Montpellier - Grand Coeur
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1. L Europe des Projets Architecturaux et Urbains Groupement d int ret Public PO PS U Plate forme d Observation des Projets et Strat gies Urbaines Montpellier la ville invent e GRAND COEUR Sylvain Barone CEPEL Fevrier 2008 Ville de PUCA pg oneee urbanisme construction architecture site E r Katen t Ptit 1 R PUBLIQUE FRAN AISE Montpellier Agglom ration Minist re de l cologie de l nergie du D veloppement durable et de l Am nagement du territoire MINIST RE DU LOGEMENT ET DE LA VILLE MUTATIONS DES Avec le soutien de TERRITOIRES v i en p5 FRE LA VILLE Grand C ur est un projet global de r habilitation et de valorisation du centre de Montpellier qui a t lanc formellement l automne 2002 La Ville d montre travers ce programme sa volont de r orienter son action en direction du centre Cela ne signifie pas que son intervention ignorait jusqu ici le c ur de ville Cependant ce projet repr sente une volution par rapport aux politiques d am nagement et d urbanisme montpelli raines de ces vingt cinq derni res ann es Il r pond une forte croissance d mographique et une tendance naturelle l talement urbain Il v hicule une certaine vision du centre habit et dynamique dont il rappelle le r le essentiel dans l agglom ration montpelli raine Il se d cline en plusieurs axes logement commer2. s divers un int r t public Dans ce contexte le r glement des oppositions ne peut tre simple aucun int r t n tant sup rieur un autre La n gociation est par cons quent la voie privil gi e pour r guler les conflits d int r t et ajuster les priorit s des uns et des autres Il faut galement insister ce stade sur le r le du politique La Ville exprime travers Grand C ur sa volont politique Mais aussi forte qu elle soit celle ci s inscrit dans un jeu plusieurs chelles L exemple du projet de parking du Peyrou le d montre parfaitement Alors que ce projet semblait devoir tre abandonn la mobilisation des grands lus locaux de gauche comme de droite a permis d inverser la tendance Grand C ur a t pens par la Ville Sa mise en uvre n en reste pas moins tributaire comme la plupart des politiques locales d changes multi niveaux L analyse des moyens d action utilis s dans le cadre de ce programme le confirme 3 le passage l op rationnalisation Analyser comme on vient de le faire le r le des diff rents d acteurs permet d viter le pi ge consistant r ifier la ville comme acteur unitaire Nous avons toutefois quelque peu ignor jusqu ici les acteurs op rationnels c est dire ceux qui ont la charge de donner corps tr s concr tement aux op rations Or il est vident que leur r le est primordial Ces acteurs agissent travers une vari t de dispositifs L en
3. senter un certain int r t public Ville services du patrimoine grands tablissements public ferroviaires etc se trouvent mis en interaction La r gulation des conflits li s ces interactions est parfois source de ralentissement dans la mise en uvre des op rations En revanche le partenariat est tr s troit entre la Ville et a SERM comme en t moigne l installation d une mission commune d di e au suivi du programme et la coordination des intervenants Enfin Grand C ur se caract rise par la mobilisation d une gamme tr s large d outils op rationnels du plus incitatif au plus coercitif OPAH RU PRI ZPPAUP et par la mise en place de diff rents zonages Montpellier pr sentant la particularit l instar de quelques autres villes de b n ficier d un financement ANRU pour son centre ancien qui rappellent que l action publique doit s adapter aux sp cificit s micro locales qu elles soient sociales conomiques ou patrimoniales FICHE PROJET 2 montpellier grand c ur Lanc e fin 2003 l op ration Grand C ur a pour ambition de transformer et dynamiser le centre histo rique de la ville longtemps limit l cusson s d tendre son p rim tre de r nover son patrimoine de renouveler ses fonctions d am liorer le cadre de vie de ses habitants La Mission Grand C ur quipe pluridisciplinaire comprenant des repr sentants de la ville de la SERM et d ACM pilote un programme ambitieux et innov
4. ANRU est particuli rement int ressant Il d montre que les financements loin d tre octroy s unilat ralement par l chelon central sont toujours l objet de discussions et de n gociations Par ailleurs la croyance en une auto efficacit des instruments doit tre relativis e Les effets que produisent les instruments de l action publique sont indissociables de la mani re dont ils s inscrivent dans des logiques et des configurations singuli res Ils font plut t figure ce titre de variables d pendantes Cela ne signifie pas que leur importance soit secondaire Mais leur usage m rite d tre analys la lumi re d autres donn es L op rationnalisation ne constitue donc pas l aboutissement de notre raisonnement de m me qu elle ne constitue pas l horizon ind passable des programmes publics la phase de mise en uvre bouscule les perceptions des acteurs et impacte la re d finition de l intervention Si la mise en instruments permet la concr tisation du projet elle doit tre pens e en lien avec les soubassements cognitifs de l action publique et l activation de syst mes d acteurs conclusion Le projet urbain oscille toujours entre deux univers de significations le volontarisme strat gie contr le vision long terme et l interaction construction de consensus pragmatisme horizontalit Pinson 2004 En ce qui concerne la mani re d envisager les politiques d am nagement et d urbanisme nous avons vu que Gr
5. acc s dans cette zone de nombreux quipements et services Il s agit en m me temps de faire face aux processus de fragmentation sociale l uvre dans toutes les villes europ ennes Le Gal s 2003 de maintenir une certaine mixit sociale en am liorant les conditions de vie des moins favoris s tout en vitant que les plus ais s ne choisissent d habiter ailleurs La Ville doit g rer pour cela une double probl matique celle des marchands de sommeil gt et celle de l inflation des prix de l immobilier Le diagnostic est le suivant seule l intervention publique peut interrompre la spirale de d pr ciation du b ti selon laquelle les moins riches acceptent d occuper des logements en mauvais tat ces logements pouvant cependant procurer des rendements importants leurs propri taires pour peu qu ils en diminuent drastiquement les frais d entretien De son c t le priv a peu d int r t intervenir Devant cette situation la Ville applique les m thodes interventionnistes qu elle met en uvre depuis une trentaine d ann es n h sitant pas quand elle le juge utile imposer ses choix en mati re de logement social et d architecture Cette attitude peut irriter les promoteurs priv s mais elle s curise en m me temps leur action Le volet commerce para t plus complexe encore tant le sujet est tranger l action des collectivit s De ce point de vue le r glement du contentieux relatif au projet ludico
