogie socioconstructiviste d signe d sormais comme les apprenants doivent aussi assumer la responsabilit de leur propre apprentissage et ne peuvent se contenter d adopter un r le passif de consommateur de connaissances Or les enseignants re oivent de plus en plus de commentaires de leurs tudiants l effet que puisqu ils ont pay chers leurs cours le dipl me ou la bonne note un cours doit leur tre n cessairement remis en change Selon Eric George le syst me d valuation des enseignements constitue un exemple illustrant ce rapport de client lisme entre enseignants et tudiants 137 Est il vrai que tout tudiant tout tudiante a forc ment un avis imm diat sur le contenu d un cours sur sa compr hension d un cours ce qu un cours peut lui apporter Faut il vraiment consid rer que l ducation est une marchandise comme une autre Et l apprentissage n est il pas un processus souvent lent notamment lorsque des cours rel vent plus de culture g n rale que d enseignem
464. tte tude comparative le comit a rapidement statu que le mod le de d veloppement propre aux logiciels code source ouvert permettait de mieux r pondre plusieurs de ces crit res comme l a rapport plus tard le vice recteur lors d une allocution publique On s est rapidement rendu compte qu on avait besoin d autre chose de quelque chose de plus participatif Poursuivre dans un autre monde un monde o on pourrait faire valoir nos souhaits au niveau de la p dagogie dans des applications qui incarnent ces d sirs l Une des premi res d cisions que le comit a prises est d aller vers le logiciel libre c est une communaut de partage on peut mettre ce qu on fait au service des autres ce que ne permet pas les plateformes commerciales Administrateur 1 f vrier 2009 Cette parent de l Universit avec la communaut du libre avait d ailleurs t soulign e dans un des documents institutionnels produits par le comit o le logiciel libre est d crit comme une volution naturelle pour l institution La philosophie de partage des connaissances propre aux collectifs d veloppant les logiciels code source ouvert correspondrait davantage aux valeurs pr conis es par l Universit Les valeurs qui r gissent notre institution accessibilit innover r ussir sont un cho de la philosophie du logiciel libre Adh rer et promouvoir le logiciel libre constitue une valeur pour l
465. tuation o ils doivent se concentrer sur des vis es court terme circonscrites par les param tres d un projet de d veloppement soit son budget ses d lais et les objectifs techniques a atteindre Les usagers qui utilisent le logiciel pour y entrer et traiter information peuvent avoir au contraire des vis es beaucoup plus long terme afin d assurer que l information sera archivable et r utilisable Ces chelles temporelles divergentes peuvent sembler irr conciliables premi re vue Mais si on en tient compte dans la d marche de design elles peuvent tre articul es de mani re coh rente notamment en trouvant des fa ons de r pondre certains besoins sp cifiques courants tout en anticipant les usages futurs et vice versa 19 The continuing work of simultaneously building and using maintaining and redesigning the infrastructure is accompanied by an active concern and sensitivity to how the long term affects activities conducted in the short term Continuing design is a development orientation where the relation between short term and long term traditionally seen a tension is addressed and accounted for from the point of view of infrastructure time by incorporating it as a foundational design consideration Karasti Baker et Millerand 2010 En tudiant les relations entre le court terme et le long terme Karasti Baker et Millerand ont montr que si on veut un d veloppement qui soit r ellement coll
466. tudiants Document institutionnel 1 d cembre 2005 En ce sens les contraintes li es au mode propri taire ne conviennent plus en regard de la complexit de la vis e des enseignants Notamment WebCT permettait difficilement le travail collaboratif alors qu il s agit d une des tendances fortes tant de la recherche que de l enseignement Document institutionnel 1 d cembre 2005 Cette tension est exprim e par le vice recteur aux affaires acad miques Avec WebCT on aurait aim avoir tel outil on le demandait au fabriquant il nous r pondait a va prendre 12 mois avant qu on puisse m me y penser On se faisait finalement dire qu on tait les seuls le vouloir donc ce n tait pas d velopp Les profs taient oblig s d orienter leur p dagogie sur l offre commerciale Administrateur 1 f vrier 2009 Les demandes taient la plupart du temps rejet es par l entreprise commercialisant WebCT parce qu elles taient sp cifiques l Universit et ne traduisaient pas des besoins communs plusieurs de leurs clients Pour qu une demande soit accept e l Universit devait prouver au fournisseur que son besoin n tait pas unique ce qui tait souvent impossible M me dans les cas o la demande concernait plus d un client il tait tr s difficile d avoir quelque contr le que ce soit sur l ch ancier de d veloppement de l entreprise Cette situation a d ailleurs t v cue p
