Un Débat exemplaire - Recherches
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1. notre dos La compr hension des jeunes l ves se trouve ainsi inhib e par un antagonisme artificiel entre l estimation impr cise laquelle ils ont t entra n s et une explication syllabique de la lecture lacunaire et sans clart Pour la combattre heureusement il y a les bonnes vieilles m thodes Mais pourquoi les enseignants n y ont ils pas pens Heureusement les membres de la famille et a fortiori les p res de quatre enfants pourront les doigts dans le nez rem dier au probl me Les parents et les grands parents qui d couvrent temps cette situation peuvent l aide d un vieux manuel ou du simple bon sens expliquer beaucoup d enfants comment former les syllabes et les mots C est une r alit commune de nombreuses familles des milliers d l ves apprennent mieux lire et crire chez eux qu l cole Adieu la hauteur de vue que peut apporter l historien ou le sociologue qui sait qu hier n est pas avant hier ou que parfois les parents les grands parents ne savent pas lire ou crire adieu justice et libert comme diraient les autres adieu l humilit du sp cialiste qui sait que la combinatoire fran aise est bien difficile enseigner et comprendre Bonjour m pris pour les enseignants et carte de donneur de le ons Je n en dis pas plus sur cet article dans la mesure o l ensemble est l avenant Il ne se contente pas de fustiger les erreurs du pri2. r novateurs p 34 les didacticiens et les experts de lettres p 35 les experts p 36 C est moi qui met entre guillemets pour les besoins de la citation mais dans l article aucun de ces termes n est mis entre guillemets tre un expert c est insultant Voil bien le signe d une int gration non consciente d un lexique interne ce groupe militant Le terme expert est si souvent utilis dans les textes des membres de Sauver les lettres et consorts comme une insulte qu il n y a m me plus besoin de le mettre entre guillemets ou en italique pour qu on y voie une moquerie 19 guillemets ou non avec p riphrases ou tous nus chaque fois c est une insulte Ce qui est emb tant frustrant voire malhonn te c est que ces didacticiens on ne leur a gu re donn la parole On en retrouve la trace trois moments dans l entretien qu Alain Viala a donn la r daction dans une bibliographie d Agn s Joste sur les D fense et critique des nouveaux programmes et puis dans une br ve vocation dans l article de Denis Roger Vasselin Or dans chacun de ces trois cas et c est ce que nous allons maintenant bri vement examiner il ne s agit pas du tout d un vrai droit de r ponse des didacticiens pourtant si vigoureusement mis en cause Alain Viala Experts et didacticiens c est donc blanc bonnet et bonnet blanc Or qui choisir comme repr sentant des experts sinon celu
3. Que l utilisation du pass adapt au temps pr sent puisse tre source de renaissance soit et m me bien s r Mais que la nostalgie c est dire le regard embu vers les choses mortes et plein de m pris d sesp r pour le pr sent puisse tre r volutionnaire voil qui me para t faire preuve d un bien grand manque d inspiration 9 P 188 193 10 P 194 220 17 Apr s Et pourtant juste apr s cet article et pour clore la revue on trouve ces propos d Olivier Simon dont la qualification est d tre P re de quatre enfants Depuis plusieurs ann es les orthophonistes re oivent un nombre anormalement lev d enfants dans leur cabinet Olivier Simon aurait commenc par depuis l antiquit la lecture doit tre syllabique qu il n aurait pas t moins pr cis ni moins instructif Durant la premi re ann e d cole primaire l acquisition par les enfants de la lecture et de l criture est contrari e par des confusions importantes la distinction entre les lettres b et p Ces difficult s surviennent dans la p riode o les enfants abordent la lecture syllabique car ils sont g n s par l habitude prise en maternelle et en d but de cours pr paratoire de percevoir et de m moriser des mots crits sans avoir appris les lire La voil la vilaine m thode globale Mais attention ne disons pas son nom sinon telle une Eum nide elle s accrochera