6. commercial Odysseum sur lequel nous reviendrons en d tails dans la partie suivante a marqu une tape d cisive en permettant la Ville et la Chambre de commerce et d industrie CCI de renouer le dialogue La CCI est Ce n est pas l qu un effet de discours En effet Montpellier est l une des rares villes de cette dimension respecter le quota des 20 de logement social d sormais associ e aux r flexions en mati re d urbanisme commercial lequel est aujourd hui marqu par la pr sence de nombreux hypermarch s Le projet de la municipalit comprend en fait deux volets des actions dans les secteurs o le commerce est en d clin qui correspondent aux endroits o la Ville agit pour am liorer la qualit du logement La SERM est alors charg e d acqu rir des locaux en rez de chauss e d immeuble de les restructurer puis de les mettre en location temporaire pour la dur e n cessaire la requalification de la rue avant de les revendre des commer ants Le second volet consiste agir dans le c ur marchand Ici l accent est mis sur le format supermarch et sup rette avec un objectif de renforcement des polarit s secondaires de proximit L objectif est notamment d attirer dans des endroits strat giques plusieurs locomotives commerciales cela s ajoute une meilleure r partition des enseignes comme dans les galeries commer antes et une modification des circuits marchands au sein du centre
7. des usagers et des consommateurs du centre ville et du Grand Montpellier FADUC la Soci t centrale de r alisations immobili res SOCRI principale propri taire du centre commercial du Polygone et la CCI grands renforts de p titions de plans de communication et surtout de recours devant le tribunal administratif Alors que la Ville mettait en avant le caract re compl mentaire du commerce de p riph rie et du commerce de centre ville les commer ants du centre voyaient dans ce projet une source de concurrence d loyale Le contentieux qui a dur plusieurs ann es illustre bien le poids des int r ts priv s dans la gouvernance urbaine Le Gal s 1995 Il a connu un d nouement r cent Les commer ants ont compris qu ils ne pourraient durablement s opposer au projet Quant la collectivit elle a pris conscience qu il serait difficile de ne pas prendre en compte les revendications des commer ants Le d part de Georges Fr che la R gion et son remplacement la mairie de Montpellier par H l ne Mandroux n ont pas t pour rien dans ce d nouement Le conflit s tait en effet largement cristallis sur la personne du maire de Montpellier l attitude d H l ne Mandroux ayant imm diatement t jug e plus ouverte Le protocole dit protocole centre ville Odysseum a pu tre sign en septembre 2005 puis en f vrier 2006 avec plus de signataires par la Ville l Agglom ration la SERM la CCI la SOCRI et la
8. dire oui sans se mettre dos la commission sup rieure des monuments historiques ne satisfait gu re la Ville et les acteurs conomiques La posture des services patrimoniaux peut tre rapproch e de leur attitude sur la ZAC Saint Charles Cette ZAC est aujourd hui presque termin e l exception de l implantation universitaire pour laquelle les travaux ont toutefois commenc Le probl me se concentrait sur l ancien h pital dont la plus grosse partie date du XVIIIe si cle Les Monuments historiques ont consid r que la d molition de certains b timents brisait la coh rence architecturale et l unit fonctionnelle de l ensemble Plusieurs types de l gitimit coexistent et sont potentiellement sources de blocage celle politique des collectivit s locales Mais nous avons vu que les relations inter collectivit s ne constituaient pas un obstacle la mise en uvre de Grand C ur au contraire m me puisque tous les chelons territoriaux participent au programme par le biais de leurs comp tences respectives celle d une administration centrale d positaire d un autre int r t collectif celle enfin d entreprises publiques porteuses de missions de service public le m canisme des reconstitutions n existe d ailleurs qu au nom de ces missions m me si les objectifs de rentabilit ont gagn beaucoup de terrain sur la logique de l int r t g n ral Ces l gitimit s renvoient donc des degr
9. est pas moins strat gique plusieurs gards proximit avec le centre historique potentialit de p le fonctionnel l chelle d un centre ville largi avec notamment un p le d change intermodal entre le train le tramway la voiture individuelle un parking est pr vu et le car etc Par ailleurs la pr sence de plusieurs hectares de friches int resse la collectivit qui a mis au point un projet de ZAC le deuxi me au sein du p rim tre Grand C ur apr s la ZAC Saint Charles Le probl me provient ici du fait que ces terrains appartiennent la SNCF RFF et dans une moindre mesure La Poste La participation d quilibre de la Ville est jug e beaucoup trop lev e par les acteurs municipaux Son ampleur s explique par l l vation du co t du foncier provoqu e par la reconstitution des quipements ferroviaires Celle ci est obligatoire lorsque la SNCF et RFF b n ficiaires du domaine public ferroviaire ont d placer leurs installations sans l avoir d cid La Ville aurait le sentiment de payer deux fois si elle devait la fois acqu rir ces terrains au prix fort et financer dans un m me mouvement d importantes reconstitutions De leur c t les entreprises ferroviaires soumises de mani re croissante la logique de march recherchent un rendement maximum de leurs actifs immobiliers Les n gociations ont commenc il y a plusieurs ann es et bien que des pistes aient t explor es aucun comp
10. la lumi re des questions de gouvernance IT avant d en tudier dans un troisi me temps l op rationnalisation effective III 1 la logique du programme grand c ur Par logique nous entendons l ensemble des perceptions et des normes sous tendant le programme Cette dimension est difficile saisir sans r f rence l histoire des politiques d am nagement et d urbanisme Il semble cet gard fondamental de voir en quoi Grand C ur s inscrit ou non dans des mani res de penser et de faire la ville observables depuis une trentaine d ann es Montpellier Quant la d finition du contenu du projet elle passe par une d clinaison en diff rents volets ciblant des buts concrets atteindre Inscrits dans une coh rence la fois discursive et op rationnelle ces derniers donnent de la chair aux grands objectifs du programme 1 1 quel centre pour quelle ville La centralit est un th me qui revient fr quemment dans les projets urbains L association entre projet urbain et centralit est m me quasiment consubstantielle gt Devisme 2007 Dans le cas de Montpellier le centre commercial du Polygone est inaugur en 1975 La campagne pour les lections municipales qui ont lieu la m me ann e se focalise tout particuli rement sur ce projet port par le maire sortant Fran ois Delmas et devenu pour l opposition le symbole d une politique lib rale faisant la part belle aux promoteurs priv s Si la prise de pouvoir
11. marche de projet car elle permet de p renniser les jeux coop ratifs entre acteurs Les bons objectifs sont par cons quent ceux qui permettent de stabiliser un consensus Pinson 2002 Les enjeux de r gulation sociale et de d veloppement conomique sont toujours indissociables des enjeux de l gitimation politique et institutionnelle Cela est particuli rement vrai en mati re de projets urbains Pinson 2004 Illustrant le renouveau de la planification strat gique spatiale ces derniers permettent aux maires des villes importantes d asseoir leur l gitimit non plus seulement sur l lection mais galement sur la combinaison entre une vision moyen long terme et des productions concr tes et visibles C est au nom de la relation qu ils entretiennent avec la soci t locale que les dirigeants sont habilit s conduire l action publique Simultan ment le leadership permet de donner du sens aux projets collectifs Smith Sorbets 2003 N grier 2005 En m me temps Grand C ur ne peut tre compris en dehors d une analyse des enjeux de gouvernance et en particulier des rapports entre acteurs publics et priv s Le projet Odysseum alliant activit s ludiques et commerciales suscita partir de 1998 le m contentement des commer ants du centre ville la CCI n ayant pas t consult e alors que 67 000 m de surfaces de vente devaient tre ouvertes La contestation fut men e par la F d ration des associations de d fense