467. turation si la technologie n est ni un construit social ni une entit mat rielle alors qu est ce que c est Carole Groleau cit e par Bonneau 2010 De plus Orlikowski et ses coll gues ont tendance accorder un poids gal tous les acteurs dans le processus de structuration n gligeant ainsi les dynamiques de pouvoir et le fait que certains acteurs par leur statut sont en davantage en mesure de dicter comment les autres doivent utiliser les technologies En s attardant l mergence de structures un niveau tr s micro il est difficile d inclure certaines dimensions institutionnelles propres l ordre social pr existant The enactment perspective s unrelenting focus on action in the here and now of practice has also made it difficult for researchers to speak to how preexisting entrenched social structures shape how technologies are deployed and used Leonardi et Barley 2010 p 24 60 Pour combler ces lacunes nous avons besoin d une th orie qui puisse mieux lier les niveaux micro et macro afin de pouvoir mieux articuler ce qui se passe en situation avec le contexte socio historique pr existant Au point suivant nous examinons comment la th orie de l activit traite ces questions 2 1 4 La th orie de l activit Nous avons vu plus t t dans ce chapitre que l action situ e et la cognition distribu e utilisent l action ou le syst me mobilis par l action comme unit
468. tures is problematic from a structurational perspective because it situates structures within technological artifacts This is a departure from Giddens view of structures as having only a virtual existence that is as having no reality except as they are instantiated in activity Orlikowski 2000 p 406 59 La position qu elle adopte par la suite l am ne consid rer la technologie comme une s rie de contraintes et de possibilit s qui sont actualis es dans l action enactment Ainsi le changement amen dans une organisation par implantation d une nouvelle technologie est ins parable des pratiques quotidiennes situ es des membres de l organisation technologies in practice C est vraiment dans la mani re de l actualiser que la technologie devient ce qu elle est rather than starting with the technology and examining how actors appropriate its embodied structures this view starts with human action and examines how it enacts emergent structures through recurrent interaction with the technology at hand Orlikowski 2000 p 407 Cette nouvelle formulation est davantage coh rente avec celle propos e initialement par Giddens puisqu elle consid re les structures comme virtuelles mergeant au fur et mesure que les usages et les relations sociales se stabilisent et s institutionnalisent Reste qu il subsiste toujours une difficult conceptualiser la technologie avec la th orie de la struc
469. u m me probl me auparavant et qui ont invent ou modifi un outil pour le rendre mieux adapt Leur exp rience est en quelque sorte accumul e dans les propri t s physiques de l outil ainsi que dans les connaissances qui l accompagnent comment l outil devrait tre utilis Tools are created and transformed during the development of the activity itself and carry with them a particular culture the historical evidence of their development So the use of tools is an accumulation and transmission of social knowledge Kaptelinin et Nardi 2006 p 70 La r alisation d une activit ne repose pas que sur des interactions entre humains et entit s mat rielles mais aussi sur des interactions sociales o la communication est consid r e comme un aspect int gral de l activit Engestr m Miettinen et Punam ki Gitai 1999 Le cadre conceptuel de la th orie de l activit permet aux 67 chercheur d analyser le dialogue et les diff rentes grammaires de pratique grammars of practice au sein du syst me d activit CHAT researchers seek to highlight the dialogue or better multilogue that takes place between multiple participants in an activity system as each brings different perspectives and cultural resources to construct and engage a common object as well as between participants in neighboring or interlinking activity systems Foot 2001 p 33 Nous avons vu que le syst me d acti