4. 2001 idem 22 didactique qui ne se contente pas d exister comme son discours en p riode de crise Mais prenons quand m me pour un effort m ritoire cette petite incursion dans la litt rature didactique pourquoi alors ne pas la discuter Il y avait l des pi ces verser au dossier et surtout l occasion d un dialogue Cette abstention ou ce refus de la discussion raisonn e est symptomatique du fait que les d tracteurs de la didactique se gardent bien d une argumentation serr e qui prenne la mesure de la complexit de la question de l enseignement apprentissage du fran ais dans leur discours le d bat est clos d avance et les livres de didactique entre autres sans doute ferm s sit t qu ouverts Personne en fait Dans toute la revue il n y a donc aucun point de vue de didacticien sur la question de l enseignement du fran ais Cela a deux effets qui induisent tous deux le lecteur en erreur et lui font perdre son temps d une part on a l impression que les didacticiens sont un groupe homog ne et univoque D autre part on a l impression qu ils n ont jamais r fl chi aux probl mes que posent les auteurs des divers articles critiques de la revue Or ces probl mes comme on l a soulign plus haut font souvent et depuis longtemps l objet de vifs d bats argument s entre didacticiens et ces d bats s ils taient davantage m diatis s pourraient peut tre nous donner davan
5. d l ves m prisent les professeurs qui plient le genou devant les obligations que les didacticiens au pouvoir s obstinent leur imposer Qu est ce qu un p dagogue C est celui qui se soumet R gis Debray nous le dit Tout ce qui ne peut plus tre transmis fera d sormais l objet d un communication Telle est la tyrannique invitation du si cle Si un pape y a c d avec enthousiasme atteignant par l une saintet imm diate instantan e et plan taire on serait vraiment bien fou d en faire le reproche de talentueux et tr s disciplin s p dagogues Dominants domin s on comprend que la didactique et la p dagogie ont faire avec le pouvoir Mais qui sont les didacticiens Apparemment il s agit des experts du Groupe de Travail Disciplinaire qui est la source des nouveaux programmes du secondaire en Fran ais C est ce que l on comprend lorsque Henri Mitterrand utilise l expression experts entre guillemets ironisant sur ce terme pourtant bien anodin dans l ducation nationale Les termes didacticiens et experts reviennent de mani re r currente voire obsessionnelle dans la revue et notamment dans certains articles Entre 12 L article de Mireille Grange et Michel Leroux est pour cela le plus prolixe On y trouve ainsi les ing nieurs de la didactique p 24 les n o p dagogues p 26 les r novateurs et les experts p 27 nos didacticiens p 30 les
6. en amont du coll ge et du lyc e au sein de cet enseignement primaire qu il est convenu de ne jamais discuter Tant qu on aura pas ouvert cette bo te noire celle de l apprentissage de la lecture il est craindre que d incessantes r formes auront essayer en vain trop tard de corriger au coll ge et au lyc e des d faillances dont on n interroge pas les causes Sans la reprise de cette th matique de la catastrophe dans la suite de la revue la triple apparition en deux pages d ditorial du terme probl me ne serait pas signifiante CONTAMINATION R GRESSIVE La r daction du D bat pourra d ailleurs r pondre que cette rh torique de la catastrophe est au contraire d nonc e par certains des articles pr sents dans le num ro Ainsi dans l article Livres et vivre Tzvetan Todorov voque la rh torique manich enne extr me des critiques n o conservatrices port es contre les nouveaux programmes Avant de contester lui m me la valeur de ces programmes par une r flexion riche et stimulante mais qui refuse cette rh torique et ses pr suppos s il vacue ces critiques en les renvoyant leurs raccourcis Dans un seul texte de ce genre je rel ve que la politique du gouvernement conduit la d molition d une institution que la v ritable r volution anti intellectuelle gt laquelle nous sommes cens s assister est une monstruosit Devant tant de superlatifs je
