II. De l`empoisonnement en général.
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1. A ces donn es plus ou moins vagues plus ou moins incertaines viennent s ajouter des renseignements plus pr cis et qui m nent presque imm diate ment au but Tant t c est apr s l ingestion d un breuvage que sont survenus tout coup des sympt mes d empoisonnement tant t apr s un repas toutes les personnes qui yont pris part sont prises de vomissements etc ou bien encore tandis que les unes prouvent ces accidents d autres se trouvent compl tement pargn es On ne tarde pas alors s apercevoir que les uns ont mang de tel ou tel plat et que les autres n y ont pas touch Le temps qui s est coul entre l ingestion de la substance suspecte et le d but des sympt mes d empoisonnement doit encore tre pris en s rieuse consid ration Ce d lai en effet varie suivant les diff rentes substances 2 Signes tir s des sympt mes Un des sympt mes les plus importants et les plus connus de l empoisonnement est sans contredit la brusquerie la brutalit du d but C est au milieu de la plus parfaite sant qu un individu se trouve pris tout coup d accidents plus ou moins graves et que rien n explique La nature des sympt mes varie selon le genre d empoisonnement Ils ne peuvent donc pas tre d crits d une mani re g n rale Sans doute nous pourrions l exemple de tant d autres donner ici un tableau calqu sur la symptomatologie de empoisonnement par lParsenic mais nous aim2. Comme les poisons sont rarement administr s en nature c est souvent dans le breuvage m me ou dans les aliments qui les contiennent qu ils trouvent les substances neutra lisantes C est ainsi que les acides m lang s un forte quantit de vin sont mis dans l impossibilit d exercer leur action caustique il en est de m me du sublim incorpor des blancs d uf comme dans une omelette etc 11 faut toutefois que la quantit de substance toxique soit tr s faible relativement la proportion de substance alimentaire laquelle elle se trouve m lang e sans quoi l action nocive se manifeste toujours d une fa on plus ou moins intense Voir ce sujet un exemple remarquable rapport au chapitre de l empoisonnement par Placide chlor hydrique Les d compositions chimiques agissent encore dans le m me sens par contre ces derni res peuvent en donnant lieu des com pos s nouveaux transformer une substance absolument ou relativement innocente en une substance des plus dangereuses c est ainsi que le calomel devient du sublim corrosif en pr sence du chlorure de sodium et que l amygdaline en pr sence de la diastase donne naissance de l acide cyan hydrique Ces obstacles l action du poison peuvent avons nous dit se trouver dans l organisme m me Pour ne pas entrer ce propos dans des d tails compl te ment th oriques et dont l utilit serait plus que douteuse nous nous borne rons re
3. par les n vrosth niques strychnine brucine id Z hydrique lauri r cerise cantharides R sum Re L gislation Code p nal art 301 Est qualifi empoisonnement tout at tentat la vie d une personne par l effet de substances qui peuvent donner la mort plus ou moins promptement de quelque mani re que ces substances ai nt t em ploy es ou administr es et quelles qwen aient t les suites ART 302 Tout coupable d assassinat de parricide infanticide et d empoi nement sera puni de mort u ART 917 4 Celui qui aura occasionn autruiune maladie ou incapacit de travail personnel en lui administrant volontairement de quelque mani re que ce soit des substances qui sans tre de nature donner la mort sont nuisibles la sant sera puni d un emprisonnement d un mois cinq ans et une amende de seize francs cinq cents francs il pourra de plus tre renvoy sous la surveillance de la haute police pendant deux ans au moins et dix ans au plus 5 Si la maladie ou incapacit de travail a dur plus de vingt jours la dits ete de la r clusion 6 Si le coupable a commis soit le d lit soit le crime sp cifi aux paragraphes ci dessous envers un de ses ascendants tels qu ils sont d sign s en l article 912 il s ra puni au premier cas de la r clusion et au second cas des travaux forc s temps j I DES POISONS On a essay un grand no