470. ui contraignent ou facilitent ces choix Nous souhaitons examiner le r le jou par les enseignants dans la co configuration mat rielle de Moodle au fil du temps Comment pourquoi et quand ceux ci interagissent ils avec les d veloppeurs Sur quoi reposent leurs n gociations Comment s effectuent les compromis Qu est ce qui fait en sorte qu un changement soit apport aux propri t s physiques du dispositif Alors que tr s peu d tudes se sont appliqu es expliquer comment les relations de collaboration entre les d veloppeurs et les usagers sont construites dans le contexte d une implantation dans une organisation nous souhaitons utiliser ce cas pour d crire les conditions mat rielles et sociales qui entourent les pratiques de co configuration There has been little qualitative research on systemic tensions and constraints constitutive to work practices in the actual situations and contexts of implementation There is a lack of studies focusing on situations where producers and users meet We suggest that innovation studies should gain theoretical and methodological sensitivity to the tensions and constraints occurring in the collaborative relations between parties of the implementation process Hasu et Engestr m 2000 p 63 Lorsque nous faisons r f rences aux conditions mat rielles cela sous entend que nous nous int ressons aux particularit s de Moodle en tant que logiciel code source 45 ouvert La pr
471. ui travaillent le font raison de 25 heures en moyenne par semaine Bonin 2007 Or en facilitant l individualisation du parcours d apprentissage les TIC peuvent galement accentuer la tendance au client lisme et par le fait m me un utilitarisme de la part des tudiants Granjon et Paris 2005 Qu il s agisse de mettre en ligne des diapositives Powerpoint des notes de cours ou des tests interactifs l accessibilit en tout temps et en tout lieu de ressources num riques peut v hiculer l id e que les tudiants sont aux commandes de leur apprentissage L apprentissage est moins vu comme uneexp rience multiforme o l enseignant choisit les strat gies d apprentissage les plus appropri es et davantage comme une obligation d en donner autant sinon plus aux clients que ses comp titeurs Dans la citation suivante une enseignante s exprime au sujet des attentes des tudiants concernant Vindividualisation du parcours par le biais de la disponibilit en tout temps des ressources num riques Pour eux a va de soi Premi rement ils ne se rendent pas compte de l ouvrage que c est L tudiant va s attendre ce que le fichier soit mis en ligne au moment o il veut aller le r cup rer Mais moi je fais a quand au juste Mettons que j ai un cours le lundi matin L tudiant s il travaille jeudi vendredi samedi et dimanche ben il va peut tre r cup rer son fichier tout de suite la
472. un d partement 11 mai 20091 A travers ces interactions constantes un lien de confiance particulier se d veloppe entre l usager et le d veloppeur ce qui modifie par la suite la fa on dont ce dernier valuera les demandes ult rieures Quand on a un historique avec des usagers on re oit aussi diff remment les commentaires Lorsqu elle m appelle pour me dire ben 1a j ai tel probl me je ne lui demande pas peux tu me donner une preuve Y a un lien de confiance elle le sait que je suis l pour elle et moi je sais qu elle ne m appelle pas pour rien Ces informations l sont des informations privil gi es que nous on re oit D veloppeur 1 mai 2009 Ici l usager qui a un historique a un statut particulier Ses demandes ont donc davantage de chance d tre prises en consid ration que celles d un usager inconnu qui communique avec eux pour la premi re fois La citation suivante montre que les d veloppeurs sont galement influenc s par l approche de l enseignant et l int r t qu il r ussit susciter pour son projet On regarde chacune des situations des fois c est des super de beaux projets t as envie de les accommoder pis quand tu vois la personne qui est hyper enthousiaste elle te parle de son projet pis t embarques dedans pour essayer de l aider D veloppeur 7 avril 2009 Dans le m me ordre d id es nous avons not d autres exemples o les d veloppeu
473. upr s d audiences internationales en HCI et CSCW Context and Consciousness Activity Theory and Human Computer Interaction dit en 1996 par Bonnie Nardi puis Acting with technology activity theory and interaction design dit en 2006 par Victor Kaptelinin et Bonnie Nardi En consid rant la technologie comme faisant partie du spectre plus large des activit s humaines la th orie de l activit a permis d largir le cadre d analyse pr conis dans ces tudes en favorisant une meilleure prise en compte de la vis e et du contexte mat riel et social de l usager et en consid rant que les technologies doivent supporter la coop ration et les interactions en termes d activit s plut t qu en termes de fonctionnalit s techniques Activity theory requires that the scope of analysis be extended from tasks to a meaningful context of a subject s interaction with the world including the social context In other words according to activity theory user system interaction is too narrow a phenomenon to count as a genuine activity Making a meaningful activity the unit of analysis means that not only an interaction between people and technology is considered but also the objects in the world with which subjects are interacting via technology Kaptelinin et Nardi 2006 p 34 Les outils favorisent la transmission de fa ons de faire En effet ils incorporent l exp rience d autres personnes qui ont fait face a