7. la tradition rh torique veut qu on progresse du moins important au plus important je n aurais pas mis la justice le progr s le destin la libert et les le ons de vocabulaire dans cet ordre Le D bat p 100 104 Le refoulement de l histoire 7 Et Philippe Sollers de poursuivre avec ces mots S il ne s agissait que de moi Je constate que je ne suis pas le seul absent contemporain de ces choix de litt rature Je note l absence de Georges Perec parmi les morts Pour quelqu un qui reprochait aux manuels de fran ais d aujourd hui de pr senter les traits d une sorte de Disneyland o tout serait rapproch de tout voil une d claration bien paradoxale que de se comparer lui Philippe Sollers Georges Perec 8 Philippe Sollers n est pas le seul dans ce num ro concilier lutte contre la tyrannie et r action puisque dans le r le du r volutionnaire recycl dans la r action splendide au point que comme pour Philippe Sollers on se demande s il plaisante on pourra encore trouver R gis Debray Je cite les derniers mots de l article Le d partement communication p 79 Vers 2080 esp rons le les beaux textes reviendront par ordre chronologique et de complexit Ils auront de simples notes explicatives en bas de page et certains seront m me appris par c ur voire r cit s sur l estrade Tout commencera tout recommencera par Le P
8. me sens pris de doutes et me dis que l adversaire ne peut tre aussi noir qu on le d peint T Todorov contamin Malheureusement cet article d autant plus riche d ailleurs qu il vacue ces anath mes et autres critiques souvent vaines et sans fondement alors qu il y aurait sans doute tant dire est litt ralement cern dans le num ro par cette rh torique qu il d nonce si bien C est ce que j appellerai un ph nom ne de contamination r gressive Cette derni re consiste entourer ou faire suivre tout propos int ressant par d autres propos qui font comme si cette r flexion n existait pas entra nant par l une r gression de la r flexion 15 Avant Avant cet article on trouvait ainsi cette impr cation dans l article de Mireille Grange et de Michel Leroux Adieu donc au profit d une nomenclature qui inlassablement laboure la surface des choses ce qui n est ni mesurable ni objectivable Adieu l motion esth tique l approche des symboles la r flexion morale sur la soci t et le monde au sens de la vie et de la mort la justice au progr s au destin et la libert Adieu surtout ce regard sur soi que seul autorise la d sincarc ration du pr sent procur e par la fiction cet indispensable d tour Adieu aux le ons de vocabulaire sans lesquelles la pens e v g te dans la r p tition de ses orni res adieu enfin la ma trise de la syntax
9. Recherches n 43 Enjeux de l enseignement du fran ais 2005 2 UN D BAT EXEMPLAIRE Cl mence Coget Lyc e Henri Darras Li vin En mai 2005 est paru le num ro 135 de la revue Le D bat dirig e par P Nora revue g n raliste le sous titre de la revue est histoire politique soci t d une renomm e certaine dans les milieux intellectuels Son titre Comment enseigner le fran ais Ce mode d emploi car ce n est pas une question se d cline en quatre axes les programmes les manuels l enseignement et la lecture Ce que je me propose de faire ici c est de montrer en quoi nous avons affaire ici un exemple type de confusion des termes du d bat sans vouloir faire de mauvais jeu de mots mais ici la tentation est rude VOIL VOIL QUE A RECOMMENCE Dans l article La r action fait sa r volution que j avais crit dans un num ro pr c dent de Recherches javais analys une sorte de b tisier des plus belles sorties de l association Sauver les lettres et de ses partisans J y d crivais les grands traits de ce nouveau type de Combattants de la Litt rature arm s des Beaux textes et des foudres vengeresses du Cours Magistral qui tentent de bouter hors de l cole les p dagogo vendus au capitalisme tatsunien la lecture de cet article des lecteurs habitu s lire des choses plus s rieuses et plus fond es que les inepties que je citais pouvaient se dire que je n avais
10. Si l on regarde ce sondage on pourrait malgr tout se r jouir du point de vue des amoureux de la litt rature et si tant est qu on puisse accorder du cr dit un sondage du fait que 10 des l ves de 11 18 ans sond s placent la litt rature parmi les mati res ou les domaines qu ils ont envie de d couvrir ou d apprendre c est dire au m me rang que les questions d environnement au m me rang que les questions de sant et devant la sexualit ou la citoyennet 4 chacune les sond s avaient le droit d crire trois r ponses Peut tre n y avait il donc pas lieu de nous faire mesurer toute l ampleur du Probl me ou de la Crise partir de ce seul sondage partir d un sondage tout court d ailleurs w 14 questionn s m me s ils sont probablement au moins autant une expression du probl me que sa source Que s est il pass autour du statut de la litt rature pour changer ce point l image de ses pouvoirs et par cons quent son rayonnement scolaire Ces diff rents clairages le font assez ressortir le probl me d passe celui d instructions officielles plus ou moins bien inspir es lesquelles n auront peut tre fait en somme qu aggraver les maux auxquels elles voulaient rem dier Mais les maux sont l il n est pas possible de les ignorer Ils r v lent une crise de la filiation Il para t manifeste qu une part du probl me se joue