4. substance v n neuse Ce fait trop connu pour que nous ayons besoin d y insister a une importance pratique consid rable sur laquelle nous aurons revenir propos des signes de l empoisonnement en g n ral L ingestion des substances empoisonn es est le plus souvent volontaire consentie de la part de la victime On pourrait compter les cas dans lesquels le poison a t administr ou ingurgit de force Cela ne s observe gu re que dans les cas d infanticide proprement dit ou d empoisonnement commis sur des enfants ou sur des personnes que leur faiblesse rend incapables de toute r sistance Les traces de violence celles laiss es par le liquide qui s est r pandu sur les l vres sur la partie ant rieure du cou ou de la poitrine lorsqu on a employ des poisons caustiques servent alors mettre sur la voie du crime et permettent de suivre le poison la trace Sans doute il est d autres voies d administration des poisons mais celles ci sont tellement en dehors des usages re us dans la pratique criminelle de lempoisonnement qu on ne les rencontre gu re que dans les cas de suicide o empoisonnement accidentel ou par imprudence La muqueuse des voies respiratoires avec son pouvoir absorbant consid rable m rite ici le premier rang chacun sait quelle voie facile et rapide elle offre aux poisons gazeux la fr quence des suicides par l oxyde de carbone les empoisonnements par le cyanog ne et les
5. a m m me tt ath Le ve dm Set o T L SSEE passe tt menma n A a nia Pont D mE me ana a e TT PT me Daa a y de a La AD ERTEAN Ae S TYT ATERI A N d Pi t aa NPA ES i RE ETN En j 7 a gi MSN Lo Sr SANTE 1146 POISONS m moratifs signes tir s des sympt mes prouv s par la victime ou observ s sur elle signes tir s des l sions anatomiques signes tir s des r sultats fournis par RE ue K microscope ou l exp rimentation physiologique Diagnostic de l empoisonnement s Mani re de proc der lexpertise Des diff rentes esp ces USA A a ce Statistique de empoisonnement criminel en France Division et classification a i sonnement par les irritants les hyposth nisants les stup fiants les A AET T g a n vrosth niques 1 empoisonnement par les irritants acide uturtqde er nitri ij acide chlorhydrique acide ac tique concentr acide oxalique acide tartri ue ts sels alcalins baryte ammoniaque liquide drastiques 2 Dot Rome Er Hos z A sth nisants arsenic et pr parations arsenicales phosphore sels de EUR LR antimoine m tique chlorure ou beurre d antimoine sel de nitre sel d oseille a et digitaline 5 empoisonnement par les stup fiants plomb bell on et a jusquiame stramoine morelle tabac cigu aconit napel champignons tu SRE et amyl ne alcool 4 empoisonnement par les narcotiques lee dun mor Nine cod ine 5 empoisonnement
6. compos s cyaniques et dans un autre ordre de faits la mort par le chloroforme et par l ther sont choses connues de tous Il faut l avouer cependant les cas d empoisonnement criminel commis par cette voie MODE D ADMINISTRATION DES POISONS 1149 sont extr mement rares moins qu on ne veuille Sa souvenir de ces poisons subtils dont l histoire et le roman peuvent bien s alimenter mais avec lesquels la science n a rien voir ds A c t de la muqueuse des voies respiratoires se placent naturellement les autres muqueuses tapiss es d un pith lium cylindrique et qui re m en partage une grande facilit d absorption les empoisonnements par io ments de tabac en sont une preuve pour le rectum La muqueuse de l ur thre comme lont montr les exp riences de Alling est dans le m me cas Au contraire les muqueuses pith lium pavimenteux absorbent peu z moins qu elles ne soient enflamm es et par cons quent priv es au moins en partie de leur pith lium C est sans doute par l effet d une inflammation rte que doivent tre expliqu s les deux cas d empoisonnement par lacide ars nieux introduit dans le vagin et rapport s le premier par Ansin dans le Journal g n ral de m decine et le second dans les ctes de la Soci t m dicale de Copenhague Dans le cas publi par Ansiaux il s agit d une femme d un village nomm Loueux qui succomba l ge de Pen apr s une courte maladie qui s tait manife