12. novation urbaine ANRU aient chu la Ville plut t qu l Agglom ration Ce cas de figure est int ressant en ce qu il d montre que chaque site d interactions pr sente son propre mod le de fonctionnement Celui ci doit tre rapport sur le temps long des configurations locales dont chacune donne un contenu singulier aux volutions d cid es au niveau central Cela ne signifie pas que l Agglom ration ne participe pas Grand C ur L inverse serait d ailleurs tonnant l actuel pr sident de l Agglom ration Georges Fr che ayant t le promoteur politique du projet du temps o il tait premier magistrat de Montpellier Cette participation est surtout d ordre financi re et concerne le volet logement En compl ment de ceux de la Ville l Agglom ration apporte en ZAC et hors ZAC les financements n cessaires l quilibre des op rations sur le logement social qu il s agisse d acquisition am lioration ou de cr ation neuve ce qui particuli rement difficile aujourd hui compte tenu du prix du foncier en centre ville et du co t des r habilitations Produire du logement revient environ deux fois moins cher en p riph rie que dans le centre ville Cela conduit bien s r l Agglom ration op rer des choix Pour autant les acteurs communautaires consid rent que l action en faveur du c ur de ville est importante si l en juge par leur r cente d cision de doubler leur subvention 2 2 au del des sc nes de
13. ville Le volet cadre de vie gt comprend quant lui des op rations classiques en centre ville comme le ravalement de fa ades et l embellissement des monuments historiques mais galement des actions plus singuli res comme la pi tonisation de l cusson L loignement de l automobile du centre ville est un objectif affich de Grand C ur L id e est d inciter les automobilistes rechercher des itin raires l ext rieur du centre ville ou emprunter les transports collectifs m me si cela est aujourd hui compliqu absence de rocades offrant une v ritable alternative mise en service de la ligne 3 du tramway sur cet itin raire dans plusieurs ann es seulement etc L une des mani res les plus int ressantes d aborder ce volet consiste en tudier les effets sur l criture de la ville Les acteurs municipaux ont c ur de cr er une continuit de l espace public Cela peut se faire en reliant en termes la fois fonctionnel et esth tique les deux c t s d un boulevard comme le boulevard Gambetta avec le r am nagement du Plan Cabanes en limitant la circulation automobile sur un axe donn pour viter qu il ne produise un effet fronti re r duction du nombre de voies automobiles sur le boulevard du Jeu de Paume et largissement des trottoirs redonnant au boulevard sa fonction de liaison entre les faubourgs et l Ecusson en installant un march de plein air en situation de carrefour cas du m
14. FADUC La CCI a initi le mouvement du c t des commer ants ce qui n est sans doute pas tranger la prise de comp tence de la R gion sur les ports d int r t national et notamment sur celui de S te La CCI a en effet un int r t au dialogue avec la nouvelle autorit comp tente dont le pr sident est aussi pr sident de l Agglom ration et un proche d H l ne Mandroux Le protocole Odysseum pr voit qu en contrepartie du retrait des 24 recours d pos s contre Odysseum et de tout recours ult rieur la Ville s engage r aliser un certain nombre de travaux de voirie pour appuyer le d veloppement du centre ville et la relance du volet commercial Est galement pr vue l extension du Polygone pour laquelle la ville a accept de d classer un b timent de la mairie annexe adjacent Par ailleurs il a t admis que les surfaces commerciales d Odysseum seraient r duites de 30 par rapport au projet initial Ce compromis est potentiellement source de contradictions entre d une part l objectif de la Ville d aller vers plus de transports collectifs et d autre part la concession faite en mati re de voirie N anmoins ce point de vue m rite d tre relativis car les besoins en termes de mobilit diff rent selon les populations concern es les r sidants les personnes qui travaillent en ville celles qui viennent seulement faire leurs achats etc Les enjeux ne sont pas les m me selon que les d placements sont contraints ou cho
15. and C ur tait porteur de nouveaut s mais galement de nombreuses continuit s que ce soit dans les repr sentations de la ville ou dans les modalit s d intervention de la collectivit Par ailleurs nous avons vu que le programme tait un moyen de constituer la ville en acteur collectif et que ce titre il ne pouvait tre correctement analys qu au prisme des enjeux de gouvernance que ceux ci concernent le niveau local ou qu ils renvoient des r f rentiels plus globaux Nous avons vu enfin que si Grand C ur repr sentait une inflexion dans les objectifs et le contenu des politiques de la Ville le changement tait au moins autant effectif dans l usage des instruments d action publique La complexit de l intervention en c ur de ville explique la multiplicit des partenariats et des outils mis en uvre Cette situation soul ve en retour des enjeux de mobilisation et de coordination Le projet urbain s ins re ainsi dans une configuration d bordant largement l chelle de son application configuration qu il contribue lui m me en m me temps dessiner R f rences ARAB N 2001 La coproduction des op rations urbaines coop ration et conception Espaces et soci t s n 105 2001 ARAB N 2003 Pratiques et ing nierie de projet en phase amont le cas d Odysseum Montpellier n PROST R Projets architecturaux et urbains Mutation des savoirs dans la phase amont Paris PUCA ASCHER F 2001 Le
16. ant devant terme donner sens une lt entralit m tropolitaine riche de mobilit s et d quilibres tant en ce qui concerne le logement que les quipements publics et priv s notamment les commerces ou les syst mes de transport L cusson compte environ 10 000 habitants Grand C ur couvre 600 hectares 1 7 me du territoire communal urbanis dont tout le secteur sauvegard et regroupe 71 000 habitants Les objectifs de Grand C ur sont clairement affich s Conserver la diversit sociale du centre par une politique immobili re fr novation r habilitation restauration requalification portant sur 1 500 logements dont 500 logements sociaux Dynamiser les activit s conomiques commerciales et de services d artisanat et de bureaux pour renforcer l attractivit du centre Faciliter la vie des r sidants par l am nagement d espaces publics la pi tonisation de l cusson la desserte par les transports publics la cr ation de places de stationnement d quipements de prox imit l aide aux associations Valoriser le patrimoine public et priv en restaurant en mettant en valeur les immeubles les monu ments et les espaces publics les places et boulevards La SERM pilote les actions de renouvellement urbain tant sur le plan de la r habilitation et de larequali fication des immeubles d grad s que par une restructuration d ilots r sidentiels et commerciaux ou encore en intervenant pour lancer la constructio