11. contre ce m chant homme Et pourtant avec de vraies questions avec une r elle coute de la r ponse d Alain Viala il me semble que je n aurais pas t aussi bienveillante envers lui Comme Alain Viala n est pas un didacticien que de toute fa on le ton g n ral de l interview fait que quel que soit son statut le d bat est fauss et comme aucun autre auteur d article de la revue n est didacticien on doit donc chercher ailleurs que dans une parole de didacticien dans des traces ou des vocations indirectes le droit de r ponse des didacticiens aux boulets rouge tir s contre eux On cherche alors des r f rences leurs travaux dans l article d Agn s Joste lequel article tait suppos apporter une bibliographie de la discussion autour des nouveaux programmes Agn s Joste Il est d embl e int ressant de noter que la pr sentation des l ments de biographie du d bat a t confi e l une des adversaires les plus farouches des nouveaux programmes et de la didactique en g n ral attention je ne dis pas que les nouveaux programmes sont la didactique Je n aurais pas dit LA didactique d ailleurs Mais il se trouve que c est justement sous la plume des membres de l association Sauver les Lettres dont Agn s Joste se fait souvent la porte parole que cet amalgame est fait Il n est donc pas tonnant que cette bibliographie fasse preuve d une grande ignorance de l tendue du d bat dans le cha
12. e sans laquelle elle s parpille et se d lite De quoi parlions nous au fait Ah oui des nouveaux programmes au coll ge Apr s Apr s l article de Tzvetan Todorov on trouvera celui de Philippe Sollersf Ce dernier augure sa critique des deux manuels de fran ais de seconde et de premi re conformes aux nouveaux programmes que la r daction du D bat a mis sa disposition par l observation qu il n y figure pas Regret et reproche qu il termine en ces termes que je ne r siste pas citer Je ne trouve pas la moindre trace de mon dur travail d encyclop diste qui aurait pu inspirer quelqu un qui se serait occup de me lire voire de me piller c tait du tout cuit a s y pr te C tait fait au fond pour l universit et les professeurs Qu ils ne s en soient pas aper us me d sole Plaisantait il Si c est le cas tait ce dr le Quoi qu il en soit Philippe Sollers cl t son article par un morceau de bravoure de d lire r actionnaire 4 Cet article qui conjugue par ailleurs mauvaise foi et ignorance se trouve aux pages 22 36 de la revue Le D bat sous le titre La p dagogie sens dessus dessous Je note au passage le go t des conservateurs pour cette expression sens dessus dessous ainsi que pour une autre expression tr s proche on marche sur la t te Je m interroge sur ce go t et serais preneuse de toute th orie l expliquant 5 C est dr le mais si
13. etit Poucet Le Renard et le Corbeau et Mignonne allons ax 16 Nous sommes indubitablement en pr sence d un travail de d c r bration de d cervelage sous alibi habill perruqu comme il faut Les manques que j ai point s sont flagrants ils t moignent d une radication de tous les points sensibles de l histoire du XX si cle et pour finir une volont de ne rien savoir de l histoire en g n ral Il y a un d ni d une grande violence dans ce brouillage des cartes qui va bien au del du d calage horaire auquel l institution nous a habitu s C est de refoulement qu il s agit Ce refoulement de l histoire pourrait bien tre la triste v rit du socialisme d compos qui semble ici tenir lieu de pens e De quoi parlions nous au fait Ah oui des manuels Fran ais seconde de Delagrave et Fran ais premi re de Nathan Ainsi donc avant comme apr s l article de Tzvetan Todorov on trouve des articles qui reprennent merveille la rh torique de la catastrophe que Todorov d non ait si simplement et de mani re si convaincante portant par l la r flexion un niveau bien plus int ressant Vous disiez M Todorov Dommage nous ne vous avons pas entendu A M Chartier contamin e Le m me ph nom ne de contamination r gressive s op re au sujet de l apprentissage de la lecture En toute fin de la revue les articles de Bruno Germain Une m thode d apprentissage de la lecture e