7. dus en vertu d un tat tout particulier de leur orga nisme jouissent l gard de certains poisons d une immunit remarquable quoique toujours imparfaite Christison cite l exemple d un individu qui sans y tre habitu prit sans accident en une seule fois pr s d une once 30 grammes de laudanum Des faits semblables ont t observ s pour l arsenic le mercure l tain et l antimoine Par contre certains individus prouvent des sympt mes d empoisonnement apr s l usage des substances les plus innocentes et qui font m me partie de l alimentation moules hu tres homard etc La connaissance de ce fait a son importance en m decine l gale Ajoutons que certaines substances alimentaires telles que le porc peuvent un moment donn lorsque l usage en a t longtemps interrompu provoquer des accidents toxiques m me chez des individus qui une autre poque de leur vie en ont fait usage impun ment parce qu ils y taient habitu s L tat de maladie a sur l action des poisons une double influence Tant t en effet elle diminue cette action ou m me elle la suspend enti rement C est en vertu de ce fait que dans certaines affections des substances peuvent tre administr es impun ment des doses normes des doses qui chez un individu sain ne manqueraient pas de produire les accidents d empoisonne ment les plus graves ou m me mortels Cette tol rance de l organisme malad
8. e est bien connue en th rapeutique Elle tient tant t ce que le m di INFLUENCE DES MILIEUX 1153 cament n est pas ou est tr s imparfaitement absorb comme dans le chol ra tant t ce que l organisme surexcit par le processus morbide r siste avec plus d nergie comme dans la pneumonie pour le tartre stibi ete Mais qu on y prenne garde cette surexcitation est essentiellement passag re et de la tol rance parfaite jusqu l intol rance radicale il n y a qu un pas La surexcitation morbide a bient t fait place au collapsus si la prudence ne pr side l administration du m dicament Par contre certaines maladies surtout les affections chroniques d bilitantes d pressives livrent pour ainsi dire l individu d sarm l action des poisons Beaucoup de cas de mort par le chloroforme et par l ther doivent tre attribu s cette cause 3 Influence des milieux Sous ce nom de milieux nous comprenons les diff rentes substances en pr sence desquelles se trouvent les poisons soit avant soit apr s leur administration Ces substances agissent sur eux de deux mani res diff rentes tant t elles d composent le poison et le trans forment en une substance inerte ou moins dangereuse tant t au contraire elles transforment chimiquement en un compos v n neux une substance innocente par elle m me Quelques exemples feront mieux saisir ces faits dont l importance n chappera personne
9. galement absorb es par les diff rentes voies d absorption que nous venons de passer en revue beaucoup d entre elles ont ce qu on pourrait appeler des voies d lection ou m me des voies exclusives c est ainsi que les virus n ont d action qu autant qu ils trouvent une porte d entr e toute pr par e dans une plaie ou par leur injection dans le tissu cellulaire Cer taines substances septiques sont dans le m me cas Ce fait est bien connu dans les amphith tres d anatomie Enfin on sait que le curare un des poi sons les plus redoutables lorsqu il est inject dans le tissu cellulaire ou d pos la surface d une plaie est beaucoup moins actif Lorsqu il est simplement introduit dans les voies digestives Conditions d action des poisons Toute substance dite v n neuse ing r e ou absorb e ne produit pas toujours un empoisonnement Son action est soumise des influences diverses qui d pendent soit de la quantit de la substance elle m me soit de la personne qui Fa ing r e ou absorb e soit des modifications subies par la substance v n neuse en pr sence d autres substances que des circonstances diverses peuvent mettre en contact avec elle Influence de la dose des poisons C est dessein que nous n avons pas insist davantage sur la d finition du mot peison Quelle est la substance ainsi d nomm e qui ne fasse en m me temps partie des substances th rapeu tiques Vouloir tablir une distinc