17. ar la Ville avec la Soci t d quipement de la r gion montpelli raine SERM qui concerne la p riode 2003 2013 La base de financement retenue tait initialement de presque 70 millions d euros Elle est aujourd hui de plus de 100 millions d euros avec une participation des collectivit s sup rieure 20 millions li e principalement au logement social public et priv Grand C ur comprend un ensemble de r alisations extr mement vari es que ce soit par leur ampleur sur le seul volet logement le dossier de presse distribu lors d une visite des travaux en octobre 2006 faisait appara tre une aide pour ravalement de fa ade de 1 500 euros et l autre extr mit des subventions de presque 200 000 euros pour la r habilitation compl te d un immeuble ou par leur nature produire du logement social attirer des locomotives gt commerciales r nover des monuments historiques etc Cette situation fait cho la polys mie de la notion de centralit urbaine qui renvoie la fois une dimension g ographique conomique sociale architecturale et politique Toutes ces r alisations sont f d r es autour d une id e directrice am nager un centre ville l chelle de l agglom ration Faire la ville sur la ville est toujours plus compliqu que de la construire ex nihilo En l occurrence tous les ingr dients sont ici r unis pour rendre l intervention publique particuli rement d licate fortes densit s
18. arch de la place Albert Ier l articulation de la ZAC Saint Charles de l Ecusson et du faubourg Boutonnet ou encore en utilisant autant que possible des mat riaux similaires et des teintes coordonn es dans les rues du centre ville La mise en place de chartes charte des terrasses charte bruit charte propret dont certaines comme la charte propret sont r alis es en liaison troite avec les associations de quartier et le conseil citoyen du quartier Centre peut tre assimil e l laboration de r gles de vie commune renvoyant une conception particuli re du fonctionnement de la ville Notons qu une direction sp ciale la direction de l espace public DEP laquelle sont rattach s des agents de proximit a t cr e la Ville pour g rer les petits dysfonctionnements quotidiens r parer une barri re signaler un tag etc Nous nous trouvons donc devant un cas d op ration globale complexe et multidimensionnelle l chelle d un centre ville largi Con ue et pilot e par la Ville sa concr tisation n en d pend pas moins d une pluralit d acteurs publics et priv s situ s diff rents niveaux d intervention 2 un programme l preuve des enjeux de gouvernance L utilisation du terme de gouvernance n a d autre vocation ici que de mettre en avant l existence d interactions plus ou moins substantielles entre des intervenants nombreux situ s diff rentes chelles La multiplication des ac
19. ce et cadre de vie mais comprend en r alit un ensemble de r alisations extr mement h t rog nes que ce soit par leur ampleur ou par leur nature produire du logement social attirer des locomotives commerciales r nover des monuments historiques etc Cette situation fait cho la polys mie de la notion de centralit urbaine qui renvoie la fois une dimension g ographique sociale politique conomique et architecturale Les r alisations sont toutefois f d r es autour d une id e directrice am nager un centre ville l chelle de l agglom ration Tous les ingr dients sont ici r unis pour rendre l intervention publique particuli rement d licate fortes densit s de population richesse patrimoniale vari t des situations selon les quartiers etc Dans ce cadre la capacit de la Ville encadrer mobiliser et faire converger les efforts de multiples intervenants est essentielle Concernant les rapports public priv apr s l intense conflit n au sujet de l ouverture du centre ludico commercial Odysseum en frange communale Est de Montpellier Grand C ur constitue un l ment de la reprise du dialogue entre la Ville et la CCL cette derni re tant d sormais associ e au programme Du c t des rapports public public si l ensemble des collectivit s locales Agglom ration D partement R gion participe financi rement au projet des acteurs situ s divers niveaux pouvant tous pr tendre repr
20. charpente est conserv e environ 15 000 m2 de SHON et de b timents neufs greff s en peigne sur les b timents hospitaliers de la dinique pour 15 000 m2 de SHON galement Op ration de renouvellement urbain le programme Saint Charles porte donc r habilitation du b timent diniques Saint Charles en 150 appartements de grand stand ing Le parti d am nagement se d finit partir de la r habilitation restauration des b timents et espaces historiques jardins et de l adjonction de b timents nouveaux adoss s en accord avec les pr c dents La SERM est l op rateur public du programme dans le cadre d une convention d am nagement Elle intervient galement pour conduire les n gociations avec le Rectorat et l Universit Paul Val ry dans le cadre du projet d am nagement de l H pital g n ral en b timents universitaires PROGRAMME Transformation clinique Saint Charles en immeuble r sidentiel 15 000 m2 de SHON Transformation de l H pital g n ral en espace universitaire et exten sions 30 000 m2 de SHON Ma tre d ouvrage Ville de Montpellier Mandataire am nageur SERM Architecte urbaniste coordonnateur Alexandre M lissinos Architectes op rationnels Fran ois Font s et Pierre Malet Le projet urbain Saint Roch porte extension de la gare du m me nom Cest donc en premier un p le d changes intermodal et par le biais d une ZAC un projet de renouvelle ment urbain de premi re imper
21. de la nouvelle quipe municipale est donc marqu e d s l origine par les d bats suscit s par une op ration urbaine son action sera ponctu e durant une trentaine d ann es par d importantes politiques d am nagement et d urbanisme Ces derni res sont guid es par trois principes essentiels constituer d importantes r serves fonci res marquer l espace par de grandes r alisations et s engager dans une extension de grande ampleur vers le littoral gt Arab 2003 Structur es par la pens e d un g ographe devenu adjoint l urbanisme Raymond Dugrand elles viseront notamment riger Montpellier en m tropole L quipe municipale cherchera par ce biais accro tre le rayonnement et l attractivit de la ville L appel des architectes de renom comme Ricardo Bofill s inscrit pleinement dans cette d marche de m diatisation Le projet urbain traduit on ne peut plus clairement ici une ambition socio conomique collective pour le long terme Ingallina 2001 En m me temps l organisation urbaine est repens e partir des ann es 1970 l arr t du financement public des ZUP redonne une actualit la ville constitu e Raymond Dugrand et son quipe tudient alors les possibilit s d am nager la ville selon un sch ma lin aire contrebalan ant la croissance vers l ouest Le r quilibrage vers l est prend corps au moment o d importantes opportunit s fonci res se pr sentent Si la centralit est r inves
22. de population richesse patrimoniale vari t des situations selon les quartiers etc Ce qui complique singuli rement l action de la Ville et de ses partenaires pr sente un int r t particulier pour l observateur des pratiques de projet urbain que ce soit du point de vue de la nature des objectifs d am nagement et d urbanisme de celui des rapports inter acteurs ou de celui de la mat rialisation des op rations La question se pose des raisons qui ont pouss la municipalit accentuer son action dans le centre ville Ces raisons fournissent de premiers claircissements sur la mani re dont la Ville porte le projet Il semble cependant illusoire de pr tendre saisir l intervention publique sans s int resser aux relations entre acteurs publics et priv s que ce soit dans un contexte local ou multi niveaux La nature de ces relations jouant la fois comme ressource et comme contrainte est en effet m me de modifier les contours du programme tel qu il a t initialement pens par la Ville En m me temps si la mise en uvre du projet dont nous avons voqu la complexit n cessite d activer des partenariats elle ne peut avoir lieu sans la mobilisation de comp tences et d outils op rationnels adapt s ce qui n est pas le moindre des enjeux Nous passerons en revue l ensemble de ces aspects en nous focalisant dans un premier temps sur la logique de Grand C ur I puis en analysant dans un deuxi me temps le programme