14. hire Les faiseurs de revendications claimsmakers ne sont pas de simples porteurs de probl mes qui seraient d finis en dehors d eux Les probl mes ne s imposent pas d j pr form s mis en forme ceux qui n auraient plus alors la mani re des joueurs de rugby porteurs d un ballon pr existant au jeu et ses diff rentes configurations intellectuelles qu l acheminer bon port le porter jusqu au sommet de la reconnaissance publique Les claimsmakers mettent donc en forme le probl me en fonction la fois de leur propre d finition sociale et du contexte social dans lequel ils sont amen s le mettre en sc ne Ainsi pour pr senter la crise que rencontre l enseignement de la litt rature aujourd hui en France on utilisera dans l ditorial du D bat les expressions suivantes je souligne en gras Alors pourquoi pourquoi la litt rature int resse si peu les l ves Il n est que temps de se poser la question tellement les cons quences vont loin Un coupable tout d sign les nouveaux programmes entr s progressivement en vigueur depuis une dizaine d ann e Ils m ritent coup s rs d tre 2 LAHIRE Bernard L invention de l illettrisme La D couverte 1999 p 34 sg Assertion que la r daction du d bat tire d un sondage r alis aupr s d l ves de parents d l ves et d enseignants sur les mati res les plus stimulantes
15. i qui a pr sid de 1992 2002 la commission charg e de r viser les programmes de fran ais Mais deux choses font qu il est dommage de s tre content de cet entretien pour repr senter lui seul le point de vue des didacticiens et autres experts Premi re raison essentielle s il en est Alain Viala n est pas un didacticien Un litt raire assur ment mais pas un didacticien Cette raison pourrait bien s r suffire mais elle n est pas pour moi la seule La deuxi me raison pour tre plus formelle n en est pas moins essentielle sur la port e du d bat la m thode de l entretien dont le ton est tr s discutable Sur le fond j aurais bien des choses reprocher Alain Viala Pourtant l agressivit de l intervieweur est telle qu on a envie de le d fendre ce qui fr ne notre sens critique et notre capacit prendre au s rieux les arguments des diff rents camps en pr sence Pour reprendre les mots cit s plus haut de Todorov on se dit que l adversaire ne peut tre aussi noir qu on le d peint Un exemple de ce ton la fr quence des points d exclamation dans les questions pos es Alain Viala par la r daction du D bat je souligne en gras Nous avons bien compris vos intentions L expos que vous venez de faire est ce qui manque le plus en t te des programmes Quand on lit les programmes on a l impression que vous en vouliez trop La fameuse m thode s quent
16. ielle Mais UN mouvement cela suppose quand m me qu on ait une id e du cadre d ensemble dans lequel il se situe ce contre quoi il r agit ce vers quoi il va ouvrir Oui mais il y a sept objets d tude pour l ann e ce qui suppose que les l ves aient aval au pr alable une chronologie complexe et lourde C est impossible 13 Cette ponctuation expressive m a fait penser ces majuscules voire ces majuscules rouge qu utilisent certaines personnes pour signifier leur m contentement sur les messageries lectroniques ou sur les forums internet Je remarque qu il s agit souvent du m me type d intervenants qui utilise ce genre de strat gie graphique 20 Quand on enl ve les phrases exclamatives il ne reste plus grand chose des questions de l intervieweur Questions qui n en sont d ailleurs plus vraiment parfois vus leur longueur et leur ton assertif En ce sens c est un chec Alain Viala videmment a alors beau jeu de souligner cette agressivit et cette assertivit Votre question devient longue aussi inclut elle divers aspects Vous dites chec est ce encore une question d ailleurs mais quelles sont vos sources pour tre si affirmatif L encore il n est pas facile de regarder comme vraie question une telle affirmation qui pourrait couper court l change Et on se dit qu il a raison de le faire et qu il a bien raison de se d fendre