10. ge de l arsenic L opium est avec l arsenic et plus que l arsenic peut tre la substance sur l action de laquelle l habitude ala plus grande influence non seulement dans l tat de maladie mais encore dans l tat de sant Sans parler de l exemple bien connu des mangeurs et des fumeurs d opium le fait a t constat jusque sur les enfants dont on sait cependant la sensibilit extr me pour cette substance Grainger nous apprend que dans les districts manufacturiers de l Angleterre on est dans l usage de donner de l opium aux enfants et d en augmenter graduellement la dose partir de leur naissance ces enfants prennent ainsi de 45 20 gouttes de laudanum en une seule fois Un enfant du m me ge qui n y serait pas habitu serait tu par 5 gouttes de laudanum Rep of the children s empoisonnement commission Tous les poisons ne sont cependant pas galement susceptibles d tre ainsi influenc s par l habitude Quelques uns m me chappent compl tement cette influence D apr s Bouchardat on ne s habitue point aux substances qui agissent comme poisons sur tous les tres d l chelle organique on peut s habituer aux substances qui quoique devant tre consid r es comme poi sons pour l individu auquel on les administre pargnent cependant quelques tres de l chelle organique L influence de l idiosyncrasie quoique moindre n en est pas moins bien tablie Certains indivi
11. goureux un certain nombre de faits que l unanimit des t moins mettra hors de doute 3 oi tir s des l sions anatomiques Les signes tir s des l sions anatomiques varient suivant les substances qui ont occasionn l empoisonne
12. ience le pouls ne donnait plus le matin que trente pul sations La mort survint midi l ouverture du cadavre on trouva le col de l ut rus gonfl contenant du sang coagul un panchement de terano sanguinolente dans labdomen des traces d inflammation de Fesonaes sen intestins des poumons de l aorte et du canal thoracique beaucoup de s rosite sanguinolente dans le p ricarde Devergie eg Du reste quelque faible que soit le pouvoir absorbantdes mu queusesdont Ae parlons elles peuvent m me sansinflammation pr alable donner entr e des substances mortif res C est ainsi qu une goutte d acide cyanhydrique ou de nicotine plac e sur la conjonctive fait p rir un chien en trente secondes Le RES E E P An 4e d 7 T A7 vo 1 D one er N 2L D TAR re sen AEI d es ad FAA G tord Sec Fear ae IL ONE ANA PSE EN de LES A RNA EE CR ss OA 12 DAMES NN EE Fii z ti n f s ir s D D NE ER nn r erea IESS PEPA A R a ae 1150 INFLUENCE DE LA DOSE DES POISONS derme d nud les plaies sont encore des voies d absorption tr s nergiques il en est de m me du tissu cellulaire sous cutan Il suffit de rappeler que c est sur cette propri t que reposent les m thodes dites endermique et hypo dermique Nous signalerons enfin l introduction directe des poisons dans le torrent circulatoire au moyen injections veineuses Toutes les substances ne sont pas
13. ier nous t cherons alors de fixer d une mani re aussi pr cise que possible la dose partir de laquelle chaque substance est capable de compromettre assez INFLUENCE DU SUJET 151 gravement la vie pour qu on puisse bon droit la consid rer comme poison Dans ce que nous venons de dire nous avons e uniquement en vue lem poisonnement aigu celui dans lequel la mort est le r sultat de ladministra tion d une seule dose de poison ou m me de plusieurs doses dans un espace de temps assez court pour que leur action ait pu s ajouter dans les accidents toxiques Mais il ne faut pas oublier que le crime est quelquefois commis d une fa on plus ing nieuse assez ing nieuse parfois pour d router l homme de l art ignorant ou inattentif car nous n admettons pas que la conduite de l empoisonnement puisse tre assez habile au point de simuler d une mani re presque compl te la marche d une maladie naturelle L empoisonnement lent qui r sulte de l administration de doses relativement petites de sub stances v n neuses des intervalles assez loign s pour viter des accidents trop bruyants assez rapproch s pour ne pas laisser l organisme le temps de se relever pr sente toujours dans ses alternatives d am lioration et de rechute certains accidents insolites ou inconnus dans la maladie avec laquelle on pourrait tre au premier abord tent de le confondre Gette confusion devient impossible d s que l attention e