474. ure int grative ou destructive Dans le cas que nous avons observ il s agissait plut t d int gration En somme la signification des valeurs associ es open source et la p dagogie socioconstructiviste inscrite dans Moodle est ren goci e localement en fonction du contexte de l organisation o l outil est implant Si les nouvelles pratiques ne remettent pas en question l id ologie organisationnelle dominante elles peuvent tre int gr es dans l ordre pr existant Les sujets prennent ce qu ils peuvent du mod le et l adaptent avec ce qu ils ne peuvent pas changer Toutefois nous ne croyons pas qu il s agisse strictement de reproduction de l ancien mod le ni de r sistance face un nouveau mod le d activit Le fait de ne pas embrasser totalement le nouveau mod le n am ne pas la d faite de ce dernier ni la persistance d un statu quo Quand la rupture ou le remplacement n est pas possible le changement se vit par voie de contournement ou d agencement du moins pendant un certain temps En effet nous avons vu que certaines possibilit s de transformation p dagogiques offertes par Moodle ne peuvent pas tre r alis es leur plein potentiel puisqu elles se heurtent certaines pratiques institutionnalis es incompatibles Or l organisation pourrait ventuellement r pondre en institutionnalisant les nouvelles pratiques qui sont sources de conflit Selon le mod le des contra
475. urs Cette fa on de faire permet aux d veloppeurs d offrir un meilleur service aux usagers qu l poque o l opacit du logiciel propri taire WebCT les rendait d pendants d un interm diaire le fournisseur qui bloquait en quelque sorte leur capacit d action et de r ponse En effet la plus grande capacit d action conf r e par l acc s au code source place les 211 d veloppeurs dans une nouvelle position face aux enseignants Les demandes formul es par ces derniers tirent leur origine de probl mes et de tensions qui se manifestent dans leur activit C est lorsque que l outil est int gr dans le contexte r el de travail qu il peut v ritablement montrer ses possibilit s et limites rendant ainsi les pratiques situ es des enseignants plus visibles leurs coll gues d veloppeurs Les probl mes autorisent l entr e r flexive sur les besoins des enseignants en facilitant l intelligibilit mutuelle des perspectives des enseignants et d veloppeurs et en leur permettant d op rer avec un langage partag Ces besoins prennent ensuite la forme d anticipations et de souhaits en relation avec l horizon des solutions possibles pouvant tre offertes par les d veloppeurs Au fil de leurs interactions avec les usagers les d veloppeurs construisent leur propre valuation pour d terminer s ils doivent modifier le code de Moodle et ou lui ajouter des fonctions selon les contraintes et possib
476. us avons vu que la strat gie des d veloppeurs consistant apporter des micro innovations incr mentales c t de la structure de base de Moodle leur permet de ne pas avoir exclure d embl e un besoin jug trop sp cifique tout en n ayant pas l imposer la majorit des usagers Ici le fait de personnaliser l outil pour un usager ne remet pas en question sa logique interne Or il survient des cas o les besoins de l usager en tant qu individu sont en contradiction avec les besoins de la communaut les autres usagers de l institution ou les contraintes organisationnelles des d veloppeurs C est alors que les d veloppeurs d cident quelles demandes sont prioritaires ou si certaines doivent tre rejet es Le processus de co configuration laisse de la place la n gociation entre usagers et d veloppeurs mais ultimement ce sont ces derniers qui d cident ce qui sera modifi dans l outil et ce qui ne le sera pas videmment cette autorit leur est formellement conf r e par leur r le et leur expertise L institution les a officiellement d sign s en tant que responsable de la maintenance du syst me et du service aux usagers Leur pouvoir s exerce donc travers le contr le dont ils disposent sur le code Ce pouvoir vient avec une responsabilit celle de fournir un service aux usagers En effet la vis e des d veloppeurs n est pas de concevoir un logiciel mais plut t de supporter les usage