23. de promotion et d animation commerciale du centre ville 3 2 la mobilisation d une gamme compl te d outils op rationnels Devant l tendue et la complexit des probl mes r soudre la Ville a fait le choix de mobiliser la totalit des dispositifs juridiques disponibles du plus incitatif au plus coercitif Le cas du volet logement illustre parfaitement cette strat gie pragmatique Il serait fastidieux de mentionner l ensemble des outils retenus C est pourquoi nous nous limiterons quelques exemples Parmi les outils retenus par la Ville les op rations programm es d am lioration de l habitat OPAH sont parmi les plus incitatifs elles n imposent pas de travaux aux propri taires occupants ou aux bailleurs mais cr ent des conditions favorables leur r alisation La Ville a sign une convention OPAH de r novation urbaine en 2004 pour les zones Nord Ecusson Cl menceau et Gambetta Figuerolles Participent son financement la Ville l Agglom ration l Agence nationale de l habitat ANAH et le D partement Une deuxi me OPAH RU est pr vue sur les quartiers Layssac gare Sud Ecusson Les p rim tres de restauration immobili re PRI quant eux compl tent le pr c dent dispositif par leur m canisme juridiquement contraignant L obligation de faire des travaux est prescrite dans ce cadre sous d claration d utilit publique DUP Ces deux outils sont conduits par la SERM Nous pourrions galement mentionner dans
24. e de la commune La SERM n est pas d l gataire de ce droit mais les avis de pr emption sont pr par s conjointement avec la Ville La SERM se trouve ainsi associ e la mise en uvre d un int r t g n ral local S il est loin de se r sumer cela le programme Grand C ur constitue un l ment du compromis pass entre la Ville et les commer ants du centre Ce compromis s est traduit on l a vu par une r int gration de la CCI dans le jeu Cette derni re est d sormais associ e aux r flexions prospectives et la d finition des objectifs Ainsi une tude de marchandising financ e par la SERM dans le cadre de la CPA la CCI et Tertial le promoteur d Odysseum est actuellement en cours Son objet est d tudier les opportunit s en mati re d offre commerciale afin de pouvoir attirer et installer plusieurs grandes enseignes en centre ville L institutionnalisation du partenariat entre la collectivit la CCI et les commer ants va galement se solder par l installation d un manager du centre ville gt charg d organiser le centre ville comme on organise un centre commercial Cette entit qui ne sera pas rattach e la Ville sera financ e part gale par la CCI et la Ville et ventuellement mais de mani re beaucoup plus marginale par l Office de tourisme l autorit organisatrice des transports urbains les commer ants etc Elle assurera l interface entre ces diff rents acteurs et endosserait un r le
25. glom ration de Montpellier extr mement rapide 6 000 habitants par an en moyenne pose des probl mes de logement de circulation et d talement urbain Cette volution soul ve simultan ment une question d chelle le centre ancien ne peut plus lui seul repr senter le centre d une agglom ration qui s est ce point agrandie Pour la Ville Grand C ur est l occasion d affirmer l existence d un centre l chelle de l agglom ration qui ne peut que s affranchir des limites du centre historique Il s agit moins de cr er de toute pi ce une nouvelle centralit m tropolitaine que d op rer un recentrage sur la ville existante en prenant acte d un espace v cu 1 On retrouve ce type de pr occupation dans d autres villes par exemple Dunkerque avec le projet Neptune Hellequin et alii 2007 ou encore Grenoble dans un registre tr s proche de Grand C ur avec C ur de ville c ur d agglo d bordant largement les limites du centre historique Ce dernier occupe toutefois une place singuli re dans cette centralit ne serait ce que du point de vue des repr sentations La centralit se d finit la fois la position centrale d un lieu ou d un espace et une capacit de polarisation de l espace Dematteis 2003 Cet espace est celui des Montpelli rains qui y vivent et qui ont la facult de se prononcer politiquement sur sa gestion Mais le centre ville est aussi le lieu de travail d achats de lo
26. isirs et de r f rence identitaire de tout un bassin de vie l chelle du d partement voire de la r gion Son statut patrimonial regarde m me le niveau national voire mondial Avec Grand C ur l action publique tend pouser une chelle plus conforme aux pratiques quotidiennes des habitants Mais au del du p rim tre global du programme d action des zones prioritaires ont t cibl es travers un jeu de focales successives partie Sud de Grand C ur et Nord Ecusson territoires ANRU nous y reviendrons lots situ s dans les secteurs plan Cabanes Roger Salengro etc Ce qui est en jeu est l articulation des chelles de l action publique des espaces v cus et des probl mes concrets appelant une intervention publique A cette d clinaison spatiale du projet s ajoute une d clinaison th matique 1 2 des choix concrets d am nagement et d urbanisme Le programme Grand C ur est structur autour de trois axes logement commerce et cadre de vie Concernant le volet logement il faut rappeler la complexit inh rente toute entreprise de reconqu te du centre ville Si la Ville a souhait s attaquer ce dossier c est dans le but de fixer les habitants du centre et si possible d en augmenter le nombre Il existe en effet de nombreux interstices dans le tissu urbain permettant de densifier l occupation du centre ville Cette densification est pr sent e comme positive dans la mesure o les r sidants ont
27. isis Dans ce dernier cas de figure le risque est par exemple d encourager les chalands r sidant en dehors de Montpellier se rendre en voiture dans un commerce de p riph rie plut t que dans une boutique du centre ville Plus fondamentalement ce compromis a permis de rouvrir le jeu notamment en direction de la CCI Cette derni re se trouve d sormais associ e au comit de suivi des actions commerce qui ne r unissait jusque l que la Ville et la SERM ainsi qu des r flexions plus g n rales sur les op rations d am nagement Le volet commerce de Grand C ur est directement li la reprise de ce dialogue Les collectivit s tant peu familiaris es avec ce champ d intervention l association de la CCI l action municipale permet de donner un v ritable contenu cet aspect du programme Globalement malgr la lev e de boucliers suscit e au d part par la pi tonisation de l cusson qui s est invers e par la suite les repr sentants des commer ants per oivent aujourd hui Grand C ur de mani re positive la construction de cet accord public priv s ajoute une autre dimension du consensus local li e aux rapports entre collectivit s La configuration politique a grandement facilit la mise en place de Grand C ur la Ville l Agglom ration le D partement et la R gion tant dirig s par un ex cutif de m me couleur politique Les rapports entre la Ville et l Agglom ration m ritent cependant u