14. l ne veut pas s exposer regretter plus tard d avoir n glig comme futile ce qui aurait pu le conduire la v rit La rumeur publique est souvent la premi re appeler l attention sur la possibilit d un empoisonnement rien ne serait plus impor tant alors que de pouvoir recourir aux sources qui lui ont donn naissance malheureusement la chose est trop souvent impossible et malgr tous les soins toutes les recherches on est oblig de rester dans le vague La con duite de la victime dans les derniers temps qui ont pr c d sa mort et ses relations le caract re le genre de vie la valeur morale et la profession du pr venu sont des sources pr cieuses auxquelles la pratique seule peut apprendre puiser d une mani re intelligente et utile La mauvaise conduite des poux est souvent la cause premi re d empoisonnement la sodomie la prostitution jouent encore un grand r le mais le plus souvent c est l int r t ou l avantage qui ont pouss le criminel lorsque celui ci est d sign par la voix publique sa profession pourra dans certains cas mettre sur la voie du SIGNES DE L EMPOISONNEMENT 1153 mode d empoisonnement Le plus souvent en effet ils emploient comme poisons des substances dont ils font usage sublim corrosif sel de cuivre etc Leurs d marches avant lacte criminel l examen des substances et surtout des paquets des fioles trouv es leur domicile ont encore le m me r sultat
15. marquer la grande influence de l tat de pl nitude de l estomac et surtout la pr sence d une grande quantit de liquide dans ce visc re dans les cas d ingestion de substances irritantes ou caustiques L tat de concen tration de la substance toxique tant une condition en g n ral n cessaire de son action il en r sulte que son m lange des substances inertes ou sa dilu tion dans les liquides de l estomac annihile ou amoindrit assez cette action pour que l empoisonnement n ait pas lieu La pr sence de l albumine aurait LEGRAND DU SAULLE M decine l gale 2 dit 73 ds le xs 5 a TAR A y y p 4 VA 13 A y 14 ee A Pi 2 yS Lis ja T 2 y 4 I gir EA tr s Dale Ts TA N E MAT S r a 7e RASE n T LA DC Fe S Saut gt g 4 p NA e mA EE 3 R TAR TE M A LE k P ru AT Te EE e ee or a emmm z J x n _ 2 nn SIGNES DE L EMPOISONNEMENT encore plus d influence On sait en effet depuis les exp riences d Orfila que cette substance est minemment propre neutraliser l action d un grand nombre de poisons qu elle invisque pour ainsi dire et met ainsi hors tat d agir sur nos tissus Aussi l albumine figure t elle avec raison au premier rang dans la longue liste des contre poisons D autre part certaines sub stances qui peuvent retarder ou annuler l effet d un poison donn facilitent au con
16. mbre de d finitions des poisons sans arriver pr ciser ce terme avec toute la nettet d sirabl et de fa on ne laisser subsister aucune ambiguit dans tous les cas qui peuvent se pr senter au point de vue m dico l gal 7 A ATA i M ahon Fod r Gmelin Orfila donnent le nom de poison toute substance Tih prise int rieurement ou appliqu e de quelque mani re que ce soit sur ps Corps vivants petite dose d truit la sant ou an antit enti rement la 7 Devergie le d finit Toute substance qui prise l int rieur ou appliqu e l ext rieur du corps de I petite dos i a T ey du corps de l homme et petite dose est habituellement capable a ere gt LE we gt s 3 a Cu sy ra f ie a sant pu de d truire la vie sans agir m caniquement et sans se reproduire M Vulpian tout en reconnaissant que les m dicaments et les EMPOISONNEMENT EN G N RAL 1147 poisons ne peuvent gu re tre d finis avec nettet bien que l on s accorde g n ralement sur le sens qui doit tre donn ces mots appelle poisons les substances qui introduites par absorption dans l organisme d terminent des alt rations structurales ou des troubles fonctionnels plus ou moins graves et peuvent m me lorsque leur action atteint un haut degr d intensit d ter miner la mort ou tout au moins mettre la vie en danger Les virus ajoute le m me auteur sont des mati res alb