17. ion et non pas galement celles des discours de ses promoteurs je ne me serais sans doute pas permis de stigmatiser de mani re aussi virulente la rh torique hybristique des premiers dans l article La r action fait sa r volution qui se posait d ailleurs ouvertement comme le pendant pol mique de l article de B Daunay Une pol mique fertile n est en effet possible que lorsque les bases du d bat ont t pos es de mani re honn te 24 Parlant de la crise du fran ais les auteurs du D bat auraient ainsi pu faire r f rence au num ro 118 de la revue LA qui s est attach e analyser les avatars de la crise du fran ais depuis sa premi re manifestation au d but du XX si cle 24
18. maire mais s attaque aussi au coll ge et au lyc e avec la m me distance critique et en main toutes les donn es du probl me Voil donc le type de discours sur lequel la revue se termine alors m me que des l ments de r flexion ont t diss min s r guli rement tout au long de la revue Il y a l me semble t il une construction circulaire notable qui fait qu en revenant 11 Vieux d accord mais vieux quel point C est vrai j oubliais il suffit de trouver un manuel qui soit vieux de plus que plusieurs ann es 18 chaque fois la case d part on efface par l m me toute la progression r flexive qui avait pu s op rer EN CREUX Il y a ce qui est dit et qui est insupportable de fatuit et de mauvaise foi il y a ce qui est dit d int ressant mais qui est recouvert par les d bordements du premier dit et puis enfin il y a ce qui n a pas t dit Deux questions auraient en effet fort opportun ment pu compl ter la question qui fait le titre de la revue savoir Comment enseigner le fran ais Quelles r ponses peut apporter le champ de la didactique et Qu appelle t on fran ais Or de ces deux questions il n est justement nullement question Creusons ces deux creux Les experts didacticiens Qu est ce qu un didacticien C est celui qui soumet Mireille Grange et Michel Leroux nous l apprennent Gageons que dans le secret de leur c ur beaucoup
19. mp de la didactique Bien s r A Joste cite le Manifeste de Charbonni res ce texte de l association qui deviendra l AFFF de 1969 C est sans doute la date qui a retenu l attention d A Joste Sauver les lettres on aime les dates fondatrices C est la pens e 68 en somme dans le domaine de l ducation qui est ici vis e avec l id e qu il doit suffire de rappeler le contexte pour que soit d savou tout ce qui se rapporte de pr s ou de loin ce manifeste Mais part ce texte aucun texte de didacticien n est mentionn bien s r on trouve des r f rences L Ecole des lettres et plus 14 O le mot didactique soit dit en passant n appara t pas il viendra plus tard 21 pr cis ment des articles qu ont pu y crire des inspecteurs g n raux malheureusement l inspection g n rale comme L cole des lettres n ont pas grand chose voir avec la didactique qui est comme l ignore A Joste une discipline scientifique vocation descriptive non prescriptive Sans vouloir ici compenser la paresse bibliographique d A Joste dont on ne pouvait attendre qu elle aille consulter la banque de donn es internationale de didactique DAF il n y aurait pas eu grande difficult citer par exemple quelques num ros de la revue de la dite AFFF Le fran ais aujourd hui ou quelques num ros de revues de didactique suffisamment connues pour tre diffus es internati
20. n nous dit dans la page de pr sentation de la section Programmes qu il va voquer la question fondamentale Peut on encore enseigner ensemble le fran ais et la litt rature ou 23 r flexion de ces deux auteurs est l enseignement de la litt rature Et puis dans le reste de la revue l vidence d une superposition entre fran ais et litt rature domine C est dommage il y a pourtant l un n ud de d bat que moi j aurais aim voir agrandi tudi voire d nou C est sur cette question que j aurais aim avoir une bibliographie FAUX D BAT ET VRAIES QUESTIONS Je me suis ici content e de critiquer un discours critique laissant penser que j tais une ardente d fenseuse de ce que ce discours critique attaque Il est pourtant bien vident qu en mati re d enseignement du fran ais je ne nie pas les probl mes Mais ce qui rend mon m tier difficile exercer sereinement n est pas expos dans la revue Le D bat ou si peu Ce n est pas le manque d app tence de la g n ration zapping pour les grands textes qui me complique la t che ce sont plut t l clatement de la discipline d une part la somme et le caract re souvent bien paradoxal des crit res d valuation du m tier d autre part Faire des projets faire cours s investir ne pas se disperser donner le go t rester ferme sur les exigences qui peut le plus peut le moins enseigner les fondamentaux L cart ent