28. ment sur ses fonds propres urbaine sensible ZUS Plusieurs villes comme Saint tienne puis Mulhouse Perpignan Montpellier et d autres ont fait valoir que des lots situ s en quartiers anciens pouvaient conna tre leur chelle les m mes difficult s que les grands ensembles et que des objectifs similaires comme la mixit sociale pouvaient tre ici et l recherch s L action de quelques villes a ainsi permis de r orienter l action de l ANRU Montpellier qui est l une d elles b n ficie de trois dossiers de ce type deux plut t classiques Mosson et Petit Bard class s en ZUS et un plus atypique qui concerne le quartier centre tr s partiellement couvert par une ZUS avec les trois zones prioritaires d j mentionn es G ly Figuerolles Gambetta et Nord Ecusson Ce r sultat s explique en partie le fait que c est le maire de Perpignan Jean Paul Alduy qui pr sidait ANRU Or le centre de Perpignan conna t des probl mes comparables ceux du centre de Montpellier ce qui vaut d ailleurs cette ville d tre galement b n ficiaire d un dossier centre Le pr sident de l ANRU ne pouvait donc pas rester insensible la demande de Montpellier Les zonages lots ANRU OPAH RU ZPPAUP indiquent que l intervention publique n a pas la m me intensit dans toutes les zones du p rim tre Ils rappellent en m me temps la n cessit d adapter l action publique aux sp cificit s micro locales qu elles s
29. n gociation locales Changeons pr sent de focale d analyse pour nous int resser aux rapports entre le ma tre d ouvrage du projet la Ville et les acteurs impliqu s divers titres mais d pendant plut t de l chelon central La s paration entre ces deux types d acteurs est certes artificielle tant les services ext rieurs de l tat et les directions r gionales des grands tablissements publics nationaux participent la d finition d un int r t territorialis Pourtant Grand C ur fait appara tre une distinction assez nette en termes de jeux d acteurs entre les rapports inter collectivit s et les rapports renvoyant plut t la dimension local central Il n y a pas d opposition sur les grands objectifs du programme Ceux ci sont assez consensuels En revanche peuvent s exprimer des perceptions diff rentes du bien commun et de la mani re d envisager l intervention publique Cela entra ne des cons quences sur la mat rialisation du projet Deux cas illustrent notre propos le projet de ZAC Nouveau Saint Roch et le projet de parking du Peyrou Satur e peu fonctionnelle la gare Saint Roch est aujourd hui totalement inadapt e aux besoins d une ville comme Montpellier La construction d une gare TGV p riph rique n tant pas pr vu avant une quinzaine d ann es sa modernisation est devenue in vitable Celle ci est du ressort de la SNCF et de R seau ferr de France RFF Pour la Ville le secteur de la gare n en
30. n de logements sociaux et priv s sur les friches urba ines La SERM anime les actions de renouvellement urbain li es aux activit s commerciales et de services l am lioration de l habitat conseillant propri taires bailleurs et propri taires occupants dans leurs d marches administratives et commerciales Au total la SERM conduit l achat de plus de 15 000 m2 de surfaces r sidentielles pr s de 300 loge ments r habiliter ou construire et de quelque 4 000 m2 de surfaces commerciales Au ler janvier 2008 plus de 100 logements ont t r habilit s 150 logements neufs ont t program m s 80 logements sociaux sont en cours de r alisation 35 locaux commerciaux r nov s ont t plac s sur le march FICHE PROJET 2 montpellier grand c ur L op ration immobili re Saint Charles sous forme de ZAC est une des premi res r alisations de Grand C ur Elle conforte l id e d un centre ville largi renouvelant l image d un quartier de quelque 4 5 ha de superficie Adoss au centre historique de l cusson par le Jardin des Plantes le site couvre l ilot de l ancien H pital g n ral du XVIIe si cle et celui des Cliniques Saint Charles construites au d but du XXe Les b timents et le jardin attenant sont inscrits l inventaire suppl mentaire des monuments historiques L ilot ouest de la ZAC accueillera un important programme r sidentiel construit partir de l ancienne dinique dont la
31. ne attention particuli re dans la mesure o c est d abord leur chelle que se joue le programme De nombreuses responsabilit s ont t transf r es l Agglom ration que ce soit en mati re de politique de la ville d quilibre social de l habitat ou encore de transports Pourtant c est la Ville qui pilote Grand C ur alors que celui ci vise explicitement am nager un centre l chelle de l agglom ration Il y a plusieurs raisons cela La premi re qui est la plus vidente a trait la temporalit du projet qui a merg au moment o l quipe en charge de ces dossiers l Agglom ration se mettait en place Il va de soi que la Ville qui b n ficie d une exp rience de trente ans d am nagement ma tris n a pas attendu les pr conisations du sch ma de coh rence territoriale SCOT pour r fl chir l intensification de son d veloppement en c ur de ville Par ailleurs les objectifs de Grand C ur s inscrivent parfaitement dans les documents de planification dont l Agglom ration a la responsabilit notamment le SCOT et le PLH plan local de l habitat Enfin pour l Agglom ration l enjeu se situe plut t en p riph rie le secteur ville tant pris en charge par l institution communale Il se situe galement plut t du c t d autres types d intervention comme le tramway le d veloppement conomique et la collecte des d chets Il est assez parlant que les dossiers de l Agence nationale de la r
32. ntre ville en valorisant des axes commer ants en attirant quelques enseignes et en luttant contre la vacance des locaux commerciaux inadapt s un axe cadre de vie l objectif est d apporter des am liorations par des actions en mati re de r novation et de d veloppement du patrimoine de s curit et de propret par la mise en place de zones pi tonnis es d espaces verts etc Le p rim tre de l op ration recouvre une superficie de 700 hectares comprenant le secteur sauvegard Il inclut bien s r l cusson c est dire la ville historique du XVII XVIIIe si cle mais galement toute une s rie de faubourgs qui se sont d velopp s entre le XIXe et le XXe si cle en premi re p riph rie du centre historique Boutonnet les Arceaux Figuerolles Gambetta les Aubes les Beaux Arts Laissac Sud Com die et Polygone Antigone Ce p rim tre correspond la zone administrative dite quartier centre selon un d coupage en sept quartiers ent rin en conseil municipal en juin 2002 Le programme concerne plus de 70 000 personnes c est dire un tiers de la population de Montpellier Les premiers documents pr sentant le dispositif voquaient une mise en uvre sur la p riode 2002 2010 ce qui renvoie symboliquement un calendrier d cal par rapport aux temporalit s lectorales En pratique ce programme d actions ne sera pas cl tur cette date comme l indique la convention publique d am nagement pass e p
33. oient sociales conomiques ou patrimoniales Pour le dire autrement on ne fait pas de la m me chose Figuerolles en plein c ur de l Ecusson et dans le quartier des Aubes Rapport l histoire des politiques montpelli raines d am nagement et d urbanisme Grand C ur se distingue par son p rim tre nous l avons voqu mais galement par les outils utilis s Le programme comprend certes deux ZAC pilot es de mani re relativement autonomes par rapport au reste du programme La ZAC est une proc dure que la municipalit a beaucoup mobilis e au cours des derni res d cennies Elle permet il est vrai de conserver la ma trise d une op ration sur une vaste chelle La collectivit peut y inclure ses souhaits tout en en confiant la r alisation un am nageur priv ou semi public et en b n ficiant de r gles d rogatoires aux normes classiques de l urbanisme communal Mais ce qui caract rise Grand C ur c est la combinaison de multiples outils que signale toute une s rie de sigles OPAH RU PRI ZPPAUP etc Si le projet se heurte certains obstacles on ne peut pas dire qu il souffre d un d ficit d instrumentation Une nouvelle fois le caract re multi niveaux de l action publique doit tre soulign Le r le de l ANRU ou encore de l ANAH est l pour le rappeler La mise en uvre du programme s inscrit dans des partenariats qui d passent le niveau local et transcendent les chelles territoriales Le cas des dossiers