17. me an antie et cela aussi rapidement plus rapidement m me que dans certains empoison nements des plus l gitimes Et cependant le plus simple bon sens se refuse voir m me de loin dans ces accidents un empoisonnement v ritable 11 en est de m me du verre pil administr dans un but coupable Sans doute les ar tes les pointes des fragments peuvent produire dans le tube digestif des d sordres graves ou m me mortels Mais est ce une raison pour faire figurer le verre pil au nombre des poisons comme on l a fait pendant longtemps Autant vaudrait transformer en poisons une aiguille une pingle des ar tes de poisson et en g n ral tous les corps trangers qui peuvent compromettre la sant ou la vie d une mani re toute m canique Mais nous ne pousserons pas plus loin ces r flexions nous nous bornerons conclure que pour qu il y ait empoisonnement il faut que la substance dite poison remplisse les deux conditions suivantes 4 qu elle soit ou ing r e ou absorb e 2 qu elle soit capable d abolir la vie soit par des alt rations graves d une nature autre que traumatique des voies digestives soit une fois absorb e par des alt ra lions plus intimes des l ments de nos tissus ou de nos humeurs Mode d administration des poisons L ingestion est sans comparaison le mode d administration le plus fr quent des poisons C est 4ant t dans un breuvage tant t dans les aliments qu est introduite la
18. ons mieux faire les choses en temps et lieu et nous borner quelques consid ra tions g n rales Avant tout ce qui frappe dans les sympt mes d un empoi sonnement c est l impossibilit de les pouvoir grouper de mani re recons tituer le tableau connu d une maladie Que ces sympt mes soient ceux d une irritation violente d une inflammation intense des voies digestives ou bien ceux d une atteinte profonde des centres nerveux ils diff rent tellement de ceux de la gastrite ou de a gastro ent rite de ceux des affections nerveuses que l erreur n est gu re possible pour peu qu on y fasse attention Mais on n est pas toujours assez heureux pour assister l volution des ph nom nes toxiques il faut se contenter des renseignements donn s soit par le malade soit par les t moins soit par un homme de l art Dans le dernier cas les renseignements peuvent tre assez pr cis pour rendre toute erreur impos sible Mais lorsqu on se trouve en face de t moins ignorants souvent int ress s jeter l esprit dans l erreur ou encore en pr sence de la victime toujours dispos e exag rer les choses ou peindre ce qu elle a prouv avec plus d imagination que de v racit les choses ont bien chang Ce n est qu en contr lant avec s v rit les diff rents t moignages qu on pourra obte nir sinon des certitudes au moins des probabilit s Il r sultera cependant toujours de ce contr le ri
19. sans que sa sant en f t nullement troubl e Maclagan a vu un paysan de la Styrie g de vingt six ans qui avalait par jour de 4 5 grains d arsenic blanc en poudre et cela depuis un an et demi sans dommage pour sa sant Dans un autre cas cit par le m me auteur il s agit d un homme de quarante six ans qui en avalait 6 grains plus de 30 centigrammes Ed Med Journ sept 1864 Enfin le docteur Knapp a vu un homme en avaler en sa pr sence 7 grains et demi environ 40 centigrammes sans accidents Ces faits ont lieu d tonner surtout lorsqu on sait que l arsenic produit des accidents toxiques la dose de 4 centigramme Ajoutons du reste que l ars nicophagie loin de pro gt TIAN V DE lt Sy KO 72 r 2 nY 44 fc 2 r ni j 7 e Ar v E 46 Li b pY x Ph LU ig 2 j ANANS mn aian a x ki J S Ex v Doa DEIA LE SAST VAS GS qu Ve rate re enr et Re Preg i e me me me pl me a a em a di 2 1152 INFLUENCE SUR L ACTION DES POISONS duire toujours ces r sultats merveilleux qui excitent l enthousiasme de cer tains auteurs d termine le plus souvent la longue des accidents graves et peut m me amener la mort comme l a vu le docteur Parker Ed Med Journ ao t 1864 Il s agit d un homme qui succomba aux sympt mes ordinaires de l empoisonnement chronique apr s trois ou quatre ans d usa