21. onalement depuis 20 ou 30 ans selon les cas Pratiques pourquoi pas Ou Recherches non Ou encore pour ne pas multiplier les titres deux ouvrages anciens r dit s r cemment et qu une note de lecture pr sente dans ce num ro de Recherches Didactique du fran ais Fondements d une discipline ou puisque seule la litt rature int resse ces gens l Pour une lecture litt raire Histoire th orie pistes pour la classe Il est vrai que de telles r f rences auraient fait t che dans le contexte supposant possible d mettre leurs avis sans jamais tenir compte de ce qui a pu tre crit dans les lieux o se pensent et se discutent les enjeux et les contenus de la discipline nombreux sont les auteurs du D bat qui semblent s tre interdits a priori de v rifier que leurs questions n avaient pas d j t pos es parfois de fa on plus virulente et g n ralement plus tay e par des didacticiens qui ont pour intention la compr hension du r el non l imposition de leurs vues Denis Roger Vasselin Pour repr senter le point de vue des didacticiens on trouve encore et enfin cette phrase de Denis Roger Vasselin On l a moins soulign mais la d fense de ces nouveaux programmes s est exprim e dans des textes qu il est important de lire et juste de mentionner depuis Enseigner la litt rature jusqu Litt rature vous pratiquez Au lyc e en passant par Recherches en didacti
22. pris que des exemples extr mes des gens malades 1 Recherches n 39 criture d invention p 69 79 en somme b tes et ou m chants et que c tait petit joueur de s attaquer aux joueurs de deuxi me division Soit Le probl me est que la rh torique de ces r actionnaires ne se trouve pas que dans les pamphlets de l association Sauver les lettres elle irradie dans la soci t emp chant toute critique fond e du syst me d tre entendue tout d bat r el de poindre Non seulement on donne la parole tr s r guli rement ces gens l mais qui plus est le discours de ceux qui eux ont un peu r fl chi sur la question est soit occult soit quand il est pris en compte recouvert par cette parole confuse et agressive La tr s s rieuse revue Le D bat ne fait pas exception d une part elle laisse s taler le style horripilant de r actionnaires de mauvaise foi et d autre part par tout un jeu d organisation et de mise en valeur elle renvoie au second plan les articles pourtant riches qu elle contient galement LE PROBL ME ET SES CONS QUENCES D s l ditorial un certain lexique nous met la puce l oreille Ce vocabulaire est celui des claimsmakers c est dire des faiseurs de revendications Ce terme emprunt par B Lahire aux sociologues nord am ricains au sujet de ce qu il appelle l invention du Probl me de l illettrisme me para t en effet parfaitement de mise ici Selon B La
23. que de la litt rature et par Perspectives actuelles de l enseignement du fran ais Superbe condescendance Il est juste de mentionner des ouvrages qu A Joste au passage ignorait aussi superbement Les titres sont int ressants soit mais il ne viendrait pas l esprit de Roger Vasselin que la didactique a quelque ampleur institutionnelle et ditoriale et que ces titres l ne font pas le tout de la 15 Comme dirait Philippe Sollers c est nul elle parle m me pas de nous 16 De Jean Louis CHISS Jacques DAVID amp Yves REUTER dir 2005 Bruxelles De Boeck 17 De Jean Louis DUFAYS Louis GEMENNE Dominique LEDUR 2005 Bruxelles De Boeck 18 Marie Jos Fourtanier G rard Langlade sous la dir de Enseigner la litt rature actes du colloque Enjeux didactiques des th ories du texte dans l enseignement du fran ais IUFM Midi Pyr n es 2000 r f rence donn e en note par Roger Vasselin 19 Monique Maquaire et Yvon Log at sous la dir de Litt rature vous pratiquez Au lyc e revue Lettres ouvertes SC R N CNDP CRDP de Bretagne 2003 idem 20 Marie Jos Fourtanier G rard Langlade Annie Rouxel sous la dir de Recherches en didactique de la litt rature Rencontres de Rennes mars 2000 PU de Rennes 2001 idem 21 Alain Boissinot sous la dir de Perspectives actuelles de l enseignement du fran ais SC R N CNDP CRDP de l acad mie de Versailles