477. us nous pr sentons en tant que formatrice enseignante et chercheuse afin que les nouveaux venus soient mis au courant de notre recherche En ce qui concerne l observation lors des formations notre r le de formatrice nous donne l occasion d tre en contact avec un grand nombre d enseignants au moment o ils commencent se familiariser avec Moodle Puisque la formation poss de un c t tr s pratique nous sommes t moins de leurs usages en voyant directement comment ils manipulent l outil sur leur ordinateur Les questions et commentaires des enseignants qui assistent la formation nous aident comprendre leurs probl mes et besoins sp cifiques Cette position privil gi e permet d avoir un regard de l interne sur une situation dont certains l ments pourraient nous chapper si nous n y tions pas impliqu s directement Au fil de ces formations nous devenons famili res avec le langage utilis par les participants les sous entendus et les r f rences implicites aux structures organisationnelles Ces connaissances contextuelles permettent de faire des liens de saisir plus facilement quelle situation ou fonctionnalit le participant fait r f rence Par contre nous n utilisons pas les conversations informelles tenues lors des formations en guise de citations elles servent plut t de point de d part pour les th matiques approfondies lors des entretiens 115 Le processus de sollicitation des
478. usieurs charg s de cours qui entretiennent un lien serr avec le milieu professionnel portant ainsi tour tour les chapeaux professionnels et disciplinaires D une part c est souvent leur exp rience professionnelle qui leur permet d asseoir leur l gitimit dans le monde acad mique Et d autre part le fait d uvrer en milieu universitaire leur donne acc s un champ 147 d action et des ressources diff rentes Des tensions marquent ce rapport entre le p le discipline et le p le professionnel L historien Julien Prud homme qui a tudi ces dynamiques au sein de certains d partements universitaires qu b cois a d ailleurs soulev la difficult pour certains enseignants qui gardent un rapport la profession de r ussir se fondre l espace acad mique Prud homme 2009 Si on consid re que l activit des enseignants est m di e par les outils lorsqu on tudie leurs usages de ces derniers il importe de tenir compte des appartenances multiples des enseignants et du d cloisonnement grandissant de leurs activit s qui cr ent de nouveaux besoins 4 1 4 La division du travail collaborer dans une culture organisationnelle individualiste Dans le triangle de l activit la division du travail r f re la r partition des r les et des pouvoirs au sein du syst me d activit c est dire aux diff rentes positions occup es par les sujets Cette division du trav
479. usieurs communaut s open source qui sont compos es en majorit de programmeurs issus du milieu de l informatique la communaut Moodle compte une majorit enseignants et de d veloppeurs uvrant dans le secteur de l ducation l origine la plateforme a t cr e par un doctorant en ducation en Australie Martin Dougiamas puis son volution s est effectu e travers les contributions d usagers de partout dans le monde Moodle Docs 2006 Il est int ressant de noter que son implantation dans l Universit tudi e s est accompagn e d une reconfiguration de la division des t ches qui refl te cette appartenance des outils p dagogiques aux enseignants plut t qu aux informaticiens seulement Au chapitre pr c dent nous avons trait des tensions relatives au double mod le de gouvernance de l Universit qui combine un management central et des instances facultaires d centralis es voir 4 1 5 Historiquement un outil de travail tel que Moodle aurait t sous la responsabilit unique et centralis e du service informatique un niveau global Le nouveau mode de gestion de Moodle implique une reconfiguration de la structure organisationnelle en faisant en sorte que les services centraux impliqu s dans la maintenance et le support de la plateforme soient soumis aux d cisions du Comit auquel nous avons fait r f rence plus t t En effet une reconfiguration de la division des t ches est survenue
480. ut pist mique et logiciel libre conversation discussion et forum In Communaut s virtuelles Penser et agir en r seau Serge Proulx Louise Poissant et Michel S n cal p 269 282 Qu bec Les Presses de l Universit Laval Conein B et L Th venot 1997 Cognition et information en soci t Editions de l Ecole des hautes tudes en sciences sociales p 319 Cordelier B I Mahy et C Vasquez 2010 L organisation en mouvement appel communication En ligne lt http calenda revues org nouvelle17801 html gt Consult le 1 novembre 2010 Couture S C Haralanova S Jochems et S Proulx 2010 Note de recherche Un portrait de l engagement pour les logiciels libres au Qu bec Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie Crague G 2003 Des lieux de travail de plus en plus variables et temporaires Economie et statistique vol 369 no 1 p 191 212 Crozier M et E Friedberg 1977 L acteur et le syst me les contraintes de l action collective Paris Editions du Seuil p De Certeau M 1990 L Invention du quotidien Coll Collection Folio essais Paris Gallimard p Deken F et K Lauche 2010 Expansive Learning And New Practice Creation A Conceptualization Collaborating In Inter Organizational Product Innovation Second International Symposium on Process Organization Studies DeSanctis G et M S Poole 1994 Capturing the Complexity in Adv