34. on d administration doit lui permettre de rendre compte de la mani re dont elle atteint les objectifs fix s La coop ration au sein d un noyau dur d acteurs compos de la Ville et de la SERM est donc bien institutionnalis e Elle est exig e par la gestion d une multiplicit de probl mes li s la vie quotidienne ce qui n est pas le cas par exemple pour les ZAC Les deux principaux volets de Grand C ur sont troitement li s l action priv e C est pour cette raison que la Ville a pass une convention publique d am nagement CPA avec la SERM Cette derni re est plus en mesure que la collectivit d intervenir sur l achat et la vente de logements et de locaux commerciaux De mani re g n rale le d veloppement du secteur paramunicipal est une tendance qui s est g n ralis e depuis les ann es 1980 Il est vrai qu il permet l quipe municipale de se consacrer aux affaires ordinaires tout en endossant un r le manag rial Lorrain 1993 Cela dit les Montpelli rains font difficilement la distinction entre l acteur SERM et l acteur Ville A travers la CPA la Ville donne les grandes lignes de ses objectifs Sur le volet logement qui constitue 70 de sa mission la SERM aide des op rations priv es et ach te des logements qu elle revend soit des op rateurs sociaux soit des op rateurs priv s qui font du logement priv r habilit ou neuf dont une partie est conventionn e Sur le volet commerce qui
35. repr sente 30 de sa mission elle acquiert dans la continuit de ce qu elle fait en mati re de logement des locaux en pieds d immeuble et participe en lien avec la CCI aux r flexions en mati re d urbanisme commercial La SERM n est pas missionn e sur le volet cadre de vie que la Ville g re directement Si les rapports entre la Ville et la SERM ne sont pas exempts de frictions il existe un r el lien de confiance entre les deux institutions que trente ann es de coop ration ont permis de construire et de mettre l preuve Dubois 1997 La SERM doit rendre des comptes ses principaux actionnaires que sont la Ville et l Agglom ration Dans le cadre de Grand C ur outre les r unions hebdomadaires avec l quipe municipale la CPA pr voit tous les ans des comptes rendus la collectivit CRAC sur les op rations Il en ressort une actualisation des bilans qui est valid e par le conseil municipal Cela permet de maintenir les quilibres de demander une ventuelle participation compl mentaire la Ville et de red finir la strat gie op ration par op ration La SERM dispose de comp tences et d une exp rience qui la qualifient pour tre l op rateur du projet auquel elle d die une quipe compl te La proximit entre la Ville et la SERM transpara t clairement travers la pratique du droit de pr emption urbain DPU qui permet une collectivit d acheter en priorit des biens mis en vente sur le territoir
36. romis n a t trouv ce jour Le deuxi me cas est le projet de parking du Peyrou Georges Fr che s est prononc pour ce projet une poque o les relations institutionnelles entre le CCI et la Ville taient rompues Il s y est ensuite oppos une fois qu il n tait plus maire dans des discours o il tait beaucoup question de SCOT de PDU et de transports collectifs Ce projet int resse beaucoup les commer ants du centre ville Leur constat est le suivant le secteur ouest souffre d un d ficit de stationnements qui p nalise le d veloppement commercial La CCI a r ussi convaincre la Ville de l int r t de ce dossier alors que les services patrimoniaux y taient d favorables la Place royale tant class e monument historique Aussi ces derniers ont ils donn leur accord au printemps 2005 mais assorti d un cahier des charges tr s strict La commission sup rieure des monuments historique a t plus cat gorique en refusant le projet au motif qu il portait atteinte au site et que des contraintes de s curit pouvaient merger Plusieurs d put s de l H rault appartenant la majorit parlementaire se sont alors mobilis s Le maire et le pr sident de la CCI ont t re us au minist re de la Culture Le ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres s est rendu sur le site du Peyrou et a donn son accord mais pour un autre parking c t des Arceaux donc plus loin de l hyper centre Cette mani re de
37. s Nouveaux principes de l urbanisme Paris L Aube BOBBIO L 1996 La Democrazia non abita a Gordio Studio sui processi decisionali politico amministrativi Milan Franco Angeli DEMATTEIS G 2003 Centralit in LEVY J LUSSAULT M dir Dictionnaire de la g ographie et de l espace des soci t s Paris Belin DEVISME L 2007 Centralit et visibilit dans le projet urbain de l le de Nantes jn TSIOMIS Y dir Echelles et temporalit s des projets urbains Paris Jean Michel Place DUBOIS J 1997 Communaut s de politiques publiques et projets urbains tude compar e de deux grandes op rations d urbanisme municipales contemporaines Paris L Harmattan DURAN P 1999 Penser l action publique Paris LGDJ GAUDIN J P 1999 Gouverner par contrat L action publique en question Paris Presses de Sciences po HELLEQUIN A P et alii 2007 Centralit continuit et citadinit Effets et r ception du projet Neptune Dunkerque in TSIOMIS Y dir Echelles et temporalit s des projets urbains Paris Jean Michel Place INGALLINA P 2001 Le Projet urbain Paris PUF LASCOUMES P LE GAL S P 2004 Introduction in LASCOUMES P LE GAL S P dir Gouverner par les instruments Paris Presses de la FNSP LE GAL S P 1995 Du gouvernement des villes la gouvernance urbaine Revue fran aise de science politique vol 45 n 1 LE GAL S P 2003 Le Retour des
38. semble des techniques et des moyens d op rer structure au moins autant que ses finalit s l action publique Lascoumes 2004 Il est rare ce sujet qu un programme d action soit mono instrumental Grand C ur en apporte la confirmation dans la mesure o presque aucun dispositif pouvant pr senter un int r t n a t laiss de c t 3 1 les acteurs et les cadres de l op rationnalisation L une des principales originalit s dans la conduite du dispositif Grand C ur provient de la mise en place d une mission d di e Cette mission localis e boulevard du Jeu de Paume donc au plus pr s du terrain est compos e d une dizaine d agents de la 3 Il existe une opposition structurelle dans les mani res de concevoir la ville entre les am nageurs et les services du patrimoine Les premiers SERM Ville reprochent aux seconds leur conservatisme pendant que les seconds accusent les premiers de n gliger totalement par incapacit intellectuelle ou dessein le point de vue patrimonial Ville et d une douzaine de salari s de la SERM Cette quipe pluridisciplinaire est dirig e par un cadre territorial de la Ville architecte de formation Relativement r duite elle dispose de moyens d action assez cons quents Son r le est d abord d assurer la coordination des intervenants Elle b n ficie de quelques ma trises d ouvrage directes notamment sur les monuments historiques et les ravalements Son caract re de mission et n