20. st e par une tum faction CRE rable des parties g nitales avec pertes ut rines vomissements selles abon dantes L ouverture du corps fit reconna tre un tat gangr neux de la vulve et du vagin Le ventre tait m t oris les intestins enflamm s et frapp s de gangr ne Il est r sult de la proc dure instruite ce sujet men nn de ce fait que son mari au moment de jouir de ses droits ur non avait introduit de l acide ars nieux dans le vagin de sa femme Il fut condamn la peine capitale Dans le second il s agit d un paysan qui avait mia de Fama ars nieux dans le vagin de sa femme au moment de la copulation Les experts trouv rent encore de loxyde d arsenic dans les parties g nitales Cependant ces r sultats laissant encore quelques doutes dans l esprit des magistrats le coll ge de Copenhague fut consult On fit alors l exp rience suivante Une demi once acide ars nieux fut introduite dans le vagin de deux juments une demi heure apr s signes de douleurs vives expulsions fr quentes d urine agitation extr me Quatre heures apr s gonflement de la vulve le lendemain matin impossibilit de faire tenir ces animaux debout tum faction et soge du vagin plus consid rables On abandonne lune des juments l action i u poison on administre des secours l autre elle se r tablit chez la premi re l inflammation devint extr me le ventre se couvrit de phlyct nes Au qua tri me jour de l exp r
21. st appel e au secours de Part Quant lempoisonnement chronique il est toujours ou professionnel ou le r sultat d habitudes d ivrognerie Nous n avons donc pas nous en occuper 20 Influence du sujet Toutes choses gales d ailleurs l enfant r siste moins l action des poisons que l adulte la femme moins que l homme Ces faits sont trop connus pour que nous ayons besoin d y insister Ge que nous voulons surtout mettre en relief c est l influence de l habitude de lidiosyn crasie et de la maladie L influence de l habitude sur l action des poisons ne saurait tre contest e I suffirait au besoin de rappeler les quantit s d alcool que peuvent absorber peu pr s impun ment ou au moins sans accident imm diat certains buveurs Nous voulons bien admettre qu il y a beaucoup de merveilleux dans ce qu on raconte des ars nicophages du Tyrol et d la Styrie l usage de l arsenic n est peut tre pas aussi r pandu dans ces contr es qu on le pourrait croire d apr s certains auteurs trop avides de lPextraordinaire Les quantit s con somm es ont sans doute t exag r es aussi d une mani re g n rale mais il est difficile de r voquer en doute des t moignages aussi pr cis que ceux de Rosco de Maclagan de Knapp Rosco cite le cas d un paysan de la Styrie qui avala en un jour 4 grains et demi environ 25 centigrammes d arsenic le lendemain il en prit 5 grains et demi 30 centigrammes
22. ten sur la syphilis etc sont de nature faire pr voir cette solution II DE L EMPOISONNEMENT EN G N RAL En m decine l gale l empoisonnement peut tre d fini tout attentat la vie d une personne par le moyen de substances qui ing r es ou absorb es peuvent amener rapidement la mort soit par les d sordres qu elles produisent sur les voies digestiv s autrement que d une fa on m canique soit en vertu de leur action sp ciale sur les l ments de nos tissus ou de nos humeurs cons cutivement leur absorption En donnant de l empoisonnement cette d finition notre but n est pas de la substituer celle donn e par le l gislateur dans l article 301 du code p nal mais bien plut t d interpr ter et d en pr ciser le v ritable sens En agissant ainsi d s notre entr e en mati re nous eroyons tre plus utile que si nous allions profiter du vague dans lequel semble s tre complu le l gislateur pour nous livrer des discussions ou plut t des arguties o le s rieux le disputerait au burlesque Non quoiqu on en ait dit et quoique semble le dire 1148 MODE D ADMINISTRATION DES POISONS le texte de la loi le mode d emploi ou d administration des substances v n neuses n est pas indiff rent L acide sulfurique le sublim corrosif l arsenic employ s ou administr s ext rieur peuvent produire sur nos tissus des d sordres tels que la vie en soit gravement compromise ou m