481. utionnelles et de la construction d activit s collectives allant au del de l environnement imm diat de l individu 2 1 3 La th orie de la structuration La th orie de la structuration du sociologue britannique Anthony Giddens et plus particuli rement le concept de la dualit de la structure Giddens 1984 est utilis par plusieurs chercheurs tudiant l introduction de technologies dans les organisations dont Orlikowski Barley Poole et DeSanctis Jones et Karsten 2003 Rappelons que la th orie de Giddens est n e de la volont de r concilier deux approches traditionnellement oppos es soit la ph nom nologie et le structuralisme Giddens 1984 Giddens reconna t que les actions des acteurs sont la fois facilit es et contraintes par la structure La structure au sens de Giddens r f re une entit virtuelle partag e qui module et transcende les activit s locales et guide les actions des individus l aide de patterns communs Les patterns d interactions force d tre reproduits par les acteurs font na tre les propri t s structurelles Ainsi les actions individuelles et la structure par exemple les institutions sont mutuellement constitu es 56 En mettant l accent sur l influence r ciproque entre les actions des acteurs et les propri t s structurelles caract risant les syst mes sociaux le concept de la dualit de la structure se distingue des approches d crites pr c demme
482. ux et anciens l ments de l activit c est ce qui constitue les contradictions tertiaires Les contradictions tertiaires Les contradictions tertiaires apparaissent lorsqu on introduit dans le syst me d activit des l ments provenant d un autre syst me d activit Les m diations mat rielles et sociales se r inventent alors dans le syst me d origine ce qui cr e des tensions entre les nouveaux et anciens l ments de l activit c est ce qui constitue les contradictions tertiaires Celles ci sont repr sent es dans la figure pr c dente par le nombre 3 qui relie le syst me d activit central dans sa forme initiale sa forme nouvelle ou plus avanc e culturellement culturally more advanced central activity Par exemple une contradiction tertiaire peut survenir apr s qu une nouvelle proc dure soit implant e dans le cas o elle demeurerait en tension avec l ancienne configuration de l activit 78 Les contradictions quartenaires Finalement la reconfiguration du syst me d activit central peut donner lieu a des contradictions quaternaires qui se manifestent entre le syst me d activit central qui a t reconfigur et les autres syst mes d activit qui l entourent Ces syst mes d activit s voisins sont repr sent s dans la figure pr c dente par les triangles intitul s instrument producing activity subject producing activity rule producing activity et
483. ux rapports de pouvoir qui sous tendent la construction des artefacts on peut voir comment cela permet d actualiser certaines dynamiques dans l organisation De plus ses observations r v lent le r le important jou par l environnement physique et le temps sur la structuration du travail Taylor ef al 2001 p 25 et 51 Pour elle les dimensions de temps et d espace ne sont pas pr tablies mais plut t construites travers les activit s des travailleurs un concept que nous retrouverons plus loin lorsque nous examinerons l approche de la structuration Elle indique galement que le processus de r solution de probl me ne se passe pas que dans la t te de l individu il fait appel ce que Suchman appelle des ressources structurantes soit d autres individus la configuration de l espace les outils techniques etc En ce sens la conception de Suchman rejoint celle de la cognition distribu e que nous abordons maintenant plus en d tail 2 1 2 La cognition distribu e Dans ses travaux Edwin Hutchins 1995 souligne la dimension situ e et collective de la cognition en la consid rant non pas comme un processus mental ne se produisant exclusivement que dans la t te d un individu mais plut t comme se produisant travers les interactions entre les membres d un groupe de travail et leur recours des ressources externes outils environnement physique Celles ci sont consid r es comme le prolongement des