24. re la formation des enseignants de fran ais et les contenus qu ils auront enseigner l cart entre les exigences institutionnelles et les conditions concr tes de l enseignement ces carts ces grands carts parfois ne sont que tr s peu m diatis s C est par cons quent pr cis ment parce que j aspire certains changements que j aimerais que le d bat ne soit pas pollu que chacun fasse l effort de prendre au s rieux ce que l autre a dire que l on se demande si les probl mes rencontr s n ont pas d j fait l objet d une r flexion pour que de vraies interrogations puissent voir le jour Ce num ro de Recherches esquisse justement quelques unes de ces interrogations Pour un traitement moins exclusivement pol mique des enjeux de l enseignement du fran ais je me contenterai donc sans scrupules de renvoyer aux autres articles de cet opus faut il dissocier les deux enseignements et qui ne le fait pas en fait Pour un concentr du style de l article cf la fin myst rieuse dont on ne voit gu re le rapport avec la question sur l vocation de Sainte Beuve g nie ignor 23 C est ainsi la d marche qu avait suivie Bertrand Daunay dans l article Les discours sur l criture d invention et les fronti res de la discipline Recherches N 39 p 39 68 Si cette analyse avait seulement mis au jour les incoh rences des discours des adversaires de l criture d invent
25. t d Anne Marie Chartier L enfant l cole et la lecture posent de mani re tr s claire les termes du d bat sur l apprentissage de la lecture Bruno Germain explique les diff rentes m thodes en cours et Anne Marie Chartier dresse un historique magistral de l apprentissage de la lecture en France depuis le XVIT si cle Cette derni re rappelle notamment les confusions du d bat public qui font qu on a accus dans les ann es 1960 grand bruit les m faits d une m thode globale qui n a t en fait que tr s peu pratiqu e dans les faits en tout cas tr s rarement comme m thode unique Elle voque en passant les normes fautes d orthographes des tr s bons latinistes de Louis Le Grand au si cle dernier et pr sente de mani re synth tique les difficult s propres chaque p riode d enseignement Autant d l ments qui conduiraient tenir des propos mesur s sur la responsabilit de l cole primaire seule dans fous les maux de l enseignement du fran ais et dans ceux de l enseignement en France et de la soci t en g n ral a fortiori voir si la rose Le futurisme n est pas ce que l on en pense analytique synchronique et punitif Le c ur et l esprit reviendront si nous osons en afficher la nostalgie sentiment r volutionnaire s il en est ces tr s vieux plaisirs passablement occult s passag rement envol s disons la revoyure La nostalgie r volutionnaire
26. tage r fl chir ou apprendre que des attaques d autant plus st riles qu elles partent de nulle part pour ne viser aucune r alit Un exemple de ces d bats est celui qui porte sur l enseignement du litt raire et c est justement le deuxi me creux de la revue Et tout le reste n est que litt rature Je rappelle le titre de ce num ro du D bat qui nous occupe Comment enseigner le fran ais Or de quoi parle t on dans l ditorial du probl me de l enseignement de la litt rature Quel titre est donn la page o figure le sondage voqu plus haut La litt rature int resse t elle encore je souligne en gras La page de pr sentation de la partie Enseignement de la revue s ouvre sur les mots Que veut dire aujourd hui en pratique enseigner la langue et la litt rature Mais de langue il n est bient t plus question puisque le troisi me paragraphe quant lui pose la question suivante Mais surtout quel est l enjeu de l enseignement de la litt rature dans la situation pr sente Que le fran ais ne soit pas que la litt rature que les fronti res de la discipline soient difficiles d finir ces questions sont abord es par tel ou tel auteur Henri Mitterand et Gilles Philippe notamment Mais le point de d part et le c ur de la 22 Je ne parle pas de l article de Denis Roger Vasselin l enseignement des lettres entre fran ais et litt rature dont o
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