39. tance pour la ville Sur une quinzaine d hectares plus de 1 509 Hi htm seront construits accompagn s d une cole maternelle d quipements publics et priv s vari s d gageant au c ur du projet un espace vert de pr s de 2 hectares ipare Ren Dumonti Commerces et bureaux sur plus de 10 006 m2 de SHON une salle de Le ARE un parking de 2 000 places compl tent le programme qui goatu alor apa Ca aga bea 1trois lignes de trarravay bus gare TGY et TER Lequartier nouveau Saint dontle concours a t lanc en 2002 se greffera sur le centre historique etaccordera la gare une place essentielle dans le fonctionnement urbain Jean Marie Dutilleul est en charge de son extension sous contr le de la SNCF Paul Chem tov laur at du concours d urbanisme est assod Emmanuel Nebout et Michel Desvigne pourla r alisation cdu quartier La lib ration du foncier exige un protocole d accord entre la ville la communaut d agglom ration la SNCF et RFF dont les conditions financi res qui ne sont pas le moindre probl me r soudre expliquent en grande partie le retard du projet w le quartier du Nouveau Saint Roch Le centre des villes se situe au carrefour d enjeux sociaux conomiques et symboliques particuli rement importants Le changement d chelle des p les urbains et la persistance voire l aggravation de difficult s inh rentes aux quartiers centraux incitent les autorit s de certaines villes me
40. teurs sur les sc nes locales et la fragmentation du cadre politico administratif g n rent des probl mes de gouvernabilit Offner 1999 Les partenariats g n ralis s constituent un moyen de r pondre aux enjeux de flexibilit et de coordination de l action publique d agir face la complexit en fabriquant de la coh rence Gaudin 1999 Duran 1999 Le r le du politique ne s en trouve pas pour autant banalis Celui ci b n ficie d une l gitimit particuli re et c est lui jn fine qui endosse la responsabilit de l action publique Malgr cela tout projet urbain d une certaine ampleur n cessite de tisser des liens avec diff rents types d acteurs Dans ce cadre la capacit de la Ville encadrer mobiliser et faire converger les efforts de multiples intervenants est essentielle C est le sens m me de la notion de projet Comme le souligne Luigi Bobbio progettare renvoie moins l id e traditionnelle de d cision qu celle d ouverture des processus des acteurs et des ressources vari s Bobbio 1996 2 1 la fabrique d un consensus local Le contenu du projet est d termin la fois par la d couverte du contexte dans lequel l acteur collectif ville agit et par les ressources mat rielle cognitives organisationnelles que le processus de projet permettra de r unir et ou de d velopper Le consensus fait partie de ces ressources La construction d une vision partag e est donc essentielle dans la d
41. tie c est le th me de l organisation autour d un axe qui est retenu La SERM soci t d conomie mixte d gag e des lourdeurs de la comptabilit publique et des contraintes de l agenda politique local jouera un r le central dans la mise en uvre de ce programme d actions Au cours des ann es 1980 et 1990 des projets d envergure sont conduits dont le plus embl matique est certainement Antigone Dubois 1997 L intervention sur le centre historique visait viter son d peuplement et les pertes d activit conomique Il s agissait d viter que le centre ne se mus ifie ce qui est aujourd hui devenu un lieu commun La mise en place d quipements en p riph rie de l hyper centre comme le Corum devait permettre de maintenir un centre vivant Mais le Polygone en son temps participait d j de ce que Raymond Dugrand nommait la strat gie d encerclement du centre Pour autant l action publique s int resse peu au centre ancien jusque dans les ann es 1990 Des dispositifs sont certes mis en place mais avec des moyens limit s Si le maintien des populations et des activit s reste un objectif affich le contexte a volu depuis la fin des ann es 1970 de nouveaux besoins mergent dans les quartiers centraux et le relatif d sinvestissement de la Ville en faveur de cette zone n a permis qu la marge de r soudre les difficult s li es aux conditions de vie des habitants La croissance d mographique de l ag
42. ttre au point des programmes sp cifiques Grand C ur est un projet global de r habilitation et de valorisation du centre de Montpellier Son lancement remonte formellement au 17 septembre 2002 date laquelle le maire de la commune Georges Fr che donne une conf rence de presse ce sujet La municipalit d montre travers ce projet sa volont de r orienter son action en direction du centre Cela ne signifie pas que son intervention ignorait jusqu idi le c ur de ville N anmoins ce projet repr sente une volution par rapport aux politiques d am nagement et d urbanisme montpelli raines de ces vingt cinq derni res ann es Il r pond une forte croissance d mographique et une tendance naturelle l talement urbain qu l ne saurait toutefois endiguer lui seul et recherche un meilleur quilibre entre la p riph rie et le centre en termes de logements d activit s et d quipements Il v hicule une certaine vision du centre habit et dynamique dont il rappelle le r le essentiel dans l agglom ration montpelli raine Le programme Grand C ur se d cline en plusieurs axes un axe logement afin de conserver un centre peupl et dot d une structure sociale mixte lun des principaux objectifs simple et lisible du projet est la construction ou la r novation de 1 600 logements dont 500 logements sociaux un axe commerce il s agit surtout ici de renforcer le d veloppement commercial du ce
43. un autre registre celui de la pr servation du patrimoine la zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager ZPPAUP Cette proc dure d cid e par arr t pr fectoral s ajoute au label secteur sauvegard qui s acquiert lui par arr t minist riel Trois ZPPAUP ont t instaur es dans le secteur de Grand C ur Ce label impose certes moins de contraintes que celui de secteur sauvegard mais les travaux restent tout de m me soumis l avis conforme de l architecte des B timents de France Un cas extr me de cette mobilisation instrumentale tous azimuts consiste en quelque sorte instrumentaliser l instrument pour l adapter aux probl matiques du programme L Agence nationale pour la r novation urbaine ANRU mise en place d but 2004 visait initialement soutenir en centralisant d importants financements des projets globaux de r novation urbaine dans des quartiers class s en zone 4 L ANAH n intervient que sur le parc priv soit travers un bilan d am nagement soit travers une OPAH RU Depuis le 1 janvier 2006 l Agglom ration qui a un PLH approuv attribue les subventions de l ANAH pour le compte de l tat La direction d partementale de l quipement est mise disposition de l Agglom ration pour l instruction des dossiers Toutefois les financements de l Agglom ration en mati re de logement ne se r duisent pas la distribution de ces aides Celle ci puise gale
44. villes europ ennes Soci t s urbaines mondialisation gouvernement et gouvernance Paris Presses de Sciences po LORRAIN D 1993 Apr s la d centralisation L action publique flexible Sociologie du travail n 3 N GRIER E 2005 a Question m tropolitaine Les politiques l preuve du changement d chelle territoriale Grenoble PUG OFFNER J M 1999 Gouvernance mode d emploi Pouvoirs locaux n 42 1999 PINSON G 2002 Des villes et des projets Changement dans l action publique et institutionnalisation de nouveaux territoires politiques 7 Fontaine J Hassenteufel P dir 7o change or not to change Les changements de l action publique l preuve du terrain Rennes PUR PINSON G 2004 Le projet urbain comme instrument d action publique n LASCOUMES P LE GALES P dir Gouverner par les instruments Paris Presses de la FNSP SMITH A SORBETS C dir 2003 Le Leadership politique et le territoire Rennes PUR
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