484. ux visions ou deux objectifs contradictoires coexistent dans un processus manag rial cela n emp che pas les organisations d tre efficaces Fernandez Alles et Valle Cabrera 2006 Ainsi les dynamiques organisationnelles peuvent tre expliqu es par la rencontre de forces et de pressions paradoxales Hundsnes et Meyer qui ont tudi la trajectoire d une soci t de t l communication norv gienne a travers ses nombreuses r organisations soutiennent que la pr sence simultan e de deux visions organisationnelles contradictoires soit la centralisation et la d centralisation permet l organisation d voluer et d tre mieux adapt e son environnement Hundsnes et Meyer 2006 La double contrainte double bind Bateson 1972 constitue un type particulier de paradoxe Dans le contexte des activit s de travail la double contrainte correspond des situations dans lesquelles les acteurs sont en quelque sorte emprisonn s dans une boucle r flexive o ils ressentent de la pression pour faire quelque chose mais per oivent l impossibilit d agir en ce sens Engestr m et Sannino 2011 Peu importe ce qu il fait l acteur a l impression de ne pas r pondre correctement la demande Ainsi des l ments tout fait logiques si on les consid re individuellement deviennent illogiques une fois mis en interrelation Pour se sortir d une double contrainte les acteurs doivent tre cr atifs en recadrant
485. vec une multitude de pratiques h t rog nes et complexes pouvant difficilement tre formalis es au sein d un dispositif technique 1 5 3 1 Question principale En fonction des objectifs que nous venons de d crire nous formulons la question principale comme suit Comment s articulent les activit s de personnalisation l usage d une technologie code source ouvert dans l organisation Cette question agit titre de ligne directrice traversant et structurant les diff rentes parties de la recherche Elle souligne notre pr occupation pour les allers retours continuels entre les activit s de personnalisation de Moodle ses usages et les pratiques de travail des enseignants en nous amenant r examiner les fa ons de conceptualiser les dimensions mat rielles et sociales du changement technologique et organisationnel au fil du temps 44 1 5 3 2 Questions sp cifiques Les questions suivantes servent examiner de fa on plus d taill e les probl mes soulev s jusqu ici La premi re question sp cifique est formul e comme suit Comment peut on d crire les pratiques de co configuration permettant la personnalisation de Moodle En r pondant cette question nous serons amen s d crire les activit s et interactions menant a la transformation de Moodle En analysant l espace sociotechnique o se n gocient les ajustements de Moodle nous pouvons mieux comprendre quels sont les facteurs q
486. visibilit du travail par l entremise des r seaux socionum riques et des outils 294 collaboratifs en ligne Alors qu on demande de plus en plus aux travailleurs de produire des rapports et compte rendu de leur travail afin de le rendre plus visible a leurs coll gues et sup rieurs certains trouvent des fa ons plus spontan es et situ es de rendre compte de leurs pratiques qui sinon resteraient invisibles Les plateformes de cr ation de contenu telles que les blogues et les wikis ainsi que les r seaux socionum riques sont de plus en plus utilis s par les travailleurs pour narrer leur travail et ce non seulement leurs coll gues mais tous ceux qui sont int ress s par leurs propos au del de leur organisation ou m me l ext rieur de leur r seau initial De mani re plus g n rale les usages expressifs et les pratiques d auto d voilement en ligne se sont accrus avec l arriv e des sites de r seaux socionum riques Proulx Millette et Heaton para tre en 2012 Par leur design ces derniers encouragent les usagers diffuser leurs intentions dans un espace public plus large Chaque jour des millions d internautes utilisent les sites de r seaux socionum riques pour partager leurs humeurs probl mes besoins et solliciter des avis Quant aux travailleurs ils y diffusent non seulement des connaissances formalis es mais aussi des hypoth ses des traces de leur travail ou des pistes de r flexion sur celui
487. vit est construit autour de sa vis e En outre les activit s sont des syst mes ouverts qui d pendent les uns des autres formant ainsi des r seaux et des partenariats leur permettant d interagir autour de vis es partag es tel qu illustr la Figure 2 2 Ainsi un syst me d activit peut recevoir des r gles et des outils d un autre syst me voisin par exemple le syst me d activit des enseignants peut recevoir des r gles et des outils de la part du management et produire des r sultats pour d autres syst mes d activit s par exemple les tudiants Instruments Instruments Potentially shared object Subject Rules Community Division of Division of Community Rules labor labor Figure 2 2 Deux syst mes d activit en interaction partageant leur vis e Or m me si le syst me d activit re oit des influences de l ext rieur celles ci ne constituent pas l unique cause des changements dans l activit S Tir de Engestr m 2009b p 305 68 The outside influences are first appropriated by the activity system turned and modified into internal factors Actual causation occurs as the alien element becomes internal to the activity This happens in the form of imbalance The activity system is constantly working through contradictions within and between its elements In this sense an activity system is a virtual disturbance and innovation producing machine Center for Activity