23. tion pr cise entre le m dicament etle poison est chose impossible Entre ces deux esp ces de modificateurs de l organisme il py a en r alit qu une diff rence de degr d action et cette diff rence d pend de trop de circonstances diverses pour qu on en puisse faire un d nom brement exact Toutefois parmi ces circonstances il en est une qui exerce une influence assez pr pond rante pour que d excellents esprits aient voulu en faire la caract ristique distinctive du m dicament et du poison Nous vou lons parler de la notion de quantit Un poison a t on dit est une substance qui administr e en petite quantit est capable de compromettre gravement la vie Mais comme Taylor le fait remarquer avec juste raison quelle diff rence y a t il au point de vue du r sultat pratique entre l empoisonnement produit par deux grains de nitre et l empoisonnement produit par une once de nitre Cette notion de quantit ne doit cependant pas tre perdue de vue mais si l on veut en pouvoir retirer quelque utilit il faut la transporter du terrain de l empoisonnement en g n ral sur celui de chaque esp ce d empoi sonnement en particulier Sur ce nouveau terrain elle acquiert la plus grande importance puisque c est elle qui toutes choses gales d ailleurs sert tablir la ligne de d marcation entre le m dicament et le poison Mais nous aurons revenir sur ce sujet propos de chaque empoisonnement en particul
24. traire l action nocive d un autre toxique il en est ainsi pour les corps gras et les huiles qui modifient et retardent lempoisonnement par les arsenicaux tandis qu ils favorisent l intoxication par le phosphore II SIGNES DE L EMPOISONNEMENT Les signes de l empoisonnement en g n ral peuvent tre class s comme il suit 1 Signes tir s des comm moratifs 2 Signes tir s des sympt mes prouv s par la vietime ou observ s sur elle 3 Signes tir s des l sions anatomiques 4 Signes tir s des r sultats fournis par la chimie le microscope ou l exp rimentation physiologique 1 Signes tir s des comm moratifs En mati re d empoisonnement les comm moratifs ont la plus grande importance Les renseignements recueillis par les magistrats mettent souvent imm diatement sur la voie non seulement du crime mais encore de la substance qui a servi le commettre Ges ren seignements sont ordinairement fournis au m decin l giste avec tous les d tails n cessaires Ces d tails peuvent m me quelquefois sembler presque ridicules force d tre minutieux mais m me dans ce cas le m decin l giste doit toujours les prendre en tr s grande consid ration Sans doute il doit aussi bien que possible chercher les classer les cataloguer afin d en extraire ceux qui lui paraissent les plus importants et les plus propres le mettre sur la voie Mais qu il se garde bien d tre exclusif s i
25. umino des n es dans la substance organis e des animaux soit pendant la vie soit par suite de la d composition de cette substance virus cadav rique et qui peuvent lorsqu elles ont p n tr dans la circulation d un individu vivant produire des troubles morbides plus ou moins graves quelquefois fatalement mortels virus rabique par exemple Les venins se rapprochent des poisons beaucoup plus que les virus Quoique form s dans l organisme animal comme les virus ils d terminent comme les poisons des effets imm diats et proportionnels la quantit de substance absorb e Ils s en distinguent cependant en ce que leur action n atteint toute son intensit que lorsqu ils sont introduits directement dans le torrent circulatoire leur ingestion par les voies digestives contrairement ce qui arrive pour la grande majorit des poisons ne d termine pas d action toxique l est d ailleurs tr s probable ainsi que tendent le prouver les recherches de M Armand Gautier sur les venins du naja et du frigonoc phale que ces mati res renferment des produits de nature alcalo dique plus ou moins iden tiques aux ptomaines ce qui les rapprocherait encore des poisons propre ment dits Quant aux virus le temps n est sans doute pas bien loign o ils seront d finis et caract ris s nettement par les organismes inf rieurs sp cifiques de telle ou telle affection les beaux travaux de M Pasteur sur la rage ceux de M Lutsgar
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