488. xaminerons donc les contradictions tertiaires et quaternaires mergeant de la reconfiguration de l activit CHAPITRE VI LA PLACE DES NOUVEAUX PATTERNS D INTERACTION AU SEIN DES PRATIQUES INSTITUTIONNALISEES L introduction de Moodle dans l universit tudi e est consid r e comme une r ussite la fois par les enseignants les d veloppeurs et l organisation Les P g gt PP 8 enseignants disposent d un nouvel outil facile utiliser et flexible leur permettant 8 p P d enrichir leurs m thodes p dagogiques Les d veloppeurs s inspirent des fa ons de faire propres aux collectifs open source pour fournir un meilleur service aux usagers L organisation a r duit les co ts associ s aux frais de licence du logiciel propri taire 8 que Moodle a remplac et s est lib r e de sa d pendance l gard du fournisseur Or en poursuivant l analyse on se rend compte que dans certains cas les usages de Moodle viennent bousculer certaines pratiques pr existantes ou ont de la difficult se r aliser leur plein potentiel Dans ce chapitre nous poursuivons donc notre analyse de la transformation de l activit en portant plus particuli rement notre attention sur les nouvelles tensions v cues par les sujets la suite de l introduction de Moodle dans l Universit Ces tensions peuvent constituer des manifestations de contradictions tertiaires et quaternaires Rappelons que selon Engest
489. y Suchman qui nous 266 invite envisager le travail en tant que r solution de probl me en situation plut t qu en tant qu une suite de proc dures planifi es Suchman 2007 Les tentatives conjointes de r soudre des probl mes autorisent une entr e r flexive sur les pratiques au del des fronti res organisationnelles qui s parent habituellement les enseignants et les d veloppeurs ce sujet la litt rature issue du domaine de la gestion des connaissances Knowledge Management ou KM a d j trait de Vimportance de fournir des moyens aux travailleurs de traverser les fronti res organisationnelles qui isolent leurs pratiques respectives afin de joindre les diff rentes comp tences professionnelles n cessaires la r solution de probl mes multidisciplinaires Carlile 2004 Levina et Vaast 2005 Les pratiques de co configuration que nous avons d crites permettent effectivement aux enseignants et aux d veloppeurs de joindre leurs comp tences afin d envisager les probl mes partir de deux perspectives la fois tout en conservant leur identit respective Les r cits d usages des enseignants permettent de r v ler une division du travail ou des r gles qui taient autrement difficilement perceptibles cet effet nous avons donn au chapitre V voir sous section 5 2 3 l exemple des enseignants qui assument le r le de coordonnateurs de cours Puisque ce r le est sp cifique une facult et qu il
490. yant recours des portions d j d velopp es qui ont d j fait leurs preuves Google s assure d un d veloppement rapide de son produit De plus Google a tout int r t ce que des produits comp titeurs s inspirent de son propre code source puisque ceux ci serviront de tremplin pour son activit commerciale principale soit la recherche sur Internet De son propre aveu le fait de laisser son code source ouvert est une d cision coh rente par rapport ses int r ts commerciaux Sure we could ship a proprietary browser and hold it in But Google lives on the Internet It is in our interest to make the Internet better and without 27 competition we have stagnation Thats why we re open sourcing the whole thing Google 2008 p 37 La soci t Apple a galement compris qu une certaine ouverture permet de r duire ses co ts de d veloppement tout en cr ant un nouveau march de produits compl mentaires Lindman et Rossi 2010 En effet en permettant quiconque de cr er et de vendre des applications pour son iPhone et iPad par l entremise de sa boutique en ligne AppStore Apple s assure que ses t l phones et tablettes soient plus int ressants utiliser Bien qu Apple soit loin d embrasser tous les principes propres aux logiciels 4 code source ouvert reste que cet exemple montre a quel point les entreprises per oivent l int r t que pr sente un mod le d innovation plus ouvert pour leurs activit

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